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Christian Cucchiarini
Sandrine Dyckmans
Jacques Fournier de Laurière
Mémento des
contrats
globaux
S OM M A I R E
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Mémento des contrats globaux
Marchés publics
Marché unique Marchés de partenariat Contrats de concession
et marchés publics globaux
Courte durée (généralement) Longue durée Longue durée
Pas de préfinancement Préfinancement par le privé Préfinancement par le privé
Pas de transfert domanial Conception/Construction Conception/Construction
Marchés ou opérations successifs Maintenance et gestion Maintenance et gestion
Service rendu à l’administration Service rendu à l’administration Exploitation du service
Paiement public Paiement public Relation directe à l’usager
Service rendu à l’administration
Paiement par l’usager ou mixte
Risques portés par le privé : Risques portés par le privé : Risques portés par le privé :
Risque de réalisation* Risque de réalisation* Risque de réalisation*
Risque de performance Risque de performance
Risque de demande/trafic
* Le risque de réalisation comprend le risque de construction lorsque l’objet du contrat en comporte une.
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–
Marchés
Marchés publics Concessions
de partenariat
Confier une mission Confier une mission
globale (conception, d’exécution de travaux
Achat de fournitures,
Objet du contrat construction, ou de gestion d’un
services ou travaux
financement, réalisation, service ou d’un service
maintenance, entretien) public
Durée Court/moyen terme Long terme Moyen/Long terme
Privé (par le
Financement Public Privé
concessionnaire)
Privée (perception
Publique de recettes auprès
Rémunération Publique
(paiement d’un prix des usagers) ou publique
du cocontractant (versement d’un loyer)
par l’acheteur public) (sans suppression
du risque d’exploitation)
Fort (risques industriels
sur les coûts, risques
Modéré
Faible (risques de construction,
Niveau de risque (risque de construction,
de construction ou de maintenance,
supporté par l’opérateur maintenance, disponibilité
sur la qualité de services) de disponibilité sur
de l’ouvrage)
les recettes et risques
sur la qualité de service)
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Introduction et Généralités
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Mémento des contrats globaux
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Introduction et Généralités – Chapitre 1
degré d’intégration des prestations. Les marchés que le régime juridique des marchés de parte-
de partenariat sont de même essence. nariat est codifié dans le Livre II du CCP qui lui
est propre (Dispositions propres aux marchés de
partenariat).
UN NOUVEAU La distinction ainsi opérée traduit bien la singula-
CADRE JURIDIQUE rité du marché de partenariat qui est un contrat
public à paiement différé, c’est-à-dire lissé dans
Les principaux types de contrats globaux le temps au moyen d’un « loyer financier » qui
Le Code de la commande publique (ci-après prend en compte différents paramètres financiers.
CCP), entré en vigueur le 1er avril 2019, distingue La réglementation en vigueur doit être vue
deux grandes catégories de contrats globaux : comme une boîte à outils. Pour chaque besoin,
ceux relevant des marchés publics, d’une part, et la personne publique dispose d’un contrat
ceux relevant des contrats de concession, d’autre adapté. Cette réglementation s’est notamment
part. employée à traiter les questions dans leur
Les marchés publics globaux se distinguent eux- ensemble technique et financier et plus seule-
mêmes en deux grandes catégories et quatre ment sous l’angle architectural.
formes de contrats :
• Les marchés de partenariat (art. L. 1112-1 et
L. 2200-1 et suivants du CCP). QUELS CONTRATS
• Les marchés globaux dits sans paiement dif- POUR QUELS BESOINS ?
féré qui couvrent trois contrats différents :
– le contrat de conception-réalisation (art. La notion de coût global
L. 2171-2 et R. 2171-1 du CCP),
– le marché global de performance (art. L. 2171-3 La première question à se poser dans le cadre
et R. 2171-2 et R. 2171-3 du CCP), d’une analyse en coût global est celle des objec-
– les marchés globaux sectoriels (art. L. 2171-4 à tifs que l’autorité publique entend poursuivre.
L. 2171-6 du CCP). S’agissant d’une méthode qui vise à optimiser
Le marché unique (art L. 2113-10 et L. 2213-11 un rapport coût d’investissement/coût de fonc-
du CCP), caractérisé par le fait qu’il rassemble tionnement, il convient de se poser les bonnes
tous les lots lorsque son objet ne permet pas questions concernant les deux étapes de l’opéra-
l’identification de prestations distinctes (sous tion construction puis gestion :
conditions dérogatoires), peut être vu comme un – Comment va être organisé le service public ?
marché global. Dans ce memento, nous le consi- – Pour quelle fréquentation et quel usage doit-on
dérerons comme tel. le dimensionner ?
La partie relative aux marchés publics distingue Il faut éviter de répondre à ces questions fon-
elle-même les marchés, les marchés de partena- damentales par des idées toutes faites ou des
riat et les marchés de défense et de sécurité. a priori. Une bonne étude préalable auprès des
clients potentiels ou des usagers répondra sou-
vent mieux aux questions posées et permettra
Sécurisation juridique, dénomination de déterminer :
harmonisée, notions clarifiées • le dimensionnement présent et futur de
Désormais, le régime juridique des marchés l’équipement ;
globaux sans paiement différé est regroupé • l’enveloppe de coût des différents usages ;
au sein du chapitre 1er (Règles applicables à • le niveau de qualité attendu des prestations ;
certains marchés globaux) du Titre VII (Règles • le prix de construction ou l’enveloppe compa-
applicables à certains marchés) du CCP, tandis tible avec les usages prévus.
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Introduction et Généralités – Chapitre 1
performance qu’il n’est pas certain d’atteindre réalisation, augmenter la qualité des prestations
en procédure descriptive détaillée. L’atteinte d’un et offrir un service complémentaire.
haut niveau de gestion patrimoniale apparaît plus Le présent document vise donc à expliciter
sûre. les contrats globaux du droit de la commande
Quant à l’entreprise, elle doit relever le défi et publique, de façon simple et pédagogique, pour
se concentrer sur les performances à apporter, exploiter tous ses atouts.
innover souvent, aller plus loin que la simple
L’analyse en coût global consiste à prendre en pas se fixer pour seul objectif de minimiser une
compte les coûts respectifs de construction dépense de construction, elle gère des services
et de fonctionnement en calcul actualisé d’un publics et doit optimiser le fonctionnement pré-
ouvrage. Ceci permet une comparaison ration- sent et futur d’un équipement de qualité. Aussi, le
nelle des alternatives (ou des offres) puisqu’aussi recours aux méthodes les plus globalisantes telle
bien certaines peuvent paraître très avantageuses la conception/construction et la construction/
en termes de coût d’investissement mais peu maintenance voire le contrat de concession ou le
intéressantes du fait de leurs coûts de fonction- marché de partenariat sont des réponses adap-
nement et vice versa. tées de ce point de vue. Parce que dans toutes
L’objectif de cette comparaison est de mini- ces méthodes les savoir-faire ont été mariés entre
miser la dépense globale au cours du temps l’architecte, l’entreprise de construction et celle
d’une construction, coûts de fonctionnement de maintenance. Surtout :
compris. Il est aussi d’optimiser le rapport prix – l’entreprise s’engage à prix forfaitaire sur un projet
de construction/prix de gestion de plusieurs architectural en APD (Avant Projet Détaillé) ;
offres et d’estimer un optimum qualité/prix – l’entreprise offre un coût dans la durée de
pour un projet de construction. Dans tous les gestion de l’ouvrage.
cas de figure, il s’agit de déterminer un coût de Toutes les méthodes qui divisent les prestations
fonctionnement de l’équipement proposé au en autant de sous-ensembles risquent d’aboutir
moment de la remise de l’offre des entreprises. au résultat inverse. Comment juger du coût
Certains contrats mènent plus naturellement au global d’un équipement si les candidats ne sont
coût global que d’autres, le pire système étant pas tenus de s’engager sur un coût de fonc-
l’adjudication simple qui efface totalement la tionnement ou si leur réponse se limite à une
notion de coût de gestion en ne retenant que partie de l’ouvrage ? À défaut d’engagement du
le coût de construction : la collectivité ne doit fournisseur, le risque est intégralement supporté
par l’acheteur.
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Le marché unique
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Types de motivation
pour recourir au marché unique Conseils pratiques
Le juge administratif, s’il est saisi, examine de près n Éviter les affirmations de principe sans
l’argumentation présentée pour justifier la déroga- démonstration.
tion au principe d’allotissement, tout en respectant n Étayer l’argument tenant au coût financier
le choix d’opportunité de l’acheteur. La motivation supplémentaire que représenterait l’allotis-
la plus pertinente sera souvent établie à partir de sement. Il est parfaitement recevable, s’il est
plusieurs arguments à arbitrer tels que : sérieusement établi.
– un ouvrage qui présente des exigences n Attention à l’argument lié à l’impossibilité
techniques fortes : Bepos(1) par exemple ou cer- pour le maître d’ouvrage d’assurer en interne
tification HQE(2) ou interfaces compliquées entre ses missions d’organisation, de pilotage et de
les différents corps d’état ; coordination !
– un ouvrage exigeant une présence permanente Le Conseil d’État reconnaît cet argument
sur le chantier de la mission OPC(3) pour assurer comme potentiellement fondé mais les maîtres
une cohérence des interventions complexes à d’ouvrage se contentent le plus souvent d’une
mettre en œuvre ; simple affirmation. Il faut expliquer clairement
– un ouvrage assorti d’un délai restreint par rap- et précisément :
port à des contraintes : rentrée scolaire, urgence n de combien de collaborateurs la collectivité
en matière de construction de logements sociaux ; dispose ou non dans ce secteur de compé-
– une impossibilité de suivre en interne l’exécution tence technique ;
de ce marché, soit par absence d’une équipe com- n quelle est leur charge de travail pour la
pétente au regard de la spécificité technique du période qui rend impossible le suivi de chan-
projet, soit par non disponibilité de ladite équipe ; tier envisagé, éventuellement la complexité
– un surcoût financier de la mission OPC externe technique de l’ouvrage ;
par rapport au prix du marché unique avec n le coût supplémentaire que représenterait
mission OPC ou un surcoût sur un élément cette mission OPC en externe par rapport à
la mission de maîtrise d’œuvre de base telle
(1) Bepos : bâtiment à énergie positive. qu’elle a fait l’objet d’un marché dans le cadre
(2) HQE : haute qualité environnementale. d’un projet concerné.
(3) OPC : ordonnancement, pilotage, coordination.
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Le marché unique – Chapitre 2
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Passation et exécution
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Le marché unique – Chapitre 2
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Recourir au marché unique sans risque : points clefs à retenir
1. L’allotissement est un principe, pas une obligation
2. Trois dérogations possibles à l’allotissement :
n Si le maître d’ouvrage n’est pas en mesure d’assurer lui-même les missions d’OPC.
n Si la dévolution en lots séparés est de nature à restreindre la concurrence.
n Si l’allotissement risque de rendre l’exécution du marché techniquement difficile ou financière-
ment coûteux.
3. Quand faire apparaître la motivation du recours au marché unique ?
L’acheteur doit motiver ce choix dans les documents de la consultation ou le rapport de
présentation.
Si le marché est passé selon une procédure adaptée, l’acheteur motive son choix dans les docu-
ments relatifs à la procédure qu’il conserve.
4. Apporter le niveau de preuves requis
Éviter les affirmations de principe sans démonstration.
Être le plus précis possible sur le plan technique, financier et factuel.
Produire des notes et analyses techniques et financières.
Présentation sérieuse de la motivation du recours au marché unique.
Attention à l’argument lié à l’impossibilité pour le maître d’ouvrage d’assurer en interne ses missions
d’organisation, de pilotage et de coordination.
Parole d’experts…
Entretien avec Frédérique Lagarde,
Responsable du service Patrimoine de Loire Habitat
Dans quelles situations le marché unique Quels sont les atouts du marché unique ?
s’avère-t-il pertinent ? Le marché unique optimise l’organisation du
Le marché unique est le plus adéquat lorsque le chantier. L’entreprise générale est présente sur
maître d’ouvrage public a affaire à une opération place tout le temps et pilote ses corps de métier.
particulièrement complexe. C’est par exemple Une solution est vite trouvée en cas de défail-
le choix qu’a fait Loire Habitat pour la réhabi- lance d’une entreprise, contrairement au marché
litation en site occupé d’un établissement pour alloti. Je constate en outre que les sous-traitants
personnes âgées. Le marché en question d’une s’y retrouvent financièrement lorsque les rela-
durée de trois ans nécessitait un OPC à demeure tions avec l’entreprise générale mandataire sont
que seul le marché unique pouvait nous assurer. bonnes, grâce à l’organisation mise en place sur le
Une telle opération aurait été encore plus difficile chantier et le management des équipes. Il y a une
à mener en corps d’État séparés. tenue de conduite. En outre, et j’y attache beau-
coup d’importance, je constate que la prévention
santé sécurité paraît supérieure sur les chantiers
pilotée en entreprise générale.
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Le marché unique – Chapitre 2
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travaux de 12 mois, prévue pendant les vacances Impossibilité argumentée de suivre en interne
scolaires de février 2021. l’exécution du marché, soit par absence d’équipe
De plus, le chantier sera interrompu pendant compétente au regard de la spécificité technique
18 mois entre ces 2 phases de travaux, ce qui du projet, soit de la non disponibilité prouvée de
engendre un surcoût financier d’approvisionne- ladite équipe.
ment et de gestion des matériels, de mobilisation Un surcoût financier de la mission OPC externe
des entreprises, dans le cadre d’un allotissement. par rapport au prix du marché unique avec mis-
– Le maître d’ouvrage n’est pas en mesure sion OPC.
d’assurer par lui-même les missions d’organisation,
de pilotage et de coordination.
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Mémento des contrats globaux
– du bardage verrier, non couvert par un DTU, Les entreprises générales disposent de bureaux
nécessitant un avis de chantier ou un ATEX de d’études internes offrant une expérience en
validation ; matière de projets innovants et sont à même
– une étanchéité à l’air pour l’ensemble du d’atteindre ces objectifs.
bâtiment inférieure à 1 m3/heure par m2.
Contraintes de délai
Contraintes techniques Cette opération présente un degré de techni-
Dans cette opération, les procédés innovants cité élevé et vise, de plus, la certification Haute
mis en œuvre sont transversaux à l’ensemble Qualité Environnementale. Or les études d’exé-
des corps d’état hors finition. Les particularités cution et de synthèse devront être réalisées dans
du projet font que les interactions entre le clos/ un délai très court (durée totale des travaux
couvert et les corps d’état techniques sont 20 mois, livraison prévue pour la rentrée scolaire
particulièrement importantes. La mise au point de septembre 2018), dans un environnement
technique de procédés spécifiques et la réalisa- construit contraint.
tion de prototypes exigent que tous les corps Cet objectif n’autorisera aucun retard et l’en-
d’état concernés soient placés sous la responsa- treprise devra assurer une synthèse et une
bilité d’une entreprise maîtrisant cette technicité. coordination adaptées à la complexité de l’opé-
De plus, le niveau d’exigence performantielle ration. Comme évoqué plus haut, il est important
pour obtenir la certification HQE de niveau d’avoir un interlocuteur unique qui garantisse
BEPOS exige que chaque corps d’état soit très une capacité de réaction suffisante, en termes de
performant en termes de qualité et de mise au compétence technique, de puissance d’organisa-
point des études d’exécution. tion, de moyens humains et matériels élevés.
Ces contraintes nécessitent l’implication étroite Le choix du mode de dévolution des travaux
de l’entreprise. Pour mener à bien cette opé- est étroitement lié au double objectif d’exigence
ration, il est particulièrement important d’avoir performantielle et de délais. La défaillance d’un
une entreprise et donc un interlocuteur unique seul corps d’état peut compromettre gravement
capable de garantir la compétence requise dans la réalisation de ces objectifs.
chaque corps d’état et d’en réaliser la synthèse.
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Le marché unique – Chapitre 2
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L’EG et le groupement
Présentation
Le groupement d’entreprises est parfois utilisé entreprise, mais un rassemblement conjonctu-
comme alternative au contrat d’entreprise géné- rel d’entreprises distinctes qui ont choisi de se
rale. Attention toutefois. Il n’offre pas les garanties grouper momentanément pour répondre à une
de l’entreprise générale au maître d’ouvrage et il consultation et exécuter ensemble un ouvrage.
expose le mandataire et les co-traitants à d’éven-
tuelles difficultés, tant en marchés publics, qu’en
marchés privés. NOTA : Le maître d’ouvrage public ne
peut pas imposer l’une ou l’autre de ces
Il faut, en effet, rappeler que le groupement
formes d’exécution du marché.
solidaire ou conjoint n’est pas en lui-même une
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Mémento des contrats globaux
(4) TCE : tous corps d’état. (5) CCAG : cahier des clauses administratives générales.
