Vous êtes sur la page 1sur 48

Polycopié de cours

Filière
Génie Industriel

Professeur
Idriss EL OUAFA

Années Universitaires
2016-2017
2017-2018
2018-2019
2021-2022
Contenu
OBJECTIFS DU COURS 4
L’ARGUMENTATION 5
SAVOIR ARGUMENTER 6
QU’EST-CE QU’UN ARGUMENT ? 6
LES HYPOTHÈSES ET LES CONCLUSIONS 7
LA CONCLUSION DE L’ARGUMENTATION 10
QU’EST-CE QU’UN BON ARGUMENT ? 11
L’EXPRESSION ET LA COMMUNICATION ORALE : 13
ELÉMENTS ET CARACTÉRISTIQUES DE LA COMMUNICATION ORALE 13
L’ORAL, UNE EXPRESSION BIEN SPÉCIALE 15
LA PRISE DE PAROLE EN PUBLIC 17
LES DIX CLÉS POUR RÉUSSIR SES PRISES DE PAROLES EN PUBLIC 18
ENCORE LE TRAC ? 28
UN REMÈDE DOCTEUR ? 30
LA SOUTENANCE DE STAGE : 32
UTILISER DES SUPPORTS 36
LA PRÉ-AO (PRÉSENTATION ASSISTÉE PAR ORDINATEUR) 40
LE TABLEAU ET LE PAPER-BOARD 41
L’ICONOGRAPHIE 42
LES ENREGISTREMENTS AUDIO-VISUELS 43
LES OBJETS 43
L’OCCUPATION DE L ’ESPACE 44
CONCLURE 46
BIBLIOGRAPHIE 48

2
Objectifs du cours
L’élève-ingénieur bénéficie d’une place de choix dans la société au sens
entrepreneurial et aussi au sens social. Cependant, son statut, sa posture et les
enjeux dont il est le principal levier exigent à ce qu’il réponde à certains critères de
rigueur, de savoir-faire et de savoir-être.

Le présent cours vise à faire acquérir aux élèves-ingénieurs et futurs lauréats de


l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Agadir les connaissances et
compétences nécessaires à la compréhension du fonctionnement de l’entreprise du
côté de la communication.

En ce sens, à l’issue des différents apprentissages relatifs à ce cours, l’élève-


ingénieur sera en mesure de :

-Distinguer les différents types d’arguments et de les différencier de d’autres


procédés persuasifs.
-Débattre et discuter avec une structuration langagière et un échafaudage
argumentatif selon les règles de l’art.
-Prendre la parole en public avec confiance et toute conscience.
-Comprendre les enjeux inhérents à toute prise de parole en public.
-Savoir parler en public dans les différentes situations de communication : entretien,
examen oral, réunion…
Dans les pages qui suivent l’élève-ingénieur trouvera un ensemble de savoirs et de
techniques lui permettant de s’initier à l’argumentation en tant que champ
disciplinaire, mais aussi en tant qu’activité inéluctable. Dans un monde de plus en
plus compétitif, le recours à certaines techniques rhétoriques devient urgent afin de
se démarquer des autres candidats. Les règles de la sélection veulent que les
meilleurs obtiennent plus et mieux, encore faut-il le mériter. Par effet de ricochet, un
autre volet vient compléter l’architecture duc cours : « la prise de parole en public »
notamment celle assistée par ordinateur avec une focalisation sur les soutenances
de stages. C’est une consécration de tout le parcours de formation chez l’ingénieur
que d’adjointe à l’aspect purement technique un autre volet, pas moins intéressant  :

3
savoir se dresser devant public, diffuser une parole, défendre des choix, argumenter
autour d’opinions et répondre aux questions des différents auditoires.

4
L’argumentation

5
Savoir argumenter

Savoir argumenter n’est pas un luxe, mais une nécessité. Le contraire, c’est-à-dire
se sentir dans l’incapacité technique ou psychologique d’argumenter, est l’une des
grandes sources récurrentes d’inégalités culturelles qui s’ajoutent aux inégalités
sociales et économiques.
Argumenter, c’est d’abord communiquer : nous sommes donc tous dans une
situation de communication qui implique, comme toute situation de ce type, des
partenaires et un message, une dynamique propre.
Argumenter n’est pas convaincre à tout prix, ce qui suppose une rupture avec la
manipulation, au sens où celle-ci n’est pas regardante sur les moyens de persuader.
Argumenter, c’est raisonner, proposer une opinion à des autres en leur donnant de
bonnes raisons d’y adhérer.
Le bon usage de l’argumentation implique une rupture avec les méthodes d’influence
coercitive.
L’activité argumentative retrace le long chemin parcouru à l’échelle du groupe ou à
celle de l’individu. C’est une rupture avec la violence physique, où le plus fort aura
toujours raison. Elle est remplacée par la capacité de faire de la rhétorique, des
figures stylistiques et des tournures phrastiques des moyens encore plus redoutables
afin de disputer toute forme de pouvoir, qu’il soit politique, économique ou moral.

Dans un monde où les frontières sont presque abolies, il devient de plus en plus
urgent et important de considérer l’argumentation non comme un luxe optionnel mais
plutôt comme le socle essentiel au contact et la communication. Elle est également
un art qui s’apprend et qui se transmet. Si les uns et les autres ne sont pas dotés des
mêmes prédispositions pour exceller dans cet exercice, il n’en demeure pas mois
moins qu’il existe des techniques et des méthodes pour l’apprendre, ce qui en fait un
art à part entière.

Qu’est-ce qu’un argument ?

Un argument est la mise en forme d’une opinion, d’une affirmation.

6
La structure de l’argument est très simple. Tout argument se compose de deux
éléments essentiels :

- Le point de vue (opinion/affirmation), qui doit être justifié ;


- Les raisons qui sont utilisées pour appuyer ce point de vue.

Ces deux éléments portent des noms particuliers. On appelle l’affirmation centrale ou
le point de vue d’un argument la conclusion, les raisons qui appuient le point de
vue, les hypothèses de l’argument.

Conclusion

Point de vue qui doit être justifié

Hypothèses

Raisons qui appuient le point de vue

Les hypothèses et les conclusions

Tout argument doit reposer sur une hypothèse (une raison) au moins. Sinon, on ne
parlera pas d’argument mais d’affirmation.

1 Composer un argument :

Mehdi et Sarah sont membres du comité de pilotage PlanetCom, entreprise de


communication spécialisée dans e les téléphones mobiles. Pour rester compétitifs
face à la concurrence de plus en plus vive, une réorganisation de l’entreprise est
envisagée. Pour cela, un vaste programme a été lancé prévoyant, entre autres,
l’introduction du travail d’équipe et le transfert des responsabilités vers les niveaux
inférieurs de l’entreprise. Les employés doivent assumer plus de responsabilité et

7
prendre plus de décisions tout seuls. Au bout de dix mois, le résultat est toutefois
décevant : de nombreuses décisions importantes ne sont pas prises par les
collaborateurs et la responsabilité incombe de nouveau aux dirigeants.

Mehdi et Sarah sont déçus. Voici ce qu’ils disent :

Mehdi : « Notre idée de donner plus de responsabilités aux employés ne semble pas
fonctionner. »

Sarah : « Je pense que les employés n’osent pas prendre des responsabilités, car ils
ont peur d’avoir trop de liberté. »

Mehdi : « c’est intéressant, qu’entends-tu exactement par là ? »

Sarah : « Accepter des responsabilités, c’est avoir la liberté de prendre des


décisions. Or qui dit décisions, dit risque d’erreur. Lorsqu’on prend une décision, on
peut toujours se tromper. Et qui dit erreur dit aussi exposition à des sanctions. Nos
collaborateurs craignent précisément les sanctions. »

Les collaborateurs ont peur de la liberté liée à la prise de


Hypothèses
responsabilité

Conclusion Les collaborateurs ont peur des responsabilités

2 Exemple d’argument fondé sur deux hypothèses.


Marion et Isabelle, deux expertes américaines, discutent de l’évolution économique
aux Etats-Unis.

