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CHAPITRE II : PARTICULARITES COMPTABLES et FISCALES Toutefois, le fait de faire appliquer juridiquement un droit ne constitue pas une

DU SECTEUR DE LA GRANDE DISTRIBUTION : condition nécessaire du contrôle dans la mesure où une entité peut être à même
de contrôler les avantages économiques futurs de quelque autre façon.
Section 1 : particularités comptables du secteur :
Néanmoins, la norme dispose clairement dans son paragraphe 15 de la norme
Ici nous aborderons les sections les plus importantes :
IAS 38 « en règle générale, une entité a un contrôle insuffisant des avantages
- Actifs incorporels : économiques futurs attendus d’une équipe de personnes qualifiées et d’un effort
1. Reconnaissance des actifs incorporels du secteur de formation pour que ces éléments satisfassent à la définition d’une
Le paragraphe 8 de la norme IAS 38 défini une immobilisation incorporelle immobilisation incorporelle. »
comme étant « un actif non monétaire identifiable sans substance physique ».
1.3 Caractère identifiable
Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée si, et seulement si, il est L’actif doit être identifiable et donc clairement distingué du goodwill. Un actif
probable que les avantages économiques futurs attribuables à l’actif iront à peut être identifié en se référant à la nature des droits liés à l’actif ou en se
l’entité, et, que le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable. basant sur une transaction. En effet, Le caractère identifiable se démontre par :

Dans le cadre de la reconnaissance des actifs incorporels du secteur de la grande Sa Séparabilité : c'est-à-dire, pouvant être séparé de l’entreprise, ou, pouvant
distribution, il convient de s’attarder sur quatre notions majeures relatives à la être vendu, transféré, échangé ou menant à un dépôt de licence ;
définition des actifs incorporels.
Le fait qu’il soit issu d’un droit contractuel ou légal indépendamment du fait que
1.1 Avantages économiques futurs ce droit soit transférable, séparable.
Une entité doit apprécier la probabilité des avantages économiques futurs en
1.4 Substance physique
utilisant des hypothèses raisonnables et documentées qui représentent la
Le critère de « sans substance physique » requis par la norme ne doit pas être
meilleure estimation par la direction de l’ensemble des conditions économiques
interprété dans son sens strict. En effet, certaines immobilisations incorporelles
qui existeront pendant la durée d’utilité de l’actif.
contiennent des éléments à caractère physique, tel un logiciel qui contient un
Ils correspondent au potentiel à contribuer, directement ou indirectement, à des disque compact, une licence, une documentation.
flux de trésorerie et équivalent de trésorerie au bénéfice de l’entité. Le potentiel
Lorsqu’une immobilisation incorporelle est étroitement liée à une
peut être un chiffre d’affaires généré par la vente des biens ou services résultant
immobilisation corporelle, les deux ne peuvent être traités séparément et donc
de l’utilisation de cet actif par l’entreprise. (Ex: vente de matériaux produits en
traités soit selon IAS 16 soit IAS 38. La classification requiert un jugement et
utilisant une technologie brevetée), ou, une réduction de coûts réalisée par
l’élément prédominant doit l’emporter. (Ex: Une machine ne pouvant
l’entreprise du fait de l’utilisation de cet actif. (Ex : logiciel de gestion des
fonctionner sans un logiciel spécifique. Ce logiciel sera considéré comme partie
stocks dont l’utilisation va générer une économie dans les coûts de stockage).
intégrante du disque dur et sera traité selon IAS 16, ou, les prototypes liés aux
1.2 Contrôle de l’actif par l’entreprise phases de R&D sont traités selon IAS 38 et non IAS 16, même s’ils possèdent
Une entité contrôle un actif si elle a le pouvoir d’obtenir les avantages une substance physique).
économiques futurs découlant de la ressource sous-jacente et si elle peut
En conclusion, si un élément incorporel ne répond pas à la fois à la définition
également restreindre l’accès des tiers à ces avantages. La capacité d’une entité à
d’un actif et aux critères de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle,
contrôler les avantages économiques futurs découlant d’une immobilisation
il doit être constaté en charge.
incorporelle résulte normalement de droits légaux qu’elle peut faire appliquer
par un tribunal. En l’absence de droits légaux, la démonstration du contrôle est
plus difficile.

