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AGGLOMÉRATION
DE MEKNÈS
Présentation, atouts et perspectives de développement
AGGLOMÉRATION
DE MEKNÈS
Présentation, atouts et perspectives de développement
Sous la Direction de :
Mme Aicha EL HAOUZALI, Directrice de l’Agence Urbaine de Meknès
Comité de Rédaction :
Mme Mounia AMIRA, Chargée de mission
Mr. Mostafa GUENGOURA, Chef de la division des études générales
Mr. Omar MIKOU, Architecte au département des études
AGGLOMÉRATION
DE MEKNÈS
Présentation, atouts et perspectives de développement
Édition 2017
PRÉFACE
C’est une initiative qui
intervient à un moment
important de l’histoire de
Meknès et de notre pays
Aicha Al Haouzali,
PREFACE
Directrice
de l’Agence Urbaine de Meknès
F
orte d’une position géographique stratégique et d’un contexte régional propice au cœur
de la riche plaine de Sais, Meknès est l’une des quatre villes impériales du Maroc, d’une
identité culturelle de valeur universelle, témoin d’une grande civilisation et d’un savoir
exceptionnel d’occuper l’espace.
Cet ouvrage se veut une modeste contribution pour parcourir les moments forts et marquants de
l’évolution urbaine de la ville de Meknès, l’évolution qui s’est enrichie au fil des siècles au rythme
des changements démographiques, politiques et économiques et qui nous offre de nombreux
enseignements en termes d’évolution urbanistique, architecturale et sociétale.
C’est une initiative qui intervient à un moment important de l’histoire de Meknès et de notre
pays qui s’est engagé, récemment, dans le processus de régionalisation avancée comme tournant
11
majeur dans les modes de gouvernance territoriale et instrument de développement économique
et social.
Sans prétendre l’exhaustivité, le présent ouvrage se veut une passerelle entre le passé et le présent
pour une ouverture engagée et réussie vers le futur, c’est l’occasion de mieux comprendre le
présent de Meknès, de tirer les enseignements et pallier aux dysfonctionnements pour préparer
son avenir, il s’agit essentiellement de :
• Consolider l’ensemble des études menées par l’agence urbaine sur les différentes composantes
de l’agglomération de Meknès.
• Sensibiliser les acteurs de la ville et les inviter à engager une réflexion partagée sur le devenir de
l’agglomération de Meknès.
• Anticiper sur les perspectives de son développement futur conformément aux nouvelles donnes
et choix stratégiques pour lesquels s’est engagé notre pays.
De même, et du fait de la montée de la compétitivité qui oblige les territoires à améliorer leurs
efforts de positionnement pour renforcer leur attractivité, cet ouvrage est aussi un document de
référence pour un marketing territorial fédérateur visant à mobiliser les principales forces vives de
l’attractivité du territoire autour d’actions stratégiques, susceptibles de consolider la compétitivité
économique de Meknès et l‘ériger en plate-forme d’investissement, en vue de garantir ainsi, les
conditions favorables lui permettant d’affirmer son identité et d’assurer pleinement son rôle de
métropole dans l’armature urbaine régionale et nationale.
C’est une initiative qui
intervient à un moment
important de l’histoire de
Meknès et de notre pays
Aicha Al Haouzali,
PREFACE
Directrice
de l’Agence Urbaine de Meknès
F
orte d’une position géographique stratégique et d’un contexte régional propice au cœur
de la riche plaine de Sais, Meknès est l’une des quatre villes impériales du Maroc, d’une
identité culturelle de valeur universelle, témoin d’une grande civilisation et d’un savoir
exceptionnel d’occuper l’espace.
Cet ouvrage se veut une modeste contribution pour parcourir les moments forts et marquants de
l’évolution urbaine de la ville de Meknès, l’évolution qui s’est enrichie au fil des siècles au rythme
des changements démographiques, politiques et économiques et qui nous offre de nombreux
enseignements en termes d’évolution urbanistique, architecturale et sociétale.
12 C’est une initiative qui intervient à un moment important de l’histoire de Meknès et de notre
pays qui s’est engagé, récemment, dans le processus de régionalisation avancée comme tournant
majeur dans les modes de gouvernance territoriale et instrument de développement économique
et social.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Présentant des opportunités importantes de développement, Meknès est une ville qui ambitionne
de s’ouvrir sur le monde et de se repositionner dans le cadre de la nouvelle région Fès-Meknès pour
accompagner de manière efficiente le développement régional.
Sans prétendre l’exhaustivité, le présent ouvrage se veut une passerelle entre le passé et le présent
pour une ouverture engagée et réussie vers le futur, c’est l’occasion de mieux comprendre le
présent de Meknès, de tirer les enseignements et pallier aux dysfonctionnements pour préparer
son avenir, il s’agit essentiellement de :
• Consolider l’ensemble des études menées par l’agence urbaine sur les différentes composantes
de l’agglomération de Meknès.
• Sensibiliser les acteurs de la ville et les inviter à engager une réflexion partagée sur le devenir de
l’agglomération de Meknès.
• Anticiper sur les perspectives de son développement futur conformément aux nouvelles donnes
et choix stratégiques pour lesquels s’est engagé notre pays.
De même, et du fait de la montée de la compétitivité qui oblige les territoires à améliorer leurs
efforts de positionnement pour renforcer leur attractivité, cet ouvrage est aussi un document de
référence pour un marketing territorial fédérateur visant à mobiliser les principales forces vives de
l’attractivité du territoire autour d’actions stratégiques, susceptibles de consolider la compétitivité
économique de Meknès et l‘ériger en plate-forme d’investissement, en vue de garantir ainsi, les
conditions favorables lui permettant d’affirmer son identité et d’assurer pleinement son rôle de
métropole dans l’armature urbaine régionale et nationale.
C’est une initiative qui
intervient à un moment
important de l’histoire de
Meknès et de notre pays
SOMMAIRE
17 INTRODUCTION
21 CHAPITRE 1
UNE VILLE AU PASSE PRESTIGIEUX
SOMMAIRE
I- FONDATION DE MEKNES
II- EVOLUTION DE LA VILLE IMPERIALE
1. Origine
2. Sous les Almoravides : 1063-1145
3. Sous les Almohades : 1145-1270
4. Des Mérinides aux Saâdiens : 1276-1664
5. Sous le règne de Moulay Ismaïl : 1672-1727
6. Après la mort de Moulay Ismaïl : de 1666 à 1911
III- GENESE DE LA VILLE NOUVELLE
1. La première phase de 1911 à 1916
2. La seconde phase de 1916 à 1921
3. La troisième phase de 1921 à 1930
4. La quatrième phase de 1931 à 1940
5. La cinquième phase de 1941 à 1956
IV- SYNTHESE : MEKNES, VILLE ANCREE
14
DANS L’HISTOIRE DU ROYAUME DU MAROC
37 CHAPITRE 2
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
AGGLOMERATION DE MEKNES:
ENJEUX ET DÉFIS
I- CONTEXTE REGIONAL
1. Présentation générale
2. Milieu naturel
3. Aspects démographiques
II- ORGANISATION SPATIALE DE MEKNES
III- ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
1. L’état des structures démographiques et leur évolution
a) Croissance démographique et répartition de la population : une polarité
préfectorale significative
b) Taille des ménages en baisse continue
c) Un capital humain assez bien formé mais en situation de vulnérabilité
d) Une population en âge d’activité plus importante que la moyenne nationale
e) Répartition de l’emploi : prédominance des actifs occupés dans des secteurs
autres que les grands secteurs économiques
2. L’activité économique
a) Une fonction productive en quête de développement
b) Tourisme : un potentiel sous-exploité
c) Les bases économiques de Meknès : administration et armée
3. Meknès : un assez bon niveau d’équipement
4. Un parc logement en amélioration
a) Une typologie de parc logement a dominante «habitat de type maison
marocaine moderne»
b) Un parc logement récent
c) Une taille moyenne des logements
d) Le statut d’occupation du logement.
e) En conclusion : quelles sont les projections et quels sont les besoins ?
IV- SYNTHESE
SOMMAIRE
69 CHAPITRE 3
ATOUTS ET PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT
I- UNE OPPORTUNITE DE CONNECTIVITE
TERRITOTIALE INTERESSANTE
II - UN TERRITOIRE A VALEUR UNIVERSELLE EXCEPTIONNELLE
1. La cité antique de VOLUBILIS, patrimoine mondial de l’Humanité
2. Moulay Driss Zerhoune, haut lieu de sainteté et de spiritualité
3.
4.
La cité impériale de Meknès, patrimoine universel
Un territoire à fort patrimoine immatériel 15
5. Hamrya, « ville nouvelle » témoin de l’architecture du début 20ème siècle
III- UN RESEAU DE FORMATION INTERESSANT
115 CONCLUSION
Poser ensemble
les bases d’une vision
stratégique de la ville
INTRODUCTION
Poser ensemble
les bases d’une vision
stratégique de la ville
INTRODUCTION
M
eknès a connu son âge d’or sous le règne de Moulay Ismail qui a fait de la ville la
capitale de son règne. Ville impériale et ancien chef lieu régional, elle jouit d’une
situation stratégique de par sa position centrale par rapport au réseau urbain
national, au cœur de la riche plaine du Saïs.
Elle doit donc non seulement desservir son aire d’influence en équipements et services mais
surtout être une ville locomotive pour l’ensemble de cette aire (Moyen atlas et Tafilalet) et jouer
un rôle de connexion entre ces territoires et les principaux bassins de vie du Royaume (grandes
villes, aéroports, ports,…).
Toutefois, Meknès présente de grands dysfonctionnements urbains (entités urbaines éclatées,
problèmes de circulation, espaces publics non attrayant,…) et des carences en termes
d’infrastructures et d’équipements, et ce malgré les efforts déployés depuis quelques années.
En effet, force est de constater que bien que la ville ait bénéficié d’actions de renforcement des
réseaux divers et des espaces publics et des entrées de la ville ainsi que l’implantation de projets
d’envergure tels Agropolis et le Salon International de l’Agriculture, il reste nécessaire de mettre
en place des actions structurantes volontaristes.
18 Ceci permettra à Meknès d’assurer pleinement son rôle de métropole dont l’aire d’influence
dépasse les limites régionales, d’affirmer son identité de capitale agricole et d’accompagner
l’ensemble de sa zone d’influence en termes de développement des activités économiques,
d’amélioration des conditions de vie et d’épanouissement des populations.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Face aux évolutions et mutations rapides des villes et campagnes, aux nouveaux enjeux de
développement durable et équitable des territoires, à la nécessité d’intégrer les usagers dans la
prise de décision et à la multiplicité des intervenants dans le fait urbain, il semble d’actualité de
faire une lecture critique de l’évolution urbaine de la ville de Meknès.
Il ne s’agit pas de se limiter à un simple discours narratif sur la ville, mais plutôt d’analyser
l’évolution et les atouts de la ville afin d’en sortir les enseignements à même de permettre la
capitalisation des acquis, pallier aux dysfonctionnements et anticiper sur les évolutions futures,
et ce en adaptant nos outils de gouvernance et de planification pour en faire des leviers de
développement et d’intégration des populations et de leur environnement de vie.
En effet, face aux nouveaux enjeux de résilience des territoires ainsi que les attentes grandissantes
des populations, il est d’actualité de poser ensemble les bases d’une vision stratégique de la ville,
qui doit être considérée comme un lieu de développement durable et équitable sur les plans
économique, social, culturel, spatial et environnementale.
Ainsi, plusieurs questions et axes de réflexions s’imposent :
• Quels sont les enjeux pour la ville de Meknès au XXIème siècle ?
• Comment valoriser les potentialités de la ville et parer à ses déficiences ?
• Quelles sont les outils et mécanismes à mettre en œuvre afin d’aboutir à la nécessaire
résilience des territoires et à leur bonne gouvernance?
• Comment et sur quels créneaux se positionner dans le cadre de la régionalisation avancée ?
• Quelle synergie créer au sein de la nouvelle région Fès-Meknès ?
• Quelle planification territoriale stratégique pour la ville de demain dans un contexte marqué
par des mutations et évolutions rapides dans un monde globalisé (ouverture des frontières,
métiers mondiaux, changement climatique, mutations socio-économiques,…)
En fait, comment faire de Meknès :
• Une VILLE CONNECTÉE à son histoire et son environnement.
INTRODUCTION
• Une VILLE ATTRACTIVE où il fait bon vivre, travailler et se divertir.
• Une VILLE LOCOMOTIVE pour son aire d’influence.
• Une VILLE INCLUSIVE ET DURABLE.
• Une VILLE COMPETITIVE.
Cet ouvrage vient consolider l’ensemble des études menées par l’Agence Urbaine de Meknès sur
les différentes composantes de l’agglomération tout en se voulant un document de référence pour
un marketing territorial fédérateur.
19
CHAPITRE 1
Meknès, une ville
au passé prestigieux ancré
dans l’Histoire du Royaume
CHAPITRE 1
I- FONDATION DE MEKNES
Fondée en 711 par la tribu des Meknassa, Meknès a connu plusieurs phases de destructions,
de reconstructions et d’extensions qui ont mené du campement établi initialement au nord de
l’oued Ouislane, à la capitale impériale du Roi bâtisseur Moulay Ismail, à la ville coloniale puis à
l’agglomération actuelle.
