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United Nations· Nations Unies UNRESTRICTED

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TRUSTEESHIP CONSEIL T/p·,:crp A::_,-:·/11
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20 e,out 191:-8
.. .. 9 ~-

COUNCIL DE TUTELLE ORIGilfAL; FRENCH

RUAIIDA-URUNDI SOUS ADMINISTRATION BELGE ET TANGANY.IKA


SOU.S ADMINISTRATION
, BllITANNIQUE

PETITION DE MW.AMBUTSA, LE MW.AMI DE L'URUNDI


DA'I1EE DU 25 JUILLET 1948

Cor..:f'ormoment à l'article 84 du règlement intérieur d.u Conseil de


tutelle, le Secrétaire général des Nations Unies transmet par la présente
aux membres du Conseil de tutelle une co:rnmunication datée du 25 Juillet 1948,
émanant de Mwambutsa, le Mwami à.e l 'Urundi concernant les Territoires sous
tutelle d.u Ruanda-Urundi sou§! administration belge et du Tanganyika sous
administration britannique. Cette communication a été transmise au Secrétaire
général par la nission de.visite en Afrique Orientale.

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No 11

MISSION DES NATIOHS UNIES EN AFRIQUE ORIENTALE

Destinataire : M. Trygve Lie, Usumbura, le 3 août 1948.


Secrétaire général

Ex-péditeur : M. J. de la Roche A 1 1attention de M. Aleksander

Objet : Communication d'une -pétition

Conforrrécent à l'article 84 du règlement intérj.eur du Conseil de tutelle,


J'o.i l'honneur de transn:ettre ci-joint au Secrétaire général une l)ütiibcten
~c.,...::.te, en date du 25 Juillet 191+8, présentée -par MWAMBurSA, Mwami d 'Urundi,
et reçue par la Mission en .Afriq_ü.e OriontaJe, à Kitega, le 25 Juillet 1948;
cette pétition a trait a~x Ter:titoires sous tutelle du Ruanda-Urun1i, sous
ad.trlnistration belge, et du Tane,anyika, sous administration britannique.
Con::ree le prescrit l'article 84, des copies de cette pétition ont été
con:muniquées aux autorités locales compétentes, le Gouverneur du Ruanda-Urundi
et le Gouverneur du Tanganyika.
Les observations qui pourraient être fornulées seront transmises
ultérieurement.


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HWAMBu'TSA" IŒJ:'EGA (URU11JDI), le 25 jnillet 191:8

Reçu par la mission de visite


KHega le 25 juillet 1948

Monsieur le Président,

Je prends respectueusement la Ube!'té de soJ.liciter de votre haute


bienveilJance 1ve:mmon attentif de la possj_bl1ité du retour de la. rlgion du
Bugufi au Royaume d.e l 'TJrunà.i.

De tout temps, celle-ci fit partie intégrante de mon pay.s. Ce n'est

__________ ____
qu'après l'occupation alJemande et Parri7ée des Belges soit en 1923, qu'une
Commission de délimitat:~on fi::a J.es liYflites entre le Tangariy5_ka Ter'i'itoiry,
._..

limites qui eurent pour effet, ce:i:•tes par erreu"t', de retrancher le Bugufi du
Burundi.

Des circonstances particul:1.èrea que je :me permets de vous exposer


contribuèrent à faire perdure:!:'.' une erreur qui me désavantagea. J'étais mineur,
âgé de 11 ans, no pouvant m'occu;;ier effectivement d.e l'admjnistra.tion de mon
pays que par un Conseil de régence qui lui-même ne fut mis que devant un fait
accompli, Aux rêclamations introd.uitea par cette régence ultérfouremont, il
fut répondu qu'aucune suito favorable ne pouvait plus y être donnée.

Il est aYéré qu 1 à la :pé:i.•j_ode de la délimitation, le ch8f da province


Kinyamazinga faisait la cour chez moi èt~'a donc pas pu être consulté sur le
'
point de savoir à quelle nc.tionali té son pays appartenait, Il continua bien
au contraire à me reconna1tre coI!l!le son souverain.

