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APOLLONIUS DYSCOLE
DE LA CONSTRUCTION
INTRODUCTION, TRADUCTION
NOTES EXÉGÉTIQUES
INDEX
PAR
JEANLALLOT
VOLUME 1
*
INTRODUCTION,
TEXTE ET TRADUCTION
PARIS
LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN
6, Place de la Sorbonne, v··
1997
La loi du Il mars 1957 n'auwrisant. aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41. d'une part.
que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du c o pi s te et non
destinées à une utilisation collective» et. d'autre parr. que les analyses et les eourres citation'
dans un hut d'exemple et d'illustration. «toute représentation ou repro d u ction intégrale. ou
partielle. faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ay:mts droit ou ayants cause. est
illicite» (Alinéa 1er de l article 40).
'
Cette représentation ou reproduction. par quelque p rocédé que ce soit. constituerait donc une
contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 ct suivants du Code pénal.
VOLUME!
Abréviations 7
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Notice technique sur le texte grec et la traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . 85
DE LA CONSTRUCTION .......................................................................... . 87
Sommaire analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .... . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . . 88
Livre I ............................................................................................................ 96
Livre II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . ......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . .... . . . . . . . ... . ... . . . . . . . .... . 148
Livre ID ........................................................................................................ . 207
Livre IV ........................................................................................................ . 270
Adverbes de lieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
VOLUME II
N.B. Pour les noms propres d'auteurs et d'ouvrages, voir la section "Références abrégées" de
la bibliographie. - Les abréviations propres aux Notes critiques du texte grec sont signalées
dans la Notice technique sur le texte grec et la traduction, p. 85, note 2.
Sommaire
prépositions.............................................................................. 35
2.2.2.3.2. La partie perdue du livre IV..................................... 38
2.3. Théorie et discours syntaxiques ................ .................................... ......... ........... 41
2.3.1. Le programme ..................... ....................... .............................. ...........
. . 41
2.3.1.1. L'étude des assemblages; la complétude .......... ........ ............. 41
2.3.1.2. La congruence (katallel6tës) .................................................. 45
2.3.1.3. Limites de la congruence morphologique: la 'coïncidence'
(sunémptosis) ..... ..... .. .... ... ....... ......... . ...... .......... ...... ...... ... . . ... .... ......
. . . . . 47
2.3.1.4. Ordre et désordre :les clivages du logos ................................ 48
2.3.1.5. Analogie et pathologie ............................................................ 51
10 DE LA CONSTRUCTION
2.4. Les ressorts de la syntaxe apollonienne ............ ............. ............... ........ .. . . ..... . . . 58
2.4.1. Addition.. . ......................... .......... ...... ...................... ........... . . . . . ......... . . . . 58
2.4.2. . . . selon u n ordre naturel. . ..... ............... ............... ..... ....... .... . .. .. ..... ... . . . . . 58
2.4.3. Cas d 'ordre inversé .. ................... ............ ....... .. .. ........................ . .... .. . .
. . 60
2.4.4. L'ordre 'naturel' comme signe de la relation ... . ........... ......... ... ........... . 60
2.4.5. Un discours codé .... ........ ... ..... .. . .. . ............ ... ............ ..... . ......... ...........
. . . . 61
2.5. Les relations syntaxiques................................................................................... 62
2.5.1. Donner: Apollonius, un syntacticien prisonnier de la
'grammaire du mot' ........... ...... ... ........ .. . ..... .. . .. .... ...... . ... . ...... . .. . ......... .... .
. . . . . . . . . 62
2.5.2. Bécares Boras : Apollonius fonctionnaliste malgré lui ..... .................... 63
2.5.3. Essai de repérage des relations syntaxiques.. .. . ... . . .. . ... ... . . . .. ..... . . . ...... .. . 64
2.5.3. 1 . Relation perçue et relation nommée . . ...... . ............. ............ . . . . . 65
2.5.3.2. Vocabulaire des relations syntaxiques . . ........ . .. ...... . ..... .. . . . .. . . . 67
2.5.3.2.1. Un vocabulaire motivé .... . ... . ... .. . ..... .. ......... . .... . .. . . . . . . 67
2.5.3.2.2. Relations interphrastiques: vocabulaire spéci fique 68
2.5.3.2.3. Transitivité et réflexivité ... . .... . ....... . . . . . .. . . .. ... .. . ... .. . . .. 68
2.5.3.2.4. Sujet et prédicat: absence de désignations
spécifiques . . .............. ..... ........ ............. .. .. ........ ... ............... .....
. . 69
2.5.3.2.5. Une syntaxe des parties de phrase ....... . .. . ...... . ... ... . .. 71
2.5.3.2.6. Syntaxe des phrases complexes . .. ... . . .. . .. .. .. . .. .. .. . .. . . . . 72
3.1'RADUIRELASYNTAJŒ .... ... ... . ... . . . ...... .. . . .. .. .... . ......... .. .. . .. ... .. . . .. .. . . .....
. . . .. .. .. . . . . . . . . .. . .. .. . . . . .. 73
3.1. Le texte grec ................. ....................................................................... . . .............. 73
3.1.1. Histoire . . .... ... .. .... . ....... . . ...
. . .. . ... ... . .. . ... ...... .. . . . . . .. . . . .. .
. . .. . .... ... . . . .. . . . . . . . . . ... .. 73
3.1.2. Le texte et les notes critiques du présent ouvrage . .... . .. . . .. . . .. . .. .. . . . . . .. . . .. . 77
3.2. Le 'style' d'Apollonius .. . . ..... . .. . .. .. . . . .. ...... .. . .. .. . . . . .. . ..... .. . ....
. . . . . . . . .. . . ... . . ... . .. . . ... . ... . 78
3.3. La traduction e t les notes................................................................................... 79
3.3.1. Traduire pour l e lecteur non helléniste .. . . . . . .. . .. . . ... . ... .. . .. . . .. ... . . . . . ... . . .. . .. . . 80
3.3.2. Traduction et interprétation . . ....... ..... . . . .......... .. . ... . . ... . . . .. . ...
.. . . . . ... . . .... ... . . 81
beauc o up d e sens e n peu d e mots), o u bien parce qu'il avait mauvais caractère,
ou bien parce que, dans ses cours, il posait des problèmes difficiles à résoudre
(c'était en effet l usage chez les savants d' autrefois, de se rassembler quelque
' ,
dureté ou parce qu'il lui avait imposé une marâtre. (Hérodien) arriva à Rome
sous Marc Antoine ( ... ) et devint son ami ...
Il est toujours délicat d ' interpréter de telles notices, où le légendaire côtoie
volontiers et concurrence le réel . Il n ' y a guère de raisons de douter des
informations topographiques : A. semble avoir résidé non loin du Musée, le
quartier de 'Proukheion' - le mot pourrait être une déformation de puroukheîon
' silo à grain ' - s ' étendant entre la résidence royale et le port6. On n ' a jamais mis
en doute non plus qu ' A . fût le père d ' Hérodien ; à défaut d ' indication
chronologique concernant A. lui-même, cette paternité, avec l ' information sur le
séjour d ' Hérodien à Rome sous Marc-Aurèle ( 1 6 1-1 80), nous permet de situer la
période d' activité d ' A. vers le deuxième tiers du 2< siècle de notre ère.
En revanche, rien ne permet de contrôler les informations relatives à sa
pauvreté et à sa sévérité envers son fils. Il se peut fort bien qu ' i l n ' ait pas été
riche, mais personne ne croit vraiment qu' il ait écrit son œuvre - certainement
plusieurs milliers de pages d ' une édition moderne - sur des tessons de poterie !7
Quant à l ' éducation du petit Hérodien, même si son père nous dit en passant
(S. rn, § 172) que l ' amour (phileîn) de l ' éducateur implique une certaine énergie
qui le distingue de la p ass i v it é amoureuse (erân), on ne saurait en conclure
q u ' elle ait été d' une dureté propre à i ndu ire une rupture entre le fils et le père .
Lentz (GG III I, p. VIII), en tou t cas, faisant fond sur les expressions qu ' utilise
H érodien pour parler de l ' œuvre d ' A . , notamment quand il est en désaccord
avec lui, ne trouve rien qui accrédite la légende d' une brouille familiale. Est-il
permis néanmoins de suggérer une interprét ation métaphorique des indications
dont la littéralité éveille la suspicion? Pour la première, on pourra penser que la
légende du grammairien écrivant sur des tessons nous informe indirectement sur
la condition précaire du professeur indépendant, qu i n'a pas eu la chance,
l ' habileté, ou la servilité, de se faire protéger par un puissant (comme son fils
par Marc-Aurèle!) ou subventionner par une institution (comme Aristarq u e et
les autres savants de la grande époque du Musée d ' Alexandrie); s ' il était vrai
(j ' y reviens) que notre homme eût m a uvai s caractère, on ne s au r ai t , après tout,
s ' étonner q u ' il ait eu à p âtir économiquement de compréhensibles difficultés
relationnelles . S ur l ' autre po in t le différend entre père et fils, il pourrait fort
,
bien avoir ex i s t é , mais sur un t o u t autre plan que celui des règlements de
comptes entre un jeune homme et un pater familias à la ma in un peu leste.
Erbse ( 1 960: passim, en particulier 363s.) a montré avec beaucoup de rigueur et
de finesse qu' Hérodien et A. ne pratiquaient pas la grammatike de la même
Ménandre- qu'à des propriétés de la production langagière, orale ou écrite- cf. 'un auteur
difficile'.
5. Ou 'des propos' (variante de la tradition manuscrite).
6. La 'rue', dr6mos. sur laquelle donnait la maison d'A. pourrait avoir été la rue de Canope
qui traversait le Proukheion. J'emprunte ces précisions à Blank (1982:5, avec les notes).
7. Il se pourrait qu'on ait affaire ici à une sorte de lieu commun de la biographie antique: on
sait en tout cas que Cléanthe, le successeur de Zénon à la tête de l'école stoïcienne. est
censé avoir écrit, "faute de pouvoir s'acheter du papier, sur des tessons et des omoplates de
bœuf' fDiog. La. VII 174).
12 DE LA CONSTRUCTION
p ourra j uger sur pièces, selon ses standards personnels , si notre auteur
outrepasse ou non les limites d' une saine correction fraternelle entre savants. La
troisième explication est sans doute pour nous la plus i ntéressante, dans la
mesure où elle replace A. dans le cadre de son activité - celle d ' un professeur
qui pose des colles quasi insolubles à ses élèves. Même si, ici encore, il faut
sans doute faire la part de la légende, il est probable que cette brève évocation
des usages des 'savants d' autrefois' nous fait entrevoir quelque chose de ce
qu'étaient les 'leçons' (skhola{) auxquelles A. lui-même fait allusion au début
de la S. (l, § 1 ) et du traité Des conjonctions (213, 1)8. Householder ( 1 9 8 1 :6) a
relevé dans la S., peut-être avec un peu de complaisance, toute la panoplie des
exemples inventés qui renvoient à des scènes de salle de classe ( voir, entre
autres, I, § Ill fin; Il, § 32 ; Ill, § § 26, 5 7 , 1 80, etc . ) ou à des leçons de
grammaire (I, § § 37, 46-49, 52 ; 93; III, § 1 5 2, etc . ) . Il en conclut que de tels
exemples
paraissent clairement évoquer une salle de classe dans laquelle un maître essaie
de maintenir l'ordre et d'apprendre à un groupe de garçons à lire la poésie
(surtout lyrique) et à écrire, posant parfois aux élèves des q uestion s de
grammaire sur le texte étudié. Qu'il ait été pauvre ou non, Apollonius était
certainement un maître d ' école.
Je ne nie pas q u il puisse être légitime de 'faire parler' ces phrases apparemment
'
insignifiantes que sont les exemples de grammaire9, mais, dans le cas présent, je
ne trouve pas les conclusions de Householder particulièrement convaincantes.
Avec Blank (1993 :7 1 0), j ' ai peine à m ' imaginer A. essayant d' inculquer sa
8. On notera. dans le texte des Conjonctions, l'expression skholikai sungumnasiai qui fait
écho aux gumnasiai 'exercices·, de la Vie.
9. Chevalier (1976) a bien montré les implications théoriques et idéologiques du choix des
exemples tel qu'on peut l'observer dans les grammaires françaises depuis le xvre siècle.
Mais son analyse suppose un décodage plus fin que celui que nous propose Householder:
ce dernier me paraît procéd er un peu mécani qu ement en prétendant trouver dans une
collection d'exemples inventés le reflet direct de données biographiques concernant
l'auteur.
INTRODUCTION 13
and serious students ' (Blank, l.c.); quant aux exemples de salle de classe, ils
peuvent parfaitement appartenir, avec les autres où ' le cheval court' , où on
'pioche un champ ' , où ' mon père philosophe' , où 'si Dion marche, il bouge '
etc . , à une panoplie technique accumulée au fil des ans et dans laquelle puise à
loisir le grammairien du 2• siècle.
Tant il est vrai qu'au 2• siècle la grammatike a déjà derrière elle une longue
et féconde tradition - c ' est d' elle qu 'il me faut dire quel ques mots maintenant.
ont été pratiquées en Grèce, comme on sait, longtemps avant 1' époque
classique : si, pour la philosophie, la chose est évidente et bien connue - il suffit,
pour le rappeler d'un mot, d'évoquer Je foisonnement de la pensée dite
'présocratique' -, il est peut-être moins trivial de souligner que l' acti vité
philologique, entendue comme examen exégétique, esthétique et critique des
monuments de la tradition littéraire, homérique en particulier, a été pratiquée
naturellement, pour ainsi dire, comme la prose par Monsieur Jourdain, dans les
corporations de rhapsodes à qui il incombait de cultiver, de conserver et de faire
connaître les chefs-d' œuvre de la tradition épique archaïque. On ne saurait
imaginer que ces professionnels de la récitation homérique ne se soient pas
posé, dans le cadre strict de 1' exercice de leur métier, tous les types de
probl è me s voués à devenir le p ain quotidien du grammatikos alexandrin:
comment prononcer les hexamètres archaïques? quelles variantes p rivi légi er
1 O. Publiée par Cramer. An. Gr. Ox. III, p. 261-278: voir p. 269,26.
1 1. Outre les articles synthétiques des encyclopédies de l'Antiquité, Je lecteur pourra
consulter sur ce sujet Lersch ( 1 838- 1 841 ) . Steinthal (1890-1 891). Pohlenz ( 1 939), Robins
( 1951). Pfeiffer ( 1968). Pinborg ( 19751.
14 DE LA CONSTRUcnON
et, comme son maître, interprète d' Homère (cf. Pfeiffer 1968: 267; Linke 1 977:
1 3-33), fut aussi le célèbre technographe que la tradition a fait de luii4• Quelque
réponse qu ' on donne à cette question précise, on ne faussera certainement pas
l'histoire de la grammatik� alexandrine en faisant observer que, si J' art du
commentaire philologique culmine au 2• siècle av . J.-C. dans l ' œuvre
d'Aristarque, la réflexion linguistique systématique caractérisant en propre la
tékhnë continue à se développer dans les siècles qui suivent et ne culminera,
précisément, qu' avec Apollonius.
Cela dit, qui reste très général, l' histoire de la grammaire alexandrine entre
Aristarque et Apollonius n'est pas facile à faire, faute d ' informations précises
sur les œuvres de bon nombre des grammairiens dont la tradition nous a
conservé les noms - et souvent pas grand chose de plus que les noms. Egger
( 1854:10s.), recoupant les notices biographiques de la Souda, a dressé une liste
permettant de baliser, à vrai dire très partiellement et approximativement, la
suite des générations reliant régressivement Apollonius à Aristarque. Je laisserai
de côté cette liste, qui appellerait beaucoup de correctifs et de compléments
qu' il n'est pas de mon propos d ' apporter ici. Je me contenterai de considérer
celle des grammairiens que mentionne A. dans la partie de son œuvre qui
nous est parvenue, et de faire observer que, sur la vingtaine de noms propres
qu' elle contient, les deux noms de philologues abondamment cités sont ceux de
deuxiS grandes figures des 3•-2• siècles : Zénodote (une quinzaine de mentions)
et Aristarque (vingt-cinq mentionsi6), tandis que ceux dont il signale ou discute
l'opinion en tant que tekhniko{ sont dispersés chronologiquement sur les
presque quatre siècles qui le séparent d' Aristarquei7 :
préférence qu'il accordait à la désignation du pronom par le mot antimomasia (au lieu de
antimumia dont leu sonnait éolien); C. 230,7, pour signaler qu'il rangeait kata panni les
conjonctions; S. Il, § 99, pour son interprétation d'Il. 5.63 par une hyperbate.
16. Ce chiffre ne donne en fait qu'une idée très approximative et nous place bien au-dessous
de la réalité des références à l'œuvre de philologie homérique d ' Aristarque: il apparaît en
effet que, dans un très grand nombre de cas, les leçons et les interprétations d'Homère que
discute A. remontent à Aristarque, ce que prouve leur mention, souvent dans des termes
identiques à ceux que nous lisons chez A., dans les Scholies A de l'lliade; cf., sur ce point,
Erbse (1960). On trouvera à mainte reprise dans mes notes la confirmation de cette
dépendance étroite d'A. par rapport à la tradition philologique aristarchéenne (v. p. ex.,
entre bien d'autres, la n. 261 du 1. 1): s'agissant du corpus 'classique', homérique en
particulier, il se présente a:1 tekhnik 6s du 2• s. de n. ère comme déjà abondamment
'grammaticalisé'- si l'on veut bien entendre ici par ce terme: accompagné d ' un com
mentaire grammatical (paraphrases, discussions, interprétations) qui est devenu comme
son double indissociable. Mais, il faut le souligner, tradition n'implique pas servitude: A.
sait montrer à l' occasion qu'il peut s'écarter des thèses aristarchéennes (v. p. ex. la
justification du pronom h eautous II, §§ 150-160), ou que, lorsqu'il s'y rallie, il a ses
propres raisons de le faire et ne s'incline nullement devant l' argument d'autorité (v. p. ex.
1, § 62 et n. 163).
17. A. mentionne certes encore, pour la même période. divers noms de philologues post
aristarchéens. Mais ces mentions. peu nombreuses et très sporadiques. confirment par leur
rareté et leur dispersion mêmes que les savants qu'elles contribuent à sauver de l'oubli
16 DE LA CONSTRUCTION
d'Athènes sont cités P. 5, 1 9s., non pour leurs travaux de philologie homérique,
mais pour l'usage qu'ils faisaient du mot drthron 'article' appliqué à des
pronoms tB.
Tyrannion l 'Ancien, disciple de Denys et auteur d'un ouvrage Sur les
•
parties de la phrase, est cité P. 4,2 , pour sa désignation des pronoms par le
terme sëmeioseis 'signaux' (frag. 5 8 Haas).
Tryphon, fils (ou élève?) d'un Ammonius lui-même élève d'Aristarque,
•
semble bien être, dans la 2• moitié du 1 er siècle av. J.-C . , le premier grand
tekhnik6s préapollonien. En tout cas, c'est lui qu'A. honore du plus grand
nombre de références (40, dont 1 1 dans la S.), et surtout dont il discute les thèses
de la manière la plus approfondie. À cause du prestige dont il jouissait
manifestement, et que l' imponance que lui accordait A. n'a certainement pas
peu contribué à renforcer, son œuvre, bien qu'accessible uniquement par la
tradition indirecte, est loin d'être pour nous, comme il arrive trop souvent, une
de ces coquilles (presque) vides, simplement ornées de quelques titres
d'ouvrages dont le contenu se réduit à des bribes plus ou moins significatives.
Des 1 3 8 fragments recueillis par Velsen (1853) - et dont les deux cinquièmes
environ proviennent de mentions dans l'œuvre conservée d'A.-. il ressort que
Tryphon avait exploré, de manière sans doute assez systématique, les principaux
secteurs entre lesquels se répartissait la matière formant l'objet de l'analyse
'technique' de la langue grecque. Il avait en particulier consacré plusieurs
ouvrages, visiblement riches d'une réflexion personnelle de haut niveau, à la
théorie des parties de la phrase et aux questions les plus difficiles qu'elle
soulevait: traités Des articles (cf A., S. I, §§ 50, 74-75 , 84, 1 06, 1 36 ; IV, § 6),
Des pronoms (cf. A., P. 1 6, 1 4 ; 5 1,4 ; 56,4 ; 60, 1 7 ; 6 1 , 1 7 ; 65 , 18 ; 79,23 ; 89, 1 4;
S. II, § § 1 3 3 , 1 48 ) ; Des personnes (cf. A., P. 5 1 ,9 et S. III. § 35), D e s
prépositions (cf. A., S. IV, § 36), Des conjonctions (cf. A., C. 220,6 ; 223,30 ;
225, 1 ; 227,25 ; 228, 1 1 ; 230,5 ; 23 1 ,8 ; 235,5 ; 237, 1 4 ; 238, 1 5 ; 240,4 ; 240,20 ;
n ' étaient rien de plus que les honnêtes continuateurs des grands fondateurs des 3c.2e
siècles av. J.-C. On trouve ici les noms suivants:
• Denys de S i don, (P. 81.4). Ptolémée Pindarion. dit 'l ' analogiste' ( cité P. 79.25;
C. 241,1) et Démétrios Ixion (P. 79,26; 89,3 et 14). tous les trois philologues disciples
d'Aristarque, sont mentionnés pour des problèmes de morphologie pron ominale
homérique;
• Seleucus Homericus (IC moitié du 1er s. de n. ère). p h i l ologue de l'école
d'Aristarque, est cité deux fois: A. 195.3. pour sa critiq ue du syntagme homérique
ouran6thi pro; S. Il, § 130, pour son opinion sur la forme pronominale de 2• pers.
ho m é ri q u e sphôi. A utre philologue de la même époque (?) et de l a même tradition.
Ptolémée d'Ascalon, grand spécialiste de prosodie homérique. est cité P. 78.3 1 pour son
opinion sur une forme de réfléchi homérique ;
• Didyme l'Ancien (2' moitié du 1 cr s. de n. ère), l'un des q uatre abréviateurs
d ' Aristarque et l'auteur d'une œuvre gigantesque qui lui valut une réputation de travailleur
infatigable et un surnom éloquent: Chalcentère ('aux entrailles de bronze'). est mentionné
une fois (A. 1 59 . 1 3). pour l'étymologie qu'il donnait de la forme dïnterlocution orân ·mon
bon';
• Apion Mochthos ('la Peine'), grammairien de la 1 c moitié du 1 cr s . de n. ère. di sciple
242, 1 8; 246,2 8; 247,23; 248 ,14; 255 ,9; 257, 1 ), Des adverbes (cf.A.,
A. 1 37,20; 1 46,15; 150,2 0;153,7 ; 159 ,15; 162 . 8; 164 ,4; 167,24 ; 174,3 ;
1 88, 1 1 ; 1 8 8 , 1 9; 197, 1 9; c. 232,4)19.
• Hab ro n, élève de Tryphon, tekhnik6s comme son maître, est loin
d'avoir produit une œuvre aussi riche et diversifiée que lui. Des 21 fr ag ments de
lui qu'a réunis Berndt ( 1 9 1 5), 2 sont rapportés à u n traité Des possessifs, 7 à un
tr ai té Des paronymes, 3 à des ouvrages di ver s, et 8 à un trai té Du pronom. Ces
derniers sont tou s connus par des citations d'A. (qui ne livre aucun fragment de
ses autres ouvrages): cf. P. 5 1 ,4 ; S. 1, § 1 0 1 ; II, §§ 1 5, 38, 53; 68; 1 5 1 ; III, § 45 .
• Héraclide (de Milet), sans doute de quelques décennies plus âgé qu'A.,
auteur, semble-t- il, du premier traité s ys té matiqu e d'accentuation et d'un
ouvrage sur la flexion des verbes irrégu liers est cité trois fois: A. 174,6 pour
,
l' éty mo logi e qu'il donnait de l'adverbe autôs 'en vain', S. IV, § § 56, pour s on
accentuation de eisho, et 6 1 , pour son étymologie de epe{.
• Quelques autres tekhnikof, vi si ble men t d'importance moindre aux yeux
d'A., sont mentionnés ici ou là, pour la plupart une seule fois. Ce sont parfois,
on ne s'en étonnera pas, des personnages peu connus et éventuellement mal
identifiés: Dionysodore de Trézène est cité P. 3 ,16 pour 1' appell ation de
paronomas{a qu'il appliquait aux pronoms; Dracon, P. 1 7, 1 pour celle de
dipr6sôpos biperso nne l ' (cf. S. I, § lOO e t III, § 1 1 2) par laquelle il d ésig nai t les
'
double composante signalée plus haut, philologique d ' abord, li nguis tique
( tech nique ) ensuite. Pour être solidaires l'un de l'autre, ces deux aspects de la
' '
semblent bien avoir été cult ivés chacun par des grammatikof relati ve me nt
spécialisés. En tou t cas, si le nom de grammatik6s, gardant l' ambiguïté d'un
terme g én é riqu e , peut effectivement s ' appliquer à tous, la nomenclature
'professionnelle' s'est dotée du terme spécifique de tekhnikos pour désigner
ceux dont l'œuvre avait un caractère tec hni qu e m arqu é A. est de ceux-là: la
' · .
19. Pour une vue d'ensemble sur l'œuvre d e Tryphon. cf. C . Wendel. R E I I 7 1 (1939): 726-
745.
18 DE LA CONSTRUCilON
20. Pour rn ' en tenir aux ouvrages les plus i mportants (rangés chronologiquement) : Lersch
( 1 83 8 - 1 84 1 }. R. T . Schmidt ( 1 839}. Steinthal ( 1 890- 1 89 1 ) , Pohlenz ( 1 93 9 } , Mette ( 1 952},
B arwick ( 1 95 7 } . Pinborg ( 1 975 }, Baratin & Desbordes ( 1 98 1 ). Blank ( 1 982), Frede ( 1 987),
B aratin ( 1 989b. c , d, 1 99 1 ). Sluiter ( 1 990). lldefonse ( à par. 1 997 ) .
INTRODUcriON 19
s ' agisse d e leur état intérieur (affections : ptithë) o u d e l ' état d u monde autour
d' eux (objets, événements, etc. : pragmata). L ' articulation entre ces différents
niveaux2 • , les termes utilisés pour les désigner ont naturellement varié, et il
n' entre pas dans mon propos d ' étudier cette variation. Je me contenterai
d ' indiquer qu ' il y a là une source i mportante de concepts et de termes
grammaticaux. J ' en énumère un certain nombre qui se retrouvent chez A. :
• fortement articulée chez Platon (Rép. 392 c ) , Aristote (R h é t.
1 403 b 15 )22 et les Stoïciens (Diog. La. VII 62), l ' opposition entre Je dit comme
contenu (lùJ lektéon , logos , ditinoia, sëmain6menon, lekt6n) et la forme du dire
(hôs le ktéon, léxis, phône, sëmaînon) s e retrouve chez A., qui distingue
nettement, en particulier pour l ' entité centrale qu' est le mot (cf. 1 .2.4.3.), entre
ce qui relève du sémantique - sens (énnoia, émphasis23 ) , signifié
(sëmain6menon ou dëloumenon), valeur (dunamis) , connotation (parémphasis),
contenu de pensée (noëton) etc .24) - et ce qui relève du phono-morphologique
forme vocale, soit générique (phône, litt. ' voix'25, prophorti, litt. ' émission,
prononciation ' , plus rarement skhêma 'forme' ), soit fonctionnellement spécifiée
(skhëmatism6s, kharaktêr, désignant une 'formation ' en tant que caractérisant
un mot, une classe, une flexion). Cette opposition a notamment trois domaines
d ' application particulièrement importants : 1 ) à l ' analyste de la langue en
'parties de phrase' , elle fournit deux ordres de critères complémentaires et, en
principe, hiérarchisés : le sens prime la forme (cf. 1 .2.4.4. ) ; 2) corrélativement,
mais à un autre niveau 'technologique' , elle fournit au grammairien en tant
qu' auteur d ' un ouvrage consacré à une partie de phrase le cadre de sa
description : a) le sens, b) la forme26 ; 3) elle permet de faire passer une frontière
particulièrement nette entre variation morphologique fonctionnelle ( flexion,
dérivation) et variation 'pathologique' : la première affecte la forme et le sens, la
seconde la forme seule (cf. 2.3. 1 .5.).
• beaucoup moins nette dans la tradition philosophique est la distinction
entre signification et référence telle qu' elle s ' est élaborée depuis le Moyen Âge
et a acquis droit de cité tant chez les linguistes que chez les logiciens modernes.
Plus exactement, si cette distinction est nécessairement impliquée dans la
réflexion des anciens sur le rapport des mots aux choses et dans la
problématique du ' dire vrai ' , si même elle a parfois donné lieu à des
formulations nettes27, il n ' apparaît pas qu'elle ait été approfondie pour elle -
2 1 . Elle est présentée de manière particulièrement nette, chez Aristote, dans le premier
chapitre du Peri hermeneias.
22. S ur la continuité notionnelle et le renouvellement terminologique, touchant notamment le
mot léxis, entre Platon et Aristote, cf. Dupont-Roc & Lallot ( 1 980:307ss.).
23. S ur l' emploi des ces termes, ainsi que de ceux de la famille du second, cf. Van Ophuijsen
( 1 993:755ss.).
24. Sur pa rémphasis, voir Caujolle-Zaslawsky ( 1 97 8 ) . Chez A . . l ' usage de noët6n est
strictement limité aux considérations théoriques liminaires de la S. (!, § 2. cf. n. 10).
25 . L'histoire de ce terme, de ses origines prégrammaticales à son usage technique chez les
-
grammairiens grecs et latins (vox), a fait l' objet d' une étude approfondie par Ax ( 1 986a).
26. Cf. A . 1 1 9 , 1 : "L' étude de tout mot implique une double approche (duo /6goi), celle du
sens (ho peri tes ennoias) et celle de la forme (ho peri toû skhema tos tes phones)" ; voir
une application de cette dichotomie, Synt. ! , § 75 : 63 , 1 6 et 64,2.
27. Je rappelle q u ' au début du Peri hermeneias ( 1 6 a 4), Aristote distingue les ' choses' ou
' états de choses ' (prtigmata) des ' affections de l ' âme' (pathemata tes psukhes) qui les
reflètent et dont les formes vocales (phOna[) sont les 'symboles ' (sumbola) ou les ' signes'
(sëmeîa). - De leur côté, les Stoïciens, selon Sextus Empiricus, Adv. math. Vlll 1 1 - 12 ,
20 DE LA CONSTRUCTION
même dans l' antiquité, ni q u ' elle ait débouc hé sur l ' i nstauration d ' une
terminologie différenciée et rigoureuse dont les grammairiens auraient pu se
saisir. S ' agi ssant d ' A. , s ' il serait impertinent (malgré certains indices allant
occasionnellement dans ce sens : voir par exemple S. Ill , § 59 et n . 1 37 , la
polysémie de p r6sopon 'personne ' ) de lui prêter une confusion de principe entre
le niveau du signe linguistique et celui du référent extralinguistique, on ne
constate pas, cependant, qu' il fasse usage d ' un vocabulaire différencié pour
rendre respectivement les notions de signification et de désignation.: pour ne
prendre qu ' un exemple, j ' attire ici l ' attention sur la synonymie, à mes yeux
indiscutable, entre les verbes sëmainein et dëloûn ' signifier, indiquer, désigner'
- deux verbes qui a prio ri auraient fort bien pu se prêter à exprimer la
d i stinction en question2 s . Inversement, i l apparaît q u ' un terme comme
h up oke imenon - qu'on doit traduire par 'sujet' au sens logique dans nombre de
textes aristotéliciens - a fondamentalement chez A. le sens de 'référent' (c ' est
du moins ainsi que je crois pouvoir le traduire de manière presque constante :
cf. l ' Index technique s. v. ) . Parallèlement à h upokeimen on, qui désigne le
corrélat extralinguistique d'un terme de type substantivai, on peut dire, je crois,
que des termes comme prâgma acte , état de choses' , prâxis ' action ' , diathesis
'
distin guaient aussi ( écriture mise à part) tro is entités mutuellement soli daires (suzugeîn
(to sëmaÎnon ) , q u i n ' est autre que la forme vocale (phfmë) ; le
allëlois ) : le signifiant
signifié (to sëmainàmenon ) . défini comme "le contenu (prâgma) même qui est indiqué par
la voix et que nous appréhendons comme subsistant dans notre pensée. tandi s que le�
b arbares n ' y ont pas accès bien q u ' i ls entendent la forme vocale'' : l ' é vénement (to
runkhanon ) . à savoir 'le substrat extérieur' (là ektàs hupokeimenon ) . J e me contente de
noter ici la tripartition qui ne peut pas n e pas évoqu er pour nous l a tri ade signifia/li·
s ig n ifi é- référe n t - l aissant de côté J ' analyse critique du témoignage de Sextus et
l ' interprétation ( controversée) du terme wnkhanon : cf. B aratin ( 1 982: 1 5 et n . 1 6) : Frede
( 1 9 87 [ 1 978] : 304 et [ 1 977] : 349 1 : Long & Sedley ( 1 987 : 1. p. 1 9 7 ) .
28. Pour un exemple de fl exibilité sémantique dans le champ lexical d e l a signification . voir
III, § 1 1 2 et n . 262. Sur la synonymie entre sema{nei et dëloûn, c f. *A .. § 17 et n . 3 5 . § 27
et n . 58.
2 9 . Sur les emplois respectifs de prâgma el de diath esis. cf. l 'étude approfondie de V an
Ophuij sen ( 1 99 3 : 7 3 3 s s . ) .
INTRODUcnON 21
les constituants(ex hôn suntithentai) des noms et des verbes3° ; puis encore, à
1 ' aide des noms et des verbes, nous formerons maintenant un ensemble
(sustesomen) grand et beau, un tout (holon) : le logos - qui sera à l' onomastique
ou à la rhétorique ou à tout art appproprié ce qu ' était tout à l ' heure à la peinture
l 'être vivant du tableau.
La récurrence dans ce texte de termes composés à l ' aide du préverbe su(n)-, qui
exprime l ' association, impose déjà l ' idée selon laquelle parler, c ' est mettre
ensemble, composer (suntithénai), coordonner ou construire (suntassein) des
constituants selon un processus répété d ' intégration d ' unités de rang inférieur
dans des unités de rang supérieur, jusqu ' à ce que soit atteint un niveau, celui du
lOgos, 'phrase ' , ' énoncé ' ou même 'texte ' , qui se singularise par un caractère de
complétude ( l ' autotéleia d ' Apollonius) qui permet d ' y voir un 'tout ' . En un
mot, le texte cité du Cratyle est gros du futur concept de suntaxis.
30. Je garde la traduction reçue de 6noma par ' nom' et de rhema par 'verbe ' , mai s , bien
qu' elle puisse s ' appuyer sur les exemples, respectivement de lion. cerf, cheval pour le
premier, de marche, court, dort pour le second en Sophiste 262 b, cette traduction. qui
anticipe sur l ' usage de ces termes chez les grammairiens, a chance d ' être anachronique :
les on6mata sont plutôt ici les termes propres à fournir des sujets, les rhëmata les termes
ou locutions propres à fournir des prédicats.
31. Les guillemets veulent ici attirer l ' attention sur l ' ambiguïté du verbe grec sëmafnein que
je traduis par 'signifier' . Aristote ne paraît pas être sensible à la différence sémiotique,
mise en lumière par les logiciens modernes, entre le nom commun, qui renvoie à une
classe d ' i ndividus en signifiant la qualité qui leur est commune, et le nom propre, qui
renvoie à un individu en le désignant par le nom qu 'il porte, sans que ce nom signifie par
lui-même la moindre qualité : pour reprendre l ' exemple donné par Jakobson ( 1 957: 1 77 ) . si
deux chiens s ' appellent Fido, cela n ' i ndique nullement qu'ils ont en commun une qualité
de 'fidoïté ' . Les Stoïciens ont-ils aperçu ce qui a échappé à Aristote ? S ' il faut faire
confiance au résumé de leur doctrine que Diogène Laërce empru nte à Dioc l è s de
Magnésie. on ne manquera pas d'observer (VII 58) que les définitions des deux parties du
discours distinctes que sont l ' appellatif (prosêgoria, notre ' nom commun ' ) et le nom
(propre, 6noma) n e recourent pas au mê me verbe : si le premier "signifie (sëmaÎnon) une
qualité commune". le deuxième "désigne (dëloûn) une qualité propre " . Mais c ' est peut-être
beaucoup prêter à une tradition de seconde ou de troisième main que de spéculer sur l a
22 DE LA CONSTRUCTION
chose une : non p as ' beau cheval ' ou ' (le) cheval (est) beau' , mais bien
1' i ndiv id u unique appelé ' C al l i ppe ' . Ce faisant, Ari stote in au g ure , en termes
sémantico-référentiels, la réflexion sur l a composition comme phénomène
linguistique sui generis ; le s grammairiens, qui en pousseront plus avant la
théorie (en particulier dans le cadre de la syntaxe prépositionnelle : cf. A.,
S. IV), ret i endro n t, pour l ' analyse des noms propres composés, l ' intuition
première du Stagiri te (cf. A., S. II, § 1 6 1 et n. 355).
1 .2.4.4. Parties de la phrase : c las sement fonctionnel
Les considérations q ui précèdent, avec les références à Pl at on (Cra tyle,
Sophiste), à Aristote (Poétique, Peri hermeneias) et aux Stoïciens (Dioclès de
M agnés ie chez Diogène Laërce VII 49ss.), nous ont déjà fait entrevoir un
,
aspect capi tal de la réflexion des p hi losophes sur le langage : l ' analyse d u logos
en constituants fonctionnellement différenciés, les fameuses 'parties d u
d iscours ' , mérë (toû) logou32. C' est, pour nous a u moins, le Platon du Sophiste
(261 d-262 d) qui f ormul e pour la pre mi ère fois avec une netteté parfaite : 1 ) la
subdivision en deux (ditton génos) des éléments de la lan gue qui font référence
à la réalité - les 'verbes ' rhemata, qui renvo i ent à des ' ac tions' ou à des 'états
,
de chose s ' (p rcixe is), et les ' noms ' , onomata, qui renvoient à ceux q u i
accomplissent les acti ons ou sont i m pli q u és dans les états de choses
(prcittontes) ; 2) la nécessité, pour qui c onqu e veut parler, légein, de former son
énoncé, logos, en entremêlant de mani è re ré g l ée ces deux types d ' éléments
différenciés. Cette double intuition fondamentale donne alors le branle, dans la
tradition philosophique. à u ne enquête systém ati que et de plus en plus raffinée
sur les espèces de mots d on t se constitue la langue grecque. Ce n ' est pas ici le
lieu de retracer les étape s de cette quête33. Je me contenterai, pour en donner une
idée, de citer Qu i n ti l ien (l IV 1 8) qui les résume sommairement34 :
les noms et les conjonctions ( . . ). Peu à peu, le nombre [des parties du discours]
.
fut augmenté par les philosop hes , surtout stoïciens : les articles furent ajoutés aux
différence des verbes quand ils ont l ' un et l ' autre pour complément le même substantif :
qualité. Quoi qu ' il en soit de la s émio tique stoïcienne en la matière, il est clair que les
grammairiens s ' en tiennent, ou reviennent, à une conception unitaire de la signification
nominale : dans la Technè attribuée à Denys le Thrace ( 34,6 U = ch. 1 2,59176 L). les deux
espèces du nom que sont le nom propre (ku rion) et l ' appellatif (prosëgorikon) sont définis
parallèlement comme signifiant (sëmaînon), l ' un la substance (ousia) particulière, l ' autre
la substance commune. Si A., en cela plus stoïcien que la Technè . définit plutôt le nom en
termes de ' qualité' (cf. S. !, § 7 8 ) . je ne trouve pas trace chez lui de la distinction
sémiotique moderne entre nom propre et nom commun.
32. Ce syntagme voué à devenir un des vocables techniques les plus caractéristiques de la
tradition grammaticale gréco-latine n ' apparaît pas chez Platon. Chez Aristote, la Poétique
( 1 456 b 20) parle de mérë léxeos 'parties de l 'expression ' , et le Peri hermeneias ( 1 6 b 27)
fournit les éléments du futur syntagme technique : logos dé esri phone sêmantike hés ton
merôn . . . ( S u r la d i stinction entre mérë logou et mérë léxeos dans la tradition
péripatéticienne, cf. Ammonius, ln A r. de int .. p. 1 2 , 16ss. Busse.) Chez Diogène Laërce, Je
résumé de Dioclès de Magnésie fait alterner méros log ou ' partie du logos ' et stoikheîon
logou 'élément du logos' : selon une sch ol ie à la Technè (5 1 4,35), la deuxième expression
était celle des ' philosophe s ' . stoïciens selon toute vraisemblance (cf. Galien, De Plar. et
Hipp. dogm. , p. 673.6 Müller. qui J ' attribue à Chrysippe) . (Pour une interprétation de la
distinction méros-stoikheîon, voir lldefonse 1 992:4 l ss . )
3 3 . On en trouvera u n e bonne description dans Robins 1 966 ; on peut consulter aussi Lallot
1 988b.
34. On lit un texte de contenu très voisin, et probablement de même source , chez Denys
d' Halicarnasse. De comp. verb. Il 1 -3 .
INTRODUCTION 23
3 5 . Doxographie de ce débat : Sch. Technè 5 14-52 1 . Pour A., la liste ordonnée des h u it mére
logou q u ' il présente au début de la S. (l, §§ 1 2-36) a manifestement le caractère d ' un
élément de doctrine dont la remise en cause est exclue. Nul doute que sa position en la
matière ait contribué à renforcer Je caractère canonique de la liste.
36. C ' est déjà le cas chez Aristote, Pr. Anal. 49 a 1 ss. Il faut donc prendre avec c ircons
pection la doxographie tardive (e.g. Ammonius, ln Ar. de int. , p. 42,30ss. Busse) selon
laquelle le nominatif, pour Aristote, n ' était pas un cas.
3 7 . Cf. Diog . La. VII 64-65 . Je donne la traduction reçue des noms grecs des cas, sans
préjudice de ce q u ' ont pu être les motivations premières (mal connues) de ces dénomi
nations : voir sur ce point De Mauro ( 1 965), Lallot ( 1 989: 1 39ss.) Sur J 'histoire du terme
ptosis, cf. Hiersche ( 1 955), Delamarre ( 1 980). Dupont-Roc & Lallot ( l 980:332s. ) ; sur la
conception proprement stoïcienne des 'cas ' , cf. Müller ( 1 943:94- 1 2 1 [sommairement
résumé dans Pinborg 1 975:86]), Frede ( 1 987 [ 1 978] : 304s. et [ 1 977]:347s.), lldefonse
( 1 997 : 1 55 - 1 87 ) .
24 DE LA CONSTRUCflON
3 8 . Le document de base en matière de nomenclature stoïcienne des temps verbaux est une
scholie à la Technè, due au grammairien byzantin Stéphano s (GG I 3 , p. 250.26) . Sur ce
texte qui a fait couler beaucoup d ' encre. on pourra lire Pohlenz ( 1 93 9 : 1 77), Lohmann
( 1 9 5 3 : 1 8 5 ). Barwick ! 1 95 7 : 5 3 ) . Pin borg ( 1 975 : 92-94 [qui résume les trois précédents et
propose sa propre lecture] ) . Hiersche ( 1 9 7 7 ), Caujolle-Zaslawsky ( 1 98 5 ) , Lallot ( 1 985 et
1 989: 1 7 1 ss. ). B errettoni I l 989a el b).
INTRODUCfiON 25
l ' étude, morphologique et sémantique, des modes verbaux telle que nous la
voyons développée au livre lli de la Syntaxe d'A. ( § § 55- 1 46).
Comme J ' a noté Benveniste ( 1 95 8 : 57ss.), quatre des dix catégories
d ' Aristote renvoient à des catégories verbales, dont troi s relèvent de la
'diathèse' , entendue comme disposition (diathesis) de l' actant sujet par rapport
au verbe. Ce sont : l ' agir (poieîn), illustré par les verbes actifs ' c oupe, brûle ' ,
qui ren ;roie à l ' actif ; l e pâtir (paskhein) , illustré par les verbes passifs 'est
coupé, est brûlé ' , qui renvoie au passif, et la postu re, désignée et illustrée p ar
des verbes media tantum (keîsthai 'être dans une position ' , anakeitai ' est
étendu ' , kdthëtai 'est assi s ' }, qui renvoie au moyen39 ( Cat. 2 a 3). Aristote ,
cependant, ne donne pas de développement linguistique à J ' intuition dont
témoigne le regroupement de ces trois catégories. C ' est, ici encore, aux
Stoïciens (Diog. La. VII 64-65 ) que revient le mérite , dans le ' lieu ' consacré
aux signifiés, d ' avoir distingué entre quatre types de prédicats spécifiés par leur
diathèse : prédicats transitifs-actifs , dits 'droits ' (ortha), prédicats transitifs
passifs, dits 'renversés' (huptia), prédicats intransitifs, dits 'neutres ' (oudétera),
et prédicats réfléchis, dits ' antipassifs' (antipeponthota) . Les grammairiens
tireront parti de ces distinctions sémantiques et s' efforceront de les mettre en
rapport avec la morphologie, moins différenciée, de la voix verbale : on peut
voir dans la Syntaxe d'A. (III , §§ 1 47- 157) que la tâche n ' était pas facile, et que
la diathèse moyenne en particulier n ' a pas reçu chez lui un traitement vraiment
satisfaisant40.
1 .2.4.6. La détermination
Même sommaire et incomplet4 ' , le recensement qui précède met bien en
lumière tout ce que la grammaire technique doit à la réflexion philosophique sur
le langage : il est peu de notions et de termes gramm a ticaux dont on ne puisse
retracer l ' ascendance dans les grands textes platoniciens, aristotéliciens, ou dans
les témoignages que nous possédons sur la théorie dialectique des Stoïciens.
D ' autant plus remarquable est l ' absence, dans ce que nous pouvons ressaisir de
cette tradition, du terme et du concept de personne (prosôpon) - au sens de
catégorie morpho-sémantique verbo-pronominale : bien que les trois 'personnes '
grammaticales apparaissent comme aussi bien intégrées à la théorie alexandrine,
dès ses débuts42 , que les accidents du cas, du nombre, du genre, etc . , on ne
39 . Sur la valeur de la diathèse dite 'moyenne' (mésë) par les anciens, on se reportera à
l ' article fondamental de Benveniste ( 1 950). Si la relation de la ' posture' au moyen est
moins immédiatement évidente que celles de l ' agir et du pâtir à l ' actif et au passif, la
forme et la valeur des trois verbes que choisit Aristote pour la désigner et l ' illustrer ne
laissent guère de doute sur l ' intuition qui l'a conduit à instituer cette catégorie. On peut
même admirer, en contraste avec la médiocrité de la description du moyen par les
grammairiens (cf. Rijksbaron 1 986), le bonheur avec lequel le S tagirite a su sélectionner
des exemples particulièrement représentatifs de ce que Benveniste appelle, avec bonheur
lui aussi, la 'diathèse interne' .
40. Les commentateurs d e l a Technè, très dépendants d ' A . comme o n sait, n ' ont pas fait
mieux que le Maître : cf. Rijksbaron ( 1 986). Lallot ( 1 989: 1 66s. ) .
4 1 . Je me s u i s volontairement limité, i ntroduisant à un traité de syntaxe, à un inventaire
rapide des entités de 'première articul ation ' . Si je m ' étais i ntéressé aux niveaux
asémantiques du phonème et de la syllabe, il serait apparu que. dans ce domaine où les
philosophes sont encore pour nous des témoins précieux du passé pré- alexandrin de la
grammaire, ils étaient eux-mêmes l argement dépendants des musiciens et des métriciens
(cf. . entre autres, Ar., Poét. 1456 b 34) .
42. Les trois personnes sont définies dans la Technè attribuée à Denys le Thrace (p . 5 1 ,4 U =
chap. 1 3 , 1 7/2 1 L). Dans l ' hypothèse où l ' ouvrage serait tardif. on invoquera le témoignage
des plus anciens papyrus grammaticaux. comme le Pap. Yale 1 . 25 (= 1 Wouters. 1 er s . de
26 DE LA CONSTRUCI10N
trouve rien qui les annonce directement dans les textes antérieurs. Peut-on
supposer que les professeurs de l' époque classique parlaient déjà de ' personnes'
pour décrire les pronoms 'je ' et 'tu' et les formes de la flexion verbale, et que
l ' absence de témoignage sur cet usage est à mettre au compte du hasard ?
Quoi qu' il en soit de cette petite énigme historique, une chose est certaine :
l e s philosophes, notamment stoïciens, ont certainement précédé les
grammairiens dans l eur réflexion sur les procédés linguistiques de l a
détermination . Brunschwig ( 1 984) a bien mis en lumière avec quel soin les
dialecticiens du Portique avaient analysé la contribution respective du nom
commun, du nom propre (dont ils faisaient deux parties du discours différentes,
ce qui n' est évidemment pas sans signification), des pronoms et de l ' article à la
détermination du groupe nominal. On sait par ailleurs (A., P. 6 ,30) q u ' ils
avaient rangé dans une même classe, subdivisée en définis (hôrisména ) et
indéfinis (aoristodë), les pronoms( -adjectifs) démonstratifs et 1 ' article des
grammairiens. C ' est manifestement dans la continuité de leur réflexion, même
si c ' est pour en contester les conclusions, qu'A. s ' attache à montrer, notamment
dans le Pronom et aux livres 1 et II de la Syntaxe , comment la troisième
personne s' oppose aux deux premières par une indétermination constitutive (e. g.
S. 1, § 17), et comment, par le double jeu de la déixis et de l ' anaphore, pronoms
et article opèrent la détermination des troisièmes personnes (e.g. S. II, §§ 1 3 et
1 7 ; l, § 1 1 2). Le grammairien n' est pas moins intéressé que le dialecticien par la
question de savoir comment on indique avec le maximum de précision de qui ou
de quoi on parle.
1 .2.4.7 . La phrase complexe
ll est notoire que la théorie de la phrase complexe remonte à la logique
stoïcienne, qui distinguait des 'jugements simples' (axiomata haplâ) les
'jugements non simples' (axiomata oukh haplâ), ces derniers comprenant, à en
croire le résumé de Dioclès de Magnésie qu'exploite Diogène Laërce (VII 7 1 -
73) : l e jugement ' connecté ' (s unëmméno n ) , de type s i p, q ; le jugement
' subconnecté' (parasunëmménon), de type puisque p, q ; le jugement couplé
(sumpeplegménon), de type p et q; le jugement 'disj oint' (diezeugménon), de
type p ou q ; le jugement ' causal ' (aitiodes), de type parce que p, q; le jugement
'explicitant le plus ' (diasaphoûn tb mâllon), type plutôt p que q, et le jugement
'explicitant le moins ' (diasaphoûn tb hetton), type moins p que q. Les logiciens
du Portique avaient décrit le matériel conjonctif qui permettait de joindre deux
jugements simples pour en faire un j ugement complexe de 1' un ou 1' autre type.
et ils s ' étaient attachés à préciser à quelles conditions de vérité étaient soumis
ces assemblages conj oints43 . Ce qui nous reste du traité Des conjonctions,
montre combien la tradition grammaticale, apollonienne en particulier, était
restée tributaire de cette approche logique des phrases complexes : même si, au
début de son ouvrage, A. a des mots durs pour les Stoïciens ' dont la doctrine
transmise n ' est pas trop utile pour le traitement méthodique qui est celui de la
grammaire' (hOn hë paradosis ouk agan khreiodës pros ten eis grammatiken
sunteinousan technologian ), le contenu de son traité montre bien que
l ' originalité revendi quée par le grammairien ré side plus dans l ' analyse
philologique des formes des conjonctions que dans une approche syntaxique
inédite des phrases complexes.
1 .2.4 . 8 . La syntaxe des signifiés
On manquerait un aspect capital de la dépendance de la grammaire
alexandrine, et singulièrement apollonienne, par rapport à la philosophie du
langage, et singulièrement stoïcienne, si l ' on se contentait, comme je viens de le
faire, d' énumérer des catégories et des termes métalinguistiques hérités, sans se
demander dans quel projet d 'ensemble tout ce matériel trouvait sa signification
et sa justification - et si une continuité est décelable entre philosophie et
grarnmaire au niveau même de ce projet.
Pareille question, qui au demeurant n ' est pas neuve, appelle indis
cutablement une réponse nuancée. Il est incontestable, d ' un côté, que le pro
gramme philologique dans lequel s ' inscrivent la constitution et le dévelop
pement de la grammaire technique ne se confond pas avec le projet des dia
lecticiens - et il est facile de montrer que les impératifs de l ' écrit, notamment
sous leur aspect 'éditorial ' , orientent largement le choix des problématiques
grammaticales : l' exemple le plus net qu' on en puisse citer est sans doute celui
de la construction des prépositions, telle qu' elle est traitée au livre IV de la
Syntaxe d'A., l ' objectif visé étant d' établir quand la préposition doit être soudée
au mot suivant ( composition) et quand elle demeure un mot indépendant
Uuxtaposition) - cela sans que jamais soit évoqué, fût-ce en passant, le
problème syntaxique de la rection casuelle des prépositions44. Corrélativement à
cette tyrannie de l ' écrit, il est peu douteux que la grammaire se soit
tendanciellement distinguée de ses sources philosophiques par une attention
accrue portée au détail de la morphologie, c ' est-à-dire par une prégnance
particulière, chez les gramm airiens, de la théorie du signifiant.
Cela dit, on se tromperait lourdement si, durcissant ce contraste, on donnait
à croire que la grammaire se construit essentiellement en rupture avec le
discours philosophique qui l ' a précédée et préparée. Des voix concordantes se
sont élevées récemment pour montrer combien le projet syntaxique d ' un
Apollonius était fondamentalement consonant avec l ' image qu ' on peut se faire
de la théorie stoïcienne des signifiés. La difficulté en la matière tient au
caractère fragmentaire et gravement lacunaire de notre information, et à la
nécessité où l ' on se trouve de reconstruire par spéculation la démarche
proprement linguistique du Portique ; mais les travaux décisifs de Frede ( 1 987
[ 1 977] et [ 1 97 8]), modèles de spéculation rigoureuse, ont permis de dégager des
conclusions capitales : 1 ) il y avait, à proprement parler, une g ra m m a i r e
stoïcienne ; 2) cette grammaire incluait une syntaxe dont l ' objet était l ' étude de
la combinaison des lektd ; 3) c' est ce type de syntaxe , dominé par le concept de
'congruence des contenus de pensée" (katallëlotës ton noëton, S. l, § 2), qui sert
de modèle à Apollonius. Blank ( 1 982), par une étude systématique de la
démarche 'rationaliste' d'A., prolonge et illustre les vues de Frede en montrant
tout ce que la démarche analogiste du maître alexandrin doit à la syntaxe des
intelligibles inaugurée par le Portique . Ce sont là des acquis solides que des
44. La chose est d ' autant plus remarquable que l ' étude des constructions verbales (Ill,
§ § 1 5 8 - 1 90) montre qu'A. a une théorie sémantique des cas. La question de la rection
prépositionnelle apparaît seulement, et alors comme une obligation canonique, dans les
traités de syntaxe byzantins - sans doute en rappon avec la disparition progressive, dans la
langue populaire, des oppositions casuelles dans les syntagmes prépositionnels.
28 D E L A CONSTRUCDON
The work of Apollonius (and, to a lesser extent, that of his son Herodian)
illustrates a period in the history of g rammar in which the influence of
philosophy and philology in parti cu l ar , should still not be underrated - it makes
itself felt on nearly every page. However, it forms the background to their work,
rather than its aim. Far from being a Stoic philosopher doing technical grammar
as a sideline, Apollonius is a grammarian whose work is based on scientific
principles which happen to be philosophical in origin. The exact philosophical
drift of the concepts and ideas he employs, is alive no longer - not at !east to the
grammarians - and it is certain! y not prod u ctive : The even tua! outcome of
Apolloniu s' studies was not necessarily in accordance with Stoic tenets, even if
the starting-points were.
45 . Blank ( 1 993 : 723s.) relève cette orientation interprétative chez Camerer ( 1 965). II appelle
de ses vœux (725) "a comprehensive stu d y of the important and difficult group of words
used by Apollonius to speak of the things meant by verbs : prâgmo., parémphasis. énnoia.
diathesis. skhésis, enérgeia, paratasis, suntéleia, gegonos". On ne peut q ue l ' approuver, et
saluer la parution, dans le même volume d'ANRW, de l ' étude philologique minutieuse de
Van Ophuijsen portant notamment sur les quatre premiers de ces termes.
46. Si la �ammaire prolonge la philosophie du langage, elle le fait dans sa perspec tive
propre. A cet égard, Baratin & Desbordes ( 1 98 1 : 60-62) signalent le poids d on t pèse la
morphologie dans la dé marche du grammairien alexandri n. Donnet ( 1 96 7 : 3 8 ) avai t déjil
montré - et dénoncé comme un han d i c ap 'néfaste' - combien la syntaxe alexandrine (et
byzantine) restait tributaire d' une 'grammaire du mot' (cf. infra 2.5 . 1 . ).
47. Pour écouter la grande leçon sur le sujet, il fallait acquitter ( selon le Socrate du Craryle) le
droit d ' entrée exorbitant de cinquante drachmes. - Le Craryle lui-même est présenté
comme un débat d on t l ' objet est la 'correction des noms ' , orthotës tôn onomaton (383 a ) .
INTRODUC!lON 29
2. LA S YNTAXE D 'APOLLONIUS
Je présenterai l ' ouvrage en trois temps. J ' en indiquerai d' abord le plan
(2. 1 .), en marquant, mais sans encore les commenter, les subdivisions qui rn ' ont
paru se dégager à la lecture49 . J ' esquisserai ensuite (2.2.) une réflexion sur la
structure du traité. Enfin (2.3.), je tenterai de dégager les lignes directrices de la
réflexion d ' A . sur la syntaxe.
48. Sluiter ( 1 990:61) souligne avec rai son l ' originalité de la 'technologie' apollonienne par
rapport aux grandes tâches traditionnelles de la gramma i œ - critique te x tu e ll e (diorthiis is),
théo rie du bon u sage ( hellënismos). o rthog raphe - : tout en apportant des matériaux aux
praticiens de ces dis c iplines . l ' œuvre d ' A . "functions on a differe n t leve!. . . A knowledge
of the system of languo.ge on the leve/ of rhe meaning [ c ' es t moi qu i souligne] . as described
by Apollonius. is necessary to justify the decisions one takes in any one of the e ther
disciplines".
49. Po ur une synopsis plus complète de l ' ouvra ge , le lecteur peut se reporter au somma ire
a naly tiq u e donné ci - ap rès (p. 8 8 ) , qui reflète la structure hiérarchisée du texte d ' A . Les
subdivisions que j ' y propose - et que s i g n a lent, mais 'à p l at ' , sans les emboîtemen t s
hiérarchiques. les sous-titres placés dans ma trad u ct i o n - coïncident souvent, mais pas
touj ours. avec celles q u ' i ndiquent les mss en tête de chacun des livres. Elles peuvent
également différer. par plac e, de celles qui apparaissent (en latin) en ti tre courant et dans
les marges de r éditi o n Uhlig. J ' ai apporté un soin particulier à ce tr av ai l qui me parait
relever. déjà. de 1 ' interprétation.
30 DE LA CONSTRUCTION
2. 1 . 1 . Livre 1
Présenté, dans Je ms B, comme traitant "De la construction des articles",
ce premier livre comporte en fait une première partie ( § § 1 - 36) - que j ' ai
intitulée 'Prolégomènes' - dans laquelle A . présente e t j ustifie son proj et
d ' écrire "sur la construction" ; ce texte recèle évidemment des éléments capitaux
pour notre réflexion ci-après (2.2. et 2.3.). La suite du livre est effectivement
consacrée à la construction des articles : d ' abord ( § § 37- 1 4 1 ) à celle de l ' article
appelé 'prépositif - il s' agit de l' article défini ho (masc. ) 1 hë (fém.) 1 t6 (nt.) , le
seul que possède le grec ancien -, puis, plus brièvement ( § § 142- 1 57), à celle de
l ' article dit ' postpositif - qui n ' est autre, dans la terminologie moderne, que le
pronom relatif hos 1 hi 1 ho.
La section sur l ' article prépositif, après une introduction ( § § 37 -45 )
destinée à clarifier la valeur - fondamentalement anaphorique - d e cette partie
de phraseso, examine analytiquement ses conditions d 'emploi, essentiellement
en recensant les parties de phrase auxquelles il peut vs ne peut pas se préposer,
et, dans le premier cas, ce qui commande son emploi vs son non-emploi ( § § 46-
1 4 1 ).
La construction du postpositif est étudiée ( § § 1 42- 157) par contraste avec
celle du prépositi f : outre l' anaphore, le postpositif comporte un sème conjonctif
qui induit l ' ajout d ' un nouveau verbe après l ' article ( § § 1 42- 1 47 ) ; c' est par
rapport à ce verbe que se détermine le cas du postpositif ( §§ 148- 1 54 ).
2. 1 . 2. Livre Il
Comme le signalent les mss AL, le livre II traite "de la construction des
pronoms " . Après une section générale ( § § 1 -27) dans laquelle sont recensés les
traits spécifiques (fonctionnels, morphologiques, sémantiques) de la classe
pronominale, A. examine une série de problèmes induits par ces spécificités.
À la fonction de base de remplacement du nom se rattachent les problèmes
de transposition (metalëpsis) de l ' article en pronom ( § § 28-39), puis l ' examen
approfondi de la raison d' être des pronoms ( § § 40-47) et de leur fonction auprès
des verbes ( § § 4 8-56).
À la spécificité accentuelle des pronoms (personnels) primaires5I se
rattache l ' étude détaillée des valeurs et des conditions d ' emploi de leurs formes
respectivement orthotoniques et enclitiques ( § § 57 - 1 02).
Certaines formes ambiguës de génitif pronominal ( § § 1 03- 1 32) et les
formes composées des pronoms réfléchis (§§ 1 3 3 - 1 60) ont en commun
d' appeler le raisonnement syntaxique au secours de la morphologie. L' analyse
morpho-sémantique du paradigme défectif des dérivés pronominaux en -dapos ,
à valeur eth nique, i l lustre pour finir ( § § 1 6 1 - 1 70) une singularité de la
combinatoire pronominale.
50. Cette valeur, bien q u ' illustrée uniquement sur le prépositif, se révélera ( § 1 44) caractériser
également le postpositif - raison de poids pour ranger ho et h6s dans la même panie de
phrase.
5 1 . 'Primaire· s' oppose à ' dérivé' (possessif) : les pronoms primaires sont les formes de types
je, les déri vés les formes de type mon. 'Personnels' est entre parenthèses pour la raison
exposée 1. n. 264.
INTRODUCTION 31
2. 1 . 4. Livre IV
Le livre IV tel qu' il nous est parvenu - incomplet - traite de la construction
des prépositions52 , Après un préalable consacré au phénomène paradoxal de la
préposition postposée ( ' anastrophe ' , §§ 4- 1 1 ) , A. passe en revue
systématiquement la combinatoire des prépositions avec les différentes parties
de phrase, en distinguant soigneusement, et si possible en justifiant, construction
composée et construction j uxtaposée (§§ 1 2-78).
Bien q u ' on n ' en ait pas de preuve formelle, on admet généralement que la
partie perdue du livre IV traitait de la construction des deux autres parties de
phrase invariables, adverbes et conjonctions. Considérant personnellement
comme très vraisemblable qu'A. ait traité là des adverbes après les prépositions,
j ' annexe à ma traduction du livre IV celle de la fin postiche du traité Des
adverbes (p. 20 1 -2 1 0 Schneider), consacrée aux adverbes de lieusJ.
52. C ' est-à-dire, pour la langue grecque, de dix-huit mots mono- ou disyllabiques caractérisés
par leur propriété commune de se préposer à toutes les parties de phrase en formant avec
elles tantôt un (mol) composé (un seul accent), tantôt un (syntagme) juxtaposé (deux
accents ) .
5 3 . S u r ce rattachement, proposé p ar O. Schneider ( 1 845), cf. ci-dessous 2.2.2.3.2.
54. Lange ( 1 8 5 2 : 2 ) cite deux ten tatives antérieures à la sienne : celle - parti elle - d'O.
Schneider ( 1 845) "qui. pour démontrer l ' appartenance de la partie finale des Adverbes au
li vre IV de la Sy n taxe , a dû examiner la question du plan de la Syn taxe", et celle
- médiocre - de W . Frohne ( 1 844), notamment dans I ' Exkurs IV "De i nterna syntaxis
condicione". [Malgré ce que les dates de publication donnent à croire, Frohne connaît et
critique l ' article de Schneider.]
32 DE L A CONS'IRUCTION
2.2. 1 . Le programme
Le plan de la S. se comprend par référence à la théorie des parties de la
phrase telle qu' elle est exposée au début du livre 1 ( § § 1 2 -29), et plus
précisément par rapport à la représentation hiérarchique qui place le couple
nom-verbe au centre du dispositif syntaxique. Cette vue est si capitale au yeux
d ' A. qu'il l ' illustre spécialement à la fin de son introduction ( § § 30- 35) sur
l ' exemple des ' inquisitifs ' (peustikd, mots de type 'qui . ? ' , 'quand . . ? ' , etc.,
. . .
55. Sur mon désaccord avec Lange dans l ' interprétation de ce passage. cf. la n. 1 08 ad !, § 36.
56. Les futurs dede{xetai 'on montrera ' , eireserai ' on dira· laissent entendre ici que l a Syntaxe
est postérieure aux Adverbes. ce que confirment. dans la S. . les références aux A. par des
verbes au passé (285.4 ; 3 3 3 . 1 5 ) . Mais d ' autres passages (A . 1 22, 1 1 : voir aussi 1 22 . 33 )
feraient conclure à la chronologie inverse. D' une manière générale. la chronologie relati ve
des œuvres d ' A . pose un problème d é l i ca t et a été beaucoup disc utée : cf. Lange ( 1 8 5 2 : 1 2.
n. 1 6 ) . Dronke ( ] 857:562s s . ) . M aas ( 1 9 1 2 : 1 4s . ) . Thierfelder ( 1 9 3 5 : 2 , n. 1 ) . B l a n k
( 1 99 3 : 7 1 0) s e rallie à l ' opinion majoritaire. défendue notamment p a r M aas. I. e . , selon
laquelle la S . . manifestement œuvre de synthèse, est postéri eure. en tre autre s . aux
monograph ies consacrées aux parties de phrase sur lesquelles elle fait fond. C ' es t aussi
INTRODUCfiON 33
pour qui veut tenter d ' élucider la logique du plan décrit au point précédent. Ils
font attendre que 1' étude des constructions soit organisée en fonction des
' domaines' 5 ï que sont respectivement ceux du nom et du verbe, et, dans ces
domaines, en tenant compte des fonctions d ' accompagnement et de
remplacement qui sont au fondement des aptitudes syntaxiques des diverses
parties de phrase.
mon opinion. que me paraît solidement étayer. à elle seule. la première phrase de r ouvrage
( cf. Dronke, I.e. ) .
5 7 . J ' emprunte c e terme à Lambert ( 1 985: 1 26).
58. On verra plus loin (2.5 .3 .2.4.) que Je métalangage auquel j ' ai recours ici est étranger à A.
M a i s les entités linguistiques qu'il envisage n'en sont pas moins celles que je dis : le noyau
minimal tinthropos épesen '(un) homme chut' , auquel A. aboutit par réduction d ' u ne
phrase présentant d ' autres constituants accessoires (p. 1 7, 1 4), n ' est pas J ' assemblage
quelconque d ' un nom et d'un verbe, c ' est un syntagme sujet-prédicat. héri tier en ligne
directe de ' ( ! ' ) homme apprend' de Platon (Soph . 262 c ) , de 'Philon se-pone-bien '
d ' Ari stote (en filigrane De int. 1 6 b l ss. et 1 7 s s . ) et du ' Socrate écrit' d e s Stoïciens
(Diog. La. Vll 63).
5 9 . Invoquée au � 24 pour justifier. un peu artificiellement, le classement de J ' anicle avant le
pronom dans la l iste des parties de phrase, la priorité de la fonction d' accompagnement sur
celle de remplacement trouve ici une justification de meilleur aloi dans la mesure où le
pronom est décrit comme remplaçant un nom accompagné de l 'article ( § 25).
34 DE LA CONSTRUCDON
60. On ne saurait tirer aucun argument décisif de la pré s en ce de la form ule hexes rheréon,
traduite 'le moment est venu de parler. . . ' . Attestée 10 fois dans la S., cette formule de
transition peut introduire aussi bien des développements hiérarchiquement m ineurs et
limités à quelques § § (1. § 94, § 1 3 1 ; Il, § 1 1 7 ; III, § 78 ; IV, § 56 [ voir la n . 1 36 ad loc . ] .
§ 64) que des sections hiérarchiquement majeures et éventuellement de grande ampleur (1,
§ 1 42 ; III, § 54, § 1 23).
6 1 . Peri res karholikes sunuixeiis tôn rhëmtiton . § 54 . Sur l ' i nterprétation de l ' adjectif
ko.rholike dans cette formule. cf. ma note 1 2 1 ad loc.
62. Cf. Lange ( 1 852:34) : "(Par suntaxis tôn rhëmatiin ' construction des verbes' (§ 30 ;
296.3 )). A. n' entend pas la pure syntaxe du verbe, mais bien plutôt la présentation des
constructions appartenant au dom ai ne des relations syntaxiques réciproques entre nom er
verbe - vues maintenant sous un angle où le terme principal n' est plus le nom. auquel
l ' autre se rattache (antigerm). ma is le verbe".
INTRODUCilON 35
63. Cette brève mention d ' un problème de syntaxe pronominale au début du livre est
évidemment responsable du titre, par ailleurs peu heureux. donné à ce livre dans le ms A
"De la construction des pronoms et des autres parties de phrase".
64. Cette 'justification· pourra à bon droit paraître faible. Je préfère en faire J ' aveu plutôt que
de me rallier sur ce point à l 'explication peu convaincante de Lange ( 1 852:27s.), selon qui :
1 ) placé au début du livre !, J ' exposé en question aurait trop allongé J ' introduction ; 2) le
concept de congruence n ' était pas indispensable pour l ' étude du domaine nominal au
même degré que pour celui de la construction verbo-nominale. Il est certes vrai q u ' aux
§§ 1 3-34 et 4 8 - 5 3 . A. donne surtout des exemples de con structions verbales, mais :
1 ) puisque de toute façon il s' agit d' une prétérition, rien ne J 'empêchait de le faire plus tôt ;
2) en droit, la théorie de la congruence vaut pour l' ensemble des constructions, et il n ' y a
aucune raison de tenir pour mineures ses applications au domaine nominal telles q u ' A . a
les a déjà rencontrées dans les livres 1 ou II (voir le serment 'par les deux déesse s ' . 1. § 84
et III. § 28 : la question du composé pluriel heautoûs et de heruiélwtoi Il, § § 1 50- 1 60 et I II,
§ 3-7. 1 1 - 1 2 : quant au changement de genre ou de nombre dans 1 ' anaphore, étudié Ill,
§ 1 O. il n'a rien à voir avec la syntaxe verbale).
65 . Pour une meilleure appréciation du rôle que (ici indépendamment de Lange) je fais jouer à
la ' personne' dans la logique impl icite du 1. I l l . on pourra se reporter, notamment. à mes
notes 1 22 et 1 39.
36 DE LA CONSTRUCTION
66. Sans remettre en cause cette réserve. l ' étrange remarque du § 66 sur le mimétisme auquel
est soumis l ' adverbe par rapport au verbe i ndique i ndirectement que cette polarité tend à
'diffuser' du noyau central du système vers ses parties secondaires.
INTRODUCTION 37
des parties de phrase fléchies67, il reste donc à s' occuper des non fléchies - dans
J ' ordre canonique : préposition, adverbe, conjonction. Le retour à la liste pour
s' acquitter de ce qui reste, mentionné sans états d' âme par Portus68, constitue+
il un argument ' avouable' ? Face à cette question, la position de Lange ne me
semble pas nette : d ' une part, nous avons vu plus haut qu' il ne dédaigne pas (37)
de tirer argument de l ' ordre de la liste pour justifier qu' après le pronom, dont
J ' étude se termine au début du livre Ill , la préposition soit abordée au livre IV
mais d' autre part il commente comme suit (38, n. 70) la phrase de Portus (citée
note 68) :
C ' est certes vrai extérieurement, mais on prête ai nsi à Apollonius un point de vue
qui l ui est complètement indifférent.
J' avoue être moins sûr que Lange de ce qui était indifférent à A., et je ne verrais
pour ma pan rien de surprenant à ce qu'un grammairien qui a argumenté avec
tant de conviction en faveur de l ' ordre canonique des parties de phrase au début
de son traité (1, §§ 1 2-36) fasse fond, implicitement sinon mécaniquement, sur sa
liste quand il doit choisir un nouveau thème à aborder. Encore ne faudrait-il pas
accentuer exagérément l' aspect mécanique et irraisonné de la chose : si, prenant
la liste par la fin, on tient compte 1 ) du caractère proprement marginal de la
conjonction (cf. I, § 1 4 ; 1 7 ,5) - dont on admettra facilement q u ' il doive se
traduire par un traitement à pan de sa construction -, 2) de la variété et de la
singularité constructionnelles qui caractérisent les prépositions (associations
avec toutes les parties de phrase, alternative composition 1 j uxtaposition ,
anastrophe) opposées à la relative uniformité de la syntaxe adverbiale, on ne
trouvera, une fois de plus, rien d' incongru à ce que le syntacticien qui a fait le
tour des parties de phrase fléchies "passe aux constructions des prépositions"69.
Quoi qu ' il en soit des justifications, seulement conjecturales, de la
thématique du livre IV, nous constatons, dans la partie qui nous en est parvenue,
qu'A., après une brève introduction ( § § 1 -3 ) et l ' exposé sur l ' anastrophe dont
j ' ai déjà parlé (§ § 4- 1 1 ) , traite méthodiquement, à propos des prépositions, d' un
unique problème : quand - c' est-à-dire avec quelles parties de phrase, et
éventuellement sous quelles conditions - leur construction avec le mot auquel
elles sont préposées est-elle une composition, quand une juxtaposition. J ' ai déjà
67. C'est le lieu de noter (avec Lange 1 852: 1 5ss.) que le participe , hybride de nom et de
verbe, ne fait pas l ' objet d · une étude séparée. Ses constructions nominales. notamment
avec l ' article, sont étudiées en bonne place au livre 1 ( § § 1 1 0- 1 1 4 ; 1 36- 1 37 ) ; ses
constructions verbales sont exécutées par une simple allusion au livre III ( § 1 90 ; voir aussi
1, § 1 4 1 ) ; son comportement, mixte, avec les prépositions est exposé au l i v re IV ( § § 5 0-
5 2 ; cf. aus si § 1 3) . I l resson enfin de A. 1 22,33 que la construction des adverbes avec les
participes était étudiée dans la Syntaxe ( parti e perdue du 1 . IV) : cette étude mettait en
évidence que cene construction était la même qu' avec les verbes (cf. A. 1 2 1 ,2 : "l' adverbe
(ne peut donner une phrase complète) sans verbe ou sans participe, ce dernier possédant
potentiellement ce qui fait l ' identité du verbe (dunamei idloma ékhei to toû rhëmatos) - je
ne veux pas dire par là que les participes expriment une pensée complète, mais que les
adverbes se rapportent aux participes") .
6 8 . Dans l ' éd. de Syl burg ( 1 590:378) : I n superioribus libris docuit Apollonius de
"
constructione partium orationis, quae inclinantur : consequens erat, ut de iis. quae non
inclinantur, jam praecepta daret". Cf. Egger ( 1 854:20) : "le quatrième livre de la Syntaxe . . .
devait comprendre la syntaxe des trois espèces de particules indéclinables".
69. En l ' absence d ' u n paradigme suffisamment fourni de formules de transition, il serait
imprudent de spéculer sur l ' emploi de la forme métimen n ou s allons passer' dont nous
'
avons ici l u n i q ue emploi chez A. Tout ce q u ' on peut (peut-être) en dire est q u ' elle a une
'
all u re parfaitement banale et q u ' à ce titre elle conviendrait bien à quelq u ' un qui voudrait
dire simplement q u i l va 'passer à la suite ' .
'
38 D E LA CONSTRUCTION
70. Je souligne en passant que, contrairement à une idée répand ue - cf. Egger ( 1 854:220) : "la
syntaxe des adverbes, qui commence au chapitre X [de l ' éd . B ekker, soit Je
§ 56 Uhlig] . . . " ; Householder : titre courant du 1. IV "PREPOSITIONS ; ADVERBS" et, après
le § 55 . "End of the Section on Prepositions" -, la ' syntaxe des adverbes ' . au sens que
cette expression peut évoquer aux oreilles d ' un moderne, n 'est pas traitée dans la partie
conservée du livre IV : je renvoie, pour la démonstration de ce point à Lange ( 40ss.) e t à
ma note 1 36 ad III , § 56.
7 1 . Sous réserve. évidemment, que les renvois internes soient fU:! bles : rien ne nous garantit a
priori que, quand A. nous annonce qu ' il parlera de telle question 'dans la suite ' , ou 'en son
lieu ' , ou peut-être même quand il nous dit q u ' il en a déjà parlé ailleurs, il ait forcément
toujours existé un texte où ladite question était traitée . . . S ' agissant de la fin 'perdue ' du
1. IV. il n ' est nullement exclu qu ' elle n ' ait j amais existé que dans la tête d ' A . : Buttmann,
qui traite ce point avec beaucoup de circonspection, fait remarquer (XIIJ. n. 4) que le livre
IV tel que nous l ' avons "die Syntax mit einem vollen Satz abschliesst, ohne dass Spuren
eines unvollstandig gebl iebenen Textes. wie in den beiden Büchern de Coniunctionibus
und de Pronominibus, vorhanden sind". Le lecteur gardera donc en tête que toutes les
considérations qui suivent sur l a partie perdue du 1. IV font référence à un objet dont
l ' existence effective à un moment donné du passé reste du domaine du possible - on
pourra dire du probable si l ' on est plus optimiste, mais on ne saurait sans imprudence être
plu s caté gorique que c ela.
72. Noter encore 285 , 1 1 , où la décision déclarée d ' écarter ' momentanément' (arti) l ' étude des
conjonctions semble impliquer que cette étude viendra plus tard.
INTRODUCTION 39
Que faire de tout cela ? Si l ' on admet que la Syntaxe est le dernier en date
des ouvrages du corpus apollonien et qu il ne comportait pas plus de quatre
'
livres, si d' autre part on croit qu ' A . tenait toujours ses promesses, on aura
tendance à loger dans la partie perdue du livre IV tout ce qui vient d ' être
énuméré C ' est, à des nuances près , l ' opinion la plus largement partagée,
.
d' une réserve expresse sur la fiabilité d une promesse (ad 285,5 : "si du moins il
'
a tenu promesse") ; il suggère aussi à l ' occasion une autre localisation possible
(ad 442,7 : traité Des prépositions13) ou recoun à une formule neutre (e.g. ad
452,4 : "l ' exposé de cette question est perdu"). Je me contente de soulever ces
questions en passant, sans rien affirmer , cenes, sur ce qui ne peut que rester
conjectural , mais au moins pour problématiser l ' idée reçue que le livre IV de la
Syntaxe aurait traité, en quelque sone 'naturellement ' , des prépositions , des
adverbes et des conjonctions14 .
Je ne vois en revanche aucune raison de douter qu' i l ait traité des
adverbes : cette partie de la syntaxe verbale, qui, nous l' avons vu, ne s intégrait '
pas au programme du livre III, devait néanmoins être étudiée. Il est donc
plausible qu' une fois achevée l ' étude des prépositions7s , A. ait 'passé' à celle
des adverbes. La question qui se pose ici est de savoir si les dernières pages
(20 1 - 2 1 0 Schneider) données comme appartenant au traité Des adverbes dans le
ms A doivent être tenues pour une partie égarée de cette étude. L ' idée q u ' il
puisse en être ainsi est venue indépendamment à O. Schneider ( 1 845) et à Egger
( 1 852: 1 9ss.), et la démonstration qu' en a faite le premier a paru si convaincante
7 3 . Le renvoi est formulé au futur : Uhlig admettait-il que le traité Des prépositions pût être
postérieur à la Syntaxe ?
74. Je note encore l ' absence de référence à 1 7 1 , 1 0 dans l ' apparat ad 497, 1 1 , où Uhlig
récapitule ce qui devait figurer dans la partie manquante du 1. IV . En revanche, il
mentionne là 288.3 : il considère donc qu'il y avait dans le 1. IV une section sur la ' syntaxe
des conjonctions' où étaient étudiées les combinaisons de tin avec les temps verbaux -
mais il s' agit là en vérité d ' un fonctionnement nettement adverbial de la 'conjonction tin' .
S i l ' on hésitait à inclure l e traitement des conjonctions dans l a partie perdue d u livre
IV, il serait tentant, plutôt que d' inventer gratuitement un cinquième l ivre de la Syntaxe
dont il n ' est fait aucune mention dans la tradition, d' imaginer que la référence prospective
de 1 7 1 , 1 0 et 1 9 fait signe tout simplement vers le traité Des conjonctions - qui devrait
alors être postérieur à la Syntaxe. En soi, la chose n ' aurait rien d ' incongru : traitant par
définition de syntaxe de la phrase complexe (cf. ce qui nous est effectivement parvenu des
Conjonctions d ' A.), un traité des conjonctions n ' aurait-il pas sa place naturelle après une
syntaxe consacrée aux sept autres panies de phrase ? Il semble cependant q u ' il faille
renoncer à ce genre de rêve théorique : dans la Syntaxe, deux références explicites à deux
passages nettement identifiables des Conjonctions (respectivement à 247,22ss. et 235,5 et
26) sont énoncées au passé : parestësamen ' nous avons montré' (379, 1 ) , ëkribosamen
' nous avons précisé' (457 ,9) ; cf. aussi le passé epedeixamen 'nous avons montré' ( 1 1 7 ,9).
7 5 . Lange ( 1 852 :42) souligne avec raison que nous ne sommes pas en état de préciser quelle
pouvait être l ' étendue de la panie manquante de cette étude. Il ne dit pas si, selon lui, les
'promesses ' ( ! ), (3) et (4) recensées ci-dessus y étaient tenues, mais nous avons vu qu'il
l ' affirme pour la deuxième : "jedenfalls . . . folgte die Erêinerung der prothéseis anastreph6-
mena i " .
40 DE LA CONSTRUCTION
qu' elle a emporté d ' emblée l ' adhésion des meilleurs spécialistes76 et a acquis
ainsi le statut d ' une certitude sur laquelle on ne revient pas.
La démonstration d'O. Schneider, que je résumerai ici en quelques mots
seulement, se déroule en deux temps . Dans un premier temps (446-455),
l ' auteur met en évidence que les pages en question ne peuvent pas appartenir
aux Adverbes : la raison décisive en est le nombre très élevé de répétitions des
mêmes propos avant et après la césure de la p. 201 . S ans exemple par ailleurs à
l ' intérieur d ' une même monographie d ' A . , ce type de reprise fait au contraire
penser aux nombreux échos qu ' on peut observer, par exemple, entre le Pronom
et le livre II de la Syntaxe . D' autre part, le déplacement du texte est comme
signé par la récurrence en deux endroits (202,33 et 207,24) d ' un renvoi à un
exposé donné ailleurs77, dans le traité . . . Des adverbes. Dans le deuxième temps
(455-459) sont présentés les arguments qui permettent d ' établir que le site
originel du texte déplacé était bien le livre IV de la Syntaxe. Ils sont de deux
ordres. Il y a d ' abord ceux que je nommerai des arguments ' en creux' ; nous les
connaissons déj à : ce sont les textes d ' A. indiquant, plus ou moins directement,
que la Syntaxe, plausiblement au livre IV, faisait place à un exposé sur les
adverbes. Viennent ensuite les arguments positifs, tirés du texte réputé déplacé
lui-même ; ils se résument en un mot : dans ce texte, les adverbes de lieu sont
exami nés dans Je cadre d ' une problématique typique de la Syntaxe
(cf. notamment III, § § 1 3 , 1 7 , 27 7 8 ) - la problématique de la congruence
(katallël6tës, cf. notamment *A. , § 1 7 )79.
76. Egger, I. e. , parle à so n propos d'un "luxe de preuves, qui ne laisse rien à désirer" ; Lange
( 1 852:42) : "le futur éditeur d' Apollonius devra in tégrer à la Synraxe comme une de ses
parti es la panie finale des Adverbes, car la démonstration de Schneider qui en fait une
panie du livre IV ne laisse selon moi place à aucun doute" . R. Sc hn e i der ( Comm. 209) :
"0. S c h nei d er a démontré avec les arguments les plus solides que ce que nous lisons
A . 20 1 , 1 -2 1 0,5 doit être attri bué au l i vre de la Syntaxe qui traitait de la c o n s truc ti o n des
adverbe s " . Egenolff ( 1 87 8 : 844) : "dans la sectio n a ssi gnée avec raison par O . Schneider au
livre IV de la Syntaxe". Uhlig (apparat ad S. 497 , 1 1 ) : "Le reste de ce qu ' A po ll o nius avait
e xpo s é dans le livre IV de la Syntaxe est perdu, à l ' exception de l ' exposé sur les adverbes
de lieu : en effet, O. Schneider a démontré que la fin du trai té Des adverbes, p. 20 1 -2 1 0,
était une p arti e du livre IV de la Synraxe". H o u s eh o l der ( 1 98 1 : 2 5 3 ) donne comme un fait
que "quelques pages du livre IV ont été transcrites dans le ms des Adverbes", e t il en donne
la traduction en annexe sous le titre de 'Book IV a ' . Enfin B l ank ( 1 99 3 :7 1 1 ) affirme à son
tour, en renvoyant à O. Schneider ( 1 84 5 ) , que "ce que la tradition p l ac e à la fin des
Adverbes appartient en réal i té (aerually belongs ) au l ivre IV de la Syntaxe" . Si la vérité
scientifique se mesure au consensus des savants , on devra considérer, après bie ntô t un
siècle et demi de consensus, que 1' appartenance des dix dernières pages des Adverbes au
livre IV de la Syntaxe est, en matière de philologie apollonienne, une des vérités les plus
vraies qui soient.
77. Le mot 'ailleurs ' ne figure pa s , mais la forme du renvoi "nous avons dit dans le traité Des
adverbes" exclut q u ' i l puisse s ' agir d'un renvoi interne à une œuvre . La p eni nen ce de la
référenc e est par ailleurs irréprochable : on n'a aucune pei ne à trouver, dans la partie
authentique du traité, les passages auxquels il est fait allusion.
78. Blank ( 1 982:28) observe qu'en fac e de 6 exemples en tout de kattillëlos (lui-même ou mot
de s a famille) dans les Scripta minora [ s oi t 290 pages dans l ' édition Bekker] - dont deux
dans le texte qui nous occupe -, la Syntaxe [ 340 pages B ekker] en présente 1 0 1 à elle
seule.
79. Les conditions matérielles d u dépla cem e nt supposé ne semblent pas faciles à établir.
O . Schneider (454) a ri s q u é q ue l q u es suppositions à ce suj et ; Egger, I. e., en a proposé
d ' au tre s , mais en précisant q u ' i l gardait 'des doutes assez grav e s ' sur ses hypo th èse s
co di c olog i q u es . B uttmann, q ui pense que le passage, n ' ap par t ient ni aux Adverbes ni à la
Syntaxe. m a i s sans doute "à l ' un des nombreux autres écrits d ' A .". avoue ( l 8 7 7 : XIV) que
son dép l acement constitue à ses yeux ' une énigme · .
INTRODUCTION 41
de son projet par opposition à ses travaux antérieurs : alors que ceux-ci
consistaient à étudier, individuellement, des ' formes ' (phrma () , le nouvel
ouvrage "portera sur la construction qui assemble ces formes pour aboutir à la
congruence de la phrase complète". Tout est dit en ces quelques mots :
82. Le mot grec suntagma, qui. confonnément à sa morphologie suffixale, désigne l e produit
concret de l ' activité de suntaxis, est bien attesté dans divers champs sémantiques : il peut
désigner, notamm e nt, une 'fonnation' militaire, l ' ensemble ordonné d ' articles q u ' est une
' constitution' . le tout organique qu' est un ouvrage rédigé, un traité 'composé' ( ainsi chez
A. lui-même, P. 65 . 1 7 ; S. 78,4) - mais les grammairiens grecs ne l ' ont pas utilisé (sauf
très récemment par réemprunt dans le cadre de l ' internationalisation du métalangage
linguistique) pour désigner un ' syntagme' au sens de 'groupe de mots construit' (chez A.,
dans un seul exemple, A. 1 22 , 1 7 , tout à fait isolé et sans postérité, le mot se présente avec
le sens, non de ' syntagme' , mais de ' ( mot en tant que) constituant d' une construction ' ) .
Dans l ' usage standard d e la grammaire ancienne, c ' est l e mot suntaxis lu i - même qui,
pouvant désigner un ensemble construit concret, se charge de la valeur qui aurait
théoriquement pu être celle de suntagma ; on en trouve, chez A., des exemples par
centaines.
83. Autrement dit, le logos comme 'texte ' , assemblage de longueur potentiellement illimitée
(cf. Arist., Poét. 1 457 a 29, où 1'/liade est citée comme exemple de logos) , s ' il relève de la
compétence du grammatikos-philologue (et sans doute aussi, en tout cas pour une classe de
textes de prose, de celle du rhéteur). échappe à celle du tekh nikos. Il n ' y a pas de
' grammaire de texte ' .
8 4 . Ce partage, bien illustré p ar la comparaison explicite que fait A. entre s o n entreprise et
celle des traités d ' o rth ographe (!, § 8), apparente la Syntaxe à la tradition nonnative des
traités peri hellenismoû ' sur la langue grecque correcte, sur la correction linguistique' ; sur
cette tradition. cf. S ieben born ( 1 976).
INTRODUCTION 43
8 5 . Telefa s tig më vs huposrigme selon Blank ( 1 983a:59). qui restitue, à l ' arrière-plan du
système (confus) des trois ponctuations de la Technè (chap. 4) et du système ( sophistiqué)
des huit ponctuations de Nicanor, un "two-fold system of punctuation" d ' origine
stoïcienne. - Le terme ekp h o ra dans le texte de Diogène (c' est-à-dire dans le résumé de
Dioclès de Magnésie) me paraît aller dans Je sens de 1 ' interprétation de Blank ; ce mot, qui
signifie littéralement 'émission' , est fréquemment attesté, tant dans les fragments stoïciens
q ue chez Apollonius. avec une nette connotation phonique. L ' ekpho ra est normalement
une émission vocale envisagée dans sa matérialité de signifiant : son caractère achevé 1 non
achevé doit se manifester dans des phénomènes d · in tonation et de ponctuation. Quant au
participe apërtisménë, du verbe apartize in 'donner forme pleine, achevée' , qui qualifie ici
l ' ekphorci, il est notable q u ' au chap. 4 de la Technè, il s ' applique à la pensée (dianoia).
désignant en elle la qualité que la ponctuation a vocation à refléter : point final quand la
pensée est ' complète ' . poi nt inférieur (hupostigme) quand elle n ' est 'pas encore complète ' .
44 DE LA CONSTRUcnON
reposer sur ce que j ' appellerai une 'déontologie de l ' information' . J' entends par
là q u ' un locuteur qui énonce un cas direct, e.g. hoûtos ' celui-c i ' , s ' engage
implicitement - mais réellement - à satisfaire la curiosité minimale légitime de
son allocutaire qui va lui demander "eh bien, qu 'est-ce qu 'il fait ' celui-ci' ?" ;
pareillement, si la réponse est blaptei 'il nuit' , c ' est à nouveau une curiosité
minimale légitime qui s ' exprimera dans une nouvelle question à laquelle il
faudra répondre "bon, mais à qui ' nuit celui-ci ' ?". J' insiste sur la notion de
' curiosité minimale légitime' que j ' introduis ici :
( l ) elle est légitime parce que des formes de langue telles qu ' un terme au
nominatif ou un verbe transitif sont, dans le cadre d ' un usage communicationnel
du langages6, porteuses d ' une ' liaison' (au sens chimique du terme) qui
demande à être saturée : les questions prêtées ci-dessus à l' allocutaire ne font
rien d' autre qu' expliciter cette demande inhérente aux formes qu'il entend ;
(2) elle est minimale parce que bien d' autres questions sont possibles, portant
sur des circonstances diverses ("quand, où, pourquoi, etc. ' celui-ci a-t-il nui à
celui-là' ?") , mais que ces questions ne sont pas - ou en tout cas pas au même
degré - appelées par le nominatif ou le verbe transitif. La distinction entre la
s aturatio n minimale nécessaire et d ' autres formes, facultati v e s , de
complémentation apparaît bien en III, § 1 55 , où un complément de lieu auprès
d ' un verbe intransitif ' il vit dans le gymnase' est nettement distingué, du point
de vue de la complétude, du complément d' objet d ' un transitif 'Tryphon nuit à
X' : c ' est à ce dernier énoncé seulement, quand il est privé du terme à X, qu ' A .
réserve le qualificatif d ' 'à moitié complet ' (hëmitelés, 402,9)87.
n est vraisemblable, en dernier ressort, que la complétude de l ' énoncé
verbo-nominal telle que nous venons de la dessiner renvoie, par-delà le
discours, à une perception des états de choses extralinguistiques décrits par ce
type d ' énoncé : un scénario minimal réduit à une action (prâxis, prâgma) avec
son ou ses actants (prosopa). Si la réduction d ' une phrase par élimination de ses
constituants facultatifs rencontre sa limite imprescriptible dans le noyau nom
verbe (1, § 1 4) , c ' est sans doute, en dernière analyse, parce que le donné
extralinguistique qu' une phrase a vocation à communiquer ne saurait se réduire
à plus simple q u ' à une action (ou un état de chose) rapportée à son (ses)
actant(s).
o lll, § 1 1 9 :
Il ne m ' échappe pas que la complétude (autotéleia) est un indice du vocatif
(tekmerion klëtikës) ; prenons Hëlikon [Hélicon] tout seul : s ' il y a e l l i p se d ' un
verbe, c ' est un cas direct, s ' il n ' en est rien, c ' est un vocatif.
Je renvoie à la n. 282 ad loc. pour l' exégèse de ce texte et l' origine stoïcienne de
la théorie du vocatif autoteles . Je ne suis pas sûr que ce type de complétude ne
soit pas un peu marginal par rapport à celui de la phrase verbo-nominale : le
parallèle établi entre les constructions Nominatif + Verbe à l ' indicatif et
V ocatif + Verbe à l ' impératif (e. g. III, § 1 1 8 ) ne suggère-t-il pas que
86. Cette précision vise à éliminer l 'usage des mots comme simple mention (phtisis, Ar. de
int. 1 6 b 27) ou comme appellation (kl h is, An. Pr. 48 b 4 1 ), types d ' emploi q u i
neutralisent toute dynamique syntaxique des formes.
87. Il ne serait pas incongru, pour justifier ce terme, de dire. en termes tesniériens, que, dans
l 'énoncé Try•p hon nuit, le verbe nuit n ' a qu une valence sur deux de saturée. Nul doute
'
qu'A., qui pour nous est l ' i nventeur et le seul utilisateur du sens grammatical d' hëmitelés
(cf. la n. 369 ad loc. ), ait personnellement réfléchi, dans la lignée des Stoïciens. sur la
complétude et sur ses degrés : voir à ce sujet, au 1 . Ill, les fines observations du § 1 5 6 et
J ' analyse un peu laborieuse du § 1 88.
INTRODUCT10N 45
l ' autosuffisance du terme au vocatif n' est pas aussi totale que celle d ' une phrase
verbo-nominale bien bouclée ? Quoi qu ' il en soit, prenons A. au mot, et
donnons-lui acte du fait que, pour lui comme pour les logiciens du Portique,
interpeller quelqu ' un en prononçant son nom au vocatif, c ' est accomplir un acte
de langage complet en lui-même : à la différence du nominatif, le vocatif n ' est
pas porteur de liaison syntaxique avec autre chose.
Telle nous apparaît donc la ' phrase complète ' : dans l ' ordre des
assemblages linguistiques successifs déjà évoqués dans le Cratyle (424 e-425 a,
texte c ité supra 1 .2.4 .2.) et repris par A., S. I, § 2 - élément-lettre , syllabe,
mot/contenu de pensée, phrase -, elle constitue pour le grammairien (en tant que
tekhnikOs) l' assemblage de niveau supérieur ; en tant que premier assemblage
dans l ' ordre ascendant qui présente, phono- graphiq uement (intonati on 1
ponctuation) et sémantiquement, un caractère de complétude, d' auto-suffisance,
elle est l ' objet par excellence du syntacticienss . À cet objet s' applique encore,
nous l ' avons vu, la notion de 'congruence' : de quoi s' agit-il au juste ?
2 .3 . 1 .2. La congruence (katallël6tës)
Pas plus que la complétude, la congruence ne reçoit de définition chez A .
S ans doute en bonne partie parce que l' adjectif kauillëlos, vraisemblablement
déjà d ' un usage courant dans la littérature grammaticale préapollonienne (B lank
1 982:55-57), avait en plus une formation assez limpide : il se prêtait bien,
étymologiquement, à désigner la convenance (kat- ) mutuelle (-allëlos) entre les
éléments constitutifs d ' un ensemble. Or c' est justement de cela qu ' il s ' agit avec
la congruence syntaxique . Mais il faut préciser de quelle nature est l a
convenance e n question .
Disons-le d' emblée, il ne s ' agit pas simplement d ' un ' accord ' au sens
purement morpho-syntaxique du terme : récurrence de certaines m arques
catégorielles (genre, nombre, cas, etc.) à l ' intérieur de groupes de mots soumis à
un type déterminé de construction. Comme nous l ' avons vu plus haut, la
congruence qui caractérise la phrase est, à la base, celle des ' c o ntenus de
pensée ' (noëta). Une phrase bien construite (katà suntaxin) est fondamen
talement un agencement cohérent de noëta, c' est-à-dire d' éléments de signifié
lexicaux et catégorielss9. Cette cohérence impose par exemple, comme l ' avait
déjà noté Platon (Soph. 262 a-d), que les constituants de la phrase soient pris
dans différentes catégories dont le mélange est nécessaire à la bonne formation
du tout - intuition originaire et fondamentale dont on retrouve l ' écho dans des
88. Objet par excellence en tant que construction douée de complétude. 1 ' assemblage de mots
q u ' est la phrase complète est aussi un assemblage de groupes de mots non auto-suffisants,
les ' constituants immédiats ' de Bloomfield. Ce niveau des assemblages de niveau sub
phrastique n · est pas explicitement décrit. ni théorisé, par le grammairien ancien - ce qui ne
l ' empêche pas , pratiquemem. de fractionner son étude de la phrase complète en s ' attardant
sur la construction de tels groupes : la description donnée ci-dessus du plan de la Syntaxe
d ' A . a bien montré que les deux premiers livres de cet ouvrage sont pour l ' essentiel
consacrés à J ' étude du 'groupe nominal ' .
8 9 . C e point a bien été m i s e n évidence par Blank ( 1 982: 30ss. ) . Sluiter, commentant l a
formule d e B lank (23) selon laquelle "Apollonius Dyscolus put semantic considerations at
the very heart of his syntactical theory", s' exprime sur Je sujet de manière particulièrement
heureuse ( 1 990:4 1 s . ) : "In fact, to Apollonius mi nd. this so-called ' syntacti cal ' theory
would probably not differ i n any fundamental sense from a semantic theory, syntax being
nothing more than the exterior representation of combined meanings. Although in practic e
t h e result is a combination of words. i . e . combinations on t h e l eve! of expression. the
explanation for these combinations is always sought on the leve! of meaning. syntax being
a function of semantics. no more" . Tout le chap . II du livre de Sluiter (p. 39- 1 42 ) constitue
une illustration très convaincante de ce propos.
46 DE LA CONSTRUCTION
90. Les marques accordées sont en gras . Les accidents placés entre crochets appellent un mot
d ' expl icatio n . Les crochets signalent que ces accidents n ' ont pas de marq ue
morphologique dans la forme considérée : anrhrôpoi n'est masculin q u ' en raison de son
accord avec l ' article hoi ; il est de la 3• personne en tant que nom, parce que tous les noms
sont de la 3• personne par fondation (cf. II, § 43).
9 1 . Les PETITES CAPITALES signalent les marques non accordées, au sens syntagmatique du
terme.
92. La notion de 'congruence' couvre donc indistinctement les phénomènes qui relèvent de ce
que la grammaire ultérieure appellera ' syntaxe de concordance' et ' syntaxe de régime '
(cf. la Grammaire générale et raisonnée d' Arnauld et Lancelot, chap. 24 ) . L' absence de
terminologie différenciée pour décrire les deux ordres de phénomènes (déplorée entre
autres par Egger 1 854:237. cf infra 2.5 . 1 . ) ne signifie nullement, comme on le voit, qu'A.
.
ne peut s ' agir ici que d' une adéquation référentielle entre lesdits signifiés et
certaines déterminations de l ' objet désigné (plusieurs personnes, de sexe
masculin ou, au moins93, désignables par un nom masculin). La syntaxe est-elle
comptable de cette congruence-là ? Cette question, évidemment cruciale pour la
délimitation du champ syntaxique, avait dû être débattue contradictoirement par
les grammairiens. L'exemple classique, cité par Sextus (Adv. gramm. § 2 1 0) et
étudié par A. aux §§ 8- 1 0 du livre III, était celui de la faute de genre dans un
déictique : dire, par exemple, 'celui-ci (hoûtos, masc .) m'a frappé' quand on a
été frappé par une femme. À en croire Sextus, les uns y voyaient un barbarisme
(faute de morphologie, hoûtos étant employé par erreur à la place du fém .
hautë), d ' autres u n solécisme (selon une interprétation qui ne pouvait être que
celle de l ' incongruence référentielle, la phrase ' celui-ci m ' a frappé' étant
formellement irréprochable). La réponse d'A. est ici catégorique : 1' i nadéquation
référentielle est extérieure à la syntaxe, qui ne connaît de congruence qu inte rn e '
à la phrase94•
2 .3 . 1 .3 . Limites de la congruence morphologique : la ' coïncidence' (suném
ptosis)
La ' congruence des contenus de pensée' , en particulier des ' signifiés conjoints '
associés aux mots, qui définit la correction syntaxique, tend à se matérialiser,
nous l ' avons vu, par la présence des marques morphologiques, en général
flexionnelles, qui sont les signifiants distinctifs de tels signifiés. Dans une
langue à morphologie flexionnelle riche comme le grec, cette s ituation est
tellement typique qu' elle est donnée comme la norme par rapport à laquelle
divers écarts sont recensés. Ces écarts sont de deux types :
1 ) les mots non fléchis sont indifférents à la congruence manifestée, dans
d ' autres mots , par des marques flexionnelles (III, § § 1 7- 1 8) - mais ils restent
soumis, le cas échéant, à la congruence sémantique entre leur propre signifié
catégoriel (e.g. 'modalité impérative' exprimée par l ' adverbe age) et le signifié
conjoint de la même catégorie attaché à une forme fléchie entrant dans la même
construction (dans l ' exemple choisi, 'modalité impérative' du verbe) ( § § 1 9-2 1 ) ;
2) les mots fléchis à flexion défective (e. g. un nom de genre commun
comme the6s, qui signifie à la fois 'dieu' et 'déesse' ) sont en quelque sorte
'dispensés ' de congruence morphologique pour les signifiés que leur flexion ne
distingue pas (en l ' espèce, accord congruent de the6s, malgré sa forme de type
masculin, avec un adjectif marqué comme féminin). Il s ' agit ici du large
93. Sur cene variante, cf. III, § 10 avec les nn. 29 et 30.
94. Je laisse aux spécialistes de la pensée stoïcienne le soin de nous dire si la position nette
q u ' adopte ici A. le situe en continuité ou au contraire en rupture avec la 'linguistique' du
Portique. - Pour ce qui est d'A. lui-même, il me semble qu'il se trouve parfois un peu à
l ' étroit dans des principes aussi stricts : ainsi, quand, au 1. III, § 1 0, il prétend étendre au
pronom anaphorique la latitude syntaxique reconnue 'lU déictique, il se trouve conduit à
défendre une conception paradoxale de l ' anaphore (qu'il renie ailleurs : 1 46,5 ). D ' un autre
côté, 1 ' interprétation par 1 'hyperbate de deux vers de l ' Odyssée en I, § I l montre bien qu'il
accorde implicitement une pertinence à la réalité extralinguistique (en l ' occurrence à
l ' ordre de succession des actions) pour la détermination de la normalité linguistique (cf. la
n. 43 ad loc. ). - Quintilien, qui évoque le problème du solécisme limité à un seul mot en
cas de discordance entre le dit et le geste (cum aliud uoce aliud nut u uel manu
demonstratur, 1 V 36 - 38 ) , lui donne une solution mitigée qui correspond assez bien à la
position 'assouplie ' d'A. : considérant que la déixis est J ' équivalent d ' un mot ( a l iquid quod
uim alterius uocis obtineat), Quintilien ne voit pas d'objection à appeler solécisme le
conflit entre mot prononcé et mot impliqué dans la déixis ; il se résume en disant que, selon
lui, un solécisme peut résider "parfois dans un seul mot, jamais dans un mot seul"
(aliquando in uno uerbo, nunquam in solo uerbo).
48 D E L A CONSTRUCTION
système linguistique relativement homogène, offre bien l ' image d ' un ensemble
sous-tendu par des régularités remarquables, en tant, au contraire , qu ' il reflète
une large diversité diachronique (presque un millénaire de tradition littéraire à
l ' épo que d'A.) et géographique (dialectes), diversité elle-même soumise aux
aléas de la transmission manuscrite (variantes, fautes, hypercorrections, etc. ) - à
quoi il faut ajouter l ' instabilité inhérente à l ' usage courant, avec ses variétés
d ' usages sociaux, de niveaux de langue, ses approximations, ses 'fautes ' , son
mélange inextricable de conservations et d ' innovations, etc . - dans cette
mesure, donc, l ' objet du grammairien alexandrin se présente aussi c o m m e
émaillé d e bigarru res e t d' irré gularités (anomalia ) .
Face à cette situation, deux attitudes s ' opposent95 . L ' une e s t celle d e
l ' empirisme scepti que, dont l e s thèses sont exprimées avec une clarté e t une
vigueur particulières par Sextus Empiricus dans son réquisitoire Contre les
grammairiens. J e n extrais deux citations :
'
[Pour savoir c e q u i e s t d u bon grec] point n ' est besoin d e recourir à l ' analogie
(ou khreia tes analogias), ce qu' il faut, c'est observer (paratëreseos) comment
parle le grand nombre, ce qu'il admet comme du grec et ce qu'il rej e tte comme
non grec. (§ 1 89)
Sextus, de quelques décennies postérieur à A., connaissait-il son œuvre ? Je ne
sais (il ne J e mentionne j amais nommément ), mais il connaissait bien,
incontestablement, l a grammaire alexandri ne dans une version de type
apollonien : à preuve qu' il suffit de prendre Je contre-pied radical de ce qu' écrit
S extus pour retrouver les grands traits de la doctrine d ' A . Lisons simplement,
pour nous en convaincre, quelques phrase de la Syntaxe (!, § 60) :
Certains penseront pouvoir re spec ter la construction [correcte) même sans
prendre en compte la théorie (lagon). Ces gens-là se trouveront dans la même
situation que ceux qui ne tiennent leur connaissance de la forme des mots que de
l' usage routinier (ek tribes) , sans le renfort de la tradition [garan te ] de la grécité
(paradosin ton Hellenon) e t de la régularité morphologique (analogias) à
laquelle ces formes sont soumises. Il se passe alors ceci : s ' ils commettent une
erreur sur une forme, l' incompétence q ui est la leur les rend incapables de la
corriger (me dunasthai diorthoûn zo hamd rtëma) En fait, de même q u ' il est
.
de l ' usage courant de la langue (katorthoûsa mèn zen ton poiëmaton andgnosin
ten te anà kheîra homilian) et permet de discerner la valeur des mots chez les
anciens, de même la présente recherche sur la congruence permettra de corriger
les fautes de toute espèce affectant la phrase (hë prokeiménë zétësis tes
katallë/6tëtos tà hoposdepote diapes6nta en 16goi katorth0sei)96.
Si le médecin-philosophe empiriste et le grammairien analogiste s ' accordent sur
1 ' opportunité de prendre un point de vue normatif sur la langue en distinguant
entre correct et incorrect, grec et non grec, pour le reste tout les sépare. Alors
que le premier ne reconnaît comme critère que J ' observation (pa ratùësis) de
l ' usage du grand nombre, Je second, sans récuser le recours à l ' usage courant
(cf. I, § 64 et n. 1 69) - entendons par là celui des locuteurs de la Koinè
contemporaine, comme le dit bien J ' expression d ' A. hë anà kheîra homilia 'la
conversation ordi naire ' 97 - en relativise considérablement J ' autorité . Dans la
mesure où cet usage recèle des fautes qui ne se dénoncent pas d ' elles-mêmes à
la simple observation, il y a lieu de le contrôler à partir d'un autre point de vue.
Ce point de vue sera fourni en partie par un autre usage, celui de la
tradition de la grécité. Il s ' agit en principe ici d ' un usage épuré, du 'bon usage '
des auteurs à qui on s ' accorde pour reconnaître une autorité en matière de
96. On comparera ce texte avec un autre. d ' orientation et de contenu très voisins. en Il, § 49.
97. Cf. la même expression, mais avec une détermi nation supplémentaire q u i accentue
l ' aspect ' l angue de tout le monde ' . chez Sextus. Contre les gramm. § 64 : hai anà kheîra
ton idiôton kai anepistëmônôn homiliai ' les conversations ordinaires des gens simples et
non savants ' ; Sextus oppose cet usage à l ' usage littéraire. 'ce qui se dit chez les poètes et
les prosateurs ' . dont Denys le Thrace fait l ' objet de la grammaire.
50 DE LA CONSTRUCfJON
langue grecque . Cette nouvelle référence cependant, pour précieuse qu' elle soit,
recèle elle-même des failles - de deux ordres. Il y a d' abord le fait q ue les
textes, qui sont les témoins par excellence de la tradition, comportent des fautes
- q u ' i l faut savoir corriger - et, d ' un manuscrit à l ' autre , des variantes
graphiques - entre lesquelles il faut savoir choisir - : c' est sans doute à ce travail
philologique de diorthosis qu'A. fait allusion quand il mentionne d ' un mot la
'lecture98 des poèmes ' et signale qu' elle a besoin d ' une norme qui la régule.
L' autre faille, particulièrement sensible dans la langue poétique, tient à la place
qu'y occupe, à tous les niveaux de la langue, le phénomène de la variation ; il ne
s ' agit plus ici de variantes à éliminer, mais bien de formes peu ou prou
équivalentes à enregistrer dans leur diversité, tout en maîtrisant cette diversité
dans la description qu ' on en donne - autrement dit en rendant raison de la
variation.
C ' est ici qu' i ntervient de manière décisive , chez le grammairien, tout
l ' appareil théorique et technique que récuse Sextus. À tout ce q ue ce dernier
déclare inutile (ou khreia) - la mise en œuvre d ' un raisonnement relevant d ' un
art grammatical (tekhnikos tis kai grammatikàs logos ; cf. atekhnos 'étrangère à
l ' art ' pour qualifier l ' observation de l ' usage, réputée seule utile) et prenant la
forme de l ' analogie (analogia) -, A. attribue une importance cruciale : logos
' théorie, raisonnement ' , analogia 'régularité (mise en évidence par le
raisonnement sur les faits observés)' dans le domaine morphologique, zhësis tês
katallëlotëtos 'recherche sur la congruence ' , forme que prend, dans le domaine
des constructions, 1' établissement de 1' analogia. Le rôle de ces instruments et de
ces démarches ' techniques ' est fondamentalement de permettre un filtrage
qualitatif des données . L' opération de filtrage aboutit à une répartition des
formes (morphologie) ou des constructions (syntaxe) en trois couches :
• une couche fondamentale, couche de référence dans la mesure où le logos y
règne sans partage : c ' est le domaine des paradigmes réguliers et des
constructions congruentes - les premiers se présentant comme des séries
paradigmatiques (suzugiai) soumises à une régularité sans faille (akolouthia), les
secondes étant caractérisées par un enchaînement naturel (phusike akolouthia)
de signifiés (paruphistamena) cohérents entre eux ( ' congruence ' ) . On a affaire
là à la partie saine (hugies) par excellence de la l angue, où tout est exactement
ce q u ' il doit être (déo n ) - les formes des mots et les constructions des
syntagmes étant pleines (plerës) et entières (holoklëros), sans rien en moins, en
trop ou en désordre (anelleipes), bref parfaites (ente/es) ;
• une couche de déchets , celle des formes et tours fautifs (hamartëmata),
entachés de vices (kakia) d ' expression inacceptables (aparadektos, anéphikros) ;
ce sont des formes ou des tours déficients (endees) sous quelque rapport, en tant
qu' ils ne satisfont pas à la raison linguistique (alogos) . Éc arts en principe isolés,
sortes de faux-pas (diapes6nta) ou de négligences (oligorëména) des locuteurs
ou des scripteurs, elles ne peuvent attendre le salut que d ' un 'redressement' par
correction (diorthàsis, katorthàsis) ;
• entre les couches extrêmes du parfaitement régulier et de l ' inacceptable
trouve place , capitale pour le système, la couche des formes - morphologiques
ou syntaxiques - altérées (peponth6ta) . Ce sont, au regard de 1' analogie
vari ation, la faute devient figure. Nous touchons ici, avec la mention de la
variation dialectale, à ce que Wackemagel ( 1 876) a montré être la source même
de la ' p athologie' linguistique . Je dois en dire ici quelques mots car la
pathologie est une pièce essentielle du dispositif théorique de la grammaire
alexandrine.
2.3 . 1 .5 . Analogie et pathologie
Aucune langue naturelle, même saisie dans une synchronie très resserrée,
n ' est parfaitement homogène - c ' est une banalité de le rappeler. Aussi, dans
toute communauté l i nguistique , les sujets parlants engagés dans l a
communication sont-ils habitués à composer avec toute espèce d e variation
(phonétique, morphologique, lexicale, syntaxique). Les Grecs de l ' antiquité
n ' ont pas échappé à cette règle universelle. Mais il y a plus. Il me semble que,
dans le cas de la communauté hellénique, dès le seuil de l' histoire, la conscience
de la variation, sous les espèces de la diversité dialectale, a été et est toujours
restée particulièrement vive. Ce n' est pas le lieu de nous attarder sur ce fait, au
demeurant bien connu, qu' un Grec de l ' Athènes classique sait que son parler
particulier - 1' attique - appartient au rameau dialectal ionien, distinct des
rameaux éolien et dorien ; il sait aussi que, dans les différentes cités de l ' Hellade
et dans leurs colonies, on parle, sous des fom1es plus ou moins diversifiées, l ' un
ou l ' autre des trois grands dialectes ; en règle générale, il comprend le parler des
autres hellénophones (il n ' y avait pas d ' interprètes dans les négociations entre
cités grecques) et, s ' il sait lire, il constate que certains textes, épigraphiques et
littéraires, font place à la diversité dialectale (inscriptions bi-dialectales,
coloration dorienne de la lyrique chorale et des parties lyriques de la tragédie,
existence d' une poésie éolienne, etc. - pour ne pas parler de la bigarrure
complexe de la langue homérique). Un Grec du 5• siècle qui voyage tant soit
peu, pour commercer ou pour guerroyer, ou qui, restant dans sa cité, va au
théâtre ou assiste aux récitals des aèdes est donc comme immergé dans le
polydialectalisme, et par là conscient d ' un certain nombre de correspondances,
de règles d ' équivalence, en tre des formes de référence, qui sont évidemment
celles de son idiome, et les formes ressemblantes, mais un peu différentes, qui
leur correspondent dans le parler d' une autre cité ou dans un chœur de tragédie.
Ainsi un Athénien moyennement cultivé non seulement sait que ce qui se dit
' normalement' (c' est-à-dire à Athènes) hëmérli 'jour' se dit hëmérë chez les
52 D E L A CONSTRUCll ON
99. Aristote a parfaitement vu et exprimé (Poét. 1 457 b 3ss.) que la notion d ' emprum
(interdialectal entre autres) ne pouvait être que relative et s ubj ec ti ve : "J ' a ppelle 'courant'
(kurion ) un nom qui appartient à l ' u s age de tout l e monde (hbi khrbntai hékasroi), et
' emprunt ' (gloua) c el u i qui appanient à un usage étranger (hOi héteroi), si bien qu ' un
même nom peut évidemment être· à la foi s nom courant et emprunt, mais pas pour les
mêmes personnes : ainsi sigunon, qui est courant pour les Chypriotes. est un emprunt pour
nous". En prenant, l' espace d'un instant, le point de vue de Sirius. le philosophe esquisse
l ' image d ' une dialectologie dont le centre est partout. Mais on constate que, dans les faits.
les grammairie ns grecs, comme 1 'homme de la rue pour qui son propre usage est la mesure
de toutes choses, tiennent sur les dialectes, en règle gé n éral e . un discours d' orientation
fondamentalement égocentrique.
l OO. Ce qui 'est arrivé' au nom de l ' homme, anthropos, c ' est que "de locution il est devenu
nom", ek rhëmatos 6noma gégonen ; ce c h an g e me nt de statut s ' est accompagné de
q uelques m o difi c a ti o n s phoné t i q u es , puisq u ' on est p a s sé de anathron hà 6pope à
tinthropos . . .
1 0 l . On e ntrevoi t dans ces trois p artic ipe s - e t c · était déjà l e cas dans l a citation précéde n te
du Cratyle - le souci de classement méthodique des altérations, qui aboutira. chez les
gramm airi en s . au schéma q uad rip an it e addition -soustraction-substitutirm-transposirion .
Sur l ' h i s to i re de ce schéma et les usages divers. notamment rhétoriques. auxquels il s ' e st
prêté. voir Des bordes ( 1 983. avec le renvoi à Barwick 1 95 7 ) et A x ( ! 986b ).
INTRODUCI10N 53
102. S ' il est permis de tirer argument d'un silence, on suggérera que celui de Sextus, q ui ne
dit pas un mot, ni sur ni contre la pathologie, dans le Contre les grammairiens, peut passer
pour une preuve particulièrement forte de l ' évidence que revêt aux yeux d ' un Grec (fût-il
Sextus ! ) l ' existence d ' une pathologie de la langue. Notons en tout cas. pour nous en tenir à
un seul exemple, q ue. mentionnant ( § 243) l étym ol o gie, bien dans le style 'cratylien ' . de
'
lukhnos ' l ampe ' par luein to nukhos 'dissiper l' obscurité' , Sextus ne lui reproche
nullement l ' arbitraire de la manipulation phonétique qu' elle suppose - il se contente de
faire observer qu e si l ' étymologie est bien celle-là. elle ne fait que reculer le problème de
.
l ' origine pui s qu il faudra se demander quelle est l ' étymologie de nukhos, et ainsi de suite
'
1 03 . Je ne donne ici qu' une ou deux références. On trouvera les autres dans l ' Index technique
sous les rubriques appropriées.