Avec le protectorat, une nouvelle
période d’urbanisation basée
sur une planification urbaine et
paysagère est ouverte, pendant
laquelle Meknès porte des surnoms
tels que « Versailles du Maroc », ou
« petit Paris », soulignant la beauté
de la cité, ce qui lui valut son titre
de plus belle ville impériale du
22 Royaume. Elle fut un moment le
siège de la résidence du Maréchal
Lyautey qui y avait son quartier
général.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 1
résultent des choix opérés lors des deux grandes phases historiques déjà mentionnées sans
lesquelles on ne peut rien comprendre à son urbanisation actuelle. Tout projet urbain implique
une prise en compte de l’historicité de la ville.
23
Occupant à l’origine les rives de l’Oued Boufekrane (rivière des tortues), de l’Oued Ouislane et de
CHAPITRE 1
l’Oued Bou Is’hak, cette cité est fondée sur un plateau, entre le Moyen Atlas et la plaine de Sebou.
La cité est célèbre aussi bien par son climat méditerranéen à tendance continentale, que par
l’abondance de ses eaux et la fertilité de ses sols.
La ville proprement dite fût fondée par les Almoravides, connut un certain développement durant
les différentes dynasties et devint un centre urbain et commercial important, mais elle n’acquit
une réelle notoriété que vers la fin du 17ème siècle sous le règne de Moulay Ismaïl qui en fit sa
capitale.
Dès lors, Meknès prit une toute autre dimension avec la construction d’une nouvelle cité à la
hauteur de l’ambition du nouveau Sultan. De nombreux écrits de l’époque font l’éloge de ses
palais somptueux, de ses jardins voluptueux et de ses édifices monumentaux dont la beauté et la
grandeur nous impressionnent encore.
Ce patrimoine historique qui sut allier merveilleusement les traits de l’architecture présaharienne
et arabo-andalouse aux techniques venues d’ailleurs, lui donna un caractère unique et une valeur
universelle qui lui valurent l’inscription dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en
Décembre 1996.
24
Outre la médina, Meknès se distingue par la présence d’une ville impériale, d’un urbanisme
nouveau qui lui donna une toute autre dimension avec son urbanisme avant-gardiste, son
architecture monumentale, ses nombreux palais et ses 45 km de remparts de 15m de hauteur.
1. Origine :
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Le nom de Meknès renvoie à la grande tribu berbère des Meknassa qui habitait le Maroc Oriental
jusqu’au Tafilalet et qui ne tarda pas à pénétrer par le couloir de Taza dans les plaines Atlantiques
à la recherche de pâturages et de terres fertiles et finit par s’y installer 3 .
Après la chute de la dynastie Idrisside, au 10ème siècle, profitant des luttes pour le pouvoir, une
fraction de cette tribu amazigh du groupe des Zénètes fonda Taza et Meknès. Cette dernière fut
dénommée Meknassat Az-zaitoun (Meknès des Oliviers) pour la distinguer de Meknassat de Taza4 .
Nomades à l’origine, les Meknassa devinrent rapidement des jardiniers sédentaires. Ils
développèrent la culture de l’olivier sur les bords de l’Oued Boufekrane et de l’Oued Ouislane,
créant ainsi une série de petites agglomérations non fortifiées5 telles les Béni Attouch, les Béni
Chelouch, les Béni Marouan, les Béni Zyad et les Béni Moussa auxquelles vinrent s’ajouter
Ouarzigha, dont les habitants seraient d’origine chrétienne.
En effet, au début, Meknès n’était qu’une succession de bourgs, une ville archipel, dont la
concentration la plus importante s’appelait Taoura située à l’emplacement actuel du quartier qui
porte le même nom à quelques kilomètres au Nord de la médina actuelle.
2. Sous les Almoravides : 1063-1145
En 1063, Youssef Ibn Tachfine fonda le premier noyau d’une petite ville fortifiée appelée «Tagrart»,
nom Amazigh qui signifie «garnison ou campement», situé au sud de la ville qui correspond
CHAPITRE 1
actuellement au quartier Nejarine, avec sa mosquée. Vu son caractère militaire, au début, la ville
n’avait qu’un seul marché appelé “Sraïria” (marché aux armes). D’autres marchés sont apparus par
la suite dans le même quartier, tels que Hadadine (forgerons), Sekakine (les étameurs), Semarine
(les cloutiers) …et enfin les quartiers d’habitation: Touta, Al Koudia, Dhar Sjen et Beraka.
Il est fort probable qu’à ses débuts, la ville n’ait pas été entourée de murailles. Celles-ci sont
apparues dès que la situation des Almoravides se détériora. La ville avait six portes : Bab Al
Bradiine, Bab Al M’chaouriine, Bab Aissi, Bab Al Kalaâ, Bab Al Kourja et Bab Dardoura (Bab S’fa).
Parmi les principales réalisations de cette époque, on peut citer la mosquée Nejarine (Al Masjid
Al Atik) considérée comme la plus ancienne de Meknès, la grande mosquée (Jamaâ Al Kabir) et la
porte Bab Bradiine qui se trouvait au-delà de la porte actuelle.
25
Meknès devint au 14ème siècle une des villes les plus grandes et les plus
florissantes du Maroc. Elle était la résidence des Vizirs (ministres), tandis que
Fès était la résidence des Sultans9. Vers la fin de ce siècle la ville sombra avec le
déclin des Mérinides qui furent remplacés par les Watassides.
L’avènement des Béni Watas coïncida avec une période de troubles internes.
Sans cesse obligés de maintenir leur autorité, les nouveaux Sultans furent dans
l’incapacité de porter secours au royaume maure de Grenade qui s’effondra en
1492. Pendant cette période, Meknès souffrit de l’anarchie où sombrait le pays
et la fière citée retomba au rang de petite ville de province.
Déconsidérés par les traités signés avec les étrangers, les Béni Watas disparurent
à leur tour sous les coups des Saâdiens. L’histoire ne cite aucune édification
notoire des Watassides à Meknès 10.
Sous les Saâdiens, Meknès perdit de son importance politique et de son apparat
urbain. Elle ne retrouva un rôle administratif et commercial qu’à la fin de leur
règne, vers le début du 17ème siècle. La seule réalisation que garde la ville de
cette période est probablement la restauration de la grande mosquée de la
Kasbah Mérinide que l’on connaît sous le nom de mosquée Lalla Aouda, du nom
de la mère du Sultan Ahmed Al Mansour Dahbi (1578-1603).
La prise de la ville par Moulay Rachid Ben Chérif, le premier Sultan Alaouite allait
changer la destinée de Meknès.
EXTENSION MÉRINIDE
CHAPITRE 1
27
tremblements de terre de 1753 et surtout celui du 1er novembre 1755, connu sous le nom du
tremblement de terre de Lisbonne.
Le Sultan Sidi Mohamed Ibn Abdalah (1757-1790) fit construire dans la capitale de son grand père
plusieurs mosquées dont celle d’Al Azhar 13, un palais appelé Dar Al Beida qui devint sa demeure
privée à Meknès. Il remit en état le jardin Al Bahraouia, qui abrite aujourd’hui le golf Royal.
28
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 1
édifices dont bon nombre sont d’une grande
qualité architecturale et urbanistique, ce qui
n’enlève pas le fait qu’elle n’ait pu bénéficier
d’aucune action de classement alors qu’elle
renferme des édifices qui se caractérisent
par leur commodité, leur esprit de détail,
leur proportionnalité, et leur jeu de volumes
permettant d’atteindre différents effets
architecturaux (grandeur, monumentalité,
brutalité,...) malgré les dégradations subies au
fil des temps.
Le premier plan de la ville de Meknès fut établi, à
l’instar des autres grandes villes marocaines, par
Henri Prost en 1915 qui se base sur le concept de Aménagement de la ville de Meknès : Plan d’aménagement,
montrant le quartier indigène, les zones industrielles, de
développement séparé prônant la préservation commerce, d’habitation et de plaisance et les cimetières.
des œuvres héritées du passé et de la culture locale Source : L’oeuvre de Henri Prost. Architecture et urbanisme
29
et qui répond principalement à des préoccupations (2 – Maroc), BERTRAND TERLINDEN, 2010
30
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
A Meknès, ceci s’est traduit par la projection d’un ensemble de places, esplanades et jardins (place Dr
Giguet, jardin de la gare Lafayette, ….) bénéficiant de vues paysagères remarquables, soit vers la médina
ou le paysage environnant (massif de zerhoune) ou les grands édifices publics.
Dès 1916, le plan Prost définit le parti
d’urbanisation de la ville nouvelle, trace le
réseau des avenues et des rues et des places
et la localisation des équipements. Ce schéma
d’aménagement sera suivi à la lettre. La ligne
ferroviaire militaire en provenance de Salé
accédait à la ville nouvelle par le Sud sans
difficulté d’accès puisque les pentes étaient
faibles. Ce tracé a déterminé à la fois la
localisation de la future base aérienne et la gare.
En 1930, la construction de la nouvelle voie
ferrée de Port Lyautey à Fès est achevée et
permet le démarrage de la zone industrielle.
Sur l’autre rive, le nouveau Mellah apparaît.
La population juive s’est accrue rapidement
jusqu’à atteindre 9% de la population totale de
Meknès en 1950.
L’afflux de main d’œuvre utilisée dans la construction de la
ville nouvelle et des infrastructures entraîne la densification
dans l’ancienne Medina qui voit sa population doubler en
1960, puis tripler dans les années 1970 (85 000 habitants).
Sur la rive droite, la ville nouvelle s’étale, bien ordonnée.
Les quartiers de villas s’en détachent, sur les bords du
Boufekrane avec vue sur la médina et dans le nouveau
quartier de plaisance.
La structuration de ce nouvel espace urbain s’est faite
CHAPITRE 1
selon 5 grandes phases:
du centre ville où ont été édifiés des immeubles dont les façades
ordonnancées par les services des beaux arts constituent un
ensemble d’une grande qualité architecturale et urbaine ;
• Le quartier des immeubles de commerces et d’habitation et le
quartier de villas les encerclant;
• Deux parcs automobiles, deux jardins publics aménagés, deux
esplanades et deux squares.
b) Le secteur de la boucle Tanger-Fès :
• Il englobait un quartier de villas de faible densité, un quartier
d’habitation et de petites industries et commerces.
c) Le secteur industriel et de dépôts :
• Ce secteur comprenait un quartier de villas pour les ouvriers
cheminots et un quartier industriel. Cette même période a
connu l’apparition d’une zone villas destinée à la population
européenne aisée au niveau du quartier “Plaisance”.
urbains furent installés tels que : le palais des postes, le lycée franco-
marocain, le palais de justice, l’hôpital Mohammed V, l’immeuble sur
pilotis, l’immeuble des anciens combattants français.
L’évolution de la ville a été contrôlée durant cette période par une
série de plans d’aménagement couvrant 6 secteurs de la ville entre
1949 et 1955. Le tracé urbain de la ville nouvelle a fait d’elle une
cité ayant une architecture harmonieuse et répondant aux exigences
d’hygiène, de sécurité et de salubrité ; Toutefois elle n’a pas pu
échapper à la veille de l’indépendance à l’apparition de secteurs
sous-équipés tels que Borj Moulay Omar.
Les équipements nécessaires à la vie de la cité furent installés
progressivement : les équipements militaires furent installés en
premier lieu accompagnés par la suite des équipements de santé,
puis suivirent les installations nécessaires à la vie quotidienne.
Concentrés principalement dans le secteur central donnant
essentiellement sur les places Al Istiqlal et Poyemirau, ou sur
des esplanades et des percées visuelles vers le mont Zerhoun, les
équipements administratifs imposants reflètent l’aspect grandiose,
la majesté et la volonté d’impressionner.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
33
CHAPITRE 1
CHAPITRE 1
IV- SYNTHESE :
Meknès, ville ancrée dans
l’histoire du Royaume du
Maroc
34
pour sa richesse et sa qualité de vie au cœur de la plaine
fertile du Saïs.
De même, le patrimoine qu’est la ville nouvelle
caractérisée par la mise en œuvre de l’urbanisme des
temps modernes et des bâtiments à valeur architecturale
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 2
Mettre l’humain, capital et
ressource inépuisables, au
centre de toute réflexion et
planification
CHAPITRE 2
I. CONTEXTE RÉGIONAL
1. Présentation générale :
L’agglomération de Meknès relève de la
Région de Fès-Meknès, une des douze
nouvelles régions du Maroc instituées par
le découpage territorial de 2015. Elle
comprend deux préfectures (Fès et Meknès)
et sept provinces (Séfrou, Boulemane,
Moulay Yacoub, Ifrane, El hajeb, Taza et
Taounate).
Elle est limitée au Nord par la région de Tanger-
Tétouan-Al Hoceima, à l’Ouest par Rabat-Salé-
Kenitra, à l’Est par la région de l’oriental et au
sud par Beni Mellal-Khenifra et Draa-Tafilalet
38 Cette région se caractérise par les quelques
chiffres clés suivants1:
• Elle fait partie des 4 régions qui
concentrent 67% de la richesse créée
en 2014 après Casablanca-Settat, Rabat-
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al
Hoceima ;
• PIB régional : 9,1 % ;
• PIB pour la région par habitant en 2013 :
20107 dirhams, soit 75% du PIB national moyen par habitant. Cette proportion n’a pas changé
en 2014;
• Classement du PIB par secteur d’activité de la région:
»» Secteur Primaire : 2ème au niveau national ;
»» Secteur secondaire : 6ème au niveau national ;
»» Secteur tertiaire : 4ème au niveau national.