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2. Règles d’évaluation et de comptabilisation initiales des actifs de tous les facteurs pertinents, il n’y a pas de limite prévisible à la période au
incorporels : cours de laquelle on s’attend à ce que l’actif génère pour l’entité des entrées
Les règles d’évaluation et de comptabilisation initiales des actifs incorporels nettes de trésorerie.
diffèrent selon l’origine de ces derniers. Ainsi, la norme distingue trois cas de
figures, les actifs générés en interne, les actifs acquis séparément et les actifs Néanmoins, lorsqu’une immobilisation incorporelle résulte de droits
acquis lors d’un regroupement d’entreprise. contractuels ou d’autres droits légaux, sa durée d’utilité ne doit pas excéder la
période des droits contractuels ou d’autres droits légaux, mais elle peut être plus
2.1 Actifs acquis séparément courte, en fonction de la période au cours de laquelle l’entité s’attend à utiliser
Normalement, le prix qu’une entité paie pour acquérir séparément une
l’actif à l’apparition d’indice de perte de valeur.
immobilisation incorporelle reflète les attentes relatives à la probabilité que les
avantages économiques futurs attendus incorporés dans l’actif iront à l’entité. Pour les autres actifs dont la durée d’utilité n’a pas été définie, un test de
dépréciation au moins une fois par an devra être réalisé.
Initialement, une immobilisation incorporelle est évaluée à son coût qui inclut le
prix d'achat ainsi que toutes les dépenses directement attribuables à la 2.4 Première adoption des IFRS
préparation de l'actif en vue de son utilisation. A la date de transition, les immobilisations incorporelles inscrites au bilan et qui
remplissent les conditions requises par la norme, seront maintenues à l’actif. Les
Néanmoins, le coût d'une immobilisation incorporelle acquise séparément doit autres éléments qui ne remplissent pas les conditions de la norme IAS 38 seront
exclure les coûts de publicité, coûts de relocalisation, déménagement, coûts de dé comptabilisées.
formation, frais généraux et administratifs et les coûts de démarrage.
- Actif corporel :
2.2 Actifs acquis lors d’un regroupement d’entreprise
Lorsqu’une immobilisation incorporelle est acquise dans le cadre d’un Pour le traitement des actifs corporels, plusieurs normes devront être étudiées,
regroupement d’entreprises, les critères de séparabilité et d’évaluation sont les unes complètent les autres. Ainsi, nous allons traiter au niveau de cette
souvent remplis. Dans le cas contraire, les coûts encourus sont comptabilisés en section les normes suivantes :
écart d’acquisition.
 IAS 16 : Immobilisations corporelles ;
En effet, une immobilisation incorporelle est comptabilisée séparément du  IAS 17 : Contrats de location ;
goodwill, si elle répond aux critères suivants :  IAS 40 : Immeubles de placement ;

- Répond à la définition d’une immobilisation incorporelle (actif identifiable, 1. IAS 16 “Immobilisations corporelles”
contrôlé).
1.1. Définition & comptabilisation des actifs corporels
- Probabilité des avantages économiques futurs : ce critère est réputé toujours La norme définie dans son paragraphe 6 les immobilisations corporelles comme
rempli dans le cadre d’un regroupement d’entreprises. des actifs corporels détenus par une entité soit pour être utilisés dans la
production ou la fourniture de biens ou de services, soit pour être loués à des
- Evaluation de manière fiable.
tiers, soit à des fins administratives, et dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés
2.3. Durée d’utilité et dépréciation des actifs incorporels sur plus d’une période.
Une entité doit apprécier la durée d’utilité des immobilisations incorporelles
comptabilisées dans son bilan, pour cela, plusieurs facteurs énoncés par la Au sens de la norme IAS 16, une immobilisation corporelle doit être
norme doivent être retenus. comptabilisée si, et seulement si, il est probable que les avantages économiques
futurs associés à cet élément iront à l'entité, et que le coût de cet actif peut être
Par ailleurs, une immobilisation incorporelle doit être considérée par l’entité évalué de façon fiable.
comme ayant une durée d’utilité indéterminée lorsque, sur la base d’une analyse

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Selon le paragraphe 8 de la norme IAS 16, les pièces de rechange principales et ultérieures. Les réévaluations doivent être effectuées avec une régularité
le stock de pièces de sécurité constituent des immobilisations corporelles si elles suffisante pour que la valeur comptable ne diffère pas de façon significative de
sont destinées à être utilisés sur plus d’un exercice. celle qui aurait été déterminée en utilisant la juste valeur à la date de clôture.

