Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
Le Cha pitre 4 illustre les maladies se man ifestant princ ipalement
pa r des signes digestifs. Il exclut les affections congénitales (pa r
Affections exemple, la fissure pa lat ine) et les affections néonata les acquises
(par exemple, les diarrhées du veau). La première parti e com-
pren d des maladie s infectieuses et conta gieuses : le complexe
alimentaires maladie des muqueuses - diarrhée bovine virale (BVD), la sto ma-
tite vésiculeuse, la sto ma tite papuleuse (to utes ces maladics ayant
des signes généraux assez similaires) et la par atubcrcu losc, La
seconde partie couvre les affections parasitaires digestives: l'os-
tertagiose et le parasi tisme de l'int estin grêle et du gros int estin
(po ur la coccid iose, voir 59, 60). Les autres affections sont énu-
mérées pa r région ana to mique (depuis la cavité bucca le jusqu'à
l'anus), indépe nda mment de leur étiologie traumatiq ue, nutri -
tionne lle ou aut re.
Maladies virales
Trois maladies virales pr ésentent des problèmes cliniques pour le
diagno stic différent iel : le complexe diarrhée bovine virale - mala-
die des muq ueuses (BV D/ M D) , la stomatite vésiculeuse et la
sto matite pa puleuse bovine. Dans certaines régions , il peut être
nécessaire d'ap profondir le d iagnostic différent iel ent re la fièvre
aphte use er la peste bovine (voir 646-657). Le pouvoir pathogène
et l'importan ce écono mique de ces malad ies vira les vésiculeuses
sont tr ès var iables. Une différencia tion très pr écise est essent ielle
et dépend généra lement des ana lyses de laboratoire.
143
-
44 Guide Pratique de Médecine Bovine
146
Chapitre 4 : Affections alimentaires 45
iiiiiiii
148
149
150 152
46 Guide Pratique de Médecine Bovine
154
Traitement et prév ention: programme à lon g term e néces- Diagnostic différentiel: fièvre aphreuse (646-650) et sto ma-
saire po ur un contrôle efficace : les bovins antigène-positif souf- tite papuleuse bovine (155, 156). Diagnostic par test ELISA ou
frant d'un e infection chro niq ue persistante par le virus BVD do i- test de fixarion du complément (FC) et si ces tests sont néga tifs,
vent être ident ifiés par des ana lyses de sang et envoyés à ap rès un passage viral, réacti on de neutra lisation vira le.
l'équarrissage car ils repr ésentent un réservoir majeur de viru s.
Dépister tous les bovins achetés. Doubl er la clôture sépar ant le Traitement : les cas suspects doivent être immédiatement
troupeau du hétai l des élevages voisins. Vacciner avant la repro- déclar és au x auro rités d'état . (M aladie de la Liste A de l'OIE
duction pour prévenir la na issan ce de veau x infectés pers istants. [Office Int ern arional des Épizooties)).
155
Chapitre 4 : Affections alimentaires 47
Signes cliniques: la maladie de Joh ne ent raîne un e perte de Définition: étio logie incertaine , bien qu'un coronavirus ait été
poids prog ressive pou vant aboutir à un e émaciat ion, bien que les récemment impliqué.
anima ux restent vifs et continuent de se no urrir. Cette ma ladie de
dépérissement chro niq ue est caractérisée par une diarr hée liquid e Signes cliniques : se manifestant par une diarrhée liquide
profuse comme chez cette vache Santa Gertrudis âgée de 8 ans (159) persistant environ 3 jours, l'ent érite hiverna le est une affec-
(157). Par co mpa ra ison avec un iléon nor ma l (158), dan s ce cas tion spo radiq ue chez les vaches laitières adultes. La guérison est
cliniqu e manifeste (A), la muqueuse pr ésent e de nom breux plis généralement spo nta née en quelques jours.
transverses épais qui ne peuvent êtr e lissés pa r étirement. Les Certains ani ma ux p résentent une hémorragie int estin a le
nœuds lymphatique s int esti naux loc au x sont géné ra lement sévère, élimina nt de gra ndes quantités de sang frais dans les fèces
hypertrophiés et pâles et peuvent contenir des zones gra nulorna - (160) ; bien que la mortalité soit rare, on observe alors une chute
teuses. Les signes cliniqu es app araissent généralement ent re 3 et de producti on sévère. On peut utiliser la s éroco nvers ion (co rona-
9 ans ; ils peuvent être insidieux ou se développer brutalem ent virus) po ur le diagn ostic bien que de nombreu x anima ux du tro u-
pea u soient déjà séro pos itifs.
