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HISTOIRE DES DOCTRINES DE L'ANTIQUITÉ CLASSIQUE

Directeur : Jean PÉPIN


19

APOLLONIUS DYSCOLE

DE LA CONSTRUCTION

TEXTE GREC ACCOMPAGNÉ DE NOTES CRITIQUES

INTRODUCTION, TRADUCTION

NOTES EXÉGÉTIQUES
INDEX

PAR

JEANLALLOT

VOLUME 1
*

INTRODUCTION,
TEXTE ET TRADUCTION

Ouvrage publié avec le concours du


Centre National de la Recherche Scientifique

PARIS
LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN
6, Place de la Sorbonne, v··

1997
La loi du Il mars 1957 n'auwrisant. aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41. d'une part.
que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du c o pi s te et non
destinées à une utilisation collective» et. d'autre parr. que les analyses et les eourres citation'
dans un hut d'exemple et d'illustration. «toute représentation ou repro d u ction intégrale. ou
partielle. faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ay:mts droit ou ayants cause. est
illicite» (Alinéa 1er de l article 40).
'

Cette représentation ou reproduction. par quelque p rocédé que ce soit. constituerait donc une
contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 ct suivants du Code pénal.

©Librairie Philosophique J. VRIN. 1997


ISSN 0153-0828
ISBN 2-7116-1321-6
nOE vUV p11611cmµÉVTJ EKOOCJlÇ 7tEptÉÇn
'tfiV ÉK 'tOÚ'tIDV ytvoµÉVTJV CJÚV'taÇtv EÍÇ
Ka'tallT]M>'fT]'ta 'tOU au'tO'tEÀ.ouç Ã1ryou,
ilv mívu itpo'(ip11µm, àvayKatO'tcX'tT]V
o{iaav itpàç éÇfi111mv 'tÔJV 7tOtT]µÚ'tIDV,
µe'tà itáCJT]ç àKpt~EÍaç ÉK0fo0m.
(L'étude qui va suivre maintenant
embrassera la construction qui assemble
les formes pour aboutir à la congruence
de la phrase complete : mon propos est
d'étudier le sujet à fond, car c'est
absolument nécessaire à l' explication
des textes poétiques.)
Apollonius Dyscole, Synt. 1, § 1

« Ces choses-là sont intéressantes pour


ceux qui s' y intéressent. »
Pierre Chantraine (tradition orale)
TABLE DES MATIÈRES

VOLUME!

Abréviations 7
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Notice technique sur le texte grec et la traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . 85
DE LA CONSTRUCTION .......................................................................... . 87
Sommaire analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .... . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . . 88
Livre I ............................................................................................................ 96
Livre II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. . . . . ......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . .... . . . . . . . ... . ... . . . . . . . .... . 148
Livre ID ........................................................................................................ . 207
Livre IV ........................................................................................................ . 270
Adverbes de lieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294

VOLUME II

NOTES .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. . . . . . . . . . . . . . . ......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . 5


Notes du livre I . . .
.......... . . .......................... ....... . ... . . . . . .
. . ...... .. . . . ..... ....... . ........ .. 7
Notes du livre II . . . . .
..... ............ ..... . ... ........ . . .. . . .
.... . ...... ...... .... .. . .. . . . . ........... .. . . . . 81
Notes du livre III . . . . . .
.... ....... ...... ... ... ............... ...... .... . . . .. .. . . . . . .. . . . . . . ..... . . .. ........ 1 57
Notes du livre IV . . . . . . . . . . . . .. . .. ... . ... . ... . . ..
....... .. ... . . . .
..... ... ........ ...... ..... ..... . . . .. . ..... 277
Notes des Adverbes de lieu . . .. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . .. . . . .. . . . .... . . . .. . . .. . . .. . . . . 327
INDEX .. . . . . . . . . . . .
. . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .
.... . ... .. .... .. . .. . . . . . .. . . . .. .. . .. .. .. .. 343
Index technique français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .
. 345
Index technique grec . .. ... .. . .......... . .. .. . . . . . . . . . . . .. .
......... ... . . ... . .. .. . . .. ...... .. .. . .
..... ... . 423
Mots grecs étudiés dans la Syntaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 1
Auteurs et passages cités dans la Syntaxe . . .... . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . ... 449
Textes anciens mentionnés dans l ' introduction et dans les notes . . . . . .
..... . .. ... 453
Auteurs modernes mentionnés dans l ' introduction et dans les notes . . .... . . .... 459
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. .. ....... 463
ABRÉVIATIONS

N.B. Pour les noms propres d'auteurs et d'ouvrages, voir la section "Références abrégées" de
la bibliographie. - Les abréviations propres aux Notes critiques du texte grec sont signalées
dans la Notice technique sur le texte grec et la traduction, p. 85, note 2.

ace. accusatif Hom. Homère


accent. accentué hom. homérique
act. actif /1. lliade
ad loc. 1 Il. ad locum 1 -os imparf. i mparf ait
adj. adjectif, -ival impér. impératif
adnom. adnominal inacc. inaccentué
adv. adverbe, -bial indic. indicatif
anaph. anaphore, ·rique indir. indirect
a or. aoriste inf. infinitif
art. article intrans. intransitif
asp. aspiré introd. introduction
att. attique ion. ionien
ca circa juxtap. juxtaposé, -sition
cf. confer 1(1). 1, 2, etc. ligne(s) 1, 2, etc.
ch., chap. chapitre 1(1). 1, Il, etc. livre(s) 1, II, etc.
campos. composé, -sition 1( oc). c(it). passage cité
conj. conjonction litt. littéralement
conject. conjecture morph. morphologie, -gique
cons. consonne ms(s) manuscrit(s)
constr. construire. -truction N nom
dat . datif nb. nombre
dér. dérivé nég. négation, -tif
dir. direct n. ère notre ère
dise. discours n(n). note(s)
dor. dorien n(n). cr. note(s) critique(s)
e.g. exempli graria nomin. nominatif
enclit. enc litiqu e n. pr. nom propre
env. environ nt. neutre
éol. éolien O . obj. objet
ex. exemple obi. oblique
fr. , frag. fragment Od. Odyssée
fut. futur opp. opposé, -sition
gé n . génitif opt. optatif
gr. grec 0 zéro
gram. grammaire, -atical p. page
gr. mod. grec moderne p proposition
Hérod. Hérodien p. ex. par exemple
8 ABRÉVIATIONS

parad. paradigmatique s sujet


parf. parfait s. siècle
part. participe s(s). et suivant(e)(s)
pass. passif s. v. sub verbo
phr. phrase schol. scholie
pdphr. partie de phrase sei/. scilicet
pers. personne, -nel sg. singulier
phono!. phonologie, -gique sign . signifier, -iant, -ication
pl. pluriel subj. subjonctif
poét. poétique subst. substantif, -ivé
poss. possessif, -ion suiv. suivant
postpos. postpositif t. terme
pqparf. plus-que-parfait temp. temporel
prée. précédent trad. traduction
prép. préposition, -tionnel trans. transitif
prépos. prépositif U, Uhl. Uhlig
prés. présent v. voir
pron. pronom, -minai V, vb. verbe
qqn quelqu'un voc. vocatif
qqch quelque chose VS versus
*
q. v. quod vide précède une forme
réfl. réfléchi non attestée et/ou
resp. respectivement agrammaticale
INTRODUCTION

Sommaire

1. APOLLONIUS : LE GRAMMAIRIEN ET SA TRADITION..................................................... 10


1.1. Éléments biographiques ........ ............... ..................... ....... .............. ................... 10
1.2. La tradition grammaticale ..... ...................................................................... ..... 13
1.2.1. Les deux sources tk la grammaire alexandrine ....... ............................ . 13
1.2.2. Philologie et grammaire 'technique' ......... ... ................ ... ....... .... ...... . . .. 14
1.2.3. Apollonius comme tekhnik6s ....... .. . .... ..... .... ...... .... .. ......... ... ......... ..
. . . . . . . 17
1 .2.4. Philosophie du langage et grammaire ................................... ..... .. ..... . . . 18
1.2.4.1. Le langage comme insuument sémiotique ......... ................ ... . 18
1.2.4.2. Le langage comme suucture emboîtée ........................ . .. .... . . . . 20
1.2.4.3. Le mot (simple et complexe) .... ......... ............. ............ ........ . . . . 21
1.2.4.4. Parties de la phrase : classement fonctionnel .......... ........ .. .. . .. 22
1.2.4.5. Accidents ......... ....... . ............... ............. ..... ........... ..............
. . . . . 23
1.2.4.6. La détermination.. .............................. ....... ......... ..... .............
. . . 25
1.2.4.7. La phrase complexe ........................ ....... ............. .. ........ ..... . . .. . 26
1.2.4.8. La syntaxe des signifiés . . ..................... ... .... . .. ......... ...... .....
. . . . . 27
1.2.4.9. Vices et vertus. régularité (analogie) et irrégularité, fautes et
figures . .. .. . ..... ... ... ........................... ............ ........ ........ ... ......... ..... .
. . . . . . . . 28
2. LA SYNTAXE D' APOLWNIUS ............................................................................................ 29
2.1. Le plan de l'ouvrage ........... . ................. .. .. ...... .......... ............... .. ...... . ..........
. . . . . . . 29
2.1.1. Livre 1 ......................... . ............................. ............................................. 30
2.1.2. Livre 11................................................................................................... 30
2.1.3. Livre 111............. . . ....... . .. ....... . ... ... ... .................. ... .. .. .... ... .
.. .. ..... . . . . . . . . . . . . .. 30
2.1.4. Livre IV ................. ................ .. ............. ....... ............. ........ . ................
. . . .. 31
2.2. Le 'système' de la Synllu:e ...................... ........................... ... ........... .............
.. . . . 31
2.2.1. Le programme ......... .... . .. .... .... ....... ......... . ... ..... ........................ .........
. . . . . 32
2.2.2. La mise en œuvre du programme .......................................................... 33
2.2.2.1. Livres I et II: le domaine du nom........................................... 33
2.2.2.2. Livre Ill le verbe (personnes, modes, diathèses)..................
: 34
2.2.2.3. Le livre IV consUUction des parties de phrase non fléchies
: 35
2.2.2.3.1. La partie transmise du livre IV consuuction des :

prépositions.............................................................................. 35
2.2.2.3.2. La partie perdue du livre IV..................................... 38
2.3. Théorie et discours syntaxiques ................ .................................... ......... ........... 41
2.3.1. Le programme ..................... ....................... .............................. ...........
. . 41
2.3.1.1. L'étude des assemblages; la complétude .......... ........ ............. 41
2.3.1.2. La congruence (katallel6tës) .................................................. 45
2.3.1.3. Limites de la congruence morphologique: la 'coïncidence'
(sunémptosis) ..... ..... .. .... ... ....... ......... . ...... .......... ...... ...... ... . . ... .... ......
. . . . . 47
2.3.1.4. Ordre et désordre :les clivages du logos ................................ 48
2.3.1.5. Analogie et pathologie ............................................................ 51
10 DE LA CONSTRUCTION

2.4. Les ressorts de la syntaxe apollonienne ............ ............. ............... ........ .. . . ..... . . . 58
2.4.1. Addition.. . ......................... .......... ...... ...................... ........... . . . . . ......... . . . . 58
2.4.2. . . . selon u n ordre naturel. . ..... ............... ............... ..... ....... .... . .. .. ..... ... . . . . . 58
2.4.3. Cas d 'ordre inversé .. ................... ............ ....... .. .. ........................ . .... .. . .
. . 60
2.4.4. L'ordre 'naturel' comme signe de la relation ... . ........... ......... ... ........... . 60
2.4.5. Un discours codé .... ........ ... ..... .. . .. . ............ ... ............ ..... . ......... ...........
. . . . 61
2.5. Les relations syntaxiques................................................................................... 62
2.5.1. Donner: Apollonius, un syntacticien prisonnier de la
'grammaire du mot' ........... ...... ... ........ .. . ..... .. . .. .... ...... . ... . ...... . .. . ......... .... .
. . . . . . . . . 62
2.5.2. Bécares Boras : Apollonius fonctionnaliste malgré lui ..... .................... 63
2.5.3. Essai de repérage des relations syntaxiques.. .. . ... . . .. . ... ... . . . .. ..... . . . ...... .. . 64
2.5.3. 1 . Relation perçue et relation nommée . . ...... . ............. ............ . . . . . 65
2.5.3.2. Vocabulaire des relations syntaxiques . . ........ . .. ...... . ..... .. . . . .. . . . 67
2.5.3.2.1. Un vocabulaire motivé .... . ... . ... .. . ..... .. ......... . .... . .. . . . . . . 67
2.5.3.2.2. Relations interphrastiques: vocabulaire spéci fique 68
2.5.3.2.3. Transitivité et réflexivité ... . .... . ....... . . . . . .. . . .. ... .. . ... .. . . .. 68
2.5.3.2.4. Sujet et prédicat: absence de désignations
spécifiques . . .............. ..... ........ ............. .. .. ........ ... ............... .....
. . 69
2.5.3.2.5. Une syntaxe des parties de phrase ....... . .. . ...... . ... ... . .. 71
2.5.3.2.6. Syntaxe des phrases complexes . .. ... . . .. . .. .. .. . .. .. .. . .. . . . . 72
3.1'RADUIRELASYNTAJΠ.... ... ... . ... . . . ...... .. . . .. .. .... . ......... .. .. . .. ... .. . . .. .. . . .....
. . . .. .. .. . . . . . . . . .. . .. .. . . . . .. 73
3.1. Le texte grec ................. ....................................................................... . . .............. 73
3.1.1. Histoire . . .... ... .. .... . ....... . . ...
. . .. . ... ... . .. . ... ...... .. . . . . . .. . . . .. .
. . .. . .... ... . . . .. . . . . . . . . . ... .. 73
3.1.2. Le texte et les notes critiques du présent ouvrage . .... . .. . . .. . . .. . .. .. . . . . . .. . . .. . 77
3.2. Le 'style' d'Apollonius .. . . ..... . .. . .. .. . . . .. ...... .. . .. .. . . . . .. . ..... .. . ....
. . . . . . . . .. . . ... . . ... . .. . . ... . ... . 78
3.3. La traduction e t les notes................................................................................... 79
3.3.1. Traduire pour l e lecteur non helléniste .. . . . . . .. . .. . . ... . ... .. . .. . . .. ... . . . . . ... . . .. . .. . . 80
3.3.2. Traduction et interprétation . . ....... ..... . . . .......... .. . ... . . ... . . . .. . ...
.. . . . . ... . . .... ... . . 81

1. APoLLONRJS : LE GRAMMAIRIEN ET SA TRADITION

1.1. Éléments biographiques


La tradition nous a conservé, sous deux formes légèrement différentes!,
une Vie d'Apollonius d'Alexandrie le grammairien qui est en fait une brève
notice compilant des informations biographiques à la fois sur A. et sur son fils
Hérodien. On a pensé que cette notice pourrait être l ' œuvre du grammairien
Théodose d ' Alexandrie (4• s. de notre ère) . J ' en traduis ici, d' après J ' édition de
R. S chneider (GG II III, p. XI), ce qui intéresse, directement ou indirectement,
Apollonius :
Cet Apollonius était originaire d'Alexandrie. Sa mère s'appelait Ariadnè, son
père Mnèsitheos. Il eut un fils, Hérodien le grammairien. Il habitait dans le
quartier d'Alexandrie appelé Proukheion2, en bordure de l'avenue; c' est aussi là
qu'il fut enterré. Il a écrit sur les h u it parties de la phrase3 et sur la construction.
Il fut appelé 'Dyscole'4 parce que son expression était difficile (il condensait

1. Pour le détail, voir GG Il 3, p. Xl-XII.


2. Également connu sous le nom de Brukh(e)ion.
3. Peri tôn oktô merôn toû 16gou: il s'agit des 'parties du discours ' ; sur la trad u ct ion par
'parties de (la) phrase'. cf. ma note 9 au li vre 1.
4. A p pl iq u é à une personne. l'adjectif grec duskolos peut. comme Je fr. difficile. faire
ré férence aussi bien à un trait de car actère cf. le Dusko/os. 'L'Atrabilaire·. comédie de -
INTRODUCTION 11

beauc o up d e sens e n peu d e mots), o u bien parce qu'il avait mauvais caractère,
ou bien parce que, dans ses cours, il posait des problèmes difficiles à résoudre
(c'était en effet l usage chez les savants d' autrefois, de se rassembler quelque
' ,

part et d ' énoncer, à d es fins d'exercice, des mots5 énigmatiques et opaques).


Apollonius était si pauvre qu ' il écrivait ses ouvrages sur des tessons, n'ayant pas
les moyens de s'acheter du p ap ier . Il éleva son fils Hérodien de telle façon
q u arri vé au terme de son éducation, celui-ci se s ép ara de son pè re à cause de sa
' ,

dureté ou parce qu'il lui avait imposé une marâtre. (Hérodien) arriva à Rome
sous Marc Antoine ( ... ) et devint son ami ...
Il est toujours délicat d ' interpréter de telles notices, où le légendaire côtoie
volontiers et concurrence le réel . Il n ' y a guère de raisons de douter des
informations topographiques : A. semble avoir résidé non loin du Musée, le
quartier de 'Proukheion' - le mot pourrait être une déformation de puroukheîon
' silo à grain ' - s ' étendant entre la résidence royale et le port6. On n ' a jamais mis
en doute non plus qu ' A . fût le père d ' Hérodien ; à défaut d ' indication
chronologique concernant A. lui-même, cette paternité, avec l ' information sur le
séjour d ' Hérodien à Rome sous Marc-Aurèle ( 1 6 1-1 80), nous permet de situer la
période d' activité d ' A. vers le deuxième tiers du 2< siècle de notre ère.
En revanche, rien ne permet de contrôler les informations relatives à sa
pauvreté et à sa sévérité envers son fils. Il se peut fort bien qu ' i l n ' ait pas été
riche, mais personne ne croit vraiment qu' il ait écrit son œuvre - certainement
plusieurs milliers de pages d ' une édition moderne - sur des tessons de poterie !7
Quant à l ' éducation du petit Hérodien, même si son père nous dit en passant
(S. rn, § 172) que l ' amour (phileîn) de l ' éducateur implique une certaine énergie
qui le distingue de la p ass i v it é amoureuse (erân), on ne saurait en conclure
q u ' elle ait été d' une dureté propre à i ndu ire une rupture entre le fils et le père .
Lentz (GG III I, p. VIII), en tou t cas, faisant fond sur les expressions qu ' utilise
H érodien pour parler de l ' œuvre d ' A . , notamment quand il est en désaccord
avec lui, ne trouve rien qui accrédite la légende d' une brouille familiale. Est-il
permis néanmoins de suggérer une interprét ation métaphorique des indications
dont la littéralité éveille la suspicion? Pour la première, on pourra penser que la
légende du grammairien écrivant sur des tessons nous informe indirectement sur
la condition précaire du professeur indépendant, qu i n'a pas eu la chance,
l ' habileté, ou la servilité, de se faire protéger par un puissant (comme son fils
par Marc-Aurèle!) ou subventionner par une institution (comme Aristarq u e et
les autres savants de la grande époque du Musée d ' Alexandrie); s ' il était vrai
(j ' y reviens) que notre homme eût m a uvai s caractère, on ne s au r ai t , après tout,
s ' étonner q u ' il ait eu à p âtir économiquement de compréhensibles difficultés
relationnelles . S ur l ' autre po in t le différend entre père et fils, il pourrait fort
,

bien avoir ex i s t é , mais sur un t o u t autre plan que celui des règlements de
comptes entre un jeune homme et un pater familias à la ma in un peu leste.
Erbse ( 1 960: passim, en particulier 363s.) a montré avec beaucoup de rigueur et
de finesse qu' Hérodien et A. ne pratiquaient pas la grammatike de la même

Ménandre- qu'à des propriétés de la production langagière, orale ou écrite- cf. 'un auteur
difficile'.
5. Ou 'des propos' (variante de la tradition manuscrite).
6. La 'rue', dr6mos. sur laquelle donnait la maison d'A. pourrait avoir été la rue de Canope
qui traversait le Proukheion. J'emprunte ces précisions à Blank (1982:5, avec les notes).
7. Il se pourrait qu'on ait affaire ici à une sorte de lieu commun de la biographie antique: on
sait en tout cas que Cléanthe, le successeur de Zénon à la tête de l'école stoïcienne. est
censé avoir écrit, "faute de pouvoir s'acheter du papier, sur des tessons et des omoplates de
bœuf' fDiog. La. VII 174).
12 DE LA CONSTRUCTION

façon: là où le père, théoricien d ' esprit relativement novateur et indépendant,


exploite les controverses de la tradition pour étayer son argumentation théorique
et fonder ses propres règles, le fils, plus attaché à l' empirisme philologique et
aux acquis de la critique aristarchéenne, avait tendance à ne voir dans les règles
q ue des moyens de justifier les leçons d' Aristarque. Même sans durcir plus que
de raison les effets d'une telle différence de perspective, il n' est pas interdit de
penser que la notice biographique du couple père-fils ait pu connoter, sous les
espèces domestiques d' un banal conflit entre éducateur et éduqué, la divergence
épistémologique entre le père, plus linguiste (tekhnik6s), et le fils, plus
philologue (grammatikés).
Reste la question du surnom : pourquoi 'duskolos '? Ici, tout le monde
s'accorde à penser que les trois explications avancées dans la Vie s o n t
recevables. Pourquoi pas? Sur l a difficulté du style d ' A . , entre autres pour
raisons de concision, nous aurons l'occasion de revenir (ci-dessous 3.2.)- mais
nous pouvons d' ores et déjà affirmer tranquillement q1,1e contester la chose serait
faire preuve d'un goût marqué pour le paradoxe. Sur le mauvais c aractère du
personnage, les seuls documents que nous ayons sont les adjectifs dont il affuble
les grammairiens, les théories ou les méthodes avec lesquels il n ' est pas
d ' accord: le plus simple ici est de renvoyer à l ' Index technique français, sous
RIDICULE, SÉRIEUX (PAS -), SOT, STUPIDE le lecteur qui se reportera aux textes
-

p ourra j uger sur pièces, selon ses standards personnels , si notre auteur
outrepasse ou non les limites d' une saine correction fraternelle entre savants. La
troisième explication est sans doute pour nous la plus i ntéressante, dans la
mesure où elle replace A. dans le cadre de son activité - celle d ' un professeur
qui pose des colles quasi insolubles à ses élèves. Même si, ici encore, il faut
sans doute faire la part de la légende, il est probable que cette brève évocation
des usages des 'savants d' autrefois' nous fait entrevoir quelque chose de ce
qu'étaient les 'leçons' (skhola{) auxquelles A. lui-même fait allusion au début
de la S. (l, § 1 ) et du traité Des conjonctions (213, 1)8. Householder ( 1 9 8 1 :6) a
relevé dans la S., peut-être avec un peu de complaisance, toute la panoplie des
exemples inventés qui renvoient à des scènes de salle de classe ( voir, entre
autres, I, § Ill fin; Il, § 32 ; Ill, § § 26, 5 7 , 1 80, etc . ) ou à des leçons de
grammaire (I, § § 37, 46-49, 52 ; 93; III, § 1 5 2, etc . ) . Il en conclut que de tels
exemples
paraissent clairement évoquer une salle de classe dans laquelle un maître essaie
de maintenir l'ordre et d'apprendre à un groupe de garçons à lire la poésie
(surtout lyrique) et à écrire, posant parfois aux élèves des q uestion s de
grammaire sur le texte étudié. Qu'il ait été pauvre ou non, Apollonius était
certainement un maître d ' école.
Je ne nie pas q u il puisse être légitime de 'faire parler' ces phrases apparemment
'

insignifiantes que sont les exemples de grammaire9, mais, dans le cas présent, je
ne trouve pas les conclusions de Householder particulièrement convaincantes.
Avec Blank (1993 :7 1 0), j ' ai peine à m ' imaginer A. essayant d' inculquer sa

8. On notera. dans le texte des Conjonctions, l'expression skholikai sungumnasiai qui fait
écho aux gumnasiai 'exercices·, de la Vie.
9. Chevalier (1976) a bien montré les implications théoriques et idéologiques du choix des
exemples tel qu'on peut l'observer dans les grammaires françaises depuis le xvre siècle.
Mais son analyse suppose un décodage plus fin que celui que nous propose Householder:
ce dernier me paraît procéd er un peu mécani qu ement en prétendant trouver dans une
collection d'exemples inventés le reflet direct de données biographiques concernant
l'auteur.
INTRODUCTION 13

doctrine en matière de conjonctions ou de syntaxe de l a phrase à des bambins


d'école primaire. Je crois plutôt qu il s' adressait à un public de 'most advanced
'

and serious students ' (Blank, l.c.); quant aux exemples de salle de classe, ils
peuvent parfaitement appartenir, avec les autres où ' le cheval court' , où on
'pioche un champ ' , où ' mon père philosophe' , où 'si Dion marche, il bouge '
etc . , à une panoplie technique accumulée au fil des ans et dans laquelle puise à
loisir le grammairien du 2• siècle.
Tant il est vrai qu'au 2• siècle la grammatike a déjà derrière elle une longue
et féconde tradition - c ' est d' elle qu 'il me faut dire quel ques mots maintenant.

1.2. La tradition grammaticale


1.2.1. Les deux sources de la grammaire alexandrine
Nous ne savons pas ce que fut la formation, ni quels furent les maîtres d'A.
La seule indication dont nous disposions à ce sujet est celle d' une grammaire
anonyme ID, qui signale en passant qu'A. fut l ' élève (mathëtes) de Tryphon- ce
qui est chronologiquement impossible, Tryphon ayant vécu au plus tard dans la
seconde moitié du 1 er siècle avant J.-C. Il e st fort tentant de voir, dans une telle
con traction de l ' his toire, l ' indice d ' une concepti on de la bi ographie
intellectuelle qui privilégie les dépendances doctrinales au détriment des
relations personnelles effectives : aussi bien Tryphon est-il, comme nous allons
le voir, le tekhnikos de loin le plus souvent cité par A.
À défaut donc de pouvoir nous représenter autrement que par la
spéculation ce que furent les années de formation du jeune A., il sera utile de
situer brièvement son œuvre par rapport à la tradition sur laquelle elle fait fond.
Au seuil du 2• siècle de notre ère, la grammaire alexandrine est une
discipline qui, cultivée de manière assidue pendant plus de trois siècles par des
dizaines de savants de premier plan, a incontestablement atteint un haut degré
de maturité . Il est hors de question de résumer ici l ' histoire de ces années de
formation, de compilation et de spéculation li; je me contenterai de remarques
sél ectives, directement ordonnées à la compréhension et à l ' appréciation de
1' œuvre apollonienne.
Les deux composantes principales dont la grammaire alexandrine constitue
une synthèse sui generis sont la philologie et la philosophie. L u ne et J'autre '

ont été pratiquées en Grèce, comme on sait, longtemps avant 1' époque
classique : si, pour la philosophie, la chose est évidente et bien connue - il suffit,
pour le rappeler d'un mot, d'évoquer Je foisonnement de la pensée dite
'présocratique' -, il est peut-être moins trivial de souligner que l' acti vité
philologique, entendue comme examen exégétique, esthétique et critique des
monuments de la tradition littéraire, homérique en particulier, a été pratiquée
naturellement, pour ainsi dire, comme la prose par Monsieur Jourdain, dans les
corporations de rhapsodes à qui il incombait de cultiver, de conserver et de faire
connaître les chefs-d' œuvre de la tradition épique archaïque. On ne saurait
imaginer que ces professionnels de la récitation homérique ne se soient pas
posé, dans le cadre strict de 1' exercice de leur métier, tous les types de
probl è me s voués à devenir le p ain quotidien du grammatikos alexandrin:
comment prononcer les hexamètres archaïques? quelles variantes p rivi légi er

1 O. Publiée par Cramer. An. Gr. Ox. III, p. 261-278: voir p. 269,26.
1 1. Outre les articles synthétiques des encyclopédies de l'Antiquité, Je lecteur pourra
consulter sur ce sujet Lersch ( 1 838- 1 841 ) . Steinthal (1890-1 891). Pohlenz ( 1 939), Robins
( 1951). Pfeiffer ( 1968). Pinborg ( 19751.
14 DE LA CONSTRUcnON

dans une morphologie polydialectale et polychronique foisonnante? que


signifient les hapax et autres mots rares (glossai) sortis de l'usage? quelle
attitude adopter face aux contradictions, aux redites, aux vers jugés indignes du
Poète (Homère)? outre les vers isolés , y a-t-il des poèmes ou des parties de
poèmes apocryphes ? etc. Il est par ailleurs raisonnable de supposer que
certaines au moins de ces questions n' étaient pas restées le domaine réservé des
spécialistes, mais avaient fait leur chemin dans les milieux ' cultivés' - à
commencer par les créateurs, poètes au premier rang, qui ne cessaient de puiser
au trésor de la tradition épique, en continuant par les penseurs qui interrogeaient
ou critiquaient H omère comme ' maître de vérité ' , pour aboutir, plus
modestement, à la foule plus anonyme des 'consommateurs' de la culture et de
ses transmetteurs : les maîtres d' école et professeurs qui faisaient réciter et
expliquer Homère à leurs élèves t2 .
Quoi qu'il en ait été dans le détail des pratiques philologiques de l ' époque
archaïque, il est clair que les professeurs de culture que furent les sophistes, puis
les philosophes 'post-socratiques' - Platon et ses disciples, Aristote et les siens,
les Stoïciens, pour ne citer que la tradition dominante - ont repris à leur compte,
approfondi et diversifié les problématiques héritées, léguant ainsi aux nouveaux
spécialistes que sont, à partir du 3e siècle av. J. C., les grammatikoi ce qui allait
faire l'objet spécifique de leur science : l'exploration aussi rigoureuse que
possible des œuvres littéraires grecques et, comme l'un des outilsl3 ordonnés à
cette fin, la description de la langue grecque elle-même et de son
fonctionnement.

1.2.2. Philologie et grammaire 'technique '


Ces deux aspects du programme de la grammatike sont évidemment
solidaires l ' un de l'autre : l ' examen des œuvres, tâche de nature 'philologique ' ,
fournit le matériau à décrire - c' est l'aspect empirique (emp e i r(a) d e la
grammaire -, l'élaboration raisonnée d'un métalangage de description et la
formulation des règles présidant au fonctionnement de la langue fournit
l ' appareil théorique et instrumental , la tékhnë grammatike proprement dite,
discipline de nature ' linguistique' . Historiquement, il n'est guère douteux que
l ' empeiria, au moins à titre de dominante, a précédé la tékhnë: si Aristarque (ca
217- ca 145), figure emblématique de la philologie alexandrine, ne peut avoir
fait l ' économie d ' un mini mum de réflexion théorique et de réflexion
systématique (cf. Erbse 1 980, Ax 1 99 1 ), son œuvre par excellence réside
cependant dans les fameux commentai res (hupomnemata) dont il a
accompagné ses éditions des poèmes homériques et dont celui sur 1' lliade,
moyennant diverses médiations, a fourni à toute l ' antiquité et bien au-delà la
référence obligée en matière de critique homérique. La thèse, en revanche, a été
vivement contestée, selon laquelle Denys le Thrace, disciple direct d ' Aristarque

12. Cf. Marrou (1975:251).


13. L'un des outils seulement: le programme de la 'grammaire', au sens ancien du terme,
englobe l'ensemble de ce qu'a recouvert, dans son acception la plus large. le vocable de
'philologie' - à savoir l'examen de toutes les questions que peut soulever l'étude des
œuvres, questions linguistiques, certes. mais aussi documentaires (éclaircissements sur les
faits racontés, qu'ils soient historiques ou légendaires. description des realia).
herméneutiques (interprétation, éventuellement allégorique). critiques (jugement
d'authenticité). C'est un tel programme que circonscrit la définition de la grammatikë et
son analyse en parties chez Denys le Thrace et ses commentateurs. Cependant, en raison
même du propos qui est le mien ici. je me restreindrai délibérément à ce qui relève de
l'aspect linguistique de la 'grammaire'.
INTRODUcriON 15

et, comme son maître, interprète d' Homère (cf. Pfeiffer 1968: 267; Linke 1 977:
1 3-33), fut aussi le célèbre technographe que la tradition a fait de luii4• Quelque
réponse qu ' on donne à cette question précise, on ne faussera certainement pas
l'histoire de la grammatik� alexandrine en faisant observer que, si J' art du
commentaire philologique culmine au 2• siècle av . J.-C. dans l ' œuvre
d'Aristarque, la réflexion linguistique systématique caractérisant en propre la
tékhnë continue à se développer dans les siècles qui suivent et ne culminera,
précisément, qu' avec Apollonius.
Cela dit, qui reste très général, l' histoire de la grammaire alexandrine entre
Aristarque et Apollonius n'est pas facile à faire, faute d ' informations précises
sur les œuvres de bon nombre des grammairiens dont la tradition nous a
conservé les noms - et souvent pas grand chose de plus que les noms. Egger
( 1854:10s.), recoupant les notices biographiques de la Souda, a dressé une liste
permettant de baliser, à vrai dire très partiellement et approximativement, la
suite des générations reliant régressivement Apollonius à Aristarque. Je laisserai
de côté cette liste, qui appellerait beaucoup de correctifs et de compléments
qu' il n'est pas de mon propos d ' apporter ici. Je me contenterai de considérer
celle des grammairiens que mentionne A. dans la partie de son œuvre qui
nous est parvenue, et de faire observer que, sur la vingtaine de noms propres
qu' elle contient, les deux noms de philologues abondamment cités sont ceux de
deuxiS grandes figures des 3•-2• siècles : Zénodote (une quinzaine de mentions)
et Aristarque (vingt-cinq mentionsi6), tandis que ceux dont il signale ou discute
l'opinion en tant que tekhniko{ sont dispersés chronologiquement sur les
presque quatre siècles qui le séparent d' Aristarquei7 :

14. Sur la longue et encore vivante controverse autour de la question de l'authenticité de la


Technè attribuée à Denys (éd. G. Uhlig = GG 11), cf. Lallot (1989:20-26), avec la
bibliographie, à compléter par Robins (1986), Kemp (1991), Swiggers & Wouters (1994),
Law & Sluiter (1995).
15. Pour être complet, il faut ajouter quelques mentions plus dispersées d'autres philologues
de la même époque:
• Aristophane de Byzance (début du 2• s.), cité une fois seulement (S. IV,§ Il ), pour

sa décision en matière d'accentuation des prépositions en éolien;


• Comanos, contemporain et adversaire d' Aristarque, cité trois fois: P. 4,18, pour la

préférence qu'il accordait à la désignation du pronom par le mot antimomasia (au lieu de
antimumia dont leu sonnait éolien); C. 230,7, pour signaler qu'il rangeait kata panni les
conjonctions; S. Il, § 99, pour son interprétation d'Il. 5.63 par une hyperbate.
16. Ce chiffre ne donne en fait qu'une idée très approximative et nous place bien au-dessous
de la réalité des références à l'œuvre de philologie homérique d ' Aristarque: il apparaît en
effet que, dans un très grand nombre de cas, les leçons et les interprétations d'Homère que
discute A. remontent à Aristarque, ce que prouve leur mention, souvent dans des termes
identiques à ceux que nous lisons chez A., dans les Scholies A de l'lliade; cf., sur ce point,
Erbse (1960). On trouvera à mainte reprise dans mes notes la confirmation de cette
dépendance étroite d'A. par rapport à la tradition philologique aristarchéenne (v. p. ex.,
entre bien d'autres, la n. 261 du 1. 1): s'agissant du corpus 'classique', homérique en
particulier, il se présente a:1 tekhnik 6s du 2• s. de n. ère comme déjà abondamment
'grammaticalisé'- si l'on veut bien entendre ici par ce terme: accompagné d ' un com­
mentaire grammatical (paraphrases, discussions, interprétations) qui est devenu comme
son double indissociable. Mais, il faut le souligner, tradition n'implique pas servitude: A.
sait montrer à l' occasion qu'il peut s'écarter des thèses aristarchéennes (v. p. ex. la
justification du pronom h eautous II, §§ 150-160), ou que, lorsqu'il s'y rallie, il a ses
propres raisons de le faire et ne s'incline nullement devant l' argument d'autorité (v. p. ex.
1, § 62 et n. 163).
17. A. mentionne certes encore, pour la même période. divers noms de philologues post­
aristarchéens. Mais ces mentions. peu nombreuses et très sporadiques. confirment par leur
rareté et leur dispersion mêmes que les savants qu'elles contribuent à sauver de l'oubli
16 DE LA CONSTRUCTION

Aristarque lui-même est crédité d'une opinion de caractère nettement


'technique', la description des pronoms comme 'formant série pour la personne'


-opinion discutée ultérieurement par Habron et A. (P. 3 , 12 et S. II, § 1 5 )
Parmi les propres disciples d'Aristarque, Denys le Thrace et Apollodore

d'Athènes sont cités P. 5, 1 9s., non pour leurs travaux de philologie homérique,
mais pour l'usage qu'ils faisaient du mot drthron 'article' appliqué à des
pronoms tB.
Tyrannion l 'Ancien, disciple de Denys et auteur d'un ouvrage Sur les

parties de la phrase, est cité P. 4,2 , pour sa désignation des pronoms par le
terme sëmeioseis 'signaux' (frag. 5 8 Haas).
Tryphon, fils (ou élève?) d'un Ammonius lui-même élève d'Aristarque,

semble bien être, dans la 2• moitié du 1 er siècle av. J.-C . , le premier grand
tekhnik6s préapollonien. En tout cas, c'est lui qu'A. honore du plus grand
nombre de références (40, dont 1 1 dans la S.), et surtout dont il discute les thèses
de la manière la plus approfondie. À cause du prestige dont il jouissait
manifestement, et que l' imponance que lui accordait A. n'a certainement pas
peu contribué à renforcer, son œuvre, bien qu'accessible uniquement par la
tradition indirecte, est loin d'être pour nous, comme il arrive trop souvent, une
de ces coquilles (presque) vides, simplement ornées de quelques titres
d'ouvrages dont le contenu se réduit à des bribes plus ou moins significatives.
Des 1 3 8 fragments recueillis par Velsen (1853) - et dont les deux cinquièmes
environ proviennent de mentions dans l'œuvre conservée d'A.-. il ressort que
Tryphon avait exploré, de manière sans doute assez systématique, les principaux
secteurs entre lesquels se répartissait la matière formant l'objet de l'analyse
'technique' de la langue grecque. Il avait en particulier consacré plusieurs
ouvrages, visiblement riches d'une réflexion personnelle de haut niveau, à la
théorie des parties de la phrase et aux questions les plus difficiles qu'elle
soulevait: traités Des articles (cf A., S. I, §§ 50, 74-75 , 84, 1 06, 1 36 ; IV, § 6),
Des pronoms (cf. A., P. 1 6, 1 4 ; 5 1,4 ; 56,4 ; 60, 1 7 ; 6 1 , 1 7 ; 65 , 18 ; 79,23 ; 89, 1 4;
S. II, § § 1 3 3 , 1 48 ) ; Des personnes (cf. A., P. 5 1 ,9 et S. III. § 35), D e s
prépositions (cf. A., S. IV, § 36), Des conjonctions (cf. A., C. 220,6 ; 223,30 ;
225, 1 ; 227,25 ; 228, 1 1 ; 230,5 ; 23 1 ,8 ; 235,5 ; 237, 1 4 ; 238, 1 5 ; 240,4 ; 240,20 ;

n ' étaient rien de plus que les honnêtes continuateurs des grands fondateurs des 3c.2e
siècles av. J.-C. On trouve ici les noms suivants:
• Denys de S i don, (P. 81.4). Ptolémée Pindarion. dit 'l ' analogiste' ( cité P. 79.25;

C. 241,1) et Démétrios Ixion (P. 79,26; 89,3 et 14). tous les trois philologues disciples
d'Aristarque, sont mentionnés pour des problèmes de morphologie pron ominale
homérique;
• Seleucus Homericus (IC moitié du 1er s. de n. ère). p h i l ologue de l'école
d'Aristarque, est cité deux fois: A. 195.3. pour sa critiq ue du syntagme homérique
ouran6thi pro; S. Il, § 130, pour son opinion sur la forme pronominale de 2• pers.
ho m é ri q u e sphôi. A utre philologue de la même époque (?) et de l a même tradition.
Ptolémée d'Ascalon, grand spécialiste de prosodie homérique. est cité P. 78.3 1 pour son
opinion sur une forme de réfléchi homérique ;
• Didyme l'Ancien (2' moitié du 1 cr s. de n. ère), l'un des q uatre abréviateurs
d ' Aristarque et l'auteur d'une œuvre gigantesque qui lui valut une réputation de travailleur
infatigable et un surnom éloquent: Chalcentère ('aux entrailles de bronze'). est mentionné
une fois (A. 1 59 . 1 3). pour l'étymologie qu'il donnait de la forme dïnterlocution orân ·mon
bon';
• Apion Mochthos ('la Peine'), grammairien de la 1 c moitié du 1 cr s . de n. ère. di sciple

de Didyme Chalcentère. est c ité une fois (S. 1, § 1 54 ) po u r un point de morphologie


éolienne.
1 8. Curieusement. cette unique mention de Denys par A. n·est pas relevée par Linke ( 1977 ).
INTRODUCTION 17

242, 1 8; 246,2 8; 247,23; 248 ,14; 255 ,9; 257, 1 ), Des adverbes (cf.A.,
A. 1 37,20; 1 46,15; 150,2 0;153,7 ; 159 ,15; 162 . 8; 164 ,4; 167,24 ; 174,3 ;
1 88, 1 1 ; 1 8 8 , 1 9; 197, 1 9; c. 232,4)19.
• Hab ro n, élève de Tryphon, tekhnik6s comme son maître, est loin
d'avoir produit une œuvre aussi riche et diversifiée que lui. Des 21 fr ag ments de
lui qu'a réunis Berndt ( 1 9 1 5), 2 sont rapportés à u n traité Des possessifs, 7 à un
tr ai té Des paronymes, 3 à des ouvrages di ver s, et 8 à un trai té Du pronom. Ces
derniers sont tou s connus par des citations d'A. (qui ne livre aucun fragment de
ses autres ouvrages): cf. P. 5 1 ,4 ; S. 1, § 1 0 1 ; II, §§ 1 5, 38, 53; 68; 1 5 1 ; III, § 45 .
• Héraclide (de Milet), sans doute de quelques décennies plus âgé qu'A.,
auteur, semble-t- il, du premier traité s ys té matiqu e d'accentuation et d'un
ouvrage sur la flexion des verbes irrégu liers est cité trois fois: A. 174,6 pour
,

l' éty mo logi e qu'il donnait de l'adverbe autôs 'en vain', S. IV, § § 56, pour s on
accentuation de eisho, et 6 1 , pour son étymologie de epe{.
• Quelques autres tekhnikof, vi si ble men t d'importance moindre aux yeux
d'A., sont mentionnés ici ou là, pour la plupart une seule fois. Ce sont parfois,
on ne s'en étonnera pas, des personnages peu connus et éventuellement mal
identifiés: Dionysodore de Trézène est cité P. 3 ,16 pour 1' appell ation de
paronomas{a qu'il appliquait aux pronoms; Dracon, P. 1 7, 1 pour celle de
dipr6sôpos biperso nne l ' (cf. S. I, § lOO e t III, § 1 1 2) par laquelle il d ésig nai t les
'

pronoms possessifs; un certain Phi lopo n, d'identité incertaine, est mentionné


C. 24 8 , 1 , pour l'assentiment qu'il donnait à l'enrôlement de s p art i c ules
explétives parmi les conjonctions.

1.2.3. Apollonius comme tekhnik6s


Ainsi balisée par les noms propres de g ramm airiens dont nous sommes
sûrs, parce qu'il les cite, qu'A. pre nait en considération leurs opinions, la
tradition gramma ticale post arist arc hée nne nous apparaît bien caractérisée par la
-

double composante signalée plus haut, philologique d ' abord, li nguis tique
( tech nique ) ensuite. Pour être solidaires l'un de l'autre, ces deux aspects de la
' '

grammaire, auxquels tendent à correspondre deux types d'ouvrages -


commentaires philologiques d'un côté, traités te ch nique s' de l'autre
' -,

semblent bien avoir été cult ivés chacun par des grammatikof relati ve me nt
spécialisés. En tou t cas, si le nom de grammatik6s, gardant l' ambiguïté d'un
terme g én é riqu e , peut effectivement s ' appliquer à tous, la nomenclature
'professionnelle' s'est dotée du terme spécifique de tekhnikos pour désigner
ceux dont l'œuvre avait un caractère tec hni qu e m arqu é A. est de ceux-là: la
' · .

philol og ie de tradition aristarchéenne est pour lui une source permanente de


faits de langue à dé crir e mais la tâche propre quïl s ass ig ne - dans une
, '

tradition que j e qualifierai de t rypho n ie nn e' -,c'est l'élaboration d'un discours


'

th éo r i qu e rigoureux et d'un corpus de règles cohérent qui permette,


pr éc isé ment , u n e des crip tio n rati onnelle et non co n tradic toir e de tous les faits
obse rvés .

Entièrement ordo n n é e à un tel obje cti f, son œuvre a été unanimement


reconnue, pendant de longs siècles, comme le monument l e plus achevé de l a
tékhnë grammatike ale x an d rine . J'y reviendrai c i ap rè s (2.3.). Je voudrais
-

seulement so ulig ne r ici, po ur conclure ce propos sur l i ns c r ip ti o n d'A. dans la


'

tradition grammaticale al exandrine, que le tekhnik6s par excellence qu ïl fut n ' a

19. Pour une vue d'ensemble sur l'œuvre d e Tryphon. cf. C . Wendel. R E I I 7 1 (1939): 726-
745.
18 DE LA CONSTRUCilON

jamais rompu les amarres qui le rattachaient à la 'matière' philologique ; à


preuve la déclaration liminaire de la S. (1, § 1 ) :
L'étude qui va suivre panera sur la construction ( . .. ) ; mon propos est d'exposer
le s uj e t à fond, car c 'est absolument nécessaire à l 'explication des textes
poétiques.
L'affirmation de cette finalité n'a rien d 'une allégeance formelle : histo­
riquement apparue pour fournir des outils aux exégètes des œuvres littéraires,
poétiques au premier chef, la théorie linguistique du grammairien alexandrin
n'est pas une fin en soi ; elle reste fondamentalement conçue comme ordonnée
aux tâches d'explication (exegësis) linguistique des textes poétiques. Il suffit de
feuilleter la S. (ou, plus simplement, de jeter un regard sur l'Index des auteurs et
passages cités) pour constater la part qu'occupe dans l'ouvrage la masse des
citations poétiques (dont plus de 90% homériques) auxquelles le tekhnik6s
applique sa réflexion- faisant d'elles à la fois la source, la matière et la pierre
de touche de la théorie.La boucle est ainsi bouclée: appelée à 1' existence par les
difficultés linguistiques du matériau philologique, la tékhnë, tout en s'élaborant
selon ses propres exigences de rigueur, teste ses hypothèses sur les énoncés
poétiques et met les règles qu'elle élabore au service du philologue.
Il faut maintenant se demander si le tekhnik6s en tant que tel, dans sa
démarche scientifique d'élaboration et de formulation des règles, trouve à
s'appuyer sur une tradition épistémologique, et si oui, dans quelle mesure cette
tradition est adaptée, ou au moins adaptable , à l'objet qu'il étudie . Nous
rencontrons ici la question des sources philosophiques de la grammaire.

1 . 2.4. Philosophie du langage et g ra mma i r e


Le cadre limité de la présente introduction ne permet évidemment pas de
traiter de manière approfondie une aussi vaste question ; je renverrai pour cela
aux nombreuses études qui existent sur le sujet20_ Ici encore. je me limiterai à un
certain nombre de remarques de caractère général susceptibles d'éclairer tel ou
tel aspect de la réflexion linguistique d'A.
Confrontés à la tâche inédite de décrire le fonctionnement de la langue
grecque tel qu'il se donne à observer dans les textes du riche patrimoine
littéraire qui va d'Homère aux derniers siècles de l'ère païenne, les tekhnikoi
post-aristarchéens pouvaient faire fond sur une tradition plur iséculaire de
réflexion philosophique sur Je langage . Des penseurs présocratiques aux
logiciens stoïciens, en passant par les sophistes, Socrate, Platon, Aristote, bien
des problèmes avaient été posés et débattus , b ien des hypothèses, parfois
contradictoires, formulées, des concepts fondamentaux avaient été élaborés, un
premier corps de terminologie technique mis en place.
1 .2.4 . 1 . Le langage comme instrument sémiotique
L'idée s' était formée et progressivement affinée au fil de la tradition que Je
langage constituait un dispositif sémiotique complexe , dans la mesure où une
Jqmze m(ltérielle phonique/graphique - variable selon les temps et les lieux -
permettait de véhiculer, c'est-à-dire de faire passer d'un locuteur à un auditeur,
un sens immaJériel, lui -même en rapport avec un certain �ta�. de ch oses
sensoriellement ou intellectuellement accessible aux sujets parlants - qu' il

20. Pour rn ' en tenir aux ouvrages les plus i mportants (rangés chronologiquement) : Lersch
( 1 83 8 - 1 84 1 }. R. T . Schmidt ( 1 839}. Steinthal ( 1 890- 1 89 1 ) , Pohlenz ( 1 93 9 } , Mette ( 1 952},
B arwick ( 1 95 7 } . Pinborg ( 1 975 }, Baratin & Desbordes ( 1 98 1 ). Blank ( 1 982), Frede ( 1 987),
B aratin ( 1 989b. c , d, 1 99 1 ). Sluiter ( 1 990). lldefonse ( à par. 1 997 ) .
INTRODUcriON 19

s ' agisse d e leur état intérieur (affections : ptithë) o u d e l ' état d u monde autour
d' eux (objets, événements, etc. : pragmata). L ' articulation entre ces différents
niveaux2 • , les termes utilisés pour les désigner ont naturellement varié, et il
n' entre pas dans mon propos d ' étudier cette variation. Je me contenterai
d ' indiquer qu ' il y a là une source i mportante de concepts et de termes
grammaticaux. J ' en énumère un certain nombre qui se retrouvent chez A. :
• fortement articulée chez Platon (Rép. 392 c ) , Aristote (R h é t.
1 403 b 15 )22 et les Stoïciens (Diog. La. VII 62), l ' opposition entre Je dit comme
contenu (lùJ lektéon , logos , ditinoia, sëmain6menon, lekt6n) et la forme du dire
(hôs le ktéon, léxis, phône, sëmaînon) s e retrouve chez A., qui distingue
nettement, en particulier pour l ' entité centrale qu' est le mot (cf. 1 .2.4.3.), entre
ce qui relève du sémantique - sens (énnoia, émphasis23 ) , signifié
(sëmain6menon ou dëloumenon), valeur (dunamis) , connotation (parémphasis),
contenu de pensée (noëton) etc .24) - et ce qui relève du phono-morphologique ­
forme vocale, soit générique (phône, litt. ' voix'25, prophorti, litt. ' émission,
prononciation ' , plus rarement skhêma 'forme' ), soit fonctionnellement spécifiée
(skhëmatism6s, kharaktêr, désignant une 'formation ' en tant que caractérisant
un mot, une classe, une flexion). Cette opposition a notamment trois domaines
d ' application particulièrement importants : 1 ) à l ' analyste de la langue en
'parties de phrase' , elle fournit deux ordres de critères complémentaires et, en
principe, hiérarchisés : le sens prime la forme (cf. 1 .2.4.4. ) ; 2) corrélativement,
mais à un autre niveau 'technologique' , elle fournit au grammairien en tant
qu' auteur d ' un ouvrage consacré à une partie de phrase le cadre de sa
description : a) le sens, b) la forme26 ; 3) elle permet de faire passer une frontière
particulièrement nette entre variation morphologique fonctionnelle ( flexion,
dérivation) et variation 'pathologique' : la première affecte la forme et le sens, la
seconde la forme seule (cf. 2.3. 1 .5.).
• beaucoup moins nette dans la tradition philosophique est la distinction
entre signification et référence telle qu' elle s ' est élaborée depuis le Moyen Âge
et a acquis droit de cité tant chez les linguistes que chez les logiciens modernes.
Plus exactement, si cette distinction est nécessairement impliquée dans la
réflexion des anciens sur le rapport des mots aux choses et dans la
problématique du ' dire vrai ' , si même elle a parfois donné lieu à des
formulations nettes27, il n ' apparaît pas qu'elle ait été approfondie pour elle -

2 1 . Elle est présentée de manière particulièrement nette, chez Aristote, dans le premier
chapitre du Peri hermeneias.
22. S ur la continuité notionnelle et le renouvellement terminologique, touchant notamment le
mot léxis, entre Platon et Aristote, cf. Dupont-Roc & Lallot ( 1 980:307ss.).
23. S ur l' emploi des ces termes, ainsi que de ceux de la famille du second, cf. Van Ophuijsen
( 1 993:755ss.).
24. Sur pa rémphasis, voir Caujolle-Zaslawsky ( 1 97 8 ) . Chez A . . l ' usage de noët6n est
strictement limité aux considérations théoriques liminaires de la S. (!, § 2. cf. n. 10).
25 . L'histoire de ce terme, de ses origines prégrammaticales à son usage technique chez les
-
grammairiens grecs et latins (vox), a fait l' objet d' une étude approfondie par Ax ( 1 986a).
26. Cf. A . 1 1 9 , 1 : "L' étude de tout mot implique une double approche (duo /6goi), celle du
sens (ho peri tes ennoias) et celle de la forme (ho peri toû skhema tos tes phones)" ; voir
une application de cette dichotomie, Synt. ! , § 75 : 63 , 1 6 et 64,2.
27. Je rappelle q u ' au début du Peri hermeneias ( 1 6 a 4), Aristote distingue les ' choses' ou
' états de choses ' (prtigmata) des ' affections de l ' âme' (pathemata tes psukhes) qui les
reflètent et dont les formes vocales (phOna[) sont les 'symboles ' (sumbola) ou les ' signes'
(sëmeîa). - De leur côté, les Stoïciens, selon Sextus Empiricus, Adv. math. Vlll 1 1 - 12 ,
20 DE LA CONSTRUCTION

même dans l' antiquité, ni q u ' elle ait débouc hé sur l ' i nstauration d ' une
terminologie différenciée et rigoureuse dont les grammairiens auraient pu se
saisir. S ' agi ssant d ' A. , s ' il serait impertinent (malgré certains indices allant
occasionnellement dans ce sens : voir par exemple S. Ill , § 59 et n . 1 37 , la
polysémie de p r6sopon 'personne ' ) de lui prêter une confusion de principe entre
le niveau du signe linguistique et celui du référent extralinguistique, on ne
constate pas, cependant, qu' il fasse usage d ' un vocabulaire différencié pour
rendre respectivement les notions de signification et de désignation.: pour ne
prendre qu ' un exemple, j ' attire ici l ' attention sur la synonymie, à mes yeux
indiscutable, entre les verbes sëmainein et dëloûn ' signifier, indiquer, désigner'
- deux verbes qui a prio ri auraient fort bien pu se prêter à exprimer la
d i stinction en question2 s . Inversement, i l apparaît q u ' un terme comme
h up oke imenon - qu'on doit traduire par 'sujet' au sens logique dans nombre de
textes aristotéliciens - a fondamentalement chez A. le sens de 'référent' (c ' est
du moins ainsi que je crois pouvoir le traduire de manière presque constante :
cf. l ' Index technique s. v. ) . Parallèlement à h upokeimen on, qui désigne le
corrélat extralinguistique d'un terme de type substantivai, on peut dire, je crois,
que des termes comme prâgma acte , état de choses' , prâxis ' action ' , diathesis
'

' disposition , diathèse, procès' se partagent la référence aux corrélats


extralinguistiques des verbes�9.
1 .2.4.2. Le langage comme structure emboîtée
À la tradition philosophique les grammairiens doivent encore l' image du
logos, langage ou discours, comme un assemblage hiérarchique conduisant par
paliers de l ' élément minimal (stoikh e îon) qu' est le phonème ou la lettre à
1 ' entité construite autonome appelée préci sément log os ' phrase , énoncé,
discours ' . On mesurera la remarquable continuité d' une telle représentation en
•Comparant le texte d ' A. , Sym. I, § 2 au passage ci-après du Craryle (424 e-
425 a) :
[Dans le cadre de l ' examen sur la j u stesse des noms, Socrate suggère à
H ermogèn e une confrontation méthodique des éléments du langage avec les
essences des chose s . Porté par la métaphore des peintres , qui imitent le réel en
j ux tapos a n t et aussi en mêlant (sunkerasantes) les couleurs , il se laisse entraîner
par son propos (légon exënékh thën) et esquisse dans un seul souffle toute l a
combinatoire linguistique : ]
. . . de même nou s aussi nous rapporterons les éléments aux choses , un élément
unique à la chose unique qui paraîtra l ' appeler, puis nous en assemblerons
p l u s ieurs (sumpol/a ) , fab r i qu an t ce qu ' on appelle j u stemen t des ' s y l labe s '
(sullabcis) , puis nous composerons (sunrithénces) à l e ur tour l e s syllabes q u i sont

distin guaient aussi ( écriture mise à part) tro is entités mutuellement soli daires (suzugeîn
(to sëmaÎnon ) , q u i n ' est autre que la forme vocale (phfmë) ; le
allëlois ) : le signifiant
signifié (to sëmainàmenon ) . défini comme "le contenu (prâgma) même qui est indiqué par
la voix et que nous appréhendons comme subsistant dans notre pensée. tandi s que le�
b arbares n ' y ont pas accès bien q u ' i ls entendent la forme vocale'' : l ' é vénement (to
runkhanon ) . à savoir 'le substrat extérieur' (là ektàs hupokeimenon ) . J e me contente de
noter ici la tripartition qui ne peut pas n e pas évoqu er pour nous l a tri ade signifia/li·
s ig n ifi é- référe n t - l aissant de côté J ' analyse critique du témoignage de Sextus et
l ' interprétation ( controversée) du terme wnkhanon : cf. B aratin ( 1 982: 1 5 et n . 1 6) : Frede
( 1 9 87 [ 1 978] : 304 et [ 1 977] : 349 1 : Long & Sedley ( 1 987 : 1. p. 1 9 7 ) .
28. Pour un exemple de fl exibilité sémantique dans le champ lexical d e l a signification . voir
III, § 1 1 2 et n . 262. Sur la synonymie entre sema{nei et dëloûn, c f. *A .. § 17 et n . 3 5 . § 27
et n . 58.
2 9 . Sur les emplois respectifs de prâgma el de diath esis. cf. l 'étude approfondie de V an
Ophuij sen ( 1 99 3 : 7 3 3 s s . ) .
INTRODUcnON 21

les constituants(ex hôn suntithentai) des noms et des verbes3° ; puis encore, à
1 ' aide des noms et des verbes, nous formerons maintenant un ensemble
(sustesomen) grand et beau, un tout (holon) : le logos - qui sera à l' onomastique
ou à la rhétorique ou à tout art appproprié ce qu ' était tout à l ' heure à la peinture
l 'être vivant du tableau.

La récurrence dans ce texte de termes composés à l ' aide du préverbe su(n)-, qui
exprime l ' association, impose déjà l ' idée selon laquelle parler, c ' est mettre
ensemble, composer (suntithénai), coordonner ou construire (suntassein) des
constituants selon un processus répété d ' intégration d ' unités de rang inférieur
dans des unités de rang supérieur, jusqu ' à ce que soit atteint un niveau, celui du
lOgos, 'phrase ' , ' énoncé ' ou même 'texte ' , qui se singularise par un caractère de
complétude ( l ' autotéleia d ' Apollonius) qui permet d ' y voir un 'tout ' . En un
mot, le texte cité du Cratyle est gros du futur concept de suntaxis.

1 .2.4 . 3 . Le mot (simple et complexe)


Entre les différents niveaux évoqués par le texte de Platon, il en est un qui
constitue un seuil - celui où apparaît l a signification. C ' est à Aristote q u ' i l
reviendra d e formuler l a chose avec une parfaite netteté. A u chapitre 20 d e l a
Poétiqu e , énumérant à son tour l a séquence ordonnée q u i va d e l ' élément au
logos, il la structure fortement en marquant le passage des termes non pourvus
aux termes pourvus de signification (phonai asëmoi vs sëmantika{) . En plaçant
ce seuil non pas, c omme nous aurions tendance à le faire, entre la syllabe et le
mot, mais entre les mots outils - conjonction (sundesmos), articulation (anhron)
- et le couple nom-verbe ( onoma - rh éma ) , il prépare directement la théorie de
l ' énoncé minimal, annoncée par Platon (Sop h is te 262 c) et repri se comme un
dogme par les grammairiens (cf. , chez A., S. 1, § 1 4), et indirectement celle de la
' consignifi c ation ' c omme mode de signi fier spécifique des mots - o u t i l s
grarrun aticaux (cf. S. 1, § 1 2 ) .
Dans le même texte, auquel fait écho l e chapitre 2 d u Peri hermeneias
( 1 6 a 20), soucieux de bien marquer un autre seuil , celui qui sépare l e m ot
signifiant, nom ou verbe, du logos, signifant lui aussi, Aristote soulève et ré sout
à sa façon le délicat problème des noms 'complexes ' (sumpeplegména), qui,
bien q u ' analysables en deux (ou p l usieurs) segments signifiants - ainsi
Kallippos en kal6s 'beau' + hippos ' cheval ' -, ne ' signifienf31 pourtant qu' une

30. Je garde la traduction reçue de 6noma par ' nom' et de rhema par 'verbe ' , mai s , bien
qu' elle puisse s ' appuyer sur les exemples, respectivement de lion. cerf, cheval pour le
premier, de marche, court, dort pour le second en Sophiste 262 b, cette traduction. qui
anticipe sur l ' usage de ces termes chez les grammairiens, a chance d ' être anachronique :
les on6mata sont plutôt ici les termes propres à fournir des sujets, les rhëmata les termes
ou locutions propres à fournir des prédicats.
31. Les guillemets veulent ici attirer l ' attention sur l ' ambiguïté du verbe grec sëmafnein que
je traduis par 'signifier' . Aristote ne paraît pas être sensible à la différence sémiotique,
mise en lumière par les logiciens modernes, entre le nom commun, qui renvoie à une
classe d ' i ndividus en signifiant la qualité qui leur est commune, et le nom propre, qui
renvoie à un individu en le désignant par le nom qu 'il porte, sans que ce nom signifie par
lui-même la moindre qualité : pour reprendre l ' exemple donné par Jakobson ( 1 957: 1 77 ) . si
deux chiens s ' appellent Fido, cela n ' i ndique nullement qu'ils ont en commun une qualité
de 'fidoïté ' . Les Stoïciens ont-ils aperçu ce qui a échappé à Aristote ? S ' il faut faire
confiance au résumé de leur doctrine que Diogène Laërce empru nte à Dioc l è s de
Magnésie. on ne manquera pas d'observer (VII 58) que les définitions des deux parties du
discours distinctes que sont l ' appellatif (prosêgoria, notre ' nom commun ' ) et le nom
(propre, 6noma) n e recourent pas au mê me verbe : si le premier "signifie (sëmaÎnon) une
qualité commune". le deuxième "désigne (dëloûn) une qualité propre " . Mais c ' est peut-être
beaucoup prêter à une tradition de seconde ou de troisième main que de spéculer sur l a
22 DE LA CONSTRUCTION

chose une : non p as ' beau cheval ' ou ' (le) cheval (est) beau' , mais bien
1' i ndiv id u unique appelé ' C al l i ppe ' . Ce faisant, Ari stote in au g ure , en termes
sémantico-référentiels, la réflexion sur l a composition comme phénomène
linguistique sui generis ; le s grammairiens, qui en pousseront plus avant la
théorie (en particulier dans le cadre de la syntaxe prépositionnelle : cf. A.,
S. IV), ret i endro n t, pour l ' analyse des noms propres composés, l ' intuition
première du Stagiri te (cf. A., S. II, § 1 6 1 et n. 355).
1 .2.4.4. Parties de la phrase : c las sement fonctionnel
Les considérations q ui précèdent, avec les références à Pl at on (Cra tyle,
Sophiste), à Aristote (Poétique, Peri hermeneias) et aux Stoïciens (Dioclès de
M agnés ie chez Diogène Laërce VII 49ss.), nous ont déjà fait entrevoir un
,

aspect capi tal de la réflexion des p hi losophes sur le langage : l ' analyse d u logos
en constituants fonctionnellement différenciés, les fameuses 'parties d u
d iscours ' , mérë (toû) logou32. C' est, pour nous a u moins, le Platon du Sophiste
(261 d-262 d) qui f ormul e pour la pre mi ère fois avec une netteté parfaite : 1 ) la
subdivision en deux (ditton génos) des éléments de la lan gue qui font référence
à la réalité - les 'verbes ' rhemata, qui renvo i ent à des ' ac tions' ou à des 'états
,

de chose s ' (p rcixe is), et les ' noms ' , onomata, qui renvoient à ceux q u i
accomplissent les acti ons ou sont i m pli q u és dans les états de choses
(prcittontes) ; 2) la nécessité, pour qui c onqu e veut parler, légein, de former son
énoncé, logos, en entremêlant de mani è re ré g l ée ces deux types d ' éléments
différenciés. Cette double intuition fondamentale donne alors le branle, dans la
tradition philosophique. à u ne enquête systém ati que et de plus en plus raffinée
sur les espèces de mots d on t se constitue la langue grecque. Ce n ' est pas ici le
lieu de retracer les étape s de cette quête33. Je me contenterai, pour en donner une
idée, de citer Qu i n ti l ien (l IV 1 8) qui les résume sommairement34 :

Les ancien s p armi eux Aristote et Théodectès, ne connaissaient q ue les verbes,


,

les noms et les conjonctions ( . . ). Peu à peu, le nombre [des parties du discours]
.

fut augmenté par les philosop hes , surtout stoïciens : les articles furent ajoutés aux

différence des verbes quand ils ont l ' un et l ' autre pour complément le même substantif :
qualité. Quoi qu ' il en soit de la s émio tique stoïcienne en la matière, il est clair que les
grammairiens s ' en tiennent, ou reviennent, à une conception unitaire de la signification
nominale : dans la Technè attribuée à Denys le Thrace ( 34,6 U = ch. 1 2,59176 L). les deux
espèces du nom que sont le nom propre (ku rion) et l ' appellatif (prosëgorikon) sont définis
parallèlement comme signifiant (sëmaînon), l ' un la substance (ousia) particulière, l ' autre
la substance commune. Si A., en cela plus stoïcien que la Technè . définit plutôt le nom en
termes de ' qualité' (cf. S. !, § 7 8 ) . je ne trouve pas trace chez lui de la distinction
sémiotique moderne entre nom propre et nom commun.
32. Ce syntagme voué à devenir un des vocables techniques les plus caractéristiques de la
tradition grammaticale gréco-latine n ' apparaît pas chez Platon. Chez Aristote, la Poétique
( 1 456 b 20) parle de mérë léxeos 'parties de l 'expression ' , et le Peri hermeneias ( 1 6 b 27)
fournit les éléments du futur syntagme technique : logos dé esri phone sêmantike hés ton
merôn . . . ( S u r la d i stinction entre mérë logou et mérë léxeos dans la tradition
péripatéticienne, cf. Ammonius, ln A r. de int .. p. 1 2 , 16ss. Busse.) Chez Diogène Laërce, Je
résumé de Dioclès de Magnésie fait alterner méros log ou ' partie du logos ' et stoikheîon
logou 'élément du logos' : selon une sch ol ie à la Technè (5 1 4,35), la deuxième expression
était celle des ' philosophe s ' . stoïciens selon toute vraisemblance (cf. Galien, De Plar. et
Hipp. dogm. , p. 673.6 Müller. qui J ' attribue à Chrysippe) . (Pour une interprétation de la
distinction méros-stoikheîon, voir lldefonse 1 992:4 l ss . )
3 3 . On en trouvera u n e bonne description dans Robins 1 966 ; on peut consulter aussi Lallot
1 988b.
34. On lit un texte de contenu très voisin, et probablement de même source , chez Denys
d' Halicarnasse. De comp. verb. Il 1 -3 .
INTRODUCTION 23

conjonctions, puis ce furent les prépositions ; aux noms on ajouta l'appellatif,


puis le pronom, pu i s un mixte du nom et du v erb e le participe, et aux verbes
,

eux-mêmes on ajouta l' adverbe.


Platon, Aristote, les Stoïciens : il est clair que les grammairiens alexandrins ont
hérité des philosophes une théorie très élaborée des mérë logou . Il est non moins
clair qu' ils l ' ont contestée sur plusieurs points, modifiée et complétée, et qu'ils
ont longuement disputé entre eux de divers cas litigieux (délimitation entre
article et pronom, statut du nom propre, de l ' infinitif, du p articipe, des
interjections, etc .)35 avant que la doctrine ne se fixe pour de longs siècles.
1 .2.4.5. Accidents
La théorie des parties du discours est sans doute la contribution la plus
visible de la tradition philosophique à la discipline grammaticale. Il ne faut
cependant pas la réduire à son résultat le plus sec et le plus scolastique : une liste
de huit classes de mots. C' est en fait de toute une pratique du merism6s, de la
partition du discours, que les grammairiens ont hérité, et, dans ce cadre, d ' un
inventaire déjà élaboré des 'accidents ' affectant différentiellement les classes de
mots, tels que le cas, le genre, le nombre, le temps, la modalité, la diathèse. Ici
encore, je me limiterai à de brèves indications.
Le terme de ' cas ' (ptbsis) fait son apparition chez Aristote (P e r i
hermeneias, Premiers Analytiques, Topiques, Poétique, etc.) où i l désigne, pour
le nom comme pour le verbe, des formes qui se distinguent, morphologiquement
et sémantico-fonctionnellement, d ' une forme considérée comme basique
(nominatif singulier pour le nom, indicatif présent pour le verbe) ; les ' cas du
nom' - qui n ' ont pas encore reçu de noms individuels - recouvrent à la fois les
formes 'obliques' du paradigme casuel, le pluriel par rapport au singulier et
l ' adverbe dérivé d' un adjectif ; les ' cas du verbe' recouvrent les temps autres
que le présent et les formes correspondant aux modalités non assertives. Chez
les Stoïciens, la notion de cas se spécifie dans le sens que nous lui connaissons
(il se limite désormais aux formes - mais à toutes les formes, nominatif
comprisJ6 - des paradigmes de type nominal, adverbe exclu), et les cas portent
des noms : ' droit' (orthi), ' génitif' (gen iké), ' datif' (do tiké) , ' accusatif'
(aitiatiké)37 ; on ne sait pas précisément à quand remonte l ' intégration du
'vocatif (klëtiké) dans la série des cas. Dès lors, le phénomène de la flexion
casuelle ( opposée à la flexion personnelle du verbe), notamment sous les
espèces du couple 'casuel - non casuel' (ptôtikon - aptôton), va pouvoir j ouer un
rôle cardinal dans la procédure de partition du discours en constituants
fonctionnellement différenciés et dans le raisonnement syntaxique (e.g. S. Ill ,

3 5 . Doxographie de ce débat : Sch. Technè 5 14-52 1 . Pour A., la liste ordonnée des h u it mére
logou q u ' il présente au début de la S. (l, §§ 1 2-36) a manifestement le caractère d ' un
élément de doctrine dont la remise en cause est exclue. Nul doute que sa position en la
matière ait contribué à renforcer Je caractère canonique de la liste.
36. C ' est déjà le cas chez Aristote, Pr. Anal. 49 a 1 ss. Il faut donc prendre avec c ircons­
pection la doxographie tardive (e.g. Ammonius, ln Ar. de int. , p. 42,30ss. Busse) selon
laquelle le nominatif, pour Aristote, n ' était pas un cas.
3 7 . Cf. Diog . La. VII 64-65 . Je donne la traduction reçue des noms grecs des cas, sans
préjudice de ce q u ' ont pu être les motivations premières (mal connues) de ces dénomi­
nations : voir sur ce point De Mauro ( 1 965), Lallot ( 1 989: 1 39ss.) Sur J 'histoire du terme
ptosis, cf. Hiersche ( 1 955), Delamarre ( 1 980). Dupont-Roc & Lallot ( l 980:332s. ) ; sur la
conception proprement stoïcienne des 'cas ' , cf. Müller ( 1 943:94- 1 2 1 [sommairement
résumé dans Pinborg 1 975:86]), Frede ( 1 987 [ 1 978] : 304s. et [ 1 977]:347s.), lldefonse
( 1 997 : 1 55 - 1 87 ) .
24 DE LA CONSTRUCflON

§ § 1 3- 1 8) . Plus finement, l ' étude de la distribution des formes casuelles par


rapport au verbe, prenant en compte d ' abord la polarité 'cas droit' (orthé ou
eutheîa , sei/. le nominatif) - 'cas obliques ' (pldgioi, sei/. génitif, datif et
accusatif), ensuite la diversité fonctionnelle des obliques, va constituer un
domaine particulièrement important de la syntaxe verbale (cf. S. III, §§ 147-
1 90). Occasionnellement, on constate qu' A. a connaissance d' une réflexion
syntaxique stoïcienne en matière de syntaxe casuelle : cf. III, § 1 87 .
E n raison de leur corrélat naturel évident - respectivement arithmétique et
physiologique (sexe) -, le nombre (arithm6s) et le genre (génos), régulièrement
associés dans les formes à flexion casuelle et bien marqués dans la morphologie
des déterminants, ont été facilement et précocement repérés (Ar., Poét.
1 457 a 20 ; 1458 a 8ss. ; Diog. La. VII 58). Ils ont également constitué un champ
privilégié pour l ' observation de l ' arbitraire linguistique, au sens où le nombre
ou le genre grammatical d ' un nom est souvent en contradiction avec les
caractéristiques correspondantes de son référent (noms de villes souvent pluriel ,
comme Athênai ' Athènes ' , noms neutres d' êtres sexués, comme meirdkion
'jeune homme' , gunaion 'femme' , etc.). Cette confrontation a très tôt permis de
dégager la notion de genre grammatical (opposé au sexe), marqué par l ' accord
de l ' article et, partiellement, par la morphologie nominale (ll. cit. ). A. achoppera
(S. III, § § 50-53 ) sur le redoutable problème de syntaxe grecque que soulève la
fameuse règle dite " tà zbia trékhei " où un pluriel neutre se comporte
syntaxiquement comme un singulier.
Le ' temps ' (khr6nos) est, pour Aristote, l ' accident verbal par excellence ,
puisque c ' est lui qui différencie le verbe du nom (Peri herm. 1 6 b 6, Poét.
1 457 a 1 4) . Absent des définitions stoïciennes du verbe (Diog . La. VII 5 8 ) , il
n ' en a pas moins retenu l ' attention des philosophes du Portique qui ont élaboré
une nomenclature raffinée des paradigmes temporels-aspectuels du grec : c' est
c ette terminologie qui, en partie remodelée et simplifiée, a fourni aux
grammairiens leur métalangage en la matière : 'présent' (enest6s), imparfait
(paratatik6s, litt. 'extensif ), 'parfait' (parakeimenos, litt. 'adjacent ' ), 'plus-que­
p arfait ' (hupersuntélikos, litt. 'sur-perfectif' ) , ' futur' (méllon ) , ' aoriste '
(a6ristos, litt. 'indéfini ' )38. La théorie des temps verbaux occupait sans nul
doute une place importante dans le traité Du verbe d ' A . ; dans la S. , où elle ne
donne pas lieu à exposition synthétique, on entrevoit par places les questions
qu' elle soulevait : valeur temporelle-aspectuelle des paradigmes (III , §§ 2 1 , 1 00,
1 02 , 1 40), problèmes de congruence (ib id. ; III, § § 2 9 , 1 3 1 , 1 37- 1 46 ) ,
interférences entre temps et mode (III, § § 98-99, 1 0 1 - 1 02, 1 4 1 - 1 46).
Les modalités d ' énonciation (asserti ve, jussive, précative, interrogative,
etc.), dont le bon usage avait déj à attiré l ' attention d ' un sophiste comme
Protagoras (Ar., Poét. 1 456 b 1 5), font l ' objet à partir d' Aristote (i. e. ), puis chez
les Stoïciens (Diog. La. VII 66), d ' un recensement méthodique dont l ' objectif
principal est de dessiner rigoureusement, par différenciation, les contours de la
proposition assertive : logos apophantik6s aristotélicien, axioma stoïcien. C ' est
dans le cadre d ' une telle réflexion, que nous dirions pragmatique, que s' enracine

3 8 . Le document de base en matière de nomenclature stoïcienne des temps verbaux est une
scholie à la Technè, due au grammairien byzantin Stéphano s (GG I 3 , p. 250.26) . Sur ce
texte qui a fait couler beaucoup d ' encre. on pourra lire Pohlenz ( 1 93 9 : 1 77), Lohmann
( 1 9 5 3 : 1 8 5 ). Barwick ! 1 95 7 : 5 3 ) . Pin borg ( 1 975 : 92-94 [qui résume les trois précédents et
propose sa propre lecture] ) . Hiersche ( 1 9 7 7 ), Caujolle-Zaslawsky ( 1 98 5 ) , Lallot ( 1 985 et
1 989: 1 7 1 ss. ). B errettoni I l 989a el b).
INTRODUCfiON 25

l ' étude, morphologique et sémantique, des modes verbaux telle que nous la
voyons développée au livre lli de la Syntaxe d'A. ( § § 55- 1 46).
Comme J ' a noté Benveniste ( 1 95 8 : 57ss.), quatre des dix catégories
d ' Aristote renvoient à des catégories verbales, dont troi s relèvent de la
'diathèse' , entendue comme disposition (diathesis) de l' actant sujet par rapport
au verbe. Ce sont : l ' agir (poieîn), illustré par les verbes actifs ' c oupe, brûle ' ,
qui ren ;roie à l ' actif ; l e pâtir (paskhein) , illustré par les verbes passifs 'est
coupé, est brûlé ' , qui renvoie au passif, et la postu re, désignée et illustrée p ar
des verbes media tantum (keîsthai 'être dans une position ' , anakeitai ' est
étendu ' , kdthëtai 'est assi s ' }, qui renvoie au moyen39 ( Cat. 2 a 3). Aristote ,
cependant, ne donne pas de développement linguistique à J ' intuition dont
témoigne le regroupement de ces trois catégories. C ' est, ici encore, aux
Stoïciens (Diog. La. VII 64-65 ) que revient le mérite , dans le ' lieu ' consacré
aux signifiés, d ' avoir distingué entre quatre types de prédicats spécifiés par leur
diathèse : prédicats transitifs-actifs , dits 'droits ' (ortha), prédicats transitifs­
passifs, dits 'renversés' (huptia), prédicats intransitifs, dits 'neutres ' (oudétera),
et prédicats réfléchis, dits ' antipassifs' (antipeponthota) . Les grammairiens
tireront parti de ces distinctions sémantiques et s' efforceront de les mettre en
rapport avec la morphologie, moins différenciée, de la voix verbale : on peut
voir dans la Syntaxe d'A. (III , §§ 1 47- 157) que la tâche n ' était pas facile, et que
la diathèse moyenne en particulier n ' a pas reçu chez lui un traitement vraiment
satisfaisant40.
1 .2.4.6. La détermination
Même sommaire et incomplet4 ' , le recensement qui précède met bien en
lumière tout ce que la grammaire technique doit à la réflexion philosophique sur
le langage : il est peu de notions et de termes gramm a ticaux dont on ne puisse
retracer l ' ascendance dans les grands textes platoniciens, aristotéliciens, ou dans
les témoignages que nous possédons sur la théorie dialectique des Stoïciens.
D ' autant plus remarquable est l ' absence, dans ce que nous pouvons ressaisir de
cette tradition, du terme et du concept de personne (prosôpon) - au sens de
catégorie morpho-sémantique verbo-pronominale : bien que les trois 'personnes '
grammaticales apparaissent comme aussi bien intégrées à la théorie alexandrine,
dès ses débuts42 , que les accidents du cas, du nombre, du genre, etc . , on ne

39 . Sur la valeur de la diathèse dite 'moyenne' (mésë) par les anciens, on se reportera à
l ' article fondamental de Benveniste ( 1 950). Si la relation de la ' posture' au moyen est
moins immédiatement évidente que celles de l ' agir et du pâtir à l ' actif et au passif, la
forme et la valeur des trois verbes que choisit Aristote pour la désigner et l ' illustrer ne
laissent guère de doute sur l ' intuition qui l'a conduit à instituer cette catégorie. On peut
même admirer, en contraste avec la médiocrité de la description du moyen par les
grammairiens (cf. Rijksbaron 1 986), le bonheur avec lequel le S tagirite a su sélectionner
des exemples particulièrement représentatifs de ce que Benveniste appelle, avec bonheur
lui aussi, la 'diathèse interne' .
40. Les commentateurs d e l a Technè, très dépendants d ' A . comme o n sait, n ' ont pas fait
mieux que le Maître : cf. Rijksbaron ( 1 986). Lallot ( 1 989: 1 66s. ) .
4 1 . Je me s u i s volontairement limité, i ntroduisant à un traité de syntaxe, à un inventaire
rapide des entités de 'première articul ation ' . Si je m ' étais i ntéressé aux niveaux
asémantiques du phonème et de la syllabe, il serait apparu que. dans ce domaine où les
philosophes sont encore pour nous des témoins précieux du passé pré- alexandrin de la
grammaire, ils étaient eux-mêmes l argement dépendants des musiciens et des métriciens
(cf. . entre autres, Ar., Poét. 1456 b 34) .
42. Les trois personnes sont définies dans la Technè attribuée à Denys le Thrace (p . 5 1 ,4 U =
chap. 1 3 , 1 7/2 1 L). Dans l ' hypothèse où l ' ouvrage serait tardif. on invoquera le témoignage
des plus anciens papyrus grammaticaux. comme le Pap. Yale 1 . 25 (= 1 Wouters. 1 er s . de
26 DE LA CONSTRUCI10N

trouve rien qui les annonce directement dans les textes antérieurs. Peut-on
supposer que les professeurs de l' époque classique parlaient déjà de ' personnes'
pour décrire les pronoms 'je ' et 'tu' et les formes de la flexion verbale, et que
l ' absence de témoignage sur cet usage est à mettre au compte du hasard ?
Quoi qu' il en soit de cette petite énigme historique, une chose est certaine :
l e s philosophes, notamment stoïciens, ont certainement précédé les
grammairiens dans l eur réflexion sur les procédés linguistiques de l a
détermination . Brunschwig ( 1 984) a bien mis en lumière avec quel soin les
dialecticiens du Portique avaient analysé la contribution respective du nom
commun, du nom propre (dont ils faisaient deux parties du discours différentes,
ce qui n' est évidemment pas sans signification), des pronoms et de l ' article à la
détermination du groupe nominal. On sait par ailleurs (A., P. 6 ,30) q u ' ils
avaient rangé dans une même classe, subdivisée en définis (hôrisména ) et
indéfinis (aoristodë), les pronoms( -adjectifs) démonstratifs et 1 ' article des
grammairiens. C ' est manifestement dans la continuité de leur réflexion, même
si c ' est pour en contester les conclusions, qu'A. s ' attache à montrer, notamment
dans le Pronom et aux livres 1 et II de la Syntaxe , comment la troisième
personne s' oppose aux deux premières par une indétermination constitutive (e. g.
S. 1, § 17), et comment, par le double jeu de la déixis et de l ' anaphore, pronoms
et article opèrent la détermination des troisièmes personnes (e.g. S. II, §§ 1 3 et
1 7 ; l, § 1 1 2). Le grammairien n' est pas moins intéressé que le dialecticien par la
question de savoir comment on indique avec le maximum de précision de qui ou
de quoi on parle.
1 .2.4.7 . La phrase complexe
ll est notoire que la théorie de la phrase complexe remonte à la logique
stoïcienne, qui distinguait des 'jugements simples' (axiomata haplâ) les
'jugements non simples' (axiomata oukh haplâ), ces derniers comprenant, à en
croire le résumé de Dioclès de Magnésie qu'exploite Diogène Laërce (VII 7 1 -
73) : l e jugement ' connecté ' (s unëmméno n ) , de type s i p, q ; le jugement
' subconnecté' (parasunëmménon), de type puisque p, q ; le jugement couplé
(sumpeplegménon), de type p et q; le jugement 'disj oint' (diezeugménon), de
type p ou q ; le jugement ' causal ' (aitiodes), de type parce que p, q; le jugement
'explicitant le plus ' (diasaphoûn tb mâllon), type plutôt p que q, et le jugement
'explicitant le moins ' (diasaphoûn tb hetton), type moins p que q. Les logiciens
du Portique avaient décrit le matériel conjonctif qui permettait de joindre deux
jugements simples pour en faire un j ugement complexe de 1' un ou 1' autre type.
et ils s ' étaient attachés à préciser à quelles conditions de vérité étaient soumis
ces assemblages conj oints43 . Ce qui nous reste du traité Des conjonctions,
montre combien la tradition grammaticale, apollonienne en particulier, était
restée tributaire de cette approche logique des phrases complexes : même si, au
début de son ouvrage, A. a des mots durs pour les Stoïciens ' dont la doctrine
transmise n ' est pas trop utile pour le traitement méthodique qui est celui de la
grammaire' (hOn hë paradosis ouk agan khreiodës pros ten eis grammatiken
sunteinousan technologian ), le contenu de son traité montre bien que
l ' originalité revendi quée par le grammairien ré side plus dans l ' analyse

n . ère), où la personne est manifestement un accident familier ( cf. 1. 29 et les restitutions


Il. 12 et 22) . On peut en dire autant des scholies A de 1 ' 1/iade, dont la matière et sans doute
en grande panie la lettre remontent à Aristarque.
43 . Sur ce sujet, voir. outre le texte de Diog. La . . lac. cir. , Brunschwig ( 1 97 8 ) .
INTRODUCDON 27

philologique des formes des conjonctions que dans une approche syntaxique
inédite des phrases complexes.
1 .2.4 . 8 . La syntaxe des signifiés
On manquerait un aspect capital de la dépendance de la grammaire
alexandrine, et singulièrement apollonienne, par rapport à la philosophie du
langage, et singulièrement stoïcienne, si l ' on se contentait, comme je viens de le
faire, d' énumérer des catégories et des termes métalinguistiques hérités, sans se
demander dans quel projet d 'ensemble tout ce matériel trouvait sa signification
et sa justification - et si une continuité est décelable entre philosophie et
grarnmaire au niveau même de ce projet.
Pareille question, qui au demeurant n ' est pas neuve, appelle indis­
cutablement une réponse nuancée. Il est incontestable, d ' un côté, que le pro­
gramme philologique dans lequel s ' inscrivent la constitution et le dévelop­
pement de la grammaire technique ne se confond pas avec le projet des dia­
lecticiens - et il est facile de montrer que les impératifs de l ' écrit, notamment
sous leur aspect 'éditorial ' , orientent largement le choix des problématiques
grammaticales : l' exemple le plus net qu' on en puisse citer est sans doute celui
de la construction des prépositions, telle qu' elle est traitée au livre IV de la
Syntaxe d'A., l ' objectif visé étant d' établir quand la préposition doit être soudée
au mot suivant ( composition) et quand elle demeure un mot indépendant
Uuxtaposition) - cela sans que jamais soit évoqué, fût-ce en passant, le
problème syntaxique de la rection casuelle des prépositions44. Corrélativement à
cette tyrannie de l ' écrit, il est peu douteux que la grammaire se soit
tendanciellement distinguée de ses sources philosophiques par une attention
accrue portée au détail de la morphologie, c ' est-à-dire par une prégnance
particulière, chez les gramm airiens, de la théorie du signifiant.
Cela dit, on se tromperait lourdement si, durcissant ce contraste, on donnait
à croire que la grammaire se construit essentiellement en rupture avec le
discours philosophique qui l ' a précédée et préparée. Des voix concordantes se
sont élevées récemment pour montrer combien le projet syntaxique d ' un
Apollonius était fondamentalement consonant avec l ' image qu ' on peut se faire
de la théorie stoïcienne des signifiés. La difficulté en la matière tient au
caractère fragmentaire et gravement lacunaire de notre information, et à la
nécessité où l ' on se trouve de reconstruire par spéculation la démarche
proprement linguistique du Portique ; mais les travaux décisifs de Frede ( 1 987
[ 1 977] et [ 1 97 8]), modèles de spéculation rigoureuse, ont permis de dégager des
conclusions capitales : 1 ) il y avait, à proprement parler, une g ra m m a i r e
stoïcienne ; 2) cette grammaire incluait une syntaxe dont l ' objet était l ' étude de
la combinaison des lektd ; 3) c' est ce type de syntaxe , dominé par le concept de
'congruence des contenus de pensée" (katallëlotës ton noëton, S. l, § 2), qui sert
de modèle à Apollonius. Blank ( 1 982), par une étude systématique de la
démarche 'rationaliste' d'A., prolonge et illustre les vues de Frede en montrant
tout ce que la démarche analogiste du maître alexandrin doit à la syntaxe des
intelligibles inaugurée par le Portique . Ce sont là des acquis solides que des

44. La chose est d ' autant plus remarquable que l ' étude des constructions verbales (Ill,
§ § 1 5 8 - 1 90) montre qu'A. a une théorie sémantique des cas. La question de la rection
prépositionnelle apparaît seulement, et alors comme une obligation canonique, dans les
traités de syntaxe byzantins - sans doute en rappon avec la disparition progressive, dans la
langue populaire, des oppositions casuelles dans les syntagmes prépositionnels.
28 D E L A CONSTRUCDON

études de détail , faites o u à faire45, permettent (ou devraient permettre) de


confirmer : s ' ils ne livrent pas à eux seuls le dernier mot de la problématique
syntaxique d ' A .46, ils n ' en éclairent pas moins , de manière décisive, une
composante théorique q u ' on ne saurait n églige r sans s ' exposer à mal
comprendre certaines de ses analyses .
On s ' égarerait cependant en insistant trop exclusivement sur l ' homogénéité
entre la réflexion d ' A. et la tradition logique. Je donnerai ici la parole à Sluiter
( 1 990:40s.), qui me paraît formuler en termes particulièrement heureux ce qui
fait l ' originalité de la position épistémologique d u grammairien alexandrin par
rapport à ses sources philosophiques :

The work of Apollonius (and, to a lesser extent, that of his son Herodian)
illustrates a period in the history of g rammar in which the influence of
philosophy and philology in parti cu l ar , should still not be underrated - it makes
itself felt on nearly every page. However, it forms the background to their work,
rather than its aim. Far from being a Stoic philosopher doing technical grammar
as a sideline, Apollonius is a grammarian whose work is based on scientific
principles which happen to be philosophical in origin. The exact philosophical
drift of the concepts and ideas he employs, is alive no longer - not at !east to the
grammarians - and it is certain! y not prod u ctive : The even tua! outcome of
Apolloniu s' studies was not necessarily in accordance with Stoic tenets, even if
the starting-points were.

La lecture de la Syntaxe - mais on en dirait tout autant, par exemple, du traité


Des conjonctions - confrrmera à mainte repri s e la j u s tes s e de ce propos . Je ne
m'y attarderai pas maintenant.
1 .2.4.9. Vices et venus, régularité (analogie) et irré gularité, fautes et figures
Le dernier point sur lequel je souhaite attirer l ' attention ici est relatif à la
notion de correction. Il est peu douteux que toute communauté linguistique a
tendance à rég u le r l ' instrument de communication qu' est sa l angue - que cette
régulation soit spontanée et diffuse ou q u ' elle prenne la forme officielle de
prescriptions, d ' i nterdits, voire de sanctions. Dans la tradition grecque, on voit
très tôt se manifester, sous différentes formes, le souci de la correction : Platon
nous apprend (Euthyd. 277 e, Crat. 3 84 b) que le s ophiste Prodicos s ' était fait
une spéci alité d ' éclairer ses contemporains sur l ' emploi (sémantiq uement)
correct (orthotës) de s mots47 . Quant à Protagoras, nous savons par Ari s t o te qu' il
s ' était avisé de re cti fi er le genre de certains noms (Réf soph. 173 b 17) et q u ' i l
faisait grief à Homère d e s' adresser à la Muse à 1 ' impératif là où 1 ' optatif, mode
de la prière, aurait mieux con v en u (Poét. 1 456 b 1 5) . Encore ne s ' agit-il là que
d ' écarter des impropriétés (akurolog{a dans le vocabulaire technique ultérieur),

45 . Blank ( 1 993 : 723s.) relève cette orientation interprétative chez Camerer ( 1 965). II appelle
de ses vœux (725) "a comprehensive stu d y of the important and difficult group of words
used by Apollonius to speak of the things meant by verbs : prâgmo., parémphasis. énnoia.
diathesis. skhésis, enérgeia, paratasis, suntéleia, gegonos". On ne peut q ue l ' approuver, et
saluer la parution, dans le même volume d'ANRW, de l ' étude philologique minutieuse de
Van Ophuijsen portant notamment sur les quatre premiers de ces termes.
46. Si la �ammaire prolonge la philosophie du langage, elle le fait dans sa perspec tive
propre. A cet égard, Baratin & Desbordes ( 1 98 1 : 60-62) signalent le poids d on t pèse la
morphologie dans la dé marche du grammairien alexandri n. Donnet ( 1 96 7 : 3 8 ) avai t déjil
montré - et dénoncé comme un han d i c ap 'néfaste' - combien la syntaxe alexandrine (et
byzantine) restait tributaire d' une 'grammaire du mot' (cf. infra 2.5 . 1 . ).
47. Pour écouter la grande leçon sur le sujet, il fallait acquitter ( selon le Socrate du Craryle) le
droit d ' entrée exorbitant de cinquante drachmes. - Le Craryle lui-même est présenté
comme un débat d on t l ' objet est la 'correction des noms ' , orthotës tôn onomaton (383 a ) .
INTRODUC!lON 29

mais on voit apparaître paral lèlement, dès le 5• siècle (Hérodote), une


terminologie désignant les fautes de langue : barbarizein, soloikizein, qui
s ' opposent au bon usage du grec, hellënizein. C' est encore chez les Stoïciens,
semble-t-il, que ces termes reçoivent une définition précise et un statut dans le
' l ieu' sur le signifiant vocal (per i phones) : selon le résumé de Dioclès
(Diog. La. VII 59), l ' hellënism6s, défini comme "expression impeccable au
regard de l ' art et échappant aux hasards de l ' usage", est la première des
'qualités du langage ' (aretai l6gou) ; au contraire, barbarisme et solécisme en
constituent les 'défauts' (kakiai), le premier défini comme "expression contraire
à l ' usage des Grecs de renom", le second comme "énoncé construit de manière
incongruente". Ainsi se trouve dressé le cadre dans lequel va se couler l ' activité
normative des techniciens de la grammaire qui, dans l eurs tra ités sur la
correction ( tékhna i peri hellënismoû), s ' emploieront à faire le tri entre le correct
et l ' i ncorrect, v o ire à j u s tifier leur tri . Une telle perspective est
incontestablement présente dans la Syntaxe d ' A. , dont l' auteur se flatte (1, § 60)
de présenter une "recherche sur la congruence (qui) permettra de corriger les
fautes de toute espèce (tà hoposdepote diapes6nta . . . katorthosei ) affectant la
phrase"48.
Il est temps de voir maintenant comment A. met en œuvre ce projet.

2. LA S YNTAXE D 'APOLLONIUS
Je présenterai l ' ouvrage en trois temps. J ' en indiquerai d' abord le plan
(2. 1 .), en marquant, mais sans encore les commenter, les subdivisions qui rn ' ont
paru se dégager à la lecture49 . J ' esquisserai ensuite (2.2.) une réflexion sur la
structure du traité. Enfin (2.3.), je tenterai de dégager les lignes directrices de la
réflexion d ' A . sur la syntaxe.

2.1. Le plan de J 'ouvrage


La notice de la Souda consacrée à A. signale un traité "Sur la construction
des parties de la phrase, en GUatre livres". Il s' agit évidemment de l' ouvrage qui
nous est parvenu, et que nos manuscrits intitulent soit Sur la construction (AL) ,
soit Sur la construction des parties de la phrase (B , ce dernier ms indiquant
quïl y a quatre livres). S ' il n ' y a aucune raison de supposer que la Syn taxe ait
pu comporter plus de quatre livres, et pas davantage que les livres I à III nous
soient parvenus incomplets, on s' accorde en revanche à penser que ce que la
tradition nous en a conservé ne représente qu' une partie du livre IV - j ' y
reviendrai en son temps.

48. Sluiter ( 1 990:61) souligne avec rai son l ' originalité de la 'technologie' apollonienne par
rapport aux grandes tâches traditionnelles de la gramma i œ - critique te x tu e ll e (diorthiis is),
théo rie du bon u sage ( hellënismos). o rthog raphe - : tout en apportant des matériaux aux
praticiens de ces dis c iplines . l ' œuvre d ' A . "functions on a differe n t leve!. . . A knowledge
of the system of languo.ge on the leve/ of rhe meaning [ c ' es t moi qu i souligne] . as described
by Apollonius. is necessary to justify the decisions one takes in any one of the e ther
disciplines".
49. Po ur une synopsis plus complète de l ' ouvra ge , le lecteur peut se reporter au somma ire
a naly tiq u e donné ci - ap rès (p. 8 8 ) , qui reflète la structure hiérarchisée du texte d ' A . Les
subdivisions que j ' y propose - et que s i g n a lent, mais 'à p l at ' , sans les emboîtemen t s
hiérarchiques. les sous-titres placés dans ma trad u ct i o n - coïncident souvent, mais pas
touj ours. avec celles q u ' i ndiquent les mss en tête de chacun des livres. Elles peuvent
également différer. par plac e, de celles qui apparaissent (en latin) en ti tre courant et dans
les marges de r éditi o n Uhlig. J ' ai apporté un soin particulier à ce tr av ai l qui me parait
relever. déjà. de 1 ' interprétation.
30 DE LA CONSTRUCTION

2. 1 . 1 . Livre 1
Présenté, dans Je ms B, comme traitant "De la construction des articles",
ce premier livre comporte en fait une première partie ( § § 1 - 36) - que j ' ai
intitulée 'Prolégomènes' - dans laquelle A . présente e t j ustifie son proj et
d ' écrire "sur la construction" ; ce texte recèle évidemment des éléments capitaux
pour notre réflexion ci-après (2.2. et 2.3.). La suite du livre est effectivement
consacrée à la construction des articles : d ' abord ( § § 37- 1 4 1 ) à celle de l ' article
appelé 'prépositif - il s' agit de l' article défini ho (masc. ) 1 hë (fém.) 1 t6 (nt.) , le
seul que possède le grec ancien -, puis, plus brièvement ( § § 142- 1 57), à celle de
l ' article dit ' postpositif - qui n ' est autre, dans la terminologie moderne, que le
pronom relatif hos 1 hi 1 ho.
La section sur l ' article prépositif, après une introduction ( § § 37 -45 )
destinée à clarifier la valeur - fondamentalement anaphorique - d e cette partie
de phraseso, examine analytiquement ses conditions d 'emploi, essentiellement
en recensant les parties de phrase auxquelles il peut vs ne peut pas se préposer,
et, dans le premier cas, ce qui commande son emploi vs son non-emploi ( § § 46-
1 4 1 ).
La construction du postpositif est étudiée ( § § 1 42- 157) par contraste avec
celle du prépositi f : outre l' anaphore, le postpositif comporte un sème conjonctif
qui induit l ' ajout d ' un nouveau verbe après l ' article ( § § 1 42- 1 47 ) ; c' est par
rapport à ce verbe que se détermine le cas du postpositif ( §§ 148- 1 54 ).

2. 1 . 2. Livre Il
Comme le signalent les mss AL, le livre II traite "de la construction des
pronoms " . Après une section générale ( § § 1 -27) dans laquelle sont recensés les
traits spécifiques (fonctionnels, morphologiques, sémantiques) de la classe
pronominale, A. examine une série de problèmes induits par ces spécificités.
À la fonction de base de remplacement du nom se rattachent les problèmes
de transposition (metalëpsis) de l ' article en pronom ( § § 28-39), puis l ' examen
approfondi de la raison d' être des pronoms ( § § 40-47) et de leur fonction auprès
des verbes ( § § 4 8-56).
À la spécificité accentuelle des pronoms (personnels) primaires5I se
rattache l ' étude détaillée des valeurs et des conditions d ' emploi de leurs formes
respectivement orthotoniques et enclitiques ( § § 57 - 1 02).
Certaines formes ambiguës de génitif pronominal ( § § 1 03- 1 32) et les
formes composées des pronoms réfléchis (§§ 1 3 3 - 1 60) ont en commun
d' appeler le raisonnement syntaxique au secours de la morphologie. L' analyse
morpho-sémantique du paradigme défectif des dérivés pronominaux en -dapos ,
à valeur eth nique, i l lustre pour finir ( § § 1 6 1 - 1 70) une singularité de la
combinatoire pronominale.

2. 1 .3. Livre Ill


Consacré, pour sa plus grande partie ( §§ 54- 1 90), à l ' étude du verbe, le
livre III débute par une trentaine de pages ( § § 1 -53) de réflexion sur les causes
de l 'incongruence . C ' est la partie théorique par excellence de la Syntaxe ; A. y

50. Cette valeur, bien q u ' illustrée uniquement sur le prépositif, se révélera ( § 1 44) caractériser
également le postpositif - raison de poids pour ranger ho et h6s dans la même panie de
phrase.
5 1 . 'Primaire· s' oppose à ' dérivé' (possessif) : les pronoms primaires sont les formes de types
je, les déri vés les formes de type mon. 'Personnels' est entre parenthèses pour la raison
exposée 1. n. 264.
INTRODUCTION 31

accomplit la tâche à ses yeux la plus importante et l a plus originale du


syntacticien qu'il se flatte d' être : dépasser la simple intuition et l ' accumulation
irraisonnée d' exemples (parathesis) en formulant explicitement le ressort
logique de la faute de syntaxe, ou solécisme, et en marquant les limites de cette
forme d ' incorrection. En délimitant ainsi le domaine de la faute, A. éclaire a
contra rio les réquisits de la c o n g ru e n c e , fondements de la correction
syntaxique.
L' étude du verbe met au premier plan deux de ses 'accidents' relevant de la
diathesis 'disposition, diathèse' :
- le mode (énklisis), qui exprime la ' diathèse de l ' âme' (diathesis tês
psukhês) ; après la description de l ' infinitif comme mode 'zéro' , la catégorie du
mode est étudiée dans ses quatre variétés pragmatico-sémantico-syntaxiques :
indicatif, optatif, impératif, subjonctif (§§ 55- 146) ;
- la diathèse tout court (diathesis), qui exprime la ' disposition ' des actants ­
et singulièrement du premier d ' entre eux, marqué au cas direct - par rapport au
procès ( § § 1 47- 1 57) ; la description de la diathèse transitive-active donne lieu à
examen raisonné de la sémantique des cas obliques (accusatif, génitif, datif) en
position adverbale ( § § 1 5 8- 1 90).

2. 1 . 4. Livre IV
Le livre IV tel qu' il nous est parvenu - incomplet - traite de la construction
des prépositions52 , Après un préalable consacré au phénomène paradoxal de la
préposition postposée ( ' anastrophe ' , §§ 4- 1 1 ) , A. passe en revue
systématiquement la combinatoire des prépositions avec les différentes parties
de phrase, en distinguant soigneusement, et si possible en justifiant, construction
composée et construction j uxtaposée (§§ 1 2-78).
Bien q u ' on n ' en ait pas de preuve formelle, on admet généralement que la
partie perdue du livre IV traitait de la construction des deux autres parties de
phrase invariables, adverbes et conjonctions. Considérant personnellement
comme très vraisemblable qu'A. ait traité là des adverbes après les prépositions,
j ' annexe à ma traduction du livre IV celle de la fin postiche du traité Des
adverbes (p. 20 1 -2 1 0 Schneider), consacrée aux adverbes de lieusJ.

2.2. Le 'système' de la Syntaxe


Le titre de cette section veut être un hommage à l ' ouvrage de Ludwig
Lange, Das System der Syntax des Apollonios Dyskolos ( 1 852). Discrètement
saluée par Uhlig qui la qualifie pourtant de "commentatio nitida" (p. vm, n. 2),
la réflexion de Lange s' est imposée comme la référence pratiquement unique54
sur le délicat sujet de la logique inhérente au plan de la S. Largement d' accord

52. C ' est-à-dire, pour la langue grecque, de dix-huit mots mono- ou disyllabiques caractérisés
par leur propriété commune de se préposer à toutes les parties de phrase en formant avec
elles tantôt un (mol) composé (un seul accent), tantôt un (syntagme) juxtaposé (deux
accents ) .
5 3 . S u r ce rattachement, proposé p ar O. Schneider ( 1 845), cf. ci-dessous 2.2.2.3.2.
54. Lange ( 1 8 5 2 : 2 ) cite deux ten tatives antérieures à la sienne : celle - parti elle - d'O.
Schneider ( 1 845) "qui. pour démontrer l ' appartenance de la partie finale des Adverbes au
li vre IV de la Sy n taxe , a dû examiner la question du plan de la Syn taxe", et celle
- médiocre - de W . Frohne ( 1 844), notamment dans I ' Exkurs IV "De i nterna syntaxis
condicione". [Malgré ce que les dates de publication donnent à croire, Frohne connaît et
critique l ' article de Schneider.]
32 DE L A CONS'IRUCTION

moi-même avec le propos de Lange, j e n reprendrai ici les idées-forces , tout en


'

les nuançant à l ' occasion.

2.2. 1 . Le programme
Le plan de la S. se comprend par référence à la théorie des parties de la
phrase telle qu' elle est exposée au début du livre 1 ( § § 1 2 -29), et plus
précisément par rapport à la représentation hiérarchique qui place le couple
nom-verbe au centre du dispositif syntaxique. Cette vue est si capitale au yeux
d ' A. qu'il l ' illustre spécialement à la fin de son introduction ( § § 30- 35) sur
l ' exemple des ' inquisitifs ' (peustikd, mots de type 'qui . ? ' , 'quand . . ? ' , etc.,
. . .

i ntroduisant une question partielle) : si ces mots se subdivisent en deux sous­


classes, nominale et adverbiale, c ' est parce qu'il y a deux domaines - et deux
seulement - sur lesquels on éprouve le besoin de poser des questions, celui du
nom et celui du verbe . Cette démonstration faite, A. peut boucler son
introduction par ces mots ( § 36) :
Puisque toutes les autres parties de phrase se l aissent ramener à la construction
du verbe et du nom (anagetai pros tën toû rhëmatos kai toû on6matos suntaxin)
- au point de tirer de là leur dénomination même -, il faut examiner (déo n
d i a l a b e în ) l ' emploi de chacune d ' e l l e s soit pour les accompagner
(sumparalambanoménou), soit pour les remplacer (anthupagoménou) - cette
dernière [aptitude] n' excluant pas celle d ' accompagnerss : par exemple, les
pronoms peuvent remplacer les noms et les accompagner, ou encore les
panicipes peuvent remplacer les verbes et les accompagner, et ainsi de suite pour
les autres parties de phrase.
Le caractère programmatique de ce texte (cf. la formule "il faut examiner" et
l ' entrée dans le vif du sujet qui suit immédiatement au § 37 "Prenons les
articles . . . ") est confirmé par sa mise en parallèle avec Adverbes 1 2 1 ,4 :
On montrera plus à fond dans le traité De la construction que les <parties> de
phrase les plus fondamentales (thematikotera) sont les noms et les verbes, et que
les autres se laissent ramener au bon fonctionnement de celles-là (pros ten touron
eukhrëstian amigetai) - les articles au service des casuels ou assimilés (ptotika e
hOs ptotika), les adverbes au service des verbes, et les prépositions au service des
deux (c' est la rai son pour l aquelle elles sont seules sujettes à l ' anastrophe
accentuelle, qui leur permet de se construire à la fois d ' une façon, j ' entends avec
les noms, et de l ' autre, j ' entends avec les verbe s ) . On dira aussi q uand les
pronoms s ' e mploient en place de noms, et, pour les conjonction s, lesquelles
assurent de manière générale une liaison auprès du nom et du verbe, lesquelles
ont un champ limité (tines en toi kath61ou sundesmoi sundéousin 6noma kai
rhéma kai tines eisi merikoi).
Comme l ' a bien vu La nge (9ss . ) , ces deux textes qui se répondent (et dont l ' un
est placé en un point s tr até g i q ue de la Syntaxe, tandis que l ' autre mentionne
expressément le contenu projeté56 de cet ouvrage) sont les guides les plus s ûrs

55. Sur mon désaccord avec Lange dans l ' interprétation de ce passage. cf. la n. 1 08 ad !, § 36.
56. Les futurs dede{xetai 'on montrera ' , eireserai ' on dira· laissent entendre ici que l a Syntaxe
est postérieure aux Adverbes. ce que confirment. dans la S. . les références aux A. par des
verbes au passé (285.4 ; 3 3 3 . 1 5 ) . Mais d ' autres passages (A . 1 22, 1 1 : voir aussi 1 22 . 33 )
feraient conclure à la chronologie inverse. D' une manière générale. la chronologie relati ve
des œuvres d ' A . pose un problème d é l i ca t et a été beaucoup disc utée : cf. Lange ( 1 8 5 2 : 1 2.
n. 1 6 ) . Dronke ( ] 857:562s s . ) . M aas ( 1 9 1 2 : 1 4s . ) . Thierfelder ( 1 9 3 5 : 2 , n. 1 ) . B l a n k
( 1 99 3 : 7 1 0) s e rallie à l ' opinion majoritaire. défendue notamment p a r M aas. I. e . , selon
laquelle la S . . manifestement œuvre de synthèse, est postéri eure. en tre autre s . aux
monograph ies consacrées aux parties de phrase sur lesquelles elle fait fond. C ' es t aussi
INTRODUCfiON 33

pour qui veut tenter d ' élucider la logique du plan décrit au point précédent. Ils
font attendre que 1' étude des constructions soit organisée en fonction des
' domaines' 5 ï que sont respectivement ceux du nom et du verbe, et, dans ces
domaines, en tenant compte des fonctions d ' accompagnement et de
remplacement qui sont au fondement des aptitudes syntaxiques des diverses
parties de phrase.

2.2.2. La mise en œuvre du programme


2.2.2. 1 . Livres 1 et II : le domaine du nom
Comme un postulat - en fait plus ontologique que véritablement
linguistique - dispose que, dans Je couple de base verbo-nominal q u ' est le
noyau phrastique sujet + prédicatss, le nom a lui-même, dans sa fonction de
sujet-agent, préséance sur le verbe (§ 1 6), on ne devra pas s' étonner que le
domaine du nom soit étudié en premier : c' est en effet 1' objet des livres I ( § § 37-
1 57) et II, consacrés, dans cet ordre, à l ' article, qui accompagne le nom, et au
pronom, qui le remplaces9.
Dans la partie principale du livre 1 (§§ 37- 1 4 1 ), après avoir établi que le
signifié distinctif de l ' article (prép ositif) est J ' anaphore (§ § 43-44) , A. recense
méthodiquement, partie de phrase par partie de phrase, les cas d ' emploi et de
n on-emploi du prépositif en dégageant pour chacun d ' eux les paramètres
sémantico-syntaxiques qui rendent compte de la répartition observée . Une
variable fondamentale à cet égard se révèle être la présence vs absence dans la
construction d ' un verbe de type copule, désigné en termes de ' verbe
d ' existence ' ou ' d ' appel lation' (§§ 1 06, 1 07, 1 32, 1 36- 1 3 8 ) . - C ' est encore
l ' anaphore qui rend compte de l ' emploi de l ' article postpositif ( le relatif), =

mais ce dernier se caractérise par un comportement syntaxique sui generis, dans


la mesure où, recelant implicitement une conj onction ( § § 1 43- 1 44 ), il exige
J ' introduction d ' un nouveau verbe par rapport auquel son cas se détermine
( § § 1 48- 1 54).
La structure interne du livre II est moins nette que celle du précédent.
Lange (25ss.) souligne qu' elle reflète la "nature bifide (zweischneidige Natur)
du pronom", qui est à la fois représentant du nom et (à ce titre) constituant
d ' une construction verbale : les §§ 1 à 47 traiteraient du premier aspect, et la
suite, de fait introduite (§ 48) par la formule "Le moment est venu de parler de
la construction du pronom avec les verbes", du second - les §§ 46-47 formant
transition, dans la mesure où, montrant J ' incongruence d' une construction
comme *Apollonios j 'écris (nom + verbe à la 1 e pers.), ils relèvent déjà de

mon opinion. que me paraît solidement étayer. à elle seule. la première phrase de r ouvrage
( cf. Dronke, I.e. ) .
5 7 . J ' emprunte c e terme à Lambert ( 1 985: 1 26).
58. On verra plus loin (2.5 .3 .2.4.) que Je métalangage auquel j ' ai recours ici est étranger à A.
M a i s les entités linguistiques qu'il envisage n'en sont pas moins celles que je dis : le noyau
minimal tinthropos épesen '(un) homme chut' , auquel A. aboutit par réduction d ' u ne
phrase présentant d ' autres constituants accessoires (p. 1 7, 1 4), n ' est pas J ' assemblage
quelconque d ' un nom et d'un verbe, c ' est un syntagme sujet-prédicat. héri tier en ligne
directe de ' ( ! ' ) homme apprend' de Platon (Soph . 262 c ) , de 'Philon se-pone-bien '
d ' Ari stote (en filigrane De int. 1 6 b l ss. et 1 7 s s . ) et du ' Socrate écrit' d e s Stoïciens
(Diog. La. Vll 63).
5 9 . Invoquée au � 24 pour justifier. un peu artificiellement, le classement de J ' anicle avant le
pronom dans la l iste des parties de phrase, la priorité de la fonction d' accompagnement sur
celle de remplacement trouve ici une justification de meilleur aloi dans la mesure où le
pronom est décrit comme remplaçant un nom accompagné de l 'article ( § 25).
34 DE LA CONSTRUCDON

l ' étude de la construction nom-verbe. Quant à la deuxième partie du livre


( § § 48-fin), elle nous introduirait insensiblement, à propos de la construction
pronominale prise comme cas particulier, à la problématique qui sera celle du
livre III, centrée sur le verbe (sur l ' exploitation ' transitionnelle' de telle
singularité de la syntaxe pronominale, voir l ' ouverture du livre III). Tout en
reconnaissant la finesse des observations de Lange, je reste réservé sur la
pertinence de l' articulation qu ' il propose du livre II. En particulier, je ne suis
pas convaincu que la formule d' introduction du § 48 cité plus haut marque une
articulation majeure du livref>O : si le problème de la construction des pronoms
avec les verbes est bien au premier plan dans les § § 48-56, il n ' en va plus de
même dans les §§ 57- 1 02, où la distribution orthotonèse vs enclise pronominale
apparaît comme largement indépendante du contexte verbal. Même si les
problèmes de syntaxe verbale retrouvent indiscutablement une pertinence
chaque fois qu' il est question d ' interprétation réfléchie d ' un pronom ( § § 89- 1 60,
passim), la structure d' ensemble du livre II ne me paraît pas fondamentalement
dominée par l ' opposition que croit déceler Lange : j ' y vois pour ma part un
enchaînement plus libre de thèmes plus nombreux, qu' il est sans doute artificiel
de vouloir fédérer à tout prix sous une bipartition de base.
Quelque position qu' on adopte sur cette question (et il me semble qu' il y a
typiquement place ici pour une certaine latitude d ' interprétation), il n ' est pas
sans intérêt d' observer que, de facto sinon e consilio, un certain parallélisme se
dessine entre les deux premiers livres de la Syntaxe, dans la mesure où les faits
examinés à propos de ce que nous appellerions le ' groupe nominal ' mettent
progressivement en évidence la pertinence, pour leur étude, de constructions
verbales (pour le livre I, je rappelle le paramètre que constitue la présence des
verbes de type copule, et surtout la composante verbale de la syntaxe du
postpositif).
2.2.2.2. Livre III : le verbe (personnes, modes, diathèses)
L' étude du domaine du nom étant ainsi conduite et menée à bien dans les
deux premiers li vres, le livre III, à bien des égards le cœur de la Syntaxe, peut
traiter, "d ' un point de vue général, de la construction verbale" 6 I , qui en fait est
nécessairement verbo-nominale6z. Cette étude est précédée ( § § 1 -53) de l ' exposé
sur les causes de l 'incongruence, qu' on pourrait encore appeler ' théorie du
solécisme' . En droit, cette réflexion théorique (sur laquelle j ' aurai à revenir ci­
après) aurait pu trouver pl ace plus tôt, le solécisme n ' étant pas limité à la
syntaxe verbale. Sa place à cet endroit - rhétoriquement facilitée par l ' examen,
formant transition avec le livre Il, des emplois multipersonnels du pronom

60. On ne saurait tirer aucun argument décisif de la pré s en ce de la form ule hexes rheréon,
traduite 'le moment est venu de parler. . . ' . Attestée 10 fois dans la S., cette formule de
transition peut introduire aussi bien des développements hiérarchiquement m ineurs et
limités à quelques § § (1. § 94, § 1 3 1 ; Il, § 1 1 7 ; III, § 78 ; IV, § 56 [ voir la n . 1 36 ad loc . ] .
§ 64) que des sections hiérarchiquement majeures et éventuellement de grande ampleur (1,
§ 1 42 ; III, § 54, § 1 23).
6 1 . Peri res karholikes sunuixeiis tôn rhëmtiton . § 54 . Sur l ' i nterprétation de l ' adjectif
ko.rholike dans cette formule. cf. ma note 1 2 1 ad loc.
62. Cf. Lange ( 1 852:34) : "(Par suntaxis tôn rhëmatiin ' construction des verbes' (§ 30 ;
296.3 )). A. n' entend pas la pure syntaxe du verbe, mais bien plutôt la présentation des
constructions appartenant au dom ai ne des relations syntaxiques réciproques entre nom er
verbe - vues maintenant sous un angle où le terme principal n' est plus le nom. auquel
l ' autre se rattache (antigerm). ma is le verbe".
INTRODUCilON 35

appositif autos ( § § 2-5)63 - solennise en quelque sorte symboliquement64 l ' étape


essentielle de la démarche apollonienne que constitue l ' entrée dans l ' étude du
verbe comme centre organisateur de relations diathétiques entre ses entours
nominaux (ou pronominaux) , les 'p e rsonnes ' . Tel est en effet l ' angle
d ' approche principal de la syntaxe verbale au livre III, tout entière centrée s ur
deux seulement des huit accidents du verbe, le mode, exprimant la 'diathèse de
l ' âme' , et la diathèse - deux accidents étroitement solidaires de la notion
complexe, à la fois morphologique, énonciative et actancielle, de ' personne' ; a
contrario, le peu d ' attention accordé par A. à l' accident du temps et aux faits
syntaxiques q ui s' y rattachent me paraît bien corroborer le point que je soutiens
ici, tant il est vrai que le temps verbal n ' entretient aucune relation intrinsèque
avec la personne au sens large6s . La section finale du livre III, sur la
construction des verbes avec les cas obliques, prolonge directement - et
expressément : cf. § 1 5 8 - l ' étude des diathèses : elle n' est rien d ' autre q u ' une
présentation raisonnée de la variation syntaxico-sémantique à laquelle donne
lieu la relation transitive de base.
2.2.2.3. Le livre IV : construction des parties de phrase non fléchies
Au début du livre IV (§ 1 ) , A. s ' exprime comme si l ' étude des constructions
verbales était achevée, ce qui ne laisse pas d 'être paradoxal dans la mesure où la
construction des adverbes n'a pas été abordée - on se souvient en effet que, dans
le texte programmatique des A dve rbes ( 1 2 1 ,4) cité plus haut ( 2 . 2 . 1 . ) , la
construction adverbale des adverbes était annoncée comme un objet d ' étude
parallèle à la construction adnominale des articles. Le même texte mentionnait
dans le même souffle la construction des prépositions, expressément caractérisée
comme mixte, pour partie nominale et pour partie verbale.
2 .2.2.3. 1 . La partie transmise du livre IV : construction des prépositions
Dans les faits, c ' est à cette syntaxe mixte des prép ositions qu' est
consacrée la partie du livre IV qui nous est parvenue. La mixité en question se
présente sous deux aspects . Le premier aspect, de type paradigmatique, tient à
l ' aptitude qu ' ont les prépositions de former une construction aussi bien avec les
verbes ( § § 32-49) q u ' avec les noms (§§ 1 2-3 1 ), ainsi du reste qu' avec toutes les
autres parties de phrase , y compris la préposition elle-même ( § § 52-7 8 ; sur la
construction préposition + conjonction, cf. la n. 169 du 1. IV). Le deuxième
aspect, de type sy ntagmatique, est celui que laissait attendre le texte des

63. Cette brève mention d ' un problème de syntaxe pronominale au début du livre est
évidemment responsable du titre, par ailleurs peu heureux. donné à ce livre dans le ms A
"De la construction des pronoms et des autres parties de phrase".
64. Cette 'justification· pourra à bon droit paraître faible. Je préfère en faire J ' aveu plutôt que
de me rallier sur ce point à l 'explication peu convaincante de Lange ( 1 852:27s.), selon qui :
1 ) placé au début du livre !, J ' exposé en question aurait trop allongé J ' introduction ; 2) le
concept de congruence n ' était pas indispensable pour l ' étude du domaine nominal au
même degré que pour celui de la construction verbo-nominale. Il est certes vrai q u ' aux
§§ 1 3-34 et 4 8 - 5 3 . A. donne surtout des exemples de con structions verbales, mais :
1 ) puisque de toute façon il s' agit d' une prétérition, rien ne J 'empêchait de le faire plus tôt ;
2) en droit, la théorie de la congruence vaut pour l' ensemble des constructions, et il n ' y a
aucune raison de tenir pour mineures ses applications au domaine nominal telles q u ' A . a
les a déjà rencontrées dans les livres 1 ou II (voir le serment 'par les deux déesse s ' . 1. § 84
et III. § 28 : la question du composé pluriel heautoûs et de heruiélwtoi Il, § § 1 50- 1 60 et I II,
§ 3-7. 1 1 - 1 2 : quant au changement de genre ou de nombre dans 1 ' anaphore, étudié Ill,
§ 1 O. il n'a rien à voir avec la syntaxe verbale).
65 . Pour une meilleure appréciation du rôle que (ici indépendamment de Lange) je fais jouer à
la ' personne' dans la logique impl icite du 1. I l l . on pourra se reporter, notamment. à mes
notes 1 22 et 1 39.
36 DE LA CONSTRUCTION

Adverbes ; il s ' agit du phénomène morpho-syntaxique de l ' anastrophe ( § § 4- 1 1 ) ,


qui caractérise e n exclusivité les prépositions (disyllabiques) e t leur permet,
grâce à une remontée de l ' accent de la finale sur l ' initiale, de signaler qu' elles
se construisent 'à gauche' avec le nom qui les précède, et non, comme il serait
plus naturel pour une pré-position, 'à droite' avec le verbe qui les suit ( § § 9- 1 0) .
O n voit que, même s i la polarité verbe-nom n' est pas l ' unique perspective qui
gouverne le livre IV, puisque la perspective paradi gmatique donne lieu à
examen de toutes les parties de phrase66, elle n ' en tient pas moins une grande
place dans la description de la syntaxe prépositionnelle. Cette constatation nous
ramène à la question soulevée plus haut : pourquoi avoir abordé un domaine de
syntaxe typiquement mixte sans avoir auparavant traité, dans le cadre de la
syntaxe verbale, de la construction des adverbes ?
Lange ( 1 852 : 37s.), invoque deux raisons pour expliquer cette singularité :
1 ) "d ' après l ' ordre (canonique des parties de phrase) , la préposition devait
suivre le pronom qu'A. avait abandonné au début du livre III'' ; 2) il y a un
enchaînement naturel entre syntaxe des cas obliques [fin du 1 . II I ] et syntaxe
prépositionnelle [1. IV] . Cette seconde raison, à laquelle on aimerait donner une
sorte de prépondérance dans la mesure où elle met en jeu une logique
véritablement syntaxique, ne me paraît pas recevable : rien , ni dans
l ' introduction-transition du 1 . IV ( § 1 ) , ni dans la problématique des
constructions prépositionnelles qui domine l ' étude, ne donne à penser qu' A. ait
une vision u nitaire de la complémentation verbale, selon laquelle on devrait
trouver logique (passend) que l ' étude des prépositions "suive immédiatement
celle de la rection casuelle" (sich an die Rection der Casus unmittelbar
anschliesst). Et s ' il faut voir un argument dans la remarque selon laquelle
l ' étude des prépositions, comme sumparalamban6mena du verbe, trouverait
naturellement sa place après celle des cas (qui sont eux des paralamban6mena ,
cf. p. 36), cet argument tombe de lui-même si, comme je le crois (cf. I, n. 1 08),
l ' oppo s i t i o n q u e Lange c o n struit e n tre p a ra l a m b a n e s t h a i et
sumparalambanesthai est fictive. Du coup tombe aussi à plat la remarque, de
toute façon médiocrement convaincante, selon l àq uelle, si A. avait traité des
adverbes avant d' aborder les prépositions, "le verbe serait demeuré , comme
dans la deuxième moitié du livre III, le (terme) principal auquel se rattache (le
terme étudié) (das principale, pros ho anagetai). Or le début du livre IV montre
qu'A. abandonne en fait ce point de vue . . . " On ne peut que rester rêveur devant
cet argument de fait : la questi on n ' est-elle pas : pourquoi A. abandonne-t-il
l' étude de la détermination immédiate du verbe ?
Un premier élément de réponse à cette question est à chercher, selon moi.
dans le projet du livre III. S ' il est vrai, comme je l ' ai suggéré, que la syntaxe
verbale qui y est envisagée est une syntaxe des ' personnes' en rapport avec la
diathesis du verbe, on n ' a pas lieu de s ' étonner que l ' adverbe, conçu comme
'adjectif du verbe' (l, § 27 ; cf. II, § 1 64 ) et nullement comme actant, ne soit pas
pris en compte dans la démarche du livre Ill. Cela étant, le deuxième élément de
réponse auquel chacun peut penser est le suivant : quand on a déjà traité du nom
et de ses satellites (article, pro nom), qu ' on a mené à terme (aneplërosamen,
434, 1 ) l ' étude des constructions verbo-nominales, on a fait le tour de la syntaxe

66. Sans remettre en cause cette réserve. l ' étrange remarque du § 66 sur le mimétisme auquel
est soumis l ' adverbe par rapport au verbe i ndique i ndirectement que cette polarité tend à
'diffuser' du noyau central du système vers ses parties secondaires.
INTRODUCTION 37

des parties de phrase fléchies67, il reste donc à s' occuper des non fléchies - dans
J ' ordre canonique : préposition, adverbe, conjonction. Le retour à la liste pour
s' acquitter de ce qui reste, mentionné sans états d' âme par Portus68, constitue+
il un argument ' avouable' ? Face à cette question, la position de Lange ne me
semble pas nette : d ' une part, nous avons vu plus haut qu' il ne dédaigne pas (37)
de tirer argument de l ' ordre de la liste pour justifier qu' après le pronom, dont
J ' étude se termine au début du livre Ill , la préposition soit abordée au livre IV ­
mais d' autre part il commente comme suit (38, n. 70) la phrase de Portus (citée
note 68) :
C ' est certes vrai extérieurement, mais on prête ai nsi à Apollonius un point de vue
qui l ui est complètement indifférent.
J' avoue être moins sûr que Lange de ce qui était indifférent à A., et je ne verrais
pour ma pan rien de surprenant à ce qu'un grammairien qui a argumenté avec
tant de conviction en faveur de l ' ordre canonique des parties de phrase au début
de son traité (1, §§ 1 2-36) fasse fond, implicitement sinon mécaniquement, sur sa
liste quand il doit choisir un nouveau thème à aborder. Encore ne faudrait-il pas
accentuer exagérément l' aspect mécanique et irraisonné de la chose : si, prenant
la liste par la fin, on tient compte 1 ) du caractère proprement marginal de la
conjonction (cf. I, § 1 4 ; 1 7 ,5) - dont on admettra facilement q u ' il doive se
traduire par un traitement à pan de sa construction -, 2) de la variété et de la
singularité constructionnelles qui caractérisent les prépositions (associations
avec toutes les parties de phrase, alternative composition 1 j uxtaposition ,
anastrophe) opposées à la relative uniformité de la syntaxe adverbiale, on ne
trouvera, une fois de plus, rien d' incongru à ce que le syntacticien qui a fait le
tour des parties de phrase fléchies "passe aux constructions des prépositions"69.
Quoi qu ' il en soit des justifications, seulement conjecturales, de la
thématique du livre IV, nous constatons, dans la partie qui nous en est parvenue,
qu'A., après une brève introduction ( § § 1 -3 ) et l ' exposé sur l ' anastrophe dont
j ' ai déjà parlé (§ § 4- 1 1 ) , traite méthodiquement, à propos des prépositions, d' un
unique problème : quand - c' est-à-dire avec quelles parties de phrase, et
éventuellement sous quelles conditions - leur construction avec le mot auquel
elles sont préposées est-elle une composition, quand une juxtaposition. J ' ai déjà

67. C'est le lieu de noter (avec Lange 1 852: 1 5ss.) que le participe , hybride de nom et de
verbe, ne fait pas l ' objet d · une étude séparée. Ses constructions nominales. notamment
avec l ' article, sont étudiées en bonne place au livre 1 ( § § 1 1 0- 1 1 4 ; 1 36- 1 37 ) ; ses
constructions verbales sont exécutées par une simple allusion au livre III ( § 1 90 ; voir aussi
1, § 1 4 1 ) ; son comportement, mixte, avec les prépositions est exposé au l i v re IV ( § § 5 0-
5 2 ; cf. aus si § 1 3) . I l resson enfin de A. 1 22,33 que la construction des adverbes avec les
participes était étudiée dans la Syntaxe ( parti e perdue du 1 . IV) : cette étude mettait en
évidence que cene construction était la même qu' avec les verbes (cf. A. 1 2 1 ,2 : "l' adverbe
(ne peut donner une phrase complète) sans verbe ou sans participe, ce dernier possédant
potentiellement ce qui fait l ' identité du verbe (dunamei idloma ékhei to toû rhëmatos) - je
ne veux pas dire par là que les participes expriment une pensée complète, mais que les
adverbes se rapportent aux participes") .
6 8 . Dans l ' éd. de Syl burg ( 1 590:378) : I n superioribus libris docuit Apollonius de
"

constructione partium orationis, quae inclinantur : consequens erat, ut de iis. quae non
inclinantur, jam praecepta daret". Cf. Egger ( 1 854:20) : "le quatrième livre de la Syntaxe . . .
devait comprendre la syntaxe des trois espèces de particules indéclinables".
69. En l ' absence d ' u n paradigme suffisamment fourni de formules de transition, il serait
imprudent de spéculer sur l ' emploi de la forme métimen n ou s allons passer' dont nous
'

avons ici l u n i q ue emploi chez A. Tout ce q u ' on peut (peut-être) en dire est q u ' elle a une
'

all u re parfaitement banale et q u ' à ce titre elle conviendrait bien à quelq u ' un qui voudrait
dire simplement q u i l va 'passer à la suite ' .
'
38 D E LA CONSTRUCTION

signalé (ci-dessus 1 .2.4.2.7 .) ce qu' une telle problémati q ue devait à la vocation


ph ilologique , voire éditoriale, de la grammaire ; je reviendrai plus loin (2.4. 1 . )
sur ce qu' ell e nous ens eign e de la c o nc e p tion apollonienn e de la syntaxe .
Auparavant, je dois encore dire quelques mots de la partie perdue du livre IV70.
2.2.2.3.2. La partie perdue du livre IV
Divers renvois internes à 1' œuvre d ' A . donnent à penser que la Syntaxe
abordait diverses questions sur lesquelles rien ne nous est parvenu. Plusieurs
d' entre elles ont quelque chance d' avoir eu leur place7t dans le livre IV. C' est le
cas pour :
( 1 ) la construc ti on du complément d' agent avec la préposition h up6 ,
annoncée 'dans l a suite' (en toîs hexts eirisetai) e n 405 , 1 2 ;
(2) les règles préc ises de l ' anastro phe , promise s 'en leur heu' (katà tà déon
ekthës6metha) en 442,7 ;
(3) la démon stration , annoncée 'dans la suite' (en toîs hexts dedeixetai,
452,4), que les obliques de type peri-b6lou ont leur origi ne dans l a flexion d ' un
composé ;
(4) l' exposé, encore promis dans 'la s u ite ' (en toîs hexés eroûmen , 453 , 1 6),
des diverses formules d ' association entre une préposition, un oblique et un
verbe ;
(5) last but not least, la co n stru ction des adverbes avec les verbes et les
constructions, générales et particulières, des conjonctions, ann on cé e s 'dans la
Syntaxe' (dedeixetai en toîs peri suntaxeôs) en A . 1 2 1 ,4ss . (texte cité supra
2.2. 1 .). À cette indication programmatique empruntée aux Adve rbes, il y a l ieu
d ' associer, prises dans la Syntaxe même, 1 ) l ' annonce, en 285,4, d ' un examen à
venir ' en son h eu ' (katà tà déon eiresetai) des questions de syntaxe adverbiale
déj à abordés en A. 1 23 - 1 2572 ; 2) celle, en 1 7 1 , 1 0 et 1 9, d ' u n exposé qui sera fait
' en bonne place' (en tti epiballousëi taxei ekthës6metha), sur la construction des
conjonctions de type dé ; 3) celle, en 2 8 8 ,3, des règle s présidant à la construction
de la ' conjonction ' an avec les temps verbaux "qui feront l ' objet d' une
démonstration plus complète dans la Syntaxe des conj onctions" (en têi
sundesmikti suntaxei).

70. Je souligne en passant que, contrairement à une idée répand ue - cf. Egger ( 1 854:220) : "la
syntaxe des adverbes, qui commence au chapitre X [de l ' éd . B ekker, soit Je
§ 56 Uhlig] . . . " ; Householder : titre courant du 1. IV "PREPOSITIONS ; ADVERBS" et, après
le § 55 . "End of the Section on Prepositions" -, la ' syntaxe des adverbes ' . au sens que
cette expression peut évoquer aux oreilles d ' un moderne, n 'est pas traitée dans la partie
conservée du livre IV : je renvoie, pour la démonstration de ce point à Lange ( 40ss.) e t à
ma note 1 36 ad III , § 56.
7 1 . Sous réserve. évidemment, que les renvois internes soient fU:! bles : rien ne nous garantit a
priori que, quand A. nous annonce qu ' il parlera de telle question 'dans la suite ' , ou 'en son
lieu ' , ou peut-être même quand il nous dit q u ' il en a déjà parlé ailleurs, il ait forcément
toujours existé un texte où ladite question était traitée . . . S ' agissant de la fin 'perdue ' du
1. IV. il n ' est nullement exclu qu ' elle n ' ait j amais existé que dans la tête d ' A . : Buttmann,
qui traite ce point avec beaucoup de circonspection, fait remarquer (XIIJ. n. 4) que le livre
IV tel que nous l ' avons "die Syntax mit einem vollen Satz abschliesst, ohne dass Spuren
eines unvollstandig gebl iebenen Textes. wie in den beiden Büchern de Coniunctionibus
und de Pronominibus, vorhanden sind". Le lecteur gardera donc en tête que toutes les
considérations qui suivent sur l a partie perdue du 1. IV font référence à un objet dont
l ' existence effective à un moment donné du passé reste du domaine du possible - on
pourra dire du probable si l ' on est plus optimiste, mais on ne saurait sans imprudence être
plu s caté gorique que c ela.
72. Noter encore 285 , 1 1 , où la décision déclarée d ' écarter ' momentanément' (arti) l ' étude des
conjonctions semble impliquer que cette étude viendra plus tard.
INTRODUCTION 39

Que faire de tout cela ? Si l ' on admet que la Syntaxe est le dernier en date
des ouvrages du corpus apollonien et qu il ne comportait pas plus de quatre
'

livres, si d' autre part on croit qu ' A . tenait toujours ses promesses, on aura
tendance à loger dans la partie perdue du livre IV tout ce qui vient d ' être
énuméré C ' est, à des nuances près , l ' opinion la plus largement partagée,
.

catégoriquement formulée par Egger ( l 854 : 20s.), admise par O. S c hn eider


( 1 845 :456), réargumentée par Lange ( 1 852:42) et adoptée à sa suite par R.
S chneider (Comm. ad A. 1 2 1 , 1 1 ) . Uhlig est manifestement réservé sur le suj et :
s ' il lui arri ve de renvoyer sans ambages 'à la partie perdue du livre IV' (ad
4 53 , 1 6), il assortit parfois ce renvoi d ' un prudent peut - être' (ad 405 , 1 2) ou
'

d' une réserve expresse sur la fiabilité d une promesse (ad 285,5 : "si du moins il
'

a tenu promesse") ; il suggère aussi à l ' occasion une autre localisation possible
(ad 442,7 : traité Des prépositions13) ou recoun à une formule neutre (e.g. ad
452,4 : "l ' exposé de cette question est perdu"). Je me contente de soulever ces
questions en passant, sans rien affirmer , cenes, sur ce qui ne peut que rester
conjectural , mais au moins pour problématiser l ' idée reçue que le livre IV de la
Syntaxe aurait traité, en quelque sone 'naturellement ' , des prépositions , des
adverbes et des conjonctions14 .
Je ne vois en revanche aucune raison de douter qu' i l ait traité des
adverbes : cette partie de la syntaxe verbale, qui, nous l' avons vu, ne s intégrait '

pas au programme du livre III, devait néanmoins être étudiée. Il est donc
plausible qu' une fois achevée l ' étude des prépositions7s , A. ait 'passé' à celle
des adverbes. La question qui se pose ici est de savoir si les dernières pages
(20 1 - 2 1 0 Schneider) données comme appartenant au traité Des adverbes dans le
ms A doivent être tenues pour une partie égarée de cette étude. L ' idée q u ' il
puisse en être ainsi est venue indépendamment à O. Schneider ( 1 845) et à Egger
( 1 852: 1 9ss.), et la démonstration qu' en a faite le premier a paru si convaincante

7 3 . Le renvoi est formulé au futur : Uhlig admettait-il que le traité Des prépositions pût être
postérieur à la Syntaxe ?
74. Je note encore l ' absence de référence à 1 7 1 , 1 0 dans l ' apparat ad 497, 1 1 , où Uhlig
récapitule ce qui devait figurer dans la partie manquante du 1. IV . En revanche, il
mentionne là 288.3 : il considère donc qu'il y avait dans le 1. IV une section sur la ' syntaxe
des conjonctions' où étaient étudiées les combinaisons de tin avec les temps verbaux -
mais il s' agit là en vérité d ' un fonctionnement nettement adverbial de la 'conjonction tin' .
S i l ' on hésitait à inclure l e traitement des conjonctions dans l a partie perdue d u livre
IV, il serait tentant, plutôt que d' inventer gratuitement un cinquième l ivre de la Syntaxe
dont il n ' est fait aucune mention dans la tradition, d' imaginer que la référence prospective
de 1 7 1 , 1 0 et 1 9 fait signe tout simplement vers le traité Des conjonctions - qui devrait
alors être postérieur à la Syntaxe. En soi, la chose n ' aurait rien d ' incongru : traitant par
définition de syntaxe de la phrase complexe (cf. ce qui nous est effectivement parvenu des
Conjonctions d ' A.), un traité des conjonctions n ' aurait-il pas sa place naturelle après une
syntaxe consacrée aux sept autres panies de phrase ? Il semble cependant q u ' il faille
renoncer à ce genre de rêve théorique : dans la Syntaxe, deux références explicites à deux
passages nettement identifiables des Conjonctions (respectivement à 247,22ss. et 235,5 et
26) sont énoncées au passé : parestësamen ' nous avons montré' (379, 1 ) , ëkribosamen
' nous avons précisé' (457 ,9) ; cf. aussi le passé epedeixamen 'nous avons montré' ( 1 1 7 ,9).
7 5 . Lange ( 1 852 :42) souligne avec raison que nous ne sommes pas en état de préciser quelle
pouvait être l ' étendue de la panie manquante de cette étude. Il ne dit pas si, selon lui, les
'promesses ' ( ! ), (3) et (4) recensées ci-dessus y étaient tenues, mais nous avons vu qu'il
l ' affirme pour la deuxième : "jedenfalls . . . folgte die Erêinerung der prothéseis anastreph6-
mena i " .
40 DE LA CONSTRUCTION

qu' elle a emporté d ' emblée l ' adhésion des meilleurs spécialistes76 et a acquis
ainsi le statut d ' une certitude sur laquelle on ne revient pas.
La démonstration d'O. Schneider, que je résumerai ici en quelques mots
seulement, se déroule en deux temps . Dans un premier temps (446-455),
l ' auteur met en évidence que les pages en question ne peuvent pas appartenir
aux Adverbes : la raison décisive en est le nombre très élevé de répétitions des
mêmes propos avant et après la césure de la p. 201 . S ans exemple par ailleurs à
l ' intérieur d ' une même monographie d ' A . , ce type de reprise fait au contraire
penser aux nombreux échos qu ' on peut observer, par exemple, entre le Pronom
et le livre II de la Syntaxe . D' autre part, le déplacement du texte est comme
signé par la récurrence en deux endroits (202,33 et 207,24) d ' un renvoi à un
exposé donné ailleurs77, dans le traité . . . Des adverbes. Dans le deuxième temps
(455-459) sont présentés les arguments qui permettent d ' établir que le site
originel du texte déplacé était bien le livre IV de la Syntaxe. Ils sont de deux
ordres. Il y a d ' abord ceux que je nommerai des arguments ' en creux' ; nous les
connaissons déj à : ce sont les textes d ' A. indiquant, plus ou moins directement,
que la Syntaxe, plausiblement au livre IV, faisait place à un exposé sur les
adverbes. Viennent ensuite les arguments positifs, tirés du texte réputé déplacé
lui-même ; ils se résument en un mot : dans ce texte, les adverbes de lieu sont
exami nés dans Je cadre d ' une problématique typique de la Syntaxe
(cf. notamment III, § § 1 3 , 1 7 , 27 7 8 ) - la problématique de la congruence
(katallël6tës, cf. notamment *A. , § 1 7 )79.

76. Egger, I. e. , parle à so n propos d'un "luxe de preuves, qui ne laisse rien à désirer" ; Lange
( 1 852:42) : "le futur éditeur d' Apollonius devra in tégrer à la Synraxe comme une de ses
parti es la panie finale des Adverbes, car la démonstration de Schneider qui en fait une
panie du livre IV ne laisse selon moi place à aucun doute" . R. Sc hn e i der ( Comm. 209) :
"0. S c h nei d er a démontré avec les arguments les plus solides que ce que nous lisons
A . 20 1 , 1 -2 1 0,5 doit être attri bué au l i vre de la Syntaxe qui traitait de la c o n s truc ti o n des
adverbe s " . Egenolff ( 1 87 8 : 844) : "dans la sectio n a ssi gnée avec raison par O . Schneider au
livre IV de la Syntaxe". Uhlig (apparat ad S. 497 , 1 1 ) : "Le reste de ce qu ' A po ll o nius avait
e xpo s é dans le livre IV de la Syntaxe est perdu, à l ' exception de l ' exposé sur les adverbes
de lieu : en effet, O. Schneider a démontré que la fin du trai té Des adverbes, p. 20 1 -2 1 0,
était une p arti e du livre IV de la Synraxe". H o u s eh o l der ( 1 98 1 : 2 5 3 ) donne comme un fait
que "quelques pages du livre IV ont été transcrites dans le ms des Adverbes", e t il en donne
la traduction en annexe sous le titre de 'Book IV a ' . Enfin B l ank ( 1 99 3 :7 1 1 ) affirme à son
tour, en renvoyant à O. Schneider ( 1 84 5 ) , que "ce que la tradition p l ac e à la fin des
Adverbes appartient en réal i té (aerually belongs ) au l ivre IV de la Syntaxe" . Si la vérité
scientifique se mesure au consensus des savants , on devra considérer, après bie ntô t un
siècle et demi de consensus, que 1' appartenance des dix dernières pages des Adverbes au
livre IV de la Syntaxe est, en matière de philologie apollonienne, une des vérités les plus
vraies qui soient.
77. Le mot 'ailleurs ' ne figure pa s , mais la forme du renvoi "nous avons dit dans le traité Des
adverbes" exclut q u ' i l puisse s ' agir d'un renvoi interne à une œuvre . La p eni nen ce de la
référenc e est par ailleurs irréprochable : on n'a aucune pei ne à trouver, dans la partie
authentique du traité, les passages auxquels il est fait allusion.
78. Blank ( 1 982:28) observe qu'en fac e de 6 exemples en tout de kattillëlos (lui-même ou mot
de s a famille) dans les Scripta minora [ s oi t 290 pages dans l ' édition Bekker] - dont deux
dans le texte qui nous occupe -, la Syntaxe [ 340 pages B ekker] en présente 1 0 1 à elle
seule.
79. Les conditions matérielles d u dépla cem e nt supposé ne semblent pas faciles à établir.
O . Schneider (454) a ri s q u é q ue l q u es suppositions à ce suj et ; Egger, I. e., en a proposé
d ' au tre s , mais en précisant q u ' i l gardait 'des doutes assez grav e s ' sur ses hypo th èse s
co di c olog i q u es . B uttmann, q ui pense que le passage, n ' ap par t ient ni aux Adverbes ni à la
Syntaxe. m a i s sans doute "à l ' un des nombreux autres écrits d ' A .". avoue ( l 8 7 7 : XIV) que
son dép l acement constitue à ses yeux ' une énigme · .
INTRODUCTION 41

Incontestablement, l a démarche de S chneider est rigoureuse e t ses


arguments bien choisis, et ce n ' est évidemment pas par hasard si sa thèse a
connu le succès que j ' ai dit. Elle n ' a pourtant pas convaincu tout à fait tout le
monde . Si la critique de Frohne ( 1 844), médiocrement argumentée, ne mérite
pas q u ' on s ' y arrête (cf. Lange 1 852:2s.), les doutes exprimés par B uttmann
( 1 877 : IX-XV ) et, de nos jours, par Bécares Botas ( 1 987:58s.) - qui soulignent,
entre autres choses, q ue le traitement syntaxique des adverbes de lieu dans la
partie en cause n ' est pas ce q u ' on pourrait attendreso, et que par ailleurs nous
avons une connaissance trop partielle de l ' œuvre d'A. pour pouvoir conclure
avec certitude à la localisation précise d' une partie égarée - doivent au moins
nous amener à prendre quelque recul par rapport à la doxa qui s ' est imposée, et
à ne tenir les conclusions de Schneider que pour ce q u ' elles sont : des
probabilités, probabilités fortes sans doute, mais probabilités tout de même. En
tout cas, j ' ai trouvé le texte en question - tout entier occupé par une réflexion
sur les trois ' relations locative s ' (inessive, allati ve, élative) et sur leur
expression adverbiale - assez intéressant pour le traduire, moi aussi, en annexe
au livre IVS I .
Avec les considérations qui précèdent s ' achève l e deuxième temps de ma
démarche de présentation de la Syntaxe . Je voudrais, dans un troisième temps,
tenter de préciser en quoi consiste le projet épistémologique du grammairien qui
aborde l ' étude des 'constructions' (suntaxeis), et faire entrevoir comment ce
projet est mis en œuvre dans notre texte.

2.3. Théorie et discours syntaxiques


2.3. 1 . Le programme
Deux textes principaux nous présentent le projet d'A. : les ' Prolégomènes'
du livre I (§§ 1 -36) et, au début du livre III, la section théorique consacrée aux
'causes de l ' incongruence' (§§ 1 -53). C' est à ces deux textes que je m' adresserai
tour à tour, en complétant au besoin les indications qu' ils nous fournissent par
l ' appel à d ' autres déclarations de principe dispersées dans la Syntaxe. Pour
éviter d ' i nutiles redites, je me contenterai aussi souvent que possible de
formulations concises, renvoyant à mes Notes le lecteur désireux de plus de
détails.
2.3 . 1 . 1 . L ' étude des assemblages ; la complétude
Dès les premiers mots de son ouvrage (l, § 1 ) A. caractérise la spécificité
,

de son projet par opposition à ses travaux antérieurs : alors que ceux-ci
consistaient à étudier, individuellement, des ' formes ' (phrma () , le nouvel
ouvrage "portera sur la construction qui assemble ces formes pour aboutir à la
congruence de la phrase complète". Tout est dit en ces quelques mots :

80. Malgré la pertinence des remarques de Schneider sur la problématique de la congruence,


il faut avouer que les dix pa�;es sur les adverbes de lieu paraissent un peu diffuses pour un
chapitre de syntaxe qu'on pourrait imaginer plus dense et synthétique. Même s ' i l est vrai
aussi que tout n ' est pas idéalement dense et synthétique dans la Syntaxe, je trouve que
B ultmann - qui compare ( XIIIs. ) le mode d ' exposition 'discursif' , 'dialectique ' , 'presque
rhétorique' et volontiers polémique de ce traité à la manière 'plus sèche ' , faisant plus de
place aux recensements lexicaux qu ' à des raisonnements déductifs tant soit peu
passionnés, des monographies conservées - touche assez: juste quand il remarque que la fin
de l ' Adverbe rappelle plutôt cette dernière manière que celle de la Symaxe.
8 1 . Pour faciliter les références et les homogénéiser avec celles que j ' utilise pour la S. , j " ai
divisé le texte en paragraphes . Bien entendu. j ' indique aussi, dans le texte et dans la
traduction . les pages er les lignes de l ' édition de R. SchneJder.
42 DE LA CONSTRUCTION

• la construction qui assemble' est la traduction analytique que je donne ici


du mot grec suntaxis, mot usuel de la langue, qui, appliqué à des objets divers
(entre autres à des soldats, mais aussi aux livres d' une bibliothèque), dénote un
rassemblement (sun-) ordonné (-taxis) ; appliqué aux 'formes' linguistiques, on
peut s ' attendre à ce que les produits d' une telle activité d' assemblage soient ce
que la linguistique moderne appelle des ' syntagmes ' 82, d' étendue plus ou moins
grande ;
• la construction est ordonnée à 'la congruence de la phrase complète' ( eis
katallëlotëta toû autoteloûs logou ) Cette précision détermine quantitativement
.

et q ualitativement le champ de l ' étude syntaxique. La phrase complète


(autoteles logos) , héritière du lekton autotelés des Stoïciens, représente, dans
1' ensemble des assemblages de formes, la limite supérieure au-delà de laquelle
le grammairien, en tant que tekhnikos, ne s ' aventure pas83. Congruence
(katallëlotës) et complétude (autotéleia) sont, elles, des notions qualitatives . La
première, sur laquelle j ' aurai à revenir ci-après (2. 3 . 1 .2.), fait référence à la
convenance mutuelle des éléments de signifié associés dans une construction :
c ' est ce qu ' indique clairement la formule de la fin du § 2, hë katallëlotës tôn
noëtôn 'la congruence des contenus de pensée' . Cette notion, comme nous le
verrons, a tendanciellement un caractère normatif : l ' étude syntaxique, en
mettant au j our les ressorts de la congruence et en recensant les assemblages
congruents qu' elle déclare 'acceptables ' (euparadektoi, euéphiktoi), circonscrit
a contra rio la classe complémentaire des assemblages incongruents
(akauillëloi) , q u ' elle réprouve comme ' in acceptabl es ' (ap a r d d e k t o i,
anéphiktoi)R4.
La complétude est une notion sémantique en bonne partie intuitive, qui en
tout cas n' est pas définie chez A. Les Scholies à la Technè, commentant la
définition de la phrase ( lo g os) comme ' exprimant une pensée complète'
(didnoian autotelê dëloûsa), glosent le mot par teleian 'parfaite, achevée' (57,9 ;
355 ,24), ce qui en soi ne nous apprend pas grand chose. Il est cependant
possible de 'faire parler' un peu cette glose : en la rapprochant du même
adjectif, appliqué dans la Technè à une ponctuation, téleia stigm i 'point final ' .

82. Le mot grec suntagma, qui. confonnément à sa morphologie suffixale, désigne l e produit
concret de l ' activité de suntaxis, est bien attesté dans divers champs sémantiques : il peut
désigner, notamm e nt, une 'fonnation' militaire, l ' ensemble ordonné d ' articles q u ' est une
' constitution' . le tout organique qu' est un ouvrage rédigé, un traité 'composé' ( ainsi chez
A. lui-même, P. 65 . 1 7 ; S. 78,4) - mais les grammairiens grecs ne l ' ont pas utilisé (sauf
très récemment par réemprunt dans le cadre de l ' internationalisation du métalangage
linguistique) pour désigner un ' syntagme' au sens de 'groupe de mots construit' (chez A.,
dans un seul exemple, A. 1 22 , 1 7 , tout à fait isolé et sans postérité, le mot se présente avec
le sens, non de ' syntagme' , mais de ' ( mot en tant que) constituant d' une construction ' ) .
Dans l ' usage standard d e la grammaire ancienne, c ' est l e mot suntaxis lu i - même qui,
pouvant désigner un ensemble construit concret, se charge de la valeur qui aurait
théoriquement pu être celle de suntagma ; on en trouve, chez A., des exemples par
centaines.
83. Autrement dit, le logos comme 'texte ' , assemblage de longueur potentiellement illimitée
(cf. Arist., Poét. 1 457 a 29, où 1'/liade est citée comme exemple de logos) , s ' il relève de la
compétence du grammatikos-philologue (et sans doute aussi, en tout cas pour une classe de
textes de prose, de celle du rhéteur). échappe à celle du tekh nikos. Il n ' y a pas de
' grammaire de texte ' .
8 4 . Ce partage, bien illustré p ar la comparaison explicite que fait A. entre s o n entreprise et
celle des traités d ' o rth ographe (!, § 8), apparente la Syntaxe à la tradition nonnative des
traités peri hellenismoû ' sur la langue grecque correcte, sur la correction linguistique' ; sur
cette tradition. cf. S ieben born ( 1 976).
INTRODUCTION 43

Ce rapprochement serait lui-même décevant s ' il ne permettait de définir la


complétude que par un critère graphique : un assemblage complet (autoteles ) est
celui après lequel on met un point final (téleia). Pareil critère soulève en effet la
question : mais quand met-on un point final ? Or, il se trouve qu ' à cette question
un scholiaste de la Technè répond d ' une manière qui n ' est pas strictement
circulaire : selon Stéphanos, on met un point final pour marquer une pause qui
pourrait se prolonger indéfiniment ("une heure, deux heures, trois heures", nous
dit-il, 1 7 8 , 1 8 ) . Il se pourrait donc que l ' assemblage complet soit celui dont
1' intonation finale, typiquement terminative, signale que son énonciateur le
donne pour sémantiquement auto-suffisant (auto-teles). Ce n' est évidemment
pas n ' importe quel énoncé qui peut être donné pour tel : typiquement, une
question sans sa réponse ne le peut pas (à la différence de l 'ensemble question­
réponse, considéré comme un tout : cf. III, §§ 2 1 4 et 2 1 5 ) ; cette situation
rappelle celle que cite Diogène Laërce (VII 63) pour illustrer les notions
stoïciennes opposées de lekton complet (autotelés) vs incomplet, déficient
(ellipés) :
Sont incomplets ( les lektci) dont l ' énonciation (ekphorcin) est non achevée
(anapcirtisron), comme grciphei 'écrit' - nous posons en effet la que s tion : qui ?
Sont complets ceux dont l ' énonciation est achevée (apërtisménën), comme
Sokrcitës grciphei 'Socrate écrit' .
Tout porte à penser, comme B lank ( 1 98 3 a) l ' a montré de manière très
convaincante, que nous sommes ici à la source , non seulement du couple
complet 1 incomplet appliqué aux contenus énoncés (lektti), mais aussi,
indissolublement lié à lui dans la perspective stoïcienne, de son corrélat dans
J ' ordre signifiant - vocal et graphique -, Je couple intonation ou ponctuation
finale 1 non finaleB5.
Si maintenant, pour ne pas rester trop longtemps dans le virtuel, nous
cherchons quels sont, chez A., les énoncés à propos desquels est évoquée la
question de la complétude, nous trouvons ceci :
. m. § 8 :
Aucun cas direct ne donne une (phrase) complète bien formée (sunistatai eis
a u totéleian) sans un verbe, et un verbe qui ne réclame pas en plus un cas
oblique : hoûtos peripateî [celui-ci marche] est complet (autoteiés) , mais non
hoûtos blciptei [celui-ci nuit] , car il manque (leipei) celui à qui (on nuit).
La complétude apparaît nettement ici comme l' aboutissement d ' un processus de
construction qui, partant d ' un cas direct, lui donne le complément nécessaire
d ' un verbe, puis éventuellement donne à c e verbe, lorsqu' il est transitif, le
complément nécessaire d ' un oblique. La nécessité dont je parle me paraît

8 5 . Telefa s tig më vs huposrigme selon Blank ( 1 983a:59). qui restitue, à l ' arrière-plan du
système (confus) des trois ponctuations de la Technè (chap. 4) et du système ( sophistiqué)
des huit ponctuations de Nicanor, un "two-fold system of punctuation" d ' origine
stoïcienne. - Le terme ekp h o ra dans le texte de Diogène (c' est-à-dire dans le résumé de
Dioclès de Magnésie) me paraît aller dans Je sens de 1 ' interprétation de Blank ; ce mot, qui
signifie littéralement 'émission' , est fréquemment attesté, tant dans les fragments stoïciens
q ue chez Apollonius. avec une nette connotation phonique. L ' ekpho ra est normalement
une émission vocale envisagée dans sa matérialité de signifiant : son caractère achevé 1 non
achevé doit se manifester dans des phénomènes d · in tonation et de ponctuation. Quant au
participe apërtisménë, du verbe apartize in 'donner forme pleine, achevée' , qui qualifie ici
l ' ekphorci, il est notable q u ' au chap. 4 de la Technè, il s ' applique à la pensée (dianoia).
désignant en elle la qualité que la ponctuation a vocation à refléter : point final quand la
pensée est ' complète ' . poi nt inférieur (hupostigme) quand elle n ' est 'pas encore complète ' .
44 DE LA CONSTRUcnON

reposer sur ce que j ' appellerai une 'déontologie de l ' information' . J' entends par
là q u ' un locuteur qui énonce un cas direct, e.g. hoûtos ' celui-c i ' , s ' engage
implicitement - mais réellement - à satisfaire la curiosité minimale légitime de
son allocutaire qui va lui demander "eh bien, qu 'est-ce qu 'il fait ' celui-ci' ?" ;
pareillement, si la réponse est blaptei 'il nuit' , c ' est à nouveau une curiosité
minimale légitime qui s ' exprimera dans une nouvelle question à laquelle il
faudra répondre "bon, mais à qui ' nuit celui-ci ' ?". J' insiste sur la notion de
' curiosité minimale légitime' que j ' introduis ici :
( l ) elle est légitime parce que des formes de langue telles qu ' un terme au
nominatif ou un verbe transitif sont, dans le cadre d ' un usage communicationnel
du langages6, porteuses d ' une ' liaison' (au sens chimique du terme) qui
demande à être saturée : les questions prêtées ci-dessus à l' allocutaire ne font
rien d' autre qu' expliciter cette demande inhérente aux formes qu'il entend ;
(2) elle est minimale parce que bien d' autres questions sont possibles, portant
sur des circonstances diverses ("quand, où, pourquoi, etc. ' celui-ci a-t-il nui à
celui-là' ?") , mais que ces questions ne sont pas - ou en tout cas pas au même
degré - appelées par le nominatif ou le verbe transitif. La distinction entre la
s aturatio n minimale nécessaire et d ' autres formes, facultati v e s , de
complémentation apparaît bien en III, § 1 55 , où un complément de lieu auprès
d ' un verbe intransitif ' il vit dans le gymnase' est nettement distingué, du point
de vue de la complétude, du complément d' objet d ' un transitif 'Tryphon nuit à
X' : c ' est à ce dernier énoncé seulement, quand il est privé du terme à X, qu ' A .
réserve le qualificatif d ' 'à moitié complet ' (hëmitelés, 402,9)87.
n est vraisemblable, en dernier ressort, que la complétude de l ' énoncé
verbo-nominal telle que nous venons de la dessiner renvoie, par-delà le
discours, à une perception des états de choses extralinguistiques décrits par ce
type d ' énoncé : un scénario minimal réduit à une action (prâxis, prâgma) avec
son ou ses actants (prosopa). Si la réduction d ' une phrase par élimination de ses
constituants facultatifs rencontre sa limite imprescriptible dans le noyau nom­
verbe (1, § 1 4) , c ' est sans doute, en dernière analyse, parce que le donné
extralinguistique qu' une phrase a vocation à communiquer ne saurait se réduire
à plus simple q u ' à une action (ou un état de chose) rapportée à son (ses)
actant(s).
o lll, § 1 1 9 :
Il ne m ' échappe pas que la complétude (autotéleia) est un indice du vocatif
(tekmerion klëtikës) ; prenons Hëlikon [Hélicon] tout seul : s ' il y a e l l i p se d ' un
verbe, c ' est un cas direct, s ' il n ' en est rien, c ' est un vocatif.

Je renvoie à la n. 282 ad loc. pour l' exégèse de ce texte et l' origine stoïcienne de
la théorie du vocatif autoteles . Je ne suis pas sûr que ce type de complétude ne
soit pas un peu marginal par rapport à celui de la phrase verbo-nominale : le
parallèle établi entre les constructions Nominatif + Verbe à l ' indicatif et
V ocatif + Verbe à l ' impératif (e. g. III, § 1 1 8 ) ne suggère-t-il pas que

86. Cette précision vise à éliminer l 'usage des mots comme simple mention (phtisis, Ar. de
int. 1 6 b 27) ou comme appellation (kl h is, An. Pr. 48 b 4 1 ), types d ' emploi q u i
neutralisent toute dynamique syntaxique des formes.
87. Il ne serait pas incongru, pour justifier ce terme, de dire. en termes tesniériens, que, dans
l 'énoncé Try•p hon nuit, le verbe nuit n ' a qu une valence sur deux de saturée. Nul doute
'

qu'A., qui pour nous est l ' i nventeur et le seul utilisateur du sens grammatical d' hëmitelés
(cf. la n. 369 ad loc. ), ait personnellement réfléchi, dans la lignée des Stoïciens. sur la
complétude et sur ses degrés : voir à ce sujet, au 1 . Ill, les fines observations du § 1 5 6 et
J ' analyse un peu laborieuse du § 1 88.
INTRODUCT10N 45

l ' autosuffisance du terme au vocatif n' est pas aussi totale que celle d ' une phrase
verbo-nominale bien bouclée ? Quoi qu ' il en soit, prenons A. au mot, et
donnons-lui acte du fait que, pour lui comme pour les logiciens du Portique,
interpeller quelqu ' un en prononçant son nom au vocatif, c ' est accomplir un acte
de langage complet en lui-même : à la différence du nominatif, le vocatif n ' est
pas porteur de liaison syntaxique avec autre chose.
Telle nous apparaît donc la ' phrase complète ' : dans l ' ordre des
assemblages linguistiques successifs déjà évoqués dans le Cratyle (424 e-425 a,
texte c ité supra 1 .2.4 .2.) et repris par A., S. I, § 2 - élément-lettre , syllabe,
mot/contenu de pensée, phrase -, elle constitue pour le grammairien (en tant que
tekhnikOs) l' assemblage de niveau supérieur ; en tant que premier assemblage
dans l ' ordre ascendant qui présente, phono- graphiq uement (intonati on 1
ponctuation) et sémantiquement, un caractère de complétude, d' auto-suffisance,
elle est l ' objet par excellence du syntacticienss . À cet objet s' applique encore,
nous l ' avons vu, la notion de 'congruence' : de quoi s' agit-il au juste ?
2 .3 . 1 .2. La congruence (katallël6tës)
Pas plus que la complétude, la congruence ne reçoit de définition chez A .
S ans doute en bonne partie parce que l' adjectif kauillëlos, vraisemblablement
déjà d ' un usage courant dans la littérature grammaticale préapollonienne (B lank
1 982:55-57), avait en plus une formation assez limpide : il se prêtait bien,
étymologiquement, à désigner la convenance (kat- ) mutuelle (-allëlos) entre les
éléments constitutifs d ' un ensemble. Or c' est justement de cela qu ' il s ' agit avec
la congruence syntaxique . Mais il faut préciser de quelle nature est l a
convenance e n question .
Disons-le d' emblée, il ne s ' agit pas simplement d ' un ' accord ' au sens
purement morpho-syntaxique du terme : récurrence de certaines m arques
catégorielles (genre, nombre, cas, etc.) à l ' intérieur de groupes de mots soumis à
un type déterminé de construction. Comme nous l ' avons vu plus haut, la
congruence qui caractérise la phrase est, à la base, celle des ' c o ntenus de
pensée ' (noëta). Une phrase bien construite (katà suntaxin) est fondamen­
talement un agencement cohérent de noëta, c' est-à-dire d' éléments de signifié
lexicaux et catégorielss9. Cette cohérence impose par exemple, comme l ' avait
déjà noté Platon (Soph. 262 a-d), que les constituants de la phrase soient pris
dans différentes catégories dont le mélange est nécessaire à la bonne formation
du tout - intuition originaire et fondamentale dont on retrouve l ' écho dans des

88. Objet par excellence en tant que construction douée de complétude. 1 ' assemblage de mots
q u ' est la phrase complète est aussi un assemblage de groupes de mots non auto-suffisants,
les ' constituants immédiats ' de Bloomfield. Ce niveau des assemblages de niveau sub­
phrastique n · est pas explicitement décrit. ni théorisé, par le grammairien ancien - ce qui ne
l ' empêche pas , pratiquemem. de fractionner son étude de la phrase complète en s ' attardant
sur la construction de tels groupes : la description donnée ci-dessus du plan de la Syntaxe
d ' A . a bien montré que les deux premiers livres de cet ouvrage sont pour l ' essentiel
consacrés à J ' étude du 'groupe nominal ' .
8 9 . C e point a bien été m i s e n évidence par Blank ( 1 982: 30ss. ) . Sluiter, commentant l a
formule d e B lank (23) selon laquelle "Apollonius Dyscolus put semantic considerations at
the very heart of his syntactical theory", s' exprime sur Je sujet de manière particulièrement
heureuse ( 1 990:4 1 s . ) : "In fact, to Apollonius mi nd. this so-called ' syntacti cal ' theory
would probably not differ i n any fundamental sense from a semantic theory, syntax being
nothing more than the exterior representation of combined meanings. Although in practic e
t h e result is a combination of words. i . e . combinations on t h e l eve! of expression. the
explanation for these combinations is always sought on the leve! of meaning. syntax being
a function of semantics. no more" . Tout le chap . II du livre de Sluiter (p. 39- 1 42 ) constitue
une illustration très convaincante de ce propos.
46 DE LA CONSTRUCTION

déclarations d ' A. comme S. 1, § 1 07 "deux verbes ne peuvent, à moins d ' être


coordonnés, entrer dans la même construction" (cf. III, § 5 6 et n . 1 26), ou
comme 1, § 152 : "depuis quand deux cas directs peuvent-ils former une phrase
congruente ?". On reconnaît là, formulés négativement, les deux grands
principes de structure phrastique auxquels je viens de faire allusion dans mon
analyse de la notion de complétude : Je noyau minimal de la phrase comporte un
nom et un verbe (cf. 1, § 14), la p hrase transitive exige un cas oblique en face du
cas direct (cf. III, §§ l 59ss .). Mais les règles de congruence ne se limitent pas à
cela : la section introductive du livre III en éclaire d' autres aspects.
L' assemblage des contenus de pensée implique aussi qu' à l ' intérieur d ' une
construction, les marques catégorielles renvoyant à un même référent soient
cohérentes entre e1les, la bonne formation linguistique reflétant ainsi la
consistance naturelle de la réalité extralinguistique. La congruence prend ici,
dans le signifiant, la forme de l' accord, les marques d ' un même accident (tel
nombre , te11e personne, tel genre ou tel cas, pour les marques flexionne11es)
recevant la même distribution que les signifiés correspondants ( § § 1 4- 1 6) :
accord en nombre, genre et cas entre les constituants du groupe nominal qui
décrit un actant unique caractérisé notionnel!ement par la possession de
propriétés catégorielles déterminées dans l ' ordre du nombre (singulier 1 duel 1
pluriel), du genre (masculin 1 féminin 1 neutre) et du cas (direct 1 tel ou tel
oblique) ; accord en personne et nombre entre cas direct et verbe associé
(coréférence de la marque verbale de personne-nombre avec le terme sujet,
cf. Il, § 46) - ex. g raphousin (pl ur., 3e pers . ) hoi (pl ur. , masc . , nominatif)
anthrôpoi (pl ur. , [masc. ] , nominatif, [3e pers.]90) 'les hommes écrivent' .
Inversement, l ' absence de coréférentialité fixe la limite de la congruence­
accord. Ainsi, il y a indifférence à l' accord, par exemple en personne et nombre
dans la phrase transitive, entre le bloc sujet-verbe et les constituants du terme
objet (absence de coréférentialité entre terme sujet et terme objet). Dans
toutous9 1 (plur., masc ., ace.) g u n ê (sing., fém., nominatif, [3e pers . ] ) hubrise
(sing., 3e pers . ) ' une femme a insulté ceux-ci' (§ 1 6), le pronom toutous,
désignant l ' autre 'personne ' , celle que la femme insulte, présente des marques
catégorielles complètement indépendantes de celles du groupe sujet-verbe ; il
échappe à la congruence-accord. Mais on prendra garde q u ' il n ' échappe pas
pour autant à la congruence tout court : marqué comme accusatif, il entre dans Je
schéma de transitivité signalé plus haut CAS DIRECT - VERBE - CAS OBLIQUE, et
relève à ce titre d ' une autre forme de congruence92.
Cet exemple nous conduit à poser la question d' une éventuelle tro is ième
forme de congruence : les signifiés catégoriels 'pluriel' et ' masculin ' exprimés
par la forme toutous relèvent-ils eux aussi d ' une forme de congruence ? Si oui, il

90. Les marques accordées sont en gras . Les accidents placés entre crochets appellent un mot
d ' expl icatio n . Les crochets signalent que ces accidents n ' ont pas de marq ue
morphologique dans la forme considérée : anrhrôpoi n'est masculin q u ' en raison de son
accord avec l ' article hoi ; il est de la 3• personne en tant que nom, parce que tous les noms
sont de la 3• personne par fondation (cf. II, § 43).
9 1 . Les PETITES CAPITALES signalent les marques non accordées, au sens syntagmatique du
terme.
92. La notion de 'congruence' couvre donc indistinctement les phénomènes qui relèvent de ce
que la grammaire ultérieure appellera ' syntaxe de concordance' et ' syntaxe de régime '
(cf. la Grammaire générale et raisonnée d' Arnauld et Lancelot, chap. 24 ) . L' absence de
terminologie différenciée pour décrire les deux ordres de phénomènes (déplorée entre
autres par Egger 1 854:237. cf infra 2.5 . 1 . ) ne signifie nullement, comme on le voit, qu'A.
.

n · ait pas. dans ce domaine. une vue claire du fonctionnement de la langue.


INTRODUCTION 47

ne peut s ' agir ici que d' une adéquation référentielle entre lesdits signifiés et
certaines déterminations de l ' objet désigné (plusieurs personnes, de sexe
masculin ou, au moins93, désignables par un nom masculin). La syntaxe est-elle
comptable de cette congruence-là ? Cette question, évidemment cruciale pour la
délimitation du champ syntaxique, avait dû être débattue contradictoirement par
les grammairiens. L'exemple classique, cité par Sextus (Adv. gramm. § 2 1 0) et
étudié par A. aux §§ 8- 1 0 du livre III, était celui de la faute de genre dans un
déictique : dire, par exemple, 'celui-ci (hoûtos, masc .) m'a frappé' quand on a
été frappé par une femme. À en croire Sextus, les uns y voyaient un barbarisme
(faute de morphologie, hoûtos étant employé par erreur à la place du fém .
hautë), d ' autres u n solécisme (selon une interprétation qui ne pouvait être que
celle de l ' incongruence référentielle, la phrase ' celui-ci m ' a frappé' étant
formellement irréprochable). La réponse d'A. est ici catégorique : 1' i nadéquation
référentielle est extérieure à la syntaxe, qui ne connaît de congruence qu inte rn e '

à la phrase94•
2 .3 . 1 .3 . Limites de la congruence morphologique : la ' coïncidence' (suném­
ptosis)
La ' congruence des contenus de pensée' , en particulier des ' signifiés conjoints '
associés aux mots, qui définit la correction syntaxique, tend à se matérialiser,
nous l ' avons vu, par la présence des marques morphologiques, en général
flexionnelles, qui sont les signifiants distinctifs de tels signifiés. Dans une
langue à morphologie flexionnelle riche comme le grec, cette s ituation est
tellement typique qu' elle est donnée comme la norme par rapport à laquelle
divers écarts sont recensés. Ces écarts sont de deux types :
1 ) les mots non fléchis sont indifférents à la congruence manifestée, dans
d ' autres mots , par des marques flexionnelles (III, § § 1 7- 1 8) - mais ils restent
soumis, le cas échéant, à la congruence sémantique entre leur propre signifié
catégoriel (e.g. 'modalité impérative' exprimée par l ' adverbe age) et le signifié
conjoint de la même catégorie attaché à une forme fléchie entrant dans la même
construction (dans l ' exemple choisi, 'modalité impérative' du verbe) ( § § 1 9-2 1 ) ;
2) les mots fléchis à flexion défective (e. g. un nom de genre commun
comme the6s, qui signifie à la fois 'dieu' et 'déesse' ) sont en quelque sorte
'dispensés ' de congruence morphologique pour les signifiés que leur flexion ne
distingue pas (en l ' espèce, accord congruent de the6s, malgré sa forme de type
masculin, avec un adjectif marqué comme féminin). Il s ' agit ici du large

93. Sur cene variante, cf. III, § 10 avec les nn. 29 et 30.
94. Je laisse aux spécialistes de la pensée stoïcienne le soin de nous dire si la position nette
q u ' adopte ici A. le situe en continuité ou au contraire en rupture avec la 'linguistique' du
Portique. - Pour ce qui est d'A. lui-même, il me semble qu'il se trouve parfois un peu à
l ' étroit dans des principes aussi stricts : ainsi, quand, au 1. III, § 1 0, il prétend étendre au
pronom anaphorique la latitude syntaxique reconnue 'lU déictique, il se trouve conduit à
défendre une conception paradoxale de l ' anaphore (qu'il renie ailleurs : 1 46,5 ). D ' un autre
côté, 1 ' interprétation par 1 'hyperbate de deux vers de l ' Odyssée en I, § I l montre bien qu'il
accorde implicitement une pertinence à la réalité extralinguistique (en l ' occurrence à
l ' ordre de succession des actions) pour la détermination de la normalité linguistique (cf. la
n. 43 ad loc. ). - Quintilien, qui évoque le problème du solécisme limité à un seul mot en
cas de discordance entre le dit et le geste (cum aliud uoce aliud nut u uel manu
demonstratur, 1 V 36 - 38 ) , lui donne une solution mitigée qui correspond assez bien à la
position 'assouplie ' d'A. : considérant que la déixis est J ' équivalent d ' un mot ( a l iquid quod
uim alterius uocis obtineat), Quintilien ne voit pas d'objection à appeler solécisme le
conflit entre mot prononcé et mot impliqué dans la déixis ; il se résume en disant que, selon
lui, un solécisme peut résider "parfois dans un seul mot, jamais dans un mot seul"
(aliquando in uno uerbo, nunquam in solo uerbo).
48 D E L A CONSTRUCTION

phénomène de la 'coïncidence ' (sunémp tosis) - autrement dit du défaut de


différenciation formelle qui affecte soit systématiquement des parad igmes
entiers (absence de marque de personne dans le participe, de distinction entre
présent et imparfait dans le participe et l ' infinitif, etc . ), soit des formes isolées,
et q u i lève, pour les formes en question, telle contrainte d ' accord sans que la
congruence séman tiq ue en soit affectée (§§ 27-49).
L ' existence, dans la morphologie du gre c , de telles limitations à
l ' expression matérielle de la congruence conduit A. à établir le principe général
sui vant (§ 22) : l ' emploi d ' une forme ne peut donner lieu à verdict
d' incongruence que s ' il existe une forme mieux adaptée à cet emploi qui puisse
lui être substituée . C ' est, exactement décrit dans un langage que le
structuralisme ne désavouerait pas, le phénomène de neutralisation des valeurs
en cas d' absence d' opposition formelle.
Ainsi armé du concept de congruence et du pri ncipe de neutrali sation qui
en limite la manifestation morphologique, le grammairien est-il suffisamment
équipé pour étudier la syntaxe des énoncés ? Oui et non.
2.3 . 1 .4. Ordre et désordre : les clivages du logos
En bon gramm airien alexandrin, A. conçoit son objet, le logos 'langage · ou
' p hrase ' , comme par essence ordonné et pénétré de rationalité. Faisant fond sur
ce postulat à ses yeux imprescriptible, il s' attache à mettre en évidence à tous
les niveaux de la langue la présence d ' un ordre (taxis), d ' une régularité
(analogia, akolouthfa). La morphologie en particulier, donnant à observer, dans
la flexion nominale et verbale, des séries de formes variant sur le même modèle
(les paradigmes), confirme largement ces vues. Dans le domaine de la syntaxe,
le principe de régularité prend la forme de la congruence des constructions telle
que nous venons de l' esquisser (cf. I, § 60).
Mais postuler la rationalité du logos ne dispense pas le grammairien, nous
le savons, de faire face à un objet empirique, constitué en partie par son propre
usage et celui de ses contemporains (sunhheia, khrêsis, tribe, b ios) , en partie
par le corpus des textes de la tradition littéraire grecque (hë parddosis ton
Hell e non ) Or, si cet objet, en tant qu ' il résulte de la mise en œuvre d ' un
.

système linguistique relativement homogène, offre bien l ' image d ' un ensemble
sous-tendu par des régularités remarquables, en tant, au contraire , qu ' il reflète
une large diversité diachronique (presque un millénaire de tradition littéraire à
l ' épo que d'A.) et géographique (dialectes), diversité elle-même soumise aux
aléas de la transmission manuscrite (variantes, fautes, hypercorrections, etc. ) - à
quoi il faut ajouter l ' instabilité inhérente à l ' usage courant, avec ses variétés
d ' usages sociaux, de niveaux de langue, ses approximations, ses 'fautes ' , son
mélange inextricable de conservations et d ' innovations, etc . - dans cette
mesure, donc, l ' objet du grammairien alexandrin se présente aussi c o m m e
émaillé d e bigarru res e t d' irré gularités (anomalia ) .
Face à cette situation, deux attitudes s ' opposent95 . L ' une e s t celle d e
l ' empirisme scepti que, dont l e s thèses sont exprimées avec une clarté e t une

95 . L ' opposition en question n'est pas propre au domaine de la grammaire . On a souvent


souligné que la divergence. qui va être décrite. entre rationalisme et empirisme. était aussi
celle qui. mutatis mutandis. opposait les deux grandes tendances rivales de la méde cine
grecque (cf. Galien. Sect. lntr. , fr. 18 Deich griiber; M ette 1 95 2 :45s s . ; M . Frede,
lntroduc�ion à Galen. Three Treatises on the Nature of Science. I ndianapolis : Hackett.
1 98 5 ) . A cet égard, il n ' es t sûrement pas indifférent que J ' adversaire déclaré des
grammairiens analogistes q u ' est Sextus Empiricus soit l u i - même un médec i n .
INTRODUCTION 49

vigueur particulières par Sextus Empiricus dans son réquisitoire Contre les
grammairiens. J e n extrais deux citations :
'

Le critère du COITeCt et de l ' incorrect (toû te eû Jegoménou kai me kriterion ) sera


non le raisonnement technique du grammairien (tekhnik6s tis kai grammatikos
lo gos) , mais, hors technique, l ' observation sans prétention de l us ag e (h ë '

atekhnos kai apheles tes sunëtheias paraterësis). (§ 1 53 )

[Pour savoir c e q u i e s t d u bon grec] point n ' est besoin d e recourir à l ' analogie
(ou khreia tes analogias), ce qu' il faut, c'est observer (paratëreseos) comment
parle le grand nombre, ce qu'il admet comme du grec et ce qu'il rej e tte comme
non grec. (§ 1 89)
Sextus, de quelques décennies postérieur à A., connaissait-il son œuvre ? Je ne
sais (il ne J e mentionne j amais nommément ), mais il connaissait bien,
incontestablement, l a grammaire alexandri ne dans une version de type
apollonien : à preuve qu' il suffit de prendre Je contre-pied radical de ce qu' écrit
S extus pour retrouver les grands traits de la doctrine d ' A . Lisons simplement,
pour nous en convaincre, quelques phrase de la Syntaxe (!, § 60) :
Certains penseront pouvoir re spec ter la construction [correcte) même sans
prendre en compte la théorie (lagon). Ces gens-là se trouveront dans la même
situation que ceux qui ne tiennent leur connaissance de la forme des mots que de
l' usage routinier (ek tribes) , sans le renfort de la tradition [garan te ] de la grécité
(paradosin ton Hellenon) e t de la régularité morphologique (analogias) à
laquelle ces formes sont soumises. Il se passe alors ceci : s ' ils commettent une
erreur sur une forme, l' incompétence q ui est la leur les rend incapables de la
corriger (me dunasthai diorthoûn zo hamd rtëma) En fait, de même q u ' il est
.

extrêmement utile de connaître la tradition de la grécité (tés katà ton hellënismàn


pa rad6seos ) qui fournit la norme de correction tant de la lecture des poèmes que
,

de l ' usage courant de la langue (katorthoûsa mèn zen ton poiëmaton andgnosin
ten te anà kheîra homilian) et permet de discerner la valeur des mots chez les
anciens, de même la présente recherche sur la congruence permettra de corriger
les fautes de toute espèce affectant la phrase (hë prokeiménë zétësis tes
katallë/6tëtos tà hoposdepote diapes6nta en 16goi katorth0sei)96.
Si le médecin-philosophe empiriste et le grammairien analogiste s ' accordent sur
1 ' opportunité de prendre un point de vue normatif sur la langue en distinguant
entre correct et incorrect, grec et non grec, pour le reste tout les sépare. Alors
que le premier ne reconnaît comme critère que J ' observation (pa ratùësis) de
l ' usage du grand nombre, Je second, sans récuser le recours à l ' usage courant
(cf. I, § 64 et n. 1 69) - entendons par là celui des locuteurs de la Koinè
contemporaine, comme le dit bien J ' expression d ' A. hë anà kheîra homilia 'la
conversation ordi naire ' 97 - en relativise considérablement J ' autorité . Dans la
mesure où cet usage recèle des fautes qui ne se dénoncent pas d ' elles-mêmes à
la simple observation, il y a lieu de le contrôler à partir d'un autre point de vue.
Ce point de vue sera fourni en partie par un autre usage, celui de la
tradition de la grécité. Il s ' agit en principe ici d ' un usage épuré, du 'bon usage '
des auteurs à qui on s ' accorde pour reconnaître une autorité en matière de

96. On comparera ce texte avec un autre. d ' orientation et de contenu très voisins. en Il, § 49.
97. Cf. la même expression, mais avec une détermi nation supplémentaire q u i accentue
l ' aspect ' l angue de tout le monde ' . chez Sextus. Contre les gramm. § 64 : hai anà kheîra
ton idiôton kai anepistëmônôn homiliai ' les conversations ordinaires des gens simples et
non savants ' ; Sextus oppose cet usage à l ' usage littéraire. 'ce qui se dit chez les poètes et
les prosateurs ' . dont Denys le Thrace fait l ' objet de la grammaire.
50 DE LA CONSTRUCfJON

langue grecque . Cette nouvelle référence cependant, pour précieuse qu' elle soit,
recèle elle-même des failles - de deux ordres. Il y a d' abord le fait q ue les
textes, qui sont les témoins par excellence de la tradition, comportent des fautes
- q u ' i l faut savoir corriger - et, d ' un manuscrit à l ' autre , des variantes
graphiques - entre lesquelles il faut savoir choisir - : c' est sans doute à ce travail
philologique de diorthosis qu'A. fait allusion quand il mentionne d ' un mot la
'lecture98 des poèmes ' et signale qu' elle a besoin d ' une norme qui la régule.
L' autre faille, particulièrement sensible dans la langue poétique, tient à la place
qu'y occupe, à tous les niveaux de la langue, le phénomène de la variation ; il ne
s ' agit plus ici de variantes à éliminer, mais bien de formes peu ou prou
équivalentes à enregistrer dans leur diversité, tout en maîtrisant cette diversité
dans la description qu ' on en donne - autrement dit en rendant raison de la
variation.
C ' est ici qu' i ntervient de manière décisive , chez le grammairien, tout
l ' appareil théorique et technique que récuse Sextus. À tout ce q ue ce dernier
déclare inutile (ou khreia) - la mise en œuvre d ' un raisonnement relevant d ' un
art grammatical (tekhnikos tis kai grammatikàs logos ; cf. atekhnos 'étrangère à
l ' art ' pour qualifier l ' observation de l ' usage, réputée seule utile) et prenant la
forme de l ' analogie (analogia) -, A. attribue une importance cruciale : logos
' théorie, raisonnement ' , analogia 'régularité (mise en évidence par le
raisonnement sur les faits observés)' dans le domaine morphologique, zhësis tês
katallëlotëtos 'recherche sur la congruence ' , forme que prend, dans le domaine
des constructions, 1' établissement de 1' analogia. Le rôle de ces instruments et de
ces démarches ' techniques ' est fondamentalement de permettre un filtrage
qualitatif des données . L' opération de filtrage aboutit à une répartition des
formes (morphologie) ou des constructions (syntaxe) en trois couches :
• une couche fondamentale, couche de référence dans la mesure où le logos y
règne sans partage : c ' est le domaine des paradigmes réguliers et des
constructions congruentes - les premiers se présentant comme des séries
paradigmatiques (suzugiai) soumises à une régularité sans faille (akolouthia), les
secondes étant caractérisées par un enchaînement naturel (phusike akolouthia)
de signifiés (paruphistamena) cohérents entre eux ( ' congruence ' ) . On a affaire
là à la partie saine (hugies) par excellence de la l angue, où tout est exactement
ce q u ' il doit être (déo n ) - les formes des mots et les constructions des
syntagmes étant pleines (plerës) et entières (holoklëros), sans rien en moins, en
trop ou en désordre (anelleipes), bref parfaites (ente/es) ;
• une couche de déchets , celle des formes et tours fautifs (hamartëmata),
entachés de vices (kakia) d ' expression inacceptables (aparadektos, anéphikros) ;
ce sont des formes ou des tours déficients (endees) sous quelque rapport, en tant
qu' ils ne satisfont pas à la raison linguistique (alogos) . Éc arts en principe isolés,
sortes de faux-pas (diapes6nta) ou de négligences (oligorëména) des locuteurs
ou des scripteurs, elles ne peuvent attendre le salut que d ' un 'redressement' par
correction (diorthàsis, katorthàsis) ;
• entre les couches extrêmes du parfaitement régulier et de l ' inacceptable
trouve place , capitale pour le système, la couche des formes - morphologiques
ou syntaxiques - altérées (peponth6ta) . Ce sont, au regard de 1' analogie

98. Le mot andgnosis qu'emploie A. peut évoquer à la fois la 'prononciation impeccable'


dont parle la Technè (définition de la lecture, chap. 2 ) et le travail préalable du
grammairien qui a choisi entre plusieurs 'leçons' (andgnosis. anâg/IOsma ) ou corrigé des
' leçons fautives· (apanâgnosma).
INTRODUcnON 51

morphologique ou de la congruence syntaxique, des formes déviantes, que rien


ne distingue matériellement des fautes. mais qui sont soustraites à la réprobation
sans appel qui pèse sur ces dernières . À défaut de différence matérielle entre les
unes et les autres, on peut dire que les formes altérées - dans l ' ordre syntaxique,
on les appelle 'figures' ( skh hnata ) - doivent le privilège dont elles jouissent (si
on me permet la métaphore) à leur 'statut social ' . Donnons ici la parole à A.
(S. III , § 34) :
[Quand nous sommes en présence d' emplois d ' un cas pour un autre] nous
pouvons ou bien les accepter (paradekh6metha ) en y voyant des figures (katà
ton skhëmâtôn logan) - lorsque de tels emplois apparaissent dans l ' usage courant
d ' un dialecte (ethim6teron dialéktou) - ou bien les tenir pour inacceptables
(aparadéktous) en y voyant des incongruences (katà ton toû akatallelou logan) .
L' emploi d ' un cas là o ù la congruence e n appelle u n autre est une faute, e t peut
être traité comme tel . Cependant, si cette substitution est reconnue, non comme
un lapsus accidentel ou une négligence isolée, mais comme relevant d ' un usage
( étho s éthimon , sunhheia), notamment dia lectal, alors la déviance devient
,

vari ation, la faute devient figure. Nous touchons ici, avec la mention de la
variation dialectale, à ce que Wackemagel ( 1 876) a montré être la source même
de la ' p athologie' linguistique . Je dois en dire ici quelques mots car la
pathologie est une pièce essentielle du dispositif théorique de la grammaire
alexandrine.
2.3 . 1 .5 . Analogie et pathologie
Aucune langue naturelle, même saisie dans une synchronie très resserrée,
n ' est parfaitement homogène - c ' est une banalité de le rappeler. Aussi, dans
toute communauté l i nguistique , les sujets parlants engagés dans l a
communication sont-ils habitués à composer avec toute espèce d e variation
(phonétique, morphologique, lexicale, syntaxique). Les Grecs de l ' antiquité
n ' ont pas échappé à cette règle universelle. Mais il y a plus. Il me semble que,
dans le cas de la communauté hellénique, dès le seuil de l' histoire, la conscience
de la variation, sous les espèces de la diversité dialectale, a été et est toujours
restée particulièrement vive. Ce n' est pas le lieu de nous attarder sur ce fait, au
demeurant bien connu, qu' un Grec de l ' Athènes classique sait que son parler
particulier - 1' attique - appartient au rameau dialectal ionien, distinct des
rameaux éolien et dorien ; il sait aussi que, dans les différentes cités de l ' Hellade
et dans leurs colonies, on parle, sous des fom1es plus ou moins diversifiées, l ' un
ou l ' autre des trois grands dialectes ; en règle générale, il comprend le parler des
autres hellénophones (il n ' y avait pas d ' interprètes dans les négociations entre
cités grecques) et, s ' il sait lire, il constate que certains textes, épigraphiques et
littéraires, font place à la diversité dialectale (inscriptions bi-dialectales,
coloration dorienne de la lyrique chorale et des parties lyriques de la tragédie,
existence d' une poésie éolienne, etc. - pour ne pas parler de la bigarrure
complexe de la langue homérique). Un Grec du 5• siècle qui voyage tant soit
peu, pour commercer ou pour guerroyer, ou qui, restant dans sa cité, va au
théâtre ou assiste aux récitals des aèdes est donc comme immergé dans le
polydialectalisme, et par là conscient d ' un certain nombre de correspondances,
de règles d ' équivalence, en tre des formes de référence, qui sont évidemment
celles de son idiome, et les formes ressemblantes, mais un peu différentes, qui
leur correspondent dans le parler d' une autre cité ou dans un chœur de tragédie.
Ainsi un Athénien moyennement cultivé non seulement sait que ce qui se dit
' normalement' (c' est-à-dire à Athènes) hëmérli 'jour' se dit hëmérë chez les
52 D E L A CONSTRUCll ON

Ioniens et haméra ou améra hors du domaine ionien-attique, mais il connaît


aussi, au moins pratiquement, les règles qui rendent prévisibles, à partir de la
forme attique, les formes du nom du jour dans les autres dialectes.
Tel est, me semble-t-il, l ' arrière-plan historique et culturel dont la théorie
de la 'pathologie' linguistique est comme le prolongement et la systématisation .
L' intuition commune est que la langue grecque s ' organise autour d ' un noyau de
normalité, sur lequel se greffent un certain nombre d 'anomalies réglées. C' est
ce que la perception égocentrique99 de la variation dialectale donnait à constater
au premier venu, et, depuis la dissertation de Wackernagel, De pathologiae
veterum initiis ( 1 876), on ne doute guère que les grammairiens aient puisé dans
l ' expérience dialectale l ' idée première de la pathologie.
Mais pourquoi 'pathologie' ? Depuis des temps probablement imm é ­
moriaux, les Grecs qui réfléchissaient sur les mots de leur langue, notamment
pour y trouver quelque raison étymologique, s ' étaient permis de penser que,
dans la durée, la forme matérielle des mots était exposée à s u b ir des accidents
divers, ce qui pouvait se dire en grec, fort naturellement, à 1' aide du verbe
patheîn. On sait qu' un tel point de vue est exprimé par le Socrate du Cratyle
(4 14 c-d : modifiés dans leur forme au cours des temps, les noms primitifs sont
' enfouis ' ) , et que , quelques pages auparavant (393 b), le même S ocrate,
évidemment déjà persuadé de l ' instabilité du signifiant, revendiquait tranquil­
lement pour celui qui a la science des noms une souveraine désinvolture face à
la matérialité des mots :
il ne s'en laisse pas imposer si une lettre a été ajoutée, déplacée ou retranchée, ou
même si c' est dans des lettres entièrement différentes que réside la valeur du
nom (voir encore 399 a).
Discrètement annoncée chez Platon ( Crat. 399 b) par Je parfait péponthen
du verbe path eîn appliqué à un avatar du nom de l' ' homme ' t oo, la désignation
désormais technique des altérations phonétiques affectant la forme des mots
sans modifier leur sens apparaît chez Ari stote (Poét. I 460 b 1 2) : pathë t�s
léxeos, et différentes formes en sont énumérées ( 1 457 b 3 ) : un nom peut être
"allongé, écourté, modifié " t ot . L' objet de la pathologie est désormais identifié,
nommé. En outre, Je contexte aristotélicien dans lequel il apparaît est loin d' être

99. Aristote a parfaitement vu et exprimé (Poét. 1 457 b 3ss.) que la notion d ' emprum
(interdialectal entre autres) ne pouvait être que relative et s ubj ec ti ve : "J ' a ppelle 'courant'
(kurion ) un nom qui appartient à l ' u s age de tout l e monde (hbi khrbntai hékasroi), et
' emprunt ' (gloua) c el u i qui appanient à un usage étranger (hOi héteroi), si bien qu ' un
même nom peut évidemment être· à la foi s nom courant et emprunt, mais pas pour les
mêmes personnes : ainsi sigunon, qui est courant pour les Chypriotes. est un emprunt pour
nous". En prenant, l' espace d'un instant, le point de vue de Sirius. le philosophe esquisse
l ' image d ' une dialectologie dont le centre est partout. Mais on constate que, dans les faits.
les grammairie ns grecs, comme 1 'homme de la rue pour qui son propre usage est la mesure
de toutes choses, tiennent sur les dialectes, en règle gé n éral e . un discours d' orientation
fondamentalement égocentrique.
l OO. Ce qui 'est arrivé' au nom de l ' homme, anthropos, c ' est que "de locution il est devenu
nom", ek rhëmatos 6noma gégonen ; ce c h an g e me nt de statut s ' est accompagné de
q uelques m o difi c a ti o n s phoné t i q u es , puisq u ' on est p a s sé de anathron hà 6pope à
tinthropos . . .
1 0 l . On e ntrevoi t dans ces trois p artic ipe s - e t c · était déjà l e cas dans l a citation précéde n te
du Cratyle - le souci de classement méthodique des altérations, qui aboutira. chez les
gramm airi en s . au schéma q uad rip an it e addition -soustraction-substitutirm-transposirion .
Sur l ' h i s to i re de ce schéma et les usages divers. notamment rhétoriques. auxquels il s ' e st
prêté. voir Des bordes ( 1 983. avec le renvoi à Barwick 1 95 7 ) et A x ( ! 986b ).
INTRODUCI10N 53

insignifiant : il n e s ' agit pas de dialectologie, mais d e poétique. Aristote présente


les altérations des noms comme des latitudes, des licences que "nous accordons
aux poètes" (dldomen gàr taûta toîs poiëtaîs). Le domaine d ' application de la
pathologie, si, comme l ' a pensé Wackemagel, il faut le chercher au départ du
côté de la variation dialectale, a maintenant reçu une extension notable : les
poètes &ont censés avoir la liberté de manipuler les signifiants, de leur faire
subir des altératio n s . On imagine facilement quel instrument la théorie
p athologique ainsi comprise va pouvoir devenir aux mains des philologues et
des techniciens de la gramm aire.
Pour les grammairiens alexandrins, l ' existence d' une pathologie du
langage est donc une donnée acquise to2 , et, au 2• siècle de notre ère, l ' appel aux
' altérations' phonétiques (pathë) a d éj à produit une masse cons idérable
d ' explications rendant compte d' une foule de formes, 'irrationnelles ' à des titres
divers . Comme on le voit au début de la Syntaxe (I, §§ 3-7 et 1 0- 1 1), A. fait
fond en toute assurance et bonne conscience sur ce stock d' explications reçues.
Ailleurs, nous le voyons procéder lui-même à l ' examen détaillé de formes
réputées altérées : voir par ex. ll, § 74 (deî et khri), IV, § § 56-57 (eish6), §§ 74-
77 (aphno, exaiphnës). S ur de tels exemples nous pouvons nous faire une idée
des règles auxquelles est soumise l ' explication par la pathologie . On constate
ainsi - c ' est particulièrement net sur l ' exemple de aphnô 1 exaiphnës - que
l ' appel aux altérations , loin de consister en manipulations arbitraires et ad hoc,
tend au maximum à s ' appuyer sur des régularités. En d ' autres termes, la
pathologie telle que la manie A . revient à régulariser J ' irrégularité en
montrant, autant qu' il est possible, comment les altérations observées dans une
forme
1 ) ne sont pas isolées, mais peuvent être illustrées de manière analogique sur
des mots autres que ceux dont on est en train de traiter (e.g. khri vient de khrisi
comme phë de phës{) ;
2) tendent à former système entre elles (ce que prouve le couplage des
mêmes altérations dans des mots différents, e.g. la disparition de I ' s fi nal et la
modification de 1' accentuation à la fois dans aphno et dans ergatës, IV, § 77) ;
3 ) peuvent, dans certains cas au moins, donner naissance à des formes
altérées qui échangent leur régularité première contre une autre régularité en
s ' agrégeant à un nouveau paradigme (ai nsi tiphnô, qui a quitté le paradigme des
adverbes en -os accentués sur la finale, entre dans celui des adverbes en -ô à
finale atone, IV, § 76).

Quel rapport, doit-on maintenant se demander, la théorie pathologique


entretient-elle avec la syntaxe ? Pour A . , un rapport d ' analogie rigoureuse : c ' est
ce q u ' a pour but de prouver, au début du li vre 1 de la S . , le p arallèle
systématique entre les différents niveaux d ' analyse de la langue (phonématique,
syllabique, lexical , phrastique), tous identiquement exposés aux différents types

102. S ' il est permis de tirer argument d'un silence, on suggérera que celui de Sextus, q ui ne
dit pas un mot, ni sur ni contre la pathologie, dans le Contre les grammairiens, peut passer
pour une preuve particulièrement forte de l ' évidence que revêt aux yeux d ' un Grec (fût-il
Sextus ! ) l ' existence d ' une pathologie de la langue. Notons en tout cas. pour nous en tenir à
un seul exemple, q ue. mentionnant ( § 243) l étym ol o gie, bien dans le style 'cratylien ' . de
'

lukhnos ' l ampe ' par luein to nukhos 'dissiper l' obscurité' , Sextus ne lui reproche
nullement l ' arbitraire de la manipulation phonétique qu' elle suppose - il se contente de
faire observer qu e si l ' étymologie est bien celle-là. elle ne fait que reculer le problème de
.

l ' origine pui s qu il faudra se demander quelle est l ' étymologie de nukhos, et ainsi de suite
'

jusq u ' à l ' i nfini.


54 DE LA CONSTRUCTION

d ' altération : addition ( § 4), suppression ( § § 5-7), unification-dissociation ( § 10),


transposition ( § 1 1 ) . La fonction de ces prolégomènes est de fonder en droit, en
prenant appui sur une pathologie phonétique tenue pour indiscutable, la
légitimité d ' une théorie syntaxique analogiste dans laquelle la pathologie jouera,
pour la description des constructions, un rôle régulateur identique à celui qui est
le sien dans la description des formes . Selon l' heureuse formulation de Blank
( 1 982:45),
seerningly disanalogous constructions should be explained as altered versions of
more analogous syntax. T h e point of the procedure is to save the basic
orderliness of syntax by showing that whatever appears disorderly can be derived
in rationalfashion from the orderly. [les italiques sont de moi]
Tel est donc le cadre théorique général dans lequel s' inscrit la réflexion
syntaxique d ' A . : une recherche de la régularité à deux niveaux - celui d ' une
'logique de la langue' (logos) qui fonde des normes de congruence (tà déon toû
katallilou, 275,4) et détermine une forme de base des énoncés (tà déon tés
suntdxeôs, 1 77 ,4 ; hë déousa suntaxis, 300,5 ; hë deousë akolouthia , 289,6 ; tà
h exés, 1 09,8 etc . ; h o hugies logo s , 3 1 8 ,4 ; etc .), et celui de la ' pathologie' qui
doit, par une théorie explicite des altérations (pathë), justifier rationnellement
que des énoncés dont la forme s ' écarte de la forme de base soient néanmoins
reconnus acceptables. Comme je l ' ai indiqué plus haut, la pathologie syntaxique
va prendre la forme d ' une théorie des figures (skhbnata) . Transposé aux
assemblages syntaxiques, le puissant modèle des altérations morphologiques par
addition 1 soustraction 1 transposition 1 modification dont A. donne un aperçu au
début de la S. va engendrer une série de figures homologues :
- pléonasme ( aj out d ' un mot ou d ' un groupe de mots �émantiquement
superflus, perissos, parélkôn : cf. I, § 4, etc l03 . ) ;
- ellipse (suppression d ' un m ot dont le signifié, néces saire à la bonne
intelligence de l ' énoncé, demeure présent malgré l ' absence de signifiant : cf. I,
§§ 5 , 42, etc . ) ;
- hyperbate (altération de la séquence normale par déplacement d ' un mot :
cf. II, § 59 , etc.) ;
- hypallage ou énallage (substitution d ' une forme à une autre avec maintien
du sens de la forme remplacée : cf. III , § 27, etc . ) .

Armé d ' une telle panoplie, Je grammairien a peu d e chances de rencontrer


un tour qui lui résiste. L ' instrument est même tellement puissant qu ' i l risque de
permettre de tout justifier, y compris les fautes. Ce serait évidemment l ' échec
d ' une théorie qui, comme nous l ' avons vu, prétend constituer, face à l ' instabilité
et à la bigarrure de J ' usage, un étalon (tà antiparapepëgménon, 52,9) permettant
de faire Je départ, non seulement entre formes normales et formes altérées, mais
encore entre formes acceptables et fautes à corriger. Aussi bien la panoplie
pathologique sera- t-elle soumise à des restrictions d' usage , l ' instrument trop
puissant sera ' bridé ' . Mais d ' où viendra le principe du bridage ? Comment
décidera-t-on, par exemple, qu' un cas peut légitimement, par énallage , prendre
la place d ' un autre ? Et q uand considérera-t-on, au contraire, q u ' une telle
s ubstitution constitue une faute ? Je ne sache pas q u ' A . réponde expressément à
ces questions . Force nous est donc d ' observer sa prati que pour tenter de
construire nous-mêmes la ré p onse.

1 03 . Je ne donne ici qu' une ou deux références. On trouvera les autres dans l ' Index technique
sous les rubriques appropriées.
INTRODUCflON 55

La q uestion des énallages de cas se prête bien, me semble-t-il, à cette


enquête. Les cas sont, en principe, des formes distinctives correspondant chacun
à des positions t04 �yntaxiques déterminées et leur emploi hors de ces positions
est cause d ' incongruence (cf. Ill, § 1 5 ) - ceci sous réserve, rappelons-le, que
l ' opposition fonctionnelle ne soit pas neutralisée par une coïncidence formelle
( ibid. §§ 27-49). Il faut alors se demander (ce qui n'a guère été fait jusqu' ici, me
semble-t-il) si les coïncidences formelles se produisent au hasard. L' examen
approfondi de cette question m ' a conduit 1 05 à observer qu' en contrepoint à la
notion fondamentale de distinctivité des cas, A. tient aussi un discours sur des
affinités, des parentés l06 qui lient certains cas entre eux - notamme nt nominatif
et vocatif (S. 370, 1 ; 444, 1 1 ), nominatif, vocatif et accusatif ( *A . 2 0 2 , 3 ) ,
nominatif e t accusatif (S. 2 3 , 3 ; 1 6 8 , 1 0 ; 249,5 ; P . 54,22), génitif e t datif
(S. 42,3 ; *A. 202,4 ; P. 54,2 1 ; A. 173, 1 6). Or, j ' ai cru pouvoir montrer - je n ' en
reprends pas la démonstration ici - que les affinités déclarées entre les cas
étaient fondées sur un ensemble d' observations morphologiques et syntaxiques
tendant à faire système entre elles, les écarts syntaxiques acceptés comme
figures de substitution (énallage) étant tendanciellement ceux qui mettent en jeu
des cas suscepti b l e s de coïncider morphologiquement (sumpîptein,
s u némptôs is ) . Autrement dit, l ' affinité entre cas , se donnant à constater
conjointement dans la morphologie (coïncidence) et dans la syntaxe (énallage),
l ' incongruence et l ' arbitraire des substitutions entre cas ' apparentés ' s ' en
trouvent tempérés - et c' est dans ce domaine des incongruences tempérées que
se recrutent plus volontiers les figures : nominatiuus pro uocatiuo, uocatiuus pro
nominatiuo, datiuus pro genetiuo.
À ce type de rationalisation (partielle) de certains écarts syntaxiques
favorisant leur promotion au statut de figures, il y a lieu d ' ajouter des données
plus empiriques et non, ou moins, 'rationalisables ' . C' est ici qu' interviennent,
de manière plus ou moins consciente et avouée, l ' autorité de la partidosis, sous
son double aspect de tradition littéraire et grammaticale, et celle, non moins
réelle, de l ' usage (kh rtsis, sunerheia , etc . ) . Je m' explique sur un exemple.
S ' appuyant, selon toute probabilité inconsciemment, sur des données fréquen­
tielles (de l ' usage écrit, peut-être aussi d ' un usage oral soigné), le gramm airien
dispose (1, § 57) que l ' expression normale (ti> déon) pour dire que les hommes
se partagent en Grecs et en barbares est ton anthropôn (génitif partitif avec
article) hoi mén eisi Héllenes hoi dè btirbaroi, litt. 'des hommes, les uns sont
Grecs, les autres barbares ' . Cela étant, on constate qu' Homère , en deux
passages, viole cette règle : en Od. 1 2.73, il met un nominatif en place du génitif
requis ("les [pour 'des ' ] deux rochers, l ' un . . . , l ' autre . . . "), en Il. 1 6.3 1 7, il met
un nominatif sans article en place du génitif avec article requis ("Nestorides
[pour ' des Nestorides ' ] , l ' un . . . " ] . Nous sommes chez Homère, à qui on ne
prêtera pas volontiers une faute (autorité littéraire) : première raison pour parler

1 04. 'Position ' , plutôt que 'fonction ' . Dans la lignée de Donnet ( 1 967), j ' ai soutenu (Lallot
1 994a: l 3 8s.) qu'on ne pouvait sans anachronisme prêter à A. le concept moderne de
fonction syntaxique. En revanche, on trouve un ou deux emplois de topos, litt. 'lieu,
place ' . où ce mot a incontestablement des connotations ' fonctionnelles' : cf. l, § 55 et
n . 1 5 1 . L' expression 'position syntaxique', par son vague même. me semble constituer un
équivalent assez heureux du 'topos ' apollonien.
1 05 . Lallot (à paraître) .
1 06 . J ' ai relevé, loc. c it. , le vocabulaire q u i sert à exprimer c e s notions : sungenés (S. 23,3 :
1 68. 1 0 : 249,5 ), sumpatheia (*A. 202,8), prospatheia ( *A. 202, 1 ) , oik.eioûn (P. 54,2 1 ), pour
ne citer que les termes les plus caractéristiques.
56 DE L A CONSTRUCTION

de figure. La tradition grammaticale (autorité d' Aristarque derrière la scholie


d ' Aristonicos ad Il. 1 6.3 1 7) parle effectivement de figure (skherna) et rétablit le
tour normal avec article l 07 et génitif dans la paraphrase (citée n. 335 ad !, § 1 56).
Enfin, le tour au nominatif - dit ' apposition partiti ve' , cf. K.-G. 1 ,286 - e s t
largement attesté, e n prose comme e n vers : l ' usage lui-même vient donc lui
apporter sa caution et interdit pratiquement d ' y voir une faute. Pour toutes ces
raisons, toutes empiriques comme on voit, il y aura donc une figure nominatiuus
pro genetiuo - indépendante de toute affinité entre les deux cas en cause.
Mais ne lâchons pas si tôt le vers èe 1 ' lliade, qui, en plus de 1 ' énallage du
cas, présente une ellipse de l ' article, trait particulièrement remarquable de
! "usage du Poète' (cf. I, §§ 6, 62-64). Parler d' e ll ips e de l ' article pour décrire
cet usage implique (à nos y eux) un point de vue anachronique sur la langue
homérique : c ' est seulement par référence à la syntaxe de l ' article dans la Koinè
qu' on peut dire que l ' article 'manque' chez Homère. C ' est un peu, en moins
caricatural, comme si l ' on disait que les langues slaves font l ' ellipse de l ' article.
Mais on peut être indulgent pour de telles formulations : il suffit d'y voir une
' façon de parler' , donnant simplement à entendre qu'il y a moins d ' articles dans
le texte homérique que dans sa paraphrase en Koinè . Laissant de côté cet aspect,
somme toute secondaire, de la question, je voudrais mentionner le problème que
soulève à mes yeux 1' extension de la figure homérique de l ' ellipse de l ' article.
En tant q u ' elle relève de l ' habitude du Poète ( tà sunëthès, tà éthimon toû
poiëtoû, 6,8 ; 1 07,9 ; tà Homërikàn éthos, 1 01 , 1 7 , etc . ) , elle est extrêmement
fréquente - au point d' être chez lui, dirions-nous aujourd' hui, statistiquement la
norme . On pourrait s ' attendre à ce que cette situation pose un problème au
gramma irien. N'est-ce pas en effet lui (et non pas nous) qui écrit, au début du
Pronom (1 20), pour critiquer le point de vue stoïcien selon lequel Homère
,

emploie l' article en fonction de pronom :


Voici qui est plus grave que tout : [les Stoïciens) taxent le Poète d' une grave
faiblesse (asthéneia) quand leur propre incompétence leur fait dire qu ' il emploie
avec une telle fréquence (tosaûta) la figure 'article pour pronom ' ; car c'est un
vice d ' expression de ne pas se servir des mots dans leur usage naturel (tà gàr me
tais katà phusin léxesi kekhrêsthai kakia). En fait, ils ne se sont pas aperçus de
l ' homophonie qui règne entre articles et pronoms.
En confirmant de la manière la plus claire qu' une figure est, en son principe, un
vice d' expression (kakia), e t en soulignant que, en raison même de cette nature
vicieuse, l ' expression figurée ne saurait être trop fréquente dans un texte sans
exposer son auteur au grief de 'faiblesse ' , ce passage ne nous oblige-t-il pas à
nous demander comment A. pouvait s ' accommoder de la figure , si fréquente
chez Homère, de l ' ellipse de l ' article ? Je ne connais pas de réponse satisfaisante
à cette question. Le moins improbable me paraît être qu ' en fait A. accepte bien
sans réserve les singularités de la langue homérique - usage parcimonieux de
l ' article (décrit en termes d ' ellipse), emploi pronominal du thème ho 1 hë 1 t6
(l' article du grec postérieur) - indépendamment de leur fréquence ; s ' il s' avise,
traitant du deuxième exemple, d ' en appeler à la fréquence pour refuser la figure
' article pour pronom ' , c ' est qu'il prétend réfuter ainsi l ' argument que les
S toïciens tiraient d ' un tel emploi pour asseoir leur thèse d ' un regroupement des
pronoms et des articles sous une seule partie de phrase ' article' (P. 5 , 1 3 et 2 1 ) .
Or, tout porte à croire qu' il s ' agit là d ' un argument ad hoc, auquel A. recourt

1 07 . L ' article ton. qui manque ad /1. 1 6 .3 1 7, est rétabl i par Erbse ( 1 960:36 1 . n. 1 ) d ' aprè> la
scholie A ad IL 3 . 2 1 1 .
INTRODUCTION 57

pour sauver, face à la tradition stoïcienne, le me rism6s canonique des


grammairiens : on n ' a pas de peine à montrer q ue , hors d ' une situation
polémique comme celle du début du Pronom , A. laisse de côté sa thèse
artificielle de l ' homophonie et met en continuité emploi 'normal ' (adnominal) et
emploi pronominal de l ' article, le passage de l ' un à l ' autre se faisant par
métalepse (S. Il, § 28 : 1 47,7) lorsque le nom est ellipsé ( 1 49,2).
Retenons de cette mise au point le statut quelque peu ambivalent des
figures : en tant que vices d ' expression ne devant leur réhabilitation qu ' à
l ' autorité de l ' usage particulier (dialectal, homérique, etc.) qui les atteste, elles
apparaissent comme des phénomènes marginaux, ceci par rapport à l ' usage de
référence - la Koinè, la prose -, qui les ignore. Mais inversement, le fait que
toute fi gure repose nécessairement sur un usag e, qui, pour être particulier
(dialectal, idiolectal, etc.), n'en suppose pas moins une certaine récurrence dans
le corpus qui l ' atteste, conduit à accepter que la marginalité de la figure ne soit
pas incompatible avec une certaine fréquence d' emploi 10S _ Ainsi l ' expression
figurée, sous ses multiples formes, se trouve-t-elle comme ' apprivoisée' et
intégrée à 1' image de la langue telle que le gramm airien l ' observe et la décrit.

Cet octroi aux figures d' une sorte de 'droit de cité' dans la langue va avoir
à son tour une conséquence capitale : la figure va trou_ver place dans l 'usage de
référence lui-même, qui de ce fait va se trouver clivé. A deux reprises dans la S. ,
A. fait observer expressément, une fois pour 1' hyperbate (Il, § 77), une fois pour
l ' ellipse (III, § 1 66), que ces figures se rencontrent non seulement chez les
poètes, mais aussi dans l ' usage courant (lwtà tb sunëthes, 1 8 3 , 1 5 ) , dans les
phrases usuelles (sunerheis l6goi, 4 1 3 , 1 4). C' est cette constatation qui fonde en
dernier ressort la nécessité de la théorie, seule capable, en raison de sa
rationalité interne et de sa compacité sans faille (hë toû l6gou sunékheia, 52,2),
de mettre en évidence quelle est 1 ' expression de base naturelle (phusike
akolouthfa, 1 77 , 1 1 ; cf. phusike parakolouthësis, 52,5) par rapport à laquelle se
qualifient les écarts figurés : cf. 1, §§ 6 1 -62. L' omniprésence possible des figures
crée pour le grammairien l ' obligation d' établir, pour chaque construction, quelle
est sa forme 'naturelle ' , c ' est-à-dire en fait de décider de lui faire correspondre
une forme réputée fondée en raison - pour pouvoir ensuite, le cas échéant,
diagnosti quer par quels écarts l a construction effectivement attestée se
différencie de cette forme 109.

1 08 . C ' est sans doute faute d ' avoir reconnu ce point que Zénodote a rétabli des articles dans
le texte d ' Homère pour le rapprocher, chaque fois que cela était possible, de la norme de la
Koinè. Au contraire, Aristarque, plus sensible à l ' originalité de 1" usage homérique, non
seulement ne rétablissait pas d ' articles contre la tradition, mais allait à l ' occasion jusqu ' à
donner la préférence à u n e lecture s a n s article, m ê m e dans d e s c a s où la lettre du texte
transmis paraissait suggérer sa présence. Sur la différence de pratique éditoriale entre les
deux grands philologues alexandrins, cf. !, § 6.
1 09 . Householder ( 1 98 1 :4ss . ) a illustré de manière convaincante le parallélisme qu'on peut
établir e ntre une telle démarche syntaxique et celle de l a grammaire générative
transformationnelle, qu i pose pour chaque phrase une 'structure profonde' (cf. la phusikë
akolouth(a d ' A . ) et des règles rendant compte de sa transformation en ' structure de
surface ' (cf. les ' fi gures ' d ' A . ) . Une différence notable entre les deux théories est
cependant que, chez A., il n ' y a pas de théori sation explicite des deux niveaux, et que
l ' application 'transformationnelle' des figures n ' est invoquée qu'occasionnellement, dans
des explications ad hoc, ce qui n ' encourage pas à parler à leur propos de ' règles' .
58 D E LA CONSTRUCDON

2.4. Les ressorts de la syntaxe apoUonienne


Le moment est venu, après avoir ainsi esquissé le cadre théorique dans
lequel doit s ' inscrire l ' étude des constructions, de préciser plus concrètement
comment A aborde et conduit l ' étude des assemblages qui est l ' objet même du
Peri suntdxeos. Mon propos, dans les lignes qui suivent, est d ' observer le
technicien de la syntaxe au travail, c ' est-à-dire aux prises avec des énoncés, ou
des segments d ' énoncés, et, par une démarche inductive à partir de cette
observation, de dégager, par-delà les principes généraux explicites déjà repérés
de la 'congruence des contenus de pensée' , ce que les procédures d ' analyse
nous révèlent sur la nature de la suntaxis telle que se la représente A

2.4. 1 . Addition . . .
Une première image qui s' impose et se confirme au fil des pages est celle
de la construction comme processus additif C ' est le point de vue le plus
empirique, le moins théorique, sur la syntaxe : elle consiste à placer des mots les
uns à côté des autres. Entre autres illustrations de ce point de vue (cf. par ex. II,
§ 94 et n.202; III , § 39 et n. 86), on peut citer comme le plus net l ' exemple de la
construction des prépositions, traité, on le sait, de manière très mécaniste, dans
l ' unique perspective du statut, univerbé ou non, d' une ' construction' à premier
terme prépositionnel. Parmi les cas de figure examinés là, on trouve côte à côte,
sans allusion aucune à une quelconque différence qualitative entre eux, d ' une
part, celui de l' association étroite et sémantiquement motivée Prép. + Verbe
(IV, § 1 5 ) et, d ' autre part, celui de la 'construction' des prépositions avec
l ' article (§ 54), ou avec elles-mêmes (§ 55) - alors qu'il peut ne s' agir, dans ces
derniers cas, que de phénomènes de pur voisinage syntagmatique : appliquée au
français, l ' analyse d'A ferait conclure à une 'construction ' Prép. + Anicle dans
à la campagne, à une 'construction' Prép. + Prép. dans sans préavis.
J ' ai déjà signalé ( 1 .2.4.2.7 . ) que cette façon d ' aborder la syntaxe
prépositionnelle était largement déterminée par la problématique de l ' écriture et
de la division de la chaîne en mots. Il reste que la perspective ainsi adoptée
trahit une conception très fruste de l ' assemblage syntaxique comme addition de
mots, pris un à un : l ' idée que à la campagne doive s ' analyser syntaxiquement
comme [à (la campagne)] n ' est pas évoquée. On ne s ' étonnera pas, dans ces
conditions, que le vocabulaire descriptif d ' A. fasse une large place à des mots
signifiant ' ajouter' , ' s ' ajouter' ou ' se voir ajouter' (caractérisés par le préverbe
pros- : pros-did6na i , - tithéna i, -thesis ; p r o s-ginesthai, -iénai, -khoreîn,
-keîsthai ; pros-lambdnein, - lëpsis). Les exemples sont nombreux, dans la S. , de
constructions di verses décrites en termes d ' addition : une form e , une
construction s' adjoignent l ' article (proslambdnei tà drthron, 23 ex. dans le seul
1 . 1), l ' article postpositif a besoin d ' un verbe qui s ' aj oute à lui (proslambdnein,
prostithesthai, prosginesthai : voir une concentration remarquable de ces verbes
en I, § 1 5 6 ), un verbe s ' ajoute (pr6skeitai, III, § 86 : 345 ,3) au nom (sujet), etc.
De manière moins spécifiée, il est fait grand usage, notamment pour décrire la
syntaxe de 1' article, de la notion de 'juxtaposition ' (para-tithénai, -thesis) :
l ' article est 'placé à côté' du mot avec lequel il est construit. Inversement, mais
cela revient au même pour le fond, on pourra parler de ' construction ' pour faire
référence à une simple juxtaposition additive, compte non tenu des relations
syntaxiques mises en jeu : cf. l, § 1 1 9 et n . 262.

. selon un ordre naturel


2 . 4 . 2. . .

En étroit rapport avec cette conception linéaire et additive de la syntaxe,


nous rencontrons la notion d' ordre (taxis) dans son sens syntagmatique le plus
!NTRODUCOON 59

trivial, à savoir la position des mots qui s ' ajoutent à d ' autres avant ou ap rès
eux. D ' où un vocabulaire nettement technique de la pré- et de la post-position :
pro- vs hupo-tassein, -taxis, -taktik6s à cette famille se rattache la désignation
-

des deux variétés de l ' article, pré- et post-positif, ainsi que celle du subjonctif
comme mode ' post-positif (hupotaktikf) -, pr6-thesis, -thetik6s - c ' est le nom
même de la partie de phrase 'préposition ' , avec 1 ' adjectif dérivé - ; d ' où aussi
un verbe comme epiphéresthai, qui désigne l ' adjonction d ' un nouvel élément à
la suite d ' autre chose et renvoie à une représentation de la sûntaxis comme
processus d' accrétion, d' allongement 'par la droite' d ' une chaîne préexistante
(cf. les nn. 304 et 307 du l. I, 26 1 du l. II).
On constate ainsi que la prise en compte de J ' ordre linéaire tient une grande
place dans l ' analyse syntaxique d'A. Aussi bien le discours se construit-il selon
une certaine dynamique ordonnée . La phrase transitive active, transposant
linéairement la dynamique du scénario qu' elle décrit, place le verbe entre
( metaxù p îpton, 1 1 2,9 ; 148,3) l ' actant origine (à gauche) et l ' actant soumis à la
diathèse (à droite) : cf. III, § 8 6 ; les éléments anaphoriques (articles pré- et
postpositifs) et conjonctifs (conjonctions) reçoivent la place que leur assigne
leur fonction de chaînage l l O ; l ' ordre naturel de priorité de la déixis sur
l ' anaphore interdit que le pronom déictique soit précédé de l ' article, l ' ordre
inverse étant lui justifié {1, § 93) ; les pronoms à un cas oblique se placent avant
ou après le verbe selon qu ' ils sont orthotonés ou enclitiques (II, § 70) ; l ' ordre de
succession du nom adjectif et du nom substantif, ainsi que la place de l ' article
qui leur est associé, est en étroit rapport avec la dynamique prédicative de la
phrase (I, §§ 1 35- 1 3 6) 1 1 1 . La construction de phrases complexes à l ' aide de
conjonctions (ce sont les 'jugements non simples ' , axiomata oukh haplâ, des
Stoïciens : cf. Diog. La. VII 7 l ss. ) met aussi en jeu l ' ordre linéaire des énoncés
simples conjoints en énoncés complexes : la protase conditionnelle précède
l ' apodose (si p, q, cf. S. II, § 77), dans la phrase causale l ' énoncé de la cause
précède celui de l ' effet (parce que p, q, cf. C. 2 39, 1 2 ) . Il s ' agit clairement là
d ' un ordre ' naturel' : la langue est censée mimer la démarche de la pensée, qui
va de la condition au conditionné {II, § 77 et n. 1 60), de la cause à l ' effet. Il
n' est pas j usqu ' à la phrase couplée (p et q) qui ne soit elle aussi soumise à un
ordre naturel, celui des actions dont elle présente un récit enchaîné : cf. I, § I l et
n. 43.
Il va sans dire qu' il s ' agit, dans tous ces exemples, d ' un ordre théorique
(ou 'profond ' , pour parler comme Householder), celui de la ' séquence nonnale'
(tà hexis), qui peut toujours être altéré par transposition (méta thesis,
huperkeîsthai), hyperbate (huper-bat6n, -bibdzesthai, -bibasm6s) : cf. I, § § l i e t
1 1 3 ; Il, § 70, n. 1 40, § 77 ( 1 83 , 1 5), § 99 (202,3) ; III , § 87 (345 ,20) ; IV § 14 ,

(447 , 1 ) ; A. 1 25 , 1 9 . À côté de ces cas , nombreux, où l a pathologie,


conformément à sa vocation (cf. sup ra 2 . 3 . 1 .4.), permet la récupération des
formes déviantes, il y a aussi ceux où il faut prendre acte d ' une certaine
souplesse de la langue elle-même : je vais l ' illustrer brièvement.

l lO. Voir 1, § 1 44, le rapprochement explicite des fonctions d ' articulation et de conjonction.
I l l . La place de l ' adjectif épithète avant le substantif, tenue pour ' naturelle ' (proegeîsthai
thélei, A. 1 25,23 ; cf. , pour le possessif, S. 1 09, 1 7 - 1 9), ne fait l ' objet d ' aucune justification
explicite. Cela ne l ' empêche pas d' être invoquée pour fonder le postulat selon lequel
l ' adverbe. qui est au verbe ce que l ' adjectif est au substantif (cf. l, § 27 ) . précède
normalement le verbe (A. loc. cir. ) .
60 DE LA CONSTRUCTION

2. 4.3. Cas d 'ordre inversé


Je me contenterai ici de donner deux exemples.
1) La conjonction causale gar 'en effet' , qui, à la différence de h6ti
' parce que ' , se place après le premier mot de la proposition à laquelle elle
confère la valeur causale, entraîne cette proposition elle-même après celle qui
énonce l 'effet (phOs esti, hëméra gtir esti 'il y a de la lumière, il fait en effet
jour' . Selon A., il y a une relation de cause à effet entre les deux postpositions,
celle de la conjonction et celle de la causale conjointe ( C. 239, l l ) :
gor ne se place pas en tête de phrase, mais en position seconde (en hupottixel) ;
c'est pourquoi aussi (dià kai) il déplace en deuxième position les [énoncés des]
causes qui étaient en tête avec les conjonctions [causales] prépositives
et tout se passe comme si le constat d ' une telle ' logique ' valait j ustification
rationnelle de l ' énoncé de la cause. Touj ours est-il qu' il n ' y a pas ici de figure :
à preuve que c' est l ' antéposition, attestée chez Homère, de l ' énoncé causal en
gar qui est expliquée par une hyperbate ( C. 239,25).
2) La syntaxe des prépositions présente une singularité analogue (S. IV,
§ § 4- 1 1 ) : 'naturellement' préposées, comme leur nom l ' indique, on peut
néanmoins trouver certaines d' entre elles postposées au mot avec lequel elles se
construisent, et on constate alors qu' elles dép lacent leur accent de la finale sur
l ' initiale - c' est le phénomène de l ' anastrophe. La conjonction des d e u x
déplacements, celui d e l a préposition e t celui d e son accent, conduit A. à
considérer que l ' anastrophe s'inscrit dans la logique de la langue : il en voit une
preuve dans la 'prédisposition ' (cf. p roeuthetisménon 443 , 3 ) que constitue
l ' accentuation constante des prépositions disyllabiques sur la finale, accentua­
tion qui permet à l' accent, en remontant vers la gauche, de faire signe vers le
mot auquel se rattache la préposition postposée. Ici encore on est si loin d ' un
phénomène pathologique que c ' est l ' a bsence d ' anastrophe pour certaines
prépositions disyllabiques qui est considérée comme une 'anomalie ' (§ 1 1 fin).

