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Au fil des ans, les techniques d’auscultation développées pour les ouvrages
hydrogéotechniques ont atteint un degré de développement passablement avancé.
Toutefois, les ouvrages utilisés pour l’entreposage des rejets miniers diffèrent
quelque peu des structures usuelles, tels les barrages en terre utilisés pour la retenue
des eaux, sur les plans de leur structure, de leurs dimensions, ainsi que par la méthode
et la durée de construction. En ce sens, l’application des techniques d’auscultation,
développées surtout en génie civil, aux ouvrages de retenue et de confinement des
rejets miniers nécessite une certaine adaptation. En particulier, pour toutes les phases
de la vie des aires d’accumulation de rejets, il y a lieu de prendre en compte les
questions relatives à la protection de l’environnement.
DIGUES OU BARRAGES EN REMBLAI MASTER 1 GENIE CIVIL GEOTECH PROF JIMMY KALENGA
INSTRUMENTATION ET AUSCULTATION
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• touchant directement la sécurité;
• destinées à évaluer la stabilité durant la construction et après, une fois la
hauteur définitive atteinte;
• concernant des paramètres techniques en vue d’optimiser les méthodes de
mise en place des rejets;
• visant à contrôler le bilan hydrique et la contamination associés à :
Il faut cependant noter ici que la législation fédérale et provinciale existante touche
surtout les aspects environnementaux plutôt que les aspects géotechniques et
hydrogéologiques. Rappelons qu’au Québec, c’est la Directive 019 sur l’industrie
minière (révisée en 2000) qui donne les orientations pour satisfaire les attentes du
ministère de l’Environnement (2000). On trouve dans cette Directive certaines
exigences relatives aux eaux usées minières, à la protection de l’eau souterraine, à la
gestion des rejets miniers (aires d’accumulation, ouvrages de rétention et protection
de l’eau souterraine), à la fermeture temporaire et définitive des parcs à résidus et au
suivi des eaux de surface et souterraines en période post-fermeture.
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Au Québec, le ministère de l’Environnement a publié un guide technique de suivi de
la qualité de l’eau souterraine. On y détaille la procédure requise pour établir le suivi
de la qualité de l’eau souterraine et on présente les techniques d’interprétation à
employer pour déceler s’il y a ou non une dégradation significative de la qualité de
l’eau souterraine. Le Ministère a aussi publié en 1994 un guide d’échantillonnage à
des fins d’analyses environnementales; le cahier 1 porte sur diverses généralités
(MEF 1994a), le cahier 2 traite de l’échantillonnage de rejets liquides (MEF 1994b),
le cahier 3 porte sur l’échantillonnage des eaux souterraines (MEF 1994c) et le cahier
7, sur les méthodes de mesure du débit en conduit ouvert (MEF 1994d). Il s’agit ici
d’un ensemble de bonnes pratiques à suivre.
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Dans le texte qui suit, il ne sera pas possible de décrire en détail tous les dispositifs
disponibles. Nous nous limiterons à présenter les principes de mesure usuels pour
divers paramètres ainsi que certains instruments communément employés. Le lecteur
trouvera plus de détails dans les sources citées.
Pression totale
La pression totale peut être mesurée à l’aide de cellules de pression installées dans
les matériaux meubles (sols ou rejets). Ces cellules peuvent être de plusieurs types :
hydraulique, pneumatique, électrique, et à corde vibrante. La figure 10.1 montre
schématiquement leur principe de fonctionnement.
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Les cellules électriques (jauges, " strain gage ") et à corde vibrante sont constituées
d’un coussin de répartition dans lequel est intégré le capteur de pression qui envoie
le signal à une unité de lecture. Les cellules hydrauliques se composent d’un coussin
de répartition rempli d’un liquide désaéré (p. ex., eau, huile, …) relié par une tubulure
(en acier) à un capteur de pression (" pressure transducer ") hydraulique,
pneumatique, électrique, ou à corde vibrante. Ces dispositifs mesurent les pressions
totales appliquées perpendiculairement à la surface du coussin installé à l’intérieur
du milieu.
Les différents facteurs qui ont un effet sur les mesures de pression font l’objet de
discussions détaillées par Dunnicliff (1993). On recommande l’utilisation de cellules
minces (épaisseur/diamètre < 1/10) pour atténuer les effets de bord (contraintes
élevées aux extrémités). De plus, pour ne pas influencer la répartition des contraintes
dans le matériau où la cellule est installée, il faut que la cellule ait la même rigidité
que le matériau; sinon, il faut prévoir un facteur de correction des valeurs mesurées.
