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Introduction
Le Cha pitre 4 illustre les maladies se man ifestant princ ipalement
pa r des signes digestifs. Il exclut les affections congénitales (pa r

Affections exemple, la fissure pa lat ine) et les affections néonata les acquises
(par exemple, les diarrhées du veau). La première parti e com-
pren d des maladie s infectieuses et conta gieuses : le complexe

alimentaires maladie des muqueuses - diarrhée bovine virale (BVD), la sto ma-
tite vésiculeuse, la sto ma tite papuleuse (to utes ces maladics ayant
des signes généraux assez similaires) et la par atubcrcu losc, La
seconde partie couvre les affections parasitaires digestives: l'os-
tertagiose et le parasi tisme de l'int estin grêle et du gros int estin
(po ur la coccid iose, voir 59, 60). Les autres affections sont énu-
mérées pa r région ana to mique (depuis la cavité bucca le jusqu'à
l'anus), indépe nda mment de leur étiologie traumatiq ue, nutri -
tionne lle ou aut re.

Maladies virales
Trois maladies virales pr ésentent des problèmes cliniques pour le
diagno stic différent iel : le complexe diarrhée bovine virale - mala-
die des muq ueuses (BV D/ M D) , la stomatite vésiculeuse et la
sto matite pa puleuse bovine. Dans certaines régions , il peut être
nécessaire d'ap profondir le d iagnostic différent iel ent re la fièvre
aphte use er la peste bovine (voir 646-657). Le pouvoir pathogène
et l'importan ce écono mique de ces malad ies vira les vésiculeuses
sont tr ès var iables. Une différencia tion très pr écise est essent ielle
et dépend généra lement des ana lyses de laboratoire.

Diarrhée bovine virale - maladie des


muqueuses (virus BVD-MD)
Définition: maladie infectieuse majeure causée par un pestivirus.

Signes cliniques: la malad ie des muq ueuses est une maladie


virale majeure dans le mond e entier. Des ano ma lies congénitales

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44 Guide Pratique de Médecine Bovine

lem ent du viru s. A un âge plus tardif, habituellement ent re 3 et


30 mois, un e su rinfection par une so uche non cyt oparhog ène
du virus BVD ind uit un syndro me de m aladie des muqueuses
avec d es ulcérations a ffecta nt l'ensembl e du tractus gas rro -
int est inal. Clini que me nt, ces ani ma ux p résent ent des signes
d'atteinte buccale, inte stina le et resp iratoire. O n peut o bserver
de s érosions et une hyper èrnie autour des narin es, des lèvres et
des gencives (145).
La pièce anato miq ue en 146 montre de nombreus es lésions
éro sives et hém orrag iqu es sur tout le p alais dur. Une infection
bact érienne secon daire des lésions produit des ulcères n écro -
tiqu es visibles sur le ph ar yn x caudal et la fente de la glotte
(147). De s lésion s de nécro se et d'abc édation entourent l'épi-
glotte. La muqueus e lar yngée est égalem ent hémo rragi que . D u
pu s est p résent ent re les cartilages ar yténoïd es, rendant les
144 efforts respiratoires laborieux et do ulo ureux. Des ulcères nccro-
tiqu es sim ila ires p eu vent envahir le pa la is d ur, l'œ soph age et la
telles qu e l'hypoplasie céré belleuse et la ca taracte (432) pe uvent caillett e. L'œ soph age peu r p résenter des zo nes d 'hem o rr agie
affecter la progéniture de femelles infectées en début de gestation . linéa ires et inéga les, de j'œd ème et des éro sions. O n peut obser-
La ma ladie des mu qu euses provoq ue un e diarrhée er une baisse ver des érosions sur les bor ds œdémateux et hyperém iqu es des
de l'ét at général chez les jeun es bovins. Une stomatite et une rh i-
nit e ulcéreuses sur vienne nt en assoc iation avec des lésions simi-
lai res sur d'autres muqueuses.
Une infection in utero au cours du premier trim estre peur
ent raîner une mo rt embryonnaire pr écoce et un e infertilité ou
des anomali es congénitales comme che z ce vea u Piém ontais en
143. Bien qu' a lerte et allaité avec difficultés, il éta it inc ap able
de se relever. Bien que relativement normal au rep os, il ado p rai t
cette po stur e de spasme des extenseurs et d'opi sth oronos su ite
à toute stimu lati on même minimale, p ar exe mple lorsqu'il
essa yait de se nourrir. L'aut op sie a confirmé un e hypopl asie
cérébell euse . 144 montre un cerveau normal (à gauche) er le
cer veau affecté (suite à l'inoculation de la mère a u 150' jour de
gestation ).
Une infecti o n in litera au cours du second trim estre avant
l'âge de compétence immuni taire du fœrus, peut ab outir à la
nai ssan ce d' un veau infect é de man ière persistante par le virus
BVD, séroposi tif à l'antigène BVD, mai s séro néga rif à l'anti-
corps. De te ls ani m aux pe uvent être cliniqu ement norm au x ou
pr ésenter un retard de cro issa nce, mais ils excr ètent co ntin uel-

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Chapitre 4 : Affections alimentaires 45
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plis de la caill ett e (148). De petite s érosions int estinales pe uvent


entraîner une nécro se de la muqueuse et la pro d uctio n de cylin- 151
dres remplissant la lumi ère int estina l (149). Une infection bac-
térienne seco nda ire peur être respo nsa ble d' une hypert ro ph ie
des nœuds lym ph at iqu es. Des éro sions peuvent éga lement se nelle par le virus BVD acq uise au débur de la gesta tion. Un gran d
développ er a uto ur du coroner et dans la fente in rerdigit ée (150). nombre des lésio ns des muqueuses sont si sévères q u'un anima l
Les deux bovins en 151 sont to us deux âgés de 18 mois . La souffrant d'une infection chro nique persistant e peur être émacié
génisse au prem ier plan avec une robe anormale de couleur (comme l'animal cro isé en 152) et consti rue un réservoir infec-
rouill e, est rabougrie suite à une infection persistante chronique tieux permanent pour les bovins sensibles en contac t avec lui.
(antigène pos itif, a ntico rps négati f) due à une infection mater- Dans certains tro upeaux, une infection primaire au virus BVD
chez des bovins non immun isés peur éga lement provoquer des
signes entériques sévères et une mortalité accrue, par ticulière-
ment chez les vaches laitières, bien que la plupart des infections
primaires soient subcliniques chez les jeunes animaux.

Diagnostic différentiel : salmonellose, pararuberc ulosc


(157), entérite hiverna le (159, 160) et diverses causes d'entérite
aiguë individu elle. Stomatite pap uleuse bovine (155), sto matite
vésiculeuse (154), fièvre aphteuse (646-650) et aurres causes d'ul-
céra tion bucca le.

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Traitement et prév ention: programme à lon g term e néces- Diagnostic différentiel: fièvre aphreuse (646-650) et sto ma-
saire po ur un contrôle efficace : les bovins antigène-positif souf- tite papuleuse bovine (155, 156). Diagnostic par test ELISA ou
frant d'un e infection chro niq ue persistante par le virus BVD do i- test de fixarion du complément (FC) et si ces tests sont néga tifs,
vent être ident ifiés par des ana lyses de sang et envoyés à ap rès un passage viral, réacti on de neutra lisation vira le.
l'équarrissage car ils repr ésentent un réservoir majeur de viru s.
Dépister tous les bovins achetés. Doubl er la clôture sépar ant le Traitement : les cas suspects doivent être immédiatement
troupeau du hétai l des élevages voisins. Vacciner avant la repro- déclar és au x auro rités d'état . (M aladie de la Liste A de l'OIE
duction pour prévenir la na issan ce de veau x infectés pers istants. [Office Int ern arional des Épizooties)).

Stomatite vésiculeuse Stomatite papuleuse bovine


Définition: d ue à un rh abdoviru s (deux so uches : New Jersey Définition: mala die bénigne ca usée pa r un parapoxvirus classé
et Ind ia na) induisant la form at ion de vésicules dans divers ris- com me « virus paravaccine » qu i n'a généra lement pas d'effet
sus superficiels, Elle se p ropage prob ablem ent par des insectes adverse sur le veau ,
vecteurs.
Signes cliniques: des papul es er des vésicules peu profondes
Signes cliniques: le veau Charolais présente des zones blan- sont visibles sur le mufle, le pa lais dur er les gencives de ces jeu-
ches sur les plis du palais dur, les co ussinets denta ires et les gen- nes bovins (155, 156). Les papul es développent un cent re rugueux
cives (153). Ces zones pâles sont des vésicules qu i se rompent au disrincr qui s'étend pour confluer avec des vésicules adjacentes.
bo ur de quelques jours (154). Une infection secondaire est rar e. Les trayons ne sont pas affectés. La sto ma tite papu leuse atte int
La stomarite vésiculeuse n'a été confirmée qu 'en Am érique du géné ralement les hovins immatur es, parfoi s un gro upe entie r,
Nord et du Sud . De nom breu x anim au x d'un e même exploiration mais la guériso n est rapide. Les effers systémiques sont rares .
peuvent être affectés simultanément, montrant une salivation
excessive associée à des lésions buccales et évent uellement des Diagnostic différentiel: fièvre aphte use (646-650) et sto ma-
lésio ns des trayon s. Les lésion s des trayons (617) de la stomatite tite vésiculeuse (153, 154).
vésiculeuse peuvent gêner la traite. Des lésions secondaires peu -
vent affecter les onglon s. Traitement: un tra itement spécifique est rar ement nécessaire .

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Chapitre 4 : Affections alimentaires 47

après le vêlage. Les anima ux porteurs sont exc réteurs penda nt


des mois avant de man ifester des signes cliniqu es. L'infection est
introduite dan s les tro upea ux sains par des porteurs subcliniq ues.
Les jeunes veaux s'infectent in utero pa r le co lostrum o u par
inges tio n orale. L'immunité se développe vers l'âge de 4 à 6 mois.
La ma ladie est une zoo nose potentielle (malad ie de Crohn).

Diagnostic différentiel : salmonellose, parasitisme sévère,


diarrh ée bovine virale (BVD).

