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Les défis politiques de la réforme de la justice en Haïti

et expériences Latino américaines


23-24 Juin 2009
École de la Magistrature
Port-au-Prince

L’objectif de cette conférence est d’analyser comment le gouvernement d’Haïti et la


communauté internationale peuvent promouvoir de manière plus effective les
transformations dans le secteur de la justice et de la bonne gouvernance. Plusieurs pays
de la région ont transformé et modernisé leur système judiciaire et peuvent servir de
« modèles régionaux » pour Haïti.

La réforme des institutions du système de justice constitue un élément central de la


stratégie de reconstruction de l’État haïtien. La justice demeure une demande très forte
de la population depuis la fin de la dictature duvaliériste. Autant pour la mission de
maintien de la paix, que pour les agences des Nations Unies et les bailleurs de fonds,
ces réformes indispensables au renforcement de l’État de droit sont prioritaires.

Les expériences et les interventions de la communauté internationale en Haïti dans ce


secteur ne sont pas nouvelles, datant de 1993 avec la MICIVIH. La création et la
formation de la Police Nationale d’Haïti, la réforme du système judiciaire et la
protection des droits de l’Homme ont été les objectifs de plusieurs interventions
ponctuelles et programmes de coopération multilatéraux, bilatéraux et non-
gouvernementaux. Les résultats sont peu satisfaisants et les objectifs atteints n’ont pas
été suffisants pour garantir la sécurité et la protection des citoyens.

La société haïtienne est très fragmentée et selon le sociologue Louis Naud Pierre, « il est
quasiment impossible de réaliser un consensus minimal entre les individus sur les règles
de conduite que présupposent le Droit et la Justice ». Néanmoins, le Document de
stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (DSNCRP) a pour
objectif de lancer les bases d’un nouvel ordre juridique haïtien fondé sur les valeurs
culturelles et ancré dans le tissu social haïtien en proposant en priorité de restructurer
l’administration judiciaire et d’assurer l’accès à la justice.
La communauté internationale peut jouer un rôle important d’assistance mais elle doit
aussi s’assurer d’une double légitimité: la légitimé du processus de réformes et la
légitimité des institutions. Autrement dit, la participation du gouvernement, des partis
politiques et de la société civile dans le processus de réforme est fondamental et doit
être appuyé, mais l’accessibilité, la crédibilité et l’indépendance de la justice
consolideront la légitimité de ces institutions.

Des pays comme El Salvador et la République Dominicaine peuvent, grâce à leur propre
expérience de réforme, contribuer au processus en offrant des modèles de structures
judiciaires. L’engagement de la société civile, du secteur privé, et la création
d’institutions pour faire le suivi des réformes mises en place sont des mécanismes qui
ont contribué à soutenir ces réformes.

Les panels de cette conférence visent à poser des questions clés sur le modèle haïtien,
certains obstacles et les acteurs qui peuvent jouer un rôle et des responsabilités sur les
changements en cours. Cet espace de dialogue vise à stimuler les participants à faire
des propositions et suggérer des solutions concrètes pour améliorer l’effectivité des
réformes tout en respectant les particularités haïtiennes.

Les ateliers de travail organisés avec différents groupes, soient les médias, les
parlementaires, les organisations de femmes et de droits humains et les jeunes, sont
d’autres acteurs qui peuvent s’engager et participer au renforcement de l’Etat de droit en
Haïti. À partir des conclusions et compte tenu de leurs possibilités d’action et de leurs
moyens de travail, comment ces acteurs sociaux peuvent-ils participer au processus, en
dialogue avec le gouvernement, et faire en sorte que la justice reflète les besoins de
tous les citoyens et citoyennes.

Amélie Gauthier
Chargée de recherche
FRIDE
agauthier@fride.org
Tel Haïti : 34 22 48 77
23 Juin 2009
8h15 Bienvenue

• Lionel Bourgoin, Directeur de l’École de la Magistrature


• Amélie Gauthier, Chargée de recherche, FRIDE

8 h20 Introduction

• Ambassadeur d’Espagne en Haïti, Monsieur Juan Fernando Trigo


• Le Ministre de la Justice, Monsieur Jean- Joseph Exumé
• La Première Ministre de la République d’Haïti, Madame Michèle Duvivier
Pierre-Louis

8h50 -10h00 Quelle réforme? Vers quel modèle judiciaire ?