Une cellule plus rigide que le matériau surestime les pressions, alors qu’une cellule
moins rigide les sous-estime. À l’installation, il faut s’assurer que l’orientation de la
cellule de pression ne change pas ultérieurement. Le changement d’inclinaison de la
cellule (notamment sous l’effet des engins de chantier) peut être détectée à l’aide de
dispositifs (comme les tiltmètres) attachés à la cellule. Il faut connaître cette
direction, en plus de la valeur de la contrainte, lorsqu’on veut évaluer les contraintes
principales.
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Pression interstitielle
Les pressions interstitielles dans un matériau meuble, que ce soit dans une digue ou
dans une fondation, sont usuellement mesurées à l’aide de piézomètres. Il y a deux
principaux types de piézomètres : les piézomètres ouverts (à tube) dont une partie est
perméable à l’eau sous pression, et les piézomètres scellés (hydraulique,
pneumatique, électrique ou à corde vibrante) dont la partie sensible est étanche et
séparée de l’eau sous pression par un diaphragme flexible.
Le piézomètre à tube ouvert (figure 10.2) est le plus couramment utilisé en raison de
sa simplicité et de sa fiabilité, bien qu’on ne puisse s’en servir là où les variations de
pressions interstitielles sont rapides ou lorsque les matériaux sont peu perméables, et
ce à cause de son temps de réponse relativement long.
L’eau sous pression pénètre dans le tube par une crépine perméable ou par une pierre
poreuse, et elle remonte dans un train de tubes d'acier ou de PVC. Le piézomètre
ouvert permet de mesurer l’élévation de la colonne d’eau considérée comme
équivalente à la pression qui s’applique au niveau de la pointe. Ce niveau d’eau peut
être mesuré à l’aide d’un ruban gradué, d’une flotte, d'une sonde électrique (qui
transmet un signal sonore ou lumineux dès que le bout du fil électrique atteint le
niveau d'eau), ou même d’un manomètre si la hauteur de l'eau dépasse le sommet du
tube à la surface du sol.
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Le piézomètre hydraulique (figure 10.3) consiste en une pierre poreuse filtrante
connectée à deux tubes plastiques au bout desquels on installe des dispositifs de
mesure de la pression (tube de Bourdon, manomètre à mercure en U, dispositifs
électriques, etc.).
Le système est rempli d’eau désaérée avant sa mise en place. Tout changement de
pression au niveau de la pierre poreuse se transmet dans tout le liquide jusqu’au
capteur de pression. On obtient la hauteur piézométrique par l’addition de la mesure
lue et de l’élévation des jauges de pression. L'utilisation des deux tubes, permet
d’effectuer une chasse de l’air qui pourrait entrer dans le système par le filtre ou par
les tubes.
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Les deux éléments sont reliés par deux tubulures. La sonde est munie d'une
membrane appliquée contre une surface métallique par la pression de l'eau dans le
sol. Le fonctionnement du piézomètre consiste à injecter un gaz (p. ex., de l’azote)
sec sous pression jusqu'à ce qu'il atteigne la pression interstitielle dans le sol. Il se
produit alors un décollement de la membrane qui se manifeste par un retour du gaz
au bout de l'autre tubulure. La pression du gaz mesurée correspond ainsi à la pression
interstitielle.
Le piézomètre électrique est constitué d'une sonde cylindrique insérée dans le sol,
munie d'une pierre poreuse et d'une membrane (ou diaphragme élastique) à laquelle
est attachée une jauge de déformation (figure10.5).
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Dans les piézomètres à corde vibrante (acoustique), c’est un fil tendu qui est attaché
à la membrane formée d’un diaphragme élastique (figure 10.6).
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L'eau interstitielle exerce une pression sur le diaphragme et modifie la tension dans
la corde d'acier. À l'aide d'un poste de mesure, un signal électrique est lancé à une
bobine installée près de la corde qui l'excite et la fait vibrer. La fréquence mesurée
par rapport à la fréquence de calibration permet de déterminer la tension dans la corde
et donc la pression interstitielle dans le sol. Comme le mouvement du diaphragme
engendre un déplacement volumétrique extrêmement faible, ces piézomètres
permettent d’obtenir un temps de réponse très court, même dans les matériaux de
faible conductivité hydraulique comme les argiles. C’est aussi valable pour les
piézomètres électriques.
