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Introduction:

"L'équilibre entre le droit et la justice sociale est un sujet de débat constant au sein de nos
sociétés. Si le droit est censé garantir l'ordre et la régulation des relations sociales, la justice
sociale vise quant à elle à assurer l'équité et la solidarité au sein de la communauté. Ces
deux notions semblent parfois entrer en conflit, posant des défis complexes et éthiques aux
décideurs politiques, aux professionnels du droit et à la société dans son ensemble.

L'objectif de cette étude est d'explorer la dynamique entre le droit et la justice sociale, en
mettant en lumière les points de convergence, mais aussi les tensions et les contradictions
qui peuvent émerger de leur interaction. Nous chercherons à comprendre comment le droit
peut contribuer à favoriser la justice sociale, tout en identifiant les limites et les obstacles qui
peuvent entraver cette dynamique.

La question de la justice sociale se pose à différents niveaux du droit, que ce soit dans le
domaine des droits de l'homme, de la justice pénale, du droit civil ou du droit du travail.
Chaque sphère du droit offre des occasions d'explorer les liens entre la normativité juridique
et les impératifs de justice sociale.

En abordant ce sujet, il convient également d'interroger les représentations sociales et


culturelles de la justice, ainsi que les enjeux de pouvoir et d'inégalité qui influent sur la
manière dont le droit peut favoriser ou, au contraire, entraver la justice sociale. Cette
analyse ne peut se faire sans prendre en compte les contextes historiques, politiques,
économiques et culturels qui structurent ces dynamiques complexes.

Enfin, en examinant la relation entre le droit et la justice sociale, nous chercherons à ouvrir
des pistes de réflexion sur la manière dont les institutions juridiques, les mouvements
sociaux et les acteurs politiques peuvent travailler de concert pour promouvoir une justice
plus inclusive et équitable au sein de nos sociétés, cette étude se veut une invitation à
questionner les fondements et les pratiques du droit à la lumière des impératifs de justice
sociale, dans l'optique de contribuer à l'émergence d'un système juridique plus juste et
respectueux des droits de tous les individus qui composent nos sociétés."

1. Martha Nussbaum, philosophe et professeure de droit à l’Université de Chicago,


soutient que le droit doit garantir un socle minimum de capacités fondamentales
pour tous les individus, afin d’assurer une réelle justice sociale. Selon elle, les
principes de la justice sociale doivent être inscrits dans les lois et les politiques
publiques, et le droit doit être un instrument de promotion de ces principes.

1. John Rawls, philosophe politique, avance dans sa théorie de la justice que le droit
doit garantir des conditions équitables et justes pour tous les membres de la société,
en accordant une attention particulière aux plus défavorisés. Pour lui, la justice
sociale et l’équité doivent être des piliers fondamentaux du droit.

1. Amartya Sen, économiste, met en avant l’importance de l’approche des


« capabilités » dans la quête de la justice sociale. Selon lui, le droit doit chercher à
créer des conditions qui favorisent le développement des capacités de chaque
individu, leur permettant ainsi de mener une vie authentiquement humaine.

1. Angela Y. Davis, militante et universitaire, souligne que la justice sociale ne peut être
atteinte sans une transformation radicale des systèmes juridiques et politiques. Pour
elle, le droit ne peut être perçu comme un outil neutre, mais doit être examiné à la
lumière des structures de pouvoir et des inégalités qui sous-tendent les sociétés.

1. Roberto Mangabeira Unger, théoricien du droit et philosophe politique, défend l’idée


que le droit doit être conçu de manière à favoriser la transformation sociale, en
permettant une plus grande participation des individus dans la construction des
normes juridiques et des politiques publiques.
6. Ronald Dworkin, juriste et philosophe du droit, défend l’idée que la justice sociale exige
une juste répartition des ressources et des opportunités. Selon lui, le droit doit viser à
garantir que les individus disposent d’une égale considération et d’une protection équitable
de leurs droits, quelles que soient leurs circonstances personnelles.

7. Charles Taylor, philosophe canadien, met l’accent sur l’importance de la reconnaissance


des identités culturelles et des particularités des individus dans la quête de la justice sociale.
Il soutient que le droit doit incorporer des mécanismes de reconnaissance et de valorisation
des différences, afin de promouvoir une réelle inclusion et équité pour tous les membres de
la société.

8. Iris Marion Young, théoricienne politique, souligne l’importance de l’approche de la


« justice sociale comme processus », mettant en lumière la nécessité d’impliquer les citoyens
dans la prise de décision et la création des politiques publiques. Selon elle, le droit doit offrir
des espaces de participation citoyenne, permettant une réelle prise en compte des besoins
et des perspectives des groupes marginalisés.

9. Thomas Pogge, philosophe politique, insiste sur l’impératif moral pour le droit d’adresser
les inégalités mondiales et de promouvoir la justice sociale à l’échelle globale. Il appelle à
repenser les structures économiques et politiques internationales, de manière à assurer une
répartition plus juste des ressources et des opportunités au niveau international.

Ces auteurs offrent des perspectives variées sur la relation entre le droit et la justice sociale,
mettant en lumière la nécessité d’intégrer des considérations éthiques, sociales et politiques
dans la pratique juridique. Leurs travaux apportent ainsi des éclairages enrichissants pour
comprendre les enjeux complexes liés à cette dynamique.

Bibliographie
Ronald Dworkin :
- « Prendre les droits au sérieux » (1977)
- « Le Droit de la vie. La question de l’avortement » (1993)
- « La Justice pour les Hérissons » (2011)

Charles Taylor :
- « Les Sources du Moi » (1989)
- « La Laïcité à l’épreuve » (1991)
- « Multiculturalisme et la politique de reconnaissance » (1994)

Iris Marion Young :


- « Justice and the Politics of Difference » (1990)
- « Inclusion and Democracy » (2000)
- « Responsibility for Justice » (2011)

Thomas Pogge :
- « La santé des plus pauvres. Pour une nouvelle solidarité internationale » (2001)
- « La pauvreté dans le monde » (2008)
- « Global Tax Fairness » (2016)
John Rawls :
- "Théorie de la justice" (1971)
- "Liberté, égalité, différence" (2001)

Amartya Sen :
- "De l'inégalité économique" (1970)
- "La qualité de la vie" (1987)
- "Repenser l'inégalité" (2008)

Achille Mbembe :
- "De la postcolonie : essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine" (2000)
- "Politiques de l'inimitié" (2016)

Michel Foucault :
- "Surveiller et punir" (1975)
- "Histoire de la sexualité" (1976)

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