Marion : « Je pense que la demande de biens de consommation devrait fortement


diminuer cette année. Car la crise financière de l’an dernier a semé le doute dans les
esprits et lorsque les gens se méfient, la demande de biens de consommation a
tendance à chuter. »

8
1ère Hypothèse La crise financière a rendu les gens méfiants

Lorsque les gens se méfient, cela entraîne généralement une


2ème hypothèse
chute de la demande de biens de consommation.

La consommation va fortement diminuer dans les pays


Conclusion
concernés.

Il n’y a pas de nombre défini d’hypothèses pour un argument. Toutefois, la plupart


des arguments du quotidien reposent généralement sur deux ou trois hypothèses
maximum.

Pour savoir si un propos est plutôt une hypothèse ou une conclusion, tout dépend du
rôle joué par le propos dans l’argument. Dans l’exemple de Sara (les collaborateurs
ont peur d’avoir trop de liberté) est une hypothèse.
Il sert à justifier l’argument qui appuie la conclusion selon laquelle les collaborateurs
ont peur des responsabilités. Lorsque Mehdi cherche à en savoir plus, Sara justifie
de nouveau son propos. Celui-ci devient ainsi la conclusion d’un deuxième
argument. Voilà à quoi ressemble ce dernier :

Assumer des responsabilités signifie avoir la liberté de


1ère hypothèse
prendre des décisions.

2ème hypothèse Qui dit décision, dit risque d’erreur.

Faire une erreur signifie généralement s’exposer à des


3ème hypothèse
sanctions

4ème hypothèse Les collaborateurs craignent les sanctions

Les collaborateurs ont peur de la liberté liée à la prise de


Conclusion
responsabilité

Cet argument est relativement complexe, car il repose sur quatre hypothèses. Mehdi
pourrait parfaitement considérer certaines de ces hypothèses comme non
recevables, par exemple la troisième. Dans ce cas, Sara pourrait se trouver
contrainte de justifier son propos selon le quel «  faire une erreur signifie
généralement être exposé à une sanction ».

9
La conclusion de l’argumentation

Quand l’argumentation est considérée comme terminée ? Cette question s’impose,


car les la recherche d’arguments peut sembler sans fin. L’argumentation peut, en
effet, être considérée comme achevée lorsque nous trouvons des raisons qui sont
acceptées par notre interlocuteur, des raisons qu’il approuve.
Ce postulat nous montre que dans nos argumentations du quotidien, ce n’est pas lé
vérité objective qui constitue la caractéristique principale d’un argument, mais son
acceptation par l’interlocuteur. Il est très courant d’accepter un argument, bien que
les hypothèses qui l’appuient ne soient pas vraies, objectivement considérées.
Lorsque l’interlocuteur accepte les raisons évoquées, cela signifie que
l’argumentation est terminée. Vu sous cet angle, on peut dire qu’un argument est
valable lorsque l’interlocuteur accepte les raisons qui appuient la conclusion.

10
Les collaborateurs ont peur des
responsabilités

Les collaborateurs ont peur de la liberté liée à la prise des


responsabilités

Assumer des Les collaborateurs


Faire une erreur
responsabilités Les décisions ont peur des
signifie s’exposer
signifie avoir de la impliquent un éventuelles
à des sanctions
liberté de prendre risque d’erreurs sanctions
négatives
des décisions négatives

Arbre structurel d’un argument

Qu’est-ce qu’un BON argument ?

On entend par argument tout propos se composant d’une conclusion et d’au moins
une hypothèse et qui a du succès. Le terme succès est très vague et mérite une
brève mise au point. Comme il s’agit en premier lieu de situations de persuasion,
nous employons des arguments pour convaincre les autres ; nous pouvons ainsi
mesurer le succès d’un argument à son pourvoir de persuasion.
Pour évaluer les dimensions de succès d’un argument, on peut examiner comment il
est possible de le démontrer. Il existe deux possibilités principales.

Premièrement, une ou plusieurs des hypothèses évoquées sont fausses ou


inacceptables. L’argument est rejeté, car les hypothèses ne peuvent pas être

11
considérées comme valables. Un argument dont les hypothèses sont manifestement
fausses ou inacceptables ne pourra pas convaincre.

Exemple

1ère hypothèse : Tous les Bavarois sont des anarchistes.

2ème hypothèse : le philosophe Socrate était Bavarois.

Conclusion : Socrate est anarchiste.

Cet argument, correct quant à la forme, mais inacceptable à l’échelle du sens.


Les hypothèses représentent une véritable justification de la conclusion. Si elles
étaient vraies, la conclusion serait effectivement valable. Mais cet argument n’est pas
acceptable car la deuxième conclusion est fausse et la première, pour le moins,
douteuse.

Deuxièmement, les hypothèses, bien que vraies et acceptables, ne permettent pas


de justifier la conclusion. Les hypothèses citées ne sont pas pertinentes par rapport à
la conclusion. L’argument n’est donc pas acceptable.

Exemple

1ère hypothèses : Tous les Japonais ont les cheveux noirs.

2ème hypothèses : Michael Jackson avait les cheveux noirs.

Conclusion : Michael Jackson était Japonais.

12
L’expression et la communication orale :

Eléments et caractéristiques de la communication orale

Conditions physiques et psychologiques de la communication orale

La communication orale est une interaction entre l’appareil phonatoire humain et


l’oreille humaine.
Cette opération comprend trois aspects :

1. Un aspect physiologique, lié à l’étude de la sensibilité aux variations de


fréquence (de hauteur), d’intensité et de périodicité des ondes sonores. En
somme, il existe des seuils au-delà ou en-deçà desquels la perception devient
confuse.
2. Un aspect psycholinguistique, lié à l’étude de la langue en tant qu’ensemble
de segments connus et reconnus ; recevoir un message oral, c’est être
capable de catégoriser ses composantes grammaticales, sémantiques,
symboliques, stylistiques ; cette catégorisations s’opère à partir de la culture et
de l’expérience du récepteur, de ses habitudes en somme.
3. Un aspect psychologique, lié aux phénomènes de l’attention et de la
personnalité. La communication orale n’est possible que :
- Si l’émetteur du message ne dépasse pas les seuils physiologiques précis
(lesquels sont variables suivant les individus et les situations : il existe des
personnes « dures d’oreille », mais aussi des salles de classe donnant sur
des rues bruyantes…)
- Si le message est identifiable, c’est-à-dire si ses conditions d’émission
permettent la reconnaissance d’un code commun.
- Si le contact psychologique se maintient de part et autre, c’est-à-dire si
l’attention du récepteur est soutenue et si le récepteur adapte son
comportement aux conditions particulières de la communication.

Les bruits c’est-à-dire les perturbations, survenant au cours de la


communication orale, sont d’origines :

13
- Physique (véritables bruits, voix trop basse, débit trop rapide) ;
- Linguistique (difficultés de décodage pour le récepteur) ;
- Psychologique (absence d’attention, éléments passionnels brouillant le
message, etc.)

Le feed-back (rétroaction)

Le feed-back : veut dire littéralement : alimentation en retour. C’est un moyen propre


à la communication orale dans la mesure où celle se développe dans une situation
d’échange et de réciprocité. Il est emprunté à la cybernétique et désigne le signal
permettant de contrôler et de régler une opération pendant qu’elle s’effectue. Dans le
champ de la communication orale, il désigne l’ensemble de signes perceptibles
permettant de connaître le résultat de l’émission du message. C’est une information
en retour indiquant à l’émetteur que son message a été reçu ou non, compris ou non.
Le feed-back peut être une réponse verbale ou non verbale (signe de tête, par
exemple).
On voit que l’effet perturbateur des bruits peut être corrigé ou interrompu par le feed-
back. Encore faut-il que le feed-back soit possible soit favorisé par l’émetteur.