Les principales limitations et les grands avantages des divers types de piézomètres
apparaissent succinctement au tableau 10.3.
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Tous ces types de piézomètres peuvent être installés dans les sols ou les rejets par
forage conventionnel, ou par fonçage dans les matériaux mous. Dans les digues, on
peut les mettre en place lors de la construction, sans forage, ou à l'aide d'une foreuse
après la construction. Quelle que soit la méthode de mise en place utilisée, il y a lieu
de prendre diverses précautions; par exemple, il faut assurer la saturation des pierres
poreuses avec de l'eau désaérée, permettre un jeu suffisant dans les tubulures pour
s'ajuster aux déformations du sol, inclure une protection des câbles électriques contre
la foudre, etc. À noter que dans le cas de parcs à résidus miniers, les piézomètres
installés dans la zone de la plage inaccessible au cours des périodes de déversement
devront être du type à télémesure (lecture centrale à distance).
Déplacements verticaux
Les haldes à stériles et les parcs à résidus (et leur fondation) sont souvent le siège de
déplacements verticaux importants résultant de leur compactage et de leur
consolidation sous le poids propre. Une augmentation brusque des déplacements
verticaux peut cependant être un signe d’érosion interne et de risque de rupture.
Plusieurs types d'appareil peuvent mesurer les déplacements verticaux (Dunnicliff,
1993). Les principaux sont les repères topographiques, les plaques de tassement, les
tassomètres (mesure ponctuelle) de profondeur et les tassomètres multipoints. Il faut
signaler que dans certains ouvrages, les tassomètres sont aussi appelés
extensomètres.
Les mouvements en surface (ou à une certaine profondeur) sont usuellement mesurés
à partir de repères topographiques (avec relevés d’arpentage) constitués de tiges
formées d’une matière compatible avec le milieu en présence (en bois, en plastique
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ou en acier), enfoncées verticalement dans la surface du terrain naturel ou au sommet
de la digue ou de la halde, sur la plage de la digue terminée, ou sur les bermes du
talus aval. Les repères sont faciles à relever à partir de points de référence
suffisamment éloignés de l’ouvrage pour les soustraire de l’effet de celui-ci.
Néanmoins, il faut porter attention aux cycles de gel et de dégel qui peuvent modifier
la position verticale des repères.
Les plaques sont reliées à la surface à l'aide d'un train de tiges rigides allongé au
besoin au fur et à mesure de la construction. La position du sommet des tiges est
relevée par arpentage de façon régulière afin de mesurer le déplacement vertical
(tassement) des plaques. Les plaques de tassement sont simples d'emploi et donnent
de bons résultats. Toutefois, elles peuvent gêner les engins de construction et elles
sont souvent mises hors d'usage. Aussi, il est préférable de protéger la tige verticale
par un tube ou un enduit qui empêche le frottement négatif du remblai sur la tige.
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Cette cellule est reliée à un panneau de mesure reposant sur un repère fixe situé hors
de la zone de tassement par deux tubes souples (une canalisation de gaz et une
canalisation de liquide). Ce panneau comporte une mise en pression (réserve de gaz,
détendeur, régulateur) reliée à la cellule par la canalisation de gaz, un dispositif de
mesure de pression, et un tube gradué de lecture du tassement relié à la cellule par la
canalisation d’eau. Le principe de mesure consiste à appliquer sur le liquide à une
période donnée t1, une pression donnée po (en général avec du gaz carbonique) à
travers la canalisation de gaz de façon à refouler l’eau dans le tube de lecture, et de
lire le niveau h1 du liquide après stabilisation. Si la procédure est répétée à une
période de temps t2 (t2 > t1) appliquant dans la cellule la même pression po, et qu’un
niveau h2 du liquide dans le tube est atteint sur l'échelle graduée, tel que h2<h1, alors
on calcule le tassement subi par la cellule d’après la différence de hauteur (h1-h2).
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Ils sont formés de tubes télescopiques ou de tubes déformables (en PVC), entourés
de plaques ou d’anneaux en acier inoxydable qui suivent le tassement des matériaux
en glissant le long des tubes. La variation de leur position verticale est mesurée au
moyen de sondes électromagnétiques. Le tube en PVC est installé dans un avant-trou
pratiqué à l'aide d'une foreuse conventionnelle et doit être ancré dans un socle
rocheux ou un dépôt meuble non déformable.
