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LA METTRBE
ET « LE LABYRINTHE DE L'HOMME »
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344 Denise Leduc-Fayette
i. - l'héritage cartésien
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Le labyrinthede l'homme 345
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346 DeniseLeduc-Fayette
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Le labyrinthede l'homme 347
ii. - l'homme-machine
18. V. 185.
19. • L'unionseraitimpossibleentreun êtrecorporelet un êtreincorporel »,
écritGassendi dans ses Objectionsà la sixièmedes Méditations.
20. V. 184 et pour la citationsuivante,V. 180.
21. e La curiositéde l'hommevoudraitsavoircommentun corps,par cela
mêmequ'il est originairement doué d'un souffle
de vie se trouveen conséquence
ornéde la facultéde sentir,et enfinpar celle-cide la pensée», V. 189.
22. Lettresphilosophiques,Garnier,1951,p. 163. La Mettriedéclare: « On
peut,je ne dis pas découvriravec évidencela naturemêmede l'homme,mais
atteindrele plus granddegréde probabilitépossiblesur le sujet », V. 152. Nous
soulignons.
23. V. 179.
24. V. 180.
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348 Denise Leduc-Fayette
25. V. 158.
26. Parus en 1802.
27. Cf. V. 5.
28. V. 185.
29. V. 173 : « II seraitsans douteà souhaiterqu'il n'y eut pourjuges que
d'excellentsmédecins.Eux seuls pourraientdistinguer le criminelinnocentdu
coupable.» Le Traitédes délitsetdes peinesde Beccaria est paru en 1764.
30. V. 155.
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de l'homme
Le labyrinthe 349
termessont indissociables,
car les deux disciplinesont la même
fonction,nous dirions
pharmaceutique : soigneren enseignant « ce
qu'il faut le
penserpour repos de la vie c'est-à-dire
»81, en nous
dévoilantles rouagesde notreconditionmachinique !) : « Galien
mêmea connucettevérité,que Descartesa pousséeloin,jusqu'à
dire que la Médecineseule pouvait changerles Espritset les
mœursavec le corps»32.
a) L'organisation
C'estce que Descartesauraitappeléla « disposition » desparties88.
C'est la structure,le rapportd'interdépendance des différents
éléments.Afinde la découvrir,La Mettriepréconise, à l'instar
d'Aristote,le recoursà la dissectionet à l'anatomiecomparée.
« Ouvronsles entrailles des hommeset des animaux», s'écrie-t-il.
« Le moyende connaître la naturehumainesi l'on est éclairépar
un justeparallèlede la structure des unset des autres»34,et d'évo-
querla leçonde Willis,dansDe cerebro et dansDe animabrulorum.
Il manifeste un senstrèsaigu de l'observation qui est,avec l'expé-
rimentation, le maîtremot de sa méthode.Etudiantles cerveaux
des êtreshumainset des quadrupèdes,il note: « Même figure,
mêmedispositionpartout; avec cette différence essentielleque
l'hommeestde tousles animauxceluiqui a le plusde cerveauet le
cerveaule plus tortueux»36.Mais la « quantité»36de cerveaune
seraitriensi la « qualité»37n'y répondait.En effet, « les poissons
ont la têtegrosse,maiselle est vide de sens,commecellede bien
des hommes»38! Qualitéqui dépendd'un « équilibreconvenable»
entre« les solideset les fluides»39.L'auteurremarque: « L'imbécile
ne manquepas de cerveau(...) il en est de mêmedes fous»40,et
31. V. 152.
32. Ibid.
33. Cf. Méditations.
VI. AT. IX, p. 69.
34. V. 158-159.
35. Ibid.
36. Ibid.
37. Ibid.
38. Ibid.
39. Ibid.
40. Ibid.
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350 Denise Leduc-Fayette
41. Ibid.
42. V. 196.
43. Ibid.
44. V. 193.
45. V. 195.
46. Ibid.
47. V. 152.
48. V. 176.
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Le labyrinthe
de l'homme 351
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352 Denise LeduoFayelie
56. V. 186.
57. Ibid.
58. V. 183. La Mettriedit qu'il empruntele termeèvop{xcov à Hippocrate,
mais il se souvientsurtoutdu Sermoacademicusde regimine mentisquodmedi-
corumestque Gaubiusavait prononcéen sa présenceà Leyde en 1747,et où il
présentaitrèvopfxûv commel'originedes nerfset le principeénergétiquequi
coordonnele physiqueet le mental.