La qualité d’une communication orale dépend de l’existence ou non et de la qualité


du feed-back qu’il peut y avoir. Ses formes sont nombreuses :
- La répétition complète et systémique des informations (exemple : répétition
d’un message transmis par téléphone)
- La vérification finale par une question de l’émetteur (exemple : question du
type tout le monde a-t-il compris ?, interrogations écrites, etc.)
- La vérification au fur et à mesure de la communication, par des questions
de l’émetteur (vous me suivez ?)
- La vérification par des questions du (des) récepteur(s).
- La vérification par des signes non verbaux du (des) récepteur(s), sur
lesquels l’émetteur peut adapter son discours.
Le feed-back favorise la communication. Il dissipe les inquiétudes, les appréhensions
et les tensions dans les rapports émetteur-récepteur(s).

14
L’oral, une expression bien spéciale

Savoir s’exprimer, savoir écouter, pour communiquer vraiment, est à la portée de


tous. Mais c’est un art qui suppose souvent un apprentissage dont l’éducation et
l’école ne nous donnent pas toues les clés. Voici donc quelques conseils pour vous
aider à établir une communication plus fructueuse aussi dans votre vie de tous les
jours que lors d’un entretien de recrutement ou d’une intervention en public.

Parlez de façon simple et positive

Selon les mots que vous utilisez, la manière de construire vos phrases, les petites
remarques que vous rajoutez, l’air de rien ce que vous voulez dire sera perçu de
façon totalement différente. Si vous dites que vous êtes « efficace et dynamique »
mais que vous noyez votre interlocuteur sous un flot de paroles creuses, celui-ci
retiendra que vous êtes bavard et peu clair. Si vous demandez un service à un ami
en lui disant « j’aurais un service à te demander, mais je suis sûr que tu vas me dire
que tu es débordé… », vous glissez sur le terrain des reproches au lieu de formuler
tout simplement votre demande, « Peux-tu me rendre un service ? », sans exprimer
un jugement a priori sur l’autre. Entraînez-vous à éliminer de vos paroles tout ce qui
« pollue » votre discours.

Evitez de noyer le « poisson »

Hormis une éventuelle formule de politesse, ne vous encombrez pas de détour. Ne


racontez pas votre vie. Ne parlez pas par allusion et ne vous perdez pas dans les
méandres d’une pensée fumeuse avant de dire ce que vous avez à dire. Ne laissez
pas votre interlocuteur ou votre auditoire se demander éperdument où vous voulez
en venir. Au lieu de commencer votre question par « excusez-moi, mais je suis
essoufflé parce que j’ai dû accompagner ma mère et j’aimerais vous demander s’il
est possible de… ? ». Au lieu de dire « si j’ai bien saisi, mais arrêtez-moi si je me
trompe, vous auriez peut-être voulu que les élèves fussent mieux encadrés par les
professeurs… », dites plutôt « vous vouliez donc que les professeurs encadrent
mieux les élèves. Est-ce bien cela ? »

Soyez vif et vivant

15
Exprimez-vous par des phrases coutres. Employez des mots simples, précis et
concrets. Utilisez de préférence des verbes, et des verbes d’action, plutôt que des
substantifs (dites « le marché évolue », plutôt que « le marché est en évolution »).
L’oral n’aime pas les phrases compliquées et trop longues, les formulations
négatives, les cascades de verbes, les mots savants, les termes abstraits ou trop
techniques. Fuyez autant que possible les verbes au passé simple, au conditionnel
ou au subjonctif imparfait. Utilisez de préférence le présent ou, s’il le faut, l’impératif,
l’imparfait ou le passé composé.

Parlez distinctement

Parlez assez fort et lentement. Articulez convenablement. Si l’on vous dit « je n’ai
pas bien entendu, qu’est-ce que tu dis ? » faites un véritable effort pour mieux
articuler ou parler plus fort. Ne vous contentez pas de répéter les choses sur le
même ton ou en avalant toujours les mots. Ne parlez pas la bouche pleine ni un
chewing-gum ou une cigarette à la bouche, ce qui non seulement est impoli, mais qui
rend aussi plus difficile la compréhension de ce que vous dites.

Impliquez-vous

Apprenez à dire « je » pour exprimer vos sentiments, vos émotions, votre avis plutôt
que de parler à la place de l’autre ou de façon vague et générale en employant des
« on », « nous », « vous ». Votre message sera ainsi plus clair et plus précis. Il en
révélera davantage sur vous et sera plus respectueux des autres, ce qui facilitera la
communication.

Au lieu de dire « C’est affreux, cette peinture… », dites plutôt « je n’aime pas ce
genre de peinture ». Ou encore, ne dites pas « Vous m’avez mal compris » mais
dites plutôt « Je veux dire que … » Au lieu de dire « Tu n’as pas soif », dans l’espoir
que l’autre ira vous chercher à boire, demandez

16
La prise de parole en
public

17
Les dix clés pour réussir ses prises de paroles en public

1- Vous mettre à la place de votre auditoire :


Il ne faut pas simplement s’adresser à l’autre ou aux autres. Il faut s’immerger en
l’autre, se substituer à l’autre. Une des clés de la réussite de la communication orale
consiste à bien cerner les attentes du public.
Votre auditoire sera motivé si vous répondez à la question de sa motivation.

« J’étais tellement content de mon stage que j’ai voulu l’évoquer


en long et en large. J’avoue que je ne me suis pas posé du tout
la question de savoir ce qu’attendaient les membres du jury. Au
fond, c’est vrai, je n’ai pas pensé à eux mais à moi et à ce que
j’avais vécu. J’ai été égoïste et cela ne s’est pas très bien passé,
alors que j’avais vraiment fait un très bon stage. » Etudiant en
multimédia.

2- Vous poser les bonnes questions :


Contrairement à l’idée très répandue, l’orateur efficace n’est pas
systématiquement celui qui aura un ton assuré, un débit maîtrisé, une présence
physique et oratoire forte.
Une bonne partie de son efficacité dépend de sa capacité à se poser les bonnes
questions : pourquoi le public qui devant moi, m’écouterait ? Quelle(s) raison(s) a-t-il
de le faire ? Quels sont mes objectifs à moi, orateur ? Quel message ai-je pour but
de transmettre ? Qu’est-ce que je souhaite que le public retienne ?
Votre aptitude à vous immerger dans le public dépendra de votre capacité à apporter
des réponses pertinentes à ces questions.

3- Soigner votre préparation (nous préparer, c’est nous rassurer)


Le péché d’excès de confiance est l’ennemi redoutable que doit évincer l’orateur
efficace. A l’aise à l’oral, certains orateurs croient que cela suffit, qu’ils proviendront
toujours à leurs fins et négligent de se préparer suffisamment. La préparation est le

18
meilleur moyen aussi pour circonscrire le trac ou la crainte qui sont souvent les
nôtres à l’idée de s’adresser à un public.

Le trac [appelé aussi stress sans que cette appellation soit justifiée] implique la
réduction de nos moyens, ou à nous convaincre que nous allons les perdre, ce qui
est la meilleure façon de les perdre.
Préparer son intervention, c’est réduire les risque, la part laissée au hasard et/ou à
l’improvisation.
La préparation permet de vous projeter dans la future situation de communication
que va constituer votre intervention et de recenser les hypothèses de situations
auxquelles vous serez confronté.

« Par rapport à l’oral, je n’ai vraiment aucun problème. Je sais que je passe
bien, je suis tonique et convaincante. Mais cela m’a joué un sale tour une
fois : je devais faire une présentation commerciale devant un client et je l’ai
pris par-dessus la jambe. Je ne l’avais pas préparée. Et je me suis fait
ramasser par le client, qui m’a dit que, même si je parlais bien, je devais
préparer mes présentations et m’adapter à mon public. Il avait raison et je ne
l’ai jamais oublié. Depuis, je prépare à chaque fois ! » Responsable
commerciale.