Au surplus, je vous oerais reconnaissant de bien You.loir trouver ci-joint


copies d'une note hü::J".:orig_ue rédigée, il y a 2 ana, :9c;r un de mes chof's et de :ma
lettre adressée à Mo~sieur le Résident de 1rurundi, qui forma le de'but de ma
réclamation.
J'espère, Monsieur le Frésia.ont, que vous aurez .la bonté drexaminer en
toute équité n;a juste rcvE,ni:;.cation et voua en remercie ~- 1 r avance ·o:ten vive-m:mt.
Daignez agréer, r.ionsieur le Président, l'assurance de ma haute considération.
Le Mwami de 1 r Urundi, MWAMBUTSA,
(Signé)
A Monsieur le Président de la Coillillission
de l'Organisation des Nations Unies

Kitega
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ü,/.:·TAMI WI !31.JRUNDI MURAMvYA (URUNDI), le 20 février 1946


"MWAMBUI' SAIl

lfonsieur 1e Président,

V.aintenant q_ue la guerre est :finie, j'ai lfhonneur de vous demanaer s'il
n'y aurait pas possibilité que le Gouverrn~ment belge s 7 entende avec le
GouYernen::.cnt britannique afin que la région è.u Bug,:tfi fasse retour à l'Urundi,

- De tout temps, en effet, le Bugu::'i fut une province de l 'Urundi. Après


l'occu-petion allerr.ande et 1 1 n.rrivée dos Bôlges, il continua d. 1 en être ainsi
jusqu'en 1923. A cette énoq1.1e, tine Commission de délimitation fixa la
frontière entre le Tanganyika Territor.v et 1 1 U:cundj_ et le Bugufi fut retranché
de n:on i::a;vs. J'ignore rour que::. motif on en décida ainsi et de mên:e ]Jourquoi
les ragents HDUHUMHE et lIT'ARt'GERA ont laissé la chose se faire et la passèrent
sous silence. En ce temps-là, .je n'avais que onze ans et éte.is trop jeune
!)our m'occuper effectivement d.e r:on -pa:·s qui était commandé par un Conseil
de régence. Je me souviens tou~efois que, vers 1920 et 1921 le chef de la
-province du Bugufi vint me faire la cour à Muravya. Il s'appele.it Kinya:rri..az:inga.

Le Bugufi fut toujours terre mv.rundi. Le Mwami Ntare y envoya un


chef originaire de Hbuye en Ter~itojre de Muraro:vya. I l serait donc juste
et équitable que cette terre rre fasse retour.

Si nécessaire, nombre d'anciens du pays pourront donner plu □ de détails


our cette question que je vous soumets en espérant que vous y ferez donner
suite.

Veuillez agréer, lfonsieur le Président, l'as::iurance de mon profond respect.

