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Etude de l'affouillement

 Définition et contexte
Définition de l'affouillement :

Selon le Larousse, l'affouillement est "l'action de creusement due aux remous et aux tourbillons engendrés dans un courant fluvial ou marin, butant sur un
obstacle naturel (rive concave des méandres) ou artificiel (pile de pont, jetée)".

Ce phénomène est donc directement lié à un transport de sédiments localisé autour des piles de ponts ou autres obstacles à l'écoulement. D'où sa place dans notre
étude.

Il existe plusieurs types d'affouillement (voir le lien vers la présentation de l'Université de Sherbrooke), parmi lesquelles on peut citer l'érosion due à la
contraction (qui survient au droit d'un pont suite à un rétrécissement de la section transversale d'un cours d'eau), l'érosion due aux abords des culées (créée par
les tourbillons le long des culées du pont), et l'érosion due à la présence de piles de pont. C'est cette dernière forme d'érosion qui nous intéresse ici, et qui est
représentée sur la figure ci-dessous) :
Figure : Phénomène d'afouillement au pied d'une pile de pont (source : http://mo.water.usgs.gov/current_studies/Scour/images/LocalScour.gif)

L'affouillement dans le contexte de notre projet :

Dans cette partie nous allons nous concentrer sur l'affouillement engendré par le courant au niveau des piles du pont René Thinat (cercles jaunes sur la figure ci-
dessous), pont situé immédiatement à l'aval de notre zone d'étude (encadré jaune).
Figure : Zone d'étude (source : carte IGN).

Cette étude se justifie pleinement par l'occurrence de la catastrophe du pont Wilson à Tours en 1978, que M. Maisse (directeur de la DDE de l'époque) justifia
par la déviation vers le sud du cours principal du fleuve ainsi que par des affouillements sous-marins dans les sables.
Figure : Effondrement du pont Wilson en 1978 (source : www.timbresponts.fr)

Prédire l'affouillement au niveau des piles du pont René Thinat est donc essentiel afin de mesurer d'éventuelles conséquences indésirables des aménagements
envisagés sur la zone.

 Calcul de l'affouillement
Toute cette partie de calculs s'appuie sur le chapitre 10 du Manuel de l'utilisateur d'HEC-RAS.

Dans cette publication, les auteurs recommandent l'utilisation de l'équation CSU (Colorado State University Equation) pour le calcul de l'affouillement au niveau
des piles de pont [Richardson, 1990]. Cette équation est également recommandée par Simons et Sentürk [1993] dans leur ouvrage Sediment transport
technology.

ys=2 K1 K2 K3 K4 a0 65 y0 35 Fr0 43

Avec :

ys : la profondeur maximale de l'affouillement au niveau de la pile de pont (m)

K1 : le facteur de correction de forme de la pile de pont

K2 : le facteur de correction de l'angle d'attaque de l'écoulement sur la pile

K3 : le facteur de correction de la forme du lit

K4 : le facteur de correction du pavage

a : la largeur de la pile

y : la profondeur de l'écoulement directement à l'amont de la pile

Fr : le nombre de Froude directement en amont de la pile


Détermination de K1 :

Ce facteur dépend de la forme de la pile de pont considérée. Sur la photo du pont René Thinat ci
ci-dessous,
dessous, on voit que les piles ont une forme triangulaire:

Figure : Photo d'une pile du pont René Thinat (prise lors de la visite à Orléans).

Selon la table 10.1 du manuel cité au début de cette partie, pour une pile de pont triangulaire, le facteur de correction de forme de la pile vaut 0.9.

Donc K1= 0.9


Détermination de K2 :

K2=(cos +aLsin )0 65

Où :

L : la longueur de la pile le long de l'écoulement

: l'angle d'attaque de l'écoulement sur la pile

En l'absence de données précises sur cet angle d'attaque, nous allons supposer qu'il est nul, à savoir que l'écoulement arrive perpendiculairement à la pile.

