Vous êtes sur la page 1sur 42

INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

L’analyse, la conception, la construction et la fermeture des sites d’entreposage de


rejets miniers (incluant les ouvrages de retenue et de confinement) constituent un
ensemble d’activités souvent complexes en raison de la variété des conditions de site,
du type de matériaux et de structures ainsi que des méthodes de construction. Cette
diversité impose une vérification des caractéristiques et des paramètres utilisés pour
la conception initiale, et un suivi des conditions in situ et des modifications apportées
tout au long de la période de construction. Dans plusieurs cas, la conception des
ouvrages évolue d’ailleurs pendant la construction ( "design as you go ", ICOLD,
1996b).

Même la meilleure étude hydrogéotechnique et les calculs les plus sophistiqués


laisseront toujours des incertitudes sur la qualité des fondations et des ouvrages
conçus. La variabilité naturelle des matériaux et les changements dans les conditions
de mise en place et de construction contribuent à ces incertitudes. Il faut en outre
considérer que les instruments et techniques mis à la disposition de l’ingénieur pour
la mesure des propriétés ont leurs propres limitations. Dans ces conditions,
l'instrumentation des fondations et des ouvrages, qui fait partie intégrante du
processus de design et de vérification, vise à évaluer leur réponse, à valider les
hypothèses de conception et à fournir l'information requise pour modifier certains
aspects en cours de route. L’instrumentation systématique des ouvrages permet aussi
l'accumulation de données pour en arriver à une meilleure compréhension de leur
comportement, ce qui favorisera la qualité des travaux subséquents, y compris ceux
associés à la phase de fermeture des sites d’entreposage de rejets miniers.

Au fil des ans, les techniques d’auscultation développées pour les ouvrages
hydrogéotechniques ont atteint un degré de développement passablement avancé.
Toutefois, les ouvrages utilisés pour l’entreposage des rejets miniers diffèrent
quelque peu des structures usuelles, tels les barrages en terre utilisés pour la retenue
des eaux, sur les plans de leur structure, de leurs dimensions, ainsi que par la méthode
et la durée de construction. En ce sens, l’application des techniques d’auscultation,
développées surtout en génie civil, aux ouvrages de retenue et de confinement des
rejets miniers nécessite une certaine adaptation. En particulier, pour toutes les phases
de la vie des aires d’accumulation de rejets, il y a lieu de prendre en compte les
questions relatives à la protection de l’environnement.

Comme nous l’avons vu au chapitre 8, divers problèmes peuvent affecter le bon


comportement d’un ouvrage conçu pour l’entreposage des rejets. Le tableau
10.1 rappelle succinctement quelques problèmes typiques des digues de retenue pour
rejets du concentrateur, ainsi que leurs causes .

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Un des objectifs de l’instrumentation et du suivi est de détecter les anomalies à temps


pour apporter des correctifs appropriés, cela afin de garantir la stabilité physique des
ouvrages et aussi d’assurer la stabilité physico-chimique des rejets et la protection de
l’environnement. À cet égard, l’auscultation effectuée pendant et après la
construction permettra de réaliser (ICOLD, 1996a):

• un contrôle continu de la sécurité des ouvrages (c’est-à-dire l’évaluation de la


stabilité réelle);
• une vérification des propriétés des matériaux;
• une vérification de la validité de certaines hypothèses de conception face aux
sollicitations et aux réponses anticipées;
• une évaluation des méthodes de calcul;
• une étude de l’influence des divers paramètres sur le comportement des
ouvrages;
• une collecte d’informations quantitatives pour les projets futurs;
• une progression des connaissances sur la technique de conception et de
construction de ces ouvrages (c’est-à-dire une amélioration des techniques et
des concepts, une exploitation plus économique, une meilleure
compréhension des causes et mécanismes de rupture, etc.);
• une surveillance de l’environnement (l’évaluation des paramètres physiques,
chimiques et biologiques en amont et en aval du milieu récepteur);
• une analyse des mesures préventives et correctrices à adopter.

L’auscultation (ou surveillance; monitoring en anglais), qui inclut l’instrumentation


et le suivi, comprend des mesures (ICOLD, 1996a)

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
• touchant directement la sécurité;
• destinées à évaluer la stabilité durant la construction et après, une fois la
hauteur définitive atteinte;
• concernant des paramètres techniques en vue d’optimiser les méthodes de
mise en place des rejets;
• visant à contrôler le bilan hydrique et la contamination associés à :

• la pluie, la neige, le débit de la rivière, les crues,


• l’évaporation,
• les pertes d’eau,
• l’eau interstitielle dans les rejets,
• l’eau évacuée de la retenue (quelquefois inévitable lors des crues
abondantes),
la vitesse et la direction du vent et aux autres mesures
météorologiques (température, humidité relative, radiation
solaire…),
• l’analyse de l’eau de surface, de la nappe, et des cours d’eau en
aval de l’ouvrage (avec des données de référence obtenues par
des analyses avant la construction) incluant : la turbidité, la
teneur en éléments solides, la composition chimique, les métaux
lourds, le pH, etc.

Dans ce chapitre, nous présenterons de façon relativement abrégée diverses


techniques d’instrumentation ainsi que les informations complémentaires sur
l’interprétation et l’utilisation des informations issues du suivi des ouvrages.
Toutefois, il convient d’abord de rappeler qu’il existe des normes en matière
d’instrumentation et de suivi des ouvrages de retenue et de confinement des rejets
miniers. En effet, afin de s’assurer que la déposition des rejets miniers se fait en toute
sécurité, la planification, la conception, la construction, l’exploitation, la fermeture
et la restauration des sites d’entreposage sont normalement soumis à une
réglementation émanant des autorités compétentes (c’est-à-dire droit international,
législation fédérale ou provinciale, etc.). Certains aspects en vigueur au Québec et au
Canada ont été mentionnés aux chapitres 2 et 9. Des réglementations appliquées dans
certains autres pays sont aussi décrites dans le rapport produit par ICOLD (1996b).

Il faut cependant noter ici que la législation fédérale et provinciale existante touche
surtout les aspects environnementaux plutôt que les aspects géotechniques et
hydrogéologiques. Rappelons qu’au Québec, c’est la Directive 019 sur l’industrie
minière (révisée en 2000) qui donne les orientations pour satisfaire les attentes du
ministère de l’Environnement (2000). On trouve dans cette Directive certaines
exigences relatives aux eaux usées minières, à la protection de l’eau souterraine, à la
gestion des rejets miniers (aires d’accumulation, ouvrages de rétention et protection
de l’eau souterraine), à la fermeture temporaire et définitive des parcs à résidus et au
suivi des eaux de surface et souterraines en période post-fermeture.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Au Québec, le ministère de l’Environnement a publié un guide technique de suivi de
la qualité de l’eau souterraine. On y détaille la procédure requise pour établir le suivi
de la qualité de l’eau souterraine et on présente les techniques d’interprétation à
employer pour déceler s’il y a ou non une dégradation significative de la qualité de
l’eau souterraine. Le Ministère a aussi publié en 1994 un guide d’échantillonnage à
des fins d’analyses environnementales; le cahier 1 porte sur diverses généralités
(MEF 1994a), le cahier 2 traite de l’échantillonnage de rejets liquides (MEF 1994b),
le cahier 3 porte sur l’échantillonnage des eaux souterraines (MEF 1994c) et le cahier
7, sur les méthodes de mesure du débit en conduit ouvert (MEF 1994d). Il s’agit ici
d’un ensemble de bonnes pratiques à suivre.

Le ministère des Ressources naturelles du Québec (MRN, 1997) a par ailleurs, en


collaboration avec le ministère de l’Environnement, rédigé à l’intention de l’industrie
minière un guide sur les modalités de préparation du plan et sur les exigences
générales en matière de restauration des sites miniers au Québec. Ce guide contient
des indications sur les critères de conception des ouvrages, sur les méthodes
d’analyse de stabilité et sur l’auscultation (voir les chapitres 8 et 9; voir aussi
Aubertin, 1995; Aubertin et al., 1997). Lors de l’élaboration d’un programme
d’auscultation, toutes les directives, normes et pratiques en vigueur doivent être
prises en compte par l’ingénieur.

L’auscultation efficace des ouvrages de retenue et de confinement des rejets miniers


implique un suivi simultané de paramètres hydrogéotechniques, environnementaux
et (parfois) météorologiques. Les différents appareils utilisés doivent être adaptés
aux conditions pour résister aux éventuelles agressions du milieu et autres
particularités des sites instrumentés.