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Le marché unique – Chapitre 2
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Ils s’engagent dès lors, en cas de défaillance de Par la suite la solidarité financière du mandataire
l’un d’entre eux, à faire appel à un sous-traitant solidaire jouera à plein et peut se révéler extrê-
ou à se substituer au membre défaillant, sans mement lourde.
pour autant qu’il n’y ait obligation en la matière. Cette situation est donc tout à fait différente
L’article R. 2142-25 du CCP (ex article 44 V de celle d’une entreprise générale qui, dans une
du décret du 25 mars 2016 relatif aux marchés situation similaire, pourra résilier très rapidement
publics) prévoit en effet que : « L’appréciation le marché de sous-traitance la liant avec un
des capacités d’un groupement d’opérateurs éco- sous-traitant défaillant.
nomiques est globale. Il n’est pas exigé que chaque
membre du groupement ait la totalité des capacités NOTA : L’entreprise générale a donc
requises pour exécuter le marché. » bien, à la différence d’un mandataire solidaire,
la possibilité de respecter directement son
Quant à l’article R. 2142-20 (ex art. 45 du décret obligation de faire, c’est-à-dire son obligation
du 25 mars 2016), il précise également que « Le de résultat.
groupement est solidaire lorsque chacun des opé-
rateurs économiques membres du groupement est Il apparaît ainsi que la différence dans la portée
engagé financièrement pour la totalité du marché juridique de la solidarité engagée se traduit
public ». très concrètement dans les situations réelles
Bien évidemment la solidarité qui pèse sur le de chantier. L’obligation est donc bien in fine
mandataire solidaire est de même nature juridique. financière comme le précise fort bien les défi-
Pour bien analyser concrètement la portée de nitions de la FNTP pour les groupements selon
cette obligation, il faut distinguer deux cas de lesquelles « en cas de défaillance d’un membre du
figure : groupement, les autres membres en assumeront les
• Si une entreprise membre du groupement est conséquences, à l’égard du seul maître de l’ouvrage,
totalement défaillante et a quitté le chantier, en application du principe de la solidarité ».
le mandataire solidaire va devoir, s’il le peut, De la même façon, un arrêt du Conseil d’État
soit poursuivre l’exécution du chantier avec les en date du 29 septembre 2010 illustre précisé-
entreprises restant dans le groupement, soit ment cette problématique de la responsabilité à
sous-traiter la partie non exécutée de la tâche. l’intérieur d’un groupement (CE, 29 septembre
• Mais si une entreprise ne remplit pas ses 2010, req. n° 332068). Le Conseil a retenu
obligations contractuelles et prend un retard qu’en l’absence de stipulations contraires, les
croissant au regard de son planning, le mandataire entreprises qui s’engagent conjointement et soli-
solidaire, mis en demeure par le maître d’ouvrage, dairement envers le maître de l’ouvrage à réaliser
n’aura aucune possibilité réelle de se substituer une opération de construction, s’engagent non
à ladite entreprise, si cette dernière refuse de seulement à exécuter les travaux, mais encore
quitter le chantier. En effet, le mandataire solidaire à réparer le préjudice subi par le maître de
n’a pas de pouvoir coercitif par rapport aux l’ouvrage du fait de manquements dans l’exé-
différents membres du groupement et va donc cution de leurs obligations contractuelles. Un
se trouver devant une impossibilité de faire et constructeur ne peut donc échapper à sa res-
cela quel que soit le contenu de la convention de ponsabilité conjointe et solidaire avec les autres
groupement qui n’est pas d’application immédiate entreprises co-contractantes au motif qu’il n’a pas
en cas de contestation. réellement participé aux travaux révélant un tel
Dans cette situation, le maître d’ouvrage devra manquement que si une convention, à laquelle le
reprendre la main, résilier le marché de ce cotrai- maître de l’ouvrage est partie, fixe la part qui lui
tant et assurer par lui-même le remplacement de revient dans l’exécution des travaux ».
l’entreprise défaillante. La Cour de cassation adopte la même solution.
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Mémento des contrats globaux
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Le marché unique – Chapitre 2
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souhaitent pas, le pouvoir adjudicateur résilie la un délai et un prix conformément à sa définition
totalité du marché (Question écrite n° 32667, JO européenne. La construction clé en mains dite en
AN du 15 juillet 2013). « entreprise générale » garantit un résultat global
immédiat.
3) Au regard de l’obligation du devoir • En groupement
de conseil auprès du maître d’ouvrage
À l’inverse, dans ce cas de figure, les missions
Le droit est identique en marché public et en de coordination que suppose l’exécution d’un
marché privé. marché unique doivent être confiées soit à l’une
• En entreprise générale. L’entrepreneur général des entreprises de spécialité, membres du grou-
dispose d’un bureau d’études interne apte à définir pement, soit à un maître d’œuvre lié directement
en méthodologie et en prestations concrètes au maître de l’ouvrage.
tous les aspects de la construction envisagée : Dans le premier cas, le maître d’ouvrage doit se
engagements de performance, économie demander si l’entreprise de spécialité a les com-
circulaire, organisation des interfaces entre corps pétences requises et est en capacité de gérer au
d’état, maquette numérique et a fortiori dans quotidien la coordination de tous les lots.
le cadre du BIM. Tenu par un engagement de
résultat et fort d’une vision globale de l’ouvrage Dans le second cas, le maître d’ouvrage doit tenir
à réaliser, il peut conseiller le maître de l’ouvrage compte du coût de la mission de coordination
dans la voie de modifications si nécessaire, par des travaux et de la mission de synthèse dans son
exemple sous forme de variantes, et gérer les comparatif avec une proposition en entreprise
difficultés qui en découlent. générale.
• En groupement. Quand des entreprises se
groupent pour répondre à une consultation 5) Au regard de la gestion
en marché unique, cela signifie normalement des modifications en cours d’exécution
qu’aucune d’entre elles n’estime avoir la Le droit est identique en marché public et en
capacité, et donc les compétences, de prendre marché privé
la responsabilité globale d’un marché unique • En entreprise générale
TCE. Il faut donc trouver une solution pour les Cette dernière gère elle-même cette difficulté
études de synthèse, le détail des prestations et la puisqu’au titre de son marché, sa responsabilité
méthodologie d’exécution au sein du groupement, est globale. Étant par nature chargée de la mis-
ce qui peut être aléatoire. De plus, et dans la sion de synthèse, l’entreprise générale s’assure de
mesure où elles répondent chacune sur une la bonne mise en place des interfaces liées à ces
partie des prestations - même si le marché est modifications.
unique -, il leur est de fait beaucoup plus difficile
• En groupement
voire souvent impossible de tenir compte de la
globalité de l’ouvrage pour délivrer un conseil Chacun des membres du groupement réalise
au donneur d’ordre. une partie des prestations. En cas de modifica-
tion des travaux, les membres doivent décider de
4) Au regard des missions la répartition entre eux. Cela risque d’entraîner
de coordination et de pilotage du projet un blocage lorsque les membres du groupement
Le droit est identique en marché public et en ne sont pas d’accord sur ce point. Ce blocage
marché privé. peut se réitérer au moment de la levée des
réserves et de la réparation des désordres par
• En entreprise générale
les membres du groupement suite à la réception.
Celle-ci coordonne et pilote le chantier : c’est
sa principale caractéristique car elle s’engage sur
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CH A P I T R E 3
Le marché de conception-réalisation
TEXTES EN VIGUEUR
Les marchés de conception-réalisation sont régis par :
– l’article 69 de la loi ÉLAN, repris à l’article L. 2171-2 du Code de la commande publique (ex
articles 33 et 38 de l’ordonnance du 23 juillet 2015) ;
– la loi du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et ses rapports avec la maîtrise
d’œuvre privée (loi MOP) ;
– le décret du 5 mai 2017 qui précise les missions de la maîtrise d’œuvre dans le cadre d’un marché
de conception-réalisation.
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Mémento des contrats globaux
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Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
CH A P I T R E 3
Exemple de conception-réalisation : le pôle de chirurgie ambulatoire
de la Pitié-Salpétrière de l’APHP
Architecte : TLR Architecture – © Augusto Da Silva
En somme, l’entrée en vigueur de la loi ÉLAN a nécessaires à l’organisation des jeux Olympiques
facilité le recours à la conception-réalisation de et Paralympiques de 2024.
deux manières : 3. Pour l’établissement d’infrastructures
De façon sectorielle : il est dorénavant possible et de réseaux de communications électro-
pour les acheteurs soumis à la loi MOP de recou- niques (dans ce cas, il est également possible
rir à la de conception-réalisation sans qu’il ne soit de recourir à une mission globale portant sur
nécessaire de justifier de motivations d’ordre tech- la conception, la construction, la maintenance et
nique ou d’un engagement contractuel portant sur l’exploitation), et ce, de façon temporaire jusqu’au
l’amélioration de l’efficacité énergétique comme 31 décembre 2022.
l’exige en principe l’article L. 2171-2 du CCP : De façon ouverte : selon l’article L. 2171-2 du
1. Pour les organismes de logements sociaux CCP reprenant l’article 18 de la loi MOP, tel
dans le cadre de la réalisation de logements que modifié par la loi ÉLAN, il est désormais
locatifs aidés par l’État financés avec le concours possible pour tous les acheteurs soumis à la
des aides publiques (initialement possible jusqu’au maîtrise d’ouvrage publique de recourir à la
31 décembre 2013 puis 31 décembre 2018). conception-réalisation, pour la « construction
2. Pour les opérations de construction ou d’un bâtiment neuf dépassant la réglementation
de réhabilitation portant sur les ouvrages thermique en vigueur ».
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Mémento des contrats globaux
Ainsi, alors que le recours au marché de « Cependant, eu égard à la diversité des marchés
conception-réalisation était auparavant seule- publics de travaux, il convient que les pouvoirs
ment envisageable « lorsque des motifs d’ordre adjudicateurs puissent prévoir tant la passation
technique ou d’engagement contractuel sur un séparée que la passation conjointe de marchés
niveau d’amélioration de l’efficacité énergétique », pour la conception et l’exécution des travaux.
la loi ÉLAN étend désormais cette possibilité La présente directive ne vise pas à prescrire une
à la « construction d’un bâtiment neuf dépassant passation séparée ou conjointe ».
la réglementation thermique en vigueur » ce qui
induit les implications suivantes :
• L’ouverture de ce contrat à la construction
MODES DE PASSATION
neuve lui fait perdre son caractère dérogatoire Les marchés de conception-réalisation peuvent
et rend ce contrat plus attrayant pour l’acheteur être passés selon les procédures ci-dessous :
public. Un échange sur le cahier des charges étant
• Cette ouverture offre ainsi à l’acheteur public fructueux pour passer cette commande glo-
un choix plus large en matière de contrat selon bale, dans le cadre d’un appel d’offres restreint,
s’il souhaite simplement acquérir un bâtiment ou la procédure avec négociation ou le dialogue
acquérir un bien en confiant également au titulaire compétitif sont donc préférables. La MIQCP
une mission de maintenance ou d’exploitation (Mission Interministérielle de la Qualité de la
(recours au marché global de performance). Construction Publique) estime que la procédure
Enfin, il faut relever que la directive 2014/24/UE d’appel d’offres n’est pas souhaitable en proces-
du 26 février 2014 incitait déjà les États membres sus de conception-réalisation.
à permettre aux acheteurs publics de conclure Pour les seuils formalisés, la conception-réalisation
leurs marchés de travaux soit de façon séparée implique la désignation d’un jury par l’acheteur
soit de façon conjointe pour la conception et qui dresse un PV d’examen des candidatures et
l’exécution des travaux, le considérant n° 8 de la des prestations d’audition des candidats et for-
directive précisant en effet que : mule un avis motivé.
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Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
CH A P I T R E 3
Modalités Le maître d’ouvrage Les marchés Un maître d’ouvrage Il doit alors s’agir
d’application peut librement de conception- public peut d’un marché
fixer les modalités réalisation peuvent également pour complexe remplissant
de la procédure être passés selon la passer un marché l’une au moins des
en fonction de procédure de l’appel de conception- deux conditions
la nature et des d’offres restreint réalisation utiliser suivantes :
caractéristiques du pour les maîtres la procédure avec – le maître d’ouvrage
besoin à satisfaire d’ouvrage. négociation. n’est objectivement
notamment. Le La négociation peut pas en mesure de
maître d’ouvrage porter sur tous les définir seul et à
peut négocier avec éléments de l’offre. l’avance les moyens
les candidats ayant techniques pouvant
présenté une offre. répondre à ses
La négociation peut besoins
porter sur tous les – le maître
éléments de l’offre. d’ouvrage n’est pas
objectivement en
mesure d’établir le
montage juridique ou
financier d’un projet.
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Mémento des contrats globaux
fondamentaux de l’offre ou des caractéristiques L’équipe projet se doit d’assurer une analyse
essentielles du marché. fonctionnelle technique architecturale et écono-
La phase d’exécution du marché se décompose mique rigoureuse afin d’éviter toute dérive en
en deux temps : la réalisation des études condui- matière de coût et de délai lors de l’exécution
sant à la constitution du dossier de demande de des travaux. Des études préalables géotechniques
permis de construire et l’exécution des travaux. sérieuses doivent permettre aux opérateurs
économiques de s’engager sur une estimation
Quelles sont les conditions définitive du coût des travaux intégrant les sujé-
d’une bonne programmation ? tions d’adaptation au sol.
Cette équipe a bien entendu pour mission d’assurer
Le maître d’ouvrage peut s’entourer : également le suivi des études et des travaux. À cet
– d’un programmiste ; effet, elle contrôle rigoureusement la conformité
– d’un assistant maître d’ouvrage ; entre le programme et les études de conception,
– ou se faire assister par un maître d’ouvrage ainsi que les documents de synthèse et d’exécution.
délégué faisant partie de l’équipe projet en
charge du pilotage des différentes phases de la
Quelles sont les principales
procédure.
caractéristiques d’un groupement
L’équipe projet veille à ce que le programme,
concepteur-réalisateur ?
pièce essentielle de la consultation, soit complet,
précis et définitif, en concertation avec les utili- En bâtiment, un groupement concepteur-réali-
sateurs. Toute insuffisance dans la définition des sateur doit être constitué pour répondre à la
besoins doit ainsi être proscrite. Elle définit des consultation et ensuite exécuter le marché s’il en
exigences quantifiées et vérifiables. est déclaré attributaire.
36
Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
CH A P I T R E 3
les relations des membres entre eux dans le
cadre du marché à intervenir avec le maître d’ou-
vrage. Les membres du groupement ont la qualité
de co-traitants vis-à-vis du maître d’ouvrage. L’un
d’eux est désigné mandataire.
La répartition des missions de maîtrise d’œuvre
doit être décrite, certaines pouvant être assumées
par l’entreprise (études techniques, synthèse, OPC).
37
Mémento des contrats globaux
38
Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
© Emmanuelle Colboc
Parole d’experts…
et associés
Entretien avec Emmanuelle Dolboc, architecte et maître assistante
à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville
CH A P I T R E 3
La conception-réalisation vous paraît-il un outil découlant de l’appel d’offres classique : le maître
pertinent ? d’ouvrage définit en amont son besoin, le maître
La conception-réalisation permet au maître d’œuvre est maître à bord sur la qualité archi-
d’ouvrage de gagner du temps puisqu’il ne tecturale et la qualité d’usage. Il est associé aux
lance qu’une seule consultation au lieu de deux. choix et donc aux compromis qui sont faits. Le
Elle présente d’autres avantages : les candidats projet étant calé avant le démarrage du chantier,
rendent un projet chiffré et s’engagent sur les celui-ci se déroule beaucoup mieux. J’y vois aussi
délais. Il est donc sécurisé sur l’aboutissement de la possibilité d’expliquer mon projet oralement
son projet. et de répondre aux questions du jury. C’est très
important pour moi.
Et du point de vue de l’architecte ? Logement social, 25 opérations en concep-
J’y vois d’abord la possibilité de construire un tion-réalisation, septembre 2017.
projet, ce qui n’est pas le cas avec le séquençage
© Thierry Roche
fondateur et gérant de l’atelier Thierry Roche et Associés,
et associés
et co-président de Solère(2)
39
Mémento des contrats globaux
40
Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
La note zéro attribuée à un des 5 critères est apports d’énergie gratuits et limiter les facteurs
éliminatoire. de surchauffe nuisibles au confort d’été.
Les équipements de production de chauffage et
2) Prime d’eau chaude sanitaire privilégieront les énergies
CH A P I T R E 3
Le montant de la prime pour chaque groupe- renouvelables si nécessaire ; seront systématique-
ment est fixé à 25 000 euros HT. ment étudiées les solutions solaires thermiques,
le bois, les pompes à chaleur et le gaz. Les équi-
3) Programme technique pements choisis seront performants et adaptés à
l’opération (rendement, taille de chaudière, type
Chauffage – Gestion des énergies d’émetteur…).
Fournir une étude de faisabilité des approvision- La conception des bâtiments devra prendre en
nements en énergie justifiant le choix du système compte la qualité de l’air dans les logements en
de chauffage. minimisant la présence de produits reconnus
La conception du bâti et des espaces extérieurs nocifs pour la santé des usagers, notamment
doit apporter des réponses opérationnelles aux solvants.
exigences de qualité et à la volonté de s’inscrire
dans une démarche d’habitat durable. Elle intègre les Gestion de l’eau
contraintes et les atouts du climat méditerranéen. L’imperméabilisation minimale des sols sera
L’équipe de conception a la préoccupation d’ap- recherchée en privilégiant une gestion alternative.
porter confort aux habitants hiver comme été, et Avant le dépôt du permis de construire, l’étude
de limiter l’impact environnemental de la construc- thermique et, pour les opérations > 1 000 m2
tion en matière d’émission de gaz à effet de serre, de surface de plancher, l’étude de faisabilité
de gestion des eaux pluviales et de biodiversité. technique et économique des diverses solutions
Les projets devront être a minima conformes à d’approvisionnement en énergie de la construc-
la réglementation thermique 2012 ; l’équipe de tion seront remises au maître d’ouvrage.
conception fera des propositions pour dépasser Le choix des matériaux sera déterminé par
la réglementation et tendre vers un bâtiment leurs spécificités techniques, leurs coûts et leurs
passif ou positif. aspects mais aussi par la proximité de leur pro-
Pour atteindre ces performances, sera privilégiée duction, leur qualité sanitaire et leur maintenance
l’approche bioclimatique pour bénéficier des future.
41
Mémento des contrats globaux
parcours sportif, des placettes et aires de jeux et d’évaluation des projets. La somme sur 10 points
10 hectares de parc aménagé. sera affectée du coefficient de pondération de
0,60.
1) Sélection des candidats a. Sous-critère n° 1.1 : le respect du programme
Le candidat devra produire à l’appui de sa tant su ses aspects fonctionnels que sur ses
candidature : aspects techniques.
– L’architecte, le BET Thermique et l’entrepreneur Le sous-critère n° 1.1 donnera lieu à l’attribution
devront présenter un dossier chacun, comportant d’une note sur 10 points qui sera affectée d’un
les réalisations livrées lors des 5 dernières coefficient de sous-pondération de 0,40.
années parmi celles présentées dans la liste b. Sous-critère n° 1.2 : le respect de l’enveloppe
des principales réalisations, avec en outre la financière ainsi que l’engagement sur son respect
description sommaire de l’opération, des photos dans la durée du contrat.
et des perspectives.