4- Contrôler Votre corps et vos gestes :


Tous les spécialistes le proclament : la communication passe non seulement par
la voix, l’oralité, mais également, et dans de très importantes proportions, par le non-
verbal [gestes, mouvements, attitudes corporelles] que nous adoptons souvent à
notre insu.
Il existe deux types de gestes aux sens bien différents :
a- Le premier type concerne les manifestations corporelles qui ne sont pas a
priori émises dans l’intention de communiquer mais qui apportent des
informations sur l’orateur, son état d’esprit et son contexte [gestes parasitaires
exprimant le stress ou le manque de confiance par exemple].
b- Le deuxième type regroupe les gestes rythmiques et référentiels qui peuvent
souligner la pensée, l’illustrer ou encore remplacer les mots.

19
Il est à signaler que certains gestes peuvent nous échapper et donc nous
révéler. Il convient donc de les surveiller et tenter de les contrôler. De plus, il
est important de tenter d’en modérer l’usage. Votre objectif premier est d’être
écouté, non regardé.

5- Être Maître de son sujet :


L’intervention orale ne se prête guère à l’improvisation. Une grande partie de
votre réussite à ce type d’exercice découlera de votre capacité à devenir, à vos
propres yeux d’abord, mais aux yeux de votre public surtout, un spécialiste du
domaine que vous abordez. C’est à vous de faire vos preuves et de permettre qu’il
vous l’accorde.
Il va donc falloir faire travailler votre sujet pour en imprégner, le posséder. Mais cette
progressive maîtrise de votre sujet ne doit pas vous amener à oublier le premier
commandement « à la place de ton auditoire tu te mettras ». Veillez donc à vous
mettre à portée d’un public qui sera composé plus ou moins de non spécialistes.

« Je me souviens d’un oral à l’entrée d’une école d’ingénieurs réputée.


Des liens familiaux m’avaient amené à faire plusieurs stages à l’INSEE
et m’y connaissais bien en statistiques et en démographie. A partir d’une
question d’un membre du jury sur le recensement de la population, je
n’ai pas fait attention, pris par mon sujet et ils ont complètement
décroché. Et je n’ai pas été pris. » Etudiant en 2ème année d’école
d’ingénieurs.

6- Partager sa motivation et son enthousiaste :


Encore un point qui traite de la forme, mais qui est capital. Fondamentalement, ce
que vous transmettez, donc devez parvenir à transmettre, c’est l’intérêt que votre
sujet vous inspire et la profonde satisfaction que vous éprouvez à l’idée de le
partager avec votre auditoire.
La possession d’un sujet ne suffit pas. Il faut donner explicitement envie de partager
votre sujet, votre cause. Certes, cette motivation peut naître de la compétence qui
est la vôtre, de la qualité qui est la vôtre pour traiter le sujet. Mais elle ne suffit pas si

20
vous n’allez pas plus loin, si vous ne manifestez pas votre volonté de partager et de
transmettre [convaincu, vous serez convaincant].
Animation, vitalité, enthousiasme, sincérité : il vous faut procéder à un véritable
travail d’appropriation, surtout si vous n’avez pas choisi votre sujet. Si vous y
parvenez, cette passion sera contagieuse.

7- Maitriser votre voix :


Votre voix est complémentaire de votre corps et de vos gestes. Votre corps
apporte l’image, votre voix le son. Les deux sont indissociables.

Votre objectif est de faire adhérer votre auditoire à vos propos. Il vous faudra donc
travailler votre voix, vous entrainer sur différents plans clés détaillés ci-dessous :

7.1. LE PHRASÉ 
Essentiellement utilisé dans le domaine de la musique, le phrasé délimite et articule
le discours musical en unités signifiantes plus ou moins closes, à la manière de la
ponctuation dans un texte. Il peut être fondé sur l'observation et l'analyse de facteurs
structurels tels que motifs rythmiques et métriques, éléments mélodiques et
dynamiques, harmonie (la fin d'une phrase coïncide souvent avec une cadence),
variations de sonorité ou de tonalité.
7.2. LA DICTION
Appelée aussi articulation, c’est la prononciation correcte des consonnes, des
syllabes et des diphtongues. Chaque phrase doit exister du début à la fin : de son
attaque à sa finale, en passant par toutes les syllabes intermédiaires.

L’entraînement régulier avec des phrases adéquates (parfois délicates à réaliser en


raison de la contingence phonétique) permet de muscler la langue et les lèvres et de
renforcer son impact grâce à une diction précise.

7.3. LE RYTHME 
Le rythme dans ce contexte ne veut pas dire la percussion et n’a rien à voir avec la
cadence. Il s’agit ici des différentes variations en hauteur (lourdeur et légèreté,
gravité et volatilité) et en mélodie. Les changements de rythme donnent à la prise de
parole sa musicalité et évitent la monotonie. Il faut varier les rythmes pour donner de
la vie à sa prestation et éviter le risque de la parole monocorde.

21
Plusieurs leviers existent pour influer sur le rythme :

1/ La ponctuation : la ponctuation du langage parlé se distingue de celle de la


ponctuation de l'écrit. Si cette dernière se réalise grâce aux différents signes tels que
le point, la virgule ou le point d’interrogation, la ponctuation de l’oral fait appel à des
techniques où un savant mélange entre silences, pauses et intonation.

Vous pouvez vous arrêter où vous voulez dans une phrase.

Cela permet de renforcer l'écoute et de donner du poids à certains mots ou à


certaines idées. C’est pour vous le moyen de faire sortir les passages les plus
importants du discours et les faire entrer dans la mémoire de votre audience.
Prendre du temps avant un mot, après un mot, ou avant et après un mot, permet de
lui donner plus de force.

2/ La modulation : le ton de la voix varie en prenant appui sur certaines syllabes,


certaines diphtongues, et sur certains mots. Un autre moyen de mettre en valeur
certains mots, c'est la scansion : renforcer vocalement un mot (ou une idée). Vidéos
visionnées en salle de cours notamment le fameux passage où le général de Gaules,
vainqueur de l’Allemagne nazie lors de la seconde Guerre mondiale, scande sa
célèbre phrase : « Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ».

3/ L'utilisation du silence : il souligne les changements de rythmes et pose les jalons


d’une allocution structurée. En agissant de la sorte, l’orateur donne l’impression de
maitriser son discours et qu’il en connait les moindres détails. Le silence permet à
vous, comme au public, de respirer, de se maintenir en état d’écoute et de maintenir
actifs ses sens de perception. Il vous permet de regarder l'auditoire et de vous
appuyer sur lui, ce qui a pour effet de renforcer encore votre impact.

Le silence paraît toujours plus long à l'orateur qu'à celui qui l'écoute, ce qui ne doit
pas vous effrayer ni déstabiliser votre confiance en vous. Prenez votre temps.

LA REPETITION : voilà encore un moyen de renforcer l'impact d'un mot ou d'une


phrase. Répéter un mot, ou un bloc de mots, c'est le mettre en avant, pour le

22
souligner. Il est communément admis que, dans sa quête d’adhésion, l’orateur se
doit de prononcer un mot ou un bloc de mots trois fois. La première fois pour
l’annoncer et l’introduire dans le discours. La deuxième, pour le rappeler en
l’enraciner dans la mémoire du public. La troisième, c’est pour éviter qu’il ne soit
oublié.

La répétition d’un mot met en évidence l'importance de ce qu'il représente, c'est un


moyen de préciser votre intention. De plus, la répétition favorise la mémorisation.

LA VOIX : c’est un terme générique qui englobe plusieurs variantes dont la maitrise
le bon usage rendent l’orateur plus percutant et redoutablement efficace :

Le timbre
Selon les individus, le timbre de voix sera très différent. Comme la famille des
violons, il y a autant de tailles que de timbres de son. Certes la forme d’un violon,
d’un alto ou d’une contrebasse est la même, mais leurs timbres de voix/son sont
foncièrement différents. Chacun trouve sa raison d’être selon les besoins du
compositeur et des sens musicaux qu’il aspire véhiculer.
Le timbre, tout comme les empreintes digitales, est propre à chacun et ne varie pas.
Il est très utile à un orateur de bien placer sa voix, c'est-à-dire, entre autres, de bien
la timbrer. Au-delà du timbre, la voix se caractérise aussi par :

L'intensité (appelé aussi volume)


C'est le niveau sonore de la voix. Il faut adapter ce niveau à la taille de l'espace, à la
disposition du public, et au nombre de personnes présentes. Un bon volume de voix
doit happer le public sans se transformer en nuisance. Adopter une intensité de voix
trop basse ne sera pas du meilleur effet non plus. Dans ce cas, ceux à proximité de
l’orateur seront privilégiés contrairement à ceux se trouvant loin de lui. Ces derniers
essaieront tant bien que mal de tendre l’oreille et de faire l’effort, mais finiront par
délaisser l’orateur.

