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ARTHRITES REACTIONNELLES
I Généralités
Les ARé sont des arthrites stériles survenant au décours immédiat d'une infection
déclenchante, siégeant à distance de l'articulation (1). Il s'agit d'infections bactériennes
touchant la muqueuses intestinale ou uréthrale. Le délai qui s'écoule entre l'épisode
infectieux et les manifestations inflammatoires qualifiées de réactionnelles ne doit pas
dépasser un mois, pour qu'un lien entre les deux évènements puisse être retenu.
L'ARé fait partie des spondyloarthrites (SPA), regroupement justifié à la fois par la
présentation clinique et par l'existence d'un terrain génétique prédisposant particulier,
le HLA-B27. Il est par conséquent convenu d'exclure du cadre des ARé les rhumatismes
inflammatoires aseptiques survenant aussi dans un contexte infectieux, mais ayant une
présentation clairement distincte des SPA, comme par exemple les rhumatismes post-
streptococciques, post-méningococciques, ou encore certaines arthrites accompagnant
les endocardites infectieuses.
Les bactéries reconnues pour déclencher des ARé de façon certaine ont une porte
d'entrée muqueuse, soit intestinale, soit uréthrale (Tableau 1).
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Cas particuliers
A côté des ARé liées de façon certaine, car reproductible aux infections par les
bactéries ci-dessus, il existe de nombreuses observations isolées, qui pourraient
correspondre à des ARé déclenchées par l'exposition à des parasites intestinaux
(gardiases, taenias, amibes…), à certaines vaccinations (salmonelles, BCGthérapie
intravésicale à visée anti-cancéreuse), ou encore à d'autres bactéries comme Chlamydia
pneumoniæ (responsable de broncho-pneumopathies) mais trop anecdotiques pour pouvoir
conclure de façon certaine à leur existence.
Si l'on estime la prévalence des ARé, en se limitant aux cas comportant un épisode
infectieux prouvé, alors cette prévalence est faible, en diminution depuis plusieurs
décennies dans les pays occidentaux, surtout en ce qui concerne les cas liés à une
infection à Chlamydia, ce qui pourrait s'expliquer par une meilleure protection vis-à-vis
de la transmission de ces maladies, ainsi que par un usage plus large des antibiotiques.
La fréquence des ARé recensées lors des infections digestives est parfois élevée
parmi les sujets exposés, de 2-3 % en cas d'infection à salmonelle ou shigelle, à plus de
30% en cas de yersiniose.
Le sexe ratio est proche de 1 pour les ARé post-entériques, alors qu'il existe une
forte prédominance masculine des ARé déclenchées par une uréthrite (10 hommes/1
femme).
L'âge moyen de survenue se situe entre 20 et 30 ans. Les ARé ont toutefois été
décrites à tous les âges (avant 10 ans et après 70 ans).
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Les ARé étaient exceptionnelles dans les pays d'Afrique noire, jusqu'à l'épidémie
d'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). La fréquence des SPA
serait multipliée par 10 chez les noirs Africains infectés par le VIH, avec une majorité
de tableaux d'ARé et une absence d'association au HLA-B27.
II Diagnostic
1 Présentation clinique
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dit en "clous de tapissier"), elle peut concerner toute les téguments. Elle est proche
du psoriasis pustuleux. L'atteinte hyperkératosique peut aussi toucher les ongles
qui sont le siège d'un épaississement jaunâtre (Figure 1),
5. des lésions muqueuses indolores peuvent toucher le gland (balanite circinée,
siégeant autour du méat) ou la muqueuse buccale (ulcérations, plaques
érythémateuses sur le palais, la gencive, la langue ou le voile). Ces lésions ont toutes
les caractéristiques histologiques du psoriasis,
6. les autres manifestations sont plus exceptionnelles : troubles de la conduction
cardiaque, valvulopathie aortique.
Critères diagnostiques
Plusieurs systèmes de critères ont été proposés pour le diagnostic d'ARé. Le plus
simple est celui de Wilkens, qui considère comme syndrome de Reiter tout épisode
d'arthrite périphérique d'une durée de plus d'un mois associé à une uréthrite ou à une
cervicite (2). Ces critères sont particulièrement larges, puisqu'ils permettent de porter
le diagnostic d'ARé, même en l'absence d'infection déclenchante prouvée. Bien que ces
critères soient les plus couramment utilisés, ils sont donc souvent considérés comme
imparfaits. Il n'existe pas actuellement de consensus sur les meilleurs critères à utiliser.