INTRODUCflON 55
1 04. 'Position ' , plutôt que 'fonction ' . Dans la lignée de Donnet ( 1 967), j ' ai soutenu (Lallot
1 994a: l 3 8s.) qu'on ne pouvait sans anachronisme prêter à A. le concept moderne de
fonction syntaxique. En revanche, on trouve un ou deux emplois de topos, litt. 'lieu,
place ' . où ce mot a incontestablement des connotations ' fonctionnelles' : cf. l, § 55 et
n . 1 5 1 . L' expression 'position syntaxique', par son vague même. me semble constituer un
équivalent assez heureux du 'topos ' apollonien.
1 05 . Lallot (à paraître) .
1 06 . J ' ai relevé, loc. c it. , le vocabulaire q u i sert à exprimer c e s notions : sungenés (S. 23,3 :
1 68. 1 0 : 249,5 ), sumpatheia (*A. 202,8), prospatheia ( *A. 202, 1 ) , oik.eioûn (P. 54,2 1 ), pour
ne citer que les termes les plus caractéristiques.
56 DE L A CONSTRUCTION
1 07 . L ' article ton. qui manque ad /1. 1 6 .3 1 7, est rétabl i par Erbse ( 1 960:36 1 . n. 1 ) d ' aprè> la
scholie A ad IL 3 . 2 1 1 .
INTRODUCTION 57
Cet octroi aux figures d' une sorte de 'droit de cité' dans la langue va avoir
à son tour une conséquence capitale : la figure va trou_ver place dans l 'usage de
référence lui-même, qui de ce fait va se trouver clivé. A deux reprises dans la S. ,
A. fait observer expressément, une fois pour 1' hyperbate (Il, § 77), une fois pour
l ' ellipse (III, § 1 66), que ces figures se rencontrent non seulement chez les
poètes, mais aussi dans l ' usage courant (lwtà tb sunëthes, 1 8 3 , 1 5 ) , dans les
phrases usuelles (sunerheis l6goi, 4 1 3 , 1 4). C' est cette constatation qui fonde en
dernier ressort la nécessité de la théorie, seule capable, en raison de sa
rationalité interne et de sa compacité sans faille (hë toû l6gou sunékheia, 52,2),
de mettre en évidence quelle est 1 ' expression de base naturelle (phusike
akolouthfa, 1 77 , 1 1 ; cf. phusike parakolouthësis, 52,5) par rapport à laquelle se
qualifient les écarts figurés : cf. 1, §§ 6 1 -62. L' omniprésence possible des figures
crée pour le grammairien l ' obligation d' établir, pour chaque construction, quelle
est sa forme 'naturelle ' , c ' est-à-dire en fait de décider de lui faire correspondre
une forme réputée fondée en raison - pour pouvoir ensuite, le cas échéant,
diagnosti quer par quels écarts l a construction effectivement attestée se
différencie de cette forme 109.
1 08 . C ' est sans doute faute d ' avoir reconnu ce point que Zénodote a rétabli des articles dans
le texte d ' Homère pour le rapprocher, chaque fois que cela était possible, de la norme de la
Koinè. Au contraire, Aristarque, plus sensible à l ' originalité de 1" usage homérique, non
seulement ne rétablissait pas d ' articles contre la tradition, mais allait à l ' occasion jusqu ' à
donner la préférence à u n e lecture s a n s article, m ê m e dans d e s c a s où la lettre du texte
transmis paraissait suggérer sa présence. Sur la différence de pratique éditoriale entre les
deux grands philologues alexandrins, cf. !, § 6.
1 09 . Householder ( 1 98 1 :4ss . ) a illustré de manière convaincante le parallélisme qu'on peut
établir e ntre une telle démarche syntaxique et celle de l a grammaire générative
transformationnelle, qu i pose pour chaque phrase une 'structure profonde' (cf. la phusikë
akolouth(a d ' A . ) et des règles rendant compte de sa transformation en ' structure de
surface ' (cf. les ' fi gures ' d ' A . ) . Une différence notable entre les deux théories est
cependant que, chez A., il n ' y a pas de théori sation explicite des deux niveaux, et que
l ' application 'transformationnelle' des figures n ' est invoquée qu'occasionnellement, dans
des explications ad hoc, ce qui n ' encourage pas à parler à leur propos de ' règles' .
58 D E LA CONSTRUCDON
2.4. 1 . Addition . . .
Une première image qui s' impose et se confirme au fil des pages est celle
de la construction comme processus additif C ' est le point de vue le plus
empirique, le moins théorique, sur la syntaxe : elle consiste à placer des mots les
uns à côté des autres. Entre autres illustrations de ce point de vue (cf. par ex. II,
§ 94 et n.202; III , § 39 et n. 86), on peut citer comme le plus net l ' exemple de la
construction des prépositions, traité, on le sait, de manière très mécaniste, dans
l ' unique perspective du statut, univerbé ou non, d' une ' construction' à premier
terme prépositionnel. Parmi les cas de figure examinés là, on trouve côte à côte,
sans allusion aucune à une quelconque différence qualitative entre eux, d ' une
part, celui de l' association étroite et sémantiquement motivée Prép. + Verbe
(IV, § 1 5 ) et, d ' autre part, celui de la 'construction' des prépositions avec
l ' article (§ 54), ou avec elles-mêmes (§ 55) - alors qu'il peut ne s' agir, dans ces
derniers cas, que de phénomènes de pur voisinage syntagmatique : appliquée au
français, l ' analyse d'A ferait conclure à une 'construction ' Prép. + Anicle dans
à la campagne, à une 'construction' Prép. + Prép. dans sans préavis.
J ' ai déjà signalé ( 1 .2.4.2.7 . ) que cette façon d ' aborder la syntaxe
prépositionnelle était largement déterminée par la problématique de l ' écriture et
de la division de la chaîne en mots. Il reste que la perspective ainsi adoptée
trahit une conception très fruste de l ' assemblage syntaxique comme addition de
mots, pris un à un : l ' idée que à la campagne doive s ' analyser syntaxiquement
comme [à (la campagne)] n ' est pas évoquée. On ne s ' étonnera pas, dans ces
conditions, que le vocabulaire descriptif d ' A. fasse une large place à des mots
signifiant ' ajouter' , ' s ' ajouter' ou ' se voir ajouter' (caractérisés par le préverbe
pros- : pros-did6na i , - tithéna i, -thesis ; p r o s-ginesthai, -iénai, -khoreîn,
-keîsthai ; pros-lambdnein, - lëpsis). Les exemples sont nombreux, dans la S. , de
constructions di verses décrites en termes d ' addition : une form e , une
construction s' adjoignent l ' article (proslambdnei tà drthron, 23 ex. dans le seul
1 . 1), l ' article postpositif a besoin d ' un verbe qui s ' aj oute à lui (proslambdnein,
prostithesthai, prosginesthai : voir une concentration remarquable de ces verbes
en I, § 1 5 6 ), un verbe s ' ajoute (pr6skeitai, III, § 86 : 345 ,3) au nom (sujet), etc.
De manière moins spécifiée, il est fait grand usage, notamment pour décrire la
syntaxe de 1' article, de la notion de 'juxtaposition ' (para-tithénai, -thesis) :
l ' article est 'placé à côté' du mot avec lequel il est construit. Inversement, mais
cela revient au même pour le fond, on pourra parler de ' construction ' pour faire
référence à une simple juxtaposition additive, compte non tenu des relations
syntaxiques mises en jeu : cf. l, § 1 1 9 et n . 262.
trivial, à savoir la position des mots qui s ' ajoutent à d ' autres avant ou ap rès
eux. D ' où un vocabulaire nettement technique de la pré- et de la post-position :
pro- vs hupo-tassein, -taxis, -taktik6s à cette famille se rattache la désignation
-
des deux variétés de l ' article, pré- et post-positif, ainsi que celle du subjonctif
comme mode ' post-positif (hupotaktikf) -, pr6-thesis, -thetik6s - c ' est le nom
même de la partie de phrase 'préposition ' , avec 1 ' adjectif dérivé - ; d ' où aussi
un verbe comme epiphéresthai, qui désigne l ' adjonction d ' un nouvel élément à
la suite d ' autre chose et renvoie à une représentation de la sûntaxis comme
processus d' accrétion, d' allongement 'par la droite' d ' une chaîne préexistante
(cf. les nn. 304 et 307 du l. I, 26 1 du l. II).
On constate ainsi que la prise en compte de J ' ordre linéaire tient une grande
place dans l ' analyse syntaxique d'A. Aussi bien le discours se construit-il selon
une certaine dynamique ordonnée . La phrase transitive active, transposant
linéairement la dynamique du scénario qu' elle décrit, place le verbe entre
( metaxù p îpton, 1 1 2,9 ; 148,3) l ' actant origine (à gauche) et l ' actant soumis à la
diathèse (à droite) : cf. III, § 8 6 ; les éléments anaphoriques (articles pré- et
postpositifs) et conjonctifs (conjonctions) reçoivent la place que leur assigne
leur fonction de chaînage l l O ; l ' ordre naturel de priorité de la déixis sur
l ' anaphore interdit que le pronom déictique soit précédé de l ' article, l ' ordre
inverse étant lui justifié {1, § 93) ; les pronoms à un cas oblique se placent avant
ou après le verbe selon qu ' ils sont orthotonés ou enclitiques (II, § 70) ; l ' ordre de
succession du nom adjectif et du nom substantif, ainsi que la place de l ' article
qui leur est associé, est en étroit rapport avec la dynamique prédicative de la
phrase (I, §§ 1 35- 1 3 6) 1 1 1 . La construction de phrases complexes à l ' aide de
conjonctions (ce sont les 'jugements non simples ' , axiomata oukh haplâ, des
Stoïciens : cf. Diog. La. VII 7 l ss. ) met aussi en jeu l ' ordre linéaire des énoncés
simples conjoints en énoncés complexes : la protase conditionnelle précède
l ' apodose (si p, q, cf. S. II, § 77), dans la phrase causale l ' énoncé de la cause
précède celui de l ' effet (parce que p, q, cf. C. 2 39, 1 2 ) . Il s ' agit clairement là
d ' un ordre ' naturel' : la langue est censée mimer la démarche de la pensée, qui
va de la condition au conditionné {II, § 77 et n. 1 60), de la cause à l ' effet. Il
n' est pas j usqu ' à la phrase couplée (p et q) qui ne soit elle aussi soumise à un
ordre naturel, celui des actions dont elle présente un récit enchaîné : cf. I, § I l et
n. 43.
Il va sans dire qu' il s ' agit, dans tous ces exemples, d ' un ordre théorique
(ou 'profond ' , pour parler comme Householder), celui de la ' séquence nonnale'
(tà hexis), qui peut toujours être altéré par transposition (méta thesis,
huperkeîsthai), hyperbate (huper-bat6n, -bibdzesthai, -bibasm6s) : cf. I, § § l i e t
1 1 3 ; Il, § 70, n. 1 40, § 77 ( 1 83 , 1 5), § 99 (202,3) ; III , § 87 (345 ,20) ; IV § 14 ,
l lO. Voir 1, § 1 44, le rapprochement explicite des fonctions d ' articulation et de conjonction.
I l l . La place de l ' adjectif épithète avant le substantif, tenue pour ' naturelle ' (proegeîsthai
thélei, A. 1 25,23 ; cf. , pour le possessif, S. 1 09, 1 7 - 1 9), ne fait l ' objet d ' aucune justification
explicite. Cela ne l ' empêche pas d' être invoquée pour fonder le postulat selon lequel
l ' adverbe. qui est au verbe ce que l ' adjectif est au substantif (cf. l, § 27 ) . précède
normalement le verbe (A. loc. cir. ) .
60 DE LA CONSTRUCTION
1 1 2 . Si Je témoignage d ' A . est digne de foi - et pourq uoi ne Je serait- il pas ? -, il nous montre
que pour Tryphon, certainement Je plus savant des syntacticiens parmi les prédécesseurs
d ' A . , le simple voisinage syntagmatique entre deux mots était la preuve indiscutable q u ' i l s
formaient u n e ' construction ' . C ' est la notion la plus fruste de ' constructi o n ' qu' on puisse
imaginer. A. a dû partir de là (et quelquefois en res t er là : cf. l ' exemple cité plus haut d e la
INTRODUcnON 61
Autrement dit, si l ' on prend au pied de la lettre , comme des règles visant à
régenter une syntagmatique effective, les décl arations relatives à la place
' normale' de la conj onction et à celle de l ' adverbe, on en déduira q u ' i l est
impossible de dire en grec 'parce que je lis bien ' sans recourir à une hyperbate.
On se doute que, dans cette perspective, il y aura beaucoup d' autres phrases qui
n ' auront de réalisation possible que figurée - on peut même faire l ' hypothèse
que, dans un corpus aléatoire de phrases attestées, celles qui présenteront un
ordre entièrement normal seront sensiblement moins nombreuses que les
phrases à hyperbate (cf. n. n . 140).
préposition ' construi te " avec elle-même. IV. § 5 5 ) . mais il a su aussi aller plus loin dans
l ' analyse.
1 1 3 . Cf. encore II. § 77.
1 1 4 . Nicolas Beauzée. Grammaire générale ( 1 76 7 ) . c i té p a r Chevalier ( ! 97 8 : 1 36 ) . Il n e
m ' échapp e pas que le propos de B eauzé e s ' applique d ' autant mieux à la démarche
62 DE LA CONSTRUCTION
Il me semble qu'A. n' aurait pas hésité à reconnaître dans un tel propos l ' exacte
description de sa propre démarche.
1 1 5 . Je n ' ai rien à redire à cette formule, mais je crois que B . B . rend son propos à peu près
incompréhensible en traduisant, en Ill, § 1 0, hupoke(mena par 'contenus' : "la coherencia o
incoherencia grammati cales no reside en los contenidos" . Comment rendre c ette
64 DE LA CONSTRUCTION
las palabras . . . distribuidas en la frase s egun sus funciones pecu li are s [= idias
théseis], rechazan en vinud de la propria secuencia a aquellas q ue aparecen en la
funci6n que no les corresponde [= ouk epibtillousan thésin]
et en commentant :
los elementes formales de la palabra (idia th és is) determinan la secuencia
adecuada (akolouthia) ; de la misma manera, el significado, o mejor, la funci6n
(idia énnoia) de cada una determina la coherencia (katallël6tës) del conJUnto.
Je note ici la volonté marquée d ' introduire, tant dans la trad ucti on que dans le
commentaire, le terme de jonction. Je note aussi que ce terme ne traduit pas dans
les deux cas le même mot grec - thésis, litt. la 'place ' , la 'position ' , dans la
traduction, énnoia 'notion' dans le commentaire - et q u ' u n peu plus bas (4 1 ) ,
c ' est le mot dunamis "et toutes ses variantes" ( ? ) q u i e s t donné comme
l ' expression du "propre concept de fonction". Outre que toutes ces traductions
me paraissent forcées , j ' ai peine à croire que, si A . avait opéré , comme le
prétend Bécares B otas, avec un "propio concepto de funci6n", l ' expression du d i t
c oncept aurait p assé par tant de signifiants divers. J ' en dirai tout autant des
fonctions particulières, que, toujours selon Bécares Botas, A . "distingue très
clairement" J J6 : c omment peut-il prétendre servir sa thèse en énumérant
complaisamme nt (4 1 ) les "manières diverses dont s' expriment les (fonctions) de
sujet-objet" - à savoir par les participes, respectivement actifs et passifs , de
verbes 'agir' (energeîn, drân) ou ' disposer' (diatithénal), ou par le couple
h upokefmenon-epigegenëménon {1, § 72, cf. ma note 1 8 1 ad loc. ) "et autres
variantes" ? Quant à la suite, où il renvoie sans commentaire à III, § 1 7 8 pour
accréditer l ' idée qu'A. disposait d ' un concept d "'objet indirect", propos élargi
avec passablement de désinvolture par "un largo etcétera" et complété plus bas
par l ' affirmation selon laquelle A. "a aussi en vue la notion de complément
quand il parle des accompagnants du verbe (Il, § 1 49)"1 17, j e ne peux voir là
q u ' une série d ' imprudentes extrapolations . Je m' interroge par ailleurs sur la
cohérence du propos de Bécares Botas, qui déclare illégitime de cherc h e r chez
A . les concepts théoriques de la syntaxe moderne (37, 48), mais s' évertue lui
même à prouver qu' ils y sont (40ss. ) .
u n génial précurseur ou pour s ' affliger des lacunes de son appareil t héori q u e .
Revenant donc ici à la question posée plus haut sur le traitement ap o l l onien des
décl aration comp atible avec l, § 2 "la oraci6n perfecta [se constituye) de la coherencia de
los significados" ? Ou bien y a-t-il une différence, qui m échapperait entre les signifiés et
' , ' '
les ' contenus ' ? En fait, les hupoke{mena ne sont pas des contenus, mais des ' référents ' ,
objets extralinguistiques d e l a déixis qui, à c e t i tre n ' ont rien à voir avec l a congruence
,
1 1 8 . Je serai prudent dans ce qui suit - peut-être trop aux yeux de certains ; mais je suis
convaincu qu ' une étude approfondie, encore à faire, du vocabulaire des relation s
g ra m m a t i c a l e s chez A. est nécessaire pour autori ser des prises de position plus
catégoriques que les miennes. ll me semble qu' une telle étude, que j ' appelle de mes vœux,
pourrait utilement s ' inspirer, pour la méthode, du travail exemplaire de Van Ophuijsen
( 1 993).
1 1 9 Le genre de l ' article est dans ce cas le plus souvent celui du nom de la partie de phrase à
.
laquelle appartient le terme cité ( 'la [préposition] dia ' , 'le [an. m. renvoyant à 6noma
' nom'] Aristarkhos ', etc .), ce qui ramène, par ellipse, au cas suivant : cf. 1, § 37. Il arri ve
aussi, mais plus rarement. que l ' article neutre fasse fonction de déterminant indifférencié.
1 20. Je rappelle la définition du mot dans la Technè (chap. 1 2) : "la plus petite partie de la
phrase construite". et le correctif qu'y apponent les scholiastes (e.g. Sch. Technè 56,22) :
"(la plus petite partie) signifiant un contenu de pensée" - correctif nécessaire pour que le
mot se distingue radicalement de la syllabe.
1 2 1 . A. affi rme ha utement, à mainte reprise, la priorité du signifié (dëloumenon,
sêmainomenon) comme critère de merismos . mais il apparaît clairement que ce 'signifié'
est en grande partie abstrait. catégoriel. et à ce titre se trouve associé indissolublement avec
des fonctionnalités syntaxiques (cf. Lallot 1 988b: 1 9). Ce point est souligné à j uste titre par
Bécares B otas ( ] 987 : 4 1 ).
66 DE LA CONSTRUCTION
ajouter, au moins dans certains de ses emplois, le verbe sunékhein 'tenir [trans.]
ensemble, assurer la cohésion de' (cf. l, § 19 et n. 66).
La bonne (ou la mauvaise) formation repose sur deux niveaux
complémentaires de congruence (katallël6tës 'convenance mutuelle' ) : d ' abord
celui de la convenance mutuelle dans l ' assemblage des parties de phrases en
tant que telles, ensuite celui de la convenance de leurs accidents. Au premier
niveau se rattachent les principes régissant, notamm ent, la constitution du noyau
phrastique minimal - nom (ou pronom) + verbe : cf. 1, §§ 1 4- 1 5 - et de s on
extension ' à droite ' en cas de transitivité (III, §§ 8 et 1 55 - 1 56), ou celle du
groupe nominal (rôles respectifs de l ' article et du pronom : l, § § 94- 1 04 ;
répétition de l ' article : I § § 13 3 - 1 35 ; construction sui generis de l ' article
postpositif : I, §§ 1 43- 147), les constructions respectives de l ' adjectif et de
l' adverbe (1, § § 5 3-56), la j uste construction des prépositions (IV, §§ 12-78
passim) . Du deuxième niveau relèvent les règles dont le principe général est
exposé au début du livre III (§§ 1 3-49 passim) et dont les applications sont
multiples : accord en nombre du verbe avec le terme au cas direct auquel il se
rattache (III, §§ 10 et 50-53), accord du verbe à la 3• personne quand ce terme
est un nom (l, § 1 9 ; II, § 46) et entorse à cette règle avec les verbes 'd' existence'
(Il, § 47 ; III, § 43, etc.) ; juste distribution des trois cas obliques à droite du
verbe transitif (III, § § 158- 190 passim), rattachement correct de l' accusatif dans
les phrases comportant un infinitif (après khre ou deî ' il faut' : Ill, §§ 75-76,
après boulomai 'je veux' : III, § 1 64), bon usage des formes pronominales
orthotonées et enclitiques des pronoms (Il, § § 57- 1 02 passim), de leurs formes
composées (scil. réfléchies) et interprétation correcte des tours homériques
correspondants (Il, § § 1 03- 1 1 6), etc.
Dans tout cela, ce sont bien évidemment des relations entre les termes qui
sont examinées. La question qui se pose - posée ci-dessus et provisoirement
laissée sans réponse - est celle du degré de spécificité, chez A . , dans
l ' appréhension et de précision dans la désignation de ces relations. Comme je
l ' ai noté ailleurs à propos de l' absence de repérage explicite des fonctions
' sujet' et 'prédicat' 1 2 2. les deux opérations ne doivent pas être confondues : si la
seconde renvoie spécifiquement à la compétence métalinguistique du grammai
rien, la première relève du domaine, aux frontières plus indécises, de l a
'conscience linguistique' , e t i l n' est pas évident que ce q u i n' est pas désigné d e
manière stable e t distinctive n' est p as , au moins confusément, appréhendé. Cela
dit - et je laisserai ainsi ouve ne la question de l ' intuition linguistique d'A. -, les
mots sont tout ce qui nous reste de la pensée grammaticale du maître alexandrin,
et c ' est leur témoignage qu' il nous faut analyser.
La tâche est énorme : je ne compte pas moins d ' une soixantaine de
verbes m , plus leurs dérivés nominaux, s' appliquant, d' une manière ou d ' une
autre, aux relations des mots entre eux. J ' ai déjà dit plus haut qu'il y faudrait
une étude spéciale. Je me contenterai ici de quelques indications générales.
1 24. Ce point est rien moins qu' anecdotique. Thierfelder ( 1 935 : 1 0), commentant le début du
Pronom, où A. consacre six pages à une discussion critique des appellations (kleseis) qui
ont été proposées pour cene partie de phrase, dégage bien ce que signifie pareille démarche
(c'est moi qui souligne) : "Doch zeigt gerade diese Behandlung auch, wie man an die
Wôrter der Fachsprache grundslitzlich die sehr berechtige Forderung stellte, daB sie das
Wesen der Sache moglichst genau wiedergiiben ; insofern standen sie den Definitionen
wirklich ziemlich nahe. Und so begreift sich leichter der erbitterte Streit, den Ap. um
termini führen kan n : es ist für ibn in hôheren MaBe ein Streit um die Sache, ais es uns
zunachst vorkomrnen mag".
1 25 . Il n' est peut-être pas déplacé de rapprocher sur ce point le discours syntaxique d ' A . de la
phraséologie monotone de nos 'analyses grammaticales' de l ' école primaire, où le verbe
' se rapporter' était le verbe 'fonctionnel' par excellence. La différence avec A .. c ' est qu'il
y a chez lui pléthore de verbes ' se rapporter' .
68 D E L A CONSTRUcrJON
1 26. A . emploie aussi arhroisrik6s pour désigner spécifiquement la copulative addirive ' e t ' :
cf. II. n. 1 1 3 .
INTRODUCfJON 69
' diathèse' , ditithesis, du verbe actif, c' est-à-dire la 'disposition' (c' est le sens du
mot diathesis) des actants, appelés 'personnes' (pr6sopa), en rappon avec leur
mode de participation à l' action : activité (pure ou mitigée) du côté du cas direct,
passivité (totale ou partielle i27 ) du côté de l ' oblique. B asiq uement, c ' est
l ' activité (enérgeia) qui transite du cas direct au cas oblique. La phrase passive,
qui résulte d ' une transformation morpho-syntaxique de la phrase active ainsi
constituée (cf. III , �§ 148, 1 5 9) , décrit le même scénario sous forme inversée : le
verbe à la forme passive assigne la passivité au cas direct et l ' activité à l ' oblique
(en l ' espèce, le génitif accompagné de la préposition hup6). La notion concrète
de transitivité, comme passage de l' activité d' une personne (active) à une autre
(passive : allopathes), fournit à A. le cadre syntaxique de référence pour décrire,
comme un cas particulier de transitivité à une seule personne, la relation
réflexive (autopatheia) dans son expression pronominale : N; cnomin.) + V trans. +
Pron. réfl.; cobl.J (cf. II, § 1 48). On notera au passage la fécondité de l ' intuition, au
départ 'réaliste' , de la transitivité, qui, à la faveur d' opérations d ' abstraction,
permet de décrire la phrase passive (transitivité inversée) et la construction
pronominale réfléchie (transitivité bouclée). C ' est aussi par rapport à elle, en
l ' occurrence par opposition à elle, qu' est identifiée la relation intransitive
(adiabfbastos, III, §§ 1 62 : 409, 1 1 et 1 64 : 4 1 1 ,9s.) illustrée sur des verbes
comme plouteîn 'être riche ' , zen ' vivre ' , etc., auxquels il suffit de se construire
avec un cas direct pour fournir un énoncé complet i28 .
2.5.3 .2.4. Sujet et prédicat : absence de désignations spécifiques
4) Que nous soyons dans un schéma transitif (opposition direct-obliques) ou
dans un schéma intransitif (cas direct sans oblique) , nous voyons se dessiner
comme une position ' distinguée' celle du cas direct par rappon au verbe. Cette
position et la fonction qui s ' y rattache, que désigne dans le métalangage
moderne le terme de ' sujet grammatical ' , donnent-elles lieu, chez A . , à un
examen particulier et à une dénomination spécifique ? Pour ce qui est de la
dénomination, on peut répondre catégoriquement : non. Il n ' y a pas de mot chez
A. qui puisse se traduire légitimement par 'sujet' : les mots en fonction de sujet
sont désignés comme des 'cas directs ' , désignation qui s ' applique aussi bien à
un nominatif en fonction de prédicat i 29 ; la fonction ' prédicat ' , souvent
rencontrée par A. qui examine à mainte reprise la spécificité des constructions à
verbe ' être ' ou ' s ' apppeler' (voir l ' Index technique français sous ÊTRE
(CONSTRUCTION A VERBE - ), EXISTENCE), ne reçoit pas non plus chez lui de
1 30. Eu égard à leur passé aristotél icien, les mots de la famille de kategoreîn étaient en
principe disponibles pour fournir une telle désignation ; mais l ' examen de leurs emplois
chez A. ( 1 4 du verbe, dont 8 dans la S.. 4 du subst. kategorema, dont 3 dans la S. , plus 1 de
katëgoria (A. 1 29.20)) donne J ' image d' une grande dispersion sémantique et fait conclure.
pour ces mots. à une véritable dissolution de leur valeur technique ancienne : voir à ce sujet
les nn. 1 42 et 241 du 1. !.
1 3 1 . Sauf en 447, 1 où la référence est tout autre.
1 32 . On en rapprochera le tour isolé, mais identiquement orienté. II, § 1 1 5 (2 1 5 , 1 0) : t à
ktitekhen rhema sunaphés esrin toi g i 'le verbe kcirekhen est relié à ge' , pour dire que g e est
le sujet de lduekhen.
INTRODUCTION 71
que l a formulation qui nous est familière "l' attribut se met au même cas que le
sujet" 133 . On pourrait donc songer à soutenir que, pour la description de la
syntaxe grecque, la distinction entre des fonctions nominales 'sujet' et ' prédicat'
ne sert à rien, qu ' il est donc vain de s' acharner à la trouver chez A., et plus vain
encore, si on ne la trouve pas, de lui faire grief de l' avoir ignorée.
B ien inspirée dans son principe, cette position polémique laisserait
toutefois de côté une donnée syntaxique qui confère de la pertinence à la
distinction fonctionnelle sujet vs prédicat pour le grec : la syntaxe de l ' article.
En position prédicative - hormis le cas de phrase équative -, un casuel ne prend
pas l ' article . A., qui ne manque pas une occasion de souligner la chose, le fait,
comme le note Donnet ( 1 967 :40s., cité plus haut 2.5 . 1 .) de manière répétitive à
propos de divers cas particuliers (1, § § 46, 1 07 , 1 09, 1 32), sans jamais proposer
d ' explication unitaire (cf. ma note 234 ad I, § 1 06) . Il nous faut en prendre acte,
tout en relevant par ailleurs des formulations qui montrent à l ' évidence qu ' A .
avait bien perçu la structure sujet-prédicat (cf. I , § 72 e t n . 1 8 1 ), ainsi que le
rapport entre prédication et absence d ' article : voir, au livre I, outre la note 234
déjà citée, les notes 237 et 24 1 .
Cet exemple suffira ici pour donner une idée de la 'physionomie ' , à nos
yeux parfois si singulière, de l ' analyse syntaxique d ' A . : faisant fond sur
l ' analyse sémantico-fonctionnelle des valeurs portées par une morphologie
flexionnelle riche (distribution du lexique en 'parties de phrase ' , inventaire
systématique des signifiés de leurs ' accidents ' respectifs), cette analyse, comme
l ' a bien vu Donnet, tend à privilégier les fonctions inscrites dans les formes,
l ' exemple le plus net étant l ' opposition cas direct-cas obliques. En revanche,
lorsque une fonction n' appelle pas une forme spéciale, comme c ' est le cas pour
le prédicat nominal, le gramm airien ne lui accorde pas une attention suffisante
pour aller jusqu ' à lui donner une dénomination univoque et stable, encore moins
pour lui faire j ouer un rôle structurant dans la démarche descriptive. À
l ' occasion, cette relative i ndifférence aux fonctions sans forme spécifique peut
donner l ' impression qu'A. ne perçoit pas la différence entre position de sujet et
position de prédicat (cf. II, § 47 et n. 89), ou entre relation de détermination et
relation de prédication (cf. I, § 46 et n. 1 33 ; § 1 22 et n. 266).
2.5.3.2.5 . Une syntaxe des parties de phrase
Plutôt que de nous risquer, bien imprudemment, à lui dénier cette
compétence, contentons-nous de constater que son discours syntaxique se
présente fondamentalement comme la description d' une combinatoire de formes
au service d ' un assemblage de signifiés. Le lexique et la morphologie
flexionnelle fournissent un répertoire de signes porteurs de signifiés riches et
complexes ; le locuteur puise dans ce répertoire pour composer par juxtaposition
une suntaxis, assemblage de signifiés congruents entre eux et adéq uats à la
situation à décrire. Lorsque l ' opération est réalisée selon les règles, katà to
déon , c ' e st-à-dire présente la bonne forme à la bonne place compte tenu du
message à transmettre , la phrase est bien formée, sustat6s, et donc
1 33 . On pourra cenes m' objecter que l a première formulation est plus gross ière que la
deuxième, dans la mesure où elle ne s' applique vraiment bien qu ' aux phrases équatives du
type X est le Pape, tandis que dans des prédications d ' appanenance comme X est facteur
ou X est blanc, la notion d' identité de ' personne ' entre sujet et prédicat relève d ' u ne
logique un peu lâche. Soit, mais pourquoi s ' en offusquer ? Ne peut-on, d' une pan, l aisser
le raffinement logique aux logiciens, et. d ' autre pan, pour assurer le bon fonctionnement
de la règle linguistique, observant que, dans les phrases considérées, le facteur et le blanc
sont indi ssociables du référent X. décider d ' assimiler cette indissociabilité à une identité ?
72 DE LA CONSTRUCTION
1 34. Je m ' en suis tenu. dans cette récapitu l ation, à la syntaxe de la phrase simple, à un seul
verbe. Si la conjonction s'y trouve mentionnée (à propos de la modalité : cf. III. § § 21 et
1 24- 1 26), cette mention n ' épuise évidemment pas ses emplois la conjonction étant
,
l ' instrument par excellence de construction des phrases complexes (cf. 1, § 14 et n . 56).
1 35. Je préfère cette expression à celle de ' syntaxe du mot' qu emplo i e Donnet. B ien mieux
'
que la notion, linguistiquement mal définie, de 'mot ' , celle de ' partie de phrase' implique.
comme je l ' ai souligné. que l ' élément de base de la phrase, en tant q u issu de sa parririon ,
'
est d' emblée porteur de fonctionnalités qui orientent sa construction et en font tout le
contrairt: d ' un matériau inerte : faite de 'parties de phrase ' , la phrase n ' est pas un tas. ni
une collection, c est bien un assemblage. au sens technique que prend ce terme dans les
'
§ 89
INTRODUcnON 73
construire hOti avec l ' optatif ; b) la construction complétive h6ti to méli gluku
esti, proph<anés> 'que Je miel soit doux , c' est évident' est rangée sous Je chef
d ' un emploi ' confirmatif de h6ti, emploi dont il apparaît par ailleurs (S. III ,
§ 89 ; IV, § 26) qu' A. ne l ' envisage pas comme réellement conj onctif : h6ti
'confirmatif ne semble pas jouer un rôle différent de celui que remplit l ' adverbe
nai 'oui' auprès d ' un verbe dont il 'confirme la modalité indicative ' , II, § 5 2 ;
Ill , § 93.
2) Proposition infinitive. Ce type de complétive est bien attesté en grec avec
des verbes de type ' falloir' , ' vouloir' , les verbes 'dire ' , etc. Il peut se décrire
comme issu de la transformation d' une proposition libre dont le sujet est au
nominatif et le verbe à un mode personnel en une proposition dépendante dont
Je sujet est à l ' accusatif et Je verbe à l ' infinitif. A. lui-même donne des exemples
de cette transformation : voir S. III, § 86, où la phrase légousi ton ouranon
periékhein t�n g�n. litt. ' on dit Je ciel (ace.) envelopper (inf. ) la terre' est dite
' provenir de ' (cf. ex hoû genesetai, 345,8) periékhei ho ouranos t�n g�n 'le ciel
(nornin.) enveloppe la terre' . Cependant - et c ' est ici Je point que je veux mettre
en évidence - A . , dans les passages où il prend explicitement position sur
l ' analyse syntaxique de l ' accusatif qui est pour nous Je sujet de l ' infinitive,
refuse de Je mettre en rapport avec l ' infinitif et préfère en faire l ' objet transitif
du verbe supérieur : voir III, § § 7 8-79 et 1 6 1 - 1 64 . En rejetant J ' analyse (sans
doute proposée par d ' autres, cf. note 1 86 ad III, § 78) de deî emè akouein 'il me
faut écouter' en deî - (emè - akouein) 'il faut (moi-écouter) ' au profit de deî
emè - akouein 'fait défaut-à moi-écouter' , A. marque nettement sa préférence
pour une syntaxe des parties de phrase (schéma transitif de base N l(nomin . ) - V
N2(cas obi.)• ici sous forme hyperbatique V - N2 - N 1 ) et sa répugnance à admettre
q u ' un groupe sujet-prédicat puisse, transformé à l ' infinitif, former le terme
unique d ' une construction deî - Pinr.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la théorie syntaxique d ' A . , mais le
dire ici serait alourdir à l ' excès une introduction déjà longue. Je laisse donc au
lecteur de la traduction et des notes le soin de découvrir lui-même comment
s ' organise la démarche analytique du maître alexandrin. - J'en viens pour finir à
mon travail de traducteur.
3. TRADUIRE LA SYNTAXE
1 37. Les indications fournies ici sont fondées sur les pp. IX-LV de l ' introduction de l ' édition
de G. Uhlig ( 1 9 1 0), dont je m ' efforce de condenser la substance. Je tiens compte
également de 1 " apport de publications plus récentes - et des avis éclairés q ue rn' a
généreusement prodigués Philippe Hoffmann.
1 38 . Selon Egger ( 1 854:5), l ' édition, partielle (livre 1), de J. Cheradamus (Saint-Denis, 1 535)
reproduit le texte de la Juntine.
74 DE LA CONSTRUCTION
réserve entre les savants. Le stemma établi par Uhlig (p. XLII), qui met en
évidence le bien-fondé d' une prise en considération, en plus de A , des mss
Laur. LX, 26 ( L , 1 4• siècle), Paris. gr. 2549 ( C, fin 1 3• ou déb. 14• s . ) ,
= =
1 9 1 2). Ce dernier pense que A est en fait l ' archétypei40 et en déduit logiquement
que LCB n' ont de valeur que pour la partie du texte qui manque dans A (p.
25 ,4-9 1 ,6 Uhlig) . Le bref article de Maas ( 1 9 1 1 a, repris pour l ' essentiel 1 9 1 2:7-
9) laissant malgré tout planer quelques doutes, et appelant un réexamen de la
tradition qui n ' a toujours pas été fait (notamme nt pour établir les relations dans
le groupe LCB ), j ' adopte, dans mes Notes critiques, une position prudente : pour
tout lieu variant faisant l ' objet d' une note, je mentionne la leçon de chacun des
quatre mss A, L, C et B comportant le passage concerné.
J' indique donc, dans le tableau qui suit, la partie du texte couverte par chacun de
ces quatre témoins (pages et lignes de l ' éd . Uhlig, seules les grandes lacunes
sont prises en compte) :
Il n ' entre pas dans mon propos de décrire par le menu 1' état de nos
manuscrits : je renvoie sur ce point au travail de Uhlig (p. XXIII-LI). J'y ajoute
seulement une remarque, à propos du ms A. Les désignations laudatives de
'praestantisssimus liber' , ' optimus codex' q u ' Uhlig lui applique (XXIII ) doivent
s' entendre au sens relatif du superlatif : pour être le plus complet, le plus ancien
- et à ce titre le plus précieux - de nos mss, ce Parisinus n ' en comporte pas
moins de nombreuses fautes (Uhlig, p. XXXIII) , des lacunes, une accentuation
irrégulière (et dont il est souvent difficile, quand elle est notée, de discerner si
elle remonte à la première ou à une seconde main), des grattages 142 avec des
corrections plus ou moins heureuses de la première ou d' une deuxième main,
des passages peu lisibles, tous défauts que le recours aux autres mss, bien
souvent, ne permet pas de pallier de manière satisfaisante (surtout si, comme le
pense Maas, A est à l ' origine de l ' ensemble de la tradition). Je crois donc utile,
pour tempérer l ' optimisme injustifié que pourraient inspirer au lecteur les
superlatifs de Uhlig, de citer ces mots de Maas ( 1 9 1 2 : 14) :
. . . der krause Stil des Apollonios und der schlech te Zusrand unserer
Überlieferung machen an unziihligen Srellen eine befriedigende Uisung, ja sel b st
eine Lokalisierung der Korruptel unmbglich [les italiques sont de moi].
Je place sous le signe d ' un tel jugement les notes, assez nombeuses, où je prends
la précaution de signaler que j ' interprète un texte conjectural : il ne s ' agit en
aucun cas d' une dérobade, encore moins d' une coquetterie rhétorique.
Face à une telle situation, que nous apportent les éditions de la S. ? La
première édition importante est celle de Sylburg ( 1 590) : héritière des travaux
philologiques dus à S ophianos, Ellebode, Dudith et Portus, elle se laisse
comparer, pour l ' extension du texte et pour la qualité des observations critiques,
à celles que produisit plus tard l ' érudition des 1 9• et 20• siècles l43. Les éditions
de Bekker et de Uhlig se recommandent à leur tour par une exploitation plus
judicieuse de la tradition manuscrite - avec notamment la priorité accordée au
ms A et par la compétence philologique hors de pair de ces deux savants .
-
Fondée sur celle de Bekker dont elle rappelle systématiquement les choix dans
J ' apparat critique, l ' édition de Uhlig s ' en distingue notamment : 1 ) par une
attitude plus critique à l ' égard des lectiones faciliores du Parisinus 254 7 (B) 144
et, corrél ati vement, par une tolérance plus grande envers les lectiones
1 42. La lecture de la leçon grattée ("A•c sous une rature" dans mes notes critiques) m ' a
souvent paru hasardeuse. J ' ai toutefois régulièrement signalé (A•< ) les leçons assignées à
A 1 avant correction par Uhlig (d' après la lecture du ms par J. Guttentag), mais en les
faisant suivre d ' un "(?)" chaque fois que je n ' ai pas cru pouvoir les garantir moi-même.
1 43 . Au cours d'un an de travail commun (à Padoue, mars 1562-mars 1 563), M. Sophianos
( t 1 566) et N. Ellebode ( t 1 577) ont enrichi de nombreuses notes critiques et de
conjectures personnelles le texte d' une Aldine de la Bibliothtque Ambrosienne à Milan
(S.Q. 1 . VII 1 = rn* chez Uhlig), dont ils ont par ailleurs comblé les deux grandes lacunes
( 1 9 1 .4-246,3 et 478 , 1 0-fin) à partir d'un apograpbe du ms A. II apparaît aussi que les deux
savants disposaient, pour leur révision de l ' Aldine, d'un ms 'très proche de B' (Uhlig, p.
XLIX, 1 5 ) . Ainsi rn*, pour partie imprimé, pour partie manuscrit, est le premier livre qui
contienne tout ce que nous connaissons aujourd 'hui du texte de la S. Sophianos et Ellebode
remirent chacun une copie de l'Aldine ainsi retouchée respectivement à F. Portus (t 1 58 1 )
et à A . Dudith ( t 1 5 89). Ces derniers enrichirent à leur tour de leurs observations critiques
le livre qu' ils avaient reçu, et Portus traduisit le texte en latin. L'édition de Sylburg repose
sur les exemplaires de Dudith et de Portus.
1 44. Tout porte à penser que le Paris. gr. 2547 a eu pour modèle un manuscrit dont le texte
avait été revu et 'poli' par le grammairien Constantin Lascaris ( 1 434- 1 5 0 1 ).
76 DE L A CONSTRUCfJON
1 45 . Tolérance argumen tée en note, dans tous les cas délicats, par l'appel à de s parallèles pris
dans l'ensemble de l 'œuvre transmise d'Apollonius et par l ' expl i cati on des constructions
diffic iles. On peut certes avoir des réserves sur la pertinence de cenains parallèles et sur la
plausibilité de certaines explications, mais il e st incontestable à m es yeux que, d a n s
l' ensemble, les très nombreuses remarques de cette nature qu'on trouve réparties entre
) ' ADNOTATJO EXEGETICA et l' ADNOTATIO CRITICA d e J ' édi ti on Ub J i g constituent une
contribution inestimable au déchiffrement du texte d' Apollonius. Sur les idiosyncrasies de
la langue de notre grammi ri en, la dissertation de R. Schneider, Tracta/us de Apollonii
consuetudine (GG TI 3, p. 1 4 1 - 1 6 1 ) es t égaleme nt très précieuse.
1 46. Uhlig a également pu consulter les exemplaires de J ' édition B ekker annotés par
K. Lehrs , G. F. Schoemann. L. Lange, P. Egenolff. ainsi que deux fascicules cri t i q u es de
L. Kayser . Il reconnaît enfin une dette, à vrai dire fon mince, envers B uttman n ( 1 877),
q u ' i l présente plus volontiers comme un repou sso ir q u e c o mm e u n i nsp i rateu r. ( Je n e
m ' expliq ue pas l ' extrême sévérité de Uhlig, p. LXXIVs., pour Buttmann. Maas ( 1 9 1 2 : 1 0)
p arle à ce propos de 'mépris' (V erach tung) et n ' es t visiblement pas fâché de m ettr e . à
propos de deux passages (490.6 ; 49 1 ,8 ) Uhlig dans son tort vis-à-vis de B ultmann. Bien
que je ne suive pas Buttmann-Maas dans l'interprétation du second passage, je souscris
volontiers au jugement de Maas sur la traduction de B uttrnann "plus maltraitée que cela ne
s'imposait dans J'Introduction [de Uh l i g]" : "Das B uch hat �eine Verdienste, wenn a u c h
mehr durch seine Fragen ais durch seine Antworten".)
147. Householder ( 1 98 1 : 1 ) : "This translation is made, in the main, from Uhlig ' s text. with
about seven or eight minor changes, mostly (a) wbere I have preferred a re ad i n g which
Uhlig kept in his apparatus, (b) where I have sim p l y omitted a bracketed passage.
(c) where I h a ve given the text of a quotation in a form closer to the ac c epted text of the
poet be i ng quoted (pro vided . of course, Apollonius' point is not affected in the change)."
Béc ares Botas ( 1 987:65) : "Sigo casi siempre el texto de Uhlig, salvo unas pocas lecciones
distintas, que suelen estar ya en el apparato cr lti c o , no por el placer de la conjetura, sino
porque estân mas de acuerdo con mi version . " (Suit une liste de 17 passages où B . B .
choisit de traduire u n autre texte que celui de Uhlig ; i l s' agit dan s pl us de l a moitié des c as
d'un retour au texte transmis, très rarem en t d ' une conjecture personnelle.)
INTRODUCfiON 77
consisté, pour partie à faire d' autres choix critiques que lui dans la tradition,
pour p artie à placer dans le texte même des conjectures qui paraissaient
indispensables à Uhlig, mais qu' un protocole éditorial aujourd ' hui désuet lui
laissait Je loisir de ne mentionner que dans son apparat. Me conformant pour ma
part aux usages de notre temps, sauf cas désespérés signalés par des cruces (t),
je donne à lire un texte que je tiens pour intelligible et dont ma traduction veut
être une interprétation aussi fidèle que possibJe 14S .
Cela dit, nul n ' ignore que la critique textuelle n ' est pas une science exacte,
et nul ne nie que 1 ' exercice de cet art difficile fasse place à une part non
négligeable de subjectivité. Le lecteur pourra juger cas par cas du caractère plus
ou moins bien fondé de mes propres choix : il va sans dire qu' à mes yeux
mêmes, les solutions que j ' adopte ne se distinguent qu ' en termes de degré de
probabilité de celles des éditeurs antérieurs que je rejette. Il n ' y a donc pas de
doctrine générale dont je puisse faire état ici pour justifier les écarts q u ' on
observera entre mon texte et celui de Uhlig : il n ' y a, pratiquement, que des cas
p articuliers. Tout au plus pui s-je signaler tout de même , pour nuancer
légèrement ce propos , q ue j ' ai tendance à adopter une attitude peu
interventionniste pour ce qui touche l ' emploi de certaines particules : le cas le
plus typique est celui de yoûv , agglomérat très polysémique de )'E et de o ù v
(cf. Schneider, Tract. 1 55 ,5), que je préfère, avec B ekker, garder partout tel que
nous le transmettent les manuscrits (à l ' exception de B, qui ne connaît que
'
y oùv), plutôt que de le corriger, comme le fait Uhlig en quelques passages, en
-y' oùv ( 1 3 8 , 1 1 [apparat] ; 1 5 1 , 1 ; 242,3 ; 252, 1 ; 307, 1 ; 3 1 3 ,3 ; 3 3 1 ,3 ) ; il ne me
paraît pas plus artificiel de prêter un peu plus, si nécessaire, à la flexibilité
sémantique de yoûv que de supposer qu'A. distinguait sémantiq uement des
homophones y ' oùv et yoûv . De même, pas plus que Maas ( 1 9 1 2 : 1 0) qui parle à
ce propos de ' gr arnmatische Pedanterie' , je ne vois le bien-fondé des corrections
introduites ou adoptées par Uhlig de où v en yoûv (46,5 ; 297 ,5) ou de yoûv en
oùv ( 1 69, 1 5 ; 43 1 ,8). Mais ce sont là de petites choses .
Pratiquement, les notes critiques placées sous Je texte grec , constituent un
apparat allégé qui donne au lecteur des indications différentielles, à savoir :
1 ) Pour la partie du texte présente dans le ms A, ne donnent en principe lieu à
une note critique que les écarts du texte édité par rapport à ce ms t 49 ; j ' indique
alors, outre l ' origine de la leçon ou de la conjecture retenue, les leçons des
autres témoins disponibles du groupe LCB . Lorsque deux états de A sont lisibles
(avant et après correction), je signale les leçons concurrentes si elles me
paraissent toutes les deux mériter notre attention ;
2) Pour les parties du texte manquant dans A, les notes critiques signalent
1 48 . Je reviendrai plus loin sur les pri ncipes qui ont guidé la traduc tion, et sur la
c omplémentarité entre traduction et notes .
1 49 . Pour éviter de multiplier les notes sans intérêt. j ' ai décidé de négliger les nombreuses
fautes de A qui peuvent indiscutablement être tenues pour des fautes d ' orthographe.
typiquement : confusion fréquente de o et de w [mais j · ai signalé l es flottements TO (pour
Té.) 1 TW (pour T<\) ) qui engageaient l ' interprétation syntaxi q ue), d e E et de m, des
différentes notations du son [i] : L , TJ. n [mais des flottements comme KÀLTLK"TÎ I KÀTJTLJ<lÎ
ont été relevés chaque fois qu' une hésitation entre les deux lectures était permise] .
78 D E L A CONSTRUcnON
- systénuJtiquement tous les lieux où le texte édité n' est donné par aucun
des trois mss L, C ou B (aux variantes orthographiques insignifiantes près) ;
- sélectivement les lieux où, le texte de l ' un au moins des trois mss LCB
étant retenu, une variante dans le reste de la tradition rn ' a paru sucepti ble de
mettre en cause l ' interprétation, ou au moins de donner à réfléchir.
Dans un cas comme dans l' autre, les leçons des trois mss sont indiquées.
Toutes les leçons signalées des mss ALCB ont fait l ' objet d ' un contrôle s ur
microfilm, éventuellement (pour ACB ) sur le ms lui-même I so ; chaque fois que
ma lecture permet de corriger une indication ou une implication erronée de
l ' apparat de Uhlig, l ' indication correcte que j ' introduis est suivie d ' un point
d ' exclamation en exposant ;
3) Toute différence entre mon texte et celui de Uhlig est signalée (et il est
fréquent dans ce cas qu' une note exégétique fasse écho à la note critique, pour
justifier mon choix) ;
4) Hors des cas précédents, une note critique peut signaler une conjecture
intéressante non retenue dans le texte, une donnée de la tradition indirecte, etc .
5) L 'absence de mention du nom de Uhlig dans une note critique signifie
que j 'adopte son texte l5 l .
Mon texte reposant en grande partie sur l ' édition de Uhlig (et provenant
matériellement de l ' exploitation de sa version numérisée), on ne s ' étonnera pas
que j ' aie gardé beaucoup des particularités typographiques de cette édition :
outre le respect, aussi rigoureux que possible, du contenu des lignes, maintien
de la division en paragraphes, conservation des tirets et des numéros ajoutés
par Uhlig pour marquer les étapes de l' argumentation (e.g. 1, § 83 ; Ill , § § 36-40),
etc . On notera en revanche les différences suivantes :
• je suis allé à la ligne après chaque paragraphe; quand cette façon de faire
entraîne la coupure d' une ligne de l ' édition Uhlig, les deux morceaux décalés de
la ligne d' origine comptent pour une ligne unique ;
• en règle générale, j · ai supprimé les guillemets dont Uhlig (mais non
B ekker) encadre les portions du texte où A. expose la doctrine d ' autres
grammairiens : j ' ai voulu éviter ainsi de donner l ' impression, certainement
trompeuse, qu'A. citait littéralement les écrits de ses collègues ;
• j ' ai çà et là modifié un peu la ponctuation, notamment en changeant des
points en points en haut ou inversement ; j ' ai toujours fait suivre mes points
d ' une majuscule ;
• pour faciliter la lecture du texte grammatical, j ' ai systématiquement
imprimé en gras, non seulement les exemples inventés (en typographie dilatée
chez Uhlig), mais aussi tous les mots cités avec statut autonymique (seule une
partie d' entre eux est dilatée chez Uhlig).
1 50. En revanche, les quelques mentions de l ' Aldine d'Ellebode et Sophianos (rn*, cf. n. 1 4 1 )
sont faites de seconde main, d ' après l ' apparat de Uhlig.
1 5 1 . Pour plus de précisions sur les principes de rédaction des Notes critiques, voir ci-après,
p.85, la Notice technique sur le texte et la traduction.
INTIWDUcnON 79
caractère déroutant de son expression, 'der krause Stil des Apollonios ' , selon le
mot de Maas.
Le style d ' A . est en effet tout le contraire d' un style soigné, celui qu ' on
aimerait trouver dans un ouvrage technique dont l' objet est la langue elle-même
et la construction des phrases . . . En fait, on se demande parfois si on n ' a pas
affaire à un style oral, avec tout ce que cela implique d ' étrangeté une fois le
texte couché tel quel par écrit : redondances verbeuses qui embarrassent
l ' expression ou au contraire ellipses audacieuses t52 qui la condensent jusqu ' à
l ' opacité, usage polysémique t 53 o u acception flouel54 de termes techniques,
confusion du nom et du référent tss, recours malencontreux à des termes
imprécis tS6 ou à des formules vagues t s 7, anaphores ambiguës t ss, tours
embrouillés où deux rédactions concurrentes semblent s ' être télescopées l 59,
lapsus peut-être 1 60 . Face à ce genre de flottement, les éditeurs sont plus ou
moins tolérants et la prudence invite souvent à se demander si le choix d ' une
lectio facilior prise dans le ms B , ou a fortiori une correction de la leçon
unanime de nos mss pour rendre le texte plus satisfaisant à nos yeux, n ' est pas
une façon de corriger A. lui-même. Pareille question, bien entendu, n ' admet pas
de réponse sûre, et chaque éditeur, suivant sa sensibilité propre , laisse au
compte de l ' auteur une dose plus ou moins forte d' ellipses, de redondances,
d ' imprécisions, d ' anacoluthes, etc., pour n ' imputer à une faute de la tradition
et n ' éliminer par des corrections - que le reste considéré par lui comme
décidément intolérable.
Quoi qu'il en soit du dosage - on verra que j ' ai souvent, mais pas toujours,
suivi les décisions de Uhlig -, un texte comme celui de la Syntaxe pose au
traducteur moderne de nombreux problèmes techniques. C ' est d ' eux qu' il me
faut parler maintenant, en indiquant à mon lecteur les réponses que je leur ai
données.
peu sur l ' application que j ' ai faite de chacun d ' eux, et sur la façon dont j ' ai
essayé de pallier les di fficultés inhérentes à mon entreprise.
1 6 1 . Grâce à un jeu de onze voyelles diacritées ajoutées à l ' alphabet latin standard (il a a ë e ë
ê li o li li), cette translittération permet toujours une rétrographie sa n s pe rte d' une forme
translittérée en son original grec . Noter les conventions suivantes :
• voyelles : l ' iota souscrit du grec est adscrit en transcription (sa position après une
voyelle longue suffisant à indiquer la rétrographie correcte) : ai = Q.. ëi = lJ , oi = I!J . Quand
ces 'diphtongues ' sont accentuées, l ' accent est placé dans la transcription sur la voyelle
longue initiale : khorbi = xopQ , pêi TTij , etc .
=
par h, q u ' i l s ' agisse du phonème initial ( noté en grec par l ' esprit rude) ou du trait
distinguant les occlusives ' aspirées' des sourdes simples correspondantes : ho = 6 , rhêma =
l ' article : s' agissant de l ' article. partithesis et prostithénai sont la désignation quasi
mécanique du seul emploi possible de cette partie de phrase. sa juxtaposition, son ajout à
côté d'un mot qu il ' anicule' . Je suis sans doute plus vulnérable quand je considère que
'
méros 16gou 'partie de phrase' est un simple synonyme de léxis et que je le traduis par
'mot' (e.g. 1, § 1 0 ( 1 1 ,2), etc . ) : il y a là une question d ' appréciation, mais sur le principe, il
me paraît peu douteux que, chez A. comme dans la Technè , léxis et méros l6gou peuvent
fonctionner en variation libre.
1 66 . Littéralement, l ' imparfait est un ' extensif , l' aoriste un ' indéfi ni ' .
1 67 . J ' ai. pour c e dernier. renoncé a u néologisme ' suraccompli ' q u e j ' avais, à tort o u à raison,
utilisé dans une première traduction de la Technè : le profit sémantique (?) ne m ' appa
raissait plus justifier l ' introduction d ' un néologisme de mon cru (cf. Lallot 1 989: 1 7 1 ) .
Pour l' ' aori ste ' et l' ' imparfait ' , la raison pour laquelle je m'en suis tenu aux traductions
reçues. nullement ou faiblement motivées en français, est que les termes grecs n ' appa
raissent jamai s dans un contexte où leur valeur de base est en cause : il était donc
inopportun d'introduire une traduction inhabituelle, dont la dénotation aurait indûment
sollicité l ' attention du lecteur attentif.
82 DE !..A CONSTRUCTION
'signification ' , de 'désignation' et de 'référence ' est, dans une très large mesure,
désespérément indifférencié - ou, ce qui ne vaut pas mieux, irrégulièrement
différencié. Si 1' on met à part la zone plutôt bien circonscrite de la déixis
proprement dite - acte d' ostension ou situation d" embrayage' sur un référent
visible, désignés j ustement par deîxis, deiktik6s pour J ' acte, h upokeimenon,
ousia pour l ' objet -, on a grand peine à différencier les valeurs de verbes
comme sëmainein, dëlo ûn, paristâ n e i n , emphanizein, epang éllesth a i,
hupagoreûein, noeîsthai, paruphistasthai qui veulent tous dire peu ou prou (en
intégrant les variations de diathèse) ' si g ni fier' , ' désigner ' , ' i ndiquer ' ,
'exprimer' , 'notifier' , 's' interpréter' , 's' entendre (comme) ' . Il est naturellement
de bonne méthode, face à une telle diversité, de scruter les différences - on peut
voir dans l ' Index, s. v. SIGNIFIÉ CONJOINT q u ' il n ' est pas vain de le faire pour
paruphistasthai, même s ' il y a des 'restes ' -, et on ne peut que souhaiter que des
travaux de la précision et de la qualité de celui que Van Ophuij sen ( 1 993) a
consacré à une dizaine de termes du métalangage apollonien 1 68 viennent réduire,
autant que faire se peut, les zones marécageuses où vient s ' embourber la bonne
volonté du traducteur armé des meilleurs principes - mais on ne saurait sans
s ' exposer à de lourdes désillusions placer un trop grand espoir dans le résultat
escomptable de tels travaux d' assainissement : le krause Stil, la langue
technique trop riche et mal dégrossie du Dyscole continueront longtemps, je le
crains, à faire blanchir les cheveux des traducteurs.
Qu ' on ne voie pas là jérémiades ou artificieuse captatio benevolentiae.
L ' auteur de la présente traduction de la Syntaxe en prend 1 ' entière
responsabilité, et il sait à quoi il s ' expose : les nombreuses retouches de dernière
heure qu'il y a apportées J ' ont d' avance convaincu de sa perfectibilité . Il
considérait simplement de son devoir d ' avertir le lecteur peu informé que la
grande dispersion lexicale dont les Index techniques français et grec donnent le
spectacle est bel et bien une caractéristique du texte grec d ' Apollonius, et qu'il
faut, bon gré mal gré, faire avec . . .
pour matière des données philologiques qui constituaient par elles-mêmes des
apories, j ' ai préféré la livrer au lecteur pour q u ' il ia réexamine lui-même, plutôt
que de l ' en priver sous prétexte qu' elle était, à mes propres yeux, sujette à
discussion.
L' expérience que j ' ai faite de retravailler en séminaire des passages sur
lesquels je considérais que mes notes étaient ' au point' m ' a montré que, en de
nombreux passages, l ' argumentation pouvait être reprise, l ' interprétation
modifiée. Mais il fallait aussi savoir s' arrêter. C' est aujourd ' hui chose faite
mais j ' en ai assez dit pour donner à entendre que la publication de ce livre est
plutôt pour moi une ouverture vers une lecture et un débat élargis qu' une
véritable conclusion sur le sens d ' un texte qui n'a pas fini de se dérober. Du
combat avec Protée, on ne sort jamais vainqueur. On peut seulement le
recommencer.
Le travail dont je livre ici le résultat fut à la fois solitaire et collectif. Pour
la traduction, j ' ai eu grand profit à m' appuyer sur les mémoires de maîtrise
inédits - de Sophie Mesguich (aujourd ' hui S . Kessler-M., pour le livre I, § § 36-
fin), d' Éric Alluin (livre II), de Frédéric Lambert (livre III, § § 54-fin). J ' ai
également utilisé, pour le livre I, §§ 1 -2 et 1 3-29, la traduction annotée de Lallot
& Lambert ( 1 985). Pour 1' interprétation, j ' ai bénéficié, en plus des publications
signalées en bibliographie et des mémoires inédits qui viennent d ' être
mentionnés, des discussions en séminaire - dans mon séminaire de l ' É cole
normale comme lors des séances de travail de l ' URA 3 8 1 du CNRS "Histoire
des théories linguistiques" - et en privé, avec de nombreux élèves et collègues.
Dans la tabula gratulatoria ci-après où je consigne leurs noms, je me réfugie
lâchement derrière 1' ordre alphabétique pour n ' avoir pas à préciser davantage le
contenu de ma dette, parfois fort ancienne, envers chacun : Marc B aratin, Anne
Laure Brisac, François Brunet, Karl Martin B unz, Anne-Marie Chanet, Jean
Claude Chevalier, Catherine Da1imier, Christian Forstel , Thierry Hébert,
Philippe Hoffmann, Frédérique Ildefonse, Claude Imbert, Jacques Julien, Alain
Lemaréchal , Irène Rosier-Catach, Irène Tsamadou-Jacoberger, Sophie
Vassilaki. À eux tous, il m' est agréable d ' exprimer ici ma vive et profonde
gratitude.
Je remercie spécialement Christian Fôrstel et Philippe Hoffmann d ' avoir
mis à mon service, sans se lasser, leur compétence en codicologie et en
paléographie. Je dois aussi une reconnaissance particulière à Pierre Lardet et à
Alain Lemaréchal, qui ont pris chacun le temps de relire attentivement un
échantillon de mon travail : j ' ai tiré grand profit de leurs remarques pour la
réalisation finale du présent livre.
Mon épouse Nicole a partagé avec moi les j oies austères de la relecture des
index : elle mérite pour cela (entre autres) toute ma gratitude. Le palmarès serait
incomplet si j ' omettais d' y inscrire Francine Goujon et Georges Jobert, dont le
regard aiguisé et la mémoire agile lors d ' une ultime relecture rn ' ont évité
quelques bévues et coquilles. Il va sans dire que ces généreux acolytes sont
innocents des fautes qui restent. J ' en demande à 1 ' avance pardon à mes lecteurs :
1 ' extrême difficulté de mener à bien sans erreurs ni incohérences la folle
entreprise de l ' Index technique français me sera-t-elle un titre à leur in
dulgence ?
Ma reconnaissance va enfin au Professeur Theodore F. Brunner, Directeur
du TLG Project, qui a bien voulu mettre à ma disposition le texte numérisé,
84 DE LA CONSTRUCTION
mais non encore diffusé publiquement, de J ' œuvre d ' Apollonius. Pour bien
exploiter ce trésor, ma grande infirmité en informatique a été secourue tour à
tour par François Charpin, Daniel Béguin et Nicos GouJandris. C' est grâce à
leur aide précieuse que j ' ai pu fournir, en regard de ma traduction, le texte grec
issu de ma révision critique. Qu ' ils en soient remerciés, ainsi que M. William A.
Johnson, Assistant Director du 1LG Project, pour J ' autorisation de publication
qu' il m ' a accordée.
En complément de ce qui a déjà été dit dans l ' lntroduct;on à ce sujet, j ' apporte
ici les indications qui me paraissent indispensables à la lecture des pages qui suivent.
La présente notice est elle-même complétée par la table des abréviations placée en tête
du volume (p. 7).
celui du lemme (le nom de Uhlig n ' est mentionné ici que s ' il a adopté ou introduit une
conjecture, j amais si la leçon est attestée dans la tradition manuscrite4) ;
• ou bien d ' un autre texte, auquel cas le nom de Uhlig apparaît, à droite de ' : ' ,
1. Respecti vement , de l ' édition Schneider (GG II I) pour la fin apocryphe des Adverbes. Tout ce qui
est dit ci-après de Uhli g relativement au texte de la Syntaxe est transposable à Schneider quand i l
s ' agit du texte d e s *Adverbes.
2 . J ' y u ti l ise toutefois quelques abréviations traditionnelles d ' expressions latines consacrées : ' ac 1 pc'
= ante 1 post correctivnem ' avant 1 après correction ' , ' i l / sl ' = in linea 1 supra lineam ' sur 1 au
dessus de la ligne ' . Noter aussi 'mg' = ' (dans la) marge ' . 'add. 1 suppr . X' = 'ajouté 1 supprimé par
X'. 'om. X' = ' omi s par x · , ' conj . X' = ' conJecture de x· , ' trans p . x · = ' dépl acé par x· . ( Le point
d ' exc lam ati on en exposant après le sigle d ' un ms attire l ' attention sur une leçon q ui corri ge celle
qu ' indique, expressément ou e silenrio, l ' apparat de Uhli g . )
3. Y co m pris q u and le segment en question, condamné p a r l ' éditeur, se trouve placé entre crochets
droi ts .
4 . D a ns le c a s où le segment qui fou rnit le l e m m e est placé entre crochets droits d a n s mon tex te
( cf. n. prée . ) . l ' ab se n ce du nom de Uhlig dans la note si gn ifi e q u ' i l condamnait l u i - m ê me ce
segmen t .
86 NOTICE TECHNIQUE
Traduction
Dans la traduction, les chiffres entre accolades { . . } renvoient aux pages
.
(chiffres gras) et aux lignes (de 5 en 5, chiffres maigres) du texte grec de l ' édition
Uhlig.
Entre crochets droits simples [ . ], on trouve : 1) les traductions des exemples
. .
le segment qu' ils enferment correspond à un ajout de l' éditeur dans le texte grec
(exemple : 1, § 4 , ajout p. 4,4 Uhlig).
La traduction des citations littéraires éditées par ailleurs dans des recueils de
fragments est suivie de leur référence dans l ' édition utilisée par Uhlig et, le cas
échéant, dans une ou plus d' une édition récente faisant autorité.
Dans le texte grec et dans la traduction,
1 ) les citations grecques (res p. leur translitération) sont décalées vers la droite
lorsqu ' il s ' agit de fragments d 'hexamètres ne comportant pas le début du vers ;
2) les crochets droits doubles [[ . . . ]], qu' ils enferment du texte ou des points de
suspension, indiquent la décision de J ' éditeur de déplacer une portion de texte jugée
incongrue à l ' endroit considéré. Une note critique indique alors dans quel nouveau site
ladite chaîne est transférée : elle y apparaît alors entre crochets obliques doubles
« . . » (exemple : 1, §§ 32/33).
.
TYPOGRAPHIE
J ' ai dit que mon texte grec respectait au maximum les lignes de l ' édition de
G. Uhlig, qui reste l ' édition de référence de la Syntaxe. Le prix à payer pour cette
fidélité est une certaine irrégulanté dans les espacements, notamment q uand il y a des
mots imprimés en gras. Je prie le lecteur d' excuser cette imperfection technique.
DE LA CONSTRUCTION
SOMMAIRE ANALYTIQUE
LIVRE I
1. PROLÉGOMÈNES (§§ 1-36)
1.1. Sujet de l ' ouvrage : l ' étude des assemblages de mots formant la
phrase (§ 1 ).
1.2. Phénomènes communs aux différents niveaux de la langue (§§ 2-11)
1 .2. 1 . Existence de règles de construction ( § 2).
1 .2.2. Altérations I (redoublement, pléonasme, ellipse) ( § § 3- 7).
1 .2.3. Fautes (§ 8).
1 .2.4. Ordre syntagmatique (§ 9).
1 .2.5. Altérations II (dissociation, unification, transposition) ( § § 1 0- 1 1 ) .
1.3. Les parties de la phras e ( §§ 12-35)
1 .3 . 1 . Analogie entre les parties de phrase et les éléments (§ 1 2).
1 . 3 . 2 . Justifi c ation de l ' ordre d ' énumérati on des parties de
phrase ( § § 1 3-29).
1 . 3.2. 1 . Première et deuxième places : nom et verbe (§§ 13-18).
1.3.2.2. Pourquoi le pronom ne suit pas le nom (§§ 1 9-20).
1 . 3.2.3. Troisième place : le participe (§§ 21 -22).
1 .3.2.4. Quatrième place : l 'article ( § 23 ).
1 .3.2. 5. Cinquième place : le pronom (§§ 24-25).
1.3.2.6. Sixième place : la préposition (§ 26).
1 . 3.2. 7. Septième place : l 'adverbe (§ 27).
1 . 3.2. 8. Huitième place : la conjonction (§ 28).
1 . 3 . 3 . Raison d ' être de deux séries d ' inquis itifs , nomi naux et
adverbiaux ( § § 30- 35).
2. L 'ARTICLE PRÉPOSITIF (§§ 36- 141)
2.1. Sujets à aborder (§ 36).
2.2. Valeur propre de l 'article. Orientation de l 'étude syntaxique (§§ 37·
45)
2.2. 1 . Latitude d ' emploi de l ' article (§ 37).
2 . 2 . 2 . L' article n'a pas pour fonction de distinguer les genres des
noms ( § § 38-42).
2.2.3. Le propre de l ' article est l ' expression de l ' anaphore ( § § 43-44 ) .
2 . 1 .4. Orientation de l ' étude syntaxique de l ' article (§ 45).
2.3. Les mots qui prennent l 'article (§§ 46-69)
2 . 2 . 3 . 1 . Emploi de l ' article avec les noms des lettres de l ' alphabet
( § § 46-49).
2.2.3.2. L' infinitif articulé ( § § 50-56).
2.2.2. 1 . Précédé de l 'art icle , l 'infinitif reste un verbe (§§ 50-52).
2 . 2 . 2 . 2 . Préposé à un infinitif, 1 'article est bien un a rticle, et nor. un
adverbe (.1$§ 53-56).
2 . 3 . 3 . Pourquoi le génitif partitif exige l ' article ( § § 57-59).
SOMMAIRE ANALYTIQUE 89
2 . 3 . 4 . La théorie est l ' instance suprême dans l ' appréciation des faits de
langue ( § § 6Q-64).
2.3.4. 1 . Enoncé des principes (§§ 60-61).
2.3.4. 12 Application de la théorie à l 'ellipse de l 'article devant alloi chez
Homère (§§ 62-64).
2 . 2 . 5 . Deux cas d ' emploi de l ' article dans des formules d ' adresse
épistolaire (§§ 65-68 ).
2.4. Les mots qui n 'admettent pas l 'article (§§ 70-104)
2.4. 1 . Le réciproque altelon (§ 70).
2.4.2. Amph6teroi 'tous les deux' n ' admet pas l ' article ( § § 7 1 -72).
2.4.3. Les vocatifs n ' admettent pas l ' article : ô n ' est pas l ' article au
vo:.:atif ( § § 73-85 ).
2.4.3. 1 . L 'opinion commune : o est l 'article au vocatif(§§ 73).
2.4.3.2. La palinodie de Tryphon (§§ 74- 75).
2.4. 3.4. Réfutation de Tryphon : o n 'est pas un article, mais un adverbe
vocatif (§§ 76-85).
2.4.4. Les noms inquisitifs n ' admettent pas l ' article : dans hopoîos, ho
n' est pas l ' article ( § § 86-92).
2.4.5. Les titres d ' ouvrages ne prennent pas l ' article (§ 93).
2.4.6 . L ' appellation ' articulé 1 inarticulé ' appliquée aux pronoms ne se
j ustifie pas (§ 94).
2.4.7. Règle : les pronoms n ' admettent pas l ' article (§§ 95-97).
2 . 4 . 8 . Exceptions à la règle : pronoms admettant l ' article ( § § 98- 1 04).
2.4. 8. 1 . L 'anaphorique autos (§§ 98).
2.4.8.2. Ton erné : usage attique (§§ 99).
2.4.8.3. Exception apparente : l 'article qui précède le dérivé possessif ne va
pas avec le pronom (§§ 1 00-104).
2.5. Mots qui tantôt prennent, tantôt ne prennent pas l 'article ( § § 1 05-
132)
2.5 . 1 . Les appellatifs ( § § 1 05- 1 09).
2.5. 1 . 1 . L 'article s 'emploie en cas d 'anaphore (§§ 1 05-106).
2.5. 1.2. Cas des groupes adjectif + nom (§§ 107-1 09).
2.5.2. L' article et le participe ( § § 1 1 0- 1 1 4) .
2.5.3. Excursus : il n' existe pas d ' impératifs futurs (§§ 1 1 5 - 1 1 6) .
2 . 5 .4 . Interversion possible dans les groupes sans article ( § 1 1 7 ) .
2.5.5. L ' article d e la possession unique (§ 1 1 8) .
2.5 .6. Emploi de l ' article dans les phrases inquisitives ( § § 1 1 9- 1 30).
2.5.6. 1 . Phrases introduites par 'qui ? ' (§§ 1 1 9-123).
2.5.6.2. Phrases introduites par 'quel ? ' (§ 124).
2.5.6.3. Phrases introduites par 'qui ?, lequel ? ' + génitifpluriel (§ 125).
2.5.6.4. Phrases inquisitives introduites par un adverbe ( §§ 126- 1 30 ).
2 . 5 . 7 . L' article et les pronoms possessifs ( § § 1 3 1 - 1 32).
2.6. Répétition de l ' article ( § § 1 3 3- 1 35).
2.7. Deux articles à la suite (§§ 1 3 6 - 1 4 1 ).
LIVRE II
1. PRONOMS , GÉNÉRALITÉS (§§ 1 -27)
1 . 1 . Les pronoms remplacent les noms (§ 1 ) .
1 .2. La double flexion - casuelle et personnelle - des pronoms ( § § 2-4).
1 .3 . La double accentuation des pronoms ( § § 5-7).
1 .4. Déixis et anaphore à la troisième personne ( § § 8- 14).
1 .5. La série pronominale ( § § 1 5- 17).
1 .6. Flexion sui generis des pronoms primaires ( § § 1 8-25 ) .
1 .7 . Flexion régulière d e ekeînos e t autos (§§ 26-27 ) .
2. EMPLOIS PRONOMINAUX D E L'ARTICLE (§§ 28-39)
2 . 1 . Transposition de l ' article en pronom ( § § 28 33 )
- .
LIVRE III
1. LES CAUSES DE L ' INCONGRUENCE (§§ 1-53)
1 . 1 . Introduction ( § § 1 -7).
1 . 1 . 1 . Le sujet à traiter (§ 1 ).
1 . 1 . 2. Exemples introductifs : flexibilité personnelle de certains
pronoms de 3e personne (§§ 2-5).
1 . 1 .3 . Méthode : J ' accumulation d' exemples non raisonnés ne prouve
rien ( § § 6-7) .
1.2. Théorie d u solécisme, assemblage d e mots incongruents ( § § 8-26).
1 .2. 1 . Une erreur de déixis n ' entraîne pas de solécisme ( § § 8 - 1 0) .
1 .2 . 2. L e cas d u composé hendék.atos ' onzième' ( § § 1 1 - 1 2).
1 . 2 . 3 . Principale cause d ' incongruence : J ' usage inconséquent des
formes fléchies ( § § 1 3- 1 6).
1 . 2.4. Les mots non fléchis et la congruence ( § § 1 7 -2 1 ) .
1 . 2. 4. 1 . Les mors non fléchis sont e n principe indifférents à l a congruence
(§§ 1 7- 1 8).
92 DE LA CONSTRUcnON
LIVRE IV
ADVERBES DE LIEU
([Adverbes] p. 20 1 - 2 1 0 Schneider)
4. {4} II peut aussi y avoir pléonasme d'un élément (j'entends honnis le cas de
redoublement). Ainsi il y a pléonasmc de d dans húdõr [eau], puisque le mot
contient húein [pleuvoir], et de a dans alaletósl5 - mot qui peut également
illustrer !e pléonasme de syllabe, puisque, par extension, <même> les émissions
vocales uniliteres sont appelées 'syllabes'l6. Mais nous disons (5) aussi qu'il y
a pléonasme de syllabe dans des formes comrne thhessi, kúnessi, lelákhõsil1, et
bien d'autres. Des mots peuvent aussi faire pléonasme: voir hézomai / kat-
hézomai [je m'assieds], épõ / en-épõ [je dis)!S, antíos / en-antíos [opposé], ou
g(e) dans:
{5} ousúg'épeita
Tudéos ékgonós essi [Il. 5.812-813)
[alors tu n'es pas !e fils de Tydée].
Nous parlons justement ici de conjonction 'explétive' 19. Mais nous disons bien
aussi parfois quedes phrases fonnent redondance lorsqu'elles ne riment à rien:
{5} ce sont des tours de ce genre qui sont à l' origine de maintes athéteses
d' Aristarque20.
5. Mais une altération opposée peut se présenter aussi, par défection d'un
élément: dans gala / ala [terre], ou dans 'roi skeptoúkhos [porte-sceptre]',
dérivé de skeptron [sceptre]; même chose encore dans phaídimos [brillant,
glorieux] en face de phaidrós [brillant, radieux] - de tels exemples sont presque
impossibles à recenser tant ils sont nombreux. Une syllabe peut aussi manquer:
ainsi dans thélõ /lo [je veux], {10) aigopólos / aipólos [chevrier)21. Et il peut
aussi manquer un mot, par exemple dans:
all' humeís érkhesthe [/l. 9.649]
[eh bien, vous, allez],
qui exige la préposition apó22. De même pour:
pikràs õdlnas ékhousai [Il. 11.271)
[qui ont des douleurs déchirantes],
car la phrase, pour être complete, réclarne comrne un élément [qui !ui manque]
la préposition pará23. Dans:
{ 15} ameiem d'emoi oíõi [Od. 9.550)
[litt.: bélier pour moi seu!],
il manque l' article: la phrase exige une anaphore sur 'bélier', {6} ce qui met en
évidence l' ellipse de 1' article24.
6. L'étude qui suit, dans sa quasi totalité, permettra en plus de trancher
également tous les cas de ce genre2s. Ainsi, qu'est-ce qui poussait Zénodote à
faire la conjecture olloi avec article contracté, sinon la construction réguliere ?
Et {5} comment Aristarque, qui niait que l'article fit pléonasme, pouvait-il !e
supprimer en invoquant l'habitude qu'a le Poete de faire l'ellipse des articles?
Ailleurs en tout cas, alors qu'il avait !e point de départ d'une leçon avec
l'article, que la phrase de son côté réclarnait, pour suivre l'usage du Poete il l'a
délibérément écarté, préférant la conjonction daí à l' article hai dans:
{ 10) pos dai ton állõn Trôõn ... [/l. 10.408]
[comment sont donc (0 postes de garde) des autres Troyens ?)26.
On montrera tout cela dans l'étude de détail.
98 nEPI l:YNTAE:EOI A
§ 7. IlpoÚ!rn>V oc On
Kai tà toiaüta ouK á1toK01taÍ Eicnv, wç nvEÇ Íl7tÉÀa~ov,
7 OJJ..' éMx, El µÉµo\Úç"(E (I 247),
7UÍpa Ô' ávív>, 0; Kato.0fpE\ (!t 45),
OXJ..ii 1táS,, À.Óyou EÀÀ.EÍ1tovta pfiµan · 1tÓtE yàp oÀiiç ÀiÇEooç áitoKoirii
yÍVE'Ca\; µap-ropEi Kai amo 'CO Õvoµa 'COU 7tâ9ouç, El')'E 1tâoa cXltOKOltfj
5 µÉpoç n 'tOÜ líÀo\l Àru!Óµe:vov \mo:yopEOCL
§ 8. OuK áití9avov ô' otµm KáKElVO 1tapaoriiom. napE!tÓµEVÓV Ea'C\V
fo0' O'CE miç UÇtOlV Kai 1tapà 'Càç ypaq>àç áµap'távta!lm, aç i\ 1tpo-
q>aviix; Ea'C\ Ka'taÀa~Éa9m ôià riiç cXKofiç' i\ cXOlÍÀO\l 'tOU 'tO\OUtO\l Õvtoç
Ti Katà 'tov t1t1Àoy1oµov' iÇÉtaaiç Ka'top9oi, i\v KaÀouµEv Ã.óyov tov2
10 1tEpi óp9oypaq>Íaç. Toioutóv ti 1tapE1tÓµEvov ú1t0Àaµ~ávoo Kàv 'toiç
ÀÓ'yoiç · i1tàv yàp tà µfi ÔÉovta tii>v ÀÉÇEoov i1t1ouvaq>&fl, 'to wiouto
KaÀoܵEV OOÀolK\OµÓv, Wç 'CÍi>v O'COIXEÍOOV 'COÜ À.Óyou cXKataMnÃ.ooç O\JVEÀ-
Sóvtoov· ElltEP o\iv Ea't\V µa9Eiv tà:Kpl~EÇ ti\ç ypmpfiç, µa9tiv éípa
fou Kai 'tà:Kpl~EÇ riiç auvcáÇE(J)ç wu À.Óyou.
8 § 9. 4>aµ[v 1tpotaKuKà O'CO\XEia [v 'CE ouµq><Óvoiç [v 'CE q>OOVÍ\EO\V.
'AJJJJ. KCXl Ev auÀÀ.a~aiç, f]víKa 'tf]v ôià 'CDU 11 Kal \) !tpO'taK"tlKf]V auÀÀ.a-
~fiv fonv tÚpÉa9m Kal ix1táoaç tàç iv q>oovf\toiv ôaoEÍaç Ka"tà 'to
9 KO\vOV E!loç, i.motaKuKàç ôt: tàç óià tou T µ i\ K µ i\ X µ· fo 'tE ÀflK'C\Kàç
µEpii>v ÂÓyou <tàç tiç 'to >3 i..c;, pc;, v e;, éíÀÀaç ltÀ.EÍotaç. 'AJ.J..D. Kat bel Ul;Eoov
'tO amÓ· 1tpo9ÉaElÇ youv KaÀouµtv Kat !tpO'tCXK'C\Kà iíp9pa KCXt Ú!tO'CCXK'C\Kà
Kat E't\ Elt\ppfiµa'ta, a µâMov áito riiç auvtál;tooç 'tf]v óvoµaoíav EÀ.a~EV
ií1tEp à1to 'CDU ÔT\ÀouµÉvou. Kal EV ÂÓyíJ! oi: Ea'C\ 'CO 'CO\OU'COV EÚpÉa!lm,
ÓltÓ'CE tà EK OUVflµµÉvoov à:Àl]9EÚE\ 1tp0Àl]µµa't1Çóµtva tii>v Eltlq>tpoµÉvoov,
~ EyKE\'Cat Ka'tà 'tf]v 1tp<Ím]v toÜ À.Óyou auvacpfiv, EÍ tj\ÕÉ nç
10 à1toq>aÍvo1'to, ti ntpui:au\ 41ovúa1oç x1vEi1:a1, <ou µfiv, E i>5
41ovúa1oç nvtitai ntp11tatEi- àvnotpÉq>ovwç yàp tou À.Óyou ouK
à:Àl]0Ei>E1 .O OÃ.ov.
§ 10. L'CO\XElOV t:a!l' O'CE EÍç ôúo µEpÍÇE'Ca\ tpÓ!tíJ! O\JÀÀ.a~\Klfl, ~ÔE -
foôt · àÀÀà Kat ôúo Eiç Ev auvaÀ.EÍq>E'Cm, jiü.ta - jiÉÂ.l]. Kal auÀÀ.a~fj
Eiç ôúo µtpíÇE-rm (À.Éyoo 'tf]v Kupíooç auÀÀ.a~fiv), xoV..Ov - xÓ\Â.ov· áMà
1m\ ôúo auÀÀ.a~al Ei; µÍav auvíaaiv6, f]viKa rcapà 'tf]v TlÍpat 'tp10"ÚÀÀ.a~v
Ô10ÚÀÀ.a~Óv q>aµEv 'tf]v TlÍ p q., rcapà 'tf]v 'AiÕl]ç - "A1ô11c;. 'AU..à. Kat
A.ÉÇElÇ, fivi Ka Ti átcpÓ!toÂ.1ç - 1tÓÂ.1ç éíic:p11. Ti xai..i..íxopoç 7 (À. 5 8 1 ) -
11 xopép KaÂ.ÍJ 1 (TI l 8 o ), ical Etl < aÍ>aypov > - ailv ãypiov2 (! 539)-
icai i:à ÕtahluµÉva auvíÇEl, ciiç Ú<p' ev µÉpoç ')Jyyou ávÉ'yvroµEV i:à
à).)..à
1ta.a1µÉÂouaa (µ 7 O ) ica i 1Cllpmall!IOpÍJ1Dllç (0 5 2 7 ) . 'A'J..J..à icàv
wiç ')Jyyotç oi 1tapE1tÓµEVot aúvõtaµm fo0' éÍi:E Évooot ÕÚO ÀÍYyouç i\ tem
ltÀriouç, Ka0áitEp oi auvÕEÓµEVot ')Jyyot Eic auVTjµµÉvoov i\ itapaauVTjµµÉ-
voov i\ icai Ei:t auµ1tE1tÀ.eyµÉvrov· i\ 1tÚÂ.1v àitoai:ávi:tç Õ1ÚÂ.umv i:Ôlv ')Jyyoov
ltO\oWml, CÍl:; ExEt i:à
jíoµEV, CÍl:; EKÉÀEuE.ç, àID Õpuµá, lj)CXÍÔtµ' 'Oôooarir
e\ípoµEVEv~ftoonm 'tET\l"fllOO &óµam K<XÀá(IC 251-2)'
IO roE1 yàp auµ!tÀ.ÉÇa1 -iii>3 mi· xai e\ípoµiiv Év IWJaawn.
§ 11. l:i:o1xEía úitEptí0Ei:m, i]viica Ti xpaoía Kapoía, itapà i:à
12 axÉ1t<0 i:à ad1toç icai ltÉaKOÇ (Nicandre. The riaca 549). 'AJ...Afi. ical auA.-
Àa~aí, i]viica i:à EÇa!rlvric; EÇaíq>vriç, i]víica i:à Õp<OpEv clípopEv
(o 7 1 2, 1J1 2 2 2 ). 'A"A:>..à ical À.ÉÇE1ç, Ü'tE Ti oivoqiÓpoç q>EpÉoivoç ~
À.ÉyEtat, o'í tE avopóyuvot yúvavopoi (Soph. fr. 878 Nauck2). 'Al..l..à
tca\ fWyOl,
tàç µh> éípa 0pÉ\Jfaaa wcoíiaá u: (µ 134),
aUtàp o<y'> Elaro i'EV icai ÚltÉp~TJ Àátmv oOOóv (7t 41).
13 § 12. "Ett OV tpÓ7tOV 'tWv GtO\XEÍCllV a µÉv fonv 'PCllVÍlEvta, a Ka0' i:-
aui:à tpCllvi]V áitOtEMl, a OE: <JÚµ<pCllVll, ÍÍ7tEp áVE\l 'tÔJV tpCllVTjÉVt(J)V OÚK
EXEl pTJi:iJv i:i]v ÉK<pCÓVTJ<JlV, i:àv aui:ov i:póitov foi:iv Éitivoiiaat · icáiti tÔlv
À.ÉÇEoov. Ai µÉv yàp aúi:éiiv i:pó1tov nvà i:Ôlv <pCllVTjÉvi:oov pTjmÍ EÍat,
Ka0á7tEp É7tt 'tÍÕV pTJµái:rov fonv É7tlvofiam, óvoµái:oov, àvi:oovuµ1iõv,
É7t1ppTJµátrov, ÍÍ7tEp É7ttÀ.ÉyEtat i:aiç yivoµÉvmç ÉvEpyEÍmç, i]vÍKa Ém-
<p0E"(YóµE0a tà 1CáÂ.Â.1ai:a i:oiç tca'tà i:à oéov n ÉvEpyoúatv, i\ úyúô;
i\ mÂ.éili;· ai fü: c007tEpEl aÚµ<poova ávaµÉvouat tà <poovíitvta, i:oui:fonv
'tà 7tpOKO.tEtÀ.EyµÉva 'tÍÕV µEpÔlv tOU ÀÍYyou4, OV ÕvváµEvat tcat' ÍOÍav
14 pTjtai dvm, ica0á7tEp Éitl tiõv 7tpo0foErov, 'tÔ>V iip0poov, i:Ôlv auvÕÉ<Jµoov·
'tà yàp 'tO\Cl.Uta i:éiiv µopirov áEi <JV<J<JTjµaÍvEl, Ei'yE i:v yEVitcfl µE:v À.ÉyoµEv
01' 'AltoÂÂoJVÍov, ioor\ "(\VOOICOvtOÇ 'A7toÀÀ.CllvÍou5, tcatà OE ti\v aÍna-
nJCi]v 7ttÔlalV Oi' 'A1toÂ.MÍlviov, wç iiv aúi:oü aitiou ovtoç. O'i tE
aúvÕEaµoi itpàç i:àç téiiv À.Óyoov TÓ:ÇElç i\ áicoÀ.ou0iaç i:àç iõíaç õuváµEiç
7tapEµ<paÍvoumv, OtE auµ!tÂE1CtlKÔ>Ç µEv ó:KOÚE'ta1 à
ií't0t O'Y' éJx; EUtWv Kllt (Íp' EÇEtO (A 68 )'
1. XºP'Íl KaÀfi Bekk.er suivam Apc (sur une rature): xwpa KaÀÍ\ CB, xwpótcaÀT] Lª'· xwpos
KaÀlÍ LP' (KaWxopos xop.;i KaÀlÍ est confümé par la scholie A à TI I 80J.
2. aúaypov aüv áypLov Sophianos (cf. Phrynicos. Epir., p. 381 Lobeck: aúaypos ou
pT]tfov): awáypLov áypLov aüv Laces, aüv áypLov ALI"'.
3. T.;i A: TO L, TÔV CB.
4. Dans les mss, !'incise TOtJTfonv Tà npotcaTnl.!yµtva TWV µEpwv TOÜ Myov se lit
avant tcallánEp 14. 1. La transposition est due à Uhlig: ct· autres savants ont soupçonné cene
incise d'être une glose qui se serait introduite secondairement dans Ie texte.
s. waü YLVWO'KOVTOS 'ArroÀÀwvlov CBAPC mi;: om. A"', WO'EL YLVWO'KOLTO 'AnoÀÀwVLO\J Lª'
(biffé LP').
PROLÉGOMÉNES : HOMOLOGIE ENTRE NIVEAUX D' ASSEMBLAGE 99
{ 11} khorbi kale [/l. 16.180), ou encore <súagron> - sún ágrion [ll. 9.539]; et
inversement les mots séparés se réunissent, par exemple quand nous lisons
comme un mot unifié pasimélousa [Od. 12.70] et keressiphorhous [II. 8.527)39.
Or dans les phrases aussi [il en va de même]: les conjonctions qui s'y
rencontrent peuvent unifier deux ou même {5} plusieurs phrases - voir les
phrases conjointes formées de [propositions] connectées, subconnectées ou
encore couplées40; et inversement la disparition des conjonctions sépare les
phrases - exemple :
éiomen, hõs ekéleues, anà drumá, phaídim' Odusseu;
heúromen en bésseisi tetugména domata kalá [Od. 10.251-252]
[nous traversâmes le bois, comme tu l'avais ordonné, glorieux
Ulysse; 0 nous trouvâmes dans un vallon une demeure bien bâtie].
{ 10) II aurait faliu utiliser la copulative 'et': "et nous trouvâmes dans un
vallon".
11. Les éléments se transposent, comme dans kradía / kardía [creur], ou dans
{ 12) péskos pour sképos [couverture, toison, écorce], tiré de sképõ [couvrir] 4 1;
les syllabes aussi, comme dans exapínes / exaíphnes [soudain), órõren / ororen
[s'éleva] 42; les mots aussi, quand la terre oino-phóros [qui produit du vin] est
dite pheré-oinos [id.], ou les andró-gunoi [androgynes] gún-androi [id.];
{5 } les phrases aussi :
tàs men ára thrépsasa tekousá te [Od. 12.134]
[les ayant donc élevées et mises au monde]
autàr hó <g '> eísõ íen kai hupérbe lái'non oudón [Od. 16.41]
[alors il entra et franchit le seuil de pierre )43.
tv ian yàp õuváµe1 toli µ Év 1tapEÍÀ.1l7tta1, fü' ô ica\ icatà tfiv H;fiç auµ-
wici,v àvaymíooç ó oi Emivé#n tv tíi>
10 to'im ó' ÚVÉ.<rn) (A 68),
~1 01: óiaÇrnictiiciilç. iito1 vÉoç fonv fiE: 11:ai..a1óç. TfiõE EXEl ica\
15 tà ap0pa· auµq>EpÓµEva yàp tOlÇ ÓVÓµaa\V tf\v Év aut0\ç2 ÓÚvaµ1v
É7tayyÉÀ.À.Etat, oulC exovta ÕÊ tfiÕE µE0íatatat EÍÇ tàç icaÀ.ouµÉvaç
cXvul)Wµíaç, OOç óeõeíÇEtat iv to'iç Katà µÉpoç, Ev0a Kat ÉltiÕEÍÇoµev to
ainov, Ka0Ó"ti Ka\ i1t' WJ..mv µeplÍ>v À.áyou tauto 1tapalCoÀ.ou9i)aE1, ro01tEp
5 1t0ÂÀ.<ÍlC\Ç m\ tà c'Míµam ÉmppflµanKfu; àicoÚE'tm.
1. ÓTf -1TC1ÀatÓS" CBLpc mg Bekker: om. AI..ac (Uhlig place ce segment entre croche\S droi\S.
tout en déclarant. dans I' apparat, que son absence dans les meilleurs mss doit être dú à une
omission).
2. tv aírro1s R.Schneider: tv airro1s ACLpc mg, f:a11Twv Lace.
3. lSlq. Aª<C : lBlav ApcLB.
4. 1TpüfKK€LµÉvwv Bekker: 1Tpüf'YKflµtvwv ALC, 1TpOK€LµÉvwv B.
5. (1Tl nvwv Bekker: €m nvwv A, f1T[ nvwv LCB.
6. 1TfplfXOÍl<nlS' Aac Bekker: olov 1TfPLfXOÚC17]S AP<LCB Uhlig (mais Uhlig montre dans son
apparat qu'il ne sait pas interpréter olov)
PROLÉGOMENES : L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 100
20 § 19. OuK áÀ.Óyroç ôi: EKEÍvcp o\µ aí 11ç Êmari)oE1, tí ôií 1to1t oux1
µttà ti)v toü óvóµatoç 6éatv tà ávti t0Út0u µÓptov 1tapaÀ.aµ~avÓµEvov
Ú1tttáYT1, À.Éyro ôi) ti)v ávtwvuµíav, ttyE icatà àµo1~i\v toü óvóµatoç
1táÀ.1v aúv •éii /liíµan auvÉxt1 1ov Ã.óyov. Iltpl ol.i &v 1tpocpavnç á1tó-
Ôt1Ç1ç yÉvo1to ~OE, CÍlç EVEKll tÍ)ç tii>v />11µátmv auvóóou Ê1tEv01í611aav
aí àvtwvuµím. 'EnEi yàp tà óvóµata tpitwv npoa<Ílltwv Êattv à1tocpat1icá,
(1m0o ai àn' ai'rtrov 0Écmç yivóµtvai o'Ütt bti t tov àno<PUivoµÉvou 7tpo-
21 OCÍJ7tO\l tioiv, ÍÍ7ttp EOtlV \Õ\ov 7tpÓl'tou 7tpoo<ÍJ7tou· OU yàp Ô1Í 'YE EalltOtÇ
tÍ6Evtat oi 7tat0EÇ tà OVÓµata, OUÓÊ 7tpOÇ autOUÇ á7tOq>atVÓµEVOl tàç
ovoµaoíaç 7to1oúµt0a, ÍÍ7ttp Éati ÕtutÉpou 7tpoo<ÍJ7tou), ÍÍv ÕE tà Pflµata
Év tpioiv 7tpOCJCÍJ7tolÇ lCataytVÓµEVCX, [xa\F Õlà tOVtO 7tpOOE7tEVOEÍ:to ii áv-
tCllWµÍa Év 7tpoo<ÍJ7to1ç [< CÍlp1oµÉvo1ç >P 1mta'YlvoµÉvr1, ávtava7tÀTJpoüoa xai
ti)v 0éotv tov ovóµatoç xai tiiv tá1;1v tOV Pflµatoç, CÍlç EV toiç tOlOlrtOlÇ
êydi y~, a\i ypácpaç· xai õià i:ovto oux Évt7toõíÇtto to ev tpitcp
ÀÉytiv 7tpooCÍl7tcp 'Apíatapxoç ávaytvoíaicu, CÍlç âv õoo tpitwv au-
vóvtwv. (Ou tomo ÕÊ 7tapíotriµ1, CÍlç ai icatà to tpítov 7tpÓCJoo7tov áv-
10 toovuµÍat 7tEplttaÍ tlOl, ÕuvaµÉVWV tfüv ovoµátCllV Katà to tpÍtOV 7tpÓ·
ow7tov 7tapal..aµ~ávta0m · Õl' éí tt yàp icai E:v tpÍto1ç4 7tpoocímo1ç icata-
yivovtm ai ávtwvuµ Ím, Év toiç icatà µÉpoç Eipi)ottai.) Kai Ei toüto
át..n0é;, 7tpocpavÊç éít1 7tpoÜ7toot1)otta1 ii téôv pTJµÚtoov táÇ1ç téi>v
õ1' ai'rtà E7ttvo110t1orov ávtwvuµtéôv.
§ 20. To õê µe\Çov, tà Pflµa-
15 ta 7tpOOCÍl7tCllV trov icat' eu0e\av VOOllµÉvoov foti 7tapaotatt1Cá, Ü7tEp
22 ànoA.i'rtwç votitm· o yàp ànoq>atvóµtvoç 1tEpi11:atéô fi 'Y pácpm ou 7tpbç
EvOEt/;tv ÉtÉpou 7tpoocímou opÍÇttm· ai õê5 ávtwvuµÍm Eiç Õtáicptotv 7tpooCÍ>-
7tO\l É7t1vo110e'ioat Év µÉv ta'iç 7t/..ayÍmç 7ttcOOECJlV iíoav xai EyKÀtnicai, a'í7ttp
Eioiv ànoA.útoov 7tpoocímoov 7tapaotat1KaÍ, 7tapaA.aµ~ávovta1 õE: Kai eiç
Op6iiv táotv Ek; 711XPɵ7ttWmV WnO\Cl<JtEÀÀoµÉvotl 7tpoo<Írtou, CÍlç ExEl W
='iõa Õ' ɵoi A.úoaite (A 20)
qu' ils instituent ne s' appliquent pas à la personne qui parle, {21} ce qui est Je
propre de la premiere personne -· de fait, on ne voit pas que les enfants se
donnent à eux-mêmes leur nom -; mais nous nele leur donnons pas non plus en
nous adressant à eux, ce qui est le propre de la deuxieme personne68), et que les
verbes, eux, peuvent se présenter à trois personnes, on a pour cette raison, en
plus [du nom], inventé {5} !e pronom, qui, présentant un paradigme personnel
[complet)69, supplée à [la défaillance de] la dénomination et complete la
construction du verbe7o, comme dans ego gráphõ [moi j'écris], su grápheis [toi
tu écris]. C'est pourquoi aussi rien n'empêche de dire, à la troisieme personne:
Arístarkhos anaginoskei [Aristarque lit], car c'est mettre ensemble deux
troisiemes personnes. (Je ne veux pas dire par !àqueles pronoms de la troisieme
personne { 10) soient superflus du fait qu'à la troisieme personne on peut
employer les noms: on dira dans l'étude de détail pourquoi les pronoms existent
aussi à la troisieme personne7 1.) Si ce que je dis est vrai, il est bien clair que les
verbes auront priorité de rang sur les pronoms12, qui ont été inventés à cause
d'eux.
20. Mais voici plus important. { 15} Les personnes conçues au cas direct
qu' indiquent les verbes {22} s' interpretent de maniere absolue: celui qui dit
peripato [je marche] ou gráphõ [j'écris] ne se détermine pas par référence à une
autre personne. Les pronoms, eux, qui ont été inventés pour distinguer les
personnes, ont deux sortes de cas obliques: enclitiques, ils indiquent des
personnes absolues; {5} orthotonés, ils servent à introduire une opposition de
personnes73. Ainsi dans:
pafda d' emoi lúsaite [Il. 1.20]
[à moi, rendez mon enfant],
le pronom s' oppose à :
humin men theoi dofen ... [Il. 1.18]
[à vous, puissent les dieux accorder ... ] ;
dans:
{ 10) hê d'eme kheiràs helousa [Od. 12.33]
[elle, m'ayant pris, moi, par la main],
il s'opp03e à:
phílõn apáneuthen hetafrõn [ibid.)
[à l'écart de mes compagnons].
Des lors, si le pronom n 'admet pas de personne enclitique au cas direct, e' est
tout simplement parce que le verbe, qui !ui préexiste, fournit déjà { 15} une
personne absolue au cas direct74 et que donc l'invention des pronoms enclitiques
à ce cas serait tout à fait inutile. Ils seraient même plus superflus que les
{23) conjonctions explétives, dont nous démontrerons que l'emploi peut aussi
répondre à une nécessité75. (En tout cas, en dorien, !e pronom enclitique au cas
droit76 tu [tu] a par nécessité renoncé au cas direct pour passer à l'accusatif
apparenté77 .) II est manifeste que les pronoms ont subsisté au cas direct
103 IlEPI IYNTA;:;Em: A
{5} uniquement parce que le verbe, incapable d' exprimer la distinction [des
personnes] par opposition, seles est adjoints à cause de cette propriété qu'ils ont
en exclusivité: la distinction par opposition.
1.3.2.3. Troisieme place: le participe(§§ 21-22).
21. Quant au participe, il était normal de le ranger dans la liste à la suite du
verbe: cette position met en évidence le fait qu'il résulte d'une transformation
du verbe. {10} (Nous avons en effet montré abondamment, dans le traité Du
participe, que la transformation des verbes en formes pourvues de cas, et par
suite de genres, était nécessaire quand les verbes ne peuvent {24} satisfaire à la
congruence.)78
22. II est évident encore qu'il n'y avait pas d'autre moyen de préserver
l' appellation qu' il a reçue que de placer apres le nom et !e verbe la partie de
phrase qui se rattache à eux positivement, de même qu' on place apres le
masculin et le féminin le neutre qui leur correspond négativement. {5} En effet,
si nous n'admettons pas que les précedent dans la liste les parties de phrase
précitées, nous allons nous retrouver dans l'impossibilité de parler de
'participe', ou bien de 'neutre' [litt.: ni l'un ni l'autre]: quels seraient les deux
genres préexistants dont !e neutre serait la négation? et de quelles [parties de
phrase] participera le participe? On ne pourrait pas non plus insérer [avant le
participe] un autre mot dans la liste - je veux dire !e pronom, l'adverbe, la
conjonction ou un autre -, {10) car ce n'est pas des propriétés de ces [parties de
phrase]-là qu'il participe79.
1.3.2.4. Quatrieme place: l'article ( § 23 ).
23. La position de l' article ne !ui a pas non plus été assignée comme cela
au hasard: en effet, elle indique qu' il s' articu!e8o aux casuels mentionnés -
{ 25} !e pronom, qui, lui, n' admet pas l' articles1, se trouvant écarté - et que cette
articulation s'étend même au verbe, comme par exemple dans tà philologein
kalón estin [litt.: I'étudier-les-reuvres est bien], toi gráphein hédomai [litt.: j'ai
plaisir à l'écrire (i.e. au fait d'écrire)].
1.3.2.5. Cinquieme place: le pronom (§§ 24-25).
24. Que le pronom vienne aussitôt apres, nul besoin d'y insister: n'a-t-il
pas {5} failli prendre place apres le nom? Mais il est trop clair que ce qui
remplace se dénonce comme institué plus tard < que ce qui accompague >;
donc, puisque l'article accompagne le nom et que le pronom le remplace, on
accorde que l'article, qui coexiste avec le nom, a plus d'ancienneté que le
pronom.
25. II est hors de doute encore que les { 1O} pronoms anaphoriques remplacent
des noms accompagnés de l'article82; en effet, les noms par eux-mêmes
n 'expriment pas l'anaphore: ils doivent pour cela s'adjoindre l'article, signifiant
par excellence de l' anaphore; donc, potentiellement, {26} le pronom remplace
l'article. Du reste, les articles eux-mêmes, lorsqu'ils cessent d'être articulés au
nom, se transposent en pronoms, [la partie de phrase] qui suit dans la liste83, par
exemple dans :
ho gàr élthe thoàs epi néas Akhaion [li. l.12]
[lui (litt.: le) était allé aux nefs rapides des Achéens],
104 TIEPl I:YNT AEEill: A
28 § 3 O. KciKtivó "(E 1tpiiitov Élt1atatÉov 1tpo tfiç ica'tà µÉpoç toü '),jyyou
auvtá!;tmç, ti ô~ 1tOtE tà 1tEuat1Kà téõv µopímv Eiç ôúo µÉpT] '),jyyou
ixropnae, À.É"fm to civoµanicov Ka\ to Eit1pp11µat1icóv, ica\ ô1à ti oúic tiç
EV óvoµanKov ica\ t:v É1t1pp11µat1KÓV, ciÃ.Ã.' tiç 1tÀ.EÍova, oiov tÍç, 1toioç,
1tóaoç '1tÓatoc;' 1t1JÀ.ÍICOÇ' nc&aa5i;. lt éõç, lt ó 't E, lt1JVÍICa, 1IDÜ,
!tft, 1tó6tv. "H ica\ aÜtT] àitÓÔE1Çíç Éatt toii tà ɵljlUXÓtata µÉpT] tov
ÀÍ:Yyou ôúo tivm, Õvoµa ica\ />iiµa, Ültep oúic Év "(V<Óott Õvta TI,v Kat' aú-
tiiiv 1tt'Üaiv EXEI auvqéõç 1tapaÀ.aµ~avoµÉVT]V; ~v ôe ica\ Év 1tkioa1v
àvoµanKOiç m\ Év Mti001v i:mpp11µat1KOÍÇ fuà ÂÍ:J(ov toto'Ütov.
dans:
{5 } hõs gár rha málista
hendane kerúkõn [Od. 17.172-73)
[lui (litt.: qui, art. postpositif) était leur préféré parmi les hérauts],
ou dans:
tim d'apameibómenos [Il. 1.84, etc.]
[lui (litt.: au) répondant].
Cette construction sera étudiée en son lieuM, et nous en montrerons à fond la
logique.
1.3.2.6. Sixieme place: la préposition (§ 26).
26. { 10) On voit pourquoi la préposition, dont l'institution n'est, par
rapport à celle des autres mots, ni premiere ni plus ancienne, a été rangée ici
dans la liste: elle ne tire pas son nom d'un sens qui lui serait propre, mais du fait
qu'elle se préposess aux mots qui !ui préexistent; car si ces mots n'étaient pas là
avant elle, elle perdrait elle-même toute consistance, comme nous l'avons
montré aussi pour !e participeB6. Sa position s'explique donc aussi par !à:
{ 15} tantôt en composition, tantôt en juxtapositionB7, elle se prépose (27) aux
mots de la liste - de sorte que, bien que d' origine tardive, elle se trouve en tête
dans la construction. (On peut faire la même observation pour l'article appelé
prépositif: il n' est pas vrai que, pour leur être préposé, il ait plus d' ancienneté
que les noms, puisque, quand il est apposé aux noms, (5) c'est pour renvoyer à
la connaissance qu'on a d'eux depuis longtempsBB.)
1.3.2.7. Septieme place: l'adverbe (§ 27).
27. L'adverbe, comme en témoigne !e nom qu'on lui a donné, est
potentiellement un adjectif construit avec !e verbeB9; or le verbe est second par
rapport au nom; donc l'adverbe est second par rapport à la préposition, qui, elle,
se prépose aux noms - en composition et en juxtaposition.
1.3.2.8. Huitieme place: la conjonction (§ 28).
28. { 10) Apres toutes les [parties de phrase] recensées jusqu'ici vient la
conjonction, qui les conjoint toutes9o. Elle ne peut rien exprimer seule, en
l'absence de la matiere que constituent les mots, tout comme des liens destinés à
joindre des corps n'ont aucune utilité en l'absence de ces corps.
29. II y a bien d' autres arguments qui permettent de justifier cet ordre.
Mais {15} ce n'est pas notre propos d'en parler et nous nous en tiendrons !à.
1.3.3. Raison d'être de deux séries d'inquisitifs, nominaux et adverbiaux (§§ 30-
35)91
30. {28) Avant d'aborder la construction de chacune des parties de phrase,
il faut examiner les questions suivantes: pourquoi les mots inquisitifsn se sont-
ils répartis entre deux parties de phrase, respectivement nominale93 et
adverbiale, et pourquoi sont-ils, non pas un seu! du côté du nom et un seu! du
côté de l'adverbe, mais plusieurs - d'un côté: tís [qui ?], polos [que!? (qualité)],
{5} pósos [en quelle quantité?], póstos [le quantieme?], pelíkos, [de quelle
taille?],podapós [de que! pays?]; de l'autre: pós [comment?], póte,peníka
[quand ?], poü [ou?], pei [versou?], póthen [d'ou ?]. N'est-ce pas !à encore une
preuve qu'il y a dans la phrase deux parties, le nom et !e verbe, qui sont les plus
'animées', puisque ce sont elles qui, lorsqu'elles ne sont pas connues, suscitent
immédiatement une question? Quant à l' existence de plusieurs nominaux et de
plusieurs adverbiaux, en voici la raison.
105 nEPl IYNTA.:;Em: A
l. yevuo)v add. Ponus d'apres Prisc. GLK III 122,5: generalem subscantiam.
2.1Jv Bekker (cf. eranl Prisc.) : ÓVTa CB (rature dans L).
3. Tà add. Uhlig (Schoemann: TO).
4. Tijs ovala; LBCCB : iiiv ooolav IJ'C (cf. subscamiam solam quaerebal Prisc.).
5. npoarneVDE1To L (cf. e:uogicabatur Prisc.i: npoaemvorlTaL CB.
6. elaLV LB (avec ~ ltEÚCJLV au-dessus de 0ÉO'LV dans ce demier ms) : ltEÚCJLV C.
7. iii Àil'Yl\l (5)-€nayyeXÀDµÉVT)S' transféré ici par Uhlig (site dans les mss: 31,12-15).
8. 1tpoÀEÀflµµanaµ€vov ânô TOÜ TlS' LCB : texte soupçonné par la plupan des philologues.
''Tout deviendrait simple, écrit Uhlig, si l'on écrivaic 1tpo>.E>.riµµanaµ€vou Toü 6v6µaTOS'
ânà TOÜ Tl>, postquam esl praeceptum. quod quaesitum erat Tls voce."
9. noBanb; LC' : bno&ml>; B.
1O. TTo&.nó; LB : nomnó; C (même leçon de ce ms L 18).
11. OÚK LCB': suppr. Dudith, Bekker.
PROLÉGOMÉNES : L'ORDRE DES PART!ES DE LA PHRASE 105
dérivé ethnique>, mais bien à la question par le terme primaire, je veux dire
paios [[ ... ))101. { 15} II y aura pourtant une différence102: les réponses à polos
prennent l'article: "poios Trúphõn? - ho mélas ou, selon le cas, ho leukós"
[quel Tryphon? - le noir / le blanc]; "hopóteros Aías? - ho Lokrós ou ho
Telamónios" [lequel-des-deux Ajax? - le Locrien / le fils de Télamon]. Pour
"podapós esti Trúphõn ?", [il y a deux réponses possibles] - !'une,
indiscutablement correcte, est: "Alexandreús, Athenafos" [d' Alexandrie/
d'Athenes]; l'autre, décalée {32} puisqu'elle répond, comme nous l'avons dit, à
la question parle tenne primaire: "ho mélas" ou "ho leukós" [le noir/le blanc].
34. Cependant, une fois qu'on a sous les yeux la substance, la qualité et aussi les
autres attributs, vient s'ajouter encore la question sur le nom particulier. Ainsi,
[lorsqu'il demande: "Qui est cet autre guerrier achéen, noble et grand ?" (ll.
3.226)103), Priam a bien en vue tout ce qu'on a dit- {5} la substance avec hóde
[ce], la nationalité avec Akhaiõs anér [guerrier achéen], la qualité avec eús
[noble], la taille avec mégas [grand] -, mais pas le nom particulier104, d'ou le
complément [d'information] que donne:
hoütos d' Aías esti pelórios [ll. 3.229]
[celui-ci, c'est le prodigieux Ajax].
35. Les adverbes [inquisitifs] se rapportent, eux, aux proces qui ne sont pas
connus. { 10} [II se peut qu'on s'enquiere] de la qualité de l'action, comme
lorsqu'on dit pos anégnõ? [comment a-t-il lu ?] et qu'on répond par un adverbe
potentiellement adjectif105, selon le cas: kalos [bien], rhetorikos [de façon
oratoire] ou philosophikos [de façon philosophique]. On peut encore s'enquérir,
au lieu de cela, du temps ou un proces a eu lieu: póte? ou peníka? [quand ?], à
quoi on donne comme réponse, cette fois, ekhtés [hier], próen [récemment],
pálai [il y a longtemps]. On peut s'enquérir du lieu ou l'action se produit:
{33} pou nün deüro kilm lípes Héktora? [II. 10.406]
[ou as-tu laissé Hector en venant ici ?],
avec une différence entre le lieu d'ou l'on vient et le lieu ou l'on va:
pêi ébe Andromákhe? [ll. 6.377]
[ou est allée Andromaque ?],
mais póthen paregénou? [d'ou arrives-tu ?]. Ulysse au contraire sait d'oil vient
Elpénor {5} et ne !ui dit pas póthen elthes? [d'ou viens-tu ?], mais il ignore le
moyen, et !ui demande donc:
pos elthes? [Od. 11.57]
[comment es-tu venu?].
On a donc montré que les mots [inquisitifs] devaient nécessairement être soit
adverbiaux soit nominaux. Pour ce qui est de leur construction, on en parlera
dans la suiteioõ.
vuµím avn 'tiÍlV ovoµá'tWV Kat µE'tCx 'tOOV ovoµá'tú>V, Kat E't\ ai µetoxal.
34 aV'tt 'tiÍlV /niµá'tú>V Kat µnà 'tiÍlV pt]µá'toovl' Kat E7tt 'tWV ÉÇfiç µepii'>v
'tOÚ 'AÍ:Jyau.
et les accompagner, ou encore les participes {34} peuvent remplacer les verbes
et les accompagner, et ainsi de suite pour les autres parties de phrase 109.
2.2.1. Latitude d'emploi de l'arricle (§ 37).
37. Prenons les articles. Ils se construisent avec les verbes comme avec les
noms puisque, avec les infinitifs, on peut dire to {5} philosophein õphélimon
[litt.: !e philosopher (est) utile], toi peripateín hedomai [litt.: je prends plaisir au
marcher]110. C'est le cas aussi pour n'importe quelle partie de phrase quand elle
ne signifie rien de plus que le nom de la formei 11 : !' article se rapporte alors au
mot sous-entendu à suppléer 112. Ainsi, dans ho mén protaktikós esti toú dé [litt.:
la mén ('d'une pare') précede la dé ('d'autre part')], I'article renvoie à
'conjonction'; dans to lége prostaktikón esti [litt.: le lége ('dis !') est un
impératif], il est clair qu'il se rapporte à 'verbe'. La chose se rencontre aussi
avec {10) les casuels: quand nous disons ho Arístarkhos [Aristarque, litt.: l'
(masc.) Aristarque], l'article que nous apposons ale genre que demande le sens;
mais dans des exemples comme to Arístarkhoi proparoxúnetai [litt.: I' (nt. sg.)
Arístarkhoi (masc. pi.) est proparoxyton]. ou to Arístarkhoi eis -oi légei [litt.:
l'Arístarkhoi finit par -oi], c'est le nom de la formell3 que nous visons, 'nom'
restant sous-entendu comme dans he sémeron, he khthés [litt.: I' (fém.)
aujourd'hui/hier]II4. Aussi, dans ce genre d'emploi, l'article est-il toujours au
singulier, { 15} car la partie de phrase 115 est toujours unique, même si elle
comporte un signifié conjoint de pluralité. Ainsi ánthrõpoi [hommes] en lui-
même est [un mot] nnique issu de la partition de la phrase, mais il indique de
par sa signification une notion plurielle. Autre exemple: ceux qui appellen1116
les pronoms 'inarticulés' {35) se ré!erent non à la forme mais à ce qu'eile
signifie, à savoir l' indication déictique des personnes 1n; au contraire, des qu' il
s'agit de la forme en elle-même, elle peut s'adjoindre l'article - nous disons par
exemple: he ego mónon orthotoneítai, he soí enklínetai [litt.: l'ego [je] est
toujours accentué, le saí [à-toi] admet l'enclise].
2.2.2. L 'article n 'a pas pour fonction de distinguer les genres des noms ( §§ 38-
42).
38. {5} Certains se sont lourdement trompés en considérant que
l'apposition des articles aux noms a pour but de distinguer les genres11s. Leur
these a été abondamment critiquée dans le traité Des genres, mais l'étude de la
construction exige qu'ici encore je leur oppose quelques arguments propres à
réfuter I' opinion erronée qui est la leur.
39. { 10) D'abord, aucune partie de phrase n'a été inventée pour lever
l'ambigu'ité d'une autre partie de phrase, mais chacune renvoie à une
signification qui !ui est propre 119, comme il sera montré par la suite. En fait, les
confusions entre les genres sont dissipées par les parties de phrase voisines: des
mots qui, pour une forme unique, peuvent avoir plusieurs significations
{ 15) sont désambigui·sés par la construction, comme je viens de le dire. Ainsi,
bien que l'article soit absent dans sophrõn oúsa Heléne herpáge hupo
Alexándrou [litt.: étant (part. marqué comme fém.) sage (adj. non marqué
comme fém.), Hélene fut enlevée par Alexandre], l'ambigui'té de sophrõn est
levée par le contexte 120. Inversement, la phrase ek tôn theôn {36} epeklosthe
108 nEPI IYNTAEEQI A
§ 41. KàK tpitou ôE: fonv EKEivo 7tpoa0Eivm, ciiç ixpiiv µÓvov toiç
Eiç áµ<p1~0Â.Íav tou yÉvouç 1tpo~aÀÂ.oµÉvo1ç 1tapa-ri0ta9m tà ãp0pa, ou
37 µi]v toiç ôwaµÉvotç Õt' Éautéiiv to yÉvoç i:vôEiÇaa9m, ciiç É!ti i:ou 9 EÓç.
otE <paµf:v o 0Wç Kai it 9eóç, o i1t1toç Kai it inoç · ou µi]v tif>
yuvfi 1tpoaKEÍaEtm, o!tou yt Kal a;c:Eôàv to éívoµa toú ytv1Koú3 yÉvouç
EyKEttm. Nuvi ÔE tip µE:v yuvfi !tpOaKEÍOEtm ifv na1 Â.Óyo1ç µttà tf\ç
ÔEOÚOT\Ç auvtáÇEOlç, tip ÔE 0eóç i\ i1t1toç ~ tlVt t&v tOtOÚtOlV Kat' oú-
ÔÉva tpÓltov 7tapatE0i\aEta1. 'EKKEia0oo ô[ Ú!toÔEÍyµata, tau µf:v 1tpo-
tÉpou itéDç Tt yuvfi aE ~piae; to yàp ÔÍXa toÚ ap9pou àaúvuov·
i:oü ôf: ttÉpou 9eóç nç
ae iil.htaev · áôúvatov yàp i1ti i:oúi:ou to
ãp0pov 7tpocra:8f1vm, m06n TtClprotÍJOcr;µtv mi Év tif> !tEpt yEVÍiN rm tOÜ
10 µÍ\ tÉ tlÇ oiiv 9fV.,aa 0fà;4 tÓ YE µÍ\ tÉ tlÇ ~V (8 7),
ciiç àKpt~ÔlÇ 1tpoaÉEh,KE to 9iiÃ.na · <JXEÔÕv yàp 1tpOç "Hpav Kai 'Alh,vâv
<ÍltotEÍVEtat, '!Õ ôE:
µÍ\ tÉ tlÇ ~V
OXEÔOV 1tpoaÉppl1tt!ll \l!tEp tOÜ µi] iÍ.vttKp\lÇ autOV !tpOÇ tàç Ôa͵ovaç
38 á7tocpaívta9m. Kai aacpf:ç éítt, Ü!ttp ifµEÀÀ.E ô1aKpÍvEtv 'º ií.p9pov 7tapa-
'tt9f:v ÉK 1tapt1toµÉvou, toúto to 9fiÃ.tia Kai to ã p ªTI v áq>T1YÍ\<Jato, É1tEi
to iÕtov toü lí.p9pou ouK iiôúvato Ti aúvi:aÇ1ç 1tapaôÉÇaa9m àop1ai:ouµÉ-
Wll tOÜ NJyO\l.