10.2.1 Instrumentation hydrogéotechnique

Les différents types de dispositifs de mesure utilisés en géotechnique et en


hydrogéologie, leur principe de fonctionnement, leurs avantages et leurs
inconvénients ainsi que les critères de sélection sont des aspects dont il est
abondamment question dans la littérature (e.g. Wilson, 1981; Hanna, 1985; ICE,
1989; Franklin, 1990; EPA, 1993a,b; Dunnicliff, 1993; Szwedzicki, 1993; Delleur,
1998; Wilson et al., 2000). Dans le cas des sites d’entreposage des rejets miniers, le
type d'instrumentation retenu varie selon la nature des sols de fondation et des rejets,
la dimension et le type d’ouvrage, les modes de sollicitation critiques (y compris les
effets sismiques), la durée de vie de même que la nature des travaux de restauration
à la fermeture (p. ex., couvertures en eau, CEBC, ou autres). Au tableau 10.2, les
principaux types d'instruments utilisés sont donnés en fonction du paramètre à
mesurer.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Dans le texte qui suit, il ne sera pas possible de décrire en détail tous les dispositifs
disponibles. Nous nous limiterons à présenter les principes de mesure usuels pour
divers paramètres ainsi que certains instruments communément employés. Le lecteur
trouvera plus de détails dans les sources citées.

Pression totale

La pression totale peut être mesurée à l’aide de cellules de pression installées dans
les matériaux meubles (sols ou rejets). Ces cellules peuvent être de plusieurs types :
hydraulique, pneumatique, électrique, et à corde vibrante. La figure 10.1 montre
schématiquement leur principe de fonctionnement.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Les cellules électriques (jauges, " strain gage ") et à corde vibrante sont constituées
d’un coussin de répartition dans lequel est intégré le capteur de pression qui envoie
le signal à une unité de lecture. Les cellules hydrauliques se composent d’un coussin
de répartition rempli d’un liquide désaéré (p. ex., eau, huile, …) relié par une tubulure
(en acier) à un capteur de pression (" pressure transducer ") hydraulique,
pneumatique, électrique, ou à corde vibrante. Ces dispositifs mesurent les pressions
totales appliquées perpendiculairement à la surface du coussin installé à l’intérieur
du milieu.

Les différents facteurs qui ont un effet sur les mesures de pression font l’objet de
discussions détaillées par Dunnicliff (1993). On recommande l’utilisation de cellules
minces (épaisseur/diamètre < 1/10) pour atténuer les effets de bord (contraintes
élevées aux extrémités). De plus, pour ne pas influencer la répartition des contraintes
dans le matériau où la cellule est installée, il faut que la cellule ait la même rigidité
que le matériau; sinon, il faut prévoir un facteur de correction des valeurs mesurées.
Une cellule plus rigide que le matériau surestime les pressions, alors qu’une cellule
moins rigide les sous-estime. À l’installation, il faut s’assurer que l’orientation de la
cellule de pression ne change pas ultérieurement. Le changement d’inclinaison de la
cellule (notamment sous l’effet des engins de chantier) peut être détectée à l’aide de
dispositifs (comme les tiltmètres) attachés à la cellule. Il faut connaître cette
direction, en plus de la valeur de la contrainte, lorsqu’on veut évaluer les contraintes
principales.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Pression interstitielle

Les pressions interstitielles dans un matériau meuble, que ce soit dans une digue ou
dans une fondation, sont usuellement mesurées à l’aide de piézomètres. Il y a deux
principaux types de piézomètres : les piézomètres ouverts (à tube) dont une partie est
perméable à l’eau sous pression, et les piézomètres scellés (hydraulique,
pneumatique, électrique ou à corde vibrante) dont la partie sensible est étanche et
séparée de l’eau sous pression par un diaphragme flexible.

Le piézomètre à tube ouvert (figure 10.2) est le plus couramment utilisé en raison de
sa simplicité et de sa fiabilité, bien qu’on ne puisse s’en servir là où les variations de
pressions interstitielles sont rapides ou lorsque les matériaux sont peu perméables, et
ce à cause de son temps de réponse relativement long.

L’eau sous pression pénètre dans le tube par une crépine perméable ou par une pierre
poreuse, et elle remonte dans un train de tubes d'acier ou de PVC. Le piézomètre
ouvert permet de mesurer l’élévation de la colonne d’eau considérée comme
équivalente à la pression qui s’applique au niveau de la pointe. Ce niveau d’eau peut
être mesuré à l’aide d’un ruban gradué, d’une flotte, d'une sonde électrique (qui
transmet un signal sonore ou lumineux dès que le bout du fil électrique atteint le
niveau d'eau), ou même d’un manomètre si la hauteur de l'eau dépasse le sommet du
tube à la surface du sol.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Le piézomètre hydraulique (figure 10.3) consiste en une pierre poreuse filtrante
connectée à deux tubes plastiques au bout desquels on installe des dispositifs de
mesure de la pression (tube de Bourdon, manomètre à mercure en U, dispositifs
électriques, etc.).

Le système est rempli d’eau désaérée avant sa mise en place. Tout changement de
pression au niveau de la pierre poreuse se transmet dans tout le liquide jusqu’au
capteur de pression. On obtient la hauteur piézométrique par l’addition de la mesure
lue et de l’élévation des jauges de pression. L'utilisation des deux tubes, permet
d’effectuer une chasse de l’air qui pourrait entrer dans le système par le filtre ou par
les tubes.

Le piézomètre à contre-pression pneumatique (figure 10.4) se compose d'une sonde


placée dans le sol et d'un système de mesure en surface.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Les deux éléments sont reliés par deux tubulures. La sonde est munie d'une
membrane appliquée contre une surface métallique par la pression de l'eau dans le
sol. Le fonctionnement du piézomètre consiste à injecter un gaz (p. ex., de l’azote)
sec sous pression jusqu'à ce qu'il atteigne la pression interstitielle dans le sol. Il se
produit alors un décollement de la membrane qui se manifeste par un retour du gaz
au bout de l'autre tubulure. La pression du gaz mesurée correspond ainsi à la pression
interstitielle.

Le piézomètre électrique est constitué d'une sonde cylindrique insérée dans le sol,
munie d'une pierre poreuse et d'une membrane (ou diaphragme élastique) à laquelle
est attachée une jauge de déformation (figure10.5).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

En pénétrant dans le piézomètre à travers un filtre en matière poreuse, l’eau vient en


contact avec une membrane mince qui se déforme sous l’action de la pression, ce qui
fait varier sa résistance. La mesure de cette résistance permet de calculer la pression
exercée sur la membrane, qui correspond à la pression interstitielle. Il faut noter que
les piézomètres électriques sont sensibles aux perturbations électriques (influence de
la foudre et des champs électromagnétiques).

Dans les piézomètres à corde vibrante (acoustique), c’est un fil tendu qui est attaché
à la membrane formée d’un diaphragme élastique (figure 10.6).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

L'eau interstitielle exerce une pression sur le diaphragme et modifie la tension dans
la corde d'acier. À l'aide d'un poste de mesure, un signal électrique est lancé à une
bobine installée près de la corde qui l'excite et la fait vibrer. La fréquence mesurée
par rapport à la fréquence de calibration permet de déterminer la tension dans la corde
et donc la pression interstitielle dans le sol. Comme le mouvement du diaphragme
engendre un déplacement volumétrique extrêmement faible, ces piézomètres
permettent d’obtenir un temps de réponse très court, même dans les matériaux de
faible conductivité hydraulique comme les argiles. C’est aussi valable pour les
piézomètres électriques.

Les principales limitations et les grands avantages des divers types de piézomètres
apparaissent succinctement au tableau 10.3.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Tous ces types de piézomètres peuvent être installés dans les sols ou les rejets par
forage conventionnel, ou par fonçage dans les matériaux mous. Dans les digues, on
peut les mettre en place lors de la construction, sans forage, ou à l'aide d'une foreuse
après la construction. Quelle que soit la méthode de mise en place utilisée, il y a lieu
de prendre diverses précautions; par exemple, il faut assurer la saturation des pierres
poreuses avec de l'eau désaérée, permettre un jeu suffisant dans les tubulures pour
s'ajuster aux déformations du sol, inclure une protection des câbles électriques contre
la foudre, etc. À noter que dans le cas de parcs à résidus miniers, les piézomètres
installés dans la zone de la plage inaccessible au cours des périodes de déversement
devront être du type à télémesure (lecture centrale à distance).

Déplacements verticaux

Les haldes à stériles et les parcs à résidus (et leur fondation) sont souvent le siège de
déplacements verticaux importants résultant de leur compactage et de leur
consolidation sous le poids propre. Une augmentation brusque des déplacements
verticaux peut cependant être un signe d’érosion interne et de risque de rupture.
Plusieurs types d'appareil peuvent mesurer les déplacements verticaux (Dunnicliff,
1993). Les principaux sont les repères topographiques, les plaques de tassement, les
tassomètres (mesure ponctuelle) de profondeur et les tassomètres multipoints. Il faut
signaler que dans certains ouvrages, les tassomètres sont aussi appelés
extensomètres.