• Concentration des activités économiques au niveau de Fès et Meknès.
• Entre 2008 et 2013, le nombre d’établissements industriels en activité dans la région de
Fès-Meknès a augmenté de 1,04% en moyenne par an contre 0,04% au niveau national.
• 4ème région la plus peuplée après les régions du Grand Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra
et Marrakech-Safi.
• Comprend deux des sept villes les plus peuplées du Maroc qui accaparent le quart de la
population nationale : Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Fès, Meknès et Salé.
2. Milieu naturel 2
CHAPITRE 2
compris entre deux unités montagneuses : le
Rif et le Moyen Atlas) .
Concernant les ressources en eau, la région
est drainée par d’importants cours d’eau,
dont Oued Sebou et ses affluents sont les plus Carte des étages bioclimatiques
de la région Fès-Meknès 2
importants. Quant aux eaux souterraines,
elles sont constituées de neufs nappes.
La région offre aussi des opportunités
considérables en matière de ressources
thermales minérales avec les sources de Sidi
Harazem, Moulay Yacoub et Ain Allah
La région de Fès-Meknès présente plusieurs
étages bioclimatiques. La zone de Meknès
se caractèrise par un bioclimat semi‐aride à
hiver tempéré, très chaud et très sec en
été et froid et humide en hiver, avec des
précipitations moyennes annuelles de 455
mm. La température moyenne annuelle 39
est de 16,7 °C . Les vents y sont secs et
froids ou bien froids et humides en hiver
et chauds en été (chergui). La moyenne des Distribution des précipitations dans
3. Aspects démographiques
Ancien chef lieu régional, l’agglomération de Meknès3 est actuellement la deuxième plus grande
ville de la nouvelle région Fès-Meknès qui s’étend sur une superficie de 40.075 Km² soit 5,7% de
la superficie du Royaume et regoupe 13% de la population nationale. Cette région se caractérise
par un réseau de petites et moyennes villes étoffé et constitué de 33 municipalités et 27 centres
urbains dont 3 localités dépassent les 100.000 habitants (Fès : 1,1 million d’habitants; Meknès:
632.079 ; Taza : 148.456) et une vingtaine qui dépassent les 10.000 habitants avec deux villes,
Azrou et Sefrou, qui comptent plus de 50.000 habitants chacune.
A l’instar du reste du pays, cette région se caractérise part une proportion importante de la
population urbaine qui est de l’ordre de 2.564.220 d’habitants soit 60,5% de sa population totale
et dont plus des deux tiers se concentre dans les deux préfecture de Fès et Meknès. La densité est
de 105,7 habitants au km2 contre environ 47,6 au niveau national.
L’agglomération de Meknès concentre quand à elle près de 15% de la population régionale qui
est de 4.236.892 habitants et 75,63% de la population préfectorale tandis que la préfecture de
Meknès se caractérise par 82,3% de taux d’urbanisation, un taux supérieur à celui régional (60,5%)
et national (60,30%) ainsi qu’une densité élevée atteignant les 451hab./km².
Répartition de la population régionale
par préfecture (RGPH 2014)
Boulemane
My Yaâcoub 4,66 %
CHAPITRE 2
4,11 %
Ifrane
El Hajeb
3,66 %
5,83 %
Fès
27,15 % Sefrou
6,76 %
Taza
12,47 %
Meknès
19,72 %
Taounate
15,63 %
40
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Préfecture Reste de la
de Meknès Préfecture
19,72 % 24,73 %
Reste Agglomération
de la région de Meknès
80,28 % 75,63 %
CHAPITRE 2
41
La configuration actuelle de la ville de Meknès est le résultat d’une évolution urbaine marquée par
son histoire, l’avènement de l’urbanisme réglementaire, les mutations socio-économiques qu’a
connues le Maroc depuis son indépendance, les contraintes naturelles ainsi que la réalisation et
l’expérimentation d’un ensemble d’approches et de programmes nationaux.
En effet, juste après l’indépendance, l’évolution de la ville est marquée par l’apparition de nouveaux
quartiers populaires comme le montre la carte de 1957, ainsi qu’une extension considérable de
CHAPITRE 2
la ville nouvelle notamment portée par l’urbanisation incontrôlée. Sur la rive gauche, la Medina
étant saturée, le remplissage des interstices de la ville impériale se poursuit (Zitoune, nouveau
Mellah, B’ni M’Hammed). Sur la pointe de l’éperon rocheux, Sidi Baba, un autre bidonville, occupe
déjà tout l’espace disponible. A l’opposé, Touraine, un quartier de villas se met en place. Sur la
rive droite, la ville nouvelle s’étale de l’autre côté de la gare et de la zone industrielle et tend à se
raccorder à Plaisance. Le bidonville BMO s’étale de plus en plus vers l’est.
La période allant de 1957 à 1982 enregistre une véritable mutation, conséquence de
l’Indépendance. Le départ des «Européens» libère les espaces de la ville nouvelle, Hamria, et ceux
des mellahs, anciens et nouveaux. L’extension urbaine connaîtra un répit pendant une quinzaine
d’années pour reprendre ensuite, dans les années 1970, c’est pourquoi, la situation en 1982 offre
peu de changements par rapport à celle de 1957.
On peut noter cependant le remplissage de la ville intramuros avec l’extension des anciens
quartiers et l’apparition de nouveaux quartiers de bidonvilles ou d’habitat spontané : Sidi Saïd,
Borj Machkouk, B’ni M’Hammed, Sbata, Agdal. Il en est de même sur la rive gauche où l’on voit
s’étendre le bidonville de Borj Moulay Omar vers le Sud-Est.
A partir des années 1970, le dispositif d’ensemble avec sa structure duale, ses coupures et ses
42 blocages imposaient un questionnement fondamental sur les axes de développement futur
de Meknès face à l’accroissement démographique de l’agglomération. C’est le moment où
précisément, plusieurs Schémas d’Aménagement Urbain (SDAU) ont tenté d’apporter une réponse:
• Le SDAU de 1970-1976 n’a jamais reçu d’approbation vu la difficulté des choix;
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
• Le SDAU de Pinseau de 1992, homologué en 2001 et qui se trouvait d’une part dépassé par
la réalité sur terrain, la ville ayant connu de fortes mutations (réalisation des lotissements
destinés à l’habitat). D’autre part les moyens de mises en œuvre des principales orientations
du SDAU manquaient.
En effet, la période de 1982 à 2000 est celle d’un fort accroissement démographique (accroissement
naturel augmenté d’un flux migratoire important). Les quartiers populaires de forte densité de la
ville historique sont saturés.
C’est la politique urbaine qui va décider de l’évolution de la ville en absence de documents
d’urbanisme opposables et adaptés aux évolutions de la ville. Celle ci se développe désormais selon
trois grands chantiers nationaux :
• La résorption des bidonvilles: En 1982, 70 000 habitants vivaient en bidonvilles, soit 20% de
la population urbaine. Les trois principaux étaient Borj Moulay Omar (6000 ménages), Sidi
CHAPITRE 2
Baba (2350 ménages), Carrière Saidia (700 ménages). L’opération de recasement in site faite
dans le cadre du PDU est fortement inspirée de la trame sanitaire d’Ecochard. En 1992, de
grandes opérations comme celle de Marjane furent lancées par les opérateurs publics (ANHI)
pour résorber les 4500 ménages, soit plus de 20 000 habitants, qui vivaient encore dans des
poches de bidonvilles.
• La politique des lotissements: portée par les organismes publics (ERAC, ANHI, SNEC) pour
répondre aux besoins en logements des différentes catégories sociales et principalement les
populations à faibles revenus. Ce qui a nécessité une mobilisation foncière importante du
domaine public de l’Etat et, dans certains cas, des biens Habous et de terrains collectifs.
• Libéralisation du marché immobilier:
Ainsi, à partir des années 2000, Meknès a été un terrain d’expérimentation pour une politique
sociale de logement. Les organismes publics, l’ERAC d’abord puis Al Omrane5, ont été chargés
de sa mise en œuvre. L’introduction de nouveaux concepts non pris en considération par les
plans d’aménagement en études depuis 1996 (Seuls les PA de Hamrya, Ouislane et Toulal
seront d’ailleurs homologués en 2004, les PA couvrant le reste du territoire de l’agglomération
étant bloqué par l’opposition du Ministère de la Culture) va encore une fois façonner la ville :
Les opérations logements à 140 000 DH, le concept de villas économiques, le programme de
logements sociaux à 250 000dh, etc . 43
La circulaire interministérielle 3020/27 du 4 mars 2003, va aussi participer à cela en mettant
en place la procédure de dérogation qui permet de dépasser les blocages posés par des
44
Cette dynamique d’extension sur la périphérie et la couronne périurbaine de Meknès connait ainsi
une accélération du fait de la mobilisation du foncier public et collectif par des opérateurs publics
pour la réalisation de grands projets immobiliers sur des opportunités foncières situées au sud, à
l’est (Ouislane) et à l’ouest (Toulal) de la ville puis par l’encouragement du secteur immobilier privé
à investir dans les chantiers d’état visant la résorption du déficit en logement et la promotion de
l’investissement.
L’ouverture à l’urbanisation de ces opportunités foncière alliée aux trois coulées vertes qui
traverse Meknès et l’emprise de la base aérienne qui occupe une place centrale au cœur de la
CHAPITRE 2
ville, soustrayant ce foncier à toute urbanisation, crée des ruptures dans l’organisation urbaine
de la ville.
Toutefois, malgré cette extension tentaculaire vers l’est, l’ouest et le sud, la zone nord étant marquée
par une topographie plutôt accidentée entre les oueds et le piémont de Zerhoune, l’agglomération
de Meknès reste profondément polarisée autour de son cœur névralgique constitué du vis-à-vis
historique « ville nouvelle- médina » et qui concentre la majorité des services et des équipements
structurants (hôpitaux, administrations, loisirs, etc.).
Cette configuration doit bien évidemment orienter la réflexion sur les zones à pourvoir
d’équipements structurants et de proximité ainsi que celle sur la gestion des déplacements urbains
et des modalités de transports.
45
Il est bien évidement impossible de penser perspectives de développement durable si l’on ne met
pas « l’humain » au centre de toute réflexion et planification en termes de « capital et ressource
inépuisables», mais également et surtout en termes de l’investissement dans les ressources
humaines. Le bien être des populations est ainsi à la fois un outil et une finalité en soi, créant de
facto un cercle vertueux de développement durable.
CHAPITRE 2
annuel de de 1,62%. Ce taux est légèrement supérieur au taux de croissance annuel moyen de
1,25% à l’échelle nationale (et qui est en ralentissement comparé au 1,38% enregistré lors du
recensement précédent).
Cet accroissement est très différencié entre Mechouar Stinia qui connait un taux d’accroissement
annuel moyen négatif de 2,4% - qu’on peut rapprocher du processus de dédensification et
relogement qui affecte la Médina - et la commune de Ouislane qui se démarque par une forte
croissance démographique de 6,3% - qui poursuit sa croissance rapide à plus de 5% depuis 20 ans
certainement liée à la réalisation de grands projets de relogement et d’habitat social -.
Cette croissance à plusieurs vitesses s’applique également à la préfecture de Meknès qui a connu
un taux d’accroissement annuel moyen intercensitaire global de 1,6%, où le milieu urbain (1,8%)
est plus dynamique que le milieu rural (0,6%) où nombre de communes sont en décroissance
démographique révélant un fort exode rural.
De plus, l’agglomération de Meknès concentre 75% de la population préfectorale et 92% de sa
population urbaine, tandis que la commune de Meknès est la commune la plus peuplée au Maroc.
Les résultats du dernier recensement montre également que Meknès est la deuxième ville du
Royaume la plus dynamique démographiquement, après Tanger (3,29%) et juste devant Fès et
Salè (1,59%).
Croissance démographique et répartition de la population
CHAPITRE 2
47
du Maroc, mais avec des communes et centres plus dynamiques que d’autres sur le territoire du
Grand Meknès.
CHAPITRE 2
aux revenus les plus modestes en moyenne.
Cette tendance contribue à maintenir la demande de logements à un niveau élevé comme on
le verra plus loin et donne une première indication sur les zones à pourvoir d’équipements et
d’espaces publics de proximité.
49
En parallèle, l’agglomération détient un taux de scolarisation des 7-12 ans qui est légèrement plus
important que le taux régional (94,4%) et national (95,1%), puisqu’il varie entre 97,1% à Mechouar
Stinia et 98,2% à Meknès, ainsi qu’une part plus importante de sa population qui détient un niveau
d’études secondaires, qualifiant et supérieur (entre 48,5% à Mechouar Stinia et 38,5% à Ouislane
comparé à une moyenne de 37,5% à l’échelle préfectorale, 29,7% à l’échelle régionale et 30,4% à
l’échelle nationale).