§ 4 2. Kai laooç t1ç cpÍ\aE1 · « Ouxi oíSv Kal Év CiÀÂ.o1ç
5 EIJ..Eum,;:óç5 Ea'tl tWV ap9poov; » npoç OV cpÍ\aoµEV ciiç ÔuváµEl 'tà ÉÀÀ.EÍ-
1ca0á1tEp iõícxç ouM..o.páç. Kai 1tpii>tóv "(E ápnÉov 'tf\ç tii>v <J'tOlXEÍWv
ClllYllÍÇrolç cii; itpO; til iíp0pa.
§ 46. Tà toívuv ato1xeicx Év Eii0eíc;t iccxi cxinat1icfi Títo1 xwpiç iip0pou
À.É'yEta1 i\ <JUv ãp0pcp. Kai XCllpiç µf:v ãp0pou, iiviica q>aµf:v oÜtCll, 1Dino
15 a ta-ri, w\mi fJ e<rrl, vüv eU0daç voouµÉVl]Ç, cix; ti icaí t1ç ipaÍT)
i:o\>to ávepmit~ Éan, 'to\>to i11:1toç Éa1í· ô1ôáaice1 icai ii wü
!rilµatoç cnívoôoç, auvtdvouacx i.1ti i;iiv EÚ0Eiav. Kcxtà ÔE cxinat1iciiv,
'tOÜto a itpoaayoptúei o
ôiooaicaÂ.oç, 'to\>to fJ , 1táÀ.1v Êic tliç
µEtaPáaEroç toü pfiµcxtoç auvtE1voÚaT1ç Ê1ti to 10\>to fJ icai toü
20 atOlXEÍOu voouµÉvou icat' ait1m1iciiv, cix; Ei iccx\ oiítroç à1toq>a1voíµe0cx,
41 'toÜtov 'tOv xapani\pa cn111aívei o ôiôáaicaÂ.oç. I:uv ôf. ã.p0pcp,
éítE oiítro q>aµÉv, w a ôíxpovóv tan, w a UÂ.iicóv ton 9qÃ.ulCÔIV,
icai oÚÔEtÉprov, ica\ E'tl icat' cxincxniciiv, i:o a ámí/.El'l'EV ó 11:aiç,
<Ílç t:Í iccx\ 'tOV xapalCi:ijpa ám;Ã.El'l'E·
§ 4 7. Katà µÉvto1 "(Evuci1v icai
ôoniciiv àôúvatov Êicai:ijvm to ãp0pov tiiç auvtál;E(l)Ç tii>v awtXEÍCllv,
OtE oiítCll q>aµÉv· i:éj> a 1tapÉ7tE'tO.l i:o eici:EÍvea6a1 1Cai auai:éU.E-
a9ai, i:ou a i:ltv npcxíav ~1jlE, i:oü a Íl t1Cfl'CÍM1CJ1.Ç µf:YÍO'tTI
ixniv.
§ 48. "Ean ôf: aitía 'tijç ouvtál;ECllç iíôe. MovÓ!ttrotá i.O'tl tà O'tO\XEia,
10 icai 1tpoÜ!twv éít1 Ti aútii>v 1tpómi Êicip<Ílvria1ç 1Cai 0fo1ç Êv eú0EíÇt fotív.
AÜ'tT\ ouv ã.rvroatoç ouaa toiç àpnµa0Éa1 tÔ>V 1taíôrov àvcxyicaÍCllÇ ôíxcx
ãp0pou /...tyeta1, EiyE to iíp0pov 1tp0Üq>Eatii>aav yvii>a1v ô11Ã.oi, ó ôf. 1taiç
àyvoEi to atO\XEiov· U..,1ii>ç ãpa ipcxµf:v iccxtà tàç ô1ôaxàç 10\>to a
fxniv. "Hô11 µÉvtot àvcxÃ.aPóvtEÇ i;iiv yvii>a1v aÚ'tOÜ <Ílç 1tpoÔEÔ1ÔO.yµÉvo1,
15 clva"(lCCXÍCllÇ i;iiv lCCXt' CXÚ'tOÜ clvaitÓÀT'l<J\V !tO.pEµipaÍVOvtEÇ, 1távtWÇ icai <JUV
ã.p0p<iJ á1toq>atvÓµE0a, 10 a n:Â.tlCÓV ecrn 9TiÃ.ulCÔ>V 'tE 1Cai OOOE'tÉ-
pmv, tOUtÉat\\I o !tpOEµá0oµEV a. "Hô11 µÉvtOl l..11µµat1ÇoµÉV11Ç 'tijç
ru0Eíaç aWEOtl icai ii ÓµÓ<flrovoç aincxnicii taiç cxútcxiç Eq>ÓÔO!Ç icai µEtà
42 iip0pou ÀqoµÉvTJ icai XCllpiç iip0pou, 1tál..1v iccrrà i;iiv 1tpfimiv 0fo1v,
to\>to a 11:poacxyopEÚt1 o ô18áaiccxÃ.oç, ica\ ?táÀ1v icatà i;iiv 1tpoü-
1t01CE1µÉv11v yvii>o1v, to a á!ti\Ã.El'llEV o iw;iç.
§ 49. 'H µÉvto1 "(EVlicii
ica\ ii ouµ1ta0oüoa aútji Ôot1icfi, ouK i'xouoa õ1à 'tijç q>rovijç tiiv "(Evticiiv
á!toôEiÇm, t?tEi ãicl..na tà ato1xEia, Po110Eitm tji toú iip0pou 1CE1CÀ1µÉVJ1
yEv1icfi, ofovl i:oü a Íl E1CtpCÍlV11ati; µtyía'tl) Ea'tl · ica\ en i.1ti 'tijç
ÔOtllCijÇ ó autoç ÀÓyoç. Ei yàp to iip0pov t\Ç àq>ÉÀ.ol, ii ÀE11tOµÉV11
qirovii <Ílç tu0Eia ÀEÀEÍIVEtat, ica0ó, ciiç2 Ei!toµEv, ii 1tp<ÍltT\ 0fo1ç EU0Eiá
fon. Kai oÜtro yÍvEtai à1mtál..ÀT1À.a < tà >3 toü ÀÓyou, a ii EICtpCÍlYl]otÇ
10 µeyía'tl) tatív. Ou yàp µâUov tip a to i.atí ouvtttáÇEtCXt Tí1tep téfJ
peuvent plus s'en séparer, cornrne s'il était devenu une de leurs propres
syllabes. II faut cornmencer par la construction des élérnents avec les articles.
2.3.l. Emploi de l'article avec les noms des lettres de l'alphabet (§§ 46-49).
46. Les élérnents, donc, au cas direct et à l'accusatif, peuvent s'ernployer
soit sans, soit avec article.
1) Sans article: lorsque nous disons toúto {15} A estí[ceci est (un) alpha],
toúto B e~tí [ceei est (un) bêta], avec un cas direct dans l' esprit comme
lorsqu'on dit toúto ánthrõpós esti [ceei est (un) hornme (nornin.)], toúto híppos
estí [ceei est (un) cheval (nomin.)]; nous sommes aussi renseignés par l'accord
du verbe, qui va avec le cas direct133. Accusatif rnaintenant: toúto prosagoreúei
A ho didáskalos, toúto B [le rnaitre appelle ceei 'alpha', ceei 'bêta']; ici la
transitivité du verbe va avec toúto B [ceei 'bêta'] et (20) l'élément est conçu à
J'accusatif, cornrne si nous disions: {41} toúton rim kharaktera sêmaínei ho
didáskalos [le rnaitre signale cette lettre (acc.)]. 2) Avec article: quand
nous disons to A díkhronón esti [l'alpha adrnet deux quantités], to A telikón esti
thêlukOn kai oudetérõn [l'alpha est une finale de féminins et de neutres], et, à
l'accusatif: to A apeleipsen ho país [l'enfant a effacé l'alpha], ce qui correspond
à tim kharaktera apeleipse [il a effacé la lettre (acc.)].
47. En revanche, au génitif et {5} au datif, il est irnpossible de construire les
éléments sans article ; par exemple, nous disons tôi A parépetai tà ekteínesthai
kai sustéllesthai [à I' (dat.) alpha peut échoir une quantité longue ou breve], tou
A t~n keraían apeleipse [il a effacé l'apex de I' (gén.) alpha], tou A hê
ekphónêsis megístê estín [la prononciation de I' (gén.) alpha est três ouverte].
48. Voici la raison de cette construction. Les éléments ont une forme unique
pour tous les cas, {10} et il est évident que, quand on les prononce et qu' on les
dénornme pour la premiere fois, ils sont au cas directI3 4 . Cela étant, comrne ils
sont encore inconnus des enfants qui commencent à apprendre, ils sont
nécessairernent énoncés sans article - puisque l' article indique une connaissance
préalable et que l'enfant ne connait pas l'élément. Nous avons donc raison de
dire, lorsque nous enseignons: toúto A estín [ceei est (un) alpha]. Mais dês
l'instant que, nous appuyant sur un enseignement antérieur, nous nous référons
à la connaissance que nous avons de l'élément, {15) cornme nous devons
nécessairement indiquer en plus que nous y renvoyons, nous somrnes forcés
d'employer l'article: to A telikón esti thelukOn te kai oudetérõn (l'alpha est une
finale de féminins et de neutres], c'est-à-dire l'alpha que nous avons appris
antérieurement. Sur la base de ce qui a été établi pour le cas direct, l'accusatif
homophone135 s' ernploie, selon la même logique, {42) tantôt avec, tantôt sans
article : ici encore, si !' élément est dénornmé pour la premiere fois, on a: toúto A
prosagoreúei ho didáskalos [le maitre appelle ceei 'alpha']; si au contraire il y a
connaissance préalable, on a: to A apeleipsen ho país [l'enfant a effacé I'alpha].
49. Quant au génitif (et au datif, qui est en affinité avec luiI36), étant incapable
de se manifester comme génitif par sa forme ( 5) puisque les élérnents ne se
fléchissent pas, il reçoit le secours de 1' article fléchi au génitif, par exemple: tou
A hê ekphónesis megístê estí [la prononciation de I' (gén.) alpha est três
ouverte]; rnême raisonnement pour le datif. Si l'on supprime J'article, la forme
restante derneurera comme cas direct, puisque, cornrne nous l'avons dit, la
dénomination premiere se fait au cas direct; et il en résultera une incongruence
dans la phrase *A he ekphonêsis ( 10) megístê estín [alpha la prononciation est
três ouverte]. En effet, estín [est] ne se construira pas plus avec A qu'avec
111 nEP 1 l:YNTAE:Eru: A
oi KàKEivo àlt0<pa1vÓµEvo1, ot1 Kat Év1Kà Ka\ oui:Kà Ka\ 1tÂ.T]0vvt1Kà Ka\
1tpoo<imwv 01aKpÍoE1ç E)'.El, Év ouvEµ1tt<Íx:m il;ap10µouµÉvwv tOÜ Éµ e
ypáqiuv, oe ypáq»Eiv, ÉICE\vov ypáq»Eiv, itµâç ypáqinv, úµâç
ypáqiuv, ÉKEÍVOUÇ ypáqtE\V; àÂ.Â. EVEO'tal iÇmpÉtwç Év t0iç ÉÇijç
0
Eti Ka\ 1tEp\ toútwv ÓtaÂ.a~Eiv, Év otç Kal ÇriníooµEV Ótà tÍ É1t' aina-
uicfiv cpÉpEtaL
10 § 52. u A}.)..wç 'tt Ka\ yàpl a
lpT]Ol )'.WptÇ ãp0pwv Â.ÉyEo0m, OÚVatai Ka\
µEtà ãp0pwv 1tapaÂ.aµ~ávE00m, to qil.Â.c>l..cryt\v jioúÃ.oµai Tíitep to
1tÂ.oun\v. 'Qç 1tpÓKELta1 o\iv, Ti tfuv ãp0pwv < Ka\ >2 àltapEµ1pátwv
OÚvtaÇ1ç Ti auní Éotl tji tfuv <TtOl)'.EÍWV ouvtáÇEl. Xpfi µÉvtol VOElV Otl
01xfuç 1tpÓOE101 to iíp0pov, óú: µf:v i:éf> Â.Óy~ til> 1tpOKE1µÉv~. Ka0á1tEp
15 EltEOEÍÇaµEV rn\ 1tavtoç µÉpouç Â.Óyou, OtE OE Wç 1tpoç to 1tpâyµa. Ka\
toü µEv 1tpotÉpou 'tÕ ypárpetv 1tplÍl't1\Ç Éo't\ auÇuyíaç, 'tÕ ypárpe1v
lhà 'tflç e 1 Ôiqi9óyyou ypáq»Etai, Ka\ ooa oiítw oúvatm Katà tijç
46 1pwvijç Â.ÉyEo0m · toü OE OEUtÉpou to ypáq»E\V ÉltÍ1tovóv Éo'n, t o
ypáq»EW qtl.Â.ollÓVOU ávÔpÓÇ ÉanV.
§ 53. OuK fon µÉvto1 1tapÉÂ.Kov Év taiç to1aútmç ouvtáÇE01v àito-
ÔEiÇm, Otl tà oiítw ltapat10ɵEVa toiç Pfiµaoiv iíp0pa < OUK >3 rn1pp~µatá
5 Éai:1v. 'EitEt o\iv4 ouK àití0avoç o Â.Óyoç 1tapu1píotm:m toü µfi táxa tà
ãp0pa tà to1aüta àp0p1Kfuç voEioSm, Elt1ppT]µm:11Cfuç oÉ, 1pÉpE ÓtaÂ.a~Eiv
Ktll ltEpl tOÜ tOlcMou.
§ 54. "'H Katà to ouoÉtEpov 0fo1ç ouVE:XÉotEpov, itpo tfuv priµátwv
t18EµÉVT], Éit1ppT]µat1KfuÇ clKOÚEtal TíitEp óvoµat1Kfuç. Ei oÜtwç WtOlpal-
10 voíµdla, iaxi> napeyÉVou,
Oç t' ciipU pro IlUÂ.ÍWv óià ')'CXÍT]Ç (E 545),
oiJ µl:v IOXÀ.àvàtɵ~1voUôf: ÓÍKa1ov (u 294 ),
47 iáxiov Ô\aÂ.Éyou. "OitEp oúvatm Ka\ Éit\ tijç tp1yEvEÍaç tfuv iíp0pwv
iyxwpEiv· Ei yàp to oe\ taxu Â.ÉyEiv fi iaxu tpÉxew iv i'.o~ iot\
téf> &:i:i iaxicoç <Â.Éyuv fita x É w ç>6 ipÉxuv, Ka\ to itapEµitiittov
oÚOÉtEpov ãp0pov itpo toÜ Pfiµatoç to amo àvaoÉÇEta! tji itpOElpT]µÉvU
owaíÇE1, imppT]µat1Kfuç vooiiµru>v mtà àp0p1icfiv ÉKlpOpàv7. »
§ 5 5. 'A"),).,' fot1 YE 1tpoç to toioü10 lpàvm, on tà ouvi:ál;Ewç f:it1ppTJ-
µat1Ki\ç 't\lXÓvta lttWtlKá, tOV 'tÓltOV clltEVEyKáµEva toü Émpp~µatoç,
iÍKÂ.1ta Ka0íotatm, µ1µouµEVa to µovaÓ!Kov tfuv f:mppT]µátwv. cl>ÉpE yàp
OÍÍ'tW 1páva1 Éit' ÓvoµatlKi\Ç 0\lVtáÇEWÇ, taxu EÂ.90V lta\OÍOV mVt]OEV
grande encore de ceux qui affirrnent que l'infinitif connait singulier, duel,
pluriel et {5) distingue les personnes, répertoriant comme cas de coi:ncidence
formellel48 eme gráphein, se gráphein, ekeínon gráphein, hêmâs gráphein,
humâs gráphein, ekeínous gráphein [litt.: moi/toi/lui/nous/vous/eux écrire]. On
aura l' occasion dans la suite de trai ter spécialement de ces questions, et de se
demander aussi pourquoi l'infinitif se rapporte à l'accusatif.
52. { 10) D'ailleurs les infinitifs qui, selon Tryphon, se passent d'article peuvent
e
aussi l 'admettre: tõ philologeín boúlomai per tõ plouteín [je prérere I' étudier
plutôt que l'être-riche)149. Comrne il a été dit plus haut, la construction des
articles est la même avec les infinitifs qu' avec les éléments. II faut toutefois
noter que, lorsqu' on ajoute l' article, deux cas sont possibles: tantôt il s' applique
de la façon qu'on a dite, et cela, comrne { 15} naus l'avons montré, à n'importe
quelle partie de phraseiso, tantôt il s'applique à l'acte. Exemples du premier cas:
tõ gráphein priÍtês esti suzugías [le (nt., scil. 'verbe') gráphein est de la
premiere conjugaison], tõ gráphein dià tes ei diphthóngou gráphetai [le
gráphein s'écrit avec Ia diphtongue ei]; et il en est ainsi chaque fois que
{ 46} l' on dit quelque chose sur une forme. Exemples du deuxieme cas: tõ
gráphein epíponón esti [l'écrire demande de l'effort], tõ gráphein philopónou
andrós estin [l'écrire est le fait d'un homrne qui aime l'effort].
2.3.2.2. Préposé à un infinitif, l'article est bien un article, et non un adverbe
(§§ 53-56).
53. II n'est pas superflu de démontrer que, dans ces constructions, les
articles ainsi apposés aux verbes <ne sont pas> des adverbes. {5} Et comme les
raisons qu'on avance en faveur d'une interprétation de ces articles non comrne
articles, mais comme adverbes, ne manquent pas de crédiblité, nous allons aussi
discuter ce point.
54. [These à réfuter:] Une forme nominale au neutre placée devant un verbe est
plus souvent à entendre comme adverbiale que comme nominale. Vaiei des
exemples: { IO} takhu paregénou [tu as été vite (adj. nt.) arrivé];
hós t'eunl rhéei Pulíõn dià gaíês [ll. 5.545]
[dont le cours s'étale largement (adj. nt.) sur la terre de Pylos];
ou men lcalàn atémbein oúte dílcaion [Od. 20.294]
[ce n'est pas bien (adj. nt.) ni juste (id.) dele maltraiter];
{ 47} tákhion dialégou [parle plus-vite (comparatifnt.)]. Or l'article, qui a aussi
Ies trois genres, peut se trouver dans la même situation. Si en effet dei takhü
légein ou takhü trékhein [il faut parler/courir vite (adj. nt.)] équivaut à deí
< takhéõs (adv.) légein ou takhéõs > trékhein [id.], l'article neutre inséré devant
le verbe admettra la même interprétation que la construction précitée: {5} il
aura un sens adverbial, tout en étant formellement un article.
55. Voici ce qu' on peut répondre à cela. Les casuels construits adverbialement,
du fait qu'ils occupent une place1s1 d'adverbe, deviennent indéclinables: ils
imitent en cela la forme fixe des adverbes. En effet, alars que, en cas de
construction nominale, on a takhü elthim paidíon Ônêsen {10) hêmâs [un enfant
rapide étant-venu (trois formes nominales accordées au nomin.-acc. nt.) naus a
113 nEPI IYNTAEEm: A
ho d' apélaben <tem adelphón> [l'autre arrêta <son frere>]: il est évident que
I' article aussi manque, et manifeste que la figure explique la malformation de la
phrase: s'il y avail eu {15} un génitif, I'article n'aurait pas pu manquer. En
revanche, dans:
{50) hoi de dúo skópeloi ... [Od.12.73]
[les deux rochers (nomin.) ... ),
le poete n'a modifié que le casts4.
58. Voici comment se justifie cette construction. Les partitifs supposent une
pluralité préexistante et connue, {5} car la partie a statut de relatif et renvoie au
tout. L' article s' ajoute donc nécessairement à ce qui contient la parti e, pour
indiquer cette connaissance préexistante.
59. On peut faire remarquer au passage que ce qu'on appelle des pluriels, ne
comportant aucune précision discrete de nombre, peut recevoir une telle
précision, non seulement si on ajoute des nombres {1O} - exemple : "cinq, dix
amis étant venus" -, mais encore grâce à Ia construction en question: la
précision résulte, à défaut d'un nombre proprement dit, de l'infériorité
numérique; si en effet les parties sont inférieures au tout, il est évident qu'il y a
plus d'amis dans 'parmi mes amis' que dans 'les uns sont bons' [ou dans] 'les
autres sont méchants'. En tout cas, si { 15) l'on supprime cette construction, il
n'y a pas plus de raison que 'méchants' soit inférieur [en nombre] à 'amis' que
l'inverse.
2.3.4. !.Li théorie est l'instance suprême dans l'appréciation desfaits de langue
(§§ 60-64).
60. {51) Comme ces constructions sont évidentes, certains s'imagineront
pouvoir respecter la construction [correcte] même sans prendre en compte la
théorie. Ces gens-là se trouveront dans le même cas que ceux qui ne tiennent
Jeur connaissance de la forme des mots que de l'usage routinier, sans Je renfort
de la tradition [garante] de la grécité et de la {5} régularité morphologique à
laquelle ces formes sont soumisesiss. Voici ce qui Ieur arrive: s'ils commettent
une erreur sur une forme, l'incompétence qui est la Ieur Ies rend incapables de la
corriger. En fait, de même qu'il est extrêmement utile de connaitre la tradition
de la grécité, qui fournit la norme de correction tant de la Jecture des poemes
que de l'usage courant de la langue, et qui permet de discemer { 10) la valeur
des motst56 chez les anciens, de même la présente recherche sur la congruence
permettra de corriger les fautes de toute espece affectant la phrasets7.
115 TIEPI J:YNTAEEm: A
1. µÉVTOL - 'ITpocj>opciv (13) CB: Ka[ Ttva Twv KaTà "ITapáôootv ou ÓLE<JTa)..µ€vriv hn
n')v 'ITpocj>opáv Lmg, µÉVTOL Kul nva Twv KaTà n')v "ITpocj>opáv L•c, µiv Elal 8€
'ITpocj>opáv LJJC (dal 6( au-dessus de Kal TLVC: TÓÍV KaTà TI')v barré).
2. ÓÀÀWS" TE LCB Uhlig : dans l' apparat, Uhlig suggere de corriger en Ka0W, ou KallWs- yL
3. Ti L"''C: El lJ>CB Bekker (avec rattachement à la suite de la proposition introduite par El).
4. EL 'ITOTE L•cc: i\ 'ITOTE lJ>C,d'ITOL ns B,El'!Tot ns õn Portus, Sylburg, Bekker
5. €eaL TOuµtvri To Kal L : €eapTOuµlvri To Kal e. teapTovµtvri '!TotE1 B, tem Tovµtvri
'ITOt€L TO Kal Bekker.
6. 'ITGpaÀél'ITot L: 'ITapaÀl'ITOL e. om. B, Kal 'ITapaÀél'ITELV Bekker.
7. 'ITapa&lyµaTa conj. Uhlig (dans l'apparat): '!Távrn Tà LCB Bekker, Uhlig (dans le texte).
8. '!Tapolnpm mss de l'lliade: "ITaupÓTEpoL LCB (de même 55,1).
9. lVTEÀfi Sophianos: EVTEÀi\S" LCB.
L'ARTICLE PRÉPOSmF: LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 115
61. II y a toutefois des formes entre Jesquelles la tradition ne tranche pas. Ainsi
certains doutent si la bonne forme grecque est eírekas ou eírêkes avec e; ou s'il
faut écrire, comme d'aucuns !e disent, {52) Hermei avec diphtongue ou, comme
la théorie !'exige, avec e(i). II appert que c'est la cohérence de la théorie1ss qui
permettra ici d'écarter Jes formes vicieuses. Eh bien, il en ira de même pour
l' exarnen auquel nous nous Jivrons présentement: quand il y aura doute, la mise
en reuvre de la théorie associée à la prise en compte des données naturelles
{5} permettra d'élíminer les constructions incorrectesis9. N'avons-nous pas
montré, par exemple, que ce ne sont pas tous les génitifs qui exigent !' article,
mais seulement ceux qui relevent de la construction qu' on a étudiée?
2.3.4.1. Application de la théorie à l'ellipse de l'article devant álloi chez
Homere (§§ 62-64).
62. II arrive parfois qu'une licence poétique160, légitimant le recours au
pléonasme ou à l'ellipse, laisse passer ce genre de [tour]; dans ce cas, le repere
établi par la { 10) théorieI6I fera voir ou il y a ellipse et ou il y a pléonasme.
Donnons des exemples de constructions posant ce type de problemeI62:
{53} álloisin de taíit' epitélleo [II. 1.295]
[donne ces ordres à d'autres],
álloi mén rha theoí te ... [!!. 2.1]
[et d'autres dieux ... ],
álloi men khalkbi ... [ll. 7.473]
[d'autres avec le bronze ... ],
álloi men gàr pántes, hósoi theoí eis' en Olúmpõi [ll. 5.877]
[litt.: car tous autres, autant qu'ils sont de dieux dans l'Olympe]
{5 } he d' állous men éasen [1l. 15. 87]
[d'autres, elle les laisse],
álloi moi dokéousi paroíteroi émmenai híppoi,
állos d' heníokhos indálletai [Jl. 23.459-60]
[d' autres chevaux me semblent être en tête,
un autre cocher se montre].
II y aurait bien d'autres exemples. Y a-t-il ellipse de l'article ou [les énoncés]
sont-ils complets? Est-ce Ie cas de tous Ies exemples, ou de certains d' entre
eux? { 10) La théorie n'est-elle pas utile ici pour suppléer ce qui manque, mais
sans pousser au pléonasme quand [aucun ajout] n'est requis? Ou faut-il voir une
preuve dans la persistance de la leçon de ZénodoteI63:
o lloi mén rha theoí te . . . [1l. 2.1]
[et les autres dieux ... ] ?
Et dans !'exemple suivant, à l'inverse, il est clair que nous n'ajouterons rien,
puisque Zénodote lui-même ne le faisait pas:
{ 15) álloisin de taíit' epitélleo [/l. 1.295]
[donne ces ordres à d'autres].
Mais laissons cette accumulation d'exemples redondants quine nous fournit pas
une doctrine opératoire164.
116 nEPI l:YNTAEEru: A
oiht yàp -réõv 1táv-rwv -ro áUDt vúv 1ttp1.À.TJ1tnKÓv1 Éa't1V, oií-rt ÉK i:éõv
15 1tf)ÓtEpov2 bttµepitpa1 w
É1nq>EpÓµEYov
20 Ka!hatnµÉvcp3 o\í-rwç · oi µev yàp ãUo1 9eol. n:ávte~, ÕOot Eiaiv é:v
'Oi.:úµlUp, ltcXvttÇ 001 É1t11tEÍ9ovmt, ô1à -rfiv -rou 0001 oúv-raÇtv,
56 m00 irpo&fk tiiv apmv. [[ ... ]]4
§ 65. ''En irâoa ôo-r1Kii t\ir16t-r11Cou ovoµawç Ka-r' É1t10-raÂ.nKfiv oúv-ra-
Ç1v ouvÉXEl i:o iip0pov, A1ovíxnoç Tpúcpmvi i:ép áya9mi:ái:qi
xaÍpEtV, új> 'tlµlCD'tá'llp· àoÚVE'tOV yàp 'tO ÔÍXa 'tOU iip0pou Â.qÓµEVOV.
CXEl ÔE Â.Óyov iJ 0UvÉXE1a 'tOU iip0pou 'tOlOÚ'tOV. 'Ev 'tOtÇ IC\lpÍOlÇ 0VÓµao1
1tapEJ.11tllt'tEl Ti oµwwµ (a, fiç 'º
àµqi(jloÂ.ov OUIC àiroÂ.ÚE'tat óixa 'tf\ç
EltltPEXOÚOTJÇ -rà ovóµa-ra t\1t16E-r1riiç 1tpoo6ÉoE<OÇ' ióç q>aµEv T p Íl cp (1) V
ó ypaµµanlCÓç, Aímv ó cp1Â.Óoo1poç, i\ "ª''
e6v1Kfiv oúv-raÇ1v 'Anoi..-
10 Â.ÓÔ<Opoç o 'A&i,vaioç, 'Altollóômpoç o K11p11vaioç· Kai oü-rw tà
KÍ>p1a ÚltEICÂ.ÚE'tat tiic; dç irÂ.EÍOva irpóowira ouvtEtvoÍlOTjç ivvoiaç. ó.10 Kai tji
1tpo1Ct1µÉv!l ouv-rá!;t1 -raUi:ov EVEXOOPTJOEV. (''Ev9Ev Kai o MEvÉÂ.aoç µE'ta-
57 1tEJ.11tÓµEvoç Afov-ra ouK à1t16ávwç ô1à ôúo iir16É-r<0v -rov Alav-ra ti\ç
Oµwvuµiaç àniÃooEv Év -rê!>
áMiJ. 1ttp otoç lw Tri..cxµCÍMoç iÍÂ.Klµoç A'íaç (M 349);
Kai Év É'tÉpolÇ
5 A'íaç ô' o µéyaç aiEv àp' ''EK"t0p1 (fI 358).)
I:aqiEç ô' on Kai Ti 1tpOKE1µÉVTJ oúv-raÇ1ç Kai EÚq>TJµÓ-rtpa tà iir16m1Cà
àiratni iivtKa -rou ô1à q>lÀ.oq>pooÚVTJV ouµirapaÂ.aµjlavoµÉvouS pfiµa-roç.
Â.Éy<O 'tOU xaípetV, lttpi ofi tiic; ouvtáÇtwç Kat OÂ.<OÇ 'tà tf]ç O\lVEltEÍaç
Ka-rà 'to ÔÉov dpfiouai. 'AI..!..' CÍJç 1táÂ.1v tà É1t18En1Cà -réõv óvoµá-rwv
10 ô1à irÂ.Eíovoç ÜÂ.TJÇ xwpEI, 1tp0Uirwv· 'ív' oi'iv Kai to tO\OU'tov à1tootfl6
ti\ç ouv-rá!;Ewç, àvayKaiwç irpooti0ttat to iip0pov, OTJJ.laivov fo0' o-rt
Kai µovaÔl!Cfiv àvaqiopáv, Ka0CÍJç Kai t\v toiç 1tpo1Ct1µÉvo1ç ÉÔEÍÇaµEv.
§ 66. "E<m Kai oütco qiávat. Tà ap0pa fo9' O'tE 1tpoon6ɵEva iÕlÓtTj'ta
óvóµmoç 1tapÍotYJ01v· o\í-rco yàp -ro h: Õ.'Í)Â.au to nÀ.oiov eiç 'A9fivaç
15 itapayEVÓµEVOV <1Cai:É1tÂ.EUOEV>7 dxt -riiv OUVÉXElaV tOU iip0pou Év
1. Ws LCB: suppr. Bekker !mais Uhlig envisage qu"on puisse tolérer le pléonasme Ka00 Ws cf.
Ws ÕTL 316,6, ÕTL Ws 174,12 (A), 374,10 (A). P. 108,27).
2. TO LB: om. C.
3. OUVLÕLÓ.(owa LC: awoLKflouµÉVI] B.
4. füà To ... füà To ool e: füà Tau ... SLà Toii L Uhhg. füà Tii ... füà T4> a.
füà To
Tij ... füà To Tcii Sylburg, Bekker.
5. Õ.ÀÀÍJÀOLS S' ÜÚT]aav Lobel (cf. n. 177): Ó.ÀÀÍJÀoUS 8' ÉÀÍJLaav LCB Uhlig a/ii alia.
L' ARTICLE PRÉPOSmF : LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 118
comme dans ho poiêtes [le Poete), pour désigner {58) Homere. C'est donc à
juste titre que, sur ce modele, on ajoute J'article [dans les formules épistolaires]
pour particulariser d'un même mouvement J'adjectif et son nom propre.
67. Obéit encere à la même logique la construction que voici:
Basileus Makedónõn Phílippos Athênaíõn têi boulêi kai tôi demõi
{5} khaírein [cf. Démosthene, Sur la couronne 39 et 77]
[Philippe, roi de Macédoine, au Conseil et à-1' Assemblée des
Athéniens, salut !],
ce qui revient à dire, en bloc: Athênaíois khaírein [aux Athéniens, salut !]. Mais
comme le même titre ne convenait pas à tous (les uns sont membres du Conseil,
les autres de l' Assemblée) et que la construction épistolaire réclamait un adjectif
discriminant, il a partagé les Athéniens en membres du Conseil ( 'au Conseil') et
membres de l' Assemblée ('à l' Assemblée'), ce qui revient à dire, en bloc: 'aux
membres du Conseil et { l O} à ceux de l 'Assemblée'. (II est clair que la
désignation de telles collectivités revient aux noms collectifs qui, singuliers par
la forme, sont pluriels pour le sens. C' est ainsi que:
{59) agrómenoi pâs dêmos [li. 20.166]
[litt. : peuple tout-entier rassemblés]
ne fait pas difficulté, Ia figure consistant dans la soumission [du participe] au
[nombre] sous-entendu.) Nous avons donc montré qu'il était obligatoire de
construire avec l'article la [formule] "au Conseil et à!' Assemblée, salut !"11s.
68. II faut encore examiner pourquoi {5} cette construction ne s' accommode
pas d'un autre cas - et singulierement du datif, dont c'est la construction -, mais
seulement du génitif. C'est que les parties, étant parties d'une collectivité tout
entiere, exigent une construction possessive; or le seu! cas qui exprime la
possession, c'est le génitif176.
69. Voilà pour les emplois constants des articles avec les casuels. ( 10) II faut
maintenant passer à l' examen des mots qui n' admettent pas la construction avec
!' article.
2.4.J. Le réciproque allêlõn n 'admet pas l'article (§ 70).
70. Avec allelõn [(les)-uns-(les)-autres] l'apposition de l'article est
impossible. Cela apparait {60} à la fois dans l' usage que tout le monde en fait et
dans la raison qui !'explique. En effet, avec un verbe, allelõn dénote une
diathese transitive entre personnes:
allelous tr6sête [Od. 16.293, 19.12]
[(n'allez pas) vous blesser les-uns-les-autres],
allelois d'elúêsanm [Callimaque, Aetia, fr. 43,74 Pfeiffer]
[ils entrerent en discorde les-uns-avec-les-autres],
{5} allelõn aleeínontes bélea stonóenta [ll. 17 .374]
[litt. : les-uns-des-autres évitant les traits affligeants].
Or ces constructions s'interpretent comme comportant un cas droit et un cas
oblique, et le nom dont nous parlons contient un direct et un oblique: álloi
(nomin.) + állõn (gén.), álloi + állois (dat.), álloi + állous (acc.). Dês lors, que
l'article se joigne à l'un ou à l'autre des cas, il entrainera une incongruence: si
c'est au cas appelé droit, le [sens] contenu {10} dans !'oblique ne l'admettra
pas, et si c'est à !'oblique, le contenu du cas droit s'y opposera. Par ailleurs, il
119 CTEPI IYNTA=:Eru: A
n'y a pas moyen de construire deux articles prépositifs avec un nom unique.
Voilà pourquoi la construction avec article est impossible178.
2.4.2. Amphóteroi 'tous les deux' n 'admet pas l'article (§§ 71-72).
71. II est également impossible de construire l'article avec amphóteroi
[tous-les-deux]: cette construetion est interdite à la fois par l'usage et {61} par
la raison qui !'explique. TI en ressort que dúo [deux] n'est pas la même chose
qu'amphóteroi puisque, selon la bonne regle, on peut mettre l'article devant
dúo, eomme devant toute la série des nombres, mais pas devant le mot en
question. La raison en est que amphóteroi s'emploie à propos d'une paire déjà
eonnue. {5} Ainsi on peut dire, à eôté de dúo ánthrõpoi trékhousin [deux
hommes eourent], ou dúo indique que e'est la premiere fois qu'on a à connaitre
de ees hommes, <et> <<amphóteroi hoi ánthrõpoi trékhousin [tous-les-deux les
hommes eourent)l79>>, ou amphóteroi indique une eonnaissance aneienne. Par
suite il est impossible, dans une eonstruction avec dúo, de faire précéder
ánthrõpoi de l' article: *dúo hoi ánthrõpoi trékhousi [deux les hommes
courent], caril s'agit d'une premiere mention; {10} or on a montréI&o que, par
l' ajout de I' artiele, on renvoie à ee qui a été indiqué antérieurement. A vee
amphóteroi en revanehe, on a amphóteroi hoi phíloi trékhousi [tous Jes deux les
amis courent], ear on eonnaissait d' avance la paire désignée par amphóteroi,
d'ou il suit que l'apposition de l'article est reeevable. Ou reste, en cas de
reprise, la eonstruetion avee dúo admet l' article: hoi dúo { 15} ánthrõpoi
trékhousi [les deux hommes courent]. Mais pour amphóteroi, qui exprime la
valeur de l' article, il est clair que son emploi exclut eomme superflu eelui de
l' article. Ainsi, dans :
amphóteroi mémasan polemízein ede mákhesthai [li. 7.3]
[tous-les-deux désiraient faire la guerre et eombattre],
amphóteroi s'applique aux [personnages] eonnus parles phrases qui préeedent,
{20) Heetor et Alexandre: cf. "le brillant Heetor s'élança" [li. 7.1], puis "et, en
même temps que !ui, son frere Alexandre" [li. 7.2].
72. II ne m' éehappe pas que les eonstruetions à verbe 'être' admettent,
{62) avee amphóteroi, J'emploi sans article des noms qui l'aeeompagnent:
amphóteroi (J phíloi eisín, amphóteroi (J ánthrõpoí eisin [tous-les-deux sont (J
arnis/hommes], amphóteroi (J grammatikoi onomázontai [tous-les-deux sont
appelés (J grammairiens]. C'est que d'un côté on a un donné de base, la paire
désignée par amphóteroi, et de l'autre il s'y ajoute1s1 quelque ehose que
mentionne la eonstruction à verbe 'être ', eomme {5} naus en rendrons compte
plus à fond par la suite.
o
2.4.3.1. L 'opinion commune: est l 'article au vocatif (§§ 73 ).
73. Apres les construetions dont nous avons parlé, il faut examiner si les
voeatifs des noms admettent l'artiele, eomme e'est l'opinion eommune. En
effet, dit-on, lorsqu'il y a coi'neidenee formelle du eas direet et du vocatif, ce
sont les articles qui operent la distinetion: ho Théõn /ô Théõn [litt.: le (nomin.)
Théon' /'ô (voe.) Théon']. ho Helikón /ô { 10} Helikon [l' (nomin.) Hélieon' /'ô
(voe.) Hélicon']. Et si, dans un usage dialeetal donné, les formes viennent à être
120 ITEPl :I:YNTAEEru: A
1. µlav cj>wvl}v KEKÀl.cr0m L•c : µlav cj>wvl}v KÀl.vrn0aL LPC. µLQ. cj>wvij K>.l.vrn0m B. µLQ.
cj>wvij KEKÀl.v6aL e
Bekker.
2. EVf1pTi'Jcr0m LCB: <1W11PTiicr6m Uhlig (cf. 24.12; 66,7; 87,16: 118.6. etc.).
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N' ADMETTENT PAS L'ARTICLE 120
interverties, c'est J'emploi de I'article qui dénoncera la figure. Ainsi Thuésta est
un vocatif, mais lorsqu'íl prend l'article ho, alors il reçoit la construction d'un
cas direct:
autàr ho aute Thuést' Agamémnoni lefpe [II. 2.107]
[litt.: le (nomín.) Thyeste (voe.) à son tour laissa (le sceptre) à
Agamemnon].
{ 63} Si au contraire le nom est au cas direct, c'est encore J'emploi de l'articleis2
qui produira une construction vocative:
ô phíltat' Aías [Sophocle, Ajax 977 et 996]
[ô (voe.) três cher Ajax (nomín.)],
et
{5} ô phílos, ou sé g' éolpa ... [Od. 3.375]
[ô (voe.) ami (nomín.),je ne m'attends pas que tu ... ].
On hésite sur le passage de Ménandre :
ô Lákhes, Lákhes ... (fr. 921Kock=663 Koerte)
[ô Lachês, Laches ... ]:
faut-il y voir la figure en question ou bien a-t-on, selon la bonne regle, Je vocatif
du nom avec celui de l'article? On pourrait citer en masse des faits de ce genre.
2.4.3.2. La palinodie de Tryphon (§§ 74-75).
74. { 11} Que dit Tryphon? D' abord, s' appuyant sur des données
morphologiques, il exclut le mot [ô] de la classe des articles, sa forme s'écartant
trop de la flexion réguliere qui est la leur. II l'exclut aussi à cause de son sens:
tous les autres articles admettent de se construire avec la troisieme personne,
{ 15} mais ô avec la deuxieme.
75. Mais ensuite il se rétracte et se rallie à l'opinion commune. En ce qui
concerne l'argument morphologique, il dit qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait
une régularité dans les formes de l'article, beaucoup d'autres mots présentant
des irrégularités dans la formation des cas et des genres associés aux cas. De
plus, i1 juge aberrant {64} que les articles se fléchissent sur une seule forme, car
alors une partie de phrase se réduirait à un seul mo11s3. En ce qui concerne
l' argument du sens, selon lequel ô est étranger à la troisieme personne, il dit
que, à ce compte-là, [un norn au] vocatif ne serait pas non plus un nom,
puisqu' il est adressé à une deuxierne personne, tandis que les autres cas {5} ont
une construction de troisieme personne; or [dit Tryphon], s'il est absurde de ne
pas tenir le vocatif [d'un norn] pour un nom, il est tout aussi absurde de ne pas
tenir le vocatif de l'article pour un article, sous prétexte qu'il se construit à la
deuxiême personne.
2.4.3.4. Réfutation de Tryphon: ô n 'est pas un article, mais un adverbe vocatif
(§§ 76-85).
76. Voici ce qu' on peut répondre à cela. D' abord, il n 'est pas vrai { 1O} que
J' article ait une flexion irréguliere: il suit une flexion réguliêre, le cas direct seu)
ayant une forme altérée. Bien plus, il est clair que cette régularité est nécessaire
du fait même que l' article fait corps avec des casuels fléchis régulierement et
qu'il doit donc se conformer à leur flexion réguliere: {65} sinon, comment
serait-il un article ?184 D'autre part, il n'y a pas de nécessité que l'article se
fléchisse surdes thêmes différentst85, cela pour éviter qu'une partie de phrase ne
121 IlEPl IYNTAE:Eill: A
soit confinée aux formes régulieres d'un mot unique; aussi bien, en matiere de
parties de phrase, le critere n' est-il pas la pluralité des mots, mais la
signification propre.
77. Mais quand bien même {5} on n'accorderait pas cela, arguant que même
des parties de phrase à flexion irréguliere, pourvu qu'elles ne répugnent pas à la
partition fondée sur la signification, sont bien rangées dans la même classe
(ainsi pour egiJ [je], qui diflere beaucoup de nôr [nous-deux (duel)], de même
que de hemels [nous (pl.)], la constance de la signification fonde et maintient
l'identité du classement), il resterait néanmoins vrai que celles qui s'écartent de
la signification propre [d'une classe] ne pourront pas y être rangées quand bien
même {10) Jeur forme suivrait parfaitement la régularité attendue (ce sera par
exemple le cas des homophones186). N'a-t-on pas alors une raison (66) a
foniori de refuser que ô soit un article, puisqu'il rejette non seulement la
régularité formelle - et cela completement -. mais encore la signification de
I' article ? Pour résumer notre propos, disons ceei: ce n' est pas en fonction de la
régularité ou de l'irrégularité des formes que se constituent les parties de phrase,
{5} mais, comme nous l'avons dit, d'apres les propriétés [sémantiques)IS?.
78. Tryphon affirme: De même que le vocatif <est un nom> bien
qu'appartenant à la deuxieme personne, de même ô est un article accompagnant
le vocatif qu'il articule. - Mais, d'abord, le nom conserve à tous les cas ce qui
fait sa propriété: la variation personnelle ne fait pas partie de sa propriété,
même s'il peut { 10) être employé à la premiere et à la deuxieme personnes;
ainsi dans eimi Odusseús [je-suis Ulysse] et, à la deuxieme personne, Odusseus
el [tu-es Ulysse], 'Ulysse' ne cesse jamais [de signifier] la qualité propreiss. Au
contraire, l' emploi de l' article a pour unique propriété de renvoyer à des
troisiemes personnes, et rien ne !ui est plus étranger que [la référence à] une
personne qu' on a sous les yeux: ainsi emós esti [il-est mien], { 15} troisieme
personne, peut prendre un article, mais dans emàs ef [tu-es mien], ce n'est plus
possible, en raison de la construction à la deuxieme personne1s9. Si donc un mot
qui reste identique peut, {67} pour un changement de personne, prendre ou ne
pas prendre l' article, a fortiori un mot dont la forme comporte une variation se
refusera-t-il à le prendre [au vocatif]I90 - surtout qu'en plus la forme
completement <ir>réguliere de ô prouve que ce mot n' a rien à voir avec
l' article ; {5} donc, comme le vocatif en appelle à une deuxieme personne, il est
superflu de chercher si ô est un articleI91.
122 nEPI I:YNT A::rnru: A
§ 81. 1. OiJ yà.p Eiç 1\ EÃ.T11;EV, Ei µi\ auvráÇE<OÇ Elxuo -ri;ç ;roü t,
ica9ón icai tép vo11i:óc; tà vo11t1Í 11apáict1ta1. - 2. 'Ioo\i ô( icai tà
69 Â.Ei!tOV 't aVE!tÂ.Íjp<OOE tO Ll<ÍlplOV E9oç, 'tOt lív9pmKOl, 'tCXt yuva'inc;,
oiiic à1t19àvwç. Ti yà.p füáÂ.Eictoç icatán:uicvoç E!tl tliv tOÜ 't xpí\mv,
n;potÍ, i..éyovn, qiavtÍ, ltépu'tl., t 'Í>, aÀ.À.a µupía· EÍ yà.p tic µna-
!tt<Í>aE<Í>ç Eatl tà. tí\ç XP1Í<JE<OÇ, n:oÂ.Â.ép µâM.ov ÉcpEÀ.lCÚ<Jttm tà Â.Ei1t0v. -
3 • Iacp(ç icàic to\i n:vciµawç · oii yà.p iíMwç liaaúvnai tà. ãp9pa, Ei µi\
áito~áÂ.01 to 't. - 4. "Ecm ôi: mamaa6a1 lCalC toü OOOEtÉpou, ápÇaµÉvou
70 µh áito toü t, 1..fiÇavroç fü: Eiç o, <ou>2 ica9o c'míli:t1 ó n:apaaxriµai:1-
oµoç tÔ>V ElÇ oc; À.flyÓV't<OV apOEVllCÔ>V. -
§ 8 2. Kai cpaivnai Ot\ EÍÇ
ɵcpav1oµàv toü auyictxuµÉvou yÉvouç icatà. tà.ç to1autaç aittatticà.ç tà
ná9oç ouic àn:i9avov ÉyÉvEto· aí yoüv ávtwvuµím, ou ~ofl9oúµtvai tj\
toÜ ÍÍp9pou 1tapa8É<JE1, EµtµÍjaavto lCatà. tO OUÔÉtEpOV 1:0 À.í\yov toÜ
iíp9pou, ÉICEivo, toüto, icai icatà ouvticlipoµiiv toÚtwv, OtE cpaµf.v aÜtÓ.
'AvaÀ.oy<ÍltEpov oUv o "AtttlCÓÇ, à1t0Ôouç to ap9pov tfi àvi:wvuµia,
cXvmf.iipou til Eiç 7tap0/.xiiv ltáSoç3 !tClpaÂaµ~twv f:v tép ta-inóv.
§ 83. "Eonv ouv Éictivo cpàvai· Ôl • oowv auváyttai Â.Óywv i\ àicoÃ.ou9ía
10 i:iiiv iíp9pwv, Õtà toaoÚtwv àvnotatEi Ti toü di cpwvfi. 1. Ei aí icÂ.ÍoEtÇ
71 tÔlv éíp9p<OV µ1µ0Üvta\ tiiv EV tOÍÇ ÓvÓµaoi lCÂ.ÍO\V, lCÀ.fltlici\ li' OUÔÉ!tO'tE
!tÂ.EÍOV\ XPOV'!J xpí\tm tii9Eiaç. ltÔlÇ tà ?o !tÂ.EÍÓv EO't\ toú o . - 2 . Ti
1. tK add. Uhlig.
2. oiJ add. Bekker.
3. ná6o; Uhlig, Lehrs : ná0ous LCB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF : LES MOTS QUI N' ADMETTENT PAS L'ARTICLE 122
79. Comment se fait-il donc que tout le monde I'ait rangé [parrni les articles]?
Je dirai qu'il y a eu effet d'entrainement (comme lorsqu'on parle de 'syllabes'
même quand elles sont unilitêres)l92: aux autres cas, les mots associés à la
particularisation casuelle sont appelés articles - or ó est particulier au vocatif.
80. II n'est pas superflu de mettre en évidence { 10) la régularité flexionnelle
des autres formes [sei/. celles de l'article], par opposition à ó. Au cas direct, la
perte du t- a rendu nécessaire une autre altération, je veux dire la perte du -s193;
sinon l'article prépositif aurait eu la même forme que l'article postpositif, qui
{68} n' appelle pas la même construction que lui ( on verra cela quand nous
traiterons du postpositif), et du coup la phrase aurait paru présenter une
incongruencel94. L'ellipse du -s195 est évidente:
1) parce que le prépositif et le postpositif ont la même finale: toíi et hoíi
[gén.], tói et hói [dat.], tón et hón [acc.]; {5} or le postpositif a la forme hós
[nomin.];
2) à cause du pluriel: les pluriels en -oi ont toujours un singulier en -os
(c'est vrai aussi des formes contractes, comme khrusoíis et mots similaires);
3) à cause des cas obliques: ceux de ce type 196 se rattachent tous à des cas
directs en -os (c'est vrai aussi pour le génitif thessalien à diérese, { 10} je veux
dire tolo ou kaloío);
4) <à c&use > du féminin en -e197: c'est avec des mots à finale -os que va
ce type de féminin.
81. [L'ellipse du t- initial ressort aussi de plusieurs índices:) 198
1) on n'aurait pas une finale -e si l'article n'était pas bâti sur le modele
des formes en t, dans lesquelles on a noetê à côté de noetós ;
2) à noter encore que {69} l'usage dorien a rétabli le t- manquant: toi
ánthrõpoi, tai gunalkes [les hommes, les femmes] - ce qui n'est pas étonnant
dans un dialecte qui fait un usage tres fréquent du t: protí, légonti, phantí,
péruti, tú, et mille autres. Si cet usage suppose une transformation, a fortiori
aura-t-on l'attraction d'un élément manquant199;
3) {5} la chose est claire encore à cause de l' esprit: I' article n' aurait pas
l'esprit rude s'il n'y avait pas eu perte du t-.
4) On peut encore voir une preuve dans le neutre: il commence {70} bien
par r, mais se termine par -o, <non> conforme en cela au modele des neutres
[nominaux] dérivés de masculins en -os.
82. C'est manifestement là, pour mettre en évidence les genres qui sans cela se
confondraient à l'accusatif de ces forrnes200, une altération fort pertinente; on
voit d' ailleurs les pronoms, qui sont privés du secours de {5} I' anicle apposé
[pour distinguer le nt. du masc.), imiter au neutre la finale de I' article: ekeíno,
toíito, et même, par effet d'entraínement, auró201. C'est donc l'attique qui
présente une plus grande régularité quand, redonnant I' article au pronom, il
redresse, dans tautón, une altération superflue.
83. On peut donc le dire: autant de raisons convergentes en faveur de la
régularité flexionnelle { 10) de I' article, autant qui empêchent la forme ó de s' y
ranger.
1) Si la flexion {71) de I' article imite celle des noms, dont le vocatif n 'est
jamais plus long que le cas direct, pourquoi ó est-il plus long que ho?
123 ilEPI l:YNTA~Em: A
yàp µâÀÀov ouK eiç E EÀ.TIÇEv ciJç itpoç àKoÃ.ov9iav "fEVtri;ç 'ti;ç 'to\>
Kal ai'tta'ttri\Ç 'ti;ç 'fÍN; - 3, 'Ev SriÀ.uKoiç 'tE Ôlà 'tt OUX ÔµOq>WVEl
Eu9tia 1CÀ.1J'tltji, Kai E'tt ÉV OOOE'tÉpotç; - 4. ncõç oiixi Kai Katà riiv
1tÀ.1J9uvt1Ki)v 1tpoq>opàv aí EU9tia1 miç 1CÀ.1JtlKaiç oµoq>wvova1v,
ÕitEp fot1v f.iti itav'toç ittW'tlKOÚ itapaôf.Çaa9ai toú avvÉxovtoç KÀ.1)-
tl KÍ\V; - s. ncôç ôaavvoµÉvwv 'tIDV ôíxa toú t EKq>EpoµÉVwv ãp9pwv
aUtO ljllÀ.oÚ'tat; - 6, Iléõç Ô' OUX ÔµOtOVEl tUlÇ tÚ9EÍatÇ; OU yàp
10 àvÉq>tKtov 'to o> dç óÇtiav 'táa1v, Ka9&n EVlat téõv avÀ.À.a~éõv. - 7. Tí
ÔÉ, Ei itEptaitâ'tat, ouK EvEKÀ.i911 Ka'tà 'tàÇ AioÀ.tKàç àvayv<Í>at1ç
72 \Jn' 'Apta'tápxov, Ka9o Kai 'tà CiA)..a. 'téõv 1ttp1anwµÉvwv iip9pwv; íi ÉV
iiitovoíit 1mi aiitàç oúK dxt tà µóp10v. 8 • â1à 'tÍ oÚJC áito toú t
JípÇato CÍlç tà aÀ.À.a téõv !tpotaKtlKIDV; ou yàp áq>opµfi nçl áito~oÀ.fiç2
-cil;l toú t. - 9. tuà ti4 imotaKtlKOV ouK E;l'.e1; fi Ka9ót1 oúôf: 1tpo-
"taimlCÔv iip9pov oon.
§ 84. IlpÕÇ riiv avvɵit't(J)(JlV 'téõv yEVéõv q>T1ai TpÚq>wv (fr. 27 Velsen)
µ1JÔE 'tO t Ô> v iip9pov XPii itapaÔÉ;i:ta9m, on 'tptytvÉç · Ei ôE: 'to t éõv
iip9pov, Kai to Ji ãp9pov, 'ti)v aúri]v avvɵittwa1v itapaôtÇáµEvov.
A11péõôeç ôE: to to1oútov· itávu -,àp iip9pov to i: Ô> v ô1à ri]v avvɵ-
10 !tt(J)(J\V, EtYE avvairi\x911 ti/> !tpoç ô iíP't1Jtat· µEµÍµT1tat5 yàp ti:!> cplÃmv,
µ.éamv, rraNiN. Kai axeôov itâaa avvɵit'twa1ç yÉvovç µíµ11µá fotw
óvoµanri;ç avvEµit'tÓ><JEwç JCatà yÉV1J, Kéiv Év axfiµan KmayÍV1J'tat, ciJç
Ev 'ti/> µ.à tÕJ 9Eár oµOIOV yáp É<J'tl ti/>7 1CaÀ.'1>'1'aµ.ÉVo> (H e Sj O d.
73 Op. 19 8 )" JCa\ toaoÍ>tcp µâÀÀov E1tt'tÉ'tatai to ãp9pa dvm. Kai Ei 'tO
'to1oútov à!..119iç, Ka'tà noÀ.u Ôl<Í>KE'tm to li, Ka'tà µl)ÔÉVa 'tpÓ1tov auvɵ.-
lttlOOlv Õ\oµ.aTitdiv àl.u&&yµÉvov.
§ 85. Tà µttà ô1aq>Ópou àp10µov Kai Ôlaq>Ópou yÉvouç avµq>epÓµEVa
ap9pa µEv oÜJtot' EatÍV, {ÍKÀ.\ta ÔE µÓpta, <JÚVÔE<JµOL, rn1ppfiµata, 1tp09ÉaElÇ"
JCa\ <Jaq>i:ç ÍÍ'tl ÉV ~ <to ÕJ::Jl OÚ <JÚVÔE<JµOÇ, OÚ itpó9E<JIÇ, Ev tOÍ>tQ> rnÍppl)-
µa icÀ.11t1Kov <'íKÀ.t'tOV. 'A}.).Ji ô1à ti avµq>Épetm óvóµa't1; on KÀ.1)'t1Kov
E1tÍq>0eyµa, CÍlç tà ÓµonKá, À.Éyw 'to vfi fi µá, tji ainantji 1tt<Í><JE1,
Kai ou itávtwç iip0pa· tÍJv Ka\ Ti aúvtaÇ1ç eni tà <J1l"fKEXvµÉva 'tOÚ ib
10 <JVvtEÍVEl' !tavti yàp àp19µii> avµq>ÉpE'tat, 1tavt\ yÉVE\. (AEÍÇoµÉv 'tE CÍlç
icai aúvôeaµo1 < ouK >9 Éni 1t't<Í>at1ç q>Épovtm ôuxq>Ópovç, EVEICEV 'A'IWÀ.-
1..o>víov, EVEKEV ât<JV'l><JÍou,
74 Kai ou w-irto 'tO ÉÇaÍpE'tOV 'tfiç imíxmoç iíM.o 1 'tl Éit1ôdÇe•m2 'tàv EvEICa
d\ >3CÚVÔEOµov. ()\)ic éípa lt<Ipà tàç i\ÇmpÉ'tO\lÇ O\lvtáÇEtÇ WtOOTÍJOE'tat 'tà
µÓpl<I 'tfr; bM>ícu; .)
§ 8 6, 'QµoÍwç fü: icai tà ltE\lO'tlKà ovÓµam CÍltapáÔEK'tá Eo'tt 'tf\ç
'tÔ>V éíp9pwv ltapa9ÉGEWÇ' Elttl a µev ɵcpavíÇE1 ltpÓOWltOV ltpOÔEÔllÀ.ro·
µÉvov, â ôe Év áyvoíçi Ka9Éa'tllKE itpoacímou, Ka9áitEp Kai Év •oiç
itpoKE1µÉvoiç Eôáx0ri.
§ 8 7. OUxi o?iv oif\OE'taÍ 'tlÇ Év téf> Onoioi; ap9pov dvm 'tO o ' EK 'tE
'tfiç q><i>ví\ç, Ka9o ôaaúve'tm ou ôuvaµÉvou 'tOÜ o ôaaúvea9m itpo 'tOÜ it,
10 Kai Ka9ó'tt Eití n àvmpÉpE'tm itpóawitov Ti aúvtaÇ1ç au'toÜ iv •éf>
Óitoióç ton 9Émv, 'toio\rtóç Éon 1eal Tpúcpmv; 'AA'A.' Ea't1 ye
itpoç 'tO 'tOlOÜ'tOV cpávm, Õ'tl ou téf> llDio; 'tO ó itpoaiVJlEV, ó).)..' Ea't\V
c'mi..oüv EV µÉpoç MryO\l 'tO Onoioi;. OT\µaivov ou 'tfiv EV toiç ap9po1ç
75 àvacpopáv, ióç cpaµev ó áv9pmitoç itapt"(ÉVE'to, ó 'íirnoç é5paµEv.
'Eití nv1 yàp ÉyvwaµÉvcp Ka'tà 'tfiv iliiav ltOlÓ'tllta to 'to10üiov itapa-
Àaµ~ávEtm· ~ "(E µfiv ô1à toü Ó1t0ioç àvaitól..1101ç óµo1wµai1ic+iv àvta-
itóooa1v Ç11tti, Ka9áitEp Káiti toü otoç. Tauio napaKo'A.ou9Ei Kàni ioü
5 õao; icai fiÂ. í ICO e; . ou yàp ôTi "(E ICcXltl 'tO'Írt(l)V ap9pwv EVVOUX 'tÍÇ Ea'tlV.
'Aô1acpópwç o?iv itál..1v tà àv'taitoô111óµEva to1aüiá i:ai1< v ola >4 ioiç
àito toü o icai lt àpxoµÉvo1ç · Kai yàp oiYtw cpaµÉv· otóç Éan Tpúcpwv,
'tO\OÜ'tÓÇ Ea't\ ical 9Émv. To avio ICWtl 'tOÜ õao; Kat OltÓOO'i icai
bci TiiN bµoíwv.
§ 88. Kai 'tà ltapEitÓµeva 5t "(ÉVll Kai rn ai lt't<Í>cJElÇ
10 Kat oÍ áp16µ0\ ɵcpavÔ>ç ÉvÔEÍKWV'tat 'tO µfi tà 'tOlaÜ'ta ap9pa ctvm·
auyicÀ.ÍvEtm yàp 'tOtÇ lt'tW'tlicoiç tà líp9pa· ltÔ>ç oiiv Õitoíou icai ÓlllOÚj>
icai óiioiov; - Katà yÉvoç àµd~ua1 ó tltltO'i icai Ti 'íirno'i· ltÔ>ç otiv
bitoioç KQl ÔllDÍa; 'tOlÇ µÉv yàp ovóµao1v fo9' Õ'tE KQl 'tO yÉvoç Eltl·
Ko1vwvEi, ou µfiv toiç ãp9po1ç. - CZ>aµÉv oi. iititot icai wUi; iaouc;,
I5 miµ7tÀ116úvovtEÇ ti!> c'Míµcm 'li> ãp9pov ltÔlÇ otiv cpaµev ÓltÓooi, ÓltÓ<Jouç ;
76 § 89. 'Af..'A.' ouô' Év auv9ÉOEI 'tlÇ \nrof..à~ot 'tO ãp9pov, ica9o ià
ap9pa OU <ruvtÍ9EtQl. 'Af..'A.' EÍ icai O\lVE'tÍ9E'to, mi 'tf\ç 'tOlaÚ'tllÇ O\lv9ÉCJE(J)Ç
àôuvatEi, tl"fE ÉÔEÍÇaµev tà ltÚaµata µaxóµEva tf1 tâ>v ãp9pwv ivvoíçi. -
wfo'tl ICcXIC TilÇ q>(l)VÍ\Ç itapaari\aaa9m· tá 'tE yàp ltapoÇuvÓµEVa i\ ltpO·
5 ltEplait<ÍlµEva aúv9ta1v àva5tÇá:µtva itpoitapoÇúvEtm, icoüpoc; ãicoupoc;
É1tÍmupoc;, OOÂ.oÇ- á50Â.OÇ, ltÓVOÇ - á11:0VOÇ,1tÂ1JaÍoc;-1tapa1tÂ.'Í!OIO'i'
nâ>ç otiv bnoióç cpaµEV icai óitóaoç; à).)J,. icàic wü yÉvouç, t\'.ye tà aúv9eia
1tpóô11i..ov EXEl 'tfiv ico1vÓ'tll'ta tÔ>v óvoµá't(l)V, Õittp ou itapÉltE'tm •éf>
Õll:o\o'i IC ai ÓltÓOO'i . -
{74} Mais le fait que héneka [à cause de] se construit avec un cas
exclusivement ne prouvera pas qu'il soit autre chose qu'une conjonction: ce
n 'est pas à cause d'une exclusivité de construction que les mots vont se départir
de leur signification [propre]207.)
2.4.4. Les noms inquisitifs n'admettent pas l'article: dans hopolos, ho- n'est
pas l'article (§§ 86-92).
86. [Autres mots qui] pareillement n' admettent pas l' apposition de
I' article : les noms inquisiúfs. {5} La raison en est que l 'article signale une
personne déjà mentionnée, tandis que les inquisitifs supposent une ignorance sur
la personne, comme nous l' avons montré dans ce qui précecte20s.
87. Soit, mais ne pourra-t-on pas songer à faire du ho- de hopoíos [te! que, litt.:
le-quel (relatif)} un article - d'abord à cause desa forme (il est aspiré alors qu'il
ne peut y avoir d' o aspiré devant p ), { 10} ensuite parce que la construction de
hopoíos fait référence anaphorique à une personne dans hopoiós esti Théõn,
toioútós esti kai Trúphõn [tel qu' est Théon, tel est aussi Tryphon]? Voici ce
qu'on peut répondre à cela. Il ne s'agit pas de poíos [quel ?] auquel serait venu
s'ajouter ho, mais de hopolos, partie de phrase simple et unique, qui ne signifie
pas I'anaphore comrne font les articles (75) dans 'l'homme est venu', 'le cheval
a couru '. En effet, l' article s' applique à quelque chose qui est connu dans sa
qualité propre209 ; au contraire, la référence établie par hopoíos réclame une
corrélation de ressemblance, comrne dans le cas de hoíos [te! que]. II en va de
même pour {5} hósos [en telle quantité que] et helíkos [de telle taille que], qui
n'ont évidernrnent pas le sens de l'article2to. Ce sont donc les mêmes corrélatifs
qui répondent indifférernrnent aux formes avec ou sans initiale hop- ; ainsi nous
disons aussi bien: hoiós esti Trúphõn, toioíi.tós esti kai Théõn [tel qu' est
Tryphon, tel est aussi Théon}. II en va de même pour hósos I hopósos et
consorts.
88. Les accidents - genres, mais aussi cas { 1O} et nombres - montrent
clairement aussi qu'on n'a pas affaire à des articles, car les articles accordent
leur flexion à celle des casuels. Comrnent alors pourrait-on avoir hopoíou
[gén.], hopoíõi [dat.], hopoíon [acc.]? Pour ce qui est du genre, celui de I' article
change dans ho híppos I he híppos [litt.: !e/la cheval]; cornrnent alors peut-on
avoir hopoíos [masc.] et hopoía [fém.]? Car s'il arrive quedes noms soient de
genre cornrnun, ce n' est jamais !e cas pour les articles. [Pour le nombre,] nous
disons hoi híppoi [les chevaux (nomin.)}, tous híppous [id. (acc.)],
{ 15} accordant !' article avec !e nom au pluriel; comment alors pouvons-nous
dire hopósoi et hopósous ?
89. {76} On ne peut pas non plus voir dans ces mots des composés contenant
l'article, car les articles n'entrent pas en composition. Et quand bien même ils le
feraient, dans !e cas qui nous occupe une telle composition serait impossible,
puisque, nous l' avons montré, les inquisitifs sont incompatibles avec Je sens de
l'article 211. On peut également tirer une preuve de la forme; en effet, les
paroxytons et les {5} propérispomenes deviennent proparoxytons en
composition: koúros - ákouros, epíkouros; dólos - ádolos; pónos - áponos;
plesíos -+ aplésios. Comment alors pourrions-nous dire hopoíos, hopósos?
Autre preuve : le genre - puisque de toute évidence Jes composés sont des noms
de genre comrnun212, ce qui n'est pas !e cas pour hopoíos et hopósos.
125 nEPl l:YNTA:::Eru: A
90. II y a plus: même devant les adverbes, on va trouver des articles singuliers
{ 1O} qui indiquent !e genre masculin - pou / hópou, pêi / hópei ! II est ridicule
de voir !à des articles? Eh bien, c'est aussi une sottise d'admettre comme
articles les mots dont nous parlons.
91. Il résulte donc de ce qui précede que nous avons affaire ici à des mots
simples, dont l' aspiration est appelée par différenciation à l' intérieur de la
corrélation: hoíos [(te!) que (relatif)] commence par une voyelle aspirée, et !e
terme qui !ui est associé répudie et la voyelle [initiale] et {15) l'aspiration
qu'elle porte; il reçoit un 'correspondant' non aspiré, t, dans tolos [te!]. De
même poios [que!?]: comme il commence !ui aussi par un 'correspondant' non
aspiré, {77) !e terme [hopoíos] qui !ui est associé commence forcément par une
voyelle qui porte l'aspiration de hoíosm.
92. C' est pourquoi la métathese de !' ionien prend pour ces mots une forme
différente [de sa forme habituelle]. On sait que les Ioniens transposent les
aspirées en non aspirées et vice versa: ainsi dans táphos [en face de] tethepótes,
{5} dans < enthaUta [en face de]> entaUtha2I4, et dans les formes soudées:
eskatorais pólin (Anacréon, fr. 1,6 Bergk4 = 3,6 Page)
[tu abaisses ton regard sur la cité].
Or les Ioniens n 'ont rien de te! pour poios et les similaires : ils disent koios et
kósos; c'est que ces mots ne pouvaient commencer par ph, à cause de la voyelle
aspirée du corrélé et, du coup, la seule consonne { 10} admissible était k,
puisque, comme on !'a montré, la corrélation {78} réclame une consonne non
aspirée et que la seule non aspirée restante, t, était déjà affectée à toios et
tósos21s.
'tOV autov tpÓltov <JtOlXEÍOll 'Ai:ryov ÉllÉXOV'ttt 'tà µÉpll tou À.Óyou to
tOlOutov ÉmÔEÍKWtm· 11potaKtlidi yáp t\anv Íl àvtwvuµ ía 11p<Íl111v
0fo1v É11ayyEÀ.À.OµÉv11 t&v 11poaCÍlltwv, Íl ôf: t&v ãp0pwv 11apá0E<JlÇ ÉV
ÔtutÉp~ tál;El 11apaÀ.aµ~ávnm i>11otayÉvtwv taiç àvtwwµía1ç, iyài o
10 À.aÂ:ÍJCJaÇ · 'ti]v yàp 11p<Ílt11V 0fotv tOU EyfÍ> ávt11ÓÀ.Tl<JE to ap9pov.
§ 97. Ei11:óç nva cpfiatlv, ti 11po t&v ÔtlKtlKÍilv µopíwv tà ãp0pa
ou tí0Eta1, qpfiv aÚ'tà µóvov miç Ôt1icnicaiç àvtwwµÍmç µi] <JllVtiva1,
taiç yE µi]v icatà to tpÍtov 11póaw11ov, 11áÀ.w i>11oatEÀ.À.OµÉvwv tfov
82 ÔtllCtllCWV, cXKCllÀ.Ú'tCllÇ 11poaaptâa0al. 'A),)._' ouô' a{rrm ÔÉovtm tO'Íl áp-
comme il ressort du fait, que nous démontrerons, qu'ils s'échangent avec les
articles221.
§ 1O1. "A~pwv µÉVto1 tv tê/> 11epi àvtwwµ íaç ouK dvaí <1>1101 tà
ãp0pn tillv ú11n1CouoµÉvmv, ÀÓY'!l w10útqi. « El11ep tà ãp0pa t11i tà
Ú!!alCOUÓµeva cpÉpEtCll, 11ávtmç Üv riJv auriJv KCltClM11Mt11tCl Éq>ÚÂ.Clooov
ú11ep~1~ao0Évta 11pà tillv óvoµátmv· ou tautàv oÉ Éan tà o ɵàç
itatfip tê/> éµàç o mx't'ÍJp. - Kai EÍ Év toiç to10úto1ç àve11!..11pcó611 tà
ãp0pov toü õvóµatoçl Év tê/> o mx't'ÍJp2, 11éôç iin tà3 ɵÓ'i iip0pov
11pooÂ.Clµ~àvE1, o 11aTiJp o éµàç q>Ü..OoocpEi, ti µi\ Ti ávtmwµía iip-
10 0pou ElXEtO ;» Kai EVEJCCl tftç to1a1ÍtT1Ç ouvtáÇtroç iiôoÇt Kai Tfl to1aútn
ávtmwµ Íc;t 'lOiov ãp0pov 11poovɵE1v icai tê/> Ú!!aicouoµÉv'!l ictÍ')µat1. -
§ 1O2. "Eon OE 11apa11ɵ11Eo0m riiv to1aÚtT1v 1118avÓtT1Ta. Ilpilltov Ei
E:icatÉP'!l µopÍ(!l 11pÓ<JE<Jt1v iip0pov, ti ouic fípÇato á11à toü o Eµóç Kai
É11i\veyicE tà ó mx't'ÍJp µttà toü áp0pou; icai q>aÍvetm õn < ouic >4 Év
85 lo(!> tà tOÜ MyO\l i:yÉvEto· El!l µEV yàp tÍ'\Ç !!pOtÉpaç5 OÚO ~V tà ap-
0pa, e11i õE: tftç ÔtvtÉpaç áôúvatov ~v oúo ãp0pa 11apa0fo0m. - t.E~
tEpOV OU 1tapà tàç µEta0ÉOE1Ç tOOV iip6prov lCCll tàÇ ÉÇ ClU'tOOV 'YlVO-
µÉVClÇ Ôlnq>opàç tftç cppáoEOOÇ à11ooti\ottm toü µTi ouµq>Épto0m toiç
5 óvóµaa1 tà iip0pn, t\-yE 01aq>Épe1 tà oi wv ãv9pcoiro1 àya0oí do1
toü wv oi ãv9pcoiro1 ó:ya6oí eim, ica i ouic fotiv Õot1ç wÀ.µ i\aEt
q>ávCll õn ou tà oi tOÜ áv0pw1to1 Éativ ãp0pov. OuK ãpa 11apà riJv
ÉÇaÀ.Â.Clyi\v tftç 41>páatmç Kntà Tfiv µttá0ta1v oi)xi toü KtÍ')µatóç Éat1 tà
ãp0pov Év tê/> o eµài; ita't'Ítp Kai ev ti!> éµàç o mx't'ÍJp. Tiw yàp
10 toÚ'twv Ôlacpopàv icatà tà ÔÉov à1Cp1~Ó>aoµev. - Tà µÉvt01 Oúo ãp0pa
Katà µ 1ãç 11t<Í>aEWÇ q>Épto0m ouK fot1v =tatov· fon yoüv q>àvm ó
mxTiJp O Éx:EÍVOV, lCCll ltpoq>aVEÇ Otl tê/> 1tati\p tà OÚO ap0pa <JUV'tEÍ-
VE1, btd 11éôç Ti àl!apáou:toç àvtwwµ ia téi>v iip0pwv Év ytvncft 11t<Í>aE1
EU0tíaç ap0pov 11apaÔÉXEtCl1; 'AX>..à ica\ iit1 É.li' óvoµátrov, o ooui.oi; o
15 to\> 'Ap1atápxov irpàç tµt: ~Ã8ev· iooú yàp icai Ti yEVtici\ tà lô10v
a1tÉXE1 ap0pov, icai tà À.E111Óµtva OÚO áp0pa EÍÇ µ Íav riJy ru0tiav àva-
cpÉpEtCl1. Ouic ãpa Év ti!> o !!aTfip o ɵÓÇ 1CatT1váyicaota1 tà iittpov
1ÍiN ãpSpwv bel tfiv àvtwwµíav q>épro6m.
§ 103. 'H ow tµou Oiç oi'ioa ytv1ici\ tà µt:v toü KtÍ')topoç foxe
20 11póaw11ov àvtrowµucóv (ÉÇ oti ica\ riJv óvoµaoíav dxt, tà àvtmwµía
86 ical..Eio0Cll), Õ!!tp àµoÀ.oyEi riJv OEiÇív tOV rop1aµÉvov 11poaómou6 !Cai EXE17
riJv µetá~aa1v Tfiv i11\ tà OEÚttpov icai tpÍtov· tà OE iitepov toü ú11a-
J. Tà dpepov TOÜ 6vóµaToS LCB Uhlig : Uhlig (apparat) soupçonne dans ces mots, sans
raison suffisante à mon sens (v. la n. 227), une défonnation de Toú dpepou TO õvoµa (=si
impletur, satiatur nomen aniculo); cf. n. cr. ad 65,6.
2. tv Tljl b traTl)p LCB: suppr. Lange, Uhlig.
3. TO tµós Lange: b tµós LC!B!.
4. oÍIK add. Sophianos.
5. trpoTÉpas LCB Uhlig: Uhlig suppose ici la disparilion du substantif Tá~Ews; à défaut
d'imposer son insenion dans le texte, le genre féminin de trpoTÉpas. puis de l>EUTÉpas à la
1. suiv .. oblige au minimum à le suppléer mentalement.
6. &1ÇLv TOU wpLaµÉVOU trpoowtrou Uhlig: &1ÇLV TOU wptcrµlvou trpoowtrou CB, BE1ÇLv
TOU WpLCYµÉvou TOU trpooWtTOU LJlC, &E'i~LV TWV wpLcrµ€vwv TOÚ trpOOWtTOU uc.
7. lxn Uhlig : lTL LCB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF ET LES PRONOMS 128
101. Cependant, Habron affirme dans son traité Du pronom que Jes articles ne
vont pas avec Jes [possessions] sous-entendues. Voici son raisonnement: «Si les
articles {5} se rapportaient aux [possessions] sous-entendues, ils garderaient
forcément la même congruence226 quand on les déplace devant le nom. Or il ne
revient pas au même de dire ho emos patér [mon pere' (litt. 'le mien pere')) et
emos ho patér [le pere (est) mien]. Et si, dans de tels exemples, ho patér
présente J' instanciation de J' article adnominal, comment se fait-il qu 'emós
prenne encore un article dans ho pater ho emos philosophef [mon pere (litt.: le
pere le mien) philosophe p21, si ce n' est pas !e pronom qui se rattache à
l'article ?» { 10) Et cette construction Je conduit à assigner un article en propre
tant au pronom qu'à la possession sous-entendue.
102. Mais on peut réfuter ce qu'il tente d'accréditer là. Premierement, si chaque
mot a son article, pourquoi ne peut-on avoir en premier ho emos [le mien], et
ensuite ho pater [le pere] avec I'article? C'est que, manifestement, (85) les
deux tours <ne> s'équivalent <pas>, puisque, avec patér en tête, on avait deux
articles, tandis que, lorsqu'il vient en second, il est impossible d' apposer deux
articles. Deuxiemement, la transposition de !' article et Jes différences qui
s'ensuivent dans [le sens de] J'expression n'autorisent pas à dire que {5} les
articles ne vont pas avec les noms; ainsi hoi nun ánthrõpoi agathoí eisi [les
hommes de maintenant (litt.: les maintenant hommes) sont bons] est différent
de nun hoi ánthrõpoi agathoí eisi [maintenant les hommes sont bons], mais
personne n'osera affirmer que hoi [les] n'est pas l'article de ánthrõpoi
[hommes]. Donc, on ne peut tirer de la variation [sémantique] de J'expression
que provoque la transposition de !' article la preuve que ce dernier ne va plus
avec la possession dans ho emós patér [litt.: le mien pere] comme e' était le cas
dans emós ho patér [le pere (est) mien). {10) Nous préciserons en temps utile228
quelle est la différence entre ces deux [tours]. Enfin, le fait que deux articles se
rapportent à une unique forme casuelle ne constitue pas une malformation. On
peut dire en tout cas ho patér ho ekeínou [son pere (litt.: le pere le de-lui))229, et
il est clair que Jes deux articles se rapportent à patér; sinon, comment [expliquer
que] le pronom, qui n'admet pas l'article, en admette un au cas direct alors qu'il
est lui-même au génitif? II en va de même avec les noms: ho dou los ho
{ 15} tou Aristárkhou pros eme êlthen [litt.: l' (nomin.) esclave (nomin.) le
(nomin.) de-1' (gén.) Aristarque (gén.) est venu me voir]; on voit bien ici que le
[nom au] génitif a son propre article et que les deux qui restent se rapportent à
I'unique cas direct. Donc, dans ho patér ho emós, rien n'impose que le second
article se rapporte au pronom.
103. Le pronom emou [gén. du poss. emós 'mon, mien'] est un double génitif. II
l'est d'abord (20} pour la personne pronominale du possesseur (c'est de là que
la forme tire son appellation de 'pronom'), (86) qui atteste la déixis d'une
personne déterminée et peut passer à la deuxieme et à la troisieme personnes.
L'autre génitif est celui de la possession sous-entendue, dont la flexion consiste
129 DEPI !YNTA:::ffiI A
2.5.J.l. Avec les appellatifs, l'article s'emploie en cas d'anaphore (§§ 105-
106).
105. En voilà assez sur les mots qui prennent toujours l'article et sur ceux
qui ne !e prennent jamais. Reste une construction à examiner: {20} celle ou,
selon les exigences du propos, la même forme d'un casuel prend {88} <ou ne
prend pas > l'article: 0 híppos trékhei [(un) cheval court]. ou, si le cheval est
déjà connu, ho híppos trékhei [le cheval court] ; 0 ploíon katépleusen [(un)
bateau a mouillé]. < tà ploíon katépleusen [le bateau a mouillé] >. C'est ce qui
nous permet de dire qu'il y a ellipse de l'article dans:
130 nEPI IYNTAEEru: A
(b agathós estin VS ho agathàs f') sophrõn estÍn [Je tempérant est 0 brave VS Je
brave est 0 tempérant]; même raisonnement pour les autres verbes.
2.5.2. L'arricle et le participe(§§ 110-114).
110. {5} On peut construire les participes avec les noms, selon ce que
nous avons exposé dans le traité Des participes. Avec les noms propres d'abord,
lorsque nous disons: ho Ptolemaios f') gumnasiarkhesas etimethê [Ptolémée,
ayant été gyrnnasiarque, fut honoré], ho Dionúsios f') turannesas emémphthê
[Denys, ayant été tyran, fut blârné] - énoncés qui, même sans article, seraient
complets et reviendraient au rnêrne2 46; sous cette forme, la construction a un
sens temporel: apres {10} avoir été gymnasiarque, il fut honoré; apres avoir
été tyran, il fut búlmé. Mais si on met un article devant le participe, on donne à
entendre qu' il y a plusieurs Ptolémées - {94} ce qui rend plausible I' idée que
les articles au singulier connotent aussi !e pluriel: si l' on dit ho
gumnasiarkhesas Ptolemaios etimethê [le Ptolémée gymnasiarque fut honoré],
cela signifiera qu'il y a non pas un seu!, mais plusieurs Ptolémées, dont un seu!
a reçu les honneurs. Que la connotation de la pluralité soit bien imputable à
l'article, {5} cela apparait clairement si on !e supprime: < ho gumnasiarkhesas
Ptolemaios etimethê [le Ptolémée gymnasiarque fut honoré] devient >
gumnasiarkhesas Ptolemaios etimethê [ayant été gymnasiarque, Ptolémée fut
honoré], ce qui nous ramene à l'interprétation d'un seu! Ptolémée247.
111. On a !e même type de construction également avec les appellatifs - mais
dans ce cas apparait une troisieme interprétation. Voici la premiere, avec
connotation temporelle: { l O} ho pais (b deipnesas koimásthõ [que l' enfant,
ayant diné (;;;; apres diner), se couche]; la deuxieme, avec connotation de
pluralité: ho deipnesas pais koimásthõ [(parrni les enfants) que l'enfant qui a
diné se couche]: cet exemple présente aussi une construction indéfinie de
l'article, qui a conduit les Stoi:ciens à appeler 'indéfini' ce type de mot. La
troisieme interprétation est celle ou, avec la même construction, on a un sens qui
n'est plus du tout indéfini, mais anaphorique. Supposons en effet que l'un
{15) des enfants ait diné et que ce soit !ui que vise J'ordre [de se coucher]; la
phrase prendra à nouveau la forme: ho deipnesas pais koimásthõ [que I' enfant
(particulier) qui a diné se couche)248. De même, si parrni les enfants l'un s'est
montré indiscipliné, le maitre dira: {95) ho ataktesas pais tuptésthõ [que
l'enfant indiscipliné soit frappé].
112. Sans article, la premiere de ces constructions n' est pas aussi courante que
lorsqu'il y a un nom propre: c'est que les noms propres, qui portent leur
particularité en eux-mêmes, n'ont pas le même besoin de l'article que ceux qui
dénotent une notion commune. En effet, c' est comme {5} une contraction du
large [champ] de la qualité qu' opere !' apposition de l' article: f') pais deipnesas
ekoimethê [(un) enfant, ayant-diné, se coucha] est indéfini, mais non: ho pais
deipnesas ekoimethê [I'enfant, ayant-diné, se coucha]. En revanche, f')
Ptolemaios deipnesas ekoimethê [0 Ptolémée, ayant-diné, se coucha] est
acceptable, n'exigeant pas de la même façon l'article2 49.
113. II est possible d'ajouter un article à la fois aux appellatifs et aux participes
construits avec eux: { 10} ho pais ho deipnesas koimátai [litt.: l'enfant l'ayant-
133 nEPI l:YNT A:::Em: A
diné dort.], comme pour les appellatifs suivis d'adjectifs: ho híppos ho leukàs
trékhei [litt.: le cheval le blanc court). Ces phrases reviennent au mêrne que
celles qui commencent par l'adjectif ou le participe précédés de l'artic!e: ho
leukàs híppos trékhei [le blanc cheval court], ho deipnesas pais koimâtai [litt.:
l' ayant-d!né enfant dort] - ces dernieres présentant en fait une meilleure
congruence que celles ou il y a eu transposition250.
114. {96} II faut encore observer que [la présence d') une forme verbale à
l'impératif détermine l'interprétation indéfinie de la construction article plus
participe: ho turannoktonesas timásthõ [que le tyrannoctone (litt.: l'ayant-tué-
un-tyran') soit honoré). En effet, l'indicatif, au présent et au passé, donne une
construction anaphorique : { 5 } ho turannoktonesas timâtai / etimhhê [le
tyrannoctone est honoré/fut honoré). Au contraire, au futur, elle s'interprete
comme indéfinie, comme nous !'avons précédemment fait observer2s 1 : ho
turannoktonesas timêthesetai [!e tyrannoctone sera honoré) - ce qui est tout à
fait logique, puisque, si les événements en cours ou accomplis sont manifestes,
les événements à venir ne le sont pas, d'ou le caractere indéfini de la
construction. Cela montre clairement { 10} que tous les impératifs contiennent
l'idée d'un proces futur2s2, que l'ordre concerne un proces extensif ou
{97} perfectif. En effet, pour le sens temporel, c' est presque la même chose de
dire ho turannoktonesas timásthõ ou timêthesetai [que le tyrannoctone soit
honoré / le tyrannoctone sera honoré), la différence tenant au mode puisqu'on a
I' impératif dans un cas et I' indicatif dans 1' autre.
2.5.3. Excursus: il n'existe pas d'impératifsfuturs (§§ 115-116).
115. Ils sont donc franchement ridicules ceux qui se sont mis en tête que
les verbes à l' impératif ont un futur, {5} puisque tous les impératifs en bloc ont
le sens futur. En effet, un ordre porte surdes [actes) qui ne sont ni en cours ni
accomplis; or de tels actes, ayant une affinité avec !'avenir, relevent du futur.
Aussi bien, quand on n'exécute pas un ordre, on s'en explique en niant [une
expression] de sens futur: je ne pourrai pas, je ne ferai pas; { 10) et même
quand on ditje ne peux (le) supporter cela équivaut àje ne pourrai pas. L'ordre,
[qu'on déc!ine) en niant [une expression) de sens futur, est donné pour qu' [un
acte) se fasse ou soit fait - celui-ci étant visé conune extensif dans: skaptétõ tàs
ampélous [qu' il continue à piocher la vigne], et comme perfectif dans: skapsátõ
tàs ampélous [qu'il acheve de piocher la vigne)253.
116. Mais alors, qu'est-ce qui a pu égarer ceux qui ont admis [l'existence d'] un
impératif futur? { 15) Rien d'autre que grapsétõ [qu'il écrive], à côté de
grapsátõ [id.], ainsi que:
{ 98) oise théeion, grêú [Od. 22.481)
[apporte du soufre, vieille].
La solution [de ce probleme] a été exposée à fond quand nous avons traité des
impératifs25 4 , mais, comme mon propos !'exige, j'en dirai quelques mots ici.
L'impératif oíse est poétique et remplace la forme phére [apportepss_ Quant au
remplacement de grapsá tõ < par {5} grapsétõ > et autres analogues, il
n' exprime pas une différence temporelle, mais ré suite du choix entre deux
134 TIEPI l:YNTAEEm: A
\mayopEÚEl yàp Çuv µ11?: V1J·i· Çuµcpavi:ç KáK 'tOÜ & ô E, <J1lµaívov'tOÇ 'tO
'oÜtlllÇ CÍJç opi?:ç', ' OUx Ólç EltÉ~aÀ.À.Ev ~aOlMi'. npoÔJÍÀ.<OÇ oiJv ICálCElVO
10 Àl:ÚtE1 ãp0p<p
µfivw &1& 0Eá5 (A l ),
ti]v 'AxVJ..fux, ooÀoµÉV1Jv µfivi.v Êv yàp tà itá0oç, c0ç µoipa, Ólç lj1l>xÍ\.
1. avVTáens Uhlig : ouv Táens AL•c (LPC ajoute cruv au-dessus de ouv). olív awTáÇns
CB.
2. lxooom A'"(?) : lxoooL(v) AP"LCB.
3. KQKELVO AP"LC!: KQKEL Aaca.
4. tfüõáx&r!µev Householder: tfüôáÇaµev ALCB edd. (dont Uhlig).
5. µf)11L11 án& 9eó. Apc mg: om. A"'LCB.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, TANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 134
formes256, quelle que soit la bonne: cette question a déjà été étudiée pour !e
mode indicatif, ou on ale choix entre égrapsas [tu-écrivis] et égrapses [id.], la
différence ne résidant pas dans le temps, mais seulement dans la graphie, et
nous montrons, dans l'ouvrage consacré aux verbes, qu'il y a de bons arguments
en faveur de l'emploi de ces formes.
2.5.4. lnterversion possible dans les groupes sans article ( § II 7).
117. {99} Les constructions dont nous avons parlé (excepté celles ou
figurent des noms propres257) ne sont pas affectées par l'interversion si elles ne
contiennent pas l'article: ánthrõpos dramôn eníkesen [(un) homme en courant
a-gagné] / dramôn ánthrõpos eníkesen [en courant (un) homme a-gagné];
ánthrõpon agathàn húbrisas [tu-as-insulté (un) homme vaillant] / agathim
ánthrõpon húbrisas [tu-as-insulté (un) vaillant hommepss. Aussi l'article est-il
tout à fait indésirable dans :
{ 5} ándra ... polútropon [Od. 1.1]
[homme ... aux-mille-tours],
à moins qu'on ne veuille distinguer l'Homme par excellence259: nous avons
enseigné au début de ce livre260 que l' article indique l' excellence: houtós estin
ho aner, houtós estin ho grammatikós [voici l'Homme, le Grammairien]. C'est
ce qu' on observe aussi dans les constructions à génitif possessif.
2.5.5. L'article de la possession unique (§ I 18).
118. { IO} En effet, la possession unique exige l'article, mais, hors de ce cas, on
se passe d'article. [Exemples du] premier cas: he psukhe sou agathe estin [ton
âme (litt. l'âme de-toi) est bonne], he moira he Néstoros pofokhrónios en [litt.
le destin lede-Nestor fut de vivre longtemps]. Du deuxieme cas: f) therápainá
sou pràs eme elthen [(une) servante à-toi est venue me voir], f) gnórimos
Aristárkhou dieléxato emoí [(un) familier d' Aristarque a discuté avec moi]. Si,
dans ces dernieres phrases, on veut introduire l'idée d'unicité, on ajoutera
l'article: {100) he therápainá sou [ta servante' (litt.: Ia servante de-toi')], ho
gnórimos Aristárkhou [le familier d'Aristarque]. Si l'on a affaire à plusieurs
bateaux, on dira: fí' naas sou katépleusen / héstiken en toi liméni [(un) bateau à-
toi est arrivé / est mouillé dans le port], mais si l'on envisage une possession
unique, on ajoutera I'article. Aussi doit-on considérer qu'il y a ellipse de
!' article dans :
{ 5} neus dé moi hed' hésteken [Od. 1.185)
[(un) bateau à moi est mouillé là],
comme nous l' avons appris ailleurs, dans :
nun d' hOde xün nei kateluthon [Od. 1.182)
[je viens d'arriver, comme cela, avec (un) bateau];
il est en effet question ici d'un bateau unique, comme !e fait voir le 'comme
cela' qui signifie: 'comme tu vois, pas en royal appareil'261. II est clair qu'il y a
aussi { 1O} ellipse de 1· article dans le vers:
menin áeide, theá [li. 1.1]
[Iitt.: chante (une) colere, déesse]:
c'est la colere funeste d'Achille, car cette passion est unique, comme plus haut
le 'destin' et J"âme'.
135 TIEPI IYNTA~Efil A
1. õ Lallot (suivant Bekker, apparat, approuvé par Uhlig, app.) : õv ALCB Uhlig (dans le
texte).
2. àvà Sylburg (cf. mss de l'/liade): KaTà ALCB.
3. bµwvuµlav UX:CB: àVTwvuµ.lav ALª'·
4. lTponpTJµtvriv AP' mg LCB : om. Aac.
5. ETÉIJ«!l CB : É:KaTÉP<!J AL.
MOTS QUITANTÔT PRENNENT, TANTÔTNE PRENNENT PAS L'ARTICLE 135
2.5.6.1. L 'article dans les phrases introduites par 'qui?' (§§ 119-123).
119. li faut maintenant passer aux constructions inquisitives. Le mot tís
[qui ?] se construit262 avec des noms propres quand le verbe est 's' appeler',
{ 15} 'être' ou d'autres de même sens, et la réponse prend la forme pronominale
qu' appel!e la question : tís Trúphõn onomázetai / {101} légetai ? [qui s' appelle
Tryphon ?], à quoi nous répondons 'moi' ou '!ui' ou un mot de cette série.
lnversement, si la question [contient tís] avec un pronom, la réponse est
nominale. Ainsi Nestor, en raison d'une ignorance due à la situation, demande-
t-il:
tís d' houtos katà nêas anà stratàn érkheai hofos ? [Jl. 10.82]
[qui (es-tu), toi qui vas seul parle camp, au milieu des vaisseaux ?],
{ 5} et on !ui répond:
gnoseai Atreíden Agamémnona [Jl. 10.88]
[tu vas reconnaitre (l')Atride Agamemnon].
Quant à Priam, qui voit Agamemnon, il pose une question sur le nom propre, et
il s' entend répondre :
hoútos d' Atreídes [ll. 3.178]
[celui-ci (c'est l')Atride],
{ 10} avec ajout obligatoire du pronom déictique au nom, pour isoler la
personne d' Agamemnon au milieu de toutes celles qui l' entourent.
120. II ressort clairement de là que, quand nous employons un nom [dans la
question], nous nous enquérons de la substance du référent: c'est elle et elle
seule que désignent les pronoms (même si la déixis qu'ils operent oriente aussi
vers les accidents263), d'ou il suit (102} qu'ils s'appliquent à n'importe quel
référent présent. Quand au contraire nous employons un pronom, c'est que nous
avons déjà prise sur la substance, mais plus du tout sur la propriété qui s'y
ajoute et qui releve de la nomination. II est donc clair que les pronoms
remplacent des noms propres puisque ce sont eux qu'évoque une question
pronominal e, {5} et qu' inversement, quand on questionne par le nom propre,
c' est par le pronom qu' on répond264.
121. Quand on emploie tís [qui ?] seu!, on peut construire avec lui tous les autres
verbes: tís peripatef? [qui marche?] tís anaginoskei? [qui lit ?]. Si on répond à
ces questions au moyen d'un pronom, il n'y a plus besoin ensuite d'une autre
question - par exemple si on dit "moi", ou "!ui", car ces pronoms désignent des
personnes déterminées. { 1O} En revanche, avec les noms, du fait qu' ils sont
exposés à l'homonymie, la réponse n'est pas déterminée au même degré: si en
effet on répond "Ajax'', à cause de l'homonymie dont nous avons parlé, on se
verra répliquer: "leque! des deux ?" Et à cette demiere question on répondra [en
énonçant] la propriété qui est attachée à l'un des deux: "le grand" ou "le fils-de-
Télamon", dans une construction avec article comme naus l'avons déjà dit265:
{ 15} Aías d' ho mégas aien eph' Héktori ... [ll. 16.358]
[Ajax le grand toujours vers Hector. .. ].
Cela est tout à fait logique, puisque les adjectifs que l' on joint aux noms propres
prennent l'article, pour former un tout comme Aías d' ho Telamonios / ho
136 nEPI IYNTA~Eill A
Aíaç li· ó µéya~, Aíaç li' ô Ial..aµÍV\OÇ. IláÀ.tv yàp iicEi ilidÇaµev
À.EÚtav ti> ãp0pov,
20 cW.á ltf:P ofoç i'.w TEÀaµIÍMoc; IWciµoc; A'í.aç (M 349).
103 § 122. Mei:à µÉv'tot 1tpo<rrJyopmi>v icai i:&v 1tpot1p11µÉvmv />11µái:mv aúv-
i:aÇ1ç ap6ptri\ yivum, i:íç b ãv9pmlt0~ lCaÂ.Ei'tat; 1táw EUÂ.Óymç.
1tál..1v yàp i:à ~ i:o \Õlov E1t1Ç111ei i:oü óvóµai:oç, i:oü icowoü 1tpoEyvw-
aµÉVou. Mti:à fü: i:&v µti:ox&v icai:àl 'tiiv i:&v p11µái:rov imq>opàv ai
1tpoo600aç2 i:&v ií.p6prov yivovi:at, i\ ou 1tál..1v· auµq>epéa6ro 10 ÀÍ'yi-tat,
óvoµáÇnat, icaÂ.Eitat, icai IJ\lvo1a6fiauai 10 ãp6pov, 'tÍç b Õpaµmv
lCaÂ.i::itat; 'tÍç b VllCÍJOIZÇ ÓVOj.UÍÇE'tllt; Ei µi\ yàp i:ftliE EXOl, oufü:
i:à ãp6pov 1tpoai:l6Em1, 1iç lipaµmv ianq>avÓ>6tJ; 1\ç naÂ.aÍaaç
EõoÇúa&ri; 'tÍç ãvayvoUç rnµfi&il; Kai !tpÓÔTlÀ.OÇ itáÀ.1v Ti aii:ia, El-
10 YE i:à µE:v µEtà ãp6prov eip1iµÉva yv&a1v i:oúi:ov Õlà 'tiiç µei:oxfiç E1tay-
yÉMei:at, ica6à µóvov ivfipy11aev, ou µi\v i:i)v iõíav 1tapmcoÀ.ov6oüaav
6é1Jtv i:oü óvóµai:oç · Ti yàp liíxa 10\J ãp6pou aúvi:aÇ1ç À.EyoµÉVll Ç111Ei
i:0 1tpÓcromov ôià 'tOÜ ~ i:O 'tfi; µrnr.eft:;. -
§ 123. 'Evi:eü6ev otiv IJllvá-
104 yti:ai Ólç 1:0 [proµÉv1J óvoµanri\v EXEl aúvi:aÇ1v. 'Iliou yàp xroplç
iíp6pou q>aµÉv, iituptpoµÉvou pfiµai:oç i:oü óvoµáÇi::1at i\ Eanv ií nvoç
'tÓJV 1:010ú1rov, 'tÍç Éproµévr] Ea-n 9Émvo~; ooç Ei icai q>aí11 11ç 'tÍç
lioúl11 ron 9Écovoç; "01ttp ou 1tapa1CoÀ.ou6i\aE1, Wç 7tpOEÍp11i:m, EV
µti:oxft, i:íç V\1CWJ1évri ianv 9Émvoç; µti:à µÉv101 iíp6pou icai 'tijç
ÚllÓ itpo6fotroç Kai:à )'EVl Ki)v ti\v IJ\lVOOOCtV Ôlà 'tO 1tá6oç. '&p' nç 1tá-
À.\V IJllvi:áÇEmç OU 1tapÍ\!ti:Ei:a3, 'Jii:yw ETtt 'tOÜ 'tÍç" Épwµévri EctnV 9Émwç ·
anaÇ yàp T] aúvi:aÇ1ç ou !tetpalitÇaµÉVll 'to ãp6pov oufü: i:i)v UTtÓÀ.ol!tOV
aWtaÇ1v 'tfi; µeroxfi; ãitr.liíôov.
10 § 124. To 1IOio; µuà 1tpo<rrJyop1ic&v auvi:aaaóµevov, T]víica i:à Eanv
E1t1q>ÉpE'tat, E1t1ÔÉXE1:at aúvi:aÇ1v i:iiv 'toÜ ãp6pov, noioç b ã.v6pm-
nóç EIJ't\V; ÜÀ.À.oll fü: pfiµa'tOÇ ETtlq>EpoµÉVO\l avÉq>tlC'tOÇ T] 1tpÓa6E1JlÇ5
i:oü ãp6pov, noioç ã.v6pmnoç ÉVÍ1C1JaEv; Ka\ i:à u1tÓÀ.01ita ô[
!tElllJi:tKà 1tEpi i:àç aiii:àç IJllvi:áÇEtÇ Kai:ayívti:at, 1tÓaoç õxJ..oç Ev tj\
15 à:yo~ liia1piPt1; nóaoç õx).oç roi:i.v tv 'AMÇavlipd~; Kai µti:à
105 ãp6poo6 Ti 1:01aúi:11 aúvi:aÇ1ç · n11Ã.ixoç ãv6pmnoç7 ÉVÍ1C1JIJEV 1à
'0/.4uaa; 7tT1Â.Íxoç b naiç, !tllÂ.Íxoç Ó CÍVIÍP ian; 1tpóô11À.ov Ólç
ô tà i:i)v i:oü fonv aúvi:a Ç1v.
§ 127. Ti
o?iv oM 1tpooooi~ 6 OOi 1tpàç toü 'Aptcruípxou,
mil; óa\7 téiJv ãMwv Tpwv (K 408),
ica\ toii Aóyou àitattoiivtoç to iip0pov ica\ tftç 1pwvíiç Éyice1µÉV11ç toii
s ãp6pou; Ilpoç otç ou µóvov Õtà to 1tp0Etp11µÉvov 1túaµa tà iip6pov
107 CHpEÍÀ.El 1tapaMxµl3avEa6at, WJ.à Kat ica6o ai 'YEVlKal µEtà ap0pou AeyÓ-
µEVal icatà aúvtaÇtv tiiv tíilv icniµátlOV EXOUO\V ica\ tà ictfiµata auv
iip0potç À.eyÓµEva, al tÔ>v 'Ellfivwv 11:ÓÂ.Etç ÉKaVÉa'tflaav -roiç
~- aaÚVEtOV yàp to õixa toii iip6pou· XPii yàp aµ<pÓtEpa
5 auvavacpÉpeaSm, ÊltEÍ tot, EÍ ÂEÍIVEl to iíp6pov toii 11:ÓÀ.uç, fotm o Àir(oç
1tapaA.aµl3ávwv to nviç, µepticcotÉpaç tf\ç É1tavaatáaECOÇ yivoµÉV11Ç,
-riõv 'EUfivwv nvh; 11:ÓÀ.Eiç ÉltavÉatllaav. Ka\ icatà to towiitov
apa ti> KÔ>ç ôal -rmv lü..l..cov Tp!Ílwv iípSpov ouvÉÇ,El. -
§ 128. 'AMD.
cpaivetm éítt tàv 'Apiatapxov Éicivet tà E6tµov toii 1tot11toii, Wç auvfi6coç
10 µ(v ÉÀ.À.EÍ1tEt toiç iíp0potç, auvá1tttt õE: µEtà tà 1tooµata tov ó a íB aúv-
ôeaµov, « tiç õai fottv éíôt 0µ1À.oç; » (cf. a 225)
JtOÜ fu\9 V11ÜÇ fcmiKEV (CO 299);
Katà yàp riiv 7tpOE1pTJµÉvrjv aúvtaÇ1v bti toútou 7táÂ1v ÀEÍltEI TO ã.p8pov·
ica\ ~ Ê"(KE͵EVoç o
ôaí aÚvÔEaµoç, ÀEÍltovtoç tv1icou ã.p8pou, 'J..Éyro w\>
15 Í] 1. Kai oaipEç iín icaTà riiv to1aÚTTJv aúvtaÇ1v 7tpÓÔTJÀa tà to\> ÂÓ"you
ica8E1atfiicE1, 'JJ:yro ~ ÀEiljllç µf:v to\> ã.p8pou, 7tapá8Ea1ç ôf: ~ toú &ai
O\lvÔÉaµou. Kai oÜtmç àicp1j)ÉaTEpov to 'OµTJp1icov t:Boç <ÍltEÔEÍKWto.
§ 12 9. Kai yàp Élt • c'iMrov to ôfov ~v ltapaôÉÇaaBai, ica\ to aúVTJ0EÇ
ltpoúicpÍVEtO·
108 ali ôE 8â.ooov 'Alhivaín brítEIÂcl1 (t. 64),
/..i:yro Ka"tà 7tpoatan1id)v 7tpoipopàv 7tpoitapoÇúvrov2. 'All' ~v Õ.Â.À.a nvà
'!à Ô!ôámcovax CmapEµqiámiç àvcxyyéiMx1, ruJful.; De itapaKE1µÉvo\l W
ltElpâv ô' óíç KEV TpéOO; (t. 71)
D'apres ce que nous avons dit de la construction de l'article, nous avons encore
ici un cas d'ellipse - on est bien en présence de la conjonction daí, puisque
l'article ellipsé est le singulier he. { 15} Une construction comme celle-là met
bien en évidence les caractéristiques du tour: ellipse de !' article er apposition de
la conjonction daí - voilà comment [Aristarque] établissait de maniere
rigoureuse l'usage d'Homere.
129. Et de fait, dans d'autres cas encorem ou la construction réguliere était
admissible, il a préféré se conformer à l'habitude [du Poete]. Prenons par
exemple:
{108) su de thâsson Athenaíei epíteilai [li. 4.64]
[et toi, ordonne (lin.: ordonner) promptement à Athéna ... ],
j 'entends avec !' accentuation proparoxytone qui fait d' epíteilai une forme
d'impératif: il se trouve que d'autres passages prescrivent d'y !ire un infinitif
[sei!. epiteflai]; ainsi, dans le contexte immédiat:
peirân d' hOs ken Trões ... [li. 4.71]
[tâche (litt.: tâcher) de faire que les Troyens ... ],
{5 } ou encore dans :
tà d' ápoina dékhesthai [li. 1.20)
[accepte (litt. accepter) la rançon],
et dans une foule d'autres passages.
130. Voici la raison pour laquelle l'emploi des adverbes inquisitifs appelle
l'insertion de l'article. C'est que l'ignorance, ici, ne touche pas du tout les
casuels présents, puisque I' ignorance attachée à la question, { l O} étant
exprimée par l' adverbe, se porte sur les verbes. Celui qui dit: pofos (!J ánthrõpos
eníkesen? [quel 0 homme a gagné?], ignore qui est l'homme, mais il a appris le
fait que [quelqu'un] a gagné; au contraire, celui qui dit: pôs ho ánthrõpos
eníkesen? [comment l'homme a-t-il gagné ?], atteste qu'il sait qui est l'homme,
mais il ignore quelle action l'a conduit à la victoire21s.
!. T4i LCB : TO A.
2. ɵÓS' CB : b ɵÓS' AL.
3. ÉCJTL ALCB : suppr. Lehrs, Schoemann.
4. rrpúÍTOV - cj>LÀOoocj>et (16) Hilgard: TTpúÍTOV b ɵàs rran)p cj>LÀOOOcj>ei:, TOÜ 8~
&VTtpov b rran'\p (b A) tµós Éonv ALCB.
5. rrpóa6Eo1v LCB : rraTpàs 0fo1v A.
6. rrp6Tae1s Uhlig : rrpãeLs A. Táé1s L (Ta sur une rature), rrpoKaTápeaoa CB.
7. b óoü>.os b oós b rran)p b ɵÓS' Lallot, d'apres Uhlíg dans I'apparat (cf. la suite): ó
óou>.os b €µ6s b rran)p b aós ..:.l...CB Uhlig (dans le texte).
8. Uhlig déplace ici 'Oµolws -b rran)p µov (111.1-3): voir n. 286.
9. fi b rrpoeyvwoµÉvos LJJCCB : om. AL"c.
10. b add. Schoemann (cf. l. 4): om. ALCB Uhlig.
11.' Oµolws - b rran)p µou (l l l. l -3J déplacé par Uhlig en 110,6-8.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, T ANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 139
verbe d' existence, qui affirme le statut de possesseur2s2 : ho pater emós estin, ho
agràs emós estin [litt.: le pere/le champ est mien]. Mais qu'on intervertisse le
pronom [et le nom], et l'emploi des autres verbes sera acceptable: ho emõs
pater trékhei, nikai, hubrízei, hubrízetai [moo pere court, gagne, insulte, est
insulté]. Si maintenant à ho pater emós on ajoutait un deuxieme artícle, { 15) on
aurait la même constructíon qu' avant. On a donc [troís tours283J:
le premier: ho emàs 0 pater philosophef [mon pere philosophe],
!e deuxieme: ho pater 0 emós estin [le pere est mien, c'est mon pere],
et le troisieme: ho pater ho emàs philosophef [mon pere phílosophe].
Des lors, [dans pater d' emàs oi'stheís], on accordera que la séquence normale
est soit, comme nous le disions, ho de emõs pater oi'stheís, soit, avec ajout d'un
second article devant emós - et, à nouveau, déplacement de dé -, ho de pater ho
emõs oi'stheís.
2.6. Répétition de l'article (§§ 133-135).
133. {20) II faut savoir que la constructíon avec le pronom en premier
[scil. avant le nom] interdit l'emploi de deux articles: ho emàs agrós [mon
champ], ho emàs doulos [mon esclave]. (110) En revanche, comme on l'a vu
plus haut, si c'est !e nom qui précede, on peut avoir deux articles: ho doulos ho
emós [mon esclave à moi (litt.: l'esclave le míen)], ho paterho sós [ton pere à
toi (litt.: le pere le tíen)]. Les deux artícles exprimem ici deux anaphores
différentes: celui de ho doUlos signifie quelque chose comme 'l'esclave qu'on
avait d'avance en tête, et non un autre', celui de ho sós (5) signifie 'celui du
maitre qu'on avait d'avance en tête, et non d'un autre', comme nous l'avons
montré284 pour ho pater ho ekeínou [son pere à !ui (litt.: le pere le de-celui-là )].
134. De ce que nous venons de voír il suit qu'on peut avoir trois articles
employés avec deux noms: {1O} ho phílos ho tou anthropou [litt. : I' ami le de
l'homme]. Le premier article montre qu'il ne s'agit pas d'un autre ami que de
l'ami déjà connu, le deuxieme qu'il n'est pas celui d'un autre homme que de
l'homme déjà connu, et c'est à ce demier que se rapporte le troisieme artícle.
Toutefois, dans ho pater ho toútou [litt.: le pere le de-celui-ci (gén.)], on ne
peut pas rajouter l'artícle tau (gén.), pas plus que dans ho pater ho ekeínou
[litt.: le pere le de-celui-là (gén.)], puisque, en tant que déictíques, ces pronoms
au génitif { 15) ne peuvent admettre J'artícle, comme nous J'avons montré285.
{ 111} Et le même raisonnement s'applique pareillement à la construction ho
pater ho emós [litt.: le pere le mien] : le pronom recouvre en effet une personne
au génitíf, qui apparait dans la transformation ho patú mou [mon pere (litt.: le
pere de-moi))28ti.
135. Encore un fait à ne pas négliger: les casueJs287 qui s'adjoignent aux
{ 5} appellatifs, lorsqu' ils sont placés en tête et prennent J' article, empêchent
l'insertion d'un deuxieme article. Ainsi on peut dire ho ánthrõpos ho agathós
[l'homme vaillant (litt.: l'homme le vaillant)], mais non *ho agathàs ho
ánthrõpos, on peut dire ho doulos ho emós [mon esclave à moi (litt.: l'esclave
140 TIEPI l:YNTA:::Eru: A
le mien)], mais non *ho emàs ho doúlos, on peut dire ho país ho grápsas
[l'enfant qui a écrit (litt.: l'enfant l'ayant-écrit)], mais non *ho grápsas ho pais.
Et la raison en est clairement celle-ci: du fait que { 1O} ce sont les noms de sens
adjectival qui se rapportent aux substantifs2ss, et en aucune façon les substantifs
aux adjectifs - (dans ho lógios ánthrõpos [le savant hornrne]) ce n'est pas
homme qui appelle savant, mais savant qui appelle homme -, il s'ensuit que
l'anaphore attachée à ho lógios [le savant...] se porte conjointement sur
ánthrõpos [homrne]; et de même qu'il n'est pas possible d'ajouter apres savant
le même adjectif savant, il ne l' est pas davantage { 15} d' ajouter un autre article
apres <ho> dans ho lógios ánthrõpos, l'anaphore étant déjà exprimée par
l'adjectif associé [muni de l'article)2B9,
2.7. Deux anicles à la suite(§§ 136 -141 ).
136. {112} Tryphon dit que l' article ho [!e (nomin.)] peut aussi être
préposé aux cas obliques [de l'article], lorsque viennent ensuite un participe,
puis le pronom hoútos [celui-ci] avec !e verbe éstin [est], exemple: ho tõn
ánthrõpon hubrisas houtós estin [voici celui qui a insulté l'homme (litt.: le
(nomin.) l'homme (acc.) ayant-insulté (part.) est celui-ci)]. Mais rien ne
s'oppose à la fonnulation plus générale290 «[lorsque viennent ensuite un
participe,] puis n'importe quel cas direct (5} et un verbe signifiant l'existence -
verbe 's'appeler' ou verbe 'être'291 » - exemples: ho tàn ánthrõpon hubrísas
Théõn onomázetai [celui qui a insulté l'homme s'appelle Théon], ho tàn
ánthrõpon laktísas híppos estín [celui qui a donné un coup de pied à l'homme
est un cheval], ho tàn ánthrõpon hubrísas egô eimi [celui qui a insulté
l'hornrne, c'est moi (litt.: moi-je suis)]. On peut donner de ce tour une
explication approfondie; la vaiei.
137. Les obliques se construisent avec le cas direct par l'intermédiaire d'un
verbe dont le proces { 10} transite292 du cas direct présent vers l' oblique: tàn
ánthrõpon húbrisen Théõn [Théon (nomin.) a insulté l'homme (acc.)], tàn
ánthrõpon eláktisen híppos [(un) cheval (nomin.) a donné-un-coup-de-pied à
l'hornrne (acc.)]. Si dans cette construction nous ajoutons l'article devant !e cas
direct qui s'y trouve, la structure phrastique demeure: tàn ánthrõpon húbrisen
ho Théõn [litt.: le Théon a insulté l'hornme], tàn ánthrõpon eláktisen ho híppos
[le cheval a donné-un-coup-de-pied à l'homme]. Mettons maintenant l'article
devant !' accusatif, { 15} la phrase cesse d' être congruente: *ho tàn ánthrõpon
húbrisen Théõn [le (nomin.) l'homme (acc.) Théon (nomin.) a-insulté]; en
séparant l'article du cas direct, on a détruit la phrase293. C'est pour cela que le
verbe devient participe: pour redonner à l'article [un casuel] au cas droit et
{113} de genre masculin. Et puis, cornme il est impossible qu' une phrase soit
complete sans verbe, on a recours à l' un des verbes signifiant I' existence, pour
assigner le proces à la personne qui a agi, car le participe, !ui, est étranger aux
personnes: ho tàn ánthrõpon hubrísas Trúphõn estín ou Trúphõn
(5) onomázetai [celui qui a insulté l'hornrne est/s'appelle Tryphon].
138. On peut également avoir [apres !e participe] un pronom, mais dans ce cas
le seul verbe possible est éstin [est] ou une de ses formes fléchies: ... houtós
estín I houtos ên I eg6 eimi I su ef [(celui qui a ... ), c'est celui-ci/ c'était celui-
ci I c'est moi (litt.: moi-je suis) / c'est toi (litt.: toi-tu es)]; c'est que les
pronoms signifient seulement la substance, qui est justement le signifié de
'être'. Avec les noms, en revanche, on peut avoir onomázetai [s'appelle] et les
verbes de la même série, puisque !e propre des noms c'est qu'ils servent à
141 TIEP! I:YNTA:::E!II A
1. b CB : om. AL.
2. Kal iiis TáeEws ou µt]v Kal Apc (sur une rature) : Kal iiis Táeews- LC. Kal iiis
TdeEWS'" ÓOOXEpÉOTEpa 6t B 1.
3. Tà 1iis OWTÓeEws Apt(mg)B: om. AªCLC.
4. Mf3<>Lev ACB: Mf3oLE (sic) L. La correction avortée du copiste de L témoigne à la fois de
son intention norrnative (cf. 169,2) et de la présence d'une syllepse de nombre dans son
modele (cf. Schneider Comm. 14).
5. TOÚT~ Bekker : TOVTW Apc, OVTW A ac, OÜTWS' LCB.
6. ovµTTÀlKWV edd.: ovµTTÀlKOV ALCB.
DEUX ARTICLES PRÉPOSITIFS À LA SUITE 142
ánthrõpon hekôn hubrisai hoútós estin [voici celui qui volontiers insulter
l'homme], {116) phrase également incongruente sans l'infinitif. Nous avons
exposé à fond la rai5on de cette incongruence dans notre traité Des panicipes.
3. l'aniclepostpositif(§§ 142-157).
142. II faut maintenant parler des articles postpositifs, qui different des
prépositifs non seulement par leur position et leur forme, mais aussi - et
grandement - par leur construction. {5} Or si la différence de forme et de
position est évidente301, il n 'en va pas de même pour la construction302 : e· est
donc d' elle que nous voulons trai ter ici.
3.1.J.J. Regle d'introduction d'un nouveau verbe. Affinité entre article
postpositif er conjonction copulative (§§ 143-144).
143. Les articles prépositifs qui accompagnent les noms s'associent au
même verbe ou au même participe qu'eux303, par exemple quand on ajoute un
te! article à ánthrõpos peripateí [(un) homme marche] ou à anthropou ãídontos
ekousa [j' ai entendu un homme chanter (litt. : j' ai entendu (un) homme
chantant)]. Rien de te! n'est possible avec {10) l'article postpositif, j'entends
dans une construction au singulier304; [dans ce cas] en effet, le postpositif exige
absolument l'introduction d'un deuxieme verbe: {117) êlthen grammatikõs hõs
dieléxato / hàs anégnõ [(il) est venu un grammairien qui a discuté/qui a-lu].