Les mouvements en surface (ou à une certaine profondeur) sont usuellement mesurés
à partir de repères topographiques (avec relevés d’arpentage) constitués de tiges
formées d’une matière compatible avec le milieu en présence (en bois, en plastique

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
ou en acier), enfoncées verticalement dans la surface du terrain naturel ou au sommet
de la digue ou de la halde, sur la plage de la digue terminée, ou sur les bermes du
talus aval. Les repères sont faciles à relever à partir de points de référence
suffisamment éloignés de l’ouvrage pour les soustraire de l’effet de celui-ci.
Néanmoins, il faut porter attention aux cycles de gel et de dégel qui peuvent modifier
la position verticale des repères.

Les plaques de tassement (figure 10.7) sont habituellement constituées de pièces de


bois reliées ensemble pour former une surface carrée placée horizontalement sur un
coussin de sable densifié à la surface du terrain naturel avant l'érection de l’ouvrage.

Les plaques sont reliées à la surface à l'aide d'un train de tiges rigides allongé au
besoin au fur et à mesure de la construction. La position du sommet des tiges est
relevée par arpentage de façon régulière afin de mesurer le déplacement vertical
(tassement) des plaques. Les plaques de tassement sont simples d'emploi et donnent
de bons résultats. Toutefois, elles peuvent gêner les engins de construction et elles
sont souvent mises hors d'usage. Aussi, il est préférable de protéger la tige verticale
par un tube ou un enduit qui empêche le frottement négatif du remblai sur la tige.

Les tassomètres (ponctuels) de profondeur (figure 10.8) de type hydraulique sont


constitués d’une cellule de mesure (dite cellule tassométrique) à demi remplie d’eau,
placée dans le matériau meuble à l’endroit où l’on veut suivre les mouvements.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Cette cellule est reliée à un panneau de mesure reposant sur un repère fixe situé hors
de la zone de tassement par deux tubes souples (une canalisation de gaz et une
canalisation de liquide). Ce panneau comporte une mise en pression (réserve de gaz,
détendeur, régulateur) reliée à la cellule par la canalisation de gaz, un dispositif de
mesure de pression, et un tube gradué de lecture du tassement relié à la cellule par la
canalisation d’eau. Le principe de mesure consiste à appliquer sur le liquide à une
période donnée t1, une pression donnée po (en général avec du gaz carbonique) à
travers la canalisation de gaz de façon à refouler l’eau dans le tube de lecture, et de
lire le niveau h1 du liquide après stabilisation. Si la procédure est répétée à une
période de temps t2 (t2 > t1) appliquant dans la cellule la même pression po, et qu’un
niveau h2 du liquide dans le tube est atteint sur l'échelle graduée, tel que h2<h1, alors
on calcule le tassement subi par la cellule d’après la différence de hauteur (h1-h2).

Les tassomètres électromagnétiques multipoints (figure 10.9) permettent d’évaluer


la distribution des tassements dans les couches compressibles (tassements
différentiels).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Ils sont formés de tubes télescopiques ou de tubes déformables (en PVC), entourés
de plaques ou d’anneaux en acier inoxydable qui suivent le tassement des matériaux
en glissant le long des tubes. La variation de leur position verticale est mesurée au
moyen de sondes électromagnétiques. Le tube en PVC est installé dans un avant-trou
pratiqué à l'aide d'une foreuse conventionnelle et doit être ancré dans un socle
rocheux ou un dépôt meuble non déformable.

Déplacements de bloc

Il est possible de repérer les déplacements de blocs à l’aide d’extensomètres


(communément utilisés en massif rocheux; e.g. Franklin, 1990). Il en existe plusieurs
types mais nous nous limiterons ici aux extensomètres de surface destinés à mesurer
le mouvement des surfaces inclinées (pentes) dans le but de faire un suivi de leur
stabilité (e.g. Klohn Leonoff, 1991). Un exemple d’extensomètre à câble extérieur
est montré à la figure 10.10.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Un câble enroulé sur un treuil à tambour, installé au niveau de la crête et protégé par
un abri, est tendu le long de la pente jusqu'à son pied, où il est fixé à un ancrage.
Entre ces deux extrémités, le câble est posé sur une série de supports équipés de
poulies afin de transmettre tout mouvement du câble à l’enregistreur. Le mouvement
de la pente provoque un allongement du câble qui se déroule et l’allongement peut
être enregistré sur le tambour. Étant donné la longueur du câble, ce système de
mesure est influencé par les fluctuations de température, le vent et l’accumulation de
la neige. Pour éviter les effets dus à ces éléments, on peut utiliser un extensomètre à
câble enfoui.

Déplacements horizontaux

Les déplacements horizontaux observés avec les digues sont habituellement dus aux
tassements non uniformes des diverses zones plutôt qu’aux effets de la retenue d’eau
et de rejets solides. Ils sont généralement mesurés en surface aux mêmes points que
pour le relevé des déplacements verticaux (avec relevés d’arpentage). On fait appel
à la méthode des alignements dans le cas où les points sont sur une même droite;
sinon on applique une triangulation. D'autres méthodes plus sophistiquées et plus
précises (méthodes optiques au laser, etc.) sont aussi possibles, surtout lorsqu’on
observe des mouvements jugés dangereux.

Les déplacements horizontaux des points situés à l’intérieur de la fondation et/ou des
ouvrages peuvent être mesurés par un inclinomètre (figure 10.11).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Cet appareil est typiquement constitué d'un tube en aluminium ou en plastique ABS
mis en place verticalement dans un forage de petit diamètre. Le tube est rainuré
(quatre rainures disposées à 90 ) à l'intérieur, ce qui permet de faire glisser une sonde
baladeuse reliée par un câble électrique gradué à un poste de lecture extérieur. Ces
appareils donnent au départ une mesure d'angle par la sonde baladeuse qu'il faut
ensuite transformer pour obtenir une déformée du tube inclinométrique selon le
déplacement de la sonde. Périodiquement, la sonde est glissée dans le tube afin de
mesurer l'inclinaison du tube inclinométrique par rapport à sa position de départ.

Le même équipement que celui décrit précédemment peut être utilisé


horizontalement pour mesurer en continu les déplacements du sol naturel sous une
digue ou un empilement.

Séismicité

Pour les grands ouvrages situés dans des régions séismiquement actives, on devrait
installer des géophones et/ou accéléromètres qui enregistrent les événements ayant
une magnitude au-dessus d’un seuil donné. Lorsque ce seuil est dépassé, l’appareil
peut envoyer un signal à l’ordinateur afin qu’il effectue des lectures plus fréquentes
sur les divers instruments comme les piézomètres. En raison de leur réponse rapide,

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
les piézomètres à corde vibrante sont privilégiés dans ce cas. On peut ainsi relier le
comportement des matériaux et des ouvrages aux sollicitations séismiques
enregistrées.

Puits de décharge

Les puits de décharge ou puits de décompression sont quelquefois installés à l'aval


d'une digue pour réduire les pressions interstitielles dans le sol ou pour contrôler les
fuites par exfiltration dans la fondation. Les puits consistent en forages verticaux de
fort calibre au bout desquels une crépine s’insère dans des matériaux filtrants. L'eau
sous pression est acheminée à la sortie en surface vers des fossés ou des stations de
mesure pour en déterminer le débit. Cette information, combinée à d'autres, permet
notamment de juger de la stabilité de l’ouvrage.

Débit d’exfiltration

Plusieurs types de dispositifs peuvent servir à mesurer les débits. Dans le cas des
débits d’exfiltration à travers les digues, on utilise généralement des déversoirs ou
des moulinets hydrométriques. Si les débits sont faibles, des récipients gradués
peuvent aussi être utilisés.

Le principe de mesure du débit par les déversoirs de jaugeage est décrit en détail dans
plusieurs livres d’hydraulique (e.g. Lencastré, 1984; Gupta, 1989) et dans le Guide
d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales (MEF 1994d). Un
déversoir est typiquement constitué d'un système de canalisation permettant de
concentrer les eaux, d'une plaque d'acier galvanisé soudée perpendiculairement au
système de canalisation et de deux plaques d'acier inoxydable taillées suivant une
forme précise. Le débit est déterminé à partir des paramètres géométriques du
déversoir et du tirant (hauteur) d’eau au niveau de la crête déversante. Le système est
très utilisé compte tenu qu'il peut être automatisé à partir de jauges de mesure.
Suivant la forme de la crête déversante, on distingue : le déversoir triangulaire ou en
" V ", le déversoir trapézoïdal ou de type " Cipoletti ", et le déversoir rectangulaire.