Donc : K2= 1

Détermination de K3 :

Il faut commencer par qualifier la forme du lit.

Tableau de classification des formes de lit (inspiré de Van Rijn)

Afin de qualifier la forme du lit, il faut déterminer D , T , et Fr , dont les expressions ont été données dans l'étude théorique (cliquer sur chaque symbole bleu
pour accéder à son expression).
Fr dépend directement de U2 et de h , alors que T en dépend indirectement via b. Les valeurs de u et de h doivent être mesurées juste en amont de la pile de
pont. Elles dépendent en outre du scénario envisagé.

Pour chaque scénario, nous avons calculé la vitesse moyenne ainsi que la hauteur d'eau moyenne à l'extrémité avale de notre domaine
d d'étude. Nous avons fait
l'hypothèse que ces grandeurs se conservent entre la sortie de notre domaine et le pont René Thinat. Nous avons ainsi pu qualifier la forme du lit juste en amont
des piles de pont pour chaque scénario.

Les résultats sont regroupés dans le tableau ci-dessous :

Le résultat de la classification vient confirmer


er ce que nous avons observé lors de la visite : il semble bien y avoir des dunes au vu de la photo ci-dessous
ci :
Figure : Photo des deux ponts à l'aval de la zone d'étude (prise lors de la visite à Orléans).

Selon la table 10.2 du chapitre 10 du manuel cité en début d'étude, le coefficient K3 vaut entre 1.1 et 1.2 pour des dunes moyennes. Nous retiendrons donc une
valeur de 1.15 pour l'ensemble des configurations.

Donc K3= 1.15.

Détermination de K4 :

K4=0 4VR0 15
Où :

VR=V−Vi50Vc50−Vi95

Vi50=0 645 ad500 053 Vc50

Vi95=0 645 ad950 053 Vc95

Vc50=Ku y61 d5031

Vc95=Ku y61 d9531

Avec :

VR : le quotient de vitesses

V : la vitesse moyenne sur une section transversale juste en amont de la pile (m.s-1)

Vi50 : vitesse d'approche requise pour initier l'affouillement au niveau de la pile pour des grains de taille d50 (m.s-1)

Vi95 : vitesse d'approche requise pour initier l'affouillement au niveau de la pile pour des grains de tailled95 (m.s-1)

Vc50 : vitesse critique pour des grains de taille d50

Vc95 : vitesse critique pour des grains de tailled95

d50 : le diamètre tel que 50% des grains soient inférieurs ou égaux à d50

d95 : le diamètre tel que 95% des grains soient inférieurs ou égaux à d95

Comme K4 dépend de U et de h , sa valeur dépend du scénario envisagé.

En prenant :
la largeur de pile a= 1m (d'après la photo des piles de pont triangulaires)

d50= 2.5 mm (cf. analyse granulométrique)

d95= 20 mm (cf. analyse granulométrique)

On obtient les résultats suivants pour les différents scénarii :

Bilan : calcul de l'affouillement dans chaque configuration

Les conditions sont maintenant réunies pour calculer l'affouillement dans chaque configuration.

Avec :

K1= 0.9

K2= 1

K3= 1.15

a = 1m
K4 , y , et Fr : qui dépendent du scénario

On obtient :

 Conclusion
Nous observons que l'affouillement est relativement important, avec des valeurs comprises entre 77 et 84 cm selon les scenarii considérés. Le scenario
permettant d'obtenir la valeur d'affouillement la plus faible est le scénario 2, à savoir la situation actuelle (après les aménagements réalisés par la DDT45).

Toutefois, il convient de garder à l'esprit que le scénario 2 est le seul scénario réalisé à partir des données du LRPC Blois, les autres scénarios étant basés sur la
bathymétrie obtenue auprès de la DDT45. La diminution de la valeur de l'affouillement dans le cas du scénario 2 tient peut-être simplement à ce constat. Il n'en
reste pas moins qu'une limitation de l'affouillement semble logique, étant donné que les travaux ont largement contribué à ralentir l'écoulement dans la Loire,
comme nous l'avons vu dans la partie Analyse des résultats.

