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Fils Fotso
Université d'Ottawa
Cours 1
Survol
La logique servait surtout la philosophie et la théologie jusqu'au 19ème siècle. Elle est apparue
de manière brutale et cruciale au tournant du 20ème siècle en mathématiques, avec les
paradoxes et la question des fondements. Après le théorème de Gödel et la faillite du programme
de Hilbert, la logique mathématique est devenue une partie spécialisée des mathématiques
pures. Mais l'âge d'or de la logique arrive ensuite avec le développement de l'informatique.
La logique joue un rôle central dans la conception de circuits informatiques, dans la construction
et de vérication des programmes. Du fait d'un lien surprenant entre les preuves et les
programmes, la logique est aussi la base de la compréhension des calculs.
Il arrive parfois que notre raisonnement logique soit faux et que des erreurs en résultent. Il est
donc important de connaître les règles qui permettent de distinguer les raisonnements valides de
ceux qui ne le sont pas.
Plus concrètement, la logique a été à l'origine d'avancées technologiques comme les langages de
requêtes dans les bases de données. Beaucoup d'autres liens fondamentaux peuvent être
évoqués : avec les circuits, avec la complexité, avec les jeux, avec la linguistique, etc. La logique
est omniprésente en informatique.
Ce cours présentera les bases de la logique informatique. L'un des buts de ce paragraphe est de
montrer la manière de construire des raisonnements mathématiques. Il est donc normal de
commencer par l'outil de base des mathématiques discrètes qui est la logique propositionnelle.
Attention! : Par exemple, les phrases suivantes ne sont pas des propositions.
1 Quelle heure est-il ? n'est pas une proposition, car c'est une
interrogation ou une question qui n'a pas de valeur de vérité.
2 2+3 n'est pas une proposition, car n'a pas de valeur de vérité.
Bien qu'on utilise des lettres pour désigner des variables mathématiques, de
la même façon, on va utiliser des lettres pour désigner les propositions. Les
lettres habituellement utilisées sont p, q, r , s , etc. ( certains auteurs
utilisent des majuscules).
Les lettres p, q, r , etc., sont appelées des variables propositionnelles (ou
variables logiques).
Exemple 2 :
1) p la proposition : Aujourd'hui, c'est jeudi.
2) q la proposition : Paris est la capitale du Cameroun.
Exemple 4 :
1 La négation de la proposition 2 ≤ 3 est 2 > 3.
2 La négation de la proposition Paris est la capitale du Cameroun est
Paris n'est pas la capitale du Cameroun .
3 La négation de la proposition 2 + 3 = 5 est 2 + 3 ̸= 5.
Exemple 5 :
Soient les propositions p : 2 ≤ 3 , q : 2 + 3 = 5 et r : 2 + 3 ̸= 5 . Alors,
p ∧ q est la proposition 2 ≤ 3 et 2 + 3 = 5 est vraie. Tandis que
p ∧ r est la proposition 2 ≤ 3 et 2 + 3 ̸= 5 est fausse.
Exemple 6 :
Soient les propositions p : 2 ≤ 3 , q : 2 + 3 = 5 et r : 2 + 3 ̸= 5 . Alors,
p ∨ q est la proposition 2 ≤ 3 ou 2 + 3 = 5 est vraie.
p ∨ r est la proposition 2 ≤ 3 ou 2 + 3 ̸= 5 est vraie.
Exemple 7 :
Soient les propositions p : 2 ≤ 3 , q : 2 + 3 = 5 et r : 2 + 3 ̸= 5 . Alors,
p ⊕ q est la proposition 2 ≤ 3 ou exclusif 2 + 3 = 5 est fausse.
p ⊕ r est la proposition 2 ≤ 3 ou exclusif 2 + 3 ̸= 5 est vraie.
Exemple 8 :
Soient les propositions p : 2 ≤ 3 , q : 2 + 3 = 5 et r : 2 + 3 ̸= 5 . Alors,
p ⇒ q est la proposition si 2 ≤ 3, alors 2 + 3 = 5 est vraie.
p ⇒ r est la proposition si 2 ≤ 3, alors 2 + 3 ̸= 5 est fausse.
r ⇒ p est la proposition si 2 + 3 ̸= 5, alors 2 ≤ 3 est vraie.
Exemple 9 : On xe x := 0
Si 2 + 2 = 4, alors x :=x+1
Puisque 2 + 2 = 4 est vraie, alors l'attribution de x := x + 1 sera éxecutée.
C-à-d. x := 0 + 1 = 1.
Exemple 10 :
Soient les propositions p : 2 ≤ 3 , q : 2 + 3 = 5 et r : 2 + 3 ̸= 5 . Alors,
p ⇔ q est la proposition 2 ≤ 3 si et seulement si 2 + 3 = 5 est vraie.
p ⇔ r est la proposition 2 ≤ 3 si et seulement si 2 + 3 ̸= 5 est fausse.
(¬p) ⇔ r est la proposition 2 > 3 si et seulement si 2 + 3 ̸= 5 est vraie.
Attention!