1.2. Evaluation initiale L’option pour l’un des traitements devra être appliquée de manière homogène
Une immobilisation corporelle doit être initialement évaluée à son coût, prix pour toute une catégorie d’actif.
d'achat net des remises et rabais commerciaux, augmenté des droits de douane et
taxes non remboursables, des dépenses directement attribuables pour mettre Le montant réévalué correspond à la juste valeur déterminée par référence à un
l’actif à l’endroit et dans l’état nécessaires pour être exploité comme prévu par marché actif. Dans ce sens, en cas d’option pour le modèle de la réévaluation,
la direction, et, enfin de l’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement les réévaluations doivent être effectuées avec une régularité suffisante et pour
et à l’enlèvement de l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle toute la catégorie à laquelle appartient l'élément réévalué.
est située. 1.4. Approche par composants
L’application de l’approche par composants pour un actif corporel est
En cas de paiements différés du coût de l’immobilisation, il y a lieu d’actualiser
obligatoire lorsque les différents composants d’un actif ont des durées d’utilité
la valeur d’entrée si l’impact est significatif.
différentes, ou lorsqu’ils procurent des avantages à l’entité selon un rythme
Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, la différent nécessitant l’utilisation de taux et de modes d’amortissement différents.
construction ou la production d’une immobilisation corporelle qui exige une
La comptabilisation d’une immobilisation corporelle selon l’approche par
longue période de préparation avant de pouvoir être utilisée ou vendue, peuvent
composants suppose que chaque élément est comptabilisé distinctement et qu’il
être incorporés dans le coût de cette immobilisation, si telle est l’option retenue
est amorti sur sa durée d’utilité propre.
par l’entité conformément aux dispositions d’IAS 23. Néanmoins, il est à
signaler que la norme IAS 23 est en cours de révision et que la nouvelle version L’application de l’approche par composants implique, au niveau des comptes
de la norme supprimera l’option de passer les coûts d’emprunt en charges. consolidés, la suppression des provisions pour grosses réparations. En effet, les
révisions majeures à caractère pluriannuel découlant d’une obligation légale ou
1.3. Dépenses & évaluation ultérieures
Les dépenses ultérieures doivent être comptabilisées en charges sauf si les implicite conduisent, le plus souvent, à la comptabilisation d’une composante
avantages économiques futurs associés à ces dépenses iront à l’entité et que ces supplémentaire à amortir sur sa durée d’utilité.
dépenses peuvent être évaluées et attribuées à l'actif de façon fiable. Pour décomposer une immobilisation, le jugement est nécessaire afin de tenir
Lors de l’évaluation ultérieure des actifs corporels deux traitements sont compte des spécificités de chaque entité. Il peut être approprié de regrouper des
possibles : éléments de faible valeur individuelle et ayant des durées d’utilité identiques.
Par contre, dans certains cas, il est plus approprié de répartir le coût total d’un
 Modèle du coût : actif entre ses différents éléments constitutifs et de comptabiliser chaque
Après sa comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle doit élément distinctement.
être comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul
des pertes de valeur. 1.5. Amortissements & pertes de valeur
Le montant amortissable doit être réparti de façon systématique sur la durée
 Modèle de la réévaluation : d'utilité de l'immobilisation. Cette dernière est déterminée soit en fonction de la
Après sa comptabilisation en tant qu’actif, une immobilisation corporelle dont la période pendant laquelle l’entité s’attend à utiliser un actif, soit en fonction du
juste valeur peut être évaluée de manière fiable doit être comptabilisée à son nombre d’unités de production ou d’unités similaires que l’entité s’attend à
montant réévalué, à savoir sa juste valeur à la date de la réévaluation, diminuée obtenir de l’actif.
du cumul des amortissements ultérieurs et du cumul de pertes de valeur

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Le mode d'amortissement utilisé doit refléter le rythme selon lequel les Les avantages peuvent être représentés par l'espérance d'une exploitation
avantages économiques futurs liés à l'actif sont consommés par l’entité, et être rentable sur la durée de vie économique de l'actif et d'un gain résultant d'une
appliqué uniformément d'une période à l'autre. appréciation de sa valeur ou de la réalisation d'une valeur résiduelle.