Malgré ce positionnement en ce qui concerne l’éducation et l’enseignement, ce territoire
est toutefois marqué par une assez forte vulnérabilité des populations bien que des efforts
certains ont été menés dans le cadre de l’INDH impactant positivement la baisse tendancielle
des taux de pauvreté et vulnérabilité dans nombre de communes. La dernière enquête portant
sur la pauvreté, la vulnérabilité et l’inégalité menée par le HCP en 2007, montrait des disparités
entre les différentes communes, d’une part les communes rurales telles que Dar Oum Soltane
(27,5%), Oued Jdida (22,2%), Dkhissa (15,5%) et Majjate (15,1%) qui accusaient de grands taux de
pauvreté, et d’autre part les communes urbaines telles que Toulal (8,9%) et Ouislane (7,6%), et
les communes rurales d’Ait Ouallal (11,4%) et de Sidi Slimane Moul Alkifane (10,0%). La pauvreté
n’était relativement limitée que dans les deux municipalités de Meknès (6,9%) et d’Al Mechouar
continue de la qualité de l’enseignement et de l’offre d’emploi qui doivent être en adéquation car
la pauvreté est étroitement liée au chômage et au niveau d’activité économique.
d) Une population en âge d’activité plus importante que la moyenne nationale
L’agglomération de Meknès suit la tendance nationale du rétrécissement de la base de la pyramide
des âges dû à l’effet combiné des facteurs de baisse de la natalité et de la fécondité. Ainsi, elle se
caractérise par une population en âge d’activité de 65%, ce qui reste légèrement supérieur à la
moyenne nationale de 62,4%. De plus, on peut relever que la part des moins de 25 ans - dont la
moitié à moins de 15 ans- représente 42% de la population.
La population en âge d’activité ne cesse donc de croître d’année en année. Cette croissance
démographique, si elle constitue une force de travail et un moteur de changements économique
et social nécessaires pour le développement de la société, exerce également une pression
démographique non négligeable sur le marché du travail, susceptible d’accroître de plus en plus
les effectifs des demandeurs d’emplois.
Ceci laisse entrevoir des attentes importantes en termes de la disponibilité d’une offre d’emploi
adéquate d’une part, et d’éducation, d’enseignement, d’activités sportives et de loisirs d’une
autre part. En effet, si ce « capital humain » offre à l’économie du grand Meknès un atout non
négligeable, le problème de l’emploi demeure l’une des difficultés majeures à affronter pour éviter
le développement des activités précaires ou marginales. En 2014, le taux net d’activité au niveau
de l’agglomération de Meknès se situait légèrement en dessous de la moyenne nationale entre
47,1% pour la commune de Meknès et 44,7% à Ouislane, alors que le taux de chômage variait entre
24,9% à Mechouar Stinia et 19,3% à Toulal, soit un taux bien supérieur à la moyenne nationale
de 16,2%. Ces deux indicateurs étant fortement différenciés en fonction du genre puisque les
femmes sont plus touchées par le phénomène de chômage.
En parallèle, cette agglomération a une proportion de la population âgée de «60 ans et plus» de
11%, soit plus élevée que la moyenne nationale qui se situe à 9,4%. La commune la plus «vieille»
étant celle de Mechouar Stinia dont 15% de la population est âgée de 60ans et plus, et la plus
«jeune», celle d’Ouislane dont 29% de la population est âgée de moins de 15 ans. Ces tendances
démographiques vont s’affirmer puisque l’âge au premier mariage continue de reculer et l’indice
CHAPITRE 2
de fécondité de baisser. Ces caractéristiques sont également fortement différenciés entre les
différents quartiers de l’agglomération, ce qui peut constituer une des entrées de la prise de
décision en termes de projections et d’interventions des gestionnaires de la ville.
e) Répartition de l’emploi : prédominances des actifs occupés dans des secteurs autres
que les grands secteurs économiques
La première constatation concerne l’ampleur de la population occupée qui n’entre dans aucune
catégorie : 51% d’emplois autres que l’industrie, l’artisanat, l’administration, les commerces et les
services. La majorité des emplois relève donc des catégories indéterminées. La seule hypothèse
vraisemblable est qu’il s’agit pour une grande part de l’emploi informel. La deuxième concerne
l’absence de données concernant l’armée.
En conclusion, d’un côté, on se trouve en présence d’une population qui, malgré le ralentissement
observé, continue de s’accroître et de l’autre, un niveau économique insuffisant pour fournir du
travail à la population en âge de travailler et assurer un revenu à l‘ensemble des ménages.
51
dernières années. Le nombre d’établissements et les effectifs ont diminué entre 1999 et 2010,
passant respectivement de 193 à 177 unités et de 12 358 à 11 050 emplois permanents.
Toutefois, bien que la répartition des branches industrielles n’enregistre que de faibles variations
et que la structure de l’appareil industriel reste majoritairement traditionnelle, on remarque une
légère tendance à l’amélioration ces dernières années avec l’implantation de nouvelles grandes
unités industrielles.
52 En nombre d’établissements, ce sont toujours les industries agroalimentaires qui dominent avec,
entre autres, les huileries et la conserverie. Meknès occupe dans ce domaine de l’huile d’olive
une place importante puisque la capacité de production est de plus de 10% du total national. En
effectif, les industries textiles et cuir occupent près de la moitié du total, avec une forte présence
féminine. Les industries chimiques et para-chimiques qu’on présente parfois comme un «pôle» ne
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
doivent pas faire illusion. Sous cette rubrique sont rassemblées aussi bien les usines Lafarge que
les carrières, ou l’imprimerie et les industries du bois.
En réalité, comme le montrent les effectifs moyens par établissements, l’industrie à Meknès est
principalement constituée par un tissu de PME. Ce sont pour la plupart des industries de main
d’œuvre, de faible productivité dont le chiffre d’affaire, la capacité d’exportation et la valeur
ajoutée restent de faible niveau. La participation de Meknès à la production de richesse nationale
est minime eu égard à sa population.
Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, qui
ambitionne de transformer le secteur en véritable moteur de la croissance et de l’emploi dans
la continuité de la dynamique enclenchée par Emergence et le Plan national pour l’émergence
industrielle (PNEI), Meknès a pu attiré de nouveaux investissements dans les métiers mondiaux
relatifs à l’off-shoring et l’automobile avec l’installation dès 2013 de l’équipementier japonais
Yazaki qui a investi 192 millions de dirhams pour sa nouvelle unité de production à Meknès et
emploie 1 800 personnes. Ce groupe japonais explique son choix d’implantation par l’emplacement
stratégique de Meknès, l’existence d’un nombre important d’institutions supérieures de formation
(Université Moulay Ismail, l’ENSAM, l’ENA ...) et le bassin d’emploi de Fès-Meknès qui est bien
dimensionné en termes de disponibilité de main d’œuvre8 .
Pour rappel, le Maroc accueille une bonne part des géants mondiaux de l’assemblage des câblages
électriques automobiles. Sont ainsi notamment présents les américains Delphi et Lear, l’allemand
Leoniou, les japonais Yazaki et Sumitomo (premier employeur étranger du pays avec plus de
15 000 salariés) et le sud coréen Yura. Ainsi, les autorités de tutelle ambitionnent que la localisation
de Meknès devienne le quatrième pôle automobile du pays complémentaire de ceux de Tanger,
Casablanca et Kenitra.
• L’artisanat
L’artisanat paraît relativement plus fort puisqu’il occupe près de 25 000 personnes. On retrouve
les mêmes spécialités dominantes que dans l’industrie (textile, cuir, métaux, bois).
Cependant, l’artisanat traditionnel, l’artisanat d’art (cuir, textile) qui était une spécialité de la
CHAPITRE 2
Médina est en déclin, ce qui est à mettre en rapport avec la faiblesse de la demande touristique.
En revanche, la réparation automobile (quartier Riad), la récupération des métaux (quartier des
ferrailleurs) se portent bien. Et, par ailleurs, l’artisanat de construction aurait dû connaître, avec
l’essor de la construction des logements de la dernière décennie, une forte croissance induite que
les chiffres ne montrent pas. Il en va de même pour l’artisanat de services qui regroupent toutes
les activités de plomberie, d’électricité, et autres services aux particuliers.
Au total, la fonction productive de Meknès est notoirement insuffisante pour former une assise
saine pour les autres activités de distribution et de gestion. Elle n’est pas un facteur de dynamisme
dans la mesure où elle est tournée, non vers l’exportation hors de la région mais seulement vers
les besoins locaux ou régionaux.
Meknès ne s’ouvrant pas vraiment aux marchés nationaux ou internationaux, présente tout de
même des opportunités à développement. Ainsi, parmi les métiers mondiaux identifiés, l’agro-
alimentaire par exemple offre un potentiel dans ce domaine. Le Saïss étant de longue date une
région agricole aux productions diversifiées et la transformation à Meknès des produits locaux
(olive, conserve de fruits et légumes) est une tradition bien ancrée. Le grand chantier du plan
Maroc vert - dont l’une des réalisations est Agropolis- axé sur la recherche et l’innovation pour
des produits à plus forte valeurs ajoutées, peut être le point de départ d’une nouvelle dynamique
touchant toutes les activités de l’amont et de l’aval de l’agriculture, qui stimulera les créations 53
CHAPITRE 2
Capacité hôtelière par catégorie et par ville en 2014
Hotêl 1* Hotêl 2* Hotêl 3* Hotêl 4* Hotêl 5*
Ville
Hotêls Lits Hotêls Lits Hotêls Lits Hotêls Lits Hotêls Lits
Rabat 4 337 4 404 16 1 825 10 1 587 4 1 458
Mazagan 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 000
Meknès 4 428 5 332 8 874 7 1 662 0 0
Fès 4 283 6 614 10 1 494 9 2 904 6 2 176
Tétouan 13 795 9 549 11 1 090 6 1 172 0 0
CHAPITRE 2
Occupation enregistrée dans les établissements d’hébergement classés entre 2014 et 2016
56
Total 44 40 40 19.633.475 18.424.251 19.250.180 -6,3 4,5
La ville est davantage visitée par les touristes résidents que par les étrangers. Il s’agit d’un tourisme
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
de passage sur le circuit des villes impériales dont Marrakech capte l’essentiel et Fès le reste.
Cet état de fait reste toujours d’actualité et est confirmé par les statistiques de 2014 et 201510.
Ainsi malgré une augmentation de la capacité hôtelière de Meknès qui passe à 3296 lits en hôtels
classés, elle reste inférieure à celle de Fès (7471 lits dont 2176 en hôtels 5*) et sont toutes deux
bien loin de Marrakech avec ses 33 466 lits dont 39% classés en 5*.
Le taux d’occupation reste lui aussi préoccupant avec 27% pour Meknès contre 35% à Fès et 44% à
l’échelle nationale en 2014. Le nombre d’arrivées étant en relatif régression et la durée moyenne
de séjour étant toujours inférieure à 1,7 nuitées par arrivées : 1,6 en 2014 et 1,5 en 2015.
Concernant le tourisme interne11, les chiffres de 2014 montrent l’importance du potentiel que
renferme ce segment relatif aux touristes résidents avec plus de 750.000 séjours pour un nombre
de nuitées de 5.392.517 à Meknès drainant des dépenses de l’ordre de 600 millions de dirhams
(111 dhs/nuitées contre 119 à Fès, 160 à Ifrane et 128 à l’échelle nationale).
Toutefois, 49% de ce flux a pour objet les visites familiales et amicales alors que seuls 22% pour
le loisir et 21% à but professionnel. Il est à noter que 87% des nuitées séjours n’entre pas dans le
cadre des hébergements marchands.
Et pourtant, le potentiel existe et il est mondialement connu. Le site de la ville historique est
incomparable, les remparts prestigieux, les restes de l’œuvre monumentale de Moulay Ismaïl sont
bien mis en valeur, les places Lahdim et Lalla Aouda accueillantes, la ville nouvelle offre quant à
elle de beaux restes de l’architecture coloniale.
Classement des destinations selon le nombrede nuitées
CHAPITRE 2
Tanger 1 451 703 12 073 572 6,1%
Tétouan, M’diq, Fnideq 1 325 139 11 521 491 5,8%
El-jadida 1 293 422 10 563 574 5,3%
Rabat 1 183 348 10 384 788 5,2%
Fès 925 193 6 829 434 3,4%
Meknès 759 981 5 391 517 2,7%
Ifrane 826 595 5 145 290 2,6%
Essaouira 737 421 4 880 729 2,5%
57
Nuitées
Arrivées
58
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 2
• Le secteur informel
Comme on le sait, l’informel est difficile à saisir et c’est souvent par défaut qu’on perçoit son rôle
économique et social. Il ne fait aucun doute qu’à Meknès ce rôle est encore plus grand qu’ailleurs,
compte tenu de la faiblesse économique d’ensemble.
Dans l’ensemble de la région, le nombre d’unité de production informelle urbaines est passé de
85602 en 1998 à 91738 en 200512 et à 107 177 en 201213. L’agglomération de Meknès concentre
la moitié des unités de production informelle urbaines de la région. Avec près de la moitié des
emplois, les unités de production informelle constituent ainsi le principal secteur d’activité à
Meknès, et en termes de chiffres d’affaires et d’investissement, leur rôle est tout aussi important.
C’est évidemment le commerce qui domine largement avec 83,5% du chiffre d’affaires des unités
de production informelle et les deux tiers de l’emploi, suivi des services.
Cette importance de l’informel n’est pas spécifique à Meknès. On le retrouve dans toutes les
grandes villes. A Meknès, il apparaît comme un facteur d’équilibre économique et social. On ne
peut pas faire l’impasse sur cette dimension sociétale car Meknès a besoin d’une forte élévation
fonctionnelle portant sur les activités de type métropolitain.
Le même constat est fait pour les équipements administratifs qui sont pratiquement tous
concentrés dans l’agglomération de Meknès, faisant que la zone périphérique souffre d’un manque
d’encadrement.