2.4.4. L 'ordre 'nature l ' comme signe de la relation


ll est donc clair, je pense, q u ' A . attache une importance toute particulière à
la linéarité des constructions. La raison en est q u ' à ses yeux l ' ordre linéaire
obéit par principe, comme nous l ' avons constaté sur de nombreux exemples, à
une sorte de naturalité sémiotique. Il y obéit d ' autant mieux qu ' on l ' invente ad
hoc. Ce qui revient à dire que la notion apparemment réaliste d ' ordre linéaire
est en fait un artefact métalinguistique : définir la position - théorique.
canonique - d ' un mot par rapport à un autre , c ' est, pour A . , une fa ç on
d ' indiquer qu' il entretient avec cet autre mot une certaine relation. Un exemple
fera comprendre ce que je veux dire . Dans le traité Des conjonctions
(235 , l l ss.), A. discute l ' opinion de Tryphon selon laquelle la conj onction
causale h6ti peut "se construire (suntassesthai) avec des casuels et des non
casuels", les ex emple s respectifs étant : 'parce que le soleil est au-dessus de la
terre [hoti ho helios hupèr gen estin] , il fait jour' et 'parce que je-marche, je
bouge ' [hoti peripatô, kinoûmai] . À ce traitement naïvement réaliste de la
linéarité l l2 , A. oppose le point d e vue ' vr ai (alëthés) suivant :
'

1 1 2 . Si Je témoignage d ' A . est digne de foi - et pourq uoi ne Je serait- il pas ? -, il nous montre
que pour Tryphon, certainement Je plus savant des syntacticiens parmi les prédécesseurs
d ' A . , le simple voisinage syntagmatique entre deux mots était la preuve indiscutable q u ' i l s
formaient u n e ' construction ' . C ' est la notion la plus fruste de ' constructi o n ' qu' on puisse
imaginer. A. a dû partir de là (et quelquefois en res t er là : cf. l ' exemple cité plus haut d e la
INTRODUcnON 61

l a conjonction h6ti s e rapporte seulement (monos phéretai epi) aux verbes à


l ' indicatif, en sorte que les casuels ou autres mots entrant dans la construction
(suntass6mena) so n t employés en hyperbate : h6ti kalos anaginosko [litt. 'parce
que bien je-lis ' ) - l 'en chaînemen t normal (tà akolouthoûn) est h6ti anaginosko
kalOs, h6ti estin helios hupèr gen [litt. ' parce qu' est le soleil au -des su s de la
terre')
Il n ' y a ici aucune raison de considérer que ce qui est déclaré par A .
' enchaînement normal ' correspond à u n ordre effectivement plus usuel q u e les
tours dans lesquels la conj onction précède un casuel. L' akolouthia dont il est
question ici n' est autre qu'un artefact destiné à manifester dans la linéarité que
la conjonction va avec le verbe. Artefact, au demeurant, non exportable : il y a
fort à parier qu ' en d ' autres contextes 1 ' ordre es tin helios hupèr gên serait jugé
altéré, l ' enchaînement réputé normal étant alors helios estin hupèr gên (cf. III,
§ 86) ; quant à anaginosko ka lbs, confronté à ce qui est dit A. 1 25 , 1 6ss. de la
place canonique de l ' adverbe avant l e verbe , c ' est une hyperbate . I I J . . .

Autrement dit, si l ' on prend au pied de la lettre , comme des règles visant à
régenter une syntagmatique effective, les décl arations relatives à la place
' normale' de la conj onction et à celle de l ' adverbe, on en déduira q u ' i l est
impossible de dire en grec 'parce que je lis bien ' sans recourir à une hyperbate.
On se doute que, dans cette perspective, il y aura beaucoup d' autres phrases qui
n ' auront de réalisation possible que figurée - on peut même faire l ' hypothèse
que, dans un corpus aléatoire de phrases attestées, celles qui présenteront un
ordre entièrement normal seront sensiblement moins nombreuses que les
phrases à hyperbate (cf. n. n . 140).

2. 4.5. Un discours codé


Nous retiendrons de tout cela que le discours apollonien sur 1 ' ordre normal
des mots en construction est en partie un discours codé, l ' ordre en question
faisant autant signe vers une relation syntaxique que vers une règle
syntagmatique. La coexistence des deux perspectives non démêlées se reflète
dans l ' ambiguïté de la notion centrale de s u n taxis, où cohab i tent une
composante spatio-temporelle de linéarité et une composante sémantico­
syntaxique de relation entre constituants du discours . Elle se manifeste aussi , à
1 ' occasion, par des remarques qu' un moderne serait tenté de juger naïves : voir
IV, § 9 "les adverbes s ' appliquent aux verbes même si plusieurs parties de
phrase les en séparent" ; 1, § § 1 00- 1 02, la démonstration méthodique que dans
ho em6s 'le mien ' 1' article ho ne se rapporte pas au noyau pronominal de
1 • pers. em- qui le suit immédiatement ; ou encore II, § 65 , la décision de voir
une hyperbate dans la phrase coordonnée ka( m ' ephilësen 'et (il) me chérit ' ,
parce que l a conjonction kaf n ' y précède pas immédiatement le terme sur lequel
porte la coordination. En fait, de telles déclarations cessent d'être choquantes
pour peu qu o n les rapporte à la logique du projet qui les sous-tend, et dont j e
'

trouve chez Beauzée une formulation particulièrement adéquate :


faire la construction d "une phrase, c ' est en arranger les mots dans l ' ordre que
l'on croit naturel, afin d ' en faciliter l ' intelligence . l l 4

préposition ' construi te " avec elle-même. IV. § 5 5 ) . mais il a su aussi aller plus loin dans
l ' analyse.
1 1 3 . Cf. encore II. § 77.
1 1 4 . Nicolas Beauzée. Grammaire générale ( 1 76 7 ) . c i té p a r Chevalier ( ! 97 8 : 1 36 ) . Il n e
m ' échapp e pas que le propos de B eauzé e s ' applique d ' autant mieux à la démarche
62 DE LA CONSTRUCTION

Il me semble qu'A. n' aurait pas hésité à reconnaître dans un tel propos l ' exacte
description de sa propre démarche.

2.5. Les relations syntaxiques


Ces précisions, qui permettent de resituer dans le contexte théorique qui en
rend compte nombre d ' étrangetés du discours syntaxique d ' A., laissent entier,
en revanche, le problème de la nature des relations qui s' établissent entre les
constituants de la phrase : a-t-on tout dit de la théorie syntaxique d ' A. en
décrivant comment, avec ou sans hyperbate, les mots qui se succèdent dans une
phrase ' vont les uns avec les autres ' , ou 'se rapportent les uns aux autres' ? Ou
bien peut-on qualifier davantage, dans quels termes et avec quel degré de
précision, des types de relations syntaxiques qui seraient repérés et désignés de
manière distinctive par A. ? La question posée là n ' est pas neuve. Elle a reçu
jusqu ' ici des réponses contrastées.
2.5. 1. Donnet : Apollonius, un syntacticien prisonnier de la 'grammaire du m ot '
D'un côté, on a souligné l ' absence chez A. de notions-clés que l ' analyse
syntaxique moderne tend à considérer comme des outils indispensables. Ainsi
Egger ( 1 854:237) :
Apo l lo ni u s, nous l' avons vu, ne sait pas d isti nguer par des termes précis le sujet
et le régime d ' un verbe ; il lui faut de l o n gue s périphrase s pour expliquer
J emploi des cas obliques au lieu du cas direct dans le voisinage d ' un verbe
'

[Egg er cite ici Il, § 1 4 1 (236,8- 1 4) ; III, § 80 (342, 1 2- 1 5 ), et renvoie de manière


plus vague aux §§ 8 3-87 du 1. III] . A u ss i ne trouve-t-on pas chez lui cette
division, si élémen taire à nos yeux, de la s y ntaxe en deux sortes de règ les : les
règles d' accord, et les règles de dépendance o u de régime.
Dans la même perspective, Donnet ( 1 967 :38s.) dénonce les conséquences
"néfastes pour l ' expression des relations grammaticales" de ce qu' il appelle "la
grammaire du mot", caractéristique de toute la tradition alexandrine :
Denys d i stingue trente-et une espèces d' onomata, vingt-six espèces d' adverbes,
etc . . . Ces analyses c ons tituen t un acq u i s posi tif pour la grammaire mais, pour
traiter de syntaxe, il fallait franchir un second pas : il fal lai t dépasser les
subdivisions basées sur la morphologie et la valeur du mot en soi, prendre
conscience de la notion de jonction grammaticale [les italiques sont de moi) et,
sur cette nouvelle base, présenter des classifications adaptées à l ' o bj et de la
syntaxe : sujet, complément, attribut, etc . . . Cette révolution, cette découverte
d ' une p ro b lématique nouvelle ne s ' est pas produite. Les grammairiens trai te nt de
q u e s tions de syntaxe mais leurs réflexions, loin d ' être cen trée s sur la fonction
grammaticale, sont dominées par des catégories qui rel èvent de la morphologie
ou, en tout cas, de la description du mot pris isolément.
Dans les pages qui suivent (40ss.), Donne! illustre son propos sur des exemples
tirés d ' A. et de ses c ontinuateurs byzantins. Parmi les renvois à A. je signale en
particulier :
S. III, § § 80 et 1 89, avec l e commentaire : "Qu' Apollonius précise que le cas
ré g i par le verbe e st identique. quels que soient le temps , le mode ou la
personne, passe encore . Toutefois, il y a là une précision superflue où
s ' entremêlent deux domaines différents, celui de la fonction de complément et
celui de la description morphologique" (40).

descriptive d ' A . q u ï l est artificiellement détaché d ' un contexte épistémologique où la


construction est distinguée de la s\'nra.xe.
INlll.ODUCTION 63

S. 1, § § 46, 1 07 , 1 09, 1 32 : "l ' ignorance de la problématique de la syntaxe


( . . . ) rend le grammairien incapable d' énoncer certaines règles générales. Ainsi,
1' omission de l ' article devant l ' attribut est un phénomène qui frappe
Apollonius ; pourtant, il n ' énonce pas, comme telle, cette règle de syntaxe ; il en
constate l ' application en étudiant différents types de mots. ( . . . ) Nous constatons
donc une fragmentation des énoncés, qui est à 1' opposé de la synthèse, du
regroupement basé sur la notion de fonction" (40s.).
S. 1, § 1 25 : "quand Apollonius déclare que tis et p6teros sont suivis de
1 ' article dans des expressions telles que tis tôn hetairon, poteros tôn Aitinton, il a
tort d' inclure ces remarques dans l' étude des pronoms tis et poteros ; ce sont
simplement des applications de l ' emploi de l ' article avec le génitif partitif
[étudiés § § 57-59]".
S. l, § § 43 , 57-59, 62-64, 65-67 , 7 1 -72, 93, 95-98, 1 3 1 et, d ' autre part,
§§ 1 07- 1 09 et 1 3 3 : "quand A. traite des usages propres à l ' article, il ne distingue
pas les usages syntaxiques de ceux qui s ' expliquent par la valeur de 1' article
comme tel . C ' est ainsi qu ' il justifie l ' emploi ou l ' omission de l ' article en
invoquant, tantôt la nécessité de faire référence à une connaissance antérieure ou
de souligner l ' unicité, tantôt la construction de la phrase avec ou sans verbe
être" (42s.).
S. ll, § § 1 06 ; 1 48 : exemples de formulations diverses pour tenter de décrire
la fonction 'sujet' , diversité illustrant "la difficulté, sinon l ' impossibilité,
d ' exprimer des relations gramm aticales élémentaires" (45 ).

2.5.2. Bécares Botas : Apollonius fonctionnaliste malgré lui


Diamétralement opposée à ce point de vue sévèrement cnuque et
radicalement négatif, puisqu' il revient à dire qu'A. n ' a pas reconnu le niveau
propre de la syntaxe, nous trouvons la thèse de Bécares Botas ( 1 987 :36ss.). Pour
cet auteur, les négateurs d' une syntaxe apollonienne ont péché par "ignorance
des textes originaux", par docilité à l ' égard d' opinions reçues qu' ils ne se
donnaient pas la peine de contrôler (36), par "anachronisme" - il cite en
exemple "le l ogicisme de S teinthal et, à l ' opposé, le générativisme de
Householder" (37). Ce dernier reproche ne manque pas d' apparence : pour m ' en
tenir aux exemples que je viens de donner, il est clair, chez Donnet comme chez
Egger, qu' A. se voit essentiellement reprocher de ne pas faire de la syntaxe
comme la font les modernes, cette dernière façon de faire étant tenue comme la
meilleure , voire comme la seule, dans la mesure où seuls des concepts comme
ceux de fonction, de concordance, de rection permettraient d' appréhender le
syntaxique dans sa spécificité.
Pour Bécares B otas, ce préjugé anachronique a empêché de reconnaître
qu'il y avait bien chez A. une syntaxe, mais une syntaxe qui est d' une autre
nature que celle qu'on lui fait grief d ' ignorer. Bécares Botas s' attelle donc à la
tâche de décrire cette syntaxe apollonienne "procurando al menos la objetividad
que emana de las propias palabras del autor". Après avoir souligné l ' importance
du concept de congruence (katallël6tës, 'coherencia' ) appliqué à l ' objet par
excellence de la syntaxe qu' est la phrase complète (autoteles logos, ' oraci6n
perfecta' ), et précisé que cette congruence "se réalise au double niveau des
contenus et de la forme" l l5 (38), il illustre son propos en traduisant III, § 22
(288 ,5-7) :

1 1 5 . Je n ' ai rien à redire à cette formule, mais je crois que B . B . rend son propos à peu près
incompréhensible en traduisant, en Ill, § 1 0, hupoke(mena par 'contenus' : "la coherencia o
incoherencia grammati cales no reside en los contenidos" . Comment rendre c ette
64 DE LA CONSTRUCTION

las palabras . . . distribuidas en la frase s egun sus funciones pecu li are s [= idias
théseis], rechazan en vinud de la propria secuencia a aquellas q ue aparecen en la
funci6n que no les corresponde [= ouk epibtillousan thésin]

et en commentant :
los elementes formales de la palabra (idia th és is) determinan la secuencia
adecuada (akolouthia) ; de la misma manera, el significado, o mejor, la funci6n
(idia énnoia) de cada una determina la coherencia (katallël6tës) del conJUnto.
Je note ici la volonté marquée d ' introduire, tant dans la trad ucti on que dans le
commentaire, le terme de jonction. Je note aussi que ce terme ne traduit pas dans
les deux cas le même mot grec - thésis, litt. la 'place ' , la 'position ' , dans la
traduction, énnoia 'notion' dans le commentaire - et q u ' u n peu plus bas (4 1 ) ,
c ' est le mot dunamis "et toutes ses variantes" ( ? ) q u i e s t donné comme
l ' expression du "propre concept de fonction". Outre que toutes ces traductions
me paraissent forcées , j ' ai peine à croire que, si A . avait opéré , comme le
prétend Bécares B otas, avec un "propio concepto de funci6n", l ' expression du d i t
c oncept aurait p assé par tant de signifiants divers. J ' en dirai tout autant des
fonctions particulières, que, toujours selon Bécares Botas, A . "distingue très
clairement" J J6 : c omment peut-il prétendre servir sa thèse en énumérant
complaisamme nt (4 1 ) les "manières diverses dont s' expriment les (fonctions) de
sujet-objet" - à savoir par les participes, respectivement actifs et passifs , de
verbes 'agir' (energeîn, drân) ou ' disposer' (diatithénal), ou par le couple
h upokefmenon-epigegenëménon {1, § 72, cf. ma note 1 8 1 ad loc. ) "et autres
variantes" ? Quant à la suite, où il renvoie sans commentaire à III, § 1 7 8 pour
accréditer l ' idée qu'A. disposait d ' un concept d "'objet indirect", propos élargi
avec passablement de désinvolture par "un largo etcétera" et complété plus bas
par l ' affirmation selon laquelle A. "a aussi en vue la notion de complément
quand il parle des accompagnants du verbe (Il, § 1 49)"1 17, j e ne peux voir là
q u ' une série d ' imprudentes extrapolations . Je m' interroge par ailleurs sur la
cohérence du propos de Bécares Botas, qui déclare illégitime de cherc h e r chez
A . les concepts théoriques de la syntaxe moderne (37, 48), mais s' évertue lui­
même à prouver qu' ils y sont (40ss. ) .

2.5.3. Essai d e repérage des relations syntaxiques


Je crois donc que Bécares Botas ne rend p as un bon service à l a philologie
apollonienne en donnant du gram mairi e n alexandrin l ' image d ' un linguiste
maîtrisant toute une batterie de concepts fonctionnalistes. En revanche, je salue
vol ontiers dans son introduction l ' intention d écl arée de ne pas s ou mettre
1' œuvre d ' A . à une gril le de lecture anachronique que ce soit pour saluer en lui
-

u n génial précurseur ou pour s ' affliger des lacunes de son appareil t héori q u e .

Revenant donc ici à la question posée plus haut sur le traitement ap o l l onien des

décl aration comp atible avec l, § 2 "la oraci6n perfecta [se constituye) de la coherencia de
los significados" ? Ou bien y a-t-il une différence, qui m échapperait entre les signifiés et
' , ' '

les ' contenus ' ? En fait, les hupoke{mena ne sont pas des contenus, mais des ' référents ' ,
objets extralinguistiques d e l a déixis qui, à c e t i tre n ' ont rien à voir avec l a congruence
,

intralinguistique ( cf. Ill, § 1 0).


1 1 6 . "Se diga lo que se diga. Apolonio tiene muy claras l as diversas funciones sintâcticas o
semantico-sintâcticas" (40). Il me semble que se trahit ici di scrètement le coup de pouce
exégétique qui permet à B . B . de soutenir la thèse ori ginale d ' un A. symacticien
' fonctionnaliste avant la lettre : ne laisse-t-il pas pl aner u n fl o u préjudiciable à
·

l ' objecti v i té dont il se targue en coordonnant négligemment comme il le fait l e


' syntaxiq ue' et l e ' s émantico-syntaxi q u e ' ?
1 1 7 . Je pen se que B . B . commet ici un contresens sur le texte d ' A . : v o i r ma note 3 3 0 ad loc.
INTRODUCfiON 65

relations grammaticales, je voudrais tenter d' apporter des éléments de réponse


autant que possible affranchis de préjugés épistémologiques anachroniques i i8 .
2.5.3 . 1 . Relation perçue e t relation nommée
Je soulignerai d' abord qu' il n ' y a pas chez A., à ma connaissance, de terme
qui puisse désigner de manière générique la notion de 'relation grammaticale' ;
il n ' y en a pas non plus, corrélativement, pour désigner, en tant que tel, le
'terme' d' une relation. Ce que nous voyons fonctionner chez lui, c ' est tout un
métalangage, à première vue pléthorique et peu spécifié dans ses applications,
indiquant que tel mot présent dans une suntaxis n' est pas seulement à côté de tel
autre (avant ou après), et plus largement en contexte avec plusieurs autres, mais
encore qu'il 'va avec ' , ' se porte vers ' , ' s ' applique à ' , 'renvoie à' , etc. quelque
autre élément de son environnement. Si on laisse de côté les cas où l ' élément en
q uestion est un référent extralinguistique, il sera désigné soit de manière
autonymique ( 'le peripateî' l 1 9), soit par le nom de la partie de phrase à laquelle
i l appartient ( ' le verbe ' ou ' le verbe p eripateî' ), soit enfin par le terme
générique de 'partie de phrase ' . Cette façon de s ' exprimer n ' est pas
indifférente : elle met d ' emblée en évidence que les mots construits ensemble
ont chacun , en tant qu' ils appartiennent à une classe déterminée, des virtualités
syntaxiques spécifiques. En effet, les 'parties de phrase ' , mérë lOg ou, ne sont
pas, comme les syllabes ou les phonèmes, le produit d ' une segmentation
purement phonologique de la chaîne. Elles sont l ' aboutissement d ' une double
opération de merismos : 1) partition de la phrase, chaîne porteuse d ' un sens
complet, en ses éléments sémantiques minimaux, les 'mots ' (léxeis) I20 ;
2) distribution des mots en classes, sur critères formels (e.g. fléchi vs non
fléchi), mais aussi sémantiques et fonctionnels i2I .
Dès lors, décrire une construction, c ' est montrer comment les signifiés
catégoriels se combinent pour former des ensembles sémantiquement cohérents
et consistants - ou inversement faire apparaître en quoi consiste l ' incohérence,
l ' inconsistance d ' une construction incorrecte. Nous rencontrons ici une notion
capitale, celle de bonne formation . Je traduis ainsi les verbes composés kat­
hfstasthai ' s ' établir, prendre son assise' et sun-istasthai ' tenir [intrans . ]
ensembl e, former u n tout consistant ' , avec les adjectifs verbaux sustat6s e t
asustatos (ou akauistatos), resp. 'bien' e t 'mal formé' , à quoi je crois pouvoir

1 1 8 . Je serai prudent dans ce qui suit - peut-être trop aux yeux de certains ; mais je suis
convaincu qu ' une étude approfondie, encore à faire, du vocabulaire des relation s
g ra m m a t i c a l e s chez A. est nécessaire pour autori ser des prises de position plus
catégoriques que les miennes. ll me semble qu' une telle étude, que j ' appelle de mes vœux,
pourrait utilement s ' inspirer, pour la méthode, du travail exemplaire de Van Ophuijsen
( 1 993).
1 1 9 Le genre de l ' article est dans ce cas le plus souvent celui du nom de la partie de phrase à
.

laquelle appartient le terme cité ( 'la [préposition] dia ' , 'le [an. m. renvoyant à 6noma
' nom'] Aristarkhos ', etc .), ce qui ramène, par ellipse, au cas suivant : cf. 1, § 37. Il arri ve
aussi, mais plus rarement. que l ' article neutre fasse fonction de déterminant indifférencié.
1 20. Je rappelle la définition du mot dans la Technè (chap. 1 2) : "la plus petite partie de la
phrase construite". et le correctif qu'y apponent les scholiastes (e.g. Sch. Technè 56,22) :
"(la plus petite partie) signifiant un contenu de pensée" - correctif nécessaire pour que le
mot se distingue radicalement de la syllabe.
1 2 1 . A. affi rme ha utement, à mainte reprise, la priorité du signifié (dëloumenon,
sêmainomenon) comme critère de merismos . mais il apparaît clairement que ce 'signifié'
est en grande partie abstrait. catégoriel. et à ce titre se trouve associé indissolublement avec
des fonctionnalités syntaxiques (cf. Lallot 1 988b: 1 9). Ce point est souligné à j uste titre par
Bécares B otas ( ] 987 : 4 1 ).
66 DE LA CONSTRUCTION

ajouter, au moins dans certains de ses emplois, le verbe sunékhein 'tenir [trans.]
ensemble, assurer la cohésion de' (cf. l, § 19 et n. 66).
La bonne (ou la mauvaise) formation repose sur deux niveaux
complémentaires de congruence (katallël6tës 'convenance mutuelle' ) : d ' abord
celui de la convenance mutuelle dans l ' assemblage des parties de phrases en
tant que telles, ensuite celui de la convenance de leurs accidents. Au premier
niveau se rattachent les principes régissant, notamm ent, la constitution du noyau
phrastique minimal - nom (ou pronom) + verbe : cf. 1, §§ 1 4- 1 5 - et de s on
extension ' à droite ' en cas de transitivité (III, §§ 8 et 1 55 - 1 56), ou celle du
groupe nominal (rôles respectifs de l ' article et du pronom : l, § § 94- 1 04 ;
répétition de l ' article : I § § 13 3 - 1 35 ; construction sui generis de l ' article
postpositif : I, §§ 1 43- 147), les constructions respectives de l ' adjectif et de
l' adverbe (1, § § 5 3-56), la j uste construction des prépositions (IV, §§ 12-78
passim) . Du deuxième niveau relèvent les règles dont le principe général est
exposé au début du livre III (§§ 1 3-49 passim) et dont les applications sont
multiples : accord en nombre du verbe avec le terme au cas direct auquel il se
rattache (III, §§ 10 et 50-53), accord du verbe à la 3• personne quand ce terme
est un nom (l, § 1 9 ; II, § 46) et entorse à cette règle avec les verbes 'd' existence'
(Il, § 47 ; III, § 43, etc.) ; juste distribution des trois cas obliques à droite du
verbe transitif (III, § § 158- 190 passim), rattachement correct de l' accusatif dans
les phrases comportant un infinitif (après khre ou deî ' il faut' : Ill, §§ 75-76,
après boulomai 'je veux' : III, § 1 64), bon usage des formes pronominales
orthotonées et enclitiques des pronoms (Il, § § 57- 1 02 passim), de leurs formes
composées (scil. réfléchies) et interprétation correcte des tours homériques
correspondants (Il, § § 1 03- 1 1 6), etc.
Dans tout cela, ce sont bien évidemment des relations entre les termes qui
sont examinées. La question qui se pose - posée ci-dessus et provisoirement
laissée sans réponse - est celle du degré de spécificité, chez A . , dans
l ' appréhension et de précision dans la désignation de ces relations. Comme je
l ' ai noté ailleurs à propos de l' absence de repérage explicite des fonctions
' sujet' et 'prédicat' 1 2 2. les deux opérations ne doivent pas être confondues : si la
seconde renvoie spécifiquement à la compétence métalinguistique du grammai­
rien, la première relève du domaine, aux frontières plus indécises, de l a
'conscience linguistique' , e t i l n' est pas évident que ce q u i n' est pas désigné d e
manière stable e t distinctive n' est p as , au moins confusément, appréhendé. Cela
dit - et je laisserai ainsi ouve ne la question de l ' intuition linguistique d'A. -, les
mots sont tout ce qui nous reste de la pensée grammaticale du maître alexandrin,
et c ' est leur témoignage qu' il nous faut analyser.
La tâche est énorme : je ne compte pas moins d ' une soixantaine de
verbes m , plus leurs dérivés nominaux, s' appliquant, d' une manière ou d ' une
autre, aux relations des mots entre eux. J ' ai déjà dit plus haut qu'il y faudrait
une étude spéciale. Je me contenterai ici de quelques indications générales.

1 22. Lallot 1 994c:46.


1 23 . Il serait fastidieux de les énumérer ici : le lecteur pourra se donner une idée du lexique en
question en recensant, dans l ' Index technique français, les termes grecs figurant sous les
entrées ACCOMPAGNER, ACCORDER (1) (S ' - ) , A J O U T , ALLER AVEC (1) , APPLIQUER (S'-),
APPOSER ( !) , A R T I C U LER (S'-), A S S O C I E R (S ' - ) , C O N J O I N D R E , CONJONcnON, CON NECTI V E ,
CONSTRUcnON, CONSTRUIRE (SE -), COORDONNER, COPULATIVE. CORRÉLATIF, CORRESPONDRE,
DISJOINDRE, DISTANCE, ÉTENDRE ( S ' - À), PASSER (1), PENCHER, PORTER (SUR) , RAPPORTER (SE -),
RATTACHER (SE - ) , RÉFÉR E R , RELATION, RELATION (ENTRER EN - ) , RELIER, RENVOYER,
RÉPONDRE (1 ) , REPRENDRE, SUBCONNEcnVE, TERME (SERVIR DE -), TRANSITER, TRANSITION.
INTRODUCTION 67

2.5.3.2. Vocabulaire des relations syntaxiques


2.5.3.2 . 1 . Un vocabulaire motivé
Quelques observations formelles pour commencer. Nous avons affaire à un
vocabulaire motivét24 : en très grande majorité, des verbes composés dont le
premier terme, prépositionnel, indique des relations plus ou moins précisément
spécifiées, et le terme verbal une notion, elle aussi, de type relationnel. Voici les
faits les plus saillants :
Prépositions (préverbées) : les deux plus fréquentes et les moins spécifiques
sont pa ra- 'à côté de' (en particulier dans le composé le plus neutre
paralambanein ' employer'), et sun- 'avec' (qui indique de manière vague que
les mots ' vont ensemble' ) . Moins fréquentes sans pour autant être plus
spécifiées, epi- ' sur' , pros- ' vers ' ou ' en plus ' , en- 'dans ' , marquent que des
mots 's' appliquent ' , ' se rapportent' ou ' s ' ajoutent' à d' autres. Tendanciellement
plus spécifique, ana- ' en remontant ' indique volontiers une ' référence ' ,
notamment de type anaphorique. Nous retrouverons plus loin des prépositions
comme dia- et meta-, anti- , apo-, dont les valeurs se spécifient dans certaines
associations avec des verbes définis.
Verbes : les plus neutres sont ceux qui signifient 'être' (-eînai, -ginesthai),
' exister' ( -huparkhein), '(se) placer' ( -tithesthai, -tithénai, -keîsthai, -istasthai) .
D ' autres indiquent un mouvement, une orientation vers : 'aller' (-iénai, -eltheîn,
-kho r e î n , -trékhein ) , ' se porter' ( - p h é r e s t h a i), ' tendre vers ' ( - t e in e i n,
-teinesthai). Plusieurs dénotent clairement l' idée de '(s') attacher, (se) relier, (s' )
imbriquer' : -artâsthai, -aptesthai, -deîn, -plékesthai. Tous ces verbes sont
susceptibles d ' entrer en composition avec telle ou telle des prépositions
mentionnées précédemment. Certains, et quelques autres non e ncore
mentionnés, peuvent aussi s ' employer sans préverbe, éventuellement avec un
complément prépositionnel : teinein (epi), khOreîn ( eis, ep{), ékhesthai ' tenir à,
se rattacher à' .
Les relations indiquées par la plupart de ces verbes sont en général
faiblement spécifiées, d ' où des traductions, pratiquement interchangeables, par
' aller avec ' , 'se rapporter à' , ' se rattacher à' , etc., appliquées aux relations
syntaxiques les plus diverses (Dans la traduction, le choix entre les différents
termes plus ou moins synonymes est commandé au moins autant par les
exigences de la phraséologie française que par une intention de raffinement
sémantique.). Compte tenu de la haute fréquence de plusieurs de ces verbes,
nous tenons là un premier indice qu ' A. ne s ' est pas spécialement attaché à
distinguer des types de relations t25 . Dans plusieurs cas cependant, on observe
une tendance nette à la spécialisation de certaines combinaisons préposition

1 24. Ce point est rien moins qu' anecdotique. Thierfelder ( 1 935 : 1 0), commentant le début du
Pronom, où A. consacre six pages à une discussion critique des appellations (kleseis) qui
ont été proposées pour cene partie de phrase, dégage bien ce que signifie pareille démarche
(c'est moi qui souligne) : "Doch zeigt gerade diese Behandlung auch, wie man an die
Wôrter der Fachsprache grundslitzlich die sehr berechtige Forderung stellte, daB sie das
Wesen der Sache moglichst genau wiedergiiben ; insofern standen sie den Definitionen
wirklich ziemlich nahe. Und so begreift sich leichter der erbitterte Streit, den Ap. um
termini führen kan n : es ist für ibn in hôheren MaBe ein Streit um die Sache, ais es uns
zunachst vorkomrnen mag".
1 25 . Il n' est peut-être pas déplacé de rapprocher sur ce point le discours syntaxique d ' A . de la
phraséologie monotone de nos 'analyses grammaticales' de l ' école primaire, où le verbe
' se rapporter' était le verbe 'fonctionnel' par excellence. La différence avec A .. c ' est qu'il
y a chez lui pléthore de verbes ' se rapporter' .
68 D E L A CONSTRUcrJON

préverbée + verbe. J ' énumère maintenant celles qui me paraissent le plus


remarquables.
2.5.3.2.2. Relations interphrastiques : vocabulaire spécifique
1 ) Les liaisons conjonctives sont désignées à l ' aide d ' un vocabulaire
technique hérité, rigoureusement spécialisé et stable. Le verbe générique est
sundeîn 'conjoindre ' et le substantif correspondant sundesmos 'conjonction ' ,
nom d e l a huitème e t dernière partie de phrase ; le terme est e n usage depuis le
4e siècle (Rhét. à Alexandre 1434 b 1 3 ; Aristote, Rhét. 1 407 a 20, etc . ) . Son
application à une classe de mots bien définie, ainsi que la classification des
phrases conjointes, est l' œuvre des Stoïciens (cf. Diog. La. VII 7 1 -73). C ' est à
ces derniers que remonte, via les grammairiens (cf. Technè, chap . 20 et les
papyrus anciens, e. g. Pap. Yale 1. 25 n° 1 Wouters, I er s . de n. ère), la tradition
=

terminologique à laquelle se rattache A. et qui distingue entre conjonctions


' connective ' , sunaptikos, ( ei ' si ' ) , qui articule le système conditionnel
(sunëmménos logos, cf. S. I, § 1 0 ), ' subconnective ' , parasunaptikos, (epei
'puisque' ), qui articule l' ensemble inférentiel, ' subconnecté' (parasunëmménos
logos, ib id. ), 'copulative' , sumplektikos l26 (kaf ' et' ), qui opère le couplage
(sumploke) de l ' ensemble couplé (sumpeplegménos logos, ibid. ) ; cette dernière
s ' oppose à la 'disjonctive ' , diazeuktikos (e ' ou' , cf. II, § 68). Tous ces termes
sont strictement réservés à ces emplois, et on voit clairement par ce qui nous est
parvenu du traité Des conjonctions qu ' A . , dans la continuité directe de la
logique stoïcienne, prenait très au sérieux et traitait avec une grande maîtrise le
domaine des relations interpropositionnelles. Il y en a aussi, çà et là, quelques
indices dans la S. (v. 1, § 9 ; II, § 77 ; III , § 89) : il y en aurait beaucoup plus, à
n ' en pas douter, si nous possédions la partie du livre IV qui devait traiter de la
syntaxe conjonctive.
2) Assez proche de ce domaine, quoique d' extension et d ' importance plus
réduites, est celui de la corrélation, défini comme le jeu réglé de formes
spécialisées qui se 'répondent' d' une phrase à l ' autre (cf. notamment IV, § 3 1 ).
Au vocabulaire de la liaison se substitue ici celui, tout aussi technique et
univoque, de la correspondance : ant-apodidonai, -apodosis. On en rapprochera
les désignations, moins constantes mais malgré tout assez unitaires, de
l' anaphore, pour laquelle dominent, comme il a été dit plus haut, des composés
en ana- : surtout ana-phérein, -phord, -phorikos, mais aussi ana-poleîn, -polësis,
et, plus isolé et par ailleurs polysémique, ana-pémpein ( 1 1 9 , 14) ; cf. aussi ana­
lambanein (4 1 , 14).
2.5.3.2.3. Transitivité et réflexivité
3) Comparé à ce métalangage pour l' essentiel précis et stable concernant des
relations de phrase à phrase, ou en tout cas à distance, le vocabulaire des
relations intraphrastiques étroites apparaît plus flottant. On n ' en sera que plus
sensible à la désignation assez spécifique d ' un noyau, ou peut-être mieux d ' un
nœud relationnel, celui de la relation transitive. Le vocabulaire est ici celui du
'passage' : meta- b a fnein (S. 1 30,6), - ba s i s , - ba tiko s , -bibdzein ou, sans
différence de sens appréciable, did -basis, - b a ti k o s , -bibdzein, -bibasmos,
-bibastikos. La relation décrite est, à la base, celle qu' instaure un verbe transitif
actif entre un actant origine, normalement au cas d irect, et un autre actant,
marqué à un cas oblique (accusatif, génitif ou datif) . Ce schéma défi n it la

1 26. A . emploie aussi arhroisrik6s pour désigner spécifiquement la copulative addirive ' e t ' :
cf. II. n. 1 1 3 .
INTRODUCfJON 69

' diathèse' , ditithesis, du verbe actif, c' est-à-dire la 'disposition' (c' est le sens du
mot diathesis) des actants, appelés 'personnes' (pr6sopa), en rappon avec leur
mode de participation à l' action : activité (pure ou mitigée) du côté du cas direct,
passivité (totale ou partielle i27 ) du côté de l ' oblique. B asiq uement, c ' est
l ' activité (enérgeia) qui transite du cas direct au cas oblique. La phrase passive,
qui résulte d ' une transformation morpho-syntaxique de la phrase active ainsi
constituée (cf. III , �§ 148, 1 5 9) , décrit le même scénario sous forme inversée : le
verbe à la forme passive assigne la passivité au cas direct et l ' activité à l ' oblique
(en l ' espèce, le génitif accompagné de la préposition hup6). La notion concrète
de transitivité, comme passage de l' activité d' une personne (active) à une autre
(passive : allopathes), fournit à A. le cadre syntaxique de référence pour décrire,
comme un cas particulier de transitivité à une seule personne, la relation
réflexive (autopatheia) dans son expression pronominale : N; cnomin.) + V trans. +
Pron. réfl.; cobl.J (cf. II, § 1 48). On notera au passage la fécondité de l ' intuition, au
départ 'réaliste' , de la transitivité, qui, à la faveur d' opérations d ' abstraction,
permet de décrire la phrase passive (transitivité inversée) et la construction
pronominale réfléchie (transitivité bouclée). C ' est aussi par rapport à elle, en
l ' occurrence par opposition à elle, qu' est identifiée la relation intransitive
(adiabfbastos, III, §§ 1 62 : 409, 1 1 et 1 64 : 4 1 1 ,9s.) illustrée sur des verbes
comme plouteîn 'être riche ' , zen ' vivre ' , etc., auxquels il suffit de se construire
avec un cas direct pour fournir un énoncé complet i28 .
2.5.3 .2.4. Sujet et prédicat : absence de désignations spécifiques
4) Que nous soyons dans un schéma transitif (opposition direct-obliques) ou
dans un schéma intransitif (cas direct sans oblique) , nous voyons se dessiner
comme une position ' distinguée' celle du cas direct par rappon au verbe. Cette
position et la fonction qui s ' y rattache, que désigne dans le métalangage
moderne le terme de ' sujet grammatical ' , donnent-elles lieu, chez A . , à un
examen particulier et à une dénomination spécifique ? Pour ce qui est de la
dénomination, on peut répondre catégoriquement : non. Il n ' y a pas de mot chez
A. qui puisse se traduire légitimement par 'sujet' : les mots en fonction de sujet
sont désignés comme des 'cas directs ' , désignation qui s ' applique aussi bien à
un nominatif en fonction de prédicat i 29 ; la fonction ' prédicat ' , souvent
rencontrée par A. qui examine à mainte reprise la spécificité des constructions à
verbe ' être ' ou ' s ' apppeler' (voir l ' Index technique français sous ÊTRE
(CONSTRUCTION A VERBE - ), EXISTENCE), ne reçoit pas non plus chez lui de

1 27 . La distribution tranchée de la diathèse entre activité pure et passivité pure constitue le


schéma de référence, représenté par la stru c ture N 1 (nomin. ) + Y trans. + N2 (ace.)· type Pierre
frappe Pau l . Le recours aux autres cas obliques pour N2 permet de signifier
linguistiquement des distributions di athétiques moins tranchées. c hac u n des deux actants
participant à la fois, dans des proportions variables selon les actions décrites, à l ' activité et
à la passivité ; voir Ill, §§ 1 5 8- 1 88. J'interprétation sémantique des différents cas ob l iques
dans les constructions transitives, ainsi que mon analyse d' ensemble de cette partie de la S.
(Lallot 1 994b).
128. Comme je l ' ai déjà signal� plus haut ( 1 .2.4.5). on n'a aucune peine à reconnaître dans
ces analyses très fermes des relations diathétiques un reflet direct de la classification
stoïcienne des prédicats en 'droits' (orcha) , 'renversés' (hU.pcia ) ; 'antipassifs ' (ami­
peponrh6ca) et ' n e utres ' (oudécera).
1 29 . Ceci ressort nettement de S. 1. § 46: voir sur cette question ma note 1 3 3 au passage
signalé de la S. , et plus généralement l e dossier que j ' ai réuni dans Lallot ( 1 994c ) . Pour
une étude d ' ensemble des heurs et malheurs du couple sujet-prédicat dans la tradition
logico-grammaticale antique et médiévale. voir Pfister ( 1 976), Baratin ( 1 97 8 ) . ainsi que les
contributions de F. lldefonse. M. B aratin. 1. Rosier dans Je même rec ueil que Lallot
( 1 994c).
70 DE LA CONSTRUcrJON

désignation distinctivet 30. Ce point établi - et qui évidemment constitue une


donnée d' importance pour la caractérisation de la théorie syntaxique d ' A . -, il
faut aussi noter qu'en maint passage de la S. , on voit A., évidemment conscient
de la position distinguée du sujet (cf. Il, § 1 03 et n. 223), s ' évertuer à y faire
référence en recourant à une terminologie plus ou moins distinctive. Ce qui
frappe alors, c' est la variété des expressions utilisées et, pour la plupart, leur
faible spécificité : on aura un bon aperçu de la question en observant en quels
termes A. décrit, au livre l, la syntaxe casuelle du relatif ( § § 1 48- 154 : voir en
particulier 148- 1 49, avec la n. 3 1 6, et 152, avec la n. 324), et, au livre II, tout ce
qui touche les pronoms réfléchis (notamment § § 1 03- 1 1 6). On verra là qu' à côté
de la fonction sémantique d' agentivité, bien venue pour caractériser le sujet
d ' une phrase transitive active, A. met aussi en évidence la liaison étroite qui
s ' établit entre le cas direct et le verbe et que manifeste la sunodos toû rhematos,
expression qui peut se traduire t3t par 'l' accord du verbe' , scil. avec son sujett 3 2 .
C e dernier point d e vue, clairement morphosyntaxique, a l' avantage, e n laissant
de côté l ' agentivité, de permettre l ' appréhension d ' une fonction ' suj et'
indépendante de la diathèse (cf. II, n. 226). On a là confirmation qu'A. maîtrise
bien la polarité cas direct-cas obliques - ce que nous savions déjà.
En revanche, ce qu' il nous faut remarquer maintenant dans les textes où
cette polarité est décrite, par exemple ill , § 14, c ' est qu' elle est pensée en termes
de référence à des 'personnes' :
Quand on compose une phrase, les parti es de phrase [spécifiées par des marques
flexionnelles] se distribuent de façon à s ' assoc ier avec ce à q uo i elles peuvent se
rapporter, par exemp le un pluriel avec un p l u rie l quand ils désignent La même
personne : graphomen hemeîs [nous écri vons] , graphousin hoi a n thrôp oi [les
hommes écrivent]. En effet, quand il y a transitivité personnelle, l ' i dentité de
nombre ne sera absolument pas requise : on peut dire en effet tuptousi ton
anthrôpon [ils-frappent l ' homme] aussi bien que tuptousi toùs an th ropous [ils
frappent les hommes] .
Or il est trop évident qu' un pareil schéma, efficace pour penser la transitivité,
est impuissant s ' il s ' agit de mettre en évidence une dissymétrie entre les
positions nominales dans une phrase comme Cet homme s 'appelle Ajax, ou
J 'appelle cet homme Ajax, dissymétrie que, de son côté, la morphologie ne trahit
pas, les deux termes nominaux, en grec, étant ici au même cas . De fait, on
constate qu'A. paraît indifférent à ladite dissymétrie : cf. l, § 46 et n . 1 33 .
E n un sens, on l e notera, cette indifférenciation casuelle - l' absence dans la
morphologie d ' un cas 'prédicatif qui s' opposerait formellement au cas sujet ­
confirme la validité du schéma de référence aux 'personnes' pour une langue
comme le grec . S ' il s ' agit d' énoncer la règle de construction du prédicat
nominal , une formulation du type "on met au même cas, dans une même
proposition, les casuels référant à la même personne" n ' est pas moins adéquate

1 30. Eu égard à leur passé aristotél icien, les mots de la famille de kategoreîn étaient en
principe disponibles pour fournir une telle désignation ; mais l ' examen de leurs emplois
chez A. ( 1 4 du verbe, dont 8 dans la S.. 4 du subst. kategorema, dont 3 dans la S. , plus 1 de
katëgoria (A. 1 29.20)) donne J ' image d' une grande dispersion sémantique et fait conclure.
pour ces mots. à une véritable dissolution de leur valeur technique ancienne : voir à ce sujet
les nn. 1 42 et 241 du 1. !.
1 3 1 . Sauf en 447, 1 où la référence est tout autre.
1 32 . On en rapprochera le tour isolé, mais identiquement orienté. II, § 1 1 5 (2 1 5 , 1 0) : t à
ktitekhen rhema sunaphés esrin toi g i 'le verbe kcirekhen est relié à ge' , pour dire que g e est
le sujet de lduekhen.
INTRODUCTION 71

que l a formulation qui nous est familière "l' attribut se met au même cas que le
sujet" 133 . On pourrait donc songer à soutenir que, pour la description de la
syntaxe grecque, la distinction entre des fonctions nominales 'sujet' et ' prédicat'
ne sert à rien, qu ' il est donc vain de s' acharner à la trouver chez A., et plus vain
encore, si on ne la trouve pas, de lui faire grief de l' avoir ignorée.
B ien inspirée dans son principe, cette position polémique laisserait
toutefois de côté une donnée syntaxique qui confère de la pertinence à la
distinction fonctionnelle sujet vs prédicat pour le grec : la syntaxe de l ' article.
En position prédicative - hormis le cas de phrase équative -, un casuel ne prend
pas l ' article . A., qui ne manque pas une occasion de souligner la chose, le fait,
comme le note Donnet ( 1 967 :40s., cité plus haut 2.5 . 1 .) de manière répétitive à
propos de divers cas particuliers (1, § § 46, 1 07 , 1 09, 1 32), sans jamais proposer
d ' explication unitaire (cf. ma note 234 ad I, § 1 06) . Il nous faut en prendre acte,
tout en relevant par ailleurs des formulations qui montrent à l ' évidence qu ' A .
avait bien perçu la structure sujet-prédicat (cf. I , § 72 e t n . 1 8 1 ), ainsi que le
rapport entre prédication et absence d ' article : voir, au livre I, outre la note 234
déjà citée, les notes 237 et 24 1 .
Cet exemple suffira ici pour donner une idée de la 'physionomie ' , à nos
yeux parfois si singulière, de l ' analyse syntaxique d ' A . : faisant fond sur
l ' analyse sémantico-fonctionnelle des valeurs portées par une morphologie
flexionnelle riche (distribution du lexique en 'parties de phrase ' , inventaire
systématique des signifiés de leurs ' accidents ' respectifs), cette analyse, comme
l ' a bien vu Donnet, tend à privilégier les fonctions inscrites dans les formes,
l ' exemple le plus net étant l ' opposition cas direct-cas obliques. En revanche,
lorsque une fonction n' appelle pas une forme spéciale, comme c ' est le cas pour
le prédicat nominal, le gramm airien ne lui accorde pas une attention suffisante
pour aller jusqu ' à lui donner une dénomination univoque et stable, encore moins
pour lui faire j ouer un rôle structurant dans la démarche descriptive. À
l ' occasion, cette relative i ndifférence aux fonctions sans forme spécifique peut
donner l ' impression qu'A. ne perçoit pas la différence entre position de sujet et
position de prédicat (cf. II, § 47 et n. 89), ou entre relation de détermination et
relation de prédication (cf. I, § 46 et n. 1 33 ; § 1 22 et n. 266).
2.5.3.2.5 . Une syntaxe des parties de phrase
Plutôt que de nous risquer, bien imprudemment, à lui dénier cette
compétence, contentons-nous de constater que son discours syntaxique se
présente fondamentalement comme la description d' une combinatoire de formes
au service d ' un assemblage de signifiés. Le lexique et la morphologie
flexionnelle fournissent un répertoire de signes porteurs de signifiés riches et
complexes ; le locuteur puise dans ce répertoire pour composer par juxtaposition
une suntaxis, assemblage de signifiés congruents entre eux et adéq uats à la
situation à décrire. Lorsque l ' opération est réalisée selon les règles, katà to
déon , c ' e st-à-dire présente la bonne forme à la bonne place compte tenu du
message à transmettre , la phrase est bien formée, sustat6s, et donc

1 33 . On pourra cenes m' objecter que l a première formulation est plus gross ière que la
deuxième, dans la mesure où elle ne s' applique vraiment bien qu ' aux phrases équatives du
type X est le Pape, tandis que dans des prédications d ' appanenance comme X est facteur
ou X est blanc, la notion d' identité de ' personne ' entre sujet et prédicat relève d ' u ne
logique un peu lâche. Soit, mais pourquoi s ' en offusquer ? Ne peut-on, d' une pan, l aisser
le raffinement logique aux logiciens, et. d ' autre pan, pour assurer le bon fonctionnement
de la règle linguistique, observant que, dans les phrases considérées, le facteur et le blanc
sont indi ssociables du référent X. décider d ' assimiler cette indissociabilité à une identité ?
72 DE LA CONSTRUCTION

compréhensible, sunetos, par le récepteur. Celui-ci trouve, dans la chaîne qu' il


entend ou qu ' il lit, 1 ' assemblage de signifiés lexicaux et grammaticaux
( 'signifiés conjoints ' ) qui lui permet de 'remonter' sans encombre à la situation
de référence - identification précise des actants ( ' personnes' ) grâce à la
dénotati on qualitative ( noms, participes) et à la détermination référentielle,
déictique ou anaphorique (articles et pronoms), identification qualitative des
actions et de leur situation dans le temps (verbes, participes, adverbes), repérage
de la diathèse, ou position des actants dans le scénario actanciel (voix verbale,
cas nominaux et pronominaux), éventuellement des déterminations spatiales
(prépositions, adverbes) - et d ' identifier la modalité de l ' énoncé (modes
verbaux, adverbes, conjonctions).
Peut-être aura-t-on reconnu, dans cette énumération récapitulati ve, la
démarche même de la Syntaxe : livre I consacré aux articles , livre II aux
pronoms, livre III aux verbes, livre IV aux prépositions (et, selon toute
vraisemblance, aux adverbes et aux conj onctionsl34 ). L ' organisation même de
l ' ouvrage témoigne en faveur de notre anal yse : la sy ntaxe d ' A . est
fondamentalement une syntaxe des parties de phrasem . Q u i l y ait là une sone
'

de 'fixation' d'A. me paraît confirmé par certaines de ses prises de positions en


matière de phrase complexe - je terminerai par là ces réflexions sur sa doctrine
syntaxique.
2.5.3 .2.6. Syntaxe des phrases complexes
J ' ai signalé plus haut ( 1 .2.4.7 .) tout ce qu'A. devait aux Stoïciens en
matière d' analyse des phrases complexes . S i cette dette se traduit positivement,
chez le grammairien, par l ' attention systématique qu' il prête, dans J ' étude des
phrases complexes recensées par le Portique, aux questions d ' ordre (akolouthia,
taxis ) et de vérité t 3 6, elle se trahit aussi, négativement, par la d i fficulté
qu' éprouve A. à appréhender comme des ensembles propositionnels des
structures auxquelles les logiciens ne s ' étaient pas intéressés. J' en donnerai
deux exemples, tous deux relatifs à des propositions que nous appelons
complétives.
1 ) Complétives conjonctives. Le grec connaît, après un certain nombre de
verbes (verbes déclaratifs, verbes de perception, etc . ), des complétives
conjonctives, notamment introduites par la conjonction hoti 'que ' . Il me paraît
significatif qu' A. ne rencontre ces constructions que par hasard, à 1 ' occasion du
traitement des causales, qui peuvent aussi être introduites par h6ti, cette fois au
sens de 'parce que' . On le voit bien en C. 235 , 20ss . , où a) un exemple de
complétive, ékousa hoti philoponoiës (optatif) 'j ' ai entendu dire que tu étais
ardent au travail ' , est donné en passant, sans mention de sa spécificité
sémantique par rapport aux causales, simplement pour illustrer la possibilité de

1 34. Je m ' en suis tenu. dans cette récapitu l ation, à la syntaxe de la phrase simple, à un seul
verbe. Si la conjonction s'y trouve mentionnée (à propos de la modalité : cf. III. § § 21 et
1 24- 1 26), cette mention n ' épuise évidemment pas ses emplois la conjonction étant
,

l ' instrument par excellence de construction des phrases complexes (cf. 1, § 14 et n . 56).
1 35. Je préfère cette expression à celle de ' syntaxe du mot' qu emplo i e Donnet. B ien mieux
'

que la notion, linguistiquement mal définie, de 'mot ' , celle de ' partie de phrase' implique.
comme je l ' ai souligné. que l ' élément de base de la phrase, en tant q u issu de sa parririon ,
'

est d' emblée porteur de fonctionnalités qui orientent sa construction et en font tout le
contrairt: d ' un matériau inerte : faite de 'parties de phrase ' , la phrase n ' est pas un tas. ni
une collection, c est bien un assemblage. au sens technique que prend ce terme dans les
'

arts mettant en jeu une activité de construction .


1 36. Voir, par exemple, le traitement des c au s ales C. 234. 1 3ss. ; dans la S !, § 9 et n. 36, Ill,
, ..

§ 89
INTRODUcnON 73

construire hOti avec l ' optatif ; b) la construction complétive h6ti to méli gluku
esti, proph<anés> 'que Je miel soit doux , c' est évident' est rangée sous Je chef
d ' un emploi ' confirmatif de h6ti, emploi dont il apparaît par ailleurs (S. III ,
§ 89 ; IV, § 26) qu' A. ne l ' envisage pas comme réellement conj onctif : h6ti
'confirmatif ne semble pas jouer un rôle différent de celui que remplit l ' adverbe
nai 'oui' auprès d ' un verbe dont il 'confirme la modalité indicative ' , II, § 5 2 ;
Ill , § 93.
2) Proposition infinitive. Ce type de complétive est bien attesté en grec avec
des verbes de type ' falloir' , ' vouloir' , les verbes 'dire ' , etc. Il peut se décrire
comme issu de la transformation d' une proposition libre dont le sujet est au
nominatif et le verbe à un mode personnel en une proposition dépendante dont
Je sujet est à l ' accusatif et Je verbe à l ' infinitif. A. lui-même donne des exemples
de cette transformation : voir S. III, § 86, où la phrase légousi ton ouranon
periékhein t�n g�n. litt. ' on dit Je ciel (ace.) envelopper (inf. ) la terre' est dite
' provenir de ' (cf. ex hoû genesetai, 345,8) periékhei ho ouranos t�n g�n 'le ciel
(nornin.) enveloppe la terre' . Cependant - et c ' est ici Je point que je veux mettre
en évidence - A . , dans les passages où il prend explicitement position sur
l ' analyse syntaxique de l ' accusatif qui est pour nous Je sujet de l ' infinitive,
refuse de Je mettre en rapport avec l ' infinitif et préfère en faire l ' objet transitif
du verbe supérieur : voir III, § § 7 8-79 et 1 6 1 - 1 64 . En rejetant J ' analyse (sans
doute proposée par d ' autres, cf. note 1 86 ad III, § 78) de deî emè akouein 'il me
faut écouter' en deî - (emè - akouein) 'il faut (moi-écouter) ' au profit de deî ­
emè - akouein 'fait défaut-à moi-écouter' , A. marque nettement sa préférence
pour une syntaxe des parties de phrase (schéma transitif de base N l(nomin . ) - V ­
N2(cas obi.)• ici sous forme hyperbatique V - N2 - N 1 ) et sa répugnance à admettre
q u ' un groupe sujet-prédicat puisse, transformé à l ' infinitif, former le terme
unique d ' une construction deî - Pinr.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la théorie syntaxique d ' A . , mais le
dire ici serait alourdir à l ' excès une introduction déjà longue. Je laisse donc au
lecteur de la traduction et des notes le soin de découvrir lui-même comment
s ' organise la démarche analytique du maître alexandrin. - J'en viens pour finir à
mon travail de traducteur.

3. TRADUIRE LA SYNTAXE

3.1. Le texte grec


3. 1 . 1 . Histoire m
L ' éditeur moderne qui souhaite établir un texte aussi autorisé que possible de la
S. est tributaire d' une tradition plurieUe constituée par :
• 1 7 manuscrits recensés par Uhlig ( 1 9 1 0: XXIII-LI), qui s ' étagent entre le
1 1 e- 1 2e et le 1 6e siècles ;
• 5 éditions imprimées , datées respecti vement de 1 495 (Venise, editio
princeps par Alde Manuce), 1 5 1 5 (Florence, édition Juntine due à E. Bonini) 1 3 B ,
1 590 (Francfort, édition critique et annotée par F. Sylburg accompagnée de la

1 37. Les indications fournies ici sont fondées sur les pp. IX-LV de l ' introduction de l ' édition
de G. Uhlig ( 1 9 1 0), dont je m ' efforce de condenser la substance. Je tiens compte
également de 1 " apport de publications plus récentes - et des avis éclairés q ue rn' a
généreusement prodigués Philippe Hoffmann.
1 38 . Selon Egger ( 1 854:5), l ' édition, partielle (livre 1), de J. Cheradamus (Saint-Denis, 1 535)
reproduit le texte de la Juntine.
74 DE LA CONSTRUCTION

traduction latine de la S. par F. Portus), 1 8 1 7 (Berlin, l. B ekker) , 1 9 1 0 (Leipzig,


G . Uhlig) ;
• la tradition indirecte, dont la pièce maîtresse est constituée par les
nombreux passages des livres XVII et XVIII des Institutions grammaticales
dans lesquels Priscien suit de très près le texte d' A. I39
Les éléments constitutifs de cette tradition sont, comme toujours, de valeur
inégale. En ce qui concerne les manuscrits, en raison des relations généti ques
qui existent entre eux, les spécialistes s ' accordent à penser que quatre ou cinq
tout au plus peuvent légitimement retenir l ' attention de l ' éditeur soucieux de
remonter au texte de l ' archétype de la tradition. À cet égard, on reconnaît depuis
B ekker une autorité éminente au plus ancien d ' entre eux, le Paris. gr. 254 8
( A fin 1 1 • ou début 1 2• siècle) . C ' est à vrai dire le seul point d ' accord sans
= ,

réserve entre les savants. Le stemma établi par Uhlig (p. XLII), qui met en
évidence le bien-fondé d' une prise en considération, en plus de A , des mss
Laur. LX, 26 ( L , 1 4• siècle), Paris. gr. 2549 ( C, fin 1 3• ou déb. 14• s . ) ,
= =

Paris. gr. 2547 ( B , achevé e n décembre 1493) a été contesté p ar Maas ( 1 9 1 1 a,


=

1 9 1 2). Ce dernier pense que A est en fait l ' archétypei40 et en déduit logiquement
que LCB n' ont de valeur que pour la partie du texte qui manque dans A (p.
25 ,4-9 1 ,6 Uhlig) . Le bref article de Maas ( 1 9 1 1 a, repris pour l ' essentiel 1 9 1 2:7-
9) laissant malgré tout planer quelques doutes, et appelant un réexamen de la
tradition qui n ' a toujours pas été fait (notamme nt pour établir les relations dans
le groupe LCB ), j ' adopte, dans mes Notes critiques, une position prudente : pour
tout lieu variant faisant l ' objet d' une note, je mentionne la leçon de chacun des
quatre mss A, L, C et B comportant le passage concerné.
J' indique donc, dans le tableau qui suit, la partie du texte couverte par chacun de
ces quatre témoins (pages et lignes de l ' éd . Uhlig, seules les grandes lacunes
sont prises en compte) :

A : -[lac. 25,6-9 1 ,6] ( fin l 4 I )Il


L : --------­ [ lac. 1 9 1 ,4 246,3 ] ----- [ lac . 3 1 8 ,7-fin
- ]
C : ----- [ lac. 1 9 1 ,4-246,3 ] ------ [ lac. 478 , 1 0 -fin ]
B: lac. 1 9 1 .4-246,3 lac. 478 , 1 0-fin

Les éditions valent par la qualité de leurs sources manuscrites, par la


capacité des éditeurs à y distinguer le bon grain de l ' ivraie, à l ' occasion par les
corrections qu' ils apportent à un texte jugé corrompu.

1 39 . Cf. Matthias ( 1 8 8 7 ) , Luscher ( 1 9 1 2) . Froehde ( 1 895 ) . M aas ( 1 9 1 2 : 8 e t ! Os.) met


toutefois en garde contre une attitude trop peu critique à l ' égard du témoignage de
Priscien : outre que l ' auteur des Institutions g rammaticales se permettait çà e t là des
interpolations personnelles (e. g. 1 ,5), le texte q u ' i l lisait souffrait déjà par endroits des
mêmes corruptions que notre meilleur manuscrit (e. g. 430,5 ) . - Quant aux témoignages de
Chœroboscos et des scholies à la Technè (en particulier celles d ' H éliodore), précieux pour
reconstituer la doctrine d ' A . (cf. Lallot 1 98 9 : 3 3 ) , ils se révèlent de peu de secours pour
restituer la lettre de la S.
1 40. Sans doute copié directement, pour le texte de la S. , sur un modèle hellénistique
( 1 9 1 2:9), et heureusement corrigé, en maint passage fautif, par une deuxième main (A2 ou
A3 de Uhlig), selon Maas ( 1 9 1 2:7) contemporaine de la première (A l ) , d' après un autre
modèle. Les corrections de cette deuxième main sont antérieures à L, qui les adopte
quasiment toutes. Dans mes Notes critiques au texte grec , j ' appelle "Aac" la première
main, e t "Apc" la deuxième.
1 4 1 . 'Fin' doit s ' entendre ici dans un sens purement factuel : c ' est le terme qu' assigne à la S.
notre ms le plus complet. Mais nous avons vu (ci-dessus 2.2.2 . 3 . 2 . ) que le livre IV tel que
ce ms nous le livre est certainement incomplet.
INTRODUCTION 75

Il n ' entre pas dans mon propos de décrire par le menu 1' état de nos
manuscrits : je renvoie sur ce point au travail de Uhlig (p. XXIII-LI). J'y ajoute
seulement une remarque, à propos du ms A. Les désignations laudatives de
'praestantisssimus liber' , ' optimus codex' q u ' Uhlig lui applique (XXIII ) doivent
s' entendre au sens relatif du superlatif : pour être le plus complet, le plus ancien
- et à ce titre le plus précieux - de nos mss, ce Parisinus n ' en comporte pas
moins de nombreuses fautes (Uhlig, p. XXXIII) , des lacunes, une accentuation
irrégulière (et dont il est souvent difficile, quand elle est notée, de discerner si
elle remonte à la première ou à une seconde main), des grattages 142 avec des
corrections plus ou moins heureuses de la première ou d' une deuxième main,
des passages peu lisibles, tous défauts que le recours aux autres mss, bien
souvent, ne permet pas de pallier de manière satisfaisante (surtout si, comme le
pense Maas, A est à l ' origine de l ' ensemble de la tradition). Je crois donc utile,
pour tempérer l ' optimisme injustifié que pourraient inspirer au lecteur les
superlatifs de Uhlig, de citer ces mots de Maas ( 1 9 1 2 : 14) :
. . . der krause Stil des Apollonios und der schlech te Zusrand unserer
Überlieferung machen an unziihligen Srellen eine befriedigende Uisung, ja sel b st
eine Lokalisierung der Korruptel unmbglich [les italiques sont de moi].
Je place sous le signe d ' un tel jugement les notes, assez nombeuses, où je prends
la précaution de signaler que j ' interprète un texte conjectural : il ne s ' agit en
aucun cas d' une dérobade, encore moins d' une coquetterie rhétorique.
Face à une telle situation, que nous apportent les éditions de la S. ? La
première édition importante est celle de Sylburg ( 1 590) : héritière des travaux
philologiques dus à S ophianos, Ellebode, Dudith et Portus, elle se laisse
comparer, pour l ' extension du texte et pour la qualité des observations critiques,
à celles que produisit plus tard l ' érudition des 1 9• et 20• siècles l43. Les éditions
de Bekker et de Uhlig se recommandent à leur tour par une exploitation plus
judicieuse de la tradition manuscrite - avec notamment la priorité accordée au
ms A et par la compétence philologique hors de pair de ces deux savants .
-

Fondée sur celle de Bekker dont elle rappelle systématiquement les choix dans
J ' apparat critique, l ' édition de Uhlig s ' en distingue notamment : 1 ) par une
attitude plus critique à l ' égard des lectiones faciliores du Parisinus 254 7 (B) 144
et, corrél ati vement, par une tolérance plus grande envers les lectiones

1 42. La lecture de la leçon grattée ("A•c sous une rature" dans mes notes critiques) m ' a
souvent paru hasardeuse. J ' ai toutefois régulièrement signalé (A•< ) les leçons assignées à
A 1 avant correction par Uhlig (d' après la lecture du ms par J. Guttentag), mais en les
faisant suivre d ' un "(?)" chaque fois que je n ' ai pas cru pouvoir les garantir moi-même.
1 43 . Au cours d'un an de travail commun (à Padoue, mars 1562-mars 1 563), M. Sophianos
( t 1 566) et N. Ellebode ( t 1 577) ont enrichi de nombreuses notes critiques et de
conjectures personnelles le texte d' une Aldine de la Bibliothtque Ambrosienne à Milan
(S.Q. 1 . VII 1 = rn* chez Uhlig), dont ils ont par ailleurs comblé les deux grandes lacunes
( 1 9 1 .4-246,3 et 478 , 1 0-fin) à partir d'un apograpbe du ms A. II apparaît aussi que les deux
savants disposaient, pour leur révision de l ' Aldine, d'un ms 'très proche de B' (Uhlig, p.
XLIX, 1 5 ) . Ainsi rn*, pour partie imprimé, pour partie manuscrit, est le premier livre qui
contienne tout ce que nous connaissons aujourd 'hui du texte de la S. Sophianos et Ellebode
remirent chacun une copie de l'Aldine ainsi retouchée respectivement à F. Portus (t 1 58 1 )
et à A . Dudith ( t 1 5 89). Ces derniers enrichirent à leur tour de leurs observations critiques
le livre qu' ils avaient reçu, et Portus traduisit le texte en latin. L'édition de Sylburg repose
sur les exemplaires de Dudith et de Portus.
1 44. Tout porte à penser que le Paris. gr. 2547 a eu pour modèle un manuscrit dont le texte
avait été revu et 'poli' par le grammairien Constantin Lascaris ( 1 434- 1 5 0 1 ).
76 DE L A CONSTRUCfJON

difficiliores du Parisinus 2548 (A) 1 45 ; 2) par une exigence plus marquée de


cohérence l ogique du texte qui conduit l ' éditeur à proposer des conjectures
nouvelles - qu' elles soient de son cru ou s ' inspirent des travaux critiqu es
consacrés à Apollonius par les philologues du J 9e siècle : G. Dronke ( 1 854 ), E.
Egger ( 1 854), R. Skrzeczka ( 1 847, 1 85 3 ) , G. F. Schoemann ( 1 860), R.
Schneider ( 1 864, 1 867 , 1 869 , 1 874, 1 878, 1 88 3 , 1 902, 1 904) 146 .
Dans l ' ensemble, on ne peut qu' être impressionné par la qualité des choix
critiques du savant allemand, et l ' on ne s ' étonnera guère que les deux
traducteurs récents de la S. , Householder ( 1 9 8 1 ) et Bécares B otas ( 1 987 ),
déclarent ne s ' être écartés que très rarement du texte de Uhlig i47, ce qui montre
assez l ' autorité dont jouit son édition. Pour ma part, tout en proclamant mon
admiration pour le travail colossal de Uh l ig auquel le mien doit tant, j e
relativiserai, comme je le faisais à l ' instant pour la tradition manuscrite,
l ' impression de perfection qui peut se dégager de son ouvrage. Je le ferai à
nouveau en citant Maas ( 1 9 1 2 : 14) :
Das Gesamturteil über die Ausgabe der Syntax muB lauten, daB sie über Bekkers
Text und Al. Bunmann s erkUirende Übersetzung weit hinausgekommen ise, aber
n ichts AbschliefJendes leistet [les italiques sont de moi].
Ce jugement balancé, que je reprendrai volontiers à mon compte, explique à la
fois que, comme les autres traducteurs récents, je prenne largement appui sur
l ' édition de Uhlig, et que cependant, plus souvent qu' eux, je pren ne mes
distances par rapport à un texte qui reste à mes yeux problématique sur bien des
points.

1 45 . Tolérance argumen tée en note, dans tous les cas délicats, par l'appel à de s parallèles pris
dans l'ensemble de l 'œuvre transmise d'Apollonius et par l ' expl i cati on des constructions
diffic iles. On peut certes avoir des réserves sur la pertinence de cenains parallèles et sur la
plausibilité de certaines explications, mais il e st incontestable à m es yeux que, d a n s
l' ensemble, les très nombreuses remarques de cette nature qu'on trouve réparties entre
) ' ADNOTATJO EXEGETICA et l' ADNOTATIO CRITICA d e J ' édi ti on Ub J i g constituent une
contribution inestimable au déchiffrement du texte d' Apollonius. Sur les idiosyncrasies de
la langue de notre grammi ri en, la dissertation de R. Schneider, Tracta/us de Apollonii
consuetudine (GG TI 3, p. 1 4 1 - 1 6 1 ) es t égaleme nt très précieuse.
1 46. Uhlig a également pu consulter les exemplaires de J ' édition B ekker annotés par
K. Lehrs , G. F. Schoemann. L. Lange, P. Egenolff. ainsi que deux fascicules cri t i q u es de
L. Kayser . Il reconnaît enfin une dette, à vrai dire fon mince, envers B uttman n ( 1 877),
q u ' i l présente plus volontiers comme un repou sso ir q u e c o mm e u n i nsp i rateu r. ( Je n e
m ' expliq ue pas l ' extrême sévérité de Uhlig, p. LXXIVs., pour Buttmann. Maas ( 1 9 1 2 : 1 0)
p arle à ce propos de 'mépris' (V erach tung) et n ' es t visiblement pas fâché de m ettr e . à
propos de deux passages (490.6 ; 49 1 ,8 ) Uhlig dans son tort vis-à-vis de B ultmann. Bien
que je ne suive pas Buttmann-Maas dans l'interprétation du second passage, je souscris
volontiers au jugement de Maas sur la traduction de B uttrnann "plus maltraitée que cela ne
s'imposait dans J'Introduction [de Uh l i g]" : "Das B uch hat �eine Verdienste, wenn a u c h
mehr durch seine Fragen ais durch seine Antworten".)
147. Householder ( 1 98 1 : 1 ) : "This translation is made, in the main, from Uhlig ' s text. with
about seven or eight minor changes, mostly (a) wbere I have preferred a re ad i n g which
Uhlig kept in his apparatus, (b) where I have sim p l y omitted a bracketed passage.
(c) where I h a ve given the text of a quotation in a form closer to the ac c epted text of the
poet be i ng quoted (pro vided . of course, Apollonius' point is not affected in the change)." ­
Béc ares Botas ( 1 987:65) : "Sigo casi siempre el texto de Uhlig, salvo unas pocas lecciones
distintas, que suelen estar ya en el apparato cr lti c o , no por el placer de la conjetura, sino
porque estân mas de acuerdo con mi version . " (Suit une liste de 17 passages où B . B .
choisit de traduire u n autre texte que celui de Uhlig ; i l s' agit dan s pl us de l a moitié des c as
d'un retour au texte transmis, très rarem en t d ' une conjecture personnelle.)
INTRODUCfiON 77

3. 1 . 2. Le texte et les notes critiques du présent ouvrage


Le texte que je mets ici à la disposition des lecteurs ne repose pas sur la
relecture exhaustive des mss et ne prétend donc nullement constituer une
nouvelle édition savante de la Syntaxe, qui remplacerait celle de Uhlig. Il s ' agit
d'un texte grec revu d 'après l 'édition critique de Uhlig la révision ayant -

consisté, pour partie à faire d' autres choix critiques que lui dans la tradition,
pour p artie à placer dans le texte même des conjectures qui paraissaient
indispensables à Uhlig, mais qu' un protocole éditorial aujourd ' hui désuet lui
laissait Je loisir de ne mentionner que dans son apparat. Me conformant pour ma
part aux usages de notre temps, sauf cas désespérés signalés par des cruces (t),
je donne à lire un texte que je tiens pour intelligible et dont ma traduction veut
être une interprétation aussi fidèle que possibJe 14S .
Cela dit, nul n ' ignore que la critique textuelle n ' est pas une science exacte,
et nul ne nie que 1 ' exercice de cet art difficile fasse place à une part non
négligeable de subjectivité. Le lecteur pourra juger cas par cas du caractère plus
ou moins bien fondé de mes propres choix : il va sans dire qu' à mes yeux
mêmes, les solutions que j ' adopte ne se distinguent qu ' en termes de degré de
probabilité de celles des éditeurs antérieurs que je rejette. Il n ' y a donc pas de
doctrine générale dont je puisse faire état ici pour justifier les écarts q u ' on
observera entre mon texte et celui de Uhlig : il n ' y a, pratiquement, que des cas
p articuliers. Tout au plus pui s-je signaler tout de même , pour nuancer
légèrement ce propos , q ue j ' ai tendance à adopter une attitude peu
interventionniste pour ce qui touche l ' emploi de certaines particules : le cas le
plus typique est celui de yoûv , agglomérat très polysémique de )'E et de o ù v
(cf. Schneider, Tract. 1 55 ,5), que je préfère, avec B ekker, garder partout tel que
nous le transmettent les manuscrits (à l ' exception de B, qui ne connaît que
'
y oùv), plutôt que de le corriger, comme le fait Uhlig en quelques passages, en
-y' oùv ( 1 3 8 , 1 1 [apparat] ; 1 5 1 , 1 ; 242,3 ; 252, 1 ; 307, 1 ; 3 1 3 ,3 ; 3 3 1 ,3 ) ; il ne me
paraît pas plus artificiel de prêter un peu plus, si nécessaire, à la flexibilité
sémantique de yoûv que de supposer qu'A. distinguait sémantiq uement des
homophones y ' oùv et yoûv . De même, pas plus que Maas ( 1 9 1 2 : 1 0) qui parle à
ce propos de ' gr arnmatische Pedanterie' , je ne vois le bien-fondé des corrections
introduites ou adoptées par Uhlig de où v en yoûv (46,5 ; 297 ,5) ou de yoûv en
oùv ( 1 69, 1 5 ; 43 1 ,8). Mais ce sont là de petites choses .
Pratiquement, les notes critiques placées sous Je texte grec , constituent un
apparat allégé qui donne au lecteur des indications différentielles, à savoir :
1 ) Pour la partie du texte présente dans le ms A, ne donnent en principe lieu à
une note critique que les écarts du texte édité par rapport à ce ms t 49 ; j ' indique
alors, outre l ' origine de la leçon ou de la conjecture retenue, les leçons des
autres témoins disponibles du groupe LCB . Lorsque deux états de A sont lisibles
(avant et après correction), je signale les leçons concurrentes si elles me
paraissent toutes les deux mériter notre attention ;
2) Pour les parties du texte manquant dans A, les notes critiques signalent

1 48 . Je reviendrai plus loin sur les pri ncipes qui ont guidé la traduc tion, et sur la
c omplémentarité entre traduction et notes .
1 49 . Pour éviter de multiplier les notes sans intérêt. j ' ai décidé de négliger les nombreuses
fautes de A qui peuvent indiscutablement être tenues pour des fautes d ' orthographe.
typiquement : confusion fréquente de o et de w [mais j · ai signalé l es flottements TO (pour
Té.) 1 TW (pour T<\) ) qui engageaient l ' interprétation syntaxi q ue), d e E et de m, des
différentes notations du son [i] : L , TJ. n [mais des flottements comme KÀLTLK"TÎ I KÀTJTLJ<lÎ
ont été relevés chaque fois qu' une hésitation entre les deux lectures était permise] .
78 D E L A CONSTRUcnON

- systénuJtiquement tous les lieux où le texte édité n' est donné par aucun
des trois mss L, C ou B (aux variantes orthographiques insignifiantes près) ;
- sélectivement les lieux où, le texte de l ' un au moins des trois mss LCB
étant retenu, une variante dans le reste de la tradition rn ' a paru sucepti ble de
mettre en cause l ' interprétation, ou au moins de donner à réfléchir.
Dans un cas comme dans l' autre, les leçons des trois mss sont indiquées.
Toutes les leçons signalées des mss ALCB ont fait l ' objet d ' un contrôle s ur
microfilm, éventuellement (pour ACB ) sur le ms lui-même I so ; chaque fois que
ma lecture permet de corriger une indication ou une implication erronée de
l ' apparat de Uhlig, l ' indication correcte que j ' introduis est suivie d ' un point
d ' exclamation en exposant ;
3) Toute différence entre mon texte et celui de Uhlig est signalée (et il est
fréquent dans ce cas qu' une note exégétique fasse écho à la note critique, pour
justifier mon choix) ;
4) Hors des cas précédents, une note critique peut signaler une conjecture
intéressante non retenue dans le texte, une donnée de la tradition indirecte, etc .
5) L 'absence de mention du nom de Uhlig dans une note critique signifie
que j 'adopte son texte l5 l .

Mon texte reposant en grande partie sur l ' édition de Uhlig (et provenant
matériellement de l ' exploitation de sa version numérisée), on ne s ' étonnera pas
que j ' aie gardé beaucoup des particularités typographiques de cette édition :
outre le respect, aussi rigoureux que possible, du contenu des lignes, maintien
de la division en paragraphes, conservation des tirets et des numéros ajoutés
par Uhlig pour marquer les étapes de l' argumentation (e.g. 1, § 83 ; Ill , § § 36-40),
etc . On notera en revanche les différences suivantes :
• je suis allé à la ligne après chaque paragraphe; quand cette façon de faire
entraîne la coupure d' une ligne de l ' édition Uhlig, les deux morceaux décalés de
la ligne d' origine comptent pour une ligne unique ;
• en règle générale, j · ai supprimé les guillemets dont Uhlig (mais non
B ekker) encadre les portions du texte où A. expose la doctrine d ' autres
grammairiens : j ' ai voulu éviter ainsi de donner l ' impression, certainement
trompeuse, qu'A. citait littéralement les écrits de ses collègues ;
• j ' ai çà et là modifié un peu la ponctuation, notamment en changeant des
points en points en haut ou inversement ; j ' ai toujours fait suivre mes points
d ' une majuscule ;
• pour faciliter la lecture du texte grammatical, j ' ai systématiquement
imprimé en gras, non seulement les exemples inventés (en typographie dilatée
chez Uhlig), mais aussi tous les mots cités avec statut autonymique (seule une
partie d' entre eux est dilatée chez Uhlig).

3.2. Le 'style ' d'Apollonius


La difficulté d' établir le texte d'A. n' est pas seulement - sans doute même
pas principalement - due aux défaillances de la tradition manuscrite : à ces
dernières , qui, à des degrés divers , sont le lot commun de toutes les œuvres
antiques qui nous sont parvenues, s ' ajoute, dans le cas de notre auteur, le

1 50. En revanche, les quelques mentions de l ' Aldine d'Ellebode et Sophianos (rn*, cf. n. 1 4 1 )
sont faites de seconde main, d ' après l ' apparat de Uhlig.
1 5 1 . Pour plus de précisions sur les principes de rédaction des Notes critiques, voir ci-après,
p.85, la Notice technique sur le texte et la traduction.
INTIWDUcnON 79

caractère déroutant de son expression, 'der krause Stil des Apollonios ' , selon le
mot de Maas.
Le style d ' A . est en effet tout le contraire d' un style soigné, celui qu ' on
aimerait trouver dans un ouvrage technique dont l' objet est la langue elle-même
et la construction des phrases . . . En fait, on se demande parfois si on n ' a pas
affaire à un style oral, avec tout ce que cela implique d ' étrangeté une fois le
texte couché tel quel par écrit : redondances verbeuses qui embarrassent
l ' expression ou au contraire ellipses audacieuses t52 qui la condensent jusqu ' à
l ' opacité, usage polysémique t 53 o u acception flouel54 de termes techniques,
confusion du nom et du référent tss, recours malencontreux à des termes
imprécis tS6 ou à des formules vagues t s 7, anaphores ambiguës t ss, tours
embrouillés où deux rédactions concurrentes semblent s ' être télescopées l 59,
lapsus peut-être 1 60 . Face à ce genre de flottement, les éditeurs sont plus ou
moins tolérants et la prudence invite souvent à se demander si le choix d ' une
lectio facilior prise dans le ms B , ou a fortiori une correction de la leçon
unanime de nos mss pour rendre le texte plus satisfaisant à nos yeux, n ' est pas
une façon de corriger A. lui-même. Pareille question, bien entendu, n ' admet pas
de réponse sûre, et chaque éditeur, suivant sa sensibilité propre , laisse au
compte de l ' auteur une dose plus ou moins forte d' ellipses, de redondances,
d ' imprécisions, d ' anacoluthes, etc., pour n ' imputer à une faute de la tradition ­
et n ' éliminer par des corrections - que le reste considéré par lui comme
décidément intolérable.
Quoi qu'il en soit du dosage - on verra que j ' ai souvent, mais pas toujours,
suivi les décisions de Uhlig -, un texte comme celui de la Syntaxe pose au
traducteur moderne de nombreux problèmes techniques. C ' est d ' eux qu' il me
faut parler maintenant, en indiquant à mon lecteur les réponses que je leur ai
données.

3.3. La traduction et les notes


La déontologie que je me suis fixée peut se résumer en deux principes :
rendre intelligible le texte d'A. au lecteur moderne non helléniste, éviter de
substituer l ' interprétation à la traduction (notamme nt en la modernisant de
manière anachronique). Il n' échappera à personne qu ' i l y a une certaine
'tension ' , pour ne pas dire plus, entre ces deux principes. Je m ' explique donc un

1 5 2 . Schneider, Comm. J Oss. en a dressé un impressionnant florilège. Voir aussi Uhlig,


apparat ad 446 , 1 5 .
! 5 3 . Voir 6noma, I, § 1 1 6 ( 98 , 6 ), apophatik6s, III, § 8 8 .
! 54 . Flottement entre les sens 'admettre' et ' exiger' dans les composés de la famille de
dékhesthai - cf. les trad. de euparadekton en 1 08,8 : 'verlangen ist' ( 8 . ) , 'require' ( H . ).
mais 'admitan ' ( 8 . 8 . ) - et de deîn - cf. aprosdees ' q ui n'a pas besoin' ( 1 7 1 . 1 2 ; 1 93,20 ;
242,7), mais 'qui n ' admet pas' (324,7 ; 3 3 3 ,9 ; 348 , 1 1 ; 455 , 1 4 ) . Voir aussi le flou
sémantique du composé privatif asunetos (37,7 ; 54, 1 3 ; 56,5 ; 9 1 ,4 ; 1 07,4 - avec les notes
1 25, 1 67, 1 72, 242, 275 ad LI. ) .
! 5 5 . Voir par exemple II, § 26 et n. 47, § 30 et n. 56.
! 56 . Voir I. § 94 et n . 2 1 8 .
1 57. Ainsi, entre autres, !, § 1 25 ( 1 05 ,4), 'les (?) obliques pluriels', quand il n e s'agit q u e d u
seul génitif partitif (cf. la correction d e Uhlig, qui supprime l ' article pour atténuer l a
négligence).
1 5 8 . Voir III, § 59 et notes 1 38 - 1 40.
1 59. Voir par exemple l, § 1 5 1 avec les notes 3 20 et 32 1 .
1 60. Voir III, § 1 49 (396,3) et n . 353. cf. aussi II. § 1 6 et n . 29.
80 D E L A CONSTRUCTION

peu sur l ' application que j ' ai faite de chacun d ' eux, et sur la façon dont j ' ai
essayé de pallier les di fficultés inhérentes à mon entreprise.

3.3. 1 . Traduire pour le lecteur non helléniste


C ' est peut-être une lapalissade. Mais, dans le cas d ' un traité de grammaire,
cela exige un soin particulier : outre la translittération 1 6 1 du grec cité, traduction
- parfois littérale - des exemples, informations pertinen tes sur la morphologie et
sur les structures de langue mise en jeu dans chaque exemple traité. Chaque fois
que ces indications se prêtent à une présentation condensée en abrégé , je les
place entre crochets droits simples - [ . . . ] - dans la traduc ti on elle-même ; quand
ce n' est p as le cas, on les trouve en note (e. g. I, n. 30 1 ) . Il s ' agit là d ' un
minimum. Mais cela ne suffit pas : comme il est hors de question , dans le cas
d ' un écrivain comme A., de pousser le souci de fidélité jusqu' au respect littéral
de ses fréquentes ellipses, la traduction doit nécessairement faire place à des
additions, parfois d ' un seul mot, parfois de plusieurs ; pour autant qu' une telle
addition ne tombe pas sous le chef de l ' adaptati on phraséologique banale
inhérente à toute traduction, je la place aussi entre crochets droits simples -
pour indiquer au lecteur que rien ne correspond, dans le grec, aux mots ainsi
placés entre crochets 162 .
Cela dit, il fallait, malgré tout, tenter de donner une traduction lisible . Sans
entrer dans un détail fastidieux, j ' indiquerai q ue j e me suis autori sé ici le
maximum de franchise qui m'a paru compatible avec la fidélité au sens :
élimination de périphrases oiseuses i63 , substitution du singulier générique au
pluriel plus d es criptif (ou simplement idiomatique en grec) 1 64 , ' allégement ' de
certaines traductions de termes techniques q uand leur emploi me parai ssait
mécanique, donc non informatif 1 65 , etc. Avec ces questions , nous nous sommes
rapprochés insensiblement des problèmes d' interprétat ion .

1 6 1 . Grâce à un jeu de onze voyelles diacritées ajoutées à l ' alphabet latin standard (il a a ë e ë
ê li o li li), cette translittération permet toujours une rétrographie sa n s pe rte d' une forme
translittérée en son original grec . Noter les conventions suivantes :
• voyelles : l ' iota souscrit du grec est adscrit en transcription (sa position après une
voyelle longue suffisant à indiquer la rétrographie correcte) : ai = Q.. ëi = lJ , oi = I!J . Quand
ces 'diphtongues ' sont accentuées, l ' accent est placé dans la transcription sur la voyelle
longue initiale : khorbi = xopQ , pêi TTij , etc .
=

• consonnes : x = Ç , ps = ljJ , z = ' . - La nasale palatale notée en grec par y est


translittérée par n : atuinkë = àvciyKT], plânkhthë = rrMyxfhl , etc . L ' aspiration ' est notée
- '

par h, q u ' i l s ' agisse du phonème initial ( noté en grec par l ' esprit rude) ou du trait
distinguant les occlusives ' aspirées' des sourdes simples correspondantes : ho = 6 , rhêma =

PiiiJ.a (mais noter epirrëma = ÈTTLPPTiiJ.U ) . khthlin = x awv ' etc .


S auf très rares exceptions (en général justifiées par une discussion paléographique). les
notes, comme la traduction, ne contiennent que du grec translittéré.
1 62. Tout cela fait beaucoup de crochets et je suis conscient du caractère rébarbatif qui en
résulte pour ma traduction - mais j ' ai préféré prendre ce risque plutôt que de laisser croire
au lecteur non helléniste que des mots ' lourds' de ma traduction ont un correspondant dans
le texte grec alors qu'il n ' en est rien. (11 va sans dire que, dans la confection de l ' Index
technique français, les mots ajoutés entre crochets ont été sy stématiquement écartés . )
1 6 3 . C e n ' est peut-être pas toujours l e cas pour la périphrase tà toû 16gou , l itt. 'les d e l a
phrase · . dont m a traduction fréquente p ar ' l a phrase· laisse sans doute. i c i o u l à , échapper
une nuance : cf. la n. 54 du 1 . l .
1 64 . Un exemple parmi des centaines : l . § 8 9 ( 7 6 . 3 ) . 'le sens d e l ' arti c l e ' traduit hë ton
ârthron én no ia, litt. ' le sens des articles ' .
1 65 . J ' ai pris ici quelques risq ues dont on pourra à l ' occasion me faire grief. M a position est
forte, je crois. quand je me rabats sur le banal 'emploi/employer' pour traduire parâthesis.
l i tt. 'j u x tapositio n ' ou prostithénai. l i t t . ' a jou ter ' q u and il est q uestion de syntaxe de
INTRODUCfiON 81

3.3.2. Traduction et interprétation


Encore une lapalissade : traduire, n ' est -ce pas toujours interpréter ? Certes,
mais traduire un texte technique pose à cet égard des problèmes particuliers . Ou
plutôt cela pose de manière plus aiguë les problèmes qui sont en général ceux de
la traduction. Un seul retiendra ici mon attention : celui des représentations
attachées, chez A. et chez le lecteur moderne respectivement, au vocabulaire
métalinguistique employé. Comme chacun sait, beaucoup des vocables eux­
mêmes ont traversé les siècles, qu' ils aient été forgés ou simplement spécialisés
dans une acception grammaticale par les philosophes ou les grammairiens grecs,
qu' ils soient passés ou non par la médiation d ' une traduction latine avant de
prendre place dans la terminologie moderne . Cette continuité des signifiants
assure au traducteur une sorte de confort : ainsi, dans leur très grande maj orité,
les noms grecs des parties du discours, des temps, des modes, des diathèses, des
cas ont des correspondants français bien établis qu' il serait vain et hasardeux de
remplacer par des termes inhabituels qui égareraient le lecteur au lieu de le
conduire au sens. Il y a cependant des cas où l ' on peut hésiter, et certains où
l ' on doit résister à l ' automatisme de la traduction reçue. Soient par exemple les
noms des temps verbaux : faut-il rendre, les yeux fermés, la série enest6s,
paratatikôs, méllon , a 6 ristos, parakefmenos, hupersuntélikos par la série
' présent' , ' imparfait' , ' futur' , ' aoriste ' , 'parfait' , ' plus-que-parfait ' 166 ? J ' ai
pensé que non : si j ' ai cru pouvoir garder sans inconvénient ' présent' ,
' imparfait' , ' futur' , ' aoriste ' , 'plus-que-parfait ' 167 , j ' ai préféré, au lieu de
'parfait' , la traduction littérale par ' adjacent' , dont la motivation, correspondant
à celle du mot grec parakefmenos, me paraissait pertinente dans le contexte où
le mot apparaît (III, § 2 1 : 286,2 et 288, 1 ). Cet exemple suffira pour indiquer les
préoccupations qui ont guidé mes choix de traducteur : ne pas multiplier sans
raison les néologismes déroutants, sans pour autant renoncer à en introduire là
où le contexte me semblait le j ustifier. J ' ai ainsi préféré le vocabulaire de la
'connexion ' à celui de la condition pour les propositions introduites par ei 'si'
(cf. III, § 1 27 et n. 30 1 ), j ' ai introduit celui de la 'congruence' pour traduire tous
les mots apparentés à katallëlos, j ' ai fait un large usage de ' diathèse ' pour
traduire diathesis, terme polysémique et cependant ' centré ' que j ' ai évité de
faire éclater en trop de traductions diversifiées ( voir toutefois DISPOS ITION et
PROCÈS) , etc.
Cela dit, la difficulté principale touchant la traduction d'A. est moins celle
des termes qui ont un sens stable et nettement technique que de tous ceux - et
ils pullulent ! - dont l' ensemble forme, en grec même, un métalangage flou au

l ' article : s' agissant de l ' article. partithesis et prostithénai sont la désignation quasi
mécanique du seul emploi possible de cette partie de phrase. sa juxtaposition, son ajout à
côté d'un mot qu il ' anicule' . Je suis sans doute plus vulnérable quand je considère que
'

méros 16gou 'partie de phrase' est un simple synonyme de léxis et que je le traduis par
'mot' (e.g. 1, § 1 0 ( 1 1 ,2), etc . ) : il y a là une question d ' appréciation, mais sur le principe, il
me paraît peu douteux que, chez A. comme dans la Technè , léxis et méros l6gou peuvent
fonctionner en variation libre.
1 66 . Littéralement, l ' imparfait est un ' extensif , l' aoriste un ' indéfi ni ' .
1 67 . J ' ai. pour c e dernier. renoncé a u néologisme ' suraccompli ' q u e j ' avais, à tort o u à raison,
utilisé dans une première traduction de la Technè : le profit sémantique (?) ne m ' appa­
raissait plus justifier l ' introduction d ' un néologisme de mon cru (cf. Lallot 1 989: 1 7 1 ) .
Pour l' ' aori ste ' et l' ' imparfait ' , la raison pour laquelle je m'en suis tenu aux traductions
reçues. nullement ou faiblement motivées en français, est que les termes grecs n ' appa­
raissent jamai s dans un contexte où leur valeur de base est en cause : il était donc
inopportun d'introduire une traduction inhabituelle, dont la dénotation aurait indûment
sollicité l ' attention du lecteur attentif.
82 DE !..A CONSTRUCTION

effets de la polysémie et de la synonymie sont malgré tout limités par des


différences sémantiques pertinentes. Ainsi, pour ne prendre qu' un exemple, il
'
rn apparaît que le surabondant vocabul aire afférent aux notions de

'signification ' , de 'désignation' et de 'référence ' est, dans une très large mesure,
désespérément indifférencié - ou, ce qui ne vaut pas mieux, irrégulièrement
différencié. Si 1' on met à part la zone plutôt bien circonscrite de la déixis
proprement dite - acte d' ostension ou situation d" embrayage' sur un référent
visible, désignés j ustement par deîxis, deiktik6s pour J ' acte, h upokeimenon,
ousia pour l ' objet -, on a grand peine à différencier les valeurs de verbes
comme sëmainein, dëlo ûn, paristâ n e i n , emphanizein, epang éllesth a i,
hupagoreûein, noeîsthai, paruphistasthai qui veulent tous dire peu ou prou (en
intégrant les variations de diathèse) ' si g ni fier' , ' désigner ' , ' i ndiquer ' ,
'exprimer' , 'notifier' , 's' interpréter' , 's' entendre (comme) ' . Il est naturellement
de bonne méthode, face à une telle diversité, de scruter les différences - on peut
voir dans l ' Index, s. v. SIGNIFIÉ CONJOINT q u ' il n ' est pas vain de le faire pour
paruphistasthai, même s ' il y a des 'restes ' -, et on ne peut que souhaiter que des
travaux de la précision et de la qualité de celui que Van Ophuij sen ( 1 993) a
consacré à une dizaine de termes du métalangage apollonien 1 68 viennent réduire,
autant que faire se peut, les zones marécageuses où vient s ' embourber la bonne
volonté du traducteur armé des meilleurs principes - mais on ne saurait sans
s ' exposer à de lourdes désillusions placer un trop grand espoir dans le résultat
escomptable de tels travaux d' assainissement : le krause Stil, la langue
technique trop riche et mal dégrossie du Dyscole continueront longtemps, je le
crains, à faire blanchir les cheveux des traducteurs.
Qu ' on ne voie pas là jérémiades ou artificieuse captatio benevolentiae.
L ' auteur de la présente traduction de la Syntaxe en prend 1 ' entière
responsabilité, et il sait à quoi il s ' expose : les nombreuses retouches de dernière
heure qu'il y a apportées J ' ont d' avance convaincu de sa perfectibilité . Il
considérait simplement de son devoir d ' avertir le lecteur peu informé que la
grande dispersion lexicale dont les Index techniques français et grec donnent le
spectacle est bel et bien une caractéristique du texte grec d ' Apollonius, et qu'il
faut, bon gré mal gré, faire avec . . .

Les difficultés de la traduction, le choix qu'il faut bien faire de trahir le


texte grec d' une manière ou d ' une autre imposait de recourir à un correctif :
c ' est le rôle principal des Notes exégétiques, rassemblées dans le volume Il. Le
lecteur y trouvera des éclaircissements, des rapprochements, des discussions,
des questions, des interprétations. J ' ai conçu ces notes comme étroitement
solidaires et complémentaires de ma traduction : l ' ensemble livre ma lecture
d ' Apollonius. Cette lecture s ' efforce à la rigueur, mais la rigueur n ' est peut-être
pas l ' arme absolue face à ce texte protéiforme : il y a sans doute des cas où, en
voulant serrer de trop près la lettre d ' A . , on laisse échapper 1' esprit en
produisant du sens parasite - je pense par exemple ici à la discussion sur la
' double intensité ' , l, n. 222, ou à celle sur l' anaphore comme déixis répétée, Ill ,
n. 30 ; pourtant, dans la mesure où ma réflexion avait pour point de départ et
-

pour matière des données philologiques qui constituaient par elles-mêmes des
apories, j ' ai préféré la livrer au lecteur pour q u ' il ia réexamine lui-même, plutôt

168. Prâgma, diathesis. enérgeia et termes sémantiquement apparentés, énnoia, empha{nein


et termes apparentés, notamment le groupe de paremphainein.
INTRODUCTION 83

que de l ' en priver sous prétexte qu' elle était, à mes propres yeux, sujette à
discussion.
L' expérience que j ' ai faite de retravailler en séminaire des passages sur
lesquels je considérais que mes notes étaient ' au point' m ' a montré que, en de
nombreux passages, l ' argumentation pouvait être reprise, l ' interprétation
modifiée. Mais il fallait aussi savoir s' arrêter. C' est aujourd ' hui chose faite ­
mais j ' en ai assez dit pour donner à entendre que la publication de ce livre est
plutôt pour moi une ouverture vers une lecture et un débat élargis qu' une
véritable conclusion sur le sens d ' un texte qui n'a pas fini de se dérober. Du
combat avec Protée, on ne sort jamais vainqueur. On peut seulement le
recommencer.

Le travail dont je livre ici le résultat fut à la fois solitaire et collectif. Pour
la traduction, j ' ai eu grand profit à m' appuyer sur les mémoires de maîtrise ­
inédits - de Sophie Mesguich (aujourd ' hui S . Kessler-M., pour le livre I, § § 36-
fin), d' Éric Alluin (livre II), de Frédéric Lambert (livre III, § § 54-fin). J ' ai
également utilisé, pour le livre I, §§ 1 -2 et 1 3-29, la traduction annotée de Lallot
& Lambert ( 1 985). Pour 1' interprétation, j ' ai bénéficié, en plus des publications
signalées en bibliographie et des mémoires inédits qui viennent d ' être
mentionnés, des discussions en séminaire - dans mon séminaire de l ' É cole
normale comme lors des séances de travail de l ' URA 3 8 1 du CNRS "Histoire
des théories linguistiques" - et en privé, avec de nombreux élèves et collègues.
Dans la tabula gratulatoria ci-après où je consigne leurs noms, je me réfugie
lâchement derrière 1' ordre alphabétique pour n ' avoir pas à préciser davantage le
contenu de ma dette, parfois fort ancienne, envers chacun : Marc B aratin, Anne­
Laure Brisac, François Brunet, Karl Martin B unz, Anne-Marie Chanet, Jean­
Claude Chevalier, Catherine Da1imier, Christian Forstel , Thierry Hébert,
Philippe Hoffmann, Frédérique Ildefonse, Claude Imbert, Jacques Julien, Alain
Lemaréchal , Irène Rosier-Catach, Irène Tsamadou-Jacoberger, Sophie
Vassilaki. À eux tous, il m' est agréable d ' exprimer ici ma vive et profonde
gratitude.
Je remercie spécialement Christian Fôrstel et Philippe Hoffmann d ' avoir
mis à mon service, sans se lasser, leur compétence en codicologie et en
paléographie. Je dois aussi une reconnaissance particulière à Pierre Lardet et à
Alain Lemaréchal, qui ont pris chacun le temps de relire attentivement un
échantillon de mon travail : j ' ai tiré grand profit de leurs remarques pour la
réalisation finale du présent livre.
Mon épouse Nicole a partagé avec moi les j oies austères de la relecture des
index : elle mérite pour cela (entre autres) toute ma gratitude. Le palmarès serait
incomplet si j ' omettais d' y inscrire Francine Goujon et Georges Jobert, dont le
regard aiguisé et la mémoire agile lors d ' une ultime relecture rn ' ont évité
quelques bévues et coquilles. Il va sans dire que ces généreux acolytes sont
innocents des fautes qui restent. J ' en demande à 1 ' avance pardon à mes lecteurs :
1 ' extrême difficulté de mener à bien sans erreurs ni incohérences la folle
entreprise de l ' Index technique français me sera-t-elle un titre à leur in­
dulgence ?
Ma reconnaissance va enfin au Professeur Theodore F. Brunner, Directeur
du TLG Project, qui a bien voulu mettre à ma disposition le texte numérisé,
84 DE LA CONSTRUCTION

mais non encore diffusé publiquement, de J ' œuvre d ' Apollonius. Pour bien
exploiter ce trésor, ma grande infirmité en informatique a été secourue tour à
tour par François Charpin, Daniel Béguin et Nicos GouJandris. C' est grâce à
leur aide précieuse que j ' ai pu fournir, en regard de ma traduction, le texte grec
issu de ma révision critique. Qu ' ils en soient remerciés, ainsi que M. William A.
Johnson, Assistant Director du 1LG Project, pour J ' autorisation de publication
qu' il m ' a accordée.

Orsay, mars 1 997 .


NOTICE TECHNIQUE
SUR LE TEXTE ET LA TRADUCTION

En complément de ce qui a déjà été dit dans l ' lntroduct;on à ce sujet, j ' apporte
ici les indications qui me paraissent indispensables à la lecture des pages qui suivent.
La présente notice est elle-même complétée par la table des abréviations placée en tête
du volume (p. 7).

Texte grec e t notes critiques


En marge du texte grec figure le rappel des pages (chiffres gras) et des lignes
(chiffres maigres) de l ' édition Uhlig l .
La présentation d u texte lui-même suit, en règle générale, l' usage des éditions
savantes : les crochets droits [ . . . ) enferment un passage de la tradition manuscrite
condamné par l ' éditeur. Inversement, les crochets obliques < . . . > enferment un
segment absent des manuscrits et introduit par l ' éditeur. En raison de la contrainte que
j e me suis imposée de garder au maximum telles q uelles dans mon édition les lignes
de l ' édition Uhlig, j ' ai parfois été amené, quand j 'étais en désaccord avec une addition
adoptée par Uhlig, à maintenir cette addition, entre crochets obliques, dans mon propre
texte, mais en enfermant le tout dans des crochets droits : [< . . . >) (exemple : 1, § 1 9 ,
p . 2 1 ,5 Uhlig).
Contrairement à l ' usage, l ' apparat critique prend la forme de notes numéro­
tées, et il est rédigé en français 2 . Les notes obéissent au principe de l ' apparat ' positif :
le lemme de chaque note répète toujours un segment du texte édité 3 , suivi de l ' indi­
cation du (des) ms(s) qui le présentent ou du philologue qui l'a introduit ; après ' : '
suivent, séparées le cas échéant p ar des. virgules, les leçons alternatives des mss,
p arfois des conjectures de philologues. A la différence de Uhlig, je ne signale pas
systématiquement la leçon retenue par Bekker ; en revanche, mes notes critiques
permettent toujours de savoir quel texte adoptait Uhlig : il s ' agit
• ou bien - c ' est le cas le plus fréquent - du texte que j ' adopte moi-même, donc

celui du lemme (le nom de Uhlig n ' est mentionné ici que s ' il a adopté ou introduit une
conjecture, j amais si la leçon est attestée dans la tradition manuscrite4) ;
• ou bien d ' un autre texte, auquel cas le nom de Uhlig apparaît, à droite de ' : ' ,

après l a leçon qui était la sienne ;


• il peut aussi arri ver, et le cas n ' est pas rare, que Uhlig déclare dans son
apparat sa préférence pour un texte autre que celui qu ' il édite : ma note critique se fait
généralement l ' écho de ce dialogue 'entre étages' de l ' édition Uhlig.

1. Respecti vement , de l ' édition Schneider (GG II I) pour la fin apocryphe des Adverbes. Tout ce qui
est dit ci-après de Uhli g relativement au texte de la Syntaxe est transposable à Schneider quand i l
s ' agit du texte d e s *Adverbes.
2 . J ' y u ti l ise toutefois quelques abréviations traditionnelles d ' expressions latines consacrées : ' ac 1 pc'
= ante 1 post correctivnem ' avant 1 après correction ' , ' i l / sl ' = in linea 1 supra lineam ' sur 1 au­

dessus de la ligne ' . Noter aussi 'mg' = ' (dans la) marge ' . 'add. 1 suppr . X' = 'ajouté 1 supprimé par
X'. 'om. X' = ' omi s par x · , ' conj . X' = ' conJecture de x· , ' trans p . x · = ' dépl acé par x· . ( Le point
d ' exc lam ati on en exposant après le sigle d ' un ms attire l ' attention sur une leçon q ui corri ge celle
qu ' indique, expressément ou e silenrio, l ' apparat de Uhli g . )
3. Y co m pris q u and le segment en question, condamné p a r l ' éditeur, se trouve placé entre crochets
droi ts .
4 . D a ns le c a s où le segment qui fou rnit le l e m m e est placé entre crochets droits d a n s mon tex te
( cf. n. prée . ) . l ' ab se n ce du nom de Uhlig dans la note si gn ifi e q u ' i l condamnait l u i - m ê me ce
segmen t .
86 NOTICE TECHNIQUE

Quelques exemples illustreront les différents cas de figure :


ad 9 1 , 1 : « d<pa> SLacjx)pws Uhlig : ciSLacjx)pws LCB » signifie que Uhlig est l' auteur
de la conjecture li pa SLacl>épws que j ' adopte moi-même, corrigeant àBLacl>épws des
trois mss.
ad 9 1 ,7 : « TTapqÉvETO ALCB : TTap suppr. Uhlig >> signifie que Uhlig corrigeait
TTapeyÉVETo des quatre mss en €y€vno (note correspondant à [TTap]qlvno dans le
texte édité, les crochets droits dans mon texte indiquant que j ' adopte moi-même cette
correction).
ad 92 5 : (( wv6j.LO.O€V CB : T]TL�Cl0€V A(pc), TJTl�T]OEV L )) signifie que Uhlig adoptait
,

la leçon wv61J.acrEv des mss CB.


ad 92,6 : < < l v ALCB : suppr. Schoemann >> signifie que Uhlig adoptait la suppression
de €v proposée par Schoemann (note correspondant à [€v] dans le texte édité).
ad 1 0 1 , 1 : << ë Lallot (suivant Bekker, apparat, approuvé par Uhlig, app.) : ôv ALCB
Uhlig (dans le texte) >> signifie qu' en éditant ë , je me rallie à une préférence déclarée
par Bekker dans son apparat, approuvée par Uhlig dans son apparat, mais qu'on lit ëv
dans le texte édité par Uhlig.
ad I l 0, 1 1 : « b add. Schoemann (cf. 1. 4) : om. ALCB Uhlig >> signifie que j ' adopte la
conjecture b de Schoemann (qui trouve un appui dans ce qu'on lit ligne 4 de la même
page Uhlig), tandis que Uhlig s ' en tenait au texte sans b des quatre mss (note
correspondant à < b > dans le texte édité).
ad 1 1 1 , 1 5 : « b add. Ellebode » signifie que Uhlig adoptait, comme moi à sa suite, la
conjecture b due à Ellebode.
Rappel des sigles symbolisant les manuscrits utilisés :
A = Paris. gr. 2548 (fin du 1 1 e ou début du 1 2e siècle)
B = Paris. gr. 2547 (fin du 1 5e siècle)
C = Paris. gr. 2549 (fin du 1 3 e ou début du 1 4e siècle)
L Laurentianus LX, 26 ( 1 4e siècle).
=

Traduction
Dans la traduction, les chiffres entre accolades { . . } renvoient aux pages
.

(chiffres gras) et aux lignes (de 5 en 5, chiffres maigres) du texte grec de l ' édition
Uhlig.
Entre crochets droits simples [ . ], on trouve : 1) les traductions des exemples
. .

grecs, éventuellement assorties d' éclaircissements brefs nécessaires à leur intelligibi­


lité ; 2) des compléments stylistiques ou sémantiques jugés nécessaires à la lisibilité de
la traduction, mais auxquels rien ne correspond littéralement dans le texte grec édité.
Les crochets obliques simples < . . > rappellent au lecteur de la traduction que
.

le segment qu' ils enferment correspond à un ajout de l' éditeur dans le texte grec
(exemple : 1, § 4 , ajout p. 4,4 Uhlig).
La traduction des citations littéraires éditées par ailleurs dans des recueils de
fragments est suivie de leur référence dans l ' édition utilisée par Uhlig et, le cas
échéant, dans une ou plus d' une édition récente faisant autorité.
Dans le texte grec et dans la traduction,
1 ) les citations grecques (res p. leur translitération) sont décalées vers la droite
lorsqu ' il s ' agit de fragments d 'hexamètres ne comportant pas le début du vers ;
2) les crochets droits doubles [[ . . . ]], qu' ils enferment du texte ou des points de
suspension, indiquent la décision de J ' éditeur de déplacer une portion de texte jugée
incongrue à l ' endroit considéré. Une note critique indique alors dans quel nouveau site
ladite chaîne est transférée : elle y apparaît alors entre crochets obliques doubles
« . . » (exemple : 1, §§ 32/33).
.

TYPOGRAPHIE
J ' ai dit que mon texte grec respectait au maximum les lignes de l ' édition de
G. Uhlig, qui reste l ' édition de référence de la Syntaxe. Le prix à payer pour cette
fidélité est une certaine irrégulanté dans les espacements, notamment q uand il y a des
mots imprimés en gras. Je prie le lecteur d' excuser cette imperfection technique.
DE LA CONSTRUCTION
SOMMAIRE ANALYTIQUE

LIVRE I
1. PROLÉGOMÈNES (§§ 1-36)
1.1. Sujet de l ' ouvrage : l ' étude des assemblages de mots formant la
phrase (§ 1 ).
1.2. Phénomènes communs aux différents niveaux de la langue (§§ 2-11)
1 .2. 1 . Existence de règles de construction ( § 2).
1 .2.2. Altérations I (redoublement, pléonasme, ellipse) ( § § 3- 7).
1 .2.3. Fautes (§ 8).
1 .2.4. Ordre syntagmatique (§ 9).
1 .2.5. Altérations II (dissociation, unification, transposition) ( § § 1 0- 1 1 ) .
1.3. Les parties de la phras e ( §§ 12-35)
1 .3 . 1 . Analogie entre les parties de phrase et les éléments (§ 1 2).
1 . 3 . 2 . Justifi c ation de l ' ordre d ' énumérati on des parties de
phrase ( § § 1 3-29).
1 . 3.2. 1 . Première et deuxième places : nom et verbe (§§ 13-18).
1.3.2.2. Pourquoi le pronom ne suit pas le nom (§§ 1 9-20).
1 . 3.2.3. Troisième place : le participe (§§ 21 -22).
1 .3.2.4. Quatrième place : l 'article ( § 23 ).
1 .3.2. 5. Cinquième place : le pronom (§§ 24-25).
1.3.2.6. Sixième place : la préposition (§ 26).
1 . 3.2. 7. Septième place : l 'adverbe (§ 27).
1 . 3.2. 8. Huitième place : la conjonction (§ 28).
1 . 3 . 3 . Raison d ' être de deux séries d ' inquis itifs , nomi naux et
adverbiaux ( § § 30- 35).
2. L 'ARTICLE PRÉPOSITIF (§§ 36- 141)
2.1. Sujets à aborder (§ 36).
2.2. Valeur propre de l 'article. Orientation de l 'étude syntaxique (§§ 37·
45)
2.2. 1 . Latitude d ' emploi de l ' article (§ 37).
2 . 2 . 2 . L' article n'a pas pour fonction de distinguer les genres des
noms ( § § 38-42).
2.2.3. Le propre de l ' article est l ' expression de l ' anaphore ( § § 43-44 ) .
2 . 1 .4. Orientation de l ' étude syntaxique de l ' article (§ 45).
2.3. Les mots qui prennent l 'article (§§ 46-69)
2 . 2 . 3 . 1 . Emploi de l ' article avec les noms des lettres de l ' alphabet
( § § 46-49).
2.2.3.2. L' infinitif articulé ( § § 50-56).
2.2.2. 1 . Précédé de l 'art icle , l 'infinitif reste un verbe (§§ 50-52).
2 . 2 . 2 . 2 . Préposé à un infinitif, 1 'article est bien un a rticle, et nor. un
adverbe (.1$§ 53-56).
2 . 3 . 3 . Pourquoi le génitif partitif exige l ' article ( § § 57-59).
SOMMAIRE ANALYTIQUE 89

2 . 3 . 4 . La théorie est l ' instance suprême dans l ' appréciation des faits de
langue ( § § 6Q-64).
2.3.4. 1 . Enoncé des principes (§§ 60-61).
2.3.4. 12 Application de la théorie à l 'ellipse de l 'article devant alloi chez
Homère (§§ 62-64).
2 . 2 . 5 . Deux cas d ' emploi de l ' article dans des formules d ' adresse
épistolaire (§§ 65-68 ).
2.4. Les mots qui n 'admettent pas l 'article (§§ 70-104)
2.4. 1 . Le réciproque altelon (§ 70).
2.4.2. Amph6teroi 'tous les deux' n ' admet pas l ' article ( § § 7 1 -72).
2.4.3. Les vocatifs n ' admettent pas l ' article : ô n ' est pas l ' article au
vo:.:atif ( § § 73-85 ).
2.4.3. 1 . L 'opinion commune : o est l 'article au vocatif(§§ 73).
2.4.3.2. La palinodie de Tryphon (§§ 74- 75).
2.4. 3.4. Réfutation de Tryphon : o n 'est pas un article, mais un adverbe
vocatif (§§ 76-85).
2.4.4. Les noms inquisitifs n ' admettent pas l ' article : dans hopoîos, ho­
n' est pas l ' article ( § § 86-92).
2.4.5. Les titres d ' ouvrages ne prennent pas l ' article (§ 93).
2.4.6 . L ' appellation ' articulé 1 inarticulé ' appliquée aux pronoms ne se
j ustifie pas (§ 94).
2.4.7. Règle : les pronoms n ' admettent pas l ' article (§§ 95-97).
2 . 4 . 8 . Exceptions à la règle : pronoms admettant l ' article ( § § 98- 1 04).
2.4. 8. 1 . L 'anaphorique autos (§§ 98).
2.4.8.2. Ton erné : usage attique (§§ 99).
2.4.8.3. Exception apparente : l 'article qui précède le dérivé possessif ne va
pas avec le pronom (§§ 1 00-104).
2.5. Mots qui tantôt prennent, tantôt ne prennent pas l 'article ( § § 1 05-
132)
2.5 . 1 . Les appellatifs ( § § 1 05- 1 09).
2.5. 1 . 1 . L 'article s 'emploie en cas d 'anaphore (§§ 1 05-106).
2.5. 1.2. Cas des groupes adjectif + nom (§§ 107-1 09).
2.5.2. L' article et le participe ( § § 1 1 0- 1 1 4) .
2.5.3. Excursus : il n' existe pas d ' impératifs futurs (§§ 1 1 5 - 1 1 6) .
2 . 5 .4 . Interversion possible dans les groupes sans article ( § 1 1 7 ) .
2.5.5. L ' article d e la possession unique (§ 1 1 8) .
2.5 .6. Emploi de l ' article dans les phrases inquisitives ( § § 1 1 9- 1 30).
2.5.6. 1 . Phrases introduites par 'qui ? ' (§§ 1 1 9-123).
2.5.6.2. Phrases introduites par 'quel ? ' (§ 124).
2.5.6.3. Phrases introduites par 'qui ?, lequel ? ' + génitifpluriel (§ 125).
2.5.6.4. Phrases inquisitives introduites par un adverbe ( §§ 126- 1 30 ).
2 . 5 . 7 . L' article et les pronoms possessifs ( § § 1 3 1 - 1 32).
2.6. Répétition de l ' article ( § § 1 3 3- 1 35).
2.7. Deux articles à la suite (§§ 1 3 6 - 1 4 1 ).

3. L' ARTICLE POSTPOSITIF (§§ 142-157)


3 . 1 . T raits constructionnels caractéristiques de l 'article postpositif
(§ § 143-154)
3 . 1 . 1 . L ' article postpositif exige 1 ' introduction d ' un nouveau
verbe ( § § 1 43- 1 47).
3. 1 . 1 . 1 . Règle d 'introduction d 'un nouveau verbe. Proximité entre article
postpositif er conjonction copulative (§§ 143- 144).
3. 1 . 1 . 2. Affinité entre article posrpositif er pronom anaphorique (§§ 1 45-
147)
90 DE LA CONSTRUcnON

3 . 1 .2. Le cas de l ' article postpositif ( § § 1 48- 1 54).


3. 1 . 2. 1 Il dépend d e l a relation d e l 'article au verbe subséquent (§§ 148-
150).
3. 1 . 2. 2 . A rticle prépositif en fonction de postpositif: c rirère de la
construction verbale (§ 151 ).
3. 1 . 2.3. Examen de textes poétiques (§§ 152-154).
3.2. Cas particulier : deux articles postpositifs reprennent distributivement un
antécédent pluriel (§§ 1 55- 1 57).

LIVRE II
1. PRONOMS , GÉNÉRALITÉS (§§ 1 -27)
1 . 1 . Les pronoms remplacent les noms (§ 1 ) .
1 .2. La double flexion - casuelle et personnelle - des pronoms ( § § 2-4).
1 .3 . La double accentuation des pronoms ( § § 5-7).
1 .4. Déixis et anaphore à la troisième personne ( § § 8- 14).
1 .5. La série pronominale ( § § 1 5- 17).
1 .6. Flexion sui generis des pronoms primaires ( § § 1 8-25 ) .
1 .7 . Flexion régulière d e ekeînos e t autos (§§ 26-27 ) .
2. EMPLOIS PRONOMINAUX D E L'ARTICLE (§§ 28-39)
2 . 1 . Transposition de l ' article en pronom ( § § 28 33 )
- .

2.2. Structure morphologique de hoûtos ( § § 34-39).


3. FONCfiON ET EMPLOI DES PRONOMS (§§ 40-56)
3. 1. La suppléance du nom ( § § 40-47).
3 . 1 . 1 . Aux personnes 1 et Il, les pronoms suppléent à J ' incapacité des
noms ( § § 40-44).
3 . 1 .2. À la 3e personne, les pronoms suppléent à l ' incapacité déictique
des noms ( § § 45-46) .
3 . 1 .3 . Cas particulier d' emploi des noms aux personnes 1 e t II (§ 47).
3.2. Emplois des pronoms avec les verbes ( § § 48-56) .
3 .2. 1 . Emplois des cas obliques (§ 48).
3.2.2. Emplois du cas direct ( § § 49-5 3).
3.2.3. Corollaire : le cas direct ignore l ' enclise (§§ 54-5 5 ) .
3 .2.4. Le pronom a u cas direct lève l ' indétermination d e la 3e personne
verbale (§ 56).
4. ORTHOTONÈSE ET ENCLISE DES PRONOMS (§§ 57-102)
4.1. Le pronom orthotoné fait signe vers une autre personne ( § § 5 8 ) .
4.2. Les conjonctions e t l ' orthotonèse pronominale ( § § 59-68).
4 .2. 1 . Copulatives : le pronom est orthotoné quand la coordination porte
sur lui (§§ 59-65 ).
4.2.2. Disjonctives. Héneka ( § § 66-68 ) .
4.3. Les prépositions entraînent J ' orthotonèse d u pronom q u i l e s suit ( § § 69-
72).
4.4. Place des pronoms selon leur accentuation ( § § 73-77).
4.5. Orthotonèse affective ( § § 78).
4.6. Les variantes pléonastiques des pronoms sont orthotoniques ( § § 79-80).
4.7. Les pronoms duels en nô-, sphô- ( § § 8 1 -82).
4.8. Ekeînos, hoûtos vs autos ( § § 8 3 -8 4 ) .
4.9. Les articles en fonction de pronoms sont orthotonés ( § § 85).
4.10. Les pronoms renforcés par autos sont orthotonés ( § § 86- 8 8 ) .
SOMMAIRE ANALYTIQUE 91

4.1 1 . Orthotonèse et réflexivité ( § § 89- 1 02).


4. 1 1 . 1 . Orthotonèse des réfléchis non composés ( § § 89-90).
4 . 1 1 .2. Homère ne connaît pas les réfléchis composés ( § § 9 1 -94).
4. 1 1 .3 . Chez Homère, le pronom de 3e personne orthotoné n ' est pas
forcément réfléchi ( § § 95- 1 02).
S. POSSESSIFS : PROBLÈMES D'INTERPRÉTATION (§§ 103-132)
5.1. Interprétation, réfléchie ou non, des possessifs ( § § 1 03- 1 1 6).
5.2. Génitifs de type emoû : primaires ou possessifs? ( § § 1 1 7- 1 23).
5.3. Application à des problèmes de philologie homérique ( § § 1 24- 1 29).
5.4. Excursus sur les formes de duel en sphô- chez Homère ( § § 1 3 0- 1 32).
6. PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) (§§ 133-160)
6.1. Emautoû n ' est jarnais un dérivé possessif ( § § 1 33- 1 37).
6.2. Contraintes syntaxiques sur les phrases contenant un génitif possessif de
type emautoû ( § § 1 38- 1 40).
6.3. Composés sans cas direct ( § § 1 4 1 - 149).
6.3. 1 . Malformation de *emaut6s (§§ 1 4 1 - 1 45).
6.3. 1 . Malformation de *egaut6s (§ 146).
6.3.2. Malformation de *cillëloi ( § § 147- 1 49).
6.4 Le problème morphologique de heautous et des réfléchis pluriels
(§§ 1 50- 1 60).
6.4. 1 . La position d 'Aristarque (§ 1 50).
6.4.2. La critique d'Habron (§ 1 5 1 ).
6.4.3. Réfutation d ' Habron ( § § 1 52- 1 57).
6.4.3. 1. L 'analogie trompeuse de hendékatoi (§§ 1 52-153).
6.4.3.2. L 'invocation illégitime du hasard (§§ 154-157).
6 . 4.4. La position d' Apollonius ( § § 1 5 8 - 1 60).
6.4.4. 1 . Pourquoi on n 'a pasformé emautous. sautous (§§ 158- 1 59).
6.4.4.2. Pourquoi on n 'a pas fomté de pronoms composés à premier élément
pluriel (§ 1 60).
7. LES FORMES EN -dapos (§§ 161-170)
7.1. L' apparence de la composition sur édaphos ( § § 1 6 1 - 1 62).
7.2. Les formes en -dap6s sont des dérivés ( § § 1 63 - 1 65).
7.3. Raisons du paradigme lacunaire des dérivés en -dap6s ( § § 1 66- 1 70).

LIVRE III
1. LES CAUSES DE L ' INCONGRUENCE (§§ 1-53)
1 . 1 . Introduction ( § § 1 -7).
1 . 1 . 1 . Le sujet à traiter (§ 1 ).
1 . 1 . 2. Exemples introductifs : flexibilité personnelle de certains
pronoms de 3e personne (§§ 2-5).
1 . 1 .3 . Méthode : J ' accumulation d' exemples non raisonnés ne prouve
rien ( § § 6-7) .
1.2. Théorie d u solécisme, assemblage d e mots incongruents ( § § 8-26).
1 .2. 1 . Une erreur de déixis n ' entraîne pas de solécisme ( § § 8 - 1 0) .
1 .2 . 2. L e cas d u composé hendék.atos ' onzième' ( § § 1 1 - 1 2).
1 . 2 . 3 . Principale cause d ' incongruence : J ' usage inconséquent des
formes fléchies ( § § 1 3- 1 6).
1 . 2.4. Les mots non fléchis et la congruence ( § § 1 7 -2 1 ) .
1 . 2. 4. 1 . Les mors non fléchis sont e n principe indifférents à l a congruence
(§§ 1 7- 1 8).
92 DE LA CONSTRUcnON

1 . 2.4.2. Cas particulier d 'adverbes et de conjonctions soumis à la


congruence ( §§ 1 9-21).
1 .2.5 . L ' e x i ste nce d ' une forme fléchie correcte permet seule de
dénoncer comme fautive une autre forme qui lui est substituée ( § § 22-
26).
1.3. Les limites de l' incongruence ( § § 27-5 3).
1 .3 . 1 . La coïncidence formelle (homophonie), limite de l ' incongruence
(§§ 27-49).
1.3. 1 . 1 . Principe; application au genre nominal (§§ 2 7-28).
1 .3.1.2. Coïncidence de temps (§ 29).
1.3.1.3. Coïncidence de diathèse (§ 30).
1.3. 1.4. Coïncidence de personne (§ 31).
1 . 3. 1 . 5. Coïncidence de nombre et de genre (§ 32).
1 . 3. 1 . 6. Coïncidence de personne/nombre (§ 33).
1.3. 1 . 7. Coïncidence de cas (§ 34).
1 . 3 . 1 . 8. La forme su : nominatif ou vocatif? (§§ 35-41 ).
1.3. 1 . 9. Excursus : quels pronoms, primaires et possessifs, ont un vocatif?
(§§ 42-47).
1 .3. 1 . 1 0. Coïncidence entre pronoms primaires et dérivés possessifs (§ 48).
1.3. 1 . 1 1 . Coïncidence entre pronom possessif et article postpositif ( § 49).
1 .3.2. Une incongruence véritable qui passe inaperçue : l ' accord du
verbe au singulier avec un cas direct au neutre pluriel ( § § 50-5 3 ) .
2 . L A CONSTRUCTION DES VERBES (§§ 54-190)
2. 1. La construction verbale : questions à traiter (§ 54).
2.2. Modes (§§ 55-146)
2.2. 1 . L'infinitif (§§ 55-87).
2.2. 1.1. L 'infinitif: adverbe ou verbe ? (§§ 55-62).
2.2. 1 . 1 . 1 . Arguments en faveur du statut adverbial ( § § 55-56).
2.2. 1 . 1.2. L'infinitif est la forme la plus générale, la moins spécifiée, du
verbe (§§ 57-6 1).
2.2. 1 . 1 .3 . Rang de l ' infinitif dans la liste des modes (§ 62).
2.2. 1.2. Deux usages injonctifs de l 'infinitif (§§ 63-66).
2. 2. 1 .2. 1 . La figure homérique infinirivus pro imperativo (§ 63).
2.2. 1 .2.2. La construction épistolaire ( § § 64-66).
2.2. 1 . 3. De l 'infinitif construit avec deî, khrê 'il fau t ' et démonstration du
statut verbal de ces formes (§§ 67-77).
2.2. 1 . 3 . 1 . Deî et khri n ' ont pas leur place dans la construction
épistolaire ( § 67).
2.2. 1 . 3 .2. Arguments en faveur du statut adverbial de deî et khre
( § § 68-7 1 ).
2.2. 1 .3.3. Démonstration du statut verbal de deî et khrë ( § § 72-76).
2.2. 1 .3.4. Application au tour épistolaire ( § 77).
2.2. 1 . 4. La construction des cas avec l 'infinitif (§§ 78-87).
2.2. 1 .4 . 1 . L ' infinitif se construit avec les mêmes cas que l ' indicatif
(§§ 78-79).
2.2. 1 .4.2. Deux accusatifs construits avec un infinitif ( § § 80-87).
2.2.2. L' indicatif ( § § 8 8-93).
2.2.2. 1 . Nom et valeur du mode indicatif ( §§ 88-89) .
2 . 2 . 2 . 2 . L 'indicatif s 'oppose aux autres modes par une négation spécifique
(§§ 90-93).
2.2.3. L' optatif (§§ 94- 1 00) .
2 . 2.3. 1 . L 'expression du souhait : mode optatif e t adverbes d e souhait (§§ 94-
97).
2.2.3.2. Le problème des temps à l 'optatif (§§ 98- 1 00).
2.2.4. L ' impératif ( § § 1 0 1 - 1 22).
2 . 2 . 4. 1 . L 'impératif et les temps (§§ 1 01 - 1 02).
2.2.4.2. L 'impératif et les personnes ( § § 1 03- 1 1 5).
2.2.4.2 . 1 . Identification des formes aux personnes Ii et III ( § 1 03).
2.2.4.2.2. L' impératif a-t-il une première personne? ( § § 1 04- 1 1 1 ) .
SOMMAIRE ANALYTIQUE 93
2 . 2.4. 2 . 3 . Structure personnelle de l 'impératif de troisième personne
(§§ 1 1 2- 1 1 5 ).
2.2.4.3. Formes d 'impératif ambiguës, et remèdes à ces ambiguïtés (§§ 1 16·
1 22 ).
2.2.4.3 . 1 . Cas général ( § § 1 1 6- 1 1 9).
2.2.4.3 . 2 . Un cas singulier : la double accentuation de este (§§ 1 20-
1 22).
2.2.5. Le subj onctif ( § § 1 23- 1 46) .
2.2.5.1 Le nom du subjonctif (§§ 1 23- 130).
2.2.5.2. Le temps de la principale en cas de subordonnée e n éan ou hina +
subjonctif ( § 131 ) .
2.2.5. 3. Origine des formes de subjonctif (§§ 1 32 - 1 36).
2.2.5.4. Mode et temps verbal ap rès éan et hina (§§ 137-146).
2.2.5 .4. 1 La référence au passé est exclue après éan et h ina ( § § 1 37-
1 39).
2.2.5.4.2. Le syntagme subjonctif exclut un verbe au futur (§ 1 40).
2.2.5.4.3. Il n'y a pas de subjonctif futur ( § § 1 4 1 - 1 46).
2.3. Diathèses (§§ 147-157)
2. 3 . 1 . Les trois diathèses du grec et le problème de leur distribution
( § § 1 47- 1 5 1 ).
Les trois diathèses du grec : introduction (§ 1 4 7).
2 . 3. 1 . 1 .
Les verbes intransitifs n 'ont pas de passif (§§ 148- 1 4 9).
2.3. 1 . 2.
Les verbes 'auto-passifs ' n 'ont pas de flexion passive (§ 150).
2.3. 1 .3.
Les verbes 'moyens ', de forme passive mais de sens actif. n 'ont pas
2.3. 1 . 4.
de flexion active ( § 151).
2.3 .2. Défecti vité personnelle de certains passifs ( § § 1 52- 1 53).
2 . 3 . 3 . Discussion philologique de Pindare, 01. II 43 (§ 1 54).
2.3 .4. Transitifs et intransitifs ( § § 155- 1 56).
2.3.5. La transformation passive des verbes transitifs ( § 1 57).
2.4. Construction des verbes avec les cas obliques (§§ 158-190)
2.4. 1 . Introduction ( § § 1 5 8) .
2.4.2. Verbes s e construisant avec l ' accusatif ( § § 1 5 9- 1 68).
2.4. 2. 1 . Schéma transitif e t conversion passive (§ 159).
2.4.2.2. Première liste de verbes réclamant l 'accusatif (§ 1 60).
2.4.2.3. L 'accusatif après les verbes de volonté (§§ 161-164).
2.4. 2.4. Deuxième liste de verbes réclamant l 'accusatif (§§ 165- 168).
2 . 4 . 3 . Concurrence entre accusatif et génitif après certains verbes
( § § 1 69- 1 72).
2.4.3. 1 . Verbes de perceplion (§§ 169-1 71 ).
2.4.3.2. Les deux verbes 'aimer', phileîn et erân (§ 1 72).
2 . 4 . 4 . Verbes se construisant avec le génitif ( § § 1 73- 1 76).
2.4.4. 1 . Verbes de vigilance : gén itif lié à la composa nre passive du
sémamisme verbal (§ 1 73).
2.4. 4.2. Verbes de domination : génitif de la possession (§ l ï4).
2. 4.4.3. Pourquoi Je gén itif régi par les verbes de domination est celui de
l 'objet possédé (§§ 1 75- 1 76).
2 . 4 . 5 . Verbes se contruisant avec le datif (I) ( § § 1 77- 1 79).
2.4.5. 1 . Datif vs accusatif: le cas de la prestation à quelqu 'un (§§ 1 77-1 78).
2.4. 5.2. Autres valeurs du datif(§ 1 79).
2 .4.6. Ex cursus : flexibi lité sém ant i q u e de certains verbes ( §§ 1 80- 1 82).
2.4. 6. 1 . Akoiiein : 'entendre '. 'comprendre '. 'obéir ' (§§ 1 80- 181).
2.4. 6.2. Anaginôskein : 'déchiffrer ' ou 'comprendre ' un texte (§ 1 82).
2.4.7. Verbes se construisant avec le datif (Il) (§§ 1 83- 1 88).
2.4. 7. 1 . Datif incluam l 'accusatif (§ 183).
2.4. 7.2. Verbes de .fervice (§ 1 84).
2.4. 7. 3. Verbes à diathèse symétrique (§§ 1 85-1 86).
2.4. 7.4. Verbes sans cas direct (§§ 187- 1 88).
2 . 4 . 8 . Les constructions avec les obliques sont les mêmes pour tous les
temps , personnes et m odes, et aussi pour le participe ( § § 1 89- 1 90).
94 DE LA CONSTRUCITON

LIVRE IV

1. INTRODUCTION (§§ 1 -3)


2. PRÉALABLE : LA QUESTION DE L' ANASTROPHE (§§ 4-11)
2 . 1 . Le problème théorique de l' anastrophe ( § 4).
2.2. Dans l' anastrophe, c' est la préposition qui est déplacée ( § § 5-7) .
2.3. Fonction de la barytonèse des prépositions en anastrophe ( § § 8- 1 i ) .
3 . JUXTAPOSITION ET COMPOSITION (§§ 12-78)
3.1. Juxtaposition et composition des prépositions avec les casuels ( § § 1 2-
3 1 ).
3. 1 . 1 . Casuel au nominatif ou vocatif : composition seulement ( § § 1 2-
1 7).
3 . 1 .2. Casuel aux cas obliques : juxtaposition ( § § 1 8- 3 1 ) .
3.1.2. 1. Raison de la juxtaposition (§18).
3.1.2.2. Réfutation des objections (§§ 1 9-21 ).
3 . 1 .2.2. 1 . Apparence trompeuse de composition avec les obliques ( § 1 9)
3 . 1 .2.2.2. Prétendu rattachement de la préposition au verbe ( § § 20-21 )
3 . 1 . 2.4. L 'analyse correcte de parà ti et semblables (§§ 22-25).
3.1.2.5. L "analyse correcte de d.i6ti, kath6ti (§§ 26-31 ).
3.2. Préposition + verbe : composition ( § § 32-49).
3.2. 1 . Thèse : Avec les verbes, les prépositions forment des composés
(§ 32).
3 .2.2. Arguments en faveur de la juxtaposition des prépositions avec les
verbes ( § § 33-39).
3 .2.3. Réfutation des objections ( § § 40-49).
3.2.3. 1. Chaque temps est composé pour lui-même (§§ 40-41 ).
3.2.3.2. Cas des verbes composés à 'flexion externe ' (§§ 42-44).
3.2. 3.3. Cinq arguments supplémentaires en faveur de la composition des
verbes (§§ 45-49).
3.2.3.3 . 1 . Preuve par le participe ( § 45).
3.2.3.3.2. Argument de la composition des cas directs nominaux (§ 46).
3.2.3.3 . 3 . Argument de la remontée de l ' accent (§ 47).
3.2.3 .3 .4. Argument des impératifs composés ( § 48).
3 . 2 . 3 . 3 . 5 . Argument de l ' antéposition des conjonctions adjonctives et
des adverbes modaux (§ 49).
3.3. Juxtaposition et composition avec les participes ( § § 50-52).
3.4. Juxtaposition avec les pronoms ( § 53).
3.5. Juxtaposition avec les articles (§ 54) .
3.6. Juxtaposition et composition des prépositions entre elles (§ 55).
3.7. Prépositions + article postpositif : juxtaposés de statut adverbial ( § § 56-
63).
3 .7 . 1 . Eis-h6 : en fait juxtaposé eis ho ( § § 56-57).
3 .7.2. Même analyse de ex hoû, en hbi, aph ' hoû (§§ 5 8 -60).
3 .7.3. Excursus sur ep -e i (§ § 6 1 -62).
3 .7 .4. Sens locatif de eis-h6, en hbi, ex hoû (§ 63).
3.8. Prépositions + adverbes : composition ( § § 64-7 8).
3 . 8 . 1 . Composition des prépositions avec les adverbes ( § § 64-66).
3 . 8 .2. Réfutation de contre-exemples apparents ( § § 67-72).
3 . 8 .3 . Les adverbes ex-aiphnes et dphno (§§ 73-7 8 ) .
SOMMAIRE ANALYTIQUE 95

ADVERBES DE LIEU
([Adverbes] p. 20 1 - 2 1 0 Schneider)

1 . Les trois dimensions locatives ( § § 1 -5 ) .


2 . Adverbes e n -de e t -ze ( § § 6- 1 3).
3. Adverbes en -o; la concurrence éndon - eisa (§§ 1 4- 1 8) .
4. L e paradigme se th en -thi ( § § 1 9-20).
- , - ,

5 . Le problème de ouranothi pro et l' interprétation casuelle des formes en -phi


( § § 2 1 -24).
6. Adverbes en -ou : inessifs (§ 25).
7 . Problèmes relatifs aux adverbes élatifs en -then (§§ 26-30).
8 . Héi(khi) et sa série : allatifs (§ 3 1 ).
9. Formes doriennes en -eî (§ 32).
BIBAION A

1 § 1. 'Ev 1 taiç itpoEKOo0EÍomç fiµ iv oxoÃ.aiç Ti itep\ tàç cpwvàç itapá-


Ocxnç, Ka0Wç cl7tJÍtEt ó 7tEp\ aÚtÔlV ÀÓyoç' KatEÍÀ.EKtal" Íl ôE: vúv
p11011ooµÉVT1 EKÔ001ç 7tEp1iÇe1 tiiv tK toútwv y1voµivriv oúvtaÇ1v eiç
2 Ka·taM11À.ÓTI)ta wv aútoteÀ.o\iç À.Óyou, i'\v itávu 7tpoJÍp11µm, ávayKmotátiiv
oiioav 7tpÓÇ tl;Trrl101V tÔlV 7t011lµ<ÍtWV, µetà itáOTIÇ clKptPElCXÇ tK0Éa0CX1.
§ 2. "Hõ11 yàp KUl Íl 7tPWtn i>110eioa àµEpTJÇ iíl..11 tÔlv Otoll(EÍWV
tovto itoÀ.u 7tpÓ'tEpov KatE7t1l)'YEÍÂ.ato, oúx Ólç eruxev Eit1itÀ.oKàç it0111ocx-
5 µÉvri tÔlv oto1J(EÍwv, àll' iv tj\ Katà to ÕÉov ouvt<ÍÇE1, iÇ ~ç oxEõov
KUl tiiv ovoµaoiav ElÀ.11J(EV. ·11 tE t7tavaPEP11K1llU ouÂ.Â.aPfi taÚtOV ávE-
õiÇato, Etye ai h toútwv ouvtáÇe1ç àvaitl..11poúµevm Katà to ÕÉov
~2 tiiv l..iÇ1v. Ka\ oaq>Eç iít1 àicóÀ.ou0óv icm to Kai tàç l..iÇe1ç,
µépoç3 oüocxç to\> Katà oúvtaÇ1v aútoteÀ.o\>ç À.Óyou, to KatáU11À.ov tftç
10 ouvi:áÇEWç àvaôiÇao0m· to yàp iÇ éicáotiiç 1..iÇEwç itapucp1otáµEVov vo11tov
tpÓ7tov nvà oto1xeiov ian toV4 À.Óyou, ica\ Ólç tà Otol);Eia tàç5 ouÀ.Â.a-
pàç àitotEÀ.Ei6 Katà tàç f:itmÀ.oicÓ.ç, oiítw Ka\ ii oúvtaÇ1ç tÔlv vo11t&v
tpÓ7tov nvà ouÀ.À.af'làç aitoteÀ.ÉaE1 ô1à tftç E7t17tÀ.oicfiç tÔlv l..iÇewv. Ka\
3 en ov tpÓ7tov iic tÔlv ouÀ.Â.aPwv ii 1..iÇ1ç, oiítwç f:ic tftç icataU111..ótiitoç
WJ VOT]tÔJ\17 o~ 'Myoç.
§ 3. ''Eonv oi'iv < ica\ >8 iic tÜ>v itapeitoµÉvwv to to1outov t7tlÔEiÇm, E:v
otç õlç to aúto Otoll(ElOV 7tapaÀ.aµPávEtU1, EÃ.Â.af!,ev, EWEltE" al..l..à
5 KCX\ auÃÃ.aj3i\, A~. itáµira v · Ml..à KCX\ ÂÉ.ÇlÇ.
Miixr' &ye, Miixra l..iyem (Alcman fr. 1 Bergk4),
PaPiiç f'lapiiç oúvo1icoç(Soph. fr. 686 Nauck2).
àUà ica\ µÉJ(p1 À.Óyou to to10\>to ô1i\ice1, iiviica tà dp11µÉva ai'i01ç Eita-
wÃ.aµpávf:ta1., éni: µEv cXvayicaíwç, éni: õE: bl =poÃ.Kfl.

1. Mss LCB (jusqu'à 2,12 árro).


2. ánoTEÀ0001 LC: ávarr>.11poüeJ1 B.
3. µtpos LCB . panes Prisc.
4. Toü LC : om. B.
5. Tà.S" LB: om. C.
6. À panir de TfÀEL (jusqu"à 25,6 rrapaÀaµf3avóµrvov) mss ALCB.
7. vo11Twv ACLmg: ÀtÇewv BL(?), dicrionum Prisc.
8. Kal add. edd. (cf. quoque Prisc.).
LIVRE 1

1.1. Sujet de l'ouvrage: l'étude des assemblages de mots formam la phrase


(§ 1).
1. {1} Dans nos précédentes leçons1, nous avons traité des forrnes2 et,
comme I'exigeait Ie sujet, passé en revue la tradition en Ia matiere. L'étude qui
va suivre maintenant embrassera la construction3 qui assemble ces formes pour
{ 2} aboutir à Ia congruence4 de la phrase complete5 ; mon propos est d' exposer
le sujet à fond, car c'est absolument nécessaire à l'explication des textes
poétiques6.
1.2.1. Existence de regles de construction (§ 2).
2. Bien à l' avance déjà, les éléments7, mentionnés en premier en tant que
matiere indivisible, préfigurents cela, car les enchainements d'éléments ne se
font pas au hasard, ( 5} mais selon les regles de la construction - et c' est de là,
pratiquement, qu'ils ont tiré aussi leur nom. Au niveau suivant, la syllabe obéit
au même principe, puisque les constructions de syllabes doivent, pour produire
!e mot, être effectuées selon les regles. Et il est clair que, dans Ia même logique,
les mots, qui sont les parties de la phrase complete bien construite9, sont soumis
à leur tour à la congruence { 10} de la construction. En effet, le contenu de
pensée qui est le signifié conjoin110 à chaque mot est, si l'on peut dire, un
'élément' de la phrase, et, de même que Ies éléments produisent Ies syllabes par
Ieurs enchainements, de même la construction [qui assemble] les contenus de
pensée produira, si l'on peut dire, des 'syllabes' par l'enchainement des mots;
{ 3} ou encore, de la même façon que les syllabes donnent Ie mot, de même la
congruence des contenus de pensée donne Ia phrase completei 1.
1.2.2. Altérations 1 (redoublement, pléonasme, ellipse) (§§ 3-7).
3. On peut mettre en évidence cette [homologie] d'apres Ies [altérations]
qui affecten112 [les différents niveaux]. Ainsi un élément peut être redoublé:
éllaben, énnepel3; or cela est vrai (5} aussi d'une syllabe: Lélex, pámpanl4; et
aussi d'un mot:
Môs'áge, Môsa lígeia [Alcman, fr. 1 Bergk = 14 (a) Page-Davies]
[Allons, Muse, Muse à Ia voix claire]
barus barus súnoikos [Sophocle, fr. 686 Nauck = 753 Radt]
[pesant, pesant compagnon].
Mais le redoublement s'étend aussi à la phrase, quand on répete ce qu'on a déjà
dit, que cette répétition soit nécessaire ou redondante.
97 nEPI rYNTAEEm: A

4 § 4. Kai 1tÂ.EováÇe1 cno1xeiov, 'Afrro ou to autó. Cl>aµE:v oütroç · 'º


ÜÔ(I) p •éi> ô 1tÂ.EováÇe1, toü Üuv iy1mµÉvou, Kai to a iv téi> âÂ.aÂ:rrtéj>,
Ü!tep 0-Uvatm Kai Év 1tÂ.Eovaaµip auÀÀo.J3íiç 1tapaÃ.aµj3ávea6m, EitEi KataxpTJ-
O'tlK!ÍYl:Epov <Kai> a i 1 µovoypáµµato1 EK<provfiae1ç auÀÀaj3ai EipT]vtat. Cl>aµ!:v
ô!: Kat tà to1aÜ'ta 1tÂ.EováÇe1v auÀÀo.J3fi· 9fipeocn, x:ÚVEOOl, Â.EÂ.áX(l)Ot,
ãJ.J..a ltÂ.E\O'ta. ID.rováÇ00012 ô!: Kai AiÇe1ç, l!Çoµat - x:a9il;oµat, E-n:(I)
êvéluo, ávnoç- êvavnoç,
5 ali ali y' fuma
TuO€.oç Eiqo\ÓÇ OOcn. (E 812-3),
ií1tou ye Kai 1tapa1tÀ.T]proµa't1Koiiç auvÔÉaµouç q>aµÉv. Cl>aµE:v ÔÉ ye Kai
MJyO\lÇ !tO'tE 1tapÉÀKEIV 1tpOç oufü:v O\lvtEÍVovtaç, ElYE !tÀEÍO\lÇ a0ef'IÍ-
aaç úrt' 'Ap10'tápxou ôu1 wix; w1oli'touç 'tpÕ!touç EyÉvoV'W.

§ 5. 'A.)J..à Kai ivavtía 1tá0T] ivôeíçr. O'totXEÍou yívetm, yaia - a la,


1tapà 'tO OIC'Í\!ttpov o OICTl!t'tOÜXOÇ J3aa1ÀEÚÇ. tfjôe ExEl !Cal 1tapà 'tO
q>atOpÓÇ Ó cpaÍÔtµoç· ai 'tOtaÜ'tat 1tapa0ÉaElÇ oXEÔOV altEpÍAT]lt'tOÍ Eiot,
1táµ1t0Uo1 oZiam. "A)J..à !Cai auÀ.Ã.aJ3iiç, iivíKa to 9ÉÂ.o> - À Ô>, iivíKa ó
10 a{yO'ltÓÂ.oç- aÍ'ltÓÂ.oç. 'JW..iJ. Kat ~. iivím &ira1'1Ei 'tÓ
àll' iiµEi<; [pxroee (1649)
tiiv Cmó 1tpó&cnv. Kai w
m1Cpàç cOOi>,QÇ exoooa1 (A 21 )'
Ti ')'àp cxU=ÉÂ.Eux 'tOÜ /.Dyou <Íl; O'WIXEWv El;irnlae tiiv mpá npéfüxnv. Tó u:
IS áp~tàvô' Eµoioiip (1550)
Â.EÍitt1 tip iip0pip3· o yàp 'J..é!yoç ri)v ávaqiopàv tou àpvõç4 Eit1ÇT]tfuv ri)v
Ó 'tOÜ iip0pou Évf>EÍ!C\l\l'tal EMe\1jllV.
§ 6. I:xtOóv ôf. oÀT] Ti 1tpayµattía
Ti EÍpT]aoµÉVT] Kai tà to1aiita Ü1tavta 1tpoaô1aKp1vti:, Eitti 1tó8tv iato-
xáaa'to ZT]vÓôotoç 'to c1i À.À.o t (B 1 , K 1) Katà auvaA.1qii]vS tou
iip9pou ypáqie1v, ti µTi EK tiiç ÔtoÚOT]Ç auvtáÇtroç 1C1voúµevoç; Kai
1tó8ev 'ApÍO'tapxoç OUK EÂ.EyE µE:v 1tÂ.EováÇE1v 'tO ap9pov, !tEplÉypaq>E
ô!: Wç EÀ.Â.EÍnovtoç ouvfi9roç 'toi:ç iip8po1ç 'tou 1tO\T]'tOÜ; [xrov yoüv ix:e'iae
áqiopµi]v tiiç áp8p1K!iç ypaqiiiç. áitm'touvtoç 'tou Àifyou 'to iip0pov, 1tpóç
to aÚVT]9eç 'tOU 1to1T]tou EKÕlv 1tapt1tɵljlato, Ê!CôtÇáµevoç µéi:A.l..ov 'tOV
&d aúvôroµov fytEp 'tÕ ai iip9pov Év 'tip
10 itfuç ôa! 'ti'tN i!JJJ.J»v Tp<Íxov (K408);
"Em&ôeíÇe'tm ôE tà w1ama Év wi:ç Katà µÉ.poç.

1. <Kal> al R.Schneider' ( 1904:581; cf. etiam Prisc.) : Kal Uhlig, al ALCB.


2. TTÀEová(oum LCB: TTÀEwva(mKTL A'.
3. T(ii líp0p41 A: Tà líp0pov LCB (pour M:lrrnv avec le datif, cf. 100.10; 164,6 [edd.]).
4. àpvôs A: >.óyou LCB.
5. auvaÀl.<Pi'iv A (sur une rature) Uhlig (repentir. p. LXXVII) : auvaÀDLcPi'iv LCB Uhlig (dans !e
texte); sur le probléme orthographique, v. Uhlig, p. LXs.
PROLÉGOMENES: HOMOLOGIE ENTRE NIVEAUX D'ASSEMBLAGE 97

4. {4} II peut aussi y avoir pléonasme d'un élément (j'entends honnis le cas de
redoublement). Ainsi il y a pléonasmc de d dans húdõr [eau], puisque le mot
contient húein [pleuvoir], et de a dans alaletósl5 - mot qui peut également
illustrer !e pléonasme de syllabe, puisque, par extension, <même> les émissions
vocales uniliteres sont appelées 'syllabes'l6. Mais nous disons (5) aussi qu'il y
a pléonasme de syllabe dans des formes comrne thhessi, kúnessi, lelákhõsil1, et
bien d'autres. Des mots peuvent aussi faire pléonasme: voir hézomai / kat-
hézomai [je m'assieds], épõ / en-épõ [je dis)!S, antíos / en-antíos [opposé], ou
g(e) dans:
{5} ousúg'épeita
Tudéos ékgonós essi [Il. 5.812-813)
[alors tu n'es pas !e fils de Tydée].
Nous parlons justement ici de conjonction 'explétive' 19. Mais nous disons bien
aussi parfois quedes phrases fonnent redondance lorsqu'elles ne riment à rien:
{5} ce sont des tours de ce genre qui sont à l' origine de maintes athéteses
d' Aristarque20.
5. Mais une altération opposée peut se présenter aussi, par défection d'un
élément: dans gala / ala [terre], ou dans 'roi skeptoúkhos [porte-sceptre]',
dérivé de skeptron [sceptre]; même chose encore dans phaídimos [brillant,
glorieux] en face de phaidrós [brillant, radieux] - de tels exemples sont presque
impossibles à recenser tant ils sont nombreux. Une syllabe peut aussi manquer:
ainsi dans thélõ /lo [je veux], {10) aigopólos / aipólos [chevrier)21. Et il peut
aussi manquer un mot, par exemple dans:
all' humeís érkhesthe [/l. 9.649]
[eh bien, vous, allez],
qui exige la préposition apó22. De même pour:
pikràs õdlnas ékhousai [Il. 11.271)
[qui ont des douleurs déchirantes],
car la phrase, pour être complete, réclarne comrne un élément [qui !ui manque]
la préposition pará23. Dans:
{ 15} ameiem d'emoi oíõi [Od. 9.550)
[litt.: bélier pour moi seu!],
il manque l' article: la phrase exige une anaphore sur 'bélier', {6} ce qui met en
évidence l' ellipse de 1' article24.
6. L'étude qui suit, dans sa quasi totalité, permettra en plus de trancher
également tous les cas de ce genre2s. Ainsi, qu'est-ce qui poussait Zénodote à
faire la conjecture olloi avec article contracté, sinon la construction réguliere ?
Et {5} comment Aristarque, qui niait que l'article fit pléonasme, pouvait-il !e
supprimer en invoquant l'habitude qu'a le Poete de faire l'ellipse des articles?
Ailleurs en tout cas, alors qu'il avait !e point de départ d'une leçon avec
l'article, que la phrase de son côté réclarnait, pour suivre l'usage du Poete il l'a
délibérément écarté, préférant la conjonction daí à l' article hai dans:
{ 10) pos dai ton állõn Trôõn ... [/l. 10.408]
[comment sont donc (0 postes de garde) des autres Troyens ?)26.
On montrera tout cela dans l'étude de détail.
98 nEPI l:YNTAE:EOI A

§ 7. IlpoÚ!rn>V oc On
Kai tà toiaüta ouK á1toK01taÍ Eicnv, wç nvEÇ Íl7tÉÀa~ov,
7 OJJ..' éMx, El µÉµo\Úç"(E (I 247),
7UÍpa Ô' ávív>, 0; Kato.0fpE\ (!t 45),
OXJ..ii 1táS,, À.Óyou EÀÀ.EÍ1tovta pfiµan · 1tÓtE yàp oÀiiç ÀiÇEooç áitoKoirii
yÍVE'Ca\; µap-ropEi Kai amo 'CO Õvoµa 'COU 7tâ9ouç, El')'E 1tâoa cXltOKOltfj
5 µÉpoç n 'tOÜ líÀo\l Àru!Óµe:vov \mo:yopEOCL
§ 8. OuK áití9avov ô' otµm KáKElVO 1tapaoriiom. napE!tÓµEVÓV Ea'C\V
fo0' O'CE miç UÇtOlV Kai 1tapà 'Càç ypaq>àç áµap'távta!lm, aç i\ 1tpo-
q>aviix; Ea'C\ Ka'taÀa~Éa9m ôià riiç cXKofiç' i\ cXOlÍÀO\l 'tOU 'tO\OUtO\l Õvtoç
Ti Katà 'tov t1t1Àoy1oµov' iÇÉtaaiç Ka'top9oi, i\v KaÀouµEv Ã.óyov tov2
10 1tEpi óp9oypaq>Íaç. Toioutóv ti 1tapE1tÓµEvov ú1t0Àaµ~ávoo Kàv 'toiç
ÀÓ'yoiç · i1tàv yàp tà µfi ÔÉovta tii>v ÀÉÇEoov i1t1ouvaq>&fl, 'to wiouto
KaÀoܵEV OOÀolK\OµÓv, Wç 'CÍi>v O'COIXEÍOOV 'COÜ À.Óyou cXKataMnÃ.ooç O\JVEÀ-
Sóvtoov· ElltEP o\iv Ea't\V µa9Eiv tà:Kpl~EÇ ti\ç ypmpfiç, µa9tiv éípa
fou Kai 'tà:Kpl~EÇ riiç auvcáÇE(J)ç wu À.Óyou.
8 § 9. 4>aµ[v 1tpotaKuKà O'CO\XEia [v 'CE ouµq><Óvoiç [v 'CE q>OOVÍ\EO\V.
'AJJJJ. KCXl Ev auÀÀ.a~aiç, f]víKa 'tf]v ôià 'CDU 11 Kal \) !tpO'taK"tlKf]V auÀÀ.a-
~fiv fonv tÚpÉa9m Kal ix1táoaç tàç iv q>oovf\toiv ôaoEÍaç Ka"tà 'to
9 KO\vOV E!loç, i.motaKuKàç ôt: tàç óià tou T µ i\ K µ i\ X µ· fo 'tE ÀflK'C\Kàç
µEpii>v ÂÓyou <tàç tiç 'to >3 i..c;, pc;, v e;, éíÀÀaç ltÀ.EÍotaç. 'AJ.J..D. Kat bel Ul;Eoov
'tO amÓ· 1tpo9ÉaElÇ youv KaÀouµtv Kat !tpO'tCXK'C\Kà iíp9pa KCXt Ú!tO'CCXK'C\Kà
Kat E't\ Elt\ppfiµa'ta, a µâMov áito riiç auvtál;tooç 'tf]v óvoµaoíav EÀ.a~EV
ií1tEp à1to 'CDU ÔT\ÀouµÉvou. Kal EV ÂÓyíJ! oi: Ea'C\ 'CO 'CO\OU'COV EÚpÉa!lm,
ÓltÓ'CE tà EK OUVflµµÉvoov à:Àl]9EÚE\ 1tp0Àl]µµa't1Çóµtva tii>v Eltlq>tpoµÉvoov,
~ EyKE\'Cat Ka'tà 'tf]v 1tp<Ím]v toÜ À.Óyou auvacpfiv, EÍ tj\ÕÉ nç
10 à1toq>aÍvo1'to, ti ntpui:au\ 41ovúa1oç x1vEi1:a1, <ou µfiv, E i>5
41ovúa1oç nvtitai ntp11tatEi- àvnotpÉq>ovwç yàp tou À.Óyou ouK
à:Àl]0Ei>E1 .O OÃ.ov.
§ 10. L'CO\XElOV t:a!l' O'CE EÍç ôúo µEpÍÇE'Ca\ tpÓ!tíJ! O\JÀÀ.a~\Klfl, ~ÔE -
foôt · àÀÀà Kat ôúo Eiç Ev auvaÀ.EÍq>E'Cm, jiü.ta - jiÉÂ.l]. Kal auÀÀ.a~fj
Eiç ôúo µtpíÇE-rm (À.Éyoo 'tf]v Kupíooç auÀÀ.a~fiv), xoV..Ov - xÓ\Â.ov· áMà
1m\ ôúo auÀÀ.a~al Ei; µÍav auvíaaiv6, f]viKa rcapà 'tf]v TlÍpat 'tp10"ÚÀÀ.a~v
Ô10ÚÀÀ.a~Óv q>aµEv 'tf]v TlÍ p q., rcapà 'tf]v 'AiÕl]ç - "A1ô11c;. 'AU..à. Kat
A.ÉÇElÇ, fivi Ka Ti átcpÓ!toÂ.1ç - 1tÓÂ.1ç éíic:p11. Ti xai..i..íxopoç 7 (À. 5 8 1 ) -

1. É:mÀoytcrµàv A : Ãoyiaµàv LCB.


2. TOV LCB: TWV A.
3. Tàs fls TO add. Uhlig.
4. lí.TTEP ALCB edd. (Uhlig: repentir, p. LXXVI!, cf. A. 80,17): WcrTTEp Uhlig (dans le texte).
5. oÍJ µtv rl add. Lange (cf. n. 36).
6. crwlacriv tiré de coeunr Prisc. : crw1cr1v A•<, crwlCoucnv Arcucca. aw1Cávoua1v Lrc.
7. KaÀÀlxopos A: KaÀÀlXWPOS LCB (v. n. suiv.).
PROLÉGOMÉNES : HOMOLOGIE ENTRE NIVEAUX D' ASSEMBLAGE 98

7. II est clair par ailleurs que, dans les exemples suivants:


{7} ali' ána, ci mémonás gc ... [li. 9.247)
[allons debout, si du moins tu désires ... ],
pára d' aner hàs katathesei [Od. 16.45]
[présent un homme qui l'installera],
on a affaire non à des apocopes, comme certains l'ont cru, mais à des altérations
de phrase par ellipse du verbe27. En effet, se produit-il jamais une apocope d'un
mot entier? Le nom même de l' altération en est un autre témoignage, car
'apocope' [litt.: abscision] {5} indique toujours qu'une partie du tout
demeure2s.
1.2.3. Fautes (§ 8).
8. Voici encore un argument qui, me semble-t-il, ne manque pas de
pertinence29. II arrive parfois que les mots donnent lieu à une faute de graphie
que l'on peut déceler à l'oreille, ou que, si cette évidence fait défaut, l'examen
rationnel permet de corriger: cet examen releve de ce que nous appelons la
théorie { 10} orthographiqueJO. Or il se produit à mon sens quelque chose
d'analogue avec les phrases. En effet, quand des mots assemblés ne sont pas
ceux qu'exigent les regles, nous parlons de solécisme, en tant que les 'éléments'
de ia phrase forment un ensemble incongruentll. Par conséquent, si l'on peut
apprendre32 l' orthographe avec exactitude, on peut aussi apprendre à construire
les phrases avec exactitude.
1.2.4 Ordre syntagmatique (§ 9).
9. {8} On parle d'éléments 'prépositifs', tant pour les consonnes que pour
les voyelles33. Or il en va de même pour les syllabes: on peut trouver, comme
prépositives, la syllabe eu et toutes les syllabes à voyelle aspirée {9} de l'usage
commun, et comme postpositives, ies syllabes comportant gm, km, ou khm, sans
parler des syllabes finales de mot en ls, rs, ns, etc.34 Même chose encore pour
les mots: nous parlons bien de 'prépositions', d'articles pré- et postpositifs, et
aussi d"adverbes', dénominations qui viennent de la construction {5} plutôt
que du sensls. Or on trouve aussi l'équivalent pour la phrase: les [jugements]
connectés sont vrais quand les prémisses précêdent les conclusions, comme
c'est !e cas dans la connexion premiere de ia phrase, par exemple quand
{ 10} on dit: "Si Denys marche, il est en mouvement'', <mais pas quand on
dit: > "Si Denys est en mouvement, il marche": en effet, en cas d'interversion,
l'ensemble n'est pas vrai36.
1.2.5Altérations1/ (dissociation et unification, transposition) (§§ 10-11).
10. Un élément se partage parfois en deux à la façon d'une syllabe:
hede - {5 } héade; et inversement deux éléments peuvent se contracter en un
seu!: bélea - béle. De même une syllabe - j'entends Ia syllabe proprement
dite3 7 - peut se partager en deux : kailon - kói'lon; et inversement deux syllabes
peuvent se réunir en une seule quand, à côté de gerai; trisyllabique, nous disons
gerãi, disyllabique; à côté de Aiaes, Hâides3s. II en est de même pour les mots,
avec akrópolis - pólis ákre, kallíkhoros [Od. 11.581] -
99 nEPI l:YNTA:::Em: A

11 xopép KaÂ.ÍJ 1 (TI l 8 o ), ical Etl < aÍ>aypov > - ailv ãypiov2 (! 539)-
icai i:à ÕtahluµÉva auvíÇEl, ciiç Ú<p' ev µÉpoç ')Jyyou ávÉ'yvroµEV i:à
à).)..à
1ta.a1µÉÂouaa (µ 7 O ) ica i 1Cllpmall!IOpÍJ1Dllç (0 5 2 7 ) . 'A'J..J..à icàv
wiç ')Jyyotç oi 1tapE1tÓµEVot aúvõtaµm fo0' éÍi:E Évooot ÕÚO ÀÍYyouç i\ tem
ltÀriouç, Ka0áitEp oi auvÕEÓµEVot ')Jyyot Eic auVTjµµÉvoov i\ itapaauVTjµµÉ-
voov i\ icai Ei:t auµ1tE1tÀ.eyµÉvrov· i\ 1tÚÂ.1v àitoai:ávi:tç Õ1ÚÂ.umv i:Ôlv ')Jyyoov
ltO\oWml, CÍl:; ExEt i:à
jíoµEV, CÍl:; EKÉÀEuE.ç, àID Õpuµá, lj)CXÍÔtµ' 'Oôooarir
e\ípoµEVEv~ftoonm 'tET\l"fllOO &óµam K<XÀá(IC 251-2)'
IO roE1 yàp auµ!tÀ.ÉÇa1 -iii>3 mi· xai e\ípoµiiv Év IWJaawn.
§ 11. l:i:o1xEía úitEptí0Ei:m, i]viica Ti xpaoía Kapoía, itapà i:à
12 axÉ1t<0 i:à ad1toç icai ltÉaKOÇ (Nicandre. The riaca 549). 'AJ...Afi. ical auA.-
Àa~aí, i]viica i:à EÇa!rlvric; EÇaíq>vriç, i]víica i:à Õp<OpEv clípopEv
(o 7 1 2, 1J1 2 2 2 ). 'A"A:>..à ical À.ÉÇE1ç, Ü'tE Ti oivoqiÓpoç q>EpÉoivoç ~
À.ÉyEtat, o'í tE avopóyuvot yúvavopoi (Soph. fr. 878 Nauck2). 'Al..l..à
tca\ fWyOl,
tàç µh> éípa 0pÉ\Jfaaa wcoíiaá u: (µ 134),
aUtàp o<y'> Elaro i'EV icai ÚltÉp~TJ Àátmv oOOóv (7t 41).
13 § 12. "Ett OV tpÓ7tOV 'tWv GtO\XEÍCllV a µÉv fonv 'PCllVÍlEvta, a Ka0' i:-
aui:à tpCllvi]V áitOtEMl, a OE: <JÚµ<pCllVll, ÍÍ7tEp áVE\l 'tÔJV tpCllVTjÉVt(J)V OÚK
EXEl pTJi:iJv i:i]v ÉK<pCÓVTJ<JlV, i:àv aui:ov i:póitov foi:iv Éitivoiiaat · icáiti tÔlv
À.ÉÇEoov. Ai µÉv yàp aúi:éiiv i:pó1tov nvà i:Ôlv <pCllVTjÉvi:oov pTjmÍ EÍat,
Ka0á7tEp É7tt 'tÍÕV pTJµái:rov fonv É7tlvofiam, óvoµái:oov, àvi:oovuµ1iõv,
É7t1ppTJµátrov, ÍÍ7tEp É7ttÀ.ÉyEtat i:aiç yivoµÉvmç ÉvEpyEÍmç, i]vÍKa Ém-
<p0E"(YóµE0a tà 1CáÂ.Â.1ai:a i:oiç tca'tà i:à oéov n ÉvEpyoúatv, i\ úyúô;
i\ mÂ.éili;· ai fü: c007tEpEl aÚµ<poova ávaµÉvouat tà <poovíitvta, i:oui:fonv
'tà 7tpOKO.tEtÀ.EyµÉva 'tÍÕV µEpÔlv tOU ÀÍYyou4, OV ÕvváµEvat tcat' ÍOÍav
14 pTjtai dvm, ica0á7tEp Éitl tiõv 7tpo0foErov, 'tÔ>V iip0poov, i:Ôlv auvÕÉ<Jµoov·
'tà yàp 'tO\Cl.Uta i:éiiv µopirov áEi <JV<J<JTjµaÍvEl, Ei'yE i:v yEVitcfl µE:v À.ÉyoµEv
01' 'AltoÂÂoJVÍov, ioor\ "(\VOOICOvtOÇ 'A7toÀÀ.CllvÍou5, tcatà OE ti\v aÍna-
nJCi]v 7ttÔlalV Oi' 'A1toÂ.MÍlviov, wç iiv aúi:oü aitiou ovtoç. O'i tE
aúvÕEaµoi itpàç i:àç téiiv À.Óyoov TÓ:ÇElç i\ áicoÀ.ou0iaç i:àç iõíaç õuváµEiç
7tapEµ<paÍvoumv, OtE auµ!tÂE1CtlKÔ>Ç µEv ó:KOÚE'ta1 à
ií't0t O'Y' éJx; EUtWv Kllt (Íp' EÇEtO (A 68 )'

1. XºP'Íl KaÀfi Bekk.er suivam Apc (sur une rature): xwpa KaÀÍ\ CB, xwpótcaÀT] Lª'· xwpos
KaÀlÍ LP' (KaWxopos xop.;i KaÀlÍ est confümé par la scholie A à TI I 80J.
2. aúaypov aüv áypLov Sophianos (cf. Phrynicos. Epir., p. 381 Lobeck: aúaypos ou
pT]tfov): awáypLov áypLov aüv Laces, aüv áypLov ALI"'.
3. T.;i A: TO L, TÔV CB.
4. Dans les mss, !'incise TOtJTfonv Tà npotcaTnl.!yµtva TWV µEpwv TOÜ Myov se lit
avant tcallánEp 14. 1. La transposition est due à Uhlig: ct· autres savants ont soupçonné cene
incise d'être une glose qui se serait introduite secondairement dans Ie texte.
s. waü YLVWO'KOVTOS 'ArroÀÀwvlov CBAPC mi;: om. A"', WO'EL YLVWO'KOLTO 'AnoÀÀwVLO\J Lª'
(biffé LP').
PROLÉGOMÉNES : HOMOLOGIE ENTRE NIVEAUX D' ASSEMBLAGE 99
{ 11} khorbi kale [/l. 16.180), ou encore <súagron> - sún ágrion [ll. 9.539]; et
inversement les mots séparés se réunissent, par exemple quand nous lisons
comme un mot unifié pasimélousa [Od. 12.70] et keressiphorhous [II. 8.527)39.
Or dans les phrases aussi [il en va de même]: les conjonctions qui s'y
rencontrent peuvent unifier deux ou même {5} plusieurs phrases - voir les
phrases conjointes formées de [propositions] connectées, subconnectées ou
encore couplées40; et inversement la disparition des conjonctions sépare les
phrases - exemple :
éiomen, hõs ekéleues, anà drumá, phaídim' Odusseu;
heúromen en bésseisi tetugména domata kalá [Od. 10.251-252]
[nous traversâmes le bois, comme tu l'avais ordonné, glorieux
Ulysse; 0 nous trouvâmes dans un vallon une demeure bien bâtie].
{ 10) II aurait faliu utiliser la copulative 'et': "et nous trouvâmes dans un
vallon".
11. Les éléments se transposent, comme dans kradía / kardía [creur], ou dans
{ 12) péskos pour sképos [couverture, toison, écorce], tiré de sképõ [couvrir] 4 1;
les syllabes aussi, comme dans exapínes / exaíphnes [soudain), órõren / ororen
[s'éleva] 42; les mots aussi, quand la terre oino-phóros [qui produit du vin] est
dite pheré-oinos [id.], ou les andró-gunoi [androgynes] gún-androi [id.];
{5 } les phrases aussi :
tàs men ára thrépsasa tekousá te [Od. 12.134]
[les ayant donc élevées et mises au monde]
autàr hó <g '> eísõ íen kai hupérbe lái'non oudón [Od. 16.41]
[alors il entra et franchit le seuil de pierre )43.

1.3.1. Analogie entre les parties de phrase et les éléments (§ 12).


12. { 13} On sait encore que, parmi les éléments, les uns sont des voyelles,
qui rendent un son vocal par elles-mêmes, les autres des consonnes, dont la
prononciation n'est pas possible sans les voyelles. On peut observer qu'il en va
de même pour les mots: il y en a qui, un peu comme les voyelles, peuvent être
énoncés [seuls)44 - {5} c'est ce qu'on peut observer pour les verbes, les noms,
les pronoms, les adverbes (ceux qui s'appliquent aux actions en cours, ainsi
quand nous nous exclamons: "Tres bien !", "Juste 1" ou "Bien !" à l'adresse de
ceux qui agissent comme il faut 45); mais il y ena d'autres qui, à la maniere des
consonnes, appellent les 'voyelles' (c'est-à-dire les parties de phrase que je
viens de mentionner), car ils ne peuvent pas {14} être énoncés tout seuls - c'est
le cas des prépositions, des articles, des conjonctions. En effet, les mots de ce
genre ne font jamais que consignifier 46: ainsi nous disons, au génitif, di'
Apollõníou [parle truchement d' Apollonios], qui suppose qu' Apollonios est au
courant, mais, à l'accusatif, di' Apollonion [à cause d' Apollonios], qui veut dire
qu' Apollonios est la cause. {5} Quant aux conjonctions, les valeurs propres
qu'elles ajoutent sont fonction de l'ordre et du rapport de consécution des
phrases 47; ainsi on peut entendre étoi tantôt comme copulatif - par exemple
dans:
etoi hó g' hos eipon kat' ár' hézeto [//. 1.68]
[lui de soo côté, ayant ainsi parlé, s'assit],
100 TIEPI l:YNTA:::Eíll: A

tv ian yàp õuváµe1 toli µ Év 1tapEÍÀ.1l7tta1, fü' ô ica\ icatà tfiv H;fiç auµ-
wici,v àvaymíooç ó oi Emivé#n tv tíi>
10 to'im ó' ÚVÉ.<rn) (A 68),
~1 01: óiaÇrnictiiciilç. iito1 vÉoç fonv fiE: 11:ai..a1óç. TfiõE EXEl ica\
15 tà ap0pa· auµq>EpÓµEva yàp tOlÇ ÓVÓµaa\V tf\v Év aut0\ç2 ÓÚvaµ1v
É7tayyÉÀ.À.Etat, oulC exovta ÕÊ tfiÕE µE0íatatat EÍÇ tàç icaÀ.ouµÉvaç
cXvul)Wµíaç, OOç óeõeíÇEtat iv to'iç Katà µÉpoç, Ev0a Kat ÉltiÕEÍÇoµev to
ainov, Ka0Ó"ti Ka\ i1t' WJ..mv µeplÍ>v À.áyou tauto 1tapalCoÀ.ou9i)aE1, ro01tEp
5 1t0ÂÀ.<ÍlC\Ç m\ tà c'Míµam ÉmppflµanKfu; àicoÚE'tm.

§ 13. '1a111ç ÕÊ ica\ ii táÇiç tiôv ato1xEí111v Év À.áy~ 1tapaÀ.aµ~avoµÉVfl


toü ói' õ n to a 1tpóice1tai, dta µet' aiito to ~. á1tartiiaE1 ica\ tfiv icatà
À.áyov tii>v µEpii>v toü À.Óyou táÇ1v, Ó\' õ t1 to Õvoµa 7tpÓ1CE1tm, µE0' õ
Écm to pfiµa ica\ tà ÜltÓÀ.o11ta µÉpfl to'ii À.áyou, c00d Ka\ 1táÀ.1v tv ta'iç
10 7ttcÍlaEa1v ii À.EyoµÉVfl di0Ela Ka\ yEviri\ ica\ ai ÜKÓÀ.o11to1, EV tE ta'iç
16 XPOV\icaiç toµaiç icatà tà />iiµata ó Éveatcóç, dta ó 1tapatanicóç ica\
o\ t:Çfiç J(pÓvoi, ev tE yb.Eai tó àpaEV11CÓv, µe0' o tó 0f1À.uicov ica\ tpÍtov
to tOÚtl&IV à1toq>at\ICOV OUOÉttpOV, ica\ É7t' aÀ.À.l&lv 7tÀ.EÍOtlllV, 7tEpl tliv
ióiçi3 7tOlflOÓµe0a auvaylll)'lÍv. KatE7tEiyov µÉvi:oi iatlv Evu:a tii>v 7tPOElCICE\-
µÉvl&lv' À.Óywv àvn7tapa~ÚÀ.À.Ea0m tfiv táÇiv tii>v µtpii>v toü À.áyou.
~1a111ç t\VEÇ MElpÓ"tEpov ávaatpÉq>OvtEÇ 7tEp\ tà to1aüta tàç iõíaç wm-
píaç 1tapaµu8oüvi:m, IÍlç ou ÕÉOv 1tep\ tàç to1aÚtaç Ç11n)oe1ç Katayíveo0m,
u1toÀ.a~ÓvtEÇ tà to1a'iita Katà tÚXTIV tt0tµatía0a1 · áÀ.À.à toúto1ç yE
7tPOCJYEvfJCJEtm É.V toiç Ka0ól..ou µflÕÊv Év táÇE1 7tapaÀ.aµ~ÚVEIV µ110€
10 1tapà táÇ1v ti ftµaptfio0m, Õlttp 7tcXvtn ÍJÀ,í01ov· d yàp Élt\ nviàv5 õoí11ç,
ávcryicii mm 7távtwv OoúYa1.
§ 14. "Eonv oi'iv ii táÇ1ç µÍµflµa toü aiitotEÀ.oÜÇ À.áyou, 1táw àlCp1~ii>ç
1tpii>tov to õvoµa 0Eµatíaaaa, µt0' o to p11µa, EiyE 1tâç À.áyoç
17 iiVEll tOÚtCllV OU ClllylCÀ.EÍEtat. napoV YOVV ltlOtcÍlaaa0m ÉlC OllvtÚÇECllÇ
ltEPIEXOÚOT\ÇÓ tà µÉpfl to\i À.Óyou, iÇ fiç El7tEp ÜltootaÀ.f\oEtm õvoµa
i\ pfiµa, tà to\i À.áyou ou auyicÀ.EÍEtm, Ei µÉvto1 7tÓ:vta tà Ú!tÓÀ.o11ta,
ou 7tÓ:VtlllÇ EÀ.À.EÍltEI ó À.Óyoç. ó aÚtoç áv0pmKOÇ ol..1o6ftaaç ofiµE-
pov 1CatÉKEatv EY1CE1tm tà µÉpfl wü À.Óyou 1tapà tov oúvÓEaµov,
É7td 7tpoatE0dç EtEpov À.áyov à1ta1n)aE1. <l>Épt oi'iv ÉÀ.À.E\ljlm to õvoµa
i\ to i>fiµa, Ka\ ÉÀ.À.EÍ1j1E1 ó À.áyoç, f:1t1ÇT1tii>v Õltou µt:v to i>fiµa, Õ1tou
õt: to õvoµa, ó aÚtoç ól..1o6ftaaç ofiµt:pov 1CatÉ11:t:aEv i\ b a'inbç

1. ÓTf -1TC1ÀatÓS" CBLpc mg Bekker: om. AI..ac (Uhlig place ce segment entre croche\S droi\S.
tout en déclarant. dans I' apparat, que son absence dans les meilleurs mss doit être dú à une
omission).
2. tv aírro1s R.Schneider: tv airro1s ACLpc mg, f:a11Twv Lace.
3. lSlq. Aª<C : lBlav ApcLB.
4. 1TpüfKK€LµÉvwv Bekker: 1Tpüf'YKflµtvwv ALC, 1TpOK€LµÉvwv B.
5. (1Tl nvwv Bekker: €m nvwv A, f1T[ nvwv LCB.
6. 1TfplfXOÍl<nlS' Aac Bekker: olov 1TfPLfXOÚC17]S AP<LCB Uhlig (mais Uhlig montre dans son
apparat qu'il ne sait pas interpréter olov)
PROLÉGOMENES : L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 100

ou il est employé avec la valeur de mén, d'ou la présence, indispensable, dans la


suite de l'énocé couplé, de dé:
{ 10) toísi d' anéste [ibid., suite immédiate]
[de son côté se leva panni eux ... ] -,
tantôt comme disjonctif, exemple: etoi néos estin ee palaiós [qu'il soit ou jeune
ou vieux; cf. Il. 14. l 08]. II en va de même pour {15) les articles : quand ils se
rapportent aux noms, ils présentent leur valeur intrinseque; autrement ils se
transposent en ce qu'on appelle des pronoms, comme on le montrera dans
l'étude de détail 48. On y montrera aussi pourquoi cela se produit également pour
d'autres parties de phrase: ainsi {5) pour les noms, qui souvent s'entendent
adverbialement49.
1.3.2.l. Premiere et deuxieme parties de la phrase: le nom et le verbe (§§ 13-
18).
13.so Si l'on peut rendre raison de l'ordre des éléments en expliquant
pourquoi alpha vient en tête et est suivi de bêta, il faudra assurément rendre
aussi raison de I' ordre des parties de phrase et expliquer pourquoi !e nom vient
en tête et est suivi du verbe, puis des autres parties de phrase. Même exigence
pour les cas, ou on a d'abord celui qu'on appelle 'direct', puis le génitif, puis les
autres; de même pour les { 16) divisions du temps que présentent les verbes : le
présent, puis l'imparfait, puis les temps suivants; pour les genres: le masculin,
puis le féminin et en troisieme le neutre qui est la négation des deux autres - et
il y a une foule d'autres exemples auxquels nous consacrerons un recuei!
spécial. Mais il est urgent, pour Jes raisons que j' ai exposées, {5) de présenter
en regard l'ordre des parties de phrase. C'est assurément faute de compétence
en ces matieres que certains, pour masquer leur incompétence, racontent qu'il
ne faut pas s'attarder à de telles recherches, ces listes tenant selon eux leur orclre
du hasard; or ces gens-là vont devoir admettre aussi que, d'une maniêre
générale, rien n'obéit à un ordre ni ne peut { 10} pécher contre l'ordre (car ce
qu'on accorde pour un cas, on est forcé de l'accorder pour tous) - or c'est
completement stupides1.
14. L' ordre en question est à I' image de la phrase complete52: il place en tête le
nom, suivi du verbe, ce qui est tout à fait pertinent puisque aucune phrase
(17) ne saurait être achevée sans euxs3. On peut !e prouver en partant d'une
construction contenant toutes Jes parties de phrase : que I' on en supprime Je nom
ou Je verbe, la phrase devient inachevée, mais si I' on supprime tous Jes autres
mots, elle ne présente absolument pas de lacune54. Soit:
ho autàs ánthrõpos olisthesas semeron {5) kat-épesen
[le même homme ayant-glissé aujourd'hui dé-chut].
Toutes les parties de phrase s'y trouvent55, sauf la conjonction dont l'ajout
appellerait une seconde phrases6. S'il manque Je nom ou le verbe, il y aura une
lacune dans la phrase, qui réclamera, selon le cas, un nom ou un verbe: *ho
autàs olisthesas semeron kat-épesen [le même ayant-glissé aujourd'hui dé-chut]
ou *ho autàs ánthrõpos olisthesas semeron [!e même homme ayant-glissé
101 TIEPI l:YNTAEEru: A

áv9p!O!CO<; 6A.t<J6íiaaç oiiµ.epov. Ei µÉv101 nç Úq>ÉÀ.01 10 Ê1tÍpp11µa,


10 ou 1táv1wç À.tÍljfEI ó À.Óyoç · ó <XU'tOÇ ãv9pw1toç ÓÀ.to0fioa<; ic:a'tÉ·
!tECIEV. 'AJJ..' Ei Klll TIJV µEtOXÍJV, OuO' OÜ'tWÇ À.tÍljfEI [Ô a'Út0ç áv9pm-
!COÇ m'tÉ!tt:oEVJI, ovo· Ei ti)v 1tpó0Ea1v· ô aútoi; áv9p<01COÇ eneoEv·
ouô. EÍ to ávi:wvuµ \KÓv· À.EÀ.Ellj!Etlll yàp tà ô 2 áv9p<O!COÇ EnECIEV.
'AJJ..' ouô' EÍ to iip0pov· 'tO yàp ãv0p<O!t0Ç E!tECIEV ou 1távtwç áva-
15 q>Opàv Çll'IÊ\, !tP<ÍmlV O'~Cl\V tOU á\6p<Ílltou.
§ 15. OU toi"Yro ÓÉ
<I>Ttµ 1, Otl ouxi K<Xi3 ÊÇ áv'twvuµ íaç llUtO'tÉÀ.tl<X CIUVÍClt<Xtal, ÍÍ!tou q>aµE:v
oiítwç , Éym !tEpt!tlltÍÕ, aV 1ttpt1tllttiç. TÓtE yàp auvíatatlll ~ aut0-
18 tÉÀ.tl<X, Ot<XV áv't' ÓvÓµ<XtOÇ !t<Xp<XÀ.Ttcp0ft n avtmvuµÍa K<X\ ÓuváµEI !t<ÍÀ.lV
n llUTIJ CluvtaÇ1ç TI· '01tÓtE OE áv0u1táyEtlll ávtwvuµÍa, Êv toiç K<Xtà
µÉpoç Eipi)aEtai, K<Xt noia pi)µata 1tpàç tàç Eii0EÍaç µóvov auvaptêttm,
11:a\ tiva a\Jtii>v 1tÀ.ayÍaç ÊmÇ11tEi.

§ 16. Kai toú pi)µatoç ô!: ávay11:aíwç 1tpó1mta1 to õvoµa, é1te\ tà


Ôlat16Évai 11:11\ to füatí0rn6m aCÍJµatoç ióiov, wiç ôE: aCÍJµaa1v Ê!tÍKEltlll
n 0ÉalÇ téiJv ÓvoµatWV, ÉÇ Wv n ÍÔIÓ'tTtÇ tOÚ pi)µatoç, À.tyW ti)v EVÉpyEl<XV
IC<Xl 'tà itá6oç.
§ l 7. (Tiapuq>ÍCltlltlll oi'iv n EU0ti<X Êv autoiç to'iç pi)µa-
Cl\V, K<Xtà µEv to 1tpfut0v IC<Xt ÔEVtEpOV op1ÇoµÉVTj, K<X'tà ôf: 'tO tpÍtoV
19 ôià to UltEtpa dvm tà tpÍt<X áopiatouµÉVTt, xmptç ti µi) E:ÇaípEtOÇ
E:vÉpytta E:yyÉvo1to 4 , ica0á1tEp é1ti toú áatpcíirm K<Xt ~povtÇ:.)
KP<ÍtTtCJEV oi'iv Ka\ n án' llUtOÚ 0fo1ç tà 1távta tà toÚ À.Óyou µÉpTt
KaÃ.tio0a1 óvóµata, CÍlç âv autou !tpOÜ<pECJtii>toç. E{ yàp EK téiiv EvavtÍro\'
nç ÉKtivo á1tocpaívo1to, CÍlç ÉK ti1ç K01VÍjç óvoµaaíaç tii>v À.ÉÇErov au1à
Ct!tTtVÉYK<XtO tnv Cl!tavtWV Óvoµaa{av, K<Xl Klltà tOUtO âv !tpWtEÚOI,
0éa1v ti)v 1tpCÍJtTtv tiôv À.ÉÇEmv ÊltlOtÇáµtvovS, Ka0ót1 ica\ ÔEÍKVUµtv CÍlç
EVEKll tÍ)Ç tÚpÉCIEWÇ tiôv atoixtíwv 1távta tà ato1xtl<X 1tapà tà ãÂApfiv
IÍOÚV<X'tO µ \~ óvoµaaíç: XPIÍC1aa0111 tji to'ü a, O!tEp aq>EÍÀ.tto TIJV 1táVt(1)V
10 OVOµ<XCJlllV Ôlà TIJV EV autí/l ytvoµÉVTjV 1tpCÍJtTtV 0fo1v, CIUVÔpaµÓvtOÇ Ka\
tOÜ ª", aútoü cp0óyyou· CIUVÉ'tPEXE yàp n 'tOÜ ãÂApfiv apxn •ft EIC-
cproviíatl tou awixEíou, 1ii>v Ú1toÀ.EmoµÉvrov iôíaç E1tEKtáoE1ç EÍÀ.T1q>Ótrov.

20 § 19. OuK áÀ.Óyroç ôi: EKEÍvcp o\µ aí 11ç Êmari)oE1, tí ôií 1to1t oux1
µttà ti)v toü óvóµatoç 6éatv tà ávti t0Út0u µÓptov 1tapaÀ.aµ~avÓµEvov
Ú1tttáYT1, À.Éyro ôi) ti)v ávtwvuµíav, ttyE icatà àµo1~i\v toü óvóµatoç
1táÀ.1v aúv •éii /liíµan auvÉxt1 1ov Ã.óyov. Iltpl ol.i &v 1tpocpavnç á1tó-
Ôt1Ç1ç yÉvo1to ~OE, CÍlç EVEKll tÍ)ç tii>v />11µátmv auvóóou Ê1tEv01í611aav
aí àvtwvuµím. 'EnEi yàp tà óvóµata tpitwv npoa<Ílltwv Êattv à1tocpat1icá,

1 b auTàs ávtlpwnos KaTtnrnEv CB Bekker : om. AL. suppr. Uhlig.


2. b LCB om. A.
3. ouxl Kal LB : KUL OVXL A. Ka\ oiiK C.
4.€yy€voLTO Maas(l912:10) :àv y€vmTo AC,y€voLTo LB Uhlig.
5. E:môEeáµEvov L•<c: E:moneáµnov ALP<B.
PROLÉGOMENES: L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 101

aujourd'hui]. En revanche, si on supprime l'adverbe, {10} la phrase ne


présentera absolument pas de lacune: ho autos ánthrõpos olisthesas kat-épesen
[le même homme ayant-glissé dé-chut]. Si l'on supprime aussi le participe, pas
de lacune non plus : [[ ho autos ánthrõpos kat-épesen [le même homme dé-
chut] ])57; pas davantage si on supprime la préposition: ho autos ánthrõpos
épesen [le même homme chut] ; ni non plus si on supprime le pronom, car il
restera: ho ánthrõpos épesen [l'homme chut] ; ni si on supprime I' article, car Ia
phrase ánthrõpos épesen [(un) homme chut] n'exige pas du tout une mention
anaphorique { 15} de ánthrõpos [homme]: il peut s'agir d'une premiere
mentionss.
15. Je ne prétends pas qu'avec un pronom on ne constitue pas aussi une phrase
complete, quand on dit ego peripató [moi je marche], su peripateís [toi tu
marches]; en effet, Ia phrase constituée est bien {18} complete puisque, Ie
pronom remplaçant le nom, Ia construction revient virtuellement au même. On
dira plus loin, dans l'étude de détail, dans quels cas un pronom se substitue au
noms9, et aussi quels verbes s'articulent exclusivement au cas direct et Iesquels
requierent des cas obliquestSO.
16. {5} Le nom vient nécessairement avant le verbe. En effet, étant donné que
le propre d'un corps est de mettre ou d'être mis dans une certaine disposition et
que les noms sont institués pour s' appliquer aux corps, Ies noms sont à l' origine
de ce qui est propre aux verbes, à savoir I' actif et le passif61.
17. (En fait, les formes verbales elles-mêmes comportent comrne signifié
conjoint un cas direct62, qu'il soit déterminé cornme à la prerniere et à Ia
deuxierne personnes, ou indéterrniné comme à la troisieme - {19} cela parce
que les troisiemes sont en nombre infini, sauf dans le cas ou l' action se
présenterait comme un privilege exclusif63, ainsi pour "il-fait-des-éclairs" ou "il-
tonne".)
18. Cela étant, l'appellation de 'norn' a réussi à s'irnposer à toutes les parties de
phrase64 qu' on appelle 'noms' parce que le norn leur préexiste. Si au contrairc
(5) on soutenait que, ernpruntant la dénomination commune des rnots, il s'est
approprié celle qui valait pour tous, mêrne dans ce cas il serait le prernier
puisque c'est l'appellation premiere des rnots qui serait devenue la sienne. C'est
exactement ce que nous avons rnontré pour les éléments. En effet, du fait de leur
'invention', tous Ies élérnents pourraient avoir tiré de alpheín [inventer] une
unique dénomination, celle d' álpha; mais c' est cet élément qui s' est approprié
la dénomination qui valait pour tous, {10) parce qu'il était le premier à recevoir
I'appellation, et que, de plus, cette appellation se trouvait co·incider avec Ie son
qui est le sien: il y avait en effet colncidence entre le début de alpheín et Ia
prononciation de l'élément álpha. Quant aux [norns des) autres éléments, ils ont
reçu des rallonges qui Ieur sont propres65.
1.3.2.2. Pourquoi le pronom ne suit pas le nom (§§ 19-20).
19. (20) Voici une question qui mérite selon rnoi qu'on s'y arrête:
pourquoi n'est-ce pas apres Ie norn qu'a été rangé le rnot qui s'emploie à sa
place, je veux dire Ie pronom, qui s'échange avec le norn pour donner à son tour
avec le verbe une phrase bien formée66? Une explication éclairante {5} serait
que les pronoms ont été inventés pour aller avec les verbes67. En effet, du fait
que les norns désignent des troisiemes personnes {puisque les dénominations
102 nEPl I:YNTAEEm A

(1m0o ai àn' ai'rtrov 0Écmç yivóµtvai o'Ütt bti t tov àno<PUivoµÉvou 7tpo-
21 OCÍJ7tO\l tioiv, ÍÍ7ttp EOtlV \Õ\ov 7tpÓl'tou 7tpoo<ÍJ7tou· OU yàp Ô1Í 'YE EalltOtÇ
tÍ6Evtat oi 7tat0EÇ tà OVÓµata, OUÓÊ 7tpOÇ autOUÇ á7tOq>atVÓµEVOl tàç
ovoµaoíaç 7to1oúµt0a, ÍÍ7ttp Éati ÕtutÉpou 7tpoo<ÍJ7tou), ÍÍv ÕE tà Pflµata
Év tpioiv 7tpOCJCÍJ7tolÇ lCataytVÓµEVCX, [xa\F Õlà tOVtO 7tpOOE7tEVOEÍ:to ii áv-
tCllWµÍa Év 7tpoo<ÍJ7to1ç [< CÍlp1oµÉvo1ç >P 1mta'YlvoµÉvr1, ávtava7tÀTJpoüoa xai
ti)v 0éotv tov ovóµatoç xai tiiv tá1;1v tOV Pflµatoç, CÍlç EV toiç tOlOlrtOlÇ
êydi y~, a\i ypácpaç· xai õià i:ovto oux Évt7toõíÇtto to ev tpitcp
ÀÉytiv 7tpooCÍl7tcp 'Apíatapxoç ávaytvoíaicu, CÍlç âv õoo tpitwv au-
vóvtwv. (Ou tomo ÕÊ 7tapíotriµ1, CÍlç ai icatà to tpítov 7tpÓCJoo7tov áv-
10 toovuµÍat 7tEplttaÍ tlOl, ÕuvaµÉVWV tfüv ovoµátCllV Katà to tpÍtOV 7tpÓ·
ow7tov 7tapal..aµ~ávta0m · Õl' éí tt yàp icai E:v tpÍto1ç4 7tpoocímo1ç icata-
yivovtm ai ávtwvuµ Ím, Év toiç icatà µÉpoç Eipi)ottai.) Kai Ei toüto
át..n0é;, 7tpocpavÊç éít1 7tpoÜ7toot1)otta1 ii téôv pTJµÚtoov táÇ1ç téi>v
õ1' ai'rtà E7ttvo110t1orov ávtwvuµtéôv.
§ 20. To õê µe\Çov, tà Pflµa-
15 ta 7tpOOCÍl7tCllV trov icat' eu0e\av VOOllµÉvoov foti 7tapaotatt1Cá, Ü7tEp
22 ànoA.i'rtwç votitm· o yàp ànoq>atvóµtvoç 1tEpi11:atéô fi 'Y pácpm ou 7tpbç
EvOEt/;tv ÉtÉpou 7tpoocímou opÍÇttm· ai õê5 ávtwvuµÍm Eiç Õtáicptotv 7tpooCÍ>-
7tO\l É7t1vo110e'ioat Év µÉv ta'iç 7t/..ayÍmç 7ttcOOECJlV iíoav xai EyKÀtnicai, a'í7ttp
Eioiv ànoA.útoov 7tpoocímoov 7tapaotat1KaÍ, 7tapaA.aµ~ávovta1 õE: Kai eiç
Op6iiv táotv Ek; 711XPɵ7ttWmV WnO\Cl<JtEÀÀoµÉvotl 7tpoo<Írtou, CÍlç ExEl W
='iõa Õ' ɵoi A.úoaite (A 20)

uµ\v µi:v 0ro\ ÕOIEv (A 18)

10 i) Õ' ÉµÊ XEtpÕç ü..o'iloa (J.i 33)


7tpÕç .o
cpí/..wv áitávai6tv ÉtaÍpoov (J.i 3 3).
néiiç otiv ai tijç eUSEÍaç 7ttc00EWÇ ávtoovuµ Íat to EylCÀ.!VÓµEVOV 7tpÓOCll7tOV
ou 7tapEÔÉXOvto; fi oti 7tpoÜq>Eoteótwv téôv />riµátwv Kai áva7tÀ11poÚvtoov
15 to tijç Eu6daç á7tÓÀlltOV 7tpÓOW7tOV Eiç ouõi:v XPElWOEÇ E7tEVOOÜvto ai
tijç tu0eiaç EyKÀmKai ávtwvuµiat, táxa 7tapeA.icóµeva1 7tÀ.Éov téôv 7tapa-
23 7tÀ1lPCllµan1Céôv ouvÕÉoµwv, oüç ànoõdÇoµev ica\ ávayKaíwç 7tapal..aµ~a­
voµÉ\ouç. ('H yoÜv eyicÀ.10t\oa tijç op0fiç 7ttcOOECllÇ 7tapà ÍlWptEÜOl
tÚ ávayicaÍWÇ 7tapÉcp0EtpE !Cal ti)v EU0EtaV, µttaotâoa Eiç ti)v CJU'Y'YEvíl
aínamcfiv.) Kai cpaívetm on evɵEtvav ai tijç Eii0eiaç ávtoovuµÍm ou

l. Étrl. Uhlig (cf. 156,12): ÉK ALCB.


2. Kal ALCB Prisc. Uhlig. suppr. Maas (1912: 11).
3. tv trpooómms ALCB Bekker, Maas (1912:11): tv npoowtrolS <Wp1oµtvms> R.Schnei<ler
(cf. in personas d~finitas Prisc.), Uhlig.
4. TplTms ACB: Tplol L (cf. 159.2).
5. al & Bekker (cf. uero Prisc.): a'í TE ALCB.
PROLÉGOMENES : L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 102

qu' ils instituent ne s' appliquent pas à la personne qui parle, {21} ce qui est Je
propre de la premiere personne -· de fait, on ne voit pas que les enfants se
donnent à eux-mêmes leur nom -; mais nous nele leur donnons pas non plus en
nous adressant à eux, ce qui est le propre de la deuxieme personne68), et que les
verbes, eux, peuvent se présenter à trois personnes, on a pour cette raison, en
plus [du nom], inventé {5} !e pronom, qui, présentant un paradigme personnel
[complet)69, supplée à [la défaillance de] la dénomination et complete la
construction du verbe7o, comme dans ego gráphõ [moi j'écris], su grápheis [toi
tu écris]. C'est pourquoi aussi rien n'empêche de dire, à la troisieme personne:
Arístarkhos anaginoskei [Aristarque lit], car c'est mettre ensemble deux
troisiemes personnes. (Je ne veux pas dire par !àqueles pronoms de la troisieme
personne { 10) soient superflus du fait qu'à la troisieme personne on peut
employer les noms: on dira dans l'étude de détail pourquoi les pronoms existent
aussi à la troisieme personne7 1.) Si ce que je dis est vrai, il est bien clair que les
verbes auront priorité de rang sur les pronoms12, qui ont été inventés à cause
d'eux.
20. Mais voici plus important. { 15} Les personnes conçues au cas direct
qu' indiquent les verbes {22} s' interpretent de maniere absolue: celui qui dit
peripato [je marche] ou gráphõ [j'écris] ne se détermine pas par référence à une
autre personne. Les pronoms, eux, qui ont été inventés pour distinguer les
personnes, ont deux sortes de cas obliques: enclitiques, ils indiquent des
personnes absolues; {5} orthotonés, ils servent à introduire une opposition de
personnes73. Ainsi dans:
pafda d' emoi lúsaite [Il. 1.20]
[à moi, rendez mon enfant],
le pronom s' oppose à :
humin men theoi dofen ... [Il. 1.18]
[à vous, puissent les dieux accorder ... ] ;
dans:
{ 10) hê d'eme kheiràs helousa [Od. 12.33]
[elle, m'ayant pris, moi, par la main],
il s'opp03e à:
phílõn apáneuthen hetafrõn [ibid.)
[à l'écart de mes compagnons].
Des lors, si le pronom n 'admet pas de personne enclitique au cas direct, e' est
tout simplement parce que le verbe, qui !ui préexiste, fournit déjà { 15} une
personne absolue au cas direct74 et que donc l'invention des pronoms enclitiques
à ce cas serait tout à fait inutile. Ils seraient même plus superflus que les
{23) conjonctions explétives, dont nous démontrerons que l'emploi peut aussi
répondre à une nécessité75. (En tout cas, en dorien, !e pronom enclitique au cas
droit76 tu [tu] a par nécessité renoncé au cas direct pour passer à l'accusatif
apparenté77 .) II est manifeste que les pronoms ont subsisté au cas direct
103 IlEPI IYNTA;:;Em: A

Ôl' ãM.o tt i\ ica0o tà Pflµata, oú ôuváµEva napacní\aat TÍ(v àvnÔla-


atoÀ.ÍJv, auµnapEÃ.áµ~avt Ti]v àvtciivuµÍav EVEKa to\i ÉÇatpÉtou mití\ç
iôuiiµamç' ÂÉy(J) 'tÍi; civnôUXO'!DÃfJ;.
§ 21. Ka\ Ti µEtoxil ôt: icatà Ti]v ÔÉouaav àicol..ou0íav icatEAix0r\ µEtà
to Pflµa, tí\ç táÇEOlÇ ÉiccpatvoÚ<rrJç TÍ(v ÉK to\i PfIµatoç µttántOlatv Eiç
10 aútfiv. ("Qç yE Êv i:cj:> nEpl µttoxfic; ôtà nÂE1ÓvOlv napEatfiaaµEv ioç
àvayicaÍOlç ai µttaÀ,ÍJljlEtç tíiiv PrlµátOlV ÉyÍvovi:o Eiç 7ttOlttKà axfiµata
OUV toiç napE7tOµÉVO!Ç yÉVEOl, tÔlV PrlµÓ.tOlV OU ÔuvaµÉVOlV ti]v KataÀ.-
24 /uiÂÓtr)u no:paatÍ')aat).
§ 22. Ilpocpav(ç ô' ott ica\ ii ÉyyEvoµÉvri
0rotç toU oVÓµatOÇ OUK iíM.olç âv Écpul.,áx9ri. El µi] µEtà to Õvoµa ica\ to
pfiµa to Êic toÚtOlV Éic icatacpáaEOlÇ 1Jpt1iµÉVov µóptov naptl..aµ~ávtto,
Wç ica\ µEtà to àppEVlKOV ICCtt 8111..uKoV to tOÚ'tOlV ànocpat\ICOV oÚÔÉtE-
pov. Ei yàp µi] napaôtÇaíµt0a TÍ(v tÔlv npOKEtµÉvOlv µopÍOlV npoi:Épav
0ro1v, Katal..El..EiwEtm to µ110[ µEwxi]v Kal..Eiv µ11ô[ µiiv oúôÉtEpov, Ênd
tÍVOlV ÔÚO 7tpOÜ<pEOt<ÍltOlV yÉVO\tO av Ó:nocpat\ICOV tO OUÔÉtEpOV, tÍVOlV
ôE: µE6iÇt1 ii µti:oxfi; ó).)..' oooE: ãl..l..ou µopíou ôúvatto ãv ttç napɵ-
7ttOlatv noti\aaa0m, À.ÉyOl àvtOlvuµíaç, Éntppi\µai:oç, auvôfoµou, ãM.ou tou·
10 oúôE yàp tÍ); toÚtwV W!Ótll'IOÇ µetáJxEV,
§ 23. Oúx Wç EtuXE ôE: Kal ii tou ãp0pou táÇ1ç npoaEppÍ<pll, iinayo-
ptúouaa µE:v to auvriptllµÉvov toiç Eip11µÉvo1ç 7tt0ltticoiç, ÉKKÀ.Ívaaal ôf:
25 Ti]v ànapáÔEKtov tôiv iíp0p0lv àvtOlvuµ íav, éínou yE Kai µÉxp1 pi\µai:oç
ii toúi:ou auváptllaÍç fonv, to cpiÂ.ol..oye'iv icaÀ.Óv Éanv, i:cj> ypá-
cpnv i\ôoµai.
§ 2 4. Oú ÔtÍJattCtl ÊntatáatOlÇ ii 'Ílno\iaa àvtOlvuµ ía, onou 'YE 1m\
napEICIVÔÚVEUE µEtà TÍ(v 'tOU ovÓµatoç 0fo1v napa/..aµ~ávta0at. IlpÓÔT1-
MV ô' ott Ka\ to àvtí nvoç napal..aµ~avÓµEvov2 µti:aytvrntÉpav 0fotv
oµoÀ.oyEi < tOU µEtá t\VOÇ >3. Ka\ d to ap0pov µEtà ovóµatoç' ii ôf4
àvtOlvuµÍa àvt ovóµatoç, ÔÉÔOtat O'tt i:o auvunápxov ap0pov tcj:> 6vó-
µan nprofMt:póv ian til; àvrwvuµíaç.
§ 25. "laOlÇ yàp Kat ai àva-
10 cpoptlCat àvtOlVUµÍat àvt Óvoµát(J)V ElOt tÔJV OUV ap0pOIÇ À.EyoµÉvOlV"
oú yàp ÔÍ\ yE tà óvóµata ÉÇ a'Íltôiv5 àvacpopàv napÍatllatv, Ei µi] auµ-
napal..á~otEV to iíp0pov, oli iÇaípEtÓÇ iattv ii àvacpopá· ôuváµEt iípa
26 àvt\ iíp0p0lv napal..aµ~àvEtm. Aútà yo\iv tà ãp0pa tfiç npoç tà óvóµata
cmvaptfiaEOlÇ ànoatávta Eiç TÍ(v 'ÍlnotttayµÉvriv àvtOlvuµ íav µti:aníntEt,
<O; ÉV toiç totOÚ'l:OIÇ'

l. tKKÀl.vacm L: tyKMvaaa Apc (ey sur une rature) C, t"(K>.l.voooa B.


2. rrapa>.aµj3a.vóµEvav: dernier mot avant lacune dans le ms A. À partir de µETayEvrnTÉpav
(jusqu'à 91,6 U Tpúqx.iv TTapEyÉvno): mss LCB.
3. To~ µETá nvos add. Lehrs (cf. Sch. Den. Thr. 76,32).
4. -/i 8~ L: Kal -/i CB Uhlig.
5. tÇ airrwv B : tÇ airrwv C, Ttiv tÇ airrwv L.
PROLÉGOMÉNES: L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 103

{5} uniquement parce que le verbe, incapable d' exprimer la distinction [des
personnes] par opposition, seles est adjoints à cause de cette propriété qu'ils ont
en exclusivité: la distinction par opposition.
1.3.2.3. Troisieme place: le participe(§§ 21-22).
21. Quant au participe, il était normal de le ranger dans la liste à la suite du
verbe: cette position met en évidence le fait qu'il résulte d'une transformation
du verbe. {10} (Nous avons en effet montré abondamment, dans le traité Du
participe, que la transformation des verbes en formes pourvues de cas, et par
suite de genres, était nécessaire quand les verbes ne peuvent {24} satisfaire à la
congruence.)78
22. II est évident encore qu'il n'y avait pas d'autre moyen de préserver
l' appellation qu' il a reçue que de placer apres le nom et !e verbe la partie de
phrase qui se rattache à eux positivement, de même qu' on place apres le
masculin et le féminin le neutre qui leur correspond négativement. {5} En effet,
si nous n'admettons pas que les précedent dans la liste les parties de phrase
précitées, nous allons nous retrouver dans l'impossibilité de parler de
'participe', ou bien de 'neutre' [litt.: ni l'un ni l'autre]: quels seraient les deux
genres préexistants dont !e neutre serait la négation? et de quelles [parties de
phrase] participera le participe? On ne pourrait pas non plus insérer [avant le
participe] un autre mot dans la liste - je veux dire !e pronom, l'adverbe, la
conjonction ou un autre -, {10) car ce n'est pas des propriétés de ces [parties de
phrase]-là qu'il participe79.
1.3.2.4. Quatrieme place: l'article ( § 23 ).
23. La position de l' article ne !ui a pas non plus été assignée comme cela
au hasard: en effet, elle indique qu' il s' articu!e8o aux casuels mentionnés -
{ 25} !e pronom, qui, lui, n' admet pas l' articles1, se trouvant écarté - et que cette
articulation s'étend même au verbe, comme par exemple dans tà philologein
kalón estin [litt.: I'étudier-les-reuvres est bien], toi gráphein hédomai [litt.: j'ai
plaisir à l'écrire (i.e. au fait d'écrire)].
1.3.2.5. Cinquieme place: le pronom (§§ 24-25).
24. Que le pronom vienne aussitôt apres, nul besoin d'y insister: n'a-t-il
pas {5} failli prendre place apres le nom? Mais il est trop clair que ce qui
remplace se dénonce comme institué plus tard < que ce qui accompague >;
donc, puisque l'article accompagne le nom et que le pronom le remplace, on
accorde que l'article, qui coexiste avec le nom, a plus d'ancienneté que le
pronom.
25. II est hors de doute encore que les { 1O} pronoms anaphoriques remplacent
des noms accompagnés de l'article82; en effet, les noms par eux-mêmes
n 'expriment pas l'anaphore: ils doivent pour cela s'adjoindre l'article, signifiant
par excellence de l' anaphore; donc, potentiellement, {26} le pronom remplace
l'article. Du reste, les articles eux-mêmes, lorsqu'ils cessent d'être articulés au
nom, se transposent en pronoms, [la partie de phrase] qui suit dans la liste83, par
exemple dans :
ho gàr élthe thoàs epi néas Akhaion [li. l.12]
[lui (litt.: le) était allé aux nefs rapides des Achéens],
104 TIEPl I:YNT AEEill: A

ô:; yáp ln µÓÀ1cno:


ljvôavE icrtpÚl((J)V (p 172~

'tÕv ô' cmaµE1j3óµE\IOÇ (e.g. A 84).


·yÚp tfiç tO\aÚTTJÇ auvtá!;Emç Katà 'tOV ltpOCJ'IÍKOVta ÀÍ:Yyov É:vtEAfix; tà
tfiç auvtá!;Emç ci1toôEÍÇoµEV.
10 § 2 6. «l>aívum ô' on ica\ ii 1tpó0Ea1ç ou 1tp<Ím1v exouaa 0foiv ica\
àpxaiotÉpav t&v ãM.mv Â.ÉÇEmv tftôE icatEÂ.ÉX0n. Oitou "(E ouK àit' iôiaç
Évvo(aç TI,v óvoµaaiav ElÀ.T]XEV, ciÃ.Ã.' EK tov i:éõv 1tpoÜ1tÓvtmv µopimv
ltp0tt0ta0ai, Ulttp tl µi] !tpOÜq>EOtf\KOl, oUô' auti] <JU<Jtf\OEtal, Ka0iliç
É1ttôti1CV\lµEV icàit\ tfiç µuoxfiç. "Ev0a "fOÜv Ka\ tfiç tá!;tmç eruxtv, Et"fE
15 otE: µE:v Katà aúv0ta1v, ótE: ôE: Katà 1tapá0ea1v 1tpoti0ttm téõv icatEt-
27 À.E"(µÉvmvl µopioov, roatt µtta"(EVEOtÉpa µÉv Éan tjl q>Ú<Jtt, tjl ôe auv-
'táÇei2 àpKttKÍ\ (Ka0ót1 fot1 voiiam Ka1t\ toü icaÀ.ouµÉvou 1tpotan1icoii
ã.p0pou· oú "(àp ô~ "(E, Ott Ka\ 1tpotáaati:m, Ka\ 1tpta~úttpov téõv óvoµátmv·
iôou "(àp 1tapat18ɵtvov toiç óvóµaa1 ti]v EK1taÀ.ai toútmv
"(VW<JlV àva1tOÀ.EÍ).
§ 27. Kàitt1ôi] to É1tipp11µa ôuváµt1 Éat\ Pflµatoç É1t10mici] aúvtaÇ1ç,
<i>ç Ka\ ii É"("(evoµÉVT]3 0fo1ç toü óvóµatoç µaprupei, ÔEÚtepov ôE: to
pfiµa tov óvóµatoç, ÔEÚttpov ã.pa Ka\ to EitippT]µa 1tpo0fotmç tfiç Katà
aíMlto1v ica\ lt<Xpá0emv 1tpon0tµÉvT]ç TÍiN àvoµátmv.
10 § 2 8. 'E1t\ 1tâa1 ôE: toiç Katt1À.E"(µÉvo1ç ó to'Íltmv auvôtttKOÇ aúv-
ôeaµoç 1tapt:À.aµ~ávtto, ouôE:v ôuváµtvoç iôiç: 1tapaatfiam xmp\ç tfiç t&v
hi!;tmv ÍÍÀ.T]ç, Ka0àitEp oi t&v amµátmv Ôtaµoi ouK tia\ xpe1<Í>ÔE1ç àw-
1toaTátmv Õvtmv téõv amµátmv.
§ 2 9. ''E<m ôE: ica\ ô1à 1tÀ.E1Óvmv tà tfiç tá1;emç4 àitoôeiÇm · ciÃ.Ã.' É1td
15 OÚ lttp\ t<XÚTTJÇ OKOltOÇ i)µiv !tpÓKEltUl, aUtOV ltOU 1tEpt"(pa1ttÉov
'tÕv ÀÍJyuv.

28 § 3 O. KciKtivó "(E 1tpiiitov Élt1atatÉov 1tpo tfiç ica'tà µÉpoç toü '),jyyou
auvtá!;tmç, ti ô~ 1tOtE tà 1tEuat1Kà téõv µopímv Eiç ôúo µÉpT] '),jyyou
ixropnae, À.É"fm to civoµanicov Ka\ to Eit1pp11µat1icóv, ica\ ô1à ti oúic tiç
EV óvoµanKov ica\ t:v É1t1pp11µat1KÓV, ciÃ.Ã.' tiç 1tÀ.EÍova, oiov tÍç, 1toioç,
1tóaoç '1tÓatoc;' 1t1JÀ.ÍICOÇ' nc&aa5i;. lt éõç, lt ó 't E, lt1JVÍICa, 1IDÜ,
!tft, 1tó6tv. "H ica\ aÜtT] àitÓÔE1Çíç Éatt toii tà ɵljlUXÓtata µÉpT] tov
ÀÍ:Yyou ôúo tivm, Õvoµa ica\ />iiµa, Ültep oúic Év "(V<Óott Õvta TI,v Kat' aú-
tiiiv 1tt'Üaiv EXEI auvqéõç 1tapaÀ.aµ~avoµÉVT]V; ~v ôe ica\ Év 1tkioa1v
àvoµanKOiç m\ Év Mti001v i:mpp11µat1KOÍÇ fuà ÂÍ:J(ov toto'Ütov.

!. KaTnÀEyµÉvwv CB (cf. ante dictis Prisc.): KUTEL~T)µµÉvwv L (cf. 38.12).


2 O'WTden L"ll, O'W rayé LP' (cf. 435,17; 436,12) : Tden e.
3. lyy•voµÉVT) Uhlig (cf. 24,1): (yyLvoµÉVT) LCB.
4. TdÇfws LC: crWTdÇfws B.
PROLÉGOMENES : L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 104

dans:
{5 } hõs gár rha málista
hendane kerúkõn [Od. 17.172-73)
[lui (litt.: qui, art. postpositif) était leur préféré parmi les hérauts],
ou dans:
tim d'apameibómenos [Il. 1.84, etc.]
[lui (litt.: au) répondant].
Cette construction sera étudiée en son lieuM, et nous en montrerons à fond la
logique.
1.3.2.6. Sixieme place: la préposition (§ 26).
26. { 10) On voit pourquoi la préposition, dont l'institution n'est, par
rapport à celle des autres mots, ni premiere ni plus ancienne, a été rangée ici
dans la liste: elle ne tire pas son nom d'un sens qui lui serait propre, mais du fait
qu'elle se préposess aux mots qui !ui préexistent; car si ces mots n'étaient pas là
avant elle, elle perdrait elle-même toute consistance, comme nous l'avons
montré aussi pour !e participeB6. Sa position s'explique donc aussi par !à:
{ 15} tantôt en composition, tantôt en juxtapositionB7, elle se prépose (27) aux
mots de la liste - de sorte que, bien que d' origine tardive, elle se trouve en tête
dans la construction. (On peut faire la même observation pour l'article appelé
prépositif: il n' est pas vrai que, pour leur être préposé, il ait plus d' ancienneté
que les noms, puisque, quand il est apposé aux noms, (5) c'est pour renvoyer à
la connaissance qu'on a d'eux depuis longtempsBB.)
1.3.2.7. Septieme place: l'adverbe (§ 27).
27. L'adverbe, comme en témoigne !e nom qu'on lui a donné, est
potentiellement un adjectif construit avec !e verbeB9; or le verbe est second par
rapport au nom; donc l'adverbe est second par rapport à la préposition, qui, elle,
se prépose aux noms - en composition et en juxtaposition.
1.3.2.8. Huitieme place: la conjonction (§ 28).
28. { 10) Apres toutes les [parties de phrase] recensées jusqu'ici vient la
conjonction, qui les conjoint toutes9o. Elle ne peut rien exprimer seule, en
l'absence de la matiere que constituent les mots, tout comme des liens destinés à
joindre des corps n'ont aucune utilité en l'absence de ces corps.
29. II y a bien d' autres arguments qui permettent de justifier cet ordre.
Mais {15} ce n'est pas notre propos d'en parler et nous nous en tiendrons !à.
1.3.3. Raison d'être de deux séries d'inquisitifs, nominaux et adverbiaux (§§ 30-
35)91
30. {28) Avant d'aborder la construction de chacune des parties de phrase,
il faut examiner les questions suivantes: pourquoi les mots inquisitifsn se sont-
ils répartis entre deux parties de phrase, respectivement nominale93 et
adverbiale, et pourquoi sont-ils, non pas un seu! du côté du nom et un seu! du
côté de l'adverbe, mais plusieurs - d'un côté: tís [qui ?], polos [que!? (qualité)],
{5} pósos [en quelle quantité?], póstos [le quantieme?], pelíkos, [de quelle
taille?],podapós [de que! pays?]; de l'autre: pós [comment?], póte,peníka
[quand ?], poü [ou?], pei [versou?], póthen [d'ou ?]. N'est-ce pas !à encore une
preuve qu'il y a dans la phrase deux parties, le nom et !e verbe, qui sont les plus
'animées', puisque ce sont elles qui, lorsqu'elles ne sont pas connues, suscitent
immédiatement une question? Quant à l' existence de plusieurs nominaux et de
plusieurs adverbiaux, en voici la raison.
105 nEPl IYNTA.:;Em: A

29 § 31. "Yitap!;ív 't1voç i.nto1mµÉvou tmÇT]'tOÚV'tÉÇ cpaµEv 'tÍç uvei-


'tal; 'tÍç KEplnaui; 'tÍÇ Àa.Â.Ei; 7tpOÔ1ÍÀ.<>1l µEv OÜ<JT]Ç 'tijç KIV1Í<JE<ilÇ,
'tijç 7tEptita'tf)aEroç, TI\ç Â.aÀ.1âç, 'tOÚ ôE: EVEpyoÚV'tOÇ 7tpoa<Ímo1J aôf)Ã.<>u
m0rotiinoç. "Ev0Ev Kai ai av6uitayroyai óvoµanKai yívoV'tat, itpocJTJYO-
plKai i\ KÚptat, 'tmv K1lpÍrov Eµcpav1ÇÓV'tOOV Kat TI,v < ')'EVtidiv >l oooíav·
cpaµtv yàp i\ ãv9pm11:oç KEPlKa'tEi i\ i'. li: li: o ç i\ Tp'Í>q>mv iyu1µÉvou
7tUÀ.IV 'tOÜ av0pómou· i\ µÓp!OV 'tO UV't' ÓvÓµa'tOÇ 7tapaÂ.aµ~avÓµEVOV,
').J;yro w\i K1lpÍ01J, Ou: <paµEv eycÍ:J.
§ 32. KCutEi OUIC i.µqxxvi\ ~v2 'tCx
imouµfiaívov'ta 'to\ç 1tpoKEtµÉvo1ç ovoµaatv (au'to yàp µóvov 'to 'tÍt;
30 Õvoµa < 'tà >3 TI\ç oooíaç4 EitEÇf)m, TI EltÉ'tPEXE to 1t0\0V icai 'tO 1tO<JOV
Kal to KT]À.ÍKov), itpoaEitEVOciw 5 Kal Ti Ka'tà 'toÚtwv iteoo1ç, ote Katà µev
7t0\Ó'tl)ta ÇT]tOÜV'tEÇ l..EyoµEV KOioç, Katà ÔE ll:OOÓTIJ'ta KÓaoç. Katà ÔE
1tl]À.11CÓ'tl]ta 1n1l..íicoç, icai Év itapayroyfi ESvucfl 'tfl ãito toü 11:oioç 'to
2t0Ôa1tÓç. «'Q1 À.Óycp ICQt to ~' EXOV TI,v <iV'twwµ1Jdiv 0fotv6,
Kal fo to úµeôa11:óc; tó TE itapà To ãl..l..oc; àl..l..oôa11:óç, mtv TI,v
avaÍpEO\V 'tWV 1tpOO<Í>ltOOV 'tijç f.0vucfiç itapayroyi\ç E1tQyyEÀ.À.<JµÉVT]Ç>>7
"Qcm av0uitó:yea0m µEv típ 11:oioc;, t 11pohll]µµanaµÉvov ãito 'toú tíç'l8, ÓJç
Kat' É1t10mKi\v ite001v, d túxo1, b ypaµµanicóç, b µoua1icóç, b Ôpo-
10 µEÍ>ç, EXOV'tOÇ 'tOÜ À.Óyou tflôe, tÍç àva'Ylv<Í>au1; Tpúcpcov· lt:ÓtEpoç
31 i\ 11: oioç; o ypaµµatiicóç i\ ô iYfrw>p, Ünavta tà ôuváµeva i.111auµ-
~aíve1v 'to\ç EK 'tOÜ tÍÇ àv0unayoµÉvo1ç óvóµaat Ka't' i.it10enidiv evvo1av·
Ôt. i:í 'ti µÉV'tOI tà àv0unayóµeva JLE'tà 'tOÜ ap0pou TI,v àitÓÔO<J\V EXEI,
Üa'tEpov Eipf)<JE'tat. 'A).).' El!EtÔTt KaÍ 't\Va Eat\ Ôl. Ev\ICOÜ xapaK'tijpoç
11:À.fi0oç EµcpaÍVOV'ta, Kat tOÚ'tWV 'tfl Ó;yvOÍÇI Tt ll:EÚOIÇ xapaK'tijpa <iitÉVEtµE,
Uyw iv 'tqi 11:óaoç, i:í'te Éltl itl..i\0ouç ituv0avóµe0a· Kat O'tE 'tál;tv TI,v
Ka0' haotov àp10µov Éitl itl..fi0ouç ÉittÇT]'toúµev, ÓJç Év 'ti!> 11:óatoç·
1ml Wç itpoditoµEv, Éitl µeyÉ0ouç ll:'l)Â.Íicoi;, Kat Éitt i0v1Kí;ç i:woíaç
2t0Ôa1tÓç9.
§ 33. 'Hi f'.a0' o'tE àv0uitáye'tat Kat tà F.v ito1ÓTIJ'tl, Ei 't\Íl(ot,
10 O'tE l..Eyoµev ll:OÔallÓçl o éan TpÚcpmv; µÉ /.. a ç i\ l..euicóç ií 'tt 'tOtOÚ-
'tov· ÜitEp oiµ ai oiJKl 1 ãl..ri0iõç àv0u11:áyea0ai < 'tfl i.0v1Kfl itapaywyfl,

l. yevuo)v add. Ponus d'apres Prisc. GLK III 122,5: generalem subscantiam.
2.1Jv Bekker (cf. eranl Prisc.) : ÓVTa CB (rature dans L).
3. Tà add. Uhlig (Schoemann: TO).
4. Tijs ovala; LBCCB : iiiv ooolav IJ'C (cf. subscamiam solam quaerebal Prisc.).
5. npoarneVDE1To L (cf. e:uogicabatur Prisc.i: npoaemvorlTaL CB.
6. elaLV LB (avec ~ ltEÚCJLV au-dessus de 0ÉO'LV dans ce demier ms) : ltEÚCJLV C.
7. iii Àil'Yl\l (5)-€nayyeXÀDµÉVT)S' transféré ici par Uhlig (site dans les mss: 31,12-15).
8. 1tpoÀEÀflµµanaµ€vov ânô TOÜ TlS' LCB : texte soupçonné par la plupan des philologues.
''Tout deviendrait simple, écrit Uhlig, si l'on écrivaic 1tpo>.E>.riµµanaµ€vou Toü 6v6µaTOS'
ânà TOÜ Tl>, postquam esl praeceptum. quod quaesitum erat Tls voce."
9. noBanb; LC' : bno&ml>; B.
1O. TTo&.nó; LB : nomnó; C (même leçon de ce ms L 18).
11. OÚK LCB': suppr. Dudith, Bekker.
PROLÉGOMÉNES : L'ORDRE DES PART!ES DE LA PHRASE 105

31. (29) Quand on s'enquien de l'identité d'un référent94, on emploie tís


[qui ?] : "qui bouge ?'', "qui marche?", "qui parle?'', dans une situation ou, si
l'on voit bien qu'il y a mouvement, marche ou parole, on ne sait rien de la
personne agissante. Les réponses seront alors nominales, formées d'un
appellatif (5) ou d'un nom propre (les noms propres exprimant également la
substance <générique>9S) ; on peut répondre en effet: "un homme / un cheval /
Tryphon (e.e demier incluant l'idée d"homme') marche". On peut aussi
employer !e mot qui remplace Je nom U'entends Je nom propre96), ainsi quand
on répond: "moi"97.
32. Mais comme les noms donnés en réponse ne dévoilent pas les accidents -
aussi bien le nom tís [qui ?] {30} n' interrogeait-il que sur la substance, à
laquelle s'ajoutent la qualité, la quantité, la taille -, on a inventé en plus de quoi
questionner sur ces accidents. C'est ainsi que nous disons polos [que!?] quand
notre quête pone sur la qualité, pósos [en quelle quantité ?] quand elle porte sur
la quantité, pelíkos, [de quelle taille ?] quand elle porte sur la taille, et qu'on a
fait, sur paios, le dérivé ethnique (5) podapós [de que! pays?]. << (On a la
même dérivation dans hemedapós [de notre pays] et humedapós [de votre pays],
qui ont statut pronominal, et dans allodapós [d'un autre pays], dérivé de állos
[autre], qui exprime l'annulation [de toute information précise] sur la nationalité
d' origine des personnes) >>98. Aussi à polos [(le)quel ?], qui, une fois donné [le
nom] répondant à tís [qui ?], pose une question adjective99, on répondra, selon Je
cas: "Je grammairien'', "le musicien" ou "Je coureur". (10) La phrase se
présentera comme ceei: "Qui lit? - Tryphon. - Leque! des deux? (póteros)"
{31) ou "leque!? (polos)"- "Le grammairien" ou "le rhéteur", etc., avec la
mention de tout accident susceptible d'affecter, avec un sens adjectival, les
noms donnés en réponse à 'qui ?'. (Nous laissons pour plus tardIOO la question de
savoir pourquoi Jes mots donnés en réponse prennent !'article.) Du fait que
certains noms, par une forme au singulier, {5) expriment une pluralité, des
inquisitifs, qui supposent une ignorance du nombre, peuvent aussi prendre cette
forme: c'est Je cas de pósos [en quelle quantité? combien? (sg.)] quand on
s' informe sur une pluralité, de póstos [!e quantiême ?] quand on s' enquiert du
numéro d'ordre [d'un élément] dans un ensemble. II en va de même pour
d'autres [inquisitifs] que nous avons mentionnés: pelíkos [de quelle taille ?], qui
interroge sur la grandeur, podapós [de que! pays ?], sur la nationalité.
33. II arrive parfois qu'on donne à ce demier une réponse en termes de qualité,
par exemple {1O) quand à "podapós esti Trúphõn ?" [proprement: de que! pays
est Tryphon ?], nous répondons: "mélas" [noir] ou "leukós" [blanc], ou quelque
chose de ce genre. À mon avis, il ne s'agit pas vraiment là de la réponse <au
106 nEPI :EYNTAEEill: A

12 WJJ:J.>I tf1 1tpàç wu 1tpoow't\mou2 1tEÚO'El, /.kyoo tfl


troioç [[ ........................ .
15 TI tà
............................................................ }]3' 'COÚtCfl µÉvtOl ÔlOloOVta,
µt:v h: tou llDÜx; âv0u1ta'YÓµeva µetà tou ãp0pou i>ntá fon, 7IOloç
TpÍllpcov; Ei túxoi o µiÃ.a<; ii o
Â.EuKÓÇ· Cmimpoç Aíaç; o
AoKpÓÇ
ii o TtÃ.aµ<Óvto<; · noôanói; êatt Tpúcpmv; to µl:v àvevôoiaatov
Ka\ Ú"Yii:ç '.AMÇavôpE'Úç, 'A011vaioi; · to fü: 1tapeµ1ttlttov ôià tfiv
32 Jtpàç toU 1tp(J)toTimO\l4, CÍJç EcpaµEV, lteOOlv5 O µfJ.a; ij O MulCó('.
§ 34. "Hô11 µÉvtOl im' Õ\jllV ltllttoúanç tiiç ouaiaç Ka\ tiiç 1toiótntoç Ka\
Etl tfuv auµ1tape7toµÉvoov, Etl 1tpoa-yivetm ltEOOlÇ fi Katà tfiv ÍÔlÓ'l'Tlta
tou ovÓµatoç. 'AcpopÇ: 'YOUV o npíaµoç (f 2 2 6) ltclvta tà ltPOElPTl-
µÉva, tiiv µi:v oooíav EV tc\i oô E' !Cai to i!0voç EV tc\i 'Axmàç ávfip,
Kai tiiv 11oiÓ't'T1ta Év ti/> 1\\iç, Ka\ tiiv 1tT1Â.l1CÓtT1ta Év ti/> µÉ'Ya<;, ou
µfiv tTiv iõiótrita 1DÚ óvóµawç · õ0ev maAAT\poÍlml Év ti/>
of,wç ô' A'íaç ron ltfÀIÍJpioç (f 229).
§ 3 5. Kai tà E1ttpp'ÍJµata Si: <pÉpEtm Eltl tàç à-yvoouµÉvaç ôia0foeiç ·
10 ii Katà 1tOlÓtT1ta tijç 1tpáÇeooç, wç <paµev 7úài; ávÉ'yvm; àv0ultCÍ'YOvtEÇ
ôuváµei E1tt0tnKov to e1típp11µa, Ei túxo1, x:aÃ.íõç, inltoptx:íõç, cplÂ.o-
aócpmc;. ii ou tOUtO E1tiÇ11toÍÍvtE<;' xpóvov ô!: 1Ca0. Ôv tà tiiç Õla0Éatooç
E"fEVEtO, !l:ÓtE; mivix:a; otç àv0Ultcl'YEtClt 1táÃ.1v f;xeéç' 1tp(Íl1Jv, 711Í-
À.a t · ii tÓltov Ev <!> tà tí); Jtpál;rmç -yÍVE'!!Xt,
33 JtOíi víiv ôciipo 1CUl7.i Â.ÍltEç "Eict0pa (K 406);
Kat Õuxq>0pÇ: tfl bc tÓltolJ ii ri; 'IÓltov,
7tft Ef3rl 'Av0poµám (Z 377);
ir68ev !l:UpE"fÉvou; 'Y1VOOKEI 'YOUV 'Oôuaatúç 7tÓ0tv ~i..0tv o 'EÃ.1t'ÍJvoop,
!Cal OÜ <pll<Jl nó0EV ~EÇ; OU µi)v tTtV E<pOÔOV, Ôt' Õ 'PTl<Jl
7tíl>ç ;y.&; (À. 57);
'Qç µf:v ouv tà 1tp01CE͵Eva µóp1a àva'YKaiooç TI E1tlpp11µat11Cá fonv ii
àvoµatuaí, àitE.&:íx01'1· 1ttp\ W... tí); <J\lvrál;roiç Katà tÕ É.ÇTi; tipÍ]<Jttai.