Le sous-critère n° 1.2 donnera lieu à l’attribution
– Ils devront présenter une note de présentation
d’une note sur 10 points qui sera affectée d’un
de l’équipe, abordant les moyens de chacun des
coefficient de sous-pondération de 0,30.
membres ainsi que le niveau de qualification
des personnes employées (moyens globaux c. Sous-critère n° 1.3 : l’insertion urbaine et le
du candidat et moyens qui seront affectés à fonctionnement dans le quartier.
l’opération). Les C.V. des principales personnes Le sous-critère n° 1.3 donnera lieu à l’attribution
intervenant directement dans le projet seront d’une note sur 10 points qui sera affectée d’un
annexés. coefficient de sous-pondération de 0,30.
– Ils devront présenter une note méthodologique La note obtenue pour le critère n° 1 est la
contenant la description de la méthodologie somme des notes pondérées obtenues pour
de travail du groupement en interne et avec le chaque sous-critère. Le résultat est affecté du
maître d’ouvrage, ainsi que la répartition des coefficient de pondération de 0,60.
missions entre les membres du groupement,
Critère n° 2 : Prix des prestations, pondéré à
et la description du mode de représentation
40 %
et d’intervention locales pour l’ensemble des
composantes du groupement, et ceci au cours Le prix global et forfaitaire proposé sera pris en
des phases de conception et d’exécution. considération.
Une note sur 10 points sera obtenue par applica-
2) Jugement des offres tion de la formule suivante :
Le pouvoir adjudicateur choisira l’offre écono- Note (sur 10) = 5 x [1 – A/(1 + IAI)]
miquement la plus avantageuse à l’issue d’un Avec :
classement selon les critères pondérés suivants : A = 10 (Po – Pm)/Pm
– Critère n° 1 : évaluation des projets, pondéré Po : prix de l’offre
à 60 %. Pm : prix moyen des offres
– Critère n° 2 : Prix des prestations, pondéré à IAI valeur absolue de A
40 %. La note sur 10 points sera affectée d’un coeffi-
La méthode de notation est la suivante : cient de 0,40.
Critère n° 1 : évaluation des projets, pondéré à La note globale du candidat est obtenue en
60 % additionnant les notes pondérées obtenues pour
La note obtenue est la somme des notes chacun des deux critères d’attribution.
pondérées obtenues pour chacun des critères
42
Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
CH A P I T R E 3
adjudicateur seront rendues anonymes par les lique. Ils sont de plusieurs types et mettent
candidats. également en scène des éléments du paysage
Le respect de l’anonymat des prestations est existants. Ils participent au modelage du nouveau
assuré dans les conditions suivantes : lors de paysage du quartier et s’inscrivent dans la conti-
l’ouverture des plis contenant le projet, le ges- nuité de l’environnement :
tionnaire de l’anonymat est chargé de vérifier le – Les zones réservoirs.
respect de l’anonymat. – Les corridors écologiques.
– Les corridors paysagers.
Si le gestionnaire de l’anonymat constate que
– Les pas japonais.
l’anonymat n’est pas respecté totalement, il prend
toute mesure appropriée pour le rendre effectif À cette trame verte, vient s’ajouter la trame bleue
jusqu’à l’avis de classement des projets du jury. présente sous différentes formes. En effet on
trouve : le cours d’eau, les bassins de rétentions, les
Pour préserver l’anonymat, le gestionnaire de
noues et les pièges à eau. Étant donné les carac-
l’anonymat conserve l’enveloppe comportant
téristiques des événements pluvieux de la région
l’offre de prix.
(importante quantité d’eau qui s’écoule en très
Les deux enveloppes constitutives de l’offre peu de temps) ces ouvrages seront le plus souvent
doivent être achetées et porter les mentions secs. Ces surfaces vertes sont aussi des supports
suivantes : pour la biodiversité et notamment pour la faune et
Enveloppe n° 1 : Enveloppe n° 1 – projet anonyme flore des milieux ponctuellement humides.
Enveloppe n° 2 : Enveloppe n° 2 – offre de prix
La biodiversité se retranscrit également dans
la variété des palettes végétales à toutes les
4) Indemnisation des candidats échelles du quartier. Celles-ci ont été élaborées
Chaque groupement admis à soumissionner et en fonction de leur situation géographique, leur
ayant remis une offre conforme recevra une exposition solaire, leur usage, ainsi que par rap-
prime de 40 000 € HT. port à la trame végétale existante. Différentes
palettes correspondent à différentes ambiances
du quartier. Les palettes seront composées de
plantes locales.
43
Mémento des contrats globaux
44
Le marché de conception-réalisation – Chapitre 3
CH A P I T R E 3
limiter les nuisances et prévenir des pollutions, la – Enchaînement des tâches élémentaires pour les
prise en compte des riverains sont demandés. travaux de réhabilitation en site occupé.
Un mémoire détaillant les dispositions prises
pour assurer la réalisation des déconstructions et Gestion de la relation locataire
de la réhabilitation et notamment : Un mémoire définissant la gestion de la relation
– la qualité de réalisation des prestations, locataire est demandé :
– l’information et la prise en compte des – Définissant les procédures mises en œuvre
nuisances aux riverains, pour assurer la gestion harmonieuse des travaux
– l’information et la prise en compte des de réhabilitation. Sera détaillé le processus mis en
nuisances aux locataires, œuvre pour accompagner le locataire pendant
– la livraison des ouvrages (objectif zéro réserves), les travaux.
– le mode de réalisation des travaux de – Communication.
réhabilitation en site occupé. Dispositions relatives à l’animation du site et à la
Pour les travaux de construction neuve, un communication. Reprenant notamment :
mémoire détaillant les dispositions prises pour – Prestations mises en œuvre pour les réunions
assurer la réalisation de construction neuve est publiques.
demandé : – Prestations mises en œuvre pour les premières
– mode de réalisation des travaux de construction pierres.
neuve avec la description des moyens mis en
œuvre en vue de limiter les nuisances et prévenir Critères d’attribution
des pollutions, la prise en compte des riverains,
– les dispositions prises pour assurer la qualité de Le marché sera attribué au candidat qui a pré-
réalisation des prestations, senté l’offre économiquement la plus avantageuse
– les prestations mises en œuvre pour assurer la sur la base des critères avec leur pondération,
propreté des chantiers, définis comme suit :
– les dispositions prises pour assurer la livraison Qualité architecturale et paysagère : 300 points
des ouvrages (objectif zéro réserves). Construction neuve : 200 points
Réhabilitation : 100 points
Plan chantier vert Qualité de l’organisation de production :
Reprenant notamment : 150 points
– La phase déconstruction, et notamment le Qualité et prérogatives de la composante de
mode de valorisation des déchets. maîtrise d’œuvre : 30 points
– Les Plans d’installation de chantier avec la
ou les base(s) vie : documents produits par Organisation et planning de réalisation construc-
phase (terrassement, Gros œuvre, corps d’états tion neuve : 20 points
secondaires) et le levage. Gestion de la relation locataire : 50 points
– Les moyens mis en œuvre pour un chantier à Planning et séquencement des travaux de réhabi-
faible nuisance. litation 50 points
Qualité technique : 150 points
45
Mémento des contrats globaux
46
CH A P I T R E 4
Le marché global de performance
CH A P I T R E 4
PRÉSENTATION réalisation entretien maintenance) en reprenant
les mêmes structures. Toutefois, les MGP pré-
L e marché public global de performance (MGP)
associe l’exploitation ou la maintenance à la
réalisation ou à la conception-réalisation de
sentent une différence importante par rapport aux
CREM : ils permettent la séparation des fonctions
prestations dans le but de remplir des objec- de maître d’œuvre et d’entrepreneur, même en
tifs chiffrés de performance, définis notamment l’absence de motifs techniques ou d’amélioration
en termes de niveau d’activité, de qualité de de la performance énergétique. Créés par l’ar-
service, d’efficacité énergétique ou d’incidence ticle 73 du Code des marchés publics, les anciens
écologique. Ces marchés publics comportent des CREM et REM comprenaient une globalisation des
engagements de performance mesurables. prestations, c’est-à-dire l’association de plusieurs
Le MGP remplace les anciens CREM et REM missions dans le même contrat, mais cette globa-
(conception-réalisation entretien maintenance et lisation était subordonnée à des engagements de
performances énergétiques mesurables.
47
Mémento des contrats globaux
NOTA : les prestations d’un MGP ne Dans le cadre des nouveaux marchés globaux
supposent pas nécessairement des travaux. de performance, l’entrepreneur peut ainsi, de
Elles peuvent avoir pour objet aussi bien un manière plus souple, être associé à la conception
ouvrage immobilier qu’un système informa- pour la réalisation de travaux qui relèvent de la
tique ou des moyens de transport. loi MOP, dès lors uniquement que des objectifs
chiffrés de performance lui sont imposés, lors-
Le marché global de performance peut déroger à qu’il s’agit d’un marché de conception-réalisation
la loi MOP pour la réalisation d’ouvrages publics, entretien et maintenance.
même en l’absence de motifs d’ordre techniques Cette liberté de choix est importante dans la
ou d’amélioration de l’efficacité énergétique, dès mesure où elle fait du marché de performance
lors que la présence d’engagements de perfor- une alternative au marché de partenariat, dans
mance mesurables est satisfaite (cf. DAJ Fiche des cas où les conditions du recours à ce dernier
technique « Allotissement et contrats globaux », ne sont pas réunies, ou si le donneur d’ordre ne
p. 8). veut pas de transfert de maîtrise d’ouvrage.
Il n’est désormais donc plus nécessaire de Les performances sont, aux termes de l’article
démontrer que cette association est rendue obli- L. 2171-3 du Code de la commande publique (ex
gatoire compte ar ticle 34 de
tenu de motifs l’ordonnance
d’ordre tech-
La maintenance, on la gagne
du 23 juil-
nique - dont on ou on la perd la première année d’exploitation.
let 2015), des
sait qu’ils sont La gestion de cette interface est primordiale objectifs chif-
rarement rete- (Christophe Ribal, Directeur Activité Bâtiments chez Eiffage Concessions) frés « définis
nus par le juge notamment en
administratif - ou de la réalisation d’engagements termes de niveau d’activité, de qualité de service,
de performance énergétique dans un ou des bâti- d’efficacité énergétique ou d’incidence écolo-
ments existants, comme dans le cas plus restreint gique ». Le terme utilisé « notamment » laisse
d’un contrat de performance énergétique (CPE). une très grande liberté de choix de la perfor-
Ainsi, il suffit de démontrer des objectifs chiffrés mance au maître d’ouvrage.
de performance définis notamment en termes
de niveau d’activité, de qualité de service ou
! Attention ! Ils doivent faire l’objet d’une
d’incidence écologique chiffrés pour pouvoir
formulation permettant de les chiffrer afin d’ob-
recourir à un tel marché alors qu’auparavant
jectiver la mesure des services attendus. Ces
le code des marchés publics ne visait que des
objectifs doivent reposer sur des valeurs perti-
« engagements de performance énergétique ». En
nentes et durables.
somme, la référence aux « performances mesu-
rables » offre à l’acheteur public des possibilités NOTA : La rencontre de la globalité
bien plus larges pour recourir à un tel marché et de la performance traduit concrètement
puisque ces objectifs chiffrés de performance une évolution importante dans les relations
peuvent renvoyer à la qualité de service ou entre l’acheteur public et son prestataire.
encore à l’incidence écologique du projet. La relation se fait plus partenariale avec une
coopération qui s’organise au sujet de la défi-
nition du projet.
48
Le marché global de performance – Chapitre 4
CH A P I T R E 4
Autre exemple de MGP – la patinoire de Nîmes
© Marie-Caroline Lucat – Architectes : BVL Arnaud Bouet mandataire C+D Nicolas Cregut
TEXTES EN VIGUEUR
Le marché global de performance est défini à l’article L. 2171-3 du Code de la commande publique
(ex article 34 de l’ordonnance du 23 juillet 2015).
L’article R. 2171-2 du Code de la commande publique indique que la rémunération des presta-
tions d’exploitation ou de maintenance du marché global de performance est liée à l’atteinte des
engagements de performances mesurables, fixées par le marché pour toute sa durée. Les prix des
prestations de réalisation, d’exploitation ou de maintenance du marché global de performance
apparaissent de manière séparée dans le marché.
L’article R. 2171-3 du Code de la commande publique dispose que l’acheteur se fonde sur une
pluralité de critères parmi lesquels figurent le critère du coût global ainsi qu’un ou plusieurs critères
relatifs aux objectifs de performance définis en fonction de l’objet du marché pour attribuer le
marché global de performance.
CONDITIONS DE RECOURS Le MGP peut être utilisé dans tous les secteurs
d’activité de la commande publique. Dans le bâti-
Aucune motivation n’est requise pour justifier ment, comme dans les travaux publics, aucune
le choix de recourir à un MGP. Il s’agit là d’une exigence n’est demandée en ce qui concerne la
évolution considérable par rapport au marché nature du bâtiment ou de l’ouvrage, son impor-
unique et à la conception-réalisation (hors bail- tance ou son éventuelle complexité. À ce titre, le
leurs sociaux et CROUS jusqu’en 2021), deux MGP se distingue fortement des anciens contrats
modes qui nécessitent des motivations précises de performance énergétique (CPE) qui, pour leur
en amont.
49
Mémento des contrats globaux
part, étaient limités à la seule performance éner- NOTA : la définition des objectifs de per-
gétique (pour les CPE, cf. chapitre 7). formance doit faire l’objet d’une formulation
La personne publique doit néanmoins rédiger permettant de les chiffrer afin d’objectiver la
contractuellement des objectifs chiffrés de per- mesure des services attendus. Ces objectifs
formance, imposés à l’entrepreneur, dans son doivent reposer sur des valeurs pertinentes
cahier des charges pour pouvoir recourir au et mesurables.
MGP. Le contrat doit donc prévoir des objectifs
de performances ainsi qu’une clause prévoyant Ces « engagements de performances mesurables »
un mécanisme de pénalisation lorsque ceux-ci peuvent dès lors consister à :
ne sont pas atteints. Comme mentionné en – Déterminer la performance à atteindre (10, 20,
introduction, l’opérateur est tenu de remplir des 30 % d’économies au regard d’une situation de
engagements de performance mesurables définis référence).
notamment en termes de niveau d’activité, de – Arrêter les investissements à réaliser pour par-
qualité de service, d’efficacité énergétique, d’inci- venir à un tel résultat.
dence écologique, etc. – Stipuler que cette performance devra être
garantie par le cocontractant sous peine de
sanctions/bonus si la performance constatée est
inférieure/supérieure à celle contractualisée.
50
Le marché global de performance – Chapitre 4
À cet égard, il est notable que par un décret formalisées fixé jusqu’au 31 décembre 2019
du 9 mai 2017 dit « décret tertiaire »(1), des à 5 548 000 euros HT pour les marchés de
objectifs précis de réduction de consomma- travaux.
tion d’énergie ont été imposés pour environ la
moitié du parc tertiaire public et privé français 2) Procédures formalisées
d’ici à 2020.
• On assiste ainsi avec l’entrée en vigueur de la u Appel d’offres ouvert ou restreint
loi ÉLAN et du CCP à une extension du champ (présélection des candidats)
d’application du marché global de performance.
u Procédure avec négociation
CH A P I T R E 4
pour les pouvoirs adjudicateurs
PASSATION et entités adjudicatrices
51
Mémento des contrats globaux
d’offres, car la relation partenariale doit s’amorcer, l’exécution du contrat. Le maître d’ouvrage peut
dès l’avant-contrat, par une négociation et il n’est se faire aider par un AMO pour les mener à bien.
donc adapté que si l’on se trouve dans un des cas L’AMO pourra notamment intervenir en amont
où la négociation n’est pas autorisée. d’un projet pour définir les objectifs de perfor-
Il est conseillé que le cahier des charges défi- mance, la méthode d’évaluation, l’intégration de
nisse au départ un tableau de bord de l’existant, la conception dans le MGP ou toute autre étude
un programme fonctionnel pluriannuel et des concourant à accompagne le maître d’ouvrage
niveaux de performance en laissant aux entre- public.
prises une partie de la conception, c’est-à-dire la Si le maître d’ouvrage choisit un MGP sans
définition des modalités techniques et la détermi- conception, il devra choisir un maître d’œuvre.
nation des priorités dans le temps.
Des indicateurs de performance précis peuvent EXÉCUTION
être définis ainsi que les modalités de contrôle
du respect des engagements de performance. Ce Au stade de l’exécution, la globalité du contrat
qui n’exclut en aucune façon le rôle que jouerait implique plus d’initiative et plus de responsabilité
une assistance à maîtrise d’ouvrage classique aux de la part du cocontractant. En effet, la globa-
côtés du don- lisation permet
neur d’ordre ou Nous avons la même réponse architecturale de confier à
celui d’une maî- en marché global qu’en MOP l’entrepreneur
trise d’œuvre (Patrick Lafon, DGA de la direction des collèges du département de la Gironde) l’entretien, la
de suivi et de gestion d’un
contrôle des niveaux de performances, si le don- ouvrage ou même du service auquel l’ouvrage
neur d’ordre en décide ainsi. est affecté, ce qui constitue une incitation forte
à réaliser des travaux de qualité sans qu’il soit
NOTA : Attention à ne pas multiplier les besoin de multiplier les prescriptions détaillées
étapes de négociation de la procédure ! Deux et les pénalités. Le contrat est autoporteur de la
tours de négociation semblent tout à fait rai- sanction de sa mauvaise exécution.
sonnables et pertinents et pour la personne L’exécution du marché obéit aux règles classiques
publique et pour l’opérateur économique. de la vie du contrat.