Structure du parc logement urbain selon l’usage du logement dans le Grand Meknès
60 Usage
du logement
Principal Secondaire Vacant Professionnel Touristique
Source :
Enquête logement urbain au niveau national en 2012, BET : MARSULT INFO / UPEA - Ministère de l’Habitat et de la Politique
de la Ville, 2015.
Les communes de Meknès et Ouislane enregistrent le nombre le plus élevé de logement qui
représente plus de 87 % du nombre total de logement dans le grand Meknès.
Le taux annuel moyen d’accroissement (TAMA) le plus élevé concerne les communes de Boufekrane
et Ouislane (8,80% et 8,24%). On constate que le nombre de ménages croît moins rapidement que
le nombre de logements pour toutes les communes. Cela aboutit à atténuer les déficits dans le
secteur de l’habitat.
a) Une typologie de parc logement à dominante «habitat de type maison marocaine
moderne»
En 2004, l’habitat dans le Grand Meknès est majoritairement de type «maison marocaine
moderne» (63,1%). Ce niveau de présence est supérieur à son équivalent au niveau régional
et préfectoral. Les autres types de logements restent très faiblement représentés, voir même
inexistants. Le logement sommaire ne représente que 5,5%.
Cette tendance, similaire à celle nationale, se maintient avec toutefois une légère hausse de
l’habitat de type appartement et une baisse de l’habitat sommaire en 2012.
Structure du parc logement global urbain selon le type d’habitat
Maison Maison Construction
Type d’habitat Villa Appartement Marocaine Marocaine sommaire/
Moderne Traditionnelle Bidonville
Grand
3,8% 21,1% 64,8% 8,1% 2,2%
Meknès
National 3,5% 25,3% 63,4% 4,0% 3,7%
CHAPITRE 2
Source :
Enquête logement urbain au niveau national en 2012, BET : MARSULT INFO / UPEA - Ministère de l’Habitat et de la Politique
de la Ville, 2015.
Au niveau de la répartition spatiale, on constate une nette différenciation entre les communes
urbaines et rurales. En effet, sur l’ensemble des communes urbaines du Grand Meknès, la
maison marocaine moderne prédomine avec 67,1% des logements, suivie des appartements en
immeubles collectifs (11,7%) ; les bidonvilles y représentaient 4,6% environ en 2004; ces derniers
sont relativement plus nombreux sur les communes rurales limitrophes (16,4% du parc) où, bien
sûr, l’habitat rural prédomine (56,5%) alors que les appartements n’existe pratiquement pas.
Ces tendances sont confirmées par l’analyse de l’activité de la gestion urbaine en 2016 où le secteur
immobilier reste toujours prédominant au niveau des demandes d’autorisation de construire,
lotir ou créer des groupements d’habitations, avec une concentration de la dynamique au niveau
du Grand Meknès. Une tendance à l’augmentation de la part du logement en appartement est
également décelée au niveau du parc logement prévisionnel du fait notamment de l’importance
des projets de logements sociaux. D’ailleurs, selon les résultats de « l’enquête logement urbain au
niveau national en 2012 », le stock national du logement social15 est évalué à 1.178.383 logements
en 2012, soit 25% du parc global urbain dont la moitié se concentre dans huit agglomérations du 61
pays, à savoir : Grand Meknès (3%), Rabat (3%), Marrakech (3%), Grand Agadir (4%), Tanger (4%),
Fès (6%), Salé (8%) et Casablanca(18%).
Source :
Enquête logement urbain au niveau national en 2012, BET : MARSULT INFO / UPEA - Ministère de l’Habitat
et de la Politique de la Ville, 2015.
national est âgé de plus de 56 ans en 2012, dont 11% est localisé dans le Grand Meknès et est
principalement constitué des maisons marocaines traditionnelles. Ces dernières qui font partie
du tissu ancien de ces villes, peuvent être classées dans le lot des constructions nécessitant des
rénovations ou des réhabilitations.
Par type d’habitat et mise à part l’habitat traditionnel qui a été principalement construit avant
1956 (84%), toutes les constructions urbaines sont relativement très récentes.
Encore une fois, au niveau du Grand Meknès, la situation reste globalement conforme à la moyenne
nationale puisque plus de 40% du parc logement date de moins de 20 ans en 2012.
62 Source :
Enquête logement urbain au niveau national en 2012, BET : MARSULT INFO / UPEA - Ministère de l’Habitat et de la Politique
de la Ville, 2015.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
En comparaison avec la situation en 2004, il a été constaté un maintien des ratios puisque près de
24% des ménages occupaient des logements datant de moins de 10 ans en 2004, ce qui démontre
la dynamique de production des logements.
c) Une taille moyenne des logements
La répartition détaillée des ménages en fonction du nombre de pièces d’habitation peut être
considérée en tant que critère permettant de nous renseigner sur le degré de pression exercée sur
l’offre de logement.
Les différents types d’habitat du grand Meknès restent dans les normes générales de leur catégorie.
Les données du RGPH 2004 montre une forte concentration des ménages dans les logements à
moyenne taille composés de trois pièces (28,6%).
Les ménages occupant un logement de deux pièces viennent en seconde position avec 27,6%.
Aussi, les ménages occupant quatre pièces se placent en troisième rang avec 14,6%.
Par milieu, la situation précitée est un peu différente, en milieu urbain la première position revient
aux ménages occupant trois pièces avec 28,7% suivi des ménages occupant deux pièces avec 27,4%
et en troisième position nous trouvons la catégorie d’une pièce qui intéresse 14,9% des ménages
urbain.
Alors qu’en milieu rural la première position revient aux ménages occupant deux pièces avec
29,9%, la deuxième position est aux ménages occupant trois pièces avec 28% et en troisième
position nous trouvons la catégorie de quatre pièces qui intéressent 16,5% des ménages ruraux.
Demande globale au niveau
des principales villes
CHAPITRE 2
63
Source :
Etude sur la demande en logement - Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville, 2015.
d) Le statut d’occupation du logement.
A l’instar des autres villes du Royaume, l’enquête Logement montre que plus de 67% des ménages
urbains du Grand Meknès sont propriétaires de leur logement en 2012 et confirme la tendance à
l’appropriation du logement même pour les ménages à faible revenu qui la considèrent comme
un placement.
Source :
Enquête logement urbain au niveau national en 2012, BET : MARSULT INFO / UPEA - Ministère de l’Habitat et de la Politique
de la Ville, 2015.
64
l’instar de la tendance nationale.
Considérant les besoins accumulés, qui représentent le déficit actuel en matière de logements
(déficit physique) de 17 848 unités d‘une part, et les besoins courants ou futurs (notamment
des ménages additionnels) d’autre part, le niveau global des besoins en logement pour le grand
Meknès a été estimé par l’enquête logement 2012 - dont les résultats ont été présentés en 2015 -
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
la segmentation des prévisions a montré que l’essentiel de l’effort de besoins en logements est à
porter sur l’habitat social.
Ces résultats sont confirmés par l’étude sur la demande en logement réalisée par le Ministère de
l’Habitat et de la Politique de la Ville en 2015 qui fait ressortir une demande exprimée de 35852
unités au niveau de l’agglomération de Meknès.
Enfin, ces objectifs de résorption paraissent atteignables puisque les projets examinés
favorablement entre 2013 et 2016 portent sur la réalisation de près de 25000 logements au niveau
de la préfecture de Meknès dont la quasi-totalité se situe sur l’aire du Grand Meknès.
65
CHAPITRE 2
IV- SYNTHESE
historique de l’agglomération (Al Machouar) enregistre une croissance négative (-3,95%) alors que
la commune de Meknès, commune la plus peuplée au Maroc, demeure le poids lourd sur le plan
démographique.
Avec plus de 520.000 habitants, la Commune de Meknès accueille plus de 75% de la population de
l’agglomération. C’est le cœur du système métropolitain, là où se concentrent les activités et les
hommes. Un espace stratégique qu’il faut mettre à niveau pour rétablir et affirmer son rôle central
dans la structuration de l’espace métropolitain. Deux communes sortent du lot : Sidi Slimane Moul
Kifane (+5,41%) et Ouislane (+5,24%). Au Sud, Aït Ouallal (-0,14%) et Majjate (-2,39%) enregistrent
des taux négatifs.
Depuis 1994, on note ainsi, une nette distinction entre l’Est plus dense et l’Ouest moins dense ainsi
qu’une urbanisation accélérée vers le sud. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’espace de l’agglomération
n’est pas uniforme, il est traversé par des dynamiques différenciées et évolue d’une manière très
disparate.
La base économique de Meknès manque de consistance. Les deux principaux secteurs industriels
sont l’agroalimentaire et le textile. L’agroalimentaire peut bénéficier de la montée en puissance
66
d’Agropolis et du Plan Vert. L’artisanat est peu développé à Meknès comparativement à Fès et aux
autres grandes villes. Le commerce et les services sont proportionnellement moins présents que
dans les autres villes et restent marqués par l’informel. Quant à la vie sociale, elle est marquée
par une vulnérabilité qui, sans être généralisée, affecte néanmoins une partie importante de la
population.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Pour une large part, l’histoire de la ville, sa croissance et son mode de fonctionnement ont
contribué, à modeler sa structure, à lui offrir des atouts patrimoniaux prestigieux, mais aussi à lui
imposer des contraintes fortes, qu’il s’agit aujourd’hui de maîtriser.
Au total, ce qui ressort de cette analyse économico-sociale, c’est un état de santé économique
préoccupant de Meknès. Comparée aux autres villes, elle présente de nombreuses déficiences
dans les différents volets économiques. La faiblesse des secteurs productifs, industrie et
artisanat, et touristiques se traduit par la prolifération du secteur informel qui reste le moyen
principal de subsistance pour une bonne partie de la population. Heureusement, la présence des
administrations et celle de l’armée ainsi que son histoire confèrent à la ville une certaine solidité
et une stabilité sociale. Ce sont deux atouts qui peuvent jouer un rôle important dans l’avenir.
Ainsi, à l’échelle du Saïs, Meknès est tout à fait capable de mener le jeu de concurrence/
complémentarité qui doit s’établir avec Fès car elle ne manque pas d’atouts pour ce faire. L’essor
de Meknès se fera, et ce dont la ville a le plus besoin c’est la mise en œuvre d’une stratégie
de requalification urbaine et de développement pour le grand Meknès basée sur une réflexion
spatiale homogène en vue d’améliorer les accessibilités de la ville, de faciliter les déplacements
intra-urbains, d’implanter les équipements structurants, rééquilibrer l’offre en services et valoriser
les potentialités.
« LE CLASSEMENT
DES VILLES 2011*»
CHAPITRE 2
Réalisé par Valyans Maroc
& La Vie Eco- paru le 24 juin 2011.
Meknès est classée 7ème dans le classement des 10 plus grandes
villes marocaines, «avec une offre de logements à des prix
abordables et de bons résultats en matière d’éducation. Mais cela
ne cache pas un net retard de l’environnement social avec un fort
taux de pauvreté et un manque de sécurité».
Dans le détail, cette analyse situe Meknès dans les derniers rangs
pour la compétitivité (8ème), l’accessibilité (8ème) et l’environnement
social (7ème). En revanche, elle classe Meknès dans les premiers
rangs en matière de logements et services de base (1ère), pour
l’éducation (3ème) et pour la qualité de la vie (4ème).
* Ce classement est un baromètre d’attractivité des villes marocaines
les plus importantes du Royaume (les 51 villes de plus de 50 000
habitants) selon 68 indicateurs quantitatifs selon deux volets : la qualité 67
de vie (santé, éducation, culture, climat et environnement, logements
et services de base et développement social) et la compétitivité (poids
économique, infrastructures et accessibilité, ressources humaines,
Fès 4 Meknès 1
Rabat 6 Oujda 1
Marrakech 3 Kénitra 8
Agadir 9 Tétouan 5
MEKNÈS, DES ATOUTS
& OPPORTUNITÉS DE
DÉVELOPPEMENT
CHAPITRE 3
Meknès la ville impériale
à dimension spirituelle,
paysagère, touristique et
agro-industrielle
CHAPITRE 3
M eknès, de par sa situation géographique et son histoire détient de nombreux atouts naturels,
agricoles, patrimoniaux et touristiques. Elle puise ainsi sa réputation et sa renommée
«Meknassat Azzaytoune» dans celle de l’agriculture régionale tirant sa richesse des terrains fertiles
agricoles constituant son arrière pays et ayant permis l’installation d’usines de transformation
agro-industrielle connues mondialement, de son environnement naturel diversifé entre le massif
de zerhoune et la plaine du sais et de son important potentiel en matière de tourisme culturel,
patrimonial et cultuel fortement ancré dans l’histoire du Maroc.
La ville bénéficie ainsi d’un environnement naturel exceptionnel tant aux alentours qu’en son sein
lui conférant une qualité de vie et des atouts paysagers certains et forgeant son identité de « ville
agricole » où le concept d’agiculture urbaine peut se développer pour parfaire et renforcer son
identité propre.
Dotée d’un patrimoine architectural fortement marqué par les monuments et sites historique
datant de la période de Moulay Ismail ainsi que celui du début du XXème siècle, elle se situe au
cœur d’un territoire ayant fortement participé à l’histoire du Maroc entre le site de Volubilis, de
Moulay Driss Zerhoune et aux portes de la route de Sijilmassa.
70 Cet état de fait lui confère une identité aux multiples facettes se complétant et se valorisant :
Meknès la ville impériale à dimension spirituelle, paysagère, touristique et agro-industrielle.