La valeur résiduelle, la durée d’utilité et le mode d'amortissement d’un actif Un contrat de location est classé en tant que contrat de location-financement s'il
doivent être révisés au moins à chaque fin de période annuelle et ajustés si transfère au preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la
nécessaire. L’ajustement qui en découle doit être comptabilisé comme un propriété. Un contrat de location est classé en tant que contrat de location simple
changement d’estimation comptable (retraitement prospectif en application des s'il ne transfère pas au preneur la quasi-totalité des risques et des avantages
dispositions d’IAS 8 paragraphe 36). inhérents à la propriété.

L’entité doit apprécier à chaque date de clôture s'il existe un quelconque indice 2.2 Comptabilisation chez le preneur
montrant qu'un actif a pu perdre de la valeur. S'il existe un tel indice, l’entreprise  A la date du commencement du contrat, les contrats de location-
doit déterminer la valeur recouvrable de l’actif ou de l’unité génératrice de financement doivent être comptabilisés à l’actif et au passif pour des
trésorerie auquel cet actif se rapporte. montants égaux à la juste valeur du bien loué ou, si celle-ci est inférieure,
à la valeur actuelle des paiements minimaux au titre de la location.
1.6. Première adoption Les paiements au titre de la location-financement doivent être ventilés entre la
La norme IFRS 1 établit les exemptions, ci-après, au principe selon lequel le charge financière et l’amortissement du solde de la dette.
premier bilan d’ouverture en IFRS doit être conforme à chaque norme:  Les paiements au titre d’un contrat de location simple doivent être
comptabilisés en charges dans le compte de résultat sur une base linéaire
 Evaluer une immobilisation corporelle à la date de transition aux IFRS à pendant toute la durée du contrat de location à moins qu’une autre base
sa juste valeur et utiliser cette juste valeur en tant que coût présumé à cette systématique soit plus représentative de l’échelonnement des avantages
date ; qu’en retirera l’utilisateur.
 Un premier adoptant peut décider d’utiliser une réévaluation d’une
immobilisation corporelle, établie selon le référentiel comptable antérieur 2.3 Comptabilisation chez le bailleur
à la date de transition ou à une date ultérieure, comme coût présumé à la  Le bailleur doit comptabiliser dans son bilan les actifs détenus en vertu
date de la réévaluation, si celle-ci est comparable à la date de réévaluation d’un contrat de location-financement et les présenter comme des créances
- à la juste valeur ; ou pour un montant égal à l’investissement net dans le contrat de location.
- au coût ou au coût amorti selon les IFRS, ajustés, par exemple, en fonction des  Les actifs faisant l’objet de contrats de location simple doivent être
variations d’un indice des prix général ou spécifique. présentés au bilan du bailleur selon la nature de l’actif.
 Utiliser les évaluations à la juste valeur à une date donnée résultant de Les revenus locatifs provenant des contrats de location simple doivent être
certains événements (ex : privatisation) comme coût présumé en IFRS à la comptabilisés en produits de façon linéaire sur toute la durée de contrat de
date de ces évaluations. location à moins qu’une autre base systématique soit plus représentative. La
politique d’amortissement des actifs loués doit être cohérente avec celle
2 .IAS 17 “Contrats de location”
applicable aux actifs similaires que possède l’entité.
2.1Classification des contrats de location 3. IAS 40 “Immeubles de placement”
La classification des contrats de location doit être fondée sur le degré
d'imputation au bailleur ou au preneur des risques et des avantages inhérents à la 3.1 Champ d’application & comptabilisation
propriété d'un actif loué. Un immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâtiment ou partie
d’un bâtiment ou les deux) détenu pour en retirer des loyers ou pour valoriser un
Les risques incluent les pertes éventuelles résultant de la sous-utilisation des
capital ou les deux, plutôt que pour l’utiliser dans la production ou la fourniture
capacités ou de l'obsolescence technologique ainsi que des variations de la
rentabilité dues à l'évolution de la conjoncture économique.

