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Abus de Domination
Abus de Domination
: Droit de la concurrence
THEME :
Introduction
Conclusion
La détention d’une position dominante impose à l’entreprise une responsabilité particulière sur le
marché, elle doit doubler de vigilance afin d’assurer que son comportement et ses stratégies ne
portent pas atteinte au fonctionnement concurrentiel de ces deniers.
Ainsi, une entreprise est en position dominante si sa position sur le marché lui permet de se
comporter de manière indépendante, sans tenir compte de la pression concurrentielle exercée par
ses concurrents ou clients. La loi marocaine ne définit pas un seuil de chiffre d’affaire ou de
parts de marché à partir duquel une entreprise peut être considérée comme détenant une position
dominante. Cette position est appréciée en fonction des spécificités de chaque marché et de sa
structure. Plusieurs critères sont généralement retenus :
La position dominante d’une entreprise est appréciée au regard d’un marché pertinent à définir
tant d’un point de vue de produits et de service, que sur le plan géographique.
-La position dominante individuelle signifie qu’une seule entreprise détient une part de
marché, cette part lui permet d’avoir une position dominante. Certes aucun texte législatif ou
règlement ne prévoit un seuil de part de marché au-delà duquel il doit être considéré qu’une
entreprise détient une position dominante .Cependant une part de marché importante peut
constituer un indice de domination , il s’agit même d’un indice déterminant lorsque cette part
de marché est significative.
-La position dominante collective : désigne la présence de deux ou plusieurs entreprises, qui
établissent des liens structurels entre elles tels que des liens en capital ou encore des accords
formalisés et l’adoption d’une ligne commune sur le marché.
Le simple constat de la forte part de marché d'une entreprise ne permet pas de conclure à lui
seul à l'existence d'une position dominante. En revanche, si l'entreprise concernée dispose
d'une avance technologique telle qu'elle lui permet d'augmenter ses prix sans craindre une
érosion de sa clientèle, cette entreprise peut être considérée comme étant en position
dominante. Il en va de même d'une entreprise qui détient des marques d'une très forte
notoriété auprès des consommateurs, au point que les distributeurs ne peuvent se passer de ces
marques.
- La détention d’une position dominante n’est pas illicite en soi. Elle entraîne toutefois pour
l’entreprise qui en bénéficie une "responsabilité spéciale" de ne pas en tirer profit au détriment
de ses concurrents et de ses partenaires commerciaux.
- La position dominante est une situation de puissance économique qui donne la possibilité
pour une entreprise de se comporter de manière essentiellement indépendante par rapport aux
autres participants au marché (concurrents, fournisseurs ou acheteurs).
- Il est également possible que plusieurs entreprises, qui ne sont pas en position dominante sur
le marché de façon individuelle, soient considérées comme dominant ensemble le marché
(position dominante collective).
- L’analyse de la position que détient l’entreprise concernée par rapport à ses concurrents sur
ce marché se fonde principalement sur la part de marché de l’entreprise, exprimée en
pourcentage du chiffre d’affaires global du marché pertinent, par rapport à celles de ses
concurrents. Si cette part de marché dépasse 50%, l’entreprise est présumée être en position
dominante. Il peut cependant y avoir dominance même avec une part de marché inférieure,
notamment si le reste de l’offre est très éclaté (parts de marché faibles), si les investissements
requis pour entrer sur le marché sont élevés, ou si l’entreprise concernée dispose d’un autre
avantage (par exemple marque de renom, exclusivité sur une technologie spécifique, position
de force sur un marché voisin, etc.).
2- La notion d’Abus
Or, il ne faut pas confondre entre le concept de l’abus de droit et celui de la position
dominante, la notion de l’abus du droit selon une théorie civiliste classique « l’abus de droit
consiste en l’exercice malicieux de celui-ci, c’est-à-dire avec l’intention de nuire à autrui.
Dans une interprétation plus large, il suffit, pour qu’il y ait abus, que l’exercice du droit ait
causé un préjudice à autrui, même sans intention de nuire de la part de l’auteur, si son
exercice était sans profit pour lui».
Sur ce point l’abus de position dominante se distingue de l’abus de droit, puisqu’il ne s’agit
pas d’abuser d’un droit. L’abus de position dominante correspond à un abus de fait,
puisqu’une entreprise abuse de sa situation sur le marché.
• L’abus de comportement :
• l’abus de structure :
L’abus de structure vise les comportements d’une entreprise portant atteinte à la concurrence.
Ces comportements seraient toutefois admis s’ils étaient le fait d’une entreprise se trouvant en
Les abus de position dominante constituent une catégorie très particulière dans la mesure où il
s’agit de sanctionner une atteinte au marché que de punir un comportement qui aurait pu l’être
par des mécanismes de droit civil, le droit de responsabilité notamment. L’arrêt Hoffman-la
Roche du 13 février 1979, fondateur en matière d’abus de position dominante de dimension
communautaire, proposa une définition. La Cour de Justice des communautés européennes y
décrivait la notion de position dominante comme « une situation de puissance économique
détenue par une entreprise qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d’une
concurrence effective sur le marché en cause en lui fournissant la possibilité de
comportements indépendants dans une mesure appréciable visà-vis de ses concurrents, de ses
clients, et, finalement, des consommateurs ». En général, on distingue souvent deux catégories
d’abus de position dominante : les abus d’ « exploitation » et les abus d’ « exclusion »
Dans le premier cas, l’auteur de l’abus met à profit sa puissance de marché pour exploiter un
partenaire économique ,dans le second cas, il tente d’exclure un concurrent du marché ou de
l’empêcher de le pénétrer.
cumulatives :
de la concurrence.
Une entreprise en position dominante individuelle ou collective, il faut qu’elle évite d’utiliser
cette position sur le marché ou un segment de celui-ci pour mettre en œuvre des pratiques
commerciales ayant pour objet ou pouvant avoir pour effet d’évincer un concurrent, ou
d’exploiter les clients ou fournisseurs,à savoir :
Seule une atteinte sensible à la concurrence peut caractériser une pratique anticoncurrentielle,
qui permet à son tour de caractériser l’abus de position dominante. Cette atteinte sensible
implique une certaine entité des conséquences possibles
Relation de causalité
Il doit exister une relation de causalité entre la position dominante que détient l’entreprise, et
l’abus qui lui est imputé. En effet, l’existence de position dominante préalable lui permet de
développer ces comportements modificatifs du marché.
La jurisprudence européenne établit que l’infraction est constituée dès lors que le
comportement limitatif de la concurrence est détecté. Il n’est pas nécessaire que les effets se
soient déjà produits, les conséquences potentielles sont également répréhensibles.
Qui résulte de l’application d’un texte législatif ou réglementaire pris pour son
application.
Les pratiques dont les auteurs peuvent justifier qu’elles ont pour effet de contribuer au
progrès économiques et / ou technique et qu’elles réservent aux utilisateurs une partie
équitable du profit qui en résulte, sans donner aux entreprises intéressées la possibilité
d’éliminer la concurrence pour une partie substantielle des biens, produits et services en
CONCLUSION
L’organe régulateur de la concurrence au Maroc bien qu’étant présent ne joue pas son rôle, le
contrôle des pratiques anticoncurrentielles est exercé par les services du chef de
gouvernement.
Les magistrats les tribunaux de commerce chargés d’appliquer la loi 104-12 n’ont reçu aucune
formation en la matière.
Les associations de consommateurs qui pourraient veiller à l’application de cette loi n’ont pas
encore le poids suffisant ni la crédibilité pour le faire.