Vous êtes sur la page 1sur 25

CHAPITRE 2

Affouillement
INTRODUCTION

Affouillement = abaissement général ou local du fond d’un cours d’eau provoqué


par la mise en suspension et le transport des matériaux d’un sol, sous l’effet d’un
écoulement hydraulique et accentué par la présence d’obstacles, naturels ou
anthropiques

Phénomène affectant de nombreux ouvrages dits hydrauliques (ouvrages se


trouvant, pour tout ou partie, dans le lit majeur d’une rivière). Il peut s’agir
d’ouvrages de génie-civil (pile de pont, mur de quai...) ou d’ouvrages en terre
(digues, remblais d’infrastructure de transport, berges...)

Un ouvrage quelconque installé dans une rivière, perturbe l'écoulement. Il se


crée souvent, un tourbillon creusant localement une cavité : c’est l’affouillement.
Le problème lié à la présence des appuis du pont dans la rivière est
l’estimation de la profondeur des fondations des piles et des culées en tenant
compte de la profondeur d’affouillement.
On distingue 3 types d’affouillement :
1. L’affouillement général du lit qui se traduit par le transport solide :
charriage, saltation et suspension ;
2. L’affouillement dû au rétrécissement du lit de la rivière ;
3. L’affouillement local autour d’un obstacle (pile, culée).

Ainsi l’affouillement total au niveau d’une pile est la somme


arithmétiques de ces trois valeurs.

donc Ainsi, l’estimation de la profondeur maximale d’affouillement est nécessaire


pour sécuriser les fondations des ouvrages en construction et protéger celles des
ouvrages existants par des mesures adéquates.
Peut provoquer des désordres importants et parfois la ruine complète d’un
ouvrage avec des conséquences économiques et sociales fonction des enjeux
que porte (voie portée)
Estimation de l’affouillement général

Pendant l’écoulement des eaux en crue, non seulement le niveau


de l’eau monte, mais encore le niveau du lit de l’oued en général
baisse. La valeur de cet abaissement est évaluée par plusieurs
formules empiriques :
• Formule de LARRAS :
• Formule de LACY - SIMONS et ALBERTSON - ACKERS et
LANGBETN :
• Formule de DUNN :
• Formule de LPEE
• Formule de EDF
• Formule de LEVI
• Formule de CONDOLIOS
Estimation de l’affouillement général
Formule de LARRAS :

• Pour 1 < Ws < 10m H = 0.27 Ws 7/6

• Pour Ws  10m H = 2.0 Ws 0.3

Ainsi dn = H - He

Avec dn : l’affouillement général


Ws : débouché linéaire en cas de crue de projet
(PHE)
He : la hauteur des plus hautes eaux
Estimation de l’affouillement général
Formule de LACY-SIMONS et ALBERTSON-
ACKERS et LANGBETN :
• Pour un lit sableux (d90<6mm) D = 0.48 QP0.36

Ainsi A
dn  D 
Ws
Avec D : la profondeur d’eau en crue
QP : le débit correspondant à la crus de projet
d90 : dimension de la maille par laquelle passe 90% en poids
de matériau du fond du lit
Ws : débouché linéaire en cas de crue de projet (PHE)
A : débouché superficielle en cas de crue de projet (PHE)
Estimation de l’affouillement général
Formule de DUNN :
• Pour un lit graveleux (d90>6mm) et si D
 20
d 90
D = 0.249 . QP0.8 . d90-0.12 . Ws-0.8

• Pour un lit graveleux (d90>6mm) et si D


 20
d 90

D = 0.48 QP0.36

A
dn  D 
• Ainsi Ws
Avec D : la profondeur d’eau en crue
QP : le débit correspondant à la crus de projet
d90 : dimension de la maille par laquelle passe 90% en poids de
matériau du fond du lit
Ws : débouché linéaire en cas de crue de projet (PHE)
A : débouché superficielle en cas de crue de projet (PHE)
Estimation de l’affouillement général
D’autres formule :