Les ARé font partie des SPA. A ce titre, elles en remplissent les critères de
classification validés sur le plan international (3, 4) (Tableaux 2 et 3)
Les anomalies du liquide articulaire sont elles aussi sans spécificité. L'analyse du
liquide montre une réaction cellulaire à prédominance de polynucléaires neutrophiles,
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3 Examens bactériologiques
Ils ont pour objectif de rattacher l'ARé à l'exposition à un agent infectieux
compatible avec ce diagnostic. Seule la preuve de l'infection bactérienne permet en
effet de porter avec certitude le diagnostic d'ARé. Nous envisagerons dans ce
paragraphe les examens à visée bactériologique ayant un intérêt pratique, en fonction de
la porte d'entrée. Nous évoquerons au chapitre Physiopathologie des données
microbiologiques qui sont du domaine de la recherche.
Les tests sérologiques basés sur la détection des anticorps anti-Chlamydia circulants
n'ont plus actuellement qu'un intérêt secondaire pour le diagnostic des infections uro-
génitales basses à Chlamydia.
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4 Typage HLA
Comme pour les autres variétés de SPA, il existe une forte association entre
l'antigène majeur d'histocompatibilité de classe I, HLA-B27 et la survenue d'ARé. Alors
que la prévalence de l'allèle B27 est de 7.5% dans la population générale caucasienne, sa
fréquence chez les patients atteints d'ARé varie de 60% en cas d'ARé post-
chlamydienne, à 70-80% pour les formes succédant à une infection digestive.
La recherche isolée du B27 se justifie dans les formes incomplètes d'ARé (en
particulier lorsque les critères de SPA ne sont pas par ailleurs remplis). En effet, sa
découverte peut conforter le diagnostic d'ARé devant un épisode d'arthrite inexpliquée.
En cas de négativité de cette recherche, il faut savoir qu'il existe des faux négatifs
(5), probablement dus à la faible expression des molécules HLA de classe I à la surface
des leucocytes et aux limites de sensibilité de certaines des techniques utilisées
(cytométrie de flux). Avant de conclure à la négativité de cette recherche, il vaut mieux
en vérifier le résultat en faisant pratiquer un typage HLA-B, qui identifiera précisément
les allèles présents au locus HLA-B.
Ce typage permet l'identification des deux allèles, le plus souvent différents (ce qui
correspond aux individus hétérozygotes). Si aucun de ces allèles n'est le B27, on exclut
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sa présence avec certitude. Toutefois lorsqu'un seul allèle non B27 est identifié, ce qui
est le cas chez les individu homozygotes, on ne peut exclure formellement un problème
de détection du B27.
5 Sérologie VIH
Il existe une association non fortuite entre ARé et infection par le VIH, souvent
révélatrice de l'infection virale, justifiant la réalisation d'une sérologie VIH devant un
tableau d'ARé.
6 Examens morphologiques
Comme nous l'avons déjà indiqué, une symptomatologie clinique axiale, analogue à celle
rencontrée au cours des autres variétés de SPA, est fréquente au cours des ARé. L'IRM
peut montrer des signaux inflammatoires des sacro-iliaques et/ou du rachis, confortant
le diagnostic. S'agissant d'un tableau d'évolution aiguë, les anomalies radiographiques
sont rares car apparaissant qu'après plusieurs mois ou années d'évolution d'un SpA.
Cependant, la radiographie du bassin montre une sacroiliite caractéristique de
spondylarthrite ankylosante dans 5 à 10% des cas d'ARé dès leur phase aigue,
témoignant d'une SPA d'évolution plus ancienne que l'épisode d'ARé.
Limites nosologiques
Comme nous l'avons déjà précisé, certaines manifestations inflammatoires articulaires
en rapport avec des agents infectieux ne doivent pas être classées dans les ARé, en
raison d'une présentation clinique et d'un terrain génétique distincts. C'est le cas de
l'érythème noueux post-Yersinia qui peut s'accompagner d'arthrites, ou encore des
rhumatismes post-streptococciques.
Il ne paraît pas non plus rigoureux d'intégrer parmi les ARé les poussées aigues de
SPA ayant une présentation comparable aux ARé, mais sans qu'aucune preuve
bactériologique ne soit apportée.
Autres diagnostics
Maladie de Lyme. L'arthrite de la maladie de Lyme due au spirochète Borrelia
burgdorferi doit être évoquée systématiquement devant un tableau d'ARé, d'autant qu'il
a été décrit d'authentiques tableaux de SPA chez des patients infectés par cette
bactérie. Le diagnostic repose sur les arguments anamnestiques (habitat rural, séjour en
zone endémie, morsure de tique, erythema chronicum migrans), sur la sérologie, et en cas
de doute persistant sur la PCR du liquide articulaire, voire de la biopsie synoviale. Cette
arthrite réagit favorablement à une antibiothérapie adaptée.