L'intonation
C'est le mouvement mélodique de la voix, caractérisé par des variations de hauteur.

23
Comme en musique, il faut trouver sa partition et jouer sur des notes différentes.

Il est nécessaire de varier ses intonations afin de capter l'attention de l'auditoire.

Personne n'imagine un morceau musical sur une seule et même note.

Le débit
C'est le nombre de mots à la minute ou par seconde. Le débit peut facilement être
confondu avec la vitesse. Celle-ci désigne davantage le déplacement entre deux
points A et B. Il s’agit de la distance parcourue en une unité de temps donnée (km/h).
Attention, la plupart des orateurs parlent trop vite. Entraînez-vous à étirer le temps de
votre intervention : 20 % en plus et vous allez gagner en impact.

Pour cela :

 Il faut respirer entre les phrases, dans les phrases et faire des pauses pour
reprendre votre souffle
 ... Et laisser le public respirer lui aussi.
 Comme en musique, le silence s'inscrit dans la partition.
 Attention, le trac provoque souvent une accélération du débit, il faut être
vigilant sur ce point.

La respiration

La bonne respiration détermine la bonne émission de la voix. Elle permet la détente


musculaire et nerveuse. Elle est nécessaire pour vivre… Et faire vivre son discours !
Contrairement à l’idée très répandue, la respiration n’est pas une simple inspiration
d’oxygène et expiration de dioxyde de carbone. Autrement dit, ce n’est pas l’action
mécanique qui consiste à consommer de l’air à l’image de toute machine
fonctionnant à une quelconque énergie. Il s’agit d’un élément essentiel à l’équilibre
aussi bien physique (énergie, tonicité, concentration…) que psychologique
(confiance en soi, présence d’esprit, endurance…)

24
Il y a trois grands types de respirations :

Claviculaire
Gonflement de la cage thoracique et élévation des épaules. C'est la respiration dite
« haute, celle que nous utilisons quand on nous dit de respirer « à fond » chez le
médecin. Elle peut bloquer la voix et générer du stress.

Thoracique
Ouverture de la cage thoracique par l’élargissement des côtes et le gonflement de la
poitrine.

C'est la respiration la plus connue, utilisée par la plupart des sportifs amateurs. Elle
ne sera pas d’une grande efficacité.

Abdominale (appelée aussi ventrale ou diaphragmatique)


Ce n’est pas la plus facile, bien au contraire. Il s’agit d’un exercice qui demande
patience, régularité et continuité. Cette respiration se découvre facilement si l'on
s’allonge sur le dos en plaçant une main sur le ventre. Pour le réaliser correctement,
mettez votre main sur le ventre : quand vous inspirez votre main doit se soulever.
C’est le contraire qui doit se produire quand vous expirez. Le ventre, dans ce type
respiration, alterne forme concave (inspiration) et convexe (expiration).

C'est la respiration idéale pour la voix chantée et parlée. Elle permet en plus de gérer
le stress.

Entraînez-vous, c 'est la bonne !

« Moi, mon problème, c’est que je parle trop vite. Et pourtant je ne


suis pas spécialement stressée. Mais j’ai toujours parlé très vite.
Depuis quelque temps, je tente de progresser et demande, quand
je parle en public, à un ami de me faire signe de ralentir ! Cela
marche plutôt bien ! » Etudiante en master.

25
8- Répéter, répéter et encore répéter :
La prestation orale ne s’improvise pas. Le bon orateur ne pas le risque d’être
surpris, hésitant ou déstabilisé. Il met toutes les chances de son côté. La répétition a
pour objectif de vous permettre de vous approprier votre discours, de vous le faire
ressentir, de réduire les zones et les facteurs de stress. Répéter, c’est faire un saut
vers l’inconnu pour en éclaircir les côtés sobres et le rendre un peu moins inconnu.
Répéter, c’est nous rassurer.

9- Avoir envie de progresser :


Le problème de la, progression est un problème de prise de conscience. Dès lors
que vous avez pris conscience que la prise de parole revêt une importance
croissante dans les échanges professionnels et sociaux, vous aurez pris également
conscience du fait que vous pouvez et voulez faire mieux que vous ne faites
aujourd’hui. Vous êtes prêt à progresser. L’essentiel ce n’est pas de savoir d’où vous
partez, où vous voulez vous rendre. Vouloir progresser constitue déjà, en soi, une
progression.

« Si quelqu’un est nul à l’oral, c’est bien moi. J’ai toujours cherché à
éviter les exposés et ai toujours eu des notes faibles à l’oral. Depuis
quelques mois, je prends des cours d’expression orale, volontairement,
parce que j’ai compris que c’était important pour moi. Et cela va déjà
bien mieux. Mes amis et ma famille l’ont remarqué, ce que qui
m’encourage à continuer. » Etudiante en sciences économiques.

10- Être authentique :


Vous serez bon si, au-delà de la mise en œuvre effective des neuf clés, vous êtes
vous-même. Vous ne devez pas vous adapter aux techniques à tout prix mais les
adapter à vous, à votre style, à votre personnalité à votre mode de communication.
Pour autant, ne brider pas les émotions qui sont en vous.
Si elles sont en vous, ne les chassez surtout pas !

26
Parler bien ne signifie pas systématiquement parler aisément. Soyez vous-même.
Pour réussir vos prises de parole, il vivre ce que vous dites. La perception de votre
message passera par la perception que votre public aura de vous.
Les meilleurs orateurs, c’est-à-dire les plus efficaces sont ceux dont on se souvient
du message, ceux qui ont mis d’eux-mêmes dans leur présentation, ceux qui ont mis
quelque chose d’eux, de leurs convictions, de leurs croyances, de leurs envies. Ceux
qui étaient eux-mêmes.

27
Encore le trac ?

Plutôt vous préparez, mieux vaut. Nous préparer, c’est nous rassurer. Voici comment
l’orateur peu préparé ou ayant négligé cette phase peut se trouver face à la
désescalade qui en ferait la risée du public, outre le sentiment désagréable de se
sentir rabaissé.

Le trac n’est pas l’apanage du néophyte de la parole en public. Il apparaît dès que
nous anticipons une situation et la considérons comme désagréable ou inconfortable.
Ce qui gène dans l’exercice de parler en public, ce n’est pas tant de parler, mais
plutôt d’être regardé et par là même d’être jugé.

« Si les auditeurs le savaient ! La plupart des gens n’aiment pas parler
en public. Moi non plus. A la radio, je leur parle sans les voir et cela me
va bien. Au fond, j’aime l’autre mais suis gêné par le regard qu’il porte
sur moi. Or, à la radio, il ne me voit pas et cela m’arrange bien. »
Journaliste dans une radio d’information.

Il faut admettre que chaque prise de parole suscitera un jugement de la part des
« autres ». Mais encore faut-il préciser que ces « autres » ne sont pas mal disposés

28
à votre égard. En un mot, ils n’ont rien contre vous (sauf cas exceptionnels), et ils se
sont déplacés pour vous écouter. A priori, il est de votre responsabilité d’orienter leur
jugement et que ce jugement ne dépend que de votre prestation après tout.
Le trac est essentiel à la réussite de votre prise de parole. Oui vous avez bien lu  !
Pire, le trac est votre ami. Si je dois imager cette idée, je dirai que le trac est, pour la
réussite de la prise de parole en public, ce que l’air chaud à une montgolfière. Et oui,
en l’absence de cette flamme le ballon ne décollera pas du sol. Mais en revanche, s’il
n’est pas circonscrit et maîtrisé, il risque de tout griller.
Apprivoisez donc votre peur et circonscrivez-la en la transformant en une
énergie qui va propulser vos propos et donner de l’allant à vos idées, vos gestes et
vos projections futures.
Vous n’êtes pas seul à éprouver ce sentiment. Votre cas n’est ni grave, ni
unique.
Enfin, ne visez pas la perfection sans oublier que vous devez rester performant et
professionnel. Relativisez et n’oubliez pas que l’angoisse qui vous ronge provient
d’une surestimation que vous vous créer. Il ne s’agit pas non plus de sous-estimer
l’enjeu mais de mettre à sa juste place.