Un subtil mélange d’urbanité ancestrale et de ruralité intemporelle lui donnant les bases d’une
métropole à échelle humaine où qualité de vie peut rimer avec attractivité et compétitivité.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
Au plan national le même document signale que « cette voie constitue un axe moderne très
cohérent, la trans-marocaine de l’intérieur faisant pendant à l’axe littoral en appui sur le Dir et
les villes impériales. La mise en avant de ce tracé constitue une option forte de l’aménagement
du territoire ». Cette proposition garde tout son sens et la construction de l’autoroute Casablanca
– Beni-Mellal lui ouvre déjà un accès vers les ports de Casablanca et de Jorf Lasfar, puis un
prolongement vers Safi, ce qui intégrerait ce territoire dans le grand réseau économique du pays.
Le SNAT classe parmi les liaisons régionales, la route RN13 (Meknès- Azrou – Errachidia – Erfoud)
et la route Midelt - Missour - Outat el Haj - Guercif, et parmi les liaisons de cinquième niveau, la
rocade Sud-Atlasique (Agadir-Ouarzazate-Errachidia-Bouarfa).
On voit ainsi que Meknès se retrouve au cœur d’un bassin de vie desservi et relié à un réseau
routier, autoroutier et ferroviaire, etoffé mais devant être requalifié, la reliant aux principales
villes, bassins de vies et infrastructures du pays ainsi qu’à un « arrière pays » riche et diversifié.
Concernant les infrastructures portuaires et aéroportuaires1 , Meknès se trouve ainsi à 54min de
route de l’aéroport Fès-Sais, à 1h30 de Rabat, sa technopole et son aéroport, à 2h de la ville de
Kénitra et sa zone franche d’exportation, à 3h de Casablanca, 4h de Tanger Med et de Nador.
71
Fès-Saïs,
Aicha Al Haouzali,un aéroport
international
Directrice à 50 minutes de
Meknès.
de l’Agence Urbaine de Meknès
F
Conçu pour orterépondre
d’une position géographique stratégique
à l’augmentation constante et dud’un contexte régional propice au cœur
trafic
passagers et accompagner la dynamique économique de lavilles impériales du Maroc, d’une
de la riche plaine de Sais, Meknès est l’une des quatre
région, leidentité
nouveau culturelle
terminal depermettra
valeur universelle, témoin
à l’aéroport d’une grande civilisation et d’un savoir
Fès-Saïss
exceptionnel d’occuper l’espace.
d’accueillir désormais jusqu’à 2,5 millions de passagers par an.
Cet Cet
aménagement,
ouvrage se veut outre l’équipement
une modeste du nouveau
contribution terminal
pour parcourir les moments forts et marquants de
comprend également l’extension du parking avions et les
l’évolution urbaine de la ville de Meknès, l’évolution qui s’est enrichie au fil des siècles au rythme
bretelles de liaison avec
des changements la piste d’envol
démographiques, et la réalisation
politiques d’une et qui nous offre de nombreux
et économiques
nouvelle aire de stationnement.
enseignements en termes d’évolution urbanistique, architecturale et sociétale.
72 C’est une initiative qui intervient à un moment important de l’histoire de Meknès et de notre
Le but étant de permettre l’accueil des passagers avec des
pays qui s’est engagé, récemment, dans le processus de régionalisation avancée comme tournant
mesures
majeur répondant
dans les modesaux normes et standard
de gouvernance internationaux
territoriale en de développement économique
et instrument
matière de
et social.sureté et sécurité et de qualité de service.
L’aéroport Fès-Saïss développera et améliorera ainsi sa
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
« Meknès, du campement des meknassa à la ville de demain »
Présentant
connexion à sades opportunités
région et son rôleimportantes
de levierdededéveloppement,
développement. Meknès est une ville qui ambitionne
de s’ouvrir sur le monde et de se repositionner dans
En attendant l’arrivée de nouvelles dessertes pour consolider le cadre de la nouvelle région Fès-Meknès pour
accompagner de manière efficiente le développement
cette infrastructure comme hub régional, plusieurs compagnies régional.
aériennes desservent
Sans prétendre cet aéroport
l’exhaustivité, le présentavec uneseconnectivité
ouvrage veut une passerelle entre le passé et le présent
internationale (Nîmes,engagée
pour une ouverture Marseille, Charleroi
et réussie vers le, futur,
Dole,c’est
Paris,
l’occasion de mieux comprendre le
Bergamo,
présent Rome,
de Meknès, Londres Stansted,
de tirer Pise, Barcelone,
les enseignements Hahn
et pallier aux dysfonctionnements pour préparer
Frankfurt, Düsseldorf,
son avenir, Madrid, Saint
il s’agit essentiellement de : Etienne, Eindhoven,
• Consolider
Nantes, Montpelier, l’ensemble des études menées par l’agence urbaine sur les différentes composantes
Barcelone)
de l’agglomération de Meknès.
Source : www.onda.ma
• Sensibiliser les acteurs de la ville et les inviter à engager une réflexion partagée sur le devenir de
l’agglomération de Meknès.
• Anticiper sur les perspectives de son développement futur conformément aux nouvelles donnes
et choix stratégiques pour lesquels s’est engagé notre pays.
De même, et du fait de la montée de la compétitivité qui oblige les territoires à améliorer leurs
efforts de positionnement pour renforcer leur attractivité, cet ouvrage est aussi un document de
référence pour un marketing territorial fédérateur visant à mobiliser les principales forces vives de
l’attractivité du territoire autour d’actions stratégiques, susceptibles de consolider la compétitivité
économique de Meknès et l‘ériger en plate-forme d’investissement, en vue de garantir ainsi, les
conditions favorables lui permettant d’affirmer son identité et d’assurer pleinement son rôle de
métropole dans l’armature urbaine régionale et nationale.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
73
CHAPITRE 3
Meknès se trouve également au cœur d’un réseau de villes et centres urbains
encadrant un territoire à hautes potentialités touristiques, naturelles et
agricoles avec la zone d’Azrou, Ifrane, sa cédraie et son parc national à 60km,
le site de volubilis – classé patrimoine mondial- à 32km, la ville de Moulay Driss
Zerhoune, son mausolée et son massif à 30km, ainsi que la zone de Khénifra
et les sources d’Oum Rbia à 130km. Sans oublier le territoire s’étendant de la
vallée de Ziz aux dunes de Merzougra en passant par Moulay Ali Chérif, qui
malgré son éloignement relatif, est histroriquement lié à la capitale Ismailienne
par l’actuelle RN13.
CHAPITRE 3
A ceci s’ajoute dans sa périphérie rurale proche une maille urbaine de centres
à vocation agricole : Sbaa Ayoune, Agourai, Boufekrane, Mejjat, Haj Kaddour,
Oued Jdida et Mhaya pour ne citer que ces exemples.
74
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
75
CHAPITRE 3
II. UN TERRITOIRE À VALEUR UNIVERSELLE
EXCEPTIONNELLE
Meknès se situe au cœur d’un territoire à forte valeur patrimoniale matérielle et immatérielle
avec notamment l’existence de nombreuses cités anciennes: Volubilis, Moulay Driss Zerhoune,
Fès et Meknès ainsi que les kasbah d’El hajeb 2 et d’Agouraï 3 , sans oublier les batiments datant
du début du 20ème siécle. Ceci lui confère un fort potentiel d’attractivité et de visibilité à l’échelle
nationale et internationale grâce à ses multiples centres d’intérêt, les richesses de son terroir, son
CHAPITRE 3
4
1.La cité antique de VOLUBILIS, patrimoine mondial de l’Humanité
Volubilis, ancienne cité romaine, est située à 26km au nord de Meknès, tout près de la ville sainte
de Moulay Idriss. Jouissant d’une renommée internationale et prisé par les touristes étrangers,
c’est un des plus beaux sites romains d’Afrique du Nord, à comparer à celui de Dougga en Tunisie.
Les vestiges archéologiques
de ce site témoignent de
plusieurs civilisations avec une
représentation de toutes les
phases d’une occupation sur
dix siècles, de la préhistoire
à la période islamique. Les
vestiges témoignent de
diverses périodes à savoir
la période maurétanienne
CHAPITRE 3
périmètre du site, et sur une aire rurale étendue entre les rides
prérifaines du Zerhoun et la plaine du Gharb. Ces influences
témoignent de cultures méditerranéenne, libyque et maure,
punique, romaine et arabo-islamique ainsi que des cultures
africaine et chrétienne. Elles se traduisent par l’évolution
urbaine de la ville, les modes de construction et de décoration
architecturales, et la création de paysages.
Maroc, la ville de Moulay Driss Zerhoune revêt encore un caractère spirituel marqué par
l’édification de plusieurs monuments et sanctuaires religieux dont le plus important est le
mausolée Moulay Idriss.
Perchée au cœur du massif du Zerhoun, connu par son huile d’olives et ses produits de
terroirs (carroubier, prunes, figues, figuiers de barbarie, miel, …), et surplombant la
vaste plaine agricole, la ville se caractérise par une architecture Islamique élaborée et
78
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
conçue selon un style parfaitement intégré à l’environnement culturel local. Elle a gardé
encore aujourd’hui sa vocation spirituelle, en étant un haut lieu de pèlerinage et accueille
CHAPITRE 3
annuellement l’un des plus grand Moussem du Maroc, le Moussem de Moulay Idriss Al-
Akbar, une manifestation, aux dimensions religieuses et culturelles.
Proposée à l’inscription à la liste du patrimoine mondial, Moulay Driss Zerhoune se trouve
à seulement vingt cinq minutes de Meknès et à 3km du site de volubilis avec lequel la ville
tient un face-à-face paysager constituant la mémoire des échanges entre les différentes
civilisations amazigh, romaine, arabe, ibérique, …..
79
CHAPITRE 3
D’un côté, la médina profite des dégagements et des percées visuelles sur la vallée de l’oued
Boufekrane depuis les terrasses par un jeu de hauteurs et de niveaux, et de l’autre côté, et grâce à la
présence de cette coulée verte, on peut admirer la façade urbaine qui se déploie sur la rive gauche
de la vallée de l’oued Boufekrane, faisant apparaitre l’ensemble de la médina -surnommée la «ville
au 100 minarets» - et ses remparts dentelés de créneaux, ses portes aux grandes proportions, et
ses maisons enchevêtrées dont l’allure massive est équilibrée par les formes élancées des minarets
et les coupoles aux tuiles vertes qui y ajoutent une touche de couleur.
CHAPITRE 3
CHAPITRE 3
Ce patrimoine séculaire a fait l’objet de nombreuses études et avant-projet par les divers acteurs
de la ville constituant d’importante base de projets à disposition des décideurs et gestionnaires du
fait urbain, dont est cité de manière non exhaustive et à titre d’exemple :
L’ouvrage « Circuits et promenade dans la médina de Meknès », réalisé par l’Agence Urbaine de
Meknès en 2007, qui grâce à un inventaire démontrant toute la richesse et les potentialités pouvant
induire un développement durable, propose la création de circuits et promenades thématiques
(cultuel, eau, monuments) dans la médina comme facteur de préservation, de réhabilitation et de
revivification de ce tissu.
CHAPITRE 3
CHAPITRE 3
broderie, du tissage, du fer forgé,
de la damasquinerie, la dinanderie,
la céramique, la maroquinerie et les
pierres taillées.
Enfin, Meknes est également
connu pour son héritage équestre
multiséculaire puiqu’elle est connu
par l’organisation de manifestations
autour de l’art de la Fantasia (ou
Tbourida), et l’une des 5 villes du
pays à avoir un Haras, le Haras
National de Meknès et unique
jumenterie du Royaume. Le plus
ancien Haras du Maroc (1912)7 et
actuellement acteur majeur des
questions de la filière équine et ce
en se positionnant comme garant
de la perpétuation de la tradition
et veillant à la protection de la race
85
barbe 8 que la Stratégie Nationale de
la Filière a consacré comme «cheval Eugéne Delacroix : “ Fantasia ou jeu de la boudre devant la porte
du Maroc», «symbole des origines d’entrée de la ville de Meknès” 1832.
arabo-berbères du pays, il en devient
ainsi un emblème»9 .
5. Hamrya, « ville nouvelle »,
témoin de l’architecture du début
20ème siècle
CHAPITRE 3
86
rattachés au :
• style art nouveau, courant né au début
du 20éme siècle en France et marquant le
développement de nouvelles technologies à
l’époque permettant le développement de
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
88
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
89
CHAPITRE 3
III.UN RÉSEAU DE FORMATION INTÉRESSANT
Meknès se situe dans un bassin de vie où l’enseignement supérieur public est fortement implanté
avec les structures situées à Meknès à savoir les 3 Facultés, l’EST et l’ENSAM relevant de l’Université
Moulay Ismail, l’Ecole Nationale de l’Agriculture, l’Ecole Normale Supérieure, l’Institut National
de Recherche Agronomique,l’Institut des Techniciens Spécialisés en Génie Rural et Topographie,
l’Institut des Techniciens Spécialisés en Horticulture, l’Institut de Formation des Cadres de Santé,
le Centre Pédagogique Régional, le Centre de formation des instituteurs et l’Institut de Formation
des Techniciens en Architecture et en Urbanisme, ainsi que l’existence de 02 universités privées
CHAPITRE 3
91
humain francophone très intéressant…. Aujourd’hui,
nous sommes satisfaits des résultats. Meknès est une
ville très francophone avec un bon niveau de maitrise
de la langue française et elle est bien positionné pour
pouvoir répondre aux besoins de nos partenaires et
La sous-région des plaines de saïs et de Meknès, recense une surface agricole utile de 346000 ha
et ce du fait de la fertilité des sols et du climat subhumide. L’agriculture est intensive et moderne,
pratiquée le plus souvent sur de grandes exploitations dont le statut de propriété est déterminé
avec précision.