67
Q  2 7
• Formule de LPEE D  0.217  P  d 50
 Ws 
23
Q  1 6
• Formule de EDF D  0.730  P  d 50
 Ws 
56
Q  1 4
• Formule de LEVI D  0.234  P  d 50
 Ws 
78
Q   3 16
• Formule de CONDOLIOS D  0.177  P  d 50
 Ws 
A
• Ainsi dn  D 
Ws
Estimation de l’affouillement dû au
rétrécissement du lit
Lors de la construction des ponts, pour des raisons d’économie, les ponts
sont prévus plus courts que la largeur de la rivière sur laquelle ils sont
construits.
Dans ce cas la largeur libre de l’écoulement des eaux en cas de crues est
rétrécie par des remblais d’accès ainsi que par les piles et les culées.
Le lit dans la partie rétrécie s’adapte tout seul pour permettre la plus grande
profondeur d’écoulement. La valeur de cet affouillement est évaluée par
deux formules :
• Formule de LAURSES :
• Formule de STRAUB :
Estimation de l’affouillement dû au rétrécissement du
lit
Formule de LAURSES :
 0.027 . V 2 d sur 1 3  3 7  W  6 7 
dc  D 13
. 50    s1   1
 D d 50pro   Ws 2  
Avec dc : l’affouillement dû au rétrécissement du lit de la rivière
D : la profondeur d’eau dans la partie non rétrécie obtenue
par la formule de DUNN
V : la vitesse moyenne d’écoulement dans la partie non
rétrécie
d50sur : dimension de la maille par laquelle passe 50% en
poids de matériau de la surface du lit non rétrécie
d50pro : dimension de la maille par laquelle passe 50% en
poids de matériau rencontré au fond de l’affouillement dans la
section du lit rétrécie
Ws1 : débouché linéaire de la section du canal non rétrécie
Ws2 : débouché linéaire de la section du canal rétrécie
Estimation de l’affouillement dû au rétrécissement du
lit
Formule de STRAUB :
9 14
W 
dc  H e . s 2   He
 Ws1 

Avec dc : l’affouillement dû au rétrécissement du lit de la rivière


He : la hauteur des plus hautes eaux
Ws1 : débouché linéaire de la section du canal non rétrécie
Ws2 : débouché linéaire de la section du canal rétrécie
Estimation de l’affouillement local autour
d’une pile
La présence d’une pile dans l’écoulement d’une rivière apporte des tourbillons à
l’écoulement des eaux. Les filets liquides dévies et les mouvement
tourbillonnaires qui accompagnent leur déviation sont susceptibles de remanier le
lit mobile d’une rivière.
D’après un très grand nombre d’étude et d’essais sur le model réduit, il a été
constaté que les formes des piles jouent un très grand rôle dans l’affouillement
localisé autour de la pile ; cet affouillement varie considérablement avec la forme
du fût de la pile.
Dans le cas de l’érosion locale, l’écoulement est dévié localement par l’ouvrage. Des
systèmes de tourbillon très turbulents se forment à proximité directe de l’ouvrage, qui
entraînent une augmentation des vitesses locales. Ces vitesses d’écoulement plus
élevées induisent une augmentation des contraintes de cisaillement au sol et donc
une augmentation de la capacité de transport. L’érosion au pied ou au niveau de la
fondation de la pile peut avoir des conséquences fatales entraînant dans certains cas
l’effondrement de l’ouvrage. C’est pourquoi il est important d’estimer la profondeur
prévisionnelle d’affouillement local au niveau des piles , plusieurs formules peuvent
être envisager parmis elles on cite:

:
Formule de CHATOU :
Formule de MAZA et SANCHEZ BRIBIESCA :
Formule de CAMBEFORT :
Formule de SHEN :
Formule de BRENSERS :
Formule de LARRAS :
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de CHATOU :

di=  . H0.3 . D0.7

Avec di : l’affouillement local autour d’une pile


 : coefficient de forme des piles : égale à 1.2 pour les piles oblongues
ou
circulaires
égale à 1.5 pour les piles rectangulaires
H : hauteur de l’eaux en tenant compte de l’affouillement général (par la
formule de LARRAS) et de l’affouillement dû au rétrécissement du lit de la
rivière(par la formule de STRAUB)
D : largeur de la pile
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de MAZA et SANCHEZ
BRIBIESCA :
di= (0.23H + 1.32D) f

Avec di : l’affouillement local autour d’une pile


H : hauteur de l’eaux en tenant compte de l’affouillement général (par la
formule de LARRAS) et de l’affouillement dû au rétrécissement du lit de la
rivière(par la formule de STRAUB)
D : largeur de la pile
f : coefficient dépendant de l’angle d’incidence du courant sur la pile
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de CAMBEFORT :

H 4 
di    D   f
4 3 
Avec di : l’affouillement local autour d’une pile
H : hauteur de l’eaux en tenant compte de l’affouillement général (par la
formule de LARRAS) et de l’affouillement dû au rétrécissement du lit de la
rivière(par la formule de STRAUB)
D : largeur de la pile
f : coefficient dépendant de l’angle d’incidence du courant sur la pile
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de SHEN :

di=0.277 (V . P)0.619

Avec di : l’affouillement local autour d’une pile


V : la vitesse moyenne d’un courant uniforme approché à la pile
P : la largeur de la projection normale de la pile perpendiculaire au
courant
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de BRENSERS :

di= 1.4 P

Avec di : l’affouillement local autour d’une pile


P : la largeur de la projection normale de la pile perpendiculaire au
courant
Estimation de l’affouillement local autour d’une pile
Formule de LARRAS :

10 3 4
di  P .K
3
Avec di : l’affouillement local autour d’une pile
P : la largeur de la projection normale de la pile perpendiculaire au
courant
K : coefficient de proportionnalité dépendant de la forme de la pile et de
l’angle du plan de symétrie de la pile et de la direction générale du courant
Estimation de l’affouillement total

L’affouillement total au niveau de la pile d’un pont sera :

d = d n + dc + di
Protection
I. Introduction :
Un des problèmes qu’il est essentiel de résoudre dans
l’établissement d’un ouvrage en rivière est celui de sa
protection contre les affouillements.
La méthode la plus courante pour la protection des fondations
en rivière reste le tapis d’enrochement.
Les enrochements

Le principe de protection par enrochements est très simple :


l’affouillement se produit par ce que les grains du sol constituant le
lit sont assez petits pour être entraînés par les courants de crue.
Si l’on dispose sur le lit autour d’une pile un tapis ou massif
d’enrochement unitairement assez lourd pour que les courants les
plus violents ne puissent les déplacer, les matériaux du lit soustraits
à l’action du courant ne pourront être entraînés et le lit ne sera pas
affouillé dans la zone protégée.
Les enrochements
Dimensionnement du bloc
Une règle simple pour choisir la taille de ces enrochements consiste à
prendre des blocs dont le début du mouvement apparaît pour la
valeur double de la vitesse maximale pouvant servir. On calcul en
général cette dernière en prenant la vitesse moyenne Q/S.
La formule d’ISBASH donne alors le coefficient m à partir de la vitesse
d’entraînement.
 
V m 2g s d 50
  

Avec : V : la vitesse moyenne admissible pour la stabilité des


enrochements
g : l’accélération de la pesanteur
s : la masse volumique du sédiment
 : la masse volumique de l’eau
d50 : diamètre moyen des enrochements
Les paraffouilles

Ces ouvrages de protection sont utilisés généralement pour les


dalots. Leur hauteur est déterminée sur la base de la hauteur
d’affouillement et leur calcul de structure est similaire un mur de
soutènement.

Vous aimerez peut-être aussi