Traitement et prévention : il n'existe aucun traitement effi-


cace. Les vaches suspectes doivent être dépistées (ELISA, FC,
AGIO [immunodiffusion sur gélose)) ct envoyées à l'équ arrissage si
elles sont positives. La biopsie et l'anatomo-pathologie des nœ uds
lymph atiqu es intestinaux sont des méthodes de diagnostic effica-
156 ces. Les vaccins ont une efficacit é prophylactique limitée. Il n'existe
aucun test précis de dépistage des porteurs subcliniques et les
génisses nées de mères infectées doivent être envoyées à l'équar ris-
sage. O n peut réduir e le développement de l'infection par des
Paratuberculose bovine con ditions d'hygiène rigoureuses lor s du vêlage et peut-être par la
(Maladie de Johne) pasteurisatio n du mélange de colostru m.

Définition : maladie chronique de dépérissement cau sée par


My cobacterium auium paratubercul osts (autrefois appelée M .
Entérite hivernale
john ei). (diarrhée hivernale, Winter dysentery)

Signes cliniques: la maladie de Joh ne ent raîne un e perte de Définition: étio logie incertaine , bien qu'un coronavirus ait été
poids prog ressive pou vant aboutir à un e émaciat ion, bien que les récemment impliqué.
anima ux restent vifs et continuent de se no urrir. Cette ma ladie de
dépérissement chro niq ue est caractérisée par une diarr hée liquid e Signes cliniques : se manifestant par une diarrhée liquide
profuse comme chez cette vache Santa Gertrudis âgée de 8 ans (159) persistant environ 3 jours, l'ent érite hiverna le est une affec-
(157). Par co mpa ra ison avec un iléon nor ma l (158), dan s ce cas tion spo radiq ue chez les vaches laitières adultes. La guérison est
cliniqu e manifeste (A), la muqueuse pr ésent e de nom breux plis généralement spo nta née en quelques jours.
transverses épais qui ne peuvent êtr e lissés pa r étirement. Les Certains ani ma ux p résentent une hémorragie int estin a le
nœuds lymphatique s int esti naux loc au x sont géné ra lement sévère, élimina nt de gra ndes quantités de sang frais dans les fèces
hypertrophiés et pâles et peuvent contenir des zones gra nulorna - (160) ; bien que la mortalité soit rare, on observe alors une chute
teuses. Les signes cliniqu es app araissent généralement ent re 3 et de producti on sévère. On peut utiliser la s éroco nvers ion (co rona-
9 ans ; ils peuvent être insidieux ou se développer brutalem ent virus) po ur le diagn ostic bien que de nombreu x anima ux du tro u-
pea u soient déjà séro pos itifs.
Des épisodes répétés sont peut-être dus à la présence d'ani-
ma ux porteurs sains .

Diagnostic différentiel : pararuberculose bovi ne (157),


rum énite ou po lyphagie (192), diarrhée bovine virale (BVD), sal-
monellose, grippe bovine A (diarr hée acco mpag née de signes
respiratoires), syndrome pr ur it-fièvre-hémor rag ie (PPH) (501).

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48 Guide Pratique de Médecine Bovine

liquide profuse. Dan s les tro is esp èces, les œufs em bryonnés ou
les larves infecta ntes ont la cap acité de survivre dan s les fèces
penda nt des sem ain es ou des moi s à des tem pératures basses (pa t
exe mple tout l'hiver) ou dans des co nd itions de séche resse, jus-
qu' au retour de conditions environnementales favo rabl es.
Parm i ces tro is espèces, G stertagia ostert agi est globa lement
l'espèce la plus imp o rt ante d'un po int de vue p ath ogèn e et éco -
nomiqu e da ns la plupart des région s temp ér ées du monde, y
co mpris le Roya um e Uni et un e gra nde pa rt ie des USA. Co mme
pour la plupart des parasites gas tro-inrcsrinaux, les sign es les
plus sévères so nt obse rvés chez les anima ux en cro issan ce.
Néan mo ins, ces infestati on s peu vent être extrêm em ent débili-
tantes chez les bovins ad ultes sensi bles.

Ostertaqiose
Signes cliniques : da ns la plup a rt des cas, les bovins pr ésente nt
une diarrhée chro nique persistante et une pert e de poids pendant
leur pre mière 'saison de p âture. La ma ladie de type 1 due à
Ost ertagia ostertagi résulte de l'ingestion d'un grand nombre de
larves L3 pend ant J'herbage, 3 à 6 sema ines avant l'appari tion des
signes cliniqu es. De petits nodul es de 1 il 2 mm de diamètre so nt
présent s sur ct ent re les plis de la caillette à la surface de la
muqueuse (161). Dan s les cas sévères, un aspect de cui r (maro-
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quin ) ou de pavé est man ifeste (162). Un gro ssissement plus
imp ortant d'un cas sévère montre les plis épaissis et les vers blancs
Traitement: les an imaux doivent disposer d' cau fr aîche et (163). Un œ dème marqué de la p aroi gas tro-int estinale est souvent
d'une alime nta t io n app ètente. L'intérêt d es astringents et de s présent . La malad ie de type II sur vient qua nd les larves ingérées en
p rotecteurs intesti na ux est di scutable. Il n'exi ste aucun vac- auto mne sont dormantes dan s les glandes abo ma sales (larves L4 ) ,
cm . puis émergent en masse à la fin de l'hiver ou au début du prin -
temps pour pro voquer une diarrh ée pro fuse ct une pert e de poids
chez les bovins il l'étable. Not ez la perte de poids, la d iarrh ée chro -
Parasitisme gastro-intestinal nique et le ténesme chez une génisse Charolaise âgée (164).

Introduction : les principaux par asites gastro-int estinaux des


bovins sont les srronglcs de l'estomac (caillett e), Haemonchus Œsophagostomose
placei (grand ver de l'estomac, mâle long de 18 à 30 mm ), (infestation à Œsophagostomum)
Ostertagia ostertag i (ver br un ou mo yen de l'estomac, long de 6 à
9 mm ) et Trichost rongylu s axei (petit ver de l'esto mac, long de Signes cliniques : les signes cliniqu es tend ent à être beauco up
5 mm ). Dan s les régions tropi cales, d'autres espèces, par exemple, moins sévères q ue ceux dus à O stert agia. Une infestat ion sévère
M ecistocimls digitatus (jusqu'à 40 mm de longueur), ont un e chez les veaux ent raîne une anorexie, une diarrhée no ire sévère ct
importan ce significa tive. Les infestati on s sévères à Haemonchus une perte de poids. Chez les animau x plus âgés, les nodul es affec-
peuvent pro voqu er une an émi e sévère alors q ue l'effet majeur tent la motil ité d igestive. Ces nodules pe uvent être palpés à tr avers
d'üstertagia et de Trichost rongylus est un e gastro-cnt éropathie le rectu m. Les vers mesurent de 12 à 15 mm de long ct leur tète
sévère avec perte de protéine s, ca rac térisée par une diar rhée forme un angle avec le corps.

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Chapitre 4 : Affections alimentaires 49

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165 mont re la surface séreuse de l'intestin grêle distal. De no m- de contr ôle les plus utilisées comp rennent le traitement ant i-hel-
breux nod ules caséifiés et calcifiés indiq uent la pr ésence rni nthique des veaux de première saison depu is la mise au pâtu-
d'Œsophagostoll1l1l11 radiatum (ver nodulai re long de 12 à 15 mm) rage jusqu e fin juin, époque à laquelle to ut es les larves hivern an-
chez un animal àgé résistant. tes sont morr es.

Traitement de l'ostertagiose et de l'œsophagost o-


mose : da ns un foyer cliniq ue, tous les anima ux du groupe doi- Problèmes dentaires
vent être tra it és avec un anti-helminthique approprié à large spec-
tre. Le gro upe doit être dépla cé vers une pâ rure saine et Usure excessive des incisives
correctement alimenté . Des techniques de gestion stratégiqu e ont
été développ ées sous form e de mesures proph ylact iqu es varia nt Les problèmes dent aires ne sont pas une cau se fréquente de
en fonction des types de vers, du climat , des systèmes d'élevage et malad ie cliniqu e chez les bovins. A l'occasion , lorsque les incisi-
des con sidérations écono miques. Au Royau me-Uni, les mesures ves déciduales sont rempla cées par la denti tion perm anente, les
génisses âgées de 2 à 3 ans peuvent présenter des difficultés de
préhens ion (166) entraî na nt une salivation excessive et un a mai-
grissement. Des rat ions à base d'ensilage comp act en libre-service
ent raîna nt une usure excessive des incisives (167) peuvent provo-
que r une pert e de poids progressive. Les cour onnes denta ires ont
presque compl ètement disparu, induisant une altéra tion de la
cap acité de l'animal à brouter,

Traitement : les génisses en première lactati on doivent être


idéalement traites en groupe séparé et doivent avo ir un accès
facile à la nourriture.

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Fluorose
La fluoro se (168) provoq ue une tac het ur e de l'émail et une
usure excess ive des dents déciduales a u cou rs de leur dévelop-
pement . La décoloration sévère ind uite par le fluor (169) doit
être di fférenciée de la colora tion seco ndaire à l'ingestion de
certa ins types d'ensila ge d'herbe. 749 ct 750 montrent d'autres
signes associ és à la fluoro se.