Déplacements de bloc
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Un câble enroulé sur un treuil à tambour, installé au niveau de la crête et protégé par
un abri, est tendu le long de la pente jusqu'à son pied, où il est fixé à un ancrage.
Entre ces deux extrémités, le câble est posé sur une série de supports équipés de
poulies afin de transmettre tout mouvement du câble à l’enregistreur. Le mouvement
de la pente provoque un allongement du câble qui se déroule et l’allongement peut
être enregistré sur le tambour. Étant donné la longueur du câble, ce système de
mesure est influencé par les fluctuations de température, le vent et l’accumulation de
la neige. Pour éviter les effets dus à ces éléments, on peut utiliser un extensomètre à
câble enfoui.
Déplacements horizontaux
Les déplacements horizontaux observés avec les digues sont habituellement dus aux
tassements non uniformes des diverses zones plutôt qu’aux effets de la retenue d’eau
et de rejets solides. Ils sont généralement mesurés en surface aux mêmes points que
pour le relevé des déplacements verticaux (avec relevés d’arpentage). On fait appel
à la méthode des alignements dans le cas où les points sont sur une même droite;
sinon on applique une triangulation. D'autres méthodes plus sophistiquées et plus
précises (méthodes optiques au laser, etc.) sont aussi possibles, surtout lorsqu’on
observe des mouvements jugés dangereux.
Les déplacements horizontaux des points situés à l’intérieur de la fondation et/ou des
ouvrages peuvent être mesurés par un inclinomètre (figure 10.11).
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Cet appareil est typiquement constitué d'un tube en aluminium ou en plastique ABS
mis en place verticalement dans un forage de petit diamètre. Le tube est rainuré
(quatre rainures disposées à 90 ) à l'intérieur, ce qui permet de faire glisser une sonde
baladeuse reliée par un câble électrique gradué à un poste de lecture extérieur. Ces
appareils donnent au départ une mesure d'angle par la sonde baladeuse qu'il faut
ensuite transformer pour obtenir une déformée du tube inclinométrique selon le
déplacement de la sonde. Périodiquement, la sonde est glissée dans le tube afin de
mesurer l'inclinaison du tube inclinométrique par rapport à sa position de départ.
Séismicité
Pour les grands ouvrages situés dans des régions séismiquement actives, on devrait
installer des géophones et/ou accéléromètres qui enregistrent les événements ayant
une magnitude au-dessus d’un seuil donné. Lorsque ce seuil est dépassé, l’appareil
peut envoyer un signal à l’ordinateur afin qu’il effectue des lectures plus fréquentes
sur les divers instruments comme les piézomètres. En raison de leur réponse rapide,
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les piézomètres à corde vibrante sont privilégiés dans ce cas. On peut ainsi relier le
comportement des matériaux et des ouvrages aux sollicitations séismiques
enregistrées.
Puits de décharge
Débit d’exfiltration
Plusieurs types de dispositifs peuvent servir à mesurer les débits. Dans le cas des
débits d’exfiltration à travers les digues, on utilise généralement des déversoirs ou
des moulinets hydrométriques. Si les débits sont faibles, des récipients gradués
peuvent aussi être utilisés.
Le principe de mesure du débit par les déversoirs de jaugeage est décrit en détail dans
plusieurs livres d’hydraulique (e.g. Lencastré, 1984; Gupta, 1989) et dans le Guide
d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales (MEF 1994d). Un
déversoir est typiquement constitué d'un système de canalisation permettant de
concentrer les eaux, d'une plaque d'acier galvanisé soudée perpendiculairement au
système de canalisation et de deux plaques d'acier inoxydable taillées suivant une
forme précise. Le débit est déterminé à partir des paramètres géométriques du
déversoir et du tirant (hauteur) d’eau au niveau de la crête déversante. Le système est
très utilisé compte tenu qu'il peut être automatisé à partir de jauges de mesure.
Suivant la forme de la crête déversante, on distingue : le déversoir triangulaire ou en
" V ", le déversoir trapézoïdal ou de type " Cipoletti ", et le déversoir rectangulaire.
Teneur en eau
Outre les mesures gravimétriques directes (par pesée des échantillons), différentes
méthodes peuvent être utilisées pour la mesure indirecte de la teneur en eau dans les
matériaux poreux (e.g. Klute, 1986; EPA, 1993a,b; Delleur,1998; Wilson et al.,
2000). Le tableau 10.4 résume les principales techniques disponibles à cet effet.