Le moulinet hydrométrique permet pour sa part de déterminer la vitesse des eaux


dans un canal qui sert, selon ses caractéristiques géométriques, à déduire le débit.

Teneur en eau

Outre les mesures gravimétriques directes (par pesée des échantillons), différentes
méthodes peuvent être utilisées pour la mesure indirecte de la teneur en eau dans les
matériaux poreux (e.g. Klute, 1986; EPA, 1993a,b; Delleur,1998; Wilson et al.,
2000). Le tableau 10.4 résume les principales techniques disponibles à cet effet.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

La méthode Gamma-Gamma, les sondes à neutron, la résonance magnétique et la


réflectométrie dans le domaine du temps (RDT) sont les méthodes de mesure
indirecte les plus utilisées. La méthode RDT a particulièrement été utilisée par les
auteurs de ce document; certaines applications sont présentées au chapitre 13. Cette
technique consiste essentiellement à déterminer la constante diélectrique apparente
pour un matériau poreux d’après la mesure de la vitesse de propagation des ondes
électromagnétiques le long de tiges parallèles (guides d’onde) placées dans le
matériau (figure 10.12).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Les constantes diélectriques des grains solides et de l’air étant relativement faibles
par rapport à cette constante pour l’eau, la constante diélectrique du matériau poreux
est attribuée à la présence de l’eau. Ces données permettent d’estimer la teneur en
eau du milieu lorsque l'eau est relativement pure (et que sa composition chimique
varie peu). Le lecteur trouvera plus de détails sur la technique et son application dans
Topp et al. (1980), Zegelin et al. (1992), Aubertin et al. (1997b, 1999), Aachib
(1997), et Bussière (1999). La méthode RDT permet une mesure à distance et en
continu. Elle est précise et relativement fiable (en fonction de la calibration de
départ). De plus les sondes RDT sont récupérables et on peut les réutiliser dans
d’autres projets. Il faut cependant prêter une attention particulière à la qualité de l’eau
(qui peut faire changer la calibration) et au bon contact des tiges avec les matériaux
(qui peut être perdu avec le temps, surtout en présence de cycles de gel-dégel).

Succion

Différentes méthodes, identifiées au tableau 10.5, conviennent pour mesurer la


succion (pression d’eau négative) dans les matériaux poreux partiellement saturés
(Klute, 1986; EPA, 1993b; Fredlund et Rahardjo, 1993; Barbera, 1996; Aubertin et
al., 1997b; Aachib, 1997; Bussière, 1999; Delleur, 1998; Wilson et al., 2000).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Le choix de la méthode dépendra entre autres de l’intervalle de pression anticipée,


de la possibilité d’usage sur le terrain ou au laboratoire et du temps requis pour
atteindre l‘équilibre (tableau 10.5). À titre d’exemple, pour un projet de barrière
sèche où les valeurs de succion anticipées dans les matériaux (suite à des calculs
numériques) varient entre 0 et –100 kPa (e.g. Bussière et al., 1995), le tableau 10.5
montre que les tensiomètres, les blocs de gypse ainsi que les méthodes
électrothermiques sont bien adaptés.

Différentes techniques de mesure de la succion en laboratoire peuvent être utilisées,


notamment afin de déterminer la courbe de rétention d’eau CRE des matériaux (voir
chapitre 6; voir aussi Fredlund et al., 1993; Aubertin et al., 1995, 1999; Aachib,
1997). Plus le matériau meuble est fin et dense, plus la succion (en valeur absolue)
requise pour désaturer le matériau est élevée. Il peut même être nécessaire de
combiner différentes méthodes pour couvrir tout le domaine de mesure.

Dans ce qui suit, nous nous attarderons à décrire quelques méthodes de terrain
généralement utilisées.

La méthode électrothermique est basée sur l’utilisation de détecteurs de conductivité


thermique qui mesurent la diffusion de chaleur dans un bloc poreux (influencée par
l’eau ambiante) et la relation directe entre la teneur en eau et le taux de dissipation
de chaleur (exprimé en voltage). Ces instruments consistent en un bloc de céramique
poreuse abritant un élément sensible à la chaleur ainsi qu’un élément chauffant
miniature (figure 10.13).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Le bloc est inséré dans un trou dans le sol. La quantité d’eau à l’intérieur de la
céramique (lorsqu’elle atteint un équilibre de pression avec le sol avoisinant) a un
effet sur le taux de dissipation de la chaleur appliquée à l’intérieur du bloc. La mesure
de la dissipation se réalise en mesurant l’augmentation de température au centre du
bloc après une certaine période de temps. Au préalable, on développe des courbes de
calibration en plaçant le bloc poreux dans le matériau et en notant la dissipation de
la chaleur en fonction de la teneur en eau et de la succion matricielle (mesurée à
l’aide d’un autre instrument).

Les senseurs à résistance électrique sont des blocs prismatiques ou cylindriques


poreux faits de gypse, de tissu de nylon, de fibre de verre ou de silice (figure 10.14).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Leur résistance électrique diminue lorsque la teneur en eau augmente. La résistance


est mesurée à l’aide de deux ou de plusieurs électrodes encastrées dans le bloc. On
développe préalablement des courbes de calibration en plaçant le bloc poreux dans
le matériau et en notant les changements de résistance électrique en fonction de la
succion matricielle (mesurée à l’aide d’un autre instrument). Ces senseurs à
résistance sont peu coûteux, faciles d’installation, et relativement peu sensibles au
gel. Ils peuvent être branchés à un système d’acquisition de données. Certains ont le
désavantage d’avoir une procédure de calibration assez élaborée et d’être sensibles à
la conductivité de l’eau (qui agit sur la résistance). Un mauvais contact avec les
matériaux meubles peut aussi fausser les résultats. Certaines applications montrées
au chapitre 13 mettent en jeu le senseur Watermark Soil Moisture Sensor de la
Compagnie IRROMETER Company inc. (Aubertin et al., 1997, 1999).

Les tensiomètres sont utilisés pour mesurer directement la succion par équilibre de
la pression intérieure avec l’extérieur par un bout poreux (figure 10.15).

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Ces tensiomètres sont souvent utilisés, car ils sont simples et relativement peu
coûteux. Ils ne nécessitent pas de calibration et peuvent permettre une mesure en
continu. Ils répondent assez rapidement aux changements de la succion matricielle
dans le sol. Ils ont aussi l’avantage de mesurer la pression dans les zones saturée et
non saturée. Les désavantages liés à leur utilisation incluent leur sensibilité au gel,
une installation difficile à grande profondeur et une efficacité très réduite au-delà de
–85 kPa environ.

Pénétration du gel

Les indicateurs de gel sont habituellement très simples. On s’en sert pour mesurer la
pénétration du gel en crête de digue, dans les résidus miniers ou ailleurs. Ils sont
généralement constitués d'un tube de plastique transparent rempli d'une solution de
bleu de méthylène et d'eau distillée. Ces tubes sont glissés verticalement dans le sol
à l’intérieur d’un autre tube de protection en plastique à une profondeur plus grande
que celle de pénétration de gel (au moins 2 m). La couleur bleue de la solution devient
translucide au fur et à mesure que le gel descend dans le sol. On n'a qu'à retirer le
tube pour mesurer la longueur de solution incolore et déterminer ainsi la profondeur
de gel au moment du relevé. Pour des mesures plus élaborées, on utilise plutôt des
relevés de température dans les matériaux meubles.

Température

La mesure de la température est souvent nécessaire pour garantir une bonne précision
des mesures de certains autres paramètres dont les dispositifs sont sensibles aux
fluctuations thermiques. De plus, une hausse de la température à l’intérieur des rejets

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
miniers peut quelquefois être associée à un début de réaction (exothermique) de
production d’acide (voir chapitre 5).

Il existe sur le marché plusieurs types d’instrument, communément appelés


géothermomètres, adaptés à la mesure de la température du sol à une profondeur
donnée. Les principaux types utilisés dans les sols (et les rejets) sont les
thermomètres à mercure, bimétalliques, Bourdon et les thermomètres de la famille
des transducteurs (Taylor et Jackson, 1986; Dunnicliff, 1993; Omega, 1995;
Barbera, 1996).

La famille des transducteurs de température comprend les thermocouples, les


détecteurs de résistances-température (sondes DRT) et les thermistances. Ces trois
dispositifs consistent en un ensemble de deux fils métalliques soudés à une extrémité
(le point de soudure constituant le point de mesure).

Avec le thermocouple, les deux fils sont de même nature (généralement cuivre-
constantan pour les applications géotechniques, le constantan étant un alliage Cu-
Ni). Pour tous matériaux, une tension proportionnelle à la température au point de
jonction des deux fils est générée à l’autre bout de ces fils. On mesure cette tension
à l’aide d’un potentiomètre approprié.