Au-delà, la personne publique s’expose au
risque de ne pas être en mesure de com- 1) Réexamen du contrat initial suite
parer les offres entre elles et à la tentation à des modifications de son exécution
de relancer le marché sous forme d’appel
Des clauses de réexamen peuvent être prévues
d’offres, ce qui serait contre-productif. Un
dans les pièces du marché initial. Ces clauses de
trop grand nombre de tours de négociation
réexamen, citées à l’article R. 2194-1 du Code
expose l’opérateur à un coût déraisonnable
de la commande publique, visent à adapter le
de frais de procédure.
contrat (et la rémunération) aux évolutions de
l’infrastructure vis-à-vis de son état initial.
3) L’assistance à maîtrise d’ouvrage
2) Gestion du suivi
Le recours au MGP nécessite de remplir des obli-
et contrôle du marché
gations juridiques dont certaines relèvent d’une
nature assez technique. Il en est ainsi notam- Le maître d’ouvrage devra porter une attention
ment de la définition des objectifs chiffrés de toute particulière sur la transition des contrats
performance à atteindre et de la méthode pour actuels à un marché public global de perfor-
pouvoir les mesurer valablement tout au long de mance, notamment dans la mise à disposition des
52
Le marché global de performance – Chapitre 4
CH A P I T R E 4
Metz Congrès – Robert Schuman : premier centre des congrès en France réalisé
conception réalisation entretien et maintenance – Vue de l’entrée
Architecte : Wilmotte & Associés © Luc Boegly – Bibliothèque EIFFAGE
53
Mémento des contrats globaux
– l’atteinte des objectifs de performance et de concurrence. Trop longue, c’est le mainteneur qui
travaux qui lui ont été confiés ; impose les termes du contrat).
– le respect des niveaux de services définis dans
le contrat ; QUELQUES JURISPRUDENCES
– l’état de l’infrastructure à la remise de l’ouvrage
en conformité avec ce qui avait été précisé dans Sur le recours au marché global et la
le contrat. justification de l’absence d’allotissement
Par un arrêt en date du 26 juin 2015, le Conseil
5) Vigilance particulière : d’État a souligné qu’il appartient au juge de
– sur la modification en cours d’exécution ; déterminer si l’analyse à laquelle le pouvoir
– sur le contrôle de la bonne réalisation des adjudicateur a procédé et les justifications
performances ; qu’il fournit sont, eu égard à la marge d’appré-
– sur la clause relative à la rémunération. ciation qui lui est reconnue pour estimer que
la dévolution en lots séparés présente l’un des
inconvénients mentionnés à l’article 10 du code
DURÉE DU CONTRAT
des marchés publics (repris quasiment in extenso
Aucune durée de contrat n’est précisée dans les par l’article L. 2113-11 du CCP), entachées d’ap-
textes. Elle reste au choix du maître d’ouvrage. préciations erronées.
Toutefois, dans une logique de révision régulière Conseil d’État, 7e – 2e chambres réunies, 8 avril
des objectifs, il peut être recommandé de choisir 2019, req. n° 426096
une durée de marché située de quatre à cinq Le Conseil d’État a éclairci, lors de ce contentieux,
ans. Pourquoi ? Cette durée médiane apparaît le régime du marché global de performance. Les
suffisamment longue pour attirer les mainteneurs sages du Palais Royal ont tranché à cette occa-
(trop courte, la durée du contrat de mainte- sion les questions sur l’allotissement, l’étendue
nance ne les intéressera pas, ce qui restreindra la de l’engagement de performance et le recours
54
Le marché global de performance – Chapitre 4
au concours dans le cadre de ce marché. Ainsi, de La Réunion avait commis une erreur de droit
les dispositions de l’article 32 de l’ordonnance en jugeant que les marchés publics globaux de
du 23 juillet 2015 relatives à l’obligation d’allo- performance étaient soumis à une obligation
tissement ne sont pas applicables aux marchés d’allotissement et en annulant, pour ce motif, la
globaux de performance. Dans le cas d’espèce, procédure de passation du marché litigieux faute
le Conseil d’État a considéré que le juge du pour celui-ci d’avoir été alloti.
référé précontractuel du tribunal administratif
CH A P I T R E 4
MGP : points clés à retenir
n Articles L. 2171-3, R. 2171-1, article R. 2171-3 du Code de la commande publique.
n Dérogation au principe de l’allotissement.
n Un contrat associant l’exploitation ou la maintenance à la réalisation ou à la conception-réalisa-
tion de prestations afin de remplir des objectifs chiffrés de performance.
n Liberté de recours au MGP sans justification à la condition que le contrat comporte des enga-
gements de performance mesurables.
n Objectifs chiffrés définis notamment en termes de niveau d’activité, de qualité de service, d’effi-
cacité énergétique ou d’incidence écologique.
n Une alternative au marché de partenariat.
n Financement public.
n Respect de l’interdiction du paiement différé.
n Propriété des équipements construits maintenue dans le giron public.
n Absence d’obligation de recourir à une évaluation préalable.
55
Mémento des contrats globaux
Parole d’experts…
Patrick Lafon,
DGA de la direction des collèges
du Département de la Gironde
Le conseil départemental de la Gironde a lancé marché global de performance l’engagement E +
un programme exceptionnel « collège 2024 » C – que l’on ne peut pas avoir en marché clas-
qui prévoit la construction de 12 collèges neufs sique loi MOP.
et la réhabilitation de 10 autres collèges, pour un
montant d’environ 500 M€ en recourant à la loi La qualité architecturale
MOP, à la conception-réalisation et au marché a-t-elle été respectée en marché global ?
global de performance. Oui. Nous avons un critère architectural spéci-
fique en marché global de performance. Nous
Quels sont les avantages du marché global avons affecté un critère particulier à l’analyse
d’après votre expérience ? de l’aspect architectural et fonctionnel des bâti-
Nous avons un seul interlocuteur et nous avons ments. Nous maintenons le lien avec l’ordre des
pu, au travers du dialogue compétitif, mieux architectes pour avoir une architecture innovante,
se faire comprendre et préciser le programme respectueuse de l’environnement et permettant
fonctionnel des opérations. Nous avons pu retra- l’intégration de l’objet collège dans son environ-
vailler l’offre architecturale, financière, technique nement immédiat.
et administrative. Nous avons pu adosser au
56
Le marché global de performance – Chapitre 4
a été averti dès le début de la procédure de MGP (rénovation de salles de sport), d’autres aux
mise en concurrence afin de favoriser l’accès des marchés de partenariat (éclairage public).
cabinets d’architectes modestes ou récents à ce
genre de marché, en partenariat avec EGF.BTP Quels conseils donneriez-
d’ailleurs. vous à une personne publique
avant de se lancer dans une opération en MGP ?
Le MGP s’avère-t-il une formule Le MGP doit être utilisé à bon escient et sur des
contractuelle adaptée pour les opérations projets d’envergure. Toute collectivité ne peut
de rénovation énergétique des bâtiments se lancer dans ce genre de montage, il faut les
et les constructions neuves ?
CH A P I T R E 4
moyens humains en interne, suffisamment com-
Le MGP s’avère être un formidable outil dès lors pétents et en nombre et seules certaines, les plus
qu’il est bien monté, bien utilisé, et surtout cor- importantes, peuvent se passer d’aide extérieure
rectement (pour ne pas dire quotidiennement) (AMO). La réussite du MGP dépend donc égale-
suivi. Sinon, il peut vite se transformer en usine à ment du choix de l’AMO. »
gaz. Certains projets semblent plutôt adaptés aux
57
Mémento des contrats globaux
58
Le marché global de performance – Chapitre 4
CH A P I T R E 4
3. Indiquer clairement la durée de la garantie de performance
La durée de la garantie de performance démarre douze mois après la réception pendant laquelle
à compter de la réception de l’ouvrage. L’acheteur des ajustements et mises au point sont mis en
est libre de requérir la durée d’exploitation main- œuvre pour l’atteinte de la performance garantie.
tenance post réception qu’il souhaite. Une durée Cette période probatoire de douze mois est sui-
de 24 à 48 mois après la réception permet à vie d’une période complémentaire qui peut être
l’acheteur de pouvoir bénéficier d’une garantie de douze à vingt-quatre mois pendant laquelle les
suffisamment étalée dans le temps lui laissant le opérateurs économiques pilotent l’exploitation
choix soit d’un renouvellement de la prestation et/ou la maintenance de l’ouvrage avec contrôle
offerte par le soumissionnaire soit du recours à de la performance et mise en œuvre d’éven-
une gestion directe. tuelles autres mesures d’ajustement et de mise au
Cette durée de garantie de performance mesu- point permettant la continuité de la performance
rée se décompose d’une période probatoire de garantie.
59
Mémento des contrats globaux
Afin d’utiliser à bon escient le critère du coût glo- Préciser qui doit être mandataire
bal, l’on peut se référer à la norme ISO 15686-5 du groupement concepteur réalisateur
« calcul en coût global » ou à l’ouvrage de la exploitant mainteneur dans le cadre du marché
MIQCP intitulé « coût global : mener un projet Le marché se décompose en prestations de tra-
de construction ou d’aménagement en coût glo- vaux et de services post réception (exploitation,
bal » (dernière édition : novembre 2018). maintenance). Pour la phase travaux prévoir dans
le cahier des charges de la consultation que le
Autoriser les variantes mandataire est l’entreprise générale de travaux.
Autoriser les variantes dans un marché de per- L’entreprise générale de travaux garde son rôle de
formance permet aux entreprises qui répondent mandataire pendant une durée maximum d’un an
à la consultation d’ajuster éventuellement leurs suivant la réception correspondant à la garantie
engagements à la hausse concernant les dites de parfait achèvement, lui permettant d’effectuer
performances en se basant sur le montant du les mises au point nécessaires à l’atteinte de la ou
budget alloué au projet. L’acheteur bénéficie ainsi des performances. Suite à cette période de deux
d’offres potentiellement optimisées. ans, le mandataire devient logiquement l’exploi-
tant ou le mainteneur directement concernés par
Prévoir des primes et leur montant les prestations post réception.
pour les soumissionnaires lorsque le marché
prévoit des prestations de conception Prévoir systématiquement une couverture
Les documents de la consultation doivent indi- d’assurance dommages ouvrage
quer le montant des primes et les modalités de Cette couverture permet à l’acheteur en cas de
réduction ou de suppression de celles-ci pour les sinistre de faire préfinancer les travaux de répa-
soumissionnaires ayant fait des offres irrégulières. ration avec la possibilité de confier directement
Le montant de la prime attribuée à chaque sou- ceux-ci au sous-traitant concerné. L’acheteur
missionnaire est égal au prix estimé des études bénéficie ainsi d’une prise en charge et d’une
de conception à effectuer telles que définies par réalisation accélérée.
les documents de la consultation, affecté d’un
abattement au plus égal à 20 %.
60
Le marché global de performance – Chapitre 4
CH A P I T R E 4
tage des bâtiments et structures existants ainsi
L’avis de marché (avis d’appel public à la concur-
que des infrastructures (réseaux, chaussée, par-
rence), tenant lieu d’appel à candidatures, a été
king…), y compris frais de mise en décharge, y
publié aux journaux suivants :
compris dépose et évacuation des équipements
– Journal Officiel de l’Union Européenne (JOUE).
de cuisine existants, déménagement des équipe-
– Bulletin Officiel des Annonces des Marchés Publics
ments dont mobilier destinés à être réemployés
(BOAMP).
en phase transitoire dans d’éventuels locaux pro-
– Le Moniteur.
visoires (logements compris) ;
– la restructuration/extension des locaux et sur-
2. Objectifs faces conformément aux programmes ;
Remise à niveau de l’établissement, tant en – la planification, l’organisation et la mise en œuvre
termes de surface que d’organisation fonction- des relogements nécessaires pour permettre au
nelle, dans l’objectif de répondre aux besoins d’un collège de fonctionner dans sa globalité pendant
collège pour l’Enseignement Général, 2 champs les travaux ;
professionnels pour 64 élèves et 1 division ULIS – la mise en œuvre des signalétiques nécessaires,
et la création d’une salle de gymnastique. lors des travaux, au bon fonctionnement du col-
Amélioration significative des performances de lège (consignes sécurité, orientation, accueil…) ;
l’établissement. Ces performances devant s’expri- – la réalisation des VRD nécessaires et inhérents
mer notamment dans les domaines du chauffage au fonctionnement du projet ;
et de la ventilation, de l’électricité, du process de – l’intégralité des équipements de la cuisine
la demi-pension, et des émissions de gaz à effet restructurée ;
de serre, de la qualité de l’air, de la consommation – les frais de dépose, mise en stock, remise en
d’eau… état éventuelle et repose de l’œuvre d’art issu du
Intégrer une possibilité d’évolution de la capacité 1 % de la construction d’origine du collège com-
d’accueil du collège pour permettre de répondre pris démarches pour accord de l’artiste ;
rapidement à des besoins complémentaires. – les frais de démolition, démantèlement, évacua-
tion et traitement des matériels et déchets du
poste HT actuel ;
3. Montant
– les frais de déplacement du poste détente Gaz ;
Part de l’enveloppe financière affectée aux tra- – les frais de déplacement des équipements de
vaux de restructuration : 12 433 300 € HT. Défense Incendie Communale situés dans l’en-
Ledit montant comprend toutes les sujétions ceinte du collège ;
liées à l’exécution des travaux, et notamment, – les frais de raccordement aux réseaux conces-
sans préjudice des dispositions du CCAP : sionnaires (Régies) et dévoiements le cas
– toutes les investigations complémentaires échéant ;
nécessaires à la réalisation du projet (diagnostics
61
Mémento des contrats globaux
– toutes les installations de chantier et frais d’ac- Le maître de l’ouvrage ne pourra donner à
cès au site, y compris frais de voiries ; certains candidats des informations susceptibles
– toutes les sujétions pour la stabilité des de les avantager par rapport à d’autres. Il ne
avoisinants ; pourra révéler aux autres candidats des solutions
– toutes les sujétions liées aux prescriptions proposées ou des informations confidentielles
connues ou non issues du permis de construire, communiquées par un candidat dans le cadre de
du PGC, du RICT, etc. la discussion, sans l’accord exprès de celui-ci.
Ledit montant de l’enveloppe prévisionnelle tra- Le maître de l’ouvrage, les AMO juridique,
vaux ne comprend pas les postes suivants qui technique et programmiste, ou toute personne
doivent être pris en charge par le groupement et morale ou physique participant, en tout ou partie,
inclus forfaitairement dans son offre : aux discussions et/ou aux échanges ont, jusqu’à
– les études de diagnostic, au sens de la loi MOP, la notification du marché, l’obligation de réserve
et de conception ainsi que l’ordonnancement, le sur toute information qui leur serait commu-
pilotage et la niquée par les
coordination du Le MGP s’avère être un formidable outil candidats, afin
chantier, la coor- dès lors qu’il est bien monté, bien utilisé, de respecter la
dination SSI à confidentialité
et surtout correctement
la charge du et l’égalité des
groupement ; (pour ne pas dire quotidiennement) suivi concurrents,
– la mise en (Pierre Bu Haa Tai, responsable du service achats d’une part, et
et marchés publics à la ville d’Haubourdin)
œuvre éven- la propriété
tuelle de locaux provisoires compris viabilisation intellectuelle des solutions techniques et/ou orga-
pour assurer la continuité de l’enseignement et nisationnelle, d’autre part.
du service de restauration scolaire à la charge du L’ensemble des acteurs de la procédure, tant du
groupement ; côté de la maîtrise d’ouvrage (personnes suscep-
– la fourniture des énergies, l’exploitation et la tibles d’avoir des informations sur les offres des
maintenance à la charge du groupement ; candidats) que du côté des candidats (mandataire
– la fourniture des fluides tels l’eau et l’électricité et ensemble des co-traitants), aura l’obligation
pour la réalisation du chantier ; de signer une clause de confidentialité jointe en
– la fourniture des fluides eaux, gaz et électri- annexe.
cité pour la continuité du fonctionnement de la
Le maître de l’ouvrage se réserve le droit d’éli-
demi-pension provisoire, pendant la réalisation
miner, au cours de la phase de dialogue, tout
du chantier ;
candidat ayant remis un dossier non conforme
– la fourniture des énergies pour le chauffage
au présent règlement de la consultation, à une
et l’eau chaude sanitaire pendant la phase de
lettre de convocation (non présentation à une
chantier.
séance individuelle de dialogue) ou à une lettre
4. Dialogue compétitif d’invitation à remettre l’offre initiale ou une offre
Le dialogue s’ouvre, avec les candidats admis à y intermédiaire (non remise dans les délais).
participer, sur la base d’un programme technique Déroulement de la phase de dialogue
détaillé ainsi que d’un programme performanciel La durée prévisionnelle de la phase de dialogue
qui définissent les besoins et les exigences du est d’environ onze (11) mois entre la date de
maître de l’ouvrage. remise du dossier de consultation et la date limite
Conduite du dialogue de réception des offres finales.
Au cours du dialogue, chaque candidat sera Au cours de la phase de dialogue, chaque can-
entendu dans des conditions d’égalité. didat sera entendu en séance de dialogue au
62
Le marché global de performance – Chapitre 4
moins deux (02) fois par le maître de l’ouvrage. Le Service de la Commande Publique ;
À cet effet, chaque candidat désignera, parmi les Le Service d’Administration & de Moyens
participants au dialogue de son groupement, un (Direction des Collèges) ;
rapporteur, personne physique ayant le pouvoir Les Assistants Maîtrise d’Ouvrage Juridique,
de l’engager, qui sera l’interlocuteur du maître Techniques, Environnemental et Programmiste
de l’ouvrage. Ledit rapporteur sera désigné au (AMO) ;
plus tard lors de la première séance de dialogue
Le Contrôleur Technique (CT) de l’opération ;
individuelle. Il pourra être désigné un suppléant,
personne physique ayant le même pouvoir que Tout expert que le maître de l’ouvrage jugera
le rapporteur et appelée à le suppléer en cas utile de convier, pour le bon déroulement et
CH A P I T R E 4
d’empêchement. l’efficacité des échanges.