L’importance de la définition d’un projet politique et institutionnel, défi de susciter la
participation du plus grand nombre d’acteurs vers un consensus sur le droit, la réforme
et le fonctionnement du système.

• Jean-Joseph Exumé, Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Haïti


• Gaby Oré Aguilar, Human Rights Ahead, Espagne
• Dante Negro, Directeur, Département du Droit International de l’OEA

Modérateur : Ricardo Seitenfus, Représentant de l’OEA en Haïti

Débat

10h00 -10h30 Pause Café

10h30-10h45 Conclusions de l’atelier de travail sur la modernisation du code pénal


et du code d’instruction criminelle, Me. René Magloire, conseiller spécial du
Président de la République

10h45-12h15 Normalisation de la corruption et de l’impunité : comment renverser


la tendance vers une culture de normes légales et du bien collectif?
La corruption et l’impunité sont des phénomènes acceptés et perçus comme normaux.
L’intérêt individuel versus l’intérêt collectif régi par un ordre juridique. Quels sont les
blocages politico-économiques et socioculturels vers une justice indépendante ?

• Bernard Gousse, Avocat, ex Ministre de la Justice, Haïti


• Servio Tulio Castaños, Vice Président de la Fundación Institucionalidad y
Justicia, République Dominicaine
• Sidney Blanco, Juge, El Salvador

Modérateur: Mariano Aguirre, Directeur du Centre Norvégien de Construction de la


Paix (NOREF)

Débat

12h15 Lunch

13h15-14h45 Participation de la société civile


La participation de la société civile organisée est importante dans un processus de
transformation comme celui de la justice. Quels sont les responsabilités et les
mécanismes qui peuvent renforcer son rôle ? Comment la société civile peut apprécier
les progrès partiels de la réforme et s’approprier du processus comme des résultats.

• Claude Bajeux, Forum Citoyen de la Réforme de la Justice , Haiti


• Danièle Magloire, Directrice Droits et Démocratie, Haïti,
• Micha Gaillard, Coordonnateur du Groupe de Travail sur la Réforme de la
Justice, Haïti
• Suzy Castor, Directrice de CRESFED, Haïti
• Père Ian Hanssens, Justice et Paix, Haïti

Modérateur : Pierre Bonin, membre de la concertation pour Haïti à Montréal

Débat

14h45-15h00 Cafe

15h00 -16h15 Est-ce que les bailleurs de fonds ont un rôle dans la promotion et
l’amélioration des relations entre l’État, les élites et la population à travers de la
réforme du droit et de la justice? Opportunités et limitations

• Danièle Saada, Chef de la Section Justice, MINUSTAH


• Ricardo Seitenfus, Représentant de l’OÉA en Haïti, Haïti
• Jean Vandal, Cabinet du Ministre de la Justice, Haïti

Modérateur : Madalena Moita, Chercheure associée de FRIDE

Débat

16 h15 Directives pour la deuxième journée

16h30 Fin de la première journée

24 Juin 2009
8h30 Conclusions de la 1ère journée et Tour de table

Amélie Gauthier, Chercheuse, FRIDE


9h20 Instructions pour les ateliers

9h30 -11h00 Ateliers de travail – rôle et engagements dans la réforme de la justice

• Débats avec un groupe de Fokal


• Débats avec les médias
• Débat avec des membres d’organisations de femmes et des droits humains
1 Animateur et 1 Rapporteur par atelier :
11h00 à 11h30 : Rapports et synthèse des travaux des ateliers

11h30 Clôture du séminaire


Jean-Joseph Éxumé, Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Haïti
Amélie Gauthier et/ou Mariano Aguirre, FRIDE

12h15 Lunch de clôture

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