59. V. 180 et 181. Pour une bibliographieexhaustivedes sourcesde L.a
Mettrie,cf. G. A. Roggerone, Controilluminismo. Saggio su La Mettrieed
Helvetius,Ed. Milella,1975,2 vol., vol II, pp. 517 et sq.
60. Ibid. Cf. Vartanian, Trembley'spolyp,La Mettrieand 18thcentury
frenenmaterialism, Journalof thehistory of ideas,A. XI (1950),pp. 259-286.
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Le labyrinthe
de l'homme 353
b) L'instruction
La Mettrieentendpar là que l'hommeet l'animalmachines
sontdes machinesouvertes.Les schemesautorégulateurs qui per-
mettentl'intégration de la multiplicité
des partiesautonomesau
tout,intégration qui s'opèreà unemultiplicité de niveauxindépen-
dantslesunsdesautres- souvenons-nous : « La rouedessecondes»,
« la rouedes minutes», « la rouedes quarts»...- , permettent aussi
de
l'adaptation l'organisme (termeque La Mettrie n'emploiepas,
mais de Yorganisation dontil parleà Yorganisme des philosophes
romantiques, il n'y a qu'un pas) au milieuextérieur. La machine
humainetémoigned'une extraordinaire plasticité. Elle est condi-
tionnéepar toutesles influences externes, structure fonctionnelle
en prisesur un milieuqui la marqueau moinsautantqu'elle le
modifie.La Mettrieanalyse tout ce que Cabanis nommerale
« régimeextérieur » : 1' « empiredu climat»,le pouvoirde la nourri-
ture,des drogues,etc.
Mais surtout,il montrequ'il appartientà ce qu'il appelle« le
mécanisme de l'éducation» de rendreimpuissants nombrede ces
conditionnements en sachantles fairejouerlesunscontrelesautres,
ou les utiliser.Il s'agiten sommede gérerl'environnement et, par
là même,le comportement. Sans accorderautant d'importance
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Le labyrinthede l'homme 355
72. V. 195.
73. Ibid.
74. La logiquedu vivant,Gallimard,1970, p. 10. Tout ce discoursde La
Mettrib se ressentde la penséede Lucrèce.Cf. son Systèmed'Epicure,paru
en 1750.
75. La comparaisons'imposeavec La Lettresurles Aveugles.Diderotestime
que seule une sérieinfiniede combinaisonsa pu donnernaissanceau monde
actuel,cf.Garnier, Ed. Vernière,1961,p. 123. Il y a uneinfluenceévidentede
La MettriesurDideroten biendes domaines,ne serait-cequ'en fonction de leur
source d'inspirationcommunequi est en l'occurrenceLucrèce. Il faut aussi
noterque cette notionde « combinaisons» est chez Tun commechez l'autre
teintéed'une allusion au calcul des probabilités.Sur Diderot et La Mettrie,
cf. J. Perkins, Diderotet La Mettrie,Studieson Voltaireand eighteenth cen-
tury,vol. X, pp. 49-100.
76. Discours préliminaire,Œuvres philosophiques, Berlin, 1775, 3 vol.,
t. I, p. 4.
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Le labyrinthede Vhomme 359
88. Ibid.
89. V. 163.
yu. iraite de ïâme, chap. VI, p. 71, m La Mettrie, Texteschoisis,Ed.
Sociales, 1974, p. 71.