D'autre part, les valeurs numériques sont à nuancer car elles reposent sur une approximation de taille : nous évaluons la vitesse et la hauteur moyennes juste en
amont de la pile de pont en supposant que ces deux grandeurs se conservent entre la sortie de notre zone d'étude et le pont René Thinat (situé près de 1.5 km en
aval). Les valeurs sont donc peut-être sur ou sous-estimées.

Afin de se donner une idée de ce que représente une telle valeur d'affouillement, regardons à quelle profondeur se situent les fondations du pont Thinat. En
l'absence de données précises sur le sujet, nous pouvons envisager plusieurs possibilités. Premièrement, le pont Thinat étant relativement ancien, il est
vraisemblable qu'il soit renforcé par des pieux en bois enfoncés très profondément (10 m au moins). Dans ce cas, une valeur de 80 cm semble faible. Toutefois,
l'histoire du pont signale que des injections de béton ont été réalisées à plusieurs reprises afin de le renforcer. La seconde hypothèse est donc peut-être plus
appropriée ici : elle consiste à supposer que le pont repose sur une "semelle" superficielle s'appuyant sur le substratum. Dans le cas d'Orléans, une étude
géologique du dossier d'impacts de la DDEL (page 10) indique que le substratum crétacé caractéristique de la géologie de la ville d'Orléans est une couche de
calcaire de Beauce. Elle se situe à une côte moyenne de 87.7 m au niveau du duit Saint-Charles qui . Or la côte minimale du fond en sortie de notre domaine
d'étude vaut environ 89 m. Ainsi, on peut évaluer que le substratum se situe environ à 1.3 m de profondeur en sortie du domaine étudié, profondeur que nous
allons supposée conservée au niveau du pont Thinat. Un affouillement de 80 cm semble dès lors nettement plus dangereux. Il n'en reste pas moins que de telles
valeurs ne semblent pas excessives, lorsqu'elles sont replacées dans le contexte dans lequel elles ont été obtenues : suite à une simulation de 15 jours à un débit
de 1400 m3.s-1, débit de pic de crue triennale.

Conclusion : bilan et limites de l'études


Il s'agit ici de faire un bilan de nos résultats ainsi que de notre expérience du BEI, puis de détailler certaines limites de nos travaux qui pourraient faire l'objet
d'un prolongement de notre étude.

 Bilan
Des résultats :

Au cours de l’étude des différents scénarios, nous sommes parvenus à montrer différentes tendances en termes de dépôt et d'érosion dans la zone. Tout d’abord,
l’étude de la configuration initiale a permis de mettre en avant le problème majeur de l’incision de la Loire : des valeurs d’érosion de l’ordre du mètre sont
atteintes dans le lit de la Loire, du fait de la canalisation de l’écoulement par le duit vers l’ancien port d’Orléans.

L’ouverture du duit sur les 200 premiers mètres en entrée de Petite Loire ainsi que le déboisement de la zone (scénario 1) ont permis de remédier à ce problème,
en permettant à l’écoulement de circuler à nouveau dans la Petite Loire. Les valeurs d’érosion ont ainsi diminué de moitié par endroits dans la Loire. En
revanche, un tel aménagement n’est pas viable à long terme à cause du phénomène de dépôt dans la Petite Loire : cette dernière se rebouche plus vite qu’elle ne
se creuse. Ce phénomène risque en outre d’être encore amplifié par le regain de végétation dans la zone lié aux faibles vitesses dans les zones de dépôts.