Cela vaut aussi quand il y a transitivité verbale, je veux dire [quand l'action
passe] sur une autre personne: anthrôpõi hõmílêsa hôi paréskhon xenían [j'ai
parlé à (un) homme auquelj'ai offert l'hospitalité]. Qu'on introduise dans ces
constructions des articles prépositifs, il en résultera une malforrnation dans la
phrase: {5} *ho grammatikàs êlthen dieléxato [le grammairien est venu a
discuté], *tôi anthropõi hõmílêsa paréskhon xenían [à-l'homme j'ai parlé j'ai
offert l'hospitalité], à moins que, grâce à une conjonction copulative, 'homme'
puisse être mis en facteur commun3os. II s'agira évidemment de kaí [et] ou d'une
conjonction équivalente, comme nous I' avons montré de maniere complete et
détaillée en traitant de la construction des conjonctions306, La phrase se présente
alors ainsi: {10} ho grammatikàs paregéneto kai dieléxato [le grammairien est
venu et a discuté], toi anthropõi hõmílêsa kai paréskhon xenían [à-I'homme j'ai
parlé et offert l'hospitalité].
144. II ne se passe rien !à que de tres naturel, comme on va !e voir. L'article
postpositif, nous l'avons dit, a un verbe auquel il se rapporte en propre, et il est
conjoint307 par I' anaphore au nom qui précede: de ce fait, il ne donne pas une
phrase simple, puisque chacun des deux verbes {15} asa construction, l'un avec
!e nom, l'autre avec l'article lui-même. {118) Or c'estjuste ce qui se produit
avec la conjonction kaí [et]: d'un côté, elle met le nom qui précede en facteur
commun, et de !' autre, coordonnant une autre phrase, elle rend obligatoire
l'emploi d'un autre verbe. C'est ainsi que paregéneto ho grammatikàs hàs
dieléxato [est venu le grammairien qui a discuté] revient au meme que ho
grammatikàs paregéneto {5} kai dieléxato [!e grammairien est venu et a
discuté]. D' ailleurs, les dénominations mêmes de ces parties de phrase les
rapprochent: sunêrtêsthai [être articulé] et sundedésthai [être conjointpos sont à
peu de chose pres synonymes.
143 nEPI l:YNTAõ:Enl: A
122 Ka1 yàp i:vtKa 'tfiç táÇECOç· µetà yàp to õvoµa tÉ9E1tm· [Ka1 EVEKa 'tfiç
<p<JJVÍ):; • àitO yàp
toü t iípÇato, tfüv incotaKtucÔl\I Oíxa toü t Ã.E'yoµÉvmv· )I
Ka1 fo 'tfiç auvtáÇEroç · q>ÉpEtm yàp bt\ to iaoqJapílp. - Ilótt µÉvto1
tà t01a\Jta tWV ãp9prov OÜtE Ú1totaKtlKà ttvm ÕÚVatal ap9pa OÜtE
5 1tpotaKnKá, áM' ~ àvtrovuµ1Kà ~ àopunoúµtva µóp1a, Éltàv tàç ouv-
~ ÉltÍroµev tiir.> àvtrowµ!ÜN, 7tap<XO'tÍpoµev.
{122} La position est révélatrice, puisque [l' article] est placé apres le nom; ([la
forme également, puisqu'il commence par un t, alors que les postpositifs n'ont
pas de t]]; mais en plus la construction32 1, puisque l'article se rapporte à
isopharízei [égale]. - Dans quels cas ces articles ne peuvent être ni postpositifs
ni {5} prépositifs, mais sont des mots pronominaux ou indéfinis, nous
l' exposerons quand nous aborderons la construction des pronomsJ22.
3.1.2.3. Examen de textes poétiques (§§ 152-154).
152. Cela étant, dans :
... kai thOrekh'; hõ gàr en hoi apolese pistas hetairos [ll. 18.460]
[ ... et un corselet; car le / ce(lui) qui était à lui, (son) fidele
compagnon l'a perdu],
il faut examiner si ho est prépositif et va avec pistas hetairos [fidele
compagnon], ou s'il remplace { 10} le postpositif hós [(celui) qui] et renvoie à
thOreka [corselet], ou à hetairos [compagnon) {123} dans une construction
postpositive323. En fait, son interprétation comme prépositif est intenable:
jamais un prépositif n'est suivi d'un verbe, or ho est suivi de en [était], ce qui
impose le postpositif. Or il n'est pas plausible que ce postpositif renvoie au
corselet, car ce n'est pas la {5} seule piece que Patrocle ait perdue: il a perdu à
la fois
"un bouclier, un casque, de belles cnérnides avec leurs couvre-
chevilles, et un corselet. .. " (v. 458-460).
Et même si on néglige cette [objection], on se heurte encore à l'incongruence de
la phrase: { 10} on accordera en effet que, de par la construction de l' article, on
entend que c'est le corselet qui 'était' à lui, comme nous l'avons montré plus
haut; or comment, dans ces conditions, articuler pistas hetairos [(son) fidele
compagnon (nomin.)) à un verbe [qui dépend déjà] d'un autre cas direct - celui
qui s'entend avec le verbe en [était)? Depuis quand deux cas directs peuvent-ils
former une phrase congruente? {124} II est plus exact de dire que, pour avoir
une phrase congruente, il faut un oblique et un cas directJ24 •
153. En fait, le cas direct de hó doit être identifié à celui de hetairos325 : hõs en
autoi pistas hetairos apolese tà prokateilegména [litt.: celui-qui (nomin.) était à
lui fidele compagnon (nornin.) a perdu les pieces énumérées (acc.)], c'est-à-dire
bouclier, casque, belles jambieres {5} et corselet: c' est en effet de tout cela
qu'[Achille] demande le remplacement. A moins qu'on ne veuille suppléer un
accusatif, sur leque! devra forcément porter apolesen [a perdu], !' article placé en
tête devena:ot hós [celui-qui]: ... kai thOrekh'; hõs gàr huperkhen autoi, toúton
apolesen ho pistas hetairos [ ... et un corselet; car celui-qui (nornin.) était à lui,
celui-là (acc.) son fidele compagnon (l') a perdu]326.
154. Autre [probleme]: on a, chez Alcée:
{ 10} Kullánas o médeis (fr. 5,1 Bergk = 308b,l Lobel-Page)
[litt.: le régnant, ou: (toi) qui regnes sur Cyllene32 7 ).
{125} Apion Mochthos328 construisait médeis comme un verbe: il refusait d'y
voir un participe tiré d'un verbe baryton, ces participes ignorant ce type de
finale dans l'[usage] commun. Mais on a montré là-contre qu'il existe aussi un
verbe circonflexe medo, d'ou vient:
146 CTEPI IYNTAEE!lI A
130 § 3. "Ev9t:v Ó\' OÀ.OU KÀ.Ívovtal, OÚO tàç "(EV\KllltCÍtaç KÀ.ÍOElÇ àitooná-
oaoa13, Kai ou Katà OÚ'Yxuo1v, àÀ.À.à Katà µep1oµàv tàv oÉovta· tc'/i µi:v
yàp tÉÀ.t:t ÉVÍJKE tiJv ntoonKfiv KÀ.Íoiv, tc'/i oi: ãpxovti tàv tfuv npoo<Í>-
ncov Emµep1oµóv· oaipf:ç yàp Ott, ei Katà 'tO amo µÉpoç ai oúo KÀ.ÍaEtÇ
Évt:yÉvovto, ouvÉl}11 iiv tiiç µi:v ntcÍ>oECOÇ tà Étt:potoúµevov ànotpil}eo9m
tà toii 1tpooóm:ou OtaKpmKÓv, Kai Eµ1taÀ.tv toii npooóm:ou µetal3aivov-
toç napaip9dpeo9m tà tiiç 1ttcÍ>oecoç ióícoµa. ât' o ntii'xnv µi:v 01aKpÍ-
vouoa àitott:À.E\ tà t\µoü Kai t\µoí Kai iµÉ npóoconov OE tà ɵoi>-CJOÜ
131 npóoconov fü: Kai 1ttcíio1v tà éµoü4-ooí· Kai tv iinaotv óíp1otm to\ç
np0Kate1À.t:yµÉvo1ç óià tà Év i:KatÉpcp µÉpt:l incopijoav ióícoµa. 'EKátt:pat
yoiiv ai KÀ.Íot:tç à1tootâom Éni tà i'.Óta µÓpta, À.Éyco tà Õvoµa Kai tà
pijµa, tc'/i tÉÀ.E1 ouvexpfuvto Katà tiiv KÀ.Íoiv, 1Ca.À.Óç 1Ca.À.0Ü, y p áq><o
ypácpeiç ypácpt:l, ouK á1t19ávwç Kai tiiç àvtoovuµ iaç XPTJOaµÉv,,ç tji
U7tOO'tOÀ.f\ 'tOU ç' oüon ÓtaKpmtj tpÍtou npooóm:ou, aoí- oí moei Kal
~ Ãéya.-
§ 4. Eü119eç µÉvtot u1tol..aµl}ávco, ei iÇepyáoetaÍ nç ó1à
tÍ µfi µâÀ.À.Ov tà tÉÀ.Oç [oU]S npoot:i(CÍ!pt:t tc'/i npooóm:cp, Ka9ánt:p Éni
tmv /lTJµátwv, i)icEp to iipxovl. "Eôe1 -yàp éíicaÇ iv hii µÉpE1 npooxwpiiom
132 to tÉÂOÇ, K<Xl EÍ Eo'tlV EÍ!tEÍV, EUÂÓyWÇ t<!i 7ttW'tlKép, El'YE K<Xl 7tpÓtEpOV
tOU PTlµ<XtOÇ <to ovoµa >2, ic:a9Õ>ç É7tEÔEÍÇaµEV, K<Xl ÔfiÂOV ÍÍ'tl to tOÚto'll
iôíwµa É7t1ic:paT1ÍaE1 toíl tÉÂOuç, ÂÉyw fiiv 7ttii>o1v. Ilpoç otç ic:ai àvcrow-
µ ia iativ to àvc' óvóµatoç napaÂ.aµ~avÓµEvov ic:ai iívoµa µiµoúµtvov,
ic:al aacpb; Otl Éltaic:oÂOúOiiµá Éanv to ÉyywÓµEVOv < npóaronov >3. Kai Ei
i:à tÉÀ.11 É7t1ic:patEI tiâv µEpÍilv i:oíl Ãáyou, i:o õc i:ÉÂOç 'ti\ç ávtrowµ iaç
ni:ii>oiç Éattv, Én1ic:pa'CÍ\at1 ãpa Õlà toíl tÉÂOuç to ic:aÃ.Eío9m ávtrowµ ia,
ic:âv />iíµatoç iôiwµa napE1aÔÚ'lta1, f...éyw to npóaro1t0v.
§ 5. Eií/...oyov fyyoílµm npo tiiç ic:atà µÉpoç cruvtál;twç npoÔlaoacpí\am
10 tà Énaic:of...ou9oílvca iôuÍlµata toíç µopio1ç \mep toíl fiiv Eip11aoµÉV11v
ô1ôaaic:aÀ.iav tfiç auvtáÇEroç EúauvomotÉpav -ytvÉa9a 14 .
§ 6. IlpÓKElt<Xl µE:v ouv '1 iÇaipEtOÇ ICÀ.ÍOlÇ ic:at' áµcpÓtEpa µÉp11.
133 OÚvEa'tlv Õf: ôe\Ç1ç Ôit'CÍ\, '1 ic:atà ànÓÀ.utov iic:cpopáv, É1ta\CJÉ µE (cpavtpov
yàp oti ÕtíÇ1ç, àJJ..' ouic: t7tltttaµÉV11 ooof: npóç i:1 ávai:twoµÉV'l). ic:ai
àvt1Ôlaatal..nic:ií, qu ainàv Enaure npóô11Ãov yàp lín t7tltÉtatm tà5
tfiç ôdÇeroç, ic:a9ánEp tà Év tf1 no1Óf11n t7tlVOEÍtm· Â.euicóç ànoÀ.tÀ.u·
s µÉV'lv EXEt fiiv no1ót11m, in1tEtaµÉVT1v ôi: iv t<!i i..euic:átepoç npoç
t'ttpov npóawnov o návtroç E!t1Ç11wílµev· qi Ãáy~ ic:al to ÉµÉ in1teívav
fiiv ÔEíÇtv ànnt11aE npOç o t7tEtá911. ât' o tt µÉvtot Év ixnáomç to
totoútov ouic: ErXWPEÍ, Év toíç ic:a tà µÉpoç Eipiíaeta t.
§ 7. Kaf...oílvcm ai ÉvtEÂ.EÍç ic:atà fiiv cproviJv ic:ai tov ÔlE'Y'lYEpµÉvov
10 tóvov óp9otovoúµevm, táxa cruvrowµoílvcoç toíl óp9oíl ic:ai toíl U..,10\iç·
ai ôf: tov tóvov µEta1:19tíom <ÍlonEpEÍ ~àpoç àno tÍilv É-yKÂ.lVÓvtrov tà
J3ápii icp' EtE,iov ~ Í;yKÀ.ttuaxi· clyt-CÕ
ooi µEv f;y<Íl, cru ô' Eµoí (â 63)
µetà ti); MU.oü; ypwpf); mi Uiv iõtav TÍ:Nov ExEl. ti> Oi:
15 mi µot i:aílt' àyópEUOOV (v 23 2)
7t<Xpilirev µEv tiJvyP<JIP!Ív, µeti.0riKEV OC ml WvTÍ:NoV.
134 § 8. IlapÉ7tttm ic:al àvacpopà ic:atà to tpÍtov npóawnov, Ôt • ~ç tà
7tpomtEIÀEyµÉva ÓYÓµai:a mwwÂ.oÍlµIMX àvtowµáÇeo:n,
ZEU:;ô' Ent:l oWTpéiiáçtE mi "Eic:t0pa V11vai ~. (...)
...... ttUtOç oc lllÍÀ.lv tpbtEv iíoat cpat:tvcÍl (N 1 & 3).
1. tprep TO dpxov Sophianos (cf. quam principium Prisc.): i\nep Tt;i ápxovn C, dnep Tt;i
dpxovn A, i1TT€p Tijl ápxovn B!, om. uc. ciÀÀà àpxi'l LI"'.
2. TO llvoµa add. Uhlig (cf. prius est nomen uerbo Prisc.).
3. npóawnov add. Sophianos (cf. quae innascitur persona Prisc.).
4. yev€a0aL Aªc(?JLP": ylvrn0aL AP"Laccs.
5. Tà Apc(mg)LCB: om. Aªc.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 149
dans !e verbe. II fallait en effet qu'une bonne fois la finale soit affectée à une
seule et unique partie [de phrase], {132} et c'est à bon droit, peut-on dire,
qu' elle l' a été à la [partie] casuelle4 : <le nom> étant premier par rapport au
verbe, comme nous l'avons montréS, il est évident que c'est sa propriété à !ui,
j'entends !e cas, qui devait prévaloir à la finale. De plus, !e pronom est le [mot]
qui remplace !e nom, et qui imite le nom : {5} il est donc clair que la
<personne> qui y trouve place n'est là qu'un accident adventice6. Or c'est la
finale qui prévaut dans les parties de phrase, et la finale du pronom est un cas ;
donc cette finale fera prévaloir l' appellation de 'pronom ', même si une
particularité verbale, la personne, vient s' y insérer7 aussi.
1.3. La double accentuation des pronoms (§§ 5-7).
5. Avant d'aborder le détail des constructions, il me parait logique de bien
mettre en lumiêre { 1O} les propriétés qui s' attachents aux pronoms : on
dorninera rnieux ainsi ce que j' enseignerai ensuite de leur construction.
6. On vient de parler de la flexion bipartite, trait distinctif des pronoms. {133} Il
faut y joindre le double [mode de] déixis: d'une part, la déixis dans sa forme
absolue; exemple: épaisé me [il m'a frappé], ou il y a évidemment une déixis9,
mais qui n'est ni intensive ni relative; d'autre part, la déixis oppositive;
exemple: eme autàn épaise [(c'est) moi même (qu') il a frappé]IO, ou la déixis
est manifestement intensive 11. On peut observer la même chose dans
[l' expression de] la qualité: leukós [blanc] {5} exprime la qualité absolue, mais
dans leukóteros [plus blanc], elle est présentée comme intensive relativement à
une autre personne absolument requise; de la même façon emé [(c'est) moi
(que)], qui intensifie12 la déixis, exige [référence à une personne] par rapport à
laquelle il y a intensification. Quant à la raison pour laquelle les pronoms ne
font pas toujours place aux deux modes de déixis, on en parlera dans l'étude de
détail13.
7. Les pronoms complets, tant pour la forme que pour l'accent activél4, sont
appelés { 10} 'orthotonés', ortho- [droit] étant sans doute ici synonyme de
'correct'. Ceux qui déplacent leur accent, comme si c'était un fardeau, sont
appelés 'enclitiques', d'aprês [la posture] des gens qui penchent [gr. enklínein]
leur fardeau vers un autre corps. Par exemple:
soi men egô, su d' emoí [11. 4.63]
[(cédons-nous l'un à l'autre,) moi à-toi, et toi à-moi]
présente la graphie complete des pronoms, qui ont leur accent propre, tandis que
dans:
{ 15} kaJ moi taút' agóreuson [Od. 13.232]
[dis-moi encore cela]
le pronom a une graphie incomplête et il a déplacé son accent15.
1.4. Déixis et anaphore à la troisieme personne (§§ 8-14).
8. {134} À la troisiême personne, il peut aussil6 y avoir anaphore
[pronominale], quand les noms mentionnés antérieurement sont repris par des
pronoms:
Zeus d' epei oún Trôás te kai Héktora nêusi pélassen, (... )
autos de pálin trépen ósse phaeinô [ll. 13.1 et 3]
[Zeus, quand il eut fait s'approcher des vaisseaux les Troyens et
Hector, ( ... ) lui détouma (d'eux) ses yeux éclatants].
150 TIEP! !YNTAE:EO! B
135 § 11. ÔEÔEÍl;Etm yàp Év toiç i:Çfiç CÍ>Ç ai ôe1icnicai3 ouic Eip11µÉvrov
tÜ>v ovoµátrov áv0\llt11VÉX0riaav, IÍÃ.Ã.' ou ÔuvaµÉvrov 1tapaÃ.11cp0f\va1.
Kai oÜ'troç µepíÇovtm dç ÔEllC'tltcàç icai ávacpop1icàç EÍÇ µÍav àvoµaaiav
CJ\lvEÃ.llooom· icatà yàp f:icatÉpaç tàç ô1acpopàç t:v CJ\lváyetm to ávtovo-
µáÇea0m. "H yàp µi\ Ô\lVaµtvrov tii>v ovoµátrov a\itm 1tapal..aµj:lávoV'tm,
i\ dpriµtvrov µÉv4, ltáÃ.1v ôf: < µi\ >5 Ô\lvaµtvrov 1tapal..aµj:lávea9a1. Ei yér.p
tlÇ ávt1. 1DÜ
... cMO;ôi:m1v•pÉltEv0ooeipanvb>(N 3)
ávt10ft to Zeúc;, ou CJ\lvál;e1 touç ôOO Â.Óyouç ica•à •o'ii õ1óc;, ci>Ç àpxi\v
10 ÔE ADyO\l ltOlftCJE'tat. '0 aU'tÕÇ ÔE ADyOÇ ÉltÍ Ó.ltaCJÜ>V tÜ>V OÜ'tCllÇ itapa-
Ã.aµj:\avoµÉvrov· itapov yàp àvti tÜ>v àvacpop1icii>v tà àvóµata 0ÉCJ9m
ica i •à toii Â.Óyou àÃ.Ã.01ii>aa 1.
§ 12. 'Oitriviica µÉ:vto1 'tÕ bcmoc; mi 'tÕ
136 oÍJio; ou ôe1icvüa1v tà iilt' Õ1j11v, àvacpÉpoua1 ÔÉ, ôei voEiv Õt1 Ti EK
'tOÚtrov ôe'i.Ç1ç Éiti tov voiiv cpÉpE'ta1, i.íatE 'tàç µE:v tf\ç ÕljlECllÇ dvm
&íÇEiç, •àç ôi: toü voü. «l>ÍxJEt yoüv o?iam ÔEllC'tltcai icai to àvnicdµevov
ãp8pov tft auvtál;e1 ou ltapaÃ.aµj:lér.vouaw.
§ 13. Kai ift1 ÉÇmpÉtroç icai 'tà tpÍta 7tpÓarolta ev Ôlmpàpo1ç cprovaiç
ôiácpopa tpÍta àltotel..oiia1v, tÜ>v Pflµátrov ôià µ1âç cprovfiç Éiti ltÀEÍova
ltpóarolta avV'tE1vÓV'trov, ypácpn â1ovúa1oç i\ T p Úcp m v ií nç ã.1..1..oç
tii>v ôuvaµÉvrov to 7tpâyµa ltapaôéÇaa9m. Ou µi]v Élti tii>v àvtrovuµ1ii>v,
El'YE ávacpop1tci\ µi:v Ti autóc;, ÔElK'tltci\ ÔE ii É uivo e; icai Etl Ti oÍJio;,
10 ô1acpÉpovaa têji ô1aa-rftµat1 tf\ç ôdÇeroç. 'O ai>toç Â.Óyoç icàlti tf\ç iíôe.
§ 14. Kai ÉltEÍ ifcpaµev tàç ÔEttc'ttKàç ÉltttEÍvea9m eiç itÀEÍova ôeiÇ1v,
ai ôi: 7tpoicE͵evm <provai ouic fiôúvaV'to to ô1aaov toü tàvou àvaôÉÇa-
137 a0m, ica0ér.ltEP Ti éµoii icai É µ o í ica i ai aúÇuyo1, ôtà ti\v Élti tÉA.ouç
j:lapEiav, Eiç itapayroyi\v ti\v ô1à toü l µEtf\A.0ov, ÉitlCJltCÍJµEvm icatà
toÜ •ÉÂ.ovç ti\v 6Çe\av eíç ɵcpav1aµov tf\ç ltÀEÍovoç É1t1 táaeroç , ica0áltep
§ 28. 'I'TJtÉov fü: Kat 1tepi téõv tji cpwvfl c'ip0pwv 1Ca6eatcátwv, tji
ô[ iÇ a'Íl'twv µetaÀ.T,ljlEt avtwvuµ 1&v,
oyàp ;y.ae9oàç bti vipç 'A-,.atiàv(A 12)
ici ho [fonnellement: art. masc. sg.] est mis pour houtos [lui, celui-ci (pron.)].
Autres exemples :
{ 10} tàn d' apameibómenos ... [ll. 1.84, etc.]
[!ui (litt. 'le', art.) répondant.. .] ;
hos he rhímpha théousa [Od. 13.88]
[ainsi elle (litt. 'la', art.), cinglant à vive allure ... ].
Dans:
heíneka tês aretês eridaínomen [Od. 2.206]
[nous rivalisons pour la valeur de celle-ci (litt. 'pour (la) valeur de
la')],
tês [formellement: art. fém. sg. gén.] se transposesr en taútes [gén. fém. sg. du
pron. houtos] et la correction appelle un article supplémentaires2. II en va de
même d'une maniêre générale dans tous les cas de ce genre.
29.53 Les formes { 15} casuelles des noms et les pronoms qui les remplacent
{148} se construisent de la même façon avec les verbes; ainsi dans : Trúphõn
didáskei I houtm didáskei [Tryphon (nomin.)/celui-ci (nomin.) enseigne]. Quant
aux cas obliques, ils fonnent le terme d'une construction qui part du cas direct,
le verbe intennédiaire indiquant la position diathétique de chacun.54 : Théõna
didáskei Trúphõn [Tryphon (nomin.) enseigne Théon (acc.)], touton {5} philo
ego/ philei Théõn [moi (nomin.) j' aime!Théon (nomin.) aime celui-ci (acc.)].
30. II est vrai de dire également que ce sont des noms accompagnés de I' article
que remplace le pronomss. En effet, les articles ne signifient ni Ia quantité, ni la
qualité, ni les autres accidents des noms; or nous avons montré qu' il en allait de
même pour les pronoms: de même que houtos [celui-ci] s'emploie à propos de
n'importe quel référent, { 10) de même les articles accompagnent n'importe
quel référents6: ho mégas [le grand], ho brakhús [!e petit], ho leukós [!e blanc],
ho khrusous [litt. : !e en-or)57.
31. Cela étant, lorsque l'article n'est pas employé avec un nom, mais a la
construction d'un nom telle que nous venons de la décrire, alors nécessairement
il se transposera en pronom: quand il n' est pas avec un nom, potentiellement il
est employé en place d'un nom, { 15) et de !à suit que sa construction devient
celle d'un transposé pronominal. Soit par exemple: Khrúses gàr êlthe thoàs
{149} epi nêas Akhaion [car Chrysês était venu aux nefs rapides des Achéens],
puis, avec l' article, ho gàr Khrúses êlthen thoàs epi nêas Akhaion [Iitt.: car le
Chrysês était venu aux nefs rapides des Achéens]; il est bien clair que, si on
ellipse alors !e nom [scil. Khrúses], !' article va hériter de sa construction et
devenir ni plus ni moins un pronomss, leque! tient lieu de n' importe que! nom:
aussi bien {5} l'article lui-même accompagne-t-il n'importe que! nom et ne
s'embarrasse-t-il pas de signifier la qualité ou tout autre accident nominal,
comme nous l'avons dit. Plus loin, toutefois, on indiquera dans quelles phrases
les noms sont exclus et les pronoms admis à leur place.
(32. Ainsi ce genre de construction, dans leque! l'article fait référence à des
noms précédemment attestés, donne li eu à transposition <pronominaJe59> [de
156
10 µ n oihroç EXO\lO'Cl, au'tó0ev ôE: EV 11poA.fi\j/E\ 'tO\l 1 fooµÉvou 11poo<Íl-
7IOU, aÓplO''tOV µE'tCÍÂ.11\j/IV 'tWV ãp0prov 710\El'tCll, Wç 'tà 'tO\ClU'tCl EXEI, ô
71EP\71a'tÔ>V 1e1vt:i'ta1, Ka\ E'tl iv u11o'taK't1Kotç ~ àv2 itapayév11'ta1
àvay1v0>alCÉ'tco, 11ávu euA.óyroç· ouµq>epóµevov yàp 11av't\ óvóµa't1 Ka\
Enl 11âv Õvoµa clvaÔpaµEt'tCll EV Ka0EO''tl1KÓÇ3, Ültep \'.Ô\ov àopÍO''tO\l.
150 'Yyuôç ãpa 'tà ãp9pa i\ eiç ciip1oµÉva 11póoro11a 1tapaÂ.aµ~áve'ta1 4 , 'tàç
ávtrowµíaç, i\ eiç 'to áop1o'tÓ'ta'tov, 'Ai:yro 10 'tÍ ç· OU yàp 71Óppro 1tÉ71t(l)KE
'tO ó 71Ep\71Cl'tÔ>V IClVEÍ'ta\ tou d ttÇ 71Epl71ait:i UVEÍ'ta\, oúôt:
tO OÇ âv éA6n 'tOU EÍ nç âv eJ..8n. - Ei yo\iv ouvevex6d11 n tfuv
óvoµátrov taiç 1tpoKE1µÉva1ç auvtáé;eo1, Ka\ autà KCl'tClClt'IÍCIE'tCl \ Eiç 'tOV
i'ô1ov µEp1oµóv, ô Â\OVÚGtOÇ 71Epl71a'tÔ>V 1C1Vt:i'ta1· Tp'Íupcov ICO\-
µêia1., ~ µ.eve\ 5 llf ôuivaaiáç.)
151 § 34. 'OµoÀ.Óyroç yoW KCll n o 1i 't o ç, 11apax6eiaa i.é; iip0pou 'tOU
[<ó Kai >)9 iíç CllJµaÍvoV'tOç ouK áp0p1riiv ai>vtaÇ1v i:i).)..à àvtrovuµucfiv, eiç
1àç àvtrovuµ íaç ÊX<ÍlPTJO'Ev (ou yàp 0eµantj fonv, iiíç 'tlVEÇ <Pfi611oav)·
aacpfç EK 'tiiiv ouµ.1tapE110µÉVrov. -
§35. 'Ano ltavtÔç àpCJEV\KOU 1tpro-
'tOMO\l i\ 1tapayroyou 'tOÜ eiç OÇ À.'IÍ'Yovtoç 0-riluKOV yÍvE'tCll 'tOU 'tÉÀ.ouç
Eiç 1\ i\ EÍÇ a µaKpàv µE'ta71Ílt'tOV'tOÇ, õ 't\ µn µóvov Ê.K 'tfiç 71pOKElµÉv1Jç
mpayroyf); · ii yàp 'to1ai>'tTJ 1tapayroyn u1toa'tpÉq>e1 Eiç 'tà 1tpro'tóru11ov
Ka'tà yÉvoç, 't1\Â.Í1eoç 't1\Â.\ICOU'tOÇ- 't1\Â.ÍIC1\ 't1\Â.11eaÚ't1\, 1ca.\ E'tl i.iri
ooot:'tÉprov· ó ai>'toç A.óyoç Kai E111 'tOu "o a ou" o ç, io\ouioç. "011ep
10 1tap1JK0À.oú8e1 Kai 'tfl 1o oin:oç · ciiç oin:oç olÍK EXEl 'tO ~À.uKÔV QÜa\,
áÃ.A.à 11áA.1v 11apà tà ÍI aÜ't1\. Kà11dl 1 tà ouÔÉtEpov, Â.Éyro tà tÓ,
l'article]. { 10) Mais quand la construction est différente et que d'emblée elle
réfere par anticipation à quelque personne à venir, alors elle donne lieu à une
transposition des articles en indéfinis; ainsi dans ho peripatôn kineítai [litt.: le
marchant bouge], ou, avec l'article postpositif, hiJs àn paragénetai
anaginõskétõ [qui se présentera, qu'il Iise]. II n'y a rien là que de tres logique:
pouvant s'associer à n'importe quel nom, [l'article], malgré son unicité60,
renverra à n' importe que! nom, ce qui est le propre de l' indéfini. {150} II est
donc normal que les articles s'emploient soit pour des personnes déterminées,
comme des pronoms61, soit pour la plus indéterminée, je veux dire tís
[quelqu'un, on]: ho peripaton kineítai [le marchant bouge] n'est pas loin de eí
tis peripateí kineitai [si on marche, on bouge], ni hiJs àn élthéi [qui(conque)
viendra] de eí tis àn élthei [si on vient]. Mainienant, il suffira d'ajouter des
{ 5} noms dans les constructions qu' on vient de voir pour que les articles
rentrent dans la classe qui leur est propre: ho Dionúsios peripaton kineítai [litt.:
le Denys en marchant bouge], Trúphõn koimâtai, hiJs meneí me dianastás
[Tryphon dort, qui une fois levé m'attendra].)
33. On appellera donc à juste titre 'pronoms' [ces articles transposés] quand on
les classera62. Ils sont dans le même cas que d' autres parties de phrase qui,
délaissant la construction qui leur est propre { 10) pour remplir les [fonctions]
propres d'une autre, reçoivent aussi l'appellation de cette demiere. C'est ce qui
se passe pour tous les adverbes dénominaux: pukná, kállista, hedista [adj. pi. nt.
à valeur adverbiale: 'souvent/tres bien/avec grand plaisir'], idíãi, demosíãi
[adj. fém. dat. sg. à valeur adv.: 'en privé/en public'], tónõi, kúklõi [subst. dat.
sg. à valeur adv.: 'intensément (?)/en rond, autour']63. Même chose encore
quand des participes se construisent comme des noms: erõméne [litt. : éprise,
aimante, subst. au sens de 'amante'], heimarméné [lin.: allouée, subst. au sens
de 'destinée'J64. Dans tous ces cas, il faut simplement enseigner qu'il y a
transposition, car {15} ce qui prévaut dans le classement [des mots], ce n' est
pas tant leur forme que leur signification.
2.2. Structure morphologique de hofitos (§§ 34-39).
34. {151} Quant à houtos [celui-ci], on s'accordera à considérer que s'il a
pris place panni les pronoms, c'est qu'il est dérivé de l'article hós dans sa
valeur syntaxique non d'article, mais de pronom65 - car ce n'est pas un theme
autonome66 comme certains l' ont cru: cela ressort clairement [des formes] de
son accidence.
35. Sur tout masculin (5} en -os, qu'il soit primaire ou dérivé, on forme un
féminin par transformation de la finale en -é ou en -a long. Seule exception, les
dérivés en -ouros, qui, pour chaque genre, reviennent au [terme] primaire67:
telíkos - telikoutos [de telle grandeur, masc.], telíkt - telikaúte [id., fém.], et
de même pour le neutre. La même logique s'applique à tosoutos [de telle
quantité], à toioutos [de telle qualité]. Et c'est précisément { 10) ce qui arrive à
houtos, qui n'a pas pour féminin *hoúte, mais bien, tiré de hi [art. fém.], haúte;
pour le neutre, comme I' [ article] tó a un t initial, on a aussi un t à I' initiale de
touto [nt. de houtos].
157 flEPI I:YNTAEEru: B
altÕ toÜ 't iíPJCEtO, Ka: to to'im> alto tOÜ 't llPJ(EtO. -
§ 36. Kai icatà
lttWolV Ôt ltapá-yua1. ÜÚ yàp altO 'tOÜ 't'IÀ\KUÜ'tat yEVllC!ÍV q>aµEV
ti'tv 't'1Àt1taÚ'tcuv f\ êuto i:oü i:otaümt 'totaútcuv, icaSo fot1v Éltl-
152 voijom Eltl émávr(J)V 9iiÃ.uKiõv· autaÍ yoÜV autcDV q>aµEV, KUl Etl CutO
toü aVEltEK'tá'tO\l 'tOÍat 'tOÍCDV, 't'IÀÍICa\ 't'IÀÍKCDV. Kai oaq>EÇ Õt!
1tapà µf:v tO i11ÀÍ1Cat tO 't'IÀtlCUÜ'tal, Jtapà ôE tO "t1JÀÍICCDV 1 'tO 't'IÀtlCOÚ1:CDV.
TaÚ'tov o\iv 1tap111toÀ.o1Í9E1 icai Eiti wü ai- a'Ó'tat, icai É7tEi El)(Eto 1ta-
payro'Yiiç tfiç 7tpOKElµÉVT)ç, OÚKÉ'tl aiS'tCDV, ica9Wç icai2 E1tl 'tOÜ oÇutóvou
7tpÓKEl'tUI autaí autiõv. Il«iÃ.1v ouv 'tO tOÚ1:CDV E1tl1ttEV U7t0 YEV!Kijç
7tp(J)totÚ7tou tijç 'tÍÕV, toü t ouµltapaÃ.aµj3avoµÉvou, Õ7tEp É1tt tfiç EÚ-
9Eiaç oú3 ouµltapEÃ.aµj3avEto, Eiti ôt tfiç yEV11Cijç · a i yàp icai 't iõ v. -
(§ 37. Tft4 7tpOKE1µÉVT1 7tapayro'Yfl ouvultáp)(El E'tÉpa 7tapay(J)'Yi't Ti ô1à toü
10 ÔE, o\ioa OUVT)9EotÉpa 7tOll)ta\ç,toioc; - 'IOÚ>o&,i:Óooç-tooóoôe, ~ç
153 to µEtaÀ.aµj3avÓµEvov Eiç 7tapayroyi'tv tiiv ô1à to'Ü Ol1lO<; E'YJ(ropEI,
'IOIÓI& - 'tO\OÜ'tOV, 'tOOÓVÔE - 'tOOOÜ'tOV. "Eonv otiv icai to ÕÔE,
µuaÀ.aµj3avÓµEvov Eiç to o'Ótoç, eic5 ouvtál;E(J)Ç tfiç ô1à to'Ü o7tapax9Év.)
§ 38. Oú JCPTt ãpa ouyicatatí9to9a1 "Aj3p(J)v1 ot1 Ti o'Ó'toc; 7tapijictm
tÇ ãpSpou, icaSót1 icai tÇ É1t1ppfiµatoç wv OVÉ ãUo µÉpoç À.Óyou
yéyovtv to óv1vóc;6. 'Ev µf:v yàp ta!ç iíÀ.À.a1ç 7tapayroya\ç aôiaipopEI
to t01oüwv, ev yE µfiv tji 7tpoKE1µÉvn aôúvatóv ionv Eiç iíUo µÉpoç
À.Óyou Éy)((J)pijom to ltprotÓ't\lltov, Õ7tou yE ióEixSii oú µóvov to aúto
µÉpoç À.Óyou aitoüv, éi).)J,. icai taúto yÉvoç icai tfiv aútfiv lttíi'>o1v icai
10 tov autov ap16µóv. llEÓvtroc; o\iv q>aµEv <Ílç É1C tijç avt(J)V\lµ 1icijç ouv-
táÇt(J)Ç toü ãpSpou Ti 7tapay(J)'Yi't iyívuo7, icai IÍlç lto111nicov µev to
ipáva1 't'IÀÍICOÇ wioc;, OÚV1]9Eç ÔE to 't T1Àt1CoÜtOÇ i:o\OÜ'toç, tov
UU'tOV tpÓ1tOV 1t011)'tlKOV to OÇ,
ô; yáp Pa. µáÃ.lcmx
15 iívôavE lCl)pÚicrov (p 172),
oúv116Eç Ôt to EÇ aÚ'toÜ µEtaÀ.aµj3avÓµEvov, o'Ótoç yáp. -
§ 39. KOOciivo
óE: 1tpoo9EtÉov, IÍlç ÉvÉÀ.E!'lfEV Ti Eu9E1a ti/> 't, icaSWç É1tEÔEÍÇaµEv icav
ti/> ltEpÍ iíp9prov. IláÀ.1v oi árop1EtÇ ouic É1tÀ.EÓvaoav Év ti/> 'taÜi:at
1mi t oüto1, aU' altÉÔ(J)Kav to ltpooipE1À.ÓµEvov, Wç ÔÉÔE1ictm icai É1tÍ
20 tiõv iíp0prov. 'OµoÀ.oyooo1 icai ai 1tÀ.á-y101 êuto toü t apÇáµEvm icai toü
ouÔEtÉpou Ti Eú0Eta icai to icatà tiiv EúSE\av JtVEܵa· ltÓtE yàp Ti o u
154 óíqi9oyyoç óaoÚVEtm, ÕltO\l yE icai tà óaouvóµEva Éyy1voµÉVT)Ç mitíiç
36. La dérivation [du pluriel de ces mots] se fait sur la base du cas68. Ainsi on ne
tire pas un génilif *têlikaútõn de têlikautai [de telle grandeur (nomin. fém. pl.)J,
ni *toiaútõn de toiautai [de telle qualité (nomin. fém. pl.)J, contrairement à ce
qu'on observe {152} pour tous les féminins: on tire bien autôn de autaí
[gén./nomin. de l'anaphorique fém.J, et de même, des formes sans rallonge
toiai, têiíkai [de telle qualité/grandeur (nomin. fém. pl.)J, on tire toíõn, telíkõn
[id. (gén. pi.)]. Or il est bien clair que le cas direct telikautai [de telle grandeur
(nomin. fém. pi.)] est tiré du cas direct telíkai [id.], mais Je génitif telikoútõn du
génitif têlíkõn. De fait, e' est aussi ce qui arrive pour hai / hautai [nomin. fém.
pi. de l'art. holdu déictique houtos]: ayant {5} la même dérivation que ci-
dessus, hautai n' a pas un génitif *haútõn, comme e' est le cas pour autaí oxyton
[anaph.], génitif autôn; soo génitif est toútõn, qui remonte au génitif primaire
tôn [art.]: il prend un t au génitif seulement, fondé sur ton, et non au cas direct,
fondé sur hai.
(37. A côté de la dérivation que nous venons de voir, il en existe une autre, en
-de, d'usage surtout poétique: toios / toiósde [de telle qualité], tósos / tosósde
[de telle quantité]. {153} Ces dérivés se transposent69 en dérivés en -outos:
toiónde - toiouton, tosónde - tosouton. De fait, on a aussi hóde [celui-ci] qui
se transpose en houtos, et qui est dérivé de ho en construction [pronominale].)
38. II ne faut donc pas suivre l'opinion d'Habron, selon qui houtos est dérivé
(5) de l'article, de même que de l'adverbe opsé [tard] on a tiré opsinós [tardif],
qui est une autre partie de phrase. En effet, si dans les autres cas de dérivation
un tel [changement de classe] ne fait pas probleme, il est impossible, dans Ie cas
présent, que le terme primaire change de partie de phrase: n'a-t-on pas montré
que cette dérivation impose le maintien, non seulement de la même partie de
phrase, mais aussi du genre, du cas et du nombre ?70 Nous sommes donc fondés
à dire que { 1O} cette dérivation repose sur I' article en construction
pronominale; et de même que têlíkos [de telle grandeur], tolos [de telle qualité]
sont poétiques, mais têlikoutos, toioutos [mêmes sens] d'usage courant, de
même hós [en emploi pronominal] est poétique:
hõs gár rha málista
{ 15} hindane kêrúkõn [Od. 17.172-173)
[car lui était, parmi les hérauts, celui qu'il aimait le mieux],
mais houtos qui sert à le transposer est courant: hoútos gàr... [car celui-ci...)71.
39. II faut encore ajouter que [dans houtos] Jecas direct présente une ellipse du
t, phénomene que nous avons déjà décrit dans le livre consacré aux articlesn.
lnversement, Ies Doriens n'ont pas, dans tautai, routoi [formes dor. de nomin.
pi. fém./masc. de houros], des formes pléonastiques: ils ne font que rendre au
pronom le t qui lui revient, comme il a été montré à propos des articles73. Cela
est confirmé par le t initial des cas obliques et du {20} cas direct neutre, ainsi
que par l'aspiration du cas direct [masc.-fém.]. Depuis quand en effet (154} la
diphtongue ou est-elle aspirée? - surtout quand on voit que les initiales aspirées
158 CTEP! I:YNTAEEnI B
'lf\Mx yÍVE'tal, ÕMÇ OUMÇ, Õpoç OUpOÇ; Ôa<JÚVE'tat ôf: tO OVVEICU Ôlà
TO 'to'Úvua. Oinc âv ouv ãU.Wç ôacruv0d11 to oútot, ti µfi M~o1
ànoA.oyíav Tiiv EÀÀ.Et'lflV tou t.
§ 45. Ou11: &v ouv t1ç U!t0Aá1lo1 ID; npoç oúô[v XPEl<ÓÔE1ç ai 11:atà
tO tpÍtOV !tpOO(l)ltOV IÍvt(l)V'llµÍal,Ô'UVaµÉV(l)V tÔ>V ovoµát(l)V !tO.paÀ.aµllá-
vro6a1; 11:ai yàp EÍ EVEXWPEl2 Katà nprotov 11:a\ ÔtÚtEpov npÓo(l)nov
napaÀ.aµllávto9ai tà ovóµata, la(l)Ç fui É:yÉVEto µTlÔE t;,v ávt(l)V'llµÍav
npooTl'llPí\o0ai. 'AÀ.À.' fot1 yt npoç to to10íitov cpávai· ai ávt(l)V'llµíai
10 anal; ávt\ óvoµát(l)V yEVÓµtva1 EK naptnoµÉvo'\l foxov KO.l tiiv ÔEi/;tv·
U!t' õ1111v yàp níntovta tà iÇ aútrov npÓ<J(l)lta E(l)pâto, 11:0.\ o\ít(l)Ç to
µÓp1ov iÇa1pÉt(l)Ç á!tTlvf:y11:ato tiiv ôtiÇw, tít1ç O'UV<ÓÔE'UOEV Katà o'llÇ'llyÍav
159 toíi np<Óto'U 11:a\ ÔE'lltÉpo'll npoo<Ímo'll ãxp1 toü tpíto'U. Oú 11:a80 ouv
tà óvóµata ávÉcp111:ta E:v tpÍto1ç3 npoo<Ímo1ç, f:yE:vovto ai IÍvt(l)V'llµ íai, fiXAà4
ica0o I͵OlpEl ÔEÍÇE(l)Ç, tít1ç OOttV EV IÍvt(l)V'llµÍatÇ. l:ÚVEOtl yOÜV áµcpÓ-
tEjla évtip
l. TTpWTT) ALCB (cf. primus Prisc.) : µla conj. Buttmann, TpoTTij conj. Stadtmueller.
2. ÉV€Xwpn LP"CB: ÉYX"'P€1 ALªº (?).
3. TplTOLS Bekker (cf. renias Prisc.): TpLol AL (cf. 21,11) CB Uhlig.
4. á).).à CB : á).).à Kal AL.
5. Tà CB : om. AL.
6. l\ l6las rroLÓTT)TOS etoLv LPº mgcB (cf. uel nominationem Prisc.): om. ALªº (omission
ac.ceptée par Maas (1912:11), qui dénie toute au1onté au 1émoignage de Priscien et affirme:
"Ubereinstimmungen der Renaissance-Hss beweisen gar nichts für den Text".
FONCilON ET EMPLOI DES PRONOMS: LA SUPPLÉANCE DU NOM 159
personne; nous ne nous I'imposons pas non plus à nous-mêmes, ce qui est !e
propre, cette fois, de Ia premiere personnen. C'est donc en vertu d' une absolue
nécessité que {157} les noms se rangent dans la troisieme personne - à tous les
cas autres que !e vocatif: ce cas en effet est celui qui d'emblée7s convertit Ies
troisiemes personnes en deuxiemes, par I'apostrophe qu'il dirige sur la personne
qui a reçu le nom.
44. Or il est bien clair encore que, lorsque nous adressons des propos à
quelqu' un, il nous faut opérer une distribution des personnes79. {5} Mais il
apparait qu'on ne peut recourir pour cela aux noms, qui sont de la troisieme
personne. Comme l' [exercice du] langageso exige qu'une premiere personne en
[pose] une deuxieme, {158} les pronoms se sont introduits pour suppléer à
l'incapacité du nom, quand nous disons [par exemple]: egó soi égrapsa [moi, je
t'ai écrit]. (On a dit plus haut pourquoi le pronom, tout en étant unique, peut
remplacer tous les nomsBI.)
3.1.2. À la 3• personne, les pronoms suppléent à l'incapacité déictique des noms
(§§ 45-46).
45. {5} Mais alors ne peut-on penser qu'à la troisieme personne les
pronoms ne servent à rien, puisqu'on peut y employer les noms? Supposons en
effet qu'il ait été Ioisible d'employer les noms à la premiere et à Ia deuxieme
personnes: peut-être bien qu'on n'aurait jamais inventé en plus les pronoms.
Voici ce qu' on peut répondre à cela. { 10} Une fois nés pour remplacer les
noms, les pronoms ont pris aussi, par accident82, la valeur déictique; en effet,
tombant sous le regard, les personnes auxque!les ils référaient étaient visibles, et
c'est ainsi que le pronom s'est approprié en exclusivité la déixis, Iaquelle,
suivant la série {159) que fonnait [le pronom] deux premieres personnes, est
restée attachée à lui jusqu'à la troisieme. Les pronoms [de troisieme personne]
doivent donc leur naissance, non au fait que les noms ne seraient pas recevables
à cette personnes3, mais au fait qu'ils n'ont pas de part à la déixis, qui justement
réside dans les pronoms. En tout cas, on a bien ensemble pronom et nom dans :
{5} houtos d'Aías esti pelarias [II. 3.229)
[celui-ci est Ajax, le gigantesque],
et les deux sont tout à fait nécessaires: Ajax est visible, d'ou l'emploi de la
déixis; on a interrogé sur la qualité propre, d' ou [!e nom] 'Ajax'84 •
46. Cela étant, il est clair que, dans *Apollonios gráphõ [Apollonios
j'écris] et [phrases] similaires, l'incongruence éclate: elle ne tient pas à autre
chose { 10) qu'à l'incongruence des personnes, le nom étant de Ia troisieme et le
verbe de la premiere. En revanche, avec deux troisiemes personnes, on a une
[phrase] congruente: Apollonios gráphei [Apollonios écrit)B5.
3.1.3. Cas particulier d'emploi des noms aux personnes J et II(§ 47).
47. Toutefois, cette [contrainte] n'a pas une portée générale. En effet, les
verbes qui signifient l'existence ou la position d'une qualité propre86
160 ITEPI IYNT A:::Eru: B
161 § 4 8. 'E!;iiç i>'ltÉov 1Cai 1ttpi auvtáÇtcoç tfiç téiiv àvtmvuµ 1éiiv 1tpoç4
tà pfiµam. Ai 1tÀ.áy101S 1tt<Í>at1ç tii>v àvtmvuµ 1ii>v 1távtcoç E1tl pl]µa
cpÉpovta1, i!; ~ç auvtlÍÇtwç votitm Ti É"yy1voµÉv11 ô1á8e:a1ç toú 1tpoa<Í>ltou. -
OV µfiv àvaotpÉcpt16 tà toú !..óyou· oú yàp ã1tavta tà irflµata 1tÀ.ayiouç
cX!tCl\tEi óvoµát(l)V ii ávtmvuµuíiv, Elttl a
µ[v aútii>v ClUtOtEÀ.fi Éativ, a
ÔE ÉME1itfi· tó [tEf yàp n: E p 171 a te i ii !tÀ.ouni ii Çii Tí ti téilv tOlOV·
tmv oÚIC bt1ÇT]tEi 1tÀ.ayiav 1ttiixnv, 1ttpi ÓJv Ka\ ÉvtEÀ.fi tov À.Óyov 1tapa-
atfiaoµev Ev tj\ ICClt' ÍÔÍav aVtlÍ)V GUVtáÇtt.
§ 49. OV À.ÉÀT]0E ÔÉ µE Õ>ç oi 1tÀ.Eiato1 intÉÀ.a~ov tTiv tii>v pl]µátcov
10 a'Í>vtaÇ1v ÉvtEÀEatÉpav EÍvCll, Ei 1tpo0Àá~o1 1Cal. tàç ávtcovuµíaç, 2yio
162 ErPmlu. E'YCo À.aÀ.ÔI, ICCl L Eltt tÚIV ÓµOÍWV tO ClUtÓ, ICCl l "tOÚto8 á1tÓ-
Ôe:1Çív q>amv to µfi !itóvtcoç ExEIV tTiv to1aÍ>tT)v cppáaiv9 , Ei µfi auµ1tapa-
Àá~o1 tlÇ tàçlO ávtmvuµiaç, Éyeo µev [(yàpjjl I napeyevÓµTjV, OU
li' oií· áicatáatata « yàp » tà toú À.óyou ye:vfiatta1. 'Eyro µÉvto1 o\>x
5 Ú1toÀ.aµ~ávm iv têp Ka0ÓÀ.ou to to1oút0v á!..T10Eç dva1, 1t1atoÍ>µevoç
oÚJC Éic 1to111t1iciõv 1tapa0foewv, Eiye tj\ 1tOIT]t11cfl auvtáÇe1 É<ptita1 ical
ÂEÍ1tt1v ica\ 1tÀ.EováÇe1v, Éic µÉvto1 tfiç lCOlvijÇ cppáaemç á1táGT1Ç icai tfiç
tiilv auyypacpÉmv á11:p1~oúç auv0foemç 11:al to µtiÇov ÉK ôuváµtmç tfiç
toú À.Óyou, fiv 11:ai ÔÉov ÉO"ti 1tapa0ia6m tiõv iiUcov auvtáÇewv 1tpoôfi-
10 ÂcovOÜtJÍJN.
{ 15} entrent dans les [phrases], en apparence incongruentes: eimi Odusseús [je
suis Ulysse], Trúphõn {160} onomázomai [je me nomme Tryphon], et [phrases]
de cette sérieB7. Inversement, il n'est pas possible de s'en remettre, pour une
appellation particuliere, à une forme [de valeur] comrnune pouvant s'appliquer à
n'importe qui; ainsi dans: *egb onomázomai [je me nomme moi], *egb
kteizomai [je m'appelle moi]. (Mais il est clair qu'on peut former ego eimi [c'est
moi (litt.: je suis moi)], car ce qui est signifié là, c'est l'existence; ce n'est pas
l'imposition d'une qualité propre, {5} mais celle de la qualité communess à
laquelle s'applique ego [moi].) Le même raisonnement vaut pour les personnes
suivantes. C'est donc manifestement parce qu'ils ne peuvent pas mettre en
porte-à-faux la [valeur) d'appellation particuliere attachée aux noms [propres
construits avec eux] que tes verbes les attirent de la troisieme à la premiere
personne, par exemple dans: Trúphõn onomázomai [je me nomme Tryphon].
Rien de tel en revanche dans *Trúphõn biázomai [je suis violenté Tryphon] ; en
effet, le fait d'être violenté n'est pas propre à Tryphon comrne l'est { 10} Je nom
qu'il porte: c'est pourquoi on emploie ici le pronoms9, [dont la valeur]
commune recouvre n'importe que] nom.
3.2.1. Emplois des cas obliques(§ 48).
48. {161} 11 faut maintenant parler de la construction des pronoms avec
les verbes. Les cas obliques des pronoms se rapportent forcément à un verbe90,
et leur construction révele la position diathétique de la personne [pronominale].
Mais la réciproque n' est pas vraie, car tous les verbes n' exigent pas des obliques
{5} nominaux ou pronominaux; en effet, certains d' entre eux ont un sens
complet, d'autres un sens incomplet: ainsi peripatef [(il) marche], ploute/ [(il)
est riche], zêi [(il) vit] et Jes verbes sirnilaires ne réclament pas de cas oblique.
Nous traiterons à fond de ces questions dans l'exposé particulier que nous
consacrerons à ces verbes.
3.2.2. Emplois du cas direct ( §§ 49-53 ).
49. 11 ne m'échappe pas que la plupart ont considéré la construction des
verbes { 10} comme plus complete Jorsqu'elle comporte en plus un pronom [au
cas direct]: egô {162} égrapsa [moij'ai écrit], egô lalb [moije parle] et autres
[tours] sirnilaires. La preuve qu'ils invoquent, c'est qu'il y aurait quelque chose
d'incorrect dans la tournure suivante s'il y manquait Jes pronoms: ego men
paregenómên, sü d'oú [moi, de mon côté, je me présentai, mais toi non]; on
aurait alors [disent-ils] une phrase mal formée. Moi, {5} je considere que cette
[observation] n'a pas de validité générale. Je m'appuie pour cela non pas surdes
citations poétiques - car à la construction poétique on concede ellipse et
pléonasme -, mais sur la phraséologie [de la Jangue] commune dans son
ensemble, sur la composition soignée des prosateurs, et davantage encore sur la
force de la raison linguistique, qu'il faut faire intervenir même si par ailleurs Jes
constructions sont claires91.
161 CTEPI IYNTA::::EnI. B
163 § 50. napllq>Íai:ai:at EV tl(Jt µÉpE<Jt MryOll 0111..oúµeva t:i:Épwv µep&v
Â.Ó'you, F:v i:ip Ai'. a ç i:o et11, Év úf> KpovÍÔTJ ç yevtrit t:v1rit i:oü npwi:o-
i:únou 1Ca\ i:o vi6r; tµu' e\>0eíaç MICÍtçtl, F:v i:ip Amjió8EV µei:à i:f\ç
óvoµanlCÍJç ivvoiaç Ka\ ii É; npó6ea1ç, Év i:ip Ai'. a vi: e to li ú co, F:v tif>
5 i:axúupor; i:O µâll.ov· 11áµ110Uoç2 ii Eiç to i:otoüto 11apá0ea1ç. Ka\
ouic fottv Cíat1ç ci>11ai to3 Kpovíli11ç À.r.Ínetv té/> vi ó r;, o µâÀÀov 11poate-
0t:v nep1aaiiv 0fo1v F:nayyÉÀ.Â.etat. 'Eci>tatávoµev touç ànoq>atvoµÉvouç4
164 t; oh:o8EV, 110111taiç xap1Çóµevo1 to i:otoüi:o, nap' ot~ À.r.Íl!ouatv ai
11polliatiç icai l!Ãro\ÚÇOOO\v ·
s § 52. Ouxi ouv A.Eyeta1 ÉyÔ> ypáq>m, Kai ou Kaicia i:o i:o1oüi:ov;
Ka\ autoç npoeíp11ica Otl OUIC Év tif> ica0ól..ov· iliou yàp ica\ tà 7tp0-
1CatEtÀ.EyµÉva àváy1C1]ç ltOtE oÜ<J1]ç -rfiç Katà tov Â.Ó'yov OllµnapaA.aµliávet
tà µópta tà lflXP'IXPtatáµE\U,
/lriii:epo1 yàp µíW.ov 'Axaioiaw (Q 243),
1. µn· 'Eillldas tvucfjs ALCB Bekker, Uhlig (dans le texte) : texte vraisemblablement
corrompu (cf. Uhlig dans l'apparat).
2. miµiTo>J.os-µã».ov (6) ALB: om. C.
3. TO KpovlSl)S ).fl1TELV T'ÍJ ulós, o µâ>.>.ov 1TpoaTE6tv Uhlig: TO KpovlSl)S Ml1TELV TO
ul6s ii µci>J..ov 1Tp0<7TE6tv A, T<ii (To L•< ?) KpovlST)S >.EliTnv TO ul6s ii T'ÍJ
TaXÚTEpos TO µciÀÀov· 1Tpo<7TE0tv st (st add. Lpc) L, T'ÍJ KpovlS1]S Ml1TELV TO ulós,
ii TO Ta)(ÚTEPOS TO µci).)..ov· 1TpoaTE9tv st B, TO KpovlS1]S >.El1TELV T'ÍJ ulós ii TO
TQXÍITEpos T<j: µciÀÀov· 1TpoaTE9tv st Bekker.
4. àmxfxnvoµ€vous Bekker Uhhg interprétant a1To<jxnvoµEvous TOUS rnayyEÀÀDµEvous A
(ou Apc a placé Tous rnayyrÀÀoµrvous entre crochets) : Toiis E1Tayyr).)..oµivous tcal
Toi.os àm><lxnvoµévous LCB.
5. tcaT' - Tfis l~ (6) om. L.
6. à1T6 CB : om. A.
7. oU& TO ALC: ouS'tv T'ÍJ B.
8. T'ÍJedd.: TO ALCB.
FONCI10N ET EMPLO! DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE DU NOM 161
50. {163} Dans certaines parties de phrase sont [présents) des signifiés
conjoints 92 [correspondant à] d'autres parties de phrase. Ainsi, dans Aías [Ajax],
il y a heís [un]; dans Kronídes [Cronide, fils de Cronos (nomin. sg.)], il y a !e
génitif singulier du [terme] primaire [sei!. Krónou] et huiós [fils] au cas direct
singulier; dans Lesbóthen [de Lesbos (adv. de sens élatif)], en plus du sens du
nom, il y a la préposition ex [de]; dans Aíante [Ajax (duel)], il y a dúõ [deux);
dans {5} takhúteros [plus rapide], il y a mâllon [plus) - on peut citer ici des
exemples en foule. Or il ne se trouve personne pour dire que Kronídes est
elliptique de huiós: bien plutôt l' ajout de ce mot affiche une redondance de
l' appellation. Ceux qui disent {164} ex oíkothen [litt.: de de-la-maison), nous
les censurons, [ne) faisant grâce d' une telle [tournure qu'] aux poetes, chez qui
on rencontre l' ellipse et le pléonasme des prépositions. Ainsi dans:
ali' humeis 0-érkhesthe kai angelíen apóphasthe [ll. 9.649)
[eh bien, vous, allez<-vous-en> et rapportez mon message],
il y a ellipse de apó93, et dans :
{5} uouranóthenproíalle [ll. 8.365, cf. 8.21]
[il le dépêchait du ciel (litt. de du-ciel),
il y a pléonasme de ex. Et dans Aías [Ajax), qu'on dit être un 'singulier'
(henikón), il n'y a pas non plus ellipse de heís [un)94.
51. Or les verbes aussi contiennent une foule de signifiés conjoints. Dans les
indicatifs, il y a l' 'indication'9~ elle-même et le signifié d'affirmation qui en
découle; ainsi nous répondons aux interrogations par un naí [oui], un oú [non)
{ 1O} ou par un verbe à l' indicatif, en tant que les indicatifs incluent
l'affirmation: à l'interrogation grápheis? [écris-tu ?], la réponse est soit naí
[oui], soit gráphõ Li'écris]. De là vient que la négation oú [ne ... pas), qui annule
son contraire, nie seulement les indicatifs: ou gráphõ ue n'écris pas) - j'aurai
encore l'occasion {165} d'illustrer ce point96. Gráphõ inclut aussi le nombre
singulier, et, derechef, il n'exige pas [la présence de] heís [un]. Or il est clair
qu'il inclut aussi le cas direct du pronom; si donc il est vrai que, du fait des
signifiés conjoints, les mots dont nous venons de parler ne sont pas ellipsés,
gráphõ !ui non plus n'est pas elliptique du pronom egó.
52. {5} Mais ne dit-on pas ego gráphõ [moi j'écris], sans qu'il y ait là un vice
d'expression? J'ai déjà dit moi-même plus haut que cette observation n'a pas
une validité générale. Ainsi il arrive, quand le propos l'exige, que les [parties de
phrase) dont nous venons de parler s'adjoignent les mots [correspondant à) leurs
signifiés conjoints:
rheíteroi gàr mâllon Akhaioisin ... [ll. 24.243]
[litt.: car (maintenant que Patrocle est mort, vous serez) pour les
Achéens davantage plus-faciles (à tuer)].
162 ITEPI IYNTA2:1illI B
10 < ............................................. >!·
lilç yàp yEvoµÉVl]ç Éitt'tácmllç, µ 1âç µev imoúoT]ç Év tíj"i p1l í u p o t2,
166 àváyKT\ 1tâaa 'to 1mi ri\v b:Épav auµitapaÀ.Tjq>Sfivm. - 4>aµf.v õf. icai
vai ypcÍqJm, ~E~atO'tÉpav ltOloÚµEVOl ri\v ÚltOOXEOlV3 Õtà tí\ç õiç 1tapEl-
À.T]µµÉVT]Ç auyicata0ÉaEO:IÇ. 'All.à icai eva ãv0pm1tóv q>aµtv itEptitatEiv,
1tpóç tE to àvn1tapaicE͵tvov 1tÃ.í\0oç 1cai 1tpoç ri\v tciiv 1távtmv ávaí-
5 PEOlV, À.É:yw ouõeiç ltEP\ltCI'l:ei, ouÕÉva e1ipov. - Tov autov õi]
tpó1tov ú1toÚaT]ç Éicq>opâç à1toÀ.EÀ.uµÉVl]ç q>fiaoµtv q>tÀ.oÂ.oyíil, qnÂO-
Mrâç· Ei µÉvtot 'YE ri\v 1tpóç nva aúyicp1a1v i0ÉÀ.OlµEv Ólaaaq>íjaa1,
É1t101t<ÓµE0a 'ti]v àvtwwµíav, i'.õ1ov txouaav ri\v Év toiç 1tpoaCÍl1to1ç
àvt1ÕiaatoÃ.fiv. l:aq>eç yàp on oux 'íva to itpóaID1tov ÕlaatEÍÀ.IDµtv·
10 toirto yàp ico1vov dxtv icai 'to píjµa. tito icai 1távtwç tà á1tapɵq>a-ra
ÕÉEtat tí\ç toútwv auvtáÇE0:1ç, iÀÀ.Etltí\ ica0tatciita 4 < !tpoa<Ó1twv >5.
§ 53. 4>T]ai µÉvto1 "A~pwv <i>ç to Éym µhli 1tC1pqEVÓµT1v ou
auvttóv Ei itapaÀ.EÍ1101 ri\v ávtwwµ íav, ouic É1tiatiíaaç <i>ç ó aúvõtaµoç
a\tlOÇ YEVÓµEVOÇ EltlltÀ.OicíjÇ b:Épou À.ÓyO\l itávtlJlÇ ÔllÍ'YElPEV ri\v àvtw-
167 wµÍav, 'íva ÔtÓvtwç àvnÓlaatEÍÀ.ll to Éltlq>EpÓµEvov EtEpov 1tpóaw1tov,
01tEp ÉvÉKEtto Év tíj"i àttq>EpoµÉv<p À.Óy<p. 'Op0otovoüµEV yoüv to
Ti ô' ɵf. XEtpoç ÉÀ.oooa (µ 33)
ô1à to àvnô1aatEÀ.À.ÓµEVov 1tpóaw1tov tciiv ÉtaÍpwv.
{ 11} L'intensité [à exprimer] était double ici; or, présente une fois dans
rheíteroi97 [pios faciles], {166} il était indispensable d'ajouter [le mot qui
l'exprime] une deuxieme fois. On dit aussi nai gráphõ [oui j'écris], pour
confirmer la profession en redoublant l'assentiment9s. On dit aussi qu' "un
homme (héna ánthrõpon) marche", par [contraste] tant avec le pluriel, opposé
[au singulier], qu'avec la réduction à zéro [du nombre des personnes], {5} je
veux dire dans: oudeis peripateí [personne (litt. pas même un) ne marche],
oudéna heúron [je n'ai trouvé personne]. De la même maniere, en tournure
absolue, on dira philologô [j'étudie], philologeís [tu étudies]; si en revanche on
veut mettre en évidence une comparaison avec quelqu'un d'autre, on va
chercher le pronom, qui a en propre d' exprimer l' opposition entre les
personnes99 ; il est clair en effet que nous ne !' employons pas pour distinguer la
personne, { 10} puisque cela le verbe !e fait aussi. C' est pour cette même raison
que les infinitifs, auxquels fait défaut I'expression <de Ia personne>, ont
absolument besoin de se construire avec des formes personnellesioo.
53. Et lorsque Habron dit que ego men paregenómênlOI [moi, de mon côté, je
me présentai] ne se comprendrait pas sans le pronom, il ne voit pas que c'est la
conjonction qui, en causant l'enchainement d'une seconde phrase102, impose
I' emploi du pronom orthotonéJ03 : {167} celui-ci doit en effet s' opposer à I' autre
personne mentionnée ensuite. De là 1' orthotonese [du pronom] dans:
he d' eme kheiràs heloúsa [Od. 12.33]
[elle, me prenant, moi, par la main ... ],
à cause de l'opposition avec la personne des compagnons [d'Ulysse].
3.2.3. Corollaire: le cas direct ignore l 'enclise ( §§ 54-55 ).
54. {5} Mais voici le fait !e plus décisif: que I' emploi conjoint des
pronoms [au cas direct] soit limité à [l'expression de] l'opposition, ce sont les
pronoms eux-mêmes qui nous I'enseignent. En effet, comme ce serait là pour
eux pure redondance, ils répudient l'accentuation enclitique à laquelle les verbes
suppléentl04, tandis qu'au contraire ils se maintiennent [orthotonés] en raison du
sens propre qui est le leur.
55. Et c' est de maniere < générale > que tout pronom au cas direct { 10) refuse
de se construire comme enclitique 10s. Cela, non seulement l' usage le montre,
mais aussi la morphologie qui vient corroborer l'usage. Ainsi, alors que dans les
pronoms qui commencent par e- l'enclise s'accompagne de l'élimination de cet
e-, cela ne se produit pas pour ego qui n' admet pas {168} Ia construction
enclitique. C' est pour la même raison qu' en éolien les pronoms qui gardent I' e-
sont [à considérer comme] orthotonés, quand bien même ils ont une finale
barytone. Comment, alors, ne pas rire de ceux qui voient dans ego un enclitique,
alors qu' il conserve le trait propre à I' accentuation orthotonique? car
(5) [l'ajout d'] une pléonastique fait passer les pronoms de la forme enclitique
163 llEPl IYNTAEEru: B
µE'tÉ0rpcEv, fu; ouK ãÀ.À.<i>ç 'tlÇ É'yKÂ.ÍVEIEV, EÍ µJi ltEPIYP<ÍljlEIEV 'to E, 01tEp
lOIOV ~V µóvov 'ti'\ç óp0o'tOVOUµÉVTIÇ àvnovuµÍaç. - "Ev0Ev µ01 ÔOKEl
µÓvroç ÉyKÂ.ÍvEa0m 'ti]v ri> àV'trovuµÍav 1tapà ô.rop1EÚ<Jlv, 'íva 'to àÂ.Â.Ó't-
p1ov 'ti'\ç EU0EÍaç ÉyywÓµEvov, Â.Éyro 'ti]v ÉyKÂ.m!Ci]v auvtaÇ,1v, àito~ál..n
10 µEV 'ti]v EU0Eiav 7t't001V, µE'tÍTI fü: É1ti 'ti]v <JUyyEvij aÍ'tla't11'JÍv, U IC<Xl
GUW7t<Íp;(EI ICat auvEµ1tÍ7t'tEI Év Ôu\Koiç IC<XÍ 'tlGI 'tOOV 7tÂ.Tl0UV'tllCOOV !Cai Év
OOux<J\V oOOerepolÇ.
l. m1pa>.aµ13ávnac ACB (syllepse de nombre fréquente dans la Synraxe. cf. Schneider, Comm.
14) : 1mpaÃaµj'lávovrnL L.
2~Eonv ovv Bekker:foTL yow ALCB (y'ouvB).
3. lµcj>ams A: m1p€µcj>aGLS' LCB.
4. npoowlcrTT]<JL LCB: npooC71JvloTT]<JLV A.
5. cj>aolv LCB : cl>ll<JLV A.
FONCTION ET EMPLOI DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE DU NOM 163
57. On a donc montré que le fait, pour les cas directs [des pronoms], de
n'avoir d'autre forme qu'orthotonée obéissait à une nécessité. II faut maintenant
passer aux cas suivants, qui sont sujets à une double accentuation en relation
avec la construction de la phrase ou ils prennent place (sous réserve qu'une
particularité de la forme ne vienne pas interdire Ia double accentuation110).
4.1. Le pronom orthotonéfait signe vers une autre personne (§ 58).
58. {15} Or donc, la condition la plus généraJe111 d'emploi des pronoms
orthotonés est celle ou le pronom fait signe vers une autre personne. Ainsi la
[phrase]:
(170} pafda d' emoi lúsaite [ll. 1.20]
[à moi, rendez mon enfant]
est en relation avec :
humin men theoi doien [Jl. 1.18]
[à vous, que les dieux accordent.. .].
II est clair que humfn men theoi doíen, par son accentuation, {5} annonce la
personne qui va !ui faire pendan1112.
On donne une présentation subdivisée des conditions [de l'orthotonêse
pronominale], mais toutes se ramênent à celle qu'on a dite.
4.2.1. Avec les conjonctions copulatives: le pronom est orthotoné quand la
coordination porte sur Lui (§§ 59-65).
59. Tout pronom, dit-on, est orthotoné lorsqu'il est coordonnél IJ:
Dionusíõi elálesen kai emoí [il a parlé à Denys et à moi], Dionúsion timdi kai
emé [il honore Denys et moí]. Si en revanche {10) !e pronom est hors [du
champ] de la conjonction, il ne sera absolument pas orthotoné: ekharísató soi
164 TIEPI rYNTAEEill: B
kai Dionusíõi [litt.: il t'a fait plaisir et à Denys], etímesé se kai Dionúsion [litt.:
il t'a honoré et Denys)114. On dit également que dans:
kaí m 'ephílese [ll. 9.481]
[et il me (inacc.) chérit]
ou dans
kaí moí hupostétõ [ll. 9.160]
[et qu'il m' (inacc.) obéisse],
la coordination n'est pas rattachée au pronom. { 15} II est évident que, si on ne
soumet pas ce genre [de phrase] à une étude approfondie, on donnera
I' impression qu' on s' est contenté de suivre les leçons [du texte )11 s, et on
foumira un prétexte à ceux qui veulent les bouleverser, puisqu'ils ne seront pas
retenus par un raisonnement capable de faire voir ou est la congruence normale
et ou est l'hyperbate116.
60. Les conjonctions appelées copulatives [20} mettent en facteur commun un
verbe ou un nom pris dans ce qui vient d'être dit; c'est pourquoi elles excluent
la ponctuation, {171) puisqu'il y a continuité entre la phrase qui est déjà là et
celle qui s'y ajoutem. Donnons des exemples. D'abord, [emprunté à] la langue
courante: kai Dionúsios peripatei kai Apollônios [et Denys marche et
Apollonios], ou peripatei [marche] est en facteur commun. Ensuite, un exemple
poétique:
{ 5} Boiõtân men kai Penéleõs kai Üi"tos êrkhon
Arkesílaós te Prothoénõr te Klóniós te [II. 2.494-495]
[aux Béotiens commandaient Pénéléôs et Leitos
et Arcésilaos et Prothoenôr et Clonios],
ou irkhon [commandaient] est en facteur commun. Je ne dis pas1 1s qu'il y a
forcément mise en facteur commun dans ce genre [de tours], je dis que les
[mots] employés en facteur commun se trouvent dans ce genre de coordination,
j'entends celle par kaí [et] { 10} et les conjonctions de même valeur 119.
61. Nous montreronst20 en effet que dé ainsi que ses équivalents12I excluent la
mise en facteur commun: ils assurent, au contraire, la transition entre les casuels
et aussi entre les verbes. N'ayant ainsi nu! besoin de la phrase voisine, ils
entrainent [l'emploi d'] une ponctuation, comme dans: Dionúsios men
égrapsen, Trúphõn de anégnõ [d'uo côté Denys a écrit, d'uo autre Tryphon a
lu]; { 15} excepté lorsqu'il y a partition d'un pluriel, comme dans:
philologésõmen sémeron sü mim katà skholen egô de en oíkõi [étudions donc
aujourd'hui toi de too côté à l'école moi du mieo à la maison], ou dans:
all' étoi men taut' epieíxomen alUloisin
sai men egô sü d' emoí [/l. 4.62-63]
[eh bien donc, cédons-nous sur ce point I'un à l'autre
moi de moo côté à toi toi du tieo à moi].
Cet exarnen exigeant une três grande précision, {172} nous le reprendrons en
son lieu - mais revenons à notre sujet.
62. Quand e' est un casuel qui est coordonné, ce n' est jamais lui qui peut être
mis en facteur commun dans la phrase suivante: c'est le verbe. lnversement,
quand c'est un verbe qui est coordonné, ce n'estjarnais !ui qui peut être mis en
facteur commun dans la phrase suivante: e' est le casuel qui va avec !ui.
{5} Donnons des exemples : kai Trúphõn dieléxato kai Apollônios [et Tryphon
a parlé et Apollonios], ou ce n'est pas Trúphõn qui est employé en facteur
165 TIEPI l:YNTA2Eru: B
dire: hóti se etímesa hubrísthen [parce que je t' (inacc.) ai honoré, j'ai été
insulté], car la conjonction n'a strictement rien à voir avec le pronom. Si nous
disions, avec une forme orthotonée, hóti se etímesa [parce que toi (accentué) je
t'ai honoré], il est clair que ce serait non pas à cause de la conjonction, mais à
cause de I'opposition qui serait attachée [au pronom].
67. Inversement, la conjonction héneka [à cause de], qui se rapporte toujours à
{175} un génitif128, entraine exclusivement le pronom orthotoné Jorsqu' il
conjoint des génitifs pronominaux :
hefnek' emeio kunós [ll. 6.356)
[à cause de moi (accentué), la chienne].
Quel Grec oserait129 mettre un pronom enclitique dans hének' emou [à cause de
moi]? II est clair d'autre part {5} qu'on a exclusivement des pronoms
orthotonés lorsque, conjoints à un casuel, ils donnent du relief [ ?] à la phraseno.
68. Habron aussi dit que l' enclise [du premier pronom) n' est pas correcte dans :
e
é m' anáeir' ego sé [ll. 23.724]
[ou bien enleve-moi (inacc.), ou bien moi (je t'enleverai) toi
(accent.)],
parce que ce pronom est en disjonction. Et on ne peut pas !ui objecter que
e
{ 10} la séquence normale est anáeirón me [ou bien enleve-moi (inacc.)],
comme [[ ... ))131 pour:
/caí m' ephílesen [ll. 9.481)
[et il me (accusatif inacc.) chérit]
mis pour kai ephílesén me [inacc.)132. Cette objection << il J'aurait écartée lui-
même >>, pour peu qu'il se füt avisé de J'argument que j'ai apporté, à savoir
que le pronom est vraiment en disjonction, comme il ressort de Ia phrase
e
disjointe qui fait pendant, puisqu'on a ensuite: ego sé [accusatif accentué]; il
est clair en effet que, si la {176} disjonction portait sur Je verbe, ce n' est pas
une forme casuelle à l'accusatif qu'on aurait ensuite, mais un verbe,, comme
nous I'avons montré pour Ia coordinationl33. Ce qui a induit en erreur les tenants
de la Ieçon fautive, c'est le pronom d'allure monosyllabique, mais ou nous
avons eu raison de voir un disyllabe, ayant établi qu'on a affaire ici à une
contraction du type crase 134 , { 5} comme dans:
tõmôi kekharisméne thumôi [Od. 4.71)
[cher à mon ca:ur)
temei klisíei [Jl. 9.654)
[(pres de) ma baraque].
Et il n'y aura évidemment pas report de l'accent propre [du pronom] sur la
conjonction é: il restera sur le pronom dans:
e e
{ 10} ém' anáeir' ego sé [li. 23.724),
comme avec la conjonction explicitante135, dans:
é emoí, hós pér hoi thaleràs pósis eúkhomai eínai [Jl. 8.190)
[ ... qu'à moi (accentué) qui me flatte d'être son vigoureux époux]
qui répond à:
humín pàr protéroisi melíphrona puràn étheken [li. 8.188]
[c'est à vous (accentué) qu'elle a servi Je froment doux comme Je
miei, plus tôt ... ].
{ 15} lnversement, la séquence normale pour:
167 OEPI !YNTAEEm: B
177 mí w1 êyt0ouvtp10oç (Ç 32)
Éatt Kàycl> <JO\ ovvépl9oç fooµm, oi]Ã.ov Ot\ taiç <J\lµitapooomç É1tl
touç icÀ.uvoúç. Dpoqiavt:ç Wi; Éic\ icávtcov tii>v to1oútcov o À.Óyoç Ka-
ta atJÍ<m to ô Éov ti]ç auvtá!;Ecoç .
Apollõníõi [je t' (inacc.) ai écrit de parler à Apollonios], le pronom n'est pas
construit avec laUsai [parler], mais avec égrapsa [j'ai écrit], sur leque) il fait
reposer son accentl43.
4.4. Place des pronoms selon leur accentuation (§§ 73-77).
73. Voilà pourquoi je pense qu'il y a anastropheI44 quand une construc-
tion présente un pronom orthotoné apres le verbe, par exemple dans elálesas
emoí [tu m'as parlé à moi (accent.)], dont l'ordre normal est emoi elálesas;
c'est cet ordre qu'on a dans:
{ 10} soi men dê Menélae katepheíe kai óneidos
éssetai emata pánta [Il. 17.556-557, contaminés avec ll. 16.499)
[à toi (accent.), Ménélas, honte et opprobre s'attacheront pour
toujours].
Si en effet la personne absolue ne peut occuper la place du pronom orthotoné -
e' est-à-dire si le pronom enclitique n' est jamais prépositif -, le pronom
orthotoné, lui, ne s'emploiera pas normalement comme postpositif1 4s_ Aussi
bien les postpositifs, quand {15} ils passent en tête [de phrase], perdent-ils leur
forme propre pour recevoir l' orthotonese ; à côté de :
égnõ [vb.] de psukhe me podi5keos Aiakídao [Od. 11.471)
[l'âme de l'Éacide aux pieds agiles me (inacc.) reconnut],
on a ailleurs :
emé d' égnõ kai proséeipe [Od. 11.91)
[il me (accent.) reconnut et (m') adressa la parole];
{20} ici, l'orthotonese est due non au sens, mais à l'interversionI46.
74. {180} Ce point est corroboré par la morphologie. C' est pour faciliter
l'appréhension de la construction qu'à la [premiere] personne absolue [le
pronom} perd son e- quand il est postpositif. Or, comme les [pronoms]
monosyllabiques ne pouvaient en faire autant - j'entends se défaire d'une
syllabe -, ils se sont défaits de leur accent: ( 5} e' est ainsi qu' ils sont devenus
enclitiques 147.
75. On pourrait se figurer que les pluriels [des pronoms] constituent ici un
contre-exemple, dans la mesure ou, employés en enclise, ils n' alterent pas la
quantité de leur initiaJe1 4 s: ekousen hemõn Dionúsios [Denys nous a écoutés].
<Mais> nous avons dit au début 149 que parfois des obscrvations de portée
générale sont mises en défaut par une particularité { l O) des formes: ainsi, pour
les noms qui distinguent trois genres, une particularité formelle peut bloquer
l'expression de cette distinctioniso. [Dans !e cas qai nous occupe,] tout d'abord,
l'aspiration est rebelle (181) à l'aphérese1s 1, et nous montrons d'autre part que
les [pronoms] pluriels commencent nécessairement par une aspirée. Or cette
initiale perdrait forcément son aspiration si une aphérese affectait la quantité de
I' e-: en effet, les pronoms à initiale breve sont non-aspirés - d' ou, en éolien,
l'abregement de l'a- dans ámmõn [de nous (gén.)]Is2. {182} Quant à l'e-
[initial], c'est de maniere constante que, dans les flexions personnelles, il
s'ajoute ou subit l'aphérese: heorõn [vs horõn, 'je voyais'], héeka [vs heka, 'je
lançai'], éeipa [vs efpa, 'je dis (aor.)'], mais aussi ébe / be [!l partit], éphe / phe
[il dit (aor.)], et, dans les pronoms, heoí [vs hof, 'à lui (gén.)'], heoú [vs hoú, 'de
lui (dat.)']; c'est pour cela que les pronoms à initíale e- élimínent
nécessairement cet e [dans l'enclise]ts3. [Pour les pronoms pluriels à initiale
longue aspirée,] I' enclíse se marque seulement {5} par le déplacement de
169 nEPI l:YNTAE:Eru: B
01à 'rijç µeta0Éaeooç tou tóvou, iíKova' iíµmv, ÂÉyoo àl!o1..útooç, 'rijç tá-
<JEOOÇ µEtan0eµÉVllÇ ic:atà tTiv éípxouaav· fiouváte1 yàp Él!Í tO 1tpOKE͵EVOV
µÓp1ov 11pot1..0eiv, El'YE µÉ);'.pl tplWV XPÓVOOV tà 'rijç áµo1~fiç tou
tiMni Eyyívemi. Ka\ M:m toÍJ1D\l w
ic:aí <JqlmÇ (li 284, 337, etc.)
10 ÉÇ 01..nç 'rijç civtoowµíaç µetÉ0nic:ev tov tóvov, oi> µiiv 11W..1v to iJµ.âç .
'Ev tép 11ep\ tóvoov àic:p1~Éatepov tà to1a\Jta Él!1ÔEÍic:vuµevl.
§ 76. Kàic:eivo o' Etl fon 11apaatfiam, <Ílç taiç µf:v óp9owvouµ Évmç
àpicmcaiç oüaa1ç 11apEÍ11eto Kai µnatí0ea0m tou íoiou tÓ1tou, ica9o
ica\ Év t<Í<JE\ ica\ Év tji 1tape11oµivn ypmpfl àveU€11teiç otxJm oiiic Éic:oo-
183 À.ÚOvto ~ µEta9éaeooç. "fa YE µiiv tiõv ivavtíoov ai fyic1..m1ca\ 1tpoaa-
ltTJpE1aµÉvm 1tpoice1µÉv(!l nv\ µopÍ(!l, Écp' ()2 ica\ tiiv táa1v µnÉ0nicav,
oiiic dxov Év 0Éovt1 tà 'rijç µeta9foeooç· fotÉpovto yàp tou 1tape1toµÉvou
aútaiç ilhwµatoç· 1tpOç ooof:v yàp dxov tà ~ fyic1..íaeooç µeta9fo9m. -
'Evte\J9ev ica\ µÓvooç i:yd.mica\ Él!evoií0naav ii aq>Ív ica\ ii a q> É ical. ii
µ í v ica\ ti 1DÍ Oià tou t ypacpoµÉVll, ica\ ti 1tapà ti.oop1eoo1v tÚ icat'
ainat1icfiv 1ttiõa1v, ica\ ai O\llic:a\ tou tpÍto\l 1tpoaCÍ>ltou· oi> yàp inJµátoov
l!Ott 1tpOTJY1Í<mvto.
§ 77. Iláw µÉvtO\ EÜT]9Éç Éatl OóÇat to\iç MyO\lÇ ÔlaKpOÚE<J0m Ú!to-
10 9eµÉvo\l t1v0ç3 tà ÉvavtÍa, CÍ>ç ica\ i:ytlmic:a\ l!po pTJµátoov ica\ op9oto-
vo'I͵Evm iv taiç 1tpo9foea1v µetà tà Piíµata tí9evtm, ti o\Ítoo t1ç
cpaín. ~pov éi..á.À.flaa 1Ca1à aoü, <Jl͵q>Óv ae t&aaáµriv,
ic:aí tucpí1..UDtOVE9ri1CEV(adesp. 43A Lyr. Gr. Bergk.4).
Eiç yàp to to10\Jto tà tfiç auvtáÇeooç à1tel>Eix9ri, i'.va ica\ tà u1..n9áta
15 tiõv intep~atiõv, Õvta 1.:a\ icatà to aúVTl9EÇ, EXTJtm tou àico1..oú9ou À.Óyou,
184 1ca\ µli µÓvov tà 1tapà ltO\T]taiç <Ílç ÉÇaípetá nç u1toÀ.aµ~àvo1. 'H yàp
ÕÉouaa icatáataa1ç tou9' intayopeún, aitµ.epov i9eaaáµriv ae, tou
É1t1ppiíµatoç É1t\ to ~µa cpepoµÉvou ica\ tfiç àvroowµ íaç É1t\ tiiv ÔÉou-
aav 9fo1v tfiç ÉyicÀ.Íaeooç, ica\ Etl i1t\ tfiç óp9otovouµÉVllÇ 1Catà aou
V..W..riaa, ica \ iin Él!\ tou
KaÍ t\l cpÍÀ.UCtOV E9rin:,
Ka\ l0n1'Év at. 'Qç ti ica\ E1t1 tiõv auva1tniciõv tlÇ u1toÀ.á~o1 fi ica\
É1tl 1tapaauva1tt1iciõv µti fotaa0m to ica\ àpict1icobç aútobç dvm, ti
cpaÍT]µEv fPÍÕÇ Éanv, d ÍJµÉpa Éanv. Auto yàp µÓvov tji auv0Éae1
10 to Ei fiµÉpa Éanv ôeutepeúe1, oi> µiiv tji füi:Çoôiicfl É1tayye1..ie;t· 1tpiõ-
tov µf:v yàp t\mÕÉXEtm Ti Oiávoia to E i 4 ÍJµÉpa ÉcnÍv, ica\ tÓtE i1t1-
ÕÉ);'.Etat to q>éi>ç eanv, ica\ oú 1távtooç oiixl 1tpotaicnicoç ó d auva-
15 ilçµáÃa1t0ÀÂá
llÃáyx9ti (a 1-2),
i\µupí' 'Axawiç@..ye' f9iiKE(A2),
tfiç iyyivoµÉv11ç at1yµíiç Éitiµaptupoúa11ç tji àpKttKTI auvt<ÍÇE1 tii>v áp9pwv.
nous]175; or cela ne se produit pas pour autbi [à !ui (dat.)] ou autoú [de !ui
(gén.)]. Cela aussi asa justification: c'est pour éviter l' [apparence d'un]
éolisme qu'on a renoncé au [déplacement] de l'accent176. Voilà pourquoil77
J'accusatif [autón], {189) affranchi de toutes Jes entraves, qu'elles tiennnent au
cas ou au nombre de temps, est nécessairement soumis à J' enclise. II faut en
effet rejeter l'argument selon leque! les [pronoms] qui connotent le genre ne
seraient pas sujets à l'enclise, d'oil suivrait l'absence d'enclise pour autós:
l' enclise ignore !e genre {5} ainsi que Jes autres accidents - tant il est vrai qu' il
y a des enclitiques parmi les conjonctions, les verbes, Jes adverbes aussi, et que
tís [quelque, quelqu'un], qui ales trois genres, admet J'enclisen8.
4.9. Les anicles enfonction de pronoms sont onhotonés (§ 85).
85. On a dit pourquoi ekelnos et hoútos ignorent l'encliseI79. Quant aux
articles, même employés en construction pronomina1e180, ils ne J'admettent pas
non plus - et cela non parce qu'ils connotent !e genre, mais parce que { 10) leur
nature d' articles leur interdit l' emploi enclitique; ils occupent en effet une place
qui s'oppose à l'enclisel81. Je parle !à de la place des prépositifs, mais les
postpositifs ne contredisent pas [la regle], bien qu'en apparence ils ne fassent
pas obstacle à l'enclise; en fait, ils sont eux-mêmes prépositifs puisque, si
J'anaphore qu'ils expriment est tournée vers ce qui précede, ils sont employés
en tête de phrase pour entrer dans une construction verbaJe182:
{ 15} ... hõs mála pollá
plánkhthe [Od. 1.1-2]
[(l'homme) ... qui si longtemps erra],
... hê murí' Akhaiols álge' étheken [Il. 1.2]
[(la colere) ... quí causa mille maux aux Achéens].
La ponctuation qu'on met [avant les articles postpositifs] témoigne en faveur de
leur position en tête de constructionl83.
4.10. Les pronoms renforcés par autós sont onhotonés (§§ 86-88).
86. {190} Sont également orthotonés tous Jes pronoms construits avec
l' appositif autósl84 :
eé ti Murmidónessi pipháskeai € emoi autôi [ll. 16.12]
[veux-tu révéler quelque chose aux Myrrnidons ou à moí (dat.
accent.) même ?],
soi d' autôi melétõ [Jl. 15.231]
[à toi (dat. accent.) même de t'occuper ... ],
... oude seú autes [ll. 14.327]
[ ... ni de toi (gén. accent.) même],
{ 5} ... oud' emoi autôi
thumõs eni sterhessi sidereos [ cf. Od. 5.190-191]
[ ... et moí (dat. accent.) même,
je n'ai pas en ma poitrine un cceur de fer].
II y a cependant une irrégularité à la troisieme personne <pensent certains, à ton
selon moi 185> dans Ia mesure ou la regle selon laquelle les pronoms de troisieme
personne orthotonés [chez Homere] se transposent obligatoirement { 1O} en
173 IlEPI I:YNT AE:Eill: B
10 Eiç auv6É'touc;. 'Qc; yáp ta't1 \j/Euôiic; Ú!tÓÀ.TJ\lllÇ Kai ovx CÍJç iÇroµal..ía&ri
191 lCCXt CÍJç ou 'tÓVO\l tvaUa'Yii altía yÍVE'tat auv6É'tO\l µE'tCXÀ.1Í\llE<llÇ, Eipfi<JE'tCXI
Ka'tà 'to EÇijç. 'Ev'tEÜ0Ev ouv ÉvEKÀ.ÍSTJ <'tO >1
àMiJ. oi aVuT>
ZEU; ÓÀ.ÉaE1E ~iTJv2 !tplv i\uiv 7tÍg.la yEVÉo6a1 (ó 667-668)
~vr,0ii BE tCi
e
ciµcpl =ívw:; (t.49n
"IW:ryóv 't°EóóKEl.3 -ro
10 o\ 't aVuT> (E64),
0
5 OU tomo 7 ÔÉ cpriµ 1, CÍJç oiJx o'ióv 'tE icai É7tt tfiç to1aÚ'tTJÇ ouV'táÇeroç
ópE)cnmriv, áM. · <Í>; àcpopµiiv exo ty,cl..íaE<llÇ Ti 'tOuxÍm"\ <JÚV!txÇiç
amóv µE 7tpcÍm<Jta <J\l\011'1otíiPa -yaÍaç
roô$1 'tt'µf\OÜXov8 (oiim Píndare, frag. 167 Bergk4)9.
- § 88. llpàç ÓE wuç oioµÉvouc; 'tiiv au'tóçIO ouµ7tapaÀ.aµ~áveo0at Eiç
10 ÔtaawA.Tiv yÉvou; auyictxuµÉvou ica'tà tr,v cproviiv ~paxUç àpicÉatt À.Óyoç,
iiíç yt Kai 7tpÓKEt tat, Wc; ou ÔÉOV'tat aí àvtrovuµ iai wü ÕtaatÉÀ.AoV'toç
to yÉvoc; ft imà óti:Ç1v 7tÍ7t'tOUOCXl ft U7tO àvacpopáv. Tí ó' iiv el7to1 'ttÇ
E7tt tfiç w1aii'tTJç ouvtáÇF.roç, of>.toc; ainóç, bcEivoç ainóç,
oo· amO;éycó(cp 201ouro321);
composés s'est révélée inexacte. On montrera dans la suite que c'est là une
conception erronée, que cette régularité n' existe pas {191} et que la
transposition en composé ne dépend pas d'un changement accentuel. C'est cette
conception qui a fait adopter l'enclise [du pronom] dans:
.. .aliá hoi autôi
Zeus oléseie bíen * prin hemin perna genésthai [Od. 4.667-668]
[ ... mais à lui (dat. non réfl., inacc.) même
puisse Zeus anéantir sa force avant qu"il ne nous arrive malheur]
{5} et dans:
Eurúalos dé he autõn aressásthõ epéessi [Od. 8.396)
[lui (acc. non réfl., inacc.) même, qu'Euryalos sele concilie par ses
paroles],
tandis qu' on a orthotoné le pronom dans :
amphi he paptenas [ll. 4.497]
[regardant autour de soi (acc. réfl., accent.)].
En revanche, on a vu une anomalie dans:
{ 10} hol t' autôi [Jl. 5.64]
[et pour lui (dat. non réfl., accent.) même]:
la même regle étant appliquée à tous ces exemples. En fait, la construction [du
pronom tonique avec autós] s'emploie pour souligner une opposition: eme
autõn etímesen [c'est moi même qu'il a honoré], se autõn emémpsato [c'est toi
même qu'il a blâmé].
87. Dans la mesure ou ils sont orthotonés, ces pronoms se préposent toujours [à
autós], comme on l'a déjà montré plus hautl86. {192} Mais si la construction
subit une interversion, il se peut que le pronom devienne enclitique :
autôi toi metópisth' ákhos éssetai [/l. 9.249)
[litt.: pour même toi (dat. inacc.) ensuite ce sera une peine],
autón se phrázesthai en Argeíoisin ánõgen [ll. 9.680)
[litt.: il t' engage à réfléchir même toi (acc. inacc.), parmi les
Argiens, ... ].
{5} Je ne dis pas que l'orthotonese soit impossible ici, je dis que cette
construction est à 1' origine de 1' enclise:
autón me prótista sunoikistera galas
ésdexai temenoukhon [Callimaque, fr. *813 Pfeiffer, olim Pindare,
frag. 167 Bergk4:;;: 186 Schr.:;;: M.HAA 64 Puechl87)
[litt.: même moí (acc. inacc.), reçois-moi en premier comme colon
de cette terre et titulaire de cet enclos sacré].
88. Pour répondre à ceux qui se figurent que l'emploi de autós {10) a pour but
de distinguer le genre qui est indistinct dans la forme [pronominale], peu de
mots suffiront: comme on l' a vu plus haut, les pronoms, qui sont soit déictiques
soit anaphoriques, n'ont que faire d'un [mot] qui distingue leur genre. Sinon,
que dirait-on de constructions comme houtos autós [celui-ci même], ekeinos
autós [celui-là même],
hód' autàs egó [Od. 21.207, 24.321)
[moi même que voici] ?1ss
174 TIEPI I:YNTAEEru: B
15 cl>aívnai li· éín ica\ µi\ É1mnayµÉva1 liinp6pooaav 'to yÉvoç icat < ouic >1
ii.OrW>v Er:rn1 ica'là til yÉ\oç til
ʵEU li' EÂ.Eto µÉyav OplCOV (li 746).
Ilep1aaov i\'YT\tÉov itpÕÇ ~9E1Ç intoM11mç É1tt itf..Éov avt1À.É'ye1v.
§ 89. 'Op6o'tOVOUV'tal µóvooç icai OCJal ÉV 't<ji au't<ji ltpOCJ<Ím<p 'tO
20 /riiµa exouaw· ElyE tv 't<ji
193 at")'àpéíl;oµm(Alcman, frag. 54 Bergk4)
to µf;v ãÇoµa1 Év np<Í>t<p fot\ npoa<Ím<p, 'to lif: aÉ tv liEu'tÉp<p, ou µi\v
ivtiii
af:-yàp aiJtiiv =vrl EÍCJICE\Ç (v 313),
tó 'tE yàp Haicuç icai to aÉ tou a\itoii npoa<Ímou. ''E<m yE liii2 'fi\v
itpo'tÉpav CJÚV'taÇ1v ica\ iyú.ívaV'ta cpava1 ãÇoµa{ ae, ou µi\v 'fi\v lieu-
'tÉpav· ÉliEÍXlhi yàp ÉV'ttÀ.ÉCJtEpOV CÍlç aliÚVa'tÓV Ea'tlV 'tàÇ cXV'tCllVUµ Íaç
iyicl..16íjvm CJUVEpxoµÉvaç tOtÇ i>nµaa1v ica'tà to auto ltpÓCJCllltOV. Kai
Eveicá yE toú'tou µóvooç ai Tíjç Eu6daç c.Op6oTovouvto, i.1td 1táV'to'tE
10 auµcpÉpovtm 'tOtÇ pTJµamv ica'tà 'to a\ito 1tpÓCJooicov· 'tÜlv ye µi\v 1ca\ Év
µe'ta~áae1 y1voµÉvoov Écp1ic'tà 1cai tà 'tíjç É'yKAÍaeooç ÉyÍvE'tO. (Ou 'touto
liÉ «pT\µI, Wç itáV'tCllÇ EyKA.10iíaovta1 áicoa'tâCJm 'tOOv pnµá'tCllV, aU' Wç
Kal EVECJ'tÍ ltOtE autàç iyicl..ívea9m.) 'Yy1éõç ãpa ltMlV 1tpoael..6oiiam Kal
ai 1tÀ.<Íy1m totÇ pnµaCJl KCl'tà to a\ito icpÓCJCllltOV 'fi\v Óp0i\v avaliÉÇov'tal,
15 oii&-yàp oiili' ɵÉqniµ1ÀfÀaaµÉwv(N269),
Ç<aypri't'3, aUtixp ~ tµf: J..úooµm (K 378).
§ 90. Tà 'tíjç 'tOlaÚ'tT\Ç XPnCJECllÇ apxai:KÓYttpa Õvta 1tapEcp6áp11 µtta-
'YEVÉCJtEpov Émvon6EiCJT1ç tíjç ávt' a\itrov auv6Étou µetaA.n'l'eooç, eic; iiv
Kai µttal..aµ~ávoµev tàç 1tpoKtiµÉVaç auvtá!;t1ç. 'EV'ttu6ev youv ii 'Oµn-
20 p1Ki\ 1toina1ç áicpoalienç fot1 tí\ç auv6Étou xpnaeooç, Ka6o y1vCÍ>CJKt1 ii
icoína1ç to éµÉ fl'l'lµ1. Iacpf:ç yàp éín, ti civti tou t01oútou É1tevonlhiaav4
194 ai aúv6ttol, ltEplCJCJÓV EatlV auyxpíja9m tji cJ,tA.fl CJUvtá!';t1· KaKÍa yàp 'tO
tOIOUtOV, ibç yE5 tUKa1pÓ'ttpov úicf;p trov tOIOUtCllV icatà tà i:Çíjç tipnattm.
§ 91. "E'6EV ÔÍX> µÉpTJ 'Air(ou fmlV t0
ltUKÓaaoo t amnv (P 551),
Ka\ Ka'tà tOV itpoKE͵EVOV 'A.óyov, itávu cXKpl~ÉCJtatov Õvta, Kai Ka6o ÉV
{ 15} II est évident que même sans 1' appositif ces pronoms distingueraient !e
genre, et qu'il <n'> y aura [par ailleurs] <auc>un doute sur le genre dans:
emeu d' héleto mégan hórkon [Od. 4.746]
[il me (genre non marqué) fit prêter un grand serment].
Je tiens pour superflu de m'attarder davantage à réfuter des conceptions
stupides.
4.11.1. Orthotonese des réfiéchis non composés (§§ 89-90).
89. Sont uniquement orthotonés également les pronoms de même
personne {20) que Je verbelB9. Si dans:
{193) se gàr házomai [Alcman, frag. 54 Bergk4"' 47 Diehl "'70 (e)
Page]
[car je te (accentué) respecte],
házamai [respecte] est de la premiere personne, et sé [te] de la deuxieme, il n'en
va pas de même dans :
se gàrautenpanti eískeis [Od. 13.313)
[car tu te donnes à toi (accentué) même l'apparence de qui tu veux],
{5} ou eískeis [tu donnes l'apparence] et sé [à toi] sont de la même personne.
Eh bien, il est possible d'avoir l'enclise du pronom dans la premiere
construction: házomaí se [je te (inacc.) respecte], mais pas dans la seconde. La
démonstration complete a en effet été donnée que !' enclise est impossible pour
des pronoms qui vont avec des verbes de même personne qu'eux, et c'est
d'ailleurs la raison pour laquelle les pronoms au cas direct n'ont de forme
qu' orthotonée, car ils vont toujours {1O} avec des verbes de même personne
qu'eux19CI. L'enclise est possible en revanche quand le pronom est en [position
de] transitivité 191. (Je ne dispas que les pronoms ainsi à distance des verbes sont
forcément enclitiques, mais qu'ils peuvent l'être parfois.) II est dane normal
qu' aux cas obliques aussi les pronoms qui se rapportent à des verbes de même
personne qu' eux soient orthotonés:
{ 15) oude gàr oud' emé phêmi lelasménon (émmenai) [/l. 13.269]
[non, j'affirme ne pas avoir, moi (acc. accent.), oublié],
zõgrelt', autàr egón emé lúsomai [/l. 10.378]
[prenez(-moi) vivant, et moi je me (acc. accent.) racheterai)l92_
90. Ces demiers [tours] représentent un usage ancien qui s'est perdu par suite de
1'invention récente de la transposition, que nous pratiquons dans ces
constructions, [des pronoms simples] en composés. {20) Mais la poésie
homérique n'a que faire de l'usage des [pronoms] composés, puisqu'elle connait
!e [tour) emé phêmi [litt.: j'affirme moi (pron. simple)). [Inversement) il est
clair que si c'est comme substituts [des simples] dans ces [tours] qu'on a
inventé { 194} les composés, il ne peut plus être question de recourir à la
construction avec pronom sim pie: e' est là une faute, comme naus !e dirons par
la suite en un lieu plus approprié à unte! sujet193.
4.11.2. Homere ne connalt pas les réfiéchis composés (§§ 91-94).
91. II suit de !à que dans:
pukásasa he autén [/l. 17 .551]
[(s') enveloppant elle même]
{5} he aut~n représente deux parties de phrase. Cela ressort à la fois du
raisonnement, tres rigoureux, qui précede, et du caractere indiscutable de la
175 DEP 1 IYNTA:::Eill: B
taiç ã!J...alç 7tÀ.ayÍalç tà toü µtploµoü àvaµcpÍÂLKtá Éanv ('m yàp ainoú
ionv Kai Éoi ainq,), ÓitÓ'tE icai ica'tà óeún:pov npóownov IÍlç napa-
0foEwç OOOTJÇ ÉvÉ0TJKEV tov yáp oúvõtoµov,
ai: yà.p aÜtil\' 1tCXVti EÍOICEIÇ (v 313 ).
10 Ilpocpaviilç oi'iv À.ÚEtm to àµcpÍ~oÀ.ov trov 7tpo1mµÉvwv àvtwvuµ iíilv Ólà
tfiç ávaµcp1À.É1CtO\l 7tapa0ÉaECllÇ tÍilV c'íÂ.À.rov 7tÀ.ayÍwv. '0 autOÇ À.Ó'yoç
ICCXlÉ!ti wU
ICCXl µaxóµTJVICIXt' Eµ' aútàvÉycÍ>(A27J)-
ICatà yàp 7tapá0to1v tà tfiç ouvaÀ.1cpfiç ÉyÉvEto, toü 7tÀ.fjpouç Õvtoç
15 iµt: aútóv, wç exE1 to
195 ~ 1 µfinço'aVtàv1CtEívn&Wp(1406)
ICIXl
Et µEvOfi etapÕvyt KrÀEÚf:t' Eµ' aúWv2 ü.io6a1 (K242).
f;cp. Ülv ICCXt EylCÀ.ltllC!ÓtEpov 7tapEÀ.ficp0TJOCXV ai àvtwvuµ im, ICCXÍ1tEp É1t1-
tEtayµÉva1· óp0otovTJ0Eioa1 yàp IÍlç à1CataÀ.À.fjÀ.o\l À.Ó')'ou eµcpaow i:7to1oüvto.
196 ICCXl (ÍÂ.À.a 1tÂLiota. '.Qç yàp Év 'taiç 1tp01CE1µÉvmç auvtá.ÇE01V àltEÓEÍÇaµEV
partition aux autres cas obliques (on a en effet héo autou et heol autbil94). II
arrive aussi [au Poete], en tant qu'il a affaire à une juxtaposition, d'insérer la
conjonction gár [car] dans le tour à la deuxierne personne:
se gàrautên panti eískeis [Od. 13.313]
[car tu te donnes à toi même l'apparence de qui tu veux].
{10} II est clair en tout cas que l' arnbigu:ité qui pese sur ces pronorns est levée
par la forme indiscutablernent juxtaposée des autres cas obliques. Le même
raisonnernent s'applique aussi à:
kai makhómên kat' ém' autõn ego [II. 1.271]
[et rnoije combattais pour moi même];
la contraction19s s'est produite dans le [tour] juxtaposé, dont la [forme] pleine
est { 15 } éme autón. II en va de rnêrne dans :
{195) e me tis s' autõn kteínêi dóiõi? [Od. 9.406]
[ou bien toi même quelqu'un cherche-t-il à te tuer par ruse ?]
et dans:
ei men de hétarón ge keleúet' ém' autõn heiésthai [II. 10.242]
[puisque vous rn'invitez à choisir moi même rnon cornpagnon].
lei, on a même fait des pronoms des enclitiques, malgré la présence de
I' appositif: {5} e' est que le pronom orthotoné y donnait l'irnpression que la
phrase était incongruenteI96.
92. Aussi bien est-ce sans raison que certains ont ajouté une aspiration [à
autósl97] dans:
ten autou philéei [II. 9.342]
[(chacun) airne la (femrne) de (soi) même],
autón min plêgeisin aeikelíêisi damássas [Od. 4.244)
[s'étant infligé à !ui même d'horribles coups],
{ 10} méga men kiéos autês
poieltai [Od. 2.125-126)
[il se fait d'elle un grand renom],
{196} et dans une foule d'autres passages. En effet, on peut rnontrer ici, comme
on l'a fait plus haut sur d'autres constructions, qu'on supplée rnentalement des
rnots ellipsés qu'on tire du contexte. [Le Poete] a en quelque sorte l'habitude de
faire I' ellipse des pronoms, s' en rernettant à la construction {5) de la phrase
pour révéler ce qui manque; ainsi dans :
autos nun íde pbma [Od. 8.443]
[(toi) même, surveille maintenant le couvercle].
Autós se joint en effet aux pronorns orthotonés, et rnême si íde [surveille] peut
bien n'avoir rien d'elliptique, autos íde [ ... même surveille] est !ui forcérnent
elliptique de sú [toi]; car si, à la premiere et à la deuxieme personnes, on ajoute
autós, { 10} c'est précisément pour conférer l'orthotonese aux pronoms qu'il
accornpagneI98_ Le même raisonnement vaut pour:
autos hekOn hoi dôka [Od. 4.649]
[(moi) même, je le !ui ai donné de plein gré];
lei encare ce n'est pas le verbe qui par lui-même est elliptique, mais bien
l'ensemble, qui contient <autós>: autos egô hoi dôka [moi même je le !ui ai
donné]. Même chose dans:
176 nEPl IYNTAEEOI B
ltO!Ô1XX1$125-126)
À.EÚtE!v2 ti]v àvtrovuµíav, toii KOlEitat vüv Év taljl napa/..aµ(3avoµÉvou
têpyívEtal, ica0Ót1 icaí cpaµEV 11:01Eita1 àyopa EV laljl têp yíveta1.-
§ 93. To õE: µtiÇov, ai aúv0uo1 Õ0Koiia1v ÉvtEÂ.Éattpa1 dva1 Wià toü E
10 ápxóµtva1,
eriµ~ ical 1tpocpavE:ç éít1, d tà ÉvtEÂ.ÉO"ttpa t&v O"l(l]µátrov oÜltotE
nap' ain:ép eúpEBrt. oúõf: tà ú1toauV1]Â.1µµÉVa3, Elye navtoç 4 11E1tov0Ótoç
npoÜq>ÉatT]KE tà àÀ.ÓicÂrtpov. -
§ 94. Ei'.1tep ouv ical aúta\ ai ÂÉÇt1; Oià
ti\ç tfuv aut../..a~iôv auµµEtpíaç icai to 11:/..rováÇov ÉmÕEÍICV\lvtm ica\ i:o
15 ÉvÕÉov, oú ~ímov Katà to iÇ aútfuv ÉquÇ11µÉvov tj\ auµµEµEtpl]µÉVU
tfuv ÂÉÇErov auvóS<p icai to 1tÂ.EováÇov icai to f..Einov ÕEÍICV\la0a1. 'EÕEÍ-
Çaµev <ili; icai É1tiS tiôv áp0prov toü À.Óyou to tÍ\pl]µa ávtnf..i\pou tà
ÂEÍnovta áp0pa· oú 1tapTJÂÂ.ayµÉvov o\iv Kai to ÂEÍ1tE1v taiç to1aútmç
ávtwvuµíaiç toúç 11po1Ct1µÉvouç /..óyouç.
198 § 95. Ei'.1tep ouv ai icatà to 1tpfutov Kai ÕeÚtEpov 1tpÓO"WltOV op0o·
wvoÚµEvat ávtrovuµ Ím Eiç aúv0etov µe-tal..aµ~ávovtm auvóvtoç toü
in'!µatoç iaapí0µroç Katà to aútà 11póaro1tov, Kai µÉvoum icatà ti]v aúti]v
à1tÀ.ÓtT]ta toü pi\µatoç Év É"tÉp<p 1tpoa<Íl1tljl voouµÉvou, Ólç tà
i.µEii õ' OOtà µo\Mro 'Ax.mfm
ilÃ.Eto (1335-336),
aEii õ' btEi il;W:w ~ (íl 754),
1 fo cdd. : rnu A.
2. ),,dnnv edd.: ÀElTTEL A.
3. únooWlJÃlµµlva edd. (cf. 176,4; cf. aussi C. 231,3, ou A présente la même faute
d'iotacisme qu'ici): tJTTOOVVH>.l]µEva A.
4. naVTàs Sylburg, Bekker: naVTws A.
5. €nl Sophianos : Sta A.
ORTHOTONESE ET ENCLISE DES PRONOMS 176
1tâoa avaylCTJ Kai Eltl tOU tpÍtou !tpoo<Ímou tamov en::wpEtV, OUVE!ttOl(U-
0\ÍCnjç Kai til; EyyevoµÉvrJçJCPlÍOUilÇ. ( "E:nl mt' óp0mi'!ÓYovàvÉyvw<m><w>2
10 µvriatJÍpr.oot µcíxro6m, <iµuvɵE\Ut fil: o\ airtif> (li'. 214)
199 - to yàp ãµúvetv ev1tpoo<Ímcp3 têp "tiiç 'A0T]vâç WtEtKaa0dariç têp MÉVtop1
VOEltat, oú têp tOU 'OôuooÉwç. µi] ltEtOátw OE 'OôuooEUÇ i]µiv µál(E06at,
au'tcp yE µ i]v ൠÚvE1v - EÍJÀ.Óywç ti\ç àvtwvuµ íaç óp601:0VT]6EÍOT1Ç 1tpoç
ti]v àv·nô 1aotoÂ.-fiv tou iJµiv. )
§96. Toyàp
~ÓÂ.Íyovo\ itailia ro1KÓta yEÍvatO Tuôtú; (E 800)
Eiç oÍJv6EtOV µEtaÂ.aµ~ávEtat, EltEl tO 'YEÍVU'l:O taUtOV ~V 1tpi\011JltOV tÍfl
clVtlllvuµ tKÍfl• EyÉVVT]OEV yàp 1tatÔa ouôf: Kat' ÓÂ.Íyov OµOtOV Éautêp·
1tpÓÔT\Â.oV yàp ot1 iJ4 êmÂ.fi µEtÚÂ.T\lj/IÇ EtEpov 1tpóow11ov imayopEÚEt tou
Tuôfoiç. Ka i to
10 ltUJll(Ov ô' oUIC cXvtlÇ mAÉ.ot tpÍJÇovia5 Eal7!Óv (p 387)
µÓvwç àvtwvuµÍav éutÃ.íiv imayopEÚE1· ou yàp KÂ.T\tÉoç ó lttllll(Óç, 'íva
µi] autÓV, tOV KaÂ.Éoavta, Kata1tovfion, ElYE JCPEIÓ>ÔTJÇ i] avaÔol(i] tiõv
êÍÂ.Â.wv µEtaKÂ.Í\twv, tÉictovoç i\ iatpou i\ µávnwç. -
§ 97. OÜtlllÇ EJCEI
200 àMà tÓÔ •<fiµev >6 Eµoi 1t0Â.u ICÉpÔlov ,;& o\ a'1têp
Íi!tÂ.E'to (0 226-227),
11ávu '1y1iiiç tiàv àvtwvuµ 1iiiv to ÔÉov tou tóvou àvaôEÇaµÉvwv EVEKa
ti\ç 1tapaicoÃ.ou60ÚOTjç 1tpÕÇ êÍÂ.Â.T\Â.a ô1aotoÂ.í;ç, ouvOÚOTJÇ iin Kai. tfiç
ouµ 11 Â. o di ç . Kai f:11El 1táÃ.1v to ErW!o Ko1vov Katà àµq>otÉpwv tiiiv
àvtwvuµ1iiiv 11apEÂ.aµ~ávEto, ou ôuváµEvov hÉpq.7 1tpooxwpfiom Katà to
auto 1tpÓ011JltOV, 'íva tO oÚv6EtOV µEtaÂ.T\q>6fi, àvayKaÍlllÇ OUVEtÍ\pEI tàÇ
àvtwvuµíaç Eiç á11Â.ouv oxiiµa· EtYE to f:v tfi ouv6Étq> àvtwvuµiq. pfiµa
ou ôúvatai EtEpov 11póow11ov y1vc.ÍloKEtv, Ü>ç ôi: 11poEÍpTJtat, to ErW!o
10 icotvov Katà àµq>otÉpwv ElÂ.T\lttat, iixov ri]v ô1á6Eotv iiÇw0Ev tiiiv ôúo
1tpoo<Íl11wv, IÍ>ç EI nç Â.Éyo1 É'yÉveto Tp"IÍq>a>vt xaMõç, ÔT]Â.ovÓt1 \mó
tlVOÇ l!Eptotáowç. IlpoEÍpT\tat fü: Otl, Ei µi] ai ô1a0ÉoEIÇ t\Ç autiiiv téõv
1tpoo<Ímwv f:yyívovtat, àôúvatov f:1t1VOT10íivai ti]v oúv6ttov àvtwvuµ íav.
- ÜÜWÇ ExEl Kai. tO
1 ~En - t)µ1v (199,4) A: Uhlig, suivi par Kayser, R.Schneider, préférerait tire ces lignes
apres ciVTwvuµlav 200, l 3 ; voir ma note 2ffl.
2. TO add. Sylburg.
3. ev npoawn41 -Toii 'OBooaiwç (2) Uhlig (invoquant d'autres interversions: cf. n. cr. ad
65,6) : EV TTpoC7WTTC\) T'Í' TOÜ '08WC7EWS' VOELTQL, OÚ T'Í' Ti')S' 'Afhivãs cinnKaa0flC7T]S'
T<i> MtVTopL A.
4. t) Bekker (cf. déjà m• mg): T) Aªc (?), oú& Apc m•.
5. TpúÇoVTa cenains mss de l'Odyssée (d'autres ont Tpú(oVTa, aucun n'a Tpúl;avTa). leçon
défendue par Maas (1912:8) comme impliquée par la suite du texte d' Apollonius: Tpúl;avrn
A Uhlig.
6. t)µev lliade : om. A.