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de l'homme
Le labyrinthe 361
94. V. 162.
95. Ibid.
96. Il faitici allusionà ce que Leibniz nomme,en fait,connaissance
claire
et confusepar oppositionà distincte.Cf. Méditationssur la connaissance, la
»
les idées.Ed. Prenantdes Œuvreschoisies.Garnier.1942. n. 77.
vérité, w 9 0 / X
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362 Denise Leduc-Fayette
Toutprouvedoncque ce timbreauquelnousavonscomparél'âme,
pouren donneruneidéesensible,se trouveen plusieurs endroitsdu
cerveau,puisqu'il est réellement à
frappé plusieursportes»)100, La
Mettrie se refuseà fragmenter la vie de l'esprit: « Pourquoidiviser
le principesensitifqui pense dans l'homme? », demande-t-il.
« Jene prétends pas pourcela (il s'agitde sa théoriedeslocalisations
que nous venons de citer)qu'il y ait plusieursâmes; une seule
suffîtsans doute avec l'étenduede ce siègemédullaireque nous
avonsété forcéspar l'expérience de lui accorder; elle suffît, dis-je,
pour agir,sentiret penser,autant qu'il lui est permispar les
organes»101.
C'est doncune théorietrèsoriginalede la facultéimaginative
qui présideà cettevue monistede la vie psychique : « Je me sers
toujoursdu motimaginer, parceque je croisque touts'imagine,
et que toutesles partiesde l'âme peuventêtrejustementréduites
à la seuleimagination qui les formetoutes»102. Sa capacitétrans-
cendele simplepouvoirmimétique, puisqu' « elle raisonne,juge,
pénètre,compare,approfondit(...), saisit exactementtous les
rapports desidéesqu'ellea conçues,embrasse avecfacilitéunefoule
étonnante d'objets,pour en tirer enfin une longuechaînede consé-
quences »103.
On comprend pourquoi elle est la mèredes arts,des
sciences,de la philosophie et, en un mot, de toutes les plushautes
créationsdu géniehumain.« La plus belle,la plus grande,ou la
plusforteimagination estdoncla pluspropreaux sciences,comme
aux arts. Je ne décidepoints'il fautplus d'espritpour exceller
dansl'artdesAristotes ou des Descartesque dansceluidesEuripides
ou des Sophocles; et si la natures'estmiseenplusgrandsfraispour
faireNewtonque pour former Corneille(ce dontje doute fort),
mais il est certainque c'est la seule imaginationdiversement
appliquéequi a faitleurdifférent triomphe et leurgloireimmor-
telle»10*.
Cetteapologiede l'imagination, si neuvepourl'époque,conduit
La Mettrieà des considérations égalementoriginalesen matière
d'esthétique,disciplineencoreen quête d'elle-mêmeet qui ne
recevrason nomqu'en 1750 avec YAislhetica de Baumgarten. Le
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Le labyrinthe
de Vhomme 363
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364 Denise Leduc-Fayette
Denise Leduc-Fayette,
Université
de Paris-Sorbonne.
108. Ibid.
109. V. 165.
IL
110. Poésie ininterrompue,
111. Damiron, Mémoirespour servir à Vhistoirede la philosophiedu
XVIII6 siècle,Paris, 1858, p. 23. Cf. D. Leduc-Fayette, Le cas La Met-
trie,Images au XIXe siècledu matérialisme du XVIIIe siècle,Desclée, 1979,
pp. 103 et sq.
112. Commele suggèreVartanian : « By showingthatselfdirectiveforce,
far frombeingcontradictory to mechanicalcausation,is actually in certain
cases derivablefromit, the cyberneticschool has illuminatedtechnically
the themethat was foundto be so centralto V Homme- M achine,namely,the
purposiveoscillationof the organisminherentin the irritableprinciple»,
V. 136.
113. Œuvres,Ed. de la Pléiade,t. I, p. 255.
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