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III Physiopathologie
1 Données immunologiques
Réponse humorale
De nombreuses études ont montré une réponse anticorps spécifique de la bactérie
déclenchante, en particulier de type IgA, exagérée au cours des infections compliquées
d'ARe, suggérant pour certains que la persistance prolongée de la bactérie au sein des
muqueuses, serait la cause de cette production accrue d'IgA. Pour d'autres, l'élévation
sélective des IgA décrite au cours des ARé témoignerait d'une réponse inflammatoire
dominée par la production de TGF-.
Réponse lymphocytaire T
La plupart des études mettent en évidence l'intensité de la réponse proliférative des
lymphocytes T CD4+ spécifiques de l'agent pathogène initiateur, au sein de l'articulation.
A côté de la réponse CD4+, des clones T CD8+ cytotoxiques spécifiques de la bactérie
déclenchante et restreints par le HLA-B27 ont également été mis en évidence au cours
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des ARe à Yersinia ou à Salmonella. Certains antigènes reconnus par ces clones ont été
identifiés.
Cependant, il semble que ces clones T spécifiques de la bactérie déclenchante ne
s'accumulent pas préférentiellement au sein de l'articulation. Leur présence est
équivalente à celle des lymphocytes T mémoires dirigés contre d'autres antigènes (6).
2 Le germe déclenchant
De façon caractéristique, le germe en cause dans les ARe n'est pas cultivable à partir
du site articulaire. Cependant, des techniques de laboratoire ont permis de mettre en
évidence des produits bactériens dans l'articulation.
Le matériel génétique (ADN et ARN) de Chlamydia a même été amplifié par PCR à
partir de la synoviale d'ARe, suggérant dans ce cas la présence locale du micro-organisme
à l'état viable mais sous une forme intra-cellulaire latente. Cette situation semble
particulière aux ARe à Chlamydia car les recherches d'ADN de Salmonella ou de Yersinia
par PCR sont le plus souvent restées négatives. Cependant, même en l'absence de
bactérie intacte, la présence d'antigènes lipopolysaccharidiques de Salmonella, Yersinia
et Shigella a été détectée dans les cellules du liquide articulaire ou de la membrane
synoviale au cours des ARe déclenchées par ces entérobactéries.
La présence d'antigènes bactériens dans l'articulation pourrait être à l'origine des
arthrites, en stimulant une réponse imunitaire locale.
3 Rôle du HLA-B27
L'allèle HLA-B27 est un variant apparemment normal du gène HLA-B. Dans le cas des
ARé, on suppose pourtant qu'il pourrait perturber le déroulement de la réponse
immunitaire vis-à-vis des bactéries qui en sont responsables ou retarder leur élimination.
Données cliniques
La présence du HLA-B27 multiplie par 12 le risque de faire une ARé à Chlamydia et par
50 celui de faire une ARé après contact avec l'une des entérobactéries pathogènes
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impliquées. Ce risque relatif dû au B27 est moins élevé que celui de développer une
spondylarthrite ankylosante, qui est supérieur à 100. Dans le cas des ARé,
l'environnement bactérien joue un rôle particulièrement marqué, de telle sorte qu'il
pourrait réduire le poids des facteurs génétiques.
D'après une étude systématique, le HLA-B27 n'augmente pas le risque de
salmonellose, ni n'entrave l'élimination digestive de la bactérie. Par contre, il prédipose à
la survenue, à la sévérité et à la durée prolongée des symptômes articulaires (7). Il
semble donc que le B27 exagère la réponse inflammatoire.
Modèles animaux
Les rats transgéniques pour le HLA-B27 surexprimant cette molécule ont permis de
montrer son implication directe dans les SPA en reproduisant spontanément toutes les
manifestations habituelles de ces affections (8) (Tableau 5). Ces rats développent une
inflammation intestinale, des lésions cutanéo-unguéales psoriasiques, des arthrites
périphériques, une inflammation du squelette axial. L'inflammation intestinale et les
arthrites ne surviennent pas chez les rats transgéniques B27 élevés en isolateur stérile,
démontrant ainsi un rôle déclenchant de la flore bactérienne commensale dans ce modèle.
Il s'agit d'un phénomène proche par certains aspects des ARé.
