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Classe de Tle A4
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CHAPITRE 2 : PASSION ET RAISON
Justification du Chapitre
VAUVENARGUES
1715 - 1747
« Un homme sans passion est
comme un roi sans sujet »
Situation Problème :
Jusqu’ici, il existe toujours des jeunes qui ont mis le cœur sur le ballon. Ils se disent que si Eto’o peut, eux
aussi peuvent, car Eto’o lui, tout comme les autres grands joueurs du monde, a été passionné par ce sport.
Mais ces jeunes ont du mal à gérer école et football, vu qu’ils sont tiraillés entre le foot qu’ils veulent et les 2
diplômes que leurs parents attendent d’eux. A la fin même, ils finissent par abandonner leurs études et se
donner tous les moyens pour réaliser leur rêve car pour ces derniers, c’est la réussite à tout prix et à tous les
prix, même au prix de leur dignité humaine.
1. Quel est le problème ainsi émis ?
2. Penses-tu que les passions sont essentiellement mauvaises ?
3. Quelle attitude dois-tu garder lorsque tes passions veulent te faire perdre la raison ?
Problématique : Reconnaitre que les passions contribuent à la construction de ce monde, n’est-ce pas
méconnaitre qu’elles viennent aussi à aliéner parfois l’homme ?
Raison/bon sens ;
Liberté ;
Justification : la pertinence de cette leçon relève du fait elle te permettra de ressortir leur genèse afin de
percevoir et comprendre leurs manifestations.
Introduction 4
Imaginez un peu un monde où aucune volonté n’existe, un monde où personne ne désire personne,
un monde sans émotion et sans sentiment en fait : pensez-vous que si un monde comme celui-là existait, vous
serez même en vie ? Vous me direz « non » bien évidemment, car si tel était le cas, c’est que vous qui êtes en
train de lire ce cours n’existerez même pas, ni même vos parents, ni même leur parents, ni même l’humanité
toute entière. Ainsi, il faut bien croire que c’est l’amour, le sentiment positif le plus puissant, qui a fait naitre
l’humanité et qui d’ailleurs la maintiendra en vie. A contrario, c’est la haine et, quelque part, l’indifférence et
l’orgueil, qui causeront sa perte. Mais, pour qu’on arrive à la naissance ou même à l’extinction de l’humanité,
il faut que les désirs pré-mentionnés (même si la liste n’est pas exhaustive) aient été à leur paroxysme, pour
ne plus être de simples désirs, mais plutôt des passions. Il importera donc dans ce cours de donner une
définition spécifique aux passions, tout en déclinant leur genèse (I) afin de voir comment est-ce qu’elles se
manifestent dans la vie de l’homme (II).
A première vue, il se pourrait que les passions soient du ressort de notre corps étant donné que c’est
notre sensibilité qui nous permet d’être en contact avec les phénomènes extérieurs, c’est-à dire, ce qui est
perceptible dans le monde, dans la nature. Plotin, philosophe antique, viendra confirmer ce fait en disant
que : « l’âme isolée des désirs du corps, avec lequel elle a une union étroite est une âme embellie et purifiée ».
Il ressort de ces propos que le corps est la source même des passions, car les passions, comme on peut le sous-
entendre, sont essentiellement négatives, et ne peuvent que rimer avec l’imperfection du corps,
contrairement à l’âme qui, elle, ne peut contenir une telle négativité. Mais cette vision des choses est-elle
assez pertinente ?
Il semblerait donc que ce point de vue ne soit pas partagé car lorsqu’on se tourne vers les idéalistes,
on peut constater que les passions se localisent plutôt dans l’âme, vu que c’est notre fort intérieur qui
manifeste l’aspiration à la contemplation. On se voit donc donner raison à Jacques Bégnine Bossuet pour
qui : « la passion est un mouvement de l’âme ».
Sinon en réalité, quel que soit la localisation des passions, la responsabilité de l’homme est
interpellée car leur gestion ne saurait en aucun cas trahir le bon sens. Reste maintenant à savoir comment
celle-ci se manifeste en soi.
La passion peut se manifester de plusieurs manières, tant par les émotions (joie, tristesse, colère,
jalousie, peur, angoisse etc.) que par des sentiments (amour, affection etc.) ; on aura donc tort de la réduire
à l’état amoureux, qui n’est qu’une de ses formes. Alain, lors d’un cours, rappelait à ses étudiants qu’on
distingue traditionnellement trois passions à savoir : l’amour, l’ambition et l’avarice. Et donc, lorsqu’il disait
« Vingt ans, quarante, soixante », ce n’était qu’une boutade, mais qui recèle un message important : chaque
passion a ses âges, ou plutôt chaque âge a ses passions, qui l’emportent davantage que d’autres. Être avare à
20 ans, c’est aussi rare qu’être amoureux à 60 ans, et plus grave encore. Toute passion n’est pas amoureuse,
mais toute passion, à ce que l’expérience a pu démontrer, est aimante.