§ 3 6. 'E11d ouv tà ú11ói..o111a tcíiv µtpcíiv toíi Â.Ó-you ava'Yttm 1tpoç


10 tTtV toÍÍ p'ÍJµatoç Kat tOÍÍ ovÓµatoç <JUvtaÇiv, EÇ ~Ç Kat tfiv tOÍÍ ÓvÓµa-
toç foxt 0foiv, ÔÉov ôiai..a~tiv 1ttp\ f:Káatou tou tE auµ1tapai..aµ~avo­
µÉvou Ka\ tou àv0u1ta'YoµÉvou ii 1ca\ <J\Jµ1tapai..aµ~avoµÉvou7. Wç ai à.vtoo-

1. Tij t0vttji TIClpa')'wyij, àÀÀà add. Uhlig.


2. TOV llpúlTOTÍTTTO\J Uhlig: TO llpwTÓTIJTTOV LCB.
3. Texte transféré par Uhhg p. 30,5-7.
4. llp~ TOÍJ TipúlTOTÍITiov Uhlig: TIP~ To rrpwTÓTIJTTOV LP<CB (cf. p. 31.12). rrpwTÓTvrrov
Lªc.
5. TT<ÜCJLv C: 0fo1v LB (avec i\ TTfOOLV au-dessus de BÉoLv dans ce demier ms).
6. b µO.as i\ b ÀEwÓS L : C et B ont les deux exemples sans l' article b.
7.TOÜ Tf ovµrrcipaÀIIµ13<ivoµÉvou KCll TOÜ ávBuTTCl')'OµÉvou i\ Kal auµrrcipci>.aµ13<ivoµÉvou
L' : Toü TE rrapci>.aµ~avoµÉvou Keil TOÜ áv0vrrayoµÉvou ~ Keil ouµrrcipa>.aµ13<ivoµ€vou
C, TOÍJ Tf TTClpaÀIIµ13<ivoµÉvou B.
PROLÉGOMENES : L'ORDRE DES PARTIES DE LA PHRASE 106

dérivé ethnique>, mais bien à la question par le terme primaire, je veux dire
paios [[ ... ))101. { 15} II y aura pourtant une différence102: les réponses à polos
prennent l'article: "poios Trúphõn? - ho mélas ou, selon le cas, ho leukós"
[quel Tryphon? - le noir / le blanc]; "hopóteros Aías? - ho Lokrós ou ho
Telamónios" [lequel-des-deux Ajax? - le Locrien / le fils de Télamon]. Pour
"podapós esti Trúphõn ?", [il y a deux réponses possibles] - !'une,
indiscutablement correcte, est: "Alexandreús, Athenafos" [d' Alexandrie/
d'Athenes]; l'autre, décalée {32} puisqu'elle répond, comme nous l'avons dit, à
la question parle tenne primaire: "ho mélas" ou "ho leukós" [le noir/le blanc].
34. Cependant, une fois qu'on a sous les yeux la substance, la qualité et aussi les
autres attributs, vient s'ajouter encore la question sur le nom particulier. Ainsi,
[lorsqu'il demande: "Qui est cet autre guerrier achéen, noble et grand ?" (ll.
3.226)103), Priam a bien en vue tout ce qu'on a dit- {5} la substance avec hóde
[ce], la nationalité avec Akhaiõs anér [guerrier achéen], la qualité avec eús
[noble], la taille avec mégas [grand] -, mais pas le nom particulier104, d'ou le
complément [d'information] que donne:
hoütos d' Aías esti pelórios [ll. 3.229]
[celui-ci, c'est le prodigieux Ajax].
35. Les adverbes [inquisitifs] se rapportent, eux, aux proces qui ne sont pas
connus. { 10} [II se peut qu'on s'enquiere] de la qualité de l'action, comme
lorsqu'on dit pos anégnõ? [comment a-t-il lu ?] et qu'on répond par un adverbe
potentiellement adjectif105, selon le cas: kalos [bien], rhetorikos [de façon
oratoire] ou philosophikos [de façon philosophique]. On peut encore s'enquérir,
au lieu de cela, du temps ou un proces a eu lieu: póte? ou peníka? [quand ?], à
quoi on donne comme réponse, cette fois, ekhtés [hier], próen [récemment],
pálai [il y a longtemps]. On peut s'enquérir du lieu ou l'action se produit:
{33} pou nün deüro kilm lípes Héktora? [II. 10.406]
[ou as-tu laissé Hector en venant ici ?],
avec une différence entre le lieu d'ou l'on vient et le lieu ou l'on va:
pêi ébe Andromákhe? [ll. 6.377]
[ou est allée Andromaque ?],
mais póthen paregénou? [d'ou arrives-tu ?]. Ulysse au contraire sait d'oil vient
Elpénor {5} et ne !ui dit pas póthen elthes? [d'ou viens-tu ?], mais il ignore le
moyen, et !ui demande donc:
pos elthes? [Od. 11.57]
[comment es-tu venu?].
On a donc montré que les mots [inquisitifs] devaient nécessairement être soit
adverbiaux soit nominaux. Pour ce qui est de leur construction, on en parlera
dans la suiteioõ.

2.1. Sujets à aborder (§ 36).


36. Puisque toutes les autres parties de phrase se laissent ramener à {10) la
construction du verbe et du nom (au point de tirer de là leur dénomination
mêmeI0 7 ), il faut examiner l'emploi de chacune d'elles soit pour les
accompagner, soit pour les remplacer - cette derniere [aptitude] n'excluant pas
celle d'accompagner1os: par exemple, les pronoms peuvent remplacer les noms
107 IJEPI IYNT AEEill: A

vuµím avn 'tiÍlV ovoµá'tWV Kat µE'tCx 'tOOV ovoµá'tú>V, Kat E't\ ai µetoxal.
34 aV'tt 'tiÍlV /niµá'tú>V Kat µnà 'tiÍlV pt]µá'toovl' Kat E7tt 'tWV ÉÇfiç µepii'>v
'tOÚ 'AÍ:Jyau.

' Cíp0pa TJ 'tiÍlV OVOµa't{J)V OÚV'tCX/;tÇ 7tCXpaÀ.aµ~ÚVEl


§ 37. Tà µev O\lV
KCXt E'tl Ti 'tWV /niµá'tú>V, éoç EvEO't\V mi 'tiÍlv cl7tCXpEµcpá'troV cpávm 'to
-i>lÂ.oo~riv Ól4pÉÂ.tµov, 'ti{> 7tEpumuiv iílloµcx1, Kal. E'tl < Éiti >2
7tCXV'tl µÉpEt À.Óyou OOOEv 011µaÍVOV'tl 7tAfOV i\ cxÚ'to µovov 'tO ovoµa
'tfiç q>oovfiç' WO'tE 7tpÕÇ 'tO ÚitaKouÓµEVOV el;oo0ev 'tO ãp0 pov civaTEÍVEo0at,
ó µiv 7tp01arnKÓc; Eon 'toÜ lii· avcxynm yàp itpàç TO CIÍlYÔEoµO<;·
'tÓ ).iyE 7tpOCJ'tCX1C't11CÓV ron· ôfiÃ.ov éoç itpàç TO p;) µex. Kcxi ÉitÍ "(E
10 TWV 7tT{J)'t\1CiÍlV. "Ou yáp q>aµEv ó 'Apímcxpxoç, 7tpoç 'tO vooÚµEVOV
yÉvoç TO ãp8pov itapa'tí0Eµtv· OTE ôf: oÜTroç, 'tÓ 'Apú:mzwi 7tpo-
ncxp0Çwetcx1, 'fi:i 'Apícrrapzoi Eiç 01 Ã:í,ye1, itpoç 'to iívoµa Tfiç
q>rovfiç q>CXµEv, ÚitCXKOUOµÉvou TOÜ 0VÓµcx1oc;, Ka8Ó't13 ICQt El 't\Ç OÜ'tú>Ç
ei1t014 , ti oíiµEpov, ti x0iç. ili' ô Kcxi EvtKii>ç itciV'to'tE Tà to1cxma ãp8pa
15 7tapaÀ.aµ~áVETa\. nâv yàp µÉpoç À.Óyou EV Eo'tlV, il; aÚ'tii>V 'YE µiiv
itapucpíoTcxTcxÍ nva 7tÀ.1]8uV't1Ká· Ev yàp tos ~ ooov Écp' i:auTcji
KaTà 'tOV µep1oµov toü À.Óyou, itap10TávE1 ÉK toü Ôt]À.ouµÉvou it!.118uvn-
iciiv ewo1cxv. 'A)J..à Kai OTE nvE:ç ciitoq>aÍvoV'tat ciouváp8pouç 'tàç aV'trovu-
35 µ Íaç oÚ itpoç "tiiv cprovfiv a7tOTEÍvovm1, itpàç ÔE 'tO ÉÇ aÚ'tfiç ÔI]À.oÚ-
µEvov, ô µE'tà ôdÇeWç ion 7tpoo<Ímrov itapaom'ttKÓv· ÉitEtôi"] itáÀ.1v
ooov Éq>' i:au'tft fi q>rovfi itpooÀ.aµ~ávtt ãp8pov, OtE q>aµÉv ~ éyrÍJ
µÓVOV op9cnove\'tcxt, ti C10Í qlCÀ,ÍVE'tCX\6.

§ 38. Ou µETpíroç ÔÉ TtVEÇ ioqiát.11ocxv \moÀ.a~ÓvTEÇ Tiiv itapá8Eotv


TWV iíp8prov dç yÉvouç l11áKpto1v itapaTi8Eo0cx1 Toiç ÓvÓµaot. npoç oÜç
aV'tEÍpl]Tat Ôtà 7tÀ.EtÓVWV Év 'tcp 7tEpt yEvii>v· KQt WV ôf: cl7tat'tOÚOT]Ç
tfiç OUVtá/;EffiÇ ÓÀ.Íya 7tp0Ç CXU'tOUÇ ÉK8T]OÓµE8a, a7tEp ÔtEAf"(/;EtE 'tTJV
ÔWjlEOOµÉvT]v aVríàv OOf,cxv.
10 § 39. Ilpii'>wv on oooev µÉpoç À.Óyou É7tEvoií811 Eiç ÔtáKpt<nv ciµcpt-
~oÀ.Íaç EtÉpou µÉpouç À.Óyou, EICQO'tOV ôE: autii'>v ÉÇ iôícxç Éwoíaç avayEtat,
éoç ÔEÔEÍÇEtCX\ Év toiç i:Çfiç. 'EittÀ.ÚEtat yo'Üv fi toii yÉvouç oúvoôoç ÉK
t&v itapEitoµÉvrov µEpii'>v 'tOÜ À.Óyou, Ka8ón Kat tà CíÀ.À.a µóp1a f:v
7tÀ.EÍom 011µa1voµÉvo1ç ywÓµEva Õtà µ 1âç cprovfiç 'tft 7tpOEtpt]µÉV[I ouV'táÇE1
15 ciitoÀ.ÚEtCX\ 'tfiç ciµq>t~ÓÀ.ou 7tpoq>opâç. Ou ouvóvtoç yoiiv toü ap8pou Év
tcp or.Ílq>pmv o&rcx 'ID.ivri tipitá"fl'I -\mo 'AJ..tÇávllpou to ciµqií~oÀ.ov
'toÜ <XÓq>pcov EK tiÍlv itapEitoµÉvoov7 ci:itÉ~aÀ.E· to µÉvto1 ÉK tíàv 0Eéi>v

l. Kal µna Twv i>TJµáTwv LC : om. B.


2. brl add. Uhlig.
3. Ka06TL -+, xets (14) LCB edd .. mais Uhlig soupçonne une interpolation (voir n. 114).
4. d TLS oüTws flirm CB : ELTTOLS oln"ws ~ L.
5. ÊV yàp TO Uhlig (~v yàp õv TO Bekker): Év yàp T4i LCB.
6. +, crol ÉyKXivfTaL Bekker: +, aÍJ E-yKXivnm Lpc'B, om. L•rc (cf. Uhlig ad loc. ).
7. rraprnoµtvwv L (cf.1. !3J: crvµrraprnoµ€vwv CB Uhlig.
L' ARTJCLE PRÉPOSmF V ALEUR PROPRE DE L'ARTICLE 107

et les accompagner, ou encore les participes {34} peuvent remplacer les verbes
et les accompagner, et ainsi de suite pour les autres parties de phrase 109.
2.2.1. Latitude d'emploi de l'arricle (§ 37).
37. Prenons les articles. Ils se construisent avec les verbes comme avec les
noms puisque, avec les infinitifs, on peut dire to {5} philosophein õphélimon
[litt.: !e philosopher (est) utile], toi peripateín hedomai [litt.: je prends plaisir au
marcher]110. C'est le cas aussi pour n'importe quelle partie de phrase quand elle
ne signifie rien de plus que le nom de la formei 11 : !' article se rapporte alors au
mot sous-entendu à suppléer 112. Ainsi, dans ho mén protaktikós esti toú dé [litt.:
la mén ('d'une pare') précede la dé ('d'autre part')], I'article renvoie à
'conjonction'; dans to lége prostaktikón esti [litt.: le lége ('dis !') est un
impératif], il est clair qu'il se rapporte à 'verbe'. La chose se rencontre aussi
avec {10) les casuels: quand nous disons ho Arístarkhos [Aristarque, litt.: l'
(masc.) Aristarque], l'article que nous apposons ale genre que demande le sens;
mais dans des exemples comme to Arístarkhoi proparoxúnetai [litt.: I' (nt. sg.)
Arístarkhoi (masc. pi.) est proparoxyton]. ou to Arístarkhoi eis -oi légei [litt.:
l'Arístarkhoi finit par -oi], c'est le nom de la formell3 que nous visons, 'nom'
restant sous-entendu comme dans he sémeron, he khthés [litt.: I' (fém.)
aujourd'hui/hier]II4. Aussi, dans ce genre d'emploi, l'article est-il toujours au
singulier, { 15} car la partie de phrase 115 est toujours unique, même si elle
comporte un signifié conjoint de pluralité. Ainsi ánthrõpoi [hommes] en lui-
même est [un mot] nnique issu de la partition de la phrase, mais il indique de
par sa signification une notion plurielle. Autre exemple: ceux qui appellen1116
les pronoms 'inarticulés' {35) se ré!erent non à la forme mais à ce qu'eile
signifie, à savoir l' indication déictique des personnes 1n; au contraire, des qu' il
s'agit de la forme en elle-même, elle peut s'adjoindre l'article - nous disons par
exemple: he ego mónon orthotoneítai, he soí enklínetai [litt.: l'ego [je] est
toujours accentué, le saí [à-toi] admet l'enclise].
2.2.2. L 'article n 'a pas pour fonction de distinguer les genres des noms ( §§ 38-
42).
38. {5} Certains se sont lourdement trompés en considérant que
l'apposition des articles aux noms a pour but de distinguer les genres11s. Leur
these a été abondamment critiquée dans le traité Des genres, mais l'étude de la
construction exige qu'ici encore je leur oppose quelques arguments propres à
réfuter I' opinion erronée qui est la leur.
39. { 10) D'abord, aucune partie de phrase n'a été inventée pour lever
l'ambigu'ité d'une autre partie de phrase, mais chacune renvoie à une
signification qui !ui est propre 119, comme il sera montré par la suite. En fait, les
confusions entre les genres sont dissipées par les parties de phrase voisines: des
mots qui, pour une forme unique, peuvent avoir plusieurs significations
{ 15) sont désambigui·sés par la construction, comme je viens de le dire. Ainsi,
bien que l'article soit absent dans sophrõn oúsa Heléne herpáge hupo
Alexándrou [litt.: étant (part. marqué comme fém.) sage (adj. non marqué
comme fém.), Hélene fut enlevée par Alexandre], l'ambigui'té de sophrõn est
levée par le contexte 120. Inversement, la phrase ek tôn theôn {36} epeklosthe
108 nEPI IYNTAEEQI A

36 ÉnelCÂ.<Í>a6rl ·o~ae\ w µit 9avrlv 1 icatà 9áÃ.aaaav, Kav µEtà tau


ap9po'I> À.Éy!jtm, à)..).' oµooç EltlKpatEtt!ll 1tp0ç tDÇ <͵cp1~0À.ÍaÇ toÚ yÉVO'l>Ç,
!tÓtEpov oi 9EOl i\ ai Moipm. nõiç oi'>v oú yÉÂ.mov Eiç Ôlá1Cpl0l\' yÉvouç
1tapaÂ.aµ~ávEa9m tà ií.p9pa, 01tou yE ií.p9pou µf:v Õvtoç2 áµcp1~áÂ.Â.Etm
s .o yOO;. µiJ Ovtoç ôE: àxoÃ.mm -ri); áµcp1j3oÃ.íaç;
§ 40. IÍEÚtEpov ôf: oÚK ÓÍcpE1ÀE to Eiç ô1á1Cp101v yÉvouç 1tapaÂ.aµ~a­
vÓµEVov Eiç to aúi:o ɵ1tÍ1ttE1v ti!> Ô!· o Kal aúto É1tEv01WT1. Â.Éyoo ôE:
ti\v aúnuaiv toú yÉvouç, Oitou "'(E to tiõv i\ toiv i\ lí.ÀÀo tl i:o1oútov
oúx Évoç yÉvouç Kat1]yopEita1. Kai EÍ 1tapaôEÇaiµE9a to cTi ií.p9pov
J0 à1távtOlV "'(EVÔ'JV µnà téiJv O'l>VÓvtOlV áp19µrov, E!tlVOT\9TÍ<JEt!ll iÍ.ÀÂ.a ap9pa
Eiç ti\v tiôv to10Útoov ô1áKp101v. "H Ei'.ittp fo9' ott ôià tiôv auvóvi:oov
óvoµátoov tf\ç Katà to yÉvoç àµcp1~0Â.Íaç á1toÀÚEtm, iítE cpaµf:v trov
Mouarov, ouôf:v KOlÀÚEl <pávm ciiç tà ovoµata E!tEVoi\91"1 Eiç ÔUÍKplOlV
trov Év toiç ií.p9po1ç ytvrov· 01ttp tÜT19tç. 'EK 1tapE7toµÉvou oi'>v olµcu
15 a\nà àxoÃ.ú:iv -ri); áµcp1j3oÃ.íaç tÔ1.> yEVÍiN.

§ 41. KàK tpitou ôE: fonv EKEivo 7tpoa0Eivm, ciiç ixpiiv µÓvov toiç
Eiç áµ<p1~0Â.Íav tou yÉvouç 1tpo~aÀÂ.oµÉvo1ç 1tapa-ri0ta9m tà ãp0pa, ou
37 µi]v toiç ôwaµÉvotç Õt' Éautéiiv to yÉvoç i:vôEiÇaa9m, ciiç É!ti i:ou 9 EÓç.
otE <paµf:v o 0Wç Kai it 9eóç, o i1t1toç Kai it inoç · ou µi]v tif>
yuvfi 1tpoaKEÍaEtm, o!tou yt Kal a;c:Eôàv to éívoµa toú ytv1Koú3 yÉvouç
EyKEttm. Nuvi ÔE tip µE:v yuvfi !tpOaKEÍOEtm ifv na1 Â.Óyo1ç µttà tf\ç
ÔEOÚOT\Ç auvtáÇEOlç, tip ÔE 0eóç i\ i1t1toç ~ tlVt t&v tOtOÚtOlV Kat' oú-
ÔÉva tpÓltov 7tapatE0i\aEta1. 'EKKEia0oo ô[ Ú!toÔEÍyµata, tau µf:v 1tpo-
tÉpou itéDç Tt yuvfi aE ~piae; to yàp ÔÍXa toÚ ap9pou àaúvuov·
i:oü ôf: ttÉpou 9eóç nç
ae iil.htaev · áôúvatov yàp i1ti i:oúi:ou to
ãp0pov 7tpocra:8f1vm, m06n TtClprotÍJOcr;µtv mi Év tif> !tEpt yEVÍiN rm tOÜ
10 µÍ\ tÉ tlÇ oiiv 9fV.,aa 0fà;4 tÓ YE µÍ\ tÉ tlÇ ~V (8 7),
ciiç àKpt~ÔlÇ 1tpoaÉEh,KE to 9iiÃ.na · <JXEÔÕv yàp 1tpOç "Hpav Kai 'Alh,vâv
<ÍltotEÍVEtat, '!Õ ôE:

µÍ\ tÉ tlÇ ~V
OXEÔOV 1tpoaÉppl1tt!ll \l!tEp tOÜ µi] iÍ.vttKp\lÇ autOV !tpOÇ tàç Ôa͵ovaç
38 á7tocpaívta9m. Kai aacpf:ç éítt, Ü!ttp ifµEÀÀ.E ô1aKpÍvEtv 'º ií.p9pov 7tapa-
'tt9f:v ÉK 1tapt1toµÉvou, toúto to 9fiÃ.tia Kai to ã p ªTI v áq>T1YÍ\<Jato, É1tEi
to iÕtov toü lí.p9pou ouK iiôúvato Ti aúvi:aÇ1ç 1tapaôÉÇaa9m àop1ai:ouµÉ-
Wll tOÜ NJyO\l.
§ 4 2. Kai laooç t1ç cpÍ\aE1 · « Ouxi oíSv Kal Év CiÀÂ.o1ç
5 EIJ..Eum,;:óç5 Ea'tl tWV ap9poov; » npoç OV cpÍ\aoµEV ciiç ÔuváµEl 'tà ÉÀÀ.EÍ-

1. 6avE1v Lehrs : TTa0f:lv LCB.


2. µ(v ÔVTOS' B : µÉvOVTOS' L, µ(v ÔVTWS C.
3. y<VLteoü LB : ywLteoü C, 0TiÀ11Koü Bekker, Uhlig.
4. 0<às Uhlig (d'apres les mss de l' l/iade): 0Eà L, 0<wv CB (et Aristarque).
5. ÊÀÀELTTTLKÓS ÊCJTL Twv áp0pwv L•< (ÉÀÀELlTTLKÓ. Lpc): tllimntefi fon Twv áp0pwv +i
crúvraÇcs CB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: V ALEUR PROPRE DE L'ARTICLE 108

Odusseí tõ me thaneín katà thálassan [parles divinités (deux formes de g~nre


indifférencié) fut tramé pour Ulysse (le destin) de ne pas mourir en mer) reste,
malgré la présence de l'article, grevée par une ambiguné de genre: s' agit-il des
dieux (masc.) ou des Moires (fém.)? Des lors, comment peut-on soutenir sans
tomber dans !e ridicule que l'emploi des articles sert à distinguer les genres,
puisque dans certains cas l'ambigui:té de genre demeure malgré la présence de
l' article, {5 } alors que dans d' autres elle est levée malgré son absence ?
40. Deuxiemement, il faudrait que !e mot employé pour distinguer les genres ne
tombe pas lui-même dans le travers que son invention devait justement
pennettre de corriger - j'entends: la confusion des genres, qui existe en fait
pour tôn, toín et autres formes similaires qui ne s'appliquent pas à un genre
unique121. Et si nous admettions de voir dans ô [ô ... ) un article { 10) commun à
tous les genres ainsi qu'aux nombres qui leur sont associés, il faudrait inventer
d'autres articles pour distinguer ces genres et ces nombres122. Ou encore,
comme dans certains cas c'est grâce aux noms voisins qu'est levée l'ambigui:té
de genre des articles - par exemple dans tôn Mousôn [des (art. gén. pi., sans
marque de genre) Muses (subst. fém.)) -, rien n'empêche de dire que les noms
ont été inventés pour distinguer le genre des articles, ce qui est une sottise. En
fait, c'est par accidentt23, selon moi, {15} que les articles levent l'ambigui:té de
genre [des noms).
41. Troisiemement, on peut ajouter qu'il faudrait apposer un article aux seuls
mots dont le genre risque d'être ambigu, (37) et non à ceux qui peuvent
indiquer le genre par eux-mêmes; par exemple, ho theós et he theós [litt.: !e/la
dieu), ho híppos et he híppos [litt.: le/la cheval], mais on ne mettra pas d' article
avec gune [femme), puisque pratiquement ce mot contient le nom du genre
[féminin) en général124 • En réalité, c'est une regle de constructiont25 qui, dans
certaines phrases, fera ajouter l' article au mot gune, {5} tandis qu' [ailleurs) des
mots comme theós ou híppos devront s'en passer completement. Voici des
exemples. Premier cas: pôs he gune se húbrise ? [comment la femme t' a-t-elle
insulté ?] - sans article, cette phrase ne se comprend pas. Second cas : theós tís
se eléesen [quelque dieu (non identifié) a eu pitié de toi) - il est impossible ici
d' ajouter I' article, comme nous I' avons montré dans le traité Des genres à
propos de:
{ 10) me té tis oun theleia theàs me té tis ársen [li. 8.7)
[que ni dieu féminin ni non plus masculin ... ].
lei J'ajout de thfleia [féminin] est pertinent, puisque pratiquement c'est Héra et
Athéna qui sont visées (quant à "ni non plus masculin", il est súrement rajouté
pour éviter que la déclaration [de Zeus] ne vise ouvertement les déesses);
(38) il est clair que la distinction qu'aurait établie par accident J'apposition
d'un article, ce sont les mots 'féminin' et 'masculin' qui la rendent, mais la
construction ne pouvait admettre la [valeur] propre de l'article, la phrase étant
indéterminée.
42. On dira peut-être: n'y a-t-il pas d'autres passages ou {5} [le Poete] fait
l' ellipse de !' article? À quoi nous répondrons que les mots ellipsés ont une
109 nEPI !YNTAE:Efil A

ltOVta 1tapáKEltal, Eµcpav1ÇóµEva ô1à tOU EltlÇT\tOUVtOÇ autà À.Ó')'ou·


É1tl µÉvto1 'tfiç 1tp0KnµÉVT1Ç cruvtáÇE(J)Ç tou KataMÍ\Àou ouK Eit1ÇT1t0uvtoç
tà tOU yÉvouç O\JVEKÉXUtO, Kal ô1à tOUtO oiµm 1táw Ô'.Kpl~iiiç lhà tfiç
óvoµaaíaç tiõv YEVWV Ô'.VE!tÀ.Í\p(J)OE tOV À.Ó')'ov' À.Éy(J) tOU 'IÍ /.. E\ a Ka \ a
10 toiJ ãwrJv.
§ 4 3. "Eanv oúv, Ka0o Ka\ f:v ii:À.Ào1ç à1tE<pT1váµE0a, i'ôiov iip0pou
Ti àvacpopá, ~ f:an npoKatElÀ.T\µµÉvou' 1tpoarímou 1tapaatat1KÍ\. 'AvmpÉpE-
tm ôi-: tà óvóµata ~tOI Kat' f:Çoxfiv, OtE cpaµi-:v o-Í>tóç ronv o ypaµ-
µaruaÍç, tO\OUtÓV t\ f:µcpaÍVOVtEÇ O 1táVt(J)V !tpOÍ\KWV, WÇ EatlV ElltElV,
39 o 'YEVlKCÍYtatoç2. TftôE yàp Ka\ Wç auÀ.À.a~nv to iip0pov à1tT1vÉy1mto
ó ltOlT\tÍ\Ç, Ô'.!tEVEYK<͵EVOÇ Ka\ TIJV émávt(J)V f:Çoxnv Kal tfiv 1tpoç éx1táv-
tWV 1tpo1tE1tEpaaµÉVT1V yviõaiv. - "H Ka\ Katà µovaÔ1Ki\v ictiia1v
oüt(J)Ç à1tocpatvÓµEvoç, óoül..ói; oou ta'õta El!OÍflOE, 1tÀ.fi0oç imayo-
pEÚEI ôoúl..wv· ó ôi-: µEtà tOU iip0pou, o óoül..óç oov ta'õta btoÍflOE,
µovaÔ\icT,v Ktfia\V imayopEÚE\. - "H Kal Kat' auto µÓvov Ó:1tÀ.fiv àva-
cpopáv, otE cpaµf:v ô ãv0pw11:oç ~l..8É ot ÇfltÜlv, ô ypaµµ.amcóç
OE ÉÇ'Íltllt, wv oux oütwç àicouoµÉvou tou ô ypaµ.µ.an1eóç, 1m000ç
KpÓICE\tal.
§ 44. "Ea0' otE ôi-: Ka\ 1tpOAT11tt1KCÍYtEpov 1tpÓO(J)1tov àvmpÉpei,
10 otE ôi] 1ea\ àop1atÍÕÔEÇ cpaívetm, otE o\ít(J)Ç cpaµÉv, ô tupavvo1CtOV'IÍ-
oaç nµ.áa8w. To yàp iiiç ÉaÓµEVOV !tpÓO(J)ltOV Ô'.VE!tÓÀ.T\OEV, oµowv
mBEOtÕl; ÉKEÍvcp
mwç yàp !tÉpi KiiPi µalCáptaioç EZ;oxoç MA.wv,
Oç ICÉ ae rovoimv ~píoaç oiKOv ô' áyáyritm (Ç 158-159).
15 OU yàp 0µ.o!Óv ixm tif>
ICEl\QÇ àvríp, 0t' iµcio ICUVIÍmÔOÇ (Ô 145),
EltEl tOUtO µi:v 'tO 1tpoyeyovoç !tpÓCJ(J)ltOV ava1toA.ti, to õE: 1tpoicE͵evov
40 to iiiç foóµEVov. O\i À.ÉAT\0E ÕÉ µe iiiç ôúvmm ica\ 1tpoücpeotWç 1tpóa(J)1tov
àvacpÉpEIV to ô tupavvOICtOV'IÍOaç nµ.áa8w. cl>ÉpE yáp, EÍ tÚ)'.01.
tupavvoictovfioaí 'tiva ica\ µÍ\1t(J) tenµfio0ai, É1t1~áÀ.Àovtoç ôE: tau 'to10útou
cpávai 't1và ô tupavvo1etoV'1Íaaç nµ.áa8w· éí1tep 1távu ɵcpavÉataTOv
5 YEV'IÍOEtm µetà Óp1ot1icfiç 1tpocpopâç, ica\ µáA.1ota f:1t\ 1tapcpxT1µÉvou
xpóvou, ô tupaVVOICtOV'IÍOaç tE.t͵.fltal. - MôeíÇEtat ôt wç 1m\
Jtl..f{Xruç roe·
Ü'tE Eµcpamv 1t0iii.

§ 4 5. Katà tàç 1tpoice1µÉvaç oúv f:vvoíaç tou µopíou OKE!ttÉov, ei


1tâ01 toiç 1ttrot1Koiç cruµcpÉpEtat, ica\ tÍva toútrov àõuvatEt tfiv EÇ a\rtiõv
10 ouvápnioiv àvaÕÉÇao0ai, ica\ tíva Ü1taÇ àvaôeÇáµeva a'Ütà ou µe0ÍT\OI

1. rrpoKa.TELÀT\µµtvou L: rrpoKa.Tn>.eyµtvou CB (cf. p. 27,1).


2. YEVLKWTC.TOS'LCB Bekker: ypaµµa.TLKWTC.TOS conjeccure de Lange. adoptée par
Schoemann, Uhlig.
L' ARTICLE PRÉPOSmF: VALEUR PROPRE DE L'ARTICLE 109

présence virtuelle, révélée par les exigences de la phrase. Mais dans la


construction en question, comme la congruence n'exigeait pas [qu'on supplée
un sens anaphorique), les genres seraient restés confondus126; c'est donc fort
pertinemment, selon moi, que [!e Poete] a complété la phrase en faisant appel
aux désignations des genres, les mots 'féminin' et ( 10} 'masculin'.
2.2.3. Le propre de l'article est l'expression de l'anaphore (§§ 43-44).
43. Le propre de l'article, comme je !'ai déjà dit ailleurs, c'est l'anaphore,
c'est-à-dire !'indication d' une personne déjà connue.
Cas d'anaphore des noms: il y a d'abord celui des noms qui s'appliquent par
excellence à quelqu'un, par exemple quand nous disons: hoútós estin ho
grammatikós [voici le Grammairien), nous voulons signifier: le meilleur de
tous, pour ainsi dire ( 39} !e modele du genre. C' est dans ce sens que 'le
Poete'(ho poietés) s'est approprié l'article comme une syllabe [fixe]121,
s'appropriant à la fois l'idée d'excellence par rapport à tous les autres et celle de
connaissance acquise d'avance par tout le monde. - Autre cas: celui de la
possession unique; ainsi, l'énoncé doúlós sou taúta epoíese [(un) esclave à toi a
fait cela) indique qu' il y a une pluralité ( 5} d' esclaves, mais si on met l' article :
ho doúlós sou taúta epoíese [ton esclave (litt.: l'esclave de-toi) a fait cela), cela
indique une possession unique. - Autre cas: celui de l'anaphore simple; par
exemple dans ho ánthrõpos ilthé se zeton [l'homme est venu te chercher], ho
grammatikós se ezétei [le grammairien te cherchait]; dans ce dernier exemple,
'le grammairien' ne s'entend pas comme plus hau112s.
44. II y a également des cas ou [l'article) renvoie à une personne par
anticipation, ( 10} auquel cas il apparait indéfini, par exemple dans : ho turanno-
ktonésas timásthõ [que le tyrannoctone soit honoré]. II renvoie ici à une
personne à venir et son statut est identique à celui de keínos [celui] dans:
Jcefnos gàr péri kiri makártatos é:r.okhos állõn,
hós ké se hédnoisin brísas oíkon d' agágetai [Od. 6.158-59)
[bienheureux en son creur par-dessus tous les autres celui
qui, l'emportant par la masse des cadeaux, t'emmenera chez !ui].
{ 15} II difrere au contraire de:
Jceinos anér, hót' emeío kunopidos ... [Od. 4.145)
[ cet homme-là, lorsque moi, la face de chienne ... (texte au
passé)];
caril y a ici renvoi à une personne qui appartient au passé, alors que, dans !e cas
précédent, (40) c'était à une personne à venirl29. II ne m'échappe pas,
d'ailleurs, que dans ho turannoktonésas timásthõ [que le tyrannoctone soit
honoré], l'article peut opérer l'anaphore d'une personne préexistante. Ce sera !e
cas, par exemple, s'il se trouve qu'un homme a tué un tyran et n'a pas encore
été honoré et que, dans ces circonstances, quelqu'un dise: "que !e tyrannoctone
soit honoré". Cette valeur apparaitra en pleine lumiere ( 5} avec une forme
d' indicatif, et surtout à un temps du passé: ho turannoktonésas tetímetai [le
tyrannoctone a été honoré]I30. - On montrera également que l'article indique
parfois une pluralité'31.
2.2.4. Orientation de l'étude syntaxique de l'article (§ 45).
45. II faut maintenant examiner si l'article, avec les sens qu'on vient de
dire, peut aller avec tous les casuels 132, ou quels sont ceux qui ( l O} n' admettent
pas d'être articulés, et ceux qui, ayant admis l'article une fois pour coutes, ne
110 IlEPI !YNTA?:Eru: A

1ca0á1tEp iõícxç ouM..o.páç. Kai 1tpii>tóv "(E ápnÉov 'tf\ç tii>v <J'tOlXEÍWv
ClllYllÍÇrolç cii; itpO; til iíp0pa.
§ 46. Tà toívuv ato1xeicx Év Eii0eíc;t iccxi cxinat1icfi Títo1 xwpiç iip0pou
À.É'yEta1 i\ <JUv ãp0pcp. Kai XCllpiç µf:v ãp0pou, iiviica q>aµf:v oÜtCll, 1Dino
15 a ta-ri, w\mi fJ e<rrl, vüv eU0daç voouµÉVl]Ç, cix; ti icaí t1ç ipaÍT)
i:o\>to ávepmit~ Éan, 'to\>to i11:1toç Éa1í· ô1ôáaice1 icai ii wü
!rilµatoç cnívoôoç, auvtdvouacx i.1ti i;iiv EÚ0Eiav. Kcxtà ÔE cxinat1iciiv,
'tOÜto a itpoaayoptúei o
ôiooaicaÂ.oç, 'to\>to fJ , 1táÀ.1v Êic tliç
µEtaPáaEroç toü pfiµcxtoç auvtE1voÚaT1ç Ê1ti to 10\>to fJ icai toü
20 atOlXEÍOu voouµÉvou icat' ait1m1iciiv, cix; Ei iccx\ oiítroç à1toq>a1voíµe0cx,
41 'toÜtov 'tOv xapani\pa cn111aívei o ôiôáaicaÂ.oç. I:uv ôf. ã.p0pcp,
éítE oiítro q>aµÉv, w a ôíxpovóv tan, w a UÂ.iicóv ton 9qÃ.ulCÔIV,
icai oÚÔEtÉprov, ica\ E'tl icat' cxincxniciiv, i:o a ámí/.El'l'EV ó 11:aiç,
<Ílç t:Í iccx\ 'tOV xapalCi:ijpa ám;Ã.El'l'E·
§ 4 7. Katà µÉvto1 "(Evuci1v icai
ôoniciiv àôúvatov Êicai:ijvm to ãp0pov tiiç auvtál;E(l)Ç tii>v awtXEÍCllv,
OtE oiítCll q>aµÉv· i:éj> a 1tapÉ7tE'tO.l i:o eici:EÍvea6a1 1Cai auai:éU.E-
a9ai, i:ou a i:ltv npcxíav ~1jlE, i:oü a Íl t1Cfl'CÍM1CJ1.Ç µf:YÍO'tTI
ixniv.
§ 48. "Ean ôf: aitía 'tijç ouvtál;ECllç iíôe. MovÓ!ttrotá i.O'tl tà O'tO\XEia,
10 icai 1tpoÜ!twv éít1 Ti aútii>v 1tpómi Êicip<Ílvria1ç 1Cai 0fo1ç Êv eú0EíÇt fotív.
AÜ'tT\ ouv ã.rvroatoç ouaa toiç àpnµa0Éa1 tÔ>V 1taíôrov àvcxyicaÍCllÇ ôíxcx
ãp0pou /...tyeta1, EiyE to iíp0pov 1tp0Üq>Eatii>aav yvii>a1v ô11Ã.oi, ó ôf. 1taiç
àyvoEi to atO\XEiov· U..,1ii>ç ãpa ipcxµf:v iccxtà tàç ô1ôaxàç 10\>to a
fxniv. "Hô11 µÉvtot àvcxÃ.aPóvtEÇ i;iiv yvii>a1v aÚ'tOÜ <Ílç 1tpoÔEÔ1ÔO.yµÉvo1,
15 clva"(lCCXÍCllÇ i;iiv lCCXt' CXÚ'tOÜ clvaitÓÀT'l<J\V !tO.pEµipaÍVOvtEÇ, 1távtWÇ icai <JUV
ã.p0p<iJ á1toq>atvÓµE0a, 10 a n:Â.tlCÓV ecrn 9TiÃ.ulCÔ>V 'tE 1Cai OOOE'tÉ-
pmv, tOUtÉat\\I o !tpOEµá0oµEV a. "Hô11 µÉvtOl l..11µµat1ÇoµÉV11Ç 'tijç
ru0Eíaç aWEOtl icai ii ÓµÓ<flrovoç aincxnicii taiç cxútcxiç Eq>ÓÔO!Ç icai µEtà
42 iip0pou ÀqoµÉvTJ icai XCllpiç iip0pou, 1tál..1v iccrrà i;iiv 1tpfimiv 0fo1v,
to\>to a 11:poacxyopEÚt1 o ô18áaiccxÃ.oç, ica\ ?táÀ1v icatà i;iiv 1tpoü-
1t01CE1µÉv11v yvii>o1v, to a á!ti\Ã.El'llEV o iw;iç.
§ 49. 'H µÉvto1 "(EVlicii
ica\ ii ouµ1ta0oüoa aútji Ôot1icfi, ouK i'xouoa õ1à 'tijç q>rovijç tiiv "(Evticiiv
á!toôEiÇm, t?tEi ãicl..na tà ato1xEia, Po110Eitm tji toú iip0pou 1CE1CÀ1µÉVJ1
yEv1icfi, ofovl i:oü a Íl E1CtpCÍlV11ati; µtyía'tl) Ea'tl · ica\ en i.1ti 'tijç
ÔOtllCijÇ ó autoç ÀÓyoç. Ei yàp to iip0pov t\Ç àq>ÉÀ.ol, ii ÀE11tOµÉV11
qirovii <Ílç tu0Eia ÀEÀEÍIVEtat, ica0ó, ciiç2 Ei!toµEv, ii 1tp<ÍltT\ 0fo1ç EU0Eiá
fon. Kai oÜtro yÍvEtai à1mtál..ÀT1À.a < tà >3 toü ÀÓyou, a ii EICtpCÍlYl]otÇ
10 µeyía'tl) tatív. Ou yàp µâUov tip a to i.atí ouvtttáÇEtCXt Tí1tep téfJ

1. olov Toíi a Ti EK~Vl)<JLS µeylcrTTI EcrTL CB : om. L.


2. tca86, Ws Bekker : tcal Ka0Ws LB. tcal 1CC10à C.
3 . Tà add. Bekker.
L'ARTICLE PRÉPOSITIF: VALEUR PROPRE DE L'ARTICLE 110

peuvent plus s'en séparer, cornrne s'il était devenu une de leurs propres
syllabes. II faut cornmencer par la construction des élérnents avec les articles.
2.3.l. Emploi de l'article avec les noms des lettres de l'alphabet (§§ 46-49).
46. Les élérnents, donc, au cas direct et à l'accusatif, peuvent s'ernployer
soit sans, soit avec article.
1) Sans article: lorsque nous disons toúto {15} A estí[ceci est (un) alpha],
toúto B e~tí [ceei est (un) bêta], avec un cas direct dans l' esprit comme
lorsqu'on dit toúto ánthrõpós esti [ceei est (un) hornme (nornin.)], toúto híppos
estí [ceei est (un) cheval (nomin.)]; nous sommes aussi renseignés par l'accord
du verbe, qui va avec le cas direct133. Accusatif rnaintenant: toúto prosagoreúei
A ho didáskalos, toúto B [le rnaitre appelle ceei 'alpha', ceei 'bêta']; ici la
transitivité du verbe va avec toúto B [ceei 'bêta'] et (20) l'élément est conçu à
J'accusatif, cornrne si nous disions: {41} toúton rim kharaktera sêmaínei ho
didáskalos [le rnaitre signale cette lettre (acc.)]. 2) Avec article: quand
nous disons to A díkhronón esti [l'alpha adrnet deux quantités], to A telikón esti
thêlukOn kai oudetérõn [l'alpha est une finale de féminins et de neutres], et, à
l'accusatif: to A apeleipsen ho país [l'enfant a effacé l'alpha], ce qui correspond
à tim kharaktera apeleipse [il a effacé la lettre (acc.)].
47. En revanche, au génitif et {5} au datif, il est irnpossible de construire les
éléments sans article ; par exemple, nous disons tôi A parépetai tà ekteínesthai
kai sustéllesthai [à I' (dat.) alpha peut échoir une quantité longue ou breve], tou
A t~n keraían apeleipse [il a effacé l'apex de I' (gén.) alpha], tou A hê
ekphónêsis megístê estín [la prononciation de I' (gén.) alpha est três ouverte].
48. Voici la raison de cette construction. Les éléments ont une forme unique
pour tous les cas, {10} et il est évident que, quand on les prononce et qu' on les
dénornme pour la premiere fois, ils sont au cas directI3 4 . Cela étant, comrne ils
sont encore inconnus des enfants qui commencent à apprendre, ils sont
nécessairernent énoncés sans article - puisque l' article indique une connaissance
préalable et que l'enfant ne connait pas l'élément. Nous avons donc raison de
dire, lorsque nous enseignons: toúto A estín [ceei est (un) alpha]. Mais dês
l'instant que, nous appuyant sur un enseignement antérieur, nous nous référons
à la connaissance que nous avons de l'élément, {15) cornme nous devons
nécessairement indiquer en plus que nous y renvoyons, nous somrnes forcés
d'employer l'article: to A telikón esti thelukOn te kai oudetérõn (l'alpha est une
finale de féminins et de neutres], c'est-à-dire l'alpha que nous avons appris
antérieurement. Sur la base de ce qui a été établi pour le cas direct, l'accusatif
homophone135 s' ernploie, selon la même logique, {42) tantôt avec, tantôt sans
article : ici encore, si !' élément est dénornmé pour la premiere fois, on a: toúto A
prosagoreúei ho didáskalos [le maitre appelle ceei 'alpha']; si au contraire il y a
connaissance préalable, on a: to A apeleipsen ho país [l'enfant a effacé I'alpha].
49. Quant au génitif (et au datif, qui est en affinité avec luiI36), étant incapable
de se manifester comme génitif par sa forme ( 5) puisque les élérnents ne se
fléchissent pas, il reçoit le secours de 1' article fléchi au génitif, par exemple: tou
A hê ekphónesis megístê estí [la prononciation de I' (gén.) alpha est três
ouverte]; rnême raisonnement pour le datif. Si l'on supprime J'article, la forme
restante derneurera comme cas direct, puisque, cornrne nous l'avons dit, la
dénomination premiere se fait au cas direct; et il en résultera une incongruence
dans la phrase *A he ekphonêsis ( 10) megístê estín [alpha la prononciation est
três ouverte]. En effet, estín [est] ne se construira pas plus avec A qu'avec
111 nEP 1 l:YNTAE:Eru: A

µeyí1m1 Ti ~~. 'E1tr.l Õ1Ío otiv Eu0eim ouÕÉ1totE auvíatavta1, Wç


õúo EU0e1&v voouµÉvwv ér.icatállTJÂ.<l tà toú ÀÓyou yÍVEtal. ·o autàç
ÀÓyoç icér.iti tfiç ôotuciiç, tcp a KpÕcn:l!\tat w
1· Éàv yàp El1tWµEv· a
21:pÓ<ncl!ttat w 1, 1táÀ.1v Wç ôúo EU0wi>v voouµÉvwv àicatér.À.À.TJÂ.<l tà
15 tOÚ ÀÓyou yÍvEtai. "Qn Õf: Ôlà tO alCÀ.LtOV tfjç q>Wvf\Ç Í'\ tOÚ ap0pou
1tpóa0ta1ç yívttm, aaq>Eç icér.ic t&v Éy!CÀ.ivoµÉvwvl 1eai 1Catà 'tliv cpwvi\v,
43 âímvoç Ti é1ecpCÓVTJCJtÇ µEyíatlJ !anv· iõou yáp, µi) auvóvtoç toú
ap0pou KatállT]Àa -rà toú ÀÓyou ÉCJ'tÍv. 'O a\rràç l..óyoç 1eér.iti tfiç ôonicftç,
ÂÚIM !tpÓ<ncl!\tal W \. 'EÕEÍxf)T] apa fí 'tE YEV1icii Kat Í'\ Ôo-r1icii t&v
cr101xcimv, <Íl; ciw:yicaiwç o\i µt-Bírim 'tà ~pa.
§ 5 O. Kai EVEICEV -roú -ro10\rrou oú auy1eata0Eíµriv âv Tpúcpwv1
(p. 24 Velsen) ér.itocpmvoµÉv<p EV •êi> ltEpi ap0pwv ÓJç 'tà ér.itapɵqxxta
Pfiµata 1tji µf.v ÓvÓµatCÍ Eatl 'tWV /rrtµCÍt(J)V, CYtE !Cal ÓJç ÓVÓµa-ra ap0pa
1tpoaÃ.aµ~ávE1, tcp :n:Ept:n:aniv ~Õoµat, toú :n:Ept:n:atEiv :n:póvotav
éxm, Kai ETI i:it' EU0daç,tà :n:Ept:n:atEiv àvtapóv !an· xwpl.ç µÉvto1
lO ap0pou À.EyÓµEVa piJµam CXV ElT], :n:Ept:n:atEiV 8ii..co ií:n;Ep Í<Ttávat.
ToiaÚtmç yáp TICJt auvtáÇECJLV EÔÓICE\ µEpÍÇEiv 'tO µE.v Wç óvoµattlCÓv,
-rà õi: ÓJç pT]µanicóv. Ilpóictitm otiv cpu<Jticc.ín:awç à ÀÓyoç2, oç ou 1tapà
-ràç EMEÍ\j/E\Ç tii>v ãp0pwv i\ 1tapa0ÉCJELÇ ~EÀ.ÉyÇE\ tà a µEv dvm óvóµata,
a õf: µiJ. "A11aÇ yà.p EKElVO EaTI ÔlaÂ.<ljkiv, Wç 11âv a1tapɵcpatov
15 ÕvoµCÍ Écm pT]µatOÇ, ElYE ICaÍ oi MO tfiç l:'tOâç auto µEv ICaÀ.oÚCJ\
/lfiµa, tà fü: :n:ept:n:atei i\ ypácpEt 1CatT]yÓpTJµa i\ aúµ~aµa, Kai ETL tàç ér.ità
44 mútwv ~CJE\Ç.
§ 51. luà 'tOÜtO ICat mç Elt\ "'(EV\ICOV Õvoµa tô ér.itapɵ-
cpatov 1tâaa Ey1CÀ.1a1ç UitoatpÉcpE1. Ei yáp nç tjiôE ér.itocpaívo1-ro, :n:eptita-
tei Tpúcpmv, µEta~át..o1 ÕÉ nç toÜto EÍç àlpÍTf'1a1v toú EipriµÉvou 1tpoa0Eiç
-rô ÉyicE͵EVOv tji àp1anitji ÉylCÀ.ÍCJEl, À.Éyw tà mpÍCJato, o\ítwç avei'.ito1,
c'opíaaw KEpt:n:ateiv Tpúcpmva· icai É1ti EU1CT11eijç 1tpocpopâç, :n:Ept:n:a-
toí11 Tpúcpmv, 1táÃ.1v tà ÉylCE͵EVOV tfiç E\ixiiç auµ1tapaÂ.<l~wv cpaÍT] av
11iíÇato KEpt:n:aniv Tp'Ócpwva· 1eal É't1 É1ti 1tpoata1et11Ci\ç Éy1eÃ.ÍaEwç,
:n:Ept:n:atEÍtm Tp'Ócpmv, Ei'.1101 av :n:poaétaÇE :n:Ept:n:aniv Tpúcpmva.
"Ev0tv µ01 ÔOICOÚCJ\V Eiiii0wç ér.vaatpÉq>ELV oi É111ÇT]toÚvtEÇ õià tÍ ÉlliÍ!tEI
10 ltpOCJÓJltOLÇ KaÍ ap10µoiç Kat fo lj/UXlicfi Ôla0ÉCJE\, ElYE OU 1tÀ.1l0ÚVE'tal,
on 1tâv 1tpâ:yµa t:v Éat1v, - EiyE ouK ExEt wuxiiciiv ôtá0ECJtv, &ti µ11ôi:
Eiç 1tpóaw1ta ér.vEKUKÃ.1Í0TJ, éi1tEp eµljluxa Õvta 'tliv Év aúwiç3 ô1á0ECJLV
Tí'j:; ljluxfiç É11ayyÉÀ.À.E-rm· ÓÍCJtE õuváµE1 a\rrà tà pi\µa oÜ'tE 1tpóaw1ta
45 i:mÔÉXEtm oÜtE ér.p10µo\iç, ér.U' ÉyyEvÓµEvov Év 1tpoaÓJlto1ç tÓtE ical. tà
1tpÓCJollta ÔIÉCJtEtÀ.EV, Õvta À.o11tàv i\ t:v1Kà i\ Õui:Kà i\ 1tÃ.T]0uvt11eá. Ilpo\mtov
õi: Ot\ ouôf: ljlUXtK!iv õiá0ECJlV, ica0Wç 1tpOEÍ1toµEV. n&ç otiv OUK EU,,0fotEpOl

l. Êyú.1.voµÉvwv Lac (cf. p. 208,8; 396,2): KÀl.voµÉvwv LJ>CCB.


2. cj>ucr1KwTaTQS à >.óyos Lallot (suivant la suggestion de Uhlig ad loc.; cf. le tour voisin
46.5) '.ó Myos cj>ucrLKWTaTQS LCB.
3. a!JTols Uhlig (cf. 325,10): ailTOis LCB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI PRENNENT L"ARTICLE 111

megíste hê ekphonesis [tres ouverte la prononciation], et, comme deux cas


directs ne donnent jamais une constrnction bien formée, les deux [termes]
conçus au cas direct rendront la phrase incongruentem. Même raisonnement
pour le datif: tôí A próskeitai tà I [à I' (dat.) alpha est ajouté !'iota]; mais si
nous disons *A próskeitai to I [alpha est ajouté !'iota], à nouveau nous avons
deux [termes] conçus au cas direct, d' ou une incongruence { 15) dans la
phrasel38. Que l'ajout de l'article soit dfi à l'indéclinabilité de Ia forme, cela
apparait clairement quand on a affaire à des mots dont la forme aussil39 se
décline; exemple: {43} Díõnos he ekphOnesis megíste estín [la prononciation
de Dion (gén., sans art.) est tres forte]. On le voit, malgré J'absence d'article, la
phrase est congruente. Même raisonnement pour le datif: Díõní próskeitai tà I
[à Dion (dat., sans art.) est ajouté J'iota)'40. On a donc montré que, quand les
éléments sont au génitif ou au datif, on ne peut pas faire l' économie de !' article.

2.3.2.1. Précédé de l'article, l'infinitif reste un verbe (§§ 50-52).


50. {5} C' est pour cela que je ne serai pas d' accord avec Tryphon quand
il déclare, dans son traité Des articles, que les verbes à l'infinitif sont tantôt
noms des verbes - lorsque, en tant que noms précisément, ils prennent I'article,
exemple: tôi peripateín hedomai [je prends plaisir a u (dat.) marcher], tou
peripateín prónoian ékhõ [j'ai !e projet du (gén.) marcher], et, au cas direct, to
peripateín aniarón esti [le marcher est ennuyeux] - tandis qu'employés sans
{ 10) articles ils seraient des verbes: peripateín thélõ iiper hestánai [j'aime
mieux marcher que rester debout sans bouger]. De telles constructions !ui
semblaient fonder la distribution des infinitifs en nominaux et en verbaux. Mais
il y a une raison, toute naturelle, qui condamne l' appel à la présence ou à
l'absence d'article pour décider si tels infinitifs sont des noms, tels autres des
verbes: soit dit une bonne fois, tout infinitif est { 15} le nom du verbe 141.
D'ailleurs les Stolciens !ui réservent l'appellation de rhêma, tandis qu'ils
appellent gráphei [écrit (indic. prés. 3• pers.)] ou peripateí [marche (id.)], et de
même les modes qui dérivent de ces formes, des 'prédicats' ou des
'accidents' 142.
51. {44} Voilà pourquoi c'est à l'infinitif comme à son nom générique 143 que
peut se ramener toute forme modale. En effet, si quelqu'un déclare peripatel
Trúphõn [Tryphon marche] et qu'on transforme cela en un compte rendu de ce
qui a été dit en ajoutant le contenu du mode indicatif, j'entends '(X) a indiqué',
on dira: {5} hõrísato peripatefn Trúphõna [(X) a 'indiqué'l44 Tryphon
marcher]. Si on a une forme d'optatif1 45: peripatoíê Trúphõn [puisse marcher
(opt.) Tryphon !], en ajoutant à l'infinitif ce que contient un souhait, on <lira
êúxato peripateín Trúphõna [(X) a souhaité Tryphon marcher]. De même pour
l'impératif: peripateítõ Trúphõn [que marche (impér.) Tryphon !], on dira:
prosétaxe peripateln Trúphõna [(X) a ordonné Tryphon marcher]. D'ou la
sottise, à mes yeux, de ceux qui se demandem pourquoi l'infinitif est privé de
[10) personnes, de nombres, de diathese de J'âme: s'il n'a pas de pluriel, c'est
que tout acte est un; s'il n'a pas de diathese de l'âme, c'est qu'il n'est pas non
plus renvoyé à des personnes qui, étant animées, exprimeraient la diathese de
l'âme qui est la leur1 46. De sorte que !e verbe en lui-même est principiellement
étranger à la personne {45) et au nombre: c'est seulement en s'associant à des
personnes qu' il peut distinguer les personnes (lesquelles sont par ailleurs du
singulier, du duel ou du pluriel). Et il est évident qu'il n'a pas non plus de
diathese de J' âme, comme naus l' avons dit plus haut 147. Mais la sottise est plus
112 TIEPI l:YNTA:::Eru: A

oi KàKEivo àlt0<pa1vÓµEvo1, ot1 Kat Év1Kà Ka\ oui:Kà Ka\ 1tÂ.T]0vvt1Kà Ka\
1tpoo<imwv 01aKpÍoE1ç E)'.El, Év ouvEµ1tt<Íx:m il;ap10µouµÉvwv tOÜ Éµ e
ypáqiuv, oe ypáq»Eiv, ÉICE\vov ypáq»Eiv, itµâç ypáqinv, úµâç
ypáqiuv, ÉKEÍVOUÇ ypáqtE\V; àÂ.Â. EVEO'tal iÇmpÉtwç Év t0iç ÉÇijç
0

Eti Ka\ 1tEp\ toútwv ÓtaÂ.a~Eiv, Év otç Kal ÇriníooµEV Ótà tÍ É1t' aina-
uicfiv cpÉpEtaL
10 § 52. u A}.)..wç 'tt Ka\ yàpl a
lpT]Ol )'.WptÇ ãp0pwv Â.ÉyEo0m, OÚVatai Ka\
µEtà ãp0pwv 1tapaÂ.aµ~ávE00m, to qil.Â.c>l..cryt\v jioúÃ.oµai Tíitep to
1tÂ.oun\v. 'Qç 1tpÓKELta1 o\iv, Ti tfuv ãp0pwv < Ka\ >2 àltapEµ1pátwv
OÚvtaÇ1ç Ti auní Éotl tji tfuv <TtOl)'.EÍWV ouvtáÇEl. Xpfi µÉvtol VOElV Otl
01xfuç 1tpÓOE101 to iíp0pov, óú: µf:v i:éf> Â.Óy~ til> 1tpOKE1µÉv~. Ka0á1tEp
15 EltEOEÍÇaµEV rn\ 1tavtoç µÉpouç Â.Óyou, OtE OE Wç 1tpoç to 1tpâyµa. Ka\
toü µEv 1tpotÉpou 'tÕ ypárpetv 1tplÍl't1\Ç Éo't\ auÇuyíaç, 'tÕ ypárpe1v
lhà 'tflç e 1 Ôiqi9óyyou ypáq»Etai, Ka\ ooa oiítw oúvatm Katà tijç
46 1pwvijç Â.ÉyEo0m · toü OE OEUtÉpou to ypáq»E\V ÉltÍ1tovóv Éo'n, t o
ypáq»EW qtl.Â.ollÓVOU ávÔpÓÇ ÉanV.
§ 53. OuK fon µÉvto1 1tapÉÂ.Kov Év taiç to1aútmç ouvtáÇE01v àito-
ÔEiÇm, Otl tà oiítw ltapat10ɵEVa toiç Pfiµaoiv iíp0pa < OUK >3 rn1pp~µatá
5 Éai:1v. 'EitEt o\iv4 ouK àití0avoç o Â.Óyoç 1tapu1píotm:m toü µfi táxa tà
ãp0pa tà to1aüta àp0p1Kfuç voEioSm, Elt1ppT]µm:11Cfuç oÉ, 1pÉpE ÓtaÂ.a~Eiv
Ktll ltEpl tOÜ tOlcMou.
§ 54. "'H Katà to ouoÉtEpov 0fo1ç ouVE:XÉotEpov, itpo tfuv priµátwv
t18EµÉVT], Éit1ppT]µat1KfuÇ clKOÚEtal TíitEp óvoµat1Kfuç. Ei oÜtwç WtOlpal-
10 voíµdla, iaxi> napeyÉVou,
Oç t' ciipU pro IlUÂ.ÍWv óià ')'CXÍT]Ç (E 545),
oiJ µl:v IOXÀ.àvàtɵ~1voUôf: ÓÍKa1ov (u 294 ),
47 iáxiov Ô\aÂ.Éyou. "OitEp oúvatm Ka\ Éit\ tijç tp1yEvEÍaç tfuv iíp0pwv
iyxwpEiv· Ei yàp to oe\ taxu Â.ÉyEiv fi iaxu tpÉxew iv i'.o~ iot\
téf> &:i:i iaxicoç <Â.Éyuv fita x É w ç>6 ipÉxuv, Ka\ to itapEµitiittov
oÚOÉtEpov ãp0pov itpo toÜ Pfiµatoç to amo àvaoÉÇEta! tji itpOElpT]µÉvU
owaíÇE1, imppT]µat1Kfuç vooiiµru>v mtà àp0p1icfiv ÉKlpOpàv7. »
§ 5 5. 'A"),).,' fot1 YE 1tpoç to toioü10 lpàvm, on tà ouvi:ál;Ewç f:it1ppTJ-
µat1Ki\ç 't\lXÓvta lttWtlKá, tOV 'tÓltOV clltEVEyKáµEva toü Émpp~µatoç,
iÍKÂ.1ta Ka0íotatm, µ1µouµEVa to µovaÓ!Kov tfuv f:mppT]µátwv. cl>ÉpE yàp
OÍÍ'tW 1páva1 Éit' ÓvoµatlKi\Ç 0\lVtáÇEWÇ, taxu EÂ.90V lta\OÍOV mVt]OEV

1. L'accumulation de panicules a paru suspecte. Schoemann propose aÀÀW$' Tf TOÜTa ou


liÀÀW$' Tf KciK€iva, Uhlig 11>.Xws T' EKÊLva.
2. Kal Sylburg: TWV CB, om. L (Bekker: Ti TWV áp0pwv TQ ciTTaPfµlj>áT4J awmecs).
3. oiit< add. Uhlig : oii µl)v cpc mg Sylburg, Bekker, om. LC'<B.
4. o!ív LCB : yoüv Uhlig.
5. TQ &1 Uhlig: Ti;i &1v LC, TO &lv B.
6. l.lynv fi TOXÉWS add. Portus.
7. EK<j>opáv Sophianos : civatj>opóv LCB.
L'ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 112

grande encore de ceux qui affirrnent que l'infinitif connait singulier, duel,
pluriel et {5) distingue les personnes, répertoriant comme cas de coi:ncidence
formellel48 eme gráphein, se gráphein, ekeínon gráphein, hêmâs gráphein,
humâs gráphein, ekeínous gráphein [litt.: moi/toi/lui/nous/vous/eux écrire]. On
aura l' occasion dans la suite de trai ter spécialement de ces questions, et de se
demander aussi pourquoi l'infinitif se rapporte à l'accusatif.
52. { 10) D'ailleurs les infinitifs qui, selon Tryphon, se passent d'article peuvent
e
aussi l 'admettre: tõ philologeín boúlomai per tõ plouteín [je prérere I' étudier
plutôt que l'être-riche)149. Comrne il a été dit plus haut, la construction des
articles est la même avec les infinitifs qu' avec les éléments. II faut toutefois
noter que, lorsqu' on ajoute l' article, deux cas sont possibles: tantôt il s' applique
de la façon qu'on a dite, et cela, comrne { 15} naus l'avons montré, à n'importe
quelle partie de phraseiso, tantôt il s'applique à l'acte. Exemples du premier cas:
tõ gráphein priÍtês esti suzugías [le (nt., scil. 'verbe') gráphein est de la
premiere conjugaison], tõ gráphein dià tes ei diphthóngou gráphetai [le
gráphein s'écrit avec Ia diphtongue ei]; et il en est ainsi chaque fois que
{ 46} l' on dit quelque chose sur une forme. Exemples du deuxieme cas: tõ
gráphein epíponón esti [l'écrire demande de l'effort], tõ gráphein philopónou
andrós estin [l'écrire est le fait d'un homrne qui aime l'effort].
2.3.2.2. Préposé à un infinitif, l'article est bien un article, et non un adverbe
(§§ 53-56).
53. II n'est pas superflu de démontrer que, dans ces constructions, les
articles ainsi apposés aux verbes <ne sont pas> des adverbes. {5} Et comme les
raisons qu'on avance en faveur d'une interprétation de ces articles non comrne
articles, mais comme adverbes, ne manquent pas de crédiblité, nous allons aussi
discuter ce point.
54. [These à réfuter:] Une forme nominale au neutre placée devant un verbe est
plus souvent à entendre comme adverbiale que comme nominale. Vaiei des
exemples: { IO} takhu paregénou [tu as été vite (adj. nt.) arrivé];
hós t'eunl rhéei Pulíõn dià gaíês [ll. 5.545]
[dont le cours s'étale largement (adj. nt.) sur la terre de Pylos];
ou men lcalàn atémbein oúte dílcaion [Od. 20.294]
[ce n'est pas bien (adj. nt.) ni juste (id.) dele maltraiter];
{ 47} tákhion dialégou [parle plus-vite (comparatifnt.)]. Or l'article, qui a aussi
Ies trois genres, peut se trouver dans la même situation. Si en effet dei takhü
légein ou takhü trékhein [il faut parler/courir vite (adj. nt.)] équivaut à deí
< takhéõs (adv.) légein ou takhéõs > trékhein [id.], l'article neutre inséré devant
le verbe admettra la même interprétation que la construction précitée: {5} il
aura un sens adverbial, tout en étant formellement un article.
55. Voici ce qu' on peut répondre à cela. Les casuels construits adverbialement,
du fait qu'ils occupent une place1s1 d'adverbe, deviennent indéclinables: ils
imitent en cela la forme fixe des adverbes. En effet, alars que, en cas de
construction nominale, on a takhü elthim paidíon Ônêsen {10) hêmâs [un enfant
rapide étant-venu (trois formes nominales accordées au nomin.-acc. nt.) naus a
113 nEPI IYNTAEEm: A

1míxmov, ouµ1mpai..aµ~avoµÉVl\Ç 'tf\ç ÓEoÚOT)ç ouvi:áÇEwç, fivhca E'ltLPPTl-


µattKiõç Ka0' Eva ox11µanoµov HyoµEv taxi> EÃ0ÕV mnóíov, -iaxi>
éÃ.9óvi:oç nmôíou, i:axi> tÃ.9óvi:t natôírp. Ei óE: toüto ál..n0iç,
EÓE1 to lip0pov, El'ltEp E'lt1ppnµattKÔlÇ TtapÉKELto, liKÃ.ttov Ka0iotao0m·
15 vuv\ óE. KÂ.ÍvEtat, Kal KÂ.t0E.v áµt'táo'ta'tÓV Eo'tL 'tf\ç ouvi:áÇtwç. Ka\ q>aÍ-
48 VE'tat O'tL o 'ltpOKE͵tvoç Âir(OÇ oú µâUov TtapÉo'tT\OE 'tà lip0pa É'lttppi\-
µa'ta Tí'lttp tà áTtapɵq>a'ta óvóµaw 'tfiç 'tfuv EyKÂ.Íotwv µt'taÃ.i\ljlEWÇ,
Ka0cliç TtaptÕtiÇaµEv on 'tfuv EyKÂ.Íotwv tà óvóµa'ta aú'tà 'tà áTtapɵ-
qia"tál fon· ÓL' o Kat' iÇaípt'tov aúwiç 7tpÓOt1mv Ti tfuv ãp0pwv 'ltapá-

fümç, Ka0à2 tà óvóµata tfuv EyKÂ.Íotwv ÓL' aútfuv õ11l..oiitm, Ka0Wç


'ltpoaTttÕEÍÇaµtv.
§ 56. KáKtivo ôE: 7tpoo0ttÉov, Wç 'tà óvoµanKà
imppnµanKfuç vooúµtva tjj iÇ aútfuv Ttapa0ÉoEL Eiç tT,v óvoµat1Kfiv
ÚTtootpÉcpt1 oúvi:aÇ\\I. To yàp iaxi> ü..Sov natôíov óuváµtvov áKoúto0m
i:axúoç ü..Sov natôíov, TtpooÃ.a~ov to ãp0pov áTto~áÃ.Ã.tt tT,v imppn-
10 µat1Kiiv oúvtaÇ1v, io
iaxi> tÂ.0ov iradHov ci>q>ÉÂ.flCJEV iiµâç Kal
Ei tc\i Ei>pi> pÉtt 7tpoo0tí11 nç to lip9pov, cpi\oaç io
Ei>pu ptti, Õvoµa
Tt01i\ot1EV &v to eúpú. Tifu; oi'.iv oú ~ímov i:03 Tto1oüv µóp1ov tàç É'lt1ppn-
µan1Càç óvoµanKàç ouvtá!;aç Eiç4 empp11µan1Càç OUVtÓÇElç ttapaÀ.aµIXXvav;
49 § 5 7. Tiâoa ytv1Kfi Ttavi:oç óvóµawç E'lttµEp1ÇoµÉVI\ Ttávtwç ouvÉxt1
'tO ap9pov. 'faKEÍo0w ÓE 'ÍntOÓEÍyµai:a, "tÔ>v áv9p<Óirolv oi µÉ\/ EÍCJLV
·~. oi ôE: ~áp~apot· i:éàv Aiávto>v ó µhi é1mcaÃ.Eii:at Tü.a-
µáMoç, ó ôE: Aoicpóç · i:âlv áó~v µou ó µhi lríli:mp éanv,
ó Ôt ei:epoç ypaµµanicóç. Ka\ f;qi' ÉVllCOO\I 'tOO\I ôwaµÉvwv 'tµ~CJ\V
ávaóÉÇao0m, Oiç é'lt\ toii xpuooii, ápyúpou, tfuv o\ít(I) 'ltapaÀ.aµ~avoµÉvwv.
ct>nµ\ ôf; imµEp1ÇoµÉV1'1vS, é'ltt\ oíóv tE ytv1Kfiv oú i:o to1oütov imôtxo-
µÉV11v 1ca\ xwp\ç ap0pwv À.ÉyEo0a1, áv9pCÓirCDV ÚICOÚCD, cpÍÂ.CDV irpo-
v o o ü µa L, oú µiJv cpÍÂ.CDv ôç µf:v áraOóç Éonv, ôç ôf: noVflpÓç·
10 Ttávi:wç yàp ouv tc\i lip9plfl. Oú µóvov oi>v E'lt' EKEÍvwv Ti 'lttfuo1ç
ivl'IÀÀáy!j.
NEO'TOpÍÔat ô' ó µE:v oümo' 'Atúµviov (Il 317),

1. cilrap€µ<j>aTa Uhlig : pÍ]µaTa LCB.


2. Ka0à Lehrs : Kal LCB.
3. TO irotoüv ... óvoµaTLKàs L: TO µETairoLow . . . Els óvoµaTLKàs CB
4. ds ÊmppnµaTLKàS auvTáÇns irapaÀaµ(3ávnv L : ÊmppnµanKàS Àaµf3áVEL!J e.
ÊmppnµanKcils irapc1'.ajk1v B.
5. tmµEpLCoµ€vnv Uhlig (dans l'apparat): tmµEpLCoµ€vwv LCB Uhlig (dans le texte- faut-
il tolérer ce flottement du nombre' cf. Schneider, Comm. 14).
L' ARTICLE PRÉPOSITIF : LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 113

aidés] I takhéos elthóntos paidíou õphelhhemen [un enfant rapide étant-venu


(même syntagme, au gén.), nous avons été aidés], et ainsi de suite aux autres
cas, avec recours chaque fois à la construction qui s'impose, en cas de
construction adverbiale, on emploie une forme unique: takhu elthim paidíon,
takhu elthóntos paidíou, takhu elthónti paidíõi [un enfant étant-venu (deux
formes nominales accordées au nomin.-acc./gén./dat.) vite (adj. nt. non
accordé)]. Si [l'opinion que je discute] était vraie, il faudrait que l'article,
apposé adverbialement, devienne indéclinable ; {15} or il se décline et, décliné,
il ne peut changer d'interprétation syntaxique152.(48} Le raisonnement qui
précêde prouve manifestement, non seulement que les articles [joints aux
infinitifs] ne sont pas des adverbes, mais, bien plus, que les infinitifs sont des
noms qui apparaissent lors de la transforrnation des formes modales, puisque,
comme nous l'avons montré, les noms [contenus] dans les formes modales ne
sont autres que les infinitifs. Voilà pourquoi l'apposition des articles leur
convient par excellence, {5} car ce que manifeste l'infinitif, c'est le nom
[contenu] dans la forme modale, comrne nous l'avons montré plus haut.
56. li faut dire encore que les nominaux interprétés adverbialement retournent,
par l'effet de l'apposition de l'article, à la construction norninale. En effet, alors
que takhu elthàn paidíon [un enfant étant-venu vite (adj. nt. adverbial)] peut
s'entendre comrne takhéõs (adv.) elthàn paidíon [id.], si on ajoute l'article, on
fait disparaitre { 1O} la construction adverbiale : to takhu elthàn paidíon
õphélesen hemâs [l'enfant rapide qui est venu nous a aidés]. Et si à euru rhéei
[!e cours (du fleuve) s'étale largement] on ajoutait un article et qu'on dise to
euro rhéei [le large couleI53], on ferait de eurú un nom. La partie de phrase,
donc, qui nominalise des constructions adverbiales, ne serait-il pas choquant
qu'elle se construise elle-même adverbialement?
2.3.3. Pourquoi le génitifpanitif exige l'article (§§ 57-59).
57. {49) Tout génitif nominal, lorsqu'il est partitif, prend obligatoirement
l'article. Voici des exemples: tôn anthrópõn hoi mén eisi Héllenes, hoi de
bárbaroi [des hommes (gén.), Jes uns sont grecs, les autres barbares]. tôn
Aiántõn ho men epikalettai Telamonios, ho de Lokrós [des Ajax (gén.), l'un a
pour deuxieme nom 'fils de Télarnon', l'autre 'Locrien'], tôn adelphôn mau ho
men rhétõr estín, {5} ho de héteros grammatikós [litt.: des freres-de-moi (gén.),
l'un est rhéteur, !e second grammairien]. II en va de même des singuliers qui
peuvent se partager, comme 'l'or', 'l'argent', etc. Je précise 'lorsqu'il est
partitif, puisqu'il est possible qu'un génitif, ne comportant pas cette valeur, ne
prenne pas l'article: anthrópõn akoúõ fj'entends des hornmes (gén.)], phílõn
pronooumai fje prends soin d'amis (gén.)], mais on ne dit pas *phílõn hàs men
agathós estin, hàs de po11erós [d'amis (gén.), l'un est bon, l'autre méchant].
{ 10} car ici l' article est obligatoire. Du coup, ce n' est pas seulement le cas qui a
été modifié dans :
Nestorídai d' ho men oúras' Atúmnion [Il. 16.317]
[litt.: "Nestorides (nomin. pi.), l'un biessa Atymnios,]
114 nEPl HNTAEEru: A

b li' ~1 <'!Õv ci&ÂlpÓY>2, ã),).,i,. 1tpoq><IV[ç3 &n icai to iíp6pov Af:í1tn,


icai oacp~ Õt1 to oxi\µa iÇT\Y!ÍOato to àoúotatov toíJ À.<Í'you· "(Eviicfiç
15 yàp oiíoTJç oiiic éXv M\jlE wãp0pov. To µÉvroi
50 oi liE ÔÍJo OKÓ!trÀol (µ 73)

crinO µÓ\Ov tiiv môxnv ~·


§ 58. "EXEl Õt tà TÍjç ouvtáÇEmç à1toÃ.oyíav taÍln)v. Tà É!tiµEp1Çó-
µEva Éic 11po\iq>Eotfutóç toti 11l..Ti6ouç iv yvÓ>OEt 11apal..aµ~avoµÉvou, El-
"(E to µÉpoç t&v 1tpóç n ica6Éat11KE icai txEi 1tpbç to ÕÀ.ov tiiv àitÓtaoiv.
'AváylCT\ ouv Éan 11poO"(ÍvEo6m to iíp0pov té/l ɵ11EptÀ.T)1tt1icé/l tou µÉpouç,
'íva tiiv 11poi.Xproté00av yvii:J:Jiv OiiÃ.cÍlo\1. -
§ 5 9. wEon Õt icai Éic 11apE1to-
µÉvou 11apaoTÍjoa1 <Ílç tà icaÀ.oÚµEva ltÂ.T\0uvtiicá, áõ1áicp1ta Õvta tou
áp10µou, 11pooõ1aicpívetm ou µÓvov icatà ti]v 11póo6eoiv tii>v áp10µii>v
10 (cpÉpE yàp o\hm cpávai, cpÍÂ.cov 11ÉvtE ÉÀ0Óvtmv, cpÍÂ.cav ÕÉica ü.Sóv-
tmv), ã),).,i,. icai icatà ti]v to1aútT)v OÚvtaÇ1v, icai d µi) IC1lpÍ<p áp16µé/l,
áM' ouv "(E té/>5 bt' El..attov iÇap16µouµÉv<p· d yàp tà ÉmµEp1ÇóµEva
ÉÀ.áttová Eioi t&v ÕÂ.cov, 11pocpaviç Õt1 to tâJv q>ÍÂ.cav 111..iov ica6ÉatllKE
toíl oi µÉv dcnv crya6oí, oi lit q>a;'>À.ot. Ei youv 11áÃ.1v tà tfiç
15 ouvtáÇtWç tiç ácpÉÀ.o1, ou µâÃ.À.ov to cpaiiMi6 el..attóv toti tou cpÍÂ.mv
fytEp wf:vavtíov.
51 § 60. npocpavrov OUOWV tWV tO\OÚtmV OUVtáÇEmV O\T\OOvtaÍ tlVEÇ,
icâ:v µiJ 11apaÀ.á~mo1 tov À.Ó"(ov, Ôlaoii>ÇE1v tà TÍjç ouvtáÇEmç. OÓtoi ÔE
Õµo1óv ti 11Eioovtm toiç ÉK tpi~fiç tà oxiiµata t&v MÇtmv 11aptlÂ.T\q>Ó01v,
ou µi)v iic õuváµEmç tii>v icatà 11apáôoo1v tii>v 'Elliívmv icai tfiç
5 ouµ11apt11oµÉVT\Ç iv aútoiç ávaÀ.oyÍaç · oTç 11apaicoÃ.ou6ci to ti Ôlaµáp-
TXJlEV' fv t\vt oxiiµan µi] õúvao6m õwp6ouv to éxµáptllµa Õlà ti]v 11a-
paicoÂ.ou6ouoav autoiç à11t1píav. Ka6á11tp ouv 11áµ1101..Mç totiv ii
tUXPT\OtÍa Tiiç icatà tov 'EÂ.Â.T)v1oµov 11apaõóotmç, icatop6oooa µi:v ti]v
tii>v 1101T)µátmv ává:yvmaiv t1ÍV tE ávà Xtipa óµ1À.Íav, icai Etl bt1icpívouaa
10 ti]v 11apà to\ç8 àpxaÍO\Ç 6fo1v tWv OVOµát<JJV, tÓV QUtOV Ôi) tpÓltOV Kat
Ti 11poict1µÉVT\ ÇiítT)atç TÍjç icataU11Mtr1toç tà ó11moôii11ott õ1a11taóvta
iv 'J..Í:Jy<p m-rop6cóat1. -

1. b s. ànl>.al3Ev Uhlig: b s. àTTt>.a!Xv L. b s. àT€),a(3ov B. om. e.


2. Tov à&l14>6v add. Uhlig (cf. la scene de l'l/iade).
3. npo<j>allts CB : npocl>avG>s L.
4. oacl>Es õn CB Bekker: oak ÔTL L, oacj>Ws, õn Uhlig (qui glose apene quoniam).
5. TIÍ' LpcB: TO L"'C.
6. <Pa\IÀOL Sophianos: cj>l>.m LCB.
7. füaµápTOLEV lv Tlvt Ponus : füaµápTOLEV lv T( L. füaµápTOLtv Tl e. füaµápTOL lv
TlVL B.
8. Tols àpxalOLS CB: Twv àpxalwv L (leçon possible: cf. A. 186,9).
L'ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 114

ho d' apélaben <tem adelphón> [l'autre arrêta <son frere>]: il est évident que
I' article aussi manque, et manifeste que la figure explique la malformation de la
phrase: s'il y avail eu {15} un génitif, I'article n'aurait pas pu manquer. En
revanche, dans:
{50) hoi de dúo skópeloi ... [Od.12.73]
[les deux rochers (nomin.) ... ),
le poete n'a modifié que le casts4.
58. Voici comment se justifie cette construction. Les partitifs supposent une
pluralité préexistante et connue, {5} car la partie a statut de relatif et renvoie au
tout. L' article s' ajoute donc nécessairement à ce qui contient la parti e, pour
indiquer cette connaissance préexistante.
59. On peut faire remarquer au passage que ce qu'on appelle des pluriels, ne
comportant aucune précision discrete de nombre, peut recevoir une telle
précision, non seulement si on ajoute des nombres {1O} - exemple : "cinq, dix
amis étant venus" -, mais encore grâce à Ia construction en question: la
précision résulte, à défaut d'un nombre proprement dit, de l'infériorité
numérique; si en effet les parties sont inférieures au tout, il est évident qu'il y a
plus d'amis dans 'parmi mes amis' que dans 'les uns sont bons' [ou dans] 'les
autres sont méchants'. En tout cas, si { 15) l'on supprime cette construction, il
n'y a pas plus de raison que 'méchants' soit inférieur [en nombre] à 'amis' que
l'inverse.
2.3.4. !.Li théorie est l'instance suprême dans l'appréciation desfaits de langue
(§§ 60-64).
60. {51) Comme ces constructions sont évidentes, certains s'imagineront
pouvoir respecter la construction [correcte] même sans prendre en compte la
théorie. Ces gens-là se trouveront dans le même cas que ceux qui ne tiennent
Jeur connaissance de la forme des mots que de l'usage routinier, sans Je renfort
de la tradition [garante] de la grécité et de la {5} régularité morphologique à
laquelle ces formes sont soumisesiss. Voici ce qui Ieur arrive: s'ils commettent
une erreur sur une forme, l'incompétence qui est la Ieur Ies rend incapables de la
corriger. En fait, de même qu'il est extrêmement utile de connaitre la tradition
de la grécité, qui fournit la norme de correction tant de la Jecture des poemes
que de l'usage courant de la langue, et qui permet de discemer { 10) la valeur
des motst56 chez les anciens, de même la présente recherche sur la congruence
permettra de corriger les fautes de toute espece affectant la phrasets7.
115 TIEPI J:YNTAEEm: A

§ 61. '1fôn µÉvco1 1 KaÍ Tiva tii:Jv Katà napáôoa1v


ou Ô1EataÀ.µÉvriv ExEl tliv npoq>opáv, tiiiv µev ÔlamÇóvtrov Ei dp11xa; to
'EM.riv11Cov iínEp to
ei'. PTI 'ICEÇ ô1à toii E , i\ iiiç nvtç ánoq>aÍvovtai,
52 'EpµEi ôià Ô1q>0óyyou, toú A.óyou aiwúvtoç tliv ô1à toú ll y p a q> Ti v.
Kai q>aÍVEta! on fi toü A.óyou owqtia to
Év KaKÍç: eÍpflµÉvov napa-
tpÉlj/El. To1oútov oi'.iv nCÍÂ.1v tl napa1Col..ou8fiat1 Kai Êni ti\ç npo1Ct1µÉVTJç
tflpry:moç · àµq>1~aÀ.Â.oµÉvrov yáp nvrov tà toü A.óyou cyytvÓµEva µi:tá nvoç
q>ua11Ci\ç napa1Col..ou8i\atroç ànoai:i\at1 to
ou ÔÉov ti\ç auvtáÇeroç. "A}.)..roç2
'tE ÊÔEÍÇaµEV ciJç OU 7tâaa 'YEVlicii W ãp0pov ánami, fi3 fü: EV tji 7tp01CEl-
µÉv[l O\l~L

§ 62. E'í4 note no1rit1idi ãôt1a, iÇmtouµÉVTJS to


Ka\ nÀ.EováÇe1v ica\
iÀ.À.EÍne1v, napaÀ.Ein016 tl tiiiv to10Útrov, to ávtmapa7tE7tfl'YµÉvov toü
10 A.óyou napaai:i\att Ka\ to M:inov Kal to nM:ováÇov. <l>ÉpE yàp napaôdyµa-
ta 1 til:; toUXÚtr\ç awrá!;rox; t1w: Mp<iÃaµ13ávE1v,

53 ã/J.o101v &J 11XÜ't' i:m:riJJ..ro (A 295),


ãÀÂol µÉv ln Broí 'tE (B 1).
ã/J.o1 µh- xri)..x~ (H 473),
ãÀÂol µh- yàp 7t!Ívt[ç, Oool Broí EÍa. Év '0)..4i7t<fl (E 877),

5 fi Ô' ãÀÂo\Jç µEv fuaEV (Ü 87),


ãÀÂol µ01 ÔOICÉooo! 7tap0Í'!Ep018 fi,iµE\al 'í=t.
ãÀÂoç ô. fivíoxoç ivlicV.kta1 ('f' 459460),
Kai Ên' a;.J.,rov nÀ.EÍatrov· nóttpov ÊÀ.À.EÍ7tEl tji tiiiv ãp0prov napa8Éat1
i\ evtEÀ.ij9 fon; Kai nóttpov éinavta tà toiaúta ií tiva autíõv; Ouxi
10 o.\iv EÜXpflatoç ó A.óyoç, àvanÃ.ripiiiv µl:v to
À.einov, oú 7tÀ.EOvàÇ(l)v ôt:
f.v t~ µfi ôeoµÉv<p; i\ ÉKtivo ànóôe1Çíç Êatl, to
àvaµEivm tliv Zrivo-
ôótou ypaq>fiv Év ~
Jw.o1 µÉv ln 0mí 'tE (B 1);
m\ arupf.ç cm ÊKEi náÀ.1v oiJ 7tpoooÍooµEV, Onou oiJOC ó Zrivóôotoç'
15 ãÀÂolOlV fü\ 11XÜ't' f:m'liMro (A 295).

'A}.)..à tà to1aüta napEía0ro, napoÀ.iciiv µâÀ.À.ov napÉX,ovta i\ napáôoa1v


npcryµó:ttov.

1. µÉVTOL - 'ITpocj>opciv (13) CB: Ka[ Ttva Twv KaTà "ITapáôootv ou ÓLE<JTa)..µ€vriv hn
n')v 'ITpocj>opáv Lmg, µÉVTOL Kul nva Twv KaTà n')v "ITpocj>opáv L•c, µiv Elal 8€
'ITpocj>opáv LJJC (dal 6( au-dessus de Kal TLVC: TÓÍV KaTà TI')v barré).
2. ÓÀÀWS" TE LCB Uhlig : dans l' apparat, Uhlig suggere de corriger en Ka0W, ou KallWs- yL
3. Ti L"''C: El lJ>CB Bekker (avec rattachement à la suite de la proposition introduite par El).
4. EL 'ITOTE L•cc: i\ 'ITOTE lJ>C,d'ITOL ns B,El'!Tot ns õn Portus, Sylburg, Bekker
5. €eaL TOuµtvri To Kal L : €eapTOuµlvri To Kal e. teapTovµtvri '!TotE1 B, tem Tovµtvri
'ITOt€L TO Kal Bekker.
6. 'ITGpaÀél'ITot L: 'ITapaÀl'ITOL e. om. B, Kal 'ITapaÀél'ITELV Bekker.
7. 'ITapa&lyµaTa conj. Uhlig (dans l'apparat): '!Távrn Tà LCB Bekker, Uhlig (dans le texte).
8. '!Tapolnpm mss de l'lliade: "ITaupÓTEpoL LCB (de même 55,1).
9. lVTEÀfi Sophianos: EVTEÀi\S" LCB.
L'ARTICLE PRÉPOSmF: LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 115

61. II y a toutefois des formes entre Jesquelles la tradition ne tranche pas. Ainsi
certains doutent si la bonne forme grecque est eírekas ou eírêkes avec e; ou s'il
faut écrire, comme d'aucuns !e disent, {52) Hermei avec diphtongue ou, comme
la théorie !'exige, avec e(i). II appert que c'est la cohérence de la théorie1ss qui
permettra ici d'écarter Jes formes vicieuses. Eh bien, il en ira de même pour
l' exarnen auquel nous nous Jivrons présentement: quand il y aura doute, la mise
en reuvre de la théorie associée à la prise en compte des données naturelles
{5} permettra d'élíminer les constructions incorrectesis9. N'avons-nous pas
montré, par exemple, que ce ne sont pas tous les génitifs qui exigent !' article,
mais seulement ceux qui relevent de la construction qu' on a étudiée?
2.3.4.1. Application de la théorie à l'ellipse de l'article devant álloi chez
Homere (§§ 62-64).
62. II arrive parfois qu'une licence poétique160, légitimant le recours au
pléonasme ou à l'ellipse, laisse passer ce genre de [tour]; dans ce cas, le repere
établi par la { 10) théorieI6I fera voir ou il y a ellipse et ou il y a pléonasme.
Donnons des exemples de constructions posant ce type de problemeI62:
{53} álloisin de taíit' epitélleo [II. 1.295]
[donne ces ordres à d'autres],
álloi mén rha theoí te ... [!!. 2.1]
[et d'autres dieux ... ],
álloi men khalkbi ... [ll. 7.473]
[d'autres avec le bronze ... ],
álloi men gàr pántes, hósoi theoí eis' en Olúmpõi [ll. 5.877]
[litt.: car tous autres, autant qu'ils sont de dieux dans l'Olympe]
{5 } he d' állous men éasen [1l. 15. 87]
[d'autres, elle les laisse],
álloi moi dokéousi paroíteroi émmenai híppoi,
állos d' heníokhos indálletai [Jl. 23.459-60]
[d' autres chevaux me semblent être en tête,
un autre cocher se montre].
II y aurait bien d'autres exemples. Y a-t-il ellipse de l'article ou [les énoncés]
sont-ils complets? Est-ce Ie cas de tous Ies exemples, ou de certains d' entre
eux? { 10) La théorie n'est-elle pas utile ici pour suppléer ce qui manque, mais
sans pousser au pléonasme quand [aucun ajout] n'est requis? Ou faut-il voir une
preuve dans la persistance de la leçon de ZénodoteI63:
o lloi mén rha theoí te . . . [1l. 2.1]
[et les autres dieux ... ] ?
Et dans !'exemple suivant, à l'inverse, il est clair que nous n'ajouterons rien,
puisque Zénodote lui-même ne le faisait pas:
{ 15) álloisin de taíit' epitélleo [/l. 1.295]
[donne ces ordres à d'autres].
Mais laissons cette accumulation d'exemples redondants quine nous fournit pas
une doctrine opératoire164.
116 nEPI l:YNTAEEru: A

§ 63. návtotE o\iv to Õ.MOI auvÉÇEl to ã.p8pov, Í')vÍica tOV ICCITIJ-


yopouµÉvou nM0ouç oJ.oul ÉatlV Eµ!tEptÂ.T)!ttllCOV Tfiv tE ÕtaÍpEOtV náÂ.tv
20 µEpticiiv notE'itat· ou yàp tj\õe [xov ou návtroç t'.Çet JCa\ to ã.p0pov
54 !tCipaÂ.aµlkxvóµEVOV' « ÕEÕEÍÇttat yàp éítt t<jl àoptatWOEt2 ɵnoõíÇet tàç téiiv
iíp0prov !tCipEµimíxmc;. »3 'Eicicda0ro õf: ÚltoÕEÍyµata tiiç µt:v lCatà to t:0oç
npocpopâç táÕE, ol µev álloi ''EUrivEÇ &iaúvou<n ~ tv tjl J..iÇei
ipmviiwta, AioÂ.Eic; fü: µóvov ljl"lÀovcn· tµfiµa yàp téiiv 'Elli\vrov
oi AioÂ.Eiç. Ka\ Ei tj\ÕÉ tlÇ µâllov ánoqiaívo1to, oi µEv álloi Amp1Eiç
Tl)poüai -to 8, Aálall~ lie 1eai eiç I µuaJiái..Ã.o"Uo1· náÂ.1v yàp
ɵ!tEplÀ1J7tnKÕY4 yÉyOVE !tÀ.Í\00\JÇ, "téiiv5 Ú!tOtEµvoµÉvrov âroptÉ©V. 'Q CIUtOÇ
Â.Óyoç napaicoÂou9fiaE1 Katà ritv napoüaav Eq>oÕov Én\ návtrov téiiv
w1oútrov. Toíi ô( hÉpou, álloiç àv0pCÍllto1ç óµÍÂ.E1, µfi -toiç nepi
TpÍllpro\a· ou yàp ÔÍ\ yE vüv to Õ.Â.Â.ot návtrov àv0póinrov ɵnEp1-
10 Â.T]7tnKÓY6 ionv. VAllo1 µev yàp Kai xapíÇoV"ta1 fiµiv, ai> lie 1eai
npoaaipa1pn· állo"Uc; vJip1ÇE, µfi fiµâç. OUOEµ ía yàp àváylCT] Év0àôe
npoavɵEiv to ã.p0pov, iínou yE Ka\ /ni'l'fi Éanv Ti qipáatç JCa\ eilnapáÕE-
KtOÇ · Ti µÉvtOI !tpOKElµÉVI\ àa1ÍVEtoç7' Ei õíxa tOV ã.p0pou Â.éyotto, áÂ.Â.O\
µhr ''EUrive.c; õaaúvouO'\ tà cpwV!ÍeV"ta, AioÃ.eic; lie oi>ôaµéôc;.
15 § 64. TaÚ"ty] o\iv tj\ ÉcpÓÔ<iJ Õ1a1CptvovµEv Ka\ tà8 napà to'iç no1T)ta'iç.
'Eµ!tEplÀ1J7tn!CÕv9 Ka0EatWç 8Erov Ka\ àv0pCÍlltrov to áÂ.Âol Ka\ Éniµep1Çó-
µEVOv Eiç W.. iiía CtnattÍ\oEI ti> ã.p0pov oiJ µfiv Ui
55 ã.Â.À.ot µ0t ÔOICÉoucn MpoÍ'tfPOl EµµEV1Xt lltJtOt ('f' 459)
oU yàp tj\& ExEt. Tó 'tE

ã.Uo101v õfi iaüt' Ém1iÃÀEo (A 295)


ou návtroç iÇ àváyl(l)ç 11apaÂ.Í\1f1Eta1 -to éip0pov· tÍ yàp ei oütro Â.éyEt,
ivíoic; ÉltÍ-taaaE; Ka0ánEp iv t<jl ~ícp q>aµev álloic; npoaépxO"U,
µfi tµoÍ, KCit Ett áÂ.Â.o\JÇ ÜJip1Çe, µiJ ɵÉ, OU tOVtO !tpoatáaaovtEÇ,
éinavtaç to"Ílç i:v ÚltoatáaEt ú~píÇetv, toúç ôt: É!ttTIJÕEÍouç. 'fa:eivó ye µiiv
ltÓÀ.IV ÉÂ.Â.EÍ7tEI,
Ti ô' ã.Uouç µE:v t'aaE, 0ɵ 1an õt: mM.=pJÍ<!>
lO ÕÉK"to ÕÉllaç (0 87)-
ɵnEplEKttKOV yáp Eattv émávtrov téiiv auvEuro;i:ouµÉvwv 0Eéiiv· oü yE
µ irv tà totaüta ÉÀÀEÚtEt,
ã.Â.À.ot µE:v ;i:aNc<P. ã.Uo1 s· atllrovt O\ÕÍJp(jl (H 473)-

1. õ)..ou Bekker : õ)..ov LCB.


2. àopurrwBn ɵlToBlCE1 C: àop[OTw 81) ɵlT06lCE1 L, ó.opl1mp &"L ɵlTolllCnv B.
3. Phrase transposée suivant Uhlig (dans l'apparat); site dans LCB: 56,1-2. Cf. note 165.
4. tµlTEp1ÀriTrT1Kov LB : lTEp1EJCT1Kov e.
5. TWV LB : TO e.
6. ɵlTEpLÀT)TrTLK6V LC: lTEpLÀT)lTTLK6V B.
7. àaúvETOS' Sophianos (cf. 56,5) : àaúv&TOS' L""CB. àaÍIVTaKTOS Lpc.
8. Tà Uhlig: TO LCB.
9. fµlTEpLÀT)lTTLKOV L. ɵlTEpLEJCTLKOV CB.
L' ARTICLE PRÉPOSmF: LES MOTS QU! PRENNENT L'ARTICLE 116

63. Álloi [autre] prendra toujours l'article lorsqu'il embrasse entierement la


pluralité visée tout en en isolant {20} une parti e 165. Hors de ce cas, il ignorera
absolument l' empJoi de l' article <<: on montrera en effet qu' alors
l'indétermination fait obstacle à l'insertion des articles>>. {54) Voici d'abord
des exemples touchant des usages de prononciation: hoi men álloi Héllenes
dasúnousi tà en tei léxei phõneenta, Aioleis de mónoi psiloúsi [les autres Grecs
aspirent Jes voydles (à l'initiale) des mots, seuls les Éoliens ont des non
aspirées] ; en effet les Éoliens sont une partie des Grecs. De même, si l' on
prétere dire ainsi, dans : hoi men álloi Dõrieís {5} têroúsi to e. Lákõnes de kai
eis :E metabállousi [les autres Doriens conservent le thêta, les Laconiens, eux,
le transforment en sigma]: ici encore állos embrasse [entierement] une pluralité,
celle des Doriens qui se trouve subdivisée. Le même raisonnement s'appliquera,
selon la présente logique 166, à tous les cas de ce genre. De l' autre côté, on a: 0
állois anthropois homílei, me tois peri Trúphõna [fréquente d'autres hommes,
mais pas les disciples de Tryphon]; on voit bien qu'ici álloi n'embrasse pas tous
les hommes.{ 10) 0 álloi men gàr kai kharíwntai hêmín, su de kai prosaphairêi
[d'autres nous font même des cadeaux, toi, tu nous retires même (ce que nous
avons)]; 0 állous húbrize. me hemâs [insultes-en d'autres, mais pas nous].
Rien ne nous force ici à ajouter l'article, puisque l'expression se dit et est
acceptable. La précédente, au contraire, ne se comprendrait past67 s'il n'y avait
pas d' article: *0 álloi men Héllênes dasúnousi tà phõneenta, Aioleis de
oudamôs [d'autres Grecs aspirent les voyelles, les Éoliensjamais].
64. { 15} Cette même logique nous permettra de trancher également les emplois
poétiques. Le mot álloi [autres], quand il embrasse l'ensemble des dieux et des
hommes tout en mettant Zeus à part, réclamera l'articlet6S_ II n'en sera rien en
revanche dans :
{ 55} álloi moí dokéousi paroíteroi émmenai híppoi [li. 23.459]
[d'autres chevaux me semblent être en tête],
car le cas est différent. De même, dans :
álloisin de taút' epitélleo [Il. 1.295]
[donne ces ordres à d'autres],
il ne faut absolument pas d'article; en effet, veut-on rien dire d'autre que
{5} "ordonne à quelques-uns"? - de même que, dans l'usage quotidient69, nous
disons: állois prosérkhou, me emoí [adresse-toi à d'autres, pas à moi), et állous
húbrize, me emé [insultes-en d· autres, pas moi]; nous n' ordonnons pas
d'insulter tous les homrnes qui existent, mais ceux qui le méritent.
L'article manque au contraire dans:
hê d' állous men éase. Thémisti de kallipareõi
{ 10) dékto dépas [Il. 15.87-88]
[litt.: elle (en) délaissa d'autres, mais de Thémis aux belles joues
elle accepta la coupe],
car állous embrasse l'ensemble des dieux qui prennent part au banquet. Mais il
ne manque pas dans :
álloi men khalkoi, álloi d' aíthõni sidúõi [II. 7.473)
[litt. : d' autres à l' aide du bronze, d' autres à l' aide du fer
flamboyant]:
117 nEPI l:YNTA:::Eru: A

oiht yàp -réõv 1táv-rwv -ro áUDt vúv 1ttp1.À.TJ1tnKÓv1 Éa't1V, oií-rt ÉK i:éõv
15 1tf)ÓtEpov2 bttµepitpa1 w
É1nq>EpÓµEYov

líllo1 ô' ai0wvi <nÔIÍ,p<p·


Év \'.acp yàp áp16µi!> oxdiov 'tà tf]ç ouvtá!;twç É')'Évuo. IlpooKEÍot-rai
yàp mi-rê!>
CW.01 µf:v yàp 111ÍvtEç, 00o1 &oi rio' Év 'OÃ.~lt!p (E 877)

20 Ka!hatnµÉvcp3 o\í-rwç · oi µev yàp ãUo1 9eol. n:ávte~, ÕOot Eiaiv é:v
'Oi.:úµlUp, ltcXvttÇ 001 É1t11tEÍ9ovmt, ô1à -rfiv -rou 0001 oúv-raÇtv,
56 m00 irpo&fk tiiv apmv. [[ ... ]]4
§ 65. ''En irâoa ôo-r1Kii t\ir16t-r11Cou ovoµawç Ka-r' É1t10-raÂ.nKfiv oúv-ra-
Ç1v ouvÉXEl i:o iip0pov, A1ovíxnoç Tpúcpmvi i:ép áya9mi:ái:qi
xaÍpEtV, új> 'tlµlCD'tá'llp· àoÚVE'tOV yàp 'tO ÔÍXa 'tOU iip0pou Â.qÓµEVOV.
CXEl ÔE Â.Óyov iJ 0UvÉXE1a 'tOU iip0pou 'tOlOÚ'tOV. 'Ev 'tOtÇ IC\lpÍOlÇ 0VÓµao1
1tapEJ.11tllt'tEl Ti oµwwµ (a, fiç 'º
àµqi(jloÂ.ov OUIC àiroÂ.ÚE'tat óixa 'tf\ç
EltltPEXOÚOTJÇ -rà ovóµa-ra t\1t16E-r1riiç 1tpoo6ÉoE<OÇ' ióç q>aµEv T p Íl cp (1) V
ó ypaµµanlCÓç, Aímv ó cp1Â.Óoo1poç, i\ "ª''
e6v1Kfiv oúv-raÇ1v 'Anoi..-
10 Â.ÓÔ<Opoç o 'A&i,vaioç, 'Altollóômpoç o K11p11vaioç· Kai oü-rw tà
KÍ>p1a ÚltEICÂ.ÚE'tat tiic; dç irÂ.EÍOva irpóowira ouvtEtvoÍlOTjç ivvoiaç. ó.10 Kai tji
1tpo1Ct1µÉv!l ouv-rá!;t1 -raUi:ov EVEXOOPTJOEV. (''Ev9Ev Kai o MEvÉÂ.aoç µE'ta-
57 1tEJ.11tÓµEvoç Afov-ra ouK à1t16ávwç ô1à ôúo iir16É-r<0v -rov Alav-ra ti\ç
Oµwvuµiaç àniÃooEv Év -rê!>
áMiJ. 1ttp otoç lw Tri..cxµCÍMoç iÍÂ.Klµoç A'íaç (M 349);
Kai Év É'tÉpolÇ
5 A'íaç ô' o µéyaç aiEv àp' ''EK"t0p1 (fI 358).)
I:aqiEç ô' on Kai Ti 1tpOKE1µÉVTJ oúv-raÇ1ç Kai EÚq>TJµÓ-rtpa tà iir16m1Cà
àiratni iivtKa -rou ô1à q>lÀ.oq>pooÚVTJV ouµirapaÂ.aµjlavoµÉvouS pfiµa-roç.
Â.Éy<O 'tOU xaípetV, lttpi ofi tiic; ouvtáÇtwç Kat OÂ.<OÇ 'tà tf]ç O\lVEltEÍaç
Ka-rà 'to ÔÉov dpfiouai. 'AI..!..' CÍJç 1táÂ.1v tà É1t18En1Cà -réõv óvoµá-rwv
10 ô1à irÂ.Eíovoç ÜÂ.TJÇ xwpEI, 1tp0Uirwv· 'ív' oi'iv Kai to tO\OU'tov à1tootfl6
ti\ç ouv-rá!;Ewç, àvayKaiwç irpooti0ttat to iip0pov, OTJJ.laivov fo0' o-rt
Kai µovaÔl!Cfiv àvaqiopáv, Ka0CÍJç Kai t\v toiç 1tpo1Ct1µÉvo1ç ÉÔEÍÇaµEv.
§ 66. "E<m Kai oütco qiávat. Tà ap0pa fo9' O'tE 1tpoon6ɵEva iÕlÓtTj'ta
óvóµmoç 1tapÍotYJ01v· o\í-rco yàp -ro h: Õ.'Í)Â.au to nÀ.oiov eiç 'A9fivaç
15 itapayEVÓµEVOV <1Cai:É1tÂ.EUOEV>7 dxt -riiv OUVÉXElaV tOU iip0pou Év

1. TTEpLÀTJTTTLKÓV L: TTEPLEKTLKÓV CB.


2. TTpóTEp<>Ve: TTp<>TÉp<>U L, TlpOTÉpwv B.
3. Ka0LcrTaµÉV4J (-<i> Uhlig ·-ou LC)-'O>.úµTT4J (21) LC: om. B.
4. Texte déplacé par Uhlig en 54,1.
5. crvµTTapaÀaµf3avoµÉvou L: TTapllÀC1µj3avoµtvou CB.
6. à:TToon) LpcCB: woon) L•c.
7. KaTÉTT ÀEUOEV add. Sophianos.
L'ARTICLE PRÉPOSffiF: LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 117

ici, ni álloi n'embrasse la totalité, {15} ni le deuxieme groupe - "d'autres à


I' aide du fer flamboyant" - ne représente une partie du premier; en effet la
construction réfore à deux groupes numériquement à peu pres égaux. En
revanche, on ajoutera l'article à:
álloi men gàr pántes, hósoi theoí eis' en Olúmpõi [Il. 5.877]
[litt.: car tous autres, autant qu'ils sont de dieux dans l'Olympe ... ],
{20} vers qui revient à dire hoi men gàr álloi theoi pántes hósoi eisin en
Olúmpõi, pántes sai epipeíthontai [car tous les autres dieux autant qu'ils sont
dans l'Olympe, tous t'obéiront], à cause de la construction de hósoi:
(56} [Zeus] détient le pouvoirI7o. [[ ... ])171.
2.3.5. Deux cas d'emploi de l'article dans des formules d'adresse épistolaire
(§§ 65-68).
65. Le datif du nom adjectif qu'on emploie dans la construction épistolaire
prend toujours I' article: Dionúsios Trúphõni tôi agathõtátõi {5} (tôi timiõtátõi)
khaírein [Denys à-l'excellent (au tres honoré) Tryphon, salut ! (litt.: 'se
réjouir')]. La formule ne se comprendrait pas sans l'articlel72. Voici la raison de
sa présence: les noms propres sont exposés à l'homonymie et l'ambigui:té qui en
résulte n'est levée que par l'adjonction au nom d'un adjectif appliqué [au nom],
par exemple Trúphõn ho grammatikós, Díõn ho philósophos [Tryphon Ie
grammairien/Dion le philosophe], ou, avec une construction [indiquant] la
nationalité, Apollódõros { 1O} ho Athênaíos, Apollódõros ho Kurênaíos
[Apollodore l' Athénien/le Cyrénéen]; les noms se trouvent ainsi affranchis d' un
sens qui les faisait référer à plusieurs personnes; d'ou l'emploi du même
procédé dans Ia construction dont nous nous occupons. (Ainsi également, quand
Ménélas envoie chercher {57} Ajax, il recourt fort à propos, pour éliminer
l'homonymie attachée au nom d' Ajax, à deux adjectifs:
aliá per oíos ítõ Telanibnios álkimos Aías [Jl. 12.349]
[eh bien, que vienne seu! le vaillant Ajax fils-de-Télamon !],
et ailleurs :
{5} Aías d' ho mégas aien eph' Héktori ... [/l. 16.358]
[Ajax le grand toujours vers Hector ... ].)
II est clair que la construction épistolaire réclame des adjectifs élogieux, pour
aller avec le verbe bienveillant qu' on emploie: 'se réjouir' (la construction de ce
verbe, avec l'ensemble du contexte, sera traitée en son lieul73). Mais il est
évident qu'à leur tour Ies noms adjectifs { 10) ont des applications multiples;
aussi, pour éliminer également cette [infirmité] de Ia construction, il faut
obligatoirement ajouter un article, dans son acception occasionnelle d'anaphore
unique que nous avons signalée plus hautI7 4 .
66. On peut également d ire ceei : I' article peut, dans certains cas, particulariser
un nom auquel il est ajouté. Ainsi, dans ek D~lou to plofon eis Ath~nas
{ 15) paragenómenon <katépleusen> [le bateau de Delos, arrivé à Athenes, <a
mouillé dans le port>]. 'le bateau a mouillé', Ia présence de l'article [se justifie]
118 DEPI IYNTAEEill: A

'ti/> to n:Ã.oiov x:atén:Â.euaE, Ka0à Kai [Ól;Jl 'tõ2 à lt01TJ'tÍJÇ imayoptÚE1


58 'tOV "OµT1pov. àtóvtooç ãpa Kai KCX'tà 'tO 'tO\OUtOV Ti 1tpóo6toíç tot1 toü
iip0pou, auviõWJ;oooa3 tà bti0eturov ti/> l(\)púp CMíµm1.
§ 67. 'Yità 'tOV CXÚ'tOV '}.jyyov ICÍ!t'tE\ Kai Ti to1ai>'r1'1 OÍlV'taÇ1ç· 1iaa1M:i>ç
Max:tõóvoov 4>il..1n:n:oc; 'A611vaícov "ti\ jioul..fi ical tcp õiuup
5 xaipuv. "Eat1 yàp 'tO ouµqipaÇÓµtvov 'tOIOÜ'tOV, 'A6r,vaÍ01Ç xaípav.
Kwmõfi o\Jx Õ.1taa1 'tCXÚ'tÔ 1taptíntw (~oav yàp oi µE.v ÕT1J.1Ó'tm, oi fü:
13ouÀ.Eu'taÍ), ÉÕÉtto õE. toü lhaotÉM.ovtoç É1n0étou ti É!t1otaÀt1Ki\ oúvta-
Çiç, fuctµÉp1ot wuç µE.v 13oul..tutàç õià ti>" lioul..fi, to\iç õE. ÕT1µÓ'taç Õ!à
tà Õft µ <p, ióatt 1tâv tà ouµqipaÇóµtvov dvm toiç liouÂ.eu'taiç ical
10 wiç ÔllJ.IÓ'taiç. (Ka\ oaqiE.ç ot1 ti\v to1aúniv ã6p0101v á1tT1vÉy1Cato 'tà
á6po10t11Cà óvóµata, Õ.1ttp Év1Kfuç µE.v ÀÉyt'tCXI, 1tÀT16uvt11Céi>ç õE. votitm.
Ka\ füà 'tO\no ti>µapEç tà
59 ciypóµE\QI !tÔÇ õfiµoç (Y 166)"
npàç yàp tà Ú!tCXICOUÓJ.IEVOV to axíiµa Ú!tTtKO\JOEV.) 'Eõdx01'1 ãpa <Í>ç
ICCX"tllVCIYKCIOµÉVTI ÉO'tlV ti oúvtal;1ç toü à.p0pou Ti Év ti/> -til lioul..fi ICIZl
tcp õftµ1p xaípav. -
§ 6 8. KáKtivo Õ' É1t10..tatÉov, tÍ õft !tOtt OÚIC iv
5 à.À.À.TI 7ttc00EI !tpOOEX<ÍlPEl 'tà tíiç ouvtàl;tooç. Kai µàl..1otá YE tji Õot11Cfl,
fiç iot1 oúvtal;1ç, µóvn õE. tji yEV1Kfl· i\ on tà É1t1µtp1Çóµtva, µ_ÉPTI
Õvta oÀ.ou á0poÍoµa'tOÇ, IC'tl'l'tlKTJv OÚvtaÇ1v ánflttl, 01' à.À.ÂTIÇ ÕE !t'tcOOEWÇ
OÚK EµqiavíÇetC11 ICtÍp1Ç i\ Õul J.IÓVTJÇ ytVllCÍ);.
§ 69. Ka\ tooama ntpi tíôv ád ouvun:apxóvtoov ãp0poov toiç ntoot1-
10 KOÍÇ. 'El;íiç XOlPTltÉov Kai Éni tà áõuva'toÜvta µóp1a ti\v 0Úvtal;1v tíôv
iip0pwv 7t(lpaõiÇaa0al.
§ 70. 'AvÉq>IK'tOV tà al..l..ftl..cov Eiç éip0pou napá6to1v. Ka\ !tpoqiavéç
60 Éot1v ÉK tfiç 1tapà 1tâo1 xpftotooç Kai toü ouµnapE!toµÉvou '}.jyyou. Mt'tà
Pi\uatoç yàp füa[hnidiv npoo<Íl7twv õiá&mv CJ1lJ.ICXÍVE1,
àM.ftÃ.ouç tpromru: (n 293, t 12),
cVJ..iíl..oiç õ' El..únomP (Callim. Aetia. fr. 43,74 Pfeiffer1
5 ~V áÀEEÍ\OV'tEÇ 13i1..ro O'tOVÓEvto: (P 374).
Ai õii to1ama1 ouvtál;t1ç Év op0fl ICCil 1tl..ayíç: 7t'tc00E1 VOOUvtCXI, Eotl õE:
tO !tpOKEÍJ.IEVOV OVOµa EV opSfl ICCXl 1tÂ.ayÍçi· áÂ.À.Ol yàp áÀ.Â.COV ICO:l ãÃ/.ol
ãl..l..01c; Kai ãl..Ã.ot ãl..Ã.ouc;. '01totépçi ouv n:tc00t1 i1tàv npooél..0n tà
ap0pov, cXICCX'taMTJÂ.Ó'tl'lta !tCXpÉÇtt. Ei yàp tji Á.eyoµÉvy\ ópSfl, tà É'yJCE͵EVOV
10 tfiç 1tl..ayíaç oú napaÕÉl;t'tm· Kai ti ti/> tíiç 1tl..ayíaç, to É'yKt͵tvov tíiç

1. Ws LCB: suppr. Bekker !mais Uhlig envisage qu"on puisse tolérer le pléonasme Ka00 Ws cf.
Ws ÕTL 316,6, ÕTL Ws 174,12 (A), 374,10 (A). P. 108,27).
2. TO LB: om. C.
3. OUVLÕLÓ.(owa LC: awoLKflouµÉVI] B.
4. füà To ... füà To ool e: füà Tau ... SLà Toii L Uhhg. füà Tii ... füà T4> a.
füà To
Tij ... füà To Tcii Sylburg, Bekker.
5. Õ.ÀÀÍJÀOLS S' ÜÚT]aav Lobel (cf. n. 177): Ó.ÀÀÍJÀoUS 8' ÉÀÍJLaav LCB Uhlig a/ii alia.
L' ARTICLE PRÉPOSmF : LES MOTS QUI PRENNENT L'ARTICLE 118

comme dans ho poiêtes [le Poete), pour désigner {58) Homere. C'est donc à
juste titre que, sur ce modele, on ajoute J'article [dans les formules épistolaires]
pour particulariser d'un même mouvement J'adjectif et son nom propre.
67. Obéit encere à la même logique la construction que voici:
Basileus Makedónõn Phílippos Athênaíõn têi boulêi kai tôi demõi
{5} khaírein [cf. Démosthene, Sur la couronne 39 et 77]
[Philippe, roi de Macédoine, au Conseil et à-1' Assemblée des
Athéniens, salut !],
ce qui revient à dire, en bloc: Athênaíois khaírein [aux Athéniens, salut !]. Mais
comme le même titre ne convenait pas à tous (les uns sont membres du Conseil,
les autres de l' Assemblée) et que la construction épistolaire réclamait un adjectif
discriminant, il a partagé les Athéniens en membres du Conseil ( 'au Conseil') et
membres de l' Assemblée ('à l' Assemblée'), ce qui revient à dire, en bloc: 'aux
membres du Conseil et { l O} à ceux de l 'Assemblée'. (II est clair que la
désignation de telles collectivités revient aux noms collectifs qui, singuliers par
la forme, sont pluriels pour le sens. C' est ainsi que:
{59) agrómenoi pâs dêmos [li. 20.166]
[litt. : peuple tout-entier rassemblés]
ne fait pas difficulté, Ia figure consistant dans la soumission [du participe] au
[nombre] sous-entendu.) Nous avons donc montré qu'il était obligatoire de
construire avec l'article la [formule] "au Conseil et à!' Assemblée, salut !"11s.
68. II faut encore examiner pourquoi {5} cette construction ne s' accommode
pas d'un autre cas - et singulierement du datif, dont c'est la construction -, mais
seulement du génitif. C'est que les parties, étant parties d'une collectivité tout
entiere, exigent une construction possessive; or le seu! cas qui exprime la
possession, c'est le génitif176.

69. Voilà pour les emplois constants des articles avec les casuels. ( 10) II faut
maintenant passer à l' examen des mots qui n' admettent pas la construction avec
!' article.
2.4.J. Le réciproque allêlõn n 'admet pas l'article (§ 70).
70. Avec allelõn [(les)-uns-(les)-autres] l'apposition de l'article est
impossible. Cela apparait {60} à la fois dans l' usage que tout le monde en fait et
dans la raison qui !'explique. En effet, avec un verbe, allelõn dénote une
diathese transitive entre personnes:
allelous tr6sête [Od. 16.293, 19.12]
[(n'allez pas) vous blesser les-uns-les-autres],
allelois d'elúêsanm [Callimaque, Aetia, fr. 43,74 Pfeiffer]
[ils entrerent en discorde les-uns-avec-les-autres],
{5} allelõn aleeínontes bélea stonóenta [ll. 17 .374]
[litt. : les-uns-des-autres évitant les traits affligeants].
Or ces constructions s'interpretent comme comportant un cas droit et un cas
oblique, et le nom dont nous parlons contient un direct et un oblique: álloi
(nomin.) + állõn (gén.), álloi + állois (dat.), álloi + állous (acc.). Dês lors, que
l'article se joigne à l'un ou à l'autre des cas, il entrainera une incongruence: si
c'est au cas appelé droit, le [sens] contenu {10} dans !'oblique ne l'admettra
pas, et si c'est à !'oblique, le contenu du cas droit s'y opposera. Par ailleurs, il
119 CTEPI IYNTA=:Eru: A

óp0iiç ávr1icEÍC1Etat· i:ví n óvóµcm ôúo 1tpota1Ct11Cà ap0pa avvtánEa0a1


áµfocavov. Ka\ oüuoç <XvÉ!plJCtOÇ ~ aúvrai;u; qÉvE:co.
§ 71. 'Oµoíroç ávÉqnictov tà ãp0pov 1tpàç C1ÚvtaÇ1v t~v to'Ü áµ-
q>Ó'tE po1, 1Ca\ "tfiç XPTtCJEOOÇ tà to1outov à1ta-yopEuoúa11ç ica\ tou
61 auµ1tapE1toµÉvou /.J:ryou. 'El; ot ÔEÍICV\Jtat <ix; ou tautóv Ea"tl téfi lH>o to
áµq>Ó'tepo1, El"YE icatà tov ÔÉovta /.J:ryov téfi ôúo icai to ãp0pov 1tpoatí-
6na1, ica0o ica\ toiç H;iiç futaaw cipt0µoiç, ou µ~v téfi 1tpoicE1µÉv<p µopí<p.
"E<m fü: aitía iíôE. 'E1t\ ôuáôoç fyvooaµÉVTIÇ to áµqióupo1 1tapaÀo:µ~á­
VEtm · eat\V OUV cpávat 6ÚC> CMlpconot tpÉJ;OUCl\V < ica\>l « áµq>Óttpot Oi
<Mlpo>1101 -ipqcnxnv », <ix; éiv toii ô ú o 1tp<Ímlv -yvÔ>Cltv ~v icatà trov
áv0p<Ílltoov Últa-yopEÍXlvtoç, wii2 ôf: áµq>Óttpot ÔT\À.ouvwç ~v 1táÀ.ai
"'(VOOtV. "Ev9tv OOOE Eatl 1tpoCJ0Eivm µEtà ~v to\i ÔÚO CIÚvtaÇiv 1tpo to\i
ãv9pomo1 to ãp0pov, ôúo oi <Mlp(l)ltO\ tpqouCI\ (1tp<Íml -yàp ~v àcpi\-
IO "'fllCltÇ, ~ OE 1tpóa0EC1\Ç 'tOU ap0pou ÉÔEíx011 áva1toÀ.oooa tà !tpOÔEÔT\À.wµÉva)·
µEtà µÉvt01 tà àµcpÓtEpOt, [[ áµq>Ó'tepol oi ãv9pCDltO\ tpÉ)(O'l>Cl\V lP
áµqiónpo1 oi cpÍÂ.O\ tpÉ)(OUCI\' ltpOÉ"'(VlllCl'tO -yàp ~ toii á µq>Ótr;po1
ôuáç, ica\ ôtà toiit0 EuÉcptictoç ~ wu ãp0pou 1tapá0Eatç. 'Ava1tOÀ.T\0Eiaa
-yoiiv ~ ô1à toii ôúo aúvtaÇ1ç ÔE1Ct1~ -yÍvEtm toii ãp0pou, oi 6úo
15 <Mlpw7t01 tpÉJ:OUCll. Ilpoii1t1ov oi'.iv éít1 ~ toii á µ q> ó 't r; p o 1 aúvtaÇtç,
tà EÜXPT\Cl'tOV toii ãp0pou Ú1ta-yopEÚOUC1a, wç ltEpl't~V ~V toútou
aúvra/;tv àitaíxiaw. Tà -yàp
àµ~pm µÉµaaav 1t0À.EµíÇov itSf: µá;croSa1 (H 3)
KaTT\"'(OpEi trov É-yvmaµÉvmv Ôtà t&v 1tp01CEtµÉvmv Â.Ó-ymv, À.É-ym ôf:
20 "EIC'tOpoç m\ 'AÃEÇávÕpcnl,
f1;= cpaíôtµoç "EIC't(J)p (H l)

téfi ô' iíµ' ·~poç ri' àWJpE.éç (H 2).


§ 72. Ou Â.ÉÀ.T\0E ÔÉ µE ~ Últap1C1:1~ tc'iiv ilTlµátmv CIÚvtaÇ1ç 1tapaôexoµÉVT1
62 µro to\i àµq>ÓtEpOl tà Cl1>VÓvta ÓvÓµata XlllPlÇ c'ip0pou, áµq>Ó'ttp01 q>ÍÂ.ol
Eiaív, áµq>Ó'ttpo1 ãv9p(l)itoí Eicnv, áµq1Ónpo1 ypaµµa-iucol óvo-
µálpvut. 1Ca0à Ú1tÉ1CE1to µÉv "tlÇ ôuàç ~ ôtà tau ൠq> ó 't E p o 1, tó
ô' Éltl"'fE"'fEVllµÉvov taÚT(l ~ Ú1tap1Ct11C~ CIÚvtaÇ1ç àcp11-yeitat, <Íx; Év toiç
~ tà totO'Í1toV àicpt~ àitoôo0ipem1.

§ 7 3. Muà ôf: tàç Eip11µÉvaç avvtáÇEtç tc'iiv ap9pmv àicoÀ.oú0m;


CIKOltT\tÉov, EÍ 1Ca\ aí ICÂ.T\ttKa\ t&v óvoµáimv 1Catà ~v Ko1viiv ôóÇav
ÔEICt11CaÍ dCJIV ap9pmv. ÁlaCltOÀ.~v -yàp É/; autc'iiv cpaClt "'(ÍVECJ0at 'tWV
C11>VEµ1t11ttoUC1éiiv E'ii0e1éiiv tE 1Ca\ KÀT\ttlCéiiv, ó 9Écov - éb 9éwv, ó 'EÂ.uaóv - éb
IO 'muaóv. Ei -youv 1Cai a\ cpmva\ ÉvaÀ.Ào:"'fEÍT\CJav t&v óvoµátmv icatá

1. rnl dµcj>ónpm ol 6.v6pwlTot Tplxouatv rransposition de !'exemple de la 1. 11 (avec ajout


de Kal), proposée par Bekker (dans l'apparat}, adoptée par Uhlig.
2. Toú Sylburg: To LCB.
3. Cf. n. cr. ad 1. 5.
L'ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N'ADMETTENT PAS L'ARTICLE 119

n'y a pas moyen de construire deux articles prépositifs avec un nom unique.
Voilà pourquoi la construction avec article est impossible178.
2.4.2. Amphóteroi 'tous les deux' n 'admet pas l'article (§§ 71-72).
71. II est également impossible de construire l'article avec amphóteroi
[tous-les-deux]: cette construetion est interdite à la fois par l'usage et {61} par
la raison qui !'explique. TI en ressort que dúo [deux] n'est pas la même chose
qu'amphóteroi puisque, selon la bonne regle, on peut mettre l'article devant
dúo, eomme devant toute la série des nombres, mais pas devant le mot en
question. La raison en est que amphóteroi s'emploie à propos d'une paire déjà
eonnue. {5} Ainsi on peut dire, à eôté de dúo ánthrõpoi trékhousin [deux
hommes eourent], ou dúo indique que e'est la premiere fois qu'on a à connaitre
de ees hommes, <et> <<amphóteroi hoi ánthrõpoi trékhousin [tous-les-deux les
hommes eourent)l79>>, ou amphóteroi indique une eonnaissance aneienne. Par
suite il est impossible, dans une eonstruction avec dúo, de faire précéder
ánthrõpoi de l' article: *dúo hoi ánthrõpoi trékhousi [deux les hommes
courent], caril s'agit d'une premiere mention; {10} or on a montréI&o que, par
l' ajout de I' artiele, on renvoie à ee qui a été indiqué antérieurement. A vee
amphóteroi en revanehe, on a amphóteroi hoi phíloi trékhousi [tous Jes deux les
amis courent], ear on eonnaissait d' avance la paire désignée par amphóteroi,
d'ou il suit que l'apposition de l'article est reeevable. Ou reste, en cas de
reprise, la eonstruetion avee dúo admet l' article: hoi dúo { 15} ánthrõpoi
trékhousi [les deux hommes courent]. Mais pour amphóteroi, qui exprime la
valeur de l' article, il est clair que son emploi exclut eomme superflu eelui de
l' article. Ainsi, dans :
amphóteroi mémasan polemízein ede mákhesthai [li. 7.3]
[tous-les-deux désiraient faire la guerre et eombattre],
amphóteroi s'applique aux [personnages] eonnus parles phrases qui préeedent,
{20) Heetor et Alexandre: cf. "le brillant Heetor s'élança" [li. 7.1], puis "et, en
même temps que !ui, son frere Alexandre" [li. 7.2].
72. II ne m' éehappe pas que les eonstruetions à verbe 'être' admettent,
{62) avee amphóteroi, J'emploi sans article des noms qui l'aeeompagnent:
amphóteroi (J phíloi eisín, amphóteroi (J ánthrõpoí eisin [tous-les-deux sont (J
arnis/hommes], amphóteroi (J grammatikoi onomázontai [tous-les-deux sont
appelés (J grammairiens]. C'est que d'un côté on a un donné de base, la paire
désignée par amphóteroi, et de l'autre il s'y ajoute1s1 quelque ehose que
mentionne la eonstruction à verbe 'être ', eomme {5} naus en rendrons compte
plus à fond par la suite.
o
2.4.3.1. L 'opinion commune: est l 'article au vocatif (§§ 73 ).
73. Apres les construetions dont nous avons parlé, il faut examiner si les
voeatifs des noms admettent l'artiele, eomme e'est l'opinion eommune. En
effet, dit-on, lorsqu'il y a coi'neidenee formelle du eas direet et du vocatif, ce
sont les articles qui operent la distinetion: ho Théõn /ô Théõn [litt.: le (nomin.)
Théon' /'ô (voe.) Théon']. ho Helikón /ô { 10} Helikon [l' (nomin.) Hélieon' /'ô
(voe.) Hélicon']. Et si, dans un usage dialeetal donné, les formes viennent à être
120 ITEPl :I:YNTAEEru: A

tl ffimcov e9oç, náÀ.tv ~ napá9totç toú ap9pou to oxfiµa ÓtEÀ.É'yÇtt.


KA11nri\ç µcv yáp Éott to euéata· à))..' Om,víica ltpooÀaµ~áVtl to o
ãp9pov, tà tr1vtmüta cruvtál;roiç til; Ka't 0 el&iav rorxávtt.
a\:rràp oaUtE 0uárt' 'AyaµiµVOvt ÀciltE (B 107)'
63 icai ti tu9tíaç tlll, náÃ.tv ~ napá9to1ç toú ií.p9pou icÀ.11niciiv 0ÚvtaÇ1v
àrtotrkl,
Íi> cpV..:arc' A\aç (Soph. Ai. 977 et 996),

Íi> <j>ÍÀoç, oU oÉ y' roÀml (y 375).


ÔlO'tÓ.ÇEial tO 7IClpà MM:vópqi
Íi> AáxrJç AáxrJç (fr. 921, ill, p. 239 K.)
ltÓttpov Év oxflµatÍ Éott ti/> ltpOICElµÉvip, i\ ÓtÓVtCllÇ µttà tOÚ ap9pou
Kai tiiv lt'tÔ>o1v [xt1 tftç tl11t11ci'tç. "Eot1v oi'.iv tiç to t01oútov náµnoÀÀ.a
1o ltajl(l9m9cn.
§ 74. 'O µEv oi'.iv TpÚcp<llv (p. 25 Velsen) Éic trov naptnoµÉvwv tji
cpwvft, Wç fot1 Katà noÀ.u ácptotêõoa tftç áKoÀ.ou9íaç tiilv Cip9pwv,
ntpl'ypácpt1 to µÓp1ov tiiç toútwv ióÉaç. 'AMà Kai fo óià tftç Éwoíaç,
Év otç tà µEv CiUa. ap0pa tiiv Év tpÍtOlÇ ltpOOÓlltOlÇ OÚvtaÇtv cXvEÓÉXEto,
l s tà óE Ji tiiv Év ÓElltÉpcnç. -
§ 7 5 . "Mtp ltCÍÀ.tV cXva01CEUáÇt1, EÍÇ tO
Ko1vov tftç óó1;11ç npoayóµr.voç. Ka\ npàç µev tov áno tiiç cpwvijç ').iyyov
cp110\ µfi ótiv tà ap0pa EV áKoÀ.ou9í111 dva1, Ka9Ótl Kal CiÀÀa ltOÃÂ.à
ávaKÓÀ.ou0a icatà nt<Ó<Jt1ç Ka\ tà ouvóvta yÉV11· ouK eÜÀ.oyÓv tE irfeitm
64 µíav 1 cpwvfivKetlío9a1 tíi:tv cip0pwv, i'.va µfi Év µ1~ /..iÇEt µÉpoç ').iyyou Kata-
xwpíÇ11ta1. Ilpoç óf: tOV áno tftç Évvoíaç /Jryov, Wç OUK EV ti/> tpitip
npoaómip Katayívetm to Ji, ÉKtivó cp1101v, Wç oooE: ~ KÀT1t1icii Õvoµa
Et,,, Eltttófi ltpoç ÓEÚttpov ltpÓOCllltOV, tiilv aÀ.À.CllV ltt<ÓOtrov tfiv ÉV
tpÍtoiç npooómo1ç 0Úvta1;1v no1ouµÉvwv, Ka\ Ei áneµcpaivov to tiiv
KÀ11tt1Cfiv Õvoµa µfi napaÓÉ;(r.oSm, ántµ<j>aivov iípa Ka\ to tiiç KÀ11tticiiç
iíp9pov µfi <1>áva1 ãp0pov, ot1 oúvta1;1v tiiv npoç to óemepov npóownov
1t0ici·1m.
§ 76. 'AU' item Ka\ npoç taúta cpáva1 Wç to npiiltov ouK áÃ.T18elir.1
10 to µfi Év áKol.ou9í111 dva1 tà ãp9pa· Év yàp tft !>roúon áK0Ãou8í111 Kata-
yívetm, auto µóvov tftç eUSeíaç ɵna9oúç ywoµÉV!1ç. 'AU' on 6<pdu1
Kat ÉV ÚKOÀ.ou0Í!i1 elVat, Óíif...ov É1C tOÚ ÉV11ptfto9m2 auto tOiÇ Katà
áKof...ou9iav lttCllttKoiç, Kai EVEKa toú-rou ouvEÀ.EÚaetm tft -roútwv áKo-
65 /...oú9ip KÀÍOE\' Éltel nêõç ap0pov âv yÉvo1to; 'MÃ.' ouó' ÉKtivó EOtlV
civayKaOtllCOV toú ltÚvtCllÇ Év 0ɵao1v auto KatayÍveo0ai, 'íva µ~ Ó1à

1. µlav cj>wvl}v KEKÀl.cr0m L•c : µlav cj>wvl}v KÀl.vrn0aL LPC. µLQ. cj>wvij K>.l.vrn0m B. µLQ.
cj>wvij KEKÀl.v6aL e
Bekker.
2. EVf1pTi'Jcr0m LCB: <1W11PTiicr6m Uhlig (cf. 24.12; 66,7; 87,16: 118.6. etc.).
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N' ADMETTENT PAS L'ARTICLE 120

interverties, c'est J'emploi de I'article qui dénoncera la figure. Ainsi Thuésta est
un vocatif, mais lorsqu'íl prend l'article ho, alors il reçoit la construction d'un
cas direct:
autàr ho aute Thuést' Agamémnoni lefpe [II. 2.107]
[litt.: le (nomín.) Thyeste (voe.) à son tour laissa (le sceptre) à
Agamemnon].
{ 63} Si au contraire le nom est au cas direct, c'est encore J'emploi de l'articleis2
qui produira une construction vocative:
ô phíltat' Aías [Sophocle, Ajax 977 et 996]
[ô (voe.) três cher Ajax (nomín.)],
et
{5} ô phílos, ou sé g' éolpa ... [Od. 3.375]
[ô (voe.) ami (nomín.),je ne m'attends pas que tu ... ].
On hésite sur le passage de Ménandre :
ô Lákhes, Lákhes ... (fr. 921Kock=663 Koerte)
[ô Lachês, Laches ... ]:
faut-il y voir la figure en question ou bien a-t-on, selon la bonne regle, Je vocatif
du nom avec celui de l'article? On pourrait citer en masse des faits de ce genre.
2.4.3.2. La palinodie de Tryphon (§§ 74-75).
74. { 11} Que dit Tryphon? D' abord, s' appuyant sur des données
morphologiques, il exclut le mot [ô] de la classe des articles, sa forme s'écartant
trop de la flexion réguliere qui est la leur. II l'exclut aussi à cause de son sens:
tous les autres articles admettent de se construire avec la troisieme personne,
{ 15} mais ô avec la deuxieme.
75. Mais ensuite il se rétracte et se rallie à l'opinion commune. En ce qui
concerne l'argument morphologique, il dit qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait
une régularité dans les formes de l'article, beaucoup d'autres mots présentant
des irrégularités dans la formation des cas et des genres associés aux cas. De
plus, i1 juge aberrant {64} que les articles se fléchissent sur une seule forme, car
alors une partie de phrase se réduirait à un seul mo11s3. En ce qui concerne
l' argument du sens, selon lequel ô est étranger à la troisieme personne, il dit
que, à ce compte-là, [un norn au] vocatif ne serait pas non plus un nom,
puisqu' il est adressé à une deuxierne personne, tandis que les autres cas {5} ont
une construction de troisieme personne; or [dit Tryphon], s'il est absurde de ne
pas tenir le vocatif [d'un norn] pour un nom, il est tout aussi absurde de ne pas
tenir le vocatif de l'article pour un article, sous prétexte qu'il se construit à la
deuxiême personne.
2.4.3.4. Réfutation de Tryphon: ô n 'est pas un article, mais un adverbe vocatif
(§§ 76-85).
76. Voici ce qu' on peut répondre à cela. D' abord, il n 'est pas vrai { 1O} que
J' article ait une flexion irréguliere: il suit une flexion réguliêre, le cas direct seu)
ayant une forme altérée. Bien plus, il est clair que cette régularité est nécessaire
du fait même que l' article fait corps avec des casuels fléchis régulierement et
qu'il doit donc se conformer à leur flexion réguliere: {65} sinon, comment
serait-il un article ?184 D'autre part, il n'y a pas de nécessité que l'article se
fléchisse surdes thêmes différentst85, cela pour éviter qu'une partie de phrase ne
121 IlEPl IYNTAE:Eill: A

µ tâç AÊÇECllÇ àKoÀ.oú9ou µÉpoç "/JJyou KataÃ.aµ13áV1JtO:l 1, tij> µfi Év 1tÀ.fi9Et


/.Jq.rov tà µÉprt wil '},óyou Ôl(X1CE1Cpio9a1., E:v õ' i:vwÚ\l IBÚf. -
§ 77. 'ftJ,)..' Ei
s Kai to totoutóv nç µfi Õ<ÍJrl, Ka9o Kai µÉpTl l.iryou õvw. àvcxKóÃ.ou9a,
ou µfiv ÕlacpEÚ'yovta tov2 µEptaµov riic; Évvoíaç, inco tfiv aiitfiv iõfov
tou µEptaµou 1tapaÃ.aµf3áyEtm (Ei'.yE to êycó to\. véõi'. ÕlÉO'tl'lKE Katà 1toÂ.1Í,
!Cal En 1:0 'Íl µE ic;. lCO:l µEVo1Íal'lc; riic; êvvoíaç µÉVEl Ti tautÓ'tl'lç 'tOU µEpl-
aµou ), ÉKEivó 'YE àl..n9rum, ioc; tà ÉKtàc; ytvóµEvcx riiç iõíaç êvvoíaç, Kav
10 1távu riiç 0Eo1Íal'lç àKoÀ.ou9íaç EXTl'tO:l Katà cprovfiv, ciiç EXEl tà n\ç
àµocprovíaç. OUlC de; tOV autov µEp1aµov 1CO:taÀ.fi'lfE'tal3. Ilmç ol'iv ou
66 µâÂ.À.ov 1tEp1ypacpfiaEtat 'tOU dvm éíp9pov to Ji. à1tOVEUOO:V Kai tfiv
àKoÂ.ou9íav téilv cprovÔ>v Katà 1tÚvta tpÓ1tov Kai E'tt tfiv evvotav tou
éíp9pou; 'Y1totEµvfo9ro Õt à /.iryoç Eiç to totoutov, ioc; oÜ'tE 7tapà to
àKÓÃ.ou9ov têov cprovêov oÜtE µ fiv 1tapà to àvcxKÓÀ.ou9ov tà tou Ãiryou
m11XO'tÍpetat µÉpn, ioc; õE 1tpÓ1cma1., ÉK tfy; 7tapE110µÉvr1ç WIÓ't!l'IOÇ.
§ 78. 4>rta\ youv o Tpúcprov· Ka9ón Ti KÀ.TlnKii < Õvoµa >4, Kâv
ÔEÚ'tEpov 1tpÓOro7tOV TI• Ka\ 'tO Ji c'íp9pov Éat\ auvoÔEOOV 'tft <n>VIJP'tl'lµÉVfl
KÀ.Tlnicft. 'ill..à to µh Õvoµa Ôlaaci>ÇE1 to iÕlov Katà 7tâaav 1t1:êoatv, Et-
'YE OUK iõwv autij> 7tapÉ7tE'tat to Katà 7tpÓOro7ta ÉyyÍvEa9ai, 07tOU 'YE
10 Kai Év 1tpÓYl:q> Kai Év ÕEutÉpq> 7tapaÀ.aµ~ávE'tat, Eiµt 'O&oocreúi;, Kai
É7t\ ÔEUtÉpou 7tpoaómou 'O&ooaeUc; el cruvouaav yàp exE1 tfiv iõíav
7tOlÓ'tl'lta. "H yE µfiv tou ãp9pou 7tapá9Eaiç tlv iôiroµa EXEl tfiv tÔ>v
tpÍtrov 1tpoaómrov àva1tÓÀ.T1GlV, Évavt1ÓYl:atov t' EXEl to \m' õwtv 7tapa-
Â.aµ~avÓµEvov 7tpÓaro7tov, 07tOU 'YE Kai to éµóç êan, 7tpoaÀ.aµ~ávov
15 to iíp9pov Katà to tpÍ'tov 7tpÓOro7tov, ouKÉ'tl 1tpoal..aµ~ávE1 f.v tij> éµoc;
d Õlà tfiv 7tpoç to ôtíl'tEpov 7tpóaro7tov aúvtaÇtv. Ei'.7ttp ol'iv taiito
67 µóp1ov 1tapà to ôiácpopov 1tpÓOro7tov Kai iíp9pov 7tpoal..aµ~ávtt Kai ou
1tpoaÀ.aµ~ávtt, 7tÔ>Ç ou µâÂ.À.ov Kai to tft cprovfl 7tapaMáÇav ÉKa'tf)cmm
riic; tou éíp9pou 1tapa9fotroç, µàÀ.1atá yt riic; cproví\ç ÉvÕE1ÇaµÉV1Jc; ôià
n\ç 7tÚµ1rav5 < áv >aKoÃ.ou9íaç6 to àK01vooV1JtOv tÔ>v ã.p9prov; Çntoúanç
5 iípa riiç KÀ.Tltllci\ç ÕEÚ'ttpov 7tpÓOro7tov, 7ttp1oaov Çf"ltEiv Ei tà Ji iíp9pov
ron.

1. KaTaÃaµf:láVTJTaL Uhlig (qui auribue faussement cette leçon à LªC): KamxwplCTJTOL


lJ>C(mg) ce<sl) (d' apres 64, l ?). trapaÀaµf'láVT)TQL L•cJs.
2. Tl>v µEpLaµl>v Ti(s twolas LCB : Uhlig soupçonne une interversion de cas pour TOÜ
µEpLaµoü n')v lvvOLav (cf. 84,8; 261,6-7; 443,5; 463,8; 478,2; P. 15,3; 23,20; 84,11;
cf. aussi S. 199,1-2).
3. KaTa>.1\lj>E:TaL LCB. Le sens actif, seul attesté par ailleurs pour ce futur, a conduit à proposer
diverses conjectures: ICQTEÀEÚ<J(TQL ou ICQTOOTl\aETQL (Sylburg), KQTQMÀ!\<PETQL (Uhlig,
dans J' apparat): mais Uhlig signale un av>.>.1\!/ieTaL à sens passif donné par plusieurs bons
mss chez Xén. An. 7,2,14.
4. õvoµa add. Sophianos.
5 . rráµ TTQV LJlCCB : TTáµ TTo>.>.a Lac.
6. ávQJCo>.oi.etas Sophianos : á<0>.oi.elas LCB.
L"ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUIN'ADMETTENT PAS L'ARTICLE 121

soit confinée aux formes régulieres d'un mot unique; aussi bien, en matiere de
parties de phrase, le critere n' est-il pas la pluralité des mots, mais la
signification propre.
77. Mais quand bien même {5} on n'accorderait pas cela, arguant que même
des parties de phrase à flexion irréguliere, pourvu qu'elles ne répugnent pas à la
partition fondée sur la signification, sont bien rangées dans la même classe
(ainsi pour egiJ [je], qui diflere beaucoup de nôr [nous-deux (duel)], de même
que de hemels [nous (pl.)], la constance de la signification fonde et maintient
l'identité du classement), il resterait néanmoins vrai que celles qui s'écartent de
la signification propre [d'une classe] ne pourront pas y être rangées quand bien
même {10) Jeur forme suivrait parfaitement la régularité attendue (ce sera par
exemple le cas des homophones186). N'a-t-on pas alors une raison (66) a
foniori de refuser que ô soit un article, puisqu'il rejette non seulement la
régularité formelle - et cela completement -. mais encore la signification de
I' article ? Pour résumer notre propos, disons ceei: ce n' est pas en fonction de la
régularité ou de l'irrégularité des formes que se constituent les parties de phrase,
{5} mais, comme nous l'avons dit, d'apres les propriétés [sémantiques)IS?.
78. Tryphon affirme: De même que le vocatif <est un nom> bien
qu'appartenant à la deuxieme personne, de même ô est un article accompagnant
le vocatif qu'il articule. - Mais, d'abord, le nom conserve à tous les cas ce qui
fait sa propriété: la variation personnelle ne fait pas partie de sa propriété,
même s'il peut { 10) être employé à la premiere et à la deuxieme personnes;
ainsi dans eimi Odusseús [je-suis Ulysse] et, à la deuxieme personne, Odusseus
el [tu-es Ulysse], 'Ulysse' ne cesse jamais [de signifier] la qualité propreiss. Au
contraire, l' emploi de l' article a pour unique propriété de renvoyer à des
troisiemes personnes, et rien ne !ui est plus étranger que [la référence à] une
personne qu' on a sous les yeux: ainsi emós esti [il-est mien], { 15} troisieme
personne, peut prendre un article, mais dans emàs ef [tu-es mien], ce n'est plus
possible, en raison de la construction à la deuxieme personne1s9. Si donc un mot
qui reste identique peut, {67} pour un changement de personne, prendre ou ne
pas prendre l' article, a fortiori un mot dont la forme comporte une variation se
refusera-t-il à le prendre [au vocatif]I90 - surtout qu'en plus la forme
completement <ir>réguliere de ô prouve que ce mot n' a rien à voir avec
l' article ; {5} donc, comme le vocatif en appelle à une deuxieme personne, il est
superflu de chercher si ô est un articleI91.
122 nEPI I:YNT A::rnru: A

§ 79. Iléiiç ouv icatEl..éx9TI 11pàç 11ávt(J)v; cpaiflv â:v OUVEKÔpoµfl


tii>v êíM.oiv 1ttÓXJEC11V, Eitd tà taÚtatç auvtfüáoavta iíp9pa ÉicaÃ.Eito, ~
~ auMaj3a\ icai ai µowypáµµat01· ~ & tôiov lCÂ.lltl~ til ?o.

§ 80. Oii 1tapÉÂ.icov ÔÉ fott ica\ Stà tí;ç cpwvfiç 1tapaotí;aat tà


10 a1CÓÃ.ou9ov tíiiv ãÂ.Â.CllV IÍlç 1tpàç tliv ávt11tapá9EO\V to\i di. Tà µEv tiiç
Ei&íaç, áito~aÃ.àv tà 't, ávayicaíov icai EtEpov 1tá9oç avEÔÉÇato, Â.ÉyCll
tiiv áito~oÃ.i\v toü c; · EµElli yàp taiitàv yEvÉa9at tê!> imotaictticéi>. oÚ
68 tà -ri;ç auvráÇECllÇ oii taiità a!tCX\tEÍ tê!> !tp0ta1Ct\1Céi>, IÍlç OEÔEÍÇEtm EV
tép !tEpl ÚltotalCt\lCWv, ica\ tvrEÜ9EV eµEÂ.Â.E tà toÜ Ã.áyou <Ílç alCataMfl·
ÂÓtEpa cpaívro9ai. - "On yàp ica\ tà c; Â.EÍltEt, - 1 . aacp[i; ElC toü tiiv
aii~ dvai icatáÃ.T1Ç1v 11potaict1icíiiv icai imotaicnicíiiv, fon ÔE tà imo-
ta1Ct1icàv iíc;, ica9ón icai bti toü ot icai 'IDÔ, icai ~ icai t ijl, icai ií v
ica\ TÓi. - 2. IacpEç icàic toü 1tÂ.T19uvnicoü· tiõv yà.p Eiç o 1 1tÀ.T19uvr1-
icíiiv tà Eviicà. Eiç oc;. lCÔ:V ÉlC OUVflPflµÉvwv Th IÍlç E!tl toÜ xpuoo'Uc; icai
tiõv àµoiwv. - 3. :EuµcpavEç Õt icàic tiõv 111..ayiwv 1ttcÍXJEC11v, Ei'yE
ií1taaa1 a\ to1a\itm i:iõv Eiç o c; E1i9E1íiiv Eio1 (icai en Ti 0EaaaÃ.1icii ÔlaÍpE-
10 oiç icatà. 'YEVllCÍJV, À.Éyw bt\ tí;ç to'io, IÍlç ic:aÂ.oio ). - 4. < 'Eic >1 ~À.uicoü
'tE tOÜ ,, . !táÂ.\V yà.p i:oiç Eiç o e; Ã.fryouo1 tà 'tO\OÜtOV 'YÉVOÇ 1tapá1CE\·
'tCXL-

§ 81. 1. OiJ yà.p Eiç 1\ EÃ.T11;EV, Ei µi\ auvráÇE<OÇ Elxuo -ri;ç ;roü t,
ica9ón icai tép vo11i:óc; tà vo11t1Í 11apáict1ta1. - 2. 'Ioo\i ô( icai tà
69 Â.Ei!tOV 't aVE!tÂ.Íjp<OOE tO Ll<ÍlplOV E9oç, 'tOt lív9pmKOl, 'tCXt yuva'inc;,
oiiic à1t19àvwç. Ti yà.p füáÂ.Eictoç icatán:uicvoç E!tl tliv tOÜ 't xpí\mv,
n;potÍ, i..éyovn, qiavtÍ, ltépu'tl., t 'Í>, aÀ.À.a µupía· EÍ yà.p tic µna-
!tt<Í>aE<Í>ç Eatl tà. tí\ç XP1Í<JE<OÇ, n:oÂ.Â.ép µâM.ov ÉcpEÀ.lCÚ<Jttm tà Â.Ei1t0v. -
3 • Iacp(ç icàic to\i n:vciµawç · oii yà.p iíMwç liaaúvnai tà. ãp9pa, Ei µi\
áito~áÂ.01 to 't. - 4. "Ecm ôi: mamaa6a1 lCalC toü OOOEtÉpou, ápÇaµÉvou
70 µh áito toü t, 1..fiÇavroç fü: Eiç o, <ou>2 ica9o c'míli:t1 ó n:apaaxriµai:1-
oµoç tÔ>V ElÇ oc; À.flyÓV't<OV apOEVllCÔ>V. -
§ 8 2. Kai cpaivnai Ot\ EÍÇ
ɵcpav1oµàv toü auyictxuµÉvou yÉvouç icatà. tà.ç to1autaç aittatticà.ç tà
ná9oç ouic àn:i9avov ÉyÉvEto· aí yoüv ávtwvuµím, ou ~ofl9oúµtvai tj\
toÜ ÍÍp9pou 1tapa8É<JE1, EµtµÍjaavto lCatà. tO OUÔÉtEpOV 1:0 À.í\yov toÜ
iíp9pou, ÉICEivo, toüto, icai icatà ouvticlipoµiiv toÚtwv, OtE cpaµf.v aÜtÓ.
'AvaÀ.oy<ÍltEpov oUv o "AtttlCÓÇ, à1t0Ôouç to ap9pov tfi àvi:wvuµia,
cXvmf.iipou til Eiç 7tap0/.xiiv ltáSoç3 !tClpaÂaµ~twv f:v tép ta-inóv.
§ 83. "Eonv ouv Éictivo cpàvai· Ôl • oowv auváyttai Â.Óywv i\ àicoÃ.ou9ía
10 i:iiiv iíp9pwv, Õtà toaoÚtwv àvnotatEi Ti toü di cpwvfi. 1. Ei aí icÂ.ÍoEtÇ
71 tÔlv éíp9p<OV µ1µ0Üvta\ tiiv EV tOÍÇ ÓvÓµaoi lCÂ.ÍO\V, lCÀ.fltlici\ li' OUÔÉ!tO'tE
!tÂ.EÍOV\ XPOV'!J xpí\tm tii9Eiaç. ltÔlÇ tà ?o !tÂ.EÍÓv EO't\ toú o . - 2 . Ti

1. tK add. Uhlig.
2. oiJ add. Bekker.
3. ná6o; Uhlig, Lehrs : ná0ous LCB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF : LES MOTS QUI N' ADMETTENT PAS L'ARTICLE 122

79. Comment se fait-il donc que tout le monde I'ait rangé [parrni les articles]?
Je dirai qu'il y a eu effet d'entrainement (comme lorsqu'on parle de 'syllabes'
même quand elles sont unilitêres)l92: aux autres cas, les mots associés à la
particularisation casuelle sont appelés articles - or ó est particulier au vocatif.
80. II n'est pas superflu de mettre en évidence { 10) la régularité flexionnelle
des autres formes [sei/. celles de l'article], par opposition à ó. Au cas direct, la
perte du t- a rendu nécessaire une autre altération, je veux dire la perte du -s193;
sinon l'article prépositif aurait eu la même forme que l'article postpositif, qui
{68} n' appelle pas la même construction que lui ( on verra cela quand nous
traiterons du postpositif), et du coup la phrase aurait paru présenter une
incongruencel94. L'ellipse du -s195 est évidente:
1) parce que le prépositif et le postpositif ont la même finale: toíi et hoíi
[gén.], tói et hói [dat.], tón et hón [acc.]; {5} or le postpositif a la forme hós
[nomin.];
2) à cause du pluriel: les pluriels en -oi ont toujours un singulier en -os
(c'est vrai aussi des formes contractes, comme khrusoíis et mots similaires);
3) à cause des cas obliques: ceux de ce type 196 se rattachent tous à des cas
directs en -os (c'est vrai aussi pour le génitif thessalien à diérese, { 10} je veux
dire tolo ou kaloío);
4) <à c&use > du féminin en -e197: c'est avec des mots à finale -os que va
ce type de féminin.
81. [L'ellipse du t- initial ressort aussi de plusieurs índices:) 198
1) on n'aurait pas une finale -e si l'article n'était pas bâti sur le modele
des formes en t, dans lesquelles on a noetê à côté de noetós ;
2) à noter encore que {69} l'usage dorien a rétabli le t- manquant: toi
ánthrõpoi, tai gunalkes [les hommes, les femmes] - ce qui n'est pas étonnant
dans un dialecte qui fait un usage tres fréquent du t: protí, légonti, phantí,
péruti, tú, et mille autres. Si cet usage suppose une transformation, a fortiori
aura-t-on l'attraction d'un élément manquant199;
3) {5} la chose est claire encore à cause de l' esprit: I' article n' aurait pas
l'esprit rude s'il n'y avait pas eu perte du t-.
4) On peut encore voir une preuve dans le neutre: il commence {70} bien
par r, mais se termine par -o, <non> conforme en cela au modele des neutres
[nominaux] dérivés de masculins en -os.
82. C'est manifestement là, pour mettre en évidence les genres qui sans cela se
confondraient à l'accusatif de ces forrnes200, une altération fort pertinente; on
voit d' ailleurs les pronoms, qui sont privés du secours de {5} I' anicle apposé
[pour distinguer le nt. du masc.), imiter au neutre la finale de I' article: ekeíno,
toíito, et même, par effet d'entraínement, auró201. C'est donc l'attique qui
présente une plus grande régularité quand, redonnant I' article au pronom, il
redresse, dans tautón, une altération superflue.
83. On peut donc le dire: autant de raisons convergentes en faveur de la
régularité flexionnelle { 10) de I' article, autant qui empêchent la forme ó de s' y
ranger.
1) Si la flexion {71) de I' article imite celle des noms, dont le vocatif n 'est
jamais plus long que le cas direct, pourquoi ó est-il plus long que ho?
123 ilEPI l:YNTA~Em: A

yàp µâÀÀov ouK eiç E EÀ.TIÇEv ciJç itpoç àKoÃ.ov9iav "fEVtri;ç 'ti;ç 'to\>
Kal ai'tta'ttri\Ç 'ti;ç 'fÍN; - 3, 'Ev SriÀ.uKoiç 'tE Ôlà 'tt OUX ÔµOq>WVEl
Eu9tia 1CÀ.1J'tltji, Kai E'tt ÉV OOOE'tÉpotç; - 4. ncõç oiixi Kai Katà riiv
1tÀ.1J9uvt1Ki)v 1tpoq>opàv aí EU9tia1 miç 1CÀ.1JtlKaiç oµoq>wvova1v,
ÕitEp fot1v f.iti itav'toç ittW'tlKOÚ itapaôf.Çaa9ai toú avvÉxovtoç KÀ.1)-
tl KÍ\V; - s. ncôç ôaavvoµÉvwv 'tIDV ôíxa toú t EKq>EpoµÉVwv ãp9pwv
aUtO ljllÀ.oÚ'tat; - 6, Iléõç Ô' OUX ÔµOtOVEl tUlÇ tÚ9EÍatÇ; OU yàp
10 àvÉq>tKtov 'to o> dç óÇtiav 'táa1v, Ka9&n EVlat téõv avÀ.À.a~éõv. - 7. Tí
ÔÉ, Ei itEptaitâ'tat, ouK EvEKÀ.i911 Ka'tà 'tàÇ AioÀ.tKàç àvayv<Í>at1ç
72 \Jn' 'Apta'tápxov, Ka9o Kai 'tà CiA)..a. 'téõv 1ttp1anwµÉvwv iip9pwv; íi ÉV
iiitovoíit 1mi aiitàç oúK dxt tà µóp10v. 8 • â1à 'tÍ oÚJC áito toú t
JípÇato CÍlç tà aÀ.À.a téõv !tpotaKtlKIDV; ou yàp áq>opµfi nçl áito~oÀ.fiç2
-cil;l toú t. - 9. tuà ti4 imotaKtlKOV ouK E;l'.e1; fi Ka9ót1 oúôf: 1tpo-
"taimlCÔv iip9pov oon.
§ 84. IlpÕÇ riiv avvɵit't(J)(JlV 'téõv yEVéõv q>T1ai TpÚq>wv (fr. 27 Velsen)
µ1JÔE 'tO t Ô> v iip9pov XPii itapaÔÉ;i:ta9m, on 'tptytvÉç · Ei ôE: 'to t éõv
iip9pov, Kai to Ji ãp9pov, 'ti)v aúri]v avvɵittwa1v itapaôtÇáµEvov.
A11péõôeç ôE: to to1oútov· itávu -,àp iip9pov to i: Ô> v ô1à ri]v avvɵ-
10 !tt(J)(J\V, EtYE avvairi\x911 ti/> !tpoç ô iíP't1Jtat· µEµÍµT1tat5 yàp ti:!> cplÃmv,
µ.éamv, rraNiN. Kai axeôov itâaa avvɵit'twa1ç yÉvovç µíµ11µá fotw
óvoµanri;ç avvEµit'tÓ><JEwç JCatà yÉV1J, Kéiv Év axfiµan KmayÍV1J'tat, ciJç
Ev 'ti/> µ.à tÕJ 9Eár oµOIOV yáp É<J'tl ti/>7 1CaÀ.'1>'1'aµ.ÉVo> (H e Sj O d.
73 Op. 19 8 )" JCa\ toaoÍ>tcp µâÀÀov E1tt'tÉ'tatai to ãp9pa dvm. Kai Ei 'tO
'to1oútov à!..119iç, Ka'tà noÀ.u Ôl<Í>KE'tm to li, Ka'tà µl)ÔÉVa 'tpÓ1tov auvɵ.-
lttlOOlv Õ\oµ.aTitdiv àl.u&&yµÉvov.
§ 85. Tà µttà ô1aq>Ópou àp10µov Kai Ôlaq>Ópou yÉvouç avµq>epÓµEVa
ap9pa µEv oÜJtot' EatÍV, {ÍKÀ.\ta ÔE µÓpta, <JÚVÔE<JµOL, rn1ppfiµata, 1tp09ÉaElÇ"
JCa\ <Jaq>i:ç ÍÍ'tl ÉV ~ <to ÕJ::Jl OÚ <JÚVÔE<JµOÇ, OÚ itpó9E<JIÇ, Ev tOÍ>tQ> rnÍppl)-
µa icÀ.11t1Kov <'íKÀ.t'tOV. 'A}.).Ji ô1à ti avµq>Épetm óvóµa't1; on KÀ.1)'t1Kov
E1tÍq>0eyµa, CÍlç tà ÓµonKá, À.Éyw 'to vfi fi µá, tji ainantji 1tt<Í><JE1,
Kai ou itávtwç iip0pa· tÍJv Ka\ Ti aúvtaÇ1ç eni tà <J1l"fKEXvµÉva 'tOÚ ib
10 <JVvtEÍVEl' !tavti yàp àp19µii> avµq>ÉpE'tat, 1tavt\ yÉVE\. (AEÍÇoµÉv 'tE CÍlç
icai aúvôeaµo1 < ouK >9 Éni 1t't<Í>at1ç q>Épovtm ôuxq>Ópovç, EVEICEV 'A'IWÀ.-
1..o>víov, EVEKEV ât<JV'l><JÍou,

1. ns L"º Uhlig : Tijs IJ'CCB Bekker.


2. àn~Ài\S LC : µrn1j:loÀflS' B !.
3. Tfis Toii T Lpc mg : Tfis ToÍITwv L•c, Toii T CB.
4. füà Tl Lehrs: füón LCB.
5. µEµlµTITaL cmg Bekker: µ€µ.VTJTat LCB.
6. To Sylburg (dans son apparat): TG!v LCB.
7. T<ii Uhlig (cf. TW L"ºJ : Tw LpcB, Tw avec circonflexe et grave ajouté C.
8. TO cii add. Hilgard.
9. ouK add. Uhlig.
L'ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N'ADMETTENT PAS L'ARTICLE 123

2) Pourquoi cette forme ne se termine-t-elle pas en -e, comme le voudrait


la flexion réguliere qui donne le génitif tou et l' accusatif tón?
3) Au féminin, pourquoi le cas direct n'est-il pas homophone {5} du
vocatif? Même question pour le neutre.
4) Et pourquoi, au pluriel, le cas direct n'est-il pas homophone du vocatif,
comme il y a lieu de l' admettre pour tous les casuels qui ont un vocatif ?202
5) Pourquoi o a-t-il l'esprit doux, quand toutes les formes sans t- de
I' article ont !' esprit rude?
6) Pourquoi n'est-il pas accentué comme !e cas direct { 10) (l'o
n'excluant pas l'accent aigu, même si cela arrive dans certaines syllabes)?
7) Pourquoi, ayant l'accent circonflexe, ne prend-il pas !e grave dans les
leçons éoliennes {72} d' Aristarque, comme les autres formes de !' article
accentuées du circonflexe? C' est bien qu' Aristarque ne voyait pas dans ce mot
un article.
8) Pourquoi ne commence-t-il pas par t- comme les autres prépositifs? II
n'y a aucune raison de penser qu'il ait perdu un t.
9) Pourquoi n'a-t-il pas un [homologue] postpositif, si ce n'est parce qu'il
n'est pas lui-même (5) un article prépositif?203
o
84. Si I' on prend [pour refuser à le statut d' article] l' argument de la
coi'ncidence des genres - dit Tryphon -, il ne faut pas non plus admettre ton
[gén. pi. de I'article, forme unique pour les trois genres] comme article, caril est
des trois genres. Mais si l'on fait de ton un article, alors o, qui admet la même
co'incidence, en est un aussi. - Ce n'est pas sérieux. Carla coi:ncidence fait de
ton pleinement un article; { 10} sa forme subit I' attraction des mots auxquels il
est articulé: il imite en effet phílõn, mésõn, kalôn [gén. pi. d' adj., régulierement
identiques pour les trois genres], et, pratiquement, toute colncidence de genre
est une imitation de la colncidence des genres dans le nom. C' est vrai même
dans le cas d' une figure, comme dans :
mà tô theÕ (e.g. Aristophane, Assemblée des femmes 155)
[non, par les-deux (forme masc.) déesses],
cas identique à celui de :
kalupsaménõ (Hésiode, Travaux 198)
[voilées (forme masc.)]204.
{73) Cela ne fait que confirmer qu'il s'agit bien d'articles. Or, si cela est vrai,
o
c'est un argument de poids pour rejeter [hors des articles], puisqu'il ne
présente en aucune façon une colncidence d'origine nominale2os.
85. Les [moes] qui peuvent s'associer à des nombres et à des genres différents
{5} ne sont jamais des articles, mais des mots invariables: conjonctions,
adverbes, prépositions. II est donc clair que <ô>, n' étant ni une conjonction ni
une préposition, est un adverbe vocatif invariable206. Mais pourquoi s'associe-t-
il au nom? Parce que c'est une exclamation vocative. C'est comme les adverbes
de serment ne [oui, par ... ] et má [non, par. .. ], qui vont avec l'accusatif et ne
sont absolument pas des articles: ils se construisent, comme b, indistinctement
{ 1O} avec tous les nombres et avec tous les genres. (Nous montrerons aussi
qu' il y a des conjonctions qui <ne> se portent <pas> sur des cas différents:
héneken Apollõníou, héneken Dionusíou [à cause d'Apollonios/de Denys
(gén.)],
heínek' em~s éridos kai Alexándrou [Il. 3.100)
[à cause de ma querelle et d' Alexandre (gén.)].
124 nEPI tYNTAEEru: A

74 Kai ou w-irto 'tO ÉÇaÍpE'tOV 'tfiç imíxmoç iíM.o 1 'tl Éit1ôdÇe•m2 'tàv EvEICa
d\ >3CÚVÔEOµov. ()\)ic éípa lt<Ipà tàç i\ÇmpÉ'tO\lÇ O\lvtáÇEtÇ WtOOTÍJOE'tat 'tà
µÓpl<I 'tfr; bM>ícu; .)
§ 8 6, 'QµoÍwç fü: icai tà ltE\lO'tlKà ovÓµam CÍltapáÔEK'tá Eo'tt 'tf\ç
'tÔ>V éíp9pwv ltapa9ÉGEWÇ' Elttl a µev ɵcpavíÇE1 ltpÓOWltOV ltpOÔEÔllÀ.ro·
µÉvov, â ôe Év áyvoíçi Ka9Éa'tllKE itpoacímou, Ka9áitEp Kai Év •oiç
itpoKE1µÉvoiç Eôáx0ri.
§ 8 7. OUxi o?iv oif\OE'taÍ 'tlÇ Év téf> Onoioi; ap9pov dvm 'tO o ' EK 'tE
'tfiç q><i>ví\ç, Ka9o ôaaúve'tm ou ôuvaµÉvou 'tOÜ o ôaaúvea9m itpo 'tOÜ it,
10 Kai Ka9ó'tt Eití n àvmpÉpE'tm itpóawitov Ti aúvtaÇ1ç au'toÜ iv •éf>
Óitoióç ton 9Émv, 'toio\rtóç Éon 1eal Tpúcpmv; 'AA'A.' Ea't1 ye
itpoç 'tO 'tOlOÜ'tOV cpávm, Õ'tl ou téf> llDio; 'tO ó itpoaiVJlEV, ó).)..' Ea't\V
c'mi..oüv EV µÉpoç MryO\l 'tO Onoioi;. OT\µaivov ou 'tfiv EV toiç ap9po1ç
75 àvacpopáv, ióç cpaµev ó áv9pmitoç itapt"(ÉVE'to, ó 'íirnoç é5paµEv.
'Eití nv1 yàp ÉyvwaµÉvcp Ka'tà 'tfiv iliiav ltOlÓ'tllta to 'to10üiov itapa-
Àaµ~ávEtm· ~ "(E µfiv ô1à toü Ó1t0ioç àvaitól..1101ç óµo1wµai1ic+iv àvta-
itóooa1v Ç11tti, Ka9áitEp Káiti toü otoç. Tauio napaKo'A.ou9Ei Kàni ioü
5 õao; icai fiÂ. í ICO e; . ou yàp ôTi "(E ICcXltl 'tO'Írt(l)V ap9pwv EVVOUX 'tÍÇ Ea'tlV.
'Aô1acpópwç o?iv itál..1v tà àv'taitoô111óµEva to1aüiá i:ai1< v ola >4 ioiç
àito toü o icai lt àpxoµÉvo1ç · Kai yàp oiYtw cpaµÉv· otóç Éan Tpúcpwv,
'tO\OÜ'tÓÇ Ea't\ ical 9Émv. To avio ICWtl 'tOÜ õao; Kat OltÓOO'i icai
bci TiiN bµoíwv.
§ 88. Kai 'tà ltapEitÓµeva 5t "(ÉVll Kai rn ai lt't<Í>cJElÇ
10 Kat oÍ áp16µ0\ ɵcpavÔ>ç ÉvÔEÍKWV'tat 'tO µfi tà 'tOlaÜ'ta ap9pa ctvm·
auyicÀ.ÍvEtm yàp 'tOtÇ lt'tW'tlicoiç tà líp9pa· ltÔ>ç oiiv Õitoíou icai ÓlllOÚj>
icai óiioiov; - Katà yÉvoç àµd~ua1 ó tltltO'i icai Ti 'íirno'i· ltÔ>ç otiv
bitoioç KQl ÔllDÍa; 'tOlÇ µÉv yàp ovóµao1v fo9' Õ'tE KQl 'tO yÉvoç Eltl·
Ko1vwvEi, ou µfiv toiç ãp9po1ç. - CZ>aµÉv oi. iititot icai wUi; iaouc;,
I5 miµ7tÀ116úvovtEÇ ti!> c'Míµcm 'li> ãp9pov ltÔlÇ otiv cpaµev ÓltÓooi, ÓltÓ<Jouç ;
76 § 89. 'Af..'A.' ouô' Év auv9ÉOEI 'tlÇ \nrof..à~ot 'tO ãp9pov, ica9o ià
ap9pa OU <ruvtÍ9EtQl. 'Af..'A.' EÍ icai O\lVE'tÍ9E'to, mi 'tf\ç 'tOlaÚ'tllÇ O\lv9ÉCJE(J)Ç
àôuvatEi, tl"fE ÉÔEÍÇaµev tà ltÚaµata µaxóµEva tf1 tâ>v ãp9pwv ivvoíçi. -
wfo'tl ICcXIC TilÇ q>(l)VÍ\Ç itapaari\aaa9m· tá 'tE yàp ltapoÇuvÓµEVa i\ ltpO·
5 ltEplait<ÍlµEva aúv9ta1v àva5tÇá:µtva itpoitapoÇúvEtm, icoüpoc; ãicoupoc;
É1tÍmupoc;, OOÂ.oÇ- á50Â.OÇ, ltÓVOÇ - á11:0VOÇ,1tÂ1JaÍoc;-1tapa1tÂ.'Í!OIO'i'
nâ>ç otiv bnoióç cpaµEV icai óitóaoç; à).)J,. icàic wü yÉvouç, t\'.ye tà aúv9eia
1tpóô11i..ov EXEl 'tfiv ico1vÓ'tll'ta tÔ>v óvoµá't(l)V, Õittp ou itapÉltE'tm •éf>
Õll:o\o'i IC ai ÓltÓOO'i . -

l. dÀÀO n Ellebode, Uhlig. Lehrs : ili' lln LCB.


2. tm&lÇETaL Ellebode, Uhlig. Lange: tmSlÇETaL LCB.
3. i\ aúv&aµov Lange (''forsitan recte", Uhlig dans l'apparat): oúv8eaµov LCB Uhlig.
4. i:anv ola Uhlig: ton LCB '.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N' ADMETTENT PAS L'ARTICLE 124

{74} Mais le fait que héneka [à cause de] se construit avec un cas
exclusivement ne prouvera pas qu'il soit autre chose qu'une conjonction: ce
n 'est pas à cause d'une exclusivité de construction que les mots vont se départir
de leur signification [propre]207.)

2.4.4. Les noms inquisitifs n'admettent pas l'article: dans hopolos, ho- n'est
pas l'article (§§ 86-92).
86. [Autres mots qui] pareillement n' admettent pas l' apposition de
I' article : les noms inquisiúfs. {5} La raison en est que l 'article signale une
personne déjà mentionnée, tandis que les inquisitifs supposent une ignorance sur
la personne, comme nous l' avons montré dans ce qui précecte20s.
87. Soit, mais ne pourra-t-on pas songer à faire du ho- de hopoíos [te! que, litt.:
le-quel (relatif)} un article - d'abord à cause desa forme (il est aspiré alors qu'il
ne peut y avoir d' o aspiré devant p ), { 10} ensuite parce que la construction de
hopoíos fait référence anaphorique à une personne dans hopoiós esti Théõn,
toioútós esti kai Trúphõn [tel qu' est Théon, tel est aussi Tryphon]? Voici ce
qu'on peut répondre à cela. Il ne s'agit pas de poíos [quel ?] auquel serait venu
s'ajouter ho, mais de hopolos, partie de phrase simple et unique, qui ne signifie
pas I'anaphore comrne font les articles (75) dans 'l'homme est venu', 'le cheval
a couru '. En effet, l' article s' applique à quelque chose qui est connu dans sa
qualité propre209 ; au contraire, la référence établie par hopoíos réclame une
corrélation de ressemblance, comrne dans le cas de hoíos [te! que]. II en va de
même pour {5} hósos [en telle quantité que] et helíkos [de telle taille que], qui
n'ont évidernrnent pas le sens de l'article2to. Ce sont donc les mêmes corrélatifs
qui répondent indifférernrnent aux formes avec ou sans initiale hop- ; ainsi nous
disons aussi bien: hoiós esti Trúphõn, toioíi.tós esti kai Théõn [tel qu' est
Tryphon, tel est aussi Théon}. II en va de même pour hósos I hopósos et
consorts.
88. Les accidents - genres, mais aussi cas { 1O} et nombres - montrent
clairement aussi qu'on n'a pas affaire à des articles, car les articles accordent
leur flexion à celle des casuels. Comrnent alors pourrait-on avoir hopoíou
[gén.], hopoíõi [dat.], hopoíon [acc.]? Pour ce qui est du genre, celui de I' article
change dans ho híppos I he híppos [litt.: !e/la cheval]; cornrnent alors peut-on
avoir hopoíos [masc.] et hopoía [fém.]? Car s'il arrive quedes noms soient de
genre cornrnun, ce n' est jamais !e cas pour les articles. [Pour le nombre,] nous
disons hoi híppoi [les chevaux (nomin.)}, tous híppous [id. (acc.)],
{ 15} accordant !' article avec !e nom au pluriel; comment alors pouvons-nous
dire hopósoi et hopósous ?
89. {76} On ne peut pas non plus voir dans ces mots des composés contenant
l'article, car les articles n'entrent pas en composition. Et quand bien même ils le
feraient, dans !e cas qui nous occupe une telle composition serait impossible,
puisque, nous l' avons montré, les inquisitifs sont incompatibles avec Je sens de
l'article 211. On peut également tirer une preuve de la forme; en effet, les
paroxytons et les {5} propérispomenes deviennent proparoxytons en
composition: koúros - ákouros, epíkouros; dólos - ádolos; pónos - áponos;
plesíos -+ aplésios. Comment alors pourrions-nous dire hopoíos, hopósos?
Autre preuve : le genre - puisque de toute évidence Jes composés sont des noms
de genre comrnun212, ce qui n'est pas !e cas pour hopoíos et hopósos.
125 nEPl l:YNTA:::Eru: A

§ 90. "'En lif: Kai Émppiíµaa1v É:v11Cà iip0pa 11po-


10 n0Etn1I ɵq>aVÍÇovta ybJoç QpOEVllCÓV, !tOU - Õ1t O 'll, lt U - ililn. 'AJ.J..' ioç
yi)..Diov 1à 'IOtaÜ!a iip0pa cpá:.a1., ciíri0tt; Kàicriva napaôiÇaa0a1 iip0pa. -
§ 91. Ka&x;2 11pÓKEttai oilv, áitA.ai l..iÇEtÇ aí to1aütaí Eiatv, Katà tàç
àvi:a110ÔÓOElÇ Õtácpopov 11vtuµa à11mi:ouaa1· i:à oloç à11à liaaEÍaç
iípÇato, Kai 11áf..1v tà toútou aúÇuyov Kai i:à cprovíjev 11ap11tiiaato Kai
15 tà 11vdµa tà Ev téi> cproviiEvt1, Kai ÉvtEu0Ev 11apEliÉÇato ljflMV àvtí-
a1:01xov tà t, t owç · Kai Etl tà 710Ío;, àpÇáµtvov nàÃ.1v ànà ljftÀ.ou
77 àvt1atoíxou, EoXE tà aúÇuyov ávayKaíroç à11à cproviiEvtoç àpxóµEvov Év
llVE1͵an téi> '!OU oloç . -

§ 92. ÂlCx toUtO Kai ii 'lwv11Ci\ µEtá0E01ç


tÇriM.áyii É1ti toútrov t&v µopÍwv, rnd tà \jflÀà dç ôaaÉa µEtat10Éaa1v
oi "'lwvEÇ Kai tà liaaÉa Eiç tà w1M, ioç É11i tou "tÓApo<; tdnt~.
<É\6alna> Eva:z00a3, mi bti tiiJv auvaÃ.up<Ílv,
rom'IOpip; nO>.w (Anacréon 1, 6 Bergic4),
OU µfiv É1ti tOU !tOtOÇ Kai tfuv oµoÍrov, EiyE lCOtÓÇ cpaa1 Kai
lCÓOOÇ · ou yàp Õlà tou qi iíliúvato tà tomuta µóp1a ÉKcpÉpta0ai
Õtà tà àvta1tolitlióµevov liao\i q>CllVÍjEV. 'MÃ.' ouli' MM tl o\iµcpwvov
lO eÔÚVatO 1tapaÔÉÇ,aa0at i\ µÓVOV to ICº ÔÉÔE11Ctat yàp Ot\ i) àvta11ÓÔ001ç4
78 w1Miv à11mtE"i o\iµcpwvov, à.U' ouliev ÉÀ.EÍ1ttto w1Ã.àv i\ tà t, O!tEp
icatEtÉtaicto Eiç tà toioç Kai tóooç.

§ 9 3. 'AÃ.Ã.' oUlie ai t&v tJ.1:rxwv5 ouvtàÇEIÇ àvaliÉÇovtm ti]v t&v


iip0prov 11apà0ta1v, d'.yt EK ico1víjç ÉvvoÍaç, ").kyw ti\ç t&v auvtayµàtwv
i\ 1101riµái:rov, li1á1Cp101v 11plÍ>tT1v liriÃ.ouo1, npii)tov 'AÃ.1Caiou, 4>0\v1ooa1
Euptníl>o"U· bi yv!ÓoE1 yàp tà to1auta ytvóµtva áKoÃ.oií0roç to iip0pov
11poa/...aµ~àvt1, ai 4>oívtooat Eup111:Uio"U ltEptqo"Uat tàv 9fi~a\1Cov
ll:ÓÂ.EµOV, tO ll:pÔ>toV 'AÂ.K<Xto"U avÉ"(vCOjUV.
Kai toaauta µf:v !tEpi t&v < óvoµátwv tfuv >6 xropiç iip0pou ou
1O ÔUvaµÉvC!lv 00pÉpoo0m mi Eti tiiJv µTi liuvaµÉYC!lv iip0pov 11poo/...a~riv.
§ 9 4. 'EÇ,fiç PT\tÉov 1ttpi ti\ç tfuv iip0pwv ouvtáÇ,troç 11pàç tàç
àvtrovuµíaç, iiç t\VEÇ iÇ,mpÉtwç ouváp0pouç Kai àauváp0pouç ÉicáÃ.Eaav,
79 ioç ou liuvaµÉvwv tfuv 11po1CatEtÀ.EyµÉvrov óvoµátwv àauváp0pwv KaÀ.E\-
a0m. Kai \awç &v ElT\ µâM.ov Ti t01a"Ü'tT\ 0fo1ç, Ka0à tà µfi 11pooA.a~óvta
ouli' oÃ.roç EU!tapáÔElCtá EatlV EÍÇ ti]v 1tpóa0ECJlV tcÍJV iip0pwv {tà7 lif:

1. rrpoTl0nat Lace : rrpoatl0€VTaL Lp<B, rrpoaTl0€TaL Bekker.


2. Ka0Ws -TE0rirr6TES' (77,4) om. C.
3. tv0aúm (VTaü0a Lallot: (v0aúTa Sophianos. (VTaOOa LCB Uhlig, tvTaú0a tv0aiJTa
Bekker.
4. Ti Ó.VTarró&xns Uhlig : KÓ.VTarróooow L, Kâv Ó.VTarróôoa1s CB.
5. f.).,/_yxwv L Uhlig (repentir, p. XXXIII,3) :'E:Ul\vwv CB Bekker Uhlig (dans le texce).
6. óvoµó.Twv Twv add. Uhlig. Maas (1912: 12): "Zusatze wie sie hier Uhlig macht, überliiBt
Apollonios oft dem Leser".
7. Tà - ToÍITwv (4) LCB : ajouc apocryphe selon Uhlig. Schoemann.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF: LES MOTS QUI N'ADME1TENT PAS L'ARTICLE 125

90. II y a plus: même devant les adverbes, on va trouver des articles singuliers
{ 1O} qui indiquent !e genre masculin - pou / hópou, pêi / hópei ! II est ridicule
de voir !à des articles? Eh bien, c'est aussi une sottise d'admettre comme
articles les mots dont nous parlons.
91. Il résulte donc de ce qui précede que nous avons affaire ici à des mots
simples, dont l' aspiration est appelée par différenciation à l' intérieur de la
corrélation: hoíos [(te!) que (relatif)] commence par une voyelle aspirée, et !e
terme qui !ui est associé répudie et la voyelle [initiale] et {15) l'aspiration
qu'elle porte; il reçoit un 'correspondant' non aspiré, t, dans tolos [te!]. De
même poios [que!?]: comme il commence !ui aussi par un 'correspondant' non
aspiré, {77) !e terme [hopoíos] qui !ui est associé commence forcément par une
voyelle qui porte l'aspiration de hoíosm.
92. C' est pourquoi la métathese de !' ionien prend pour ces mots une forme
différente [de sa forme habituelle]. On sait que les Ioniens transposent les
aspirées en non aspirées et vice versa: ainsi dans táphos [en face de] tethepótes,
{5} dans < enthaUta [en face de]> entaUtha2I4, et dans les formes soudées:
eskatorais pólin (Anacréon, fr. 1,6 Bergk4 = 3,6 Page)
[tu abaisses ton regard sur la cité].
Or les Ioniens n 'ont rien de te! pour poios et les similaires : ils disent koios et
kósos; c'est que ces mots ne pouvaient commencer par ph, à cause de la voyelle
aspirée du corrélé et, du coup, la seule consonne { 10} admissible était k,
puisque, comme on !'a montré, la corrélation {78} réclame une consonne non
aspirée et que la seule non aspirée restante, t, était déjà affectée à toios et
tósos21s.

2.4.5. Les titres d'ouvrages ne prennent pas l'anicle (§ 93).


93. Dans la compilation des catalogues [de bibliotheque)216, on ne pourra
pas non plus apposer l' article. En effet, ces catalogues indiquent une distinction
premiere à l'intérieur d'une rubrique générale - celle d'ouvrage en prose {5} ou
de poeme: 'Livre 1 d' Alcée', 'Phéniciennes d'Euripide'. Et de fait, une fois
qu'ils sont connus, ces [titres] prennent régulierement l'article: "Les
Phéniciennes d'Euripide contiennent la guerre thébaine'', "Nous avons lu le
Livre I d'Alcée".
En voilà assez sur les <noms> qu'on ne peut employer sans article
{ 10) et sur ceux quine peuvent pas prendre d'article.

2.4.6. L 'appellation 'articulé / inarticulé' appliquée aux pronoms ne se justifie


pas (§ 94).
94. II faut maintenant par!er de la construction des articles avec les
pronoms. Certains ont réservé en exclusivité aux pronoms l' appellation
d' articulés et d' inarticulés, {79} comme si on ne pouvait pas appeler
'inarticulés' les noms que nous venons de mentionner: cette appellation leur
conviendrait sans doute mieux [qu' aux pronoms], car les noms qui ne prennent
pas l' article n' admettent pas du tout de le recevoir ( et ceux qui !e prennent ne
126 nEPl IYNTA?:Eru: A

11pool.ajXMal ouÔÉllOtE xwpiç toÚ'twv). Kai yàp tà EV Cr'tEPlÍ<JEl Â.EyÓ-


5 µEva ev Elll~áll.oV'toç àmJÇí~2 voti'tm· ÍlvÍica yàp Ã.éyoµtv ~
auÃ.11-nív. Elll~alloOO,,ç tílç tÉXVTIÇ àtruÇíav 11apíataµEv· Kai oÜ'tw cpaµEv
otmiç ácp1Ãoc;. ÔÉov yàp qnÀ.lKOV dvm. EP oi'.iv ev4 toiç óvóµa<Jl
auµ11apt11óµtva tà ãp9pa, 11:ai toiç áttuK'tJÍaaat5 11apEÍ11Eto âv to ica-
80 Ã.tia9m á<Jllváp9polÇ óvóµaalv. EÍlltp oi'.iv àvacpopâç µi] 6 oií011ç 11apÉ-
llEtat Íl tolaÚ't11 9ÉalÇ, eÇ iôíru; tvvoíru; àvayoµÉVou tou óvóµa'tOç, 11íi'x;
OU µâÂ.Â.ov toiç µ11Ô' OÀ.CllÇ ÔllvaµÉvOlÇ µopÍOlÇ ÉV 11apaôoxft 'tOU ãp9pou
ytvÉa9ai Íl 'tOlaÚ't11 9folç7 m1pa11:0À.Ou0fiatt; l»ç YE ÉK tÔJV Eip11µÉVwv ÔE-
5 ÔEÍÇE!al.
§ 9 S. Ouxi oúv ã11opov fotai 11élx; tà µ!:v ovoµ ata µttà ap0pwv
ÉKcpÉpttm, ai fü: àvt\ toútwv 11apaÀ.aµ~avóµtvm àvtwwµÍm à11t<Ó<JaV'to
'ti]v tÍilV ãp0poov llapá0tatv, táxa Ka\ TÍ\Ç cpoovftç rnlÇTltOÚ<J11Ç 'ti]v tÍilv
ap0pwv <JÚV'taÇtv EVEKa tOU auy11:quµÉvou Katà 'ti]v cpwvfiv yÉvouç;
10 WE.anv oúv 11pàç to 'tOlOmov cpávm· OO<JllEP 11:a\ autà tà óvóµata ô1á
nva 11apt11Óµtva ooo' oÀ.Cllç ôúvatm ãp0pov 11apaôÉÇaa9m, Wç i:ôtíx011,
tOV aÚ'toV apa tpÓllOV ica\ tà µÓpta tà cXV'tt tOÚtCllV 11apaÀ.aµ~avÓµEva
\xpi.ÇE1 aitÍav ti); imooiol.f); -riàv iípapwv. -
§ 96. TipoalÓ7twv àopl<Jtou-
µévwv ÔtaKpltl'ICá Ê<Jtl tà µÓpia, ÔlO KQl tà t\Ç autÔJV 11poooo11a VOOÚ-
15 µ EVa Óplaµijl KataÀ.aµ~ávttal. Kai aacpEç on ai t\Ç aÚ't&v ôdl;tlÇ · itp&-
81 tm ifcpoôoí EÍ<Jl tÔJV 'imoKtlµévwv8 11poaCÍlltwv, ou ÔEÓµtva1 Tiiç t&v ãp-
0pwv <JllvtáÇEwç· ou yàp ávacpÉpEtm tà 11póaw11a, {m' O'i'lV ôE: ÔttKW-
tal. 'Avay11:aÍcp ãpa 'Ai:rycp KEK<Í>À.Utttl tà TÍ\Ç <JllvtáÇtwç, tpÓllov ExOvta
tÔJV ávtE<JtpaµµÉvoov. "Ov yàp tpÓllOV KWcl tÔJV <JtOlXEÍCllV Ea'tlV rnl-
5
... .
' ' ., ~ , ... ....
vo11aat ta U11ota11:n11:a OllllOtt 11pota11:n11:a ywoµtva twv 01ç 'Ultt'taYTl,
,

'tOV autov tpÓltov <JtOlXEÍOll 'Ai:ryov ÉllÉXOV'ttt 'tà µÉpll tou À.Óyou to
tOlOutov ÉmÔEÍKWtm· 11potaKtlidi yáp t\anv Íl àvtwvuµ ía 11p<Íl111v
0fo1v É11ayyEÀ.À.OµÉv11 t&v 11poaCÍlltwv, Íl ôf: t&v ãp0pwv 11apá0E<JlÇ ÉV
ÔtutÉp~ tál;El 11apaÀ.aµ~ávnm i>11otayÉvtwv taiç àvtwwµía1ç, iyài o
10 À.aÂ:ÍJCJaÇ · 'ti]v yàp 11p<Ílt11V 0fotv tOU EyfÍ> ávt11ÓÀ.Tl<JE to ap9pov.
§ 97. Ei11:óç nva cpfiatlv, ti 11po t&v ÔtlKtlKÍilv µopíwv tà ãp0pa
ou tí0Eta1, qpfiv aÚ'tà µóvov miç Ôt1icnicaiç àvtwwµÍmç µi] <JllVtiva1,
taiç yE µi]v icatà to tpÍtov 11póaw11ov, 11áÀ.w i>11oatEÀ.À.OµÉvwv tfov
82 ÔtllCtllCWV, cXKCllÀ.Ú'tCllÇ 11poaaptâa0al. 'A),)._' ouô' a{rrm ÔÉovtm tO'Íl áp-

1. upoo>.a13óvra C: upoa>.a~vovrru L, npoo>.aµj3ávoVTa B.


2. chniÇl11 ... dTniÇlav (6) Bekker (d'apres Cha:rob. I 334,22; 27; 335,3 [ms V]) : àT~.
LCB.
3.El B:~v LC.
4. tv L : ical CB.
5. àT€UtCT1\aaoL Bekker : àTaKT!\aa.oL LCB.
6. àvacj>opâs- µ1) CB: àcj>opµfis L.
7. 0ÉOLS' CB : napá0EOLS' L.
8. im-OKnµ(vwv CB : imo(T)Toi,µÉvwv KflµÉvwv L.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF l::.I LES PRONOMS 126

peuvent jamais s'en passer217). D'autre part, les expressions privatives


{5) signifient l' absence d'une [qualité] normalement requise; par exemple,
quand on dit 'un flfitiste inhabile', c'est pour indiquer l'absence de l'habileté
requise, ou 'celui-ci est inamical', c'est qu'il devrait être amical. Si donc les
articles sont des attributs normaux du nom, les noms privés d' article
mériteraient également d' être {80) appelés •inarticulés'. Et si une absence
d'anaphore peut fonder [l'usage de] cette appellation - le terme ['inarticulé']
renvoyant au sens propre [de l'article] -, n'aura-t-on pas afortiori de bonnes
raisons de l'appliquer aux mots2I8 qui n'admettent pas du tout l'article? On en
aura trouvé la preuve dans ce que nous avons dit.
2.4.7. Regle: les pronoms n 'admettent pas l'article (§§ 95-97).
95. {6} Voici une question qui risque d'être embarrassante: pourquoi, alors
que les noms sont accompagnés de l'article, les pronoms, qui les remplacent, en
rejettent-ils l'emploi - et ce bien que leur forme même, qui confond les genres,
paraisse exiger qu'on les construise avec l'article ?219 {10) Voici ce qu'on peut
répondre à cela: de même que, pour les noms eux-mêmes, cenaines conditions
d'emploi particulieres, comme on !'a montré, leur interdisent absolurnent
d'admettre l'article, de mêrne on trouvera dans les mots qui les rernplacent la
raison qui leur fait répudier l'article.
96. Ces mots servent à distinguer des personnes [autrernent] indéterminées:
e' est pourquoi les personnes signifiées par eux { 15} sont affectées de
détermination. Or il est bien clair que la déixis qu'ils operent {81} donne
l'acces premier aux personnes présentes, et qu'elle rend indésirable une
construction avec article; en effet, on ne renvoie pas à ces personnes par
anaphore: elles sont sous le regard et on les montre. C' est donc une raison
nécessaire qui interdit la construction [article + pronom]: elle serait sens devant
derriere220. C'est comme pour les élérnents: il est {5} inconcevable que les
postpositifs deviennentjamais prépositifs de ceux auxquels ils sont postposés. II
en va de même pour Jes parties de phrase, qui obéissent à la même logique que
Jes éléments: le pronorn est prépositif parce qu'il énonce une premiere mention
des personnes, tandis que l'article apposé se construit en deuxieme position,
postposé aux pronoms. Exemple: ego ho { 10} la/isas [moi qui ai parlé, litt.:
'moi l'ayant-parlé'], ou l'article renvoie à la premiere mention, effectuée par
egó [rnoi].
97. On pourra dire, non sans apparence, que, si les articles ne s'emploient pas
devant les mots déictiques, c'est seulement aux pronorns déictiques qu'on ne
doit pas les joindre, mais que rien n'interdit d'articuler les pronoms de troisieme
personne, exception faite, je !e répete, des {82} déictiques. Mais en fait ceux-là
non plus n'ont pas besoin d'article, car ils sont par eux-mêmes anaphoriques,
127 TIEPI l:YNTAEEnI A

0pov· Ô1' aimiiv yáp Eiow ávaq>opucaí, wç YE icai É7t\ÔEÍÇoµEv áµo\IH1v


Y\VOµÉvr!v cxUúàv u: mi 'fÍiN iípl)pwv.
§ 9 8. 'JVJ..ii x&ç náÂ.\V fi ai>tÓ<õ ãp0pov npooÉÃ.al}Ev, ElnEp aí áva-
q>apuca\ ou npool..aµl}ávovo\; Ka\ npàç wiito ÔE Eot\ q>ávm CÍ>ç icai Év
ãÃ.Â.o\Ç µopÍOlÇ tO tO\OUtOV Eat\V EÚpfo0ai, ElYE EylCE\ta\ ÉV ti/> Il p \a-
µí&Jc;l o víéx;, mi àvaymúoç2 np<ÍaKE\ui Év ~
Ilpiaµi&)v >i:&v uíóv (A 490).
º/VJ..iJ. icai Év toiç CJ'll"YICP\t\ICOÍÇ EylCE\tat to µâÀ.À.ov, JCa\ ltOÂ.Â.álCIÇ CJ'llµ-
10 napaÂ.aµJ}ávEtai f\ toú µâllov oiivtaÇ\Ç,
P,,íu:pcn yàp µâÂÂov 'Axawicn Oi) roro9E (Q 243).
Tov autov ôi] tpÓltov EylCE\ta\ µev Év tji autóç ii ávaq>opá· àm\víJCa
ô' ÉtÉpa npooyÍvEtm, to ÉyJCE͵tvov tfiç ávaq>opêxç tv tji ai>tÓ<õ ouµ-
napal..aµl}ávuai ôu'x tou Ó ãp0pou, ÔT1Â.oÜvtoç JCa\ autoÜ ávaipopáv, JCai
15 o\ítmç ôiç ávaipÉptta\, roç ô\ç É!t1tÉtata1 to
P,,íu:po1 yàp µâMov 'Axawim Oi) furo&.
Ilpoq>aveç ôf: on tji C11JVT10totÉpc;t ávtmvuµ íc;t 11pootxoop110E to tiiç O'llvtá-
83 ÇEmç. ií tE yàp o t icai ii e
JCai ii µ í V JCa\ aí oiiÇuyoi OOOE Prita\ o tl
µi] napà 11oi11taiç, éiMà. icai [aíP oúÇuyoi taiç JCatà to npéircov JCai
ÔEÚtEpov, í:J., ii <nÍv!aÇu; ánapá.ôactoç.
§ 99. Mriôe ÉJCtivó YE napaÂ.EÂ.EÍq>0m, CÍ>ç iÇmpÉtmç ii 'AmJCi] XPiiCJ\Ç
ou ÔEÓvtmç Éni µóvriç aínatitci\ç to ãp0pov napel..áµl}avev, cÍ>ç Év ti/>
tov ɵi, tov at. A'ÚtÍm yriW mi 1tCXpà KaMiµáx<p
tàv <Jf Kpotwmáôriv (fr. 315a Schneider)
\Qt 4 µà "CUv ainàv i:µÉ5 (fr. 3 I 5b Schn. ~
Xropiç EÍ µi] to ãp0pov6 El;oxilv 7tapÍo'tT101v Év ti/> « tov CJE Kpotm111áô11w,
10 ElyE JtáÂ.1v -ii toia'Út11 o'Úvtal;tç ÉnÍq>opoç npoç ti\v toü ãp0pou napá-
0Eo1v· npodpritm ô[ "Íjµiv CÍ>ç JCai il;oxf\ç EvEKa tà ãp0pa napal..aµJ}ó.-
VE'llll.

§ 100. 'JVJ..iJ. mi tàç icaÂ.ouµÉvaç ouváp0pouç ávtmvuµÍaç, ev np<iit<p


JCai ÔEvtÉp<p npooOOnCfl ÔEtJCttKÔJÇ napaÂ.aµ~avoµÉvaç, ohíoEtaÍ ttç napa-
15 &xE00a1 tà ãp0pa Év típ ó ɵÓÇ, ó CJÓ<õ i\ ó ÍJµÉ'tepoç. '11v ôE: -ii aúv-
taÇtç ou toü ávtmvuµ tJCoÜ npoo<iinou, /.i;ym toü icatà tov JCtÍ\topa, to\'J
84 ôf: Ú7taJCouoµÉvou JCatà to JCti\µa, /.i;yro toü ôovÂ.o i; i\ o t 1e o ç ií tivoç
téiJv tow'Út(l)V.

l. ITpLaµlô11s - lv T'ÍJ LC : om. B.


2. civaYJCalws LC: <OUK> civaYJCalws Sylburg, Bekker, Uhlig.
3. al LCB: suppr. Uhlig.
4. val - KpoTwmáô11v (9) om. e.
5. val µà Tov aiiTov lµl edd. (d'apres P. 13,9): al lµautov m'.!Tov lµl L, Tov €µl B.
6. TO 6.p6pov B : T@ 6.p6P'!J L.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF ET LES PRONOMS 127

comme il ressort du fait, que nous démontrerons, qu'ils s'échangent avec les
articles221.

2.4.8.1. L'anaphorique autós, qui admet l'article, fait exception à la regle


( § 98).
98. Mais comment-se fait-il alors qu 'autós s' adjoigne l' article, s' il est vrai
que les anaphoriques {5} nele font pas? On peut répondre là qu'on rencontre le
même phénomene avec d'autres [types de] mots. Ainsi Priamídes [Priamide,
fils-de-Priam] inclut 'fils', et c'est parce qu'il y a une nécessité que ce mot est
ajouté dans:
Priamíden nóthon huión [/l. 11.490]
[litt.: Priamide, fils bâtard].
Voir encore !e cas des comparatifs dont [!e sens] inclut 'plus' (mâllon), ce qui
n'empêche pas que souvent {10} on emploie mâllon [plus, davantage] avec un
comparatif:
rhéíteroi gàr mâllon Akhaioisi de ésesthe [/l. 24.243)
[litt.: vous serez davantage (une proie) plus-facile pour les
Achéens].
De la même façon autós inclut J'anaphore; mais lorsqu'une deuxieme anaphore
vient s'ajouter, celle qui est incluse dans autós est exprimée simultanément par
l'article ho, qui signifie lui-même l'anaphore222. {15} On a ainsi une anaphore
redoublée, comme l'intensif est redoublé dans "vous serez davantage [une
proie] plus-facile pour Jes Achéens". Mais, manifestement, cette construction ne
se rencontre qu'avec !e pronom usuel [de 3• pers., scil. autós]: (83} en effet,
pour Jes pronoms hol, hé, mín et ceux de la même série, ils ne sont même pas
employés, sauf chez les poetes, et en plus ils forment eux-mêmes série avec
ceux de la premiere et de la deuxieme personnes, qui n' admettent pas la
construction [avec l'article].
2.4.8.2. Tem emé: usage attique (§ 99).
99. U n point encore qu' il faut relever: l' usage attique se singularise
{ 5} par un emploi irrégulier223 de !' article, à !' accusatif seulement : tem emé, tõn
sé [litt.: le rnoi, le toi]. Cet ernploi se rencontre aussi chez Callirnaque:
=
tim se Krotõpiáden (fr. 315• Schn. Aetia 28 Pfeiffer)
[Iitt.: le toi, fils-de-Crotopos],
nai mà tõn autim emé (fr. 315b Schn. = 114.5 Pfeiffer)
[litt. : oui, (j' en jure) par le rnoi rnêrne].
À rnoins que dans tàn se Krotõpiáden, l'article n'exprime l'excellence,
{ 10} puisque e' est encore une construction224 ou !' apposition de J' article est
indiquée: naus avons dit plus haut que l' article est employé pour exprimer
!' excellence.
2.4. 8.3. Exception apparente: l 'article qui précede le dérivé possessif ne va pas
avec le pronom (§§ 100-104).
100. Quant aux pronoms qu'on appelle 'articulés', et qui, à la premiere et à
la deuxieme personnes, ont un emploi déictique, on pourra se figurer qu'ils
admettent { 15} l'article: ho emós, ho sós, ho heméteros [cf. le rnien, le tien, le
nôtre]. En fait l' article n' est pas construit ici avec la personne pronorninale,
e' est-à-dire avec le possesseur, {84} mais avec la possession sous-entendue225 :
esclave, maison ou quelque chose de ce genre.
128 nEPI IYNTA:::Em: A

§ 1O1. "A~pwv µÉVto1 tv tê/> 11epi àvtwwµ íaç ouK dvaí <1>1101 tà
ãp0pn tillv ú11n1CouoµÉvmv, ÀÓY'!l w10útqi. « El11ep tà ãp0pa t11i tà
Ú!!alCOUÓµeva cpÉpEtCll, 11ávtmç Üv riJv auriJv KCltClM11Mt11tCl Éq>ÚÂ.Clooov
ú11ep~1~ao0Évta 11pà tillv óvoµátmv· ou tautàv oÉ Éan tà o ɵàç
itatfip tê/> éµàç o mx't'ÍJp. - Kai EÍ Év toiç to10úto1ç àve11!..11pcó611 tà
ãp0pov toü õvóµatoçl Év tê/> o mx't'ÍJp2, 11éôç iin tà3 ɵÓ'i iip0pov
11pooÂ.Clµ~àvE1, o 11aTiJp o éµàç q>Ü..OoocpEi, ti µi\ Ti ávtmwµía iip-
10 0pou ElXEtO ;» Kai EVEJCCl tftç to1a1ÍtT1Ç ouvtáÇtroç iiôoÇt Kai Tfl to1aútn
ávtmwµ Íc;t 'lOiov ãp0pov 11poovɵE1v icai tê/> Ú!!aicouoµÉv'!l ictÍ')µat1. -
§ 1O2. "Eon OE 11apa11ɵ11Eo0m riiv to1aÚtT1v 1118avÓtT1Ta. Ilpilltov Ei
E:icatÉP'!l µopÍ(!l 11pÓ<JE<Jt1v iip0pov, ti ouic fípÇato á11à toü o Eµóç Kai
É11i\veyicE tà ó mx't'ÍJp µttà toü áp0pou; icai q>aÍvetm õn < ouic >4 Év
85 lo(!> tà tOÜ MyO\l i:yÉvEto· El!l µEV yàp tÍ'\Ç !!pOtÉpaç5 OÚO ~V tà ap-
0pa, e11i õE: tftç ÔtvtÉpaç áôúvatov ~v oúo ãp0pa 11apa0fo0m. - t.E~
tEpOV OU 1tapà tàç µEta0ÉOE1Ç tOOV iip6prov lCCll tàÇ ÉÇ ClU'tOOV 'YlVO-
µÉVClÇ Ôlnq>opàç tftç cppáoEOOÇ à11ooti\ottm toü µTi ouµq>Épto0m toiç
5 óvóµaa1 tà iip0pn, t\-yE 01aq>Épe1 tà oi wv ãv9pcoiro1 àya0oí do1
toü wv oi ãv9pcoiro1 ó:ya6oí eim, ica i ouic fotiv Õot1ç wÀ.µ i\aEt
q>ávCll õn ou tà oi tOÜ áv0pw1to1 Éativ ãp0pov. OuK ãpa 11apà riJv
ÉÇaÀ.Â.Clyi\v tftç 41>páatmç Kntà Tfiv µttá0ta1v oi)xi toü KtÍ')µatóç Éat1 tà
ãp0pov Év tê/> o eµài; ita't'Ítp Kai ev ti!> éµàç o mx't'ÍJp. Tiw yàp
10 toÚ'twv Ôlacpopàv icatà tà ÔÉov à1Cp1~Ó>aoµev. - Tà µÉvt01 Oúo ãp0pa
Katà µ 1ãç 11t<Í>aEWÇ q>Épto0m ouK fot1v =tatov· fon yoüv q>àvm ó
mxTiJp O Éx:EÍVOV, lCCll ltpoq>aVEÇ Otl tê/> 1tati\p tà OÚO ap0pa <JUV'tEÍ-
VE1, btd 11éôç Ti àl!apáou:toç àvtwwµ ia téi>v iip0pwv Év ytvncft 11t<Í>aE1
EU0tíaç ap0pov 11apaÔÉXEtCl1; 'AX>..à ica\ iit1 É.li' óvoµátrov, o ooui.oi; o
15 to\> 'Ap1atápxov irpàç tµt: ~Ã8ev· iooú yàp icai Ti yEVtici\ tà lô10v
a1tÉXE1 ap0pov, icai tà À.E111Óµtva OÚO áp0pa EÍÇ µ Íav riJy ru0tiav àva-
cpÉpEtCl1. Ouic ãpa Év ti!> o !!aTfip o ɵÓÇ 1CatT1váyicaota1 tà iittpov
1ÍiN ãpSpwv bel tfiv àvtwwµíav q>épro6m.
§ 103. 'H ow tµou Oiç oi'ioa ytv1ici\ tà µt:v toü KtÍ')topoç foxe
20 11póaw11ov àvtrowµucóv (ÉÇ oti ica\ riJv óvoµaoíav dxt, tà àvtmwµía
86 ical..Eio0Cll), Õ!!tp àµoÀ.oyEi riJv OEiÇív tOV rop1aµÉvov 11poaómou6 !Cai EXE17
riJv µetá~aa1v Tfiv i11\ tà OEÚttpov icai tpÍtov· tà OE iitepov toü ú11a-

J. Tà dpepov TOÜ 6vóµaToS LCB Uhlig : Uhlig (apparat) soupçonne dans ces mots, sans
raison suffisante à mon sens (v. la n. 227), une défonnation de Toú dpepou TO õvoµa (=si
impletur, satiatur nomen aniculo); cf. n. cr. ad 65,6.
2. tv Tljl b traTl)p LCB: suppr. Lange, Uhlig.
3. TO tµós Lange: b tµós LC!B!.
4. oÍIK add. Sophianos.
5. trpoTÉpas LCB Uhlig: Uhlig suppose ici la disparilion du substantif Tá~Ews; à défaut
d'imposer son insenion dans le texte, le genre féminin de trpoTÉpas. puis de l>EUTÉpas à la
1. suiv .. oblige au minimum à le suppléer mentalement.
6. &1ÇLv TOU wpLaµÉVOU trpoowtrou Uhlig: &1ÇLV TOU wptcrµlvou trpoowtrou CB, BE1ÇLv
TOU WpLCYµÉvou TOU trpooWtTOU LJlC, &E'i~LV TWV wpLcrµ€vwv TOÚ trpOOWtTOU uc.
7. lxn Uhlig : lTL LCB.
L' ARTICLE PRÉPOSITIF ET LES PRONOMS 128

101. Cependant, Habron affirme dans son traité Du pronom que Jes articles ne
vont pas avec Jes [possessions] sous-entendues. Voici son raisonnement: «Si les
articles {5} se rapportaient aux [possessions] sous-entendues, ils garderaient
forcément la même congruence226 quand on les déplace devant le nom. Or il ne
revient pas au même de dire ho emos patér [mon pere' (litt. 'le mien pere')) et
emos ho patér [le pere (est) mien]. Et si, dans de tels exemples, ho patér
présente J' instanciation de J' article adnominal, comment se fait-il qu 'emós
prenne encore un article dans ho pater ho emos philosophef [mon pere (litt.: le
pere le mien) philosophe p21, si ce n' est pas !e pronom qui se rattache à
l'article ?» { 10) Et cette construction Je conduit à assigner un article en propre
tant au pronom qu'à la possession sous-entendue.
102. Mais on peut réfuter ce qu'il tente d'accréditer là. Premierement, si chaque
mot a son article, pourquoi ne peut-on avoir en premier ho emos [le mien], et
ensuite ho pater [le pere] avec I'article? C'est que, manifestement, (85) les
deux tours <ne> s'équivalent <pas>, puisque, avec patér en tête, on avait deux
articles, tandis que, lorsqu'il vient en second, il est impossible d' apposer deux
articles. Deuxiemement, la transposition de !' article et Jes différences qui
s'ensuivent dans [le sens de] J'expression n'autorisent pas à dire que {5} les
articles ne vont pas avec les noms; ainsi hoi nun ánthrõpoi agathoí eisi [les
hommes de maintenant (litt.: les maintenant hommes) sont bons] est différent
de nun hoi ánthrõpoi agathoí eisi [maintenant les hommes sont bons], mais
personne n'osera affirmer que hoi [les] n'est pas l'article de ánthrõpoi
[hommes]. Donc, on ne peut tirer de la variation [sémantique] de J'expression
que provoque la transposition de !' article la preuve que ce dernier ne va plus
avec la possession dans ho emós patér [litt.: le mien pere] comme e' était le cas
dans emós ho patér [le pere (est) mien). {10) Nous préciserons en temps utile228
quelle est la différence entre ces deux [tours]. Enfin, le fait que deux articles se
rapportent à une unique forme casuelle ne constitue pas une malformation. On
peut dire en tout cas ho patér ho ekeínou [son pere (litt.: le pere le de-lui))229, et
il est clair que Jes deux articles se rapportent à patér; sinon, comment [expliquer
que] le pronom, qui n'admet pas l'article, en admette un au cas direct alors qu'il
est lui-même au génitif? II en va de même avec les noms: ho dou los ho
{ 15} tou Aristárkhou pros eme êlthen [litt.: l' (nomin.) esclave (nomin.) le
(nomin.) de-1' (gén.) Aristarque (gén.) est venu me voir]; on voit bien ici que le
[nom au] génitif a son propre article et que les deux qui restent se rapportent à
I'unique cas direct. Donc, dans ho patér ho emós, rien n'impose que le second
article se rapporte au pronom.
103. Le pronom emou [gén. du poss. emós 'mon, mien'] est un double génitif. II
l'est d'abord (20} pour la personne pronominale du possesseur (c'est de là que
la forme tire son appellation de 'pronom'), (86) qui atteste la déixis d'une
personne déterminée et peut passer à la deuxieme et à la troisieme personnes.
L'autre génitif est celui de la possession sous-entendue, dont la flexion consiste
129 DEPI !YNTA:::ffiI A

KOUOµÉvou 11:ritµatoç, o KÀ.tO\V !tOlElta\ tiiv EÍÇ tàç Ttt<ÍlaElÇ µEtá8tcriv


TE tiiv EÍç tà yÉVfl àp18µ0ÚÇ TE tOUÇ Kat' à11:0À.ou8íav toÍÇ ovÓµacrw.
s To yàp ávtrowµ111:ov npócrronov E.v yEv1tji µóvov vooúµEvov ii11:Ã.1tóv
Ecr'tlV tiç tàç !tt<ÍlaElǺ ii yàp Tttôxnç ii YEVlid] KpatEÍ tiiv KTijnid]v Ev-
vo1av. tuà toÜto Kat nâaa KTijtlid] ávtrowµía µuà toil Kritµatoç dç
yEv1id]v ávaÀ.ÚEtai. Ka\ q>aÍve'tai Õn ai µf:v 1tprotó-runo1 ou KÀ.Ívovtai
Eiç tàç 1tt<ÍXJE1ç, ai ôf: KTijt111:a\ ou11: Eiç iiÀ.À.o n ft dç 1tt<ÍlaE1çl, Eiç yÉvri
10 Kat Ei.; àp18µoú;.

§ 104. Ka\ itve11:a toútrov to\ç ôw 1tpocrómo1ç i'.ô1a


µóp1a napíatatai, ti/> µf:v óvoµa'tlKí/> 'tO iip8pov, 'ti/> ôf: àvtrowµ1Kí/> ii auvfi-
87 8roç2 E!tl'taaaoµÉVT] É1t1tayµm:111:fi ávtrowµía 11:atà µÍav 1tt<Ôa1v tiiv
YEV1riJv, l\v mí q>aµEV µóvriv iyma8a1 Év tji K'tT]ntji ávuowµ iq,
áÃ.Ã.' i.µàv aVtoiJ :xpe\oç, Õ µ01 Ka!CÕV fµTtE<JEV OÍKql (j3 45),
aUtíi:N yCtp aq>Elipncnv maaSaÀ.ÍflC'IV (a 7),

Eàv aVtoiJ :xprioç (a 409).


'Ev ôf. ànáaaiç lt't<ÍlaE<J\ 'tO iip8pov, 11:a80 ii 'tOÜ Kritµatoç lt'tcOOIÇ, KÀ.ÍVE-
'tal, o
tµóç, toü ɵoü, tqi tµêp. l:uµµua1tÍ1ttE1 tE 11:a\ E.n\ toil yÉvouç,
ÍJ eµií, 'tO ɵÓv· !tpoq>avf:ç yàp Õtl EV Kat 'tO auto itpóaronov toil
KtÍ)topoç, ÔuÍ<popa ÔE tà KUtµma Év yÉVE\. '0 autÕÇ À.Óyoç KÓ:ltt toÜ
10 áp18µoü· ifotro yàp 1táÀ.1v etç µf:v o
KUttrop, nÀ.EÍOva ôf: 'tà 11:ritµata
Katà itâv yÉvoç' oi eµoí, ai tµaí, tà eµá. Kiiv àµe1qi8ft õE: 'tCt toil
áp18µoü, 11:ai 'tà toü iip8pou auvaµEÍ~E'tai. «l>ÉpE fü: nÀ.EÍovaç É:voç àypoü
E.n111:pa'te\v· q>aí11ç iiv o
ÍJµÉttpoc; áypàc; aicá1ttE'ta\, toü iip8pou
É\ouµÉVou" npoç to U!toKE͵evov Ktfiµa. Ka8Wç oúv npÓKEl'tal, Év 'tatç
15 'to1aútaiç auvtáÇeaw ooo' ÕÃ.roç5 Eiti tiiv ôe'iÇw <pÉpE'tm trov àvtrowµ 1&v
tà auvaptÓ>µeva iip8pa. (Kai aÜTij ÔÉ icrt1v ànóôe1Ç1ç toü to ~ µTi
dva1 iip8pov, Ka8o npotí8E'ta1 fo8' ÕtE ôe111:nKiiç6 tfiç o.fnoc;.)

§ 105. Kai 'toaaüta ltEpÍ tE 'trov µovaôi11:&ç npoaÀ.aµ~avóvtrov tà


iip8pa Kat Etl trov ánpoaÀ.Í)ntrov. "H yE µiiv u1tÓÀ.o11toç aúvtaÇ1ç 11:atà
20 µ íav npocpopàv 1ttrot111:oil npi>ç to ÕÉov toil À.Óyou tà iip8pa npoaÀ.Í)-
88 \j/Etat < ft ou npoaÀ.Í)ljlEtat >7, inn:oc; tPÉXEl. ft inl npoeyvroaµÉvcp ti/>
'í nncp ó in:noç tpÉxei· nÀ.oiov icatÉ1tÀ.E\laev - < to nl..oiov 'ICa'tÉ-
!tÂEl>c!f;v. >8 ''E\&v q>aµEv ~V t0 iip8pov Ev ti/>

1. lTTWoHS" LJlCCB : tlpOOW1TQ LBC.


2. awfiSws- Bekker (cf. Sylburg): awfi°'1> LCB'.
3. ft Kal (ov (4bis-5) LCB': fi tov Bekker, ~ tov Uhlig. (Ces deux éditeurs corrigent pour
trouver dans ft ou~ la premiere syllabe du vers de l'Odyssée: ce n'est pas nécessaire.)
4. tvouµlvov LJlC (premier ov sur une rature) C : (woouµlvov B.
5. oi16 ' llXws- Uhlig, Lehrs : ou6 ' olíTws- LCB.
6. ÔELKTLKf\; Buttmann: ÔELKTLKWS° LCB.
7. Ti ou trpoaÀfWJfTaL add. Uhlig.
8. TO trÀo"iov KaTÉtrÀfOOfV add. Portus, Sylburg.
L' ARTICLE PRÉPOSIT1F ET LES PRONOMS 129

en changement de cas, de genre et de nombre, en accord avec les noms. {5} La


personne pronominale, qui ne peut s'interpréter que comme un génitif, ne
comporte pas de flexion casuelle: e' est en effet le cas génitif qui est porteur du
sens possessif. C'est pourquoi tout pronom possessif s'analyse en un génitif
plus la chose possédée, et évidemment Jes pronoms primaires n' ont pas de
flexion casuelle, tandis que les possessifs ne se fléchissent qu'en cas, genre
{ 10} et nombre23o.
104. C'est pourquoi à chacune des personnes s'appose un mot particulier: à la
personne nominale !' article, et à la personne pronominale, {87} apposé selon
l'usage, le pronom appositif, toujours au génitif, qui est, comme nous l'avons
dit, le cas inclus - et le seu! possible - dans !e pronom possessif:
all' em-õn autou k.hrefos, hó moi kakõn émpesen ofkõi [Od. 2.45]
[mais ma propre (litt.: ma (nomin.-acc. nt.) de-(moi) même (gén.))
détresse, qui (art. postpositif, nt. comme emón), pour mon malheur,
s'est abattue sur ma maison],
autón gàr spM-téréisin atasthalíeisin [Od. 1. 7)
[à cause de leurs propres (litt.: leurs (dat.) d'(eux) mêmes (gén.))
folies].
ou encore:
{5} M-àn autou khrefos [Od. l.409]
[son besoin personnel (litt.: son (nomin.-acc.) de-(lui) même
(gén.))]231.
L' article, Jui, se fléchit à tous les cas, selon Je cas de la chose possédée : ho
emós, toü emoü, tôi emôi [le/du/au mien' (nomin./gén./dat.)]. II varie aussi par
accord en genre: hê emê, tõ emón [la mienne / le mien (nt.)]. II est clair en effet
que si !e possesseur n'est qu'une seule et même personne, Jes choses possédées
different en genre. Et !e même raisonnement vaut pour le { 1O} nombre: soit en
effet un possesseur unique, mais plusieurs choses possédées de tous les genres -
on aura hoi emoí, hai emaí, tà emá [les miens (masc.)Aes miennes.1es miens
(nt.)]; si le nombre change, l'article change en même temps. Supposons
maintenant que plusieurs [personnes] possedent un unique champ - on dira: ho
héméteros agrõs skáptetai [notre (litt.: le notre) champ est en cours de
sarclage ], I' article faisant corps avec !' objet possédé en question. II ressort de ce
qui précede { 15} que Jes articles employés dans ces constructions ne se
rapportent absolument pas à la partie déictique des pronoms. (Nous avons là une
o
nouvelle preuve que [ô ... ] n'est pas un article, puisqu'on le prépose parfois au
déictique hoútos [toi)232.)

2.5.J.l. Avec les appellatifs, l'article s'emploie en cas d'anaphore (§§ 105-
106).
105. En voilà assez sur les mots qui prennent toujours l'article et sur ceux
qui ne !e prennent jamais. Reste une construction à examiner: {20} celle ou,
selon les exigences du propos, la même forme d'un casuel prend {88} <ou ne
prend pas > l'article: 0 híppos trékhei [(un) cheval court]. ou, si le cheval est
déjà connu, ho híppos trékhei [le cheval court] ; 0 ploíon katépleusen [(un)
bateau a mouillé]. < tà ploíon katépleusen [le bateau a mouillé] >. C'est ce qui
nous permet de dire qu'il y a ellipse de l'article dans:
130 nEPI IYNTAEEru: A

clp\.t:tOV Õ' iµoi Olljl rulCVÍ\Utôe; Cll:llpol (1 550),


5 m00 JtEPt EireíWl> ÕtaÀÉ'yEta1 toü 1tpol((XU:IÀ.t:yµÉw\l E:v Uii
\íamtoç àpVEIÕ; µfV..cov EatUXE 6úpaÇe (1 444)'
toü m'tà W= Â.cxf3<Íw (1 433).
Ei yàp µT, omroç El11. ou ÂeÍllEI to éip0pov. ID..11pÉotEpov yàp EKEi !tpOOKEÍ-
10 Ottal,

'tà õE µÍ\Âa ~ àitE&ipotÓµ11aa 1 (Ã. 35)'


11pom'tEÍÀ.EK1D yàp ica0' 0v x:a1p0v EvEj3tj3á!;Ero imO til; KípKT1ç.
§ 1 O6 • tmíicEt o l..óyoç i11i 11á011 ç tf\ç téõv p11µátrov ouvtáÇEroç,
intootEM.oµévrov téõv fooµéVT1v \í11apÇ1v õ11t..oúvtrov. "Eatro fü: imoÕEÍy-
µata, A1ovúa1oç ó yvwp1µóç µou OH.Et q>tÂ.oÂ.oyEiv, oútoç ó
15 ãv8pro!WÇ 0Wt cXvaytvc.Í>alcttV · KCX l É1ti téõv óµoirov autoç À.Óyoç. o
Ei µÉvtot E:11upÉpo1to to yEvÉo0m, to ica4io0m, tà toútotç oúÇuya,
89 à11ooti\0Etal to ap0pov, Âtovúatoç Oéut µ01 yvwptµoç yEvÉa0ai,
9ÉOJv ypaµµattlCÓÇ 0é4t ica4io0at, 11ávu E\JÀ.Óyroç · t\aoµÉVTJV yàp
1101ÓtT1ta to pi\µa intayopEÚE1, to õt: ãp0pov tT,v yEvoµÉVT]v olÔEv.
Ei yo\>v 11poa9d11 nç icai to ãp9pov, ihEpov 11poo9iioE1 É1t19EnKÓv, E<P' o
É11tvEx9i\oEtat to pi\µa, E:11Ei to ãp0pov à1111vÉy1m10 to Ettpov, Wç
âv Év yvtÍ>aEl 1tpOÜ<PEOtCÍ>on, ÂtoWatOÇ b yvtÍ>ptµÓÇ µou 0ÉÃ.Et yEVÉ-
oOat q>tÂÓaocpoç. npoqJavE:ç yàp 11ál..1v éín, Ei to ap0pov tlÇ à<PÉÀ.ol,
àKatáÃ.Ã.11Ã.ov to toü Ã.óyou yÉvo1t' ãv, toü pi\µatoç ou õuvaµÉvou Eiç
tà õúo e11í0ua iyxropi\oat. Kai Kat' ãM.ru; ÔE auvtáÇtiç ÕÚO óvoµátrov
10 Eiç Êv 1tpóaro11ov auvtE1vóvtrov Ô!a<!Jopá tiç Éot1 téõv 1tpoicatt1À.EyµÉvrov
PTI µátrov· iÇ tiiv ica i o TpÚ<!JOIV (p . 2 4 V e 1se n) iípÇa-ro tT,v f:v toiç
ãp9po1ç aúvtaÇw 11apaô1õóvat, téõv 1tpoKatE1À.tyµÉvrov tpÓltrov ouõt: EV-
v01av ltap(l6ɵ™>Ç.

§ 107, Tà ÔE i1t19tnicà É!tàv auvtáOGlltat icupío1ç ovoµao1, 1távtroç


15 ouv ãp0po1ç À.ÉyEtat, Ei µT, tà intapicttKà téõv p11µátOJV Élll<PÉPOlto, ó
ypaµµan1eoç Tpúq>rov ávaywcÍ>aictt, b q>tÂ.Óaoq>oç Aímv2 ntpt-
90 natii. Kai OUK õ.Uroç à11ooti\0Etat to ap0pov, Ei µT, Ú1tapicnicT, µEtoxT,
É1tEVEX0Eí11, ypaµµanicoç &v Tpúq>rov ávaywwaicu, q>iÂ.Óaoq>oç
&v ÂÍmv ÔtaÂ.É'yEtat, 11ávu EuÀ.Óyroç ô1à tT,v vüv f:µ<Pav1ÇoµÉv11v
ltOIÓtll'tCX Õ!à tf\ç mV. Ou yàp Év pi\µ a ti to tOIOVtoV ÉÕÚvato 1tapa-
À.T1<P0i\vat cvtica toü É1t1<1JEpoµÉvou pi\µa-roç, E1tEi õúo pÍ\µata ou 15úvatat
µ iav oúvtaÇ1v e111õéé;ao0m õixa ouµ11À.oici\ç. Kai oCX<PEÇ EK toü into-

1. CÍlTEÓEtpoTóµrioa Od_vssée : CÍlTE8Elpno LCB.


2 . .O.lwv Uhlig (cf la suite du §): Tpúcj>wv LCB
MOTS QUI T ANTÓT PRENNENT, T ANTÓT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 130

ameiàn d'emoi oíõi eüknemides hetairoi... [Od. 9.550)


[à moí seu! mes compagnons aux belles jambieres (donnerent un)
bélier],
{5} car on a déjà parlé de ce bélier précédemrnent233:
hústatos ameiàs melõn ésteikhe thúraze [Od. 9.444)
[demier du troupeau, (un) bélier sortait (de l'antre)),
roú katá nôta labón ... [Od. 9.433]
[l'ayant pris parles reins ... ] ;
s'il n'en était pas ainsi, on n'aurait pas d'ellipse de l'article. Un [énoncé]
complet, avec ajout de l' article, on en aura un dans ce passage :
{ 10) tà de mêla labOn apedeirotómêsa [Od. 11.35]
[ayant saisi les moutons, je les égorgeai]:
on a déjà mentionné ces moutons au moment ou, sur les indications de Circé,
[Ulysse] s'embarquait.
106. Cette regle vaut aussi pour la construction [des noms] avec tous les verbes,
à l'exception de ceux qui signifient une existence à venir. Donnons des
exemples : Dionúsios ho gnorimós mau thélei philologein [Denys, mon familier
(litt.: le familier de-moi), veut étudier les lettres], hoútos ho { 15} ánthrõpos
thélei anaginoskein [l'homme que voici veut !ire], et pareillement pour [les
verbes] de ce genre. Mais si le verbe ajouté est genésthai [devenir), kalefsthai
[s'appeler] ou un verbe de cette série, {89) l'article disparaitra: Dionúsios thélei
moi 0 gnorimos genésthai [Denys veut me devenir 0 familier], Théõn 0
grammatikàs thélei kaleisthai [Théon veut être appelé 0 grarnmairien], ce qui
est tout à fait logique, car le verbe indique une qualité à venir, tandis que
l'article [ne] connait [que] celle qui appartient au passé234. Et si on ajoute
l'article, il faudra ajouter un autre adjectif auquel {5} se rapportera le verbe
(puisque l'article se sera approprié le premier, avec valeur de connaissance
préalable): Dionúsios ho gnorimós mou thélei genésthai philósophos [Denys,
mon familier (litt.: le familier de-moí), veut devenir 0 philosophe]. II est clair
inversement que, si on supprimait l'article, la phrase cesserait d'être congruente
puisque le verbe ne pourrait entrer en relation avec les deux adjectifs235. Dans
d'autres constructions encare, ou deux noms { 10} réferent à une personne
unique, on a aussi affaire à une variété des verbes que nous venons de
mentionner236 ; Tryphon a consacré à ces questions le début de son étude sur la
construction des articles, mais il n'a pas donné la moindre idée des tours dont on
vient de parler.
2.5.1.2. Groupes adjectif + nom propre (§§ 107-108).
107. Quand les adjectifs sont construits avec des noms propres, ils sont
forcément { 15} accompagnés de l'article, sauf s'il vient s'ajouter un verbe
d'existence: ho grammatikàs Trúphõn anaginoskei [le grammairien Tryphon
lit], ho philósophos Díõn peripatei [le philosophe Dion marche]. {90) Cet
article ne pourra disparaitre que si on introduit un participe existentiel:
grammatikàs ôn Trúphõn anaginõskei [étant grammàirien, Tryphon lit],
philósophos ôn Díõn dialégetai [étant philosophe, Dion discute] - ce qui est
tout à fait logique puisque, grâce au participe 'étant', c'est maintenant que la
qualité est signalée237. II efit été impossible d'employer ici un verbe238
{ 5} puisqu'il y ena déjà un dans la suite et que deux verbes ne peuvent, à moins
d' être coordonnés, entrer dans une construction unique. Cela ressort des
131 TIEPI l:YNTA:E:EnI A

ÓEÍ'yµawç, wü µEv 1tpoE1p11µÉvou ó cptÂ.Óoocpoc; .6.íwv lhaÂ.iyE'tat,


toü óf: ÓEUtÉpou cptÂ.Óoocpoi; Ô'Jv .6.iwv ÓtaÂ.É'YE'tat, 'toÜ ói: tpí teu
cptÂ.Óoocpóç Éa'tt .6.iwv xa\ ÓtaÂ.Éye'tat · ou yàp ouo"titoetm óíxa wü
10 KDÍ ouvÓÉaµou, cptÂ.Óoocpóç ion .6.íwv ÓtaÂ.iyE'tat. Ei'.p11tm ÓE à:icp1-
~Éatepov Ti totalit11 oúvta1;1ç f.v têji 1tep\ µewxíi>v, f.v <!> ico:\ eiteódÇo:µEv
<O; tO
o:Utàp ó ~ptaovl te K<Xt •Avmpov EÇevapíÇwv (A 1O1),

ei µÉv fonv iívoµo: tó ~11p1oov2, E!tt píjµo: 1tÓ:vtroç to ouyicÀ.e\ov tT\v


15 ÓIÓ:VOIO:V ó:vo:x6floeto:13 'tO tÉÀ.oç, ÀÉyro to ÊÇEvÓ:pt!;Ev EÍ ÓE EylCElt<X\ to
~ píjµa, à:vÉcp1ictov µEv 'to wv /níµo:wç, ico:tó:U11Àov ÓE to tijç µEto-
xfl;, ÀÉyw tO ~íE;av.
91 § 108. Tft !tpOlCEtµÉvn O\Jvtó:Ç,Et a< po: > Ólo:cpópwç4 tà ãp9pa 7tp00tE-
9iioeto:t, d, Ólç ditoµev, tà E!tlq>EpÓµevo: piJµo:ta 1tpÓlt'11Ç icnt11yopoí11
1t01Ó"tllwç. fló:À.tv ÓE fotw Íl!toÓEÍyµato: t0Ü µf:v 1tpotÉpou ó ypaµµo:-
·mcàç TpÍ>cpmv ooÓEt (~v yàp à:oúvetov cpÓ:vo:t ó Tpúcpwv ypaµ-
5 µanxõç áeíStt)· toü óf: ÓEutÉpou ó 5 TpÚcpmv ypaµµanxõç xaÂ.EÍ'tat·
ó ypaµµanicàc; Tp'IÍcpwv 11:aptyÉve'tO, 6 o Tpúcpwv ypaµµa-
m:D; [11: a p)eyêvE't07. Ka\ oo:cptç ot1 tà piJµo:to: >eO:tTJYopouvto: i:oü
92 Eitt0En>eoü EuÀ.Óywç i;T\v toü ãp0pou 0Úvto:!;1v 1to:pEÍÀEto. ("Ev0Ev óE: tà
Ú); à:w.ai:poqri):; ÕíjÀa,

OÜVEm tÕv Xp\xJTJv ittíµaOEV à:p11tíjpo: (A 11}

ci8 yàp à:cpÉÂ.m ttç to ;,-ríµaoEv, à:vtt9Eíll ÓE to ci>vóµaoE, ó1ó:cpopov 7tó:À.1v


5 E/;Et i:T\v oúvto:!;tv, oÜvt:lCa 'tOV Xpúo11v ci>vóµaoE~ ap11'tijpa.)
§ 109. 'H o:utl-\ aúvto:Ç1ç ica\ ev 1tpoomop1icolç ico:\ [iv ]1 o im0Et1 ico\ç,
o Â.euxàç i'.noç 'tpqet, ó i'.11:11:0ç l..euxóç Éanv. Ei µÉvtot Et11 óúo
E7tl0En1CÓ:, ÓÚO KO:l tà ap0pa !tpoayÍVEt<X\, !tó:À.lV 'tOOV 7tp0Elpl)µÉvwv pl)-
µÓ:·tolV ll!tOOtEÀ.ÀoµÉVWV, O OEµVÓÇ , O lCaÂ.ÔÇ ujJpíÇetat· Ó cppÓVtµOÇ,
10 ó ciya0àç éÇé.o'tll tou ica9iiicovtoç. Ilpouittov to à:icmÓ:ÀÀ.T)Àov, d
Ú<pÉÀ.o1 t1ç i:o Etepov tiiiv ãp0pwv· ica\ óíjl..óv fonv <O; ou to [tepov
93 0atÉpcp EKXWPEl toü ap9pou, ico:0o WtO µ1âç ÍÍÀT)Ç tiiiv óvoµÓ:twv ayEt<X\.
Toü óE: ÉtÉpou ó oEµvàç oocpóç Êa'ttv, b oeµvoç cppóviµóç Éanv,

1. i3'1PLOOV Uhlig : l3TiPLOÓV B, i3fi pi'jaov L, i3fi p. laov e.


