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I. L’ADOLESCENCE
1/ Définition
Le mot adolescence vient du latin « adolescere » = « grandir », « croître vers », « arriver à
maturité ». L’adolescence est la période de la vie comprise entre l’enfance et l’âge adulte. Elle renvoie
à un processus de maturation qui trouve son articulation dans une succession de phases
développementales.
La puberté est une étape qui marque la transition entre l’enfance et l’adolescence. Au cours de ces
années de modifications pubertaires, l’ensemble de l’organisme va devenir apte à la procréation de
façon progressive. Le début de l’adolescence reste étroitement associé aux manifestations de la
puberté (→ série de bouleversements biologiques, corporels, psychologiques et sociaux).
Françoise Dolto aborde l’adolescence dans Paroles pour adolescents. Le complexe du homard, en
1989, en utilisant la métaphore du « complexe du homard » : « les homards, quand ils changent de
carapace, perdent d’abord l’ancienne et restent sans défense, le temps d’en fabriquer une nouvelle.
Pendant ce temps là, ils sont très en danger. Pour les adolescents, c’est un peu la même chose ».
→ Le changement de carapace pouvant faire référence aux transformations physiques et la fragilité
face aux conflits psychiques nécessaires avant d’atteindre une certaine maturité ; l’adolescent devenant
plus vulnérable pendant cette période de « mue ».
2/ Groupes à l’adolescence
Par l’appartenance à un groupe, l’adolescent se construit parmi ses semblables. Le groupe aide
le jeune dans sa construction identitaire. L’adolescent cherche à construire sa personnalité en se
détachant de ses parents, en recherchant d’autres figures d’identification, et le groupe est pour lui un
lieu de socialisation et d’expérimentation. Cela manifeste également un souhait plus ou moins
marqué d’autonomie et d’indépendance.
Selon Michel Claes (L’expérience adolescente, 1983), « Le groupe des pairs du même âge assume un
rôle central dans les procédures de socialisation des adolescents, puisque le mouvement
d’émancipation de l’influence familiale s’opère parallèlement à un investissement intense dans les
activités sociales avec les partenaires du même âge ».
U.E 1.1.S2 – C.6 : PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, ANTHROPOLOGIE / © Aurélie DUPUY, Docteur en Sociologie /
CYCLES DE LA VIE : REGARD SUR L’ADOLESCENCE, L’ÂGE ADULTE ET LA VIEILLESSE / C.M. du 7 MAI 2020.
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U.E 1.1.S2 – C.6 : PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, ANTHROPOLOGIE / © Aurélie DUPUY, Docteur en Sociologie /
CYCLES DE LA VIE : REGARD SUR L’ADOLESCENCE, L’ÂGE ADULTE ET LA VIEILLESSE / C.M. du 7 MAI 2020.
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D’après Patrice Huerre (L’adolescence n’existe pas, 1997) : « La fin de l’adolescence, et c’est le
problème de nos sociétés contemporaines, n’existe plus. Elle n’est plus déterminée par quoi que ce soit
de partagé. […] Les rites de passage n’existent plus. Il n’y a rien qui permette d’officialiser aux yeux
des adolescents le fait de devenir adultes ».
L’adolescent semble créer ses propres rites, individuels ou en petits groupes, notamment en
prenant des risques et en défiant la mort.
Selon Huerre, « Les conduites déviantes des adolescents n’expriment souvent qu’une recherche de
substituts aux épreuves initiatiques que les adultes ont cessé de leur imposer […] Ils cherchent à
l’extérieur une reconnaissance de leur changement intérieur ».
Spécialiste de la sociologie des comportements à risques, David Le Breton précise que « Les conduites
à risque sont des mises à l’épreuve de soi pour des jeunes mal dans leur peau dans des sociétés où le
passage à l’âge d’homme ou de femme n’est plus balisé » (cf. Adolescence et conduites à risques,
2015).
Ex : défis, « jeux dangereux », alcoolisation, toxicomanie, troubles alimentaires, conduite dangereuse
sur les routes, sports à risque, violences, etc.
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III. LA VIEILLESSE
1/ Définition
La vieillesse est la dernière période de la vie. Elle implique, pour l’individu, des efforts
d’adaptation à la diminution progressive et continue de ses performances et de ses diverses fonctions
(somatique, psychique et sociale). Le processus du vieillissement suit un rythme différent d’un
individu à un autre, ce qui rend difficile la délimitation de la vieillesse. La vieillesse est un état qui
résulte de l'interaction entre les dimensions bio-psycho-sociales.