Des épisodes répétés sont peut-être dus à la présence d'ani-
ma ux porteurs sains .
157 158
48 Guide Pratique de Médecine Bovine
liquide profuse. Dan s les tro is esp èces, les œufs em bryonnés ou
les larves infecta ntes ont la cap acité de survivre dan s les fèces
penda nt des sem ain es ou des moi s à des tem pératures basses (pa t
exe mple tout l'hiver) ou dans des co nd itions de séche resse, jus-
qu' au retour de conditions environnementales favo rabl es.
Parm i ces tro is espèces, G stertagia ostert agi est globa lement
l'espèce la plus imp o rt ante d'un po int de vue p ath ogèn e et éco -
nomiqu e da ns la plupart des région s temp ér ées du monde, y
co mpris le Roya um e Uni et un e gra nde pa rt ie des USA. Co mme
pour la plupart des parasites gas tro-inrcsrinaux, les sign es les
plus sévères so nt obse rvés chez les anima ux en cro issan ce.
Néan mo ins, ces infestati on s peu vent être extrêm em ent débili-
tantes chez les bovins ad ultes sensi bles.
Ostertaqiose
Signes cliniques : da ns la plup a rt des cas, les bovins pr ésente nt
une diarrhée chro nique persistante et une pert e de poids pendant
leur pre mière 'saison de p âture. La ma ladie de type 1 due à
Ost ertagia ostertagi résulte de l'ingestion d'un grand nombre de
larves L3 pend ant J'herbage, 3 à 6 sema ines avant l'appari tion des
signes cliniqu es. De petits nodul es de 1 il 2 mm de diamètre so nt
présent s sur ct ent re les plis de la caillette à la surface de la
muqueuse (161). Dan s les cas sévères, un aspect de cui r (maro-
15 9
quin ) ou de pavé est man ifeste (162). Un gro ssissement plus
imp ortant d'un cas sévère montre les plis épaissis et les vers blancs
Traitement: les an imaux doivent disposer d' cau fr aîche et (163). Un œ dème marqué de la p aroi gas tro-int estinale est souvent
d'une alime nta t io n app ètente. L'intérêt d es astringents et de s présent . La malad ie de type II sur vient qua nd les larves ingérées en
p rotecteurs intesti na ux est di scutable. Il n'exi ste aucun vac- auto mne sont dormantes dan s les glandes abo ma sales (larves L4 ) ,
cm . puis émergent en masse à la fin de l'hiver ou au début du prin -
temps pour pro voquer une diarrh ée pro fuse ct une pert e de poids
chez les bovins il l'étable. Not ez la perte de poids, la d iarrh ée chro -
Parasitisme gastro-intestinal nique et le ténesme chez une génisse Charolaise âgée (164).
160 161
Chapitre 4 : Affections alimentaires 49
162 165
165 mont re la surface séreuse de l'intestin grêle distal. De no m- de contr ôle les plus utilisées comp rennent le traitement ant i-hel-
breux nod ules caséifiés et calcifiés indiq uent la pr ésence rni nthique des veaux de première saison depu is la mise au pâtu-
d'Œsophagostoll1l1l11 radiatum (ver nodulai re long de 12 à 15 mm) rage jusqu e fin juin, époque à laquelle to ut es les larves hivern an-
chez un animal àgé résistant. tes sont morr es.
163
164 166
50 Guide Pratique de Médecine Bovine
167 169
Fluorose
La fluoro se (168) provoq ue une tac het ur e de l'émail et une
usure excess ive des dents déciduales a u cou rs de leur dévelop-
pement . La décoloration sévère ind uite par le fluor (169) doit
être di fférenciée de la colora tion seco ndaire à l'ingestion de
certa ins types d'ensila ge d'herbe. 749 ct 750 montrent d'autres
signes associ és à la fluoro se.
Une usu re irr éguli ère des mola ires peur par fois ent raîn er des 170
pro blèmes masticatoires. En man geant ou en ru minant , ce
taureau de 8 ans (170) gardait les mâch oir es écartée s en rais on
du blocage du bord lingual hyperpl asique des molaires et des
pr émo laire s sup éri eures contre le bord bucc al des de nts jug a- Traitement : une fr acture récente de la sy mphyse mandi -
les man dibulaires. La lo ngueur de la surcro issance bilat érale bula ire pe ur être sta bilisée par un cerclage en huit ou la mise
symétr ique était d'enviro n 1 cm . 170 illustre la position en place d'un bloc de résine en tr aver s des inci sives. Les veaux
o uverte " bloquée » typique de la mâch oir e. de lait co nt inuent généralement de téte r et guérissent san s
tr aitem ent.
Fracture mandibulaire
167 169
Fluorose
La fluo ro se (168) p rovoqu e un e tac heture de l'émail et un e
usure exces sive des dents décidua les a u cours de leur dévelo p-
p em ent. La d écolorati on sévère ind uite par le fluor (169) doit
êt re d iffére nciée de la co lora tio n seco nd a ire à l'ingestio n d e
ce rt ains typ es d'ens ilag e d'h er be. 749 et 750 mo ntrent d'autres
signes associ és à la fluo ro se.
171
174
corps (par exem ple les membres, 175, la face ou les flanc:
vent dévelop per une actinob acillose cut an ée. Une infectioi
née fait généralement suite à un traum atisme et à une exp'
à une dose infectante conce ntrée de microo rganismes faisa
rie de la flore normale du tractus gas rro-intesti na l sup érie
telles lésions étend ues sont particulièrement sujett es au x ~
menrs et aux ulcéra tions. La plupa rt des cas affecte nt des
adultes de race lait ière.
173
52 Guide Pratique de Médecine Bovine
175
(178) présent ait des d ifficu ltés mod ér ées de mast ica tion. Une
masse pro liférative de la tai lle d'un po ing siège sur l'angle de
la ma ndibu le. Ma lgré une infect ion secondai re, l'ét at gén éral
est resté co rrec t. Une d ysph agie est géné ra lement due à un
malaligncm ent des mol aires. Une radi og raph ie lat érale (179)
d'une géni sse de 2 an s atteinte d'act ino mycose ma ndi bulaire 176
(présent a nt un e gêne co nsid érable et un amaigrissement
rap ide ) montre une format io n massive de nouvel os p èriosr é
(A) et une cav ita tion (B).
Signes cliniques : anorexie, fièvre et toxémie se développent
rapidement en même temp s que les lésions locales. Chez cett e
Diagnostic différentiel: abcès de la mandi bule (184) et acti-
vache (180), l'infection a atteint la région du m as s éter de la joue
no bacillose (172-175).
droi te, pro voqu ant ue tuméfa ction unilatéra le des tissus mou s
Traitement: l'actinomycose a un pronostic réservé malgré des grossissant rapidement , particulièrement nett e auto ur de la
narin e droi te. Il y avait une salivat ion abondante . Le po it rail est
tentatives de débridement et l'administration systémiq ue pro lon-
gonflé par du liqu ide d'œdèm e (181). M algré une ant ibiothérapie
gée (plus de 7 jours) d'ant ibiotiques (bê t a-lacta rnines : par exem-
préco ce et prolongée, l'infection a gagné les memhres antérieurs
ple, pénicillines synthétiques et céphalosporines).
er a été fatale, co mme c'est souvent le cas. La for mation de gaz est
rare .
Œdème malin (cellulite nécrosante)
Diagnostic différentiel : urticai re cutané (76) er abcédar ion
Etiologie : l'œdème malin est une infection à Clostridium sep- (184).
ticum ; il est lié à la présence de plaies conta minées dans une
région supe rficielle du corp s; la tête et le cou sont les région s le Traitement et prévention: J'administration parent érale mas-
plus souvent atte intes. sive et prol ongée de pénicilline et d'AI NS peur guérir certains cas
177
Chapitre 4 : Affections alimentaires 53
ewa • e
178
181
179 182
débutant s. Le drainage des foyers infectieux pe ut être uti le. Bien Périostite alvéolaire
qu e des vaccins clos tridiens existent, la pl up art des cas sont spo - [« face gonflée »)
rad ique s et la vaccination des troupeau x est rar ement co nseillée.
Définition : maladie parodontale sévère associée à une infec-
tion bac t érienne seconda ire , d' étiolo gie inconnue, affccta nt les
jeunes bovins.
180 183
54 Guide Pratique de Médecine Bovine
184
185
la perte o u le dépl acem ent imp o rt ant de plu sieurs dents décidu a-
les, particuli èrement les deu xième et troisième prémolaires et une
réac tio n p ériost èc et osr éolyrique marqu ée d u maxillaire atteint par l'administration de bolus d'anrhelminrhiques au pistolet
(182, 183). Sur les pâturages d'herb e de Guinée (Panicum maxi- doseur. L'introd uct ion d'une petite q uantité de matériau irr ita nt
mum ), qui pro voqu e des lésio ns traum atiques de la gencive, la (par exe mple, d u pol oxal ènc pour le tra itement d u météor isme )
périostit e entraîne une ma lnut rit io n et parfo is la mo rt. Cc bou- par une plaie accidentelle o u d'autres formes de lacéra tio ns
villon croisé Z ébu âgé de 18 mois d u Mato Grosso (182) a perdu extensives de la paroi pharyngienne, entraînent un œ dème sévè re
les deu xièm e et tro isièm e pr ém olai res supérieures droites (A) et la et une cellulite et constituent un problème majeur (voir ci-des-
deuxi ème pr émolaire ga uche (B). La perte d u céme nt enviro n- sous ).
nant a cré é de profond es poc hes sur la face labiale de l'arcade
droite (C). Le bou villon étai t tr ès émacié. 183 montre un animal
Blessure par un pistolet doseur
p résent ant des lésion s simi laires. Une périostite ossifiante chro-
niqu e sévère affecte la rég ion ento ura nt les racines de Pl et P3,
Signes cliniques: une perforation de la paroi pharyngienn e
expliquant la pene probable des dents.
par un pis to let doseur a pro voqué une cellu lite sept ique indui sant
une tuméfactio n globa le des régions sou s-ma ndi bu laire et pa roti -
Abcès sous-mandibulaire dienne (185). L'une des conséquences de cette cellulite éta it un
éco ulement buccal et nasal purulent malodora nt . La génisse était
Signes cliniques : d ue à Arcanobacteriurn pyogenes, une fébrile et ano rexiq ue. L'autopsie d' un aut re cas (186) a révélé des
tum éfaction localisée et molle des tissus mo us avec un éco ule- mas ses de pu s épa is so us les muqu euses ph ar yngienne et la ryn-
ment de pu s, siège sur la branche ho rizontale de la mandibule gée, qui étaient responsables d'u ne gêne respirato ire (stridor
ga uche (184). Elle s'est développée rap idement en 3 semaines et inspiraroire). Notez la congestion de la surface muq ueuse de l'é-
s'est résor bée lent ement. piglotte.
Des techniq ues de dosage inco rrectes pe uvent ent raîner la
Diagnostic différentiel: actinomycose (177), acrino bacillose pén étr ati o n des bolus d'a nthelmint hiq ues dan s la muqueuse pha -
(173) ct fracture de la mandib ule (171). ryngienne, avec migration dans le co u et apparitio n d'une
Tuméfactions pharyngiennes
et rétro-pharyngiennes
Abcès rétro-pharyngien
Traitement: dans la plupart des abcès, des zones supe rficielles Traitement: certa ins corps étrangers peuvent être poussés vers
plus molles finissent par se forme r et permettent le drainage. Il le pharynx par manipula tion externe et, à l'aide d'un baillon
peut être risqué de ponctionner les abcès profonds en raison de la (ouvre-bo uche), enlevés man uellement. Un tympani sme sévère
proximité d'autres structures, par exemp le, l'artère caro tide, la du rumen est traité par rrocardisa tion . Tour autre traitement
veine jugulaire ou la glande salivaire parotide. conservateur (antispasmodiques, par exemple l'acépromazine ou
sédatifs et myorelaxanrs, par exemple la xylazine) est préférable
à des tentatives pour repousser l'objet vers le bas à l'aide d'une
Affections de l'œsophage sonde œsophagienne.
187 189
56 Guide Pratique de Médecine Bovine
190
192
Traitement: diète.
Rumen et réseau
Acidose du rumen (ruménite)
191 194
Chapitre 4 : Affections alimentaires 57
195
197
Néoplasie du rumen
Définition : perfora tion de la paroi du réseau et du péritoi ne Diagnostic différentiel : déplacement de la caillette à gauche
pa riéta l (généralement le diaphr agme) avec développement d'une (211) o u à d roite (213), ulcération de la caillette avec perforation
péritonite localisée ou généralisée. (207), dila ta tion d u cœcum (215), endocardite bactérien ne (269),
acidose du ru men (194, 195) et aurres troub les digestifs.
Signes cliniques: les bovins so uffrant d'une r éticulo-p ériro-
nite aiguë sont fébriles, avec un léger météo rism e et ils grog nent
à cha que mouvement du réseau (typique) sauf en cas de stase
ru mino -réticu laire. Les bovins affectés se déshydratent rapide-
ment, l'un des signes éta nt un pli de peau man ifeste (201) : le pli
200 202
Chapitre 4 : Affections alimentaires 59
Abomasum (caillette)
Syndrome obstructif de la caillette
ou des préestomacs (indigestion
vagale, syndrome d'Hoflund)
205 206
60 Guide Pratique de Médecine Bovine
207 209
Un tr aitement sympto matique est nécessaire. Le pronostic est ulcères, certai ns rempli s de san g (A), et une abo rnasite diffuse. La
souvent réservé. pathologie est similaire à celle de la malad ie des veaux (56-58)
avec comme séquell e possible une péritonite localisée ou généra-
lisée. Des ulcères de la caillette en co urs de cicatrisati on (209)
Ulcération abomasale
montrent du tissu cicatri ciel entraînant une contraction de la
paroi de la caillette en forme d'éto ile. On ob serve encore quelques
Signes cliniques: l'ulcération abomasale affecte les bovins
saignements.
laitiers et les bovins de bou cherie adu ltes, et les veaux (56-58).
Cert ains cas chez l'ad ult e résu ltent de maladies primi rives telles
Diagnostic différentiel : r éticulirc tr aum at ique, abomasi te
qu'un lyrnphosarcome infiltrant ou d'infection s systé miq ues tel-
et lym phom e abo rnasa l (lymphosarcorne) (210).
les qu e la diarrhée bovine virale et le coryza ga ngrene ux des
bovins. Ch ez les vaches laiti ères ha ures pro ductr ices, les ulcères
Traitement : il est fonction de la sympto mato logie. Des ant i-
sont généralem ent associés au stress ct à des ratio ns riches en
biotiques à large spectre sont indiqués dan s les cas d'ulcères per -
concentrés, ma is leur étiol ogie est inconnue. De multip les ulcè-
fora nts ; une réhydratation incluant une transfusion peur être
res de la caillett e peu vent sur venir chez les veaux (57). Il existe
nécessaire pour les animaux déshydratés et dans les cas d' ulcères
qua tre types d'u lcères, le type 1éta nt asympto matiq ue. Le type II
hémorragiques. Ma lheure usement , les solurés de réhydratation
est un ulcère hémo rragiq ue qu i, s'il per siste, ent raî ne un e an émie
augmentent la pression sanguin e et dan s de nom breu x cas, favo-
pro gressive. Les types III ct IV induis ent une péritonite aiguë
risent les saignements des ulcères.
localisée o u généralisée acco mpag née de signes de do uleur et le
type IV est presqu e touj o urs fata l. Les ani maux so nt aba ttus ,
avec une chure de la produ ction, une température souvent en- Lymphome abomasal (Iymphosarcome)
dessou s de la normale et des signes généra ux d'an émie.
La vache Gern esey en 207 présent ait une douleur abdominale Etiologie et pathogénie : le Iyrnph osarcome de l'adulte
du c à un ulcère perforant de la caillette de type III provoq uant est du à l'o ncovir us de la leucose bovin e. L'in ciden ce de la
une péritonite localisée. Elle éliminait des fèces noirs goudron- tumeur est tr ès vari able . La leucose enzo o tique affecte les
ne ux, contenant beaucoup de sang digéré (207). Les vaches meu- bovins ad ultes et les localisatio ns courantes autres qu e la
rent parfoi s à la suite d'un e pert e de san g import an te dan s la ca illette incluent les nœ uds lymph at iqu es, le cœur et le tissu
lumi ère de la ca illette. L'au top sie (208) a r év élé de nombreux r étrobulbaire (466).
208 210
Chapitre 4 : Affections alimentaires 61
211
214
215
reste de la caillette est situ é rn édialemenr à l'arc cos ral. Le grand peur être mis en évidence par percussion de la pa rt ie cauda le
épiploon co nte nan t le duod énum descend ant (A) est visible cau- sup érieure du flanc dro it et par pa lpa tion transrectale (fo rme de
dalcmcnr à la dilat ation de la caillette . miche de pai n). Suite à un déplacement et une dilat ati on du
cœcurn, la vache Holsrein (215) a dévelo ppé un abdo men aigu
Diagnostic différentiel : déplace ment de la caillette à gau - (douleur) en 48 heures. Le cœcum distend u éta it palpable par
che, torsion abo masale, intestinale ou cœcale, cétos e, ulcéra tion voie tra nsrecralc. L'apex du cœcurn est prolab é à tr avers j'inci-
de la caillette. sion de laparoromie dor sale er cauda le du flan c droi r (215), mais
la plus gra nde parti e du cœcum repo se enco re dans la cavité
Traitement: les cas béni ns de dép lac ement de la caillett e à abdominale. La sur face du périto ine esr légèrement congestio n-
dro ite peu vent rép o nd re progressiveme nt à un tra item ent née. De nom breux cas de simp le dilata tion cœcale demeurent
méd ical (acide m èclof énarniqu e, spa srno lyriq ues) er à des asympto ma riq ues.
mesures d iét étiq ues. Les cas plus avancés nécessitent un dr ai- 1
nage chirurgica l er une pexie de la ca illette. Ap rès vidange Diagnostic différentiel déplaceme nt de la caillette à
des gaz et du liq uide accu mul és, la pl upa rt des cas récu pèrent droi re, cétose .
lentement.
Traitement: de nom breu x cas répo nd ent à l'admin istr arion
de spas rno lyriques et à de s mes ures diététiq ues. Un dr ainag e
Torsion de la caillette
chirurgical peut être nécessaire s'il faut vérifier la viab ilité de la
paroi du cœcurn.
Signes cliniques: la to rsio n de la caillette avec d ilata t ion esr
une affection cliniquement sévère er les vaches atte inte s sont
abattues, parfois co uchées, to ta lement anorexiq ues, déshydra- Torsion du jéjunum et intussusception
tées, en éta t de cho c er leur rectu m esr vide. La ca illette di la t ée (ou invagination)
peut être mise en évidence par percu ssion du fla nc dro ir er pal-
pée à travers le rectum. A l'au to psie (214), l'exam en de la Définition : torsion du jéjunum sur lui-même et télesco page
caillette (A), du rumino-r étic ulum (B) et du d uod énum (C) d'un segment de l'intestin grêle.
montre une to rsion complexe de la caillette er du feuillet.
Typiq uement, la vache a été décou verte en état de choc sévère. Signes cliniques : l'intu ssuscepr ion a une incidence spora -
Le volume du liqu ide ab om asal excéda ir 90 lit res (vo lume nor- diq ue, mai s c'esr la première cause d'oc clusion de l'intestin grêle
mal : 10 à 20 lirres). chez les bovins. Survenant n'importe quel âge, elle provoque
à
216
218
sion (a nses de cou leur so m bre rempli es de gaz et de liquide, sur remarqu abl e capacité à combler les lésio ns de la paroi (per met-
la droite (B)). Les anim au x affecté s o nt so uvent un abd omen dis- tant les fui tes du contenu di gesti f) et les zon es locales d'a bcéda-
tendu (2 18) en rai son de l'accumulat ion de liquide dan s les a nses rion . Ce p roce ssus perm et souv ent de limiter ou de prévenir les
de l'intestin grêle en a mo nt de la sténose, dans la caillerre et le complic ations dans la partie cr âniale de l'abdomen. Des ad hé-
rurnino-r éticulurn. rences da ns la partie caud ale peuvent entra îner une obstruction
p ro gressive de l'int estin . En 219, le périroine viscéral et pariét al
Traitement et prévention: les cas déb utants pe uvent par- (ru men, jéjunum et gra nd épiploon ) est recouvert pa r un exs u-
fois êt re corrigés chirurgicalement (r ésect io n et an a srom ose). dat purulent et fibrin eu x, typique d'u ne péritonite gén éra lisée
La p lupart des cas d o ivent cependanr êt re a ba rrus. D es me su - d éburanre. Les lésion s sont plus avancées et chro niq ues dan s un
res prop h ylac tiq ues de bon sens visa nt à réd uire le fac teur a utre ca s (220) , seco ndaire à une r éticulo-p érironite septiq ue
déclen ch anr présum é de l'intu ssu sce ptio n (irr ita tio n inresti- (vo ir a ussi 203 ).
nale) incluenr le contrô le des parasites d iges tifs et de s mesures Les ca s typiques de péritonite active so nr a ba ttus , fé b ri les,
d iététiqu es. souvent p artie llement anorexiques et ont une ch ut e de la pro-
duction laiti ère . Les cas p lus chroni q ues so nt en mauvais éta t
Péritonite gén ér al. L'examen rectal révèle un rumen vide et un to uche r
« p âteu x » t ypique à la palp ation de s viscè res abdominaux .
Signes cliniques : l'infl ammation de la cavité péri ro néale D'autres causes courantes de p éritonite sont les ulc ères perfo-
peur êt re localisée o u gé néra lisée , a iguë o u chron iqu e. Elle est rants de la caillette che z les veau x (58) ou chez les adultes (208)
génér alement secondai re à une co nta mina tio n de la cavit é er les ruptures de l'intestin grêle secondai res à une int uss uscep-
abdominale, par exemple, suite à un e r ériculire traumatiqu e ou tion o u à un e to rsio n de l'int estin grêle no n corrigées. Une péri -
à un e césa rien ne . D ans la phase active de la maladie, la dou leur ronite néonata le peut se prod uire à la suite d' une rupture de l'in -
a bdo mi na le entraîne une rigid ité de la déma r~he (vo it p. 58). testin grê le d istendu, en amo nt d' un e a tr ésie d'un seg me nt
C hez les bo vins , le péritoine et le gr and ép iploo n ont un e intestina l (20).
217 219
64 Guide Pratique de Médecine Bovine
Maladies hépatiques
Introduction: les signes clin iqu es des ma ladies hép a tiqu es so nt
varia bles et en rapport avec les fon ction s nombreu ses et variées
du foie . Ces fonct ions incl uent la prod uct ion de bile, la synt hèse
des composants plasmatiq ues spé cifiq ues, la d éroxificarion, le
stockage et to ute un e var iété de processus métaboliques.
La grande rése rve foncti onnelle d u fo ie fait q ue les signes
patho log iques ap paraissent géné ra lement lorsque les lésio ns
hépatiq ues sont éten d ues. li ex iste pe u de signes car ac téri stiq ues
d' un d ysfo nct ionnement hépa tiq ue et le di agn ostic con stitue so u-
vent un défi majeur pour le clin icien . Plusieur s ma lad ies hépa-
tiqu es spécifiques entra înent un ga in de po ids lim ité et la saisie
du foie à l'abattoir (abc édario n, infes tation par la dou ve d u foie ).
Les examens diagnostiques co mp léme nta ires incluent le dosage
220 des enzymes hépatiq ues (sorbito l déshyd ro gén ase [5D H], glut a-
mat e déshydrogén a se [G D H ], ga m ma gluta rnyl tr an sférase
Diagnost ic: les sign es clin iqu es et la palp at ion rectale pe r met- [G GT] ) et une biopsie hépatique percut an ée.
tent de suspec ter un e pér ito nit e. Une paracent èse ahd omina le D es exe mp les des malad ies hépati q ues illust rées ci-desso us
peut perme tt re de recueillir un liqu ide suspec t so um is à un exa - incl uent une hépa tit e n écrosa nre d uc à Clostridium nouyi typ e
men cyto log iq ue et bact ériol ogiq ue. B iœdematiensi, une abc édatio n hép a ti qu e seconda ire à un e
rum ènite (FusobacteriulIl necrophorumi e t une fa scio lo se
Traitement : réh ydrat a tion , a nt ibiot hé rapie agressive à la rge résultant d'un parasitisme sévère . Bie n q u'elles n'imp liqu ent
spectre, AIN 5. Dan s la plupart de s cas, il est préfér able d'aba tt re pas sp écifiq ue ment le foi e, d'a utres fo rm es de do uve so nt éga-
les a nima ux . lem ent in cluses d an s cen e p a rt ie. Le synd ro me du fo ie gras lié
à un rég ime a limentai re mal co nç u ct à un déséquilibre méta-
bo lique est décr it d a ns le Ch ap itre 9 (476) et la ph o to sensib ili-
Ascites sa rion secondaire à une mal adi e hépatiq ue es t décrite da ns le
Chapitre 3 (78-83) .