Pour le candidat, seront présents :
Si dans le déroulement du dialogue et de
l’élaboration du projet un processus innovant Au moins un représentant du mandataire du
est découvert, le groupement pourra proposer groupement ;
d’enrichir sa composition. Cette opportunité Le cas échéant, un représentant de chacun
reste subordonnée à l’accord express du Maître des autres membres du groupement dont la
d’Ouvrage et devra intervenir avant l’invitation à présence est nécessaire pour être à même de
remettre l’offre finale. répondre à toutes les questions relatives à l’offre,
Le maître de l’ouvrage se réserve la possibilité initiale ou intermédiaire, dans son ensemble.
de réduire ou d’augmenter le nombre de séance IMPORTANT : Pour le bon déroulement et l’ef-
de dialogue jusqu’à ce qu’il estime que les discus- ficacité des séances individuelles, le nombre des
sions soient arrivées à leur terme. représentants du groupement est limité à sept
La phase de dialogue se déroulera comme suit : personnes simultanément, représentant du man-
– Questions/réponses avant remise de la solution dataire du groupement compris.
initiale. Poursuite du dialogue
– Avant la remise de la solution initiale, le candi- Le dialogue se poursuivra jusqu’à ce que soient
dat pourra adresser toute question qu’il juge utile identifiées, éventuellement après les avoir com-
au maître de l’ouvrage. parées, la ou les solutions qui sont susceptibles
– Le maître d’ouvrage communiquera ses de répondre aux besoins du maître de l’ouvrage,
réponses, par deux envois, à l’ensemble des candi- pour autant qu’il y ait un nombre suffisant de
dats, dans le respect du principe de confidentialité solutions appropriées.
et de l’égalité de traitement des candidats. Offres intermédiaires supplémentaires
Dispositions communes aux séances de dia- Le maître de l’ouvrage se réserve le droit de
logue individuelles demander à chaque candidat, la remise d’une ou
– Ordre de passation plusieurs offres intermédiaires supplémentaires.
L’ordre de passage candidats correspondra à Séances de dialogue individuelles supplémentaires
l’ordre d’arrivée des offres. De plus, le maître de l’ouvrage se réserve le
– Participants droit d’organiser, pour chaque candidat, une ou
plusieurs séances de dialogue individuelles sup-
Pour le maître d’ouvrage, seront présents ou plémentaires dans un respect de stricte égalité.
représentés :
Chaque candidat sera convoqué à ladite séance
Un élu de la collectivité ; de dialogue individuelle supplémentaire par cour-
Le Pôle Maîtrise d’Ouvrage Collèges (Direction rier électronique, dont le candidat devra accuser
des Collèges) ; réception, ou par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception.
63
Mémento des contrats globaux
64
Le marché global de performance – Chapitre 4
CH A P I T R E 4
2.2 Qualité fonctionnelle appréciée au travers : 40 points
– Du respect des surfaces du programme
2 16,00 %
– Du respect des liens fonctionnels entre locaux (40 %)
– De l’habitabilité des espaces (40 %)
2.3 Qualité technique et confort d’usage 50 points
Qualité de la conduite des installations en phase d’exploitation et de maintenance :
Ledit critère est décomposé comme suit :
3.1 Moyens techniques et personnels appréciés au travers de : 50 points
– Détails des volumes horaires (50 %)
– Engagement sur les détails et la disponibilité (50 %)
3 3.2 Simplicité de conduite et maintenance apprécié au travers de 50 points 16,00 %
la complexité, accessibilité et fréquence des :
– Prestations liées au clos ouvert (50 %)
– Prestations liées aux fluides (50 %)
Objectifs de performance contractuels :
Niveau et étendue des engagements de performances : dont sous critères :
4.1 Performance énergétique appréciée au travers de : 40 points
– Consommation Chauffage par rapport à l’existant (25 %)
– Auxiliaire de ventilation (10 %)
– Énergie consommée par repas (55 %)
– Éclairage (10 %)
4 4.2 Consommation d’eau appréciée au travers de : 20 points 16,00 %
– Quantité d’eau pour un repas (80 %)
– Quantité d’eau pour les équipements sanitaires élèves
(20 %)
4.3 Qualité de l’air appréciée au travers de : 20 points
– Moyens mis en œuvre pour respecter les objectifs (50 %)
65
Mémento des contrats globaux
Le montant de la prime est ferme et non actua- – Quarante-cinq mille euros TTC
lisable. La rémunération de l’attributaire à l’issue [45 000,00 € TTC] pour toute proposition
de la procédure tient compte de la prime qu’il intermédiaire conforme aux documents de la
aura reçue pour sa participation audit dialogue : consultation avec une invitation à remettre une
– Trente mille euros TTC [30 000,00 € TTC] offre finale (2e tour de dialogue effectif).
pour toute proposition initiale conforme aux – Soixante mille euros TTC [60 000,00 € TTC]
documents de la consultation avec une invitation pour toute offre finale conforme et régulière-
à poursuivre le dialogue (1er tour de dialogue ment classée par la commission d’appel d’offres.
effectif).
Critères Pondération
Engagement sur les performances proposées : Niveau de performance proposé sur chaque 35 %
type de performance – Fiabilité des engagements proposés (niveau de pénalités acceptées)
– Pertinence de la méthode de vérification des engagements
Qualité de la construction : qualité esthétique (identification à un équipement sportif) 20 %
– optimisation de la maintenance (durabilité, pérennité, maintenabilité des matériaux et
systèmes) – qualité environnementale du projet) – qualité fonctionnelle (facilité d’utilisation,
organisation des espaces)
Méthodologie de réalisation : coordination des phases de conception, construction, 10 %
exploitation technique – fiabilité du planning proposé
Coût global (prix conception, travaux, exploitation pour la durée du marché) 35 %
66
Le marché global de performance – Chapitre 4
Pertinence
Niveau Fiabilité
de la méthode Pondération
de performance de l’engagement
de vérification
Disponibilité Noté sur 10 Noté sur 10 Noté sur 10 10 %
de la patinoire pondéré à 60 % pondéré à 10 % pondéré à 30 %
Consommation Noté sur 10 Noté sur 10 Noté sur 10 10 %
CH A P I T R E 4
en gaz pondéré à 60 % pondéré à 10 % pondéré à 30 %
Consommation Noté sur 10 Noté sur 10 Noté sur 10 15 %
électrique pondéré à 60 % pondéré à 10 % pondéré à 30 %
Les sous critères niveau de performance et fia- Note de 2 : qualité peu détaillée et très peu
bilité de l’engagement (c’est-à-dire montant de adaptée
pénalité proposé au-delà de la base fixée dans le Note de 4 : qualité peu adaptée
CCAP) seront analysés de façon mathématique, Note de 6 : qualité adaptée mais peu détaillée
l’offre la meilleure obtenant la note de 10. Note de 8 : qualité intéressante, mais manquant
Le sous critère pertinence de la méthode de de détail
vérification sera analysé selon la grille suivante : Note de 10 : qualité très intéressante et très
Note de 2 : méthode peu détaillée et très peu détaillée
pertinente Méthodologie de réalisation (10 %)
Note de 4 : méthode peu pertinente Coordination des phases notée sur 10 pondérée
Note de 6 : méthode peu détaillée, mais adaptée à 40 %
Note de 8 : méthode pertinente mais manquant
Fiabilité du planning noté sur 10 pondérée à 60 %
de précision
Note de 10 : méthode très pertinente et très Avec la grille suivante d’appréciation :
précise Note de 2 : méthodologie peu détaillée et peu
adaptée
Qualité de la construction (20 %)
Note de 4 : méthodologie peu adaptée
Qualité esthétique notée sur 10, pondérée à
Note de 6 : méthodologie adaptée mais peu
30 %
détaillée
Qualité de la maintenance notée sur 10 pondé-
Note de 8 : méthodologie intéressante, mais
rée à 25 %
manque de détail
Qualité environnementale notée sur 10 pondé-
Note de 10 : méthodologie très intéressante et
rée à 15 %
très détaillée
Qualité fonctionnelle notée sur 10 pondérée à
30 % Le critère du coût global est analysé suivant une
règle de 3, la meilleure offre obtenant 10. Il est
Chacun des sous critères sera analysée avec la
noté sur 10 et pondéré à 35 %
grille suivante :
Après négociation, la seconde offre ne pourra
être régularisée.
67
CH A P I T R E 5
Les marchés globaux sectoriels
CH A P I T R E 5
PRÉSENTATION ET RECOURS – les immeubles affectés à la police nationale, à
la gendarmerie nationale, aux armées ou aux
L es contrats globaux sectoriels permettent aux
acheteurs de confier à un même opérateur
économique une mission globale ayant notam-
services du ministère de la défense ;
– les infrastructures nécessaires à la mise en place
de systèmes de communication et d’information
ment pour objet la conception, la construction, répondant aux besoins des services du ministère
l’aménagement, l’entretien et/ou la maintenance de l’intérieur ;
des ouvrages construits. – les immeubles affectés à la brigade des
Contrairement aux marchés publics de concep- sapeurs-pompiers de Paris ;
tion-réalisation ainsi qu’aux marchés publics – les immeubles affectés par l’État à la formation
globaux de performance, le recours aux marchés des personnels qui concourent aux missions de
globaux sectoriels n’est pas conditionné par défense et de sécurité civiles ;
la présence de motifs d’ordre techniques ou – les établissements pénitentiaires ;
d’objectifs de performance tels que prévus aux – les centres de rétention et les zones d’attente ;
articles L. 2171-4 et L. 2171-5 du Code de la – les bâtiments ou équipements affectés à l’exer-
commande publique (ex articles 33 et 34 de l’or- cice des missions de l’établissement public de
donnance du 23 juillet 2015), en cas d’application santé, d’organismes de droit privé définis à
de la loi MOP. l’article L. 124-4 du Code de la Sécurité sociale
Les marchés globaux sectoriels concernent les gérant des établissements de santé et des struc-
domaines suivants : tures de coopération sanitaire dotée de la
personnalité morale publique.
69
Mémento des contrats globaux
TEXTES EN VIGUEUR
L’article L. 2171-4 du Code de la commande publique dispose que : « L’État peut confier à un
opérateur économique une mission globale portant sur :
1° La conception, la construction, l’aménagement, l’entretien et la maintenance des immeubles
affectés à la police nationale, à la gendarmerie nationale, aux armées ou aux services du ministère
de la défense, à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris ou affectés par l’État à la formation des
personnels qui concourent aux missions de défense et de sécurité civiles ;
2° La conception, la construction et l’aménagement des infrastructures nécessaires à la mise en
place de systèmes de communication et d’information répondant aux besoins des services du
ministère de l’intérieur ;
3° La conception, la construction et l’aménagement des établissements pénitentiaires. Cette mis-
sion peut en outre porter sur l’exploitation ou la maintenance des établissements pénitentiaires, à
l’exception des fonctions de direction, de greffe et de surveillance ;
4° La conception, la construction, l’aménagement, l’entretien, l’hôtellerie et la maintenance de
centres de rétention ou de zones d’attente. Cette mission ne peut conduire à confier l’enregis-
trement et la surveillance des personnes retenues ou maintenues à d’autres personnes que des
agents de l’État.
L’article L. 2171-5 indique que : « Les établissements publics de santé, les organismes mentionnés à
l’article L. 124-4 du Code de la Sécurité sociale gérant des établissements de santé et les structures
de coopération sanitaire dotées de la personnalité morale de droit public peuvent confier à un
opérateur économique une mission globale portant sur la conception, la construction, l’aménage-
ment, l’entretien ou la maintenance de bâtiments ou d’équipements affectés à l’exercice de leurs
missions ».
L’article L. 2171-6 concerne la Société du Grand Paris. Celle-ci peut confier à un opérateur éco-
nomique une mission globale portant sur la construction et l’aménagement des infrastructures
du réseau de transport public du Grand Paris ou des infrastructures de transport public dont la
maîtrise d’ouvrage lui est confiée.
70
Les marchés globaux sectoriels – Chapitre 5
CH A P I T R E 5
71
Mémento des contrats globaux
72
Les marchés globaux sectoriels – Chapitre 5
2. la valeur fonctionnelle (20 %) appréciée au l’organisation des moyens mis en œuvre pour
regard : garantir la qualité de réalisation (5 %).
– de la pertinence du plan masse par rapport 4. la valeur technique (10 %) appréciée au
aux exigences de flux, de non-covisibilité et de regard :
non-communicabilité entre quartiers et vis-à-vis – de la qualité de la proposition au vu des enjeux
de l’extérieur de l’enceinte (5 %) ; de maintenabilité, de durabilité, et de coût
– de la qualité de la réponse en termes de sûreté d’exploitation. Cela porte en particulier sur le
passive (organisation des espaces intérieurs et choix des matériaux, équipements et dispositifs
extérieurs compte tenu des exigences de sur- constructifs (5 %) ;
veillance) (5 %) ; – de la pertinence de la proposition au vu des
– de la qualité et de la pertinence de la réponse autres performances du programme technique
aux autres exigences du programme fonctionnel (5 %).
(10 %).
5. le délai et l’organisation du chantier (15 %),
3. la valeur architecturale (15 %) appréciée au appréciés notamment au regard :
regard : – du délai global d’exécution qui s’entend comme
CH A P I T R E 5
– des réponses architecturales apportées pour la somme des délais fixés par le candidat dans
apaiser la vie en détention et donner de la qualité son offre pour la phase conception et la phase
aux espaces de vie (5 %) ; réalisation (10 %) ;
– de la réponse aux contraintes de site et de l’in- – de la qualité de la réponse en termes d’orga-
sertion du projet dans l’environnement (5 %) ; nisation du chantier au regard des contraintes
– de l’étendue de la mission confiée à la maî- de phasage et compte tenu de la proximité du
trise d’œuvre technique et architecturale et de centre pénitentiaire en fonctionnement (5 %).
Auditions
Le pouvoir adjudicateur se réserve le droit d’in- assurer les missions mentionnées à l’article 2 de
viter les candidats ayant remis une offre finale à Décret 2017-842 du mai 2017, c’est-à-dire :
venir présenter oralement leur projet. – Les études d’avant-projet sommaire
Cotraitant assurant la conception : dans les pièces – Les études d’avant-projet définitif
administratives relatives au présent marché, il est – Les études de projets
fait référence à l’entité assurant la conception – Les études d’exécution
sous l’appellation « le maître d’œuvre ». – Le suivi d’exécution et leur direction le cas
échéant
Conformément au décret n° 2017-842 du
– La participation aux opérations de réception
5 mai 2017, ce dernier assure le rôle de maître
et à la mise en œuvre de la garantie de parfait
d’œuvre avec toutes les obligations définies par
achèvement
le CCAG-Travaux, à l’exception des dérogations
mentionnées explicitement dans le présent CCAP. Ainsi que :
À ce titre, le maître d’œuvre devra a minima – Mission mobilier
– Mission Signalétique
73
Mémento des contrats globaux
– 22 mois maximum pour l’exécution des mis- De l’étendue de la mission confiée à la maîtrise
sions de réalisation des travaux. d’œuvre technique et architecturale et de l’orga-
Le pouvoir adjudicateur déclarera irrégulière toute nisation des moyens mis en œuvre pour garantir
offre ne respectant pas ces délais maximums. la qualité de réalisation (5 %).
– 2 mois fermes pour l’exécution de la partie de 4. la valeur technique (10 %) appréciée notam-
la mission relative aux Opérations Préalables à la ment au regard :
Réception (OPR). – de la qualité de la proposition au vu des enjeux
Le pouvoir adjudicateur déclarera irrégulière de maintenabilité, de durabilité, et de coût
toute offre ne respectant pas ces délais fermes. d’exploitation. Cela porte en particulier sur le
choix des matériaux, équipements et dispositifs
Le présent marché est passé selon une procé-
constructifs (5 %) ;
dure d’appel d’offres restreint
– de la pertinence de la proposition au vu des autres
Jugement des offres performances du programme technique (5 %).
Le groupement candidat choisi comme attribu- 5. le délai (10 %) apprécié notamment au regard :
taire du marché sera celui ayant soumis l’offre Du délai global d’exécution qui s’entend comme
économiquement la plus avantageuse, appréciée la somme des délais fixés par le candidat dans
en fonction des critères pondérés suivants : son offre pour la phase conception et la phase
1. la valeur prix (40 %) appréciée au regard du réalisation.
montant du prix global et forfaitaire mentionné Variantes
dans l’acte d’engagement.
Variantes imposées par le pouvoir adjudicateur :
2. la valeur fonctionnelle (20 %) appréciée au NON
regard :
Variantes à l’initiative des soumissionnaires : OUI
– de la qualité de la réponse aux exigences de
sûreté passive, de limitation des projections et de Seules les variantes concernant les points suivants
relation au voisinage (10 %) ; pourront être proposées :
– de la qualité et de la pertinence de la réponse – propositions de fenêtres de cellules innovantes
aux autres exigences fonctionnelles (10 %). permettant d’améliorer le confort thermique d’été ;
– propositions de solutions ou dispositifs faisant
3. la valeur architecturale (20 %) appréciée au
ressortir des économies en coût global ;
regard :
– propositions de solutions ou dispositifs per-
– des réponses architecturales apportées pour
mettant de réduire l’empreinte énergétique et
apaiser la vie en détention (5 %) ;
carbone des bâtiments.
– de la réponse aux contraintes de site et de l’in-
sertion du projet dans l’environnement (10 %).
Primes
Une prime égale à 90 000 € HT sera allouée en compte dans la rémunération de l’attributaire
à chacun des candidats ayant remis une offre du marché.
complète et conforme. Cette prime sera prise
74
CH A P I T R E 6
Le marché de partenariat
CH A P I T R E 6
aux articles L 1112-1 et L. 2200-1 et suivants vation, le démantèlement ou la destruction
du décret du 26 novembre 2018 portant partie d’ouvrages, d’équipements ou de biens immaté-
législative du Code de la commande publique (ex riels nécessaires au service public ou à l’exercice
articles 66 et suivants de l’ordonnance n° 2015- d’une mission d’intérêt général.