7. l:Tipq: Uhlig : htpw A.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 177
!O Ka\ tO
iµE:!..úooµai (K 378)'
to aúto Ka.l Éitl tciiv óµoírov. 'H µÉvto1 Katà tà tpÍta. itpóarona aúv-
15 ta.Ç1ç itávu 7t<Ílç É<Jt1v Õuaitapa.KoÀ.oú911toç · ita.µitÓÀ.À.rov yàp Õvtrov tciiv
tpÍtrov Ka\ Õlà µ1âç À.ÉÇEroç voouµÉvrov, À.Éyro tfiç irrlµanKf\ç ft Ka.l fo
tfiç ó:vtrovuµ1Kf\ç, itapEÍ7tEto õià tT,v Êitoúaav3 auvɵittroo1v tá tE Év
µna.~áae1 itpÓ<Jroita vooÚµEva Ka.l Etl tà Év tft aútoita.9eí~ tfiç aUtfiç
auvtá.ÇEroç exEa9a 14. -
§ 101. 'H iro ó:vtrovuµía. Ka\ ai aúÇuyo1 Ka.tà tàç
204 itl..ayíaç itpÓOT)À.ov on tpÍtou Eioív· àMà Ka\ to icÍJÕEta.1 Ka.\ aitavta
tà toiaÜ'ta Pftµata ÓµoÍOOÇ tpÍtO\l É<JttV 7tpO<J<Íl7tO\l, a
ÕT, Katà tT,v <JÚV-
taÇ1v tciiv àvtrovuµ 1ciiv õúo tpíta ito1Í)oE1, Ã.Éyro [v µE:v to Éic toú
ó:vtrowµ1Koú itpÓ<JroitovS, EtEpov õE: to ÉK toú pi)µatoç. ÍEvÍ)oetai yàp
eo ICÍIÕr:tai. i:v õuo\ itpoa<Íl7to1ç. autoú ici)õnai, õi · oli i:.µqia.víÇoµev,
<Õtl::.Ó tíç t1voç KÍ)Õum. 'AÃ.Ã.à KÚKE'ivo evÕtKtÓv É<Jnv tó tiva. E:a.utoú
KÍ)oEa9m, Ka.l Õftl..ov on oú Õ1' ãUrov itál..1v cruvtáÇtrov to to1oútov
eipi)aeta.1 ft tciiv a.útciiv· itál..1v yàp Éyyevi)oetm to to ICÍIOEta.i. "Ev9ev
oi'iv Õu0Éq>11Ctov iyívtto limyvciiva.1, 7tÓttpóv tíç nvoç KÍ)Õttm ft oií nvoç
!O µÉv, Éa.utoú oÉ. «l>ÉpE yàp tóv Eiíµmov Éa.utoú Ki)liea9m· tÍ iiv yÉvo1to
iíMof\tÕ
me\ ro icríõao t..inv (Ç 46 I i;
Ti toú TlJÃ.eµáxou, ica. \ itá!..w itpooexropt1 to
§ 102. Kai to µi:v m9avov toii À.Óyou to1oiitov ~v. xPTi µÉvto1 tov
voiiv ÉltEpEÍaavtaç µfi Oià toú tÓvou ÔlooaicEa0m, Oià ôf: tOÜ ltaprnoµÉvou
20 À.Óyou, ica9á7ttp JCai Élt' ãÃ.À.rov CxltEÍprov àµqnf3ó/..rov Ôia1CpÍaE1ç
1tapÉltOVtat ÉK tÔlv ÉitaicoÀ.ou9oúvtrov toiç À.Ó'(otç, ouK iÇ ÉyKÀ.Íatrov
ouôf: iÇ àp9iõv táatrov. Ka9áittp ouv tfooµtv on, ti ical ô<inJ ttç EV
205 tft auvoúan táat1 Õlá1Cp101v tiõv àitÀ.iõv Kai auv9Étrov, àváy!CT) 1tâaa
imoatpÉl!lat tiç ov 1tpotictt9E͵t9aI À.Óyov· ai yàp 1Ctl)t11Cat tiõv àvtro-
vuµ1Ôlv tÓv<p ou ÔtoptÇóµtvm to Ôtaaov tijç µttaÀ.ft1t1troÇ exouatv,
OÜVEic' ãp. OÍJX <Í>rotpl xap1ÇóµEWÇ (v 265),
náp tE mm'(YÍTt<p 0paauµft&! mi rotÉp1 <Í> (y 39)'
OÍjÀ.ov yàp ÓJç ti/>2 Ea'l>tOU ICatà aúv9ttOV 1tpmpopáv, !Cai OUOaµÓOt ÉvaÀ.-
À.ayl\ toii tóvou 01Éatt1À.tv to al)µa1vóµtvov3 01áq>opov õv, to µÉvto1
Cx1CÓÀ.ou9ov 'tOÚ À.Óyou, <Í> XPli oµoíroç ltpoaavÉ;tovtaç ical Éiti tÔlV 1tpo-
1CE1µÉvrov àvtrovuµ 1iõv tautov àitottÀ.Eiv, Kai µl\ 1tapà tàç tiõv tóvrov
10 f.vaÀ.Ã.ayàç É1t1-capáaat1v ical tàç Ôlavoíaç í\ icai 1CataµÉµq>ea9m tàç
1to1T)tt1Càç auvtál;e1ç, o ti µl\ tft 1tpo1Ct1µÉvn tl)pftat1 imavtftaetm tà
toii À.Ó'(ou.
§ 103. 'AicoÃ.oú9roç itfov icai Éltt tl\v lCtT)tt!Cl\v aúvtaÇ1v tiõv àvtro-
vuµ1ÔN.
15 Ai lC"CT)ttKai àvtrovuµ ím ôúo ltpÓOrolta 1tap1atâaat, À.Éyro tó tE toú
Ktftµawç icai to toú Ktfttopoç, ÔEÓvtroç ical Év auvtáÇta1 tp1alv4 icata-
Ytvftaovtm, ti'yt ai toÚtrov 1tprotÓtu1to1 µovo1tpóaro1t01 oZiam ôúo auv-
táÇt1ç àveoÉÇavto, ica911>:; à1ttôeíx9l\. ffExt1 õf:S tà toii À.Ó'(ou tftôt· tà
206 pfiµata auvóvta taiç 1C"CT)t1Kaiç àvtrovuµ Íatç Títo1 ÉK toii 1tpoa<Ímou Éativ
toii UltO tiiv ictijatv 1tElt'tOl1CÓtoç í\ Éic 'tOU ICtT)OaµÉvou í\ ÉÇ ouôttÉpou
µE:v wútrov, f.Ç6 ã/..Ã.ou ÔÉ t1voç E'Çro9ev 1tapa/..aµf3avoµÉvou. - Kai
fon µi:v toú 1tp<Ótou ó ɵoç 'í=oç tpÉxe1, ó ɵÕÇ àypóç e\Mpopei·
ó autoç À.Óyoç icai Eltl OEUtÉpou leal tpitou. 'H to1aÚtT) O'ÚvtaÇ1ç 1tàv-
'tOlÇ Év àpGfi 1t"C<Óat1 fotív, ica9o tà pfiµata 1tÀ.ayÍmç µi:v ou auvtàaaovtat
icatà to auto 1tpóaro1tov, àp9aiç OE àitàvtotE. - Toii OE OEUtÉpou i:N
eµov àypov fo1tava, tov lµàv q>ÍÂ.ov Eiteiaa, tàv aàv uiàv
fmxí&uaa.;7. - Toii SE: tpíwu tàv ɵov uiàv iôíôaÇev, tàv aàv
10 uiov tô\ôaÇtv, i:õv aov cpi.l.ov eimatv· npóônl..ov yàp oi:1 ii i:o1aúi:11
oúvi:aÇ1ç Éici:óç Éoi:1v t©v ôoo npoocímoov i:©v iv i:aí:ç K't'11t1KaÍ:ç àvi:oo-
vuµ Ímç voouµÉvoov. Kai Eiol návi:oi:E Év n:ÀayÍmç ni:ÓXJEa1v ai to1aüi:m
ouvtáÇt 1ç, ica6o i:o píjµa iv É'tÉpmç tú6tímç votii:a1, q6põv ɵÕV
ÉÂ.Ú-n:1J ªª ç' TOUTÉatlV aú· e.tepàvl ɵov ÉÂ.Ú71:T10E Tp~CDV ií nç
15 êíl..i..oç i:©v óuvaµÉvoov icai:à i:píi:a npóooona napaÀaµ~ávto6a1.
§ 104. 'H óE: npoç to K'tíjµa ouvtpÉxouoa ôuí6to1ç, éáv TE icat • Évtp-
'Ylltiriiv n EKq>opàv éáv tE Katà na6nnicfiv, µÓvwç àvaÂ.ÚE'tat Eiç àni..íjv
àvi:oowµ íav, Wç EXEI i:à i:oiaüi:a, ɵÕÇ Ô1aÂ.É'yEta1 cpi.l.oç, aOç i>~püpa1
ôoiW>c;,
20 00"E:0ç2 ôóµoçàµq>ooÍÀ.UljlEV(Ó618etO118)
207 Eo't\V yàp ÕtE Ó aúto\i JlE ÔÓµoç EICá.Â.UVEV,
JCEioÉ µE \OO'tÍpavta (Õ 619 et O119)
oà; ÓÉ ltOU ~ icíjpw; á&:ÂlpEÓç (ô 512),
ó àôEÃ.qióç aou ~yEV,
Eµõç ÓÉ KE mi nàiç ElTIÇ (I 57),
nai:fip ô· ɵÕÇ ãMo0qaÍT1ç (~ 131 )"
ó aútõç Myoç mi éni 1iiiv óµoíoov. -
§ 105. ÜÚK cmEµq>aÍ:VOV µÉV'Cot
EOT\V Kai tO OUVTaaaÓµEVOV Pllµa mi tOV KTÍ)topa O\lV'tEÍVElV, EÍ anµaÍVOI
ÜnapÇ1v· Ei yàp ãÂ.Â.o tt, i:à TOV AfyyOU àicai:áM11Ãa av yÉV01TO. otóv
10 'tE yáp Éonv qiávm ɵÓÇ E͵1 oi1'É'n!Ç, o nàvi:ooç µEi:al..11qi6fi0Ei:at Eiç
aúv6E'tOV, OTE q>aµE:v oütooç, eµauioü Ei111 oilCÉ'n!Ç. àaúotai:ov õf.3 TO
1:01olitov, ɵoç 9Epár.cov ypácpco· ôfov yàp ypácpn, ElyE npoç i:T,v
únaicouoµÉVTtV i:píi:ou npoacímou Eii6Eiav ouvi:pÉXEI To píjµa. "H Ei'.ntp
iv ÔEuTÉp<p yÉvo1To, návi:ooç icai µETà i:íjç únapict1icíjç µEi:oxíjç, ɵ o ç
15 &v 9i;pcmmv i:péxEiç.
• ÔEi VOEÍ:V ciiç nâv píjµa ÉK
§ 106. 'Evi:ElJ6Ev O\lV KTÍ\topoç yE-
vóµevov, Â.Éyw icai:à ôiá6to1v i:T,v npoç i:o K'tíjµa, návi:ooç ica\ oúv6ttov
µei:CÜ..111Vw no1eiTat, EÍ Éy"(Évo1tó nç óiaoi:oi..fi, iõv ɵÕv uióv Ôl-
õámao, 'fOV aov uiov É-n:aÍÔEuaaç' < TOV ɵauioü uiõv lhóáa1eco,
20 i:ov aauioü uiov é-n:a\ôtuaaç, >4 náw àvayicaíwç · oú yàp i:i:1 i:õ
208 píjµa ÉK TÍjÇ Katà tO TÉÂ.oÇ tú9eiaç O\lVEÍXETOS , µETÚEI OE mi 1:0 àvi:oo-
Wµ IKOV itpÓaoonov· itpÓKEltat OE on, Éàv p11µa Katà to auto npÓOOOltOV
ouvi:áoanta1 nÂ.ayí~ àvi:oovuµ í~, návi:ooç oúv6ETov µEtÚÂTllVIY ànmi:ei,
ciiçii>
mon fils], tem sàn {10) huiàn edídaxen [(X) a enseigné ton fils]. tim sàn phílon
épeisen [(X) a convaincu ton ami]; il saute aux yeux qu'une construction de ce
genre est extérieurc aux deux personnes signifiées par les pronoms possessifs ;
aussi prend-elle toujours un cas oblique [du pronom], du fait que le verbe
s'interprete avec un cas direct autre: ekhthràn emàn elúpêsas [tu as affligé mon
ennemi], c'est-à-dire: toi; ekhthràn emàn elúpêse [(X) a affligé mon ennemi].
c'est-à-dire: Tryphon ou tout { 15) autre224 susceptible de s'employer à la
troisieme personne.
104. Lorsque le proces, qu'il soit à la forme active ou passive, va avec l'[objet]
possédé, [le possessif] s'analyse22s uniquement en pronom [primaire] simple.
Voici des exemples: emos dialégetai phílos [c'est un mien ami qui discute], sos
hubrízetai doUlos [c'est un tien esclave qui est maltraité)226,
{20) hóth' héos dómos amphekálupsen [Od. 4.618::::
15.118)
[quand sa maison (m') abrita],
{207} - c.-à-d. 'la maison de !ui [ho autoú ... dómos (pron. simple)] m'abrita',
"quand, lors de mon retour,j'arrivai là-bas" [Od. 4.619, 15.119) -;
sos dé pou ékphuge k~ras adelpheós [Od. 4.512)
[ton frere a échappé aux déesses de Ia mort]
- c.-à-d. 'le frere de toi [ho adelphós sou (pron. simple)] a échapppé ' - ;
{5} emos dé ke kai páis eíês [ll. 9.57]
[tu pourrais même être mon fils],
pater d' emôs állothi gaíês [Od. 2.131]
[mon pere (est) en un autre endroit de la terre].
Le même raisonnement s'applique aux cas similaires.
105. II n'est pas absurde, cependant, que Ie verbe de la construction aille avec !e
possesseur, s' il signifie I' existence221 (car s' il signifiait autre chose, Ia phrase
deviendrait incongruente). [ l O} On peut en effet dire : emós eimi oikétês Ue suis
mon serviteur], dont la transposition exigera un composé, c'est-à-dire: emautou
eimi oikétês Ue suis serviteur de moi-même (composé)]. En revanche, une
phrase comme *emàs therápõn gráphõ [un mien serviteur j'écris] est mal
formée; il faut en effet gráphei [écrit (3• pers.)], puisque !e verbe s'accorde avec
Ie cas direct de troisieme personne sous-entendu22s. Ou bien, si on était à la
deuxieme personne, il faudrait obligatoirement ajouter le participe [du verbe]
'être': emàs { 15} on therápõn trékheis [étant mon serviteur, tu cours].
106. II faut noter maintenant que tout verbe qui a sa source dans le possesseur,
j'entends quand Ie proces s'applique à l'[objet] possédé, appelle forcément la
transposition [du possessif] en composé dans le cas ou il y a une opposition229:
tàn emàn huiàn didáskõ [c'est mon fils que j'enseigne], tàn sàn huiàn
epaídeusas [c'est ton fils que tu as éduqué] de toute nécessité <se transposent
en tàn emautou huiàn didáskõ U'enseigne mon fils à moi-même (composé)],
{20) tàn sautou huiàn epaídeusas [tu as éduqué ton fils à toi-même
(composé)] >230. C'est qu'ici {208) !e verbe n'est plus confiné à la personne du
cas direct [impliqué] dans sa désinence, mais transite vers la personne
pronominale ; or on a dit plus haut que, lorsqu' un verbe est construit avec un
pronom [à un cas] oblique de même personne que !ui, il exige absolument sa
transposition en composé23J - c'est Ie cas de:
182 nEPI I:YNTA:::Eru: B
ɵÉq1riµ1(N269)
Kai tà 0µ01a. 'A'A.IJJ. µiJv Ka\ ÔÉÓEIKtm CÍlç aí KTT\tlKai ávtwvuµÍm
µÓVllÇ ytv1rijç tia1v rtt<ÍXIEWÇ, EÍÇ ilv Kai µEtaÀ.aµ~ávovtm, Kai ciiçl ai
ÉyÚ..1vÓµtval !ttOOEIÇ téirv UrtaKOUOIJ.ÉVWV KTT\IJ.CÍtWV ElGÍV. iiuvC͵tl yàp
o Â.Éywv oÜtlilÇ' tàv ɵov ÔOuÂov E!tataa, qlT]GlV 'tOV eµou ÔOuÂov
10 Élta1aa, OrtEp OUK W..'A.o t1 ytvÍJaEta1 i\ tàv ɵautoU. -
§ 107. "Ev0Ev
tà ti\ç ávaÂ.ÚGElilÇ, d µi:v F.v CÍ!toÂ.Utlfl ElT\ rrpoaCÍl!t(fl, dç EyKÀ.1voµÉVllV
µEtaÀ.aµ~CÍVEtlll àrtA.i\v ávtwvuµ íav· d ôE: ÔÉo1t0 ávt1Ô1aatoA.i\ç, rrávtwç
209 EÍÇ aiiv0EtOV. ii1' ô Kai µÓvwç ai aiiv0tt01 op9otovovµEvaí tiatv· XPElÓ>ÕT]ç
yàp ~V Í"\ E/; autÔlV Ô1aatOÀ.ÍJ. 0apov OUV qiávm !tpOÇ taiç ɵa\ç
6úpa1ç EatTIKa Kai µEtaA.a~tiv Eiç tà rt p ç 2 taii; 0úpa1ç µou o
EG't!JlCOt, < . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 3 Eq>fl
rtpÕç túlÇ Éµa.utoU<VÜV> 4 0ÍlpalÇ EcmiK' qÓJ
(Ménandre, frag. 293 Meineke, 830 Kock).
Kai rrávu ávayKaÍwç wu Mtvávôpou ti]v aúv0Etov rtapaÀ.a~Óvtoç, auµ-
cptpoµÉvr]v op9otovouµÉv[t5 tft Ea'tT]lCa Ey<Í>· EµqiaalV yàp EXEI CÍlç ou
rtpàç taiç CíUou.
10 § 108. npoqiavÔlÇ Kai Érti tOÚ tpÍtOU rtpoaÓJrtOU tà tf\ç auvtá/;EWÇ
auvtEÍVEI, autà µóvov E!tlGtÚaEWÇ ti\ç auti\ç rtapaKoA.ouSoÚGflÇ ~ç KCÍV
toiç 1tpOKElµÉvo1ç EcpaµEv < ÕElV >6 µEµ vi\a0m. "H EV ti/> auti/> rtpoaCÍl!t(fl
210 foti 'tà ti\ç õia9ÉaEWÇ Kai tà tau àvtwvuµ11<:ou rrpoaCÍl!tou, i\ iv É•ÉPCfl
rrpoaCÍl!tlfl KatayÍvEtm Ti EK téõv pl]µátwv õiá0Ea1ç, ErtEi óµoiwç rráA.1v
Õtà µ1âç cpwvi\ç rtÀ.EÍova Õvta tà rrpóawltllt voEi'tat, CÍ>ç EXEI tà tmaúta,
ôv mi civripEÍ1jm'!O &oi tni oiVOXQEÚEtv
5 KáiJ.mç iívtm oto ~ 234-235}
fot1 yàp EvEJCa toU a\itoU JCálJ..ouç, 1Ca6ó 'º
áv11pdvavto auvtEÍvEt irri
ti]v Eu6Eiav tOÚ 9EOÍ, CÍVÍJpitaaav o\ 9to\ ravuµfiÔTI 'tOU autou
EvEica ~- Eí yoúv7 µEtaA.nqi6EÍTI Ti ainanici) to\> ravuµiiõnç Eiç
Eu9tiav, Eiç i\v Kai 1tpoaxwpÍJat18 'º
pijµa, rràvtwç Kai Ti µE'tCÍÀT\IVlÇ
10 aúv9ttOÇ yEvÍJaetal, ÍIPmirfl Ó ravuµfiÔflç EvElCOt tOV f:autou ic.V....
À.ollç, m9ó E.anv mi em 'IDÜ
ÔEÚtEpov aU 9Ólpflxn ltEPi atffjEOG1v EôuvEv
oto maryví1to10 AuKCÍowç (f 332-333),
ôiiA.a õfi CÍlç o 'AMÇavôpoç · Kai ErtEÍ t019 F.Ç a\itoü tà ti\ç Ôta9ÉaEwç,
15 K'tiiµa oi: EXEl tov áoEÀ.cpÓv, to o\o 1eaa1yviito10 dç 'º i:auto\\ µE'ta-
À.TJ~l.-
§ 109. ''En tO
É1Í 'tÉ µ lV ciíl..rotv áiuaí (ll 753)
Tfiv toii pfiµatoç Olá9Eatv ExEt EK toii Ktfiµatoç, icp' fiç icál..tv (J'l)vtáÇE<J)Ç
áicl..fi µE'táÀ.TJljltÇ yEVÍJaEtm, ;, aino\\ ál..~ ainov MCÍ>M<JEV. Ei yoüv
20 o l..Eoov 1 tà 'tiiç Õta9ÉaEooç µEtal..á~o1 CÍ>ç Eic1 to nfiµa, Tfiv àl..Kf\v,
211 yÉvottO av éi\v ci>M<JEV cil..lCi\v. tO'UtÉa'tlV riiv Ea'U'tOÜ- d OE yÉvO\'tO
iíl..l..o tl 7tp00001COV to pfiµa àvaÕÉÇaa6m, CÍ>ç Ei 'tlÇ Eq> 'HpaKÀ.EOUÇ
q>aÍTJ Katayoov1aaµÉvou tov À.Éovta Efiv cil..~v ciÍM<JEV, fotat áicl..ft
icál..1v Ti àvtoowµ ía, Tfiv cil..~v cií/..eaEV aino\\, toü À.Éovtoç .
§ 110. "Ett tO
NÉ<Jtoop q>áox' oyÉpoovlít' emµvriaaíµdla aiio
otmv iv\ µe:yápo1mv (o 191-192)
EXEl oúo pfiµata ouváµEva auvtá<JaEa6m ti!>2 otmv Ev1. µtyápo1mv,
li; ©v d to EVllCOV icpoç eva ÕVta tOV NÉatopa Kat lCtTJ'tOpa t&v OilCTJ-
10 µátoov < (J'l)vtpqov >3 auvtayEÍTJ, Ka\ tà toü /..óyou aúv6Etov ciicmtfiattEV
ti\v civtoowµíav, Écpa<JICEV Ev toiç i:auto\\· d OE to einµVf1<Ja͵E9a,
<o >4 iv icpón:q> KatayEvÓµEvov iv hÉpq. EÚ9Eíq. yÉvono, toü À.Eyovtoç
Katà aÚÀ.À.TJljllV tiiv toii Nfotopoç, àoúvatov tá 'tiiç µEtaÀ.f\ljltooç µi\
oúK t{ç éarÀf1v xoopftaai ·
15 lít' emµvriaaíµdla ario
f' '' ,
O\<JlV EVl µE"(CXpOl<JlV,
{ 15) et que l'[objet] possédé est son frere, hoio se transposera en heautou.
109. Encare dans :
heê té min olesen alke [II. 16.753]
[sa vaillance l'a perdu],
le proces verbal a son origine dans l'[objet] possédé, construction qui appelle la
transposition [en pronom] simple: hê autou alke autàn apolesen [sa vaillance à
lui !'a perdu]. Mais si {20) le lion récupérait le procês pour le faire porter sur
l'[objet] possédé, la vaillance, (211) on aurait alars heen olesen alken [a perdu
sa vaillance], c'est-à-dire: ten heautou [sa propre (vaillance)]. Et si c'était une
autre personne qui se voyait affecter le verbe, si l'on disait par exemple
d'Héracles qui a vaincu le lion: heen alken olesen [il a défait sa vaillance], on
reviendrait au pronom simple: ren alken olesen autou [il a défait sa vaillance],
celle du lion.
11 O. {5) Encare un exemple :
Néstõr pháskh' ho gérõn hót' cpimnêsaímetha seio
hofsin eni megároisin [Od. 4.191-192]
[le vieux Nestor disait, lorsque nous évoquions ta mémoire,
dans son palais,. .. ].
lei il y a deux verbes susceptibles de se construire avec 'dans son palais'; si
c'est le verbe au singulier, qui < va avec > Nestor, [individu] unique et
possesseur du palais, { 1O) alars la phrase exigera le pronom composé :
éphasken en toís héautou [disait dans son propre (palais)]; si au contraire la
construction est avec 'nous évoquions ta mémoire', [verbe] à la premiere
personne [qui dépend] d'un auue cas direct, celui de Nestor regroupé avec celui
du locuteur238, il est impossible que la transposition ne se fasse pas par passage
au pronom simple:
{ 15) hót' epimnêsaímetha selo
hoisin eni megároisin
[lorsque nous évoquions ta mémoire, dans soo palais,. .. ],
c'est-à-dire: en tols autou [dans son (palais à lui))239.
111. II en va encare de même dans:
tóte de Zeus Héktori dóken
hêi kephatei phoréein [li. 16.799-800)
[Zeus (le) donna à Hector à porter sur sa tête].
{ 20) Trais référents sont signifiés: Zeus, qui remit (le casque) à H ector, à
{212) porter sur sa tête à lui; si on supprimait le datif d' 'Hector', Zeus, par
rapport à la tête, deviendrait le possesseur: Zeus édõken hei kephaUi phorein
[Zeus (le) donna à porter à sa tête], qui deviendra [dans la transposition]: 'sa
propre (tête)'.
112. II y a cependant ambigui'té dans :
{ 5) ali' eme thumàs aneke polutlimõn polemízein
thársei'hôi [ll. 7. 152-153]
[mais moi, (mon) creur endurant me poussa à me battre
avec son courage].
Ce peut en effet être le creur qui a du courage, ce qui revient à dire "mon creur
me persuada de me battre avec sa possession propre [idíõi]"240, c'est-à-dire: tói
autou thársei [avec son courage à lui] . Autre possibilité: "mon creur me
184 nEPI I:YNTAEEm: B
1. ó add. edd.
2. airTotr airTàs Uhlig : a1TT011· a1TT011 A.
3. tµµ.:06Sws edd.: .:v µ.:0o&.is- A.
4. KaTaaTI')<JETQL R.Schneider: KaTaOTTJOEL A.
5. S' add. m• Sylburg. Bekker.
6. µnarrTwoLv A: µeTá0EOLV conj. m• Sylburg, Bekker, µnáÀT]l)ILv R.Schneider, Bécares
BolaS.
7. ovBekker: ow A.
8. w Tim8l Uhlig: worrmfü A.
9. XEPVâTLS edd. : XEPVGTTJS" A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 184
persuada avec [sa] force propre [idíãi]"- c'est-à-dire: tôi heautou thársei [avec
son propre courage] - { 10} de me battre avec celui qui m' avait défié ; ce sens-
là est plus plausible, comme lorsqu' on dit: "par ses propres [idíõi] paroles,
Tryphon m'a persuadé de discuter avec Apollonios". Troisieme possibilité:
"<mon> creur me persuada de me battre avec le courage de celui-là
[ekeínou] "241, tour périphrastique [signifiant]: "il m'incita à me battre avec !ui".
II faut bien voir ici encore, que, le verbe ne { 15} relevant plus de la même
personne qu~ le pronom, la transposition se fait nécessairement en autou: c' est
mon creur lui-même qui incita, mais le courage n'est plus sa possession à lui,
c'est celle du guerrier qui a lancé le défi.
113. (213} Les passages à citer seraient ici fort nombreux, et certains en
donnent de longues listes par lesquelles ils ne font qu'illustrer l'usage de la
transposition, sans en livrer, comme nous l'avons fait, la raison métho-
diquement démontrée242: nous avons prouvé que c'est l'accord du verbe243 qui
permettra de régler sans hésitation [les problemes d'] ambigulté de
transposition. ( 5} Et il faut rejeter ce qu' on dit pour rendre compte de :
aítei d' oiõnim heõn ángelon [ll. 24.292]
[demande (à Zeus) un oiseau, son messager)244.
On dit que heón n'est pas ici un pronom, mais un adjectif, et qu'il signifie
'bon'W, ou encore on récrit [le vers] avec takhun ángelon [messager rapide],
estimant que ]e pronom exige absolument la transposition en composé. Mais un
peu plus loin, {10) on déclare recevable l'interprétation pronominale:
ei dé toi ou dosei heõn ángelon [Il. 24.296]
[s'il ne t'envoie pas son messager],
ou heón tient la place de heautou [son propre]. En fait, il fallait pareillement
admettre l'interprétation pronominale dans le premier exemple, avec
transposition [en pronom] simple parce que le verbe se rattache à Priarn: aítei
rim autou ángelon [demande (!ui) son messager à lui)246.
114. ( 15) Voici encore un passage, dans les /sthmiques de Pindare, qui a
troublé les conunentateurs :
Aiolídan de Sísuphon kélonto
hôi paidi teléphanton órsai
=
géras, phthiménõi Melikénai [frag. 1 B. =O. 4 Puech 5 Snell]
[elles inviterent Sisyphe, !e fils d'Éole, à instituer une fête de large
renonunée pour son enfant Mélicene, qui était mon].
{214} Transposant le pronom hôi en composé: heautoCt [son propre]. ils sont
dans !'embarras: comment [le poete] peut-il présenter aussi comme enfant de
Sisyphe247 celui qu'il a appelé [précédemment] 'Fils d' Athamas'. Quelques-uns,
cependant, pensent se tirer d' embarras en prenant hO, qu'ils font baryton - hO
paidí -. conune un adverbe, celui qu'on a dans:
{5} hó te khernâtis guná ... [frag. lyr. adesp. III, p. 742 Bergk4]
[ainsi une journaliere ... )248.
D'autres encore ont changé hoi en hof [dat. sg. du pron. primaire de 3• pers.],
faisant de ce datif le substitut d'un génitifl49: "elles l'inviterent à instituer une
185 nEPI IYNTA.EEm: B
ÉlCÉÂ.ovto 'tq,1 ª'lm'I'> n:adll. 't'llÂiq>avtov Õpoa1 ripaç, 'tO'lltÉ<m tf\ç
n:poElpTtµÉvr)ç 'Ivoüc;, n:ávta µâÃ.À.Ov ~ to õfov i1t1atfiaavtEç. Tí ràp to
ɵn:oõrov riiv cP civtwvuµíav 1CtT\t11d1v intápxE1v µEtal..aµj.1ávEa0aí 'tE EÍç
10 ti> ai>i:i\ç, ÉlCÉÂ.ovto i:q, ai>-riiç n:aiôi, ov 1m\ 'A0aµavttáôriv d1tEV;
§ 115. Ka\ to '0µ11p1Kov õi: õuváµEvov Kat' óp0i,v táoiv civay1vc00KE00m,
Ã.qw En:i toú
oi õE cii ij3Ãálp6riaav ('!' 387),
215 n:apEn:ɵcp0Tt õià riJv Eitji motEu0Eioav tfip1101v, ouvtál;Ewç Óµoiaç oüo11ç
Tft o i2 éµoi ~/..áPtloav, oi ooi ~Mí!»ioav3, o\ o'i É~~oav. Kai
cpaivttm &n to '0µ11p1Kov iõíwµa /rúEtm to àltaváyvwoµa, Ka0o àltE1páK1ç
ôon1Càç 1tapal..aµj.1ávE1 civt\ ytvmôv· <Ílç Ei µfi ~v tà ti\ç iva'A.-
5 Ãayf);, táxa Ka\ ó otíxoç i\'A.oytito, Wç ciKatá'A.'A.ri'A.ov t'xwv4 riiv civtw-
vuµíav. - Katà tOV autov 'A.óyov ôti VOEÍV <Ílç Ka\ to
'IOU;5 Õ' iíOri KÚtEXEV cpooíÇooç ata
Év Aa!CEÕa͵ovt a{& cpílqi (f 243-244),
iíru:p6 dxt to Eji i.v taiç itAf:íoo1v i.Kõóorn1v, [0)7 1,v µá'A.1ota ciKó'A.ou0ov·
10 to yàp 1Cáuxn pf\µa ouvacpÉç i.otiv tcp ri\. Ka\ tà ti\ç civtwvuµíaç
itávtwç Eiç àit'A.f\v µttaotiioEtat, 1CatEixev ii ri\ i:oUç npoE1p11µévouç
Ôa͵ovaç Év tj\ aui;i\ç n:ai:pÍÔt, 'tf\Ç ltpOElpllµÉVT\Ç 'EÃ.ÉvllÇ, <Ílç
Kàmvo ÍfXEt,
216 1ÓtE õE zru; ÕOOµEVÉE.o<n
Ô<Ô1CEV áE1Kiooaa0a1Éfliv11atpífü raín (X 403404).
év tj\ n:ai:píô1 aii'to\i, taú ''EK-topoç.
§ 116. O\ix iirTltfov riiv to1aútTtv itapá0ta1v8 n:apÉÂ.Kttv, Ka0o àlti\pKt1
5 to ÚitÓÔEtyµa toú ÀÍYyou ô1aKpivai -rà totaÚta· Eiç yàp yuµvaaíav to\i
ÀÍYyou n:apt0ɵE0a, Ka\ E'tl tiç j.)tj.)mo-rÉpav n:Íonv ti\ç tT\PTtOEWÇ Ka\
t''A.eyxov tfuv9 n:apan:tµljlaµÉvwv to lifov ti\ç ouv-ráÇEwç.
§ 117. 'EÇf\ç i>Tltfov lttp\ auv-ráÇtwç ti\ç i µo \i, KtT\'ttKf\ç oü011ç Ka-rà
ytv11Cfiv n:tcôo1v Ka\ ytv1Kf\ç ti\ç ci1to to\i qcó, iít1ç oú µÓvov ôúva-rm
10 Ka'tà cpwvfiv auveµn:ÍrttEIV áJ.J..à Kal Év TÍÍ OUV'táÇEl TÍÍ 1Ca'tà tiiv Kti\01v 1o . -
'H 'tE yàp KtT\"tlKi\, i'.õ10v -ro\it' t'xouoa, i.1t\ Kti\µa cpÉpEtm, Ka0o Kai a\
éíll.a1 n:tcíxmç, ɵÓç - éµóv Kai iÇf\ç· ci'A.'A.à µfiv Ka\ Ti ci1to toú qcó
yEv11Cfi i.it\ Kti\µa cpÉpEtat, Õ10 Ka\ 1tpOç Êvíwv KtT\"tl!Cfil I EKaÃ.t:iw· cpaµi:v
1 . T<i> edd. : TO A.
2. T1i ol Bckker : TLOOL A ac, Tf)S" ol Ar".
3. f/3Mflrioav edd. : f/3oµ/3ricrav A.
4. lxwv edd. : fXOV A (mais suivi d'un grattage en finde ligne: fXOVTOS Aªc ?).
5. TOUs /liade : TOUTOUS" A.
6. ÔTTEp Uhlig: flTTfP A.
7. o A : suppr. Uhlig.
8. napá0rntv Sophianos, Bekker : ôtó.0rntv A m •.
9. TWV edd. : Tàv A.
10. KaTà Tl)v KTÍ')CJLV (Tl)v s.l. ) Apc Bekker: KOTOKTÍ)S A•c, KOTà KTÍ)CJfWS Uhlig.
11. KTTFlKTl edd. : KTT]TlKOV A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 185
d' Aristarque]. Et les possessifs, qu'ils soient noms ou ( 15} pronoms, sont
dérivés du seu! génitif, cas auquel aboutit aussi leur analyse2s 4 • Les noms
[possessifs], c'est évident, n'ont pas besoin qu'on s'y arrête: leur forme suffit à
les opposer [au terme primaire au génitif]: (217) ainsi Hektóreios / Hektoreíou
['hectorien' (dér. poss. nomin./gén.)] en face de Héktoros ('d'Hector', gén. du
n. pr. Héktõr]. En revanche, pour le pronom mentionné plus haut, qui n'est pas
clairement identifié par sa forme, il va falloir faire appel à la construction pour
lever l'ambigulté qui !ui est inhérente2ss.
118. II ne m'échappe pas que, dans les autres dialectes256, la distinction est
assurée également par la forme. C'est pour cela, à mon avis, que !e Poete,
conscient de !' ambiguité ( 5} fonnelle, a. pour !e [pronom] primaire, puisé des
formes dans presque tous les dialectes - il dit: eméthen, eméo, emeío ou emeú,
et non emoú, bien qu'il n'ignore pas la finale de génitif -ou, puisque, pour tous
les obliques, il use de la fonne commune qui découle d'elle -, tandis que !e
possessif, ( 10) il !e fléchit régulierement [en !ui donnant] la désinence qui
découle du cas direct à finale -os - il !ui donne toujours la forme en -ou, ou
encore la forme thessalienne en -oiom, comme dans kaloio [gén. thess. de kalós
'beau'):
patràs emoío pater [/l. 14.118, Od. 19.180)
[(le) pere de mon pêre],
{ 15} patràs emou kléos eurü metérkhomai [Od. 3.83]
[je vais en quête de lavaste renommée de mon pere],
ei dé toi sou patràs enéstaktai ménos êú [Od. 2.271)
[si la noble fougue de ton pere a passé en toi].
[Dans ce dernier exemple], on peut avoir aussi teoio, avec transformation
dorienne de !' s en t et insertion {218) de e, un e pléonastique apparaissant
parfois apres la transfonnation. (Mais ce pléonasme ne peut se trouver dans les
formes en s-: on a soí qui, devenue tín en dorien, devient à son tour teín :
tein táde muthésasthai [ll. 11.201)
[te d ire ces choses à toi].)
119. {5} Quand !e génitif se rapporte à un verbe, c' est toujours un pronom
primaire2ss: emoú akoúei Théõn [Théon m'écoute], soú ékousa [je t'ai écouté),
ou encore, avec les formes dialectales:
emeú d' héleto mégan hórkon [Od. 4.746)
[il me fit prêter un grand serment],
seú d' epei exéleto psukhén [ll. 24.754)
[quand il t'eut enlevé !e vie),
{ 10) emeío de súntheo muthon [Od. 19.268)
[de moi, écoute ces paroles].
[Emeío] vient peut-être du pronom ionien eméo avec insertion de j259, ou encore,
187 nEPI IYNTAE:Eru: B
9Eatv toü 'U Eiç to 1 1tapà ri]v ɵ Eíl, ii>ç ica\ 1tapà ri]v ʵoü to t\µóio,
ióan: ica\ icatà to ww'iitov àvaÀ.oyomÍ'tTlv < ri]v >1 cpwvi]v ica9íataa9ai.
§ 120. Ouxi oi'iv ica\ i1t\ icTI;µa cpÉpua1 Ti yEv1iaí; 'At..'A.' iv Oia-
15 cpópcp táaE1, t..i.yw 'tfl f:yic'A.1~11cfi, ica\ Ôlacpópo1ç icTfiµaa1v, i\mc~ Jl.O'U
219 ó ó:ypóç, ÉvilCIJ<rÉv µou ó -iç. Ka\ tà Elttq>EpÓµEva icTfiµata àô1a-
cpopa'"1 icatà yivoç, icatà lttiilcnv, icatà àp10µóv· ltavtoç yàp icTfiµatoç Ti
yEv1rit lttiilatç ÔE1Ct1iaí Éat1v· ica\ i1t\ tiilv óvoµátwv ta\Jtóv. Tá yE µi]v
K't'l'ltticiilç 1tapa;c0Évta àvtwwµ1icà i\ ica\ Ett óvoµanicà tov a\Jtov àp10-
µov EltlÇTitEl ica\ to auto yÉvoç ica\ tiiv a\Jti]v lttOOtV, 'E1CtÓpElOÇ
X t t <Í> v - 'E1Ct0pEÍO'U l\'tÔM>Ç. iµàç q>ÍÂ.oç - ʵol> tpÍÂ.ou· 7tpÓÔT1Â.Óç
fo·nv Ti i:l;Tiç àicol..ov0ía. Towíitóv fott to
ooti]p ô' iµOç aUríic' ó1o9eíç (1453)
ica\rn3
IO natpÕç iµo\J ICÀ.Éoç rupu µEtÉp;coµai (y 83)
§ 124. 'OµoÀÓyroç
.
to Eiíicatpov 1tEp\ aitíaç icataÀÀ~Àou icai àKataÀÀ~Àou ô1aÀT11j16µe6a .
{ 15} emou [sg., gén., masc.], mais nous construisons Jes pronoms en les
accordant à ce qui suit: tón enu1n agrôn karpós [le produit de mes (gén. pi.)
champs (id.)], tôi enWi agrôi sunébe eskáphthai [à mon (dat. masc. sg.) champ
(id.) il est arrivé d'être pioché]. On résout grâce à cette [observation le probleme
que pose] tou emoü {221} agroü ho karpós [le produit de mon (gén. masc. sg.)
champ (id.)]: on a une construction du possessif plutôt que du génitif orthotoné
[du primaire]. Cela étant, il est possible, en donnant au pronom la forme
enclitique et en supprimant la construction du possessif, d'introduire, avec
l'enclise, les propriétés du génitif [primaire], et, tout ce qui était incongruent
précédemment, {5} de Je rendre ainsi congruent par J' enclise265 : tôn agrôn mou
ho karpós [le produit des champs de moi (inacc.)], tôi agl'éi mou sunébe
< eskáphthai > [il est arrivé au champ de moi (inacc.) d'être pioché], et ainsi de
suite.
123. On a donc montré que le génitif [du pronom primaire] homophone du
pronom possessif sera exclu de la construction possessive, parce que266 le
pronom possessif par nature est ici prépondérant: il a la propriété de signifier la
possession, et ce non seulement { 10) au génitif, mais d'avance26 7 des le cas
direct; pour le primaire, au contraire, la construction possessive n' est exprimée
qu' à un seul cas, et si Je génitif fait place à un autre cas, le [tour) possessif
disparait en même temps. {222} J' ajouterai encore ceei: si les pronoms
possessifs admettaient l'enclise, le génitif < enclitique > du primaire n'aurait
même pas reçu la construction possessive, car !e pronom possessif aurait dans
ce cas aussi manifesté sa prépcndérance. II est donc clair que e' est pour
s'écarter de la forme du possessif que [le génitif du primaire] est passé <à
l' accentuation enclitique >. { 5} Cette question fera J' objet d' une démonstration
générale lorsque, le moment venu, nous traiterons des causes de la congruence
et de l'incongruence268.
5.3. Application à des problemes de philologie homérique (§§ 124-129).
124. Étant admis que les possessifs se rapportent toujours à l'[objet]
possédé, Je [vers]
hõs me pántes ólõntai odussaménoio teoio [ll. 8.37)
[litt. : que tous ne périssent pas, tien étant irrité]
{10} apparaitra fautif (sans parler des autres éléments qui militent pour
l'athétese des vers [28-40]). En effet, comme on J'a dit plus hau1269, les
constructions verbales et participiales exigent le génitif des pronoms primaires.
125. C'est pourquoi il n'y a absolument rien de fautif dans la [leçon] de
Zénodote:
{223} Peleídes de sákos men apà hou kheiri pakheíei
éskheto tarb~sas [ll. 20.261-262)
[le Péléide, effrayé, de (sa) forte main écarta de lui le bouclier].
Car si les [pronoms] de premiere et de deuxieme personnes se rapportent au
verbe - ap' emoü éskheto sákos / apà sou éskheto sákos [il écarta de moi/de toi
le bouclier] -, rien n'empêche (5) qu'on ait la même chose à la troisieme, le
pronom ne s'entendant pas ici comme un possessif, comme certains I'ont
interprété, puisque l'ambigulté entre génitif [du primaire] ou possessif au génitif
est levée par la construclion avec le verbe, comme nous l'avons exposé plus
189 nEPl l:YNTAE:Em: B
toç oúvtaÇtç, 1Ca0á1tEp 1tpoE1CtE0E͵E0a. Ei &li Í'] o 1> cpÉpEtai bit i>iiµa bi
tci> f.oxe<'lll >'ànO ot, tÍ to lCCllÀ.Üov 1tpClltÓtu1tov ytvucfiv aú-riiv cpávai,
10 Kâv auvtµ1tÍ1ttEt lCtT)tutj\; "Eattv yE µfiv 1tpoç to totoütov cpávai ciiç bi
ÉtÉP<?- µh ouvi:á!;Et Katrop0Clltai, ou µfiv iv tjj '0µ11p11Cfl, Ei'.yt tfiv
toÚtCllv ouvɵ1ttCllo1v icpuÃ.á!;ato, ©ç iSdxBll iv toiç 1tpo1CE1µÉvo1ç. àEí-
lCV\ltai oi'iv ciiç ou napà tàç cXvtCllV\lµ íaç Z11vóSotoç iíµaptEV, 1tapà fü:
to '0µ11p11COV e0oç. Ka\ EVElCa to1Íto\l !tp01CÉ1CpltCl\ Íl 'Aptatápxe1oç àvá-
15 yvClloiç, állÕ i!o xapl 111axán.
haut. Si donc, dans éskheto apo hou [il écarta de lui], hou se rapporte au verbe,
qu'est-ce qui s'oppose à ce qu'on en fasse !e primaire au génitif, { 10) même s'il
coincide avec le possessif?210 Ce qu'on peut dire là-contre, cependant, c'est que
la construction qui serait correcte ailleurs ne I'est pas chez Homere, puisque,
comme on l' a montré plus haut21 1, il a veillé à é vi ter cette colncidence : il
apparait donc que la faute de Zénodote porte, non sur les pronoms, mais sur
l'usage homérique. C'est Ia raison pour laquelle on a préféré la leçon
d' Aristarque: {15} apo héo kheiri pakheíêi.
126. C'est encore à lui [= Zénodote] que remontent les Ieçons suivantes:
mnêsai patrosseio [ll. 24.486]
[souviens-toi du pere de toi (accent.)],
patrosenuiopater[Il.14.118, Od.19.180]
[le pere du pere de moi (accent.)J.
{ 224} À l'inverse de la doctrine exposée plus haut, il a utilisé des primaires au
génitif au lieu de possessifs. On peut trouver quelque justification de ses leçons
dans !e fait qu'il n'y a rien d'absurde à ce quedes génitifs se rapportent à des
possessions, puisque, comme on !'a dit, les possessifs se transposent en
génitifs212. {5} Voici encore, tirées des poemes [homériques] eux-mêmes213,
d'autres constructions qui relevent du même raisonnement:
protõ gàr kai daitos akouázesthon emefo [ll. 4.343]
[vous êtes Ies premiers à entendre l'(appel) au festin de moi
(accent.)],
séo d'ostéa púsei ároura [ll. 4.174]
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)],
ei mé tís seu mela [Od. 9.405]
[à moins que quelque (morte! n'en!eve) les troupeaux de toi
(inacc.)],
{ 10) hoí th' haímatos ex emeu eisin [/l. 19.105]
[qui sont du sang de moí (accent.)].
Même dans l'usage homérique, ces Ieçons ne sont pas irrecevables21 4 : il est clair
en effet que, si on veut transformer celles de Zénodote [en ll. 24.486 et 14.118],
celles-ci seront des contre-exemples ; et si celles-ci sont recevables, celles de
Zénodote ne sont pas à rejeter.
127. Mais ce qu'il faut plutôt objecter à ces leçons, c'est qu'il est impossible
d'admettre {15) en construction possessive un pronom [primaire] orthotoné:
{225) comme on !'a montré, [seuls sont possibles ici] le [primaire] enclitique
ou !e possessif. Des lors il est évident que :
ei mé tís seu mela brotôn [Od. 9.405]
[à moins que quel4ue morte! (n'enleve) les troupeaux de toi
(inacc.)]
et Ies exemples similaires sont corrects, puisqu'ils ont le pronom enclitique21s.
Quant à:
{5} protõ gàr kai daitos akouázesthon emeio [ll. 4.343]
[vous êtes les premiers à entendre l'(appel) au festin de moi
(accent.)],
190 nEPl IYNTA?:Em: B
!. owi)ptra0Ta1 Apc 'OWT)ptraoa1 AB<, <oilK 6p0Ws> 0W1\ptra0Ta1 conj. Maas (1912:13).
2. W, TO m* Sylburg.: om. A.
3. Toü L traplv&oiv Uhlig (cf. P. 108,26): ó.vntrapáBE'cnv A Bekker, Maas (1912:12).
4. TOÜ TÓVOU edd.: TOUTWV OU A.
5. acj1W1 Uhlig (cf. P. 36,9): acjx.itv Apc,aljxõllv Bekker.
o
6. os A•<' : Apc.
7. al add. Kayser : om. A Ublig.
8. Je conserve faute de mieux la ponctuation interrogative introduite par Uhlig apres
ó.traváyvwaµa et (yKlK4TaL. Mais il faut convenir avec Maas (1912:12) que de telles
phrases interrogatives sont bien étranges. Buttmann ad loc. émettait déjà des doutes sur la
transmission du texte; pour Maas, le passage átraváyvwaµa e,'KÉK4 T«L est "sans
aucun doute gravement corrompu".
POSSESSIFS: PROBLÉMES D'INTERPRÉTATION 190
c'est abusivement qu'on !'a enrôlé dans les constructions possessives; il vaut
mieux construire [le pronom) avec le verbe, avec ellipse homérique de la
préposition perí. (Poar une telle ellipse, voir:
tísasthai d' 0 Helénes hormbnatá te stonakhás te [/l. 2.356)
[venger les assauts et les gémissernents au sujet d'Hélene],
ek gàr Oréstao tísis éssetai 0 Atreídao [Od. 1.40)
[d'Oreste viendra la vengeance au sujet de l' Atride]
{ 10) 0 Kúklõpos kekhólõtai [Od. 1.69]
[il est en colere à cause du Cyclope],
et bien d'autres exemples.) On aura donc la phrase: emou akouázesthon prótõ
peri daitós [vous êtes les premiers à m'entendre au sujet du festin)2 76,
l'orthotonese étant normale à cause de l'insertion de l'i [dans emeio] 211 .
128. Mais [dira-t-on] n'y a-t-il pas orthotonese dans:
séo d' ostéa púsei ároura [ll. 4.174)
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)],
et dans:
{ 15) hoí th' haímatos ex emell eisin [ll. 19.105)
[qui sont du sang de moí (accent.)) ?
Ce qu'on peut répondre ici, c'est qu'un pronom {226) peut [être taxé d']
irrégularité accentuelle seulernent dans les cas ou, susceptible d'adrnettre la
double accentuation, l'accent normal fait place à l'autre278. Ainsi, dans:
polláki gár seo patrõs eni megároisin ákousa [ll. l.396]
[bien des fois j'ai entendu le pere de toi (inacc.) dans son palais],
ou le propos ne réclarne pas l' orthotonese, {5} la leçon orthotonée serait
irréguliere. Au contraire, dans:
hõs sio nun éramai [ll. 14.328]
[ ... cornrne je t':rime, toi, rnaintenant],
il serait irrégulier de ne pas orthotoner en raison de l'opposition présente [dans
le contexte). Mais il n' y a rien d' irrégulier dans :
hos sphôi proíei Briseídos heíneka koúrés [ll. 1.336]
[ ... qui vous (accent.) envoie à cause de la jeune Briséis];
{ 1O) pourtant le vers a un pronom orthotoné là ou le propos réclame une forme
absolue, celle qui apparait dans la transposition: hos exépempsen húmas [ ...
qui vous (enclitique) a envoyés]. C'est que la forme [sphôi] se trouve dans le
cas de ne pouvoir admettre l'enclise279, et du coup personne ne songerait
{ 227} à blârner cette leçon. 11 faut tenir pour superflu de s' attarder sur de tels
exemples, puisqu'on a dit plus haut quels pronoms sont seulement enclitiques,
et lesquels seulement orthotoniques. - Or nous avons montré que les pronorns
placés en tête [de phrase] sont naturellement orthotonés. Cornrnent, dans ces
conditions, voir une leçon fautive dans:
{ 5) séo d'ostéa púsei ároura [/l. 4.174]
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)]?
Séo, qui n'est pas enclitique, pourrait-il l'être? [Nous avons montré] égalernent
que les prépositions entrainent !' orthotonese des pronoms2so; donc, dans:
191 ílEPI l:YNTA2EQI B
EÇ Éµrii (T 105)
10 í\ riiv 6p6iív. -
§ 129. OU µfiv toia1ÍTI) 1tp<Ílpaaiç Ea-nv àti 'tfic; Z11voõotdou
ypacpfiç tou 1tapaliéi;aa0m 'tiiv ɵEio, Ka9õ 1Cup1wtÉpa AiÇiç, À.Éyw ii
IC'tlltl!CÍ"\ aV'tWVUµia, ÕuvaµÉvn ICat EvEICa µÉtpou ICat EVEICa À.áyou 1tapa-
À.aµj3civta0m, npoç ouõh XPEtiiiõEç µeteti9Eto. Kai yàp EV ti!> Ka9óÃ.ou
'tO ltO\OUV ciKa'taÀ.À.llÀ.Íav OUK ÜÀ.À.o 'tÍ Eat\V í\ K\lplW'tÉpou axiíµa'tOÇ
15 7tapEK'tpoiriJ x:atà 'tiJv au'tii> Eltlj3áÀ.À.O\lOQV OÚVtaÇtV. -
§ 130. 'EitEi oi'.iv 1tpoiíÃ.9oµEv Eiç tàç ciV'trovuµix:àç ypacpàç tou
Z11voõótou, ou 1tapÉÀ.KEt x:ai 7tEpi tou
'tÍç iáp acpwt l (A 8)
228 ÕiaÀ.aj3eiv· 1:T,v yàp tota1ÍTI)v ypacpÍ"\v Kai l:ÉÀ.EuKoç 1tpox:pive1 x:al ÜÀ.À.o1
1tÀ.Eiato1, 1tapan9ɵevo1 x:ai EKOÓ<JEtÇ '0µ11p11Cáç. Ka9iatâaí tE tÕv À.Óyov
OÜtOlç · ElltEp ii yevt!CÍ"\ 1ttéiia1ç x:ai Õonx:ii Katà ÕEÚtepov 1tpóaw1tov
µetaSâaa2 tov tóvov, toutÉattv iyx:À.19Eiaa, µEvoúa11c; 'tfiç ypacpfiç to
tpÍ'tov !tpÓOOlltOV 1tapÍ01:1lOIV, Ev ti!>
yuuíxm µevaqxinvixp' iípµamv<iiicáxç í'7tltOUÇ (8 416),
Kal x:at' ey1CÀ.1mv àti tou tpitou 1tpoa<Íl1tou
yuurow µÉv acpwivixp •iípµam (8 402),
1tâaa civáylCT\ x:ai 'tiiv acpân, 6p9o'tovouµivnv x:atà ÕEÚtEpov 1tpóaw1tov,
10 tÕv tóvov µEta9Eiaav x:a'tà 'tÍ"\V aU'tÍ"\v ypacpi]v to tpÍ'tov 1tapaa'tfiaa1. -
"Eanv x:a90À.1K<Íl'tEpov cpávm Kax:Eivo, Ó>ç to iv 1tp<Ílnp Kai ÕEutÉp<p
1tpoaCÍllt<p civoµo1ox:atáÀ.11nov 1táV'tOOÇ x:civ tpitcp. IlpÓ<JKEttat iv 1tp<Íltq>
x:ai ÕEu'tÉp<p õià to É T có. aú, '(3. iõoi.i yàp civaÀ.Óywç x:al to tpitov
Ot!ÍÀ.À.a!;Ev 'tOU OE\ltÉpou, x:a9õ x:ai amo riiv 'tOU !tp<Íltou Ka'táÀ.TjÇtv OUK
15 EvEÕÉÇa'to 4. Kal Katà touto êípa civaÀ.oywtÉpa ii acpwiS Õtà tou 1 ypacpoµÉ:vT).
229 § 131. 'All' Eatt yE x:al i.inEp tfiç 1tapaõd\oµivnç ypacpfiç ix:eivo
cpcivm, l. Ó):; µâÀ.À.oV Katrop9wtat, 'íva µfi Í"\ aU'tÍ"\ OOOa cpwvfi 1tapà 'tÍ"\V
E-yx:À.1a1v 1tpoaCÍlltou µetaj3anKi] YÍYVll'tat, Õ7tEp ouK fonv inwofiam iv
ciV'trovuµÍmç 1tapE1tÓµevov· aut?fl yàp µÓVOV aVÍE'ta\7 'tà 1tpÓOW1ta ICQl
sr i.ltt'tEÍvEtm, ou µi]v ivaÃ.Ã.ciaanm. - 2. Tá 'tE Óµo101catáÀ.1lK'ta x:atà tpÍta
1tpóarona oÜ!totE <JUvcipxEtm, fiµâ>v -uµâ>v -acpâ>v, iµÉ -a É - E, x:al inl
'tÔ>V êÍÀ.À.Cllv Ó autÓÇ À.Óyoç · ciaúatatov oi'.iv Kat <J\lVapÇaa0m Kat auÀ.À.í\Çm
'tÍ"\v x:atà to tpítov ti!> OEutÉp<p, x:ai ÕfiÀ.ov Õn, ti tà óµo101CatciÀ.11x:ta
ou auviípÇato, oUOE tà auvapÇáµEva Ã.lÍÇtwç 'tfiç au'tfiç ttúÇttm· x:atà
10 1:0üto oi'.iv ii acpwÉ Katrop9wtai. - 3. Kcix:Eivo OE ÕEÍICV\l'tat, óx; iv µ!:v
§ 133. 'AKoÃ.oú0wç pfltÉov icai ltEpi tiiç ɵClUtOU, 'ri Kat O\lvte0Eioa,
mGáS cp!l<JI TpÚtpwv (p. 29 Vclsen), tiiv a\rriiv E)'.e1 àµq>t~oÀ.Íav6, Éic IC'tfltttcfiç
231 O\lvtE0tioa Ka\ 11pwtotÚltou. Tliv yàp à11apáôe1Ctov toü iíp0pou OlEt<XI
EK ltpW'tOtÚltOU O\lvtE0Eio0at, iµautou cn:oúm, aaui:ou ipeíôn' 'tlJV
õf: Év 11pooÀ.fi1j1EI toü iíp0pou ÉK O\lváp0pou tfiç ɵ ou, i:ou iµall'tou
tpÍÂ.ou Tj1eouoci, i:ou ɵciui:ou oixou ÔtaiióÇm. C!>aívum fü: ott
5 11apfil;Ev aÚ'tov ft IC'tflttKTJ oúvtaÇ1ç ical Ti 11póo8eo1ç toü ãp0pou, ã11rp
OUIC ÉÇaípEtá Ea't\V 'tÍ\Ç IC'tflttri\ç ávtwvuµÍaç. napov yoüv ÉÇ éiiv UltE-
vóriaev, àitoõeil;<XI OOç7 OUK Ey1CE1ta1 ft K'tflttKTJ ávtwvuµía Év 'tft to1aÚ"tTI
ouv0ÉaEI, IC<Xl ltpíiitÓv YE É/; autíiiv tíiiv ap0pwv.
§ 134. npÓICEtt<XI ÍÍtt Éicáo'tfl tíiiv IC'tflt\ICOOV àvtwvuµ tfuv ap0pov Eltl-
10 lt<XpaÔÉ)'.Etat ÓµOIÓlttWtOV icai Íoápt0µov yÉvOUÇ tE 1:0Ü avtoÜ· ltfuç oZiv
l. TaS" Apc (s.l) Uhlig (dans le texte) : om. A•c • TIÍiv Bekker, plutõt rn1s Uhlig (dans
l'apparat) (cf. n. 294).
2. tµauToü AP" (&.!.): om. Aªº·
3. <ÍÀÀ' d m• Sylburg, Bekker interprétant llÀÀr1 A.
4. olKElwTaL A Uhlig (repentir p. LXI!,3): 'Í>K'ElWTaL Bekker, Uhlig (dans le texte, avant
repentir).
5. naprrrµtvwv Aªº: naPT)yµtvwv li auvnllnµtvwv Apc m•.
6. tµoü A Bekker: µoü R.Schneider, Uhlig. (L'argument de Schneider, Comm. 94*, accepté
par Uhlig, est que la forme tonique tµoü ne peut être employée en fonction possessive - ce
qui est exact: cf. § 121. Mais on peut aussi penser que, sauf raisons paniculieres (P. 36,29;
64,28), la forme de citation autonymique du génitif de €yw est la forme tonique €µoü, e.g.
P. 12,27.)
7. TO add. m• Sylburg, Bekker.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHISJ 193
10 n ɵÓv' EtÉpav OE ri]v ElC Tijç )'Ev11ciiçl i:yywoµÉVT]V, Ka8o Eat\V E7ClVOiioat
Kai t7tl tiilv iil..l..wv KtT\nKiilv, 'Apunapxeíou áypou npóooóoç,
JCTijµa yàp lCQl o ó:ypOç Kal n 7Cpóooooç (à7Cl..ii yàp VOEÍtat n ElC 1'EVlKiiç
K'tÍ]mç , 'Aptaa:ípxou2 <iypóç, 'Apto-rápxou npóooooç). Kai 7táÀ.1v
E7Cl Tijç 1C't1l'tl1CiiÇ ávrwwµ iaç' eµoç áypóç ' 'tOÜ eµoü áypou npóoo-
15 Oot;3· JCTijµa yàp Kai o áypOç Kai n 7tpÓOoOoç. Ou oi] E7Cl toU ɵalnDi>
0100~ 7COtE K'ÓÍOlÇ VOEÍtm, á"J..."J...à µia à7CávtotE.
234 § 138. Toütó yE 4 olj cX7CEOEÍXBT\ E7Cl tiiç "fEVlKiiç' eµnmoü áypov
EOIC0'.1fl0'., eµaui:oíi q>ÍMp ávE9ɵ11v· ri]v5 µÉvt01 tiilv tO\OÚtWV yEvl-
ICÔlV eu9Eiav ouK fot1v EÚpEÍv oÜtE iv À.Óycp oÜtE Év XP~OEI ouvaµÉVT]V
ouvíotao8ai, ou JCa9á7tEp iil..l..a átp1~ii ox~µata (ev áyvoi~ yàp tou
À.ÓyOU t\VEÇ )'EVÓµEVOI Ólç atpl~ElÇ tàç tOlQÚtaÇ EU0EÍaç 7CapaOÉÇovtat),
ouof: µljv EV ouvtá!;E1 Tf1 1Cat' Eu0tiav, El)'E ou PT\tOV to ɵaui:óç ii
aav!Ó;. á"J..."J...' ouoi: n toiaÚtT\ oúvtaÇ1ç' ɵaui:ou óoW..Oç Et\l1jl'EV, ii
eµamoíi óoíiM>ç Etu1jl'aç, tiiç aouv0Étou )'EVIKiiç tliv oúvta1;1v tiiç
EU0EÍaç 7tapa0EXOµÉVT\Ç oµoÍWÇ éx7CáOalÇ )'EV\ICQlÇ, Ólç f:v tí!> Ó ÓOUÂ.Óç
10 µou~6.-
l'autre celle qui provient du génitif, comme on peut le voir avec les autres
casuels: Aristarkheíou agrou prósodos [(le) revenu du champ (gén.)
aristarchéen (nom possessif)], ou le champ et !e revenu sont des possessions (car
le génitif [du nom primaire] signifie la possession simple: Aristárkhou agrós
[(le) champ d' Aristarque (gén.)], Aristárkhou prósodos [(le) revenu d' A.]). Voir
encore avec le pronom possessif: emàs agrós [mon champ], tou emou agrou
prósodos [(le) revenu de moo (poss.) champ (gén.)]: { 15} le champ et le revenu
sont des possessions. Mais avec emautou, ce n'estjamais une double possession
qui est signifiée, c'est toujours une possession unique.
6.2. Contraintes syntaxiques sur les phrases contenant un génitif possessif de
type emautoíi (§§ 138-140).
138. { 234} Voilà donc la démonstration concemant !e génitif: emautoú
agrim éskapsa [j'ai pioché mon propre champ], emautoú phílõi anethémen [je
m'(en) remis à mon propre ami]. Mais il est exclu qu'on trouve !e cas direct299
de tels génitifs, car sa bonne fonnation ne peut avoir aucun fondement ni dans la
théorie ni dans l'usage. (Le cas n'est pas !e même que pour d'autres formes, qui
sont [seulement] inusitées: [je précise cela] parce que certains, ignorant Ia
(5) théorie, admettront que ces cas directs sont [seulement] inusités300.) On ne
trouvera pas non plus [de pronom composé] dans une construction au cas direct,
puisque non seulement on ne peut dire *emautós, *sautós [nomin. des pron.
comp. réfl. de 1•/2• pers.], mais pas davantage des constructions comme
*emautoú doulos étupsen [un esclave (nomin.) de moi-même a frappé],
*emautou doulos étupsa [mon propre esclave (nomin.) ai frappé] : seu! !e génitif
[du pronom] non composé peut, à l'égal de n'importe que! autre génitif, servir
de tenne à la construction au cas direct, comme dans ho doúlós {10) mou
étupsen [mon esclave a frappépo1.
139. Ce n'est bien évidemment pas le cas [de emautoú] qui est irrecevable, c'est
la figure du composé, qui a été inventée pour exprimer distinctivement qu'un
proces [va] d'une personne à la même personne. En effet, celui qui dit emautàn
étupsa [je me suis frappé moi-même] atteste que le proces [va] de lui-même à
lui-même, comme s'il disait ego eme autàn étupsa [moi (nornin.) j'ai frappé moi
(acc.) même]. { 15} Le verbe et !'oblique qui va avec lui étant de la même
personne, il est inconcevable qu' on ait une autre personne au cas direct: je ne
parle pas de l'accusatif et du datif, car ces cas n'exigent pas une personne
extérieure; au contraire, !e génitif, qui se rapporte à une possession, ayant [à ses
côtés] (235) la personne possédée, se trouve dans l'incapacité d'en admettre
[aussi] !e nominatif302, car ce cas direct attirerait à !ui le verbe, comme on le voit
nettement sur d'autres constructions: Aristárkhou gnorimos anégnõ [une
connaissance (nomin.) d' Aristarque a lu], phílos {5} mou dialégetai [un mien
ami (nomin.) discute]. Le verbe qui intervient ne pouvait donc pas suffire pour
les deux personnes, qui sont différentes puisque emautou est de la premiere, et
que e' est avec elle que !e verbe doit forcément se construire : emautoú étupsa
195 nEPI IYNTA:::EOI B
11poo<Ílltou pijµa, ɵaU'tOU i!w111a naiôa. 'A')..}..' EÍ 1mi 1 ;, ouvtaoooµÉVT\
ainanKi, µEtÉÃ.001 Eiç Eu0Eiav, ouK &.Uo n 11pooÀ.~1VEtai pijµa i\ to
10 tou tpítou 11poooo11ou, Kaiç hu111e. Kai Ev0Ev oüte to ɵ auto u
éw111a naiç ouotatóv, oÜtE µT,v to Kaiç &tu1jl'tv ɵautou [i\ ɵ a u -
tóv]2.-
§ 140. "Otl OE to ou.iq>opov 7tpÓO<JJ7tOV a\'.t1Óv Eo'tl tOÚ aJCataÀ.-
Ã.Mou, oaq>Eç &:v yÉvotto, Ei Ka\3 <;, >4 Év tpÍt!fl voouµÉVT\ EU0tía mtà ti,v
intapKttKi,v oúvtaÇ1v téôv /l11µatwv Émvo118Ei11 K<xi Év 11pCÍl't!fl 11pooCÍlmp,
15 eiµi ôoUÃ.oç· Éq>' oii ti Kai 1Cpoo0d11µev tà ɵautov, KatáUT1!..a Civ
236 yÉvotto tà toú À.Óyou, "ªªº
to pijµa ouKÉtt civ0ÉÀ.KEtm ú110 oiaqiópwv
11poo<Ílltwv. Kai iin É11i OEutÉpou, aautou d 'ÍmTIPt'tl']Ç, i É!ti "ª
tpÍtou, mutoii éonv btífk>uÃ.oç5. 'Eq>' ~ç ouvtáÇewç e\'. ttç 11áÃ.1v
7tapaÀ.<Í~OI tàÇ éx11À.Ô.Ç avtCJlVUµ ÍaÇ, 7tpOO;(Cllp~OEl i, e\J0e\a EV ÉtÉp!fl
5 11pooCÍl1t!fl voouµÉvl'] µEtéx toú ouvóvtoç p~µatoç, ÉKÍ~ouÃ.oç ain:ou
Éan, ooW..óç µou d. Ka i tooaúta µ[v ltEP i tijç ouvtáÇEwç.
§ 141. IlEpi OE tijç àvunootáto\J Eu0daç ;, aitÓOEtÇtç nál..tv Civ
'YÉVOltO tj\oE6. "Eq>aµEV tv toíç 7tPOKEtµÉvo1ç tàç µEv itÀ.ayÍaç 7tt<ÍloE1Ç
civaq>Épeo0m É1t' EU0Eíaç tíiiv µEtaÇu p11µátwv ti,v µEv ÉvÉpye1av ta'iç
10 e\i0eíaiç civa1teµnóvtwv, to OE 1tá8oç ta'iç 1tÀ.ayíaiç. ioç âwvíxn.oç
Ew'jm' 9É.cllva, qÚJ at mµ11aa. (To oE7 1tá0oç É'Y'YEVÓµevov Katà
tàç ltÀ.ayÍaç µE0ÍO't1']01V amàç EÍç EU0eíav, tijç !tp01CatEtÀ.EyµÉVT\Ç Eii0daç
tpE!tOIJ.É\fT\Ç Eiç 'YEVtKi,V µEtà tijç 'Í>1t0 1tpo0toECJlÇ, qÚJ (JE el\tipa, <JU
ÉOOPflÇ \m' éµou.) 'Hv µÉvt01 Kai toúto ÓµÓÀ.oyov, tó nva litci0eotv
15 ɵ1to1ijom ou µóvov eiç Ei:epov 1tpÓOwnov ciUà Kai Eiç to Éautoú· ÉÇ
237 ~ç ouvtál;Ewç ÉitEVOE'ito to 01ooov oxiiµa tijç ávtwvuµíaç, À.Éyw to
éxnÃ.oüv, Õ1tep Éotiv Év µeta~áoet ÉtÉpou 1tpoo<Ílltou, 1mi to oúv0etov,
Õ!tEp ti,v ElC tOÜ autoÜ !tpOO<ÍlltO\J Ota0E01V Ú!tOOtpÉq>O\lOaV Ef;(EV ElÇ
m:im, to 011xte0f:v9 Kai ô1cm0ev 1tpóow1tov (Ev0ev Kai ávtavaKÀ.IÍlµevov
ÉKÀ.Tt01'], alto µetaq>opâç tÍiiV EÍÇ aÚtà aVtaVaKÀ.ClllJ.ÉVCJlV OCJlµátCJlV, i\
aUtoir.aSé.çl o. tà yàp MÀ.Ô. tíiiv 1tpoo<Ílltwvl 1 Éoeíx0TI aÀ.À.o1ta8fj, tO\JtÉottV
i.rno lí.Uou npoo<Ílltoul 2 ou:m0ɵEva), 1táw Kal t&v q>wv&v O\lVCflKEtCllµÉvwv
tfl toú ouµq>paÇoµÉvou Év<Íloe1· ÉKEi yàp Ev 1tpóow1tov to 01at10Ev Kai
to ô1at10ɵevov, µía Kai ;, q>wvi, Katà oúv0eotv ÉyÉveto, fµmnDv
{ 10} épaisa [j'ai frappé moi-même (acc. d'objet)], hup' emautou eptegen [j'ai
été frappé par moi-même].
142. Or, si les obliques réclament des cas directs, pour qu'apparaisse nettement
!'origine du proces [[ ... ]p10, comment pourra-t-il se faire, dira-t-on, que
!'oblique présent dans sautón [toi-même (acc.)] ne réclame pas {238} !e cas
direct indiquant l' origine du proces? À qui parlerait ainsi nous répondrions qu 'il
y a bien un cas direct présent grâce au verbe : dans sautõn épaisas [tu t' es
frappé toi-même], c'est 'toi'. Or, s'il est présent [aussi] dans *sautós [toi-même
(nomin.)], il y aura deux cas directs réunis dans *sautõs épaisas, celui du
pronom et celui du verbe, et la bonne formation de Ia phrase sera impossible si
{5} l'un des deux ne devient pas un oblique311. Mais !e cas direct présent dans !e
verbe comme signifié conjoint ne peut se fléchir, les verbes n'ayant pas de cas;
celui du pronom en revanche est accessible à la flexion.
143. On pourra encore disputer ainsi: s'il est vrai que le verbe contient un cas
direct comme signifié conjoint, de même *emautós et *sautós contiendront un
oblique, présent dans la parti e initiale du pronom - {239} *emautõs épaisa
recouvrant la phrase: eme autos épaisa [j' ai frappé moi (acc.) même
(nomin.))312, comme quand on dit, sans le pronom appositif:
emé phemi [li. 13.269]
[je dis moi ... 313);
rien n' empêche donc que *emautõs épaisa soit bien formé. Ce qu' on peut
répondre ici, c'est qu'il n'y a pas [dans !e composé] un seu! cas oblique
implicite, mais les trois: pourquoi {5} *emautós contiendrait-il plutôt un emou
[gén.], un emé [acc.] ou un emní [dat.)? Or on a besoin de ces cas pour que la
congruence soit manifeste314, et dans la composition on neles voit pas. C'est à
mon avis aller trop loin que de donner la préférence à ce qui ne se voit pas sur
ce qui est manifeste et appartient à l'usage315.
144. Mais peut-être objecte,a-t-on à cela que les ambigui:tés sont levées par !e
contexte syntaxique316: {10} puisque les verbes qui vont avec [!e composé] ne
sont pas prédisposés317 à former une association correcte avec n'importe quel
cas oblique, mais que les uns appellent !e génitif, d'autres l'accusatif et certains
le datif, c'est la construction du verbe qui rendra manifeste !e cas invisible;
ainsi dans [une phrase] comme *emautõs akoúõ [je m'écoute moi-même], le
verbe akoúõ révele que !e cas contenu [dans !e composé] et auquel il se rapporte
est un génitif; dans *emautõs túptõ [je me frappe moi-même], {240} e' est
l'accusatif emé qui sera manifesté par túptõ. Mais on va de nouveau voir surgir
un probleme: il y-a des verbes qui peuvent se rapporter à deux cas : témnõ sé/
témnõ soi [je te (acc.) coupe/je coupe pour toi (dat.)], gumnázõ sé/ gumnázõ soi
[je t'(acc.) exerce/j'exerce pour toi (dat.)p1s; comment dans ce genre de
197 llEPl !YNTA2:Em B
ãp9pwv 'to 't010\rto ~OT\9Ei'tat. < 'Eµ >µÉvovl µÉvtOl 'tO aúv9e'tOV axfiµa 'tft
ouVT10to'tÉpc;t 1tapaoóot1 Oiaicpívn to tµavtàv 'tɵvm 1m\ iµmnip
'tɵvm. -
§ 145. To õE: µEiÇov, d KaÍ t1ç à.1toa-raÍT\ 'tfjç 't01aÚtT1Ç à.1to-
õál;Emç, 1táÃ.1v µátT1v 'tà 'tfjç Ç11'tJÍoECllÇ Kataa'tJÍoEtm· 1tapaõtx9eioa yàp
Ti éµavtóç Ü1CÀ.1't0ç yevftattm. 0\Ítt yàp Katà tov ').jyyov 'tfjç ouv9ÉaECllÇ
10 Oúvatm ICÀ.Ívta9m, M"(Cll É.V µfon 'tft 'A.iÇe1, "ªªº
a1taÇ O\lvtt9Évta 'tà
lttW'tlKcl ÜKÀ.1tá Eat\V' áf..f..' OUOE K<ltcl to tÉÀ.oÇ· áE\ "(clp Í1 EU9tia
EatT\ICEV µEtà tOU pftµatoç' Éyài cXKO\Ío> OO'll, qài É't͵cov OE, É yÚJ
001 xapíÇoµa1. [Kai õn Év tiP ɵav'toÇ ewva n ai't1at1Kfi voEÍa9Cll
ÉK toU hv1f1a.)2 Oúxi ot>v ytvftaEtat ãtlt'tOÇ n ɵavtóç Ka'tà µf.v 'tO
15 tÉÀ.oç lità to pfiµa, Katà õE: 'to ãpxov Õtà tfiv aúv9tatv; Kai EÍ 'touto
U"(lÉÇ, !tÔJÇ OUXl µÚtatOV 'tfjç ɵa'lltOU ÇT\tEtV EU9Eiav; "(EVOµÉVT\Ç yàp Í1
241 Ei>9Eia o\ix t'.Çt1 1tÀ.ayÍav, Kai lifil..ov c'oç Ka\3 1táÀ.tv t&v 1tÃ.ayíwv oúa&v
OÚIC~t Í)E\&ia.
§ 146. 'AKoÃ.oú9wç µÉvtot !tpOOICEÍOE'tat Kai 'tO at't\OV toú µii O\lV-
te9fivm tfiv Eu9Eiav. "Eatw yàp oúvtaÇ1ç Í) qài a:inOç iíjip1oa Kai
5 1ta~tl1CÔJÇ Éyài au'toÇ i>jipíCJ9iiv, Éq>. oíç oµÓÀ.oyÓv Ea'tlV ioç Év õua\
1tpoaÚJ!t01ç ai É"("(EVÓµEva( Eiat Õ1a9fonç, ÍÍ 'tE 'tOU U~pÍaavtOÇ ÍÍ tE tOU
U~p109ÉV'tOÇ. (Ei yàp 1táÀ.tV µovaÕtlC'Í"I yÉvOtto Í) ÕtÚ9EatÇ EIC tOÚ autoU
!tpOOÚJ!tO\l ElÇ to autÓ, OOOtE qiávm4 EyW a\itoç ÍÍjiptoa ɵÉ, \llto-
OtpÉljlE\ tà 'tfjç ouvtáÇECllÇ eiç tfiv aúv9uov 1tÀ.ayÍav Év têi> ~
10 iíjiptoa.) - I.a<pf.ç õf. Kà.iceivo, c'oç cd auv9foe1ç 1tpõç E.ÇaÃ.Ã.ayiiv t&v
Katà 1tapá9EO\V EltEVOTt9T\OClV' tl yàp tfiv autfiv 01'\µaoÍav dxov 'tOlÇ
Katà 1tapá9ea1v, Kav 1távtwç 1tapÉÀ.Kovta ~v tà cruvt19ɵeva t&v OXT\µÚ-
tCllV' Õtaq>ÉpEt to zT1v 1Cai ciÀ.ÚJ7n]Ç toú x11vaÂ.CÓ1tTJÇ, to µ1orov 5
242 yvvaha tou µ1ooyúv11ç, iil..l..a 1tÀ.Eiata. Ei liii ot>v to qài a\itóç
O\lvtE9Ev !tMOV tl ÊaÍ)µatvEv6 toU Katà 1tapá9E01V, à.vayKaÍa ~V Í1 aúv-
&mç · wv\ õE: oux oÜtCllÇ EXEl. "01tou yoiJv7 ÉyÉvEtO Õtaq>opá nç EK
'tfjç cruv9ÉaECllÇ, ÉKEiae Kai 1tpoaexwp11aev8 'tà 'tfjç auv9ÉaECllÇ · ai 1tÃ.áy1m
5 rucÃ.ai ot>om aúvtal;tv tfiv Éq>' EtEpov 11póow1tov EXO\lOIV, auvtE9Eioaí "(E
µiiv i\Ã.Ã.otpíwvtm 'tfjç µeta~áaECllÇ toú 1tpoaÚJ!tou· Õ1tEp ouK ÉVEXWPEt,
ioç Eq>aµÉv yE, Ka\ f.1t\ 'tfjç tu9tíaç · Õtóvtwç iipa Í) tu9tia à.1tpoalieiiç
É:yÉVE'tO tfiç auv9ÉaEWÇ.
§ 14 7. Ou µóvov õE: a\ à.vtCllvuµ ím ÉK t&v 1tÀ.a"(ÍCllv à.pxiiv foxov
10 ouv9Éarolç, áÃ.Ã.à Kai to à.Â.Â.'ÍJÂ.cov· ou yàp ôft te +i toútou tu9eia 1tá-
Ã.1v cruata'tJÍ. 'H yàp tou pfiµatoç aúvtaÇ1ç tfiv Év toiç õúo 1tpoaÚJ!to1ç
l. íµµtvov conj. Uhlig (dans J'apparat): µEvov A Bekker Uhlig (dans !e texte).
2. Kal 81) (13)-lTIAjia A Bekker, Bécares Botas: suppr. Bunmann, Uhlig.
3. Kal Portus : Kav A.
4. WcrTf ~vm Ponus, Ellebode: <l>avm WCJTf A.
5. µLCTWV edd.: µLCJflV A.
6. ECJÍ\µaLVfV edd.: ÉCT'flµa.vEv Apc (une lettre effacée entre a et v).
7. yoiJv A Bekker : y' ow Uhlig.
8. TTpüOfXWP'flCJfV APC: trpOfXWp'flCJfV A•C.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) 197
15 tcoç tiiv EÚ9eiav Év té/> ãp;covi1 µÉpEI iívcoaev, 'íva icatà i:ov IJ:ryov tfiç
cpcovfiç à:iciVl)i:oç µÉv!l ica\ [[ icai:à i:o oÉov tfiç auviál;ecoç]}4 õià to auvEp;cóµEVOv
pi\µa· to i:ÉÀ.oç OE ic1vEitm « icatà i:o oÉov tfiç auvi:ál;Ecoç ».
244 'Ev yàp té/> aÂ.Â.fiÂ.ouç hu111av to rn.xvnpoç tiiv cipicn!Ciiv aúv9rn1v
à:vacpÉpEtm, ãÂ.Â.oi tw111av ãÂ.Â.oui;, icai ine\ ;cpEÍa têov otacpópcov
nl..ayicov ni:Ólaecov, 'íva tà auvóvia i:êov pnµátcov i:oii ica;aÀ.À.i)À.ou -n'ixn.
Eiç i:o icÀ.1t1icov5 µÉpoç napEÀ.aµ~ávovio, À.É'Yco to tEÀ.1icóv, 'íva oEÓvtcoç
Õlà TO ijKOUOaV 'YEVl!CiiV oµoÀ.oyi)an, aÍt1at1Ki)v TE Év té/> aÂ.Â.1ÍÂ.OUÇ 01à
tÕ hu111av ~ i:1 têov i:o1oútcov, icai E:n ci Â. Â.1Í À. oi i; õià to qap\aavi:o.
npÓOT)Âov yàp !tà:Â.tV IÍlç EÍ Õ:VÉatpa1tto6 fi aÚv9EOIÇ, éÍ.KÀ.l'tOV 'tO µÓp1ov
ica9E1ati)icE1, ica9o nà:Â.1v oÜtE tà fivcoµÉva ic1ve'itm oiíi:e ii Eu9eia µetà
têov PT\µátcov à:cpíatata 1 ti\ç toiaÚtT\ç auvtáÇecoç.
10 § 150. 'EnEi OE icai taiç auv9Éto1ç à:vtcovuµiaiç à:p19µoç nl..n9uvi1icoç
aÚvEat1v iv tpito1ç 1tpoaómo1ç, oú µfiv Év npÓ!'tlfl icai oeutÉpcp, civÕ:ylCT\
icai nep\ toii to1oútou to oÉov napaatfiam. Tov µf:v o{iv 'Apiatap;cóv
personnes325: allilõn ikousan [ils (s') écouterent les uns les autres] revient à
dire326 que les uns [álloi (nomin.)] écouterent les autres [állõn (gén.)), allilous
épaisan [ils (se) frapperent les uns les autres] que les uns [álloi (nomin.)]
frapperent les autres [állous (acc.)]. Si on avait, dans *álleloi, un cas direct, il
s'interpréterait comme álloi álloi [deux cas directs], ce qui est irrégulier:
{ 243} en effet, !' emploi de deux cas directs à la suite327 n 'exprime pas une
<pensée> achevée.
148. Allilõn, toutefois, differe du cornposé pronominal. Ce dernier signifie en
effet l'auto-passivité: heautous étupsan [ils (se) frapperent eux-mêmes], tandis
que allilõn signifie la transitivité de personnes à personnes. Ainsi,
{5} allilous trosete [Od. 16.293, 19.12]
[(de peur que) vous ne vous blessiez les uns les autres]
n'est pas la même chose que heautous trosete [que vous ne vous blessiez vous-
mêmes). C'est comme cela que Tryphon a signalé le passage de Pindare ou il est
question d'Otos et d'Éphialte; Tryphon accepte:
{ 10} allalophónous epáxanto lónkhas ... [Pindare, fr .. 140 Bergk4 =
AllHAA 43 Puech = 163 Snell]
[ils planterent les lances par lesquelles ils se tuaient l'un l'autre],
mais il refuse [la suite) :
... eni sphísin autois
[litt. en eux mêmes],
car ce n'est pas en eux-mêmes (heautols), mais l'un dans l'autre (allilois),
qu' ils ont enfoncé les lances328.
149. Quant à la construction [impliquée par allilõn], qui exige cas direct et cas
oblique, on voit que, comme il se doit, { 15} elle place le cas direct dans la
partie initiale de la forme unifiée, de façon que, demeurant invariable en vertu
de la regle morphologique, il aille avec le verbe [[ ... ]) ; la finale, elle, varie
<<selon les exigences de la construction>>329. {244} Ainsi, dans allilous
étupsan [ils (se) frapperent les uns les autres (acc.)], étupsan renvoie au début
du composé: álloi étupsan állous [les uns (nomin.) frappêrent les autres); et
comme d' autre part il est besoin des divers obliques pour satisfaire à la
congruence des verbes qui sont là330, ces obliques trouvent place dans la partie
fléchie, la finale, en sorte qu' elle atteste, comme il se doit, {5} avec ikousan [ils
entendirent] la forme du génitif, celle de l'accusatif allilous avec étupsan [ils
frapperent] et les verbes similaires, ou encore celle [du datif] allilois avec
ekharísanto [ils firent plaisir]. Et il est clair ici encore que, si la composition
était inversée, le mot ne pourrait se fléchir, puisque, encore une fois, ni le
premier terme de composé ne peut varier, ni le cas direct ne peut faire défaut
dans une construction verbale.
6.4.1. Heautoús et les réfléchis pluriels: la position d'Aristarque ( § 150).
150. {1O} Comme il y a un pluriel des pronoms composés à la troisieme
personne, mais non à la premiere et à la deuxieme, il est nécessaire, sur ce point
encore, de montrer ce qui est normal. On dit qu' Aristarque n' admettait pas la
199 nEPI I:YNTAE:Em: B
<pcxo1 µÍJ 1tcxpcxÔÉXEo0m tàç qy1voµÉvcxçl tÔ>v tpÍtwv 1tpooómwv ouv0É-
OE\Ç. 1Ctt9o àvÉ<pl1C'tOV 'tO ÉVl1CÔ>Ç ouvtefü:v 1tpÓOWltOV Eiç 1tÀT)6\lVt11COV
15 µEtcxti0Eo0CXI, <Ílç EXEI to eau'CÓv tE 1CCXl inuwú;. Etl EltlµcxptupÓµEVOV
245 tiiv toíi 1tp<Íltou 1ecx\ ÔEutÉpou 1tpooómou xpiiow, iínç oú yevoµÉVTJ
õníÀ.E'YXE tliv 1ecxtà to tpítov oú ôrovtwç ywoµÉVTJv2 oúv0to1v, Kcx\ i.1e
tpÍtou 1tcxpcxt10ɵevov tliv 'OµT)puciiv wiiow 1tpoç yàp á1CoA.ou0ícxv tiiv
toíi itµÉlzç CXUto'Íx; 1CCXl 'Í>µfoç a'Íl1:0ÚÇ nv 1táÀ.1V tpÍtO\l 1tpoat:ÍlltO\l tO
5 acpt.ai; amoúc;.
§ 151. "O 'YE µÍJv "A~pwv rmpâtm tOUÇ tOIOÚtO\lÇ À.ÓyO\lÇ civcx-
01CE\lÓ.ÇE\V TIJV xpiio1v i.1térywv 1CCXl tcx\miv lt\OtoÚµEVOÇ E1C 7tapa0ÉaEWV
nt..cxtwv11CÔ>v· 1ea\ <Ílç evÔE1Ctov dvcx1 áito Év11Ciiç auv0foewç yiveo0a1
ltÀ.TJ0UVt\1COV cip10µóv, OltO\l 'YE 1mi to evÕÉlc:atov O\lvttfü:v á1t0tEÀ.Ei
10 tà evÔtKá1ouç3 1tf..116uvt11CÓv. Oú µfiv, <pTJOÍv, àváylCT) to t\v tpÍt<p yevó-
246 µevov itávtwç Ka\ Ev 1tp<Ílt<p 1Ccxi EV ÔEutÉp<p [itpoo<Íllt<p]4 < yívea0m >5,
toutÉot1 to µii itá.vtwç i.Ça1CoÀ.ou0iiam típ f:au1mv ii eau'toÍlç ..:à ~
ii i.µau1oúç, Ei'.ye Ka\ tà7 Ev toiç itp<Íltmç Kai ÕtutÉpo1ç y1vóµeva oú
itávtwç 1Ccxi iv tpíto1ç· t101v yoíiv itp<Íltou 1Ccxi ôeutÉpou itpoa<Ílitou
ôui:1Cai óp0iiç itt<Íloewç, ou µiiv tpÍtou. [Ei)S 1Ca\ cpcxÍVEtCXI ot1 Eiç tà
tmoíito 1Cá1Ctivo âv 11poafiyayev· 1. tà <Ílç ii ÉKtivóç fonv iv tpÍto1ç, ou
µiiv aúÇuyo1 ta1ÍtT]ç KCXtà itpÔ>tov Kai ÔtÚttpov [ii a'Í>tÓç, ii o 1i to ç, ii
µiv]9. - .2. Kcxi oom µEv Év itp<Í>t!f> 1Ca\ ÔtutÉplf> ôui:Kai, óp0otovoíivtm 1O,
cxi ôl: Katà tà tpÍtov µóvwç ty1eA.1t11CaÍ. - 3 . Ka\ 1C'tT)t11Ca\ daiv itp<Íltou
10 Ka\ ÔtutÉpou ôui:1CaÍ, oú µi]v tpitou. - ll>T]ai ÔÉ itou 1Cá1CEivo, <Ílç 1Catà
t'ÍlXTJV t\Và fi XPiiOIÇ ltCXpt<Íloato, 1Ca\ OÚÔEV Eµ1t0Ômv tCXUtOV ltCXpTJ1COÀ.o\l-
0T) KÉva 1 ta iç ouv0itmç ávtwvu µia 1ç .
247 § 152. 'YitÉp ye µi]v toíi 'Ap1atápxou fonv cpávm <Ílç oú auveiôe tà
7tpoç aútoíi eipT)µÉvov. oú yàp EV áyvoíq. nv toíi EVÔÉKCX'tOt, ooo' Ot\
àito Év11eiiç ouv0foewç itA.TJ0uvt11Cov yíveta1. "Eon yàp i.1t1voiiaa1 tà
ltpoç cxutoíi Ôla11op110E:v o\ítwç. Ei'.ittp E1C ôúo EV\1CÔ>V O\lVÉa'tT)KEV tà
mui:óv, 1CCXl ôúo Év1Kà Eltl Êv itpÓOWltOV O'\lvtEÍVE\ füá0tO\V ÔT)À.oíiv i:i)v
il; Éautoü eiç Éautó, 1tÔJç EK toÜ to10Útou 111..Ti0ouç itapɵcpaa1ç iiv
yÉvono, tiiç µl:v Kat' àpxi)v ouv0Éatwç Év11Cov áp10µov uitayoptuoÚOT)ç,
tiiç ôi: KCXtà tà tÉÀ.oç 1tA.116uvt11CÓv; -
10 § 154. Iliilç O' ouxl EÜ119EÇ cpávat EÀ.À.EtljltV Katà tÚ)'.llV ytyevfia9at
to'ii tpÍtou 1tpoac.Íl!tou Kat' eú9Eiav 1ttÕlaw; À.Éyw éni to'ii óui:K:o'ii ápt9µo'ii.
cl>UOllCWtEpov yàp fi àvtWWµÍa QltEO'tll, El'YE ouOÉtEpoç tfuv tÓvoov8
249 a\rtfiç EvEOÉ)'.Eto9, oÜtE ólO óp9otovoÚµEVOç, on tpÍtou 1tpoac.Íl!tou óui:Kaiçl 1
napEÍ1tuo tà µóvwç ÉyicÀ.Ívea9m, oÜtE ó ÉyicÀ.tttKÓÇ, EtyE àóúvatov
tu9tíaç 1tt<Óatwç iyKÀ.mKi]v· eúpfo9m àvtwvuµÍav. ('H yovv ~taa9Eiaa
1tpàç âwptÉwv, éiµa tcp iy1CÀ.19fivm 1tapt'iaa tT,v ou ówaµÉV11V ÉyKÀ.l-
9fivat 1ttfuotv, µEta1tÍ1ttEl Eiç tT,v auyyEVfi aittanicfiv.) -
§ 155. Ktlltt!ClÍ
yE µi]v tpítou 1tpooc.ímou Õu1Ki] ouK iyÉvtto, oux, ióç tlVEÇ <iní911oav,
Ott OOOE tpÍtO\l !tpoac.ímou ou1icii fott yEvticfiç 1 2 lttWOEWÇ. àcp' ~ç EOE\
napfix9m tT,v K'tllt11C1Ív, ill' ai 1tapt1À.11µµÉvm ÕOttKaÍ eimv àvti yEVtKÔlv·
fonv yàp Kat EVtKa tfiç cpoovfiç Kat EVtKa tov 011µmvoµÉvou. Ou µfiv
250 1tapfix9T\ iC, aútfiç K'tlltlKÓv, K:a9ótt Ú1tEOtíC,aµtv 13 iC, óp9otovouµÉvwv tàç
1tapaywyàç yÍvEo9m.
1. "li t:&ip ó.vrl Toü Uhlig : TO ü&ip ó.vrl Toü CB ', TO t:&ip ó.vrl Tiis' AL.
2. ɵaun<iv Lac!: €µaUT6v ALJlC', ɵaUTós CB.
3. al add. Bekker.
4. yoüv Apc :ow Aª<LCB.
5. yow ALC : y' oõv B Uhlig. oiiv Bekker.
6. TOÜ Apc 1LCB: To Aª<.
7. Tl 61\ 1TOTE ALCB edd.: suppr. Maas (1912:13).
8. yEvóµEva AptLB : yLvóµEva Aacc Bekker.
9. &UTépou Kal 1TpWTOU AP< (6. K. ã ', avec ã' sur une rature) L : 1TpWTOu Kal Tpl Tou i\
&UTépou Kal Tpl rnu CB Bekker, &UTépou Kal Tpl rnu rnl irpwTou Uhlig.
PRONOMS COMPOSÉS <RÉFLÉCHIS) 201
comment ne pas accorder que le petit nambre est soumis à la norme du plus
grand nombre346 - ce nan seulement paur les effectifs de mots, mais aussi dans
le cas ou le témoignage unanime de l'usage [des auteurs] rend intolérable la
forme déviante employée par quelqu'un - et que cette rêgle ne souffre
pratiquement pas d'exceptions? Le hasard ne peut dane {251} avoir fait
abstacle à l' existence de formes plus nombreuses que celles qui existent: e' est,
comme on l'a vu, l'inverse qui est possible.
157. Mais quand des formes manquent, quelles qu'elles soient, cela n'implique
aucune régularité347. Ainsi nous ne disons pas *gun~s [forme inexistante qui
serait le gén. 'régulier' de guni 'femme'], mais cela n'implique absolument pas
l'absence des autres [génitifs] ainsi formés. Naus ne disons pas non plus
*megálos [nomin. 'régulier', mais inexistant, de l'adj. sign. 'grand'], mais cela
n'implique pas l'absence de tous les autres [noms] à finale -los; {5} il y ades
foules d'autres exemples. En outre, à la place de ces formes, il existe une autre
forme instituée équivalente: gunaikós en place de *gunes, mégas en place de
*megálos, húdõr ['eau', namin.-acc. hétéroclitique] en place de *húdas [forme
'réguliêre' inexistante)348. Comment se ferait-il, dans ces conditions, que
*emauton ait été chassé, comme par décret, avec <les> autres formes de sa
série, [deuxiême] personne comprise349, et de l'usage commun et de celui des
poêtes, - et ce alars que les poêtes vont chercher350 avec prédilection { 10) les
formes qui s'écartent de l'usage ordinaire (ainsi pour les pronoms, on leur
accarde d'utiliser séa [pour sou], mín [paur autón], et une foule d'autres
formes)?
6.4.4.1. Apollonius: pourquoi on n'a pas formé emautaús, sautoús (§§ 158-
159).
158. {252) II reste un paint à élucider. Puisque sphéas autoús [eux
mêmes (réfl. hom. de 3• pers., à deux pi. juxtap.)] est plus régulier que
heautoús, comment se fait-il donc qu'à la traisiême personne on ait osé former
heautoús, qui avait pourtant une moindre raison d'être? Et pourquoi *emautoús
n'a+il pas, en vertu de la régularité flexionnelle [fondée sur heautoús], pris la
place de heméas autoús [nous mêmes (réfl. ham. de l• pers., à deux pi.
juxtap.)], et ce, {5) ici encare, nonobstant sa moindre raison d'être? Le même
raisonnement s'applique aussi à la deuxiême persanne.
159. On a montré dans ce qui précêde351 que les pronoms composés ont été
inventés pour les constructions qui n' admettent pas des personnes différentes,
au Iieu que les simples entrent dans les constructions qui les admettent. Mais il
est vrai par ailleurs que tout pluriel de premiêre {10) et de deuxiême personne
regroupe des personnes différentes. Ainsi 'nous' peut être mai, toi et lui, ou mai
et vous, ou moi et eux; même chase pour la deuxiême personne, puisque, ici
encare, 'vous' c'est toi et eux. Comrnent dês lors le pronom emautou et ceux de
la même série pourraient-ils admettre [en cas de pluralisatian] un nambre qui se
trouverait incompatible avec le prapre de la compositian, du fait que seraient
signifiées des personnes différentes {253} par regraupement d' une deuxiême
avec la premiêre? La troisiême personne en revanche, à laquelle ne s'applique
pas I'observation précédente sur la différence des persannes, se prête sans
difficulté à la transposition au pluriel, car elle se canstitue de personnes qui sant
les mêmesm.
202 nEPI IYNTA:::Em B
§ 160. «Paí~t
ô. on 1cai Katá tOV !tpOEtpflµÉvov 'J..i:ryov OUK àitop~cm ttç Ôt. ílv ai'tíav
ÉK 1tÃ.f19uV'ttKiiiv 1tÃ.119uvrtKai O'Vv6Éaetç OUK f:yÉvovto· ÉK yáp tiiiv á1tÃ.iiiv
1tÃ.110uvnKiiiv àvtrovuµ tiiiv fonv É1ttvoijaat to µaxóµEvov <Ílç 1tpoç -ri]v
aúv0etov àvtrovuµíav. Ei'.1toµev yáp Ott É1ttµ1Çíat Ôtacpópoov 1tpoa<Íl!toov
Eiaiv Év 1tÃ.T]0uvnKoiç · 1tep1aaov o{iv to táç 1tÃ.T]0uvnKáç civtrovuµ íaç
IO O'VvtÍ0ea0at, Õ!tou 'YE ai! EvtKai àvtoovuµíat auvte0eiaat 1tapɵE1vav típ
t:vtKíp àp10µip. 'A}.)..' oúôf: to aq1éac; a-irtoúç Kai tá totaüta, ouK ÕV'ta
ÉK Ôtmpóprov !tpoa<Íl!toov, O"UVEtÉ~. Ka0o to ÉaÓµEVOV ÉÇ Q\J't(l)V EÜXPflO"toV
254 ii !tpOEtÂ.flcpUia !tÂ.f10UV'tlKi) !tpocpopá 7tEptÉypaljlEV, Eiç ftv Kai µEtaÂ.aµ~á
\QV'talº
acpÉaçooito\x; ~ (N 152),
EaUtoiiç 1111paO"KEUÚO"C1VtEÇ.
5 § 161. 'End o{,v ÉÓEÍx0flaav àaúv6uo12 7tÂ.T]0UV'ttKai civtrovuµÍat Katà
tà 1tpoE1pT]µÉvov ~pT]µa, cpÉpE Kai Eiç ÉvtÉÂ.Etav3 toü Â.Óyou 1tep\ toü
fiµeôairóç Kai "ÍlµeôalaÍC; ÓtaÃ.á~roµEv, É1tEÍ ttVEÇ ouó[ Kat ÓÂ.Íyov
evôotáÇouatv <Ílç 1tapà tà iJµci>v Kai tà lôaq1oc; tà Tiiç O'Vv6ÉaEOOÇ 00tEtE-
Ã.Ea0ri. ÜlÇ iÍ;v 'ttÇ O'VVT]yop~O"EtEV µap-rupÓµEvoç4 Kat tOV à1tà TÍÍÇ cprovijç
10 'J..i:ryov Kai tov à1tà toú ÓT]Â.ouµÉvou, t:iyE 1tavti auv6itcp tà totoÚto
1tapmcoÃ.ou0Ei. - 'Ev yàp ti!> jl\Cl"O'YÚVTIÇ Kai tà jL\O"ElV EyKEltat Kai ii
255 "fUYÍI, Kai Év téjl 4111Â.Ó11ovoç tà 4111/..eiv Kai ó 11: ó v oi;. Oú yàp tà f.v
µ 1q. t..iÇEt c'x1tÃ.fi 1tÂ.EÍova Oflµaívovta aúv0eta, OOç É1ti toú t oÇbntc;,
O"Kutr:óc;, Kiiv f.vÉpye1av OT]µaívn ri\v toü tɵvEtv, ti µlj Kai -ri]v cprovljv
11poaÃ.á~o1 f.v típ O"lMO'IÓµo;. - "EvtEü0ev tà 'Apiatapxoc; Kai tà
toÚtcp 0µ01a KÚpia Õvta 1tpàç ÉvÍrov oú Katf1pt0µtito Eiç tà aúv6Eta,
ott µlj Kai toiç ÔT]Â.ouµÉvotç ÉKÉXPTJto. 'A}.)..' É7tÍ ye toÚtrov ÉÓEÍKVUto
ci.iç Ti 1tpw111 aúv0eatç É!tE1CpátE1, Ka0ci.iç EXEt tà
256 àpÍatllPXOÇ üíx,5
1tapà toiç 1tEpi BaK;i::uÂ.ÍÓT]v (XII 58 Blass3, frag. 52 Bergk4), Kai oux
Tf ÉÇ ootÉpou yevoµÉVT] 7 auµ~Ã.11Clj µuá0ro1ç8. - 'EyKEtµÉvOOV o.\Jv Kat tóiv
cprovóiv lCQl tWV O"T]µa1voµÉvoov àlCWÂ.UtOV tO cpáva1 aúv0eta tà ax~µata.
§ 162. "A)J,.' EÔEI, cpaaív, amà ~apÚVEa0ai, Ka800ç ExEt tà ãÇ1411oc;,
l>úap1yoç. díu1xoc;. Tà towúto li· ou auvEKttKóv· iôou yàp Kai
É1t" ii/../..oov auv6ÉaEoov ó1ácpopo1 tóvo1 f:yÉvovto. 'OÇúvEtat to EUtEÂ.Í\ç,
EÍ>Ellii\i;, à/..Ã.' oÚKÉtt tà Eliµ'ÍlJalÇ, µ eyaKÍ\'tllc;. 1Ca8à tà 11 EXEt 1tapE-
§ 163. Ell'I ok3 Ka\ tà Tfiç àvaoKEUi\ç á1Cpt~Éottpa, EÍ -tj\llÉ4 ttç á1to-
cpaívo1to, CÍ>ç ouliÉJtO'tE àvtwvuµ ta 1tp<ÍJ'tOU i\ liEUtÉpOU 1tpOOÓlJtOU OUV·
10 tí9nm µttà ãllou µÉpouç Â.Óyou, 1m\ <Ílç ouliÉ1totE 1tAT19uvt1ri] àvtlJl-
vuµ Ía ouvtí9Etm· 1tapáyovtm yàp µâ'A.'A.ov aí àvtwvuµím fíntp ouv-
258 tí9tvtm µttà ãllou µÉpouç Aóyou, 1Ca9áittp 1tapà to5 ɵou f:µóç, vânv
vcoÍ'ttpoç, i\µíõv i\µÉtEpoç. Ei yàp ôo0EÍTI tà 'riiç ouv9éoEwç, ou ou-
oTÍ\ottm oÜtE Êv ávtwvuµímç tà oxfiµa·m oiítt f:v ovoµao1v· ti yàp f.v
taiç ouv9ÉoE01v tà tÉÀ.Ti f:1t1KpatEi - Ei'yt to µ1oáv9pco1toç õvoµa Kilv
s to µiot:iv pfiµa f.vu1tápxE1, Ka\ to t:i>ot~íõ jiíiµa Kilv to d> f.1típpT1µa
EyKEttm, óµoíwç Ka\ to XE1poypacpíõ Kéiv ii xcip ouvu1tápxE1· Ka\ EVEKa
toU tO\OÚtou 1tâv µÉpOÇ Â.Óyou Eo'tlV Eltlvoi\om to autÓ, Ka\ á1tÂ.oÚV
1Ca\ oúv9ttov, À.Éyw to ôuváµtvov ouvtt9i\vm, ou µi\v tfiv 1tpó0to1v
KaÍto1 à1tupàK1ç tou µopíou ouvtt0tiµÉvou, Ka9o ii oúv9to1ç á1távtotE
10 auTfiç Év àpxii Écmv, Ti lie àpxil OUK EltllCpatEi - Ei ôi\ toúto àÀ.T19Éç,
1tíõç ouK õvoµa to ii µroanóç, Ei to tliaq>oc; EyKEttm; 'AXJ...à 1tíõç õvoµa
to úvt' óvóµatoç 1tapaÀ.aµJlavÓµtvov; 1tÍÕÇ õvoµa CÍlp1oµÉvou 1tpooómou
ôtá1Cp101v 1t01Eitm; cpaµev yàp i\µ Elianóç Ka\ ú µroanóç, Éautoúç tE àv-
tovoµáÇovtEÇ Ka\ 1tpoç oüç ii à1tótao1ç.
259 § 164. 'A)J,Jf>, cpfiot1 nç, 1Ca\ ai 1tapaywya\ f:1t1Kpatooo1v, EiyE 1tapà
to Ó1flÉ 01111vóç ouK É1tÍppT1µa, tó tt 1tapà to noúõ PTlµa õvoµa, to
=111-riic;. Oütwç ti 1tapaywyov to i\µt:lia1tóç, ôo0Ei1'1 éiv to 1tâv Õvoµa
e\ vai. Ilpoç ov cpfiooµtv· to ó1111vóç à1tÉo'tT]oE to É1tÍPPT1µa 1ttíõo1v Kai
yÉvoç Ê1t1ôtÇáµEvov, f:1t10tttKÍÕÇ in' õvoµa cptpÓµEvov 1Ca\ O'UKE'tl i1t\
Pfiµa7, E\ ye fümpÉpt1 ~1..8t: tou o'lflvàç o Alovúcnoç í\Ã.0tv·
to óve
El'YE to o 1to111TÍ\c; ouK Év à1CoÀ.ou0íçi
ivÉpyEtav Kai 1tá0oç EXEt, ou
ltpooómou ô1á1Cp101v, ou xpóvou µEtacrxT1µat1oµÓv. To µÉvtOI i\µeôa1tóç,
Êne\ àvt' óvóµatóç Éottv, Ett tà 1tpÓOw1ta Ôla1CpÍve1· ouK CÍ!tÉotl'I oilv toú
10 ióuÍlµatoç, Kai EvEKa toÚtou oulie Tfiç óvoµaoíaç ouva1tootfiottm8, <]> Â.Óy!J?
l.KaKÓTTaaToS AIJCLBC': KaKÓTTQToS A•<, KaKÓrra0os Bekker (qui suprime ]e mot 1. suiv.),
alii alia.
2. KaKórra0os' AJlC mn_s: KaK6rro6os C, om. Aac.
3 . El1'1 oiiv Uhlig : n ouv A. d TJ B' liv LCB Bekker
4. TfjBl Sylburg, Bekker: n ÔE A, Bl CB, om. L.
5. rrapà TO B : rrapà Toii AL, TTEpl Toii C.
6. Ó:ÀÀá L Bekker: aÀÀTJ A, ili' d C, Ô.ÀÀ' B (cj>T\on - !mKpaToiio'Lv om. Bl.
7. OÚKÉTL hl pf]µa Ellebode, Bekker : oinctn trrlpp11µa AL. ouK faTLV €rrlpp11µa CB.
8. OWQTTO<JTÍ\oETQL AP<CBL'(cf. 495,l !): Ó:TTOOTIÍO<TQL Aat.
LES FORMES EN -dapós 203
même raison qui maintient hêméteros [notre] parmi les pronoms, même si, à en
juger d'apres sa finale, ce dérivé devrait avoir statut de nom; c'est qu'il
conserve !ui aussi tout364 ce qui fait un pronom.
165. {260) Ce point étant démontré, les arguments énoncés plus haut
concourront aussi au raisonnement, sans cependant être décisifs, comme on l' a
dit365 ; il y a encare la graphie, dont le témoignage va contre la présence de
édaphos366. L'interprétation erronée provient de la ressemblance qui existe entre
le morpheme de dérivation et la {5) forme édaphos. C'est là une illusion367 dont
il y a une foule d'autres exemples: ainsi khalkerês [(garni) de bronze] ne
comporte pas le [verbe] arêrénai [être ajusté], mais est fonné comme < ... >
Phanías, Archías ou Gorgías368; quant à melitêrón (angeíon) [(vase) pour le
miei], il ne contient pas non plus le [verbe] têrein [conserver];mais il vient du
génitif mélitos [miei], comme deimatêrós [effrayant] vient de deímatos [gén. de
deima 'frayeur'], { 261} kamatêrós [fatigant] de kamátou [gén. de kámatos
'fatigue'], olisthêrós [glissant] de olísthou [gén. de ólisthos369]; on peut ici
multiplier les exemples. De même donc que d'autres dérivations réalisent le
signifié du mot dans leque! elles se transposent - Kronides [Cronide (dér.
patronymique)] est le fils (huiós) de Cronos, gorgóteros [plus-terrible (dér.
comparatif)] est celui qui est terrible plus (mâllon) qu'un autre, ou, panni
{5} les adverbes, oíkothi [à la maison (adv. dér. inessif)] égale: dans (en) la
maison -, de même hêmedapós, dérivé ethnique, a reçu, avec la dérivation, le
signifié concordant avec celui du nom dans leque! il se transpose37o.
7.3. Raisons du paradigme lacunaire des dérivés en -dapós (§§ 166-170).
166. II reste pourtant encore un point à examiner: pour quelle raison cette
dérivation est-elle limitée aux [pronoms] pluriels, alors que les pronoms
possessifs { 10} se dérivent sur chacun des trois nombres, et pourquoi ne s'est-
elle pas étendue jusqu'à la troisieme personne? Car, au lieu de *sphedapós [de
leur pays (dér. fictif sur pron. de 3e pers. pl.], on a dérivé allodapós [d'un autre
pays, étranger] - etje ne me risquerai pas à dire que állos [autre] est un pronom,
car le sens de ce mot est incompatible {262) avec celui d'un pronom; en effet,
la détermination que confere le pronom, állos l'annule pour donner un
indétenniné: állos, ouk ego [un autre, pas moí], állos, ou sú [un autre, pas
toi)3 7 1.
167. Sur le premier point, on peut dire qu'une dérivation ethnique n'était guere
possible surdes singuliers ou des duels, car personne ne se représentera {5} une
nation comme formée d'un homme ou deux, mais bien plutôt de gens
innombrables; ainsi celui qui dit houtos hêmedapós esti [celui-ci est de notre
pays] regroupe avec lui-même tous ses concitoyens. Au contraire, [les
possessifs] emós [mon], heméteros [notre], qui peuvent se rapporter à tout ce
qui est susceptible d'être possédé, admettent la dérivation sur n'importe que!
nombre. (C'est pourquoi, avec heméteros, 'concitoyen' est sous-entendum,
{10) mais pas avec hêmedapós, car ce dérivé s'est spécialisé dans ce sens.)
205 nEPI rYNTA:::Em: B
263 § 16 8. 'Yn[p ÕE toú tliv i.v ti!> tphip npoocínup µTi napaÕEÕÉx0m
oíiioEtaÍ nç a'ít1ov to àoúVT]0eç TÍ\ç àvtwvuµíaç· onep ou n10avóv.
"Eot1 yoúv 1 Kal to crcpe:npí~e:cr8a1 napnyµÉvov àno àou~0ouç TÍ\ç crcpiôv
(Kal fo to µf:v µ ijÃ.ov àoúVTJ0EÇ Wç npoç tliv óvoµaoíav tliv2 toú npo-
5 13átou, ou µfiv to àn' autoú napaywyóv, 'A.f.yw to µ11Ã.ootii· Ka\ fo
to Õépucr8a1, OU µfiv to Ôop1eái; Tt ouv0etov to oÇ'llÔOplCtÍV).-
§ 169. ll>aívuai yàp on cpuomatepóv nwç tà TÍ\ç ÉÂ.À.EÍ\j/EOJÇ i.yf.veto.
"Ov yàp tpónov ouK ciní0avoç àcpopµfi i.yÉvtto TÍ\Ç E.v tpÍto1ç ouv0ÉoEOJÇ,
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10 f:yymiµÉvr\ç, tov aútov tpónov f.nevoµÉvoov icatà tliv napaywyfiv tiôv
Katà to npiôtov icai Õruttpov oúic i.Çaicol..ou~ot1 "CO ncivtwç Kai Katà
"CO tpÍ"COV tliv napaywyfiv "(tvÉa8at. Ka\ õfi'A.ov O'tl aítíaç unoúonç
264 oµÓÂ.oyÓv Éonv <Í>ç 'tà 1tpiôta ical õeúttpa 1tl..n0uvnicà3 oÚÂ.ÀTJ'l'IV EÍç
Éautà no1Ei'tat "CÍÔV Ka•à to tpítov Õiacpópwv npoocímwv· o yàp ÀÉ-
yoov i)µâç Éautóv tE ÀÉyE1 ica\ 'tà ouvóvta iiÇw0EV aúti!> npóooo1ta, icai
áitott1VÓµEVÓç nç Épti 1tpóç <nva>4 úµâç, ouMaµj3ávwv ná'A.1v ica\ "CD
1tapov 1tpóooo1tov icai tà à1tóv'ta. 'A1to õfi •oútoov f.8v1icii 1tapaywyfi
yivoµÉVT] tji i.1t1icpatEÍç; tiôv EylCElµÉvwv f:v1iciôv icatà "CO npiôtov Ka\
ÕEÚ"Ctpov EV 1Ca\ "CO auto e0voç 1tapao~OEI. Tó "(E µfiv 'tpÍtov ÉIC
!tÀEIÓVOJV "CpÍ"COJv5 vooÚµEVOV ou ltOlÍJOE'tal i.0v1Kfiv 1tapaywynv· ÕTjÀOOE\
yàp o\Jx Ev E'0voç, iiM.à. 1távta tà Õuváµeva ɵ1tEp1'A.aµj3ávE08ai Katà
10 "CO tpítov 1tÂ.T]0uvt11CÓv. Oú yáp, <Í>ç iicpaµev, < [v >6 ÉÇ (vucfiç i.1t11CpatEÍaç
tpítov Éotív, 'ív' oütwç Kai Ti i.0v1Kfi napaywyfi µía voT]0fl <Í>ç É1t\ toú
i)µeõanóç .
§ 17 O. ~ Al..l..wç tE i"(xwpoúvtwv tiôv i.8v1iciiiv óvoµátoov icatà to
tpitov 1tapa'A.aµj3ávea8ai tà toú i.1t1µEp1oµoú tiôv i.8v11Cêiiv yÍvEtat, otE
265 cpaµf:v n Epyaµ11vóç' "Eôro011vóç7' 'AÃ.EÇavõpe:úc;. "01tEp OÚIC EVEX<ÍlPEl
bt\ 1tp<Íltou8 icai õeutÉpou, Ài:yw tà óvóµata 1tapa'A.aµj3áveo8a1. Ei yo\Jv
'A0T]vaioç àcpopêiiv EÍç "A0nvaiov ei'.1to1 ÕÕt 'A&i,vaíwv noÂ.Í"CflÇ Éo'tÍv.
Éautov ci1too~oe1 toú ii0vouç, ica0o ou ouvEÍÂ.TJ1ttai toiç 'A0T]vaímç·
5 ouÂ.Àaµj3avÓµtvoç ÕE Év 1tp<Íltip "fE~OEtat 1tpoocímip, 1Ca8ót19 autoç à1to-
cpaíveta1· Kai EÍ "CO Év !tp<Ílt<p 1tpoo<Íl!tip 1tapaf..aµj3avÓµEVOV ovoµa µf:v
oú õúvatat dva1, àvtwvuµÍa ÕÉ, oacpf:ç otl àvtovoµáoE1 Éautóv. Ka\
EÍ to 1tpêiitov i.1t1 KpatEi tiôv Õlmpópwv npoocímwv, oúic W..1..o tl EyyE~-
168. {263) Quant à la raison pour laquelle il n'y a pas [de dérivation ethnique]
reçue à la troisieme personne, on pourra songer à la trouver dans le fait que le
pronom [sphon] est sorti de l'usage. Cela n'est pas plausible: il existe bien
spheterízesthai [vb. sign. 'faire sien, s'approprier'], qui est dérivé de ce sphon
sorti de l' usage373. (II y a d' autres exemples: melon est sorti de l' usage comrne
appellation du 'mouton ', {5} mais non son dérivé melõte [peau de mouton];
dérkesthai [voir] esl sorti de l'usage, mais non dorkás [gazelle], ni le composé
oxudorkeín [avoir une vue perçante]).
169. II apparait que l'absence [de *sphedapós] s'explique de maniere naturelle.
De même qu'on a trouvé une raison plausible pour justifier, au pluriel veux-je
dire, le composé de troisieme personne [heautoús], alars qu'il n'existe pas de
composé de premiere et de deuxieme personnes, { 10} de même l' existence de
déri vés [ethniques] de premiere et de deuxieme personnes n' entrainera pas
forcément celle d'un tel dérivé à la troisieme37 4 . II y a évidemment une raison à
cela: {264} e' est chose admise que les premieres et deuxiemes personnes du
pluriel regroupent en elles-mêmes la diversité des troisiemes personnes; celui
qui dit 'nous' parle à la fois de lui-même et des personnes extérieures associées
à lui, et s'il s'adresse à< quelqu'un >, il dira 'vous', regroupant encore ici la
{5} personne présente avec les absentes. Dérivé surde telles bases, et compte
tenu de la prépondérance [dans les deux pers. du pi. respectivement] de la
premiere et.de la deuxieme du singulier incluses, l'ethnique désignera une seule
et même nation. En revanche, la troisieme personne, comprise comme formée
d'une pluralité de troisiemes, ne fournira pas de dérivé ethnique, car celui-ci ne
désignerait pas une nation unique, mais toutes celles qui peuvent être
embrassées par { 10) une troisieme personne du pluriel; en effet, nous l'avons
dit, [dans la 3• pi.] il n'y a pas <une> troisieme qui, prépondérante au singulier,
permettrait, comme pour hemedapós, d'interpréter comme unique [la référence]
du dérivé ethnique375.
170. Par ailleurs, comme il P-St possible d'employer à la troisieme personne des
noms ethniques, on a formé des ethniques particularisés376 {265} comme
Pergamenós [pergaméen], Edessenós [édesséenm], Alexandreús [alexandrin].
À la premiere et à la deuxieme personnes, l' emploi des noms n · est pas possible :
si en effet un Athénien, faisant référence à un Athénien, disait: hóde Athenaíõn
polítes estín [celui-ci est citoyen d'Athenes, litt.: 'concitoyen des Athéniens'], il
se détacherait lui-même de la nation du fait qu'il ne se trouverait pas regroupé
avec les Athéniens; {5} pour opérer ce regroupement, il passera à la premiere
personne, puisque c'est !ui l'énonciateur, et comme le [mot] employé à la
premiere personne ne peut être un norn, mais [seulernent] un pronom, il est clair
qu'il se désignera par un pronorn. Et cornrne la premiere personne jouit d'une
prépondérance sur les autres, la forme employée ne sera autre que hemedapós,
206 nEPI :i:YNTA:::Eru: B
arnx1l i\ 'tO iiµdlcu:ói;, 07tEp riiv àváÂ.ua1v É'ÇEt Eiç to íiµiõv 7toÂ.ÍtT\Ç.
10 Ka6Ót1 Ka\ to Kpovíõ11ç Eiç to toú Kpóvou u\óç, Ka\ tà toútotç éíµo1a.
'O aútoç Â.Óyoç Ka\ i1t\ w\i ÔEutÉpou 7tpoacímou. 'E1t\ yàp2 tpitou
YIVWOKÓµeva µEV tà E6vii 7tapaÂ.11cp6iíaEtat aiJtoiÇ t0iÇ ÓvÓµaatV, 1m6Õlç
Ecpaµev, ou µ iiv yivroaKÓµ Eva 7tapaywriiv àvaliÉÇum iÇ óvóµat0ç toú
àvaipoúvtoç tàç 6iat1ç tiõv óvoµátwv, Â.Éyro t0ú éD.. Â.m v. To yàp
266 ái..i..oõa11:ói; à7tocpáaKEt to oux ÍlµEÔa7tÓç ianv, oux úµtÔa7tÓÇ, oiJK
'AS,,vaíwv 7tOÂ.ÍtT\Ç. Kat' ouÕÉva i..óyov ãpa t0iç àvtwvuµtKoiç auÇuyti
tép3 i\µEÕall:Óç Ka\ VµtôaltÓç, Katà SE: àvaíptatv tiõv 7tpoEtpTJµÉvwv i0viõv.
