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POLITIQUE • EMMANUEL MACRON

Dans le Loiret, Emmanuel Macron dénonce les « discours


catastrophistes » contre l’agriculture française
Le chef de l’Etat s’est rendu à Outarville, vendredi 9 septembre, à la rencontre d’agriculteurs
frappés par les conséquences économiques et énergétiques de la guerre en Ukraine.

Par Matthieu Goar (Outarville (Loiret))

Publié le 10 septembre 2022 à 08h30 • Lecture 2 min.

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Emmanuel Macron et le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, lors d’une rencontre


avec de jeunes agriculteurs à Outarville (Loiret), vendredi 9 septembre 2022. TERESA
SUAREZ / AFP

La fanfare L’Alouette de Pithiviers (Loiret) s’aligne pour accueillir Emmanuel Macron. « Faites-en un
petit coup maintenant, lance un homme. Après, ça va être Marc Fesneau, et lui, il va nous jouer du
pipeau. Il suffirait qu’il nous donne 100 milliards pourtant. » Les agriculteurs ont toujours aimé
chatouiller leurs ministres de l’agriculture, ça fait partie du job. Cent mètres plus loin, le convoi
présidentiel arrive au milieu des champs plats parsemés d’éoliennes de la Beauce. Pour son premier
déplacement en France depuis la rentrée, vendredi 9 septembre, le chef de l’Etat s’est rendu une
deuxième année consécutive à la rencontre des Jeunes agriculteurs, réunis aux Terres de Jim, à
Outarville (Loiret).

Et les trompettes et tambours de Pithiviers vont devoir attendre encore un peu. Dégustation de
fromage, discussions sur le prix du lait, sur les dégâts provoqués par les étourneaux, le président de la
République prend le temps. « L’agriculture est à la confluence de toutes les crises que nous vivons »,
affirme-t-il un peu plus tard sous une tente. Depuis quelques mois, les exploitants ont subi les
conséquences de la guerre en Ukraine (augmentation du prix des engrais et de l’énergie, entre autres)

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et ont enduré une sécheresse historique, « un épisode qu’on n’avait pas connu depuis des décennies »,
souligne M. Macron.

Lire aussi : Facture d’électricité : les entreprises redoutent « un coup de massue »

Le chef de l’Etat promet que les 600 millions d’euros de l’assurance-récolte – promise ici même
en 2021 – seront bientôt disponibles, et annonce la création d’un fonds pour favoriser les
transmissions entre générations, avant de dénoncer l’« agri-bashing » en visant de façon implicite
certains écologistes. « Tous ceux qui sont en train de mener un discours catastrophiste sur notre
agriculture, ils préparent quoi ? Une France où l’on devra importer nos produits qui viendront de
l’étranger avec des standards sanitaires et écologiques nettement inférieurs aux nôtres », estime-t-il, en
costume et cravate noirs.

Quinquennat entravé

Car l’actualité a encore une fois percuté l’agenda élyséen, écartelé entre l’international et les affaires
françaises. Vendredi matin, au lendemain du lancement de son Conseil national de la refondation
(CNR) à Marcoussis (Essonne), le président de la République s’est rendu à l’ambassade britannique
pour déposer une rose blanche devant un portrait de la reine Elisabeth II, décédée jeudi en fin de
journée. « Sa mort laisse en nous un sentiment de vide. Pour vous, c’était votre reine, pour nous c’était la
reine », avait-il déclaré peu auparavant dans une vidéo en anglais postée sur Twitter. Dans les deux
prochaines semaines, le chef de l’Etat se rendra aux funérailles de la souveraine avant d’assister à
l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Avant d’autres voyages. Malgré cela, son
entourage assure qu’il va aussi continuer à porter le CNR dans les territoires, en participant à des
déclinaisons locales cet automne.

Lire aussi : « Mine de rien, ça a avancé » : le Conseil national de la refondation lancé sous le signe
du « dialogue »

Au début de ce quinquennat entravé, M. Macron veut donc continuer à occuper les deux terrains. Une
partie de ses proches lui conseillent plutôt de prendre de la hauteur. Un classique du second mandat
renforcé par le contexte politique. « Le nouvel équilibre institutionnel, ou déséquilibre, l’amène à être
moins soumis à la tyrannie de l’immédiat », avait confié François Bayrou au Point, le 24 août. D’autres
aimeraient, au contraire, qu’il se penche un peu plus sur le chaudron politique français. Et, conscients
que le CNR n’a pas encore marqué les esprits, certains poussent pour qu’il accélère, par exemple en se
dévoilant un peu plus sur la réforme des retraites. Une façon de reprendre la main sur une horloge
politique dont il n’est plus le seul maître.

Matthieu Goar (Outarville (Loiret))

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