899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés 2° Tout ou partie de leur financement.
publics). Le titulaire du marché de partenariat assure la
Le marché de partenariat a pour particularité maîtrise d’ouvrage de l’opération à réaliser.
d’englober et d’unifier sous un même contrat l’en- Cette mission globale peut également avoir pour
semble des montages contractuels complexes qui objet :
associent les partenaires publics et les partenaires 1° Tout ou partie de la conception des ouvrages,
privés (notamment les instruments d’occupation équipements ou biens immatériels.
domaniale tels que les BEA(1) et les AOT(2)). 2° L’aménagement, l’entretien, la maintenance,
Les montages aller-retour tels que le BEH (bail la gestion ou l’exploitation d’ouvrages, d’équi-
emphytéotique hospitalier), les lois LOPPSI (loi pements ou de biens immatériels ou une
n° 2011-267 du 14 mars 2011 d’orientation et combinaison de ces éléments.
de programmation pour la performance de la 3° La gestion d’une mission de service public ou
sécurité intérieure) et LOPJ (loi n° 2002-1138 du des prestations de services concourant à l’exer-
9 septembre 2002 d’orientation et de program- cice, par la personne publique, de la mission de
mation pour la justice), etc. ont de ce fait disparu service public dont elle est chargée.
pour laisser la place au marché de partenariat.
En application des articles L. 2212-1 à L. 2212-4
du Code de la commande publique, le marché
de partenariat constitue un marché public qui
75
Mémento des contrats globaux
76
Le marché de partenariat – Chapitre 6
CH A P I T R E 6
démontre pas l’intérêt financier de ce contrat
complet ainsi que tout élément permettant
dérogatoire.
d’éclairer l’acheteur dans le choix du mode de
réalisation du projet. L’évaluation du mode de
réalisation du projet est soumise pour avis à un
1) Acheteurs autorisés
organisme expert créé par voie réglementaire.
à lancer un marché de partenariat
L’acheteur doit aussi réaliser une étude de sou-
Tous les acheteurs ne sont pas autorisés à passer tenabilité budgétaire qui apprécie notamment
un marché de partenariat. En vertu de l’article les conséquences du contrat sur les finances
L. 2211-1 du Code de la commande publique, publiques et la disponibilité des crédits (art.
les acheteurs non autorisés sont les organismes, L. 2212-3 et L. 2212-4 du CCP).
autres que l’État, relevant de la catégorie des
administrations publiques centrales dont la liste est
« Avant de décider de recourir à un marché
établie par l’arrêté mentionné au I de l’article 12
de partenariat, l’acheteur réalise une étude de
de la loi du 28 décembre 2010 de programmation
soutenabilité budgétaire qui apprécie notam-
des finances publiques pour les années 2011 à
ment les conséquences du contrat sur les
2014, ainsi que les établissements publics de santé
finances publiques et la disponibilité des cré-
et les structures de coopération sanitaire dotées
dits. » (CCP, art. L. 2212-3).
de la personnalité morale publique.
« L’étude de soutenabilité budgétaire est sou-
Toutefois, l’État peut conclure un marché de
mise pour avis au service de l’État compétent. »
partenariat pour le compte d’un acheteur non
(CCP, art. L. 2212-4).
autorisé sous certaines conditions, en vertu de
l’article L. 2211-3 du CCP.
77
Mémento des contrats globaux
78
Le marché de partenariat – Chapitre 6
CH A P I T R E 6
Emmanuelle Champigny, directrice générale
Pour l’État et tif de déroger
des services du conseil départemental de la Moselle (10 ans de PPP
ses établisse- dans la commande publique, Éditions Le Moniteur, novembre 2014) aux règles
ments publics, fondatrices
ce sont les autorités administratives compétentes. de la commande publique (égalité devant la
Pour les collectivités territoriales et leurs éta- commande publique, protection des propriétés
blissements publics, l’évaluation du mode de publiques, bon usage des deniers publics).
réalisation du projet, l’étude de soutenabilité
budgétaire et les avis sur celles-ci sont présentés EXÉCUTION
à l’assemblée délibérante ou à l’organe délibérant.
Pour les autres acheteurs, ils sont présentés à Lorsque l’acheteur confie tout ou partie de
l’organe décisionnel. la conception des ouvrages au titulaire, les
conditions d’exécution du marché doivent com-
prendre l’obligation d’identifier une équipe de
4) Quelle procédure choisir ?
maîtrise d’œuvre chargée de la conception des
Pour recourir au marché de partenariat, la ouvrages et du suivi de leur réalisation.
procédure idéale est, par nature, le dialogue Lorsque l’acheteur ne confie au titulaire qu’une
compétitif, puisque l’acheteur public n’a pas, au partie de la conception de l’ouvrage, il peut
départ du projet, défini précisément son besoin : lui-même, par dérogation à l’obligation prévue
à charge pour le secteur privé de fournir des pro- à l’article L. 2431-3 du CCP, faire appel à une
positions de solutions innovantes afin d’obtenir équipe de maîtrise d’œuvre pour la partie de la
un coût global amélioré, optimisé. conception qu’il assume.
La caractéristique majeure de cette procédure est
que l’acheteur public discute avec les opérateurs 1) Acquisition des biens
économiques candidats des solutions techniques et cession de contrats
destinées à répondre à ses besoins et c’est sur
la base des solutions techniques proposées par Sur décision de l’acheteur, le titulaire du marché
de partenariat peut être chargé d’acquérir les
79
Mémento des contrats globaux
Le marché de partenariat fixe les conditions dans En vertu des articles L. 2213-8 et L. 2213-9
lesquelles les ouvrages, équipements ou biens du CCP, la rémunération du titulaire fait l’objet
immatériels sont mis à la disposition de l’acheteur. d’un paiement par l’acheteur à compter de
Il garantit notamment le respect de l’affectation l’achèvement des missions principales obliga-
des ouvrages, équipements ou biens immatériels toires mentionnées au premier alinéa de l’article
au service public dont l’acheteur est chargé et le L. 1112-1 et pendant toute la durée du contrat.
respect des exigences du service public (article Cette rémunération est liée à des objectifs de
L. 2213-11 du CCP). performance assignés au titulaire pour chaque
phase du contrat.
Le contrat détermine les conditions dans les-
4) Acquisition des installations
quelles les revenus issus de l’exercice d’activités
édifiées dans le cadre du contrat
annexes ou de la valorisation du domaine par
Le marché de partenariat peut prévoir la pos- le titulaire viennent diminuer le montant de la
sibilité pour l’acheteur d’exercer une option lui rémunération versée par l’acheteur.
permettant d’acquérir, avant le terme fixé par
l’autorisation d’occupation, les installations édi- 9) Suivi et contrôle de l’exécution
fiées dans le cadre du contrat (article L. 2213-12 du marché de partenariat
du CCP).
Le titulaire du marché de partenariat établit un
rapport annuel permettant d’en suivre l’exécu-
tion. Ce rapport est adressé, chaque année, à
80
Le marché de partenariat – Chapitre 6
10) Indemnisation
en cas d’annulation ou de résiliation
CH A P I T R E 6
du marché de partenariat
En cas d’annulation ou de résiliation du contrat Les points clés à retenir
par le juge, faisant suite au recours d’un tiers, le n Contrat global de longue durée répondant
titulaire du marché de partenariat peut prétendre à un besoin de service complet pour la per-
à l’indemnisation des dépenses qu’il a engagées sonne publique, comprenant le financement,
conformément au contrat dès lors qu’elles ont la conception, la construction et l’entretien de
été utiles à l’acheteur (article L. 2235-1 du Code l’ouvrage.
de la commande publique). n Réalisation clé en main d’un équipement public
associé à un service complet de financement et
EN PRATIQUE de gestion de service étalée dans le temps.
n Paiement différé.
Tableau de bord des marchés de partenariat n Obligation pour l’acheteur public de pro-
(source Fininfra, 20 février 2019) céder à une évaluation préalable du projet
https://www.economie.gouv.fr/files/files/direc- envisagé et de sa soutenabilité budgétaire.
tions_services/fininfra/TdB/tdbjan19.pdf
81
Mémento des contrats globaux
Parole d’experts…
82
Le marché de partenariat – Chapitre 6
CH A P I T R E 6
83
Mémento des contrats globaux
84
Le marché de partenariat – Chapitre 6
différentes phases de la procédure que certains Il est précisé que le critère 1 sera adapté pour
candidats voire un seul candidat. l’appréciation des deux offres.
Les candidats seront avertis par courriel s’ils sont
admis ou non à participer à la phase de dialogue A. Coût global de l’offre/pondération :
suivante (le cas échéant) et, après la clôture du 35 points
dialogue, à la phase « offres finales ». Pour l’application de ce critère, la Personne
publique prendra en compte les éléments
2) Clôture du dialogue et phase suivants :
La clôture du dialogue interviendra lorsque la Afin de tenir compte de l’étalement dans le
Personne publique estimera que la discussion est temps du paiement des redevances, chaque
arrivée à son terme et qu’elle aura identifié la redevance trimestrielle sera actualisée à la date
ou les solutions susceptibles de répondre à ses estimative de signature du Marché au taux annuel
besoins. de 3,5 %.
La Personne publique invitera alors les candidats Il est précisé que la somme ainsi actualisée sera
ayant formulé les propositions les plus à même calculée à partir des redevances présentées dans
de répondre à ses besoins à remettre une offre l’offre des candidats.
finale sur la base de la ou des solutions qu’ils ont Il est précisé que la somme des redevances sera
présentées. calculée à partir des éléments indiqués par les
La Personne publique adressera aux candidats candidats dans leur offre notamment la part
CH A P I T R E 6
qui ne sont pas admis un courriel leur notifiant fixe intégrée à la formule d’indexation ainsi que
le rejet de leur proposition et leur éviction du l’échéancier de loyers.
dialogue. Il est également précisé :
Après réception des offres finales, la Personne – qu’il ne sera pas non plus tenu compte des
publique pourra adresser aux candidats ayant estimations des candidats relatives aux taxes
déposé une offre finale des demandes de pré- refacturées à l’euro (CVAE, Organic etc.) en
cisions, clarifications, perfectionnements ou phase d’exploitation ;
compléments de celle-ci. – qu’afin de tenir compte de l’étalement dans le
Ces demandes ne peuvent avoir pour effet de temps du paiement trimestriel des redevances
modifier les aspects essentiels de l’offre finale, et des propositions contractuelles d’indexation
notamment les besoins et exigences indiqués des redevances par les candidats, il sera appliqué
dans les documents de la consultation, lorsque à chaque fraction de redevance une indexation
les modifications apportées sont susceptibles trimestrielle sur la base d’un taux d’indexation
de fausser la concurrence ou d’avoir un effet annuel de 1,5 % à partir de la date contractuelle
discriminatoire. de mise à disposition de l’ouvrage.
Les réponses apportées par les candidats aux Le calcul d’indexation trimestrielle pour chacun
demandes ainsi formulées auront un caractère des candidats reprendra la part fixe proposée
contractuel et engageront les candidats. dans la formule d’indexation pour chaque partie
du loyer et pour chacun des candidats ;
– les fractions R2 de la redevance ainsi indexées
3) Critères de sélection
seront ensuite actualisées à la date estimative
Au stade des premières offres, chaque candidat de signature du marché de partenariat au taux
aura deux notes (offre de base et variante impo- annuel de 3,50 % ;
sée), chaque note étant établie au regard des – les calculs d’indexation et d’actualisation seront
critères indiqués ci-après. effectués en reprenant les formules courantes de
85
Mémento des contrats globaux
86
Le marché de partenariat – Chapitre 6
Les critères indiqués ci-dessus seront également mensuels, les modalités de calcul des commissions
utilisés par la Personne publique pour, le cas bancaires éventuelles et leur montant estimatif à
échéant, éliminer certains candidats au fur et à la date d’établissement de l’offre complète ou de
mesure de l’avancement de la procédure d’attri- l’offre finale.
bution, par exemple entre la phase « première Le calcul du coût d’investissement intègre le
offre » et la phase « offre finale », sachant que la calcul d’une provision pour indexation des coûts
Personne publique pourra ajouter une phase de en phase de construction. Les candidats devront
dialogue si elle le souhaite. préciser la formule d’indexation des coûts en
Il est précisé aux candidats que la Personne période de construction. Cette formule d’in-
publique pourra abandonner la variante en cours dexation est appliquée aux cadres avec une
de dialogue compétitif et avant la remise des hypothèse de hausse annuelle de 2 % de l’indice
offres finales. pris en compte dans cette formule ; la formule
sera appliquée sur la base d’un indice évoluant de
4) Primes pour les candidats non retenus 2 % par an mais tiendra compte de la part fixe
proposée par les candidats. Les candidats peuvent
Une prime sera attribuée à tous les candidats
a contrario soit proposer des formules de plafon-
admis au dialogue.
nement de l’indexation du coût d’investissement
Elle sera d’un montant maximal de trois cent mille soit proposer un prix global et forfaitaire sans
euros hors taxes (300 000 € HT) par candidat. provision pour indexation.
La Personne publique se réserve le droit de • Pour le dimensionnement de l’engagement ban-
CH A P I T R E 6
réduire ou de supprimer le montant de cette caire, il est demandé aux candidats de prendre les
prime en cas de remise d’une offre ou d’une hypothèses suivantes :
proposition qui ne répondrait pas à ses attentes – Indice annuel d’évolution des coûts en phase de
ou serait insuffisante ou bien compte tenu de Conception-Construction égal à 2 %.
l’éventuelle élimination d’un candidat en cours – Indice de référence retenu pour le calcul du
de dialogue. taux de préfinancement égal à 0 %.
87
Mémento des contrats globaux
préciser la base de calcul des taux swap et des • les modalités de calcul de la Rémunération
taux monétaires. Il est précisé ici que les candidats financière (périodicité du versement de la
doivent calculer le taux du swap amortissable Rémunération, terme échu ou à échoir, type de
qui correspond aux annuités de remboursement taux retenu…) ;
des instruments de financement (hypothèse d’un • les formules d’indexation proposées pour les
départ spot). termes révisables de la Rémunération (Gestion
• La marge appliquée en distinguant une éven- et administration du projet) ;
tuelle marge sur le contrat d’échange de taux.
• La chronique de remboursement de chacun 8) Risques et garanties financiers
des instruments de financement sur toute la Les candidats admis à la Procédure d’Attribution
durée du contrat. rédigeront :
• Les modalités de rémunération des éventuels • une note précisant les principales clauses
fonds propres apportés exprimés en TRI avant des assurances fournies pendant la phase de
impôt en distinguant les différentes catégories de construction ;
fonds propres proposées par les candidats. • une note détaillée précisant le traitement fiscal
• Les modalités de partage d’éventuels gains de de l’opération et les montants relatifs aux impôts
refinancement entre la Personne publique de et taxes supportés pendant le projet et au cours
Police et le titulaire. des différentes phases ;
• La structuration de financement de l’opération : • une note détaillée précisant les hypothèses
Les candidats admis à participer au dialogue comptables retenues tout au long du projet ;
présenteront la structuration de financement de • une note présentant quatre simulations de
l’opération et notamment : résiliation. Ces simulations présenteront les
– l’organigramme juridico-financier du (des) mon- modalités de calcul et le montant d’indemnité dû
tage(s) financier(s) envisagé(s). par la Personne publique de Police dans les cas
• En cas de recours à une société de projet, nous de figure suivants :
demandons aux candidats de justifier très préci- – résiliation pour cause légitime de l’ouvrage
sément le montant des fonds propres au regard 4 ans après la Date de Mise à Disposition de
de la taille de la société de projet et sur la durée l’ouvrage ;
du contrat. Le montant de ces fonds propres doit – résiliation pour cause légitime de l’ouvrage
être justifié a minima au regard de la garantie du 8 ans après la Date de Mise à Disposition de
transfert de risques, c’est-à-dire principalement le l’ouvrage ;
paiement de l’indemnité de résiliation pour faute. – résiliation pour faute du Partenaire de l’ou-
• Les demandes de rédaction concernant une vrage 4 ans après la Date de Mise à Disposition
éventuelle cession de créance à titre irrévocable. de l’ouvrage ;
– résiliation pour faute du Partenaire de l’ou-
• le dispositif permettant de fixer la valeur
vrage 8 ans après la Date de Mise à Disposition
définitive du Coût d’Investissement, du taux
de l’ouvrage.
de financement (modalités de modification des
indices de référence), de la Rémunération finan- Dans les cas d’une résiliation pour faute, le niveau
cière et la date à laquelle cette cristallisation est de fonds propres présents dans la société de
envisagée. projet au moment de la résiliation devra être
explicité et argumenté dans la pièce FIN4.4. La
Personne publique de Police précise que les
7) Rémunération
simulations demandées ci-dessus pourront être
Les candidats admis à la Procédure de dialogue présentées sous forme d’un onglet dédié attaché
compétitif détailleront :
88
Le marché de partenariat – Chapitre 6
au modèle financier transmis par le candidat pour Modèle des éventuels actes de cession
chacune des offres ; de créances (ou autre documentation bancaire
• une note présentant de manière synthétique à mettre en place)
les réponses du candidat concernant les critères/ Les candidats présenteront les modèles qu’ils
sous-critères en matière de qualité du montage souhaitent utiliser à la signature du contrat :
juridico-financier. • d’Acte de Cession de Créances ;
Les candidats devront établir cette note en • d’Acte de Notification de la Cession de
fonction des articles identifiés dans le Contrat Créances ;
relatifs à des pénalités et leur demandant des • d’Acte d’Acceptation de la Cession de Créances.
propositions sur ce point. Notamment, cette Programme d’assurance
note présentera une synthèse du montant des Les candidats produiront une note sur le pro-
pénalités proposées : gramme d’assurances envisagé précisant,
– pénalités proposées en phase de construction notamment, les principales assurances (ou pro-
et de retard de mise en service ; jets d’assurances) souscrites par les candidats
– pénalités proposées en phase d’exploitation en dans le cadre de l’exécution du Marché et les
cas de défaillance, d’insuffisance ou de retard en caractéristiques desdites assurances (type, niveau
phase d’exploitation. de couverture, éventuelles exclusions, éventuelles
L’attention des candidats est attirée sur le fait franchises, coûts…).
que cette note devra également présenter les Dans cette note, les candidats devront expliquer
CH A P I T R E 6
pénalités dues pendant la phase d’exploitation et pourquoi ils considèrent que le niveau de couver-
qui doivent déjà apparaître dans le projet de… ture assurance qu’ils proposent est nécessaire et
suffisant pour assurer une couverture optimum
des risques pour la Personne publique.