§ 7. npoç o\ç ouô. MT16E1Íouo1v oi i!; autrov Ã.Óyot. <l>ÉpE yàp cpàvm
5 <Íl:; yÍvemt àicauílJ..riÃ.ov mpà mU; àp16µoú:;, OOç nwç \mil..aPov,
1COÚpw ôE 1ep1~ &úw mi !tEVtlÍKOVta (0 48)"
l. TO B : om. ALC.
2. T( Bekker (cf. l. suiv.): !ln ALB. 11.n C!).
3. ypci<j>tu tyw. ypciq>ns ov, ypci4>ovoLv tiµ<Ls Uhlig: ypd.<j>tu oú ypá4>ns tyw ypd.4>ovoLv
iiµ<1s Aªc (tyw écrit au-dessus de oÍI dans Apc), ypd.<j>w tyw ov ypd.<j>ns tyw ypd.4>owLv Lc!.
t-yw ypá$n, OÍI ypd.4>n. 1\µ<1s ypd.<j>owLv. \Jµ<1s ypd.<j>oooL B.
4. Tp[Twv AªCLCB (cf. 269.9): Tp(Tov Apc! (sur une rarure).
5. oux : insertion suggérée par Sophianos, Portus, Kayser. Uhlig prétere supposer, apres 1\µãs
l>f>pl(oµ<v, la disparition d'une formule de réfutation (e.g. ó.ÀÓ"yWS).
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: INTRODUCTION 208
autos nún íde plima [Od. 8.443]
[(toi-)même maintenant, surveille le bouchon].
II y a plus: tout le monde est d'accord pour dire que les pronoms de la série
heautoú, heautón [réfl. composé de 3• pers. sg., gén./acc.] sont composés de
deux troisiemes personnes et que les pluriels ( IO} heauttin, heautoús [id., pi.)
en sont tirés 7 - or ces derniers s'emploient à la premiere et à la deuxieme
personnes. N'est-il pas contraire à la raison linguistique qu'une construction
irrecevable au singulier devienne recevable quand on passe au pluriel? Or, si on
ne dit pas *heautàn húbrisa Ue me suis insulté lui-même], ni *heautim húbrisas
[tu t'es insulté lui-même], on dit bien heautous hubrísamen [nous nous sommes
insultés nous- (litt.: eux-) mêmes].
4. On peut, en bref, dire ceei: il y a chance que ces { 15} constructions fassent
solécismes en raison du changement de personne. (270} En effet, si un [terme]
de la troisieme personne est employé à la premiere ou à la deuxieme, il produit
une incongruence dans la phrase. (Et inversement, si un terme de premiere ou de
deuxieme personne est employé à la troisieme, il provoquera la même
incongruence - par exemple si on énonçait: gráphõ ego - grápheis sú -
{5} *gráphousin hêmels [moí, j' écris - toi, tu écris - nous, ils écrivent)9.) Si cela
est vrai, comment heautoús, troisieme personne issue de troisiemes, peut-il
donner une phrase congruente à la premiere et à la deuxieme? En effet, le [tour]
correct, c'est heautous túptousin [ils se frappent eux-mêmes], et non heautous
túptomen [litt.: nous (nous) frappons eux-mêmes].
5. Mais, inversement, un tour incongruent peut toujours être corrigé par recours
au tour régulier [correspondant]lO. Si donc heautous hubrízamen [litt.: 'nous
(nous) insultons eux-mêmes'] est un solécisme, { 10} que! est le tour qui en
donne la version correcte? On dira: c'est hemâs hubrízamen [nous Dous
insultons]. Je dis: non - <non>ll seulement en raison de l'usage, mais aussi en
raison de ce que j'ai montré plus haut12, {271} que les pronoms simples ne
peuvent pas coexister avec des verbes de même personne qu'eux, si ce n'est au
cas direct seulement: ego húbrisa [moi (nomin.), j' ai insulté], hêmeís
hubrísamen [nous (nomin.), nous avons insulté]. En effet, *eme húbrisa Ue me
(pron. simple, acc.) suis insulté) se transposel3 en emautõn húbrisa [je me suis
insulté moi-même (pron. composé)]. On voit donc que *hemâs hubrísamen
[nous Dous (pron. simple, acc.) sommes insultés], ou *hémin elalisamen [nous
Dous (id., dat.) sommes parlé] ne pourront être [des phrases] bien formées1 4.
1.1.3. Méthode: l'accumulation d'exemples non raisonnés ne prouve rien (§§ 6-
7).
6. ( 5} II faut donc examiner, puis exposer ce qui au juste produit
l'incongruence, sans perdre son temps à citer des tours, comme certains l'ont
fait {272} en se contentant de proc!amer qu' il y a des solécismes, mais sans
nous enseigner ce qui les produit: faute de bien voir cela, on aura une liste de
tours qui ne servira de rien 15.
7. Au demeurant, les explications qu'ils donnent ne sont même pas exactes.
Prenons par exemple {5} l' incongruence de nombre que certains ont vue dans :
koúrõ de krinthénte dúõ kai pent~konta [Od. 8.48]
[cinquante-deux jeunes hommes choisis (duel)].
209
ou yáp cpacnI Katà 1:0ü 1tÂ:r18uvtiKoÜ to ôui:Kov ti0eo6m, tó ye µi\v
1tÂ.T1ÜUvttKov Katà liu\KoÜ. Kai oacpEç éít1 amaç -c1voç UltOlÍOTIÇ, ouôr
toü to10Útou ó1ôoµÉvou, ióç ye Év toiç H;íjç ôeôtiÇttm, iít1 to iqm8ME
1o Ôl~KEl mi icatà ,00 llEVrÍ"paJVllX. - 'A)J..à ml 7t<r.pà tà itp<Íoclllta.,
1. cj>aaL edd. : 4>T)C1L A (les mss LCB on1 ici une lacune de plusieurs lignes: de TTapci 272.5 à à>.>.à Kal
272,10).
2. yoiiv Bekker. Uhlig: ow AB: om. L!c.
3. <L n Porrus: 11 TL A (peu lisible sur une rarure). f\ Tl LCB.
4. f\ TTÀ1\8ous im6VTOS- Uhlig : Ti 1TÀ1]8US llTTOVTOS- A (oú llTTO est de la premihe main, pace Bekker),
Ti ir>.118\>; LCB.
S. ~aLVÓT<pos Apc <s sur une rarure) L'CB: KaLVÓT<pov A•c (?) Bekker, Uhlig.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE : INTRODUCTION 209
Ils disent que le duel ne peut s'appliquer à un pluriel, tandis que le pluriel peut
s'appliquer à un duel. Mais il est clair qu'il y a ici une raisan, caril n'est pas
questian de cancéder, camme an le mantrera par la suite, que la partée de
krinthénte [chaisis (duel)] { 10) s'étend jusqu'à 'cinquante'16. De même paur !es
persannes:
ali' aiei phresin hêsin ékhõn alálemai oizún [Od. 13.320 et 11.167
amalgamés]
[litt.: sans cesse j'erre, partant sauffrance en son creur].
Incangruent [disent-ils]: il faut emêis [man]. Mais, ici encare, la réfutatian se
présente d'elle-même: {273) paur peu qu'an admette heautous hubrízomen
[naus (naus) insultans naus- (litt.: eux-) mêmes] et autres [taurs] de ce genre,
an admettra évidemment aussi le vers en question. Ou bien y a-t-il une raison
qui le candamne tout en autorisant heautous hubrízomen11? De même pour les
cas, lorsqu'ils réclament un génitif dans ce tour figuré:
{5} hoi de dúo skópeloi [Od. 12.73]
[les deux rochers (namin.)IB].
lei encore, an peut voir s'il y a une ellipse, ou paur quelle raison il faut le
génitif. Laissons donc de côté les citations : elles naus éloigneraient trop de
notre propos.
1.2.1. Une erreur de déixis n 'entralne pas de solécisme (§ § 8-1 O).
8. Je ne suis pas sans savoir que certains ont jeté la confusion dans la
doctrine, { 10) bien établie aux yeux de tous, selan laquelle le barbarisme est un
vice qui réside dans un mot unique, et le solécisme un vice consistant dans
l'incongruence d'un enchainement de motsI9: ils prétendent qu'il peut aussi y
avoir solécisme dans un mot unique, ainsi quand on dit hoútos [celui-ci (masc.
sg.)] à propos d'un être féminin20 ou en présence de plusieurs personnes - et ils
citent d' autres exemples {27 4} tout aussi stupides. Tout d' abord, aucun cas
direct ne donne une [phrase] complete bien formée sans un verbe, et un verbe
qui ne réclame pas en plus un cas oblique: houtos peripatel [celui-ci marche]
est complet, mais non hoútos bláptei [celui-ci nuit], car il manque celui à qui
[an nuit]21. Quant à "hoútos" [celui-ci] donné en réponse à [la question] "tís se
étupse ?" [qui t'a frappé ?], {5} il va avec le verbe emplayé en facteur commun:
"tís kaleltai Aías? - houtos" [qui s'appelle Ajax? - celui-ci]. II n'est donc
pas vrai que le solécisme réside dans un mot unique22.
9. Ensuite il apparait qu'en elle-même la phrase23 est correcte, et que c'est par
rappart à la déixis exprimée qu'il y a interversian du genre24. II est clair alars
qu' un solécisme de cette espece inédite, inventée pour le {10} pronom houtos,
ne sera pas possible de nuit, et qu'il faut compléter ainsi sa définition: "quand
la construction n'a pas lieu en situation nactume", puisque le genre n'est
manifeste que de ce qui tombe sous le regard ! C' est ridicule: les solécismes
relevent de l'oule, ils se dénoncent par l'incangruence attachée à la
juxtapositian des mots et les gens dant la vue est affaiblie les perçoivent,
21 o l1EPl l:YNTA.:F.ru: r
15 yà.p tÀ.À.Et1tEiç datv toii iÇtOto1totouµÉvou tiiv qiwvf\v, À.Éyw tfiç àKoi\ç.
275 t.o6iíaetat Õt KàKEivo, Ólç 1tapà tàç 1tpotáÇetçl iva!J.aaaóµeva \mo À.Óyov
tOV toii aoÀ.OtKtaµoii2 1tEOEitat. 'ílç yà.p EÜTJ0Eç to tOtOUtOV, Ka\
to 1tpoEtpTJµÉvov. -
§ 1 O. To oiiv Katà S,,'J...Eiaç 'J...qóµevov oÚtóç µe
~ oúx áµáptTJµa toii À.Óyou· to õfov yà.p toii Kata'J...'J...ií'J...ou àvt-
5 ÕÉÇato. Ei yoiiv \moúaTJç S,,'J...Eiaç qiain ttç aü-n] µt E"t1l1j/av, óµo'J...óywç
aoÀ.otKtti Õ!à. to àKatilln'J...ov i:&v 'J...éÇEwv, Kav á'J...n9eúet tà yÉvoç. Oú
yà.p iv toiç Ú1tOKEtµÉvo1ç tà àKatáMTJÀ.Óv Éattv i\ KatáMTJÀ.ov, iv SE:
tft auvtáÇe1 tciiv 'J...éÇewv, al:ç 1tapÉ1tttat tà µEta1tO\Eta9at Eiç tà ÔÉov,
t&v Ú1tOKEtµÉvwv c1.1távtott tii>v aut&v Õvtwv. "Eatt yoiiv Ka\ ouÕEtÉpwç
10 qiávat toiii:ó µE E"t1l1j/E, Kat oúõt oütwç tà tou À.Óyou JÍÀ.Ó"YTJ tat ·
276 Kat oÚÔÉva yà.p tpÓ1tOV ÉMtt1tEÇ ytviíattat, àvaq>EpÓµtvov É1ti tà
yúvaiov, Ka9á1tEP ÉKE\ to
l. irpoTáens A (peu hsiblel LCB : irpoOTáens Ellebode; Uhlig. dans l'apparat. songe à corriger en
irpáens.
2. ooÀOlKloµoü ALCB : ooÀOmoµoil <oÍI> Uhlig.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 210
puisqu'ils ne { 15} sont pas privés du [sens] qui capte la voix, je veux dire de
l'oule25. {275} Mais on va aussi concéder que les interversions [de genre] par
rapport à ce qui précede tomberont sous le chef du solécisme - c' est une
ineptie? eh bien, c'en est une aussi [de voir un solécisme] dans le cas précité26.
10. Donc, si je dis à propos d'un être féminin: hoútós me étupsen [celui-ci m'a
frappé), il n'y a pas de faute dans la phrase, qui respecte la regle de congruence.
{ 5} Si en revanche, en présence d'un être férrúnin, on disait: *haúte me étupsan
[celle-ci m'ont frappé), sans conteste, malgré l'exactitude du genre, il y aura
solécisme en raison d'une incongruence dans les mots. En effet, incongruence
ou congruence ne sont pas dans les référents27, mais dans la construction des
mots auxquels il incombe d'adapter leur forme aux exigences de la correction28
- les référents demeurant, eux, toujours les mêmes. En tout cas, on peut dire
aussi, au neutre, {10) toútó me étupse [celui-ci (nt. de hoútos) m'a frappé), sans
qu'ici encore la phrase soit fautive29.(276} En effet, [le neutre) ne laisse rien
d'aucune sorte à désirer pour peu qu'il renvoie à gúnaion [femme (nt.)]. On a un
cas semblable dans :
nephéle dé min amphibébeke
kuanée, tõ men oú pot' erõei [Od. 12.74-75)
[une nuée (fém.) l'enveloppe, sombre; il (nt.) ne se dissipe jamais],
(5) ou [le neutre] répond à néphos [nt.], nom synonyme du 'nuage'3o. Autre
exemple, avec le pluriel :
emála dl táde domata kál' Oduseos (... )
ouk án tís min aner huperoplíssaito [Od. 17 .264 et 268)
[litt.: assurément, ces belles demeures d'Ulysse, ( ... ) personne ne
saurait la prendre d'assaut);
[le pronom min] employé ici renvoie à oikos [sg.], nom synonyme de la
'maison'; et de fait, le poete dit ensuite:
giooskõ d' hóti polloi en autôi dalta títhentai [ Od. 17 .269]
[je sais que beaucoup dans elle (sg.) font festin].
1.2.2. Le cas du composé hendékatos 'onz.ieme' (§§ 11-12).
11. {10} Pour un peu, on verrait un solécisme dans un mot composé, je
veux dire dans hendékatos [onzieme (masc.), litt.: 'un' (nt.) + 'dixieme'
(masc.)] ou, a fortiori, dans {277) hendekáte [onzieme (fém.)]. En effet, on ne
peut pas dire que le génitif henós [gén. masc.-nt. de 'un') soit contenu dans ces
mots31, car les composés de ce type reposent sur des cas directs:
treiskaidékatos, tessareskaidékatos [treizieme/quatorzieme (masc.), litt.: 'trois'
(nomin. masc.-fém.)/'quatre' (id.) + 'et' + 'dixieme' (masc.)); selon ce modele,
hendekáte n'est pas bien formé. {5} Sur cette forme, on peut dire - c'est
[l'explication) simpJe32 - que hendékatos repose sur le nombre héndeka [onze]
(qu'il soit lui-même issu d'une juxtaposition ou, aussi bien, d'une
composition33) par dérivation, comme hébdomos, hebdómatos [septieme
(masc.), deux dér. de hépta 'sept'), d'ou les féminins hebdomáte, hendekáte.
Que deux mots juxtaposés donnent naissance à un dérivé unique, nous en avons
déjà donné maint exemple: tà autó - tautótes [le même - identité); ou: Untei
habite parà potamón [au bord dele riviere) - (278) parapotámios [riverain].
12. Une autre explication est également possible: même s'il y avait composition
sur dékatos, la logique de la composition admettrait le neutre [hén] dans le
composé. En effet, quand un composé est forrné sur un nombre, il rei.:ourt à la
211
w\ito EK KOIVÓ'tTi'tOÇ wü áp10µoü naptÃ.aµj3ávEto, oíov oi tÉaaaptç - ai.
úaaapeç- naaaptcncatlit1Catoç. tpeiç - tpnaica1!iíica1oç, i;:ai oi À.omoi
cip10µoí. OU óT\ o\'iv napà to Etç Wúvato tà. tfiç cruv0ÉaEroç fyyívoo6m, ot1
µ~ Ka'tll'YOPEttO Ka\ to Siif..uKÓv· ouô[ µ~v napà to µ ía, Ot\ µ~ auyKa-
'tllYOPEttO Ka\ to àppEVIKÓv. Kai Ei ciµq>óupa i:à YÉVT\ auvro0Ettm Eiç
tà oooÉtEpa (i:o yà.p oútoç Ka\ aií111 dç Êv auvro0Ettat i:o toü10, Ka\
279 nàf..1v \moatatóv i:í Êanv· Ól' o
Ka\ Kai:à. wüi:o, KÜV q>ÔlµEv E!tl yuvaíou
'toUto, ou aOÀ.o\KIOܵEV, ióç t\VEÇ VnÉÀ.aj3ov· K<Xl !tEptaaàv Eiç 1:0 'tOIOÜ'tO
napatí0Ea0ai), - civa/..óyroç iípa to iív napEÀ.i\IPSii Katà ~v aúv0Emv,
'íw µi\tE ti> cippEV11CÕv i.Çi!i101t01ipiitm µi\tE ti> Siif..uKÓV.
§ 13. wEat1 yE µi\v, CÍlÇ npoEÍnoµEv, aUVEKtlKrotá'tll aitía toü àKa-
~1 iíôE. Tfuv µEpÔlv wü /..óyou éi: µi:v µEtaaxriµatíÇEi:at Eiç á.p1-
0µoiiç Ka\ ni:óxmç, CÍlÇ to éívoµa Kai tà ií/../..a oaa ôúvai:m àp10µov
µEtà ntCÍlaEroç f:môÉÇaa0m· éi: ô( dç npóarona Ka\ cip10µóv, CÍlÇ tà /níµata
Kai aí àvtrovuµíai· éi ô( Eiç YÉVT\, OOç i:à npoKatE1À.qµÉva ovó-
10 µata Ka\ OOa ÔÚvatat yÉVOUÇ ÔtÚKplOlV 7tOti\aaa6at· t\Và ÔE OUÔE Êv
tO\OÜ'tOV E!tlÔÉXEtat, CÍlÇ tà Ka0' Eva axriµanaµàv EKq>EpÓµEva, WO!tEp
oi OÚ\&aµo1 m\ aí npo0ÉaEiç m\ axroõv futav1Xl W. bnppi\µata.
280 § 14. Tà ô~ o\'iv 1tpoKE͵Eva µÉpl), µttaÀ.T)q>0Évta iÇ i!iírov µEta-
GXT)µat1aµfuv Eiç tà.ç ôroúoaç ciKof..ou0íaç i:fuv npo1mtE1À.EyµÉvrov cip10µfuv
í\ npoacímrov í\ yEVÔ>V, tji toü /..óyou cruv0ÉaE1 civaµEµÉp1atm EtÇ Em1tf..o~v
toü 1tpoç o ôúvatai q>ÉpEa0ai, EÍ tÚXOI 7tÀ.1)9UvtlKOV npoç !tÀ.1)-
5 9UVtlKOV Katà. t~V tOÜ autoÜ !tpoa<Ílltou napɵntroa1v, y~
;,µEiç, ypáq>ouaw oi ãv0pro1to1. T02 yà.p ev ôml3áaE1 toü npoaómou
ou návtroç EÇaiti\aEi:m tov < ainOv >3 àp18µóv· o'tóv n: yáp Eottv <pávcxt
TÚ!ttOUG\ 'tOV ãv0pm1tov í\ Ka \ 1táf.. 1V M'tOUG\V 'tO'\Jç áv9pcÍl-
ltOUÇ. -
§ 1 S. 'O a\>toç /..óyoç Ka\ f:n\ tfuv Katà yÉvoç auµnapa/..aµj3a-
281 voµÉvrov Ka\ i1t\ tfuv Katà ntfuatv, ítµfuv ainfuv Ó.KOÚOUG\V' nà/..1v
yàp to f:v ô1al3áaE1 ciô1aq>opE\ Ka\ Katà ~v 1ttfua1v Kai Katà. tov
cip19µóv, ítµmv ainàç ciKoÚEl, ítµâ>v a\>'toi ci1C0Úoua1v. "Onep ná/..1 v
El GUVÉÀ.901 Katà ~V <XU~V !ttÚJa\V, VnOÔpaµett<Xl ÜÇ tO aino !tpOO(J)-
!tOV Õlà to KatÚMT)À.oV tfiç lttcOOECJlÇ, Ei µ~ OUVÔEaµ1K~ 1tapɵntroa1ç
clltOO!tclOEl to !tpOOCJl!tOV, CÍlÇ tO ítµfuv IC<Xt UUtÔ>V aKOÚOUG\V. -
§ 16. ·o autoç /..óyoç Ka\ E!tl tÚJV YEVÔ>V. cl>i\aoµEv yà.p 0Úto1 oi ãv-
li pEÇ, í\ i;:a\ Katà n/..ayíav ntÔ>atv toinouç toiiç ãv!ip~· ná/..1v yàp
1. lypaljla ALCB edd.: lypaljias conj. Uhhg (dans l'apparat), pour introduire une différeoce de
persoone avec ypácj>w de I' ex. suivant.
2. -ypálj>t°T< edd.: -ypálj>t°Tm ALc!e!.
3.ToiJ L(')8 1 :ToirT' AC.
4. ty<>.la<wv corr. R.Schneider: TTTÓla<wv ALCB.
5. l< TOV conj. Dudilh : EK TOii ALCB Bekker, Uhlig.
6. KaÀÓS, ici et li. 6 et 7. leçon correcte rétablie (non systématiquement) dans LpcCB : <a>.ws AL ac.
7. TO add. Uhlig.
8. Le texte transmis. édité te! quel par Bekker. a paru à beaucoup de philologues trop ellipuque pour nc
pas être lacunaire. Uhlig, par exemple, remplirait comme suil la lacune qu'il indique: /n'iµaat Tà hrl
1TafX<l)(TlµfVOV XflÓVOV tmppi\µaTa !Tapa),aµllavóµ<Va, ciÀÀa µÓVOV Tà É1TL TOV µÉÀN>VTOS Ka\
TOÜ tVECJTÍÜTOS'.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 212
personne est indifférente à l' autre tant pour le genre que pour { l O} le nornbre :
toútous gune húbrise [une fernrne (nornin., fém., sg.) a insulté ceux-ci (acc.,
rnasc., pi.)]. II est inulile d'en appeler ici à des citations: ce que je dis est
évident.
1.2.4.1. Les mots non fléchis sont en principe indifférents à la congruence
(§§ 17-18).
17. {282) Cela étant, s'il advient que, comme nous l'avons dit plus haut,
un mot ne marque aucune de ces distinctions, il .pourra s' associer
indifféremment avec n'irnporte leque! des [accidents] précités, je veux dire avec
les différents genres, cas, nombres, personnes et autres [accidents] pouvant
donner lieu au même type de variation: aussi bien ce rnot n'a-t-il pas {5} de
variation forrnelle propre qui puisse dénoncer [une incongruence].
18. Soit en effet une construction de kalôs [bien (adv.)] ou de rnots sirnilaires
avec n'importe quels personne ou nombre, comme: kalôs égrapsa, kalôs
gráphô, kalôs gráphete [j'écrivis/j'écris/vous écrivez bien], ou encore, avec les
temps marqués par une variation forrnelle: égrapsa I grápsõ [j'écrivis/ j'écrirai].
{283} II est bien clair que ce genre de construction est congruent: en effet, le
fait de joindre [à un verbe] un adverbe4I, qui reste étranger aux nornbres,
personnes, modes 42, temps aussi, qu'admet le verbe, donne une association
irréprochable, puisque [l'adverbe] ne peut être dénoncé [comme incongruent]
par une forme de sa série43. Mais on ne fera pas {5} le même constat avec kalós
[beau (adj.)]: [ce nom] se trouve être de la troisieme personne et du nombre
singulier, et de ce fait il admet précisément <la> troisieme du singulier de
gráphein [écrire], dans kalàs gráphei, kalàs peripateí [(un) beau
écrit/marche44] ; à l' inverse, cornrne la signification de kalós n' inclut aucune
indication temporelle annexe, il se construit indifférernrnent avec des temps
différents.
1.2.4.2. Cas particulier d'adverbes et de conjonctions soumis à la congruence
(§§ 19-21).
19. De là vient encore que, parmi les adverbes, ceux qui correspondent à
différentes subdivisions du temps {10} se construisent bien avec des personnes
et des nombres différents, mais non [indifféremment] avec des [verbes]
{284} au futur ou au présent4S; mais ce n' est pas le cas, inversement, de ceux
qui s'emploient pour toute l'étendue du temps - je veux parler de nún
[maintenant) et adverbes similaires46. II en va de même pour les adverbes qui
comportent un signifié modal, je veux dire eíthe [ah! si ... ] ou {5} áge
[allons !... )47 . En effet, le mode impératif ne s' associe pas avec !' optatif; aussi
l285} eíthe répugne-t-il à s'associer avec les impératifs, et áge avec les optatifs.
A !' inverse, rien n' empêche les autres adverbes, qui sont étrangers à ce type de
signification, de se construire avec tous les modes. Nous avons examiné en
détail ce genre de construction dans le Traité des adverbes48, et {5} nous y
reviendrons encore en son lieu.
213
§ 2 o. "Eat\ ica\ EIC cruvÕÉaµoov tà to\OUtO napaaTiiam, IÍlç Eiç ouõf:v
àvaµEp1ÇóµEvo1 tÔlv npoicatEIÂ.EyµÉvoov àÕlacpopoüa1 tW; auvÕÉaElç no1-
Eia0m npàç yÉVTJ õ1áCf>Opa fi ntcíxmç fi ÕlaicpÍaE1ç npoacímoov. Ei yoúv
tlÇ ltá.Â.IV µtp11CÍ) "(ÉVO\'tO Elt. autÔlv Õ1mpopá, ànoÂ.Eup0EÍ1) iiv 1táf...1v
10 Tiiç npoicE1µÉVT)ç cruvtál;tooç lhà tà iyict͵tvov toü auvÕÉaµou. 'Yni:p õf:
tOÜ µÍ) lttp\ 0\lVOÉaµoov Õ;pt1 /...iyta0m auto µÓvov Év\ Ú!tOOEÍyµat\
286 XPT)GÓµdla.. -
§ 21. ·o ~ ãv mívõtaµoç amà µóvov EIC tT)pÍ)aElllÇ ElpT)-
'tU\ IÍlç napipx11µivoiç cruvtàaattm, iÇnp11µévou ná/..1v toú napaicE1µÉvou.
·~· ~Ç cruvtál;ElllÇ Ei EpOltÓ tlÇ, Ev tép ypá111m ãv napà tÍ to àica-
táÂ.À.T)Â.oV iyévtto, ouic Eatl <?ávai fi µóvov Éic Tiiç àvt1/...ii111tooç 1, o àica-
táÂ.À.T)À.Óv Éat1v· oiítE yàp àp10µoü àv0una/.../...ayi\ oiítt iif...Â.ou to\l, o &ú-
vatm õ1tf...iyÇa1 to jiiiµa µÍ] auµnf...110uvóµtvov Ti aunpovo1͵Evov Ti
auvõ1at16ɵEVOV. •Hv õi: tà aitlOV tOÜto· tà 'YE"fOVÓta tÔlV npayµátlllV
O a\ÍVOEOµOÇ àvatptiV 6ÉÀ.EI, ltEpllOtáVCllV a\Jtà EÍÇ tO Õ1Ívaa6at, ev6tv
1m\ ÕUV1Jt1icoç tip11tm. Tà µi:v yàp iypava Ti to Eypmpov Ti to t ye-
287 ypáq>ElV Ti àno µÉpouç2 "(E"(OVÓta EattV Ti ica\ EIC!taÀ.m 'YE"fOVÓta· ev6EV
npoaÉpXEtat toiç ÕuvaµÉvo1ç ti\v ÍÍÀ.T)V aUtOÜ napaÕÉÇaa6at, iypacpov
áv, éypaiva áv, eyeypáq>nv áv3, ou µ~ típ 4 ypáq>m Ti ypáivm· ou
yàp napi!witm, 'ív' iyxoopiían ica\ Í) iic t0Ü auvÕÉaµou àvaipta1ç µÉv toü
5 yeyoWtoç, ina"f'YEÀ.Ía õi: toü iaoµÉvou. Ka\ ivteü6ev õi: ne16óµe6a ot1
288 ou napipXT)µÉvou auvtÉÀ.E1av 011µaíve1 ó napaniµevoç, tiív 'YE µ~ E:ve-
~' o6tv ouõi:v O\lVlJOÓµEVOV yevia0m napel>i!;ato 1ca\ õ1à to'irto
ànpoaÕEÍ)ç t0Ü ãv auvÕÉaµou E'YE"fÓVE1. 'Ev tji auvõeaµ1icfi cruvtáÇE1 Év-
'tl:ÀÉmEpov tà io\U\Jta &&íÇEta16. 'Avi'tiov µEvio1 in\ tà npolCE͵EVllv.
§ 22. Ai ÕÍ) ol'>v f...iÇt1ç, IÍlç npoEÍnoµev, àvaµEµtp1aµÉvat icatà tàç
iõíaç 6fot1ç, tàç onCllaõiínon naptµ1t11tto1Íaaç tiç ouic in1~á/.../...ouaav
6fo1v ÔltÀ.É"fXO\lO\V Õ1à tÍÍÇ tÇ aUtÔlV àicof...ou6Íaç. Ilapov 7t\OtcÍ>aaa6m
icai ÕI' i1v iínopiíaaµev F.v toiç npo1mµÉvo1ç Ka\ ô1' iliv napa61)aó-
µdla.. - To fµal in\ tpítou ou ti6ttm· úno yàp auÇ{ryou toü o t
10 ÔIEÀ.É"(XEtat. Kai aacpi:ç Otl ica\ to oi OUIC f.n\ npeótou lhà tOV autov
289 /...óyov, <Ílç ouõi: tà ypáq>m àvtltoúypáq>et7 oooi: µiiv to ypácpt\
àvt\ tOÚ y páq>m. ·o autoç /...óyoç ica\ Eltl tÔlV OE\ltÉplllV npoacímoov.
n&ç ol'>v ii autóç tpÍtO\l ica6tatÔlaa a1ÍvtaÇ1v ti\v icatà tà npiõtov ica\
1. Uhlig soupçonne la disparition, apr~s Ó.VTlÀ1\lji<ws, d'un syniagme déterminanl comme Tiis llllos Toii
ãv &uváµEws.
2. Ó.1To µtpous AB : cipTl L(sur une rature plus longue)C. Uhlig aimerail !ire ii li1Taf ii f1TL µÉpous
(cf. Sch. De11. Thr. 405, 15): Camerer (1985: 181) conjecrure fi Eloá1Taf y<'yovÓTa li Ó.1To µtpous.
3. ty<ypáij>flv áv LC: y<ypaij>flv av A. om. B.
4. T<j> edd.: To ALC!B!.
5. tv<OTwaav AP'(sur une rarure)LCB: plutôl que cel acc. fém., Uhlig soupçonne Aac d"avoir poné la
leçon au gén. masc. fVEOTWTOS (cf. 1TOJX!l)(TIµÉvov).
6. &&lf<Tal A : st&u<Tal LCB.
7. ypd<j>n ... ypdoj>n L' r?. 2e ypáq,,, illisible) CB: ypa.j>< ... ypa<I>< A.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 213
§ 2 5. 4>\lOl KWtEpov o É
lt(l)Ç 1tai \jl\lx11cijç 01a8ÉaEmç ii q1tÂ.101ç àµo1pfiaaoa ouK ɵ11ooiÇEtCXt 1tai
àvti 11aoíi>v i:y1tÂ.ÍaEmv 11apaÂ.aµ~ávEa6cxt, 11poot18EµÉvo\l toii iôic!iµatoç
tf\ç ÉyicÂ.Íaemç, icai 11áÃ.1v 11âoav Ey!CÂ.totv EÍÇ taÚ'tl'lv imootpÉcpEtv. To
yàp ypálpe ôúvatmS i'.aov dvat ti!> ypálpnv 001 7tpootáaam, àvayicaímç
292 l((lt toii 11pootáo0Etv ÉyKEtµÉvo\l icai toii àvtmvuµticoii- toútmv yàp
itµoÍpE1 to à11apɵcpatov· np111ai:oí11ç - d)xoµ.aí ae up1mnEiv, ypá-
11' e 1 i; - ópíÇoµ.aí ae ypálpew. Ilpóo11Ãoç icai +i Éic toiltm~ µetál..111V1ç,
ypcÍApo1 A1ovúcnoç - 11ü~ai:o ypá1pe1v A1ovúmov7, ypaq>Étco AIOVÍxnoi;
- :n:pooÉtaÇev ypálpew Aiov'Úalov. t.1à tÍ µÉvtot ai ouvoiioat 11tc1iae1ç
deuxieme? C'est qu'il n'y a pas, formant avec !ui une série personnelle
réguliere, de [pronoms] {5} susceptibles de dénoncer son impropriété pour la
personne. Voilà d'ou découle, selon moi, la regle d'accord imposée aux rnots
dont les formes se distribuent en flexion réguliere.
23. II est clair aussi qu'un mot qui n'entre pas dans une flexion personnelle
réguliere ne pourra pas non plus être fautif par rapport à la regle d'accord des
personnes. Mais s' il entre dans une flexion réguliêre pour le genre, le cas et le
nombre, il ne s' assoei era pas { 10} sans satisfaire aux exigences de correction
afférentes à ces [accidents]: on dira eme autón [moi (acc. sg.) même (acc. sg.)],
hémâs autoús [nous (acc. pi.) mêmes (acc. pi.)]. La chose est également claire
pour les autres pronoms qui, ne distinguant pas les genres, admettent sans
difficulté d' entrer dans des constructions aux trois genres : {290} nous disons
bien su autós ou su autê [toi même (resp. masc./fém.)], ou encore emoi autoi et
emoi autei [à moi même (id.)] - et il n'y a là aucun vice d'expression, parce
qu'on ne saurait trouver aucune [forme] capable de dénoncer ce vice. Même
raisonnement pour hoCttos [celui-ci] et hóde [id.], rien n'empêche à nouveau
qu'on dise hód'ego et hoútos ego [me voici], comme nous l'avons déjà
signa)é57. Ainsi se trouve résolue {5] la difficulté touchant I' extension de
heautoús [eux-mêmes] à la premiere personness; l'emploi serait vicieux s'il y
avait un *emautoús [pron. comp. pour dire 'nous-mêrnes'] pour dénoncer la
faute sur la personne. Échappant en fait à cette dénonciation, la construction de
heautoús appliqué aux personnes [autres que la 3•] est irréprochabJe59.
24. Même raisonnement encore pour les verbes: à tous Jes modes, { 1O] la
distribution du verbe en formes spécifiées pour la personne et pour le nombre
permet de dénoncer l'incongruence parles [marques de] nombre et de personne.
Mais l'infinitif, qui est étranger à ces [accidents], va avec toutes les personnes et
tous les {291} nombres: gráphein emé, gráphein hemâs, gráphein sé, gráphein
humâs [moi/nous/toi/vous écrire]; inversement, comrne il n'est pas étranger à la
diathese et au ternps, il manifeste le défaut d'accord en cas d'interversion
portant sur ces [accidents].
25. Pour la diathese de l'âme, il est bien naturel que le mode qui en est privé ne
rencontre pas d'obstacle pour s'employer (5) en place de tous les modes (à
condition qu'on lui ajoute la caractéristique du mode), et pour qu'inversernent
tout mode se ramene à lui60. Ainsi gráphe [écris ! (impér.)] est potentiellement
équivalent à gráphein soi prostássõ [je t'ordonne d'écrire], {292] et il inclut
nécessairement 'ordonner' et le pronom, [constituants] dont est privé l'infinitif.
[Autres équivalences :] peripatoíés [puisses-tu marcher (opt.)] = eúkhomaí se
peripateín [je souhaite toi marcher], grápheis [tu écris (indic.)] = horízomaí se
gráphein [j' 'indique' toi marcher]. La transposition est encore évidente dans
gráphoi Dionúsios [puisse Denys (nomin.) écrire (opt.) = éúxato gráphein
Dionúsion [(X) a souhaité D. (acc.) écrire], graphétõ Dionúsios [que D.
(nomin.) écrive (impér.)] = {5} prosétaxen gráphein Dionúsion [(X) a ordonné
D. (acc.) écrire]. La raison pour laquelle les cas directs qui vont avec [les formes
215
EU0Eia1 nl.áy101 yívovta1, á1Cp1~cíxrnµEv Év 't<!i nEpi p11µá'trov, i:v qi Kai
Õ11lÂ.TJ1j1ÓµE0a 7tEpl 'tfiç 7tUpE7tOµÉVTJÇ 1Ca0ÓÂ.o'U O'UV'táÇEIJlÇ 'tWV anapEµ-
qxÍiwv.
10 mi
êíyp1ov ã:rriv (f 88)
l. Ti add. Bekker.
2. lrpoij>opà Sophianos. Bekker : &aij>opà ALCB.
3. Tii> ALCB Uhlig : suppr. Bunmann.
4. 'Y<VLl<ij AJlCLCB Bekker: <VLl<TJ Aac, tvucii Uhlig (qui se demande s'il ne faut pas lire <v•KiJ 'YEVL!Cfl).
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 217
ou
rhábdõi pepleguía [Od. 10.238]
[les ayant frappés desa baguette],
<ou>
hóti rha thneiskontas horâto [II. 1.56]
[parce qu'elle les voyait mourir],
{ 15} et autres [tours] de ce genre ne présentent pas d'interversion de diathêse;
au contraire, un raisonnement correct sur la construction fait voir que le moyen
s' étend aux deux diatheses69.
1.3.1.4. Coi'ncidence de personne (§ 31).
31. On peut encore faire la même démonstration pour la coi'ncidence des
personnes. Ainsi nikO [je gagne], qui est de la premiere personne, ne passera pas
à la deuxieme, pour laquelle {298} on a [la forme de] deuxieme personne nikO.is
[tu gagnes]. Mais comme d'autre part il y a un impératif de deuxieme personne
qui prend cette même forme, l'emploi [de niko] sera également congruent en
position de deuxieme personne, nous l'avons dit, mais ce sera un impératif. On
peut dans cette logique aller jusqu'à la troisieme personne: nikoi - encore que
l'iota qu'on adscrit soustraie (5) cette forme à la coi'ncidence, mais à I'oreille7o
elle coincide avec les formes de premiere personne [indicatif] et de deuxieme
[impératif] - est linguistiquement correct [comme troisieme personne], à
condition que I'on soit bien au mode attaché à cette forme, je veux dire I' optatif.
On a ainsi chez Alcman :
nikôi d' ho k.árrõn [fr. 89 B4 = 105 Page = 171 Calame]
[et que le meilleur gagne (opt.)]
{ 1O} ou encorc chez Homere :
trupoi dóru nei'on aner [Od. 9.384]
[(lorsque) un homme perce (opt.) une poutre de bateau].
II est clair qu' il y a incongruence à l' indicatif, mais congruence à I' optatif,
comme plus haut niko ego [moi je gagne] contrasté avec {299} *nikô sú, qui est
incongruent si nikô est un indicatif [*toi je gagne) - il faut alars nikO.is sú [toi tu
gagnes] - , mais congruent si c'est un impératif [toi, gagne !]. Cet exemple, qui
fournit le modele à appliquer aux cas voisins, sera suffisant pour ceux qui savent
fléchir impeccablement les verbes.
1.3.J.5. Coincidence de nombre et de genre (§ 32).
32. On peut encare faire la même démonstration pour le nombre des
noms. {5} Ainsi phílõn ou toute forme comparable, qui est au génitif pluriel et
recouvre les trois genres, exigera, s'il y a identité de personnes, une construction
au génitif pluriel, mais la forme ne pourra être incongruente pour le genre
puisque les [trois) genres y sont confondus - on peut dire en effet: phílõn
peripatoúntõn [des amis marchant (part. masc.)) et phílõn peripatousôn [des
amies marchant (part. fém.)] - ; elle Je sera en revanche pour le casou !e nombre
si I' on dit: { 10} *phílõn peripatoCmtas [des amis (gén. pi.) marchant (acc. pl.))
ou peripatoúnta [ acc. sg.). Mais phílõn n' est pas incongruent dans Phílõn
peripatôn ou peripatef [Philon marchant (part. au nomin. masc. sg.)/marche
(indic., 3e sg.)). puisque cette fois c'est un cas direct [singulier] dont Ia forme
coincide avec celle du génitif [pluriel]71. L'application du raisonnement aux cas
similaires est, ici encore, évideme.
218 llFP! l:YNI'~ r
§ 33. "A).)..à icai bt\I pTjµátwv. TO yàp El.. eyov icai tà 0µ01a Év1icá
300 Écm rcpcírrou rcpooómou, 0µ01a Õvta t<i> typaljla, El.. tÇa. 'Ecp' CÕv Ei' t1ç
cpaÍTj EÂ.EÇa Éicti.voi, àicatáMTjÀoV Aóyov rcapaotiioe1 icai tveica toü
rcpcírrou rcpooómou icai i:veica toü áp10µoü, ou µfiv i.v tij> iÃeyov
iicEivoi · rcáA.1v yàp Ti owɵrctwmç Ti rcpàç to tpitov rcA.T\0uvnicàv to
àicatál..l..T\ÀoV rcap]Ítlltat, ica0o Sfouoa oúvtaÇ1ç yÉyovev Ti rcpoç to rtÂ.T\-
0uvt1icóv. ( 'YrctÇ11píio0w tà llwp1icá· Ti yàp rcap' aútolç icata~1~aÇoµÉVT\
óifia em Mti0uvnicfuv àti>íCJtTlm 'tiiv rcp(x; 'li> Évurov O\lvɵlttCllOlv.)
§ 34. "Eonv ica\ icatà tàç rctcÍ>ae1ç to to1oúto rcapaoTiiom. Tà yàp
ávaµEp100Évta Eiç rtÉvtE rttcÍ>aElÇ tàç áv0urcaA./..ayàç tÔJV rtt<ÍlOECllV i.µ-
10 cpavÍÇEt, ÜÇ rcapaSexóµt0a i\ icatà tov tÔlv CJXT)µátwv ÂÓyov, i.01µcÍrttpov
S1aÂ.Énou to tolOÚtoV evSEtÇaµÉVTjÇ, i\ àrcapaSÉKto\lÇ rco10Úµt0a icatà
tov toú àicai:aA.A.i\Ã.ou Aóyov. Oux. úrcorcírctouoa yàp àpxai:lcfl xpi\oet,
à1tE1p<Í1ClÇ Katà to auto itapttÂ.TjµµÉVTj, < .................................. .
............................................. >-, tO'
01JVEÀÉ")'Xovtoç icai toú ãp0pou tiiv itapa/../..ayiiv Tiiç 1ttcÍ>aEwç. 'AM · Ó7rTj-
10 VÍKa Ti lCÂ.TjttKT, Kai Ti eú0tla O\lVEµ1tÍ1ttEl, eú0Éwç Kai -rà 1tpOKE͵eva
tÔJV O:;(TjµátCllV àcpÍotavtat· ouSttÉpa yàp "tÔJV !ttcÍ>aECllV ElÇ EÂ.E"(:;(OV
302 toú oXÍlµatoç Súva-rm itapa/..aµ~ávea0m, oü0' ot1 Ti ICÂ.T1t1icfi àvt' eú0Eiaç,
oü0. On Ti EÜ)âa àvrl ICÀ.TjtllÓ);.
§ 35. Kai Sf]M>v ott füà tiiv to1aÚ'l:T\V ouvɵ1ttCll01V Tpúcpwv i.v tij>
itep\ 1tpooómwv (p. 32 Velsen) atnoç àcpopµfiç i.yÉveto toiç É0ÉÃ.ouotv
1tpÜÇ aUtOV àvtt/..ÉyElV, OU rtapaSeÇáµEVOÇ i:iJv 01lVɵ1ttCllOlV TÍÍÇ tú0EÍaç
Kai Tiiç KÂ.Tjt1Kf]ç bti Tiiç aú ávtwwµÍaç. «l>T1olv yàp µóvriç dvm 1CÂ.T\-
t1icfiç füà oúvtaÇtv tfiv5 1tpoç to Seútepov 1tpóow1tov téOv pT\µátwv·
roç yáp cpaµEv 'Apícnapxe ypá1pt ica\ Etl i.1tl op1ot11cfiç rcpocpopãç
1. Ws- -fyÉvoVTo (8) ALCB: suppr. Dronke; Ublig suggêre l'insenion de trpbs TOUs MyovTas avanl
Ws-. ce qui permel de ne faire commencer qu'avec t4' Wv ó ÀÓyoi; l'explicitauon du contenu de
l'chroÀO'yla. Tel qu'il esl iransmis. le 1ex1e es1. même pour A., à la limi1e de l'acceprable.
2. Tb LCB : om. A.
3. yoüv ALC : y 'ow B 1 Uhlig.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 220
"Eott ôf: Ka\ tà 't'Í)ç xpfioeroç, fivÍKa o Nfotrop to'Üç iôíouç naiôaç
ltpCl(JCp(l)\IÉÍ
1taiôeç ɵoÍ (y 475),
Kal Ett ltapà KaÀÀtµáxip
10 ili iµa\ tOil àmóvto; éíyicupat (fr. 97 Schneider),
314 § 48. EipT]tm i)µiv 1tepi cruveµ1ttóxm11ç tfiç t\µoü, 1tótt Ktllnicn fo..t1
icai 1tóte 1tprotótu1toç, i)viica icai 1ttpi tfiç ZT]voóottíou ypacpfiç Óta-
Àaµ~ávoµtv. - IlpÓÓT]ÀÓç tÉ Écrn icai Ti ɵoí2 ávtrowµía cruvtµ1tÍ1ttouoa
1tÀT]0uvtiicfi auváp0pqi icai Óotticfi Év1icfi icatà 1tpíôtov ico:i ÓEÚtepov, oú
µi)v ico:tà tpítov· óp0otovouµÉVT] yàp Ti Év1ri]3 1ttp101tâtm, ií yt µfiv
Ktlltticii óÇúvttO:l. Io:cpf.ç o. Otl lCO:l ÉyicÃ.16eioa1 ai 1tprotÓtUltOl a1to-
~ál..Ã.ooo1 tfiv cruvɵ1ttroo1v. ili' o icaiceivo to civáyvrooµo: oúic ÉyicÃ.1vóµevov
ti1V KtT]tticfiv àvtrovuµ íav OT]µO:ÍVE\,
Ôi;~µE.
tiuoÉqnnóv Éo'tlv riiv f.v éí1tao1 i:oiç µÉpEO\V toü ÀÓ'you ouvɵ1ttroo1v
napa0fo0m· ápicti:Ti yáp Éo'tl ica\ ii 1tpoicE1µÉVT\ Eiç i:o napaon'tom riiv
15 infóAout0V owɵ7ttOlOIV.
§ 50. ou µiiv EICElVO ãÇ1óv Eotl 1tapaÂ.11tEiv, Õ\' Otl rn\ µE:v ápOEVLICCÍJV
ica\ !hiÃ.uicfuv Eii9ELCÍ>v 1tÂ.1]0uVt11CCÍJvl !tpO<paVEÇ yÍVEtm to àicat<ÍÀ.ÀT]Â.oV 1t0\0U·
µÉvrov2 oúvmÇ1v riiv npõç to i:vn:óv, EÍ ipaÍT]µEv oi ãvôpEÇ Â.É'yt1, ai.
yuvailCEÇ Â.ÉyE1., º" µiiv icat' o'ÍlÕEtÉpav itpoipopáv, iciiv to auto ÕT]-
20 Â.oUµEVOV TI j1ÓVOV toÜ ;(apaictiipoç Evl]Â.Â.ayµÉvou, EÍ <paÍT]µEV m "(ÚvaUX
316 Â.Éyt1. OooE: yàp Éictivo to ãnopov én1Â.VEL, óiç Bo1ómóv éot1v €0oç,
Oµowv ~ ltllpà Oivõáp<p
àxciu1 óµ<pa\ µEÂ.Érov obv aiif..oír; (fr. 45,18 Boeckh =
75,18 Schroeder)-
ain:o yàp tomo rntÇT]tEi o ÀÓ'yoç' óiç3 Ã.av0ávEL to oxf\µa tà toü OUÕE-
tÉpou. "Ot1 yàp OOOEv n toü yÉvouç OÚvtaÇ1ç UltEKÀ.VE\ tàv ÀÓ'yov, Ólç
O't\ tà ouÕÉtEpa àpµÓÕtá Eot\V toiç EV\KOlÇ, oaipEç ÉK toÜ EV µÓvo1ç4
à1ttcín:o1ç àÕtaipoptiv i:Tiv tCÍJv ytvCÍJv o\Jvtal;tv· nâv yàp µÉpoç Ã.óyou
ãntrotov µÍav Kat riiv auriiv E;(El o\Jvtal;tv éínaot toiç 'YÉVEO\V.
10 § 51. "Eot1v õE: ica\ oütwç ipáva1. 'EõdÇaµEV E:v toiç 1tpoicEtµÉvo1ç Ólç
317 oooev µÉpoç ÀÓ'you yívttm àicat<ÍÀ.ÀT]Â.ov Év ê!i µii Õtticpí01], Ólç tà Émppfi-
µata Év áp10µc\), xwp\ç EÍ µii ain:à õ11f...cíx:mf'P àp10µi>v, o\Jõ'<í iv õ1aipóp01ç
l(pÓvoiç, xwp\ç Ei µl\ ain:à 1tál..1v ÕiaotEÍMtE ;(pÓvov7, <Ílç Év tc\) xSé:;,
aüp1ov ica\ ãÃ.Â.otç o\ç itapt0ɵt0a. Oi oúvõeoµo1 àp10µàv ouic f.1ttÕE/;á-
µev01 ouõE: itapà toi.>ç àp10µoi.>ç aµaptávovta\, àÂ.À.. ouõE: yÉvoç. npó-
ÕT]Â.oV to EÍpT]µÉvov f.n\ nàvtwv tCÍJv µtpwv toü /.óyou. Tà õn pfiµcna
yÉvOÇ µEV OU ÕtaicpÍVEl, àp10µàv Õt ICQl !tpÓOOlltOV ICQl aÀ.Â.a !tEpl n
KatayÍVEtm· OUIC ãpa o<pEÍMl 'Y\VcOOICE\V Év Õtaipópcp axiíµatt to ouõé-
tEpov ica\ Év Õtaipópcp to àpoEVticov ~ !hiÃ.uicóv· nCÍJÇ o~v ipaµEv Â.Éyoucn v
10 oi ãvep(l)lt()\ ica\ Â.É'yE\ i;à nmllía; EÍ õl: áp10µàv 1tapeµipaíve1, oaiptç
cm ouµ7tÂ.r)0uv0iíoEt1X1 'tOÍÇ oumücn 71À110uvnroíç, ica\ ôíµ.ov ün tà
Oltápm f..ÉÀ.wm1 (B 135)
ÕO\ipaoÉar\7tEV (B 135).-
15 § 52. napOV KàlC tÔ>V 7tpWtOOV Kat ÔEUtÉpOOV 7CpOOcÍmOOVl Õ\EÀ.ÉyÇm tO
318 o;(iiµa. Ei yàp uytEÇ to cpàvat cp\Â.o:n;ovouµev :n:aiaía Õvta, ou:xl
cp\Â.o:n:oVÔI :n:ailiía Õvta, Kai t'.tt E7tt ÔEUtÉpoov 7tpoocímoov tautóv,
7CÔ>Ç OU Ôo0i)oEtat aÀ.oyov µf:v Ka0iotao0at tO cp\Â.o:n:om :n:aiÕía
ÕYla; Kai aÜtT\ µEv áiuí&11;íç Êcmv m\i \:rytoú:; ")..i]yt;ru.
5 § 53. Ait1ov µÉvt01 i.i1toÀ.aµj3ávoo tou 1tapaôÉÇao0at tliv Év1ri]v ouv-
tal;tv tà pfiµata ouK &.À.À.o n fi ti]v óµocp(l)viav "tiiç E1'.10Eiaç IÍlç 7tpÓç
tiiv ainanKi)v, OOtEP ou 7CapEÍ7CEtO toiç tE àppEVIKOiç2 Kai 0T]À.UKOÍ:ç·
Ôt' o Kal Év tji tu0EÍc;t 7tpocpaviJç Ti àKataÀ.À.T]À.Ó"tT)ç yivEtat Év t<!> oi
ãvôptç ypácpu, ou µiiv Év ainawcft· Év µtmi3áoE1 yàp to 7tpÓooo?tov
10 VOEÍ:tat tau y pácpEt, ãvlipaç ypácpei· àvaµtpto0Eioat oiiv ai 7tt<Í>oE1ç
Év iliimç cpoovaiç lhÉKptvav tó tE KatáÀ.À.T]À.ov Kai to áicatáÀ.À.T]À.ov. Ou
tou tOIOÚ'tOU fü: 7CapE7tOµÉvou Kat' OOOÉtEpov oxfiµa ouvÉj3atvE tO µEV
EtEpov cpuo1KÓttEpÓv 7COOÇ E:XEtv, À.Éyoo to Kat' ait1at1Ki)v, q>ÉpE Et7tEiv
ypácpei tà :n:ailiia, <Ílç Ei Kat ypácpei toUç :n:ailiaç · Kai É7tEl Év µEv
15 ti!> àpoEVtKii> OUx ai autat cpoovai, 'Y p ácp l!l yàp oi 711XWE.Ç, Év ÔE ti!>
oooEtÉP'!l tautóv, ií1tEp ~v àvaKÓÀ.ou0ov3, tji 7tpoç tiiv ait1at1Ki]v óµo-
319 <poovic;r; auvtpi:xov to axflµa ÔÚOÀ.T]7CtOV É7tOlEI tO cXKatáÀ.À.T]À.oV. - 'Eôcix9TJ
ãpa mi Ôt • iítt cXiarcóÂÂxjÀov mi Õt' iítt Ãm8áva.
§ 54. 'EÇijç />lltÉov Kai !tEpi -ríiç Ka00Ã.1Kijç ouvtál;E(l)Ç tÔ>V />11µát(l)V,
i\v 7tcXW i.i7CEÍÀ.T]<pa4 7toÀ.uµEpEotátT]v oiioav liEio0m ou µEtpiaç E7ttotáoE(l)Ç ·
1. ai tE yàp 7tapE7tÓµEvat iyicÀ.ÍOElÇ À.Óyov à7tatti)oouo1 "tiiç ouvtál;E(l)Ç,
icai 2. oi EV autaiç àvaµEpto0ÉvtEÇ :xpóvo1, icai 3. Ti ouµ7t11pE7COµÉvT]
ôu:í&mç, ivEpYT]ttrii oiioa fi 1ta0T]nKi). icai Ti µEtal;u toÚt(l)V 7tE7ttooKUia
µÉoT], ou 1tpoo:xoopoooa oiiliEtÉpc;r;, ical 4. tà iyy1vÓµEva 1tpÓO(l)1ta Év ti!>
Ka0ÓÀou fi µEpllCÔ>Ç fi OUÔ' OÀ.wÇ, Kai ! . EÍ a1taO\V oÚµq>(l)VOÍS ElOIV ai
10 liúo füa0ÉoElÇ, ií tE ÉvEpYT]ttK!i icai Ti 7ta0T]t1Ki), 6. tiva tE aiitéi>v 1tÀ.a-
yímç 0iu1 É1taptâo0m, ica\ 1tÓtEpov àô1aq>Óp(l)Ç fi icatà µEp1oµov tov
ÔÉovta tÔ>v 7tt<Í>oE(l)V. Eia\ Kai iiÀ.À.al iôtKÓtttpm ouvtál;Elç tÔ>v 7tpoKa-
tEIÀ.EyµÉYcov, (iç m"tà tO Émj3áMov ÔtaKp1w\iµtv.
1. Les accidents par excellence des verbes sont la diathese de l' ârne - qui
est absente {5} des infinitifs - et la variation en nombre et en personne - que
l'infinitif ignore-: c'est comme pour le participe, {321} transposé verbal privé
des accidents en question, et exclu de la classe des verbes. Aussi bien ne suffit-il
pas de la variation temporelle gráphein / grápsai [écrire/avoir écrit], à quoi
s' ajoute encore la présence de la diathese, pour que les infinitifs méritent
vraiment l'appellation de 'verbes', puisque les mêmes accidents sont présents
dans le participe et que pourtant les participes ne sont pas des verbes12s.
56. {5} Maintenant, quels arguments invoque-t-on pour en faire des adverbes?
2. On ne construit pas ensemble des formes verbales de mode différent
rapportées à la même personnet26: nous ne disons pas *grápheis léxais [tu écris
(indic.) puisses-tu dire (opt.)] ni rien de ce genre, dont l'emploi est impossible,
mais nous disons bien théleis gráphein [tu veux écrire (inf.)), anaginoskein
boúlei [litt.: lire tu veux]. Or c'est le propre des adverbes de s'employer avec les
verbes, en se plaçant avant { 10) ou apres eux121 - et c'est justement le cas [de
gráphein] dans gráphein thélõ / thélõ gráphein [je veux écrire/écrire je veux],
similaire à hellenisti légõ / légõ hellenistí [je parle en grec].
3. De même que {322} hellenistí [en grec], en s' adjoignant légõ [je parle],
forme une phrase complete, de même gráphein [écrire] en s'adjoignant thélõ [je
veux].
4. De même que les adverbes sont totalement indifférents au nombre, de
même [l'infinitif] dans gráphein thélõ / thélomen [je veux/nous voulons écrire].
5. De même que [Jes adverbes] sont indifférents à la personne: hellenisti
légõ / hellenisti légeis [je parle/tu parles en grec], {5} de même [l' infinitif] dans
gráphein thélõ / gráphein théleis [je veux/tu veux écrire].
6. Si les adverbes sont parfois dérivés de verbes - voir justement le
rapport de dérivation entre hellênistí [en grec] et hellênízõ [je parle grec] -, rien
n'empêche qu'il y ait un rapport de dérivation entre gráphõ [j'écris] et gráphein
[écrire]. Quant à la variation temporelle, elle ne constitue pas une objection, car
on peut former des adverbes [de sens] tempore112s. D'ailleurs cette variation
s'observe aussi dans les participes, puisque (10} gráphõn [écrivant] est en
rapport de dérivation avec gráphõ [j'écris] et grápsas [ayant écrit] avec égrapsa
[j' ai écrit]; pareillement gráphein sera en rapport de dérivation avec gráphõ, et
grápsai avec égrapsa.
2.2.1.1.2. L'infinitif est la forme la plus générale, la moins spécifiée, du verbe
(§§ 57-61 ).
57. {323} À cela il est possible de répondre. Et d' abord, à propos des
constructions comme thélõ gráphein [je veux écrire], on ne peut reconnaitre
comme générale la [regle] qui interdit d'employer des modes différents à la
même personne; en effet, nous disons bien eàn anaginoskeis prósekhe [quand tu
!is fais attention], eàn dialégêi epístrephe {5} seautón [quand tu discutes
retourne-toi)129. En outre, une construction de type [verbe + infinitif] n'est pas
universellement valide; en effet, si nous disons bien proairoümai anaginoskein
[je prétere !ire], philô gráphein [j'aime écrire], nous ne disons pas *gelô
227 nEPI IYNTA::Eru: r
gráphein [je ris écrire], ni *skállõ légein [je pioche parler]; or, si [les infinitifs]
comptaient comme des adverbes, rien n 'empêcherait ces adverbes de se
rapponer aux verbes [sans restriction].
58. Voici quelle est en fait la raison de cette construction. Parrni les verbes,
{ iO} les uns incluent des actes sur lesquels prennent appuil30 l'indicatif et les
autres modf.J, par exemple: gráphõ [j'écris]. eréssõ [je rarne]. túptõ [je frappe],
tandis que les autres (324), privés de l'actel31, 'indiquent' seulement une
volonté de l 'âme, par exemple: thélõ [je veux), boúlomai [je veux],
prothumoúmai [je désire]: étant pour ainsi dire vides, ils sont complétés par
l' acte qui Jeur est juxtaposé - leque! n' est autre que notre infinitif, dont le statut,
comme il sera montré dans la suite, est le statut verbal le plus général: [5} thélõ
peripatefn [je veux marcher], boúlomai gráphein [je veux écrire]. Au contraire,
les verbes qui, du fait de l' 'indication' qui leur est attachéel32, component un
acte, n' ont que faire 133 d' être construits avec des infinitifs: en effet, Je 'frapper'
[túptein, inf.] étant inclus dans túptõ [je frappe], il serait superfétatoire de
rajouter un autre acte, par exemple dans *túptõ gráphein [je frappe écrire] -
mais ce n'est pas Jecas dans thélõ gráphein [je veux écrire].
59. { 1O} Comme nous !e disions, !e mode infinitif est le plus général 134, puisque
lui font nécessairement défaut les accidents dont on a vu plus haut qu'ils
faisaient prob!eme: <la personne et>l35 !e nombre - ce demier n'étant pas par
nature un accident du verbe, mais une dépendance {325} des personnes qui
prennent part à J'acte; car en lui-même l'acte est un: le [fait d') écrire, de
marcher, et c'est en s'associant aux personnes qu'il donne les [formes] peripatb
[je marche), peripatoúmen [nous marchons], peripatoúsin [ils marchent]. II
n'est pas vrai non plus que !e verbe [en lui-même] admette la personne:
{ 5} c' est ici encore par accident 136 que cela lui est échu en plus ; en effet, les
personnes qui prennent part à !' acte se distribuent en personnes
[grammaticalesl37) : peripatb [je marche), peripate'is [tu marches], peripatef [il
marche], mais [Je verbel38) Jui-même reste extérieur à la personne et au nombre
et peut ainsi se combiner avec toutes les personnes et tous les nombres. Quant à
la diathese de I' âme, !e verbel39 ne l' admet pas davantage: ici encore, ce sont les
personnes ayant pan { 10) à l'acte qui attestent, parle truchement du verbe, la
diathese qui est en elles; mais eux14o, dans la mesure ou ils ne sont plus1 4 1
associés à des personnes, n' attestent pas non plus les dispositions qui viennent
affecter leur âme.
60. Ce que !e verbe a en propre, c'est [d'exprimer], parles variations formelles
qui !ui sont propres, les différents temps, les diatheses active et passive, et aussi
moyennel42; or !e verbe !e plus général, je veux dire l'infinitif, a pan à tout cela:
326 tà àmxpɵq>awv, àtEi Ei'.itEp Tfl q>OOEl ~v àitapɵq>awv, itéix; tain:a itapEµ-
q>aÍVEl; "Ean yoüv àt1vofiam tà yEV1K<Íltatov Õvoµa Év 0ÉaE1 iôiq. Katay1VÓ-
µEVOv i1 Ko1vfl, [ouK]' f.v 1tt<ÍxrE1 'tfl itapEitoµÉvn. iv yÉvE1 tij> ôfovtl· tó yE µfiv
ÍÔlKcÍltawv Katayívea0m f.v 1tatprovuµ11cfl f.woíq. i1 Év Kt11t11cfl Kal Etl
taiç \moÀ.oÍ1to1ç · Kal ôil/..ov ot1 ouK iXv 0appitae1É2 nç q>ávm µfi d vai
Õvoµa ô µit EO'tlV lta'tprovuµ1KOV i1 KtTltlKOV ~ t1 tiàv \mo to aut03 dõoç
ltllttÓVtOOV. Toutcp ouv tij> À.Óycp itapaôe!;óµe0a 'tO op1a't1KOV pfiµa
Ka\ EUK't1K0v Kal fo •à imól..o11ta Ei'Õtj wu yEV1KoÜ i>Tiµatoç, ô ôfi ou
itávrroç O'tEPlÍOEtal 'tOÜ µfi Pílµa dva1, iàv µfi \mayopE\Jn4 tfiv ÍÔ1Kfiv5
10 ariµaaiav.
§ 61. "Eanv Kal oihroç f.it1ôei!;m. Ka0ól..ou itâv 1tap11yµÉvov àitó
nvoç àváÀ.ua1v E)(El tfiv itpàç 'tO itpro'tÓ't\litov µEtà À.ÉÇeroç tfiç <JT\µat-
327 vo'Ú<Jllç taU'tOV Tfl itapayroyfl. napà tfiv "Extopoç YEVlKlJV àitO'tEÀ.Et'tal
to 'EicwpíliTtç, <P Kal itpoayívetm to vióç, Kal Oià touw àvaÀ.uEtm
EÍç to "EIC'topoç vióç. napà to 'Y o p y 6 i; àitotEÀ.Et'tm to yopyÓtEpoç
itpoayivoµÉvou toü µâÂ.À.ov, ô ôfi 1táÀ.1v àváÀ.uaiv EXEl Eiç to y opyàç
µâÂ.Â.ov. napà 'tOUÇ 'íiinovç EµitEplEKtlKÓV t1 Ct1t0tEÀ.Eitai, 'tO imv,
ô ôfi 7tàÀ.1v àval..úetm Eiç to 'í=ovç avvéxov. Kal 1tEp1ooov iXv Etfl Eiç
to to10\n:o 7tapatí0ea0m· ôfil..ov yàp to EÍpflµÉvov. Kal ôfi itâaa fyicl..101ç
OUK dç WJ..o 'tl µnaÂ.aµ~ávEta1 i1 Eiç ànapɵq>atov µuà À.ÉÇeroç tfiç
CJTtµatVO'Ú<JllÇ taUtOv TÔ EyKÀ.ÍCJEl, OtE OÍÍ'tOOÇ q>aµÉv, KEp11tatÔI - Wp10áµflV
10 KEpmateiv, 11:ep11iatoiµ1 - Tt-i>!;áµTtv 11:ep11iateiv,iiepurám
Kpoaí:raÇa Keputa'tfiv. nfuç OUV OU ~ÍatOV 'tO tà CJ\lVEKtlK<Óta'ta
TÍiN émávrcav Pr!µfurov 7tEp1ypáq>av til; TÍiN Pr!µfurov Ewciiaç;
332 Ütt, ~povt~. 'El;mpÉtwç yE µiJv Kal téilv priµá'tlllV ai EyKÀ.Íoe1ç EXO'l>Otv
EyKE͵Eva irflµata, Ka9<Íl:; ÉlitíÇaµEV Otl Ev 'ti!> X«ÍpOtÇ eyKEl'tat to tiíxro9at,
Ev ti!> xaipE 'tO 1tpootáÇa1, QltEp µEtà tÔIV <Íltapeµqi<Ít(l)V 1tapaÀ.aµ~<ÍvEtat,
Orn,vím m1 <ai>2 tyic/..íoaç EÍÇ aimx µ=íllEvmL -
§ 66. To ôii ouv 4towaícp
xaípEtV Ei(Et o1iw1tápxov píjµá 'ti téilv !tpOKEtµÉV(l)V, qiÉpE tlltEtV to
~ i\ ÀÉyEt. ("01tEp owri9éottpov· íiw01av yàp 11poataKttKllltÉpav
\mayopEÚEt, < ii >3 Kal iv ÔE'l>tÉpotç 11poo<Íl7!01ç ounpwµE9a Tfiv EÚKnKiiv
7taprutEµ71ÓµE\Ut, o\íuoç qÓVtlllv m1 tfuv '0µT)ptKÔJv
ãvôpa µ01 Ewcrt, MoOOa (a !),
IO xaí:pE, ÇriVE (9 461),
µíjvtv ciet&., 9Eá (A 1) ·
334 § 68. "H µi:v oilv OUVTIYOPÍa toü tà 1tpoicE͵Eva µópia E1t1ppfiµaw
dvat yÉvo1i:· âv to1aúi:11. 1. Ka0CÍltEp tiiç EÚKt1ri\ç ÉyKÀ.Í(JEC1lÇ EltÍ nvoç
auvtáÇEooç 1tP011YEim1 E1tÍpp11µa tó ti9t ica\ t\n\ tiiç 1tpoataicnicf\ç tó
Í1:fE., wmov tóv tpÓltov ica\ in\ tiiç ánapEµq>átou ÍTY'Íanm tó Xpfi ica\
5 "tÕ &i f:mppfpam. -
1. ou µi)v rró.Àlv ÍITTOO'TaÀi)a<TaL ACB Uhlig (dans le texte): ou µi)v rrá>.iv urroTa'Y'\a<Tm conj.
Bekker (d' apres une annotation dans la marge de !' éd. de Sylburg. renvoyant selon toute probabililé à
une conjecture de Ponus). ou µi)v rró.Àlv KaTaTa'Y"IaETat conj. Skrzeczka (cf. A.128.12). Kal µi)v
rrá>.iv ÍITTOOTaÀi)afTaL conj. Uhlig (dans l'apparat).
2. ailTb Dudilh : ailTà AC. om. B.
3. ypá~·v e: ypacjxiµ•v A. ypá~fTOV B.
MODES VERBAUX: L'!NFJNITTF 231
<JU\ 'tO, tf9e uµ(àv áJcoúot· O a\rtà.:; '}Jyyoç Kat Éltt 'tWv OµOt(l)V.
§ 73. 2. "Ifüov jÍTjµÓ:'t(l)V 'tO Év 7tªP'!IX11µÉvo1ç xpóvotç ica\ xpóvov EÇ(l)9ev
11po0Ãaµf3ó:ve1v, ou µi)v É111pp11µÓ:'t(l)v· cpaµE.v aiiµepov ypáq>ro, ar}iE-
10 pov typa4P0V, 'tOU µE.v pftµawç 11pooÃaµf:ló:vov'tOÇ icat' ó:pxfiv XPÓvov,
•ou fü: É111ppftµa-roç cruvapxoµÉvoul. «l>aµE.v ÔÉ ye ôei ypácpetv ica\
EÔlll ypácptlV, ica\ 'tO µE.v ÉÕE1 xpóvov 11pooÉÃaf3ev oµoÍ(l)Ç til> EltÀEl
ica\ Eitv1n, tó ye µi)v ypácpElv ou 11pooeMµf3ave. Ka\ táxa to 11apa-
ic1vôuveuóµEVOv dvat É1tÍppTJµa EVÔE1Ç1v íicavfiv to\i dva1 />íiµa 11apÍoTIJotv,
15 to ôE: ypácpuv 11apeictvôuveueto Ei />íiµa ~v, 11ep\ oi> 11âoav àicpíf:lnav
337 Ei<JljveyicáµE9a Wç fot12 yevtic<.Íl'tatov tfuv iíJJwJv pTJµÓ:t(l)v. (Tipoç otç ica\
ô111A.aa1áÇem1, Oitep i'.ô1ov pljµÓ:'t(l)V, Wç iv •éi> yqpacpÉvat ica\ wiç
oµoÍotç .) 000( yàp ÉicEivó cpaµEV, <Ílç tà µfi 11poaetATjcpÓta Ka'tà 'tOVÇ
11ap'!IX11µÉvou; téi>v xpóv(l)v oU;c\ pftµatá Éanv, i11e\ ica\ ai ÉÇiiç iyicA.íaetç
ã11aam ou 1tpoaA.aµf3ávoua1v (µÓVTj yàp Ti Óp1amcft), àÃ.À' Éiceivo ~v
MTJ9Éç, Wç tà 11poaA.af3óvta pftµatoç µeptaµov u11ayopEÍJE1, U7tEÔEÍKWtO
ôE. icai to ixpíjv icai to Eõn 11poae1A.TJcpóta· otç icai Wç pftµaa1 alÍveattv
ànapɵcpata to xpíjvai ica\ to ôda9ai, ica9ótt ica\ cni\va1 ica\
ltVEia&al. -
theásaito [ah! s'il pouvait vous (acc.) regarder!). eíthe humon akoúoi [ah! s'il
pouvait vous (gén.) écouter !). Et le même raisonnement vaut pour les cas
similaires.
73. 2) C'est une propriété des verbes, mais non des adverbes, de s'augmenter,
aux temps passés, d'un temps externel73; nous disons: sémeron gráphõ /
sémeron { 10} égraphon [aujourd'hui j'écris/j'écrivais}, le verbe s'augmentant
d'un temps à l'initiale, tandis que l'adverbe a toujours la même initiale. Or nous
disons: dei gráphein et édei gráphein [il faut/il fallait écrire]: édei [il fallait] a
bien un augment, comme éplei [il naviguait] et épnei [il respirait], mais
gráphein [écrire (inf.)], lui, ne prend pas d'augment. Ou coup, voilà que le [mot]
qui risquait d'être pris pour un adverbe donne une preuve suffisante qu'il est un
verbe, {15} tandis que le statut verbal de gráphein risque d'être mis en
questionl74. Mais nous avons établi en toute rigueur {337) qu'il s'agit de la
forme verbale la plus générale. (Et un argument supplémentaire [en faveur de
son statut verbal] est qu' elle admet !e redoublement, qui est un trait propre aux
verbes: ainsi dans des formes comme gegraphénai [avoir écrit (inf. parf.)J.)
Nous ne disons pas en effet que les [mots] qui n'ont pas d'augment aux temps
du passé ne sont pas des verbes, puisque justement, dans toute la série des
formes modales qui viennent apres l'indicatif175, {5} seu) mode à présenter
l'augment, il n'apparait jamais. Ce qui est vrai en revanche, c'est que les [mots]
qui prennent l'augment indiquent par là [leur appartenance à] la classe des
verbes ; or on a montré que ekhren et édei sont des formes à augment. En tant
que verbes encore, ils ont aussi des infinitifs: khrenai et delsthail 16 [falloir (?)},
comme stenai [être debout] et pneisthai [être soufflé (? ?)].
74. 3) Mais on peut encore trai ter de ces formes en partant de l' accentuation :
{10) dei a un circonflexe comme piei [il navigue]. Cependant [dira-t-on], n'y a-
t-il pas des adverbes [en -ei] qui ont !e circonflexe - ainsi les pei [ou?], autei
[ici-même], toutel [ici]? Premierement [répondrai-je], ce sont des formes
doriennes, ce qui n' est pas le cas {338} de dei. Deuxiemement, pei, hei [ou
(adv. relat.)J, auteí coexistent avec pou, hou, autou qui leur correspondent [en
Koine], ce qui, à nouveau, n'est pas le cas pour detm; en effet, dei a été formé
par contraction à partir de déei, de la même façon que [pleí, rhef, khef à partir
de] pléei [il navigue], rhéei [il coule], khéei [il verse], et il a une premiere
personne déõ [j 'ai besoin] comme pnéõ [je respire]. {5} Quant à khré, il résulte
aussi d'une altération qu' on peut retrouver dans une autre forme verbaJe17B:
quand déõ signifie 'j'ai besoin', il a pour synonyme khro, khréõ (et de ces
[verbes] viennent déos [crainte (?)] et khréos [besoin]); or sur khro on a dérivé
khremi, comparable à phêmí [je dis], d' ou une troisieme personne khresi,
comparable à phêsí [il dit] - et de là on a tiré khré [il faut], par apocope,
comparable à [phê] chez { lO} Anacréon :
{ 339} se gár phe Targélios emmeléõs diskefn [fr. 40 Bergk 364 =
Page]
[car Targélios dit que tu lances le disque avec élégance].
233 nEPI l:YNT A:::EOI r
§ 75. 4. Ka\ tà µEv i:ilç cproviiç oiíi:roç icai:aotai:iov 1, tá yE µiiv iftç ouvi:á-
l;Wlç tjiô' ava1tÀTJpro0EÍTJ. âoicti Év\icfuç2 ouvi:áooto6a1 Õ!acpópo1ç 1tpoocímo1ç
icai àp10µoiç, pfiµa ica0totÓlç óp1onicóv· Oittp ou itapEÍitEi:o, ti i:iiv oiiv-
taÇ1v Ét..àµj3avE tiilv itpoolÍl!trov ica\ tiilv àp10µiiiv. "Eonv yàp to ôti
+.µãç ypá1pEiv [xov oiivi:aÇ1v i:oü ôei 1tpàç to ypá1peiv, ou itpàç to
Tfiâ;. Ka\ õià toiii:o á1tCÍvtotE Év tji toia1Í'tfl ouvtàl;t1 oüu itpóoroitov
óiaicpivt1 oUi:t Ô:p10µóv, Éitd c';i ouµcpÉpti:ai toútrov iot\v àitapɵcpai:ov,
340 icai õià i:oüi:o ou ouµµnatí0Etat tiP ou µnan0tµÉvcp3, ÀÉyro fü: tiP
<Íllapt111pátcp. -
§ 76. 5. "Eot1v yàp ica\ to ÓT\À.c>Úµtvov 1:010ütov. Tiilv
ouv y1voµÉvrov itpayµátrov H..l..t11tÉottpov àitotEÀo\lµÉvrov ii in1voµÉVTJ
itapá0to1ç tiilv itpoicatElÀE"fµÉvrov pTJµátrov itapEÃ.aµj3ávtto EÍÇ ÉvtÉÀ.Eiav
tiilv itpoolJicÓvtrov. Tà yàp ÔEi 1piÂ.oÂ.oyEiv to1oütóv ionv, btà
Â.EÍKE\ 'CO lp\Â.OÂ.OyEiV lp\Â.OÂ.oyéi>µEV, Ólç EÍ ica\ autiP tiP Â.tÍ!t E\
itpooxpTJoaíµt0a, oooEv f'.Ã.attov tà iftç o\lvtáÇEroç ivôtíi icataoníoEtat,
Â.riKE\ to 1piÀ.c>À.clyEiv +.µãç, Â.EÍ1tE\ to 1piÂ.oÂ.oyEiv ɵÉ, ica\ ouic
EotlV OotlÇ to À.µ lÍOEl cpávm to Â.EÍll:E\ ÉitÍp PT\IJ.a, iciiv rumpáic1ç "ªª' Eva
10 oXT1µanoµov ÉiccpÉpTJtal ílvtica iftç ouvoÚOT\ç4 ouvtáÇE<llç toü àitapEµcpátO\l. -
§ 77. AÜ'tT\ yàp ica\ µÓVT\ av ElT\ aitía toii µli EV i:oiç ÉmotaÀ.tlKOÍÇ
téàv àitaptµcpátrovS 1tapaÀ.aµ j3ávto0a1. Ei'.itoµtv yàp Ólç toiç to1oúto1ç
àitaptµcpáto1ç úitaico\lÓµtvóv iot1 to />iiµa to Â.Éyu ii ~ âiovuoíip
341 'A11:ollóJvioc; À.ÉyE\ xaipElV íj EÜXEta\· àoWta'tOV ót: itapaóÉÇao6a1
rucapɵcpatOV 000 O\lvtcXÇElÇ Óp!OtlKéiJv PT\IJ.cXtWV, ÉVÓÇ "fE IJ.lÍV' ica\ Ólà
tOÜtÓ cpaµEV 9wi ypácpE\V, ÔEÍ ypácpE\V. 'Ey1mµÉvou "fE µiiv ÉV tiP
.6.iovuoiip xaipnv toii Â.ÉyE\6 ii EÜxeta\ cXoUotatov to EltEvtESfivm to
Xp Ti ii 8Ei, ti µfi àitootaÍTJ ii f.11:1otal..uicii oiivtaÇ1ç, icp' ~ç Civ À.cl11tov
cpaÍT\µtv ôEi xaipE\V. "Al..l..roç tE !tpOO"fÍVEtat tiP E7t\OttÀ.ÀoµÉvcp to
xaiptlV, oUxl àqJÍcraxtal, Õ!ttp Év tiP ÔEl XaÍpElV tyyEvípeta1.
§ 78. 'EÇíiç PT\tfov ica\ lttp\ tiilv ouvtaoooµÉvrov itt<Í>otrov toiç à1ta-
p tµcpáto1ç. Ka\ itpiiltóv yt il;EtaotÉov Ei àÃ.T\0EÚE1 to àt\ aitianiciiv
10 autà itávtroç cpÉpto0at, Ólç iv tiP X p 1Í ica\ Ô Ei, XPii ãvayiVÚ>cncnv
âiovúoiov, ical toiç to10mo1ç. 'Hv µÉvw1 to àÃ.T\0tüov toü À.Óyou Ólç
OUK autà tà à1tapɵcpata itávtroç ainaniciiv à1tmtti, lttéixnv fü: tiiv
ica\ Év toiç óp1ot1 icoiç ica\ tji u1toÀ.oÍ1tcp ÉyicÀÍoti ouvtaoooµÉVTJV. "Eot1
yàp tà toii ÀÓyo\l OÜtroç exovta. -
§ 79. To XP1Í icai to ô ti ai'. na yíve-
15 tat ainanriJç itupa0Éotroç, ica0o pfiµata Õvta itÀ.ayÍav Ô:italtEÍ tiiv
75. 4) Voilà ce qu'il y avaít lieu d'établir à propos des formes [dei et khre].
Pour ce qui est de leur construction, voici comment on peut régler la question.
[Def] semble se construire au singulierI79 avec différentes personnes et
différents nombres, alors que c'est un verbe à l'indicatif: ceei ne saurait se
produire si la construction [de dei] {5} dépendait des personnes et des nombres.
En fait, dans dei hemâs gráphein [nous devons écrire, litt.: il faut nous (acc.)
écrire], dei est construit avec gráphein, non avec hêmâs. Voilà pourquoi, dans
une telle construction, dei reste toujours étranger aux distinctions de personne et
de nombre: puisque le [mot] auquel il se rapporte ne connote pasiso ces
[accidents], {340) il ne saurait varier pour s'accorder à ce quine varie pas, je
veux dire avec l'infinitif.
76. 5) Voici en effet ce que signifie1s1 [cette construction]. Quand des actes en
cours sont incompletement accomplis, on a recours à l'apposition des verbes
dont nous parlons pour que soit achevé {5} ce qui doit l' être. En effet, dire dei
philologein [il faut étudier] revient à dire epei leípei tà philologein,
philologbmen [puisque faít défaut l'étudier, étudíons !]. Aussi bien, si nous
employions leípei [fait défaut] lui-même, dans: leípei tà philologeín hêmâs /
emé [nous/me fait défaut l'étudier], la construction n'en apparaitrait pas moins
fautive [qu'avec del)IB2; or personne n'osera dire que leípei est un adverbe,
même si les cas sont innombrables ou, { 1O} en raison de sa construction avec
I' infinitif, il se présente sous une forme unique.
2.2.1.3.4. Application au tour épistolaire (§ 77).
77. Voici une raison qui, à elle seule, interdirait d'employer ces verbes
avec les infinitifs du [tour) épistolaire: nous avons ditI83 qu'avec ces infinitifs, il
y avaít un verbe légei [dit] ou eúkhetai [souhaite] sous-entendu - Dionusíõi
{341} Apollonios légei khaírein ou eúkhetai [à Denys Apollonios dít/souhaite
(de) se réjouir] - ; or on ne peut admettre comme bien formée la construction
d'un infinítif avec deux verbes à l'indicatif: il n'en faut qu'un, et nous dísons
pour cette raison thélei gráphein [íl veut écríre], dei gráphein [il faut écrire]I84.
Mais alors, comme légei [dit] ou eúkhetai [souhaite] sont inclusIB5 dans
Dionusíõi khaírein [à Denys (de) se réjouir], on introduit une malformation en
rajoutant {5} khre ou dei - à moins qu' on ne fasse disparaitre la construction
épistolaire, pour autant qu'on dírait alors dei khaírein [il faut se réjouir). Du
reste Ie destinataire doit bénéficier du faít de se réjouir, et non en être privé, ce
qui se produirait si r on dísait dei khaírein.
2.2.1.4. J. l 'infinitif se construir ave e les mêmes casque l'indicatif ( §§ 78-79).
78. II faut maintenant parler des cas construits avec l'infinitif. Tout
d'abord, il faut examiner s'il est vrai que l'infinitif {10) se porte forcément sur
un accusatif, comme [il arrive dans les phrases avec] avec khre et def: khre
anaginóskein Dionúsion [litt. il faut !ire Denys (acc.), sei/. soit 'il faut !ire
Denys', soit 'il faut que Denys lise'], et dans les [tours] de ce genre. La regle
véritable est en fait celle-ci: l'infinitif par lui-même n'exige pas forcément
l'accusatif, mais il se construit avec le même casque l'indicatif et les autres
modesI86. La phrase en effet s'organise comme suit.
79. C'est khre et dei qui sont responsables { 15} de l'apposition de l'accusatif,
car, étant des verbes, ils exigent le cas oblique {342} correct - partageant ainsi
234 f!EPI l:YNfAEml: r
342 ôiouaav, 1m0o icai ãM.o1ç 1tÀ.EÍatmç Pilµaa1 to to1ou1:0 1tapT)icoÃ.oú0E1, to
i:1t\ 'YEVtritv cpÉpea0m fi Eltl ôottritv fi attlU'tllCTJV. 'n1 yàp À.Ó'ycp icai n
tou Ã.eh:u aúvtaÇ1ç 1táÀ.1v i:1t' aittanicnv cpÉpttm, Â.EÍne1 âímva,
Ã.eíne1 i:µÉ, toÚ'tcp tcj'> À.Ó'ycp icai to ô Ei i:1t' ainatiritv cpÉpttm, liei
ɵ É, liei aé- touw' yáp fot1v to icatáÀ.À.TJÂ.ov tou l..óyou, liei ɵe
U1COVE1V. Ou yáp, CÍlç Eq>aµEv, n t&v á1tapEµcpátCllV xpi\atç to tO\OUtoV
á1tattEl' !tpÓKE\tat youv n EltlOtaÀ.tlKTt aúvtaÇtç OUK OUOT)Ç aittatticfiç
ltUÍxn:mç. 'AÃ.Ã.à icai iv to\ç to1oúto1ç, iij>2 nEpuramv iílioµa1 icai
KEp1nai:eiv 9ÉÃ.o> ilnEp ypácpuv, i9ÉÀ.Et xo1µâa8a1 Ti nep1natEiV'
10 wv E1 nç ácpÉÀ.m tà auvóvta µópta icai 1tpoa0EÍTJ to li Ei, 1távtCllÇ inca-
ic~1 mi n ai'tltttlicfi, ôci nepuanciv, XPTJ liuxÃ.éyroila1.
§ 80. Ouxi oiiv icai tà áitapɵcpata o~ÔEv aittatnc'Í\v; Ou tTiv iv tcj'>
ica0óÃ.ou, áMà ri\v auµcptpoµÉVT)v3 i:v ta\ç UitoÃ.oÍ1to1ç ÉyicÀ.Íota1v, cplÀEi
Sé.cova, cpÍÀ.E\ Tp'Úcpwva, Éàv cp1Ã.n Tp'Úcpmva, icai oÜtCllÇ yívttm
15 4PT1al cptÀ.Eiv Tp'Úcpmva. "Ev0tv yàp icai ôúo aittat1icai 1tpoayívovtm
343 'tfi touMn auvtál;o. -
§ 81. ÍEv1icfiç µE.v yàp ica\ ÕOt1icfiç yÍvEtm aúv-
taÇiç, Otav 1táÀ.1v icai n ÚltÓÀ.ot!tOÇ EylCÀ.lO\Ç i:1ti 'YEVllCTtV cpÉpT)tat, áxo'ÚE\
Tp'Úcpmvoç, i\ i:1ti ôot1ici\v, ôíômo1 Tpúcpcovt, icai 1tÓ.À.1v i:1t\ t&v
ÉÇi\ç i:yicÀ.ÍotCllv, i:Ç &v 1tó.À.1v tà µttaÀ.aµf3avóµtva áitapɵcpata tauto
ávaÓÉXEta1, cpT1alv á.xoúew Tp'Úcpmvoç, cplJai.v li1lióvai Tpúcpmvi.
Otç t\ nç 1tpoa0EÍTJ to ôei, ixpEÀ.ÓµEVOç c:XvayicaíCllç to cplJaÍv, ica0CÍlç i:1tt-
ôeíÇaµtv, ltál..1v !tpOayEVÍ\OEtal icai n ainatticfi, óei Ó.1COVE1V Tp'Úcpmvoç
'AnoÀ.Â.Ólv1ov, ôei Épâv 9Émvoç ɵÉ, ôei ao1 Tp'Úcpmva xapí-
Çm9a1. -
§ 82. 'Fàv4 yàp i:1ti toÚ'tCllv ri\v ainatiritv incootÉÀ.À.E1v i0éJ..n5
10 ttç tji ôeoúan auvtáÇEt, óµóÃ.oyoç fota1 tji ÀE11toq ait1at11cft, ti oÜtCllÇ
cpaÍT)µEV, OEi 001 xapÍÇecr9a1, ÔEl <JO\l Ó.1COVE1V' 1távtCllÇ yàp Ult\Utticfi
Eat\V n UltUlCOUoµÉVT), ilv á1toÀ.af3rov ó À.Ó'yoç to f:autou tÉÂ.oç 1tapa-
otiioE1, É1tE\ Ei µ1J EÀt1tEv, eÔE1 to npootvtx9E.v ciiç i:v 1tÀ.Eovaoµcj'> ti\ç
Ultl<X'tlKÍÍÇ 1C<XtayÍvto9m, Ôci 001 xapÍÇi!a0at ɵÉ, ÔEl áKOVE\V <JO\l
15 âÚova.-
la condition d' une foule d'autres verbes qui se portent qui sur un génitif, qui sur
un datif, qui sur un í'accusatif. Ainsi, de même que leípei [il manque] se
construit avec un accusatif - leípei DíõntJ [il manque à Dion (acc.)], leípei emé
[il me (acc.) manque]l87 -, de même et pour la même raison dei se porte aussi
sur un accusatif- dei {5) emé, dei sé [il me/te (acc.) faut] -; et c'est là que
réside la congruence de la phrase dei eme akoúein [il me (acc.) faut écouter = il
faut que j'écoute]. En effet, comme nous l'avons dit, la construction à
l'accusatif n'est pas appelée par l'emploi de l'infinitif: c'est bien ce que
montrait tout à l'heure la construction épistolaire, ou il n'y a pas d'accusatif.
Mais il n'y ena pas non plus dans des phrases comme tôi peripatein hMomai
[litt. je prends plaisir au marcher (datif de l'inf. substantivé)], peripateín thélõ
eper gráphein [je préfere marcher plutôt qu'écrire], ethélei koimâsthai e
peripatein [(X) préfere dormir plutôt que marcherpss. {10) Si, dans ces phrases,
on supprime les mots qui vont avec l'infinitif et qu'on ajoute deí, il y aura
forcément un accusatif sous-entendu 189; ainsi dans dei peripatein [il faut
marcher], khre dialégesthai [il faut discuter].
2.2.1.4.2. Deux accusatifs construits avec un infinitif (§§ 80-87).
80. Est-ce à dire que les infinitifs ne connaissent pas [la construction à]
I' accusatif? [Ils la connaissent,] mais pas de maniere générale : seulement quand
elie va [aussi] avec les autres modes; ainsi phileí Théõna [(X) aime (indic.)
Théon (acc.)], phílei Trúphõna [aime (impér.) Tryphon (acc.) !], eàn philei
Trúphõna [si (X) aime (subj.) Tryphon (acc.)], et c'est ainsi qu'on a { 15} phêsi
phileín TrúphõntJ [(X) dit aimer Tryphon (acc.)]. De là vient que, dans ce genre
de construction, on peut même voir apparaitre deux accusatifs.
81. {343} En effet, un infinitif se construit avec le génitif ou le datif quand les
autres modes se portent aussi sur le génitif ou le datif: akoúei Trúphõnos [(X)
écoute Tryphon (gén.)], dídõsi Trúphõni [(X) donne à Tryphon (dat.)], et ainsi
de suite avec les autres modes ; or les infinitifs, qui transposent ces modes,
reçoivent à leur tour la même construction: {5} phêsin akoúein Trúphõnos /
didóntJi Trúphõni [(X) dit écouter Tryphon (gén.)/donner à Tryphon (dat.)]. Si
dans ces [phrases] on veut maintenant ajouter dei (moyennant la suppression de
phêsín [(X) dit]: nous avons montré qu'elle est obligatoiret9o), on verra aussi
apparaitre l'accusatif: dei akoúein Trúphõnos Apollônion [litt. il-faut écouter
Tryphon Apollonios (acc.) = il faut qu' A. écoute T.], dei erân Théõnos emé
[litt. il faut être épris de Théon moi (acc.) = il faut que je sois épris de Th.], dei
soi Trúphõna kharízesthai [litt. il faut te faire plaisir Tryphon (acc.) = il faut
que T. te fasse plaisir].
82. En effet si dans ces exemples on veut supprimer l' accusatif { 1O) de la
construction correcte, il faudra convenir qu'il y a ellipse de l'accusatif: si nous
disons dei soi kharízesthai [il faut te faire plaisir], deí sou akoúein [il faut
t'écouter], il y a forcément, sous-entendu, un accusatif - et il suffira de le
rétablir pour que la phrase présente sa forme complete (en effet, s'il n'y avait
pas ellipse de l'accusatif, le fait d'en ajouter un devrait faire pléonasmet9I): deí
soi kharízesthai emé [il me (acc.) faut te faire plaisir], dei akoúein sou
{ 15} Díõna [litt. il faut Dion (acc.) t'écouter =que D. t'écoute].
83. Dans ces conditions, donc, Iorsqu'un verbe - j'entends à l'infinitif - se porte
naturellement, comme nous l'avons dit, sur un accusatif, ators c'est bien deux
accusatifs qu'on verra apparaitre, l'un [appelé] par la construction de dei ou
235
E'tEpa ól: Éic tijç 'tOÜ á1tapEµcpáwu crnv'tál;Ewç, CÍlÇ (xe1 'tà 'totaÚ'ta, &i
Tp.va ótôáa1teiv àwvÍ>al.ov, óri at iµt np.âv.
344 § 84. "Ecm icai É'tÉpa croV'taÇ1ç ÓÚo aii:1at11eàç CÍ!tO'tEMlOOa, Om,víica
icai 'tà f;yicE͵Eva Pilµa'ta É1t' ait1anicàç cpÉpuai, ofov to ávayx:áaai,
'to ito1fiaa1, i:à Õµoia· cpÉpEta1 yàp Eit' ainat11C1Ív. 'AJJ,.à icai 'to U.Eiv,
U~pÍaat, tà 'tOÚ'tOIÇ Õµota· Écp' ~Ç W GUV'táÇEWÇ "(ÉvOl'tO áváyxaGÓV
jl.E ~píaa1 ae, mí11aov Tp.va qilÂ.Eiv 'AllOÂ.Â.<Óvtov.
f85. 'Eic ófi 'tWV 'tOIOÚ'tWV auV'táÇEwv ical 'tà áµcpÍ~oÀ.a yÍvEtat.
revucfiç µl:v yàp auvoÚ01Jç fi óot1icfiç eÜÀ.T11t'ta 'tà 'tou Àir{ou foi:ív, 1..i-
youa1 Tpúqicova à1to'Í>ttv 'A1toÀ.À.covíou, 1toí11aov Tpúqicova xapí-
aaa6cn 'AllOllcovúp· ou µfiv Év tcp
10 00; ôi t' Ep' iivôpa ü.riv (E 118),
(f'l)VÉ~ Ejl.E cplÀ.Eiv Tpúqicova· !tpOCJVEUOV yàp to a1tapɵcpatov àµ-
cpoi:Épatç ta'iç ainanica'iç o\Jic iµcpavfi ica0ÍCJ't1'1CJI tov Évepyoúvi:a icai tov
ÉvEpyo\>µEVCJV. -
khrl, I'autre par celle de l'infinitif, par exemple dans dei Trúphõna didáskein
Dionúsion [il faut Tryphon (acc.) enseigner Denys (acc.)], dei se eme timân [il
faut toi (acc.) m' (acc.) honorer]l92.
84. {3 ~4} II y a encore une autre construction qui donne deux accusatifs: [elle
apparait] quand les verbes qu'elle contient se portent aussi sur l'accusatif, tels
anankásai [forcer], poiesai [faire] et verbes similaires, qui se portent en effet sur
l'accusatif. Mais c'est aussi le cas de verbes comme helein [prendre], hubrísai
[insulter], et similaires. Si on les construit [ensemble], on peut donc avoir
anánkasón {5} me hubrísai se [force-moi (acc.) à t' (acc.) insulter], poíêson
Trúphõna phileín Apollonion [fais Tryphon (acc.) aimer Apollonios (acc.))193.
85. Les constructions de ce genre donnent lieu à des ambigu'ités. En effet, quand
c'est un génitif ou un datif qui est avec l'accusatif, la phrase est facile à
comprendre: légousi Trúphõna akoúein Apollõníou [on dit Tryphon (acc.)
écouter Apollonios (gén.) = que T. (agent) écoute A. (patient)], poíêson
Trúphõna kharísasthai Apollõníõi [litt.: fais T. (acc.) faire plaisir à A. (dat.) =
que T. (agent) fasse plaisir à Ap. (patient)]. Mais ce n'est plus le cas avec:
{ IO} dàs dé t' ém' ándra helein [ll. 18.28]
[accorde +moí (acc.) + homme (acc.) + prendre],
ou avec sunébê eme philein Trúphõna [il arriva + moi (acc.) + aimer + Tryphon
(acc.)], car l'infinitif, en penchant versl94 l'un et l'autre accusatif, ne rend pas
manifeste qui fait l'action et qui Ia subit.
86. Voici pourtant comment on peut résoudre [cette ambigulté]. Si plouteí
Trúphõn [Tryphon est riche], hugiaínei Trúphõn [T. est en bonne santé] se
transposent en phasi { 15} Trúphõna plouteín / hugiaínein [on dit T. (acc.) être
riche/en bonne santé], il est clair qu'il en ira de même pour les constructions
similaires. Ainsi, soit [Ia phrase] Théõn húbrise Díõna [Théon (nomin.) a insulté
Dion (acc.)], {345) qui indique clairement qui est l'insulteur et qui l'insulté;
elle se transposera, avec maintien de la diathêse, en légousi Théõna hubrísai
Díõna [litt. on dit Th. (acc.) avoir insulté D. (acc.)]. II est clair que le verbe est
ajoutél95 au premier [mot à !'] accusatif, auquel il était ajouté quand il était au
cas direct: Trúphõn húbrise [Tr. (nomin.) a insulté] -+ légousi Trúphõna
hubrísai [on dit Tr. (acc.) avoir insulté]; {5} vient ensuite la personne qui subit
la diathêse, par exemple Díõna, Théõna [Dion, Théon (acc.)]. II suit de là que
c'est le premier accusatif196 qui, associé à l'infinitif, va se charger de Ia diathese
aclive, que l'on dise periékhei ho ouranàs ten gen [enveloppe le ciel (nomin.) la
terre (acc.) = Ie ciel enveloppe la terre] - d'ou l'on tirera légousi tàn ouranàn
periékhein ten gen [on dit le ciel (acc.) envelopper la terre (acc.)) -, ou
inversement periékhei hê ge tàn ouranón [enveloppe Ia terre (nomin.) le ciel
(acc.) =la terre enveloppe le ciel] - d'ou: { 10) légousi ten gen periékhein tàn
ouranón [on dit la terre (acc.) envelopper le ciel (acc.) = on dit que la terre
enveloppe le cieJ197).
87. II est admis, également, que la diathêse aclive est premiêre par rapport à la
passive: on n'est [objet] passif que lorsqu'on a reçu la diathêse active•9s. C'est
ce qu'atteste en particulier la négation de ces [diathêses]: celui qui dit ouk
édeira [je n'ai pas rossé] abolit la diathêse originaire [impliquée] par la personne
qui a atteste sa diathêse passive { 15) en disant "avoir été rossée"•99. Si cela est
juste, il parait logique que le verbe associé au <premier>200 accusatif marque la
236
Eµ(j)IXVÍÇuvl, Kai 'tiiv ôi:utÉpav 11apaA.aµ~avoµÉVTlV ainanKi]v iv 11á0e1
KatayÍvEa0m, i11Ei Kai ÔEÚtEpa tà 11álh, tíi>v ivepye1íi>v fonv, auvÉ~11
ɵE qnÂ.eiv 'AltOU.CÓV\OVº tolOVtO yàp iXv EtTJ, Éym q>\Â.Ô> 'Al'olló>-
20 vwv. mi õiµ.ov iJn 'tÕ wwüto imEp~Ú>v à:rnv, 'tÕ
diathêse active et que le deuxiême accusatif employé soit passif, puisque aussi
bien les passions som secondes par rapport aux actions: ainsi sunébe eme
phileín Apollonion [litt. il arriva moi (acc.) aimer Apollonios (acc.)) renverra à
ego philô Apollonion [moi (nomin.) j'aime A. (acc.)). Et il est évident qu'il y a
une hyperbate dans :
{346) dos dé t' ém' ándra heleín [/l. 5.118]
[accorde + moi (acc.) + homme (acc.) + prendre = accorde-moi de prendre
l'homme)2Jl.
Voilà pour la construction des infinitifs.
2.2.2.1. Nom et valeurdu mode indicatif (§§ 88-89).
88. II faut maintenant parler des autres modes, qui se trouvent avoir reçu
une dénomination tirée des actes qu' ils exprimen1202. {5} Ainsi celui qu' on
appelle 'indicatif'203 est aussi appelé 'énonciatif' (apophatike); il est bien
évident que cette appellation d"énonciatif renvoie à une notion non spécifique,
'énoncer' pouvant s'appliquer à toute espêce d'expression - n'est-il pas même
certains adverbes que nous appelons apophatiká [négatifs] ?204 C'est à une
notion spécifique, en revanche, que renvoie l'[appellation d'] 'indicatif', car,
lorsque nous énonçons à l'aide de ce mode, nous 'indiquons'.
89. { 347} De là vient que les conjonctions que nous appelons 'confirmatives ',
ou encore 'causales', se rattachent à ce mode. En effet, pour 'indiquer', nous
disons gégrapha [j'ai écrit], et pour confirmer hóti gégrapha [que (oui) j'ai
écritpos, qui sert à intensifier l"indication' et à quoi on peut opposer la réplique
négative hóti ou [litt.: que non]. {5} II en va de même quand hóti a le sens
causal: c'est en tant que peripatô [je marche] est une affirmation que, sur une
telle prémisse, on pourra construire la causale hóti peripató kinoúmai [parce que
je marche, je bouge]. (Mais cette phrase cesse d'être vraie si on en intervertit les
[termes]: hóti kinoúmai peripatô [parce que je bouge, je marche]. II est clair que
cela ne tient pas à l"indication' contenue dans les verbes, mais à la consécution
qu'exprime la conjonction: {10) pour ce qui est des verbes, pris en eux-mêmes
dans un emploi autonome, leur vérité dépend de l "indication' qu' ils
contiennent: kinoúmai [je bouge), peripatô [je marche)206.)
2.2.2.2. L'indicatif s 'oppose aux autres modes par une négation spécifique
(§§ 90-93).
90. II est donc clair que l'indicatif contient l'affirmation. Et c'est pour
cela que l'adverbe appelé négatif [sei/. gr. ou], en tant qu'il est incompatible
avec l'affirmation naí [oui), se joint au mode indicatif pour éliminer
l'affirmation qu'il contient: {15) ou gráphei [il n'écrit pas], ou peripatei [il ne
marche pas]. Mais il n'en va plus de même avec l'optatif ou l'impératif, car ces
modes ne contiennent pas {348} !' affirmation incompatible avec la négation et
qui se trouve abolie, comme nous l'avons dit, par la négation ou. Quant à la
237
uno 'tfiç oií ànocpáoeooç. .à1' 01:1 µÉv-ro1 Ti µ Ti à1tayóprno1ç É1tl tàç
1tpoe1p11µÉvaç FyKÂ.ÍoE1ç o\lvtEÍvE1, ev •iii nep\ autfuv eipnoetm· cpaµf:v
yàp µfi yívman, µfi yvoí11c;, µfi 'Y"~ . -
§ 91 . Xpfi µÉv-ro1 voeiv ot1
OOOE enl tTiv ànapɵq>a'tOV O\lvtEÍVEI Ti o ü ànÓ<pao1ç. oul>[ yàp fü' aU-
-rijç '[\ Ka'tmpáoKE'ta\. 'Ev yàp 'típ oi> l>Ei yf)átpetv 1tál..1v to Óp!OtlKÓV
Eot\V iriiµa 'to à1tocpaaKÓµEVOV, "/J:yw 'to 1) El i\ XPfi, ciiç d Kal "/J:yo1µEV
ou Ã.eiu1 -ID 111.Â.oÃ.oyriv. Kal ô1à 'tfiç -roiaÚ'tT'IÇ awTáÇeooç ã.pa l>É-
ÔE11ra11 0n tó XPfl teai tó &i óp1cmKà ~ata. -
§ 92. 'OµÓÂ.oyov I>' O'tl
10 Kai Ti KaÂ.o\lµÉVTl UnO'taK'tlKi] EyKÂ.IOIÇ' O\lVT'IP'tlOµÉvT'l I oÍç UnO'tÉ'taK'tat, -rftv
EK -roÚ'toov l>úvaµ 1v àval>eÇaµÉVT'I ànpooôci\ç yEVÍJoEtm 'tfiç oü ánocpáoeooç.
Me'tà youv tTiv 'tOÚtCllV 0Úvto:Ç1v oÍóv '[[ nál..w Eo'tiv auriiv <Íltocpaivea0m,
Éàv 9éÃ.nc; OUK avaywcóoxCD i\ OUK âvayvcóooµai, Kai µáÃ.1atá YE
E:ni E:veotéiitoç Kai µÉUov'toÇ · fü' 01:1 yàp o\ 1tapcpxrtµÉvo1 ou napa-
15 ÀaµJXMivta1 bíl imoimmKOiç, Ev up iôiq. ltEpi cMôJv npTpEtaL
349 § 93. 'H &Ti o\iv 1tp0Ke1µÉV!l óp1onKi]3 eyKÂ.101ç 'tfiv EyKElµÉVT'lv 1Ca'tCÍq>ao1v
ànof3á/..l..o\laa µe6iota'tm 1Cai 'tOU 1CaÂ.Eio6m óp1on1Cii. Eiç yàp
E:1tepCÓ't1101v téiiv npayµáToov E:yxoopei, Tivi1Ca cpaµev yéypa11ac; ; 1..E-
MU.11xac;; Kai d µ[v µi] E111 'to 'to1ou-rov áÃ.119Éç, q>aµev oií · Ei ôe
áÃ.119Ec; ei'.11 'to yeypacpE:va1, q>aµi:v vaí. Kai oü-tooç4 Ti E1tEp<Ímla1ç5 àva-
1tÃ.11poo9eiaa ô1à -rijç 1Ca'tacpáoeooç U!too'tpÉcpe1 eiç 'to EÍva1 óp10nKti. -
Kai µeyia'tTI âv Elll EvÔe1Ç1ç 'tOU 'tOIOÚ'tO\l '[Q ea0' O'CE típ vai µfi XPíi-
a0m µopicp, Pflµan I)[ típ aÚ'típ ô1' Óp1o't1Kí;ç npoq>opâç, ciiç <Xv FyKE1µÉV1"1Ç
10 Tí;ç Katacpáoeooç · 1tpóç yàp tó ypcÍqlE\c;; 1Cat' EltEpCÓ'tT'laÍv q>aµEv ypáqlm,
i\ Katà f3ef3aiooo1v 'tou óp1oµou, Ô\lváµE1 ÔmÂ.ao1áoavtEÇ 'ti'\v Ka'tácpao1v,
vai ypáqlm. OÜ'tooç EXEI Ka i To
ouK à).iryo\l tou 'to10Ú'to\l Õvtoç, Ei'.yE t\v 'toiç 1tpo1CE1µÉvo1ç 1tapeo-riioaµev
350 Ot\ ltOÀ.Â.álCIÇ tà iaoÔ\lvaµouvta 1tpoaaUiiÃ.Cllç6 ti6E'tat ElÇ 1tÂ.EÍova eµq>aa1v,
<iiç 'to táxu>v m:puaítf:l 1Ca 1 µâU.ov i:ávov nepuaítf:l.
354 'Ai..'A.à !tClpEOTlÍOaµEv ioç icai EV op10t\l(OiÇ Ev tcíi ti'.9' E-ypal(IE TpÍlqKov
ou µTiv toiç à.itapEµcpáto1ç, i1td Kai S1à. to\J É1t1ppfiµatoç l(at Stà. to\J
ouvóvtoç à.1tapeµcpátou ãSrii..ov 1toÍ(jl 1tpo0Óllt(jl tà. 'tÍ')ç t\ixíiç É1t1yívetm.
"09tv eiç à.va1tÀflpWOIV to\J À.EÍ!tOvtOÇ to ÕqiEÂ.OV 1tapaÀ.aµ~áVEtUI, EÍÇ
q,
ɵcpav!oµOv ltpoo<ÍJ!tou tà. tíiç riixí):; !tEplyÍVEtCl\4· Ev yà.p t4i
l. To CB : om. A.
2.rrpo<rráe•ws CB : "flOTªe'""A.
3. ata' Uhlig (corrígenda, p. LXXVII, d'apr~s schol. A ad li. 18.86): Wç ACB.
4. lTEPL'YL""TQl AB: rrapaylvETQL e. ÊTTlylvETQL conj. Uhlíg (dans l'apparat: cf. !. 3 - mais il faut
peut-être admenre un l!'EpLylveo6aL fonctionnam comme intransitif en face du transitifTTEPLTTOLEi.v).
5. bµolwv APC : bµocwv O\JTOU Aac, bµ.olwv aim;i CB.
6.füa6fo<ws ApcCB: füalvm "ias A•<.
MODES VERBAUX: L'OPTATIF 239
Ka6ót1 itáli.1v icai:à to ivavi:íov foi:1v É1t1voiiom Élti tou Çióoiµ1· ou yàp
ÔÍ\ yÉ nç itapaÀ.Í\ljlE'tat tiç EUXTJV tiiv 'tOU Çiiv O\JVtÉÂ.ElaV Év •ifi
ÇlÍCJa1µ1· Íj yàp totC1.Ú'tTJ CJUvtÉÂ.Eta TÍ\Ç EUXÍÍÇ ÔuvC͵El ltEptypCÍq>El tÍlV
10 tou ~íou ÔUXtp$itv.
l' optatif les formes des temps du passé, une telle [combinaison] étant
inconsistante - comme c'est !e cas pour d'autres parties de phrase, quand
l'incidence de la signification232 { 15} est responsable de l'inconsistance de
certaines formes d'un mot. Par exemple, parmi les verbes, ploutb [je suis riche],
hupárkhõ Li' existe] ou autres du même genre n' ont pas de forme passive, et
{ 355} mákhomai fje me bats] pas de forme active; en matiere de genres,
personne n'ira chercher le masculin de ektrousa [qui a avorté (part. fém.)], ni le
féminin de ársên [mâle]; ou pourrait citer des exemples à n'en plus finir. Or
donc, voici ce qu'on dit sur l'objet qui nous occupe: si Jes souhaits portent sur
ce qui n' est pas, pour que cela se produise, {5} comment ce qui s' est produit
peut-il encore avoir besoin d'un souhait?
99. À cela on peut répondre233 qu'il est tout à fait nécessaire que !e souhait
portant sur le passé existe !ui aussi. Mettons en effet que le tedips normalement
dévolu au déroulement des Jeux olympiques soit passé et (356} qu'un pere
souhaite la victoire de son fils qui a concouru. II est évident qu'il ne formulera
son souhait ni en recourant au temps futur ni davantage à celui [qui marque]
l'extension dans Je présent23 4 : le [fait que l'événement appartient au] passé s'y
oppose ; moyennant quoi235 son souhait sera: eíthe nenik~koi mou {5} ho pais,
eíthe dedoxasménos eíê [ah! puisse mon fils avoir gagné! puisse+il s'être
couvert de gloire ! (opt. parfaits)].
100. On peut dire aussi qu'il est vrai que les souhaits portent sur ce qui n'est pas
en cours. Ainsi, si je ne suis pas en train d'étudier, je peux dire philologolmi
[puissé-je étudier !], si je ne suis pas riche, ploutolmi [puissé-je être riche !].
Mais il faut remarquer que ce qui est demandé dans Je [tour] optatif peut
s'entendre soit pour l'extension du présent, { 10} afinque [l'action] y perdure -
par exemple si l'on dit z6oimi, b {357} theoí [puissé-je vivre (opt. prés.), ô
dieux !] -, soit pour I'achêvement d'actes non effectués236 - comme dans le
o
souhait d' Agamemnon: eíthe theoi porth~saimi ten Ílion [ô dieux, puissé-je
avoir ruiné (opt. aor.) Ilion !]. Le souhait, cette fois, c'est que !e temps [du siege
de Troie] soit passé et achevé237; rien en effet ne sera plus contraire aux vreux
d'Agamemnon que son extension, car, depuis qu'il assiege Ilion,
{ 5} "neuf années du grand Zeus ont passé, et voici que !e bois des
vaisseaux a pourri et que les préceintes se sont desserrées"23&.
Au contraire, pour z6oimi [puissé-je vivre ! (opt. prés.)], c'est l'inverse qu'il faut
entendre, car personne, bien sílr, ne mentionnera dans son souhait l'achevement
desavie en disant eíthe zisaimi [ah! puissé-je avoir vécu ! (opt. aor.)]: formuler
ainsi un souhait en termes d' achêvement, c' est potentiellement tirer un trait sur
!e {10} cours de la vie.
2.2.4.1. L'impératif et les temps (§§ 101-102).
101. On retrouve la même difficulté avec les impératifs. En effet, ici
encare, ce qui fait !' objet de !' ordre, e' est ce qui n' a pas eu li eu; or il est vrai
que ce qui est passé a eu lieu; aussi, pour la même raison [que plus haut], ne
faut-il pas employer l'impératif à un temps passé. Eh bien, on peut, à ces
arguments encore, répondre dans les mêmes termes : { 15} d' abord, la différence
241 nEPI IYNTAZEru: r
15 1tpiirtov lhacpÉpEt to wiÉa9w fi 9úpa toÜ ~. ica9o i'\ µ!:v icatà tov
358 i:veotéirta i:iccpopà Ú1tayoptím ti)v Ú1tÓ"(uov 1tpÓotaÇtv, 01tEp i:vEotcl:rtoç
i:ou 1tapan:1voµÉvou ~ i'.ô1ov, tó ye µfiv 1CE1CÂ.EÍ06co tiiv EK1taÂ.m
Óq>EÍÀoooav ôuiSECJtv yevÉo9at. -
§ 102. 'AM.à. ica\ ElltOµEV W:; iil µev
1tpootáo0Etat a\rr&v Eiç 1tapátao1v· o yàp á1tocpaivóµevoç oütwç, ypáq>t,
aápou, ~ Év 1tapatáot1 tftç Õta9foewç tiiv 1tpÓo'taÇ1v 1to1ti'tat,
Ó>:; ExEl ica\ tO
1. Ws li Bekker: õaa AC. om. B (qui a CÍÀÀ' Ois <hroµev µTj TTpoTáaaHm).
2. ')'tvóµevov Uhlig: ')'tyvóµevov A. yevóµevov CB Bekker.
3. lfüó.aavTa AJlCCB: lfüa(ovTQ AªC.
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATIF 241
362 o\i JtáÂ.lV Ti µEtXÍÂ.T)'l'IÇ YEVlÍOEmt EÍÇ ànapɵf!>U'tOV KaUx 'tÕ OtT)YT)µUttJCÓv,
106. Ceux qui admettent qu'on puisse donner un ordre à la premiere personne
ne réfutent pas les arguments précédents, mais ils citent comme exemples
d'impératifs [attestés] dans l'usage:
pheúgõmen sim neusi phílen es patrída gaian [ll. 2.140, 9.27]
[fuyons sur nos vaisseaux vers la terre patrie],
{ 10} ali' áge de khazometh' eph' híppõn [//. 5.249]
[allons, faisons retraite sur nos chars],
et tout ce qui peut se dire de ce genre dans l'usage commun248. Et ils partent de
ces emplois pour tenter de faire leur place aussi aux [impératifs] singuliers. En
effet [disent-ils], tout comme la pénultieme de la deuxieme personne du pluriel,
une fois ôté le -te qui la suit, devient la finale du singulier - légete - lége
[dites! - dis !l. noeite - nóei [pensez ! - pense!]-, pareillement la pénultieme
de la premiere personne [du pluriel], { 15) une fois ôté le -men, donnera
l'impératif singulier - phérõmen [portons !] - phérõ [que je porte!),
arithmesõmen [comptons !] - arithmesõ [que je compte !]. Et il n'y a rien
d'étrange à ce que cette forme soit homophone de celle de l'indicatif, puisque
aussi bien l'homophonie se produit également à la deuxieme personne249.
107. [Autre preuve invoquée :] la construction áge légõmen [allons, disons !],
áge phérõmen [allons, portons !]. dont le singulier sera phére légõ [allons, que je
dise !], phére arithmesõ [allons, que je compte !]. {361} (Au contraire, Ia
deuxieme personne du mode indicatif, qui ne coincide pas avec celle de
l'impératif, n'admet pas, elle, cette construction: qui irait dire, en effet, *phére
légeis [allons, tu dis] ou *phére arithmeseis [allons, tu compteras] ?)250 Voici
des exemples :
all' áge de tà khremat' arithmêsõ kai ídõmai [Od. 13.215)
[allons, que je compte et voie mes richesses !] ,
( 5} all' ág' egôn, hàs seio geraíteros eúkhomai einai,
exeípõ [li. 9.60-61)
[allons, que moi, qui me vante d'être ton aíné, j'explique ... ].
108. Mon avis à moi est que la confusion regne ici dans la question des modes,
parce qu'on amalgame, pour ainsi direm, deux modes en un seul. En vaiei la
démonstration. C'est un point admis qu'on ne s'interpelle pas soi-même, mais
aussi, ( 10) en conformité avec la notion d'impératif que nous venons
d'indiquer, qu'on ne se donne pas d'ordres à soi-même. En revanche on peut se
faire à soi-même des suggestions252. C'est bien ce que fait Zeus qui, pris entre
plusieurs suggestions et considérant !'une d'elles comme la meilleure, dit
quelque chose comme : pémpsõ ep' Atreídei Agamémnoni oúlon óneiron
[envoyons (litt.: que j'envoie) à l'Atride Agamemnon un songe funeste!],
{ 362} [phrase) qui deviendra, transposée à l' infinitif du [style] narratif253 :
... pémpsai ep' Atreídei Agamémnoni oúlon óneiron [II. 2.6)
[(le parti qui lui parut le meilleur fut) d'envoyer à l'Atride
Agamemnon un songe funeste].