Usure irrégulière des molaires

Une usu re irr éguli ère des mola ires peur par fois ent raîn er des 170
pro blèmes masticatoires. En man geant ou en ru minant , ce
taureau de 8 ans (170) gardait les mâch oir es écartée s en rais on
du blocage du bord lingual hyperpl asique des molaires et des
pr émo laire s sup éri eures contre le bord bucc al des de nts jug a- Traitement : une fr acture récente de la sy mphyse mandi -
les man dibulaires. La lo ngueur de la surcro issance bilat érale bula ire pe ur être sta bilisée par un cerclage en huit ou la mise
symétr ique était d'enviro n 1 cm . 170 illustre la position en place d'un bloc de résine en tr aver s des inci sives. Les veaux
o uverte " bloquée » typique de la mâch oir e. de lait co nt inuent généralement de téte r et guérissent san s
tr aitem ent.
Fracture mandibulaire

Signes cliniques : les frac tures ma nd ibulaires pe uvent sur-


Tuméfactions discrètes de la tête
veni r chez des veaux recevant des co ups de pied pa r des L'acrinob ac illose, l'act ino mycose et une a bc éda tion lo cale
vache s ou à l'occasio n d'u n t raum ati sme iatro gèn e, pa r exem- en rapport avec Arc anohacterium pyo genes peu vent p résen -
ple pa r un en gin agr icole. Chez cet te vache Frisonne ad ulte ter des signes cliniq ues simila ires chez certai ns bovins.
(171) présent ant une frac tu re de la symphyse, l'incisive cen- Cepe ndant, typ iq ue me nt , ]'act in ob acillose affecte les ti ssu s
trale était déplacée . La sépara tio n entre les deu x hémimandi- mous, en par ric ulie rJa lan gu e, ta nd is q ue l'actino mycose
In des était légère. L'a nimal avait éno r mément sa livé. Dans ce affe ct e les os . Un e a bc èda rion liée à un e infec tio n de la
cas, o n igno rait la ca use de la fracture et l'a nimal a guéri sans racine d'un e dent est ra re che z les bovins . Une curie use a ffec-
tra itemen t. tion o u un vice consistant à jo uer avec la langue et n'impli -
qu ant a ucune pathologie bucc ale est illus tr ée en 172. Ce tt e
vache Gu ern esey a perdu une qu antité considérable de sa live
en bavant.

Actinobacillose (« langue de bois »)

Signes cliniques : Actinobacillus lignieresii colonis e pr éféren-


tiellement les tissus mous de la tête, spécialement la lang ue. On
peur o bserver une tum éfaction externe sous la mandibule (173).
L'actinobacillose produit typiquement une tum éfaction ferme et
localisée sur la face dors ale de la langue (D) comme ehez cette
vache laiti ère (174) et des masses sous-épith éliales fermes, facile-
ment palpables, localisées ailleurs . D'aurr es parties de la tête tel-
les que les nar ines ou la pea u de la face som parfo is les seules
régions att eint es. L'infection peur s'étendre à l'œsoph age et des
lésions de la gouttière œsop hagienne provoquent classiquement
168 des vomissements du contenu du rumen. D'au tres part ies du
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Fluorose
La fluo ro se (168) p rovoqu e un e tac heture de l'émail et un e
usure exces sive des dents décidua les a u cours de leur dévelo p-
p em ent. La d écolorati on sévère ind uite par le fluor (169) doit
êt re d iffére nciée de la co lora tio n seco nd a ire à l'ingestio n d e
ce rt ains typ es d'ens ilag e d'h er be. 749 et 750 mo ntrent d'autres
signes associ és à la fluo ro se.

Usure irrégulière des molaires

Une usur e irrégulière des mo laires p eut parfois entraîner de s 170


pro blèmes masticatoire s. En mangeant o u en rum in ant , ce
ta urea u de 8 ans (170) ga rdai t les m âch o ires écartées en ra ison
du bl ocage du bord lingu al hyperpl a siqu e des mo lai res et des
p rémol air es supé rie ures co ntre le bord bucca l des dents juga- Traitement: une fr acture récent e de la sy mp h yse mand i-
les ma ndi bulaires. La longue ur de la surc ro issa ncc bilat éra le bu lai re peut être stabi lisée par un ce rclag e en h uit ou la mise
symé triq ue étai t d'e nviron 1 cm . 170 illustr e la po sition en p la ce d'un blo c de résine en traver s d es inc isives . Les vea ux
o uve rte " bloqu ée » typ iqu e de la mâc hoire. de la it co nti nuent géné ra lement d e téter et gu éri sse nt sa ns
t ra it em ent.
Fracture mandibulaire
Signes cliniques: les fr actur es ma ndibulaires peu vent sur -
Tuméfactions discrètes de la tête
ven ir ch ez de s veaux rec evant de s coups de pied par d es L'acrin obacillose, l'a cti no m yco se et un e abc éda rio n lo cal e
vac he s ou à l'occa sion d'u n t raum ati sme iatro g èn e, par exe m - en ra p po rt avec A rc anobact erium pyogenes pe uve nt présen-
p le p ar un engin agrico le. C hez cette vach e Friso nn e ad u lte ter d es signes cli niq ue s si m ilaires che z cer ta ins b ovin s.
(171) pr ésenta nt une fractur e de la sy mp hys e, l'inci sive cen- Cep endant , typ iquem ent, I'act in o ba ci llosc affec te les t issus
tr a le éta it d épl a cée. La séparatio n ent re les deux h émi man d i- mous, en particulier la langue , tand is qu e l'act in o mycose
bules ét ai t lég ère . L'anim al avait énormément sa livé . D an s ce a ffec te les os . Une abc éda tion liée à u ne infec t ion de la
cas, on ignorai t la ca u se d e la frac tu re et l'a ni ma l a gué ri sans ra cine d 'une d ent es t ra re ch ez les b ovin s. Une cur ieu se affec-
traitement. t ion ou un vice co ns ista nt à jouer avec la lan gue et n'im pli -
qu ant a uc u ne p a th ol o gie bu ccal e est illustrée en 172. Cette
vache Guernesey a per du un e qua nt ité co nsid érable de sa live
en bavant.

Actinobacillose (« langue de bois »)

Signes cliniques: A ctin obacillus lignieresii co lonise préféren -


tiellem ent les tissus mo us de la tête , spécialement la lan gue. On
peut obs erver une tuméfaction extern e sous la mandibule (173).
L'acrinobacillose produit typiquement une tu méfaction ferme et
localisée sur la face dorsale de la lan gue (D) co mm e chez cette
vache laiti ère (174) et des mas ses sous - èpith éliales fer mes, facile-
ment pa lpabl es, loca lisées ailleur s. D'autres partiesde la tête tel-
les que les narines ou la peau de la face sont parfois les seules
régions atteinte s. L'infection pe ut s'étendre à l'œsophage et des
lésions de la goutt ière œsophagien ne provoquent classiqu ement
168 des vomissements du contenu d u rum en. D'a utres parties du
Chapitre 4 : Affections alimen

171

174

corps (par exem ple les membres, 175, la face ou les flanc:
vent dévelop per une actinob acillose cut an ée. Une infectioi
née fait généralement suite à un traum atisme et à une exp'
à une dose infectante conce ntrée de microo rganismes faisa
rie de la flore normale du tractus gas rro-intesti na l sup érie
telles lésions étend ues sont particulièrement sujett es au x ~
menrs et aux ulcéra tions. La plupa rt des cas affecte nt des
adultes de race lait ière.

Diagnostic différentiel: abcès dentai res, acti nomyco


vre aphteuse, morsure de serpent (176, montrant un épai
ment et une ulcérat ion 4 jours après ).

Traitement: les antibiotiques systémi ques sont effic aces


un tra itement prol ong é (7 à 10 jours) peut être nécessa ire. F
de l'eau et une alimentation propres et éviter l'accès am
bou euses.

172 Actinomycose bovine.


Signes cliniques : l'act ino myco se (A ctinom yces
provoq ue un e pé rios tite rar êfianr e d u ma xi lla ire et de la
dibu le avec un e réa ction d es tissu s mou s enviro nnan
vache Guernesey en 177 pr ésente un e tuméfa cti on du 1
laire droit et plu sieurs masses gra nu
teuses so nt appa rues su r la peau . La
n'a mani festé a uc une di fficulté pour l
qu er au cou rs de s 18 mo is qui o nt suiv
parition in it iale de la t um éfac tion . La
crois ée H er efo rd atteinte d' actino rr

173
52 Guide Pratique de Médecine Bovine

175

(178) présent ait des d ifficu ltés mod ér ées de mast ica tion. Une
masse pro liférative de la tai lle d'un po ing siège sur l'angle de
la ma ndibu le. Ma lgré une infect ion secondai re, l'ét at gén éral
est resté co rrec t. Une d ysph agie est géné ra lement due à un
malaligncm ent des mol aires. Une radi og raph ie lat érale (179)
d'une géni sse de 2 an s atteinte d'act ino mycose ma ndi bulaire 176
(présent a nt un e gêne co nsid érable et un amaigrissement
rap ide ) montre une format io n massive de nouvel os p èriosr é
(A) et une cav ita tion (B).
Signes cliniques : anorexie, fièvre et toxémie se développent
rapidement en même temp s que les lésions locales. Chez cett e
Diagnostic différentiel: abcès de la mandi bule (184) et acti-
vache (180), l'infection a atteint la région du m as s éter de la joue
no bacillose (172-175).
droi te, pro voqu ant ue tuméfa ction unilatéra le des tissus mou s
Traitement: l'actinomycose a un pronostic réservé malgré des grossissant rapidement , particulièrement nett e auto ur de la
narin e droi te. Il y avait une salivat ion abondante . Le po it rail est
tentatives de débridement et l'administration systémiq ue pro lon-
gonflé par du liqu ide d'œdèm e (181). M algré une ant ibiothérapie
gée (plus de 7 jours) d'ant ibiotiques (bê t a-lacta rnines : par exem-
préco ce et prolongée, l'infection a gagné les memhres antérieurs
ple, pénicillines synthétiques et céphalosporines).
er a été fatale, co mme c'est souvent le cas. La for mation de gaz est
rare .
Œdème malin (cellulite nécrosante)
Diagnostic différentiel : urticai re cutané (76) er abcédar ion
Etiologie : l'œdème malin est une infection à Clostridium sep- (184).
ticum ; il est lié à la présence de plaies conta minées dans une
région supe rficielle du corp s; la tête et le cou sont les région s le Traitement et prévention: J'administration parent érale mas-
plus souvent atte intes. sive et prol ongée de pénicilline et d'AI NS peur guérir certains cas

177
Chapitre 4 : Affections alimentaires 53
ewa • e

178

181

179 182

débutant s. Le drainage des foyers infectieux pe ut être uti le. Bien Périostite alvéolaire
qu e des vaccins clos tridiens existent, la pl up art des cas sont spo - [« face gonflée »)
rad ique s et la vaccination des troupeau x est rar ement co nseillée.
Définition : maladie parodontale sévère associée à une infec-
tion bac t érienne seconda ire , d' étiolo gie inconnue, affccta nt les
jeunes bovins.