29
Un remède docteur ?
On ne le dira jamais assez : Répétez, Répétez et encore répétez. Plus vous
répéter, plus vous êtes en confiance. Plus tôt vous commencez vos répétitions, plus
vous aurez le temps de parfaire votre intervention d’en peaufiner les détails, les
moindres articulations et les virages les plus difficiles à négocier. Cela vous
procurera le sentiment de maîtriser votre sujet et réduira les sensations de peur pour
les remplacer par celles de confiance et de rassurance.

« Je parviens maintenant à maîtriser mon trac, mais cela a été long.
Même quand je dois présenter mon entreprise à des étudiants ou des
jeunes diplômés, je ne suis pas à l’aise. A force de préparer mes
interventions et de me dire qu’il n’y a pas un énorme enjeu, j’y parviens
peu à peu. Et surtout, je me lance, évite de trop penser, me jette dans
l’action. En fait, moins vous réfléchissez, moins vous aurez le trac. »
Chargée de recrutement.

Rappels de principes vus en cours :

 On ne peut être convaincant que si l’on est convaincu.


 Le langage, avant de transmettre des informations, transmet des affects.
 Les affects sont de deux types de base : la haine et l’amour. Les autres
affects sont des dérivés. L’indifférence est une forme de haine.
 Toute frustration provoque de l’agressivité.
 La voix est l’un des outils essentiels à la réussite de toute prise de parole en
public. Elle est articulée en six variantes qui ne s’excluent pas :
1- le volume : si votre volume est trop bas, votre auditoire fera un effort mais
finira par vous « lâcher ».
2- la hauteur : appelée aussi mélodie ou intonation.
3- le timbre : Evitez la monotonie, c’est-à-dire de parler sans mélodie ou de
chanter tout le temps la même note. Attention aussi de ne pas être

30
monocorde. N’écoutez pas votre voix à travers votre gorge, mais à travers
un enregistrement audio qui vous en dira davantage sur votre voix.
4- le débit : la vitesse est l’ennemi de la compréhension.
5- l’articulation : donnez de la clarté à l’élocution. Vous contribuez ainsi au
confort de votre auditoire et du coup à son adhésion à vos propos.
6- les silences : le silence est la condition de la parole. Le silence est une
arme fatale dans toute prise de parole en public, mais c’est une arme
encore méconnue et souvent fait peur. Quand elle est utilisée à bon
escient, elle peut être plus efficace que la parole.
 La meilleure position pour parler en public est debout.
 Les règles d’énonciation ne peuvent pas être modifiées pendant le
déroulement du discours.
 On ne s’habille pas comme on le veut, mais comme le veut l’auditoire, le
groupe, les membres d’un jury, les circonstances.
 Les deux objectifs de l’orateur :
1- Etre compris.
2- Convaincre son public (lui plaire).
 On ne dit pas la même chose de la même façon à deux personnes différentes.
 Quel que soit le sujet que vous abordez, efforcez-vous de le traiter dans le
temps le plus court possible. La longueur idéale : ni trop, ni peu.
 Attention au PowerPoint : annoncez votre travail et introduisez-le en toute
circonstance. Il ne faut pas que cet outil « magique » vous fasse perdre la
théâtralité de votre discours. Certes il y a votre travail, mais il y a vous d’bord.
 Pour emporter l’adhésion de votre public, le meilleur moyen est de fournir un
exemple bien choisi.
 Face à une autorité, chacun se sent comme un enfant sans défense devant
son père.

31
La soutenance de stage :

La rédaction du rapport de stage est terminée. Il s’agit maintenant de préparer la


restitution de votre travail. Un exercice oral qui permet de voir si vous maitrisez votre
sujet mais aussi de voir votre esprit de synthèse. Cela s’appelle une soutenance
devant un jury.
La soutenance d’un stage est une prise de parole en public certes, mais elle se
distingue par ces caractéristiques propres. Si l’enjeu majeur tout orateur est de
convaincre et faire adhérer un public dont les composantes ne sont pas toujours
connues, l’étudiant ou l’élève-ingénieur, lui, sait à qui il s’adresse. Il s’agit d’un public
qu’il connait car dans la plupart des cas ce sont des professeurs/formateurs qui
composent le jury. Une autre spécificité émane de cet exercice, c’est d’être évalué,
jugé et, du moins, jaugé par ce public. L’enjeu que comprend l’échéance de soutenir
devant un jury est grand : les perspectives d’un avenir brillant, d’une carrière réussie
se jouent en grande partie lors d’un présentation/exposé devant un jury. L’intérêt et
par là-même le risque sont grands compte tenu du poids de l’épreuve qui équivaut
pour les soutenances de projets de fin d’études tout un semestre.

Les objectifs : la soutenance du rapport de stage doit permettre à l’étudiant de


démontrer qu’il a intégré, compris et sait utiliser les enseignements dispensés durant
sa formation. Seront également évalués, ses aptitudes à communiquer en public, son
esprit de synthèse, sa maîtrise du sujet et ses compétences professionnelles.

La durée : la soutenance dure de 30 minutes à une heure selon les stages et se


décompose généralement en 2 parties que sont la présentation de l’étudiant (1/3 du
temps environ) et les questions du jury/réponses de l’étudiant (2/3 du temps).

A ce niveau, rigueur, structuration et méthodologie sont les facteurs indispensables


pour réussir ses soutenances. Il est essentiel de se montrer en parfaite maitrise des
différents moments de la soutenance. Ne pas les subir, mais les conduire
consciemment vers des objectifs que l’étudiant/orateur s’est fixé. C’est à lui d’en
montrer l’intérêt car, a priori, notre public ne sera pas intéressé tant que nous ne
serons pas intéressants. C’est pourquoi, l’introduction constitue une phase très
importante pour placer notre exposé sous les meilleurs auspices…

32
On peut, dans l’ordre chronologique, dégager cinq étapes (dont trois fondamentales)
dans
la structure d’une bonne introduction :

33
Objectifs Conseils

Même si nous pensons que


notre public ou notre jury
nous connaît, il est utile de
commencer par rappeler qui
l’on est. Plus que le nom ou Ne pas oublier, le cas
1. Se présenter / remercier le prénom, c’est notre statut échéant, de remercier le
ou notre fonction qui doit être tuteur ou parrain de stage.
présenté.

En outre, il est primordial de


remercier le jury pour sa
sollicitude.

Un petit préambule doit


Utiliser, par exemple :
permettre de capter
rapidement l’attention, en  des chiffres,
2. Susciter la curiosité stimulant la curiosité. Il est  un événement de
(accrocher) judicieux d’évoquer un fait l’actualité récente,
marquant en rapport direct  un événement
avec le sujet de notre historique,
exposé.  etc.

Moment central de
l’introduction, la présentation Accompagner
du sujet doit être claire et éventuellement cette
précise. Dans le cas d’un présentation du sujet d’un
3. Cadrer le propos
rapport de stage, par premier support visuel.
exemple, on rappelle le nom Celui-ci équivaut à la
de l’entreprise, la nature, les couverture d’un écrit.
dates et lieux du stage.