109. À partir de ce type de singulier on passe au pluriel [premiere personne]. qui
entraíne le regroupement de deuxiemes et de troisiemes personnes : pémpsõmen
[envoyons !], {5} arithmesõmen [comptons !)254 . Je vais même là un
regroupement commode pour les personnes en position dominante, puisqu' elles
évitent ainsi de recourir ouvertement à une construction [impliquant] des
243
1tpoocómov ãvtucpuç ouic àvaõéxum· Ei'.1toµev yàp Ólç tà 1tpootmctucà
iÇ EitticpatoÍ>vtwv fot\v 1tpooámwv ica\ i\Ç e1tticpatouµÉvwv, â Kai ritv
1tpóotaÇtv àvaÕÉXEta1 tou 1tpàyµatoç. "Iv' oi>v éicdívn ritv iv ôeutÉpo1ç
10 1tpooCÓltotç yivoµÉvrlvl 1tpÓotaÇtv, CJ\ÍMT)ljltV àvaÕÉXEtat ritv Eiç to 1tpiil'tov,
iít1ç icatà tà ÉVllCOV oodx0ri i.nto0enlC1Í2. Kai ÕfjÀ.ov ÍÍtl tft iit11CpatEÍ~ tft
icatà tà 1tpiil'tov JCai tà ouyyevóµeva 1tpÓOw1ta tfjç autfjç iyict..ioewç
ÉTÍiyxaM:V" toWÜto ')'{Íp Eatt IC!Xl tà ~ r.0evÉÂo\l3 ElpT)µÉvov
personnes dominées : nous avons dit en effet que les impératifs mettent en jeu
personnes dominantes et personnes dominées, ces demieres recevant 1' ordre
d' [exécuter] I' acte. C' est donc pour biaiser !' ordre inhérent aux deuxiêmes
{ 10} personnes qu' on regroupe [les deuxiêmes] avec la premiere, dont on a
montré, pour le singulier, qu'elle est au suggestif. Or il est évident que, du fait
de la prépondérance de la premiêre personne, celles qui !ui sont associées
reçoivent !e même modem. On a un cas de ce genre dans ce que dit Sthénélos:
{363} ali' áge dekhazometh' eph' híppõn [Jl. 5 .249]
[allons, faisons retraite sur nos chars !] ;
il évite ici de se poser en personne supérieure et de donner un ordre en disant
kházou [fais retraite !]. Même chose quand Nestor dit:
ali' ándras kteínõmen [Jl. 6.70]
[eh bien, tuons des hommes !],
{ 5) car en se regroupant lui-même avec les autres, il accroít !' ardeur des Grecs
pour !e combat qui presse.
110. Je considere donc que de tels suggestifs n'ont pas de deuxiême ni de
troisiême personne, puisque c'est pour qu'il n'y ait pas de deuxiême que la
premiêre s'est constituée, comme nous l'avons dit, par regroupement de
singuliers. On peut aussi montrer cela sur les formes256. À tous les modes, la
deuxiême du pluriel en -te a une pénultieme de même quantité que la premiêre:
{364} légoimen / légoite [ 1e/2" pi. de l'opt. prés. de légein 'dire'], légomen /
légete [Jef2e pi. de l'indic. prés.: pénultiêmes o/e isochrones]. C'est pourquoi
nous plaçons rhipteite dans !e même paradigme que rhiptoumen [isochronie
(longue) des pénultiêmes eilou], et rhíptete dans !e même que rhíptomen
[isochronie (breve) de elo]. II est superflu de donner des exemples, vu que la
regle a une validité générale. Comment, dês lors, cette regle morphologique
permettrait-elle de placer pheúgõmen [ 1e pi. du suggestif de pheúgein 'fuir', õ
long] dans le même paradigme que pheúgete [2e pi. de l'impér., e bref]? Quant
aux formes {5) à finale -the [2• pi. médio-pass.], elles ont à tous les modes une
syllabe de moins que celles à finale -tha [1• pi. médio-pass.]; il suit de là que
pepoíêsthe [2° pi. impér. parf. moyen] ne pourra être une deuxieme personne
appartenant au même paradigme que pepoiêkometha [ 1e pi. 'suggestif' parf.
moyen)257.
111. II s'avêre donc que l'absence, à l'impératif, (365} de la premiere personne,
jointe à celle, au suggestif, de la deuxiême et de la troisiême, conduit à ramener,
dans leurs emploism, les deux modes à l'unité, la convergence des signifiés
modaux contribuant également à ce que chaque mode voie sa défectivité
comblée. Et si certains voulaient à toute force qu' il existe, {5) homophones des
impératifs, des suggestifs même à la deuxiême personne, voici ce que nous leur
dirions: Ia présence de la construction avec áge [allons !] établira de maniere
discriminante qu'on a affaire au mode impératif; car c'est évidemment un ordre
qu'intensifie l'adverbe d'injonction259.
244 llEPl !:YNT~ r
366 § 112. 'ExoµÉvwç pT]tÉov K<Il nep\ Tél>V K<ITà tpÍwvl npóaoonov rrpo-
7
CJ'ta!C't!Kéiiv, Ü Õi) Kat au'tà ÕeutÉpou rcpoacórmu qiaa\v ElVat, Õl<Iq>ÉpE!V
l'ie Téiiv 7tpOKE1µÉvwv, Ka0à ÉKElV<I µev auTÓ0Ev t"iiv 7tpÓamÇtv 'tOÚ
Jtpáyµawç 7tapaÕÉ)(um2, müm ÕÉ É"(KEÀ.EÚETat Eiç hÉpwv 7tpoaCÓ7twv
7tpÓO'taÇw. To yàp Â.EyÉtm mi tà oµoia aaq>Éç O'tl Kai tàç EyKEÀ.EÚCJEIÇ
E)(E\ C'itnáç. TIÍV TE Év ÕEU'tÉpq> l(Q'ta"(tvOµÉVT]V Kai tliv t'Ç auwü Eiç
tpíwv µenoüaav, Ka0á7tEp fonv Émvofiam Kai E7tt téiiv µovorcpoacórcwv
< Kai Õtrcpoacórcwv >3 àvtwvuµtéiiv· Ti µf:v yàp f.ym Kai ai aúÇuy01 Kai
367 éírcaÇ f:v1Kéiiç vooúµevaí Eia1v 1mi ev 7tpÓ<Jwnov imayopEÚoua1v, ií "(E µi)v
f.µóç l((ll õ\ç Év1Kéiiç VOEl't<Il K<lt õúo rcpÓCJ(J)lt(l lt<IpEµq>aÍVEl. "Iawç õi:
Kai ii óp9owvouµÉVT] àvtwvuµ ía, Kiiv arcl..íi n. Õtà tfiç EltlOOOT]Ç Õta-
CJ'tOÀ.íiç to õ1aaov rcpóaoonov imayopEÚE1, Kai tà auyKpmKà Kai tà npóç
n éímxvax, m\ õii clJv wl..eyf:tm ÕEÚtqx>v Kat 'tpÍTOv imu:yopEÍlEL
§ 113. 'AJ...I..' fon 'YE rcpoç taúTa qiávm cix; ou ljlEÜÕOç µÉv t'an to
napeµnÍit'tEtv Õtaaov npóamrcov, oÜ'tE µi)v O'tt Év ÕeuTÉpq> npoacDitqi
KaTayÍvE'tm· oií 'YE µi)v4 t'ÇmpÉtwç t'n\ téiiv npoataK't!Kéliv TO Totoütov
É'Y)(mpfiae1· noÀ.u yàp rcpÓTEpov Kat Éni 'tfiç ÓptO'ttKíiç EyKÀ.ÍOEWÇ TO
10 'tOIOÜ'tOV âv rrapÉ1tono. 'A1toq>mvóµe9a yàp K<Il npóç TIV<IÇ !!EpÍ TIVO>v5'
op8~ lha.Â.éyE'ta.t Tpúq>mv, iJµÉpa Éo-iiv· Ka.l ou 1táVTCJlÇ Tà 'tOl-
a.Ü'ta, on 1tpóç nvá Éon, Kai ÕEÚTEpa eipfioE'tat. '110 Kat É1t͵eµnw1
oi àqioprnàµevo1 'tO ÕEÚTEpov 1tpóaw1tov « 1tpoç ov ó À.Óyoç » Õ't1 µTi
368 ltpOO'tt9f.a.o1 « Kai 1tEpi amoü 'tOÚ !tpoacpwvouµÉvou ». Ka\ õii Tà rrpoKE͵EV<I
OUWÍOOE1xlt6 µEv ÕEu'tÉpotç 1tpoocD!totç, ou µi)v ÕE:Ú'tEpá Éonv· oú yàp
Ka"tà Tíl>v 1tpooq>oovouµÉvoov ai 1tpoaTá!;EtÇ yívovm1, Katà Õe Téiiv Év
tpÍ'!OlÇ YOOUµÉw!v. -
§ 114. l:aqii:ç KàK toú 1tape1toµÉvou àp19µoü. "HvÍKa
yàp ÕEU'tÉpqi ltpOO'táOCJEtm, i:vu:éiiç µi:v yÍVE'ta! Â.Éyt, 7tÂ.T]0\lV'tlKéiiç õi:
Â. É y t u . Oú µ iiv Év téj> Â.tyÉ'tm ta'Ü'tov napa Kol..ou9iiat1 · tp íwu yàp
m0rotiim:x7 Ti)v Év tpÍto1ç 1tpoa<Ó7!:01ç Õ1aÀ.Ã.ayfiv lo)(EI toú àp10µoú,
MyÉ:tO> MyÉ:tO>CIO.V, 'tOÚ EyKEtµÉVOU ÕEUTÉpOU !tpOOCÓTCO\l OUÕaµéiiç tOI·
OÚ'tOV àvaÕE)(OµÉvou. "O õn EÍ q>ÚOEI !tpOOÉKEltO Ka'tà npoacD!tou µeptaµóv,
10 àvEÕÉÇato &v Kai tov auvÓVta àpt9µov ÉvtKov Kai 1tÃ.T]9uvttKÓv, Ka0á1ttp
Kai É1ti téiiv àvtmvuµ 1éiiv, iJµÉttpoç, iµóç · vuvi õi: to Â. t y É -i m Kai
Â.tyÉ'tmcrav Kai Tà 0µ01a ouK E)(EI õ1aoToÀ.fiv Téiiv Ka"tà to Õemepov
1tpóaoo1tov Év àp19µéj>, 1tÓTEpov Éví nç ànoq>aÍvETm 1tep\ Évoç íi 1tÀ.EÍoa1
(qu'il porte sur une ou sur plusieurs personnes). Ainsi peut-on dire aussi bien à
un groupe { 15} egregoreítõ ho stracegàs humon [que veille (impér. 3• sg.) votre
général !] qu'à un seu! [individu] egregoreítõ sou ho {369) despótes [que veille
(id.) ton maitre !], sans qu'il y ait d'autre variation que celle qui concerne la
troisieme personne, celle dont relevent les personnes [visées par l'injonction].
115. Donc legétõ et toutes les formes similaires signifient un ordre donné à des
personnes absentes211, avec inclusion nécessaire d'une deuxieme personne
employée en suppléance272 pour la transmission {5} de l 'ordre, puisque, encore
une fois, il n'y a pas d'ordre bien formé sans deuxieme personne273; c'est
d'ailleurs pourquoi [l'impératif] va avec des vocatifs, qui sont toujours conçus à
la deuxieme personne.
2.2.4.3. Formes d'impératif ambigues, et remedes à ces ambigui'tés (§§ 116-
122).
116. Nous avons vu plus hau12 74 que les formes du mode indicatif
coi'ncident le plus souvent [avec celles de l'impératif]: ainsi légete [vous
dites/dites!], légesthe [vous vous appelez/appelez-vous !], dianoefsthe [vous
pensez/pensez !], { 15) etc. Or, comme d'autre pari les vocatifs colncident avec
les {370} cas directs et que les associations215 se font des indicatifs avec les cas
directs et des impératifs avec les vocatifs, voilà qu'à son tour [l'interprétation
de] dianoeísthe ánthrõpoi reste indécise tant que ne vient pas se surajouter à
!'une ou l'autre des parties de phrase !e [mot] qui la spécifie. Nous dirons ainsi
au cas direct ánthrõpoi óntes dianoefsthe [étant hommes, vous pensez], qui
n' est pas, cornme {5} certains se l' imaginent, à l' impératif, mais à l' indicatif,
comme on peut l' observer à la premiere et à la troisieme personnes: ánthrõpoi
óntes dianooumetha / dianoountai [étant hommes, nous pensons/ils pensent]. La
phrase est également claire au singulier: ánthrõpos on dianoêi [étant homme, tu
penses], ánthrôpos on, dianooumai et encore dianoeitai [étant homme, je
pense/il pense]. Si [on transpose] cette construction au { 10) vocatif, les deux
formes changent: ánthrõpe dianoou [homme, pense!]. La présence du participe
est aussi [un índice] clair: !e participe on [étant] ne donne pas une [phrase] bien
formée avec des vocatifs, ce qu'il fait en revanche avec les cas directs; ainsi
nous ne disons pas *ánthrõpe on [étant, homme ! (voe.)], mais bien ánthrõpos
on [étant homme (nomin.)]. (C'était [notre argument] pour montrer que sú [toi,
tu] est au cas direct dans su on [toi étant ... ] sur le modele de ego on [moí étant
.. ,)276,)
117. Et si nous disons { 15} hoi ánthrõpoi dianoeisthe [les hommes vous
pensez]277, dianoeisthe n'est pas une injonction, mais renvoie à l'existence de la
réflexion en chacun (que nous 'indiquons' en disant dianoeisthe [vous pensez
(indicatif)], ce qui revient à dire hupárkhei en humín tà logistikón [la raison
existe en vous]), l'article [hoi] étant l'indice du cas direct278. Si l'on ajoute o
[ô], {371) dianoeisthe deviendra un impératif: o ánthrõpoi dianoeisthe [ô
hommes, pensez !]. De même si on ajoute áge [allons !] : áge dianoeisthe [(Õ]]
ánthrõpoi [allons, pensez, [[ô]] hommes !)279. Si, dans cette construction, on
mettait au contraire hóti [que oui]: hóti dianoeisthe [que oui vous pensez]280, la
construction se transformera en indicatif. Voilà pour les [formes] homophones.
246 llEPl l:YNTA3'11I: r
§ 118, füp\ ôf: tiôv µfi ÓµOcp(J)VOÚVt(J)V µ'ÍJtE ÉV tolÇ OVÓµacn µ'Í\tE
ÉV tOlÇ pfiµaatv oufü; Kat' oÀ.Íyov tà 't'ÍÍÇ OUVtcX!;E(J)Ç ÔEltat À.Óyou,
ãv0pmn:oç fypaqiev, ãv9pco11:t yp<Íq>t. Ei yàp àvà µÉpoç náÀ.tv to
EtEpov yÉvotto oµócp(J)VOV, to auµcpEpÓµEVOV to àµcpípoÀ.ov à11:otpÍlp'Etat·
q>ÉpE cpávat Éltl toU 'E/.tKWV Kal téõv ÓµOÍ(J)V ovoµát(J)V· 1tpOOKE͵EVOV
10 yàp to ÓptattlCOV tu0tÍaç aúvi:a!;tv clltOtEl.Ei, 'El.tKWV ypá411tt, tÓ 'YE
µi]v Jtpo<rtaKnlCÕv KÂ!lnicnv, 'EÂ.tKWV yp<Íq>t. -
§ 119. "H àvánaÂ.1v
Én\ wu i\xti, Â.Éy(J) Katà napataniciiv itpocpopàv tou tpÍtou itpoacímou,
i\xtt n:oi:e i:o tv &.>ôcóvri xaJ..niov· àJ..À.à ica\ icatà itpoataKnicfiv
372 itpoq>opáv, ÍlVÍKa À.Éy(J) i\xEt cru. "0 itpoaÔEXÓµtvov to tf\ç tu0Eiaç
a;cíiµa itapatat1Kov1 àitottÀ.Éatt to i\xti, i\xti o i:pí11:0\IÇ, i\xu o
ãv0pomoç · Ti itál..1v to KÀ.11t1icov to ltpoamicnKov áitottÀ.Éat1, i\ x E 1
ãv6pmm. 'Ecp' oú ôii itpoayivoµÉVT) ii óµócp(J)voç tu0tia tÉl.Eov àµcpí-
5 PoÀ.ov itot'Í\att Ti)v aúvta!;1v Év tê/> i\xtt 'El.111:cóv· Écp · fiç itáÀ.tv auvi:á-
!;t(J)Ç xpEia Éat\ téõv itpoicttµÉvrov µopírov, o 'El.utà>v i\xtt, á:rt i\xtt
J:i 'El.111:cóv, &n i\xn 'El.t11:róv. - Ou À.ÉÀ.11aµai ot1 ica\ Ti autotÉl.E1a
tEKµ'ÍJptÓV Éanv KÀT)ttKf\ç · iôou yàp ica\ auto to ' EÂ.tKCÓV ÉMElltOV µi:v
pfiµat1 tu0E1av óµoÀ.oyti, ou tjilit ôl: t:xov icÀ.11t1Kf\ç Éattv ittcOOE(J)Ç t02
1o tOlOUtOV' otov J:i 'EÂ.tKWV [i\xnP.
l. rrapaTaTLKOV CB : rrpooTaKTLKOV A.
2.To C:om.AB.
3. iixu ACB : suppr. Uhhg.
4. TOÚTo B : To&ro\J AC!.
5. JiµápTTJTaL & To ÉaT< add. Uhhg : om. AC. Tà s; B Bekker.
MODES VERBAUX: L'JMPIÕRATIF 246
118. (5) Quand il n'y a homophonie ni dans les noms ni dans les verbes, la
construction se passe de commentaires: ánthrõpos égraphen [un homme
(nomin.) écrivait], ánthrõpe gráphe [homme (voe.), écris !]. Si au contraire un
des deux [mots] présentait pour son compte une homophonie, celui qui va avec
!ui chasserait l'ambigui:té; prenons le cas de HelikOn [Hélicon (nomin. et voe.)]
et des noms de ce type: en !ui ajoutant un indicatif, on produit une construction
au cas direct - Helikon gráphei [Hélicon dessine] -, mais {10) une construction
au vocatif si c'est un impératif qu'on ajoute - Helikon gráphe [Hélicon,
dessine !)281.
119. Ou inversement avec ekhei [résonnait (imparf. indic.)/résonne ! (impér.)], je
veux dire comme forme d'imparfait troisieme personne, on a ekhei pote to en
Dõdonei khalkeíon [résonnait jadis !e bronze de Dodone]; mais la forme peut
aussi être un impératif,{372) quand je dis ekhei sú [résonne, toi !]. Si c'est une
forme de cas direct qui entre dans la phrase, ekhei deviendra un imparfait: ekhei
ho trípous / ho ánthrõpos [le chaudron/l'homme (nomin.) résonnait]; si c'est un
vocatif, il deviendra un impératif: ekhei ánthrõpe [résonne, homme ! (voe.)].
Mais qu'entre dans [la phrase] un cas direct homophone [du vocatif], et {5} on
aboutira à une construction parfaitement ambigue: ekhei Helikon. Dans cette
construction, on a de nouveau besoin des mots signalés plus haut: ho Helikon
ekhei [l'Hélicon résonnait], áge ekhei ô Helikon [allons, résonne, ô Hélicon !],
hóti ekhei Helikon [que oui Hélicon résonnait]. II ne m'échappe pas que la
complétude est un indice du vocatif; prenons Helikon tout seul: s'il y a ellipse
d'un verbe, cela atteste le cas direct, s'il n'en est rien, c'est un vocatif,
o
{ 10) comme dans Helikon [[ekhei]]282[ô Hélicon [[résonne]] !].
2.2.4.3.2. Un cas singulier: la double accentuation de este(§§ 120-122).
120. Nous avons montré qu'au présent !e pluriel [de l'impératif deuxieme
personne] coincide toujours [avec la même personne de l'indicatif], le départ
[entre les modes] étant assuré par áge ou hóti. Un seul verbe fait exception:
este, dans leque! l'ambigui:té est éliminée, puisque baryton, c'est un impératif
[éste 'soyez !'], et oxyton, un indicatif [esté 'vous êtes'].{373} Cette forme
pourra sembler anomale283, dans la mesure ou elle n'est pas soumise à la [regle]
générale: la faute sera soit dans l' [indicatif] oxyton, soit dans l' impératif
baryton.
121. Sur cette question, on pourrait dire que tous les impératifs à finale -te sont
barytons, d'ou il suit que le baryton éste [soyez !) est correct; des lors {5} c'est
esté [vous êtes] qui est anomal, puisqu'il n'est pas homophone de la forme
correcte [d'impératif]. D'un autre côté, [une regle) veut que les deuxiemes
personnes du pluriel de l'indicatif s'accentuent comme les premieres: ímen / íte
[naus allons/vous allez], dídomen / dídote [nous donnons/vous donnez]; si donc
on a esmén [nous sommes], il est clair qu'on aura aussi esté [vous êtes] - et c'est
alors l'impératif baryton < éste qui est fautif >.
122. Comment traiter une pareille question ?28 4 En disant ceei : les indicatifs
{ 10) esmén et esté sont oxytons parce que ce sont des enclitiques, formes qui
n' admettent pas la barytonese final e; mais du fait que I' enclise disparait à
l'impératif, disparait en même temps l'aigu final qui était cause de l'enclise285.
C' est pour cela que {374} eimí ue suis ], indicatif, a, en tant qu' enclitique, l' aigu
final, tandis que l'impératif ísthi [sois!], en tant que non enclitique, ne l'a pas
247
ataimKÓv, Ka6o ouK EyKÀ.mKÓv, KaÍto1 11ái..1v tiôv Eiç 91 i..rryóvtwv 11po-
ataKt1Kiôv OµOtoVOÚVt(J)V tOiÇ fiç µ 1 < OplOtlKOtÇ >1 ÇE'ÍY'(VUµ\ ÇeÍYyvu9t,
elµ1 i9t. wEv6Ev ou auyKatatí6Eµat toiç Év 1tpoataKt1Kfl 11poq>op~ óÇv-
tovooo1 to 1pa6í, avvEÀ.E)'XoµÉvo1ç KaK toii tpítov 11poaWitov toii 1pát(l),
O ôn oµÓtOVOV Ka6EatÕlç t{p ÔEVtÉp<p oµoÍWÇ 'tOlÇ ÍÍMotÇ fíÂ.E)'XE tiiv
napà tà lirov iX,ó.av.
§ 123. 'EÇíiç PlltÉov 11Epi tf\ç u11otaKt11'Í\Ç EyKÀ.ÍOEWÇ iív tlVEÇ Kai
OtOtaKttKnv a11oq>aÍVOvtat altO 'tOÍi EÇ au"tiiç ÔllÀ.oVµÉVOV, KU6a11Ep Ka\
10 ai !tpOKatElÀ.E"(µÉvat tautov avEÔÉÇavto· aaq>EÇ "(àp Otl IÍlç to Éà V
375 'Y p á1pco Kai tà toúto1ç 0µ01a litata"(µov toii Wç E:aoµÉvov 11pá"(µatoç
011µaÍVE1. -
§ 124. '.AJJ..' la(J)Ç cXvtlKEÍOEtat 'tO µ11fü: autà EXEa6at tf\ç
Éwoíaç toii litata"(µoii, tov fü: 11apaKE͵EVov aúvoEaµov a1ttov "(ÍvEa6at
"tiiç 01ataKtt1cftç ewoiaç. Kai ti a110 "tiiç ovváµEWÇ tiôv avvofoµwv
Eo\KEV tà pJ͵ata aváyEa6m2, oufü:v KWÀ.ÚEI Kal tàç À.omàç EyKÀ.ÍOEIÇ
µEtatÍ6Ea6at tf\Ç ÍÔÍaç KÀ.ÍJOEWÇ3, avaÔEÇaµevaç tiiv ÉK 'tÍÕV OVVOÉaµCOv
oúvaµ1v. Ou "(àp En optattKOV to ti [rpava. ti É1p1Ã.<>/Jyy1Jaa, oufü:
m\Jtóv Éat1 to q11À.0À.oyfiam tip fítot q11M>M>ritoco i\ 11opeúooµm
EÍÇ upmatov, ouoi: to 'Y p á 1jl" a\ µ \ ÚV E\Jxnv É1tayyÉÀ.À.E'tat, op1aµov
10 oi: t0ii ÉaoµÉvov 11páyµatoç. l:XEOÓV 'tE U110 tOV a\Jtov litatayµov 11Í11'tEl
to ti up1.11att\ç4 x:ivft t{p iàv 11ep111atjiç K1VT19iía1i. Kai ou Ka-
À.Eita 1 to d 1tEpuiattiç ô1ata KttKóv.
- nonobstant le fait286 que Jes impératifs à finale -thi ont la même accentuation
que les formes <d'indicatif> en -mi: zeúgnumi / zeúgnuthi [j'attelle/attelle !],
eimi / íthi [je vais/va !]. C'est pourquoi je ne me range pas à l'avis de ceux qui
font de la forme d'impératif {5} phathi [dis!] un oxyton; du reste il reçoivent
encore un démenti de la troisieme personne phátõ [qu'il dise !] qui, conformant
son accent, comme les autres [verbes], à celui de la deuxieme personne, dénonce
comme incorrect l'aigu [final de *phath11.
2.2.5.1. Le nom du subjonctif (§§ 123-130).
123. II faut maintenant parler du mode subjonctif, que certains appellent
aussi 'dubitatif - [appellation] fondée sur le sens du mode, comme { 10} c'était
le cas pour les modes précédemment examinés2s1. II est clair en effet que eàn
{ 375} gráphõ [si j' écris (subj. éventuel)] et [tours] similaires signifient qu' on
doute d'un acte à venir2ss.
124. Mais on va assurément se heurter là à un obstacle: il tient à ce que la
notion de dou te n' est pas inhérente au verbe lui-même, mais que e' est la
conjonction apposée qui en est responsable. Or, si l'on trouve bon de faire
dépendre les [noms des)289 formes verbales de la valeur des conjonctions,
{5} rien n'empêchera les autres modes aussi, quand ils reçoivent la valeur des
conjonctions290, d'échanger contre un autre le nom qui est le leur. Ainsi ei
égrapsa [si j'avais écrit (indic.)], ei ephilológesa [si j'avais étudié (indic.)] ne
sont plus des indicatifs; ou encore philologesõ U' étudierai] n' est pas la même
e
chose que eroi philologesõ poreúsomai eis perípaton [ou bien j'étudierai ou
bien j'irai me promener]291; et grápsaimi án [j'écrirais (opt. potentiel)] exprime
non un souhait, mais l"indication' { 10} de l'acte à venir292. Et c'est à peu de
chose pres le même doute293 qu'expriment ei peripateis kinei [si tu marches
(indic.), tu bouges] et eàn peripateis kinethesei [si tu marches (subj. éventuel),
tu bougeras] - or on n'appelle pas ei peripateís un dubitatif.
125. On peut toutefois répondre à cette objection294 que les autres modes
présentent, eux, quand ils sont hors de la portée des conjonctions, un sens
intrinseque { 15} auquel ils doivent aussi leur nom: c'est une évidence que
grápsaimi [puissé-je écrire ! (opt.)] indique un souhait et peripato [je marche
(indic.)] une 'indication'. (376} De !à vient que, s'ils se trouvent pris en outre
dans une construction conjonctive, ce n'est pas d'elle qu'ils recevront leur nom,
mais de leur modalité29S intrinseque; c'est comme pour les conjonctions elles-
mêmes, qui ont tiré leur nom de la connotation qui leur est propre296 : on les
appelle disjonctives, potentielles, {5} connectives, etc. De sorte que si le mode
qu' on appelle dubitatif se trouvait avoir un sens hors des emplois conjonctifs,
c' est de là forcément qu' il aurait tiré son appellation. Mais en fait il n' est jamais
employé seu!, sans conjonction297, et par suite sa signification n'apparalt pas -
et c'est là précisément, parce qu'il n'a pas de sens propre, la raison pour
laquelle il admet de porter une dénomination tirée de la valeur de la
conjonction.
248 I1El'I IYNrA:Bn: r
§ l 2 6 . 'Hv ô' av ó ').iyyoç itávu
Euitapáôenoç, Ei tà teaÀ.ouµtva imotatenteà Pilµma O\l~áÇe1 µ1Ç: ÉKÉXPllto
OUVÔEoµ llCTI ~ 7tpOKElµÉV{l" VUVl ÔE Kal oi KaÀ.oÚµEVOI CmOtEÀEOtlKOl É1tl
377 tfiv autfiv oú~aÇ1v cpÉpo~m. iivítea cpaµ[v Tpúquov ltEplitaui tva
Uyuíya i\ 1\àç 'tÕV xáp't1JV iva ypCÍ1jfw· KaÍ oÜtrol µâÂÂov CmOtEÀEOtlKà
ÓcpEÍÀEl tea/..tio0a1 tà Pilµata i\ füotaKt1Ká. 'A).).' OUÔE àitotEAEOtlteÚ·
iõou yàp teai teat' ait10À.oy1Kiiv oú~aÇ1v, iivítea <paµE:v Yva àvayviJJ
5 hiµii811v, iva àvaoim fiVlá0,, Tpúcpwv. 'Yy1éiiç apa àitó Évóç to\J
ltapaKOAoU90U~OÇ ~ 7tpOKElµÉV!1 Ey!CA.ÍOEI, to\J2 µ TJ OUVÍOtao0ai QUtTJV
EÍ µiJ-imomyri1110iç 7tpoKE!µÉwlÇ ouWÉoµOlÇ, EiPlltal i.motaKtlKÍ\.
§ 12 7. "Ot1 Õ[ tea1 É1t' ãÃÂmv µepéiiv ÀÍYyou µEplKÍl lhacpwvía aitía
yíveta1 to\J Eiç KOIVÓV Õvoµa àváyeo0a1 tfiv 0Éo1V, oacpÉç Éot1 tea1 éÇ
378 améiiv téiiv cruvÕÉoµwv. Oi µE:v yàp ãM.o1 Cm' iliíaç Õuváµewç àvaõexó-
µEVO\ tfiv 0fo1v iiaxov téiiv óvoµátwv, àito to\J E:v O\lvmpEÍç: to\iç ').iyyouç
Elt<Í"fEIV 0\)VQ1tt\KOÍ, i\ àitô to\J ôiaÇeuyWEIV ôiaÇEUKtlKOÍ, KQl aita~EÇ
oi ÚitÓÀ.o1ito1. Oi'. ye µi]v3 teaA.oúµtvo1 itapaitA.11pwµanteo1 ouK àito to\J
5 õ11À.ouµÉvou tfiv 9fo1v iiaxov· ou yàp àA.116Éç Éom, ifiç nvtç ÚltÉA.a~ov,
µÓvov amouç àvaitl..11po\)v to KEXTIVOÇ ti\ç Épµ11vEÍaç KQl Õ1à tOUtO
EÍpi\o0ai itapaitA.11pwµat\KOÚÇ. Ot\ yàp EKQOtOÇ autéiiv EXEl tlVà 1iúvaµ1v,
379 itapeotfioaµev ev ti/> itep1 O\lvÕÉoµwv. Ou yàp tautóv fot1 tô to\>tó
µoi xápioai ti/>
to\nó yÉ µ01 xái>wa1 (Callimaque, fr. anon. 259, II p. 752 Schneider),
l. 1eal olfrw conj. Uhlig (dans l'apparat): Ka1Tm ACB Uhlig (dans le 1ex1e).
2. TO~ Bekker: TO AC, Tci> B.
3. ol'yEµl]v Aac: ó.ÀÀ' ô( "fE ApcCB.
4. trapa.ypacl>'ls AªC: TrfPL"fpa~s ApcCB (cf. 380.16).
5. µovov A ac : µ6vo1JS' ApcCB.
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTIF 248
On pourait citer ici des exemples par milliers30 4 . Mais l'emploi pléonastique
n'est pas non plus propre aux conjonctions: il s'étend pratiquement à tous les
mots3o5.
129. Mais alors, si l'appellation vient de l'emploi pléonastique, que! est donc le
sort qui I' a assigné aux conjonctions, { JO) j' entends aux explétives? N' est-ce
pas parce que, si les autres conjonctions [d'une même sous-classe] sous des
formes diverses expriment une valeur unique d'ou elles ont tiré leur appellation,
les explétives ne sont pas dans ce cas? En effet, chacune d'elles, pratiquement,
est porteuse d'un sens propre: réduction pour gé dans:
{ 15) toutó gl moi khárisai [cf. § 127)
[fais-moi du moins ce plaisir],
toumant du récit pour de, opposition avec amplification expressive pour pér.
( 381) II était donc impossible, pour la raison qu' on vient de dire, qu 'elles tirent
leur nom de leur signification. Or elles avaient un trait en commun: l'emploi
pléonastique quand il y a un manque [à combler]3()(j, et c'est de ce trait commun
qu'elles ont tiré leur appellation, appellation qu'elles ne font pas mentir.
130. {5} Un raisonnement semblable s'applique aussi aux noms 'dénominaux'
et 'verbaux', qui ont tiré Jeur appellation de la base [de dérivation] sur laquelle
ils reposent: ils ne pouvaient la tirer de leur signification en raison de son
extrême variété - au contraire des autres especes de noms qui, ayant une
signification unique, en tiraient leur appellation307.
2.2.5.2. Le temps de la principale en cas de subordonnée en éan ou hína +
subjonctif ( § 131 ).
131. Le mode dont nous traitons, accompagné de la conjonction eán [si
(éventuel)] ou de ses équivalentsJOB, se rapporte au futur ou au présent: eàn
philologb paragenesetai Díõn [si j'étudie, Dion viendra], eàn anagin6skõ
paragínetai Trúphõn [si je lis, Tryphon vient]; {382} un passé serait
incongruent. Même chose avec hína final [pour que]: hína philologesõ
paragenesetai / paragínetai Trúphõn [pour que j'étudie, Tr. viendra/vient]. Que
survienne en effet une construction au passé, [la conjonction] peut s'entendre
comme causale: hína philologesõ paregenerhe Trúphõn [pour ce que j'ai étudié,
Tr. est venu], qui équivaut à dióti {5} ephilológesa paregenerhe Trúphõn [parce
que j'ai étudié, Tr. est venu]. Je ne dis d'ailleurs pas que l'interprétation finale
ne soit pas possible ici encare; il est en effet possible d' entendre ainsi: eis tà
philologésaí me paregenerhe Trúphõn [afin que j'étudie, Tr. est venu]. À
propos de [faits] à venir, on ne saurait avoir une construction avec la
250 nEPl IYNTA:::Eru: r
tà tomo1ç Õµo1a tiiv i.v EKatÉp<p µÉpt1 À.Óyou tácnv àvaliÉXttat, Wç iXv
11:apa9Éotwç oOO,,ç Ka\ ou CJ\lv9Éatwç. - 2. Ilpàç otç oUóE: oi a\Jvliroµo1 CJ\lv-
[conjonction] causale, car c'est à propos de faits accomplis qu'on peut parler de
causes309. Voilà pourquoi la conjonction qui donne une meilleure congruence310
est la causale { 1O} quand ce sont des passés qui sui vent: apres hína hubrísõ
Théõna [pour ce que j'ai insulté Théon], {383} nous ne dirons pas aganaktesei
Díõn [Dion s'indignera], mais bien eganáktese [Dion s'est indignép 11; mais si
I' on a affaire à Ia finale, on peut dire: hína hubrísõ Théõna párestai Trúphõn
[pour que j'insulte Théon, Tryphon sera là].
2.2.5.3. Origine desformes de subjonctif(§§ 132-136).
132. Toujours à propos de la construction des subjonctifsJ12, le moment
est venu d'exposer de que! modeles conjonctions juxtaposées détachent {5} les
verbes [pour en faire des subjonctifs)3I3: nous avons dit en effet dans ce qui
précede que ces formes verbales ne sont bien formées qu' avec les
conjonctions3 14. II est clair en effet que tout ce qui est partie de phrase en
juxtaposition avec une conjonction a forcément aussi des emplois libresJ1s. Or
eàn drámeis [si tu cours (subj.)), eàn grápseis [si tu écris (subj.)] ne sont pas des
parties de phrase unifiées [par composition], [sinon] nous devrions concéder que
[leur élément ver...,al, en tant que] composé, n'a pas forcément d'emploi libre.
Aussi bien peut-on trouver des foules de formes composées qui, transforrnées
pour { 10) la composition, ne peuvent avoir d'emploi libre si on les détache du
composé: ainsi sur sébomai [je vénere], on a eu-sebes [pieux], mais *sebes n'a
pas d' emploi libre; de même prõto-pages [récemment assemblé] vient de epág e
[a été assemblé)316, mais on ne peut dire *pages; cf. geínõ [donner naissance] /
agenes [sans naissance, mal né)3I7. Or, nous l'avons dit, eàn Lábeis [si tu prends
(subj.)] ne pourra pas être [un mot] unifié, ce qui leverait pour lábeis toute
contrainte d'avoir des emplois libres.
133. {384} Si ce point encore demande une démonstration3I8, montrons
brievement que les conjonctions ne forrnent pas avec les verbes une partie de
phrase unifiée.
1) D'ou viendrait [si c'était le cas] quedes mots puissent s'insérer entre
[conjonction et verbe]: eàn semeron kai aúrion akoúseis, antilepsei ttm
legoménõn [si aujourd'hui et demain tu écoutes, tu comprendras ce qu'on
dit] ?319 {5} Cette insertion, il est vrai, se produit aussi dans les composés, par
exemple dans :
léõn katà taúron ededos [li. 17.542)
[litt. : un lion ayant dé- un taureau -voré],
ou dans:
nepioi hoi katà baús Huperíõnos Eelíoio
esthion [Od. 1.8-9)
[litt. : les insensés, qui dé- les vaches de Solei! Hypérion
-voraient];
mais une chose qui ne se discute pas, e' est que dans hína drámeis [pour que tu
coures], ou dans:
{ 10) óphra pepoítheis [li. 1.524, Od. 13.344)
[afinque tu aies confiance],
et dans les [tours] similaires, chaque partie de phrase reçoit un accent parce
qu' on a affaire à une juxtaposition et non à une composition.
2) En outre, les conjonctions n' entrent pas non plus en composition [pour
251
tl&vax1 m0' Êv µ[poç 'Mycru, o'í u auvtt0nµi:v01 µ001 Eimv au\WmKOÍ.
former] une partie de phrase unifiée (les seules qui se composent sont Jes
connectives )320.
134. La forme primitive des subjonctifs, c'est celle de J'indicatif. Mais {15) les
conjonctions juxtaposées lui ont conféré une morphologie propre, et c'est ainsi
que {385) le modem [subjonctif] est venu s'ajouter [aux autres], puisque si
élabes [forme d'indicatif] avait été maintenu dans eàn lábeis [si tu prends
(subj.)], on aurait conservé la même appellation du mode bien qu'il ait cessé de
signifier l"indication': c'est ce que nous avons montré plus haut pour égrapsa
án [j'aurais écrit (indic. + 'conj. potentielle')). qui, n'exprimant plus
l"indication' de l'acte, reste pourtant appelé (5) 'indicatif du fait que la forme
verbale demeure cel!e de ce mode322. Donc, du moment que disparaissait la
forme de l'indicatif dans eàn lábeis / eàn drámeis [si tu prends/si tu cours
(subj.)], disparaissait avec elle l'appellation du mode [indicatif].
135. II est évident que les formes [de subjonctif] se sont différenciées de celles
du mode indicatif par allongement d'une voyelle breve, les autres syllabes
demeurant inchangées. 1. L'indicatif a une finale -mai { 10) - légomai [je
m'appelle] -, le subjonctif aussi - légõmai [(que) je m'appelle] -; quelle affinité
[pourrait-on trouver en revanche] entre cette forme et l'optatif legoímen [puissé-
je m' appeler ], ou l' impératif mal formé, ou l' infinitif {386} légesthai
[s'appeler]? 2. À la deuxieme personne, il y a hornophonie [entre indicatif et
subjonctif] - hóti légei [que oui323 tu t'appelles (indic.)], eàn légei [si tu
t'appelles (subj.)] - ; mais l'optatif légoio [puisses-tu t'appeler] et l'impératif
légou [appelle-toi !] n'ont pas la moindre affinité avec la forme de subjonctif.
3. À la troisieme du pluriel, on a légoien [puissent-ils appeler (opt.)) ou
legétõsan [qu'ils appellent (impér.)), mais à l'indicatif légousin [ils appellent],
et c'est de cette forme à nouveau que se rapproche (5} légõsin [subj.] dans eàn
légõsin [s'ils appellent]. 4. II y a homophonie [entre indicatif et subjonctif] (a)
dans toute la deuxieme conjugaison circonflexe, (b) à la< premiere > personne
du présent, j'entends à désinence active - eàn légõ [si j'appelle (subj.)) / hóti
légõ [que oui j'appelle (indic.)] -. (e) constamment à la deuxieme personne
passive - hóti légei sú [que oui, toi tu t'appelles (indic.)] / eàn légei sú [si toi tu
t'appelles (subj.)), hóti noêi sú [que oui toi tu es pensé (indic.)] / eàn noii sú [si
toi tu es pensé (subj.)]. J'estime superflu { 10) de prolonger ce propos: [les
faits) sont clairs324.
136. Du reste nous avons montré que l'indicatif vient en tête des modes parce
qu'il est le plus transparent et qu'il possede un plus grand nombre de divisions
temporelles, chacune avec ses formesm. Des lors, si Jes optatifs et les impératifs
se reglent sur l'indicatif, il pourrait bien être superflu de se demander si c'est
aussi de ce mode que Jes subjonctifs sont transposés.
2.2.5.4.1. La référence au passé est exclue apres éan et hína (§§ 137-139).
137. {387} II est nécessaire d'examiner encore la construction des
conjonctions adjonctives326: comment se fait-il qu'elles excluent les désinences
des formes de passé? En effet, Jes constructions *eàn élegon, *eàn pépoitha
252
E'l'IK'tn n oúvto:1;1ç toÜ tàv tÀ.E'yov, iàv 11:É1t018a KO:i tÔlV 1tapo:-
1tÀ.l)OÍlllV, KO:Íto1 tii>v 1to:po:0Éaelllv, Wç E'i'O:µEV, ou µEta1to1ouo&v tà tÉÀ.1)
tfuv oÍç 1tapéomvtm. -
§ 138. «l>o:ÍVEtCXI ô' Otl riiç tolO:ÚtT\Ç àKO:tO:Ml)·
À.Íaç fotiv O:ltlOV to µàxrn0m to\iç 1tap(flXl'jµÉvOUÇ XPÓVOUÇ tji EK tÔlV
ouvÔÉaµlllv ôuváµEt. ll.1oto:yµov yàp t&v Wç ÉaoµÉvlllv 1tpayµátlllv 1to:-
p1ot&o1v, Kai fo t&v Wç tEÂ.Ea0nooµÉVlllv, oüç Kai à1toteÀ.Eot1KouçI auvÉ~ll
KaÀ.E\o0m· 1tó0ev ouv to 'YE'"fOVoç tíf> µif! fooµÉv(fl ouvmo%oeta1; i:v0EV
388 otiv3 àoúotatov to iàv éÃ.a~ov, 'iva àviyvmv4. Kal Etl Eltl tÔlV oµOEI·
ô&v ouvÔÉaµlllv, ouomtov ôl: to 'iva àvayv&, eav àvayvtit tÉÀ.e1
yàp ÉXPÍ\OO:tO tà pÍ)µato: ou Ôuvo:µÉV(fl XPÓVOV 1tap(flXT)µÉvov5 Ol)µÔ:vm6
Katà 1tpéiitov 1tpÓ011l1tov. ('.Qv tà ôeútepa Kai tpÍta Ó<i>EÍÀ.ovta ioo-
;r;poveiv fi to auto Ol !tO:paÔÉÇetCXI fi to ioÓXpOVOV fl OU'Y'"f PO:'i'OµÉVOU
toü 1, Ka0o Ti iv 1tp!Ót(fl yevoµÉVl) KatáJ..111;1ç toü oi ri)v Év ôeutÉpo1ç
Kai tpÍ tOIÇ 1tpo0Wito1ç ÉK<i>opàv itxe1 µetà 'l'lllVÍ\Evtoç ouvóvtoç toü 1,
toú to10Útou tvtEÀ.ÉOtEpov Ü!toÔEtKWµÉvou Év tíf> 1tEpl óp0oypa<i>Íaç .)
§ 139. «l>o:ívetm ouv 011 o o:it10À.0'"(1Koç oúvôeoµoç tji 1tpoç tov àlto•e-
10 ÀE.cmKOv7 oµO'l'lllVÍ~ ouvÍ)p1taoe Kal tà riiç ouvtál;ElllÇ eiç tO:UtÓ, •áxo:
389 Ko:l tfiç É1t1pp11µa'tllcfiç oµo'l'lllVÍaç auUaµ~avoµÉVl)ç tíf> À.Ó'"(<p· auvto:ooó-
µEW yàp tà 0p1anicà µEtà toÜ 'iva EYOOKV\11111 t0 to1t1K0v btipp11µa,
391 § 142. '1v' otiv EOOÚVOlttOÇ a1ta01v fi crúvtaÇ1ç YÉVfl'tat, Kai touç WcO
tiiç cpwvíjç À.Úyouç cruvtpÉxovraç tf1 1tp0ElpflµÉVU cruvráÇe1 1tapa0iicroµm,
1tpiôtov 1tapaÀ.aj3wv, -imep oti im1v fi Çiitflcr1ç, µaptÚp1ov 'º touç t.wp1Eiç
tea0' ÕÀTIÇ ti;ç ÉyKÀÍcrEroÇ tfiv 7tEplCJ7tlllµ ÉVflV q>uÀ.ái:tE\V f.v µÉÀÀOvtt, o\J
µi)v f.v Ú1tOtaKt1teoiç, éít1 µ11ôev fonv ú1totaKnteov µÉÀÀ.ovtoç .
§ 143. t.EÚtEpov tea\ tov áito ti;ç 'At0íôoç cr:uiµancrµóv2. Katà µÉUovtá
q>acr1v Â.upiíõ tea\ 1CDµúi>, Katà ÔE àóp1crtov ÉÂ.Úpiaa, ÉICÓµiaa· n
o{iv oü q>acrtv rn\ Üt;v Â.upúô tea\ Üt;v icoµúii, auv fü: téji a, cruvoÚO"r]ç
Kal tíiç j3apciaç 'tOÜ àopÍCJ'tO\l "ª' til; ypaqril;; -
§ 144. TpÍtov fi 1tɵ-
!O 7ttfl cruÇuyía KUtà tiiv 1tapeôpeúoucrav3 toil Eiç to a ÀfryOvtOÇ àopíatou
[fo)4 Katà tiiv 1tapdipEÍioucrav 'tOU µÉÀÀOvtoç tép ·f.vav-tÍq> XPii'tm
"ª'
392 XPÓVq>. ·o µE:v yàp àóp1crtoç 1távtroç µatepàv cxii:ti, WCJ'tE teai EK j3paxEíaç
tiiç Katà tov ÉvECJ'tÍÔta µatepàv yÍvEcr0m, ciiç ô É p (1) - lônpa, vɵm
lveiµa· éí yE µi)v µÉÀ.Â.rov j3paxEiav, ÓJç tea\ EK µatepâç j3paxEiav yÍvE-
cr0m, IC cip(I) icepiõ, cp0dpm - cp 0 E p ÍÕ. Ka\ EÍ 'tOÜto, 7tÍÕÇ OUK éiv
5 õoí11µev to iàv vdµm teai iàv ôdpm eíJç ôfi µóvou icrtiv ciopícrtou,
Õ1tou ye 'º civeq>1KtÓtextov teu µÉÀÀovtoç 1tapÉÀaj3ev, Â.Éyw fü: •fiv
µatepáv, µueõíwÇev ÔE 'º iô1ov teu Eiç a ÀÍ]yovroç ciopícrtou, 'º µcupç,
7tapEÕpEÚ€cr0a1; -
l'homophonie à laquelle donne lieu l'aoriste en -a. Voici les faits. L'augmer1t
qui s'ajoute aux ind1catifs disparaít avec la transposition de ce mode [en un
autre]: {5} ainsi, de é-lexa [j'ai dit (indic. aor. à augment e-)] vient l'optatif
Léxaimi [puissé-je dire], l'infinitif Léxai [dire], l'impératif léxon [dis !]. Or la
même disparition a lieu au subjonctif en même temps que la transformation de
la finale en -õ, comme cela se produit pour les autres passés338: é-phagon [j' ai
mangé (indic. aor.)] - eàn phágõ [si je mange (subj. aor.)], é-dramon [j'ai
couru (indic. aor.)] - eàn drámõ [si je cours (indic. aor.)]; c'est ainsi que é-lexa
[j'ai dit (indic. aor. en -a)] - eàn léxõ [si je dis (subj. aor.)) { 10) donne une
forme identique à l'indicatif futur Léxõ [je dirai]. Mais la construction339 [de ce
léxõ subjonctif] n' est pas celle du futur dont il ne se distingue pas
[formellement)340: cela ressort clairement de l'exposé qui précede - et si ceux
qui ont bien suivi mon argumentation ne partagent pas mon point de vue, c'est
qu' ils ont la téte dure.
142. {391} Pour que tout le monde y vaie bien clair dans cette construction, je
vais dane présenter également les arguments morphologiques qui corroborent
l'exposé précédent. En premier, je prendrai à témoin le fait dont il vient d'être
question: si les Doriens maintiennent I' accent circonflexe dans toute la flexion
du futur {5} sauf au subjonctif, c'est qu'il n'y a pas de subjonctif futur !
143. Deuxiemement, la morphologie de l'attique. En attique, on dit, au futur,
luriô [je jouerai de la lyre] et komio [j'apporterai], mais à l'aoriste, elúrisa [j'ai
joué de la lyre], ekómisa [j'ai apporté]. Pourquoi alors ne dit-on pas *eàn lurio,
*eàn komio, mais [emploie-t-on les formes] avec s, qui présentent ensemble
deux traits de l'aoriste, l'accentuation barytone et la graphie [avec s)3 4 1?
144. Troisiemement, à la cinquieme { 10) conjugaison, la pénultieme des
aoristes à finale -a et celle du futur ont des quantités vocaliques opposées:
{392) l'aoriste demande obligatoirement une longue (en sorte qu'il y a
allongement de la breve du présent: dérõ / édeira, némõ / éneima [couples
prés./aor.]), mais le futur une breve (si bien qu'une longue [du présent] y est
abrégée: keírõ / ke r ô, p htheírõ / phtherô [couples prés./fut.]). Dans ces
conditions, comment ne pas {5} accorder que eàn neímõ [si je distribue], eàn
defrõ [si je rosse] relevent du seul aoriste, puisque ces formes recourent à [la
quantité] la plus inacceptable au futur, j'entends la longue, et vont chercher ce
qui est le propre de l'aoriste en -a, la pénultieme longue ?342
145. Quatriemement, ceux qui se recherchent pourquoi les subjonctifs futurs
n' ont pas le circonflexe en dorien vont se trouver dans une position vraiment
ridicule: { 10) occupés à chercher pourquoi les [subjonctifs] futurs doriens ne
prennent pas le circonflexe, ils semblent en avoir oublié les formes courantes,
puisque la langue commune, bien avant [le dorien)3 4 3, connaít le même
phénomene. En effet, pourquoi ne pas leur répliquer ici: et pourquoi pluno [je
254
a1tô:tai, oú µfiv to W;v d.úVO>; il oti 01à 'tfiç 1tEp1amJJµÉVl]ç ɵq>av1Çó-
393 µEVOÇ Ó µÉÀ.À.o>V tO OÉovl tOÜ ÀÍ:r(01J Ka0iatávEL '.QÇ tl "(E2 ltMlV O'llVEtO-
VOÜtO tcp áopiatl\), Kéiv tà 'tfiç O'llvt<ÍÇE(J)Ç MvSavEV, CÍ>ç Éltl toü a TÍ!OO>
Ka\ lcmiaa - W;v OTÍIOO>. -
laverai (Koine)] a-t-il le circonflexe tandis que eàn plúnõ [si je lave (subj. aor.,
Koine)] ne !'a pas? n'est-ce pas parce que, marqué du circonflexe, {393} le
futur permet d' établir la regle344? car s' il avait le même accent que l 'aoriste,
comme dans stésõ [je dresserai ] en face de éstesa / eàn stésõ [j'ai dressé (indic.
aor.)/si je dresse (subj. aor.)], la [regle] de construction passerait inaperçue.
146. Cinquiemement, les formes dôsõ et thésõ [je donnerai/je poserai] donnent
une phrase incongruente si e!les sont accompagnées d'une conjonction
adjonctive. {5} D'ou vient donc que les adjonctives ne s'associent pas à un
verbe à finale -õ, alors que justement elles convertissent les finales en -õ ?345
N'est-ce pas parce qu'il n'y a pas d'aoristes *édõsa, *éthesa écrits avec s, qui
moyennant la transformation de -a en -õ, auraient foumi [les formes] qu'exige
la congruence? Quant aux aoristes [existants, scil. édõka, étheka, 'j'ai donné',
'j'ai posé'], étant anomaux, ils sont inexistants apres l'indicatif346. Paute
d'aoristes, donc, pas de [formes] modales. {394} Si les verbes à finale -mi
n' ont pas de futurs seconds, ils ont des aoristes seconds, comme édõn, apédõn,
éthen [j'ai donné/j'ai rendu/j'ai posé (formes théoriques, non attestées)], d'ou
vient ethémen [indic. aor. moyen attesté]; et comme ce sont là des aoristes, il
leur correspond aussi un subjonctif: eàn thO, eàn do [si je pose/si je donne]. On
a donc montré que, quand i1 y a des futurs mais pas d' aoristes, {5} le mode
subjonctif est incongruent; et que, quand il y a des aoristes et pas de futurs, le
mode subjonctif est congruent.
des verbes comme hupárkhõ [j'existe], zo [je vis], eimí [je suis], pnéõ [je
respire], phrono [j'ai ma raison] et similaires ne sont pas de ce type.
149. C'est régulierement que de tels verbes seront dépourvus de tlexion3s2
passive, puisque dans leur tlexion active353 non plus, ils n'introduisent pas de
personnes soumises à l'action3s4 ; or il faut absolument qu'elles subissent la
diathese pour attester qu'elles pâtissent. {5} (Cependant, si phrono [j'ai ma
raison] entre en composition pour former kataphrono [je méprise], faisant
transiter la diathese du phroneín jusqu'à un objet: kataphrono sou [je te
méprise]. rien ne fera obstacle à la diathese passive correspondante:
kataphronoúmai hupo soú [je suis méprisé par toi)355.) Ceux qui, dans la
flexion, donnent à ces verbes-là des formes passives se livrent, c'est chose
admise35 6, à des exercices de morphologie, et pas du tout {10) à une flexion
naturelle ordonnée à Ia bonne formation: c'est comme si on énonçait le
masculin de husterike [malade de l'utérus (fém.)], ou encare de ektroúsa [qui a
avorté (fém.)], ou toute forme qui, possible morphologiquement, {39.7} est
inadmissible logiquement357. En fait, le sens des verbes mentionnés ci-dessus se
réduit à l"indication'358 de Ia présence dans la personne du dn [vivre], du
phroneín [avoir sa raison]. du gerân [vieillir]; de même, la présence de
l'existence pour le verbe hupárkhein [exister], ou encore celle des biens acquis,
qui viennent s'ajouter de l'extérieur, dans ploutein [être riche], {5} kerdaínein
[faire du profit].
2.3.1.3. Les verbes 'auto-passifs' n 'ont pas de flexion passive(§ 150).
150. II existe aussi [des verbes] qui signifient une diathese psychique ou
physique et qui, eux encare, ignorent la flexion passive: c'est parce qu'ils
expriment déjà la passivité avec les désinences [aclives] qui sont les leurs. Le
verbe aniô [j'importune] comporte une transilivité vers une autre personne [que
celle indiquée par la désinence], ce qui lui vaut d'avoir un passif aniomai [je
suis importuné]. Rien de tel en revanche avec kopio [je peine (act.)] { 10) ou
ophtalmio [j'ai mal aux yeux (act.)]: les verbes de ce type, en effet, comportent
une 'indicalion' auto-passive3S9. Cette diathese subie peut relever de ce qui est
souhaitable ou {398} de ce qui ne l' est pas; c' est ainsi que l' on s' accorde à
refuser qu'il puisse y avoir bonne formation d'un passif pour páskhõ [je pâtis],
khaírõ [je suis joyeux], eruthrio [je rougis]. thneiskõ [je meurs], gêro [je
viellis], thállõ [je suis florissant], ouretio [j'ai envie d'uriner], gaurio [je fais le
fier]. [Leur chercher un passif] reviendrait à chercher le masculin d'un nom
masculin, ou le féminin d'un féminin: quand on a un passif, {5} il ne viendrait
pas à l' idée de lui chercher un passif.
2.3.1.4. Les verbes 'moyens', de forme passive mais de sens actif, n 'ont pas de
flexion active ( § 151 ).
151. Quant aux verbes qui, au présent moyen de forme passive36o,
signifient une activité, ils n' admettent pas la désinence -õ, qui est aclive,
puisque sa valeur est déjà incluse dans Ies présents moyens signalés: c'est le cas
de biázamaí se [je te violente], mákhomaí soi [je te combats], khromaí soi [je te
fréquente] et d'une foule d'autres verbes. II est donc clair qu'à tout { 10) passif
se terminant en -mai on peut donner un actif, à la condition que la construclion
256
TI\ç ica-raf...i\Çtwç ouvtpÉX!l icai -rà TI\ç ouvtál;twç, i'.o-raµat imo ooü
i'.cmuu aí, ôépoµai imO aoü - ôépm aÉ, el..icoµai úno aoü - iWcm
a É· o\Jxi -ro maµat imO aoü, Õtà -ro\rto oooi: -ro 1tÉ'tTjµt aÉ. 'O airràç
ÂÍrroç icai mi wü áyaµat, ôúvaµat, epaµat.
concorde avec la désinence : hístamai hupõ sou -+ hístêmi sé [je suis dressé par
toi .... je te dresse], déromai hupõ sou .... dérõ sé [je suis rossé par toi - je te
rosse], hélkomai lzupà sou .... hélkõ sé [je suis trainé par toi .... je te traine)36•.
Mais on n' a pas *pétamaí hupà sou [je vole par toi] et, partant, pas non plus
*pétemí sé [je te vole]; même raisonnement pour ágamai [j'admire], dúnamai
[je peux]. éramai [je suis amoureux)362.
2.3.2. Défectívíté personnelle de certains passifs (§§ 152-153).
152. { 15} II y a aussi des verbes qui signifient une diathese active, mais
qui n'ont pas de forme passive correspondante du fait que, les [objets] qui
subissent la diathese étant inanimés, {399} ils ne pourraient pas attester leur
passivité, à moins que quelqu'un ne prenne sur lui de disposer leur discours363.
C'est le cas de peripatô [je marche]: sur cet [actif] ne_§ont bien formés ni
*peripatoumai [je suis marché], ni *perípatêi [tu es marché], car on n'adresse
pas la parole à des inanimés, pas plus qu'aucune énonciation n'émane d'eux; en
revanche, on parle d'eux: {5} perípateftaí he hodós [la route est parcourue
(litt.: marchée)], oikeltaí hê ge [la terre est habitée]. Même raisonnement pour
pléõ [je navigue], trékhõ [je cours] et tous les verbes de ce genre. Dõrízõ [je
parle dorien], aiolízõ [je parle éolien] et verbes comparables sont de diathese
active, mais on ne peut former *dõrízomai, *aiolízomaí [je suis parlé
dorien/éolien]; en revanche, on dit: aiolízetaí tà Alkaíou poiemata [les poemes
d' Alcée sont (écrits) en éolien], dõrízetai tà Alkmânos [ceux d' Alcman sont
(écrits) en dorien)364.
153. Même chose pour aristô [je déjeune], { 10) deipnô [je dine]: le
raisonnement est évident, il est superflu de s'attarder sur les exemples. II est
clair, en effet, que deipnízõ [je reçois à diner] ou aristízõ [je reçois à déjeuner],
admettant comme cas oblique l'accusatif d'un animé, donneront sans faute
<arístízomai [je suis reçu à déjeuner] et> deipnízomai [je suis reçu à diner)365.
C'est que ces verbes signifient 'j'offre Je déjeuner {400} ou Je diner à
quelqu' un', d' ou la différence entre a ris to et aristízõ: le premier signifie 'je
prends part au déjeuner', le second 'je fais partager le déjeuner à quelqu'un'; les
conditions de construction étant remplies pour ce dernier, elles permettent,
comme nous l' avons dit, de former un passif. On a la même différence entre
gamo {5} et gamízõ: le premier signifie 'je contracte mariage ', Je second 'je
donne en mariage à quelqu'un'366; toutefois gamô a une flexion passive du fait
que la diathese se construit avec une personne animée.
2.3.3. Discussion philologique de Pindare, OI. /l 43 (§ 154).
154. Sur ces bases, il faut examiner si le verbe erípõ est synonyme de
píptõ [je tombe]. II a à ses côtés, dialectalement, un participe oxyton eripon. Or,
si peson [part. aor. (oxyton) de píptõ] n'a pas de passif, et si l'on peut dire
d' autre part que pesónti [dat. de peson] est bien formé, il est clair que:
eripónti Poluneíkei [Pindare, OI. II 47 Puech = 43 Snell]
[à Polynice tombé],
{401} qu'on lit chez Pindare, sera régulierement formé avec une graphie o.
Mais s'il était vrai que erípõ soit synonyme de píptõ, il n'existerait pas un
257
to Ep\lt(I) tiji lt i n Ol, OUK âv UltTJPXE to Epútetat, Wç ouõf: to lt úrm:m.
Mf\1totE "(àp µâll.ov têp ~áJ.. À.Cll auvCllvuµE'i, Kai Wç ~állm CJE, oihroç
ipiitCll at, Ka\ 00:; ~À:r18Évn, oÜtCllç ipurivn. Ka\ "(àp wipÉptmo,
ipÉpurt0&'tcixoç 'kt.aiâN~ 15),
o\Jx, Wç ofovtaí nvtç, WtO toü pÍ1t'tCll KÉKÀ1ta1· oiKt1ÓtEpov "(áp nroç to
KQtaatpÉq>Ea9Q\ tElXÓÇ Eat\V ÍÍ pÍ1tmrtlm. "fam Õi] oiJv alto tOÜ ÉpÍ7tm,
Katà na0rit1Kiiv ô1á8Ea1v tpÍtou npoaCÍlltou Katà xpóvov tov ÚltEpcrnvtÉ-
10 ÀlKOV, lCQtCx t 'Annd1v' ÔláÀEKtoV auatol..íjç "(EVOµÉVTJÇ toü 1l dç E, Ka0Wç
ExEl Kai to ç,, pÓv - Çe:póv, 1to8ijaat -1t08Éoa12- mco toü EpÍlt(I) iíPtlt'tO,
ipfipt1tto3' mi rn
ipépt1tto.
402 § lSS. Tà õii npoKattiÀE"(µÉva t&v iniµátCllV npoç tU9daç aúvtaÇ,1v
ànaptÍÇtt ô1ávo1av, 1tEpt1tatti TpÚlpCllv, Çft 01..átrov, àvaltVEi
4wvix:rt~, 1tÂ.ti, tpÉJt:ti, xwp\ç Ei µii E7tt t&v afrto7ta0wv aii:fianÉ
t\Ç to ltO\OÜV to 7tá0oç, tp0ÍVE\ 0ÉCllV Últo 'ti\ç Â.ÚmJÇ, iaJaxn
s 9ÉCllv ÚltO toü yuvaiou, m>pÉaan 0éCllv Õlà tov KÓ!tov. "A7tEp Kéiv
µii 7tpOOKÉflta\, tfl autotEÂ.EÍç: to 7tá0oç' àvtvôoíaatóv Eat\V, E7tEl Kai
tijl 1tEpt1taui lCQl Çft lCQl àpta't~ lCQt tOlÇ ÓµoÍOtÇ, autOtEÀÉO\V o\xJtv,
11:poan0Etm fo0' ÕtE to Év yuµvaaúp Çjj íi iv oi'.Kq>. - ·w 'YE µiiv napá-
0Eaiç 'tWV iiÀ.Â.cov pflµá•wv 1tCÍV'tWÇ 'to iiµ L'tEMÇ Ka0Íofllotv, Wç EXEt 'º
10 Tp'IÍtp(ov ~À.álmt, TpÚtpCllV lp\Â.Ei· Õt · o Kai tà 'toiauta oi à1to
403 tíjç I:toâç el..attov íi Ka'tfl"(opfiµa"tá cpaa1v, Wç 1tpoç OÚ"(Kpiaiv tÔ>v iv
autO'tEÂ.EÍç: lCQfQ"(\VOµÉvwv pflµát(J)V Kai µii 7táVt(J)Ç EltlÇTJTOÚvtrov ltÀa-
"(Íav.
§ 1S6. Ou µÉvto1 µ01 ÔOKEI ~ímov d vai to KD.i i:via toÚ'trov
tOV autov É1tÉXE\V ÀÓ"(ov toiç 1tpOElpflµÉvo1ç, WOTE µii 7tcXVt(J)Ç ltÀa"(Íav
imÇTJtEiv. Auto "(àp µóvov µflwE1Vi i.Si.!..ovtEç tà i"(KE͵Eva 7tá0TJ <i>fi-
aoµtv ep~ o1>foç, tptÂ.Ei oÚtoç Wç EÍ Kat É7t' àva"(vlÍJaµatoç 00.U-
')'\VIÓcn.'.El OÚfoç, auto µÓVOV to ltpCx"(µa µflvUOVtEÇ · lCQt Év à1toq>áOEl
q>avm outoç .
E7tt rnú TÚ7ttE\V Kat twv ôuvaµÉvwv tau'tov 7tapaatíjam · o'ióv 'tE yàp
'
tÚ1tttt. Wç Ei Kai oÚtoç i]xri íi ~. O'tE Kat Ev
404 à7tCl"(OpEÚOE\ cpo:µev µfi 't'ÍmtE, µfi jióa, olç 1táA1v ECm 1tpoa0EtVCX\
ainanK~ 7tt<Íloe1ç. Ko:i õiiÃ.ov on toÚtwv 7ta0Tjmcà yevfioetm cpepo-
µÉvwv e1t1 7tMxyÍo:v 7tt<ÔcJlv, ou µiJv tiiiv OolCo'Úvtrov Ka-t' aúi:otÉÀeiav
tàv Af:ryovl Ka0iotáve1v, Ka0o Õ\lváµei Õµoia yÉyovev tolç 7tp0Kate1ÀE"(µÉvo1ç,
ÀÉ:yro tij>2 ~v Ko:i 1t.Â.ouutv· 1tpÓKEltm yàp Õti tà toiaüto: ouK
ExEl 1tÀrryÍav lt'tÔXnV.
§ 159. Ai µev o-Úv iK tiiç eii0eíaç iyyivóµevm õpáae1ç axeôàv i1t' ai-
i:1at1KT\v a7taOm 0\lvtEÍVO\lOlV, 1tapuq>\O'taµÉVO\l Kal tOÜ EVEp"(OÜvtOÇ Ka\
toü i:o 7tá0oç ávaôexoµÉvou, ci>i; Év tép l>Épco OE, t'Últtco OE, téõv 7ta-
IO 0óvuov5 Ka'tà 1ta0TJnKT\v OÚvtaÇ1v àv0u1tayoµÉvrov6 EÍÇ Eu9e\av 'tÍÕV 'tE
Ôpaoávtrov EÍÇ "(EvtKT\V µnà tiiç {n), qÍtJ l>Époµat Últà OOV Kal Ôtà
tÍ µetà tiiç \nS, Ev toiç éÇiiç EÍp"Í]OEtm. 'H ÔE 7tp01CElµÉVTj OÚv<aÇiç,
lCCXv owµanKiiiç tà tiiç EVEpyeÍaç OTjµaivn KCXv É"tl lj/\lXlKÍÕÇ, ci>i; EÍICOµEV,
µ iâç Kai tiiç a\Jtiiç auvtáÇeroç EXEtm. Kai i1tei 7tOÀMxXÍÕÇ fott tà Ôla-
15 tí0ea0m, itÀEiatoi Kai tpÓ!toi 1tapaK0Àou6iioouo1 téõv iiTJµátwv Katà tàç
iÕtÓtr]taç Wi tvqyyei61.i.
§ 160. Eioi µev yàp oroµat1Kai ôta0Éanç ai
to1aüta1, t p í li m OE. v í 1t t m o E, ~ o e , t: À ic m o E , JiuJr,,oµm,
406 xaÀ.éi>,yuµváÇm, vÍJooro, icvii9co, Ç ú m , oµéi>, jipÉxm. t ÍJ 1t t m, múo,
bruit], puisqu'on dit aussi {404}, dans la prohibition, me túpte [ne frappe pas].
me bóa [ne crie pas] - mais à ces [tours] on peut aussi ajouter des accusatifs. II
est clair que ces verbes auront un passif lorsqu'ils se rapportent à un cas
oblique, mais non quand ils semblent372 conférer la complétude à la phrase, car
alors ils sont potentiellement identiques à ceux dont nous parlions, ( 5} je veux
dire à peripatein [marcher], ploutein [être riche], dont on a dit plus haut qu'ils
ne prennent pas de cas oblique.
2.3.5. La transformation passive des verbes transitifs ( § 157).
157. On peut donc dire de maniere générale que les verbes qui se joignent
à un cas direct mais ne demandent pas de cas oblique n'auront pas non plus de
forme passive correspondante. Au contraire, ceux qui demandent un oblique
pourront toujours transposer { 10} en passive leur diathese, en prenant en plus373
un génitif accompagné de la préposition hupó [par]: déromai hupà Trúphõnos
[je suis rossé par Tryphon], timômai hupà Théõnos [je suis honoré par Théon].
Cette construction est la seule que connaissent les passifs ; pour les actifs, ils
peuvent aussi prendre le génitif, mais sans la préposition hupó: kurieúõ sou [je
suis maitre de toi (gén.)), le datif: palaíõ soí [je lutte contre toi (dat.)], ( 15)
l'accusatif: timô sé [je t' (acc.) honore)374.
2.4.l. Construction des verbes avec les cas obliques: introduction (§§ 158).
158. L'exposé qui précede pourra suffire à ceux qui préfêrent un
enseignement linguistique élémentaire. ( 405) À ceux en revanche qui voudront
étudier à fond la construction de la phrase il incombera encore d'examiner quels
sont les verbes qui réclament le génitif, et pour quelle raison, quels sont ceux
qui réclament Ie datif, avec la raison également375, et la même chose enfin pour
!' accusatif. II est clair que, vu Ie grand nombre des {5} verbes, il ne sera pas
facile d'embrasser toutes les particularités de construction: je pense pouvoir y
pratiquer les divisions qui s'imposent376.
2.4.2.1. L 'accusatif: schéma transitif et conversion passive (§ 159).
159. Les activités qui ont leur origine dans le cas direct se portent presque
toutes sur un accusatif377, mention étant faite tant de l' agent que du récepteur
passif: ainsi dans dérõ se [je te rosse], túptõ se [je te frappe], avec passage,{ 10)
dans la construction passive, des patients au cas direct et des agents au génitif
avec hupó [par]: ego déromai hupõ sou [moi je suis rossé par toi)37B; pourquoi
avec hupó, on le dira plus loin379. Que l 'action signifiée soit physique ou encare
psychique, la construction mentionnée sera, comme nous l' avons dit,
exactement la même; or, comme il y a bien des façons d'être soumis à une
diathese, { 15} il s' ensuit qu' il y aura aussi, répondant aux particularités des
actions, une três grande variété de verbes3BO .
2.4.2.2. Premiere liste de verbes réclamant l'accusatif (§ 160).
160. Voici des diatheses physiques: tríbõ se fje te frotte], níptõ se fje te
nettoie], rhissõ se [je te mets en pieces], hélkõ se [je te traine], biázomai [je
violente] {406) khalô [je relâche], gumnázõ [j'entraine], nússõ [je pique].
knhhõ [je gratte], xúõ [je râcle]. smô [j'oins], brékhõ [je mouille], túptõ [je
259
À. o ÚO>, llEaµEÚO>, À. ú 0> , 11:À.fiaa0>,411ovEÚ0>, ic tEÍ vro, 4118 d p 0>, K aí 0>,
411Ã.éy0>, ica9íÇ0>l, 8epÍÇ0>2, Ç'llµúii, pMíimo. Ka\ awµam:iõç 1m\ \jfl))'.lKÔJÇ
~ (ica\ -yàp ica\ füà XElpÔ>V). Ka\ ljfl);(iri\ç füa0ÉaEwç, Ka0o EXEI Ka\
5 to À.otlloplà Ka \ to KaKoÀ.o-ylà, civúii, À.ultâl. Ka\ ooa Élt. qKwµ iwv,
uµv/à GE, µeyaÀ.ÚVO> GE, ~{I), µÜ..1ro>, lloÇIÍÇO>, KÂ.ruo, àcp' oiJ Kal
to KÀ.éoç, aivlà. Ka\ É1t\ tíilv ÔtaKpoua·t1KÔ>v,
11:apalo-yíÇoµaí at,
407 KMm{I), CWl'tÔl, ltej)l"fEÀ.là, cmacpâ>,
11:aíÇ0>, êÇaiauii>, MaVÔl.
Ko:\ OOa lCO:t' mcóatamv4 tÔ>V Ú!tOKElµÉvwv, cix; E!tl "tOÜ Ç'll'tÕ> aE i\ EUpÍGIC{I).
Kai éíoa Év É1t11Cpai:EÍ'i'., ix0>, icpat&, cpuláaa0>, t'll p Ôl, dpy0>. Ka\
1:0 µEv ÉpÍÇO> GOl, ll:aÀ.aÍO> GOl KQl tà 1:0Ú1:0\Ç oµoia Ôot11Ciiv 1tapa-
liqEt!XI ôià ÀÍ:tyov ôv i!C0rioóµe0a· i:Ó ye µfiv VtlCÔl Év É!tll(patEÍ'i'. 1táÃ.1v
-y1VÓµEVov aitiai:ucfl croµq>Épetm. 'Oµoiwç Kal a\ OE1tt1K<ÍrtEpov 1to:paÀ.aµ~a
vóµevcx1 crovi:cíÇElÇ [ OÉ~oµaí aE]S· !tOÀ.À.Ô>V -yàp á1toq>áOE\Ç ÉVEP"fEIOOV, oov
1tep1Ã.fl1tt1Kóv ionv to oc!poµai· ivtpÉ11:oµa1, aiaxúvoµa1,ltpO<JlCU\'Ôl,
408 00>7tEÚo>, 1COÀ.a1CEÚ0>,aÇoµa1. Kai oom6 i:v Ú!tOVOl'i'. Eio\v ljlU;(llCi\Ç
ôia6roroiç, ouvtEÍvouom É1tÍ ti, ofoµaí aE, U7to À.aµ pá vro, u11:0 vo éii,
i>4PopâJµa1.
§ 161. Ka\ tà 1tpompm1Cà lif: i:Ô>v />riµátwv tà ti\ç liia0foeroç ExEl
crovi:eívovi:cx Kat aincxn1Cfiv 1ttíi'>o1v É1t\7 1tcívi:a tà 1tpóow1ta8, oov i:ottv
lCQl i:UE17ti\, ei -yÉVO\tO Él( !tp<Írtou !tpoç ÔEÚ'tEpOV l(Ql tpii:ov i\ ÉlC i:pí-
i:ou 1tpoç ÔE'Í>tepov Kai 1tp&i:ov· 01tep fonv É1t1toµcírtepov qipáom, d
Év füaPàoe1 elri tà i:oü 1tpoaCÍl7tou. To -yàp jioúloµa1 4111À.oÀ.oyEiv,
11:poa1poüµa1 CÍVlry\VÓ>olCE1v oii liÉEto:l ti\ç 1tpooli1aoi:eÀ.À.oúariç9 áv-
10 wvuµíaç, É1te\ ôuvC͵Et Êv cxúto1ta0EÍ'i'. qe1 i:à ti\ç ouvi:áÇewç (É1tEÍ to1
409 1tCÍÀ.1v ~v ó ÀÍ:tyoç to10Ütoç,poúÀ.oµa1'º ɵautàv 7tEpt7tateiv, Poú).oµm
ɵautàv ltÂ.ouniv toutfotiv ô1atí0eµa1' 1 Eiç tó 1tep11tateiv, Eiç
tÓ ltÀoutEiv.)
§ 162. 'Ev toiç yoüv ôia~1~aÇoµÉvo1ç 1tpoaCÍl7to1ç àvá-yl(fl
tó ávi:wvuµ1Kov inevfo0m, poúÃ.oµaí CJE ypáq>Etv, jioúÃ.oµaí OE
5 Awvíxnov 4111À.riv· ei yàp µfi tf\ÔE -yÉvotto, 1tCÍÃ.1v ouvôpaµEi-tm
TO IÍJtapɵq>atOV t<$ jioÚÂ.oµa\ lCQl OÍÍtroÇ <iiç QU1:01ta0EÇ Eotat, OUµ-
frappe], paíõ [je frappe], loúõ [je baigne], desmeúõ [j'enchaine], lúõ [je
détache], ptessõ [je biesse], phoneúõ [j'assassine], kteínõ [je tue], phtheírõ [je
détruis], kaíõ [je bnlle], phlégõ [j'enflamme], kathízõ [j'asseoisps1, therízõ fje
moissonne], zemiô [je pénalise], bláptõ [je nuis]. Diathese à la fois physique et
psychique: hubrízõ [j'insulte/je maltraite] (car on peut aussi !e faire avec les
mains382). [Verbes] de diathese psychique: c'est !e cas de {5} loúl.orô [j'injurie],
kakologô [je médis de(+ acc.)], aniô [j'importune], lupô [je chagrine]. Et puis
tous Ies verbes d'éloge: humnô se [je te louange], megalúnõ se [je t'exalte],
ãídõ [je chante], mélpõ [je chante], doxázõ [je célebre], kleíõ [je glorifie) (d'ou
vient kléos [gloire]), ainô [je loue]. Et puis Ies verbes de tromperie:
paralogízomaí se [je t'abuse par un faux raisonnement], {407) kléptõ [j'abuse],
apatô [je trompe], perigelb [je tourne en dérision], paízõ [je me joue de],
apaphô383 [je trompe], exapatô [je beme], planô [je fourvoie]. Et puis les verbes
qui [supposent] des objets à distanceJ84: zetô se [je te cherche], heurískõ [je
trouve]. Et puis ceux qui [indiquent] une domination: ékhõ [je tiens, j'ai], kratô
[je (dé)tiens, je possede], phulássõ [je garde], terô [je surveille], eírgõ [je
séquestre]38S. Quant à erízõ soi [je rivalise avec toi (dat.)], palaíõ soi [je lutte
avec toi (dat.)] et verbes similaires, ils prennent !e datif {5} pour une raison que
nous exposerons386. Niko [je vaincs] cependant, encore un verbe de domination,
va avec l'accusatif. De même les constructions qu'on emploie pour [exprimer]
la vénération: ainsi quand on énonce nombre d'actions qu'englobe !e verbe
sébomai [je vénere]: entrépomai [je révere], aískhúnomaí [j'ai honte (devant
qqn)], proskuno [je me prosterne (devant qqn)], {408} thõpeúõ [je flatte],
kolakeúõ [je flagorne], házomaí [je respecte]. II y a aussi les [verbes387) de
diathese psychique évoquant une supposition et qui se rapportent à un [objet]:
oíomaí se [je t'imagine ... 388], hupolambánõ [je conçois], huponoô [je suppose],
huphorômaí [je soupçonne].
2.4.2.3. L'accusatif apres les verbes de volonté (§§ 161-164).
161. Les verbes de volonté eux aussi ont une diathêse {5} qui se porte sur
I'accusatif de toute personne dont ils sont privés389, c'est-à-dire deuxieme et
troisiême si la diathese vient d'une premiêre, ou deuxieme et premiere si elle
vient d'une troisiême - pour !e dire d'un mot, s'il y a transitivité personnelle.
Ainsi boúlomai phílologeín [je veux étudier], proairoúmai anaginoskein [je
préfêre !ire] n'ont pas besoin d'un pronom qui ajoute une opposition [de
personne]. {10} puisque la construction est potentiellement auto-passive390 (de
fait, {409} on peut paraphraser39I [ce type d'énoncé] comme ceei: boúlomai
emautim peripateín [je veux moi-même (pron. réfl., acc.) marcher], boulómai
emautàn plouteín [je veux moi-même (id.) être riche], c'est-à-dire je suis
disposé392 à marcher, à être riche).
162. Au contraire, quand il y a transitivité personnelle, la présence du pronom
est indispensable: boúlomaí se gráphein [je te (acc.) veux écrire =
que tu
écrives], boúlomaí se {5} Dionúsion phileín [je te (acc.) veux aimer Denys
(acc.) = que tu aimes D.]. Si on ne met pas Ie pronom, l'infinitif va venir se
joindre à boúlomai et formera ainsi comme un [tour] auto-passif - et on ajoutera
260 f1EPl rYNTAEmI r
11apo:Ã.aµl3avoµÉvr1ç µE:v 'tiiç Eµa'\li:Óv civtwvuµ iaç iàv 1ea\ TO pfiµa
Én\ 11À.ayíav q>Épl)TCXI, ou ouµ11apaÀ.aµ~cxvoµÉY1)ç ÕÉ Ei µi] tjiõ' E:xoi.
Tou µ€.v 7tpOTÉpou EoTtV TO ·('\lµváÇco a É - PoúÃ.oµal ')"\lµváÇeiv eµa'll-
10 Vi, ÔÉpco aÉ - jioúÃ.oµm ôépeiv Eµa'lli:Óv Tou 15E: ÔEuTÉpou É<JT\
1tÂ.O'll'tW ci1ita~Í~O:<J'tOV, ÉÇ oii ou nàvi:wç É1t1Çl)TIÍ<JEI 'tO l>cn'W>µo:i ltÂ.o'll'tEiv
~. ci'J..J.à 1ea\ xwp\ç i:fiç civTwvuµíaç. TaÜTo 1ea\ in\ wu
l>cn'W>µai mpuiamv ICO:t TWV oµoímv, W<JTE owáyE<Jllo:i TO ÉK µE:v
'tiiç npoTÉpaç ouvtál;Ewç 11ávtwç É1t1ÇT)TEiv i:Tiv Eµaui:óv civTwvuµíav
15 (ioç Év Téi> jioúl..oµai jiÃá1t'tElV, P o'ÚÀ.oµai qnÂ.eiv), ou µi]v in\ wu
mpuiai:Eiv, i:pql!lv m\ 'tii:r.i Oµoíwv.
1. TLS' olficr<TaL Bekker: TLS' °'11"" Aªc, TTOLTJ'7<TaL ApcCB, S 'oli'Ja<rnl TLS' Sophianos.
2. l<>Tw TO Lallot Ccf. Uhlig dans l'apparat) : Ws- TO AC. Uhlig (dans le texte). W<rr< B.
3. xaplC<cr&lL Aac: xaplC<cr6m tuovuoli,i ApcCB.
4. <l B : om. AC.
5. S< hlpo" Aªc: Snm'po" ApcCB.
6. i\ rrpooy<voµl"'l Aªc (?) : i\ TTpocrylv<T<ll Apc (sur une rature) CB.
LA CONSTRUCTJON DES VERSES AVEC LES CAS OBLIQUES 260
412 fyWó'ipinwvémá.aaçQ..234).
ICtXi
~ yà.p KÚl!pov llÉ (A 21 ),
Kal Siil..ov ott 'tO liÉoµat ooü ou xatà tiiç tota'ÍrnJç Éwoíaç 1tapa-
Aaµ~r towüto -yáp n ariµaÍVE1· til; ofi; IX>TJ0eíaç ÃEÚtoµcu.
§ 168. Ka\ ciiç 1tpoCÍpT]tm, 1toÂ.uµepeatátT) fotlv Ti Kat ainat1KTiv
aúvtaÇiç, f:v\ <Juµcpoovoooa tcp àvaÔÉ)(E00at ri]v ÉÇ eu0eíaç ÉvEpYTJttKiJv
416 li1á0eaiv, ópidÇo> at, ireí9o> at, 1eadÇro at, arocppovíÇoo at, lilõá-
CJICID, 9)..í~w. 9epµaívw, 111úxro, li1an9m. AutàplCT)ç fü:2 eiç àcpopµiJv
W UnoÂoÚtoov ÍJrlµátwv iJ 7tp01CElµÉvT] CJÚvtaÇlÇ mSámiKEV.
1. Tij füá : selon Uhlig. ou bien glose marginale introduite dans le texte. ou b1en. si ces mots sont d' A..
il faut suppléer tráÀJ.v.
2. ót C : 811 A. yàp B.
3. ~Mrrnv edd. : ~MlTTELv AC!B.
4. àp<ilµai ACB: malgré rexis1ence de ce moyen chez Homhe (cf. li. 1.56, cité S. 297.14). Uhlig
soupçonne 1c1 une anuc1pation de la désinence de &WµaL.
LA CONSTRUCTION DES VERBES A VEC LES CAS OBLIQUES 262
ouôf: yàp Eiç to ávtllta6eiv imo tÔlv tl;w6ev euôiá9ewç. EltEl to 7tp00Ôta·
n6Ev Elpyera1 imO til; Kauxµúaewç TÍiN ~Õ1.>.
§ 173. Kai -ro ic1Jôeo9ai ôE: Kai n povo d a 9a1 rn\ cppovtíl;nv,
10 i:iti yev11'iJv cpepóµeva, µtt' E:vepyeíaç Tijç 'tOÜ cppovtÍÇEtv EXEt EyKE͵E·
vov ica\ to 1táoxe1v ÍJ1tÉp nvwv, Kai E'ÍJÀ.Óywç tà Tijç yev11Cfjç ouµitapEÍ·
ÂJ]lt'tllt.
le bruit des scies ou les coups de tonnerre ne sont pas des sons auxquels l'oreil!e
se prête volontiers ! Or, comme nous l'avons dit, la construction au génitif
confine à la passivité4II; on n'a pas toutefois une construction avec hupó [par],
dans la mesure ou coexiste aussi une activité qui releve de la diathese: toucher
implique une activité et une contre-diathese passive due au contact des [objets]
chauds, froids ou autres. 11 en va de mêrne pour l'odorat et le gofit, et il est
superflu de trai ter des contre-diatheses liées à ces sens : il est trop clair {418)
que, chaque fois, le gofit des [choses] acides impose à notre goíit une contre-
diathese et < l' odeur> des objets malodorants en impose une à notre odorat.
171. Au contraire, la diathese du 'voir' est extrêmement active412 et a une plus
forte transitivité, cornme en témoigne le vers :
{5) oú té toi oxútaton kephalês ekdérketon ósse [Il. 23.477]
[et tes yeux, de ta tête, ne lancent pas un regard tres perçant413).
La vue n'est pas favorablement disposée à recevoir des [objets] extérieurs une
contre-diathese passive, car à cette diathese supplémentaire on fait obstacle en
ferrnant les yeux.
2.4.3.2. Les deux verbes 'aimer', philein et erân (§ 172).
172. C' est l' anomalie de construction qui nous a contraint à concéder
cette digression. Mais il appert [encore] que phileín [airner] { 10) va différer de
erân [être amoureux4I4], dans la mesure ou la diathese ressortissant au philein
révele que ce mot dénomme une activité 4I5: en effet, ceux qui aiment ( hoi
philoúntes) éduquent, ce qui nous ramene à la diathese que ce verbe partage
avec ceux qu'on a vus précédernment, et qui se porte sur l'accusatif (pour la
même construction, {419) voir encore didáskein [enseigner] et peíthein
[persuader]). Au contraire erân atteste qu'on est en plus soumis à une diathese
[exercée] par l'amant. Aussi bien Sappho a-t-elle eu raison de recourir de
préférence à [ce] rnot de valeur intensive:
égõ de kên' óttõ tis ératai [Sappho, I 27 ,3-4 Reinach-Puech = 16,3-
4 Lobel-Page]
[moi (je disque) c'est l'objet dont (gén.) on est amoureux)4I6.
(5) II est clair qu'aimer (philein) est l'affaire d' une [personne] sensée et de
mérite - comme les peres aiment leurs enfants -, tandis qu' être amoureux ( erân)
est l'affaire d'une [personne] qui n'a pas son sens et dont la raison est
dérangée4I7. L'embarras n'est donc pas de mise sur la raison pour laquelle philo
se porte sur !' accusatif et ero sur le génitif.
2.4.4.1. Verbes de vigilance: génitif lié à La composante passive du sémantisme
verbal.(§ 173).
173. De même les [verbes] kedesthai [s'occuper de], pronoefsthai
[pourvoir à], phrontízein [veiller sur], { 10) qui se portent sur le génitif,
associent à l'activité de vigilance une [idée de] passivité à l'égard de
quelqu'un 4'8, et c'est àjuste titre qu'on emploie avec eux le génitif.
2.4.4.2. Verbes de domination: génitif de La possession (§ 174).
174. Se portent également sur le génitif tous les [verbes] qui signifient
une domination sur quelqu'un {420), pour indiquer la diathese des supérieurs
264 TIEPI rYNTA.:l'!ll: r
OUK à1tí0avov. Ilpoq>UVEÇ yáp Écmv CÍlç xwp\ç yev1iáiç icrijµa OUIC Ea'tlV
É1t1voiiom· íità toÜ'to tà IC'tl)'t!Kàl EÍÇ YEVlKàÇ àvaÀ.ÚE'tUl ica\ à1to YEVl-
iciiiv 1tapáyEtm EV n óvóµao1v i:v tE àvtwvuµ ímç, àltávtw~ tiiiv íiuva-
5 µÉvwv icrijo1v àvaíii!;ao0m. 61à tomo to µev Néa itÓÃ.iç ical i:à i:íµoia
OÚO OVÓµata ica0t:atiii'ta ÉV ÍOÍOlÇ 'tOVOlÇ OlÇ KÀ.ÍVE'tUI' OU µ i)v tO
KópaKOÇ ~pa ii ooc; KÚaµoc;, wovou rvá0oc;, 'Axaiii>v Ã.tµfiv
x:l..16EÍOT1Ç yàp rijç yEv1iáiç ouvoÍXEtm ica\ tà rijç Émx:patfioEwç. 'Tut1v
oiiv Ti 1tpox:E1µÉV11 01JÇuyía tiiiv !lTlµátwv to1aÚ'tl)· x:rijµa téilv f3ao1À.Éwv
10 oi ú1tóvuç · íiià i:oúto PaotÃ.tÍ>w toÍltwv, 'Í!reµove;úw, otpaniyii>,
'tllpavvii>. 6W. wúio àltapcí&x:mç Ti &mx:Ti i:v tii>
Mupµ100vromv<MxooE(A 180)'
fi3 yàp toú ãvaoot oúvtaÇ1ç tiiv yt:v1ici)v a1tn't1)0Ev. 0\Ítwç EXEl to4
KupteÍxo, llealtÓÇm, Kpatiii, ãÀ.À.a ICÀ.Eiata tÍjÇ lOT\ÇS Í:VVOÍaÇ ÉXÓµEVa. -
15 § 175. Eiicóç tiva q>Í\OElV CÍlç tà tou À.Óyou àvtÉotpa1ttm. 'Ev yàp toiç
óvóµao1v o Émicpat&v Év yEvutji voEitm 1ttoot1 i:í tE Éit1icpatoÚµEvoç
421 W> Eii0Eiç:, 'AptcmíPXou lloüÃ.oc;, PaaWEwc; oix:é-nic;· EV YE µi)v tf\
itpoict:1µivn cruvtáÇE1 o µev Émicpatéilv voEitm Év Eu0Eíç:, o õ · É1t1icpatoÍ>-
µtv0ç Év ytvix:f\· lltonóÇm yàp trài to&mv "ai E.1 Kupteíxo.
§ 176. Ilpoç ov éiv q>fioa1µtv, to 1tpfutov ou to auto µÉpoç À.Óyou
5 õvoµa icai píjµa, icai EÍ wúto, ou 1távtroç ica\ tà7 rijç ouvtáÇEwç tiç
tamo 01JVEÀ.EOOEtC11, ll Ev µÓvov aÍTIÍOEl ti]v YEVlKÍ\V, ~Ç XWPtÇ ouÕÉICOtE
icrijo1ç ÉmvoEitm. - ÀEÚtEpov 1távu àvayicaíroç tà toú À.Óyou àvE0tpáq>ri8 ·
irrlµátoov yàp ouvtáÇt:1ç ito10ÚµE0a 1tpoç 1ttoonicá, tà Õ[ i>i\µata 1ttfu01v
EXEl óp0i)v 1tapuq>10taµÉV11V n x:a\ ouµq>ÉpEtm, EK õ' aut&v ÍÍP'tT\tC11 Ti
10 õ1á0Emç tiiç ÉIC1icpateíaç, iíi:1ç ouic âv vooito < ii >9 ÉK ytv1iáiç 1ttooeooç,
ica0àic; 7tpOEÍpTj'tC11' áváylCT\ oiiv itâoa 'tO 1tapuq>1otáµEVOV 7tpÓOCll7COV ÉK
tWV pTjµái:rov ÉV lttOOEI óp0fl Katayívto0m, 'tO Õt tOÚtqi 1o 1tpÓ0Cll1tOV
àvfluitayóµevov µi) Év ãUn 1ttOOE1 icatayíveo0m ii tf\ yev1x:fl, ~ç ÜVEu
ou ou\ÍOtam1 K'tl)tlK'Íl OÚvtaÇ1ç, ica0àic; 1tpoEÍitoµev. - 'Tut1 yoúv icàicEivo
422 EK tpÍtou 7tpoo0tivm CÍlç Kat tà ÉÇ aut&v itapuq>lotáµeva óvóµa-ra
itál..1v ytv1icàç àitmtEi· tép tupavvii> ó tÍ>pavvoc; itapáice1tm, ica\ µía
0ÚvtaÇ1ç Ti f.Ç àµq>otÉprov. ·o autoç À.Óyoç É1t\ 'tOÚ PaotÀ.EÍ>Ç ica\
ou des maitres - et cela pour une bonne raison. II est évident en effet qu'on ne
saurait concevoir de possession en dehors du génitif: de là vient que les
possessifs se ramenent à des génitifs quand on les analyse et sont eux-mêmes
dérivés surdes génitifs: il peut s'agir de noms ou de pronoms, [désignant] tous
des [êtres] suceptibles {5} de posséder41 9. C'est pourquoi, alors que des
[formations] comme Néa Pólis [litt.: Ville-Neuve, nom grec de Naples],
consútuées de deux noms gardant leur accent propre, ont une double flexion, il
n'en va pas de même pour Kórakf?s Pétra [Rocher-du-Corbeau (gén.)], huos
kúamos [feve-de-cochon (gén.)], Onou Gnáthos [Mâchoire-de-1' Ane (gén.)],
Akhaiôn Limén [Port-des-Achéens (gén.)): si on fléchit le génitif, J'idée de
domination disparait du même coup 420. Cela dit, voici la série des verbes de
domination: leurs sujets étant la possession des rois (basiléõn), { 10} on dit
basileúõ toútõn [je suis roi d'eux/je regne sur eux (gén.)), hegemoneúõ [je suis
chef/je conunande (de/à= gén.)], strategb [je suis généraVje commande en chef
(de/à= gén.)], turannb [je suis tyran/j'exerce la tyrannie (de/sur = gén.)]. C'est
pourquoi le datif est inacceptable dans :
Murmidónessin ánasse [li. 1.180]
[litt.: il était chefaux Myrmidons (dat.)],
car ánasse [il était chef] exigeait une construction au génitif421. II en va de
même pour kurieúõ [je suis maitre], despózõ [je suis maitre], kratb [je
gouveme] et pour une foule d'autres verbes de même sens.
2.4.4.3. Pourquoi [e génitif régi parles verbes de domination est celui de l'objet
possédé (§§ 175-176).
175. { 15} Mais quelqu'un va dire, on peut s'y attendre, que la phrase
[verbale] est sens dessus-dessous. En effet, avec les noms, c'est celui qui
domine qui se conçoit au génitif et celui qui est dominé {421} au cas direct:
Aristárkhou dou/os [esclave (nomin.) d' Aristarque (gén.)], basiléõs oikétes
[serviteur (nomin.) du roi (gén.)]; dans la construction qu'on vient de voir, au
contraire, celui qui domine se conçoit au cas direct et celui qui est dominé au
génitif: despózõ egô toútõn [moi (nomin.) je suis maitre d'eux (gén.)], et de
même avec kurieúõ [je suis maitre].
176. Voici ce que nous pourrons lui répondre. Premierement, que nom et verbe
ne sont pas la même partie de phrase {5} et que, de ce fait, les deux
constructions ne seront absolument pas superposables - la seule et unique
contrainte [commune] étant l'emploi du génitif, sans lequel aucune
interprétation possessive n'est possible. Deuxiemement, que le renversement
dans la phrase était absolument nécessaire. En effet, nous construisons les
verbes avec des casuels; or ces verbes ont comme signifié conjoint un cas droit
auquel ils se rapportent, et c'est de ce cas que dépend la { 10) diathese de
domination quine peut se concevoir, comme il a été dit, <qu'> avec un génitif;
donc, il est tout à fait nécessaire que la personne signifiée conjointement soit au
cas droit, et que la personne qui lui fait pendant422 soit à un cas qui ne peut être
que le génitif, sans lequel ne peut se former aucune construction possessive,
comme nous I' avons dit. {422} Troisiemement, on peut ajouter que les noms
signifiés conjointement par ces verbes exigent eux aussi des génitifs - turamzb
[je suis tyran de] est en rapport de dérivation avec túrannos [tyran] - et qu'il n'y
a qu'une construction pour les deux 423. Même raisonnement pour basileús /
265 l1EPI IYNTAEEru: r
jiacnÂ.E'Úm,atpa1TjyÓÇ - atpat11yôi, ôean:ón1c; - ô&rnÓÇm, ICÚplOi;
5 ICUp\E\Ím.
§ 177. Xmp11tÉov lie Kal. e1ti tà tfl liotttji cruvtaooÓµEva. Kai liii
ÍÍ1tavta tà 1tEpt1toí1101v li11i..oüvta, Ei'.tE Kai tiôv ev Â.Óy<p EltE Kai tiôv
EV awµatt, É1ti lionKliv cpÉpEtat, Íilç EXEl tà totaüta, Ã.éym aoí, <Í>oEl
Â.Óyou 001 µetaliílimµ1· oacpi:ç yàp éítt to Ã.éym aE WK't1JV totoútóv
10 tl a,,µaÍVEl, fü • oli llpoÍEµat "A.úyou opÍÇoµaÍ OE ÓEÓpalCÉval tà "tÍ\Ç lCÂ.oiriíç.
Kai ÓEÓvtmç 1tái..1v tà "tÍ\Ç ÉvEpyEÍaç "tÍ\ç ó1à toü Â.É'yEtv É1tl óorncliv
OUVÉtElVEV· 1Ca6Ú1tEp !Cai É1ti OIÍ>µatoç téµW> OOÍ, <Í>oEl ltEplltOt<Ô OOÍ tl
µÉpoç tou olÍ>µatoç. To yc µTiv dµ vm aé 1tÚÀ.tv, tiiv ÉvÉpyEtav É1tupÉpov
Kau'x ri> ÍJu>KEtµÉ:Ycn.l, awijÀ0Ev óµoímç Eic; Tfiv 1 ainanKiiv mívtaÇw.
15 § 178. 'Eip' .1v liii ouvtáÇEmv XPii voEiv CÍJç ou to ÉK "tÍ\ç liowcfiç 1tpóoro-
11ov vooÚµEVOv ÓµoÂ.oyi\OEl tO 'téµ voµat, EtyE a\iti!> µi:v tà "tÍ\Ç ÉvEpyEÍaç
ou 1tpooliu:tÉ611. tfl µÉvtm ÉyKEtµÉvJl aittatttji, ~ç Kai µÓV11ç iiv Ei'.11 to
11a6,,tt1CÓV, Â.Éyro to 'tɵvoµat. '0 autoç Â.Óyoç É1ti návtrov trov oÍÍtroç
423 voouµÉvrov· q.õm am, Kai lifil..ov <Ílç ou toÚtou 11a611tt1Cov to c'flioµm,
toú fü: t}ôm ae· Kai 1tmµcpôôi aot Kai Kmµcpliôi ac, < i>µvôi aot Kai >2
vµvÔl OE, u9apÍÇro 00\, tpaycpÔÔl 001, avaytvcÓCJICm 00\, cp a Í vm
CIO\, Ktpviô aot, ai:opvóm, &opoüµm, ~µm, ai>Ã.iô 001., vüv
"tÍ\ç ouvtáÇEroç l!Ep111oí11oív ttva toú auÀEiv 011µaivoúo11ç.
§ 179. 'E'CÉpaç
yàp Évvoíaç l:xnat to a'ÚÂ.Ôl i:oiç aÍlÂ.o\ç, toú aÍlÂ.eiv aicouoµÉvou
lCO:tà µE:v tiiv itpotÉpav aúvtaÇ1v Éic auvaµcpotÉpou, Â.É'yro "tÍ\Ç Évcpydaç
toÜ aÍlÂ.Eiv Kai aUtOOv tfuv aÍJÂ.fuV, ÉÇ ~ Éotl tO aÜÂ.Ôl 'tOlÇ 9Eai:aic;·
"tÍ\Ç lie ttÉpaç ouvtáÇEroç, éítc tÕ aui..Eiv a,,µaÍVEt tiiv ci'.li1101v "tÍ\ç auMocroç,
10 ÉÇ ~ç yÍVEtat to i:oic; aui..oiç aÜÂ.eiv Év to<p ti!> füà tfuv auÂ.fuv tà
"tÍ\ç tÉXVTlç ÉmÔEÍlCWo0at, ica0áitcp Ti [litàP tiôv ópyávrov ÉvaMayi\ y1voµÉV11
á1totEÃ.Ei to aupil;et wU; aW.oU; fi aW.ii 'rfl aúp1yyi. « Kiiv aütroç fü: <µi\> 4 Ex!1 to
aiii..iô tji vouµT\v~S, oacpf:ç { 426) éít1 11ái..1v cpÉpEtat Eiti tiiv l!Ep11toí11oiv tfuv
à1C000µÉvrov6· F.v7 µi:v 1 yàp ti!> Kataori\µatt yívctat tà "tÍ\Ç evEpyEÍaç,
l!EPUtOlritaÍ YE µi\v wiç 1ÓJCpomµÉvolÇ. »8
424 § 180. To 'tOtoU'rOV Ec'ttv É1nvoí\om 1mi e11' iiM.rov pl]µá'tOlV, El)'E
'tÕ én:oÚtl ltO'tE µi:v Ol]µaÍVEI a\rriiv TIJV µE'tCÍÀl]llflV 'tí\ç àKoftç, Õlç ExE\
e1t1 -r&v ~XOlV Ka\ ~óµ~Olv [Kat cpOlvoov] 1 Ka\ ~povt&v, 1tao&v -r&v ouK
iyypaµµá-rOlv < cpOlVÔ1">, il; oi cpaµn-2 Kat OÇurpcÓollç -r1vàç dvm. 'A').),.' E<:rtw
S Omru 'tÕ OUV!Éval WJ i)KOOOµÉvOlV 'tÕ yÕfJ
o\ix WtMUV 'tl oriµaÍVEI, Õlç OUK El..a0Ev amov Ti cpOlVÍJ, áXAà. 'tOlOmÓv
'ti, µE-raÀ.a~oov 'tíjç cpOlví\Ç auví\icEv ica1 TI]v ev
-roí:ç 1toMµo1ç 1tpâ!;1v.
cl>aµi:v ÔÉ )'E icai oÜtOlç, oux: ax:oúet o ôeiva tiõv ÀeyoµÉvmv,
10 tou-rÉat\ 'tí\ç µi:v cpOlví\ç µEtaÀ.aµ~ávE1, oú µfiv tfuv ÔI' aú'tíjç ÀEyoµÉvrov.
''Eat1v 1eà1e tpítou, fivíica voEi-rm to Oll)'Ko:tan0Etm -roiç Últ • iµou ÀEyo-
µÉvoiç, ax:oútt µou o ôtiva, i11i)1eoóç µoú Éatlv, 1eai 1táÃ.1v ou K
áx:oúet, EÇ oi yÍvE-rm to ávíix:oóç f.anv o ôtiva.
§ 181. To1oütóv
ianv ml tO
15
í\ yàp ICatà 'tOV 11piirrov À.Óyov, oíov 'tí\ç cpOlví\Ç ou µEtÉÀ.a~EV ô1à 'tOV
É1t1Óvta 0ópu~ov· í\ µnÉMx~Ev, ou µfiv -réf> L11oµi)ôn É1tEía011 àvt10-ra-
'!0Üvtoç 0roíi. Eiç tOüto ydW 't1VEÇ àvacpÉpooo\ 'tb
425 TuÕEÍÔl], µi)-r' iip µEµáÃ.' ahu:µi) 'tÉ'tt VEÍ1CE1 (K249),
§ 18 3. Tov amov ôfi tpÓl!ov, Õlç iicpaµEV, EXEI 1ml tà É1t\ t&v OOlµá-
't(l)V, tpÉpm 001, ãrm aoi, 11áÃ.1v ô1acpopâç oiíoriç teu tpÉpm crt KO:t
ãrm (Jt.5 "!lotE oµoÀ.oyEÍo0Cll Õlç ií110:00: tolO:Ú'tl] ôot1icfi OUVÉXEI EV Éau-tji
l. <a\ ~vwv ACB : suppr. Uhlig, qui insere ~wv<>iv à la ligne suivante.
2. cfiaµ<v <al Apc: ~aµ<v Aac. ul cfiaµ<v <al CB.
3. Uhhg .;uppose une lacune aprCs alJvaµtl>óTEpov, qu'il comblerait par auvLÉ"VQL tcal Tà. Une omission
aprês >Jyw B< me parait plus plausible, les mots ornis pouvant être TO ÓTTÀWS civayLvUÍO<HV Kal.
4. Passage <p. 425.12-426.3 Uhlig) transféré à la fio du §179.
5. Uhlig suppose la disparition de quelques mots avant Wa-r< (cf. n. 437).
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 266
!. olillt AC 1: suppr. R.Schneider. Uhlig: S' oúS' B (qui écrit o<..: cim9óvws &i,>.o'L"0µ11pos-· Sot<<i ô
· oúS'. .. ).
2. Tl\v ôornc1)v add. Uhlig, R.Schneider.
3. ELKW aot Lallot (suivant Dudith. Buttmann) : ljKw am AC Uhlig, om. B.
4. aimi1s Uhlig : oirro1s ACB.
5. civo<p<Tt<l>v conj. R.Schneider: lµtrrpt«n<óv ACB Uhlig (dans le texte, mais leçon
mcompréhensible à ses yeux: cf. son apparat). citr""7Tl<Óv conj. Bécares Botas.
6. trâat ACB : suppr. Lallot (cf. Lehrs, Egenolff)_
7. KOT' ill1\N.>v edd. : KOT' ciÀÀ'lÀOV A. KOTciÀÀT)hoV c.
TO KaTciÀÀT]ÀOV B.
8. Émlll~<TO.l. CB : Ém&l~rTaL A.
9. <Ul4>LKTOV AP<C : avt4>LKTOV A•C (?). QVTf4>LKTOV B.
LA CONSTRUCDON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 267
1. fi
ACB : i\ Schoemann. Uhlig.
2. Tàs B: om. AC'.
3. >.tyw - lTapaoVµiJaµa (5) AC : om. B.
4. lÀaTõOV fi A : fiTTOV e.
5. TO µt>.Ec edd.: µÉ>-fc l:wi<pthu A Prisc1en (cf. Maas 1912:8), TO µÉMl Kal µnnµ(>.Ec C, TO
µETaµÉMl B.
6. µETlÉvac edd. : µEnlvm AC'B !_
7. yow AC'B': otv Bekker. Uhlig.
8 TO TTÀoVTHV Aª' : Toü 1TÀoVTfiv AP'C, om. B' Egenolff, Uhhg.
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 268
Hippázõ sé [je t' (acc.) exerce à l'équitation), qui a pour passif hippázomai hupà
sou [je suis exercê à l'équitation par toi (hupà + gén.)), donne égalernent une
expression rà valeurl syrnétrique: hippázomai soí [je m. exerce à !' équitation
avec toi (dat.)) 44 9. On pourrait donner de cela une foule d'exernples, mais
!aissons. On est dans le même cas, à mon sens, avec peíthomai hupà soú [je suis
persuadé par toi] et peíthomai soí [je me fie à toi), ce demier ne signifiant rien
d'autre que la confiance qui va et vient de l'un à I'autre4so.
2.4.7.4. Verbes sans cas direct (§§ 187-188).
187. {10) II y a aussi les [verbes] à la troisieme personne mélei [il y a
souci] et metamélei [il y a regret] qui se construisent avec !e datif; ainsi: mélei
ou encare metamélei Trúphõni [il y a souci/regret pour Tryphon (dat.) = Tr. se
soucie/regrette)4S1. Ces verbes s' écartent des autres pour la construction dans la
mesure ou tous les verbes ou bien se construisent avec le seu! cas direct -
exemple: Théõn peripatel [Théon (nomin.) marche] -, ou bien se rattachent en
plus à un oblique - c' est de ce demier que naus venons de traiter4S2. On n' a pas
la rnême chose, en revanche, avec les verbes dont nous nous occupons
maintenant, { 15) puisqu' on dit: metamélei ou encore mélei Sõkrátei [il y a
regret/souci pour Socrate (dat.)], {430) sans cas droit. C'est pour cela que les
Stoi:ciens ont appelé ces [verbes] 'quasi-accidents' (para-sumbámata), les autres
verbes s'appelant chez eux, du fait [qu'ils expriment] des diatheses accidentes,
des 'accidents' ( sumbámata) ou encore des 'prédicats' (kategoremata). Le
[prédicat) formant une pensée complete est pour eux un quasi-accident,
j'entends mélei Sõkrátei, (5), tandis que le [prédicat] elliptique est un 'rnoins
que quasi-accident', j'entends mélei [il y a souci)4S3.
188. {431) Je pense qu'en fait ce [tour] admet !ui aussi un cas direct implicite,
celui de l'acte dont !e signifié conjoint se trouve dans mélei [fait souci)4S4 . Voici
comment on peut prouver cette these. On accorde que mélei est un verbe à la
troisieme personne, et il est clair qu'il a son origine à la premiere mélõ [je fais
souci] et à la deuxieme méleis [tu fais souci]. Or, si l'on accorde aussi que la
construction des premiere et deuxieme personnes {5) passe aussi à la troisieme,
j'entends pour les cas et les nombres, comme dans: ego phrontízõ - su
phrontízeis - ekeinos phrontízei [moi je (nomin.) me préoccupe - toi tu te
préoccupes - !ui se préoccupe], on J'accordera aussi pour mélõ. II existe en tout
cas ego mélõ soí [rnoi je (nomin.) fais souci à toi (dat.)), avec cas direct et datif,
et de même su méleis emoí [toi tu (nornin.) fais souci à moi (dat.)) - d'ou
l' exigence, dans la construction { 1O) à la troisieme personne mélei Sõkrátei
[fait souci à Socrate], d'un [terme] conçu au cas direct, qui ne peut être que
I'acte signifié conjointement [par mélei]. Ce qu'on a en tête, c'est quelque chose
comme: mélei tà philosopheín Plátõni [le philosopher fait souci à Platon] =
phrontída Plátõni empoieí he philosophia [la philosophie (nomin.) cause de la
préoccupation à Platon]; mélei Théõni tà plouteln [l'être riche fait souci à
Théon] = ho ploutos phrontída empoieí Théõni [la richesse (nomin.) cause de la
préoccupation à Théon]. II faut donc bien voir que mélei Sõkrátei [fait souci à
Socrate) a son cas direct dans l' acte sous-entendu. {432) Et la raison pour
laquelle mélei s'emploie seu!, c'est qu'il admet [comme cas direct] n'impone
que! acte susceptible de se produire; voilà pourquoi mélei Théõni [fait souci à
Théon, Théon se soucie] donne l'impression de constituer [un énoncé) complet:
c'est que, en raison du signifié conjoint valant en général pour tout acte sous-
269
7tEpl 7tavtÕÇ [yàp]l mcruµj}aívovroç, ciiç E<paµEv, to µÉÂ.El Pflµa 7tapa-
Âaµ~1.
434 § 1. Metà tàç tii>v pT)µátwv auvtál;etç, éiç Êv tif> 1tpo toútov àve-
1tÃ.T)pCÍlaaµev, Õvtt tpÍt<p tfiç ÕÃ.T)ç 1tpayµatEÍaç, µÉttµev Ka\ ên\ tàc; téi>v
1tpo6foewv ovvtál;etç, liEoµÉvaç à1tolidÇewç 1táw àKptj3eotátT)ç, Ka6o
lioKEi tà µÓpta oíç µEv µÉpEO\ toii Ã.Óyov liÓKT)O\V 1tapÉXE\V auv6foewç.
oÍç lif: 1tapa0foewç. fo6' ou ou j3oT)0oúµeva tóvwv ÍÔt<Ílµaot, Ka6á1tep
tà 1tÃ.Eiota téi>v µepéi>v toii Ã.Óyov ôtà tfiç EVIDoE(l)Ç toii tóvov to
µovalitKov tfiç Ã.ÉÇewç ú1tayopeúe1, tovtÉott to iiv µÉpoç Ã.Óyov dvm,
i\ lità tfiç µoví\ç tfiç Ka6' EKaotov µÓpiov tà Ôtooàv ʵq>aÍvet téi>v
Ã.ÉÇEwv. -
§ 2. To yàp Aioi; x6poç 1tap0Çvvóµevov µev tT,v yev11d1v
10 EXEl iliic;t voovµÉVT)v, oµotov ôv tif> AWi; uióc;. 1tpo1tap0Çvvóµevov ÔE
Õµmóv fonv tif> Aióyv111:oç, ~l. tó tE eõ voiõ ôúo exov 1tEp1-
01twµÉvaç àµoÃ.oyei tT,v ÉÇ Êmppiíµatoç Ka\ Piiµatoç 1tapá0eotv, Kai tà
"EÂÂ11Ç nóvtoç Katà tT,v àpxilv ExOV tT,v óÇeiav, Kat tà eµ.oíi m'n:oíi
ô\ç exov tiiv 7tEpt07t(l)µÉVT)v. Ta\ita yàp Ka\ tà tOÚtotç Õµota, cXltEtpa
435 Õvta, auveÃ.0óvta µi:v Katà tàv Ã.Óyov tfiç auv6Éoewç EXEt Ka\ tàv tóvov
OVV!1PT)µÉvov, OlJx oÜtwç lie exovta Kai tà toii tÓvov EXEl àauvÉÃ.Euo-:a,
Ka0ánEp lif: Ei'.itoµev, êv tji Ka6' EKaotov µÓptov µovfi toii •Óvov to
Kmà 7tC1pÓ:6E<nv àµoÀDyEi. -
§ 3. Tà 8[2 Kataypácpco ei'.tt liúo µÉpT)
Ã.Óyou Êotiv EttE Kai i:v, ouK ÉvliEÍKWtat lità tfiç táoewç. Ka\ tà toÚtotç
oµota, tà à1toíxou, xatacpÉpovtoç. éí.1tavta tà totaiim, Tijç
avtT)Ç EXEtCll àµqnj3oÃ.Íaç· à1to'lfÉ, à1toliíç, Kai Ê1ti ovvlifoµwv m8ón,
liión (litliEÍÇetm yàp on CyKEtvtat aí 1tpo6Éoe1ç), c'íÃ.Ã.a 1tÃ.Eiota· úiti:p
fuv tfiç àKp1j3eíaç 1tpoe6êµt0a iK0fo0m3. 'AU' ~liT) Kat in' ivíwv µopíwv
10 ouK iiveonv únep téi>v totoútwv µopíwv imotfiom, téi>v npo0foewv µ1ÍtE
Katà 7tapá0tOlV 7tp00EttKOOV OUOOOV µi)tE Katà oÚv0EOtV, <Ílç E7t àvi:W- 0
vvµ tii>v téõv tfiç eu0eíaç éx1taoéõv, fuv Kai to ai'. nov tfiç àovvi:aÇíaç
1tapa61')0Óµe0a Katà tàv 1tpoolÍKovto: '/..Dyov.
§ 4. npo µÉvtot tfiç Katà µÉpoç autéõv ovvtáÇewç OUK cXKatpov Últ0-
15 Ã.aµj3ávw ÊK0Éo0m 1ttp\ téõv fi11opT)µÉvwv Êv toiç µopímç. Ou yáp,
qmoí, litóvtwç tà toii tóvou àµEÍj3EtCll Eiç j3aptiav táotv, E1tav tà -;iiç
ovvtáÇewç ivaUa'Yfl, i:ovtÉottv Ê1tàv 1tpo0foetç oi'.iom µ~ ávaliÉÇwvmt
to 1tp0Keio0m Kcxtà tàç ouvi:áÇE1ç. OooE: yàp tà ÜÀ.ÀD. µÉpl] toü /..óyou
436 áµEiwcxvi:cx Tiiv táÇ1v ciµdpe1 KCXt ri]v tácnv, 1tpàç tépl µ 118[ iÇwµaÀ.ío6m
tà tÍÍÇ <ÍvCXOtpoq>ÍjÇ, ElYE OUx altCXOCXI µEtcxtE6EloCXI 'rÍ\Ç tál;EWÇ µEtextÍ-
0evtcxt "ª' tOÜ tóvou. Tí fü: µâU.ov cxmcxí Eiotv ai µETcxtt0ɵEVCXI ií1tep2
tà µópux <éi>3 itpÕç cxUtixç iPnivt0 ; tà yàp
CttooE 1t0À.if1 KcÍ"ta (Callimachi ? 0.Schneider II, p. 752)
n1tCX1tEl tO ICll.1:Éitt1>CJEV Év KCXtCXMl]À.Ótl]tl, KCXt OU µâÀ.À.ov "ÍJ 7tpÓ0EOlÇ
µemn0ttm iíiteP tà PÍ\µcx·
'10á1Cl]v Kám 1C01pcxvÉooow (ex 247),
tà toútoiç oµoux.
10 § 5. Kcx\ 1tpoç µE:v to toioütov éx1tÀ.Í\ Ti \máVT1)01ç, Wç iíõ11 óµól..oyóv
iat1v, Kcx6á1tEp Kcx\ Év toiç 1tpOKEtµÉvmç áiteódÇa.µEv, Wç tà 1tpoKE͵eva
µópicx Õtà tiiç ÉÇmpÉtou ouvi:áÇewç, Ãi:yw Tiiç 1tpollEt11CÍjç, -ciiv óvoµcxoíav
<Íltl]VÉyKcxto. "Ev6ev yàp Kcxl oi á1to Tiiç L.toâç 1tpollEnKouç EK<ÍÀ.ouv
ouvófoµouç tàç 7tpollfoe1ç, ܵEivov "ÍJY1]oáµEvo1 áito Tiiç E.ÇmpÉtou ouv-
437 táÇewç -ciiv óvoµcxoíav 0fo6cx1 ií1tep á1to Tiiç óuváµeroç, Kallá1tEp o'í tE
ouvaTtT1Ko\ Kcx\ ouµTtÀ.EKttKo\ Kcxi oi uTtÓÀ.o1Tto1. Ou óii oi'.iv •à &.'JV..a.