Hypothèses
Aucun mécanisme permettant d'expliquer le rôle du HLA-B27 n'a jusqu'à présent été
démontré de façon certaine. Les principales hypothèses proposées sont les suivantes
(Tableau 6) :
Le mimétisme moléculaire
Il existe des séquences communes entre HLA-B27 et entérobactéries. Le HLA-B27
porterait un motif analogue à un déterminant antigénique bactérien. La réponse
immunitaire dirigée contre la bactérie se compliquerait d'une réaction auto-immune dont
la cible serait le HLA-B27.
Le peptide arthritogène
Des lymphocyte T CD8+ pathogènes réagiraient de façon croisée vis-à-vis de peptides
d'origine bactérienne présentés par le HLA-B27 et vis-à-vis d'auto-antigènes des tissus
cibles. Les peptides susceptibles d'être présentés par le HLA-B27 ont des
caractéristiques particulières comme la présence d'une arginine au site d'ancrage du
peptide à la molécule HLA-B27 et de tels motifs sont largement présents dans le monde
bactérien.
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non pas une réponse exagérée, mais plutôt la délétion de cette réponse en raison de sa
nature auto-réactive.
4 Conclusions
Les ARé paraissent dues à une anomalie de la réponse immunitaire à un stimulant
d'origine bactérienne (Figure 2, Tableau 7). Bien que le mécanisme qui relie HLA-B27 et
ARe soit toujours mystérieux, il doit permettre d'expliquer les aspects les mieux établis
de la physiopathologie de ces affections. Il s'agit tout d'abord, de l'amplification de la
réponse immunitaire, tant systémique que locale, provoquée par des infections
déclenchantes dont la spécificité paraît secondaire. Il s'agit aussi de la présence de
débris bactériens au site de l'inflammation, dont certains comme les lipopolysaccharides,
sont potentiellement immunogènes. Il s'agit finalement d'une certaine parenté de
structure entre des déterminants antigéniques bactériens et certains motifs portés par
le HLA-B27 (9).
IV Evolution et traitement
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Les antibiotiques
En raison du contexte infectieux déclenchant et de l'évolution prolongée durant
plusieurs semaines des ARé, l'utilité d'une antibiothérapie systématique a longtemps été
supposée. Plusieurs études contrôlées contre placebo testant des antibiotiques efficaces
sur les germes responsables d'ARé, avec une forte pénétration intra-cellulaire
(tétracyclines, macrolides, quinolones), et administrés pendant des durées de plusieurs
mois ont permis de préciser les choses.
La plupart les études sont concordantes dans leur conclusion principale indiquant
l'inefficacité des antibiotiques chez les patients souffrant d'ARé post-dysentérique,
tant sur la sévérité des symptômes articulaires et extra-articulaires que sur la
prévention des poussées ultérieures. Cette conclusion ne s'applique pas au sous-groupe
des ARé à Chlamydia, au cours desquelles un traitement antibiotique paraît de toute
façon indiqué pour traiter l'uréthrite bactérienne, et semble avoir une efficacité
préventive sur le développement et la sévérité des arthrites, à condition d'être
administré avant leur début. De plus, une étude contrôlée a démontré l'efficacité d'une
combinaison d'antibiotiques (rifampicine + azythromycine ou rifampicine + doxycycline)
administrée durant 6 mois sur les manifestations articulaires établies (arthrites,
dactylites) des ARé à Chlamydia (10).
Les anti-inflammatoires
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) constituent le traitement de choix
des SPA, en première intention. Devant un tableau d'arthrite aigue, une efficacité
rapide, de ces médicaments sur les symptômes articulaires est un argument en faveur du
diagnostic de SPA (Tableau 2). L'intensité particulièrement forte des symptômes peut
conduire à prescrire les AINS les plus puissants et à des posologies élevées, afin de
couvrir tout le nyctémère.
Comparativement aux AINS, la corticothérapie générale a souvent une efficacité
décevante, et constitue donc un traitement symptomatique de seconde ligne. Même en
cas d'efficacité elle ne doit pas être prescrite de façon prolongée à des doses
supérieures à 10 mg/jour, en raison des risques d'effets indésirables.
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V Synthèse
Définition.
Les ARé sont des arthrites stériles survenant dans le mois qui suit une infection
bactérienne digestive ou uréthrale. Elles font partie du groupe des SPA, et sont
associées dans 60 à 80% des cas au HLA-B27, allèle par ailleurs présent chez 7,5% des
individus de la population caucasienne.
