Vous êtes sur la page 1sur 13

Les abus de
dominations

Encadrer par : Pr.BASSIME Lamya

Préparer par : GUENNOUNI Sonia 

: TARKAOUI Fatima Ezzahra

Module : Droit de la concurrence

Filière : Master 1 en Droit des


affaires

Année universitaire : 2021-2022


Les abus de dominations

Sommaire

Introduction…………………………………………………………………………………..2

Partie I : La qualification des abus dominantes……………………………………………4

Chapitre 1 : Les abus de la position dominante………………………………………….4

Section 1 : La position dominante………………………………………………….4

Section 2 : Les pratiques abusives……………………………………………….....4

Chapitre 2 : Les abus de dépendance économique………………………………………..5

Section 1 : La dépendance économique………………………………………………..5

Section 2 : Les pratiques abusives……………………………………………………..6

Partie II : Les sanctions et les exemptions prévus en droit marocain et droit
communautaire……………………………………………………………………………......7

Chapitre 1 : Les sanctions de l’abus de domination……………………………....……..7

Section 1 : Les sanctions administratives………………………………………………7

Section 2 : Les sanctions civiles et pénales……………………………………………..8

Chapitre 2 : Les exemptions de l’abus de domination………………………………..…..9

Section 1 : Les exemptions en matière de droit marocain……………………………..9

Section 2 : Les exemptions en matière de droit Communautaire…………………….9

Conclusion…………………………………………………………………………………..10

Bibliographie…………………………………………………………………………………11
Les abus de dominations

Introduction
Les entreprises bénéficiant d’une position dominante sur un marché pertinent exploitent
leur situation et agissent parfois par des comportements abusifs.

Ces pratiques néfastes, anticoncurrentielles peuvent causer l’exclusion de sociétés


concurrentes, Ce qui est prohibé par le droit de la concurrence. Ainsi la règle de droit interdit
les pratiques anticoncurrentielles, sanctionne les comportements qui empêchent le libre
fonctionnement de la concurrence sur un marché.

L’abus de domination est la pratique par laquelle le détenteur d’une situation de domination
l’exploite abusivement tel que l’abus de position dominante, l’abus de dépendance
économique, la lésion, les clauses abusives, la violence économique, les ententes, le prix
abusivement bas…..

L’abus de position dominante consiste, pour une entreprise présente sur un marché, ou un
groupe d’entreprise, à adopter un comportement visant à éliminer, à contraindre ou encore à
dissuader tout concurrent d’entrer ou de se maintenir sur ce marché, faussant ainsi la
concurrence.

Cependant, l’abus de dépendance économique est constaté généralement dans les relations
clients fournisseurs. Il se caractérise par une situation ou’ une entreprise profite abusivement de
l’état de dépendance dans lequel se trouve un partenaire commercial.

Toutes ces pratiques sont appréhendées et condamnées par le droit de la concurrence et le droit
des contrats.

Le droit des contrats Français dans l’article 1143dispose que « il y a également violence
lorsqu’une partie abusant de l’état de dépendance dans lequel se trouve son cocontractant à son
égard, obtient de lui un engagement qu’il n’aurait pas souscrit en l’absence d’une telle
contrainte et en tire un avantage manifestement excessif

La loi marocaine dans l’article 7 de la loi 104-121 précise implicitement que l’exploitation de la
position dominante ou de situation de dépendance économique reste un comportement normal
et licite dans le cadre de la concurrence.

En effet seul l’abus en est interdit lorsque son objet ou son effet se répercute négativement sur
le jeu de cette dernière. Ainsi ce comportement abusif est prohibé par la loi Marocaine article 7
de la loi 104-12, ainsi que par l’article L.420-2 du code de commerce français.

1 Dahir n°1-14-116, 2 ramadan 1435 (30 Juin 2014), portant promulgation de la loi n° 104-12 sur
liberté des prix et de la concurrence, B.O.n°:6314
Les abus de dominations

A cet égard, le caractère rationnel de la loi ne fait pas de doute. Il est surement légitime qu’une
entreprise s’efforce dans le cadre de la libre concurrence de tirer profit de sa domination, de sa
maitrise du marché ou du secteur.