Le M~vami de l 'Urundi,
MW.AMBUI'EA,
(s iGniJ) : MWAMBUTSA

A ~onsieur le Résident de
l'Urundi à KITEGA
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LE BudtJF:i:
Historique : _<Le_ ~?gu:fi est une petlte•.Pro.viric€l:.situefe e.u• nord .. est de
l 'Urundi. Ellè. ést séparée cië l 'Ùàu~-ti -par la rivière Ruvubu. · Elle fut fondée
-par le roi Ntare II· (vers. 1830 à 1860) et eut po_ur premier_ chef le nommé MPEHE;
qet:te région était .al~rs recouverte de forêts -et 'de savane touffue et boisée,
elle n'était qÙ~ ·très• ..pèu péuplé'e .. ·
Mpehe était ·ae par sa famille/veilleur dé nuit' chez· le Roi. Une certaine
nuit à cause d'un événe~en~ survenu, ·1e roi Ntare·, lui pro!lll't une chefferie.
P.evenant de la chasse un jour, Npehe rappela' le Roi; la.. promesse qu'il lui
devait, sur cela le Roi se mit sur une mon:tagne él~vé~. et· mo?tra de sa lance,
à Mpehe, la province qu'il lui donnait. Le Bbi lui remit en outre un petit
te:::bour du nom "MUH.ABURA" en signe d'autorité et de -pouvoir ainsi octroyés.
ML"HABURA vient du verbe guhabura : c'est-à-dire réunir ce qui était éparpillé.
Au sens f'iguré c West-à-dire que quand il ba·btra. ce tambour, beaucoup d 1 ho!llilles
, \
rependront à son appel et s'installeront sur sa terre et que petit à petit
le Bugu:fi se peuplera et serà un pays riche en population et en bétail. Il est
à noter que ce tambour Muhabura porte le même nom que ·1e taureau sacré du
troupeau royal de l'Urundi.
Mpehe partit avec quelques autres serviteurs du Roi pour l'aider à.
s'imposer dans ce pays qui lui était inconnu.
Le chef, sa famille, génération
Aussit8t que Mpehe fut nommé chef, il s'installa à Shungwe, il choisit
ses pages et forma sa cour.
Comme famille, il appartient à celle des Abaswere. Ce sont des bahutu
qui par sui te de plusieurs alliances avec ·les familles batutat ont acquis quelqueE
traits .et caractères batutsi, mais sans pouvoir jamais le devenir complètement.
Ils- ont été anoblis et ont reçu le pouvoir de se marier avec les petites
f amil.les batutsi.
Après son avènement, Mpehe, se'nomma de la famille des Abanyabugufi à qui
.l'on donna plus tard le synonyme des Abaramba. La famille des Abaswere existe
en Urundi partout, on les retrouve d'ordinaire, vw leur ancienne fonction,
aux alentours des 11Bigabiro 11 (anciennes demeures royales) de nos rois par
exemple à Nyabiyogi, sous-chef Kagomba, chef Nduwumwe. On les retrouve encore
perdus dans la masse de la population comme aux environs de Kitega et dans
bien diautres régions encore.
L'on trouve plus d'Abaswere au centre de l'Urundi car Mpehe pour être
nommé avait accompagné NT.ABE dans ses déplacements, il venait aussi, ainsi que
les autres serviteurs du Roi, du pays d'en haut (ruguru: terme employé
couramment pour désigner la partie de l'Urundi o~ le Mwami aimait à résider).
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Généalogie : (1) Mpehe engendra (2) l)a.tam'be.; -puis (3) Mpanda, Mpanda engendra
(4) Ruvubi, Ruvubi donne naissance à (5) Rusengo. Après Rusengo vient
(6) Kinyarrazinga.
Kinyarrazinga fut destitué en 1941 et son fils (7) Yarusabo lui succéda.
A sa nominatiort, ce derrn.er prît le nom de son aieul Baramba pour faire croire
à une succession de nom pour chaque règne comme cela se fait ici.
Au Bugufi on n'a jarrais connu cette succession de non de règne,ce n'est
que Yarusaba qui vient de l'innover.
Im~ortantes familles de Batutsi: au Bugufi. A peu près toutes sont retrouvées
en Urundi. La plupart de fois, ce sont des familJes qui, chassées et répudiées
de leur branche p~incipale, sont parties pour se chercher un asile ailleurs.
Des familles parties tout d'abord peu nombreuses, s'installèrent et· se
multiplièrent au Bugufi.
Ces familles importantes sont
(1) Abongera ou Abanyecongera: Gahange, ex-soue-chef de Kaliza.
(2) Abanyakarama: Ntibihirana, sous-chef à Rugarama.
(3) Abasapfu: Bukomeye, colline Kanazi.
(4) Abahondogo, MuzunguT sous-chef à Ntaretarè.
(5) Abenerwamba: Bdahagarikiye, dod mais son fils est sous-chef à Kabingo.
(6) Abashomo: Singaye, sous-chef à Nzaza.
(7) Abanyagisaka: Sebihinda, sous-chef à Buga.
Nkaka : " à Shanga.
(8) Avaryna: Gicunkuma à Juruligwa.
Rugambarara idem.
Ces familles sont toutes semblables à celles que nous connaissons ici.
( Consulter I/.onsieur Simons dans Coutumes et Institut ions des Barurtdi).
Pour les familles des Bahutu elles sont exactement les mêmes que celles
qui sont connues dans la région de Kiteganyi(Butambuko, Urundi) et plus
spécialement aux collines Shoza-Kasenyi-Kabogo (même région). Ce sont :
(1) Abajiji: Kira.jagarays, colline Kanazi. Homme de cor..fiance de Rusengo.
(2) Abashubi : Banenuwonze, serviteur, colline Mabawe. :N;lka, famille a.es
cuisiniers, colline Muhweza.
(3) Abahinda : Samuja.nga, son fils est sous-chef à Ngudusi.
(4) Abymwa: Nikaga, colline Mkanda.
Gafyiki, colline Hgundusi.
(5) Aba.sa.nzu : kiromba, assesseur au tribunal.
( 6) Abanyarwa.nda : Ruhangaza, colline Nzaza.
(7) Abaha: Mudende, colline Mushiha.
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Segakoko
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(8) Abahanza: Ruhwabar:e, colline Chuya