2. i3TiPLOOv Uhlig : i3ripLa6v B. i3ripfiaov L, i3fi p' laov C.
3. ó:vaxEh)anaL CB : évfxEh)anaL L.
4. á<pa> füacj>ópws Uhlig: ó:füacj>ópws LCB.
5. b Tpú4>wv ypaµµan>ebs KaÀÊLT«L Bunmann: b yp. Tp. >eaÀ. LCB.
6. lci reprend le ms A (maisjusqu'à la fin du § 116 ce ms est souvent peu lisible, en particulier
93,2-11 ). Jusqu'à 191,4, le texte repose sur les quatre mss ALCB. li 6 - TTapEyévno (7)
ACB:om.L.
7. TTapqivno ACB : TTap suppr. Uhlig.
8. El-ó:priTfJpa (5) APc mgLCB: om. A"'.
9. wv6µaa(V CB: rinµaO(V A(pcl, l)TlµrioEV L.
10. Év ALCB: suppr. Schoemann.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, T ANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 131

exemples - pour le premier cas cité: ho philósophos Díõn dialégetai [le


philosophe Dion discute]; pour le deuxieme: philósophos on Díõn dialégetai
[étant philosophe, Dion discute]; pour le troisieme: philósophós esti Díõn kai
dialégetai [Dion est philosophe et il discute]. Sans la { 10} conjonction kaí [et],
[la phrase] sera mal fonnée: *philósophós esti Díõn 0 dialégetai [Dion est
philosophe 0 discute]. Ce type de construction a été étudié à fond dans notre
traité Des participes, ou nous avons, pour !e vers:
autàr ho berison te kai Ántiphon exenarúõn [ll. l l.101),
établi ceei : si berison est un nom, le mot final reprendra forcément, pour
achever la pensée, la forme d'un verbe, { 15) à savoir exenárixen [alors il
massacra Rerisas et Antiphos]; si au contraire on est en présence du verbe be
[partit], la forme verbale exenárixen est inacceptable, tandis que le participe
exenaríxõn satisfait, lui, à la congruence: [alors il partir pour-massacrer239 I sos
et Antiphos].
108. (91) Dans la construction dont nous traitons, l'ajout de J'article se fera
< donc > différemment240 si, comme nous I' avons dit, Ies verbes qui suivent
expriment une prédication24I premiere de Ia qualité. Redonnons des exemples,
d' abord de Ia phrase du type précédent: ho grammatikàs Trúphõn aeídei [le
grammairien Tryphon chante]; (en effet *ho Trúphõn f) grammatikàs aeídei
[Tryphon chante grammairien] ne se comprendrait pas242); {5} puis de I' autre
type: ho Trúphõn f) grammatikàs kaleítai [le Tryphon est appelé 0
grammairien]. On opposera de même ho grammatikàs Trúphõn paregéneto à ho
Trúphõn f) grammatikàs egéneto [le grammairien Tryphon est venu vs Tryphon
est devenu 0 grammairien]. Ce sont de toute évidence les verbes qui prédiquent
{ 92} I' adjectif qui, logiquement, excluent Ia construction avec article. (Cela met
en évidence I' anastrophe243 dans :
hoúneka tõn Khrúsên etímasen arêtera [/l. l. l l]
[litt.: parce qu'il a fait affront au Chryses 0 prêtre]:
si on supprime etímasen [il a fait affront] et qu'on !e remplace par õnómasen [il
a nommé], on passera à une construction différente: {5} hoúneka tàn Khrúsen
õnómasen f) aretera [parce qu'il a nommé Chryses 0 prêtre].)
2.5.1.3. Groupes adjectif + appellatif (§109).
109. On a la même construction lorsque des adjectifs accompagnent des
appellatifs2 44 : ho leukàs híppos trékhei [le blanc cheval court], mais ho híppos
f) leukós estin [le cheval est 0 blanc]. Et s'il y a deux adjectifs, il s'y ajoute
également deux articles - sauf, encore une fois, dans !e cas des verbes
mentionnés plus haut. Exemples: ho semnós, ho kalàs hubrízetai [le pieux, le
bon est insulté], ho phrónimos, { l O} ho agathàs exéstê toú kathekontos [le
raisonnable, le brave a manqué à son devoir]. L'incongruence serait flagrante si
on supprimait I' un des deux articles: il est clair qu' aucun des noms {93} ne le
cede à l'autre pour ce qui est de l'article, car ils relevent tous deux d'une unique
matiere nomina]e2 45. Pour l'autre [tour]: ho semnàs f) sophós estin [le pieux est
0 sage], ho semnàs f) phrónimós estin [le pieux est 0 raisonnable], ho sophrõn
132 TIEP! IYNTA=:Ern: A

o acócpprov àya9óc; Éanv, o aya9àc; aóicppmv Éanv· Kai Eltl tii>v


fill..sJJv Pr!µáuov ó aiitO; ÀÍ:JyoÇ.
§ 11 O. I:uµipÉpEtm toiç óvóµaa1 icai fi trov µuoxrov aúvmÇ1ç,
Ka0' ov ÉltEÔEÍÇaµEv 'Airyov Év té/J 1tEpl µEtoxrov. MEtà µev o\iv KUpÍrov,
fJvÍKa oütro ipaµÉv, ó IltoÀEµaioc; yuµvaaiapXÍJaac; in11'ÍJ9ti, à
â1ovúa1oç 'nlpaVV'ÍJaac; ɵɵcp811, 01tEp Ka\ xropiç ãp8pou tàv aútàv
Ã.éryov auyKÀ.EÍEI' Kai fJ µE:v totaÚTI] aúvtaÇ1ç XPOV\KéiJç VOEÍtat, jl.Età
10 to yuµvamapxí\aa1 Énµ.,;O,,, µuà tà tupavviiaa1 ɵɵcp811. Ei
ôf: ai µttoxa\ 1tpoaA.cij301Ev tà ãp8pa, 1tÃ.E1Óvrov TitoÃ.Eµaírov ɵipáv101ç
94 VOEÍtat, ÍÍICJtE OUK wn0ávroç Eat\V ipávat OOç tà EVtKà ãp9pa 1tapEµ-
cpaÍVE\V Kai 11J..ft8oç · Ei yàp tj\ÕÉ t1c; ánoqxxívo1to, ó yvµvaaiapx'ÍJaaç
~I Énµií&,,, oux eva ÔTIÂ.<ÍlaEl TitoÂ.Eµaiov, 1tÂ.EÍovaç ÕÉ, ÉÇ
oov o E\ç t1µftç µEtÉ:Àaj3Ev. "Ot1 yàp to ãp0pov ai'.nóv eanv tftç 1tapEµ-
5 cpáaEroç tou 1tl..fi8ouç, auµipavf:ç iic tou ánoj3aÂ.Â.oµÉvou ãp8pou· OZ yu-
µ.vaaiapxiíaac; IltoÃEµaioç Énµií9ti. Kai 1táÂ.1v tou tvàç voouµÉvou
Tit0Â.EµaÍou, yvµ.vaaia pXÍICJaç IltoÃEµ.aioç mµ.'ÍJ811. -
§ 111. "Ecrn
KO.t iv 1tpom11op1icoiç ti to1aÚTI] OÚvtaÇ1ç, iq>' o{i Kai tpítoç i..óyoç áva-
KÚ!ttEl. Kai Eat(J) ó µev 1tpéiJtoç tOlOUtOÇ' xpov1iciiv Õtaq>opàv 1tapEµ-
IO q>a.Ívrov, o 11:0.ic; linKV!Íaa.ç 11:01µáa9m· o fü: ÓEÚtEpoç, tiví.:a. 1tl..ft8oç
110.pEµq>a.ÍvEta.1, ó SWMÍ<Ja.c; 1111\c; 11:01µá.a9co, Éq>' o{i 11:0.\ ciop1atcÍ>ÕT1Ç fJ
aúvta.Ç1c; yívEtat tou ãp9pou, Ev9tv 11:0.\ oi ànó tftç I:toâç tà tom\Jta.
µÓpta. aop1atcÍ>ÕT1 ÉicáÂ.Eaav· tpÍtoç lif: Oç tiiv a.uTI,v µf:v EJCEt aúvta.Çw,
OU µfiv clOplOtlllOéiJç TtávtlllÇ VOEÍtat, àvaipoptKéiJç liÉ. 4>ÉpE yáp t\VO.
15 ÔEtltVfiam trov 1taí6rov 11:0.\ .:atà3 toútou yÍvEa8a.1 tà tftç 1tpoatáÇEroç·
Kal 1táÂ.1v tà tou Ã.éryou tj\ÔE KO.taatiíaum, ó Ónll:V1Íaa.ç ll:Uic; 11:01-
µáa8m, Ka.0clii; Ei iv 1tma\v àta.KtlÍOEtEV na.iç, iip' oii éiv ipa.Íll ó Ôt-
95 ôáaKaÂoç à ata11:titaac; 11aic; tull:Úa9m. -
§ 112. ouic fonv ti 1tpc:ími4
aúvtaÇ1ç ivtptj3EatÉpa. xoop\ç ãp8poov Â.eyoµÉVTI, Ka.8á1tEp ti i1t\ trov
KUpÍrov, El'YE tà KÚpta Ôtà TI,v Ev autoÍÇ ÍÔtÓtTlta OUx OÜtlllÇ 7tpOaÓÉ-
Eta.t tou ãp8pou, Ka8á1tEp tà icotvfiv itvvotav itxovta. âuváµEt yàp
auatÉÀ.À.Eta.t EK tftç 110Â.Â.ftç notÓtlltoÇ tj\ napa0ÉaEt tou ãp8pou, Ei'.yE
àop1atéiJÔEç µf:v to 11:0.ic; ôtufviiam; ho1µ'ÍJ811, ou µfiv to ó 11:aic;
ÕEl11:v,;aac; ,;e,,.
c11:01µ Eu11apáÔEKtov fü: tó [b}5 IltoÃEµaioç 6a-
11:V1ÍCJac; bco1µ,;&ii, o\ix OÜUilç áita.ttoiiv tà iíp6pov. -
§ 113. otóv ti
Éattv toiç 11poariyoptKOÍç óvóµa.01 11poavɵE1v ãp8pov Kai taiç auvtaa-
10 aoµÉvatç µEtoicaiç, ó 11:aiç ó ÔE111:V!Íaaç 11:oiµâta1, Ka8ótt Kai i1ti

I. TITohiµa1os LCB : b TirnXEµciios A.


2. b -tnµfi9') (6) add. Ponus: om. A (pace Guttentag) LCB.
3. KaTtt Toirro11 Bekker : KaTtt TOÜTov A, µETtt ToÜTo L (sur une rature) CB.
4. 1TpWTT) Uhlig: TOLQÍITT) ALCB.
5. b ALCB: suppr. R.Schneider, Lehrs, Schoemann.
MOTS QUI TANTÔT PRENNENT, TANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 132

(b agathós estin VS ho agathàs f') sophrõn estÍn [Je tempérant est 0 brave VS Je
brave est 0 tempérant]; même raisonnement pour les autres verbes.
2.5.2. L'arricle et le participe(§§ 110-114).
110. {5} On peut construire les participes avec les noms, selon ce que
nous avons exposé dans le traité Des participes. Avec les noms propres d'abord,
lorsque nous disons: ho Ptolemaios f') gumnasiarkhesas etimethê [Ptolémée,
ayant été gyrnnasiarque, fut honoré], ho Dionúsios f') turannesas emémphthê
[Denys, ayant été tyran, fut blârné] - énoncés qui, même sans article, seraient
complets et reviendraient au rnêrne2 46; sous cette forme, la construction a un
sens temporel: apres {10} avoir été gymnasiarque, il fut honoré; apres avoir
été tyran, il fut búlmé. Mais si on met un article devant le participe, on donne à
entendre qu' il y a plusieurs Ptolémées - {94} ce qui rend plausible I' idée que
les articles au singulier connotent aussi !e pluriel: si l' on dit ho
gumnasiarkhesas Ptolemaios etimethê [le Ptolémée gymnasiarque fut honoré],
cela signifiera qu'il y a non pas un seu!, mais plusieurs Ptolémées, dont un seu!
a reçu les honneurs. Que la connotation de la pluralité soit bien imputable à
l'article, {5} cela apparait clairement si on !e supprime: < ho gumnasiarkhesas
Ptolemaios etimethê [le Ptolémée gymnasiarque fut honoré] devient >
gumnasiarkhesas Ptolemaios etimethê [ayant été gymnasiarque, Ptolémée fut
honoré], ce qui nous ramene à l'interprétation d'un seu! Ptolémée247.
111. On a !e même type de construction également avec les appellatifs - mais
dans ce cas apparait une troisieme interprétation. Voici la premiere, avec
connotation temporelle: { l O} ho pais (b deipnesas koimásthõ [que l' enfant,
ayant diné (;;;; apres diner), se couche]; la deuxieme, avec connotation de
pluralité: ho deipnesas pais koimásthõ [(parrni les enfants) que l'enfant qui a
diné se couche]: cet exemple présente aussi une construction indéfinie de
l'article, qui a conduit les Stoi:ciens à appeler 'indéfini' ce type de mot. La
troisieme interprétation est celle ou, avec la même construction, on a un sens qui
n'est plus du tout indéfini, mais anaphorique. Supposons en effet que l'un
{15) des enfants ait diné et que ce soit !ui que vise J'ordre [de se coucher]; la
phrase prendra à nouveau la forme: ho deipnesas pais koimásthõ [que I' enfant
(particulier) qui a diné se couche)248. De même, si parrni les enfants l'un s'est
montré indiscipliné, le maitre dira: {95) ho ataktesas pais tuptésthõ [que
l'enfant indiscipliné soit frappé].
112. Sans article, la premiere de ces constructions n' est pas aussi courante que
lorsqu'il y a un nom propre: c'est que les noms propres, qui portent leur
particularité en eux-mêmes, n'ont pas le même besoin de l'article que ceux qui
dénotent une notion commune. En effet, c' est comme {5} une contraction du
large [champ] de la qualité qu' opere !' apposition de l' article: f') pais deipnesas
ekoimethê [(un) enfant, ayant-diné, se coucha] est indéfini, mais non: ho pais
deipnesas ekoimethê [I'enfant, ayant-diné, se coucha]. En revanche, f')
Ptolemaios deipnesas ekoimethê [0 Ptolémée, ayant-diné, se coucha] est
acceptable, n'exigeant pas de la même façon l'article2 49.
113. II est possible d'ajouter un article à la fois aux appellatifs et aux participes
construits avec eux: { 10} ho pais ho deipnesas koimátai [litt.: l'enfant l'ayant-
133 nEPI l:YNT A:::Em: A

1éõv 1epoarrropucéõv icai É1n8u1icéõv, o 'ímroç o MvlCOç tpqev 01eEp


'tamàv =váyei 1oiç <iità 'to\> im01mico\> à.pxoµÉvo1ç cruv 'tip ãp0pcp icai
'toi~ ª"º µuoxiiç, o
Â.Eu1Cbç i'.:imoç tpÉXEl. o
liEtmrftaaç naiç lCOt-
a
µâan, &i mi µâÃ/..ov Ka~ E.cmv tilJv ÚltEplCElµÉvwv.
96 § 114. "fü1 Kà.KEivo 'tTJPTi'tÉov, CÍlç ii 1epootaKnKÍj iiccpopà 'tÍÕV PT'l-
µátmv aitía yÍvE'tm to\> à.oplOt<Oliéõç voeia0m tiiv aúvtaÇ1v tou ãp0pou
icai Ti\ç µetoxfiç, ó wpawolC'tovfiaaç nµáa0m. ·H yàp opl<Jnicii ey-
KÂ.101ç É!Ci ÉVE<JtÍÕO\ ica\ ICaP!pXTiµÉvotÇ Waq>OplK<OtÉpav tÍjv aúvtaÇ1v ICOlEi'tal,
5 o tupavvo1Ctovfiaaç nµâtat, o tupavvoictovÍ]aaç É'ttµÍ]01).
mxÂ.IV yàp Íj 'tOV µÉUovtOÇ à.opl<J't<OOÍÕÇ VOEltat ica0' i\v 1CpOEKtE0E͵E0a
o
t'Í\PT'i<Jtv, wpavvoictovfiaaç n11110iiaeta1, 1eávu EuÂ.Óymç, dye tà
y1vÓµEva Kai yE"(ovóta eüó11Ã.a, tà OE foóµeva à.0111..ótepa Ka\ Évteu0ev
à.opiotoutm tà tfiç ouvtáÇemç. Kai 1epocpavéõç f:lC toü towúwu oeí-
10 1CV\l'tat CÍlç éí1eavta tà 1epoota1Ctucà ÉyKElµÉVTIV EXEl tÍjv tou µÉÂ.Â.ovtoç
óiá0eoiv, 1epootaooóµeva i\ Eiç 1eapata't1iciiv óiá0eaiv i\ dç [il7tep-]1
97 auvteÂ.1icfiv· oxeoov yàp Év lacp fotiv to ó wpa.vvolC'tOvfiaaç nµá-
o&i ti!i nµ118iiaEta\ icatà tiiv tou XPÓvou ewoiav, tji ÉyKÂ.Íoe1 ÓlT1Â.-
Â.aXÓç, icaBO tO µEv ICpoataK"t\ICÓV, tO OE Opl<J't\KÓV. -
§ 115 . n&ç oZiv
oú yeÂ.oioí EÍ<J\V oi [µ iiJ2 il7tOÂ.a~ÓvtEÇ Pfiµa'ta ICPO<JtaK'tlKà µÉÂ.Â.ovtoç
5 xpóvou, OICOU 'YE 1eávta <J\lV<00Eitm Eiç tiiv to\> µÉÂ.Â.ovtoç EWO\<lV; ·E1ei
yàp µl) yivoµÉvmç i\ µÍj 'YE"fOVÓO\V ii 1epóataÇ1ç· tà of. µl) y1vóµeva i\
µÍj 'YE"fOVÓta, É1e1'tTJOE1ÓtT1'ta OE qovta Eiç tà foecrllat, µÉÂ.Â.ovtÓç fonv,
Eiye icai téõv 1epootax8Évt<0v tà µÍj yivóµeva tàv Â.Óyov iixe1 µi:tà
à.1eocpáoe<0ç ica\ Ti\ç 'tou µÉÂ.Â.ovtoç Éwoíaç, oú ouvÍ]aoµa\, oú itot-
10 fpm· icâv yàp oÜ'tm cpaµÉv, oú ôúvaµat Jiaatáaat, iv í'.acp fot\ ti/i3
oú ôuvfiaoµa1. Eiç to yíveo0m oiiv i\ yEvÉ<J0ai Ti 1epóotaÇ1ç yíve'ta1,
à.ICOq>a<JKOµÉVTI µe'tà4 TÍ\Ç 'tOU µÉÂ.Â.ovtoç f.vvoíaç' Eiç µE:v 1eapá'ta<J\V,
aicalt'tÉtm tàç àµitÉÂ.ouç, dç OE ouvtEÂ.EÍ<0c:nv, a1Ca'lfát<0 tàç áµ-
ICÜ.ouç.
§ 116. Tí OE to tapáÇav 'touç 1eapaoi:ÇaµÉvouç µÉÂ.Â.ovtoç
15 1tpoataK"nKÓ'.; M<Miv w ypap m\ ypoojÚ!m m\ tÕ
98 oiae 0wov, ypni\ (X 481},
éÍICEp à1eoÂ.ÚEtat ÉvtEÂ.É<J'tEpov Év tip ICEpl !CpOOtaK't\KÍÕV. 'AICattOUVtOÇ
OE ical wv tou Â.Óyou ÓÂ.Íya 1eapa811oóµe0a, ot1 1eo111t1KÓltepov µE:v to
olae icat' ivaÂ.Â.a'Yiiv Eipntai cpmvftç Ti\ç cpÉpe, Ti\ç of. ypa'lfátm <to
ypap >Í' ical tà oµota, oú Ka'tà óiácpopov µEv xpóvov, Katà OE ÉKÂ.0-

1. VTrEp<n1VTEÀL1div ALCB : ilTrEp suppr. Skrzeczka.


2. µ'1 ALCB: suppr. Bekker (cf. 97,14 et ma note 253).
3. T<i> e: To ALB!.
4. µETà Uhlig: àrro ALCB.
5. TÓ ypa<)itToi rnl ypa<)iriToi A: TO ypmjJriToi vc, TÔ ypa<ji(Toi LCBP<f.si) Ludwich
(1910:1374).
6. TO ypo<)ihoi add. Uhlig.
MOTS QUI TANTÔT PRENNENT, TANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 133

diné dort.], comme pour les appellatifs suivis d'adjectifs: ho híppos ho leukàs
trékhei [litt.: le cheval le blanc court). Ces phrases reviennent au mêrne que
celles qui commencent par l'adjectif ou le participe précédés de l'artic!e: ho
leukàs híppos trékhei [le blanc cheval court], ho deipnesas pais koimâtai [litt.:
l' ayant-d!né enfant dort] - ces dernieres présentant en fait une meilleure
congruence que celles ou il y a eu transposition250.
114. {96} II faut encore observer que [la présence d') une forme verbale à
l'impératif détermine l'interprétation indéfinie de la construction article plus
participe: ho turannoktonesas timásthõ [que le tyrannoctone (litt.: l'ayant-tué-
un-tyran') soit honoré). En effet, l'indicatif, au présent et au passé, donne une
construction anaphorique : { 5 } ho turannoktonesas timâtai / etimhhê [le
tyrannoctone est honoré/fut honoré). Au contraire, au futur, elle s'interprete
comme indéfinie, comme nous !'avons précédemment fait observer2s 1 : ho
turannoktonesas timêthesetai [!e tyrannoctone sera honoré) - ce qui est tout à
fait logique, puisque, si les événements en cours ou accomplis sont manifestes,
les événements à venir ne le sont pas, d'ou le caractere indéfini de la
construction. Cela montre clairement { 10} que tous les impératifs contiennent
l'idée d'un proces futur2s2, que l'ordre concerne un proces extensif ou
{97} perfectif. En effet, pour le sens temporel, c' est presque la même chose de
dire ho turannoktonesas timásthõ ou timêthesetai [que le tyrannoctone soit
honoré / le tyrannoctone sera honoré), la différence tenant au mode puisqu'on a
I' impératif dans un cas et I' indicatif dans 1' autre.
2.5.3. Excursus: il n'existe pas d'impératifsfuturs (§§ 115-116).
115. Ils sont donc franchement ridicules ceux qui se sont mis en tête que
les verbes à l' impératif ont un futur, {5} puisque tous les impératifs en bloc ont
le sens futur. En effet, un ordre porte surdes [actes) qui ne sont ni en cours ni
accomplis; or de tels actes, ayant une affinité avec !'avenir, relevent du futur.
Aussi bien, quand on n'exécute pas un ordre, on s'en explique en niant [une
expression] de sens futur: je ne pourrai pas, je ne ferai pas; { 10) et même
quand on ditje ne peux (le) supporter cela équivaut àje ne pourrai pas. L'ordre,
[qu'on déc!ine) en niant [une expression) de sens futur, est donné pour qu' [un
acte) se fasse ou soit fait - celui-ci étant visé conune extensif dans: skaptétõ tàs
ampélous [qu' il continue à piocher la vigne], et comme perfectif dans: skapsátõ
tàs ampélous [qu'il acheve de piocher la vigne)253.
116. Mais alors, qu'est-ce qui a pu égarer ceux qui ont admis [l'existence d'] un
impératif futur? { 15) Rien d'autre que grapsétõ [qu'il écrive], à côté de
grapsátõ [id.], ainsi que:
{ 98) oise théeion, grêú [Od. 22.481)
[apporte du soufre, vieille].
La solution [de ce probleme] a été exposée à fond quand nous avons traité des
impératifs25 4 , mais, comme mon propos !'exige, j'en dirai quelques mots ici.
L'impératif oíse est poétique et remplace la forme phére [apportepss_ Quant au
remplacement de grapsá tõ < par {5} grapsétõ > et autres analogues, il
n' exprime pas une différence temporelle, mais ré suite du choix entre deux
134 TIEPI l:YNTAEEm: A

rilv ovoµatoç, oitotEpov Ei'.11 KatC11p0C11µÉvov, Ka0áitEp iíô11 itpoEµEM:tii0TJ


Ti 'tOlaÚTIJ ÇJÍtT]OlÇ Év tfl OplOtuCf\ EyKÂ.ÍOEl, eypavaç i\ eypa1jJEÇ' ou Ôla-
cpopâç oÜCT]ç XPOVlri\ç, ain:b fü: µóvov ypacpfiç, ôuvaµÉVflÇ OU1C wn0ávCllÇ
itap<XÀaµJXÍvro0m, Wç f:m.ÔEÍ1CVllµEV Év tip !!EpÍ /lrlµáuov.)
99 § 117. Ai itpoKE͵Eval <ruvtáÇElç 1 , \mootEÀ.À.oµÉvC11v tÔlv K\JPÍCllV óvo-
µátCllv, àô1acpÓpC11ç exouo1 tàç àvaotpocpàç XCllPÍÇ ãp0pou Ã.EyoµÉvaç,
áv6pCD1tOÇ Ôpaµà>v M1C'll02V, Ôpaµà>v áv9ponioç evÍICflOEV á V -
9pmnov cl-ya9ov iSJlp1craç, cl-ya9ov ãv9pm1t0v iSJlp1craç. Ou" Éit1-
s ÇTJtJÍOE1 o{iv to « ávôpa 1t0Â.Úfpo1t0v » (a l ) návtC11ç ãp0pov, XCllpÍç Ei
µi] 'tOV Kat' iÇoxiJv iívôpa 0ÉÀ.olµEV Ôla<JtEWXl, (Ka0Wç ÉÔ100ÇaµEv !Cáv
taiç àpxaiç éoç Kai tÇoxflç itapaatanKà tà ãp0pa, ou
oüi:w cpaµÉv,
ol>tÓÇ EO't\V Ô IÍVJÍp, ot°nóç EO't\V Ô ypaµµanltÓÇ), Ka0ón Eo'tlV
bnvofiam Kàv m'iç m'lll: 'Yt:Vliciiv Ktl)'tlm'iç cruvtál;roiv.
§ 118. MovaÔl-
10 Kai yàp OOOal ai KtiiOElÇ to ãp0pov àltanoüalv, ou tjiôE fü: exouaai2
Kai XCllPÍÇ ãp0poov À.Éyovta1. Toü µh itpotÉpou 'Í! 'l'\>XÍl cro'll cl-ya9ií
mnv, 'ÍI µoipa '1 NÉatopoç ltOÀ'l>XPÓVlOÇ \iv· 'tOÜ SE: hÉpou a E-
pánaivá oo'll npoc; tµi \;Ã.9Ev, yvcóp1µoç 'Ap1cr'tápxo'll Ô1EÃiÇató
µoi. Taüta yàp Ei i0ÉÃ.Ol tlÇ µovaÔ1Kéi>ç i"9fo0a1, itpoa0Tiat1 ãp0pov,
100 '1 0tpáitatvá oo'll, ó yvcópiµoc; 'Aptcr'tápxo'll. Kai rco/.).jj,v iiitoua&v
VEÔ>v q>aÍTJ 'tlÇ &v vaüc; CJO'll Ka'tÉitÂ.t'l>CJEV, vauç CJO'll ECJ'tfllCEV tv
'tcp Â.tµÉvl· µovaÔ11Cf\ç ôi: rccV..1v 'tfiç K-diatooç voouµÉVTJÇ rcpoa6EíTJ nç
W tO ãp0pov, m6cJx; 1ClÍlcrivo3 \'OllÚOV ÂEÚtnv
V1JÜç ÔÉ µm fiB' fxmJKEV (a 185),

m6clx; Év ÉlipolÇ Eô1ôáx01Jµev4·


vüv ô' &&: Çw V1J) iaxtÍJÀ.u&v (a 182}

\mayopEÚEl yàp Çuv µ11?: V1J·i· Çuµcpavi:ç KáK 'tOÜ & ô E, <J1lµaívov'tOÇ 'tO
'oÜtlllÇ CÍJç opi?:ç', ' OUx Ólç EltÉ~aÀ.À.Ev ~aOlMi'. npoÔJÍÀ.<OÇ oiJv ICálCElVO
10 Àl:ÚtE1 ãp0p<p
µfivw &1& 0Eá5 (A l ),
ti]v 'AxVJ..fux, ooÀoµÉV1Jv µfivi.v Êv yàp tà itá0oç, c0ç µoipa, Ólç lj1l>xÍ\.

1. avVTáens Uhlig : ouv Táens AL•c (LPC ajoute cruv au-dessus de ouv). olív awTáÇns
CB.
2. lxooom A'"(?) : lxoooL(v) AP"LCB.
3. KQKELVO AP"LC!: KQKEL Aaca.
4. tfüõáx&r!µev Householder: tfüôáÇaµev ALCB edd. (dont Uhlig).
5. µf)11L11 án& 9eó. Apc mg: om. A"'LCB.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, TANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 134

formes256, quelle que soit la bonne: cette question a déjà été étudiée pour !e
mode indicatif, ou on ale choix entre égrapsas [tu-écrivis] et égrapses [id.], la
différence ne résidant pas dans le temps, mais seulement dans la graphie, et
nous montrons, dans l'ouvrage consacré aux verbes, qu'il y a de bons arguments
en faveur de l'emploi de ces formes.
2.5.4. lnterversion possible dans les groupes sans article ( § II 7).
117. {99} Les constructions dont nous avons parlé (excepté celles ou
figurent des noms propres257) ne sont pas affectées par l'interversion si elles ne
contiennent pas l'article: ánthrõpos dramôn eníkesen [(un) homme en courant
a-gagné] / dramôn ánthrõpos eníkesen [en courant (un) homme a-gagné];
ánthrõpon agathàn húbrisas [tu-as-insulté (un) homme vaillant] / agathim
ánthrõpon húbrisas [tu-as-insulté (un) vaillant hommepss. Aussi l'article est-il
tout à fait indésirable dans :
{ 5} ándra ... polútropon [Od. 1.1]
[homme ... aux-mille-tours],
à moins qu'on ne veuille distinguer l'Homme par excellence259: nous avons
enseigné au début de ce livre260 que l' article indique l' excellence: houtós estin
ho aner, houtós estin ho grammatikós [voici l'Homme, le Grammairien]. C'est
ce qu' on observe aussi dans les constructions à génitif possessif.
2.5.5. L'article de la possession unique (§ I 18).
118. { IO} En effet, la possession unique exige l'article, mais, hors de ce cas, on
se passe d'article. [Exemples du] premier cas: he psukhe sou agathe estin [ton
âme (litt. l'âme de-toi) est bonne], he moira he Néstoros pofokhrónios en [litt.
le destin lede-Nestor fut de vivre longtemps]. Du deuxieme cas: f) therápainá
sou pràs eme elthen [(une) servante à-toi est venue me voir], f) gnórimos
Aristárkhou dieléxato emoí [(un) familier d' Aristarque a discuté avec moi]. Si,
dans ces dernieres phrases, on veut introduire l'idée d'unicité, on ajoutera
l'article: {100) he therápainá sou [ta servante' (litt.: Ia servante de-toi')], ho
gnórimos Aristárkhou [le familier d'Aristarque]. Si l'on a affaire à plusieurs
bateaux, on dira: fí' naas sou katépleusen / héstiken en toi liméni [(un) bateau à-
toi est arrivé / est mouillé dans le port], mais si l'on envisage une possession
unique, on ajoutera I'article. Aussi doit-on considérer qu'il y a ellipse de
!' article dans :
{ 5} neus dé moi hed' hésteken [Od. 1.185)
[(un) bateau à moi est mouillé là],
comme nous l' avons appris ailleurs, dans :
nun d' hOde xün nei kateluthon [Od. 1.182)
[je viens d'arriver, comme cela, avec (un) bateau];
il est en effet question ici d'un bateau unique, comme !e fait voir le 'comme
cela' qui signifie: 'comme tu vois, pas en royal appareil'261. II est clair qu'il y a
aussi { 1O} ellipse de 1· article dans le vers:
menin áeide, theá [li. 1.1]
[Iitt.: chante (une) colere, déesse]:
c'est la colere funeste d'Achille, car cette passion est unique, comme plus haut
le 'destin' et J"âme'.
135 TIEPI IYNTA~Efil A

§ 119. 'AicoÃ.oú0roç xrop11tÉov ica\ É11\ tàç lt1laµat1icàç <n>vtáÇe1ç.


To
ofi tÍç <n>vtáooetai 1CUpÍ01ç ovóµao1v µetà pÍ\µatoç tou ÓvoµáÇe-tat i\
15 iicrnv n tlVOÇ "tWV OUV(J)VllµoÚvtUlV, áv6u11oq>opàv OE EXEI <ftv EK •ou
11úoµa<oç ávtrovuµ1ici\v, "tÍç Tpúq>mv óvoµáÇnat; nç Tpúqimv
101 Â.éyE!m; 11poç (íl q>aµEV ÉyÓ> i\ of>-toç n
<t tiõv ouÇúyrov. "H àvteo<paµ-
µÉvroç µe<à àvtrowµiaç, àv0u11oq>opâç oü011ç óvoµamci);. ll.1à µE:v yàp
iÍy\QUXV ICauxatÍ\µa"tÓ; q>T\otV O NÉauJ>p
Tiç o' ol:noç icmà víµi; m.12 0<p<rtÕv f?xm1 oioç ; (K 82)
í!>mGumi~ .o
yv<Íma1 'AtpEÍÓTJv 'AyaµÉµVO\Q (K 88).
·o µÉvto1 Opiaµoç ópiõv •ov 'AyaµÉµvova 11euo1v 1101ei•m <ftv icatà wu
1CUpÍou <'Míµato.:;, 11pÕç 0v itáMv Ú7táytta1 .O
oinoç o' 'AtpEÍÓTJç (r 178 ),
10 ávayicaÍCOÇ OUVEVEX0EÍOT\Ç tif> ÓvÓµatl tfiç OEllCtticilç OVfCOWµ Íaç, lVa
ci.popion tê -toU 'AyaµÉµwvoç 7tpÓcrol7toV 1t0'JJ.iiN auWvwiv. -
§ 120. Ka\
oaq>EÇ ÉVtEi'i0EV cÍlç 01à µE:v tfiç ovoµanicilç ouvtáÇecoç <ftv oooíav É1t1-
Ç11toܵev tou Uitoice1µÉvou· tm'.m1v yàp µóvov ai àvtrowµ íai ɵq>aÍvou-
01, tfiç Ult. ainiõv oEiÇeroç croveÇ11youµÉvT\ç •à 1tapE1tÓµeva, ev8ev Eltl
102 11âv il11oicE͵EVOV OUVtelVOUOIV. ll.1à µÉvto\ tfiç àvtcowµ 1icijç ouvtáÇecoç
tfiç µE:v ouoiaç É1t1Â.aµ~avóµe8a, tfiç OE É111tpexoúo11ç iôiót11toç ica<à
<ftv fOU ovóµatoç 8fo1v OUlCÉf\. Ka\ OijÀ.Ov <ÍlÇ àvt\ tiõv icupirov ovo-
µá•cov Eio\v a\ avtcovuµÍa1, EiyE Ôlà tfiç ÉÇ autiõv ltEOOECOÇ tà ic\ip1a
5 voeitai, icàic tfiç tiõv icupicov 11áÀ.1v <à av<rowµ 1icà àv0u11àyetat. -
§ 121. Ei µÉvtm ye µóvov 11apaÂ.aµ~áv01to to i:ic;, otóv tÉ Éanv ica\ tà
i>JtóÀ.011ta p11µata ouvtáooto0at, i:ic; lttputaui ; nc; ávartvcácnm;
Éq>' iliv av0u11aycoyfi y1voµÉVT\ ôià µE:v OVf(l)VllµÍaç OUKÉtl OÉEta\ É<Épaç
ltEÚCJroJç. Ei q>ai11µev E r Ó> i\ otnoç. ciip1oµÉva yàp !tpÓOCOlta ɵq>aÍVEl.
10 'E!t\ OE ovoµàtUlV Ôlà <Tiv 1tapt1toµÉv1'\v Óµmwµ iav3 OUlC Év •é? autif>
Óp1oµif> àv0u11áyetat Ti oúvtaÇ1ç · q>aµÉVou yáp t1voç Ai a e;, àv0uitax0i\-
ottai ôitótepoç; ôià <ftv 11pot1p11µEvT\v4 óµcowµíav· é!> 1táÂ.1v áv6u11ax0i\oe•m
to íoíq. 11apaicoÀ.ou8ijoav tif> ÉtÉpcp5, ica0<ÍlÇ itpoeíitoµev, µetà ouv-
táÇecoç àp0p1iciiç, to ó µiyaç i\ b TeÃ.aµÓ>vwç,
15 A\aç o' ó µÉyaç aíEv àp' "E1Ct0p1 (11 358),
11áw euÂ.Óycoç, titd tà im0enicà µetà Kupírov ÉKq>tpÓµtva ouv éip0p<p
11apaÂ.aµ~ávEtm· tOlOUtOV yáp ÉotlV to oÂ.ov, Aiaç ô' b TeÃ.aµÓ>vtoç,

1. õ Lallot (suivant Bekker, apparat, approuvé par Uhlig, app.) : õv ALCB Uhlig (dans le
texte).
2. àvà Sylburg (cf. mss de l'/liade): KaTà ALCB.
3. bµwvuµlav UX:CB: àVTwvuµ.lav ALª'·
4. lTponpTJµtvriv AP' mg LCB : om. Aac.
5. ETÉIJ«!l CB : É:KaTÉP<!J AL.
MOTS QUITANTÔT PRENNENT, TANTÔTNE PRENNENT PAS L'ARTICLE 135

2.5.6.1. L 'article dans les phrases introduites par 'qui?' (§§ 119-123).
119. li faut maintenant passer aux constructions inquisitives. Le mot tís
[qui ?] se construit262 avec des noms propres quand le verbe est 's' appeler',
{ 15} 'être' ou d'autres de même sens, et la réponse prend la forme pronominale
qu' appel!e la question : tís Trúphõn onomázetai / {101} légetai ? [qui s' appelle
Tryphon ?], à quoi nous répondons 'moi' ou '!ui' ou un mot de cette série.
lnversement, si la question [contient tís] avec un pronom, la réponse est
nominale. Ainsi Nestor, en raison d'une ignorance due à la situation, demande-
t-il:
tís d' houtos katà nêas anà stratàn érkheai hofos ? [Jl. 10.82]
[qui (es-tu), toi qui vas seul parle camp, au milieu des vaisseaux ?],
{ 5} et on !ui répond:
gnoseai Atreíden Agamémnona [Jl. 10.88]
[tu vas reconnaitre (l')Atride Agamemnon].
Quant à Priam, qui voit Agamemnon, il pose une question sur le nom propre, et
il s' entend répondre :
hoútos d' Atreídes [ll. 3.178]
[celui-ci (c'est l')Atride],
{ 10} avec ajout obligatoire du pronom déictique au nom, pour isoler la
personne d' Agamemnon au milieu de toutes celles qui l' entourent.
120. II ressort clairement de là que, quand nous employons un nom [dans la
question], nous nous enquérons de la substance du référent: c'est elle et elle
seule que désignent les pronoms (même si la déixis qu'ils operent oriente aussi
vers les accidents263), d'ou il suit (102} qu'ils s'appliquent à n'importe quel
référent présent. Quand au contraire nous employons un pronom, c'est que nous
avons déjà prise sur la substance, mais plus du tout sur la propriété qui s'y
ajoute et qui releve de la nomination. II est donc clair que les pronoms
remplacent des noms propres puisque ce sont eux qu'évoque une question
pronominal e, {5} et qu' inversement, quand on questionne par le nom propre,
c' est par le pronom qu' on répond264.
121. Quand on emploie tís [qui ?] seu!, on peut construire avec lui tous les autres
verbes: tís peripatef? [qui marche?] tís anaginoskei? [qui lit ?]. Si on répond à
ces questions au moyen d'un pronom, il n'y a plus besoin ensuite d'une autre
question - par exemple si on dit "moi", ou "!ui", car ces pronoms désignent des
personnes déterminées. { 1O} En revanche, avec les noms, du fait qu' ils sont
exposés à l'homonymie, la réponse n'est pas déterminée au même degré: si en
effet on répond "Ajax'', à cause de l'homonymie dont nous avons parlé, on se
verra répliquer: "leque! des deux ?" Et à cette demiere question on répondra [en
énonçant] la propriété qui est attachée à l'un des deux: "le grand" ou "le fils-de-
Télamon", dans une construction avec article comme naus l'avons déjà dit265:
{ 15} Aías d' ho mégas aien eph' Héktori ... [ll. 16.358]
[Ajax le grand toujours vers Hector. .. ].
Cela est tout à fait logique, puisque les adjectifs que l' on joint aux noms propres
prennent l'article, pour former un tout comme Aías d' ho Telamonios / ho
136 nEPI IYNTA~Eill A

Aíaç li· ó µéya~, Aíaç li' ô Ial..aµÍV\OÇ. IláÀ.tv yàp iicEi ilidÇaµev
À.EÚtav ti> ãp0pov,
20 cW.á ltf:P ofoç i'.w TEÀaµIÍMoc; IWciµoc; A'í.aç (M 349).
103 § 122. Mei:à µÉv'tot 1tpo<rrJyopmi>v icai i:&v 1tpot1p11µÉvmv />11µái:mv aúv-
i:aÇ1ç ap6ptri\ yivum, i:íç b ãv9pmlt0~ lCaÂ.Ei'tat; 1táw EUÂ.Óymç.
1tál..1v yàp i:à ~ i:o \Õlov E1t1Ç111ei i:oü óvóµai:oç, i:oü icowoü 1tpoEyvw-
aµÉVou. Mti:à fü: i:&v µti:ox&v icai:àl 'tiiv i:&v p11µái:rov imq>opàv ai
1tpoo600aç2 i:&v ií.p6prov yivovi:at, i\ ou 1tál..1v· auµq>epéa6ro 10 ÀÍ'yi-tat,
óvoµáÇnat, icaÂ.Eitat, icai IJ\lvo1a6fiauai 10 ãp6pov, 'tÍç b Õpaµmv
lCaÂ.i::itat; 'tÍç b VllCÍJOIZÇ ÓVOj.UÍÇE'tllt; Ei µi\ yàp i:ftliE EXOl, oufü:
i:à ãp6pov 1tpoai:l6Em1, 1iç lipaµmv ianq>avÓ>6tJ; 1\ç naÂ.aÍaaç
EõoÇúa&ri; 'tÍç ãvayvoUç rnµfi&il; Kai !tpÓÔTlÀ.OÇ itáÀ.1v Ti aii:ia, El-
10 YE i:à µE:v µEtà ãp6prov eip1iµÉva yv&a1v i:oúi:ov Õlà 'tiiç µei:oxfiç E1tay-
yÉMei:at, ica6à µóvov ivfipy11aev, ou µi\v i:i)v iõíav 1tapmcoÀ.ov6oüaav
6é1Jtv i:oü óvóµai:oç · Ti yàp liíxa 10\J ãp6pou aúvi:aÇ1ç À.EyoµÉVll Ç111Ei
i:0 1tpÓcromov ôià 'tOÜ ~ i:O 'tfi; µrnr.eft:;. -
§ 123. 'Evi:eü6ev otiv IJllvá-
104 yti:ai Ólç 1:0 [proµÉv1J óvoµanri\v EXEl aúvi:aÇ1v. 'Iliou yàp xroplç
iíp6pou q>aµÉv, iituptpoµÉvou pfiµai:oç i:oü óvoµáÇi::1at i\ Eanv ií nvoç
'tÓJV 1:010ú1rov, 'tÍç Éproµévr] Ea-n 9Émvo~; ooç Ei icai q>aí11 11ç 'tÍç
lioúl11 ron 9Écovoç; "01ttp ou 1tapa1CoÀ.ou6i\aE1, Wç 7tpOEÍp11i:m, EV
µti:oxft, i:íç V\1CWJ1évri ianv 9Émvoç; µti:à µÉv101 iíp6pou icai 'tijç
ÚllÓ itpo6fotroç Kai:à )'EVl Ki)v ti\v IJ\lVOOOCtV Ôlà 'tO 1tá6oç. '&p' nç 1tá-
À.\V IJllvi:áÇEmç OU 1tapÍ\!ti:Ei:a3, 'Jii:yw ETtt 'tOÜ 'tÍç" Épwµévri EctnV 9Émwç ·
anaÇ yàp T] aúvi:aÇ1ç ou !tetpalitÇaµÉVll 'to ãp6pov oufü: i:i)v UTtÓÀ.ol!tOV
aWtaÇ1v 'tfi; µeroxfi; ãitr.liíôov.
10 § 124. To 1IOio; µuà 1tpo<rrJyop1ic&v auvi:aaaóµevov, T]víica i:à Eanv
E1t1q>ÉpE'tat, E1t1ÔÉXE1:at aúvi:aÇ1v i:iiv 'toÜ ãp6pov, noioç b ã.v6pm-
nóç EIJ't\V; ÜÀ.À.oll fü: pfiµa'tOÇ ETtlq>EpoµÉVO\l avÉq>tlC'tOÇ T] 1tpÓa6E1JlÇ5
i:oü ãp6pov, noioç ã.v6pmnoç ÉVÍ1C1JaEv; Ka\ i:à u1tÓÀ.01ita ô[
!tElllJi:tKà 1tEpi i:àç aiii:àç IJllvi:áÇEtÇ Kai:ayívti:at, 1tÓaoç õxJ..oç Ev tj\
15 à:yo~ liia1piPt1; nóaoç õx).oç roi:i.v tv 'AMÇavlipd~; Kai µti:à
105 ãp6poo6 Ti 1:01aúi:11 aúvi:aÇ1ç · n11Ã.ixoç ãv6pmnoç7 ÉVÍ1C1JIJEV 1à
'0/.4uaa; 7tT1Â.Íxoç b naiç, !tllÂ.Íxoç Ó CÍVIÍP ian; 1tpóô11À.ov Ólç
ô tà i:i)v i:oü fonv aúvi:a Ç1v.

1. KaTà Uhlig : Kal LCB, om. A.


2. trpoa8€cms L: trpo0fons AC!B'.
3. trapÍ]trTno A R.Schneider (cf. Uhlig dans l"apparat): trapdtrETO LCB Uhlig.
4. ns Apc mg Ludwich (1910:1374): om. A"''LCB Uhlig.
5. trp6a0ecns LC : npó&cns AB.
6. cipapov LCB : cipapov yàp A Uhlig.
7. áv0pomoS LCB : b áv0pwtroS A.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, T ANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 136

mégas / ho Salamínios [Ajax le fils-de-Télamolll1e grandlte Salaminien]. Nous


avons en effet montré, je le rappelle, que dans :
{ 20) aliá per oíos ítõ 0 Telam6nios álkimos Aías [ll. 12.349]
[que parte seu! 0 fils-de-Télamon vaillant Ajax],
il y a ellipse de 1' article.
122. {103) A vec les appellatifs et les verbes dont on a parlé précédemrnent, on
a une construction avec article: tís ho ánthrõpos kaleitai? [comment (litt.: qui)
s'appelle l'homme?]. C'est tout à fait logique: ici on cherche, avec tís, à
connaitre le nom particulier, le nom commun étant, !ui, connu d'avance266, Avec
les participes [aussi], la nature du verbe qui suit décide {5) si l'on ajoute ou non
l'article; qu'on emploie légetai, onomázetai, kaleítai [s'appelle], on emploiera
également l'article: tís ho dramon kaleítai? tís ho nikesas onomáz:etai?
[comment s' appelle !e coureur/le vainqueur? (litt.: qui s'appelle l'ayant-
counvt'ayant-vaincu)]. Hors de ce cas, on ne met pas d'article: tís dramon
estephanothe? [qui, ayant-couru, a été couronné ?], tís palaísas edoxásthe?
[qui, ayant-lutté, a connu la gloire ?], tís anagnous etimhhe? [qui, ayant-lu, a
été récompensé ?] . La raison des emplois est, ici encore, évidente : { 10) dans la
construction avec article, le participe désigne quelqu'un de connu en tant qu'il a
agi, sans plus, mais dont on ignore que! nom particulier il porte; dans la
construction sans article, on cherche à savoir, en disant tís ... ?, quelle est la
personne à laquelle renvoie !e participe.
123. II suit de !à que {104) !e mot erõméne ['aimante' (part. fém.) et 'amante'
(le même substantivé)] a une construction nominale. Le voici en effet employé
sans article s'il est suivi d'un verhe comme onomázetai [s'appelle], éstin [est]
ou d'un autre de cette sorte: tís erõméne esti Théõnos? [qui est amante de
Théon ?], comme on dirait: tís doúle esti Théõnos? [qui est esclave de
Théon ?)267, Mais ce [tour] ne conviendra pas, comme on l'a dit, avec {5} un
participe: *tís nikõméne estin Théõnos? [qui est vaincue de Théon ?] ;
conviendra en revanche [le tour] avec article, plus la préposition hupó [par]
suivie du génitif associé au passif268. À l'[autre] construction, celle avec
erõméne, on ne peut rattacher [hupó]; en effet, des l'instant que la construction
n'admet pas l'article, elle ne présente pas non plus ensuite !e reste de la
construction participiale.
2.5.6.2. L'article dans les phrases introduites par 'quel ?' (§ 124).
124. { 10) Lorsque polos [que!? (qualité)] est construit avec un appellatif,
et que suit !e verbe ésti [est], la construction admet !' article: poíos ho ánthrõpós
estin [de-quel-genre est I'homme ?]. Mais avec un autre verbe l'ajout de l'article
est impossible: poíos C ánthrõpos eníkesen? [que! 0 homme a gagné ?]. Les
e
autres inquisitifs entrent dans les mêmes constructions: pósos ókhlos en téi
{ 15) agorlíi diatríbei [quelle (quantit.) 0 foule passe son temps sur !'agora?],
pósos C ókhlos estin en Alexandreíãi? [quelle 0 foule réside (litt.: est) à
Alexandrie ?)269. On peut aussi {105} avoir de telles constructions avec article :
en face de pelíkos C ánthrõpos eníkesen tà Olúmpia? [que! (de-quel-âge) 0
homrne a gagné aux Jeux Olympiques ?], on dira: pelíkos ho pais, pelíkos ho
aner esti? [que! (litt.: de-quel-âge) est l'enfant /l'homme ?], [l'article étant
appelé] bien évidemment par la construction de éstin [est].
137 nEPI I:YNTA?:Eru: A

§ 125. Tà -ríç ical tà llÍnq>Oc;I ica\ É1t\ tàç2 1tA.ayiouç 1tÀ:r19uvnicàç


<pÉpEta\ 1távt10Ç oUV iíp0pOlÇ AeyoµÉvaç, XIOPlÇ EÍ µfi àvtoovuµtica\ Elll-
aav, nç 'téõv Ê'taÍpmv 11:apayívua1; 'tÍÇ 'téõv TpÓ>cov im:EpµaxEi;
ical É11:\ icupíoov, iclmpoç 'tiõv Aiávwv i.av>pó-repoç; É<p ióv 1tá-
À.1v fi 1tpoa1toÓEÓoµÉV11 àv0u1taywyfi 1tapaA.aµl3ávetm. Ka\ É1t'3 àv-
toovuµ lÍÕV, 'fÍÇ i)µéõv; KÓ'tEpOÇ vµwv; KÓ'tEpOÇ a"ÍnÔIV; (KÍÕÇ o\Jv
!O o"Ú 'YEÀ.olol OÍ ica\ tà áÂ.ÂoÇ àvtoovuµÍaV 1tapaÓEÇáµEVOl; ÍÔOU yàp OUV
iíp0polÇ <paµEv 'tÍç WV áU.mv av6p!ÍJllOIV ;)

§ 126. Téi>v 1tp0Etp11µÉvoov auvtá!;Ewv ai µfi ÕuváµEvat tà iíp6pa


11:poaA.al3Eiv, àµEÍljlaam tà 1ttWtticov míaµa Eiç É1npp11µanicóv, ÓEKttica\4
yívovtm iíp6pou, 11:oioç iív6pm11:oc; M1C1)0EV; 11:ci>ç o &v6pco11:oç
15 ÉvÚa'totV; 'tÍÇ &paµcbv ÉVÍICflOEV; Kéõç o Õpaµcbv ÉVÍ1C1)0EV; KÓ-
aoç õx/.oç 11:apayívetat; 11:ó-re5 o ÕXÃoç 11:apayíve-ra1 ; "Eatoo o?iv
ica\ totaúni Ti aúvtaÇtç, 11:oia1 tmv Tp!Ílcov qivl..aical qivl..áaaovtat;
ica\ icatà tfiv 1tpOKEtµÉV11V aitíav µEtaA.aµl3avÉa6w to É1tÍpp11µa, ica\
106 IUÍvtlOç iíp0pov á:rtat'tÍl<JEt, llÍilç al 'téõv TpÓ>cov qivl..aicaí;

§ 127. Ti
o?iv oM 1tpooooi~ 6 OOi 1tpàç toü 'Aptcruípxou,
mil; óa\7 téiJv ãMwv Tpwv (K 408),
ica\ toii Aóyou àitattoiivtoç to iip0pov ica\ tftç 1pwvíiç Éyice1µÉV11ç toii
s ãp6pou; Ilpoç otç ou µóvov Õtà to 1tp0Etp11µÉvov 1túaµa tà iip6pov
107 CHpEÍÀ.El 1tapaMxµl3avEa6at, WJ.à Kat ica6o ai 'YEVlKal µEtà ap0pou AeyÓ-
µEVal icatà aúvtaÇtv tiiv tíilv icniµátlOV EXOUO\V ica\ tà ictfiµata auv
iip0potç À.eyÓµEva, al tÔ>v 'Ellfivwv 11:ÓÂ.Etç ÉKaVÉa'tflaav -roiç
~- aaÚVEtOV yàp to õixa toii iip6pou· XPii yàp aµ<pÓtEpa
5 auvavacpÉpeaSm, ÊltEÍ tot, EÍ ÂEÍIVEl to iíp6pov toii 11:ÓÀ.uç, fotm o Àir(oç
1tapaA.aµl3ávwv to nviç, µepticcotÉpaç tf\ç É1tavaatáaECOÇ yivoµÉV11Ç,
-riõv 'EUfivwv nvh; 11:ÓÀ.Eiç ÉltavÉatllaav. Ka\ icatà to towiitov
apa ti> KÔ>ç ôal -rmv lü..l..cov Tp!Ílwv iípSpov ouvÉÇ,El. -
§ 128. 'AMD.
cpaivetm éítt tàv 'Apiatapxov Éicivet tà E6tµov toii 1tot11toii, Wç auvfi6coç
10 µ(v ÉÀ.À.EÍ1tEt toiç iíp0potç, auvá1tttt õE: µEtà tà 1tooµata tov ó a íB aúv-
ôeaµov, « tiç õai fottv éíôt 0µ1À.oç; » (cf. a 225)
JtOÜ fu\9 V11ÜÇ fcmiKEV (CO 299);

l. TTÓTEflOS Buttrnann: TTÕLOS ALCB.


2. Tàs ALCB : suppr. Uhlig.
3. ETT' LCB : ln ETT' A Uhlig (qui juge en fait ln indésirable).
4. &KnKat LCB: &KTLKà A.
5. TTÓTE 6 ÕXÀOS TTapaylVETQL L: TTÓTE ÕXÀOS TTapaylVETQL A, TTWS 6 ÕXÀOS
TTapayivETaLC : om. B.
6. TTpooE1TTlVÉx0Tl CB : TTpClOETTEVÉX!hi AL.
7.!iat LCB:S'al A(demêmel07,8).
8. Sal LCB : BE A (de même 1. 14).
9. óal L: 8€ ACB.
MOTS QUI TANTÔT PRENNENT, TANTÔT NE PRENNENT PAS L'ARTICLE 137

2.5.6.3. Phrases introduites par 'qui ?, leque[?'+ génitif pluriel (§ 125).


125. Tís? [qui? leque!?], et de même póteros [leque! (de deux)J, se
rapporte encore aux cas obliques pluriels, {5) mais obligatoirement
accompagnés de l'article270, sauf s'il s'agit de pronoms: tís tón hetaírõn
paragínetai? [leque! des compagnons (gén. pi.) arrive ?], tís tón Troõn211
hupermakheí? [leque! des Troyens (id.) livre !e combat singulier?J, et, avec des
noms propres: póteros tón Aiántõn iskhuróteros? [leque! des (deux) Ajax (id.)
est le plus fort ?J. À ces questions on répond de la façon indiquée plus hautm. Et
s'il s'agit de pronoms: tís hêmlm? [qui de-nous (id.) ?], póteros humôn / autôn
[qui de-vous/ eux (deux) (id.) ?]. D'ou {10) le ridicule de ceux qui admettent
állos [autre} comme pronom273; ne !ui mettons-nous pas l'article quand nous
disons: tís tôn állõn anthropõn [leque! des autres hommes (id.)?J.
2.5.6.4. Phrases inquisitives introduites par un adverbe (§§ 126-130).
126. Si, dans celles des constructions précédentes qui ne peuvent prendre
l'article, on remplace l'inquisitif déclinable par une forme adverbiale, alors elles
admettent l'emploi de l'article: poios 0 ánthrõpos eníkêsen? /pôs ho
ánthrõpos { 15) eníkêsen? [quel 0 homme a gagné? / comment l'homme a+il
gagné ?], tís 0 dramon eníkêse ? / pôs ho dramon eníkêsen ? [ quel 0 coureur
(litt. : 'courant', part.) a gagné? / comment le coureur (id.) a-t-il gagné ?], pósos
0 ókhlos paragínetai? / póte ho ókhlos paragínetai? [il arrive quelle 0
foule? / quand la foule arrive-t-elle ?]. Soit maintenant la construction: poiai
tem Troõn phulakai phulássontai? [quels postes de garde troyens veillent ?], et,
toujours pour Ia même raison, substituons I'adverbe [à l'inquisitif casuel]:
{ 106) il faudra obligatoirement l'article: pôs hai tôn Troõn phulakai [comment
les postes de garde troyens ... ].
127. Pourquoi, dês lors, Aristarque n'a-t-il pas introduit d'article dans:
pôs dai tôn állõn Troõn <(!) phulakaí ... > [ll. 10.408]
[comment dane des autres Troyens <0postes de garde ... >],
alars que (a) la phrase exige l'article, et (b) la forme même de l'article est
présente dans [le vers )274 ? {5} En outre, l' article est requis ici, non seulement,
comme on vient dele dire, à cause de la question [adverbiale], {107) mais aussi
parce que, dans la construction possessive, les génitifs [des possesseurs]
accompagnés de l'article entrainent également l'emploi de l'article avec les
choses possédées: hai tôn Hellénõn póleis epanéstêsan tois barbárois [les cités
des Grecs se souleverent contre les barbares]. Sans article, en effet, la phrase ne
se comprend pas275: il doit y avoir anaphore sur les deux noms à la fois,
{5} puisqu'aussi bien, si l'article de 'cités' n'est plus là, il faudra dans la phrase
un tinés [certaines], !e soulevement étant alars partiel: tôn Hellénõn tines póleis
epanéstêsan [certaines cités des Grecs se souleverent]. Pour la même raison,
donc, pôs dai tôn állõn Troõn devra prendre un article.
128. Mais il est manifeste que ce qui fut le mobile d' Aristarque, e' est l'habitude
du Poete qui, d'une part, fait couramment { 10) l'ellipse de l'article et, d'autre
part, accole aux inquisitifs la conjonction daí [donc]:
tís daí estin hóde (!) hómilos? [arrangement de Od. 1.225)
[quel est donc ce 0 rassemblement ?]276;
pou dai (!) neus héstêken [Od. 24.299]
[litt.: ou donc est mouillé 0 navire ?].
138 nEPI tYNTAEEO! A

Katà yàp riiv 7tpOE1pTJµÉvrjv aúvtaÇ1v bti toútou 7táÂ1v ÀEÍltEI TO ã.p8pov·
ica\ ~ Ê"(KE͵EVoç o
ôaí aÚvÔEaµoç, ÀEÍltovtoç tv1icou ã.p8pou, 'J..Éyro w\>
15 Í] 1. Kai oaipEç iín icaTà riiv to1aÚTTJv aúvtaÇ1v 7tpÓÔTJÀa tà to\> ÂÓ"you
ica8E1atfiicE1, 'JJ:yro ~ ÀEiljllç µf:v to\> ã.p8pou, 7tapá8Ea1ç ôf: ~ toú &ai
O\lvÔÉaµou. Kai oÜtmç àicp1j)ÉaTEpov to 'OµTJp1icov t:Boç <ÍltEÔEÍKWto.
§ 12 9. Kai yàp Élt • c'iMrov to ôfov ~v ltapaôÉÇaaBai, ica\ to aúVTJ0EÇ
ltpoúicpÍVEtO·
108 ali ôE 8â.ooov 'Alhivaín brítEIÂcl1 (t. 64),
/..i:yro Ka"tà 7tpoatan1id)v 7tpoipopàv 7tpoitapoÇúvrov2. 'All' ~v Õ.Â.À.a nvà
'!à Ô!ôámcovax CmapEµqiámiç àvcxyyéiMx1, ruJful.; De itapaKE1µÉvo\l W
ltElpâv ô' óíç KEV TpéOO; (t. 71)

'!à Ô' 00to1va õéxro6a1 (A 20)

§ 130. AÍTÍa ô' eOTiv w\> Tà lttoonicà bt1ppit-


µaTa EÚltapáÔEnov ltOIEia8ai riiv tfuv ã.p8pmv E1tÉv0Ea1v, 1m80 ouicÉt1
Tà O\lVÓvta lttmt1icà ltávtroç iv àyvoiç: EaTÍv· ~ yàp EK Tfuv lt\laµáTmv
to ÍÍ'yvo1a É7t1ppTJµanri\ oi'>oa Eltl Tà pfiµaTa cpÉpETat, ti'.yE 64 oütro A.Éymv
1t0ioç ãv0pomoç MIC!latv; Tov µf:v ã.v0pm7tov àyvoEi, to ôf: 7tpâyµa
KaTÉÀ.aj)EV, to éín5 EVÍlCTJOEV" o ÔE oÜtCJJ Afy(l)V, Otl ltii>ç o' ãv0pontoç
tvÍJalaEV; oµoÂ.oyE\ µf:v EÍÔÉVa! tOV av0pm7tOV, tTJV fü: 'YEVOµÉVTJV
ltpâl;IV ~ tà vucipai á)wâ
15 § 131. 'EÇíiç PTJtÉov icai ltEpi "tfiç tfuv KtTJtticfuv àvtmwµ1fuv O\lV-
A:rrta1 ôiJ 7tpotaaoÓµEVat6 tfuv KtTJ'tlKfuç voouµÉvmv óvoµátmv
'llÍf,ECJJÇ.
109 X(l)PtÇ µEv ap9pmv 7tÂ.fi9oç ltapEµcpalVO\lCJIV, ɵÕÇ OÍ'IC:É'tl'!Ç 7tpO<ri\l..0EV,
ica9cliç ôf: tlltOµtv, 7tpoal..aj)oooat ã.p9pov cliç µovaôiri}v ic"tfio1v 7tapEµcpaí-
vouo1v, ó ɵóç oÍICÉ'tTJÇ ltapETÉvtto. t.10 ica\ Â.EÍltEl tà toiaiha
ã.p6pou;,
5 00; ôi ltO\l~ Kfyxxç à&À<pEÓç (ô 512)'
1tEPl Eviiç yàp toli 'AyaµÉµvovoç àrocpaíWta1·
IUlriJp ô' ɵ(.; a\iriic' Óta8EÍÇ (! 453)"
µÍa yàp Ktiiou; ~ tÔJv ita'lÉpCJJV. -
§ 13 2. Ka\ µâÃ.Ã.ov to i:i;íiç iam ó
Se eµOç na't'iip óta8ciç. Ei yàp ltpott0EíTJ7 µi:v to éívoµa, EltEVEXBEÍTJ

i.TOÚ 'li LB:TO TJ C,TO TJTO A.


2. nporrapoÇúvwv ALC Bekker: nponapocúvov B!, npoTTapocúvnv Uhlig (qui adopre ainsi -
à mon avis sans nécessité - une conjecrure proposée avec réserve par Lehrs).
3. 1TQpaK€lµÉvou TOÍJ A"": TOÍJ 1TQpaKflµÉvou TOÍJ APC. TOÚ 1TQpaKELµÉvou LCB.
4. b aí'.rrw xtywv CB: b oí'.rrw xtyw A, oí'.rrw M.yw L.
5. KQTfÀajXv TO OTL A""(?): KQT€ÀÓ.f3no õn AJlCLC. KQT(Àaj3€V ÕTl B.
6. npotaooóµEvm LB : TTpootaoooµEvm AC!.
7. npotdklTJ AP"L: TTpoo6€nlT] AªCCB.
MOTS QUITANTÔTPRENNENT, TANTÔTNEPRENNENT PAS L'ARTICLE 138

D'apres ce que nous avons dit de la construction de l'article, nous avons encore
ici un cas d'ellipse - on est bien en présence de la conjonction daí, puisque
l'article ellipsé est le singulier he. { 15} Une construction comme celle-là met
bien en évidence les caractéristiques du tour: ellipse de !' article er apposition de
la conjonction daí - voilà comment [Aristarque] établissait de maniere
rigoureuse l'usage d'Homere.
129. Et de fait, dans d'autres cas encorem ou la construction réguliere était
admissible, il a préféré se conformer à l'habitude [du Poete]. Prenons par
exemple:
{108) su de thâsson Athenaíei epíteilai [li. 4.64]
[et toi, ordonne (lin.: ordonner) promptement à Athéna ... ],
j 'entends avec !' accentuation proparoxytone qui fait d' epíteilai une forme
d'impératif: il se trouve que d'autres passages prescrivent d'y !ire un infinitif
[sei!. epiteflai]; ainsi, dans le contexte immédiat:
peirân d' hOs ken Trões ... [li. 4.71]
[tâche (litt.: tâcher) de faire que les Troyens ... ],
{5 } ou encore dans :
tà d' ápoina dékhesthai [li. 1.20)
[accepte (litt. accepter) la rançon],
et dans une foule d'autres passages.
130. Voici la raison pour laquelle l'emploi des adverbes inquisitifs appelle
l'insertion de l'article. C'est que l'ignorance, ici, ne touche pas du tout les
casuels présents, puisque I' ignorance attachée à la question, { l O} étant
exprimée par l' adverbe, se porte sur les verbes. Celui qui dit: pofos (!J ánthrõpos
eníkesen? [quel 0 homme a gagné?], ignore qui est l'homme, mais il a appris le
fait que [quelqu'un] a gagné; au contraire, celui qui dit: pôs ho ánthrõpos
eníkesen? [comment l'homme a-t-il gagné ?], atteste qu'il sait qui est l'homme,
mais il ignore quelle action l'a conduit à la victoire21s.

2.5. 7. L 'arrie/e et les pronom.s possessifs ( §§ 131·l32 ).


131. { 15) II faut maintenant parler de la construction des pronoms
possessifs. S'ils sont préposés aux noms signifiant des possessions,
{109) l'absence d'article connote une pluralité279: (!J emos oikétes prosilthen
[(un) mien esclave s' approcha]; I' ajout de l' article connote au contraire,
comme nous I' avons dit, une possession unique2so: ho emos oikétes paregéneto
[mon (litt.: le mien) serviteur se présenta]. Voilà pourquoi il y a ellipse de
l' article dans :
{5} 0sos dé pou ékphuge keras adelpheós [Od. 4.512]
[litt.: (un) tien frere a échappé à la mort],
puisque [Protée] parle de l' unique Agamemnon; de même dans:
pater d' (!J em.Os autík' oi:Stheís ... [ll. 9.453]
[litt.: (un) pere mien s'en étant aperçu ... ],
puisqu'on n'a qu'un pere.
132. [Dans cette derniere phrase,] Ia séquence normaJe2s1 est plutôt ho de emos
pater oi"stheís [mon (litt.: le mien) pere s'en étant aperçu]. En effet, si le nom
est préposé { 1O} et que le pronom vient apres, on aura forcément ensuite le
139 nEPI I:YNTA:::Em: A

JO ôE: Ti àvtoovuµía., 1távtooç 1ca.\ tà TI'jç imápÇEooç pfiµa. É7tEVEX0fioEtm,


PEPa.íoooiv téf> K'tJÍtop1 OT1l..oüv, o na'tfip ɵóç Éonv, o àypoç ɵóç
Exmv. Eí µÉV'tO\ àvao'tpmpEÍTj Ti àV'toovuµ ía., Ti Íl1tÓÀomoç XPiioiç tiôv
PTlµátoov EimapÚOEK'tOÇ' o ɵoc; ita'tfip tPÉXE1, Vu: q. i>~píÇE1, ~pÍ­
!Pm· Ei fü: m\ téf>I ó na'tfip ɵóç2 [Éan)3 1tpoa0EiT1µEV EtEpov iip0pov,
15 EXOI av -rfiv a.Vtfiv OÚV'taÇ1v tji 7tpOE\pTjµÉvn. Toü µi:v 7tp<Írtou4 o ita'tfip
ɵÓÇ Éonv, toü OE OE\ltÉpou o ɵoç na-riJp cp1J..oaocpEi, toii ôE:
tpítou o na'tfip ó ɵoç cptl.oaocpei. "H ocÍlot:i nç o\iv, Wç ecpaµev, to
t:Çfiç dvm o ôf: ɵOç na'tfip ciiaSciç, +\ EtÉpou 11póo0rniv5 éip0pou 11pà
to\J fµó;, 1!ÓÀ.lv toii ÔÉ imt:pp1iiaçoµ00u, o aE mtfv> ó ɵÕ; ciia&í.;.
20 § 133. Xpfi ôE: y1vc00KE\V OOç Ti àvtoovuµiKfi oÚV'taÇiç àpÇaµÉVTj à1ta-
pÚOE1CtÓç iam oúo iíp0poov, o iµàç àypciç, o eµOç lioílt..oç · Ka0wç
110 7tpÓKE\ta\ OÉ, Ti toii ovóµat0ç 1tpÓtaÇ1ç6 JCa\ oúo iip0poov EottV OEIC't\KJÍ,
o ooí>Àoc; o aóc;, o na'tfip o ɵóç 7, tiôv oúo iíp0pwv oúo àvacpopàç
oiacpópouç OTjMÚV'twv· f.v µEv yàp 'téf> o lioí>Àoç to1oütóv tÍ f.onv,
ouK iíM.oç ii EKEivoç o 11CÍÀa1 vooÚµEVoç f.v OE 'téf> o aóç o ouK iiÀÀou
ii to\J EK1t0.Aa\ voouµÉvo\l OE07tÓ'tO\l, Ka000ç rnEOEÍÇaµEV Év téf> o ita'tfip
o Éxriwu. [« ... »]8
§ 134. Ka\ itv0tv tpía éip0pa 1tapal..aµ~ÚVE'ta\ Ka'tà õúo ovoµátwv Katà
10 tfiv 7tpOE\pTjµÉVTjV 'tlÍPTIOIV, o cpÍÀ.oç o 'tOÜ àv8pómou· Õlà µi:v tOÚ
1tpc:Íltou OUK iiM.oç ii o 1tpoeyvroaµÉvoç9, õià fü: toü OE\ltÉpou <à >1o oUK iiMou
ii toii 11poyivooa1CoµÉvou àv0p<Íl1tou, o\i Ka\ 'to tpít0v f.ot\v iip0pov. 'Ev
"'(OÜV téf> O ita'tfip O 'tOÍ>'tOU OU 7tpoa·tÍ0Eta\ to toÜ iip8pov, oufü: EV
tiji o na'tfip o ÉJCEÍvou, ÉitEÍ "'(E ou oúvavta1 ai to1aiitm ytviKai
15 àV'twvuµ 1iôv ÕEIK't\Ka\ o\iam iip0pov àvaÕÉÇaaSm, Ka8wç E1tEÕtíÇaµtv.
lll 'Oµoíwçl 1 fü: Kàv téf> o 1ta'tfip o ɵÓç tà TI'\ç CJ\JV'tá.Çt:wç tàv autov
É11Éxt1 /Jryov· to yà.p 11póaro1tov tà TI'jç àvtoovuµ íaç, OOç tfooµtv, ytvi-
Ki}; Éanv, Eiç ilv m\ µt:tal..aµlXMtni, o naTfip µou. -
§ 135. Mii
1t0.p0.Â.EÂ.EÍ<p0ro OE KclKEÍVO, CÍlç tà ÉmtpÉXOVta 1t't(J)'t1Kà tfiv tOOV
11poaTjyop1Krov 8fo1v, 11pool..aµPá.voV'ta Kat àpxiiv toii Â.Óyou éip0pov,
ɵ11oôíÇti -rfiv t0ii hÉpou iíp8pou 11apdaoua1v. OÍóv tE yáp Éanv cpávm
o ãv0pco1toç o ó:ya9óç, ou µTiv o áya9oç o ãv9pco1toç· o ôoüÃ.oç

!. T4i LCB : TO A.
2. ɵÓS' CB : b ɵÓS' AL.
3. ÉCJTL ALCB : suppr. Lehrs, Schoemann.
4. rrpúÍTOV - cj>LÀOoocj>et (16) Hilgard: TTpúÍTOV b ɵàs rran)p cj>LÀOOOcj>ei:, TOÜ 8~
&VTtpov b rran'\p (b A) tµós Éonv ALCB.
5. rrpóa6Eo1v LCB : rraTpàs 0fo1v A.
6. rrp6Tae1s Uhlig : rrpãeLs A. Táé1s L (Ta sur une rature), rrpoKaTápeaoa CB.
7. b óoü>.os b oós b rran)p b ɵÓS' Lallot, d'apres Uhlíg dans I'apparat (cf. la suite): ó
óou>.os b €µ6s b rran)p b aós ..:.l...CB Uhlig (dans le texte).
8. Uhlig déplace ici 'Oµolws -b rran)p µov (111.1-3): voir n. 286.
9. fi b rrpoeyvwoµÉvos LJJCCB : om. AL"c.
10. b add. Schoemann (cf. l. 4): om. ALCB Uhlig.
11.' Oµolws - b rran)p µou (l l l. l -3J déplacé par Uhlig en 110,6-8.
MOTS QUI T ANTÔT PRENNENT, T ANTÔT NE PRENNENT PAS L' ARTICLE 139

verbe d' existence, qui affirme le statut de possesseur2s2 : ho pater emós estin, ho
agràs emós estin [litt.: le pere/le champ est mien]. Mais qu'on intervertisse le
pronom [et le nom], et l'emploi des autres verbes sera acceptable: ho emõs
pater trékhei, nikai, hubrízei, hubrízetai [moo pere court, gagne, insulte, est
insulté]. Si maintenant à ho pater emós on ajoutait un deuxieme artícle, { 15) on
aurait la même constructíon qu' avant. On a donc [troís tours283J:
le premier: ho emàs 0 pater philosophef [mon pere philosophe],
!e deuxieme: ho pater 0 emós estin [le pere est mien, c'est mon pere],
et le troisieme: ho pater ho emàs philosophef [mon pere phílosophe].
Des lors, [dans pater d' emàs oi'stheís], on accordera que la séquence normale
est soit, comme nous le disions, ho de emõs pater oi'stheís, soit, avec ajout d'un
second article devant emós - et, à nouveau, déplacement de dé -, ho de pater ho
emõs oi'stheís.
2.6. Répétition de l'article (§§ 133-135).
133. {20) II faut savoir que la constructíon avec le pronom en premier
[scil. avant le nom] interdit l'emploi de deux articles: ho emàs agrós [mon
champ], ho emàs doulos [mon esclave]. (110) En revanche, comme on l'a vu
plus haut, si c'est !e nom qui précede, on peut avoir deux articles: ho doulos ho
emós [mon esclave à moi (litt.: l'esclave le míen)], ho paterho sós [ton pere à
toi (litt.: le pere le tíen)]. Les deux artícles exprimem ici deux anaphores
différentes: celui de ho doUlos signifie quelque chose comme 'l'esclave qu'on
avait d'avance en tête, et non un autre', celui de ho sós (5) signifie 'celui du
maitre qu'on avait d'avance en tête, et non d'un autre', comme nous l'avons
montré284 pour ho pater ho ekeínou [son pere à !ui (litt.: le pere le de-celui-là )].
134. De ce que nous venons de voír il suit qu'on peut avoir trois articles
employés avec deux noms: {1O} ho phílos ho tou anthropou [litt. : I' ami le de
l'homme]. Le premier article montre qu'il ne s'agit pas d'un autre ami que de
l'ami déjà connu, le deuxieme qu'il n'est pas celui d'un autre homme que de
l'homme déjà connu, et c'est à ce demier que se rapporte le troisieme artícle.
Toutefois, dans ho pater ho toútou [litt.: le pere le de-celui-ci (gén.)], on ne
peut pas rajouter l'artícle tau (gén.), pas plus que dans ho pater ho ekeínou
[litt.: le pere le de-celui-là (gén.)], puisque, en tant que déictíques, ces pronoms
au génitif { 15) ne peuvent admettre J'artícle, comme nous J'avons montré285.
{ 111} Et le même raisonnement s'applique pareillement à la construction ho
pater ho emós [litt.: le pere le mien] : le pronom recouvre en effet une personne
au génitíf, qui apparait dans la transformation ho patú mou [mon pere (litt.: le
pere de-moi))28ti.
135. Encore un fait à ne pas négliger: les casueJs287 qui s'adjoignent aux
{ 5} appellatifs, lorsqu' ils sont placés en tête et prennent J' article, empêchent
l'insertion d'un deuxieme article. Ainsi on peut dire ho ánthrõpos ho agathós
[l'homme vaillant (litt.: l'homme le vaillant)], mais non *ho agathàs ho
ánthrõpos, on peut dire ho doulos ho emós [mon esclave à moi (litt.: l'esclave
140 TIEPI l:YNTA:::Eru: A

b éµóc;, ou µT,v b éµàc; 01 00\M.oc; · b :rcaic; à ypá:vac;, ou µT,v b


ypCÍ1jfac; ó :rcaiç. Kai aacp(ç õn aitia Ea'tiv w1aÚ'rrr tl!Ei yàp 'tà
10 t\:rc18n11c!Óttpov àKouóµtva cpÊpE'tat El!i 'tà -imoKE͵tva, ou µT,v tà -imo-
KEÍJ.lEVa :rcá:vt(l)ç E:rci tà t\:rc18tt11cá:, t\'.yt to áv0p<o:rcoc; ou" t\1!1Ç11tti to
Mlywc;, tó 'YE µT,v Ã.óytoc; tà &epomo;, auµf}aivt1 icai tT,v auvoooav
àvacpopàv tv tiiJ ó Â.Óyl.oc; auµcpÉpta0m E:rci to áv8pc01toç, Kai m; ou"
fon :rcpoa0tivat µttà to Ã.Óytoc; i:o amo i:rc18mKov Ã.Óyioc;, o\ít(l)Ç ou!)(
15 J.lE'tCx to < ó>2 EV i:iiJ à ÂÓy\oc; /Mlp<ollOÇ E'ttpov ap0pov- l!poavtvi)VEIC'tat
yàp Stà wü auvóvi:oç E.:rc18étou.
112 § 136. TplÍq><ov (p. 25 Velsen) cp11aiv :rcpotánta0at ica\ i:iiiv aÀ.À.(l)V
l!Â.ayí(l)v to ãp0pov i:o o µti:oxflç t\:rc1cptpoµÉVTJÇ Kai i:ftç OOa:ic; àvt(l)vu-
µ iaç µttà pftµai:oç toü ia n v3, o i:ov áv0pw:rcov i>jJpiaaç Clttóc;
émtv. OiiS(v !)( IC(l)ÀÚE! Ka0oÀmÍYctpov cpávm· Kai tu0tiaç oiaaSft:rco<E
5 PTJJ.lcÍ;'t(l)V tE tiôv \í:rcapÇ1v OTJJ.lCllVÓvt(l)V i1 óvoµaawcT,v4 i1 oua11óS11. o
i:ov áv0p<o:rcov úf}píaac; 9Éwv óvoµá:Çnat, à i:óv ãv0pw:rcov
l..atcnaac; i'.noc; Éanv, o i:ov ãv0p<o:rcov újJpíaaç trcó Eiµt·
E:rctl;tpyáaaa0ai tE tT,v aii:iav o\íi:(l)ç t'.xouaav. -
§ 13 7. Ai :rcÀáyiat auv-
táaaovtm taiç tu0dmç µei:al;u :rci:rctovtoç PTJJ.latoç, oú tà 'tfiç Sta-
10 0fot(l)Ç E:rci tT,v :rcl..ayiav µÉtt101v Éic i:ftç auvoÜOTJç tl:i0daç, 'tÕv IMlp<o-
:rcov üjJpiatv 9É<ov, tov áv0pw:rcov ÉÃ.á:tcnaEv i'.:rc:rcoc;. 'E<p' ~ç
l)T, OUvtá/;E(l)Ç El itpoa0EÍTJJ.lEV tO ap0pov 1!p0 'tftç EylCElJ.lÉvTJÇ tU0EÍaç,
µÉVEl tà toÜ Ààyou, tOV ãv0p<oltOV üjJptOEV b 9Émv, tOv IMlpw-
ltOV t/..á;\Ct\aEV o i'.mroç· ti µÉvtot :rcpà i:ftç ainatucfiç, ou ytvftana1
15 tà toü Ã.óyou 1CatáU11Ãa, b tàv áv0pm:rcov üjJptaE 9É<ov· tà yàp
iíp0pov à:rcoatàv i:ftç t:U0daç tàv Ààyov :rcapacp8EÍpE1. Kai t'.v0t:v to
Pl!J.lª µetoxT, yivEtat, Yva à:rcoSiiJ tiiJ ap0p<p Kai tT,v óp0T,v lttWolV Kai
113 to àpOEVllCOV yÉvoç. Kai rnti àSúvatÓV EatlV Síxa /ri\µatoç MyOV avy-
wiea0a1, :rcapal..aµf}á;vna15 pfiµá tl tiôv \í:rcapÇ1v S11Ãoúvt(l)V, Yva tT,v
toü Spáaavioç :rcpoaómou S1á8ea1v 1i111..<00n. rnt:l Kai :rcpooómrov ;, µEtoxT,
àµotpEi, o tàv áv0pmnov i>f}píaac; Tp~mv Éai:Ív i1 T p ú cp m v
óvoµáÇttat. -
§ 13 8. Kai Eltl tÔJV àvtrovuµ \WV auto µóvov to muv
i1 EyKÀtµa tOÚtou :rcapaÃ.aµf}àvttm, o-ótóc; t\anv i1 ofitoc; fiv, qm
e;iµt, aii el· oüaiaç yàp µÓVTJÇ eiai OTJJ.lavt1Kai ai àvt(l)VUJ.l im, iív:rctp
OTJJ.lllÍVE\ tO tlJ.lÍ• tOiÇ !)( ÓvÓµaOl tO OVOJ,láÇei:at icai tCx oúÇuya, rnEl
óvoµàt(l)v \õwv to óvoµáÇt:a0m i1 KaÃEia0m, ó tàv IMlpw:rcov újJpíaac;

1. b lJ>CCB(?): om. Af.•C.


2. b add. Ellebocle.
3. Toü fo1w CB : TO\ITÉOTlV Al..
4. bvoµaOTucr,v B! Uhlig: bvoµarncr,v ALC.
5. rrapaÀl1µ13ávnm LCB : rrapa>.aµ(3ávrcrem A.
RÉPÉTIT10N DE L'ARTICLE PRÉPOSmF 140

le mien)], mais non *ho emàs ho doúlos, on peut dire ho país ho grápsas
[l'enfant qui a écrit (litt.: l'enfant l'ayant-écrit)], mais non *ho grápsas ho pais.
Et la raison en est clairement celle-ci: du fait que { 1O} ce sont les noms de sens
adjectival qui se rapportent aux substantifs2ss, et en aucune façon les substantifs
aux adjectifs - (dans ho lógios ánthrõpos [le savant hornrne]) ce n'est pas
homme qui appelle savant, mais savant qui appelle homme -, il s'ensuit que
l'anaphore attachée à ho lógios [le savant...] se porte conjointement sur
ánthrõpos [homrne]; et de même qu'il n'est pas possible d'ajouter apres savant
le même adjectif savant, il ne l' est pas davantage { 15} d' ajouter un autre article
apres <ho> dans ho lógios ánthrõpos, l'anaphore étant déjà exprimée par
l'adjectif associé [muni de l'article)2B9,
2.7. Deux anicles à la suite(§§ 136 -141 ).
136. {112} Tryphon dit que l' article ho [!e (nomin.)] peut aussi être
préposé aux cas obliques [de l'article], lorsque viennent ensuite un participe,
puis le pronom hoútos [celui-ci] avec !e verbe éstin [est], exemple: ho tõn
ánthrõpon hubrisas houtós estin [voici celui qui a insulté l'homme (litt.: le
(nomin.) l'homme (acc.) ayant-insulté (part.) est celui-ci)]. Mais rien ne
s'oppose à la fonnulation plus générale290 «[lorsque viennent ensuite un
participe,] puis n'importe quel cas direct (5} et un verbe signifiant l'existence -
verbe 's'appeler' ou verbe 'être'291 » - exemples: ho tàn ánthrõpon hubrísas
Théõn onomázetai [celui qui a insulté l'homme s'appelle Théon], ho tàn
ánthrõpon laktísas híppos estín [celui qui a donné un coup de pied à l'homme
est un cheval], ho tàn ánthrõpon hubrísas egô eimi [celui qui a insulté
l'hornrne, c'est moi (litt.: moi-je suis)]. On peut donner de ce tour une
explication approfondie; la vaiei.
137. Les obliques se construisent avec le cas direct par l'intermédiaire d'un
verbe dont le proces { 10} transite292 du cas direct présent vers l' oblique: tàn
ánthrõpon húbrisen Théõn [Théon (nomin.) a insulté l'homme (acc.)], tàn
ánthrõpon eláktisen híppos [(un) cheval (nomin.) a donné-un-coup-de-pied à
l'hornrne (acc.)]. Si dans cette construction nous ajoutons l'article devant !e cas
direct qui s'y trouve, la structure phrastique demeure: tàn ánthrõpon húbrisen
ho Théõn [litt.: le Théon a insulté l'hornme], tàn ánthrõpon eláktisen ho híppos
[le cheval a donné-un-coup-de-pied à l'homme]. Mettons maintenant l'article
devant !' accusatif, { 15} la phrase cesse d' être congruente: *ho tàn ánthrõpon
húbrisen Théõn [le (nomin.) l'homme (acc.) Théon (nomin.) a-insulté]; en
séparant l'article du cas direct, on a détruit la phrase293. C'est pour cela que le
verbe devient participe: pour redonner à l'article [un casuel] au cas droit et
{113} de genre masculin. Et puis, cornme il est impossible qu' une phrase soit
complete sans verbe, on a recours à l' un des verbes signifiant I' existence, pour
assigner le proces à la personne qui a agi, car le participe, !ui, est étranger aux
personnes: ho tàn ánthrõpon hubrísas Trúphõn estín ou Trúphõn
(5) onomázetai [celui qui a insulté l'hornrne est/s'appelle Tryphon].
138. On peut également avoir [apres !e participe] un pronom, mais dans ce cas
le seul verbe possible est éstin [est] ou une de ses formes fléchies: ... houtós
estín I houtos ên I eg6 eimi I su ef [(celui qui a ... ), c'est celui-ci/ c'était celui-
ci I c'est moi (litt.: moi-je suis) / c'est toi (litt.: toi-tu es)]; c'est que les
pronoms signifient seulement la substance, qui est justement le signifié de
'être'. Avec les noms, en revanche, on peut avoir onomázetai [s'appelle] et les
verbes de la même série, puisque !e propre des noms c'est qu'ils servent à
141 TIEP! I:YNTA:::E!II A

10 Tpúcpcov Ã.éyual i\ 11: a Â. E i tal . O\ix\ o\iv ica\ to Écm ouvtáooEtat;


Iláw EuÀ.Óywç, inti iwnápl(El 1 toiç µev 6voµaÇoµÉvo1ç to oooliõôEç,
ou µfiv toiç OUOl<Í>ÕEO\V ii iõia 6fo1ç tíõv 6voµátwv· ou yàp Ei omoç'
lCal 'Oóoootú;· EÍ ÕÉ 'tlÇ 'Oóoootú;, 7tlÍvllJlÇ lCal oiimç,
7tlÍvllJlÇ
oiimç ô' ai> AaEptlÓÕr)ç noÀ\iµfl'tlÇ 'OOoooEUç (r 200).

15 § 13 9. Ai toia\rtm ouvcáÇEiç EYl(wpo\ioiv ica\ ini yEviicíõv icai Em


ôotuciõv, tíõv yEVucíõv iÇaipEtov El(ouoíõv to icai µEtoxflç µfi btupEpoµÉvflç
114 7tpooÃaµPávE\V iip6pov, ô 7tÚVt(l)Ç q>ÉpEtat E7ti to 11:tijµa, ô tÇ auTiiç
µóvriç voEitm, ô10 Kai iÇaípEtov EOl(EV tiiv 01ÍvtaÇ1v, ó àveiximou tou
Ol1CE't11Ç tÕpaµEv. Ei yàp µfi tj\ÔE EJCOl, E7ti Pflµa2 fü: q>Ép01w3, oufü:
npooÀaµpávE1 to iip6pov, áv6púnwv â11:o1Íul, O:ypoü õeonóÇw.

§ 140. l:uv ôuoiv iip6po1ç Â.Éyetai iv npooriyop111:oiç, Ka6' Tiv npo·


E1Cte6eíµe6a 01ÍvtaÇ1v, 'tO 'tÍjç üácpov eqovov, ó 'tOÜ âv6pmnov
'llió;. Metà Ôt Kupíwv ou ÀunEi Kâ:v xwp\ç toü iôíou iip6pou, ó 'Apl-
Cl'fápxov yvlÍ>plµoç, ó 'AnoÂ.Â.wVÍov cpíl..oç. Ka\ Katà to to1oüto
1CllpÍou oúvtaÇiv Wtoq>Épum to PacnÂ.eúc; · q>aµev yàp ó ~e; oiú-
10 'tTl'i napeyévEto, tíõv aÀÀWV 7tp00flYOp11CÍÕV Ó.7tapaÔÉ1Ct(l)V OVt(l)V. Ka\
µfinotE EuÀ.Óywç tà npooriyopucà ôúo iip6pa aitei· ou yàp evÔEKtov
àvaq>Épeo6m Ktflµa tivoç, to\> Kt'IÍtopoç µfi Olll(l npoavaq>epoµÉvov· i\
yàp àµq>Ótepa xwpiç lip6pou, l..iovtoc; 011:vµvíov tSpaµEv, i\ ൠq>Ó-
tepa ouvavevex6fioEtm, i;o toü Â.Éovtoç a1Cvµvíov Élipaµe. Tà
15 µÉvto\ 1C1Íp1a liià 'tilç iôiaç 6foewç àvanol..oúµeva oux o'útwç npooÔÉttm
115 to\> êíp6pou. Taútn µ01 OOlCEl eunapÚÔE1CtOV yiveo6m Kai to ó Pam-
Â.ÉWç oiKÉ'tflÇ, 1Ca60 ôuváµe1 1C1Íp1óv Éot1v õvoµa to ó Paa1Â.E'Úç· voeitm
yàp ÉK to\> É7tl1Cpato\ivcoç o IltoÀEµaioç, Kai µâ.Móv ye iôiáÇetm -ro\i
IltoÀEµaÍou, ElYE oµÓlvuµo1 µEv IltoÀEµa\01, dç ÔE EÍÇ Ôv tà TilÇ j3a-
mÀEÍaç àvrivtxSri.
§ 141. "Ecmv ôf: Kai EtEpa a1ÍvtaÇ1ç µewx1Kii µetà ànaptµq>átou
pfiµatoç Kai 'tilç únol..oínou ovvtáÇewç, i\v npoene6dµe6a, ó tbv ãv-
8pC11nov 9ÉÃ.wv úppiaal oinóc; eanv. Ka\ Ka9ól..ou ii tíõv npompE-
t11Cíõv priµátwv 01ÍvcaÇ1ç Eiç µetoll'.iiv µetal..aµPavoµÉVfl oiítw Ka6io'tfl0\V
10 tov Myov. (ti.iót1 µÉvto1 tà 11pompEt11Cà pfiµata ÉÇmpÉtwç ànmtei
ànapEµq>Útwv 01ÍvtaÇ1v, Katà tov ÕÉovta Katpov napaotfiooµev.) Katà
ôii tàç 11poe1priµÉvaç ouvtáÇ,e1ç ii Exráv µetoxii ànootfioetm 'tilç tíõv
µetoxiõv Éwoíaç · oÜtE yàp µEtà ànapeµq>Útou auyKÀEÍE1 À.Óyov oÜtE
xwp\ç ànapeµq>átou, ó 4 tov ãv6pC11nov ÉlCÕ>v úppíoals oinóç ton·

l. EVllTTápxn Bekker. edd. : Êv imápxn ALCB.


2. flTL jriiµa Lpcc: folppriµa AL•C(?)B.
3 . .PtpoL TO L (€p sur une rature) CB : .Palvm TO A.
4.o- EO'TL ApclmgJLCB : om. Aac.

5. Uj3plom A : Uj3ploas LCB.


DEUX ARTICLES PRÉPOSffiFS À LA SUITE 141

nommer ou à appeler: ho tàn ánthrõpon hubrísas {10) Trúphõn légetai /


kaleltai [celui qui a insulté l'homme s'appelle (deux vb. synonymes)
Tryphon)294 . Est-ce à dire qu'on ne puisse avoir aussi la construction [d'un
nom] avec éstin? Pas du tout, et c'est tout à fait Jogique, puisque porter un nom
propre implique une existence substantielle, I' inverse n' étant pas vrai: on peut
être 'celui-ci' sans être forcément 'Ulysse', mais si on est 'Ulysse', on est
forcément du même coup 'celui-ci':
hoatos d' aú Laeniádes polúmetis Odusseús [li. 3.200)
[celui-ci, (c'est) le fils-de-Laerte, Ulysse aux-mille-ruses].
139. { 15} Ces constructions [à deux articles consécutifs] sont également
possibles avec [le deuxieme article] au génitif ou au datif. Le génitif a ceei en
propre de prendre l' article même si aucun participe ne suil ; {114} cet article se
rapporte alors obligatoirement à la chose possédée (!e sens de possession se
tirant du seul génitif, cela explique que la construction [sans participe] soit
propre à ce cas295): ho tou anthropou oikétes édramen [le serviteur de-I'homrne
a couru]. Hors de ce cas, quand le génitif se rapporte à un verbe, il ne prend plus
l'article: anthropou akoúõ [j'entends (un) homme (gén.)], agrou despóz.õ [je
possede (un) champ (gén.))296.
140. {5} Dans le cas des appellatifs, on emploie la construction à deux articles
que nous venons de décrire: to tês eláphou ékgonon [le petit de-la biche], ho
tou anthropou huiós [le fils de-l'homme]. Avec les noms propres, l'article du
norn propre lui-même peut manquer sans inconvénient: h o <t' Aristárkhou
gnorimos [le familier d'0 Aristarque], ho 0 Apollõníou phílos [l'ami d'0
Apollonios]. Pareillement 1e nom basileús [roi] suit la construction des noms
propres; nous disons en effet h o ~ basiléõs oikétes { 1O} paregéneto [le
serviteur du (litt.: de 0) roi est arrivé], [tour qui serait] inacceptable avec les
autres appellatifs. II est logique, notons-le, que les appellatifs réclarnent deux
articles, car il n'y a pas d'anaphore possible d'une chose possédée sans
anaphore préalable sur le possesseur: ou bien les deux sont sans article léontos
skumníon édramen [(un) petit de lion a couru], ou bien il y aura anaphore
simultanément sur chacun des deux noms : to tou léontos skumníon édramen [le
petit du lion a couru)297. { 15} Au contraire, dans le cas des noms propres, la
propriété de l'appellation assurant la référence, l'article n'est pas requis au
même titre. {115} De là vient, à mon sens, l'acceptabilité de ho 0 basiléõs
oikétes [le serviteur du (litt.: de 0) roi], basileús [roi) étant virtuellement un
nom propre: on !'interprete comrne 'Ptolémée' d'aprês le souverain régnant; la
propriété du nom est même plus marquée que pour 'Ptolémée', puisque s'il y a
plusieurs Ptolémées homonymes. il n'y en a qu'un à qui fasse référence
l'exercice du pouvoir royaJm.
141. {6} II y a encore une autre construction du participe - celle avec un verbe à
l'infinitif, le reste étant identique à ce que nous venons d'exposer: ho tàn
ánthrõpon thélõn hubrísai houtós estin [voici celui qui veut insulter l 'homme
(litt.: le voulant insulter l'homme est celui-ci)]. D'une maniere générale, la
transposition au participe d'une construction à verbe de volonté produit ce genre
{ 1O} de phrase. (La raison pour laquelle les verbes de volonté ont cette
spécificité d'exiger une construction à l'infinitif, nous l"exposerons 1e moment
venu299.) Eu égard à la construction dont nous parlons, le participe hekon
[voulant bien, volontiers, de plein gré] n'aura plus de participe que le nom3oo,
car il ne fournit une phrase complete ni avec l'infinitif, ni sans: *ho tàn
142 nEPI IYNT A:::Em A

116 ica\ yà.p xmp\ç WÚ à1tapEµq>áto\J àicat<ÍÀ.Â.TJÂ.<>Ç ó1 ÀÍiyoç. ElpTJtCXI Í)µiv


àicp1[3éau:pov E:v ti;> itEpi µeuixéiJ.r i) aitÍa 'ti); àica'UXÀÂJll.ótr\'tOÇ.

§ 142. 'E!;íiç pTJtÉov 1Ca\ 1ttpi tÍÍ>v imota1Ct11CÍÍ>v ãp0pCJlv, Íi1tEp ou


µÓvov táÇE1 ica\ q>CJlvfi ó1aq>ÉpE1 tÍÍ>v 1tpotaict11CÍÍ>v, à)J..à. 1Ca\ Év crovtá-
ÇE1 1táw óiacpópqi. Ka\ 1tpÓÓTJÂ.a µE:v tà Ó1CÍf!>opa ti\ç q>CJlVÍÍÇ 1Cai2 tijç
'llÍÇE.cilç, crii µiJv m\ tà-ci); auvriJipx:,3, !tEp\ ~ m\ ~ bc0roea1.

§ 143. Tà 1tpotaK'tl1Cà tíi>v ãp0pCJlv auvoÓE:Í>Et toiç óvóµaow Eiç tó auto


pfiµa Kat dç tÍ)V autÍ)V µttoxfiv, áv0~ ltEpumUÍ, av0p<Ó!tO\l
q.õovwç illCO\lCJ(I· ICCXI fo cruv ã.p0pqi. "01tEp àóúvatov EYXCJlPÍÍCJCXI Ev
10 Ú1tota1Ct11C4J, ÀÉ:yCJl icatà l:v11CÍ)v oúvtaÇw· EtÉpou yàp 1távtCJlÇ pfiµatoç
117 1tapɵ1ttCJlCJlV aÍtti, ~Â.9EV ypaµµa'nKO<; Ô<; lhEÂ.ÉÇa'tO, ÔÇ cXvÉ"(vCll,
Kav E:v µttaj3áot1 yÉVTJtm tà toú i>fiµatoç, ÀkyCJl Év hÉpcp 1tpoocímcp,
civ&p<Óltlp ioµÍÂ.TJOa q, 11:apéaxov !;Evíav. Ei µÉvto1 nç tji 1tpo-
1CE1µÉV(l CJ\JvtCÍÇEl 1tpooÕ4J tà 1tpota1Ct11Cà. ap9pa, Õ:CJÚCJtaWÇ Ó Â.ÓyOÇ
ytvfionm, b ypaµµattKÕÇ ~9ev ÕtEÂ.ÉÇa'to, téj> civ&p<Óltq> ii>µíÃ.11oa
napÉaxov ÇEViav, lCJlp\ç d µÍ) croµ1tÂ.EK'tl1Cov OÍJvÕEoµov l..áj301tv4, õuvá-
µEvov tiç 1C01VÓtTjta toú àv0pcímou 11apai..aµj3ávE08m· ica\ 11poú11tov
Õn tàv 1C aí ií twa tíi>v toi>tcpS íooóuvaµoÚvtCJlv, CÍlç à1Cp1j3fottpov ÉvtE-
Mõç ÉltEÓEÍÇaµtv F:v tft tÍÍ>v crovÕÉoµCJlv crovtá!;t1. Ka0iotatm yoúv OÜtCJlÇ,
10 b ypaµµa-nx:àt; napeyÉvno Kat õ1w!;ato, 'téj> á.v0p<Óitip ii>µí-
Ã.11aa Kat itapÉozov ~iav. -
§ 14 4. Ka\ cpucnic<ÓtEpÓv 11CJlç fonv to
to1oútov É1t1vofioa1. 'Oç Eq>aµtv, to imotalCtllCOV ãp0pov rn\ pfiµa iôiov
q>ÉpEtal, O\JVÓEÓEµÉVOV Õ1à tÍjÇ ttvaq>opâç tip ltpOICElµÉVCfl ovÓµan, ica\
ÉvtEÚ0Ev à.11Ã.<Júv Â.Óyov ou 11ap10távt1 icatà. tÍ)v tÍÍ>v ÕÚO pTJµái:CJlv
15 OÍJvtaÇ1v, ÂÉyCJl tÍ)v Ev t4J oVÓµatl ica\ tÍ)V Év aÚt4J i:4J ap0pcp. "OltEp
118 11ál..1v 11apEÍ11Eto ti/l Ka í auvÕÉoµcp· icowov µEv 11apEÂáµj3avEV i:o Õvoµa
tó 11poict͵EVOv, auµllÂÉKCJlVÓ Õ[ Ettpov ÀÍiyov 11ávtCJlç Kal E'tEpov i>íiµa
naptl..áµj3avtv. Ka\ oÜtCJl to nape:ym'to b ypaµµa-nKÕÇ ôç ÕtEÂ.É-
Ç a t O ÓuváµEl tO CXUtO à11ottÂ.tl têil O ypaµµa-nlCÔt; itapeyévEtO
5 1Cat ÔtEÂ.ÉÇatO, Éyy1ÇOÚCJTJÇ ICCXl tÍ\Ç ovoµaoÍaç tOOV µopÍCJlv· tO yà.p
O'\J\ll'\pti\o0at m\ ouv&:õio0a1 crii µaicpà.v 'ti); ouVOJwµiaç nDrnolCEV.

1. b CB : om. AL.
2. Kal iiis TáeEws ou µt]v Kal Apc (sur une rature) : Kal iiis Táeews- LC. Kal iiis
TdeEWS'" ÓOOXEpÉOTEpa 6t B 1.
3. Tà 1iis OWTÓeEws Apt(mg)B: om. AªCLC.
4. Mf3<>Lev ACB: Mf3oLE (sic) L. La correction avortée du copiste de L témoigne à la fois de
son intention norrnative (cf. 169,2) et de la présence d'une syllepse de nombre dans son
modele (cf. Schneider Comm. 14).
5. TOÚT~ Bekker : TOVTW Apc, OVTW A ac, OÜTWS' LCB.
6. ovµTTÀlKWV edd.: ovµTTÀlKOV ALCB.
DEUX ARTICLES PRÉPOSITIFS À LA SUITE 142

ánthrõpon hekôn hubrisai hoútós estin [voici celui qui volontiers insulter
l'homme], {116) phrase également incongruente sans l'infinitif. Nous avons
exposé à fond la rai5on de cette incongruence dans notre traité Des panicipes.

3. l'aniclepostpositif(§§ 142-157).
142. II faut maintenant parler des articles postpositifs, qui different des
prépositifs non seulement par leur position et leur forme, mais aussi - et
grandement - par leur construction. {5} Or si la différence de forme et de
position est évidente301, il n 'en va pas de même pour la construction302 : e· est
donc d' elle que nous voulons trai ter ici.
3.1.J.J. Regle d'introduction d'un nouveau verbe. Affinité entre article
postpositif er conjonction copulative (§§ 143-144).
143. Les articles prépositifs qui accompagnent les noms s'associent au
même verbe ou au même participe qu'eux303, par exemple quand on ajoute un
te! article à ánthrõpos peripateí [(un) homme marche] ou à anthropou ãídontos
ekousa [j' ai entendu un homme chanter (litt. : j' ai entendu (un) homme
chantant)]. Rien de te! n'est possible avec {10) l'article postpositif, j'entends
dans une construction au singulier304; [dans ce cas] en effet, le postpositif exige
absolument l'introduction d'un deuxieme verbe: {117) êlthen grammatikõs hõs
dieléxato / hàs anégnõ [(il) est venu un grammairien qui a discuté/qui a-lu].
Cela vaut aussi quand il y a transitivité verbale, je veux dire [quand l'action
passe] sur une autre personne: anthrôpõi hõmílêsa hôi paréskhon xenían [j'ai
parlé à (un) homme auquelj'ai offert l'hospitalité]. Qu'on introduise dans ces
constructions des articles prépositifs, il en résultera une malforrnation dans la
phrase: {5} *ho grammatikàs êlthen dieléxato [le grammairien est venu a
discuté], *tôi anthropõi hõmílêsa paréskhon xenían [à-l'homme j'ai parlé j'ai
offert l'hospitalité], à moins que, grâce à une conjonction copulative, 'homme'
puisse être mis en facteur commun3os. II s'agira évidemment de kaí [et] ou d'une
conjonction équivalente, comme nous I' avons montré de maniere complete et
détaillée en traitant de la construction des conjonctions306, La phrase se présente
alors ainsi: {10} ho grammatikàs paregéneto kai dieléxato [le grammairien est
venu et a discuté], toi anthropõi hõmílêsa kai paréskhon xenían [à-I'homme j'ai
parlé et offert l'hospitalité].
144. II ne se passe rien !à que de tres naturel, comme on va !e voir. L'article
postpositif, nous l'avons dit, a un verbe auquel il se rapporte en propre, et il est
conjoint307 par I' anaphore au nom qui précede: de ce fait, il ne donne pas une
phrase simple, puisque chacun des deux verbes {15} asa construction, l'un avec
!e nom, l'autre avec l'article lui-même. {118) Or c'estjuste ce qui se produit
avec la conjonction kaí [et]: d'un côté, elle met le nom qui précede en facteur
commun, et de !' autre, coordonnant une autre phrase, elle rend obligatoire
l'emploi d'un autre verbe. C'est ainsi que paregéneto ho grammatikàs hàs
dieléxato [est venu le grammairien qui a discuté] revient au meme que ho
grammatikàs paregéneto {5} kai dieléxato [!e grammairien est venu et a
discuté]. D' ailleurs, les dénominations mêmes de ces parties de phrase les
rapprochent: sunêrtêsthai [être articulé] et sundedésthai [être conjointpos sont à
peu de chose pres synonymes.
143 nEPI l:YNTAõ:Enl: A

§ 145. "Ecrnv fü: imi êÍMTJ a1ÍvtaÇ1ç iaoôuvaµoúcra tfl ÚltotaJCtucfl


OUVtáÇEt tOOV cxp0poov, Tt Ôtà tÔlV avacpOpllCOOV clvtOOV\lµlÔlV, à\epcÍlnrp
ªª
roµ ÍÂ.fl icai autip ltapfoxov Çevíav' ó 1 ypaµµanicàc; itapr:yÉ-
10 veto icai ofitoç li1eÃiÇato. IláÀ.1v yàp Ti Éy1mµÉVT) àvacpopà Év ti"j>
iip0p<p auwitf\PXE ra\ç tota1Ítmç àvtoovuµ ímç, JCai Ev0Ev tà 10\i Àiiyou
ica0ícrnxw fyyiÇovta Éavtéiiv. -
§ 14 6. O{ix\ oúv iiitol..á~ot tiç iicp' t:v
µÉpoç Àiiyou 1tÍ1ttE1v tà µÓpia; Oú 1tàvtooç · oú yàp on to 1tapE1tÓµEvov
to\ç iip0potç <iitrivÉyicavto, ica\2 < amà > ãp0pa, ElYE icai iíM.otç ÔtacpÓpotç
15 ÕtÉcrTI]KE tà µópia. Kai yàp icai tà pfiµata to EÜXPTJOtov téiiv ica-
t' Eu0E1av <ivtoowµiéiiv à1tTJVÉy1Cavto, JCa\ ou 1tàvtooç Ev µÉpoç /J:Jyou· 1tá-
Â.1v yàp Kal autà ltOÀ.À.olÇ ÔtÉcrtTjlCEV iÕt<ÍJµaatV. 'A).).,à ica\ 7tpOEICtE0EÍ-
µE0a 011 àvt\ téiiv Ú1totaJCtlJCÔlv iip0poov à6po1at1icoç aúvõrnµoç 1tapa-
119 Â.aµ~àvEtCll, KCll ouxi EV µÉpoç Àiiyou oi á0po1anicoi OÚVÔE0µ01 icai tà
ã.p0pa.
§ 147. 'AJJ..' OOOE Katà tTtV Q\ltTjV CJÚvtaÇ1v cruµcpÉpOvta\ a\ àvtoo-
vuµ Ía1· aito\ia1v yàp 1táÀ.1v tov aÚvÔEaµov, ypaµµanicàc; mzpr:yÉYE'lo
ical. ofnoi; õtü.iÇato· 1tpo\i1twv on, Ei Í>cpÉÂ.o1 tH; tov a1ÍvÔEaµov,
aOÚVEta tà 'tOV Àiiyou yívum. (Ilpàç olç ica\ ôúvatm icai OEllCtllCWtEpov
aU-to to 1tpóaoo1tov voE1a0m, ypaµµanicoi; napqÉvno icai oÚtoi;
litEÂ.ÉÇato, À.Éyoo ÔElK'tllCÔlÇ· ica\ Etl Éll:l tf\ç autóç àvacpop11Cf\Ç to
icat' iÇoxitv 1tpóaoo1tov voo1͵Evov, ypaµµanicoi; napeyÉvEto icai
autoç lilEÃ.ÉÇato, Õ>ç Ei tlÇ OVt(I) Â.Éyo13' ó OEOll:ÓtTJÇ' o K1Íp1oç .) Ei
10 µÉvtOI tfl àp6p1icfl cruvtáÇE1 É1tEv0EÍTJ tlÇ tov a1ÍvÕEaµov, CJaq>EÇ Õtl acp1-
cnáµEV0v4 to ãp0pov to\> cruVTJptf\a0m ouJC àvoíaE1 to 1tpo1CE͵Evov õvoµa,
ãÃ.Â.o ÕÉ tl àop1atooõ&ç voo1͵tvov, àvElpámcp cbµV..rioa icai qi Çevíav
ll:apÉOXOV. IlÕlç oÚv tOCJaÚtTjÇ Ôtacpopâç OÜOTJÇ 1tapaÕÉÇttaÍ t\Ç to
ixp' Ev µÉpoç 'AÍ:ftOu imáyav n iip0pa mi tàç àvtoowµ ía.; ;
15 § 148. 'En tà iiitotaict11eà ãp0pa àõ1acpopE\ 1tpoç to icatàMTJÃ.ov
tf\ç ltt<ÍlaEOOÇ tÔlV 7tpOtaaaoµÉVOOV autWV ovoµátOOV, 1tpoç Íi Kat àva-
1tɵ1tE\ titv ávacpopáv, ãv0pconoç ~À.8ev ôv ÉÇÉvtoa, q>ÍÂ.ou i;icouoa
qi icai npcáiiv auvÉ~aÂ.ov. Ka\ ÉÇ Eu0daç µi:v óvóµatoç 1tapá6Ea1ç
120 yÍvEtm JCa\ 1tÂ.ayÍaç 7tt<ÍlaEwç, É1tàv EtEPlfl 1tpoa<Íl7t<p Ti õ1à8ea1ç toü
pfiµawç 1tpoayÍVTJtm. 'EK õi: 1tÃ.ayíaç óvóµawç EU0Eiaç É1t11pÉpEtm ãp0pa,
EltàV Tt toÜ c'íp0pou àvacpopà tà pf\µa 7tpOOVE͵!l ti"j> 7tpOICElµÉV!fl oVÓµatl
té!> icatà titv 1tÂ.ayÍav. TÓtE yàp õúo Eu0t\m vooüvtm, À.Éyoo toü óvó-
µawç ica\ t0\i Í>1totaictucoÜ ãp0pou, otav to airtà 1tpóaoo11:ov 'tàç ÕÚO
õi.aBroru; owÉX!l·

1 . b ALCB : suppr. Lehrs, Uhlig.


2. Kal <aimt> áp0pa conj. Maas (1912: 11): Kal líp8pa AL, Kal líp8pa ÉoTlv CB Uhlig.
3. ÀÉ')'DL Sylburg : ÀÉywv ALCB.
4. ácj>1<JTáµEvov Sophianos : Ém<JTáµEvov ALCB.
L'ARTICLE POSTPOSITIF 143

3.1.1.2. Proximité entre article postpositif et pronom anaphorique. (§§ 145-


147).
145. II y a encore une autre construction équivalente à celle des articles
postpositifs, celle des pronoms anaphoriques : anthrôpõi hõmílêsa kai autôi
paréskhon xenían U'ai parlé à (un) homme et lui ai offert l'hospitalité], ho309
grammatikõs paregéneto {10) kai hoútos dieléxato [le grammairien est venu et
il a discuté]. C'est qu'ici encore, l'anaphore contenue dans I'article se retrouve
dans ces pronoms, et du coup les deux phrases deviennent tres proches !'une de
l'autre.
146. N'y aurait-ilpas là une raison de ranger ces dcux [especes de] mots dans la
même partie de phrase3tO? Absolument pas. II n'est pas vrai que, pour s'être
approprié un accident appartenant aux articles, les pronoms soient < eux-
mêmes > des articles: aussi bien y a+il entre ces mots d'autres différences.
{ 15) Les verbes aussi, par exemple, se sont approprié la valeur des pronoms au
cas direct, mais il n'en résulte nullement que verbe et pronom forment une
unique partie de phrase, car, eux aussi, bien des propriétés les séparent3 11 . Autre
exemple: nous avons dit que Ia conjonction copulative s'emploie à la place des
articles postpositifs, {119) et pourtant conjonctions copulatives et articles ne
sont pas la même partie de phraseJ12.
147. Quant aux pronoms, ils ne se construisent pas non plus de Ia même façon
[que les articles postpositifs]. puisqu'eux encore exigent la conjonction:
grammatikõs paregéneto kai houtos dieléxato [(un) grammairien est venu et il a
discuté]; il est clair que, si l' on supprime la conjonction, {5} la phrase ne se
comprend plus3t3. (En outre, [avec le pronom] on peut comprendre que la
personne est l'objet d'une déixis: grammatikos paregéneto kai houtos
dieléxato, j'entends avec valeur déictique [(un) grammairien est venu et celui-ci
a discuté]; l'anaphorique autós peut, !ui, s'interpréter comme désignant la
personne par excellence: grammatikos paregéneto kai autos dieléxato [(un)
grammairien est venu et II a discuté]. comme qui dirait 'le Maltre', 'le
Patron'3 14 .) Si {10) en revanche on introduit la conjonction dans la construction
avec article [postpositif], alors il est clair que l'article, cessant d'être articulé au
nom qui précede, n'en assurera plus l'anaphore, mais celle d'une autre
[personne], conçue comme indéterminée: anthrôpõi hõmílêsa kai hói
paréskhon xenían U' ai pari é à un homme e t (à celui) à qui j' ai offert
l'hospitalité)315. Comment donc, en présence de différences aussi importantes,
pourrait-on adrnettre de ranger articles et pronoms sous une rnême partie de
phrase?
3.1.2.1 Le cas de l'anicle postpositif dépend desa relation au verbe subséquent.
(§§ 148-150).
148. { 15} Les articles postpositifs sont indifférents à la congruence
casuelle avec les noms qui les précedent et auxquels ils renvoient par anaphore:
ánthrõpos elthen him exénisa [(un) hornme (nomin.) est venu, que (acc.) j'ai
reçu chez moi]. phílou ~kousa hói kai prÔên sunébalon U'ai écouté (un) arni
(gén.) que (dat.) j'avais rencontré avant-hier]. (1) Apres un nom au cas direct,
on appose l' article {120} à un cas oblique si le proces verbal est assigné à une
autre personne. (2) Apres un nom à un cas oblique, l'article est au cas direct si,
par l'anaphore qu'il opere, il assigne le verbe au nom précédent, qui se trouvait
au cas oblique. (3) On n'a en effet deux cas directs - j'entends celui du norn
{ 5) et celui de l' article postpositif - que lorsque la rnêrne personne réunit les
deux proces316.
144 TIEPI IYNTAZEOI A

§ 14 9. Tou µE:v ot'iv 1tpcínou ypaµµanJCoç 1\ÃBev


~1 b Tp'Í>lpmv ioµíl..11aev· i.v yàp tji ruldq. wü Tpúcpmv tà wü Pf\µa-
toç i:vr:rtv=. Toü õE OOnipou
ãvôpa µ01 EwE7tt, Moüaa, 7tOÂÚtpo7tOV, O; µáN:x 7t0/W!J.
10 1tÃáyxflr) (a 1}
OW.VµÉV!]v, i1 µupi' 'Axmoiç (A 2}
~aav µEv yàp 1tÀáy1m, 'tfiç [õE]2 Õ1a0ÉaECJJÇ fipt1]µÉV1]Ç f:K téiiv Mouaéiiv,
aí ó '3 Eii0E\a1 t7t1]vÉx0naav lità to tov iivlipa Ti)v Oiá0Ea1v àvaliEliÉ-
x0a1 lCCil fa14 Tiiv µfiv1v· Eatl yàp 8ç mMí-rx&ri. ;\ E&iiu µupía icaJCà
IS toiç "&l..11111. Ka\ iin wu tpítou
~ KE µÉ:y' oíµcó!;EiE yÉpmv imnif..áta Thikú;,
O; 7tOtÉ µ' Ei.póµE\OÇ µÉ:y' eyf(hv (H 125 Cl 127}
Kllt yÍJtJ W O͵IÍI~ bt\ tOÜ fhiÂ.Éwç tÉ0EIKE Klll tO YT10íiaat.
§ 15 o. Taútn µ01 lioKEl lCCXl àKataM.Tit..mç KE͵Eva tà iip0pa 7tpà.;
20 tà 1tpoKE͵EVa 7ttmt11Cà t..óyov KatáM.nf..ov auyKÀEÍElv5 , Ka0ó, to\ç i>Ti-
121 µaa1 KataKÀ.EÍOvta t..óyov, tiiv toút01ç auvoliEúouaav 1ttéiia1v µEtaÀ.aµ~á-
VEI, i.iÍOtE Ti)v àvacpopàv µev ;(apÍÇEa0a1 ti!> ÓvÓµan, Ti)v ÓE 7ttéiia1v
têp pnµan, llu~itEµ111"áµ11v cpÍÀ.q> ôv JCcxl Tp•v ytvcÍ>alCEt, ElyE
to ytvlÍ>cncEt ainat11ciiv Wimtá "En ti:!> 'Apíatapxóç éattv ó é~'Yll-
aáµevoç tà iton\µata 1tpoq>avéiiç avEl..À.Et7tÉÇ fonv· Ei µÉVtOI àvt\
tou à to ã; nç 0dn. oúKÉt1, 'Apíatapxóç éanv ôç t!;1]'Y1]0áµEVOÇ
tà ltOtÍJµata. Kal q>aÍVEtm on, Ka000ç 1tpoEÍ1toµEv, Oià Ti)v iliiótl]ta
tou imotaKttKoú iip0pou· 1tpoaÀ.a~ov youv to pfiµa àltaptíÇEt tov t..óyov,
'Apícnapxóç Éanv 8ç é!;11'Y11aáµEVoç i:à 1t0tÍJµata E&uµáa01].
10 § 151. Ilpoq>avEç o?iv ot1 tà -rfl cpmvn 11pota1Ct1Kà iip0pa º"" iiM.mç
El!IVOTl0TiaEtCXI Otl civ6' UltOta!CtllCÍÔV EatlV, d µfi m\ i>Tiµa cpÉpo1to, o-
7tEp lliiov imota!Ct!ICÍÔV, ~OTl Kat 'tfiç tál;ECJJÇ [Kat 'tfiç cpwviiçf to tolOUtOV
fvllEIKVUµÉV!]ç, <Íl; fxEI tO
têp oUOE KpÓWV 'AxrUJi:oç iaocpapíÇE\ (CI> 194).

!. i\i LCB : om. A.


2. 8€ ALCB: suppr. Skneczka.
3. al 6' Skneczka: als ALB, als al C.
4. €n Dudith : itnl ALCB.
5. <nryKMlELV Sophianos: Olr(KMln ALB, Oll"(KaTaKÀflfl e.
6. TO edd. : b ALC!B'.
7. Kal nis cf>wviis ALCB : suppr. Schoemann.
L'ARTICLE POSTPOSITIF 144

149. Voici un exemple du premier cas: grammatikOs elthen hôi Trúphõn


hõmílêsen [(un) grammairien (nomin.) est venu à qui (dat.) Tryphon a parlé]; !e
verbe 'a parlé' va avec !e cas direct Trúphõn. Exemples du deuxieme cas:
ándra moi énnepe, Mollsa, polútropon, hõs mála pollá
{ 10} plánkhthê [Od. 1.1]
[dis-moi, Muse, l'homme aux-mille-tours (acc.), qui (nomin.) si
longtemps erra] ;
(menin) ouloménên, hl muri' Akhaioís ... [II. 1.2]
[(la colere) funeste (acc.), qui (nomin.) (causa) aux Achéens mille
(maux)].
Les noms sont à des cas obliques, !e proces se rattachant aux Muses, mais [les
articles] qui suivent sont au cas direct parce que c'est 'l'homme' et, dans le
deuxieme exemple, 'la colere ', qui assument !e proces : c' est !ui qui a erré, c' est
elle qui a causé mille maux { 15} aux Grecs. Et maintenant un exemple du
troisieme cas:
e ke még' oim0xeie gérõn hippeláta Pelew, ( ... )
h61 poté m' eirómenos még' egetheen [/l. 7.125 et 127]
[comme il gémirait !e vieux meneur de char, Pélée (nomin.), ( ... )
qui (nomin.) jadis prenait tant de plaisir à m'interroger].
C'est en effet à Pélée que [le Poete] assigné à la fois 'il gémirait' et le [fait de]
prendre plaisir317.
150. Si les articles [postpositifs], malgré l'absence de congruence avec {20} les
casuels qui les précedent, donnent une phrase complete congruente, c'est à mon
avis que, {121} assurant la complétude de la phrase grâce au [deuxieme] verbe,
ils se mettent au cas qui doit s'associer avec !ui - ils offrent ainsi l'anaphore au
nom et le cas au verbe: dans diepempsámên phílõi hàn kai Trúphõn gin6skei
[j'ai adressé un message à un ami (dat.) que (acc.) Tryphon aussi connait], c'est
gin6skei [connait] qui réclame l'accusatif. Autre exemple d'une phrase ou,
manifestement, rien ne manque : Aristarkhós estin ho exêgêsámenos tà poiemata
[Aristarque est le commentateur (litt.: l'ayant commenté, part. substantivé) des
poêmes]; mais si, à la place de {5} ho [!e], on met hós [qui], ce n'est plus la
même chose: *Arístarkhós estin hàs exegesámenos tà poiemata [Aristarque est
(celui) qui ayant commenté les poemes]; la raison en est évidemment, comme
nous l'avons dit plus haut, cette particularité de l'article postpositif, qu'il a
besoin de s'adjoindre un verbe pour compléter la phrase: Arístarkhós estin hàs
exegesámenos tà poiemata ethaumásthe [Aristarque est (celui)/c'est A. qui,
ayant commenté les poemes31s, fut admiré].
3.1.2.2. Article prépositif enfonction de postpositif: critere de la construction
verbale ( § 151).
151. { 10} II est donc clair que les articles qui, par leur forme, sont des
prépositifs ne seront interprétés comme remplaçant des postpositifs que s'ils se
rapportent à un verbe319, puisque c'est là !e propre des postpositifs. Cet emploi
ressort déjà de leur position [[et de leur forme]p20. ainsi dans:
(. .. Dii Kroníõni mákhesthai)
tôi oude kreíõn Akhel6ros isopharizei (li. 21.193-194]
[( ... lutter contre Zeus fils-de-Cronos)
que (litt.: le) pas même le puissant Achélôos n'égale].
145 ílEPI !YNTAE:Eru: A

122 Ka1 yàp i:vtKa 'tfiç táÇECOç· µetà yàp to õvoµa tÉ9E1tm· [Ka1 EVEKa 'tfiç
<p<JJVÍ):; • àitO yàp
toü t iípÇato, tfüv incotaKtucÔl\I Oíxa toü t Ã.E'yoµÉvmv· )I
Ka1 fo 'tfiç auvtáÇEroç · q>ÉpEtm yàp bt\ to iaoqJapílp. - Ilótt µÉvto1
tà t01a\Jta tWV ãp9prov OÜtE Ú1totaKtlKà ttvm ÕÚVatal ap9pa OÜtE
5 1tpotaKnKá, áM' ~ àvtrovuµ1Kà ~ àopunoúµtva µóp1a, Éltàv tàç ouv-
~ ÉltÍroµev tiir.> àvtrowµ!ÜN, 7tap<XO'tÍpoµev.

§ 152. Teútrov tfl& tx_óvroiv Éltlma'liov tÕ


m\ 9<ÍlpflX" ô yàp iív o~~ matOç haipoç (l: 460),
1tóttpov to ó 1tpotaKt1KÓv Êanv 1tpoç to ma-ioç &-iaipoç, fi àv9' ú1to-
10 taKt1Koü êanv wü oç, àvacptpóµEVOv 1tpOç to 9mp11 x:a, fi 1tpOç to h a\-
123 poç Ka9' incotaKttKi)v aúvtaÇ1v tip11tm. 'AvÉq>lKtov oí'iv 1tpotaKnKov
o:uto 1tapaÕÉÇaa9m · ov yàp µttà 1tpotaKt1Kov iip9pov Pfiµá 1tott f:1t1-
q>Épttm, Élt1q>ÉpEtat fü: to ~V' ô OVK aÂ.Â.o ti rucmtfiot1 fi intotaKttKOv
iip9pov. "01ttp ov m9avov Élt\ tov 9ropaKa àvaq>Épto9m · oú yàp toÜtov
µówv ~ ó nátpoKÃDç · iíµa yàp
àmriõa m\ tpuq><ÍÂ.Euxv
m\ m)..iu, 1CV11µiõaç Dei oqropíoiç àpapuíaç
mi 9<íipTiKa O: 458460).
Ka\ Eáv t1ç to wwmo 1tapn, cn
µáxeta1 to àKatáU,,l.ov toü '}Jyyou·
10 õo9~aEtm yàp O'tl Ti Ü!tapÇ1ç tOÜ 9<ÍlpaKOÇ õià tfiç toü ap9pou auv-
táÇtroç votita1, Ka9cíx; 1tpoÚ!tEÕtíÇaµev· Kat ei toüto, 1tfuç to inatoç
ba:ipoc; ouvaptfl~Ottm µnà p~µatoç EtÉpaç tú9eiaç voouµÉVflÇ ouv
ÉtÉpcp p~µan tí/> ~v; 1tóte õúo eú9eim KatáMflÂDV '}Jyyov EltOÍfloav;
124 aµElVOV oí'iv EKEivo <pávm, cíx; 1tÃ.ayia Kat tú9tia KatÚMflÂDV AfyyOV
ltO!Ei. -
§ 15 3. 'H oí'iv cii9eia Ti õià toü Õ2 eiç tiiv aVriiv eú9t\av 1tapa-
Ã.aµ ~avfo9ro toÜ ha\poç , ôç ~v ainéj> matÕÇ haipoç, ánóil..eoe
W. 11:pom'te1ÂeyµÉva, Af:yro ào1tíõa Kat tpucpá>..e1av Kat KaÂ.àç KVflµiõaç
Kat 9wpf1Ka· Ettpa yàp àvti toútrov Cxitávtrov ÉÇmtfrta1. Xropiç ei µTi
9ÉÀ.o1 nç ainanKi)v é'Çro9tv 1tpoavtiµm, E:cp' ilv 1távtroç f:vEx9~ottm to
à1t<Í>À.Eoev m\ Ti 1tpó8to1ç wü iip9pou yÉV01to wü õ ç , lCIXt 9Ó>P1lx'· ôç
yà.p Í>lri\PXEV ainéj>, toVtOV CÍ7tCÓÂ.eOEV ó matôç ha\poç.
§ 154.3 Ka\ itapà AÀ.KaÍcp oi 1ttp\ 'Aitiro>u tàv Móx9ov tà
0

10 Ku!J.maç oµ~ (fr. 5 Bergk4)


125 f.v p~µatoç ouvtáÇtt iíKouov, oú 1tapaõtxóµtvo1 µttoxnv to1aÚtflV EK
~aputóvou p~µatoç, tiyt TI\ç t01aÚtf1Ç MÇEroç oÚK é'xovtm Katà to
Kowov Eic ~apui:óvrov oí'iam pflµátrov. 'A/....Ã.à Kat 1tpoç to to1oütov
lõtilCVUto cíx; Kat 1ttp107UÍJµevov e\11 Pflµa tÕ µt.lliõ, Mev Kat tà

1. Kal ~llEKO -XEyoµi11w11 ALCB : suppr. Schoemann.


2. B Uhlig . ~ ALCB.
3. Présent dans le ms A. le texte du §. 154 est barré d'un grand trait en diagonale dans L. et il
manque dans CB.
L'ARTICLE POSTPOSITIF 145

{122} La position est révélatrice, puisque [l' article] est placé apres le nom; ([la
forme également, puisqu'il commence par un t, alors que les postpositifs n'ont
pas de t]]; mais en plus la construction32 1, puisque l'article se rapporte à
isopharízei [égale]. - Dans quels cas ces articles ne peuvent être ni postpositifs
ni {5} prépositifs, mais sont des mots pronominaux ou indéfinis, nous
l' exposerons quand nous aborderons la construction des pronomsJ22.
3.1.2.3. Examen de textes poétiques (§§ 152-154).
152. Cela étant, dans :
... kai thOrekh'; hõ gàr en hoi apolese pistas hetairos [ll. 18.460]
[ ... et un corselet; car le / ce(lui) qui était à lui, (son) fidele
compagnon l'a perdu],
il faut examiner si ho est prépositif et va avec pistas hetairos [fidele
compagnon], ou s'il remplace { 10} le postpositif hós [(celui) qui] et renvoie à
thOreka [corselet], ou à hetairos [compagnon) {123} dans une construction
postpositive323. En fait, son interprétation comme prépositif est intenable:
jamais un prépositif n'est suivi d'un verbe, or ho est suivi de en [était], ce qui
impose le postpositif. Or il n'est pas plausible que ce postpositif renvoie au
corselet, car ce n'est pas la {5} seule piece que Patrocle ait perdue: il a perdu à
la fois
"un bouclier, un casque, de belles cnérnides avec leurs couvre-
chevilles, et un corselet. .. " (v. 458-460).
Et même si on néglige cette [objection], on se heurte encore à l'incongruence de
la phrase: { 10} on accordera en effet que, de par la construction de l' article, on
entend que c'est le corselet qui 'était' à lui, comme nous l'avons montré plus
haut; or comment, dans ces conditions, articuler pistas hetairos [(son) fidele
compagnon (nomin.)) à un verbe [qui dépend déjà] d'un autre cas direct - celui
qui s'entend avec le verbe en [était)? Depuis quand deux cas directs peuvent-ils
former une phrase congruente? {124} II est plus exact de dire que, pour avoir
une phrase congruente, il faut un oblique et un cas directJ24 •
153. En fait, le cas direct de hó doit être identifié à celui de hetairos325 : hõs en
autoi pistas hetairos apolese tà prokateilegména [litt.: celui-qui (nomin.) était à
lui fidele compagnon (nornin.) a perdu les pieces énumérées (acc.)], c'est-à-dire
bouclier, casque, belles jambieres {5} et corselet: c' est en effet de tout cela
qu'[Achille] demande le remplacement. A moins qu'on ne veuille suppléer un
accusatif, sur leque! devra forcément porter apolesen [a perdu], !' article placé en
tête devena:ot hós [celui-qui]: ... kai thOrekh'; hõs gàr huperkhen autoi, toúton
apolesen ho pistas hetairos [ ... et un corselet; car celui-qui (nornin.) était à lui,
celui-là (acc.) son fidele compagnon (l') a perdu]326.
154. Autre [probleme]: on a, chez Alcée:
{ 10} Kullánas o médeis (fr. 5,1 Bergk = 308b,l Lobel-Page)
[litt.: le régnant, ou: (toi) qui regnes sur Cyllene32 7 ).
{125} Apion Mochthos328 construisait médeis comme un verbe: il refusait d'y
voir un participe tiré d'un verbe baryton, ces participes ignorant ce type de
finale dans l'[usage] commun. Mais on a montré là-contre qu'il existe aussi un
verbe circonflexe medo, d'ou vient:
146 CTEPI IYNTAEE!lI A

tici>&ÍMJç µditwv (fl 234 ),


cilp' oú to µÉÔt\JU, ID; oi1111µi, Kai E'tt Ti µÉôni; 1 auvoüaa µEtoxil Katà to
alCÓÂ.ou9ov. KáK 'tfiç ypmpiiç ôE. OUVTJÂ.ÉyXOV'tO, OUK OÜOT]Ç 7tO'tE óià
wü o2 m"lix ltâv &útEpov 7tpÓo<i>7tov mp' Aioi.rixnv.
§ 15 5. Tà intotaKttKà ãp0pa tÓtE µE.v bv KotvÓ'tT]tt EXEt to Piiµa,
10 otav Kai E7ttµEpíÇn tà 1tpÓ<Joo1ta tà 1tpoii1toKE͵Eva. Cl>ÉpE yàp oÜtoo
19áva1, ôté7m1crav àetol oç µev ano
avatol..i\i;. oi; õt li\í- axo
aim;. ~ mi rn bti tiiç 10urútriç auvuíg.oiç,
126 «Ai9íonaç, 10i litx9à &liaímm fuxa101 áYópêov,
cii µEv ÓOOOµÉ\o\l 'Yltq)ÍOWÇ, cii ô' ávúMcç (a 23-24)»3.
Mttà tà Ai8íon:ai; E!tupÉptt intotaKttKov ãp0pov to o 't, ÍÍ!tEp auVT]0ÉatEpov
Ótà "tOÜ 't "OµT]póç 19T1atv,
5 1Dt füx9à &óaíaint, fuxa101 GM>p&v.
Kai oa19Éç Eottv lítt Ti tou Õtôaíatat oúvtaÇiç 19ÉpEtat 1tpàç 't"Í]v 7tÂ.T]-
9uV'ttK"Í]v ru0Eiav, iftiç 11:atà to t:Çiiç E!ttµEptÇoµÉVTJ 1tpàç 't"Í]v tíi>v Ai61Ó7toov
ôtáotaotv Kotvov 1tapaMiµ~ávE1 to />iiµa µEtà tíi>v u1tota1CttKÍilv
ãp9poov.
10 [[...
...n4
§ 156. 'ílç Ei Kai bt' ElCEÍvou tou <JX1͵atoç 1tpocm6EÍT] /liiµa, itáÃ.tv tÕ EÇ. a\ito\J
E7tlµEp1ÇóµEvov ávEvÔoÍaowv fotat, oi. ôE: ÕÍ>o cnc:Ó!tEÂot i.icávoumv
oi; µE:v áxpt 'tou oupavou, ôi; Õe Ó.XP\ 'tOU '01..Í>µn:ou (e f. µ 73~
15 Ou 1tpoÜ7tÓV'toç yàp tou totoÍ>tou áváylCT] 1tâ.cra ti/> intotaKttKí/> ãp0pip
127 1tpo<ryÍvEcr6a1 to p;;µa tfiv tE 1tpoü1toooav tu9Eíav, Ka0ID; E7tEÔEÍÇaµEV,
dç yEvtici]v µEtEÀ.0Eív· aÜtT] yàp µÓVT] µiJ 7tpooÀ.a~oooa p;;µa É1ttµtpÍ-
ÇEtat EÍÇ tà EÇ au'tÍjÇ 7tpÓ<JC117t(X VOO"ÍJµEva, a'í 'YE llltV ÚÀ.À.at 7ttÓX1ElÇ
< oii1CÉn >s• EÍ µTi n:pooÃ.ájX>tEV Pfv.ia· < ... >6
Nrot0píôat ô' o µEv oüino' 'AníµWJV (fl 317)"
1tpo19avíi>ç yàp 7táÀ.tv to o aV'tl to\i oi; Éottv, xoopiç Ei µiJ 7ttCll'ttKOV
À.EÍ!tEt, oú 1tpon")'ÍJ0Etat 1táV'tooç to o 1tpota1Ctticov ãp0pov, exovtoç to\i
À.Óyou tjiôE, 'tÔ>v Ntcr'toptôíõv ô µf;v t:upoç oÚ'tao' 'Atiíµvtov,
'tÔ>V !>Í>o cricOÚÂcov ô µE:v i!ttpoç OÜpavôv 'í icn.

1. µéôns Ahrens : µeôfoooa AL.


2. El Ahrens: E AL.
3. Al9lorras -ávLÓVTOS vers déplacés par Ponus (site dans ALCB: 126,10-11).
4. Cf. n. cr. préc.
5. ovKÉTL edd.: om. ALC!B.
6. On attend ici une formule introduisant la citation homérique qui suit.
L'ARTICLE POSTPOSITIF 146

(5) Dõdónês medéõn [ll. 16.234)


[régnant sur Dodone].
De ce verbe on a tiré médêmi - comme [de oikô] oíkemi -, et de là le participe
régulier qui s'y rattache: médeis329. D'ailleurs la graphie elle-même apporte un
démenti [à I'interprétation d' Apion]: aucune forme éolienne de deuxieme
personne ne s'écritjamais avec ei33o.
3.2. Cas paniculier: deux anicles postpositifs reprennent distributivement un
antécédent pluriel (§§ 155-157).
155. II arrive que les articles postpositifs se rapportent à un verbe mis en
facteur commun33t: {10) c'est quand ils se distribuent entre eux les personnes
de l' antécédent. On dit par exemple: diéptesan aetoi hõs men apo anato tis, hõs
de apà dúseõs [des aigles ont traversé (le ciel), qui venant du levant, qui venant
du couchant332]. Ou bien encare dans la construction suivante:
{126} « Aithíopas, toi dikhthà dedaíatai éskhatoi andrôn,
hoi men dusoménou Huperíonos, hoi d'anióntos [Od. 1.23-24]
[Jes Éthiopiens, qui sont partagés en deux groupes aux confins de
:'humanité, qui au couchant d'Hypérion, qui à son Jevant] >>333.
Homere fait suivre Aithíopas de l'article postpositif hoí (auquel il donne, selon
son habitude, la forme roí):
{5 } ... toi dikhthà dedaíatai éskhatoi andrôn,
et il est clair que dedaíatai [sont partagés en deux groupes] se rapporte au cas
direct pluriel, leque! se trouve ensuite distribué, confonnément à la distance qui
sépare Jes Éthiopiens, et !e verbe est repris en facteur commun avec les articles
postpositifs.
{ 10) [[ ... ]]
156. De même, si, dans !e tour figuré [des "deux écueils"], on ajoute un verbe,
on rétablira un [tour] distributif irréprochable: hoi de dúo skópeloi hikánousin
hõs men ákhri tou ouranou, hõs de ákhri tou Olúmpou [les deux écueils
arrivent quijusqu'au ciel, quijusqu'à l'Olympe)334. (15) Mais s'il n'y a pas
comme ici de verbe avant, il est absolument nécessaire qu'il vienne s'en ajouter
un à !' article postpositif {127} et que, comme naus l' avons montré335, le cas
direct qui précede passe au génitif: le génitif est en effet !e seu! cas qui
permette, sans l'ajout d'un verbe, l'interprétation distributive des personnes
désignées [par le mot au génitif] - < rien de tel avec > les autres cas si on
n' ajoute pas un verbe. [D' ou la figure dans :]
{5} Nestorídai d' ho men oútas' Atúmnion ... [li. 16.317]
. [litt.: les fils-de-Nestor (nomin.), !e (nomin.) biessa Atymnios ... ].
lei, évidemment, ho [!e] est mis pour hós [qui], à moins qu'on n'ait l'ellipse
d'un casuel que précéderait forcément l'article prépositif ho336 [le]; la phrase
deviendrait alors: ton Nestorídõn ho men héteros oútas' Atúmnion ... [des fils-
de-Nestor (gén.), l'un biessa Atymnios ... ], [et pour l'autre exemple:] ton de
dúo skopélõn ho men héteros ouranon híkei ... [des deux écueils, l'un touche le
ciel ... ].
147 flEPl l:YNTASEra A

§ 157. Ka0o &v


10 TIÇ KàicE\w hnmfioEu: 1,
mí µtv ltEIP<XÍWOOl &íxo 7!ÓÂ.ot àµ<pO'!Ép<i>9ev,
o µf:v crotc EmOlt'IOÇ (Arat. Phaen. 24-25),
éi)J,;
1táÂ.1v 'tOU EV'tEÂ.ouç ÕV'tOÇ àll' ôç µho OUIC moMO<;. à1to yàp
icotvou wu 7tEtpaívouot õuváµEt fxEI qicE͵EVOv Pfiµa 'to 7tElp<iÍVE\, Ef!' o
15 Kal ~t:lllt. 'O aUtOç ÀÚyot;, KlXl Em .00 ~µÉvou ÂÍ:Jyou,
<o õ' àvtíoç>2·
128 1táÂ.1v 1tEtpaÍvt1 'tOV iiÇova· •o\J'to yàp auµf!'páÇt'tat· << Oç li' E1tÍ01t'toç
iliv >>3 · Eic yàp .00 jX>pmou ÍÍljlOUÇ àvtíoç Eatl tqi .00 ·~.

1. Émon'ionf Sylburg : Ém~on ALCB.


2. b S' ó:vrlos add. Uhlig d'apres Aratos (Phén. 26).
3. Os S' E:rrloTTTOS" wv (Érrl orróawv L) se trouve avant rrá>J.v dans ALCB; transp. Uhlig.
L'ARTICLE POSTPOSITIF 147

157. { l O} On traitera de la même façon :


kaí min peiraínousi dúõ póloi amphotérõthen,
ali' ho men ouk epíoptos (Aratos, Phénomenes 24-25)
[litt.: et deux pôles le (scil. Taxe') boment, de chaque côté,
mais le non-visible ... ].
lei encore, la forme norrnale est ali' hõs men ouk epíoptos [mais l'un (litt.: qui)
non-visible]. En cffet, du verbe peiraínousi [boment] mis en facteur commun on
tire un verbe peiraínei [bome] virtuellernent présent33 7 , auquel { 15) se rapporte
l' article. II en va de mêrne pour la phrase qui suit:
< ho d' antíos
[litt.: et I' opposé] >338;
{128} (celui-ci) encore 'bome l'axe', et ce qui est donné à entendre, << c'est
hõs d' epíoptos on [l'autre (litt.: qui) étant visible] >>: situé sur Ies hauteurs
septentrionales, [ce pôle] est bien 'opposé' à celui de l'Océan.
BIBAION B

129 § 1. Tfl 1tpot:Koo9EÍan 01JvtáÇe1 tfuv ãp9pcov cXKÓÀ.Ou9ov u1toÀ.<Xµ 13ávco


Kai 1tepi tiiç tfuv àvtwvuµ1fuv ouvtáÇecoç ÓlaÀ.<Xl}e\v· ÉKelva µE:v yàp
µt:t' óvoµátcov Év tolç ÂÓyo1ç 1tapeÀ.<Xµl}áveto, aiitm OE àvt' óvoµátoov,
ou 1tapaoexóµevm tiiv toútoov npotaKttKTiv oúvtaÇ1v Ka0' éiç 1tpo-
5 ene9E͵t:9a ahíaç.
§ 2. Kai oaipÉç i.onv on evt:Ka toii toioútou Kai 1tt<ÍJot:cov t:yt:vovto
OEKttKaÍ, lva Katàl 1tavtàç toii óvóµmoç àv9unÉÂ.90001v, Kai npooóm:cov
O:návtcov 01aKp1t1KaÍ, 'íva tà ÉÀ.À.t:mE:ç toii óvóµai:oç, À.Éyco tiiv tfuv
npooóm:cov 01áKpto1v, aiitm àv9unevex9e\om
àvanl..11p<ÍJocoo1v, Kai tou
JO µE:v óvóµatoç Ei(coo1tiiv1ttfuo1v, toii oE: p~µatoç tà npóoconov 2.

130 § 3. "Ev9t:v Ó\' OÀ.OU KÀ.Ívovtal, OÚO tàç "(EV\KllltCÍtaç KÀ.ÍOElÇ àitooná-
oaoa13, Kai ou Katà OÚ'Yxuo1v, àÀ.À.à Katà µep1oµàv tàv oÉovta· tc'/i µi:v
yàp tÉÀ.t:t ÉVÍJKE tiJv ntoonKfiv KÀ.Íoiv, tc'/i oi: ãpxovti tàv tfuv npoo<Í>-
ncov Emµep1oµóv· oaipf:ç yàp Ott, ei Katà 'tO amo µÉpoç ai oúo KÀ.ÍaEtÇ
Évt:yÉvovto, ouvÉl}11 iiv tiiç µi:v ntcÍ>oECOÇ tà Étt:potoúµevov ànotpil}eo9m
tà toii 1tpooóm:ou OtaKpmKÓv, Kai Eµ1taÀ.tv toii npooóm:ou µetal3aivov-
toç napaip9dpeo9m tà tiiç 1ttcÍ>oecoç ióícoµa. ât' o ntii'xnv µi:v 01aKpÍ-
vouoa àitott:À.E\ tà t\µoü Kai t\µoí Kai iµÉ npóoconov OE tà ɵoi>-CJOÜ
131 npóoconov fü: Kai 1ttcíio1v tà éµoü4-ooí· Kai tv iinaotv óíp1otm to\ç
np0Kate1À.t:yµÉvo1ç óià tà Év i:KatÉpcp µÉpt:l incopijoav ióícoµa. 'EKátt:pat
yoiiv ai KÀ.Íot:tç à1tootâom Éni tà i'.Óta µÓpta, À.Éyco tà Õvoµa Kai tà
pijµa, tc'/i tÉÀ.E1 ouvexpfuvto Katà tiiv KÀ.Íoiv, 1Ca.À.Óç 1Ca.À.0Ü, y p áq><o
ypácpeiç ypácpt:l, ouK á1t19ávwç Kai tiiç àvtoovuµ iaç XPTJOaµÉv,,ç tji
U7tOO'tOÀ.f\ 'tOU ç' oüon ÓtaKpmtj tpÍtou npooóm:ou, aoí- oí moei Kal
~ Ãéya.-
§ 4. Eü119eç µÉvtot u1tol..aµl}ávco, ei iÇepyáoetaÍ nç ó1à
tÍ µfi µâÀ.À.Ov tà tÉÀ.Oç [oU]S npoot:i(CÍ!pt:t tc'/i npooóm:cp, Ka9ánt:p Éni

1. KaTà ALCB : pro Priscien {lisait-il àV'l'l ?).


2. 1Tpóownov. "Ev6Ev (11) edd.: !Tpóownov. Sn'.n-Epov lv&Ev ALCB (&úTEpov résulte de
l' insenion accidentelle dans le texte d' une indication de chapitre sans doure présente dans la
marge de l'archétype: cf. Uhlig, p. xxxn 23).
3. àmxmáoaom ALCB (bonne leçon: cf. l'emploi de Ó.1T001Táon en 281,6): assumentia Prisc.
(= Ó.1TOM[3oiioa1 1 ).
4. €µoii Henz (cf. mei Prisc.): €µol ALCB.
5. oú ALCB : suppr. Skrzeczka Uhlig (mais Buttmann avait peut-être raison de penser que cet
ou redoublait explétivement le µi) qui précede}.
LIVRE D

1.1. Les pronoms remplacent les noms (§ 1).


1. {129} Apres I'exposé qui précede, consacré à la construction des
articles, je pense qu'il convient de trailer de la construction des pronoms: en
effet si, dans les phrases, les articles accompagnent Ies noms, les pronoms les
remplacentl, et, pour les raisons que nous avons données plus haut, ils
n'admettent pas les articles en position prépositive.
1.2. La double flexion - casuelle et personnelle - des pronoms ( §§ 2-4).
2. {6} II est clair que si les pronoms admettent les cas, c'est pour pouvoir
tenir lieu de toute forme du nom, et que s'ils distinguent les personnes, c'est
pour suppléer à la déficience du nom qu'ils remplacent, celle, veux-je dire, qui
touche la distinction des personnes. Ainsi, du { 10} nom ils ont !e cas, et du
verbe la personne.
3. { 130} Par suite, ils se fléchissent intégralement, tout en tenant séparées les
deux flexions les plus générales, au lieu de les confondre, et en attribuant à
chacune la partie [du mot] qui lui revient: à la finale a été assignée la flexion
casuelle et à l'initiale la distribution des personnes2. II est clair en effet que, si
les deux flexions étaient localisées sur la même partie [du mot], {5} ce qui se
serait produit, c'est que la modification casuelle aurait chassé la distinction
personnelle, ou qu'inversement le changement de personne aurait porté atteinte
à la marque du cas. Ainsi, quand on distingue les cas, on aboutit à emou I emoí /
emé [pron. pers. de 1e sg., resp. au gén./dat./acc.], quand on distingue les
personnes, à emou I sou [pron. de 1•/'}.e sg. (gén.)], {131} et quand on distingue
cas et personnes, à emou I soí [pron. de I• sg., gén./ pron. de 2• sg., dat.]; dans
toutes ces formes, cas et personne sont précisément marqués, chacun grâce à sa
[flexion] propre qui trouve place sur une des deux parties [du mot]. Mais dans le
cas ou ces marques flexionnelles sont dissociées, chacune se retrouvant sur la
partie de phrase qu'elle caractérise en propre - je veux dire sur le nom et !e
verbe [respectivement] -, alars c'est pour !'une comme pour l'autre la finale
qu'on utilise dans la flexion: kalós I kalou [nomin./gén. de kalós 'beau'],
gráphõ I { 5 } grápheis I gráphei [j 'écris/tu écris/(il) écrit]. (Et e' est fort à
propos3 que !e pronom recourt à la suppression du s pour distinguer la troisieme
personne [de la seconde]: on a soí I hof [à toi/à !ui], comme on a légeis / légei
[tu-dis/(il) dit].)
4. C' est à moo avis une sottise de s' évertuer à trouver pourquoi ce n' est pas,
plutôt que l'initiale, la finale [du pronom] qui est affectée à la personne, comme
149 nEPI l:YNTA:E:Eru: B

tmv /lTJµátwv, i)icEp to iipxovl. "Eôe1 -yàp éíicaÇ iv hii µÉpE1 npooxwpiiom
132 to tÉÂOÇ, K<Xl EÍ Eo'tlV EÍ!tEÍV, EUÂÓyWÇ t<!i 7ttW'tlKép, El'YE K<Xl 7tpÓtEpOV
tOU PTlµ<XtOÇ <to ovoµa >2, ic:a9Õ>ç É7tEÔEÍÇaµEV, K<Xl ÔfiÂOV ÍÍ'tl to tOÚto'll
iôíwµa É7t1ic:paT1ÍaE1 toíl tÉÂOuç, ÂÉyw fiiv 7ttii>o1v. Ilpoç otç ic:ai àvcrow-
µ ia iativ to àvc' óvóµatoç napaÂ.aµ~avÓµEvov ic:ai iívoµa µiµoúµtvov,
ic:al aacpb; Otl Éltaic:oÂOúOiiµá Éanv to ÉyywÓµEVOv < npóaronov >3. Kai Ei
i:à tÉÀ.11 É7t1ic:patEI tiâv µEpÍilv i:oíl Ãáyou, i:o õc i:ÉÂOç 'ti\ç ávtrowµ iaç
ni:ii>oiç Éattv, Én1ic:pa'CÍ\at1 ãpa Õlà toíl tÉÂOuç to ic:aÃ.Eío9m ávtrowµ ia,
ic:âv />iíµatoç iôiwµa napE1aÔÚ'lta1, f...éyw to npóaro1t0v.
§ 5. Eií/...oyov fyyoílµm npo tiiç ic:atà µÉpoç cruvtál;twç npoÔlaoacpí\am
10 tà Énaic:of...ou9oílvca iôuÍlµata toíç µopio1ç \mep toíl fiiv Eip11aoµÉV11v
ô1ôaaic:aÀ.iav tfiç auvtáÇEroç EúauvomotÉpav -ytvÉa9a 14 .
§ 6. IlpÓKElt<Xl µE:v ouv '1 iÇaipEtOÇ ICÀ.ÍOlÇ ic:at' áµcpÓtEpa µÉp11.
133 OÚvEa'tlv Õf: ôe\Ç1ç Ôit'CÍ\, '1 ic:atà ànÓÀ.utov iic:cpopáv, É1ta\CJÉ µE (cpavtpov
yàp oti ÕtíÇ1ç, àJJ..' ouic: t7tltttaµÉV11 ooof: npóç i:1 ávai:twoµÉV'l). ic:ai
àvt1Ôlaatal..nic:ií, qu ainàv Enaure npóô11Ãov yàp lín t7tltÉtatm tà5
tfiç ôdÇeroç, ic:a9ánEp tà Év tf1 no1Óf11n t7tlVOEÍtm· Â.euicóç ànoÀ.tÀ.u·
s µÉV'lv EXEt fiiv no1ót11m, in1tEtaµÉVT1v ôi: iv t<!i i..euic:átepoç npoç
t'ttpov npóawnov o návtroç E!t1Ç11wílµev· qi Ãáy~ ic:al to ÉµÉ in1teívav
fiiv ÔEíÇtv ànnt11aE npOç o t7tEtá911. ât' o tt µÉvtot Év ixnáomç to
totoútov ouic: ErXWPEÍ, Év toíç ic:a tà µÉpoç Eipiíaeta t.
§ 7. Kaf...oílvcm ai ÉvtEÂ.EÍç ic:atà fiiv cproviJv ic:ai tov ÔlE'Y'lYEpµÉvov
10 tóvov óp9otovoúµevm, táxa cruvrowµoílvcoç toíl óp9oíl ic:ai toíl U..,10\iç·
ai ôf: tov tóvov µEta1:19tíom <ÍlonEpEÍ ~àpoç àno tÍilv É-yKÂ.lVÓvtrov tà
J3ápii icp' EtE,iov ~ Í;yKÀ.ttuaxi· clyt-CÕ
ooi µEv f;y<Íl, cru ô' Eµoí (â 63)
µetà ti); MU.oü; ypwpf); mi Uiv iõtav TÍ:Nov ExEl. ti> Oi:
15 mi µot i:aílt' àyópEUOOV (v 23 2)
7t<Xpilirev µEv tiJvyP<JIP!Ív, µeti.0riKEV OC ml WvTÍ:NoV.
134 § 8. IlapÉ7tttm ic:al àvacpopà ic:atà to tpÍtov npóawnov, Ôt • ~ç tà
7tpomtEIÀEyµÉva ÓYÓµai:a mwwÂ.oÍlµIMX àvtowµáÇeo:n,
ZEU:;ô' Ent:l oWTpéiiáçtE mi "Eic:t0pa V11vai ~. (...)
...... ttUtOç oc lllÍÀ.lv tpbtEv iíoat cpat:tvcÍl (N 1 & 3).

1. tprep TO dpxov Sophianos (cf. quam principium Prisc.): i\nep Tt;i ápxovn C, dnep Tt;i
dpxovn A, i1TT€p Tijl ápxovn B!, om. uc. ciÀÀà àpxi'l LI"'.
2. TO llvoµa add. Uhlig (cf. prius est nomen uerbo Prisc.).
3. npóawnov add. Sophianos (cf. quae innascitur persona Prisc.).
4. yev€a0aL Aªc(?JLP": ylvrn0aL AP"Laccs.
5. Tà Apc(mg)LCB: om. Aªc.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 149

dans !e verbe. II fallait en effet qu'une bonne fois la finale soit affectée à une
seule et unique partie [de phrase], {132} et c'est à bon droit, peut-on dire,
qu' elle l' a été à la [partie] casuelle4 : <le nom> étant premier par rapport au
verbe, comme nous l'avons montréS, il est évident que c'est sa propriété à !ui,
j'entends !e cas, qui devait prévaloir à la finale. De plus, !e pronom est le [mot]
qui remplace !e nom, et qui imite le nom : {5} il est donc clair que la
<personne> qui y trouve place n'est là qu'un accident adventice6. Or c'est la
finale qui prévaut dans les parties de phrase, et la finale du pronom est un cas ;
donc cette finale fera prévaloir l' appellation de 'pronom ', même si une
particularité verbale, la personne, vient s' y insérer7 aussi.
1.3. La double accentuation des pronoms (§§ 5-7).
5. Avant d'aborder le détail des constructions, il me parait logique de bien
mettre en lumiêre { 1O} les propriétés qui s' attachents aux pronoms : on
dorninera rnieux ainsi ce que j' enseignerai ensuite de leur construction.
6. On vient de parler de la flexion bipartite, trait distinctif des pronoms. {133} Il
faut y joindre le double [mode de] déixis: d'une part, la déixis dans sa forme
absolue; exemple: épaisé me [il m'a frappé], ou il y a évidemment une déixis9,
mais qui n'est ni intensive ni relative; d'autre part, la déixis oppositive;
exemple: eme autàn épaise [(c'est) moi même (qu') il a frappé]IO, ou la déixis
est manifestement intensive 11. On peut observer la même chose dans
[l' expression de] la qualité: leukós [blanc] {5} exprime la qualité absolue, mais
dans leukóteros [plus blanc], elle est présentée comme intensive relativement à
une autre personne absolument requise; de la même façon emé [(c'est) moi
(que)], qui intensifie12 la déixis, exige [référence à une personne] par rapport à
laquelle il y a intensification. Quant à la raison pour laquelle les pronoms ne
font pas toujours place aux deux modes de déixis, on en parlera dans l'étude de
détail13.
7. Les pronoms complets, tant pour la forme que pour l'accent activél4, sont
appelés { 10} 'orthotonés', ortho- [droit] étant sans doute ici synonyme de
'correct'. Ceux qui déplacent leur accent, comme si c'était un fardeau, sont
appelés 'enclitiques', d'aprês [la posture] des gens qui penchent [gr. enklínein]
leur fardeau vers un autre corps. Par exemple:
soi men egô, su d' emoí [11. 4.63]
[(cédons-nous l'un à l'autre,) moi à-toi, et toi à-moi]
présente la graphie complete des pronoms, qui ont leur accent propre, tandis que
dans:
{ 15} kaJ moi taút' agóreuson [Od. 13.232]
[dis-moi encore cela]
le pronom a une graphie incomplête et il a déplacé son accent15.
1.4. Déixis et anaphore à la troisieme personne (§§ 8-14).
8. {134} À la troisiême personne, il peut aussil6 y avoir anaphore
[pronominale], quand les noms mentionnés antérieurement sont repris par des
pronoms:
Zeus d' epei oún Trôás te kai Héktora nêusi pélassen, (... )
autos de pálin trépen ósse phaeinô [ll. 13.1 et 3]
[Zeus, quand il eut fait s'approcher des vaisseaux les Troyens et
Hector, ( ... ) lui détouma (d'eux) ses yeux éclatants].
150 TIEP! !YNTAE:EO! B

§ 9, 'EKEôdÇaµEV tv 'to'i.ç itpou:ôo0E'i.cnv Ólç ai wia'lrrm 'tÔJv ávtrovu-


µ lÔJv o\ix Ólç E't\lXOV .àv0. áitM>v ovoµá'tCJlV 1tapElÂ.1iµµtvm 1 EÍCJÍV, it),)J,.2
ôuváµE1 áV'ti 'tÜ>v µE'tà ãp0prov itapal..aµj:lavoµÉvrov: Ou yàp µóvov
ávtrovóµaCJ'tm, ica0áitEp icai Élti 'tÜ>V ãMwv fonv ávtrovuµlii>v Éltlvofiam,
it),)J,. icai ávacpÉpE'tm, ÕitEp OUIC ovoµátrov \ô1ov, EÍ µi\ itpoal.áj:\olEV tà
10 ãp0pa.
§ 10. "Eat1v icai oütroç cpávai· ô1' o\i ávtovoµáÇE'ta\ 7tpo-
tca'tE1Â.eyµÉvov, ôià wówv e1t1ôÉÇetm ti\v ávacpopáv, El'YE iôíroµa àvacpo-
pâç ltpoicatuÂ.eyµÉvov itpoa<Óltov ÔE\l'tÉpa yvii>a1ç, 1\v eitanill.E•m Ti
auwç áv'trovvµia.

135 § 11. ÔEÔEÍl;Etm yàp Év toiç i:Çfiç CÍ>Ç ai ôe1icnicai3 ouic Eip11µÉvrov
tÜ>v ovoµátrov áv0\llt11VÉX0riaav, IÍÃ.Ã.' ou ÔuvaµÉvrov 1tapaÃ.11cp0f\va1.
Kai oÜ'troç µepíÇovtm dç ÔEllC'tltcàç icai ávacpop1icàç EÍÇ µÍav àvoµaaiav
CJ\lvEÃ.llooom· icatà yàp f:icatÉpaç tàç ô1acpopàç t:v CJ\lváyetm to ávtovo-
µáÇea0m. "H yàp µi\ Ô\lVaµtvrov tii>v ovoµátrov a\itm 1tapal..aµj:lávoV'tm,
i\ dpriµtvrov µÉv4, ltáÃ.1v ôf: < µi\ >5 Ô\lvaµtvrov 1tapal..aµj:lávea9a1. Ei yér.p
tlÇ ávt1. 1DÜ

... cMO;ôi:m1v•pÉltEv0ooeipanvb>(N 3)
ávt10ft to Zeúc;, ou CJ\lvál;e1 touç ôOO Â.Óyouç ica•à •o'ii õ1óc;, ci>Ç àpxi\v
10 ÔE ADyO\l ltOlftCJE'tat. '0 aU'tÕÇ ÔE ADyOÇ ÉltÍ Ó.ltaCJÜ>V tÜ>V OÜ'tCllÇ itapa-
Ã.aµj:\avoµÉvrov· itapov yàp àvti tÜ>v àvacpop1icii>v tà àvóµata 0ÉCJ9m
ica i •à toii Â.Óyou àÃ.Ã.01ii>aa 1.
§ 12. 'Oitriviica µÉ:vto1 'tÕ bcmoc; mi 'tÕ
136 oÍJio; ou ôe1icvüa1v tà iilt' Õ1j11v, àvacpÉpoua1 ÔÉ, ôei voEiv Õt1 Ti EK
'tOÚtrov ôe'i.Ç1ç Éiti tov voiiv cpÉpE'ta1, i.íatE 'tàç µE:v tf\ç ÕljlECllÇ dvm
&íÇEiç, •àç ôi: toü voü. «l>ÍxJEt yoüv o?iam ÔEllC'tltcai icai to àvnicdµevov
ãp8pov tft auvtál;e1 ou ltapaÃ.aµj:lér.vouaw.
§ 13. Kai ift1 ÉÇmpÉtroç icai 'tà tpÍta 7tpÓarolta ev Ôlmpàpo1ç cprovaiç
ôiácpopa tpÍta àltotel..oiia1v, tÜ>v Pflµátrov ôià µ1âç cprovfiç Éiti ltÀEÍova
ltpóarolta avV'tE1vÓV'trov, ypácpn â1ovúa1oç i\ T p Úcp m v ií nç ã.1..1..oç
tii>v ôuvaµÉvrov to 7tpâyµa ltapaôéÇaa9m. Ou µi]v Élti tii>v àvtrovuµ1ii>v,
El'YE ávacpop1tci\ µi:v Ti autóc;, ÔElK'tltci\ ÔE ii É uivo e; icai Etl Ti oÍJio;,
10 ô1acpÉpovaa têji ô1aa-rftµat1 tf\ç ôdÇeroç. 'O ai>toç Â.Óyoç icàlti tf\ç iíôe.

§ 14. Kai ÉltEÍ ifcpaµev tàç ÔEttc'ttKàç ÉltttEÍvea9m eiç itÀEÍova ôeiÇ1v,
ai ôi: 7tpoicE͵evm <provai ouic fiôúvaV'to to ô1aaov toü tàvou àvaôÉÇa-
137 a0m, ica0ér.ltEP Ti éµoii icai É µ o í ica i ai aúÇuyo1, ôtà ti\v Élti tÉA.ouç
j:lapEiav, Eiç itapayroyi\v ti\v ô1à toü l µEtf\A.0ov, ÉitlCJltCÍJµEvm icatà
toÜ •ÉÂ.ovç ti\v 6Çe\av eíç ɵcpav1aµov tf\ç ltÀEÍovoç É1t1 táaeroç , ica0áltep

l. TrQpELÀflµµÉvaL- aVTl (7) ALC: orn. B.


2. ilÀM LC: ilÀM yàp A.
3. &ucnocal CB: &1ocnocal ocal AL (dinographie).
4. µtv CB (cf. quidem Prisc.): orn. AL.
5. µi') add. B: om. ALC.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 150
9. {5} Nous avons montré dans une partie précédente de notre ouvrage11 que ces
pronoms ne sont pas employés au peút bonheur pour tenir lieu de simples noms,
mais qu'ils équivalent à des noms accompagnés de l'article. Car les noms
[repris par des pron. de 3• pers.] ne sont pas seulement objet de
pronominalisation, comme on peut l'observer pour les autres pronomsis, mais
auss1 d' anaphore; or l' anaphore n' est pas une propriété des noms, à moins
qu'ils ne soient accompagnés de l'article.
10. { 10) On peut encore dire la chose comme ceei: c'est en tant qu'il remplace
un [nom] mentionné antérieurement que le pronom deviendra anaphoriqueI9,
puisque le propre de l'anaphore, c'est la connaissance seconde d'une personne
mentionnée antérieurement - et c'est bien cela que signifie le pronom autós
[lui].
11. {135} On montrera dans la suite que les déictiques remplacent non pas les
noms [déjà] mentionnés, mais des noms qu'on ne peut pas employer. Ainsi les
pronoms se répartissent en déictiques et anaphoriques, tout en se regroupant
sous une appellation unique, caril y a une [fonction] qui ramene à l'unité les
deux variétés: celle de remplacer un nom. {5} Les pronoms s' emploient en effet
ou bien quand les noms sont impossibles, ou bien quand ils ont été mentionnés,
mais qu'un nouvel emploi est <im>possible2o. Supposons en effet que
quelqu'un, au lieu de dire:
autos de pálin trépen ósse phaeino [ll. 13.3)
[ ... lui détourna ses yeux éclatants],
remplace autós [lui] par Zeus: il ne reliera plus alors les deux phrases qui
parlent de Zeus, mais ce sera comme s'il commençait un propos. { 10) On peut
en dire autant de tous les pronoms employés ainsi, car il est certes possible de
mettre des noms à la place des anaphoriques, mais alors on modifie l'énoncé.
12. Toutefois, lorsque ekeínos [celui-là] et {136} hoútos [celui-ci] ne désignent
pas des [objets) placés sous le regard mais operent une anaphore, il faut
considérer que la déixis qu'ils comportent s'adresse à l'esprit; si bien qu'il y a
des déixis du regard et des déixis de l'esprit. Cela dit, ces pronoms étant
fondamentalement des déictiques, ils ne s'emploient pas avec l'article, dont la
construction s'oppose à la leur21.
13. {5} C' est encore un trait distinctif des pronoms de troisieme personne que
de produire, sous des formes différentes, différentes troisiemes personnes, alors
que les verbes, eux, ont une forme unique pour référer à une pluralité de
personnes: on a ainsi gráphei [écrit, 3• sg.] aussi bien avec Dionúsios [Denys],
Trúphõn [Tryphon] ou n'importe qui d'autre à qui convient l'acte [d'écrire].
Rien de tel pour les pronoms: autós [il, lui] est anaphorique, ekeínos [celui-là]
ainsi que hoútos [celui-ci] sont déictiques { 10} et diffürent entre eux par la
distance de la déixis; et c'est la même chose pour hóde [celui-ci)22.
14. Nous avons dit que les déictiques ont une forme intensive pour renforcer Ia
déixis. Orles formes dont nous parlons [scil. ekeinos, hoütos, hóde] ne peuvent
admettre la double accentuation {137) comme Je font emoü, emoí et les
pronoms de cette série, car ils n' ont pas d' accent finaJ23; aussi passent-ils à la
dérivation en -i, avec attraction de l'aigu sur la finale pour marquer
l'intensification [de Ia déixis], sur !e modele des pronoms précités de premiere
151 nEPJ IYNTA2:EílI B

ical aí TCpoica'tttÀ.E'yµÉvai ica'tà 7tpéiitov ical oeÚtepov 7tpÓaomov, éxuvoaí


oinoaí àlií. (npoUTC'tOV yàp O'tl O'ttpoµÉVI] Ti au'tÓÇ 'tÍ\Ç odÇewç
O'\lVEOtÉptto xa\ Ttapaywyijç < 'tÍjÇ >l ÉTCayoµÉVTJÇ fo\2 TCÀ.EÍova OttÇtv.)
ÍIOlCEl ÔÉ µot µ11fü: àÀ.Â.o'tpÍCllÇ Ti Ttapaywyfi 'tOV 1 TCapaÔEOÉX0at· ~V yàp
toíno &µanicàv Év tPÍ'tC!> Ttpoocí:aup3 tft:; EÍ:BEÍaç.
§ 15. néiiç o'Í'>v OÚIC EÚÍ)0EtÇ oi 7CEpl "A~pwva ICCX'taÔpaµóvtEÇ 'Apt-
10 atápxo'\l <Ílç oú ÔEÓvtwç q>aµÉvo'\l xatà TCpÓOCllTCa a'\lÇ'Úyo'\lç tàç ávtww-
138 µÍaç, ica0o ICOtvàç o opoç icai P'lµátCllV, !Cai µâ:ÀÀÓv "'(E aÚ'tÔlv· O'\lÇ'\l"'(OUO\V
yàp ai q>wvai icatá 'tE TCOtÓtllta 'tÔ>V OtolXEÍCllV ica\ icatà TCOOÓtllta tÔ>V
O'\lÀ.Àa~ÔlV, ica\ q>aÍVE'tat Otl ica\ !Catà XPÓVOV ica\ táatv· taiç YE µfiv
QV'tCllWµ ÍatÇ OÚ O'\lVÍ\V tO tOlOV'tOV, El"'(E ai TCÀ.EÍO'\lÇ aaÚÇ'\lyOt, <Ílç Oaq>ÉÇ
Éattv toiç icA.ívao1v tàç ávtwwµíaç. Cl>aívEtat yàp ott ó µ!:v 'Apí-
a'tapxoç OÚ °tfiv q>CllvTtV ropÍaato 'tÍ\Ç QVtCllWµ Íaç, àXÀà to ÉÇ aÚ'tÍjÇ
Ttap'\lq>tatáµEvov, 1Ca00iç !Ca\ éiTCavtEÇ oi opo1 EXO'\lOIV. Cl>aoiv yo\Jv
<iouvap0po'\lÇ <ivtwwµíaç, ical Cíaov E7Cl tj\ q>Cllvfl, OÚIC Eia\v aaúvap0po1,
ÉTCEÍ q>aµEV Tt EyÚ> µÓvmç Ôp00't0VEÍ'tal, Tt eymyt 'A'tnicii Êa't'lV.
10 § 16. 'Eictivo ovv ávtwwµ ía, tà µttà oEiÇewç i\ avaq>opâç avtovoµaÇó-
µEVOV, qi oú OÚVEOtlV tà iíp0pov. 'Iôou yo\Jvl Ti ÕtiÇ1ç5 ica\6 ó óp1aµàç tÔ>V
7tpOOÓJ7CCllV iÍ;\'.pl to\J tpÍtO'\l Ôlijf..0tv· ica\ yàp avaq>tpÓµtvat ÓpÍÇovtat,
ica0à tà TCpÓOwTCa iyvmo0!1, ica\ ÔE11CVÚµtva1, Ka0à tà 7tpÓawTCa \m' õ-
1j11v ÉatÍ. Ka\ to\Jtó Éanv Ti a'llÇ'\l"'(Ía tÔlv 7tpoaóm:wv7. Tà yàp pi)µata
15 aOÚÇ'\lya· Óp1ÇóµEva yàp icatà Ttpéiitov ica\ OEÚtEpov <ioptato'i'ltat icatà
tà tpÍtov, 'tOV ~ ica\ tÔ>V 'tOlOÚ'tCllV ÚTCOOtEA.A.oµÉvCllV, ica0à Ti
'tOtaÚtll EVEpyEta ÉÇatpÉtCllÇ téii Llt\ avaTCɵTCE'tat, ÍÓ<7tE OÚ to pijµa
139 ióptatat, ó 0!:8 toÚto'\l tfiv 01á0to1v Évtpyéi>v. -
§ 11. npOOriA.oç ow ii
TCOA'\lµtpfiç téi>v q>wv&v 0fotç "1ttp 'tOÚ < µfi >9 01à µtâç lp<llví\Ç ÔuÍtpopa
7tpÓOCll7CCX f..Erta0at. nap11icof..oú0!10EV yàp tO ica\ a\rtàçl 0 ÉV tpÍtOlÇ OOpl-
OtOUo0at, El"'(E µÍa A.ÉÇtç TCÀ.EÍova 011µaÍVO'\lOa aopÍatO'\l TCaptµTCtcOOECllÇ
aÍtÍa yÍ\.'EtaL

§ 18. "Et1 tà µ!:v üJJ...a trov 1t'tCllttic&v aTC' tu0daç A.11µµanÇoµÉVTJçl 1


YEVllCTtV ica\ tàç ÚTCOAOÍTCO'\lÇ TC'tcOOElÇ 7Cpoç aicoA.o'\l0Íav tijç EU0EÍaç
aTCottA.ti, oux ÚTCoattA.A.oµÉvo'\l to\J iíp0po'll, EtYE Ka\ ai>tà éodx0!1 Év

1. TÍjS' add. Bekker.


2. l:lTl CB : Tl)v t'rrl AL.
3. TplT!p lTpoowlT!p Schoemann: TplTOLS lTpoowlTOLS ALCB.
4. yoíiv ALC : y 'ovv B. oiív Uhlig.
5. +i 6€1ÇLs ALCB: suppr. Bekker Uhlig.
6. Kal ALCB : suppr. Uhlig.
7. lTpDOWlTWv ALCB : àVTwvuµu;;v Uhlig.
8. 6 6€ Sophianos (cf. sed is qui eius significarionem agir Prisc.): ov6€ A, ooo' 6 L, ouSE
6 CB.
9. µT) add. Sophianos (cf. ne una uoce ... Prisc.).
10. m'.n'às uhlig (cf. ur ipsae quoque ... Prisc.) : Tàs ALCB.
11. ÀT)µµan(oµÉVllS Uhlig: ÀT)µµan(óµEva ALCB.
PRONOMS: GÉNÉRALITÉS 151
et de deuxieme personnes: ekeinosí [celui que voilà), {5} houtosí, hodí [celui
que voici). (Bien évidemment autós [il, !ui), qui est privé de déixis, est
également privé de la dérivation qui vient s'ajouter pour renforcer la déixis.)
Selon moi, ce n'est pas sans pertinence qu'on a retenu le -i dans la dérivation:
c'est là en effet un theme autonome de pronom de troisieme personne au cas
direct24.
1.5. La série pronomina/e(§§ 15-17).
15. Habron est donc vraiment sot, qui reproche à Aristarque {10} d' avoir
dit, à ton, que les pronoms "forment série pour la personne". {138} C' est là
[dit-il] une définition qui convient aussi aux verbes, et même mieux à eux
qu'aux pronoms: en effet, la régularité des séries de formes [verbales] tient à la
nature des éléments et au nombre des syllabes, et aussi, comme il apparait, à la
quantité [vocalique] et à l'accentuation25; rien de tel au contraire pour les
pronoms, qui, pour la plupart, ne forment pas de sérits régulieres, ce qui saute
aux yeux {5} quand on les a fléchis. [Critique stupide,] parce qu' Aristarque,
évidemment, visait dans sa définition non la forme du pronom, mais son sens,
comme c'est le cas dans toutes les définitions26. Ainsi, ne parle-t-on pas de
pronoms 'inarticulés'? or, pour la forme, ils n'ont rien d'inarticulé, puisqu'on
dit he egó mónõs orthotoneftai [le (pronom) egó est toujours orthotoné], he
égõge Attike estin [le (pronom) égõge est attique)27.
16. { 10} En fait un pronom, c'est ceei: ce qui remplace un nom, avec valeur
anaphorique ou déictique, et n'est pas accompagné de l'article28. Notons qu'ici
la déixis et la détermination29 des personnes s' étendent jusqu' à la troisieme
personne [incluse], puisque, que ce soit par anaphore - auquel cas les personnes
sont connues [d' avance] - ou par déixis - auquel cas on lesa sous les yeux - les
pronoms [de troisieme personne) déterminent précisément les personnes: c'est
en cela que consiste la régularité personnelle de la série [pronorninale]. Quant
aux verbes, { 15} ils ne présentent pas, eux, de série [personnelle] réguliere :
déterminés aux premiere et deuxieme personnes, ils sont indéterminés à la
troisiême (à l'exception de astráptei [il fait des éclairs], dans la mesure ou une
telle activité revient en exclusivité à Zeus3o, mais alors ce n'est pas le verbe
{ 139} qui est déterminé, e' est l' agent du proces verbal).
17. Il est évident, des lors, que, si l' on a institué une pluralité de formes
[pronominales de troisieme personne), c'est pour < éviter >quedes personnes
différentes ne soient désignées par une forme unique. Sinon, ce qui serait arrivé,
c'est que les pronoms eux aussi auraient été indéterminés à la troisieme
personne, puisque, quand un mot a des significations multiples, il est
responsable de l'introduction d'une indétermination [dans le discoursp1.
1.6. Flexion sui generis des pronoms primaires (§§ 18-25).
18. {6} Encore [un trait distinctif des pronoms). Les autres casuels ont
une flexion réguliere dans laquelle le génitif et les autres cas sont formés sur la
base du cas direct, l'article lui-même ne faisant pas exception, puisqu'on a
152 nEPI l:YNTAEEru: B
tfl ÓEo\xrn àKol..ou9íç: KEKÂ.tµÉvov. Ai Ót 1tpo1CE͵Evai 1tpwtótu1to1 àvtww-
10 µíai 9EµattK<ÍltEpov tKÃ.í9i)oav, ou óuvaµÉVT]ç tfiç éym Katà Â.Ó"(ov tiõv
1ttwt1Kiõv tfiv fpoül yEv1U,v 1tapaóÉÇao8at, ouót µiJv tiiç ɵoü tTiv
140 Eµol i'\ ɵ.É, ÓEÓvtwç Kai tiõv 11apE1toµÉvwv àp18µiõv iÇaÂ.Â.ayÉvtwv
1tàÂ.1v 9EµattKiõç · àóúvatov yàp tfiv µiJ KÂ.t9Eioav yEvtU,v iÇ EU9Eíaç
àpt9µàv àKól..ou9ov 11apaotfiom· KÂ.t9Eioa yàp ouyKÃ.ÍvE1 touç àpt9µouç
Ka i tàç t:Çf]ç 1ttw0Etç. -
§ 19. tuà toÜto Kai toiç ÉtEpoKÃ.Ítotç 1tapT]KO-
l..oú9E1 tlÇ EMEia, tfiç "(EVtKf]ç2 tà Â.ot1tà oxflµata rucoÓtÓOÚCJT]Ç' oiov Ti
µE')'áÂ.ou é1toÍT]CJE tà µEyáÀ.01, Kai EK Â.ÍJµµatoç3 toü totoÚtou Ti Jle)Ú-
1.oc; Eu9eia ó1ao<ÍJÇEtat. Kai àµoíwç Ti ülia1oç icai fo Ti yuvatKÓç ií
tE noÂ.À.oÜ· noÀ.À.oÍ yàp Kai üliata Kai yuvaiKE~, 1mi óià toÜto
ouvunfipxEV tà irou.õç, tà ywaiÇ, tà üliaç. -
§ 2 O. Âtà 'toÜto o\iv
10 fi ~ ou ic:Ã.t9Eioa, "(EvoµÉVT] Ót ev 9éµatt, 1mi 'tO cX1CÓÂ.ou9ov 'tWV
1t'tooewv TtapntÍJoato Kai 'touç Ô'.KoÂ.oú9ouç àp18µoúç. 'H yoüv e ic Ei v o ç
Ka i ai oúÇuyoi KÂ.t9Eioa 1 eaxov Ka i 'tà ouµ11a pE1tÓµEVa Ô'.KÓÃ.ou9a.

§ 21. l:acptç ouv ott Â.T] poüo1 v oi f:npovíoavtEÇ dç tà imoic:CÓ!ttEtv


141 tàç cpwvàç Wç àvaKoÂ.oú9ouç Kai 1tapaÂ.Óyouç, 1tapatt8ɵEvo1 tfiv à11à
tiõv óvoµàtwv àvaÂ.oyÍav, 01t0\l ouSt EICElVO aÚtoiç SêSota\ 'tO navti
ÓVÓµatt ll:ÍiV clvt\!tapa~CÍÂ.Ã.Etv. 'AÃ.Ã.' Ú!totoµi)S EÍÇ tO 'tO\OVtOV a1tEtpÓç
Éo'tÍV 't\Ç .6 tOÜ oµoÍou cX1COÀ.oU9Íç:7 Ô'.vt11tapa~Ô'.Â.l..oY'tal ai Ã.É/;ElÇ, K<IÍ EÍ
5 toiito, 11íiiç ou µàta 1ov to Stácpopa µÉpTJ Ã.&you àvn11apa~áUEtv; OuSÉv
ót EKwÃ.uEv, inEtlifi icai 1tpooW!twv ótaicpm1CÓv fotiv 'º µÓp1ov, àvt1-
1tapa9êo9m tàç cpwvàç tiõv pT]µátwv, Kai oütw 11áÂ.1v 'tàç àvtwwµ íaç
'tOÜ liÉovtOÇ 7!Epl"(pWpaV.
§ 22. "lowç ouv EKEÍV<p 'ttÇ emotÍJOE\EV, EVE1Ca tívoç tà Ô'.KÓÂ.ou9ov
10 àitivEooav ai àvtwwµím, mi liià ti oü 1tÍioa18.
142 'H tiõv óvoµátwv 9fotç E7tEvoii9ii Eiç 7tOtÓ'tT]taç 1Cotvàç i'\ iliíaç, Wç
ãv9pomoç , Ill..á1wv, 1Cai t7tEÍ oÜtE ouv ÕEÍÇE1 'tà 'tOtaiita oÜtE àva-
cpop~ 7táµ7toÂ.l..oç fi9 Eltt toÚ'tWV 8fo1ç EylVEtO, 'ív' ÉKáatou to xapa1C'tT]-
plO'tl1COV Ô'.7tOVE͵11 riiv Éicáo'tO'\l < 'tWV Íl7t01CElµÉvwv >lo ltOtÓ'tT]ta. (Oi>

1. tµoil LCB : fµT]v A.


2. Tf\s yfv1icíis ALCB : Tf\s 'YfVLICÍÍS <Ó.KÓÀOv8os Tf\s> conj. Uhlig (dans l'apparat), cf.
aliquis nominatiuus aptus genetiuo Prisc. Mais le texte grec se construit et se comprend te!
que! (cf. nn. 34 et 35), et Priscien a pu innover.
3. tic Ãi'iµµaToS Dronke interprétant flCÀriµµaToS Apc (cf. 347,6; 390.l): fKÀT]µaToS A"".
tyicMµaToS LCB.
4. ')'WQLKfS CB : al yuvaLKfS AL.
5. ili' inroToµi') Uhlig interprétant lli' inrô TO µi') A : ili' LC, ical B.
6. Le point en haut apres TLS est de Uhlig, qui supprime par ailleurs la ponctuation placée apres
ó.icoÀOu0la par les éditeurs antérieurs.
7. ó.icoÀOu0lq. Uhlig : Ó.KoÀOu0[a ALCB.
8. nâoa1 (suivi d'un point) Sophianos, d'apres Planude: náoa1s (construit avec la suite)
ALCB.
9. ti Apcc: om. AªCS. ical ti L.
10. Twv inroKnµÉvwv add. Dudith (cf. ui ... reddat suppositorum suam qualitatem Prisc.).
Contre Maas (1912:11), cette restitution me parait devoir être maintenue: cf. n. 38.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 152
montré que sa flexion était réguliere32. Or les pronoms primaires dont nous
parlons ici { 10) se fléchissent par variation du theme33: selon la regle des
casuels, egó [moi, nomin.) ne peut pas avoir pour génitif emou [de moi, gén.], ni
cet emou {140) [fonder] emoí [à moi, dat.] ou emé [moi, acc.]. Et du coup e' est
à juste titre que l'accident du nombre !ui aussi donnera lieu à des écarts
[flexionnels] en recourant à son tour à des themes autonomes, car il est
impossible qu'un génitif qui n'est pas lui-même une forme fléchie du cas direct
fournisse [la base d'] une flexion réguliere pour le nombre: il faut qu' il soit lui-
même fléchi pour entrainer la flexion des nombres et des cas qui viennent à sa
suite34.
19. C'est pour cette raison que même les [noms] hétéroclitiques sont assortis
{ 5} d' un cas direct [singulier] régulier lorsque leur génitif fonde les autres
formes. Ainsi, comme megálou [gén. de l'adj. hétéroclitique mégas 'grand'] a
donné megáloi [nomin. pi.], on a maintenu sur cette base un cas direct megálos
[nomin. sg.). De même pour húdatos, gunaikós, polloit [gén. sg. hétérocl.
correspondant aux nomin. húdõr 'eau', gune 'femme', polús 'abondant']:
comme on a polloí, húdata, gunaikes [nomin. pl., réguliers par rapport aux
gén.], on a aussi pollós, gúnaix, húdas [nomin. sg. réguliers)35.
20. C'est pour cette même raison que { 10} emou [de moi, gén.], qui n'est pas
issu d'une flexion, mais repose sur un theme [autonome], répudie la formation
réguliere des cas et des nombres. Au contraire, ekeinos [celui-là] et [les
pronoms] de cette série, étant fléchis, ont aussi une flexion réguliere pour leurs
accidents36.
21. lls ne sont donc pas sérieux, de toute évidence, ceux qui s'attardent à
critiquer { 141} les formes [pronominales] pour irrégularité et irrationalité en
invoquant la régularité des noms, alors qu'il ne leur est même pas loisible de
comparer n'importe que! nom à n'importe que! autre: cela ne peut se faire qu'au
prix d'infinies subdivisions et on ne peut comparer, du point de vue de la
régularité, que des mots similaires37. {5) Quelle vanité, dans ces conditions, de
vouloir comparer entre elles des parties de phrase différentes ! Rien
n 'empêcherait alors, puisque les pronoms distinguent les personnes, de leur
comparer des formes verbales, ce qui conduirait encore à refuser aux pronoms Ia
régularité.
22. On pourrait se demander à quelle fin { l O) les pronoms ont rejeté la [flexion
réguliere], et pourquoi tous ne l'ont pas fait. {142} La dénomination a été
inventée pour [signifier] des qualités, communes, e.g. 'homme', ou propres, e.g.
'Platon'. Or, comme ces noms ne comportent ni déixis ni anaphore, il a faliu en
instituer des multitudes pour que chacun, par ses caractéristiques formelles, fit
droit distinctivement à la qualité de chaque <référent>JB. {5} (En fait, il y a
153 TIEPI l:YNTA:::Eru: B
µe'tpiroç yoüvl 'tàç 7tOtÓ'tT\'taç Ém'tapá't'toua1v ai auvEµ7teaoüaa1 9foE1ç
i!v 'tE 7tpo01wop11co'iç Kai lC\lpÍoiç óvóµaa1v, Ót' o Kai Êa'tÉpei:o 'to ótà
'tWV óvoµá'troV vooÚµEVOV 7tpÓOW7tOV 'tOU op10µ0\i.) Kai EVEKa 'tOU 'tOl-
OÚ'tO\l ió1áaaaa ii eú9eia "ªª' ElCaO'tOV xapa1C'tÍjpa, àtj'tEt 'tàç 7tÂ.<xyÍaç
143 áv11Koúaaç 7tpoç 'to \ó1ov 'tiiç EÚ9Eiaç. -
§ 23. 'EV'te00EV OW OOlcryicafoJÇ
Kai 'tà 'YÉVl] 7tapEtaáyE'tal, 'íva µE'tà 'tijç 7tOtÓ'tl]'tOÇ 'tOÚ l(apaK"tÍjpoç
auvótaa'tEÍÀ.]1 'to yÉvoç . - 'EV'tEU9EV auvmevoi\61iaav Kai Éln9enKai 6ooEtÇ,
'iva Kai 'tà 7tapa1CoÃ.ou9iíaaV'ta wiç Kotvéõç fi ióíroç voouµÉvmç àva-
5 7tÂ.1] pro9fi, 'ti? µh 'íK 7t o ç , EÍ 'tÚ'.1(01, 'to /.. EUICÓÇ 2 fi 'to 't a x 'Ú ç, 'ti? õf:
Ill..áuovi 'to aOlpbç, 'to áya66ç, ãJ..Mx 'tE 7táµ7toÀ.Â.<x 'tà õuváµEva
7tapÉ7tEa9a1. 'EV'teu9Ev Kai ai auv9ooe1ç É7tEvoii9riaav, µ1.0áv6p!llnoç,
cpEpmovoç, cp\Â.ÓÀ.oyoç, a'í7tEP ti; É7t1auµl!EtlT1KÓ'troV ÉveyÍVOV'tO.
§ 24. Ai µÉV'tOI àV'trowµ im tiç ouóev ãM.o à7totl/...É7tO\lOa\ ó1à "tÍjç
10 ÉV au'taiç ÉyKElµÉVl]Ç ÓEÍÇEroç Ti EÍÇ 'ti)v Ú!tOKElµÉVl]V ouaiav, El(O\lO\V
EÜÀ.1]7t'ta Kai tà É7t1auµl!EtlT1KÓta 'tfi 1to1Ó'tl]'t1, À.Éyro tà óuváµEva Ót · õ-
144 1VEroç É1t1vo116í;va1, ÀEU1Cov í\ µü.av, µaxpov í\ ~pax\>3. (Oux imb
óEiÇtv yàp 7tllt'tOÚ01]Ç "tÍjç 11'\lXíiç ouóf: tà 'taÚ'tJ'I Ú!totpÉl(oV'ta EOOÚV07t'ta
âv yÉvo1V'to 7tpoç i:éõv àvtrowµ1éõv.) "Ev9Ev i:ouç 7toÂ.À.ouç xapaK"tÍjpaç
1tapn'tT\µÉvm Eiaiv ai àV'trowµim· ÉKÓ;O'tT\ yàp autéõv Ka9' EKáO'tT\V
5 méõa1v àV'ti 1távi:rov óvoµái:rov 7tapaÃ<xµtlàvum· 1mi d i:oüto àl..119Éç,
cpua1K<Íl'tEpov ãpa àcpÉa'tl]KEV Ti Év i:oiç óvóµaatv àKÓÀ.ou9oç KÂ.Ía1ç, 'iva
µfi àV'tt a1tavtoç4 ÓvÓµatOÇ 1tapaMxµtlavÓµEVa\ µti?: KataÀ.fiÇEI 'tfi ÉK
toútrov u1to1tforoa1v. tuà Kai tà yÉVl] ouK ÉKK01ttÓµEva iõío1çS
i:Él..Emv Ka'táUl]À.oV EOl(EV 'ti)v Év 'toiç6 tp1ai yÉvEa1v 9001v ó1à µ 1âç aul..-
10 l..atliiç, Et'YE Kai Ti ÉÇ ai>téõv ÓEiÇ1ç ai>tà µóvov oúaiav 1tapEµ1paivE1. -
§ 25. Kai yàp d O\lVEµ1tÉao1 Ã.í\Çtç óvoµa't1Ki) au'tfi ióia7 'tOU O\lVÓV'tOÇ
145 àp19µoÜ, Ú7tEKÂ.Úttm 'tOÜ àKoÀ.oú9ou ii:: 'tÍ\Ç8 Éyy1voµÉV1]Ç 1CÂ.t0E(J)Ç, WÇ
É'.l(EI i) ÉyfÍJ Kat i) ɵoÜ. 'E<p' fiç9 Kat ai ÓtÓ;l..EKtOI OU 'ti)v au'ti)v l..í\Çtv
bcEµÉ'tpl]aav, liMmç 1 o tàç cprovàç !tpOEVE)'KáµEvm ií1tEp 1 1 tàç 'YEVtKàç 'tWV
Óvoµátrov· eµEÍO yàp Kat ɵ E\1, oi>l( Wç fil 2 'A'tpd&m Kai i) 'A'tpf:Í-
5 li a o í\ Kal..oio. ('H roiiv oµÓ1provoç lC'tT\'tl!CÍI, óvóµai:oç iíóri 'tO tÉÀ.oç

1 . yow AC : ow L, y ' ow B Uhlig.


2. ÀEUKÓS' LCB : ÀEUKÓV A.
3. f3paxú CB : 13poxW AL.
4. àvrl /irravrOS' edd.: fü' lirravrOS' AC, füà. rravràs LB.
5. l&OLs edd.: TÕLS l8lo•s ALC!B'.
6. Tots LCB : om. A.
7. l8la Uhlig : Ti füà A, &à L (apres une petite rature) CB.
8. EK Tf]s Uhlig: 11 ns A•<, Ti Tf]s Apc, Tf]s L (apres une petite rature) CB.
9. Tis Bekker : ols ALCB.
10. dÀÀúlS Aªc: àAA' Ws Apc, àÀÀà LCB.
11. i\tr<p Bekker. nrrEp A, ovx oorrrp L (oúx .:lo sur une rature) CB.
12. Ti LCB: om. A.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 153
passablement de confusion dans les qualités du fait de la coi:ncidence des
dénominations, dans les appellatifs et dans les noms propres ; de là vient que la
personne signifiée par les noms est privée de détermination.) Les cas directs
ayant pour cette raison une forme particuliere en rapport avec le caractere de
chaque [référent], cela imposait que les obliques {143} restassent solidaires de
la particularité [formelle] du cas direct39.
23. De là vient aussi qu'on a été contraint d'introduire les genres, pour qu'en
plus de la qualité caractéristique, [le nom) distinguãt aussi le genre. De là encore
l'invention complémentaire des dénominations adjectives, destinées à couvrir
les attributs secondaires des [référents] signifiés par un nom commun ou
propre; {5} par exemple, pour un cheval, 'blanc' ou 'rapide ', pour Platon,
'savant' ou 'bon', et tant d'autres attributs possibles. De là encore l'invention
des composés, qui ont leur source dans les accidents secondaires : mis-
ánthrõpos [misanthrope], pheré-ponos [souffre-douleur], philó-logos
[philologue]40.
24. Mais les pronoms, qui, par la déixis qu' ils incluent, n' ont rien d' autre en vue
{ 10) que la substance d'un référent présent, ont prise aussi sur les accidents
secondaires qui affectent la qualité4 1 - j'entends ceux que peut
{144) appréhender le regard: blanc ou noir, long ou court. (En effet, l'ãme
échappant à la déixis, il n'est pas possible que les pronoms donnent à voir les
accidents qui la concernent.) De là42 vient que les pronoms rejettent la
multiplicité de formes spécifiées [que présente le lexique nominal]: chaque
pronom en effet, à chaque (5} cas, s'emploie à la place de la totalité des noms;
cela étant, l'absence [chez les pronoms] de la flexion réguliere des noms n'a
rien que de naturel: on évite ainsi que [les pronoms) qui s'emploient à la place
de la totalité des noms ne se rangent par leur finale sous un [paradigme]
nominal unique. II en va de même pour les genres: ils n' ont pas de marque
propre dans les finales [pronominales), qui, avec une seule et même syllabe,
s' appliquent de maniere congruente aux trois genres43; ( 10} tant il est vrai que
la déixis des pronoms ne désigne rien d'autre que la substance.
25. Et quand bien même il y aurait colncidence entre la finale pronominale et
une finale nominale particuliere au nombre considéré, {145} le reste de la
flexion affranchirait le pronom de la régularité - par exemple: ego [moi, je,
nomin. hétéroclitique) en face de emoú [de moi, gén. coi:ncidant avec un type
nominal] 44 • D'ailleurs les dialectes ont affecté à ce cas une finale différente, et
ils forment ce génitif autrement que celui des noms: emeío ou emeú [= emoú,
formes resp. éol. et ion.] ne sont pas [fléchis] comme Atreídeõ, Atreídao [de
l' Atride, gén. resp. ion. et éol.] {5} ou kaloio [adj. kalós 'beau', gén. éol.].
(Toutefois le possessif homophone [de emoú]. qui reçoit la finale du nom auquel
154 nEPI l:YNTAaEOI B
avaÔEÔeyµÉvrl, áp' ôl 1cai cpÉpEtai, 1tál..tv to ôiov ávEÔÉÇato Katà tàç
ôtaÀ.Énouç, êµoio ciiç lCaÀ.Oio.)
§ 26. Ka0ciiç 1tpÓ1CEltal o~v, civacpEpÓµEvm fi ôwcwµEval áitpoaÔEEÍÇ
EÍOl tiirv 1tapE1tOµÉVCllV tif> óvóµan, áJ..t..à ávtiJCE\t(ll ií tE ilCEÍVOÇ !Cai
10 Ti aut6ç. ('H yàp o ú to ç 1tapaywyí\ç 1Catál..11Çw exe1, OUIC ávtwvuµiaç,
Ka9o Kai to niµoütoç ÉltÍpp11µa ôv 1tapaywyí\ç tfiç aim\ç E't\JXEV.)
Ka\2 OUIC WtEµcpaivov ôOO avtllCEia0m à1taa&v to ÔÉov axflµa ávaÔEÔey-
µÉwlv3· µÍl!totE ÔE EUÀ.ÓyCllÇ !Cai ôtà tfiç cpwvf\ç O\lVEltÍOXUOaV opiam
to 'Íl1to1CE͵evov. 'H yàp iÇ a'Írtiàv voouµÉVTI a1tÓOtaOlÇ aµaupotÉpav tTJV
15 ÔEiÇw 1Ca61atávEt, Kai t:v0ev 1tapElaeôúuo to yÉvoç, oúx 'íva tiJv oúaíav
146 1tapaotÍJan. ill' 'íva to yÉvoç ôtacneít..n. (Tà yoüv JC01và l..Eyóµeva iv
yÉvet, À.ÉyCll t1ti t&v 1tpo011yopt1CWV, &Ç áitootÍJµcxtoç Émvon0Évta OUIC
&Çiaxuaev to yÉvoç Ôlaateí:À.al, À.Éyw t1ti toü \ 1t ic o ç ii ~·
ltÀ.TIOlÚOaO\ fü: aUtOÍÇ ICat ÔÍlÀ.otÇ 'YEVOµÉVOtÇ ICCXtà tO "(ÉVOÇ OUVE'"(ÉVEW
S JCai to c'ip0pov.) IloMif> ÔE µâMov ICCXl iJ autÓç· tà yàp IÍltÓvta tÚIV
tpÍtwv 1tpoa<Óltwv ávacpÉpouaa 'ÍlltÓµVllOlV Kat toü yÉvouç EltOlEÍto lità
toü xcxpa!Ctfipoç. -
§ 27. 'AJJ,; EKcivo À.EÍ!te-tm, tivoç EvEICCX Eiç oç 1CatÉ-
t..11Çav, 1tÀ.EÍO't11Ç oü011ç Katat..T,ÇECllÇ óvoµátwv· fi Otl YEVlJCClltÉpa fotiv
Ti Eiç o ç 1Catál..nÇ1ç. átà toüto Kai tà c'ip9pa, 1tâalv óvóµaa1 1tapa-
10 tt9ɵEva, EV taÚtn tji ICCXtCXÀ.ÍlÇEl ÊyÉVEtO, ICat aUtai ai 1t~pax6eiaa1
WtCllVUµ Íat EÍÇ OVÓµatOÇ ICTI;Otv, ciiç Éltt tfiç O êµóç JCat tWV auÇ\iyCllV,
Kai CfXEOOV éí1taam ai 1ttC11n1Cat 1tEOOEtc;4, Ê1tiÇ11tooom 1tâv õvoµa, icoioç,
icóaoç, 1tT1À.ÍJCoç, dairóç. IlpÓ01CE1tms to axeôóv ôtà to tÍç, 01tep
ouô[ auto EICt<Í; fouv tfiç EÍÇ o ç Katal..T,Çewç, El"fE to ~ 1tap' Ai-
147 0À.tüa1v tfiç tiç oç EU0eiaç eruxtv, auvtltlOXÚOvtoç JCai toü iaoôuva-
µoüvtoç a'Íl'tif>, Â.ÉyCll toü õç, ili Kai auµcpÉpua1 Év tifl
Ocmç iµàv ltapà cri).La (Callimaque, Epigr. 21, Anth. Pai. VIl 525)

5 0cmç bti ÔÊtm'DVÓ\jk ICÀ1J0ric; Epxeml (Corp. Paroem. IT, p. 577).

§ 28. 'I'TJtÉov fü: Kat 1tepi téõv tji cpwvfl c'ip0pwv 1Ca6eatcátwv, tji
ô[ iÇ a'Íl'twv µetaÀ.T,ljlEt avtwvuµ 1&v,
oyàp ;y.ae9oàç bti vipç 'A-,.atiàv(A 12)

1.11 Ellebode R.Schneider: <!> ALCB.


2. Kal -imOICelµevov (14) A: om. LCB.
3. àvaôeôqµÉvwv edd. : àva&&yµÉvov A.
4. TIEÚOELS CB : TJTWofLS AL.
5. rrpóoKEL TaL LC : rrpóKEL TaL AB !.
6. TloS A•< Ponus: Tlms ApcLC, nicas B.
PRONOMS : GÉNÉRALITÉS 154
il se rapporte, retrouve dans les dialectes la forme réguliere: emoio [de mon,
gén. éol.) comme kaloio45.)
1.7. Flexion réguliere de ekeinos et autós (§§ 26-27).
26. Comme on vient de le voir, donc, les pronoms, qu'ils operent une
anaphorc ou une déixis, n'ont que faire des accidents nominaux46. Mais il y ales
centre-exemples ekeinos [celui-là] {10} et autós [!ui, anaph.]. (Pour ce qui est
en effet de hoútos [celui-ci], sa finale est celle d'un dérivé et n'a rien de
pronominal, comme le montre têmoútos [alors] qui, avec la même dérivation,
est un adverbe.) En fait, i1 n'est pas absurde que deux pronoms s'opposent à la
totalité de ceux qui admettent la forme norrnale, et c'est assurément à bon droit
qu'ils contribuent par leur forme à renforcer la détermination du référent. En
effet, [pour ekeinos] l'éloignement qu'ils dénotent confere du fiou { 15} à la
déixis, d'ou l'introduction d'[une marque de] genre, non pour indiquer la
substance, {146} mais pour distinguer le genre. (Songeons encere aux [êtres]
qui portent des noms, j' entends des appellatifs, de genre commun. Quand on Ies
voit de Ioin, ils ne pennettent pas de distinguer le genre ; par exemple híppos
[cheval, mâle ou femelle], ánthrõpos [être humain, homme ou femme]; mais
une fois qu'ils se sont rapprochés et sont devenus bien visibles, on peut leur
ajouter l'article qui correspond à leur genre.47) {5} À bien plus forte raison
[l'argument vaut pour] autós: renvoyant par anaphore à des troisiemes
personnes absentes, il rappelle aussi leur genre par une forme caractéristique.
27. II reste à savoir pourquoi ces deux pronoms se terminent en -os, alors que
les finales nominales sont si nombreuses. Tout simplement parce que Ia finale
-os est la plus fréquente. C'est pourquoi les articles aussi, qui s'apposent à toute
espece de nom, { 10} cornportent cette finale-là 48; il en va de rnême pour les
pronoms dérivés qui confürent à un nom le statut de possession - par exemple
ho emós [le mien, rnon] et les pronoms de cette série; même chose encore pour
presque tous Ies inquisitifs casuels, qui appellent [en réponse] toute espece de
nom: poios [que!? (qualité)], pósos [de quelle quantité/taille/dimension ?],
pêlíkos [de que! âge?],podapós [de que! pays?]. J'ai ajouté 'presque' à cause
de tís [qui ?]; d'ailleurs lui-même n'ignore pas completement Ia finale -os,
puisque l'éolien tíos {147} a reçu le cas direct en -os 4 9, forme qui trouve
égalernent un appui dans son équivalent hós auquel il se joint dans :
hóstis emàn parà sêma [Callimaque, Épigr., fr. 21, 1 Pfeiffer;
Anthol. Pai. VII 525]
[qui que tu sois qui pres de mon tombeau (portes tes pas) ... ]
et dans:
{ 5} hóstis epi deípnon opse klêtheis érkhetai ... [Corp.
Paroemiogr. II, p. 577]
[quiconque, invité à diner, arrive tard ... ].

2.1. Transposition de l'article en pronom ( §§ 28-33).


28. II faut aussi parler des [mots] auxquels leur forme confere le statut
d'articles, mais qu·une transposition50 fait passer à celui de pronom:
ho gàr êlthe thoàs epi nêas Akhaibn [li. 1.12]
[!ui (litt. 'le', art.) vint aux nefs des Achéens];
155 CTEPI l:YNTAEEru: B

àv'ti toü ofnoç ·


10 tàvô'ànaµt1f3óµEWÇ(e.g. A84)'
W:; Ti p͵qia 6Éoooa (v 88)'
Etvt:KIX TÍ); <ÍpETÍ); EplÓClÍWµEV (13 206),
o µnaÃ.aµJlávt'tm µE.v tiç 'to 'ta'IÍt'IJç, 1tpoaÀ.aµJ3ávt1 OE EÇw0tv OtÓV'tlllÇ
to ãp0pov, icai ica0ól..ou !!Epi á1táv'twv 'tii>v 'to10\rrwv. -
§ 29. Ai àvo-
15 µanicail 1ttÚ>at1ç icai ai aV'tt 'toÚtwv 1tapaÀ.aµJ3avÓµtvm àV'twwµ ía1
148 oúvtaÇw ti)v aúti)v 1to1oúvta1 to'iç pfiµaa1v, <Ílç E)(El to T p ú cp m v
ôiôáoicn icai o.fi'toç ôiôáoicn · ai yt µi)v 1tÂ.áy1m ti)v EK 'tWV tú8t1ii>v
aúvtaÇw àvaÕÉJCOV'tat, 'tii>v µttaÇu m1ttóvtwv />11µátwv ivot1KwµÉvwv
ti)v ÉKáatT]ç füá8to1v, IÍlç EJCEl 'to 9Émva ôiôáoict1 Tpúcpcov2, 'tOUwV
5 cpWi> É:"(ÓI, cpl.À.Ei 9é.mv. -
§ 30. "E<mv "(E µi)v KclKElVOÇ o À.Óyoç
àÃ.r]9il;, IÍlç oúvtan tà ãpOpa µnà tfuv óvoµánov àv0' ©v 1tapal..aµJ3á-
VE'tat Ti àV'twwµía, ou 011µaívoV'ta 'tàç ltT]À.tKÓ'tT]'taç 11 1to1ÓtT]taç ií 'tl
tii>v 1tapt1toµÉvlllv to'iç ÓVÓµaa1v, icaOo UittôdÇaµtv Kai e1tl tii>v ávtwwµ \Wv
to au'tÓ· OOÇ yàp to o.fi'toÇ Katà ltQVtOÇ UxOICEtµÉvou 1tapaÀ.aµJ3á-
IO VE'tat, ICat 'tà ap8pa auv 1tavt\ UxOKElµÉvcp 1tapaÀ.aµJ3ávtta1, O µÉ:"(aç,
oppaxú;, oÂ.EuicÓÇ, ox;puooUc;. -
§ 31. Kai to\rrwv tjiot f:x.óV'twv,
õ-tav to ãp0pov µi) µtt' óvóµatoç 1tapal..aµJ3áVT]tm, 1to1fi0Tj'tm OE oúv-
taÇ1v óvóµatoç iiv 1tpotKtt8E͵t8a3, Éic 1táo11ç áváylCTjç tiç àvtwwµ íav
µnal..11cp0fiat'tat, ti'.yt ouK É:"(ytvÓµtvov µtt' óvóµa'toç owáµt1 ávti óvó-
15 µatoç 11aptl..ficp91']· Kai Évtru9tv Ti OÚV'taÇiç a\rroú 1tpoaEJCOOpt1 Eiç ávtw-
wµ 1Ki)v µttáÀ.T]lfllV. "Ea't(J) yáp ti to1oütov, Xp'Úcn\ç yàp ltA9t Ooàç
149 É1tl. vfiaç 'Ax;a1éõv (cf. A l 2 ), Kai fo µt'tà ãpOpou o
yàp Xp'Úcn\ç
~Ã.8ev Ooàç mvi;aç 'Axaiéõv· icai aacpf.ç éít1 Ti tÀ.À.EtlfltÇ 'tOÚ óvó-
µatoç ti/> ãp8pcp4 icapaoo:óat15 tà 'tiic; auvtáÇt(J)Ç, Kai ouic ãÃ.Ã.o ti ytvfi-
at'tat to ãpOpov 11 ávtwwµía, ~ fot1v ávti icavtoç óvóµa'tOç, t1tti icai
5 auto µttà JtaV'tàç óvóµatoç, OUK ɵicoÕlÇóµtvov EV ltOlÓ'tT]'tl 11 aÀ.À.cp
nvi tfuv 1tapt11oµÉV(J)V, icaOWç Ei'.1toµtv. 'Ev µÉV'tot to'iç !:Çijç ÔtÕEÍÇttm
1tÓ'tt oi À.Óyo1 tà óvóµata 11apattOÚV'tm ávnicapaÔt)(Óµtvo1 tàç àV'tw-
wµÍaç.
(§ 3 2. Kai Ti µE.v to1aÚtT] OÚV'taÇiç icpo'ÜcpEOtOOtwv6 óvoµátwv,
icaO' ÓJv ávmpÉpEtm tà iipOpa, 1t01t'itm < ávtwwµ1ici)v >7 µttáÀ.T]lfllV' Ti µÉV'tOl

1. bvoµanical LCB (cf. nomina Prisc.): ôvoµacrrLKaL A.


2. Tpi'.Hj>wvLCB: Tpl!lj>wvL A.
3. TTpoEICT€0Elµ€6a LCB : TTpD€KTL0€µf6a A.
4. T<;i líp0fl<I> Lpcc : TO líp6pov AL ac, TO Si líp6pov B '.
5. rrapaSWan LC: rrpoo&íxm AB.
6. rrpoli</>HrrwTwv LCB : rrpooucj>fCTTÓJTwv A.
7. Ó.VTwvvµucTiv add. Dronke.
EMPLOI PRONOMINAUX DE L'ARTICLE 155

ici ho [fonnellement: art. masc. sg.] est mis pour houtos [lui, celui-ci (pron.)].
Autres exemples :
{ 10} tàn d' apameibómenos ... [ll. 1.84, etc.]
[!ui (litt. 'le', art.) répondant.. .] ;
hos he rhímpha théousa [Od. 13.88]
[ainsi elle (litt. 'la', art.), cinglant à vive allure ... ].
Dans:
heíneka tês aretês eridaínomen [Od. 2.206]
[nous rivalisons pour la valeur de celle-ci (litt. 'pour (la) valeur de
la')],
tês [formellement: art. fém. sg. gén.] se transposesr en taútes [gén. fém. sg. du
pron. houtos] et la correction appelle un article supplémentaires2. II en va de
même d'une maniêre générale dans tous les cas de ce genre.
29.53 Les formes { 15} casuelles des noms et les pronoms qui les remplacent
{148} se construisent de la même façon avec les verbes; ainsi dans : Trúphõn
didáskei I houtm didáskei [Tryphon (nomin.)/celui-ci (nomin.) enseigne]. Quant
aux cas obliques, ils fonnent le terme d'une construction qui part du cas direct,
le verbe intennédiaire indiquant la position diathétique de chacun.54 : Théõna
didáskei Trúphõn [Tryphon (nomin.) enseigne Théon (acc.)], touton {5} philo
ego/ philei Théõn [moi (nomin.) j' aime!Théon (nomin.) aime celui-ci (acc.)].
30. II est vrai de dire également que ce sont des noms accompagnés de I' article
que remplace le pronomss. En effet, les articles ne signifient ni Ia quantité, ni la
qualité, ni les autres accidents des noms; or nous avons montré qu' il en allait de
même pour les pronoms: de même que houtos [celui-ci] s'emploie à propos de
n'importe quel référent, { 10) de même les articles accompagnent n'importe
quel référents6: ho mégas [le grand], ho brakhús [!e petit], ho leukós [!e blanc],
ho khrusous [litt. : !e en-or)57.
31. Cela étant, lorsque l'article n'est pas employé avec un nom, mais a la
construction d'un nom telle que nous venons de la décrire, alors nécessairement
il se transposera en pronom: quand il n' est pas avec un nom, potentiellement il
est employé en place d'un nom, { 15) et de !à suit que sa construction devient
celle d'un transposé pronominal. Soit par exemple: Khrúses gàr êlthe thoàs
{149} epi nêas Akhaion [car Chrysês était venu aux nefs rapides des Achéens],
puis, avec l' article, ho gàr Khrúses êlthen thoàs epi nêas Akhaion [Iitt.: car le
Chrysês était venu aux nefs rapides des Achéens]; il est bien clair que, si on
ellipse alors !e nom [scil. Khrúses], !' article va hériter de sa construction et
devenir ni plus ni moins un pronomss, leque! tient lieu de n' importe que! nom:
aussi bien {5} l'article lui-même accompagne-t-il n'importe que! nom et ne
s'embarrasse-t-il pas de signifier la qualité ou tout autre accident nominal,
comme nous l'avons dit. Plus loin, toutefois, on indiquera dans quelles phrases
les noms sont exclus et les pronoms admis à leur place.
(32. Ainsi ce genre de construction, dans leque! l'article fait référence à des
noms précédemment attestés, donne li eu à transposition <pronominaJe59> [de
156
10 µ n oihroç EXO\lO'Cl, au'tó0ev ôE: EV 11poA.fi\j/E\ 'tO\l 1 fooµÉvou 11poo<Íl-
7IOU, aÓplO''tOV µE'tCÍÂ.11\j/IV 'tWV ãp0prov 710\El'tCll, Wç 'tà 'tO\ClU'tCl EXEI, ô
71EP\71a'tÔ>V 1e1vt:i'ta1, Ka\ E'tl iv u11o'taK't1Kotç ~ àv2 itapayév11'ta1
àvay1v0>alCÉ'tco, 11ávu euA.óyroç· ouµq>epóµevov yàp 11av't\ óvóµa't1 Ka\
Enl 11âv Õvoµa clvaÔpaµEt'tCll EV Ka0EO''tl1KÓÇ3, Ültep \'.Ô\ov àopÍO''tO\l.
150 'Yyuôç ãpa 'tà ãp9pa i\ eiç ciip1oµÉva 11póoro11a 1tapaÂ.aµ~áve'ta1 4 , 'tàç
ávtrowµíaç, i\ eiç 'to áop1o'tÓ'ta'tov, 'Ai:yro 10 'tÍ ç· OU yàp 71Óppro 1tÉ71t(l)KE
'tO ó 71Ep\71Cl'tÔ>V IClVEÍ'ta\ tou d ttÇ 71Epl71ait:i UVEÍ'ta\, oúôt:
tO OÇ âv éA6n 'tOU EÍ nç âv eJ..8n. - Ei yo\iv ouvevex6d11 n tfuv
óvoµátrov taiç 1tpoKE1µÉva1ç auvtáé;eo1, Ka\ autà KCl'tClClt'IÍCIE'tCl \ Eiç 'tOV
i'ô1ov µEp1oµóv, ô Â\OVÚGtOÇ 71Epl71a'tÔ>V 1C1Vt:i'ta1· Tp'Íupcov ICO\-
µêia1., ~ µ.eve\ 5 llf ôuivaaiáç.)

§ 33. Ll.eóvtroç ô' âv Kai àvtrovuµím6 i>119eiev Ka'tà toiiç µep10µ0\Íç,


Ka0ón Ka\ w.Ni. µÉpll À.Óyou, 11CÍÂ.1v µE'ta'te0é:vca 7 'tfiç iôíaç auvtáé;eroç
10 Ka\ ãllrov clvaltÃ.TJp<Ílaavta tàç ÍÔ\ÓtTJtaç, 1táA.1v 'tfi~ to\Ítrov óvoµaaíaç
eruxev, Wç EXEl ii1tavta 'tà óvoµanKà i.111ppfiµata, 71'1l 1evá, xólJ.una,
ijlluna, iliÍCjl, 811µ.ooÍCjl, 'llMp, uíd.rp, Ka\ ÕtE ai µetoxai eiç óvo-
µátrov o\Ív'taé;1v 11apaA.aµ~ávovtm, ciiç 'tÔ Épcoµ.Év11,tiµ.apµ.év11·
Éq>' 6iv XPn auto µóvov ~V µetáltt(l)CJ\V ÔlÔáO'KE\V. Ou yàp µâM..ov ai
IS q>rova\ DtlKpatOOO\ Katà 'tOiiç µep1aµoiiç WÇ 'tà i.é; a\J'tiiiv 0'1Jµa1vÓµEVa.

151 § 34. 'OµoÀ.Óyroç yoW KCll n o 1i 't o ç, 11apax6eiaa i.é; iip0pou 'tOU
[<ó Kai >)9 iíç CllJµaÍvoV'tOç ouK áp0p1riiv ai>vtaÇ1v i:i).)..à àvtrovuµucfiv, eiç
1àç àvtrovuµ íaç ÊX<ÍlPTJO'Ev (ou yàp 0eµantj fonv, iiíç 'tlVEÇ <Pfi611oav)·
aacpfç EK 'tiiiv ouµ.1tapE110µÉVrov. -
§35. 'Ano ltavtÔç àpCJEV\KOU 1tpro-
'tOMO\l i\ 1tapayroyou 'tOÜ eiç OÇ À.'IÍ'Yovtoç 0-riluKOV yÍvE'tCll 'tOU 'tÉÀ.ouç
Eiç 1\ i\ EÍÇ a µaKpàv µE'ta71Ílt'tOV'tOÇ, õ 't\ µn µóvov Ê.K 'tfiç 71pOKElµÉv1Jç
mpayroyf); · ii yàp 'to1ai>'tTJ 1tapayroyn u1toa'tpÉq>e1 Eiç 'tà 1tpro'tóru11ov
Ka'tà yÉvoç, 't1\Â.Í1eoç 't1\Â.\ICOU'tOÇ- 't1\Â.ÍIC1\ 't1\Â.11eaÚ't1\, 1ca.\ E'tl i.iri
ooot:'tÉprov· ó ai>'toç A.óyoç Kai E111 'tOu "o a ou" o ç, io\ouioç. "011ep
10 1tap1JK0À.oú8e1 Kai 'tfl 1o oin:oç · ciiç oin:oç olÍK EXEl 'tO ~À.uKÔV QÜa\,
áÃ.A.à 11áA.1v 11apà tà ÍI aÜ't1\. Kà11dl 1 tà ouÔÉtEpov, Â.Éyro tà tÓ,

1. TOV Uhlig: Toii A(pc?) L, 1Ta.pa).aµ/3avoµtVTJ TO Toii CB.


2.lls' dv CB :bis tàv AL.
3. h Ka9EC7TT)KÓS' Uhlig interprétant EVKa6EaTTJKOS' A, tyKa0EO'TTJKÓS' LCB : óvóµan
t')'Ka6EC7TT)KÓS' conj. Bécares Botas.
4.1T~VETa1 ALCB (cf. Conj. 222,3): µETaÀaµ{3d11ETa1 conj. Uhlig (dans l'apparat).
approuvé par Schoemann, Kayser.
5. µE11E1 Ellebode : µt11n AILCB.
6. á11Twwµla1 l>TJ6E1E11 CB : al á11Twwµla1 l>TJ9!1Ev AL, ciVTwwµla l>TJ9El11 B.
7. µETQTE6É11Ta LC : µnan9f11Ta A, µETaTa)(6ÉllTa B.
8.yow A:y'ouv Uhlig,ow LCB.
9. b Knl add. Stadtmueller, Uhlig (sans nécessité. cf. n. 65 fin).
10. Tii oVTOS'' ws oVTOS' oiiK lxn Uhlig: TTJ oui-os" ws- oUTOS" oUKu Aªc. Tij otn-OS"·
bis ofn-OS" Kal oinc€TL ApcL, Tij lls'. otn-QS'. Kal oincht CB.
l 1. KálTEl Tà oWTEpov Apc : Kà1Tl Tà oiJSETEpov A•c. KÓ.1Tl oiiôETipov LCB.
EMPLOI PRONOMINAUX DE L' ARTJCLE 156

l'article]. { 10) Mais quand la construction est différente et que d'emblée elle
réfere par anticipation à quelque personne à venir, alors elle donne lieu à une
transposition des articles en indéfinis; ainsi dans ho peripatôn kineítai [litt.: le
marchant bouge], ou, avec l'article postpositif, hiJs àn paragénetai
anaginõskétõ [qui se présentera, qu'il Iise]. II n'y a rien là que de tres logique:
pouvant s'associer à n'importe quel nom, [l'article], malgré son unicité60,
renverra à n' importe que! nom, ce qui est le propre de l' indéfini. {150} II est
donc normal que les articles s'emploient soit pour des personnes déterminées,
comme des pronoms61, soit pour la plus indéterminée, je veux dire tís
[quelqu'un, on]: ho peripaton kineítai [le marchant bouge] n'est pas loin de eí
tis peripateí kineitai [si on marche, on bouge], ni hiJs àn élthéi [qui(conque)
viendra] de eí tis àn élthei [si on vient]. Mainienant, il suffira d'ajouter des
{ 5} noms dans les constructions qu' on vient de voir pour que les articles
rentrent dans la classe qui leur est propre: ho Dionúsios peripaton kineítai [litt.:
le Denys en marchant bouge], Trúphõn koimâtai, hiJs meneí me dianastás
[Tryphon dort, qui une fois levé m'attendra].)
33. On appellera donc à juste titre 'pronoms' [ces articles transposés] quand on
les classera62. Ils sont dans le même cas que d' autres parties de phrase qui,
délaissant la construction qui leur est propre { 10) pour remplir les [fonctions]
propres d'une autre, reçoivent aussi l'appellation de cette demiere. C'est ce qui
se passe pour tous les adverbes dénominaux: pukná, kállista, hedista [adj. pi. nt.
à valeur adverbiale: 'souvent/tres bien/avec grand plaisir'], idíãi, demosíãi
[adj. fém. dat. sg. à valeur adv.: 'en privé/en public'], tónõi, kúklõi [subst. dat.
sg. à valeur adv.: 'intensément (?)/en rond, autour']63. Même chose encore
quand des participes se construisent comme des noms: erõméne [litt. : éprise,
aimante, subst. au sens de 'amante'], heimarméné [lin.: allouée, subst. au sens
de 'destinée'J64. Dans tous ces cas, il faut simplement enseigner qu'il y a
transposition, car {15} ce qui prévaut dans le classement [des mots], ce n' est
pas tant leur forme que leur signification.
2.2. Structure morphologique de hofitos (§§ 34-39).
34. {151} Quant à houtos [celui-ci], on s'accordera à considérer que s'il a
pris place panni les pronoms, c'est qu'il est dérivé de l'article hós dans sa
valeur syntaxique non d'article, mais de pronom65 - car ce n'est pas un theme
autonome66 comme certains l' ont cru: cela ressort clairement [des formes] de
son accidence.
35. Sur tout masculin (5} en -os, qu'il soit primaire ou dérivé, on forme un
féminin par transformation de la finale en -é ou en -a long. Seule exception, les
dérivés en -ouros, qui, pour chaque genre, reviennent au [terme] primaire67:
telíkos - telikoutos [de telle grandeur, masc.], telíkt - telikaúte [id., fém.], et
de même pour le neutre. La même logique s'applique à tosoutos [de telle
quantité], à toioutos [de telle qualité]. Et c'est précisément { 10) ce qui arrive à
houtos, qui n'a pas pour féminin *hoúte, mais bien, tiré de hi [art. fém.], haúte;
pour le neutre, comme I' [ article] tó a un t initial, on a aussi un t à I' initiale de
touto [nt. de houtos].
157 flEPI I:YNTAEEru: B
altÕ toÜ 't iíPJCEtO, Ka: to to'im> alto tOÜ 't llPJ(EtO. -
§ 36. Kai icatà
lttWolV Ôt ltapá-yua1. ÜÚ yàp altO 'tOÜ 't'IÀ\KUÜ'tat yEVllC!ÍV q>aµEV
ti'tv 't'1Àt1taÚ'tcuv f\ êuto i:oü i:otaümt 'totaútcuv, icaSo fot1v Éltl-
152 voijom Eltl émávr(J)V 9iiÃ.uKiõv· autaÍ yoÜV autcDV q>aµEV, KUl Etl CutO
toü aVEltEK'tá'tO\l 'tOÍat 'tOÍCDV, 't'IÀÍICa\ 't'IÀÍKCDV. Kai oaq>EÇ Õt!
1tapà µf:v tO i11ÀÍ1Cat tO 't'IÀtlCUÜ'tal, Jtapà ôE tO "t1JÀÍICCDV 1 'tO 't'IÀtlCOÚ1:CDV.
TaÚ'tov o\iv 1tap111toÀ.o1Í9E1 icai Eiti wü ai- a'Ó'tat, icai É7tEi El)(Eto 1ta-
payro'Yiiç tfiç 7tpOKElµÉVT)ç, OÚKÉ'tl aiS'tCDV, ica9Wç icai2 E1tl 'tOÜ oÇutóvou
7tpÓKEl'tUI autaí autiõv. Il«iÃ.1v ouv 'tO tOÚ1:CDV E1tl1ttEV U7t0 YEV!Kijç
7tp(J)totÚ7tou tijç 'tÍÕV, toü t ouµltapaÃ.aµj3avoµÉvou, Õ7tEp É1tt tfiç EÚ-
9Eiaç oú3 ouµltapEÃ.aµj3avEto, Eiti ôt tfiç yEV11Cijç · a i yàp icai 't iõ v. -
(§ 37. Tft4 7tpOKE1µÉVT1 7tapayro'Yfl ouvultáp)(El E'tÉpa 7tapay(J)'Yi't Ti ô1à toü
10 ÔE, o\ioa OUVT)9EotÉpa 7tOll)ta\ç,toioc; - 'IOÚ>o&,i:Óooç-tooóoôe, ~ç
153 to µEtaÀ.aµj3avÓµEvov Eiç 7tapayroyi'tv tiiv ô1à to'Ü Ol1lO<; E'YJ(ropEI,
'IOIÓI& - 'tO\OÜ'tOV, 'tOOÓVÔE - 'tOOOÜ'tOV. "Eonv otiv icai to ÕÔE,
µuaÀ.aµj3avÓµEvov Eiç to o'Ótoç, eic5 ouvtál;E(J)Ç tfiç ô1à to'Ü o7tapax9Év.)
§ 38. Oú JCPTt ãpa ouyicatatí9to9a1 "Aj3p(J)v1 ot1 Ti o'Ó'toc; 7tapijictm
tÇ ãpSpou, icaSót1 icai tÇ É1t1ppfiµatoç wv OVÉ ãUo µÉpoç À.Óyou
yéyovtv to óv1vóc;6. 'Ev µf:v yàp ta!ç iíÀ.À.a1ç 7tapayroya\ç aôiaipopEI
to t01oüwv, ev yE µfiv tji 7tpoKE1µÉvn aôúvatóv ionv Eiç iíUo µÉpoç
À.Óyou Éy)((J)pijom to ltprotÓ't\lltov, Õ7tou yE ióEixSii oú µóvov to aúto
µÉpoç À.Óyou aitoüv, éi).)J,. icai taúto yÉvoç icai tfiv aútfiv lttíi'>o1v icai
10 tov autov ap16µóv. llEÓvtroc; o\iv q>aµEv <Ílç É1C tijç avt(J)V\lµ 1icijç ouv-
táÇt(J)Ç toü ãpSpou Ti 7tapay(J)'Yi't iyívuo7, icai IÍlç lto111nicov µev to
ipáva1 't'IÀÍICOÇ wioc;, OÚV1]9Eç ÔE to 't T1Àt1CoÜtOÇ i:o\OÜ'toç, tov
UU'tOV tpÓ1tOV 1t011)'tlKOV to OÇ,
ô; yáp Pa. µáÃ.lcmx
15 iívôavE lCl)pÚicrov (p 172),
oúv116Eç Ôt to EÇ aÚ'toÜ µEtaÀ.aµj3avÓµEvov, o'Ótoç yáp. -
§ 39. KOOciivo
óE: 1tpoo9EtÉov, IÍlç ÉvÉÀ.E!'lfEV Ti Eu9E1a ti/> 't, icaSWç É1tEÔEÍÇaµEv icav
ti/> ltEpÍ iíp9prov. IláÀ.1v oi árop1EtÇ ouic É1tÀ.EÓvaoav Év ti/> 'taÜi:at
1mi t oüto1, aU' altÉÔ(J)Kav to ltpooipE1À.ÓµEvov, Wç ÔÉÔE1ictm icai É1tÍ
20 tiõv iíp0prov. 'OµoÀ.oyooo1 icai ai 1tÀ.á-y101 êuto toü t apÇáµEvm icai toü
ouÔEtÉpou Ti Eú0Eta icai to icatà tiiv EúSE\av JtVEܵa· ltÓtE yàp Ti o u
154 óíqi9oyyoç óaoÚVEtm, ÕltO\l yE icai tà óaouvóµEva Éyy1voµÉVT)Ç mitíiç

1. Tl).>.ilCWV TO Tl)ÀtlCOVrWV B : Tl).>.ilCOV TO Tl)À11COÍTTOV ALC.


2. ical LCB : om. A.
3. ouLpc: oiiõtv CB, om. ALac.
4. Tij -1Tapa)(6Év (153,3): Uhlig est tenté de supprimer ce passage (cf. n. 69).
5. ÉIC CTWTá~EWS TÍ)S' füà TOÜ b napax8lv ALCB : oiiK fK OUVTáeews TÍ)S' lBlas TOÜ b
napax0€v conj. Uhlig (dans l'apparat ad 152,9-153,3).
6. à<jiLvos A'c (cf. 259,2, 4 et 6) : Õlj!Lµos ApcLCB.
7. tylveTO A•CLC : hlvETO ApcB.
EMPLOJ PRONOMINAUX DE L' ARTICLE 157

36. La dérivation [du pluriel de ces mots] se fait sur la base du cas68. Ainsi on ne
tire pas un génilif *têlikaútõn de têlikautai [de telle grandeur (nomin. fém. pl.)J,
ni *toiaútõn de toiautai [de telle qualité (nomin. fém. pl.)J, contrairement à ce
qu'on observe {152} pour tous les féminins: on tire bien autôn de autaí
[gén./nomin. de l'anaphorique fém.J, et de même, des formes sans rallonge
toiai, têiíkai [de telle qualité/grandeur (nomin. fém. pl.)J, on tire toíõn, telíkõn
[id. (gén. pi.)]. Or il est bien clair que le cas direct telikautai [de telle grandeur
(nomin. fém. pi.)] est tiré du cas direct telíkai [id.], mais Je génitif telikoútõn du
génitif têlíkõn. De fait, e' est aussi ce qui arrive pour hai / hautai [nomin. fém.
pi. de l'art. holdu déictique houtos]: ayant {5} la même dérivation que ci-
dessus, hautai n' a pas un génitif *haútõn, comme e' est le cas pour autaí oxyton
[anaph.], génitif autôn; soo génitif est toútõn, qui remonte au génitif primaire
tôn [art.]: il prend un t au génitif seulement, fondé sur ton, et non au cas direct,
fondé sur hai.
(37. A côté de la dérivation que nous venons de voir, il en existe une autre, en
-de, d'usage surtout poétique: toios / toiósde [de telle qualité], tósos / tosósde
[de telle quantité]. {153} Ces dérivés se transposent69 en dérivés en -outos:
toiónde - toiouton, tosónde - tosouton. De fait, on a aussi hóde [celui-ci] qui
se transpose en houtos, et qui est dérivé de ho en construction [pronominale].)
38. II ne faut donc pas suivre l'opinion d'Habron, selon qui houtos est dérivé
(5) de l'article, de même que de l'adverbe opsé [tard] on a tiré opsinós [tardif],
qui est une autre partie de phrase. En effet, si dans les autres cas de dérivation
un tel [changement de classe] ne fait pas probleme, il est impossible, dans Ie cas
présent, que le terme primaire change de partie de phrase: n'a-t-on pas montré
que cette dérivation impose le maintien, non seulement de la même partie de
phrase, mais aussi du genre, du cas et du nombre ?70 Nous sommes donc fondés
à dire que { 1O} cette dérivation repose sur I' article en construction
pronominale; et de même que têlíkos [de telle grandeur], tolos [de telle qualité]
sont poétiques, mais têlikoutos, toioutos [mêmes sens] d'usage courant, de
même hós [en emploi pronominal] est poétique:
hõs gár rha málista
{ 15} hindane kêrúkõn [Od. 17.172-173)
[car lui était, parmi les hérauts, celui qu'il aimait le mieux],
mais houtos qui sert à le transposer est courant: hoútos gàr... [car celui-ci...)71.
39. II faut encore ajouter que [dans houtos] Jecas direct présente une ellipse du
t, phénomene que nous avons déjà décrit dans le livre consacré aux articlesn.
lnversement, Ies Doriens n'ont pas, dans tautai, routoi [formes dor. de nomin.
pi. fém./masc. de houros], des formes pléonastiques: ils ne font que rendre au
pronom le t qui lui revient, comme il a été montré à propos des articles73. Cela
est confirmé par le t initial des cas obliques et du {20} cas direct neutre, ainsi
que par l'aspiration du cas direct [masc.-fém.]. Depuis quand en effet (154} la
diphtongue ou est-elle aspirée? - surtout quand on voit que les initiales aspirées
158 CTEP! I:YNTAEEnI B

'lf\Mx yÍVE'tal, ÕMÇ OUMÇ, Õpoç OUpOÇ; Ôa<JÚVE'tat ôf: tO OVVEICU Ôlà
TO 'to'Úvua. Oinc âv ouv ãU.Wç ôacruv0d11 to oútot, ti µfi M~o1
ànoA.oyíav Tiiv EÀÀ.Et'lflV tou t.