Définition : accumula tio n a norma le d'un liq uide séreux (d'œ-
dèm e) dans la cavité ab dom ina le.
Co m me p our la p ér iton ite, l'a cc u mu la tio n de liqu ide Fasciolose (grande douve du foie)
co nf è re à l'a bd o men un e fo rm e de po ire (221) . Le liq uide d'a s-
cite es t de n ature sére use o u œ dé m a teuse et g ènéralcmen r sté - Signes cliniques: une infest a tion mod érée produit des sig nes
r ile . Cen e vac h e G alloway âgé e avait une cirr hose hépa tiq ue clini q ues non spécifiq ues reIs q u' un ma uvai s éta t généra l, une
second ai re à un e fasciol ose chro n iq ue sévère. Co m pa rez à un e chute des pe rfoma nces (cro issa nce et rendem ent et q uali té du
occlusion intest in ale (2 18). L'abd o men est ra re ment do ulou - lait ) et une anémie. A l'a utopsie, le foie mo ntre un e fibrose et
reu x à la pa lpa tion, co ntrairement à un cas d e p éritoni te une hypertrophie, les canaux bil iaires sont épa issis et des do u-
(p.63) . Le di agn ost ic est co n firmé p a r u ne ponction abdomi- ves adultes, Fasciola hepatica, occupent la lum ière des ca na ux
nal e (a iguille stér ile). bilia ires (222, 223). Les parois peuve nt se ca lcifier. La surface
Traitement: la plu part des cas so nt inc ura bles et do ivent être
réform és.
221 222
Chapitre 4 : Affections alimentaires 65
223
Schistosomose
(douves du sang) (bilharziose)
226 228
nes de la muqueu se, S. nasale est un problèm e da ns le so us- sévère ct une mo rt rapid e par toxé mie. A l'examen macrosco -
co ntinent Indi en, en M al aisie et dan s les Caraïbes. pique, on peut également observer une hé morragie sous-séreuse
éte ndue imp liq uant la région p érirénale (228). La face in ter ne de
Diagnostic: l'historiq ue er les signes cliniques ne suffisent pas la peau est so mbre d'où le surnom de: la maladie, " black
pour le diagnostic. Il fau t tro uver des œ ufs dan s les fèces, les disease .» ,
écouvillonnages rect a ux ou le mucus nas a l.
Diagnostic différentiel : autres maladies clos rridiennes et
Traitement et prévention: dans les régions à pro blème, par autres causes de mort soudaine.
exemp le, la Chine , où la prop agation zoo notique est répandue,
des campagnes de chimio thérapie à grande éche lle (par exe mple, Traitement et prévention: les cas cliniqu es nécessitant un
pr aziqu antel), l'uti lisat ion de mollu scicide s et de s changem ents tra ite rnenr sont rare s, mais pe uvent rép o nd re à l'admini stra tion
d' hab itat et de conduite d'élevage sont efficaces po ur contr ôler d'antibiotiques et d'AINS . La vacci nation est indiqu ée si l'on dia-
l'infest ati on. gnostique de mu ltip les cas .
Définition: toxémie aiguë ca usée par Clostridium nouyi type B Signes cliniques : les signes cliniques incluent une fièvre non
(œ dem atiens) qui p rodu it une tox ine dan s les infarctus nécro - spécifiq ue, une anorexie, une douleur abdo mina le et un e chut e de
tiques d u foie. l.a plupa rt des cas sont d'apparitio n brutale. la production. A l'autopsie, les abcès hépatiqu es sont gén éralcmenr
multiples et de taille variab le. Dans ce cas (229), un abcès central
Signes cliniques: des inf arctu s d iscrets, pâ les et irrégulie rs à
la surface d u foie (227) sont caractér ist iqu es de: cette toxém ie
aiguë. Surtout o bserv ées dan s les régio ns de fascio lose endé-
miqu e, les la rves de Fasciola hepatica sont les ca uses habitu elles
des l ésions init iales. Les lésio ns résulta nt es so nt alors colonisées
par Clostridia q ui pro d uit une toxine entraînant une prostration
227 229
Chapitre 4 : Affections alimentaires 67
230
Œdème anal
233