La sonde DRT est basée sur le principe de la variation proportionnelle de la résistance


électrique et de la température. Elle consiste en une bobine dont le fil de cuivre (ou
platine, ou nickel) est enroulé sur un fuseau isolant permettant une variation de
résistance par l'intermédiaire de conducteurs électriques reliés à un panneau
commutateur. Les changements de résistance, mesurés à l’aide d’un pont de
résistance ou à l’aide d’un potentiomètre, sont directement reliés aux variations de
température. Ces dispositifs sont d’une excellente stabilité et donnent des mesures
fiables même à long terme (15-20 ans) (Dunnicliff, 1993).

Les thermistances sont constituées de matériau semi-conducteur à haute résistivité


(p. ex., 5000 Ω à 25 °C). Elles fonctionnent suivant le principe d’un changement de
résistance inversement associé à une variation de la température (une augmentation
de la température fait diminuer la résistance, contrairement aux sondes DRT). La
mesure de la résistance est alors effectuée au bout de deux fils conducteurs reliés au
semi-conducteur au moyen d’un ohmmètre classique.

10.2.2 Qualité des eaux souterraines

Nous avons vu aux chapitres 2, 5 et 7 que la qualité des eaux de surface fait l’objet
d’une réglementation stricte. Les normes sont souvent moins spécifiques pour les
eaux souterraines. Néanmoins, afin de protéger l’environnement récepteur des
contaminants contenus dans l’eau de percolation et d’exfiltration, les eaux
souterraines devraient être régulièrement prélevées en aval du site d’entreposage et
analysées. Une comparaison des résultats avec les valeurs obtenues pour des

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
échantillons prélevés en amont du site devrait s’ensuivre. Le but du suivi de la qualité
des eaux souterraines est de déterminer s'il y a contamination de l'eau et s'il peut y
avoir préjudice pour les écosystèmes avoisinants, notamment la faune, la flore ou les
utilisateurs (puits d'eau potable).

Il importe donc de mettre en place une série de puits d'observation d’où on pourra
prélever des échantillons d'eau souterraine. Un puits d'observation, en plus de la
mesure des niveaux d'eau (comme les piézomètres), permet également le
prélèvement d'eau ainsi que la détection et le prélèvement de liquides non miscibles.
Le nombre et la localisation des puits d'observation variera en fonction du potentiel
de contamination des sites, de la direction d'écoulement des eaux souterraines et de
la localisation des endroits à protéger et des utilisateurs (principalement les puits
d'alimentation en eau potable).

Les puits d'observation peuvent consister en des puits ouverts démunis de tubulure,
ou en des puits traditionnels fabriqués à l'aide d'un assemblage de tubes et d'une
crépine placée à la profondeur où l'on désire recueillir l'eau souterraine. On trouvera
plus de détails sur ces dispositifs dans la littérature (EPA, 1993a; MEF, 1994c).

L'échantillonnage des puits d'observation demande beaucoup de rigueur afin que les
échantillons recueillis soient représentatifs de l'eau souterraine. On doit porter une
attention particulière :

• à la compatibilité des matériaux et du contenant en fonction des paramètres


d'analyse,
• au choix du type d’équipement d'échantillonnage (dédié et non dédié),
• au lavage de l'équipement d'échantillonnage et des contenants,
• à la purge du puits d'observation,
• à la préservation, à l’entreposage et au transport des échantillons,
• aux délais d'analyse.

Il y a plusieurs procédés d’échantillonnage de liquides (et de gaz) interstitiels


possibles (voir le Guide d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales -
MEF, 1994c; aussi EPA, 1993a; Wilson et al., 2000; Tremblay et Hogan, 2000,
2001), et le lecteur intéressé est invité à consulter les sources pertinentes. À noter
qu’en milieu non saturé, on prélève les échantillons liquides de différentes façons,
notamment à l’aide de lysimètres à succion (Bews et al., 1999, Wilson et al., 2000).
Aussi, dans le cas où des éléments gazeux d’intérêt sont présents dans les rejets, des
dispositifs appropriés peuvent être mis en œuvre pour échantillonner les gaz à
analyser au laboratoire ou sur place.

Les paramètres d'analyse devraient inclure l’ensemble des contaminants susceptibles


d'être émis par les rejets. Les éléments sur lesquels porteront les analyses des
échantillons prélevés sont généralement fixés par la réglementation et ils dépendent
de la nature des matériaux (générateurs de DMA, radioactifs, etc.). Dans le cas de

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
DMA, il y a lieu de mesurer les paramètres suivants: pH et Eh, sulfates, alcalinité et
acidité, température, fer total et dissous, matières en suspension, couleur, etc. Dans
le cas des mines de métaux, on doit analyser les différents métaux associés à la
minéralisation (cuivre, plomb, zinc, etc.) ainsi que les substances utilisées pour le
procédé de concentration (p. ex., cyanures). En plus des substances nocives présentes
dans les rejets, il peut être utile de doser les substances peu ou pas nocives, mais qui
peuvent permettre de déceler des modifications de la composition de l'eau
souterraine. On pense ici aux chlorures, calcium, magnésium, potassium, sodium,
carbonates, bicarbonates, sulfates, etc.

Une fois la fréquence d'échantillonnage établie et les paramètres d'analyse choisis,


on doit alors sélectionner un laboratoire, les méthodes d'analyse appropriées et le
contenu du programme d'assurance-qualité. Il faut s'assurer que le laboratoire
d'analyse possède les compétences et, s'il y a lieu, les accréditations nécessaires pour
la réalisation des analyses requises. Le dosage d'une substance donnée pouvant
s'effectuer de plusieurs façons différentes, les procédures applicables sont souvent
définies dans les règlements ou les directives gouvernementales. Une campagne
d'échantillonnage devrait toujours inclure un programme d'assurance-qualité visant
à juger de la fiabilité des résultats obtenus. Ce programme peut comprendre le
prélèvement d'échantillons en duplicata et des contrôles inter-laboratoires. Le
laboratoire d'analyse devrait également appliquer un programme interne d'assurance-
qualité, avec une certification appropriée.

10.2.3 Instrumentation météorologique

Certains paramètres météorologiques sont requis pour le dimensionnement des


ouvrages de retenue et de confinement, comme les digues et les couvertures à effets
de barrières capillaires, qui demandent une évaluation du bilan hydrique (voir
chapitres 6 et 8). Les précipitations (eau et neige), la température et l’humidité de
l’air, la pression atmosphérique, la radiation solaire, la direction et la vitesse du vent
ainsi que l’évaporation sont les principaux paramètres météorologiques mesurés.
Le tableau 10.6 présente certains dispositifs servant à mesurer ces paramètres.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Une description détaillée des principaux appareils est donnée dans divers ouvrages
d’hydrologie et de météorologie (e.g. Queney, 1974; Llamas, 1985; Viessman et
Lewis, 1996) ainsi que dans les travaux effectués sur des sites d’entreposage de rejets
(e.g. Montgomery et al., 1987; O’Kane et Wilson, 1993; Yanful et al., 1993;
Barabera, 1996; MEND, 1996; Aubertin et al., 1997, 1999). Bien qu’il y ait des
stations météorologiques d’Environnement Canada dans pratiquement toutes les
régions, il est préférable de mesurer les paramètres météorologiques directement sur
le site, car ils peuvent varier de façon significative selon les endroits d’une région
donnée. Voici une brève description des principaux appareils.

Précipitations liquides

L’appareil servant à mesurer les précipitations liquides (pluie) est le pluviomètre. On


distingue des pluviomètres standard (ou normalisés), totalisateurs (ou pluviomètres-
réservoirs) et enregistreurs (ou pluviographes).

Le pluviomètre standard est cylindrique et consiste en un collecteur, un entonnoir et


un réservoir. Afin d’éviter des pertes par éclaboussement, l’entonnoir a une pente
d’au moins 45 degrés. Le collecteur a un col étroit et est protégé du rayonnement afin
de réduire les pertes par évaporation. On fait des mesures régulièrement en versant
l’eau du récipient dans un tube gradué.

Les pluviomètres-réservoirs (ou totalisateurs) sont employés pour mesurer les


précipitations saisonnières dans des endroits éloignés. Ils ont une grande capacité.
On obtient les lectures à l’aide d’une règle graduée ou par pesée.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Ces deux types de pluviomètres fournissent la quantité cumulée de précipitations
tombées au cours d’une période donnée, sans possibilité d’en étudier l’intensité (à
moins de prendre des mesures à de très courts intervalles), et ils nécessitent
l’intervention d’un opérateur qui devra les vider de temps en temps.