§40. Tfiv tiõv óvoµátrov oúvtaÇw av0uniiA.0ov ai àvtrowµím oúx,


liíç nvEÇ <Pf10l]oav, ô1' ãyvo1av tiõv óvoµátrov· noía yàp ãyv01a tfuv
óvoµátrov Év tí/>

aoi µt:v éytÍl, cru ô' fµoi (A 63);


áJ.J..à. oacpf:ç &t1 o'Ú ôuvaµÉvrov tfuv óvoµátrov Év toiç 1tp<Í>to1ç x:ai
10 ÔrutÉpo1ç npoo<Í>1r01ç x:atayÍvto0a1, x:a0àiç ÔtÕEÍÇtta1l. -
§ 41. Cl>iíatt nç ·
« Oúxi oZiv x:al àyvoíaç oüariç óvoµátrov cpaµf:v a ú2 ~ o É; » Ilpi>ç ô PlltÉov
155 on Éic napEltoµÉvou i:o totoÜtov ÉyÉvno, ei'.ye icai iv yvCÍ>aEt éívi:a i:à
óvóµai:a náÀ1v ánaii:Ei tfiv àvtrowµ 1x:fiv 01Ívi:aÇ1v, oux: EÀai:tov ô!: ical
aütroç3 àv0unfo't1] tou óvóµatoç. Kai yàp ôuváµe1 x:úp1ov Õvoµa voeii:a1
füà tiiç àvtrowµ íaç, oií cpt]µ 1 i:o tiiç cproviiç Õvoµa, i:o ÔÊ i.Ç aúi;iiç
ÔEtX:VÚµEVOV, 'tOUtÉa'ttV f\ ÍÔÍa ltOlÓ'tt]Ç tOU ÚltOICEtµÉvO\J. -
§ 42. ''Evactv
i:o1Íto\J itpoç oúôf:v XPEtCÍ>ÔEtÇ tiaiv ai àvtrowµím oi:Epóµeva1 toü 'tE
ôetx:vúvtoç itpooCÍ>ltou icai tou ôt1x:wµÉvou, dyt ai Éyypacpóµeyai náw
àop1otótataÍ eio1v, on icai tiiç iôíaç ÜÀt]Ç áne0001]aav. »Ev0ev ôoicei
µ01 itáw E'ÚÀ.Óy(J)Ç X:atà tàç ÉvtOÀtx:àç4 ypacpàç :x;roptÇ tfuv 1tp0tE0Et·
10 ~ óvoµátrov tà tou A.óyou µiJ x:a0íoi:ao0a1. 'EyypacpoµÉvrov yàp
156 tiiiv avtrowµ1íi>v Õtà tàç Elt\CJUµ~E~t]X:UÍaç itpáÇttç típ tE anocpatvoµÉvcp
npoo!Í:ltcp6 imf:p amou icai típ itpOç ôv Ti anátao1ç tou Ã.Õyou, ãvayicafoiç
O\JµjXxiVf:I' to ypácpta0m tfiv tfuv óvoµátrov 0fo1v, 'íva ôuváµEt 1mtà
toútrov tàç ÔEÍÇt1ç no1iiarovi:a1 aí. civtrowµ im. To yàp eycó aot icai
llCÍÀat É'ypa1jla ÔEÍX:WOI Ôtà µEV 'tÍiÇ É 1 W tTJV 1tp01CElµÉV1]V EÍJ0tiav,
Ôtà fü: tiiç a o í tfiv àv0unayoµÉV1]V Ôot1qv. Ilpóô11A.ov yàp ot1 tiiiv
óvoµátrov itEptypacpÉvtrov x:ai tà tfuv àvtrovuµ1Ôlv àóp1ata yivetm.

§ 43. "Eat1v ouv ainov tou µfi ôúvao0m tà óvóµata napaÀaµ~á­


veo0m icatà itpiiitov icai ÔEÚtEpov to tàç 0fottç tiiiv óvoµátrov µ!ÍtE
10 Év itp<Í>tcp µ!ÍtE Év ÔtutÉpcp npooCÍ>ltcp ôúvao0m icatayívta0at. Oú yàp
npOç to\iç yEVoµÉvouç8 Ti cinów.atç yÍvEtat toü 6vóµatoç imÊp tiiç aÚtíi>v

1. 8e&lt•Tm ALCB : superius diximus (= 6É8eLKTaL ?) Prisc.


2. aú Ti ol ALCB : ego ettu <= tyw ica.l crú?) Prisc.
3. oli'rws Apc (cf. sic Prisc.): olrros A•cL, ti olrros CB.
4. tVTo>.Licàs Gerhard: fVTf4KàS ALCB, tmaTa.Ànicàs Bekker (cf. qui sibi inuicem scribunt
Prisc.).
5. npon8nµÉllWV B (cf. praeponere Prisc.): npooTE8nµlvwv ALC.
6. '!TfJOOW'!T4J LCB: npoawrrov A.
7. O\Jµ~lvn LCB : avµ~LVOL Apc. OTJl!O.LVOL A•c (?)
8. rrpbs Toiis y•voµlvous AL (Priscien, qui écrit ad eos qui nascuntur, Jisait peut-être npl>s
Toiis yLVoµlvous) : rrpl>s o!is Myoµ•v CB.
EMPLOJ PRONOMINAUX DE L' ARTICLE 158

perdent I 'aspiration Iorsque cette diphtongue y apparait: h ó/os/ oulos [entier


(att./ion.)], hóros / oúros [montagne (att./ion.)] ! Quant à J' aspiration de
hoúneka [parce que], elle est due à toúneka [pour cela]. L'aspiration de houtoi
ne saurait donc se justifier autrement que par l'ellipse d'un t74,

3.1. Les pronoms assurent la suppléance du nom (§§ 40-47).


40. {5} Si les pronoms remplacent Ies noms dans les constructions, ce
n'est pas, comme certains l'ont cru, pour cause d'ignorance des noms. De quelle
ignorance pourrait-il s'agir dans ces mots [d'Héra à Zeus]:
sol men ego, su d' emoí [Il. 4.63)
[(cédons-nous mutuellement) moi à toi et toi à moí]?
La raison est claire: c' est que, à la premiere et à la deuxieme personnes, il est
impossible d' employer les noms, { 10} comme on va le montrer.
41. On medira: Est-ce qu'on ne dit pas sú ou sé [toi (nomin./acc.)] aussi quand
on est dans 1' ignorance des noms? Réponse : {155} si, mais c' est accidentel,
puisque, même quand les noms sont connus, la construction [pronominale] est
requise et que !e pronom ne s'en substitue pas moins au nom. De fait,
potentiellement, c' est un nom propre qu' on donne à entendre quand on emploie
un pronom - pas !e nom sous sa forme phonétique, mais ce qui est l'objet de Ia
déixis pronominale, {5} à savoir la qualité propre du référent7S.
42. Voilà pourquoi les pronoms ne servent à rien s'ils sont coupés de la
personne qui montre et de celle qui est montrée: ainsi, dans un écrit, Ieur
indétermination est extrême, car ils ont perdu contact avec la matérialité d'un
[individu] particulier. Aussi est-il tout à fait logique, selon moi, que, dans Ies
prescriptions écrites amputées {10) des noms placés en tête, l'énoncé ne trouve
pas son assise: quand un te! écrit comporte {156} des pronoms rapportés aux
actions soit de la personne qui parle d'elle-même, soit de celle à qui !e discours
s'adresse, la nécessité apparait d'inscrire les noms pour que Ia déixis des
pronoms puisse en quelque façon s'appliquer à eux. Ainsi, dans ego soi kai
{5} pálai égrapsa [je t'ai déjà écritjadis], Ia déixis de ego [je] a pour objet Ie
[nom au] cas direct qui est en tête [de Ia lettre], celle de soí le [nom au} datif qui
lui fait pendant;6, Et il est trop clair que, si on supprime Ies noms, I'[expression]
pronominale devient indéterminée.
43. La raison pour laquelle les noms ne peuvent pas s' employer aux deux
premieres personnes, c'est que l'imposition du nom ne peut se faire ni {10) à la
premiere ni à la deuxieme personne. En effet, quand on impose leur nom à des
nouveaux-nés, on ne s'adresse pas à eux, ce qui est Ie propre de la deuxieme
159 nEPI l:YNTAEEill: B
9ÉaE(l)Ç, onEp i'.ô1ov ÔE'lltÉpo'U npoo<Ímo'U· oÜtE µiiv Éa'Utoiç tt9ɵE9a,
ontp \ô10v nál..1v toíi np<Óto'll npoo<Ímo'\l. 'AváylCTl ouv nâoa Eiç tn
157 tpÍta !tpÓ<J(l)lta X(l)PElV tà ÓvÓµata Katà nâoav lttÔXHV X(l)PlÇ KÀ.Tltllcl\Ç ·
aiíni yàp npÓ>tTl 1 àc1otpÉqm tiiv i11: trov tpÍt(l)v npoo<Ím(l)v 8fo1v tiç to
ÔEÚtEpOV Ôtà tiiv E/; autf\ç ")'IVOµÉVTIV ávtÍÀ.TllVIV tOÜ ávaÔE/;aµÉVO'\l
npoowno'll to õvoµa. -
§ 44. IlpoqxxvEç ÔE KIÍKElVÓ Éc:ltlV, Ó>; iÇ ain:rov
ltOIOÚµEVOI tOUÇ MyO'UÇ npóç tlvaÇ, ÓipEÍÀ.oµEV ávaµtpíoat tà !tpÓO(l)lta.
Ka\ cpaÍvEtat Wç ouK Évov toiç 0VÓµao1 O'IJYXPí\o9ai, 11:a8Ót1 tpÍta ~v
taíi·ta, o ô[ À.Óyoç áníitE1 to i11: np<Óto'U npoowno'll ôtúttpov. Ka\
158 Evetv napt10ÉÔ'llov ai ávt(l)V'llµ ía1 to áôúvatov toíi óvóµm:oç ávtava-
!tÀ.T1poíioa1, iiví11:a cpaµf:v Ê"(CÓ oot éypava. (IlpotÍpT1taí YE µiiv Ti ai-ria
toíi µ íav o-0oav tiiv ávt(l)V'llµ íav ávti návt(l)V óvoµát(l)V napaÀ.aµj}á-
vro6a1.)

§ 45. Ou11: &v ouv t1ç U!t0Aá1lo1 ID; npoç oúô[v XPEl<ÓÔE1ç ai 11:atà
tO tpÍtOV !tpOO(l)ltOV IÍvt(l)V'llµÍal,Ô'UVaµÉV(l)V tÔ>V ovoµát(l)V !tO.paÀ.aµllá-
vro6a1; 11:ai yàp EÍ EVEXWPEl2 Katà nprotov 11:a\ ÔtÚtEpov npÓo(l)nov
napaÀ.aµllávto9ai tà ovóµata, la(l)Ç fui É:yÉVEto µTlÔE t;,v ávt(l)V'llµÍav
npooTl'llPí\o0ai. 'AÀ.À.' fot1 yt npoç to to10íitov cpávai· ai ávt(l)V'llµíai
10 anal; ávt\ óvoµát(l)V yEVÓµtva1 EK naptnoµÉvo'\l foxov KO.l tiiv ÔEi/;tv·
U!t' õ1111v yàp níntovta tà iÇ aútrov npÓ<J(l)lta E(l)pâto, 11:0.\ o\ít(l)Ç to
µÓp1ov iÇa1pÉt(l)Ç á!tTlvf:y11:ato tiiv ôtiÇw, tít1ç O'UV<ÓÔE'UOEV Katà o'llÇ'llyÍav
159 toíi np<Óto'U 11:a\ ÔE'lltÉpo'll npoo<Ímo'll ãxp1 toü tpíto'U. Oú 11:a80 ouv
tà óvóµata ávÉcp111:ta E:v tpÍto1ç3 npoo<Ímo1ç, f:yE:vovto ai IÍvt(l)V'llµ íai, fiXAà4
ica0o I͵OlpEl ÔEÍÇE(l)Ç, tít1ç OOttV EV IÍvt(l)V'llµÍatÇ. l:ÚVEOtl yOÜV áµcpÓ-
tEjla évtip

OÚto; ô' Ai'.aç rou 1tEÀ<Ílp1oç (f 229),


náv'U àvayKaÍ(l)Ç. EvEICa yàp toü opâa9m tOV Aiavta Ti ÔEt/;1ç napEÍ-
À.Tl!tta 1, EVEica ô[ tí\ç iôíaç n01Ó"tT1toç, ún[p ~ç 11:a \ ftPW"tTIOEV, to Aiaç.

§ 46. Toút(l)v o\iv tftôt EXOVt(l)v oacp[ç ot1 to ' A n o Â. Â. wv t o ç


ypácpm ica\ tà toÚtotç iíµo1a npocpavii>ç áicatáÀ.À.T1À.a, ica\ oú Ôl' c'íÀ.À.o
10 tl í\ ô1à tiiv tÔ>v npoo<Ím(l)V á11:ataMT1À.Ó"tT1ta, ElYE tpÍto'\l µ[v npoo<Ímo'll
w õvoµa, np<Óto'U ô[ to píjµa· icatáÀ.À.T1À.ov ô[ to iv Ô'Uo\v tpíto1ç
'AlllDÂMÍ>VtOÇ yplÍApEt.

§ 47. 'AÀ.À.' ou11: iv ti/> ica0ÓÀ.o'U nál..1v to to1oíito. Tà yàp


ÜnapÇw í\ íôíaç no1ÓtT1tOÇ 9fow6 OTlµaÍvovta tÔ>v PTlµát(l)V npo-

l. TTpWTT) ALCB (cf. primus Prisc.) : µla conj. Buttmann, TpoTTij conj. Stadtmueller.
2. ÉV€Xwpn LP"CB: ÉYX"'P€1 ALªº (?).
3. TplTOLS Bekker (cf. renias Prisc.): TpLol AL (cf. 21,11) CB Uhlig.
4. á).).à CB : á).).à Kal AL.
5. Tà CB : om. AL.
6. l\ l6las rroLÓTT)TOS etoLv LPº mgcB (cf. uel nominationem Prisc.): om. ALªº (omission
ac.ceptée par Maas (1912:11), qui dénie toute au1onté au 1émoignage de Priscien et affirme:
"Ubereinstimmungen der Renaissance-Hss beweisen gar nichts für den Text".
FONCilON ET EMPLOI DES PRONOMS: LA SUPPLÉANCE DU NOM 159

personne; nous ne nous I'imposons pas non plus à nous-mêmes, ce qui est !e
propre, cette fois, de Ia premiere personnen. C'est donc en vertu d' une absolue
nécessité que {157} les noms se rangent dans la troisieme personne - à tous les
cas autres que !e vocatif: ce cas en effet est celui qui d'emblée7s convertit Ies
troisiemes personnes en deuxiemes, par I'apostrophe qu'il dirige sur la personne
qui a reçu le nom.
44. Or il est bien clair encore que, lorsque nous adressons des propos à
quelqu' un, il nous faut opérer une distribution des personnes79. {5} Mais il
apparait qu'on ne peut recourir pour cela aux noms, qui sont de la troisieme
personne. Comme l' [exercice du] langageso exige qu'une premiere personne en
[pose] une deuxieme, {158} les pronoms se sont introduits pour suppléer à
l'incapacité du nom, quand nous disons [par exemple]: egó soi égrapsa [moi, je
t'ai écrit]. (On a dit plus haut pourquoi le pronom, tout en étant unique, peut
remplacer tous les nomsBI.)
3.1.2. À la 3• personne, les pronoms suppléent à l'incapacité déictique des noms
(§§ 45-46).
45. {5} Mais alors ne peut-on penser qu'à la troisieme personne les
pronoms ne servent à rien, puisqu'on peut y employer les noms? Supposons en
effet qu'il ait été Ioisible d'employer les noms à la premiere et à Ia deuxieme
personnes: peut-être bien qu'on n'aurait jamais inventé en plus les pronoms.
Voici ce qu' on peut répondre à cela. { 10} Une fois nés pour remplacer les
noms, les pronoms ont pris aussi, par accident82, la valeur déictique; en effet,
tombant sous le regard, les personnes auxque!les ils référaient étaient visibles, et
c'est ainsi que le pronom s'est approprié en exclusivité la déixis, Iaquelle,
suivant la série {159) que fonnait [le pronom] deux premieres personnes, est
restée attachée à lui jusqu'à la troisieme. Les pronoms [de troisieme personne]
doivent donc leur naissance, non au fait que les noms ne seraient pas recevables
à cette personnes3, mais au fait qu'ils n'ont pas de part à la déixis, qui justement
réside dans les pronoms. En tout cas, on a bien ensemble pronom et nom dans :
{5} houtos d'Aías esti pelarias [II. 3.229)
[celui-ci est Ajax, le gigantesque],
et les deux sont tout à fait nécessaires: Ajax est visible, d'ou l'emploi de la
déixis; on a interrogé sur la qualité propre, d' ou [!e nom] 'Ajax'84 •
46. Cela étant, il est clair que, dans *Apollonios gráphõ [Apollonios
j'écris] et [phrases] similaires, l'incongruence éclate: elle ne tient pas à autre
chose { 10) qu'à l'incongruence des personnes, le nom étant de Ia troisieme et le
verbe de la premiere. En revanche, avec deux troisiemes personnes, on a une
[phrase] congruente: Apollonios gráphei [Apollonios écrit)B5.
3.1.3. Cas particulier d'emploi des noms aux personnes J et II(§ 47).
47. Toutefois, cette [contrainte] n'a pas une portée générale. En effet, les
verbes qui signifient l'existence ou la position d'une qualité propre86
160 ITEPI IYNT A:::Eru: B

15 aitvtai to õornúv áKatlÍÂÀ'lÀ.ov, fiµi 'Oliuaae:'Í>ç, T p 'IÍ q> O> v


160 ówpãlpµml !Cal tà tOÚtOIÇ aúÇuycx. náÃ.1v yàp OUK i\ncope\2 tT,v
iliíav 0fo1v Korvft cpmvft 1tpoaxapíaaa0a1 bti 1tâv auvtt1voq, Ei q>aí11µtv
i:yUi óvoµáÇoµai, lyio icÀ1i"{Çoµa1. (Kal. aacpÉç iam éít1 to q.w
Eiµ1 EVEX<Í>PEI É"yyÍvta0m · Ü7tapÇ1v yáp, ouic iôíaç 1to1ÓtT)"tOÇ 0Éaiv Éaft-
µCllvEV, ICOlvijÇ ÔÉ, Eq>' fiv GUvtelVEI tO Eyúi_) 'Q ClUtOÇ À.Óyoç ICCll É1t\
téilv t:Çfiç 1tpoa<Í>ltcov. - Io.cpt:ç ouv éít1 ou ôuváµtva !italjft00aa6Cll tT,v
ÍÔÍav 0foiv tii>v ÓvoµCÍtCOV tà irflµata Éma1tâtCll ClUtà EIC tpÍtOU Katà
to 1tpii>tov, éítt q>aµt:v Tp'Í>qlCllv óvo~µai, ov µfiv iv tip T p 'IÍ q> 0> v
fhá.Çoµa1. To yàp ~1áÇta0m oulC i'.lhov ~v TpÚq>covoç, 1ca8á1ttp Ti bt · aV-
10 w óvoµaaia· ô1' o 11:al tT,v 11:01vT,v icatà 1tavtoç óvóµatoç ávtwvuµiav
napa),aµ~

161 § 4 8. 'E!;iiç i>'ltÉov 1Cai 1ttpi auvtáÇtcoç tfiç téiiv àvtmvuµ 1éiiv 1tpoç4
tà pfiµam. Ai 1tÀ.áy101S 1tt<Í>at1ç tii>v àvtmvuµ 1ii>v 1távtcoç E1tl pl]µa
cpÉpovta1, i!; ~ç auvtlÍÇtwç votitm Ti É"yy1voµÉv11 ô1á8e:a1ç toú 1tpoa<Í>ltou. -
OV µfiv àvaotpÉcpt16 tà toú !..óyou· oú yàp ã1tavta tà irflµata 1tÀ.ayiouç
cX!tCl\tEi óvoµát(l)V ii ávtmvuµuíiv, Elttl a
µ[v aútii>v ClUtOtEÀ.fi Éativ, a
ÔE ÉME1itfi· tó [tEf yàp n: E p 171 a te i ii !tÀ.ouni ii Çii Tí ti téilv tOlOV·
tmv oÚIC bt1ÇT]tEi 1tÀ.ayiav 1ttiixnv, 1ttpi ÓJv Ka\ ÉvtEÀ.fi tov À.Óyov 1tapa-
atfiaoµev Ev tj\ ICClt' ÍÔÍav aVtlÍ)V GUVtáÇtt.
§ 49. OV À.ÉÀT]0E ÔÉ µE Õ>ç oi 1tÀ.Eiato1 intÉÀ.a~ov tTiv tii>v pl]µátcov
10 a'Í>vtaÇ1v ÉvtEÀEatÉpav EÍvCll, Ei 1tpo0Àá~o1 1Cal. tàç ávtcovuµíaç, 2yio
162 ErPmlu. E'YCo À.aÀ.ÔI, ICCl L Eltt tÚIV ÓµOÍWV tO ClUtÓ, ICCl l "tOÚto8 á1tÓ-
Ôe:1Çív q>amv to µfi !itóvtcoç ExEIV tTiv to1aÍ>tT)v cppáaiv9 , Ei µfi auµ1tapa-
Àá~o1 tlÇ tàçlO ávtmvuµiaç, Éyeo µev [(yàpjjl I napeyevÓµTjV, OU
li' oií· áicatáatata « yàp » tà toú À.óyou ye:vfiatta1. 'Eyro µÉvto1 o\>x
5 Ú1toÀ.aµ~ávm iv têp Ka0ÓÀ.ou to to1oút0v á!..T10Eç dva1, 1t1atoÍ>µevoç
oÚJC Éic 1to111t1iciõv 1tapa0foewv, Eiye tj\ 1tOIT]t11cfl auvtáÇe1 É<ptita1 ical
ÂEÍ1tt1v ica\ 1tÀ.EováÇe1v, Éic µÉvto1 tfiç lCOlvijÇ cppáaemç á1táGT1Ç icai tfiç
tiilv auyypacpÉmv á11:p1~oúç auv0foemç 11:al to µtiÇov ÉK ôuváµtmç tfiç
toú À.Óyou, fiv 11:ai ÔÉov ÉO"ti 1tapa0ia6m tiõv iiUcov auvtáÇewv 1tpoôfi-
10 ÂcovOÜtJÍJN.

1. Ovoµá{oµa1 LCB : l>voµá{ETaL A.


2. hxwpei: ALCB : tvexwpn conj. Egenolff (cf. erat possibile Prisc.).
3. aln-oü Ponus: aUTWll A, aln-lw LCB.
4. rrpàs' - ávrwvuµuiiv (2) AAB : om. C.
5. rr>.áyw1 A : rr>.áy1ai LB. (Sur la morphologie flottante de cet adjectif au féminin - et les
divergences entre les mss -, cf. Uhlig LXIl,8.)
6. àvaaTp€cj>e1 A (cf. P. 36,7): àvr1crrpl<j>f1 LCB; cf. n. cr. ad 421.7.
7. TE ALC (ce ms omet c'irravra (4) - tX>..rnrfi (6)) B: suppr. Uhlig (cf. Bekker dans
l'apparat).
8. Toirro AL•<CB (cf. 53.12): ToÚTov Lpc Bekker, Uhlig
9 . .ppó.otv LCB : cjxio1v A.
10. Tàs A Bekker: Kal Tàs LCB Uhlig.
11. yàp ALC : om. B, transféré par Uhlig à la ligne suivante.
FONcnON ET EMPLOI DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE OU NOM 160

{ 15} entrent dans les [phrases], en apparence incongruentes: eimi Odusseús [je
suis Ulysse], Trúphõn {160} onomázomai [je me nomme Tryphon], et [phrases]
de cette sérieB7. Inversement, il n'est pas possible de s'en remettre, pour une
appellation particuliere, à une forme [de valeur] comrnune pouvant s'appliquer à
n'importe qui; ainsi dans: *egb onomázomai [je me nomme moi], *egb
kteizomai [je m'appelle moi]. (Mais il est clair qu'on peut former ego eimi [c'est
moi (litt.: je suis moi)], car ce qui est signifié là, c'est l'existence; ce n'est pas
l'imposition d'une qualité propre, {5} mais celle de la qualité communess à
laquelle s'applique ego [moi].) Le même raisonnement vaut pour les personnes
suivantes. C'est donc manifestement parce qu'ils ne peuvent pas mettre en
porte-à-faux la [valeur) d'appellation particuliere attachée aux noms [propres
construits avec eux] que tes verbes les attirent de la troisieme à la premiere
personne, par exemple dans: Trúphõn onomázomai [je me nomme Tryphon].
Rien de tel en revanche dans *Trúphõn biázomai [je suis violenté Tryphon] ; en
effet, le fait d'être violenté n'est pas propre à Tryphon comrne l'est { 10} Je nom
qu'il porte: c'est pourquoi on emploie ici le pronoms9, [dont la valeur]
commune recouvre n'importe que] nom.
3.2.1. Emplois des cas obliques(§ 48).
48. {161} 11 faut maintenant parler de la construction des pronoms avec
les verbes. Les cas obliques des pronoms se rapportent forcément à un verbe90,
et leur construction révele la position diathétique de la personne [pronominale].
Mais la réciproque n' est pas vraie, car tous les verbes n' exigent pas des obliques
{5} nominaux ou pronominaux; en effet, certains d' entre eux ont un sens
complet, d'autres un sens incomplet: ainsi peripatef [(il) marche], ploute/ [(il)
est riche], zêi [(il) vit] et Jes verbes sirnilaires ne réclament pas de cas oblique.
Nous traiterons à fond de ces questions dans l'exposé particulier que nous
consacrerons à ces verbes.
3.2.2. Emplois du cas direct ( §§ 49-53 ).
49. 11 ne m'échappe pas que la plupart ont considéré la construction des
verbes { 10} comme plus complete Jorsqu'elle comporte en plus un pronom [au
cas direct]: egô {162} égrapsa [moij'ai écrit], egô lalb [moije parle] et autres
[tours] sirnilaires. La preuve qu'ils invoquent, c'est qu'il y aurait quelque chose
d'incorrect dans la tournure suivante s'il y manquait Jes pronoms: ego men
paregenómên, sü d'oú [moi, de mon côté, je me présentai, mais toi non]; on
aurait alors [disent-ils] une phrase mal formée. Moi, {5} je considere que cette
[observation] n'a pas de validité générale. Je m'appuie pour cela non pas surdes
citations poétiques - car à la construction poétique on concede ellipse et
pléonasme -, mais sur la phraséologie [de la Jangue] commune dans son
ensemble, sur la composition soignée des prosateurs, et davantage encore sur la
force de la raison linguistique, qu'il faut faire intervenir même si par ailleurs Jes
constructions sont claires91.
161 CTEPI IYNTA::::EnI. B
163 § 50. napllq>Íai:ai:at EV tl(Jt µÉpE<Jt MryOll 0111..oúµeva t:i:Épwv µep&v
Â.Ó'you, F:v i:ip Ai'. a ç i:o et11, Év úf> KpovÍÔTJ ç yevtrit t:v1rit i:oü npwi:o-
i:únou 1Ca\ i:o vi6r; tµu' e\>0eíaç MICÍtçtl, F:v i:ip Amjió8EV µei:à i:f\ç
óvoµanlCÍJç ivvoiaç Ka\ ii É; npó6ea1ç, Év i:ip Ai'. a vi: e to li ú co, F:v tif>
5 i:axúupor; i:O µâll.ov· 11áµ110Uoç2 ii Eiç to i:otoüto 11apá0ea1ç. Ka\
ouic fottv Cíat1ç ci>11ai to3 Kpovíli11ç À.r.Ínetv té/> vi ó r;, o µâÀÀov 11poate-
0t:v nep1aaiiv 0fo1v F:nayyÉÀ.Â.etat. 'Eci>tatávoµev touç ànoq>atvoµÉvouç4
164 t; oh:o8EV, 110111taiç xap1Çóµevo1 to i:otoüi:o, nap' ot~ À.r.Íl!ouatv ai
11polliatiç icai l!Ãro\ÚÇOOO\v ·

àll' Uµeiç [pxro& ica\ àyyV..i11vàmícpaa0e (1649)


icat'S tÂ.Â.Etljltv ri\ç ciicó6.
iÇo\ipavó0ev11poíaME(0 365 ;cf.0 21)
icai:à nÀ.Eovaaµov -rfiç E;. 'A).)..' 0001: to7 Aiaç EvtKov KaÂ.ouµevov uinet
tif>8~.-
§ 51. Kai ôii Év i:oiç Pflµaaw ltàµnol..A.á F:att napuci>tatáµeva,
EV µ[v toiç Óp1ai:1icoiç autoç ó Óptaµoç icai ii F:I'; autoü voouµÉV1] lCa-
táipamç, onov ye icai 11põç tàç ipw"t"Í\ae1ç àv0unáyoµev to v a\ Ti oií
10 Ti Pi\µa óp1anicóv, 6ic; âv náA.1v f;yiceiµÉV1]ç -rfiç Kataci>áaewç icai:à i:à
Óp1an1Cá· ypÓ;q>EtÇ; Af:yw icat' f:pcímiatv, 1Ca\ i:o àv0unayóµevóv ioi:1v
Tivai Ti ypáq>m. 'Ev0ivlie ica\ ii o'Ú ànÓC$>aatç to Évavi:íov àvmpoüaa
auto µóvov tà Ópt<Jt11Cà àitoci>á<JICEt, oi> ypáqim. 'A).)..' EvÉai:at ica\ int[p
165 toútwv napa0fo8at. - "Ey1Ce1ta1 Ka\ ó f.v11Coç àpt0µóç, ica\ náA.tv to
etr; OUIC EittÇ1]tEÍ to ypáq>m. - l:aci>[ç li' on icai ii E'li0eia EylCEttat i:f\ç
àwowµiaç· 1Ca\ Ei tà icatEtÀ.EyµÉva ou À.EÍltEt Õ!à tà napuqnatáµeva,
OUot: 1:0 ypáqim ÉÀ.Â.Ell!Éç ÉatlV Ú\Ç EyÓ> cXVt(l)VllµÍaç.

s § 52. Ouxi ouv A.Eyeta1 ÉyÔ> ypáq>m, Kai ou Kaicia i:o i:o1oüi:ov;
Ka\ autoç npoeíp11ica Otl OUIC Év tif> ica0ól..ov· iliou yàp ica\ tà 7tp0-
1CatEtÀ.EyµÉva àváy1C1]ç ltOtE oÜ<J1]ç -rfiç Katà tov Â.Ó'yov OllµnapaA.aµliávet
tà µópta tà lflXP'IXPtatáµE\U,
/lriii:epo1 yàp µíW.ov 'Axaioiaw (Q 243),

1. µn· 'Eillldas tvucfjs ALCB Bekker, Uhlig (dans le texte) : texte vraisemblablement
corrompu (cf. Uhlig dans l'apparat).
2. miµiTo>J.os-µã».ov (6) ALB: om. C.
3. TO KpovlSl)S ).fl1TELV T'ÍJ ulós, o µâ>.>.ov 1TpoaTE6tv Uhlig: TO KpovlSl)S Ml1TELV TO
ul6s ii µci>J..ov 1Tp0<7TE6tv A, T<ii (To L•< ?) KpovlST)S >.EliTnv TO ul6s ii T'ÍJ
TaXÚTEpos TO µciÀÀov· 1Tpo<7TE0tv st (st add. Lpc) L, T'ÍJ KpovlS1]S Ml1TELV TO ulós,
ii TO Ta)(ÚTEPOS TO µci).)..ov· 1TpoaTE9tv st B, TO KpovlS1]S >.El1TELV T'ÍJ ulós ii TO
TQXÍITEpos T<j: µciÀÀov· 1TpoaTE9tv st Bekker.
4. àmxfxnvoµ€vous Bekker Uhhg interprétant a1To<jxnvoµEvous TOUS rnayyEÀÀDµEvous A
(ou Apc a placé Tous rnayyrÀÀoµrvous entre crochets) : Toiis E1Tayyr).)..oµivous tcal
Toi.os àm><lxnvoµévous LCB.
5. tcaT' - Tfis l~ (6) om. L.
6. à1T6 CB : om. A.
7. oU& TO ALC: ouS'tv T'ÍJ B.
8. T'ÍJedd.: TO ALCB.
FONCI10N ET EMPLO! DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE DU NOM 161

50. {163} Dans certaines parties de phrase sont [présents) des signifiés
conjoints 92 [correspondant à] d'autres parties de phrase. Ainsi, dans Aías [Ajax],
il y a heís [un]; dans Kronídes [Cronide, fils de Cronos (nomin. sg.)], il y a !e
génitif singulier du [terme] primaire [sei!. Krónou] et huiós [fils] au cas direct
singulier; dans Lesbóthen [de Lesbos (adv. de sens élatif)], en plus du sens du
nom, il y a la préposition ex [de]; dans Aíante [Ajax (duel)], il y a dúõ [deux);
dans {5} takhúteros [plus rapide], il y a mâllon [plus) - on peut citer ici des
exemples en foule. Or il ne se trouve personne pour dire que Kronídes est
elliptique de huiós: bien plutôt l' ajout de ce mot affiche une redondance de
l' appellation. Ceux qui disent {164} ex oíkothen [litt.: de de-la-maison), nous
les censurons, [ne) faisant grâce d' une telle [tournure qu'] aux poetes, chez qui
on rencontre l' ellipse et le pléonasme des prépositions. Ainsi dans:
ali' humeis 0-érkhesthe kai angelíen apóphasthe [ll. 9.649)
[eh bien, vous, allez<-vous-en> et rapportez mon message],
il y a ellipse de apó93, et dans :
{5} uouranóthenproíalle [ll. 8.365, cf. 8.21]
[il le dépêchait du ciel (litt. de du-ciel),
il y a pléonasme de ex. Et dans Aías [Ajax), qu'on dit être un 'singulier'
(henikón), il n'y a pas non plus ellipse de heís [un)94.
51. Or les verbes aussi contiennent une foule de signifiés conjoints. Dans les
indicatifs, il y a l' 'indication'9~ elle-même et le signifié d'affirmation qui en
découle; ainsi nous répondons aux interrogations par un naí [oui], un oú [non)
{ 1O} ou par un verbe à l' indicatif, en tant que les indicatifs incluent
l'affirmation: à l'interrogation grápheis? [écris-tu ?], la réponse est soit naí
[oui], soit gráphõ Li'écris]. De là vient que la négation oú [ne ... pas), qui annule
son contraire, nie seulement les indicatifs: ou gráphõ ue n'écris pas) - j'aurai
encore l'occasion {165} d'illustrer ce point96. Gráphõ inclut aussi le nombre
singulier, et, derechef, il n'exige pas [la présence de] heís [un]. Or il est clair
qu'il inclut aussi le cas direct du pronom; si donc il est vrai que, du fait des
signifiés conjoints, les mots dont nous venons de parler ne sont pas ellipsés,
gráphõ !ui non plus n'est pas elliptique du pronom egó.
52. {5} Mais ne dit-on pas ego gráphõ [moi j'écris], sans qu'il y ait là un vice
d'expression? J'ai déjà dit moi-même plus haut que cette observation n'a pas
une validité générale. Ainsi il arrive, quand le propos l'exige, que les [parties de
phrase) dont nous venons de parler s'adjoignent les mots [correspondant à) leurs
signifiés conjoints:
rheíteroi gàr mâllon Akhaioisin ... [ll. 24.243]
[litt.: car (maintenant que Patrocle est mort, vous serez) pour les
Achéens davantage plus-faciles (à tuer)].
162 ITEPI IYNTA2:1illI B
10 < ............................................. >!·
lilç yàp yEvoµÉVl]ç Éitt'tácmllç, µ 1âç µev imoúoT]ç Év tíj"i p1l í u p o t2,
166 àváyKT\ 1tâaa 'to 1mi ri\v b:Épav auµitapaÀ.Tjq>Sfivm. - 4>aµf.v õf. icai
vai ypcÍqJm, ~E~atO'tÉpav ltOloÚµEVOl ri\v ÚltOOXEOlV3 Õtà tí\ç õiç 1tapEl-
À.T]µµÉVT]Ç auyicata0ÉaEO:IÇ. 'All.à icai eva ãv0pm1tóv q>aµtv itEptitatEiv,
1tpóç tE to àvn1tapaicE͵tvov 1tÃ.í\0oç 1cai 1tpoç ri\v tciiv 1távtmv ávaí-
5 PEOlV, À.É:yw ouõeiç ltEP\ltCI'l:ei, ouÕÉva e1ipov. - Tov autov õi]
tpó1tov ú1toÚaT]ç Éicq>opâç à1toÀ.EÀ.uµÉVl]ç q>fiaoµtv q>tÀ.oÂ.oyíil, qnÂO-
Mrâç· Ei µÉvtot 'YE ri\v 1tpóç nva aúyicp1a1v i0ÉÀ.OlµEv Ólaaaq>íjaa1,
É1t101t<ÓµE0a 'ti]v àvtwwµíav, i'.õ1ov txouaav ri\v Év toiç 1tpoaCÍl1to1ç
àvt1ÕiaatoÃ.fiv. l:aq>eç yàp on oux 'íva to itpóaID1tov ÕlaatEÍÀ.IDµtv·
10 toirto yàp ico1vov dxtv icai 'to píjµa. tito icai 1távtwç tà á1tapɵq>a-ra
ÕÉEtat tí\ç toútwv auvtáÇE0:1ç, iÀÀ.Etltí\ ica0tatciita 4 < !tpoa<Ó1twv >5.
§ 53. 4>T]ai µÉvto1 "A~pwv <i>ç to Éym µhli 1tC1pqEVÓµT1v ou
auvttóv Ei itapaÀ.EÍ1101 ri\v ávtwwµ íav, ouic É1tiatiíaaç <i>ç ó aúvõtaµoç
a\tlOÇ YEVÓµEVOÇ EltlltÀ.OicíjÇ b:Épou À.ÓyO\l itávtlJlÇ ÔllÍ'YElPEV ri\v àvtw-
167 wµÍav, 'íva ÔtÓvtwç àvnÓlaatEÍÀ.ll to Éltlq>EpÓµEvov EtEpov 1tpóaw1tov,
01tEp ÉvÉKEtto Év tíj"i àttq>EpoµÉv<p À.Óy<p. 'Op0otovoüµEV yoüv to
Ti ô' ɵf. XEtpoç ÉÀ.oooa (µ 33)
ô1à to àvnô1aatEÀ.À.ÓµEVov 1tpóaw1tov tciiv ÉtaÍpwv.

5 § 54. To ô( 1távtwv auvEK'ttK<Ótatov, a'Ütai7 ai àvtIDwµÍm Íi1tayo-


pEÚoua1v to EVEKa µÓvov tí\ç ávnô1aatoÃ.í\ç auµ1tapaÀ.aµ~ávta0m. Toüto8
yàp µÓvov 1tEp1ttEÚOuom 1tapí\icav µE:v ri\v ÉyKÀ.ltl!CÍ"lV táa1v, E1tEi aÜ'tTj
àvt1tÀ.T]poüto 1tpóç tciiv pT]µátwv, ÉvɵE1vav ôt: Õtà to É1taico!..ou0oüv
autaiç iôíwµa. -
§ 55. Kai ica0Ó< À.ou >9 1tâaa àvtwwµía óp0í\ç 1tt<Í>aEwç
10 Éyicl..1nicíjç auvtáÇtwç á1tapáÔEKtÓç ianv, ou µóvov tí\ç xpfiatwç to
to10\n:ov Élt1Ôt1ÇaµÉVT]ç, át..t..à Kai tí\ç q>wvíjç auvt1t1oxuoúaT]Ç tfI XPlÍOEl,
EÍYE wco toü E àpxóµEVm ai ávtwwµím ãµa tfI EyKÀ.ÍaEt Kai to Kat. àp-
xfiv E 1tapÉq>8E1pav, OnEp ou 1tapT]ICOÀ.oÚ8E1 tfI ÉyCÓ, EltEtÔfi áitapá-
168 ÔEKtOÇ tí\ç Ey!CÀ.ltlicí\Ç auvtáÇtwç. - Kai Õtà toirto tfI µovfl toü E ai
1tap' AioÀ.EÜa1v ávtwwµ ím óp0otovoüvtm, icav ~apúvwvtm teatà tà
tÉÀ.oç. - Ilciiç ouv oú ytÀ.oiot oi ÚltoÀ.aµ~ávovtEÇ ri\v iy CÍ> EyKÀ.ltl!CÍ"lV
dvm, Ett toü ÍÔtCÍlµatoç auvtTjpouµÉvou tí\ç óp0í\ç táaEWÇ, 01tou yE Kai
1tÃ.Eováaav to E tàç EyKÀ.tvoµÉvaç tciiv ávtwwµ 1ciiv Eiç tov óp0ov tóvov

1. Uhlig suppose ici la disparition d' une citation contenant yopy6TEpos.


2. PT\LTfpoL Ellebode, Portus, Buttmann, Bécares Botas: yopyÓTEPoS ALCB (-WTEpos)
Bek.ker, Uhlig.
3. imóaXEOLV AL•c: árr6Kp101v L?CC Bekker, árr6&:1Ç1v B.
4. Ka9fOTGiTa LCB: Ka0EOTWOa A.
5. rrpoawrrwv add. R.Schneider, Matthias (cf. personís Prisc.).
6. µtv L?CCB : om. ALac.
7. airral Portus, cf. auTaL Aac: al:rra1 A?CLCB.
8. To\rro ALCB: airro conj. Lehrs. TOÍIT'!' ou füà To\rro conj. Schoemann, o!írroTE Uhlig.
9. Ka06>.ou Uhlig : Ka00 ALCB.
FONCTION ET EMPLOI DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE OU NOM 162

{ 11} L'intensité [à exprimer] était double ici; or, présente une fois dans
rheíteroi97 [pios faciles], {166} il était indispensable d'ajouter [le mot qui
l'exprime] une deuxieme fois. On dit aussi nai gráphõ [oui j'écris], pour
confirmer la profession en redoublant l'assentiment9s. On dit aussi qu' "un
homme (héna ánthrõpon) marche", par [contraste] tant avec le pluriel, opposé
[au singulier], qu'avec la réduction à zéro [du nombre des personnes], {5} je
veux dire dans: oudeis peripateí [personne (litt. pas même un) ne marche],
oudéna heúron [je n'ai trouvé personne]. De la même maniere, en tournure
absolue, on dira philologô [j'étudie], philologeís [tu étudies]; si en revanche on
veut mettre en évidence une comparaison avec quelqu'un d'autre, on va
chercher le pronom, qui a en propre d' exprimer l' opposition entre les
personnes99 ; il est clair en effet que nous ne !' employons pas pour distinguer la
personne, { 10} puisque cela le verbe !e fait aussi. C' est pour cette même raison
que les infinitifs, auxquels fait défaut I'expression <de Ia personne>, ont
absolument besoin de se construire avec des formes personnellesioo.
53. Et lorsque Habron dit que ego men paregenómênlOI [moi, de mon côté, je
me présentai] ne se comprendrait pas sans le pronom, il ne voit pas que c'est la
conjonction qui, en causant l'enchainement d'une seconde phrase102, impose
I' emploi du pronom orthotonéJ03 : {167} celui-ci doit en effet s' opposer à I' autre
personne mentionnée ensuite. De là 1' orthotonese [du pronom] dans:
he d' eme kheiràs heloúsa [Od. 12.33]
[elle, me prenant, moi, par la main ... ],
à cause de l'opposition avec la personne des compagnons [d'Ulysse].
3.2.3. Corollaire: le cas direct ignore l 'enclise ( §§ 54-55 ).
54. {5} Mais voici le fait !e plus décisif: que I' emploi conjoint des
pronoms [au cas direct] soit limité à [l'expression de] l'opposition, ce sont les
pronoms eux-mêmes qui nous I'enseignent. En effet, comme ce serait là pour
eux pure redondance, ils répudient l'accentuation enclitique à laquelle les verbes
suppléentl04, tandis qu'au contraire ils se maintiennent [orthotonés] en raison du
sens propre qui est le leur.
55. Et c' est de maniere < générale > que tout pronom au cas direct { 10) refuse
de se construire comme enclitique 10s. Cela, non seulement l' usage le montre,
mais aussi la morphologie qui vient corroborer l'usage. Ainsi, alors que dans les
pronoms qui commencent par e- l'enclise s'accompagne de l'élimination de cet
e-, cela ne se produit pas pour ego qui n' admet pas {168} Ia construction
enclitique. C' est pour la même raison qu' en éolien les pronoms qui gardent I' e-
sont [à considérer comme] orthotonés, quand bien même ils ont une finale
barytone. Comment, alors, ne pas rire de ceux qui voient dans ego un enclitique,
alors qu' il conserve le trait propre à I' accentuation orthotonique? car
(5) [l'ajout d'] une pléonastique fait passer les pronoms de la forme enclitique
163 llEPl IYNTAEEru: B

µE'tÉ0rpcEv, fu; ouK ãÀ.À.<i>ç 'tlÇ É'yKÂ.ÍVEIEV, EÍ µJi ltEPIYP<ÍljlEIEV 'to E, 01tEp
lOIOV ~V µóvov 'ti'\ç óp0o'tOVOUµÉVTIÇ àvnovuµÍaç. - "Ev0Ev µ01 ÔOKEl
µÓvroç ÉyKÂ.ÍvEa0m 'ti]v ri> àV'trovuµÍav 1tapà ô.rop1EÚ<Jlv, 'íva 'to àÂ.Â.Ó't-
p1ov 'ti'\ç EU0EÍaç ÉyywÓµEvov, Â.Éyro 'ti]v ÉyKÂ.m!Ci]v auvtaÇ,1v, àito~ál..n
10 µEV 'ti]v EU0Eiav 7t't001V, µE'tÍTI fü: É1ti 'ti]v <JUyyEvij aÍ'tla't11'JÍv, U IC<Xl
GUW7t<Íp;(EI ICat auvEµ1tÍ7t'tEI Év Ôu\Koiç IC<XÍ 'tlGI 'tOOV 7tÂ.Tl0UV'tllCOOV !Cai Év
OOux<J\V oOOerepolÇ.

169 § 56. 'AváylCTI µÉv'to1 itâaa 'tOiç tpítotç 1tpoacimo1ç 1tpo0Eivai i\


amàç •àc; àvtrovuµíac; i\ tà áv0' Ólv itapaÂ.aµ~ávuml, Â.Éyro 'tà óvóµata,
oux EVEICEV 7t'tOOEOOÇ, ÉitEi 7t<ÍÂ.IV itapuq>Í<J't<X'tat Ti Eii0Eia, Ó.Â.Â.. ouôl:
EVEKa itpoocimou (v0Eim1 yàp 0.1 'tpÍ'tov), àÃ.Ã.' EVEKá yE 'tOÚ µJi àop1-
G't0Üo0m. "AitEtpá yE OV'ta 'tà 'tpÍ'ta 1tpóaro1ta µ1~ É1tapKEi'tat ouV'táÇ,E1
'tOU pfiµa•oç · Kai oaq>i:ç o't1 µ ía Â.ÉÇ,1ç xa't' àitEÍprov KElµÉVTI aop1o't0v
1tpóoro1tov \mayopEÚE1, Eiç itoÂ.Ã.à TI;; ô1avoíaç 'tpE1toµÉvT1c;. Oi'iam ôii
WptoµÉV(J)V 7tpOOcimrov 7tCXpCXOtCX'tllCCXi àvayKCXÍOOÇ 7tCXpCX'tÍ0EV'tal 'tOiÇ pfiµaOlV,
'íva ÉK TI;ç au'tiôv 1tapa0ÉoEroÇ 1tEp1yp<Í<pT1'tat ii áóp1o'tOÇ EWOl<X tiôv
1o Pl'lµá'trov· ypácpEt yàp OÔE i\ oÚtoç' h:Eivo~, amóç.

§ 57. Kai wç µl:v ávayKaÍroç ai •íiç Eu0daç µóvroç óp0otovoÜV'tat,


ÉÔEíx01'l. 'AKoÃ.oU0roç ôl: XOOPTl•Éov Kai É1ti •àç ÉÇ,ftç 1t'tcÍJoE1ç, atç 'º
ôtooov 'tOÜ 'tÓvou 1tapE1tÓµEvÓv fonv itapà tàç \rnoúaaç ouvtáÇ,EtÇ 'tOU
Â.Óyou, EÍ:yt µJi 'tO •iiç q>rovftç iôíroµa ú1tEÇ,ÉÂ.T1'ta1 to Ôt'tOvftoat.
15 § 58. Co't\V oUv2
0
Ó yEVtlCCÍJ'tCX'tOÇ 'tpÓltoÇ TÍ\Ç EV CXU'tatÇ op0iiç 't<ÍOEOOÇ,
i:1tàv eµqiao1ç3 É'tÉpou 1tpoocÍJ1tou 1tapaÂ.aµ~<ÍVT1'ta1· 'to yàp
170 11aiôa ô' Eµoi Â.Ú001'tE (A 20)
nPT1mt1tpÕ;•o

úµ \v µEv 0roi ôoiev (A 18 ).


Kai oaq>i:ç on 'º úµiv µev 8wi ôoiEV ô1à TI;ç auvoúOT1ç •<ÍaEroç 1tpo-
ouvíO't1'1014 'º àv0u1tax6T10ÓµEvov 1tpóaro1tov. Tov ôi] 1tpoe1pT1µÉvov 'tpÓ-
1tov Eiç 7tÂ.EÍovaç tpóitouç 1táÂ.1v 'tɵvouotv, i:Ç, Ólv 1tàÃ.tv 1ttp1Íota'tat
'tCXÚ'tOV 'tip 1tpOElpT1µÉv'!J.

§ 59. Ilâoa, q>aoív5, àv'trovuµ Ía ouµ1tÂ.E1COµÉVT1 EV táOEI op0íi Eo'tl,


âiovuoicp E1..á.Â.T1<JEV Kai i:µoí. âtovúaiov nµ~ Kal ɵÉ. Ei yoúv
10 EIC'tOÇ 'tOÚ ouvÔÉoµou yÉvono Ti <ÍV'tOOWµ ía, ou itávtroç op0o'tOVT10iíoE'tm,

l. m1pa>.aµ13ávnac ACB (syllepse de nombre fréquente dans la Synraxe. cf. Schneider, Comm.
14) : 1mpaÃaµj'lávovrnL L.
2~Eonv ovv Bekker:foTL yow ALCB (y'ouvB).
3. lµcj>ams A: m1p€µcj>aGLS' LCB.
4. npoowlcrTT]<JL LCB: npooC71JvloTT]<JLV A.
5. cj>aolv LCB : cl>ll<JLV A.
FONCTION ET EMPLOI DES PRONOMS : LA SUPPLÉANCE DU NOM 163

à la forme orthotonée, et il n'y a pas d'autre moyen de revenir à !'enclise que de


supprimer cet e-, qui appartient en propre au seu! pronom orthotonéI06. C'est
pourquoi, à mon avis, l'enclise en dorien du pronom tú [tu] n'a pas d'autre
objet, par l'admission d'un trait étranger au cas direct (j'entends la construction
enclitique), que de !e détacher { 1O} du cas direct et de le faire passer à
I' accusatif qui est une forme apparentée (en effet, cas direct et accusatif se
rencontrent et coYncident dans !es duels, dans certains pluriels et dans tous les
neutres)I07.
3.2.4. Le pronom au cas direct Leve L'indétermination de La 3• personne verba/e
(§ 56).
56. {169} En revanche, à la troisiême personne, il faut de toute nécessité
joindre au verbe soit les pronoms eux-mêmes, soit les [termes] qu'ils
remplacent, j'entends les noms, - et cela non pour [marquer] !e cas, puisque !e
cas direct est un signifié conjoint [du verbe], ni pour [marquer] la personne,
puisqu'on sait qu'il s'agit de la troisiême, mais pour parer à l'indétermination:
{5} de fait, les troisiêmes personnes, qui sont en nombre infini, doivent se
contenter d'une unique construction verbaleIOB, et il est clair qu'un mot unique
s' appliquant à un nombre infini de personnes a une signification personnelle
indéterminée, la pensée se tournant vers une pluralité [de personnes possibles].
C'est donc en tant que les pronoms indiquent des personnes déterminées qu'il
est nécessaire de les apposer aux verbes, pour qu'ils Iêvent par leur présence
l'indétermination sémantique des {10) verbes: gráphei hóde ou houtos /
ekeínos / autós [celui-ci/celui-là/lui-même écrit]109.

57. On a donc montré que le fait, pour les cas directs [des pronoms], de
n'avoir d'autre forme qu'orthotonée obéissait à une nécessité. II faut maintenant
passer aux cas suivants, qui sont sujets à une double accentuation en relation
avec la construction de la phrase ou ils prennent place (sous réserve qu'une
particularité de la forme ne vienne pas interdire Ia double accentuation110).
4.1. Le pronom orthotonéfait signe vers une autre personne (§ 58).
58. {15} Or donc, la condition la plus généraJe111 d'emploi des pronoms
orthotonés est celle ou le pronom fait signe vers une autre personne. Ainsi la
[phrase]:
(170} pafda d' emoi lúsaite [ll. 1.20]
[à moi, rendez mon enfant]
est en relation avec :
humin men theoi doien [Jl. 1.18]
[à vous, que les dieux accordent.. .].
II est clair que humfn men theoi doíen, par son accentuation, {5} annonce la
personne qui va !ui faire pendan1112.
On donne une présentation subdivisée des conditions [de l'orthotonêse
pronominale], mais toutes se ramênent à celle qu'on a dite.
4.2.1. Avec les conjonctions copulatives: le pronom est orthotoné quand la
coordination porte sur Lui (§§ 59-65).
59. Tout pronom, dit-on, est orthotoné lorsqu'il est coordonnél IJ:
Dionusíõi elálesen kai emoí [il a parlé à Denys et à moi], Dionúsion timdi kai
emé [il honore Denys et moí]. Si en revanche {10) !e pronom est hors [du
champ] de la conjonction, il ne sera absolument pas orthotoné: ekharísató soi
164 TIEPI rYNTAEEill: B

txapíaai:ó 001 x:al .6.1owaícp, híµ'laÍ ae ical .6.1ovíxnov. Kaí


cpaai •à "touxma µfi avµ1tE7tÂ.Éx0ai Év tji av"twvvµí~.
KaÍ µ' ÉrpÍÂ.T\OE (I 4 8 l ),
mí µm Unootírro> (1 160 ).
15 Kai ôfiÃ.ov on, ti µii "tà •mamá nç É1ttÇtpyáÇono, llóÇti au•o µóvov
"tOÍÇ àvayvcóaµaa\V i]icoÃ.ov0rpcÉYm, àcpopµ nv "tE OcOOE\ wiç 9ÉÂ.oUO\V Ota-
"tapáaat\V •à àvayvcóaµa'ta, 1m9o ouK É1tÉXOV"tm into
Â.Óyov ovvaµÉvov
é:mooÇai -ro tt ôi.ov"!OÜ m~ Kai Ui imtpf3a"!Óvl.
§ 60. Oi oii KaÂ.oÚµtvoi à0poiarncoi aúvotaµoi ÉK 'tÍilv 1tpox:tiµÉvrov
20 Â.Ó'yrov cX!to Koivou Ã.aµj:làvovcnv i\ Õvoµa i\ Pflµa· ÉV"ttu9tv Kai a't1yµi\ç
171 cX7tpO<JOEEÍÇ EÍO\V, <Ílç av
E'tl ixoµÉvov 'tOU 1tpoa1ÓV"tOÇ f.iryou Wç 7tpoç
"tOV "ÍlltOKE͵tvov. 'EKKtía9ro OE intoodyµa"ta, ÉK µf:v tou awn9ovç f.iryov
x:al .6.1ovúa1oç 7tep11taui x:al. 'A1toÂ.Â.Ó>v10<;, x:otvou 1tapaÂ.aµ~a­
voµÉvov wu itep"Lm'tei· ÉK OE 'tou 7t0\TJ"t1Kou
5 BolCD'tl7Jv µE:v2 J1rivü.Eroç Kal AÍJt'tOÇ ~PXOV
'AjJKEOÍÀaÓ; tt I1po0oiívrop tt3 JO.ovíoç tt (B 494-495).
Kotvou 1tàÃ.1v 1tapaÃ.aµj:lavoµÉvov wu ~pxov. Oií cpTJµ 1 OE 'touto, <Ílç
1tàV"troç Év Ko1vÓtTJt1 tà to1au"ta 7tapaÂ.aµ~ávnm, ili' <Ílç "tà ÉK Ko1vou
7tapaÂ.aµ~avóµtva Év to1a1Í'!J avµ7tÃ.oitji Ka9ÉatTJKEV, Â.Éyro 'tÍÍ ÉK t0Ü
1 o x:aí "tÍilv 'tt toÚt<p íaoouva µoúv'trov.
§ 61 • .6.EÍÇoµEv yàp on ó o é Ka\
1tàÃ.1v oi toÚ"t<p iaoovvaµouV"ttÇ 7tapmtouV"tm tàc; KotVÓtTJtaç, µttá~aaiv
1to1oúµtvo1 Kai "tíàv 7t'tW'ttKÍilv Kai ii"t1 tii>v fÍTlµá'trov. Ka\ Ev9tv ànpoaottiç
Õv'ttÇ wu 1tapaKE1µÉvov Â.Óyov anyµftç ai'.no1 Ka9ta"tâa1v, <Ílç
EXEt "tà to1au"ta, .6.10vúcnoç µhi" ErP«1VEV, Tp~cov Õt á.véyvco·
15 xrop\ç d µii Élt1µep1Çóµtva ei'.n tK 1tl..n0ovç, OOç lixtt tOS ~
µev cníµepov ai> µh ica'tà axol..i,v éym óe Év oi'.ic:cp ·
àll' ilto1 µev'tCXÍTt' ÉmEÍÇoµEV cWJY,o1mv
ao\ µevfywai>o' ɵoÍ (.6.62-63).
Tiw oii to1a1ÍtTJv tiJpncr1v 7távu àKpt~ecrtá"tTJv o-kav f:.v tft Élt1~aÀ.À.oÚCJ]l
172 táÇEt 1táÂ.1v i.K9ncróµt0a· àvttÉov oi>v E7tl to 1tpoKt͵evov. -
§ 62. 'Eàv
7ttronKov avµ1tÃ.aitji, oií1to"tt Katà tov i:Çi\ç Â.Ó'yov oúvatm Ko1vov 7tapa-
A.ncp9f]vm, tó yt µiiv pfiµa· mi ává1taÂ.1v iàv Pflµa crvµ1tÃ.aitji, oií1tott
Ka'tà "tOV i:Çf]ç À.Óyov KO\VÓV 7tapaÂ.aµj:lávttUI, tÓ YE µiJv OVVOV 7t"t(l)"tl-
KÓV. 'EKKtícr9ro OE ÍlitooEÍyµata· ical. TpÚ4peov ó1wÇai:o x:al 'AltoÂ.-
ÃllMo;, ou Ko1vou µev toü T p ú cp co v 6 7tapaA.aµj:lavoµÉvov, "tOÜ yt µiJv

1. TO ÍITTEpjlaT6v Bekker (dans l'apparat): TOÜ ÍITTEp~Toü ALCB.


2. µh LCB :& A.
3. Tipo601)vwp Tf lliade: Tlpo8oiívwp ALB', TTpoEh) suivi d'un espace vide C!.
4. µtv B : om. ALC'.
5. TO B: om. AL!C.
6. Tpúcj>wv Aac: Tpúqiwvos ApcLJCB.
ORTHOTONÊSE ET ENCLISE DES PRONOMS 164

kai Dionusíõi [litt.: il t'a fait plaisir et à Denys], etímesé se kai Dionúsion [litt.:
il t'a honoré et Denys)114. On dit également que dans:
kaí m 'ephílese [ll. 9.481]
[et il me (inacc.) chérit]
ou dans
kaí moí hupostétõ [ll. 9.160]
[et qu'il m' (inacc.) obéisse],
la coordination n'est pas rattachée au pronom. { 15} II est évident que, si on ne
soumet pas ce genre [de phrase] à une étude approfondie, on donnera
I' impression qu' on s' est contenté de suivre les leçons [du texte )11 s, et on
foumira un prétexte à ceux qui veulent les bouleverser, puisqu'ils ne seront pas
retenus par un raisonnement capable de faire voir ou est la congruence normale
et ou est l'hyperbate116.
60. Les conjonctions appelées copulatives [20} mettent en facteur commun un
verbe ou un nom pris dans ce qui vient d'être dit; c'est pourquoi elles excluent
la ponctuation, {171) puisqu'il y a continuité entre la phrase qui est déjà là et
celle qui s'y ajoutem. Donnons des exemples. D'abord, [emprunté à] la langue
courante: kai Dionúsios peripatei kai Apollônios [et Denys marche et
Apollonios], ou peripatei [marche] est en facteur commun. Ensuite, un exemple
poétique:
{ 5} Boiõtân men kai Penéleõs kai Üi"tos êrkhon
Arkesílaós te Prothoénõr te Klóniós te [II. 2.494-495]
[aux Béotiens commandaient Pénéléôs et Leitos
et Arcésilaos et Prothoenôr et Clonios],
ou irkhon [commandaient] est en facteur commun. Je ne dis pas1 1s qu'il y a
forcément mise en facteur commun dans ce genre [de tours], je dis que les
[mots] employés en facteur commun se trouvent dans ce genre de coordination,
j'entends celle par kaí [et] { 10} et les conjonctions de même valeur 119.
61. Nous montreronst20 en effet que dé ainsi que ses équivalents12I excluent la
mise en facteur commun: ils assurent, au contraire, la transition entre les casuels
et aussi entre les verbes. N'ayant ainsi nu! besoin de la phrase voisine, ils
entrainent [l'emploi d'] une ponctuation, comme dans: Dionúsios men
égrapsen, Trúphõn de anégnõ [d'uo côté Denys a écrit, d'uo autre Tryphon a
lu]; { 15} excepté lorsqu'il y a partition d'un pluriel, comme dans:
philologésõmen sémeron sü mim katà skholen egô de en oíkõi [étudions donc
aujourd'hui toi de too côté à l'école moi du mieo à la maison], ou dans:
all' étoi men taut' epieíxomen alUloisin
sai men egô sü d' emoí [/l. 4.62-63]
[eh bien donc, cédons-nous sur ce point I'un à l'autre
moi de moo côté à toi toi du tieo à moi].
Cet exarnen exigeant une três grande précision, {172} nous le reprendrons en
son lieu - mais revenons à notre sujet.
62. Quand e' est un casuel qui est coordonné, ce n' est jamais lui qui peut être
mis en facteur commun dans la phrase suivante: c'est le verbe. lnversement,
quand c'est un verbe qui est coordonné, ce n'estjarnais !ui qui peut être mis en
facteur commun dans la phrase suivante: e' est le casuel qui va avec !ui.
{5} Donnons des exemples : kai Trúphõn dieléxato kai Apollônios [et Tryphon
a parlé et Apollonios], ou ce n'est pas Trúphõn qui est employé en facteur
165 TIEPI l:YNTA2Eru: B

lheÃ.ÉÇa10· 1cai àváitaÀ.1v ica \1 lheÀ.ÉÇa10 TpÚql(l)V icai. ávÉyv(I), vüv


1tÓ.À.1v toú Tpúcpmv KOIVOÚ 1tapaÀ.aµ~avoµÉvou. Tiiv au~v 0ÚvtaÇ1v
1tOIÍjOEI <o >2 ica{ btl i:éiiv á.vtOJV\lµtiõv. -
§ 63. Ei µÉvtOI "(E o 1tp0KEÍ-
10 µEvoç À.Ó'yoç µfi àvaliÉÇmi:o tov aúvliEaµov, to 'tflVtKa\>ta àli1arpópwç
iixe1 to i:mrpEpóµEvov < cXito >3 i:oú Ko1voú, TpÚcp<Ov 7tl!p1imtri ical. 'A:tro'i.-
1.óMo;, Tpúcpmv ittp1itaut icai lhal..Éyttm, àµq>otÉpwv àito
Ko1voú liuvaµÉv(l)V À.aµ~á.vea6m. •n1 À.Ó"flfl ei 1tpoaõcpriµev tov aúvlie-
173 aµov, 1tapà4 ~ aúvtaÇ1v toú auvÓEÓEµÉvou tà toú À.Ó'you KataatÍjaEtm,
ical. Tpúcpmv itEpui:aut ical. 'A11:ol..Ã.mv1oç, ical. nepui:aui Tpú-
cprov ical. ôiaM-,e1a1· ou yàp Év \Jy1eí À.Ó"flfl tà i:oiaúta, ical. itEpt-
imtri TpúqKov icai 'All:OlllÍIV\O~. -
§ 64. 'Oµol..oyouµÉvooç o\iv to
5 O\lVOEOEµÉvov lttOlttlCOV àitmtE'i EtEpov lttOlt\KOV 1tÓ.vtOlÇ, Kal riíç auriiç
itt<Óaewç, ióç "fE itpo\>ittÓv fot1v Kal i:Ç ÉKEÍvou,
EW: mi TI,µiv (a 10),
ml yàp ii/J.oiç ·
Ov JtÉpl µoOOa q>ÍÀ.l)OE, ÓÍÓO\l Ó• àya6óv 'tE KalCÓv 'tE'
10 ~éiiv µEv ãµEp<Jt, liíóou li' fiõriav àoiõiiv (6 63.Q4 )-5

fi, cíiç 'Apíatapxoç, Wç ou KE͵evov i:ov aúvliEaµov itapmteitm, 'íva µfi


ff, alitoú to óµo1Ó1tt0Jt0v itpóawitov vofita 1.
§ 65. "Ev0Ev o\iv óp6oi:ovo\>vtm <aí auµitÂEKÓµEvm àvtwvuµ Ím, >6
ÓID WÉlt10\lµltÂoo͵™1V l!lllYt11CÓv. "Ev&v W
15 lCaÍ µ01 -imootfitw (1160),
lCaÍ µ' ExpÍÀ.l)OEV (1481)
174 ou auµTth.ÉKum Katà to àVTwvuµ1Kóv, Katà óf: to pfiµa, Kai fott tà
t0ú ').jyyou Év Uitep~atip· ióoii yàp ii auµitÀ.oKfi ouK ÉltÍjyayev óµo1Óit't0Jt0V
itpóaw11ov 11pOç to auµ11E11ÂqµÉvov [ Uito J7 téiiv àvtwvuµ 1éiiv. "Ev0ev fü:
á.ve0Eíaat tfiç Ó1aat0Âfiç aí àvtoovuµ Ím 7tapfiKav 'tOV ió10v tÓvov, <Ílç av
OOK EvqÓµE\UI Urro toú O\lVÓÉaµOU.
§ 66. Tov
autov liii Aóyov 1tOIÍjOEl Kal E1tl téiiv8 Katà li1áÇEU!;1v
11apaÀ.aµ~avoµÉvoov lCat Ka0óÃ.ou téiiv liuvaµÉvoov Eiç aúvtaÇ1v 7ttwn1Ciiv
1tapaÀ.aµ~ávEa0m. <f>l]µl óf: to to10út0v, Ka0ótt <ó õn>9 aúvlirnµoç
É1t\ pÍjµata q>ÉpEtat µÓVOV, o0EV OUOE àvayKaÍOJÇ ÔlqEÍpEI tàç àvtOlV\J-

l . Kal CB : om. AL.


2. ó add. Uhlig.
3. Ó:TTo add. Lallot suivant Bekker, apparat ad loc.
4. TTapà Ellebode, R.Schneider: TTEpl ALCB.
5. Citation condamnée par Uhlig. défendue par Maas (cf. n. 123).
6. al auµTTÀEKÓµEvaL Ó:vTwvuµlaL, [la virgule est de Uhlig] add. Uhlig: addition non
nécessaire selon Maas (cf. n. cr. ad 78,9)
7. imli ALCB Uhlig : suppr. Bunmann.
8. TWV LCB: TOV A.
9. ó ÕTL add. Ellebode.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 165

commun, mais bien dieléxato [a parlé]; inversement, dans kai dieléxato


Trúphõn kai anégnõ [Tryphon et a parlé et a lu], c'est cette fois Trúphõn qui est
employé en facteur commun. Avec les pronoms, kaí [et] produira les mêmes
constructions 122.
63. Supposons maintenant { 10} qu'il n'y ait pas de conjonction dans la
premiere phrase. Dans ce cas, [le terrne] mis en facteur commun dans la suite
peut être n'importe leque!: dans 0 Trúphõn 0 peripatel kai Apollonios
[Tryphon marche et (aussi) Apollonios] ou 0 Trúphõn 0 peripatel kai
dialégetai [Tryphon marche et parle], [on voit que] Trúphõn et peripatef
peuvent être pris en facteur commun. Mais si on ajoute la conjonction clans la
premiere phrase, {17 3} alors c 'est en fonction de la construction de
l'[ensemble] conjoint que la phrase se structurera: kai Trúphõn peripatel kai
ApollOnios [et Tryphon marche et (aussi) Apollonios]. kai peripateí Trúphõn
kai dialégetai [Tryphon et marche et parle]. En effet, il n'est pas correct de dire
*kai peripatel Trúphõn kai Apollimios [Tryphon et marche et Apollonios].
64. De fait, c'est chose admise {5} qu'un casuel conjoint appelle forcément un
autre casuel, et au même cas; c' est ce qui ressort à l' évidence de :
eipe kai hemln [Od. 1.10]
[dis(-le) aussi (litt.: et) à nous];
en effet, [la Muse le <lira] aussi [litt.: et] à d'autres [-à preuveI23)
him péri Moúsa phílese, dídou d' agathón te kakón te:
ophthalmtm men ámerse, dídou d' hedeían aoid~n [Od. 8.63-64]
[(Démodocos) que la Muse avait chéri par-dessus tout, !ui donnant
bien et mal: elle l' avait privé de ses yeux, mais elle !ui donnait le
doux chant].
{ 11} On peut aussi faire comme Aristarque, qui néglige la conjonction, comme
si elle n'était pas dans le textel24, pour éviter qu'elle ne suggere l'idée d'une
personne au même cas [que hemín 'à nous'].
65. Voilà donc pourquoi <les pronoms coordonnés> sont orthotonés : à cause du
casuel coordonné avec eux. II suit de là que dans :
{5} kaímoi hupostetõ [ll. 9.160]
[et qu'il m' (inacc.) obéisse]
ou dans:
kaí m' ephílesen [li. 9.481]
[et il me (inacc.) chérit].
{174} la coordination se rattache non au pronom mais au verbe - et ces phrases
présentent une hyperbate12s. On voit bien, en effet, que la coordination
n'introduit pas une personne au même cas qui réponde à celle des pronoms
coordonnés. Aussi les pronoms, n'ayant pas à [exprimer] l'opposition, perdent-
ils leur accent propre {5} en tant qu' ils échappent à l' emprise de la conjonction.
4.2.2. Avec les disjonctives et héneka (§§ 66-68).
66. On tiendra le même raisonnement pour les conjonctions employées
avec valeur disjonctive et en général pour toutes celles qui peuvent se construire
avec des casuelsI26. Je précise cela à cause de la conjonction <hóti [parce
que)127> qui porte exclusivement sur verbes, et qui de ce fait n'impose pas la
forme orthotonée des pronoms { 10} si !e contexte ne !'exige pas. On peut ainsi
166 nEP! l:YNTAE:Eill: B
10 µíaç, EÍ µTj tà toÜ /Jryou àitm"CÍ)aE1· otóv tE yàp cpávm õn oE tn-
1111oa i>Ppía8ttv· Ka0ó!..ou yàp ouK oHiE "CTjv àvtwvuµiav. Ei OE Kat' 6p-
0Tiv táatv cpaÍliµEV õn OE mµT)aa, lifiM>v O"tl ~ ou lità tOV a\ivliEaµov,
liià liE: "CTjv É1taKoÂ.ou0iíaaoav àvnlimotoMv.
§ 67. 'AváitaÂ.tv ouv o EVE K a aúvliEoµoç, cpEpÓµEvoç itávtotE E7tt
175 'YEVllCtÍV, µóvwç 6p0otOVEi "CTjv àvtwvuµiav, fiviKa tàç toÚt(J)V 'YEVlKàç
cruv&i,
ÉÍYEIC' EµEio KU\Óç (l 356).
Tiç yàp Civ 0appiJoE1EV 'IDJ..l)vwv i-ytcÃ.ÍvElV to Mie' íµo;); tcai liíjÃ.ov <Ílç
5 µóvwç 7táÂ.1v 6p0otovoüvtm, tca0oI ouvoEBEiam itpóç tl 7ttWntcov tov
Â.Óyov àvéxouo12.
§ 68. «1>110\ liÉ itou "ª'o "A~pwv ou ôEóvtwç EyKEtcÃío0m to
fí µ. m&ip 'ii qmoÉ ('1'724),
Ka0o 01ÉÇEutctm Ti àvtwvuµia· Wç outc evov itpoç aiitov cpávm õn to
10 ÉÇíiç ÉatlV -1\ àvánpóv µE, ooç [[aiitoç itapn"CÍ)oato]] 3 Év tép

KtlÍ µ ' bj>W,OEV (1481)


àvti toii 1tal ÍlpÍÂ.T)oÉv µE. « Aiitoç itapn"CÍ)oato » d µfi KatÉÂ.E11j1EV ov
7tpoae01)tcaµEv '}Jyyov, ~ Õvtwç ÕlÉÇtutctm Ti àvtwwµ ia, tK toÜ àvt1-
ô1aÇeux0Évtoç /Jryou, Ei'.yt t7tlcpÉpEtat -1\ qm aí.· aacpt:ç yàp õn Ei to
176 i>fiµa Ô1ÉÇeuno, outc iiv ait1anidi ittiõcnç E7tTJVÉX0TJ à).)...à i>fiµa, Ka0á7tEp
ÉittodÇaµev tcai f:it\ tíiç auµitÀolCÍjç. Toiiç µÉvto1 àitava-yvóvtaç4 itapE-
Kpoúaato Ti ii:JçS µovoaúÃ.l..a~oç àvtwwµ ia, i'\v lieóvtwç litoúl..Ã.a~ov
7t!lpE8tÇáµE0a, 7tEÍO"llvtEÇ ~ Ú7tOOUV11Â.EÍcp01) tcatà tOV "l"p07tOV tíjç tcpá-
OEWÇ , óµoíwç < tép >6
tàiµép tcEXaptoµ~ Buµép (8 71 ),
tiv.ift woin (1654).
Ka\ ôíj!..ov Õt1 ou µeta01)ae1 tov i'.liiov tóvov f:iti tov ;\ a\ivôEaµov,
auvÉÇE1 8 t: iv a útji F.v tí/>
10 ftEµ 7 moop'ftfyooaé.
Ka0áittp Kai bti toÜ ô1aoacp11ntcoú,
ii Eµot &; 7tÉp oi 0W..tpO; 7tÓmç Eiíxoµm O\Ul (9 190),

úµiv itàp itpotÉpcnm µEÀ.icppo\U 1tt1p0v ffiriKEV (9 188).-


Ilál..iv µÉvto1 tÓ ~ iv tép

1. 1<:a90 ALCB Uhlig: õaaL ? Uhlig dans l'apparat.


2. ó.llixouaL ALCB Uhlig: awtxoua1? Uhlig dans l'apparat.
3. airTàs rrap1;rn)aaTo ALCB : transposé à la !. 12 par Uhlig.
4. ó.rravayvóvTas- Bekker (suivant l'éd. Aldine 'M'): imavayvóvTaS" ALC!B'.
5. Ws' R.Schneider: llS A, ol lJ'C, Ol e. Ol B.
6. T.;i edd.: om. ALC!B'.
7. i\ lµ' Uhlig. nµ' A. fi µ' LCB.1\µ' R.Schneider P. 41,!9.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 166

dire: hóti se etímesa hubrísthen [parce que je t' (inacc.) ai honoré, j'ai été
insulté], car la conjonction n'a strictement rien à voir avec le pronom. Si nous
disions, avec une forme orthotonée, hóti se etímesa [parce que toi (accentué) je
t'ai honoré], il est clair que ce serait non pas à cause de la conjonction, mais à
cause de I'opposition qui serait attachée [au pronom].
67. Inversement, la conjonction héneka [à cause de], qui se rapporte toujours à
{175} un génitif128, entraine exclusivement le pronom orthotoné Jorsqu' il
conjoint des génitifs pronominaux :
hefnek' emeio kunós [ll. 6.356)
[à cause de moi (accentué), la chienne].
Quel Grec oserait129 mettre un pronom enclitique dans hének' emou [à cause de
moi]? II est clair d'autre part {5} qu'on a exclusivement des pronoms
orthotonés lorsque, conjoints à un casuel, ils donnent du relief [ ?] à la phraseno.
68. Habron aussi dit que l' enclise [du premier pronom) n' est pas correcte dans :
e
é m' anáeir' ego sé [ll. 23.724]
[ou bien enleve-moi (inacc.), ou bien moi (je t'enleverai) toi
(accent.)],
parce que ce pronom est en disjonction. Et on ne peut pas !ui objecter que
e
{ 10} la séquence normale est anáeirón me [ou bien enleve-moi (inacc.)],
comme [[ ... ))131 pour:
/caí m' ephílesen [ll. 9.481)
[et il me (accusatif inacc.) chérit]
mis pour kai ephílesén me [inacc.)132. Cette objection << il J'aurait écartée lui-
même >>, pour peu qu'il se füt avisé de J'argument que j'ai apporté, à savoir
que le pronom est vraiment en disjonction, comme il ressort de Ia phrase
e
disjointe qui fait pendant, puisqu'on a ensuite: ego sé [accusatif accentué]; il
est clair en effet que, si la {176} disjonction portait sur Je verbe, ce n' est pas
une forme casuelle à l'accusatif qu'on aurait ensuite, mais un verbe,, comme
nous I'avons montré pour Ia coordinationl33. Ce qui a induit en erreur les tenants
de la Ieçon fautive, c'est le pronom d'allure monosyllabique, mais ou nous
avons eu raison de voir un disyllabe, ayant établi qu'on a affaire ici à une
contraction du type crase 134 , { 5} comme dans:
tõmôi kekharisméne thumôi [Od. 4.71)
[cher à mon ca:ur)
temei klisíei [Jl. 9.654)
[(pres de) ma baraque].
Et il n'y aura évidemment pas report de l'accent propre [du pronom] sur la
conjonction é: il restera sur le pronom dans:
e e
{ 10} ém' anáeir' ego sé [li. 23.724),
comme avec la conjonction explicitante135, dans:
é emoí, hós pér hoi thaleràs pósis eúkhomai eínai [Jl. 8.190)
[ ... qu'à moi (accentué) qui me flatte d'être son vigoureux époux]
qui répond à:
humín pàr protéroisi melíphrona puràn étheken [li. 8.188]
[c'est à vous (accentué) qu'elle a servi Je froment doux comme Je
miei, plus tôt ... ].
{ 15} lnversement, la séquence normale pour:
167 OEPI !YNTAEEm: B
177 mí w1 êyt0ouvtp10oç (Ç 32)
Éatt Kàycl> <JO\ ovvépl9oç fooµm, oi]Ã.ov Ot\ taiç <J\lµitapooomç É1tl
touç icÀ.uvoúç. Dpoqiavt:ç Wi; Éic\ icávtcov tii>v to1oútcov o À.Óyoç Ka-
ta atJÍ<m to ô Éov ti]ç auvtá!;Ecoç .

§ 69. Kai ai icpo0ÉaEIÇ OE icapat10ɵEvat ta\ç àvtcowµ Ímç ta'Ütov


áicotEÀ.0001, 1tap' éµoí, füà <JoÜ, <Í41\JCVtiU1\ :mpà <JÉ. Ka\ tvEKa
to'ÍltO\l to icapà 0EOKpÍtl]l
aiivm\ tpíwçàµ\v 'Aµúvmç(VII 2)
ÕEÓvtcoç ii!;ícoaáv t\VEÇ op9otovciv. Otpl<J<JOV iiroúµa1, tilç auvtá!;EcoÇ
10 1tpoÕfiÂ.ou OÜ<JTJÇ, 1tÀ.EÍO<J\V ÍlltOÕEÍyµa<J\V XPTl<J9m. "EKEtVO yáp Eat\V
àtE!;Epyáaaa0m civayKaiov, Ei Katá tiva qiumKTiv àKoÃ.ou0íav to to1oúto
1tapE1tÓµEvóv fonv. Ou yàp oütco KatE1tEÍyt1 to ti]ç auvtá!;Ecoç, Ka8o
icpóõriA.óv E.cm· ti> OE toU Àér'fou mi ltâaivoUK diaúwmov.

§ 70. Ai itÃ.áy1m t&v àvtcowµ1ii>v auvtaaaÓµEvm toiç pfiµaa1 Kat


15 1tpoaw1tcov ôúo 1tapEµqiat1Ka\ yEvÓµEvat, toú tE Ôlan8Évtoç Ka\ toú
Õ\at\8EµÉVOU, Ôlà tTlÇ op0ijç tcl<JECOÇ itaptµqiat1Kal yÍVOvta\ Kal tpÍtO\l
1tpoawitou, dyt õ1aqiÉpt1 to t'Úittm at toú <JE timtm. Ka\ iivtKa
toútou tà ti]ç auvtá!;tcoç àvtµEpía0n, Ka0o ii àicol..el..uµÉvn aúvta!;1ç
aitoúaa incotaKt1Kiiv àvtmwµíav µetatí0na1v Ka\ Tiiv táa1v, toutÉat1v
178 ÉyKÀ\t\KàÇ a\JtàÇ Ka9Í<JtTt<JlV, ii OE 1tpÓÇ t\ ÉV àpxfl 1tapEÕÉÇatO tiiv
àvtrowµíav, fi aúveat1 Ka\ ii ÓÀ.ÓKÀTtPOÇ qirovfi Kai Ti itapt1toµÉvn ypaqifi·
1tpÓÔT1ÀoV ÉK tOÚ ôóç 110\ Ka\ éµoi 6óç. -
§ 71. 'AÃ.À.à KàKEtVOÇ O
À.Óyoç àJ..nSfiç Éanv, Wi; ai 1tpo8fot1ç ouvtí0tvtm Kat' tUStiav Ka\ Katà
tà pfiµata, Katà ÔE tàç 1tÂ.ayÍaç itapatí0tvta1, Éit\ µt:v àvtrovuµ1&v
7tpO<pCXViii:;, ÉicÍ ÔE ovoµátrov ôó!;t1 tà to\> À.Óyou Ôla1j1t'ÜÕta0m· Â.ÉyoµEv
yàp 'YnépjX>J..ov, 'Eirl1eoupov. 07tEP ti'. t\Ç táKpl~EÇ i!;etá<JE\EV, oux
EÜpoil éiv Tiiv icÂ.ayíav auvt18EµÉvnv, auv9Étou ôi: tu8Eiaç KÂ.Ía1v yEvo-
µÉvnv. 'Iô1áÇouaa1 yoúv ai itÃ.áy101 iv ta'iç itpo8forn1v itpóônJ..ov ito1-
IO oúvtat tiiv itapá8ea1v, Katà KtTJ<Jlcpéõvtoç, npo 'Apl<Jtápxou Ka i
ô1' o ti to to1oüto icapEitÓµEv6v Éanv, i:.v tfl itEpi a\itéi>v auvtá!;E1 EÍ-
pipetaL-
§ 72. Ai2 yoúv3 1tapat18ɵEva1 iv taiç icÃ.ayímç tii>v ávt(J)vuµ 1ii>v
àvayKat(J)Ç ápKtu:àç autàç 1t010Ua\V' 7tp00Et\Kat yàp o\'Jom <JUµ7tpOt10E\<Jt
179 Kai tàç icÂ.ayÍoui;4, aíç Kai auvtáaaovtm· Kai oütco tiõv pnµátcov ÕtutÉ-
p(J)v y1voµÉvcov µEtà tàç ávtrowµÍaç àváyKTt itâaa EyyÍVE<J0a1 op8iiv
táa1v ta'iç àvtmvuµímç, Ka8Wç EittôEi!;aµtv on ciôúvatóv fot1v iit1voi]-
am ÉyKÃ.mKiiv 1tpo pfiµatoç toú itpÕÇ o icoititm Tiiv aúvta!;1v· qiaµf.v
yàp llypavá 001 J..a/..ijaa\ 'Aitol..l..mvírp, ou ti]ç àvtcow11íaç <JUvtaa-

1 . EÜpot LCB : EUpotEV A.


2. al LCB : n A.
3. yoíiv Lallot (cf. Uhlig, dans !' apparat ) : yàp ALCB.
4. nllaylous Aªc (?): nllaylas ApcLCB.
ORTHOTONÉSE ET ENCLISE DES PRONOMS 167

{177) kaítoi ego sunérithos [Od. 6.32]


[et (je) te (serai), moi, une compagne de travai!]
est bien: kãgô soi sunérithos ésomai [moi aussi, je te serai une compagne de
travai!], évidemment aux côtés des [autres jeunes filies] venues avec elle faire la
lessive. II est bien clair que, dans tous les cas de ce genre, c'est !e raisonnement
qui établira quelle est la construction correcte.
4.3. Les prépositions entralnent l'orthotonese du pronom qui les suit (§§ 69-72).
69. (5) II y a aussi les prépositions qui, juxtaposées aux pronomsI36, ont
!e même effet [sei!. l'orthotonese du pron.]: par' emoí, dià sou, aphikneltai
parà sé [chez moi, à cause de toi, il arrive chez toi (pron. accent.)]. C'est pour
cela que, dans !e vers de Théocrite:
sim kai tritos hamin Amúntas [Vll 2]
[et, troisieme avec nous, Arnyntas],
certains ont estimé avec raison qu' il fallait orthotoner hamínl37. Cette
construction étant bien claire, il est superflu, je pense, { 10) de multiplier les
exemples. Ce qu'il est nécessaire d'exarniner de maniere approfondie, c'est si ce
qui se produit Ià obéit à une régularité naturelleI38; car si le fait de la
construction, étant bien clair, n'exige pas tellement [de recherche], Ia raison qui
le fonde, elle, n'est pas toujours évidente.
70. Les [ cas] obliques des pronoms, en construction avec Ies verbes,
{ 15) connotent deux personnes: celle qui exerce et celle qui subit la diathese
[verbalej139. Cela étant, le recours à Ia forme pronominale orthotonée permet
aussi de connoter une troisieme personne: là git la différence entre túptõ se [je
te (inacc.) frappe] et se túptõ [c'est toi (accentué) que je frappe]. Voilà pourquoi
les constructions se sont partagées : la construction absolue, qui appelle un
pronom postposé, provoque aussi le report de I' accent, e' est-à-dire
{178) l' enclise des pronoms ; la construction relati ve prend le pronom en tê te,
sous sa forme pleine avec la graphie afférente. Cela est três clair dans dós moi
[donne-moi (inacc.) ... ] d'une part, et emoi dós [à moi (accentué), donne ... ]
d'autre partI40.
71. Par ailleurs il est également vrai de dire que Ies prépositions se composent
avec [les casuels] au cas direct et avec (5) les verbes, tandis qu'elles se
juxtaposent aux cas obliques. Évidente pour les pronoms, cette proposition
pourra paraitre erronée dans Je cas des noms: on dit en effet Hupérbolon,
Epíkouron [deux noms (propres) composés d'un ler terme prépositionnel et d'un
2e, nominal, à l'acc.]; mais si I'on y regarde de pres, on découvrira qu'il s'agit,
non pas d'un cas oblique en composition, mais d'une forme fléchie d'un cas
direct composé. En revanche, les [affinités] particulieres des obliques avec Ies
prépositions mettent en évidence { 10) la juxtaposition: katà Ktesiphôntos
[contre Ctésiphon (gén.)], pro Aristárkhou [avant Aristarque (gén.)]. Les raisons
de ce comportement, naus Ies donnerons quand naus traiterons de la
construction des prépositionsI4t.
72. Les prépositions dane, quand elles sont juxtaposées aux cas obliques des
pronoms, Jeur imposent une position en début [de phrase]: étant prépositives,
elles associent à leur position initiale {179} les obliques avec lesquels elles se
construisent. Les verbes se trouvant ainsi en deuxieme place par rapport aux
pronoms, ces derniers sont forcément orthotonés: naus avons montré qu'il est
impensablel42 qu'un pronom placé avant Ie verbe avec leque) il se construit ait
la forme enclitique; aussi bien, quand naus disons {5} égrapsá soi lalêsai
168 ITEPI IYNTA::Em: B
aoµÉvT]ç ti!> Â.aÃ.ijaai, ti!> óE fypava. ltpoç o1ca\ 't'iiv táaw àltT]pEÍacxto.
§ 73. "Ev9Ev µot õoice'i Ti µEtà tà i>f1µata téilv óp8otovouµÉvwv
WtWWµtéilv <TÚvcaÇtç cXvEOtp00p8ml, El OÜtWÇ tlÇ q>aÍT], El.W..'llO~ EµoÍ·
to yàp ÕÉov fot\v êµol f.Â.CÍÀ.'llaaç, ica \to o\ítwç É'xov
10 ooi µEv Oii MEvÉÀaE mtT]q>EÍT] mi õvaõoç
roaEtatiíµcrialtÓ!vta(P556-557, cf. aussi TI499).
Ei yàp to àltoÀ.EÂ.uµÉvov ltpÓOWltOV tf\ç 8foEwç toii óp8otovouµÉvou
º"" E'tUXEV, tOUtÉanv Ti FylCElCAlµÉVT] àvtwvuµía ouÕÉltOtE ltpOtaKttlClÍ,
ouôf: ÉKEÍVT] iiltotaicnidi õeóvcwç ltapaÂ.Tjq>SiíaEta\, OltOU yE icai aí iilto-
15 micnicai Év àpxft yEvÓµEvm ltapnicav µ!:v 't'iiv iõíav q>wvfiv, µEtÉÂ.a~ov
& tiiv ~ óp8fiç táauoç.
fyvt,i õE 'l'\JXIÍ µe ltOÕÓllcEoç Aiaicí&xo (À 471 ),
mi Év É:ripmç
Eµ!: õ' fyvt,i icai ltpooÉEllt(. O.. 91 r
20 viiv yàp ou ÕT]Â.ouµÉv<p Ti óp0iJ támç, tá!;E<Ílç yE µiJv ÉvaUayft. -
180 § 74. l:uvE1ttax\>E1 ical o àlto tnç q>wvfiç Myoç. 'Yltep yàp toii EÜÂ.T]ltta
tà tf\ç auvtáÇewç yÍvEa0m to àltÓÂ.utov ltpÓawltov ica\ "Í.>1totaict1icov
ltapnicE to E, ical ÉltEi µiJ to'iç µovoauÂ.Â.à~o1ç ~õúvato to to1oiito 1tapÉ-
1trn0m, Â.Éyw to auÂ.Â.a~TJv àlto~áÂ.À.Etv, tóvou yE àlto~ol..Tiv Éltot~aato·
5 EilEVyàp mi ÉyKl..lttKCXi ÉyÉvoVtO. -
§ 75. Oi~aEtaÍ t1ç àvtt1CE'ia0m tàç
1tÂ.T]8uvt1 icáç, ica0o Eiç i:yicÂ.ta1v itapaÂ.aµ~avÓµEva1 ou mxpacp0EÍpouatv
tov Ev àpxft xpóvov, iiicouaev iíµrov Aiovúcnoç. < 'Al..I..' >2 ElltOµEv
Kat' àpxilv 00ç ea0' OtE ÍÕÍWµa q>WVéilv ÉÂ.À.ElltECJtÉpaÇ ica0ÍCJtT]CJl\I Õ\T]VEKE'iÇ
tT]P1ÍOOÇ, WCJltEp Kai Év to'iç tptyEvÉa1 téilv óvoµátwv itáÂ.1v iõíwµa
10 q>wvfiç ÉicicÓittEt tp1yÉvE1av. - Tipéiltov µ!:v yàp Ti õaaE'ia ou 0ÉÂ.Et
181 àq>mpEia0m, ÕEÍicvuµEv ÕE ot1 àvayKaÍwç aí 1tÂ.T]8uvt1icai àito õaaEÍaç
iípÇavco. Ei yàp icai xpóvoç àq>UPEÍ:to toii 'll • itávtwç icai ii Üpxouacx av
ljlLÂ.TJ i-yévuo· aí yàp àito ~paxEíaç àpxóµEvm àvtwvuµím ljltl..oiivcm·
Ev9Ev ó Aiol..EUç auvÉamÂ.Ev Eiç ~pax-U a to ãµµrov. - Ka\ auVExeç to
182 E i:v ta'iç Katà ltpÓGWltOV ICÂ.ÍCJECJl\I icai 1tpoatí0Etm icai àq>mpE'itm,
e
É<Ílprov, Eii ica , &ma, àUà "ªi to ~ 11 - ~ i\ , ãpr, - qii\ , i iv àvtwvu- "ª
µ ímç to éoi, éoü3. Kcx\ Õtà toiito ai =o toü E àpÇàµevm àvtwvuµÍcxt
àvcxyicaÍWÇ to E Õtcxq>0EÍpOUGIV. - 'Hpúcr0-ri oiJv fi EylCÂ.ICJIÇ auto µÓvov

1. dvrnTpácl>0ac LCB : avrnT,xcl>0aL A.


2. .W..' add. Uhhg.
3. foL ÉOÜ Apc : fel OL AªC(?), foL ol fou oÕ LCB.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 168

Apollõníõi [je t' (inacc.) ai écrit de parler à Apollonios], le pronom n'est pas
construit avec laUsai [parler], mais avec égrapsa [j'ai écrit], sur leque) il fait
reposer son accentl43.
4.4. Place des pronoms selon leur accentuation (§§ 73-77).
73. Voilà pourquoi je pense qu'il y a anastropheI44 quand une construc-
tion présente un pronom orthotoné apres le verbe, par exemple dans elálesas
emoí [tu m'as parlé à moi (accent.)], dont l'ordre normal est emoi elálesas;
c'est cet ordre qu'on a dans:
{ 10} soi men dê Menélae katepheíe kai óneidos
éssetai emata pánta [Il. 17.556-557, contaminés avec ll. 16.499)
[à toi (accent.), Ménélas, honte et opprobre s'attacheront pour
toujours].
Si en effet la personne absolue ne peut occuper la place du pronom orthotoné -
e' est-à-dire si le pronom enclitique n' est jamais prépositif -, le pronom
orthotoné, lui, ne s'emploiera pas normalement comme postpositif1 4s_ Aussi
bien les postpositifs, quand {15} ils passent en tête [de phrase], perdent-ils leur
forme propre pour recevoir l' orthotonese ; à côté de :
égnõ [vb.] de psukhe me podi5keos Aiakídao [Od. 11.471)
[l'âme de l'Éacide aux pieds agiles me (inacc.) reconnut],
on a ailleurs :
emé d' égnõ kai proséeipe [Od. 11.91)
[il me (accent.) reconnut et (m') adressa la parole];
{20} ici, l'orthotonese est due non au sens, mais à l'interversionI46.
74. {180} Ce point est corroboré par la morphologie. C' est pour faciliter
l'appréhension de la construction qu'à la [premiere] personne absolue [le
pronom} perd son e- quand il est postpositif. Or, comme les [pronoms]
monosyllabiques ne pouvaient en faire autant - j'entends se défaire d'une
syllabe -, ils se sont défaits de leur accent: ( 5} e' est ainsi qu' ils sont devenus
enclitiques 147.
75. On pourrait se figurer que les pluriels [des pronoms] constituent ici un
contre-exemple, dans la mesure ou, employés en enclise, ils n' alterent pas la
quantité de leur initiaJe1 4 s: ekousen hemõn Dionúsios [Denys nous a écoutés].
<Mais> nous avons dit au début 149 que parfois des obscrvations de portée
générale sont mises en défaut par une particularité { l O) des formes: ainsi, pour
les noms qui distinguent trois genres, une particularité formelle peut bloquer
l'expression de cette distinctioniso. [Dans !e cas qai nous occupe,] tout d'abord,
l'aspiration est rebelle (181) à l'aphérese1s 1, et nous montrons d'autre part que
les [pronoms] pluriels commencent nécessairement par une aspirée. Or cette
initiale perdrait forcément son aspiration si une aphérese affectait la quantité de
I' e-: en effet, les pronoms à initiale breve sont non-aspirés - d' ou, en éolien,
l'abregement de l'a- dans ámmõn [de nous (gén.)]Is2. {182} Quant à l'e-
[initial], c'est de maniere constante que, dans les flexions personnelles, il
s'ajoute ou subit l'aphérese: heorõn [vs horõn, 'je voyais'], héeka [vs heka, 'je
lançai'], éeipa [vs efpa, 'je dis (aor.)'], mais aussi ébe / be [!l partit], éphe / phe
[il dit (aor.)], et, dans les pronoms, heoí [vs hof, 'à lui (gén.)'], heoú [vs hoú, 'de
lui (dat.)']; c'est pour cela que les pronoms à initíale e- élimínent
nécessairement cet e [dans l'enclise]ts3. [Pour les pronoms pluriels à initiale
longue aspirée,] I' enclíse se marque seulement {5} par le déplacement de
169 nEPI l:YNTAE:Eru: B

01à 'rijç µeta0Éaeooç tou tóvou, iíKova' iíµmv, ÂÉyoo àl!o1..útooç, 'rijç tá-
<JEOOÇ µEtan0eµÉVllÇ ic:atà tTiv éípxouaav· fiouváte1 yàp Él!Í tO 1tpOKE͵EVOV
µÓp1ov 11pot1..0eiv, El'YE µÉ);'.pl tplWV XPÓVOOV tà 'rijç áµo1~fiç tou
tiMni Eyyívemi. Ka\ M:m toÍJ1D\l w
ic:aí <JqlmÇ (li 284, 337, etc.)
10 ÉÇ 01..nç 'rijç civtoowµíaç µetÉ0nic:ev tov tóvov, oi> µiiv 11W..1v to iJµ.âç .
'Ev tép 11ep\ tóvoov àic:p1~Éatepov tà to1a\Jta Él!1ÔEÍic:vuµevl.

§ 76. Kàic:eivo o' Etl fon 11apaatfiam, <Ílç taiç µf:v óp9owvouµ Évmç
àpicmcaiç oüaa1ç 11apEÍ11eto Kai µnatí0ea0m tou íoiou tÓ1tou, ica9o
ica\ Év t<Í<JE\ ica\ Év tji 1tape11oµivn ypmpfl àveU€11teiç otxJm oiiic Éic:oo-
183 À.ÚOvto ~ µEta9éaeooç. "fa YE µiiv tiõv ivavtíoov ai fyic1..m1ca\ 1tpoaa-
ltTJpE1aµÉvm 1tpoice1µÉv(!l nv\ µopÍ(!l, Écp' ()2 ica\ tiiv táa1v µnÉ0nicav,
oiiic dxov Év 0Éovt1 tà 'rijç µeta9foeooç· fotÉpovto yàp tou 1tape1toµÉvou
aútaiç ilhwµatoç· 1tpOç ooof:v yàp dxov tà ~ fyic1..íaeooç µeta9fo9m. -
'Evte\J9ev ica\ µÓvooç i:yd.mica\ Él!evoií0naav ii aq>Ív ica\ ii a q> É ical. ii
µ í v ica\ ti 1DÍ Oià tou t ypacpoµÉVll, ica\ ti 1tapà ti.oop1eoo1v tÚ icat'
ainat1icfiv 1ttiõa1v, ica\ ai O\llic:a\ tou tpÍto\l 1tpoaCÍ>ltou· oi> yàp inJµátoov
l!Ott 1tpOTJY1Í<mvto.
§ 77. Iláw µÉvtO\ EÜT]9Éç Éatl OóÇat to\iç MyO\lÇ ÔlaKpOÚE<J0m Ú!to-
10 9eµÉvo\l t1v0ç3 tà ÉvavtÍa, CÍ>ç ica\ i:ytlmic:a\ l!po pTJµátoov ica\ op9oto-
vo'I͵Evm iv taiç 1tpo9foea1v µetà tà Piíµata tí9evtm, ti o\Ítoo t1ç
cpaín. ~pov éi..á.À.flaa 1Ca1à aoü, <Jl͵q>Óv ae t&aaáµriv,
ic:aí tucpí1..UDtOVE9ri1CEV(adesp. 43A Lyr. Gr. Bergk.4).
Eiç yàp to to10\Jto tà tfiç auvtáÇeooç à1tel>Eix9ri, i'.va ica\ tà u1..n9áta
15 tiõv intep~atiõv, Õvta 1.:a\ icatà to aúVTl9EÇ, EXTJtm tou àico1..oú9ou À.Óyou,
184 1ca\ µli µÓvov tà 1tapà ltO\T]taiç <Ílç ÉÇaípetá nç u1toÀ.aµ~àvo1. 'H yàp
ÕÉouaa icatáataa1ç tou9' intayopeún, aitµ.epov i9eaaáµriv ae, tou
É1t1ppiíµatoç É1t\ to ~µa cpepoµÉvou ica\ tfiç àvroowµ íaç É1t\ tiiv ÔÉou-
aav 9fo1v tfiç ÉyicÀ.Íaeooç, ica\ Etl i1t\ tfiç óp9otovouµÉVllÇ 1Catà aou
V..W..riaa, ica \ iin Él!\ tou
KaÍ t\l cpÍÀ.UCtOV E9rin:,
Ka\ l0n1'Év at. 'Qç ti ica\ E1t1 tiõv auva1tniciõv tlÇ u1toÀ.á~o1 fi ica\
É1tl 1tapaauva1tt1iciõv µti fotaa0m to ica\ àpict1icobç aútobç dvm, ti
cpaÍT]µEv fPÍÕÇ Éanv, d ÍJµÉpa Éanv. Auto yàp µÓvov tji auv0Éae1
10 to Ei fiµÉpa Éanv ôeutepeúe1, oi> µiiv tji füi:Çoôiicfl É1tayye1..ie;t· 1tpiõ-
tov µf:v yàp t\mÕÉXEtm Ti Oiávoia to E i 4 ÍJµÉpa ÉcnÍv, ica\ tÓtE i1t1-
ÕÉ);'.Etat to q>éi>ç eanv, ica\ oú 1távtooç oiixl 1tpotaicnicoç ó d auva-

l. fTTLOt:tKvuµEV AP': rnt8flKVUµEVOV A•c. f'ITEOflKvuµEv e. E'ITf&lÇaµEv B. Ó'IT€8dÇaµEv


L.
2.€</i' õ C:t.p' <li ALB'.
3. TLVÓS' LCB : nvo A.
4. d A (sur une rature) LC: om. B.
ORTHOTONESE ET ENCLISE DES PkUl'<VJV•J

I'accent: ekous' hemõn [iI nous a écoutés], )e pronom (à valeur absolue,


j'entends) déplaçant son accent sur l'initiaie; I'accent ne pouvaít en effet
remonter sur le mot qui précede, car son dépiacement ne peut excéder trois
tempsl54. Voiià pourquoi, alors que dans:
kaí spheas [ll. 4.284, etc.]
[et eux ... ],
{ 1O) !' accent a completement quitté le pronom, il ne peut en aller de même
pour [l'enclise de] hemli.s [nous (acc.)]. Nous exposons ces choses-là avec plus
de détaiI dans le traité Des accents.
76. Encore un point à signaler: aux pronoms orthotonés, qui se placent en tête,
appartient aussi de pouvoir quitter cette place qui leur est propre, car ce sont des
formes auxquelles il ne manque rien, ni du point de vue de J'accent ni du point
de vue de la graphie qui est la leur, de sorte que rien ne s'oppose {183) à leur
déplacement. Au contraire, les pronoms enclitiques, qui prennent appui sur un
mot précédent, sur leque! ils reportent également leur accent, ne peuvent pas
normalement se déplaceriss: n'ayant plus rien sur quoi reporter l'accent
d'enclise, ils seraient privés de la particularité qu'ils ont contractéel56. {5} De là
vient que pour certains pronoms, on n' a pas inventé d' autre forme
qu'enclitique; ce sont sphín, sphé, mín [anaphoriques de 3° pers., resp. dat.
pi.lace. sg./acc. sg.], toí écrit avec t- [pron. de 2• sg., forme bom., ion., dor. du
dat. inacc.], l'accusatif dorien tú [te, inacc.], ainsi que les duels de troisieme
personne: c'est qu'ils ne sontjamais placés avant les verbesl57.
77. C'est faire preuve d'une grande sottise que de croire ébranler ces raisons en
soutenant { 1O} Ia these opposée, selon Iaquelle Ies enclitiques se piaceraient
avant les verbes et les [pronoms] orthotonés accompagnés d'une préposition
apres eux, comme c'est Ie cas dans: (1) semeron elálesa katà soú [aujourd'hui
j'ai parlé contre toi (adv. - vb. - prép. + pron. orthotoné)], dans (2) semerón se
etheasámen [aujourd'hui je t'ai regardé (adv. - pron. enclit. - vb.)], ou dans (3):
kaí tu phílippon étheken [frag. Iyr. adesp. 43A Bergk4 =Alcman ( ?)
168 Page (P.M.G., p. 89)]
[et (il) te rendit amateur de chevaux (conj. - pron. enclit. - vb.)].
Si on a établi des [regles] de construction, c'est justement pour que même les
hyperbates qui, du fait { 15) qu' elles appartiennent aussi à I' usage courant,
passent inaperçues, soient rattachées à la phrase réguliere, {184) et qu' on ne se
contente pas de les reconnaitre chez Ies poetes comme [des tours] dont ils
auraient I'exclusivitél58. Ainsi l'organisation normalel59 [de (2)] donne:
semeron etheasámen se [adv. - vb. - pron. enclit.], avec I'adverbe appliqué au
verbe et le pronom dans Ia position normale d'un enclitique, ou encore, [pour
(1)] avec pronom orthotoné: katà sou {5) elálesa [prép. - pron. orthotoné -vb.],
ou encare, [pour (3)]
kaí tu phílippon étheke:
kai éthekén se [conj. -vb. - pron. enclit.]. C'est comme si, à propos des
conjonctions connectives et subconnectives, on refusait de reconnaitre comme
établi leur caractere initial parce qu'on dirait: phOs estin, ei heméra estín [il y a
de la lumiere, s'il faitjour]. En fait, c'est uniquement affaire d'arrangement [des
phrases]160 { 10) si ei heméra estín [s'il faitjour] est en deuxieme position, mais
cela ne suit pas le cours [naturel] de la signification: en effet, la pensée admet
d'abord ei heméra estín [s'il fait jour], et ensuite phos estin [il y a de la
lumiere]. Aussi n'est-ce pas du tout parce que la conjonction connective ei [si]
170 IlEPJ IYNTAEEill: B

ittuaíç, 1caÍ'to1 ytvÓµtvoç icail Últotaict1icoç evíotE, o'í tE 1tapà toutov


foxqµcmaµÉvoi.
IS § 78. 'Op0otovoi:>vtal mi OOQl EK 1tpoümipyµÉvr\ç xáp1toç tiiv ivavriav
ô1á6to1v óµol..oyouo1v, eµoi. ttól..µ11oev taüta 1to1ijaa1, iJit
185 'Ímɵnvev újip\oa1. Ka\ ompf:ç on ouvtEÍVEl nál..w en\ tov 1tpot1p11-
µtvov Â.Óyov· to1oi:>tov2 yáp ionv· ã),}.,oy IÕ<pt1Â.Ev Ú~píaa1, ouic ɵE tov
1tap' a\itéi> tíµ1ov. 'O a\itoç /..ó-yoç Kai e1ti tii>v 1tapal..aµ~avoµÉv(l)v ÉK
1tpOÜlt1"1 pyµÉVT'I Ç áôudaç, Ôei EµOÜ ÔpÔlV'tO~ b:eÍVOV aÍICÍÇea6a1·
ouK ãl..1..ou yàp i\ ɵoú tou 1tpoaô1K118ivtoç.
§ 79. '0p0otovtia0aí <paOt icai tàç ltEltÂ.EOVaKUÍaç, Ài:y(I) tiiv tµeio
Kai tàç óµoíaç, 1távu t\iÂ.Óy(l)Ç, 1tpii>tov Ka0o3 o\ivtot1 1tál..1v ;, ev a\ita'iç
ÔUWWÀij,
ÉÍVEK' ɵE'io KU\Õ; m\ 'AAE9ív0pou oo' ápxfl;4 (Z356).
10 (Ou toi:>to ÔÉ <pT1µ1, Õtl i:.àv5 µTi µEtà toÚ \ Â.ÉyT11al, ou 1távt(l)Ç óp0oto-
V!l0íiattal, im:i i&rli icai wõíxa toú l,
aÉo ô' ÉÍVEK' ciut1Í u:ltÓÀEµó; 'U: (Z 328}
npóô,,l..ov yàp Kai EK toú 011µaivoµÉvou Kai toú EVEKa auvôfoµou, Ka600ç
EltEÔtÍÇaµtv.) Atútepov ouK ÍÍM(l)Ç oÜte 1tÂ.tÓvaoµá nç É1t1vofioe1ev
15 oiítt EvÔE1av, ti µTi 1tpÓttpov Ti ipwvii ÓÂ.ÓKÂ.l]poç É1t1Ôe1xSeí11. 'íva <µTi >6
to fyyevóµevov 1tá8oç to EtEpov áitotpÍ\jll]tai, Â.Éyw tiiv evÔEtav i\ tov
1tl..tovaoµóv. Kai 1ttp1ooov tiç to to1oúto 1tapan0to0ai· ó yàp l..óyoç
~- Oux\ ouv 1tl..tovaaµoç Éyytvfiattm f.v ávtwvuµímç o\Jx\ au-
186 tijç 1tpÓtEpov ÉvtEÂ.ouç oií011ç · ÉvtEÀ.i,ç ôf:7 Ka0Eatíôaa µóvwç óp0otovou-
µÉVTI foriv. 'Yy1ii>ç Õ.pa to iyy1vóµEvov 1tá8oç óµol..oyEi ól..óicl..11pov to
Cup' OUÉ:yÍvEto8 · ~aav ÔE ÉvtEÂ.E\ç ai auv téi> E Â.EyÓµEVal, ica\ oÜtCllÇ ai
1tÂ.Eováaaom µóvwç óp0otovoúvtat. Tpítov to µÉy1otov µiyt0oç tii>v
EyKÂ.micii>v tpíxpovóv Éati· 1téiiç ouv ii EJ1elo Eyd16fiattai; - 'AJ...I..' ouôf:
ii aâl:>9, icâv tpíxpovoç n· ti yàp tà EyKÂ.l't!ICà µÓpla icatá<popa Éit\ 10
touç Uánovaç xpóvouç. ltÍi>Ç ouxi ai ltÂ.Eováoaom XPÓV(!l ávtwvuµ Ím
Eiç to Évavtíov tijç fyicl..íaEWç µetaotfioovtat; -
§ 80. Kai ó toú E ôf:
1tÂ.tovaoµÓç, F:v 'tft Ei - f:oi Kai Eti F.v miç auÇúyo1ç iyy1vóµevoç, 1tol..l..êi>
10 µâM.ov àt1a1tfxtml 1 tiiv óp0i,v tácnv. Ei yàp ai á1to toú E àpxóµevm

1. KQl A (? - le mot est presque totalement effacé) : om. LCB.


2. TOLOÍITOV LCB : TOLOVTOS A.
3. KaBô LCB : Ka0ov A.
4. àpxfis ALCB et quelques rares témoins du texte de l'/liade (cf. li. 3.100, 24.28): áTT)S
quasi totalité des mss de l' lliade.
5. (àv R. Schneider: Kliv ALCB
6. µfi add. Uhlig.
7. BE LCB : 811 A.
8. ÉyLVETO A"" : Éyfll€TO ApcLCB.
9. ou& fi oé1o Sophianos : oú Bél\onr ALC, oú Brl\cm B.
10. brl conj. edd. (cf. Uhlig dans l'apparat, renvoyant à Adverbes 189,28): rrrpl ALCB Uhlig
(dans !e texte).
11. tmcmâTm CB Bekker, Uhlig (avant repentir): ETTLTácrcrrTm AL Uhlig (repentir,
ORTHOTONÉSE ET ENCLISE DES PRONOMS 170

se trouve parfois postposée 161 que cela l'empêche d'être prépositive, et il en va


de même pour les conjonctions formées sur ei.
4.5. Orthotonese affective (§§ 78).
78. { 15) On recourt encore à l'orthotonese des pronoms [indiquant des
personnes] qui, ayant précédemment accompli un bienfait, déclarent subir un
traitement opposé: emoi etólmésen taúta poilsai [à moi (accentué) il a osé faire
cela!], emé {185) hupémeinen hubrísai [moi, il n'a pas hésité à m'insulter !].
Cet emploi, c'est clair, s'explique encore par la raison invoquée plus haut; on
veut dire quelque chose comme: c'est un autre qu'il aurait díi insulter, et pas
moi, qui me suis bien conduit envers !ui. Même raisonnement pour les
[personnes] qui ont été précédemment victimes d'une injustice: deí emou
horontos eke'inon aikízesthai [c'est sous mes yeux à moi (accentué) qu'il faut
châtier cet homme] : {5} pas sous les yeux d' un autre que moí, qui fus la
victime de !'injustice passéet62.
4.6. Les variantes pléonastiques des pronoms sont orthotoniques (§§ 79-80).
79. Sont également orthotonées, dit-on, les formes pléonastiques [des
pronoms] - j'entends les formes emeio [de moi (gén. épique)] et similaires.
C'est tout à fait logique; [voici pourquoi]. Premierement, ces pronoms
comportent la [valeur] oppositive:
heínek' emeio kunõs kai Alexándrou hének' arkhts [li. 6.356]
[à cause de moi, la chienne, et à cause d' Alexandre par qui tout a
commencé].
{ 10) (Je ne dispas que, sans !e i, J'orthotonese de ces formes soit exclue; voici
un exemple sans i:
séo d' heínek' aüt~ te pólemós te [/l. 6.328]
[c'est à cause de toi (accentué) que la clameur et le combat ... ] ;
il évident qu'ici [l'orthotonese] est due à la fois au sens et à la conjonction
héneka [à cause de], comme nous J'avons montré.) Deuxiemement, on ne peut
reconnaitre un exces { 15} ou un défaut sans avoir auparavant établi quelle est la
forme pleine: si<non>, une altération - j'entends par exces pléonastique ou par
défaut - chassera l'autre; il est superflu de citer ici des exemples: l'argument
est évidentt63, II n'y aura donc pas pléonasme dans un pronom qui n'aurait pas
{186) d'avance sa forme complete; or, étant complete, celle-ci ne peut être
qu'orthotonée. Maintenant il est logique que l'altération qui se produit [scil. !e
pléonasme] préserve intégralement la forme de base: cette forme complete étant
la forme en e [orthotonée], les formes pléonastiques [en e+ i] ne peuvent être
qu' orthotonéest64. Troisiemement, la longueur maximal e des {5} enclitiques est
de trois tempst65: comment des lors eme'io pourrait-il être un enclitique? Selo,
d' ailleurs, bien qu' il n' ait que trois temps, ne !e peut pas non plus: si en effet les
enclitiques ont tendance à avoir un nombre de temps moindre, comment se
pourrait-il que les pronoms comportam un temps pléonastique ne passent pas au
statut opposé à !' enclise ?
80. Quant à !'e- pléonastique qu'on a dans heé heof [pron. accent. de 3• pers.
acc./dat.] et dans les [pronoms] de cette série, {10} il entraine à bien plus forte
raison l' orthotonese. Si en effet les pronoms qui commencent par un e-
171 ílEPI IYNTA.::Eru: B
civtwvuµícu, ÍlVÍKa É'yJCÀ.Ívovtm, 7tapacp0EÍpouai to E, cÍ>ç iv i:ép ôóç µot,
ã1:ouoóv µou, nwç ai tovto 7tÀ.Eováoaoa 1 oú tà cvavtía i:íiç Éy-
KÀ.ÍOEOJÇ Cma\TipmxnV, mSáittp !Clll Ev toÍÇ 7tpoKE1µÉvolÇ roeÍÇcxµEV;
§ 81. 'AJJ..à. 1:a\ ai ou\JCa\ to\> 7tpCÍl'tou JCa\ ÕtutÉpou 7tpoo<Íl7tou µó-
15 vwç óp0otovouvtm füà tov tÓvov tí\ç aapEÍaç. Ilporn0Ét1otm yàp tà
É'yJCÀ.mJCà µÓp1a E7tl tÉÀ.ouç EXE\V tiiv ó!;e'iav, ft cpÚOEI ft ouváµEI (À.Éyw
oi: ouváµe1 01à tà 7tEpla7tCÓµtva), 'íva Íl i:ov i:óvou Úll:oai:pocpfi to µi:v
187 7tp01CE͵EVOV ó!;úVTI, aúto oi: µEi:aai:ftan EÍÇ aapt'iav 'tcXO\V' 07tEp E7tl
tí\ç vÕ>'iv 1:a\ aq>éii'iv oÚK fioúvai:o É'yytvfo0a1. -
§ 82. Ai yovv Katà
i:o tpíwv 7tpÓOW7tOV µóvwç É'yKÀ.mKa\ µÓvwç Kai ó!;úvovtm, ií i:r o cp w É
K<Xl Íl ocpco'lv· E7tEl i:íç Íl aii:ía 'tOV µ+, aapúvta0m aúi:áç; f'.v0evl 'tO
5 dµí Kai cpTtµÍ c01;úv0ti. 01à i:fiv E7tovaav aúi:o'iç EyKÀ.1a1v, KaÍto1 i:ii>v
pf]µá.i:wv lC<X't<XcpEpoµÉvrov EÍÇ i:fiv E7tl 'tÉÀ.ouç aaptiav. Tà núoµam OÚK
ECJ't\V É'yKÀ.l'tlKà füà 'tO aapúvea0m, 'tcX 'YE µfiv 7tapaKE͵EVa aúi:oiç áóp1ata,
i.nti µâÃ.l..ov i.v i:ép i:ÉÀ.E1 foxtv i:iiv ó!;riav. (Oú i:oui:o ÕÉ cpT]µ 1, éíi:1 i:à
áóp1oi:a µÓvwç i.yKÀ.mKá. fo't\V' áU' ri i:1 tfuv to10Útrov µopíwv É'y-
10 KÀ.mKÓV Eo'tl, i:o\Ji:o K<Xl aÓp1ai:Óv Eo'tlV, CÍJç 'tO ~À.9Év nç, ~Év
7tO'tE.) Kai ev0ev OEÍKVU't<X\ O'tl 'tO 'tÍÇ aop1atoÚµEVOV µâÀ.À.ov ó!;úi:ovóv
Ea'tlV, 7tEUO't\KOV oi: Ka0ta'tCÍlç i:ép À.Óyip < E7tl >2 tí\ç ápxoúa,,ç ó!;úvti:m.
"Eanv Kai i.JJ..l..a 1tapa0Éa0a1.
§ 83. Ilpo\Jni:ov otiv éíi:1 Ka\ Ti
iKt'ivoç Kai +, ottoç ávÉ'yKÀ.1i:o1 füà
15 'tOV aÚ'tOV À.Óyov, 7tpoan0tµÉVOU 'tOV on3 K<Xl ÔEIK't\K<XÍ EÍa1v· 'Í\v OE 7t<X-
188 pE7tÓµEVOV i:aiç E7tl'tE'taµÉva1ç Ka'tà oe'i!;1v 'tO µiJ 7tapacp0EÍpEIV 'tOUÇ
i:óvouç, Ka0cliç fon 't11Piiaa1 Éltt i:ii>v 7tpoKE1µÉvwv.
§ 84. ·o 7tpOKE͵EVOÇ À.Óyoç ávayKaÍwç CÍJç áva/..óywç Ti
OiliáaKE\
[<cxiJu7.. ainai:11:fi i:fiv Ey1CÀ.101v naptliÉÇai:o· +, yàp >)4 aúi:óç5 00Çúv0,, ·
ánÉwaw yàp tí\ç otí!;twç Kai +, µE'tMlllj/IÇ i:fuv Ka'tà i:o i:píi:ov 7tpÓaw-
7tOV, otç 7t<XPllKOÀ.oÚ0t1 Kai i:o É'yKÀ.Ívta0m. - 'A).).jf> Oià i:í E7tÍ tí\ç óvo-
µaai:ucri;7 oÚK É'yKÀ.Ívti:m; aacpi:ç éín 01' aúi:fiv i:fiv 7ttoo1v, Ka0ón Kai
Íl qm Kai Íl aú Kai ai aúÇuyo1. Tí oi'.iv ouxi Kai E7tÍ YEV1Kí;ç Kai õo-
nrii;; cpaÍT]µtv Civ Oià i:o i:ttpaXPovEiv. 'AÃ.Ã.à Kai in\ tí\ç iJµÕ>v Kai
10 ini i:fuv i:ti:paXPÓvwv i:à to\> l..óyou µáxei:m· ti yàp Kai i:fiv tá.alV

p. LXXll; la référence àW, l~ ltrmiyµaTOS 251,8 ne me parait pas convaincante).


1. lv6!v Sophianos : €6€V A, 88€v LCB.
2. E:rrl add. Uhlig.
3. Toü &n tcal MLKTlKCll AL : TOÜ r KCll &LtcTlKCll CB, 11n Toü T KCLl Õ!KTLKCll conj.
Lallot (cf. n. 171).
4. ai>Tóv - ti yàp add. Uhlig, sans nécessité (cf. n. 172).
5. ai>Tós ALCB :ai>Tóv conj. Stadtmueller.
6. áÀÀà-lyKÀÍ.vnaL (7) ALC: om. B.
7. /Jvoµa<YTLICÍ)S' L : ovoµaTLICllS' AC'.
ORTHOTONÉSE ET ENCLISE DES PRONOMS 171

l'éliminent en cas d'enclise - comme dans dós moi [donne-moi (inacc.)].


ákousón mou [écoute-moi (inacc.)] - comment ceux qui prennent un e-
pléonastique n'exigeraient-ils pas l'opposé de l'enclise (cf. ce que nous avons
montré ci-dessus)?
4.7. Les pronoms duels en nõ-, sphõ- (§§ 81-82).
81. Les duels [des pronoms] de premiere et de deuxieme personnes,
{ 15} étant barytons, ne peuvent être qu' orthotonés. En effet, c'est une
prédispositiont66 des mots enclitiques que d'avoir l'aigu sur la finale -
réellement ou virtuellement (je dis 'virtuellement' à cause des circonflexest67) -,
afin que le recul de l'accent fasse du {187) mot qui précede un oxyton, tandis
que l'enclitique lui-même devient baryton; avec nôin et sphôin [resp. pron. de
1e/ze pers. au gén.-dat. duel], cela ne pouvait passe produire.
82. A la troisiême personne, [les pronoms duels] sphõé [nomin.-acc.) et sphõín
[gén.-dat.] qui ne connaissent que l'enclise ne connaissent aussi que l'aigu
[final]. Quelle est donc la raison qui les empêche d'être barytons? La même que
pour {5} eimí Ue suis] et phêmí Ue dis] dont l'aigu final s'explique par l'enclise
qui les affecte, et cela alors que les verbes ont tendance à être barytonst68. Les
inquisitifs, qui sont barytons, ignorent l'enclise; mais les indéfinis qu'ils ont à
leur côté la connaissent, puisqu'aussi bien ils ont l'aigu sur la finale. (Je ne dis
past69 que les indéfinis soient uniquement enclitiques, mais que, si l'un des mots
de ce type { 1O} est enclitique, alors c' est un indéfini: ainsi dans êlthén tis [il est
venu quelqu'un (inacc.)], êlthén pote [il est venu un jour (adv. inacc.)J). On
démontre ainsi que le tís indéfini est oxyton, mais qu' il s' accentue de I 'aigu
<sur> l'initiale quand il a dans la phrase le statut d'inquisitift7o. On pourrait
citer d'autres exemples.
4.8. Ekeinos, hofitos vs autós (§§ 83-84).
83. II est évident que, pour la même raison, ekeínos [celui-là (baryton)] et
hoútos [celui-ci (baryton)] n'admettront pas l'enclise. { 15) À cette raison
s'ajoute qu'ils sont déictiques; or, {188) comme on a pu l'observer ci-dessus,
c' est une propriété des pronoms à déixis intensive de ne pas altérer leur
accent111.
84. Le raisonnement qui précêde nous oblige à admettre que I'accentuation
oxytone de autós [!ui (-même), anaph.) est réguliêre, {5} car la déixis est
étrangêre à ce pronom qui transpose des [pronoms] de troisiême personne eux-
mêmes sujets à l'enclisem. Mais pourquoi n'admet-il pas l'enclise au
nominatift73? II est clair que, comme pour ego [moí, je], sú [toi, tu) et les
pronoms de cette série, c'est le cas lui-même [qui explique cette restriction)174.
Mais alors pourquoi a-t-on la même [restriction) également au génitif et au
datif? Je dirai que c'est parce que ces formes ont quatre temps. Mais [dira-t-on)
cette explication est incompatible avec [le comportement de] hêmÔn [de nous
(gén.)] et { 10) des [autres] formes à quatre temps, qui, si elles ne perdent pas
leur accent, le déplacent sur !' initiale, comme dans : ákouson h~mõn [écoute-
172 CTEPI I:YNTA:::Eill: B
ouJC àico~uow, àU'I airrfiv2 yc µEtatt9Éaat Katà to ãpxov µÉpoç, Wç
Év tij> ãKouaov ;\µmv· ií-n:Ep ou 1tap111CoÃ.oú9Et JCa\ Én\ tfiç aincp i\
aincrii. Ka\ to toto'iitov ExEt àicol..oyíav· Eiç yàp imoatol..i]v 'ti]v to'ii
Aiol..tJCoÜ tà to'ii tóvou 1tapEitɵcp811. tnà to'iito Ti ait1at11Ci] 3
189 ittiixnç Wiol..u9Eiaa tii>v ɵ1toó1Çóvtwv, 'Akyw tfiç tE ltt<ÍXIElllÇ < JCa\ >4 tii>v
XPÓVlllV, àvayKaÍIJlÇ 'ti]v EylCÀ.tatv ltapEÕÉÇato. napaltEµlttÉov yàp ÉKEi-
VOV tov5 l..óyov, JCa9' ov ai yÉvouç itapEµcpat11Ca\ àvÉy1CÀ.1toí Eiaiv Ka\
Õtà to'iito OUK ÉyKÀ.ÍvE'tat ii aui:óc; . yÉvoç yàp OUK ÉltÍatai:at ii CylCÀ.tatç
5 oUót ã).)..o tt tii>v 1tapctoµÉvwv, &n:cu yE JCa\ Év 01JvÓÉaµo1ç Kal Pf1µaaiv
JCa\ Ett Év É1ttppftµaa1v iyJCÀ.mKà yívctcn JCa\ Év tptyEVEi tip-riç.

§ 85. EÍpfltat oi'.iv Õtà tÍ Ti h:eivoc; Kal Ti o.fito e; OUK ÉVEKl..íSnaav.


'AN..' ooo' OtE áp9pa Eiç aúvta!;tv clvtlllwµíaç 1tapal..aµ~<ÍVE'tat, CylCÀ.t-
OlV àvaÕÉXEtat, ou JCa9o yÉvouç fot\ itapEµcpattK<Í, àl..l..à JCa9o ãp9pa
10 Õvta tji cpÚOE1 àõuvatEi Eiç Cy1CÀ.1a1v 1tapal..aµ~<ÍvEa9m· tÓ1tov yàp ÉitÉXEt
ÉvavtÍov tji iyJCÀ.ÍaEt, 'Akyw t&v itpotaKttKii>v, ou µaxoµÉvwv t&v úito-
taK'tlKWv, bcc\ 00Çm6 µi] ɵitoóíÇE<rllat tà tfiç ÉyKÀ.ÍOEWÇ · iiv yàp JCa\
ai>tà 1tpota1CtlK<Í, 'ti]v µtv àvacpopàv Éit1atpÉcpovta Eiç tà 1tpo1CE͵Eva,
Év àpxii Õt l..óyou itapal..aµ~avóµcva EÍÇ aúvta!;1v i>11µattK"Í\V,

15 ilçµáÃa1t0ÀÂá
llÃáyx9ti (a 1-2),
i\µupí' 'Axawiç@..ye' f9iiKE(A2),
tfiç iyyivoµÉv11ç at1yµíiç Éitiµaptupoúa11ç tji àpKttKTI auvt<ÍÇE1 tii>v áp9pwv.

190 § 86. 'Op9omw'üvm1 Kat éíam OWIÓOaovtat tfi aUtóç f:mmyµatucfl,


i)É tt7 MupµtÕÓ\mal mcpámcEa1iiEµo\aUúi>(I112),
ao\ o' aUtijiµEÂÉail (0 231),
oi& aE'ii aUril; (E 327),
oUõ' Eµo\ aiJri{ll
9uµOç M O'tÍ"j9Eaat mõftproç (E 190-191 ).
Tá yE µiiv to'ii tpíto\l ouK i!;wµál..1atat <. . . . . . . . . . . . . . .
>9 1Ca8ót1 ouõ' ál..119+tç l..óyoç 1tapeõdx9n
'tO tàç KatàlO 'tO tpÍtOV ltpOOlllltOV óp9otoV1)9EÍaaç lt<ÍvtlllÇ µnal..aµ~ávEa9at

1. ili' LCB: om. A.


2. a.imív C : airró ALB.
3. ti alna.nK'/i AC': Kal ti alna.nK'/i LB Bek:ker, Uhlig.
4. Kal add. Uhlig.
5. TOV ÀÓyov icae' llv a.L Bek:ker: TOV xpovov >.oyov Ka.0o QL A (mais xpovov est biffé),
TOV xp6vov ov ÀÓyov ica.L al L, TOV xpovLKOV Myov Klll Ka.00 a.l CB.
6. Sól;ELE LCB Bek:ker : ôo~EL EL A, Sól;nEv Uhlig.
7.i')l n CB:i\ ln AL.
8. airr<ji ALCB: airríj Odyssée (c'est Calypso qui parle).
9. Lacune probable ici. La conjecture de Stadtmueller pour la combler ct>a.alv oilK 6p0Wç me
parait satisfaisante. Uhlig propose: KaBws b AplaTapxos Klll ol dno Tijs axo>.f)s
c/>o.CJLV, ols OlJ CJVyKQT<l6fTÉOV.
10. TàS KaTà Bekker: KaTà Tàs ALCB.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 172

nous]175; or cela ne se produit pas pour autbi [à !ui (dat.)] ou autoú [de !ui
(gén.)]. Cela aussi asa justification: c'est pour éviter l' [apparence d'un]
éolisme qu'on a renoncé au [déplacement] de l'accent176. Voilà pourquoil77
J'accusatif [autón], {189) affranchi de toutes Jes entraves, qu'elles tiennnent au
cas ou au nombre de temps, est nécessairement soumis à J' enclise. II faut en
effet rejeter l'argument selon leque! les [pronoms] qui connotent le genre ne
seraient pas sujets à l'enclise, d'oil suivrait l'absence d'enclise pour autós:
l' enclise ignore !e genre {5} ainsi que Jes autres accidents - tant il est vrai qu' il
y a des enclitiques parmi les conjonctions, les verbes, Jes adverbes aussi, et que
tís [quelque, quelqu'un], qui ales trois genres, admet J'enclisen8.
4.9. Les anicles enfonction de pronoms sont onhotonés (§ 85).
85. On a dit pourquoi ekelnos et hoútos ignorent l'encliseI79. Quant aux
articles, même employés en construction pronomina1e180, ils ne J'admettent pas
non plus - et cela non parce qu'ils connotent !e genre, mais parce que { 10) leur
nature d' articles leur interdit l' emploi enclitique; ils occupent en effet une place
qui s'oppose à l'enclisel81. Je parle !à de la place des prépositifs, mais les
postpositifs ne contredisent pas [la regle], bien qu'en apparence ils ne fassent
pas obstacle à l'enclise; en fait, ils sont eux-mêmes prépositifs puisque, si
J'anaphore qu'ils expriment est tournée vers ce qui précede, ils sont employés
en tête de phrase pour entrer dans une construction verbaJe182:
{ 15} ... hõs mála pollá
plánkhthe [Od. 1.1-2]
[(l'homme) ... qui si longtemps erra],
... hê murí' Akhaiols álge' étheken [Il. 1.2]
[(la colere) ... quí causa mille maux aux Achéens].
La ponctuation qu'on met [avant les articles postpositifs] témoigne en faveur de
leur position en tête de constructionl83.
4.10. Les pronoms renforcés par autós sont onhotonés (§§ 86-88).
86. {190} Sont également orthotonés tous Jes pronoms construits avec
l' appositif autósl84 :
eé ti Murmidónessi pipháskeai € emoi autôi [ll. 16.12]
[veux-tu révéler quelque chose aux Myrrnidons ou à moí (dat.
accent.) même ?],
soi d' autôi melétõ [Jl. 15.231]
[à toi (dat. accent.) même de t'occuper ... ],
... oude seú autes [ll. 14.327]
[ ... ni de toi (gén. accent.) même],
{ 5} ... oud' emoi autôi
thumõs eni sterhessi sidereos [ cf. Od. 5.190-191]
[ ... et moí (dat. accent.) même,
je n'ai pas en ma poitrine un cceur de fer].
II y a cependant une irrégularité à la troisieme personne <pensent certains, à ton
selon moi 185> dans Ia mesure ou la regle selon laquelle les pronoms de troisieme
personne orthotonés [chez Homere] se transposent obligatoirement { 1O} en
173 IlEPI I:YNT AE:Eill: B

10 Eiç auv6É'touc;. 'Qc; yáp ta't1 \j/Euôiic; Ú!tÓÀ.TJ\lllÇ Kai ovx CÍJç iÇroµal..ía&ri
191 lCCXt CÍJç ou 'tÓVO\l tvaUa'Yii altía yÍVE'tat auv6É'tO\l µE'tCXÀ.1Í\llE<llÇ, Eipfi<JE'tCXI
Ka'tà 'to EÇijç. 'Ev'tEÜ0Ev ouv ÉvEKÀ.ÍSTJ <'tO >1
àMiJ. oi aVuT>
ZEU; ÓÀ.ÉaE1E ~iTJv2 !tplv i\uiv 7tÍg.la yEVÉo6a1 (ó 667-668)

Eiip\xxÀoç ôE Éa'1ràv àproaáa0ro É1tÉE.oo1 (8 396),

~vr,0ii BE tCi
e
ciµcpl =ívw:; (t.49n
"IW:ryóv 't°EóóKEl.3 -ro
10 o\ 't aVuT> (E64),
0

ôiiíicovwç 'toÜ À.Óyou É7tt a7táv'trov àµoiroç . ''Ea'tm µÉV'tOI Ti <TÚV'taÇ1ç


Eiç Eµcpao1v 7tÀ.EÍova ó1aawl..fiç 7tapaÀ.aµ~avoµÉvTJ 4 , ɵE au'tOV E-tíµTJ<JEV,
ai: ainàv iµiµva'to.
§ 87. "Ev5 7tpotáÇ1:1 yoüv a7táV'totÉ tio1v ai
àv'trovuµ ía1, ica0à EXOV'tat wü óp0oü tóvou, iiíc; ye éódx0TJ icàv toiç
192 7tpoKEiµÉ\.oiç. Ei µÉV'tot tà tfiç ouV'táÇtroç àvaotpacpEÍTJ, o'ióv tÉ fonv
lCCXt ty,cl..ívro&.1-rfivàvuovuµiav,
mJUi>'t01 µm1ae· &xoç ro<Jt11X1 (1249),
amóv OE cppál;E.o0a1 Év Apytio1mv ~ (1680).
0

5 OU tomo 7 ÔÉ cpriµ 1, CÍJç oiJx o'ióv 'tE icai É7tt tfiç to1aÚ'tTJÇ ouV'táÇeroç
ópE)cnmriv, áM. · <Í>; àcpopµiiv exo ty,cl..íaE<llÇ Ti 'tOuxÍm"\ <JÚV!txÇiç
amóv µE 7tpcÍm<Jta <J\l\011'1otíiPa -yaÍaç
roô$1 'tt'µf\OÜXov8 (oiim Píndare, frag. 167 Bergk4)9.
- § 88. llpàç ÓE wuç oioµÉvouc; 'tiiv au'tóçIO ouµ7tapaÀ.aµ~áveo0at Eiç
10 ÔtaawA.Tiv yÉvou; auyictxuµÉvou ica'tà tr,v cproviiv ~paxUç àpicÉatt À.Óyoç,
iiíç yt Kai 7tpÓKEt tat, Wc; ou ÔÉOV'tat aí àvtrovuµ iai wü ÕtaatÉÀ.AoV'toç
to yÉvoc; ft imà óti:Ç1v 7tÍ7t'tOUOCXl ft U7tO àvacpopáv. Tí ó' iiv el7to1 'ttÇ
E7tt tfiç w1aii'tTJç ouvtáÇF.roç, of>.toc; ainóç, bcEivoç ainóç,
oo· amO;éycó(cp 201ouro321);

1. Tà edd. : om. ALC!B'.


2. La suite du texte jusqu'à 246,3 (Eiyf Kal) manque dans les mss LCB. Jusqu'à ce point, notre
texte repose sur le seu! ms A.
3. T 'l86Kfl Uhlig interprétant TE6oKEL A : Tf SoKfi Bekker.
4. irapa>.aµj3avoµÉVT) edd. : irapa)..aµj3avoµÉVT)S A.
5. tv irpoTáhL - Tóvou (14) A: textejugé corrompu par Uhlig, qui propose dele corriger
soit en tv irpoTáÇEL yoüv ó:iráVTOTf [flow) al áVTwvvµLaL [Ka0ô) lxoVTaL Ta\) àp0oü
Tóvou, soit en tv irpoTáÇEL yoüv ó:iráVTOTf <ÕTf> flotv al àVTwvuµlm [Ka0à) lxoVTaL
Toú àp6ol) Tóvov. Mais il n'est pas sfir qu' A. ait voulu dire autre cbose que ce qu'il dit: voir
la n. 186.
6. c'lvwyfv Iliade : c'lvwya A.
7. TOUTo APC: To Aac.
8. Eo&em Tfµfvouxov Apc: om. Aªc (glose marginale: mv&a.pou 11 XP'lOLS).
9. Pour l'amibution de ce fragment, voir note 187.
10. airrós edd. : auTov A.
ORTHOTONÉSE ET ENCLISE OES PRONOMS 173

composés s'est révélée inexacte. On montrera dans la suite que c'est là une
conception erronée, que cette régularité n' existe pas {191} et que la
transposition en composé ne dépend pas d'un changement accentuel. C'est cette
conception qui a fait adopter l'enclise [du pronom] dans:
.. .aliá hoi autôi
Zeus oléseie bíen * prin hemin perna genésthai [Od. 4.667-668]
[ ... mais à lui (dat. non réfl., inacc.) même
puisse Zeus anéantir sa force avant qu"il ne nous arrive malheur]
{5} et dans:
Eurúalos dé he autõn aressásthõ epéessi [Od. 8.396)
[lui (acc. non réfl., inacc.) même, qu'Euryalos sele concilie par ses
paroles],
tandis qu' on a orthotoné le pronom dans :
amphi he paptenas [ll. 4.497]
[regardant autour de soi (acc. réfl., accent.)].
En revanche, on a vu une anomalie dans:
{ 10} hol t' autôi [Jl. 5.64]
[et pour lui (dat. non réfl., accent.) même]:
la même regle étant appliquée à tous ces exemples. En fait, la construction [du
pronom tonique avec autós] s'emploie pour souligner une opposition: eme
autõn etímesen [c'est moi même qu'il a honoré], se autõn emémpsato [c'est toi
même qu'il a blâmé].
87. Dans la mesure ou ils sont orthotonés, ces pronoms se préposent toujours [à
autós], comme on l'a déjà montré plus hautl86. {192} Mais si la construction
subit une interversion, il se peut que le pronom devienne enclitique :
autôi toi metópisth' ákhos éssetai [/l. 9.249)
[litt.: pour même toi (dat. inacc.) ensuite ce sera une peine],
autón se phrázesthai en Argeíoisin ánõgen [ll. 9.680)
[litt.: il t' engage à réfléchir même toi (acc. inacc.), parmi les
Argiens, ... ].
{5} Je ne dis pas que l'orthotonese soit impossible ici, je dis que cette
construction est à 1' origine de 1' enclise:
autón me prótista sunoikistera galas
ésdexai temenoukhon [Callimaque, fr. *813 Pfeiffer, olim Pindare,
frag. 167 Bergk4:;;: 186 Schr.:;;: M.HAA 64 Puechl87)
[litt.: même moí (acc. inacc.), reçois-moi en premier comme colon
de cette terre et titulaire de cet enclos sacré].
88. Pour répondre à ceux qui se figurent que l'emploi de autós {10) a pour but
de distinguer le genre qui est indistinct dans la forme [pronominale], peu de
mots suffiront: comme on l' a vu plus haut, les pronoms, qui sont soit déictiques
soit anaphoriques, n'ont que faire d'un [mot] qui distingue leur genre. Sinon,
que dirait-on de constructions comme houtos autós [celui-ci même], ekeinos
autós [celui-là même],
hód' autàs egó [Od. 21.207, 24.321)
[moi même que voici] ?1ss
174 TIEPI I:YNTAEEru: B

15 cl>aívnai li· éín ica\ µi\ É1mnayµÉva1 liinp6pooaav 'to yÉvoç icat < ouic >1
ii.OrW>v Er:rn1 ica'là til yÉ\oç til
ʵEU li' EÂ.Eto µÉyav OplCOV (li 746).
Ilep1aaov i\'YT\tÉov itpÕÇ ~9E1Ç intoM11mç É1tt itf..Éov avt1À.É'ye1v.
§ 89. 'Op6o'tOVOUV'tal µóvooç icai OCJal ÉV 't<ji au't<ji ltpOCJ<Ím<p 'tO
20 /riiµa exouaw· ElyE tv 't<ji
193 at")'àpéíl;oµm(Alcman, frag. 54 Bergk4)
to µf;v ãÇoµa1 Év np<Í>t<p fot\ npoa<Ím<p, 'to lif: aÉ tv liEu'tÉp<p, ou µi\v
ivtiii
af:-yàp aiJtiiv =vrl EÍCJICE\Ç (v 313),
tó 'tE yàp Haicuç icai to aÉ tou a\itoii npoa<Ímou. ''E<m yE liii2 'fi\v
itpo'tÉpav CJÚV'taÇ1v ica\ iyú.ívaV'ta cpava1 ãÇoµa{ ae, ou µi\v 'fi\v lieu-
'tÉpav· ÉliEÍXlhi yàp ÉV'ttÀ.ÉCJtEpOV CÍlç aliÚVa'tÓV Ea'tlV 'tàÇ cXV'tCllVUµ Íaç
iyicl..16íjvm CJUVEpxoµÉvaç tOtÇ i>nµaa1v ica'tà to auto ltpÓCJCllltOV. Kai
Eveicá yE toú'tou µóvooç ai Tíjç Eu6daç c.Op6oTovouvto, i.1td 1táV'to'tE
10 auµcpÉpovtm 'tOtÇ pTJµamv ica'tà 'to a\ito 1tpÓCJooicov· 'tÜlv ye µi\v 1ca\ Év
µe'ta~áae1 y1voµÉvoov Écp1ic'tà 1cai tà 'tíjç É'yKAÍaeooç ÉyÍvE'tO. (Ou 'touto
liÉ «pT\µI, Wç itáV'tCllÇ EyKA.10iíaovta1 áicoa'tâCJm 'tOOv pnµá'tCllV, aU' Wç
Kal EVECJ'tÍ ltOtE autàç iyicl..ívea9m.) 'Yy1éõç ãpa ltMlV 1tpoael..6oiiam Kal
ai 1tÀ.<Íy1m totÇ pnµaCJl KCl'tà to a\ito icpÓCJCllltOV 'fi\v Óp0i\v avaliÉÇov'tal,
15 oii&-yàp oiili' ɵÉqniµ1ÀfÀaaµÉwv(N269),
Ç<aypri't'3, aUtixp ~ tµf: J..úooµm (K 378).
§ 90. Tà 'tíjç 'tOlaÚ'tT\Ç XPnCJECllÇ apxai:KÓYttpa Õvta 1tapEcp6áp11 µtta-
'YEVÉCJtEpov Émvon6EiCJT1ç tíjç ávt' a\itrov auv6Étou µetaA.n'l'eooç, eic; iiv
Kai µttal..aµ~ávoµev tàç 1tpoKtiµÉVaç auvtá!;t1ç. 'EV'ttu6ev youv ii 'Oµn-
20 p1Ki\ 1toina1ç áicpoalienç fot1 tí\ç auv6Étou xpnaeooç, Ka6o y1vCÍ>CJKt1 ii
icoína1ç to éµÉ fl'l'lµ1. Iacpf:ç yàp éín, ti civti tou t01oútou É1tevonlhiaav4
194 ai aúv6ttol, ltEplCJCJÓV EatlV auyxpíja9m tji cJ,tA.fl CJUvtá!';t1· KaKÍa yàp 'tO
tOIOUtOV, ibç yE5 tUKa1pÓ'ttpov úicf;p trov tOIOUtCllV icatà tà i:Çíjç tipnattm.
§ 91. "E'6EV ÔÍX> µÉpTJ 'Air(ou fmlV t0
ltUKÓaaoo t amnv (P 551),
Ka\ Ka'tà tOV itpoKE͵EVOV 'A.óyov, itávu cXKpl~ÉCJtatov Õvta, Kai Ka6o ÉV

1. oiiK add. Buttmann.


2. Si) Uhlig : µnv A.
3. (wyp€1T' lliade: (W'Yp€l A.
4. E1TEVOT\&i)aav AP<: EVOTJ&Tiaav Aªº·
5. Ws- 'Yf edd. : úlaTf A.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 174

{ 15} II est évident que même sans 1' appositif ces pronoms distingueraient !e
genre, et qu'il <n'> y aura [par ailleurs] <auc>un doute sur le genre dans:
emeu d' héleto mégan hórkon [Od. 4.746]
[il me (genre non marqué) fit prêter un grand serment].
Je tiens pour superflu de m'attarder davantage à réfuter des conceptions
stupides.
4.11.1. Orthotonese des réfiéchis non composés (§§ 89-90).
89. Sont uniquement orthotonés également les pronoms de même
personne {20) que Je verbelB9. Si dans:
{193) se gàr házomai [Alcman, frag. 54 Bergk4"' 47 Diehl "'70 (e)
Page]
[car je te (accentué) respecte],
házamai [respecte] est de la premiere personne, et sé [te] de la deuxieme, il n'en
va pas de même dans :
se gàrautenpanti eískeis [Od. 13.313)
[car tu te donnes à toi (accentué) même l'apparence de qui tu veux],
{5} ou eískeis [tu donnes l'apparence] et sé [à toi] sont de la même personne.
Eh bien, il est possible d'avoir l'enclise du pronom dans la premiere
construction: házomaí se [je te (inacc.) respecte], mais pas dans la seconde. La
démonstration complete a en effet été donnée que !' enclise est impossible pour
des pronoms qui vont avec des verbes de même personne qu'eux, et c'est
d'ailleurs la raison pour laquelle les pronoms au cas direct n'ont de forme
qu' orthotonée, car ils vont toujours {1O} avec des verbes de même personne
qu'eux19CI. L'enclise est possible en revanche quand le pronom est en [position
de] transitivité 191. (Je ne dispas que les pronoms ainsi à distance des verbes sont
forcément enclitiques, mais qu'ils peuvent l'être parfois.) II est dane normal
qu' aux cas obliques aussi les pronoms qui se rapportent à des verbes de même
personne qu' eux soient orthotonés:
{ 15) oude gàr oud' emé phêmi lelasménon (émmenai) [/l. 13.269]
[non, j'affirme ne pas avoir, moi (acc. accent.), oublié],
zõgrelt', autàr egón emé lúsomai [/l. 10.378]
[prenez(-moi) vivant, et moi je me (acc. accent.) racheterai)l92_
90. Ces demiers [tours] représentent un usage ancien qui s'est perdu par suite de
1'invention récente de la transposition, que nous pratiquons dans ces
constructions, [des pronoms simples] en composés. {20) Mais la poésie
homérique n'a que faire de l'usage des [pronoms] composés, puisqu'elle connait
!e [tour) emé phêmi [litt.: j'affirme moi (pron. simple)). [Inversement) il est
clair que si c'est comme substituts [des simples] dans ces [tours] qu'on a
inventé { 194} les composés, il ne peut plus être question de recourir à la
construction avec pronom sim pie: e' est là une faute, comme naus !e dirons par
la suite en un lieu plus approprié à unte! sujet193.
4.11.2. Homere ne connalt pas les réfiéchis composés (§§ 91-94).
91. II suit de !à que dans:
pukásasa he autén [/l. 17 .551]
[(s') enveloppant elle même]
{5} he aut~n représente deux parties de phrase. Cela ressort à la fois du
raisonnement, tres rigoureux, qui précede, et du caractere indiscutable de la
175 DEP 1 IYNTA:::Eill: B
taiç ã!J...alç 7tÀ.ayÍalç tà toü µtploµoü àvaµcpÍÂLKtá Éanv ('m yàp ainoú
ionv Kai Éoi ainq,), ÓitÓ'tE icai ica'tà óeún:pov npóownov IÍlç napa-
0foEwç OOOTJÇ ÉvÉ0TJKEV tov yáp oúvõtoµov,
ai: yà.p aÜtil\' 1tCXVti EÍOICEIÇ (v 313 ).
10 Ilpocpaviilç oi'iv À.ÚEtm to àµcpÍ~oÀ.ov trov 7tpo1mµÉvwv àvtwvuµ iíilv Ólà
tfiç ávaµcp1À.É1CtO\l 7tapa0ÉaECllÇ tÍilV c'íÂ.À.rov 7tÀ.ayÍwv. '0 autOÇ À.Ó'yoç
ICCXlÉ!ti wU
ICCXl µaxóµTJVICIXt' Eµ' aútàvÉycÍ>(A27J)-
ICatà yàp 7tapá0to1v tà tfiç ouvaÀ.1cpfiç ÉyÉvEto, toü 7tÀ.fjpouç Õvtoç
15 iµt: aútóv, wç exE1 to

195 ~ 1 µfinço'aVtàv1CtEívn&Wp(1406)
ICIXl
Et µEvOfi etapÕvyt KrÀEÚf:t' Eµ' aúWv2 ü.io6a1 (K242).
f;cp. Ülv ICCXt EylCÀ.ltllC!ÓtEpov 7tapEÀ.ficp0TJOCXV ai àvtwvuµ im, ICCXÍ1tEp É1t1-
tEtayµÉva1· óp0otovTJ0Eioa1 yàp IÍlç à1CataÀ.À.fjÀ.o\l À.Ó')'ou eµcpaow i:7to1oüvto.

§ 92. t.w mi. µátrjv u'x t0UXÜta úit •E:víwv~


tiiv cMoü cpV.É.El (1342),
a\nóv µ1viWi'YflmvànKEÃincn óaµáooaç {Õ 244).
10 µi:ya µEv ICÀ.Éoç cMíiç
1tOlEÍ11l1 (13125-126),

196 ICCXl (ÍÂ.À.a 1tÂLiota. '.Qç yàp Év 'taiç 1tp01CE1µÉvmç auvtá.ÇE01V àltEÓEÍÇaµEV

on ÉK 7tapE7toµÉvwv 'tép À.Ó'y'{J ÉÀ.À.EÍ7touom ÀÉÇE1ç vooiivtm, 'tov aiitov


õn tpÓ7tov Kai. E7tt toútwv fotw [ÕTJ ...P =paoti\oa1. IuVTJ0ÉatEpÓv 7tWÇ ÉÀ.-
ÂL17tn1CÓÇ Éanv tíilv 7tPOKEiµÉvwv µopíwv, àpKo'ÍlµEVoç õ1à ti\ç ouvtá!;twç
5 'tOÜ 'Aáycro '!O À.Eiltov ɵqxxvíom,
aircO; vüv \'.& 1!éi\µa <.9 443 r
Í1 yàp QV'tÓÇ auµcpÉpEtCXl taiç Óp0otovouµÉVCXlÇ àvtrovuµÍatÇ, ICal tO µf:v
\& Ó'Ílvatat µ Í1 ÉÀ.ÂLÍ1tElV, tÓ YE µ nv aút0ç Íl>E 7távtCllÇ ÉÀ.À.EÍ1tEI ti/f
oÚ· ElÇ yàp tOÜtO Í1 ai>tÓÇ OUµ7tapaÀ.aµ~áVEtCX1 ICal ICCXtà tO 7tpÍiltOV
10 ICat OEÚ'tEpOV, 'íva tàç OUVOOOCXÇ àvtrovuµÍaç op0otovfion. '0 aiJtÕÇ À.Ó'yoç
ICCXl Élti 'tOÜ
a\niiçÉK<ávoil>&Ka(õ649)-
7táÀ.1v yàp µÓvov to pfiµa OU À.EÍ1tE1, to µÉvtOI oÀ.ov5, IÍlç 1táÀ.1V Ey1CEl-
µÉv!1ç 'tÍ\ç <cMóc;>6, a\nOç ~OÍ liéàm. ÜÜt<Oç ExE1 ICCXt tD

1. ~ Odyssée (edd.) : i1 Od. (mss), n A Uhlig.


2. KEÀEIÍn 'lµ 'airrl>v Uhlig: KEÀEIÍETt µ 'ciirrôv mss de l'lliade, KEÀEV€ eµmrrov A.
3. ÔTJ suivi d'une rature de 3 lettres A: suppr. edd.
4. T'iJ edd.: TO A.
5. ÕÀDV edd. : OÀW A.
6. airrós add. Ponus.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 175

partition aux autres cas obliques (on a en effet héo autou et heol autbil94). II
arrive aussi [au Poete], en tant qu'il a affaire à une juxtaposition, d'insérer la
conjonction gár [car] dans le tour à la deuxierne personne:
se gàrautên panti eískeis [Od. 13.313]
[car tu te donnes à toi même l'apparence de qui tu veux].
{10} II est clair en tout cas que l' arnbigu:ité qui pese sur ces pronorns est levée
par la forme indiscutablernent juxtaposée des autres cas obliques. Le même
raisonnernent s'applique aussi à:
kai makhómên kat' ém' autõn ego [II. 1.271]
[et rnoije combattais pour moi même];
la contraction19s s'est produite dans le [tour] juxtaposé, dont la [forme] pleine
est { 15 } éme autón. II en va de rnêrne dans :
{195) e me tis s' autõn kteínêi dóiõi? [Od. 9.406]
[ou bien toi même quelqu'un cherche-t-il à te tuer par ruse ?]
et dans:
ei men de hétarón ge keleúet' ém' autõn heiésthai [II. 10.242]
[puisque vous rn'invitez à choisir moi même rnon cornpagnon].
lei, on a même fait des pronoms des enclitiques, malgré la présence de
I' appositif: {5} e' est que le pronom orthotoné y donnait l'irnpression que la
phrase était incongruenteI96.
92. Aussi bien est-ce sans raison que certains ont ajouté une aspiration [à
autósl97] dans:
ten autou philéei [II. 9.342]
[(chacun) airne la (femrne) de (soi) même],
autón min plêgeisin aeikelíêisi damássas [Od. 4.244)
[s'étant infligé à !ui même d'horribles coups],
{ 10} méga men kiéos autês
poieltai [Od. 2.125-126)
[il se fait d'elle un grand renom],
{196} et dans une foule d'autres passages. En effet, on peut rnontrer ici, comme
on l'a fait plus haut sur d'autres constructions, qu'on supplée rnentalement des
rnots ellipsés qu'on tire du contexte. [Le Poete] a en quelque sorte l'habitude de
faire I' ellipse des pronoms, s' en rernettant à la construction {5) de la phrase
pour révéler ce qui manque; ainsi dans :
autos nun íde pbma [Od. 8.443]
[(toi) même, surveille maintenant le couvercle].
Autós se joint en effet aux pronorns orthotonés, et rnême si íde [surveille] peut
bien n'avoir rien d'elliptique, autos íde [ ... même surveille] est !ui forcérnent
elliptique de sú [toi]; car si, à la premiere et à la deuxieme personnes, on ajoute
autós, { 10} c'est précisément pour conférer l'orthotonese aux pronoms qu'il
accornpagneI98_ Le même raisonnement vaut pour:
autos hekOn hoi dôka [Od. 4.649]
[(moi) même, je le !ui ai donné de plein gré];
lei encare ce n'est pas le verbe qui par lui-même est elliptique, mais bien
l'ensemble, qui contient <autós>: autos egô hoi dôka [moi même je le !ui ai
donné]. Même chose dans:
176 nEPl IYNTAEEOI B

15 crUtéàvyàp à=l.óµdl' àippaôíncnv (K 27),


aiwúcniç Tijç auvtáÇUllÇ to fiµmv aútmv. "E<mv ouv oµoíroç l(Qt át\ t&v
ltp01CE1µÉvwv 0 3 4 2) to Mf\pEÇ 'tiiv Eol aino\i, WÇ "'(E ica\ KQtcl ltÂ:r]0uvt1-
Ki]V crúvtaÇw aq>â>v aútmv Kat aq>É.a't ain:oúc;. ·o a in:oç À.Óyoç Ka \ Én\ toü
criJtóv µ\V ltÀl1'YflCJlV (O 244),
20 táxa Tijç µív SuvaµÉVT]ç ava1tÂ.1]poiiv to ÂEÜtov Tijç àvtrowµíaç. Ilpoatí-
6rJµ1 tà 'táxa', btd ÉV ÉtÉpo1ç 1tapÉÂ.icouaa ciipíaictta1,
197 KàO ÕÉ µ1v crinóv
tiÀÚCJ<i> ljQµá!lcmn (cl> 318-319),

~ µiv crlrtàvnatpàc; Éáot!E µV1Jo0fiycx1 (O 118).


Oú µÉVto1 àv<Íylcr] Em toü

ltO!Ô1XX1$125-126)
À.EÚtE!v2 ti]v àvtrovuµíav, toii KOlEitat vüv Év taljl napa/..aµ(3avoµÉvou
têpyívEtal, ica0Ót1 icaí cpaµEV 11:01Eita1 àyopa EV laljl têp yíveta1.-
§ 93. To õE: µtiÇov, ai aúv0uo1 Õ0Koiia1v ÉvtEÂ.Éattpa1 dva1 Wià toü E
10 ápxóµtva1,
eriµ~ ical 1tpocpavE:ç éít1, d tà ÉvtEÂ.ÉO"ttpa t&v O"l(l]µátrov oÜltotE
nap' ain:ép eúpEBrt. oúõf: tà ú1toauV1]Â.1µµÉVa3, Elye navtoç 4 11E1tov0Ótoç
npoÜq>ÉatT]KE tà àÀ.ÓicÂrtpov. -
§ 94. Ei'.1tep ouv ical aúta\ ai ÂÉÇt1; Oià
ti\ç tfuv aut../..a~iôv auµµEtpíaç icai to 11:/..rováÇov ÉmÕEÍICV\lvtm ica\ i:o
15 ÉvÕÉov, oú ~ímov Katà to iÇ aútfuv ÉquÇ11µÉvov tj\ auµµEµEtpl]µÉVU
tfuv ÂÉÇErov auvóS<p icai to 1tÂ.EováÇov icai to f..Einov ÕEÍICV\la0a1. 'EÕEÍ-
Çaµev <ili; icai É1tiS tiôv áp0prov toü À.Óyou to tÍ\pl]µa ávtnf..i\pou tà
ÂEÍnovta áp0pa· oú 1tapTJÂÂ.ayµÉvov o\iv Kai to ÂEÍ1tE1v taiç to1aútmç
ávtwvuµíaiç toúç 11po1Ct1µÉvouç /..óyouç.

198 § 95. Ei'.1tep ouv ai icatà to 1tpfutov Kai ÕeÚtEpov 1tpÓO"WltOV op0o·
wvoÚµEvat ávtrovuµ Ím Eiç aúv0etov µe-tal..aµ~ávovtm auvóvtoç toü
in'!µatoç iaapí0µroç Katà to aútà 11póaro1tov, Kai µÉvoum icatà ti]v aúti]v
à1tÀ.ÓtT]ta toü pi\µatoç Év É"tÉp<p 1tpoa<Íl1tljl voouµÉvou, Ólç tà
i.µEii õ' OOtà µo\Mro 'Ax.mfm
ilÃ.Eto (1335-336),
aEii õ' btEi il;W:w ~ (íl 754),

1 fo cdd. : rnu A.
2. ),,dnnv edd.: ÀElTTEL A.
3. únooWlJÃlµµlva edd. (cf. 176,4; cf. aussi C. 231,3, ou A présente la même faute
d'iotacisme qu'ici): tJTTOOVVH>.l]µEva A.
4. naVTàs Sylburg, Bekker: naVTws A.
5. €nl Sophianos : Sta A.
ORTHOTONESE ET ENCLISE DES PRONOMS 176

{ 15} autôn gàr apõlómetha aphradíeisin [Od. 10.27]


[c'est par nos folies à (nous) mêmes que nous nous sommes
pe.rdus];
la construction réclame hemôn autón [à nous mêmes]. Pareillement, dans [Il.
9.342) cité plus haut, la forme pleine est ten héo autoú [sa (femme) à soi
même]. Même raisonnement encore pour:
autón min plegeisin [Od. 4.244],
{20) quoique mín supplée peut-être ici le pronom ellipsé. J'ajoute 'peut-être'
parce qu'en d'autres passages on trouve [autón] redondant:
{197} kàd dé min autón
eilúsõ psamáthoisi [/l. 21.318-319]
[je le roulerai lui même dans le sable],
eé min autim patràs eáseie mnesthênai [Od. 4. 1 18]
[ ... ou s'il le laisserait lui même faire mention de son pere]199.
En revanche, dans :
{ 5} méga men kléos autês
poieftai [Od. 2.125-126)
[il se fait d'elle un grand renom],
il n'est pas nécessaire de voir une ellipse du pronom, car ici poieltai est pris
comme équivalent de gínetai, comme lorsque nous disons poieftai agorá [il se
fait un marché] au sens de gínetai [il y a (marché)]200.
93. Un [argument] plus probant, c'est que les [pronoms] composés ont
apparemment leur forme complete quand ils commencent par un e:
{ 10} heautoú i!kousen ho defna [Untei s'est écouté lui-même], heautoits
húbrisan [ils se sont insultés eux-mêmes), heautàn etímesen [il s'est honoré lui-
même]; or, ces formes completes ne se trouvent jamais chez Homere; donc,
bien évidemment, on n'y trouvera pas non plus les formes contractées - tant il
est vrai que la forme pleine préexiste toujours à la forme altérée201.
94. Si, dans les mots eux-mêmes, !e décompte des syllabes fait apparaitre !e
défaut comme le pléonasme, {15} il n'y a rien de choquant à ce que, dans ce qui
est une accrétion de mots202, le décompte des mots assemblés fasse apparaitre
l'ellipse comme le pléonasme. Nous avons par ailleurs montré à propos des
articles que la considération du contexte [pennettait de] suppléer les articles
ellipsés203; il n'y a donc rien d'incongru à ce que les pronoms soient ellipsés
dans les phrases que nous avons citées.
4.11.3. Chez Homere, le pronom de 3e personne orthotoné n 'est pas forcément
réfléchi (§§ 95-102).
95. {198} Si les pronoms orthotonés de premiere et de deuxieme
personnes se transposent en composés204 quand le verbe co-présent est au même
nombre et à la même personne qu'eux2os, tandis qu'ils demeurent des pronoms
simples quand le verbe s'entend à une autre personne, comme dans:
( 5} emeu d' apà moúnon Akhaión
heíleto [ll. 9.335-336)
[à moí (accent.) seu! parmi les Achéens il a pris (ma part de butin)],
seu d' épei e;:életo psukhen [ll. 24.754]
[puisque à toi (accent.) il a enlevé la vie],
177 nEPI IYNTAEEill: B

1tâoa avaylCTJ Kai Eltl tOU tpÍtou !tpoo<Ímou tamov en::wpEtV, OUVE!ttOl(U-
0\ÍCnjç Kai til; EyyevoµÉvrJçJCPlÍOUilÇ. ( "E:nl mt' óp0mi'!ÓYovàvÉyvw<m><w>2
10 µvriatJÍpr.oot µcíxro6m, <iµuvɵE\Ut fil: o\ airtif> (li'. 214)
199 - to yàp ãµúvetv ev1tpoo<Ímcp3 têp "tiiç 'A0T]vâç WtEtKaa0dariç têp MÉVtop1
VOEltat, oú têp tOU 'OôuooÉwç. µi] ltEtOátw OE 'OôuooEUÇ i]µiv µál(E06at,
au'tcp yE µ i]v ൠÚvE1v - EÍJÀ.Óywç ti\ç àvtwvuµ íaç óp601:0VT]6EÍOT1Ç 1tpoç
ti]v àv·nô 1aotoÂ.-fiv tou iJµiv. )
§96. Toyàp
~ÓÂ.Íyovo\ itailia ro1KÓta yEÍvatO Tuôtú; (E 800)
Eiç oÍJv6EtOV µEtaÂ.aµ~ávEtat, EltEl tO 'YEÍVU'l:O taUtOV ~V 1tpi\011JltOV tÍfl
clVtlllvuµ tKÍfl• EyÉVVT]OEV yàp 1tatÔa ouôf: Kat' ÓÂ.Íyov OµOtOV Éautêp·
1tpÓÔT\Â.oV yàp ot1 iJ4 êmÂ.fi µEtÚÂ.T\lj/IÇ EtEpov 1tpóow11ov imayopEÚEt tou
Tuôfoiç. Ka i to
10 ltUJll(Ov ô' oUIC cXvtlÇ mAÉ.ot tpÍJÇovia5 Eal7!Óv (p 387)
µÓvwç àvtwvuµÍav éutÃ.íiv imayopEÚE1· ou yàp KÂ.T\tÉoç ó lttllll(Óç, 'íva
µi] autÓV, tOV KaÂ.Éoavta, Kata1tovfion, ElYE JCPEIÓ>ÔTJÇ i] avaÔol(i] tiõv
êÍÂ.Â.wv µEtaKÂ.Í\twv, tÉictovoç i\ iatpou i\ µávnwç. -
§ 97. OÜtlllÇ EJCEI

200 àMà tÓÔ •<fiµev >6 Eµoi 1t0Â.u ICÉpÔlov ,;& o\ a'1têp
Íi!tÂ.E'to (0 226-227),
11ávu '1y1iiiç tiàv àvtwvuµ 1iiiv to ÔÉov tou tóvou àvaôEÇaµÉvwv EVEKa
ti\ç 1tapaicoÃ.ou60ÚOTjç 1tpÕÇ êÍÂ.Â.T\Â.a ô1aotoÂ.í;ç, ouvOÚOTJÇ iin Kai. tfiç
ouµ 11 Â. o di ç . Kai f:11El 1táÃ.1v to ErW!o Ko1vov Katà àµq>otÉpwv tiiiv
àvtwvuµ1iiiv 11apEÂ.aµ~ávEto, ou ôuváµEvov hÉpq.7 1tpooxwpfiom Katà to
auto 1tpÓ011JltOV, 'íva tO oÚv6EtOV µEtaÂ.T\q>6fi, àvayKaÍlllÇ OUVEtÍ\pEI tàÇ
àvtwvuµíaç Eiç á11Â.ouv oxiiµa· EtYE to f:v tfi ouv6Étq> àvtwvuµiq. pfiµa
ou ôúvatai EtEpov 11póow11ov y1vc.ÍloKEtv, Ü>ç ôi: 11poEÍpTJtat, to ErW!o
10 icotvov Katà àµq>otÉpwv ElÂ.T\lttat, iixov ri]v ô1á6Eotv iiÇw0Ev tiiiv ôúo
1tpoo<Íl11wv, IÍ>ç EI nç Â.Éyo1 É'yÉveto Tp"IÍq>a>vt xaMõç, ÔT]Â.ovÓt1 \mó
tlVOÇ l!Eptotáowç. IlpoEÍpT\tat fü: Otl, Ei µi] ai ô1a0ÉoEIÇ t\Ç autiiiv téõv
1tpoo<Ímwv f:yyívovtat, àôúvatov f:1t1VOT10íivai ti]v oúv6ttov àvtwvuµ íav.
- ÜÜWÇ ExEl Kai. tO

1 ~En - t)µ1v (199,4) A: Uhlig, suivi par Kayser, R.Schneider, préférerait tire ces lignes
apres ciVTwvuµlav 200, l 3 ; voir ma note 2ffl.
2. TO add. Sylburg.
3. ev npoawn41 -Toii 'OBooaiwç (2) Uhlig (invoquant d'autres interversions: cf. n. cr. ad
65,6) : EV TTpoC7WTTC\) T'Í' TOÜ '08WC7EWS' VOELTQL, OÚ T'Í' Ti')S' 'Afhivãs cinnKaa0flC7T]S'
T<i> MtVTopL A.
4. t) Bekker (cf. déjà m• mg): T) Aªc (?), oú& Apc m•.
5. TpúÇoVTa cenains mss de l'Odyssée (d'autres ont Tpú(oVTa, aucun n'a Tpúl;avTa). leçon
défendue par Maas (1912:8) comme impliquée par la suite du texte d' Apollonius: Tpúl;avrn
A Uhlig.
6. t)µev lliade : om. A.
7. l:Tipq: Uhlig : htpw A.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 177

on doit de toute nécessité avoir la même chose à la troisieme personne - et


d'ailleurs l'usage le confirme206. (On a aussi une leçon avec pronom orthotoné
dans:
{ 10} mnêstiressi mákhesthai, amunémenai de hoí autbi [Od.
22.214]
[(qu'Ulysse n'aille paste persuader) de combattre les prétendants,
et de le défendre lui même )207,
{199) ou amúnein [défendre] s'interprete comme [rapporté] à la personne
d' Athéna qui a pris les traits de Mentor, et non à celle d'Ulysse: me peisátõ se
Odusseüs hemín mákhesthai, autôi ge men amúnein 'qu'Ulysse n'aille paste
persuader de nous combattre nous, mais dele défendre lui'; c'est à bon droit ici
que le pronom [hof 'lui'] est orthotoné, pour s'opposer à hêmfn [nous'].)
96. En effet, dans :
{5} ê olígon hoi paída eoikóta geínato Tudeús [ll. 5.800]
[c'est un enfant quine lui (accent.) ressemble guere qu'a engendré
Tydée],
[le pronom] se transpose en composé, car 'a engendré' est de la même personne
que !e pronom: Tydée a engendré un enfant qui ne ressemble vraiment pas à lui-
même [heautbi]; il est clair que la transposition [en pronom] simple renverrait à
une autre personne qu'à Tydée. En revanche, [le pronom] dans:
{10) ptõkhàn d' ouk án tis kaléoi trúxonta he autón [Od. 17.387]
[personne n'inviterait un mendiant pour qu'il le (accent.) ruine lui
même],
ne peut renvoyer qu' à un pronom simple: s' il ne faut pas inviter de mendiant,
c'est pour éviter qu'il ne pénalise, non lui-même, mais celui qui !'invite (ce
dernier ayant au contraire profit à accueillir d'autres invités: charpentier,
médecin, devin).
97. II en va de même pour:
{200) allà tód' <êmen> emoi polü kérdion êde hoi autbi
épleto [ll. 15.226-227)
[mais cela fut beaucoup plus avantageux <et> pour moi (accent.) et
pour lui (accent.) même.
II est parfaitement correct que les pronoms aient reçu l'accent qui s'impose en
raison de I'opposition qui s'établit entre eux, à quoi s'ajoute encore la
(5) coordination20s. Et comme epléto [fut] est employé en facteur commun avec
les deux pronoms, sans pouvoir se ranger avec l'un des deux à la même
personne, ce qui fonderait la transposition de ce pronom en composé, il impose
le maintien de la forme simple des deux pronoms. Alors qu'un verbe construit
avec un pronom composé ne peut connaitre d'autre personne [que celle du
pronom], épleto, comme il a été dit, {10) est pris en facteur commun avec les
deux pronoms, le proces qu' il exprime ayant son origine hors des deux
personnes - comme lorsqu'on dit egéneto Trúphõni kalós [(cela) s'est bien
passé pour Tryphon], c'est-à-dire du fait de quelque circonstance209. Or on a dit
plus haut que si les proces n' ont pas leur origine dans les personnes elles-mêmes
[auxquelles réferent les pronoms), le pronom composé est inconcevable. II en va
de même encore dans :
178 nEPI IYNTAEEru: B

15 éícrru; oí d:itÉotlCEV (1392),


oonç 'AyaµÉµvoVt EotKEV- ou yàp wv o /Jyyoç áitmtEi 'tO tov 1 'AyaµÉµvova
Émmp ÉotKÉVat, tOÜ Õonç Eltl 'tO aoplO'tOV O'l.lVtEÍVOV'tOÇ 'tOV
'tE o{ Eltl to mptaµÉvov 1tpÓaCJJ1tOV tOV 'AyaµÉµvovoç. -
wU; ô' frMr(oV2 ÇrooU; ocpícnv Epyál;Ea0m CÍYcÍ'fKll (Ç 272, p 441}
20 ou yàp ãyovtat oí aixµáÀ.roto1 'íva Éautoiç ÚitTJpE'téixnv, toiç ye µiiv
Eitticpaníoaotv. - OÜtroç EXEI icai 'º
201 oq>ÍOt ô' alnOlÇ ôai-ra 'ltÉYExl0a1 (Ô 683)-

ou yàp oi µvT]a'tÍ\pEÇ Éautoiç tà itpoç ~v ôaita eu'tprniÇouatv.


§ 98. niiiç oi'iv OUK aÀ.oyov 1tapaÔ1CÍ>KEtV ci>ç éiÀ.oyov to
oí t' a\mii. Eite\ oü n 0e.éiN EK 0É.a<pata iíOTI (E 64),
Katà 'tpÓ!touç itÀ.EÍovaç õuváµevov µâ.À.À.ov icmrop9éixJ9m3 t<Ílv itpOKEt-
µoov; Ei yàp ôii Kai tJv áÃ.Tjfü:ç to mÍvtCJJÇ tàç op9otovouµÉvaç Eiç
aúv0etov µewÀ.aµ~ávea9at, dxev Ú1to1tapaÍTI)a1v 'º
oxiiµa, ica9ón ai
OcpEÍÀ.o'l.laat (futaÇ)4 EyKÀ.ÍVE09at aitaÇ Eiç ápxnv 'tOV À.ÓyO'l.l ytvÓµEVat
Eiç óp0iiv 'táatv µE'taÀ.aµ~ávovta1, mç EXEl to
IO Í1,µÉaç ~píÇovteç (A 695),
Ê:µÉ ô' (yYCJJ mi itpooÉEll!EV (À. 91 )"
áÀ.À.à Kai au µ l'tÉitÀ.EK'ta 1. -
§ 99. Tó te auvepxóµevov pijµa 1tÀ.T19uvt1-
KÓv Ea'ttv, lxov ~v aúvtaÇ1v 'totaÚTI)v, .!µo\ ÉyÉvovto, ool ÉyÉvovto,
:?02 o{ ~· ó.1' o icai EVEKa tov totoútou µE'tatí6E'tat eiç 'º Euv!;ev,
'ívo: ÉvtKov yevóµevov O'l.lµq>rovíicrn icatà Év1icov tij>S ot t' aircql, ilç ltâcn.6
ica1eov Tpcóeoo1v Euv!;ev 1ea\ Éavtíp, i\ ci>ç o Koµavoç iv úitep-
~a tii> 'ÍÍKO'l.lEV, 'AÃ.E!;Õ;vÔpq> EtEIC'tlÍVatO vllaÇ ICQ\ fa'l>tij>,
ai ltÔm icaicàv TP<ÍJro<n "(Éwvro (E 63).
ci>ç q>ua1iciiç t1voç áicoÀ.ou6iaç vóµov 9eµÉVTJÇ tov itávtroç ~v 6p9iiv
'táa1v EV tpÍtOlÇ 1tpoaCÓ!to1ç avv0ÉtO\l ávtCJJV'l.lµ iaç µetáÀ.Tl\lflV oµoÀ.oyEÍV.
Ti yàp &v 1to1i\aetav f:1ti t<Ílv KaÀ.ouµÉvrov KTI)tlK<Ílv ávtrowµ1iiiv, Íiiv Ti
0fo1ç áitapáôeictoç f:yicÀ.micfiç 'táaeroç; f;qi' wv ye ôeõeiÇetm ci>ç Ka'tà
IO itâ.aav lt'tOOIV µEVOÚ<JTjÇ 'tÍ\Ç au'tÍ]ç táOECJJÇ tÓ 'tE émÀ.oVV axfiµa 'tÔlV
ávtrowµ 1iiiv eÜ!tapáõeictov icai E't17 to aúv0etov, tiiç tov />i\µatoç auv-

J. Tà Tàv edd. '. TOÜ TOV A.


2. ávayov A et la plupan des mss de l'Odyssée, cf. P. 43,21 (avay"'v A): líyayov Bekker,
Uhlig.
3. KQTúlp0WaeaL Bekker : KQTop9Wcr0aL A, KaTop6oücr0aL Uhlig.
4. lina~ A : suppr. Uhlig.
5. TQ edd. '. TOÜ A.
6. lís nâoL Uhlig : línaoL A.
7. ln Sophianos : cm A.
ORTHOTONEsE ET ENCLISE DES PRONOMS 178

{ 15} hóstis hoí t' epéoiken [li. 9.392]


[(qu'il en choisisse un autre) qui lui convienne]
[c.-à-d.] 'qui convienne à Agamemnon': Ie propos ne réclame pas ici
qu' Agamemnon se convienne à lui-même [heautoi], la référence de hóstis [qui]
étant indéterminée et celle de hof [!ui] étant la personne déterminée
d'Agamemnon. [Autre exemple:]
tous d' ánagon zõous sphísin ergázesthai anánkêi [Od. 14.272 =
17.441]
[ils les emmenaient vivants pour Ies forcer à travailler pour eux] ;
{ 20} Ies prisonniers de guerre ne sont pas emmenés pour travailler pour eux-
mêmes [heautoís], mais pour Ies vainqueurs. II en va de même pour:
{201} sphísi d' autoís daita pénesthai [Od. 4.683]
[pour (leur) préparer à eux mêmes le repas];
ce ne sont pas Ies prétendants qui s'occupent pour eux-mêmes (heautois) de Ieur
repas.
98. N'est-il pas, des Iors, aberrant de condamner comme aberrante [la Ieçon]:
hoí t' autoi, epei oú ti theon ek thésphata eide [ll. 5.64]
[ ... et pour lui (accent.) même, car il ne savait rien des décrets des
dieux]210,
{5} alors que sa correction peut s' appuyer sur plus d' arguments que celle des
exemples précédents? En effet, quand bien même il serait vrai que les pronoms
orthotonés se transposent forcément en composés, la forme qu' on a ici
trouverait sa justification dans Ie fait que des pronoms qui devraient être
enclitiques reçoivent l'orthotonese des lors qu'ils sont placés en tête de phrase,
comme dans:
{ 10} heméas hubrízontes [ll. 11.695]
[nous (accent.) maltraitant],
eme d' égnõ kai proséeipen [Od. 11.91)
[il me (accent.) reconnut et m'adressa la parole].
[Autre justification] encore: [le pronom hoi en Il. 5.64] est coordonné.
99. [On argumente :2111 le verbe qui va avec [le pronom] est au pluriel, la
construction étant emoi / soi / hoi egénonto [furent pour moi/toi/lui ... ].
{202} En raison de quoi on a substitué [à egénonto 'furent'] éteuxen [a fait]
pour que Ie verbe, devenu singulier, s'accorde au singulier212 avec hoí t'autoi
[pour !ui même]: hàs pâsi kakàn Tróessin éteuxen kai heautôi [(navires) dont il
a fait une source de malheur pour tous !es Troyens et pour lui-même]; ou avec
hyperbate, comrne l' entendait Comanos: Alexándrõi etektenato nêas kai heautôi
[il construisit pour Alexandre et pour lui-même des navires]
{5) hai pâsi kakim Tróessi génonto [li. 5.63]
[qui furent pour tous les Troyens source de malheur)213.
Tout cela comme si une loi reposant sur une régularité naturelle214 disposait que
I' orthotonese du pronom de troisieme personne appe!le forcément la
transposition en pronom composé. Mais que feraient-ils dans ce cas des
pronoms dits possessifs, dont la forme instituée n'admet pas l'enclise? On
montrera21s en effet que ces pronoms, { 10) qui gardent à tous Ies cas Ia même
accentuation [pour le réfléchi et le non réfléchi], admettent [de se transposer]
aussi bien en pronom composé qu' en pronom simp!e, la construction du verbe
179 DEPI !YNTA2Eill: B.

táÇEOOÇ 7tâv to to10Üto Õ1a.<JtEÀÀ.oOOT)Ç. - niiiç oi'iv OÚK Ct7taváyvroaµa to


ãMó: oi cxúup (Õ 667),
Kat eyKÀ.1a1v ávayvroa9Év, ávt1ÕiaataÀ.t1Kf\Ç ÉmqiEpoµÉVl)Ç tf\ç n pl v
15 i,µiv; - 'AitÓXPTI EÍÇ ÉvtEÀf\ li1áyvroa1v tà 7tpOKE͵EVa 'Íl7tOOEÍyµa.ta.
203 § 100. Oú µT,v 7tEPl<J<JOV fyylitÉoV 7tO.pa.9É<J9m to ruxplJatOV tfiç yevo-
µÉVl)Ç àqiopµftç Katà to tpítov, ioç to µE:v óp9otovoúµEvov Eiç to aúv-
9uov ÉX<ÍlPEI, to Õt µT, oÜtroç EXOV Eiç aitÃ.f\v µEtÚÀ.T)lfllV. - 'H Év
to'iç 7tp<Ílto1ç Kal ÕeutÉpo1ç itpoa<Íl7to1ç oúvta.Ç1ç itpoq>avEatátT) É<Jtlv ev
tE ti!i Õia~1~aÇoµÉvcp 7tpoa<Íl7tcp Éq>' EtEpov Kal ti!i µT, o\ítroç exovt1, ioç
ExEl tÕ
aE:y(xpiiÇoµai(Alcman frag. 54 Bergk4)

!O Ka\ tO

iµE:!..úooµai (K 378)'
to aúto Ka.l Éitl tciiv óµoírov. 'H µÉvto1 Katà tà tpÍta. itpóarona aúv-
15 ta.Ç1ç itávu 7t<Ílç É<Jt1v Õuaitapa.KoÀ.oú911toç · ita.µitÓÀ.À.rov yàp Õvtrov tciiv
tpÍtrov Ka\ Õlà µ1âç À.ÉÇEroç voouµÉvrov, À.Éyro tfiç irrlµanKf\ç ft Ka.l fo
tfiç ó:vtrovuµ1Kf\ç, itapEÍ7tEto õià tT,v Êitoúaav3 auvɵittroo1v tá tE Év
µna.~áae1 itpÓ<Jroita vooÚµEva Ka.l Etl tà Év tft aútoita.9eí~ tfiç aUtfiç
auvtá.ÇEroç exEa9a 14. -
§ 101. 'H iro ó:vtrovuµía. Ka\ ai aúÇuyo1 Ka.tà tàç
204 itl..ayíaç itpÓOT)À.ov on tpÍtou Eioív· àMà Ka\ to icÍJÕEta.1 Ka.\ aitavta
tà toiaÜ'ta Pftµata ÓµoÍOOÇ tpÍtO\l É<JttV 7tpO<J<Íl7tO\l, a
ÕT, Katà tT,v <JÚV-
taÇ1v tciiv àvtrovuµ 1ciiv õúo tpíta ito1Í)oE1, Ã.Éyro [v µE:v to Éic toú
ó:vtrowµ1Koú itpÓ<JroitovS, EtEpov õE: to ÉK toú pi)µatoç. ÍEvÍ)oetai yàp
eo ICÍIÕr:tai. i:v õuo\ itpoa<Íl7to1ç. autoú ici)õnai, õi · oli i:.µqia.víÇoµev,
<Õtl::.Ó tíç t1voç KÍ)Õum. 'AÃ.Ã.à KÚKE'ivo evÕtKtÓv É<Jnv tó tiva. E:a.utoú
KÍ)oEa9m, Ka.l Õftl..ov on oú Õ1' ãUrov itál..1v cruvtáÇtrov to to1oútov
eipi)aeta.1 ft tciiv a.útciiv· itál..1v yàp Éyyevi)oetm to to ICÍIOEta.i. "Ev9ev
oi'iv Õu0Éq>11Ctov iyívtto limyvciiva.1, 7tÓttpóv tíç nvoç KÍ)Õttm ft oií nvoç
!O µÉv, Éa.utoú oÉ. «l>ÉpE yàp tóv Eiíµmov Éa.utoú Ki)liea9m· tÍ iiv yÉvo1to
iíMof\tÕ
me\ ro icríõao t..inv (Ç 46 I i;
Ti toú TlJÃ.eµáxou, ica. \ itá!..w itpooexropt1 to

1. TTpOs TO add. Bekker.


2. à.U' €µ€ µev aá.waov /liade : aÀÀO µr au aClúlaov A.
3. rnoooav A : imoüaav conj. Sophianos, Sylburg, Bekker.
4. lxrn0at conj. Sophianos, Bekker: Àqrn0at A.
5 . TTpOOWTTOV Uhli g : TTpo<JWTTO\J A.
6. !ln add. Bekker (dans l' apparat).
ORTHOTONÉSE ET ENCLISE DES PRONOMS 179

permettant dans chaque cas de faire Ia distinction. Et faudra-t-il renoncer à voir


une Ieçon fautive dans:
aliá hoi autoi [Od. 4.667]
[mais à lui (inacc.) même],
[avec hoi] lu comme enclitique, alors que la suite prin { 15) hêmin [avant qu'à
nous ... ] fournit le terme opposé ?216 - C'est assez des exemples qui précedent
pour permettre un parfait discernement.
100. (203) Je ne crois cependant pas superflu d'exposer quelle serait l'utilité de
la prétendue regle qui a été proposée pour la troisieme personne, selon laquelle
le pronom orthotoné passerait au composé, et celui qui ne l'est pas se
transposerait en simple. Dans une construction avec des premieres et des
deuxiemes personnes, il est parfaitement clair (5) s'il y a ou non transitivité
d' une personne à une autre ; e' est !e cas dans :
se gàr házomai [Alcman, fr. 54 Bergk4 = 47 Diehl = 70 (e) Page]
[car je te respecte]
< en regard de : >
se gàr auti!n panti eískeis [Od. 13.313]
[car tu te donnes à toi-même l'apparence de qui tu veux],
{ 10) ou dans:
all' eme men su sáõson [ll. 11.828]
[eh bien, toi, sauve-moi]
en regard de:
eme lúsomai [Il. 10.378]
[je me racheterai];
et de même pour les cas similaires. En revanche, dans une construction avec des
troisiemes personnes, { 15} il est bien difficile de s'y retrouver, car elles sont
légion les troisiemes personnes signifiées par un seu! mot, j'entends verbal ou
pronominal, et, du fait de la colncidence existante, c'est à la même construction
qu'il échoit de signifier la personne transitive et la personne auto-passivem.
101. Le pronom héo [de lui] et les autres cas obliques de sa série (204} sont
clairement de la troisieme personne. Mais kédetai [il prend soin] aussi, et tous
les verbes ainsi [marqués]. sont également de la troisieme personne, et si on les
construit avec les pronoms [de troisieme personne], cela fera deux troisiemes
personnes, I' une étant celle du pronom, I' autre celle du verbe. On aura: {5} héo
kedetai, avec deux personnes [différentes] = autou kédetai [il prend soin de lui
(non réfl.)], qui veut dire que quelqu'un prend soin de quelqu'un [d'autre]. Mais
on peut aussi vouloir dire que quelqu'un prend soin de lui-même; or il est
évident que c'est la même construction, et non une autre, qui servira à le dire21s:
on aura encore héo kédetai. Du coup, il devient difficile de discerner si on prend
soin de quelqu'un [d'autre]. { 10) ou au contraire de soi-même. Mettons par
exemple qu'Eumée prenne soin de lui-même; l'expression ne saurait être que:
epei héo kédeto líen [caril prenait grand soin de lui (réfl.)]. Mettons maintenant
qu'il prenne soin de Télémaque, on verra encore apparaitre:
180
fm:\ Eo ia;&ro À.ÍT)V.
15 Ilpàç to tmomo ouv EutpmíÇ01vto a'í tE óp001ovoÚµEva1 Eiç to àµEtá~atov
toii 1tpoa<Ímou, À.Éyro EÍÇ to aúv0Etov, ai tE ÉyicÀ.1vÓµEvm dç
to t'utÃ.oiiv, toutfonv to 01af31f3aÇÓµEvov Eiç EtEpov 1tpóaro1tov.

§ 102. Kai to µi:v m9avov toii À.Óyou to1oiitov ~v. xPTi µÉvto1 tov
voiiv ÉltEpEÍaavtaç µfi Oià toú tÓvou ÔlooaicEa0m, Oià ôf: tOÜ ltaprnoµÉvou
20 À.Óyou, ica9á7ttp JCai Élt' ãÃ.À.rov CxltEÍprov àµqnf3ó/..rov Ôia1CpÍaE1ç
1tapÉltOVtat ÉK tÔlv ÉitaicoÀ.ou9oúvtrov toiç À.Ó'(otç, ouK iÇ ÉyKÀ.Íatrov
ouôf: iÇ àp9iõv táatrov. Ka9áittp ouv tfooµtv on, ti ical ô<inJ ttç EV
205 tft auvoúan táat1 Õlá1Cp101v tiõv àitÀ.iõv Kai auv9Étrov, àváy!CT) 1tâaa
imoatpÉl!lat tiç ov 1tpotictt9E͵t9aI À.Óyov· ai yàp 1Ctl)t11Cat tiõv àvtro-
vuµ1Ôlv tÓv<p ou ÔtoptÇóµtvm to Ôtaaov tijç µttaÀ.ft1t1troÇ exouatv,
OÜVEic' ãp. OÍJX <Í>rotpl xap1ÇóµEWÇ (v 265),
náp tE mm'(YÍTt<p 0paauµft&! mi rotÉp1 <Í> (y 39)'
OÍjÀ.ov yàp ÓJç ti/>2 Ea'l>tOU ICatà aúv9ttOV 1tpmpopáv, !Cai OUOaµÓOt ÉvaÀ.-
À.ayl\ toii tóvou 01Éatt1À.tv to al)µa1vóµtvov3 01áq>opov õv, to µÉvto1
Cx1CÓÀ.ou9ov 'tOÚ À.Óyou, <Í> XPli oµoíroç ltpoaavÉ;tovtaç ical Éiti tÔlV 1tpo-
1CE1µÉvrov àvtrovuµ 1iõv tautov àitottÀ.Eiv, Kai µl\ 1tapà tàç tiõv tóvrov
10 f.vaÀ.Ã.ayàç É1t1-capáaat1v ical tàç Ôlavoíaç í\ icai 1CataµÉµq>ea9m tàç
1to1T)tt1Càç auvtál;e1ç, o ti µl\ tft 1tpo1Ct1µÉvn tl)pftat1 imavtftaetm tà
toii À.Ó'(ou.

§ 103. 'AicoÃ.oú9roç itfov icai Éltt tl\v lCtT)tt!Cl\v aúvtaÇ1v tiõv àvtro-
vuµ1ÔN.
15 Ai lC"CT)ttKai àvtrovuµ ím ôúo ltpÓOrolta 1tap1atâaat, À.Éyro tó tE toú
Ktftµawç icai to toú Ktfttopoç, ÔEÓvtroç ical Év auvtáÇta1 tp1alv4 icata-
Ytvftaovtm, ti'yt ai toÚtrov 1tprotÓtu1to1 µovo1tpóaro1t01 oZiam ôúo auv-
táÇt1ç àveoÉÇavto, ica911>:; à1ttôeíx9l\. ffExt1 õf:S tà toii À.Ó'(ou tftôt· tà
206 pfiµata auvóvta taiç 1C"CT)t1Kaiç àvtrovuµ Íatç Títo1 ÉK toii 1tpoa<Ímou Éativ
toii UltO tiiv ictijatv 1tElt'tOl1CÓtoç í\ Éic 'tOU ICtT)OaµÉvou í\ ÉÇ ouôttÉpou
µE:v wútrov, f.Ç6 ã/..Ã.ou ÔÉ t1voç E'Çro9ev 1tapa/..aµf3avoµÉvou. - Kai
fon µi:v toú 1tp<Ótou ó ɵoç 'í=oç tpÉxe1, ó ɵÕÇ àypóç e\Mpopei·
ó autoç À.Óyoç icai Eltl OEUtÉpou leal tpitou. 'H to1aÚtT) O'ÚvtaÇ1ç 1tàv-
'tOlÇ Év àpGfi 1t"C<Óat1 fotív, ica9o tà pfiµata 1tÀ.ayÍmç µi:v ou auvtàaaovtat
icatà to auto 1tpóaro1tov, àp9aiç OE àitàvtotE. - Toii OE OEUtÉpou i:N
eµov àypov fo1tava, tov lµàv q>ÍÂ.ov Eiteiaa, tàv aàv uiàv
fmxí&uaa.;7. - Toii SE: tpíwu tàv ɵov uiàv iôíôaÇev, tàv aàv

1. 1Tpo€KH9dµr9a Bekker: 1TpoEKTL9rµr9a A.


2. Tci> edd.: TO A.
3. cniµmvóµrvov Sophianos, Bekker: cniµawov A.
4. Tp1ol N"' (cf. tribus Prisc.): no1v A•c.
5. lxn 8€ R.Schneider: lxnv A.
6. €/; conj. R.Schneider : im' A Uhlig.
7. €nal&uoas Ellebode : €nm&voa A.
ORTHOTONESE ET ENCLISE DES PRONOMS 180

epei héo kedeto líen [Od. 14.461]


[puisqu'il prenait grand soin de lui (non réfl.))219.
{ 15) Dans un cas parei!, il serait bien commode que les pronoms orthotonés
s'appliquent à la personne intransitive, je veux dire [se transposent en]
composés, et que les pronoms enclitiques se transposent en simples, c' est-à-dire
[en pronoms exprimant] la transitivité vers une autre personne.
102. Voilà donc quelle était la plausibilité théorique. Mais en fait il faut faire un
effort de pensée et attendre l'information, non de l'accentuation, mais du
{20) contexte; il en va ici comme dans les innombrables autres cas
d'ambigulté: la décision résulte de la logique du propos, eLnon de l'enclise ou
de l' orthotonese. Nous l' avons déjà dit: si on concede {205) que la distinction
entre [transposition en] pronoms simples ou composés dépend de I'accentuation
observée, alors il faut de toute nécessité revenir au raisonnement présenté plus
haut, et noter que les pronoms possessifs ne distinguent pas par leur accent entre
les deux possibilités de transposition:
hoúnek' ár' oukh hôi patri kharizómenos [Od. 13.265]
[parce que je n'avais pas fait plaisir à son pere ... ],
{5} pár te kasignhõi Thrasumedei' kai patéri hôi [Od. 3.39]
[aupres de son frere Thrasymede et de son pere].
II est clair [dans ce demier exemple] qu'il s'agit de son propre pere, avec la
forme composée heautoú [de lui-même], et ce n'est jamais un changement
d'accent qui marque la différence de signification, mais [toujours] la logique du
propos. Eh bien, c'est aussi à elle qu'il faut prêter attention pour atteindre le
même résultat avec les pronoms qui nous occupent ici, au lieu de
{ 10) malmener le sens du texte pour des questions de changement d'accent, ou
de s'en prendre aux constructions poétiques parce qu'elles donnent des énoncés
quine correspondent pas à l'observation de la [prétendue] regle ci-dessus220.

5.1. lnterprétation réfléchie ou non des possessifs (§§ 103-116).


103. II faut maintenant passer à la construction possessive des pronoms.
{ 15} Les pronoms possessifs, qui indiquent deux personnes, celle qui est
possédée et celle du possesseur221, prendront normalement place dans [!'une] de
trois constructions, du fait que les pronoms primaires, qui sont unipersonnels,
admettaient, eux, comme nous l'avons montré, deux constructions. La logique
de la chose est la suivante: {206) la personne des verbes qui vont avec les
pronoms possessifs est soit celle du possédé, soit celle du possesseur, soit
aucune des deux, mais une autre prise ailleurs. Exemples du premier cas: ho
emos híppos trékhei [mon cheval court], ho emos agros euphorel [mon champ
produit bien]; {5} même chose pour [les possessifs de] deuxieme et de
troisieme personnes. Ce genre de construction prend forcément le cas droit [du
possédé222), du fait que les verbes ne se construisent pas avec des obliques de la
même personne qu'eux, mais toujours avec des cas droits22J. Exemples du
deuxieme cas: tim emon agron éskapsa [j'ai pioché rnon champ], ton emon
phílon épeisa [j'ai convaincu mon ami], ton son huion epaídeusas [tu as éduqué
ton fils]. Exemples du troisieme cas: ràn emon huion edídaxen [(X) a enseigné
181 nEPI l:YNTA;:;:Em: B

10 uiov tô\ôaÇtv, i:õv aov cpi.l.ov eimatv· npóônl..ov yàp oi:1 ii i:o1aúi:11
oúvi:aÇ1ç Éici:óç Éoi:1v t©v ôoo npoocímoov i:©v iv i:aí:ç K't'11t1KaÍ:ç àvi:oo-
vuµ Ímç voouµÉvoov. Kai Eiol návi:oi:E Év n:ÀayÍmç ni:ÓXJEa1v ai to1aüi:m
ouvtáÇt 1ç, ica6o i:o píjµa iv É'tÉpmç tú6tímç votii:a1, q6põv ɵÕV
ÉÂ.Ú-n:1J ªª ç' TOUTÉatlV aú· e.tepàvl ɵov ÉÂ.Ú71:T10E Tp~CDV ií nç
15 êíl..i..oç i:©v óuvaµÉvoov icai:à i:píi:a npóooona napaÀaµ~ávto6a1.
§ 104. 'H óE: npoç to K'tíjµa ouvtpÉxouoa ôuí6to1ç, éáv TE icat • Évtp-
'Ylltiriiv n EKq>opàv éáv tE Katà na6nnicfiv, µÓvwç àvaÂ.ÚE'tat Eiç àni..íjv
àvi:oowµ íav, Wç EXEI i:à i:oiaüi:a, ɵÕÇ Ô1aÂ.É'yEta1 cpi.l.oç, aOç i>~püpa1
ôoiW>c;,
20 00"E:0ç2 ôóµoçàµq>ooÍÀ.UljlEV(Ó618etO118)
207 Eo't\V yàp ÕtE Ó aúto\i JlE ÔÓµoç EICá.Â.UVEV,
JCEioÉ µE \OO'tÍpavta (Õ 619 et O119)
oà; ÓÉ ltOU ~ icíjpw; á&:ÂlpEÓç (ô 512),
ó àôEÃ.qióç aou ~yEV,
Eµõç ÓÉ KE mi nàiç ElTIÇ (I 57),
nai:fip ô· ɵÕÇ ãMo0qaÍT1ç (~ 131 )"
ó aútõç Myoç mi éni 1iiiv óµoíoov. -
§ 105. ÜÚK cmEµq>aÍ:VOV µÉV'Cot
EOT\V Kai tO OUVTaaaÓµEVOV Pllµa mi tOV KTÍ)topa O\lV'tEÍVElV, EÍ anµaÍVOI
ÜnapÇ1v· Ei yàp ãÂ.Â.o tt, i:à TOV AfyyOU àicai:áM11Ãa av yÉV01TO. otóv
10 'tE yáp Éonv qiávm ɵÓÇ E͵1 oi1'É'n!Ç, o nàvi:ooç µEi:al..11qi6fi0Ei:at Eiç
aúv6E'tOV, OTE q>aµE:v oütooç, eµauioü Ei111 oilCÉ'n!Ç. àaúotai:ov õf.3 TO
1:01olitov, ɵoç 9Epár.cov ypácpco· ôfov yàp ypácpn, ElyE npoç i:T,v
únaicouoµÉVTtV i:píi:ou npoacímou Eii6Eiav ouvi:pÉXEI To píjµa. "H Ei'.ntp
iv ÔEuTÉp<p yÉvo1To, návi:ooç icai µETà i:íjç únapict1icíjç µEi:oxíjç, ɵ o ç
15 &v 9i;pcmmv i:péxEiç.
• ÔEi VOEÍ:V ciiç nâv píjµa ÉK
§ 106. 'Evi:ElJ6Ev O\lV KTÍ\topoç yE-
vóµevov, Â.Éyw icai:à ôiá6to1v i:T,v npoç i:o K'tíjµa, návi:ooç ica\ oúv6ttov
µei:CÜ..111Vw no1eiTat, EÍ Éy"(Évo1tó nç óiaoi:oi..fi, iõv ɵÕv uióv Ôl-
õámao, 'fOV aov uiov É-n:aÍÔEuaaç' < TOV ɵauioü uiõv lhóáa1eco,
20 i:ov aauioü uiov é-n:a\ôtuaaç, >4 náw àvayicaíwç · oú yàp i:i:1 i:õ
208 píjµa ÉK TÍjÇ Katà tO TÉÂ.oÇ tú9eiaç O\lVEÍXETOS , µETÚEI OE mi 1:0 àvi:oo-
Wµ IKOV itpÓaoonov· itpÓKEltat OE on, Éàv p11µa Katà to auto npÓOOOltOV
ouvi:áoanta1 nÂ.ayí~ àvi:oovuµ í~, návi:ooç oúv6ETov µEtÚÂTllVIY ànmi:ei,
ciiçii>

1. Q8pov eµov fÀlnll]CJE Tpucj>wv se lit apres TTapa>..aµj3avecr8m


(15) dans A: transp.
Bekker.
2. b6' ÉOs Apc, Ariswque, mss de l'Odyssée: oTEà; A•c (=lhe os, leçon alternative: cf.
P. 106.13).
3. Bt TO Bekker: TO & A.
4. TOV l:µauTOü -E:TTal&ooa; add. Uhlig.
5. owelxETo Sophianos : CJUVELÀEKTO A.
POSSESSJFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 181

mon fils], tem sàn {10) huiàn edídaxen [(X) a enseigné ton fils]. tim sàn phílon
épeisen [(X) a convaincu ton ami]; il saute aux yeux qu'une construction de ce
genre est extérieurc aux deux personnes signifiées par les pronoms possessifs ;
aussi prend-elle toujours un cas oblique [du pronom], du fait que le verbe
s'interprete avec un cas direct autre: ekhthràn emàn elúpêsas [tu as affligé mon
ennemi], c'est-à-dire: toi; ekhthràn emàn elúpêse [(X) a affligé mon ennemi].
c'est-à-dire: Tryphon ou tout { 15) autre224 susceptible de s'employer à la
troisieme personne.
104. Lorsque le proces, qu'il soit à la forme active ou passive, va avec l'[objet]
possédé, [le possessif] s'analyse22s uniquement en pronom [primaire] simple.
Voici des exemples: emos dialégetai phílos [c'est un mien ami qui discute], sos
hubrízetai doUlos [c'est un tien esclave qui est maltraité)226,
{20) hóth' héos dómos amphekálupsen [Od. 4.618::::
15.118)
[quand sa maison (m') abrita],
{207} - c.-à-d. 'la maison de !ui [ho autoú ... dómos (pron. simple)] m'abrita',
"quand, lors de mon retour,j'arrivai là-bas" [Od. 4.619, 15.119) -;
sos dé pou ékphuge k~ras adelpheós [Od. 4.512)
[ton frere a échappé aux déesses de Ia mort]
- c.-à-d. 'le frere de toi [ho adelphós sou (pron. simple)] a échapppé ' - ;
{5} emos dé ke kai páis eíês [ll. 9.57]
[tu pourrais même être mon fils],
pater d' emôs állothi gaíês [Od. 2.131]
[mon pere (est) en un autre endroit de la terre].
Le même raisonnement s'applique aux cas similaires.
105. II n'est pas absurde, cependant, que Ie verbe de la construction aille avec !e
possesseur, s' il signifie I' existence221 (car s' il signifiait autre chose, Ia phrase
deviendrait incongruente). [ l O} On peut en effet dire : emós eimi oikétês Ue suis
mon serviteur], dont la transposition exigera un composé, c'est-à-dire: emautou
eimi oikétês Ue suis serviteur de moi-même (composé)]. En revanche, une
phrase comme *emàs therápõn gráphõ [un mien serviteur j'écris] est mal
formée; il faut en effet gráphei [écrit (3• pers.)], puisque !e verbe s'accorde avec
Ie cas direct de troisieme personne sous-entendu22s. Ou bien, si on était à la
deuxieme personne, il faudrait obligatoirement ajouter le participe [du verbe]
'être': emàs { 15} on therápõn trékheis [étant mon serviteur, tu cours].
106. II faut noter maintenant que tout verbe qui a sa source dans le possesseur,
j'entends quand Ie proces s'applique à l'[objet] possédé, appelle forcément la
transposition [du possessif] en composé dans le cas ou il y a une opposition229:
tàn emàn huiàn didáskõ [c'est mon fils que j'enseigne], tàn sàn huiàn
epaídeusas [c'est ton fils que tu as éduqué] de toute nécessité <se transposent
en tàn emautou huiàn didáskõ U'enseigne mon fils à moi-même (composé)],
{20) tàn sautou huiàn epaídeusas [tu as éduqué ton fils à toi-même
(composé)] >230. C'est qu'ici {208) !e verbe n'est plus confiné à la personne du
cas direct [impliqué] dans sa désinence, mais transite vers la personne
pronominale ; or on a dit plus haut que, lorsqu' un verbe est construit avec un
pronom [à un cas] oblique de même personne que !ui, il exige absolument sa
transposition en composé23J - c'est Ie cas de:
182 nEPI I:YNTA:::Eru: B

ɵÉq1riµ1(N269)
Kai tà 0µ01a. 'A'A.IJJ. µiJv Ka\ ÔÉÓEIKtm CÍlç aí KTT\tlKai ávtwvuµÍm
µÓVllÇ ytv1rijç tia1v rtt<ÍXIEWÇ, EÍÇ ilv Kai µEtaÀ.aµ~ávovtm, Kai ciiçl ai
ÉyÚ..1vÓµtval !ttOOEIÇ téirv UrtaKOUOIJ.ÉVWV KTT\IJ.CÍtWV ElGÍV. iiuvC͵tl yàp
o Â.Éywv oÜtlilÇ' tàv ɵov ÔOuÂov E!tataa, qlT]GlV 'tOV eµou ÔOuÂov
10 Élta1aa, OrtEp OUK W..'A.o t1 ytvÍJaEta1 i\ tàv ɵautoU. -
§ 107. "Ev0Ev
tà ti\ç ávaÂ.ÚGElilÇ, d µi:v F.v CÍ!toÂ.Utlfl ElT\ rrpoaCÍl!t(fl, dç EyKÀ.1voµÉVllV
µEtaÀ.aµ~CÍVEtlll àrtA.i\v ávtwvuµ íav· d ôE: ÔÉo1t0 ávt1Ô1aatoA.i\ç, rrávtwç
209 EÍÇ aiiv0EtOV. ii1' ô Kai µÓvwç ai aiiv0tt01 op9otovovµEvaí tiatv· XPElÓ>ÕT]ç
yàp ~V Í"\ E/; autÔlV Ô1aatOÀ.ÍJ. 0apov OUV qiávm !tpOÇ taiç ɵa\ç
6úpa1ç EatTIKa Kai µEtaA.a~tiv Eiç tà rt p ç 2 taii; 0úpa1ç µou o
EG't!JlCOt, < . . . . . . . . . . . . . . . . . . > 3 Eq>fl
rtpÕç túlÇ Éµa.utoU<VÜV> 4 0ÍlpalÇ EcmiK' qÓJ
(Ménandre, frag. 293 Meineke, 830 Kock).
Kai rrávu ávayKaÍwç wu Mtvávôpou ti]v aúv0Etov rtapaÀ.a~Óvtoç, auµ-
cptpoµÉvr]v op9otovouµÉv[t5 tft Ea'tT]lCa Ey<Í>· EµqiaalV yàp EXEI CÍlç ou
rtpàç taiç CíUou.
10 § 108. npoqiavÔlÇ Kai Érti tOÚ tpÍtOU rtpoaÓJrtOU tà tf\ç auvtá/;EWÇ
auvtEÍVEI, autà µóvov E!tlGtÚaEWÇ ti\ç auti\ç rtapaKoA.ouSoÚGflÇ ~ç KCÍV
toiç 1tpOKElµÉvo1ç EcpaµEv < ÕElV >6 µEµ vi\a0m. "H EV ti/> auti/> rtpoaCÍl!t(fl
210 foti 'tà ti\ç õia9ÉaEWÇ Kai tà tau àvtwvuµ11<:ou rrpoaCÍl!tou, i\ iv É•ÉPCfl
rrpoaCÍl!tlfl KatayÍvEtm Ti EK téõv pl]µátwv õiá0Ea1ç, ErtEi óµoiwç rráA.1v
Õtà µ1âç cpwvi\ç rtÀ.EÍova Õvta tà rrpóawltllt voEi'tat, CÍ>ç EXEI tà tmaúta,
ôv mi civripEÍ1jm'!O &oi tni oiVOXQEÚEtv
5 KáiJ.mç iívtm oto ~ 234-235}
fot1 yàp EvEJCa toU a\itoU JCálJ..ouç, 1Ca6ó 'º
áv11pdvavto auvtEÍvEt irri
ti]v Eu6Eiav tOÚ 9EOÍ, CÍVÍJpitaaav o\ 9to\ ravuµfiÔTI 'tOU autou
EvEica ~- Eí yoúv7 µEtaA.nqi6EÍTI Ti ainanici) to\> ravuµiiõnç Eiç
Eu9tiav, Eiç i\v Kai 1tpoaxwpÍJat18 'º
pijµa, rràvtwç Kai Ti µE'tCÍÀT\IVlÇ
10 aúv9ttOÇ yEvÍJaetal, ÍIPmirfl Ó ravuµfiÔflç EvElCOt tOV f:autou ic.V....
À.ollç, m9ó E.anv mi em 'IDÜ
ÔEÚtEpov aU 9Ólpflxn ltEPi atffjEOG1v EôuvEv
oto maryví1to10 AuKCÍowç (f 332-333),
ôiiA.a õfi CÍlç o 'AMÇavôpoç · Kai ErtEÍ t019 F.Ç a\itoü tà ti\ç Ôta9ÉaEwç,

1 . Ws- Sophianos : won A.


2. irp<)s edd.: irpo A.
3. Uhlig suppose ici une lacune qu'il suggere de combler par f\ Ws- b MtvavSpos.
4. v\lv add. edd. (cf. P. 65,4).
5. óp6c>Tovouµl"ll Sophianos : op&TovouµEVflV A.
6. 6€1v add. Sylburg, Portus.
7. €l yoüv m• Bekker: T\YOW A.
8. irpooxwpiíon m• Sylburg, Beklcer: irpoxwpT]OEL A.
9. TOL Uhlig (cf. C. 232.18): Ta Apc (sur une rature).
POSSESSIFS: PROBLÉMES D'INrERPRÉTATION 182

( 5} emé phemi [/l. 13.269)


[j'affinne que moi ... ]
et des [phrases] similaires. Mais on a montré aussi232 que les pronoms possessifs
comportent un génitif fixe qui apparalt dans leur transposition, la flexion
casuelle [du pronom] étant celle de l'[objet] possédé sous-entendu;
potentiellement, en effet, qui dit tàn emàn doulon { 10} épaisa [e' est mon
esclave que j'ai frappé], veut dire *tàn emou doulon épaisa [c'est l'esclave de
moi (accent.) que j'ai frappé], leque! ne peut devenir que tõn emautou
[(l 'esclave) de moi-même )233.
107. D'ou les fonnes analytiques: si on a affaire à une personne absolue, la
transposition se fait en pronom simple enclitique; si au contraire il faut
[exprimer] une opposition, elle se fait obligatoirement (209) en composé. C'est
pourquoi les composés n' ont de formes qu' orthotonées234, car ce qui justifie leur
usage, e' est l' opposition qu' ils expriment. On peut donc dire prõs taís e mais
thúrais hésteka [je suis debout devant ma porte], et le transposer en prõs tafs
thúrais mou hésteka [je suis debout devant la porte de moi (inacc.)]; < mais
quand Ménandre >235 dit:
( 5} pràs tais emautou <nun> thúrais héstek' ego [Ménandre, frag.
293 Meineke =664 Koerte]
[moi, je suis debout devant la porte de moi-même (accent.)],
c'est de toute nécessité qu'il emploie !e pronom composé, qui vient s'associer à
héstêka egô [moi,je suis debout] avec pronom orthotoné: il souligne ainsi qu'il
n'est pas devant la porte d'un autre.
108. ( 10) II est bien clair que cette construction vaut aussi pour la troisiême
personne236; elle n'appelle d'autre exarnen que celui sur leque! nous avons attiré
l'attention plus haut: (210) le procês verbal est-il rapporté à la même personne
que celle du pronom, ou bien à une autre? C'est qu'ici à nouveau la même
forme peut s' entendre également de plusieurs personnes. En voici des
exemples:
hàn kai anêreípsanto theoi Dii oinokhoeúein
{5} kálleos heíneka hoío [li. 20.234-235]
[(Ganymêde) que les dieux enlevêrent pour qu'il füt l'échanson de
Zeus, à cause de sa beauté].
C'est-à-dire: héneka toú autoú kállous [à cause desa beauté à lui)237, du fait
que 'enlevêrent' se rapporte au cas direct theoí [les dieux] : anérpasan hoi theoi
Ganumédê tou autou héneka kállous [les dieux enlevêrent Ganymêde à cause de
sa beauté à lui]; mais si on or. transposait l'accusatif de Ganymêde en un cas
direct auquel se rapporterait alors le verbe, la transposition du pronom se ferait
forcément ( 10} en composé: hêrpágê Ganumédês héneka tou heautou kállous
[Ganymêde (nomin.) fut enlevé à cause desa propre beauté]. C'est aussi ce
qu'on a dans:
deúteron aú thóreka peri stéthessin édunen
hoio kasignêtoio Lukáonos [li. 3.332-333)
[en second, il revêtit (sa) poitrine du corselet
de son frêre Lycaon].
II s' agit évidemment d' Alexandre ; or, comme il est à I' origine du procês
183 flEPI rYNTAEEQI B

15 K'tiiµa oi: EXEl tov áoEÀ.cpÓv, to o\o 1eaa1yviito10 dç 'º i:auto\\ µE'ta-
À.TJ~l.-
§ 109. ''En tO
É1Í 'tÉ µ lV ciíl..rotv áiuaí (ll 753)
Tfiv toii pfiµatoç Olá9Eatv ExEt EK toii Ktfiµatoç, icp' fiç icál..tv (J'l)vtáÇE<J)Ç
áicl..fi µE'táÀ.TJljltÇ yEVÍJaEtm, ;, aino\\ ál..~ ainov MCÍ>M<JEV. Ei yoüv
20 o l..Eoov 1 tà 'tiiç Õta9ÉaEooç µEtal..á~o1 CÍ>ç Eic1 to nfiµa, Tfiv àl..Kf\v,
211 yÉvottO av éi\v ci>M<JEV cil..lCi\v. tO'UtÉa'tlV riiv Ea'U'tOÜ- d OE yÉvO\'tO
iíl..l..o tl 7tp00001COV to pfiµa àvaÕÉÇaa6m, CÍ>ç Ei 'tlÇ Eq> 'HpaKÀ.EOUÇ
q>aÍTJ Katayoov1aaµÉvou tov À.Éovta Efiv cil..~v ciÍM<JEV, fotat áicl..ft
icál..1v Ti àvtoowµ ía, Tfiv cil..~v cií/..eaEV aino\\, toü À.Éovtoç .
§ 110. "Ett tO
NÉ<Jtoop q>áox' oyÉpoovlít' emµvriaaíµdla aiio
otmv iv\ µe:yápo1mv (o 191-192)
EXEl oúo pfiµata ouváµEva auvtá<JaEa6m ti!>2 otmv Ev1. µtyápo1mv,
li; ©v d to EVllCOV icpoç eva ÕVta tOV NÉatopa Kat lCtTJ'tOpa t&v OilCTJ-
10 µátoov < (J'l)vtpqov >3 auvtayEÍTJ, Ka\ tà toü /..óyou aúv6Etov ciicmtfiattEV
ti\v civtoowµíav, Écpa<JICEV Ev toiç i:auto\\· d OE to einµVf1<Ja͵E9a,
<o >4 iv icpón:q> KatayEvÓµEvov iv hÉpq. EÚ9Eíq. yÉvono, toü À.Eyovtoç
Katà aÚÀ.À.TJljllV tiiv toii Nfotopoç, àoúvatov tá 'tiiç µEtaÀ.f\ljltooç µi\
oúK t{ç éarÀf1v xoopftaai ·
15 lít' emµvriaaíµdla ario
f' '' ,
O\<JlV EVl µE"(CXpOl<JlV,

toutÉativ tv to'iç ainoü. -


§ 111. ÜÜtoJç ExEl Ka\ bt\ 'tOÜ
"lÓtE fü: zro; ''&ropt &i>Ktv
f1 lCEflXlÀ.Íi qiopÉtlv (ll 799-800}
20 tpÍa yàp Ú7tOKE͵tva VOEitm, o ZEÚç, Oç µttÉÕOOKEV "Enopr WOtE tfi
212 aútoü ICEq>aÁff q>optlv. Ei yoüv Ti ootiri\ úicoataÀ.EÍTJ toü "EKtopoç,
yÍVEtal Ktf\toop o Ztuç roç icpàç tTiv lCE<paÃ.f\v, ô Zeix; EÔfolCEV n
ICEcpaÂ.i\ tpopEiv, o'YEVÍ\OEtal ti\ Ea'UtOU. -
§ 112. 'Aµq>l~taÍ 'YE

àM' EµE SuµOç àvfticE icoÃ.UtÀ.f\µoov 1t0À.Eµ íÇEw


ScipaE1c!>(H 152-153).
aúvatm yàp Sápaoç EXEIV o Suµóç, watE dvm ÉKE\<JÉ µE ô SuµOç til>
iôúp5 Ktiíµan icoMµEiv, toutÉattv tcj> ai'n:ou 8ápae1· fi oiítooç,

l. Xiwv Apc Sophianos: f.eywv N<(?)m• Sylburg.