Les principales filières sont : Filière céréales- Filière olivier - Filière vigne –Filière oignon- Filière
pommes et autres rosacées - Filière pommes de terre - Filière viandes rouges - Filière lait - Filière
avicole.
Compte tenu de sa situation, de sa topographie, de son climat et de la nature et de la qualité
de ses sols, cette zone apparaît comme favorisée, ne présentant que peu de contraintes pour
l’agriculture. Occupant une position centrale par rapport au Nord marocain, ce territoire se
trouve bien desservi en routes et voie ferrée facilitant les échanges et notamment l’acquisition
d’intrants pour l’agriculture ou l’écoulement des productions. Située à l’Ouest du Moyen Atlas et
au Sud du Pré-Rif, la région Fès-Meknès reste ainsi largement ouverte à l’influence atlantique. Le
climat y est, certes, moins humide que celui du Gharb ou du Pré-Rif, mais il reste nettement plus
favorable que celui des autres grandes régions agricoles du pays (Tadla, Haouz, Souss, Doukkala…).
Concernant les sols, les contraintes, telles que, salinité élevée, mauvais drainage, texture lourde,
profondeur faible, charge en éléments grossiers, faible teneur en matière organique et instabilité
structurale, que l’on rencontre dans d’autres zones à travers le pays, sont absentes dans
cette zone.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
93
CHAPITRE 3
La zone de Meknès-El Hajeb est, par excellence, le premier producteur de la vigne. Cette zone est
considérée, aussi, comme la principale zone productrice des cultures maraîchères dans la zone.
L’arboriculture est très bien développée, puisque cette zone possède environ 60% des superficies
occupées par les plantations fruitières. Les principales plantations fruitières sont représentées par
l’olivier. En effet, la production oléicole est concentrée principalement dans la zone de Meknès-El
Hajeb. A Meknès et dans les environs, il existe plusieurs unités de trituration pour la production
des huiles d’olive, dont l’essentiel de la production est orientée vers la consommation intérieure.
Les produits hauts de gamme sont plus rares et destinés à l’exportation.
CHAPITRE 3
La forêt naturelle, un autre atout de l’économie locale, existe au niveau de la Province d’El Hajeb.
Les espèces forestières dominantes sont le chêne vert et le chêne liège. La forêt couvre 33.682 ha,
mais reste insuffisamment mise en valeur du point de vue touristique.
On peut considérer en définitive au regard de ses différentes caractéristiques physiques, que
cette région est dotée de bonnes potentialités agricoles telles que reconnues par les services du
Ministère de l’Agriculture qui prévoient que « la nouvelle région Fès-Meknès va représenter 40%
de la production agricole nationale et que le plateau de Saiss sera le deuxième grenier du Maroc
en termes de production de céréales »12 .
Ce qui constitue un atout considérable pour le développement d’une industrie agroalimentaire qui
représente plus de la moitié du chiffre d’affaires industriel du Saïss.
94 Cette couronne périurbaine dont les statuts juridiques (terrains melk sur près de 50% et Guich
sur 24,2% de la SAU ) 13 ont permis le développement de grandes exploitations sur des terrains
d’une grande fertilité. Ceci s’est fait après la réforme agraire, soit sous formes d’exploitations
privée et de grandes coopératives agricoles, soit via des sociétés publiques, principalement la
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
à cette période de la médina actuelle, le palais royal et ses dépendances) qui avait une double
fonction : alimenter la ville en produits alimentaires rapidement périssables (fruits et légumes)
que l’état des routes entre ville et campagne n’arrivait pas toujours à assurer, et servir d’espaces
récréatifs pour les citadins, les Nzaha, sorties récréatives de fin de semaine d’antan. Elle bénéficiait
des apports d’eau des 3 oueds bien alimentés du fait de la proximité du Moyen Atlas et du Causse
pré-atlasique.
Aujourd’hui encore des espaces interstitiels hébergent des exploitations maraichères et
notamment au niveau des trois vallées traversant l’agglomération : oued Boufekrane, oued
CHAPITRE 3
Il est à signaler que les dernières interventions d’appui public à l’agriculture de ces vallées
remontent aux années 1950 – 1970 où certaines seguias anciennes ont été améliorées par des
ouvrages cimentés pour amener de l’eau des trois oueds et des sources additionnelles que l’on
rencontre dans les vallées en ville (Ain Moulay Saïd, Ain Qaneb, Ain Ouislane, etc.), ressources
actuellement en déficit hydrique. Ainsi, les agriculteurs – bien que travaillant avec leur famille
exclusivement pour la majorité d’entre eux sur ces exploitations – ne disposent pas de moyens ou
garanties suffisantes et ne disposent pas de patrimoine à léguer à leur descendance pour s’inscrire
dans un processus de développement durablement de leur activité.
Toutefois, bien que cette production se caractérise par la petitesse des surfaces, une précarité
liée au statut des exploitants qui ne sont pas propriétaires, une difficulté de disponibilité en eau
d’irrigation, une commercialisation artisanale des produits ainsi qu’un manque d’organisation
de cette filière, cette activité joue un rôle important dans le maintien et la préservation de ces
espaces naturels ainsi que la valorisation de leurs spécificités et identité.
Ces zones se démarquent ainsi par une production assez diversifiée et spécifique entre cultures
maraichères dont certaines que l’on ne retrouve pas ou peu dans la plaine du Saïs (Salade, radis,
betterave rouge, fève verte, persil, menthe, tomate, courgette, cardon) et activités agricoles non
maraichères (Arboriculture fruitière, olivier, céréale, élevage), bien qu’une part prédominante de
cette activité reste vivrière et liée à la consommation familiale.
De plus, la quasi-totalité des exploitants ne recourent pas aux engrais chimiques grâce aux
relations entre systèmes d’élevage et maraîchage urbains. Ceci laisse entrevoir une opportunité
de développer une filière bio diversifiée et à proximité d’une zone de consommation si la
problématique du recours à l’irrigation par les eaux usées est traitée, avec même la possibilité de
valoriser les ordures ménagères organiques pour l’entretien de la fertilité des sols cultivés.
CHAPITRE 3
Toutefois, une organisation des producteurs est nécessaire pour faire respecter les règles 97
d’utilisation des eaux d’irrigation devenues propres (en particulier sans détourner des eaux usées)
ou pour développer des circuits courts de commercialisation qui nécessitent une relation de
confiance entre agriculteurs et consommateurs ainsi que des améliorations techniques doivent
98
comme critère de qualité urbaine.
• Fixer les cadres d’un développement maîtrisé;
• Participer à une dynamique économique de
développement de Meknès.
A une échelle spécifique, elle a permis de :
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
100
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
101
CHAPITRE 3
Accompagnée d’une charte paysagère, cette étude a proposé un aménagement sur trois séquences
CHAPITRE 3
En effet, l’aménagement et l’ouverture au public de ces paysages agricoles constitutifs des villes
impériales marocaines (les jardins et vergers au pied de la médina) constitueraient un atout
indéniable et spécifique pour le développement du tourisme à Meknès car le meilleur atout
de l’agriculture urbaine est de rendre possible l’existence de paysages verdoyants et ouverts
permettant d’améliorer le bien-être des citadins et l’attractivité touristique de ces villes. Mettre en
avant un tel atout permettrait que l’agriculture urbaine retrouve ses fonctions d’antan, le temps
des Nzaha et de « Meknès les oliviers ».
Ces objectifs sont d’ailleurs repris dans le cadre de l’étude portant sur le SDAU du Grand Meknès
qui préconise la préservation des zones d’agriculture urbaine ainsi que la valorisation et la
protection des vallées.
Sur le terrain, d’autres initiatives se sont développées :
• Projet de l’Association Nord Plaisance de Développement et Protection de l’Environnement:
une trentaine d’agriculteurs de petites exploitations de la vallée de l’Oued Ouislane, juste
en aval de la route nationale qui relie Meknès à Fès, gèrent collectivement l’eau des deux
séguias connectées à l’oued. L’ANPDPE cherche à préserver la qualité de l’eau agricole venant
de l’oued et des sources, à maintenir en état les séguias, à amener les pouvoirs publics à
103
aménager la vallée en termes d’électrification, de routes et d’adduction en eau potable,
et enfin à promouvoir le développement économique de ses adhérents. Elle a élaboré en
fin 2014 un projet de développement de la culture de
plantes aromatiques et médicinales (sans recours à l’eau
polluée voire sans pesticides) et de leur transformation
104
• La création de l’Agro-pôle Olivier en 2005 grâce à un partenariat signé, sous l’égide du
Ministère de l’Agriculture, entre l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, la profession
agro-industrielle de la Région avec l’appui du Conseil régional ainsi que des organismes
publics et privés, nationaux et internationaux. l’Agro-pôle Olivier est une interface qui met à
la disposition de la Filière Oléicole une infrastructure et un package scientifique, technique
et relationnel pour la promotion et le développement durable de cette filière. C’est un Pôle
de Compétence et d’innovation pour l’étude, le transfert de technologie, le développement
et la promotion de la filière oléicole. Il constitue également un “Observatoire Permanent” de
l’innovation de la filière oléicole pour la sélection et la vulgarisation du savoir faire technique
CHAPITRE 3
et technologique, national et international ainsi qu’un Outil pour la promotion du produit
“Huile Olive Meknès” et “Huile Olive Maroc” (jury national et international de dégustation
et prix de la meilleure huile d’olive etc.). Grâce à l’appui de ses partenaires, l’Agro-pôle
fonctionne comme un groupement d’intérêt public.
105
106
b) Agropolis
L’agropole de Meknès, est présenté comme le premier pôle de compétitivité intégré dédié à l’agro-
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
SÉBASTIEN COUASNET,
Directeur Général d’Eléphant Vert
Entretien paru au journal Le Matin, 01 Mai 2015
V. UN POTENTIEL INDUSTRIEL EN COURS DE
VALORISATION
La région industrielle de Meknès fait
partie d’un pôle industriel central, avec
CHAPITRE 3
celle de Fès. Cette entité est d’ailleurs
désignée comme étant un pôle de
croissance par le SNAT19, à condition
que ses atouts soient mis en valeur par
l’amélioration des connexions vers les
ports de Casablanca, de Tanger Med et
de Nador (réalisée grâce à l’ouverture
de l’autoroute Fès-Oujda et la voie
ferrée Taourirt-Nador).
Dotée d’un ensemble de zones industrielles dans la ville et sa périphérie proche d’une superficie
globale dépassant les 250 ha, ce territoire offre encore des opportunités d’installations dans des
espaces dédiés, équipés, connectés et accessibles, et notamment au niveau du site Agropolis.
De plus, en parallèle à la valorisation de l’agro-industrie via le plan Maroc Vert, Meknès a connu ces
dernières années, grâce au Plan d’Accélération Industrielle lancé par le Royaume, l’implantation
d’un certains nombres d’unités industrielles actives dans le secteur automobile, l’un des métiers
mondiaux du Maroc identifiés par le Plan Emergence.
Ainsi trois grandes multinationales20 opérant dans le secteur des équipements automobiles se
sont installées à Meknès promettant ainsi de faire de cette agglomération un véritable HUB des
équipementiers automobiles. Ces unités, dont deux sont d’ors et déjà opérationnelles à fin 2016,
représentent la création de près de 6000 emplois ainsi qu’un investissement global de plus de 650
millions de dirhams.
YAZAKI Corportaion,
l’équipementier automobile japonais spécialisé dans les systèmes
CHAPITRE 3
YURA Corporation,
équipementier sud-coréen spécialisé dans la fabrication des fils
et câbles isolés.
Investissement : 25 Millions d’euros
949 emplois créés.
110
DELPHI Automotive PLC,
groupe américain, spécialisé dans la fabrication de systèmes de
distribution électrique/électronique sous forme de faisceaux.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
la compétitivité ainsi que la réussite de la concrétisation du processus de développement durable
et de résilience de ce territoire.
Ses atouts historiques et géographiques alliés à une ouverture vers les métiers mondiaux du pays
grâce d’une part à ses opportunités de connexion rapide avec l’ensemble des zones aéroportuaires
et portuaires importantes du Royaume du Maroc, et d’autre part à son capital humain jeune et
qualifié ainsi que l’amélioration du climat des affaires lui offrent des chances certaines de construire
les bases d’un modèle de développement socio-économique durable, attrayant et compétitif.
D’ailleurs, les projections concernant la zone de Meknès dans les stratégies nationales lui tracent
cette voie :
• Le Plan Maroc Vert qui vise le développement accéléré d’une agriculture moderne,
compétitive, à haute valeur ajoutée et adaptée aux règles du marché et la mise à niveau des
acteurs fragiles ainsi que des industries agro-alimentaire afin de bénéficier des opportunités
liées à une demande intérieure en forte croissance et d’un marché international fortement
demandeur des produits du « panier méditerranéen », place la zone de Meknès parmi ses
priorités, ce qui s’est notamment concrétisé par la réalisation d’Agropolis. Ainsi, le secteur
agricole constitue un des principaux piliers de l’économie de la région et selon le Centre
régional d’investissement, la région Fès-Meknès «est la première région exportatrice
de câpres et d’huiles d’olives et c’est Meknès qui est le porte-drapeau de cette industrie
agroalimentaire, grâce à la richesse de l’agriculture sur le plateau de Saïs et sur la zone de 111
Meknès en particulier».