Mais si une telle attitude correspond à un abus, elle devient étrangère à la concurrence, et elle
tend plutôt à l’éliminer. En conséquence, elle tombe dans le domaine de la prohibition légale.

Dans le même sens , l’ article 102 du TFUE(ex article 82 TCE) interdit l’exploitation abusive
d’une position dominante par une entreprise , et la considère comme étant des pratiques
unilatérales par lesquelles des entreprise profitent de leur pouvoir sur le marché intérieur ou
sur une partie substantielle de celui-ci, en imposant des conditions de vente déloyale comme
des prix abusifs, des accords de vente exclusifs, ou encore des primes de fidélité visant à
détourner les fournisseurs de leurs concurrents.

De plus L’article 102 TFUE2 (ex article 82TCE) qui ne s’applique qu’aux entreprises en
position dominante qui ont le devoir particulier de veiller à ne pas abuser de leur force, même
lorsqu’ elles n’ ont a priori aucune intention de nuire à la concurrence précise qu’une position
est « dominante » lorsqu’une entreprise peut mener la politique qu’elle désire sans se
préoccuper de ses concurrents sur le marché .

Il est à souligner qu’il y a défaut de listes précisant les figures relatives à l’abus de position
dominante. Cependant, elles sont condamnées les actions ayant pour conséquence la fixation
des prix d’achat ou de vente ou d’autres conditions de transaction non équitable, la limitation
de la production ou l’application à l’égard de partenaires commerciaux des conditions inégales
ainsi que la subordination de la conclusion de contrat par des prestations supplémentaire qui par
leur nature ou par leur usage n’ont pas de lien avec l’objet du contrat.

Toutefois l’objectif à atteindre par l’ensemble des législations mondiales n’est pas la
concurrence pure et parfaite mais plutôt la concurrence effective, qui doit se concevoir comme
un moyen parmi d’autres permettant à parvenir à l’efficacité économique.

Donc la libre concurrence ne signifie pas laisser faire absolu, il est impératif de mettre en place
des règles ; des conditions de bon fonctionnement à fin d’encadrer le marché lorsque celui-ci ne
s’autorégule pas.

C’est précisément l’objectif de notre sujet, qui tant à présenter une vision comparative de la
position abusive en droit marocain et en droit comparé. Notre recherche aborde plus
spécifiquement d’une part la position dominante et son exploitation et en d’autre part l’abus de
cette position et ses sanctions.

Pour mener à bien ce travail sur les abus dominations en droit. Nous avons divisé notre plan
en deux parties dans chacune se subdivise en deux sections ; la première partie concerne la
qualification des abus dominantes et la deuxième partie traite les sanctions et les exemptions de
cette position abusive au niveau du droit marocain et communautaire.

2 TFUE : Le Traité de fonctionnement de l’union européenne


Les abus de dominations

Partie I : La qualification des abus dominantes

Les pratiques anticoncurrentielles visent à faire face aux comportements illicites, qui ne
respectent point l’ordre public ainsi que les intérêts légitimement protégés des autres
opérateurs .D’où l’intérêt de cette première partie qui nous permettre de se pencher sur les
abus de la position dominante (Chapitre 1) ensuite les abus de la dépendance économique
(Chapitre 2)

Chapitre 1 : Les abus de la position dominante

Avant de déterminer les pratiques abusives en matière de la position dominante (Section 2), il
convient de définir tout d’abord la position dominante (Section 1).

Section 1 : La position dominante

En France, le conseil de la concurrence à définit la position dominante comme étant : « la


situation dans laquelle une entreprise est susceptible de s’abstraire des conditions du marché et
d’agir à peu près librement sans tenir compte du comportement et de la réaction de ses
concurrents.»3.

Ainsi la position dominante peut être soit individuelle soit collective :

-La position dominante individuelle signifie qu’une seule entreprise détient une part de marché,
cette part lui permet d’avoir une position dominante. Certes aucun texte législatif ou règlement
ne prévoit un seuil de part de marché au-delà duquel il doit être considéré qu’une entreprise
détient une position dominante .Cependant une part de marché importante peut constituer un
indice de domination , il s’agit même d’un indice déterminant lorsque cette part de marché est
significative.4

-La position dominante collective : désigne la présence de deux ou plusieurs entreprises, qui
établissent des liens structurels entre elles tels que des liens en capital ou encore des accords
formalisés et l’adoption d’une ligne commune sur le marché.

Section 2 : Les pratiques abusives

La position dominante en elle-même n’est pas qualifiée comme abus, néanmoins l’abus se
manifeste lors d’une violation d’obligation que l’entreprise dominante aurait exercé, il s’agit
’’d’une concurrence par les mérites’’, autrement dit, par les prix, par l’efficacité économique et
la qualité de ses produits ou services.

Les pratiques abusives et anticoncurrentielles sont nombreuses parmi lesquelles on cite ; le prix
prédateur qui consiste à vendre par l’entreprise dominante des produits ou services en dessous
de certains de ses couts dans le but d’éliminer ou discipliner ses concurrents ou l’utilisation
d’un prix excessif peut être caractérisé comme un abus de position dominante.

3 Rapport annuel du conseil de la concurrence, 2004, P228


4 CONDOMINES Aurélien, Guide pratique du droit français de la concurrence, 2014, P.132
Les abus de dominations

Ainsi, l’utilisation du rapport d’exclusivité est en principe une pratique abusive5, dans la
mesure où une entreprise s’assure contractuellement de l’exclusivité d’une relation avec la
clientèle ou même avec un fournisseur si l’exclusivité est susceptible de verrouillé le marché
d’en restreindre l’accès aux concurrents.

Aussi, l’octroi des aides commerciales tel que les prestations gratuites peut fait l’objet d’un
effet anticoncurrentiel lorsqu’elles sont octroyées de façon discriminatoire par exemple.

De surcroit, la vente liée est intolérable lorsqu’elle a pour objectif de restreindre la concurrence,
elle peut être considérée comme abus de position dominante.

Enfin, le dénigrement est un abus de position dominante, dans le sens où une entreprise en
position dominante exploite sa notoriété pour jeter le discrédit sur les produits ou services d’un
concurrent.

Chapitre 2 : Les abus de dépendance économique

L’interdiction des abus de dépendance économique est souvent invoquée,


notamment par de petites et moyennes entreprises qui dépendent des partenaires
économiques les plus importants d’où l’intérêt de définir la dépendance
économique (Section 1) ensuite analyser les pratiques abusives qui en découlent
(Section 2).
Section 1 : La dépendance économique

Le code de commerce français dans son article L.420-2, considère la dépendance économique
se manifeste «  dès lors qu’elle est susceptible d’affecter le fonctionnement ou la structure de
l’entreprise de l’état de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une
entreprise cliente ou fournisseur. »

La dépendance économique selon le même article « résulte de la notoriété de la marque du


fournisseur, de l’importance de la part de marché du fournisseur, de l’importance de la part du
fournisseur dans le chiffre d’affaires du revendeur, à condition toutefois que cette part ne
résulte pas d’un choix délibéré de politique commerciale de l’entreprise cliente, enfin, de la
difficulté pour le distributeur d’obtenir d’autres fournisseurs des produits équivalents. ».

D’ailleurs il s’agit soit d’une dépendance d’un groupe d’entreprises dans le sens ou toute une
profession dépend d’un groupe d’entreprises, à titre d’exemple : « la profession de
concessionnaire motos dépend des constructeurs de motos. ».

5 Quatre critères au regard desquels la création d’une restriction artificielle de la concurrence est appréciées.
Ces critères cumulatifs évoqués par l’autorité du conseil de la concurrence française en 2008, « le champ
d’application, la durée, l’existence d’une justification technique à l’exclusivité et la contrepartie économique
obtenue par le client. »
Décision n°08-D-16 du 3 juillet 2008 « Rapport annuel de la concurrence »
Les abus de dominations

Aussi la dépendance à l’égard d’un fournisseur dans la mesure où le distributeur ou une


entreprise cliente dépendent du fournisseur.

Ainsi que la relation fournisseur/acheteur lorsque le fournisseur dépend des commandes de


l’acheteur ou d’un distributeur, peut aussi cautériser l’existence d’une dépendance économique.

Section 2 : Les pratiques abusives

Contrairement au Maroc, la France considère l’abus de dépendance économique comme étant


une infraction à part entière6, elle ne suppose pas l’existence d’une position domination ou
d’une entente.

Ces abus de dépendance économique peuvent consister ; en refus de vente, en ventes liée, ou
en pratiques discriminatoires. Ainsi la rupture brutale de relations commerciales peut être un
abus de dépendance économique dans certaines conditions établies par la jurisprudence du
conseil de la concurrence française.7

Cette rupture est abusive lorsqu’elle est sans justification objectif et engendre un
dysfonctionnement de la concurrence.

Outre, les abus dessus il convient de dire qu’il existe d’autres pratiques sanctionnées tel que les
clauses ayant des effets anti-concurrentiels ou des obligations injustifiées imposées à
l’entreprise dépendante.

6 Décision n’05-D-06 du 23 février 2005 « Rapport annuel de la concurrence »


7 Décision n’04-D-26 du 20 Juin 2004 « Rapport annuel de la concurrence »
Les abus de dominations

Partie 2 : Les sanctions et les exemptions prévus en droit Marocain et droit
communautaire

L’abus de position dominante implique des sanctions pour mettre fin ou réduire son effet néfaste.

Ainsi l’interdiction se fonde sur la nécessité de garantir un jeu régulier de la concurrence dans l’intérêt
du développement économique.

Chapitre 1 : les sanctions de l’abus de domination

L’abus est considéré un acte anormal c’est pour cette raison qu’il a été sanctionné.

Section 1 : Les sanctions administratives 

Le Maroc et la plupart des pays de l’union européen adoptent des sanctions pouvant prendre plusieurs
formes notamment des peines amendes pécuniaires, des mesures conservatoires, des ordonnances de
certaines injonctions, des peines astreintes pour les cas de l’inexécution des décisions rendues par les
autorités compétentes, ainsi pour le non-respect des engagements obligatoires par les entreprises
objet de la pratique anti concurrentielle.

● Les mesures conservatoires : Au terme de l’article 35de la loi 104-12 le Commissaire du


gouvernement peut ordonner des mesures conservatoires permettant la suspension de la
pratique anticoncurrentielle, à cet effet ledit article dispose que : « Le conseil de la
concurrence peu, à la demande des entreprises ,de l’administration ou des personnes
mentionnées au troisième alinéa de l’article 5 de la loi n°20-13 relative au conseil de la
concurrence et après avoir entendu les parties en cause et le commissaire du gouvernement,
ordonner les mesures conservatoires qui lui sont demandées ou celles qui lui apparaissent
nécessaires.
La demande de mesures conservatoires peut étre présentée à tout moment de la procédure
et doit être motivée.
Ces mesures ne peuvent intervenir que si la pratique dénoncée porte atteinte grave et
immédiate à l’économie du pays, à celle du secteur intéressé, à l’intérêt du consommateur ou
à l’entreprise plaignante.
Ces mesures peuvent comporter la suspension de la pratique ains qu’une injonction aux
parties de revenir à l’état antérieur.
Elles doivent rester strictement limitées à ce qui est nécessaire pour faire face à l’urgence.
Ces mesures sont notifiées par lettre recommandée avec accusé de réception ou par un
huissier de justice à l’auteur de la demande et aux personnes contre lesquelles
la demande est dirigée ».

● Les injonctions : l’article 36 de la loi 104-12 accorde au conseil de la concurrence un pouvoir


d’injonction pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles dans un délai déterminé ou
imposer des conditions particulières.
● Les amendes : ce sont des sanctions pécuniaires proportionnelles à la gravité des faits
reprochés , à l’importance des dommages causés à l’économie , elles sont applicables soit
immédiatement ,soit en cas d’inexécution des injonctions , soit au non-respect des
engagements déjà accepté .Ainsi l’article 39de la loi 104 -12 relative au liberté des prix et de la
concurrence prévoit que « Le conseil de la concurrence peut infliger une sanction pécuniaire
Les abus de dominations
applicable soit immédiatement ,soit en cas d’inexécution des injonctions , soit en cas de non-
respect des engagements qu’il a accepté .
Les sanctions pécuniaires sont proportionnées à la gravité des faits reprochés, à l’importance
du dommage causé à l’économie, à la situation de l’organisme ou de l’entreprise sanctionné
ou du groupe auquel le groupe appartient et à l’éventuelle réitération de pratiques prohibées
par le présent titre.
Elles sont déterminées individuellement pour chaque entreprise ou organisme sanctionné et
de façon motivée pour chaque sanction.
Si le contrevenant n’est pas une entreprise, le montant maximum de la sanction est
( 4000.000) quatre millions de dirhams .
Le montant maximum de la sanction est, pour une entreprise, de 10 pour cent du montant du
chiffre d’affaires mondial ou national, pour les entreprises n’ayant pas une activité à
l’international, hors taxes le plus élevé réalisé au cours d’un des exercices clos depuis
l’exercice précède celui au cours duquel les pratiques ont été mises en œuvre.
Si les comptes de l’entreprise concernée ont été consolidés ou combinés en vertu des textes
applicables à sa forme sociale, le chiffre d’affaires pris en compte est celui figurant dans les
comptes consolidés ou combiné de l’entreprise consolidant et combinant.
Le conseil de la concurrence peut ordonner la publication, la diffusion ou l’affichage de sa
décision ou d’un extrait de celle-ci selon les modalités qu’il précise.
Il peut également ordonner l’insertion de la décision ou de l’extrait de celle-ci dans le rapport
établi sur les opérations de l’exercice par les gérants, le conseil d’administration ou le
directeur de l’entreprise.
Les frais sont supportés par le contrevenant.
En cas de récidive dans un délai de cinq ans, le montant maximum de la sanction pécuniaire
applicable peut être portée au double ».
● Les astreintes : aux termes de l’article 40 de la loi 104-12, le conseil de la concurrence peut
infliger aux intéressés des astreintes dans la limite de cinq pour cent du chiffre d’affaires
journalier moyen hors taxe, par jour de retard à compter de la date qu’’il fixe.
Le chiffre d’affaires pris en compte est calculé sur la base des comptes de l’entreprise relatifs
au dernier exercice clos à la date de la décision.
Pour les organismes qui n’ont pas d’activité déclinant un chiffre d’affaires ; l’astreinte est fixée
dans la limite de cinq mille dirhams par jour de retard. L’astreinte est liquidée par le conseil de
la concurrence qui en fixe le montant définitif.

Section 2 : Les sanctions civiles et pénales


● Les sanctions civiles : selon les dispositions de l’article 10 de la loi 104-12 « Tout engagement,
convention ou clause contractuelle se rapportant à une pratique prohibée en application des
articles 6et7cidessus est nul de plein droit.
Cette nullité peut être invoqué par les parties et par les tiers ; elle ne peut être opposé aux
tiers par les parties ; elle est éventuellement constatée par les tribunaux compétents à qui
l’avis ou la décision du conseil de la concurrence, s’il en est intervenu un, doit être
communiqué ».

● Les sanctions pénales :La loi 104-12 a prévu des sanctions pénales pouvant réprimer
l’exploitation des pratiques anticoncurrentielles , à cet effet l’ article 75 de ladite loi prévoit
que « sera puni d’emprisonnement de deux mois à un an et d’une amende de dix mille
Les abus de dominations
dirhams à cinq cent mille dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement toute personne
physique qui frauduleusement ou en connaissance de cause , aura pris une part personnelle
et déterminante dans la conception, l’organisation, la mise en œuvre ou le contrôle de
pratiques visées aux articles 6et7de la présente loi.
Le Tribunal peut ordonner que sa décision soit publiée intégralement ou par extraits dans les
journaux qu’il désigne, aux frais du condamné ».

Il est à souligner que le droit communautaire dans son traité sur le fonctionnement de l’union
européenne et au terme de son article 105ex -article 85 du TCE prévoit que « Sans préjudice la
commission veille à l’application des principes fixés par les articles 101 et 102.
Elle instruit sur demande d’un Etat membre ou d’office, avec l’assistance des autorités
compétentes des Etats membres.
Si la commission constate qu’il y a infraction elle propose des moyens propres à y mettre fin.
S’il n’est pas mis fin aux infractions ; elle constate l’infraction aux principes par une décision
motivée.
Elle peut publier sa décision et autoriser les Etats membres à prendre les mesures nécessaires,
dont elle définit les conditions et les modalités pour remédier à la situation.
La commission peut adopter des règlements les catégories d’accords à l’égard desquelles le
conseil a adopté un règlement ou une directive conformément à l’article 103 »

Chapitre 2 : Les exemptions de l’abus de domination

Section 1 : Les exemptions en matière de droit marocain

L’article 9 de la loi 104-12 prévoit que « Ne sont pas soumises aux dispositions des articles 6et7
ci-dessus les pratiques :

● Qui résultent de l’application d’un texte législatifs ou réglementaire pris pour son application
● Dont les auteurs peuvent justifier qu’elles ont pour effet de contribuer au progrès
économique et /ou technique, y compris par la création et le maintien de l’emplois, et qu’elles
réservent aux utilisateurs une partie équitable du profit qu’il en résulte, sans donner aux
entreprises intéressées la possibilité d’éliminer la concurrence pour une partie substantielle
des biens, produits et services en cause.
Ces pratiques ne doivent imposer des restrictions à la concurrence que dans la mesure ou’
elles sont indispensables pour atteindre cet objectif de progrès ».

Section 2 : Les exemptions en matière de droit Communautaire

Selon les dispositions de l’article 106 du Traité sur le fonctionnement de l’union européenne ex
article 86 du TCE, les entreprises chargées de la gestion de service d’intérêt économique général ou
présentant le caractère d’un monopole fiscal sont soumises aux règles des traités , notamment aux
règles de concurrence , dans les limites ou’ l’application de ces règles ne fait pas échec à l’
accomplissement en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été impartie.

Le développement des échanges ne doit pas être affecté dans une mesure contraire à l’intérêt de
l’union.
Les abus de dominations

Conclusion

La législation marocaine relative à la concurrence a besoin d’être précisé et clarifié. Ces améliorations
n’impliquent pas forcément un changement de la loi. Elle peut être faite par l’adoption de décrets
d’application qui viendraient préciser certains points qui sont ambigus.
Les abus de dominations
L’organe régulateur de la concurrence au Maroc bien qu’étant présent ne joue pas son rôle, le contrôle
des pratiques anticoncurrentielles est exercé par les services du chef de gouvernement.

Les magistrats les tribunaux de commerce chargés d’appliquer la loi 104-12 n’ont reçu aucune
formation en la matière.

Les associations de consommateurs qui pourraient veiller à l’application de cette loi n’ont pas encore
le poids suffisant ni la crédibilité pour le faire.

Bibliographie

Ouvrages
-CONDOMINES Aurélien, Guide pratique du droit français de la concurrence, 2014
Les abus de dominations

Lois
-Dahir n°1-00-225, rabii I 1425 (5 Juin 2000), portant promulgation de la loi n°06-99 sur la liberté
des prix et de la concurrence, B.O.n°:4810

-Dahir n°1-14-116, 2 ramadan 1435 (30 Juin 2014), portant promulgation de la loi n° 104-12 sur
liberté des prix et de la concurrence, B.O.n°:6314

-Code de commerce Français

- Le Traité de fonctionnement de l’union européenne

Rapports
-Rapport annuel du conseil de la concurrence 2020 (Maroc)

-Rapport annuel de la concurrence 2008 (France)

Webographie
https://conseil-concurrence.ma/cc/rapport-annuel/

Vous aimerez peut-être aussi