2. T<iJ edd. : TO A.
3. aWTplxov add. Uhlig (cf. 206,16; 207,13).
4. l\ add. Uhlig.
5. T<i> lSlcp edd. : To lÔlov A (Apc place entre crochets TO 1füov - 0vµos (9): ce passage est
omis dans •m et chez Sylburg).
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 183

{ 15) et que l'[objet] possédé est son frere, hoio se transposera en heautou.
109. Encare dans :
heê té min olesen alke [II. 16.753]
[sa vaillance l'a perdu],
le proces verbal a son origine dans l'[objet] possédé, construction qui appelle la
transposition [en pronom] simple: hê autou alke autàn apolesen [sa vaillance à
lui !'a perdu]. Mais si {20) le lion récupérait le procês pour le faire porter sur
l'[objet] possédé, la vaillance, (211) on aurait alars heen olesen alken [a perdu
sa vaillance], c'est-à-dire: ten heautou [sa propre (vaillance)]. Et si c'était une
autre personne qui se voyait affecter le verbe, si l'on disait par exemple
d'Héracles qui a vaincu le lion: heen alken olesen [il a défait sa vaillance], on
reviendrait au pronom simple: ren alken olesen autou [il a défait sa vaillance],
celle du lion.
11 O. {5) Encare un exemple :
Néstõr pháskh' ho gérõn hót' cpimnêsaímetha seio
hofsin eni megároisin [Od. 4.191-192]
[le vieux Nestor disait, lorsque nous évoquions ta mémoire,
dans son palais,. .. ].
lei il y a deux verbes susceptibles de se construire avec 'dans son palais'; si
c'est le verbe au singulier, qui < va avec > Nestor, [individu] unique et
possesseur du palais, { 1O) alars la phrase exigera le pronom composé :
éphasken en toís héautou [disait dans son propre (palais)]; si au contraire la
construction est avec 'nous évoquions ta mémoire', [verbe] à la premiere
personne [qui dépend] d'un auue cas direct, celui de Nestor regroupé avec celui
du locuteur238, il est impossible que la transposition ne se fasse pas par passage
au pronom simple:
{ 15) hót' epimnêsaímetha selo
hoisin eni megároisin
[lorsque nous évoquions ta mémoire, dans soo palais,. .. ],
c'est-à-dire: en tols autou [dans son (palais à lui))239.
111. II en va encare de même dans:
tóte de Zeus Héktori dóken
hêi kephatei phoréein [li. 16.799-800)
[Zeus (le) donna à Hector à porter sur sa tête].
{ 20) Trais référents sont signifiés: Zeus, qui remit (le casque) à H ector, à
{212) porter sur sa tête à lui; si on supprimait le datif d' 'Hector', Zeus, par
rapport à la tête, deviendrait le possesseur: Zeus édõken hei kephaUi phorein
[Zeus (le) donna à porter à sa tête], qui deviendra [dans la transposition]: 'sa
propre (tête)'.
112. II y a cependant ambigui'té dans :
{ 5) ali' eme thumàs aneke polutlimõn polemízein
thársei'hôi [ll. 7. 152-153]
[mais moi, (mon) creur endurant me poussa à me battre
avec son courage].
Ce peut en effet être le creur qui a du courage, ce qui revient à dire "mon creur
me persuada de me battre avec sa possession propre [idíõi]"240, c'est-à-dire: tói
autou thársei [avec son courage à lui] . Autre possibilité: "mon creur me
184 nEPI I:YNTAEEm: B

Elmai µE Ô 6vµoç tj\ lfü~ ~h>váµei, toutÉatt v 'tcj> Éautoíi 9ápaei,


lO nol..eµeiv -úp 1tpo1eaÂ.eaaµÉvq>, o Kai µâl..t..ov É1nõixnat Ti ó1ávo1a,
OOEi 1cai Ei oütwç nç ÀÉyot, trp ióírp l..óyrp t1tE1aÉ µE Tpúq>mv
Ôl.aÂ.éyt:a8a1 'AitollcovÍql" f\ KaK tpÍ'tO\l EltE\OÉ µE <ó>I 6vµoç trp
Oápat1 tcj> É1eeívou 1toÂ.Eµt\v, Ka'tà. tpÓ7tov 'tov tfiç 7tEp1cppácnwç,
ÚVÍ\ICÉ µt aincj> noÂ.Eµe\v. Kai 7tál..1v xPii voE"iv cix; to pfiµa ouKÉt1
15 iyy1vÓµEvov Év tê/> à.vtwwµ 1Ké/> 7tpoaómqi àvayKaÍav µnáÀT]'!'lV É7toÍE1
tiiv Eiç to ainoíi· aU.OÇZ yà.p ó Ouµoç àviiKE, Kai OUKÉtl autoü Ktfiµa
qÉ:vEto to Oápaoç, àt..t..à. toü 7tpoKal..eaaµÉvou.
213 § 113. Ilàµ7toMoç iJ Eiç to to10Üw 7tapà8ea1ç, iív t!VEÇ É7tt 7tl..Éov
7tapÉtElVQV UUtO µÓVOV tfiv XPiiOIV 7tapa9ɵEVOI tfiç µEtaÀÍJ'!'ECJlÇ, OU
tOV EµµE9ÓÕwç3 a7tOÓE1x{lÉvta t..óyov, ÕV7CE.p iJµElÇ 7tape9ɵE9a, 7tEÍaavtEÇ
cix; Sià. tfiç auvóõou toü pfiµmoç to à.µcp1paUóµevov tfiç µEtaÀÍ]ljlEWÇ
aÓ1atáKtWÇ 1cataatfiaeta14 . Ilapa7tEµ7ttÉoV oZJv tà.Ç tO!aÚtUÇ a7COÓÓOEIÇ ·
aitttc'5' oiw\Ov rov iíyyU.ov (Q 292}
vüv yáp cpaa1v OUK àvtwwµ lKÔlÇ KE"ia9m 'to ÉÓv, àU' É7tt9EtlKÔlÇ, OT]µaÍVOV
'º àya9óv, ii icai i\v µEtaypacpfl toü taxvv ií'Y'YEÂ,OV, OOÇ 7tÚVt(J)Ç
tfiç àvtwwµíaç aúv9etov µEtát..T]'!'IV Wi:mtoÚOT]ç· t7t' f.icEÍvou <li' >5 Eii7tapá-
10 &xta tà-rll; àvtwvuµíaç cpaaiv,
ri lié tot oii &íxret t:OvãrfW,v (Q 296),
àvti wü wv Éa\l'toíi. 'Hv õf: KaKtivo à.vtwvuµ1icfuç 7tapaliéÇaa9m ôµoíwç
wiç 1tpoic:E1µÉvo1ç, µEnov Ek; iutA.i\v µEtâ7ttwa1~ EVEKa toü to pfiµa
bti tov Ilpíaµov auvtEÍvEtv, ai-tei tov ainoíi ã:yyü.ov. -
§ 114. AMD.
15 Kai to Év 'IaOµwvíicmç Ilivliápou ÉtápaÇEV wiiç u7toµvT]µanoaµÉ:vouç,

Aio/..íóav ÕÊ I:íaucpov KÉÃDVto


<P 7tatlii 'tT]l..Éxpavmv Õpam
yÉpaç,cp&µévq> ME/..1KÉp-a;t(frag. 1 B.; 5 Schr.)·
214 µEta/..apóvtEÇ yàp tfiv iji àvtwwµ Íav Eiç aÚv9EtOV tTJV ÉUl1loíi a7topoÜ-
O\V 7CÔlÇ ov7 Et7CEV 'A8aµavt1áõav Kai L1oúcpou 7tapÍOtT]OIV. "Ev101 µÉvtOl
to m É7t1ppT]µat1Kov EKÕEÇáµEvo1 toü à7tópou li0Koüo1v a7tT]A.A.àx0m,
n
qicA.ívovtEÇ tóv tóvov 'iv' li> 7tUdií8, ica9wç EXEI Kai to
éó ttxEpvânç9 yu\l'.Í (frag. lyr. adesp. III, p. 742 Bergk4).
Oi õf: Kai Eiç tiiv ot µuéA.aPov, ICÉÂovtÓ oi, 'iv' nÕottlCTi àvti YEVticfiç,

1. ó add. edd.
2. airTotr airTàs Uhlig : a1TT011· a1TT011 A.
3. tµµ.:06Sws edd.: .:v µ.:0o&.is- A.
4. KaTaaTI')<JETQL R.Schneider: KaTaOTTJOEL A.
5. S' add. m• Sylburg. Bekker.
6. µnarrTwoLv A: µeTá0EOLV conj. m• Sylburg, Bekker, µnáÀT]l)ILv R.Schneider, Bécares
BolaS.
7. ovBekker: ow A.
8. w Tim8l Uhlig: worrmfü A.
9. XEPVâTLS edd. : XEPVGTTJS" A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 184

persuada avec [sa] force propre [idíãi]"- c'est-à-dire: tôi heautou thársei [avec
son propre courage] - { 10} de me battre avec celui qui m' avait défié ; ce sens-
là est plus plausible, comme lorsqu' on dit: "par ses propres [idíõi] paroles,
Tryphon m'a persuadé de discuter avec Apollonios". Troisieme possibilité:
"<mon> creur me persuada de me battre avec le courage de celui-là
[ekeínou] "241, tour périphrastique [signifiant]: "il m'incita à me battre avec !ui".
II faut bien voir ici encore, que, le verbe ne { 15} relevant plus de la même
personne qu~ le pronom, la transposition se fait nécessairement en autou: c' est
mon creur lui-même qui incita, mais le courage n'est plus sa possession à lui,
c'est celle du guerrier qui a lancé le défi.
113. (213} Les passages à citer seraient ici fort nombreux, et certains en
donnent de longues listes par lesquelles ils ne font qu'illustrer l'usage de la
transposition, sans en livrer, comme nous l'avons fait, la raison métho-
diquement démontrée242: nous avons prouvé que c'est l'accord du verbe243 qui
permettra de régler sans hésitation [les problemes d'] ambigulté de
transposition. ( 5} Et il faut rejeter ce qu' on dit pour rendre compte de :
aítei d' oiõnim heõn ángelon [ll. 24.292]
[demande (à Zeus) un oiseau, son messager)244.
On dit que heón n'est pas ici un pronom, mais un adjectif, et qu'il signifie
'bon'W, ou encore on récrit [le vers] avec takhun ángelon [messager rapide],
estimant que ]e pronom exige absolument la transposition en composé. Mais un
peu plus loin, {10) on déclare recevable l'interprétation pronominale:
ei dé toi ou dosei heõn ángelon [Il. 24.296]
[s'il ne t'envoie pas son messager],
ou heón tient la place de heautou [son propre]. En fait, il fallait pareillement
admettre l'interprétation pronominale dans le premier exemple, avec
transposition [en pronom] simple parce que le verbe se rattache à Priarn: aítei
rim autou ángelon [demande (!ui) son messager à lui)246.
114. ( 15) Voici encore un passage, dans les /sthmiques de Pindare, qui a
troublé les conunentateurs :
Aiolídan de Sísuphon kélonto
hôi paidi teléphanton órsai
=
géras, phthiménõi Melikénai [frag. 1 B. =O. 4 Puech 5 Snell]
[elles inviterent Sisyphe, !e fils d'Éole, à instituer une fête de large
renonunée pour son enfant Mélicene, qui était mon].
{214} Transposant le pronom hôi en composé: heautoCt [son propre]. ils sont
dans !'embarras: comment [le poete] peut-il présenter aussi comme enfant de
Sisyphe247 celui qu'il a appelé [précédemment] 'Fils d' Athamas'. Quelques-uns,
cependant, pensent se tirer d' embarras en prenant hO, qu'ils font baryton - hO
paidí -. conune un adverbe, celui qu'on a dans:
{5} hó te khernâtis guná ... [frag. lyr. adesp. III, p. 742 Bergk4]
[ainsi une journaliere ... )248.
D'autres encore ont changé hoi en hof [dat. sg. du pron. primaire de 3• pers.],
faisant de ce datif le substitut d'un génitifl49: "elles l'inviterent à instituer une
185 nEPI IYNTA.EEm: B
ÉlCÉÂ.ovto 'tq,1 ª'lm'I'> n:adll. 't'llÂiq>avtov Õpoa1 ripaç, 'tO'lltÉ<m tf\ç
n:poElpTtµÉvr)ç 'Ivoüc;, n:ávta µâÃ.À.Ov ~ to õfov i1t1atfiaavtEç. Tí ràp to
ɵn:oõrov riiv cP civtwvuµíav 1CtT\t11d1v intápxE1v µEtal..aµj.1ávEa0aí 'tE EÍç
10 ti> ai>i:i\ç, ÉlCÉÂ.ovto i:q, ai>-riiç n:aiôi, ov 1m\ 'A0aµavttáôriv d1tEV;
§ 115. Ka\ to '0µ11p1Kov õi: õuváµEvov Kat' óp0i,v táoiv civay1vc00KE00m,
Ã.qw En:i toú
oi õE cii ij3Ãálp6riaav ('!' 387),
215 n:apEn:ɵcp0Tt õià riJv Eitji motEu0Eioav tfip1101v, ouvtál;Ewç Óµoiaç oüo11ç
Tft o i2 éµoi ~/..áPtloav, oi ooi ~Mí!»ioav3, o\ o'i É~~oav. Kai
cpaivttm &n to '0µ11p1Kov iõíwµa /rúEtm to àltaváyvwoµa, Ka0o àltE1páK1ç
ôon1Càç 1tapal..aµj.1ávE1 civt\ ytvmôv· <Ílç Ei µfi ~v tà ti\ç iva'A.-
5 Ãayf);, táxa Ka\ ó otíxoç i\'A.oytito, Wç ciKatá'A.'A.ri'A.ov t'xwv4 riiv civtw-
vuµíav. - Katà tOV autov 'A.óyov ôti VOEÍV <Ílç Ka\ to
'IOU;5 Õ' iíOri KÚtEXEV cpooíÇooç ata
Év Aa!CEÕa͵ovt a{& cpílqi (f 243-244),
iíru:p6 dxt to Eji i.v taiç itAf:íoo1v i.Kõóorn1v, [0)7 1,v µá'A.1ota ciKó'A.ou0ov·
10 to yàp 1Cáuxn pf\µa ouvacpÉç i.otiv tcp ri\. Ka\ tà ti\ç civtwvuµíaç
itávtwç Eiç àit'A.f\v µttaotiioEtat, 1CatEixev ii ri\ i:oUç npoE1p11µévouç
Ôa͵ovaç Év tj\ aui;i\ç n:ai:pÍÔt, 'tf\Ç ltpOElpllµÉVT\Ç 'EÃ.ÉvllÇ, <Ílç
Kàmvo ÍfXEt,
216 1ÓtE õE zru; ÕOOµEVÉE.o<n
Ô<Ô1CEV áE1Kiooaa0a1Éfliv11atpífü raín (X 403404).
év tj\ n:ai:píô1 aii'to\i, taú ''EK-topoç.
§ 116. O\ix iirTltfov riiv to1aútTtv itapá0ta1v8 n:apÉÂ.Kttv, Ka0o àlti\pKt1
5 to ÚitÓÔEtyµa toú ÀÍYyou ô1aKpivai -rà totaÚta· Eiç yàp yuµvaaíav to\i
ÀÍYyou n:apt0ɵE0a, Ka\ E'tl tiç j.)tj.)mo-rÉpav n:Íonv ti\ç tT\PTtOEWÇ Ka\
t''A.eyxov tfuv9 n:apan:tµljlaµÉvwv to lifov ti\ç ouv-ráÇEwç.
§ 117. 'EÇf\ç i>Tltfov lttp\ auv-ráÇtwç ti\ç i µo \i, KtT\'ttKf\ç oü011ç Ka-rà
ytv11Cfiv n:tcôo1v Ka\ ytv1Kf\ç ti\ç ci1to to\i qcó, iít1ç oú µÓvov ôúva-rm
10 Ka'tà cpwvfiv auveµn:ÍrttEIV áJ.J..à Kal Év TÍÍ OUV'táÇEl TÍÍ 1Ca'tà tiiv Kti\01v 1o . -
'H 'tE yàp KtT\"tlKi\, i'.õ10v -ro\it' t'xouoa, i.1t\ Kti\µa cpÉpEtm, Ka0o Kai a\
éíll.a1 n:tcíxmç, ɵÓç - éµóv Kai iÇf\ç· ci'A.'A.à µfiv Ka\ Ti ci1to toú qcó
yEv11Cfi i.it\ Kti\µa cpÉpEtat, Õ10 Ka\ 1tpOç Êvíwv KtT\"tl!Cfil I EKaÃ.t:iw· cpaµi:v

1 . T<i> edd. : TO A.
2. T1i ol Bckker : TLOOL A ac, Tf)S" ol Ar".
3. f/3Mflrioav edd. : f/3oµ/3ricrav A.
4. lxwv edd. : fXOV A (mais suivi d'un grattage en finde ligne: fXOVTOS Aªc ?).
5. TOUs /liade : TOUTOUS" A.
6. ÔTTEp Uhlig: flTTfP A.
7. o A : suppr. Uhlig.
8. napá0rntv Sophianos, Bekker : ôtó.0rntv A m •.
9. TWV edd. : Tàv A.
10. KaTà Tl)v KTÍ')CJLV (Tl)v s.l. ) Apc Bekker: KOTOKTÍ)S A•c, KOTà KTÍ)CJfWS Uhlig.
11. KTTFlKTl edd. : KTT]TlKOV A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 185

fête de large renommée pour l'enfant d'elle [autis]'', c'est-à-dire d'Inô


mentionnée plus haut. Autant de points de vue qui sont tout sauf le bon. Qu'est-
ce qui empêche, en effet, que hOi soit le pronom possessif et se transpose en
{10) autis [d'elle]: "elles l'inviterent [à instituer] pour soo enfant à elle [th
autês paidi1 ... ", cet enfant qu' il a aussi appelé 'Fils d' Atharnas' ?
115. Quant au [pronom hoí], qui peut se !ire orthotoné dans le vers d'Homere:
hoi de hoi ebláphthêsan [ll. 23.387]
[les siens furent lésés ],
{215} il a été rejeté au nom d' un point de vue adopté à la légere2so. En fait, hoi
hoi eblábêsan [les siens furent lésés] a une construction similaire à hoi emoi
eblábêsan [les miens furent lésés] hoi soi eblábêsan [les tiens furent lésés].
[Mais] on voit qu'ici l'usage particulier d'Homere donne un appui à la leçon
fautive, du fait qu' on ne compte pas les cas ou il emploie le datif pour le génitif;
en sorte que, sans cet énallage, {5} le vers aurait síirement été condarnné pour
emploi incongruent du pronom. Selon la même logique, il faut considérer que
pour:
tous d' edê kátekhen phusízoos ala
en l..akedaímoni aúthi, phi1êi ( en patrídi gaíêi) [ll. 3.243-244)
[eux, la terre nourriciere les recouvrait déjà,
là-bas, à Lacédémone, (dans leur) chere (terre patrie)],
[la leçon] heii [sa (terre patrie)) de la majorité des éditions2s 1 était parfaitement
réguliere. { 10) Le. verbe 'recouvrait' se rattache en effet à 'la terre', et le
pronom se transposera forcément en simple: 'la terre recouvrait les divinités
mentionnées dans sa patrie à elle [tii autês patrídi]', [c'est-à-dire celle]
d'Hélene mentionnée plus haut. Le cas est le même dans:
( 216} tóte Zeus dusmenéessi
dóken aeikíssasthai heêi en patrídi gaíêi [ll. 22.403-404)252
[Zeus (le) livra aux ennemis, pour qu'ils (l')outragent dans sa terre
patrie]:
en tii patrídi autoü [dans sa patrie ], [celle] d'Hector.
116. Il ne faut pas croire que cette énumération de citations soit superflue, et
qu'il aurait suffi {5} d'exemplifier la regle pour perrnettre de distinguer les cas.
Notre énumération visait à fournir un exercice d'application de la reglem, et
aussi à établir plus fermement nos observations, ainsi qu'à réfuter ceux qui ont
rejeté des constructions correctes.
5.2. Génitifs de type emoíi: primaires ou possessifs? ( §§ 117-123 ).
117. Il faut maintenant parler de la construction de emou, qui est [à la fois
pronom) possessif au génitif et génitif de eg6 ['je', nomin.], colncidence
forme li e qui peut aussi ( 1O} donner li eu à co"incidence de construction
possessive. En effet, le possessif - et c'est là ce qu'il a de propre - se rapporte à
une possession: aussi bien en va-t-il de même aux autres cas [que le génitif]:
emós I emón I etc. [ 'mon' (nomin./acc./etc.)]. Mais le génitif de egb lui aussi se
rapporte à une possession (c'est d'ailleurs pourquoi certains ont appelé [le
génitif] 'possessif'): on dit bien A ris tá rkhou ékdosis [(une) édition
186 fiEPI l:YNT AEEQI B

yoüv 'Apiatápxou Eicõoo\Ç. Tá tE Kt1l'tllcà tfuv óvoµátwv ica\ ai


15 1Ct1lt11Ca\ tfuv àvrwwµ 1fuv ou1e àn' ÜÀ.À.T\Ç nt!Í>aEWÇ napáyoVtai fi à1tà
-yEV11Cfy;, E~ iiv ica\ àval..úovtai. Ka\ õijl..ov <i>ç µf:v tà óvóµata ouK
EÕÉE'to É!tlGtÓ:OEWÇ · amÓ:pKEIÇ yàp aÍ q>wva\ EÍÇ ÕiaotOÀftV tOU tOIOÚtOU,
217 'EnÓpE\OÇ 'EnopEÍou Õ>:; 1tpàç ti)v "Enopoç · fi µÉvto1 1tpoE1pT\µÉVT\
àvrwwµ ía ou oaq>T1v1ÇoµÉVT\ õ1à tfiç qiwvijç ÕET\0ftouai tfiç EipT\µÉVT]Ç
ouvtáé;Ewç, 'íva 1tEp1ypá1j1n ti)v ouvoooav áµqi1~0À.Íav. -
§ 118. O\i ÀÉÀT\0EV
ÕÉ µE <Í>:; 1tapà taiç &Ma1ç füal..É1eto1ç 1ea\ füà tfiçl qiwvijç Éat1v Ti õ1á-
5 1ep1mÇ. "00Ev ú1tol..aµ~ávw tàv ltOIT\tftY ouvE1ÕÓta to áµqií~ol..ov wi>
oXI͵atoç ti)v µf:v 1tpwtÓtu1tov OXEÕàv Õlà !tÓ:OTJÇ Õtcxl..ÉKtO\J 1tpoEvÉy1m-
o6cx12, 4'l&v l..Éyovta fi ɵÉo fi f.µeio fi ~ ou µi)v f.µou (ou yàp
iro.003 ~ Éanv tfiç Eiç ou À.T\YOÚOT\ç yEV11CijçS, Ditou yE Ka\ tàç á!t' a\itiiç
1tl..ayíaç ànáoaç 1(0\VÓtEpov ltPOT\VÉyKato6), ti\v YE µi)v KtT\"t\KftV cllC0-
10 l..oú0wç Kl..18E'ioav Katà tà tÉÀoç án' Eu0daç tfiç Eiç o ç ÀT\YOÚOTJç.
'Anávtou yàp õ1à tfiç ou npoq>ÉpEta1 fi Ka\ 0Eooa/..1icwtEpóv nwç õià
toÍ> OIO, m0m; Kal tO KllÂD\o,

natpàç f.µoio ita't!ÍP ~ 118 et t 180)


m\
15 natpàç f.µoi>!CÀÉ.oç e:UpU µE'CÉpxoµm (y 83}
EÍ Õi\ 101 OOÜ itatpÕç Evá:rro.K'ltll µÉwç fiÍi (13 271).
fi1ea\ "18l'io, t.wp1KcátEpov µEmtdlÉvtoç wü a Eiç [toF t Ka\8 àtEv9ÉaEWç
218 tOÜ E 'YEVOµÉVT\ç, ica0o napEitÓµEVÓV Éanv µuà ti)v µEtá0EO\V fo0' ÕtE
to E nl..Eovái;;E1v9. (OuK ivovl o yàp EupÉa0ai tov nl..Eovaoµov ouv téii a,
Ti yoüv itál..1v aoí, yEVoµÉvT\ tÍv 1tapà t.wp1EÜ01v, yivnai Ka\ tt{v,
'IEl:vtó& µ-u8ftaao0a1(A201 ).)
§ 119. 'AitávtotE µf:v otiv fi yEv1ri\ q>EpoµÉVT\ Én\ pfiµá Éatl npwtó-
tunoç, ɵoü áxo-ún 9Écov, aoü -fíxouaa, Ka\ Et1 f.v ta'iç Katà Õtá-
ÀEx"IOv,
f.µruõ' Ekro µÉyavÕpKOv(õ 746).
aEÜ õ' btE\ ÉÇÉÀ.Eto ljllJXÍJv (Q 754),
10 f.µE'io õf: aúv9ro µ\&v (t 268 ),
\'.owç ncxpà 'Iwv1ri\v ti)v ɵÉo icat' ÉnÉv0Eo1v tOÍ> \, fi xa\ 1ecxtà µná-

1. füa Tl)S" AªC(?)m•mg(Ellebode): fürriis- Apc m•.


2. ltpo€1'ÉyKaoikn edd. : ltp<JT)VELKao6cn A.
3. tea90 Sylburg, Bekker : tea9a A.
4. ayvws- Apc : ayovos- ABC(?).
5. yEvtKf)S"- ou (11) om. A•<: add. Apc mg_
6. npol)vtyteaTO edd. : npOl)vELteaTo A.
7. TO A! : suppr. Lallot, om. Bekker, Uhlig.
8. teaL Apc: om. Aªº·
9. nAf:ová(ELv edd. : nAf:ova{n A.
10. ovtc lvôv m•mg (Sophianos) : ov teEvov A. ov ocacvàv Sylburg.
POSSESSIFS: PROBLÉMES D'INTERPRÉTATION 186

d' Aristarque]. Et les possessifs, qu'ils soient noms ou ( 15} pronoms, sont
dérivés du seu! génitif, cas auquel aboutit aussi leur analyse2s 4 • Les noms
[possessifs], c'est évident, n'ont pas besoin qu'on s'y arrête: leur forme suffit à
les opposer [au terme primaire au génitif]: (217) ainsi Hektóreios / Hektoreíou
['hectorien' (dér. poss. nomin./gén.)] en face de Héktoros ('d'Hector', gén. du
n. pr. Héktõr]. En revanche, pour le pronom mentionné plus haut, qui n'est pas
clairement identifié par sa forme, il va falloir faire appel à la construction pour
lever l'ambigulté qui !ui est inhérente2ss.
118. II ne m'échappe pas que, dans les autres dialectes256, la distinction est
assurée également par la forme. C'est pour cela, à mon avis, que !e Poete,
conscient de !' ambiguité ( 5} fonnelle, a. pour !e [pronom] primaire, puisé des
formes dans presque tous les dialectes - il dit: eméthen, eméo, emeío ou emeú,
et non emoú, bien qu'il n'ignore pas la finale de génitif -ou, puisque, pour tous
les obliques, il use de la fonne commune qui découle d'elle -, tandis que !e
possessif, ( 10) il !e fléchit régulierement [en !ui donnant] la désinence qui
découle du cas direct à finale -os - il !ui donne toujours la forme en -ou, ou
encore la forme thessalienne en -oiom, comme dans kaloio [gén. thess. de kalós
'beau'):
patràs emoío pater [/l. 14.118, Od. 19.180)
[(le) pere de mon pêre],
{ 15} patràs emou kléos eurü metérkhomai [Od. 3.83]
[je vais en quête de lavaste renommée de mon pere],
ei dé toi sou patràs enéstaktai ménos êú [Od. 2.271)
[si la noble fougue de ton pere a passé en toi].
[Dans ce dernier exemple], on peut avoir aussi teoio, avec transformation
dorienne de !' s en t et insertion {218) de e, un e pléonastique apparaissant
parfois apres la transfonnation. (Mais ce pléonasme ne peut se trouver dans les
formes en s-: on a soí qui, devenue tín en dorien, devient à son tour teín :
tein táde muthésasthai [ll. 11.201)
[te d ire ces choses à toi].)
119. {5} Quand !e génitif se rapporte à un verbe, c' est toujours un pronom
primaire2ss: emoú akoúei Théõn [Théon m'écoute], soú ékousa [je t'ai écouté),
ou encore, avec les formes dialectales:
emeú d' héleto mégan hórkon [Od. 4.746)
[il me fit prêter un grand serment],
seú d' epei exéleto psukhén [ll. 24.754)
[quand il t'eut enlevé !e vie),
{ 10) emeío de súntheo muthon [Od. 19.268)
[de moi, écoute ces paroles].
[Emeío] vient peut-être du pronom ionien eméo avec insertion de j259, ou encore,
187 nEPI IYNTAE:Eru: B
9Eatv toü 'U Eiç to 1 1tapà ri]v ɵ Eíl, ii>ç ica\ 1tapà ri]v ʵoü to t\µóio,
ióan: ica\ icatà to ww'iitov àvaÀ.oyomÍ'tTlv < ri]v >1 cpwvi]v ica9íataa9ai.
§ 120. Ouxi oi'iv ica\ i1t\ icTI;µa cpÉpua1 Ti yEv1iaí; 'At..'A.' iv Oia-
15 cpópcp táaE1, t..i.yw 'tfl f:yic'A.1~11cfi, ica\ Ôlacpópo1ç icTfiµaa1v, i\mc~ Jl.O'U
219 ó ó:ypóç, ÉvilCIJ<rÉv µou ó -iç. Ka\ tà Elttq>EpÓµEva icTfiµata àô1a-
cpopa'"1 icatà yivoç, icatà lttiilcnv, icatà àp10µóv· ltavtoç yàp icTfiµatoç Ti
yEv1rit lttiilatç ÔE1Ct1iaí Éat1v· ica\ i1t\ tiilv óvoµátwv ta\Jtóv. Tá yE µi]v
K't'l'ltticiilç 1tapa;c0Évta àvtwwµ1icà i\ ica\ Ett óvoµanicà tov a\Jtov àp10-
µov EltlÇTitEl ica\ to auto yÉvoç ica\ tiiv a\Jti]v lttOOtV, 'E1CtÓpElOÇ
X t t <Í> v - 'E1Ct0pEÍO'U l\'tÔM>Ç. iµàç q>ÍÂ.oç - ʵol> tpÍÂ.ou· 7tpÓÔT1Â.Óç
fo·nv Ti i:l;Tiç àicol..ov0ía. Towíitóv fott to
ooti]p ô' iµOç aUríic' ó1o9eíç (1453)
ica\rn3
IO natpÕç iµo\J ICÀ.Éoç rupu µEtÉp;coµai (y 83)

~éi> icqaptaµÉvE" Svµij> (Ô 71 ).


§ 121. Oux\ oi'iv icai 'tfl "fEVllCU
op9otovovµÉvn, t..Eyw tfl 7tpWtO-
tÚ1tcp, avv01a9fiaetai yev1rit 1ttiila1ç, ióatE
icatà aúvta1;1v icai icatà cprovi]v
15 àµcp1~áÀ.À.Ea9m, ica9ót1 ica\ ltavti lttrotticéi> yEvoµÉvcp icatà yEv1ri\v to
tOIOÜto ltapálCEltat; cpaµEv yàp 'Apl<r't!ÍpIO'U Ó.'ypo'i) Ó 1Cap11:ÓÇ t<rnv,
ica\ o\Jôi:v ɵltoôwv to cpávm, OOç 'Ap1a'tápxou ciypol> 1Cap11:óç, o\ítwç
220 iµol> ó:ypol> 1Cap11:óç. 'At..t..à 7táÀ.1v yEvoµEvov to to1oütov il7to-
atpÉcpE1 Eiç 1C't1'1t1Ki]v àvtwwµ íav tiiv àito toíi iµóç. Ov yàp iíUwç iiv
TI;ç 1tprotot-i>1tov yÉvo1to, À.Éyw TI;ç é)tó, ti µi] ica\ (yicl..10d11, 01tEp
i'.liiov a\Jtfi 1tapTj1COÀ.01Í9Et ltpoç ti)v tOOV ICtTjtllCOOV àvtE/;Éta<rlV, ica0o
abta15 µÓVWÇ op90tOVOÜvtm· yÍVEtat yàp 'tOÜ Ó.'ypo'i) Jl.OU Ó 1Capft:ÓÇ
b:rnv.
§ 122. 'At..t..' i'.awç otTjOEtaÍ ttç tà TI;ç àitoôEÍÇEwç EvtEÀ.iilç µi] àlto-
;cpí'flP, fo ôi: àµcp1~át..1..Ea9m tà toíi À.Óyov. Ilpoç ov fottv cpávm Wç,
ElltEp Ti ltpWtÓ't\lltOÇ "fEVlici] ~V icat' op0i)v táa1v EICq>EpoµÉVTJ, iciiv ltáv-
10 t(J)Ç O\lµltapEÍltEto tà taVtTjÇ ÍÔ1<Í>µata. nEq>aµEv yàp tàç "(EVllCCxÇ ltEpl
tà Eltlq>EpÓµEva icTfiµata àô1acpopelv, tá yE µi]v ictntticiilç 7tapax9Évta
7tpoç Éicáa't'l'lv 7ttiila1v icamÂ.À.Í\À.roç ÉiccpÉpEa9m. Oü cpaµ EV ÔÉ "fE TÍiN
iµoü àypiilv ó icap11:óç o\Jôi: t/P iµol> àypip (J'l)VÉ~Ti Éa1Cácp9at
crOOi:7 'tfiç ɵoü oilCÍaç o\Jôi: ií;.:;...J tiilv icatà ôiacpo pàv ii>ç ltpoç to

l.,,,v add. Sophianos.


2. áfüa4'ope'i Uhlig: afüa<j>Ep€L A. a.IMcj>opa Bekker.
3. ln Sophianos : rnL A.
4. K€XapLcrµ€W' Odyssée : xapLcraµEvaL A.
5. aírrm edd., cf. aiiTaL Apc: mrral Aªc (').
6. árroxpíiv Uhlig : arrExnv A.
7. oú& - ÉcrKácjl6m ( 17) om. Aac : add. Apc mg_
8. áÀÀO edd. : aÀÀrov A.
POSSESSJFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 187

avec transformation de u en i, de emeu, comme de emou vient emofo: dans ce


cas aussi, la forme a un statut de parfaite régularité.
120. Mais [objectera-t-on] ce génitif ne peut-il se rapporter à la possession?
[Soit,] mais avec { 15) une accentuation différente - j'entends l'accentuation
enclitique - et avec différentes possessions260: eskáphi mou {219) ho agrós [!e
champ de moi (inacc.) a été pioché], eníkesén mou ho país [I' enfant de moi
(inacc.) a gagné]; et ici les possessions sont indifférentes aux genre, cas et
nombre du pronom qu'elles suivent261: ce génitif-là s'accommode de n'importe
quelle possession, et cela vaut aussi pour les noms. Au contraire, les dérivés
possessifs, aussi bien nominaux que pronominaux, {5} exigent identité de
nombre, de genre et de cas: Hektóreios khiton / Hektoreíou khitónos [(le)
manteau hectorien (accord au masc. sg. nomin./gén.)]. emõs phílns / emou
phílou [mon ami (id.)], et [cet accord] est évident dans la suite de la flexion.
Voici des [tours] de ce type :
patêr d'emõs autík' oi'stheís [ll. 9.453]
[mon pere (accord au nomin.) s'étant aussitôt avisé],
{ 10) patrõs emou kléos euru metérkhomai [Od. 3.83]
[je vais en quête de lavaste renommée de mon pere (accord au
gén.)],
tõmôi kekharisméne thumôi [Od. 4. 71]
[cher à mon cceur (accord au dat.)].
121. Mais [dira-t-on encore]. au génitif orthotoné, j'entends du pronom
primaire262, ne pourra-t-on joindre un génitif, ce qui produira une ambiguné de
construction comme de forme? { 15} Aussi bien tout casuel au génitif est-il
susceptible d'une telle juxtaposition; ne dit-on pas: Aristárkhou agrou ho
karpós estin [c'est le produit d'un champ (gén.) d'Aristarque (gén.)]? et de
même qu'on dit 'produit d'un champ d'Aristarque', rien n'empêche de dire
aussi {220) emoü agrou karpós [produit d'un champ de moi263). [Soit,] mais on
revient dans ce cas au [génitif] du pronorn possessif emós [mon], car si c'était
celui du primaire ego, il ne pourrait être qu'enclitique, J'enclise étant l'accident
propre qui permet de le distinguer des possessifs, {5} qu; ne connaissent, eux,
que l'orthotonese; [avec le primaire,] on obtient: tau agrou mou ho karpós
estin [c'est le produit du champ de moi (inacc.)].
122. Mais peut-être trouvera-t-on que la preuve n' est pas entierernent
concluante, et que la structure de l' énoncé laisse place à J' ambiguné. À qui
dirait cela on peut répondre que, même si le génitif du primaire avait sa forme
orthotonée, { 10) ce qui fait sa propriété264 n'en serait pas moins forcément là.
Nous avons dit, en effet, que Ie génitif [des primaires] est indifférent [aux
accidents] des possessions qui le suivent, tandis que la forme du dérivé possessif
est chague fois soumise à la congruence du cas. On ne dit pas *tón emou agrôn
ho karpós [!e produit de moo champs], *tbi emou agrôi sunébi eskáphthai [il
est arrivé à (dat.) de-moo (gén.) champ d'être pioché], ni *tes emou oikías [de
moo maison]. ni rien d' autre qui présente [des accidents] différents de ceux de
188 nEPI l:YNTAEEm: B
15 fµoü, á/JJ:J. icatà aúvta1;1v ti,v téiiv ÉllupepoµÉvrov auµµttaÀaµ~ó:voµev
tàç àvtrowµÍaç, i:ii>v EJlÔIV áypmv 1Cap1tói;. i:éj> e11éj> áypéj> auvÉ~TI
éaicoop8111. Âlà tOÜ tolOÚtOU ÀÚEtUl WÇ, ÉllàV cproµEvl 'tOU ɵoÜ
221 crypoÜ O 1tap1'Óç, OÚVta!;iç ÉatlV tfiç lCTiltlicfiÇ Tí1tEp tfiç yEVlri\Ç op6o-
WVO\lµ ÉVTIÇ. - Ilapov yoÜv, ÉyicÀÍvavta tiiv ávtrovuµ Íav ica\ !tEpl-
ypÓ:ljlaVta ti,v icninicliv aÚVtaÇ1v, ô1à tfiç ÉyicÀÍaeroç 1tpoaôoüvai tà
ÍÔ1CÍ>µata tÍJÇ ytv1ri]ç, ica\ ooa µfi 1CatáÀÀT1Â.a ÉV tOlÇ 1tp01CElµÉVOlÇ,
s taüta ô1à tfiç ÉylCÀÍaEIOÇ 1CatáÀÀT1Â.a ltOlÍJOat, i:ÔIV àypâlv µO\l ó 1tap-
11Ói;, úp àypéj> µou auv~ < f.a1tácp8a1 >2, Ka i iiti tlÍiv i!;iiç taútóv.
§ 123. ÂÉÔE1ictm ãpa cix; Ti óµocpwvi,aaaa yev1 icTi tji icnimcft áVtro-
wµíq; 1tEprypacp~aetm tfiç icninri]ç auVtó:Çeroç ô1à to É1t1Kpateiv ti,v cpú-
aE1 icnit1iciiv áVtwwµíav, iôíwµa exouaav to ictfiµa, o ou µóvov ô1à
IO tfiç yEVlri]ç vocitm, áÀÀà 1t0Àu 1tpótEpov áito tfiç eUSdaç dxev. "H yàp Év
1tprototÚ7to1ç 1m1nicii oúvta1;1ç ô1à µ iâ.ç lttCÍ>aeroç to to1oütov ÉllayyÉÀ-
ÀEtm, ft3 riiç
yEVlri]ç µEtatE6eíariç icai tà tfiç ic-n'\aeroç croµµua-ri6Etm. -
222 Ilpoa6d11v ô· âv icáice\vo, Wç ooo · iiv Ti < ÉyicÀivoµÉVll >4 yev1icii 7tproto-
ru7toç 1CtT1t1icftv aÚVtaÇ1v ávEÔÉÇato, ei'.ltep ai icnit1Kai téiiv àVtrowµ1éiiv
ÍiyicÀ101v àveÔÉ)'.oVto· iciiv oiítro yàp icatticpÓ:tllOEV ft 1Ctllt1icii àvtrowµía.
I:cxcpEç ouv on áitocpuyoüaa tTiv cproviiv ti,v 1m1nicliv < EÍç TI,v ÉyicÀmiciiv->5
µEtfiÀStv· ica\ yàp Év típ Ka0óÀou to to1omov [môeôd!;i:tm, ftvíica icatà

§ 124. 'OµoÀÓyroç
.
to Eiíicatpov 1tEp\ aitíaç icataÀÀ~Àou icai àKataÀÀ~Àou ô1aÀT11j16µe6a .

O\lV téiiv KTiltllCOOV ánávtott: E7ti cpepo-


µoov,ti>
cix; µfi ~ ÕÀwvlat óôooaaµÉvo10 i:roio (0 37)
10 ãÀoyov Kataot~aetm µetà ica\ téiiv auµ7tape1toµÉvrov tji á6e-n'\ae1 téiiv
01íxrov· ai yàp croVtó:Çe1ç ai Éll\ tà Pflµata ica\ Élli tà.; µetoxà.;6 yEv1-
icàç 7tprototÚllouç émÇrrcoüa1v, ica6wç 7tpÓ1CE1ta 1. -
§ 125. Ã10 icai to
Z11voôóte1ov ou llÓ:VtlllÇ iíÀoyov, ÀÉyro ô' Élli toü
223 11rtÀEÍ°'1ç õE aáicoç µevmco oú XE1.p\ IUXl(EÍTI
Eaxtro tapl3flacx.; (Y 261-262).
Ei yàp icai ft icatà to 7tp1Íitov 7tpÓaro1tov icai ôi:útepov Éllt Pflµa cpÉpE-
tai, Cui:' ɵoü EOl(EtO aó:1toi;. áno O"OÜ Eal(E'tO aá1toç, oufü:v ɵ-
llOÔrov ica\ Élli toü tpÍtou tautov Éyyevfo6a1, vüv ou icninicWç àicou-
oµÉV11Ç tfiç àvtrowµíaç, ióç nveç imÉÃ.a~ov, oltou yi: Kai to àµcpÍ~oÀov
riíç yev1icfiç cix; 1tpoç ti,v KTiltlKftV yEv1JCiiv 7tapa7tɵ1tEtat +t toü Pflµa-

1 . tnàv oj>cÃlµ€v Sophianos : rnaµcj>w µfV A.


2. toicáij>lla1 add. Sophianos.
3. Ti nis )'fVLICTlS" µETaTE6rn:n1s (ce dernier mot tres peu lisible) A : Ti St n;s yEv1icfiS'
ocnintefis cruVTa.eis Sylburg, Bekker. (Sur l'histoire de la corruption de ce passage. cf.
Uhlig XLVIII,21.)
4. tyocÀLvoµtlll] add. Uhlig.
5. ds Tl)v tyicÀLnicfiv add. Uhlig.
6. µEToxàs yEv11eàs Sylburg Bekker : yEv1ocas µEToxas A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D'INTERPRÉTATION 188

{ 15} emou [sg., gén., masc.], mais nous construisons Jes pronoms en les
accordant à ce qui suit: tón enu1n agrôn karpós [le produit de mes (gén. pi.)
champs (id.)], tôi enWi agrôi sunébe eskáphthai [à mon (dat. masc. sg.) champ
(id.) il est arrivé d'être pioché]. On résout grâce à cette [observation le probleme
que pose] tou emoü {221} agroü ho karpós [le produit de mon (gén. masc. sg.)
champ (id.)]: on a une construction du possessif plutôt que du génitif orthotoné
[du primaire]. Cela étant, il est possible, en donnant au pronom la forme
enclitique et en supprimant la construction du possessif, d'introduire, avec
l'enclise, les propriétés du génitif [primaire], et, tout ce qui était incongruent
précédemment, {5} de Je rendre ainsi congruent par J' enclise265 : tôn agrôn mou
ho karpós [le produit des champs de moi (inacc.)], tôi agl'éi mou sunébe
< eskáphthai > [il est arrivé au champ de moi (inacc.) d'être pioché], et ainsi de
suite.
123. On a donc montré que le génitif [du pronom primaire] homophone du
pronom possessif sera exclu de la construction possessive, parce que266 le
pronom possessif par nature est ici prépondérant: il a la propriété de signifier la
possession, et ce non seulement { 10) au génitif, mais d'avance26 7 des le cas
direct; pour le primaire, au contraire, la construction possessive n' est exprimée
qu' à un seul cas, et si Je génitif fait place à un autre cas, le [tour) possessif
disparait en même temps. {222} J' ajouterai encore ceei: si les pronoms
possessifs admettaient l'enclise, le génitif < enclitique > du primaire n'aurait
même pas reçu la construction possessive, car !e pronom possessif aurait dans
ce cas aussi manifesté sa prépcndérance. II est donc clair que e' est pour
s'écarter de la forme du possessif que [le génitif du primaire] est passé <à
l' accentuation enclitique >. { 5} Cette question fera J' objet d' une démonstration
générale lorsque, le moment venu, nous traiterons des causes de la congruence
et de l'incongruence268.
5.3. Application à des problemes de philologie homérique (§§ 124-129).
124. Étant admis que les possessifs se rapportent toujours à l'[objet]
possédé, Je [vers]
hõs me pántes ólõntai odussaménoio teoio [ll. 8.37)
[litt. : que tous ne périssent pas, tien étant irrité]
{10} apparaitra fautif (sans parler des autres éléments qui militent pour
l'athétese des vers [28-40]). En effet, comme on J'a dit plus hau1269, les
constructions verbales et participiales exigent le génitif des pronoms primaires.
125. C'est pourquoi il n'y a absolument rien de fautif dans la [leçon] de
Zénodote:
{223} Peleídes de sákos men apà hou kheiri pakheíei
éskheto tarb~sas [ll. 20.261-262)
[le Péléide, effrayé, de (sa) forte main écarta de lui le bouclier].
Car si les [pronoms] de premiere et de deuxieme personnes se rapportent au
verbe - ap' emoü éskheto sákos / apà sou éskheto sákos [il écarta de moi/de toi
le bouclier] -, rien n'empêche (5) qu'on ait la même chose à la troisieme, le
pronom ne s'entendant pas ici comme un possessif, comme certains I'ont
interprété, puisque l'ambigulté entre génitif [du primaire] ou possessif au génitif
est levée par la construclion avec le verbe, comme nous l'avons exposé plus
189 nEPl l:YNTAE:Em: B

toç oúvtaÇtç, 1Ca0á1tEp 1tpoE1CtE0E͵E0a. Ei &li Í'] o 1> cpÉpEtai bit i>iiµa bi
tci> f.oxe<'lll >'ànO ot, tÍ to lCCllÀ.Üov 1tpClltÓtu1tov ytvucfiv aú-riiv cpávai,
10 Kâv auvtµ1tÍ1ttEt lCtT)tutj\; "Eattv yE µfiv 1tpoç to totoütov cpávai ciiç bi
ÉtÉP<?- µh ouvi:á!;Et Katrop0Clltai, ou µfiv iv tjj '0µ11p11Cfl, Ei'.yt tfiv
toÚtCllv ouvɵ1ttCllo1v icpuÃ.á!;ato, ©ç iSdxBll iv toiç 1tpo1CE1µÉvo1ç. àEí-
lCV\ltai oi'iv ciiç ou napà tàç cXvtCllV\lµ íaç Z11vóSotoç iíµaptEV, 1tapà fü:
to '0µ11p11COV e0oç. Ka\ EVElCa to1Íto\l !tp01CÉ1CpltCl\ Íl 'Aptatápxe1oç àvá-
15 yvClloiç, állÕ i!o xapl 111axán.

§ 126. "Ett lCalCEÍVat aÍ ypacpa\ EÍÇ aUtOV avacpÉpovtat,


µvfiaat ltatp0ç aEio (Q 486),
ltatp0ç Eµrio !tatÍJp r=; 118, t 180),
224 wotE Katà to ivavi:íov tci> 1tpoict1µÉv<p À.Óy<p yEvtKaiç autov KEXPiio0ai
!tpClltOtÚ!tOIÇ avt\ t&v KtlltllCWV. Ka\ Eat\ ltCllÇ 0\lVT!YOPiiOat tfl 1tpoç
auto\> yevoµÉVJl ypacpfl, Ot\ OUlC anEµcpaivov tàç YEvtlCàÇ Eltt ictfiµa
cpÉpta0at, i!td KaÍ, ©ç ecpaµEv, ai 1CtTltt1Ca\ Eiç yevtKàç µttaÃ.aµj3ávovtat.
5 "En2 Ka\ c'iMat auvtá!;tiç Eio\v bi aútoiç toiç norí1µaotv tov aútov i!tÉ-
Xo\JOlll 'J..áyov,
1tpÓltCll ')'àp m\ 001'1Õç ~v EµEio (ó. 343),
ai.o s, Ocnáx 7tÚaEl ãpcropa (ó 174),
Ei µÍJ tÍç OE\l µi;Àa (t 405),
10 o'í0' a'íµa'IDÇ i.Ç Eµru runv (I' 105~
"OotE µnSE: 1Catà3 tà '0µ11p1icàv l0oç ánapaSÉictouç clvai tàç ypacpáç ·
1tpóS11Ã.ov yàp ciiç, Ei ai Z11voSóte101 µEtate6tiEV, ai to1aütai àvi:1-
1CEÍaovtai· Ei SE: EUnapOOEICtO\ a&at, OOOE ai ZnvoSótou anój3Ã.T)t0\. -
§ 127. "H Sfov npàç tfiv ypacpfiv oiít(l)Ç àvtt0Eivat, ©ç aSúvatov !tapa-
15 liÉÇao0at Óp6otOVO\lµÉVT!V aVt(l)V\lµÍaV EÍÇ lCtllt!KÍlV OÚvta!;tv, à'AJ..' 'Í\
225 EylCÂ.tvoµÉVT)V i\ lCtlltllCÍJV, ica6à1ttp antfüdxBll. - Kai 1tpocpavf:c; ©ç Seóv-
tCllÇ t:xt1 to
ti µiJ tÍç OE\l µi;Ãa j3potiJJv(1405),
icai 'lix toÚrotç Í͵ota, iylCi..mKiiç O\JVOÚaTjç <Ívrolv\lµ íaç. - Tà yàp
s npÓlwyàpmioo1'1Õç~fµEio(ó.343)

1. loxno Bekker : EOXE Aac, EO'XEV Apc.


2. lTL Bekker : oTL A.
3. KaTà Hilgard: irapa A.
POSSESSIFS: PROBLEMES D"INTERPRÉTATION 189

haut. Si donc, dans éskheto apo hou [il écarta de lui], hou se rapporte au verbe,
qu'est-ce qui s'oppose à ce qu'on en fasse !e primaire au génitif, { 10) même s'il
coincide avec le possessif?210 Ce qu'on peut dire là-contre, cependant, c'est que
la construction qui serait correcte ailleurs ne I'est pas chez Homere, puisque,
comme on l' a montré plus haut21 1, il a veillé à é vi ter cette colncidence : il
apparait donc que la faute de Zénodote porte, non sur les pronoms, mais sur
l'usage homérique. C'est Ia raison pour laquelle on a préféré la leçon
d' Aristarque: {15} apo héo kheiri pakheíêi.
126. C'est encore à lui [= Zénodote] que remontent les Ieçons suivantes:
mnêsai patrosseio [ll. 24.486]
[souviens-toi du pere de toi (accent.)],
patrosenuiopater[Il.14.118, Od.19.180]
[le pere du pere de moi (accent.)J.
{ 224} À l'inverse de la doctrine exposée plus haut, il a utilisé des primaires au
génitif au lieu de possessifs. On peut trouver quelque justification de ses leçons
dans !e fait qu'il n'y a rien d'absurde à ce quedes génitifs se rapportent à des
possessions, puisque, comme on !'a dit, les possessifs se transposent en
génitifs212. {5} Voici encore, tirées des poemes [homériques] eux-mêmes213,
d'autres constructions qui relevent du même raisonnement:
protõ gàr kai daitos akouázesthon emefo [ll. 4.343]
[vous êtes Ies premiers à entendre l'(appel) au festin de moi
(accent.)],
séo d'ostéa púsei ároura [ll. 4.174]
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)],
ei mé tís seu mela [Od. 9.405]
[à moins que quelque (morte! n'en!eve) les troupeaux de toi
(inacc.)],
{ 10) hoí th' haímatos ex emeu eisin [/l. 19.105]
[qui sont du sang de moí (accent.)].
Même dans l'usage homérique, ces Ieçons ne sont pas irrecevables21 4 : il est clair
en effet que, si on veut transformer celles de Zénodote [en ll. 24.486 et 14.118],
celles-ci seront des contre-exemples ; et si celles-ci sont recevables, celles de
Zénodote ne sont pas à rejeter.
127. Mais ce qu'il faut plutôt objecter à ces leçons, c'est qu'il est impossible
d'admettre {15) en construction possessive un pronom [primaire] orthotoné:
{225) comme on !'a montré, [seuls sont possibles ici] le [primaire] enclitique
ou !e possessif. Des lors il est évident que :
ei mé tís seu mela brotôn [Od. 9.405]
[à moins que quel4ue morte! (n'enleve) les troupeaux de toi
(inacc.)]
et Ies exemples similaires sont corrects, puisqu'ils ont le pronom enclitique21s.
Quant à:
{5} protõ gàr kai daitos akouázesthon emeio [ll. 4.343]
[vous êtes les premiers à entendre l'(appel) au festin de moi
(accent.)],
190 nEPl IYNTA?:Em: B

auVÍ]p!tao·tm' Eiç K'tT[t\ICiiv oúvtaÇtv· éiµElVOV yà.p tcp pfiµatt OUvtÓ.OOElV


'OµT\ptKwttpov Â.EutOÚOT\Ç ti\ç upí xpo0foe(l)ç, < to >2 wç
tloao6at ô' 'f.ÀÉvrlç ópµfiµatá te <m>vaxáç te (B 356),
tKyà.p 'OpÉO'tao tlotç fuoemt 'AtpEÍÔao (a 40).
10 KÚKÂW!toç KEXÓÂmtat (a 69),
Kal iiÃ.Â.a itÂ.Eiota, EXOVtOÇ tOÜ Â.Óyou OÜ't(l)Ç · ɵOÜ à'ICiruáÇEOflov
npómo 7tEpi 6attÓ'i, TÍ\Ç óp9f\ç tÓ.<JE(l)Ç ÔtÓvt(l)Ç ÉXOÚOT\Ç Otà. tiiv
tOÜ \ itapÉ\&mv3. -
§ U8 OUx\ óW ópOotovEimt w
aio ô' ÓO'tÉa ME\ éipoupa (t. 174),
15 o'í a· a'íµaro; EÇ iµEii tiotv (T 105);
'A'AJ..à Kal xpoç to "totoiitov Eo'ttv q>ávm ci>ç xâoa ávt(l)vuµía "tÓ'tt
226 iiÃ.oyoç yÍvE'tat Ka1à. 1áotv, o'tav 'to Ôtooov toii tóvou4 ôuvaµÉVT\ Eltt-
ôÉÇao9m xapà. to ÔÉov toii tóvou ivaÂ.Ã.ayft. Toii yà.p Â.Óyou oÚK
àxa1toiiv1oç óp9iiv táotv Év tcp
1t0ÂÀá1Ct yáp oro ltlX'tpà; Ev1 µqápotmv iiKoooa (A 396),
5 éiÀ.oyov 10 Ka1' óp9iiv táotv áváyv(l)<Jµa· àci ye µJiv 1oii
~aio Vi:N epaµat (E 328)
iiÃ.oyov µJi óp9otoviioat ôtà. riiv imoiioav ÔtaotoÂ.fiv. - Oú yà.p tKtivo
ON:Jyov,
O; O!pfut5 xpoÍEt BptOT\ÍÔOÇ ÉÍvoox KOÚpTtç (A 336).
10 óp9Jiv 1áotv àvaôtÇáµtvov toü Â.Óyou àitat'tOÜvtoç Ó.xÓÂ.utov Eic:cpopáv,
Eiç ilv Ka\ µE'taÂ.aµl)áVE'tat, ô ç 6 ~VEV üµaç. tOÜ'tO yà.p 'tft
q>mvfl ouµl)ÉllT\KEV, 'tO µJi ôúvao9at EyKÂ.t9iivm, ical OÚK Eo'tlV Oo'tlÇ riiv
227 àváyv6lotv ica'taµÉµ'l'ano. 'ExtµÉvttv toiç tmoÚtotç imoôtíyµaot itEptooov
oÍT\tÉov· xpóicetvtm yà.p a'í tE µóvmç qicÂ.tVÓµevm Kal <ai >7 µÓV6lÇ óp9o'to-
voúµtvat. - 'EôEiÇaµtv ci>ç ai àpicttical àvtmvuµim q>ucniciiiç óp8oto-
\Oiivm1· woiiv
aio ô. ÓO'tÉa 1tÚoEt éipoupa (t. 174)
cimxvcíyvwoµa; ~ ôúva1m EyKÃ.t9iivm ical µJi qKÉicÂ.11a1 ;8 'Oµoimç 011 Kal
ai itpo9É<JEtÇ op9otOVOÜ<Jt 'tà.ç cXVt6lWµ Íaç • OÚIC éiÂ.Â.T\V éipa tÓ.OtV cXva-
ôil;emt 'tÕ

!. owi)ptra0Ta1 Apc 'OWT)ptraoa1 AB<, <oilK 6p0Ws> 0W1\ptra0Ta1 conj. Maas (1912:13).
2. W, TO m* Sylburg.: om. A.
3. Toü L traplv&oiv Uhlig (cf. P. 108,26): ó.vntrapáBE'cnv A Bekker, Maas (1912:12).
4. TOÜ TÓVOU edd.: TOUTWV OU A.
5. acj1W1 Uhlig (cf. P. 36,9): acjx.itv Apc,aljxõllv Bekker.
o
6. os A•<' : Apc.
7. al add. Kayser : om. A Ublig.
8. Je conserve faute de mieux la ponctuation interrogative introduite par Uhlig apres
ó.traváyvwaµa et (yKlK4TaL. Mais il faut convenir avec Maas (1912:12) que de telles
phrases interrogatives sont bien étranges. Buttmann ad loc. émettait déjà des doutes sur la
transmission du texte; pour Maas, le passage átraváyvwaµa e,'KÉK4 T«L est "sans
aucun doute gravement corrompu".
POSSESSIFS: PROBLÉMES D'INTERPRÉTATION 190

c'est abusivement qu'on !'a enrôlé dans les constructions possessives; il vaut
mieux construire [le pronom) avec le verbe, avec ellipse homérique de la
préposition perí. (Poar une telle ellipse, voir:
tísasthai d' 0 Helénes hormbnatá te stonakhás te [/l. 2.356)
[venger les assauts et les gémissernents au sujet d'Hélene],
ek gàr Oréstao tísis éssetai 0 Atreídao [Od. 1.40)
[d'Oreste viendra la vengeance au sujet de l' Atride]
{ 10) 0 Kúklõpos kekhólõtai [Od. 1.69]
[il est en colere à cause du Cyclope],
et bien d'autres exemples.) On aura donc la phrase: emou akouázesthon prótõ
peri daitós [vous êtes les premiers à m'entendre au sujet du festin)2 76,
l'orthotonese étant normale à cause de l'insertion de l'i [dans emeio] 211 .
128. Mais [dira-t-on] n'y a-t-il pas orthotonese dans:
séo d' ostéa púsei ároura [ll. 4.174)
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)],
et dans:
{ 15) hoí th' haímatos ex emell eisin [ll. 19.105)
[qui sont du sang de moí (accent.)) ?
Ce qu'on peut répondre ici, c'est qu'un pronom {226) peut [être taxé d']
irrégularité accentuelle seulernent dans les cas ou, susceptible d'adrnettre la
double accentuation, l'accent normal fait place à l'autre278. Ainsi, dans:
polláki gár seo patrõs eni megároisin ákousa [ll. l.396]
[bien des fois j'ai entendu le pere de toi (inacc.) dans son palais],
ou le propos ne réclarne pas l' orthotonese, {5} la leçon orthotonée serait
irréguliere. Au contraire, dans:
hõs sio nun éramai [ll. 14.328]
[ ... cornrne je t':rime, toi, rnaintenant],
il serait irrégulier de ne pas orthotoner en raison de l'opposition présente [dans
le contexte). Mais il n' y a rien d' irrégulier dans :
hos sphôi proíei Briseídos heíneka koúrés [ll. 1.336]
[ ... qui vous (accent.) envoie à cause de la jeune Briséis];
{ 1O) pourtant le vers a un pronom orthotoné là ou le propos réclame une forme
absolue, celle qui apparait dans la transposition: hos exépempsen húmas [ ...
qui vous (enclitique) a envoyés]. C'est que la forme [sphôi] se trouve dans le
cas de ne pouvoir admettre l'enclise279, et du coup personne ne songerait
{ 227} à blârner cette leçon. 11 faut tenir pour superflu de s' attarder sur de tels
exemples, puisqu'on a dit plus haut quels pronoms sont seulement enclitiques,
et lesquels seulement orthotoniques. - Or nous avons montré que les pronorns
placés en tête [de phrase] sont naturellement orthotonés. Cornrnent, dans ces
conditions, voir une leçon fautive dans:
{ 5) séo d'ostéa púsei ároura [/l. 4.174]
[la terre fera pourrir les os de toi (accent.)]?
Séo, qui n'est pas enclitique, pourrait-il l'être? [Nous avons montré] égalernent
que les prépositions entrainent !' orthotonese des pronoms2so; donc, dans:
191 ílEPI l:YNTA2EQI B
EÇ Éµrii (T 105)
10 í\ riiv 6p6iív. -
§ 129. OU µfiv toia1ÍTI) 1tp<Ílpaaiç Ea-nv àti 'tfic; Z11voõotdou
ypacpfiç tou 1tapaliéi;aa0m 'tiiv ɵEio, Ka9õ 1Cup1wtÉpa AiÇiç, À.Éyw ii
IC'tlltl!CÍ"\ aV'tWVUµia, ÕuvaµÉvn ICat EvEICa µÉtpou ICat EVEICa À.áyou 1tapa-
À.aµj3civta0m, npoç ouõh XPEtiiiõEç µeteti9Eto. Kai yàp EV ti!> Ka9óÃ.ou
'tO ltO\OUV ciKa'taÀ.À.llÀ.Íav OUK ÜÀ.À.o 'tÍ Eat\V í\ K\lplW'tÉpou axiíµa'tOÇ
15 7tapEK'tpoiriJ x:atà 'tiJv au'tii> Eltlj3áÀ.À.O\lOQV OÚVtaÇtV. -
§ 130. 'EitEi oi'.iv 1tpoiíÃ.9oµEv Eiç tàç ciV'trovuµix:àç ypacpàç tou
Z11voõótou, ou 1tapÉÀ.KEt x:ai 7tEpi tou
'tÍç iáp acpwt l (A 8)

228 ÕiaÀ.aj3eiv· 1:T,v yàp tota1ÍTI)v ypacpÍ"\v Kai l:ÉÀ.EuKoç 1tpox:pive1 x:al ÜÀ.À.o1
1tÀ.Eiato1, 1tapan9ɵevo1 x:ai EKOÓ<JEtÇ '0µ11p11Cáç. Ka9iatâaí tE tÕv À.Óyov
OÜtOlç · ElltEp ii yevt!CÍ"\ 1ttéiia1ç x:ai Õonx:ii Katà ÕEÚtepov 1tpóaw1tov
µetaSâaa2 tov tóvov, toutÉattv iyx:À.19Eiaa, µEvoúa11c; 'tfiç ypacpfiç to
tpÍ'tov !tpÓOOlltOV 1tapÍ01:1lOIV, Ev ti!>
yuuíxm µevaqxinvixp' iípµamv<iiicáxç í'7tltOUÇ (8 416),
Kal x:at' ey1CÀ.1mv àti tou tpitou 1tpoa<Íl1tou
yuurow µÉv acpwivixp •iípµam (8 402),
1tâaa civáylCT\ x:ai 'tiiv acpân, 6p9o'tovouµivnv x:atà ÕEÚtEpov 1tpóaw1tov,
10 tÕv tóvov µEta9Eiaav x:a'tà 'tÍ"\V aU'tÍ"\v ypacpi]v to tpÍ'tov 1tapaa'tfiaa1. -
"Eanv x:a90À.1K<Íl'tEpov cpávm Kax:Eivo, Ó>ç to iv 1tp<Ílnp Kai ÕEutÉp<p
1tpoaCÍllt<p civoµo1ox:atáÀ.11nov 1táV'tOOÇ x:civ tpitcp. IlpÓ<JKEttat iv 1tp<Íltq>
x:ai ÕEu'tÉp<p õià to É T có. aú, '(3. iõoi.i yàp civaÀ.Óywç x:al to tpitov
Ot!ÍÀ.À.a!;Ev 'tOU OE\ltÉpou, x:a9õ x:ai amo riiv 'tOU !tp<Íltou Ka'táÀ.TjÇtv OUK
15 EvEÕÉÇa'to 4. Kal Katà touto êípa civaÀ.oywtÉpa ii acpwiS Õtà tou 1 ypacpoµÉ:vT).
229 § 131. 'All' Eatt yE x:al i.inEp tfiç 1tapaõd\oµivnç ypacpfiç ix:eivo
cpcivm, l. Ó):; µâÀ.À.oV Katrop9wtat, 'íva µfi Í"\ aU'tÍ"\ OOOa cpwvfi 1tapà 'tÍ"\V
E-yx:À.1a1v 1tpoaCÍlltou µetaj3anKi] YÍYVll'tat, Õ7tEp ouK fonv inwofiam iv
ciV'trovuµÍmç 1tapE1tÓµevov· aut?fl yàp µÓVOV aVÍE'ta\7 'tà 1tpÓOW1ta ICQl
sr i.ltt'tEÍvEtm, ou µi]v ivaÃ.Ã.ciaanm. - 2. Tá 'tE Óµo101catáÀ.1lK'ta x:atà tpÍta
1tpóarona oÜ!totE <JUvcipxEtm, fiµâ>v -uµâ>v -acpâ>v, iµÉ -a É - E, x:al inl
'tÔ>V êÍÀ.À.Cllv Ó autÓÇ À.Óyoç · ciaúatatov oi'.iv Kat <J\lVapÇaa0m Kat auÀ.À.í\Çm
'tÍ"\v x:atà to tpítov ti!> OEutÉp<p, x:ai ÕfiÀ.ov Õn, ti tà óµo101CatciÀ.11x:ta
ou auviípÇato, oUOE tà auvapÇáµEva Ã.lÍÇtwç 'tfiç au'tfiç ttúÇttm· x:atà
10 1:0üto oi'.iv ii acpwÉ Katrop9wtai. - 3. Kcix:Eivo OE ÕEÍICV\l'tat, óx; iv µ!:v

1. crcjxuL corr. Sophianos : cr4>we A.


2. µna.EK1cra eud.: µna.nEKLcra A.
3. crú '( Uhlig: crot A, crú l Ti õs m• Sylburg, Bekker.
4. €11€&~a.To AB<: llllXfTO Apc Bekker.
5. crcjxuL A! (pace Uhlig).
6. airro Sylburg, Bekker: a.11Tw A! (pace Uhlig).
7. civlETaL Sophianos, Bekker : avn Ta.L A.
POSSESSIFS: PROBLÉMES D'!NTERPRÉTATION 191

... ex emeu [li. 19.105]


[de moi (accent.)],
emeu ne saurait admettre { 10} d'autre accentuation que J'orthotonese.
129. En revanche, on ne peut rien invoquer de ce genre pour défendre la leçon
de Zénodote qui admet emeío [ll. 14.118281): du fait que tant le metre que la
phrase rendent possible l'emploi d'un mot prioritaire2s2, je veux dire du pronom
possessif, il n'était nullement besoin de le transformer; car ce qui, d'une
maniere générale, est cause d'incongruence, ce n'est rien d'autre que d'écarter
une forme prioritaire { 15} de la construction qui lui revient.
5.4. Excursus sur lesformes de duel en sphõ- chez Homere (§§ 130-132).
130. Puisque nous en sommes venus aux leçons de Zénodote en matiêre
de pronom, il n' est pas hors de propos de trai ter aussi de:
tís tár sphõi [li. 1.8]
[qui donc tous deux les (poussa à se quereller) ?].
{228} Cette leçon283 a aussi la préférence de Séleucos et d'une foule d'autres -
tous citant également des éditions d'Homere. Leur argumentation se présente
comme suit: au génitif et au datif, le pronom [duel] de deuxieme personne,
lorsqu'il reporte son accent, c'est-à-dire devient enclitique, fournit, avec
maintien de la graphie, {5} une troisieme personne; ainsi [on a une deuxieme
personne] dans :
guiosei men sphôin huph' hármasin õkéas híppous [II. 8.416]
[il vow (accent., duel gén.-dat.) fauchera vos chevaux sous le joug]
et, avec enclise, une troisieme personne dans :
guiosõ mén sphõin huph' hármasi [li. 8.402]
[je leur (inacc.) faucherai (leurs chevaux) sous !e joug].
Des lors, de toute nécessité, la forme sphoi [vous deux (nomin.-acc.)],
orthotonée à la deuxieme personne, {10} en déplaçant son accent, foumira, avec
la même graphie2s 4 , une troisieme personne. - On peut même dire de maniere
générale que, lorsque les finales de premiere et de deuxieme personnes different
entre elles [et seulement dans ce cas], celle de la troisieme aussi differe
forcément [de celle de la deuxieme]. J'ai parlé de premiere et de deuxieme
personnes à cause de ego [je], sú [tu], hí [il/elle]: c'est donc régulierement que
la troisieme s'écarte de la seconde, puisque celle-ci n'a pas elle-même reçu la
finale de la premiere. {15) Pour autant, donc, sphõí [eux deux (nomin.-acc.)]
écrite avec son -i est une forme réguliere2ss.
131. {229) Mais il y a aussi des arguments en faveur de la leçon transmise; les
voici. 1. Elle est plus correcte: on évite ainsi que la même forme, par la seule
enclise, passe d'une personne à une autre - phénomene impensable pour un
pronom (tout ce que [peuvent exprimer l'enclise ou l'orthotonese], c'est le
relâchement de la personne {5) ou son intensification286, jamais !e changement
de personne).
2. Quand la troisieme personne a même finale [que les deux premieres],
elle n'ajamais même initiale: hêmon - humôn - sphOn [gén. pi. des pron. !•, 2•,
3• pers.], emé - sé - hé [acc. sg. des mêmes], etc. II y a donc malformation si une
troisieme a même initiale et même finale qu'une deuxiême: il est clair que, si
les pronoms [de personne différente] qui ont même finale n'ont pas même
initiale, ceux qui ont même initiale ne recevront pas la même finale ; { l O) de ce
point de vue, sphõé [3• pers. vs sphoi, 2• pers.] est donc correct.
192 nEPI l:YNTAEEnI B
pfiµao1v tà õr:Útepa 11póow11a 11poç 'tà 'tpÍta ouµ11á8E1av EXEI, tcal
ltEplOOOv <E~ >l 'tO 'tO\OÜtO 11apatí8ea0<X1. 'Ev µÉvtOI ávtwvuµÍ<XIÇ 'tO 11pii>-
'tOV 11poç to ÕEÚtepov, 'tWv tpÍ'twv fo0' ÍÍ'tE tcal Étcl..E111óvtwv tcal 111..eo-
vaÇóvtwv tcal Év iõío1ç 0iµao1 tca'tay1voµÉvwv, CÍJç ft fxriwc;, ft oti:oç,
15 ft µív, ãlJ..a1 11ÀEÍ<J'ta1· oiíariç yt µiJv 'tÍ\Ç 1Ca'tà 'to 11péõtov !Cal õdmpov
õui:ri\ç tú0EÍaç ou 11ávtwç tcal 1Ca'tà 'to 'tpÍ'tov auvu11ápxr1· auv6É'twv
y1voµÉvwv 1tÀ.fl9Uvt\ICWV IC<X'tà tO 'tpÍ'tOV ou (J\)VUltáp)'.EI IC<Xl IC<Xtà 'tO
11péõtov ica\ ÔEÚ'ttpov· fo't1 11À.Eio'ta 11apa0fo0<X1. Ouic ãpa ica'tflváyicao't<X1
230 oÜ'tE õià 'to a ip m É ft Katà 'to 11péõtov dç t l..fil;<XI, oií'tE õ1à -riJv víii1
+t Katà tO 'tpÍ'tOV Eiç \ ICa'taÀ.fiyEIV.
§ 132. !acpÉç fom CÍJç 'tà O\lVflyopoúvta 'tft aipmé àvtwvuµí~ µáxe't<X1
'tfticatà to tpÍtov aipmív · ii11f:p fiç Éicrivo fonv q>áv<XI, CÍJç àoúotai:ov
5 taÚ'tflV Õot1iciiv oZioav Étco'tÍ\V<XI toü iÕ1<Óµatoç, Ã.éyw tfiç toÜ 1 ypaq>fiç
µttà toü v, íín ôui:iciJ õonicfi. - Kal ei tàtcp1~Éç nç É111<J't'Í!ot1ev, EtoE't<XI
CÍJç bti wü õrutÉpou 11poocímou Õui:ical ([ôtóvtwç]J2 É/;ÉÃ.111ov, a\ ôf: toü
tpítou « õeóvtwç » ica\ eiç to ÕEÚtEpov µe'tat10ɵevaí Eio1v, ei'.yE 11âoa
àvtwvuµ ía Õtà toú a ip ÉiccprpoµÉvr] µÓvwç tpÍtou iotl.v 11poacímou, acpÉaç -
10 <JtpÍ<J\ - <Jtpé'ttpoç - acpóc;. - Ka\ 00r(J) IC<Xi 'tà3 tfiç táOEWÇ bteµepía0ri.
iiiote tà µf:v ri\ç óp0fiç táorwç µEtate0iiv<XI Eiç to ÔEÚ'tEpov, táxa ou1C
à1110ávwç' EltEl tà ÔEÚ'tEp<X iilto õril;ív fottv n ouvtpqEt +t óp9ii 'táo1ç·
'tà µÉvtot K<Xtà to tpÍtOV WtOOtàvta tfiç ÔEÍ/;EWÇ ru0Éttot<X\ EÍÇ EyKÂ.tOIV·
Ôtà toúto K<Xt µovaÔIKai tpÍtou 11poocímou ty1CÂ.tt11Ca\ É11evofi0rioav, ft
IS aipi, +t µív. - Ou µÉvtot à11Eµq>a'ivov -ciiv atpmÉ àvtwvuµíav ô1à toü
E À.Éyoo9at, OUVEICÔpaµoúaav 'tft ÉV1icfl 4 <XÍtt<XttlCfl lt't<ÍlOEt.

§ 133. 'AKoÃ.oú0wç pfltÉov icai ltEpi tiiç ɵClUtOU, 'ri Kat O\lvte0Eioa,
mGáS cp!l<JI TpÚtpwv (p. 29 Vclsen), tiiv a\rriiv E)'.e1 àµq>t~oÀ.Íav6, Éic IC'tfltttcfiç
231 O\lvtE0tioa Ka\ 11pwtotÚltou. Tliv yàp à11apáôe1Ctov toü iíp0pou OlEt<XI
EK ltpW'tOtÚltOU O\lvtE0Eio0at, iµautou cn:oúm, aaui:ou ipeíôn' 'tlJV
õf: Év 11pooÀ.fi1j1EI toü iíp0pou ÉK O\lváp0pou tfiç ɵ ou, i:ou iµall'tou
tpÍÂ.ou Tj1eouoci, i:ou ɵciui:ou oixou ÔtaiióÇm. C!>aívum fü: ott
5 11apfil;Ev aÚ'tov ft IC'tflttKTJ oúvtaÇ1ç ical Ti 11póo8eo1ç toü ãp0pou, ã11rp
OUIC ÉÇaípEtá Ea't\V 'tÍ\Ç IC'tflttri\ç ávtwvuµÍaç. napov yoüv ÉÇ éiiv UltE-
vóriaev, àitoõeil;<XI OOç7 OUK Ey1CE1ta1 ft K'tflttKTJ ávtwvuµía Év 'tft to1aÚ"tTI
ouv0ÉaEI, IC<Xl ltpíiitÓv YE É/; autíiiv tíiiv ap0pwv.
§ 134. npÓICEtt<XI ÍÍtt Éicáo'tfl tíiiv IC'tflt\ICOOV àvtwvuµ tfuv ap0pov Eltl-
10 lt<XpaÔÉ)'.Etat ÓµOIÓlttWtOV icai Íoápt0µov yÉvOUÇ tE 1:0Ü avtoÜ· ltfuç oZiv

1 . Els add. Ellebode. Bekker.


2. &6VTws A: transp. l. suiv. Uhlig.
3. Tà m• Sylburg, Bekker: icaTa A.
4. fvLICÚ Dudith, Bekker : IMKf\ A.
5 . Ka0a Aac : ica&Ws AJ'C Bekker.
6. àµ4>1!3o>J.av R.Schneider : àicoXovBlav A Bekker.
7. àrroôE1Çm Ws Sophianos, Sylburg, Bekker interprétant a11o&1/;Ews A.
POSSESSIFS: PROBLÊMES D'INTERPRÉTATION 192

3. On montre aussi que, dans les verbes, il y a une affinité morphologique


entre Ia deuxieme et la troisieme personnes: il est superflu de citer ici des
exemples287. Pour les pronoms, en revanche, c' est entre la premiere et la
deuxieme, tandis qu'à Ia troisieme on peut avoir des formes qui manquent ou
des formes en plus, et des pronoms ayant chacun un theme propre: c'est le cas
de ekeinos [celui-là], hoútos [celui-ci], { 15} mín [le/la (anaphorique)), et de
bien d'autres. [Formes manquantes :] alors qu'il y ades cas directs duels à la
premiere et à la deuxieme, rien du tout ne Ieur correspond à la troisieme2ss.
[Formes en plus :] alors qu'il y a, au pluriel, des composés à la troisieme
personne, rien ne leur correspond à la premiere et à la deuxieme2B9. On pourrait
multiplier les exemples. Aucune nécessité n' impose donc {230} ni que la
premiere personne ait, à cause de [la troisieme] sphõé, une finale en -e, ni qu'à
cause de [la premiere] noi, la troisieme ait une finale en -i.
132. II est clair que les arguments qui plaident en faveur de sphõé vont à
!'encontre d'une troisieme personne sphõín [à eux deux (dat. duel)], encore
qu'on puisse défendre cette derniere en disant que {5} ce datif eílt été mal formé
si [sa finale] s' était écartée de celle qui est propre au datif duel290, je veux dire i
suivi de n. Mais à regarder Ies choses de pres, on verra qu'à la deuxieme
personne, des duels faisaient défaut, et qu'il a donc fallu transposer à la
deuxieme des formes de troisieme - tant il est vrai que toute forme pronominale
en sph- est exclusivement de la troisieme personne: sphéas, { 10} sphísi [eux
(acc./dat.), sphéteros [leur], sphós [leur]. Ainsi l'accentuation s'est répartie:
transfert à la deuxieme personne des formes orthotonées (non sans à propos, du
fait que les deuxiemes personnes s'offrent à la déixis, à laquelle l'orthotonese
est associée), tandis que I'enclise était tout indiquée pour les troisiemes
personnes, qui se dérobent à la déixis (c'est d'ailleurs pourquoi ont été inventées
pour Ia troisieme personne des formes qui sont seulement enclitiques,
{ 15} comme sphé [les (acc. anaphorique)], mín [le/la (id.))291. Quant à I' e du
pronom sphõé, il n'a rien d'absurde: il suit le modele de l'accusatif singulier292,

6.1. Emautoú n'est jamais un dérivé possessif (§§ 133-137).


133. II faut maintenant parler du [pronom] emautoú [moi-même, réfléchi
(gén.)]: selon Tryphon, ce composé présente Ia même ambigui'té [que emoú, ce
premier terme pouvant être] dans le composé soit Ie possessif, {231} soit le
pronom primaire. Quand emautoú n' admet pas I'article, Tryphon se figure
qu 'on a affaire au composé du pronom primaire : emautoú akoúõ [je m' écoute
moi-même]. sautoú pheídêi [tu t'économises toi-même], mais quand il prend
l'article, il y voit un composé du pronom articulé emoú [de mon (gén. du
possessif)J: tou emautou phílou ekousa [j'ai écouté mon propre ami], tou
emautou oíkou despózõ [je suis maitre dans ma propre maison]. II a
manifestement {5} été égaré ici par la construction possessive et par I' ajout de
l'article - qui en fait ne sont pas exclusivement liés au pronom possessif. On
peut en out cas, en raisonnant à partir des mêmes données que lui, et tout
d'abord à partirdes articles eux-mêmes, montrer que le pronom possessif n'est
pas présent dans Ie composé.
134. On a vu précédemment que tout pronom possessif admet à ses côtés un
article { 10} ayant même cas, même nombre et même genre que Juj293. Comment
193 nEPI IYNTA:::Em: B
EYKE1ta1 Ti K'tl)'tlKi) à!hacpópwç ouvóvtwv trov iip0pwv, i:àv tµau1ou,
wUc; ɵa'l>'toU, 't à çl ɵa'l>'l:OU2, Ka\ éi.1tavia CJXEOOV tà YÉVTt µnà téôv
ouvóviwv Oiacpópwv àp16µrov; Ei OE a\ yEv11<:a\ i.1t\ nfiµa cpEpÓµEvai
Õlacpópwv K'tl)µ<ÍtWV Eioiv OEK'tlKaÍ, 1téôç ouxi ')'EVIKIÍ Eo't\V ii ErKElµÉVTj
15 i)itEp K'tl)tlKTJ àvtwvuµía; -
§ 135. 'All.' Ei3, ica0à iip0pov 1tpooÉÀ.a~Ev, Ti
232 CJ1Ívap9poç eyKEltat, ouoev icwÂ.ÚEI CJ1Ívap9pov ÉKOÉXE<rlla1 icai ifiv ErKÀI·
t1icfiv àvtwwµíav, 'touç ,U.Ouç µou, 'tOu 1píi..ou µou· ciiç ouv
011caíwç EÜT19EÇ 'tO 'tO\OUtOV, EÜf19Eç Kai to õià tfiç 1tapa9ÉCJEWÇ tOÜ
ãp9pou i.ic0i.Çacrlla1 ouváp9pou cnív9Eaiv· ou ')'àp &li ')'E tà 1tapan9ɵEva
iip9pa i;fiç àviwvuµÍaç EatÍV, trov OE ÍJ1taicouoµÉvwv K'tl)µ<ÍtWV !tpÔÇ a
ICa i tà iip9pa OÍICEÍWta 14. -
§ 136. 'AJJ..' ti, ica9o i.iti Ktfiµa cpÉpEtat, Ti
Ktfl'tlKTJ E)'KEltat, ouorv icwÀ"ÚE1 icai 1tâoav )'EVIKTJV 1tavtàç 1ttwt1icou
É1t\ ictfiµa cpEpoµÉVTtv K'tl)'tlKTJV icai..E'iv àvti ')'Ev1icfiç. Ka9o ouv ')'Ev1ri\
Eat\V i) ɵaU'tOU, 1tapEoÉÇato Kat ictfiotv· icai oftÀov CÍlç tfiç 7tt<.Í>CJEÓJç
10 i.at1v ti cníviaÇ1ç, ouxi tfiç ouv9ÉCJEwç. MEtEÃ9ouoa youv Eiç ainanicfiv ii
oonicfiv IC'tl͵atÓÇ ECJ't\V ànapàOEK'tOÇ, Õ!tEp Eltl trov K'tl)tlKéõç 1tapflyµivwv5
OUK EVOV É1t1vofioat. icatà ràp 1tâoav lltOOIV tftç K'tl)tlicfiç 1tapayw'Yiiç
EyKElµÉvfl CJÍJVECJt\V ti K'tl)tticfi CJ"Úv'taÇ1ç, ɵÓç - ɵ OU - É µ ij> - ɵ ÓV, 'Apl·
aaípxao; - 'Aptatapxdou - ·~. Kai i.v µEv té/> 'Apiampxo;
15 ouoE:v Ú!taico"ÚE'tat Katà ictfio1v, ouoE µfiv Év i:éfi 'Apíatapxov, Ev ')'E µfiv
tj\ 'Ap1atápxou )'EVltji. '0 a"Ú'tàç ÀÓ)'OÇ ica\ mi tfiç ÉyCÍI ica\ Éµé· 1tái..1v
yàp Év yEv1itji µóvn tj\ ɵ o \>6, ol1Cóç µou, 1píi..oç µou. "Oittp itapa-
233 icoi..ou9Et icai tj\ ɵau'tou, ouK oÜCJflç K'tl)nicf]ç ivvoíaç Év tj\ ɵautij> ii
~- (â1à youv to i:o10\lto <to >7 µev NÉa nói..1ç , ó:ya9àç liaíµmv,
i:à 11apa!tÃ.fio1a ou Ktfia1v Ú!tayopt"Úovi:a àKÓlÀlltoV EXEI ifiv iv aµcpo-
tÉpOlÇ i:o'iç óvóµao1 KÀÍ01v· to o[ KópalCOÇ ltÉ'tpa i\ ooç 1C"Úaµoi; ií
'ti téôv 11apa11ÀT1CJÍwv ouvÉ~TI µova0tKéõç KÀÍvE<rllat icatà. ifiv CJ\lvoüoav
Eii9Etav· KÀl9EtCJa yà.p ti ')'EVliciJ UnOti9ttat tfJV K'tl)tlicfiV CJ"ÚvtaÇ1v, Kai
IÍCJflµa tà tOU Ú!tOKElµEVO\l yÍVEta \.) -
§ 137. "Etl Ei1tEp i) K'tl)tlKTt
ÉvÉKE1to i.v té/> ɵautou, Kâv É:!tEOÉXEtÓ 11otE to oxfiµa Oiooàç Ktfiot1ç,
µ íav µE:v ifiv É')'KEiµÉVT\v iv toiç K'tl)t1Ko'iç, õía11Ep Kai ti ɵÓç ExEI Kai

l. TaS" Apc (s.l) Uhlig (dans le texte) : om. A•c • TIÍiv Bekker, plutõt rn1s Uhlig (dans
l'apparat) (cf. n. 294).
2. tµauToü AP" (&.!.): om. Aªº·
3. <ÍÀÀ' d m• Sylburg, Bekker interprétant llÀÀr1 A.
4. olKElwTaL A Uhlig (repentir p. LXI!,3): 'Í>K'ElWTaL Bekker, Uhlig (dans le texte, avant
repentir).
5. naprrrµtvwv Aªº: naPT)yµtvwv li auvnllnµtvwv Apc m•.
6. tµoü A Bekker: µoü R.Schneider, Uhlig. (L'argument de Schneider, Comm. 94*, accepté
par Uhlig, est que la forme tonique tµoü ne peut être employée en fonction possessive - ce
qui est exact: cf. § 121. Mais on peut aussi penser que, sauf raisons paniculieres (P. 36,29;
64,28), la forme de citation autonymique du génitif de €yw est la forme tonique €µoü, e.g.
P. 12,27.)
7. TO add. m• Sylburg, Bekker.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHISJ 193

dês lors peut-il y avoir un possessif inclus [dans emautoú]. qu'accompagnent


indifféremment les articles tón [acc. masc. sg.], toús [acc. masc. pi.], tás [acc.
fém. pi.], etc., pratiquement à tous les genres et aux divers nombres qui leur sont
associés294? Or !e génitif [du pronorn prirnaire] se rapportant à une possession
admet des possessions [d'accidence] variée: comrnent dês lors ne pas voir [dans
emautou] unte! génitif ( 15} plutôt qu'un pronorn possessif?
135. Et si, de l'emploi de l'article, {232) [on conclut que] !e pronom articulé295
est présent [dans emautoú], rien n'empêche d'admettre que !e pronom enclitique
est !ui aussi articulé, [puisqu'on dit:] tous phílous mou [les amis (acc.) de moi],
tou phílou mou [de l'ami (gén.) de moi]. Comme en fait on aura raison de voir
!à une sottise, c'en sera une aussi d'admettre, à cause de l'apposition de
l'article, la présence du pronom articulé dans le composé [emautoú]: aussi bien
l'article appm:é (5) n'appartient-il pas au pronom, mais à la possession sous-
entendue avec laquelle il s'accorde.
136. Si, parce que emautoú se rapporte à une possession, il contient un
possessif, rien n'empêche d'appeler possessif, plutôt que génitif, n'importe que!
génitif d'un casuel se rapportant à une possession. En fait, c'est en tant que
génitif que emautou admet d'exprimer la possession, et il est clair que la
construction [possessível tient au cas, ( 10) et non au composé: si emautou
passe à l'accusatif ou au datif, il cesse d'exprimer la possession - ce qui est
impensable avec les dérivés possessifs, dans lesquels la construction possessive
reste présente296 à tous les cas : emós / emou / emoi / emón [mon, mien
(nornin./gén./dat./acc.)]. Aristárkheios / Aristarkheíou / Aristarkheíõi [aristar-
chéen (nom 'possessif', nomin./gén./ dat.)]. Dans Arístarkhos [nomin.],
{ 15} aucune idée de possession n' est sous-entendue, et pas dav!lntage dans
Arístarkhon [acc.], mais bien dans le génitif Aristárkhou. Le raisonnement est !e
même pour ego Ue (nomin.)], emé [moi (acc.)] en face du seu! génitif emou,
dans olkos mou [(une) maison de moi], phílos mou [(un) ami de moi]; (233} et
on est dans !e rnême cas avec emautou, dont ni le datif ni l'accusatif ne
comportent de valeur possessive. (C'est du reste pour ce genre de raison que
Néa Pólis [Ville Neuve], agathõs daímõn [Bon Génie] et [groupes] similaires
qui n' expriment pas la possession admettent en toute liberté la flexion des deux
noms; au contraire Kórakos (gén.) Pétra [Rocher-du- Corbeau], huõs (gén.)
kúamos [feve-de-cochon] et ( 5} [groupes] sirnilaires ne peuvent fléchir qu'un
seu! [des deux termes]. celui qui est au cas direct, car si on fléchit le génitif, il
perd la construction possessive et rien n'indique plus que! référent [est visé])297.
137. De plus, si !e possessif était présent dans emautoú, alors cette forme
admettrait [d'exprimer] parfois une double possession29B - I'une étant celle qui
réside dans les possessifs comme emós ou { 10) emón [mon (nomin./acc.)],
194 TIEPI l:YNTA:::Em: B

10 n ɵÓv' EtÉpav OE ri]v ElC Tijç )'Ev11ciiçl i:yywoµÉVT]V, Ka8o Eat\V E7ClVOiioat
Kai t7tl tiilv iil..l..wv KtT\nKiilv, 'Apunapxeíou áypou npóooóoç,
JCTijµa yàp lCQl o ó:ypOç Kal n 7Cpóooooç (à7Cl..ii yàp VOEÍtat n ElC 1'EVlKiiç
K'tÍ]mç , 'Aptaa:ípxou2 <iypóç, 'Apto-rápxou npóooooç). Kai 7táÀ.1v
E7Cl Tijç 1C't1l'tl1CiiÇ ávrwwµ iaç' eµoç áypóç ' 'tOÜ eµoü áypou npóoo-
15 Oot;3· JCTijµa yàp Kai o áypOç Kai n 7tpÓOoOoç. Ou oi] E7Cl toU ɵalnDi>
0100~ 7COtE K'ÓÍOlÇ VOEÍtm, á"J..."J...à µia à7CávtotE.

234 § 138. Toütó yE 4 olj cX7CEOEÍXBT\ E7Cl tiiç "fEVlKiiç' eµnmoü áypov
EOIC0'.1fl0'., eµaui:oíi q>ÍMp ávE9ɵ11v· ri]v5 µÉvt01 tiilv tO\OÚtWV yEvl-
ICÔlV eu9Eiav ouK fot1v EÚpEÍv oÜtE iv À.Óycp oÜtE Év XP~OEI ouvaµÉVT]V
ouvíotao8ai, ou JCa9á7tEp iil..l..a átp1~ii ox~µata (ev áyvoi~ yàp tou
À.ÓyOU t\VEÇ )'EVÓµEVOI Ólç atpl~ElÇ tàç tOlQÚtaÇ EU0EÍaç 7CapaOÉÇovtat),
ouof: µljv EV ouvtá!;E1 Tf1 1Cat' Eu0tiav, El)'E ou PT\tOV to ɵaui:óç ii
aav!Ó;. á"J..."J...' ouoi: n toiaÚtT\ oúvtaÇ1ç' ɵaui:ou óoW..Oç Et\l1jl'EV, ii
eµamoíi óoíiM>ç Etu1jl'aç, tiiç aouv0Étou )'EVIKiiç tliv oúvta1;1v tiiç
EU0EÍaç 7tapa0EXOµÉVT\Ç oµoÍWÇ éx7CáOalÇ )'EV\ICQlÇ, Ólç f:v tí!> Ó ÓOUÂ.Óç
10 µou~6.-

§ 13 9. Kai ouµqiavi:ç Otl o\rx n


7CtWOIÇ Eot\V n
a7Capá-
ÓE!Ctoç, to oi: Év au-rn yEvÓµEVOV oxiiµa oúv0EtoV, 07tEp E7tEv01í8T\ Eiç
füáicpunv Tijç EIC 7tpoo<Ímou )'EvoµÉVT]Ç füa0ÉoEWÇ Eiç to auto7 7tpÓOW7COV.
'0 yàp OÜtW À.ÉyWV, ɵaUtOV EtU1jfa, füá0EO\V oµOÀ.o)'EÍ ri]v ÉÇ aÜtoÜ
yEvoµÉVT]v Eiç ai>tóv, Wç Ei ica\ eÀ.E)'Ev oiítwç, trio ɵi: a-inóv Etu1jl'll.
15 Tou o{iv p~µatoç ouvóvroç Tfl 7tÀ.ayÍ~ 7Ct<Í>oEl icatà to auto 7tpÓOW7COV
ávÉcp1nov ~v i:1B enpov 7tpÓOW7tOV Év Eu0ei~ 7tt<ÍloE1 É1C1voiioai, ou
À.ÉyW Kat' aii:tata-i)v ii ÓOt1icfiv· OUOE yéxp aÚtaÍ tl E!;Cll0Ev 7Cp00Cll7COV
É7tlÇT\tOÜ01V' n µÉV'tOI E7Cl ictfiµa q>EpoµÉVT\ )'Ev1icfi, 7tpÓOCll7COV (xouoa
235 tOU [< K~topoç, E7CIÇT\tOÍioa ói: to tOU >]9 ~µatoç, a7CapáÓEKtoÇ tyÍvEtO
eiç to E7ClÕÉÇao0at ri]v tOÚtou óvoµaot11CÍ)v, "ªªº
EµEMev n
EIC tOÜ
~µatoç eu0Eia áv0ÉÀ.ice1v EÍÇ ai>ri]v to />iiµa, éiiç yE icai E7tt tíõv ii"J...À.wv
OUVtál;ECllV itpOq>avÉÇ ÉotlV, 'Aptotápxou yv<Ílptµoç avÉyvro, cp0..oç
µou Õlaliyn-at. Ou oi] o{iv f.oúva-ro to µEtal;i> 7tÍ7tt0v />iiµa t7tap-
x:Éoai aµq>otÉpOIÇ toÍÇ 7tpOO<Íl7COIÇ, Otaq>ÓpOlÇ o{Jo\V, El"fE Olj to f.µaUtOU
Eot\V 7Cp<ÍltoU 7tpoo<Íl7CO\l, cP Olj 7távtWÇ Ôq>EÍÀ.EI OUV'tEtáx0m tOU QUtOÜ

1. fK Tfi> YEVLKÍjS" A ac : tv TOÍS" ICTT)TLKOÍS" Apc.


2. àpLOTápxou Apc: apLaTapxnou Aªc.
3. npóaoôos· KTI;µa yàp Kal ó áypós- Kal Ti npóoolios- Sylburg, Bekker: npoaolios- A•c,
npoaoôov KTT\µa yap KaL o aypos KaL TTpoaoôos Apc.
4. yE Uhlig : yap A.
5. Tfiv A"C(?) edd. : TÍ'JL AP' (L sur une rature).
6. Apres lTVljiEv, rature dans A. sous laquelle on lit KaL .x.óov (= Kal ax<Bóv ?).
7. Tà airrà Sophianos, Sylburg : airrà Tà A Bekker.
8. TL R.Schneider: Tà A.
9. KTTÍTopos, l:m(T)Toíiaa oi: Tà Toü om. A : add. Uhlig, alii alia - mais Apollonius peut
avoir écrit le texte tel quel (cf. nn. 302 et 303).
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) 194

l'autre celle qui provient du génitif, comme on peut le voir avec les autres
casuels: Aristarkheíou agrou prósodos [(le) revenu du champ (gén.)
aristarchéen (nom possessif)], ou le champ et !e revenu sont des possessions (car
le génitif [du nom primaire] signifie la possession simple: Aristárkhou agrós
[(le) champ d' Aristarque (gén.)], Aristárkhou prósodos [(le) revenu d' A.]). Voir
encore avec le pronom possessif: emàs agrós [mon champ], tou emou agrou
prósodos [(le) revenu de moo (poss.) champ (gén.)]: { 15} le champ et le revenu
sont des possessions. Mais avec emautou, ce n'estjamais une double possession
qui est signifiée, c'est toujours une possession unique.
6.2. Contraintes syntaxiques sur les phrases contenant un génitif possessif de
type emautoíi (§§ 138-140).
138. { 234} Voilà donc la démonstration concemant !e génitif: emautoú
agrim éskapsa [j'ai pioché mon propre champ], emautoú phílõi anethémen [je
m'(en) remis à mon propre ami]. Mais il est exclu qu'on trouve !e cas direct299
de tels génitifs, car sa bonne fonnation ne peut avoir aucun fondement ni dans la
théorie ni dans l'usage. (Le cas n'est pas !e même que pour d'autres formes, qui
sont [seulement] inusitées: [je précise cela] parce que certains, ignorant Ia
(5) théorie, admettront que ces cas directs sont [seulement] inusités300.) On ne
trouvera pas non plus [de pronom composé] dans une construction au cas direct,
puisque non seulement on ne peut dire *emautós, *sautós [nomin. des pron.
comp. réfl. de 1•/2• pers.], mais pas davantage des constructions comme
*emautoú doulos étupsen [un esclave (nomin.) de moi-même a frappé],
*emautou doulos étupsa [mon propre esclave (nomin.) ai frappé] : seu! !e génitif
[du pronom] non composé peut, à l'égal de n'importe que! autre génitif, servir
de tenne à la construction au cas direct, comme dans ho doúlós {10) mou
étupsen [mon esclave a frappépo1.
139. Ce n'est bien évidemment pas le cas [de emautoú] qui est irrecevable, c'est
la figure du composé, qui a été inventée pour exprimer distinctivement qu'un
proces [va] d'une personne à la même personne. En effet, celui qui dit emautàn
étupsa [je me suis frappé moi-même] atteste que le proces [va] de lui-même à
lui-même, comme s'il disait ego eme autàn étupsa [moi (nornin.) j'ai frappé moi
(acc.) même]. { 15} Le verbe et !'oblique qui va avec lui étant de la même
personne, il est inconcevable qu' on ait une autre personne au cas direct: je ne
parle pas de l'accusatif et du datif, car ces cas n'exigent pas une personne
extérieure; au contraire, !e génitif, qui se rapporte à une possession, ayant [à ses
côtés] (235) la personne possédée, se trouve dans l'incapacité d'en admettre
[aussi] !e nominatif302, car ce cas direct attirerait à !ui le verbe, comme on le voit
nettement sur d'autres constructions: Aristárkhou gnorimos anégnõ [une
connaissance (nomin.) d' Aristarque a lu], phílos {5} mou dialégetai [un mien
ami (nomin.) discute]. Le verbe qui intervient ne pouvait donc pas suffire pour
les deux personnes, qui sont différentes puisque emautou est de la premiere, et
que e' est avec elle que !e verbe doit forcément se construire : emautoú étupsa
195 nEPI IYNTA:::EOI B
11poo<Ílltou pijµa, ɵaU'tOU i!w111a naiôa. 'A')..}..' EÍ 1mi 1 ;, ouvtaoooµÉVT\
ainanKi, µEtÉÃ.001 Eiç Eu0Eiav, ouK &.Uo n 11pooÀ.~1VEtai pijµa i\ to
10 tou tpítou 11poooo11ou, Kaiç hu111e. Kai Ev0Ev oüte to ɵ auto u
éw111a naiç ouotatóv, oÜtE µT,v to Kaiç &tu1jl'tv ɵautou [i\ ɵ a u -
tóv]2.-
§ 140. "Otl OE to ou.iq>opov 7tpÓO<JJ7tOV a\'.t1Óv Eo'tl tOÚ aJCataÀ.-
Ã.Mou, oaq>Eç &:v yÉvotto, Ei Ka\3 <;, >4 Év tpÍt!fl voouµÉVT\ EU0tía mtà ti,v
intapKttKi,v oúvtaÇ1v téôv /l11µatwv Émvo118Ei11 K<xi Év 11pCÍl't!fl 11pooCÍlmp,
15 eiµi ôoUÃ.oç· Éq>' oii ti Kai 1Cpoo0d11µev tà ɵautov, KatáUT1!..a Civ
236 yÉvotto tà toú À.Óyou, "ªªº
to pijµa ouKÉtt civ0ÉÀ.KEtm ú110 oiaqiópwv
11poo<Ílltwv. Kai iin É11i OEutÉpou, aautou d 'ÍmTIPt'tl']Ç, i É!ti "ª
tpÍtou, mutoii éonv btífk>uÃ.oç5. 'Eq>' ~ç ouvtáÇewç e\'. ttç 11áÃ.1v
7tapaÀ.<Í~OI tàÇ éx11À.Ô.Ç avtCJlVUµ ÍaÇ, 7tpOO;(Cllp~OEl i, e\J0e\a EV ÉtÉp!fl
5 11pooCÍl1t!fl voouµÉvl'] µEtéx toú ouvóvtoç p~µatoç, ÉKÍ~ouÃ.oç ain:ou
Éan, ooW..óç µou d. Ka i tooaúta µ[v ltEP i tijç ouvtáÇEwç.
§ 141. IlEpi OE tijç àvunootáto\J Eu0daç ;, aitÓOEtÇtç nál..tv Civ
'YÉVOltO tj\oE6. "Eq>aµEV tv toíç 7tPOKEtµÉvo1ç tàç µEv itÀ.ayÍaç 7tt<ÍloE1Ç
civaq>Épeo0m É1t' EU0Eíaç tíiiv µEtaÇu p11µátwv ti,v µEv ÉvÉpye1av ta'iç
10 e\i0eíaiç civa1teµnóvtwv, to OE 1tá8oç ta'iç 1tÀ.ayíaiç. ioç âwvíxn.oç
Ew'jm' 9É.cllva, qÚJ at mµ11aa. (To oE7 1tá0oç É'Y'YEVÓµevov Katà
tàç ltÀ.ayÍaç µE0ÍO't1']01V amàç EÍç EU0eíav, tijç !tp01CatEtÀ.EyµÉVT\Ç Eii0daç
tpE!tOIJ.É\fT\Ç Eiç 'YEVtKi,V µEtà tijç 'Í>1t0 1tpo0toECJlÇ, qÚJ (JE el\tipa, <JU
ÉOOPflÇ \m' éµou.) 'Hv µÉvt01 Kai toúto ÓµÓÀ.oyov, tó nva litci0eotv
15 ɵ1to1ijom ou µóvov eiç Ei:epov 1tpÓOwnov ciUà Kai Eiç to Éautoú· ÉÇ
237 ~ç ouvtál;Ewç ÉitEVOE'ito to 01ooov oxiiµa tijç ávtwvuµíaç, À.Éyw to
éxnÃ.oüv, Õ1tep Éotiv Év µeta~áoet ÉtÉpou 1tpoo<Ílltou, 1mi to oúv0etov,
Õ!tEp ti,v ElC tOÜ autoÜ !tpOO<ÍlltO\J Ota0E01V Ú!tOOtpÉq>O\lOaV Ef;(EV ElÇ
m:im, to 011xte0f:v9 Kai ô1cm0ev 1tpóow1tov (Ev0ev Kai ávtavaKÀ.IÍlµevov
ÉKÀ.Tt01'], alto µetaq>opâç tÍiiV EÍÇ aÚtà aVtaVaKÀ.ClllJ.ÉVCJlV OCJlµátCJlV, i\
aUtoir.aSé.çl o. tà yàp MÀ.Ô. tíiiv 1tpoo<Ílltwvl 1 Éoeíx0TI aÀ.À.o1ta8fj, tO\JtÉottV
i.rno lí.Uou npoo<Ílltoul 2 ou:m0ɵEva), 1táw Kal t&v q>wv&v O\lVCflKEtCllµÉvwv
tfl toú ouµq>paÇoµÉvou Év<Íloe1· ÉKEi yàp Ev 1tpóow1tov to 01at10Ev Kai
to ô1at10ɵevov, µía Kai ;, q>wvi, Katà oúv0eotv ÉyÉveto, fµmnDv

I. Kal A edd.: condarnné par Uhlig (dans l'apparat), cf. 1. 13.


2. i\ E:µauTÓV A: suppr. R.Schneider.
3. El Kal A (cf. 1. 8): fl Uhlig.
4. Ti add. Sophianos.
5. rn1!3ouÀOS A (ici et 1. 5): €rn'@o>..os conj. Bekker (dans l'apparat), E:mj3oÀOS Uhlig.
6. TijBE Bekker (cf. 361,9): n ÔE A.
7. St A 1 (pace Uhlig).
8. Tain"ó Uhlig (cf. 241,8): aUTo A.
9. füaTE01'v Kal füanetv Uhlig: ÔlaTE0Ev Kat ...... Aac, füaTE0Ev APC (aprés rature de
KaL ...... ) m•
10. ain"orra6És Ellebode : aUTorraflii A.
11. rrpoowrrwv A edd. : Ó.VTwvuµLK1'iv conj. Hilgard, approuvé par Uhlig (dans l'apparat).
12. ÚÀÀou rrpoowrrou AfX : á)l.)l.wv rrpoawrrwv Aac (') Bekker.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHISI 195

pafda [j'ai frappé mon propre enfant]. Si au contraire l'accusatif de la


construction passe au cas direct, il ne pourra prendre de verbe qu 'à la
( 10) troisieme personne: pais étupse [un enfant (nomin.) a frappé]. De là vient
le caractere mal formé tant de *emautou étupsa país [mon propre enfant
(nomin.) ai frappé], que de *pais étupsen emautou [mon propre enfant (nomin.)
a frappé]303.
140. C'est la différence des personnes qui est responsable de l'incongruence:
cela devient clair si, dans une construction à verbe 'être', le cas direct qui était
conçu à la troisieme personne vient à s'interpréter !ui aussi3º4 à la premiere:
eimi doulos [je suis esclave]. Si à cet énoncé nous ajoutons emautou,
{ 236} nous obtenons une phrase congruente305, du fait que le verbe cesse d' être
tiré [en dessens opposés] par des personnes différentes; et il en va de même à la
deuxieme personne: sautou ef huperétes [tu es ton propre serviteur]. et à la
troisieme: heautou estin epíboulos [il est ennemi perfide de lui-même]. Si, dans
ces constructions, on en revenait à l'emploi des pronoms simples, le cas direct
( 5} qui s' entend comme allant avec le verbe coprésent irait s' appliquer à une
autre personne [que celle du pronom]: epíboulos autou esti [il est ennemi
perfide de !ui (non réfl.)], doulós mou ef [tu es mon esclave]. Voilà pour les
questions de construction.
6.3.1. Composés sans cas direct: malformation de *emautós (§§ 141-145).
141. Quant à la malformation du cas direct [de emautou], voici
maintenant comment on peut la démontrer. Nous avons dit précédemment306
que Jes cas obliques renvoient aux cas directs, les verbes intermédiaires
assignant I' activité aux ( 10} directs et la passivité aux obliques, comme dans
Dionúsios étupsen Théõna [Denys (nomin.) a frappé Théon (acc.)], ego se
etímesa [moi je (nomin.) t'(acc.) ai honoré]. (La passivité qui affecte les
obliques les fait passer au cas direct307 , le cas direct primitif se transformant en
génitif accompagné de la préposition hupó: ego se édeira - su edáres hup'
emou [moi je (nomin.) t'(acc.) ai rossé - toi tu (nomin.) as été rossé par moi
(gén.)].) Mais c'est aussi chose admise qu'on peut faire porter un proces
( 15) non seulement sur une autre personne, mais aussi sur la sienne propre,
( 237) et c 'est à cause de cette construction qu' a été inventée la double figure du
pronom : simple, pour le passage à une autre personne, composée, pour le retour
du proces sur la même personne, qui à la fois subit et exerce le proces. (C'est
pour cela qu'on a aussi appelé [Je composé] 'réfléchi', (5) d'apres la métaphore
des corps qui se renvoient à eux-mêmes une image réfléchie; on l' a encore
appelé 'auto-passif: on a montré que les personnes [désignées par des
pronoms] simples sont 'alio-passives', c'est-à-dire qu'elles subissent un proces
dont l'agent est une autre personneJoS.) La forme [des réfléchis] est pleinement
accordée à l'unification du signifié: c'est une personne unique qui exerce et
subit le proces, et la forme est unifiée par la composition309 : emautõn
196 nEPI J:YNTA2Eill: B

10 E1ta1aa, úit' i.µau'tOÜ EM.irmv.


§ 142. Et7tEp o{iv ai 7tÀáy101 É7ttÇT)toÜcnv eu0Eiaç, 'ív' n lhá0e<nç
7tpoq>avfiç YÉVlltat n ElC tlVOÇ y1voµÉVT1Ç, [7tfu; n aaU'tOU 'YEVÍJ<JEtQl
<llXl11XÍç; yevoµÉVTI yàp 7tMxyíav É7t1Ç11tiiae1 Éq>' ilv tà 'tilç auV1áÇeroç
ÉpEÍaeu:v)I q>i}<JEl tlÇ, 7t&ç ôn 7tMxyÍa oiioa Év 'tft aau'tÓV OUK cnÇ11ri]ae1
238 tu0eiav ÉÇ ~ç n ô1áSea1ç; Ilpoç ôv q>aÍT)µEV Wç EVE<Jt1V n tu0eia Ôlà
tou pfiµawç, aau'tàv Enaiaaç, toutÉanv aú. revoµÉVTI yàp f.v tii>
aaU'tàç Eia:naaç ôúo auvÉÇt1 tu0Eiaç, Tiiv tt ÉK 'tilç áV1oovuµ íaç Kai
~v ÉK i:oü pfiµai:oç, fü' ô ÀÓyov Kama'tilam ouK iiv ôúvmvto, ti µn
n É?Épa autiôv 7tMxyÍa yÉvo11:0. Kal n µf:v ÉK wü Pfiµatoç 7tapuq>l<Jta-
µÉVTI iÍKÀ.l'tOÇ, Ka0o iÍ7C1:CJJta tà pi}µata· n µÉV't01 EK 'tÍ'IÇ ávtCJJWµÍaÇ
Éq>1K~ Eiç i:o KÀ.16ijva l. -
§ 143. "Et1 KáKtlVÓ 'tlÇ ÉmÇ11ri]at12 Wç, Et7tEp
EK i:oü pfiµatoç 7tapuq>Íamtm tu0tia, oütooç Kai ÉK tí'\ç ɵau'tÓÇ Kai
<llXl11Ó; u7toati}aetm 7tMxyía Katà to ãpxov 3 µÉpoç tí'\ç áV1oowµ íaç,
239 i.µau'tàç e11:a1aa, to10Ú1:ou Õvtoç tou Ã.áyou, i.µt aU'tàç É11:a1aa, Õlç Ei
Kai xoopiç 'tilç Émtayµa'tllcí\ç q>aÍT)µEv i.µÉ qniµ1, Kal oiiôf:v ɵitoôcliv to
a'Uai:íiva1 i:o i.µau'to~ E11:a1aa. 'A)J•.' fon ye itpoç to towüto q>ávm,
Õlç ou µia 7tMxyÍa Eativ n 7tapuq>1ai:aµÉVT1, ai tptiç ÔÉ· 'tÍ yàp µâMov
Ev ti!> i.µau'fÓÇ EyKma1 n ɵoü f\ ÉµÉ f\ épo{4; 1cai í1,v XPEÍa tiôv to10Ú-
'fCJJV ltt<Í>aECJJV uÚ:p tOÜ 'tO KatáÀ.À.T)À.oV ltpOq>avf:ç yÍvea0a1, iÍÔT\À.oV ÔE
y{vum Katà ~ aúv0ea1v· lttp1aaov m1Éov to iÍÔT)À.oV 7tp0Kpivm 'tOU
itpoq>avoUç Ka i a'Uvi}0o'UÇ. -
§ 144. 'AJ..)., • i'aooç 7tpoç to to10utóv nç
11áÀ.1v Évaníaetm, Õlç tà áµq>Í~ol..a itpàç tiôv <JUvtaaaoµÉvoov ÉKÀ.Úum·
10 ei'.ittp o?iv tà auv1óvta5 tiôv p11µátoov ou itpoç 7tâaav 111..ayiav 11tiôa1v
~É'na'fm6 auvíataaSa1, áÀ.À.' ii µE:v ytv1ri)v aitti, ii ôf: aina'tllci}v, tivà
ôf: ôonKi}v, füà tí\ç auvi:áÇeooç tou pfiµatoç to ãô11À.ov 'tilç iti:cÍ>aeooç
ltpoq>avE:ç 'YEV1Í<JEta1. <l>ÉpE yàp dva1 'tO 't010U'tOV, i.µaU'tàç áic:oúm·
to áic:o'IÍm yev1ri)v µ11vúe1 É'yKE1µÉVT1v, f.q>' ilv q>Épei:m· éµaU'tàç 'tÚ!mo·
240 ô1à tOU t 'IÍ li: t (l) n i.µÉ ait1aTiri) ÔT1À.ro0ii<JE'tal. 'AÀÀ,' EKEivo ltáÀ.1V áva-
ICÚljlE1, iôç i:v1a É7tt ôúo 7ti:Ó>ae1ç q>Épttai, tɵvm aÉ - i:ɵ V(I) aoí,
yuµváÇm aÉ - yuµváÇm ooí· Kai 7tÍÔÇ E7ti tiôv 101oútrov to ~
tl?µW>7 ô1áKp1mv tí'\ç 7tt<Í>atmç 1to1i}attm ; oiiôf: yàp f.K itapa0Éaemç

1. TTWs ( 12) - ÉpElcmEv A: suppr. R.Schneider.


2. tm(T)n'JOEL Ws. EtTTEP A Uhlig (dans !e texte): tnuni}on iiis. dnEp conj. Uhlig (dans
l'apparat), renvoyant à 214,8 et à Schneider, Comm. 104; tmC11n'ioEL El, wonEp conj.
Stadtmueller.
3. dpxov APc Uhlig (dans le texte) : apxov(n ?)Kov A•c, cipKTLKÔv conj. Uhlig (dans
l'apparat).
4. T) rµou 1'J rµr 1'J rµot A: ti tµov ii ti tµt ii tµol Bekker, ti lµt ii tµov ii tµol
Uhlig.
5. owtÓVTa A' (pace Uhlig).
6. fii0htoTat Uhlig (cf. 230,13; A. 140,11): ni0nno0m A. rii0ETÜTat Sophianos, Bekker,
Eii0nrl R. Schneider.
7. Tlµvw A Bekker : suppr. Uhlig (hypercorrection: Uhlig corrige vraisemblablement
Apollomus lui-même).
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) 196

{ 10} épaisa [j'ai frappé moi-même (acc. d'objet)], hup' emautou eptegen [j'ai
été frappé par moi-même].
142. Or, si les obliques réclament des cas directs, pour qu'apparaisse nettement
!'origine du proces [[ ... ]p10, comment pourra-t-il se faire, dira-t-on, que
!'oblique présent dans sautón [toi-même (acc.)] ne réclame pas {238} !e cas
direct indiquant l' origine du proces? À qui parlerait ainsi nous répondrions qu 'il
y a bien un cas direct présent grâce au verbe : dans sautõn épaisas [tu t' es
frappé toi-même], c'est 'toi'. Or, s'il est présent [aussi] dans *sautós [toi-même
(nomin.)], il y aura deux cas directs réunis dans *sautõs épaisas, celui du
pronom et celui du verbe, et la bonne formation de Ia phrase sera impossible si
{5} l'un des deux ne devient pas un oblique311. Mais !e cas direct présent dans !e
verbe comme signifié conjoint ne peut se fléchir, les verbes n'ayant pas de cas;
celui du pronom en revanche est accessible à la flexion.
143. On pourra encore disputer ainsi: s'il est vrai que le verbe contient un cas
direct comme signifié conjoint, de même *emautós et *sautós contiendront un
oblique, présent dans la parti e initiale du pronom - {239} *emautõs épaisa
recouvrant la phrase: eme autos épaisa [j' ai frappé moi (acc.) même
(nomin.))312, comme quand on dit, sans le pronom appositif:
emé phemi [li. 13.269]
[je dis moi ... 313);
rien n' empêche donc que *emautõs épaisa soit bien formé. Ce qu' on peut
répondre ici, c'est qu'il n'y a pas [dans !e composé] un seu! cas oblique
implicite, mais les trois: pourquoi {5} *emautós contiendrait-il plutôt un emou
[gén.], un emé [acc.] ou un emní [dat.)? Or on a besoin de ces cas pour que la
congruence soit manifeste314, et dans la composition on neles voit pas. C'est à
mon avis aller trop loin que de donner la préférence à ce qui ne se voit pas sur
ce qui est manifeste et appartient à l'usage315.
144. Mais peut-être objecte,a-t-on à cela que les ambigui:tés sont levées par !e
contexte syntaxique316: {10} puisque les verbes qui vont avec [!e composé] ne
sont pas prédisposés317 à former une association correcte avec n'importe quel
cas oblique, mais que les uns appellent !e génitif, d'autres l'accusatif et certains
le datif, c'est la construction du verbe qui rendra manifeste !e cas invisible;
ainsi dans [une phrase] comme *emautõs akoúõ [je m'écoute moi-même], le
verbe akoúõ révele que !e cas contenu [dans !e composé] et auquel il se rapporte
est un génitif; dans *emautõs túptõ [je me frappe moi-même], {240} e' est
l'accusatif emé qui sera manifesté par túptõ. Mais on va de nouveau voir surgir
un probleme: il y-a des verbes qui peuvent se rapporter à deux cas : témnõ sé/
témnõ soi [je te (acc.) coupe/je coupe pour toi (dat.)], gumnázõ sé/ gumnázõ soi
[je t'(acc.) exerce/j'exerce pour toi (dat.)p1s; comment dans ce genre de
197 llEPl !YNTA2:Em B
ãp9pwv 'to 't010\rto ~OT\9Ei'tat. < 'Eµ >µÉvovl µÉvtOl 'tO aúv9e'tOV axfiµa 'tft
ouVT10to'tÉpc;t 1tapaoóot1 Oiaicpívn to tµavtàv 'tɵvm 1m\ iµmnip
'tɵvm. -
§ 145. To õE: µEiÇov, d KaÍ t1ç à.1toa-raÍT\ 'tfjç 't01aÚtT1Ç à.1to-
õál;Emç, 1táÃ.1v µátT1v 'tà 'tfjç Ç11'tJÍoECllÇ Kataa'tJÍoEtm· 1tapaõtx9eioa yàp
Ti éµavtóç Ü1CÀ.1't0ç yevftattm. 0\Ítt yàp Katà tov ').jyyov 'tfjç ouv9ÉaECllÇ
10 Oúvatm ICÀ.Ívta9m, M"(Cll É.V µfon 'tft 'A.iÇe1, "ªªº
a1taÇ O\lvtt9Évta 'tà
lttW'tlKcl ÜKÀ.1tá Eat\V' áf..f..' OUOE K<ltcl to tÉÀ.oÇ· áE\ "(clp Í1 EU9tia
EatT\ICEV µEtà tOU pftµatoç' Éyài cXKO\Ío> OO'll, qài É't͵cov OE, É yÚJ
001 xapíÇoµa1. [Kai õn Év tiP ɵav'toÇ ewva n ai't1at1Kfi voEÍa9Cll
ÉK toU hv1f1a.)2 Oúxi ot>v ytvftaEtat ãtlt'tOÇ n ɵavtóç Ka'tà µf.v 'tO
15 tÉÀ.oç lità to pfiµa, Katà õE: 'to ãpxov Õtà tfiv aúv9tatv; Kai EÍ 'touto
U"(lÉÇ, !tÔJÇ OUXl µÚtatOV 'tfjç ɵa'lltOU ÇT\tEtV EU9Eiav; "(EVOµÉVT\Ç yàp Í1
241 Ei>9Eia o\ix t'.Çt1 1tÀ.ayÍav, Kai lifil..ov c'oç Ka\3 1táÀ.tv t&v 1tÃ.ayíwv oúa&v
OÚIC~t Í)E\&ia.

§ 146. 'AKoÃ.oú9wç µÉvtot !tpOOICEÍOE'tat Kai 'tO at't\OV toú µii O\lV-
te9fivm tfiv Eu9Eiav. "Eatw yàp oúvtaÇ1ç Í) qài a:inOç iíjip1oa Kai
5 1ta~tl1CÔJÇ Éyài au'toÇ i>jipíCJ9iiv, Éq>. oíç oµÓÀ.oyÓv Ea'tlV ioç Év õua\
1tpoaÚJ!t01ç ai É"("(EVÓµEva( Eiat Õ1a9fonç, ÍÍ 'tE 'tOU U~pÍaavtOÇ ÍÍ tE tOU
U~p109ÉV'tOÇ. (Ei yàp 1táÀ.tV µovaÕtlC'Í"I yÉvOtto Í) ÕtÚ9EatÇ EIC tOÚ autoU
!tpOOÚJ!tO\l ElÇ to autÓ, OOOtE qiávm4 EyW a\itoç ÍÍjiptoa ɵÉ, \llto-
OtpÉljlE\ tà 'tfjç ouvtáÇECllÇ eiç tfiv aúv9uov 1tÀ.ayÍav Év têi> ~
10 iíjiptoa.) - I.a<pf.ç õf. Kà.iceivo, c'oç cd auv9foe1ç 1tpõç E.ÇaÃ.Ã.ayiiv t&v
Katà 1tapá9EO\V EltEVOTt9T\OClV' tl yàp tfiv autfiv 01'\µaoÍav dxov 'tOlÇ
Katà 1tapá9ea1v, Kav 1távtwç 1tapÉÀ.Kovta ~v tà cruvt19ɵeva t&v OXT\µÚ-
tCllV' Õtaq>ÉpEt to zT1v 1Cai ciÀ.ÚJ7n]Ç toú x11vaÂ.CÓ1tTJÇ, to µ1orov 5
242 yvvaha tou µ1ooyúv11ç, iil..l..a 1tÀ.Eiata. Ei liii ot>v to qài a\itóç
O\lvtE9Ev !tMOV tl ÊaÍ)µatvEv6 toU Katà 1tapá9E01V, à.vayKaÍa ~V Í1 aúv-
&mç · wv\ õE: oux oÜtCllÇ EXEl. "01tou yoiJv7 ÉyÉvEtO Õtaq>opá nç EK
'tfjç cruv9ÉaECllÇ, ÉKEiae Kai 1tpoaexwp11aev8 'tà 'tfjç auv9ÉaECllÇ · ai 1tÃ.áy1m
5 rucÃ.ai ot>om aúvtal;tv tfiv Éq>' EtEpov 11póow1tov EXO\lOIV, auvtE9Eioaí "(E
µiiv i\Ã.Ã.otpíwvtm 'tfjç µeta~áaECllÇ toú 1tpoaÚJ!tou· Õ1tEp ouK ÉVEXWPEt,
ioç Eq>aµÉv yE, Ka\ f.1t\ 'tfjç tu9tíaç · Õtóvtwç iipa Í) tu9tia à.1tpoalieiiç
É:yÉVE'tO tfiç auv9ÉaEWÇ.
§ 14 7. Ou µóvov õE: a\ à.vtCllvuµ ím ÉK t&v 1tÀ.a"(ÍCllv à.pxiiv foxov
10 ouv9Éarolç, áÃ.Ã.à Kai to à.Â.Â.'ÍJÂ.cov· ou yàp ôft te +i toútou tu9eia 1tá-
Ã.1v cruata'tJÍ. 'H yàp tou pfiµatoç aúvtaÇ1ç tfiv Év toiç õúo 1tpoaÚJ!to1ç

l. íµµtvov conj. Uhlig (dans J'apparat): µEvov A Bekker Uhlig (dans !e texte).
2. Kal 81) (13)-lTIAjia A Bekker, Bécares Botas: suppr. Bunmann, Uhlig.
3. Kal Portus : Kav A.
4. WcrTf ~vm Ponus, Ellebode: <l>avm WCJTf A.
5. µLCTWV edd.: µLCJflV A.
6. ECJÍ\µaLVfV edd.: ÉCT'flµa.vEv Apc (une lettre effacée entre a et v).
7. yoiJv A Bekker : y' ow Uhlig.
8. TTpüOfXWP'flCJfV APC: trpOfXWp'flCJfV A•C.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) 197

situation *emautàs témnõ assurera-t-il la distinction des cas? (car l'apposition


{5) des articles n'est ici d'aucun secours). En revanche, si !e composé garde la
forme transmise par I'usage, il perrnettra de distinguer emautim témnõ fje me
coupe moi-même (acc.)] de emautôi témnõ fje coupe pour moi-même (dat.)].
145. II y a plus: quand bien même on récuserait cette démonstration, la quête
d'un *emautós se révélerait vaine, car la forme qu'on aurait admise serait
impossible à fléchir ! En effet, les regles de la composition { l O) interdisent sa
flexion, j'entends en milieu319 de mot, du fait qu'une fois composé, un casuel
[au premier terme] ne peut plus se fléchir. Mais il ne pourrait pas non plus se
fléchir à la finale, car c'est toujours le cas direct qui accompagne le verbe: ego
akoúõ sou [moi je (nomin.) t'écoute], ego etímõn se [moi je (nomin.)
t'honorais], ego soi kharízomai [moi je (nomin.) te fais plaisir]. [[ ... ]p20 Dans
ces conditions, *emautós ne sera-t-il pas privé de flexion, à la { 15) finale à
cause du verbe et à l'initiale à cause de la composition? Et si cela est bien exact,
n'est-ce pas une vaine recherche que celle d'un cas direct de emautoú? Car si
on forme [emautós], ce {241) cas direct n'aura pas d"oblique; alars il est clair
qu'inversement, puisque les obliques existent, on ne forrnera pas non plus de
cas direct321 .
6.3.l. Composés sans cas direct: malformation de *egautós (§ 146).
146. Reste à exposer maintenant pour quelle raison le cas direct [des
pronoms] n'entre pas en composition. Soient les constructions ego autàs
húbrisa [moi (nomin.) même j'ai insulté] et, (5) au passif, ego autàs hubrísthen
[moi mêmej'ai été insulté], dans lesquelles on est d'accord pour voir un proces
impliquant deux personnes, celle de l'insulteur et celle de J'insulté. (Si on avait
un proces solitaire, aboutissant à la même personne d'ou il est parti, comme qui
dirait ego autàs húbrisa emé [moi même j'ai insulté moi], on reviendrait à la
construction avec J' oblique du composé: emautàn { 10} húbrisa fje me suis
insulté moi-même].) Or il est clair que, si on invente des composés, c'est pour
modifier [le sens] de la construction juxtaposée: s'ils avaient le même sens
qu'elle, la figure du composé serait absolument superflue; ainsi khen kai alopex
[(une ) oie et (un) renard] diffüre-t-il de khénalopex [oie d'Égypte (litt. 'oie-
renard' )). et misôn {242} gunaí:ka [détestant (une) femme] de misogúnes
[misogyne], entre bien d'autres exemples. Si donc ego autós en composition
signifiait quelque chose de plus qu'en juxtaposition, la composition serait
nécessaire - mais il n' en est rien. La composition ne trouve place que là ou elle
introduit une différence; ainsi les obliques des pronoms qui, {5} lorsqu'ils sont
simples, entrent dans une construction aboutissant à une autre personne [que
celle du cas direct], deviennent, quand ils sont composés, étrangers à
[l'expression de] la transitivité personnelle. Or cela ne se produit pas, nous
l'avons dit, avec le cas direct: voilà pourquoi il est normal que le cas direct se
passe de la composition322.
6.3.2. Composés sans cas direct: malformation de *állêloi (§§ 147-149).
147. Ce n'est pas seulement pour les pronoms que la composition
commence avec les cas obliquesm, {10) e' est aussi le cas du [nom] alUlõn [les
uns les autres (gén.)]32 4 , car pour ce mot encare !e cas direct n'est pas bien
formé. En effet, la construction du verbe indique une transitivité entre deux
198 nEPI tYNTAEEru: B

µEtá~mnv ÕT1!..oi· to 'YàP âÂ.Â.IÍÂ.o>V ij1Couaav t01oútóv tí Écmv, áiJ.ot


iÍÂ.Â.o>v, âÂ.Â.fiÂ.ouç E1taiaav - ãlloi ~. 'EyyEvoµÉVllÇ yàp ti\ç
e\iEleíaç Év té/> iÍÂ.Â.T\ Â.ot von9iiaeta1 to ãlloi ãlloi, iínep ãÀ.oyov· oú
243 yàp KataicÀ.EÍEI õ1á< VO\aV >I to ÉnáÀ.Â.T]À.OV têov Õ'Í>o E'ii0Etêov. -
§ 14 8. "Eat1v ye µfiv o\ix 0µ01ov tft âvtcovuµucft auv6ÉaE1· ii µl:v yàp
tiiv aútoná9e1av OT]µaíve1, i:auto\>ç lw111av, ii õl: iiiv h: npoaroncov
npoç EtEpa npóacona µEtá~aa1v. To yàp
áÂÂ.1ÍÂoUÇ tp<ÍXJT]'tE (!t 293, t 12)
oú taÚtÓV Éat\V téf>2 eauto\>ç tpCÍ>OT]'tt, WO!tEp ica\ tO Iltvõap11COV oi
nEpi Tp{xpcova (p. 29 Velsen) EaT]µE1oúvio iní tE i:oú "Qi:ou icai i:oú
'EmáÀ.i:ou, auyicatat19ɵEV01 µf:v téf>3
àlJ..aÀocpÓvouçbtáÇavroÀÓ'(Xaç(frag. 137 Boeckh, 140 Bergk4,
163 Schroeder),

Evi a<pÍmv aútoiç ·


oú yàp Éaui:oiç tà Oópata Évi\icav, à:Uà à:Â.Â.i)À.01ç. -
§ 149. cl>cxÍVE'tal
o' ica\ ii ÉÇ aútoii aúviaÇ1ç, !tÀ.ayÍav É!ttÇT]toOOa icai eú9eiav, OEÓV-
O't\

15 tcoç tiiv EÚ9eiav Év té/> ãp;covi1 µÉpEI iívcoaev, 'íva icatà i:ov IJ:ryov tfiç
cpcovfiç à:iciVl)i:oç µÉv!l ica\ [[ icai:à i:o oÉov tfiç auviál;ecoç]}4 õià to auvEp;cóµEVOv
pi\µa· to i:ÉÀ.oç OE ic1vEitm « icatà i:o oÉov tfiç auvi:ál;Ecoç ».
244 'Ev yàp té/> aÂ.Â.fiÂ.ouç hu111av to rn.xvnpoç tiiv cipicn!Ciiv aúv9rn1v
à:vacpÉpEtm, ãÂ.Â.oi tw111av ãÂ.Â.oui;, icai ine\ ;cpEÍa têov otacpópcov
nl..ayicov ni:Ólaecov, 'íva tà auvóvia i:êov pnµátcov i:oii ica;aÀ.À.i)À.ou -n'ixn.
Eiç i:o icÀ.1t1icov5 µÉpoç napEÀ.aµ~ávovio, À.É'Yco to tEÀ.1icóv, 'íva oEÓvtcoç
Õlà TO ijKOUOaV 'YEVl!CiiV oµoÀ.oyi)an, aÍt1at1Ki)v TE Év té/> aÂ.Â.1ÍÂ.OUÇ 01à
tÕ hu111av ~ i:1 têov i:o1oútcov, icai E:n ci Â. Â.1Í À. oi i; õià to qap\aavi:o.
npÓOT)Âov yàp !tà:Â.tV IÍlç EÍ Õ:VÉatpa1tto6 fi aÚv9EOIÇ, éÍ.KÀ.l'tOV 'tO µÓp1ov
ica9E1ati)icE1, ica9o nà:Â.1v oÜtE tà fivcoµÉva ic1ve'itm oiíi:e ii Eu9eia µetà
têov PT\µátcov à:cpíatata 1 ti\ç toiaÚtT\ç auvtáÇecoç.
10 § 150. 'EnEi OE icai taiç auv9Éto1ç à:vtcovuµiaiç à:p19µoç nl..n9uvi1icoç
aÚvEat1v iv tpito1ç 1tpoaómo1ç, oú µfiv Év npÓ!'tlfl icai oeutÉpcp, civÕ:ylCT\
icai nep\ toii to1oútou to oÉov napaatfiam. Tov µf:v o{iv 'Apiatap;cóv

l. füá<voLaV> Hilgard : füa A, <füávo1av> füà Uhlig.


2. TQ edd. : TO A.
3. TQ m•mg Dudith: TO A.
4. KaTà - awTáÇews transpos. 1. suiv. Stadtmueller.
5. KÀL TLKOV Ellebode : KÀTJTLKov A.
6. ave<JTpamo A•c (cf. 109,12; 179,8; 192.1): áVTÉaTpanTo APc Bekker (pour le flonement
ó.v-ló.VT-, v. la n. cr. ad 421,7).
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCH!Sl 198

personnes325: allilõn ikousan [ils (s') écouterent les uns les autres] revient à
dire326 que les uns [álloi (nomin.)] écouterent les autres [állõn (gén.)), allilous
épaisan [ils (se) frapperent les uns les autres] que les uns [álloi (nomin.)]
frapperent les autres [állous (acc.)]. Si on avait, dans *álleloi, un cas direct, il
s'interpréterait comme álloi álloi [deux cas directs], ce qui est irrégulier:
{ 243} en effet, !' emploi de deux cas directs à la suite327 n 'exprime pas une
<pensée> achevée.
148. Allilõn, toutefois, differe du cornposé pronominal. Ce dernier signifie en
effet l'auto-passivité: heautous étupsan [ils (se) frapperent eux-mêmes], tandis
que allilõn signifie la transitivité de personnes à personnes. Ainsi,
{5} allilous trosete [Od. 16.293, 19.12]
[(de peur que) vous ne vous blessiez les uns les autres]
n'est pas la même chose que heautous trosete [que vous ne vous blessiez vous-
mêmes). C'est comme cela que Tryphon a signalé le passage de Pindare ou il est
question d'Otos et d'Éphialte; Tryphon accepte:
{ 10} allalophónous epáxanto lónkhas ... [Pindare, fr .. 140 Bergk4 =
AllHAA 43 Puech = 163 Snell]
[ils planterent les lances par lesquelles ils se tuaient l'un l'autre],
mais il refuse [la suite) :
... eni sphísin autois
[litt. en eux mêmes],
car ce n'est pas en eux-mêmes (heautols), mais l'un dans l'autre (allilois),
qu' ils ont enfoncé les lances328.
149. Quant à la construction [impliquée par allilõn], qui exige cas direct et cas
oblique, on voit que, comme il se doit, { 15} elle place le cas direct dans la
partie initiale de la forme unifiée, de façon que, demeurant invariable en vertu
de la regle morphologique, il aille avec le verbe [[ ... ]) ; la finale, elle, varie
<<selon les exigences de la construction>>329. {244} Ainsi, dans allilous
étupsan [ils (se) frapperent les uns les autres (acc.)], étupsan renvoie au début
du composé: álloi étupsan állous [les uns (nomin.) frappêrent les autres); et
comme d' autre part il est besoin des divers obliques pour satisfaire à la
congruence des verbes qui sont là330, ces obliques trouvent place dans la partie
fléchie, la finale, en sorte qu' elle atteste, comme il se doit, {5} avec ikousan [ils
entendirent] la forme du génitif, celle de l'accusatif allilous avec étupsan [ils
frapperent] et les verbes similaires, ou encore celle [du datif] allilois avec
ekharísanto [ils firent plaisir]. Et il est clair ici encore que, si la composition
était inversée, le mot ne pourrait se fléchir, puisque, encore une fois, ni le
premier terme de composé ne peut varier, ni le cas direct ne peut faire défaut
dans une construction verbale.
6.4.1. Heautoús et les réfléchis pluriels: la position d'Aristarque ( § 150).
150. {1O} Comme il y a un pluriel des pronoms composés à la troisieme
personne, mais non à la premiere et à la deuxieme, il est nécessaire, sur ce point
encore, de montrer ce qui est normal. On dit qu' Aristarque n' admettait pas la
199 nEPI I:YNTAE:Em: B
<pcxo1 µÍJ 1tcxpcxÔÉXEo0m tàç qy1voµÉvcxçl tÔ>v tpÍtwv 1tpooómwv ouv0É-
OE\Ç. 1Ctt9o àvÉ<pl1C'tOV 'tO ÉVl1CÔ>Ç ouvtefü:v 1tpÓOWltOV Eiç 1tÀT)6\lVt11COV
15 µEtcxti0Eo0CXI, <Ílç EXEI to eau'CÓv tE 1CCXl inuwú;. Etl EltlµcxptupÓµEVOV
245 tiiv toíi 1tp<Íltou 1ecx\ ÔEutÉpou 1tpooómou xpiiow, iínç oú yevoµÉVTJ
õníÀ.E'YXE tliv 1ecxtà to tpítov oú ôrovtwç ywoµÉVTJv2 oúv0to1v, Kcx\ i.1e
tpÍtou 1tcxpcxt10ɵevov tliv 'OµT)puciiv wiiow 1tpoç yàp á1CoA.ou0ícxv tiiv
toíi itµÉlzç CXUto'Íx; 1CCXl 'Í>µfoç a'Íl1:0ÚÇ nv 1táÀ.1V tpÍtO\l 1tpoat:ÍlltO\l tO
5 acpt.ai; amoúc;.

§ 151. "O 'YE µÍJv "A~pwv rmpâtm tOUÇ tOIOÚtO\lÇ À.ÓyO\lÇ civcx-
01CE\lÓ.ÇE\V TIJV xpiio1v i.1térywv 1CCXl tcx\miv lt\OtoÚµEVOÇ E1C 7tapa0ÉaEWV
nt..cxtwv11CÔ>v· 1ea\ <Ílç evÔE1Ctov dvcx1 áito Év11Ciiç auv0foewç yiveo0a1
ltÀ.TJ0UVt\1COV cip10µóv, OltO\l 'YE 1mi to evÕÉlc:atov O\lvttfü:v á1t0tEÀ.Ei
10 tà evÔtKá1ouç3 1tf..116uvt11CÓv. Oú µfiv, <pTJOÍv, àváylCT) to t\v tpÍt<p yevó-
246 µevov itávtwç Ka\ Ev 1tp<Ílt<p 1Ccxi EV ÔEutÉp<p [itpoo<Íllt<p]4 < yívea0m >5,
toutÉot1 to µii itá.vtwç i.Ça1CoÀ.ou0iiam típ f:au1mv ii eau'toÍlç ..:à ~
ii i.µau1oúç, Ei'.ye Ka\ tà7 Ev toiç itp<Íltmç Kai ÕtutÉpo1ç y1vóµeva oú
itávtwç 1Ccxi iv tpíto1ç· t101v yoíiv itp<Íltou 1Ccxi ôeutÉpou itpoa<Ílitou
ôui:1Cai óp0iiç itt<Íloewç, ou µiiv tpÍtou. [Ei)S 1Ca\ cpcxÍVEtCXI ot1 Eiç tà
tmoíito 1Cá1Ctivo âv 11poafiyayev· 1. tà <Ílç ii ÉKtivóç fonv iv tpÍto1ç, ou
µiiv aúÇuyo1 ta1ÍtT]ç KCXtà itpÔ>tov Kai ÔtÚttpov [ii a'Í>tÓç, ii o 1i to ç, ii
µiv]9. - .2. Kcxi oom µEv Év itp<Í>t!f> 1Ca\ ÔtutÉplf> ôui:Kai, óp0otovoíivtm 1O,
cxi ôl: Katà tà tpÍtov µóvwç ty1eA.1t11CaÍ. - 3 . Ka\ 1C'tT)t11Ca\ daiv itp<Íltou
10 Ka\ ÔtutÉpou ôui:1CaÍ, oú µi]v tpitou. - ll>T]ai ÔÉ itou 1Cá1CEivo, <Ílç 1Catà
t'ÍlXTJV t\Và fi XPiiOIÇ ltCXpt<Íloato, 1Ca\ OÚÔEV Eµ1t0Ômv tCXUtOV ltCXpTJ1COÀ.o\l-
0T) KÉva 1 ta iç ouv0itmç ávtwvu µia 1ç .
247 § 152. 'YitÉp ye µi]v toíi 'Ap1atápxou fonv cpávm <Ílç oú auveiôe tà
7tpoç aútoíi eipT)µÉvov. oú yàp EV áyvoíq. nv toíi EVÔÉKCX'tOt, ooo' Ot\
àito Év11eiiç ouv0foewç itA.TJ0uvt11Cov yíveta1. "Eon yàp i.1t1voiiaa1 tà
ltpoç cxutoíi Ôla11op110E:v o\ítwç. Ei'.ittp E1C ôúo EV\1CÔ>V O\lVÉa'tT)KEV tà
mui:óv, 1CCXl ôúo Év1Kà Eltl Êv itpÓOWltOV O'\lvtEÍVE\ füá0tO\V ÔT)À.oíiv i:i)v
il; Éautoü eiç Éautó, 1tÔJç EK toÜ to10Útou 111..Ti0ouç itapɵcpaa1ç iiv
yÉvono, tiiç µl:v Kat' àpxi)v ouv0Éatwç Év11Cov áp10µov uitayoptuoÚOT)ç,
tiiç ôi: KCXtà tà tÉÀ.oç 1tA.116uvt11CÓv; -

1. EYYLVDµ.EVQS A'"' : Éyy!voµÉvas Apc Bekker Uhlig.


2. ytvoµ!VTJV A ac : yEvoµÉVT)V Apc Bekker.
3. EVÔ!ICOTOUS Aªc (?), cf. i:v6l1eaTov (9) - on peut songer, avec Uhlig, à justifier ces formes
de citation anomales (cf. 247, 2; 9; 10) par une fidélité à Habron qui raisonnait dans le cadre
d'un schéma analogique comportam ÉaVTóv - ÉaVTOÍJS, formes sans nominatif: EVÔEKaTo•
Apc Sophianos, Bekker.
4. rrpoowrr'!l Aªc: suppr. Apc (rayé par la premiere main).
5. ylvm6at m• Sylburg: om. A.
6.ɵaVTwv edd.:EµaVTov A.
7. Td à partir de ce mot, le texte reprend dans les mss LCB.
8. El ALB: suppr. Sylburg (El- TplTov (10) om. C).
9. Ti ailTós - Ti µlv ALCB ( ... T)µ'iv B) : suppr. Lallot (cf. n. 335).
IO. 6p9oTovoiwTaL se lit aprés õom µ€v dans les mss ALB : transp. Portus.
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHIS) 199

formation des composés [pluriels] de troisieme personne, considérant comme


irrecevable la transposition au pluricl d'une forme personnelle composée au
singulier, { 15} comme c'est !e cas pour heautoús [eux-mêmes (mais litt. 'lui-
mêmes')], pluriel de heautón [lui-même)331. II invoquait aussi {245} J'usage aux
premiere et deuxieme personnes [du plur.], ou I'absence [de composés] dénonce
comme anormale une telle composition à la troisieme. Et troisiemement, il citait
J'usage homérique qui a aussi, régulierement formée sur heméas autoús [nous
mêmes] et huméas autoús [vous mêmes], une troisieme personne {5} sphéas
autoús [eux mêmes (non composé)].
6.4.2. La critique d'Habron (§ 151).
151. Mais Habron tente de réfuter ces arguments par J'usage, qu'il étaie
en produisant des citations de Platon332. [II défend] aussi la recevabilité de la
pluralisation d'un composé singulier par !'exemple du composé hendék.aton
[onzieme (litt. 'un-dixieme')] qui fait {10) au pluriel hendekátous [onziemes]. II
n' est pas nécessaire, dit-il, que ce qui se produit à la troisieme personne
{246) <se produise > aussi forcément à la premiere et à la deuxieme (c'est-à-
dire qu'on n'est pas obligé d'avoir par régularité flexionnelle *emauton et
*emautoús comme on a heauton et heautoús); aussi bieo333 ce qui se produit à la
premiere et à la deuxieme ne se produit-il pas non plus forcément à la troisieme:
il y a à la premiere et à la deuxieme personnes {5} des cas directs duels, il n' y
en a pas à la troisieme334. À ces arguments il aurait manifestement pu ajouter
ceux-ci: 1) il y a à la troisieme le pronom ekeínos [celui-là], et rien à la
premiere et à la deuxieme qui fasse série avec luiJJ5; 2) tous les duels de
premiere et de deuxieme personnes sont orthotoniques, ceux de troisieme sont
uniquement enclitiques; 3) il y a des possessifs de premiere { 10} et de
deuxieme personnes duelles336, il n'y en a pas pour la troisieme. - Habron dit
encare que e' est par hasard que l' usage a éliminé ces formes, et que rien
n'empêche qu'il en aille de même pour les pronoms composés [pluriels des
deux premieres personnes].
6.4.3.1. Réfutation d'Habron: l'analogie trompeuse de hendékatoi (§§ 152-
153).
152. (247) On peut dire en faveur d'Aristarque qu'Habron n'a pas bien
compris ce qu'il a dit, car Aristarque n'ignorait ni hendékatoi [onziemes], oi la
pluralisation de composés singuliers. Voici cornment on peut se représenter ce
qui faisait difficulté pour !ui: dans la mesure ou heautón est constitué de deux
singuliers, {5} ces deux singuliers référant à une personne unique qui indique
que !e proces va d'elle-même à elle-même, comrnent va-t-il pouvoir connoter le
pluriel avec [certes] une finale exprimant le pluriel, mais aussi un premier terme
de composé exprimant !e singulier?
200 DEPI IYNTA"Eill: B
§ 153. Ou yáp fonv oµolOV tà
Évl>fa:atoç ica\ f:vl>h:atot· oúo yàp imoicttµÉvoov napɵ1nooaíç fonv < Év
JO tijl iívóeica>l· µttà yàp ÓÉica tlç. OÜtwç EXEl ica\ tà ÉVOÉll:ai:ot· náÃ.w
yàp µuà ÓÉica oi2 1tÀ.EÍouç imà táC,1v tfiv tov < EV >Ótica3 iC,ap16µoúµtv01
µetfoxov tov icaAf:io9m f:vl>b:ai:ot. 'AÃ.Ã.á, cpfioet nç, niilç to\> E:vàç
248 ÉyicetµÉvou eµcpaotç óeutÉpou 7tÃ.T\9uvttico'ii yÍvetm; IlpÓKEltm4 on táC,ewç
ovoµa-ta eonv. - "AJV..mç tt ai oúo npoac.ímwv ɵcpatiica\5 auv9fottç ica\
iC, i:vtKTJÇ auv9foewç nÃ.fi9oç Ílnayopeúouatv K:a\ iK 7tÀ.T\9uvnK:Ôlv Êv
napt:µcpaÍ\O\XJ\v6· tà yàp q> t Ã.áv9 p w no ç E:vtKÔlÇ owte9f:v nÃ.fi9oç Íl1ta-
yopEÚEt, K:a\ EK tÔlv Évavtíwv 7tÀ.T\9\lVtlKÔlç À.eyóµevov tà q>tÀ.01tÃ.á-
i:wveç EVa tàv IlÃ.átwva OT\µaÍVEl. Ou oi] oiiv 1tap11À.ÀayµÉvov Ka\ tà
ÉvÓÉicatot éC, E:viicfiç ow9foewç nÀ.Éov n napaotfiom· Õlácpopa yàp tà
1tpóaw1ta. "01ttp OÚK ÉVEXWPEl i1t\ tfiç Éautóv· Ólç yàp 7 Ei'.noµEv, Êv
ica\ tO auto !tpÓOWltOV.

10 § 154. Iliilç O' ouxl EÜ119EÇ cpávat EÀ.À.EtljltV Katà tÚ)'.llV ytyevfia9at
to'ii tpÍtou 1tpoac.Íl!tou Kat' eú9Eiav 1ttÕlaw; À.Éyw éni to'ii óui:K:o'ii ápt9µo'ii.
cl>UOllCWtEpov yàp fi àvtWWµÍa QltEO'tll, El'YE ouOÉtEpoç tfuv tÓvoov8
249 a\rtfiç EvEOÉ)'.Eto9, oÜtE ólO óp9otovoÚµEVOç, on tpÍtou 1tpoac.Íl!tou óui:Kaiçl 1
napEÍ1tuo tà µóvwç ÉyicÀ.Ívea9m, oÜtE ó ÉyicÀ.tttKÓÇ, EtyE àóúvatov
tu9tíaç 1tt<Óatwç iyKÀ.mKi]v· eúpfo9m àvtwvuµÍav. ('H yovv ~taa9Eiaa
1tpàç âwptÉwv, éiµa tcp iy1CÀ.19fivm 1tapt'iaa tT,v ou ówaµÉV11V ÉyKÀ.l-
9fivat 1ttfuotv, µEta1tÍ1ttEl Eiç tT,v auyyEVfi aittanicfiv.) -
§ 155. Ktlltt!ClÍ
yE µi]v tpítou 1tpooc.ímou Õu1Ki] ouK iyÉvtto, oux, ióç tlVEÇ <iní911oav,
Ott OOOE tpÍtO\l !tpoac.ímou ou1icii fott yEvticfiç 1 2 lttWOEWÇ. àcp' ~ç EOE\
napfix9m tT,v K'tllt11C1Ív, ill' ai 1tapt1À.11µµÉvm ÕOttKaÍ eimv àvti yEVtKÔlv·
fonv yàp Kat EVtKa tfiç cpoovfiç Kat EVtKa tov 011µmvoµÉvou. Ou µfiv
250 1tapfix9T\ iC, aútfiç K'tlltlKÓv, K:a9ótt Ú1tEOtíC,aµtv 13 iC, óp9otovouµÉvwv tàç
1tapaywyàç yÍvEo9m.

§ 156. 'AÃ.Ã.à µi]v icai Év toiç 1tpottp11µÉvotç ElPT\tat Ólç OEÓvtwç


nÀ.EÍovtç iK < 1tp<Ótwv ica\ ÓtutÉpwv ~ ÉlC > 14 tpÍ twv 1tpoaw1twv ÉyÉvovto

l. €v T'ÍJ lv&Ka add. Uhlig.


2.ol B:fi ALC.
3. gv&Ka Schoemann, R.Schneider: stKa ALCB.
4. np6Kn Ta1 CB Bekker : npóo"Kn Ta1 AL' Uhlig.
5. €µcj>anKal AJlC : €µcj>aVTLKal A"'LCB.
6. (v nap€µcj>alvoum LCB : €V1T«p€µcj>a1voua1v A•<, Eµnap€µcj>a1voua1v AJlC.
7. Ws yàp Bekker (dans l'apparat): WanEp AL. Ws CB.
8. Twv TÓvwv Bekker : Tov Tóvov ALCB.
9. €vEllÉXETO conj. Uhlig (dans J'apparat): nap€1lÉXETo ALCB Uhlig (dans le texte).
10. olíTE b edd. : olíTE yàp 6 LB, olíTE yà.p C, olíTE A.
l l. llu1KaLS' Aac ('): 8utKT) als AP",8ulKal als LCB.
12. fon yEvLlcf)S' LCB : rnT1v ÉVlKT]S' A.
13. UTT€&1ÇaµEv A•c: tnE&l/;aµEv ApcCB. ánE&l/;aµEv L.
14. npoíTwv Kal &UTÉpwv fi EK add. Uhlig (cf. P. 72.8).
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHISJ 200

153. [On ne peut exciper de l'existence de hendékatoi pour justifier heautoús]


car le cas de hendékatos [onzieme] et hendékatoi [onziemes] n'est pas
similaire337. <Dans héndeka [onze (litt. : un-dix)]>, il y a rencontre de deux
constituants de base - dix, puis un -, et il en est de même pour hendékatoi: ici
encore, { 10} apres dix, ceux, pluriels, qui sont comptés comme occupant le rang
onze338 ont en partage l'appellation de 'onziemes'. Mais, dira-t-on, comment
[un mot] qui contient 'un' {248} peut-il signifier un second [référent] qui est
pluriel? C'est que, nous l'avons dit plus haut339, on a affaire à des noms
ordinaux. Par ailleurs les composés signifiant deux personnes peuvent exprimer
une pluralité en étant singuliers, ou connoter une [personne] unique en étant
pluriels; ainsi !e composé singulier philánthrõpos [philanthrope] exprime une
pluralité, {5} et inversement philoplátõnes [litt.: philoplatons, partisans de
Platon], qui est formellement un pluriel, signifie un unique Platon3 40. II n'y a
donc rien d'incongru à ce que hendékatoi, composé partant de l'unité,
représente un plus grand nombre: il y a en effet [au onzieme rang] des
personnes différentes. Mais cela ne s'applique pas à heautón, [qui représente],
comme nous l'avons dit, une seule et unique personne3 41 .
6.4.3.2. Réfutation d'Habron: l'invocation illégitime du hasard (§§ 154-157).
154. {10} C'est vraiment une sottise d'imputer au hasard l'absence de cas
direct [pronominal] à la troisieme personne, j'entends au duel. Cette absence est
naturelle, car la forme n'aurait pu recevoir aucune des deux accentuations3 42:
{249} ni orthotonique, parce que les duels de troisieme personne ont la
propriété d'être uniquement enclitiques, ni enclitique, du fait qu'il est
impossible de trouver un pronom enclitique au cas direct. (De fait, la forme tú
[toi, tu (nomin.)] que les Doriens soumettent de force à [l'enclise], quitte en
devenant enclitique le cas qui n' admet pas I' enclise {5} et passe au cas
apparenté, l'accusatif.)
155. S'il n'existe pas de possessif de troisieme personne duelle, ce n'est pas,
comme certains l'ont cru, parce qu'à la troisieme personne duelle il n'y a pas
non plus de génitif [du pronom primaire], d'ou le possessif aurait du être dérivé,
puisqu'on emploie là les datifs en place des génitifs. En fait, ce génitif existe
tant pour la forme343 que pour !e signifié; seulement on n'en {250) dérive pas
de possessif, parce que, nous l'avons montré, les dérivations se font sur la base
de formes orthotoniques344.
156. Nous avons encore dit précédemment qu'il y a normalement plus de
pronoms <des premiere et deuxieme personnes que>345 de la troisieme. {5} Or,
201 l1EPI I:YNTA:::Em: B
5 àvtrovuµím. néiiç ô' ou ôo9fiaEtm to EÀ.attOV UltO toil ltÀ.EÍovoç ÔtE·
ÀÉfXEa9m, ou µÓvov Év 1tapa9ÉaE1 tfuv M:E;Erov, à),)Jx Kai OtE Ti auµ1tE·
cprovriµÉVT\ 1tapà 1tâatv iatopía tfiv ltCXplJMa"fµÉVT\v 7tpÓÇ ttvoç ou 1tpoaÍEtat,
Kai oXEÔov bti c'x1távtrov to toto\Jtov auµcprovEiv; Ou ôfi Katà wx11v
251 ltÀ.EÍOva axJ͵ata ÔÚVCXtat 0Eatyf\a9at tOOV Õvtrov· CÍlç yàp 7tpÓKEltat, ÉK
tfuv E:vavtirov ôúvata1. -
§ 157. All' ooo' im' CtKOÃ.ou9iav tà 00000·
ÔJÍltOtE ÉKÂ.tltÓvta ÉatÍv· yvvi\i; yoilv oií cpaµEv, Kai ou 1távtroç tc'x
tota\Jta OUVEWlltEl" à).)..' ouô' O µtyáÂ.OÇ, Kat OU 1távta ElÇ Â.OÇ Â.JÍ-
5 "(OvtCX OUVEE;ÉÂ.UtEV, líÃ.À.a ltMÍOtCX. npoç OÍÇ Ctvtt toÚtOOV ÉtÉpa 9ÉatÇ
fot1v iaoôuvaµoooa, Ti yvvaixóç cXvrl toil yvvftç, Ti µÉyaç àvti toil
µtyál..oç' Ti mp àvti toul ooaç. néiiç ouv Ti ɵav1ãlv2 imi <ai >' éE;iiç
µEtà: tfuv auvóvtrov 1tpoaCÍlltrov CÍlç E:E; Émtáyµatoç àl!ECÍXJ91Jaav Kai toil
lCOlVOU E9ouç Kai toil ltapà ltOllJtaiç; otç 1tpoacp1Af:ç µâM.ov µEtCXÔHÍ>KElV
10 to 1tapf1Ma"fµÉvov tfiç auvfi9ouç XPlÍOEroç. tJ.íôotat yoilv4 Kai Év àvtro-
vuµiatç aéD cpávat a\Jtoiiç Kai µív Kai iiÀ.Â.a ltÂ.E"iata.
252 § 158. AEÍltEtaÍ yoüv5 ÉKEivo 1tpoaô1aaacpfiam, EtltEP to acpÉaç airtoúç
cXvaÂ.oy<ÍJtEpOV toiJ6 tu'l>toÚç, tÍ ÔÍJ lt0tE7, KCXl El Ev ÉÂ.IÍttOVl Â.Ó"(!p, to
ímnoú; tEtÓÀ.µ1JtCXl Katà: tpítov ltpÓOOOltOV EyyEVÉa9m, ti µfi Kai
Katà to auto àKÓÃ.ou9ov KCXt Év tip fiµÉaç aÍ>toÍ>i; EVEX<ÍlPTJOEV, Kâv
5 itáÀ.tv Ev EÂ.IÍttOVl Â.Ó"(!p Kata"(ÍVlltCXl, to ɵavto\Íi;; '0 autoç Â.Óyoç Kai
bti toil ÔrutÉpou 1tpoa<Íl1tou. -
§ 159. CmÔÉÔEllCtal Ev toÍÇ ltpOKEtµÉvotÇ
CÍlç É1tEVofi911aav ai aúv9Eto1 àvtrovuµim dç to µfi 1tapaôÉE;aa9m ô1a-
cpópou 1tpoaCÍlltou aúvtaE;tv, tfuv àltÃ.fuv auvtaaaoµÉvrov ômcpópo1ç npoa-
<Ílno1ç. - "Hv ôl: KàKEÍvo àÃ.119iç, CÍlç ã.1tav 1tÃ.TJ9uvt1Kov 1tp<Íltou 1tpoaCÍlltou
JO Kai ÔEutÉpou aúM.111111v àvaôixum ô1acpóprov 7tpoaCÍlltrov· to yàp Tiµ â i;
toto\Jtóv Éanv, E:µE: Kai al: KCtKEÍvov, ii ɵE: Kai úµâç, ii E:µl: Kai a\Jtoúç.
'O a\Jtàç Â.Óyoç Kai bti toú ÔEUtÉpou· 1táÃ.1v yàp to úµâç al: Kai a\Jtoúç
ÉatlV. - n&ç ouv ii ɵavi:oil àvtrovuµía KCXl ai aúÇuyo1 EltlÔÉE;ovtat
àpt9µov µaxóµt:vov i:if> iô1<Ílµan tfiç auv9Éat:roç, Ka9o ôuicpopa 1tpóaro1ta
253 vo119fiat:tm, ÉK auM.fi111t:roç, yEVÓµEVa8 ÔEutÉpou9 [Kai tpÍtou] Kai 7tp<Íltou;
Tó "fE µfiv tpitov 1tpóaro1tov, à1tEroaµÉvov tfiç 1tpoE1p11µÉVflÇ tTJpJÍaEroç,
Â.Éyro tii>v ô1acpóprov 1tpoaCÍlltrov, t:uÉcptKtov foxEv tfiv Eiç to nÃ.119uvnKov
µt:tá9t:a1v· ~v yàp ÉK tii>v a\Jtii>v 1tpoa<Íl1trov auvEOtTJKÓÇ.

1. "li t:&ip ó.vrl Toü Uhlig : TO ü&ip ó.vrl Toü CB ', TO t:&ip ó.vrl Tiis' AL.
2. ɵaun<iv Lac!: €µaUT6v ALJlC', ɵaUTós CB.
3. al add. Bekker.
4. yoüv Apc :ow Aª<LCB.
5. yow ALC : y' oõv B Uhlig. oiiv Bekker.
6. TOÜ Apc 1LCB: To Aª<.
7. Tl 61\ 1TOTE ALCB edd.: suppr. Maas (1912:13).
8. yEvóµEva AptLB : yLvóµEva Aacc Bekker.
9. &UTépou Kal 1TpWTOU AP< (6. K. ã ', avec ã' sur une rature) L : 1TpWTOu Kal Tpl Tou i\
&UTépou Kal Tpl rnu CB Bekker, &UTépou Kal Tpl rnu rnl irpwTou Uhlig.
PRONOMS COMPOSÉS <RÉFLÉCHIS) 201

comment ne pas accorder que le petit nambre est soumis à la norme du plus
grand nombre346 - ce nan seulement paur les effectifs de mots, mais aussi dans
le cas ou le témoignage unanime de l'usage [des auteurs] rend intolérable la
forme déviante employée par quelqu'un - et que cette rêgle ne souffre
pratiquement pas d'exceptions? Le hasard ne peut dane {251} avoir fait
abstacle à l' existence de formes plus nombreuses que celles qui existent: e' est,
comme on l'a vu, l'inverse qui est possible.
157. Mais quand des formes manquent, quelles qu'elles soient, cela n'implique
aucune régularité347. Ainsi nous ne disons pas *gun~s [forme inexistante qui
serait le gén. 'régulier' de guni 'femme'], mais cela n'implique absolument pas
l'absence des autres [génitifs] ainsi formés. Naus ne disons pas non plus
*megálos [nomin. 'régulier', mais inexistant, de l'adj. sign. 'grand'], mais cela
n'implique pas l'absence de tous les autres [noms] à finale -los; {5} il y ades
foules d'autres exemples. En outre, à la place de ces formes, il existe une autre
forme instituée équivalente: gunaikós en place de *gunes, mégas en place de
*megálos, húdõr ['eau', namin.-acc. hétéroclitique] en place de *húdas [forme
'réguliêre' inexistante)348. Comment se ferait-il, dans ces conditions, que
*emauton ait été chassé, comme par décret, avec <les> autres formes de sa
série, [deuxiême] personne comprise349, et de l'usage commun et de celui des
poêtes, - et ce alars que les poêtes vont chercher350 avec prédilection { 10) les
formes qui s'écartent de l'usage ordinaire (ainsi pour les pronoms, on leur
accarde d'utiliser séa [pour sou], mín [paur autón], et une foule d'autres
formes)?
6.4.4.1. Apollonius: pourquoi on n'a pas formé emautaús, sautoús (§§ 158-
159).
158. {252) II reste un paint à élucider. Puisque sphéas autoús [eux
mêmes (réfl. hom. de 3• pers., à deux pi. juxtap.)] est plus régulier que
heautoús, comment se fait-il donc qu'à la traisiême personne on ait osé former
heautoús, qui avait pourtant une moindre raison d'être? Et pourquoi *emautoús
n'a+il pas, en vertu de la régularité flexionnelle [fondée sur heautoús], pris la
place de heméas autoús [nous mêmes (réfl. ham. de l• pers., à deux pi.
juxtap.)], et ce, {5) ici encare, nonobstant sa moindre raison d'être? Le même
raisonnement s'applique aussi à la deuxiême persanne.
159. On a montré dans ce qui précêde351 que les pronoms composés ont été
inventés pour les constructions qui n' admettent pas des personnes différentes,
au Iieu que les simples entrent dans les constructions qui les admettent. Mais il
est vrai par ailleurs que tout pluriel de premiêre {10) et de deuxiême personne
regroupe des personnes différentes. Ainsi 'nous' peut être mai, toi et lui, ou mai
et vous, ou moi et eux; même chase pour la deuxiême personne, puisque, ici
encare, 'vous' c'est toi et eux. Comrnent dês lors le pronom emautou et ceux de
la même série pourraient-ils admettre [en cas de pluralisatian] un nambre qui se
trouverait incompatible avec le prapre de la compositian, du fait que seraient
signifiées des personnes différentes {253} par regraupement d' une deuxiême
avec la premiêre? La troisiême personne en revanche, à laquelle ne s'applique
pas I'observation précédente sur la différence des persannes, se prête sans
difficulté à la transposition au pluriel, car elle se canstitue de personnes qui sant
les mêmesm.
202 nEPI IYNTA:::Em B
§ 160. «Paí~t
ô. on 1cai Katá tOV !tpOEtpflµÉvov 'J..i:ryov OUK àitop~cm ttç Ôt. ílv ai'tíav
ÉK 1tÃ.f19uV'ttKiiiv 1tÃ.119uvrtKai O'Vv6Éaetç OUK f:yÉvovto· ÉK yáp tiiiv á1tÃ.iiiv
1tÃ.110uvnKiiiv àvtrovuµ tiiiv fonv É1ttvoijaat to µaxóµEvov <Ílç 1tpoç -ri]v
aúv0etov àvtrovuµíav. Ei'.1toµev yáp Ott É1ttµ1Çíat Ôtacpópoov 1tpoa<Íl!toov
Eiaiv Év 1tÃ.T]0uvnKoiç · 1tep1aaov o{iv to táç 1tÃ.T]0uvnKáç civtrovuµ íaç
IO O'VvtÍ0ea0at, Õ!tou 'YE ai! EvtKai àvtoovuµíat auvte0eiaat 1tapɵE1vav típ
t:vtKíp àp10µip. 'A}.)..' oúôf: to aq1éac; a-irtoúç Kai tá totaüta, ouK ÕV'ta
ÉK Ôtmpóprov !tpoa<Íl!toov, O"UVEtÉ~. Ka0o to ÉaÓµEVOV ÉÇ Q\J't(l)V EÜXPflO"toV
254 ii !tpOEtÂ.flcpUia !tÂ.f10UV'tlKi) !tpocpopá 7tEptÉypaljlEV, Eiç ftv Kai µEtaÂ.aµ~á­
\QV'talº

acpÉaçooito\x; ~ (N 152),
EaUtoiiç 1111paO"KEUÚO"C1VtEÇ.
5 § 161. 'End o{,v ÉÓEÍx0flaav àaúv6uo12 7tÂ.T]0UV'ttKai civtrovuµÍat Katà
tà 1tpoE1pT]µÉvov ~pT]µa, cpÉpE Kai Eiç ÉvtÉÂ.Etav3 toü Â.Óyou 1tep\ toü
fiµeôairóç Kai "ÍlµeôalaÍC; ÓtaÃ.á~roµEv, É1tEÍ ttVEÇ ouó[ Kat ÓÂ.Íyov
evôotáÇouatv <Ílç 1tapà tà iJµci>v Kai tà lôaq1oc; tà Tiiç O'Vv6ÉaEOOÇ 00tEtE-
Ã.Ea0ri. ÜlÇ iÍ;v 'ttÇ O'VVT]yop~O"EtEV µap-rupÓµEvoç4 Kat tOV à1tà TÍÍÇ cprovijç
10 'J..i:ryov Kai tov à1tà toú ÓT]Â.ouµÉvou, t:iyE 1tavti auv6itcp tà totoÚto
1tapmcoÃ.ou0Ei. - 'Ev yàp ti!> jl\Cl"O'YÚVTIÇ Kai tà jL\O"ElV EyKEltat Kai ii
255 "fUYÍI, Kai Év téjl 4111Â.Ó11ovoç tà 4111/..eiv Kai ó 11: ó v oi;. Oú yàp tà f.v
µ 1q. t..iÇEt c'x1tÃ.fi 1tÂ.EÍova Oflµaívovta aúv0eta, OOç É1ti toú t oÇbntc;,
O"Kutr:óc;, Kiiv f.vÉpye1av OT]µaívn ri\v toü tɵvEtv, ti µlj Kai -ri]v cprovljv
11poaÃ.á~o1 f.v típ O"lMO'IÓµo;. - "EvtEü0ev tà 'Apiatapxoc; Kai tà
toÚtcp 0µ01a KÚpia Õvta 1tpàç ÉvÍrov oú Katf1pt0µtito Eiç tà aúv6Eta,
ott µlj Kai toiç ÔT]Â.ouµÉvotç ÉKÉXPTJto. 'A}.)..' É7tÍ ye toÚtrov ÉÓEÍKVUto
ci.iç Ti 1tpw111 aúv0eatç É!tE1CpátE1, Ka0ci.iç EXEt tà
256 àpÍatllPXOÇ üíx,5

1tapà toiç 1tEpi BaK;i::uÂ.ÍÓT]v (XII 58 Blass3, frag. 52 Bergk4), Kai oux
Tf ÉÇ ootÉpou yevoµÉVT] 7 auµ~Ã.11Clj µuá0ro1ç8. - 'EyKEtµÉvOOV o.\Jv Kat tóiv
cprovóiv lCQl tWV O"T]µa1voµÉvoov àlCWÂ.UtOV tO cpáva1 aúv0eta tà ax~µata.
§ 162. "A)J,.' EÔEI, cpaaív, amà ~apÚVEa0ai, Ka800ç ExEt tà ãÇ1411oc;,
l>úap1yoç. díu1xoc;. Tà towúto li· ou auvEKttKóv· iôou yàp Kai
É1t" ii/../..oov auv6ÉaEoov ó1ácpopo1 tóvo1 f:yÉvovto. 'OÇúvEtat to EUtEÂ.Í\ç,
EÍ>Ellii\i;, à/..Ã.' oÚKÉtt tà Eliµ'ÍlJalÇ, µ eyaKÍ\'tllc;. 1Ca8à tà 11 EXEt 1tapE-

l . al R.Schneider : ical AL, ica\ al CB.


2. àowEkToL R.Schneider, Stadcmueller: al lllÍV6E'To1 ALCB.
3. EVTÜELav ApcLCB Bekker: CYUVT(Àftav A•c (?).
4. µapTUpóµ(VOS' AªCC': µapTIJpWµ(vos AP'', µapTIJpDÍlµ(VOS' B!, rrpooµapTIJpóµEVOS L.
5. àploTapXOS" ZEús Bekker: ap1crrapx (en fin de ligne) ZEvs A. àp10Tàpxou Z€ús LCB,
àp1crràpxov C..16s Bacchylide.
6. oiix Ti LC : ovx1 A, Ti B
7. 'YfVDµfVT] AªCC'B': 'YfVDµfVT]S AJlC, 'YLVOµÉV11 L.
8. µETa6rn1s AJJC (sur une rature) LCB : µHaÀT]</l•s A"c (?).
PRONOMS COMPOSÉS (RÉFLÉCHISJ 202

6.4.4.2. Apollonius: pourquoi on n 'a pas formé de pronoms composés à


premier élément pluriel (§ 160).
160. {5} Le raisonnement qui précede peut, on le voit bien, tirer
d'embarras qui se demanderait pour quelle raison n'ont pas été formés des
composés pluriels [de I• et de 2•pers.] à partir de pronoms pluriels: l'obser-
vation des pronoms simples pluriels fait voir ce qui en eux est incompatible
avec la composition pronominale, à savoir, nous l'avons dit, que ces pluriels
sont des mixtes de personnes différentes ; cela ne rimerait donc à rien de former
au pluriel des pronoms { 10) composés (alors que les pronoms composés
singuliers restent, eux, du singulier). Cependant sphéas autoús [eux mêmes
(réfl. bom. non composé)] et pronoms similaires [de 3• pers.] n'ont pas été
composés non plus, bien qu'ils ne soient pas constitués de personnes
différentes: c' est que le besoin auquel ces composés auraient répondu
{ 254} avait disparu, satisfait d' avance353 par la forme plurielle [heautoús ], en
laquelle justement ils se transposent:
sphéas autous anúnantes [ll. 13.152]
[s'étant rangés eux mêmes]
[se transpose en] heautous paraskeuásantes [s'étant disposés eux-mêmes].
7.1. Formes en -dapós: l'apparence de la composition sur édaphos (§§ 161-
162).
161. {5} De I' examen qui précede, il ressort que les pronoms pluriels ne
se composent pas. Voyons donc maintenant, pour être complet sur ce sujet, le
cas de hemedapós [de notre pays] et de humedapós [de votre pays]: en effet,
certains n'éprouvent pas la moindre hésitationm à voir [dans 1e premier] le
produit par composition de hemon [de nous] et de édaphos [sol]. On pourrait
d'ailleurs apporter de l'eau à leur moulin en invoquant des arguments formeis
{10) et sémantiques, comme il convient chaque fois qu'on a affaire à un
composé. En effet, misogúnês [misogyne] contient miseín [hai'r] et {255} gune
[femme], philóponos [travailleur] contient phileín [aimer] et pónos [travai!],
tandis que les [formes] qui signifient plusieurs choses par un mot simple ne sont
pas des composés: c'est le cas de toxótês [archer], ou de skuteús [cordonnier];
ce demier a beau signifier l'action de couper, [il n'est pas un composé] s'il ne
s'adjoint pas la forme [qui la signifie], comrne dans skutotómos [cordonnier, litt.
'coupe-cuir']. C'est pour cela qu'aux yeux de certains, Arístarkhos et {5} mots
similaires, en tant que [noms) propres, ne figurent pas au nombre des composés,
parce qu'ils n'en ont pas le signifié. (En fait, il a été montré pour ces mots-là
que c'est la composition premiere qui fait !oi, comme dans:
{256} arístarkhos Zeús [cf. Bacchylide, Épin. 13,58 Snell =
13,17 Irigoin]
[Zeus mei11eur-chef]
qu'on lit chez Bacchylide, et non la transposition conventionnelle qui ena été
faite ensuite355.) Donc, pour [hemedapós et humedapós], forme et signifié étant
présents, rien ne s'oppose à ce qu'on parle de figures composées.
162. {5} Mais, dit-on, [pour que ce soient des composés] il faudrait qu'ils soient
barytons, comme á-xiphos [sans-épée], dús-rigos [(qui supporte) mal-le-froid],
eú-teikhos [au-bon-rempart]. Cette objection n'est pas décisive, car d'autres
composés présentent aussi une diversité accentuelle: alors que eu-telis [bon-
marché], eu-eides [de belle-apparence] sont oxytons, ce n'est pas le cas pour eu-
mekês [de belle-taille], mega-kerês [aux grands-creux], qui ont un ê à la
203 TIEPl IYNTAEEm: B
257 ÔptuÓµEvov. Tí o\iv f:µ1toôíÇt1 to cpávm· tà 1tapà to fliacpoç ouvt1-
9éµtva ciÇúvnm, Ka9o rn\ tà 1tapà to tpyov iv tép 1Ca1C0Epyóç,
imo'\lpyÓc;, EÍ µi\ tà /:rr1µata !tpOUltEO'tT], À.Éyw 'tO ÚltO'Upyíõ Kal tà
0µ01a. - 'A'A.'A.à Kowáç, cpaoív, aútà tliE1 dvm. Ilpoç o fot1v 1táÂ.w
5 cpávm <Ílç ÍÍ1taÇ d ÔÉÔota1 i\ ciÇtia táo1ç, ouvôoefiottm Ka\ Ti toú yÉvouç
1tapa'A.A.aYií, EiyE tà Kotvà Ka\ Év ~apdçi táot1 iotí, 1Ca1CÓ1taotoçl,
liúoplyoç, 1Ca1CÓ!lll8oç2.

§ 163. Ell'I ok3 Ka\ tà Tfiç àvaoKEUi\ç á1Cpt~Éottpa, EÍ -tj\llÉ4 ttç á1to-
cpaívo1to, CÍ>ç ouliÉJtO'tE àvtwvuµ ta 1tp<ÍJ'tOU i\ liEUtÉpOU 1tpOOÓlJtOU OUV·
10 tí9nm µttà ãllou µÉpouç Â.Óyou, 1m\ <Ílç ouliÉ1totE 1tAT19uvt1ri] àvtlJl-
vuµ Ía ouvtí9Etm· 1tapáyovtm yàp µâ'A.'A.ov aí àvtwvuµím fíntp ouv-
258 tí9tvtm µttà ãllou µÉpouç Aóyou, 1Ca9áittp 1tapà to5 ɵou f:µóç, vânv
vcoÍ'ttpoç, i\µíõv i\µÉtEpoç. Ei yàp ôo0EÍTI tà 'riiç ouv9éoEwç, ou ou-
oTÍ\ottm oÜtE Êv ávtwvuµímç tà oxfiµa·m oiítt f:v ovoµao1v· ti yàp f.v
taiç ouv9ÉoE01v tà tÉÀ.Ti f:1t1KpatEi - Ei'yt to µ1oáv9pco1toç õvoµa Kilv
s to µiot:iv pfiµa f.vu1tápxE1, Ka\ to t:i>ot~íõ jiíiµa Kilv to d> f.1típpT1µa
EyKEttm, óµoíwç Ka\ to XE1poypacpíõ Kéiv ii xcip ouvu1tápxE1· Ka\ EVEKa
toU tO\OÚtou 1tâv µÉpOÇ Â.Óyou Eo'tlV Eltlvoi\om to autÓ, Ka\ á1tÂ.oÚV
1Ca\ oúv9ttov, À.Éyw to ôuváµtvov ouvtt9i\vm, ou µi\v tfiv 1tpó0to1v
KaÍto1 à1tupàK1ç tou µopíou ouvtt0tiµÉvou, Ka9o ii oúv9to1ç á1távtotE
10 auTfiç Év àpxii Écmv, Ti lie àpxil OUK EltllCpatEi - Ei ôi\ toúto àÀ.T19Éç,
1tíõç ouK õvoµa to ii µroanóç, Ei to tliaq>oc; EyKEttm; 'AXJ...à 1tíõç õvoµa
to úvt' óvóµatoç 1tapaÀ.aµJlavÓµtvov; 1tÍÕÇ õvoµa CÍlp1oµÉvou 1tpooómou
ôtá1Cp101v 1t01Eitm; cpaµev yàp i\µ Elianóç Ka\ ú µroanóç, Éautoúç tE àv-
tovoµáÇovtEÇ Ka\ 1tpoç oüç ii à1tótao1ç.

259 § 164. 'A)J,Jf>, cpfiot1 nç, 1Ca\ ai 1tapaywya\ f:1t1Kpatooo1v, EiyE 1tapà
to Ó1flÉ 01111vóç ouK É1tÍppT1µa, tó tt 1tapà to noúõ PTlµa õvoµa, to
=111-riic;. Oütwç ti 1tapaywyov to i\µt:lia1tóç, ôo0Ei1'1 éiv to 1tâv Õvoµa
e\ vai. Ilpoç ov cpfiooµtv· to ó1111vóç à1tÉo'tT]oE to É1tÍPPT1µa 1ttíõo1v Kai
yÉvoç Ê1t1ôtÇáµEvov, f:1t10tttKÍÕÇ in' õvoµa cptpÓµEvov 1Ca\ O'UKE'tl i1t\
Pfiµa7, E\ ye fümpÉpt1 ~1..8t: tou o'lflvàç o Alovúcnoç í\Ã.0tv·
to óve
El'YE to o 1to111TÍ\c; ouK Év à1CoÀ.ou0íçi
ivÉpyEtav Kai 1tá0oç EXEt, ou
ltpooómou ô1á1Cp101v, ou xpóvou µEtacrxT1µat1oµÓv. To µÉvtOI i\µeôa1tóç,
Êne\ àvt' óvóµatóç Éottv, Ett tà 1tpÓOw1ta Ôla1CpÍve1· ouK CÍ!tÉotl'I oilv toú
10 ióuÍlµatoç, Kai EvEKa toÚtou oulie Tfiç óvoµaoíaç ouva1tootfiottm8, <]> Â.Óy!J?

l.KaKÓTTaaToS AIJCLBC': KaKÓTTQToS A•<, KaKÓrra0os Bekker (qui suprime ]e mot 1. suiv.),
alii alia.
2. KaKórra0os' AJlC mn_s: KaK6rro6os C, om. Aac.
3 . El1'1 oiiv Uhlig : n ouv A. d TJ B' liv LCB Bekker
4. TfjBl Sylburg, Bekker: n ÔE A, Bl CB, om. L.
5. rrapà TO B : rrapà Toii AL, TTEpl Toii C.
6. Ó:ÀÀá L Bekker: aÀÀTJ A, ili' d C, Ô.ÀÀ' B (cj>T\on - !mKpaToiio'Lv om. Bl.
7. OÚKÉTL hl pf]µa Ellebode, Bekker : oinctn trrlpp11µa AL. ouK faTLV €rrlpp11µa CB.
8. OWQTTO<JTÍ\oETQL AP<CBL'(cf. 495,l !): Ó:TTOOTIÍO<TQL Aat.
LES FORMES EN -dapós 203

pénultieme. (257) Qu'est-ce qui empêche de dire: les composés de édaphos


sont oxytons, comme les composés de érgon [ouvrage] kako-ergós [mal-
faiteur], hup-ourgós [assistant, litt. 'sous-agent')356 (s'ils ne reposent pas surdes
verbes préexistants, comme hupourgô et semblables357)? - Mais, dit-on, ils
devraient être [de genre] commun. À quoi on peut répondre encore {5} que, si
on accorde I' oxytonese, on accordera aussi la variation du genre, puisque les
formes de genre commun sont aussi barytones : kakó-pastos [mal-nourri
(hapax)], dús-rigos [(qui supporte) mal !e froid], kakópathos [mal-heureurj3.5B.
7.2. Les formes en -dapós sont des dérivés (§§ 163-165).
163. Ceei étant, la réfutation serait plus rigoureuse si l' on disait que les
pronoms de premiere et de deuxieme personnes n'entrentjamais en composition
{ 10) avec une autre partie de phrase, et les pronoms pluriels jamais [tout
courtj359. Plutôt quedes composés avec une autre partie de phrase, les pronoms
donnent des dérivés, (258) ainsi emós [mon] de emou [de moi (gén.)], nõíteros
[notre (à nous deux)) de nôin [de nous deux (gén.)], hêméteros [notre] de hêmÔn
[de nous (gén.)]. Supposons en effet que [les mots en -dapós] soient des
composés: ils ne seront bien fonnés ni cornme pronoms, ni comme noms. Car
dans les composés, e' est la final e qui est prépondérante; ainsi mis-ánthrõpos
[misanthrope] est un nom malgré {5) la présence du verbe miseín [ha"ir], eu-
sebô [je vénere] est un verbe bien qu'il contienne l'adverbe eu [bien], et
pareillement kheiro-graphô [litt.: je manuscris], malgré la présence de kheír
[main]. On peut observer surde tels exemples que n'importe quelle partie de
phrase (pouvant entrer en composition, s' entend) peut garder en composition
l'identité qui était la sienne au simple - à l'exception de la préposition, mot qui
pourtant figure dans d'innombrables composés, mais toujours { 10) à l'initiale:
or ce n'est pas l'initiale qui est prépondérante360. Si cela est vrai, comment
hêmedapós ne serait-il pas un nom, s'il contient édaphos [sol]? Mais comment
voir un nom dans [un mot] qui s'emploie à la place d'un nom? comment un
nom peut-il exprimer la distinction entre des personnes déterminées36I ? or nous
disons bien hemedapós [de notre pays] et humedapós [de votre pays], en
recourant à des pronoms pour nous désigner nous-mêmes et ceux à qui nous
nous adressons.
164. {259) Mais, dira-t-on, il y a aussi prépondérance des morphemes de
dérivation: opsinós [tardif], dérivé de opsé [tard (adv.)], n'est pas un adverbe;
poiêtes [poete], dérivé du verbe poiô [je compose] est un nom. Ainsi, si
hêmedapós est un dérivé, on peut accorder que la forme totale ~st un nom362.
Voici ce que nous répondrons à cela. Opsinós a pris ses distances avec !' adverbe
en admettant d'exprimer le cas (5) et le genre et d'entrer en relation adjective
avec un nom, et non plus avec un verbe: il y a une différence entre opse elthe [il
est venu tard] et opsinàs Dionúsios elthen [litt.: Denys est venu tardif]J6J ; quant
àpoiêtes [poete], il ignore toute flexion réguliere qui !ui pennettrait d'exprimer
l' actif et le passif, la distinction des personnes, la variation temporelle.
Hêmedapós, qui remplace, !ui, un nom, continue à distinguer les personnes: il
n'a donc pas pris ses distances avec { 10) ce qui est le propre [du pronom], et
partant il ne les prendra pas non plus avec l'appellation de 'pronom' - pour la
204 TIEPI IYNTAEEru: B
Ka\ to ~11Énpoc; µÉvEI h1 <Xvi:wwµía, Kw Ti Katà tÕ tÉÀ.oç 7tapayw'Yii
óvoµat1Ki] Ka9wrn'r<Et· Ü7tavta yàp 7tál..1v 01aaciiÇtt tà tiiç áv't<0V'l>µÍaç.
260 § 165. Tou i:owútou OE à1100E1x9Évtoç Kai tà 7tpot1p11µiva auUTi-
'l'Etat té/> ÀÓy<p, ou µi]v O\lVEKttKà ytvfiat'tat, Ka9Wç 7tpÓKEttm, Ett Kai
tiiç ypmpfiç àµo/...oyoOO,,ç to µTi EXEt v to lSaq><>ç . 'H lj/Euoi]ç oi'iv
Ú7tÓÀTJ1!11Ç ÉyÉvEtO EK to'Íi ti\v 7tapayw'Yiiv Õµoíav Ka9íataa9m tji to'Íi
ÊÕCÍlpO\lç q>wvfl, Ka9ón Kai iiMa1 7tÀEiataí Eia1 i:o1autm OóÇ,m, El'YE 'º
~e; ou to àp11péval E;\'.t1, éíµo1ov oÉ Éattv té/>1 <.
. .. >
4>avíac; Kai 'Apxíac; Kai fopyiaç· oooE. µi]v ext1 to t1l peiv µeÂ.\- 'º
'tlJPOV áyytiov, àito ytv1Kí\ç oE. tijç µ.ÍM1CÇ, CÍ>:; õdµatoç - õn11a'tlJpÓÇ,
261 Ka11átou - ic:a11a'tlJpÓÇ, ~ - ÓÂ.la911póç· fottv tiç to to1ou•o 7táµ-
7toMo: 7tapa9Éa6m. - "Ov oZiv tpÓ7tov Kai ãMo:1 7tapaywyai UÇ,twç
011µmvÓµEVOV Ó:7tO'tEMUOIV Eiç ilv Kai µEtal..aµj3ávovtat (Kpovíõ11i; yàp
à tau Kpóvou uióç, JCai yopy6npoç à µâl..l..óv nvoç yopyóç, Kai Év
Émppftµamv o l 1C o 9 \ Év oi'Kcp ), 'tOV autov Õi] 'tpÓ7tOV 1m\ 'tO ii 11f&al!Óç
ãlvtJCiii:;J 7tapax9[v µuà tiiç 7tapaywyfiç Kai to a11µa1vóµevov foxev
auvtpÉxov tji µuaÀ'IÍl!IEI tou óvóµatoç.
§ 166. Xpi] µÉvto1 JCÓ:KEivo É7t1ati\am, ôt' ilv aitíav Ó:7to µóvwv
7tÀTJ9uvttJCii>v Ti 7tapayw'Yii ÉyÉvtto, tii>v K'tT\ttJCfuv ávtwwµ 1fuv Ka9' EKa-
10 atov áp19µàv 7tap11yµÉV(J)V, JCai ôt' o ti µêxp1 tpÍtou4 Ti 7tapayw'Yii ou auvÉ-
tElVEV. 'Avti yàp ti\ç OtpEÕa11óç tà ál..l..oõ1111:óç 7tapiíx9TJ, Kai ou tol..µfu
'tOU'tO cpávm, cOç to FPJ.rx.S Ó:VtwwµÍa ÉatÍV, 07t0\l 'YE Kai µáXE'tat tji
262 EVVOÍq_ t<Í>V Ó:vtWWµ tii>v· a yàp OpÍSEI ij Ó:vtWWµ Ía, i:a'Íita Ú7t0 to'Íi
ãU.oç áva 1poúµeva áop 1otoiita 1, ãU.oç, OÚIC éyÓ>· ãU.oç, oi> ai>.
§ 167 npÕÇ µEv oiJv tO 7tpÓtEpOV Ea'tlV cpÚvat, c0ç µâU.ov O:VEtptlC'tOV
~v il; ÉvtKii>v fi ÕutKoov i9v1Ki]v 7tapayw'Yiiv yevÉa6ai· ou yàp õfi nç
E7ttvofiaE1 E0voç Év Évt àv0p<Ínt<p fi Õuaív, Év µÉvto1 Ó:7tEÍpo1ç, ofov ó
q>áµewçó OÚtO<; ~j1EÕa7tÓÇ EO't\ OllÀÀaµj3ÚVEI EU\ltÓV tE lCUl tOÚÇ OUV
aiitéi> 7toÀ.Ítaç. Tó yE µi)v iµóç, i!µÉ'l:Epoc;, cptpÓµEva É7ti 7távta tà õuvá-
µEva u7to Kti\a1v 7tÍ7ttE1v, áõ1ácpopov foxE to àito 7tavtoç áp19µov ti]v
7tapaywrilv ávaÕÉÇ,aa9m. (a1' ô té/>7 µ[v i!µÉtEpoi; Ú7ta1CoÚEtet1 to 7toÀÍ'tT\Ç,
10 ou µi]v té/>8 'Íy1t&a7tóc;· Eiç yàp to to10\>tov Ti 7tapaywyi] ɵÓvaaev.)

1. Tiii edd. : TO ALC!B!.


2. Lacune probable, selon Uhlig (cf. n. 368).
3. tevucW!; ITapaxatv µETà Tii> 1Tapa.ywyíis- Kal TO C7T1µmvóµEvov fo)(EV cruVTptxov Tlj
µna>.fitjin ToiJ 6v6µaTOS" R.Schneider (pour l'interversion de cas, cf. la n. cr. ad 65,6):
µETà ToiJ C7T1µmvoµÉvov Kal -n'iv ITapa.ywyíiv fa)(EV avVTpÉ)(ovaav Tlj µna>.fitjin
TOÍJ ÓVÓµaTOS" A, fa)(E C7WTPÉXOOOaV Tlj µnaÀfitjin TOÜ ÓVÓµaTOS" C, fa)(E
ITapaTpÉ)(oooav Tlj µETa>.l)cjln TOiJ 6v6µaTo> L, faXE avvTplxovaav Tl)v KaTá>.11tPLv
TOiJ 6v6µaTOS" B.
4. Tp[ TOU Aac ; Tpl TWV ApcLCB.
5 . à>.>.os- LCB : a>.>.ov A.
6. b cj>áµEVOS" CB : cj>aµEv AL. Ti cj>aµEv B m~.
7. Tiii ApcL: TO A•CC!B.
8. TiiiCB: TO AL
LES FORMES EN -dapós 204

même raison qui maintient hêméteros [notre] parmi les pronoms, même si, à en
juger d'apres sa finale, ce dérivé devrait avoir statut de nom; c'est qu'il
conserve !ui aussi tout364 ce qui fait un pronom.
165. {260) Ce point étant démontré, les arguments énoncés plus haut
concourront aussi au raisonnement, sans cependant être décisifs, comme on l' a
dit365 ; il y a encare la graphie, dont le témoignage va contre la présence de
édaphos366. L'interprétation erronée provient de la ressemblance qui existe entre
le morpheme de dérivation et la {5) forme édaphos. C'est là une illusion367 dont
il y a une foule d'autres exemples: ainsi khalkerês [(garni) de bronze] ne
comporte pas le [verbe] arêrénai [être ajusté], mais est fonné comme < ... >
Phanías, Archías ou Gorgías368; quant à melitêrón (angeíon) [(vase) pour le
miei], il ne contient pas non plus le [verbe] têrein [conserver];mais il vient du
génitif mélitos [miei], comme deimatêrós [effrayant] vient de deímatos [gén. de
deima 'frayeur'], { 261} kamatêrós [fatigant] de kamátou [gén. de kámatos
'fatigue'], olisthêrós [glissant] de olísthou [gén. de ólisthos369]; on peut ici
multiplier les exemples. De même donc que d'autres dérivations réalisent le
signifié du mot dans leque! elles se transposent - Kronides [Cronide (dér.
patronymique)] est le fils (huiós) de Cronos, gorgóteros [plus-terrible (dér.
comparatif)] est celui qui est terrible plus (mâllon) qu'un autre, ou, panni
{5} les adverbes, oíkothi [à la maison (adv. dér. inessif)] égale: dans (en) la
maison -, de même hêmedapós, dérivé ethnique, a reçu, avec la dérivation, le
signifié concordant avec celui du nom dans leque! il se transpose37o.
7.3. Raisons du paradigme lacunaire des dérivés en -dapós (§§ 166-170).
166. II reste pourtant encore un point à examiner: pour quelle raison cette
dérivation est-elle limitée aux [pronoms] pluriels, alors que les pronoms
possessifs { 10} se dérivent sur chacun des trois nombres, et pourquoi ne s'est-
elle pas étendue jusqu'à la troisieme personne? Car, au lieu de *sphedapós [de
leur pays (dér. fictif sur pron. de 3e pers. pl.], on a dérivé allodapós [d'un autre
pays, étranger] - etje ne me risquerai pas à dire que állos [autre] est un pronom,
car le sens de ce mot est incompatible {262) avec celui d'un pronom; en effet,
la détermination que confere le pronom, állos l'annule pour donner un
indétenniné: állos, ouk ego [un autre, pas moí], állos, ou sú [un autre, pas
toi)3 7 1.
167. Sur le premier point, on peut dire qu'une dérivation ethnique n'était guere
possible surdes singuliers ou des duels, car personne ne se représentera {5} une
nation comme formée d'un homme ou deux, mais bien plutôt de gens
innombrables; ainsi celui qui dit houtos hêmedapós esti [celui-ci est de notre
pays] regroupe avec lui-même tous ses concitoyens. Au contraire, [les
possessifs] emós [mon], heméteros [notre], qui peuvent se rapporter à tout ce
qui est susceptible d'être possédé, admettent la dérivation sur n'importe que!
nombre. (C'est pourquoi, avec heméteros, 'concitoyen' est sous-entendum,
{10) mais pas avec hêmedapós, car ce dérivé s'est spécialisé dans ce sens.)
205 nEPI rYNTA:::Em: B
263 § 16 8. 'Yn[p ÕE toú tliv i.v ti!> tphip npoocínup µTi napaÕEÕÉx0m
oíiioEtaÍ nç a'ít1ov to àoúVT]0eç TÍ\ç àvtwvuµíaç· onep ou n10avóv.
"Eot1 yoúv 1 Kal to crcpe:npí~e:cr8a1 napnyµÉvov àno àou~0ouç TÍ\ç crcpiôv
(Kal fo to µf:v µ ijÃ.ov àoúVTJ0EÇ Wç npoç tliv óvoµaoíav tliv2 toú npo-
5 13átou, ou µfiv to àn' autoú napaywyóv, 'A.f.yw to µ11Ã.ootii· Ka\ fo
to Õépucr8a1, OU µfiv to Ôop1eái; Tt ouv0etov to oÇ'llÔOplCtÍV).-
§ 169. ll>aívuai yàp on cpuomatepóv nwç tà TÍ\ç ÉÂ.À.EÍ\j/EOJÇ i.yf.veto.
"Ov yàp tpónov ouK ciní0avoç àcpopµfi i.yÉvtto TÍ\Ç E.v tpÍto1ç ouv0ÉoEOJÇ,
').kyw Katà to n'A.T]0'1lvtucóv, TÍ\ç Év npcímp Ka\ ÕtutÉp<p npoocímip ouK
10 f:yymiµÉvr\ç, tov aútov tpónov f.nevoµÉvoov icatà tliv napaywyfiv tiôv
Katà to npiôtov icai Õruttpov oúic i.Çaicol..ou~ot1 "CO ncivtwç Kai Katà
"CO tpÍ"COV tliv napaywyfiv "(tvÉa8at. Ka\ õfi'A.ov O'tl aítíaç unoúonç
264 oµÓÂ.oyÓv Éonv <Í>ç 'tà 1tpiôta ical õeúttpa 1tl..n0uvnicà3 oÚÂ.ÀTJ'l'IV EÍç
Éautà no1Ei'tat "CÍÔV Ka•à to tpítov Õiacpópwv npoocímwv· o yàp ÀÉ-
yoov i)µâç Éautóv tE ÀÉyE1 ica\ 'tà ouvóvta iiÇw0EV aúti!> npóooo1ta, icai
áitott1VÓµEVÓç nç Épti 1tpóç <nva>4 úµâç, ouMaµj3ávwv ná'A.1v ica\ "CD
1tapov 1tpóooo1tov icai tà à1tóv'ta. 'A1to õfi •oútoov f.8v1icii 1tapaywyfi
yivoµÉVT] tji i.1t1icpatEÍç; tiôv EylCElµÉvwv f:v1iciôv icatà "CO npiôtov Ka\
ÕEÚ"Ctpov EV 1Ca\ "CO auto e0voç 1tapao~OEI. Tó "(E µfiv 'tpÍtov ÉIC
!tÀEIÓVOJV "CpÍ"COJv5 vooÚµEVOV ou ltOlÍJOE'tal i.0v1Kfiv 1tapaywynv· ÕTjÀOOE\
yàp o\Jx Ev E'0voç, iiM.à. 1távta tà Õuváµeva ɵ1tEp1'A.aµj3ávE08ai Katà
10 "CO tpítov 1tÂ.T]0uvt11CÓv. Oú yáp, <Í>ç iicpaµev, < [v >6 ÉÇ (vucfiç i.1t11CpatEÍaç
tpítov Éotív, 'ív' oütwç Kai Ti i.0v1Kfi napaywyfi µía voT]0fl <Í>ç É1t\ toú
i)µeõanóç .
§ 17 O. ~ Al..l..wç tE i"(xwpoúvtwv tiôv i.8v1iciiiv óvoµátoov icatà to
tpitov 1tapa'A.aµj3ávea8ai tà toú i.1t1µEp1oµoú tiôv i.8v11Cêiiv yÍvEtat, otE
265 cpaµf:v n Epyaµ11vóç' "Eôro011vóç7' 'AÃ.EÇavõpe:úc;. "01tEp OÚIC EVEX<ÍlPEl
bt\ 1tp<Íltou8 icai õeutÉpou, Ài:yw tà óvóµata 1tapa'A.aµj3áveo8a1. Ei yo\Jv
'A0T]vaioç àcpopêiiv EÍç "A0nvaiov ei'.1to1 ÕÕt 'A&i,vaíwv noÂ.Í"CflÇ Éo'tÍv.
Éautov ci1too~oe1 toú ii0vouç, ica0o ou ouvEÍÂ.TJ1ttai toiç 'A0T]vaímç·
5 ouÂ.Àaµj3avÓµtvoç ÕE Év 1tp<Íltip "fE~OEtat 1tpoocímip, 1Ca8ót19 autoç à1to-
cpaíveta1· Kai EÍ "CO Év !tp<Ílt<p 1tpoo<Íl!tip 1tapaf..aµj3avÓµEVOV ovoµa µf:v
oú õúvatat dva1, àvtwvuµÍa ÕÉ, oacpf:ç otl àvtovoµáoE1 Éautóv. Ka\
EÍ to 1tpêiitov i.1t1 KpatEi tiôv Õlmpópwv npoocímwv, oúic W..1..o tl EyyE~-

l. fon yoúv Bekk.er : ltrrLV ow ALCB.


2. n'iv AP"LC: om. A"<B.
3. rr>.T]6uvrucà Schoemann, Bunmann : EV\Ka A (apres une rature), ÉVLKà Lªc. Évttd)v LpcC,
rrp6awrra Évttd)v B.
4. nva add. R.Schneider.
5. TplTwv Bekker (cf. 269,9) · Tptwv ALC!B!.
6. ~v add. R.Schneider.
7. t&CJCJ'flVÓS' LCB : VTTECJCJ'flVOS Apc (en partie sur une raiure).
8. TTpWTO\J Kal &llTÉpol! B : TTpWT'flS' KOl &uTtpas ALC.
9.Ka86TL -irpoawir<,i (6) A: o C!B', om. L
LES FORMES EN -dapós 205

168. {263) Quant à la raison pour laquelle il n'y a pas [de dérivation ethnique]
reçue à la troisieme personne, on pourra songer à la trouver dans le fait que le
pronom [sphon] est sorti de l'usage. Cela n'est pas plausible: il existe bien
spheterízesthai [vb. sign. 'faire sien, s'approprier'], qui est dérivé de ce sphon
sorti de l' usage373. (II y a d' autres exemples: melon est sorti de l' usage comrne
appellation du 'mouton ', {5} mais non son dérivé melõte [peau de mouton];
dérkesthai [voir] esl sorti de l'usage, mais non dorkás [gazelle], ni le composé
oxudorkeín [avoir une vue perçante]).
169. II apparait que l'absence [de *sphedapós] s'explique de maniere naturelle.
De même qu'on a trouvé une raison plausible pour justifier, au pluriel veux-je
dire, le composé de troisieme personne [heautoús], alars qu'il n'existe pas de
composé de premiere et de deuxieme personnes, { 10} de même l' existence de
déri vés [ethniques] de premiere et de deuxieme personnes n' entrainera pas
forcément celle d'un tel dérivé à la troisieme37 4 . II y a évidemment une raison à
cela: {264} e' est chose admise que les premieres et deuxiemes personnes du
pluriel regroupent en elles-mêmes la diversité des troisiemes personnes; celui
qui dit 'nous' parle à la fois de lui-même et des personnes extérieures associées
à lui, et s'il s'adresse à< quelqu'un >, il dira 'vous', regroupant encore ici la
{5} personne présente avec les absentes. Dérivé surde telles bases, et compte
tenu de la prépondérance [dans les deux pers. du pi. respectivement] de la
premiere et.de la deuxieme du singulier incluses, l'ethnique désignera une seule
et même nation. En revanche, la troisieme personne, comprise comme formée
d'une pluralité de troisiemes, ne fournira pas de dérivé ethnique, car celui-ci ne
désignerait pas une nation unique, mais toutes celles qui peuvent être
embrassées par { 10) une troisieme personne du pluriel; en effet, nous l'avons
dit, [dans la 3• pi.] il n'y a pas <une> troisieme qui, prépondérante au singulier,
permettrait, comme pour hemedapós, d'interpréter comme unique [la référence]
du dérivé ethnique375.
170. Par ailleurs, comme il P-St possible d'employer à la troisieme personne des
noms ethniques, on a formé des ethniques particularisés376 {265} comme
Pergamenós [pergaméen], Edessenós [édesséenm], Alexandreús [alexandrin].
À la premiere et à la deuxieme personnes, l' emploi des noms n · est pas possible :
si en effet un Athénien, faisant référence à un Athénien, disait: hóde Athenaíõn
polítes estín [celui-ci est citoyen d'Athenes, litt.: 'concitoyen des Athéniens'], il
se détacherait lui-même de la nation du fait qu'il ne se trouverait pas regroupé
avec les Athéniens; {5} pour opérer ce regroupement, il passera à la premiere
personne, puisque c'est !ui l'énonciateur, et comme le [mot] employé à la
premiere personne ne peut être un norn, mais [seulernent] un pronom, il est clair
qu'il se désignera par un pronorn. Et cornrne la premiere personne jouit d'une
prépondérance sur les autres, la forme employée ne sera autre que hemedapós,
206 nEPI :i:YNTA:::Eru: B

arnx1l i\ 'tO iiµdlcu:ói;, 07tEp riiv àváÂ.ua1v É'ÇEt Eiç to íiµiõv 7toÂ.ÍtT\Ç.
10 Ka6Ót1 Ka\ to Kpovíõ11ç Eiç to toú Kpóvou u\óç, Ka\ tà toútotç éíµo1a.
'O aútoç Â.Óyoç Ka\ i1t\ w\i ÔEutÉpou 7tpoacímou. 'E1t\ yàp2 tpitou
YIVWOKÓµeva µEV tà E6vii 7tapaÂ.11cp6iíaEtat aiJtoiÇ t0iÇ ÓvÓµaatV, 1m6Õlç
Ecpaµev, ou µ iiv yivroaKÓµ Eva 7tapaywriiv àvaliÉÇum iÇ óvóµat0ç toú
àvaipoúvtoç tàç 6iat1ç tiõv óvoµátwv, Â.Éyro t0ú éD.. Â.m v. To yàp
266 ái..i..oõa11:ói; à7tocpáaKEt to oux ÍlµEÔa7tÓç ianv, oux úµtÔa7tÓÇ, oiJK
'AS,,vaíwv 7tOÂ.ÍtT\Ç. Kat' ouÕÉva i..óyov ãpa t0iç àvtwvuµtKoiç auÇuyti
tép3 i\µEÕall:Óç Ka\ VµtôaltÓç, Katà SE: àvaíptatv tiõv 7tpoEtpTJµÉvwv i0viõv.

1. É"yyEVl\aETaL Uhlig (cf. 148,14; 204,8; 263,10): É"1TL)IEVÍ)<JETaL ALCB edd.


2. yàp ALCB Uhlig (dans !e texte): yoüv conj. Uhlig (dans l'apparat).
3. T<!i L""(?)C' Sophianos: Tà ALpcB.
LES FORMES EN -dapós 206

qui s'analysera en hemim polítes [concitoyen de nous], {10} comme 'Cronide'


s'analyse en 'fils de Cronos', etc. Le même raisonnement vaut pour la deuxieme
personne. À la troisieme personne, si la nation est connue, on emploiera Je nom
[ethnique] lui-même, et si elle ne l'est pas, on recourra à un dérivé ayant pour
base le nom qui annule les dénominations, je veux dire állõn [autres] :
{266} allodapós [étranger] nie378 que la personne en question soit 'de chez
nous' (hemedapós), 'de chez vous' (humedapós), 'citoyen d'Athenes'
(Athenaíõn polítes). II n'y a donc aucune raison de !e placer dans la série des
pronominaux hemedapós et humedapós, puisqu'il annule [toute référence aux]
nationalités mentionnées.
BIBAION r

267 § 1. Tiiiv iÇcupÉtwç 1tapE1toµÉvwv miç avtwvuµ Ímç KatnÀ.qµÉvwv


EV tcp !tpo toi'.rtou, àvayKaÍwç Kat !tEpi -ciiiv KOlvU autaiç 1tapt1toµÉvwv
µttà Kai tiiiv &M.wv toú ÀÍYyou µEpéiiv 1tt1paoóµt6a ÔlaÀ.a~Eiv, Ka9o íi
µ[v a\'tia yÍvEtm àKamÀ.À.T\À.ÓtT\'COÇ, íi õE: àôimpopti, óíç yE fotiv to
5 1tpfuwv bnvofpa1 EÇ airciJNt&vàvtwwµ1ci':N.

§ 2.' 'E1t1tayµat1ri)v KaÀ.oüoiv tfiv ai>tóç Ka9ó, <paoív, Eit1tào0Etm2


268 Ü1taoiv toiç àvtwvuµtKoiç 1tpoo<Ímo1ç. Ka\ ti µ[v iÇmpÉtwç, oaqiE:ç 011
oiJK ciÀ.119e:úooow · iOO\J yàp m\ ii õ&,
oo · erw XtípwY3 <?J.
KÊlwç µEv ô1i4 oo' ai>tO; fyW, ltlÍtEp (w 321),

5 ofuo:;S b(w ~ (Pind. OI. 4. 24).


Ei fü: Katà to 1tÀ.Éov 1tapà tàç ãJJ..aç6, <11lyKata9E͵T\v &v •éii ÀÍYyqi· ou
yàp õit yE 9app-ftoE1 t1ç àl..óyouç tàç t01a\rcaç ouvtáÇEtÇ <pávm, téiiv
eÀ.À.oytµwtàtwv àvõpéiiv XPT\OaµÉvwv KO:l toÚ l..óyou OUK ɵ1toôíÇovtoç,
<Í>ç õdÇw. ÂÍÍÀ.ov o\iv <Í>ç ii
KCX'CCx 1toÀ.u yEvoµÉVT\ 0Úvto:Ç1ç MT\VÉyKo:to
1O tiiv éM>µo:aío:v, ~ ÀÍ:!yqJ mi ãMD. mtà. Ui !tÀ.Éov CtticpátrioEV.
269 § 3. Â10:1topiii yE µi)v tÍ õit 1totE o:i µE:v toú 1tpcírtou KO:t ÕtutÉpou
ou µEtÍo:oiv Eltt tà tpÍto: 1tpÓOw1to:, tá yE µi)v tpÍto: 1tpÓOw1to: µEtÍo:otv
e1t\ tà 1tpéiito: Ko:i otúttpo:, Ko:i 1tát..1v oux a1to:vto:. ·10ou yàp ii 'í Ko:i
ii ro KO:l o:i oúÇuyo1 ÉVIKO:l àitl..ai o\>om Eltl tà 1tpéiito: f\ ÕEÚtEpo: !tpÓ-
(J(l)lt(X oiJ µEtépxovm1, Tí YE µi)v µetaÀaµ~wµÉvT\ EÇ airciJN aUTQ;,

o:\rtO; ÉKCÍJv oi õéi!Ko: (Õ 649),

1. Dans le ms B, le texte du § 2 est placé aprês le § 5.


2.Ém Taoo<Tm A avam rature (?), Skrzeczka : Ítr;oTaoo<Tm A(sur la rature)LCB.
3. xflpwv A: om. LCB.
4. füi A (de même P. 57,21: cf. Od. 21.207) LCB: Tot Odrssée.
5. oVT<>s edd. d'aprês P. 57,21 et mss de Pindare: oliTws A, oliTws ijô' LCB.
6. Tàs ci),),as conj. Uhlig qui constate la présence de ratures dans A: Tà lTO>J..ó: Are (sur rature) LCB.
LIVRE m

1.1.1. Le sujet à traiter: les causes de l'incongruence (§ 1).


1. {267} Aprês avoir recensé au livre précédent les accidents distinctifs
des pronoms, notre propos requiert que nous abordions aussi l'étude de ceux
qu'ils ont en commun avec les autres parties de phrase, et dont les uns sont
cause d'incongruence, tandis que Ies autres sont indifférents: nous pouvons
{5} l'observer en premier sur les pronams eux-mêmesi.
1.1.2. Exemples introductifs: flexibilité personnelle de certains pronoms de
3• personne (§§ 2-5).
2. On appelle 'appasitif' le pronom autós [même], du fait qu'il
s"appase', comme on dit, (268) aux pronoms de tautes les personnes2. Si [par
cette appellatian on prétend signaler] une propriété exclusive de autós, il est
clair qu'an n'est pas dans le vrai, car le pronom hóde [celui-ci] connait aussi cet
emplai:
hód' egb Kheírõn [auteur inconnu: Hésiade ?, Callimaque? (Maas
191 lb [1973) :129)
[mai que voici (litt. celui-ci moi), Chiran (?)],
kelnos men dl hód' autos ego, páter [Od. 24.321)
[celui-là3, voici (que c'est) mai-même (litt. celui-ci même mai),
pêre],
{5 )houtos egb takhutâti [Pindare, Ol. 4,24]
[voilà (ce que je suis) moi (litt. celui-ci mai), pour la vitesse].
Mais si [l'an veut indiquer par là que cet emploi est] plus fréquent pour autós
que pour les autres pronoms, je serai d' accord: personne en effet n' as era
déclarer étrangêres à la Jangue des constructions comme celles que j 'ai citées,
vu qu'elles appartiennent à l'usage des gens du plus grand renam4 , et qu'elles
sont, comme je le montrerai, linguistiquement irréprochables. II est clair, donc,
que le pronom le plus fréquemment construit ainsi s'est vu réserver
{ 10) l'appellation [d"appasitif], selan le principe cannu par ailleurs de
prépondérance du plus fréquent5.
3. { 269} J' ai tau te fois une difficulté: camment peut-il se faire, alars que les
pronoms de premiêre et de deuxiême personnes ne passent pas à la troisiême,
que ceux de la traisieme passent à la premiêre et à la deuxiême, et, par dessus le
marché, pas taus? Voici les faits: les pronoms de la série hí, héo [anaph.- réfl.
de 3e pers.], pronoms simples du singulier, ne passent pas à la premiere ni à la
deuxieme (5) personnes, alars que c'est le cas pour autós, transposé des
premiers6:
autos hekon hoi doka [ Od. 4.649]
[(moi-)même de mon plein gré je (le) lui ai danné],
208

aúroc; vüv i'.ÔE !tÔJµa (0 443).

To ôE: µeiÇov, 1tpOç a1távtwv ffiµo/...óy1ytm éín Ti Éa'lltoü 1ea\ Éau1Úv


1eai ai aúÇvyo1 EK ôúo tpítwv cnJvte6e1µÉvm Eiaív, i!; Wv 1ea\ ai 1tÂ.T1-
10 6uvt11ea\ éa 'lltii>v, éau1oú;, a'í1tep Kata 1tprotov 1eai ôeútepov 1tapa-
J..aµpávovtm. n&ç ouv OUK iü..oyov tol Ka0' Év11ei]v aúvta!;1v à1tapá-
ÔE1CtOV Év 1tÂ.f10uvntj µeta1ttcÍlae1 EÜ!tapCÍÔEKtov yívea0m; ou yáp cpaµev
W'lltov \ífip1aa i\ W'llWV \ífip1aaç, W'lltoU; ôf: uppíaaµev.
§ 4. "Eanv 'YE µi]v CJVVEÂ.Óvt1 ÉKEivo cpávat· µi] iipa ai to1aíhm
15 auvtá!;e1ç aoÂ.o11e1aµov Vitayopeúoua1v 1tapa tl]v trov 1tpoaómwv µEtaÂ.Â.a-
270 rfiv· Ei yáp tí2 fottv Év tpÍtl\), toúto Év 1tplÍltl\) 1tapaÂ.aµfXxvóµevov i\
ôrutÉpcp á1eatCÍÂ.Â.T1Â.Ov 1to1Ei /...óyov. (Kai CÍVCÍ!taÂ.1v Ei'. ti eanv Év 1tplÍltl\)
1ea\ OE\ltÉpl\). toÜto EV tpÍtq> 1tapaÃ.aµpavóµevov tl]v autl]v à1eataÂ.Â.T1Ã.Ó-
'tfl'ta 1tapÉÇe1, d tjiôÉ nç à1tocpaívo1to, ypáqico3 i:y!ÍJ, yp<ÍlpetÇ aú,
ypáApcrocnv iiµeiç.) Ka\ d wúto àJ..ri0Éç, 1tii>ç to f:a'lltoúç tpítov 1ea\
EK tpítwv4 yEVÓµEVov KatCÍÂ.Â.TIÂ.OV 1to1ei /...óyov Év téi> 1tp1Íltcp 1ea\ ÔE'lltÉpcp;
to yàp ÔÉOV Ea'ttV Ía'lltOUÇ tÚ11:1:0'1l1JlV, ou µi]v to Ía'lltOUÇ túino-
µr;v.-
§ 5. 'Ai.)..à 1tàÂ.1v 1tâv à1eatCÍÂ.Â.f1Â.Ov ExEI É1tavóp6waw ô1a toÜ
à1eoÂ.oú6ou axtíµatoç. Eiitep ouv CJOÂ.OllClOµOç to Ea'lltOUÇ i>f'píÇoµev,
10 tÍ to Eitavop0oüv to <JXÍiµa; cplÍoEt TI.Ç t0 iJµâç uf'p{Çoµev. 0ü cpflµ 1 < oiJx >5
EVEKa µóvov xptíoewç. iiJJJJ. 1ea\ iivtKa CÍ!toÔEí!;twç ~ç 1tpot!;e6ɵ nv wü
271 µii ôúvaa0m µEtà tii>v ovÇúywv P,,µátwv éxni.âc; Vitápxe1v -ràç ávtwwµíaç,
éí t1 µi] µóvov E1t\ ti\ç eu0eíaç, é:ym ;>pp1aa, l,µeiç uppíaaµev·
to yàp ɵf: ;lf'p1aa eiç to ɵa'lltÓv µi:taÃ.aµpávi:tat. CV ôTi ouv ovotii-
oE'ta 1 to fiµâç 'i>Ppíaaµtv i\ fiµiv ÉÂ.aÂ.ipaµev.
§ 6. Xpi] ouv Eit1otiiaavtaç iid!Éa0a1 tÍ ôtí 1tot' fon to 1to1oüv to
à1eatCÍÂ.Â.f1Â.ov, ou 1tapa6ÉoE1 tpó1twv XPflCJC͵Evov µátflv, 1ea6á1tep nvE:ç
272 auto µÓvov ÉK!ÍpuÇav tOVÇ OOÂ.OIK\CJµoÚç, OU µi]v ÉÔÍOaÇav 'tO ltOlOÚV,
O!tEp Ei'. t\Ç µi] ovvíôot, EÍÇ oufü:v ouvti:Ívovoav E!;E1 tfiv 7tapá0EO\V 'tOOV
tpóltwv.

§ 7. npoç o\ç ouô. MT16E1Íouo1v oi i!; autrov Ã.Óyot. <l>ÉpE yàp cpàvm
5 <Íl:; yÍvemt àicauílJ..riÃ.ov mpà mU; àp16µoú:;, OOç nwç \mil..aPov,
1COÚpw ôE 1ep1~ &úw mi !tEVtlÍKOVta (0 48)"

l. TO B : om. ALC.
2. T( Bekker (cf. l. suiv.): !ln ALB. 11.n C!).
3. ypci<j>tu tyw. ypciq>ns ov, ypci4>ovoLv tiµ<Ls Uhlig: ypd.<j>tu oú ypá4>ns tyw ypd.4>ovoLv
iiµ<1s Aªc (tyw écrit au-dessus de oÍI dans Apc), ypd.<j>w tyw ov ypd.<j>ns tyw ypd.4>owLv Lc!.
t-yw ypá$n, OÍI ypd.4>n. 1\µ<1s ypd.<j>owLv. \Jµ<1s ypd.<j>oooL B.
4. Tp[Twv AªCLCB (cf. 269.9): Tp(Tov Apc! (sur une rarure).
5. oux : insertion suggérée par Sophianos, Portus, Kayser. Uhlig prétere supposer, apres 1\µãs
l>f>pl(oµ<v, la disparition d'une formule de réfutation (e.g. ó.ÀÓ"yWS).
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: INTRODUCTION 208
autos nún íde plima [Od. 8.443]
[(toi-)même maintenant, surveille le bouchon].
II y a plus: tout le monde est d'accord pour dire que les pronoms de la série
heautoú, heautón [réfl. composé de 3• pers. sg., gén./acc.] sont composés de
deux troisiemes personnes et que les pluriels ( IO} heauttin, heautoús [id., pi.)
en sont tirés 7 - or ces derniers s'emploient à la premiere et à la deuxieme
personnes. N'est-il pas contraire à la raison linguistique qu'une construction
irrecevable au singulier devienne recevable quand on passe au pluriel? Or, si on
ne dit pas *heautàn húbrisa Ue me suis insulté lui-même], ni *heautim húbrisas
[tu t'es insulté lui-même], on dit bien heautous hubrísamen [nous nous sommes
insultés nous- (litt.: eux-) mêmes].
4. On peut, en bref, dire ceei: il y a chance que ces { 15} constructions fassent
solécismes en raison du changement de personne. (270} En effet, si un [terme]
de la troisieme personne est employé à la premiere ou à la deuxieme, il produit
une incongruence dans la phrase. (Et inversement, si un terme de premiere ou de
deuxieme personne est employé à la troisieme, il provoquera la même
incongruence - par exemple si on énonçait: gráphõ ego - grápheis sú -
{5} *gráphousin hêmels [moí, j' écris - toi, tu écris - nous, ils écrivent)9.) Si cela
est vrai, comment heautoús, troisieme personne issue de troisiemes, peut-il
donner une phrase congruente à la premiere et à la deuxieme? En effet, le [tour]
correct, c'est heautous túptousin [ils se frappent eux-mêmes], et non heautous
túptomen [litt.: nous (nous) frappons eux-mêmes].
5. Mais, inversement, un tour incongruent peut toujours être corrigé par recours
au tour régulier [correspondant]lO. Si donc heautous hubrízamen [litt.: 'nous
(nous) insultons eux-mêmes'] est un solécisme, { 10} que! est le tour qui en
donne la version correcte? On dira: c'est hemâs hubrízamen [nous Dous
insultons]. Je dis: non - <non>ll seulement en raison de l'usage, mais aussi en
raison de ce que j'ai montré plus haut12, {271} que les pronoms simples ne
peuvent pas coexister avec des verbes de même personne qu'eux, si ce n'est au
cas direct seulement: ego húbrisa [moi (nomin.), j' ai insulté], hêmeís
hubrísamen [nous (nomin.), nous avons insulté]. En effet, *eme húbrisa Ue me
(pron. simple, acc.) suis insulté) se transposel3 en emautõn húbrisa [je me suis
insulté moi-même (pron. composé)]. On voit donc que *hemâs hubrísamen
[nous Dous (pron. simple, acc.) sommes insultés], ou *hémin elalisamen [nous
Dous (id., dat.) sommes parlé] ne pourront être [des phrases] bien formées1 4.
1.1.3. Méthode: l'accumulation d'exemples non raisonnés ne prouve rien (§§ 6-
7).
6. ( 5} II faut donc examiner, puis exposer ce qui au juste produit
l'incongruence, sans perdre son temps à citer des tours, comme certains l'ont
fait {272} en se contentant de proc!amer qu' il y a des solécismes, mais sans
nous enseigner ce qui les produit: faute de bien voir cela, on aura une liste de
tours qui ne servira de rien 15.
7. Au demeurant, les explications qu'ils donnent ne sont même pas exactes.
Prenons par exemple {5} l' incongruence de nombre que certains ont vue dans :
koúrõ de krinthénte dúõ kai pent~konta [Od. 8.48]
[cinquante-deux jeunes hommes choisis (duel)].
209
ou yáp cpacnI Katà 1:0ü 1tÂ:r18uvtiKoÜ to ôui:Kov ti0eo6m, tó ye µi\v
1tÂ.T1ÜUvttKov Katà liu\KoÜ. Kai oacpEç éít1 amaç -c1voç UltOlÍOTIÇ, ouôr
toü to10Útou ó1ôoµÉvou, ióç ye Év toiç H;íjç ôeôtiÇttm, iít1 to iqm8ME
1o Ôl~KEl mi icatà ,00 llEVrÍ"paJVllX. - 'A)J..à ml 7t<r.pà tà itp<Íoclllta.,

áM' aitlcpproivficnv q(l)váÃ.áÂ.T]µm ói:Çúv (v 320 croisé


avec Â. 167}

aKatáÂ.Â.TIÂ.oV yáp, ÔÉov 4tjl;. Ka\ Eo'tl itpoç to tO\OUtOV EyKetµEVOÇ


273 Â.Óyoç . ti yoüv2 to iautoi>ç u~p{Çoµ.ev ica\ fo tà tmaütá tlÇ 1tapa-
ÕÉÇtta1, ôi;Ã.ov Wç icai to 1tpoiceíµevov· i\ fot1v t1ç aitia i1 to to1oüto
µf:v 1tapa1tɵ1tEtD'.l, 1tpoOÍEtm ói: to éautoix; u~p{Çoµ.ev; - 'AÃ.Â.à ica\
1t<r.pà irç irníxmç, fivím tv Eicávqi típ CJXI͵at1 àm1iOOm "fEVl~, Év tíi>
5 OÍ OE ÔÍX> OICÓ!trÂol (µ 73}
1táÃ.1v yàp fot1 ouv1ôe'iv icai É1ti toútou, e\ t13 Â.EÍ1te1, i\ tí to a\nóv
EotlV tO tfiv "(EV!ici\V <Ílt<r.ltOÜV. IlapEtOÜW tOlVUV fi 1:0la1Ít1'1 1tapáÜEOlÇ
imEp 1tlÜ µi] 1t0Â.u iilpicnxxa0m 'Íl!â.; iOO 1tpo1CE1µ00u.
§ 8. OUói: Éictivo ÔÉ µE Â.ÉÂ.T1Ütv, ióç 'tlVEÇ É1tttápaÇav tfiv 1tapà
10 1tâo1v ouµcpÓ>vwç 1t1ateu8eiaav ôóÇav, <Ílç µ1âç Â.ÉÇewç KaKia fot\v ó
~p13ciP1aµá;, EltlltÂ.oKÍÍÇ ói: Â.ÉÇewv áicataÂ.Â.~Â.wv o OOÂ.ollClaµóç, auto\
EiOT1rr1aáµevo1 to ica\ i:v µ19- Â.ÉÇe1 icatayívro8a1 00Â.oiic1oµóv, ei icatà
ÜT'IÃ.Eiaç cpaiT1 nç o.fi-toç i\ 1tÂ.fi0ouç 'ÍlltÓvroç4, 1tapaÜɵevo1 icai ÜÀ.Â.a tíjç
274 a.Utíjç f:xóµeva eii1'10eiac;. To 1tpéi>tov, éít1 ouôeµia e\JOE'ia auviatata1
ÔÍXO. p~µatOÇ EÍÇ aUtOtÉÂ.EIO.V, !Cal ~µatOÇ tOÜ µ1\ <Ílta1toÜvtOÇ EtÉpav
1tÃ.ayiav. "Eat1v yàp to of>toç 11:ep1:n:ate:i autoteÂ.Éç, ou µ1\v to
IUáma· Â.EÍ1ttl yàp to tÍva. 'AU' ti ical o\ítwç cpaÍT1µEV, tÍç ae mljlE;
to áv0u1tayóµevov of>toc; icoivov cxe1 1tapaÂ.aµj3avóµevov to píjµcx·
tÍç mÀ.Eita\ Aiac;; ofnoc;. Ouic ã.pa aÂ.T1ÜEÇ to ev µ19- Â.ÉÇE1 OOÂ.ol-
IC\OµOv yivro0m.-
§ 9. Kai cpaivttm éít1 éíaov bt' améii ó Â.Ó"(oç icatÓ>p-
8(1)ta1, 1tapà ôf: tfiv ÉÇ ai>toü yevoµÉvT'lv ôeiÇ1v tà toü yÉvouc; ~Â.Â.aKtai.
LO.cpÉç tE <iiç oufü: Év Vll!Ctl fyxWp~OEl O Ka\VÓttpoçS ÉltlVOTIÜtlÇ Ô1à 1Í'IÇ
10 ofno; ávtwvuµíaç OOÂ.ollCIOµÓÇ, icai ÔÉov 1tpoo6eivai téii opqi .. OtE µi\ Év
vuicttp1véii icataa~µan Ei'.11 tà tíjç ouvráÇemc;" · ôíjÂ.a yàp tà 'Íllt' Õ1j11v
1ti1ttovra toü yÉvouç Éatív. "01ttp ytÂ.o'iov· oi yàp aoÂ.o1ic1aµo\ áKofl
'Íllto1tÍ!ttoua1v, ÉÂ.E"(xÓµevo1 eic tíjç icatà 1tapá0eo1v téàv Â.ÉÇewv ouvoÚOT]ç
áicataÂ.Â.T1Â.Íaç, oov µuaÃ.aµj3ávouo1v icai oi tt8puµµÉvo1 tàç õwe1c; · ou

1. cj>aaL edd. : 4>T)C1L A (les mss LCB on1 ici une lacune de plusieurs lignes: de TTapci 272.5 à à>.>.à Kal
272,10).
2. yoiiv Bekker. Uhlig: ow AB: om. L!c.
3. <L n Porrus: 11 TL A (peu lisible sur une rarure). f\ Tl LCB.
4. f\ TTÀ1\8ous im6VTOS- Uhlig : Ti 1TÀ1]8US llTTOVTOS- A (oú llTTO est de la premihe main, pace Bekker),
Ti ir>.118\>; LCB.
S. ~aLVÓT<pos Apc <s sur une rarure) L'CB: KaLVÓT<pov A•c (?) Bekker, Uhlig.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE : INTRODUCTION 209
Ils disent que le duel ne peut s'appliquer à un pluriel, tandis que le pluriel peut
s'appliquer à un duel. Mais il est clair qu'il y a ici une raisan, caril n'est pas
questian de cancéder, camme an le mantrera par la suite, que la partée de
krinthénte [chaisis (duel)] { 10) s'étend jusqu'à 'cinquante'16. De même paur !es
persannes:
ali' aiei phresin hêsin ékhõn alálemai oizún [Od. 13.320 et 11.167
amalgamés]
[litt.: sans cesse j'erre, partant sauffrance en son creur].
Incangruent [disent-ils]: il faut emêis [man]. Mais, ici encare, la réfutatian se
présente d'elle-même: {273) paur peu qu'an admette heautous hubrízomen
[naus (naus) insultans naus- (litt.: eux-) mêmes] et autres [taurs] de ce genre,
an admettra évidemment aussi le vers en question. Ou bien y a-t-il une raison
qui le candamne tout en autorisant heautous hubrízomen11? De même pour les
cas, lorsqu'ils réclament un génitif dans ce tour figuré:
{5} hoi de dúo skópeloi [Od. 12.73]
[les deux rochers (namin.)IB].
lei encore, an peut voir s'il y a une ellipse, ou paur quelle raison il faut le
génitif. Laissons donc de côté les citations : elles naus éloigneraient trop de
notre propos.
1.2.1. Une erreur de déixis n 'entralne pas de solécisme (§ § 8-1 O).
8. Je ne suis pas sans savoir que certains ont jeté la confusion dans la
doctrine, { 10) bien établie aux yeux de tous, selan laquelle le barbarisme est un
vice qui réside dans un mot unique, et le solécisme un vice consistant dans
l'incongruence d'un enchainement de motsI9: ils prétendent qu'il peut aussi y
avoir solécisme dans un mot unique, ainsi quand on dit hoútos [celui-ci (masc.
sg.)] à propos d'un être féminin20 ou en présence de plusieurs personnes - et ils
citent d' autres exemples {27 4} tout aussi stupides. Tout d' abord, aucun cas
direct ne donne une [phrase] complete bien formée sans un verbe, et un verbe
qui ne réclame pas en plus un cas oblique: houtos peripatel [celui-ci marche]
est complet, mais non hoútos bláptei [celui-ci nuit], car il manque celui à qui
[an nuit]21. Quant à "hoútos" [celui-ci] donné en réponse à [la question] "tís se
étupse ?" [qui t'a frappé ?], {5} il va avec le verbe emplayé en facteur commun:
"tís kaleltai Aías? - houtos" [qui s'appelle Ajax? - celui-ci]. II n'est donc
pas vrai que le solécisme réside dans un mot unique22.
9. Ensuite il apparait qu'en elle-même la phrase23 est correcte, et que c'est par
rappart à la déixis exprimée qu'il y a interversian du genre24. II est clair alars
qu' un solécisme de cette espece inédite, inventée pour le {10} pronom houtos,
ne sera pas possible de nuit, et qu'il faut compléter ainsi sa définition: "quand
la construction n'a pas lieu en situation nactume", puisque le genre n'est
manifeste que de ce qui tombe sous le regard ! C' est ridicule: les solécismes
relevent de l'oule, ils se dénoncent par l'incangruence attachée à la
juxtapositian des mots et les gens dant la vue est affaiblie les perçoivent,
21 o l1EPl l:YNTA.:F.ru: r
15 yà.p tÀ.À.Et1tEiç datv toii iÇtOto1totouµÉvou tiiv qiwvf\v, À.Éyw tfiç àKoi\ç.
275 t.o6iíaetat Õt KàKEivo, Ólç 1tapà tàç 1tpotáÇetçl iva!J.aaaóµeva \mo À.Óyov
tOV toii aoÀ.OtKtaµoii2 1tEOEitat. 'ílç yà.p EÜTJ0Eç to tOtOUtOV, Ka\
to 1tpoEtpTJµÉvov. -
§ 1 O. To oiiv Katà S,,'J...Eiaç 'J...qóµevov oÚtóç µe
~ oúx áµáptTJµa toii À.Óyou· to õfov yà.p toii Kata'J...'J...ií'J...ou àvt-
5 ÕÉÇato. Ei yoiiv \moúaTJç S,,'J...Eiaç qiain ttç aü-n] µt E"t1l1j/av, óµo'J...óywç
aoÀ.otKtti Õ!à. to àKatilln'J...ov i:&v 'J...éÇEwv, Kav á'J...n9eúet tà yÉvoç. Oú
yà.p iv toiç Ú1tOKEtµÉvo1ç tà àKatáMTJÀ.Óv Éattv i\ KatáMTJÀ.ov, iv SE:
tft auvtáÇe1 tciiv 'J...éÇewv, al:ç 1tapÉ1tttat tà µEta1tO\Eta9at Eiç tà ÔÉov,
t&v Ú1tOKEtµÉvwv c1.1távtott tii>v aut&v Õvtwv. "Eatt yoiiv Ka\ ouÕEtÉpwç
10 qiávat toiii:ó µE E"t1l1j/E, Kat oúõt oütwç tà tou À.Óyou JÍÀ.Ó"YTJ tat ·
276 Kat oÚÔÉva yà.p tpÓ1tOV ÉMtt1tEÇ ytviíattat, àvaq>EpÓµtvov É1ti tà
yúvaiov, Ka9á1tEP ÉKE\ to

VElpÉÀJ\ ÕÉ µtv àµq>t~É~TJKE


KUCXVÉTJ, tO µf;v OÜ 1tot' fpwEl (µ 74-75)"
5 1tpÕ:; yà.p tà auVCÍMJµov toii vÉlpouç àmívtTJm:. Ka\ rn Em 1tldfXruç
~ µCÍÀa á1\ tá& Ó<ÍJµattt Ká'J...' •Oôoofp; (p 264 ),

oUK iiv tiç µ1v civiiP 'ÍlltEpo1tÀ.Íaamto (p 268}

'(\vcÍxnc!ll õ. õn 1tOAAol iv a:Utiii õaittt ti0tvttt1 (p 269).