Signes cliniques : la périostite a lvéo laire cst Ull probl ème


ma jeur da ns certa ines r égio ns d' Amér iqu e du Sud comme le
Brésil. La ma ladi e p aro donrale affecte les alvéo les des prémo lai-
res et des molaires supérieures chez les l'ca ux, à la suite d'une gin-
givite sévè re et d'une infectio n bacté rienne seconda ire
(Arw nobacterium pvogenes et Prevotella melaninogenicai. Le
pre mier signe est U Il C tum éfaction uni ou bilat éra le de la jou e
résulta nt d'un e irnpaction par l'herb e de pât ure. L'a utopsi e révèle

180 183
54 Guide Pratique de Médecine Bovine

184

185
la perte o u le dépl acem ent imp o rt ant de plu sieurs dents décidu a-
les, particuli èrement les deu xième et troisième prémolaires et une
réac tio n p ériost èc et osr éolyrique marqu ée d u maxillaire atteint par l'administration de bolus d'anrhelminrhiques au pistolet
(182, 183). Sur les pâturages d'herb e de Guinée (Panicum maxi- doseur. L'introd uct ion d'une petite q uantité de matériau irr ita nt
mum ), qui pro voqu e des lésio ns traum atiques de la gencive, la (par exe mple, d u pol oxal ènc pour le tra itement d u météor isme )
périostit e entraîne une ma lnut rit io n et parfo is la mo rt. Cc bou- par une plaie accidentelle o u d'autres formes de lacéra tio ns
villon croisé Z ébu âgé de 18 mois d u Mato Grosso (182) a perdu extensives de la paroi pharyngienne, entraînent un œ dème sévè re
les deu xièm e et tro isièm e pr ém olai res supérieures droites (A) et la et une cellulite et constituent un problème majeur (voir ci-des-
deuxi ème pr émolaire ga uche (B). La perte d u céme nt enviro n- sous ).
nant a cré é de profond es poc hes sur la face labiale de l'arcade
droite (C). Le bou villon étai t tr ès émacié. 183 montre un animal
Blessure par un pistolet doseur
p résent ant des lésion s simi laires. Une périostite ossifiante chro-
niqu e sévère affecte la rég ion ento ura nt les racines de Pl et P3,
Signes cliniques: une perforation de la paroi pharyngienn e
expliquant la pene probable des dents.
par un pis to let doseur a pro voqué une cellu lite sept ique indui sant
une tuméfactio n globa le des régions sou s-ma ndi bu laire et pa roti -
Abcès sous-mandibulaire dienne (185). L'une des conséquences de cette cellulite éta it un
éco ulement buccal et nasal purulent malodora nt . La génisse était
Signes cliniques : d ue à Arcanobacteriurn pyogenes, une fébrile et ano rexiq ue. L'autopsie d' un aut re cas (186) a révélé des
tum éfaction localisée et molle des tissus mo us avec un éco ule- mas ses de pu s épa is so us les muqu euses ph ar yngienne et la ryn-
ment de pu s, siège sur la branche ho rizontale de la mandibule gée, qui étaient responsables d'u ne gêne respirato ire (stridor
ga uche (184). Elle s'est développée rap idement en 3 semaines et inspiraroire). Notez la congestion de la surface muq ueuse de l'é-
s'est résor bée lent ement. piglotte.
Des techniq ues de dosage inco rrectes pe uvent ent raîner la
Diagnostic différentiel: actinomycose (177), acrino bacillose pén étr ati o n des bolus d'a nthelmint hiq ues dan s la muqueuse pha -
(173) ct fracture de la mandib ule (171). ryngienne, avec migration dans le co u et apparitio n d'une

Traitement: d rainage chirurgical et rinçage. L'administration


systémiq ue d'a nt ibiotiq ues n'est pas obl igatoire.

Tuméfactions pharyngiennes
et rétro-pharyngiennes

Introduction : les tuméfaction s ph ar yngienn es ct r étro-p ha -


ryngienn es peuvent êt re béni gnes à rapidement mortelles, Un
exa men externe approfondi et un examen de la cavit é buccale et
du ph ar ynx so nt essent iels. Une tu mé faction peut être le signe
d'un e maladi e systémiq ue relie qu 'un e insuffisan ce cardiaque
droite se manife stant p ar un œdème sou s-m andibulaire et rétro -
pharyn gien (268). La tuméfact ion peut correspondre à un e réac-
tio n néoplasiqu e des nœuds lymph atiq ues ret ro -pharyngiens et
pa rotidiens (712). Des réac tio ns sévères dans les tissus sous -
muqueux du pharynx ayant des consé q uences potentiellement
dram atiques pour les voies aériennes ct pouvant p rovoque r la
mort, peuv ent résul ter de l'ingestion de soude caustique (N aOH)
p rovena nt de blé ca ust ique mal mé langé , ou de blessures infligées 186
Chapitre 4 : Affections alimentaires 55

détresse respiratoi re sévère due à une réaction au corps étranger


et à une o bstructio n des voies aériennes.

Traitement: une adm inistra tion agressive et pro longée d'anti -


biotiques et d'am i-inflam mato ires est nécessaire, mais l'efficacité
du traitement est compromise dan s les cas sévères avec une cellu-
lite septiq ue étendue. Une ob struction des voies aériennes (tra-
chéoto mie d'urgence) ou un tymp anisme du rum en (trocardisa-
tian ) so nt possibles, mais la plupa rt des cas ne répondent pas au
traitement et l'aba ttage est l'option écono mique généralemenr
choisie.

Abcès rétro-pharyngien

Signes cliniques : une masse indolore, fluctuante , de la taille


188
d'un e balle de tenni s siège dan s la région rétro -phar yngienne
(187). La propagati on de l'infection (comparez à 185) a été limi-
tée par la forma tio n d'un e capsule fibreuse. Une abc éda rion dans de la tête et du cou, une dyspnée, une toux intermittente et des
cette région est généra lement due à l'ingestion de morceaux de mouvements de mastication. Un corps étranger dans l'œsoph age
bois ou d'épines ; elle peur également être secondaire à des lésions cervical est facilemenr palpable par voie externe.
phar yngiennes accidentelles infligées par un pistolet doseur o u un
lance-bol, une sonde œsop hagienne pour bovins ou un aut re Diagnostic différentiel: ru rn cnir c aiguë (192-196), r ériculire
instru ment rigide (voir ci-dessus). traumatique, lésions buccales et rage (495-497).

Traitement: dans la plupart des abcès, des zones supe rficielles Traitement: certa ins corps étrangers peuvent être poussés vers
plus molles finissent par se forme r et permettent le drainage. Il le pharynx par manipula tion externe et, à l'aide d'un baillon
peut être risqué de ponctionner les abcès profonds en raison de la (ouvre-bo uche), enlevés man uellement. Un tympani sme sévère
proximité d'autres structures, par exemp le, l'artère caro tide, la du rumen est traité par rrocardisa tion . Tour autre traitement
veine jugulaire ou la glande salivaire parotide. conservateur (antispasmodiques, par exemple l'acépromazine ou
sédatifs et myorelaxanrs, par exemple la xylazine) est préférable
à des tentatives pour repousser l'objet vers le bas à l'aide d'une
Affections de l'œsophage sonde œsophagienne.

Obstruction de l'œsophage Mégaœsophage


(étouffement)
Définition: dilaration chroni que et ato nie de l'œsophage.
Signes cliniques: une pomme de terre s'est coincée au deux tiers
inférieur de l'œsophage cervical, à gauche de la main (188). Signes cliniques: l'œsoph age cervical entie r (189) est visible-
L'animal était gêné et bavait en raison de son incapacité à avaler sa ment distend u (environ 5 à 6 cm de diam ètre). Une radiogra phie
salive. L'obstru ction empêchant l'éructation, il présentait également de contraste a révélé une dilatation similaire de tout l'œsophage
un tympanisme du rumen. Les sites couranrs d'obstruction œso- thor acique. L'anomalie avait initialement été observée à l'âge
phagienne sont localisés juste dorsalement au larynx et à l'entrée de d'l an . Les signes cliniqu es incluaient de fréquent es régurgita-
la poitrine. Chez les bovins, les corps étrangers œsophagiens sont le tions . La génisse Charo laise âgée de 15 mois a été suivie penda nt
plus souvent des objets solides tels que des pommes , de gros mor- 1 an et a presque compl ètement guéri. Le mégaœsophage est une
ceaux de navets ou de betteraves ou des épis de maïs. Les autres affection rare et, quoique généra lement congénita le, ce cas était
signes de suspicion d'ob struction œsoph agienne incluent l'extension probablement secondaire à une infection systémique.

187 189
56 Guide Pratique de Médecine Bovine

190
192

Diagnostic différentiel : obstruction œsophagienne.

Traitement: diète.

Rumen et réseau
Acidose du rumen (ruménite)

Définition : inflammation du rum en résultant d'une fermen -


tation excessivement rapid e, secon dai re à une su rconsomma-
tion de céréales (maïs) o u d'autres aliments riches en amido n et
pau vres en fibres.
193
Signes cliniques: les signes cliniques d'une acidose ruminale
bénigne peuvent être une atoni e du rum en, une régurgitatio n du
bol aliment aire (190) et un poil emmêlé et poisseux. L'élimination Q uatre à six jours apr ès une consommation excessive de céréales,
de fèces jaunes liqu ides comme chez cet animal (19 1) prod uit des on peur observer une ru m énit e mycosique o u fuso bact érienne
souillures important es de la queue et de l'arri ère-main . Souvent, (194) , se manifestant pa s des lésion s ovales épa isses bien délimi-
les battement s de la queue déposent des souillures fécales sur le tées souvent rouges ou de couleur foncée. Une vue rapp rochée
dos. Une surconsommation plus impor tante entraîne une fer- d'une ruménite chro nique (195) montre un pli du rumen séparant
mentation rapide des glucides, une ru ménite sévère, une acidose les papi lles ruminales désorganisées et n écror iqucs (A) des
métabolique et une fourbure secondaire (337). Les animaux papilles rum inales normales (B). Dans les rum énites colonisées
affectés sont très abattu s, faibles, at axiqu es ou couchés. Une diar - par Fusobacteria et les rumén ites fongiques, la guérison survient
rhée de couleur claire cont enant des part icules de céréales peut finalement ap rès élimination spo nta née des co uches nécrotiques,
être observée (192) . Le pH rum inai est généralement très acide cont rac tion de l'ulcère et régénération de l'épith élium périphé-
(pH < 5,5 ). 193 montre des zones de nécro se de l'épithélium du rique, entraînant la formation d'un e cicatrice éto ilée. Les capaci-
rum en et des hémorragies séreuses sévères chez un tau reau tés d'abso rption du ru men sont cepen da nt réduites et une abc é-
Simmental âgé de LO mois qui est mort 24 heures ap rès un accès dation hépat ique secondai re peur survenir.
ad libitum à de la betterave fo urragère. Des fragments ent iers de Le feuillet (omasum) en 196 mont re une infection fongique (pro-
betterave four ragère non digérée sont clairement visibles (A). bablement due à Aspergillus sp.) faisant suite à l'ingestion acciden-

191 194
Chapitre 4 : Affections alimentaires 57

195

197

Signes cliniques: la génisse Holstein en 197 pr ésente un e di la-


ta tion nette de la fosse paralom ba ire ga uche. La dil at ati on peut
s'étendre a u-delà du rac his lombaire co mme chez ce taurill on
H ereford (198). Ces deu x animaux pr ésentaient un météorisme
gaz eux et non mousseux (o u spumeux). Les eas très sévères peu -
vent mourir suite à l'au gm entation de la pression intra-abdo mi-
nale ent raî nant une insuff isan ce cardiaq ue et respiratoire, sou -
vent asso ciée à un e in halation du contenu d u ru men .

Diagnostic différentiel : faire la diff érence entre un e météo -


risa tion gaz euse et un e m ét éorisation spumeuse . Obstruction
œsophagie nne (188), masse dans la go ut tière œsop hagienne
196 (199), rériculite traumati qu e (203) et ato nie du rumen . (Po ur le
météorisme chez les veaux , voir 64).
te lle d'a liments moisis, par exemple des cér éal es o u des hari -
co ts . Les lésions affectent plus souvent le rumino-réticulum (194)
et plus rarement le feuillet.

Diagnostic différentiel : diarrhée hivernale, méréorism e et


d iarrh ée d ue à d'a utres causes , par exe mple influenza A.

Traitement et prévention: les cas d'ac idose bénigne guéris-


sent spo nt ané ment . Les cas plus sévères nécessirent une a d rnin is-
trarion or a le d'antibiotiques (po ur réduire les ferm ent ati on s du
rum en ), d'AI N5 (po ur traite r la four bure), d'anti -acid es et de
vitamines B (p uisq ue la synt hèse de la vitamine B dans le rumen
est di minu ée par l'acidose). Les cas avanc és associés à une acidose
métabolique nécessitent une injection intraveineuse lente de
bicarbo nate de sodium et même une vida nge du contenu du
rum en (ru ménoto mie ou lavage œs ophagien). 198
La pr éven tion est bas ée sur le rationnement. Les bovins nour-
ris avec des céréales ad libitum doivent bén éficier d'un accès per -
manent à de s fibres app éren res (pa r exemple, de la paill e) et ne
doi vent jamais avoir faim. Les vaches laitières à haut rendement
ont besoin de fibr es lon gues et hyperd igestibles pour éq uilibrer
une ratio n riche en amid on . Le rapport idéal concentré/fibr es ne
doit ja mais dépasser 60:40.

Indigestion gazeuse aiguë du rumen


(météorisme, météorisation)

Défin ition : accumula tion de gaz dans un rumen distendu. Le


gaz pe ut être lib re ou so us forme de mou sse. (voir aussi météo-
risme chez les jeunes veaux, 64). 199
58 Guide Pratique de Médecine Bovine

Traitement et prévention : le météorisme spu meux répond


bien à l'ad ministrat ion orale de sur facta nts tels que le poloxa-
lène. La m éréorisarion gaze use peut généralement être cont rôlée
à l'aide d'un e sonde gastrique, mais les cas très sévères nécessi-
tent une trocardis ation . La préventio n consiste à éviter les agents
causa ux.

Néoplasie du rumen

Signes cliniques : cett e masse pédiculée (199) est un


papillome bénin. Siégeant à l'extrémité proximale de la gou ttière
œso phagienne, cette masse provoq uait une obstruction pa rtielle
du sphincter œsophagicn inférieur et un tym panisme ru minai
interm ittent seconda ire. Les ubstructio ns de la gouttiè re œso pha-
gienne entraîne nt souvent des vomissement s.

Diagnostic différentiel: une rum énotomie exp lo ratrice peut


être nécessair e pour différencier une néoplasie d'une actinoba-
cillose de la go ut tière œsophagienne, d'une r èriculo-p éritonir e 201
chronique o u d' une abc éda rion de la paro i du réseau . (Voir 203
po ur un autre néo plasme rurn ino- r ériculaire [fibrome]).
de peau persiste 3 à 10 second es voire plus (indiquant une déshy-
Douleur abdominale dra ta tion d'environ 6 à 12% ). Ces bovins semblent aba tt us, ont
le dos rond, la queue relevée, les yeux enfoncés en rai son de la
Par comparaison avec le cheval, des signes de doul eur aiguë déshyd rata tion ; ils présent ent une pert e de poids, un flan c
comme ceux o bservés chez cette génisse (200) so nt rares. Les creu x et un abdom en « relevé » en raison de l'abs ence de
ant érieurs sont placés plus en avant qu e la normale, prob able- co nt enu rum inai (202). Ils hésitent généralement à se déplacer à
ment pour tent er de rédui re la pressio n sur les viscères abdo - cause de la do uleur abdominale.
mina ux. La têt e est to urn ée vers le flanc . La qu eue est légère- Cette région de la paro i du réseau illustre les fils de fer typiques
ment relevée (signe de ténesme) et la génisse se don ne des co ups (203) qui peuvent per forer la paroi et provoquer une péritonite
de pied dans le ventre . Sa post ure suggèr e un probl ème intes ti- localisée ou général isée (219, 220) ou une abc édarion hépatique
nal. Une doul eur abdo minale pos téri eure peur entraîner du (229), ou migrer vers "avant pour produire une péricardite sep-
ténesme ne refléta nt pas nécessairement une origine alimen - tique (271). Une anomalie coïncidenrielle de ce réseau (203) est
taire, par exemple une bab ésiose (679-684), un e cystite (519) ou un petit fibrome pédiculé (A). Les fils de fer contenus dans des
une urétrite (514). pneus de voiture, utilisés puur maint enir en place les co uvert ures
d'ensilage d'herbe ou abando nnés dan s un coin de cha mp, sont
une source fréquente. Des foyers de r éticulirc peuvent sur venir
Réticulite traumatique dans un troupeau lo rsqu'un pneu entier est accidente llement
(réticulo-péritonite) coupé en morceau x da ns une cuve d'aliments.

Définition : perfora tion de la paroi du réseau et du péritoi ne Diagnostic différentiel : déplacement de la caillette à gauche
pa riéta l (généralement le diaphr agme) avec développement d'une (211) o u à d roite (213), ulcération de la caillette avec perforation
péritonite localisée ou généralisée. (207), dila ta tion d u cœcum (215), endocardite bactérien ne (269),
acidose du ru men (194, 195) et aurres troub les digestifs.
Signes cliniques: les bovins so uffrant d'une r éticulo-p ériro-
nite aiguë sont fébriles, avec un léger météo rism e et ils grog nent
à cha que mouvement du réseau (typique) sauf en cas de stase
ru mino -réticu laire. Les bovins affectés se déshydratent rapide-
ment, l'un des signes éta nt un pli de peau man ifeste (201) : le pli

200 202
Chapitre 4 : Affections alimentaires 59

Abomasum (caillette)
Syndrome obstructif de la caillette
ou des préestomacs (indigestion
vagale, syndrome d'Hoflund)

Définition : la ca use d'une ind iges rio n vaga le ou sy nd ro me


d'Hoflund , est une perturbation foncti onnelle de la motri cit é
normale de s pr éesromacs o u de la ca illette o u de to us les co m-
partiments.

Signes cliniques : la silhou ett e de la paroi abdominale mon -


t re une tuméfaction importa nte localisée à gauche d ue à une
accumu latio n d e liquide pri ncip alement dans le rumin o-r éricu-
lum (204). Après avoir po mpé 90 litres , les flancs so nt red even us
presque symé triq ues (20S). La di la ta tio n est typiquement locali-
203 sée dans les parties supé rieure ga uche et inférieur e dro ite des
fla ncs, donnant l'appa rence dite « 4 heur es moi ns di x » (rumen CIl
forme de L). 206 est un exe mp le typ iqu e.
Traitement : le pronos tic est bon dans les cas aig us début a nt s La di la ta tio n rumino-r ériculaire résultant d'un d ysfonctionne-
après rum énotomie et retrai t d u fil de fer ayant perforé le réseau . ment vaga l d u à une r éticulo -p ériro ni re ch roni qu e est la forme la
Le tra itement méd ical alternatif incl ut l'administration d'anti- plus courante. La distension sévère du rumen est plus prononcée
infecti eu x pend ant plu sieurs jo ur s, la surélévation de l'avant- dans la fosse sous-lom ba ire ga uche et to ut en ba s d u fla nc d ro it
main et l'ad ministr a tio n orale d'u n aima nt util e à la fois po ur la (on par le de form e de poi re-pom me).
pr éventio n et le tra itement . Une o bst ru ctio n d iscr èt e d u feui llet (pa r op posit io n à une
ob struction seco ndaire de la caillett e) d uc à un e réti cul a- périto-
nite est rar e. Par comparaison avec 204, la silho uette abdomi-
na le de ce taurea u H olstein âgé de 2 an s (206) est ég a lement asy-
mé tr iq ue, mo nt ra nt une d isten sio n de la partie su pé rieure
gauche (rumino-r èriculurn) et inférieure d roite (feu illet et à un
moindre degré, rumine-r éticulum) des flan cs, La ca use de l'o b-
struction du feuillet étai t une impaction seco nda ire du e à un
a bcès de la paroi d u résea u (co rps ét ra nger : fil de fer ) et à un e
rét icu la -p ér ito ni te locali sée. De s ca uses mécaniqu es tell es
qu'une in filtra tio n néo p la siq ue proche d u py lore, peut produir e
des effets sim ilai res. Le di agn o stic rep o se sur un e laparotomie
expl oratri ce.

Diagnostic différentiel : r éticulitc tr aumatique ch ro niq ue,


périto ni te, ind igestion gaze use aiguë du rumen , irnp actio n ab o-
masale et o bstru ct ion de l'orifice r éticulo-ornasal.

Traitement: le di agnostic de la ca use spécifique im plique une


204 lapa ro tomie exp lora tri ce et un e rum énot ornie . La vida nge d u
contenu d u ru men pe ut am éliorer temporairement la motricité.

205 206
60 Guide Pratique de Médecine Bovine

207 209

Un tr aitement sympto matique est nécessaire. Le pronostic est ulcères, certai ns rempli s de san g (A), et une abo rnasite diffuse. La
souvent réservé. pathologie est similaire à celle de la malad ie des veaux (56-58)
avec comme séquell e possible une péritonite localisée ou généra-
lisée. Des ulcères de la caillette en co urs de cicatrisati on (209)
Ulcération abomasale
montrent du tissu cicatri ciel entraînant une contraction de la
paroi de la caillette en forme d'éto ile. On ob serve encore quelques
Signes cliniques: l'ulcération abomasale affecte les bovins
saignements.
laitiers et les bovins de bou cherie adu ltes, et les veaux (56-58).
Cert ains cas chez l'ad ult e résu ltent de maladies primi rives telles
Diagnostic différentiel : r éticulirc tr aum at ique, abomasi te
qu'un lyrnphosarcome infiltrant ou d'infection s systé miq ues tel-
et lym phom e abo rnasa l (lymphosarcorne) (210).
les qu e la diarrhée bovine virale et le coryza ga ngrene ux des
bovins. Ch ez les vaches laiti ères ha ures pro ductr ices, les ulcères
Traitement : il est fonction de la sympto mato logie. Des ant i-
sont généralem ent associés au stress ct à des ratio ns riches en
biotiques à large spectre sont indiqués dan s les cas d'ulcères per -
concentrés, ma is leur étiol ogie est inconnue. De multip les ulcè-
fora nts ; une réhydratation incluant une transfusion peur être
res de la caillett e peu vent sur venir chez les veaux (57). Il existe
nécessaire pour les animaux déshydratés et dans les cas d' ulcères
qua tre types d'u lcères, le type 1éta nt asympto matiq ue. Le type II
hémorragiques. Ma lheure usement , les solurés de réhydratation
est un ulcère hémo rragiq ue qu i, s'il per siste, ent raî ne un e an émie
augmentent la pression sanguin e et dan s de nom breu x cas, favo-
pro gressive. Les types III ct IV induis ent une péritonite aiguë
risent les saignements des ulcères.
localisée o u généralisée acco mpag née de signes de do uleur et le
type IV est presqu e touj o urs fata l. Les ani maux so nt aba ttus ,
avec une chure de la produ ction, une température souvent en- Lymphome abomasal (Iymphosarcome)
dessou s de la normale et des signes généra ux d'an émie.
La vache Gern esey en 207 présent ait une douleur abdominale Etiologie et pathogénie : le Iyrnph osarcome de l'adulte
du c à un ulcère perforant de la caillette de type III provoq uant est du à l'o ncovir us de la leucose bovin e. L'in ciden ce de la
une péritonite localisée. Elle éliminait des fèces noirs goudron- tumeur est tr ès vari able . La leucose enzo o tique affecte les
ne ux, contenant beaucoup de sang digéré (207). Les vaches meu- bovins ad ultes et les localisatio ns courantes autres qu e la
rent parfoi s à la suite d'un e pert e de san g import an te dan s la ca illette incluent les nœ uds lymph at iqu es, le cœur et le tissu
lumi ère de la ca illette. L'au top sie (208) a r év élé de nombreux r étrobulbaire (466).

208 210
Chapitre 4 : Affections alimentaires 61

211

Cette pièce anaromique d'une vache Ho lstein âgée montre des


sillons abomasaux épaissis et irréguliers r ésuranr d'un lymphome
infiltrant (210). Les zones discrètes, som bres, à l'emporte-p ièce, 212
sont des ulcères, indiqu ant la simultanéité des deux maladies.
L'infiltrat ion néoplasiq ue était généralisée. progressive de l'éta t général secondaire à la perte pa rtie lle d'ap-
pétit , le renflement (A) de la caillette devient alors plus évident
Traitement : le diagnostic nécessite une confirmation ana- sur le flanc gauche (212).
romo -par hologiq ue. Il est difficile d'éradiquer la maladie au
sein d'un tro upeau, mais des sérol ogies régulières peu vent faci- Diagnostic différentiel : déplacement de la caillette à dro ite,
liter l'élimin at ion des porteurs positifs. Voir aussi 712-718. rors ion du cœcum, céto se primaire .

Traitement : un tr ait ement con servateur (ro uler la vache en la


Affections de la caillette coucha nt sur son flanc dro it, la con finer dan s un box ct lui four-
nir un apport élevé de fourrage grossier) peut résoud re jusq u'à
nécessitant une 30 % des cas. Une pexie de la caillette est l'option de choix, qu elle
intervention chirurgicale que soit la technique chiru rgicale urilisée.
Introduction : dan s les régions d'élevage intens if, les déplace-
ment s de la caillette à gauche et avec une moindre fréquence, à Déplacement de la caillette à droite
droite, sont des pathologie s fréquentes dans les races laitières. Une
rorsio n de la caillette à dro ite peut être une compl ication sérieuse Signes cliniques: les signes cliniques sont simi laires à ceux
d'un déplacement de la caillette à droite. La plupart des cas de observ és dans le d épl acement à gau che, mais o n peut mettre en
déplacement mécanique de ce type surviennent chez des vaches évidence une cai llette tympa nique par perc ussio n sur le cô té
haut es produ ctrices en début de lacta tion et sont précédés par une droit. Chez cette vache Guern esey (213), la ca illette distendue
périod e d'atonie du rum en et de la caillette . Dan s les semaines pré- est visible à tr avers une incision paralornbairc vert icale d u flan c
cédent es, de nombreuses vaches souffrent de pro blèmes péri par- droit localisée à enviro n 7 cm en a rrière de la derni ère côte. Le
tum tels qu'une rétenti on de placent a, une cérose, une métrite, une
mamm ite ou une acidose rum inale d'o rigine alimentaire.

Déplacement de la caillette à gauche

Signes cliniqu es : la caillette déplac ée est située presque ent ière-


ment à ga uche sous la cage tho racique où on peur la mettre en
évidence pa r percussion et aus culta tion . La partie dorsale cau -
dale de la caillett e peut s'étendre en ar rière de la derni ère côte
pour former une tum éfaction molle palpa ble qu i peur être d iffé-
renciée, par palpa tion transrectale, du rum en sous-jacent localisé
dan s la fosse par alomb aire. En 211, on peur voir la caillette (A) à
travers une incision pa ralom baire ga uche verticale; elle est située
entre le bord crân ial de l'incision et la rate (B), elle-même crânia le
à la partie visible (C) de la paroi du rumen. Le dép lacement à
ga uche de la caillette se manifeste par des signes cliniques varia -
bles ; il s'agit souvent d'une inappétence soudaine pour les
concent rés et d'une chu te bru ta le de la production . D'autres
vaches montrent une baisse d'appétit mod érée, un amaigrisse-
ment et une cérose secondaire. En raison de cette dégradation 213
62 Guide Pratique de Médecine Bovine

214

215

reste de la caillette est situ é rn édialemenr à l'arc cos ral. Le grand peur être mis en évidence par percussion de la pa rt ie cauda le
épiploon co nte nan t le duod énum descend ant (A) est visible cau- sup érieure du flanc dro it et par pa lpa tion transrectale (fo rme de
dalcmcnr à la dilat ation de la caillette . miche de pai n). Suite à un déplacement et une dilat ati on du
cœcurn, la vache Holsrein (215) a dévelo ppé un abdo men aigu
Diagnostic différentiel : déplace ment de la caillette à gau - (douleur) en 48 heures. Le cœcum distend u éta it palpable par
che, torsion abo masale, intestinale ou cœcale, cétos e, ulcéra tion voie tra nsrecralc. L'apex du cœcurn est prolab é à tr avers j'inci-
de la caillette. sion de laparoromie dor sale er cauda le du flan c droi r (215), mais
la plus gra nde parti e du cœcum repo se enco re dans la cavité
Traitement: les cas béni ns de dép lac ement de la caillett e à abdominale. La sur face du périto ine esr légèrement congestio n-
dro ite peu vent rép o nd re progressiveme nt à un tra item ent née. De nom breux cas de simp le dilata tion cœcale demeurent
méd ical (acide m èclof énarniqu e, spa srno lyriq ues) er à des asympto ma riq ues.
mesures d iét étiq ues. Les cas plus avancés nécessitent un dr ai- 1
nage chirurgica l er une pexie de la ca illette. Ap rès vidange Diagnostic différentiel déplaceme nt de la caillette à
des gaz et du liq uide accu mul és, la pl upa rt des cas récu pèrent droi re, cétose .
lentement.
Traitement: de nom breu x cas répo nd ent à l'admin istr arion
de spas rno lyriques et à de s mes ures diététiq ues. Un dr ainag e
Torsion de la caillette
chirurgical peut être nécessaire s'il faut vérifier la viab ilité de la
paroi du cœcurn.
Signes cliniques: la to rsio n de la caillette avec d ilata t ion esr
une affection cliniquement sévère er les vaches atte inte s sont
abattues, parfois co uchées, to ta lement anorexiq ues, déshydra- Torsion du jéjunum et intussusception
tées, en éta t de cho c er leur rectu m esr vide. La ca illette di la t ée (ou invagination)
peut être mise en évidence par percu ssion du fla nc dro ir er pal-
pée à travers le rectum. A l'au to psie (214), l'exam en de la Définition : torsion du jéjunum sur lui-même et télesco page
caillette (A), du rumino-r étic ulum (B) et du d uod énum (C) d'un segment de l'intestin grêle.
montre une to rsion complexe de la caillette er du feuillet.
Typiq uement, la vache a été décou verte en état de choc sévère. Signes cliniques : l'intu ssuscepr ion a une incidence spora -
Le volume du liqu ide ab om asal excéda ir 90 lit res (vo lume nor- diq ue, mai s c'esr la première cause d'oc clusion de l'intestin grêle
mal : 10 à 20 lirres). chez les bovins. Survenant n'importe quel âge, elle provoque
à

inirialement une do uleur abdo minale sévère. Un éta t de choc pro-


Traitement: la plupart des cas doivent être abattus. Tout e ten- gressif s'insralle. Le rectum est comp lètement vide de fèces. Chez
tative de traitement implique la correction du déséquilibre hydro- les bovins de gra nd e taille, la to rsion peut être diagnostiqu ée par
èlectrolytiq ue et le dra inage de la caillett e par le flanc droit suivi palpat ion rran srecrale sous la forme d'u ne cor de mésentériqu e
d'une tentative de repos irionn ement de la caillett e. traversant obliquement l'abd omen. En 216, l'anse int estina le de
cou leur sombre (A), montrant une congesrion marqu ée er une
hémorragie sous-séreuse, parti culièrement sur le bord mésenté-
Gros intestin riqu e, esr le segment d'intestin par lequ el est passée l'inrussuscep-
rion . On observe l'intestin proxima l dilat é en B. Le po int d'inva-
Torsion du caecum ginario n de l'intussusception, non visible sur cette photo , forme
- -- -- - --- - - - - - - - - - - - - - - - -- un nœud serré situ é en pro fondeur sous les do igts.
Signes cliniques : les vaches affecté es sont abatt ues, pa rti elle- Un autre cas (117) illusrre la na ture sévère er comp lexe de l'in-
ment anorexiques et montrent une chute de prod uct ion . Le tussusception chez les bovins. Le siège de l'intu ssusception est
début de la maladie peur êt re lent et insidieux. Le cœcum dilaté clairement visible (A). Plusieur s anses jéjuna les ont subi une tor-
Chapitre 4 : Affections alimentaires 63
iiiiiiiiii

216
218

sion (a nses de cou leur so m bre rempli es de gaz et de liquide, sur remarqu abl e capacité à combler les lésio ns de la paroi (per met-
la droite (B)). Les anim au x affecté s o nt so uvent un abd omen dis- tant les fui tes du contenu di gesti f) et les zon es locales d'a bcéda-
tendu (2 18) en rai son de l'accumulat ion de liquide dan s les a nses rion . Ce p roce ssus perm et souv ent de limiter ou de prévenir les
de l'intestin grêle en a mo nt de la sténose, dans la caillerre et le complic ations dans la partie cr âniale de l'abdomen. Des ad hé-
rurnino-r éticulurn. rences da ns la partie caud ale peuvent entra îner une obstruction
p ro gressive de l'int estin . En 219, le périroine viscéral et pariét al
Traitement et prévention: les cas déb utants pe uvent par- (ru men, jéjunum et gra nd épiploon ) est recouvert pa r un exs u-
fois êt re corrigés chirurgicalement (r ésect io n et an a srom ose). dat purulent et fibrin eu x, typique d'u ne péritonite gén éra lisée
La p lupart des cas d o ivent cependanr êt re a ba rrus. D es me su - d éburanre. Les lésion s sont plus avancées et chro niq ues dan s un
res prop h ylac tiq ues de bon sens visa nt à réd uire le fac teur a utre ca s (220) , seco ndaire à une r éticulo-p érironite septiq ue
déclen ch anr présum é de l'intu ssu sce ptio n (irr ita tio n inresti- (vo ir a ussi 203 ).
nale) incluenr le contrô le des parasites d iges tifs et de s mesures Les ca s typiques de péritonite active so nr a ba ttus , fé b ri les,
d iététiqu es. souvent p artie llement anorexiques et ont une ch ut e de la pro-
duction laiti ère . Les cas p lus chroni q ues so nt en mauvais éta t
Péritonite gén ér al. L'examen rectal révèle un rumen vide et un to uche r
« p âteu x » t ypique à la palp ation de s viscè res abdominaux .

Signes cliniques : l'infl ammation de la cavité péri ro néale D'autres causes courantes de p éritonite sont les ulc ères perfo-
peur êt re localisée o u gé néra lisée , a iguë o u chron iqu e. Elle est rants de la caillette che z les veau x (58) ou chez les adultes (208)
génér alement secondai re à une co nta mina tio n de la cavit é er les ruptures de l'intestin grêle secondai res à une int uss uscep-
abdominale, par exemple, suite à un e r ériculire traumatiqu e ou tion o u à un e to rsio n de l'int estin grêle no n corrigées. Une péri -
à un e césa rien ne . D ans la phase active de la maladie, la dou leur ronite néonata le peut se prod uire à la suite d' une rupture de l'in -
a bdo mi na le entraîne une rigid ité de la déma r~he (vo it p. 58). testin grê le d istendu, en amo nt d' un e a tr ésie d'un seg me nt
C hez les bo vins , le péritoine et le gr and ép iploo n ont un e intestina l (20).

217 219
64 Guide Pratique de Médecine Bovine

Maladies hépatiques
Introduction: les signes clin iqu es des ma ladies hép a tiqu es so nt
varia bles et en rapport avec les fon ction s nombreu ses et variées
du foie . Ces fonct ions incl uent la prod uct ion de bile, la synt hèse
des composants plasmatiq ues spé cifiq ues, la d éroxificarion, le
stockage et to ute un e var iété de processus métaboliques.
La grande rése rve foncti onnelle d u fo ie fait q ue les signes
patho log iques ap paraissent géné ra lement lorsque les lésio ns
hépatiq ues sont éten d ues. li ex iste pe u de signes car ac téri stiq ues
d' un d ysfo nct ionnement hépa tiq ue et le di agn ostic con stitue so u-
vent un défi majeur pour le clin icien . Plusieur s ma lad ies hépa-
tiqu es spécifiques entra înent un ga in de po ids lim ité et la saisie
du foie à l'abattoir (abc édario n, infes tation par la dou ve d u foie ).
Les examens diagnostiques co mp léme nta ires incluent le dosage
220 des enzymes hépatiq ues (sorbito l déshyd ro gén ase [5D H], glut a-
mat e déshydrogén a se [G D H ], ga m ma gluta rnyl tr an sférase
Diagnost ic: les sign es clin iqu es et la palp at ion rectale pe r met- [G GT] ) et une biopsie hépatique percut an ée.
tent de suspec ter un e pér ito nit e. Une paracent èse ahd omina le D es exe mp les des malad ies hépati q ues illust rées ci-desso us
peut perme tt re de recueillir un liqu ide suspec t so um is à un exa - incl uent une hépa tit e n écrosa nre d uc à Clostridium nouyi typ e
men cyto log iq ue et bact ériol ogiq ue. B iœdematiensi, une abc édatio n hép a ti qu e seconda ire à un e
rum ènite (FusobacteriulIl necrophorumi e t une fa scio lo se
Traitement : réh ydrat a tion , a nt ibiot hé rapie agressive à la rge résultant d'un parasitisme sévère . Bie n q u'elles n'imp liqu ent
spectre, AIN 5. Dan s la plupart de s cas, il est préfér able d'aba tt re pas sp écifiq ue ment le foi e, d'a utres fo rm es de do uve so nt éga-
les a nima ux . lem ent in cluses d an s cen e p a rt ie. Le synd ro me du fo ie gras lié
à un rég ime a limentai re mal co nç u ct à un déséquilibre méta-
bo lique est décr it d a ns le Ch ap itre 9 (476) et la ph o to sensib ili-
Ascites sa rion secondaire à une mal adi e hépatiq ue es t décrite da ns le
Chapitre 3 (78-83) .
Définition : accumula tio n a norma le d'un liq uide séreux (d'œ-
dèm e) dans la cavité ab dom ina le.
Co m me p our la p ér iton ite, l'a cc u mu la tio n de liqu ide Fasciolose (grande douve du foie)
co nf è re à l'a bd o men un e fo rm e de po ire (221) . Le liq uide d'a s-
cite es t de n ature sére use o u œ dé m a teuse et g ènéralcmen r sté - Signes cliniques: une infest a tion mod érée produit des sig nes
r ile . Cen e vac h e G alloway âgé e avait une cirr hose hépa tiq ue clini q ues non spécifiq ues reIs q u' un ma uvai s éta t généra l, une
second ai re à un e fasciol ose chro n iq ue sévère. Co m pa rez à un e chute des pe rfoma nces (cro issa nce et rendem ent et q uali té du
occlusion intest in ale (2 18). L'abd o men est ra re ment do ulou - lait ) et une anémie. A l'a utopsie, le foie mo ntre un e fibrose et
reu x à la pa lpa tion, co ntrairement à un cas d e p éritoni te une hypertrophie, les canaux bil iaires sont épa issis et des do u-
(p.63) . Le di agn ost ic est co n firmé p a r u ne ponction abdomi- ves adultes, Fasciola hepatica, occupent la lum ière des ca na ux
nal e (a iguille stér ile). bilia ires (222, 223). Les parois peuve nt se ca lcifier. La surface

Diagnostic différentiel : pér itonite, hyd rarn nios, hydra llan-


tuïde, im paction aho masa le.

Traitement: la plu part des cas so nt inc ura bles et do ivent être
réform és.