· Semanbu. Il Il

Co!Dille plus haut ces familles se retrouvent dans les familles Bahutu dt ici.
Les indtgènea de chez nous ont de nombreux i)arents au Bugufi : des
bee.ux J)a!'ents - des cousins - des oncles. Ainsi rar exemple: la famille
des Abumva: Kikaga a ses neveux les nommés Ntibakiranya, V~cumi à Shozâ,
sous-chef' Katamba. A RumarnJari: sous--chef Bahama; ce sont tous des Bashubi
'a:p:parentée à ceux d.e Vuza, sous-chef Ngwe-be. Le Muhutu Ntibihonoye de la
famille des Abasanza est à Kasenyi, sous-chef Katamba; une bonne partie de ses
proches -parents sont au Bvgufi notalD!llent : KiromlJa-Ngwebe.
Nombreuses sont les alliances: on enregistre très souvent_avx tribunaux
ind:i gènes de Muhinga les actes de notoriété pour mariage entre ceux du
Bugufi et d'ici.
S0 1.lIDission des chefs du Bugufi.
Avant que l'autorité britannique n'eut pris le Bugufi, ces différents
chefs reconnaissaient to,,jours la so1werainets de nos rois :
l. Cadeaux offerts au Roi lors de certaines circonstances: les cadeaux
of:'erts au Roi son nombreux, les uns éta:i.ent des redevances en houes,
les autres étaient des fournitures de bétail; soit que l'on envoyait de son
gré·: ingorore - soit une partie du butin que l'on avait razzié chez les
voisins : unwiri.
' '

Du -temps du roi Mwezi, Ruv;:nbi envoyait ces redevances IJar l'intermédiaire


de BIGEZEBE, de la famille des Abanyakarama. A Mwezi encoro, le fils de Ruvubi,
Rusengo tenait ses relations par Rigezehe puis -par le nommé MUKUBANO, de la
famille des Abarimban;va. MOKUBANO, était souvent accompagné par NTAMBWE, de la
famille des Abashubi.
Du temps du roi MUTUGA, Rusengo continua à y envoyer Muktibono; ,ce
dernier a reçu même plusieurs têtes de bétan du Roi : 5, Après 1a mort de
Muknbano, il y envoya les nommés : Senyanibo, Semul1omye et Chabakanga petit
frère de Busengo. Ces trois derniers ont contj_nué à rempl:l.r leurs fonctions
à l'avénenien.t de MHAMBUTS.A. A 1a mort de Busengo, son fils Kin.van:azinga
envoya 5 têtes de bétail pour annoncer la mort de son père par les 3 mêmes
n:essagers cités plue haut. Kin;:yamazi11ga, conn:ne ses -pères, continua à envoya ces
cadeaux politiques au Roi jusqu'à ce que leo Anglais prirent possession de cette
province. Même .il pa:calt que pendant les q11elques premières années de leur
séparation de leur patrie, Kj_nyan:aztnga continua à le faire.
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2. Ils allaient coILICe le □ autres chefs passer quelques jours à la cour