LO § 11. <Hv µÉvtot ÉKE'ivo 1tapaK1vÕuvtuÓµtvov, tà iv auv0Étcp 'J...éÇn


imoq>aÍvta0aí nva aoÀ.o1K\aµóv, À.É'(w i1t\ toü ÉvliÉxatoç i\ i1t\ 1tÀ.Éov É1tt
277 toii évlitxCÍt1J. Oúõf; yáp EKEivo fottv qiávat, éítt íi f:vó<; EyKEttat
'YEVtKJÍ· 1tapà yàp EÚ9EÍaç ai auv0Éat1ç tciiv to1oútwv yívovtat, tpnaxat-
ÕÉlc:atoç, teaaapeaxatliÉICatoç. Ka\ oütwç õf; to É:vÕtxCÍtTJ oú auvíatato.
'Eqi' oli axiíµatoç fottv qiáva1, tà µf;v á1tÀ.otKÓv, Ólç 1tapà. tàv àp19µàv
tàv iivlina, ti'.t' iK 1tapa9foewç Õvta Ei'tt Ka\ EK auv0foewç, 1tapaywyJÍ
nç É'(ivtto Íl toii l:vliÉxatoç, til; iipõoµoç - f:põóµatoç, àqi · oli Kai tà S,,-
À.uKàv E:põoµcítTJ ÉvÔtlCCÍtTJ. "Ott ÔÊ ÉK 1tapa9Éaewv õúo Êv yivnat 1tapa-
ywyóv, Õtà 1tÀ.Etóvwv ÉÕEÍÇaµev, tà aútó - taÚtÓt1JÇ, 1tapà. notaµàv
278 µÉvEl à ÔE'i\.tl - napa1t0táµwç. -
§ 12. ''Eanv Õe Kai oÜtwç qiávat.
K&v 1tapà tà ÔÉxatoç ~v Íl aúv0rn1ç, tà tfiç auv0Éatwç Év 'J...óycp tiiv
toü oúõetÉpou aúv0eaiv àveÕÉXEto. EI tt yàp rcapà àp19µàv aÚ'(KE\tat,

l. irpoTáens A (peu hsiblel LCB : irpoOTáens Ellebode; Uhlig. dans l'apparat. songe à corriger en
irpáens.
2. ooÀOlKloµoü ALCB : ooÀOmoµoil <oÍI> Uhlig.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 210

puisqu'ils ne { 15} sont pas privés du [sens] qui capte la voix, je veux dire de
l'oule25. {275} Mais on va aussi concéder que les interversions [de genre] par
rapport à ce qui précede tomberont sous le chef du solécisme - c' est une
ineptie? eh bien, c'en est une aussi [de voir un solécisme] dans le cas précité26.
10. Donc, si je dis à propos d'un être féminin: hoútós me étupsen [celui-ci m'a
frappé), il n'y a pas de faute dans la phrase, qui respecte la regle de congruence.
{ 5} Si en revanche, en présence d'un être férrúnin, on disait: *haúte me étupsan
[celle-ci m'ont frappé), sans conteste, malgré l'exactitude du genre, il y aura
solécisme en raison d'une incongruence dans les mots. En effet, incongruence
ou congruence ne sont pas dans les référents27, mais dans la construction des
mots auxquels il incombe d'adapter leur forme aux exigences de la correction28
- les référents demeurant, eux, toujours les mêmes. En tout cas, on peut dire
aussi, au neutre, {10) toútó me étupse [celui-ci (nt. de hoútos) m'a frappé), sans
qu'ici encore la phrase soit fautive29.(276} En effet, [le neutre) ne laisse rien
d'aucune sorte à désirer pour peu qu'il renvoie à gúnaion [femme (nt.)]. On a un
cas semblable dans :
nephéle dé min amphibébeke
kuanée, tõ men oú pot' erõei [Od. 12.74-75)
[une nuée (fém.) l'enveloppe, sombre; il (nt.) ne se dissipe jamais],
(5) ou [le neutre] répond à néphos [nt.], nom synonyme du 'nuage'3o. Autre
exemple, avec le pluriel :
emála dl táde domata kál' Oduseos (... )
ouk án tís min aner huperoplíssaito [Od. 17 .264 et 268)
[litt.: assurément, ces belles demeures d'Ulysse, ( ... ) personne ne
saurait la prendre d'assaut);
[le pronom min] employé ici renvoie à oikos [sg.], nom synonyme de la
'maison'; et de fait, le poete dit ensuite:
giooskõ d' hóti polloi en autôi dalta títhentai [ Od. 17 .269]
[je sais que beaucoup dans elle (sg.) font festin].
1.2.2. Le cas du composé hendékatos 'onz.ieme' (§§ 11-12).
11. {10} Pour un peu, on verrait un solécisme dans un mot composé, je
veux dire dans hendékatos [onzieme (masc.), litt.: 'un' (nt.) + 'dixieme'
(masc.)] ou, a fortiori, dans {277) hendekáte [onzieme (fém.)]. En effet, on ne
peut pas dire que le génitif henós [gén. masc.-nt. de 'un') soit contenu dans ces
mots31, car les composés de ce type reposent sur des cas directs:
treiskaidékatos, tessareskaidékatos [treizieme/quatorzieme (masc.), litt.: 'trois'
(nomin. masc.-fém.)/'quatre' (id.) + 'et' + 'dixieme' (masc.)); selon ce modele,
hendekáte n'est pas bien formé. {5} Sur cette forme, on peut dire - c'est
[l'explication) simpJe32 - que hendékatos repose sur le nombre héndeka [onze]
(qu'il soit lui-même issu d'une juxtaposition ou, aussi bien, d'une
composition33) par dérivation, comme hébdomos, hebdómatos [septieme
(masc.), deux dér. de hépta 'sept'), d'ou les féminins hebdomáte, hendekáte.
Que deux mots juxtaposés donnent naissance à un dérivé unique, nous en avons
déjà donné maint exemple: tà autó - tautótes [le même - identité); ou: Untei
habite parà potamón [au bord dele riviere) - (278) parapotámios [riverain].
12. Une autre explication est également possible: même s'il y avait composition
sur dékatos, la logique de la composition admettrait le neutre [hén] dans le
composé. En effet, quand un composé est forrné sur un nombre, il rei.:ourt à la
211
w\ito EK KOIVÓ'tTi'tOÇ wü áp10µoü naptÃ.aµj3ávEto, oíov oi tÉaaaptç - ai.
úaaapeç- naaaptcncatlit1Catoç. tpeiç - tpnaica1!iíica1oç, i;:ai oi À.omoi
cip10µoí. OU óT\ o\'iv napà to Etç Wúvato tà. tfiç cruv0ÉaEroç fyyívoo6m, ot1
µ~ Ka'tll'YOPEttO Ka\ to Siif..uKÓv· ouô[ µ~v napà to µ ía, Ot\ µ~ auyKa-
'tllYOPEttO Ka\ to àppEVIKÓv. Kai Ei ciµq>óupa i:à YÉVT\ auvro0Ettm Eiç
tà oooÉtEpa (i:o yà.p oútoç Ka\ aií111 dç Êv auvro0Ettat i:o toü10, Ka\
279 nàf..1v \moatatóv i:í Êanv· Ól' o
Ka\ Kai:à. wüi:o, KÜV q>ÔlµEv E!tl yuvaíou
'toUto, ou aOÀ.o\KIOܵEV, ióç t\VEÇ VnÉÀ.aj3ov· K<Xl !tEptaaàv Eiç 1:0 'tOIOÜ'tO
napatí0Ea0ai), - civa/..óyroç iípa to iív napEÀ.i\IPSii Katà ~v aúv0Emv,
'íw µi\tE ti> cippEV11CÕv i.Çi!i101t01ipiitm µi\tE ti> Siif..uKÓV.
§ 13. wEat1 yE µi\v, CÍlÇ npoEÍnoµEv, aUVEKtlKrotá'tll aitía toü àKa-
~1 iíôE. Tfuv µEpÔlv wü /..óyou éi: µi:v µEtaaxriµatíÇEi:at Eiç á.p1-
0µoiiç Ka\ ni:óxmç, CÍlÇ to éívoµa Kai tà ií/../..a oaa ôúvai:m àp10µov
µEtà ntCÍlaEroç f:môÉÇaa0m· éi: ô( dç npóarona Ka\ cip10µóv, CÍlÇ tà /níµata
Kai aí àvtrovuµíai· éi ô( Eiç YÉVT\, OOç i:à npoKatE1À.qµÉva ovó-
10 µata Ka\ OOa ÔÚvatat yÉVOUÇ ÔtÚKplOlV 7tOti\aaa6at· t\Và ÔE OUÔE Êv
tO\OÜ'tOV E!tlÔÉXEtat, CÍlÇ tà Ka0' Eva axriµanaµàv EKq>EpÓµEva, WO!tEp
oi OÚ\&aµo1 m\ aí npo0ÉaEiç m\ axroõv futav1Xl W. bnppi\µata.
280 § 14. Tà ô~ o\'iv 1tpoKE͵Eva µÉpl), µttaÀ.T)q>0Évta iÇ i!iírov µEta-
GXT)µat1aµfuv Eiç tà.ç ôroúoaç ciKof..ou0íaç i:fuv npo1mtE1À.EyµÉvrov cip10µfuv
í\ npoacímrov í\ yEVÔ>V, tji toü /..óyou cruv0ÉaE1 civaµEµÉp1atm EtÇ Em1tf..o~v
toü 1tpoç o ôúvatai q>ÉpEa0ai, EÍ tÚXOI 7tÀ.1)9UvtlKOV npoç !tÀ.1)-
5 9UVtlKOV Katà. t~V tOÜ autoÜ !tpoa<Ílltou napɵntroa1v, y~
;,µEiç, ypáq>ouaw oi ãv0pro1to1. T02 yà.p ev ôml3áaE1 toü npoaómou
ou návtroç EÇaiti\aEi:m tov < ainOv >3 àp18µóv· o'tóv n: yáp Eottv <pávcxt
TÚ!ttOUG\ 'tOV ãv0pm1tov í\ Ka \ 1táf.. 1V M'tOUG\V 'tO'\Jç áv9pcÍl-
ltOUÇ. -
§ 1 S. 'O a\>toç /..óyoç Ka\ f:n\ tfuv Katà yÉvoç auµnapa/..aµj3a-
281 voµÉvrov Ka\ i1t\ tfuv Katà ntfuatv, ítµfuv ainfuv Ó.KOÚOUG\V' nà/..1v
yàp to f:v ô1al3áaE1 ciô1aq>opE\ Ka\ Katà ~v 1ttfua1v Kai Katà. tov
cip19µóv, ítµmv ainàç ciKoÚEl, ítµâ>v a\>'toi ci1C0Úoua1v. "Onep ná/..1 v
El GUVÉÀ.901 Katà ~V <XU~V !ttÚJa\V, VnOÔpaµett<Xl ÜÇ tO aino !tpOO(J)-
!tOV Õlà to KatÚMT)À.oV tfiç lttcOOECJlÇ, Ei µ~ OUVÔEaµ1K~ 1tapɵntroa1ç
clltOO!tclOEl to !tpOOCJl!tOV, CÍlÇ tO ítµfuv IC<Xt UUtÔ>V aKOÚOUG\V. -
§ 16. ·o autoç /..óyoç Ka\ E!tl tÚJV YEVÔ>V. cl>i\aoµEv yà.p 0Úto1 oi ãv-
li pEÇ, í\ i;:a\ Katà n/..ayíav ntÔ>atv toinouç toiiç ãv!ip~· ná/..1v yàp

l. Ó.KamXÀl\ÃOu Bekker : 11poÍTou KaTillií>.ou AL(?)CB.


2. TÔ Aªc (cf. 281.2): Tà AJlCLCB.
3. aÚTàv addition de Sylburg, Ponus. adoptée par Bekker. Uhhg.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE : THÉORIE DU SOLÉCISME 211

forme de ce nombre qui est commune [au masculin et au féminin] - par


exemple, hoilhai téssares [les (masc./fém.) quatre] - {5} tessareskaidékatos
[quatorzieme], treis [trois, masc./fém.] - treiskaidékatos [treizieme], et ainsi
des autres nombres. On ne pouvait donc former un composé avec heis [un,
masc.], puisqu'il n'aurait pu s'appliquer aussi à un féminin; mais pas davantage
avec mía [une], car alors c'est au masculin qu'il n'aurait pas pu s'appliquer. Or
le neutre est un amalgame des deux genres: dans l'unité touro [ceei, nt.] sont
amalgamés houtos [celui-ci] et haútê [celle-ci] {279) (ce qui n'empêche pas [le
neutre] d'exister par lui-même34, par suite de quoi nous ne ferons pas de
solécisme, comme l' ont pensé certains, si nous disons toúto à propos d' une
femme [gúnaion, nt.] - il est inutile de citer ici des exemples). C'est donc
régulierement qu'on a employé [le neutre] hén dans la composition [de
hendékatosl-ê), pour que le composé ne soit ni proprement masculin, ni
proprement féminin.
1.2.3. Principale cause d'incongruence: l 'usage inconséquent des formes
fléchies (§§ 13-16).
13. {5} II y a pourtant, comme nous l' avons dit plus haut, une cause
fondamentale de l' incongruence: la voici. Parmi les parties de phrase, les unes
ont une forme qui varie en nombre et en cas - comme le nom et les autres qui
admettent le nombre en même temps que le cas - ; d'autres varient en personne
et en nombre - comme les verbes et les pronoms - ; d' autres en genre - comme
les noms, déjà cités, {1O} et toutes celles qui peuvent distinguer le genre.
Certaines d'entre elles, en revanche, ne présentent pas une seule de ces
variations: ce sont celles qui ont une forme unique - comme les conjonctions,
les prépositions et presque tous les adverbes35.
14. (280} Or donc, les parties de phrase [fléchies] dont on vient de parler,
prennent, chacune selon sa flexion propre, la forme d'un paradigme régulier36
permettant d'exprimer les [accidents) mentionnés - nombre, personne, genre37.
Quand on compose38 une phrase, les parties de phrase [ainsi spécifiées par la
flexion] se distribuent de façon à s'associer avec ce à quoi elles peuvent se
rapporter, par exemple, un pluriel avec un pluriel {5} quand les deux désignent
la même personne: gráphomen hemeís [nous écrivons), gráplwusin hoi
ánthrõpoi [les hommes écrivent]; en effet, lorsqu'il y a transitivité entre
personnes, I' <identité de> nombre ne sera absolument pas requise - on peut dire
en effet: túptousi tim ánthrõpon [ils frappent l'homme) aussi bien que túptousi
rous anthropous [ils frappent les hommes].
15. La même logique s'applique aussi aux mots dont le genre (281} ou le cas
sont impliqués dans leur emploi avec d'autres: hemôn auton akoúousin [c'est
nous (gén.) mêmes (gén.) qu'ils écoutent)39. Inversement, en cas de transitivité,
une personne est indifférente à l' autre tant pour le cas que pour le nombre:
hêmôn autos akoúei [lui-même (nomin. sg.) nous (gén. pi.) écoute), hemon
autoi akoúousin [eux-mêmes (nomin. pi.) nous (gén. pi.) écoutent). Mais à
nouveau, si un mot vient se joindre à un autre en se mettant au même cas, il
renverra à la même personne {5} à cause de la congruence du cas - à moins que
l'insertion d'une conjonction ne vienne dissocier la personne4º, comme dans
hemôn kai autôn akoúousin [ils écoutent nous (gén.) et eux (gén.)].
16. La même logique s' applique aussi au genre. Nous dirons en effet: hoútoi
hoi ándres [ces (masc., nomin.) hommes (masc., nomin.)] ou, à un cas oblique,
toútous tous ándras [id. (acc.)]. lnversement, en cas de transitivité, une
212
'º f.v µuaPáaE1 'tOÚ itpoaómou áÕta'l'opftae1 icai ica'tà yÉvoç icai ica'tà
10 áp19µóv, 1:0Ú'tOUÇ yuviJ Ü~ptCJE. nEp1aaov EÍÇ 'tO 'tO\OÚto itapa9ÉaEl
;wí\ofur ~ ..,O., Ti> ÂE'(Óµ™>V.
282 § 17. Ei'.itEp oi>v, <Ílç 1tpoEÍ1toµtv, µiJ f.1t1auµ~aÍT) nv\ Ã.ÉÇt1 toútoov
Õtáicp101v 1touíaaa9ai, áó1acpopftae1 to Eit11tÃ.Éicta9ai éí1taa1v to'iç 1tpoicate1-
ÀqµÉYotÇ, A.É:yw yÉvta1 Õta'1'Ópo1ç, 1t't<Ílaea1v, áp19µo'iç, 1tp00Óllto1ç, ãllo1ç
'tOÍÇ ôuvaµÉVOIÇ 'tOIOÚtÓ 'ti ávaoH;aa6a1· ou yàp ôii ')'E e'A.eyxov EXEI
tàv i'Oiov µE'llXOXllµanaµóv.
§ 1 8 . "Ea•w yàp aúv.aÇ íç m; tou ic a Â. ii> ç
i\ 'tÜ>V óµoíoov E1ti itavtoç 1tpoa<Ó1tou, f.iti itavtOç áp10µou, OtE 'l'aµi:v
KaÂfilc; frpa\fl!Xl i\ icaÂ.ii>ç ypáqioo i\ KaÂ.ii>Ç ypáipeu2 icai ittl 'tOOV
µuaamµat1ÇoµÉvoov xpóvoov, A.tyw toíY lypava i\ ypá1jlm. 'H ôii
283 tOlaÚtT\ aúvtaÇ1ç itpÓÔT)AoV ot1 ica•áMT)A.oç · Í1 yàp tou emppftµatoç
mM>Ooç, ou ÔEicnicii oi>aa tfuv áp10µrov i\ trov itpoaómoov i\ tfuv iyicÃ.Íatoov4
lCCÚ Etl tfuv xpóvoov Ó>v to pt\µa itapaÔÉ);Etat, áicwA.utov EoXE ri\v Enl-
1tAo1ClÍV, ouic EA.eyxóµtvov eic tou5 óµonôoíiç. OU µiJv et1 f.iti tou ICXIÂÓ;6
'tClUtOV Ea'tlV t'ÍlpÉa0at· itpoaómou yàp 't\l')'XáVEI 'tpÍtO\l áp19µou 'tE 'tOU
EV\ICOU, icai ev0EV ltpOOÍEtat aiità < tÓ >7 tpÍtOV Ev\1COV to'ü ypá.qlew, ica>..Oç
yplÍqlet, icaM>c; neptltatn Kai iitd 1táA.1v 'º
icaÂ.Óç ou 1tapɵ1t'tooa1v
wóvou OT)µaíve1, áÕtacpopti 'to iv ô1a'i'Õpo1ç xpóvo1ç auvtáaata9m. -
§ 19. "Ev0EV ltáA.1v m
'tE'tµtiµÉva 'tWv EnlppT)µá'tOJV EÍÇ Ôla'l'ÓPOUÇ XPÓVOUÇ 'tOtÇ
10 µi:v ÕtacpÓpo1ç 1tpoaómo1ç icai Ett áp10µoiç G'Uvtáaat'tat, ou µiJv •oiç to'ü
284 µÉllovtoç i\ 'to'ii EvEG'tfu'toç <
>8 ou µiJv 1táÂ.1v tà iv 1tapatáat1 'tOÚ
OAo\l xpóvou itapaA.aµpavóµtva, A.tyw Eit\ tOU v'üv icai 'tWv oµoíoov.
'Oµoíooç Oi: icai ooa GT)µatVÓµtvov E')'icA.íatooç i.it1ÔÉXttat, A.tyw 'to ef9e i\
5 áyt· ii yàp 1tpoa'tan1iciJ qicÃ.1a1ç ávt1tí1tA.oicoç tfl euicntji, 1mi oihooç tó
285 E\0e <Í'l'ÍG'tatat 'tOOV 1tpoa'ta1Ct11CWV Kal tó ãyt 'tWV EUlC'tllCOOV. náÃ.1v
otiv àµolp'JÍoavta 'tà ÜÀÀa. Erc1ppiíµcxta Tiic; 'tO\O:ÚTilÇ OT1µaaiaç àx:CÓÀ.utov
foxov iv áitáamç ta'iç É:yicA.íaEat aiivtaÇ1v. Tiiv toiaÚtf\v a\ivtaÇ1v áicp1-
Pia•tpov f.v têp ltEpi E1t1ppT)µá'toov iÇt9ɵE9a· 1ttp\ fiç fo ica\ icatà 'to
ÔÉov 1t<ÍÂ.1v Eipftat:ra1.

1. lypaljla ALCB edd.: lypaljias conj. Uhhg (dans l'apparat), pour introduire une différeoce de
persoone avec ypácj>w de I' ex. suivant.
2. -ypálj>t°T< edd.: -ypálj>t°Tm ALc!e!.
3.ToiJ L(')8 1 :ToirT' AC.
4. ty<>.la<wv corr. R.Schneider: TTTÓla<wv ALCB.
5. l< TOV conj. Dudilh : EK TOii ALCB Bekker, Uhlig.
6. KaÀÓS, ici et li. 6 et 7. leçon correcte rétablie (non systématiquement) dans LpcCB : <a>.ws AL ac.
7. TO add. Uhlig.
8. Le texte transmis. édité te! quel par Bekker. a paru à beaucoup de philologues trop ellipuque pour nc
pas être lacunaire. Uhlig, par exemple, remplirait comme suil la lacune qu'il indique: /n'iµaat Tà hrl
1TafX<l)(TlµfVOV XflÓVOV tmppi\µaTa !Tapa),aµllavóµ<Va, ciÀÀa µÓVOV Tà É1TL TOV µÉÀN>VTOS Ka\
TOÜ tVECJTÍÜTOS'.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 212

personne est indifférente à l' autre tant pour le genre que pour { l O} le nornbre :
toútous gune húbrise [une fernrne (nornin., fém., sg.) a insulté ceux-ci (acc.,
rnasc., pi.)]. II est inulile d'en appeler ici à des citations: ce que je dis est
évident.
1.2.4.1. Les mots non fléchis sont en principe indifférents à la congruence
(§§ 17-18).
17. {282) Cela étant, s'il advient que, comme nous l'avons dit plus haut,
un mot ne marque aucune de ces distinctions, il .pourra s' associer
indifféremment avec n'irnporte leque! des [accidents] précités, je veux dire avec
les différents genres, cas, nombres, personnes et autres [accidents] pouvant
donner lieu au même type de variation: aussi bien ce rnot n'a-t-il pas {5} de
variation forrnelle propre qui puisse dénoncer [une incongruence].
18. Soit en effet une construction de kalôs [bien (adv.)] ou de rnots sirnilaires
avec n'importe quels personne ou nombre, comme: kalôs égrapsa, kalôs
gráphô, kalôs gráphete [j'écrivis/j'écris/vous écrivez bien], ou encore, avec les
temps marqués par une variation forrnelle: égrapsa I grápsõ [j'écrivis/ j'écrirai].
{283} II est bien clair que ce genre de construction est congruent: en effet, le
fait de joindre [à un verbe] un adverbe4I, qui reste étranger aux nornbres,
personnes, modes 42, temps aussi, qu'admet le verbe, donne une association
irréprochable, puisque [l'adverbe] ne peut être dénoncé [comme incongruent]
par une forme de sa série43. Mais on ne fera pas {5} le même constat avec kalós
[beau (adj.)]: [ce nom] se trouve être de la troisieme personne et du nombre
singulier, et de ce fait il admet précisément <la> troisieme du singulier de
gráphein [écrire], dans kalàs gráphei, kalàs peripateí [(un) beau
écrit/marche44] ; à l' inverse, cornrne la signification de kalós n' inclut aucune
indication temporelle annexe, il se construit indifférernrnent avec des temps
différents.
1.2.4.2. Cas particulier d'adverbes et de conjonctions soumis à la congruence
(§§ 19-21).
19. De là vient encore que, parmi les adverbes, ceux qui correspondent à
différentes subdivisions du temps {10} se construisent bien avec des personnes
et des nombres différents, mais non [indifféremment] avec des [verbes]
{284} au futur ou au présent4S; mais ce n' est pas le cas, inversement, de ceux
qui s'emploient pour toute l'étendue du temps - je veux parler de nún
[maintenant) et adverbes similaires46. II en va de même pour les adverbes qui
comportent un signifié modal, je veux dire eíthe [ah! si ... ] ou {5} áge
[allons !... )47 . En effet, le mode impératif ne s' associe pas avec !' optatif; aussi
l285} eíthe répugne-t-il à s'associer avec les impératifs, et áge avec les optatifs.
A !' inverse, rien n' empêche les autres adverbes, qui sont étrangers à ce type de
signification, de se construire avec tous les modes. Nous avons examiné en
détail ce genre de construction dans le Traité des adverbes48, et {5} nous y
reviendrons encore en son lieu.
213
§ 2 o. "Eat\ ica\ EIC cruvÕÉaµoov tà to\OUtO napaaTiiam, IÍlç Eiç ouõf:v
àvaµEp1ÇóµEvo1 tÔlv npoicatEIÂ.EyµÉvoov àÕlacpopoüa1 tW; auvÕÉaElç no1-
Eia0m npàç yÉVTJ õ1áCf>Opa fi ntcíxmç fi ÕlaicpÍaE1ç npoacímoov. Ei yoúv
tlÇ ltá.Â.IV µtp11CÍ) "(ÉVO\'tO Elt. autÔlv Õ1mpopá, ànoÂ.Eup0EÍ1) iiv 1táf...1v
10 Tiiç npoicE1µÉVT)ç cruvtál;tooç lhà tà iyict͵tvov toü auvÕÉaµou. 'Yni:p õf:
tOÜ µÍ) lttp\ 0\lVOÉaµoov Õ;pt1 /...iyta0m auto µÓvov Év\ Ú!tOOEÍyµat\
286 XPT)GÓµdla.. -
§ 21. ·o ~ ãv mívõtaµoç amà µóvov EIC tT)pÍ)aElllÇ ElpT)-
'tU\ IÍlç napipx11µivoiç cruvtàaattm, iÇnp11µévou ná/..1v toú napaicE1µÉvou.
·~· ~Ç cruvtál;ElllÇ Ei EpOltÓ tlÇ, Ev tép ypá111m ãv napà tÍ to àica-
táÂ.À.T)Â.oV iyévtto, ouic Eatl <?ávai fi µóvov Éic Tiiç àvt1/...ii111tooç 1, o àica-
táÂ.À.T)À.Óv Éat1v· oiítE yàp àp10µoü àv0una/.../...ayi\ oiítt iif...Â.ou to\l, o &ú-
vatm õ1tf...iyÇa1 to jiiiµa µÍ] auµnf...110uvóµtvov Ti aunpovo1͵Evov Ti
auvõ1at16ɵEVOV. •Hv õi: tà aitlOV tOÜto· tà 'YE"fOVÓta tÔlV npayµátlllV
O a\ÍVOEOµOÇ àvatptiV 6ÉÀ.EI, ltEpllOtáVCllV a\Jtà EÍÇ tO Õ1Ívaa6at, ev6tv
1m\ ÕUV1Jt1icoç tip11tm. Tà µi:v yàp iypava Ti to Eypmpov Ti to t ye-
287 ypáq>ElV Ti àno µÉpouç2 "(E"(OVÓta EattV Ti ica\ EIC!taÀ.m 'YE"fOVÓta· ev6EV
npoaÉpXEtat toiç ÕuvaµÉvo1ç ti\v ÍÍÀ.T)V aUtOÜ napaÕÉÇaa6at, iypacpov
áv, éypaiva áv, eyeypáq>nv áv3, ou µ~ típ 4 ypáq>m Ti ypáivm· ou
yàp napi!witm, 'ív' iyxoopiían ica\ Í) iic t0Ü auvÕÉaµou àvaipta1ç µÉv toü
5 yeyoWtoç, ina"f'YEÀ.Ía õi: toü iaoµÉvou. Ka\ ivteü6ev õi: ne16óµe6a ot1
288 ou napipXT)µÉvou auvtÉÀ.E1av 011µaíve1 ó napaniµevoç, tiív 'YE µ~ E:ve-
~' o6tv ouõi:v O\lVlJOÓµEVOV yevia0m napel>i!;ato 1ca\ õ1à to'irto
ànpoaÕEÍ)ç t0Ü ãv auvÕÉaµou E'YE"fÓVE1. 'Ev tji auvõeaµ1icfi cruvtáÇE1 Év-
'tl:ÀÉmEpov tà io\U\Jta &&íÇEta16. 'Avi'tiov µEvio1 in\ tà npolCE͵EVllv.
§ 22. Ai ÕÍ) ol'>v f...iÇt1ç, IÍlç npoEÍnoµev, àvaµEµtp1aµÉvat icatà tàç
iõíaç 6fot1ç, tàç onCllaõiínon naptµ1t11tto1Íaaç tiç ouic in1~á/.../...ouaav
6fo1v ÔltÀ.É"fXO\lO\V Õ1à tÍÍÇ tÇ aUtÔlV àicof...ou6Íaç. Ilapov 7t\OtcÍ>aaa6m
icai ÕI' i1v iínopiíaaµev F.v toiç npo1mµÉvo1ç Ka\ ô1' iliv napa61)aó-
µdla.. - To fµal in\ tpítou ou ti6ttm· úno yàp auÇ{ryou toü o t
10 ÔIEÀ.É"(XEtat. Kai aacpi:ç Otl ica\ to oi OUIC f.n\ npeótou lhà tOV autov
289 /...óyov, <Ílç ouõi: tà ypáq>m àvtltoúypáq>et7 oooi: µiiv to ypácpt\
àvt\ tOÚ y páq>m. ·o autoç /...óyoç ica\ Eltl tÔlV OE\ltÉplllV npoacímoov.
n&ç ol'>v ii autóç tpÍtO\l ica6tatÔlaa a1ÍvtaÇ1v ti\v icatà tà npiõtov ica\

1. Uhlig soupçonne la disparition, apr~s Ó.VTlÀ1\lji<ws, d'un syniagme déterminanl comme Tiis llllos Toii
ãv &uváµEws.
2. Ó.1To µtpous AB : cipTl L(sur une rature plus longue)C. Uhlig aimerail !ire ii li1Taf ii f1TL µÉpous
(cf. Sch. De11. Thr. 405, 15): Camerer (1985: 181) conjecrure fi Eloá1Taf y<'yovÓTa li Ó.1To µtpous.
3. ty<ypáij>flv áv LC: y<ypaij>flv av A. om. B.
4. T<j> edd.: To ALC!B!.
5. tv<OTwaav AP'(sur une rarure)LCB: plutôl que cel acc. fém., Uhlig soupçonne Aac d"avoir poné la
leçon au gén. masc. fVEOTWTOS (cf. 1TOJX!l)(TIµÉvov).
6. &&lf<Tal A : st&u<Tal LCB.
7. ypd<j>n ... ypdoj>n L' r?. 2e ypáq,,, illisible) CB: ypa.j>< ... ypa<I>< A.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 213

20. On peut illustrer le même phénomene sur les conjonctions: étrangeres à


toute distribution selon les [accidents] précités, il leur est indifférent de
conjoindre différents genres, différents casou des personnes distinctes. Mais s'il
se trouve une variété de conjonction spécifiée par une restriction touchant ces
[accidents], { 10) alors elle cessera, en raison de son contenu [sémantique], de se
construire comme on a dit. Pour ne pas traiter ici même des conjonctions, nous
nous limiterons à un seul exemple.
21. {286} La simple observation a permis de dire que la conjonction á 11
[particule modale49] se construit avec des passés, à l'exception de l'adjacent. Si
à propos de cette construction on demande: dans *grápsõ án [j'écris (fut.) +
án], à quoi tient !' incongruence ?, le seu! moyen de dire en quoi elle consiste est
de bien saisir [le sens de ánPº. {5} On ne peut en effet invoquer une
interversion de nombre ou d'autre chose, qui dénoncerait dans le verbe un
défaut d'accord au pluriel, ou en temps, ou en diathese. Non, la raison la voici:
la fonction de la conjonction est d' abolir les faits accomplis en les transférant au
possible, d'ou son nom de conjonction 'potentielle'. En effet, égrapsa [j'écrivis
(aor.)], égraphon [j'écrivais (imparf.)], egegráphein [j'avais écrit (pqparf.)]
{287} sont des accomplis, soit partiellement, soit depuis longtempss1 ; aussi án
se joint-elle à eux, car ils peuvent admettre sa présences2 à leurs côtés:
égraphon án, égrapsa án, egegráphein án [j'écrirais/j'aurais écrit, 'irréels'
aspectuellement différenciés] - mais c'est impossible avec gráphõ [prés.] ou
grápsõ [fut.] qui ne sont pas des passés, ce qui [seu!] permettrait à la
conjonction [d' exercer sa fonction]: annulation {5} de l'accompli et expression
du devoir être53. Nous voyons là une preuve que {288) l'adjacent signifie
l'accomplissement non dans le passé, mais bien clans le présent, d'ou vient qu'il
n'admet rien qui ait trait à la possibilité future et, partant, qu'il exclut la
conjonction án. Ce genre de question sera traité plus à fond dans [l'exposé sur]
la construction des conjonctions54; mais revenons à notre propos.
1.2.5. L 'existence d' une forme fléchie correcte permet seule de dénoncer comme
fautive une autreforme qui lui est substituée (§§ 22-26).
22. {5} Or donc, les mots qui, comme nous !' avons dit, se distribuent en
formes appropriées aux positions particulieresss, dénoncent, par leur
appartenance à une flexion régulíere, ceux qui, d'une façon ou d'une autre,
s'inserent [dans Ia phrase] en position non conforme. On peut le prouver en
revenant sur une difficulté mentionnée plus haut56, et également en citant
d'autres exemples. Si emoí [à moi] ne s'emploie pas cn position de troisierne
personne, c'est qu'il est dénoncé [comme incongruent] par ho'i [à !ui] qui forme
série avec !ui. { 1O} Et il est clair que ho'i, pour la même raison, ne s' emploie pas
en position de premiere personne, {289) de même qu'on n'emploie ni gráphõ
[j'écris] pour gráphei [il écrit], ni gráphei pour gráphõ. Le même raisonnement
vaut pour la deuxieme personne. Comment se fait-il donc que autós, qui a statut
de troisieme personne, entre dans des constructions à Ia premiere et à la
214 llEPI IYNrAEEOI r
OEÚu:pov it01Ei'tllt; EVEKa toii µi] txEtv à1tóÃ.ou6ov 11póom11ov Katà ouÇu-
5 yiav, ô auvEÂ.Éyl;Et to à.Â.ÀÓ'tptov toii 1tpooc1i11ou. "Ev9Ev yàp olµm
Éppu11icÉvat 1tai to àicóJ..ou9ov 1tpàç tà àvaµEpta6Év'ta µÓpta Év 'tj\ OEOOOn
àiroÃou6íq.-
§ 23. Kai oacph; Õtt to µi] yEvÓµevov Év 11pooc1i!tou àico-
J..ou9íç: ouof: 1tapà 'tO cllCÓÂou9ov tÜJv 1tpooc1i!tmv áµap't119iíOEtcxt 1, yEVÓµEVÓV
yE µi]v Év2 yÉvouç àicoÃou9iç: 1tal 1ttOOEWÇ ica\ àpt9µoii ouKÉtt auvota9ií·
10 aEtcxt 11apà to oÉov tíôv 11poKEtµÉvmv· ɵ. f: yàp a ut ó v icai fiµ.âç aU.
-roúç . - :Eacph; of: 11à.Â.tv icai ÉK tíôv iiM.wv àvtmvuµ 1ÜJv, a'i yÉvoç ou
ota1tpivaocxt àicwÂ.utov i:xouot ri)v i:v toiç tptoi yÉvEotv imaymrf1v· cpa-
290 µf:v yoiiv ai> aú-róç i\ ai> a'imt 1tai fo ɵ.ol aú-rq, icai ɵ.ol ai>tjl,
ica\ OU KCXKÍCX 'tO 'tOtOÍi'tO, Õ'tt µi] ÉvEXWPEl 'tO ouváµEvov ÉÂ.ÉyÇat ri)v
KCXKÍCXV. - '0 CXUtÕÇ ÀÓyOÇ KClt Éltt tftç ofitoÇ l(Cll Õot· ltà.Â.tV yàp clKÓ>-
Â.U'tOV 'tO õo. ÉTIÍI icai ofi-roç Éym, 1ta6cliç 1tpOEÍ1toµEV. AÚEtCXt of:
5 icàicEivo to c'í!topov, Wç to Éautoúi; ical É1ti 11píôtov auvÉtEtVEv· Õ1tEp
i\v ÜV Év icmCÍ~ EÍ lit11Â.ÉyxEtO imo toii ɵ.auto'Úç3 ©ç 1tapà to 1tpÓOm1tov
fiµap'tl'lµÉvov. 'AvEÇÉÂ.Ey1ttov o-Õv ica9Eatcliç OOEEotÉpav ri)v oúvtal;tv Katà
tíôv 11pooc1i11mv4 Éltoti\oato.
§ 24. Kai Élt\ /nlµátmv of: à aiitàç ÀÓyoç. Iliiam yoiiv ai ÊyicÂ.ÍOEtÇ,
10 µepta6Eioat eiç 11póam11a icai àpt9µoúç, to à1tatáU11Ã.ov auvEÂ.ÉyXO\lotv
otà tíôv àpt9µíi>v icai tíôv 11pooc1i!tmv· ií 'YE µi]v à11apɵcpatoç toútmv
àµo1pi\oaoa ÉltttPÉXEt icai t\11\ 1távta tà 1tpóam11a icai éí11avtaç touç
291 àp19µoúç, ypá1pe1v i:µ.i. ypá1puv -iiµ.âi;, ypá1puv ai. ypá1pnv
\>~. Kai É11Ei l!MlV OUI( àµotpEi Oia9ÉoEmç i\ xpóvmv, 1tapà ti]v tOÚ·
't(a)V ~ tO roalCÓÂo1J8ov ÉlttÔEÍICVllUl\.

§ 2 5. 4>\lOl KWtEpov o É
lt(l)Ç 1tai \jl\lx11cijç 01a8ÉaEmç ii q1tÂ.101ç àµo1pfiaaoa ouK ɵ11ooiÇEtCXt 1tai
àvti 11aoíi>v i:y1tÂ.ÍaEmv 11apaÂ.aµ~ávEa6cxt, 11poot18EµÉvo\l toii iôic!iµatoç
tf\ç ÉyicÂ.Íaemç, icai 11áÃ.1v 11âoav Ey!CÂ.totv EÍÇ taÚ'tl'lv imootpÉcpEtv. To
yàp ypálpe ôúvatmS i'.aov dvat ti!> ypálpnv 001 7tpootáaam, àvayicaímç
292 l((lt toii 11pootáo0Etv ÉyKEtµÉvo\l icai toii àvtmvuµticoii- toútmv yàp
itµoÍpE1 to à11apɵcpatov· np111ai:oí11ç - d)xoµ.aí ae up1mnEiv, ypá-
11' e 1 i; - ópíÇoµ.aí ae ypálpew. Ilpóo11Ãoç icai +i Éic toiltm~ µetál..111V1ç,
ypcÍApo1 A1ovúcnoç - 11ü~ai:o ypá1pe1v A1ovúmov7, ypaq>Étco AIOVÍxnoi;
- :n:pooÉtaÇev ypálpew Aiov'Úalov. t.1à tÍ µÉvtot ai ouvoiioat 11tc1iae1ç

1. cíµapTIJlh'Ja<TaL AJlC slLCB : áµapn\a<TCIL Aac Uhlig.


2. iv ... áKo>.oulllq: Bekker : E< ... â<o>.otl6las ALCB.
3. Eµ.a11Toú; BJlC: Eµ.allToÍI ALCBac.
4. Tóiv 11poow11wv AJlCLCB Bekker (cf. 110,9: 135,9; 148,9: 368,3): To 11p6ow11ov A3I: (?).
5. 6wcmu taov rlvaL ALCB : Uhlig préférerait 6wciµfl laov El7Tl (cf. 148,14: 208,8).
6. TOÍITwv ALCB : Uhlig préférerail TplTwv.
7. C.LoVÚOLov LJlCCB: ALOVÚIJLoS ALªc.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE: THÉORIE DU SOLÉCISME 214

deuxieme? C'est qu'il n'y a pas, formant avec !ui une série personnelle
réguliere, de [pronoms] {5} susceptibles de dénoncer son impropriété pour la
personne. Voilà d'ou découle, selon moi, la regle d'accord imposée aux rnots
dont les formes se distribuent en flexion réguliere.
23. II est clair aussi qu'un mot qui n'entre pas dans une flexion personnelle
réguliere ne pourra pas non plus être fautif par rapport à la regle d'accord des
personnes. Mais s' il entre dans une flexion réguliêre pour le genre, le cas et le
nombre, il ne s' assoei era pas { 10} sans satisfaire aux exigences de correction
afférentes à ces [accidents]: on dira eme autón [moi (acc. sg.) même (acc. sg.)],
hémâs autoús [nous (acc. pi.) mêmes (acc. pi.)]. La chose est également claire
pour les autres pronoms qui, ne distinguant pas les genres, admettent sans
difficulté d' entrer dans des constructions aux trois genres : {290} nous disons
bien su autós ou su autê [toi même (resp. masc./fém.)], ou encore emoi autoi et
emoi autei [à moi même (id.)] - et il n'y a là aucun vice d'expression, parce
qu'on ne saurait trouver aucune [forme] capable de dénoncer ce vice. Même
raisonnement pour hoCttos [celui-ci] et hóde [id.], rien n'empêche à nouveau
qu'on dise hód'ego et hoútos ego [me voici], comme nous l'avons déjà
signa)é57. Ainsi se trouve résolue {5] la difficulté touchant I' extension de
heautoús [eux-mêmes] à la premiere personness; l'emploi serait vicieux s'il y
avait un *emautoús [pron. comp. pour dire 'nous-mêrnes'] pour dénoncer la
faute sur la personne. Échappant en fait à cette dénonciation, la construction de
heautoús appliqué aux personnes [autres que la 3•] est irréprochabJe59.
24. Même raisonnement encore pour les verbes: à tous Jes modes, { 1O] la
distribution du verbe en formes spécifiées pour la personne et pour le nombre
permet de dénoncer l'incongruence parles [marques de] nombre et de personne.
Mais l'infinitif, qui est étranger à ces [accidents], va avec toutes les personnes et
tous les {291} nombres: gráphein emé, gráphein hemâs, gráphein sé, gráphein
humâs [moi/nous/toi/vous écrire]; inversement, comrne il n'est pas étranger à la
diathese et au ternps, il manifeste le défaut d'accord en cas d'interversion
portant sur ces [accidents].
25. Pour la diathese de l'âme, il est bien naturel que le mode qui en est privé ne
rencontre pas d'obstacle pour s'employer (5) en place de tous les modes (à
condition qu'on lui ajoute la caractéristique du mode), et pour qu'inversernent
tout mode se ramene à lui60. Ainsi gráphe [écris ! (impér.)] est potentiellement
équivalent à gráphein soi prostássõ [je t'ordonne d'écrire], {292] et il inclut
nécessairement 'ordonner' et le pronom, [constituants] dont est privé l'infinitif.
[Autres équivalences :] peripatoíés [puisses-tu marcher (opt.)] = eúkhomaí se
peripateín [je souhaite toi marcher], grápheis [tu écris (indic.)] = horízomaí se
gráphein [j' 'indique' toi marcher]. La transposition est encore évidente dans
gráphoi Dionúsios [puisse Denys (nomin.) écrire (opt.) = éúxato gráphein
Dionúsion [(X) a souhaité D. (acc.) écrire], graphétõ Dionúsios [que D.
(nomin.) écrive (impér.)] = {5} prosétaxen gráphein Dionúsion [(X) a ordonné
D. (acc.) écrire]. La raison pour laquelle les cas directs qui vont avec [les formes
215
EU0Eia1 nl.áy101 yívovta1, á1Cp1~cíxrnµEv Év 't<!i nEpi p11µá'trov, i:v qi Kai
Õ11lÂ.TJ1j1ÓµE0a 7tEpl 'tfiç 7tUpE7tOµÉVTJÇ 1Ca0ÓÂ.o'U O'UV'táÇEIJlÇ 'tWV anapEµ-
qxÍiwv.

§ 26. Ilapov 1C!Xl ÉK 'tWv µE'tOXÍilV amo 7tlO'tCÍJo<X00m, aÍç 7tpooÕÍÓIJlOI


10 µEv Íl EK 'tÍilv l>TJµá'trov µEtáÂ.TJ\j/IÇ yÉvoç 1Ca\ ntiiio1v 1Ca\ tov Év toú-
to1ç áp10µóv, á.ipmpEi'ra1 ô' aii ti)vl npooCÍlltou Õlá1Cp101v 1Cai lj/'UXllci]V
ewo1av. Ka\ EVEKa toútou napà tà á.ipnpTJµÉva o\lx áµaptávoµEv2, Év
µf:v 7tpooCÍllto1ç T~ ávicnrtv. rpávac; (XVEOTI'\'ó. TPCÍVU'ó llVECJ'tTI,
ÉV ÔE E'YlCÂ.ÍOEOI TPCÍ1!tai; avaotaÍTJV, ypávaç civáatT101· tá 'YE µiiv
15 i:µµEÍvaY'ta, Ã.tyro ô1á6Eo1v i\ XPÓvrov ô1mpopáv, t<!i ciicataÂ.Â."Í\Â.<p Â.Ó'Ylfl
Ü7to!tÚttE1, EÍ lt(Xpà tO ÔÉov <n>VDXYEÍTJ3.

§ 2 7. "OµÓÂ.oyov ô' Otl 1C<Xl tà O'UVEµ7tEOÓvta fi icatà 'YÉVOÇ i\ lttWolV


fi npóoronov ií t1 tii>v liuvaµÉvrov ti)v tautót11ta ánEvÉyicao9ai 1Catà
293 '!llJlVÍlV ánootfioEtm tftç tou CÍKataÂ.Â."Í\Â.ou icaKÍaç. "Ea0' éítE yàp Év ov
ÔEoúon O'UV'táÇE1 icatay1VÓµEva µÉtE101v É'!l • i:tÉpav oúvtaÇ1v Év Â.Ó'Ylfl
ôuvaµÉVTJV napaÂ.aµ~ávEa0a1 liià to ouyKEX'llµÉvov 'tfiç lj)rovf\ç. "Eotro
yáp t1 a o cp 6 ç i\ ic:Â.u'tÍ>ç ií t1 tii>v õuvaµÉvrov Uito tp1yÉvE1av 7tÍ1ttE1v,
fotro ôl: Kai to 9 E6 ç ií t1 tii>v ôuvaµÉvrov icatà 1Co1vót11ta µÓvov
á1CoúEa0a1. 'Elj) • i1v 'tiiç owráÇEroç to µEv 9Eóç, icav in\ 011!..u1Cou 'táa-
OYJta1, avEvôoíaotov 1Catà to yÉvoç fotív, o'Ü 'YE µi)v to icÂ.ut6ç fi
ãypwç tairtàv 1tEÍ0E1X11. Ka\ MEv yvropíÇrnx1 .O
lCÂ.1Jtix; ~El(X (B 742)

10 mi
êíyp1ov ã:rriv (f 88)

Év imaÂ.Â.ayft yÉvouç ica9Eotii>ta. -

§ 28. ~1 • o icai tO 7tap' 'ABTJvaíoiç


µà tm 9ECÍ> oúi< tv t<!i 9 E CÍ> 'to axflµa ÉitEÕEíÇato, Év Õt t<!i ouvóvtt
294 ãp0plfl, o º" KOIVIJlVOUV t<!i 9TJÂ.'UK<!i ÉliEÍKV'UEV Ólç ica\ to 9EÓÇ vUv
appEVIKÓV Eatt· !iijÂ.ov yàp Otl, EÍ <Ílj)mpt9EÍTJ tO iip0pov, K<Xl tà tOU
oXT͵atoÇ CarooriíaEta1. Oú yàp éíµmóv Éatl t<!i

KaÂ.ulj/UµM 'x.pÓa mÂ.ÓV (Hesiod. Op. 198)

El'YE tà tOl<XUt(X < Ó\ '>4 aúi:ii>v ÉltEÓEÍÇato 'tà oxfiµata, to ÓE 7tPOKE͵Evov


ô1à 'tijç tou ãp9pou napa9ÉaEIJlÇ.

l. at n)v Uhlig : avTOv A. aún\ L"· aÜTT] l.J>CCB Bekker.


2. clµapTlivoµEv LJlCCB : 6.µapTlivovns ALª"<ºJ.
3. ovVTayElTJ LCB : OVVTayELTJV A.
4. 8L' add. Dudith.
LES CAUSES DE L'INCONGRUENCE : THÉOR!E OU SOLÉCISME 215

modales synthétiques] deviennent des obliques [dans la transposition], nous la


préciserons quand nous traiterons des verbes61; c'est là que nous traiterons
également la question de la construction de l'infinitif dans son ensemble62,
26. On peut faire la même démonstration sur les participes, qui, { 1O} tirés des
verbes, gagnent à la transposition genre et cas ainsi que le nombre qui est
attaché à ces [accidents], tandis qu'ils y perdent la distinction des personnes et le
sens modal. De ce fait, on ne commet pas de faute relativement aux [accidents]
perdus, personne - grápsas anéstên / anéstês / anéstê [ayant écrit, je me suis/tu
t'es/il s'est levé] - ou mode - grápsas anastaíên / anástêtht [ayant écrit, puissé-
je me lever (opt.)/leve-toi (impér.)]. Mais les [accidents] { 15} qui demeurent,
j'entends diathese et variation temporelle, donnent prise au grief d'incongruence
s'ils sont construits de maniere incorrecte.
1.3.1.1. La coincidence, limite de l'incongruence: application au genre nominal
( §§ 27-28).
27. Lorsque des formes présentent une co"incidence63 [qui efface les
distinctions] de genre, de cas, de personne ou de tout [autre accident] exposé à
l'identité (293) formelle, on s'accorde à considérer qu'elles échappent au vice
d'incongruence. II arrive en effet qu'une construction incorrecte ou elles
figurent se laisse interpréter différemment et devienne linguistiquement
recevable compte tenu de l'indistinction formelle. Soit en effet sophós [sage],
klutós [fameux] ou tout [nom adjectif] capable de s'assujettir aux trais genres,
(5) et soit d'autre part theós [dieu, déesse] ou tout [autre nom] qui n'a qu'une
forme, interprétable comme commune [au masculin et au féminin]. Plaçons-les
dans une construction: theós, même appliqué à un être féminin, est
irréprochable pour !e genre, tandis qu' il n' en va pas de même pour klutós ou
ágrios [sauvage (adj. soumis à variation pour Je genre)]; c'est pourquoi on
reconnait dans :
klutos Hippodámeia [ll. 2.472)
[litt.: fameux (masc.) Hippodamie (fém.)],
{ 10} et dans :
ágrion átên [ll. 19.88]
[sauvage (masc.) folie (fém.)],
des cas d'hypallage du genre.
28. C'est pourquoi aussi, dans Je [tour] attique ma to the6 [parles deux déesses],
c'est non pas theo qui présente une figure, mais l'article qui l'accompagne:
{294) n'étant pas commun [au masculin et] au féminin, [s'il n'était pas en
emploi figuré] il indiquerait que theós est masculin dans ce cas, et évidemment,
si l'on supprimait l'article, la figure disparaitrait du même coup64. Le cas est
différent de :
kalupsaménõ khróa kalón [Hésiode, Trav. 198]
[voilant (masc.) leur belle chair],
{5} et de:
ouk àn eph' humetérõn okhéõn plêgénthe keraunói [ll. 8. 455]
[tous deux frappés (masc.) par la foudre, ce n'est pas sur votre char
que ... ],
puisque de pareils [tours] révelent la figure d'eux-mêmesM, alors que dans le
cas précédent elle ressortait de l' article apposé.
216 !lEPI :!:YNTA.:Eru: r
§ 2 9. npoq>avTtÇ O NY'(OÇ É!tl cX!tCÍV'tCllV tWV :;cpÓVCllVJ, El yE tlÇ µ Í1
IO ivliEÉatEpov ri]v toútoov Õtá1Cp1a1v y1vc00Ko1. To y p ácpoo Kal l ypacpov
oµó/..cryov Otl XPOVIKÜlç Ôtaq>ÉpEl, l(Ql oux olÓv tE q>CÍVat tx9Ec; ypácpm,
ÉitÍ ye µTiv itapararnrnú ix9ec; fypacpov. 'Oµó/...oyov lie KàKEivó fonv,
Wç roú ypácpm ii µEto)'.Í1 ypácpmv forív, Ka\ oux o\óv tE ~v q>ávm
295 hfU:c; ypácpmv, éín µ11fü: ExSEc; ypácpm. 'A),).' oZiv ye itapeliiÇato Ti
µewxii ro Eitípp11µa, Ka0o m>vɵ1trooa1v Éiteôéxew ri]v toú 1tapamr1Koú·
q>aµev yoüv oiírmç, fypa4p0v icat fivuí>µTlv, Éq>' ~ç auvràÇEooç Ti µetá-
À.T]ljltç yevfiaetm ypácpmv fivuí>µTlv. 'O autoç À.Óyoç Ka\ Éiti têov
àitapeµq>átoov. nát..1v yàp to ypácpElV, µEtaÀ.T]q>0Ev ÉÇ EVEatêotoç Kai
1tapatat1KOÚ ICatà ri]v auri]v q>oovfiv, EV tji !tpOKElµÉvn auvráÇe1 têov
ÉmppT1µátmv KatÚMT1À.oV àitotEÀ.Ei À.Óyov· o\óv tE yàp q>ávm a'llvÉf3TI
tx9ec; ypácpE1v 'All:oÀ.MÍ>Vlov Ka\ a 'll v É f3 TI 2 aÍJµepov ypácpuv. Oií
yE µTiv Éiti t<ÔV EVQ )'.PÓVOV Ú7tayopEuÓvtoov to tolOUtoV av EÜpo1ç'
10 À.Éyoo Éiti toü ypá1jletv, ypCÍ1jlnv ixSÉc; · Em yE µ Tiv 1tál..1v toü àcru-
veµmcórou3, À.Éyoo toú ypá111a1, C'llvÉf3TI f:x9Ec; ypCÍ1jla1 'A1t0Â.Â.cÍ>v1ov.
296 § 30. "Ean Kai Éitl Õta8foeooç to to1oút0v É1t11ieiÇm. Tà yàp KaÀ.oÚ·
µeva µfoa 4 crxiíµata auvɵittoomv àveliÉÇato ÉVEPY11t11cijç Ka\ 1ta011nKijç
ô1a8iaEOOÇ, éóç yE àKp1f3iarepov É1t11idÇoµev f.v tji lieoúan cruvtáÇe1 t<Ôv
p11µátoov, Kai iiv8ev ou itapà tàç lita8foe1ç áµaptávem1. To yàp W:Ju...
5 a á µTI v Kai É11:0111aáµ11v Kai É1:p1111áµT1v Kal tà toúto1ç éíµo1a EXEl
ÉKÔT\À.otÚtT\V ri]v aúvtaÇ1v ÓtE µi:v ÉVEP'YllttKtÍV, OtE li( 1ta011r1Kiív, Ei'.ye
to hp1111a toú ÉTp1111áµT1v ô1aq>Épe1 Kai to ÉÂ.o'llaa tou ÉÀ.o'llaáµTlv,
11:apáKt1tm fü: téi> i-n:oíT1aa to É11:01T1aáµ11v Kai iit1 téi> -n:poí;ica to
297 !tpOIJ1CÓµT1V. O'í yE µTiv àitEtpÓtEpov itepi tàç toÚtoov Õtaq>opàç 1Cata-
y1vóµevo1 oi'.ovtat fo9' éíte 1ta011t11Càç Õta8fot1ç àvti ÉvEpY11t1K<Ôv 1tapa-
À.aµf3ávEa9a1, ou µ 11Cpov áµáptT]µa 1tpoaá1ttovteç ;;o\ç À.Óyo1ç. To yàp
àvti ÉVEpyT]tllCOÜ 1ta0T]t11Céi> xpiia9ai À.Óyou5 Éativ tOÜ aKataUiíf..ou· OUIC
CXv youv6 t!Ç to q>ÚOEl ÉvEpyT]tllCOV i\ to q>Ú<JEI 1ta8T]t!ICOV EÜpOI cxv Év
ÚitaÀ.À.ayji t<ÔV Õta8ÉaECllV, À.Éyoo to EltOÍTIªª itvti tou É11:01ÍJ8T1V i\
to Eito1ÍJ~v ávti to'ü E!toiT1aa. 'OµoÀ.Óyoo;' oZiv to
C͵q>OtÉpCll KEKcmW; (N 60)

10 ltE!tÀ.T]yca; àyopi\0ev (B 264)

1. xpóvwv Uhlig : y<vwv ALCB Bekker (cf. n. 65 }.


2. awt~'l ALCB : R.Schne1der préférerait auµ.a<ilvn (cf. scrihere voto hodie Prisc. ).
3. dcrvvEµnn~TOtJ ALCB: Uhlig préférerai1 lire niovveµ.rrTWTou. ce mo1 étant censé rappeler que
l'aoriste est une forme de prétérít mdéfm1 dans laquelle se trouve neutrahsée l'opposition entre parfait
(prétérit ad1acent au présent} et plus-que-parfait lprétént lomtainl: cf. A. 12~.2 I.
4. µ.taa Uhlig : µ.<aÓTT)TOS B. om. ALC \om1ssion par haplographie de µ.foa apres ·µ.< va "I.
5. ÀÓyou Bekker (qui invoque le parallNe de 292.151 . ÀÓY4J ALC'B '.
6. yoiiv A Uhlig : ouv A. om. LCB Bekker
7.bµ.o>.óyws- AL!C'B' Maas\1912:111 6µ.ó>-oyov Bekker. Uhlig.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 216

1.3.1.2. Coi'ncidence de temps (§ 29).


29. L'application de rnon raisonnernent à J'ensemble des temps est
évidente, pour qui du moins { 10} sait faire correcternent en ce domaine les
distinctions qui s'imposent. C'est un fait reconnu que gráphõ U'écris (prés.)] et
égraphon U'écrivais (imparf.)] different temporellement: aussi ne peut-on dire
*ekhthes gráphõ [hier j'écris], mais bien, à l'imparfait, ekhthes égraphon [hier
j'écrivais]. C'est aussi un fait reconnu que le participe de gráphõ est gráphõn:
aussi n'est-il pas possible de dire {295) *ekhthes gráphõn [hier écrivant], parce
qu'on ne dit pas non plus *ekhthes gráphõ. Et pourtant ce participe admet
I' adverbe, du fait que sa forme coincide avec celle de !' imparfait: nous disons
en effet égraphon kai eniomen U'écrivais etje m'ennuyais], construction qui se
transposera en gráphõn êniomên [en écrivant, je m'ennuyais)66, Même
raisonnement pour les {5} infinitifs. En effet, gráphein [inf.] Jui aussi, qui
transpose le présent et l'imparfait en une même forme, produira, si on le
construit comme ci-dessus avec les adverbes [de temps], une phrase congruente:
on peut dire aussi bien sunébe ekhthes gráphein Apollonion et sunébe s~meron
gráphein [il est arrivé hier/aujourd'hui à Apollonios d'écrire67]. Mais on ne
trouverait rien d'analogue avec les formes qui exprirnent un temps unique,
{ 10) je veux dire avec grápsein [inf. fut. = 'devoir écrire']: *grápsein ekhthés
[devoir écrire hier]; l'emploi [de ekhthés] en revanche est possible avec Ia
forme non-coi:ncidente qu'est grápsai [inf. aor.]: sunébe ekhthes grápsai
Apol/.Onion [il est arrivé à Apollonios d'avoir écrit hier].
1.3.1.3. Coi"ncidence de diathese (§ 30).
30. { 296) On peut faire sur la diathese une démonstration analogue. En
effet, les formes qu' on appelle moyennes admettent la coi:ncidence des diatheses
active et passive (comme naus le rnontrerons en détail quand nous traiterons de
la construction des verbes), et de là vient qu'elles ne sont pas fautives du point
de vue de la diathese. En effet, {5) elousámên, epoiesámên, etripsámen et
autres formes similaires ont de toute évidence une construction qui active, qui
passive6s, puisque étripsa Ue frottai] differe de etripsámên Ue me frottai],
élousa Ue lavai] de elousámen Ue me lavai], tandis que epoiêsámên Ue fis] est
voisin de epoíêsa Ue fis], et proekámen Ue lançai] {297} de proêka Ue lançai].
Ceux quine sont pas familiers avec ces distinctions s'imaginent parfois quedes
formes de diathese passive s'emploient en place de formes aclives, introduisant
ainsi de lourdes fautes dans les phrases, car l' emploi du passif à la place de
l' actif constitue une incongruence linguistique : {5} en tout cas, entre des
formes respectivement active par nature ou passive par nature, on ne trouvera
pas d'interversion de diathese, j'entends epoíesa Ue fis] au lieu de epoierhen Ue
fus fait], ou epoierhen au lieu de epoíesa. Dans la logique de ce que j'ai dit du
rnoyen, on accordera donc que:
amphotérõ kekopos [/l. 13.60]
[les ayant frappés tous les deux],
ou
{ 10} peplegbs agorhhen [/l. 2.264]
[(t') ayant chassé de l'assernblée sous les coups],
217 flEPI IYNTA.:Em: r
i\
~ llmÂ.T]yuUx (K 238)

i7n /la 9víloirowxç ópâto (A 56),


15 tà tOÚtOlÇ OµOlCl, Õ>ç 01à tOV 11pOE1p1iµÉvov ÀÓyov 'tiiç µEOÓtTltoÇ OÜK
àv&uiriillax:tm Katà 't'iiv füá0Eatv, Katà OE tov oÉovta l.i:ryov riiç auv-
tál;Ewç De' áµq>otipaç 1à.; Óla0ÉaElç 6ç&aav.
§ 31. "Eatt Ka\ i.11\ auvEµ11tcíxmJJç 11poaCÍlltwv tai>tov i.1110EiÇai. To
yàp vn:m 11pCÍltou ôv 11poaCÍlltou oi> µctEÀ.EÚOEtat i.11\ oEutÉpou Ka0' oii
298 Ex;e1 oeÚtEpov to v1 icíft; · WJ.' i.l!EI 11ál..1v 11poataKt1KTÍ nç 11pocpopà1 i.v
OEUtÉp<p 11poaCÍllt<p ávaµÉvE1 ti)v cpwvfiv, Kâv i.11\ oeutÉpou t18iita1,
x:ataU11i..ótT1ta ávaoÉ;i::Etat, Wç ecpaµEv, yEVÓµEVov 11poatax:t1KÓv. MÉtEta1v
o Ài:ryoç Kai µÉ;i::p1 toü tpÍtou, ô oúvatm 11ep1yp<Í<pEa8at tfiç auvEµ11tCÍl-
OEWÇ Ólà tiiv llpOOlOlJOQV tOÜ \ ypacpfiv· oµwç yoÜv áx:ouÓµEVOV OU-
VEµllÍ!ttEl tf1 11pàç to 11piirtov Ka\ ôeútepov 11poq>opÇL, Ka\ fonv i.v ti/>
ÔÉovt1 1..óycp, i.àv ti i.ltax:o/...ou0oooa ai>tii> EyKÃ.1aiç auvfl, Ã.Éyw ti E"iimiaí,
iil; Exel tÕ mp' 'AÂ.Kµâvt

vticii'> ô' ó Káppwv (fr. 89 Bergk4),

10 IC!ll En Ev til> '0µ11p1Kii>


tP'\)ltÍjl ÔÓpu vfjiov ávfip (1 384).
l:acpEç yàp On tv Óp1at11cft CyKÂ.ÍOEl áx:atcilJ.111..óv i.atw, tv ÔE tfl EÜKtlKf\
icatáU11A.ov, liíç yE Ka\ tv toiç 11po1mµÉvo1ç to µEv vticéõ eym 11põç to
299 vticéõ aú· óp1anKov yàp ôv áKatáU11i..óv i.atw, ;cpl\ yàp aú, 11poata- V\*
1C't1KOV OE x:atál..l..111..ov. 'A11ó;cp11 to 11apáoe1yµa eiç ácpopµfiv tfuv
itapWCÀllaÍwv toiç <ÍYEMEutÉotEpov 1CEKÃ.lKÓOI tà /lív.ta=

§ 3 2. "Ean Kai i.Ç ápt0µoü toü EV ovóµaatv taÚtov EltlÔEiÇat. To


yàp cpÍÂ.mv i\ n tfuv to10Útwv, yEv11Cijç ôv 11A.118uvr1x:fiç tp1ytvEÍaç tE
[til;P intoú011ç, aúvraÇ1v á11aitfiaEt Katà tiiv tautÓtT1-ra -roü 11poaCÍlltou
yev1x:iiç 11A.118uvnKiiç, ouK tv yÉve1 ouvaµÉVt)v áx:atál..A.111..ov dva1 lità -ro
auyx:e;cuµÉvov toü yÉvouç (otóv tE yàp lj)ávai q>ÍÂ.mv 1ttp111;noúvtwv
Ka\ q>ÍÂ.mv 11ep111atouamv), itv ye µfiv 11t<Íxm i\ áp18µii>, EÍ cpaí11 nç
10 q>ÍÂ.wv 11ep111atoi'>vtaç i\ 11Ep11tatoüvta· ou µfiv i.v 'tii> 41 í Â. m v
11Ep111a-rfuv i\ 11ep111atei, t\11d 11ál..1v EÜ0e\a yev1Kft4 auveµ11É11tWKE.
IID.1v yàp ~ o A.áyoç m\ téiJv Oµoíwv.

l. Ti add. Bekker.
2. lrpoij>opà Sophianos. Bekker : &aij>opà ALCB.
3. Tii> ALCB Uhlig : suppr. Bunmann.
4. 'Y<VLl<ij AJlCLCB Bekker: <VLl<TJ Aac, tvucii Uhlig (qui se demande s'il ne faut pas lire <v•KiJ 'YEVL!Cfl).
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 217

ou
rhábdõi pepleguía [Od. 10.238]
[les ayant frappés desa baguette],
<ou>
hóti rha thneiskontas horâto [II. 1.56]
[parce qu'elle les voyait mourir],
{ 15} et autres [tours] de ce genre ne présentent pas d'interversion de diathêse;
au contraire, un raisonnement correct sur la construction fait voir que le moyen
s' étend aux deux diatheses69.
1.3.1.4. Coi'ncidence de personne (§ 31).
31. On peut encore faire la même démonstration pour la coi'ncidence des
personnes. Ainsi nikO [je gagne], qui est de la premiere personne, ne passera pas
à la deuxieme, pour laquelle {298} on a [la forme de] deuxieme personne nikO.is
[tu gagnes]. Mais comme d'autre part il y a un impératif de deuxieme personne
qui prend cette même forme, l'emploi [de niko] sera également congruent en
position de deuxieme personne, nous l'avons dit, mais ce sera un impératif. On
peut dans cette logique aller jusqu'à la troisieme personne: nikoi - encore que
l'iota qu'on adscrit soustraie (5) cette forme à la coi'ncidence, mais à I'oreille7o
elle coincide avec les formes de premiere personne [indicatif] et de deuxieme
[impératif] - est linguistiquement correct [comme troisieme personne], à
condition que I'on soit bien au mode attaché à cette forme, je veux dire I' optatif.
On a ainsi chez Alcman :
nikôi d' ho k.árrõn [fr. 89 B4 = 105 Page = 171 Calame]
[et que le meilleur gagne (opt.)]
{ 1O} ou encorc chez Homere :
trupoi dóru nei'on aner [Od. 9.384]
[(lorsque) un homme perce (opt.) une poutre de bateau].
II est clair qu' il y a incongruence à l' indicatif, mais congruence à I' optatif,
comme plus haut niko ego [moi je gagne] contrasté avec {299} *nikô sú, qui est
incongruent si nikô est un indicatif [*toi je gagne) - il faut alars nikO.is sú [toi tu
gagnes] - , mais congruent si c'est un impératif [toi, gagne !]. Cet exemple, qui
fournit le modele à appliquer aux cas voisins, sera suffisant pour ceux qui savent
fléchir impeccablement les verbes.
1.3.J.5. Coincidence de nombre et de genre (§ 32).
32. On peut encare faire la même démonstration pour le nombre des
noms. {5} Ainsi phílõn ou toute forme comparable, qui est au génitif pluriel et
recouvre les trois genres, exigera, s'il y a identité de personnes, une construction
au génitif pluriel, mais la forme ne pourra être incongruente pour le genre
puisque les [trois) genres y sont confondus - on peut dire en effet: phílõn
peripatoúntõn [des amis marchant (part. masc.)) et phílõn peripatousôn [des
amies marchant (part. fém.)] - ; elle Je sera en revanche pour le casou !e nombre
si I' on dit: { 10} *phílõn peripatoCmtas [des amis (gén. pi.) marchant (acc. pl.))
ou peripatoúnta [ acc. sg.). Mais phílõn n' est pas incongruent dans Phílõn
peripatôn ou peripatef [Philon marchant (part. au nomin. masc. sg.)/marche
(indic., 3e sg.)). puisque cette fois c'est un cas direct [singulier] dont Ia forme
coincide avec celle du génitif [pluriel]71. L'application du raisonnement aux cas
similaires est, ici encore, évideme.
218 llFP! l:YNI'~ r
§ 33. "A).)..à icai bt\I pTjµátwv. TO yàp El.. eyov icai tà 0µ01a Év1icá
300 Écm rcpcírrou rcpooómou, 0µ01a Õvta t<i> typaljla, El.. tÇa. 'Ecp' CÕv Ei' t1ç
cpaÍTj EÂ.EÇa Éicti.voi, àicatáMTjÀoV Aóyov rcapaotiioe1 icai tveica toü
rcpcírrou rcpooómou icai i:veica toü áp10µoü, ou µfiv i.v tij> iÃeyov
iicEivoi · rcáA.1v yàp Ti owɵrctwmç Ti rcpàç to tpitov rcA.T\0uvnicàv to
àicatál..l..T\ÀoV rcap]Ítlltat, ica0o Sfouoa oúvtaÇ1ç yÉyovev Ti rcpoç to rtÂ.T\-
0uvt1icóv. ( 'YrctÇ11píio0w tà llwp1icá· Ti yàp rcap' aútolç icata~1~aÇoµÉVT\
óifia em Mti0uvnicfuv àti>íCJtTlm 'tiiv rcp(x; 'li> Évurov O\lvɵlttCllOlv.)
§ 34. "Eonv ica\ icatà tàç rctcÍ>ae1ç to to1oúto rcapaoTiiom. Tà yàp
ávaµEp100Évta Eiç rtÉvtE rttcÍ>aElÇ tàç áv0urcaA./..ayàç tÔJV rtt<ÍlOECllV i.µ-
10 cpavÍÇEt, ÜÇ rcapaSexóµt0a i\ icatà tov tÔlv CJXT)µátwv ÂÓyov, i.01µcÍrttpov
S1aÂ.Énou to tolOÚtoV evSEtÇaµÉVTjÇ, i\ àrcapaSÉKto\lÇ rco10Úµt0a icatà
tov toú àicai:aA.A.i\Ã.ou Aóyov. Oux. úrcorcírctouoa yàp àpxai:lcfl xpi\oet,
à1tE1p<Í1ClÇ Katà to auto itapttÂ.TjµµÉVTj, < .................................. .
............................................. >-, tO'

301 Í\ÉÂ.tÓÇ 0', O; rcávt' Eipopé'f.ç (f 2771


Sóç, cpÍÀ.oç (p 415),
iJ> cpíl..10.t' Ataç (Soph. Ai. 977 et 996),

ãite1pa tà toúto1ç 0µ01a, < éi >3 to 'Attticov oxflµa 4 rcapaotiiot1, ica0ón,


Wç ecpaµev, Ti 1CÂ.T1t1icfi EtEpov tÉÀoç àrciítEl. "H àvtEotpaµµÉvwç, o-re Ti
1CÂ.T)t1icT, àvt' eú0e1Ôlv itapa/..aµ~ávti:a1 icatà MaiceSov1icàv E0oç i\
0rooaA.urov, Ó); oi itpO iiµfuv 'li> i:owinov bncrn00avto,

aWxp Ó aUtt 0ut'm' 'AyaµÉµvovt (B 107),

01JVEÀÉ")'Xovtoç icai toú ãp0pou tiiv itapa/../..ayiiv Tiiç 1ttcÍ>aEwç. 'AM · Ó7rTj-
10 VÍKa Ti lCÂ.TjttKT, Kai Ti eú0tla O\lVEµ1tÍ1ttEl, eú0Éwç Kai -rà 1tpOKE͵eva
tÔJV O:;(TjµátCllV àcpÍotavtat· ouSttÉpa yàp "tÔJV !ttcÍ>aECllV ElÇ EÂ.E"(:;(OV
302 toú oXÍlµatoç Súva-rm itapa/..aµ~ávea0m, oü0' ot1 Ti ICÂ.T1t1icfi àvt' eú0Eiaç,
oü0. On Ti EÜ)âa àvrl ICÀ.TjtllÓ);.

§ 35. Kai Sf]M>v ott füà tiiv to1aÚ'l:T\V ouvɵ1ttCll01V Tpúcpwv i.v tij>
itep\ 1tpooómwv (p. 32 Velsen) atnoç àcpopµfiç i.yÉveto toiç É0ÉÃ.ouotv
1tpÜÇ aUtOV àvtt/..ÉyElV, OU rtapaSeÇáµEVOÇ i:iJv 01lVɵ1ttCllOlV TÍÍÇ tú0EÍaç
Kai Tiiç KÂ.Tjt1Kf]ç bti Tiiç aú ávtwwµÍaç. «l>T1olv yàp µóvriç dvm 1CÂ.T\-
t1icfiç füà oúvtaÇtv tfiv5 1tpoç to Seútepov 1tpóow1tov téOv pT\µátwv·
roç yáp cpaµEv 'Apícnapxe ypá1pt ica\ Etl i.1tl op1ot11cfiç rcpocpopãç

l. hr\ edd. (cf. 290,9): Trfpl ALc!s!.


2. Lacune indiquée par Uhlig. Mais elle pourrait être ailleurs dans la phrase: avant oux. comme le pensait
Ponus, ou aprês ce mot si on admet mon interprétation de la ponée de la négation (la virgule aprês
oilx est de moi). Ce passage attend encare une émendalion convaincante.
3.11. add. Uhlig (en accord avec J"idée qu'il se fait du comblement de la lacune).
4. a)(Í')µa Bekker (d'aprês Vat. gr. 1410): XPfiµa ALCB'.
5. Ti)v LCB : TTJ A.
LES LIMITES DE L'!NCONGRUENCE 218

1.3.1.6. Coincidence de personne lnombre (§ 33).


33. [Même chose] encore avec les verbes. Élegon [je disais] et formes
similaires sont des {300} premiêres personnes du singulier, au même titre que
égrapsa [j'écrivis], élexa [je dis (aor.)]. Si l'on dit, avec ces demiêres formes,
*élexa ekeinoi [ceux-là (nomin.) je dis], on produira une phrase incongruente à
la fois à cause de la premiêre personne et à cause du nombre; il n' en est rien en
revanche pour élegon ekeinoi [ceux-là disaient]: ici la coi'ncidence avec ia
troisiême du piuriel {5} élimine l'incongruence, dans ia mesure ou ia
ccnstruction avec !e pluriel est devenue correcte. (Notons l'exception des
formes doriennes, dans lesqueiles la descente de l' aigu au pluriel supprime la
colncidence avec le singulier72.)
1.3.1.7. Coincidence de cas (§ 34).
34. On peut encore exhiber des faits du même ordre pour les cas. Les
[mots] qui se distribuent en cinq cas mettent en évidence ies hypaliages de cas,
{ 1O} que nous pouvons ou bien accepter en y voyant des figures (lorsque de tels
emplois apparaissent dans l'usage courant d'un diaiecte), ou bien refuser en y
voyant des incongruences73. Nous écarterons [cette demiêre solution], parce que
[ces hypallages] relêvent d'un usage ancien et dont les attestations identiques
sont innombrables, < e.g. pour la substitution du cas direct au vocatif de forme
distincte, comme> dans :74
{301} eéliós th ', hàs pánt' ephorais [/l. 3.277]
[et toi, solei! (nomin., au lieu du voe.) qui vais toutes choses],
dós, phílos [Od. 17.415]
[donne, ami (nomin.)],
ô phíltat' Aías [Sophocle, Ajax 977, 996]
[ô três cher (voe.) Ajax (nomin.)],
et les [tours] similaires sont innombrabies. On dira qu'ils présentent la figure
attique7s, du fait que, {5} comme on !'a dit, le vocatif appelait une autre finale.
On a ia situation inverse quand le vocatif est employé en place du cas direct,
seion un usage macédonien ou thessalien76, comme l'ont établi nos
prédécesseurs; exemple:
autàr ho aute Thuést' Agamémnoni [/l. 2.107]
[litt.: à son tour !e (nomin.) Thyeste (voe.) (transmit le sceptre) à
Agamemnon],
ou l' article aussi dénonce la déviance du cas. Mais lorsque { 10} vocatif et cas
direct colncident, les figures dont nous parlons disparaissent immédiatement,
puisqu' on ne peut pas, en employant I' autre cas, dénoncer {302} une figure -
pas plus vocatif en piace du cas direct, que cas direct en place du vocatif.
1.3.1.8. La forme sú: nominatif ou vocatif? (§§ 35-41).
35. C'est évidemment à cause d'une colncidence de ce genre que
Tryphon, dans son traité Des personnes, a iui-même donné prise aux objections
de {5} ses contradicteurs : en refusant ia colncidence du cas direct et du vocatif
dans !e pronom sú [tu, toi]. II dit en effet que c'est seulement un vocatif, à cause
de sa construction avec la deuxiême personne des verbes : de même que nous
disons "Arístarkhe, gráphe" [Aristarque (voe.), écris !], et aussi à l'indicatif
219 []fJ'I IYNTAEml: r
'Apio'tapxE àvayivmo1Cuc; ft Ko:i Ko:t iitEp!Ím\otv, ;ov o:utov ôi] tpó-
10 ltOV Kai to cri> yp!Í4pE ft cru yp!Í4puc; ti]v KÀ.T1t1idiv ÓµoÀ.oyE'i. KaKElVO
ôi: napatí9ttm, ciJç ií µev tUStía Év tpÍt!fl npoo<Í>lt!fl votítm, ~ yE µi]v
ú ..11n1Ci] Év ÔrutÉp!fl, ot Eatl Kai ií o ~ Kai oftl.ov 0t1 Katà tov ÀÍ:Yyov
ti\ç KÀ.T1t11cftç. Iliotoutai tE npoç touç ~nTI,oavtaç niilç O:v ouamín
KÀ.T1n1Ci] tUSEiaç µi] oüariç, tipl 1Cai ei>0tiaç [µii]2 oiJanç µi] imápxttv KÀ.Tl-
303 ·nlCi]v i:ni ti\ç iuivoc; x:ai Eiti ti\ç ai>tóc; x:ai Êni twv oú ouvaµÉv(J)v
ICÀTjt11'i]v imêil;aa9m.

§ 36. Ti]v npoç aútov civrippno1v ytvoµÉvnv i:mwµ<Ílttpov irilnoó-


µt9a, tKEivo en npoon9ÉvtEÇ, Wç µâJJ...ov 1tapa1'lvOuvEÚEtlll ií aú àvtw-
5 vuµÍa l(O:tà ti]v ti\ç KÀ.T1t1Kftç ouvtaÇ\V ciJç oú OEÓvt<OÇ napElÀ.TlµµÉvn3
~4 1mtà tl]v ti\ç tUSEiaç 0Úvto:Ç1v. "EXEl o[ tà to\> ÀÍ:Yyou oütwç. -
1. To np&tov, on µátl'lv ií f.v toiç óvóµao\V tú0tía napa~állitm tji
•íllv àvtwvuµtwv· w\>to5 yàp f.Çaipttov foxEv ií àvtrovuµia, to6 Kai i:v
np<Ílt!fl Kai i:v OEutÉp!fl 1tpoo<Í>7t!f1 iv tú9Eiq. 1tapaÀ.aµ~ávrn6m, ou ôuva-
10 µÉvwv twv óvoµátwv to totoutov civaoÉÇaa0m, Ka.9ciJç na.pEoTI,oa.µEv. -
2. 'A).)..' ti Ka.60 OEi>tEpov npóaw11ov, ôià. toüto KÀ.T1t1K1\, oúoev icwÀ.uE1
Kai tà.ç i.rnol.oínouç twv nl.ayíwv Katà OEutEpov npóawnov KÀ.T1tticà.ç
dvat· Ka.9ánEp o\iv tKEivat civt' Óvoµátwv i:v nl.ayíq. 1ttÓXJE1 KEKÀ.tµÉvwv
napEÀ.JÍcp0noa.v, oÜtwç Ka.i ií o ú civt · tu9daç. - 3. Ei to ooi õvn
15 àya9qi KO:i ae Õvta àya9óv téiiv aútéiiv !ttÓXJE<OV, oftl.ov Otl ica.i to
cril ôiv àya9óç. - 4. Ei tà. Piíµata µtâç ouvtáÇE(J)Ç EXEtm ica.i to
iym Eiµ \ óp9ftç Kai to euivóc; ionv óp9ftç' oftl.ov Otl Ka.i to oV
d ti\ç a.úti\ç 1ttWOE<OÇ. -
§ 37. s. Ei to d oúoÉnotE icl.nt1icfl auvtáaaE-
tm, tUStiq. OÉ, 'Apiatapxoç Et ypaµµa'tucoç et oú µi]v 'Apíatapxt
304 d oooe ypaµµa-nd tl, niilç oú ooSiíaEtm ott to cri> el Év Eú9Eiq.
ouvtáÇEl fotiv; (Oúôi: yà.p ÉKElVO cit.n9Éç fonv, ciJç ànávtotE ai EÚ9Eílll
t&v óvoµátwv E.v tpÍt0tç 1catayívovtat, 1ca0cliç EltEÕdÇaµEv ott tà
unap1'ttKà twv /lnµátwv tà.ç tú0daç auveyKÀ.EÍEt Eiç to np&tov Kai
ÔE\ÍtEpoV !tpOO(J)ltOV.) -
§ 38. 6. Ei'.nEp tà. npwta. npóawna nl.n9uvtticà
Õvta oúUn1111v civaOÉXEtCll OEutÉpou Kai tpítou twv Kcxtà ti]v aúti]v
nt&a1v, iívíKa cpaµev Ka.tà µev µEpiaµov i:µoi 1Cai aoi 1Cai .àwvuoicp
ü..áÀ.flOEV TpÍlcpmv, Katà oe 01ÍÀ.À.T11j1tv fiµiv El..áÂ.flOEV Tp'Ílcpmv,
Kai i:ni twv À.mnéiiv, nWç ouK O:v ôo6EiT1 to tyia 1Cal cril 1Cal Tpúcpmv

l. T<ii Kal Bunmann : Tà Kal ALC. rnl TO B.


2. µi) AL (d.aos le texle) C: suppr. Maas (1912: 13; cf. P. 27,8; A. 143.12 pour l'anticipation fautive d'une
négarion), 1• µi)v L (dans la marge) B Bekker, µEv Uhlig.
3. TrapnÀT]µµÉVT] LB: Trap<LÀT]µµEVT]S A, Trap<LÀÀT]µµlVT]S C.
4. firr•p ux:c: ELTT<p Lace'. OTT<p A.
5. Toirro- rrpóm., (9J A: To\!To L 1, Tw e. Toii B.
6. Tà Ponus. Sylburg. Bekker: Tw A.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 219

"Arístarkhe, anaginoskeis" [Aristarque (voe.), tu !is], et aussi bien dans une


interrogation, de même { iO} "su gráphe" [toi, écris !) ou "sü grápheis" [toi, tu
écris] attestent [que sú est] un vocatif. II invoque encore le fait que le cas direct
s' entend c0mme troisieme personne, mais le vocatif cornrne deuxieme; or sú est
justement de la deuxieme personne; il est donc clair qu'il releve de la définition
du vocatif77. Comrne argument à l'adresse de ceux qui demandent comment un
vocatif pourrait être bien formé en l'absence de cas direct, il invoque des mots
qui ont un ca~ direct, mais pas de vocatif78: (303) ekeinos [celui-là], autós [!ui]
et autres mots qui n'admettent pas de vocatif79.
36. Nous allons exposer brievement la réfutation qui a été faite de sa these, en y
ajoutant ceei: on court un plus grand risque d'erreur en attribuant au pronom sú
{5} une construction de vocatif qu' une construction de cas directso. Voici les
arguments. 1) Premierement, cela n'a pas de sens de comparer le cas direct des
noms à celui des pronoms, puisque e' est un trait distinctif du pronom de
s'employer au cas direct à la premiere et à la deuxieme personnes, { 10} emplois
interdits aux noms, comme nous l'avons indiqué. 2) Si deuxieme personne
implique vocatif, rien n' empêche que les autres cas obliques [du pronom] de
deuxieme personne soient des vocatifss 1 • En fait, de même que ces [formes
casuelles] remplacent des noms fléchis aux cas obliques, de même sú remplace
un [nom au] cas direct. 3) Si on a le même cas [pour les trois mots] dans soi
ónti { 15} agathbi [toi étant brave (trois dat.)J et dans se ónta agathón [id. (trois
acc.)], il est évident qu'il en va de même pour su on agathós [id. (les deux
derniers mots sont au nomin.)]. 4) Si les verbes se tiennent à une construction
unitaire, et que eg6 eimi [c'est moi] et ekeínós estin [c'est !ui] ont des cas
directs, il est évident que sü ei [c'est toi] a aussi le même cas.
37. 5) Si ef [tu es] ne se construi1s2 jamais avec un vocatif, mais seulement
avec un cas direct: Arístarkhos ef [tu es Aristarque (nomin.)], grammatikõs ei
[tu es grammairien (nomin.)], et non *Arístarkhe [voe.] {304} ei, *grammatike
[voe.] ei, comment ne pas accorder que sü eí [c'est toi] est une construction au
cas direct? (Caril n'est pas vrai que les cas directs des noms sont toujours à la
troisiême personne: nous avons montré que les verbes d' existence assimilent le
[nom au] cas direct pour en faire une premiere {5} ou une deuxieme
personne&3.)
38. 6) Les premieres personnes, au pluriel, peuvent regrouper avec elles une
deuxieme et une troisieme du même cas; ainsi nous disons, en énumérant: emoi
kai soi kai Dionusíõi elálesen Trúphõn [Tryphon a parlé à moí (dat.), à toi (dat.)
et à Denys (dat.)], et en regroupant: hemín elálesen Trúphõn [Tryphon nous
(dat.) a parlé], etc.84 Comrnent alors ne pas accorder que ego kai su kai Trúphõn
[mcii (nomin.) et toi (= cas x) et Tryphon (nomin.)) { 10} sont au même cas,
220 l1EPI IDITA.:mI r
10 EV w;\ç auta\ç lttc.Íxmnv icatayíveo0m O'\lVÓvtoç itál..iv 'tOÜ ICa'tà aUÂÀ.1]-
\j/\V itl..110-uvnicoü iv eii9eíc; i\µfiç 11apaywóµe9a. -
§ 39. 7. "F.cmv
icáic tftç O'\lvtáÇemç tÔlv o\lVSÉaµmv itapaotf\oat. Iuvlieóµeva tà 7t't(J)t11Cà
305 icatà tiiv a\rriiv ico1VÓt1]ta tÔlv PTlµátmv itávtmç ica1 tftç a\itftç 7tt<.Íx1tmç
t'.xeta 1, i\ iµoi xapíÇna1 T p'Í>qlmv i\ ooi i\ àtovuaírp, i\ iµoü
alCOÚEt Tp'Í>qlmv i\ ooíi i\ 9Émvoç, !Cal O'aq>EÇ Ot\ to 7tapEµ7t\7ttoV
áÂÀÓtplOV tftç 7tt<.ÍxJE(J)Ç i\ crol..ot!Ctcrµov 7tOt1)0'El i\ 7tapɵ7tt(J)O'\V ÉtÉpO\l
5 pfiµcnoç · i\ iµoü àxoÚE\ Tp'Í>qlmv i\ aoü i\ àícovoç, lità tTiv 1Cotvó-
•11ta to\J p1]µatoç, EltEt otóv tE q>ávat i\ iµoü àlCoúa Tp'Í>qlmv i\ aoi
0µ11..et. 'Oµol..óymç oiiv ÉvOç Õvtoç to\J i>Tiµa'tOç !Cal MyO\l ICataMiil..o\l
Õvtoç Síliotat !Cai tàç autàç 7tt<.Íx1EIÇ dva1. ftH iyà> o {)V mpxoµa1
i\ aV i\ àtovíxnoç. icai EÍ µE:v áicatáÂÀ1]MÇ o l..óyoç, el1] av !Cal to
10 <TU Ettpaç ittCÍXJwç, EÍ fü: 1Catill11l..oç, Síliotat 'to icai e\i9eíaç dvai. -
aV T~etç ExEt EV ICÂ.1]tucfl
§ 40. 8. 'AJ.J..' ouli' EICElVO liíliooµt, CÍlç !Cai to
auvtáÇu. To yàp totomov ou itapaatficrE1 to a ú, &ti ica1 eUedaç, áM · i5tt
ica1 ICÂ.1]tl1CÍ\Ç. OltEp ÉvoÚµEVOV eu9Eiaç EcrtÍV, oµoiov ti/> iyà> ypáqim
306 tcàxeivoç ypáqitl, E7tEXÓµEvov SE: ica•à tiiv aú icai iiticrtpÉq>ov 10
7tp0Clq>(J)VOÚj1EVOV ICÂ.1]tlJCiiv oµol..o"fiicrE\ OU liEÓvt(J)Ç 7tapElÂ.1]µµÉV1]V Katà
to àvtmwµ iicov t:9oç. 'EliEíÇaµev yàp ott ou S\lvaµÉvmv 1Ôlv óvoµátmv
itapal..aµf3ávea9at f:itevofi91] to µóptov· Ti fü: 1CÂ.1]tt1CÍ1 têiiv óvoµátmv
q>9ávEt icatà Seúttpov itpócrmitov, icai craq>Eç 0t1 Év ICÂ.1]tutj\ itepioafi Ti
àvtwwµía icrtív.
§ 41. OooE: yàp E;(ei éacol..oyíav ÍÍVitEP foxov ai 1Catà
tpÍtov itpóomitov ávtmwµ Íat, Wçl S\lvaµÉvmv tÔlv óvoµátmv itapa-
1..aµf3ávEcr0at 7tEpiocra1 at>tm iyÉvovto· Éq>' Ó>v ~v o /..óyoç <Í>ç EVEICa tftç
SdÇemç í\ tftç civaq>opâç itapEtÂ.1]µµÉvm Eioív, 1Ca9o iili\lvá1Et itáÃ.tv to
10 õvoµa 102 totomov f.µq>avÍcra1. Ilapal..aµf3avoµÉV1] yàp Ti aú 1Catà 1CÂ.1]n-
!CÍ"IV oiíte civaqiopàv iiliúvato itapaotf\oat, liE\ltÉpo\l yàp itpoocÍm:o\l, oÜtE
tliv liE\Ç1v, ica9o oi itpocrq>mvoúµevo1 iit1cr1pÉq>ovtm 1Cai ou SEÍ1Cwvtai,
ÍÍ7tO\l YE ica\ f:iti toi>ç µTi tllt' Õ\j/tv 7tÍ7t'tOVtaç qi9ávEl Ti 1CÂ.T1t1Ki\. O'í
307 yciW3 7tpOO'q>(J)VOÚµEVO\ Sià tftç avtmv\lµÍaç Ô\lcravaoxÉtmç EXO\lO'lV,
oaqiE:ç ÍÍtl iit1Ç111oiivtEÇ to i'.ôtov õvoµa, icaÍitEp f:it\ tÔlv auÇúymv àvtm-
wµ 1Ôlv to\J totoúto\l itapEltoµÉvo\l· ou yàp EVEXWPEl Ti óvoµati!CÍ"I 6écr1ç,
ica61Ílç ÉltEÔEÍÇaµEV. - Il<Ôç OÚV Í1 OU ÔEÓvt(J)Ç 7tUpaÂaµf3avoµÉV1] àvt(J)·
wµ ía itapc.ÍJO'Eta\ µE:v tliv àvay1CaÍmç itapEtÂ.1]µµÉV1]V 1Catà ÔEÚtepov
7tp00(J)7t0V ÉV e\J6EÍç: 7ttc00El, autii ÔE àitoÍcretat tO µÓV1]Ç etvat ICÂ.TltllCÍ\Ç;

1. Ws- -fyÉvoVTo (8) ALCB: suppr. Dronke; Ublig suggêre l'insenion de trpbs TOUs MyovTas avanl
Ws-. ce qui permel de ne faire commencer qu'avec t4' Wv ó ÀÓyoi; l'explicitauon du contenu de
l'chroÀO'yla. Tel qu'il esl iransmis. le 1ex1e es1. même pour A., à la limi1e de l'acceprable.
2. Tb LCB : om. A.
3. yoüv ALC : y 'ow B 1 Uhlig.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 220

puisque, regroupés au pluriel, ils sont au cas direct: hêmeís paraginómetha


[nous (nomin.), nous sommes présents]?
39. 7) On peut aussi montrer [les choses] à partir des constructions conjonc-
tives. Lorsqu'ils sont liés par des conjonctions, les casuels {305), quí se
rattachent forcêment au même verbe mis en facteur communss, sont toujours du
même cas: ê emoi kharízetai Trúphõn ê soi ê Dionusíõi [Tryphon fait plaisir ou
à moi (dat.) ou à toi (dat.) ou à Denys (dat.)], ê emou akoúei Trúphõn ê sou ê
Théõnos [Tryphon écoute ou moí (gén.) ou toi (gén.) ou Théon (gén.)]; et íl est
clair que tout mot introduit à un cas étranger [à la série] entraínera soit un
solécisme, soit l'introduction d'un second {5} verbeB6: dans ê emou akoúei
Trúphõn ê sou ê Díõnos [Tryphon écoute ou moí (gén.) ou toí (gén.) ou Dion
(gén.)], il y a un verbe en facteur commun, mais on peut dire: ê emoü akoúei
Trúphõn ê soi homileí [Tryphon ou bien m'écoute moi (gén.) ou biente parle
à toi (dat.)]. La cause est donc entendue: quand il y a un seu! verbe et que la
phrase est congruente, on accorde que les cas sont identiques. Soit alors : ê egb
apérkhomai ê su ê Dionúsios [ou c'est moi (nomin.) qui m'en vais, ou c'est toi
(= cas x), ou c'est Denys (nomin.)]; si cette phrase était incongruente, sú
pourrait être { 10} à un autre cas [que !e cas direct], mais si elle est congruente,
on accorde qu'il est !ui aussí au cas direct.
40. 8) Mais je n'accorde même pas que su grápheis [toi, tu-écris], contienne
[un sú] construit au vocatif. Unte! exemple menra en évidence que c'est non
pas le cas direct, mais bien le vocatif, qui constitue un usage remarquable87 du
pronom sú. Si [on prononce la phrase] d'une seule traite, on a le cas direct
comme dans egb gráphõ [moij'écris], {306} ekeinos gráphei [celui-là/il écrit];
si au contraire on marque une pause apres sú et qu'on interpelle l'allocuté, [la
phrase] anestera Ie vocatif - mais cet emploi [de sú] ne répond pas à I'usage
normal d'un pronomss: nous avons en effet montré que cette partie de phrase a
été inventée [pour suppléer] les noms quand ils ne peuvent être employés; orle
vocatif des noms ( 5} s' étend à Ia deuxieme personne ; il est donc clair qu' au
vocatif le pronom est superfétatoire.
41. En effet, on ne peut pas justifier sú comme on le fait pour les pronoms de
troisieme personne: réputés superfétatoires du fait que l'emploi des noms est
possible ici, on a pu dire pour la défense de ces pronoms qu'ils s'emploient pour
exprimer la déixis ou l'anaphore, ( 10} ce que te nom, !ui, ne peut faire 89 . Or,
employé au vocatif, sú ne pourrait exprimer ni une anaphore - car il est de Ia
deuxieme personne -, ni Ia déixis - car les allocutés, on les interpelle, on ne les
montre pas: aussi bien le vocatif s'étend-il même aux gens quine tombent pas
sous le regard90. ( 307} En tout cas, ceux qui sont allocutés à l' aide du pronom
[sú] sont mécontents: ils réclament, bien évidemment, qu' on recoure au nom
qui leur est propre - et ce nonobstant le fait qu'aux autres formes de la série
pronominale ~de sú], ou, comme nous l'avons montré, J'emploi du nom n'est
pas possible, ce soit au pronom qu'íI incombe de les désigner. Comment
pourrait-íl donc se faire qu' un emploi du pronom qui n' a rien de normal
{5} élimine son emploi au cas direct, qui répond Iui à une nécessité, s ú
s'arrogeant alars d'être exclusivernent du vocatif?9I II est inutile, je pense, de
221
IlEptooov otµat
. nEPI IYNTAEE!lI r

El!EtOáyEtV aÀ.À.aç ouvi:áÇEtç À.Ó'you àvevôo1áonoç

§ 4 2. 'EKEtVÓ 'YE µT,v ou ÔolCEi µot 1tapÉÀ.KEIV, to Kat intf:p trov


10 unoÀ.oÍ7t©v KÀ.TittKrov, ÂÉ'y© f.v àvi:©vuµÍatç, 1tpooô1aoacpfiom, IÍlç Katà
tOV aUtOV µf:v À.Ó'yov Ka\ aÍ Ôui:Kat Ka\ aÍ 1tÀ.T10uV1:tKat oVVElOl Kal Év
KÀ.TittKft toil autoil intóvi:oç À.Ó'you, 1tál..1v EV oµocp©vÍç; oi'ioat taiç 1
Kat' Eu0eiav, oü 'YE µfiv Év npómp fi tpÍt<p, Ka0ótt oÜtE É:autóv ttç
1tpo01caÀ.Eitat oÜtE tà àitóvta Ka\ KEJ;©p1oµÉva trov npooCÍJ7t©v· KÀ.Titt~
308 yàp napóvtoç npooc.ímou ltt(J)OIÇ Éot1v, tooaím1v t:xovi:oç à1tóotao1v
tcp' iiv av fi cp©yfi OUvtEÍVElEV. '0p0iiiç oi'Jv OÜU fi autÓÇ KÀ.Titl~V
t;(Et, ãmon2 yáp, oÜtE Ti mi~· eíç àitóotao1v yàp npooCÍJ7tou f.7tevofi~.
~t1ç µá;(EtatT<il iôuÍ>µan 'tfiç KÀTl'ttK'Í)ç. - 'H yoilv of>toc;, ou tautà
5 ÉmôeÇaµÉvT! taiç 1tpOKE1µÉva1ç àvt©vuµíatç, ôeóvi:roç Ka\ in\ KÀT1t1Kfiç
tÍ0Etat. dl' O Kat µátTIV KatEµÉµljlavtoJ tfiv tÔIV àp;(aÍOlV XP'ÍJOtv4 aUtO
µóvov únoÀ.a~Óvteç CÍ>ç to tpítov npóo©nov i.v àvtrovuµíatç ànapá-
ÔEKtÓV Éo'tl KÀTitlK'ÍJÇ lt't!ÍloE©Ç. ~V ôf: ou to tpÍtov, to ôf: 1tapt1tÓµEVO\I
t<P tpÍt<p E7tel Kat tà ovóµata tpÍtou Eotl\I 7tpooCÍJ7tou Kal OUK àµotpEi
10 KÀl'JtlKfr;; 7CUÍ>cE©ç.
§ 4 3' 'AKÓÀ.ou0óv Eo't\V ÔtaÀ.a~ElV Kat 7tEpl 'tÔIV Év taiç K'tlltlKaiç
KÀTittKrov. Aí µf:v oi'iv toil npc:ÍYtou 1tpooCÍJ7tou Ka\ EvEKa toú 1tapE1toµÉvou
309 Ã.éryou ouvíotavtat Ka\ [nS tfiç ouvoíxniç XPlÍOEwç. OÍOv te yàp npoocpwveiv
tà intaKouóµeva Ktl͵ata, Oitou 'YE Ka\ Év rii9tíç; npàç npóownov ÂÉ'yEtat
Katà tàç iinapKttKàç ouvi:áÇe1ç, -i]µéupoc; imápXE\Ç cpíl.oc;, ɵ o e;
d~.
[WJ.à ltatTJp 'tEIÍç clµ1 (7! 188)]6

"Eott ôf: Ka\ tà 't'Í)ç xpfioeroç, fivÍKa o Nfotrop to'Üç iôíouç naiôaç
ltpCl(JCp(l)\IÉÍ
1taiôeç ɵoÍ (y 475),
Kal Ett ltapà KaÀÀtµáxip
10 ili iµa\ tOil àmóvto; éíyicupat (fr. 97 Schneider),

m\ i:itl til; ouÀÀaµfXr.uúcnlç toU; ãMmiç 1ta~ 'A!hivâç


ili !tÚtEp ÍlµÉtq)E KpoviÕI\ (9 31, a 45 et 81.w473).

L Táls Bekker : Ti\S" ALCB '.


2. árr<CJTL B (cf. P. 21.6): nrrÉaTT] ALC (anricipation -illégitime -de cirróoTaoLv ').
3. KanµiµijlaVTo B (cf. 205,10: 227.1): <aT<TTɵijlaVTo ApcLC.KaTETT<µljiaTo Aac.
4. xpiioLV Asl(l•main probable)LCB: Kl.UJLV Ail.
5. lTL Dudith, Bekker, Uhlig: trrl ALCB.
6. Ciiation supprim~e par Uhhg (cf. n. 96).
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 221

citer encore d'autres constructions en exemple: la démonstration ne laisse pas


place au doute.
1.3.1.9. Excursus: quel;; pronoms, primaires et possessifs, ont un vocatif?
(§§ 42-47).
42. II ne me parait pas superflu de préciser ce qu'il en est des {10} autres
vocatifs pronominaux. [À la deuxieme personne,] il y a un vocatif au duel et au
pluriel pour les mêmes raisons [qu'au singulier], et ici encore les formes sont
homophones de celles du cas direct. Au contraire, !es pronoms de premiere et de
troisieme personnes n'ont pas de vocatif. En effet, on ne s'interpelle pas soi-
même, ni non plus les personnes absentes et dont on est séparé : !e vocatif
{308} est le cas de la personne présente, placée à une distance telle que la voix
puisse l'atteindre92. II est donc normal que n'aient de vocatif ni autós [lui,
anaphorique] - car la personne est absente -, ni ekeinos [celui-là] - qui a été
inventé pour la personne éloignée, ce qui est incompatible avec la valeur propre
du vocatif. Toutefois houtos [celui-ci], qui n'a pas les mêmes [valeurs] {5} que
les pronoms précités, s'emploie normalement en position de vocatif93. Aussi est-
ce en vain qu'on a blâmé cet usage des anciens, en considérant simplement que,
chez les pronoms, la troisieme personne n' admet pas le vocatif; ce qui est en
cause, ce n'est pas la troisieme personne, c'est un accident94 de cette personne:
la preuve, c'est que !es noms, qui sont bien de la troisieme personne, ne sont pas
dépourvus { l O} de vocatif.
43. C'est le moment de traiter également du vocatif des possessifs. À la
premiere personne, sa bonne formation est à la fois fondée {309} en raison et
confirmée par l'usage9s. En effet, il est possible d'allocuter Jes possessions sous-
entendues, puisqu'on peut même parler à une personne au cas direct, dans les
constructions à verbe 'être': heméteros hupárkheis phílos [tu es un ami à nous
(litt. 'nôtre', nomin.)], emõs eí gn6rimos [tu es une mienne connaissance
(nomin.)]96. {6} Quant au témoignage de l'usage, on le trouve Jorsque Nestor
allocute ses propres enfants:
patdes emoí [Od. 3.475]
[mes enfants,. .. ],
ou encore chez Callimaque :
o
{ 10) emai tou apióntos ánkurai [fr. 97 Schneider =lambes l,
fr.191,47 Pfeiffer]
[ô mes ancres, à moi qui m'en vais ... ]97,
et, dans la bouche d' Athéna, regroupant avec elle les autres enfants [de Zeus] :
o páter hemétere Kroníde [/l. 8.31, Od.1.45 et 81, 24.473]
[ô Fils de Cronos, notre pere (voe.)].
310 § 4 4. "H yE µTiv Kmà tpítov Últo µev toii ÀÓyO\J a\JVÍatatcxt · oióv
tE yàp tÓ nvoç Ki:ijµcx < 1tpooqxllvriv >1, áJ,; fonv É1t1vofiacxt 1m\ Eltl tÔJv
Ktflt\KOOV óvoµát(J)V. Ka\ tcxiii:cx yàp Év Ô\Ja\ tpÍtotÇ [tÚlto1çF KCX"tcx-
y1VÓµtvcx EXEI xpfia1v -cfiç Kl..flT!Kfiç, 'Ap1ai:ápXElE, civ5pEiE, ai-
cÍ>v1é. "01tEp âv O\Jµ~CXÍfl Ka\ Eltl tÔJv ávi:(J)Wµ 1ÔJv· O\JOtCXÍfl yàp éiv Ti
CJq>Éttpl!· oü YE µTiv tà i:ijç XP1ÍOE(J)Ç ~f:vEtO fiµiv ɵcpcxvf\.

311 § 45. Tà yàp É1t\ ÔE\JtÉpo\J 1tpoa1Íl!to\J ou µÓvov Ti xpfia1ç KCXtÉl..ElljlEV,


ciUà KCX\ O ÀÓyOÇ 00\JVCXtEl O\JVÉXEIV, oiJx, IÍlç OlE1:0'.l "A~p(J)V, 01:\ ÔtCÍq>OpOÇ
o Eit' autoiç áp16µoç YfV1ÍOEtCXI. To yàp i>µÉnpE, cpl]OÍ, 1t!..l]6\JVTIKOV
µi:v áKO\Ja0fiaEtCXl KCXtà "tOV KtlÍtopcx, EV\KOV ÔE KCXtà to Ki;fiµa.
Ka\ acxcpEç Cí"t1 Ô<ÍlaE1 to ÚltápÇm Kl..flnKiiv ÔE\JtÉpO\J 1tpoalÍllto\J iaapí0µo\J
rn0rotlÍ>at]ç i:ijç àvt(J)V\JµÍcxç, ti' nç cpcx Íll i1> UµÉtl!po1. 4
'
§ 46. "Eanv O\JV
cxinov toii µTi a\JVÍotaa0m i:Tiv ávi:(J)wµicxv to ô1ácpopov i:ijç 1ttlÍ>CJE(J)Ç,
iixovi:oç i:oü ÀÓyO\J o\ít(J)Ç. Ilâv 1tpÓO(J)ltOV 1t!..l]6\JV1:\KOV O\JVÉa1:l]KEV
f.Ç EV\KOOV 0µ0101ttCÓ'l:(J)V, rov tE n KCXtà oiilll]ljl\V ÔlcxcpÓp(J)V 1tpoalÍJlt(J)V,
10 Éáv tE Ka\ il; 0µ0E1Ôrov auvtai:fiiqr ô1cxcpÓp(J)v µtv o-Ov 1tpoa1Í>1t(J)V,
312 ɵe 1tai oi ic:a\. toútov t9eáaato TpÚlpmv, o yEvfiaE-cm Tiµ â e;
i0eáaai:o TpÚlpcov· ɵol 1tal ao\ 1ta\. i:oic; 1tEpi A1ovixnov tM-
Â.tlCJEV Tpúpcov, o YEVlÍ<JEtCX\ fiµiv H.áÂ.ll<JEVº EK Ôt tfuv amfuv 1tpo-
OcÍm(J)V at 1tal CJE t9eáaato Aícov - i>µâç E9Eáaai:o Aícov, i:oúi:ov
1tai ioúi:ov µÉµq>oµa1 - ioúi:oui; µÉµtp0µa1. ÂEÔoµÉvo\J ôt i:ou to1-
omo\J ôíôotcxt KUKEivo, IÍlç 1tavta tà ÔEmEpa 1tpóaro1tcx 1tpoacp1Í>Vl]O\V
EXEI i:Tiv ltpoç amá, <i>ç EXEI to i> µ âi V • i>µâi;. To ôii o-Ov ~
ÔEUtÉpO\J EOttV !tpOOIÍlltO\J Kat' aµ<p(J) tà !tpOO(J)ltCXº ic:cx\ yàp 1tpOOcp(J)VOÚvta1
oi Ki:fitopEç EVEKa i:fiç Éyic:E1µÉVl]Ç avt(J)Wµ íaç, Ka\ tà ic:i:fiµcxtcx EvEKCX
10 i:ijç mtvoµÉVl]Ç K/..f1t1ic:fiç · aµcpÓtEpCX OUV ÔE'ÓtEpCX KCX0Eatfuta Ôlácpopá
Éat!V Katà tàç ltt<Íxmç, El"(E 'YEVtKii µtv EyKE\tCX\ tÔJv Ktl]tÓp(J)V, K/..flnKii
OE tfuv Ktl]µát(J)V. Âl. o KCXt OUK a1tEpEtÔÓµEVOt µóvov 1tpoç tTiv xpfiotv
!tEpt'YpáipoµEV tà.; à:vro>wµ íaç, 1tpÕç ôE 'tàv ÉlctE9ElµÉ\ov ÀÓyov.
§ 47. "En ôf:5 KCX\ Ti xpfia1ç tf\ç ɵÓc; to Kl..l]i:tKOV 1tapÉ(J)OtCXI, Oitep
313 i\v oµÓcp(J)VOV ait1at1tji tji ɵÉ. Kai la(J)Ç tOÜto CXltlOV iyívEto i:ijç
i/../..EÍljlE(J)Ç' Ka0o 1tapa/..aµ~avÓµEVOV Eµcpaa1v aic:ata/../..fi/..o\) ÀÓyO\J ltCXPl-
atáVE\. ÂEÓvt(J)Ç yoiiv6 'Att1Kép oxfiµatl O\JVEXPlÍOCXtO ó ltOlfli:iiÇ KCXtE-
ltEÍÇavtoç toii ÀÓyo\J 1tCXpa.Âaf3civ i:O ICÀJ]ttKÕV omia7 iv tép

l. trpoa.,..,VEiv add. Portus.


2. TIÍTIOlS A : om. LCB Bekker, trpoaWTIOLS conj. Portus, Uhlig.
3. ó.vôp<l<, alwVI< ALCB edd.: Alávrm, T<>.aµWV1< Uhlig.
4. Uhlig fenne aprés iiµlnpm les guillemets qu'il a ouvens avanr TO (3). Je pense qu'il s'agir d'une
erreur, la 'citation' d'Habron devanr se tenniner à ICTi'jµo (4): cf. ôWon (5).
5. ln li< Uhlig : ttr<l llt A. ttr<l LCB.
6. yoüv ALC : y 'ow B! Uhlig.
7. axfiµa ALCB edd.: Uhlig soupçonne ce mor, inarrendu ici selon lui. d"avoir éré introduir
mécaniquement d'aprés axflµan de la 1. préc.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 222

44. {310} À la troisieme personne, la bonne formation [du vocatif d' un


possessif] est fondée en raison. On peut en effet < allocuter > la possession de
quelqu'un, comme on !'observe sur les noms possessifs; ces noms, qui font
place à deux troisiemes [personnes], ont un vocatif dans l'usage: Aristárkheie,
andrele, aionie [Aristarchéen !, courageux !, éternel ! (voe. de dér. poss.98)].
{5} On pourrait avoir la même chose pour les pronoms: sphétere [voe. du poss.
de 3• pers.] serait bien formé; seulement nous n' en connaissons pas d' exemple
dans l'usage.
45. {311} Pour les [pronoms] de deuxieme personne, non seulement l'usage fait
défaut, mais leur bonne formation ne peut être fondée en raison. Non pas,
comme !e croit Habron, à cause de la différence de nombre qui se ferait jour,
*humétere [voe. de huméteros 'votre'], à ce que dit Habron, devant s'entendre
comme pluriel pour le possesseur et comme singulier pour la possession: {5} [si
c'est !à la vraie raison,) il est clair qu'Habron devra concéder que le vocatif [du
possessif] de deuxieme personne existe quand les deux personnes pronominales
seront du même nombre, par exemple dans *o huméteroi [ô vos ... ]!
46. En fait c'est la différence de cas qui est responsable de la malformation du
pronom [de deuxieme personne au vocatif]; voici l'explication. Toute personne
du pluriel est constituée à partir de singuliers de même cas, qu'elle regroupe des
personnes différentes { 10} ou qu'elle soit constituée de personnes identiques -
personnes différentes dans {312} eme kai se kai toúton etheásato Trúphõn, qui
deviendra hêmâs etheásato Trúphõn [Tryphon a regardé moi (acc.), toi (acc.) et
!ui (acc.) - T. nous (acc.) a regardés], emoi kai soi kai tois peri Dionúsion
elálêsen Trúphõn, qui deviendra hêmin elálêsen [T. a parlé à moi (dat.), à toi
(dat.) et aux disciples (dat.) de Denys - nous (dat.) a parlé); mêmes personnes
dans se kai se etheásato Díõn - humâs etheásato Díõn [Dion a regardé toi
(acc.) et toi (acc.) - D. vous (acc.) a regardés], toúton {5} kai touton
mémphomai - toútous mémphomai [je blâme !ui (acc.) et !ui (acc.) - je les
(acc.) blâme). Ce point acccrdé, on accorde aussi que toutes les deuxiemes
personnes comportent allocution aux personnes, comme e' est !e cas de hum0n,
humâs [vous (gén./dat.)]. Or [le vocatif supposé] *huméteroi [vos ... !) est de la
deuxieme personne pour les deux personnes, puisqu'on allocute les possesseurs
en raison du pronom [primaire] inclus, et les possessions en raison { 10) du
vocatif qu' on a formé; deuxiemes personnes donc toutes les deux, elles sont de
cas différents puisque est inclus !e génitif des possesseurs, [suivi du] vocatif des
possessions. Voilà pourquoi, si nous condamnons les pronoms en question, c'est
en nous appuyant non seulement sur l'usage, mais aussi sur la raison qui vient
d'être exposée99,
47. C'est l'usage encare qui a éliminé la forme vocative de emós [mon], qui
{313} était homophone de l'accusatif emé [moi (pron. primaire orthotonique)].
II faut sans doute voir !à la cause de son absence, du fait que son emploi donne
l'impression d'une phrase incongruente'oo. C'est à bon droit en tout casque !e
Poete s'est rallié, quand sa phrase poussait à employer la forme vocative, à
!' usage de la figure attique:
223 nEPI !YNTAEEill r

5 ycxµ~pà; ɵQ; 0úymÉp u: (t 406).


fiíilç /ip' OÚ Ô00tlT] lCUt Ô\à tOV !tpOEKKE͵EVoVI '),}yyov lCUt Ólcl tcl <ru\l\J-
n:IÍpxaVtn ttiJúi> Évucà mtà yOOç, oi&tÉpwç µEv
'tÉlc\.uv ɵÓV Q.. 155),
SnÀuicfu; SE
10 µ~p ɵn o. 164);

314 § 48. EipT]tm i)µiv 1tepi cruveµ1ttóxm11ç tfiç t\µoü, 1tótt Ktllnicn fo..t1
icai 1tóte 1tprotótu1toç, i)viica icai 1ttpi tfiç ZT]voóottíou ypacpfiç Óta-
Àaµ~ávoµtv. - IlpÓÓT]ÀÓç tÉ Écrn icai Ti ɵoí2 ávtrowµía cruvtµ1tÍ1ttouoa
1tÀT]0uvtiicfi auváp0pqi icai Óotticfi Év1icfi icatà 1tpíôtov ico:i ÓEÚtepov, oú
µi)v ico:tà tpítov· óp0otovouµÉVT] yàp Ti Év1ri]3 1ttp101tâtm, ií yt µfiv
Ktlltticii óÇúvttO:l. Io:cpf.ç o. Otl lCO:l ÉyicÃ.16eioa1 ai 1tprotÓtUltOl a1to-
~ál..Ã.ooo1 tfiv cruvɵ1ttroo1v. ili' o icaiceivo to civáyvrooµo: oúic ÉyicÃ.1vóµevov
ti1V KtT]tticfiv àvtrovuµ íav OT]µO:ÍVE\,

oi ôE ói ~Aátp6riaav ('!' 387)-

!O éyic!..mic&ç ye µfiv civayvroo0Év, fiviica óÇúvoµtv tfiv ô É auÀÀa~nv. Eeoç


tT]pri 'OµT]piiàw tÕ ôcmicfiv civrl ytvucfy; napE\Àflql0a1.

§ 4 9. Ei1toµtv ico:i 1ttpi ouveµ1tt<Í>aeroç tfiç t&v iip0prov, ci>ç tà


v1totaicnicà taiç KtT]tticaiç icatà tpitov 1tpóoro1tov óµocprovei, ico:i ci>ç
ltáÀlV Olcl tO tOlOÚtOV lttCIJtlKWV µÉv CJUVÓvtCIJV lCtT]tlKUÍ ElCJlV avtCIJ\l\J-
15 µ Íat tà toUXÜUX,

315 ôv yówv O. 234),


oiMic' iip' oüx ~ rotpí4 (v 265),
~ 0uµép n'Ça.aa (E 126),
Umpc:r)4i cpopÉElV (I1 800),
fie ôv o:\noü xpâoç (a 409)-
/rriµatrov o€ É1t1cptpoµÉvrov 1tál..1v ico:tliÀÀT]À.o: tà axnµato: yívno:i ap0piicfiv
cXvaOtÇáµtva CJÚvtO:é;,lV, El"fE lCO:l tO tOlOÚtOV EOEÍx0ri, CÍ); icu\5 tà VltOtO:KtllCCx
iip0po: btl Piiµo: cpEpE'CUl,

1. TTpo<KK<lµ<vov Bekker: rrpoeyK<lµn'l'.lv A. TTpoK<lµ<vov LCB.


2. l:µo( ALªCCB Uhlig (dans le texlel : l:µo( rnl ... (=ao[?) Lpc, l:µol Kai aíi B. suppr. Schoemann.
R.Schneider. Dans l'apparat, Uhhg laísse ouvert !e choix entre l:µol Kal aol et la suppression.
3. fVlKl\ L(?)B : YEVlKl\ AC.
4. TTaTpl Odnsée (cf. 205.4; C. 237.25; P. 106,23): rraLSl ALCB.
5. Kal ALCB. edd. · je partage les doutes de Uhlig sur l'authenticité de ce mot 1ci.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 223

{5} gambràs emàs thúgatér te [Od. 19 .406]


[mon (nomin.) gendre (nomin.) et (ma) filie (voe.)].
Au nom de quoi !ui refuserait-on [l'usage de cette forme], pour laquelle plaident
à la fois l'explication donnée plus haut et l'existence à ses côtés de [vocatifs]
singuliers dans chaque genre101 - au neutre:
téknon emón [Od. 11.155]
[mon enfant],
et au féminin :
{ 10) meter emé [Od. 11.164]
[ma mere]?
L'existence de ces formes imposait qu'existât aussi à leurs côtés le masculin.
1.3.1.10. Coi'ncidence entre pronoms primaires et dérivés possessifs (§ 48).
48. {314} À propos de emoú, forme coincidente, nous avons dit quand
e' est le possessif et quand le pronom primaire, lorsque nous traitions de la
graphie de Zénodote102. II est évident encore que !e pronom de premiere
personne emoí est la forme co'incidente du pronom articulé103 pluriel [mes
(nomin. masc.)] et du datif singulier [primaire: 'à moi'], ce qui vaut aussi pour
la deuxieme personne [soí 'tes' ou 'à toi'], {5} mais pas pour la troisieme: le
singulier, quand il est orthotoné, prend le circonflexe [scil. hoí 'à !ui'], tandis
que le possessif prend l'aigu [scil. hoí 'ses']. II est clair d'autre part que la
co'incidence se trouve écartée quand le primaire est enclitique; c'est pourquoi
dans:
hoi de hoi ébláphthêsan [/l. 23.387]
[les siens (nomin. pi. du poss.) furent lésés],
la leçon sans enclise signale le pronom possessif; {10) au contraire, la leçon qui
en fait un enclitique, avec un aigu sur la syllabe dé, est conforme à l'emploi,
dans l'usage homérique, du datif en place du génitifI04.
1.3 .1.11. Coi'ncidence entre pronom possessif et article postpositif ( § 49 ).
49. Nous avons dit, à propos de la co'incidence dans les articles, que les
articles postpositifs sont homophones des possessifs de troisieme personne 1os, et
que, dês lors,
- ou bien les formes en question sont des pronoms possessifs, ceei
lorsqu' elles vont avec 106 des casuels - exemples:
{315} hàn gónon [Od. 11.234)
[son fils],
hoúnek' ár oukh' hôi patri [Od. 13.265]
[parce qu'à soo pere ... ],
hôi thumôi eíxasa [Od. 5.126]
[cédant à soo comr],
hei kephalêi phoréein [ll. 16.800]
[à porter sur sa tête],
{5} ee hàn autoú khreios [Od. 1.409]
[ou bien ses propres affaires] ;
- ou bien, quand ce sont des verbes qui suivent, les formes [co'incidentes],
admettant une construction d' articles, redeviennent congruentes, puisqu' on a
montré 107 que les articles postpositifs se rapportent à un verbe - exemples :
224 nEPI rYNTA:::EílI r

i\ µupí' 'Axmoír; W.:yr: ffir,icEV (A 2~

10 'lci> EÇíl; ÕV1oç 1\ fDrilCEV µupÍa mm 10% ·~·


i); lfOtÉ µ' EipóµEWÇ (H 1271

Ôi;~µE.
tiuoÉqnnóv Éo'tlv riiv f.v éí1tao1 i:oiç µÉpEO\V toü ÀÓ'you ouvɵ1ttroo1v
napa0fo0m· ápicti:Ti yáp Éo'tl ica\ ii 1tpoicE1µÉVT\ Eiç i:o napaon'tom riiv
15 infóAout0V owɵ7ttOlOIV.

§ 50. ou µiiv EICElVO ãÇ1óv Eotl 1tapaÂ.11tEiv, Õ\' Otl rn\ µE:v ápOEVLICCÍJV
ica\ !hiÃ.uicfuv Eii9ELCÍ>v 1tÂ.1]0uVt11CCÍJvl !tpO<paVEÇ yÍVEtm to àicat<ÍÀ.ÀT]Â.oV 1t0\0U·
µÉvrov2 oúvmÇ1v riiv npõç to i:vn:óv, EÍ ipaÍT]µEv oi ãvôpEÇ Â.É'yt1, ai.
yuvailCEÇ Â.ÉyE1., º" µiiv icat' o'ÍlÕEtÉpav itpoipopáv, iciiv to auto ÕT]-
20 Â.oUµEVOV TI j1ÓVOV toÜ ;(apaictiipoç Evl]Â.Â.ayµÉvou, EÍ <paÍT]µEV m "(ÚvaUX
316 Â.Éyt1. OooE: yàp Éictivo to ãnopov én1Â.VEL, óiç Bo1ómóv éot1v €0oç,
Oµowv ~ ltllpà Oivõáp<p
àxciu1 óµ<pa\ µEÂ.Érov obv aiif..oír; (fr. 45,18 Boeckh =
75,18 Schroeder)-

ain:o yàp tomo rntÇT]tEi o ÀÓ'yoç' óiç3 Ã.av0ávEL to oxf\µa tà toü OUÕE-
tÉpou. "Ot1 yàp OOOEv n toü yÉvouç OÚvtaÇ1ç UltEKÀ.VE\ tàv ÀÓ'yov, Ólç
O't\ tà ouÕÉtEpa àpµÓÕtá Eot\V toiç EV\KOlÇ, oaipEç ÉK toÜ EV µÓvo1ç4
à1ttcín:o1ç àÕtaipoptiv i:Tiv tCÍJv ytvCÍJv o\Jvtal;tv· nâv yàp µÉpoç Ã.óyou
ãntrotov µÍav Kat riiv auriiv E;(El o\Jvtal;tv éínaot toiç 'YÉVEO\V.
10 § 51. "Eot1v õE: ica\ oütwç ipáva1. 'EõdÇaµEV E:v toiç 1tpoicEtµÉvo1ç Ólç
317 oooev µÉpoç ÀÓ'you yívttm àicat<ÍÀ.ÀT]Â.ov Év ê!i µii Õtticpí01], Ólç tà Émppfi-
µata Év áp10µc\), xwp\ç EÍ µii ain:à õ11f...cíx:mf'P àp10µi>v, o\Jõ'<í iv õ1aipóp01ç
l(pÓvoiç, xwp\ç Ei µl\ ain:à 1tál..1v ÕiaotEÍMtE ;(pÓvov7, <Ílç Év tc\) xSé:;,
aüp1ov ica\ ãÃ.Â.otç o\ç itapt0ɵt0a. Oi oúvõeoµo1 àp10µàv ouic f.1ttÕE/;á-
µev01 ouõE: itapà toi.>ç àp10µoi.>ç aµaptávovta\, àÂ.À.. ouõE: yÉvoç. npó-
ÕT]Â.oV to EÍpT]µÉvov f.n\ nàvtwv tCÍJv µtpwv toü /.óyou. Tà õn pfiµcna
yÉvOÇ µEV OU ÕtaicpÍVEl, àp10µàv Õt ICQl !tpÓOOlltOV ICQl aÀ.Â.a !tEpl n
KatayÍVEtm· OUIC ãpa o<pEÍMl 'Y\VcOOICE\V Év Õtaipópcp axiíµatt to ouõé-
tEpov ica\ Év Õtaipópcp to àpoEVticov ~ !hiÃ.uicóv· nCÍJÇ o~v ipaµEv Â.Éyoucn v
10 oi ãvep(l)lt()\ ica\ Â.É'yE\ i;à nmllía; EÍ õl: áp10µàv 1tapeµipaíve1, oaiptç
cm ouµ7tÂ.r)0uv0iíoEt1X1 'tOÍÇ oumücn 71À110uvnroíç, ica\ ôíµ.ov ün tà
Oltápm f..ÉÀ.wm1 (B 135)

1. <iieELwv 1TÀT]0uvnKwv Bekker: <!&la 1TÀT(6WTLKwv B. TIÀTJ9WTLKWV Uhlig, om. ALC.


2. 110Lovµtvwv Bekker: 1TOlOVµ<vov A. 110<oíµ<voL LCB.
3. Ws lJ'C(?)CB : os ALª°<').
4. µÓVOLS ALCB edd. : µtv TOLS Uhlig.
5. 6T]ÀIIK>ELfV Bekker: 6T]Àoxm LC, 6TJÀWOT A (6T]À. - airrà, 1. 3, om. B).
6. oiJO' Uhlig : oiJK ALC edd.
7. xpóvov Dudith, Bekker: xpovw ou XPÓill!J ALCB.
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 224
he murí 'Akhaioís álge' éthiken [II. 1.2]
[litt.: qui mille aux Achéens douleurs a causées],
{10} la séquence normaJeI08 étant: he étheken muría kakà tofs Héllesin [qui a
causé mille maux aux Grecs];
hós pote m' eirómenos ... [/l. 7.127]
[qui jadis m'interrogeant.. .],
pour hàs eirómenós me [id., avec déplacement du pronom]109.
II n' est guere possible de citer les cas de colncidence affoctant toutes les parties
de phrase: ceux qui précedent suffisent pour introduire { 15} à ceux qui restent.
1.3.2. Une incongruence véritable qui passe inaperçue: l'accord du verbe au
singulier avec un cas direct au neutre pluriel ( §§ 50-53 ).
50. Voici toutefois une question qu' on aurait tort de passer sous silence :
alors que l'incongruence saute aux yeux si on construit des masculins ou des
féminins pluriels au cas direct110 avec un [verbe au] singulier - par exemple:
*hoi ándres légei, *hai gunalkes légei [les hommes/les femmes dit] -, pourquoi
n'en est-il rien avec une forme neutre, le désigné restant le même111 {20} et la
modification ne touchant que la forme grarnmaticale - par exemple dans : tà
gúnaia {316} légei [les femmes (nt. pl.) dit 11 2]? On ne résout pas la difficulté en
disam qu'il s'agit d'un usage béotien, similaire à ce qu'on lit chez Pindare:
akheltai omphai meléõn sim aulois [fr. D. 4,18 Puech = 75,18 Snell]
[litt.: retentit les accents (nomin. fém. pi.) des chants accompagnés
de flfites],
{5} car ce qu' il faut précisément expliquer, e' est comment le tour au neutre peut
passer inaperçu 113. Or on ne peut pas résoudre la question en disant que le genre
influence la construction, !e neutre ayant une affinité avec !e singulier11 4 ; cela
ressort clairement du fait que c'est seulement avec des non casuels que la
construction est indifférente aux genres: toute partie de phrase non casuelle a
une seule et même construction avec tous les genres 11s.
51. { 10} On peut encore dire les choses comme ceei. Nous avons montré plus
haut {317} qu'aucune partie de phrase ne devient incongruente faute d'exprimer
une distinction qui !ui est étrangere: ainsi des adverbes, [qui ignorent] !e
nombre (sauf dans !e casou le nombre entre dans leur signification propre) et
les différences temporelles (sauf dans le cas, à nouveau, ou ils distinguem par
eux-mêmes le temps, comme khthés [hier], aúrion [demain] et les autres que
nous avons cités). Les conjonctions, qui n'admettent pas le nombre, {5} ne sont
jamais fautives pour ce qui est du nombre, ni non plus du genre116. Ce que j'ai
dit là est évident pour toutes les parties de phrase. Or les verbes ne distinguent
pas les genres (ce qu'ils distinguem, c'est !e nombre, la personne et les autres
[accidents] qui les affectent); ils ne doivent donc pas marquer par des tours
différents une sensibilité au neutre d'une part, au masculin ou au féminin de
l'autre. Mais alors, pourquoi disons-nous légousin { 10} hoi ánthrõpoi [les
hommes (masc.) disent] et légei tà paidía [les enfants (nt.) dit]? Si les verbes
connotent le nombre, il est clair qu'ils s'accorderont en nombre avec les pluriels
qui les accompagnent; ainsi il est évident que :
spárta léluntai [li. 2.135]
[les préceintes (nt. pi.) sont détendues]
225 nEPI IYNTAEEnI r

ÕO\ipaoÉar\7tEV (B 135).-
15 § 52. napOV KàlC tÔ>V 7tpWtOOV Kat ÔEUtÉpOOV 7CpOOcÍmOOVl Õ\EÀ.ÉyÇm tO
318 o;(iiµa. Ei yàp uytEÇ to cpàvat cp\Â.o:n;ovouµev :n:aiaía Õvta, ou:xl
cp\Â.o:n:oVÔI :n:ailiía Õvta, Kai t'.tt E7tt ÔEUtÉpoov 7tpoocímoov tautóv,
7CÔ>Ç OU Ôo0i)oEtat aÀ.oyov µf:v Ka0iotao0at tO cp\Â.o:n:om :n:aiÕía
ÕYla; Kai aÜtT\ µEv áiuí&11;íç Êcmv m\i \:rytoú:; ")..i]yt;ru.
5 § 53. Ait1ov µÉvt01 i.i1toÀ.aµj3ávoo tou 1tapaôÉÇao0at tliv Év1ri]v ouv-
tal;tv tà pfiµata ouK &.À.À.o n fi ti]v óµocp(l)viav "tiiç E1'.10Eiaç IÍlç 7tpÓç
tiiv ainanKi)v, OOtEP ou 7CapEÍ7CEtO toiç tE àppEVIKOiç2 Kai 0T]À.UKOÍ:ç·
Ôt' o Kal Év tji tu0EÍc;t 7tpocpaviJç Ti àKataÀ.À.T]À.Ó"tT)ç yivEtat Év t<!> oi
ãvôptç ypácpu, ou µiiv Év ainawcft· Év µtmi3áoE1 yàp to 7tpÓooo?tov
10 VOEÍ:tat tau y pácpEt, ãvlipaç ypácpei· àvaµtpto0Eioat oiiv ai 7tt<Í>oE1ç
Év iliimç cpoovaiç lhÉKptvav tó tE KatáÀ.À.T]À.ov Kai to áicatáÀ.À.T]À.ov. Ou
tou tOIOÚ'tOU fü: 7CapE7tOµÉvou Kat' OOOÉtEpov oxfiµa ouvÉj3atvE tO µEV
EtEpov cpuo1KÓttEpÓv 7COOÇ E:XEtv, À.Éyoo to Kat' ait1at1Ki)v, q>ÉpE Et7tEiv
ypácpei tà :n:ailiia, <Ílç Ei Kat ypácpei toUç :n:ailiaç · Kai É7tEl Év µEv
15 ti!> àpoEVtKii> OUx ai autat cpoovai, 'Y p ácp l!l yàp oi 711XWE.Ç, Év ÔE ti!>
oooEtÉP'!l tautóv, ií1tEp ~v àvaKÓÀ.ou0ov3, tji 7tpoç tiiv ait1at1Ki]v óµo-
319 <poovic;r; auvtpi:xov to axflµa ÔÚOÀ.T]7CtOV É7tOlEI tO cXKatáÀ.À.T]À.oV. - 'Eôcix9TJ
ãpa mi Ôt • iítt cXiarcóÂÂxjÀov mi Õt' iítt Ãm8áva.
§ 54. 'EÇijç />lltÉov Kai !tEpi -ríiç Ka00Ã.1Kijç ouvtál;E(l)Ç tÔ>V />11µát(l)V,
i\v 7tcXW i.i7CEÍÀ.T]<pa4 7toÀ.uµEpEotátT]v oiioav liEio0m ou µEtpiaç E7ttotáoE(l)Ç ·
1. ai tE yàp 7tapE7tÓµEvat iyicÀ.ÍOElÇ À.Óyov à7tatti)oouo1 "tiiç ouvtál;E(l)Ç,
icai 2. oi EV autaiç àvaµEpto0ÉvtEÇ :xpóvo1, icai 3. Ti ouµ7t11pE7COµÉvT]
ôu:í&mç, ivEpYT]ttrii oiioa fi 1ta0T]nKi). icai Ti µEtal;u toÚt(l)V 7tE7ttooKUia
µÉoT], ou 1tpoo:xoopoooa oiiliEtÉpc;r;, ical 4. tà iyy1vÓµEva 1tpÓO(l)1ta Év ti!>
Ka0ÓÀou fi µEpllCÔ>Ç fi OUÔ' OÀ.wÇ, Kai ! . EÍ a1taO\V oÚµq>(l)VOÍS ElOIV ai
10 liúo füa0ÉoElÇ, ií tE ÉvEpYT]ttK!i icai Ti 7ta0T]t1Ki), 6. tiva tE aiitéi>v 1tÀ.a-
yímç 0iu1 É1taptâo0m, ica\ 1tÓtEpov àô1aq>Óp(l)Ç fi icatà µEp1oµov tov
ÔÉovta tÔ>v 7tt<Í>oE(l)V. Eia\ Kai iiÀ.À.al iôtKÓtttpm ouvtál;Elç tÔ>v 7tpoKa-
tEIÀ.EyµÉYcov, (iç m"tà tO Émj3áMov ÔtaKp1w\iµtv.

320 § 5 5. 'H cX7tapɵcpatoç EyKÀ.101ç ÔtotáÇEtat 7tpÓç ttv(l)v EÍ EyKÀ.101ç


Kai EÍ oÀ.wç />iiµm:a tà à1tapɵcpata· tÍ yàp µii µâÀ.À.ov É7ttppfiµcmx
Éic /lriµát(l)V yEvÓµEva; Kai Elri âv tà ouVT]yopouvta ti!> À.Óy'!l 1:01auta.

1. npoaoírrwv Aac : suppr. Af'C. om. LCB.


2. cipp<vlKÔlS AB: cipa•vlKÔlS LC; demier mot dans le ms L (qui contient toutefo1s. au foi. 137. des
bribes de la fin du L III: cf. 432.7). La suite du texte repose sur ACB.
3. tv & Tii> ol&TlP'!' Tairróv, lln< p ~v civaK6>.ciú!ov ACB edd. : lln<p ~v civaK6>.ciu0ov, tv & Tii>
oi>8ETÉP'!' Tairróv Uhlig (approuvé par Maas 1912:10).
4. imfl>.1')1j>a ACB : !úlÃT)d>a Sylburgm~. Bekker. Uhlig.
5. aiiµcjiwvol ACB : avµq..ívw; coni. Uhlig (dans J'apparat).
LES LIMITES DE L'INCONGRUENCE 225

est plus régulier que :


doúra sésepen [II. 2.135]
[les bo;s (nt. pi.) est pourrip11.
52. {15 } On peut encore dénoncer le tour 11 s en partant des premiere et deuxieme
personnes: (318) s'il est correct de dire philoponoúmen paidía ónta [nous nous
appliquons (pi.), étant des enfants (nt. pi.)], et non *philopono paidía ónta [je
m' applique (sg.), étant des enfants], et pareillement à la deuxieme personne,
comment ne pas accorder que philoponef paidía ónta [litt. : il s' applique, étant
des enfants] ne tient pas linguistiquement? C'est ainsi qu'on montre quelle est
la phrase correcte.
53. {5} À mon a vis, !e fait que les verbes admettent [ici] de se construire au
singulier ne s'explique que par l'homophonie [au pluriel neutre] entre le cas
direct et l'accusatif. Comme cette homophonie ne se présente pas au masculin et
au féminin, l'incongruence saute aux yeux dans *ándres gráphei [des hommes
(masc., nomin.) dessine]; mais elle disparai! si on met l'accusatif, car alors, dans
ándras gráphei [(X) dessine des hommes (acc.)], la personne s'interprete
comme [terme] transitif { 10) de gráphei, et les cas, distribués en formes
particulieres, distinguent le congruent de l'incongruent. Cette distinction faisant
défaut dans !e tour au neutre, il se produit que le second tour, j'entends celui à
l'accusatif, est en quelque sorte plus nature\119: gráphei tà paidía est interprété
comme gráphei tous paldas [(X) dessine les enfants [autre norn de l"enfant',
masc., acc.)]. { 15) Mais du fait que, face à la différence des formes [de nornin.
et d'acc. animés, qui dénonce l'incongruence), disons dans *gráphei hoi paldes
[les enfants (nomin.) dessine], il y a identité [formelle) au neutre, ce qu'il y a
d'inconséquent [dans gráphei tà paidía], (319) la co"incidence formelle due à
l'homophonie [du cas direct) avec l'accusatif en rend l'incongruence difficile à
percevoir 120. Voilà donc pourquoi il y a incongruence et pourquoi elle passe
inaperçue.
2.1. La construction verba/e: questions à traiter (§ 54).
54. II faut maintenant parler, d'un point de vue général, de la construction
des verbes 121. Comme elle est três diversifiée, je me suis convaincu qu'il y a lieu
de s'y arrêter longuement. {5} Voici les points sur lesquels il faudra rendre
raison des constructions :
1) les modes qui affectent [le verbe];
2) les temps qui forrnent les subdivisions des modes;
3) la diathese, qui affecte aussi [le verbe], diathese active ou passive, et la
diathese moyenne, qui se situe entre les deux, sans se ramener à aucune d'elles;
4) les personnes qui s'attachent [au verbe], qu'elles soient représentées au
complet, partiellement ou pas du tout;
5) la question de savoir si tous [les verbes) sont compatibles avec les
{ 10) deux diatheses, aclive et passive;
6) quels sont [les verbes] qui demandent à être rattachés à des cas obliques,
et si le choix du cas est indifférent ou obéit à une distribution réglée122.
II y a encore d'autres problernes de construction, plus particuliers que ceux que
j 'ai énurnérés : nous les trancherons quant ils se présenteront.
2.2.1.1.1. Arguments enfaveur du statut adverbial de l'infinif ( §§ 55-56).
55. {320} À propos du rnode infinitifl23, certains12 4 hésitent à y voir un
rnode, et, plus radicalernent, à faire des infinitifs des verbes: pourquoi en effet
ne seraient-ils pas plutôt des adverbes issus de verbes? Voici !e genre
d'arguments propres à étayer cette these.
226 llEP! D'NTGru: r
1. Toiç irflµacnv iÇcxÍpEtoç 1 1tcxpÉ1tEta12 Ti ljlUXllCTl füá6Ea1ç, OnEP ou aúveat1
wiç futapEµ<p<Ítmç, Kcxl to Év àp16µoiç Kcxl 1tpoacímo1ç KcxtcxyÍvEa0m, &v
tílc; Ôlcxqiopâç ou1C itnixEv to à1tcxpɵqicxwv, 1Ccx60 Kcxl Ti éÇ cxutii>v
321 µEtcxÀ:11q16Eiacx µuo~ atEpouµÉVI'\ tfuv 1tp01CE1µÉvrov Kcxl tílç tfuv />11µátwv
iõfoç àitEPl..ií611. Ou yàp õfi YE ó µEtCXOXTlµcxnaµoç toÜ xpóvou Év téi>
ypácpE\V i\ ypáiilai ICCXL fo Ti O'\lVOOOCX 1itá9EOIÇ auváÇE1 to Pfiµcxtcx autà
1távi:wç Kcxl..Eia9m, iitEl tcxutov aúvEan tj\ µEtoxfi Kcxl ou pfiµcxtcx cxi
µewxcxí.
§ 56. nó0EV ÕÉ, Otl bnppfiµcxtcx; 2 . Kcx6ót1 Ey1CÀ.IOIÇ µev ô1á-
qiopoç ICCXtà a1ÍvtcxÇ1v toü cx\itoü 1tpoacímou oU3 1tcxpcxÃ.cxµpávei:cx1· ou yáp
qiaµEV ypácpE1ç MÇa1ç ~ ti tii>v to1oútwv µ fi 4 õuvcxµÉvwv 1tcxpcx-
À.cxµ~ávea6m, CÜ..À.CÍ5 cpcxµEV 6ÉÀ.E1Ç ypácpE\V, ava'Y\VÓXTICE\V ao\ÍÀ.E1.
"Iõ1ov õE: ~v É1t1pp11µátwv6 tO OUV pÍ]µcxa\ 1tapcxÀ.cxµpávEa0CX1 1tpOtCX1Ctl-
10 Kfuç i\ ln!OtCX1Ctl1Cfuç7 ' O!tEp 1tCXpEÍ1tEtO tqil ypácpElV 6ÉÂ.o>, 6ÉÀ.W ypá-
cpetV, <Í>:; Ei Kcxl 'Ei..l..11v1a-ii À.Éyco, À.Éyw 'EÀ.À.11v1a-ií. - 3 . Kcxl ooç
322 to ÉÂ.Â.!lV\a'tÍ 1tpoaÀ.cxpov tO )Éfw ooccxptÍÇE1 tOV /Jyyov, oÜtw to ypácpew
11poaÀ.cxPov to 9éi..co. - 4. Kcxi <Í>:; àô1cxqiopEi 1Ccxtà 11cxvtoç àp16µoü i:à
e
E1t1ppÍ]µcxtcx, oütwç ICCXt to ypácplllV 6ii..w i\ É Â. o ILE v. - s . Kcxl Ólç
àÕ!mpopEi Kcxtà tà 11póaw11cx, i:ll11v1a-ii À.Éyco, i:ll11v1a-ii Â.É'YlllÇ,
oüi:Cllç to rpácpElv 6ii..w, ypácpll1v 9él..Elç. - 6. Kal Ei a110 /l11µá-
tC11v fo6' OtE tà É111ppi]µcxtcx 11cxpáyucx1, Ólç cxuti!i ti!i ÉÂ.À.11 V\O'tÍ to
~ 11cxpá1CE1tm, ou 1CC11À.1ÍE1 Kcxl to y pá cp co 11cxpcx1Ccia0m téi> ypácpe1v,
ou µcxxoµÉvou tOÜ Õtcxqiópou xpóvou. 6.-úvatCX\9 yàp lCCXtà XPÓVOV to iitípp11µa
à11otEÀ.Eia6a1, 1Ccx60 fonv i\11wofiacx1 Krutl tfuv µEtoXíiiV, ElYE ti!i µE:v
10 ypácpco fiypácpcov 1tcxpámtm, téli fü: Éypcx11j1XTJ'YPá'l'cxÇ· ti!i yàp cxutiji
Â.Óycp Kal ti!i ypácpCll tÕ ypácpElv 11cxpa1CEÍana1, ti!i tE EYPª'I'ª to
'YPIÍ'!'a1.
323 § 57. 'A).).,' fot1v yc 11pOç taütcx qiáva1. Kal 11poç µE:v ti]v aúvtaÇ1v
toü 6ÉÃ.w ypácplllV 1Cal téàv to101Ítwv, <Í>:; ou1C Év téli 1Ca6ól..ou õíõotm
to 1Catà toÜ auto\> 11poacímou Õlaqiópouç EylCÀ.ÍOEIÇ µTi 11cxpcxÀ.cxµ PávEa0CXI.
qicxµi:v yàp iàv
ávaywcÍ>a1Ct1Ç 1tpÓallxe, iàv õ1aÀ.É'Yll mía-tpllcpE
5 amulÓY, 1tpoç ti!i µ11õf:
Év ti!i Ka0ól..ou ti]v t01aút11v a1ÍvtaÇ1v Õ!Í]1CE1v·
qiaµev yàp n:poa1poüµa1 ávaywÓ>alCE\V ICCXL lp\À.fu ypácpElv, ou µ nv

1. t~a[PfTOS A \pc?) C : t~aLptTW> A 8C(?)B.


2. trQPiTTETQL Uhlig (cf. 439,6, etc.) : TT11pá1m TQL ACB.
3. oii CB : om. A.
4. µ1\ c<•I)B : om. A.
5. ii>.M cjiaµEv A"" : ljlaµtv 5f AP'CB.
6. tTTLppi\µaniv AP<CB : tTTLPPTJµaT (T au-dessus de a) Aac.
7. TTpoTlllCTL<Ws li WOTlllmKWs AP<CB : -OLS' ... -<>lS' A"'.
8. Tc;i CB : TO A.
9. 8ÚVIITQL B : oii SÚVllTlll AC (dittographie du ov final de xpóvov).
MODES VERBAUX: L'INFlNillF 226

1. Les accidents par excellence des verbes sont la diathese de l' ârne - qui
est absente {5} des infinitifs - et la variation en nombre et en personne - que
l'infinitif ignore-: c'est comme pour le participe, {321} transposé verbal privé
des accidents en question, et exclu de la classe des verbes. Aussi bien ne suffit-il
pas de la variation temporelle gráphein / grápsai [écrire/avoir écrit], à quoi
s' ajoute encore la présence de la diathese, pour que les infinitifs méritent
vraiment l'appellation de 'verbes', puisque les mêmes accidents sont présents
dans le participe et que pourtant les participes ne sont pas des verbes12s.
56. {5} Maintenant, quels arguments invoque-t-on pour en faire des adverbes?
2. On ne construit pas ensemble des formes verbales de mode différent
rapportées à la même personnet26: nous ne disons pas *grápheis léxais [tu écris
(indic.) puisses-tu dire (opt.)] ni rien de ce genre, dont l'emploi est impossible,
mais nous disons bien théleis gráphein [tu veux écrire (inf.)), anaginoskein
boúlei [litt.: lire tu veux]. Or c'est le propre des adverbes de s'employer avec les
verbes, en se plaçant avant { 10) ou apres eux121 - et c'est justement le cas [de
gráphein] dans gráphein thélõ / thélõ gráphein [je veux écrire/écrire je veux],
similaire à hellenisti légõ / légõ hellenistí [je parle en grec].
3. De même que {322} hellenistí [en grec], en s' adjoignant légõ [je parle],
forme une phrase complete, de même gráphein [écrire] en s'adjoignant thélõ [je
veux].
4. De même que les adverbes sont totalement indifférents au nombre, de
même [l'infinitif] dans gráphein thélõ / thélomen [je veux/nous voulons écrire].
5. De même que [Jes adverbes] sont indifférents à la personne: hellenisti
légõ / hellenisti légeis [je parle/tu parles en grec], {5} de même [l' infinitif] dans
gráphein thélõ / gráphein théleis [je veux/tu veux écrire].
6. Si les adverbes sont parfois dérivés de verbes - voir justement le
rapport de dérivation entre hellênistí [en grec] et hellênízõ [je parle grec] -, rien
n'empêche qu'il y ait un rapport de dérivation entre gráphõ [j'écris] et gráphein
[écrire]. Quant à la variation temporelle, elle ne constitue pas une objection, car
on peut former des adverbes [de sens] tempore112s. D'ailleurs cette variation
s'observe aussi dans les participes, puisque (10} gráphõn [écrivant] est en
rapport de dérivation avec gráphõ [j'écris] et grápsas [ayant écrit] avec égrapsa
[j' ai écrit]; pareillement gráphein sera en rapport de dérivation avec gráphõ, et
grápsai avec égrapsa.
2.2.1.1.2. L'infinitif est la forme la plus générale, la moins spécifiée, du verbe
(§§ 57-61 ).
57. {323} À cela il est possible de répondre. Et d' abord, à propos des
constructions comme thélõ gráphein [je veux écrire], on ne peut reconnaitre
comme générale la [regle] qui interdit d'employer des modes différents à la
même personne; en effet, nous disons bien eàn anaginoskeis prósekhe [quand tu
!is fais attention], eàn dialégêi epístrephe {5} seautón [quand tu discutes
retourne-toi)129. En outre, une construction de type [verbe + infinitif] n'est pas
universellement valide; en effet, si nous disons bien proairoümai anaginoskein
[je prétere !ire], philô gráphein [j'aime écrire], nous ne disons pas *gelô
227 nEPI IYNTA::Eru: r

yEÂii> ypCÍqlttv oooi: a1CáÂ.Â.CD1 Â.éyttv, ÜltEp2 d icmà tov ÀÓyov ~v


tiilv bttppl]µcÍ't(J)V, ouic3 &v ~V tl4 ɵitoôcbv to tà É7ttppfiµcna5 E7tt pÍ]µata
cpiproSa.1. -
§ 58. "Eanv ouv
7
"tfiç <ruvtáÇE(J)Ç cxitía ÍÍÔE. T&v pl]µát(J)V
10 a µÉv Ea't!V t\µitEptElCttlCà 7tpayµát(J)V, É<p' éi ica\ ii Óptanicii EYKÀICHÇ
É7tEpEÍÔEtat ica\ ai Ú7tÓÀ.ot7t01, CÍ>Ç to ypácpCD, ÉpÍCJGCD, Miro· éi fü:
324 amo µÓvov 7tpoaÍpEatv ljlllXí\Ç ÓpÍÇEtat, ÉÀÀEÍ7tOvta tê/> itpáyµan, ÕJç to
8 t Â. CD , fXnW>µm, 7t p o 8 u µ.o ü µ.a t, éi ôii Ó>o7tEpEI KEvà Õvta ávcx-
7tÀ.l)poÜvtat tji toü itpáyµawç itapa6foEt, 07tEP ouic õXA.o tÍ ionv í\ to
7tpOKE͵EVOV áitapɵ<patov, YEVIKCÍltatov iccx6EOtÕlç 'tWV éiÀÀCDV pflµá't(J)V,
wç i.v toiç i:Çí\ç ÔEÔEÍl;rnx1, 8ÉÂ.m nEptitattiv, ~oÚÂ.oµ.cxt ypácpttv.
Tá "'/E µi]v áitEtÀ.fl<pÓta ôtà toü i.itaicoM>u6oüvtoç Óp1aµ.oü to itpâyµcx
áitpOOÔEí\ ica6EtOTIÍKEl ÕJç 7tpOÇ TIJV OÚvtaÇtv tWV aitapEµcpát(J)V' EylCEl-
µÉVOU yàp toÜ timnv .Év tê/> t ú 7t t CD 7tEptooàv tà ÉitáyEIV EtEpov
11:pâyµa, 'tÍmtCD ypá.pttv, o\i µfiv E:v tê/> 8ÉÂ.m ypá.pm.

10 59. Kcx6Wç t<pcxµtv, fonv "'/EVtlC(J)'tá'tfl i]6 t&v O.itapEµ<pánov i:yicÀ.101ç,


avayicaÍ(J)Ç MÍ7tOUOa 'tOlÇ 7tpOÔta7tOpl]6Et0l, < tolÇ 7tpOO<Íl7tOtÇ lCCXl >7 tê/>
7tapE7tOµÉVlfl àpt6µé/>, 0ç OU <pÚOEt 7tCXpÉ7tEtat tê/> pÍ]µatl, 7tapa1COÀ.OÚ-
325 611µa SE: yívEtat itpooCÍlit(J)v t&v µEtEtÀfl<pÓt(J)v toü itpáyµatoç. Autà
yàp tà itpâyµa EV ionv, tà ypácpt1v, to 7tEpt7tcxtEiv· 07tEp t\yywóµtvov
t\v itpoo<Ímotç 7tOtEi tfJl llEpWl'lliil, 'tO 7ttpu:atoüµ.ev, tà itEptitatoüatv.
Ouôi: yàp htivo a"-ri6Eoot1, Wç tà pí\µa ôE1Cn1Cóv E.onv itpoa<Ím(J)v·
7táÂ.tv yàp ÉK toü itapEitoµÉVou tà to10Ütov E7tE"'/ÉVEto· tà yàp µE'tEt-
Â.l]<pÓta 7tpÓO(J)7ta tOÜ 7tpáyµatOÇ ElÇ 7tp00Cll7ta avEµEpÍo6l], 7tEptltCXtÔ!,
ltEptltatEi'i' 1tEpt7tCX1:Ei. au'tO "/E µi]v ElCtàç ov 7tpoo<Ímwv ica\ apt6µ&v
<ruµ<pÉpEtat Ü7taotv apt6µoiç 1Ca\ Ü7tao1 7tpoo<Ímotç. - 'A),)." OOOE ljlllXliciiv
ô1á6Eotv tà pfiµa E7ttÔÉXEtat · itáÃ.tv yàp tà µEtEIÀflcpÓta itpóowita wü
10 itpáyµatoç Tfiv i.v aútoiç ôtá6Eotv óµoÀ.oyei ôtà toü pÍ]µawç · tà ÔÉ,
<Üç ouicÉn EyyEvÓµEva Év 7tpooCÍl7tOlÇ' ouôE: tà EV tOÚtotÇ E7tl"'/EVÓµevov
Mtá&tov tT); 'I'IJXÍl; óµoÀDyci. -

§ 60. "'lôt0v oiiv pÍ]µcxtóç E.onv ev


iôí01ç µEta<JXflµcxttoµoiç ôtá<popoç XPÓvoç Õtá6EoÍç tE fi9 EVEP'YT'ltticii ica\
ita!hitticii 1Ca\ fo ii µÉOfl' rov itávtwv µEtÉÀ.cx~EV tà YEV!lCCÍ>tCXtOV pí\µcx, À.Éyw

1. C7Ká>.Àw ApcCB : <CIÀW A•<.


2. lírr<p Schoemann : OTT<P ACB.
3. o!!K - EmpP1'Jµam A: om. CB.
4. TL Apcisl) : om. Aªc.
5. lmppiíµaTa AflC: om. Aªc.
6. T) Apc : om. A•<ce !.
7. TOLS' rrpoowrrois- Kal add. Sr.hoemann, Uhlig (cf. rature d'une douzaine de lettres daos A).
8. To B : TO µi-v AC.
9.1\ ev<P'Y'lTLKl\ <al rral1r}TLKl\ Uhlig: '1 rra&r]TLK'l Kat EV<PYTlTLKTl A <rature d'une lettre aprés
Katl. li EV<P'Y'lT•Kl\ li nal1r}T1Kl\ C. l\ <v•mnKl\ 1\ TTal1r}T1Kl\ B Bekker.
MODES VERBAUX: L'INFINmF 227

gráphein [je ris écrire], ni *skállõ légein [je pioche parler]; or, si [les infinitifs]
comptaient comme des adverbes, rien n 'empêcherait ces adverbes de se
rapponer aux verbes [sans restriction].
58. Voici quelle est en fait la raison de cette construction. Parrni les verbes,
{ iO} les uns incluent des actes sur lesquels prennent appuil30 l'indicatif et les
autres modf.J, par exemple: gráphõ [j'écris]. eréssõ [je rarne]. túptõ [je frappe],
tandis que les autres (324), privés de l'actel31, 'indiquent' seulement une
volonté de l 'âme, par exemple: thélõ [je veux), boúlomai [je veux],
prothumoúmai [je désire]: étant pour ainsi dire vides, ils sont complétés par
l' acte qui Jeur est juxtaposé - leque! n' est autre que notre infinitif, dont le statut,
comme il sera montré dans la suite, est le statut verbal le plus général: [5} thélõ
peripatefn [je veux marcher], boúlomai gráphein [je veux écrire]. Au contraire,
les verbes qui, du fait de l' 'indication' qui leur est attachéel32, component un
acte, n' ont que faire 133 d' être construits avec des infinitifs: en effet, Je 'frapper'
[túptein, inf.] étant inclus dans túptõ [je frappe], il serait superfétatoire de
rajouter un autre acte, par exemple dans *túptõ gráphein [je frappe écrire] -
mais ce n'est pas Jecas dans thélõ gráphein [je veux écrire].
59. { 1O} Comme nous !e disions, !e mode infinitif est le plus général 134, puisque
lui font nécessairement défaut les accidents dont on a vu plus haut qu'ils
faisaient prob!eme: <la personne et>l35 !e nombre - ce demier n'étant pas par
nature un accident du verbe, mais une dépendance {325} des personnes qui
prennent part à J'acte; car en lui-même l'acte est un: le [fait d') écrire, de
marcher, et c'est en s'associant aux personnes qu'il donne les [formes] peripatb
[je marche), peripatoúmen [nous marchons], peripatoúsin [ils marchent]. II
n'est pas vrai non plus que !e verbe [en lui-même] admette la personne:
{ 5} c' est ici encore par accident 136 que cela lui est échu en plus ; en effet, les
personnes qui prennent part à !' acte se distribuent en personnes
[grammaticalesl37) : peripatb [je marche), peripate'is [tu marches], peripatef [il
marche], mais [Je verbel38) Jui-même reste extérieur à la personne et au nombre
et peut ainsi se combiner avec toutes les personnes et tous les nombres. Quant à
la diathese de I' âme, !e verbel39 ne l' admet pas davantage: ici encore, ce sont les
personnes ayant pan { 10) à l'acte qui attestent, parle truchement du verbe, la
diathese qui est en elles; mais eux14o, dans la mesure ou ils ne sont plus1 4 1
associés à des personnes, n' attestent pas non plus les dispositions qui viennent
affecter leur âme.
60. Ce que !e verbe a en propre, c'est [d'exprimer], parles variations formelles
qui !ui sont propres, les différents temps, les diatheses active et passive, et aussi
moyennel42; or !e verbe !e plus général, je veux dire l'infinitif, a pan à tout cela:
326 tà àmxpɵq>awv, àtEi Ei'.itEp Tfl q>OOEl ~v àitapɵq>awv, itéix; tain:a itapEµ-
q>aÍVEl; "Ean yoüv àt1vofiam tà yEV1K<Íltatov Õvoµa Év 0ÉaE1 iôiq. Katay1VÓ-
µEVOv i1 Ko1vfl, [ouK]' f.v 1tt<ÍxrE1 'tfl itapEitoµÉvn. iv yÉvE1 tij> ôfovtl· tó yE µfiv
ÍÔlKcÍltawv Katayívea0m f.v 1tatprovuµ11cfl f.woíq. i1 Év Kt11t11cfl Kal Etl
taiç \moÀ.oÍ1to1ç · Kal ôil/..ov ot1 ouK iXv 0appitae1É2 nç q>ávm µfi d vai
Õvoµa ô µit EO'tlV lta'tprovuµ1KOV i1 KtTltlKOV ~ t1 tiàv \mo to aut03 dõoç
ltllttÓVtOOV. Toutcp ouv tij> À.Óycp itapaôe!;óµe0a 'tO op1a't1KOV pfiµa
Ka\ EUK't1K0v Kal fo •à imól..o11ta Ei'Õtj wu yEV1KoÜ i>Tiµatoç, ô ôfi ou
itávrroç O'tEPlÍOEtal 'tOÜ µfi Pílµa dva1, iàv µfi \mayopE\Jn4 tfiv ÍÔ1Kfiv5
10 ariµaaiav.
§ 61. "Eanv Kal oihroç f.it1ôei!;m. Ka0ól..ou itâv 1tap11yµÉvov àitó
nvoç àváÀ.ua1v E)(El tfiv itpàç 'tO itpro'tÓ't\litov µEtà À.ÉÇeroç tfiç <JT\µat-
327 vo'Ú<Jllç taU'tOV Tfl itapayroyfl. napà tfiv "Extopoç YEVlKlJV àitO'tEÀ.Et'tal
to 'EicwpíliTtç, <P Kal itpoayívetm to vióç, Kal Oià touw àvaÀ.uEtm
EÍç to "EIC'topoç vióç. napà to 'Y o p y 6 i; àitotEÀ.Et'tm to yopyÓtEpoç
itpoayivoµÉvou toü µâÂ.À.ov, ô ôfi 1táÀ.1v àváÀ.uaiv EXEl Eiç to y opyàç
µâÂ.Â.ov. napà 'tOUÇ 'íiinovç EµitEplEKtlKÓV t1 Ct1t0tEÀ.Eitai, 'tO imv,
ô ôfi 7tàÀ.1v àval..úetm Eiç to 'í=ovç avvéxov. Kal 1tEp1ooov iXv Etfl Eiç
to to10\n:o 7tapatí0ea0m· ôfil..ov yàp to EÍpflµÉvov. Kal ôfi itâaa fyicl..101ç
OUK dç WJ..o 'tl µnaÂ.aµ~ávEta1 i1 Eiç ànapɵq>atov µuà À.ÉÇeroç tfiç
CJTtµatVO'Ú<JllÇ taUtOv TÔ EyKÀ.ÍCJEl, OtE OÍÍ'tOOÇ q>aµÉv, KEp11tatÔI - Wp10áµflV
10 KEpmateiv, 11:ep11iatoiµ1 - Tt-i>!;áµTtv 11:ep11iateiv,iiepurám
Kpoaí:raÇa Keputa'tfiv. nfuç OUV OU ~ÍatOV 'tO tà CJ\lVEKtlK<Óta'ta
TÍiN émávrcav Pr!µfurov 7tEp1ypáq>av til; TÍiN Pr!µfurov Ewciiaç;

§ 6 2. Ou À.ÉÀ.11oµm ÓJç Év EtÉpo1ç auµq>EpÓµevóç t101 tfiv op1atlriiv


EYKÀ.1CJ1V 1tapEÔE)(ÓµflV Wç ltpOOtEÚouaav tfuv aÀ.À.rov. 'A)..I..' ouv YE Ti
15 àKp1~fiç i!;Étaa1ç tou À.Óyou KatTlváyKaae to µe-ra0fo0m, au'Y)(ropouµÉvou
328 EKEÍVO\l, cOç ÔEÓvtroç àito tfiç op1anri\ç ÉyKÀ.Íaeroç àpxóµE0a, oux Wç
itp<ÓTilç oÜOT\ç, ÓJç 01: ÉKq>avEatátTlÇ oÜ<JT\Ç Kal itoUfiç Kal ôuvaµÉVflÇ
ôiôá!;ai Kal tàç Éyy1voµÉvarj' auveµitt<ÍXfEtÇ Kal tà f.yy1vóµeva itá011 Kal
itapa:ya:ryáç, OUOE: tOU 'tOlOÚtO\l µa)(oµÉVO\l, Ka0o EV tOtÇ tOlOÚtOlÇ
ÉÀ.À.EmEatÉpa Ti àitapɵq>awç EyKÀ.101ç, e!ye Kal tà itprotÓ't\llta tfuv
À.ÉI:pilv f:v ü.ánovi mtayÍ=at üf..n TÍiN rrapu:ylJJYÍiN.
329 § 63. Oiµm ô[ Kal to '0µ11p11COV e0oç, EKCJtàv tfiç ltpoataKtlri\Ç
auvtá!;eroç' ÔEÓvtroç àv0uitaMá!;m tlJV àitapɵq>atOV Ey1CÀ.101v, ouoav
yEv1K!Ív, Eiç ~v Kal ilitíx011 éínavta tà iô1Kà µEtaÀ.aµ~avÓµEva. Oütroç

l. oi.o< ACB : suppr. Dudilh.


2. 0appiiofll Bekker suivant Sylburg: 8app11<m AB!. 6appJÍ"'l C.
3. TÓ ain"à ACB edd .. Maas (1912:12): ToloirTo Uhlig.
4. inrayop<~ Bekker: <nJvayop<~ A(<nJv sur une rature)CB.
5.n;v LcSucl\v ACB : fau1-il Lire plulôt nv' LfüKi)v •
6. E)')'lvoµtvas ... E)')'lvóµeva CB Bekker: <nevoµlvas ... <nevóµeva A Uhlig.
MODES YERBAUX: L'INFINmF 228

{ 326} si en effet il était vraiment privé par nature de toute connotation,


comment connoterait-il ceJaI43? On peut penser ici au nom le plus général, qui
se présente avec une acception propre ou commune, le cas qui lui échoit et Je
genre requis, tandis que Je plus spécifique se présente, lui, avec Je sens
patronymique, possessif ou {5) autrel4 4 . Or, bien évidemment, personne
n'oserait refuser d'appeler 'nom' ce qui n'est ni patronymique, ni possessif, ni
ne releve de la même espêce [scil. dérivée]. Suivant cette logique, donc, nous
admettrons que Ies verbes à l'indicatif, à l'optatif, etc., sont des especes du
verbe le plus général - ce dernier n 'étant absolument pas privé pour autant du
statut verbal au motif qu' il n 'exprime pas de {1O} signification spécifique.
61. On peut aussi faire la démonstration suivante. D'une maniere générale, tout
dérivé peut s'analyser en son [terme] primaire accompagné Q.'un mot (327) qui
a la même signification que la dérivationI45. Sur le génitif Héktoros [d'Hector],
on forme Hektorídes [Hectoride], qui comporte en plus l' [idée de] 'fils' (huiós),
et c'est pourquoi ce mot s'analyse en Héktoros huiós [fils d'Hector]. Sur gorgós
[terrible], on forme gorgóteros [plus terrible (comparatif synthétique)], qui
comporte en plus l'[idée de] 'plus' (mâllon), et s'analyse donc à son tour en
gorgós (5) mâllon [plus terrible]. Sur híppoi [chevaux], on forme un inclusif:
hippón [écurie], qui s'analyse à son tour en híppous sunékhon [qui renferme des
chevaux]. II serait superflu d'ajouter des exemples, car ce qu'on a dit est
évident. Or, justement, pour chaque mode, la forme en laquelle il se transpose
n'est autre que l'infinitif accompagné du mot qui signifie la même chose que la
flexion modale; par exemple, peripato Ue marche (indic.)] en hõrisámen
{ 10) peripateln U"ai indiqué' 146 marcher], peripatofmi [puissé-je marcher
(opt.)] en euxámen peripateln [j'ai souhaité marcher], peripátei [marche!
(impér.)] en prosétaxa peripateln [j'ai ordonné (de) marcher]. N'y aurait-il pas
quelque chose de choquant à refuser la notion de verbe aux formes qui, dans
tout Je verbe, sont les plus essentiellesI47?
2.2.1.1.3. Rang de l'infinitif dans la liste des modes (§ 62).
62. Je sais bien qu'ailleurs j'ai admis, en accord avec certains, que la
premiere place parmi les modes revenait à l'indicatifI48. Mais { 15) 1' examen
rigoureux de la question m' a contraint à modifier ma position. Je concede
cependant (328) qu'on fait bien de commencer [l'étude des modes] par
l'indicatif, cela non pas parce qu'il serait Je mode premier, mais parce qu'il est
le plus transparent, que ses formes sont nombreuses et qu'il permet d'enseigner
ou il y a colncidence, altération et dérivationI49. (5) Quant à la pauvreté
formel1e1so du mode infinitif, elle n'est pas incompatible [avec l'attribution à ce
mode de la premiêre place], puisque précisément l'effectif des formes primaires
des mots est inférieur à celui des dérivés.
2. 2.1.2.l. Lo.figure homérique infinitivus pro imperativo(§ 63).
63. {329) Quant à !' usage homérique qui, s' écartant de la construction à
l' impératif, lui substitue le mode infinitif, je pense qu' il trouve sa justification
dans le fait que l'infinitif est le mode général, en leguei se transposent, comme
on l'a montré, toutes les [formes modales] spécifiées. II en va de même pour la
yàp EXEI ical ii EltlO"'taÂ.nKi] oúvraÇtç' Tp~v 9ÚOVl xaípttv, 'tOÜ'tO
5 ÔlacpÉpouoa 'tf]ç '0µ11p1ici\ç ouvri0tíaç, Ka0o Ti µf:v t1tl 'to 1tpoo'taKnicov
cpúae.1 Ka-rcu.pÉpt:'tat, Kai olóv ti Eottv bt' airrflçl 'tà 7tpoataKttKà. napa-
Ã.aµ~ávtw, 1tpoof\mm2 µÉV'tOI 'tip Ôo0tvtl oxftµa'tl 'tOÜ Â.Óyou· OU µi]v
E.1 •o E\/ tji iit1o•aÀ.'t1itj\ auvtáÇE1 iiôúva•o w10Ü'tov 1tapaôÉÇao0m. "ExE1
yàp o°Affyo:, OÜto>.;.
10 § 64. E\1toµev OOç ávayKaÍmç Ti EU0Ela 'tiiiv KUpÍmv óvoµá'tmv 1tapa-
Â.aµ~ávum iiM.à Kat Ti ÔO'ttri\, ilv 1tEpt1tO\El'tat Ti toü Â.Ó'you oúvtaÇ1ç,
330 OU ÔuvaµÉVT"! 'ti)v !tpOCJ'taimidJv EyKÀ.tCJ\V 1tapaÔÉÇaa0m, áU' ouô' Õ:MT\V
ttvá. ~Ean yàp 'tip âtowaícp xaíptlV EV ta<p 'tO âtovúatE xaipt,
éí1ttp ouic iiôúvaw3 éyxmpfiom, E1tEi ii 1tpoo'tan11cii EyKÂ.101ç ica\ en Ti
KÂ.T\'tlicii 1ttiiia1ç i1tl 1tapoüa1 'tOlÇ 1tpoocím01ç oúvto'ttv, if> ôf: tà wü
Â.Óyou EltlCJ'tÉÂ.Â.E'tat Õ:!tEO'tl, ica\ au'tOÇ ôf: o EltlCJ'tÉÂ.Â.Cllv 1tap<i>v a1tOV'tOÇ
oÚv'taÇw 1to1t\ta1· Ti yàp tu0E\a tiiiv óvoµá•mv ÔÉÔE\K'tat OOç 'tpÍwv
fotlv 1tpoom1tov. 'EôdÇaµEv yàp <iic; ou 1tpootx<Í>pt1 Ti iv tú0tímç ávtm-
vuµ1idJ CJÚvtaÇ1ç, iv ÔtÍÇEt oi'ioa tiiiv 1tapóvtmv 1tpoocímmv· o 1tCÍÂ.1v
ouK EvEX<Í>PEl têji Â.Óy<p, Elyt áµcpÓ'tEpa 'tà 1tpóom1ta oiJx opmµEvá fottv,
10 tó 'tE toü i1t1otÉÀ.Â.ov'toç Kai to4 'tOÜ E1ttCJ'tEÂ.Â.oµivou. l:uvoúo11ç ouv
331 'tf]ç EUSdaç Kal rn 'tf\ç ôonri\ç Ka'tà to tphov 1tpoom1tov, ávárKTI 1tâoa
Kai tà auvraooóµeva Pftµma i::v 'tpÍ't<p icamyívta0m, Kai ouvtáooco0m
oiJK Ev õ:IJ..n yt:5 lt'UÍ:aEl i\ 'tfl rnJE~ -
§ 65. Tó yoüv6 1tpoKE͵Evov
pfiµa Eltl 'ti]v cu0tiav CJ\lV'tEÍVEl<Ev>7. 'kl:oUóMoç âtovuoícp xa1pÉtm
i\ Ka\ E'tl xaíPn8 i\ xaípo19. 'AM.'10 \va ÔÔlµEv 'tà 'tOÜ ÂÍ:fyou KatCÍMT\Â.a
dvm, EKElVO oacpÉotatóv Eo'tlV, on 'tol 1 Kmà 'ti]v Eú0EtaV µuÉÂ.a~EV toü
xaípEtv, oiJxi 'to Ka'tà ôoniciiv· iiv yc µi]v touvavtíov 1tpooxmpoüv1 2
têji i1t1CJtEÀ.Â.oµÉvcp to xaípc1v, <iic; ti Kal toiç úit' Oljltv auvoüaív cpaµcv
to xaipE, oiJx Éauto\ç 1tpoon0ÉvTEç to xaípo1µ1 i\ xaípm. Ou ôuva-
10 µÉvou oi'iv toii to10Útou 1tapaÂ.aµ~ávco0m áváyKTI 1tâoa Eiç 'to ycvucov
à1tapɵcpatov µctaÂ.aµ~ávEo0ml3 'ti]v aúvtaÇ1v, CJUVT10ÉCJ'tEpov Ú!taKouoµÉVT\Ç

1. airrí\s" Ponus : aln-õts ACB.


2. npocriiTTTaL - >.óyou texte obscur. Buttmann y voit une glose de ce qui précMe; Uhlig propose
d'améliorer le texte en lisant crà> Toii >.óyou.
3. oÍIK 1\SúvaTo CB Bekker (cf. 329.8): oUK T)8waTaL Apc, ou BúvamL A•c Uhlig.
4. To Aª<(?) : rature de 2 lettres Apc. om. CB Bekker.
5. yr Apc : om. Aaccs Bekker.
6. yow AC :y' ow B Uhlig
7. CJWTELVELEV Uhlig : CJUVT<lVEL ACB.
8. xalpn Skrzeczka: xalp<Lv ACB.
9. xalpoL B : xalpoLs AC.
10. <iAA' Uhlig : Kal ACB.
11. TO B : om. AC.
12. npooxwpoiiv Skrzeczka (1861:21•, sans Tà pace Uhlig): To npooxwpoiiv Uhlig. Tà rrpooxwp<'iv
e.
AB, TW 1TPOC1XWfllLV
13. µeoaXaµj3ávEo8o.t Uhlig: TTapaÀaµfJávEo6aL ACB.
MODES VERBAUX: L'INFINITIF 229
construction épistolaire Trúphõn Théõni khaírein [Tryphon à Théon, salut !,
litt.: Tr. à Th., se réjouir !], { 5} mais avec une différence par rapport à l' usage
homérique: chez Homere, la construction se ramene naturellement à un
impératif et on peut y employer l'impératif, [l'infinitif (?) 151) restant toutefois lié
à la figure de phrase concédée [au poete]; au contraire, il n'est pas possible
d' admettre la même [substitution] dans la construction épistolaire - en voici la
raison.
2.2.1.2.2. La construction épistolaire (§§ 64-66).
64. {10) Nous avons dit 1s2 que l'emploi du cas direct des noms propres
était nécessaire [dans la construction épistolaire]; mais celui du datif aussi: il
est appelé par la construction de la phrase, {330} qui ne peut admettre le mode
impératif, pas plus du reste qu'un autre. En effet, Dionusíõi khaírein [à Denys
(dat.) se réjouir !] a bien un équivalent dans Dionúsie khaíre [Denys, réjouis-
toi !], mais ce dernier [tour] n'aurait passa place ici, puisque le mode impératif
ainsi que le cas vocatif vont avec la présence des personnes 153; or celui à qui
[5} la phrase [de salutation] est destinée est absent et J'expéditeur lui-même,
bien que présent, use de la construction [qui serait celle] d'un absent (on a
montré que le cas direct des noms est une troisieme personnel54 ): nous avons en
effet montré1ss que la construction avec le pronom au cas direct ne convenait
pas, impliquant ostension des personnes présentes - ce qui est exclu dans le cas
de notre phrase, puisque aucune des deux personnes n' est visible, { 10} ni celle
de l'expéditeur ni celle du destinataire. Donc, comme on est en présence
(331) du cas direct et aussi du datif156, qui sont tous deux de la troisieme
personne, il faut de toute nécessité que les verbes construits avec eux soient
aussi à la troisieme personne et que la construction se fasse avec un cas qui ne
peut être que !e cas direct.
65. Le verbe dont nous parlons se rattache<rait> donc au cas direct: Apollonios
Dionusíõi khairétõ [Apollonios (nomin.) à Denys se réjouisse (impér. 3e pers.)],
(5) ou encare khaírei [se réjouit (indic.)] ou khaíroi [puisse se réjouir (opt.)].
Mais si nous voulons que la phrase soit congruente, une chose est parfaitement
claire: c'est la personne au cas direct, et non celle au datif, qui [doit] être partie
prenantets 7 de [l'action de] se réjouir; or c'est le contraire: cette [action]
concerne le destinataire, comme lorsque nous disons khaíre [salut !, litt.: réjouis-
toi !] aux personnes que nous avons sous les yeux, ce n'est pas à nous-mêmes
que nous appliquons un khaíroimi [puissé-je me réjouir] ou un khaírõ [je me
réjouis]. { 10) Faute, donc, de pouvoir employer cette construction, force est de
la transposer à J' infinitif général, en sous-entendant, selon I' usage, une
230
<fiç O'l>vtá/;ElllÇ <fiç ÀÉYEt i\ t~XHat, Tp~lllV 9Éwvt l..iyet xaípetv,
cnwií0wç mi ií).)w)v únaKOOOµoovI, ro;
KÔ!rnov àµ!pO'tiPflCJlV (O 28),

332 Ütt, ~povt~. 'El;mpÉtwç yE µiJv Kal téilv priµá'tlllV ai EyKÀ.Íoe1ç EXO'l>Otv
EyKE͵Eva irflµata, Ka9<Íl:; ÉlitíÇaµEV Otl Ev 'ti!> X«ÍpOtÇ eyKEl'tat to tiíxro9at,
Ev ti!> xaipE 'tO 1tpootáÇa1, QltEp µEtà tÔIV <Íltapeµqi<Ít(l)V 1tapaÀ.aµ~<ÍvEtat,
Orn,vím m1 <ai>2 tyic/..íoaç EÍÇ aimx µ=íllEvmL -
§ 66. To ôii ouv 4towaícp
xaípEtV Ei(Et o1iw1tápxov píjµá 'ti téilv !tpOKEtµÉV(l)V, qiÉpE tlltEtV to
~ i\ ÀÉyEt. ("01tEp owri9éottpov· íiw01av yàp 11poataKttKllltÉpav
\mayopEÚEt, < ii >3 Kal iv ÔE'l>tÉpotç 11poo<Íl7!01ç ounpwµE9a Tfiv EÚKnKiiv
7taprutEµ71ÓµE\Ut, o\íuoç qÓVtlllv m1 tfuv '0µT)ptKÔJv
ãvôpa µ01 Ewcrt, MoOOa (a !),
IO xaí:pE, ÇriVE (9 461),
µíjvtv ciet&., 9Eá (A 1) ·

Év9ÉVÔE yàp Kat 7tpOEtÂ.ÓµT)V qi<Ívat Ólç ávtl 11pootaK'ttKÔIV tà à11apɵqiata


11apEÍÀ.T)7ttat Katà tiiv totaÚtT)v aúvtaÇtv.) -
I.aqiEç yàp ott Ka\ ti!>
333 Ú7taKO'l>OµÉv<p irflµan 7tpO<JXlllpEt tà tíjç aútotEÀ.EÍaç · ou yàp Ti il;
à11apEµqiátou oúvtal;tç Kata KÀEÍE 1 '/..éryov, EÍ µli àva11À.T)p(l)6etri 1it. (l)V
.
à11apɵqiatóç Eott. To liii ouv ' 9émv 'Anol..l..wvícp xaípetv OÚK àv
Elfl aÚtotEÀ.ÉÇ, EÍ µfi, liiç EixoµEv, to auvu11àpxov ÉyKÉottO píjµa4. Kal
5 'tOOttÜ'ca µev 71Epl tíjç EinoiaÀ.ttKÍjÇ ouvtág.wç.

§ 6 7. 'ExoµÉvlllç pfltÉov Kat 11Epl 'tíjç ú11ol..oí110'1> auvtál;t(l)Ç tiiiv


à11apEµqiátlllv. To Sti ypáq>ttv, Sei ávayivcócnmv, XPTi q>tl..o-
Âo'f!iv Kal tà tOÚtOlÇ oµota oaqiEÇ Ott tíjç ÉmotaÀ.rncíjç O'l>vtál;E(l)Ç
ÔtaqiÉpEt. 'EKEÍVT) µEv yàp à11poolieiiç tiiiv 11poKE1µÉvwv µopiwv, À.Éy(I)
IO toÜ XP1Í Kat toÜ &i· Ti liE oú m>yKÀ.EÍEt füávotav xwplç toÚt(l)V, Sti
àvaytvcóaiceiv Tpúqiwva, Sei àicoúetv OO"ll, XPTt óµtl..eiv TpÚqtwvt.
Kal ti 11otE to 1101oüv i:onv iv µh tj\ t\moml..rncfl auvtál;Et to àKa-
tál..l..riÃov, éíl;tov Õtal..a~Eiv, 11poE'l>Kptvri6évtoçS yr:6 toü tmoútou, À.Éylll ôii
toü tív1 µÉpet ').iryo'I> imax6fioetm to XP1Í Kal to li E i IlEpl ti:iv Kal Év
15 ti!> 71Ept É111ppriµát(l)V àitattoÜvtoç toü À.Óyou il;E9ɵt6a· Kal vüv liE
ÉllltOµ(l)tÉp(/: xprioóµE6a qipáaEt OOEp toü taútov auµitapao'tÍjoat, EÜÀ.oyov
itroúµE\U1~tiJV11payµattíav m6ícrtao9m.

l. imaKoooµtvwv B : hraKoooµÉvwv AC.


2. al add. Lallot (cf. Uhlig apparat ad loc.)
3. ~ add. Skrzeczka (cf. rature de deW< Jeures dans A).
4.tyKÉOlTO f'liµa AJlC (folTO pí;µa surune rarure), l)IKElTQl /lfiµa CB.
5. 1TflO'llKplVf]0ÉVTOS CB : 1TpDOfl1KplVf]0ÉVTOS A.
6. y< Uhlíg : yàp ACB.
MODES YERBAUX: L'INFINITIF 230

construction avec légei [dit] ou eúkhetai [souhaite]: Trúphõn Théõni légei


khaírein [Tr. dit à Théon de se réjouir]. (L'usage connait bien d'autres sous-
entendus, comme dans:
kóptõn amphotéreisin [Od. 18.28]
[frappant des deuxissi,
{332} ou dans húei [il pleut], brontâi [il tonne].) Orles modes verbaux ont ce
trait distinctif d'inclure des verbes: nous avons montrél59 que khaírois [puisses-
tu te réjouir (opt.)] inclut 'souhaiter', khaire [réjouis-toi (impér.)] 'ordonner', et
ce sont ces verbes qu'on emploie avec l'infinitif quand les modes sont
transposés en infinitifs.
66. Ainsi donc la [formule] Dionusíõi {5} khaírein [à Denys se réjouir]
comporte, co-présenr1ro, l'un des verbes précités, disons eúkhetai [souhaite] ou
légei [dit]. (Ce demier correspondrait mieux à l'usage; il a en effet une valeur
plus proche de l'impératif, <mode que>, écartant l'optatif, nous employons
justement à Ia deuxieme personne, comme dans ces vers d'Homere:
ándra moi énnepe, Mousa [Od. 1.1]
[dis-moi l'homme, Muse],
{ 10} khaire, xeine [Od. 8.461]
[réjouis-toi, étranger]
m~nin áeide, theá [li. 1.1]
[chante la colere, déesse]161.
Voilà pourquoi j'ai pris le parti de dire que c'est en place d'impératifs que les
infinitifs sont employés dans la construction [épistolaire].) En effet, il est clair
aussi que c'est au {333} verbe sous-entendu qu'il revient d'assurer la
complétude [de la phrase], car la construction à l'infinitif ne donne pas une
phrase achevée si elle n' est pas complétée par les connotations dont elle est
privée162. Ainsi donc la [phrase] Théõn Apollõníõi khaírein [Théon à Apollonios
se réjouir] ne serait pas complete si elle n'incluait pas, comme nous l'avons dit,
le verbe co-présent. {5} Voilà pour la construction épistolaire.
2.2.1.3.1. Dei et khre n 'ont pas leur place dans la construction épistolaire
(§ 67).
67. II faut maintenant parler des autres constructions de I' infinitif. II est
clair que dei gráphein [il faut écrire], dei anaginoskein [il faut !ire], khri
philologein [il faut étudier] et les [tours] similaires difrerent de la construction
épistolaire. En effet, tandis que cette demiere n'admet pas les mots {10) comme
khri et dei, en leur absence l'autre construction n'exprime pas une pensée
complete: dei anaginoskein Trúphõna [il faut !ire Tryphon], dei akoúein sou [il
faut t'écouter], khre homilein Trúphõni [il faut parler à Tryphon]. II vaut la
peine d'expliquer pourquoi leur présence dans la construction épistolaire serait
cause d'incongruencel63. Mais il faut préalablement trancher la question de
savoir dans quelle partie de phrase seront rangés khri et dei. Sur ce point,
{ 15) nous nous sommes déjà expliqué, le sujet l'exigeant, dans le traité Des
adverbes164. Considérant qu'il est de bonne méthode de ne pas trailer notre
matiere incompletement, nous reprendrons ici, mais plus brievement, la même
présentation.
231 nEPI l:YNTAE:Eru: r

334 § 68. "H µi:v oilv OUVTIYOPÍa toü tà 1tpoicE͵Eva µópia E1t1ppfiµaw
dvat yÉvo1i:· âv to1aúi:11. 1. Ka0CÍltEp tiiç EÚKt1ri\ç ÉyKÀ.Í(JEC1lÇ EltÍ nvoç
auvtáÇEooç 1tP011YEim1 E1tÍpp11µa tó ti9t ica\ t\n\ tiiç 1tpoataicnicf\ç tó
Í1:fE., wmov tóv tpÓltov ica\ in\ tiiç ánapEµq>átou ÍTY'Íanm tó Xpfi ica\
5 "tÕ &i f:mppfpam. -

§ 69. 2. O\ifil yàp EKEiVÓ ttç oifiattm, <Ílç a'ÍlvÔEaµoí


datv, ica0ó oú auvÕÉoumv Elttq>opàv ttÉpou À.Ó'you, ÍÍltEp lô1ov auvÔÉaµoov,
eµq>aívouaív tE E!titaaw <Ílç ica\ to µ á /..a ii ãyav, ica\ fo f.v auv0ÉaE1
tota'Ílttl KatayÍVOvtal, f\ OÚ 1tapaKOÀ.ou8Et OUVÔÉaµOlÇ, Pftµam ÔE fi EntppÍ!-
µamv· cpaµi:v yàp á1tollíç, ~, á1ti\f..9ev, álllmtv· etXE ôi:
1o oüuo ica\ ti> á1t0Sei, àJtóxp11. -
§ 70. 3 . 'OµÓÀ.oyov ôi: icáKElVO, <Ílç tà
E1t1ppfiµam aúvtanv Ólaq>Ópotç 1tpocrcÍl!to1ç, aúvtat1v ô1acpópo1ç àp10µoiç,
KaÂ.éilç ypáApco ii ica\ ypáq>oµtv ica\ fo E1tl tÔlv i:Çijç 1tpoacÍl!tCJlv· tá
335 yE µfiv pfiµata cruµirÀ.110úvttm ica\ auµµnapaívE1 toiç 1tpoacÍl!to1ç, Tiµ tiç
ypáipoµar, úµeiç ypáq>ttt. Ou µ tiv to x p Ti 1ta\ to li fr xp ti yàp
'Ílµâç ypáq>tlV, XPfi ɵE ypÚq>ElV, ica\ llti ae ávay1v<Íla1CE\V, li E i
úµ~ lltal.Éyta9a1· ica\ t'.vtica 1táÀ.1v toü to1oútou µâÀ.À.ov E1ttppfiµai:á
5 ronv.-
§ 71. 4. Oúlli: yàp t\vov q>ávm óiç pfiµai:á Éanv ánapɵcpata,
otç napaicol..ou0ci to µfi dç áp10µov ôiácpopov 1tapal..aµpávea0m, to µfi
1tpoaôiaicpívt1v 1tpóaoo1tov, 1ttp\ cbv ica\ iv wiç 1tpoicnµÉvo1ç EKtt0Eíµt0a.
'Iôoi> yàp outt tà tiiç q>oovijç 'ÜltaicoÚEt iôuiiµata oÜtE tà tiiç auvtáÇEooç ·
iroiov yàp CÍltapɵcpawv dç E\ ôícp0oyyov ÀTÍ'YEt ii Eiç 11 ; ii 1tÓtE á1ta-
10 pɵq>ata Soo µttà irtoonicoü nvoç À.Ó'yov 1tapÍat11<Jtv; cpaµE:v ÔÉ yE li E i
1ttp11tattiv A1ovúa1ov· ica\ EVEKa toúwu ànoatiiaetm toü µep1aµoü
trov àiraptµcpátoov. Oü' µfiv 1táÀ.1v úiroataÀ.fiaEtm wiç À.011toiç pfiµaat,
ica0o irál..1v ávtÍKEttm to àóiáicp1wv npóaooirov ica\ iit1 ó µi] 1tapaico-
~ àp10µóç, O; fiv icotvO; ixirávtoov Pllµáwv.
15 § 72. 'A)J.: fot1 yt irpoç taüm cpávat. 1. Ei fonv E!ttppfiµata aut02
336 µóvov q>EpÓµtva E1tl à1tapɵq>cna, Ólç to ti'.9E rn\ EÚ1micà Kat to ã 'Y E
Enl 7tpO<JtaKttKcl, tÍ ÔÍ! ltOtE OU <J\Jµq>ÉpEtal tOlÇ Kat' EÚ9t\av 1tpO<JCÍl!tOIÇ,
roç iixE1 to d9t iym ypáq101µi. ti'.St ;, 11 tiç ypáq>oiµtv, ãyt ypá-
q>COµa3 fiµeiç , ãyt ypáq>ttt úµtiç ; Oúôi: yà.p fot1 cpávm Sei qw
ypáq>nv oúfü: XPii úµtiç "(páq>tlv, tijç trov E1t1pp11µátoov auvtál;Ecoç
to 1:01oüi:ov ouic t\µnoôiÇoúCJllç, ei'.9t úµeiç á1toúo1tt, ti'.9t úµ~ 9Eá-

1. ou µi)v rró.Àlv ÍITTOO'TaÀi)a<TaL ACB Uhlig (dans le texte): ou µi)v rrá>.iv urroTa'Y'\a<Tm conj.
Bekker (d' apres une annotation dans la marge de !' éd. de Sylburg. renvoyant selon toute probabililé à
une conjecture de Ponus). ou µi)v rró.Àlv KaTaTa'Y"IaETat conj. Skrzeczka (cf. A.128.12). Kal µi)v
rrá>.iv ÍITTOOTaÀi)afTaL conj. Uhlig (dans l'apparat).
2. ailTb Dudilh : ailTà AC. om. B.
3. ypá~·v e: ypacjxiµ•v A. ypá~fTOV B.
MODES VERBAUX: L'!NFJNITTF 231

2.2.1.3.2. Arguments en faveur du statut adverbial de dei et khrê (§§ 68-71 ).


68. { 334} [La these selon Iaquelle] Ies mots dont nous nous occupons
sont des adverbes peut s'appuyer sur I'argumentation suivante.
1. De même que le mode optatif peut se construire précédé de I' adverbe
eíthe [ah! si ... ], et l'impératif précédé de áge [allons !]165, de même l'infinitif
sera précédé des adverbes khre et {5} dei.
69. 2. Qu'on n'aille pas par ailleurs s'imaginerl66 que ces mots sont des
conjonctions: (a) ils n'operent pas la liaison conjonctive d'une phrase
subséquente, ce qui est Ie propre des conjonctions, et ils expriment une intensité
comme [les adverbes] má/a [três] ou ágan [trop]167; (b) ils entrent dans un type
de composition inconnu des conjonctionsl68, mais connu en revanche des verbes
et des adverbes : on dit en effet apo-dís / ap-ekhthés [par deux fois/hier
(composés prép.+adv.)], apêlthen / ápestin [il est parti/il est absent (comp.
prép.+vb.)]; or on a { 10) de même apo-deí [il manque], apó-khrê [il suffit].
70. 3. II est admis, encore, que Ies adverbes vont avec des personnes et avec
des nombres différents: kalós gráphõ / gráphomen [j' écris/nous écrivons bien],
et ainsi de suite aux autres personnesl&J, {335) tandis que les verbes, eux, sont
soumis à I'accord en nombre et en personne110: hêmeis gráphomen [nous
écrivons] / humeis gráphete [vous écrivez]. Or on akhrê hêmâs / eme gráphein
[il faut nous/moi écrire], dei se anaginoskein I humâs dialégesthai [il faut toi
lire/vous discuter]: autre raison de voir dans deí et khre plutôt des adverbes.
71. 4. {5} On ne peut pas dire non plus que ce sont des verbes à l'infinitif,
ignorant à ce titre Ia variation en nombre et Ia distinction des personnes, comme
nous l'avons exposé plus haut111. On voit bien que ni les particularités
morphologiques ni Ia construction ne cadrent [avec cette hypothese]: quel
infinitif, en effet, se termine par la diphtongue ei ou par ê? et depuis quand
{ 1O} deux infinitifs avec un casuel forment-ils une phrase? Or nous disons
bien: dei peripatein Dionúsion [il faut que Denys marche, Iitt. : il faut marcher
(inf.) D.] - encore une raison de ne pas classer [ces mots] comme infinitifs. Ils
ne feront pas davantage retrai te (?) parmi les autres formes du verbe, I 'obstacle
étant ici encore qu' ils ignorent la distinction des personnes et I' accident afférent
du nombre, traits communs à toutes les formes verbales.
2.2.1.3.3. Démonstration du statut verbal de dei et khrê (§§ 72-76).
72. II est toutefois possible de répondre à ces [arguments].
l) Si deí et khre sont des adverbes {336} qui portent seulement sur
l'infinitif, comme eíthe sur l'optatif et áge sur l'impératif, comment se fait-il
qu'ils ne s'associent pas avec les personnes au cas direct, comme c'est Ie cas
dans eíthe ego gráphoimi [ah! si moi (nomin.) je pouvais écrire !], eíthe hêmefs
gráphoimen [ah! si nous (nomin.) nous pouvions écrire !], áge gráphõmen
hêmefs [allons, écrivons, nous (nomin.)], áge gráphete humeís [allons, écrivez.
vous (nomin.)]? De fait, on ne peut pas dire *deí ego (5) gráphein [il faut moi
(nomin.) écrire], ni *khre humefs gráphein [il faut vous (nomin.) écrire]; or
avec Ies adverbes [eíthe et áge], rien n'empêche une telle constructionm: eíthe
humeís akoúoite [ah 1 si vous (nomin.), vous pouviez écouter !], eíthe humâs
232 nEPl IYNTA.EEru: r

<JU\ 'tO, tf9e uµ(àv áJcoúot· O a\rtà.:; '}Jyyoç Kat Éltt 'tWv OµOt(l)V.
§ 73. 2. "Ifüov jÍTjµÓ:'t(l)V 'tO Év 7tªP'!IX11µÉvo1ç xpóvotç ica\ xpóvov EÇ(l)9ev
11po0Ãaµf3ó:ve1v, ou µi)v É111pp11µÓ:'t(l)v· cpaµE.v aiiµepov ypáq>ro, ar}iE-
10 pov typa4P0V, 'tOU µE.v pftµawç 11pooÃaµf:ló:vov'tOÇ icat' ó:pxfiv XPÓvov,
•ou fü: É111ppftµa-roç cruvapxoµÉvoul. «l>aµE.v ÔÉ ye ôei ypácpetv ica\
EÔlll ypácptlV, ica\ 'tO µE.v ÉÕE1 xpóvov 11pooÉÃaf3ev oµoÍ(l)Ç til> EltÀEl
ica\ Eitv1n, tó ye µi)v ypácpElv ou 11pooeMµf3ave. Ka\ táxa to 11apa-
ic1vôuveuóµEVOv dvat É1tÍppTJµa EVÔE1Ç1v íicavfiv to\i dva1 />íiµa 11apÍoTIJotv,
15 to ôE: ypácpuv 11apeictvôuveueto Ei />íiµa ~v, 11ep\ oi> 11âoav àicpíf:lnav
337 Ei<JljveyicáµE9a Wç fot12 yevtic<.Íl'tatov tfuv iíJJwJv pTJµÓ:t(l)v. (Tipoç otç ica\
ô111A.aa1áÇem1, Oitep i'.ô1ov pljµÓ:'t(l)V, Wç iv •éi> yqpacpÉvat ica\ wiç
oµoÍotç .) 000( yàp ÉicEivó cpaµEV, <Ílç tà µfi 11poaetATjcpÓta Ka'tà 'tOVÇ
11ap'!IX11µÉvou; téi>v xpóv(l)v oU;c\ pftµatá Éanv, i11e\ ica\ ai ÉÇiiç iyicA.íaetç
ã11aam ou 1tpoaA.aµf3ávoua1v (µÓVTj yàp Ti Óp1amcft), àÃ.À' Éiceivo ~v
MTJ9Éç, Wç tà 11poaA.af3óvta pftµatoç µeptaµov u11ayopEÍJE1, U7tEÔEÍKWtO
ôE. icai to ixpíjv icai to Eõn 11poae1A.TJcpóta· otç icai Wç pftµaa1 alÍveattv
ànapɵcpata to xpíjvai ica\ to ôda9ai, ica9ótt ica\ cni\va1 ica\
ltVEia&al. -

§ 74. 3. 'AJJJ:i. icai EK téi>v tÓV(l)V EatlV amà KataÃaf3fo9m·


10 7tEp1a11âm1 'tO ôei oµOÍ(l)Ç til> ltÂ.ei. OU;c\ o\iv icai Élttppftµata 11ep1011âtat,
<Ílç to 7t E i, autti, 'tOU'l:Ei3; To 11péi>tov ti.cópta, 07tEp ou 11apEÍ7tEtO
338 til> ôei· to ÔEÍJtepov àvn11apaice1µivou4 to\i noü ica\ ett to\i oú ica\ CMDU

aúveat1 to 1t Ei, to d, to a u 'tE i, õ11ep ou 11apEÍ11eto 11àÃ.1v téi> ôei · ~


yàp Katà auvaÍpEOlV EK to\i ôiel, auvnp11µÉvov oµOÍ(l)Ç til> Mm ica\
/lia. ica\ 5 xht. 11péi>tov ôE. 11póa(l)11av exe1 to ôim Wç nvim.- •Hv ôE.
5 icàni to\i XP1Í n6 11á8oç 11apE11ÓµEVOV, Oitep EatlV eupfo9at ica\ E7tl ÉtÉpO\i
pftµatoç· toU ÔÉOl <7T1µaÍVOvtOÇ tO EVÔÉoµat, (Jl)V(l)VUµEi tO XPÔI KCtl
'XJ'ÚJ>, àcp' cilv ica\ to ÔÉoi; ica\ to :uifuç. Ka\ ôTi 11apEÍ7tEto til> X p m
11apay(l)yii <n>7 'tOU xpíjµt, WÇ cp11µÍ, àcp' oiJ tpÍtov 7tp00(1)7t0V XPfi<Jt
wç cp TI cr í' ÉÇ oti to XP1Í EV cl7tOK07tft cl7tEtEAEito oµOÍ(l)Ç til> 11apà
1O 'A'>UKpÉovn

339 aE. yáp <Pl1 Tapyft/...toÇ Eµµef...Eroç ô10KEiv (fr. 40 Bergk4).

1. awapxoµlvo" Sophianos : awapxoµ<võ A, awo.pxóµEvov CB.


2. EcrTL B : <l AC.
3. ne1 aVrel TOVT"E1 edd. : TIT) Q11TT) TOtrTEl A, no1 ªVTT'I TOO T e. TTÔl B.
4. <ivnTTapaK<LµÉvo" Egger: dVTl TTapaK<LµÉvo" AC (B ne donne pas Tà St:vTEpov -1Taptl1TtTo,
338,1-2).
5. Kal CB : om. A.
6. n Lehrs : TO ACB.
7. +i add. R.Schneider.
MODES VERBAUX : L'INFINITIF 232

theásaito [ah! s'il pouvait vous (acc.) regarder!). eíthe humon akoúoi [ah! s'il
pouvait vous (gén.) écouter !). Et le même raisonnement vaut pour les cas
similaires.
73. 2) C'est une propriété des verbes, mais non des adverbes, de s'augmenter,
aux temps passés, d'un temps externel73; nous disons: sémeron gráphõ /
sémeron { 10} égraphon [aujourd'hui j'écris/j'écrivais}, le verbe s'augmentant
d'un temps à l'initiale, tandis que l'adverbe a toujours la même initiale. Or nous
disons: dei gráphein et édei gráphein [il faut/il fallait écrire]: édei [il fallait] a
bien un augment, comme éplei [il naviguait] et épnei [il respirait], mais
gráphein [écrire (inf.)], lui, ne prend pas d'augment. Ou coup, voilà que le [mot]
qui risquait d'être pris pour un adverbe donne une preuve suffisante qu'il est un
verbe, {15} tandis que le statut verbal de gráphein risque d'être mis en
questionl74. Mais nous avons établi en toute rigueur {337) qu'il s'agit de la
forme verbale la plus générale. (Et un argument supplémentaire [en faveur de
son statut verbal] est qu' elle admet !e redoublement, qui est un trait propre aux
verbes: ainsi dans des formes comme gegraphénai [avoir écrit (inf. parf.)J.)
Nous ne disons pas en effet que les [mots] qui n'ont pas d'augment aux temps
du passé ne sont pas des verbes, puisque justement, dans toute la série des
formes modales qui viennent apres l'indicatif175, {5} seu) mode à présenter
l'augment, il n'apparait jamais. Ce qui est vrai en revanche, c'est que les [mots]
qui prennent l'augment indiquent par là [leur appartenance à] la classe des
verbes ; or on a montré que ekhren et édei sont des formes à augment. En tant
que verbes encore, ils ont aussi des infinitifs: khrenai et delsthail 16 [falloir (?)},
comme stenai [être debout] et pneisthai [être soufflé (? ?)].
74. 3) Mais on peut encore trai ter de ces formes en partant de l' accentuation :
{10) dei a un circonflexe comme piei [il navigue]. Cependant [dira-t-on], n'y a-
t-il pas des adverbes [en -ei] qui ont !e circonflexe - ainsi les pei [ou?], autei
[ici-même], toutel [ici]? Premierement [répondrai-je], ce sont des formes
doriennes, ce qui n' est pas le cas {338} de dei. Deuxiemement, pei, hei [ou
(adv. relat.)J, auteí coexistent avec pou, hou, autou qui leur correspondent [en
Koine], ce qui, à nouveau, n'est pas le cas pour detm; en effet, dei a été formé
par contraction à partir de déei, de la même façon que [pleí, rhef, khef à partir
de] pléei [il navigue], rhéei [il coule], khéei [il verse], et il a une premiere
personne déõ [j 'ai besoin] comme pnéõ [je respire]. {5} Quant à khré, il résulte
aussi d'une altération qu' on peut retrouver dans une autre forme verbaJe17B:
quand déõ signifie 'j'ai besoin', il a pour synonyme khro, khréõ (et de ces
[verbes] viennent déos [crainte (?)] et khréos [besoin]); or sur khro on a dérivé
khremi, comparable à phêmí [je dis], d' ou une troisieme personne khresi,
comparable à phêsí [il dit] - et de là on a tiré khré [il faut], par apocope,
comparable à [phê] chez { lO} Anacréon :
{ 339} se gár phe Targélios emmeléõs diskefn [fr. 40 Bergk 364 =
Page]
[car Targélios dit que tu lances le disque avec élégance].
233 nEPI l:YNT A:::EOI r

§ 75. 4. Ka\ tà µEv i:ilç cproviiç oiíi:roç icai:aotai:iov 1, tá yE µiiv iftç ouvi:á-
l;Wlç tjiô' ava1tÀTJpro0EÍTJ. âoicti Év\icfuç2 ouvi:áooto6a1 Õ!acpópo1ç 1tpoocímo1ç
icai àp10µoiç, pfiµa ica0totÓlç óp1onicóv· Oittp ou itapEÍitEi:o, ti i:iiv oiiv-
taÇ1v Ét..àµj3avE tiilv itpoolÍl!trov ica\ tiilv àp10µiiiv. "Eonv yàp to ôti
+.µãç ypá1pEiv [xov oiivi:aÇ1v i:oü ôei 1tpàç to ypá1peiv, ou itpàç to
Tfiâ;. Ka\ õià toiii:o á1tCÍvtotE Év tji toia1Í'tfl ouvtàl;t1 oüu itpóoroitov
óiaicpivt1 oUi:t Ô:p10µóv, Éitd c';i ouµcpÉpti:ai toútrov iot\v àitapɵcpai:ov,
340 icai õià i:oüi:o ou ouµµnatí0Etat tiP ou µnan0tµÉvcp3, ÀÉyro fü: tiP
<Íllapt111pátcp. -
§ 76. 5. "Eot1v yàp ica\ to ÓT\À.c>Úµtvov 1:010ütov. Tiilv
ouv y1voµÉvrov itpayµátrov H..l..t11tÉottpov àitotEÀo\lµÉvrov ii in1voµÉVTJ
itapá0to1ç tiilv itpoicatElÀE"fµÉvrov pTJµátrov itapEÃ.aµj3ávtto EÍÇ ÉvtÉÀ.Eiav
tiilv itpoolJicÓvtrov. Tà yàp ÔEi 1piÂ.oÂ.oyEiv to1oütóv ionv, btà
Â.EÍKE\ 'CO lp\Â.OÂ.OyEiV lp\Â.OÂ.oyéi>µEV, Ólç EÍ ica\ autiP tiP Â.tÍ!t E\
itpooxpTJoaíµt0a, oooEv f'.Ã.attov tà iftç o\lvtáÇEroç ivôtíi icataoníoEtat,
Â.riKE\ to 1piÀ.c>À.clyEiv +.µãç, Â.EÍ1tE\ to 1piÂ.oÂ.oyEiv ɵÉ, ica\ ouic
EotlV OotlÇ to À.µ lÍOEl cpávm to Â.EÍll:E\ ÉitÍp PT\IJ.a, iciiv rumpáic1ç "ªª' Eva
10 oXT1µanoµov ÉiccpÉpTJtal ílvtica iftç ouvoÚOT\ç4 ouvtáÇE<llç toü àitapEµcpátO\l. -
§ 77. AÜ'tT\ yàp ica\ µÓVT\ av ElT\ aitía toii µli EV i:oiç ÉmotaÀ.tlKOÍÇ
téàv àitaptµcpátrovS 1tapaÀ.aµ j3ávto0a1. Ei'.itoµtv yàp Ólç toiç to1oúto1ç
àitaptµcpáto1ç úitaico\lÓµtvóv iot1 to />iiµa to Â.Éyu ii ~ âiovuoíip
341 'A11:ollóJvioc; À.ÉyE\ xaipElV íj EÜXEta\· àoWta'tOV ót: itapaóÉÇao6a1
rucapɵcpatOV 000 O\lvtcXÇElÇ Óp!OtlKéiJv PT\IJ.cXtWV, ÉVÓÇ "fE IJ.lÍV' ica\ Ólà
tOÜtÓ cpaµEV 9wi ypácpE\V, ÔEÍ ypácpE\V. 'Ey1mµÉvou "fE µiiv ÉV tiP
.6.iovuoiip xaipnv toii Â.ÉyE\6 ii EÜxeta\ cXoUotatov to EltEvtESfivm to
Xp Ti ii 8Ei, ti µfi àitootaÍTJ ii f.11:1otal..uicii oiivtaÇ1ç, icp' ~ç Civ À.cl11tov
cpaÍT\µtv ôEi xaipE\V. "Al..l..roç tE !tpOO"fÍVEtat tiP E7t\OttÀ.ÀoµÉvcp to
xaiptlV, oUxl àqJÍcraxtal, Õ!ttp Év tiP ÔEl XaÍpElV tyyEvípeta1.

§ 78. 'EÇíiç PT\tfov ica\ lttp\ tiilv ouvtaoooµÉvrov itt<Í>otrov toiç à1ta-
p tµcpáto1ç. Ka\ itpiiltóv yt il;EtaotÉov Ei àÃ.T\0EÚE1 to àt\ aitianiciiv
10 autà itávtroç cpÉpto0at, Ólç iv tiP X p 1Í ica\ Ô Ei, XPii ãvayiVÚ>cncnv
âiovúoiov, ical toiç to10mo1ç. 'Hv µÉvw1 to àÃ.T\0tüov toü À.Óyou Ólç
OUK autà tà à1tapɵcpata itávtroç ainaniciiv à1tmtti, lttéixnv fü: tiiv
ica\ Év toiç óp1ot1 icoiç ica\ tji u1toÀ.oÍ1tcp ÉyicÀÍoti ouvtaoooµÉVTJV. "Eot1
yàp tà toii ÀÓyo\l OÜtroç exovta. -
§ 79. To XP1Í icai to ô ti ai'. na yíve-
15 tat ainanriJç itupa0Éotroç, ica0o pfiµata Õvta itÀ.ayÍav Ô:italtEÍ tiiv

1. KUTaaTaTÉOV Bekker (cf. A. 135.21): KaTaO"T<OV A.1TapLO"TÉOV e. Ka0LO"TÉOV B.


2. EVLKWs ACB Uhlig (dans le texte): 1'v&W, conj. Uhlig (dans J'apparat, cf. 340,7).
3. oÍJ JJ.<TaTL!l<:µ1h.•,i Bekker : awµrmn&µ<vw A, CJ1Jµµ<TaTL!l<:µitv4' CB.
4. owoÍl<n]S Aac(?J Bekker: OÚClTJS Arc(avec rature de 2 ou 3 lettres avam olíCJT)sJCB.
5. Twv àrraP<µ4>áTwv Uhlig: TO ànaplµ<j>aTOV AC. ª"ªP<JJ.4>áTOLS B.
6. MyEL edd. : MyELv AC!B 1•
MODES VERBAUX: L'INFINITIF 233

75. 4) Voilà ce qu'il y avaít lieu d'établir à propos des formes [dei et khre].
Pour ce qui est de leur construction, voici comment on peut régler la question.
[Def] semble se construire au singulierI79 avec différentes personnes et
différents nombres, alors que c'est un verbe à l'indicatif: ceei ne saurait se
produire si la construction [de dei] {5} dépendait des personnes et des nombres.
En fait, dans dei hemâs gráphein [nous devons écrire, litt.: il faut nous (acc.)
écrire], dei est construit avec gráphein, non avec hêmâs. Voilà pourquoi, dans
une telle construction, dei reste toujours étranger aux distinctions de personne et
de nombre: puisque le [mot] auquel il se rapporte ne connote pasiso ces
[accidents], {340) il ne saurait varier pour s'accorder à ce quine varie pas, je
veux dire avec l'infinitif.
76. 5) Voici en effet ce que signifie1s1 [cette construction]. Quand des actes en
cours sont incompletement accomplis, on a recours à l'apposition des verbes
dont nous parlons pour que soit achevé {5} ce qui doit l' être. En effet, dire dei
philologein [il faut étudier] revient à dire epei leípei tà philologein,
philologbmen [puisque faít défaut l'étudier, étudíons !]. Aussi bien, si nous
employions leípei [fait défaut] lui-même, dans: leípei tà philologeín hêmâs /
emé [nous/me fait défaut l'étudier], la construction n'en apparaitrait pas moins
fautive [qu'avec del)IB2; or personne n'osera dire que leípei est un adverbe,
même si les cas sont innombrables ou, { 1O} en raison de sa construction avec
I' infinitif, il se présente sous une forme unique.
2.2.1.3.4. Application au tour épistolaire (§ 77).
77. Voici une raison qui, à elle seule, interdirait d'employer ces verbes
avec les infinitifs du [tour) épistolaire: nous avons ditI83 qu'avec ces infinitifs, il
y avaít un verbe légei [dit] ou eúkhetai [souhaite] sous-entendu - Dionusíõi
{341} Apollonios légei khaírein ou eúkhetai [à Denys Apollonios dít/souhaite
(de) se réjouir] - ; or on ne peut admettre comme bien formée la construction
d'un infinítif avec deux verbes à l'indicatif: il n'en faut qu'un, et nous dísons
pour cette raison thélei gráphein [íl veut écríre], dei gráphein [il faut écrire]I84.
Mais alors, comme légei [dit] ou eúkhetai [souhaite] sont inclusIB5 dans
Dionusíõi khaírein [à Denys (de) se réjouir], on introduit une malformation en
rajoutant {5} khre ou dei - à moins qu' on ne fasse disparaitre la construction
épistolaire, pour autant qu'on dírait alors dei khaírein [il faut se réjouir). Du
reste Ie destinataire doit bénéficier du faít de se réjouir, et non en être privé, ce
qui se produirait si r on dísait dei khaírein.
2.2.1.4. J. l 'infinitif se construir ave e les mêmes casque l'indicatif ( §§ 78-79).
78. II faut maintenant parler des cas construits avec l'infinitif. Tout
d'abord, il faut examiner s'il est vrai que l'infinitif {10) se porte forcément sur
un accusatif, comme [il arrive dans les phrases avec] avec khre et def: khre
anaginóskein Dionúsion [litt. il faut !ire Denys (acc.), sei/. soit 'il faut !ire
Denys', soit 'il faut que Denys lise'], et dans les [tours] de ce genre. La regle
véritable est en fait celle-ci: l'infinitif par lui-même n'exige pas forcément
l'accusatif, mais il se construit avec le même casque l'indicatif et les autres
modesI86. La phrase en effet s'organise comme suit.
79. C'est khre et dei qui sont responsables { 15} de l'apposition de l'accusatif,
car, étant des verbes, ils exigent le cas oblique {342} correct - partageant ainsi
234 f!EPI l:YNfAEml: r
342 ôiouaav, 1m0o icai ãM.o1ç 1tÀ.EÍatmç Pilµaa1 to to1ou1:0 1tapT)icoÃ.oú0E1, to
i:1t\ 'YEVtritv cpÉpea0m fi Eltl ôottritv fi attlU'tllCTJV. 'n1 yàp À.Ó'ycp icai n
tou Ã.eh:u aúvtaÇ1ç 1táÀ.1v i:1t' aittanicnv cpÉpttm, Â.EÍne1 âímva,
Ã.eíne1 i:µÉ, toÚ'tcp tcj'> À.Ó'ycp icai to ô Ei i:1t' ainatiritv cpÉpttm, liei
ɵ É, liei aé- touw' yáp fot1v to icatáÀ.À.TJÂ.ov tou l..óyou, liei ɵe
U1COVE1V. Ou yáp, CÍlç Eq>aµEv, n t&v á1tapEµcpátCllV xpi\atç to tO\OUtoV
á1tattEl' !tpÓKE\tat youv n EltlOtaÀ.tlKTt aúvtaÇtç OUK OUOT)Ç aittatticfiç
ltUÍxn:mç. 'AÃ.Ã.à icai iv to\ç to1oúto1ç, iij>2 nEpuramv iílioµa1 icai
KEp1nai:eiv 9ÉÃ.o> ilnEp ypácpuv, i9ÉÀ.Et xo1µâa8a1 Ti nep1natEiV'
10 wv E1 nç ácpÉÀ.m tà auvóvta µópta icai 1tpoa0EÍTJ to li Ei, 1távtCllÇ inca-
ic~1 mi n ai'tltttlicfi, ôci nepuanciv, XPTJ liuxÃ.éyroila1.
§ 80. Ouxi oiiv icai tà áitapɵcpata o~ÔEv aittatnc'Í\v; Ou tTiv iv tcj'>
ica0óÃ.ou, áMà ri\v auµcptpoµÉVT)v3 i:v ta\ç UitoÃ.oÍ1to1ç ÉyicÀ.Íota1v, cplÀEi
Sé.cova, cpÍÀ.E\ Tp'Úcpwva, Éàv cp1Ã.n Tp'Úcpmva, icai oÜtCllÇ yívttm
15 4PT1al cptÀ.Eiv Tp'Úcpmva. "Ev0tv yàp icai ôúo aittat1icai 1tpoayívovtm
343 'tfi touMn auvtál;o. -
§ 81. ÍEv1icfiç µE.v yàp ica\ ÕOt1icfiç yÍvEtm aúv-
taÇiç, Otav 1táÀ.1v icai n ÚltÓÀ.ot!tOÇ EylCÀ.lO\Ç i:1ti 'YEVllCTtV cpÉpT)tat, áxo'ÚE\
Tp'Úcpmvoç, i\ i:1ti ôot1ici\v, ôíômo1 Tpúcpcovt, icai 1tÓ.À.1v i:1t\ t&v
ÉÇi\ç i:yicÀ.ÍotCllv, i:Ç &v 1tó.À.1v tà µttaÀ.aµf3avóµtva áitapɵcpata tauto
ávaÓÉXEta1, cpT1alv á.xoúew Tp'Úcpmvoç, cplJai.v li1lióvai Tpúcpmvi.
Otç t\ nç 1tpoa0EÍTJ to ôei, ixpEÀ.ÓµEVOç c:XvayicaíCllç to cplJaÍv, ica0CÍlç i:1tt-
ôeíÇaµtv, ltál..1v !tpOayEVÍ\OEtal icai n ainatticfi, óei Ó.1COVE1V Tp'Úcpmvoç
'AnoÀ.Â.Ólv1ov, ôei Épâv 9Émvoç ɵÉ, ôei ao1 Tp'Úcpmva xapí-
Çm9a1. -
§ 82. 'Fàv4 yàp i:1ti toÚ'tCllv ri\v ainatiritv incootÉÀ.À.E1v i0éJ..n5
10 ttç tji ôeoúan auvtáÇEt, óµóÃ.oyoç fota1 tji ÀE11toq ait1at11cft, ti oÜtCllÇ
cpaÍT)µEV, OEi 001 xapÍÇecr9a1, ÔEl <JO\l Ó.1COVE1V' 1távtCllÇ yàp Ult\Utticfi
Eat\V n UltUlCOUoµÉVT), ilv á1toÀ.af3rov ó À.Ó'yoç to f:autou tÉÂ.oç 1tapa-
otiioE1, É1tE\ Ei µ1J EÀt1tEv, eÔE1 to npootvtx9E.v ciiç i:v 1tÀ.Eovaoµcj'> ti\ç
Ultl<X'tlKÍÍÇ 1C<XtayÍvto9m, Ôci 001 xapÍÇi!a0at ɵÉ, ÔEl áKOVE\V <JO\l
15 âÚova.-

§ 8 3. ToútCllv oiiv tjiôE ÉXÓvtCllv, iàv i:iiç t\1toµEV to Pfiµa


q>ÚOEl cpÉpT)tal rn' ait1at11CÍ\v, ÀÉyCll to áltapɵcpawv, to TT)VlKO.uta icai
ôúo ait1at1ica\ 1tpoayívovtm, µ ía µE.v EK auvtáÇtCllÇ tou ô Ei icai Xp 'Í\,

l. TOÜTO - ªº' (343.14) om. e.


2. T@ B: TO A.
3. cruµcj>epoµtVT)v Ev Ta1; Uhlig (dans l'apparati: Eµcj><poµÉVT)v tv rn1s A Bekker. Uhlig (dans le
texto). ɵcj>EpoµÉVT)V B.
4. fàv Uhlig : Kliv AB.
5. <BülJ apc :éBlM:• a•c, eil<>.m A.
MODES VERBAUX: l'INFINmF 234

la condition d' une foule d'autres verbes qui se portent qui sur un génitif, qui sur
un datif, qui sur un í'accusatif. Ainsi, de même que leípei [il manque] se
construit avec un accusatif - leípei DíõntJ [il manque à Dion (acc.)], leípei emé
[il me (acc.) manque]l87 -, de même et pour la même raison dei se porte aussi
sur un accusatif- dei {5) emé, dei sé [il me/te (acc.) faut] -; et c'est là que
réside la congruence de la phrase dei eme akoúein [il me (acc.) faut écouter = il
faut que j'écoute]. En effet, comme nous l'avons dit, la construction à
l'accusatif n'est pas appelée par l'emploi de l'infinitif: c'est bien ce que
montrait tout à l'heure la construction épistolaire, ou il n'y a pas d'accusatif.
Mais il n'y ena pas non plus dans des phrases comme tôi peripatein hMomai
[litt. je prends plaisir au marcher (datif de l'inf. substantivé)], peripateín thélõ
eper gráphein [je préfere marcher plutôt qu'écrire], ethélei koimâsthai e
peripatein [(X) préfere dormir plutôt que marcherpss. {10) Si, dans ces phrases,
on supprime les mots qui vont avec l'infinitif et qu'on ajoute deí, il y aura
forcément un accusatif sous-entendu 189; ainsi dans dei peripatein [il faut
marcher], khre dialégesthai [il faut discuter].
2.2.1.4.2. Deux accusatifs construits avec un infinitif (§§ 80-87).
80. Est-ce à dire que les infinitifs ne connaissent pas [la construction à]
I' accusatif? [Ils la connaissent,] mais pas de maniere générale : seulement quand
elie va [aussi] avec les autres modes; ainsi phileí Théõna [(X) aime (indic.)
Théon (acc.)], phílei Trúphõna [aime (impér.) Tryphon (acc.) !], eàn philei
Trúphõna [si (X) aime (subj.) Tryphon (acc.)], et c'est ainsi qu'on a { 15} phêsi
phileín TrúphõntJ [(X) dit aimer Tryphon (acc.)]. De là vient que, dans ce genre
de construction, on peut même voir apparaitre deux accusatifs.
81. {343} En effet, un infinitif se construit avec le génitif ou le datif quand les
autres modes se portent aussi sur le génitif ou le datif: akoúei Trúphõnos [(X)
écoute Tryphon (gén.)], dídõsi Trúphõni [(X) donne à Tryphon (dat.)], et ainsi
de suite avec les autres modes ; or les infinitifs, qui transposent ces modes,
reçoivent à leur tour la même construction: {5} phêsin akoúein Trúphõnos /
didóntJi Trúphõni [(X) dit écouter Tryphon (gén.)/donner à Tryphon (dat.)]. Si
dans ces [phrases] on veut maintenant ajouter dei (moyennant la suppression de
phêsín [(X) dit]: nous avons montré qu'elle est obligatoiret9o), on verra aussi
apparaitre l'accusatif: dei akoúein Trúphõnos Apollônion [litt. il-faut écouter
Tryphon Apollonios (acc.) = il faut qu' A. écoute T.], dei erân Théõnos emé
[litt. il faut être épris de Théon moi (acc.) = il faut que je sois épris de Th.], dei
soi Trúphõna kharízesthai [litt. il faut te faire plaisir Tryphon (acc.) = il faut
que T. te fasse plaisir].
82. En effet si dans ces exemples on veut supprimer l' accusatif { 1O) de la
construction correcte, il faudra convenir qu'il y a ellipse de l'accusatif: si nous
disons dei soi kharízesthai [il faut te faire plaisir], deí sou akoúein [il faut
t'écouter], il y a forcément, sous-entendu, un accusatif - et il suffira de le
rétablir pour que la phrase présente sa forme complete (en effet, s'il n'y avait
pas ellipse de l'accusatif, le fait d'en ajouter un devrait faire pléonasmet9I): deí
soi kharízesthai emé [il me (acc.) faut te faire plaisir], dei akoúein sou
{ 15} Díõna [litt. il faut Dion (acc.) t'écouter =que D. t'écoute].
83. Dans ces conditions, donc, Iorsqu'un verbe - j'entends à l'infinitif - se porte
naturellement, comme nous l'avons dit, sur un accusatif, ators c'est bien deux
accusatifs qu'on verra apparaitre, l'un [appelé] par la construction de dei ou
235
E'tEpa ól: Éic tijç 'tOÜ á1tapEµcpáwu crnv'tál;Ewç, CÍlÇ (xe1 'tà 'totaÚ'ta, &i
Tp.va ótôáa1teiv àwvÍ>al.ov, óri at iµt np.âv.
344 § 84. "Ecm icai É'tÉpa croV'taÇ1ç ÓÚo aii:1at11eàç CÍ!tO'tEMlOOa, Om,víica
icai 'tà f;yicE͵Eva Pilµa'ta É1t' ait1anicàç cpÉpuai, ofov to ávayx:áaai,
'to ito1fiaa1, i:à Õµoia· cpÉpEta1 yàp Eit' ainat11C1Ív. 'AJJ,.à icai 'to U.Eiv,
U~pÍaat, tà 'tOÚ'tOIÇ Õµota· Écp' ~Ç W GUV'táÇEWÇ "(ÉvOl'tO áváyxaGÓV
jl.E ~píaa1 ae, mí11aov Tp.va qilÂ.Eiv 'AllOÂ.Â.<Óvtov.
f85. 'Eic ófi 'tWV 'tOIOÚ'tWV auV'táÇEwv ical 'tà áµcpÍ~oÀ.a yÍvEtat.
revucfiç µl:v yàp auvoÚ01Jç fi óot1icfiç eÜÀ.T11t'ta 'tà 'tou Àir{ou foi:ív, 1..i-
youa1 Tpúqicova à1to'Í>ttv 'A1toÀ.À.covíou, 1toí11aov Tpúqicova xapí-
aaa6cn 'AllOllcovúp· ou µfiv Év tcp
10 00; ôi t' Ep' iivôpa ü.riv (E 118),
(f'l)VÉ~ Ejl.E cplÀ.Eiv Tpúqicova· !tpOCJVEUOV yàp to a1tapɵcpatov àµ-
cpoi:Épatç ta'iç ainanica'iç o\Jic iµcpavfi ica0ÍCJ't1'1CJI tov Évepyoúvi:a icai tov
ÉvEpyo\>µEVCJV. -

§ 86. Tà µÉvi:o1 tijç ÓtaÀ.Úat(J)Ç o\Í't(J)Ç âv exo1. Ei'.1ttp


i:ic toú 1tÀ.ou1:Ei Tp'Í>cp<ov, Uyiaívt1 Tp'Í>cp<ov yÍvEta1 µtteÍÀ.Ti'VIÇ cpcroi.
15 Tp•va 1tÀ.outâv, À.Éyoua1 Tp'Í>cpmva uy1aívuv, ofiÀ.ov <Í>ç ICCll
É1ti téôv óµoíwv taÚ'tov yevfiaum. "Eat(J) yáp t1 9é<ov Ü~p1at àímva,
345 1tpoóiíl..ou ÕV'toç toú ú~píaavi:oç icai toú ú~p1a0ÉY'toç · i:Ç oi> icatà tfiv
a\Jtfiv Óta0ECJ\V µEtClÀ.Ticp0TÍCJEtCll À.ÉyOU(Jl 9Éfova U~pÍGC:1 àÍmva· !Cal
ÓfiÀ.Óv Ea't\V CÍJÇ to pfiµa !tpOOICEltal tfl 1tpotÉpc;t ait1at11cfl, TI ICCll I 1tpoCJÉ-
ICEl tO ICClt EU0t'iav, Tp'Í>q>mv Ü~plGE, l..iyoua1 Tpúqicova u~píaa1,
5 E1t1cpEpoµÉvou toú Ótatt0EµÉvou r.poac.Ílltou, cpÉpE Ei1tE'iv àúova, 9émva.
'Eic ófi 'tOU to\OÚtOU Ti !tpllltEÚOUCJ(l ainatllCTt µuà toú à1tapEµcpátou
1tpoaxmpiíat1 icai tf1 ÉVEPYT1tucji Ó1a0foe1, icai ti Ó>ÕÉ nç à1tocpaívo1to,
1tEp1qE1 Ó oupav0ç tiJv yfiv, ÉÇ oiJ yevf\aEtat Â.Éyoua1 'tOV oupavov
xepúxnv 2 tiJv yfiv, ica\ àva1taÀ.1v, !tEptÉXEl fJ 'Yfi 'tOV oupavÓv,
Io À.éyoum tiJv Tfiv 1tEplixnv tÕv oi>pavóv. -
§ 87. Kàice'ivo yàp
óµóÃ.oyóv fonv, õn Ti ÉvEpYT1nicii Õta0ea1ç 1tpotÉpa tijç 1ta0T1t1icfiç · tÓtE
yàp 1tÉ1tov6EV, ÕtE !Cal àvaÓÉOEIC'tCll tTJV ÉvEpYT1t1iciiv Ó1á0ECJIV, OOÇ "(E3 ICat
tà 'toÚt(J)V ànocpanicà óµoÀ.Oye'i. 'O yàp À.Éywv oi>ic E'.ót1pa àvaipE'i
tfiv npoicatápÇaaav Õtá0tmv toú óµol..o"fTÍaaV'tOÇ npoac.Ílltou tfiv na~tt-
15 iciiv ó1á0ta1v iv tcp óapfivm. Kai d toúi:o Ú"(1Éç, EÜl..oyov &v Etll to
1tpoax(J)poúv pfiµcx tf1 < 1tpotÉpç: >4 ait1amcii tiiv i:vtpYT1t11Cl\v ôtá0ECJ1v

1. fl Kal Uhlig : fl CB. KaL A.