Selon Sylvie Lauzon et Evelyn Adam (La personne âgée et ses besoins, 1997) : « La personne
âgée est un être humain qui est parvenu à une étape avancée de sa vie, laquelle se caractérise par
l’altération de certaines structures et fonctions. Le vieillissement physique n’est qu’un aspect, certes le
plus observable, parmi d’autres de l’évolution de cet être complexe. L’avancement en âge est souvent
décrit comme un déclin. Pourtant, malgré les apparences, il peut être un processus d’épanouissement
où s’affirme et se consolide l’être social, psychique, spirituel, politique, intellectuel, religieux,
sentimental et philosophique qu’est la personne âgée ».
Michel Billé, sociologue, a animé, en 2016, des conférences sur le thème « vieillir, une chance à
cultiver ». Il énonce sa conception de la vieillesse : « Vieillir, c’est procéder de manière continue à
des remaniements multiples : rapport au temps, au monde, aux autres à soi-même, l’objectif étant de
vieillir harmonieusement, en accord avec soi et les autres ».
Définir la vieillesse : quelques repères possibles =
- L’âge chronologique (le nombre des anniversaires),
- L’âge social (avec la transformation des statuts et des rôles : grand-parentalité, retraite, etc.),
- L’âge biologique ou physiologique (survenue de la ménopause, des handicaps, de la maladie,
de la dépendance, etc.).
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- On peut ajouter l’âge subjectif (que chacun nous donne), l’âge psychologique (le ressenti
propre à chaque personne).
2/ Le développement de la personnalité de l’individu vieillissant :
Cf. Théorie du développement psychosocial selon Erik. H. Erikson (1959) → voir tableau ⁕
en annexe.
Erikson considère que, dans la crise finale, stade « intégrité personnelle ou désespoir », la personne
âgée doit s’efforcer d’atteindre un sentiment de plénitude, de voir sa vie comme un tout cohérent
plutôt que de se laisser aller au désespoir devant l’impossibilité de la refaire. La personne qui réussit
cette tâche développe à ce stade la sagesse, l’apaisement spirituel, l’acceptation de sa vie. L’incapacité
d’accepter la mort lui procurerait un sentiment d’accablement et de désespoir.
Cf. Les trois tâches de la vieillesse selon Robert Peck (1955)
- Différenciation du moi = capacité de se définir en dehors de son rôle de travailleur, l’individu
arrivé à l’âge de la retraite doit se redéfinir hors de son cadre professionnel. Il doit trouver en
lui-même d’autres intérêts.
- Dépassement du corps = capacité de trouver d’autres sources de satisfaction que celles
nécessitant une condition physique parfaite, se détacher du déclin graduel.
- Dépassement du moi = capacité de se détacher de soi-même et d’accepter le caractère
inévitable de la mort. L’individu se dépasse lui-même en contribuant au bien-être des autres.
3/ Le « bien vieillir » : théorie de l’Activité ou théorie du Désengagement
La théorie de l’activité :
Cette théorie soutient que plus l’adulte vieillissant demeure actif, plus il vieillit harmonieusement = en
poursuivant le plus d’activités possibles et en trouvant des substituts aux activités délaissées du fait de
la retraite, du décès du conjoint ou des proches, de la diminution des capacités.
La théorie du désengagement :
Celle-ci avance qu’un vieillissement réussi suppose que la personne âgée se retire progressivement de
la société, de son propre chef = interruption volontaire des activités et des engagements, préoccupation
accrue de l’individu pour sa propre personne, diminution du nombre d’interactions sociales, tout en
préservant un bon moral.
Remarque : Jusqu’ici, la recherche n’a confirmé aucune de ces deux théories. Elles ne permettent
donc pas, à elles seules, d’expliquer tous les aspects d’une bonne adaptation à la vieillesse. Chaque
personne âgée semble devoir composer, selon ses envies et inévitablement, selon ses capacités, avec
ces deux types de comportements : rester actif et/ou se mettre en retrait de la vie sociale. Cependant, le
désengagement reste fortement corrélé aux préjugés associés à la vieillesse dans notre société
(représentation négative de la personne âgée et de la vieillesse, jeunisme, crainte de vieillir, peur de
la mort).
Conclusion
• Le soignant accompagne la personne (enfant, adolescent, adulte ou personne âgée) en tenant compte
de son développement et en repérant ses capacités/incapacités motrices, cognitives, psychologiques
et sociales.
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Selon Erik H. Erikson (L’identité et le cycle de vie : les étapes de la vie, 1959), le développement
psychosocial de l’homme se poursuit tout au long de la vie. Chaque individu devrait traverser huit
étapes au cours de son existence et résoudre à chaque étape une « crise » donnée.
U.E 1.1.S2 – C.6 : PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, ANTHROPOLOGIE / © Aurélie DUPUY, Docteur en Sociologie /
CYCLES DE LA VIE : REGARD SUR L’ADOLESCENCE, L’ÂGE ADULTE ET LA VIEILLESSE / C.M. du 7 MAI 2020.