C’est pourquoi le creusement de la Petite Loire entrepris par la DDT45 se justifie pleinement. L’étude de ce second scénario a permis de conclure quant à
l’optimisation de cette solution en termes de dépôt/érosion : l’érosion dans la Loire a encore diminué en amplitude et en étendue par rapport au scénario 1.
Parallèlement, l’érosion comme le dépôt sont extrêmement faibles dans la Petite Loire, signe de pérennité des travaux : cette fois la Petite Loire ne devrait pas se
reboucher. Néanmoins, l’érosion atteint localement certaines valeurs extrêmement élevées, notamment sur la berge gauche de la Petite Loire à la sortie du bief.
Ce phénomène, d’ailleurs confirmé par la réalité, ne peut être résolu que par un renforcement des berges.

C’est le but premier pour lequel a été conçu le scénario 3. La stabilisation des berges est envisagée à l’aide de diverses techniques du génie végétal. Ces
aménagements visent également à prendre en compte la qualité écologique du bief. Finalement, l’étude sédimentaire pour ce scénario permet de montrer que
ceux-ci sont pérennes : ils demeurent quasiment inchangés entre les instants initial et final. Néanmoins, ces aménagements ne sont pas optimaux en termes
d’érosion et de dépôt dans la Petite Loire : les valeurs de transport solide ont augmenté dans la zone par rapport au scénario 2.

Du BEI :

Nous avons surtout retiré de ce BEI l’importance et les difficultés du travail de groupe.

A de nombreuses reprises, nous avons rencontré des obstacles que nous avons résolus grâce à l’appui des autres binômes. Ainsi, lorsque nous nous sommes
rendu compte à mi-parcours que le transport sédimentaire du scénario 3, situation que nous comptions prendre comme situation de référence afin de l’optimiser,
était déjà optimisé, nous nous sommes retrouvés dans une impasse. Après une réunion de groupe, nous avons appris l’existence d’une bathymétrie antérieure aux
travaux de la DDT45, et nous avons tous décidé d’une approche historique du sujet au travers de l’étude de la configuration initiale et des trois scénarios que
nous avons présentés.

En ce qui concerne les difficultés du travail en groupe, elles commencent au sein du binôme : les divergences d’opinions, de rythmes de travail et de manières de
concevoir un même problème sont autant d’exemples de ces difficultés, par ailleurs extrêmement enrichissantes à tout point de vue.

 Limites de l’étude
Choix d’une simulation en régime permanent

La première limite de notre étude se situe au niveau du choix d’un débit constant en entrée de domaine. De fait, l’intervention de M. CAMENEN, chargé de
recherche au CEMAGREF spécialiste du transport sédimentaire nous a appris que la morphodynamique est directement liée aux phases de montée et de descente
de la crue. De fait, l’essentiel de l’érosion se produit lors de la montée en puissance de la crue, tandis que le dépôt a surtout lieu lors de la phase de diminution de
débit de la crue.

En choisissant de modéliser un régime permanent à une valeur de débit du pic de la crue triennale, nous pensions concentrer dans le temps les effets de plusieurs
crues successives, en ne gardant que la valeurs de leur pics que nous pensions la plus efficaces en termes de mise en mouvement des grains et en s’affranchissant
de la montée et de la descente gourmandes en temps de calcul.

Il se révèle que ce choix était erroné comme nous l’avons appris depuis. A signaler à ce propos un article de McNamara et Borden [2004] qui démontre, par le
suivi d’émetteurs radio implantés dans les cailloux d’un cours d’eau, que les particules solides ont plus de chances de se mettre en mouvement durant la phase
montante d’un hydrogramme que durant la phase descendante.
La réunion avec M. CAMENEN ayant eu lieu peu de temps avant de rendre ce projet, nous n’avons pas eu le temps de refaire nos simulations. Mais il s’agit là
d’une première piste pour poursuivre le projet. La modélisation d’un phénomène de crue peut se faire à l’aide d’un fichier texte "crue.txt" (accessible en cliquant
sur le lien en bas de la page). L'appel de ce fichier dans le fichier CAS se fait par l'intermédiaire de la ligne :

FICHIER DES FRONTIERES LIQUIDES : './crue.txt'

Granulométrie uniforme

Une seconde limite certaine de notre modèle est le choix d’une granulométrie constante sur toute la zone d’étude. Nous avons fait ce choix simplificateur au
départ par soucis d’efficacité : il s’agissait d’abord de caler le modèle avant de chercher à représenter au mieux la réalité. Par manque de temps, nous n’avons
finalement pas abordé cet aspect.

