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Contexte
Là où existe une dégradation réelle ou supposée de la justice, et où les discriminations
et obstacles politiques, juridiques, économiques et institutionnels marginalisent des
parties de la population, le combat pour l’égalité de l’accès à la justice peut être com-
1200 18th St, NW plexe et dangereux. Même dans des pays ayant légiféré dans le but de renforcer les
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Washington, DC 20036 droits des groupes vulnérables ou déshérités – comme au Maroc, avec l’adoption de
(202) 822-4600 réformes décisives des droits des femmes dans le code de la famille, ou au Népal, où
www.globalrights.org la discrimination envers tout citoyen basée sur la religion, la race, le genre, la caste ou
la tribu est interdite – des obstacles de procédure et institutionnels peuvent sembler
insurmontables aux personnes qui n’ont pas de ressources financières importantes ou
la connaissance du système judiciaire.
Pour cette raison, l’accès à la justice – tel que défini par le Programme des Nations
Unies pour le Développement et compris et accepté par la communauté internationa-
le des droits de l’homme – signifie à la fois que les lois et recours doivent être justes,
équitables et sensibles aux besoins des pauvres et des marginalisés, et aussi que les
difficultés qu’ont les populations vulnérables à comprendre et faire valoir leurs droits
fondamentaux auprès des institutions mises en place pour exercer la justice sont trai-
tées.
Global Rights soutient des programmes d’accès à la justice dans la plupart de ses bu-
reaux locaux, et nombre de ces programmes font une priorité de l’accès à la justice
pour les femmes, les communautés raciales et ethniques marginalisées, et les pauvres.
Les activités détaillées ici démontrent toutes des approches uniques pour accéder à la
justice et soulignent les composantes d’intégration sociale globale de nos efforts de
renforcement des compétences de nos partenaires pour fournir des services juridi-
ques et parajudiciaires, avoir un impact sur les mécanismes du système judiciaire,
promouvoir des réformes législatives et des systèmes, et mener des programmes d’é-
ducation juridique dans le monde entier.
Au Burundi, Global Rights cherche à renforcer les compétences des partenaires lo-
caux pour entreprendre des litiges stratégiques dans le but d’assurer la résolution jus-
te et opportune des affaires relatives au droit de propriété foncière et à la violence
sexuelle et basée sur le genre (SGBV). Le Burundi est actuellement en train de réfor-
mer son droit des biens et son droit pénal; l’exécution juste et équitable des réformes
législatives par les tribunaux peut apporter une soupape de sûreté sociale décisive
pour que les gens comprennent et fassent valoir leurs droits via un processus légal et
pacifique. Nous travaillons également avec le Conseil Supérieur de la Magistrature et
les organisations de la société civile pour aider à concevoir des outils d’évaluation
pour mesurer la performance du système judiciaire, qui manque actuellement d’un
mécanisme indépendant d’évaluation de la performance. De manière importante, ce
projet comprend de la recherche comparative, des ateliers, et des formations à l’utili-
sation de nouveaux outils pour les magistrats.
En République Démocratique du Congo (RDC), Global Rights a travaillé avec ses parte-
naires pour favoriser l’adoption par le Parlement d’un projet de loi révolutionnaire
sur la violence sexuelle et basée sur le genre en juin 2006. Nous renforçons actuelle-
ment les compétences de nos partenaires locaux grâce à la formation et l’assistance
technique pour promouvoir la nouvelle loi sur la SGBV comme moyen de dissua-
sion contre la violence sexuelle, tout en continuant à plaider en faveur de réformes
du secteur judiciaire et de la pratique de l’indépendance judiciaire.
Au Maghreb, où beaucoup de femmes ont besoin d’aide pour accéder à et faire valoir
leurs droits fondamentaux sous l’autorité des codes de la famille du pays dans les
tribunaux locaux, Global Rights étend un modèle de programme de formation para-
judiciaire et d’accompagnement juridique que nous avons développé au Maroc, et
adapte ce même modèle à l’Algérie et à la Tunisie. Par ce biais, nous fournissons
supervision, formation et assistance technique en continu à 11 organisations parte-
naires dans trois pays au fur et à mesure qu’ils établissent des structures effectives et
permanentes pour accueillir ce type de programmes.
Dans le nord du Nigéria, nous avons développé de nouveaux partenariats pour renfor-
cer la capacité des ONG locales à renseigner et surveiller les violations des droits de
l’homme dans les états de Bauchi et Kano. Nous avons également entamé le proces-
sus d’adaptation des activités et leçons tirées du modèle marocain de formation para-
judiciaire et d’accompagnement juridique, décrit plus haut, pour faciliter l’accès à la
justice des femmes pauvres et marginalisées qui demandent réparation pour des pro-
blèmes juridiques dans les états de Bauchi, Kano et Kaduna. Nous avons mené une
évaluation pour établir quels sont les besoins juridiques des femmes les plus urgents
et sommes en cours de développement de stratégies avec nos partenaires locaux
pour assurer l’accès à la justice pour les femmes sous l’autorité du pluralisme juridi-
que.