• La stratégie nationale des plateformes logistiques qui vise la mise à niveau et l’incitation
112
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
CHAPITRE 3
d’emplois (la ville occupe la 9ème place). Ce rapport conclut que l’amélioration de la compétitivité
des villes représente un facteur fondamental pour l’élimination de l’extrême pauvreté et la
promotion d’une prospérité partagée pour les citoyens d’un pays.
Le grand défi qui se pose donc est de parvenir à construire collectivement la «marque Meknès»
à partir de son identité, ses spécificités, sa notoriété et potentialités pour capter et réussir ses
projets de développement en se positionnant par rapport aux autres bassins de vie tant nationaux
qu’internationaux par une gouvernance territoriale fédérant l’ensemble des initiatives autour
d’une image représentative, différenciatrice et attractive reposant sur des bases solides et portée
par une communication planifiée et ciblée.
TEMOIGNAGE :
113
« Yazaki a opté pour la capitale Ismaélienne pour sa
prestigieuse histoire, son emplacement stratégique et
REDOUANE KHARIBACH,
Directeur Général de Yazaki Maroc
Extrait de l’entretien : « Le japonais Yazaki s’offre une troisième usine de
câblage à Meknès », Christophe Sidiguitiebe paru dans Tel quel en mars
2016
CONCLUSION
Fédérer et mettre en synergie les
efforts pour poursuivre ensemble la
nécessaire requalification de la ville
en vue de concrétiser et asseoir sa
stature de métropole
CONCLUSION
M eknès, ville impériale et ancien chef-lieu régional, jouit d’une situation stratégique de par sa
position centrale par rapport au réseau urbain national, au cœur de la plaine du Sais, une des
plus riches régions agricoles du Maroc, qui la place au centre des principales places économiques
du pays, d’un vaste marché de consommation qui couvre le Maroc central et oriental, et d’un
bassin de main d’œuvre étendu comprenant une population de plus de 5 millions. Elle a pour
vocation non seulement de desservir son aire d’influence en équipements et services, mais
surtout d’être une « ville locomotive » pour l’ensemble de cette aire. Elle est assignée à assurer
la connexion entre son territoire d’influence et les principaux bassins de vie du Royaume (grandes
villes, aéroports, ports,…).
Les analyses au niveau du SRAT ont montré que cet espace devrait améliorer sa compétitivité et se
doter de tous les moyens susceptibles de dynamiser et d’animer l’ensemble de l’économie régionale.
L’espace du Grand Meknès est le vecteur principal du potentiel économique et démographique
de cette zone. Il est essentiel que l’agglomération améliore de manière continue sa compétitivité
et conserve un dynamisme suffisant pour impulser l’économie régionale et créer des emplois. Cela
concerne aussi bien les nouveaux arrivants (issus à la fois du croît démographique et de l’immigration
interne, régionale et nationale) que la résorption des stocks de chômage et de sous-emploi existants.
116 Il est donc important, pour l’ensemble de la Région de pouvoir compter une grande ville dynamique de
niveau national, où peuvent se développer des activités du secteur moderne intégrées dans les filières
«porteuses de développement» et ce, en complémentarité avec sa voisine Fès qui dote cet espace d’une
concurrence positive de voisinage. En effet, Les deux villes représentent un poids urbain qui les place au
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
deuxième rang dans le dispositif urbain du Maroc, derrière Casablanca, à égalité avec le Grand Rabat.
En dépassant une concurrence stérile, la présence de Fès, à 70 km de Meknès, permettrait
d’entrer dans une phase de complémentarité dynamique comme l’a démontré le Schéma
d’aménagement métropolitain du Bipôle Fès-Meknès, notamment en regroupant leur forces
vitales pour la réalisation à moyen et long termes de projets structurants métropolitains telle la
liaison avec Tanger et l’Europe par des connexions rapides (autoroute, voie express directe, voie
ferroviaire à train pendulaire) qui serait un facteur de désenclavement pour ces deux villes de
l’intérieur et pourrait leur conférer un statut de métropoles internationales.
Face aux attentes du territoire et des populations, et l’accompagnement des plans de développement
locaux, l’élaboration d’un SDAU et d’un PA unifié de l’Agglomération de Meknès par l’Agence
Urbaine de Meknès va permettre la mise en cohérence des différentes composantes spatiales de
la ville pour son développement harmonieux et durable via des documents d’urbanisme concertés
et en phase avec les réalités actuelles et les aspirations futures.
L’établissement de ces deux documents de référence veillera à la cohérence d’ensemble au niveau
global et sectoriel en mettant en place un référentiel juridique et urbanistique pour la gestion
opérationnelle du développement urbain du grand Meknès. Les principaux objectifs étant de
résoudre les carences et les dysfonctionnements nés de la période antérieure et de proposer
les axes du développement urbain pour les 25 prochaines années:
• l’affirmation de l’identité du territoire du grand Meknès et sa place dans l’armature urbaine
régionale et nationale ;
• l’accompagnement des stratégies de développement tenant compte des contraintes et
spécificités locales et définissant les plans d’actions y afférents ;
• le développement harmonieux entre la ville de Meknès et son environnement immédiat ;
• la réduction des disparités spatiales et sociales ;
• le renforcement de l’attractivité économique du territoire ;
• la préservation des zones naturelles et la mise en place d’une stratégie de développement de
l’agriculture urbaine renforçant son intégration à la ville;
CONCLUSION
• le réajustement des dysfonctionnements urbanistiques ;
• la mise en place d’outils de mise en œuvre du SDAU et PA dans un cadre consensuel et contractuel.
Il s’agit de mettre en place un cadre propice favorisant un développement territorial intégré,
durable et équitable pour l’agglomération de Meknès sur les plans économique, social, culturel,
spatial et environnemental, capable :
• d’intégrer la résilience territoriale,
• d’assurer la cohésion territoriale,
• de renforcer l’attractivité du Grand Meknès.
Ceci en conciliant la modernité, la mise en valeur des identités et spécificités locales ainsi que la
bonne gestion des ressources dans une perspective durable.D’ailleurs le grand projet Agropolis
qui vise à faire de Meknès un pôle d’excellence dans le domaine agroalimentaire est une première
pierre de l’édifice métropolitain en valorisant la recherche fondamentale et appliquée, la logistique,
la production et la commercialisation.
Ainsi, le secteur industriel est certainement l’un des piliers de développement de Meknès et repose
sur l’existence de facteurs favorables comme : la disponibilité d’une matière première diversifiée
d’origine agro-sylvicole et minière, la disponibilité d’une main d’œuvre relativement qualifiée, la
position géographique située en arrière-pays du premier pôle économique national et l’existence
117
d’un nombre important de zones industrielles dans la périphérie proche.
Pour cela, Meknès devra continuer ses efforts de mise à niveau et requalification urbaine, de
revivification de son patrimoine historique matériel et immatériel, d’amélioration des connexions et
accessibilités, de la valorisation de son potentiel d’attraction touristique et du redimensionnement
de son infrastructure et offre de services en vue de répondre à la stature d’une métropole à l’échelle
ANNEXES
• Pouvoir territorial et pouvoir de contrôle / M. Naciri.
• Villes impériales du Maroc / TERRASSE Henri
• Ithaf a’alam nass bijamal akhbar hadirat Meknès / IBN ZIDANE Abderrahmane
• Arawd al hatoune fi akhbar maknassatat azzaytoun / IBN GHAZI Al Othmani
• Promenades et itinéraires, Circuits thématiques dans la Médina de Meknès / Agence Urbaine
de Meknès - 2008
• Plan paysager de la vallée d’Oued Boufekrane / Agence Urbaine de Meknès - 2010
• Etude de renouvellement du pôle historique de Meknès / Agence Urbaine de Meknès - 2010
• Charte architecturale de la Médina de Meknès / Agence Urbaine de Meknès - 2011
• Vision 2020, stratégie de développement touristique / Département du Tourisme au
Ministère du Tourisme et de l’Artisanat & la SMIT, 2011
121
• Etude comparative des contributions régionales à la création de la richesse nationale : Ordre
et reconfiguration des systèmes productifs locaux à la faveur du découpage proposé par
• Monographie des Ressources en Eau de la Région de Fès-Meknès / HAMDANI Nadia, Juin 2015
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Master Sciences et Techniques encadré par Abdelkader EL
GAROUANI, FST – Fès & Leila MIZANE, ABHS- Fès
Médias
122 • Maroc : Bientôt la première usine du câbleur sud-coréen Yura Corporation à Meknès /
NASSER DJAMA, l’Usine Nouvelle - 7 juillet 2016
• Ameur Faiq présente la nouvelle pouponnière de Meknès / par Salma Mrichi paru le 23 mars
2016 dans FILIÉRE ÉQUINE.
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
• Le japonais Yazaki s’offre une troisième usine de câblage à Meknès / Christophe Sidiguitiebe,
Tel quel - Mars 2016
• Meknès veut booster ses investissements / Youness SAAD ALAMI, L’Economiste Edition
N°:4735 - 23 mars 2016
• Meknès, nouveau hub des équipementiers automobiles / Youness SAAD ALAMI, L’Economiste
Edition N°:4730 – 16 mars 2016
• Aéroport Fès-Saïss, Le nouveau terminal fin prêt / Youness SAAD ALAMI, L’Economiste Edition
N°:4618 - 01 octobre 2015
• Industrie du câblage - Delphi crée 3.500 emplois à Meknès / MAP- LE MATIN - 12 Novembre
2015
• Maroc : croissance urbaine, démographie, régions... quatre points à retenir du dernier
recensement / Nasser Djama , l’Usine nouvelle – 28 août 2015 (www.LUSINENOUVELLE.com)
• Entretien avec Sébastien Couasnet, directeur général d’Éléphant Vert - L’usine de Meknès est
la plus grande du genre au monde»/ Mohamed Amine Hafidi, LE MATIN - 01 Mai 2015
• Carrière et environnement peuvent-ils faire bon ménage ? » / Adnane BENABDELKRIM et
Amine AMRAOUI, ADS Maroc - Paru dans Chantiers du Maroc N°113 - Janvier 2014
• Offshoring - Atento s’implante à Meknès » / Rachida Bami, LE MATIN - 22 Février 2009
Sites internet
• www.observatoiredutourisme.ma
• www.hcp.ma
• www.rgphencartes.hcp.ma
ANNEXES
• www.banquemondiale.org
• www.amdl.gov.ma
• www.valyans.com
• www.usinenouvelle.com
• www.archimedia.ma/avis-paroles-dexperts
• www.lafarge.ma/wps/portal/ma/biodiversite
• www.colloquebrandyourmorocco.com
• www.archgues.ma/fr/equipements.html
• www.chevaldumaroc.com
• www.sorec.ma/fr/barbe/
• www.onda.ma 123
• www.leconomiste.com
• www.lematin.ma
CHAPITRE 2 :
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
NOTES
- Observatoire du tourisme Maroc.
11. « Enquête sur le tourisme interne au Maroc année 2014 », Observatoire du tourisme Maroc.
12. Enquêtes nationales publiées par le HCP en 2000 et 2007 sur le secteur informel.
13. Estimation du BET chargé de l’étude du SDAU du Grand Meknès selon les statistiques
recueillies.
14. L’ex-région Meknès-Tafilalet a enregistré, entre 1994 et 2004, une augmentation de son parc
logement de plus de 36% en 10 ans.
15. Définition retenue lors de la réalisation de Enquête logement urbain au niveau national en
2012 menée par le Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville : un logement de type
social est un logement dont la superficie couverte est comprise entre 50 à 80m², composé de
2 ou 3 pièces et dont les prestations architecturales sont de qualité ordinaire.
127
10. A fait l’objet d’une étude et publication de l’Agence Urbaine de Meknès à l’occasion de la
célébration du centenaire de la première loi d’urbanisme : « Patrimoine architectural et
urbain du XXème siècle à Meknès », Décembre 2014.
11. Source : Direction Régionale d’Agriculture de Fès-Meknès.
12. Source : « Fès-Meknès : Un pôle agricole au cœur du Maroc », article de Tarik Hari publié le
6 septembre 2016 sur LesEco.ma.
13. Source : Recensement Général Agricole, 1996.
14. Certaines entreprises agro-alimentaires (comme Lesieur) ont bénéficié de ces terres.
15. Sources :
128 • « L’agriculture urbaine à Meknès (Maroc) à la croisée des chemins : disparition d’une
agriculture marginalisée ou retour de la cité jardin? », Patrick Dugué, Amina Benabed,
El Hassane Abdellaoui, Elodie Valette- CIRAD, UMR Innovation, Montpellier ; ENA,
Département Ingénierie de Développement, Meknès ; CIRAD, UMR TETIS, Washington/
Agglomération de Meknès: Présentation, atouts et perspectives de développement
NOTES
ROYAUME DU MAROC
MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE,
DE L’URBANISME, DE L’HABITAT ET DE LA POLITIQUE DE LA VILLE
AGENCE URBAINE DE MEKNES
EDITION 2017
ROYAUME DU MAROC
MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE,
DE L’URBANISME, DE L’HABITAT ET DE LA POLITIQUE DE LA VILLE
AGENCE URBAINE DE MEKNES
EDITION 2017