La prestation orale n’est pas


la répétition ou le résumé
d’un écrit. Il est donc
pertinent de cibler son Utiliser, par exemple, une
propos, de problématiser tournure interrogative
4. Donner un objectif
son intervention. Cette étape indirecte pour “interroger” le
permet notamment de public
donner à votre intervention
une orientation vers un point
qui vous passionne…

Il est essentiel d’annoncer le Utiliser, impérativement, un


5. Présenter le plan déroulement et la structure support visuel. (PPT, Prezi,
de votre intervention. Canva…)

34
Exercice :

Repérer les étapes de cette introduction méthodique d’une soutenance de rapport de


stage.

Bonjour. Je suis Marc Dupont et en tant qu’élève ingénieur d’Industrie et de Mines, je


tiens tout d’abord à vous remercier de l’attention que vous voudrez bien accorder à
ma soutenance de stage. De plus, je suis heureux de pouvoir remercier pour sa
présence parmi nous mon parrain de stage, Monsieur Dupont, responsable du
service Qualité de la Société BARREAULT-LAFON.
On constate actuellement que de plus en plus de sociétés se dotent d’un système de
management de la qualité. Un tel système peut être un atout décisif pour remporter
un marché face à des sociétés non certifiées. En outre, le développement de
système d’assurance qualité est parfois exigé par les pouvoirs publics : c’est le cas
pour la norme NF M 88-106 sur laquelle j’ai travaillé au cours de mon stage.
Ce stage s’est déroulé au sein de la société B ARREAULTLAFON à Périgny en
Charente–Maritime du 8 mars au 10 juin. Cette entreprise construit des camions
citernes pour le transport des matières dangereuses.
Aussi, il sera intéressant aujourd’hui de mesurer l’importance d’un système qualité
dans le contexte d’une production où la sécurité est une véritable obsession.
Pour répondre à cet objectif, je vous propose d’abord de rappeler les principales
caractéristiques de la société BARREAULT-LAFON : nous insisterons d’emblée sur les
risques et dangers indissociables de la production de citernes. Cette rapide
présentation devra nous permettre dans un deuxième temps d’apprécier la mise en
œuvre de la norme NF M 88-106. Enfin, nous élargirons notre étude dans une
troisième partie qui abordera le rôle de la DRIRE (Direction régionale de l'industrie de
la recherche et de l'environnement). En effet, pour ce type d’entreprises, les pouvoirs
publics doivent non seulement contrôler mais aussi aider dans la mise en place d’un
système qualité, désormais garant de la sécurité.

35
UTILISER DES SUPPORTS

a prise de parole en public est un exercice difficile


pour l’orateur et parfois laborieux pour l’auditoire.
Or, nous disposons d’outils nombreux et variés qui
peuvent faciliter et agrémenter notre prestation.
Les supports audio-visuels sont des aides qui
permettent de rendre un exposé plus attrayant et
plus efficace.
En effet, ils permettent non seulement d'informer et
d'expliquer, mais aussi d'intéresser et de
sensibiliser.
Ce faisant, ils renforcent l'impact de la parole,
facilitent l'écoute, la compréhension et la
mémorisation de l'information.
En modifiant le rythme de l'exposé, ils contribuent
également à éviter la monotonie.
Les moyens audio-visuels sont enfin pour leur
utilisateur des aides « facilitantes » et « dé stressantes ».
Les ressources audio-visuelles ont donc un intérêt didactique évident : les supports
doivent être conçus et utilisés comme des outils de communication.

36
Principaux supports

1. Les transparents

(rétroprojecteur, de plus en plus rare)


CLARIFIER

2. La Pré- AO Montrer ce que l’on dit

Présentation assistée par ordinateur

(vidéoprojecteur)

3. Le tableau
DÉMONTRER

Faire comprendre ce que l’on


dit

4. La paper-board tableau-papier

5. L’iconographie

(photographies, affiches)
ILLUSTRER

6. Les enregistrements audio et/ou vidéo Rendre réel ce que l’on dit

7. Les objets

37
I. Les transparents :

L’utilisation de transparents permet de gagner en


clarté, lisibilité et en visibilité générale.
Conçus dans un format carré, les transparents
doivent être très lisibles : on les réalise si
possible avec l’ordinateur en évitant une taille de
caractère inférieure à 18 points. Dans la mesure
où ils suscitent l’attention du public, les
transparents ne doivent pas être surchargés : un
transparent par information principale (grande
idée), une information par transparent.

I.1 On distingue trois types de transparents :


I.1.1 Le transparent textuel
 utilisé notamment pour présenter le plan (en fin d’introduction et dans la
transition entre les parties)
 conçu avec un minimum de mots : des titres significatifs ; pas de phrases
 harmonieux dans la syntaxe (construction identique des titres de même niveau)

I.1.2 Le transparent graphique


 utilisé pour « faire parler les chiffres »
 conçu en veillant à l’effet produit sur le public (si je montre une courbe, mon
public s’attend à ce que j’étudie une évolution ; si je montre un sectogramme,
c’est que je vais parler de proportion, etc.)
 présenté avec un titre objectif et les sources.

I.1.3 Le transparent schématique


 utilisé pour présenter un schéma technique, synthétiser un message, une
problématique, un bilan
 conçu en alliant formes simples et mots-clefs

I.2 On utilise le transparent comme support du discours :


 en évitant de se contenter de lire les transparents textuels

38
 en suivant une démarche méthodique pour les transparents graphiques ou
schématiques :

Annonce de l’idée

Description du transparent

Projecteur allumé
Analyse du document

Bilan

39
LA PRÉ-AO (Présentation assistée par
Ordinateur)

Un logiciel de Pré-a.o. comme PowerPoint, Prezi,


Canva… permet de gagner en efficacité et en
dynamisme.
Il faut néanmoins respecter quelques principes de
communication :
 Veiller à l’équilibre et la progression du
diaporama ;
 Comme pour les transparents, utiliser des
caractères suffisamment grands ;
 Éviter les diapositives surchargées ;
 Prévoir des diapositives “noires” pour les
passages de l’exposé où l’on n’a rien à montrer
(il faut notamment prévoir une diapositive noire
au début et à la fin).
En outre, quelques spécificités de la Pré-AO. doivent être prises en compte :
 Veiller à la lisibilité en utilisant du texte clair sur un fond sombre ;
 Soigner l’esthétique en privilégiant rigueur et sobriété (notamment dans le
choix de l’arrière plan) ;
 Harmoniser les couleurs et les caractères en s’interdisant la fantaisie ;
 Ne pas abuser des animations, parfois fantaisistes (ex. apparition du texte en
spirale, texte clignotant…) ;

 Ne pas utiliser les gadgets sonores fournis avec le logiciel ;


 N’utiliser des animations automatiques que pour le 1 er objet de chaque page.
Les autres animations et les transitions entre les diapositives doivent être
manuelles pour éviter le décalage entre ce qui est dit et ce qui est vu ;
 N’utiliser les images et clip arts que s’ils sont utiles ;
 Imprimer le diaporama (avec commentaires) en guise de pense-bête.
Si elle donne un caractère professionnel à votre prestation, la présentation assistée
par ordinateur nécessite néanmoins de l’entraînement. En outre, se contenter de lire

40
le texte de votre diaporama serait d’un effet calamiteux car excessivement
ennuyeux !

Le tableau et le paper-board

Le tableau est utile pour réaliser progressivement une représentation ou une


démonstration sous les yeux du public. Il confère à votre discours des qualités
pédagogiques. N’oubliez pas d’effacer votre tableau après utilisation.

Le paper-board permet de laisser un document


visuel en permanence disponible, tout au long de
l’exposé. Il peut s’agir de l’explication d’un sigle
important, d’un schéma de base fondamental…

(Certains s’en servent pour la présentation de leur


plan : ce qui est déconseillé en raison du manque de
place et des défauts de l’écriture manuscrite).
Ce document doit être préparé à l’avance et
recouvert d’une feuille vierge avant d’être présenté.