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Les constantes diélectriques des grains solides et de l’air étant relativement faibles
par rapport à cette constante pour l’eau, la constante diélectrique du matériau poreux
est attribuée à la présence de l’eau. Ces données permettent d’estimer la teneur en
eau du milieu lorsque l'eau est relativement pure (et que sa composition chimique
varie peu). Le lecteur trouvera plus de détails sur la technique et son application dans
Topp et al. (1980), Zegelin et al. (1992), Aubertin et al. (1997b, 1999), Aachib
(1997), et Bussière (1999). La méthode RDT permet une mesure à distance et en
continu. Elle est précise et relativement fiable (en fonction de la calibration de
départ). De plus les sondes RDT sont récupérables et on peut les réutiliser dans
d’autres projets. Il faut cependant prêter une attention particulière à la qualité de l’eau
(qui peut faire changer la calibration) et au bon contact des tiges avec les matériaux
(qui peut être perdu avec le temps, surtout en présence de cycles de gel-dégel).
Succion
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Dans ce qui suit, nous nous attarderons à décrire quelques méthodes de terrain
généralement utilisées.
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Le bloc est inséré dans un trou dans le sol. La quantité d’eau à l’intérieur de la
céramique (lorsqu’elle atteint un équilibre de pression avec le sol avoisinant) a un
effet sur le taux de dissipation de la chaleur appliquée à l’intérieur du bloc. La mesure
de la dissipation se réalise en mesurant l’augmentation de température au centre du
bloc après une certaine période de temps. Au préalable, on développe des courbes de
calibration en plaçant le bloc poreux dans le matériau et en notant la dissipation de
la chaleur en fonction de la teneur en eau et de la succion matricielle (mesurée à
l’aide d’un autre instrument).
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Les tensiomètres sont utilisés pour mesurer directement la succion par équilibre de
la pression intérieure avec l’extérieur par un bout poreux (figure 10.15).
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Ces tensiomètres sont souvent utilisés, car ils sont simples et relativement peu
coûteux. Ils ne nécessitent pas de calibration et peuvent permettre une mesure en
continu. Ils répondent assez rapidement aux changements de la succion matricielle
dans le sol. Ils ont aussi l’avantage de mesurer la pression dans les zones saturée et
non saturée. Les désavantages liés à leur utilisation incluent leur sensibilité au gel,
une installation difficile à grande profondeur et une efficacité très réduite au-delà de
–85 kPa environ.
Pénétration du gel
Les indicateurs de gel sont habituellement très simples. On s’en sert pour mesurer la
pénétration du gel en crête de digue, dans les résidus miniers ou ailleurs. Ils sont
généralement constitués d'un tube de plastique transparent rempli d'une solution de
bleu de méthylène et d'eau distillée. Ces tubes sont glissés verticalement dans le sol
à l’intérieur d’un autre tube de protection en plastique à une profondeur plus grande
que celle de pénétration de gel (au moins 2 m). La couleur bleue de la solution devient
translucide au fur et à mesure que le gel descend dans le sol. On n'a qu'à retirer le
tube pour mesurer la longueur de solution incolore et déterminer ainsi la profondeur
de gel au moment du relevé. Pour des mesures plus élaborées, on utilise plutôt des
relevés de température dans les matériaux meubles.
Température
La mesure de la température est souvent nécessaire pour garantir une bonne précision
des mesures de certains autres paramètres dont les dispositifs sont sensibles aux
fluctuations thermiques. De plus, une hausse de la température à l’intérieur des rejets
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miniers peut quelquefois être associée à un début de réaction (exothermique) de
production d’acide (voir chapitre 5).
Avec le thermocouple, les deux fils sont de même nature (généralement cuivre-
constantan pour les applications géotechniques, le constantan étant un alliage Cu-
Ni). Pour tous matériaux, une tension proportionnelle à la température au point de
jonction des deux fils est générée à l’autre bout de ces fils. On mesure cette tension
à l’aide d’un potentiomètre approprié.
Nous avons vu aux chapitres 2, 5 et 7 que la qualité des eaux de surface fait l’objet
d’une réglementation stricte. Les normes sont souvent moins spécifiques pour les
eaux souterraines. Néanmoins, afin de protéger l’environnement récepteur des
contaminants contenus dans l’eau de percolation et d’exfiltration, les eaux
souterraines devraient être régulièrement prélevées en aval du site d’entreposage et
analysées. Une comparaison des résultats avec les valeurs obtenues pour des
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échantillons prélevés en amont du site devrait s’ensuivre. Le but du suivi de la qualité
des eaux souterraines est de déterminer s'il y a contamination de l'eau et s'il peut y
avoir préjudice pour les écosystèmes avoisinants, notamment la faune, la flore ou les
utilisateurs (puits d'eau potable).