89
Mémento des contrats globaux
90
CH A P I T R E 7
Le cas particulier du contrat
de performance énergétique (CPE)
CH A P I T R E 7
contrat et en constitue l’obligation essentielle. maintenance.
L’article 7 de la loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010
LE CADRE JURIDIQUE mentionne également le CPE comme un outil
L’origine du contrat de performance énergétique contractuel, mis à la disposition des coproprié-
(CPE) est européenne. Le CPE ne comporte pas taires privés d’un immeuble, pour engager une
de définition en droit français. action d’amélioration de l’efficacité énergétique
La directive européenne 2012/27/UE du suite à l’établissement d’un diagnostic de perfor-
25 octobre 2012 relative à l’efficacité énergétique mance énergétique ou d’un audit énergétique.
le définit comme un accord contractuel entre le Le CPE peut entrer dans deux moules juri-
bénéficiaire et le fournisseur d’une mesure visant diques différents :
à améliorer l’efficacité énergétique d’un ouvrage. – le marché de conception réalisation dont
Des investissements sont consentis afin de par- le champ d’application est défini à l’article L.
venir à un niveau d’amélioration de l’efficacité 2171-2 du Code de la commande publique
énergétique, qui est contractuellement défini, ou (anciennement art. 33 de l’ordonnance du
un autre critère de performance énergétique 23 juillet 2015).
convenu, tel que des économies financières. – le marché public global de performance dont
L’investissement consenti pour atteindre cet le champ d’application est précisé à l’article
objectif peut être : L. 2171-3 du Code de la commande publique
– matériel et consister en des travaux et/ou de la (anciennement art. 34 de l’ordonnance du
remise à niveau d’équipements techniques ; 23 juillet 2015).
91
Mémento des contrats globaux
92
Le cas particulier du contrat de performance énergétique (CPE) – Chapitre 7
CH A P I T R E 7
locataires et du personnel du maître d’ouvrage, réelle moins consommation garantie corrigée X
maintenance des installations techniques de prix unitaire précisé dans le cahier de garantie.
chauffage et de production d’eau chaude. Rappeler qu’un MOP en CPE il doit avoir un
Prestations de performance énergétique : actions cahier des charges précis pour ne pas être abusé
portant sur l’amélioration du bâti, amélioration de dans l’atteinte de la performance.
93
CH A P I T R E 8
Les contrats de concession
95
Mémento des contrats globaux
concessionnaire peut être chargé de construire principe connaît des exceptions du fait des garan-
un ouvrage ou d’acquérir des biens nécessaires ties financières accordées au concessionnaire par
au service. L’exploitant prend en charge les frais les banquiers ou le concédant pour couvrir les
d’établissement et doit financer les installations. risques d’exploitation).
L’exploitation du service est réalisée aux risques Le concessionnaire ne peut pas se soustraire
et périls du concessionnaire. à l’application des règles de service public. Les
Le versement des redevances par les usagers usagers doivent être placés sur un pied d’égalité
du service au concessionnaire est un élément pour l’accès du service concédé. Par ailleurs,
majeur du contrat de concession des services en vertu du principe de mutabilité, le conces-
publics. Mais il peut bénéficier d’autres reve- sionnaire doit adapter les services publics et
nus. Ainsi, le concessionnaire peut recevoir des répondre aux besoins des usagers.
subventions ou percevoir des recettes liées à l’ex- Ce type de partenariat est très actif de la part du
ploitation du service. En outre, le concessionnaire concédant. Une telle implication paraît indispen-
prend à son compte l’ensemble de la gestion sable si des investissements lourds sont réalisés.
du service avec ses bénéfices et ses pertes (ce
96
Les contrats de concession – Chapitre 8
TEXTES EN VIGUEUR
Les règles relatives aux contrats de concession sont mentionnées aux articles suivants dans le Code
de la commande publique :
– article L. 1121-2 relatif au contrat de concession de travaux ;
– article L. 1121-3 relatif au contrat de concession de services ;
– article L. 1121-4 relatif au contrat de concession portant sur des travaux et des services.
Pour les concessions avec une délégation de service public, les textes suivants sont appliqués :
– code de la commande publique ;
– article L. 1410-1 à L. 1410-3 du CGCT ;
– article L. 1411-1 à L. 1411-19 du CGCT ;
– article R. 1411-1 à R. 1411-8 du CGCT.
97
Mémento des contrats globaux
98
Les contrats de concession – Chapitre 8
99
Mémento des contrats globaux
100
Les contrats de concession – Chapitre 8
101
Mémento des contrats globaux
102
Les contrats de concession – Chapitre 8
activités et des manifestations devant être orga- • Prix unitaires en euros TTC :
nisées au sein du Site. – pour les adultes carcassonnais (à partir de
– D’assurer l’exploitation du service, la formation 16 ans) : il sera compris dans une fourchette de
du personnel, la gestion administrative, technique, 4,50 à 5,50 € ;
commerciale et financière de l’Ouvrage, l’entre- – pour les enfants carcassonnais (de 3 à 15 ans) : il
tien, les contrôles et le nettoyage de l’Ouvrage, sera compris dans une fourchette de 3,00 à 4,00 €.
bassins, locaux, espaces verts, espaces extérieurs • Prix des abonnements correspondant à une
minéralisés, ainsi que la maintenance de l’en- carte de 10 entrées, en euros TTC :
semble des Ouvrages réalisés dans les conditions – pour les adultes carcassonnais (à partir de
définies par la Concession. 16 ans) : il sera compris dans une fourchette de
– D’accueillir les usagers, garantir leur sécurité, 40,50 à 49,50 € ;
organiser et coordonner les activités éducatives, – pour les enfants carcassonnais (de 3 à 15 ans) :
sportives, ludiques et de loisirs, et assurer la sur- il sera compris dans une fourchette de 27,00 à
veillance dans les conditions réglementaires en 36,00 €.
vigueur.
Les candidats proposeront dans leur offre les
– D’assurer la promotion et l’animation des
tarifs ci-dessus (entrées unitaires adulte et enfant
équipements, la communication vers le public,
et cartes 10 entrées adulte et enfant) pour les
l’organisation d’activités et d’événements dépas-
usagers non carcassonnais.
sant le cadre du service courant offert aux
usagers, et propices à la renommée de l’Ouvrage, Cette différenciation tarifaire ne sera pas appli-
en liaison avec le Concédant. quée aux autres formules tarifaires proposées
(abonnements et activités notamment).
6) Accueil du public Il est précisé aux candidats que, compte tenu de
ses contraintes budgétaires, la Ville n’envisage pas
À l’exception du ou des arrêt(s) technique(s)
de verser au futur concessionnaire une contribu-
réglementaire(s) en vigueur (Arrêté du 7 sep-
tion annuelle supérieure à :
tembre 2016 modifiant l’arrêté du 7 avril 1981
– 520 000 € net de taxes pour la contribution
modifié fixant les dispositions techniques appli-
forfaitaire d’exploitation ;
cables aux piscines), le Concessionnaire s’engage
– 447 000 € net de taxes pour la contribution
à permettre l’accès des usagers à l’Équipement
forfaitaire d’investissement.
tous les jours de la semaine au cours des
CH A P I T R E 8
périodes de vacances scolaires ainsi qu’au cours
7) Rapport annuel
de l’ensemble des week-ends de l’année.
et comptes rendus d’activités
En complément, le Concédant impose au
Le Concessionnaire produit chaque année, avant le
Concessionnaire les amplitudes d’ouverture mini-
1er juin, un rapport comportant les documents men-
males suivantes :
tionnés aux articles… de la présente Concession.
– Trente-cinq (35) heures hebdomadaires en
période scolaire. Par ailleurs, le Concessionnaire transmettra
– Cinquante (50) heures hebdomadaires en chaque année au Concédant, les données essen-
période de petites vacances scolaires. tielles relatives à l’exécution de la concession. Il
– Soixante (60) heures hebdomadaires en en adapte le format à la demande du Concédant.
période de grandes vacances scolaires. La non-production de tout ou partie de ces
comptes rendus restée sans effet pendant cinq
Dans le cadre de leur offre, les candidats complé-
(5) jours à compter d’une mise en demeure par
teront le cadre-type financier n° 5 (grille tarifaire)
lettre recommandée avec accusé de réception,
en prenant en compte les principes tarifaires
constitue une faute contractuelle sanctionnée
suivants :
dans les conditions prévues à l’article…
103
CH A P I T R E 9
La Vente en État de Futur Achèvement (VEFA)
son principe en précisant qu’aucune disposition mande publique (antérieurement art. 5.1. 2° de
légale n’interdit à une personne publique de pas- l’ordonnance du 23 juillet 2015) dispose que :
ser un contrat de VEFA. « Les marchés publics de travaux ont pour objet :
Toutefois, le Conseil d’État a encadré précisément soit la réalisation, soit la conception et la réalisa-
le recours à la VEFA pour les donneurs d’ordre tion, par quelque moyen que ce soit, d’un ouvrage
publics. répondant aux exigences fixées par l’acheteur qui
Ainsi, les conditions sont réunies lorsque l’opéra- exerce une influence déterminante sur sa nature ou
tion vise à la construction d’un immeuble pour le sa conception ».
compte de la personne publique, répondant à ses
105
Mémento des contrats globaux
106
La Vente en État de Futur Achèvement (VEFA) – Chapitre 9
107
Mémento des contrats globaux
108
La Vente en État de Futur Achèvement (VEFA) – Chapitre 9
Exemple de VEFA
CH A P I T R E 9
109
CH A P I T R E 1 0
Les contrats d’aménagement
et la coproduction public-privé
111
Mémento des contrats globaux
cette distinction découle une mise en concur- le Code de l’urbanisme qui permet la présenta-
rence différente. tion de plusieurs offres concurrentes.
Sont exonérés certains contrats de concession
u Concessions d’aménagement attribués par un pouvoir adjudicateur à une per-
avec transfert de risques sonne morale de droit public ou de droit privé
Cette catégorie de concessions d’aménage- sous certaines conditions. Pour autant, cette exo-
ment relève des dispositions du Code de la nération ne concerne pas les obligations de mise
commande publique (antérieurement de l’ordon- en publicité et de mise en concurrence.
nance du 29 janvier 2016 relative aux contrats de Dans le cas où l’exécution du contrat comporte
concession). un risque économique, la 3e partie du Code de
la commande publique relative aux contrats de
u Concessions d’aménagement concession s’applique. Plus précisément :
sans transfert de risques – si la valeur du contrat estimée est supérieure
à 5 548 000 euros HT, la procédure de pas-
Cette catégorie de concession dépend du Code
sation du contrat fait l’objet d’une procédure
de la commande publique (antérieurement de
formalisée ;
l’ordonnance du 23 juillet 2015 relative aux mar-
– si la valeur du contrat est inférieure à ce seuil,
chés publics).
la procédure de passation fait l’objet d’une pro-
cédure simplifiée.
u Qu’est-ce que le risque encouru ?
Dans le cas où l’exécution du contrat ne com-
On considère que le risque est transféré à porte pas de risque économique :
l’aménageur lorsque ce dernier n’est pas assuré – si le montant total des produits de l’opéra-
d’amortir les investissements ou les coûts sup- tion d’aménagement est égal ou supérieur à
portés liés à l’exploitation de l’ouvrage ou du 5 548 000 euros HT, l’ordonnance n° 2015-899
service, dans des conditions normales d’exploi- et le décret n° 2016-360 relatifs aux marchés
tation. La notion de risque signifie qu’il s’agit de publics repris dans le Code de la commande
facteurs extérieurs sur lesquels les parties n’ont publique sont applicables aux contrats passés par
pas de contrôle. Les risques concernés ont pour l’État ou un de ces établissements publics. Pour
la plupart trait aux terrains à aménager et/ou au les contrats passés par les collectivités territo-
risque commercial du projet. riales, leurs établissements publics et les EPCI, les
Avant de lancer son opération, la personne articles L. 1414-1 à L. 1414-4 du Code général
publique doit absolument définir ses besoins et des collectivités territoriales sont applicables ;
la durée du contrat de concession. Cette durée, – si ce montant est inférieur à ce seuil, la
si elle dépasse cinq ans, doit se situer dans un concession fait l’objet d’une publicité ou d’une
temps raisonnable pour que le concessionnaire procédure adaptée dont les modalités sont
amortisse ses investissements. fixées par le concédant en fonction de la nature
Une fois les besoins définis, le concédant doit et des caractéristiques du besoin à satisfaire, du
définir si le montant de l’opération dépasse ou nombre ou de la localisation des opérateurs éco-
non le seuil de passation des procédures forma- nomiques susceptibles d’y répondre ainsi que des
lisées fixé à 5 548 000 euros HT, calculé sur le circonstances du lancement de la procédure (art.
chiffre d’affaires HT du concessionnaire pendant R. 300-11-3 du Code de l’urbanisme) ;
la durée de la concession. – la procédure d’appel d’offres, ouvert ou restreint,
par laquelle l’acheteur choisit l’offre économique-
u Seuil supérieur ou égal à 5,548 M€ HT ment la plus avantageuse, sans négociation, sur la
L’attribution des concessions d’aménagement est base de critères objectifs préalablement portés à
soumise à une procédure de publicité prévue par la connaissance des candidats ;
112
Les contrats d’aménagement et la coproduction public-privé – Chapitre 10
– la procédure avec négociation, par laquelle un Le projet prévoit la construction, sur une surface
pouvoir adjudicateur négocie les conditions du d’environ 300 000 m2, d’environ 2 800 loge-
marché public avec un ou plusieurs opérateurs ments, des commerces, bureaux et activités, ainsi
économiques ; qu’un programme d’équipements publics.
– la procédure de dialogue compétitif dans L’objectif est de faire muter un site stratégique
laquelle l’acheteur dialogue avec les candidats d’entrée de ville entre l’aéroport et le cœur
admis à participer à la procédure en vue de historique de Bordeaux, s’appuyant sur un enjeu
définir ou développer les solutions de nature à d’image et de vitrine pour la métropole borde-
répondre à ses besoins et sur la base desquelles laise ; de prolonger un transport en commun
ces candidats sont invités à remettre une offre. en site propre (TCSP) vers l’aéroport ; de
créer les conditions nécessaires pour « habiter
4) Exemples Mérignac-Soleil », ainsi que les bonnes conditions
de cohabitation et de voisinage avec l’environ-
u Concession d’aménagement nement commercial et le tissu pavillonnaire
de la ZAC du Bois des Granges mitoyen ; de permettre aux futurs résidents d’ac-
à Claye-Souilly (77) céder à des logements de qualité et accessibles
La ville de Claye-Souilly (Seine et Marne) a signé économiquement.
avec un opérateur privé le 21 septembre 2018 la La durée de la concession d’aménagement
réalisation de l’éco-quartier du Bois des Granges. correspondant à la durée de réalisation de l’opé-
Ce projet d’aménagement s’étendra sur 25 hec- ration d’aménagement est fixée à quinze années
tares de terrain où sera créée une extension à compter de sa date de prise d’effet.
urbaine à vocation principalement résidentielle. Le concessionnaire s’engage, en fonction du
L’objectif de la Ville de Claye-Souilly est de conju- montant des travaux, à insérer dans ses marchés
guer préservation du cadre de vie et construction de travaux qu’il attribue au titre de la présente
de logements et d’équipements, en privilégiant concession d’aménagement des clauses d’inser-
une urbanisation maîtrisée. tion sociale.
Le projet prévoit la création d’environ 528 loge-
ments sur une surface de plancher de 43 500 m2,
avec 50 % de logements collectifs, 20 % de loge- Points clés à retenir
ments intermédiaires et 30 % de lots à bâtir et Textes de référence :
maisons individuelles. n Articles L. 300-4 et L. 300-5 du Code de
l’urbanisme.
u Concession d’aménagement n Article L. 300-5-1 du même code relatif aux
pour la réalisation de l’opération obligations du concessionnaire d’organiser une
d’aménagement Mérignac Soleil (33) procédure de publicité et de mise en concur-
Concession d’aménagement signée entre rence pour la conclusion des contrats d’études,
Bordeaux Métropole et la SPL(1) « La fabrique de maîtrise d’œuvre ou de travaux.
de Bordeaux Métropole » en 2018. n Art. 161 de la loi n° 2014-366 du 24 mars
2014 (ALUR).
n Le Code de la commande publique (anté-
rieurement l’ordonnance n° 2016-65 du
CH A P I T R E 1 0
113
Mémento des contrats globaux
114
Les contrats d’aménagement et la coproduction public-privé – Chapitre 10
Pour constituer une SEMOP, la collectivité doit Le président de la SEMOP est obligatoirement un
désigner un opérateur économique appelé à représentant de la collectivité.
constituer avec elle une société. Ladite société
signe ensuite un contrat qui peut être un mar- 4) Exécution
ché public, une concession d’aménagement, une
concession de travaux ou une concession de Un partenaire autre que l’opérateur économique
services. peut être partie prenante dans l’opération en se
limitant à un soutien financier. Le partenaire finan-
cier qui ne participe pas à l’exécution du contrat
3) Modes de passation
confié à la SEMOP n’est pas considéré comme
Pour constituer une SEMOP, une procédure de un opérateur économique au sens de la loi du
mise en concurrence permettant la sélection 1er juillet 2014.
de l’opérateur économique partenaire est orga- La participation à la SEMOP peut constituer
nisée. Cette procédure correspond au contrat l’opportunité d’organiser la prévente de charges
qui sera conclu entre la société et la collectivité foncières, l’opérateur économique pouvant être
ou le groupement de collectivités. La SEMOP l’un des acquéreurs.
d’aménagement est liée à la collectivité par une L’intérêt pour la collectivité est de limiter le risque
concession d’aménagement. de commercialisation en agrégeant à la SEMOP
Si la concession d’aménagement transfère un des acquéreurs identifiés comme pouvant acqué-
risque économique, la procédure relève du rir les charges foncières et commercialiser ensuite
contrat de concession. l’opération de développement immobilier urbain.