Néanmoins les limites d’un tel choix nous sont apparues lors de l’étude de la stabilité des aménagements du scénario 3 : les deux aménagements composés de
blocs de pierres ne résistent pas à l’érosion. Nous pensons que le problème vient essentiellement de ce choix de granulométrie uniforme.

Le choix d’une granulométrie uniformes laisse de côté deux phénomènes, expliqués par M. de Linares dans sa thèse (p. 14 et 15).

Le premier phénomène est appelé « masquage et exposition » et concerne les variations horizontales de la granulométrie du lit. Dans le cas d’une granulométrie
uniforme, la mise en mouvement d’un grain est d’autant plus facile (le paramètre de Shields est d’autant plus élevé) que le grain est petit, pour un nombre de
Reynolds particulaire fixé (cf. partie Etude théorique préliminaire). Or, ce phénomène n’est plus nécessairement vérifié dans le cas d’une granulométrie variable.
En effet, le mélange de grains de taille variable entraîne une exposition exacerbée des gros grains à l’écoulement par rapport aux petits grains (cf. schéma
explicatif ci-dessous). Ce premier phénomène peut donc modifier de manière notoire les résultats d’érosion. Dans notre cas, les courbes granulométriques dont
nous disposons sont relativement étendues et ce phénomène peut donc apparaître.
Schéma explicatif du phénomène de masquage et exposition (tiré de la thèse de M. de Linares).

Le second phénomène est désigné par « pavage » et concerne les variations verticales de la granulométrie. Ce phénomène désigne le cas de cours d’eau pour
lesquels la couche géologique supérieure du lit possède un diamètre moyen des grains nettement plus élevé que le reste du lit. Ce phénomène peut se produire
notamment en aval d’un barrage bloquant le transport sédimentaire. Il ne nous concerne a priori pas ici.

Ainsi, le choix d’une granulométrie uniforme peut modifier de façon non négligeable les résultats concernant le transport solide.

Comment mettre en place une granulométrie variable dans notre modèle ? La page 31 du manuel de l’utilisateur de Sisyphe explique comment procéder. Il est
ainsi possible de définir différentes classes de tailles de grains en accord avec la courbe granulométrique de la zone, ainsi que différentes classes de tailles de
grains selon la verticale afin de décrire la géologie du site étudié. Nous avons également effectué une recherche sur le sujet au moment de la définition d’un
coefficient de Strickler variable dans la zone à l’aide du logiciel BlueKenue, mais à notre connaissance cette méthode n’est pas transposable à la granulométrie.

Manque de diffusion du modèle

Cette remarque pourrait expliquer une certaine tendance observable dans notre modèle : les valeurs importantes de dépôt et d'érosion sont souvent spatialement
très proches. On observe des zones d'érosion juxtaposées à des zones de dépôt sur l'ensemble de nos cartes. Cette tendance pourrait s'expliquer par un manque de
diffusion dans notre modèle, puisque la diffusion tend à lisser les résultats.
elle de lisser les résultats? A titre d'analogie, on peut se représenter le phénomène de diffusion de la manière suivante : une
Pourquoi la diffusion permet-elle
tâche d'encre déposée sur un papier buvard s'étend, même si le papi
papier
er n'est animé d'aucun mouvement. Il en va de même pour un ensemble de cailloux que l'on
imagine regroupés à un instant initial (cf. schéma explicatif suivant). Lorsque le fluide les met en mouvement, ils sont d'une
d'un part advectés par le fluide (ils se
déplacent
acent dans le même sens que le fluide) et d'autre part ils sont diffusés, à savoir que le tas de cailloux ne garde pas exactement
exacte la même forme au cours du
temps (il s'étale).