2. trfp•txnv odd. : trf p•EX« A Oa séquence U ot (8) -Yíiv manque dans CB).
3. Ws 'Yf Bckker: WaTf AC!B'.
4. lTpoTlPQ add. Bekker (cf. déjà 1TpWT1J Ellebode: cf. n. 200).
MODES VERBAUX: L'INFINffiF 235

khrl, I'autre par celle de l'infinitif, par exemple dans dei Trúphõna didáskein
Dionúsion [il faut Tryphon (acc.) enseigner Denys (acc.)], dei se eme timân [il
faut toi (acc.) m' (acc.) honorer]l92.
84. {3 ~4} II y a encore une autre construction qui donne deux accusatifs: [elle
apparait] quand les verbes qu'elle contient se portent aussi sur l'accusatif, tels
anankásai [forcer], poiesai [faire] et verbes similaires, qui se portent en effet sur
l'accusatif. Mais c'est aussi le cas de verbes comme helein [prendre], hubrísai
[insulter], et similaires. Si on les construit [ensemble], on peut donc avoir
anánkasón {5} me hubrísai se [force-moi (acc.) à t' (acc.) insulter], poíêson
Trúphõna phileín Apollonion [fais Tryphon (acc.) aimer Apollonios (acc.))193.
85. Les constructions de ce genre donnent lieu à des ambigu'ités. En effet, quand
c'est un génitif ou un datif qui est avec l'accusatif, la phrase est facile à
comprendre: légousi Trúphõna akoúein Apollõníou [on dit Tryphon (acc.)
écouter Apollonios (gén.) = que T. (agent) écoute A. (patient)], poíêson
Trúphõna kharísasthai Apollõníõi [litt.: fais T. (acc.) faire plaisir à A. (dat.) =
que T. (agent) fasse plaisir à Ap. (patient)]. Mais ce n'est plus le cas avec:
{ IO} dàs dé t' ém' ándra helein [ll. 18.28]
[accorde +moí (acc.) + homme (acc.) + prendre],
ou avec sunébê eme philein Trúphõna [il arriva + moi (acc.) + aimer + Tryphon
(acc.)], car l'infinitif, en penchant versl94 l'un et l'autre accusatif, ne rend pas
manifeste qui fait l'action et qui Ia subit.
86. Voici pourtant comment on peut résoudre [cette ambigulté]. Si plouteí
Trúphõn [Tryphon est riche], hugiaínei Trúphõn [T. est en bonne santé] se
transposent en phasi { 15} Trúphõna plouteín / hugiaínein [on dit T. (acc.) être
riche/en bonne santé], il est clair qu'il en ira de même pour les constructions
similaires. Ainsi, soit [Ia phrase] Théõn húbrise Díõna [Théon (nomin.) a insulté
Dion (acc.)], {345) qui indique clairement qui est l'insulteur et qui l'insulté;
elle se transposera, avec maintien de la diathêse, en légousi Théõna hubrísai
Díõna [litt. on dit Th. (acc.) avoir insulté D. (acc.)]. II est clair que le verbe est
ajoutél95 au premier [mot à !'] accusatif, auquel il était ajouté quand il était au
cas direct: Trúphõn húbrise [Tr. (nomin.) a insulté] -+ légousi Trúphõna
hubrísai [on dit Tr. (acc.) avoir insulté]; {5} vient ensuite la personne qui subit
la diathêse, par exemple Díõna, Théõna [Dion, Théon (acc.)]. II suit de là que
c'est le premier accusatif196 qui, associé à l'infinitif, va se charger de Ia diathese
aclive, que l'on dise periékhei ho ouranàs ten gen [enveloppe le ciel (nomin.) la
terre (acc.) = Ie ciel enveloppe la terre] - d'ou l'on tirera légousi tàn ouranàn
periékhein ten gen [on dit le ciel (acc.) envelopper la terre (acc.)) -, ou
inversement periékhei hê ge tàn ouranón [enveloppe Ia terre (nomin.) le ciel
(acc.) =la terre enveloppe le ciel] - d'ou: { 10) légousi ten gen periékhein tàn
ouranón [on dit la terre (acc.) envelopper le ciel (acc.) = on dit que la terre
enveloppe le cieJ197).
87. II est admis, également, que la diathêse aclive est premiêre par rapport à la
passive: on n'est [objet] passif que lorsqu'on a reçu la diathêse active•9s. C'est
ce qu'atteste en particulier la négation de ces [diathêses]: celui qui dit ouk
édeira [je n'ai pas rossé] abolit la diathêse originaire [impliquée] par la personne
qui a atteste sa diathêse passive { 15) en disant "avoir été rossée"•99. Si cela est
juste, il parait logique que le verbe associé au <premier>200 accusatif marque la
236
Eµ(j)IXVÍÇuvl, Kai 'tiiv ôi:utÉpav 11apaA.aµ~avoµÉVTlV ainanKi]v iv 11á0e1
KatayÍvEa0m, i11Ei Kai ÔEÚtEpa tà 11álh, tíi>v ivepye1íi>v fonv, auvÉ~11
ɵE qnÂ.eiv 'AltOU.CÓV\OVº tolOVtO yàp iXv EtTJ, Éym q>\Â.Ô> 'Al'olló>-
20 vwv. mi õiµ.ov iJn 'tÕ wwüto imEp~Ú>v à:rnv, 'tÕ

346 00; ôi t' Eµ' IOOpa ü.civ (E 118)


[Ú>vÔE mv ãvôpaF. Kai 100<XÜtu µf:v 71Ej)l auvtóf,Emç w,. cina.pEµcpÓ:troV.
§ 88. 'AKoÂ.oú0wç pTJtÉov Kai 7tEpi téõv Ú!toÂ.oÍ11wv Éy1'Â.Íaewv, aíç
11apÉ!tE'tat à110 'tÍÍ>V É.V auta\ç ÔTJÂ.oUµÉVWV !tpayµátooV riiv 0fotv to\i
ovÓµatoç àvaÔEÔÉx0at. 'H µf:v yàp icaÂ.ouµÉVTl
ÓptC1t1Ki] 1'aÂ.E\tat Kat
cl:noqiatucfi3. Kai Õi\Â.ov Õtt Ko1víjç µev Éwoíaç ElXE'tO < 'tO >4 KaÃ.Eia0at
aiiriiv ànocpanKftvS' El'YE Kat 'tO àno<11aÍvEa0at Kai:à 11áC1TJÇ <PPáCIEWÇ 11a-
paA.aµ~ávei:at, à).)..à6 Kai E711ppfiµai:á nva à110<11attKà KaÂ.oܵEv· iôíaç
µÉvi:o1 iwoíaç EXEtat ii óp1ai:11'fi· ôtà yàp taÚTI]ç àitoq>a1voµEvo1 ópi-
347 ÇóµE0a.-
§ 89. "Ev0Ev yàp Kai oi 1'aÂ.oÚµEVOI ô1a~E~at(l)'tlKOt CIÚVÔEaµot
Kai i:n ainoA.oy1Koi auvtEÍvoua1v É11i i:aÚTI]v. 'Op1Çóµevm yáp <11aµEv
yÉypaq>a, Kai É111ô1a~E~ato\͵t:vm &n yÉypaipa Eiç EitÍi:aa1v i:o\i óp1-
aµoü7· 11poç ô àv0u11áyEi:at itáÀ.tv toútou Évavi:íov 1'atà a110<9aa1v Õ'tt
5 oü. 'A'JJJJ. Kai Eltt ainoÂ.oy11'íjç iwoíaç· Wç yàp Kai:a<11aaicoµÉvou i:oü8
nepmnâ> t'.iti A.fiµµat1 téi> totoúi:cp to ainiiiôEç auvi:ax0iíanm, &n m·
p11tatéil 1ewouµa1. ("011Ep ouK áÀ.TJ0EÚCIEt, d àvaai:p0<9fiv A.á~o1 tà 'tou
A.óyou, Õn 1ewouµa1 ltEplltatâ>. Kai Õi\Â.ov Õt1 ou ô1à i:ov óp1aµov
tov EyKE͵EVov toiç Pfiµao1v, ôtà ÔE to àKÓÂ.ou0ov i:o ÉK9 toii auvÔÉoµou
10 EyytvÓµEVOV, EltEt OOOV ÉJt' auto\ç i:à p1]µa'ta Kat ÍÔÍaV W.OCJÓµEVa Ôlà
i:óv ÉyicE͵EVov óp1oµov àÃ.TJ0EÚt:1· uvwµa1, 11Epmatéil.)

§ 9 o' :Eaq>Eç ouv


' Õtt icai EyKEtµÉVTJV ExEt 'tiiv Ka'táq>aa1v. Kai EVEICCX
toúi:ou to ical..oúµevov à110<11a ti icov É11ÍppTJµa, Wç iiv µaxóµt:vov tii \aÍ
icata<11áae1, E!tltpÉXEt i:i]v óp1onicfiv qicA.totv, 'íva riiv E'YICEtµÉVTJV icatá-
15 q>aotv ànoonían. oU ypáq>et, oi:i lttputaui · ou µi]v ei:1 'tiiv EUKtlKi]v
i\ itpootaicn1'fiv· oiiôl: yàp Ey1CE1tat Év taiç tmaútatç ÉyicA.íaEotv ii µaxo-
348 µÉVTl tji àito<11àoE1 icatá<11ao1ç, i'\v, Wç 11poeí11oµEv, auvÉ~TJ àvatpeia0m

1. eµcjlavl{nv B : eµcj>avl{<L AC.


2. Tóv& Tov dvSpa AC, Tóv& B: suppr. Lallot (cf. Uhlig dans l"apparat et ma note 201).
3. ciTTo4>aTL<l\ APCC: CÍTTo4>avn<l\ B (cf. Sch. De11. Thr. 400.24: 1\ ÓpLOTLl<1\ >..ty<TaL Kal
cirrocjlaVTL<l\). cirrap<µcf>a.TLICT1 Aªc (selon Beklcer; lecrure invérifiable selon Gunentag, Lallot).
4. TO add. Ponus.
5. ciTTocjlaTucl\v ApcC: cirrocjlaTLICT1 Aac. aTTocf>a.VTurl1v B.
6. dlli <al ETTLpP'iµaTá nva cirrocjla.TLKÔ. (AC Uhlig, R.Schneider : -cjlavTLKà B Beklcer. Buttmann)
KaÀOiiµ<v (AB : -<lTaL CJ ACB edd. : Buttmann et Schneider condamnent cette phrase. dans
laquelle ils voiem une glose malencontreuse entrée par accidem dans le texte; cf. ma note 204.
7. OpLoµoii Aaca : CÍpL0µoii APÇC.
8. KQTQ4>aOKDµÉ"VOU TOÜ edd.: ICOTacPaOKDµE:VO\J TO A, KQTO<Pó.OKDµE'V OÍ> Tà C. 4>á,mcoµEv ÕTL B.
9. tK Aªc: rayé Apc. om. CB.
MODES VERBAUX: L'INFINITTF 236

diathêse active et que le deuxiême accusatif employé soit passif, puisque aussi
bien les passions som secondes par rapport aux actions: ainsi sunébe eme
phileín Apollonion [litt. il arriva moi (acc.) aimer Apollonios (acc.)) renverra à
ego philô Apollonion [moi (nomin.) j'aime A. (acc.)). Et il est évident qu'il y a
une hyperbate dans :
{346) dos dé t' ém' ándra heleín [/l. 5.118]
[accorde + moi (acc.) + homme (acc.) + prendre = accorde-moi de prendre
l'homme)2Jl.
Voilà pour la construction des infinitifs.
2.2.2.1. Nom et valeurdu mode indicatif (§§ 88-89).
88. II faut maintenant parler des autres modes, qui se trouvent avoir reçu
une dénomination tirée des actes qu' ils exprimen1202. {5} Ainsi celui qu' on
appelle 'indicatif'203 est aussi appelé 'énonciatif' (apophatike); il est bien
évident que cette appellation d"énonciatif renvoie à une notion non spécifique,
'énoncer' pouvant s'appliquer à toute espêce d'expression - n'est-il pas même
certains adverbes que nous appelons apophatiká [négatifs] ?204 C'est à une
notion spécifique, en revanche, que renvoie l'[appellation d'] 'indicatif', car,
lorsque nous énonçons à l'aide de ce mode, nous 'indiquons'.
89. { 347} De là vient que les conjonctions que nous appelons 'confirmatives ',
ou encore 'causales', se rattachent à ce mode. En effet, pour 'indiquer', nous
disons gégrapha [j'ai écrit], et pour confirmer hóti gégrapha [que (oui) j'ai
écritpos, qui sert à intensifier l"indication' et à quoi on peut opposer la réplique
négative hóti ou [litt.: que non]. {5} II en va de même quand hóti a le sens
causal: c'est en tant que peripatô [je marche] est une affirmation que, sur une
telle prémisse, on pourra construire la causale hóti peripató kinoúmai [parce que
je marche, je bouge]. (Mais cette phrase cesse d'être vraie si on en intervertit les
[termes]: hóti kinoúmai peripatô [parce que je bouge, je marche]. II est clair que
cela ne tient pas à l"indication' contenue dans les verbes, mais à la consécution
qu'exprime la conjonction: {10) pour ce qui est des verbes, pris en eux-mêmes
dans un emploi autonome, leur vérité dépend de l "indication' qu' ils
contiennent: kinoúmai [je bouge), peripatô [je marche)206.)
2.2.2.2. L'indicatif s 'oppose aux autres modes par une négation spécifique
(§§ 90-93).
90. II est donc clair que l'indicatif contient l'affirmation. Et c'est pour
cela que l'adverbe appelé négatif [sei/. gr. ou], en tant qu'il est incompatible
avec l'affirmation naí [oui), se joint au mode indicatif pour éliminer
l'affirmation qu'il contient: {15) ou gráphei [il n'écrit pas], ou peripatei [il ne
marche pas]. Mais il n'en va plus de même avec l'optatif ou l'impératif, car ces
modes ne contiennent pas {348} !' affirmation incompatible avec la négation et
qui se trouve abolie, comme nous l'avons dit, par la négation ou. Quant à la
237
uno 'tfiç oií ànocpáoeooç. .à1' 01:1 µÉv-ro1 Ti µ Ti à1tayóprno1ç É1tl tàç
1tpoe1p11µÉvaç FyKÂ.ÍoE1ç o\lvtEÍvE1, ev •iii nep\ autfuv eipnoetm· cpaµf:v
yàp µfi yívman, µfi yvoí11c;, µfi 'Y"~ . -
§ 91 . Xpfi µÉv-ro1 voeiv ot1
OOOE enl tTiv ànapɵq>a'tOV O\lvtEÍVEI Ti o ü ànÓ<pao1ç. oul>[ yàp fü' aU-
-rijç '[\ Ka'tmpáoKE'ta\. 'Ev yàp 'típ oi> l>Ei yf)átpetv 1tál..1v to Óp!OtlKÓV
Eot\V iriiµa 'to à1tocpaaKÓµEVOV, "/J:yw 'to 1) El i\ XPfi, ciiç d Kal "/J:yo1µEV
ou Ã.eiu1 -ID 111.Â.oÃ.oyriv. Kal ô1à 'tfiç -roiaÚ'tT'IÇ awTáÇeooç ã.pa l>É-
ÔE11ra11 0n tó XPfl teai tó &i óp1cmKà ~ata. -
§ 92. 'OµÓÂ.oyov I>' O'tl
10 Kai Ti KaÂ.o\lµÉVTl UnO'taK'tlKi] EyKÂ.IOIÇ' O\lVT'IP'tlOµÉvT'l I oÍç UnO'tÉ'taK'tat, -rftv
EK -roÚ'toov l>úvaµ 1v àval>eÇaµÉVT'I ànpooôci\ç yEVÍJoEtm 'tfiç oü ánocpáoeooç.
Me'tà youv tTiv 'tOÚtCllV 0Úvto:Ç1v oÍóv '[[ nál..w Eo'tiv auriiv <Íltocpaivea0m,
Éàv 9éÃ.nc; OUK avaywcóoxCD i\ OUK âvayvcóooµai, Kai µáÃ.1atá YE
E:ni E:veotéiitoç Kai µÉUov'toÇ · fü' 01:1 yàp o\ 1tapcpxrtµÉvo1 ou napa-
15 ÀaµJXMivta1 bíl imoimmKOiç, Ev up iôiq. ltEpi cMôJv npTpEtaL
349 § 93. 'H &Ti o\iv 1tp0Ke1µÉV!l óp1onKi]3 eyKÂ.101ç 'tfiv EyKElµÉVT'lv 1Ca'tCÍq>ao1v
ànof3á/..l..o\laa µe6iota'tm 1Cai 'tOU 1CaÂ.Eio6m óp1on1Cii. Eiç yàp
E:1tepCÓ't1101v téiiv npayµáToov E:yxoopei, Tivi1Ca cpaµev yéypa11ac; ; 1..E-
MU.11xac;; Kai d µ[v µi] E111 'to 'to1ou-rov áÃ.119Éç, q>aµev oií · Ei ôe
áÃ.119Ec; ei'.11 'to yeypacpE:va1, q>aµi:v vaí. Kai oü-tooç4 Ti E1tEp<Ímla1ç5 àva-
1tÃ.11poo9eiaa ô1à -rijç 1Ca'tacpáoeooç U!too'tpÉcpe1 eiç 'to EÍva1 óp10nKti. -
Kai µeyia'tTI âv Elll EvÔe1Ç1ç 'tOU 'tOIOÚ'tO\l '[Q ea0' O'CE típ vai µfi XPíi-
a0m µopicp, Pflµan I)[ típ aÚ'típ ô1' Óp1o't1Kí;ç npoq>opâç, ciiç <Xv FyKE1µÉV1"1Ç
10 Tí;ç Katacpáoeooç · 1tpóç yàp tó ypcÍqlE\c;; 1Cat' EltEpCÓ'tT'laÍv q>aµEv ypáqlm,
i\ Katà f3ef3aiooo1v 'tou óp1oµou, Ô\lváµE1 ÔmÂ.ao1áoavtEÇ 'ti'\v Ka'tácpao1v,
vai ypáqlm. OÜ'tooç EXEI Ka i To

vai ôTi 11XÚllÍ YE 1llÍvla, yÉpov, m'tà µoipav Eruw;


(e.g. A286),

ouK à).iryo\l tou 'to10Ú'to\l Õvtoç, Ei'.yE t\v 'toiç 1tpo1CE1µÉvo1ç 1tapeo-riioaµev
350 Ot\ ltOÀ.Â.álCIÇ tà iaoÔ\lvaµouvta 1tpoaaUiiÃ.Cllç6 ti6E'tat ElÇ 1tÂ.EÍova eµq>aa1v,
<iiç 'to táxu>v m:puaítf:l 1Ca 1 µâU.ov i:ávov nepuaítf:l.

1. aW!JPTLaµEVT) A: aWT)pTIJILÉVT) CB.


2. tv ACB : Uh!Jg préférerait tlj>' (au sens de 'apr~s·; voir n. 213 ).
3. bp<C1TUCTJ B Bekker: ti bpLCJTUCTJ AC' Uhlig, suppr. Maas (1912:13).
4. oVTws Apc: 1lv<TaL oliTws AaccB.
s. f1T<flÓJT'tlaLs A"CB: im<pW~LS Apc.
6. 1TpooaÀÀTJ>.ws' A : "pós- cl.ÀÀTJÀa C, 1TapaÀÀÍ)ÀwS B Bekker, Uhlig.
MaDES VERBAUX: L'INDICATIF 237

raisan paur laquelle c'est le prohibitif me


qui s'attache aux mades en questian.
nous l' exposerons quand nous parlerons d' eux207; nous disons en effet me
gínõske [ne connais (impér.) pas], me gnoíês [puisses-tu ne pas connaitre (opt.)],
me gnôis [ne connais (subj.) pas)208.
91. II faut observer par ailleurs que {5} la négation ou ne s' attache pas non plus
à I' infinitif, car ce made non plus n' affirme rien. En effet, dans ou dei gráphein
[il ne faut pas écrire], c'est encare le verbe à l'indicatif qui est nié, je veux dire
dei ou khre [il faut], camme si nous disians ou leípei to philologeín [l'étudier ne
manque pas]. Voilà dane encore une construction qui montre que khre et dei
sont des verbes à l' indicatif209.
92. C' est chose connue { 1O} encore que le mode appelé subjonctif
(hupotaktike), dans la mesure ou, formant combinaison210 avec les [mots]
auxquels il est subjoint (hupotétaktai), il reçoit leur valeur2 11, n'admettra pas la
négation ou. Aprês le syntagme subjonctif, en revanche, il est à nouveau
possible de l'énoncer, tout spécialement avec le présent et le futur [de
l'indicatif]: eàn thélêis, ouk anaginóskõ I ouk anagnósomai [si tu veux (conj.
eán + subj.), je ne lis/lirai pasp 12; la raison pour laquelle les passés ne
s'emploient pas avec213 des subjonctifs, nous la dirons dans la partie réservée à
ces demiers.
93. {349} Maintenant, si le mode indicatif que nous étudions se défait de
l'affirmation qu'il contient, il perd aussi l'appellation d'indicatif21 4 • II en vient
en effet à interroger sur les actes quand nous disons gégraphas? [tu as écrit ?],
lelálêkas? [tu as parlé ?]. Et si la chose n'est pas vraie, nous disons oú [non]; si
au contraire {5} il est vrai qu' on a écrit, nous disons naí [ oui]. Ainsi
l'interrogation, complétée par J'affirmation, redevient ufl indicatif215. Et la
meilleure preuve qu' an puisse donner de ce que je dis, e' est que parfois, au lieu
de se servir du mot naí [oui], on reprend le même verbe à la forme indicative, en
tant qu'il contient l'affirmation: ainsi, à grápheis? [tu écris ?], nous répondons
gráphõ [j'écris], ( 10} ou, pour confirmer l"indication' en redoublant
virtuellement l'affirmation, nai gráphõ [oui j'écris]. C'est ce qu'on a dans:
nai de tautá ge pánta, géron, katà moíran éeipes [Il. l.286, al.]
[oui, vraiment, tout cela, vieillard, tu l'as dit comme il faut].
li n' y a rien là d· irrégulier puisque, comme nous l' avons montré plus haut,
{350} des [morphêmes] de même valeur sont parfois ajoutés l'un à 1'autre216
pour accroitre l'expressivité: ainsi, à côté de tákhion peripátei [marche plus-
vite], on peut avoir mâllon tákhion peripátei [litt.: marche davantage plus-
vite].
238
§ 94. 'Oµoíwç fü: 1m\ ii ruKnicii Ey1CÀ.101ç àito tíiç y1voµÉV11Ç Euxiiç
1Catà itapcryoryfiv tfiç tl.ftoewç' E-ruxev. < ... >2 ei <JÚvEottv tà3 tíiç eUxiiç f:-
it1ppiíµam =1xwta·turo,
ai'0' EyW, ;(ptXJOO'tÉ<pav' 'A<ppoÔÍta,
'tÓv& Wv !IÓÀ.ov i..axoí11v (Sappho, fr. 9 Bergk4 ),
ai'0' OÜTmç E:rcl Jtâm x&Dv 'tEÀÉOE1' 'AyaµÉµvwv (6 178}

1Ca\ µftitote tà tíjç ouvtáÇewç 00ÇE14 1Catà itapoÃ.iciiv ExElV tà ouvóvta


10 É7tlppftµata, 1Ca0o iJ EylCÀ.\OlÇ Ôuváµe1 EylCE͵EVOV ExEl to EiBE. ('Eit\ µf:v
351 yàp toü Ei'.6e: iypave. Tpúcpmv, d6e ü.áÂ.TIOE 1Cai Éir\5 t<Ílv to1oútwv
OÍjÀ.ov Otl Év tíf> OÉovtl 7tapá1Ctlta\ to ti6t, i'.va iJ op1ot1icii EylCÀ.\OlÇ füà
toü 7tapa1CElµÉvou EÚICtllCOÜ É7tlppftµatoç EUICtliciiv oúvtcxÇ1v avaoÉÇ11tm·
oíjÀ.ov yàp <iiç ÔlacpÉpEI to lypa'lfEV Tpúcpwv i:oü ei6e qpallfEV
Tpúcpmv.) 'A'),,Ã.à oacpf.ç ott eiç itÃeíovaç ÉltltáOEIÇ tcÍlv 011µmvoµÉvwv
ai to1cxütm 1tapa0ÉaElÇ yívovtm, ci>ç 1tapeotfioaµEv Kai E!tt toü \Ui
ypácpm mi Õ).).JJJv ltÃE1ÓVWv.
§ 9 5. XpiJ µÉvto1 voEiv ci>ç liiacpÉpE1 ii ÉK t<Ílv irrJµátwv tu1Ct11Cii
iU..imç6 tíjç É1t1pp11µcxt11Cíjç tíf> tà µf.v Pllµa-ta µEtà toü ouvóvtoç 1tpáy-
IO µcxtoç 011µaívE1v Tiiv Eu1Ctticiiv Oiá0eoiv· to yàp ypácpoiµ i cixTl Éanv
!tpáyµatoç toü ypácpE\V ICUl tà cp1À.0À.oyoiµ1 tOU cp1ÃoÀ.oyEÍV, tó YE µiJv
ei6e oxEoov õvoµá Éanv e\ixíiç· ou yàp ouµ1tapíotatm Kai to Év tÍv1
'là tíiç E\ixiiç. -
§ 96. To to1o'ütov Kai É1t' iíÃ.Ã.wv itÀ.EÍotwv 1tape1tóµE·
vov? ifonv ÉltlÔEiÇai. 1. To À.e:v1eóupoc; ÉlmÉtcxtm Eiç tiiv toü À.E\IKou
15 !tOlÓ'tlltCX ICCXl En to yÀ.vlCÚUpoc; EÍÇ tiiv tOU yÀ.UICÉoÇ. ICO\VÍjÇ µÉvto\
É1t1táoeooç óvóµatá fo·n tà to1a'üta, ~EÀ.tÍwv, ãpiotoc;, àµmmv.
352 2. 'All.' d Kai tà to1a'ütcx E;(etai tivoç Éwoíaç, cXcp • ~ç Kat Tiiv óvoµa-
oícxv EtÀ.T1cpE, Kai 'tpo1t11C<ÍltEpov µetíjÃ0cv EÍç 1C01viJv eiritcxo1v (<iiç 'to
àl..troç' ICW ltOtáµ \OÇ ií.
ICat ii lt\IÇÍc;' ICW 01cxcpópou 'ú')..11ç EICEÍVO wxnJ.
µÉvtOI oµó')..oyóv Éanv, ci>ç 'to e{ e; ÔlacpÉpE1 toÜ AÍ a e;, TI auto µÓvov
õvoµá Éanv àp10µo'ü to de;, -:o o!: Ai'. a ç µEtà iliíaç 1to1Ó'tT]toç 1tcxpu-
cp1o•áµEvov E;(E1 to etc;. 3. Kai f:t1 to Éym 1tpÕç to 'Y pá cp m, µe- "ªªº
tà irpáyµatoç ICUl tcÍlV ouµ1tapE1toµÉvwv 'tO ypácpw EylCE͵EVOV ExEl 'tO
Éy<Ó, auní YE µiJv Ti àvtoovuµicx CXU'tO µÓvov õvoµá Éatl !tpoocÍl!tOU.

1. ·~Tia•ws e :<N.a•ws A, l')'K>.ía•ws B.


2. Maas (1912:12) suppose ici la disparition de I'apodose correspondaol à la protase <l aÍIVEanv ... qui
suit. Le texte disparu pourrait être ÉVTfMOTÉpa olív ylvnm li aÍIVTa~<s.
3. fl aúv<OT<V Tà Maas (cf. Uhlig daos l'apparat): fl olív foT< Tà A Uhlig (dans le texteJ. Elmv
obv B. om. C.
4. Só~n Maas (1912:12): 66éiJ ACB Bekker. Uhlig. (Apollonius emploae toujours µ1\1TOTf avec
J'indicatif: 114.11; 145.13:401.4:440,6.)
5. EITL Aªc: ln ApcCB.
6. <ÀÍa<s AC: ly<ÀLD<S B Bekker. Uhlig.
7. rrap<rróµ<vov B (qui place ce moe apres tmO.t~a<): rrapf1ToµÉvwv AC.
MODES VERBAUX: L'OPTATIF 238

2.2.3.1. L 'expression du souhait: mode optatif et adverbes de souhait ( §§ 94-


97).
94. Pareillement, le mode 'optatif (euktiki) a tiré son appellation, par
dérivation, du 'souhait' (eukhi) qu'il exprime. < ... >211 si l'optatif peut être
accompagné des adverbes indiquant le souhait - {5} ainsi dans :
aíth' égõ, khrusostéphan' Aphrodíta,
tónde tàn pálon /akhoíên [Sappho, fr. 9 Bergk4 = 33 Lobel-Page]
[ah! puissé-je, moí, ô Aphrodite à la couronne d'or, obtenir (opt.)
ce sort !],
ou dans:
aíth' hoútõs epi pâsi khólon telései' Agamémnõn [ll. 4.178]
[ah! puisse Agamemnon en toute occasion donner (opt.) même
effet à sa co!ere !] .
II pourra sembler que, dans ces constructions, la présence des adverbes est
superflue { 10} du fait que le mode contient virtuellement un eíthe [ah! si ...
(adv. opt.)]. ([Le cas est différent] dans {351) eíthe égrapse Trúphõn [ah! si
Tryphon avait écrit (indic.) !], eíthe elálêse [ah! s'il avait parlé (indic.) !] et dans
les [phrases] de ce genre : ici en effet il est évident que la juxtaposition de eíthe
est justifiée pour que le mode indicatif reçoive une construction optative grâce à
la juxtaposition de l'adverbe optatif: la différence est évidente entre égrapsen
Trúphõn [Tryphon avait écrit] et eíthe égrapsen {5} Trúphõn [ah! si Tr. avait
écrit !)218.) Mais il est clair que de tels emplois ont pour but de renforcer le sens,
comme nous l'avons montré également pour nai gráphõ [ouij'écris)219 et pour
maint autre [tour].
95. ll faut noter, toutefois, la différence qui sépare flexion220 des verbes à
l'optatif et adverbes [de souhait]: les verbes signifient { 10} la diathese optative
associée à l'acte. En effet, gráphoimi [puissé-je écrire] est le souhait de l'acte
d'écrire, philologoími [puissé-je étudier] de celui d'étudier, tandis que eíthe
n'est pour ainsi dire qu'un 'nom de souhai1'221, le contenu du souhait222 ne s'y
trouvant pas associé.
96. On peut mettre en évidence le même type de phénomene sur une foule
d'autres cas.
1) Dans leukóteros [plus blanc], l'intensification est appliquée à la qualité
de blancheur, { 15} et dans glukúteros [plus doux] à celle de douceur; en
revanche, des noms comme beltíõn [meilleur]. áristos [excellent], ameínõn
[meilleur], sont des noms intensifs généraux.
2) { 352} À vrai dire, ces noms renvoient bien à une notion particuliere, à
laquelle ils doivent justement leur appellationm, et c'est par l'effet d'un trope
qu'ils sont passés au sens d'intensifs généraux - tout comme halieús
[litt. marin(-pêcheur)] se dit aussi bien [d'un pêcheur] en riviere, ou puxís
[boite] d'une boite de matiere différente [du buis224 ). En revanche, il est
indiscutable que heis [un] differe de Aías [Ajax] en ce qu'il est seulement
{5} un 'nom du nombre' tandis que, dans Aías, l"un' est, comme signifié
conjoin122s, associé à la qualité propre.
3) II en va de même pour ego [moi] par rapport à gráphõ [j'écris]. car
gráphõ contient un eg6 en même temps que l'acte et ses accidents, tandis que !e
pronom n'est par lui-même qu'un 'nom de la personne'226.
239 nEPl l:YNTA::Em: r

4. "Eu icai to 'Ii..1ó6ev ó1acpÉpe1 to\J ãi..i..o9ev, ica0o to µE:v 'IÂaÓ9ev


10 µEtà 'tÍ'\ç El( 'tou 't<Íltou ariµaoíaç ouµ1tapíonio1 mi to i'ó1ov tou tó1tou,
tó ye µiiv ãi..i..o9ev a\rto µóvov 1tapíonio1v ti)v El( tÓltou o;cfo1v. 5. "Et1
l(a\ to 'táxunoç µEtá t1voç Últol(etµÉvou tiiv e1t1tao1v 011µaívt1, ou
353 µTiv tr ãyav· auto yàp µóvov õvoµa Eltttáoe<Óç Eot\V. 6. Oütwç ExEl
l(a\ tol ypávov ioç 1tpoç to ã y E' 1tái..1v yàp µóvov õvoµa 1tpootáÇtióç
iot1 to ã y E , to õE: y~ µEtà 'tÍ')ç iyice1µÉVT1ç 1tpootáÇewç2 l(a\ to
1tpâyµa ÚltayopE1Íe1 l(ai toi>ç ouvóvtaç à.p16µoúç, et1 l(Clt tà 1tpóow1ta.
''Ecmv l!ÀriOtCX ei.; tÜ tolOi'ito 1tC1pa0Éo0cx1.

§ 97. Tó yr. µfiv


ai.'9' iXpEÃ.Eç =pà VlloolV àõà.KputoÇ mi ~(J)V
lio9a1 (A 415416)

10 ai.'9'3 iXpEÀ.Eç oi> µE:v cxi'i9t µet' ci9avà.'t!lÇ àl..íncn


'VCXÍE1v, Thili.ru; õE ~tiiv <XyayÉo0cx1 ãxomv (L 86-87)

ou XPii 1tapai..aµ~ávm EÍÇ tov tiàv 1tapaÂ.ÀflÀ.wv À.Óyov· ióoi> yà.p ÉK


toi'i CÕq>EÀ.ov 1tapucpí01:atm l(ai 1tpooómou ó1ál(p101ç, fínç ou oúvtonv tcíi
eí9t. Kai Síii..ov éít1 evtica to\J tmo\rtou to µE:v ti'.9t ouvtáoottCl\ E1ÍKt11eoiç,
15 o\'ç aÍNoot\ tÜ liiaKpivcx1 ltpÓo(J)Jll)v,

ai.'9' OÜtwç, Eíµmr, cpÍÀ.oç ôt\ ltCltpi yÉvo10 (Ç 440)


aüJ' OÜtwç Éitl 7tÔm X{W,v 'tEÀ.ÉoEt' "AycxµÉµV(J)V (ô 178).

354 'Ai..'A.à !tClpEOTlÍOaµEv ioç icai EV op10t\l(OiÇ Ev tcíi ti'.9' E-ypal(IE TpÍlqKov
ou µTiv toiç à.itapEµcpáto1ç, i1td Kai S1à. to\J É1t1ppfiµatoç l(at Stà. to\J
ouvóvtoç à.1tapeµcpátou ãSrii..ov 1toÍ(jl 1tpo0Óllt(jl tà. 'tÍ')ç t\ixíiç É1t1yívetm.
"09tv eiç à.va1tÀflpWOIV to\J À.EÍ!tOvtOÇ to ÕqiEÂ.OV 1tapaÀ.aµ~áVEtUI, EÍÇ
q,
ɵcpav!oµOv ltpoo<ÍJ!tou tà. tíiç riixí):; !tEplyÍVEtCl\4· Ev yà.p t4i

a\'9' iXpEÃ.Eç =pà VlloolV àõà.KputoÇ icai ~wv


lio9a1 (A 415416),
v0Ei-m1 o 'Ax1lliúç, 1tpoç ov Ti à.1tóta01ç tou À.Óyou, OU'I( iÇ éii..i..ou tou
i\ to\J õepü..e;. Ka\ tooama µE:v 1tEp\ ouvtáÇewç tou ti'.9e l(Clt tiõv
10 Oµoíwv5.

§ 98. "HliTJ µÉvtot l(Ul 1tep\ 'tÍ'\ç ÉyytvoµÉVT'IÇ XPOVtKÍiÇ füa9foewç6 Év


tji EyKÀ.ÍOEl Sta1topo\Joí t\VEÇ' Wç µániv EÍOKU'l(À.Eltat Ti tWV ltClPCflXTJµÉ-

l. To CB : om. A.
2.rrpo<rráe•ws CB : "flOTªe'""A.
3. ata' Uhlig (corrígenda, p. LXXVII, d'apr~s schol. A ad li. 18.86): Wç ACB.
4. lTEPL'YL""TQl AB: rrapaylvETQL e. ÊTTlylvETQL conj. Uhlíg (dans l'apparat: cf. !. 3 - mais il faut
peut-être admenre un l!'EpLylveo6aL fonctionnam comme intransitif en face du transitifTTEPLTTOLEi.v).
5. bµolwv APC : bµocwv O\JTOU Aac, bµ.olwv aim;i CB.
6.füa6fo<ws ApcCB: füalvm "ias A•<.
MODES VERBAUX: L'OPTATIF 239

4) De même /lióthen [d'Ilion (adv. élatif)] diffüre de állothen [d'ailleurs],


en ce que /Lióthen, { 10) en même temps que la signification élative. indique
aussi la particularité du lieu, tandis que állothen indique seulement la relation
élative221.
5) De même tákhistos [tres rapide] signifie l'intensité en même temps
qu'un substrat22s, ce qui n'est pas !e cas {353} de ágan [tres], qui n'est !ui qu'un
'nom de l'intensité'.
6) II en va de même, encore, pour grápson [écris ! (impér.)] par rapport à
áge [allons ! (adv. impér.)]. En effet, áge n'est encore qu'un 'nom de l'ordre',
alors que [le paradigme de] grápson indique, en même temps que l'ordre qu'il
contient, l'acte, les nombres qui lui sont associés ainsi que les personnes. -
{ 5} On pourrait multiplier les exemples de ce genre.
97. Quant aux vers:
aíth' ópheles parà neusin adákrutos kai apemõn
hésthai [II. l.415-416]
[ah! tu aurais bien dO rester assis pres des vaisseaux, sans pleurs ni
tourments !],
et:
{ 10} aíth' ópheles su men aúthi met' athanáteis halíeisi
naíein, Peleus de thneten agagésthai ákoitin [II. 18.86-87]
[ah! tu aurais bien dO demeurer là-bas, toi, parmi les immortelles de
la mer, et Pélée épouser une mortelle !],
il ne faut pas les ranger dans !e lot des emplois [de synonymes mis] en parallele.
En effet, ophelon [puissé-je] signifie conjointement la distinction personne11e229,
qui est absente dans eíthe. C'est évidemment pour cette raison que eíthe se
construit avec l'optatif, {15} qui comporte la distinction personnelle:
aíth' hoútõs, Eúmaie, phílos Dii patri génoio [Od. 14.440]
[ah! puisses-tu, Eumée, être (opt., 2• pers.) ainsi chéri de Zeus
Pere !],
aíth' hoútõs epipâsi khólon telései' Agamémnõn [II. 4.178]
[ah! puisse Agamemenon en toute occasion donner (opt., 3• pers.)
même effet à sa colere !] .
{354} N ous avons d' ailleurs montré qu' on est dans le même cas à !' indicatif,
dans eíthe égrapse Trúphõn [ah! si Tryphon avait écrit (indic., 3• pers.)]. Rien
de tel en revanche avec l'infinitif, puisque tant l'adverbe que l'infinitif laissent
dans l' ombre que li e personne vise le souhait. C' est donc pour combler ce
manque, {5} et mettre en évidence la personne bénéficiaire du souhait, qu'on
emploie óphelon; ainsi, dans:
aíth' ópheles parà neusin adákrutos kai apemõn
hésthai [Jl. 1.415-416]
[ah! tu aurais bieo dô (2• pers.) rester assis (inf.) pres des
vaisseaux, sans pleurs ni tourments !],
si on pense à Achille, à qui la phrase est adressée, c'est uniquement à cause de
ópheles [tu aurais bien dO]. En voilà assez sur la construction de eíthe et
{ JO} consorts.
2.2.3.2. Le probleme des temps à l'optatij(§§ 98-100).
98. Maintenant, certains sont embarrassés par l'attribution à ce mode de la
diathese temporelleZJO: cela n' a pas de sens, selon eux, d' enregistrer2J1 à
240
VCOV XPÓVCOV cpcovf\ teatà ri)v EyteÂ.HHV, <i>ç OU ÔuvaµÉVO\J toÚ tOlOÚtou
auaTf\va.l, ica0o icai É7t' iilJ..mv µEpéiiv Â.Óyou < ii toú >1 ÔTJÂ.ouµÉvou itapɵ
IS Jtt<oalÇ aii:ía yÍVEtai toú µi) auvíai:aa0m axi\µai:cí nva Tf\ç Â.ÉÇE<oç, E:v /lfiµaaiv
ii i:oii2 nÂ.o\ltÔ> i\ úná.pxco ií tlvoç téiiv i:owútcov ita0nnicii Éiccpopcí, icai
355 brl3 toú µá.xoµai ii ÉVEpYTJmcír icai Év yÉVEcrt, ica0o oiÍ'tE toú Éici:poúaa
to àppt:Vlicóv nç Çnnícrel, oÜtt toú á.p1711v to 0111..uicóv - Kai ~v eiç to
1:010\rco 11:apcí6ra1ç ôucritEpÍÂ.TJlttoÇ. Kal ôii ouv Éiti toú itpoicttµÉvou
Éiceivó ipacrtv· ei Év i:oiç ouic oí'ia1v ai t:Uxal yívovtat tiç to f-yyevfoem,
ll:Ô>ç tà "'(MµEW'. EUxíi; En ÔÉ.tml; -
§ 9 9. Opoç o fot1v cpcívm cix;
itâaa àvá.yKTJ i>itcípÇat ical tiiv Éic itap<pxTJµÉvou tuxi\v. cl>Épe yàp tov
t\it1~CÍÀÃ.ovta xpóvov toú ywoµÉvou àyéiivoç '01..uµitíacri itapcpxiicr0m, icai
356 itai:Épa eiíxeo0m uitE:p itmôoç àycov1aaµÉvou itt:pi Tf\ç toútou vÍKTJç·
icai ôiil..ov cix; oiíi:t itoii\aum e\Jxi)v ô1à Tf\ç toú fooµÉvou xpóvou oiíi:r
µÍjv toú icatà i:ov Éveoi:éõta itapai:eivoµÉvou (i:à yàp toú itapcpxTJµÉvou
CÍvtÍKEl'tat), E/; OtJ UV cXICOÂ.oÚ0coç yÉVOl'tO Íj EUxÍj t:\'.0t: VEV\Jdi1C01 µo\l
ó naiç, d9e ôtó<>ÇaaµÉvoç e\'.11.
§ 100. "Ecm icai oÜ't(J)Ç cpcíva1, cix; CÍÀTJ6EÚe1 on Élti toiç µÍj auvooo1v
ai eüxai yívovtm· ou auvóvtoç yàp toú cpil..ol..oyelv cpaínµev Üv cp\Â.o-
Â.oyo\µ1, ou ouvóvtoç toú ltM\J'tElV to ll:ÂO\lto\µ1· XPTJ µÉvtOl VOElV
Wç to iÇattoÚµevov iic tou euici:ticou i\ tiç itapcíi:acriv i:ou [vecri:éõtoç
10 ltapaÂ.aµ~á.vum, lva EV autip Ô1ayÍVTJtC1.l, Wç ti nç cpaÍTJ Çcóo1µ1 ili
357 &o\, i\ eiç tEÂ.EÍ<o<nv téiiv µi)4 Ovt(J)V itpayµCÍtcov, Wç ó 'AyaµÉµvcov
EÜXttm, d9e ili 9eoi noP0iiaa1µ1 i:iiv "D.1ov- tuxii yàp wv yíveta1
Eiç to itaP(flXlWÉVOV icai <J\JvtEAfÇ tou XPÓVou· tÍjv yàp itapá.ta<JlV
CatrulC'tC1.Ím'5 EÇE1· 1t0p0olivn yàp aUúi> tiiv ''D..iov
twro. &i lkl3cíam âiO; µE'(Ó.Â.ou Ewxuioí,
1CC1.i õii &rupa aÉ.aT\ltE vrEN mi aná.pi:a Â.ÉÂ.uvtm (B 134-135).

Ka6ót1 itáli.1v icai:à to ivavi:íov foi:1v É1t1voiiom Élti tou Çióoiµ1· ou yàp
ÔÍ\ yÉ nç itapaÀ.Í\ljlE'tat tiç EUXTJV tiiv 'tOU Çiiv O\JVtÉÂ.ElaV Év •ifi
ÇlÍCJa1µ1· Íj yàp totC1.Ú'tTJ CJUvtÉÂ.Eta TÍ\Ç EUXÍÍÇ ÔuvC͵El ltEptypCÍq>El tÍlV
10 tou ~íou ÔUXtp$itv.

§ 1o1. To auto Ciitopov µÉ'tE\Ol icai Eltl tà itpoataicniccí. ná>..1v yàp


i:à ou yevóµcva6 itpoai:cícrcrttm, ical CÍÀT\6~ éín i:à itap(flXTJµÉva yÉyovcv·
icai teatà to auto ou XPÍl itaP'!IXTJµÉvou xpóvou itpocrtatettteov itapa-
Â.aµ ~cívtiv. Ka\ fonv yt itCÍÂ.1v iiti i:iõv 1:01oútcov tautov cpcívm, cix; to

1. ti Toü add. Uhlig (dans I" appara!).


2. ti Toü Bekker: ii Toü B '. Ti.i A. TO C.
3. trrl ACB : faut-il corriger en i'Tt (cf. 9.4; 11.1 et 6; etc.) 0
4. µiJ ACB : suppr. Boter.
5. Ó:TTEUKTalav CB: DTTE\llCTEav A!.
6. y<vóµ<va edd. (cf. µ<llÓµ<va sic B): ytvóµ<va AC.
MODES VERBAUX: L'OPTATIF 240

l' optatif les formes des temps du passé, une telle [combinaison] étant
inconsistante - comme c'est !e cas pour d'autres parties de phrase, quand
l'incidence de la signification232 { 15} est responsable de l'inconsistance de
certaines formes d'un mot. Par exemple, parmi les verbes, ploutb [je suis riche],
hupárkhõ Li' existe] ou autres du même genre n' ont pas de forme passive, et
{ 355} mákhomai fje me bats] pas de forme active; en matiere de genres,
personne n'ira chercher le masculin de ektrousa [qui a avorté (part. fém.)], ni le
féminin de ársên [mâle]; ou pourrait citer des exemples à n'en plus finir. Or
donc, voici ce qu'on dit sur l'objet qui nous occupe: si Jes souhaits portent sur
ce qui n' est pas, pour que cela se produise, {5} comment ce qui s' est produit
peut-il encore avoir besoin d'un souhait?
99. À cela on peut répondre233 qu'il est tout à fait nécessaire que !e souhait
portant sur le passé existe !ui aussi. Mettons en effet que le tedips normalement
dévolu au déroulement des Jeux olympiques soit passé et (356} qu'un pere
souhaite la victoire de son fils qui a concouru. II est évident qu'il ne formulera
son souhait ni en recourant au temps futur ni davantage à celui [qui marque]
l'extension dans Je présent23 4 : le [fait que l'événement appartient au] passé s'y
oppose ; moyennant quoi235 son souhait sera: eíthe nenik~koi mou {5} ho pais,
eíthe dedoxasménos eíê [ah! puisse mon fils avoir gagné! puisse+il s'être
couvert de gloire ! (opt. parfaits)].
100. On peut dire aussi qu'il est vrai que les souhaits portent sur ce qui n'est pas
en cours. Ainsi, si je ne suis pas en train d'étudier, je peux dire philologolmi
[puissé-je étudier !], si je ne suis pas riche, ploutolmi [puissé-je être riche !].
Mais il faut remarquer que ce qui est demandé dans Je [tour] optatif peut
s'entendre soit pour l'extension du présent, { 10} afinque [l'action] y perdure -
par exemple si l'on dit z6oimi, b {357} theoí [puissé-je vivre (opt. prés.), ô
dieux !] -, soit pour I'achêvement d'actes non effectués236 - comme dans le
o
souhait d' Agamemnon: eíthe theoi porth~saimi ten Ílion [ô dieux, puissé-je
avoir ruiné (opt. aor.) Ilion !]. Le souhait, cette fois, c'est que !e temps [du siege
de Troie] soit passé et achevé237; rien en effet ne sera plus contraire aux vreux
d'Agamemnon que son extension, car, depuis qu'il assiege Ilion,
{ 5} "neuf années du grand Zeus ont passé, et voici que !e bois des
vaisseaux a pourri et que les préceintes se sont desserrées"23&.
Au contraire, pour z6oimi [puissé-je vivre ! (opt. prés.)], c'est l'inverse qu'il faut
entendre, car personne, bien sílr, ne mentionnera dans son souhait l'achevement
desavie en disant eíthe zisaimi [ah! puissé-je avoir vécu ! (opt. aor.)]: formuler
ainsi un souhait en termes d' achêvement, c' est potentiellement tirer un trait sur
!e {10} cours de la vie.
2.2.4.1. L'impératif et les temps (§§ 101-102).
101. On retrouve la même difficulté avec les impératifs. En effet, ici
encare, ce qui fait !' objet de !' ordre, e' est ce qui n' a pas eu li eu; or il est vrai
que ce qui est passé a eu lieu; aussi, pour la même raison [que plus haut], ne
faut-il pas employer l'impératif à un temps passé. Eh bien, on peut, à ces
arguments encore, répondre dans les mêmes termes : { 15} d' abord, la différence
241 nEPI IYNTAZEru: r

15 1tpiirtov lhacpÉpEt to wiÉa9w fi 9úpa toÜ ~. ica9o i'\ µ!:v icatà tov
358 i:veotéirta i:iccpopà Ú1tayoptím ti)v Ú1tÓ"(uov 1tpÓotaÇtv, 01tEp i:vEotcl:rtoç
i:ou 1tapan:1voµÉvou ~ i'.ô1ov, tó ye µfiv 1CE1CÂ.EÍ06co tiiv EK1taÂ.m
Óq>EÍÀoooav ôuiSECJtv yevÉo9at. -
§ 102. 'AM.à. ica\ ElltOµEV W:; iil µev
1tpootáo0Etat a\rr&v Eiç 1tapátao1v· o yàp á1tocpaivóµevoç oütwç, ypáq>t,
aápou, ~ Év 1tapatáot1 tftç Õta9foewç tiiv 1tpÓo'taÇ1v 1to1ti'tat,
Ó>:; ExEl ica\ tO

~· oüwiç, ai'. Ki:vn q>Ó(l)ç&x\aoim "fÉvrlat (0 282)'

q>TJOi yàp EV téi> ltOÂ.ɵ(!l• icatayívou EÍÇ to ~áM.Etv. "O YE µ nv Â.Éy(l)V


icmà ti'\v wu 1tap(!JXTJµÉvou 1tpocpopàv ypávov, a11:ávov, ou µóvov to
10 µi'\ y1vÓµEvov2 1tpootáooE1, à)..'JJJ. ica\ to yivóµevov f.v 1tapa-rá0Et à1ta-
yopEÚEl, Ei'.yE 1m\ -roiç ypácpouo1v f.v 1tÂ.Eiov1 xpóv<i> 1tpoocpwvouµEv to
rpOOpov, tO\OUtÓV t\ cpáOKOV'tEÇ, µi'\ ɵµÉvE\V tft 1tapa'táOE1, àvúom õf:
roypàq>ew.

§ 103. Tà ôeúupa 1tpóow1ta -r&v 1tpoota1Ct1icéôv 1tpÓÔTJÂ.ov EXEI ti)v


15 OÚvtaÇtv, KaV ÓµÓq>wva ica9Ecmí"lJ tji optOtlicft EyKÂ.ÍOEI · i'\ yàp CJUVOOOa
a'ÍrtOtÇ KÂ.TJtlici'\ àq>ÍO'tTJOl ti'\v àµcp1~0Â.Íav ti'\v 1tpÕÇ to optO'tlKÓV, Ka\ to
359 OUV'taooÓµEvov EltÍppTJµa, Â.Éyw õn to áyE, mç YE EV 'tOlÇ t:Çfiç 1tapa-
oníooµEv. Tà yàp tpita icai tji cpwvfl iõ1áoavta3 ouõf: Kat' ÓÂ.Íyov
àµcpt~\.

§ 104. Tá ye µi'\v i:ou 1tp1Írrou 1tpoo<Ímou 1tpóç nvwv oooi: napa-


Â.aµ~áve-rm. Â.Ó"(o1ç -ro1oúw1ç. Kcxwpío8a1 cpao\ ôeiv -rov 1tpootàooovta
tou 1tpootaoooµÉvou, 01tEp ouic fonv i:mvof\om Év 1tplÍrr(!l 1tpoo<Ím(!l'
fonv yàp 1tpéôwv to Ú1tEp Éau'tou à1tocpmvÓµEvov, ÔEÚ'ttpov ÔE 'to
1tpOç ô Ti áitó'tao1ç ú1t[p a\rroü tou 1tpoocpwvouµÉvou, Eiç ô ica\ f.yxwpEi
,., ty!CÂ.101ç EV téi> q>EÜyt, Â.ÉyE, ypCÍq>E.
§ 105. 'Al..'JJJ. Káiceivo ÕT\Ã.Óv
10 Éo'ttv, cOç ai KÂ.TJttKa\ i:v õuo\ 1tpoo<Ímo1ç icmayívovtat, •éi> tE 1tpooica-
Â.ouv11 ica\ -réi> 1tpooicaÂ.ouµÉv<i>· ica\ õ1à touto 'téôv icatà to 1tpéirtov
1tpóow1tov àvtwvuµ 1fuv KÂ.TJT!ica\ ouic tJoav, téôv yE µiiv 1tàÃ.1v icmà to
ÔEÚn:pov. !:acp!:ç oiiv ott ica\ Éic tftç totaÚ'tTJÇ ouvtáÇEwç ÔEÍ1Cvuta1 OOç
1tp1Írrou 1tpoo<Ímou ouic fon 1tpoo1aicnicá· ti)v yàp f.ic 'tOOV 1CÂ.TJt1ic&v
360 oúvtaÇ1v ávaôÉxovtai, ií nç EôÉÕEticto áoúotatoç icatà to 1tpéirtov 1tpóow-
1tov. Ka\ cOç ouic fot1v f.1t1vof\oat Éautóv ttva npooKaÂ.oÚµevov ô1à to
áxwptO'tOV tOÜ 1tpOOWltOU, OÜtWÇ ouõf: Éautéi> 1tpOO'táOCJOVta Ô1à TO
c:Xxwpiotov toü 1tpoocó1tou· 1tâv yàp 1tpootaicnicov Éic 1tpoow1tou Émicpa-
5 tOÜVtoç cruvÉrrtTJKEV ro; 1tpOç bnicpatoúµEVOv.

1. Ws li Bekker: õaa AC. om. B (qui a CÍÀÀ' Ois <hroµev µTj TTpoTáaaHm).
2. ')'tvóµevov Uhlig: ')'tyvóµevov A. yevóµevov CB Bekker.
3. lfüó.aavTa AJlCCB: lfüa(ovTQ AªC.
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATIF 241

entre kleiésthõ he thúra [qu'on ferme la porte! (impér. prés.)] et kekleísthõ he


thúra [qu'on ait fermé la porte! (impér. parf.)] tient à ce que la {358} toumure
au présent exprime un ordre pour maintenant, [valeur] qui est propre au présent
en extension, tandis que kekleísthõ [vise] un procês qui doit avoír eu líeu il y a
longtemps239.
102. Mais nous avons également dit que certains ordres visent I' extension.
Ainsi, quand on énonce gráphe, {5) sárou, skápte [écris !, balaye ! , pioche !
(impér. prés.)], l'ordre est formulé dans l'extension du procês, comme c'est le
cas dans:
báll' hoútõs, aí kén ti phóõs Danaolsi géneai [li. 8.282]
[tire (prés.) conlIDe cela, si tu dois être la lumiêre des Danaens];
e' est en effet pendant !e combat qu' [Agamemnon] dit: "affaire-toi à tirer". Au
contraire, quand on dit, avec une forme au passé, grápson, skápson [écris !,
pioche ! (impér. aor.)], non seulement {10) on ordonne [une action] qui n'a pas
lieu, mais aussi on interdit celle qui a Jieu de maniêre extensive; ainsi, quand
nous adressons à ceux qui mettent trop de temps à écrire un grápson [écris !], ce
que nous leur disons, en somme, c'est de ne pas prolonger l'extension de l' [acte
d'] écrire, mais de l'achever240.
2.2.4.2.1. L 'impératif: identijication des formes aux personnes II et Ili ( § 103 ).
103. Les deuxiêmes personnes de l'impératif, même quand elles sont
homophones de celles du mode indicatif, s'éclairent parfaitement { 15) par leur
construction: le vocatif qui les accompagne leve l' ambigui'té qui pourrait Ies
faire prendre pour des indicatifs, et de même {359) l'adverbe qui se construit
avec elles, je veux dire áge [allons !], comme nous le montrerons par la suite24I.
Quant aux troisiemes personnes, étant déjà spécifiées par leur forme, elles
n'offrent pas Ia moindre ambigulté242.
2.2.4.2.2. L 'impératif a-t-il une premiere personne? Le mode 'suggestif'
(§§ 104-111).
104. Pour les [formes] de premiêre personne243, certains purement et
simplement les refusent2 44 • { 5} Voici leurs arguments. Ils disent que Ia personne
qui donne I'ordre doit être distincte de celle qui le reçoit, ce qu'on ne peut
concevoir à Ia premiêre personne, puisqu'est premiêre celle qui produit un
énoncé parlant d'elle-même et deuxiême celle à qui est adressé [un énoncé]
parlant de J'allocuté lui-même245 - or c'est cette demiere que vise la forme
modale dans pheuge [fuis!], lége [dis !], gráphe [écris !].
105. II est évident, encore, {10) que Ie vocatif s'emploie quand il y a deux
personnes, celle quí interpelle et celle qui est interpellée, d'ou suít qu'il n'y a
pas de vocatif des pronoms de la premiêre personne, mais qu'íl y en a au
contraire pour ceux de la deuxiême. Une telle structure246, c'est clair, fait bien
voir qu'il ne peut y avoir de premiêre personne à l'impératif; en effet {360) la
structure de ce mode se conforme à celle du vocatif, dont on a montré la
malformation à la premiêre personne. De même qu'en raison de l'indivision de
Ia personne on ne peut concevoir qu'on s'interpelle soi-même, de même en
raison de l'indivision de Ia personne on ne peut concevoir non plus qu'on se
donne un ordre à soi-même; car toute [énonciation à l'] impératif s'établit de
personne {5} dominante à personne dominée247.
242
§ 106. O'l YE µiJv 1tapaÔE:i;;ÓµEVOl ri]v ev 1tp<ÍltOlÇ 1tpoo<Íl!to1ç Eltl-
yivoµÉ\ITIV 1tpóotaÇ1v, ouK àvaoKeuáoavteç toi.>ç 1tp0KnµÉvouç l..óyouç,
1tapa'tÍ0evtm <Íl; 1tpootaKtuàx f:v tíi XPlÍOEt,
cpeÍrfmµEV oW Vljool f!>ÍÂ1)V i.ç itatpÍÓCl yain:v (B 140 = [ 27),

10 WJ...• é'r(E ôii x~dl' àp' 'í=v (E 249),


Kat a1tavta Katà ri]v KOlvTJV XPfi<JtV OÍÍtW À.t:yÓµEva. 'EÇ fuv ltElpÔ>vtat
1cai tà É:v11cà 1tapaÃ.aµ~áve1v· ôv yàp tpó1tov tÔ>v ÔEutÉpwv 1tÃ:r10uvt1-
KÔ>V Ti 1tapaÃ.iírouoa à1to~áÃ.Ã.ouoa ri]v 1E A.iírouoa yívEtat téi>v É:v11céi>v,
Â.Éyen - Â.Éye, WIÍ'IE - vóei, tov a\itov tpó1tov Kai téi>v 1tp<Íltwv Ti itapa-
15 Ã.iírouoa àito~aÃ.oooa to µev 1cataotfioe1 to É:vtKov 1tpootaKnKÓv, cpÉpco-
µe v - cpqxo, áp18µiiomµev - àp18µiio1D. Kai oú ÇÉvov EÍ Óµof!>wvei taiç
ÓptattKaiç f!IWVCllÇ, 01tou yE Ka\ Ti f:v ôeutÉpoiç 1tpoo<Íl!to1ç ÓµOf!>WVÍa f:y-
yívemi. -
§ 10 7 • npÓOT)AoV KàK tf\ç <JUvtáÇEWÇ tf\Ç ãye My<Oµtv,
ãye q>Épmµev, ~ç to f:v1Kov yEvfioetat q>Épe Â.Éym, q>Épt àp18µiiom.
361 (To yoíiv ÔtÚ"cEpov 1tpÓOCllltOV tfiç Óp1ot1Kfjç EyKÂ.Í<JEWÇ' oú <JUVtµlttlttoV
tji 1tpoota1Ct11cfl EyKAÍ<JEt, oúôE: ri]v toútwv <nÍvtaÇ1v àvaÔÉ:i;;etm· tÍç yàp
av q>aÍT) q>ÉpE ).éy~ l\ q>ÉpE àp18µiio~ ;) Oiítooç ô' E)i;El KàKcivo

WJ...' é'r(E ôii u'x XP'J͵at' áp10µiíom m\ tômµat (v 215)

àM' l'r( Éy(aol, Oç <JEio yepaÍttpOÇ e\íxoµa1 ei.ui,


[Çtúuo (1 60-01 ~
§ 1O8. 'Eµoí yE µiJv ÔoKei tà TI\ç EyKAÍoewç É1t1tetapáx0m, É1tet
axeoov iytlíoeiç ôúo auVCll9ooo1v Eiç µ íav eyKÂ.101v. "Exei ô[ tà tfiç àito-
ôdÇewç tflôe. Môotat O'tl oú 1tpooKaÂ.o1͵e0a E:autoúç. ouôE: µfiv !tp0-
10 otáoooµev É:autoiç, Ka0' ~v ei'.Jtoµev iivvotav téi>v 1tpootaKttKÔ>v. 'Y1tot1-
0ɵe0a µÉvtoi E:autoiçl, i.íç ye iixei Elt\ toíi .:l 1óç · E:v yàp 1toÃ.Â.aiç
imo0íimiç eyyevóµevoç mi µ íav ápícmiv Úto\.O'Ípaç totoíitó tt ek:,

ltɵ'!'Cll bt' 'AtpEÍÔJl 'AyaµÉµ\m'\2 ~v ÕVEtpov

362 o\i JtáÂ.lV Ti µEtXÍÂ.T)'l'IÇ YEVlÍOEmt EÍÇ ànapɵf!>U'tOV KaUx 'tÕ OtT)YT)µUttJCÓv,

1tɵ1jKit bt' 'AtpEÍÔj] 'A)'(XlliµWVt~ ÕVEtpov (B 6). -


§ 109. 'Alto ôfi toíi 'tO\OVcOU É:V\KOÜ µe'tfle13 Kai ltÂ.T)0UvtlKÓÇ áp10µóç.
Elt\<JltÚJµEVOÇ tTJV EIC ÔEUtÉpWV KUl tpÍtWV !tpOO<ÍlJtCllV <JÚMT)'!'lV, Jtɵ'lf<0-
5 µE v. àp18µftomµev· í1v µáÃ.1ota Ka\ eÜ)i;pT)otov u1toÂ.aµ~àvoo Ka0iotao0m
Wç 1tpoç tà É1t11Cpatoíivta 1tpóow1ta, etyE 01ÍvtaÇ1v f:1t1KpatouµÉvwv

1. <auTÔlS Bekker (conj. déjà en marge de l'éd. Sylburg): foUTo(Js ACB.


2. 'Ayaµtµvovl edd. : ó.yaµtµvova ACB.
3. µET!jEL B : µETELT) AC'.
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATIF 242

106. Ceux qui admettent qu'on puisse donner un ordre à la premiere personne
ne réfutent pas les arguments précédents, mais ils citent comme exemples
d'impératifs [attestés] dans l'usage:
pheúgõmen sim neusi phílen es patrída gaian [ll. 2.140, 9.27]
[fuyons sur nos vaisseaux vers la terre patrie],
{ 10} ali' áge de khazometh' eph' híppõn [//. 5.249]
[allons, faisons retraite sur nos chars],
et tout ce qui peut se dire de ce genre dans l'usage commun248. Et ils partent de
ces emplois pour tenter de faire leur place aussi aux [impératifs] singuliers. En
effet [disent-ils], tout comme la pénultieme de la deuxieme personne du pluriel,
une fois ôté le -te qui la suit, devient la finale du singulier - légete - lége
[dites! - dis !l. noeite - nóei [pensez ! - pense!]-, pareillement la pénultieme
de la premiere personne [du pluriel], { 15) une fois ôté le -men, donnera
l'impératif singulier - phérõmen [portons !] - phérõ [que je porte!),
arithmesõmen [comptons !] - arithmesõ [que je compte !]. Et il n'y a rien
d'étrange à ce que cette forme soit homophone de celle de l'indicatif, puisque
aussi bien l'homophonie se produit également à la deuxieme personne249.
107. [Autre preuve invoquée :] la construction áge légõmen [allons, disons !],
áge phérõmen [allons, portons !]. dont le singulier sera phére légõ [allons, que je
dise !], phére arithmesõ [allons, que je compte !]. {361} (Au contraire, Ia
deuxieme personne du mode indicatif, qui ne coincide pas avec celle de
l'impératif, n'admet pas, elle, cette construction: qui irait dire, en effet, *phére
légeis [allons, tu dis] ou *phére arithmeseis [allons, tu compteras] ?)250 Voici
des exemples :
all' áge de tà khremat' arithmêsõ kai ídõmai [Od. 13.215)
[allons, que je compte et voie mes richesses !] ,
( 5} all' ág' egôn, hàs seio geraíteros eúkhomai einai,
exeípõ [li. 9.60-61)
[allons, que moi, qui me vante d'être ton aíné, j'explique ... ].
108. Mon avis à moi est que la confusion regne ici dans la question des modes,
parce qu'on amalgame, pour ainsi direm, deux modes en un seul. En vaiei la
démonstration. C'est un point admis qu'on ne s'interpelle pas soi-même, mais
aussi, ( 10) en conformité avec la notion d'impératif que nous venons
d'indiquer, qu'on ne se donne pas d'ordres à soi-même. En revanche on peut se
faire à soi-même des suggestions252. C'est bien ce que fait Zeus qui, pris entre
plusieurs suggestions et considérant !'une d'elles comme la meilleure, dit
quelque chose comme : pémpsõ ep' Atreídei Agamémnoni oúlon óneiron
[envoyons (litt.: que j'envoie) à l'Atride Agamemnon un songe funeste!],
{ 362} [phrase) qui deviendra, transposée à l' infinitif du [style] narratif253 :
... pémpsai ep' Atreídei Agamémnoni oúlon óneiron [II. 2.6)
[(le parti qui lui parut le meilleur fut) d'envoyer à l'Atride
Agamemnon un songe funeste].
109. À partir de ce type de singulier on passe au pluriel [premiere personne]. qui
entraíne le regroupement de deuxiemes et de troisiemes personnes : pémpsõmen
[envoyons !], {5} arithmesõmen [comptons !)254 . Je vais même là un
regroupement commode pour les personnes en position dominante, puisqu' elles
évitent ainsi de recourir ouvertement à une construction [impliquant] des
243
1tpoocómov ãvtucpuç ouic àvaõéxum· Ei'.1toµev yàp Ólç tà 1tpootmctucà
iÇ EitticpatoÍ>vtwv fot\v 1tpooámwv ica\ i\Ç e1tticpatouµÉvwv, â Kai ritv
1tpóotaÇtv àvaÕÉXEta1 tou 1tpàyµatoç. "Iv' oi>v éicdívn ritv iv ôeutÉpo1ç
10 1tpooCÓltotç yivoµÉvrlvl 1tpÓotaÇtv, CJ\ÍMT)ljltV àvaÕÉXEtat ritv Eiç to 1tpiil'tov,
iít1ç icatà tà ÉVllCOV oodx0ri i.nto0enlC1Í2. Kai ÕfjÀ.ov ÍÍtl tft iit11CpatEÍ~ tft
icatà tà 1tpiil'tov JCai tà ouyyevóµeva 1tpÓOw1ta tfjç autfjç iyict..ioewç
ÉTÍiyxaM:V" toWÜto ')'{Íp Eatt IC!Xl tà ~ r.0evÉÂo\l3 ElpT)µÉvov

363 à)J..' ir(E 0Ji xaÇcíµdJ' fxp' lltlt(J)V (E 249),


i'.va µn f:v t<!> \i1tepÉxovt1 1tpooeóit<p 1tpocrtáÇn iv t<!> xá Çou. Towutó
iattv icai tà 1tpÕ; Nf.atopoç eipT)µÉvov

à)J..' ãvôpaç ICtEÍVWµEV (Z 70}


Éautov yàp crulla~Oiv 1tpo0uµotÉpouç ica0ícrtT)CJl to\iç "EÀÀT)vaç EÍÇ tov
JCaWtEÍyovta ltÓÀEµov.

§ ll O. Ou ôn oi>v ÕEÍ>tepa icai tpíta \i1tol..aµ~àvoo 1tpócroo1ta dvm


tii>v to10Í>toov \i1to8Et11Cii>v· i'.va yàp µiJ yÉVT)tat ÔEÍ>tepov, 1tpiil'tov ÉyÉvEto
ica0' i\v ElltOµEv CJÍ>MT)ljllV tii>v ÉVllCWV. "Ecrtt 1cai Ôlà tf\ç q>WVÍ]Ç i:à
10 tO\OUtOV 1tapacrtfjom. IláCJT)ç EylCÀÍCJEOOÇ tà ÔEÍ>tEpa 1tpÓ0001ta 1tÀT)0\lvtllCà
Eiç u l..i\yovta icroxpovEi Katà i;Tiv 1tapEÔpeÍ>oucrav4 toiç 1tpCÓto1ç,
364 Â.Éyoiµev - Â.Éyoiu, i..éyoµev - Â.Éyeu · Õlà tomó q>aµEv t<!> p111:toü-
µev 1tapa1CEicr0m tà pln:tÉitE, t<!> ôf: píni:oµev tà pim:eit. IlEp1ocrov
U1tOÔEÍyµao1v xpflcr0at ica00À11COU Õvtoç tou l..óyou. Ilii>ç oi>v - icai icatà
tàv Àóyov tfjç q>WVÍ]Ç 1tapa1CEÍCJEtUl t<!> 4P EÚyetE tà 4P E Í>y co 11 E V; tà Eiç
5 9t Ài\yovta µ 1q. Évôei aulla~fi tii>v eiç 0 a ÀT)yóvtoov icatà 1tâoav ifyicl..1cr1v·
oüic ãpa icai icatà tà to10\Jtov t<!> 11:tn:ou1 IC(Ílµe0a 1tapaicEÍCJEtat ÔEÍ>tEpov
tà KEIWÍflCJ9t.

§ 111. ct>aívum ouv íín tà ÀEi1tov tii>v 1tpoCJta1Cnicii>v 1tpoocó1toov,


365 l.kyw to 1tpiil'tov, icai tà ÀEÍ1tovta tii>v \i1to8et1icii>v ÔE\Ítepa icai tpÍta
Eiç evooo1v ãye1 [tà}S tàç Õ\Ío ÉyicÀÍOEtÇ 1tapaÂaµ~áveaSm, 'tv' l:icatÉpa
civtmmWiPco0íi6 tou ÀEÍ1tOV'tOÇ, tii>v EylCÀÍCJE(()V icai ICatà to CJT)µatvÓµEVOV
CJ\lvtpexouoii>v. Eí ÕÉ tlVEÇ 1tpoo~tácrovtm7 icai Év ÕeutÉpotç 1tpooCÓlto1ç
ICUtayívecrSat tà U1to0Etl1Cà ica0' oµoq>oovíav ritv 1tpoç tà 1tpoota1Ctl1Cá.
ÉICEtVO ÜV q>aÍT)µEV, ÚJç CJ\lVOOOa f\ Otà tOU ay E CJ\ÍvtaÇ1ç ÉÇaÍpEtOV ICata-
OtlÍCJEl ritv 1tpootaicnJCiiv EylCÂ.tcr1v· 1tpoq>avii>ç yàp tà EylCEÀEuonicov É1tÍppT)µa
brÉu:tVE tnv 1tpóai:aÇ1v.

l. ylvoµÉVT]V e : y•voµÉVT]V AB.


2. lmo6•nKl\ B : lmo&µanKl\ AC.
3. npàs !tifvÉÀOv B (cf. rrpoa6<V<ÀOV Aac): npoo06ÉV<ÀOV Apc. rrpbs l:Btv•ÀOv C.
4. TTaPfSpnioooav A: trapaÀl\yoooav Am&(= glose?)CB.
5. TÓ ACB Beldcer. Uhhg : suppr. Porrus. Sylburg, Slcrzeczka.
6. dVTavatrÀT]pw&ri Apc (av ajouté au-dessus de la ligne) : QVTQTrÀT]pw&ri Aªc, clVQTrÀT]pw&íj e. TTÀT]pw&íj
B.
7. rrpoo13uiaoVTm Aac!: TTpooj3lácroLVTo APc!cs.
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATJF 243

personnes dominées : nous avons dit en effet que les impératifs mettent en jeu
personnes dominantes et personnes dominées, ces demieres recevant 1' ordre
d' [exécuter] I' acte. C' est donc pour biaiser !' ordre inhérent aux deuxiêmes
{ 10} personnes qu' on regroupe [les deuxiêmes] avec la premiere, dont on a
montré, pour le singulier, qu'elle est au suggestif. Or il est évident que, du fait
de la prépondérance de la premiêre personne, celles qui !ui sont associées
reçoivent !e même modem. On a un cas de ce genre dans ce que dit Sthénélos:
{363} ali' áge dekhazometh' eph' híppõn [Jl. 5 .249]
[allons, faisons retraite sur nos chars !] ;
il évite ici de se poser en personne supérieure et de donner un ordre en disant
kházou [fais retraite !]. Même chose quand Nestor dit:
ali' ándras kteínõmen [Jl. 6.70]
[eh bien, tuons des hommes !],
{ 5) car en se regroupant lui-même avec les autres, il accroít !' ardeur des Grecs
pour !e combat qui presse.
110. Je considere donc que de tels suggestifs n'ont pas de deuxiême ni de
troisiême personne, puisque c'est pour qu'il n'y ait pas de deuxiême que la
premiêre s'est constituée, comme nous l'avons dit, par regroupement de
singuliers. On peut aussi montrer cela sur les formes256. À tous les modes, la
deuxiême du pluriel en -te a une pénultieme de même quantité que la premiêre:
{364} légoimen / légoite [ 1e/2" pi. de l'opt. prés. de légein 'dire'], légomen /
légete [Jef2e pi. de l'indic. prés.: pénultiêmes o/e isochrones]. C'est pourquoi
nous plaçons rhipteite dans !e même paradigme que rhiptoumen [isochronie
(longue) des pénultiêmes eilou], et rhíptete dans !e même que rhíptomen
[isochronie (breve) de elo]. II est superflu de donner des exemples, vu que la
regle a une validité générale. Comment, dês lors, cette regle morphologique
permettrait-elle de placer pheúgõmen [ 1e pi. du suggestif de pheúgein 'fuir', õ
long] dans le même paradigme que pheúgete [2e pi. de l'impér., e bref]? Quant
aux formes {5) à finale -the [2• pi. médio-pass.], elles ont à tous les modes une
syllabe de moins que celles à finale -tha [1• pi. médio-pass.]; il suit de là que
pepoíêsthe [2° pi. impér. parf. moyen] ne pourra être une deuxieme personne
appartenant au même paradigme que pepoiêkometha [ 1e pi. 'suggestif' parf.
moyen)257.
111. II s'avêre donc que l'absence, à l'impératif, (365} de la premiere personne,
jointe à celle, au suggestif, de la deuxiême et de la troisiême, conduit à ramener,
dans leurs emploism, les deux modes à l'unité, la convergence des signifiés
modaux contribuant également à ce que chaque mode voie sa défectivité
comblée. Et si certains voulaient à toute force qu' il existe, {5) homophones des
impératifs, des suggestifs même à la deuxiême personne, voici ce que nous leur
dirions: Ia présence de la construction avec áge [allons !] établira de maniere
discriminante qu'on a affaire au mode impératif; car c'est évidemment un ordre
qu'intensifie l'adverbe d'injonction259.
244 llEPl !:YNT~ r
366 § 112. 'ExoµÉvwç pT]tÉov K<Il nep\ Tél>V K<ITà tpÍwvl npóaoonov rrpo-
7
CJ'ta!C't!Kéiiv, Ü Õi) Kat au'tà ÕeutÉpou rcpoacórmu qiaa\v ElVat, Õl<Iq>ÉpE!V
l'ie Téiiv 7tpOKE1µÉvwv, Ka0à ÉKElV<I µev auTÓ0Ev t"iiv 7tpÓamÇtv 'tOÚ
Jtpáyµawç 7tapaÕÉ)(um2, müm ÕÉ É"(KEÀ.EÚETat Eiç hÉpwv 7tpoaCÓ7twv
7tpÓO'taÇw. To yàp Â.EyÉtm mi tà oµoia aaq>Éç O'tl Kai tàç EyKEÀ.EÚCJEIÇ
E)(E\ C'itnáç. TIÍV TE Év ÕEU'tÉpq> l(Q'ta"(tvOµÉVT]V Kai tliv t'Ç auwü Eiç
tpíwv µenoüaav, Ka0á7tEp fonv Émvofiam Kai E7tt téiiv µovorcpoacórcwv
< Kai Õtrcpoacórcwv >3 àvtwvuµtéiiv· Ti µf:v yàp f.ym Kai ai aúÇuy01 Kai
367 éírcaÇ f:v1Kéiiç vooúµevaí Eia1v 1mi ev 7tpÓ<Jwnov imayopEÚoua1v, ií "(E µi)v
f.µóç l((ll õ\ç Év1Kéiiç VOEl't<Il K<lt õúo rcpÓCJ(J)lt(l lt<IpEµq>aÍVEl. "Iawç õi:
Kai ii óp9owvouµÉVT] àvtwvuµ ía, Kiiv arcl..íi n. Õtà tfiç EltlOOOT]Ç Õta-
CJ'tOÀ.íiç to õ1aaov rcpóaoonov imayopEÚE1, Kai tà auyKpmKà Kai tà npóç
n éímxvax, m\ õii clJv wl..eyf:tm ÕEÚtqx>v Kat 'tpÍTOv imu:yopEÍlEL

§ 113. 'AJ...I..' fon 'YE rcpoç taúTa qiávm cix; ou ljlEÜÕOç µÉv t'an to
napeµnÍit'tEtv Õtaaov npóamrcov, oÜ'tE µi)v O'tt Év ÕeuTÉpq> npoacDitqi
KaTayÍvE'tm· oií 'YE µi)v4 t'ÇmpÉtwç t'n\ téiiv npoataK't!Kéliv TO Totoütov
É'Y)(mpfiae1· noÀ.u yàp rcpÓTEpov Kat Éni 'tfiç ÓptO'ttKíiç EyKÀ.ÍOEWÇ TO
10 'tOIOÜ'tOV âv rrapÉ1tono. 'A1toq>mvóµe9a yàp K<Il npóç TIV<IÇ !!EpÍ TIVO>v5'
op8~ lha.Â.éyE'ta.t Tpúq>mv, iJµÉpa Éo-iiv· Ka.l ou 1táVTCJlÇ Tà 'tOl-
a.Ü'ta, on 1tpóç nvá Éon, Kai ÕEÚTEpa eipfioE'tat. '110 Kat É1t͵eµnw1
oi àqioprnàµevo1 'tO ÕEÚTEpov 1tpóaw1tov « 1tpoç ov ó À.Óyoç » Õ't1 µTi
368 ltpOO'tt9f.a.o1 « Kai 1tEpi amoü 'tOÚ !tpoacpwvouµÉvou ». Ka\ õii Tà rrpoKE͵EV<I
OUWÍOOE1xlt6 µEv ÕEu'tÉpotç 1tpoocD!totç, ou µi)v ÕE:Ú'tEpá Éonv· oú yàp
Ka"tà Tíl>v 1tpooq>oovouµÉvoov ai 1tpoaTá!;EtÇ yívovm1, Katà Õe Téiiv Év
tpÍ'!OlÇ YOOUµÉw!v. -
§ 114. l:aqii:ç KàK toú 1tape1toµÉvou àp19µoü. "HvÍKa
yàp ÕEU'tÉpqi ltpOO'táOCJEtm, i:vu:éiiç µi:v yÍVE'ta! Â.Éyt, 7tÂ.T]0\lV'tlKéiiç õi:
Â. É y t u . Oú µ iiv Év téj> Â.tyÉ'tm ta'Ü'tov napa Kol..ou9iiat1 · tp íwu yàp
m0rotiim:x7 Ti)v Év tpÍto1ç 1tpoa<Ó7!:01ç Õ1aÀ.Ã.ayfiv lo)(EI toú àp10µoú,
MyÉ:tO> MyÉ:tO>CIO.V, 'tOÚ EyKEtµÉVOU ÕEUTÉpOU !tpOOCÓTCO\l OUÕaµéiiç tOI·
OÚ'tOV àvaÕE)(OµÉvou. "O õn EÍ q>ÚOEI !tpOOÉKEltO Ka'tà npoacD!tou µeptaµóv,
10 àvEÕÉÇato &v Kai tov auvÓVta àpt9µov ÉvtKov Kai 1tÃ.T]9uvttKÓv, Ka0á1ttp
Kai É1ti téiiv àvtmvuµ 1éiiv, iJµÉttpoç, iµóç · vuvi õi: to Â. t y É -i m Kai
Â.tyÉ'tmcrav Kai Tà 0µ01a ouK E)(EI õ1aoToÀ.fiv Téiiv Ka"tà to Õemepov
1tpóaoo1tov Év àp19µéj>, 1tÓTEpov Éví nç ànoq>aÍvETm 1tep\ Évoç íi 1tÀ.EÍoa1

1. TplTOV Apc: Tà TpiTov Aªc (?) CB.


2. trapa8ÉX<Ta• ACB Uhlig (dans le texte): trapaK<ÀEÚETal [']ou trapayyÉÀÀEl conj. Uhlig (dans
l'apparat).
3. Kai fütrpoowtrwv add. Uhlig.
4. o~ 'Y< µliv Ellebode. Uhlig : oÜT< µi\v ACB.
5. TLVWV AJ'CCB: TLVOS' A"".
6. <JWTáaanm ACB : trpoo-ráaa<Ta• Uhhg (cf. Schneider Cnmm. 39).
7. Ka8<aTwrn AB: <a8<aTWTOS' C lcorrection médiocrement inspuée d'un copiste qui suppone mal le
changement de nombre: sur ce trait du 'style' d'Apollonius. cf. Schneider Comm.14).
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATIF 244

2.2.4.2.3. Structure personnelle de l'impératif de troisieme personne (§§ 112-


115).
112. {366) Dans la suite de notre propos, il faut parler des impératifs de
troisiême personne260. On dit qu'ils sont eux aussi de la deuxiême personne,
mais qu'à la différence de ceux qu'on a vus, dans lesquels l'ordre d'[exécuter]
un acte a un caractere d'inunédiateté, l'injonction [qu'ils énoncent] est un ordre
pour d'autres personnes. {5) En effet [explique-t-on], dans legétõ [qu'il dise !
(impér. 3< pers.)] et formes similaires, il y a clairement une double injonction:
celle qui vise la deuxiême personne et celle qui passe de celle-ci à une
troisiême. On peut observer cela également dans les pronoms uni- <et bi-
>personnels26J: tandis que ego [moí] et les pronoms de cette série
{367) s' interprêtent une se ui e fois au singulier et désignent une personne
unique, emós [mon, mien] s'interprête deux fois au singulier et connote262 deux
personnes. C'est peut-être encore le cas du pronom orthotoné (qui, bien que
simple, indique, par l'opposition qui lui est attachée, une double personne263),
des comparatifs et de {5) tous Ies relatifs264 - eh bien, legétõ désigne aussi une
deuxieme et une troisiême personnes.
113. Voici ce qu'on peut répondre à cela. II n'est pas faux que la forme fasse
place à une double personne, ni non plus qu'elle vise une deuxiême personne -
mais ce n'est pas !à un trait exclusif des impératifs: ne se rencontre-t-il pas déjà,
bien plus tôt265, au mode indicatif? { 10} En effet, quand nous déciarons2M, c'est
bien aussi à propos de quelque chose à l'adresse de quelqu'un: orthbs dialégetai
Trúphõn [Tryphon discute (indic.) bien], heméra estín [il fait (indic.) jour]; or il
n'est absolument pas question, parce que de tels [énoncés] sont adressés à
quelqu'un, de dire qu'ils sont à Ia deuxiême personne. D'ou le reproche adressé
à ceux qui ont défini la deuxiême personne conune "celui à qui est adressée la
phrase", de ne pas (368) ajouter "portant sur l'allocuté lui-même"267. Ainsi les
[formes] dont nous parlons sont bien liées structuralement à des deuxiêmes
personnes, mais elles ne sont pas des deuxiêmes personnes; en effet, les ordres
ne concement pas les allocutés, mais ceux qui sont conçus à la troisieme
personne268.
114. La chose est claire également si on considere l'accident du nombre. Quand
{5) on donne un ordre à une deuxieme personne, on dit au singulier lége [dis !
(imp. 2< sg.)], et au pluriel légete [dites! (2< pi.)]. Mais rien de tel ne se produit
avec legétõ [qu'il dise (3< sg.)]: ayant statut de troisieme personne, c'est en tant
que troisiemes que les formes marquent le changement de nombre, legétõ /
legétõsan [qu'il dise/disent (3<pers. sg./pl.)], tandis que la deuxiême personne
incluse n'admet rien de teJ269. Or, si c'était une vraie personne supplémentaire
ayant sa place dans le paradigme210 personnel, { 1O) elle admettrait 1' accident
associé du nombre singulier / pluriel, comme c'est le cas pour les pronoms:
heméteros I emós [notre, nôtre/mon, mien]. En fait, dans legétõ 1 legétõsan et
formes similaires, il n'y a pas d'opposition de nombre pour la deuxieme
personne, indiquant si l'énoncé est adressé à une seule ou à plusieurs personnes
24 5 llEPI !YNTA3'ill: r
l!Epi évàç fi icai 1tEpt 11À.E1Óvwv. Ofov 'tE yáp Éonv q>ávm icai á0poiaµan
15 trPTl'YOPEÍ'tlD Ó <J'tPª'tTl'YOlô 'Í>µÔlv 1mi Évi Í'YPTl'YOPtÍ'tO> <JOU Ó
369 Ô E<J!tÓ'tTI <; , icai oÚÔEµÍa io·riv ÉvaM.ayi'\ fi µÓVI] i) icmà 'to 'tpÍ'tOV
VOOl.lµÉvr\, i); fxm mi ml!pOO(J)l!(l. -
§ 11 S. To ôi'\ o\iv Â.E-yÉ'ta> icai
1táV'ta 'tà 'tOtaÜ'ta 011µaÍvE1 ál!óV'twv 11poaómwv 11póataÇ1v, ávayicaiwç
ÔEutÉpou 11poaómou ivaM.aaaoµévwçl 11apaÀ.aµJ3avoµÉvou2 Eiç µEtáôoa1v
5 tiiç 11poatáÇEwç, É11Ei 11áÀ.1v Ti 11póa1aÇ1ç Éictàç ÔEutÉpou 11poaÓll!ou
áaootatÓÇ Éo'ttv· ev0Ev yàp Kai 'tttiÇ Év ÔEU'tÉpcp !!poaóm(fl VOOUµÉVttlÇ
ixrrávcou: ICÀl1tuaxiç aúvamv.
§ 116. Ilprnm1m3 ôf: CÍJç 'tà !!À.ÉOV O\lVEµl!Íl!tO\lat tiiç Óp1at1Kftç Éy-
KÀ.Íaewç ai q>wvai, CÍJç tà Ã.Éyt:'H icai Ã.Éyt:a0E icai fo ôiavotia0t:
10 icai ã11aV'ta tà to1aüta. Kai Él!Ei 11ál..1v ai KÀ.Tttticai auvEµ11i11touat taiç
370 El:&imç, auyyivE'tat ô' t:ú6Eia1ç 'tà óp1at1icà icai Etl ai KÀ.TJtticai toiç
1tpoataictticoiç, 1táÀ.tv 'º Ôiavotia0E ãv0pm1101 oilitw ôiaicÉicpttcu, EÍ
µfi Ê1tt1tpoayÉVl]tcu tà iôiáÇoV'ta 11pàç ÉKá'tEpa téiiv µEpéiiv 'tOÜ Â.Óyou·
q>~aoµEv yàp i11' Eú0Eiaç ãv6p0>1tOl óvuç Ôiavoeia8e, oúx CÍJç
5 OloV'taÍ tlVEÇ Katà 1tpoata1C'tlici'\V EylCÀ.IOIV, Ka'tCx ÔE op1at1~V, 1Ca6á1tEp
fot1v É111vofiacu icá11i toü 11pÓJ'l:ou icai 'tOÜ tpítou, ãv0pw1tol ÓV'tEÇ
lhavooúµt&a, á.v0p0>1tol õvnç ôiavooíiv1ai. Ka i i:ic tfiç Év1 icfiç
auvtál;Emç 11poq>avi'\ç o À.Óyoç, ãv9p0>1toç wv ôiavofl, ãv6p0>110Ç
WV ÔtaVOOUjlat ICClt rn ÔtaVOEl'ttt\" Éq>' ~Ç O\lVtái;EWÇ Ka'tà tà
10 KÀ.TJt11Càv ai ÔÍlo q>mvai ivaÀ.À.áaaovtcu, ãv0p0>1te Ôtavooíi. 'A)J..à
icáic tfiç ouvoÚOTlç µEtoxfiç 11poq>avÉç · oú yàp auviatatat i) ;;, v µEtoxi'\
µEtà ICÀ.TJtllCWV, µEtà µÉV'tOl tfuv Eú6e1&v· oú yáp q>aµEV. ãv0pantE Ó'Jv,
ãv8p0>1to<; lif: Ó'Jv. (OÜtwç á11eÔEÍKW'to icai i) crú CÍJç Ei'.TJ EÚ0EÍaç iv
tcp aú /JJv eíJç Ei 1CC1i qw /JJv .) -
§ 117. Kiiv µEtà ap0pou fü: À.ÉyoµEV
15 oi ãv8pm1tol ôtavotia9e, ou ica•' ÉyicÉÀ.Euatv toiJ ôiavotia9e, icmà
fü: tf\v Ú1tápxouaav EKáO't<fl ÔláVOtaV, i;v OptÇÓµE9a Év tcp ÔtaVOt:i<J9E,
CÍJç EÍ Kai À.Éyo1µev Ult á p X E \4 Év i>µiv 'tO À.oytanicóv, tOU ap9po\l
µTJVÚOV'tOÇ ti'\v Ei>9Eiav. - Ei yàp 11poa0EÍTJ 'ttÇ to Ji, yE~aE'tat icai 'to
371 Ôtavotia9t 11po01aict1icóv, J:i ãv8pm1toi ôtavot:ia9e. 'AA'A.' ei icai Ett
tà ã y e, ãye liiavoeia9t [@]5 ãv9pw1tot. 'Eq>' ~ç auV'tái;Ewç 11á'A.1v
d ttç áV't18eíTt to õ 't 1., Õ'tt litavoEia0t, µEtaatfiaEtat tà tiiç auV'tái;Ewç
EÍÇ tfiv Optattici'\v ityicÂ.tmV. Kai tooaiJta µEv !tEpl tW ÓµOq>WVOÚVt<J>V.

1. <valWiaoµ.Évws B : evo.JWiaaoµ.Évov A (oú. selon Guttentag, ce mOL serail rayé) C.


2. rrapaÃaµ.(3avoµ.évov AP<CB : tr<pLM.µ.aavoµ.<vov A"'(').
3. rrpó<HTaL Ellebode: rrpóa«LrnL ACB.
4. im<ÍPX<1 Bekker · imápxnv ACB.
5. t!i ACB : suppr. Uhlig.
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATlF 245

(qu'il porte sur une ou sur plusieurs personnes). Ainsi peut-on dire aussi bien à
un groupe { 15} egregoreítõ ho stracegàs humon [que veille (impér. 3• sg.) votre
général !] qu'à un seu! [individu] egregoreítõ sou ho {369) despótes [que veille
(id.) ton maitre !], sans qu'il y ait d'autre variation que celle qui concerne la
troisieme personne, celle dont relevent les personnes [visées par l'injonction].
115. Donc legétõ et toutes les formes similaires signifient un ordre donné à des
personnes absentes211, avec inclusion nécessaire d'une deuxieme personne
employée en suppléance272 pour la transmission {5} de l 'ordre, puisque, encore
une fois, il n'y a pas d'ordre bien formé sans deuxieme personne273; c'est
d'ailleurs pourquoi [l'impératif] va avec des vocatifs, qui sont toujours conçus à
la deuxieme personne.
2.2.4.3. Formes d'impératif ambigues, et remedes à ces ambigui'tés (§§ 116-
122).
116. Nous avons vu plus hau12 74 que les formes du mode indicatif
coi'ncident le plus souvent [avec celles de l'impératif]: ainsi légete [vous
dites/dites!], légesthe [vous vous appelez/appelez-vous !], dianoefsthe [vous
pensez/pensez !], { 15) etc. Or, comme d'autre pari les vocatifs colncident avec
les {370} cas directs et que les associations215 se font des indicatifs avec les cas
directs et des impératifs avec les vocatifs, voilà qu'à son tour [l'interprétation
de] dianoeísthe ánthrõpoi reste indécise tant que ne vient pas se surajouter à
!'une ou l'autre des parties de phrase !e [mot] qui la spécifie. Nous dirons ainsi
au cas direct ánthrõpoi óntes dianoefsthe [étant hommes, vous pensez], qui
n' est pas, cornme {5} certains se l' imaginent, à l' impératif, mais à l' indicatif,
comme on peut l' observer à la premiere et à la troisieme personnes: ánthrõpoi
óntes dianooumetha / dianoountai [étant hommes, nous pensons/ils pensent]. La
phrase est également claire au singulier: ánthrõpos on dianoêi [étant homme, tu
penses], ánthrôpos on, dianooumai et encore dianoeitai [étant homme, je
pense/il pense]. Si [on transpose] cette construction au { 10) vocatif, les deux
formes changent: ánthrõpe dianoou [homme, pense!]. La présence du participe
est aussi [un índice] clair: !e participe on [étant] ne donne pas une [phrase] bien
formée avec des vocatifs, ce qu'il fait en revanche avec les cas directs; ainsi
nous ne disons pas *ánthrõpe on [étant, homme ! (voe.)], mais bien ánthrõpos
on [étant homme (nomin.)]. (C'était [notre argument] pour montrer que sú [toi,
tu] est au cas direct dans su on [toi étant ... ] sur le modele de ego on [moí étant
.. ,)276,)
117. Et si nous disons { 15} hoi ánthrõpoi dianoeisthe [les hommes vous
pensez]277, dianoeisthe n'est pas une injonction, mais renvoie à l'existence de la
réflexion en chacun (que nous 'indiquons' en disant dianoeisthe [vous pensez
(indicatif)], ce qui revient à dire hupárkhei en humín tà logistikón [la raison
existe en vous]), l'article [hoi] étant l'indice du cas direct278. Si l'on ajoute o
[ô], {371) dianoeisthe deviendra un impératif: o ánthrõpoi dianoeisthe [ô
hommes, pensez !]. De même si on ajoute áge [allons !] : áge dianoeisthe [(Õ]]
ánthrõpoi [allons, pensez, [[ô]] hommes !)279. Si, dans cette construction, on
mettait au contraire hóti [que oui]: hóti dianoeisthe [que oui vous pensez]280, la
construction se transformera en indicatif. Voilà pour les [formes] homophones.
246 llEPl l:YNTA3'11I: r
§ 118, füp\ ôf: tiôv µfi ÓµOcp(J)VOÚVt(J)V µ'ÍJtE ÉV tolÇ OVÓµacn µ'Í\tE
ÉV tOlÇ pfiµaatv oufü; Kat' oÀ.Íyov tà 't'ÍÍÇ OUVtcX!;E(J)Ç ÔEltat À.Óyou,
ãv0pmn:oç fypaqiev, ãv9pco11:t yp<Íq>t. Ei yàp àvà µÉpoç náÀ.tv to
EtEpov yÉvotto oµócp(J)VOV, to auµcpEpÓµEVOV to àµcpípoÀ.ov à11:otpÍlp'Etat·
q>ÉpE cpávat Éltl toU 'E/.tKWV Kal téõv ÓµOÍ(J)V ovoµát(J)V· 1tpOOKE͵EVOV
10 yàp to ÓptattlCOV tu0tÍaç aúvi:a!;tv clltOtEl.Ei, 'El.tKWV ypá411tt, tÓ 'YE
µi]v Jtpo<rtaKnlCÕv KÂ!lnicnv, 'EÂ.tKWV yp<Íq>t. -
§ 119. "H àvánaÂ.1v
Én\ wu i\xti, Â.Éy(J) Katà napataniciiv itpocpopàv tou tpÍtou itpoacímou,
i\xtt n:oi:e i:o tv &.>ôcóvri xaJ..niov· àJ..À.à ica\ icatà itpoataKnicfiv
372 itpoq>opáv, ÍlVÍKa À.Éy(J) i\xEt cru. "0 itpoaÔEXÓµtvov to tf\ç tu0Eiaç
a;cíiµa itapatat1Kov1 àitottÀ.Éatt to i\xti, i\xti o i:pí11:0\IÇ, i\xu o
ãv0pomoç · Ti itál..1v to KÀ.11t1icov to ltpoamicnKov áitottÀ.Éat1, i\ x E 1
ãv6pmm. 'Ecp' oú ôii itpoayivoµÉVT) ii óµócp(J)voç tu0tia tÉl.Eov àµcpí-
5 PoÀ.ov itot'Í\att Ti)v aúvta!;1v Év tê/> i\xtt 'El.111:cóv· Écp · fiç itáÀ.tv auvi:á-
!;t(J)Ç xpEia Éat\ téõv itpoicttµÉvrov µopírov, o 'El.utà>v i\xtt, á:rt i\xtt
J:i 'El.111:cóv, &n i\xn 'El.t11:róv. - Ou À.ÉÀ.11aµai ot1 ica\ Ti autotÉl.E1a
tEKµ'ÍJptÓV Éanv KÀT)ttKf\ç · iôou yàp ica\ auto to ' EÂ.tKCÓV ÉMElltOV µi:v
pfiµat1 tu0E1av óµoÀ.oyti, ou tjilit ôl: t:xov icÀ.11t1Kf\ç Éattv ittcOOE(J)Ç t02
1o tOlOUtOV' otov J:i 'EÂ.tKWV [i\xnP.

§ 120. 'EliEÍKVUµEv toU ÉVEOtéõtoç áitávtotE tà 1tÀ.T)0UvtlKà auvEµ-


1tÍ1ttOvta, iliv ii füáicp1a1ç ÉyÍyvEtO füà toU ã 'Y E Ti o t \, UnOOtEÂ.À.oµÉvou
Évàç Pfiµatoç tou fon. Touto4 yàp WiéPaUe Ti)v àµcp1Pol..íav, dyt
papuvóµtvov µf:v npoataKtticóv Éanv, ó!;uvóµtvov lil: óp1cmicóv. Ka\ \aroç
373 ÔÓÇEt <ÓÀ.ty(J)pijaSCll tá 't'ÍÍÇ lp(J)vijÇ, Otl µfi tê/> ica0oÂ.tKé/> ÜltEOtlVº Ka\
iítol to ó!;uvÓµEVOV iiµáp'tT)tal Ti tà papuvÓµEVOV ltpOOt<XKttlCÓV. -
§ 12 1 . 'Ecp · oú iiv cpaí11 nç ciiç íiitavi:a tà Eiç u: À.'ÍJ'Yovi:a itpootaicnKà
papúvrn11, Ka\ ô1à touto P.:xpuvóµtvov tà ta'tE KatCÓp0(J)ta1, Kai l.EÍltEtCll
tà éai:i <ÓÀ.1yropf]a0m, on µfi óµoq>(J)VEi tê/> Katrop0roµÉvip. 'A).),; óµotovEiv
0Él.E1 tà litúttpa Óp1at1icà 7tÀ.T)0uvttKà toiç itp<Óto1ç, íµtv - 1t t,ÔÍÔoµEv
- ôíôott· Ei oi'.iv Eaµ év, lifil..ov on Ka\ Ea'tÉ, < fiµáp'tT)tat ôf: 10 l ai:t >5
ltpoatalC't\KÕv 13<xpu\ÓµEVOV. -
§ 12 2. Tí oi'.iv XPii Éit\ tou to10Ú'tou liia-
Â.a p E1 V ; Ti EKEivo Wioqifivaa0at, ciiç o!;úvEtat µl:v to ÓptOt\KOV EV tê/>
10 Eaµév Ka\ iai:é lità to dvm ÉyKÀ.1t1icá, oíç oú aúvean papu to tÉÃ.oç·
ica\ EltEIÔi] Év toiç 7tpoataKt1Koiç àcpíatatat Ti tyKÀ.1a1ç, auvacpíatatat
ica\ ii Eltt tÉÀ.ouç oÇtia, iínç aitía ~V tíiç ÉyKÀ.ÍOE(J)Ç. - t.1à toUtO tà
374 µl:v tiµí ó!;úvttCll Óp1at1icov Õv, ica0à ÉyKÀ.micóv, oú µfiv tà ioEh Jtpo-

l. rrapaTaTLKOV CB : rrpooTaKTLKOV A.
2.To C:om.AB.
3. iixu ACB : suppr. Uhhg.
4. TOÚTo B : To&ro\J AC!.
5. JiµápTTJTaL & To ÉaT< add. Uhhg : om. AC. Tà s; B Bekker.
MODES VERBAUX: L'JMPIÕRATIF 246

118. (5) Quand il n'y a homophonie ni dans les noms ni dans les verbes, la
construction se passe de commentaires: ánthrõpos égraphen [un homme
(nomin.) écrivait], ánthrõpe gráphe [homme (voe.), écris !]. Si au contraire un
des deux [mots] présentait pour son compte une homophonie, celui qui va avec
!ui chasserait l'ambigui:té; prenons le cas de HelikOn [Hélicon (nomin. et voe.)]
et des noms de ce type: en !ui ajoutant un indicatif, on produit une construction
au cas direct - Helikon gráphei [Hélicon dessine] -, mais {10) une construction
au vocatif si c'est un impératif qu'on ajoute - Helikon gráphe [Hélicon,
dessine !)281.
119. Ou inversement avec ekhei [résonnait (imparf. indic.)/résonne ! (impér.)], je
veux dire comme forme d'imparfait troisieme personne, on a ekhei pote to en
Dõdonei khalkeíon [résonnait jadis !e bronze de Dodone]; mais la forme peut
aussi être un impératif,{372) quand je dis ekhei sú [résonne, toi !]. Si c'est une
forme de cas direct qui entre dans la phrase, ekhei deviendra un imparfait: ekhei
ho trípous / ho ánthrõpos [le chaudron/l'homme (nomin.) résonnait]; si c'est un
vocatif, il deviendra un impératif: ekhei ánthrõpe [résonne, homme ! (voe.)].
Mais qu'entre dans [la phrase] un cas direct homophone [du vocatif], et {5} on
aboutira à une construction parfaitement ambigue: ekhei Helikon. Dans cette
construction, on a de nouveau besoin des mots signalés plus haut: ho Helikon
ekhei [l'Hélicon résonnait], áge ekhei ô Helikon [allons, résonne, ô Hélicon !],
hóti ekhei Helikon [que oui Hélicon résonnait]. II ne m'échappe pas que la
complétude est un indice du vocatif; prenons Helikon tout seul: s'il y a ellipse
d'un verbe, cela atteste le cas direct, s'il n'en est rien, c'est un vocatif,
o
{ 10) comme dans Helikon [[ekhei]]282[ô Hélicon [[résonne]] !].
2.2.4.3.2. Un cas singulier: la double accentuation de este(§§ 120-122).
120. Nous avons montré qu'au présent !e pluriel [de l'impératif deuxieme
personne] coincide toujours [avec la même personne de l'indicatif], le départ
[entre les modes] étant assuré par áge ou hóti. Un seul verbe fait exception:
este, dans leque! l'ambigui:té est éliminée, puisque baryton, c'est un impératif
[éste 'soyez !'], et oxyton, un indicatif [esté 'vous êtes'].{373} Cette forme
pourra sembler anomale283, dans la mesure ou elle n'est pas soumise à la [regle]
générale: la faute sera soit dans l' [indicatif] oxyton, soit dans l' impératif
baryton.
121. Sur cette question, on pourrait dire que tous les impératifs à finale -te sont
barytons, d'ou il suit que le baryton éste [soyez !) est correct; des lors {5} c'est
esté [vous êtes] qui est anomal, puisqu'il n'est pas homophone de la forme
correcte [d'impératif]. D'un autre côté, [une regle) veut que les deuxiemes
personnes du pluriel de l'indicatif s'accentuent comme les premieres: ímen / íte
[naus allons/vous allez], dídomen / dídote [nous donnons/vous donnez]; si donc
on a esmén [nous sommes], il est clair qu'on aura aussi esté [vous êtes] - et c'est
alors l'impératif baryton < éste qui est fautif >.
122. Comment traiter une pareille question ?28 4 En disant ceei : les indicatifs
{ 10) esmén et esté sont oxytons parce que ce sont des enclitiques, formes qui
n' admettent pas la barytonese final e; mais du fait que I' enclise disparait à
l'impératif, disparait en même temps l'aigu final qui était cause de l'enclise285.
C' est pour cela que {374} eimí ue suis ], indicatif, a, en tant qu' enclitique, l' aigu
final, tandis que l'impératif ísthi [sois!], en tant que non enclitique, ne l'a pas
247
ataimKÓv, Ka6o ouK EyKÀ.mKÓv, KaÍto1 11ái..1v tiôv Eiç 91 i..rryóvtwv 11po-
ataKt1Kiôv OµOtoVOÚVt(J)V tOiÇ fiç µ 1 < OplOtlKOtÇ >1 ÇE'ÍY'(VUµ\ ÇeÍYyvu9t,
elµ1 i9t. wEv6Ev ou auyKatatí6Eµat toiç Év 1tpoataKt1Kfl 11poq>op~ óÇv-
tovooo1 to 1pa6í, avvEÀ.E)'XoµÉvo1ç KaK toii tpítov 11poaWitov toii 1pát(l),
O ôn oµÓtOVOV Ka6EatÕlç t{p ÔEVtÉp<p oµoÍWÇ 'tOlÇ ÍÍMotÇ fíÂ.E)'XE tiiv
napà tà lirov iX,ó.av.
§ 123. 'EÇíiç PlltÉov 11Epi tf\ç u11otaKt11'Í\Ç EyKÀ.ÍOEWÇ iív tlVEÇ Kai
OtOtaKttKnv a11oq>aÍVOvtat altO 'tOÍi EÇ au"tiiç ÔllÀ.oVµÉVOV, KU6a11Ep Ka\
10 ai !tpOKatElÀ.E"(µÉvat tautov avEÔÉÇavto· aaq>EÇ "(àp Otl IÍlç to Éà V
375 'Y p á1pco Kai tà toúto1ç 0µ01a litata"(µov toii Wç E:aoµÉvov 11pá"(µatoç
011µaÍVE1. -
§ 124. '.AJJ..' la(J)Ç cXvtlKEÍOEtat 'tO µ11fü: autà EXEa6at tf\ç
Éwoíaç toii litata"(µoii, tov fü: 11apaKE͵EVov aúvoEaµov a1ttov "(ÍvEa6at
"tiiç 01ataKtt1cftç ewoiaç. Kai ti a110 "tiiç ovváµEWÇ tiôv avvofoµwv
Eo\KEV tà pJ͵ata aváyEa6m2, oufü:v KWÀ.ÚEI Kal tàç À.omàç EyKÀ.ÍOEIÇ
µEtatÍ6Ea6at tf\Ç ÍÔÍaç KÀ.ÍJOEWÇ3, avaÔEÇaµevaç tiiv ÉK 'tÍÕV OVVOÉaµCOv
oúvaµ1v. Ou "(àp En optattKOV to ti [rpava. ti É1p1Ã.<>/Jyy1Jaa, oufü:
m\Jtóv Éat1 to q11À.0À.oyfiam tip fítot q11M>M>ritoco i\ 11opeúooµm
EÍÇ upmatov, ouoi: to 'Y p á 1jl" a\ µ \ ÚV E\Jxnv É1tayyÉÀ.À.E'tat, op1aµov
10 oi: t0ii ÉaoµÉvov 11páyµatoç. l:XEOÓV 'tE U110 tOV a\Jtov litatayµov 11Í11'tEl
to ti up1.11att\ç4 x:ivft t{p iàv 11ep111atjiç K1VT19iía1i. Kai ou Ka-
À.Eita 1 to d 1tEpuiattiç ô1ata KttKóv.

§ 125. 'AUà 11poç tiiv to1aÚtT1v <ivtípp11a1v Évov i>itavtf\om Wç ai


µEv iíÃ.Âa1 E-ydiaE1ç ÉKtàç oi'.iam tiôv avvofoµcov to ÉÇ ai>tii>v ô11i..oúµEvov
15 aVEÔÉÇavtO, ÉÇ ob Kat tnV 6fo1v EaXOV 'tOÍi ÓVÓµatoç · !tpOÍi11'tOV "(àp
Otl to ypávmµ \ E\Jxíiç Éanv 11apaatat\KOV Kai to 1tEp11tatii> op1aµoü.
376 "06EV EÍ taútmç 11poayÉv01tÓ nç avvOEaµ1~ aúvtaÇ1ç, ouK ÉK taÚtTJÇ
EÇOVO\V tnV 9fo1v tOÍi ÓvÓµatOÇ, ÉK OE "tiiç <pÚOE\ a\JtaiÇ EyKEtµÉVllÇ
É:ylcÀ.Íaroiç, Ka6o mi auto\ oi aúvornµo1 EK tf\ç iôíaç 11apEµq>áaECOÇ tiiv
6fotv tOÍi ÓvÓµatOÇ aVEOÉÇavtO, ÔtaÇEVKtlKOt KaÀ.oÚµEV01, ÔVVlltlKOl, avva-
11'tlKOt Kai ÍÍÀ.À.ol oi Ü1!ÓÀ.o11101. "06Ev Ei Kai tji KaÀ.ovµÉvn ÔtataK'tllCji
qKÀ.Íae1 11apEÍ11Eto to ÉKtoç ovvoÉoµov 011µaívew n, Kiiv 11ávtcoç tliv
ÉK tOÚ'tov óvoµaaíav avEÕÉÇato· wvi ôi: OUÔÉ!tOtE ɵÓvaaEV ÉKtOÇ avv-
ofoµov, Kai o\ítcoç iíô11i..ov EO;(E to 011µmvÓµEVOV, Kai ô1à t0iito autó,
o-iiK [xovaa5 iôiq. 011i..oúµEvov, 11apEOÉÇat0 ÉK ôuváµEwç toii auvÔÉaµou
10 tiiv tOii ÓYÓµatoÇ 9Émv EÍÀtl<pÉm:t. -

1. bp<aTLKo"is add. Uhlig.


2. Tà pÍ)µaTa àváyrnllm ACB: Uhlig (dans l'appara!) conjecture Tà pi'JµaTa óvoµdC<allm ou Tà
/n)µciTwv óvóµaTa dváy<allaL.
3. Kl..iia<ws Bekker: K>J.a<ws AC. E-yKÀÍa<ws B.
4. lTEpllTQTELS Klvij T<\i Bekker (dans l'apparat): lTEpllTQTfL KlVll TW A. lTEpllTaTE"i KLVf[Tw e.
'1TEPllTQTEi. KLllEiTaL B.
5. lxouoa Bekker (d'aprês Sylburgmg): lxov ACB !_
MODES VERBAUX: L'IMPÉRATIF 247

- nonobstant le fait286 que Jes impératifs à finale -thi ont la même accentuation
que les formes <d'indicatif> en -mi: zeúgnumi / zeúgnuthi [j'attelle/attelle !],
eimi / íthi [je vais/va !]. C'est pourquoi je ne me range pas à l'avis de ceux qui
font de la forme d'impératif {5} phathi [dis!] un oxyton; du reste il reçoivent
encore un démenti de la troisieme personne phátõ [qu'il dise !] qui, conformant
son accent, comme les autres [verbes], à celui de la deuxieme personne, dénonce
comme incorrect l'aigu [final de *phath11.
2.2.5.1. Le nom du subjonctif (§§ 123-130).
123. II faut maintenant parler du mode subjonctif, que certains appellent
aussi 'dubitatif - [appellation] fondée sur le sens du mode, comme { 10} c'était
le cas pour les modes précédemment examinés2s1. II est clair en effet que eàn
{ 375} gráphõ [si j' écris (subj. éventuel)] et [tours] similaires signifient qu' on
doute d'un acte à venir2ss.
124. Mais on va assurément se heurter là à un obstacle: il tient à ce que la
notion de dou te n' est pas inhérente au verbe lui-même, mais que e' est la
conjonction apposée qui en est responsable. Or, si l'on trouve bon de faire
dépendre les [noms des)289 formes verbales de la valeur des conjonctions,
{5} rien n'empêchera les autres modes aussi, quand ils reçoivent la valeur des
conjonctions290, d'échanger contre un autre le nom qui est le leur. Ainsi ei
égrapsa [si j'avais écrit (indic.)], ei ephilológesa [si j'avais étudié (indic.)] ne
sont plus des indicatifs; ou encore philologesõ U' étudierai] n' est pas la même
e
chose que eroi philologesõ poreúsomai eis perípaton [ou bien j'étudierai ou
bien j'irai me promener]291; et grápsaimi án [j'écrirais (opt. potentiel)] exprime
non un souhait, mais l"indication' { 10} de l'acte à venir292. Et c'est à peu de
chose pres le même doute293 qu'expriment ei peripateis kinei [si tu marches
(indic.), tu bouges] et eàn peripateis kinethesei [si tu marches (subj. éventuel),
tu bougeras] - or on n'appelle pas ei peripateís un dubitatif.
125. On peut toutefois répondre à cette objection294 que les autres modes
présentent, eux, quand ils sont hors de la portée des conjonctions, un sens
intrinseque { 15} auquel ils doivent aussi leur nom: c'est une évidence que
grápsaimi [puissé-je écrire ! (opt.)] indique un souhait et peripato [je marche
(indic.)] une 'indication'. (376} De !à vient que, s'ils se trouvent pris en outre
dans une construction conjonctive, ce n'est pas d'elle qu'ils recevront leur nom,
mais de leur modalité29S intrinseque; c'est comme pour les conjonctions elles-
mêmes, qui ont tiré leur nom de la connotation qui leur est propre296 : on les
appelle disjonctives, potentielles, {5} connectives, etc. De sorte que si le mode
qu' on appelle dubitatif se trouvait avoir un sens hors des emplois conjonctifs,
c' est de là forcément qu' il aurait tiré son appellation. Mais en fait il n' est jamais
employé seu!, sans conjonction297, et par suite sa signification n'apparalt pas -
et c'est là précisément, parce qu'il n'a pas de sens propre, la raison pour
laquelle il admet de porter une dénomination tirée de la valeur de la
conjonction.
248 I1El'I IYNrA:Bn: r
§ l 2 6 . 'Hv ô' av ó ').iyyoç itávu
Euitapáôenoç, Ei tà teaÀ.ouµtva imotatenteà Pilµma O\l~áÇe1 µ1Ç: ÉKÉXPllto
OUVÔEoµ llCTI ~ 7tpOKElµÉV{l" VUVl ÔE Kal oi KaÀ.oÚµEVOI CmOtEÀEOtlKOl É1tl
377 tfiv autfiv oú~aÇ1v cpÉpo~m. iivítea cpaµ[v Tpúquov ltEplitaui tva
Uyuíya i\ 1\àç 'tÕV xáp't1JV iva ypCÍ1jfw· KaÍ oÜtrol µâÂÂov CmOtEÀEOtlKà
ÓcpEÍÀEl tea/..tio0a1 tà Pilµata i\ füotaKt1Ká. 'A).).' OUÔE àitotEAEOtlteÚ·
iõou yàp teai teat' ait10À.oy1Kiiv oú~aÇ1v, iivítea <paµE:v Yva àvayviJJ
5 hiµii811v, iva àvaoim fiVlá0,, Tpúcpwv. 'Yy1éiiç apa àitó Évóç to\J
ltapaKOAoU90U~OÇ ~ 7tpOKElµÉV!1 Ey!CA.ÍOEI, to\J2 µ TJ OUVÍOtao0ai QUtTJV
EÍ µiJ-imomyri1110iç 7tpoKE!µÉwlÇ ouWÉoµOlÇ, EiPlltal i.motaKtlKÍ\.
§ 12 7. "Ot1 Õ[ tea1 É1t' ãÃÂmv µepéiiv ÀÍYyou µEplKÍl lhacpwvía aitía
yíveta1 to\J Eiç KOIVÓV Õvoµa àváyeo0a1 tfiv 0Éo1V, oacpÉç Éot1 tea1 éÇ
378 améiiv téiiv cruvÕÉoµwv. Oi µE:v yàp ãM.o1 Cm' iliíaç Õuváµewç àvaõexó-
µEVO\ tfiv 0fo1v iiaxov téiiv óvoµátwv, àito to\J E:v O\lvmpEÍç: to\iç ').iyyouç
Elt<Í"fEIV 0\)VQ1tt\KOÍ, i\ àitô to\J ôiaÇeuyWEIV ôiaÇEUKtlKOÍ, KQl aita~EÇ
oi ÚitÓÀ.o1ito1. Oi'. ye µi]v3 teaA.oúµtvo1 itapaitA.11pwµanteo1 ouK àito to\J
5 õ11À.ouµÉvou tfiv 9fo1v iiaxov· ou yàp àA.116Éç Éom, ifiç nvtç ÚltÉA.a~ov,
µÓvov amouç àvaitl..11po\)v to KEXTIVOÇ ti\ç Épµ11vEÍaç KQl Õ1à tOUtO
EÍpi\o0ai itapaitA.11pwµat\KOÚÇ. Ot\ yàp EKQOtOÇ autéiiv EXEl tlVà 1iúvaµ1v,
379 itapeotfioaµev ev ti/> itep1 O\lvÕÉoµwv. Ou yàp tautóv fot1 tô to\>tó
µoi xápioai ti/>
to\nó yÉ µ01 xái>wa1 (Callimaque, fr. anon. 259, II p. 752 Schneider),

OOOE to à:ya~ mv ti/>


5 áya0ó; ltEP fiá..i (A 131}
OOOE to amo EµcpaÍVE\ to oi µEv mp. õxeaqii tÍfl

oi µf:v 1iii =P' ÕJ;rop1 (0 3}

itapaypacpi\ç4 yàp A.óyou 011µeióv fonv ó 8ii. -


§ 128. ouõE: yàp eteEivo
380 eÇaípttóv EotlV, to auto\iç µÓvov5 Év itÀEováoµat1 EUpÍOKEo9m· àA.A.à
OXEÕOV tO tO\OUtOV itá9oç OÚVEOt\ KQl Katà tOOV OOOÀ.oÍ1tWV OUVÕÉoµWV,

tàv mi MrJp1Óvllç itpÓtEpoç (N 306),


Tltol µE:v MEvü.aoç (f 213),
mí texaJ..1cppovÉovtn ('!' 13}

l. 1eal olfrw conj. Uhlig (dans l'apparat): Ka1Tm ACB Uhlig (dans le 1ex1e).
2. TO~ Bekker: TO AC, Tci> B.
3. ol'yEµl]v Aac: ó.ÀÀ' ô( "fE ApcCB.
4. trapa.ypacl>'ls AªC: TrfPL"fpa~s ApcCB (cf. 380.16).
5. µovov A ac : µ6vo1JS' ApcCB.
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTIF 248

126. { 10) Ce raisonnement serait irréprochable si les verbes qu'on appelle


subjonctifs connaissaient pour seule construction celle qu'on a citée. En fait, les
conjonctions qu' on appelle finales {377} se construisent aussi avec eux, par
exemple dans: Trúphõn peripatel hína hugiaínéi [Tryphon marche pour qu'il se
porte bien (hína + subj.)], dos tàn khártén hína grápsõ [donne le papier pour
que j'écrive (id.)] - il faudrait alors appeler ces verbes 'finaux' plutôt que
dubitatifs. Mais 'finaux' ne ferait pas l'affaire non plus: {5} n'a-t-on pas une
construction causale dans hína anagnô etimethén [pour avoir lu (hína + subj.
aor.), j'ai été récompensé], hína anastô éniáthé Trúphõn [pour ce que je me suis
levé (id.), Tryphon a été chagriné)298? On a donc eu raison de se fonder sur cette
unique propriété du mode considéré, de n'être bien formé que subjoint aux
conjonctions précitées, pour l'appeler 'subjonctif299.
127. Pour d'autres parties de phrase aussi, la dispersion sémantique dans une
sous-classe300 peut conduire à s' en remettre, pour désigner celle-ci, à un terme
générique: {378} les conjonctions elles-mêmes en offrent un exemple clair.
Toutes en effet doivent leur appellation à leur valeur propre - 'connectives'
celles qui introduisent une connexion301 entre les phrases, 'disjonctives' celles
qui disjoignent, et ainsi de suite pour toutes les autres -, excepté celles qu' on
appelle 'explétives', quine doivent pas {5} leur appellation à leur sens. Caril
n'est pas vrai, comme certains I'ont pensé, qu'elles ne fassent rien d'autre que
de combler un vide de l 'expression, ce qui leur aurait valu le nom
d"explétives': chacune d'elles en effet asa valeur, {379) comme nous l'avons
montré dans le traité Des conjonctions302. Ce n' est pas la même chose de d ire
toütó moi khárisai [fais-moi ce plaisir] et:
toütó gé moí khárisai [Callimaque (?), fr. anon. 259, II p. 752 Schn.
= 728 Pfeiffer]
[fais-moi du moins ce plaisir],
ni de dire agathàs on [étant bravel et:
{5} agathós per eon [ll. 1.131]
[bien qu'étant brave].
Et hoi men par' ókhesphi [eux (s'arrêtêrent) prês des chars] n'a pas non plus !e
même sens que :
hoi men dl par' ókhesphi [ll. 15.3]
[alors eux (s'arrêtêrent) prês des chars];
carde [alors] marque un toumant du récit303.
128. Ce n'est pas non plus {380) un trait qui leur serait exclusivement réservé
de se rencontrer en emploi pléonastique; le pléonasme au contraire est une
altération qu' on peut avoir pratiquement avec toutes les autres conjonctions:
tàn Irai Mériónés próteros [/l. 13.306]
[litt.: à lui et Mérion le premier. .. ],
etoimen Menélaos [ll. 3.213]
[litt.: d'un côté d'une part Ménélas ... ],
{5} kaíte khaliphronéonta [Od. 23.13]
[litt.: et et l'esprit ailleurs ... ].
249
µupÍa Eo'tlV dç 'tO 'tOlOÜto ltttpa9fo9m. 'A).)..' oufü: tÓ\OV cruvÓÉoµoov to
Év 1tÀ.Eovaoµip Ktt'tttyíveo9a1· o:xtóov yàp E.1ti 1táoaç tàç À.ÉÇt1ç to to\·
oÜtov O\MEÍva-

§ 12 9. Kai d a1to toÜ 1th.Eová.Ç0Vtoç Ti 9fo1ç toÜ


ÓYÓµtttoç, tÍç Ti a1toKÂ.~pwo1ç toü E:1ti t&v cruvófoµwv to totoüto JtttPT\·
10 KOÂ.ou9r]KÉvcxt 1, Â.Éyw téiiv 1tapa1tÀ.T1pwµat1KÔlv, ii on oí µEv ciÀ.À.ot o'Õv-
Õeoµot, õ1ácpopo1 ÕVtEÇ icatà tàç cpwváç, µ íav liúvaµ tv EltT\YYÉÂ.À.oVto,
E.Ç fiç icai ti)v 9fo1v 'tOÜ óvóµawç áveliÉ:XOVto, ou µi\v toiç 1tapa1tÀ.1)pW-
µtt'ttKoiç ta'Õtov cruVT\KOÀ.oú9t12; o:xeõov yàp EKttOtOÇ aut&v lõtóv tl
iitl)yyÉÀ.À.EtO, µEÍWO\V µEv Ó yÉ Év tip

15 toÜ1Óyɵo1:xáp1001 (Callimaque, fr. anon. 259, II p. 752 Schneider),

JtttpU}'~ À.Óyou o ~. EVttVtlÓtl)ttt ó KÉp µtt' auÇ~OEWÇ eµipanKiiç.


381 'Hv oi'iv avÉ<plKtOV i;o4 EK tOÜ Ol)µaivoµÉvou tiiv óvoµaoíav auto\iç ava-
ÕÉ:xto9at õ1à tOV !tpOKE͵EVOV J...óyov. Kotvov oi'iv ltttpEÍltEto auwiç to
1tÀ.EováÇt1v icatà tó5 À.Ei1tov, Kai EK wü Kotv&ç 1tapt1toµÉvou to
OVOµtt cXVEÓÉÇttV'tO, OU ÓlttllfE\JÓÓµEVOl ti)v 9fotV 'tOÜ ÓvÓµtt"tOÇ .
§ 130. 'O totoüwç ').iyyoç ouvreívt1 Kttt E:1ti tà 1tapcÍlvuµa t&v óvoµátwv
Ktti tà p11µatticá. Kai yàp 'tttÜtaõ EK úiç 1tpoücptotc:OO,,ç ÜÀ.l)Ç ti\v óvo-
µaoíav ávtÕÉÇavto· ~Õuvá·m yàp ÉK toÜ ÓT\À.ouµÉvou EVEKtt úiç Év
auto\ç ytvoµÉVT\Ç 1tttµ1tÓÀ.À.ou Ótaq>opâç, ElyE ltMlV tà ciMa tÔlV iÕtKÔlv
Ev\ ÓTIMuµÉV!p fxÉ)'.pT1to, E.ç, oU Ktti ti\v 9Émv toÜ ÓYÓµatoc; <Xvt:&:xao.
10 § 131. 'H itpoKnµÉVT\ eyKÀ.101ç µetà wü E:áv cruvÕÉoµou Kai t&v ioo-
õuvaµouVtwv Êlti µÉÀ.À.ovta7 cpÉpeta1 ii Éveot&i:a8, E:àv 1piÃ.oÃ.oym 11:apa-
ytv~crtta1 Aíwv, E:àv ávay1vcÍ>cricco 11:apayívtta1 Tpúq>iov· àKa-
382 táMT\À.oV yàp to Év 1tapcpmµÉV1p. 'Oµoíwç Kai ó 'íva à1totEÀ.tot1KÓÇ,
'íva 1p1Â.0Â.o'"f1Ícrm 1tapaytv'1crtta1 TpÚq>cov Ka i en 11: apayívna1.
Ei yàp i.yyÉvmto 1tapcp:xT1µÉvou oÚVtaÇ1ç, õúvatm o aitlcÍ>ÕT\Ç àKoÚto9m,
'íva q>lÂ.oÂ.oyftCJio K«PEY~9ii TpÚq>cov· ev i'ocp yáp iam ti!> ó 1ót 1
i.q>lÃ.oMrilcra 1tapty~9ii TpÍllpcov. Ou toüi:o ÕÉ 'l'T\µ 1, on Kai
àitotrÀEcmKÕÇ9 1tàÀ.1v ou õúvatm àKoÚeo9m · Õuvatov yàp 1táÀ.1v oÜtwç
à1Coúe1v, tiç to 1plÃ.oÃ.o'1'ilcraí µE naptytv'19ii TpÚq>cov. 'Eiti toiç
oi'.iv ÉooµÉvotç Ti OÚV'tttÇtç toÜ ainoÀ.oy1Koy OUK av yÉvot"tO" É1ti yàp

l. TTClpl]KO.\o~tvaL B : rropa.Ko.\oti!ri<lvaL AC!.


2. C71JV1lKOÀOül<L A"' : C71JV1lKO.\ov91\KEL ApcCB.
3. rropa.ypa.cj>T]v Aªc (?): TT<plypa4ri1v ApcCB (cf. 379,8).
4. TO B : TOÜ AC.
5. TO MLTTOV A (aprés rature: EÀÀiLTTOV AªC?) e: TO fÀÀ<LTTOV B. TO <µTp EÀÀ<LTTOV Uhlig. TO
rruêaTov conj. Maas (1912:13).
6. TOÍITO APCCB : QlTTQ Aª'·
7. µÉhÀOVTa ApcB : µÉIJ.oVTl A3'C.
8. EVEC7TWTQ AB : fVEC7TWTl e.
9. áTTOTfÀ<C7TlKOS e lcf. QTTOTfÀWTT]KOS APC) Uhli~ (aprés repentír). ó árroT<ÀEIJTlKOS B,
dwoTE:ÀE"CJTtKtÜS"' Uhlig (avanl repentir). cf. aTToTfMO,,,KWS Aª'<?).
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTIF 249

On pourait citer ici des exemples par milliers30 4 . Mais l'emploi pléonastique
n'est pas non plus propre aux conjonctions: il s'étend pratiquement à tous les
mots3o5.
129. Mais alors, si l'appellation vient de l'emploi pléonastique, que! est donc le
sort qui I' a assigné aux conjonctions, { JO) j' entends aux explétives? N' est-ce
pas parce que, si les autres conjonctions [d'une même sous-classe] sous des
formes diverses expriment une valeur unique d'ou elles ont tiré leur appellation,
les explétives ne sont pas dans ce cas? En effet, chacune d'elles, pratiquement,
est porteuse d'un sens propre: réduction pour gé dans:
{ 15) toutó gl moi khárisai [cf. § 127)
[fais-moi du moins ce plaisir],
toumant du récit pour de, opposition avec amplification expressive pour pér.
( 381) II était donc impossible, pour la raison qu' on vient de dire, qu 'elles tirent
leur nom de leur signification. Or elles avaient un trait en commun: l'emploi
pléonastique quand il y a un manque [à combler]3()(j, et c'est de ce trait commun
qu'elles ont tiré leur appellation, appellation qu'elles ne font pas mentir.
130. {5} Un raisonnement semblable s'applique aussi aux noms 'dénominaux'
et 'verbaux', qui ont tiré Jeur appellation de la base [de dérivation] sur laquelle
ils reposent: ils ne pouvaient la tirer de leur signification en raison de son
extrême variété - au contraire des autres especes de noms qui, ayant une
signification unique, en tiraient leur appellation307.
2.2.5.2. Le temps de la principale en cas de subordonnée en éan ou hína +
subjonctif ( § 131 ).
131. Le mode dont nous traitons, accompagné de la conjonction eán [si
(éventuel)] ou de ses équivalentsJOB, se rapporte au futur ou au présent: eàn
philologb paragenesetai Díõn [si j'étudie, Dion viendra], eàn anagin6skõ
paragínetai Trúphõn [si je lis, Tryphon vient]; {382} un passé serait
incongruent. Même chose avec hína final [pour que]: hína philologesõ
paragenesetai / paragínetai Trúphõn [pour que j'étudie, Tr. viendra/vient]. Que
survienne en effet une construction au passé, [la conjonction] peut s'entendre
comme causale: hína philologesõ paregenerhe Trúphõn [pour ce que j'ai étudié,
Tr. est venu], qui équivaut à dióti {5} ephilológesa paregenerhe Trúphõn [parce
que j'ai étudié, Tr. est venu]. Je ne dis d'ailleurs pas que l'interprétation finale
ne soit pas possible ici encare; il est en effet possible d' entendre ainsi: eis tà
philologésaí me paregenerhe Trúphõn [afin que j'étudie, Tr. est venu]. À
propos de [faits] à venir, on ne saurait avoir une construction avec la
250 nEPl IYNTA:::Eru: r

ycyovómv ai aMai in1À.É'yovta1. "09tv KataM.111...ótEpoç yívua1 ó aitto-


10 Â.o"(llCOÇ ÉnupEpoµÉvmv tÔ>V 11apipx11µÉvmv· Yva u~píaco 9Écova, ou
383 <p!ÍooµEv ayavatetfioE\ Aícov, fiyavá1tt11oev ÓÉ. 'Eni "(E µ iiv toü
~ICOÜ fuxm qxíya1 'íva ~piam 0wva mpécnat Tp.v.
§ 132. 'AKÓM!u9óv Écmv Éidlfo9ai Kal nEpl Tf\ç auvtáÇEmç tÔ>v Íl1to-
ta1Ctt1CÔ>V, cl1t0 1tOÍaç ÉylCÀ.ÍCJE(l)Ç oi 1tapatt9ɵtvOI aUVÓEOµOt cX<ptCJtâOt
tà Pflµata· E<paµEv yàp Év toiç 11po1CE1µÉvo1ç tà totaÜta />itµata µTi
owÍataa9at xmp\ç tÔ>v CJ\lVÓÉaµmv. La<pEÇ yàp Õtt nâv Õ Éatt µÉpoç
À.ÓyO\l Év 1tapa9ÉaEt CJ\lVÓÉaµou, "tO amo návtroç !Cal Kat. ifüav PT'l"tOV
iív. Ou yàp óit yE ev µÉpoç À.Óyou tó iàv Spáµnç, éàv 'YPá11111ç.
'íval óéiiµtv to µli návtroç P,,tov dvat to CJ\lvtEStiµÉvov Kat' ióíav, roç
10 'YE2 f:vóv Éanv EÚpÉa9ai µupía oxfiµata i.v CJ\lv9Éat1 µua11E1tOtl)µÉva Katà
tTiv aiiv9EOIV, Wv to ÕtaÀuÓµtvov3 1Cat' íoíav OUlC fonv />11tóv. napà to
oÉ~oµa\ i:yooo ei>ae~itt;, Ka\ ou P,,tov Kat' ioíav to ~- óµoíroç
Kai to 11:pcoto11:ayitç napà to háy11. Ka\ ou P,,tov to 11:a1itç·
yávco cicyevfiç. Ou Sii o~v. Wç t<paµtv, ev to"tat to éàv Ã.á~ni;.
15 'íva µli itávtroç to ~ KatavayKáÇl)tat Kat' ióíav ÀÉyto9a1. -
384 § 133. Ei lif: Ka\ to toiomov lititat ciitolitíÇtroç, ~paxia 11apa911aóµt9a
U1ttp wü µi\ Tivc006ai tiç ev µÉpoç À.Óyou to-iiç CJ\lvlifoµouç toiç />itµa-
a1v. 1. Iló9tv yàp ai µtaaÇÓµtvat À.ÉÇttÇ ltaptµltÍ1ttO\latV; Êàv OI͵EpOV
1tai aüpwv á1toúonç, àvnÂ.IÍ'f'E\ têov Â.tyoµÉvcov. 'AU' f.itt\ Kai
Êv mMléroiç tà tolOÜtov /:yyívtmt, iix; Év tii>
ÀÉJJJv miix tnüpov 00,,&íl; (P 542),
VIÍlttot ói miix J3oú:; 'Y!tEpÍO\CÇ 'lhl..imo
iíoStov (a 8-9),

b:iivó "(E óµóM>yóv ExmV iix; tO l\la ~'

!O ÕCppa 1!EltOÍ9nç (A 524 et v 344 ),

tà tomo1ç Õµo1a tiiv i.v EKatÉp<p µÉpt1 À.Óyou tácnv àvaliÉXttat, Wç iXv
11:apa9Éotwç oOO,,ç Ka\ ou CJ\lv9Éatwç. - 2. Ilpàç otç oUóE: oi a\Jvliroµo1 CJ\lv-

1. '(va Aªc ''iva µ1\ ApcCB.


2. Yf EYOV EaT~v Aª': "'fE ivEanv ApcC,EvEanv B.
3. ÔLa.ÀllÓµfVOV CB : füa.ÀUOµfVOV A.
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTIF 250

[conjonction] causale, car c'est à propos de faits accomplis qu'on peut parler de
causes309. Voilà pourquoi la conjonction qui donne une meilleure congruence310
est la causale { 1O} quand ce sont des passés qui sui vent: apres hína hubrísõ
Théõna [pour ce que j'ai insulté Théon], {383} nous ne dirons pas aganaktesei
Díõn [Dion s'indignera], mais bien eganáktese [Dion s'est indignép 11; mais si
I' on a affaire à Ia finale, on peut dire: hína hubrísõ Théõna párestai Trúphõn
[pour que j'insulte Théon, Tryphon sera là].
2.2.5.3. Origine desformes de subjonctif(§§ 132-136).
132. Toujours à propos de la construction des subjonctifsJ12, le moment
est venu d'exposer de que! modeles conjonctions juxtaposées détachent {5} les
verbes [pour en faire des subjonctifs)3I3: nous avons dit en effet dans ce qui
précede que ces formes verbales ne sont bien formées qu' avec les
conjonctions3 14. II est clair en effet que tout ce qui est partie de phrase en
juxtaposition avec une conjonction a forcément aussi des emplois libresJ1s. Or
eàn drámeis [si tu cours (subj.)), eàn grápseis [si tu écris (subj.)] ne sont pas des
parties de phrase unifiées [par composition], [sinon] nous devrions concéder que
[leur élément ver...,al, en tant que] composé, n'a pas forcément d'emploi libre.
Aussi bien peut-on trouver des foules de formes composées qui, transforrnées
pour { 10) la composition, ne peuvent avoir d'emploi libre si on les détache du
composé: ainsi sur sébomai [je vénere], on a eu-sebes [pieux], mais *sebes n'a
pas d' emploi libre; de même prõto-pages [récemment assemblé] vient de epág e
[a été assemblé)316, mais on ne peut dire *pages; cf. geínõ [donner naissance] /
agenes [sans naissance, mal né)3I7. Or, nous l'avons dit, eàn Lábeis [si tu prends
(subj.)] ne pourra pas être [un mot] unifié, ce qui leverait pour lábeis toute
contrainte d'avoir des emplois libres.
133. {384} Si ce point encore demande une démonstration3I8, montrons
brievement que les conjonctions ne forrnent pas avec les verbes une partie de
phrase unifiée.
1) D'ou viendrait [si c'était le cas] quedes mots puissent s'insérer entre
[conjonction et verbe]: eàn semeron kai aúrion akoúseis, antilepsei ttm
legoménõn [si aujourd'hui et demain tu écoutes, tu comprendras ce qu'on
dit] ?319 {5} Cette insertion, il est vrai, se produit aussi dans les composés, par
exemple dans :
léõn katà taúron ededos [li. 17.542)
[litt. : un lion ayant dé- un taureau -voré],
ou dans:
nepioi hoi katà baús Huperíõnos Eelíoio
esthion [Od. 1.8-9)
[litt. : les insensés, qui dé- les vaches de Solei! Hypérion
-voraient];
mais une chose qui ne se discute pas, e' est que dans hína drámeis [pour que tu
coures], ou dans:
{ 10) óphra pepoítheis [li. 1.524, Od. 13.344)
[afinque tu aies confiance],
et dans les [tours] similaires, chaque partie de phrase reçoit un accent parce
qu' on a affaire à une juxtaposition et non à une composition.
2) En outre, les conjonctions n' entrent pas non plus en composition [pour
251
tl&vax1 m0' Êv µ[poç 'Mycru, o'í u auvtt0nµi:v01 µ001 Eimv au\WmKOÍ.

§ 134. "Eotl\I ouv Ti 1tp<Íml EKq>opà téiiv ú1tota1Ct1Kéiiv óp1ot1Kfi, ~"


15 oi 1to:po:tE0Évnç crúvÔE0µ01 E.v ipwvíjç iô1CÍlµo:ol\I KO:tÉoTT\OO:V. â1' ô Ko:\
385 1tpoocyÉvuo Ti eyKÀ.101çI, i:1tEÍ toí yE, Ei EfP\lMOOEto to EÃ.a Jh e; Év típ
ià:v ~. O\l\IɵEl\IE\I iXv KO:l ii o:\rtii óvoµaoía tfiç EyKÀ.ÍOEWÇ, KO:l Ei
µi]. óp1oµóv ÉOÍJµO:l\IE\12, Ko:0cliç ICO:l ÉV toic; 1tpOKElµi:vo1ç !tO:pE<J'tlÍOO:µE\I <Ílç
Ko:\ to E-ypava ãv, ouK ɵipo:víÇov óp1oµov toii 1tpáyµo:toç, Ko:À.Eito:1
5 óp1ot1Kov ô1à to O\lµµi:vov3 axf\µa tfiç tyú..ioEWç4. "Aµo: ouv Ko:\ típ ti]v
q>wvi]v c'.utootfivai Év típ ià:v i.á~c;, Eàv ôpá11nc;, O\lvo:1tÉoTT1 Ko:\ ii óvo-
µo:oio: til; ÉyKÀioaoç. -
§ 135. Ilpoipo:véiiç yàp ai ipwvo:\ Ô1ÉoTT1oo:v dç
µEÍÇovo: ;cpóvov Év toiç O\lVOUOlV ppa;cÉo1 ipwvfiEOlV KO:tà tàç Óp1ot1Kàç
i:y1eA.íoE1ç, téiiv ú1toA.oí1twv O\lllo:Péiiv o\lµµEVo\loéiiv. 1. Eiç 11a1 A.irfEJ to
10 óp1ot11eóv, l..tyoµa1s, ál..A.à Ka\ to !.. Éy m 11a1, i:1td 1toía oi1eE1ÓTT1ç 1tpoç
tUICtllCOV to l..Eyoí11riv6 i\ to áoúotmov !tpOOtO:KtlKOV i\ 1tpàç7 c'.utapɵq>a-
386 tov tà l..i.yeoOa1; - 2. 'Oµoipwvti ô' Ev8 típ Õt\ltÉpcp, õn l..éyn i\ l à v
Âéytl, tou J.. É 1 O l O i\ ÂÉy01l ouÔEµÍav oiKElÓTT\tO: E;(ÓvtCllV !tpOÇ t'Í]v
Ú1totaKt1K'Í]v ipwvfiv. - 3 . Tà tpÍta iot\ 1tA.riO\lvt11Cà ÂÉyo1Ev i\ ÂEyÉ-
tmoav, tó yE µfiv óp1ot11eov l..i:youo1v, Ka\ 1táA.w toiitcp O\lµipÉpEtm to
5 Ã.éyoxnv, éàv À.Éymo1v. - 4 'Oµoipwvti ôt: ix1távtotE9 Katà ÔE\ltÉpav
O\lÇuyíav téiiv 1tEp101twµÉvwv, E!tí tE < 1tpCÍltwv >l O 1tpooCÍl!twv téiiv KO:t' EVE-
otéiita, A.i:yw ÔE Kat EVEPYTJttKi]v 1eatáA.riÇ1v, ià:v '>.éym - õn '>.éym,
É1tÍ tE ÔE\ltÉpCllv 1tpooCÍl!tmv ix1távtOtE 1t0:0T]t1KÔlV, õn '>.éyn crú - t à V
'>.éyn crú, õn vofl crú - iàv vofl aú füp1aoov irfoiiµm tov Àilyov
10 bt\ 'lfÀÉJJv 1tpocÍyE1v 1tpcxpavfiç yáp. -
§ 136. "AUwç tE ÉÔEÍÇaµEv ti]v
óp1onK'Í]v qKÀ.101v Katáp;co\loav téiiv qKÀ.ÍoEwv, cliç iiv ɵq>avEatáTTtv o\ioav
KO:l !tÀ.EÍOCll toµaiç ;cpóvwv !tpOOKE;(pflµÉvT]v KO:l taiç O\lVOWUlÇ ipwvo:iç. éí0EV
Ei tix EUK'tlKCx 1ea\ tix 1tpoota1et1Kà 1eavóva E;(El ti]v Óp1ot1K'Í]v q1eÀ.101v,
!tEplCIClàv éiv ElT] tà ÇT]tEiv Ei Kai tà Ú!toto:KtlKà EI, aUtil; µtuí/..n!ttaL

387 § 13 7. 'OipEJA.óµEvÓv fon 1eai tft O\lvtá!;E1 téiiv É1t1ÇE\lKt1KÔlv imotfiom,


ti ôii 1totE tà tÉA.ri 1tap11ti\oavto téiiv 1tapq>;cT]µÉvwv q>wvéiiv· ou yàp

l. É)'KÀLULS ACB : KÀTJULS Bekker. Uhlig.


2. Eat)IJ.BLVEV Aac (?): OlJIJ.nlvEL ApcCB.
3. auµµtvov R.Schneider <cf. avvtµnv<v, 1. 2) : auvriµµtvov ACB Uhlig (dans le teXle). avv<µµtvov
Uhlíg (dans l'apparat).
4. Tijs l)'KÀla<ws ApcCB (cf. *A. 206.32) : Tij l)'KÀlaEL Aac Uhlig.
5. ÀÉyoµaL CB : À<yoµ<v A.
6. À<yolµl]V ApcB : ÀÉ)'OLIJ.L Aacc.
7. 1rpàs écrit puis effacé dans A : om. CB.
8. B '€v Bek.ker (dans l'apparat): BE ACB.
9. lmáVTOT< A•c : apr~s ce mot Apc ajoute tàv l'oWµaL €àv )'EÀWµaL au-dessus de la ligne. mots qui
se retrouvent dans CB.
IO. TTl)WTwv cOnJ. Bekker Cdans l'apparat).
MODES VERBAUX: LE SUBJONCTIF 251

former] une partie de phrase unifiée (les seules qui se composent sont Jes
connectives )320.
134. La forme primitive des subjonctifs, c'est celle de J'indicatif. Mais {15) les
conjonctions juxtaposées lui ont conféré une morphologie propre, et c'est ainsi
que {385) le modem [subjonctif] est venu s'ajouter [aux autres], puisque si
élabes [forme d'indicatif] avait été maintenu dans eàn lábeis [si tu prends
(subj.)], on aurait conservé la même appellation du mode bien qu'il ait cessé de
signifier l"indication': c'est ce que nous avons montré plus haut pour égrapsa
án [j'aurais écrit (indic. + 'conj. potentielle')). qui, n'exprimant plus
l"indication' de l'acte, reste pourtant appelé (5) 'indicatif du fait que la forme
verbale demeure cel!e de ce mode322. Donc, du moment que disparaissait la
forme de l'indicatif dans eàn lábeis / eàn drámeis [si tu prends/si tu cours
(subj.)], disparaissait avec elle l'appellation du mode [indicatif].
135. II est évident que les formes [de subjonctif] se sont différenciées de celles
du mode indicatif par allongement d'une voyelle breve, les autres syllabes
demeurant inchangées. 1. L'indicatif a une finale -mai { 10) - légomai [je
m'appelle] -, le subjonctif aussi - légõmai [(que) je m'appelle] -; quelle affinité
[pourrait-on trouver en revanche] entre cette forme et l'optatif legoímen [puissé-
je m' appeler ], ou l' impératif mal formé, ou l' infinitif {386} légesthai
[s'appeler]? 2. À la deuxieme personne, il y a hornophonie [entre indicatif et
subjonctif] - hóti légei [que oui323 tu t'appelles (indic.)], eàn légei [si tu
t'appelles (subj.)] - ; mais l'optatif légoio [puisses-tu t'appeler] et l'impératif
légou [appelle-toi !] n'ont pas la moindre affinité avec la forme de subjonctif.
3. À la troisieme du pluriel, on a légoien [puissent-ils appeler (opt.)) ou
legétõsan [qu'ils appellent (impér.)), mais à l'indicatif légousin [ils appellent],
et c'est de cette forme à nouveau que se rapproche (5} légõsin [subj.] dans eàn
légõsin [s'ils appellent]. 4. II y a homophonie [entre indicatif et subjonctif] (a)
dans toute la deuxieme conjugaison circonflexe, (b) à la< premiere > personne
du présent, j'entends à désinence active - eàn légõ [si j'appelle (subj.)) / hóti
légõ [que oui j'appelle (indic.)] -. (e) constamment à la deuxieme personne
passive - hóti légei sú [que oui, toi tu t'appelles (indic.)] / eàn légei sú [si toi tu
t'appelles (subj.)), hóti noêi sú [que oui toi tu es pensé (indic.)] / eàn noii sú [si
toi tu es pensé (subj.)]. J'estime superflu { 10) de prolonger ce propos: [les
faits) sont clairs324.
136. Du reste nous avons montré que l'indicatif vient en tête des modes parce
qu'il est le plus transparent et qu'il possede un plus grand nombre de divisions
temporelles, chacune avec ses formesm. Des lors, si Jes optatifs et les impératifs
se reglent sur l'indicatif, il pourrait bien être superflu de se demander si c'est
aussi de ce mode que Jes subjonctifs sont transposés.
2.2.5.4.1. La référence au passé est exclue apres éan et hína (§§ 137-139).
137. {387} II est nécessaire d'examiner encore la construction des
conjonctions adjonctives326: comment se fait-il qu'elles excluent les désinences
des formes de passé? En effet, Jes constructions *eàn élegon, *eàn pépoitha
252
E'l'IK'tn n oúvto:1;1ç toÜ tàv tÀ.E'yov, iàv 11:É1t018a KO:i tÔlV 1tapo:-
1tÀ.l)OÍlllV, KO:Íto1 tii>v 1to:po:0Éaelllv, Wç E'i'O:µEV, ou µEta1to1ouo&v tà tÉÀ.1)
tfuv oÍç 1tapéomvtm. -
§ 138. «l>o:ÍVEtCXI ô' Otl riiç tolO:ÚtT\Ç àKO:tO:Ml)·
À.Íaç fotiv O:ltlOV to µàxrn0m to\iç 1tap(flXl'jµÉvOUÇ XPÓVOUÇ tji EK tÔlV
ouvÔÉaµlllv ôuváµEt. ll.1oto:yµov yàp t&v Wç ÉaoµÉvlllv 1tpayµátlllv 1to:-
p1ot&o1v, Kai fo t&v Wç tEÂ.Ea0nooµÉVlllv, oüç Kai à1toteÀ.Eot1KouçI auvÉ~ll
KaÀ.E\o0m· 1tó0ev ouv to 'YE'"fOVoç tíf> µif! fooµÉv(fl ouvmo%oeta1; i:v0EV
388 otiv3 àoúotatov to iàv éÃ.a~ov, 'iva àviyvmv4. Kal Etl Eltl tÔlV oµOEI·
ô&v ouvÔÉaµlllv, ouomtov ôl: to 'iva àvayv&, eav àvayvtit tÉÀ.e1
yàp ÉXPÍ\OO:tO tà pÍ)µato: ou Ôuvo:µÉV(fl XPÓVOV 1tap(flXT)µÉvov5 Ol)µÔ:vm6
Katà 1tpéiitov 1tpÓ011l1tov. ('.Qv tà ôeútepa Kai tpÍta Ó<i>EÍÀ.ovta ioo-
;r;poveiv fi to auto Ol !tO:paÔÉÇetCXI fi to ioÓXpOVOV fl OU'Y'"f PO:'i'OµÉVOU
toü 1, Ka0o Ti iv 1tp!Ót(fl yevoµÉVl) KatáJ..111;1ç toü oi ri)v Év ôeutÉpo1ç
Kai tpÍ tOIÇ 1tpo0Wito1ç ÉK<i>opàv itxe1 µetà 'l'lllVÍ\Evtoç ouvóvtoç toü 1,
toú to10Útou tvtEÀ.ÉOtEpov Ü!toÔEtKWµÉvou Év tíf> 1tEpl óp0oypa<i>Íaç .)
§ 139. «l>o:ívetm ouv 011 o o:it10À.0'"(1Koç oúvôeoµoç tji 1tpoç tov àlto•e-
10 ÀE.cmKOv7 oµO'l'lllVÍ~ ouvÍ)p1taoe Kal tà riiç ouvtál;ElllÇ eiç tO:UtÓ, •áxo:
389 Ko:l tfiç É1t1pp11µa'tllcfiç oµo'l'lllVÍaç auUaµ~avoµÉVl)ç tíf> À.Ó'"(<p· auvto:ooó-
µEW yàp tà 0p1anicà µEtà toÜ 'iva EYOOKV\11111 t0 to1t1K0v btipp11µa,

'íva t' Etpwj>EV f{J' tyi:vovro (K 417).

'OµóÀ.oyov yàp on oi ait10À.oy1Koi 1tO:P(flXT)µÉvo1ç xpóvo1ç auvtáooovtm,


5 &n eypava. on ÉvÓflaa.
§ 14 O. 'Expfiv µÉvto1 ytvlÍ>aKetv Wç ai in1vÓµEvo:t 1to:pa0ÉaEtç il;
ÉvEot!Ótlllv e101v Kal 1tap<pXl)µÉvrov, totoutov tt tfiç ouvtá.l;eooç É1ta'Y'"(eÀ.-
À.oµÉV1)ç Év tíf> iàv µá9oo - tl àvúaa1µ1 tÕ µa0eiv, iàv ôpáµm - Ei
àvúaa1µ1 to Spaµeiv· i:v ye µnv tíf> iàv ipixoi - iàv év itapatáaei
10 yévwµa1 toú tpqeiv. Ka\ i:v0ev àvÉ<i>lKtoç Ti toü µÉUovtoç oúvta1;1ç·
o:Úto\ yàp oi O'ÚvÔeoµo1 to W; foóµEVOv Ol)µo:ívouotv eiç8 auvtÉÀ.Etav fi eiç
1tCXpàmcnv.
§ 141. n&ç OUV OU "'(EÀ.oiot Kai oi à'1'op1oá.µevo1 CÍ>ç ll.lllpteiç OU
1tep1011&o1 touç u1totaKt1Kouç µÉÀ.À.ovto:ç, Ko:l
Katà oi imÇn•noavttç
390 'tl OU ltEplOltÔlatv; '0 yàp À.Óyoç amÔlv ÉÇ àauotá.tOU À.fiµµo:toç OUVÉa'tl)·

1. ó.nonM:anKous Aac (cf. 376,12; 382.1 et 6: C. 243,20; 244,27): ó.troTrM:aµ.oTLKoiis ApcCB


(cf. 388,9).
2. µ.l\ ACB : suppr. Sophianos. Uhlig (dans le texle, mais conj. TÓ.Xo µ.l\ dans l'apparat).
3. oliv edd.: vw A. vüv s!c!.
4. ó.vl!yvwv Aªc (?) CB : QYfyvwYToL lsic) A(pc?l.
5. Trllj)(\)XTlµÉvov Ellebode: TroPQJ(dµrvov ACB.
6. C1TJµ.ovoL Aªc (?): C1TJµiivo< AJlCCB.
7. otrOTfMaTLKov Aªc 'ànonM:aµoTLKOY ApcCB (cf. 387,8).
8. dç ovVTlMLav fi E:ls TTapáTaoLv s!: Els 1Tapá.TaoLv AC. suppr. Bekker. els napáTaoLv <Ti
áwaLY> Uhlig.
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTIF 252
[eán + indic. imparf./parf.] et autres voisines ne sont pas acceptables, bien que
la juxtaposition, comme nous l'avons dit, n'irnpose pas la transformation des
finales des [mots] {5} qui y prennent placeJ21.
138. II appert que la cause de l'incongruence est ici l'incompatibilité entre les
ternps du passé et la valeurJ2s des conjonctions. Celles-ci font état d'un doute
portant sur les actes à venir, et encore sur les actes à accornplir (c'est le cas de
celles qu'on a aussi appelées 'finales'). Or comment mettre ensemble ce qui
s'est passé et un avenir en questionJ29? D'ou (388) la malformation de *eàn
élabon, *hína anégnõn [eán/hína + indic. aor.], ou [de tours] avec d' autres
conjonctions de la même espêceJJo - mais la bonne formation au contraire de
hína anagno [pour que je lise (subj.)], eàn anagno [si je lis (subj.)]: ces verbes
en effet ont une finale qui, à la prerniêre personne, ne peut signifier le temps
passéJJ1. (À la deuxiême et à la troisiême personnes, qui doivent avoir une finale
isochrone [de la premiêre], (5} on aura soit le même õ soit un ê isochrone, avec
iota adscrit; de fait, quand I' õ de la désinence de premiêre personne se retrouve
à la deuxieme et à la troisieme, il s'adjoint [aux pers. 2 et 3] la voyelle i - j'ai
donné de ce point une démonstration complete dans rnon traité D e
l' orthographe332.)
139. II appert donc que la conjonction causale [hína], en raison de { 10) son
homophonie avec la final e, a détourné aussi et assimilé sa constructionJJJ. (II se
peut {389) aussi que l'homophonie avec l'adverbe [hína] ait été une raison
supplémentaire: en effet, quand des indicatifs sont construits avec hína, cela
montre qu'on a affaire à l'adverbe de lieu:
hína t' étraphen êd' egénonto [Od. 10.417]
[là ou ils furent élevés (indic.) et naquirent (indic.))334.)
C' est en effet un point adrnis que les causales se construisent avec les temps du
passé: {5} hóti égrapsa [parce que j' ai écrit (indic. aor.)], hóti enóêsa [parce
quej'ai pensé (id.)].
2.2.5.4.2. Le syntagme subjonctif exclut un verbe aufutur ( § 140).
140. II faut savoir, cependant, que les formes juxtaposées [de subjonctif]
sont tirées de passésJJ5 comme de présents, la construction eàn máthõ [si
j'apprends (subj. aor.)] donnant à entendre quelque chose comme: ei anúsaimi
to matheín [litt.: si j'achevais l'apprendre]. eàn drámõ [si je cours (subj. aor.)]:
ei anúsaimi to drameín [litt.: si j' achevais le courir]; au contraire, eàn trékhõ [si
je cours (subj. prés.)] [équivaudra à] eàn en paratásei { 10) génõmai tau
trékhein [si je me trouve dans l'extension du courir]. De là vient que la
construction [de eán] avec le futur est inacceptable: ce sont en effet les
conjonctions elles-rnêmes qui signifient l'à venir, qu'on ait en vue l'achevement
ou l'extension336.
2.2.5.4.3. ll n 'y a pas de subjonctiffutur (§§ 141-146).
141. Comment ne pas rire, alors, de ceux qui ont déterminé que les
Doriens n'accentuent pas du circonflexe les subjonctifs futurs337, et qui se
demandent {390} pourquoi ils ne le font pas? Leur raisonnement repose sur une
prémisse qui ne tient pas: le leurre ou s'est enferrée leur ignorance, c'est
253 l1EPl IYNTAEEru: r
' Oi: to ÔeÃ.Eáaav tiiv toútrov iiyvo1av fi yevoµÉVfl oµoq>rovía
KEVº flV
iK teu Eiç a Â.fryovtoç àopíatou, exo=a oÜtroç. 'O itpooyevóµEVoç XPÓ-
voç ÉV toiç ópmnteoiç aµa 'téji µE'taOtÍ!Vat tiiv ÓptO"'CllCT]V EyKÂ.10"\V ltEpl-
ypáq>um· itapà yàp to H.eÇa eUKttKov µev yíveta1 'º Â.ÉÇaiµi, ànapɵ-
q>atov ÔE 'º
Â.ÉÇai, 1tpootarnteov ÔE to 1..éÇov. Kai ôii otiv iv tf1 -imo-
tatentji ÉyKÂ.Íae1 ta\Jtov 1tapEÍ1teto µua1t0touµÉvou teu tÉÀOuç Eiç to (1),
tea0Ót1 tea\ bel tiôv iiUrov 1tapq>XflµÉvrov tailtov ouvÉj3mvev· Ecpayov -
Üt;v ~(I), lôpaµov - iàv ôpáµ(I), rn\ oütwç to EÂ.eÇa - É àv Â.ÉÇ(I)
10 yÍVEtat Õµo1ov optOttKéji µÉÂ.A.ovtl téji Â.ÉÇm. "Ott yàp o{>x fj crÚvtaÇíç
fottv tOU µÉM.ovtoç tOU àxwpÍO"'tO\JI' oaq>Eç ÉK tiiç ltpOKEtµÉVflç cruvtál;ElllÇ.
~ç EÍ µi\ µuaÃ.áj30!EV oí EvtEÂ.ÉO"tEpOV tiôv À.ÚylllV KataKOÚOVtEÇ' ÔUCJ7tEl-
0imepov rornnpápoumv.

391 § 142. '1v' otiv EOOÚVOlttOÇ a1ta01v fi crúvtaÇ1ç YÉVfl'tat, Kai touç WcO
tiiç cpwvíjç À.Úyouç cruvtpÉxovraç tf1 1tp0ElpflµÉVU cruvráÇe1 1tapa0iicroµm,
1tpiôtov 1tapaÀ.aj3wv, -imep oti im1v fi Çiitflcr1ç, µaptÚp1ov 'º touç t.wp1Eiç
tea0' ÕÀTIÇ ti;ç ÉyKÀÍcrEroÇ tfiv 7tEplCJ7tlllµ ÉVflV q>uÀ.ái:tE\V f.v µÉÀÀOvtt, o\J
µi)v f.v Ú1tOtaKt1teoiç, éít1 µ11ôev fonv ú1totaKnteov µÉÀÀ.ovtoç .
§ 143. t.EÚtEpov tea\ tov áito ti;ç 'At0íôoç cr:uiµancrµóv2. Katà µÉUovtá
q>acr1v Â.upiíõ tea\ 1CDµúi>, Katà ÔE àóp1crtov ÉÂ.Úpiaa, ÉICÓµiaa· n
o{iv oü q>acrtv rn\ Üt;v Â.upúô tea\ Üt;v icoµúii, auv fü: téji a, cruvoÚO"r]ç
Kal tíiç j3apciaç 'tOÜ àopÍCJ'tO\l "ª' til; ypaqril;; -
§ 144. TpÍtov fi 1tɵ-
!O 7ttfl cruÇuyía KUtà tiiv 1tapeôpeúoucrav3 toil Eiç to a ÀfryOvtOÇ àopíatou
[fo)4 Katà tiiv 1tapdipEÍioucrav 'tOU µÉÀÀOvtoç tép ·f.vav-tÍq> XPii'tm
"ª'
392 XPÓVq>. ·o µE:v yàp àóp1crtoç 1távtroç µatepàv cxii:ti, WCJ'tE teai EK j3paxEíaç
tiiç Katà tov ÉvECJ'tÍÔta µatepàv yÍvEcr0m, ciiç ô É p (1) - lônpa, vɵm
lveiµa· éí yE µi)v µÉÀ.Â.rov j3paxEiav, ÓJç tea\ EK µatepâç j3paxEiav yÍvE-
cr0m, IC cip(I) icepiõ, cp0dpm - cp 0 E p ÍÕ. Ka\ EÍ 'tOÜto, 7tÍÕÇ OUK éiv
5 õoí11µev to iàv vdµm teai iàv ôdpm eíJç ôfi µóvou icrtiv ciopícrtou,
Õ1tou ye 'º civeq>1KtÓtextov teu µÉÀÀovtoç 1tapÉÀaj3ev, Â.Éyw fü: •fiv
µatepáv, µueõíwÇev ÔE 'º iô1ov teu Eiç a ÀÍ]yovroç ciopícrtou, 'º µcupç,
7tapEÕpEÚ€cr0a1; -

§ 145. Tfaaptov oi Ç11roilvteç Katà tÍ oi -imotaKttKoi


µÉÀÂ.oVtEÇ º"
7tEpl0"7tÔ>vtm 1tapà t.wptEOOtV, yel..oióv 'l:l 7tEÍCJOVtal, éooei
lO ÀEÀf1crµÉvo1 téõv cruvfi0wv q>lllvÔ>v tép Çn•eiv ôià 'l:Í oi t.wp1teo\ µÉÀÀOvreç
º" ltEplO"ltÔ>V'l:Ql, 'l:WV KOIVÔ>V ltOÀU !tpÓ'l:Epov '1:0 totoiltov civaôeõeyµÉvwv.
néõç yàp 7tpOÇ '1:0 tolOlltoV OUK Ea'I:\ q>CÍVat, Ôtà 'l:Í '1:05 ltÂ.'UVW !tEpl-

1. TOV ªX"'PLOTOV A : TOÜ ó.oplOTOV S< B. ó.J..M TOÜ ó.oplOTOV e


2. C1)(TlµaTLaµ6v edd. : XPlJµanC1µ6v AC'B '.
3. rrap<Bp<Ílovaav -TiJv (11) AC: om. B.
4. l'n AC: suppr. Lallm (cf. Uhlig, dans l'apparatJ.
5 TÓ C:om.AB 1
MODES VERBAUX · LE SUBJONCTIF 253

l'homophonie à laquelle donne lieu l'aoriste en -a. Voici les faits. L'augmer1t
qui s'ajoute aux ind1catifs disparaít avec la transposition de ce mode [en un
autre]: {5} ainsi, de é-lexa [j'ai dit (indic. aor. à augment e-)] vient l'optatif
Léxaimi [puissé-je dire], l'infinitif Léxai [dire], l'impératif léxon [dis !]. Or la
même disparition a lieu au subjonctif en même temps que la transformation de
la finale en -õ, comme cela se produit pour les autres passés338: é-phagon [j' ai
mangé (indic. aor.)] - eàn phágõ [si je mange (subj. aor.)], é-dramon [j'ai
couru (indic. aor.)] - eàn drámõ [si je cours (indic. aor.)]; c'est ainsi que é-lexa
[j'ai dit (indic. aor. en -a)] - eàn léxõ [si je dis (subj. aor.)) { 10) donne une
forme identique à l'indicatif futur Léxõ [je dirai]. Mais la construction339 [de ce
léxõ subjonctif] n' est pas celle du futur dont il ne se distingue pas
[formellement)340: cela ressort clairement de l'exposé qui précede - et si ceux
qui ont bien suivi mon argumentation ne partagent pas mon point de vue, c'est
qu' ils ont la téte dure.
142. {391} Pour que tout le monde y vaie bien clair dans cette construction, je
vais dane présenter également les arguments morphologiques qui corroborent
l'exposé précédent. En premier, je prendrai à témoin le fait dont il vient d'être
question: si les Doriens maintiennent I' accent circonflexe dans toute la flexion
du futur {5} sauf au subjonctif, c'est qu'il n'y a pas de subjonctif futur !
143. Deuxiemement, la morphologie de l'attique. En attique, on dit, au futur,
luriô [je jouerai de la lyre] et komio [j'apporterai], mais à l'aoriste, elúrisa [j'ai
joué de la lyre], ekómisa [j'ai apporté]. Pourquoi alors ne dit-on pas *eàn lurio,
*eàn komio, mais [emploie-t-on les formes] avec s, qui présentent ensemble
deux traits de l'aoriste, l'accentuation barytone et la graphie [avec s)3 4 1?
144. Troisiemement, à la cinquieme { 10) conjugaison, la pénultieme des
aoristes à finale -a et celle du futur ont des quantités vocaliques opposées:
{392) l'aoriste demande obligatoirement une longue (en sorte qu'il y a
allongement de la breve du présent: dérõ / édeira, némõ / éneima [couples
prés./aor.]), mais le futur une breve (si bien qu'une longue [du présent] y est
abrégée: keírõ / ke r ô, p htheírõ / phtherô [couples prés./fut.]). Dans ces
conditions, comment ne pas {5} accorder que eàn neímõ [si je distribue], eàn
defrõ [si je rosse] relevent du seul aoriste, puisque ces formes recourent à [la
quantité] la plus inacceptable au futur, j'entends la longue, et vont chercher ce
qui est le propre de l'aoriste en -a, la pénultieme longue ?342
145. Quatriemement, ceux qui se recherchent pourquoi les subjonctifs futurs
n' ont pas le circonflexe en dorien vont se trouver dans une position vraiment
ridicule: { 10) occupés à chercher pourquoi les [subjonctifs] futurs doriens ne
prennent pas le circonflexe, ils semblent en avoir oublié les formes courantes,
puisque la langue commune, bien avant [le dorien)3 4 3, connaít le même
phénomene. En effet, pourquoi ne pas leur répliquer ici: et pourquoi pluno [je
254
a1tô:tai, oú µfiv to W;v d.úVO>; il oti 01à 'tfiç 1tEp1amJJµÉVl]ç ɵq>av1Çó-
393 µEVOÇ Ó µÉÀ.À.o>V tO OÉovl tOÜ ÀÍ:r(01J Ka0iatávEL '.QÇ tl "(E2 ltMlV O'llVEtO-
VOÜtO tcp áopiatl\), Kéiv tà 'tfiç O'llvt<ÍÇE(J)Ç MvSavEV, CÍ>ç Éltl toü a TÍ!OO>
Ka\ lcmiaa - W;v OTÍIOO>. -

§ 146. TIɵ1ttov on to ôcóam "ª\ to


9itam, Eàv 1tpoalá~n nvà tfuv ÉlttÇE1JKt\KOOv, àKatáÃ.Â.T\À.oV ÂÍYyov àito-
tEÃl:i. nó6~ i>flµan ElÇ O> À.fryOvt\ oifl O'\lvWttOvta\ oi ÉlttÇE1JKnKOÍ5, ÓltÓtE
Kai tà tÉÀ.T\ Eiç m tpÉ!tO\XJtv; il Õt\ OUK ilv o l omaa Ka\ l9riaa füà toü
a ypaqióµEvoç. 'lva to µEtam7ttov a Eiç m to oÉov wü Katal..l..~l..ou
1tapaa~an. ·m. 1ympT\µÉV01 yàp oi àópiatoi µEtà tfiv ópianKfiv E"(Kl..iaiv
Éai~&naav, Ka\ oÍÍtmç ouK Õvtmv àopíatmv OOOE tà 'tfiç É"(KÀ.Íatmç É"(Í-
394 VEto. - Tiliv tiç µ t À.T\"(Óvtmv o'ÍJK Eia\ OrutEpm µÉl..À.llvttç, Eia\v OE
àópiatoi OE'Ílttpoi, oíov lômv, ádômv, É~v. àqi' ou é9ɵT\v. Ka\
É1tEi i\aav àópiatoi, i\v Ka\ ÚltotaKnKiJ EyKÀ.iaiç Kat' aútfuv. W;v SW,
é:àv ôii>. - ÂÉÔE\Ktat ãpa illç µEÂ.À.Óvtmv µEv Õvt(J)V, oú µfiv àopíatmv,
T\ \)ltOtaKtiKfi EyKÀ.iatç àKatáÃ.Â.T\À.oç· àopíatmv OE Õvtmv, oú µfiv µEÀ.-
'J..ávvJJv, mtá/J.:iÃoc; m\ Ti imo1am!Ci] ~unç.

§ 147. "AKÓÀ.ou0Óv Eat\V Ô\aÀ.a~ElV Ka\ !tEp\ 'tf\ç É"(y\VOµÉVl]Ç O\a0ÉaEmÇ


Ka0' i:Káa'tT\v E"(Kl..iaiv, ~ç ouof: tà à1tapéµqiata ÉKtàç ÉyÉvEto ôià to
395 Ka'tT\vayKaaµÉvov toú 01JVÉ1tEa9ai Ü7taai toiç xpóvoiç il ÉvEP"fT\'tlKiliç il
1ta&!inKiliç il Ka\ Et\ µÉamç. wEativ ouv É1t1a'tfiam to 7tpilitov, ti Év
ii1taa1 toiç Pfiµaai aúveanv to lhaaov 'tfiç ôia9éatmç, O'UVOÚ<JT\Ç 'tfi;
1tpOElpT\µÉVl]Ç µtaÓ'tT\toç (ioot\ Ka\ É1t\ 'tfiç tfuv óvoµátmv Katà yévoç
füa1CpÍOE(J)Ç, ti6 ã7taai 1tapé1to1to to iv 7tapa<JXT\µanaµoiç KatayívEa0m
9T\À.UKOÚ tt Kai OOOEtÉpou)· il oÍç µf:v 1tapa1COM1J~OE\ to amo µÓvov
Év taiç É"(KÀ.ÍOEO\V KatayÍvEa0at, Év Óp1amcfl à1toq>áOE\ il EÚKtl!Cf\ Ka\
É1t\ tfuv ÚltoÀ.oÍ1tmv, oú µfiv Katà ôiá0Eaiv ÉvEp"fT\tlKfJV i\ 1ta6T1n~v·
~ Kai En otç µ[v µttà ~ç óptonrilç [yKÃ.ÍaE<OÇ Kai Ett tfüv i>noÂ.OÍrt(l)V
10 ôiá9toiv OT\À.oÚv ÉVEP"fT\tlK~v, oú µfiv Elt\OExoµÉvoiç tiiv 7ta9T\tlK~v.
"Eanv ôE tÕ À.EyÓµEVOv toWÜtov.

§ 148. ÜÚK Ei 'ti pijµa Óp!Ot\KÓV Éat\V ií t\VOÇ lil..l..T\Ç É"(KÀ.Íatmç,


toúto 1távtmç Év tji ÉVEP"fT\t\Kfl. Xpfi yàp voEiv
Ô1a9ÉaEl KatayÍvEtm
ot1 Ti ÉvÉpytia ci>ç 1tpoç u1to1CE͵Evóv n 1ha~1~áÇEtai, illç to 'tɵvn,
15 tÚlttel, tà tOÚto\Ç 1tapa1tÀ.~O\Cl:º ~ç Ka\ to ltQ~'t\KOV ÉK 1tpovq>EOtcÍ>aT\Ç
ÉvEp"fT\nKijç 01a6Éatmç àváyttai, ÕÉpEtat, tu1ttEta t. Oú ôfi toútoiç

1. stov cpc(mg)B : OIJÔ<V ACªC.


2. W, <! y< Ellebode: ws n yap AP", W, -yàp Aªc (?) C. ÕS y< B.
3. n66<v R.Schneíder: n6Tf AC. Ti!> T< yàp B.
4.oíi AC:om.B.
5. ol ;mC<UCTlKOl e:
;mC<UCTlKO[ A Uhlíg. ol ;mfüaC<'-'<TlKOl B.
6. <l B : 11 A. ~ C.
MODES VERBAUX : LE SUBJONCTJF 254

laverai (Koine)] a-t-il le circonflexe tandis que eàn plúnõ [si je lave (subj. aor.,
Koine)] ne !'a pas? n'est-ce pas parce que, marqué du circonflexe, {393} le
futur permet d' établir la regle344? car s' il avait le même accent que l 'aoriste,
comme dans stésõ [je dresserai ] en face de éstesa / eàn stésõ [j'ai dressé (indic.
aor.)/si je dresse (subj. aor.)], la [regle] de construction passerait inaperçue.
146. Cinquiemement, les formes dôsõ et thésõ [je donnerai/je poserai] donnent
une phrase incongruente si e!les sont accompagnées d'une conjonction
adjonctive. {5} D'ou vient donc que les adjonctives ne s'associent pas à un
verbe à finale -õ, alors que justement elles convertissent les finales en -õ ?345
N'est-ce pas parce qu'il n'y a pas d'aoristes *édõsa, *éthesa écrits avec s, qui
moyennant la transformation de -a en -õ, auraient foumi [les formes] qu'exige
la congruence? Quant aux aoristes [existants, scil. édõka, étheka, 'j'ai donné',
'j'ai posé'], étant anomaux, ils sont inexistants apres l'indicatif346. Paute
d'aoristes, donc, pas de [formes] modales. {394} Si les verbes à finale -mi
n' ont pas de futurs seconds, ils ont des aoristes seconds, comme édõn, apédõn,
éthen [j'ai donné/j'ai rendu/j'ai posé (formes théoriques, non attestées)], d'ou
vient ethémen [indic. aor. moyen attesté]; et comme ce sont là des aoristes, il
leur correspond aussi un subjonctif: eàn thO, eàn do [si je pose/si je donne]. On
a donc montré que, quand i1 y a des futurs mais pas d' aoristes, {5} le mode
subjonctif est incongruent; et que, quand il y a des aoristes et pas de futurs, le
mode subjonctif est congruent.

2.3.l.l. Les trois diatheses du grec: introduction (§ 147).


147. II faut maintenant traiter de la diathese34 7 , présente à tous les modes,
y compris l'infinitif lui-même, {395} qui doit nécessairement s' adapter à tous
les temps - qu'on soit à l'actif, au passif ou encore au moyen34s. La premiere
question à examiner est celle de savoir si tous les verbes présentent la double
diathese, avec en plus le moyen déjà mentionné. (C'est comme si, à propos de la
distinction des genres dans !es noms, {5} on se demandait s' il échoit à tous les
noms d'avoir une formation dérivée de férninin et de neutre.) Ou bien y a-t-il
des verbes qui ne connaitront que les modes, foumissant des énoncés indicatifs,
optatifs, etc., mais ignoreront la diathese active ou passive? Y en a-t-il encore
qui exprimeront, au mode indicatif et aux autres, ( 10} la diathese active, mais
n'admettront pas la passive349? Voici donc ce qu'on peut en dire.
2.3.1.2. Les verbes intransitifs n 'ont pas de passif(§§ 148-149).
148. Ce n'est pas parce qu'un verbe est à l'indicatif ou à un autre mode
qu'il connait forcément la diathese active. II faut en effet considérer que
l'activité transite vers un objetJso: ainsi pour témnei [(il) coupe], {15} túptei [(il)
frappe] et les verbes comparables. Le passif correspondant renvoie à la diathese
aclive préexistanteJs1: déretai [(il) est rossé], túptetai [(il) est frappé]. {396} Or
255 nEPI l:YNTAEE!lI r

396 0µ01ó: icmv to ú11:á pxm, ti> ç <o. to dµ i, to 11: v É m , to <ppo\'Íi>, tà


oµoux.
§ 14 9. Tõiv ôii to1oútmv àval..óymç Ti 11a9f1nrii eyicl..1a1ç u1to-
a1al..fiaEtm, ot1 µ11õE: ôià tí\ç ÉVEPYTltticíjçl Éyicl..íaEmç tà ÉvEpyo'ÚµEva
1tpÓaw1ta 1tapÉafTlaav, éX 1tÓ:vtwç Ôta'tE9Év'ta to 1ta9EIV oµol..oriJaEt. (Ei2
yoüv to q>poviii Év auv9foE1 yÉvo1to 1Cata1ppoviii, tfiv ÉK toü <ppovE\v
ôuí9Ea\V µEta~1~áaav É1tÍ t1 Ú1tOKE͵Evov Év tif> 1Cai:aippoviii aO'l>3,
àicóil..ut0v4 i:ÇE1 tiiv àvt11tapaicEtµÉVT1v 1ta9nnicfiv ô1ó:9Eaw, ~
µm. úitO aoii.) ·nç oi tà t01auta pfiµata icl..ívovtEç5 ical Eiç 1ta~tucàç
EK<popàç oµól..oyoí Eia1 µEÀ.Etfiµata6 <pwvíjç 1tapal..aµ~Ó:VOV1:EÇ' ou µfiv
to cpumiciiv icl..ía1v ooof: auatatfiv, Ó>:; EÍ ical àpaEVtKÓv nç à1tocpaívo1to toú
ÍlcrlqnJcf\7 i\ fo toú É 1C i: p o ii a a ií t18 tõiv Katà cpwvfiv µi:v ôuvaµÉvwv
397 auµ1túru:1v9 , ou µfiv Êv 1tapaôoxii l..óyou. "Ea11 ôii oí'iv tà 1tpoEtP1'1µÉva
auto µÓvov op1aµov ɵ<paÍVOV'ta toÚ OUVElVal to Ç'ijv, to <pf>(Miv, 'tO
YTI pâv' Kat Etl Eltl tí\ç OUVOÚOTIÇ oooíaç to ~. Kat Etl Eltl tÔ>v
E!;w9EV 1tpOO')'IVOµÉVWV Kat' OUOÍaç ltEpÍKfTIO\V, ÍOÇ tO ll:f..O'll'tElV,
ICq>Óaiveiv.

§ 150. "Eanv â ica\ ljl\lx1ri\v i\ awµat1iciiv ô1á9Ea1v 011µaÍvE1, oÍç o\i


1tpoayÍvEtm 11ál..1v Ti 1ta~nri\ icl..ía1ç Õtà to Év tji 1tpoaoúanl o icatal..fiÇE1
to 1tÓ:0oç u1tayopEUEa0a1. "Eatt µl:v yàp to àwiJ ÉV Ôta~Ó:aEl EtÉpou
1tpomímou, 01tEp à1totEÀ.ÉaE1 1ta0nnKov tà à v 1iiiµa1, ou µfiv to mméõ
to i\ 'tO oq>9aÂ.µ \Ô>· tà yàp t01aúta tÔ>v Pl'lµó:twv f:v auto1ta0EÍ<;t ExEt
tàv Óp1aµóv. Kai ÉltE1Ôfi tó ô1atí0Ea9m i\ i11\ tolç Euictaío1ç yívetm i\
398 Eltl tOlÇ µfi oütwç iixoua1v, oµól..oyov Ot\ ou auatfiaEtm 1ta~ttKà toü
11: á a x w , x ai p m , Épu9ptéil, 9vúa1Cm, r TI p éil, 9 á Â. Â. m. o ii p fl 'tl éil, y a u -
ptii>. To1oútov yó:p t1 1tapaicol..ou0TiaEl, Wç EÍ ical àpaEV\KOÚ ovóµatoç
àpaev1icóv nç ÇntiiaE1EV i\ 0nl..uicou 0nl..uicóv· ou ôfi oí'iv 1ta~nKoú õvi:oç
M6rinKÓV nç ÇntiiaE1E.
§ 15 1. Tà yoúv ô1à tou µfoou ÉvEatõitoç
Év t'Últ<p 1ta0nnKiii ÊvÉpyElaV anµaívovi:a à1tapÓ:ÔEKtoV EXE\ tiiv ôtà toü
Ol Kató:l..nÇ1v, ÉVEP'YTltlKTJV oí'iaav, Ê1tEi to 'taÚtl'IÇ EÜ;t;pl'IOtOV ôià tou
1tpOEtP1'1µÉvou µÉaou ÊvEa'tÔ>toç KmEÍl..11n:to, ioç EXEI to f:hó:Çoµai ae,
µáxoµai 00\, xpéilµai 001 Kat iil..l..a 1tÀ.Elata. La<pEÇ oiiv Ot\ 1tavtàç
10 1ta0nt1icoú Eiç µa1 1..irfovtoç ÊvEp')'Tltticov fonv 11apaôÉÇaa9m, iàv µEtà

1. fVf PYTlTLKi\s Uhlig : bptOTLKi\s ACB.


2." CB : 11-YOUV A~.
3. aou CB : am A l•ur une rature).
4. Ó.<wÀUTOv B · oi.o: Ó.<WÀUTOV A (sur une rarure) C.
5. KÀlVOVTfS Aª"B: KÀlVQVTfS ApcC.
6. µ<ÀETl\µaTa ApcCB: µfÀ.<T'lv???a Aªc.
7. ÚOT<p•ICTJ Uhhg: uaT<P'l<H A, ya>.ouxl\aaoa CB.
8. TL Uhlig: nvos ACB.
9 ouµrrln-r<Lv Buumann <cf. Gaza): aw<µTTlTTTHV ACB, rrapeµnln-rELv O.Schneider. Uhl;g
10. TTpoO'OÚO'lJ B: TTpoôÚCT) AC!
DIATHÊSES VERBALES 255

des verbes comme hupárkhõ [j'existe], zo [je vis], eimí [je suis], pnéõ [je
respire], phrono [j'ai ma raison] et similaires ne sont pas de ce type.
149. C'est régulierement que de tels verbes seront dépourvus de tlexion3s2
passive, puisque dans leur tlexion active353 non plus, ils n'introduisent pas de
personnes soumises à l'action3s4 ; or il faut absolument qu'elles subissent la
diathese pour attester qu'elles pâtissent. {5} (Cependant, si phrono [j'ai ma
raison] entre en composition pour former kataphrono [je méprise], faisant
transiter la diathese du phroneín jusqu'à un objet: kataphrono sou [je te
méprise]. rien ne fera obstacle à la diathese passive correspondante:
kataphronoúmai hupo soú [je suis méprisé par toi)355.) Ceux qui, dans la
flexion, donnent à ces verbes-là des formes passives se livrent, c'est chose
admise35 6, à des exercices de morphologie, et pas du tout {10) à une flexion
naturelle ordonnée à Ia bonne formation: c'est comme si on énonçait le
masculin de husterike [malade de l'utérus (fém.)], ou encare de ektroúsa [qui a
avorté (fém.)], ou toute forme qui, possible morphologiquement, {39.7} est
inadmissible logiquement357. En fait, le sens des verbes mentionnés ci-dessus se
réduit à l"indication'358 de Ia présence dans la personne du dn [vivre], du
phroneín [avoir sa raison]. du gerân [vieillir]; de même, la présence de
l'existence pour le verbe hupárkhein [exister], ou encore celle des biens acquis,
qui viennent s'ajouter de l'extérieur, dans ploutein [être riche], {5} kerdaínein
[faire du profit].
2.3.1.3. Les verbes 'auto-passifs' n 'ont pas de flexion passive(§ 150).
150. II existe aussi [des verbes] qui signifient une diathese psychique ou
physique et qui, eux encare, ignorent la flexion passive: c'est parce qu'ils
expriment déjà la passivité avec les désinences [aclives] qui sont les leurs. Le
verbe aniô [j'importune] comporte une transilivité vers une autre personne [que
celle indiquée par la désinence], ce qui lui vaut d'avoir un passif aniomai [je
suis importuné]. Rien de tel en revanche avec kopio [je peine (act.)] { 10) ou
ophtalmio [j'ai mal aux yeux (act.)]: les verbes de ce type, en effet, comportent
une 'indicalion' auto-passive3S9. Cette diathese subie peut relever de ce qui est
souhaitable ou {398} de ce qui ne l' est pas; c' est ainsi que l' on s' accorde à
refuser qu'il puisse y avoir bonne formation d'un passif pour páskhõ [je pâtis],
khaírõ [je suis joyeux], eruthrio [je rougis]. thneiskõ [je meurs], gêro [je
viellis], thállõ [je suis florissant], ouretio [j'ai envie d'uriner], gaurio [je fais le
fier]. [Leur chercher un passif] reviendrait à chercher le masculin d'un nom
masculin, ou le féminin d'un féminin: quand on a un passif, {5} il ne viendrait
pas à l' idée de lui chercher un passif.
2.3.1.4. Les verbes 'moyens', de forme passive mais de sens actif, n 'ont pas de
flexion active ( § 151 ).
151. Quant aux verbes qui, au présent moyen de forme passive36o,
signifient une activité, ils n' admettent pas la désinence -õ, qui est aclive,
puisque sa valeur est déjà incluse dans Ies présents moyens signalés: c'est le cas
de biázamaí se [je te violente], mákhomaí soi [je te combats], khromaí soi [je te
fréquente] et d'une foule d'autres verbes. II est donc clair qu'à tout { 10) passif
se terminant en -mai on peut donner un actif, à la condition que la construclion
256
TI\ç ica-raf...i\Çtwç ouvtpÉX!l icai -rà TI\ç ouvtál;twç, i'.o-raµat imo ooü
i'.cmuu aí, ôépoµai imO aoü - ôépm aÉ, el..icoµai úno aoü - iWcm
a É· o\Jxi -ro maµat imO aoü, Õtà -ro\rto oooi: -ro 1tÉ'tTjµt aÉ. 'O airràç
ÂÍrroç icai mi wü áyaµat, ôúvaµat, epaµat.

15 § 152. "Ecmv n ica\ Õtá9totv ariµaÍvtt EvEPYTl'ttici\v, OU µfiv ExEt ávn-


ltapaKEtµÉVrJv 1ta9ti-rticiiv EICcpopáv, ica9o 'tà Õt<X'tt9ɵtva aljl\l:r;a 1Ca9EO'trota
399 OUIC Í)Õ'Úva'tO oµo/...orfloal 'tO 1ta9tiv, Ei µfi 'tovl au-ríiiv 'ttÇ Ài!yov Õta-
9ti't0, éoç t:i;Et -ro upuaxtâ> · w'Úwu yàp ou auo-ra-rov -ro ~
µa\ OUÕE 'tO !ttpui:ai:fi, ica9o OUÕE 1tpoç -rà aljl\l:i;a ai álto-ráoEtÇ 'tWv
').iyywv, OOOE ÉÇ àljlÚ:i;wv aí á1tocpáottç yívovtat, ltEpÍ YE µfiv au-ríiiv,
1ttpU1:Ui:eii:a1 it bôóç, oh:Eimi it rfl. 'O au-roç /...óyoç É1ti -roú
!tÂ.ÉO>, i:pqm icai Wcávtwv -ríiiv toto'Útwv. tua9Éotwç2 ÉvtpyT]mciiç fon
to ômpíÇm, aiol..íÇm icai tà 1tapa1tf...T,ota· éiJJ..' ou auatatà -ro ôm pí-
Çoµai, aioÃ.íÇoµai· -ró yt µ fiv aioÃ.ÍÇnai i:à 'AÃ.xaÍO'U m>t'Í!µai:a,
õmpíÇe:rai i:à 'AÃ.icµâvoç.
§ 15 3. To amo icai bti wú cipiai:â>,
10 ôn11:vâ>. IlpoÔÍ)À.ou Õvtoç -roú ').iyyou lttptaaov É"yxpovíÇt1v Ev -roiç into-
ÕEÍyµaot · oacpi:ç yàp õu ic:ai -ro ô eui:víÇm ii cip1anÇ0>, ÉlttÕtÇáµtva
1tf...ayíav lt'tíiiatv -rfiv aiuauic:fiv3 éoç 1tpoç [µvu:i;ov, ávtf...f...tmi:ç i::i;tt -ro
< ciptaril;oµat ic:ai > 4 ôwwíl;oµai. TotoÜ'tov yáp Éanv, iípta-rov 1tapÉ:i;w
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cipta'tÔI intocpaívtt àpío-rou µua/...aµ~ávw, -ró yt µJiv cipianÇm ápíarou
µti:aõíômµí 'ttVI" éP ic:ai -rà TI\ç ouvtáÇtwç qytvÓµtva, éoç tq>aµtv, -ro
1ta&ri-r1ic:ov àltE'tWO'EV. Tiiv au-rfiv EXEI Õtaq>opàv lCal 'tO y aµ Ô> !tpoç
5 -ro yaµíÇm· fo-r1 yàp 'to µ[v 1tpÓ'ttpov yáµou µua/...aµ~ávw, -ro fü:
yaµíÇm yáµou 'ttvi µt-raõíõwµ1· -ró yE µJiv yaµâ> 1ta9tinic:íiiç tlívt'tat,
lCa9o 'tà TIJÇ Õta9ÉO't(J)Ç !tpOÇ O''ÚV'taÇ1v ɵVUxO\l !tpOO'CÍlltO\l lCa'ttyÍVE'tO.
§ 154. Tomwv o?iv tjiÕE E:i;óvtwv btia-ra-rfov -rép6 ipúi:co pÍJµa-r1, d
O\lVCOWµEl 'tép 7 mm:<O, éP 1tapálCEt't<XI lCatà ÕtáÀ.ElC'tOV "(EVOµÉVT] óÇ'ÚtOVOÇ
10 µt-ro:i;ii Épuuóv 8· ic:ai ti tÕ neamv ouic ExEt 1ta9tit1icóv, ouatatov ÕÉ ronv
cpáva 1aaóvn, õij/...ov õn ic:a i to
ÉpU!Óvn íloÀ.uvEÍKEt

401 1tapà IltvÕÓ.pljl (Olympiques II 48 Boeckh. 43 Schroeder) ávaÀ.oy<Óttpov


lCa'taO''tÍJO'E'tat Õtà 'tOÜ o ypaq>Óµevov. 'A),)•.' d nv
MT]9Eç to ouvcowµeiv

l. TOv ACB Uhlig : Uhlig sugghe de colriger en TLv'.


2. füaeta•OJS edd. : &aetaEwv ACB.
3. alTLQTLidJV Uhlig: dpLOT(Coµru ACB.
4. dp•OTlCoµa• <al add. Portus. Uhlig (ce demier suppose que le verbe qui manque ici a été par erreur
écrit à la ligue précédeote. ou il se serait substirué à al TL«TLidJv).
5.fi C:T]A, i\B.
6.Tiíi C:TO AB!_
7.Tiíi B:TO AC
8. EpmGv Porrus : irrnwv ACB.
DIATHESES VERBALES 256

concorde avec la désinence : hístamai hupõ sou -+ hístêmi sé [je suis dressé par
toi .... je te dresse], déromai hupõ sou .... dérõ sé [je suis rossé par toi - je te
rosse], hélkomai lzupà sou .... hélkõ sé [je suis trainé par toi .... je te traine)36•.
Mais on n' a pas *pétamaí hupà sou [je vole par toi] et, partant, pas non plus
*pétemí sé [je te vole]; même raisonnement pour ágamai [j'admire], dúnamai
[je peux]. éramai [je suis amoureux)362.
2.3.2. Défectívíté personnelle de certains passifs (§§ 152-153).
152. { 15} II y a aussi des verbes qui signifient une diathese active, mais
qui n'ont pas de forme passive correspondante du fait que, les [objets] qui
subissent la diathese étant inanimés, {399} ils ne pourraient pas attester leur
passivité, à moins que quelqu'un ne prenne sur lui de disposer leur discours363.
C'est le cas de peripatô [je marche]: sur cet [actif] ne_§ont bien formés ni
*peripatoumai [je suis marché], ni *perípatêi [tu es marché], car on n'adresse
pas la parole à des inanimés, pas plus qu'aucune énonciation n'émane d'eux; en
revanche, on parle d'eux: {5} perípateftaí he hodós [la route est parcourue
(litt.: marchée)], oikeltaí hê ge [la terre est habitée]. Même raisonnement pour
pléõ [je navigue], trékhõ [je cours] et tous les verbes de ce genre. Dõrízõ [je
parle dorien], aiolízõ [je parle éolien] et verbes comparables sont de diathese
active, mais on ne peut former *dõrízomai, *aiolízomaí [je suis parlé
dorien/éolien]; en revanche, on dit: aiolízetaí tà Alkaíou poiemata [les poemes
d' Alcée sont (écrits) en éolien], dõrízetai tà Alkmânos [ceux d' Alcman sont
(écrits) en dorien)364.
153. Même chose pour aristô [je déjeune], { 10) deipnô [je dine]: le
raisonnement est évident, il est superflu de s'attarder sur les exemples. II est
clair, en effet, que deipnízõ [je reçois à diner] ou aristízõ [je reçois à déjeuner],
admettant comme cas oblique l'accusatif d'un animé, donneront sans faute
<arístízomai [je suis reçu à déjeuner] et> deipnízomai [je suis reçu à diner)365.
C'est que ces verbes signifient 'j'offre Je déjeuner {400} ou Je diner à
quelqu' un', d' ou la différence entre a ris to et aristízõ: le premier signifie 'je
prends part au déjeuner', le second 'je fais partager le déjeuner à quelqu'un'; les
conditions de construction étant remplies pour ce dernier, elles permettent,
comme nous l' avons dit, de former un passif. On a la même différence entre
gamo {5} et gamízõ: le premier signifie 'je contracte mariage ', Je second 'je
donne en mariage à quelqu'un'366; toutefois gamô a une flexion passive du fait
que la diathese se construit avec une personne animée.
2.3.3. Discussion philologique de Pindare, OI. /l 43 (§ 154).
154. Sur ces bases, il faut examiner si le verbe erípõ est synonyme de
píptõ [je tombe]. II a à ses côtés, dialectalement, un participe oxyton eripon. Or,
si peson [part. aor. (oxyton) de píptõ] n'a pas de passif, et si l'on peut dire
d' autre part que pesónti [dat. de peson] est bien formé, il est clair que:
eripónti Poluneíkei [Pindare, OI. II 47 Puech = 43 Snell]
[à Polynice tombé],
{401} qu'on lit chez Pindare, sera régulierement formé avec une graphie o.
Mais s'il était vrai que erípõ soit synonyme de píptõ, il n'existerait pas un
257
to Ep\lt(I) tiji lt i n Ol, OUK âv UltTJPXE to Epútetat, Wç ouõf: to lt úrm:m.
Mf\1totE "(àp µâll.ov têp ~áJ.. À.Cll auvCllvuµE'i, Kai Wç ~állm CJE, oihroç
ipiitCll at, Ka\ 00:; ~À:r18Évn, oÜtCllç ipurivn. Ka\ "(àp wipÉptmo,
ipÉpurt0&'tcixoç 'kt.aiâN~ 15),
o\Jx, Wç ofovtaí nvtç, WtO toü pÍ1t'tCll KÉKÀ1ta1· oiKt1ÓtEpov "(áp nroç to
KQtaatpÉq>Ea9Q\ tElXÓÇ Eat\V ÍÍ pÍ1tmrtlm. "fam Õi] oiJv alto tOÜ ÉpÍ7tm,
Katà na0rit1Kiiv ô1á8Ea1v tpÍtou npoaCÍlltou Katà xpóvov tov ÚltEpcrnvtÉ-
10 ÀlKOV, lCQtCx t 'Annd1v' ÔláÀEKtoV auatol..íjç "(EVOµÉVTJÇ toü 1l dç E, Ka0Wç
ExEl Kai to ç,, pÓv - Çe:póv, 1to8ijaat -1t08Éoa12- mco toü EpÍlt(I) iíPtlt'tO,
ipfipt1tto3' mi rn
ipépt1tto.
402 § lSS. Tà õii npoKattiÀE"(µÉva t&v iniµátCllV npoç tU9daç aúvtaÇ,1v
ànaptÍÇtt ô1ávo1av, 1tEpt1tatti TpÚlpCllv, Çft 01..átrov, àvaltVEi
4wvix:rt~, 1tÂ.ti, tpÉJt:ti, xwp\ç Ei µii E7tt t&v afrto7ta0wv aii:fianÉ
t\Ç to ltO\OÜV to 7tá0oç, tp0ÍVE\ 0ÉCllV Últo 'ti\ç Â.ÚmJÇ, iaJaxn
s 9ÉCllv ÚltO toü yuvaiou, m>pÉaan 0éCllv Õlà tov KÓ!tov. "A7tEp Kéiv
µii 7tpOOKÉflta\, tfl autotEÂ.EÍç: to 7tá0oç' àvtvôoíaatóv Eat\V, E7tEl Kai
tijl 1tEpt1taui lCQl Çft lCQl àpta't~ lCQt tOlÇ ÓµoÍOtÇ, autOtEÀÉO\V o\xJtv,
11:poan0Etm fo0' ÕtE to Év yuµvaaúp Çjj íi iv oi'.Kq>. - ·w 'YE µiiv napá-
0Eaiç 'tWV iiÀ.Â.cov pflµá•wv 1tCÍV'tWÇ 'to iiµ L'tEMÇ Ka0Íofllotv, Wç EXEt 'º
10 Tp'IÍtp(ov ~À.álmt, TpÚtpCllV lp\Â.Ei· Õt · o Kai tà 'toiauta oi à1to
403 tíjç I:toâç el..attov íi Ka'tfl"(opfiµa"tá cpaa1v, Wç 1tpoç OÚ"(Kpiaiv tÔ>v iv
autO'tEÂ.EÍç: lCQfQ"(\VOµÉvwv pflµát(J)V Kai µii 7táVt(J)Ç EltlÇTJTOÚvtrov ltÀa-
"(Íav.
§ 1S6. Ou µÉvto1 µ01 ÔOKEI ~ímov d vai to KD.i i:via toÚ'trov
tOV autov É1tÉXE\V ÀÓ"(ov toiç 1tpOElpflµÉvo1ç, WOTE µii 7tcXVt(J)Ç ltÀa"(Íav
imÇTJtEiv. Auto "(àp µóvov µflwE1Vi i.Si.!..ovtEç tà i"(KE͵Eva 7tá0TJ <i>fi-
aoµtv ep~ o1>foç, tptÂ.Ei oÚtoç Wç EÍ Kat É7t' àva"(vlÍJaµatoç 00.U-
')'\VIÓcn.'.El OÚfoç, auto µÓVOV to ltpCx"(µa µflvUOVtEÇ · lCQt Év à1toq>áOEl

"(Cxp fot1 cpávm oÚK olSt:v àva"(tvÚlaKE\V o.fitoç. Ilapàv µÉvto1


EÇEp"(aOt\KOOtEpov cpávai OÚID;7 àvaytvCÓOICE\
'AÂKatov8, "0µ11pov.
10 o1noç 1ptÂ.Ei 41ovúa1ov, oÚtoç tp~ 'EÂ.ÉVTJÇ. 'Q QUtOÇ ÀÓyoç KQl

q>avm outoç .
E7tt rnú TÚ7ttE\V Kat twv ôuvaµÉvwv tau'tov 7tapaatíjam · o'ióv 'tE yàp
'
tÚ1tttt. Wç Ei Kai oÚtoç i]xri íi ~. O'tE Kat Ev

l. Texte probablemenr corrompu: v. note 367.


2. rro6loal CB : Kal TTo8ÉaaL A.
3. tpi\pLTTTO e: ytpEplTTTO A. om. B.
4. TÓ nci6os Uhlig : TOÜ lTá6ous ACB.
5.1\ YE µ1\v napci6rnts Ellebode : ou YE µ1\v -/i napci6rnt> A. oO yE µ1\v napci6rnts C, .t Y'
µ1\v +i napci6rnts B.
6. µytvUELV CB : µytviiEL A.
7. olrros CB: OVTWS A.
8.' AN<a'iov, "Oµytpov Uhlig lcf. 425.9): aNcfUJV oµytpou A. Tà dN<alou oµÍ]pou e. Tà ó.Ncalou <al
6µÍ)pau B.
9. LjK>cpf'i B : <J>óqx>v no<E'i AC.
DIA THESES VERBALES 257
erípetai [forme de passif 3• sg.), de même qu'il n'existe pas non plus de
*píptetai. II se pourrait bien plutôt que erípõ soit synonyme de bállõ fj'atteins
(avec un projectiie)); comrne bállõ se fje t'atteins], on aura {5) erípõ se, et
comrne blêthénti [atteint (part. aor. pass. de bállõ, dat.)], on aura eripénti. De
fait, on a une forme eréripto dans:
eréripto de teíkhos Akhaiôn [Jl. 14.15)
[le rempart des Achéens était atteint, ruiné (pqparf. pass.)].
Cette forme n'appartient pas, comme certains se l'imaginent, à la flexion de
rh(vtõ [je jette]: il est en effet plus approprié pour un rempart d'être 'ruiné' que
d'être 'jeté'. C'est bien une forme de erípõ, de diathese passive, à Ia troisierne
personne du plus-que-parfait, { 10) avec un trait dialectal tattique, l'abrégement
de ê en e, comme dans xêrón I xerón [sec), pothésai / pothésai [désirer (formes
alternatives de l'inf. aor.)): de erípõ [prés. act. I• sg.], on tire eripto [forme
théorique de pqparf. pass., 3• sg.], ereripto [forme préc. avec redoublement
initial], puis eréripto [forme préc. avec abrégernent de ê en e]367.
2.3.4. Transitifs et intransitifs (§§ 155-156).
155. {402) Les verbes dont nous venons de parler, construits avec un cas
direct, donnent une pensée complete: peripatel Trúphõn [Tryphon marche], zéi
Plátõn [Platon vit], anapnef Dionúsios [Denys respire], piei [navigue], trékhei
[court], sauf si. dans le cas des auto-passifs, quelqu'un réclamait Ia cause de
l'état passif: phthínei Théõn hupõ tés lúpês [Théon se consume de chagrin],
páskhei {5) Théõn hupõ toú gunaíou [Théon souffre du fait de la femme),
puréssei Díõn dià tõn kópon [Dion a de Ia fievre à cause de Ia fatigue]. Mais
même en I'absence [de ces indications], en raison de la complétude sémantique
[des verbes] Ia passivité ne fait pas de doute; aussi bien des verbes comme
peripatef [marche], zéi [vit], aristâi [déjeune], etc., qui ont un sens complet,
peuvent-ils à l'occasion se voir ajouter en gumnasíõ ou en oíkõi [il vit dans le
gymnase/dans la maison)36B. Au contraire, l'emploi des autres verbes [sans autre
cas que !e cas direct] aboutit forcément à la demi-complétudeJ69 : {10) Trúphõn
bláptei [Tryphon nuit.. .], trúphõn philef [Tr. aime ... ). C'est pourquoi les {403)
Stoi:ciens appellent de tels [verbes] 'moins que prédicats', par comparaison avec
ceux qui ont un sens complet sans aucunement exiger de cas obliqueJ7o.
156. Je ne vois cependant rien de choquant à ce que certains de ces verbes [scil.
transitifs] obéissent à la rnême logique que les précédents [scil. les intransitifs],
à savoir n' exigent aucunement un oblique. {5} Si nous voulons seulement
informer sur les passions qui sont !e contenu [du verbe], nous dirons: erai
hoútos [celui-ci est amoureux], philef hoútos [celui-ci aime], comme pour la
lecture nous disons: anaginóskei hoútos [celui-ci lit], nous lirnitant à indiquer
!' acte. De fait on peut dire, dans la négation : ouk oiden anaginóskein hoútos
[celui-ci ne sait pas lire). On peut toutefois dire, en allant jusqu'au bout37I:
hoútos anaginóskei Alkaion, Hómêron [celui-ci lit Alcée, Homere), { 10) hoútos
philef Dionúsion [celui-ci aime Denys], hoútos erai Helénês [celui-ci est
amoureux d'Hélene]. Même raisonnement pour túptein [frapper] et Ies verbes
susceptibles de présenter !e mêrne emploi : il est possible de dire hoútos túptei
[celui-ci frappe ], com me on dit hoútos ekhef ou psophef [celui-ci résonne/fait du
258 nEPI tYNTAEEru: r

404 à7tCl"(OpEÚOE\ cpo:µev µfi 't'ÍmtE, µfi jióa, olç 1táA1v ECm 1tpoa0EtVCX\
ainanK~ 7tt<Íloe1ç. Ko:i õiiÃ.ov on toÚtwv 7ta0Tjmcà yevfioetm cpepo-
µÉvwv e1t1 7tMxyÍo:v 7tt<ÔcJlv, ou µiJv tiiiv OolCo'Úvtrov Ka-t' aúi:otÉÀeiav
tàv Af:ryovl Ka0iotáve1v, Ka0o Õ\lváµei Õµoia yÉyovev tolç 7tp0Kate1ÀE"(µÉvo1ç,
ÀÉ:yro tij>2 ~v Ko:i 1t.Â.ouutv· 1tpÓKEltm yàp Õti tà toiaüto: ouK
ExEl 1tÀrryÍav lt'tÔXnV.

' K0:00À.lK<ÍnEpOV cpávm


§ 157. ''Eanv ouv ci>i; Tà 1tpàç eu0EtO:V auvap-
t<Í>µevo: tiiiv iiTJµái:wv, ouK á7tmtoüvta 7tMxyÍav 1t't<ÔcJtv, oooe 1tapaKE1-
µÉVTjv El;El 7ta0TJnKT\v 1tpocpopáv· tá "(E µfiv ltMx"(Íav MmtoÜvta 1távtWÇ
IO Kai Eiç 7ta9TJ'tlKT\v < tfiv>3 õiá0eoiv µti:o:ot"Í]oeiev, auµ1tapa-
Miµj3avoµÉVTjÇ yev1Kiiç µei:à tiiç \nS 1tpo9foeroç, liÉpoµai \mà TpÍ>cp<o-
voc;. ·nµéi>µat \mà 9érovoi;. Kai aüi:ri µl:v µÓVTJ foi:iv i:iiiv 7ta0TJi:t-
Kéõv Ti 0-ÚvtaÇiç · téõv ye µfiv ÉvEp'YTJUKÍÕv fonv Kai yev11C"Í], ou auvoUOTJÇ
i:iiç i>1tó 7tpo0foewç, ci>i; i:à icupteúro aoü, Kai õonlC"Í], ci>i; tà lta.Â.aÚO ooí,
15 mi ainanlC"Í]. 00:; tà nµm oÉ.

§ 158. 1{ &if 1tpOKElµÉVTj OÚvtaÇ\Ç autáp1CTJÇ KataOT"Í]OEta\ tolÇ 7tpO-


CXlpOUµÉVO\Ç a7tÀoÚO'tEpOV 'taÇ 7tapa0ÓOE\Ç tOOV À.Óyrov 7tapaÀ.aµj3áVE\V.
405 Toiç µÉvtoi ye µe<à 7táOTJç àKpij3eíaç E7teÇ1oüo1v ta tiiç ouvtáÇeroç toü
À.Óyou 7tpooyev"Í]oetm i1t1otiiom, i:íva <ÍÕv inlµátwv yeviKT\v áitanei Kai
i:í i:outou to aínov, Kai <Íva ÕOtilC"Í]v, ouvóvtoç 1táÀ1v toü ai<íou· <à
amo Kai Eiti tiiç ainanKiiç. Kai ôiiÃ.ov on Õ!à 'tO ouvov 1tl..ii0oç 'tÍÕV
pTJµátrov Kai <à tiiç auvtáÇeroç ÍÕ!<Í>µa<a Õu01tepÍÀT\7tta yevfioetm, ÍÍ.7tep
O͵ai m'tà tà ÕÉov !tpOOÔ!EUKplv"Í]oav.

§ 159. Ai µev o-Úv iK tiiç eii0eíaç iyyivóµevm õpáae1ç axeôàv i1t' ai-
i:1at1KT\v a7taOm 0\lvtEÍVO\lOlV, 1tapuq>\O'taµÉVO\l Kal tOÜ EVEp"(OÜvtOÇ Ka\
toü i:o 7tá0oç ávaôexoµÉvou, ci>i; Év tép l>Épco OE, t'Últtco OE, téõv 7ta-
IO 0óvuov5 Ka'tà 1ta0TJnKT\v OÚvtaÇ1v àv0u1tayoµÉvrov6 EÍÇ Eu9e\av 'tÍÕV 'tE
Ôpaoávtrov EÍÇ "(EvtKT\V µnà tiiç {n), qÍtJ l>Époµat Últà OOV Kal Ôtà
tÍ µetà tiiç \nS, Ev toiç éÇiiç EÍp"Í]OEtm. 'H ÔE 7tp01CElµÉVTj OÚv<aÇiç,
lCCXv owµanKiiiç tà tiiç EVEpyeÍaç OTjµaivn KCXv É"tl lj/\lXlKÍÕÇ, ci>i; EÍICOµEV,
µ iâç Kai tiiç a\Jtiiç auvtáÇeroç EXEtm. Kai i1tei 7tOÀMxXÍÕÇ fott tà Ôla-
15 tí0ea0m, itÀEiatoi Kai tpÓ!toi 1tapaK0Àou6iioouo1 téõv iiTJµátwv Katà tàç
iÕtÓtr]taç Wi tvqyyei61.i.
§ 160. Eioi µev yàp oroµat1Kai ôta0Éanç ai
to1aüta1, t p í li m OE. v í 1t t m o E, ~ o e , t: À ic m o E , JiuJr,,oµm,
406 xaÀ.éi>,yuµváÇm, vÍJooro, icvii9co, Ç ú m , oµéi>, jipÉxm. t ÍJ 1t t m, múo,

1. Tóv l.óyov Sophianos : Twv Mywv ACB.


2. TQ B : TÓ AC Uhlig.
3. n\v add. van Ophuijsen (1993:751. n. 101): T"ijv EV<PYTJTLtdiv add. Uhlig.
4. õ~ Bekker : õt ACB.
5. naBóvTwv B: naBWv Twv AC.
6. av0111Tayoµtvwv ACB Uhlig Cdans le iexce) : dans son appara1. Uhlig sugghe QVTV1TOÀÀac10µÉvwv.
DIA THÊSES VERBALES 258

bruit], puisqu'on dit aussi {404}, dans la prohibition, me túpte [ne frappe pas].
me bóa [ne crie pas] - mais à ces [tours] on peut aussi ajouter des accusatifs. II
est clair que ces verbes auront un passif lorsqu'ils se rapportent à un cas
oblique, mais non quand ils semblent372 conférer la complétude à la phrase, car
alors ils sont potentiellement identiques à ceux dont nous parlions, ( 5} je veux
dire à peripatein [marcher], ploutein [être riche], dont on a dit plus haut qu'ils
ne prennent pas de cas oblique.
2.3.5. La transformation passive des verbes transitifs ( § 157).
157. On peut donc dire de maniere générale que les verbes qui se joignent
à un cas direct mais ne demandent pas de cas oblique n'auront pas non plus de
forme passive correspondante. Au contraire, ceux qui demandent un oblique
pourront toujours transposer { 10} en passive leur diathese, en prenant en plus373
un génitif accompagné de la préposition hupó [par]: déromai hupà Trúphõnos
[je suis rossé par Tryphon], timômai hupà Théõnos [je suis honoré par Théon].
Cette construction est la seule que connaissent les passifs ; pour les actifs, ils
peuvent aussi prendre le génitif, mais sans la préposition hupó: kurieúõ sou [je
suis maitre de toi (gén.)), le datif: palaíõ soí [je lutte contre toi (dat.)], ( 15)
l'accusatif: timô sé [je t' (acc.) honore)374.
2.4.l. Construction des verbes avec les cas obliques: introduction (§§ 158).
158. L'exposé qui précede pourra suffire à ceux qui préfêrent un
enseignement linguistique élémentaire. ( 405) À ceux en revanche qui voudront
étudier à fond la construction de la phrase il incombera encore d'examiner quels
sont les verbes qui réclament le génitif, et pour quelle raison, quels sont ceux
qui réclament Ie datif, avec la raison également375, et la même chose enfin pour
!' accusatif. II est clair que, vu Ie grand nombre des {5} verbes, il ne sera pas
facile d'embrasser toutes les particularités de construction: je pense pouvoir y
pratiquer les divisions qui s'imposent376.
2.4.2.1. L 'accusatif: schéma transitif et conversion passive (§ 159).
159. Les activités qui ont leur origine dans le cas direct se portent presque
toutes sur un accusatif377, mention étant faite tant de l' agent que du récepteur
passif: ainsi dans dérõ se [je te rosse], túptõ se [je te frappe], avec passage,{ 10)
dans la construction passive, des patients au cas direct et des agents au génitif
avec hupó [par]: ego déromai hupõ sou [moi je suis rossé par toi)37B; pourquoi
avec hupó, on le dira plus loin379. Que l 'action signifiée soit physique ou encare
psychique, la construction mentionnée sera, comme nous l' avons dit,
exactement la même; or, comme il y a bien des façons d'être soumis à une
diathese, { 15} il s' ensuit qu' il y aura aussi, répondant aux particularités des
actions, une três grande variété de verbes3BO .
2.4.2.2. Premiere liste de verbes réclamant l'accusatif (§ 160).
160. Voici des diatheses physiques: tríbõ se fje te frotte], níptõ se fje te
nettoie], rhissõ se [je te mets en pieces], hélkõ se [je te traine], biázomai [je
violente] {406) khalô [je relâche], gumnázõ [j'entraine], nússõ [je pique].
knhhõ [je gratte], xúõ [je râcle]. smô [j'oins], brékhõ [je mouille], túptõ [je
259
À. o ÚO>, llEaµEÚO>, À. ú 0> , 11:À.fiaa0>,411ovEÚ0>, ic tEÍ vro, 4118 d p 0>, K aí 0>,
411Ã.éy0>, ica9íÇ0>l, 8epÍÇ0>2, Ç'llµúii, pMíimo. Ka\ awµam:iõç 1m\ \jfl))'.lKÔJÇ
~ (ica\ -yàp ica\ füà XElpÔ>V). Ka\ ljfl);(iri\ç füa0ÉaEwç, Ka0o EXEI Ka\
5 to À.otlloplà Ka \ to KaKoÀ.o-ylà, civúii, À.ultâl. Ka\ ooa Élt. qKwµ iwv,
uµv/à GE, µeyaÀ.ÚVO> GE, ~{I), µÜ..1ro>, lloÇIÍÇO>, KÂ.ruo, àcp' oiJ Kal
to KÀ.éoç, aivlà. Ka\ É1t\ tíilv ÔtaKpoua·t1KÔ>v,
11:apalo-yíÇoµaí at,
407 KMm{I), CWl'tÔl, ltej)l"fEÀ.là, cmacpâ>,
11:aíÇ0>, êÇaiauii>, MaVÔl.
Ko:\ OOa lCO:t' mcóatamv4 tÔ>V Ú!tOKElµÉvwv, cix; E!tl "tOÜ Ç'll'tÕ> aE i\ EUpÍGIC{I).
Kai éíoa Év É1t11Cpai:EÍ'i'., ix0>, icpat&, cpuláaa0>, t'll p Ôl, dpy0>. Ka\
1:0 µEv ÉpÍÇO> GOl, ll:aÀ.aÍO> GOl KQl tà 1:0Ú1:0\Ç oµoia Ôot11Ciiv 1tapa-
liqEt!XI ôià ÀÍ:tyov ôv i!C0rioóµe0a· i:Ó ye µfiv VtlCÔl Év É!tll(patEÍ'i'. 1táÃ.1v
-y1VÓµEVov aitiai:ucfl croµq>Épetm. 'Oµoiwç Kal a\ OE1tt1K<ÍrtEpov 1to:paÀ.aµ~a­
vóµevcx1 crovi:cíÇElÇ [ OÉ~oµaí aE]S· !tOÀ.À.Ô>V -yàp á1toq>áOE\Ç ÉVEP"fEIOOV, oov
1tep1Ã.fl1tt1Kóv ionv to oc!poµai· ivtpÉ11:oµa1, aiaxúvoµa1,ltpO<JlCU\'Ôl,
408 00>7tEÚo>, 1COÀ.a1CEÚ0>,aÇoµa1. Kai oom6 i:v Ú!tOVOl'i'. Eio\v ljlU;(llCi\Ç
ôia6roroiç, ouvtEÍvouom É1tÍ ti, ofoµaí aE, U7to À.aµ pá vro, u11:0 vo éii,
i>4PopâJµa1.
§ 161. Ka\ tà 1tpompm1Cà lif: i:Ô>v />riµátwv tà ti\ç liia0foeroç ExEl
crovi:eívovi:cx Kat aincxn1Cfiv 1ttíi'>o1v É1t\7 1tcívi:a tà 1tpóow1ta8, oov i:ottv
lCQl i:UE17ti\, ei -yÉVO\tO Él( !tp<Írtou !tpoç ÔEÚ'tEpOV l(Ql tpii:ov i\ ÉlC i:pí-
i:ou 1tpoç ÔE'Í>tepov Kai 1tp&i:ov· 01tep fonv É1t1toµcírtepov qipáom, d
Év füaPàoe1 elri tà i:oü 1tpoaCÍl7tou. To -yàp jioúloµa1 4111À.oÀ.oyEiv,
11:poa1poüµa1 CÍVlry\VÓ>olCE1v oii liÉEto:l ti\ç 1tpooli1aoi:eÀ.À.oúariç9 áv-
10 wvuµíaç, É1te\ ôuvC͵Et Êv cxúto1ta0EÍ'i'. qe1 i:à ti\ç ouvi:áÇewç (É1tEÍ to1
409 1tCÍÀ.1v ~v ó ÀÍ:tyoç to10Ütoç,poúÀ.oµa1'º ɵautàv 7tEpt7tateiv, Poú).oµm
ɵautàv ltÂ.ouniv toutfotiv ô1atí0eµa1' 1 Eiç tó 1tep11tateiv, Eiç
tÓ ltÀoutEiv.)
§ 162. 'Ev toiç yoüv ôia~1~aÇoµÉvo1ç 1tpoaCÍl7to1ç àvá-yl(fl
tó ávi:wvuµ1Kov inevfo0m, poúÃ.oµaí CJE ypáq>Etv, jioúÃ.oµaí OE
5 Awvíxnov 4111À.riv· ei yàp µfi tf\ÔE -yÉvotto, 1tCÍÃ.1v ouvôpaµEi-tm
TO IÍJtapɵq>atOV t<$ jioÚÂ.oµa\ lCQl OÍÍtroÇ <iiç QU1:01ta0EÇ Eotat, OUµ-

1. Ka9\(w A : om. CB, Hilgard propose KaTTvlCw (cf. n. 381 ).


2. &pl(w CB (interpolation d'apres Gaza? cf. aussi Lascaris): om. A.
3. iif3pl(w úcal yàp füà XELpóiv). Kal... Les parentheses et la ponctuation fone apres xnpóiv sont de
moi (cf. Bunmann) : i.ilpl(w· Ka\ yàp &à xnpóiv Kal. .. Uhlig.
4. KQT' dmlaTaatv Bekker, Uhlig : aTT6aTaatv CB, Ka6uiroarnatv A (µT) Ka6 ' !móaTaatv conj.
Uhlig dans l'apparat).
5. at(Xiµa! a< A : atfloµal a< TLµw a< C, TLµGi a< atl3oµm B. suppr. Uhlig.
6. llaat ••. awnlvoooaL (2) A: llaa ... awTElvoVTa CB.
7. lTTl Sophianos : lTT<l ACB.
8. 1fpóaW1Ta Uhlig : /níµaTa ACB.
9. 1Tpoa0taaTEl.ÀoÚ<7T)> CB : TTpoôLaaTEl.Ào"C1TJ> A.
10. i3oúÃoµaL tµavrov 1TfpL1TQTELV, ~OÚÀoµaL ͵airràv TTÀoVTfLV C: ~OtJÀoµQL Eµavrov 1TÀotlTfLV
A, 13otí>.. tµ. TTÀoVTELV, ~oú>.. tµ. TT<ptTTaT<LV B Bekker, Uhlig.
1L füaTl9<µaL CB : füaTLll<µ<v A.
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 259

frappe], paíõ [je frappe], loúõ [je baigne], desmeúõ [j'enchaine], lúõ [je
détache], ptessõ [je biesse], phoneúõ [j'assassine], kteínõ [je tue], phtheírõ [je
détruis], kaíõ [je bnlle], phlégõ [j'enflamme], kathízõ [j'asseoisps1, therízõ fje
moissonne], zemiô [je pénalise], bláptõ [je nuis]. Diathese à la fois physique et
psychique: hubrízõ [j'insulte/je maltraite] (car on peut aussi !e faire avec les
mains382). [Verbes] de diathese psychique: c'est !e cas de {5} loúl.orô [j'injurie],
kakologô [je médis de(+ acc.)], aniô [j'importune], lupô [je chagrine]. Et puis
tous Ies verbes d'éloge: humnô se [je te louange], megalúnõ se [je t'exalte],
ãídõ [je chante], mélpõ [je chante], doxázõ [je célebre], kleíõ [je glorifie) (d'ou
vient kléos [gloire]), ainô [je loue]. Et puis Ies verbes de tromperie:
paralogízomaí se [je t'abuse par un faux raisonnement], {407) kléptõ [j'abuse],
apatô [je trompe], perigelb [je tourne en dérision], paízõ [je me joue de],
apaphô383 [je trompe], exapatô [je beme], planô [je fourvoie]. Et puis les verbes
qui [supposent] des objets à distanceJ84: zetô se [je te cherche], heurískõ [je
trouve]. Et puis ceux qui [indiquent] une domination: ékhõ [je tiens, j'ai], kratô
[je (dé)tiens, je possede], phulássõ [je garde], terô [je surveille], eírgõ [je
séquestre]38S. Quant à erízõ soi [je rivalise avec toi (dat.)], palaíõ soi [je lutte
avec toi (dat.)] et verbes similaires, ils prennent !e datif {5} pour une raison que
nous exposerons386. Niko [je vaincs] cependant, encore un verbe de domination,
va avec l'accusatif. De même les constructions qu'on emploie pour [exprimer]
la vénération: ainsi quand on énonce nombre d'actions qu'englobe !e verbe
sébomai [je vénere]: entrépomai [je révere], aískhúnomaí [j'ai honte (devant
qqn)], proskuno [je me prosterne (devant qqn)], {408} thõpeúõ [je flatte],
kolakeúõ [je flagorne], házomaí [je respecte]. II y a aussi les [verbes387) de
diathese psychique évoquant une supposition et qui se rapportent à un [objet]:
oíomaí se [je t'imagine ... 388], hupolambánõ [je conçois], huponoô [je suppose],
huphorômaí [je soupçonne].
2.4.2.3. L'accusatif apres les verbes de volonté (§§ 161-164).
161. Les verbes de volonté eux aussi ont une diathêse {5} qui se porte sur
I'accusatif de toute personne dont ils sont privés389, c'est-à-dire deuxieme et
troisiême si la diathese vient d'une premiêre, ou deuxieme et premiere si elle
vient d'une troisiême - pour !e dire d'un mot, s'il y a transitivité personnelle.
Ainsi boúlomai phílologeín [je veux étudier], proairoúmai anaginoskein [je
préfêre !ire] n'ont pas besoin d'un pronom qui ajoute une opposition [de
personne]. {10} puisque la construction est potentiellement auto-passive390 (de
fait, {409} on peut paraphraser39I [ce type d'énoncé] comme ceei: boúlomai
emautim peripateín [je veux moi-même (pron. réfl., acc.) marcher], boulómai
emautàn plouteín [je veux moi-même (id.) être riche], c'est-à-dire je suis
disposé392 à marcher, à être riche).
162. Au contraire, quand il y a transitivité personnelle, la présence du pronom
est indispensable: boúlomaí se gráphein [je te (acc.) veux écrire =
que tu
écrives], boúlomaí se {5} Dionúsion phileín [je te (acc.) veux aimer Denys
(acc.) = que tu aimes D.]. Si on ne met pas Ie pronom, l'infinitif va venir se
joindre à boúlomai et formera ainsi comme un [tour] auto-passif - et on ajoutera
260 f1EPl rYNTAEmI r
11apo:Ã.aµl3avoµÉvr1ç µE:v 'tiiç Eµa'\li:Óv civtwvuµ iaç iàv 1ea\ TO pfiµa
Én\ 11À.ayíav q>Épl)TCXI, ou ouµ11apaÀ.aµ~cxvoµÉY1)ç ÕÉ Ei µi] tjiõ' E:xoi.
Tou µ€.v 7tpOTÉpou EoTtV TO ·('\lµváