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ROYAUME DU MAROC

MINISTERE DE L’EQUIPEMENT ET DE L’EAU


DIRECTION GENERALE DES ROUTES
DIRECTION DES ETUDES, DU DEVELOPPEMENT
ET DE LA RECHERCHE ROUTIERE

Guide Technique
Assainissement Routier

NOTE DE SYNTHESE : Petits et Moyens Bassins Versants

Version 00
SAGE INGENIERIE
PARTICIPANTS

Equipe DEDRR :
Mohamed QACHAR : Directeur DEDRR
Mohamed MECHKOUR : Chef de la Division des études routières et de la normalisation
Siham AMROUSSE : Chef de Service des études routières
Houda TAIBI : Chef de Service de l’organisation technique routière et de la normalisation
Mohamed BAHARI : Chef de Service des études d’ouvrages d’Arts

Chefs de CERET des régions ;

Equipe SAGE Ingénierie :


Naim SOLIMAN : Expert hydraulicien
Fayçal ESSAADI : Ingénieur Génie Civil

Version V00 : Octobre 2022

*****

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

TABLE DES MATIERE

..................................................................................................................................... 3
......................................................................................................................................... 4
2.1 Période de retour ........................................................................................................................... 4
2.2 Classification des bassins versants .................................................................................................. 5
2.3 Hydrologie des petits bassins versants ............................................................................................ 5
2.3.1 Ajustement statistique ............................................................................................................ 5
2.3.2 Formule Rationnelle................................................................................................................ 5
2.3.3 Modèle Pluie-Débit de type SCS .............................................................................................10
2.3.4 Méthode graphique SCS.........................................................................................................13
2.4 Hydrologie des moyens bassins versants .......................................................................................16
2.4.1 Ajustement statistique ...........................................................................................................16
2.4.2 Méthode du gradex ...............................................................................................................17
2.5 Conclusion.....................................................................................................................................18
......................................................................................................................................20
3.1 Types des ouvrage hydrauliques ....................................................................................................20
3.2 Méthode du calcul des ouvrage hydrauliques ................................................................................21
3.2.1 Rappel des hauteurs caractéristiques d’écoulement ..............................................................21
3.2.2 Contrôle à l’entrée .................................................................................................................23
3.2.3 Contrôle à la sortie ................................................................................................................25
3.2.4 Vitesse d’écoulement V .........................................................................................................28
3.2.5 Dimensionnement des ouvrages hydrauliques .......................................................................29
3.2.6 Calage des ouvrages hydrauliques..........................................................................................30
3.2.7 Aménagement des extrémités ...............................................................................................32
3.2.8 Contrôle des débits solides ....................................................................................................36
3.2.9 Contrôle des débris ................................................................................................................39
3.2.10 Principes hydrauliques des écoulements sur cascades ...........................................................40
.................................................................................................43
3.3 Les fossés ......................................................................................................................................43
3.4 Les regards avaloirs et les descentes d’eau ....................................................................................45
3.5 Les collecteurs ...............................................................................................................................46
3.6 Les drains ......................................................................................................................................47

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

La Direction des Etudes du Développement et de la Recherche Routière a confié au bureau d’étude Sage
Ingénierie, l’élaboration d’un guide des études d’assainissement routier. Ce guide sera utilisé comme base
principale pour les projets futurs d’assainissement routiers. Il vise principalement, à homogénéiser les
pratiques courantes d’assainissement afin de faciliter l’étude et le contrôle.
Les recommandations qui ressortent de la présente étude, résultent :

 Des différents projets routiers et autoroutiers exécutés au Maroc, par les bureaux d’études nationaux
et internationaux ;
 Des expertises hydrologiques et hydrauliques menées par l’IC pour différents projets routiers ;
 Des références techniques et guides couramment utilisées ;
 Des études hydrologiques et hydrauliques importantes menées par l’IC ou autre bureau d’étude.

La présente note constitue la synthèse de la méthodologie générale d’élaboration d’un projet


d’assainissement routier, concernant les petits et moyens bassins versants (<100Km²). Cette méthodologie
générale est détaillée dans le guide technique d’assainissement routier (version V00 – Septembre 2022) et
la note particulière sur les coefficients de ruissellements.

Elle abordera les aspects suivants :

 L’hydrologie des petits et moyens bassins versants ;


 L’hydraulique des petits et moyens rétablissements ;
 L’assainissement des chaussées.

Pour l’hydrologie et l’hydraulique des grands bassins versants se référer au Guide technique d’assainissement
de la DGR (version V00 – Septembre 2022).

Nous rappelons que les recommandations de cette note reposent sur les anciens travaux pertinents qui
visaient le même objectif de fournir un guide des études d’assainissement routier dont principalement les
références suivantes :

 Politique de base : Ouvrage d’art (DRCR 2017) ;


 Elaboration des standards des autoroutes du Maroc (ADM) en assainissement, LPEE & SAGE Ingénierie
2010 (Maroc) ;
 Guide de conception des routes rurales, Annexe B Hydrologie et Hydraulique, DRCR, CID 2008
(Maroc) ;
 Recommandation pour l’assainissement routier, SETRA RAR82, GTAR 2004 et 2006 (France) ;
 Manuel de conception des ponceaux, Ministère de transport (Québec) ;
 Hydrologie des crues au Canada, Guide de planification et de conception - Conseil national de
recherche Canada & Comité associé d’hydrologie 1990 ;
 Drainage Manual, Roads and Transportation Association of Canada ;
 Hydraulique routière, BCEOM 1981 (France) ;
 Adaptation des routes au risque et au changement climatique au Maroc, DRCR, INGEROP 2015
(Maroc) ;
 D’autres références techniques ont été utilisées dont la liste figure à la fin du guide technique élaboré.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

De manière générale, l’hydrologie est la science qui étudie tous les aspects relatifs à l’eau.

Dans ce qui suit on se restreint particulièrement aux ruissellements de surface. En effet, le but principal est de
préciser le débit de projet (Qp) qui servira à la détermination des débouchés hydrauliques.

En toute rigueur, la définition de cette grandeur devrait faire l’objet d’une analyse mettant en regard le coût
d’investissement avec les conséquences d’un débordement pour l’usager, les riverains et les ouvrages routiers.
Cette pondération Coût-Risque est définie principalement par le choix de la période de retour (T) du débit de
projet.

2.1 Période de retour


La période de retour, liée au risque, est une variable généralement mal appréhendée. En hydrologie, un débit
décennal ou centennal signifie qu’il a respectivement 10 et 1% de risque de se produire chaque année ou qu’il
apparait en moyenne tous les 10 ou 100ans (p). La perception de cette durée moyenne (L) qui sépare deux
apparitions successives d’un débit rare masque l’importance des risques réels encourus.

Pour un risque prévu R et une durée de vie utile L (années), la période de retour T du débit de projet est
obtenue par l’équation suivante :
1
= /
1 − (1 − )

De ce fait, pour un événement de période de retour 100 ans, sur des durées de vies 20,30 et 50 ans a des
risques (R) respectivement 18.2, 26.0 et 39.5% de se produire.
Pour les futures études routières, il est proposé d’adopter les occurrences suivantes :

 Pour tous les ponts sur oued : T=100 ans ;

 Pour tous ouvrages de franchissement des cours d’eau, dont le remous provoqué atteint des
habitations et engendre une surélévation importante du niveau d’eau naturel : T=100ans ;

 Pour les ouvrages hydrauliques qui drainent les impluviums extérieurs et qui traversent ou menacent
directement l’autoroute : T=100ans ;

 Pour les ouvrages hydrauliques qui drainent des impluviums extérieurs, sur :

o Voies express et autoroutes : T=100 ans ;

o Réseau structurant : T=100 ans ;

o Routes Régionale et Provinciale : T=10ans à 100ans selon l’appréciation du MO ;

 Pour l’assainissement des eaux de la plateforme, sur :

o Voies express et autoroutes : T=25 ans ;

o Réseau structurant : T=25 ans ;

o Routes Régionale et Provinciale : T=10ans ;

 Pont : ouvrage de franchissement de l’oued à une ou plusieurs travées ;


 Ouvrages hydrauliques : Buses, dalots ou voutes assurant le rétablissement des cours d’eau et fossés
de crête ou pied de remblai assurant le drainage des eaux externes.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

2.2 Classification des bassins versants


Le tracé routier intercepte plusieurs cours d’eau qui drainent des bassins versants de tailles différentes. Les
bassins versants seront dits petits lorsque leurs superficies sont inférieures à 20 voire 100 km². Cette limite
correspondrait à un abattement pluviométrique spatial proche de 1 pour des durées allant de 1h à 24h.

En absence d’études particulières, basées sur des petits et moyens bassins versants expérimentaux, il est
proposé de garder la classification adoptée par le guide d’assainissement routier de la SETRA RAR 82 qui définit
les grands bassins versants ceux qui drainent une surface supérieure à la valeur 100 km².

En fonction de tous les éléments évoqués précédemment nous suggérons de mener les calculs hydrologiques
en adoptant la classification suivante :

S ≤ 20 km² 20 < S ≤ 100 km² > 100 km²

Bassins versants de taille


Petits bassins versants Grands bassins versants
moyenne

2.3 Hydrologie des petits bassins versants


L’estimation des quantiles des débits des petits bassins versants n’est pas évidente. En effet, l’absence de
petits bassins versants expérimentaux jaugés, entrave la mise en place des formules régionales bien calées.

Le recours à des formules empiriques basées sur des transformations pluie-débit simples est alors inévitable.
La majorité des formules empiriques utilisées ne possèdent pas des sources bibliographiques fiables qui
indiquent les domaines de leurs réalisations et d’application.

Plusieurs méthodes sont utilisées, dans les études routières courantes, pour estimer les quantiles des débits
de pointes. A l’instar de plusieurs guides internationaux, il est recommandé d’adopter les méthodes qui
suivent.

2.3.1 Ajustement statistique


Cette approche consiste à exploiter les données hydrométriques enregistrées lorsqu’il existe des stations
hydrométriques qui contrôlent des petits bassins versants.

Les résultats issus des ajustements statistiques doivent être confrontés à ceux des méthodes qui suivent
(Rationnelle et SCS).

2.3.2 Formule Rationnelle


La méthode rationnelle est simple d’application et permet une bonne approche des débits pour les petits
bassins versants dont la surface est inférieure à 20 km² voire 100 km² 1 puisque l’abattement spatial reste
faible.

La formule calcule le débit de pointe d’un bassin versant en tenant compte de la couverture végétale, la forme,
la pente et de la nature du terrain.

Elle repose sur un principe simple et robuste :

Le volume ruisselé est une fraction de la pluie abattue

La méthode Rationnelle s’énonce comme suit :


1
= . ( , ).
3.6

1
Guide d’assainissement routier, SETRA, page 21

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Avec,

- Qp(T) : Débit de pointe de la crue en m3/s ;


- T : Période de retour (ans) ;
- Cr : Coefficient de ruissellement pondéré ;
- A : Superficie du bassin versant en km² ;
- I(T, tc) : Intensité de la pluie en mm/h (déduite des courbes IDF);
- Tc : Temps de concentration en min.

Hydrogramme type de la méthode rationnelle2

Le temps de base est en général compris entre 2 et 3 fois le tc.

A. Le Coefficient du ruissellement Cr :

Le coefficient de ruissellement (Cr) de la méthode rationnelle représente un paramètre important qui


influence les pertes et définie par conséquent les volumes ruisselés. Le débit de point qui en résulte est
proportionnelle à la valeur du coefficient de ruissellement Cr retenu. Ceci présente une grande sensibilité des
calculs des débits par rapport au Cr. Une attention particulière lui devra être accordée.

Le coefficient de ruissellement devra tenir compte du couvert végétal, de la lithologie et de la période de


retour de dimensionnement.

En fonction des données pluviométriques du Maroc, l’analyse par région de l’évolution du coefficient de
ruissellement en fonction de T, en adoptant les formules du guide SETRA 2006, a été faite.

Il en découle que l’accroissement du Cr en fonction du T dépond principalement du rapport P(T)/P(10). Une


table des Cr enveloppe a été réalisée afin de faciliter les calculs. Les coefficients de ruissellement qui y figurent
tiennent compte de T et de la diminution du tc en fonction de T.

2
Extrait Manuel des Ponceau - Québec

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Table Enveloppe des coefficients de ruissellements corrigés en fonction de la période de retour (T)

Table proposée BV ≤ 100Km²


Sols grossiers Sols moyennement grossiers à fins Sols Fins à très fins
Nature Couvert Végétal Nature Couvert Végétal
Code Pente (%) T=10ans T=20ans T=50ans T=100ans T=10ans T=20ans T=50ans T=100ans T=10ans T=20ans T=50ans T=100ans
BCEOM SCS
<=5% 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95
Plate forme et chaussée 5%<P<=10% 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95
1 ***
de route 10%<P<=30% 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95
>30% 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95 0.90 0.92 0.94 0.95
Terrain dénudé ou à <=5% 0.30 0.40 0.51 0.57 0.50 0.57 0.64 0.68 0.60 0.65 0.71 0.74
végétation non
5%<P<=10% 0.40 0.49 0.57 0.63 0.60 0.65 0.71 0.74 0.70 0.74 0.78 0.80
2 couvrante, Terrains déjà Zone cultivées
entachés par l'érosion, 10%<P<=30% 0.52 0.59 0.65 0.69 0.72 0.75 0.79 0.81 0.82 0.84 0.87 0.88
Labours frais >30%
Cultures couvrante, <=5% 0.10 0.24 0.39 0.48 0.30 0.40 0.51 0.57 0.40 0.49 0.57 0.63
Céréales hautes,
5%<P<=10% 0.15 0.28 0.42 0.50 0.36 0.45 0.55 0.60 0.55 0.61 0.67 0.71
3 Terrains de parcours Pâturage
petite brousse 10%<P<=30% 0.22 0.34 0.46 0.53 0.42 0.50 0.59 0.64 0.60 0.65 0.71 0.74
clairsemée >30% 0.74 0.76 0.78 0.80
<=5% 0.10 0.24 0.39 0.48 0.30 0.40 0.51 0.57 0.40 0.49 0.57 0.63
5%<P<=10% 0.25 0.36 0.48 0.54 0.35 0.45 0.54 0.60 0.50 0.57 0.64 0.68
4 Sous Bois ou Forêt Forêt
10%<P<=30% 0.30 0.40 0.51 0.57 0.50 0.57 0.64 0.68 0.60 0.65 0.71 0.74
>30%
<=5% 0.40 0.49 0.57 0.63 0.55 0.61 0.67 0.71 0.65 0.70 0.74 0.77
5%<P<=10% 0.50 0.57 0.64 0.68 0.65 0.70 0.74 0.77 0.80 0.82 0.84 0.86
5 *** Zone Urbaine
10%<P<=30%
>30%

Nota :
- En absence de données sur les coefficients de ruissellement pour les terrains de fortes pentes >30%, les coefficients de la tranche de 10%<P<=30% peuvent être utilisés comme valeurs
minimales.
- Les valeurs en bleu correspondent à celles issues des tables originales (SCS et BCEOM)
- Les valeurs en vert sont celles qui dérivent de la table SCS et des coefficients correcteurs C(T)/C(10)
- Les valeurs en rouge sont celles qui dérivent de la table BCEOM et des coefficients correcteurs C(100)/C(T)

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Une attention particulière devra être donnée pour l’estimation du coefficient de ruissellement du bassin
versant. Il s’agit d’une valeur pondérée :
∑ .
( )=

 Cri : Coefficient de ruissellement du sous bassin versant BVi ;


 SBVi : Surface du sous bassin versant BVi.

B. Intensité pluviométrique :

L’intensité pluviométrique correspond à la valeur moyenne de celle instantanée i(t) sur une durée D. Elle
s’écrit comme suit :

1 ( )
( )= ( ) =

 I(D) : intensité moyenne de durée D ;


 P(D) : pluie de durée D.

Pour la formule rationnelle D=tc et I(D)=I(T,tc).

I(T,tc) est l’intensité de la pluie en mm/h, de durée tc et de période de retour T. Elle est généralement
déduite des courbes IDF en utilisant la formule de Montana :

( , ) = ( ). ( )

 a et b>0 : Paramètres de Montana. Ces derniers résultent des ajustements des quantiles des intensités
pluviométriques pour des durées allant généralement de 5 à 720min ;
 tc : Temps de concentration en min.

Les paramètres sont des valeurs régionales qui dépendent de la période de retour. Ils sont le résultat des
dépouillements et d’ajustements statistiques des intensités instantanées mesurées par les pluviographes.

C. Temps de concentration tc :

Le temps de concentration est le temps de parcours le plus long d’une goutte d’eau. Il correspond à la
participation totale du bassin versant.

Plusieurs formules sont utilisées pour l’estimation du temps de concentration. Néanmoins, il est recommandé
d’adopter les expressions suivantes qui s’adaptent le maximum possible au contexte marocain3.

□ Formule de Kirpich 4:

tc  0.019472 P 0.385 L0.77


- Tc : Temps de concentration en min ;
- L : Longueur du bassin versant en m ;
- P : Pente en m/m.

Pour les cours d’eau à pente non régulière, P est la pente pondérée.

3
Pour plus de détails concernant cet aspect se référer au Guide d’assainissement routier de la DR
4
L’ouvrage Hydraulique Routière du BCEOM recommande la formule de Kirpich pour l’Afrique

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□ Formule SETRA (Vitesse d’écoulement en nappe) :

Pour un écoulement en nappe, l’écoulement s’effectue avec une faible hauteur et une faible vitesse :
= 1.4. √
Pente (I)
1.00 2.00 3.00 5.00 10.00 15.00 20.00 30.0
%
Vitesse
0.14 0.20 0.24 0.31 0.44 0.54 0.62 0.76
m/s

Ecoulement en nappe et concentré (Source : GTAR Setra 2006)

Il convient toujours d’estimer les vitesses (Vp = L /tc) qui en découlent ceci permettra de déceler les
éventuelles erreurs et l’adéquation des résultats des tc au contexte physique des bassins versants étudiés.

Il en découle que pour les bassins versants petits et moyens (S < 100km²) :

 La formule de Kirpich est à utiliser pour les écoulements concentrés ;

 La formule SETRA est à utiliser pour les écoulements en nappe ;

Les formules ci-dessus utilisent systématiquement la pente du cours d’eau. De ce fait, une attention
particulière devra être donnée pour l’estimation cette caractéristique physique. Lorsque le cours d’eau
présente des tronçons de pentes variées, une valeur pondérée (I) devra être calculée comme suit :


1
=
√ ∑

 Li : Tronçon du cours d’eau dont la pente est Ii ;

Ceci permettra de tenir compte de l’influence des zones torrentielles et celles des zones vallonnées ou plates.

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2.3.3 Modèle Pluie-Débit de type SCS


Une modélisation hydrologique permettra généralement de simuler le comportement hydrologique d’un
bassin versant, en tenant compte des relations qui existent entre l'impulsion ou la sollicitation "sous forme de
précipitations" reçue par le bassin et sa réponse hydrologique se traduisant à l'exutoire par une variation
temporelle de débit. Nous proposons d’adopter le modèle « SCS Curve Number » qui repose sur le coefficient
d’indexation du sol CN :

Principe de la réponse hydrologique d’un bassin versant

Les principes de base d’une modélisation hydrologique sont classiques et forment l’ossature principale d’un
modèle hydrologique conceptuel :

Modèle conceptuel pluie-débit


Transformation pluie brute/hydrogramme de crue

Le modèle « SCS Curve Number » est parmi les modèles les plus utilisés pour l’estimation des crues5. Ce
modèle estime l'excès de précipitations comme une fonction des précipitations cumulées, de la couverture
des sols et de l'humidité initiale du sol.

5
Largement utilisé à l’USA, en France et au Maroc il a été adopté par l’étude du plan national de protection contre les inondations PNI

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Modèle de perte de type SCS

L’excès de précipitations "Pe", est donné par :

(P  I a ) 2
Pe 
P  Ia  S
Avec :
o P: Précipitation cumulés au temps t ;
o Ia : Perte initiale ;
o S: Potentiel maximum de rétention (Ia = 0.2S)
( P  0.2S ) 2
D’où : Pe 
P  0.8S

Le potentiel "S" et les caractéristiques du bassin versant sont liés par le « Curve Number » ou le coefficient
d’indexation du sol "CN" :

25400  254CN
S (mm)
CN
La valeur de Ia peut être prise par défaut égale à celle empirique Ia=0.2 S.

Le coefficient d’indexation du sol "CN" renseigne sur la capacité du sol à infiltrer l’eau de pluie. Il existe des
tables dans la littérature qui fournissent le "CN" en fonction de l’occupation du sol et ses états de saturation
(sec, humide ou saturé).
Le tableau ci-dessous résume les valeurs initiales (état normal de saturation du sol) de "CN II" couramment
utilisées :

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

CN II d’un bassin versant en fonction de l’occupation du sol


« Ia =0.2S (adapté de Chow et all (1988) ; Rivard, 2005)

Le sol est classé de point de vue hydrologique en quatre groupes selon la perméabilité :

- Groupe A : Sol de faible potentiel de ruissellement, fond sable ou gravier bien drainé ;
- Groupe B : Sol avec taux d’infiltration moyen sable ou gravier modérément drainé ;
- Groupe C : Sol avec taux d’infiltration lent, sols à texture fine ;
- Groupe D : Sol avec un très faible taux d’infiltration, Argile en surface.

Les conditions antécédentes d’humidité du sol sont classées en trois niveaux qui dépendent de la pluie tombée
durant les cinq jours qui précèdent l’averse :

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

 CN I : correspond aux conditions antécédentes sèches, soit un potentiel de ruissellement faible avec
sol sec prêts à être labouré ou cultivé ;

 CN II : correspond aux conditions antécédentes moyennes, soit un potentiel de ruissellement moyen.


C’est l’état couramment utilisé et fourni par les tables usuelles ;

 CN III : correspond aux conditions antécédentes humide, soit un potentiel de ruissellement élevé avec
sol pratiquement saturé par les pluies précédentes.