Schéma du phénomène de diffusion (source : auteurs).

On comprend donc que si la diffusion est sous-estimée


estimée dans le modèle de transport solide, le dépôt aura tendance à être plus ponctuel, moins diffus. D'où les
creux formés par l'érosion avoisinant les bosses du dépôt.

Si l'on tente de comprendre plus en profondeur ce phénomène, il apparaît que c'est la notion même de moyenne qui est remise en cause : elle efface le caractère
stochastique du phénomène de diffusion. En effet, le mouvement d'une particule solide est par nature stochastique [[McNamara
McNamara J. P., et Borden C., 2004,
p.1881]. Or la formule de transport utilisée par le logiciel ne prend pas en compte ce caractère aléatoire du mouvement des grains.

ans le cadre de la modélisation du transport solide par le logiciel SISYPHE? Concentrons-nous


Où la diffusion intervient-elle dans Concentrons sur le flux de transport
solide par charriage, seul phénomène retenu dans notre modélisation ici. Selon le manuel de l'utilisateur de Sisyphe (p. 26), l'intensité du flux de charriage
(calculée par diverses formules dont, entre autre, celle de Meyer
Meyer-Peter)
Peter) peut être modulée par un paramètre appelé "effet de pente". Ce C paramètre a pour effet
d'augmenter le transport dans le sens de la pente descendante et de le diminuer dans le sens de la pente montante. Il correspond
corresp à ajouter un terme de diffusion
dans le modèle de transport puisqu'il permet de lisser les résultats eett de réduire les instabilités. L'intensité de ce facteur de pente est donné par exemple (il existe
d'autres formules de correction non présentées ici) par la formule de Kloch et Flokstra [1981] :

qc=qc0(1− s Zf)

Avec :
s : la coordonnée curviligne dans la direction de l'écoulement;

Zf : la cote du fond du lit;

: coefficient empirique d'intensité de l'effet de pente (dont la valeur par défaut est 1.3).

C'est donc le choix de ce paramètre qui permet de quantifier l'effet ddee la diffusion dans notre modèle. Dans notre modèle, nous avons laissé ce paramètre par
défaut. Il semble vraisemblable que dans notre cas, ce choix était sous
sous-estimé,
estimé, expliquant l'apparition de "tâches" de dépôt juxtaposées à des "tâches" d'érosion
sur l'ensemble de nos cartes.

Note :

A titre indicatif, et même si dans le cas de notre étude le phénomène de suspension a été négligé, nous présentons ci ci-dessous
dessous l'influence de la diffusion dans le
calcul du flux de suspension. En effet, l'influence du choix ddu
u paramètre de diffusion est ici directement quantifiable (l'effet de pente dans le cas du charriage
n'étant qu'une traduction du phénomène de diffusion). L'équation de la concentration moyennée sur la verticale de sédiments en e suspension utilisée par le
logiciel est l'équation d'advection-diffusion
diffusion bidimensionnelle suivante:

t C+Uconv x C+Vconv y C=h1[ x(h s x C)+ y(h s y C)]+h(E−D)z=zref

Avec :

C : la concentration moyennée sur la verticale de sédiments en suspension;

Uconv : la vitesse selon l'axe x du flux convectif de sédiments;

Vconv : la vitesse selon l'axe y du flux convectif de sédiments;

s: le coefficient de diffusivité des sédiments

h : la hauteur d'eau (en supposant la hauteur de la couche de charriage négligeable);

Zref : la position de l'interface entre la couche de charriage et celle de suspension;

D : le dépôt net;

E : l'érosion nette.
La grandeur s indique l'intensité de la diffusion dans le modèle. C'est ce paramètre qui quantifie directement la diffusion dans le modèle de suspension.

 Remerciements
Nous tenons ici à remercier grandement Mme Maubourguet pour l'aide extrêmement précieuse apportée pour résoudre le problème des zones non-érodables
non et
l'optimisation des options numériques des fichiers CAS et CASSIS.

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