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Tableau I. Principales caractéristiques des colites à Herpes simplex institutionnalisé ont été rapportés dans tous les continents. L’épi-
virus 2 (HSV2).
démiologie des colites à E. coli entéro-hémorragiques en France
Tableau clinique associant : est mal connue et repose en grande partie sur l’identification des
● Syndrome rectal
causes de syndrome hémolytique et urémique (SHU) en milieu
● Fièvre - frissons - céphalées
néphrologique, surtout pédiatrique. En effet, on considère depuis
● Adénopathie inguinale bilatérale
les années 1950 que les E. coli entéro-hémorragiques sont res-
● ± signes neurologiques locaux
ponsables de la majorité des cas de SHU, ce syndrome compli-
Vésicules, ulcérations rectales : proctite vénérienne quant lui-même l’infection intestinale dans 5 à 20 % des cas (7).
À travers cette surveillance, il s’avère que le sérotype O157:H7
Diagnostic : biopsies, écouvillonnage pour : n’est présent que dans 50 % des cas de SHU. Chez l’adulte, les
● Culture virale premiers cas documentés de colites à E. coli O157:H7 commen-
● Recherche de l’antigène viral par technique ELISA
cent tout juste à être publiés (8). Même si l’incidence de ces infec-
● Examen histologique : recherche de cellules multinucléées
tions ne peut qu’être sous-estimée tant que les milieux sélectifs
et d’inclusion cellulaire
d’E. coli O157:H7 ne seront pas ensemencés systématiquement
au cours des diarrhées hémorragiques, il semble que cette infec-
tion reste rare en France. Ainsi, dans une série prospective de
93 colites aiguës (46 % hémorragiques) répertoriées en région
pétique comporte des signes non spécifiques d’inflammation et parisienne, aucun cas d’infection à E. coli entéro-hémorragiques
deux lésions cellulaires caractéristiques : les cellules multinu- n’a été décelé (4). Il est donc supposé, en attendant des données
clées et les inclusions cellulaires. Ces inclusions en “verre dépoli”, épidémiologiques d’envergure, que les infections à E. coli entéro-
avec halo périphérique, strictement intranucléaires, sont volon- hémorragiques soient moins fréquentes en France qu’en Grande-
tiers observées dans les cellules épithéliales, en particulier dans Bretagne ou en Amérique du Nord.
les biopsies faites sur les berges des ulcérations. D’autres tech- Le tableau clinique associé à cette infection est variable. Sur
niques de diagnostic rapide sont réalisables à partir du produit 100 personnes infectées, 20 resteront asymptomatiques, 20 déve-
d’écouvillonnage rectal sous anuscopie ou rectoscopie rigide lopperont une diarrhée aiguë non hémorragique spontanément
(détection des antigènes viraux par méthode ELISA ou immuno- résolutive, 60 une diarrhée hémorragique, 6 un SHU ou un pur-
fluorescence) (tableau I). pura thrombocytémique thrombopénique. Un patient décédera,
le plus souvent des complications d’un SHU. Typiquement,
Cytomégalovirus (CMV) l’infection à E.coli entéro-hémorragique débute brutalement par
Les cas de colite à CMV chez des adultes n’ayant par ailleurs des douleurs abdominales spastiques intenses, suivies quelques
aucun facteur connu d’immunodépression et n’ayant pas de heures après d’une diarrhée liquide (figure 1). Environ la moi-
maladie inflammatoire intestinale sont exceptionnels. Il s’agit tié des patients ont des nausées et des vomissements. La diarrhée
alors le plus souvent de rectites à CMV faisant suite à un rapport devient hémorragique en général au deuxième ou troisième jour
sexuel anal, associées à des signes généraux de primo-infection d’évolution (extrêmes : 0 à 8 jours), et dure habituellement 7 à
virale (3). Les observations faisant état d’une colite à CMV en 10 jours (extrêmes : 1 à 30 jours). Le nombre quotidien de selles
dehors d’un contexte vénérien portent le plus souvent sur des au plus fort de la diarrhée est de 10 (extrêmes : 3 à plus de 30).
patients âgés avec des affections inflammatoires ou infectieuses La fièvre n’est présente que dans 30 % des cas environ, et reste
associées. Aucun cas de colite à CMV n’a été diagnostiqué au modérée. De ce fait, les diagnostics de colite ischémique et de
sein de cohortes prospectives de colites aiguës d’adultes immuno- rectocolite hémorragique sont souvent évoqués.
compétents (4).
Le diagnostic de colite à CMV repose sur la mise en évidence
des inclusions caractéristiques, plus fréquentes au fond des ulcé-
rations qu’au niveau de leurs berges ou qu’en zone macroscopi-
quement saine. L’immunomarquage permet de conforter le dia- SHU
gnostic en cas d’inclusions atypiques. Une recherche Contage
d’antigénémie virale peut également être réalisée. Sang
Diarrhée
Douleurs abdominales
E. COLI O157:H7 ET AUTRES E. COLI
ENTÉRO-HÉMORRAGIQUES J-3 J1 J7
Culture
E.coli O157:H7 est le principal représentant des E.coli entéro- Selles
hémorragiques (5, 6). Son caractère pathogène a été démontré en Toxines