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Bactéries responsables
Les germes responsables d'ARé se classent en fonction de leur porte d'entrée :
Uréthrale : Chlamydia trachomatis
Digestive : Shigella flexneri et dysenteriae
Salmonella enteritidis et typhimurium
Yersinia enterocolitica et pesudotuberculosis
Campylobacter jejuni
Epidémiologie
La fréquence des ARé déclenchées par Chlamydia a diminué durant les dernières
décennies. L'âge moyen de survenue des ARé se situe entre 20 et 30 ans. Chez les noirs
Africains, les ARé habituellement exceptionnelles sont plus fréquentes chez les individus
infectés par le VIH.
Diagnostic
La forme complète d'ARé réalise le syndrome de FLR associant une atteinte
inflammatoire rhumatismale (oligoarthrite prédominant sur les grosses articulations des
membres inférieurs, enthésiopathies axiales et périphériques), une atteinte extra-
articulaire (diarrhée, uréthrite, conjonctivite, lésions psoriasiques cutanées, muqueuses
et unguéales) et un syndrome inflammatoire général clinique et biologique.
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Physiopathologie
L'ARé se caractérise par une exagération de la réponse inflammatoire provoquée par
le contact avec la bactérie déclenchante. Bien que le mécanisme qui relie HLA-B27 et
ARe reste mystérieux, il doit permettre d'expliquer l'amplification de la réponse
immunitaire, tant systémique que locale, provoquée par des infections déclenchantes
dont la spécificité paraît secondaire, la présence de débris bactériens au site de
l'inflammation, dont certains comme les lipopolysaccharides, sont potentiellement
immunogènes et finalement une certaine parenté de structure entre des déterminants
antigéniques bactériens et certains motifs portés par le HLA-B27.
Evolution
L'évolution immédiate de l'ARé se fait habituellement vers la rémission spontanée, en
moins de 6 mois. Il s'agit d'une guérison définitive pour la plupart des patients. Chez 20
à 50% d'entre eux, l'évolution ultérieure est cependant marquée par des récidives, le
passage à la chronicité, voire le développement d'une spondylarthite ankylosante dans 10
à 20% des cas. L'intrication entre ARé et SPA suggère qu'il pourrait s'agir de deux
modes d'expression différents d'une même maladie.
Traitement
Le traitement antibiotique est indispensable en cas d'infection génitale à Chlamydia.
Donné précocément, il semble prévenir ou atténuer la survenue d'une ARé. A la phase de
chronicité une double antibiothérapie prolongée améliore la symptomatologie articulaire.
Les ARé liées à une bactérie digestive ne répondent pas au traitement antibiotique qui
n'est donc pas justifié.
Pour le reste, les principes du traitement des ARé rejoignent ceux des SPA : les AINS
constituent le traitement de première intention. Les infiltrations locales de
corticostéroïde retard ont une efficacité durable.
Les traitements de fond utilisés sont les mêmes que ceux proposés dans d'autres
rhumatismes inflammatoires chroniques, en particulier dans la polyarthrite rhumatoïde.
Ils sont indiqués dans les formes sévères et prolongées d'ARé. La sulfasalazine a une
efficacité démontrée sur les arthrites périphériques des SPA. Le méthotrexate semble
efficaces chez un nombre limité de patients. Les agents biologiques bloquant le TNF
semblent extrêmement efficace dans toutes les formes de SPA, y compris les ARé.
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VI Bibliographie
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Combination antibiotics as a treatment for chronic Chlamydia-induced reactive arthritis.
A double-blind, placebo-controlled, prospective trial. Arthritis Rheum. 62:1298-1307.
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Campylobacter jejuni
Vaccination anti-salmonelle
Chlamydia pneumoniæ
BCGthérapie intravésicale
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Points
2 Oligoarthrite asymétrique 2
à bascule 2
6 Iritis 2
B Signes radiologiques
C Terrain génétique
D Sensibilité au traitement
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Cours semaine n°7
Uvéite
Psoriasis
HLA-B27
Arthrite périphérique
Dactylite
Enthésite périphérique
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Cours semaine n°7
Arthrites infectieuses
Arthrites microcristallines
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Cours semaine n°7
Psoriasis + +
Flore bactérienne ++ ++
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Cours semaine n°7
fonctionnelle
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Cours semaine n°7
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Cours semaine n°7
Antalgiques +
Traitement antibiotique
Chlamydia trachomatis : antibiotiques +++ (association rifampicine + azithromycine
ou rifampicine + doxycycline)
Traitements locaux
Arthrites, bursites, enthésites : infiltration de corticoïde retard +++
Méthotrexate ±
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