Si la concession d’aménagement ne transfère pas Le recours au financement bancaire s’en trouve
de risque, la procédure suivie relève des marchés ainsi plus limité.
publics.
Le document de consultation des entreprises 5) Exemple
doit être complété d’un document de préfigu-
ration de la SEMOP qui détaille les principales u La SEMOP d’aménagement
caractéristiques de la future société et le coût Châtenay-Malabry Parc
prévisionnel de l’opération pour la collectivité. pour créer un futur éco-quartier
L’actionnariat est composé d’une collectivité La ville de Châtenay-Malabry a créé une SEMOP
territoriale ou un groupement rassemblant entre pour une opération d’aménagement visant la créa-
34 % et 85 % du capital et d’au moins un opé- tion d’un futur éco-quartier sur le terrain de l’École
rateur économique qui détient entre 15 et 66 % Centrale de Paris, début février 2017. Première
du capital. L’opérateur privé peut posséder la du genre dans le domaine de l’aménagement,
majorité du capital social. cette SEMOP a désigné, après mise en concur-
Le contrat est conclu après mise en concur- rence, un aménageur pour la réalisation du futur
rence entre la collectivité ou le groupement et éco-quartier mixte de 213 000 m2. L’aménageur
la SEMOP, et intègre les termes et conditions de est l’actionnaire principal aux côtés de la ville de
l’offre du candidat retenu. Le droit commun des Châtenay-Malabry notamment. Le terrain, occupé
concessions s’applique. Il est possible de faire évo- par l’École Centrale Paris, a été rétrocédé par l’État
luer le contrat de concession dans les conditions à la Ville de Châtenay-Malabry qui a fait valoir son
CH A P I T R E 1 0
prévues par le Code de la commande publique droit de priorité pour son projet. Celui-ci a été
(antérieurement l’ordonnance du 29 janvier 2016 cédé dans la foulée à la SEMOP.
et son décret d’application du 1er février 2016),
à la condition que les modifications ne changent
pas sa nature globale.
115
Mémento des contrats globaux
116
Les contrats d’aménagement et la coproduction public-privé – Chapitre 10
projet en contrepartie d’un financement d’une construction qu’il envisage. Un dossier est alors
partie des équipements publics. Il entraîne une constitué à l’appui de sa demande comportant
participation équitable entre les différents pro- la définition du projet, la définition de son péri-
jets immobiliers successifs dans le cadre d’une mètre et la liste des équipements publics dont
zone de PUP. la réalisation est rendue nécessaire.
117
Mémento des contrats globaux
métropole de Lyon. Un propriétaire privé d’un La création des ORT concerne les 222 villes du
foncier compris dans le périmètre de l’opération programme national Action cœur de ville, mais
d’aménagement peut être signataire. aussi les 53 villes de l’AMI centre-bourgs et les
villes relevant des programmes PNRQAD (pro-
2) L’outil GOU gramme de requalification des quartiers anciens
dégradés) et NPRU (nouveau programme natio-
Les grandes opérations d’urbanisme (GOU) nal de renouvellement urbain).
constitue un outil pour mener à bien des opé- La priorité des ORT est de lutter contre la dévita-
rations d’aménagement destinées à répondre à lisation des centres villes à partir d’une approche
différents objectifs, en termes de production de intercommunale. L’ORT se matérialise par une
logements et de développement durable des ter- convention signée entre l’EPCI, la ville principale
ritoires urbanisés. Une opération d’aménagement de l’EPCI, tout ou partie de ses autres communes
prévue par un PPA a vocation à être menée dans membres volontaires, l’État et ses établissements
le périmètre d’une GOU. publics. Toute personne publique ou privée sus-
La GOU doit donc être prévue par le PPA. Elle ceptible d’apporter son soutien ou de prendre
permet de délimiter un périmètre au sein duquel part à des opérations prévues par le contrat peut
l’exercice de certaines compétences dérogera être cosignataire.
au droit commun avec la mobilisation d’outils L’ORT est un outil juridique qui permet de
juridiques spécifiques. faciliter les procédures en renforçant le droit de
Les outils juridiques pouvant être mobilisés sont préemption urbain et en permettant la mise en
le permis d’innover, la convention de projet urbain œuvre du droit de préemption sur les fonds et
partenarial, la ZAD, la procédure intégrée pour la locaux artisanaux et commerciaux.
réalisation d’une grande opération d’urbanisme. L’ORT permet aussi de faciliter la réhabilitation
Dans le cadre d’une GOU, le président de l’in- de l’habitat avec une mobilisation facilitée des
tercommunalité est l’autorité compétente pour fonds Anah à destination d’acteurs institutionnels
délivrer le permis de construire, aménager ou de travaux de rénovation dans le cadre de la
démoli, et pour se prononcer sur un projet faisant vente d’immeubles à rénover (VIR) et du dispo-
l’objet d’une déclaration préalable à l’intérieur sitif d’intervention immobilière et foncière (DIIF).
d’une GOU. Les opérations d’aménagement sont
d’intérêt communautaire ou métropolitain.
Exemples de PPA à ce jour
3) L’outil ORT Une dizaine de PPA sont en cours de maturation
et certains devraient être signés prochainement.
L’ORT permet de mettre en œuvre un projet Deux sont adossés à des établissements
global de revitalisation d’un centre-ville. Le projet publics d’aménagement (EPA Nice Eco vallée
a pour objectif de moderniser le parc de loge- Plaine du Var et EPA Euro Méditerranée). Un
ments et de locaux commerciaux et artisanaux, PPA est en cours de préparation à Marseille
ainsi que le tissu urbain. pour requalifier l’habitat indigne du centre-ville.
La loi de finances 2019 a mis en place une aide à Le projet d’intérêt majeur de Toulouse (PIM)
l’investissement locatif pour les logements réno- porté par la métropole et la SPLA Europolia
vés. Les communes ayant signé une ORT sont devrait être transformé en PPA. Bordeaux,
automatiquement éligibles à ce dispositif. Strasbourg, Le Mans sont aussi concernés ainsi
Un PPA et une ORT peuvent être signés dans un que le bassin minier pour lequel une déléga-
même document contractuel pour combiner les tion interministérielle se mobilise avec les élus.
effets des deux dispositifs.
118
ANNEXES
119
Mémento des contrats globaux
Seuils de publicité
des marchés publics et contrats globaux
Publicité Publicité
Publicité Publicité
Type obligatoire obligatoire
Acheteur non libre ou
de marché au BOAMP ou au BOAMP
obligatoire adaptée
dans un JAL ou au JOUE
État et ses établissements En dessous De 25 000 à De 90 000 à À partir de
(autorités centrales) de 25 000 € 90 000 € 144 000 € 144 000 €
Fournitures Collectivités territoriales, En dessous De 25 000 à De 90 000 à À partir de
et services leurs établissements, de 25 000 € 90 000 € 221 000 € 221 000 €
leurs groupements
et autres acheteurs
Tout organisme En dessous De 25 000 à De 90 000 à À partir de
Travaux
de 25 000 € 90 000 € 5 548 000 € 5 548 000 €
État et ses établissements En dessous De 25 000 à non À partir de
de 25 000 € 90 000 € 750 000 euros
(uniquement
Services au JOUE)
sociaux
spécifiques Collectivités territoriales, En dessous De 25 000 à non À partir de
leurs établissements, de 25 000 € 90 000 € 750 000 euros
leurs groupements (uniquement
et autres acheteurs au JOUE)
120
Synthèse des contrats globaux de la commande publique
Marché Marché global
conception-construction Marché sectoriel Marché de partenariat
unique de performance
Articles Article 69 de la loi ÉLAN Articles L. 2171-3 et
de référence repris à l’article L. 2171-2 du R. 2171-2 et 3 du Code
Code de la commande publique de la commande publique
Objet du contrat Construction missions portant sur l’établissement Missions de conception/ Missions de conception/ Mission globale pouvant porter sur
d’un ouvrage des études et exécution des travaux réalisation et exploitation réalisation et exploitation conception d’ouvrages, équipements et
en entreprise d’une opération ou maintenance ou maintenance biens immatériels, aménagement, entretien,
générale maintenance, gestion et exploitation
d’ouvrages, gestion d’une mission de
service public ou concourant à la gestion
d’une mission de service public
Soumission Oui Non pour les bailleurs sociaux Oui, mais dérogation Oui, mais dérogation Non
loi MOP Non pour les CROUS jusqu’en 2021 à la règle de cumul à la règle de cumul
Non pour tout acheteur public si des missions de maîtrise des missions de maîtrise d’œuvre
la performance d’un bâtiment neuf d’œuvre et d’entrepreneur et d’entrepreneur
dépasse la RT en vigueur
Oui pour les acheteurs de l’État, des
collectivités territoriales et hôpitaux
Dans les autres cas
Conditions Impossibilité Présence de motifs d’ordre technique Présence de motifs d’ordre Pas de motifs d’ordre technique Démontrer que le marché de partenariat
de recours d’identifier ou d’objectifs de performance technique ou d’objectifs ou d’objectifs de performance est plus favorable que les autres contrats
les de performance chiffrés Concernent les besoins de la dans le cadre d’une évaluation préalable
prestations contractuellement définis défense et de la sécurité civile, la du mode de réalisation et d’une étude de
distinctes gendarmerie, la police nationales, soutenabilité budgétaire
les prisons, la revitalisation
commerciale et artisanales
Paiement Direct Direct Direct Direct Différé
Obligation de Non Non ou oui Oui Oui Oui
performance
Durée Courte Courte à moyenne Courte, moyenne ou longue Courte, moyenne ou longue Longue
Maintenance Non Non Oui Oui Oui
Exploitation Non Non Oui ou Non Oui Oui
Seuil de recours Non Non Non Non Oui
Allotissement Non après Non Non Non Non
Annexes
justification
Maîtrise d’ouvrage Publique Publique Publique Publique Privée
121
ANNEXES
Mémento des contrats globaux
Lorsque la valeur estimée du marché est égale ou supérieure aux seuils européens, le marché est
passé selon l’une des procédures formalisées suivantes :
L’appel d’offres
L’appel d’offres est la procédure par laquelle – ouvert lorsque tout fournisseur ou prestataire
l’acheteur choisit l’offre économiquement la peut soumissionner ;
plus avantageuse, sans négociation, sur la base – restreint lorsque seuls les candidats pré-sélec-
de critères objectifs préalablement portés à la tionnés par l’acheteur peuvent déposer une offre.
connaissance des candidats. Il peut être ouvert
ou restreint.
122
Annexes
Le dialogue compétitif
Principe Déroulé
Le dialogue compétitif est la procédure dans Il revient au pouvoir adjudicateur d’établir un pro-
laquelle l’acheteur dialogue avec les candidats gramme fonctionnel détaillé sur la base duquel va
admis à participer à la procédure en vue de s’initier le dialogue.
définir ou développer une ou plusieurs solutions Ce programme se substitue au cahier des charges
de nature à répondre à ses besoins et sur la (CCTP).
base de laquelle ou desquelles les participants au
Le Programme Fonctionnel Détaillé (PFD) doit
dialogue sont invités à remettre une offre (article.
énoncer des performances à satisfaire et com-
L. 2124-4 du Code de la commande publique).
porter des résultats vérifiables à atteindre.
Toutefois, il demeure interdit pour l’adjudicateur
Condition de recours
de divulguer les procédés et les prix proposés
Elle est utilisée lorsque le pouvoir adjudicateur par les candidats au cours de la discussion.
n’est objectivement pas en mesure de définir
Il appartient au candidat d’indiquer par écrit les
seul et à l’avance les moyens techniques pouvant
informations qu’elle estime confidentielles et
répondre à ses besoins ou lorsqu’il n’est objec-
qu’elle ne souhaite pas voir divulguer. Lorsqu’il
tivement pas en mesure d’établir le montage
estime que la discussion est arrivée à son terme,
juridique et financier d’un projet.
le pouvoir adjudicateur en informe les candidats
qui ont participé à toutes les phases de la consul-
tation. Il invite les candidats à remettre leur offre
finale sur la base de la ou des solutions qu’ils ont
présentées et spécifiées au cours du dialogue.
ANNEXES
123
Mémento des contrats globaux
Modalités de passation
Les acheteurs peuvent recourir à une procédure de la législation en matière de marchés publics
négociée sans publicité ni mise en concurrence : (liberté d’accès, égalité de traitement des candi-
– en cas d’urgence et dans des circonstances dats et transparence des procédures).
imprévisibles qui ne permettent pas de respec- S’il prévoit de négocier les offres, il doit le préciser
ter les délais (dangers sanitaires, risque d’incendie dans les documents de la consultation.
par exemple) ;
Le seuil de 90 000 €
– lorsqu’aucune candidature recevable n’a été
proposée dans les délais ; Au sein des marchés à procédure adaptée, il
– lorsque les travaux, fournitures ou services ne existe un seuil intermédiaire de 90 000 € HT
peuvent être fournis que par une seule entre- qui n’influe que sur la publicité et pas sur la
prise : acquisition d’une œuvre d’art, livraison procédure.
complémentaire ou prestations similaires par le En dessous de ce seuil, l’acheteur choisit libre-
fournisseur initial ; ment les critères de publicité (exemple : profil
– lorsque le besoin est estimé inférieur à d’acheteur, BOAMP, presse spécialisée, presse
25 000 € HT ; régionale, etc.).
– pour la fourniture de livres non scolaires dont Au-delà de ce seuil, la réglementation prévoit
la valeur est estimée inférieure à 90 000 € HT ; qu’un avis de marché doit être publié au BOAMP
– lorsque la mise en concurrence est impossible ou dans un journal habilité à recevoir des
ou inutile du fait du faible degré de concurrence annonces légales (JAL).
dans le secteur considéré (si le besoin est infé- De plus, l’acheteur peut aussi le publier dans
rieur aux seuils européens) ; un journal spécialisé correspondant au secteur
– lorsque l’achat concerne des produits fabri- économique concerné (informatique, communi-
qués à des fins de recherche, d’expérimentation, cation, travaux, par exemple) ou au Journal officiel
d’étude ou de développement. de l’Union européenne (JOUE).
Dans ce cas, il détermine librement les conditions
de la procédure dans le respect des principes
124
Annexes
ANNEXES
125
BIBLIOGRAPHIE
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Éditions Moniteur, Paris, 165 p.
BEZANÇON, Xavier, COSSALTER, Philippe, CUCCHIARINI, Christian, DE FOURNIER DE LAURIÈRE,
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BEZANÇON, Xavier, CUCCHIARINI, Christian, FRANCQUEVILLE, Laurence, (mai 2016), Construire
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Institut de la gestion déléguée (IGD) « Livret 3 Les marchés globaux », 2017
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ASIKA, Elina, PACHEN-LEFEVRE, Marie-Hélène, « Fondamentaux de l’urbanisme : Vade-mecum des
concessions d’aménagement à risque » In : La Gazette des communes, 20 mars 2017
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Fiche technique La procédure concurrentielle avec négociation
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Fiche technique Contrats de la commande publique et autres contrats
127
Mémento des contrats globaux
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Fiche technique Marchés globaux
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Fiche technique Les marchés de partenariat
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Fiche relative au Code de la commande publique
Direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère de l’Économie, des Finances, de l’Action et des
Comptes publics Tableaux de concordance et les textes en vigueur de la commande publique
EGF.BTP, Fiche pratique le marché global de performance en 10 points, Paris, 2017, 8 p.
EGF.BTP, Fiche pratique la conception-réalisation en 10 points, Paris, avril 2018, 8 p.
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CABANES, Christophe (2019) Les contrats globaux et la performance énergétique, note de synthèse.
In : matinale d’information sur « les contrats globaux ou comment construire durable ? », Clermont-
Ferrand, 4 avril 2019
Décret n° 2018-1225 du 24 décembre 2018 portant diverses mesures relatives aux contrats de la
commande publique
Décret n° 2019-259 du 29 mars 2019 portant modification de diverses dispositions codifiées dans la
partie réglementaire du Code de la commande publique
128
L’ordonnance du 23 juillet 2015 et son décret d’application du
25 mars 2016 ont notablement réorganisé et harmonisé l’ensemble
foisonnant des contrats publics, dits globaux, consacrant sous cette
terminologie dans un corpus clarifié, les contrats associant concep-
tion et construction, voire entretien et maintenance, avec ou sans
paiement différé. L’ordonnance du 26 novembre 2018 et le décret
du 3 décembre 2018 qui créent le Code de la commande publique
ont poursuivi ce travail d’harmonisation et intégré les nouvelles dis-
positions législatives de la loi ELAN du 23 novembre 2018 qui faci-
litent le recours au contrat de conception-réalisation et ouvrent de
nouvelles dérogations à la loi MOP.
Ce mémento, rédigé par des experts du sujet, explique dans un esprit
pratique et opérationnel, l’ensemble des contrats globaux actuels du
droit de la commande publique. Le mémento traite également dans
un dernier chapitre des différents contrats d’aménagement français
lesquels, sans tous faire partie du corpus des contrats de la commande
publique, permettent de lancer des opérations de construction glo-
bales intéressant la maîtrise d’ouvrage publique et privée.
Partie intégrante des outils usuels des maîtres d’ouvrage et consa-
crés dans le Code de la commande publique, les contrats globaux
sont des contrats efficaces pour sécuriser les coûts et les délais et
répondre aux grands enjeux actuels de performance énergétique des
bâtiments, construction durable, consommation bas carbone et éco-
nomie circulaire que la maîtrise d’ouvrage appelle de ses vœux.
ISBN 978-2-281-13308-0