Les pluviomètres enregistreurs (ou pluviographes) habituellement utilisés sont le


pluviomètre à augets basculeurs, les pluviomètres à pesée et les pluviomètres munis
d’un enregistreur à flotte. Dans le cas du pluviomètre à augets basculeurs, deux
augets basculent dans un sens ou dans l’autre au fur et à mesure qu’ils sont remplis
par un entonnoir collecteur qui dirige l’eau de précipitations. Le remplissage actionne
le courant d’un relais et permet un enregistrement automatique des précipitations et
de leur intensité. Dans les pluviomètres à pesée, un ressort se comprime à mesure
que l’eau des précipitations s’accumule dans un contenant reposant sur ce ressort.
Cette compression du ressort est convertie en hauteur de précipitations sur un papier
enregistreur. On peut aussi la convertir en une variation de résistance électrique, de
voltage, d’inductance, etc. pour adapter le pluviomètre à la télémétrie. Dans les
pluviomètres à flotteur, la pluie est conduite du collecteur à une chambre munie
d’une flotte qui mesure le niveau de l’eau. On peut enregistrer le niveau de la flotte
directement ou le transmettre à distance. Lorsque le réservoir est plein, il faut le vider
manuellement ou par un siphon automatique.

Précipitations solides

Nous discutons ici des précipitations sous forme de neige. La pratique simple est de
mesurer la chute de neige périodiquement à intervalles de 24 heures, par exemple à
l’aide d’une règle. On peut aussi utiliser une échelle à neige graduée installée
verticalement, la graduation zéro étant au niveau du sol. Un autre dispositif est un
matelas sous pression, dont la chambre est remplie d’une solution antigel et munie
d’un manomètre qui enregistre le poids des couches de neige couvrant le matelas.
Dans les trois cas, l’épaisseur ou le poids de la neige permettent d’obtenir une
estimation des précipitations liquides équivalentes en tenant compte de la densité de
la neige. On a trouvé que la densité relative de la neige fraîchement tombée variait
de 0,004 à 0,34. Il faut connaître cette densité au préalable. Il existe des courbes qui
donnent les valeurs en fonction de la variation saisonnière pour une région donnée.

Certains pluviomètres normalement utilisés pour les précipitations liquides peuvent


aussi servir à mesurer les précipitations solides (neige). C’est le cas des pluviomètres
à pesée et des pluviomètres munis d’un enregistreur à flotte. Il faut prévoir des façons
de faire fondre la neige dans le pluviomètre (p. ex., ajout d’une solution antigel
comme l’éthylène glycol; éléments chauffants). L’antigel ajouté doit entrer en
compte lors de la lecture des précipitations.

Température et humidité de l’air

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
La mesure de la température de l’air est généralement effectuée à l’aide d’un
thermomètre à mercure classique. Lorsque la température risque de descendre en
dessous du point de congélation du mercure (voisin de –39 °C), on utilise un
thermomètre à alcool ou à toluène. Des instruments à infrarouges, utilisés pour les
mesures à distance, et les thermistances (décrites plus haut) peuvent aussi être
employées lorsqu’un enregistrement continu de la température est nécessaire.

L’humidité (absolue) de l’air est le rapport de la masse de vapeur d’eau au volume


d’air qui la contient. L’évaporation fait augmenter cette humidité alors que les
précipitations la font diminuer. Le psychromètre et l’hydrographe (hygromètre) sont
les deux appareils les plus utilisés pour mesurer l’humidité de l’air. Le psychromètre
est composé de deux thermomètres, dont l’un est recouvert d’un tissu imbibé d’eau.
Les deux thermomètres sont ventilés de façon standard jusqu’à ce que la mesure
indiquée sur les deux thermomètres soit stable. On lit la différence de température
(" sèche " et " humide ") et, à l’aide de tables psychrométriques, on obtient la valeur
de l’humidité ambiante (qui contrôle l’évaporation de l’eau sur le tissu).

Les hydrographes utilisent divers phénomènes reliés à l’effet de l’humidité pour sa


mesure. Par exemple, le fait qu’une fibre hygroscopique (p. ex., un cheveu) augmente
de longueur lorsque l’humidité ambiante augmente (et vice versa) est à la base de la
mesure de l’hygromètre. Un groupe de fibres attaché à un levier indicateur donne,
après étalonnage, l’humidité environnante.

L’humidité de l’air est parfois définie en termes d’humidité relative et spécifique.


L’humidité relative est le rapport entre la quantité actuelle de vapeur d’eau dans un
volume d’air et la quantité possible (maximale à l’équilibre) dans le même volume à
la même température. C’est donc le rapport entre l’humidité absolue de l’air et la
valeur de l’humidité absolue si l’air était saturé de vapeur d’eau. L’humidité
spécifique est, quant à elle, le rapport entre la masse de vapeur d’eau et la masse de
l’air humide.

Pression atmosphérique

La pression atmosphérique est le poids d’une colonne d’air au-dessus d’une unité de
surface, cette colonne s’étendant jusqu’à la limite de l’atmosphère. Ainsi, la pression
de l’air est fonction de l’élévation de la surface considérée. Comme la densité de l’air
dépend de la température, la pression atmosphérique est aussi influencée par la
température. Il existe divers types de baromètres pour les observations manuelles et
pour les enregistrements.

Rayonnement solaire

L’énergie produite par le Soleil traverse l’atmosphère terrestre sous forme de


radiations à ondes courtes (longueur d’onde comprise entre 0,25 et 4 m) et longues
(longueur d’onde comprise entre 4 et 100 m). La somme de toutes les ondes

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
(courtes et longues) pénétrant l’atmosphère est appelée radiation hémisphérique
incidente totale. Une fois en contact avec la surface de la Terre, ces radiations sont
en partie absorbées (par l’eau, l’air, les solides) et en partie réfléchies vers
l’atmosphère. L’ensemble des ondes réfléchies est appelé radiation hémisphérique
réfléchie totale. La différence entre ces deux radiations hémisphériques représente
l’énergie emmagasinée par la surface; c’est la radiation solaire nette. Cette radiation
est importante, car elle influence le taux d’évaporation.

Le pyranomètre est l’instrument utilisé pour mesurer la radiation hémisphérique


totale (entrante ou réfléchie). Il s’agit de cellules photoélectriques disposées sous une
coupelle hémisphérique qui transforment les radiations en courant électrique
proportionnel au degré de radiation. Ce courant peut être enregistré. La cellule
photoélectrique est mise en place dans un contenant transparent qui la protège contre
l’environnement extérieur. Lorsque la fenêtre de l’appareil est dirigée vers le haut,
l’appareil mesure les radiations incidentes et si la fenêtre est dirigée vers le bas, il
mesure les radiations réfléchies.

Un autre appareil, souvent utilisé en agriculture, est l’albédomètre. L’albédo est le


rapport entre les radiations réfléchies et les radiations incidentes. L’albédomètre
mesure le rapport ou la différence des radiations incidentes et réfléchies. Le
radiomètre est un autre appareil permettant de mesurer la radiation solaire nette. Ces
deux instruments (albédomètre et radiomètre) consistent en deux pyranomètres
collés ensemble et installés horizontalement de manière que l’un donne les radiations
incidentes et l’autre, les radiations réfléchies.

Vitesse et direction du vent

La vitesse du vent est un paramètre jouant un rôle dans l’évaluation du taux


d’évaporation et utilisé pour évaluer les conditions menant à l’érosion éolienne et à
la formation de vagues sur un plan d’eau. L’anémomètre est l’instrument usuellement
employé pour la mesurer. Il est constitué d’un ensemble de coupes (demi-cylindres
creux) montées sur un support axial rotatif exposé au vent. Le vent fait tourner les
coupes, qui transmettent le mouvement à l’axe vertical du support, lequel est relié à
un interrupteur magnétique. À chaque tour effectué, cet interrupteur fait contact et
produit une série d’impulsions électriques. La mesure de la vitesse se fait en
convertissant la fréquence de ces impulsions.

Dans les applications des données météorologiques, la direction du vent, mesurée à


l’aide d’une girouette, peut aussi jouer un rôle important. Le principe de
fonctionnement est basé sur l’envoi d’un courant électrique qui fait varier la
résistance du potentiomètre de la girouette en fonction de sa position sur l’axe. Il
suffit alors de calibrer cette résistance en fonction de la position de la girouette sur
le site au moment de l’installation pour avoir une relation directe entre la résistance
mesurée et la direction du vent.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Évaporation

L’évaporation de l’eau à la surface du globe est une des composantes fondamentales


du cycle hydrologique (voir chapitre 3) et son étude est essentielle pour connaître le
bilan hydrique d’une région ou d’un bassin versant. En général, l’évaporation se
produit lorsqu’il y a une différence positive entre la pression saturante de vapeur
d’eau à une température donnée (cette pression contrôle le nombre de molécules
d’eau qui s’échappent du liquide) et la pression de vapeur de l’air au-dessus de la
surface du liquide (cette pression contrôle le nombre de molécules d’eau qui
retournent au liquide). Parmi les facteurs influençant le taux d’évaporation, on peut
citer les facteurs climatiques (température et humidité de l’air, pression
atmosphérique, vents) et environnementaux (température de l’eau, caractéristiques
du bassin, qualité de l’eau, etc.). Certains de ces facteurs sont directement ou
indirectement gouvernés par la radiation solaire. La présence de végétaux contribue
au cycle hydrologique par transpiration; on parle alors d’évapotranspiration.