41
L’iconographie

Les photographies ancrent votre


discours dans la réalité. Bien sûr,
elles doivent être projetées sur
écran et non diffusées dans leur
taille d’origine (à moins d’en
disposer au format d’affiche).
Plus qu’une simple illustration, la
photographie doit faciliter l’analyse
et le commentaire. Mais avant de
l’étudier, il ne faut pas omettre de
la présenter au public :

« Cette photographie représente…


Elle permet de bien voir que… »

42
Les enregistrements audio-visuels

Enregistré à l’aide des nouvelles


technologies de l’information et de la
communication (smartphones), des réseaux
sociaux numériques (YouTube, WhatsApp,
Tik Tok…) et diffusé à travers
vidéoprojecteur ou l’ordinateur portable, un
film peut enrichir votre prestation sous
certaines conditions.
􀂃Le document doit être court (3 minutes
maximum) et de qualité, notamment sur le
plan sonore si nécessaire ;
􀂃Il faut le présenter avant de le diffuser :
−De quoi s’agit-il ?
−Quel est son intérêt ?
Il est en effet nécessaire de préparer le
public pour qu’il concentre son attention sur
un élément intéressant que l’on commentera
à la suite de la diffusion.
De même, un enregistrement sonore peut
« Avant de diffuser ce document vidéo, apporter une fonction de témoignage.
j’attire votre attention sur… »

Les objets

Lorsque le sujet s’y prête, on peut


également illustrer le discours en
montrant des objets.
Cette présentation doit avoir un
intérêt physique au service de la
démonstration.
Par exemple :
« J’ai amené un échantillon du
matériau utilisé pour montrer sa
solidité… »

43
L’occupation de l’espace

Il vous appartient de vérifier la disposition de la salle et des outils de communication :

La configuration que vous allez faire de votre espace va ainsi conditionner vos
déplacements mais aussi l’intérêt et le poids de votre regard. Vos gestes aussi
seront grandement influencés par l’aménagement de l’espace que vous aurez
choisi.
Une bonne configuration est celle qui permettra au public de tout voir, sachant qu’il
vous faut demeurer au centre de l’espace ; il faut éviter autant les déplacements
intempestifs qu’une posture figée. Tout en privilégiant une position centrale, on peut
se déplacer de manière signifiante :
􀂃en se rapprochant des supports lors de leur utilisation.
􀂃en évitant de sortir de l’espace qui nous incombe.
Exceptionnellement, si l’on décide de s’asseoir à un moment donné, ce n’est pas par
lassitude mais bien pour inviter le public à une réflexion approfondie ou parce qu’on
vous y a invité(e) avant de répondre aux questions.
Aussi, le meilleur agencement est celui qui vous donnera l’occasion d’adopter un
regard circulaire dirigé alternativement vers les membres du public.

44
Maintenant vous y êtes ! Il faut introduire et mettre en pratique tous les
enseignements vus plus haut. Comme « la première impression est toujours bonne
surtout quand elle est mauvais » et étant donné que « vous n’aurez pas une seconde
chance pour faire une bonne première impression », l’introduction devient une arme
à utiliser le plus efficacement possible. Un exercice profitable consiste à apprendre
son introduction par cœur pour pouvoir la déclamer de manière naturelle. Ce qui
suppose :
􀂃D’utiliser de phrases courtes ;
􀂃De mettre en œuvre de quelques silences significatifs (voir supra)
􀂃Si possible, de s’enregistrer pour s’évaluer.

45
Conclure

Comme l’introduction, la conclusion de votre exposé doit être particulièrement


soignée.
On peut, dans l’ordre chronologique, dégager deux étapes fondamentales dans la
structure d’une bonne conclusion :

Objectifs Conseils

1. Dresser un bilan Si vous avez réussi à synthèse d’un schéma à


problématiser votre base de mots clefs.
personnel de intervention, le début de
votre conclusion se • La conclusion est
l’exposé précédée d’un silence
présente comme une
réponse à la question marqué et introduite par
posée dès l’introduction. un connecteur : « En
conclusion »,
• Cette réponse intègre les
étapes du plan que vous « Finalement »
avez suivi. « En somme »

2. Élargir la réflexion C’est vous qui déterminez Aucun support visuel ne


doit plus apparaître : c’est
l’ouverture vers le débat vers vous que se
en concentre toute l’attention
suscitant des questions du public.
sur le(s) • Évitez de terminer en
domaine(s) qui vous ont déclarant que vous êtes
« prêts à répondre aux
particulièrement motivés. questions ».

• On n’hésitera pas à • Ne soyez pas perturbés


orienter la si la première question
que le public vous pose
réflexion vers des
n’est pas en relation
préoccupations
directe avec votre
professionnelles, conclusion…

méthodologiques voire

46
éthiques.

Exercice
Exercice :
Repérer les étapes de cette conclusion méthodique d’une soutenance de rapport de
stage.

En conclusion, il apparaît que recherche de la qualité et souci de la sécurité sont


indissociables. D’abord, en raison de la nature même de la production d’une
entreprise comme BARREAULT-LAFON : un camion citerne est potentiellement
dangereux à deux niveaux, en tant que véhicule et en tant que contenant. Ensuite, la
mise en œuvre et le respect d’une norme comme la norme NF M 88-106 offre non
seulement la garantie légale pour les pouvoirs publics mais devient aussi un gage de
savoir-faire pour le client. Enfin, cette démarche s’inscrit dans le respect du contrat
qui lie les entreprises et la DRIRE (Direction régionale de l'industrie de la recherche
et de l'environnement), contrat bi-latéral qui tend à faire de la sécurité un argument
de qualité industrielle. Aussi, on peut se demander dans quelle mesure la double
compétence, technique et réglementaire, est finalement ce qui caractérise le travail
du Technicien de l’Industrie et des Mines. Travail en amont pour maîtriser la veille
réglementaire ; travail en aval pour concilier les impératifs sécuritaires et les
contraintes de l’entreprise. Même s’il n’est nullement question de négociation, le rôle
de la DRIRE semble s’orienter de plus en plus vers l’écoute et le dialogue, ferme
mais constructif.

47
Bibliographie

Amossy, Ruth : Images de soi dans le discours. La construction de l’ethos, Lausanne


Delachaux et Niestlé, 1999.

Amossy, Ruth : L’argumentation dans le discours, Armand Colin, 2006.

Aristote : Rhétorique, trad. Ruelle, introd. M. Meyer, commentaire B. Timmermans Le


livre de poche 1991.

Breton, Philippe et Proulx Serge : L’Explosion de la communication. Introduction aux


théories et au pratiques de la communication, La Découverte « Manuels Repères »,
2006.

Breton, Philippe : L’argumentation dans la communication, La Découverte, Collection


Repères, 2006.

Charaudeau, Patrick (éd.) : La médiatisation de la science dans les médias


d’information, clonage, OGM, manipulations génétiques, Edition De Boeck-Ina, 2008

Charaudeau, Patrick (éd.) : La voix cachée du tiers. Les non-dits du discours,


L’Harmattan, 2006.

Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique : Dictionnaire d’analyse du


discours, Edition du Seuil, 2002.

Charaudeau, Patrick : « Le discours publicitaire, genre discursif », in revue Mscope,


8 CRDP de Versailles 1994.

Charaudeau, Patrick : Grammaire du sens et de l’expression, Hachette, 1992.

Charaudeau, Patrick : Le discours politique. Les masques du pouvoir : Vuibert, 2005.

Edmüler, Andreas et Wilhelm Thomas : L’art d’argumenter ou comment sortir


gagnant de toute discussion, Editions Ixelles, 2012.

Maingueneau, Dominique : « Scénographie épistolaire et débat public », in Siess,


Jürgen (éd.). La lettre entre réel et fiction Paris : Sedes, 1998.

Perelman, Chaim et Olbrechts Tyteca, Luci : Traité de l’argumentation. La nouvelle


rhétorique, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1970.

Perelman, Chaim : L’Empire rhétorique. Rhétorique et Argumentation, Vrin, 1977.

Plantin, Christian : L’argumentation, Edition du Seuil, Collection « Mémo », 1990.

Scheepers, Caroline : L’argumentation écrite, Edition Entre guillemets, 2013.

48

Vous aimerez peut-être aussi