Il importe donc de mettre en place une série de puits d'observation d’où on pourra
prélever des échantillons d'eau souterraine. Un puits d'observation, en plus de la
mesure des niveaux d'eau (comme les piézomètres), permet également le
prélèvement d'eau ainsi que la détection et le prélèvement de liquides non miscibles.
Le nombre et la localisation des puits d'observation variera en fonction du potentiel
de contamination des sites, de la direction d'écoulement des eaux souterraines et de
la localisation des endroits à protéger et des utilisateurs (principalement les puits
d'alimentation en eau potable).
Les puits d'observation peuvent consister en des puits ouverts démunis de tubulure,
ou en des puits traditionnels fabriqués à l'aide d'un assemblage de tubes et d'une
crépine placée à la profondeur où l'on désire recueillir l'eau souterraine. On trouvera
plus de détails sur ces dispositifs dans la littérature (EPA, 1993a; MEF, 1994c).
L'échantillonnage des puits d'observation demande beaucoup de rigueur afin que les
échantillons recueillis soient représentatifs de l'eau souterraine. On doit porter une
attention particulière :
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DMA, il y a lieu de mesurer les paramètres suivants: pH et Eh, sulfates, alcalinité et
acidité, température, fer total et dissous, matières en suspension, couleur, etc. Dans
le cas des mines de métaux, on doit analyser les différents métaux associés à la
minéralisation (cuivre, plomb, zinc, etc.) ainsi que les substances utilisées pour le
procédé de concentration (p. ex., cyanures). En plus des substances nocives présentes
dans les rejets, il peut être utile de doser les substances peu ou pas nocives, mais qui
peuvent permettre de déceler des modifications de la composition de l'eau
souterraine. On pense ici aux chlorures, calcium, magnésium, potassium, sodium,
carbonates, bicarbonates, sulfates, etc.
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Une description détaillée des principaux appareils est donnée dans divers ouvrages
d’hydrologie et de météorologie (e.g. Queney, 1974; Llamas, 1985; Viessman et
Lewis, 1996) ainsi que dans les travaux effectués sur des sites d’entreposage de rejets
(e.g. Montgomery et al., 1987; O’Kane et Wilson, 1993; Yanful et al., 1993;
Barabera, 1996; MEND, 1996; Aubertin et al., 1997, 1999). Bien qu’il y ait des
stations météorologiques d’Environnement Canada dans pratiquement toutes les
régions, il est préférable de mesurer les paramètres météorologiques directement sur
le site, car ils peuvent varier de façon significative selon les endroits d’une région
donnée. Voici une brève description des principaux appareils.
Précipitations liquides
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Ces deux types de pluviomètres fournissent la quantité cumulée de précipitations
tombées au cours d’une période donnée, sans possibilité d’en étudier l’intensité (à
moins de prendre des mesures à de très courts intervalles), et ils nécessitent
l’intervention d’un opérateur qui devra les vider de temps en temps.
Précipitations solides
Nous discutons ici des précipitations sous forme de neige. La pratique simple est de
mesurer la chute de neige périodiquement à intervalles de 24 heures, par exemple à
l’aide d’une règle. On peut aussi utiliser une échelle à neige graduée installée
verticalement, la graduation zéro étant au niveau du sol. Un autre dispositif est un
matelas sous pression, dont la chambre est remplie d’une solution antigel et munie
d’un manomètre qui enregistre le poids des couches de neige couvrant le matelas.
Dans les trois cas, l’épaisseur ou le poids de la neige permettent d’obtenir une
estimation des précipitations liquides équivalentes en tenant compte de la densité de
la neige. On a trouvé que la densité relative de la neige fraîchement tombée variait
de 0,004 à 0,34. Il faut connaître cette densité au préalable. Il existe des courbes qui
donnent les valeurs en fonction de la variation saisonnière pour une région donnée.