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de biens ou de services ou à des fins administratives ; ou le vendre dans le cadre 3.3 Première adoption
de l’activité ordinaire. La norme IFRS 1 établit les exemptions, ci-après, au principe selon lequel le
premier bilan d’ouverture en IFRS doit être conforme à chaque norme IFRS et
Un immeuble de placement doit être comptabilisé en tant qu’actif, si et ce dans le cas où l’entité a choisi d’utiliser le modèle de coût :
seulement si :
 Evaluer un immeuble de placement à la date de transition aux IFRS à sa
 Il est probable que les avantages économiques futurs associés à juste valeur et utiliser cette juste valeur en tant que coût présumé à cette
l’immeuble de placement iront à l’entité ; et date ;
 Le coût de l’immeuble de placement peut être évalué de façon fiable.  Un premier adoptant peut décider d’utiliser une réévaluation d’un
immeuble de placement, établie selon le référentiel comptable antérieur à
3.2 Evaluation la date de transition ou à une date ultérieure, comme coût présumé à la
 Evaluation initiale date de la réévaluation, si celle-ci est comparable à la date de
Un immeuble de placement doit être évalué initialement à son coût qui réévaluation:
comprend : - à la juste valeur ; ou
- Son prix d’achat (coût de revient s’il est produit par l’entité pour elle- - au coût ou au coût amorti selon les IFRS, ajustés, par exemple, en
même) ; et fonction des variations d’un indice des prix général ou spécifique.
- Toutes les dépenses directement attribuables (honoraires, droits de
mutation…). Section 2 : particularités fiscales du secteur :
- Les dépenses ultérieures encourues après l’acquisition d’un immeuble de Dans cette partie on ne s’intéressera qu’au cas où le franchiseur est installé hors
placement doivent être ajoutées à sa valeur comptable lorsqu’il est du Maroc puisque ca reflète la situation de notre cas pratique.
probable que des avantages économiques futurs, au delà du niveau de
performance défini à l’origine, iront à l’entité. 1. L’impôt sur les sociétés et l’impôt général sur le revenu :
1-1 Absence d’une convention fiscale :
 Evaluation ultérieure :
A la suite de la comptabilisation initiale, un immeuble de placement est évalué Les redevances payées à un franchiseur non installé au Maroc sont passibles de
en utilisant : l’impôt sur les sociétés et de l’impôt général sur le revenu, et ce conformément
aux articles 3 de la loi n°24-86 régissant l’impôt sur les sociétés et 10 de la loi n°
La méthode de la juste valeur : les immeubles de placement doivent être évalués
à la juste valeur et les variations de juste valeur doivent être comptabilisées au 17-89 régissant l'impôt général sur le revenu. Les redevances, mentionnées dans
compte de résultat ; ou les articles 12 et 19 des deux lois indiquées ci-dessus sont définies par la note
circulaire comme étant la somme d’argent que perçoit périodiquement, en vertu
La méthode du coût : les immeubles de placement doivent être évalués à leur de dispositions contractuelles, le propriétaire d’un droit portant sur un bien
coût diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur incorporel (marque, brevet, etc.…) en contrepartie de la concession d’utilisation
(même méthode que le « traitement de référence » pour les immobilisations qu’il consent à son cocontractant. En vertu de cette relation contractuelle, le
corporelles). concessionnaire peut disposer :
Quelle que soit la méthode utilisée, celle-ci doit être appliquée à tous les - soit d’un droit d’usage limité à sa seule entreprise ;
immeubles de placement au sein du groupe, y compris ceux détenus dans le - soit d’un droit d’usage (avec ou sans exclusivité) pour une zone
cadre d’un contrat de location-financement. géographique déterminée.
Il s’ensuit que le droit d’entrée, assimilé à des redevances payées d’avance et
non remboursables à la rupture du contrat, et les redevances périodiques
déterminées en fonction du chiffre d’affaires sont passibles de l’impôt sur les
sociétés ou de l’impôt général sur le revenu. Le taux d’imposition est fixé par les

