Vous êtes sur la page 1sur 2

LA BILHARZIOSE URO-GENITALE

OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
1- Exposer les arguments épidémiologiques, cliniques et paracliniques en faveur
d’une bilharziose uro-génitale.
2- Citer les complications de la bilharziose uro-génitale.
3- Exposer la chimiothérapie de la bilharziose uro-génitale.

La bilharziose uro-génitale ou schistosomiase uro-génitale est une maladie


parasitaire due à un vers trématode du genre Schistosma
1 - EPIDEMIOLOGIE
1- 1-Agent causal
Schistosoma haematobium, responsable de la bilharziose génito-urinaire, est un vers
plat qui vit dans les plexus veineux péri-rectaux et péri-vésicaux.
1-2- Source d’infection Schistosoma haematobium est strictement humain.
L’homme peut être porteur du parasite pendant plus de 20 ans, après avoir quitté
une zone endémique.
1-3- Produit virulent : L’eau douce entre 18° et 30°
1- 4 - Transmission : la pénétration des cercaires se fait essentiellement par voie
transcutanée.
1- 5 - Réceptivité: Il n’existe pas d’immunité naturelle.Dans les zones d’endémie,
c’est surtout une maladie des enfants qui constituent un terrain neuf, tandis que les
adultes sont prémunis par les atteintes antérieures.
1- 6 - Causes favorisantes : profession exposées, développement des ressources
hydrauliques (barrages hydrauliques).
1.7 -Répartition géographique
Mondiale : la bilharziose urogénitale est essentiellement Africaine. Le foyer primitif
est le Delta du Nil.
Au Maroc : La maladie sévit à l’état endémique diffus. L’incidence de la bilharziose
est en nette régression.
2 - CLINIQUE
3-1. Pénétration des cercaires : Soit éruption papuleuse prurigineuse, soit passe
inaperçue
3-2. Période d’invasion : Inconstamment : fièvre, céphalées, phénomènes
allergiques, prurit, éruptions urticariennes, troubles digestifs, NFS : hyperéosinophilie
importante.
3-3. Période d’état : C’est la période à laquelle les malades consultent.
SIGNES URINAIRES
_ L’hématurie : le plus souvent discrète, capricieuse, récidivante.
Manifestation urinaire la plus commune, la plus évocatrice d’origine vésicale.
_ Autres manifestations urinaires : -Cystite aiguë, surinfection microbienne parfois
révélatrice
_ Douleurs sus-pubiennes ou périnéales.
_ La cystoscopie : découvre des lésions caractéristiques. La région du bas fond et du
trigone vésical est le siège de fines granulations plus ou moins saillantes regroupées
en plages, donnant des aspects classiques de grains de semoule ou de riz. Les
polypes bilharziens, véritables tumeurs framboisées, sont beaucoup plus rares.
ATTEINTE GENITALE
_ Chez l’homme l’atteinte la plus fréquente est l’orchi- épididymite
_ Chez la femme : des granulations bilharziennes peuvent être retrouvées au niveau
du vagin mais également au niveau du col de l’utérus. L’atteinte des trompes peut
être responsable d’une stérilité ou de grossesse extra-utérine.
3. COMPLICATIONS LOCO-REGIONALES
Sclérose et rétrécissement du bas uretère : Responsable de dilatation pyélo-
calicielle uni ou bilatérale latente. L’évolution se fait vers la surinfection et
l’insuffisance rénale.
Calcification de la vessie avec fin liseré opaque sur les clichés radiologiques
Risque élevé de cancérisation de la vessie.
4 - DIAGNOSTIC
5-1. Eléments d’orientation
_ séjour en zone d’endémie.
_ hyperéosinophilie à un stade précoce
_ aspects caractéristiques de la paroi vésicale à la cystoscopie
_ ELISA non spécifique d’espèce.
5- 2- Eléments de certitude
Mise en évidence des oeufs de schistosoma haematobium dans le culot de
centrifugation ou de sédimentation des urines.
Techniques de prélèvement des urines : de préférence entre 12 h et 14 h ; effort
physique immédiatement avant le prélèvement; dans un flacon à fermer
hermétiquement, prélever 50 ml d’urine plus 2ml de liquide de conservation si le
laboratoire est éloigné (peut être conservé + 4°C pendant 5 jours) ; après
centrifugation, prélever avec une pipette et déposer le culot sur une lame qui sera
examinée au laboratoire ; la détection des antigènes a un intérêt diagnostique mais
également évolutif. Cette technique est toujours en cours d’évaluation.
5 - TRAITEMENT
6.1. Le Praziquantel (BILTRICIDE ®) est disponible sous forme de comprimés à
600 mg dans les centres de santé.
Posologie = 40 mg / kg avant le repas en 1 seule prise chez l’adulte
6.2 Contrôle parasitologie après traitement
Ce contrôle est pratiqué à 4 et 12 mois. En cas de présence d’œufs dans les urines
une nouvelle cure est entreprise. Le malade est déclaré guéri si la recherche d’œuf
dans les urines est négative à trois examens effectués pendant 3 jours successifs.
6.3 Traitement chirurgical au stade de Sclérose
6 – PROPHYLAXIE
La bilharziose est une maladie à déclaration obligatoire
La prophylaxie vise à atteindre le schistosome à tous les stades de son cycle évolutif.
dépistage clinique et biologique et stérilisation des porteurs
mesures de génie sanitaire : empêcher d’arriver au contact de l’eau.
destruction de 1’ hôte intermédiaire, chimique et biologique.
hygiène de l’eau.
Cette prophylaxie, dont la mise en œuvre est difficile, ne sera entreprise qu’après
des campagnes d’Education sanitaire et sociale.
_ Recherche en cours en matière de vaccin. Un vaccin expérimental a été réalisé en
France par génie génétique.

Vous aimerez peut-être aussi