221 222
Chapitre 4 : Affections alimentaires 65

223

des viscères a un aspect ir régulier et granuleux . En raison de


l'ém aciatio n, la graisse des attaches ligamentaires a presque
224
d isp aru , laissa nt apparente la surface péri to néa le grisâtre. Les
cas cliniques p résentent un e hyp opror id érnie et un œ dè me ven -
t ral et so us-m andib ula ire. L'ascite est une comp licatio n fré-
quente (221). _ Signes cliniques: hu it esp èces de Schisrosoma o nt éré réper-
toriées en Afri qu e, au Moyen-Orient et en Asie. Les cc rcaires
Diagnostic : da ns les cas subaigus et chroniques, on tro uve un libérées dans l'eau pa r l'h ôte interm éd iai re (ser pent) , pénè t rent
nombre va riab le d'œu fs dans les fèces. Un e absence d'œufs de dans la pea u o u les muq ueuses . 225 montre une paire de douves
dou ve ne perm et pas d'exclur e une infesta tio n. Les GG T plasma - allo ngées dan s un vaissea u sa nguin du mésentère étiré (A), la
tiqu es sont élevées che z les bovins so uffra nt de lésio ns des canaux femelle siégea nt da ns un sillon longitudina l d u mâle. Les dou-
biliaires. Un e séro logie dépi ste les ant icor ps co nt re la do uve, ves peu vent atteindre 30 mm de lon g. Les espè ces pat hogènes
L'a uto psie est diagnostiq ue. sont local isées principa lement da ns les va isseaux sa ngu ins més-
enté riq ues, mai s une espèce, S. nasale, se localise da ns la
Traitement: conduite de pâturage et do uvicid es, Cepe nda nt , muqu eus e nasale. Les principaux sign es clini q ues (entérite
cert ains produits ne tu ent q ue les do uves adu ltes, d'a ut res élim i- hém orragique, a ném ie et éma cia tio n) sont o bservé s lo rsq ue les
nent un plu s gra nd éventa il de stades d u cycle de la douve. œ ufs épineux traversent la paro i dige stive. Dans la forme hépa -
Beauc oup n'ont pas d'AM M po ur l'ut ilisat ion chez les "aches lai- tiq ue, des granulo mes se form ent autour des œufs. On peut éga-
tières, rend ant di fficile le contrôle de l'infesta tion. lem ent o bserver des lésions dan s le foi e, les poumons et la ves-
sie. S. nasale (226) produit un e réaction proliférative de masses
granulo mate uses, visibles da ns cette coupe méd ian e à travers les
Paramphistosome (paramphistome) cornets na sa ux . Les abcè s se ro mpe nt et libèrent le p us et les
œ ufs dan s la cavité na sal e. Le résultat est une ob structio n
Signes cliniques: mêm e le nombre relativeme nt imp o rt ant de nasale chro niq ue et une dy spnée. Le parasite siège dans les vei-
dou ves adultes en for me de poire, molles et ro ses, fixées à la paroi
du rumen (224), occas ionne peu de signes cliniqu es, en particu-
lier che z les bovins âgés. Cependa nt, les stad es immatures fixés
dans le du od énum peuvent ent raîne r un ret ard de cro issan ce, une
diarrhée et la mort chez les jeunes animau x . Plusieurs espèces dif-
férentes de dou ve incl uant P. cervi, P. microboth rium et P. ichika-
wai, sont imp liquées. Les serpents jou ent le rôle d'h ôte int erm é-
diair e.

Diagnostic et traitement: m ir ci-des sus.

Schistosomose
(douves du sang) (bilharziose)

Définition : maladie du e à un rr émarode Schistosoma sp., se


man ifestant par des signes chro niques d'entérite hémorragique,
d'an émie ct d'ém aci ati on dans un gro upe de bovi ns, un grand
nombre d'entre eux mourant en q uelqu es mois. 22 5
66 Guide Pratique de Médecine Bovine

226 228

nes de la muqueu se, S. nasale est un problèm e da ns le so us- sévère ct une mo rt rapid e par toxé mie. A l'examen macrosco -
co ntinent Indi en, en M al aisie et dan s les Caraïbes. pique, on peut également observer une hé morragie sous-séreuse
éte ndue imp liq uant la région p érirénale (228). La face in ter ne de
Diagnostic: l'historiq ue er les signes cliniques ne suffisent pas la peau est so mbre d'où le surnom de: la maladie, " black
pour le diagnostic. Il fau t tro uver des œ ufs dan s les fèces, les disease .» ,
écouvillonnages rect a ux ou le mucus nas a l.
Diagnostic différentiel : autres maladies clos rridiennes et
Traitement et prévention: dans les régions à pro blème, par autres causes de mort soudaine.
exemp le, la Chine , où la prop agation zoo notique est répandue,
des campagnes de chimio thérapie à grande éche lle (par exe mple, Traitement et prévention: les cas cliniqu es nécessitant un
pr aziqu antel), l'uti lisat ion de mollu scicide s et de s changem ents tra ite rnenr sont rare s, mais pe uvent rép o nd re à l'admini stra tion
d' hab itat et de conduite d'élevage sont efficaces po ur contr ôler d'antibiotiques et d'AINS . La vacci nation est indiqu ée si l'on dia-
l'infest ati on. gnostique de mu ltip les cas .

Hépatite infectieuse nécrosante Abcédation hépatique

Définition: toxémie aiguë ca usée par Clostridium nouyi type B Signes cliniques : les signes cliniques incluent une fièvre non
(œ dem atiens) qui p rodu it une tox ine dan s les infarctus nécro - spécifiq ue, une anorexie, une douleur abdo mina le et un e chut e de
tiques d u foie. l.a plupa rt des cas sont d'apparitio n brutale. la production. A l'autopsie, les abcès hépatiqu es sont gén éralcmenr
multiples et de taille variab le. Dans ce cas (229), un abcès central
Signes cliniques: des inf arctu s d iscrets, pâ les et irrégulie rs à
la surface d u foie (227) sont caractér ist iqu es de: cette toxém ie
aiguë. Surtout o bserv ées dan s les régio ns de fascio lose endé-
miqu e, les la rves de Fasciola hepatica sont les ca uses habitu elles
des l ésions init iales. Les lésio ns résulta nt es so nt alors colonisées
par Clostridia q ui pro d uit une toxine entraînant une prostration

227 229
Chapitre 4 : Affections alimentaires 67

230

de grand e ta ille a éclaté et libéré un pus crémeux. Les causes clas-


siques incluent une ruménite aiguë (193) suivie d'un e propagat ion
par voie hématogène au foie voisin ; il peut également s'agir d'une
séquelle d'une infection de l'ombilic ou d'une r ériculirc traum a-
tique. De tels abcès produ isent généralement Arcanobacterium
pyogenes à l'examen bactériologique bien que la colonisarion
hépatique initiale soit généralement due à Fusobacterium necro- 231
phorum , Les bouvillons à l'engrais et les vaches laitières hautes
productrices sont plus sensibles en raison de leur appo rt relative-
ment plus élevé en concentrés. Une complicarion spécifique de l'ab-
cédation hépatiqu e est une thrombo se de la veine cave postérieure Prolapsus rectal
(262) ou une thrornb o-cmbolie pulm onaire (263).
Signes cliniques: une pro t rus ion de la muqueuse rectale est
Diagnostic différentiel : r ériculite traum atique , ulcération évidente. En 231, le prolap sus rect al avait co mmencé 24 heur es
abomasale et périt onite. au pa ravant , impliqu ant principalement la muq ueuse qui est
enco re fraîche et presque intac te. Le seco nd cas (232) avait
Traitement : les cas débutants peuvent répondre à une antibio- début é 7 jo ur s pl us tôt ct mo ntre des lacérations sévères er de
thérapie agressive, mais en cas d'abcédation plus sévère associée à l'œdè me. La seule zone int acte est proche de la jonctio n cura -
un risque accru de complications, un abarrage précoce est conseillé. néo-muqu euse. Le pro lapsus recta l sur vient pr inci pa lement ,
mais pas exclusi vement, chez les jeunes anima ux so uffra nt
d'une diar rh ée aiguë sévère ou d'u ne dia rrh ée chroniq ue
Maladies diverses
Lipomatose
(nécrose de la graisse abdominale)
Signes cliniques: une coupe verticale à travers la cavité pel-
vienne d' une vache Angus âgée (230) montre le rectum ent our é et
étroitement serré par de grandes zones de nécrose gra isseuse, fer-
mes, sèches et caséeuses. De telles lésions, également appelées
lipornara, peuvent affecter n'importe quelle parti e de la graisse
o mentale, mésentériqu e er r érrop ériron éale. Elles peuvent entrai -
ner une obstru ction int estin ale chronique pr ogressive.
Cependant, la plupart n'entraînent aucun signe cliniqu e et sont
déco uvertes à l'occasion d'un examen rectal. Bien que relat ive-
ment rare, la lipornatose est cons idér ée plus fréquent e chez les
bovins mature s ou âgés de race Chann el Island. Bien que J'étiolo-
gie reste impr écise, des facteur s génétiques, des apport s excessifs
de graines de soja et une fièvre persistante sont des causes possi-
bles.

Diagnostic différentiel : lymph osarco me abdo minal, périto-


nite chroniqu e avec adh érences des viscères abdo minaux.

Traitement: il n'existe aucun traitement . 232


68 Guide Pratique de Médecine Bovine

entra înant un tén esme récurrent. D' autres facteurs pr édispo-


sam au tén esme sont la coccidiose (59), la bab ésiose (684), l'en -
térite n écrosante (62) et occasio nn ellement la rag e (496).

Traitement : rédui re le prol apsus so us ana lgésie épid urale et le


mai ntenir en place par un e sut ure en bo ur se. Corriger les causes
du ténesme.

Œdème anal

Un œ dème anal (233) entra îna nt une pr otrusion de la


muqueuse ano -recrale est une cons équence occasionnelle d'une
palpation rect ale.

Traitement : une guenson spont anée est obs ervée en 12 à


24 heures et aucun trai rcme nr n'est nécessair e.

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