royale: gushengera. Il appert des dires des vieux quo Ruvudi, Rusengo, se
sont présentés à la cour de Mwezi à plusieurs reprises. Pour ne parler que
d'un fait plus récent: un jour Rusengo n'avait plus partagé les vaches obtenu
par des 1·azzias effectuées en chofforios; Busokoza et Mbanzabugabo qui étaient
devenus insoumis et révolutionna!res. Pêchant dans l'eau trouble Rusongo
voulut rester en ~ossession de tout le bétail qu'il avait pu s'accaparer.
Quand l~uezi l'ap-prit, il demanda aide aux Allen:ands et ceux-ci envoyèrent
des soldats qui arrêt~ront et spollièront Rusengo, on lui prit beaucoup de
bétail q,;e l'on ar:ena a"t;ec lui devant M1mzi. Rusengo dmr.anda (3!'âce en
prorr.ettant solonnellen:ent de ne -plus recommencer et en gu:!.se de pardon, le
Roi lui donna 30 têtes de béta:!l et un tatu"eau,
De"!,)uis lors Rusengo fit régulièrement la cour au Roi, à Mute.ga et
à I-~~-mr.;butEn,
Un jour R1rnenso partit chez !,iutaga avec Kalibwami alors envoyé par son
vieux père Busol:oza.
Après, Kalibwemi partit avec le fils de Rusengo Kinyamazinga.
Le dernier qui a été chez gwarr.butsa c 1 est Kinyamazinga mais seulement aprè.
la prise du Bu3ufi par les Anglais.
3. ïls recevaient dos vaches de nos rois. Il est établi que Ruvubi, Rusengo
ont reçu des vaches de Mwezi. Rusengo en a requ de Mutaga, et de la Reine-Mère
Kinyamazinga quand il faisait la cour à Mwambutsa en a requ avec le chef
llibanzn."t::ugabo.
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4. Ils ps.rtic:i:paient aux différentes fêtes et réjouissances publiques.


Le dr:rnier qui y a IJarticipé c'est Kinyamazinga (vers 1921) c'est alors qu'il
requt la dernière vache du Mwami. C'était à la fête pour les semailles de
sorgho: Umuganuro. C1 était dîailleurs à l'occasion de ces fêtes que les
autres chefs recevaient aussi des vaches.
5. En cas de guerre, ils prenaient toujours place dans l'armée royale.
Quand Kanugun, Mbanzc.bugabo après Busokoza. se sont révoltés, le roi Mwazi
a fait appel à l'arrrée de Rusengo pour combattre les révolutioru1aires.
Langue
La langue princi~ale parlée au Bugufi est le Kirundi, maintenant à
l'école on apprend le swahili, il y a beaucoup d'indigènes qui sont venus
d'ailleurs et qui y ont introduit plusieurs mots étrangers.

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Xoeurs et coutumes:
Lee familles e!tant ies mêmes, à peu pr~s toutes les coutumes et
croyances sont les mêmes.

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NOTE :
Beaucoup d'éleveurs de part et d'autre ont des abagabire de l'un ou
l'autre c6té de la frontière. D'ailleurs en 1944, le tribunal de territoire
a tranché beaucoup d'affaires où ceu..~ de Bugufi réclamaient "une Inyokor,·e.nô11
au..~ indigènes d'ici. Maintenant, il y a beaucoup de barundi qui ont des
abagabire au Bugufi et qui désireraient faire kwokoza A la frontière, il
Y a un mouvement de va et vient des abagabire qui sont chez leur ehebuja,
ce qui ne se voit pas beaucoup ailleurs le long des autres frontières.

Relations économiques entre le Bugufi et l 'Urundi


Il est indéniable qu'un commerce entre les indigènes du Bugufi et ceux
de la région voisine en Urundi (le Butambulra) se pratique habituellement. On
y ~ait le trafic des produite indigènes comme des houes - vivres - ports
en terre etc .•• Le commerce des produits de fabrication européenne et de gros
ou petit bétail y est interdit par les règles douanières, mais il est certain
qu 1 il se pratique en fraude.
Brer, le mouvement de commerce entre les indigènes de l'un ou de l'autre
côté de la frontière y est aussi développé que l'on se croirait en plein Urundi
tout comne s'il s'agissait d'une province à une autre.
La frontière existante aujourd'hui entre l'Urundi et le Bugufi n'est que
d'instauration très récente (1922) et purement européenne. Suivant notre
tradition, la frontière Nord-Est de notre Etat a toujours été la Buvubu, rivière
qui a toujours servi de f:\. ontière ent:r:e l 'Urundi et l 'Usuwi.
1

MUIŒMKE, le 23 mars 1946


Le Chef de Province, J.B. NTIDENDEBEZA,
Sé/: J.B. NTIDENDEREZA

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