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La mesure de la température de l’air est généralement effectuée à l’aide d’un
thermomètre à mercure classique. Lorsque la température risque de descendre en
dessous du point de congélation du mercure (voisin de –39 °C), on utilise un
thermomètre à alcool ou à toluène. Des instruments à infrarouges, utilisés pour les
mesures à distance, et les thermistances (décrites plus haut) peuvent aussi être
employées lorsqu’un enregistrement continu de la température est nécessaire.
Pression atmosphérique
La pression atmosphérique est le poids d’une colonne d’air au-dessus d’une unité de
surface, cette colonne s’étendant jusqu’à la limite de l’atmosphère. Ainsi, la pression
de l’air est fonction de l’élévation de la surface considérée. Comme la densité de l’air
dépend de la température, la pression atmosphérique est aussi influencée par la
température. Il existe divers types de baromètres pour les observations manuelles et
pour les enregistrements.
Rayonnement solaire
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(courtes et longues) pénétrant l’atmosphère est appelée radiation hémisphérique
incidente totale. Une fois en contact avec la surface de la Terre, ces radiations sont
en partie absorbées (par l’eau, l’air, les solides) et en partie réfléchies vers
l’atmosphère. L’ensemble des ondes réfléchies est appelé radiation hémisphérique
réfléchie totale. La différence entre ces deux radiations hémisphériques représente
l’énergie emmagasinée par la surface; c’est la radiation solaire nette. Cette radiation
est importante, car elle influence le taux d’évaporation.
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Évaporation
Le bac d’évaporation est une cuve plate contenant l’eau exposée à l’air libre sur un
support horizontal et comportant un dispositif permettant de mesurer périodiquement
(manuellement ou automatiquement) le niveau d’eau, de façon à donner directement
la quantité d’eau évaporée, compte tenu des précipitations. On ne peut cependant pas
utiliser cette méthode directement pour mesurer l’évaporation de l’humidité
contenue dans les matériaux partiellement saturés. On recourt alors à la méthode
lysimétrique. Cette méthode consiste à isoler une portion de terrain dans une cuve
étanche (lysimètre) où la végétation et les conditions (surtout la teneur en eau) à
chaque niveau sont maintenues sensiblement identiques à celles du terrain
avoisinant. On mesure les variations du poids de la cuve et on en déduit l’évaporation
réelle à la surface du terrain en tenant compte des précipitations.
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Voici certains critères de sélection généraux, applicables au choix de nombreux
appareils offerts sur le marché (Hanna; 1985; Dunnicliff, 1993):
Il convient, en plus des détails donnés par les constructeurs, de faire des recherches
auprès des utilisateurs et d’examiner les rapports existants pour obtenir des
informations comparatives relatives à toutes ces propriétés. Bien entendu, tous ces
critères ne peuvent pas toujours être satisfaits en même temps.
La fréquence des lectures des paramètres variera selon la période tout au long de
l’évolution du projet. Une fois les appareils de mesure implantés, il faut s'assurer, par
des mesures rapprochées, que les appareils sont stables. Les lectures initiales
devraient être représentatives des conditions naturelles, avant toute modification
humaine. Au fur et à mesure de la construction de l’ouvrage et de la mise en place
de nouveaux dispositifs de mesure, il y a lieu d’établir et de modifier au besoin la
fréquence de lectures à l'approche des conditions critiques définies par les analyses
réalisées. Enfin, lors de la mise en opération (souvent simultanée à la construction
pour les rejets miniers), la fréquence doit être assez rapprochée pour que les
conditions hydrogéotechniques in situ rencontrent les critères de conception. Une
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fois la mise en œuvre complétée, il sera possible de répartir les lectures selon les
types d'instrument et les variables mesurées. Le tableau 10.7 donne quelques
indications sur la fréquence des lectures de principaux instruments en fonction des
phases de travaux (voir aussi Aubertin, 1995; Aubertin et al., 1997).
Dans tous les cas, des balises ou des données repères doivent être établies pour réagir
dès l’atteinte des seuils.
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Dans la présente sous-section, nous présentons de façon succincte trois exemples
d’application de diverses techniques d’instrumentation. Ils portent sur l’auscultation
de deux ouvrages de retenue (digues) construits par les méthodes amont et aval (voir
chapitre 8) et sur l’auscultation d’une couverture multicouche pour le contrôle du
DMA (voir chapitre 6). D’autres projets seront présentés au chapitre 13.
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Une barrière de recouvrement multicouche a été mise en place en 1991 sur le site
Equity Silver Mines, en Colombie-Britannique, afin de contrôler le DMA. La vue en
plan à la figure 10.16c montre l’emplacement des dispositifs mis en place pour
mesurer les paramètres nécessaires à l’évaluation de l’efficacité de cette couverture.