L’évaluation quantitative de l’évaporation reste relativement compliquée. On recourt


très souvent à des méthodes empiriques (résultant d’un traitement statistique des
observations disponibles) ou analytiques (faisant appel au bilan énergétique ou
hydrique d’une région). Plus de détails sur ces méthodes sont disponibles dans la
littérature mentionnée plus haut (voir aussi Wilson et al., 1994). Les méthodes
directes de mesure utilisées sont essentiellement la méthode du bac d’évaporation et
la méthode lysimétrique.

Le bac d’évaporation est une cuve plate contenant l’eau exposée à l’air libre sur un
support horizontal et comportant un dispositif permettant de mesurer périodiquement
(manuellement ou automatiquement) le niveau d’eau, de façon à donner directement
la quantité d’eau évaporée, compte tenu des précipitations. On ne peut cependant pas
utiliser cette méthode directement pour mesurer l’évaporation de l’humidité
contenue dans les matériaux partiellement saturés. On recourt alors à la méthode
lysimétrique. Cette méthode consiste à isoler une portion de terrain dans une cuve
étanche (lysimètre) où la végétation et les conditions (surtout la teneur en eau) à
chaque niveau sont maintenues sensiblement identiques à celles du terrain
avoisinant. On mesure les variations du poids de la cuve et on en déduit l’évaporation
réelle à la surface du terrain en tenant compte des précipitations.

10.2.4 Commentaires sur le programme d’auscultation

La conception d’un programme d’auscultation, y compris le choix des appareils et


de leur localisation, se fait en fonction des mesures requises. Comme nous l’avons
déjà mentionné, plusieurs types d’instruments peuvent souvent servir pour la mesure
d’un même paramètre, et les équipements disponibles ne cessent d’être
perfectionnés. Dans le cas particulier des piézomètres, par exemple, le tableau 10.3
donne quelques termes de référence qui peuvent guider le choix.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Voici certains critères de sélection généraux, applicables au choix de nombreux
appareils offerts sur le marché (Hanna; 1985; Dunnicliff, 1993):

• Plage de sensibilité : tenir compte de la mesure des valeurs extrêmes attendues


pour les paramètres.
• Fiabilité et longévité à long terme.
• Simplicité des composantes, de l’installation et de l’entretien (peu coûteux).
• Possibilité de refaire la calibration (de préférence in situ).
• Faible sensibilité aux effets atmosphériques (températures et en particulier
problème de gel, pluie,…).
• Bonne résistance aux différentes formes de corrosion, au vandalisme, et aux
dommages par impacts.
• Possibilité de lecture automatique des mesures.
• Coût.

Il convient, en plus des détails donnés par les constructeurs, de faire des recherches
auprès des utilisateurs et d’examiner les rapports existants pour obtenir des
informations comparatives relatives à toutes ces propriétés. Bien entendu, tous ces
critères ne peuvent pas toujours être satisfaits en même temps.

L'implantation de l'instrumentation et la fréquence des mesures varieront beaucoup


d'un ouvrage à l'autre selon leur dimension et leur fonction, les conditions des
matériaux, la sensibilité du milieu, les risques anticipés et la sécurité recherchée pour
l'ouvrage ainsi que selon les budgets disponibles. La nature et la variété des
instruments choisis varient aussi avec ces mêmes facteurs.

Par exemple, le piézomètre devrait systématiquement faire partie des ouvrages


(digues, empilements) qui retiennent l’eau, faisant plus de 5 à 6 m de hauteur, peu
importe la section-type et la nature de la fondation. Le nombre et le type de
piézomètres varieront toutefois en fonction de l'importance de la digue et de la nature
des sols. Chaque ouvrage de cette envergure devrait avoir au moins quelques
piézomètres hydrauliques, peu dispendieux, simples d'installation et très fiables si les
variations de pressions interstitielles sont lentes. Ces instruments permettront de
corroborer certains résultats.

La fréquence des lectures des paramètres variera selon la période tout au long de
l’évolution du projet. Une fois les appareils de mesure implantés, il faut s'assurer, par
des mesures rapprochées, que les appareils sont stables. Les lectures initiales
devraient être représentatives des conditions naturelles, avant toute modification
humaine. Au fur et à mesure de la construction de l’ouvrage et de la mise en place
de nouveaux dispositifs de mesure, il y a lieu d’établir et de modifier au besoin la
fréquence de lectures à l'approche des conditions critiques définies par les analyses
réalisées. Enfin, lors de la mise en opération (souvent simultanée à la construction
pour les rejets miniers), la fréquence doit être assez rapprochée pour que les
conditions hydrogéotechniques in situ rencontrent les critères de conception. Une

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
fois la mise en œuvre complétée, il sera possible de répartir les lectures selon les
types d'instrument et les variables mesurées. Le tableau 10.7 donne quelques
indications sur la fréquence des lectures de principaux instruments en fonction des
phases de travaux (voir aussi Aubertin, 1995; Aubertin et al., 1997).

La question de l’instrumentation hydrogéotechnique reviendra au chapitre 13, qui


présente sommairement quelques études de cas.

Relativement au suivi environnemental, notons ici que la version récente de la


Directive 019 propose une fréquence d’analyse de quatre fois par année pour le suivi
de la qualité de l’eau souterraine, soit au printemps (fin mai - début juin), à l’été
(août), à l’automne (novembre) et à l’hiver (février) pour les ions majeurs (Ca +, Cl-,
HCO3, K+, Mg, Na, SO-4), la conductivité électrique et le pH. Pour les autres
paramètres, les prélèvements et analyses devraient être effectués deux fois par année,
soit au printemps et à l’été. Relativement à la surveillance des eaux de surface et des
eaux souterraines dans des aires d’accumulation des rejets miniers en période post-
restauration, la Directive 019 propose aussi certaines modalités d’échantillonnage
(tableau 10.8).

Dans tous les cas, des balises ou des données repères doivent être établies pour réagir
dès l’atteinte des seuils.

10.2.5 Exemples d’application

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
Dans la présente sous-section, nous présentons de façon succincte trois exemples
d’application de diverses techniques d’instrumentation. Ils portent sur l’auscultation
de deux ouvrages de retenue (digues) construits par les méthodes amont et aval (voir
chapitre 8) et sur l’auscultation d’une couverture multicouche pour le contrôle du
DMA (voir chapitre 6). D’autres projets seront présentés au chapitre 13.

Cas 1 : Digue de résidus miniers d’Assarel , Bulgarie (ICOLD, 1996a)

Cette digue de l’exploitation minière de cuivre d’Assarel, construite par la méthode


amont, est conçue pour avoir une hauteur de 190 m. Dans le profil type donné à
la figure 10.16a, on peut distinguer les différents dispositifs de mesure utilisés pour
l’auscultation ainsi que leur emplacement.

Ce sont principalement des piézomètres, des dispositifs de mesure de tassement et


des cellules de pression totale (horizontale et verticale). Un sismographe principal
situé dans le bâtiment de contrôle construit à l’aval de la digue et deux autres
sismographes auxiliaires installés dans le talus aval contribuent à suivre les réactions
aux effets sismiques.

Cas 2 : Digue de résidus miniers d’Elatzite, Bulgarie (ICOLD, 1996a)

Cette digue de l’exploitation minière de cuivre d’Elatzite, en exploitation depuis


1981, a été construite par la méthode aval. Dans le profil type donné à la figure
10.16b, on peut distinguer les différents dispositifs de mesure utilisés pour
l’auscultation ainsi que leur emplacement.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Ce sont principalement des piézomètres et des dispositifs de mesure de tassement,


placés surtout près de la plage de déversement. Le débit de percolation recueilli des
exutoires du dispositif de drainage est mesuré à l’aide de seuils de jaugeage. Une
difficulté relativement fréquente s’est présentée à cet ouvrage : les tubes
piézométriques en PVC se sont cassés du fait de l’écoulement des sables cyclonés. Il
a fallu les remplacer par des tubes en acier qui, à la longue, se sont inclinés.