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deux lois à 10% calculé sur le montant hors taxes du droit d’entrée et des 2. La taxe sur la valeur ajoutée :
redevances. Les redevances payées par le franchiseur correspondent au prix de l’exploitation
sur le territoire marocain des droits liés à la marque. En application des
L’impôt concerné est retenu à la source pour le compte du Trésor par le dispositions de l’article 3 de la loi 30-85 traitant de la territorialité, ces
franchisé, et ce conformément aux dispositions des articles 37 de la loi n° 24-86 redevances sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée au Maroc. La
et 35 de la loi n° 17-89. Le franchisé est invité également à produire, en même déclaration et la liquidation de la taxe due par le franchiseur sont régies par les
temps que sa déclaration du résultat fiscal et du revenu global, une déclaration dispositions des articles 57 de la loi 30-85, qui stipule : «Toute personne n’ayant
des rémunérations versées au franchiseur non-résident comportant les pas d’établissement au Maroc et y effectuant des opérations imposables doit
renseignements suivants : faire accréditer auprès du ministère chargé des Finances un représentant
- la nature et le montant des paiements assujettis à l’impôt qu’il a effectués domicilié au Maroc, qui s’engage à se conformer aux obligations auxquelles
- le montant des retenues y afférentes ; sont soumis les redevables exerçant au Maroc, et à payer la taxe sur la valeur
- la désignation du franchiseur bénéficiaire des paiements. ajoutée exigible. A défaut, celle-ci et, le cas échéant, les pénalités y afférentes,
Il convient également d’évoquer la difficulté pratique que peut rencontrer un sont dues par la personne cliente pour le compte de la personne n’ayant pas
franchisé marocain pour le calcul du montant de l’impôt retenu à la source. Les d’établissement au Maroc». Et l’article 58 de la même loi qui stipule : «les
rapports de force font que le franchiseur étranger exige de ce dernier la prise en personnes agissant pou le compte des redevables désignés à l’article 57 ci
charge de cet impôt en plus du montant de la redevance facturée, et ce chaque dessus, sont soumises aux obligations édictées par la présente loi ».
fois que le contrat de franchise ne précise pas la partie qui doit supporter les
impôts dus au Maroc. De la lecture de ces deux articles, deux dispositions sont dégagées :

1 -2 L’existence d’une convention fiscale - le franchiseur étranger est obligé de faire accréditer un représentant auprès
Le franchiseur parti du contrat de franchise peut être domicilié dans un pays du ministère des Finances ;
- le représentant est tenu de souscrire les déclarations et de payer les droits
signataire avec le Maroc d’une convention fiscale. Les conventions fiscales
et pénalités pour le compte de son mandant, en l’occurrence le
internationales revêtent une valeur juridique supérieure à celle des lois fiscales franchiseur.
internes. Le Maroc est signataire de plusieurs conventions fiscales. Parmi les En cas de non désignation par le franchiseur de son représentant au Maroc, le
revenus traités par ces conventions fiscales liant le Maroc avec d’autres pays, on franchisé pourra être recherché pour le paiement de la TVA exigible, et le cas
note les redevances. Les conventions fiscales définissent les redevances comme échéant, des pénalités y afférentes.
étant «des sommes payées pour la concession de licences d’exploitation de
marque de fabrique, de commerce… pour la fourniture d’une expérience acquise Le franchiseur est soumis au régime de la déclaration mensuelle, et ce
dans le domaine commercial, industriel ou scientifique, etc.». Cette définition conformément aux dispositions de l’article 26 de la loi N° 24-86 régissant la
s’applique parfaitement aux redevances payées par le franchisé au franchiseur. taxe sur la valeur ajoutée. En effet, l’article 26 stipule : «sont obligatoirement
imposés sous le régime de la déclaration mensuelle :
Ces redevances sont taxées dans le pays source au taux de 10%. Les conventions
fiscales liant le Maroc prévoient en matière de redevances des dispositions - les redevables dont le chiffre d’affaires taxable réalisé au cours de l’année
écoulée atteint ou dépasse 1.000.000,00 de dirhams ;
nuancées, particulièrement dans la définition des rémunérations visées, d’une
- toute personne n’ayant pas d’établissement au Maroc et y effectuant des
convention à l’autre, ne permettant pas une analyse synoptique de ces opérations imposables».
dispositions. Il convient donc, en présence de chaque cas, de se référer à la Le rôle du représentant se limite à l’accomplissement des formalités requises en
convention concernée. matière de TVA : déclaration, paiement, réponse à toutes les questions de
l’Administration. De ce fait, il ne peut constituer un établissement stable et il
n’est pas tenu personnellement et solidairement responsable du paiement de
l’impôt. Le franchiseur étranger peut, par l’intermédiaire du représentant fiscal,

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déduire la TVA qu’il a supportée de sa TVA collectée, ou se la faire rembourser
dans les conditions de droit commun.

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