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D’autres exemples d’instrumentation pour les couvertures ont été présentés par
Aubertin et al. (1997, 1999, 2002), Golder (1999) et Dagenais et al. 2002 (voir aussi
le chapitre 13).
Nous avons présenté différents dispositifs de mesure qu’il est possible d’utiliser dans
les ouvrages de retenue et de confinement des rejets miniers. Cependant, comme l’a
souligné Peck (1972) qui a contribué à populariser l’approche " observationnelle "
en géotechnique, l’ingénieur doit aussi être attentif aux observations visuelles et
indices en découlant. Un grand nombre de problèmes potentiels peuvent être détectés
par l’œil expérimenté et averti. Les instruments fournissent une information
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complémentaire très utile, mais qui conduit rarement seule à la compréhension de la
nature des problèmes rencontrés.
Chaque ouvrage (et portion d’ouvrage) doit faire l'objet d'une inspection visuelle
périodique accompagnée d'un rapport de visite. Le tableau 10.9 décrit
sommairement divers types d’inspection, leurs objectifs et leur fréquence (adapté de
Demers et Poirier 1999). Il faut noter ici que les éléments à inspecter doivent être
identifiés en préparant une liste des vérifications propre à chaque ouvrage.
Dans le cas des inspections détaillées, les inspecteurs doivent se munir de tout le
matériel nécessaire au relevé des observations, à la prise des photographies et au
prélèvement des échantillons.
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Il arrive souvent qu’on néglige de tenir compte des débris à l'intérieur des parcs à
résidus et pourtant ils peuvent être la source de problèmes majeurs. Par exemple, des
morceaux de bois flottants peuvent obstruer les tours de décantation ou les trop-
pleins et provoquer des débordements et des ruptures de digues.
Les systèmes de drainage des parcs à résidus, comme les trop-pleins, doivent être
bien entretenus et faire l'objet de visites régulières. Ils doivent être libres de pièces
de bois et autres obstacles, et protégés de l'assaut des animaux (des castors en
particulier). Les fossés de captage des eaux d'exfiltration acheminées vers d’autres
bassins doivent être bien entretenus (avec renouvellement au besoin) pour qu'ils
conservent leurs sections utiles, et être protégés de l'érosion hydraulique dans les
courbes.
Dans le cas particulier d’une vidange rapide d'un parc à résidus (voir chapitre 8), il
peut y avoir une instabilité aux pentes amont nécessitant des réparations. Une visite
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spéciale après des pluies diluviennes est donc essentielle pour prévenir des surprises
désagréables.
Enfin il faut signaler qu’une inspection visuelle doit aussi porter sur les instruments
eux-mêmes, afin de repérer les appareils à entretenir et ceux qui sont endommagés
(par la circulation des véhicules d'entretien, les cycles de gel-dégel, les orages
électriques) et doivent être être remplacés ou réparés.
Les résultats obtenus par des dispositifs de mesure simples sont généralement assez
fiables et leur interprétation en est facilitée. Toute différence par rapport aux
prévisions permet de planifier des mesures correctives. Les données recueillies se
divisent en deux grandes classes, soit celles relevant de la géotechnique
(comportement mécanique) et celles de l'hydrogéologie des contaminants et de la
qualité de l'eau souterraine.
Pour les aspects géotechniques, les appareils de mesure présentés plus haut peuvent
engendrer des résultats difficiles à interpréter, même s’ils ont été mis en place avec
précaution. Par exemple, les pressions interstitielles peuvent présenter des
fluctuations dans le temps difficilement explicables, les courbes de tassement
peuvent prendre des allures inattendues, etc.
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rapide que la variation de la pression des terres devrait conduire à un arrêt des travaux
et à une réévaluation des contraintes et des résistances en présence. Après la
construction, les mesures de pressions interstitielles, représentées en fonction du
temps, sont essentielles pour évaluer la stabilité à long terme des digues. Elles
permettent de valider les hypothèses posées lors de la conception.
Diverses sources de données peuvent être utiles pour mieux comprendre l'évolution
de la qualité des eaux souterraines. On pense ici aux changements de la quantité ou
de la composition des rejets miniers, aux précipitations ou encore aux variations dans
le réseau d'écoulement des eaux souterraines, que les mesures de niveaux d'eau
pourraient mettre en relief.
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