Cas 3 : Couverture au site Equity Silver (O’Kane et al., 1998)

Une barrière de recouvrement multicouche a été mise en place en 1991 sur le site
Equity Silver Mines, en Colombie-Britannique, afin de contrôler le DMA. La vue en
plan à la figure 10.16c montre l’emplacement des dispositifs mis en place pour
mesurer les paramètres nécessaires à l’évaluation de l’efficacité de cette couverture.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Il s’agit en particulier de sondes à neutron pour déterminer la teneur en eau, de


senseurs électrothermiques et de tensiomètres pour mesurer la succion, de lysimètres
pour évaluer l’infiltration, de senseurs à oxygène et à CO2 pour mesurer leur
concentration ainsi que de senseurs de température. Les débits de l’eau de
ruissellement ont été mesurés à l’aide de déversoirs. Une station météorologique
installée sur le site permet de mesurer la température et l’humidité de l’air, la vitesse
et la direction du vent, les radiations incidente et nette et les précipitations. La lecture
des paramètres météorologiques est effectuée chaque minute et la moyenne horaire
est enregistrée.

D’autres exemples d’instrumentation pour les couvertures ont été présentés par
Aubertin et al. (1997, 1999, 2002), Golder (1999) et Dagenais et al. 2002 (voir aussi
le chapitre 13).

10.3.1 Observations visuelles

Nous avons présenté différents dispositifs de mesure qu’il est possible d’utiliser dans
les ouvrages de retenue et de confinement des rejets miniers. Cependant, comme l’a
souligné Peck (1972) qui a contribué à populariser l’approche " observationnelle "
en géotechnique, l’ingénieur doit aussi être attentif aux observations visuelles et
indices en découlant. Un grand nombre de problèmes potentiels peuvent être détectés
par l’œil expérimenté et averti. Les instruments fournissent une information

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
complémentaire très utile, mais qui conduit rarement seule à la compréhension de la
nature des problèmes rencontrés.

L’inspection visuelle, avec une bonne interprétation des résultats de mesure et


l’adoption de mesures de correction appropriées, constituent les aspects essentiels de
l’auscultation.

Chaque ouvrage (et portion d’ouvrage) doit faire l'objet d'une inspection visuelle
périodique accompagnée d'un rapport de visite. Le tableau 10.9 décrit
sommairement divers types d’inspection, leurs objectifs et leur fréquence (adapté de
Demers et Poirier 1999). Il faut noter ici que les éléments à inspecter doivent être
identifiés en préparant une liste des vérifications propre à chaque ouvrage.

Dans le cas des inspections détaillées, les inspecteurs doivent se munir de tout le
matériel nécessaire au relevé des observations, à la prise des photographies et au
prélèvement des échantillons.

Les inspections visuelles visent notamment à détecter les anomalies potentiellement


dangereuses. Certaines anomalies et les conséquences qui y sont associées sont
présentées au tableau 10.10 dans le cas des digues en terre; les digues construites
avec des rejets miniers sont susceptibles d’éprouver le même type de problème.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

Ce tableau présente divers indicateurs d’instabilité, comme la présence de zones


molles et de gonflements à la base du talus aval, la présence de sédiments dans les
exfiltrations, l’augmentation du débit ou l’apparition de nouvelles zones
d’exfiltration, l’apparition de fissures longitudinales et transversales, les tassements
etc.. Une attention particulière doit aussi être accordée à l’inspection des ouvrages
de contrôle des eaux. La rupture, l’érosion ou l’obstruction du canal d’évacuation ou
au niveau d’un déversoir, sont autant d’anomalies qui peuvent avoir des
conséquences fâcheuses sur tout le parc à résidus.

Il arrive souvent qu’on néglige de tenir compte des débris à l'intérieur des parcs à
résidus et pourtant ils peuvent être la source de problèmes majeurs. Par exemple, des
morceaux de bois flottants peuvent obstruer les tours de décantation ou les trop-
pleins et provoquer des débordements et des ruptures de digues.

Les systèmes de drainage des parcs à résidus, comme les trop-pleins, doivent être
bien entretenus et faire l'objet de visites régulières. Ils doivent être libres de pièces
de bois et autres obstacles, et protégés de l'assaut des animaux (des castors en
particulier). Les fossés de captage des eaux d'exfiltration acheminées vers d’autres
bassins doivent être bien entretenus (avec renouvellement au besoin) pour qu'ils
conservent leurs sections utiles, et être protégés de l'érosion hydraulique dans les
courbes.

Dans le cas particulier d’une vidange rapide d'un parc à résidus (voir chapitre 8), il
peut y avoir une instabilité aux pentes amont nécessitant des réparations. Une visite

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
spéciale après des pluies diluviennes est donc essentielle pour prévenir des surprises
désagréables.

Enfin il faut signaler qu’une inspection visuelle doit aussi porter sur les instruments
eux-mêmes, afin de repérer les appareils à entretenir et ceux qui sont endommagés
(par la circulation des véhicules d'entretien, les cycles de gel-dégel, les orages
électriques) et doivent être être remplacés ou réparés.

10.3.2 Interprétation et corrections

À l’issue de chaque inspection, un rapport de visite détaillé doit être rédigé et


directement transmis aux personnes et autorités appropriées. Si une anomalie a été
constatée, un ingénieur qualifié doit inspecter les ouvrages concernés, déterminer la
cause de l’anomalie et proposer des mesures correctrices. Les rapports de visite ainsi
que les observations du système d’instrumentation doivent être archivés, de
préférence en format électronique, pour toute la durée de vie de l’ouvrage et durant
la phase post-fermeture.

L'interprétation des données et des observations visuelles exige une bonne


connaissance des principes hydrogéotechniques qui sous-tendent la conception des
ouvrages en plus d’un un esprit critique. Doit-on accepter toutes les données ou en
rejeter certaines? Il faut ici chercher les causes des comportements anormaux afin
d’identifier les données valables et de pouvoir interpréter correctement le
comportement de l'ouvrage. Dans la majorité des cas, une interprétation simultanée
de plusieurs résultats est nécessaire (p. ex., il faut analyser conjointement les résultats
fournis par les inclinomètres et ceux obtenus des tassomètres et des mesures de
pression interstitielle). La confrontation de mesures de différents indices peut servir
à confirmer la détérioration des ouvrages ou de la qualité de l’eau souterraine.

Les résultats obtenus par des dispositifs de mesure simples sont généralement assez
fiables et leur interprétation en est facilitée. Toute différence par rapport aux
prévisions permet de planifier des mesures correctives. Les données recueillies se
divisent en deux grandes classes, soit celles relevant de la géotechnique
(comportement mécanique) et celles de l'hydrogéologie des contaminants et de la
qualité de l'eau souterraine.

Pour les aspects géotechniques, les appareils de mesure présentés plus haut peuvent
engendrer des résultats difficiles à interpréter, même s’ils ont été mis en place avec
précaution. Par exemple, les pressions interstitielles peuvent présenter des
fluctuations dans le temps difficilement explicables, les courbes de tassement
peuvent prendre des allures inattendues, etc.

En période de construction des digues, les changements de pressions interstitielles


dans le sol peuvent être mis en relation avec les changements de contraintes totales
dus à la construction des digues. Un changement des pressions interstitielles plus

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
rapide que la variation de la pression des terres devrait conduire à un arrêt des travaux
et à une réévaluation des contraintes et des résistances en présence. Après la
construction, les mesures de pressions interstitielles, représentées en fonction du
temps, sont essentielles pour évaluer la stabilité à long terme des digues. Elles
permettent de valider les hypothèses posées lors de la conception.

Pour les aspects hydrogéologiques et environnementaux, on doit s'assurer qu'aucun


des résultats d’analyse n’excède les normes applicables et aussi que les tendances
observées n'indiquent pas l'imminence d'un problème. On doit toujours éviter de
fonder une opinion sur la base d'un seul résultat ponctuel compte tenu du risque
d'erreur qui y est associé (tant au chantier qu'en laboratoire). Une analyse statistique
peut alors devenir nécessaire.

Diverses sources de données peuvent être utiles pour mieux comprendre l'évolution
de la qualité des eaux souterraines. On pense ici aux changements de la quantité ou
de la composition des rejets miniers, aux précipitations ou encore aux variations dans
le réseau d'écoulement des eaux souterraines, que les mesures de niveaux d'eau
pourraient mettre en relief.

Lorsqu’on obtient des résultats problématiques ou qu’on constate des défectuosités


(voir tableaux 10.1 et 10.10), il est important d’en déterminer les causes pour
connaître le type de mesures correctrices (réparations définitives ou mesures
d’urgence) et préventives qu’il convient d’entreprendre. Le tableau 10.11 reprend
quelques-unes des mesures correctives envisageables.

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION

DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA

Vous aimerez peut-être aussi