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Qu’est-ce que l’ambition, sinon une certaine façon passionnée ou passionnelle d’aimer le pouvoir que
l’on n’a pas encore. Qu’est-ce que l’avarice ? Sinon l’amour de l’argent qu’on a déjà. La passion, en ce sens
général, se caractérise par la concentration du désir sur un seul objet ou sur un seul type d’objet, que l’on n’a
pas ou que l’on craint de perdre. Le passionné reste prisonnier du manque, mais sous deux formes différentes
: l’amour de ce qu’il n’a pas encore (l’ambitieux, le cupide) et la peur de perdre ce qu’il a déjà (le tyran, l’avare,
le jaloux).
Au final, on dira que les passionnés, sous leurs grands airs, sont de petits enfants qui n’ont
malheureusement pas encore accepté le sevrage : ils cherchent un sein, ou bien ils ont peur qu’on le leur
retire. C’est dire qu’ils n’aiment qu’eux-mêmes. Sortir de la passion, ou plutôt cesser d’en être esclave, c’est
se libérer du petit enfant qui pleure en chacun.
Conclusion
Tout compte fait, il convient de dire que la conception des passions ne reste pas sans conséquences,
n’empêchant pas ainsi l’homme d’agir. Même si leur définition renvoie presque toujours à une portée
essentiellement péjorative, il se peut encore qu’on puisse procéder à l’éducation des passions.
Justifications : Cette leçon te permettra de saisir les circonstances dans lesquelles nos passions peuvent
assombrir notre existence afin de savoir les utiliser à bon escient au sein de ta relation avec les autres.
Introduction
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Chez René Descartes, la passion renvoie à tout ce qui résulte de l’emprise du corps sur l’âme.
D’ailleurs, le propre d’une passion est qu’elle arrive de façon involontaire, or, en principe, l’homme est censé
tout provoqué selon sa volonté. Là donc, la passion sera vue comme mauvaise car irrationnelle et
contraignante, d’une part en tout cas. Mais, dans la mesure où l’homme sera considéré comme puissance
d’invention, la passion sera plutôt valorisée, car à l’intensité de l’émotion, elle joint la durée et la profondeur
du sentiment. Une émotion, en effet, est intense mais brève, un sentiment peut être durable mais il se dilue.
La passion semble unir les deux forces, intensive et extensive. Pour certains rationalistes, la passion est une
réelle servitude, or pour les romantiques, elle est une suprême liberté car exalte l’homme. Finalement, il
semble que son éducation semble être relative, étant donné qu’il y en a qui font sa promotion (I), tandis que
d’autres veulent qu’on s’en affranchisse (II).
Synthèse : ce que nous devons retenir au vu de ce contraste entre la vision pessimiste et la vision optimiste
des désirs excessifs de l’homme, est que : « les passions ne sont ni totalement bonnes, ni totalement
mauvaises ; tout dépend de l’usage qu’on en fait » comme le dit René Descartes. Et donc, c’est à nous d’être
conscients en ayant le sens du discernement dans les actes que l’on pose lorsqu’on est animé par un vif désir
afin de toujours agir avec bon sens, vu que nous ne saurions nous affranchir de nos passions, tout comme
nous ne saurions non plus en être esclaves. C’est pourquoi, en voulant montrer l’implication mutuelle de la
passion et de la raison au sein de l’existence humaine, Edgar Morin dira qu’ : « il n’y a pas de raison sans
passion, et il ne devrait pas y avoir de passion sans raison » vu que de toute évidence : « Dieu fit bien tout
ce qu’il fit que s’il avait cru nos passions nuisibles et susceptibles d’équilibre général, il ne les aurait pas
créé » comme le dit si bien Charles Fourier.
Conclusion
Fin de compte, il ressort de ce chapitre que les passions sont facteurs d’édification de l’homme et aussi
constructeurs de l’humanité. Cependant, leur usage doit certainement passer au crible de la raison, car tout
comme elles, et bien avant même, la raison fait aussi la grandeur de l’homme. Toutefois, un être de passion,
agissant en dépit de sa raison, peut-il être libre, en même temps que responsable ?
SUJETS DE REFLEXION