La définition des conditions antécédentes d’humidité est donnée par le tableau suivant :

Pluie totale des 5 derniers jour (P5j en mm)


AMC Saison dormante (*) Saison de croissance (*)
I P5j < 12.7mm P5j < 35.6mm
II 12.7 < P5j < 28mm 35.6 < P5j < 53.4mm
III P5j > 28mm P5j > 53.4mm
Condition antécédente d’humidité
(Source : Applied Hydrology page 149, R.H. McCuen 1989)

(*) La saison de croissance correspond à la période de croissance des plantes et la saison dormante correspond
à la période de maturité des plantes.

Il existe plusieurs formules dans la littérature qui assurent les passages du CN II vers les CN I et CN III. Nous
retenons la plus usuelle, celle de Chow et al (1988) :

4.2 ( ) 23 ( )
( )= ( )=
10 − 0.058 ( ) 10 + 0.13 ( )

 En absence de données hydrologiques régionales, notamment les chroniques des pluies journalières
et d’étude pluviométrique spéciale, le coefficient d’indexation du sol CN peut être pris égal au CN II
qui correspond à un antécédant d’humidité du sol moyen.

 Pour les études d’infrastructures jugées très importantes, l’analyse des cumuls des pluies de durée
cinq jour qui précèdent les Pjmax devra être faite afin de justifier le choix du CN à adopter (II ou III).

La méthode SCS qui repose sur le calcul par superposition des hydrogrammes élémentaires requiert un
algorithme plus au moins difficile pour estimer, de façon simultanée, les débits de pointes de plusieurs bassins
versants. Le logiciel HEC-HMS est un exemple d’outil qui permet de reconduire facilement ce calcul.

En revanche, la méthode américaine dite TR55, présente une approche simplifiée pour l’application de la
méthode SCS pour les petits et moyens bassins versants. C’est la méthode Graphique SCS.

2.3.4 Méthode graphique SCS


La méthode graphique du SCS pour estimer le débit de pointe est une extension de la méthode rationnelle
pour des bassins de taille moyenne [PONCE, 1994]. Cette méthode appelée aussi TR-55 est très utilisée aux
Etats Unis pour le design en hydrologie.

La relation donnant le débit de pointe par cette méthode est :

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Qp : le débit de pointe en m3/s ;


qu : Le débit unitaire en pcs/mi2/po ;
A : Aire du bassin de drainage en km² ;
Pe : Hauteur de ruissellement ou pluie efficace en mm, calculée à l’aide du CN.

Le débit unitaire utilisé dans cette méthode graphique a le même concept que le coefficient de ruissellement
de la méthode rationnelle [PONCE, 1994]. Il dépend de la fraction des pertes initiales Ia par rapport à la pluie
(Ia/P) 6, du temps de concentration (tc) et du type de la pluie. La fraction Ia/P représente la quantité de pluie
qui doit être disponible avant le début du ruissellement. L’estimation du débit unitaire peut se faire à partir
de l’équation suivante [HAESTAD-DURRANS, 2003] :

Où : Cf : facteur de conversion (4.3*10-4 pour le système SI et 1 pour le système SA) et :

Avec tc le temps de concentration (h) et les coefficients C0, C1 et C2 sont donnés dans le tableau suivant (10) :

6
P : Pluie brute

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Pour ces coefficients, fonctions d’interpolation qui suivent le mieux possible les variations des coefficients en
fonction de Ia/P, peuvent être établies et programmées. A titre d’exemple des polynômes d’ordre 4 présentent
des lissages très satisfaisants.

Tout comme la méthode rationnelle, cette méthode a aussi des limites pour son application. Elle s’applique
aux bassins ayant les caractéristiques suivantes :

(1) Un numéro de courbe CN homogène pour tout le bassin de drainage, et supérieur à la valeur 50 ;
(2) Un temps de concentration qui varie de 0.1 h à 10 h ;
(3) Un seul cours d’eau ou deux ayant approximativement les mêmes temps de concentration ;
(4) Le ratio Ia/P soit compris entre 0.1 et 0.5 et que la pluie SCS soit de durée 24h.

On présente dans ce qui suit un exemple de calcul pour un bassin versant de taille 25km², ayant les
caractéristiques suivantes :

 Surface A =25 Km², tc=40min, Lag=24min


 P24h=P=100 mm, CN=80, Averse : Type II

Le potentiel maximum de rétention "S" et les caractéristiques du bassin versant sont liés par le « Curve
Number » ou le coefficient d’indexation du sol "CN" :

= = 63.5 mm

La Perte initiale Ia peut être estimée par la formule empirique 0.2 x S : 12.7mm => = 0.13

L’excès de précipitations "Pe", est donné par :


( )
= = 50.5

D’où :

Avec tc en h :

C0 C1 C2 K
2,54136 -0,61612 -0,15763 2,64497

Où : Cf : facteur de conversion (4.3*10-4 pour le système SI).

Qp = qu.A.Pe = 0,19 x 25 x 50.5mm = 240 m3/s

A titre de comparaison, l’application du modèle HEC-HMS, en adoptant un pas de calcul dt=1min (< 0.29 Lag),
aboutit à un débit de pointe de l’ordre de 263m3/s, soit un écart maximal de l’ordre de 9.6%.

 La méthode Graphique SCS est une approche simple pour l’estimation des débits de pointe des petits
et moyens bassins versants.

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2.4 Hydrologie des moyens bassins versants


Les moyens bassins versants, peuvent être identifiés par une surface drainée comprise entre 20 et 100km². En
plus des indications précédentes proposées pour les petits bassins versants, les approches suivantes peuvent
être utilisées afin d’exploiter toute l’information hydrologique disponible et de croiser les résultats des
différentes méthodes :

2.4.1 Ajustement statistique


Cette approche consiste à exploiter les données hydrométriques enregistrées. C’est la meilleure méthode.
Pour déterminer les quantiles des débits de pointe (Qp(T)) au droit du site étudié, une station hydrométrique
de référence est choisie. Les débits instantanés maximums annuels sont en général ajustés aux lois statistiques
usuelles et adaptées aux évènements extrêmes :

 Loi de Gumbel ;
 Loi de Galton ;
 Loi de Goodrich ;
 Loi de Pearson III…
L’adéquation d’un ajustement statistique est en général jugée graphiquement.
La taille d’un échantillon (N) est un paramètre important. En effet, un échantillon très cours ne peut pas fournir
une extrapolation précise.
La recherche et l’analyse d’évènements extrêmes, même difficile à prendre en compte, peuvent s’avérer une
opération décisive pour marquer la tendance des évènements extrêmes au voisinage des grandes périodes de
retour :

Ajustement des Qp aux différentes lois de la station Qi Guenfouda

1400.0

1200.0

1000.0

800.0
Qp en m3/s

600.0

400.0

200.0

0.0
-2.0 -1.0 0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 8.0

Fréquence expérimentale de Hazen, X=-Ln(-Ln(F))

X(obs) Xth(Goodrich) Xth(Galton) Gradex

L’ajustement statistique des valeurs fiables des débits de pointe fourni, en principe, des quantiles des débits
vraisemblables. Néanmoins, les tailles réduites des échantillons constituent un handicap face à l’application
de cette approche de façon systématique.
Les quantiles des Qp estimés au droit de la station de référence sont généralement transposés vers les
franchissements étudiés par la méthode de Francou_Rodier ou une utilisant la proportionnalité à la racine
carrée de la surface.
Pour pallier au problème d’insuffisance de la taille des enregistrements, les bureaux d’études utilisent d’autres
approches telles que la méthode du gradex ou la modélisation hydrologique Pluie-Débit dont celle SCS ou
basée sur la notion du Curve Number (CN) est la plus utilisée. Ces méthodes ont l’avantage d’exploiter
l’informations pluviométriques qui est plus abondantes et plus étalées dans le temps.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

2.4.2 Méthode du gradex


La méthode du gradex consiste à admettre que pour les événements rares (T>=T*) l’accroissement des
volumes ruisselées (Gq) est égale à celui des pluies abattues (Gp).
Cette méthode permet d’exploiter l’information pluviométrique disponible, souvent plus étalée que celle des
débits, et permet par conséquent de palier au problème des échantillons cours des débits.
Cette méthode est appliquée pour des bassins qui drainent des surfaces importantes, le pas de temps
journalier est souvent adopté. Il correspond au pas de temps le plus courant des mesures disponibles.
Il est n’est pas nécessaire de travailler avec des durées plus petites. En effet, le débit de pointe résultant varie
peu lorsque la durée prise en compte pour la pluie varie beaucoup7
Ce choix apparaît adéquat vu les hypothèses de la méthode (P.Guillot et D.Duban 1968 & CIGB 11/1994).
Pour mettre en œuvre cette méthode, les démarches suivantes sont généralement suivies :
1- Ajustement des débits journaliers et estimation des quantiles des débits maximums journaliers
Qjmax(T) pour T < T*, et calcul des lames d’eau ruisselées Rj(T).
Il est à noter que la méthode du gradex repose sur l’extrapolation des volumes ruisselés et non pas
des débits de pointe ;

2- La période de retour T* correspond à la charnière de début d’extrapolation. Généralement T* est prise


égale à 10 ans ;
Il est cependant, judicieux d’analyser la tendance des volumes ruisselés et la lithologie du bassin
versant afin de détecter le changement de comportement du bassin versant. La valeur de T* augmente
en fonction de la perméabilité du bassin versant ;

3- Ajustement statistique des pluies journalières maximales annuelles « Pjmax » et estimation des gradex
ponctuels G et de la valeur à l’origine P0 pour chaque poste pluviométrique d’intérêt pour l’étude ;
Pjmax(T) = G.u + P0, u est la variable de Gumbel
4- Estimation du gradex Gp et Po du bassin versant de la station hydrométrique de référence ;
Lorsque les valeurs ponctuelles de Gp et P0 présentent des écarts importants et que la moyenne
arithmétique n’est pas représentative, Il convient d’utiliser des valeurs moyennes relatives au bassin
versant. Cette moyenne peut être estimée en utilisant :
i. la méthode des iso-valeurs :
Pluies journalières maximales annuelles décennales

AIN ALMOU E.F


101
1380
115
470000
102
TANEZZARTE
TAFORALT
850
412

BGE MCHRAA HAMADI


52 65 67
OUJDA Unifiée
230 BESSARA 520
460000 615

NAIMA
59
450000
660
EL AIOUN COMP
57
610
47
M EL OUIDANE
44000027044 Bourdim
GENFOUDA
62
OULED LFKIR
315 Qsob 770

Lamrayer Hashas
430000 Lagdah
42
TAOURIRT Unifiée
392

420000
45
JERADA MINES MI
1050

410000

EL GHORESS
65
720000 730000 740000 750000 625 760000 770000 780000 790000 800000 810000

7
Bulletin du comité Français des Grands Barrages, 18-ème congrès, n°2, Novembre 1994, Rapport : Les crues de projet des barrages :
Méthode du Gradex

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ii. Ou la méthode de Thieissens :

5- Estimation des quantiles des Pjmax (T, A) du bassin versant en fonction de P0 et Gp ;

6- Utilisation du Gradex des pluies (Gp) à partir de T = T* pour l’estimation des Rj(T), Qjmax(T) pour T>T* :
Rj(T) = Rj(T*) + Gp.(u(T)-u(T*)) en mm
Qjmax(T) = (Rj(T) x Sbv) / 86.4 en m3/s
Sbv : surface du bassin versant en Km²

7- Calcul des débits de pointe Qp(T) en utilisant la corrélation Qp vs Qjmax, déduites des valeurs
observées ;
Généralement, cette corrélation s’écrit sous la forme Qp= Cp Qjmax où Cp est un coefficient de pointe.

2.5 Conclusion
En absence d’études hydrologiques particulières, basées sur des petits et moyens bassins versants
expérimentaux, il est proposé de garder la classification adoptée par le guide d’assainissement routier de la
SETRA RAR 82 qui définit les grands bassins versants ceux qui drainent une surface supérieure à la valeur 100
km².

Pour les petits et moyens bassins versants objet de la présente note de synthèse, les approches suivantes
seront donc adoptées :

A. Pour les petits bassins versants S ≤ 20 km² :

1-Formule rationnelle
Avec :
– Coefficients de ruissellements issus de la table enveloppe et pondérés si nécessaire ;
– La pente du thalweg pondérée lorsque requis ;
– Temps de concentration estimé par la formule de Kirpich et/ou le tableau des vitesses d’écoulements
en adaptant le coefficient de rugosité si nécessaire ;
– Pour un écoulement en nappe calculé le temps de concentration en fonction du tableau des vitesses
(formule de SETRA)

2-Modèle pluie débit de type SCS : Lorsqu’il existe des données de pluies plus étendus et plus représentatives
de la zone d’étude.

L’utilisation de ces deux méthodes dépendent essentiellement des données pluviométriques disponibles (a, b
pour la Rationnelle et Pjmax pour la SCS) :

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

 Si les paramètres de Montana existent et sont représentatives de la zone d’étude, la formule


rationnelle pourra être utilisée uniquement ;

 Si les paramètres de Montana n’existent pas ou ils sont non représentatifs de la zone d’étude, la
méthode pluie-débit de type SCS devra être utilisée en exploitant les données pluviométriques
régionales, notamment celles journalières ;

 Si les paramètres de Montana existent et sont représentatives de la zone d’étude et qu’il existe
simultanément d’autres données de pluies journalières ou horaires plus pertinentes (Averse
exceptionnelle, données plus étendues…), il est recommandé d’utiliser les deux méthodes et de
retenir les valeurs maximales.

A. Pour les bassins versants de taille moyenne 20 km² <S ≤ 100 km² :

1-Formule rationnelle avec les mêmes indications précédentes.

(Même si S> 20 km², on devra obtenir un ordre de grandeur vraisemblable qui vaut mieux que l’application
des formules empiriques non calées).

2-Modèle pluie débit de type SCS : avec les mêmes indications précédentes.

(Pour les petits et les moyens bassins versant la méthode SCS Graphique peut être appliquée. Le calcul est
simple et peut être facilement mis en place dans une feuille de calcul).

3-Formules régionales actualisées, Gradex, ajustement statistique :

– Les formules régionales actualisées seront utilisées s’elles sont issues des études hydrologiques
régionales basées sur l’analyse de plusieurs stations hydrométriques et dont le contexte s’adapte au
bassin versant étudié ;

– Gradex et ajustement statistique : Lorsqu’il existe une station hydrométrique de référence adéquate
(Surfaces drainées proches, exposition…).

La transposition des débits de pointe de la station de référence vers le site du projet peut être faite par la
méthode de Francou-Rodier :

Cette formule s’écrit :

K(T) : Coefficient de Francou – Rodier, est un paramètre régional

Où celle de de la racine des surfaces :


( )
= ( )=

La transposition des débits d’un bassin jaugé vers un bassin non jaugé suppose une similitude physique des
deux bassins versants et une distorsion qui n’est pas très importante des surfaces drainées.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Dans ce qui suit, on se restreint particulièrement aux ouvrages hydrauliques des petits cours d’eau, en mettant
l’accent sur les critères usuellement recommandés pour les projets routiers afin d’assurer un fonctionnement
hydraulique adéquat de l’ouvrage.

3.1 Types des ouvrage hydrauliques


De façon générale, les petits cours d’eau sont rétablis par des ouvrages de type buse, dalot ou voûte :

 La forme rectangulaire ou carrée est généralement adoptée pour :


o Conserver la largeur d’écoulement ;
o Transiter des débits plus au moins importants ;
o Assurer un double usage : hydraulique et traversée des riverains ;
o Charriage ou corps flottants importants.
Les dimensions L=1.5m et H=1.5m sont prises comme valeurs minimales.

 La forme circulaire est d’un usage très répondu puisqu’elle est facile d’installation, elle s’adapte à
diverses conditions, en particulier en cas de biais important ;
Les buses sont généralement utilisées pour :

o Des débits modérés (généralement < 10m3/s) ;


o Sur des cours d’eau à très faible charriage et apport en corps flottant ;
o Des biais prononcés.

Pour des fins d’entretien, on utilisera :

o Sous autoroute, voie express et réseau structurant au minimum des buses Φ1000 ;
o Pour les autres cas au minimum des buses Φ800 ;

NB : La classe des buses couramment utilisée est 135A. La hauteur admissible au-dessus de la
génératrice supérieure peut varier de 3 à 11m. Elle dépend essentiellement du sol d’enrobage (voir
schéma de pose ci-dessous) et de sa mise en œuvre autour de la buse (compactage).

Pour un bon fonctionnement mécanique de la buse qui assure une hauteur admissible maximale, il
convient de respecter les recommandations du Fascicule 70 en retenant :
o Des matériaux de type G1 ou G2 pour le remblai latéral compacté. Ce dernier devra enrober
la génératrice supérieure de la buse sur une épaisseur ≥10cm ;
o Un matériau granulaire (Sable généralement) pour le lit de pose et l’assise compactée et
ramenée au ¼ du diamètre de la buse (2α=120°) ;
o Le compactage du sol en place et celui d’enrobage de type q4 ou au moins q5, tel que définis
par le Fascicule 70 :
 Compacté, contrôlé et validé q4 : Contrôle des moyens de compactage et validation
de l’obtention de l’objectif de densification q4 (au moins 95% de OPN en moyenne,
92% en fond de couche) ;
 Compacté, contrôlé et validé q5 : Contrôle des moyens de compactage et validation
de l’obtention de l’objectif de densification q4 (au moins 90% de OPN en moyenne,
87% en fond de couche).
En effet, une très grande importance doit être accordée au compactage du sol autour de la
buse. C’est un paramètre décisif qui conditionne largement la hauteur admissible du remblai
que peut supporter une buse.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Coupe type d’installation8 Types de sol pour zone d’enrobage9

 Les buses dont la hauteur du remblai au-dessus de la génératrice supérieure est inférieure à 0.80m
doivent être enrobées ;

 La forme voûte est généralement préférée pour des remblais importants qui dépassent 15m ;

 Des radiers submersibles sont aussi utilisés lorsque le débordement est toléré. Ces radiers peuvent
être aussi évidés lorsque la traversée présente une partie encaissée ou pour limiter le temps de
coupure.

Les calculs hydrauliques se basent essentiellement sur les lois d’orifice et le calcul des pertes de charges. La
méthode du « Bureau of Public Road » sera donc adoptée.

3.2 Méthode du calcul des ouvrage hydrauliques


Le dimensionnement d’un ouvrage hydraulique consiste à analyser sa capacité d’évacuation des eaux de
ruissellement d’un côté à l’autre de la route.

La méthode utilisée pour le dimensionnement hydraulique des ouvrages hydrauliques est celle développée
par le « Bureau of Public Road » 10. Elle consiste à déterminer les profondeurs d’eau à l’entrée en fonction du
contrôle à l’entrée et à la sortie. La plus grande des deux valeurs est choisie ainsi que le type de contrôle.

3.2.1 Rappel des hauteurs caractéristiques d’écoulement


Pour les écoulements à surface libre, il existe deux hauteurs caractéristiques dont on fera usage par la suite :

o La hauteur normale (hn), qui correspond à la hauteur d'écoulement en régime permanent uniforme ;
o La hauteur critique (hc), qui est la hauteur d'écoulement pour laquelle le nombre de Froude vaut 1.

Ces deux hauteurs jouent un rôle important dans l’analyse hydraulique des écoulements à surface libre :

o hn < hc => régime torrentiel ;


o hn=hc => régime critique ;
o hn>hc => régime fluvial.

8
Extrait du Fascicule 70 version 2003.
9
Extrait du Fascicule 70 version 2003.
10
Hydraulic Design Of Highway Culverts, Third Edition, April 2012, U.S. Department of Transportation, Federal Highway Administration

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

On rappelle ci-joint les équations classiques qui permettent d’obtenir ces hauteurs :

□ Hauteur normale : Elle obtenue par l’équation implicite de Manning Strickler :


/
= .√ . . ℎ

Avec :

- A : la section d'écoulement ou surface mouillée en m² ;


- S : Pente moyenne de l’ouvrage en m/m, considérée comme faible dont le cosinus est voisin de 1 ;
- P : Périmètre mouillé en m ;
- Rh : Rayon hydraulique en m (Rh=S/P) ;
- Ks : Coefficient de rugosité de Strikler (Ks=1/n).

□ Hauteur critique : Elle est obtenue par l’équation implicite suivante :

Avec :

- A : la section d'écoulement ou surface mouillée en m² ;


- T : la largeur mouillée de l’écoulement en m ;
- g : Gravité 9.81 m/s²;
A titre d’exemple, pour un ouvrage hydraulique calé avec une pente longitudinale de 1%, une rugosité n de
l’ordre de 0.0143 et un débit de l’ordre 2m3/s on obtient les résultats suivants :

Buse de diamètre 1.4m et un dalot 2.0 x 1.5m :

Régime critique (hc) Régime normal (hn)


hc Ac Vc hn An Vn
Type
m m² m/s m m² m/s
Dalot (Lxh)
0.47 0.93 2.14 1.65 3.31 5.44
2.0 x 1.5m
Buse (Ø)
0.71 0.87 2.31 1.24 3.72 4.83
D=1.4m

Avec :

- hc : hauteur critique en m ;
- Ac : Surface mouillée critique en m² ;
- Vc : Vitesse d’écoulement critique en m/s ;
- hn : hauteur normale en m ;
- An : Surface mouillée normale en m² ;
- Vn : Vitesse d’écoulement normale en m/s.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

□ Equations utiles : Propriétés hydrauliques en fonction de la hauteur d’eau h

3.2.2 Contrôle à l’entrée


Pour ce type de contrôle la capacité hydraulique de l’ouvrage dépend, essentiellement, de la section libre et
du type d’entonnement. La rugosité, la longueur de l’ouvrage et les conditions à l’aval n’ont aucune influence
sur la capacité hydraulique de l’ouvrage. La figure 1 schématise l’écoulement avec contrôle à l’entrée pour des
entrées saillantes, à surface libre et en charge. Les équations correspondantes sont présentées ci-après. La
transition entre ces deux régimes est définie par une interpolation linéaire entre les deux zones. Les
coefficients constants qui figurent dans les équations qui régissent les deux régimes sont définis en fonction
du type de l’ouvrage (dalot ou buse) et des caractéristiques de l’entrée.

 Equations contrôle à l’entrée non submergé :

.
< 1.93
.ℎ
. .
Forme (1) : = + . − 0.5.
.

. .
Forme (2) : = .
.
L’utilisation de l’une des formes ci-dessus dépend de la forme de l’entrée et du matériau de l’ouvrage. La
forme (1) fait intervenir le rapport de la charge critique sur la hauteur de l’ouvrage. La forme (2) est une
équation exponentielle similaire à une équation de déversoir. La forme (1) est préférable d'un point de vue
théorique, mais la forme (2) est plus facile à appliquer et est la seule forme d'équation documentée pour
certaines des équations de contrôle d'entrée.

 Equations contrôle à l’entrée submergée :

.
> 2.21

1.811.
= + − 0.5
ℎ .ℎ .
Avec

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

- He : la charge à l’amont en m ;
- h : la hauteur interne de l’ouvrage en m ;
- Hc : la charge critique en m (hc+Vc²/2g) ;
- Q : le débit en m3/s ;
- Ap : la section de l’ouvrage en m2
- Sp : la pente de l’ouvrage en m/m ;
- K, M, c, Y : constantes qui dépendent du type de l’entrée.

Les coefficients qui figurent dans les équations de l’écoulement à contrôle amont sont définis comme suit
pour les cas de figures les plus courantes :

o Buse ou voûte en béton armé avec murs en aile d’angle entre 15° et 90°et section carrée à l’entrée

C K M Y Forme
0.0398 0.0098 2 0.67 1
o Section rectangulaire avec murs en aile d’angle entre 30° et 75° :

C K M Y Forme
0.0347 0.026 1 0.81 1
o Section rectangulaire avec murs en aile d’angle égal à 90° et 15° :

C K M Y Forme
0.0400 0.061 0.75 0.80 1

Lou

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Au stade des études préliminaires, on peut donc utiliser le contrôle à l’entrée pour un prédimensionnement
rapide des ouvrages hydrauliques projetés, notamment pour les cours d’eau à forte pente (régime torrentiel).
Pour les stades avancés, les calculs hydrauliques complets qui tiennent compte des calages altimétriques et
conditions hydrauliques aval, peuvent aboutir à des dimensions différentes.

On présente dans ce qui suit un exemple de calcul pour un débit de projet de l’ordre de Qp=4m3/s.
Pour cela nous vérifions le fonctionnement hydraulique de deux types d’ouvrage :
 Dalot simple de 1.5x1.5m :
o Qp=4m3/s ;
o L=1.5m et h=1.5m → Ap=4m² ;
o Sp=0.005 m/m ;
o hc=0.9m, Ac=1.35m² et Vc=2.97m/s → Hc=1.35m ;
o Section rectangulaire avec murs en aile d’angle entre 30° et 75°
 C=0.0347, K=0.026, M=1, Y=0.81 et Forme=1.
o Equations de contrôle à l’entrée :
. = 1.45 < 1.93 → Etat non submergé.
o Calcul de fonctionnement hydraulique pour Qp : Ham/h=0.96

 Buse simple de Ø1600mm :


o Qp=4m3/s ;
o D=1.6m (ou h) → Ap=2.011m² ;
o Sp=0.005 m/m ;
o hc=1.02m et Vc=2.95m/s → Hc=1.47m ;
o Buse ou voute en béton armé avec murs en aile d’angle entre 15° et 90° :
 C=0.0398, K=0.0098, M=2, Y=0.67 et Forme=1.
o Equations de contrôle à l’entrée :
. = 1.57 < 1.93 → Etat non submergé.
o Calcul de fonctionnement hydraulique pour Qp : Ham/h=0.99

Les deux ouvrages proposés présentent un fonctionnement hydraulique à l’entrée de l’ordre de 1*H.
Le choix du type d’ouvrage adéquat dépend essentiellement de la configuration particulière du site,
notamment l’allure de chaâba et le couvert végétal du bassin.

3.2.3 Contrôle à la sortie


Pour ce type de contrôle, la capacité hydraulique dépend de l’ensemble des caractéristiques de l’ouvrage
(type, longueur, forme et géométrie de l’entrée) ainsi que la hauteur à l’aval.
L’écoulement à travers l’ouvrage hydraulique peut être à section partiellement ou complètement pleine sur
une partie ou sur toute la longueur de l’ouvrage tel que montré sur la figure 2.

Pour un ouvrage hydraulique coulant plein, le calcul se base sur l’équation du bilan d’énergie. Elle s’écrit sous
la forme suivante :

H = He + Hf + Hs

La perte de charge totale est composée de la perte à l'entrée (He), des pertes par frottement à travers
l’ouvrage hydraulique (Hf) et de la perte à la sortie (Hs).

Les autres pertes, y compris les pertes par courbure (Hb), les pertes aux jonctions (Hj) et les pertes au niveau
des grilles (Hg) doivent être incluses, le cas échéant. Ces derniers cas particuliers ne seront pas abordés dans
ce qui suit.

P a g e 25 | 47
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 H : Perte de charge totale ou encore c’est l’énergie nécessaire pour faire passer une quantité
d’eau dans un ouvrage hydraulique coulant plein sur toute sa longueur avec contrôle à la sortie :
 He : perte de charge due à l’entrée :

V2
He  Ke
2g
 Ke : un coefficient qui dépend de la géométrie de l’entrée ; une valeur par défaut égale à 0.5 est
proposée. Les tableaux qui suivent rappelle les Ke pour différents cas de figure.

 Hf : perte de charge due au frottement, elle est développée en utilisant la formule de Manning :

19.6n2 LP V 2
Hf 
Rh1.33 2 g

V2
 Hs : perte de charge due à la sortie : He  Ks
2g
Ks : un coefficient qui dépend de la géométrie de sortie (Ks = 1).

Q
 V : vitesse moyenne dans l’ouvrage coulant plein. V 
A
La perte de charge totale (en mètre d’eau) s’exprime sous la forme suivante :

19.6n 2 LP V2
H  (Ke   Ks)
Rh1.33 2g
L’écoulement à pleine section ou partiellement sur une partie de la longueur se produit pour :

> +( + 1)
2
La charge dynamique du cours d’eau est généralement faible et peut être négligée. Cette hypothèse est
sécuritaire puisqu’on confondra la hauteur d’eau à l’amont avec la charge à l’amont.

On écrit dans ce cas :

Ham = haval + H - Lp Sp = ham

D’une manière générale, C’est à dire, pour un ouvrage coulant plein ou partiellement plein, on peut écrire :

Ham = ho + H - Lp Sp = ham

- H : Perte de charge totale calculée pour un ouvrage hydraulique coulant plein sur
toute sa longueur avec contrôle à la sortie ;
- Lp : Longueur de l’ouvrage en m ;
- Sp : pente de l’ouvrage en m/m ;
- Ho : distance verticale entre le radier à la sortie et la hauteur à partir de laquelle
H est mesurée en m ;

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Le tableau suivant résume les différents cas d’écoulement et les valeurs de ho correspondantes :

Type de contrôle à la sortie Valeur de ho


Cas A : Pleine section Hav
Hav > H
Cas B : Hauteur critique = H hc ou H
hc = H
Cas C : ouvrage coulant plein sur une partie Le plus grand de Hav et (hc+H)/2
de sa longueur
Cas D : Ouvrage coulant partiellement plein Si Ham > 0.75H idem au cas C
Si Ham < 0.75 H courbe de remous

La hauteur à l’aval est calculée en suivant les étapes suivantes pour une situation sans influence des conditions
aval :

 Choix d’un profil en travers situé à l’aval de l’ouvrage hydraulique à une distance telle que le régime
d’écoulement peut être considéré comme établi (loin de la perturbation due à l’ouvrage).
 Définition du coefficient de Manning correspondant ;
 Calcul du régime d’écoulement dans le profil en travers ;
 La hauteur à l’aval sera égale à la hauteur normale si le régime d’écoulement est fluvial et égale à
la hauteur critique si le régime est torrentiel.
Une attention particulière devra être donnée à l’estimation de la hauteur d’eau à l’aval de l’OH, lorsque
l’écoulement naturel est influencé par les conditions hydrauliques situées plus à l’aval telle que : Ouvrage
hydraulique, barrage, marée…).

Coefficient de perte de charge à l’entrée Ke


(Source : Manuel des Ponceaux MTQ Page 5A-18/19)

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3.2.4 Vitesse d’écoulement V


De façon générale, l’ouvrage hydraulique provoque une contraction de l’écoulement naturel et par
conséquent les vitesses d’écoulements à l’aval immédiat de l’ouvrage peuvent provoquer des dégâts
importants.
Souvent la vitesse maximale dans le lit mineur est supérieure à la vitesse moyenne de la section. Le besoin
d’une protection du lit ou des berges au doit des extrémités d’un ouvrage hydraulique peut être décidé en
comparant les vitesses à la sortie de l’OH aux vitesses maximales du cours d’eau naturel.
La vitesse à la sortie d’ouvrage hydraulique peut être approximée comme suit :
 Contrôle à l’entrée :
Pour ce régime d’écoulement, la vitesse d’écoulement ne peut être déterminées, avec une grande précision,
qu’avec un calcul de remous le long de l’ouvrage. Néanmoins une valeur surestimée peut être déduite en
adoptant la vitesse d’écoulement qui correspond à la hauteur normale de l’ouvrage. L’équation de Manning
Strickler est alors utilisée.
 Contrôle à la sortie :
Pour ce régime d’écoulement, la vitesse d’écoulement dépond de la hauteur naturelle d’eau à l’aval (Hav) et
de la hauteur d’eau qui s’établi à l’extrémité aval de l’OH (hexit). Elle peut être estimée comme suit :

Vitesse d'écoulement à la sortie - Contrôle à la sortie

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3.2.5 Dimensionnement des ouvrages hydrauliques


Ce paragraphe rappelle les critères usuellement respectés par les projets d’exécution des routes et
autoroutes :

* Le débit de dimensionnement ou de projet est celui défini par le paragraphe 1.1. Pour des cas
particuliers qui correspondent généralement à des infrastructures existantes. La période de retour
correspondante devra être définie par l’administration dans le cahier de charge ou en commun
accord avec l’Ingénieur Conseil au démarrage de l’étude ;

* Le dimensionnement hydraulique des ouvrages de franchissement de type dalot, buse ou voûte


devra normalement tenir compte des conditions et régime d’écoulement. La méthode à suivre est
la méthode développée dans le paragraphe précédent « Contrôle amont et aval ». Le régime exact
d’écoulement ne devra pas être cherché systématiquement mais le calcul sera fait pour les deux
types de contrôle et la valeur maximale du PHE sera prise en compte pour le dimensionnement.
Ce PHE est calculé en amont immédiat de l’infrastructure est suffisant pour caler sa ligne rouge. On
ne fera recours aux calculs de lignes de remous par des logiciels spéciaux tel que Hecras ou
équivalent que lorsqu’il s’avère nécessaire de définir la zone inondable et l’impact hydraulique sur
le voisinage ;

* Le niveau d’eau à l’amont de l’infrastructure pour le débit de projet devra rester au minimum en
dessous de la rase inférieure de la couche de forme ou celle du corps de chaussée diminuée de 50
cm. Le PHE ne dépassera pas la valeur 1.2 H, avec H est la hauteur de l’ouvrage. Ce critère permettra
un écoulement à surface libre à l’intérieur de l’ouvrage et de garder la couche de forme totalement
hors d’eau et éviter une diminution de la capacité portante de cette couche.
Il est cependant recommandé de revoir ce critère en fonction :

 Des bassins versants étudiés. En effet des revanches importantes doivent être projetées
pour pallier aux problèmes de charriage et des corps flottants ;

 De l’occupation du sol et l’impact hydraulique de la route sur les riverains.

* Généralement, la vitesse à la sortie de l’ouvrage ne doit pas dépasser 4.0 à 4.2m/s (qui correspond
à un calibre d’enrochements libres de 800-600mm) ;

* Les ouvrages devront être dimensionnés par rapport à une cote critique de débordement. Cette
dernière peut être située :
o Au point bas du profil de la route étudiée ;
o A la limite de débordement sur cunette de déblai ;
o Au droit d’une construction riveraine affectée par le remous de l’ouvrage ;
o Au droit d’une cote topographique seuil qui limite le débordement des eaux vers un
l’exutoire d’un autre bassin versant.

Ligne Rouge

Point bas

TN
Fonctionnement simultané des OH

Cotes critiques de débordement

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3.2.6 Calage des ouvrages hydrauliques


Un ouvrage hydraulique est destiné principalement pour rétablir un écoulement. De ce fait :

 L’OH doit être implanté dans le lit mineur du cours d’eau en respectant au maximum le sens
d’écoulement d’origine. S’il s’avère indispensable de rectifier l’allure naturelle, la continuité
hydraulique doit être respectée (captage de l’amont, alignement et courbe) et les zones sensibles
doivent être protégées (extrados d’un coude) :

Solution Recommandée

Rectification du lit pour diminuer le biais du franchissement

 Le souci de réduction du coût de l’ouvrage en modifiant considérablement le biais au détriment d’un


bon fonctionnement hydraulique doit être évité ;
La recherche de réduction du coût d’investissement initial de l’ouvrage hydraulique moyennant un
calage inadéquat en plan ou en altitude, peut engendrer des surcoûts d’entretient permanent,
largement supérieurs au gain réalisé au départ.

 L’OH doit être calé le maximum possible suivant la pente du terrain naturel afin de minimiser les
dépôts. Ceci est particulièrement recommandé en zone plate et d’écoulement non pérenne ;

 Pour un écoulement pérenne, une sur profondeur et une reconstitution du lit est souhaitable pour
minimiser l’impact de l’OH sur l’environnement ;

 Si la pente du lit est normale (0.5 à 6%, avec Vmax <4.2m/s), l’OH est calé suivant le profil en long du
cours d’eau ;

 Si la pente est trop élevée, plusieurs types de solutions sont possibles :


o Prévoir des ouvrages cassés ou brisés (Broken-back culverts). Cette configuration peut être
considérée comme un dissipateur d'énergie interne, conçue de manière à produire un saut
hydraulique à la sortie de l’ouvrage pour dissiper l'énergie :

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Ouvrages brisés – Aménagement type


(Source : HYDRAULIC DESIGN OF HIGHWAY CULVERTS – Avril 2012)

o Prévoir des éléments de dissipation d’énergie à la sortie de l’ouvrage (Efficacité réduite et/ou
aménagements non classiques). Une fosse d’affouillement de dissipation reste une solution
simple qui peut être également envisagée pour les écoulements avec forte énergie (voir coupe
ci-après, chap. 3.2.7) :

Dissipateur d'énergie - aménagement type


(Source : Manuel des Ponceaux MTQ)

o Caler l’ouvrage avec une pente plus faible avec un minimum capable d’assurer l’auto curage.
Cette solution, s’obtient en faisant déboucher l’OH à flanc de talus ou en creusant l’amont.
Cette dernière façon est généralement à éviter lorsque le risque de colmatage est fort.

Ouvrage avec chute à sortie sur l’autoroute Fès - Taza

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3.2.7 Aménagement des extrémités


La protection des extrémités d’un ouvrage hydraulique est nécessaire pour assurer sa pérennité. Elle permet
de lutter contre les désordres causés par la dynamique du cours d’eau, l’érosion et le soulèvement constatés
à l’entrée et les sorties de ces ouvrages.

De façon générale, un ouvrage de tête à l’entrée et à la sortie de chaque ouvrage hydraulique est projeté. Cet
ouvrage est formé de deux murs en aile et d’un radier en béton armé muni d’un mur parafouille.

A. Murs en ailes :
Les extrémités des ouvrages en biais doivent être aménagées perpendiculairement à la direction du cours
d’eau plutôt que parallèlement à la route.

Il est projeté alors un ouvrage de tête à l’entrée et à la sortie de chaque ouvrage hydraulique. Cet ouvrage est
formé de deux murs en aile et d’un radier en béton armé. Les angles que font les murs en aile et l’axe de
l’ouvrage (1 et 2 ≥ 1) dépendent du biais mécanique (1) et respectent les relations suivantes :

 1 = 30° et 2 compris entre 30° et 75°, ces conditions sont requises pour assurer un minimum
d’efficacité hydraulique ;
 1 (Angles en degrés), expression à utiliser pour des biais modérés ;
2 
1
0.008 x (  25)
0 .9




Q


2

Il est à noter que la relation qui relie 1 et 2 n’est pas formelle. En effet, Ces angles devront être réajustés au
cas par cas, et particulièrement en cas de biais très prononcé, en fonction de l’allure de la chaâba et suivant
les valeurs standards.

Néanmoins l’examen d’une possibilité de modification ponctuelle de la configuration du remblai au droit des
buses peut homogénéiser les ouvrages de têtes de manière significative.

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Aménagement du remblai pour OH en biais


(Source : Manuel des Ponceaux MTQ)

B. Mur parafouille :
La protection des extrémités amont et aval est renforcée par des murs parafouille. Ces derniers assurent une
sécurité supplémentaire à l’ouvrage en cas de départ des enrochements et en attente de leur recharge. Ils
permettent également de protéger le coussin de support contre l'infiltration et la perte de matériaux fins et
d’éviter des problèmes de soulèvement en servant d’ancrage aux extrémités de l’ouvrage.

Notons que les affouillements aux extrémités des ouvrages sont estimés en fonction des vitesses limites
d’écoulement pour chaque type du sol. Il faut également signaler que même en présence du mur parafouille,
les protections aux extrémités de l’ouvrage sont indispensables pour assurer sa pérennité et garantir une
protection complémentaire en évitant ainsi une hauteur excessive du mur. Soit donc une carapace en
enrochements anti-affouillement sur 1xD à l’entrée et 2xD à la sortie du pertuis (D : diamètre ou portée), tel
que recommandé par le Manuel des ponceaux – MTQ.

Le tableau ci-dessous résume les dispositions recommandées pour le mur parafouille :

Protection en enrochements
Ouvrage Parafouille
Au même niveau du TN Avec fosse de dissipation
- à l’entrée : L= 1xD ou 1m (min) -
H=1.5m
(+0.2m sous - à la sortie : L= 2xD - à la sortie : h=0.5xH ou 1xH
Buse
protection adjacente - d50 en fonction de la Vitesse - d50 en fonction de H (Voir après)
si requise)
- Epaisseur : 2xd50 - Epaisseur : 2xd50
- à l’entrée : L= 1xP -
H=2m
(+0.2m sous - à la sortie : L= 2xP - à la sortie : h=0.5xH ou 1xH
Dalot
protection adjacente - d50 en fonction de la Vitesse - d50 en fonction de H (Voir après)
si requise)
- Epaisseur : 2xd50 - Epaisseur : 2xd50

Notons que la fosse d’affouillement de dissipation permet de réduire largement le calibre des enrochements
par rapport à une pose normale (au même niveau du TN). En effet, elle réduit la vitesse d’écoulement à la
sortie de l’ouvrage.

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C. Fosse d’affouillement de dissipation :


L'aménagement d'une fosse d’affouillement artificielle à la sortie d’ouvrage peut constituer quelquefois une
solution adéquate pour dissiper localement l’énergie cinétique de l'écoulement avant que ce dernier
n'atteigne le cours d'eau original.

Il s’agit d’une cuvette anticipée et protégée par des enrochements. La profondeur de la cuvette est égale soit
à la demi- hauteur de l’ouvrage 0.5xH, soit à sa pleine hauteur 1xH. Le choix de la profondeur dépend des
contraintes d'aménagement dont en particulier la vitesse d’écoulement :

Fosse d’affouillement anticipée (Source : Manuel des Ponceaux MTQ)

Les dimensions nécessaires pour les enrochements de la fosse préfabriquée sont données par l’équation
suivante (eq 8.4.2 : extraite du Manuel des ponceaux – MTQ) :

Le tableau suivant donne les dimensions caractéristiques des deux types de fosse généralement utilisés.

Dimensions caractéristiques des cuvettes types (Source : Manuel des Ponceaux MTQ)

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D. Protection en enrochements :
A l’entrée et à la sortie de chaque ouvrage hydraulique, une protection en enrochements devra être requise.
Le calibre d’enrochement est uniformisé en fonction des vitesses d’écoulements11.

Il est recommandé d’utiliser, de façon générale, les dimensions définies par le tableau et le graphique ci-après,
tirés du « Guide to Bridge Hydraulics », valide pour une pente allant de l’horizontale à 2H/1V et une densité
de l’ordre de 2.65.

Le remblai de la route entourant l’ouvrage hydraulique sera protégé par un perré maçonné.

S’il s’avère nécessaire d’étendre la protection en fonction de l’état naturel de la châaba, un prolongement par
enrochements pourra être projeté.

Source : Manuel des Ponceaux MTQ (Guide to Bridge hydraulics)

Vitesse Calibre D50 Epaisseur


(m/s) (mm) (mm) (mm)
1.0 200-0 100 300
2.0 200-100 150 300
2.3 300-200 250 500
2.9 400-300 350 700
3.2 500-300 400 800
3.4 600-400 500 1000
3.9 700-500 600 1200
4.2 800-600 700 1400
4.5 900-700 800 1600
4.8 1000-800 900 1800
5.1 1100-900 1000 2000
5.3 1200-1000 1100 2200
5.5 1300-1100 1200 2400

Pour des raisons de simplicité il est préférable d’adopter


cette table valable de l’horizontale à une pente de
2H/1V.

Les parties amont peuvent être traitées de trois manières :

o Type I : ce type d’aménagement est utilisé lorsque le terrain naturel ou le radier du fossé projeté est
au même niveau que le radier de l’ouvrage hydraulique :

11
Pour les écoulements à surface libre, il est recommandé d’utiliser Vmax =1.2 Vmoyenne

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o Type II : ce type d’aménagement est utilisé quand le TN ou le fossé sont à un niveau au- dessus du
radier de l’OH :

o Type III : Ce type d’aménagement en cascade est prévu pour le captage des châabas qui interceptent
la route en profil mixte :

Les parties aval seront traitées de deux manières :

o Type I : ce type d’aménagement est utilisé lorsque l’aval de l’OH est calé sur le terrain naturel
o Type II : ce type d’aménagement est utilisé lorsqu’une sortie sur talus est requise. Des chutes en
escaliers et une fosse de dissipation au pied de talus peuvent être projetées.
Les aménagements décrits précédemment permettent :

 D’améliorer l’apparence des ouvrages ;


 D’éviter l’empiètement du remblai sur l’ouverture de l’OH ;
 D’améliorer le rendement hydraulique ;
 De minimiser les effets de sous-pression et d’infiltration ;
 De se prémunir contre les risques d’érosions.

3.2.8 Contrôle des débits solides


Une rivière transporte des matériaux granulaires qui proviennent de l’érosion :

 Soit du bassin versant (érosion aréolaire qui produit en particulier des fines) ;
 Soit du fond ou des berges du lit mineur (érosion linéaire).

Les fines se propagent dans la rivière en auto suspension (wash load) et peuvent se déposer dans le lit majeur
mais rarement dans le lit mineur : elles n’ont en général pas de rôle morphologique.

En hydraulique fluviale, une approximation généralement admise consiste à considérer indépendamment la


phase liquide et la phase solide (écoulement biphasique).

Par contre, en hydraulique torrentielle, la phase solide perturbe plus ou moins fortement l’écoulement de la
phase liquide (écoulement plus ou moins monophasique) et la hauteur d’écoulement est significativement
supérieure à celle d’un écoulement uniquement liquide.

Enfin certains torrents de montagne sont le siège d’écoulements exceptionnels avec :


 Des transports solides très spectaculaires,
 Des laves torrentielles : mélange de boue et de pierres.

Il faut distinguer la notion de discipline scientifique (hydraulique fluviale ou torrentielle) de la notion de type
d’écoulement hydraulique - suivant les valeurs du nombre de Froude - qualifie traditionnellement de fluvial
(préféré sous-critique), critique ou torrentiel (préféré supercritique).

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Le fond et les berges des rivières sont constitués de matériaux de tailles différentes : par exemple des sables,
des graviers et des galets. Il existe deux modes de transport solide, avec continuité des deux processus :

 Le charriage, translation en masse des matériaux du fond, concerne plus particulièrement les sables,
graviers, galets et blocs. Les déplacements des grains de matériaux près du fond sont dus aux forces
de trainée et de portance ;
 La suspension, entrainement par le courant turbulent dans toute la section d’écoulement, concerne
plus particulièrement les argiles, limons et sables.

De nombreux hydrauliciens ont établi, à partir de mesures en modèle réduit ou sur des fleuves, des relations
empiriques permettant d’estimer le débit de transport solide d’un cours d’eau. A titre indicatif deux des
formules les plus utilisées en France métropolitaine sont :

 La formule empirique de Meyer-Peter et Mulle (1948) qui donne la capacite de transport solide par
charriage lorsque les sédiments ont une taille uniforme ;
 La formule de Engelund et Hansen (1967) qui donne le transport solide apparent total pour des
sédiments non cohésifs (charriage + suspension).
 La formule récente de Sogreah et Lefort (1991) que nous développons ci-dessous :

. ⁄ .
= × 2.7 × ( ⁄ ) × × (1 − ( ⁄ ) )
Avec :

 Qs : Débit solide en m3/s ;


 Q0 : Débit liquide de début d’entrainement des particules en m3/s :
⁄ ⁄ ⁄
= 0.92 × × × (1 − 1.2 × )
 dm : diamètre moyen des granulats en mm ;

La granulométrie est un paramètre essentiel, la classification suivante peut être utilisée en


hydraulique fluviale12 :

o Les argiles : inférieures à 5 microns ;


o Les silts et limons de 5 à 50 microns ;
o Les sables de 0.05 à 2 mm ;
o Les graviers de 2 à 20mm ;
o Les galets de 20à 300mm ;
o Les blocs au-dessus de 300 mm

 I : Pente moyenne du cours d'eau en m/m.

Domaine d’application :

 Densité S=2.65
 Rivières torrentielles ou de piémont
 2 0 % > pente > 0,2 %
 Lits naturels avec bancs de gravier ou peu rétrécis.
 D i a m è t re > 1 mm
 Q/Qo < 25
 Section assimilée à un rectangle

12
Transport solide dans le lit des cours d’eau, Cours ENSHMG 1995, Pr Philipe Lefort

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Nous reprenons à titre d’exemple le calcul ci-dessus pour une crue de l’ordre de 61m3/s, qui affiche un temps
de monté de 47min et un temps de base de 117min (tb/tp~2.5).

La pente moyenne du cours d’eau est de l’ordre de 7% et celle en amont immédiat de l’ouvrage hydraulique
est de l’ordre de 2.84%.

En adoptant une largeur du cours d’eau égale à 30m et les caractéristiques granulométriques suivantes
dm=5mm et d90/d30=10, on obtient les résultats suivants au passage de la crue :

Nous pouvons remarquer qu’en absence de transit du débit solide à travers l’ouvrage hydraulique, le passage
de cette crue simple engendrait un apport solide total de l’ordre de 16 802 m3. Ce volume peut s’étalé sur une
longueur de 200m avec une hauteur d’environ 5.6m au droit de la route !

Il est plutôt recommandé d’envisager des solutions adéquates d’atténuation, notamment en amont des
ouvrages dans les zones de fortes dégradations solides permettant de réduire l’accumulations des dépôts à la
structure. Il s’agit de :

 Prévoir une revanche confortable et adaptée aux charriages, en assurant ainsi un rendement
hydraulique adéquat de l’ouvrage ;

 Caler l’ouvrage hydraulique le maximum possible avec une pente voisine à celle du cours d’eau
établi ;13

 Intercepter les corps charriés bien en amont. Pour cela, on peut projeter en amont de l’ouvrage des
seuils simples formés de murs grillagés. Des systèmes semblables sont largement utilisés en Espagne
sur des torrents. Ils permettent de freiner des blocs de moyennes tailles et laisser passer les fines. Une
expérience sur des torrents qui interceptent l’autoroute Marrakech-Agadir, a permis de concevoir des
murs grillagés simples, moins cher et facilement réalisable par des entreprises locales. Il s’agit
principalement d’une parade en grillages soutenues par des jambes de forces IPE (tous les 1.5ml)
ancrés dans des massifs en béton 0.5 x 0.5 x 0.5m.

13
Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de
L’ingénieur page 682, Article Nouvelles considérations sur les débouchés des petits ouvrages sous routes, Délorme 1959

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3.2.9 Contrôle des débris


Aux droits des sites où le volume de débris transporté par le cours d’eau est important et où les risques
d'accumulation à la structure ne sont pas négligeables (exemple des zone boisées), trois solutions peuvent
généralement être envisagées et varient en fonction de la quantité de débris transportés et de leur volume. Il
s’agit de :

 Faire passer les débris à travers l’ouvrage en augmentant simplement l'ouverture par rapport à celle
requise pour fin strictement hydraulique ;

 Intercepter les débris à l’entrée tout en assurant un rendement hydraulique adéquat de l’ouvrage ;

 Dévier les débris vers une zone adjacente à l’ouvrage où ils peuvent être stockés temporairement
avant d’être ramassés ;

À certains sites particulièrement exposés et où le profil de la route le permet, une conduite d’évacuation
secondaire peut être prévue au-dessus de la conduite principale.

Les figures suivantes illustrent des structures types permettant d’atteindre les objectifs mentionnés
précédemment (extraites du Manuel du Ponceau, Ministère du Transport Québec) :

Aménagements types pour débris (Source : Manuel des Ponceaux MTQ)

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3.2.10 Principes hydrauliques des écoulements sur cascades


Le drainage d’une route fait face à plusieurs situations plus au moins difficiles. Les capatages de chaaba sur
talus de déblai fait partie des points noirs de la plus part des projets d’assainissement.

La meilleurs solution est d’essayer de les éviter ou de minimiser leurs nombres lors de l’étude du tracé. Le
premier reflexe est d’éviter les profils en tranchée dans ces cas de figures :

Profil en tranchée, interceptant des chaâbas importantes, à Profil mixte, interceptant des chaâbas importantes, à
éviter si possible contrôler

L’aménagement consiste à :

 Capter l’eau en crête et favoriser l’écoulement seuil ;


 Projeter de fossés de crête capable ;
 Assurer un régime d’écoulement en nappe sur les chutes ;
 Contrôler le ressaut hydraulique en fin de course ;
 Prévoir sous la route, un ouvrage hydraulique capable (de préférence avec une pente qui n’est pas
faible ;
 Proteger l’aval et restituer le débit vers le cours d’eau naturel.

Le shéma et les figures suivantes illustrent les type d’écoulement qui se produisent sur un seuil en escaliers14 :

Schéma général

14
Schémas et principe issus de l’article « Hydraulic design of stepped spill ways for RCC Dams », Edité lors du congré international des
barrages compactés au rouleau au moyen orient Avril 2002

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

L’approche exposée ci-dessous, résume les résultats des travaux sur un modèle expérimental élaboré au sein
du laboratoire d’hydrologie et glaciologie de « Swiss federal institute of technologie » de Zurich. Elle donne
les grandes lignes qui permettent de caractériser l’écoulement sur un seuil en escalier.

Soit :

- Q : le débit de projet en m3/s ;


- HTchute : Hauteur totale des chutes (m) ;
- Ls : Largeur du seuil (m) ;
- qu : débit unitaire Q/Ls (doit être < 25m3/s/ml) ;
- hc : hauteur critique (m) ;
- Phi : Inclinaison des chutes (tg(Phi) =1/PENTE ;
- Pente : Inclinaison des chutes H : V ;
- s : Hauteur des chutes (égale à 1m en général).

Il est recommandé de projeter des chutes avec un fonctionnement hydraulique qui n’atteint pas la zone
d’entrainement d’air : abscisse curviligne > Li.

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

Le calcul hydraulique simplifié des chutes pour les ouvrages hydrauliques peut être mené comme suit :

a- Choisir une largeur L de chute de telle façon que hc soit comprise entre 0.5 et 1.0m afin de limiter
la hauteur des bajoyers :
²
ℎ = , q=Q/L (débit unitaire)

b- Calculer les paramètres a  0 . 91  0 . 14 .tg ( Phi ) , Ratio de début d’écoulement Skimming flow :
hc
a' (Ratio géométrique), se placer de préférence dans le régime Nappe flow a' 0.8.a
s

c- La hauteur d’eau en fin de course d1 peut être estimée par la relation suivante :
.
= 0.54. ( ) s : hauteur de la chute

d- Calculer la hauteur conjuguée d2 relative à d1 ;


d1 : hauteur d’eau en fin de course (m) ;
V1 : vitesse d’écoulement (m/s) ;
V1
F1 : Nombre de Froude F1 
gd1
d2 : Hauteur d’eau conjuguée (Cette surélévation peut être supérieure au remous dû à l’OH)
2
d 2  1  1  8F1

d1 2
e- Vérifier le non débordement sur la route ;
f- Prévoir des petites butées afin de diminuer le porté de la chute sur un élément d’escalier

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Guide des études hydrologiques & hydrauliques : Petits et Moyens bassins versants Note de synthèse

L’assainissement de la plateforme consiste à drainer les venues d’eau vers les chaussées. Plusieurs dispositifs
seront prévus pour cette fin :

3.3 Les fossés


Ces ouvrages hydrauliques permettent de mettre à l’abri des risques d’érosion des talus de la route. Ils doivent
intercepter les ruissellements et les acheminer vers un ouvrage de franchissement ou vers leurs exutoires
naturels.

Ces ouvrages sont destinés à collecter principalement les eaux provenant des impluviums extérieurs et
éventuellement les eaux de la chaussée. Ce sont des fossés trapézoïdaux revêtus ou non revêtus.

La pente des berges est égale à 1.5H : 1V pour des fossés non revêtus ; et 1H : 1V pour des fossés revêtus.

La base et la hauteur sont des caractéristiques variables en fonction du débit véhiculé et de la topographie
locale. Notons aussi que les profondeurs des fossés trapézoïdaux sont choisies par tranche de 0.50m (pour
commodité de l’exécution) ;

On propose la désignation des fossés comme suit :

 Fossé non revêtu : TN-b h


- TN : trapézoïdal non revêtu avec fruit des berges égal à 1.5 ;
- b : base du fossé en m ;
- h : hauteur minimale adoptée, remplacée par des lettres (A, B, C…) qui constituent des
hauteurs croissantes par pas de 0.5 m avec un minimum de 0.5m ;

 Fossé revêtu : TR-b h


- TR : trapézoïdal revêtu avec fruit des berges égal à 1.0 ;
- b : base du fossé en m ;
- h : hauteur minimale adoptée, remplacée par des lettres (A, B, C…) qui constituent des hauteurs
croissantes par pas de 0.5 m avec un minimum de 0.5m.

Le débit de dimensionnement de ces fossés est le débit centennal lorsqu’il s’agit d’acheminer les eaux d’un
bassin versant vers l’exutoire. Cependant l’IC propose d’adopter la période décennale pour le drainage des
eaux de la chaussée (bourrelet, TPC, cunette…). Cette période peut être justifiée par analogie au niveau de
risque adopté par les études d’assainissement des zones urbaine.

Une vérification au non débordement pour T=25ans est recommandée.

Les fossés peuvent être placés :

 Latéralement à la route, ils draineront les eaux de la chaussée et celles des impluviums
extérieurs (fossés latéraux) ;
 Aux pieds de remblai (fossés extérieurs) ;
 En crête de talus de déblai, et dans ce cas ils seront revêtus de manière systématique pour se prémunir
de désordres occasionnés au niveau du talus de déblai (fossé extérieur) ;
 Sur terreplein central. Ces fossés permettent l’évacuation des eaux superficielles et de la chaussée en
cas de dévers vers les collecteurs ou vers les ouvrages d’évacuation (buse ou dalot) destinés à cet effet
et positionnés au droit de saturation du fossé.
Le bétonnage du fil d’eau du TPC sur 1.0m peut être recommandé lorsque la vitesse est supérieure à
3 m/s ou la capacité ou la vitesse sont faibles (pente < 1%).

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Les fossés non revêtus sont considérés comme rectiligne, à section uniforme et terrain dénudé ce qui
correspond à un coefficient de Manning de 0.02.

Les fossés revêtus sont des fossés en béton dont le Manning est estimé à 0.0143.

Le choix d’un fossé revêtu ou non revêtu dépend de la vitesse de l’écoulement dans le fossé et de la nature du
sol en place. Si la vitesse de l’écoulement est inférieure à la vitesse limite d’entraînement des particules du sol
en place le fossé sera non revêtu. Dans le cas contraire le fossé sera gazonné ou revêtu.

Les vitesses limites15 utilisées sont :

 Sable fins argileux ou limons argileux : 0.75m/s ;


 Limons ou argiles sableux : 0.90 m/s ;
 Graviers : 1.50 m/s ;
 Gazonné : 1.80 m/s ;
 Calcaire : 2.00 m/s ;
 Schiste : 3.00 m/s ;
De manière générale, le bétonnage des fossés peut être recommandé lorsque :

o La vitesse est supérieure à 3 m/s qui correspond approximativement à (pente > 3%) ;
o La capacité ou la vitesse sont faibles (pente < 0.5%) qui correspond approximativement à
(vitesse < 1.5m/s).
Pour des situations particulières des fossés avec brises charges alternées (TB) peuvent être projetés.
L’espacement des brises charge ne doit pas dépasser 1.0m pour éviter les sursauts d’eau et former une
rugosité équivalente supérieure à celle du béton.

TB TB
Le TB n’est pas
nécessaire
TB
TB

Arrivée sur une descente sur talus de


déblai Arrivée sur un fossé bétonné
Sortie directement sur TN ou fossé non long à pente modérée
revêtu

Les fossés extérieurs, doivent être calés et placés à 1.5m au minimum par rapport à au pied de talus de remblai
ou de crête et dimensionnés pour la même période de retour T choisie pour les OH.

Dans les zones inondables importantes situées aux abords de la route, fermées ou ayant un temps de séjour
d’eau très important, le talus de la chaussée sera protégé par des enrochements (calibre 100 à 200 mm de
diamètre) et un géotextile jusqu’à une hauteur supérieure de 30 cm au niveau d’eau centennal. Cette
opération permet d’éviter une éventuelle dégradation du talus suite à un rabattement rapide du plan d’eau.

Cette protection ne correspond pas à celle qui s’oppose à un écoulement latéral.

15
Hydraulique Routière, « Handbook of channel design for soil and water conservation » ASCE

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Le dimensionnement hydraulique des fossés trapézoïdaux sera fait par la formule de Manning Strickler :
1
= √

Les vitesses d’écoulement sont définies par :

V=Q/A

Avec :

- n : coefficient de rugosité de Manning ;


- A : surface mouillée en m2
- I : pente longitudinale en m/m ;
- Rh : rayon hydraulique en m ;
- V : vitesse d’écoulement en m/s.

Pour les fossés triangulaires, la formule classique de Manning n’est plus applicable, en effet, pour les
écoulements à faible rayon hydraulique la formule (Rh = A / P) ne décrit pas correctement l’écoulement. Le
débit est calculé par intégration de la formule de Manning, écrite pour un élément infinitésimal.

Z 12 8 3
Q  0 .375 S h
n
Avec :

- Q : Débit dans le fossé en m3/s ;


- n : coefficient de rugosité de Manning ;
- Z : rapport de la largeur au miroir T sur la profondeur h (Z = T/h) ;
- S : pente longitudinale en m/m ;
- h : profondeur d’eau dans le fossé en m.

Pour l’estimation des débits de pointe générés par les chaussées, les ouvrages de drainage et les talus
adjacents, les coefficients de ruissellement suivants peuvent être utilisés :

 Parties revêtues : C=0.95


 Parties non revêtues nues : C=0.80
 Parties non revêtues engazonnées : C=0.70

3.4 Les regards avaloirs et les descentes d’eau


Les regards avaloirs sont placés lorsqu’il y a une bordure et que le dévers est orienté vers elle. Ils collectent
les eaux de ruissellement de la chaussée en dévers.

Dans les sections de route en remblai (supérieur ou égal à 3 m), des bourrelets en enrobé sont placés à
l’extérieur et tout au long de la bande d’arrêt d’urgence en vue de collecter les eaux de ruissellement de la
chaussée et de les faire évacuer par des descentes d’eau.

La capacité d’un regard avaloir ou d’une descente d’eau est évaluées en les assimilant a des déversoirs
latéraux :

2
Qc  C LH 2 gH
3

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C’est la formule de l’Association Internationale de Normalisation.

- Qc : Capacité de l’ouvrage en m3/s ;


- L: Largeur du déversoir en m ;
 Pour les regards avaloirs la largeur « disponible » est égale à 0.52 m ;
 Pour les descentes d’eau la largeur utilisée est égale à 1m ;
- H: Epaisseur de la lame d’eau à l’amont du déversoir en m ;
 Elle est évaluée par la formule de Manning modifiée (fossé triangulaire) avec
un coefficient de Manning de 0.016 ;
- C: Coefficient de débit évalué à 0.59 pour un déversoir placé latéralement dans
un long canal (c’est le cas des regards avaloirs et des descentes d’eau).

Les limites d’application de la formule précédente sont les suivantes :

 L  0.25 m ;
 H  0.03 m ;
 H/Z < 2, Où Z est égal à la hauteur de la chute.

L’espacement entre les regards est calculé de telle façon que le filet d’eau sur la chaussée ne dépasse pas la
largeur limite :

 Pour les descentes d’eau, situées au bord extérieur de la BAU, le filet d’eau maximal admis sera égal
à 1.30m pour le débit de période de retour 10 ans.
 Pour les regards avaloirs, situés au bord la BDG, le filet d’eau maximal admis est de 1.0m pour le débit
de période de retour 10 ans.
Les espacements doivent être uniformisés en utilisant des pas de 15, 20, 30, et 40m tout en privilégiant un pas
de 30m.
L’implantation des descentes d’eau débutera à partir des fins de trottoirs et les points bas des profils en long.

3.5 Les collecteurs


Une buse collectrice est projetée lorsqu’il est impossible de creuser un fossé vers un exutoire naturel. Elle
collecte les eaux de surfaces captées par les regards avaloirs, les regards puisards et les fossés.

Ces buses collectrices sont des conduites circulaires en béton armé de la série 135A.

 La capacité de ces collecteurs est évaluée par la formule de Manning Strickler.


 Le taux de remplissage du collecteur sera de 80 % au maximum pour le débit de projet.
 Le diamètre minimal doit correspondre au potentiel d’apport solide de la zone. Un diamètre
minimal de 400mm est recommandé.
 Des regards sont à disposer tout le long du collecteur lors d’un changement de pente ou de
direction, d’interception de conduites, d’un changement de diamètre ou à des fins d’entretien.
L’espacement varie suivant la situation rencontrée mais lorsque les regards sont utilisés à des fins
d’entretien seulement, l’espacement prévu est de 60m pour des collecteurs de diamètre inférieur
ou égal à 1000 mm et de 120 m maximum si le diamètre du collecteur est plus grand que 1000mm.

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3.6 Les drains


Lorsque la route est en déblai ou en profil rasant, le drainage du corps de la chaussée (couche de base et
couche de forme) peut être assuré par une tranchée drainante constituée de matériaux graveleux et
comprenant en son centre un collecteur  160 perforé dans sa partie inférieure. Ce drain est positionné,
lorsque requis, à la limite des accotements du côté déblai.

Ce drain permettra aussi le rabattement de la nappe phréatique si elle existe.

Les eaux collectées par ce drain sont évacuées soit par les collecteurs ou rejetées dans les fossés de bas du
remblai au point de passage du déblai au remblai.

Les regards relatifs aux drains sont disposés tous les 60 m afin de tenir compte des méthodes d’entretien
usuelles et lors des changements de direction ou de pente.

Dans les zones de transition de passage de déblai en remblai et lorsque la pente de la route est supérieure à
3% des drains transversaux seront requis. Pour ces drains transversaux le diamètre minimal des drains est
315mm.

En principe, le tracé autoroutier doit éviter les nappes proches. Le cas échant une étude hydrogéologique est
nécessaire.

L’efficacité d’un réseau de drainage dépend du profil en long de la plateforme. Il est alors recommandé :

 D’adopter en profil rasant (zone plate) une plateforme au-dessus du TN de 1.5m à 2m au minimum.
Ceci permettra :
o L’insertion des ouvrages hydrauliques ;
o Le drainage du corps de chaussée vers l’extérieur et de palier ainsi au rendement faible des
drains calés avec des pentes inférieurs à 1% ;
 De s’efforcer à projeter des pentes supérieures à 0.5%, pour éviter la stagnation des eaux sur la
chaussée ;
 D’éviter les déblais profonds (tranchées) en zone plate ;
 D’éviter les points bas en déblai ;
 Favoriser le drainage gravitaire et superficiel.

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