µÉpl] toii À.Óyou ÉÇmpÉtou auvi:áÇewç ETUXEV, 'ívcxS Ttpoç to µe·rcxt10ɵtvov
KCXtrrfOPÚ KCXt tÍj.; µetallWEOJÇ. -
§ 6. (Tà yoiiv 0fo1v dl..11xótcx µovaÓt!C"ÍJv
OUÓE µEtcxtí0etm tiiç táÇtwç, 'ívcx KCXt tiiç áµcp1poÀ.Íaç ÉTtlKOIVWVÍJoU, ÕJç
ÉTtt ouvÔÉoµwv µE:v ó iítoi 7tp01:CX1Ctl1COÇ lCCXt OÜ!tO'tE Ú1tOtcx1Ct\1CÓÇ' ÉTtt ÔE
ii11µátwv tà KcxÀ.oÚµEVcx Ú1totcxKt1Kà p~µcxta oiíitotE xwpiç ÚTtotcxYÍ\ç Éon
Tiíç táÇewç téi>v ETttÇEUKTllCOOV ouvÕÉoµwv. 'A)..!..' ouôi: aí lCCXÀ.oÚµEVCX\
ÉyKÀ.t'tlKcxl ávi:wvuµía1 õíxa µopíwv 'Af:yovi:m téi>v 7tpÓç éi ÉyKEKÀ.1µÉvm
10 E1a1v, tiµ11aóv µE, ôóç µoi. OuôE: yàp TtapaÔEKTÉoç ÉKeivoç ó À.Óyoç,
438 <Ó:>Ó Eip11µÉvoç F.v típ 1tepl &.pllpwv Tp\xpwvoç (p. 2 5 V els e n), Ó>ç tà
Ú7tO'tCX1CtlKá TtOtE &.pllpcx 7tp0tcx1Ctt1Cà yÍVEtCX\ Év típ ôç ãv7 ú.9n µeiváto>
µe· 'tlVOÇ yàp 7t't(J)t\KOV 7tpOE'táy1]; 1téi>ç ÔÉ yf!> (Últo'tCXKttlCÓV) 'tO 'tOlOVtOV
&.pllpov OUK ávcx1toÀ.oiiv9 'tO !tpOÜ!tOKE͵Evov ovoµcx, 'tOUVCXVtÍov ôl: áop1-
0toÚµevov Kat' ápxiJv téi>v À.Óywv; ou µiJv tµÉvovl o < ........................... >11
áll' ouô. iv lt't(J)'t\ Kíp to iícmç. ixpíiv yàp KCX i 'tOOV &.llrov Jt't(J)t\ !COO\'
Kcx\ µiJ áopiotouµÉvwv <1tpo•áooeollm>12, iv olç Ka\ amo ouvaop1otoiitm
1. T~ Ellebode : TO ACB.
2. i'\11<p edd.: <hr<p ACB.
3. d add. Sylburg.
4. 1TDÀii ACB : 1TOUÀii Diodorf er ai.. Uhlig (meoi causa).
5.1va - µ<Tallfo<ws (4) ACB (Kal om. B): estimant ce texte trop mal écrit. Kayser propose dele
remodeler en tva [npàs] TÔ <Toil TÓvou> µ<TanBlµevov KaTTryopij Kai airnis TijS
µ<Ta!lloews.
o
6. add. Sylburg.
7. dv C (cf. P. 8.4). làv A. om. B!.
8. y< ApcC Maas (1912: 11) : om. Aªc Bekker. y< " wornKT<Kov B. y< woTaKTLKàv Uhlig.
9. àvaTTOÀDÍIV Sophianos: avaw>..ovv A. àv Ó.TTÀoÜv e <ãv Tb TTpoKElµEVOV Õvoµa àtrXoUv B).
10. µ<vov A ('unheilbar' Maas 1912:11): µ6vov CB Bekker. Uhhg ('falsche Konjekrur' Maas).
11. Uhlig suppose ici une lacune qu'il comblerait ainsi: TO ôs dv ÉÀ&IJ ouK foTLV /ípllpov. Ne peut-on
admenre une ellipse proche de la langue parlée'
12. TTpoTáooEo6a.l add. Uhlig.
PRÉPOSIDONS: LA QUESTION DE L'ANASTROPHE 271
indéfinition plus grande que celle de tís [quelqu'un], ce qui le place aux
antipodes des articles20, car l'apposition de l'article a pour effet de conférer une
détennination personnelle à des [mots) par ailleurs de sens indéfini: { 10} ho
ánthrõpos paregéneto [l'homme est venu], ton poiêten ethaúmasa [j'ai admiré
le Poete].)
7. Ce sont donc les prépositions qui, lorsqu'elles ne précedent pas les mots [avec
lesquels elles sont construites], attestent {439} le déplacement, même si les
mots qui occupaient la deuxieme place ont été déplacés en tête. Car c'est elles,
encore une fois, parce qu'elles sont privées de leur place normale en recevant la
deuxieme, qui attestent qu'elles ont été déplacées. II me parait donc ridicule de
se demander si c'est elles qui ont été déplacées ou les mots qui les suivent.
2.3. Fonction de la barytonese des prépositions en anastrophe (§§ 8-11 ).
8. (5) Quant au changement d'accentuation des prépositions [déplacées],
voici ce qu'on peut en dire. Tout d'abord, d'autres parties de phrase présentent
également des accidents distinctifs qui, ne se rencontrant pas du tout ailleurs,
feront difficulté: on peut observer cela sur les mots enclitiques et également sur
les inquisitifs barytons et les indéfinis oxytons21. La double accentuation des
prépositions n'a donc rien d'aberrant, { 10) puisqu'elle leur est commune avec
les pronoms [tantôt] enclitiques [tantôt] orthotonés22, avec hõs [différemrnent
accentué] selon qu' il est placé en tête ou en milieu d' expression23 (440} ( dans
ce demier cas il prend le circonflexe), avec ê explétif, qui prend le circonflexe
en tête de phrase mais non en construction postpositive - ainsi dans:
e
tí de su nósphin ap' állõn [ll. 15.244]
[que fais-tu donc là, toi, à l'écart des autres ... ?],
e e
{5} hóti kálliston katà Xánthippon [auteur inconnu)24,
et on peut trouver une foule d'autres exemples.
9. Mais il se pourrait bien même que la double accentuation [des prépositions]
soit justifiée. Prenons en effet les autres parties de phrase: elles n'ont qu'une
seule construction à laquelle elles se tiennent - les adverbes s'appliquant aux
verbes (même si plusieurs parties de phrase les en séparent25), les articles aux
casuels26, { 10} les noms aux verbes qui les accompagnent, les verbes eux-
mêmes faisant retour21 vers les noms ou les pronoms qui remplacent les noms.
Les prépositions en revanche, qui admettent deux constructions, une avec les
noms et une autre avec les verbes, feront place à juste titre à un changement
d'accent: {441} le [tour] inversé28, par son accentuation, consignifie aussi la
remontée de la préposition, tandis que le maintien [de !' ordre normal] avec
l' accentuation propre signale aussi la construction normale de la préposition.
273
§ 10. Tà yol:N
'19á1CllV 1ClÍ'W. lCDlpavÉoucn (a 247)
õu'x toii àp1micoii tÓvou, "A.fyro Tfiç àvmnpocpfiç, auomiµaíve1 icai tà àva-
j31j3aÇóµevov tí;ç 7tpo0Éoeroç, o\Jx oiÍ'troç ÕE Eiov oÚV'taÇiv ri)v É7t\ tà
pfiµa 7tapaÕÉxnat. Kai t'veica toútou eU7tapáÕetetoç icai Ti Õtoofi tàoiç
têali 7tpo0ÉoECJJV. 'O cr&tà; J..áyoç icai i:m toii
EÚpe õE Ilatpó!CÂtp 7tÉp1 KE͵ewv &,. cpWiv uióv (f 4),
442 m\ ~ ÍÍtE 7tp<ÍmertoV ɵoiç Fm. W..mv ESiim
yoúvw:nv (Callimachi? fr. anon. 261, II, p. 752 O.Schneider).
Ka\ en Ev <ôoolv>1 óvóµacn,
µáxn iivt KUÕ1aveÍP!l (Z 124, ai.),
=µ<ii Ertl Õ\VÍ]Evn (8 490),
=µoii furo ú.Miievtoç (B 659, ai.)'
\m(p ciiv Tfiç õ1acpopâç Katà tà ÕÉov ttefuioóµella, Év c!i icai 7tapaoníooµev
wuç tpÓ7touç tÔJv àvaotpecpoµÉvrov Ka\ tÔJv µfi oütroç ÉxouoÔJv. Tà
443 yàp viiv 7tpoice͵Evov iiµiv Éotiv itapao'tí;om, éoç àvayicaíroç oi OT01xe1rotai
E7tEVÓl]Oav ri)v E7t' aútaiç2 yevoµÉVT]V Õtoofiv tácnv, oµoÃ.óyroç teai tÔJV
cprovÔJv 7tpoeu0EttoµÉvrov Eiç tàv itpoKE͵evov À.Óyov, ElYE á7táomç
itapeitóµevóv icmv tà óÇúvEollm, tÔJv iiM.rov µepÔlv toii Ã.óyou 7tOltetÀ.lil-
tÉprov Õvtrov icatà tàç táouç · oU3 yàp tà µ eta1ti11tov 'tí;ç táoEroç dç
tàv airtàv ru8n1oµàv \míipxev. Oç YE teai 7tap1]1COÀ.oú0e1 taiç 11po8foe01v. -
§ 11. A1à toiito icai É7tEtete1vóµeva1 ouvÉÀ.1Couo1 Katà to tÉÀ.oç ri)v óÇeiav,
éoç Eie1 Ti É vi icai Ti 11po'tÍ. - A1à toiito ouõ' oi 7tep\ tov 'Aptoto-
cpáVI] ií1;írooav j3apúve1v tà µÓpta teatà ri)v AioÀ.ÍÕa ÕláAf:ictov, Yva
10 µTi tà iôwv 'tí;ç 7tpo0foeroç à11ooníoroo1v, "A.fyro ri)v àvaotpocp~· d yàp
icai É~púvllrioav, àvllEÃ.KÓµevm áltà4 'tfjç toii ~µatoç ouV'táÇeroç i\ toú
ÓvÓµatOÇ ÉÇÍJTI]OaV to áµeiljllll tOV tÓVOV, tea0' aç ElltOµEV llÍtÍaç. -
444 Atà tà auto Kai Kat' ápxfiv !Cai Katà tÉÀ.oç j3paxEia1· à yàp j3paxiiç
xpóvoç euµetá0noç teatà táo1v (011ou ye Kai fi Aiol..iç µEtat18Eioa toUÇ
tóvouç toiiç Katà tà tÉÀ.oç Eiç j3paxeíaç ouÃ.Ã.aj3àç5 µeta·rí81101 icatà 'tà
rJ..inv'fJ. 11Af:ováoaom oi'Jv XPÓV!fl ÉÀ.Af:Í!tOUO\ Kal tii àvaotpocpji 7 , ci>ç ii
icatai, Úita i Kai ai tmaútat. - 'AI..!..' ou 11âom àvaotpÉcpovtm. Oiiõr
yàp 11âoa àV'twvuµ ía icai ÉyKÀ.ÍvEtat Kai àp8otovei tm, àÀ.À. • foi to 11À.Éov
taÚtatÇ 11apÉ1tEtat· ouõf; 11ávta tà 11Úoµata <EV >1! j3apEÍ<,X Éotl táoet,
áM.' oiiõr ãMD. !tÀriota EÇwµáÃ.1ota1.
L 11poTlBtµ<val CB : 11pon!kµeva A.
2. µepóiv Ellebode, Lehrs: y<vóiv AC, yEVlKÔlv B.
3. Tácnv -d110À1Í<TaL Bekker: TaOlV KQL ou (rature de 2 lenres) µovri TOU (Tou Aac;, Tij AlX'J
Tovou anoÀUfTQL A, Táou1 Kal oU µ.ÓV'fl Tfj TOÜ Tóvou Tdon dnoÀÚETaL C, oúVTa~tv· o\J
µ6vov Tfl TOÜ Tóvou Táan d11ol..1Í<TaL Tà B.
4. ápElpou B!: àpL8µoii AC'.
5. fiv Ellebode, Bekker: om. A. -li CB.
6. ~ Ellebode. Bekker : 1\ A. li C'B !.
7. rrpo11poKuÀJ.v8óµ<vos mss d'Homêre: 1TpoKVÀl.vBoµ<vos A. rrporru>.i.vBoiiµ<vos C'B'.
8. '(va ~ 11<pl<yil..ao< Uhlig: '(v ' ~ 11eplqil..aa< B Bekker, lVQ '1 11eplf'YEÀaaa AP<. '1
11EPlf'YEMC10f Aac. li tva 11Epl<'Yll..aae e.
PRÉPOSffiONS : JUXT APOSITION ET COMPOSITION 274
3.1.1. Casuel au nominatif ou vocatif: composition seulement ( §§ 12-17).
12. Préposées, donc, aux parties de phrase, [!es prépositions se
construisent] soit en composition, { 10} soit en juxtaposition. Avec les cas
directs des casuels, et aussi avec les vocatifs qui leur sont associés36, la
juxtaposition est inconcevable. II est évident en effet que dans sún-oikos, epí-
kouros, sún-doulos, {445) hupér-doulos, pár-oikos, mét-oikos, ék-delos, aná-
dromos, perí-optos, peri-phóretos, on a affaire à une composition des mots3 7 :
non seulement à cause du recul de J'accent liée à la composition (aussi bien
certains [composés] conservent-ils le même accent [que le simple] et ce
maintien de J' accent ne les empêche pas {5} d' être des composés, par exemple
peri-klutós, ana-drome, sun-okhe, kata-mone, et une foule d'autres38), mais
aussi parce que la préposition y coexiste avec toutes les formes [de la flexion],
ce qui n'est pas le cas avec les prépositions juxtaposées, par exemple dans katà
Ktesiphontos [contre Ctésiphon (gén.)], huper Aristárkhou [pour Aristarque
(gén.)], groupements qui n'admettent pas n'irnporte quel cas s'il y a maintien de
la construction39. Au contraire, dans les exemples avec cas direct cités plus haut,
{ 10) l'association derneure à n'importe que! cas.
13. [Autre critere] encore: celui que fournit J'emploi de l'article. Juxtaposée, la
préposition reste en tête et l'article lui cede la position initiale pour rejoindre [le
casuel] auquel il est articulé; rien de tel au contraire {446} en cas de
composition, car, devenue une partie du nom, la préposition y sera précédée de
J' article qu' on appelle justement 'prépositif par rapport aux norns. Exemples de
juxtaposition: perí Aristárkhou I perí toíi Aristárkhou [à propos d' Aristarque/à
propos de I' A.], katà KtesiphOntos I katà toíi Ktesiphontos [contre
Ctésiphon/contre le C.J, peri stephánou I peri tou stephánou [au sujet d' (une)
couronne/au sujet de la couronne]; exemples de composition: {5} ho peri-
klutós [le super-fameux], ho sún-doulos [le co-esclave], ho mét-oikos [le co-
habitant]. En cas d'ambiguité, on a là un moyen, en ajoutant l'article, de lever
l'arnbiguilé; ainsi on distinguera entre parà toíi nómou [de la part de la loi],
parà toíi phérontos [de la part du portant], etc., et tou para-phérontos [du dé-
portant], toíi para-nómou [de l'il-légal]. Nous avons examiné ailleurs ces
questions en détail40.
14. De là4I suit qu' on aura une seule partie de phrase { 10} dans: pro-pro-
kulindómenos [II. 22.221 ; Od. 17.525], hupo-pepteotes [li. 2.312). Et dans:
léõn katà taúron eded6s [Jl. 17.542],
katá sera une partie de mot plutôt que de phrase, pour autant que l'interprétation
cornrne partie de phrase suppose la juxtaposition, et non la dissociation d'un
cornposé - comrne on le montrera ailleurs 42. { 15} Et dans:
gélasse de pâsa peri khthOn [/l. 19.362]
perí n'est pas juxtaposé au cas direct (khth6n) avec statut de préposition, mais
avec le statut de I' adverbe {447} périx; ou bien il y a hyperbate et perí va avec
le verbe pour former peri-egélase, "resplendit excessivement". En effet, deux
choses empêchent qu'on ait une relation de composition: l'accentuation -
275
1mi ii táatç, on µTIÔE 1 àvE~i~aaE tov tóvov ciiç to ain:óx9Cllv Kai
~. ICQl ii to\J OT1µa1voµÉvou EWO\<X' µÉVEI yàp Ett to 8T1À.UICOV
Õvoµa, 't'fiç auv6ÉaEooç µEm~at\ICOV EXOÚOTIÇ tov J..óyov· ou yàp ôit YE
ev tcp cMúx9o>v IC<Xl ÉvoaíxOoov ii yíi VOEltat, o ô' EIC yíiç yi::vóµi::voç fi
'ti'j:; YÍ!; ÉmKpa'tÍIN.
§ 15. Kai ii µÊv to1aÚ1T1 1tapá0i::a1ç à1tJ..f]ç EXttm 1TIPTtOElllÇ, tó2 YE
µiiv iÇEpyaanJCov to\J J..óyou cpua11CootÉpav ÉvÔEÍ1CVUm1 1Í\PT1a1v. Ai i::U9i::\m
10 Kai ai KÀT1nKai tv 1tpóooo1tov ÔT1À.o\Ja1 µuà t&v auvóvtoov /lT1µátC1Jv,
TpÚq>Cllv ávay1vÓ>a1CE1 - TpÚq>oov civayÍVCll<JKE, Tpúq>oov itapa-
448 ~ - T,,.v itapaÂáµf:Mx\IE, t&v ã.J..J..oov 1ttcOOElllV Év ôuai
1tpoaómo1ç voouµÉvoov, TpÚq>mVI Â.ÉyE'L, TpÚq>Cllva q>tÂ.Ei, TpÍlqKo\cc;
cixoÍJEl, oµo/..óyooç EU9E1ÔlV eÇoo!lEv 1tpoay1voµÉvmv. Toútmv ôii ÔtÔE1yµÉ-
VlllV, JCatà oúvtaÇ1v tiiv 1tpoai\Kouaav ouJC &v ÔuVT18EÍT1 Év 1tapa8ÉaE1 ii
5 1tpó81::01ç 't'fiç Eu0EÍaç 1totl: dvm, 1tp&tov3 ot1 to ÉK t&v 1tpo8ÉaEmv
auvÔTIÀ.oÚµtvav ÉltlÔÉXEtat if iK to\J Pi\µatoç 1tapucp1ataµÉvll axfo1ç. "Eatw
yáp ti mátmv, Eat(J) ÔÉ ti lCQl p aí VE'L, Kat 1tpó0Eaiç ttç ii fy5. ii aÍ'N,
ii !Catá, ii civá fi éiMT1 nç t&v totoútmv· í't ouJC i1t' i!úJ..o vtÚOEt µÉpoç
/..óyou fi to ôuváµi::vov tiiv iÇ aut&v axfotv c:XvaôÉÇaa0m. Kai ôii iµ1tÀá-
10 'tCOV µE:v o\i YEvÍ\OEtQ\, to OE iµpaívn OUÔE to 01ljL!tÀatlllV, to ôl:
CJ'lllllbívn, ôtaPaívn, 11EpljXxíVEl. "EvEKá yE to\J to1oútou Évoç
Õvtoç 1tpoa<Í11t01l to\J oÀ.ou, À.Éyw to\J IIÂ.átCDV Paívtt, to 1tpoay1vó-
µEVOV eÇw0Ev 1tpo8Et11COV Eltl to pfiµa VEÚOEI, OOO!tEpEi !tpOtalCt\lCOV
449 ai:o1xriov 1tp0 iinomlrnKOÚ 1CE1CJÓµEW~. -
§ 16. ("EcpaµEv yàp Kai JCatà
tàç ápxàç 't'fiç ElCOOaElllÇ, ciiç7 tà OtOIXElQ to\J À.óyou tov autov tpÓ!tov
ÉltÉXEI to\ç atOIXEÍOIÇ 't'fiç ÀÉÇEooç· lCQt roç Eatl 1tpota1Ctt1Cà8 atO\)Ct\a OtolJCEÍlllV
Kai oux éí1tavta à1távtoov, oütooç Kai À.ÉÇEtÇ 1tpota1Ct11Cat o?iam oux
i:mó:vrmv9 !tpOtttáÇovtQI, t&v YE µiiv ôuvaµÉvoov tiiv iÇ aut&v aúvtaÇ1v
àvaôÉÇaa9m. <l>ipE yáp 1tou auJ..J..a~iiv dva1 to1aÚ1T1V, tiiv tpa, tiiv
JCÂ.a, Kai É1tE\va110 tà a· ou óii 11 1tpoaxoopE\ 1tpo w\J p Ti 1tpo to\J /..· oú
yàp ôii tOÚt(J)V !tpOtUICtllCOV to a. to\J YE µT,v 1C Kai t. lCQt oÜtmç to
OICÂ.a Kai atpa auvtEtáÇeta1. <l>ÉpE óii Kat dvai t1I 2 Tipiiç, Kat toútcp
10 1tpoatí9Etat to V, À.Éym JCatà to tÉÀ.oç. ou ôii ltpOOKEÍOEtat µEtà to a.
KaÍto1 teÀ1Kov ôv 1t0Uf]ç ÀÉÇEooçI J, Ka00 to a w\i v ou 1tpoT1yótm, ava-
450 1taÀ.1v µÉvto1, wç yE 1tap' 'ApyEÍ01ç 1táµ1toÀ.J..óç Eattv ii tota~ aúvtaÇ1ç.)
l. µ<e.\an Ti pT]µClTLKl\ Uhlig interprétant Apc µ<01)an TJPTJµClTLICTJ : µ<01)s Ti pTJµClTL"'l A ac, µ<6' fis
Ti />TJµClTLKl\ CB. µ<6<[TJ Ti pTJµClTLKl\ Sylburg (mg). Bekker.
2. TT]VLKClVTCl AªC(O)CB : TT]VLKCl Apc.
3. 6voµClaTLicàs Apc'CB 1Bekker, Uhhg: 6voµClnicàs Aac.
4. aw6Ea<ws Lehrs: nl.a-ylas AC Bekker (aWClTTfaTTJ - crw6fo<ws om. B).
5. TJTT<p A: fian<p C Bekker, fis n<pl B, fi Uhhg.
6. #)anv Btkker : 4>TJat A, cj>ii<JClt CB.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 276
17. Lors donc qu'une préposition vient s'ajouter à [une construction à) une seule
personne, j 'entends par exemple Plátõn dialégetai [Platon discute], la
construction verbale ne saurait renoncer à l'élément prépositif de composition
qui lui revient, j'entends pros-dialégetai [discute-avec]. {5} Si toutefois le
terme nominal peut accueillir la relation qu'exprime la préposition, dans ce cas
on peut observer que la préposition forme une unité53 avec le nom: ainsi pour
perí-ergos [qui se mêle de trop de choses] qui n'est pas loin de5 4 peri-
ergázesthai [en faire trop], pour mét-oikos [co-habitant, résident étranger]
proche de met-oikeín [être résident étranger1 pour perí-optos [visible à l'entour]
proche de peri-óptesthai [être vu à l'entour], pour epí-kouros [allié] de epi-
kourefn [servir comme allié]. (L'attestation du composé comme [appellation]
conventionnelless ne constitue pas une objection: { 10} en effet, la constitution
du composé a son origine dans Ia forme adjective, qui a ensuite fait l'objet d' une
transposition conventionnelle. Quant à antí-theos [égal d'un dieu], antí-patros
[égal d'un pere] et [composés] similaires, ils attestent par Ieur valeur une
juxtaposition avec un génitif: {451) on dit en effet anti theou, anti patrós [en
place d'un dieu/d'un pere (gén.)], et il est clair que les composés conservent le
sens particulier [du juxtaposé]56.) Or donc, puisque les verbes, comme on vient
de I'exposer, se joignent avec les prépositions pour former une composition, et
non une juxtaposition, comme on le montreras1, il est tout à fait nécessaire que
les nominatifsss, {5} quand ils auestent une signification verbal e, aient le même
comportement que les verbes.
3.1.2.1. Casuel aux cas obliques: raison de la juxtaposition ( §18).
18. En revanche, les cas obliques, en se tenant à l'écart de Ia liaison
étroite des [sujets avec les] verbess9, c'est-à-dire en ne désignant pas la même
personne [que le verbe], se rendent impropres à Ia figure [composée]: au
contraire, i1 admettent Ia juxtaposition au lieu de la composition. { 1O} Ainsi, en
rapport avec l'unification de Ia personne, comme nous l'avons dit60, on a de
même unification dans la composition, tandis que, en rapport avec la
distanciation de I' oblique, on voit aussi se dérober la composition ; du coup, !e
champ [flexionnel] de la juxtaposition est un champ plus restreint que le champ
étendu de la forme soudée: peri Apollõníou [gén.], en (452) Apollõníõi [dat.],
etc.61
3.1.2.2.1. Apparence trompeuse de composition avec les obliques(§ 19).
19. II se trouvera vraisemblablement des gens pour dire que la
composition s'observe aussi avec des obliques: bólou [gén.] / peri-bólou,
drómou [gén.] / kata-drómou, etc. Mais ce serait méconnaitre que la
composition n' a pas son origine dans ces formes: on a affaire à la
transformation flexionnelle d'un cas direct composé, comme on le montrera par
la suite62.
3.1.2.2.2. Prétendu rattachement de la préposition au verbe ( §§ 20-21 ).
20. (5) Vraisemblablement encore on pourra penser qu'il n'est pas exact
que les prépositions soient juxtaposées aux cas obliques, mais qu'en fait elles
sont déplacées et se rattachent aux verbes63:
'A7IOÂ.Âo>vÍ01l ü..áÃ.11aa x:a'tEÂÚÀ.1laa 'Aoollmviou, aUv 'A1t0Â.-
Ào>YÚp i\1111v croviiµ11vl 'AnoÀ.Ào>vicp, KEpl. 'tOV x:aµlC'tfipa i!ôpa-
µov KEpWipaµov 'tOV x:aµlC'tfipa, iipàç Tpúqlwva d1t0v
453 iipoaEÜwv Tpúqlwva, àllÕ 'Ai..eÇavÔpEÍaç i!ôpaµov àiiÉÔpa-
µov 'Ai..eÇavôpEÍaç. Kiiv ô1acpÉpn Ka'tà 'tO ÔTIÂ.o'Ílµevov 'tà TI]ç ouv-
'lál;Emç, Ka0' Ú7tEpl31l3aoµoUç yÍvE'taÍ itwç Ti ô1mpopá, à vw ãv6pm1t0ç
v'1v ô ãv6pm110ç2, 'tÓU b Il'toÂ.eµaioç b 'tÓ'tE Ili:oÂ.eµaioç,
iµàç ô ÔoUÂ.oç - à Eµàç ÔOÜÀ.oç. -
§ 2 1 . "Eon fü: Kat itpoç 'to
'tOIOfuov cpávm, CÍlç i:à 'tOtafua µE:v < i:v>J i:ifl U7tEpl31l3aoµifl i:i]v aui:i]v
EXEI 1Cai:aÂ.Â.T1À.Ó'tl'l'ta, iciiv itooi]v i:xn Õlacpopàv wü OTlµmvoµÉvou· i:à
ôf: 'tÔlv itpo0ÉaErov icai f.v U7tEpl31l3aoµifl Õlácpopov it'téiio1v loXEI, icai
OXEÔov 'tà itÂ.EÍova oux iiitEpl)1l3áÇE-ra1, iipàç 'A7toÂ.ÂÓJvlov i!pxoµm,
10 itpoaipxoµm ôE: 'AMÀ.Ào>vúp, iipàç Tpúqlwva Â.aÂ.Ôl Ka \ iipoo-
Â.aÂ.Ôl Tp'Ílcpmvt, ica\ fon µÉv itou x:a'tacpÉpm olvov, ou µi]v x:a't' olvov
cpépm, icai 7tEPl 'tOU cpÍÂ.ou Â.Éyro, ou µi]v 7tEptÂ.Éym 'tOU cpÍÂ.ou-
7tÂ.EÍO'tT1V Ea'tlV Eiç 1:0 'tOlOU'tOV 7tapá0EOIV 7tOl1ÍOao0m. ~I' oii 7tpOÔT1M-
i:ai:a ÔEÍlCVU'tal CÍlç oi'.ôamv ai itpo0ÉoEIÇ o'Ílvi:aÇ1v i:i]v itpàç i:àç 7tÀ.ayÍouç4,
15 ou ôuváµEvm f.it' ÍÍ.ÂÂo 't1 OUVEVEX9íivm, Ei µi] itpÓ'tEpov ouµ7tEp1Afíl)o1Ev5
i:i]v 7tÂayÍav miOOiv Wp J,.. i:fi:; Ôlcupopâç iccrtà i:iJ ÉÇí); ipoüµEV.
454 § 22. "E't1 tji itpoicE1µévn6 ouvi:áÇE1 oi'ÍjoEi:aí nç i:à i:oiafua àvi:1 KEia0m,
:1tap' ÓÂ.Íyov Tp'Ílcpmv iiíl..ta9EV, µti:' ól..iyov 4Í!Ov :1tapÉa'tat,
:1tapà ri j\µapi:EV 9úov; 'to yàp i:i ica\ i:o ól..íyov ica\ Ei:1 tà titpo-
KE͵f\1117 ôóÇEt i:v EU0Eíc;t ouvi:áÇEl 7tapá0EOIV 'tÔlV 7tpo0ÉoEroV àvaôEôÉx0m,
S ic&J! fo icatà itÀ.ayÍav 7t'tÔlo1v tà TI]ç ouvi:áÇEroç yÉVT1ta1, iiap' ÓÂ.Íyov
1. i\µ'lv C1lllfl\µ'lv CB Uhlig (qui est 1enté de !ire i\µ'lv awfíµ'lv) : 'lµ'lv C1l/VTJµ'lv A.
2. viiv b dv0pwrros CB : om. A.
3. !v add. Uhlig.
4. rr>.aylovs Aªc: rr>.aylas AJlCCB.
5. avµTT<pLÀIÍj3oL<v ACB Uhlig (dans le texte): avµrrapaM~oL<v conj. Sylburg (approuvé par Uhlig.
dans l'apparatJ.
6. TTpOK<LµÉVIJ Ellebode, Lehrs : TTapaK<LµÉVIJ ACB Bekker.
7. rrpoc<lµ•va ACB: rrpoaK<lµ•va conJ. O. Schneider. rrpoaóµOLa conj. Uhlig (dans l'apparat). alii
alia.
8. Káv ACB : làv ou ÕÀÀ.woTc 1cli11 conj. Uhlig (dans l 'apparar).
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 277
l. VOEla0m Uhlig: v0<lv A (v final sur une rature d' 1 ou 2 lettres) CB Bekker.
2. Tl; B : n AC.
3. TO edd.: om. AC!B'.
4. TO ACB : suppr. Uhlig.
5. TTOl l]OWµf9a A?CC : TTOLl]OÓµf9a Aª"B.
6. füón Ka06Tt AC'B' (cf. 458.4 J : fü6Tt Kal Ka86n Bekker, Uhlig.
7. Myw TO owb<oµ<Kóv Lallol : ÀÉyw Tiii cruvôrnµt<lii AB ', ).,óy'!' Tiii cruvôrnµtKlii C Uhlig.
8. Tiii õn; Bekker: TOOTLS' Aac, Tovon; A?C., TO õn CB.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSillON ET COMPOSITION 278
arrivait à Tryphon (dat.) d'être honoré], katà tí Théõna hubrízeis? [pour quoi
insultes-tu Théon (acc.) ?].
23. On peut éliminer ces [contre-exemples en montrant que] la phrase s'établit
avec des accusatifs sous-entendus. Ainsi parà tí Trúphõn hémarten? [en quoi
Tryphon a-t-il commis une faute ?] implique qu'on sous-entend de l'extérieurn
[la mention de] la cause à !' accusatif, comme qui dirait: { 10} parà poían aitían
himarten Trúphõn? [en (vertu de) quelle raison (acc.) Tr. a-t-il commis une
faute ?] . II en va de même pour metà {455} mikrón ou met' olígon eleúsetai
Trúphõn [sous peu (nomin.-acc. indifférenciés) Tr. viendra]: on sous-entend
"metà mikràn diástema toú khrónou" [apres un bref intervalle73 de temps].
Même raisonnement pour tous les cas similaires, et on en reviendra ainsi à voir
que les prépositions sont construites en juxtaposition avec des accusatifs: la
phrase parà tí leípei ho lógos? [de quoi la phrase est-elle elliptique ?] équivaut à
{5} parà tína léxin, ou parà tína phrásin leípei ho lógos [de que! mot (acc. )/de
quelle expression (acc.) la phrase est-elle elliptique?]. Comme il n'est pas
concevable qu' on dise, avec un cas direct, *parà tís, mais bien, avec un
accusatif, parà tína? [chez qui?], de même il faut comprendre que tí, s'il ale
statut de cas direct, n'admettra pas une préposition juxtaposée, ce qu'il fera en
revanche s'il a !e statut d'accusatif, dans l'expression parà tí? [en quoi ?].
24. Mais voici une autre objection. Nous avons dit plus haut74 { 10} que la place
des articles est apres la préposition juxtaposée, et avant la préposition
composée ; or on dit bien to parà tí [litt.: !' en quoi], alors que [!' article] ne
pourrait s'ajouter ainsi dans le cas ou la préposition ne formerait pas d' avance
une unité [avec tzl75.
25. À nouvelle objection nouvelle réponse. Premierement, tí [quoi ?] ne peut pas
du tout prendre l'article: comme on l'a montré, les inquisitifs n'admettent pas
l'article76. { 15} Deuxiemement, ce n'est pas la présence de l'inquisitif qui induit
l'emploi de l'article dans la construction considérée, (456) j'entends dans tà
parà tí, mais l'article porte ici sur l'ensemble de la construction et sur l'acte
suppléé mentalement77; c'est comme dans les constructions avec l'infinitif,
comme to gráphein [l'écrire], to peripateín [le marcher], ou l'article ne porte
pas sur les diatheses ou les temps, mais sur (5) l'acte dénoté7B. On peut encore
en donner une preuve en appliquant cette construction à une phrase. Soit [une
phrase] comme: me parà toúto poiesometha [n'agissons pas contre ce
(principe)], construction qui à son tour dénote un certain acte - eh bien, c'est sur
cet acte que porte l'article dans to me parà toúto poiesometha [faisons le non-
contraire à ce (principe)]79. Donc on ne pourra pas dire que dans tà parà tí la
préposition est composée [avec !'oblique til, cela parce qu'il y a {10) un article
ajouté [en tête].
3.1.2.5. l'analyse correcte de dióti, kathóti (§§ 26-31).
26. C'est le même examen qu'appellent dióti [parce que], kathóti [en ce
que, du fait que]: ont-ils une construction de juxtaposés ou de composés ?SO
Autre alternative: contiennent-ils un hóti indéclinable, j'entends !e hóti
conjonctif [parce que/que (oui)], ou bien déclinable - ce serait alors le neutre de
hótis [leque!, qui (masc.)], qui constitue une partie de phrase unique similaire
{ 457} à hopoíon [te! que (qualité)], hopóson [tel que (quantité)]? à moins
encore qu'il ne faille y voir deux parties de phrase, ce qui nous renverrait à la
construction masculine à deux termes paralleles hós tis [leque!, qui(conque)],
27 9 l1EPl l:YNTAEEru: !::.
~ icai 0riÃ.uicov itapáicmm Év õuoi µÉpEm Ã.&you itáÃ.tv i:o ;) 't!Ç, ~ 1 itávtroç
OÚVEOtl icai ouÕÉupov EV õuoiv µÉpEOl Ã.&you to õ n2. OUIC à:yvooílvtóç
5 µou on icai iv ouvÕÉaµ<iJ ti/>3 Õn iativ EylCEtµÉVr\ ttÉpa aTlµaoia, i\v4
vooíJµev õiaPePatrotticéiiç, otE oüi:ro q>aµÉv, &n vixéi> OE, O'tt 1tÂ.EÍová
001l IÍYlr(tVIÍ>cnao, Õtaq>Epo'ÍxnJç5 cruvtál;Eroç Tf\ç oütro voouµÉVr\ç icat' aitto-
Â.oy11ei)v ÉICq>opáv, õn 11:/..eíová aov áva"(lv<Ílaxm crove'tCÓ'tEpÓç aov
~m. 'Yitf:p ~ç Õtaq>opâç tiicptPooaµEv icai iv ti/l 1tEpi cruvÕÉaµrov,
10 éiM.iJ. to víJv 'YE TÍ'\Ç téiiv itpo9Éotrov avvtá/;troç tO tOlOUtOV altat'tOÚ<rr\Ç
aÚto µóvov to icatix tixç itpo9ÉaEtç étltopoúµtvov xapaoi;tiaoµEV.
§ 27. ·nç µf:v ouv icai icatá i:1vaç6 ãM.aç 11:apa8Éot1ç ai 11:po6ÉaE1ç cruv-
õeaµ ucijç <ruvtál;Eroç yívovtm itapeµq>atticaí, Â.ÉÂ.EICtat iJµiv· iÇ i\iv icai
458 it aq>opµi) Ei'.p11i:m itapà l:troi:icoiç wíJ icaÂ.tia9at aui:àç itpo9etticoiiç
avvÕÉaµouç · to yàp i!vtxa nvoç Ã.Vltft; icai lhà 'ti J..V!tft; iv ia<i> iai:P,
icai i:o Ex 'ti\ç ~9vµíaç iv ia<i> iai:iv •éi> i!vtxa 'ti\ç ~µíaç. Ou
õi) ouv aittµq>aivov icai i:à itpoicE͵Eva µópta, Â.Éyro i:o Õtón, xa9ón,
itapaõeÇáµeva i:àç rtpo6foe1ç auvõeaµ11ei)v rnÉxe1v aúvi:aÇw. -
§ 28.npÓ-
õ11Â.ov yàp icaic Tf\ç auvoÚaT\Ç õaaeiaç <Ílç o\Jx (v àrtÂoílv iai:iv i:o ÔIÓt!,
ica9o ou rtapEµrtÍrttEt Ti iv wí:ç cprovtitm õaaeia iv µÉamç i:aiç Â.ÉÇEatv,
EVEICa toú 'tOtOÚtou OE<JT\µEtroµÉvrov <Evirov>8 ioç áÂ.Óyrov Ovtrov ii arto
Aaicromcijç ÕtaÀ.Énou itapEtaõeõuicótrov Eiç i:àç ÜÂ.Â.aç Õ1aÀ.Éicwuç, úrtf:p
10 i\iv Év ti/i itepi lt\ltuµátrov tiicp1PooaµEV. 'A).)..· ou toútó cp11µ 1 aiítapiceç < ... >9
ÕtÓ't\ O\lVEO'távm EIC Õtacpóprov µepéiiv 'tOU Ã.&you, Értti 1o oufü:v ÉICCÍJÂ.UEV
toiç OE01WElWµÉVO\Ç 0µ01a aui:à ica9íotaa9at, ti/l Euoi'., dé.vl 1 icai E'tl
459 t<P12 xap' 'Ammiç imiiçt3. -
§ 29. 'A'Mà icai tà itapertÓµEva <ruvoµoÃ.oytí:-
ltpéiitov aui:ai ai! 4 q>rovai, ~ tE õiá icai O't\ 15. Kai to i:iiv õiá µ11ÕÉrtOtE
iv cruv9Éat1 ainoÂ.oyticfuç rtapaÂ.aµpávea9m, ciJç iv ti/l õiáõpoµoç ii Õia-
i;péxm, iv õf: rtapa9ÉaEt lttlÍ>aEroç ainat11Cijç, õià Tp'Í>q>cova, õià i;iJv
5 fiµépav. Kai ivuú9Ev oµoÂ.oyEitat ioç ouõf: to O'tt aúvÕEaµÓç ianv,
460 áÂ.Â.à ltt(l)tllCOV µÓpt0v Tf\ç aittatticiiç rttlÍ>aEroÇ, El'YE iõtix611 Otl oufü:
1. Uhlig observe que l'imerversion des §§. 30 et 31 donnerait un enchainement plus satisfaisant de
l'argumentaúon: cf. note 91.
2. fi CB: 1\ Apc, <aTa A"'.
3. TrTÓXJ<ws ACB edd. : aWTÓ~•ws conj. Uhlig (dans l'apparat).
4. >.byov CB (cf. Egenolff 1879:694): Tov ).oyov A.
5. Tà add. UhJig.
6. TrpooaVTaTro8lSoTa• ACB : corr. Bekker, ávTaTro8lSoTal Trpàs conj. Uhlig (dans l'apparat).
7. füà A•c!c: Tà füà Apc'B'.
8. Tà Aac: rayé Apc, om. CB.
9. lTapaT•ilEµtvwv edd.: TTpon9Eµtvwv AC!B '.
10. lTnpaKaTaT•8Óµf8a Aac Eschine : 1To.paKaTaTlilEµal ApcCB.
11. Sui>j>opov Sophianos : cl.S.ó~pov AC, El S.d>j>opov B.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 280
n'a pas de cas direct avec une préposition juxtaposée et que diá avec le cas
direct n'assume pas une construction conjonctivess.
30. II reste maintenant à établir si diá précede l'accusatif du [mot] unique hóti
{5} ou de deux juxtaposés hó et tí, qui seraient Ia transposition au neutre de la
construction masculine hós tis. C'est avec cette deuxiême [interprétation] que la
logique s'accorde le mieux: aux autres genres en effet, j'entends au masculin et
au féminin, dont [la forme de cas direct] ne coincide jamais avec celle de
I' accusatif, la disjonction est manifeste89 ; e' est bien I' accusatif qu · on a dans di'
hón ( lO} tina lógon [litt.: pour la quelle raison (masc., acc.)], di' hen tina aitían
[pour la quelle cause (fém., acc.)], et aussi au pluriel di' hoús tinas I di' hás
tinas [pour les quels/quelles (acc. masc./fém.)] - ce sera donc la même chose
pour di' hó ti. II apparaitra clairement {461} qu' on a affaire là à trois parties de
phrase: la préposition diá qui, en construction conjonctive, se rapporte à
l'accusatif, et deux casuels en parallêle, hó et tí, dont le cas ne peut être que
I' accusatif. La même démonstration vaut également pour kathóti.
31. II faudra également accorder que, dans des constructions comme dià to
heméran eínai, dià to phbs eínai [litt.: à cause de le (art. nt. nomin.-acc.
indifférencié) faire jour/y avoir de Ia lumiêre], l'[article] < tó [le] > { 5} ne peut
pas être à un autre casque l'accusatif déjà mentionné. On peut encore tirer des
phrases ou des mots se répondent une preuve supplémentaire de ce que nous
disons : sur le modele de corrélations comme di' hón tina lógon taúta egéneto,
dià touton kai taúta sumbesetai [litt.: pour le quel motif (masc., acc.) ceei s'est
produit, pour lui (masc., acc.) il arrivera aussi cela], et aussi: di' hên tina
aitían ... , dià taútên ... [pour la quelle cause (fém., acc.) .. ., pour elle (fém.,
acc.) ... ], { 10) on aura au neutre dióti90 hêmera estín, dià touto phbs estin
[parce qu'il fait jour, pour cela (nt., nomin.- acc. indifférencié) il y a de la
lumiêre], l'ensemble corrélatif s'interprétant ici encore comme accusatif9 1•
3.2.1. These: Avec les verbes, les prépositions forment des composés (§ 32).
32. Voilà pour la construction des prépositions avec Ies noms, en
juxtaposition et en composition. A vec les verbes { 15}. leur construction est
toujours la composition: ainsi dans kata-gráphõ U'inscris], (462} ex-up-an-éstê
[(une protubérance) a sailli, Jl. 2.267], para-kata-tithémetha [nous déposons,
Eschine, C. Timarque 9], et toutes autres formes similaires. Mais peut-être ce
que je dis là ne paraitra-t-il pas exact, faute d'une démonstration prouvant que
ces formes sont composées. Exposons en effet la thêse selon laquelle, plutôt
qu'unifiées [par composition], elles sont juxtaposées; voici les arguments qui
vont dans ce sens.
3.2.2. Arguments en faveur de la juxtaposition des prépositions avec les verbes
(§§ 33-39).
33. Dans les parties de phrase composées, quel que soit leur type, [les
premiers termes] sont invariables du fait de l'univerbation92, alors que, dans Ies
juxtaposés, ils donnent dans certains cas lieu à variation. La chose est déjà claire
dans les composés avec une forme incomplête [au premier terme]. comme
leontó-phõnos [à Ia voix de lion], Mênó-dõros [Ménodore (n. pr.)), kunó-dêktos
281 l1EP! IYNT.Gfil ô.
~66 't<!> ávoÍlC't'lÇ µÉpoç óvóµa'tOÇ EyÉVE'tO, foxtv Kal Ótu'tEpEÚOuoav "fiiv
oúv0to1v Év 't<!> 0upavoín11ç, i;:ai1:01 Ka't' c'tpxàç áEI ouvt10EµÉV11· O'tE
01JVE'tÉ0rJ Év 't<!> ICO:'tá!ipoµoç ELÇ Õvoµa XWPJÍOaOa, el;,w0EV ltpOKE͵EVOV
iioxE 'to iip0pov, ouKÉ'tl 't<!> À.Óycp rijç 1tpo0ÉotCllÇ àpKnicii yEvoµÉV11 4 ,
ÕEU'tÉpa ó!: 'tOÜ iip0pou. 'EôdKVU1:0 yoüv Év 1tapa0fot1 µiJ 1tapa;(Cllpoüoa
'tOÜ 'tÓnou "téi> iip0pcp Év 'téi> 1Ca'tà K't1101cpÚlv'toç Kal fo 1Ca'tà 'tOÜ
K't'loiq>Ôlv'toç, Élc AÉa~ou i;:a\ Élc rijç Aéo~ou.
§ 39. El1tEp oúv
i)vw'to Kal Év 'téiJ 1Ca'taypácpm, àlhàcpopov ElXE 'tO el;,Cll0tv 1tpoo1CÀ.10fiva1·
OOç 'YàP ecpaµEv, oui;:É't\ npó6Eo1ç, µÉpoç ó[ pJ͵a1:0ç. Ei ói: ou npooói-
10 ÓWO\ tíl ICÀ.ÍOE\ 'tO EÇ,w0EV ÉyyEvÉo0m, ÓµÓÃ.o'"fov ÍÍ'tl 'tO ióiwµa OuK5 iiMo
'tl C7T1µaivE1 i\ "fiiv 1tapá0Emv6. - 'AM' ooo[ 'tà 'toÜ 'tÓvou ánEµcpaivovtá
Éonv· ióoii yàp E;(El 'to ióiwµa rijç napa0ÉoEWÇ, 'tO OUV't'lPEiv 'tOUÇ
467 'tÓV01JÇ, 1Canixov, ica8íiva.npoí\?Jlov. Kal Eltt 'tWV óµoÍCllV ó au'tOÇ
À.Óyoç.
!. Tb CB: TWA.
2. C7WTE0e1a6at CB : 11WTE6nC7a A.
3.1\VÓ)(ÀOW A (cf. 465,3) : 1\vbÍ)(ÀOW CB.
4. Ka\ - naPT!VÓ)(ÀOW om. C.
5. IT«PT!VÓ)(ÀOW Bekker: naPT1vwx>.ow AB.
6. Twv add. Lallot (suivant Uhlig, appara1 ad loc. ).
7. •l ACB Bekker. (avec virgule apres npo0lC7ECHv, l. 2): oiJ Ellebode, Uhlig (avec poinl apres
npoBlOEOlV ).
8. (v add. R.Schneider (Comm. 244•; le dativus commodi qu'admel Uhlig me parait improbable): om.
ACB Uhlig.
9. Ka0t(Óµl]V Ka0loa Apc: Kafü(oµEVl]V (?) KafüOTa A8 C, KQ0l(Óµl]V Ka6[om C'. Kafü(oµtVl]V
rn0loat B.
10. ÕTL Uhlig : Tb T ACB.
11.áSwaTOV add. Lallot : ó.SwaTEL add. Uhhg. om. ACB.
12. law6ev Uhhg : l~w6Ev ACB.
13. Kal A . om. CB (cf. n. 108).
PRÉPOSITTONS : JUXT APOSITTON ET COMPOSITTON 283
composition ait son point de départ au présent et se propage aux passés, ce serait
aussi le cas qu'on ne puisse avoir un passé composé pour lui-même en l'absence
de composition au présent. [Or] on dit kat-éphagon [j'ai dévoré (aor.)] sans
qu'on puisse mentionner (5) un présent [correspondant], kat-oísõ [je descendrai
(trans.)] sans qu'il y ait un présent en usage, ni d'ailleurs un passé; on dit aussi,
au présent, áp-eimi [je suis absent/je m'en vais) sans qu'on y voie clair dans les
passés [correspondants]. II faut donc se représenter qu'à chaque temps différent
[un verbe] reçoit sa composition propre, puisque, chaque [verbe] ne présentant
pas toute la gamme des temps, [les formes qui existent hors du présent],
{469} ne pouvant se réclamer d' une composition qui aurait son origine au
présent, doivent bien reposer sur une composition propre103. On peut citer ici
des exemples en foule.
3.2.3.2. Cas des verbes composés à 'flexion externe'(§§ 42-44).
42. Je suis toutefois prêt à admettre les formes figurées104, j'entends celles
qui sont fléchies sur la préposition. lei en effet, la différenciation qui s'opere
quand on passe du présent {5} au passé, ce sont les prépositions qui s' en
chargent: ainsi dans én-epon [je disais], de en-épõ [je dis], similaire à élaunon
[je conduisais (un char) vs prés. elaúnõ]; dans kam-múõ / e-kám-muon [je
ferrne/fermais les yeux], similaire à é-kampton [je courbais, vs prés. kámptõ]. II
faut noter que de en-okhló [j'importune], on a tiré ên-ókhloun [j'importunais] et
qu'une nouvelle composition est intervenue apres la flexion, dans par-
ênókhloun [j'excédais].
43. C' est manifestement à cause du petit nombre des [verbes] { 10} fléchis de
cette façon - les cas ou la préposition entre en composition à chaque temps étant
majoritaires - que ces formes ont semblé irrégulieresios. À ceux qui pensent
ainsi {470} on peut répondre que, si la regle impose à ce type de composés
prépositionnels la même [flexion qu'aux autres], on ne voit pas pourquoi ils ne
renoncent pas à Ia flexion externe qui est Ia leur pour donner par suite des
formes comme *kath-izómên [je m'asseyais], *kath-ísa [je m'assis]. (J'entends
avec uni Iong106, celui qu'on a quand une conjonction vient s'insérer [entre la
préposition et le verbe, comme dans] :
kàdd' is' en thalámõi [Il. 3.382)
[elle le déposa dans la chambre],
ou on a incontestablement la flexion interne, parce que la flexion externe <est
impossible> : impossible en effet de forrner ici le passé sans recourir à la flexion
interne.) En fait, comme nous l'avons ditl07, ce genre de verbe reçoit sa
composition du présent et passe [tel quel] aux temps du passé, ceux-ci n'étant
pas composés pour eux-mêmes, { 10) mais transposés du présent.
44. Mon avis là-dessus est le suivant: c'est parce queios [dans ces verbes] les
prépositions sont le plus souvent redondantes et sont comme des syllabes
284 flEPl IYNTAEE.Cll: 6
10 ãu.a 1tÃ.Eiota, ú1tep fuv tàçl aitíaç iJC011oóµE8a· wç ye 1ca\ Ê1t\ tiõv
óvoµátwv cpaµÉv nva cruvtt0ɵEVa ávaj31j)áÇe1v2 tov tóvov icaí nva riiv
tm.nótJrm tOÜ tó\.O\J t11Priv3. -
§ 48. To oe µEiÇov, iíl..11 ii 1tpootaict1icii
eyic).101ç Katà rijv tiõv ÊVEPYlltticÔ>v i>riµátwv 1tpocpopàv oiioa 4 ÕtoúÀ.Â.aj)oç
ávaj31j)áÇE1 tov tóvov, icáteÃ.9E, icatáÃ.aj)E, upíypacpe5, icai oúoe
474 icat' ÓÀ.Íyov ÕtotáÇm fot1v 1tEpi riiç ouv0ÉoEwç. Kai d óµoÀ.Óywç tà
'tOta'üta oúv0Eta, ltÍÕÇ OÚK iXv ôo0EÍ11 icai tà riiç Óp1ot1iciiç EylCÀ.ÍOEWÇ
oíMlEta; µÍa yàp i) EyKÀ.101Ç6 Kat µÍa cruvopoµi) tf\ç 1tpo8ÉoEWÇ Kal µ Ía
oXÉmç '1 mtà tOÜ PílµatoÇ. -
§ 49. 'Ioou Oi) ica\ ti Últotmmicii fyicl..101ç
Ê1t1ÔÉXEtat touç Ê1t1Çeun1icouç ouvôfoµouç 1tpo tiiiv 1tpo8foEwv, Êàv
ICa'IUl.ájXo, iàv Kataypácpm· O!tEp OÚK av 1tapEÍ1tEtO, tiõv 1tpo8foEwv
UEI tOV ápK'tlKOV tÓltov ÉltEXOUOÍÕV. l:aq>EÇ KáK tiõv À.011tiõv ÊyKÀ.ÍOEúlV,
at !tpO tÍÕV 1tpo8foEIJlV tà 1tpoaytvÓµEVa aÚmÍÇ Elttppriµma eÇro0Ev
1tpool..o.µj)ávoua1v, ei'.Ot 11:ai:aÃ.áj301µ1, ãyE 11:atál..aj)t. Kai tooaiha
10 0v Elll ltEpl t00 ~I tàç 1tpo0~ 'IOÍÇ Pflµamv.
§ 50. Ilpóo11J..ov OOç ica\ ai cruvoüom µEwxa\ µttal..aµj)avóµEvm a1to
tiõv p11µátrov oxfo1v ti)v aúti)v àvaoÉxovrm, <iiç EXEt ii mpaatá.; 1tpoç
to 1tapécn11,lltpllpÚ; 11:tp1Écpuv. Oütwç yàp ica\ to ~
1táÀ.tv ouvu1tápxovroç toü 1tapacpépm icataOtÍlOEtat tiç Êv µÉpoç À.Óyou·
475 ti µÉvto1 E111 1tapà tó cpÉpm, àip' o\i cpépmv icai cpépovloç, ica000ç 1tpo-
EÍ1toµEv, oúo µÉp11 À.Óyou yEvfioetat to 1tapà cpépovi:oç, toü ãp0pou
n&µé:wu µetal;u tTi; <µe:roicft:; mi tfi;>' 1tpollim:.wç. -
§ 51. Ei1toµEV
Év téi> 1tEp\ µetoxiõv OOç ál..118Éç Éot1 µâÀ.À.ov ical..eiv tà oxTiµata autmv
1tapaoúv0em ií1tep oúv0eta, ica0o 1táv µÉpoç À.Óyou ouvte0hí Kai dç
EtEpov axiiµa µEtaltEOOV ExEl to µEtalttlt'tlJllCOÇ OÚKÉtl oúv0ttOV, 1tapa-
oúv0EtOV OÉ. "Ev0Ev o?iv ica\ ai táOElÇ tiiiv 'l:E rucÀ.iiiv icai OOICOÚvtrov
cruv0Étrov dvm tov aútov É1tÉxouo1 tóvov, É1tEi tà à1tl..á icai 1tapa-
oúv8Eta µ 1âç EXEtm ávaÀ.oyíaç, OOç ÔEÍICVUtat Év téi> 1ttpi oXflµátrov.
10 LÚv0EtOV yoÜV cpaµEV to ÉÇ oÇutÓV01J ElÇ j)aptiav tÚOIV µEtEÀ11À.1J0ÓÇ,
É1ti trov tiç o e; návoocpoç, VEXÍD!Ôoçs. 1tapaoúv0Ewv ÔE to µi] àva-
j31j)áoav tov tÓvov, ica0o oúôf: ouvEtÉ0E1w9, ouv0Étq.> ÔE ÍJ1͵at1 1tapÉKE1 to.
téi> bmro<xo tà
àyopiiç i:rtaicooov Eóvm (Hesiod. O. er D. 29),
1. Tàs ACB. Tiis conJ. Sophianos (peut-êtte avec raison: cf. 453.16).
2. àvafl•llá,e•v B : avaj>Lllá(H AC'.
3. T!)pe1v Ponus. Sylburg, Bekker: T!)PfL A. C1WTTJpE'i CB.
4. oooa fücní>J.a~os edd.: oooa füau>J.ajlws Aac. oooa füau>J.ajlwv APC. oooav füaú>J.a~v CB.
5. TTepl "fpa<I>< CB : TTEPL "fpa<ls A (enfio de ligue)
6. f"(KhLC1LS ACB : füci6rn1s Uhlig.
7. 1.eToxfis Kal Tiis add. Uhlig. Kayser.
8. vfciOL!ios edd. : v.am!iós A. om. CB.
9.0WE"Tl6nTo Bekker:auvTt6ELTO Aªc.awcTE'ÜEL TWl Apc.O\.IVE"Ttei, T~ CB (ponctuation entre
les deux mots dans B ).
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITJON ET COMPOSITION 285
{ 1O} et des foules d' autres exemples - nous exposerons les raisons de cette
remontée 117 . [Le comportement des verbes composés est] comparable à celui
des noms composés dont nous disons que les uns font remanter I' accent tandis
que les autres conservent le même accent [que le simple].
3.2.3.3.4. (d) Argument des impératifs composés (§ 48).
48. Voici un argument plus fort. Au mode impératif des verbes actifs,
toutes Jes formes disyllabiques font remonter l'accent [en composition]: kát-
elthe, katá-labe, perí-graphe11s, et il n'y a pas (474) !e moindre doute qu'il
s'agisse Jà de composés. Or si l'on s'accorde à y voir des composés, comment
ne pas accorder que Jes indicatifs eux aussi sont des composés? Aussi bien a+
on affaire à la même enclise, à la même association avec la préposition et à la
même relation [de la préposition] au verbel 19.
3.2.3.3.5. (e) Argument de l'antéposition des conjonctions adjonctives et des
adverbes modaux (§ 49).
49. Notons encore que !e mode subjonctif {5} admet les conjonctions
adjonctives120 avant la préposition: eàn kata-lábõ, eàn kata-gráphõ, ce qui ne
se produirait pas [en cas de juxtaposition], car alors les prépositions occupent
toujours la position initiale121. La chose est claire également aux autres modes,
qui placent à J'extérieur, avant la préposition, J'adverbe qui s'adjoint à eux:
eíthe kata-láboimi, áge katá-labe 122. En voilà assez { 10} sur l'unification des
prépositions avec les verbes.
3.3. Juxtaposition et composition avec les participes(§§ 50-52).
50. II est clair que les participes, associés aux verbes dont ils proviennent
par transpositionl23, reçoivent d'eux une configuration qui reste la même: ainsi
de para-stás [assistant] par rapport à par-ésté [(il) assista], de peri-phús
[s'accrochant] par rapport à peri-éphun [je m'accrochai]. Pareillement para-
phérontos [emportant (gén.)], qui à son tour a à ses côtés para-phérõ
[j' emporte ], aura le statut de partie de phrase unique; {475} si, au contraire, on
avait un dérivé de phérõ [je porte] - qui donne•[au participe] phérõn et
phérontos [portant (nomin./gén.)] -, alors, comme on !'a dit plus haut124, on
aurait deux parties de phrase dans parà phérontos, l'article se plaçant entre la
préposition < et le participe >.
51. Nous avons dit dans le [traité] Des participes qu'il est plus exact d'appeler
ces figures des (5} 'décomposés' que des 'composés', du fait que toujours,
quand une partie de phrase composée donne par transformation une nouvelle
figure, cette demiere est non plus un composé, mais un décomposé. De !à vient
l'identité d'accentuation des simples et de ces apparents composés, car simples
et décomposés obéissent aux mêmes regles, comme on l'a montré dans le
[traité] Des figures12s. { 1O} Nous parlons en effet de composition quand il y a
passage de J'oxyton au baryton, par exemple dans Jes [noms] en -os comme
pán-sophos, ne-áoidosl26, mais de décomposition quand J'accent ne remonte pas
du fait que la forme n'est pas composée, mais dérivée d'un verbe composé;
ainsi c'est de ep-akoúõ [je prête attention] que vient epakouós dans:
agores epakouàn eónta [Hésiode, Trav. 29]
[étant attentif aux discours] ;
476 't!jil Ã.uprplim to Ã.uprplióç2,µearplim-µearpli6ç, t&v oemwnwµÉvrov
to wv Ú!tootEÀÂoµÉvwv· oú yàp Õ~ yE 1tpo11youµÉvwç Ú!tÊp 'ti;ç toÚtrov
àYaÂDyÍa.; 1tpoEIÀÓµála õuV.ajktv. -
§ 52. 'OµóÃ.oyov 15' éín Kai to
f, !; ó v Kai to napóv axfo1v tÔ>v 1tpoe1p11µÉvrov µetox&v àvaÕÉÕeKtm,
s napo:niµE11CX3 ti/> !!;ean Kai ti/> nápeanv· futep Éanv Év oÚÕE'tÉpç: Kam-
t..~Çe1 õeóvtwç, btEi Kal ii i!; ain&v OÚvtaÇ1ç bt\ tà ànapɵ<pata q>Épetm
ÉK OllvtcXÇEWÇ irr1µat11Cijç -rí;ç4 !tpOÇ tà à!tapɵq>ata, mpwn. W tp\Âo-
Â.oyiiv - napov ip\ÂoÃ.oyiiv, !Çean6 Ka9eúliew - f,Çov xa9eúlinv.
§ 53. Taiç àvtwvuµÍmç oÚÕÉ1totE f.v ouv0Éae1 ai 7tpo0Éae1ç oúvmn,
10 Katà µÉvtOI táo1v tiiv óp0iiv EV taiç 7tÂ.ayÍa1ç ltt<ÍlaE<JI, xa'tà aou,
7tEpl oou· õ1' Otl õi: µn' óp0liç táoewç, Év toiç 7tp0EJCÕ00Elow Elp1]tm.
'Oµot.óywç o?:Jv7 ta\ç Katà 'tÍJv eú0ei.av oúõ' ÕÂ.roç auvtetáÇetai Í] 1tpó8eo1ç
oÜ'te Kcxtà 1tapá8eo1v <oÜtE Katà aúv0eo1v>8 Õlà to àvÉq>1Kt0v 'ti;ç auv-
477 0foewç. "HÕ1] µÉvto1 ouK Év àvtwvuµutji auvtáÇe1 tEtÓÂ.µ11tai to f.d1CE1va
(Ka\ Etl Év bt1pp11µanttji to Eneua Katà xpovilCÍ]v Evvo1av, E<p' oii Ka\
tà 'tiiç µemÂ.~ljlEOOÇ eiç to µE'taÃ.aµj3avóµevov 'tiiç àvtwvuµ Íaç µetaq>páÇetai,
µeià mina).
§ 54. To\ç YE µiJv ap0po1ç ou p1]tOÍ.Ç OtJ<JI Kat' iõíav, áÃ.Ã.' oúõi:
auvn&µÉvoiç, áe\ Õt f.v 1tapa8Éae1 o?:io1 tÔlv 7ttl1ltl1CÔ>V Kcxtà 'tÍJv aútiiv
aúvtaÇ1v, toi>to1ç9 ai 7tpo0Éae1ç 7tapàKe1vtai, tou t010\nou f.v wiç 7tpoe1-
pl)µÉvoiç ipcp1~µÉvou.
§ 55. 'Ev airta\çl o ye µÍ]v ai 1tpo8Éae1ç Kcx\ auvtí0evtm Kcxi 1tcxpcxti-
10 0evta1l l. tieÕOµÉvou yàp tou IÍlç f.v eú0eíç: ouvti0evtm cxi 1tpo8foe1ç,
õo~oetm Ka\ ev dvm to 11:cxpaKaia~1C1J· Kcx\ ÕeÕOµÉvou tou õn Év
478 auv0Éae1 ÍX7tclvtOtE µetà tÔlv Priµátwv ai 1tpo8foe1ç, õo0eí11 Õtt Ka\ f.v
auv0foewç t.óyqil2 tà «ÉÇunavÉcm]» (B 267). Ka\ foi 3 Êv to ávayw<Í>aKnv,
ev Kal to ávay1v<Í>aKovi:a. Ka\ Õf\Â.ov õn, ei 1tpoayf.vono ÉtÉpcx 7tpó0eo1ç
ti/> to10Útq> o~µan, ou ouvoÚ01]ç auvtáÇewç 'ti;ç Katà tà p~µcxtcx, Í]
µEv 7tpoayeyovuicx 14 Év 7tCXpa9ÉaEI EÍp~oEtat, ii Õf: ouvoooa ti/> ~µCXtl EV
ouv0Éae1· ávayw<Í>axw - civay1v<Í>aJCovi:a - napà ávaytv<Í>aicovta 15,
§ 58. Oü-rroç E)'.EI Kai -ro iÇ ofi, Év cji, àq>' ofi, 1Ca8ó-r1 Ecmv Éltt-
481 vofiom Kai iv óvóµao1 -ro w10\rtov 7tapE7tÓµEvov, P.v oi'.iccp, b: AiaJk>u,
Ei.ç ol1eov· (wo1a yàp w7ttri\ Ti ÉK wú-trov µ ía, iooõuvaµoúoa É7t1pp11-
µan!Cfl 7tapayroyfi, À.Éyro -tj\ AEojló9ev,oiicalii:,oiico9t. napEo-ritoaµEv
õfI 1eai áÀ.Â.axó0i OOç -ro olicov ÕÉ, Oul..uµirov ÕÉ, -rà wú-to1ç 0µ01a,
õúo µÉp11 ÀÓ'you 1Ca8Eo-riirta EÍÇ oÍ>vmÇ1v µ Íav É7t1ppitµawç 7tapaÀ.aµ~á
VE'Cat, Kai EICElVO 7tpooõ1aoacpitoav-rEç. <Ílç Ei2 7tpo0ÉoEIÇ av-ri ouvliéoµrov
7tapaÀ.aµ~ávovm1, ou Jlímov Kai 'to aúvliEOµov av-ri 7tpo8éo1:rov áv9u-
1táyroea1. -
§ 59. 'A)J,: ÉKEiVÓ yé nç É7t1Ç11'ritoE1, 7t&ç -ra\n:a w1t11Cfiç
EWOÍaç Ea'Cl 7tapEµq>anKá, )'.pOVIKílç fü: "tà EIC 'rfiç ap8p11Cfiç CJUV'ráÇECllÇ,
10 [xov-roç Kai w\i w1oú-tou ÀÓ'yov, IÍlç ávayKaÍroç µE-.v "to P.v oi1eq> Kai
~ Ol'ICO\l w1t1ri\v axéo1v CJllµaÍVEI, EltEl Kai amà ltOÀ.U 7tpÓupov TÓltOV
Ê01͵atVEV. Tá YE µfiv ãp0pa oiiõE-.v w10\n:ov3 CJ11µaívov-ra ~ µóvov ava-
cpop1Ki]v EWO\aV, ~nç xpov1ri\v tµcpao1v 7tapÍCJ'rTICJIV, ElYE 'CO avacpÉpElV
482 XPÓVO\l Ú7tÓµ VTjOÍÇ fonv EV <!> 7tpOE:yE'"fÓVEI "tO avacptpÓµtvov, UICOÃ.oú0roç
ICa"tà 'ri]v 7tpot1p11µÉVTjV aúv-ra1;1v xpov11Cfiç 7tapEµq>áCJECllÇ YEvTtOE"tat 7taptµ-
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§ 60. ÜÜK É7tE1ÕTf ÉK 7tapa0éoEcíx; q>aµEv -rà -ro1a\i-ra µóp1a
ouvía-raa0m, JtÚV'rroç Kai Katà -rov µEp1aµov -rii>v µEpii>v w\i J..óyou -rfiç
ouvtál;ECllç WtoCJ'r1Íatm1S, 1Ca8áJttp YE Kal 'Cà ãÃ.À.a µÉpll WU ÀÓ'you <OÜ:J'>
ouv-rál;ECllç áltooTitaEm17 -rij> 7tapa!..óyip8 tii>v Éy1mµÉvrov9 cprovii>v. liúo µÉpll
[toílJ'º ÀÓ'you ÉO'rÍv, -tj\ µÉV'ro1 ~ EKa-rÉpou ouvóliip Ev ti 7tapucpíatatai·
483 ÕI • oKai IÍlç fivroµÉva a-&tà 7tapEÕEÇáµt0a, À.Éyro to eiç õ, Kai i Çev q,
oi>· mi en em w,. 7tpoElpllµÉvwv ÉmpPT1µat11CÔW, ol1eov ÕÉ, á:ypov lii.
§ 61. napa0itaoµat Kai TO 7tpoç wu
'HpaKÀEÍÕou (f r. 2 e oh n)
Eip11µÉvov, Wç Kat to É:n: EÍ xpov11Cov t7tÍpp11µa EK -rfiç 7tpoE1p11µÉVTjç
5 ouv-rál;Eroç ÉyÉvtto· EK W7t11Cou yàp t7t1ppitµatoç -ro\i o fi. cp11aív, altttE-
1..Eito lirop1ri\ µEtMTjljflÇ Í1 et oµoíroç tép ltOV Kai :n: Ei. aU'COÜ - aÜ"tii, <!>
ouvf1E1 11 7tpó0Eo1ç Ti i:n:i, Ti vüv iaoauvaµoooa -tj\ ánó12, 1Ca80 Kat iv' 3 hépoiç
11 a7tÓ àv-ri -rfiç Êní· to yàp uánoµ11víoaç» (H230) fotlv Év \'o<p
'Cij> mµ11víaaç. Eiç Õ[ -rTiv toíl ávõpOç CJ\lVllYOPÍav Kai -rà -rfiç ouvaÀ.1cpfiç
10 oiiK t\µ7toÓIEi tov J..óyov· áltE1pá1C1ç yà.p -rà. lirop11Cà. õ1à lfllÀii>v à:v-r1-
0'tOÍXrov "tà.ç CJ\lvaÃ.tcpàç 110IEÍm1,
Uw add. Uhlig.
2. (v1K6v edd. : EVLKWV A.
3. lcrn yoüv edd.: fO"TL yow A!JC, <anvow (?) A•c.
4. hdvw imo«iTw A Bekker: suppr. Uhlig (suivant Schneider, Comm. 193 .. : cf. déjà Buttmann ad
loc.).
5. a A (pour la syllepse de nombre. cf. Schneider. Comm. 14) : 3 conj. m• mg_
6. TTpó8Ecnv Ellebode, Lehrs, O.Schneider : 1Tapa9EOLV A.
7. Toü A Bekker, R.Schneider, Maas (1912:12): suppr. Uhlig (cf. Egenolff 1879).
8. ou A Bekker : suppr. Uhlig, STj m•.
9. otKa& dtrtpxoµaL add. Ponus.
PRÉPOSITIONS. JUXTAPOSmON ET COMPOSmON 291
'temps' dans sa plus grande généralité, sans y pratiquer de subdivision, mais Ie
couvrant tout entier à la maniere d'un nom génériquel73.
69. Si donc la construction se fait avec le 'jour' contenu [dans l'adverbe], de
toute nécessité on prendra la préposition comme juxtaposée puisqu'elle va avec
un oblique nominal, et de toute nécessité il faut {490} ajouter I' article pour
signaler le casuel sous-entendu, car c'est un trait distinctif de l'article que de
s'apposer à de~ casue)st14 • Aussi bien, qu'est-ce que semeron [aujourd'hui (adv.
invar.)) a à voir avec I'article tês, féminin, génitif et singulier - toutes [notions)
que n' expriment pas les adverbes? Mais il y a [des adverbes) qui {5} n' ont pas
un tel casuel comme signifié conjoínt: ceux-là sont privés de la construction
dont nous traitons, c'est Ie cas de apo-dís [par deux fois], apo-trís [par trois
fois)175.
70. Inversement, [les adverbes comme semeron] ignorent la juxtaposition de Ia
préposition seule, sans juxtaposition préalable de I' article, qui, luí, se rapporte
exclusivement au [casuel] sous-entendu - par exemple dans en têi aúrion, en
{10} têi ekhthés [litt.: dans le demain / l'hier]. Ces [expressions], il ne viendrait
à l'idée de personne de les énoncer sans article, du fait que les prépositions se
rapportent exclusivement aux casuels et ne peuvent être juxtaposées aux
adverbes: impossible, en effet, de dire *en semeron {491} ou *en aúrion.
71. Même raisonnement pour des [tours] comme en tôi hupo-kátõ, en tôi ep-ánõ
[litt.: dans le dessous/dessus]: ici à nouveau l'article est apposé au 'lieu'
contenu [dans I'adverbe] et la préposition qui est en tête estjuxtaposée. Aussi,
quand on fait J'analyse grammaticale [de ces tours], il faut prendre la premiêre
préposition comme juxtaposée au datif contenu, avec son article, tandis que la
deuxieme, composée, appartient à l'adverbe de lieul76.
72. On montre donc par ce genre [de raisonnement] que ap-ekhthés ne peut
admettre [l'insertion de] l'article parce que [la préposition] s'y rapporte à
l'adverbe de temps avec leque! elle forme une partie de phrase unique. En
revanche, dans apõ tês ekhthés [litt.: depuis l'híer], elle a sa constructíon
propre, avec Ie nom ajouté, comme dans ek rês { 1O} semeron [litt.: depuis
l'aujourd'huí]l77 - leque) n'a pas du toutt 78 son origine dans une insertion de
l'article, puisqu'il n'existe pas de *ek semeron. Notre propos, nous l'avons
ditt79, exigeait une telle démonstration pour que I'analyse grammaticale
acquiêre une meilleure crédibilité.
3.8.3. Les adverbes ex-aíphnes et áphnõ (§§ 73-78).
73. {492} Poursuivons en traitant Ie problême de ex-aíphnês [soudain,
inopinément] : est-ce une forme unifiée appartenant à un type adverbial, ou bien
une construction prépositionnelle présentant Ie sens d'un adverbe, comme on
peut en observer d'innombrables qui ont en regard d'elles des adverbes
signifiant la même relation: eis oikon {5} apérkhomai < = oíkade apérkhomai >
[je rentre à la maison]. ex oíkou paregenómên = oíkothen paregenómên [j'arrive
292
11:apEyEvóµ11v. !v oh:cp CJE µ!vw - oÍKo9í aE µÉvw. TmÍtT]Ç i:fiç
mivráÇEmç fipaµev Kal t&
otKOV ô' roEÂEÍJooµm (l 365)
<Ílç 1tpÕÇ to oi'.uÕE, mcoÕEÍÇavtEÇ <Ílç ÕÚO µÉpTJ '}Jyyou Éai:\v to oiKov ÕÉ.
10 Ka\ õii to 7tpoKE͵evov µóp1ov Õtà to É1taKo!..ou9Tiaav Ttá9oç tji qiwvfl
ou npoqiaví\ tà i:ííç auvtáÇewç KatÉa'tT]ae, téiiv ovtw y1voµÉvwv ánávtwv
Kat' ouÕÉva tpÓ1tOV E1t\<Jtáaewç 1 wxóvtwv, Ka9áitEp 1tpÓKE\'ta\. -
§ 74. Ilapà õiJ to acpavfiç Õvoµa cX1tEtEÃ.e\i:Ó 't\ 9T]Ã.1JKOV Katà itapCÍ>vu-
µov CJXflµa'tlaµÓV, ácpavÍaç Ka\ acpáVE\aÇ. â1aaà yàp tà TOtaÚ'tCL, EÍ>-
15 ~ - ~ llip' OÚ itál..1v tO
t93 E\xrel3iTJ 'tÉ9v11KEV (fort. Callimachi, fr. 519 Schn.),
~ WJJi µfiv mi~
EUµa9iT]v 1'Jtrito ôi&ru; ÉµÉ (Callimachi Epigr. 49 Schn.,
Anth. Pai. VI 310, 1 p. 397, 12 Stadttnüller).
oÜtwç ExEl iax\ tO
àõpavÍTJ 'tÓÕt: 1t0")..)...áv (fort. Ca!limachi, frag. 520 Schn.).
Ilapà õii to npoKE͵evov õvoµa napEÍ7tetó nç aúvtaÇ1ç ÉK yevuciiç
1t't00EWÇ to ÉÇ licpavíw;. <Ílç Ka\ napà 'tO aVrfx,2 nál..1v t\ E'YEVE'tO
9T]Ã.uKov ÉÇ aim\c; Km' É1tlpp11µanKiJv aúvi:aÇw· ÉÇ aim\ç i'.wµev
10 npoc; .õ.ioV'Í>aiov. Ilapà õii oí'.iv i:iiv npoKetµÉVTJV OÚv'taÇ1v auyK01tlJ
µEv [õià)3 'tOÚ a ica'tà µÉOTJV aul..l..aj3iJv E-yive'to, µe9' Ú!tepj31j3aaµoú Kmà
'tO cipxov µÉpoç 'tOÚ napal..fi'YoV'toç \, o õii Ka\ ainov ~v i:oü Eiç a
Ka'taÃ.fi'Yew 'ºµóp10v. Ka\ qiaivetm on ã:vayicaiwç icai to l..fiyov a
µnal..aµj3áve1 eíç 'tO 11 , i:oü ahiou i:ííç l..fiÇewç4 àcp1a•aµÉvou Ka'tà to
15 imep~w m\ OÜtlll t& ~ç àTtoi:eJ..cimi. -
§ 75. Oií'te õe i:o a
494 01J'YKÓ1t'tEa9m Çévov, ÉTrei omwç El(E\ 'tO anápyavov, 'tO i!õvov, to
'tÉKVOV, 'tO ôáKvco5, m 'Epi:x9ovíõai, Ci.1..1..a µupia· OU'tE µiJv Ú1tEp-
j31imçea6m tà 01:01xeia· 'tà yàp cmEtpÉma cmEpEÍma. '1aooç6 õe Kai napà
'º õópu Ti õópuoç yev1Kfi, o'te qiaµev lioupó;· ~ - ~- E<PTJV
õE Év füamyµíp. µTi Cipa 'tOÜ yoí:Nawç7 mi ÕOÍlpa'tÓ; eim O\J'(IC01tCXÍ.
495 § 76. Ilapov õe Káic 'toÜ ávtutapaKElµÉvou e7t1ppfiµa'toç ná9oç 'º
E1t\ÕeiÇm. 'Iõou yàp Trapà to ácpavfic;S õvoµa ~v mco'teÀoÚµEVov ETrippT]µa
napaicE͵evov oµói:ovov yEV11cfl 7tÀTJ9uvt1Kfl tji ácpavmv, to ácpavó'lç (<Ílç
icai EUCJEj3iôv - ~- a
õii Eq>aµev (J1JV1J1tÚpl(E\V Kai auvrovooo9m
taiç •01aÚtmç yeviicaiç). 'E<p • oi> õii 7táÃ.1v to 7tpoicE͵evov 1tá9oç E1ta-
5
1tapá&cnv rno111aá:µ11v Év hipotç. T:-11ÕE oi>v icrx1wana01] 1CO.l
§ 78. w&paµev iv toiç 1tp01CEtµÉvo1ç taiç EK 1tpo6Éaewv y1voµÉvo.tç 1tapa-
ãcpvm. - '°
6foeo1v Kai cniµo.tvoúao.tç Eittppl]µatt!Ci]v oxfo1v ávtmapaiceia6a1 f:ittpp!Í-
µata. Kai tip ouv ~ aiin;i; 1tapCÍ1CE1taí tt aútó6ev, i'.mµ.ev ai>tó6ev -
émü..&mµev ÉÇ aiJ.t% [àné.l..9mµev ] 6 . O'útwç exe1 Ka \ to
crinóõtov o' ãpa µ1v (0 449),
10 ávti toÜ iÇ aiin;c; ouic i:í.U.ooe 1tapaicÀ.Ívavta'. IlapÓ.1CEtto.t ouv Kai t4i
iÇaícpV'llÇ ãcpvm napeyÉvEto ó liriva Év i'.oljl tip iÇaícpVl]ç MpeyivEto.
1. lae ' ÕTE A. edd. - mais Uhlig note avec raison dans son appara1 qu ·on attendrall plu1ô1 ici un adv.
comme &ÀÀoT<. li es1 impossible, en tout cas, de donner à la6' líTE son sens habituei de 'parfois'.
2. OÍJKÉTL Uhlig : OUK ETIL A.
3. O,Miljiav lv T.;i inróSpa Bekker (d'aprês Sophianos l~lljiav µev lv ... ): '~'"'" µ<v TO
woSpa A.
4. à.µOLi3TJSls edd.: aµvikiBLs (?) Aªc, aµllj1r]füs Apc
5. T.;i edd.: TO A.
6. aTTÜ6wµ<v A : suppr. edd.
7. TrapaKÀl.VaVTa (?) Aªc: TTa.p<lKQLVOVTQ AJX.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITJON ET COMPOSITION 293
par suite de I'altération survenue la forme a rompu ses attaches avec le génitif,
elle en rejette aussi l'accent (comme on a dit, c'est le rattachement au génitif qui
fonde la communauté d'accent). Le mot devient donc baryton et perd alors
normalement son s (en effet, dans les cas ou { 10) ce type àe finale
[scil. adverbiale en -õ-] a l'accent du génitif, elle prend aussi l's; on peut donc
admettre que la disparition de l' accent du génitif entraíne la disparition de I' s);
la forme passe alors au type accentuel des adverbes à finale õ, { 496} qui eux ne
correspondent pasl87 à des noms présentant les trois genres, ainsi ésõ [dedans],
kátõ [en bas], kúklõi [autour], tónõi [intensément].
77. D'autre part, nous avons dit ailleurs que les exemples sont innombrables de
mots qui changent d'accent quand ils perdent des éléments. Dans les adverbes
comme odáx [avec les dents], hupodráx [en regardant en-dessous], okláx [en
position accroupie], c' est I' x qui entraine I' aigu [final] ; mais que cet x vienne à
manquer dans hupódra, {5} cette ellipse fait changer I' aigu de placei 88,
conformant ainsi l'adverbe au [type] baryton de rhímpha [vite]. mála
[beaucoup], aipsa [aussitôt]. Même accentuation sur la finale liée à I'-sdans les
adverbes en -ís à pénultieme longue: khõrís [séparément], amphís [tout autour],
amoibêdís [à tour de rôle]; mais étant donné la perte de J'-s dans les barytons
comme polláki [souvent], dekáki [dix fois]. khõris, {10) perdant !ui aussi son -s,
est devenu khôri, se conformam au [type] authi, etc. (497) Nous avons montré
aussi que despostês [maítre (mot fictif)], ergasres [travailleur (mot rare)], en
perdant leur -s-, se sont conformés au [type] elátês [conducteur], arótês
[laboureur], d'ou despótês, ergátés [maítre, travaílleur (mots courants)] avec
accentuation barytonel89: j'ai donné ailleurs une foule d' exemples semblables.
La formation de áphnõ, donc, s'explique de cette façon.
78. {5} Nous avons dit plus haut que les [tours] à préposition juxtaposée et
signifiant une relation adverbiaJe19o ont en regard d'eux des adverbes. Ainsi en
face de ex autês [sur !e champ], on a un autóthen: íõmen autóthen ==
apelthõmen ex autês [allons nous en sur-le-champ]. C'est encore !e cas de:
autódion d' ára min [Od. 8.449] •
[aussitôt donc elle !e (prie)],
ou autódion est mis pour 'sur-le champ' (ex autês), 'sans s'écarter ailleurs' 191.
C'est donc ainsi qu'en regard de ex-aíphnés on a áphnõ: áphnõ paregéneto ho
deina [soudain, Untei s'est présenté], équivalent de ex-aíphnés paregéneto.
[llEPI EIIIPPHM.ATON]I
201 § 1. Tà to1ttKà tiõv bnpp!]µátwv tptiç EXEt ÔtaotCÍ<mç, 'tliv F:v tÓ1t1p,
'tliv Eiç tÓ!tov, 'tiiv ÉK tó1tov. Ka\ Õí\À.ov &t1 àpK'tlKCÍ>'ttpá É<m tà Év
tÓ1tcp· tà yàp ÉK tó1tov noÀ.u npÓtEpov óµoÀ.oyEi to Év tÓ1tcp dvm,
Kal €tt to dç tÓ!tov to ÉK tÓ!tov Tiiv µttá~ao1v 1tottio0m. '11õ11 õE: Kal
ôià tiõv <PWviõv oa<Pf:ç to'üto YEV1Íattm· to yàp 1t o ü2 011µaívEt to iv
tÓ!tcp, à<P. oli yÍVEtat tOltlKOV Eiç tÓltOV napaywyov ltÓCJ E Kat Etl to
nó9i, Kal ÉK tÓ!tov to nó9tv· napá tE to Ü1jloc; Ü1j1o'ü yívEtm, àlp' oli
to u1fló9ev Ka \ Ü1j169i.
§ 2. "Ov tpÓ!tov F:v tip 11apE1toµÉvcp yÉvEI toiç óvóµaoív Eot1 µovaÔtKà
10 icatà àpptviidiv 1tpoqiopáv, ica\ Etl ica-tà 6rJ/,.vicfiv ical oÚÕEtÉpav, µovo-
YEVÍ\ KaÀ.oÚµEva, ica\ Wç fott nvà tptyEví\, F:v ÉKáatn q>wvfi À.EyÓµtva,
~ 1taÂ.f1 ltaMv, Émicotvwvo'üvtá tE tip àppEVtKip yÉvEt ical 011Ã.vicip,
o '!IE'l&íii; Kat ti 1f1Eu&ftc; Ka\ to 1flEUÕÉc;. Eviá tE3 Ev Õua\ yÉVEOl VOEÍtat
(yàp] 4 àpotvucà 1m\ 01]Ã.vKá, wç iiaroç ical tà napaMtícna, -
§ 3. toiJrov tàv
15 tpÓ7tOV Ea'tlV EUpÉa0at Kal 'tiiv tiõv t01tlKWV Émpp!]µátwv oxfoiv i\5
µÓvov µovaõiidiv o1ioav, watt µT\ Kal i!; àKoÀ.ou9iaç ÉyyÍvEo0at tàç
u110À.oÍ1tovç OXÉaElÇ tiõv tÓ1twv, wanEp Én\ to'ü !ti\ Émppt͵ato.;6 Kat
iJXJ..wv rov napt0ɵrlla 7, i\ il; à1coÃ.oú0ov npoq>opâç 'tliv tp1aoi]v Õláotao1v
1101iio9a18 iÍJO!tEp tà tpiyEVí\, OOç napà 'tliv oi 1to "ll ánotEÀ.Eitat to oilto9t9
20 oi1to9ev oimÕE, Kal to'ü Émppfiµatoç icatà to ÕÉov 'tliv àKÓÀ.ov0ov
1. Notre seule source manuscrile pour le lrailé Des adverbes esl le Parisinus gr. 2548 (A). La
numérotalion marginale du présent texte renvoic aus pages et lignes de J'édilion de R. Schneider (GG
n 1); la division en paragraphes est de moi.
2. Tà yàp rroíi Bckker : TO yap TO rroíi A.
3. lvLó n Bekker: EVLDT< A.
4. yap A: suppr. Skneczka. Sul. µLâS" rr~pâs- ou <fiwvíis" conj. Egenolff.
5. l\ Uhlig: oL A Bekkcr, Skrzeczk.a, Schoemann.
6. tmppl\µan>S" Kal d>.>.wv A Uhlig, Skrzeczka : tmppl\µaTos <, cilli Toíi rroíi ETTLppl\µaTOS> Kal
<TWv> d.Ã)w)v Schoemann.
7. rrap<6tµ<6a. li té Ó.KoÀ01í6ov rrpoljlopãs Uhlig : rrap<6tµe6a. l\ té Ó.<oÀoú6ov rrpoljlopâs A
Bekker. llap<6tµ<6a l\ t~ Ó.KoÀoú6ov llpoljlopà Schoemann. TT<lp!6tµ<6a <Ó.ili Kal> li té
Ó.<oÀoú6ov llpoljlopâs Skrzeczka.
8. lTD<Eia6aL A Bekker, Uhhg: lTOLriTa• Schoemann, Skrzeczka.
9. OLKo6L Aªc: oucol Apc si.
ADVERBES DE LIBU'
([Adverbes] p. 201-210 Schneider)
!tf1 ôii XPI͵am 1t0IJ..à. cpÉpw iú&; !tf1 ôE ic:al aUtó; ... {v 203)
àvrl to\J Eii; tÍva tÓ!tov ;
'tiiv E.v tÓ1tCfl icmà 'tliv 1tpo1mµÉVT1v auµ1tá0E1av téõv1 Eiç tó1tov ica\ EV
30 'tÓ!tcp, cbÔÉ OE µÉ\10>. -
§ 7. '1awç ôóÇE1 to '0µ11p1icõv E0oç ávt1ict:ia6a1
tji itpoE1p1iµÉv]l auvtá!;Et toí! toitiicou t7ttpp1͵atoç, Wç itap a-imp ou
toit1icóv fon, itmóniwç ôE: itapaatanicóv, ica\ iaoôuvaµouv téji OÜ!mc;·
7tEpl oii E.Ç tit1icpÍat:wç EvtEÀÔ>ç t:litoµEV tv téji 7tEpl É1t1ppTJµátwv, wç
ElTj µt:v Ti ÔÉouaa amou 7tpo<p0pà OTJµaívouaa 1:0 OV1:(1) ç, Ti ÔE 7tpOICEtµÉVTI
35 7tol..A.fi 1tapá0rn1ç Éit\ tÔ>v t07t11Céõv2 É1t1pp11µátwv á1t11vÉyicato ica\
tO itpoicciµE\{)V µópwv Eiç tÍ1I' =icfiv <Tf,,fmV.
203 § 8. '1fô11 µÉvtot Evia, éíitEp ical 01tavuínm:á fot1v, ávtôÉÇato 'tiiv Eiç
ÔE 7tapayroyfiv ouic oí'.>aav toit11C1Ív, icoivfiv ôE: ica\ ã'AJ..mv µEpÔ>v À.Óyou,
ouôE:v 11:À.Éov oriµaÍvouaav tOU áq>' oii itapiix0ri, ElYE to\ç oiÍ'twç
E7l:E1CtEtaµÉvo1ç 1tapt11:ÓµEvÓv fot1v E.v ávta7t0Ôot1icéji µopícp icmayívea0m
ô1à wu t, ,;ooóoôe, 1:01óofü:, 1:TJÂ.11CÓOÔe · otç 0µ01ov itapà to iJyíxa ical
1:TJVÍ1Ca to 1:TJV11COOE, iiµoç -rilµoç- 1:lJµÓOÔE. -
§ 9. (Ilpóa1mtm ôE: to 1:010í!tov.P
Xpi\ µÉvto1 voeiv, Ólç tà EltEIC'tEtaµÉva E!;El 'tiiv ÚVta7tÓÔOOlV toí! t, ou
µfiv tà ávta11:oôo0Évta 'tiiv i11:Éictaa1v E)(El. 'Iôoi> yàp itapà to Õq>pa
1Ca\ tÓq>pa tà -rfiç É1tE1Ctáat:wç OÚIC EytvEto' 1ml to ewç ical et1 tÉO> ç·
10 iawç on ica\ EV iiM.o1ç E.ll1itfi Éatl tà to1aí!ta oxiíµata· 7tnpEÍ7tE'tO
yàp to 1:0\0UtOV tolÇ E7tEIC'tEtaµÉvo1ç, ical EV 7tÚaµaa1 icatayÍvEa6a1· a
& üJ..uríi 1t00µanicfiç iJv 7tp<Jq)Opâç. -
§ 1 o. Ka\ EIC TI]ç àvaotpoq>fiç ôE: tOU
Â.Óyou itCÍÀ1V fod nva ámicE͵EVa, Wç itapà to ÜY;" to ©li e ouic ápÇá-
µtvov aito tOU 1:, ica\ itapà to iv8a to cv9áôe. "Ot1 yàp OUIC Eatl tfiç
15 to11:1 icfiç 11:apaywyfiç, aaq>EÇ ÉvtEí!0t:v· tà to1t1icà 7tapax0évta µttà toí!
011µmvoµÉvou ical tpíniv áxo tÉÀ.ouç E)(El 'tiiv óÇEi.av, ãypaÔE, oh:aôt:·
toúto Õ( oUx OÜtwç ExEl. -
§ 11. Tà tomicà 7tapax0ivta Ú7to~oA.íi toí! ô e
OÚIC ÚJtoÀ.1µ7távE1 UÇ1v OlJµaívouaáv ti, xwp\ç ti µfi EIC 7tapaywyfiç µE:v
µfi ElT\, Éic ôE: ouvtá!;twç toí! ô É auvÔÉaµou ica\ 7ttcÍlaewç ainat1icfiç, Wç
20 to OÜÂ.uµitov ÕÉ ica\ tà oµoia. (Kal ô1à toí!to áµq>Í~oÀ.ov to w.a&,
07tEp 7tCÍÀ1v téji tv0áôe oú itapaicol..ou0e1). El7ttp otiv to h6a5 icata-
À1µ7távttai UitoatEÂ.À.oµÉvou toí! ô E, i'.ô1ov ô· Éatl toí!to tÔ>v ô1à toí! ô E
El'l:EICtEtaµÉvwv, to !tCÍÀ\V áito~oÀ.ft toU ô E tO amo OTJµaÍVEIV, ffiç YE
E)(El to tTJVtlCCÍÔE "ª \6 1:TJVÍ1Ca, 't'TlµÓOÔE "ª \ tíiµoç' cbÔE - m. ô &ii &.Jp1icóv
25 rot1v, «;;, tE XEpvânç yuvá» 1 (lyr. gr. I113 , p. 1359 Bergk) Ka.\ bt\
óvoµátmv wlÓCJ& - toioc;, 'toaÓ<JÔE - 'tÓaoc;· TI;ç npoKElµÉvrlç na.pa.ymrflç
m\ to év9cíôt. EinEp o-Õv \ô1ov to tiiv npo tÉÀ.ouç ól;úvE1v, ~pa.xEia.v
o-Õaav, 'tWV ô1à 'tOU ÔE na.pt]yµÉvmv, 't1111ÓOÔE, n1v11cáôt, 'tOIOUtOV iipa.
m\ tÕ ev9áôt. -
§ 12. IlpÓÔt]Âov &ri Ka.\ to iv9évôe 'riiç a.\rrílç na.pol..Jciiç
30 Éanv· O!tEp éíl..mc; OOOE tiiv Eic; tÓltov axfo1v Gl]µa.ÍvEl. "Etl OV tpónov
ôia.cpÉpE1 tà to1auta., Ka.9o o µÉv fot1 nap11yµÉvov ôià to\> ô t , o fü: ÉV
Ooo1 µÉproi ').J:,you, tÕv ifüov exov tóvov m\ tÕv 'tOÜ &,
oôE npoaÉEutl!v c'Xw:K'!Xl (Ç 36),
204 to\itov 'tOV tpÓnov Ka.\ to ev9áôe Ô10Íat:1 'tOU
Ma ô' ivt l:KÍlMT! vaÍE1 (µ 85)-
§ 13. Móvwc; tà ôtà to\> Çt tiiv Eiç tónov axfotv Gl]µaivet, Epa.Çe, 9úpa.Çt,
'AcpíôvaÇe, e~a.Çt, OUK am9ávmç, 'toU ç Ka.\ 'tOU ô iaoôuva.µo\ivwç
axt:ôóv2, d.úÇm - d.úômv, ICVÍÇm - 1CVÍÔ1]3, eÇm - i::ôoc;.
1. w TE x•pvâTL> ywá Lallot (cf. S. 214,5): WTf x<pVlTTJS" 'YVVTl A, WTE x<pVÍjTlS" ywlj
Schneider.
2. ox<Sóv edd. : ox<ôo A
3. icvl(w KvlS'l edd. ; icvi(wv ICVLST)S' A.
4. ~v<P'Y'\µaTO> Aªc Bekker; P'lµaTOS" Apc.
5. áv<WS" edd. : aVEWlS" A.
6. àvaiJS..,, Schneider: avavS (rature de 2 ou 3 leures) AªC. avavôol Apc.
7. KÍJKÀOS edd. : KllKi.ws' A.
ADVERBES DE LIEU 297
{25} hô te khernâtis guná [frag. lyr. adesp. III, p. 742 Bergk4]
[ainsi une joumaliere]),
et, pour les nom5, toiósde = tolos [de telle qualité], tosósde = tósos [de telle
quantité] - entháde releve de la même dérivation. Et si e' est le propre des
dérivés en -de de prendre l'aigu sur la pénultieme breve - têmósde, tênikáde -,
eh bien entháde est aussi de ce type.
12. II est manifeste que enthénde [de là] présente la même redondance: {30) il
ne signifie absolument pas la relation allative. Et la différence qu'il y a entre les
mots qui sont les uns des dérivés en -de, les autres formés de deux parties de
phrase dont chacune garde son accent propre25 :
hõ de proséeipen ánakta [Od. 14.36]
[et lui s'adressa au maitre],
{ 204} on la retrouve entre entháde et:
éntha d' eni Skúllê naíei [Od. 12.85]
[ et là habite Scylla];
en effet, le premier est paroxyton, et l' autre proparoxyton en juxtaposition avec
la conjonction copulative:
{5 } éntha d' énaien
Aíolos Hippotádês [Od. 10.1-2]
[et là habitait Éole, fils d'Hippotês].
13. Les adverbes en -ze signifient exclusivement la relation allative: éraze [vers
la terre], thúraze [vers le dehors], Aphídnaze [vers Aphidna], Thebaze [vers
Thebes], et il n 'y a rien là de surprenant, car le z est presque l' équivalent du d:
cf. klúzõ [inonder] et klúdõn [flot], knízõ [piquer] et knídê [ortie], héz.õ [faire
asseoir26] et hédos [siege].
3. Adverbes en -ô; la concurrence éndon - eísõ (§§ 14-18).
14. { 10} Les adverbes à finale -õ, lorsqu'ils sont dérivés d'une
préposition, sont toujours locatifs - ainsi de iínõ [en haut] et similaires.
Lorsqu'ils sont dérivés de noms, ils retiennent la relation27 qu'exprime le nom,
avec une interprétation adverbiale: de teínein [tendre] dérive tónos [tension], et
c'est à ce sens que se rattache à son tour tónõi [avec tension, intensément], qui
signifie en effet l'intensité d'une action. De même áneõs signifie 'sans voix'
(áphõnon), { 15} j'entends sur !e mode nominal, et de là vient l'adverbe áneõi
qui a le même sens que anaúd<õs> [silencieusement]. Quant à kúklõi [en
cercle], il clair qu'il doit sa relation locative2s non à la dérivation, mais à kúklos
[cercle] qui l'exprime29 déjà. C'est la même chose pour pórrõ [en avant], qui
présente un allongement attique: il est dérivé de póros [passage, chemin], qui a
lui aussi un sens locatif3º.
15. {20} Les adverbes dérivés d'une préposition indiquent toujours une relation
locative, assurément parce que les prépositions elles-mêmes, entre autres
significations, connotent31 des relations locatives - ana-baínei / kata-baínei [il
monte/il descend] -, et cela spécialement quand la préposition se compose avec
des verbes qui signifient eux-mêmes un mouvement spatialisé32. En effet, avec
298 [nEPI EnIPPHMA rnN]
Éit\ yàp tÔ>v lttronKÔ>V Kai ãM.a 1táµ1tol..l..a 011µaívEt, icatà K'tllat-
25 qléiwlo;, ôtà Tpúpmva, lttpl. eµou. "Eatt 1iii tà ultÓÀ.otlta müta,
ává- ãvm, lCa"Çá- icá"'m,ltpÓç- npóam, Eç - Eam, ll;- ll;m. Kai EKaatov
tÔ>V !tpOKEtµÉvrov 011µaÍVE\ Kai TIJV ElÇ tÓltOV OXÉatv Kai TIJV ÉV tÓltljl,
ãvm Épxoµa i, ávm µÉve·
ima, ltj)Óa(J) cpÉpE TÍXp. (cp 369)'
30 mi Eirl TiiN ãJJ.J,Jv 'li> a\rró.
§ 16. n&ç aW Õ).nyov mi ti>
ElO(J) OOpnoV ÉIC<ÍaµE\ (TJ J3),
KtlµÉVO\l tOÜ ElOOl oµoÍroç toiç iíÂ.Â.olÇ Katà TIJV 1\toofivl O;(ÉolV, Kal TIJV
Év tÔIUfJ Kat tiiv Eiç 'tÓl!ov,
205 fü' ~íaç "ÇE\;(~V ttOCll µol..civ (Eur. Phoen. 262).
'Al..l..á cpao1v ci>ç ÉXPÍÍV cpávm év6ov· éí1ttp ÉK téi>v Évavtirov i'.aroç
ãl..oyov, Ka0o 1tâ.v Eiç 1\ov l..fryov bt(ppT]µa ltOl~tóç Éott ltaptµcpan-
KÓV, OU tÓltO\l, ~O"CpU1\ÓV, OÍCI1CT]1ióV, áyt/..T]1\Óv, 1iOVCI 1CTJ 1\ÓV. néi>ç oi>v
ou yÉÀ.01ov to µE:v E:xov /..óyov 1tapmttio6m, to 31: ãl..oyov Kai Katà
cprovrív, éít1 µfi óÇúvttm, Kai. Katà to linl..oúµtvov, éín µfi to auto wiç
futaat OT]µaÍVEt, CÍ\aÀD'yCÍJ!l:pov EÚtiiv;
§ 17. "Eottv U!tep tí;ç xpi\oEroç Éictiva
1tapa0fo0m, ci>ç tà µev ãM.a téi>v ÉlttppT]µátrov, l..i;yro tà 1tapà tàç
ltpo0Éae1ç foxnµanoµÉva, ouic EXOvta E'ttpov to 1tapaicE͵tvov, linl..oüv
10 TIJV ÉV tÓltcp OXÉOIV, ávɵEVE TIJV Õtoofiv XPfiOlV tÔ>V tOltlKWV' tO ÕE
eiam, E;cov to Ev õ o v ávnitapaicE͵tvov, ÉÕÓict1 ál..óyroç ti0to6m OT]µaivov
tfiv toü evôov oxfo1v. "01ttp 1tavti. µÉpt1 À.Óyo\l 1tapaicol..ou0ti to Õttl..-
iyxto6at ElÇ áicataMT]À.Ónlta, éítav ÉtÉpa 't\Ç xpfio1ç 1Cat" iliiav µÓvov n
011µaoíav. To ypáq>E\ oúic ãv 1tott Éiti 1tpCÓ'to\l 1tpoocímou i\ ÕtutÉpo\l
15 tt0Ein, É1tti á1toµtµÉp1otm to ypáq>m Kal ypáq>nç EÍç tà 1tpóoro1ta· to
ypáq>eiç õe oütt bt\ 1tpeótou oütt É1ti tpíwu, Ka0o ávtµtpío6n tà tot-
aüta. <Tá>2 yE µfiv áitapɵcpata, Eiç 1tpóoro1ta ou µtp1o6Évta <ou1i' >3 tiç
áp10µoúç, ouicÉn áicatáMT]Âa 1tapà ri]v wútrov ávroµal..íav Éativ· fonv
tiç to to1oütov 1táµ1toM.a ltapa0fo0at. 'EÇmpÉtroç o\iv ávaµtp100ev to
20 lvõov cMryicairoç ÕIEÀ.ÉyxEI tTiv füaaiiv XPfiotv 'tOÜ Eiam. -
§ 18. '/W.i:J. cpCIµEV
auto ii!..oríio0m, OltEP dxtv blttÇaíptOIV tOÜ µfi éíµo1ov dvm wiç EÍÇ
õov 1tEpat0\lµÉvo1ç, 1tpéi>wv éín li1oúUa~ov, eittlta µóvov áito 1tpo-
0fot(J)Ç ioxnµánom1, téi>v ã/../..(J)v ou 'tjiliE ÉXÓVt(J)V, úl..I..' ti; óvóµawç
i\ irilµCitOÇ 1tap11yµÉV(J)V. npÓlCEl'tCil Õe O'tt ai 7tpo0ÉaElÇ, 1tapayÓµEVat
25 EÍÇ Élttpp11µat11CTJV ltpocpopáv, tÓltO\l oxÉcnv É1tayyÉÀ.À.OV'tat. Ei oZ>v
l. T!]v füaaiiv O.Schneider (cf. 205,10 el 20): Tl\v& ri)v A Bekker. R.Schneider.
2. Tá add. Bekker.
3. oUS' add. Bekker (dans son apparal).
ADVERBES DE LIEU 298
les casuels, les prépositions ont une foule d'autres significations: katà
Ktesiphôntos [contre Ctésiphon], {25} dià Trúphõna [à cause de Tryphon],
peri emou [à propos de moi]. Vaiei donc quels sont ces autres [adverbes en -õ]:
[tiré de] aná, ánõ [en haut], de katá, kátõ [en bas], de prós,prósõ [en avant,
devantL de és, ésõ [dedans), de éx, éxõ [dehors]; chacun de ces adverbes
signifie à la fois la relation allative et la relation inessive: ánõ érkhomai [je
viens en haut], ánõ méne [reste en haut],
átta, prósõ phére tóxa [Od. 21.369)
[petit pere, apporte l'arc devant],
{30} et ainsi des autres.
16. Qu'y a+il des lors d'irrégulier dans:
eísõ dórpon ekósmei [Od. 7.13)
[elle préparait le diner à l'intérieur],
puisque eísõ [à l'intérieur], comme les autres [adverbes en -õ]. s'applique aussi
à la double relation, inessive comme allative:
{205} di' eupeteías teikhéõn eísõ molefn [Euripide, Phén. 262]
[pénétrer facilement à l'intérieur du rempart]?
On prétend qu'il fallait dire éndonll; mais il se pourrait bien au contraire que ce
soit là [une forme] irréguliere, dans la mesure ou tout adverbe en -don est un
adverbe de qualité et non de lieu: botrudón [en grappe], oiakedón [comme un
gouvemail], ageledón [en troupeau], donakedón [comme un roseau)3 4 • N'est-il
{5} pas ridicule de répudier l' adverbe régulier, et de déclarer plus régulier celui
qui est irrégulier du point de vue de la forme (il n'est pas oxyton) et du sens (il
n'a pas Ie même sens que tous les autres [adverbes en -dón])?
17. En faveur de l'emploi [de éndon inessif au lieu de eísõ], on peut invoquer Ies
arguments que voici. Alors que les autres adverbes (j'entends formés sur les
prépositions), n'ayant pas à côté d'eux un autre dérivé { 10) indiquant Ia relation
inessive, assument la double relation locative, eísõ, qui a pour pendant éndon,
donne l'impression d'un emploi irrégulier quand il signifie la même relation que
éndon. C'est là une chose qui peut arriver à n'importe quelle partie de phrase, de
se voir dénoncée comme incongruente quand il existe une autre forme en usage
qui est réservée à ce sens particulierls. Ainsi gráphei [il écrit] ne saurait en
aucun cas s'appliquer à la premiere ou à Ia deuxieme personne, { 15) parce que
Je paradigme comporte pour ces personnes gráphõ et grápheis; et grápheis [tu
écris] ne peut s'appliquer ni à la premiere ni à la troisieme, parce que le
paradigme comporte des formes pour ces personnes. L'infinitif en revanche, qui
n'entre pas dans un paradigme pour la personne, <ni non plus> pour le nombre,
ne présente pas d'incongruence du fait qu'il ne s'accorde pas selon ces
[accidents]. On pourrait ici multiplier les exemples. Dans ces conditions, éndon,
qui occupe une position spécifique dans le paradigme, {20} dénonce
nécessairement [comme incongruent) le double usage de eísõ.
18. Je prétends cependant que éndon est irrégulier: il fait exception par sa
dissemblance avec les adverbes à finale -don, d'abord parce qu'il est
disyllabique, ensuite parce qu'il est le seu! à être formé sur une préposition, à la
différence des autres, qui sont dérivés de noms ou de verbes. Or on a vu plus
haut que les prépositions, quand elles donnent par dérivation {25} une forme
adverbiale, expriment une relation locative. Si donc éndon est seu! [adverbe en
299 (nEPI En!PPHMA TnN)
µóvov ànà 1tpo9ÉaEWÇ, µÓvov ical 't01tnci1v oxfow <T11µaÍVEl, OUIC oE;uvó-
µEVOV, ica0à 'to 1tÂ.Éov 1táÀtv ai 1tpo0ÉoEtÇ Év papeíq. 'tÓ.OEt exouoi 'tà
Emppt͵aw. ltllp<ryӵEVCL
§ 19. 'Oµoíwç ôt: ical 'tà Õtà 'tOU (JEI ÉKcpEpÓµeva Tiiv aUtfiv oXÉO!V 'tO'iç
30 dç Õe2 /...fryouo1 <T11µaÍVEl, 'tOV autàv tÓvov á.vaotxóµeva Kat 1tapá.0eo1v
'tiiv téàv Eiç 0tv,ãU.00ev- iÍÂÂooE, 1tó0ev - 1IÓoE, 1távfo6ev- Kávfocre· oi>
tou'to µou à1tocpmvoµÉvou, cOc; 1tá.vtwç 'tà dç 0ev f...irYovta àvn1tapá.-
KEttai 'tOiÇ EÍÇ CJ E, all' ciiç 'tà Eiç CJ E 'tOiÇ EtÇ 9ev 7tapÓ.ICEl'tat, Jiv Kat
tijV lmluJniw. <'tÍ); '1Óarolç>3 mooéxoVW.L -
§ 20. Otç ltáÀlV aWEO'tlV ii õià
35 'tOÚ 6t 7tapaywyi\, 'tiiv EV 'tÓlt!p OXÉalV a1tÓ.vtO'tE OflÀ.oOOa, ltÓ.À.lV 'tÍ')Ç
206 au'fiiç 'tÓ.OEWÇ ouvoi>OT1ç, ypacpíjç 'tE 'tiiç otà 'tOÜ 9, Ei auvEin4 ica'tà tà
1tÀ.Éov icai ii Õtà 'tou o ypacpT, 1tapEOpEÚOuoa· EÍ OE µft yE ii Õtà 'tOÚ
o; ypacpii ÉyyÍvEtat, ciiç EXEl 'tà 'tOtaúta, ouic f.v µovft µEv toú <0>-'i
'/'8frtri6 - '.A9ítvri&v- 'A&ftVTtatv, 9ftP1\ - 9TiP119ev- 9TiP1\at, auVÓV'tOç OE toú o
oiipavó9ev - oupav66i, ·~ - 'APuõó8i, oi'.!CD&v - oi 1Co9i. - IlpóalCmm
OE Ka'tà tà 1tÀ.Éov Õtà tà 1Cei9ev Kai KEi9i, Õlttp i'.awç toú ExEtv69i
õWami CJUyKoltT, tiva1· á)J.iJ. ical. ltáÀ1v Õtà tà Éyyv9ev ical éyy{:Bi.
§ 21. Kal. aacpEc; cm OEÓV't(l)Ç [iv] to'iç 1tÀ.EÍO'tOlÇ7 ii tOlaÚtrl yÍvEtm ànapáOEIC'tOÇ
ypa.cpÍ\, À.Éyw tijV
10 OÚpaW9i ltpO (f 3}
ou yàp vúv 'tiiv Év 'tÓlt<p OJCÉcnv ó À.Óyoç à1tami, áÀÀ.à 'tiiv Év yEvucfl
CJ'Í>vtaÇ1v, 1tpo oupavoii, Eiyt OUIC Év oupav<!> Ti 7t'tÍ'lCJlÇ ~V. <Xp::>fivS ot>v
OÜpavóqJlv i\ oupavÓ9EV, ou 'tOÚ'tÓ µou à1tocpcuvoµÉvou, ÓJ<; tà Õtà 'tOU
9ev EICcpEpÓµEva 'tiiv EK tÓltou axfoiv onµaÍVEl, i\ Év yeviicfl 0ÉÀ.El ltapa-
15 f...aµpávea9m, i\ Ka9ó/...ou Õtt fotiv Év 'tfl auvtáE;ei É.7tÍppf1µa· ôeôdé;etai9
yàp <µii> 1 o 'tiiv EIC tÓltou CJXÉalV ônf...oüv, tà <OE> l l amà toiç àcp' iiiv
EaxTiµatío0r\. -
§ 22. Tá YE µT,v Eiç cpt /...fryovta amo µÓvov 1tapaywyfiç
ôóE;av EoXEV É.7t1ppnµa'tllcfiçl 2, ou µT,v fotiv É.7t1ppfiµata 'tfl cpvcm, ica0cí1tep
tOUVavtÍOV OVÓµata ltOÀ.f...á.IClÇ 'tf\ <pVOEl Õvta, OVVtaÇ1v EltlppflµanicT,v
20 ávaôeÇcíµeva, À.Éyttm É1t1ppfiµma. "Exti fü: tà toü À.Óyou oiítwç. Ilâoa
1. a• O.Schoeider : a A.
2. & Bekker : &v A.
3. Tiis Tcia<ws add. Schoemann.
4. awElT] edd. : ownT]v A.
5. e add. Bekker.
6. 'Ae.\VI') Bekker, Schneider (cf. 191.22): afhiva A.
7. TÔLS- n>.ElcrrOLs- Egeoolff (cf. A. 195,3): tv To1s- nXElcrrots A. Schneider.
8. Xi>iiv Bekker : 1JV A.
9. &&l~naL A: plutôt Sl&ucTaL ? Egeoolff.
10. µfi add. Schoemann.
11. Sl)).oüv. TO st Schoemann : 511Àoüv TO A Bekker.
12. f'TT1.ppruJ.aTLKfts Bek.ker: fTTLPPTlµanKTjv A.
ADVERBES DE LIEU 299
-don] à être tiré d'une préposition, il est aussi !e seu! à signifier une relation
Jocative, et s'il n'est pas oxyton, c'est que la majorité des adverbes dérivés de
prépositions sont barytonsJ6.
4. Le paradigme -se, -then, -thi (§§ 19-20).
19. De même, les adverbes en -se signifient la même relation que ceux
{30) à finale -de. Ils reçoivent la même accentuation et entrent dans !e même
paradigme que ceux en -then: állothen / állose [d'ailleurs/vers ailleurs],
póthen/ póse [d'ou?/vers ou?]. pántothen/ pántose [de partout/en toutes
directions]. Je ne dispas qu'il y a forcément un adverbe en -then en face d'un
adverbe en -se, mais que ceux en -se sont !e pendant de ceux en -then, dont ils
partagent aussi < l'accentuation >.
20. Va encore avec ces demiers {35} la dérivation en -thi qui indique toujours la
relation inessive et partage encore la (206) même accentuation; elle partage
aussi la graphie th, en regle générale, s'il y a aussi uno à la pénultieme. Si au
contraire [la base] n'est pas en -os, comme dans les formes qui suivent, le th ne
se maintient pas: Athene / Athénethen I Athénesin [Athênes/d' Athenes/à
Athenes], Thébe I Thébethen I Thébesin [Thebes/de Thebes/à Thebes]; mais [il
se maintient] s'il y a un o: (5) ouranóthen/ ouranóthi [du ciel/au ciel],
Abudóthen / Abudót h i [d' Abydos/à Abydos], oíkothen / oíkothi [de chez
soi/chez soi]. J'ajoute 'en regle générale' à cause de keíthen et keíthi [de là-
bas/là-bas] ou on peut sfirement voir une syncope de ekeinóthi, mais aussi à
cause de énguthen et énguthi [de pres/pres]37.
5. Le probleme de ouranóthi pró et l'interprétation casuelle des formes en -phi
(§§ 21-24).
21. C'est à bon droit, manifestement, que la plupart tiennent pour
irrecevable la leçon :
{ 10} ouranóthi pró [ll. 3.3]
[devant le ciel].
En effet, !e propos n' appelle pas la relation inessive, mais la construction au
génitif pro ouranou [devant le ciel], puisque le vol [de grues] n'avait pas lieu
dans le cieJ38. II fallait donc ouranóphin ou ouranóthen ; je ne veux pas dire par
là que les formes en -then signifient la relation élative, qui demande l'emploi
d'un génitif, { 15) ni du tout qu'on ait affaire à un adverbe dans cette
construction39: on montrera qu'une telle formation <n'>indique <pas> la
relation élative, <mais> a !e même sens que sa base40.
22. Les formes à finale -phi n' ont de dérivés adverbiaux que l' apparence: par
Jeur nature, ce ne sont pas des adverbes4I. C'est comme, à l'inverse, [des
formes] qui souvent sont par leur nature des noms, mais qui, recevant une
construction adverbiale, {20) sont appelées adverbes42. Voici la logique de la
300 [TIEPI EnIPPHMATON)
'IOÇ~ (Sophron fr. 35 Ahrens)" ainoU - o:iiui) To õnmi 1mtà táotv o\Jx
ÍjµáptT]tat· a1tavta yàp tà àoptotWOT\ Últo tomov tov tÓvov 1tÍ1ttEt.
20 § 26. Ilapáicmat [yàp]l tà Õtoi toü 9ev ito:payÓµEV<X, OT\µaívovta ri\v ElC
tómru QXÉo\V, a-rxo1> - auó9ev, ~ - ~. T11Ãó8ev,o:iiú&v. iíBEv·
to 1tó8ev 1tapà to 1toü. Aüt11 ÕÉ fottv ii 1tapaywyii icai i1t' ovo-
µátwv 1tapayoµÉVTJ, 'A&íJVT18Ev, 0iif'1118ev, apxij9ev, ayopii9ev, oh:o9ev.
Iltpi tí\ç toi'.nwv táoewç ical. ypacpfiç ElpT\tat iliíi;x EV téii 1tEpi Elt\PPT\-
25 µátwv. Kai cpaÍvEtm ou oú 1tapà to t:icátEpoç to ÉKatÉpw0Ev, 1tapà
fü: to i1típp11µa to EmaípmCJE2, ho:tÉpco9ev, ~- Kai 1tál..tv 1tapà
ti> ávm - ávco9ev, foco - foco9ev, 1táw - 1tái:m8ev. -
§ 27. "Ean ical. 1tapà àvtw-
vuµ íav 1tap11yµÉva 1tapà t.mpttoot, i:oui:ó6t:v, ô ôii cruvtí0mç àitoicÓlttovtEÇ
ri\v "-o1itiiv ouMa.f'liiv t\ictEÍvouotv tiç to m, « tout& 0áµE0a» (Sophron
208 fr. 42 Ahrens), ica0o icai 1tapà i:o a:i:rrl:&N « aútfu ópf\ç, Cl>úoica»
(Sophron fr. 45 Ahrens). Oütmç EXEt icai to « 1t & nç ovov ciivaoEÍtm ;»
(Sopbron fr. 89 Ahrens). "Ot1 yàp tà teta.ma t.ciipta bttppÍ\µata, oacpEç
E:ic toü 1táµ1t0Ma. µh dvm É1ttppÍ\µata f:ic tÓltou Eiç 6 EV, µTi µÉvrot
"(E3 tà Eiç m l..fryovra.4 -rfiv t\ic tÓltou o;cÉotv õ11"-oúv· EKEÍvou tE5 1tpo-
ÔÍ\Ã.ou ica0EOtfutoç, <Ílç tà fyy1vÓµEVa 1táS,, icatà tàç i:ttpotciioEtÇ tfuv
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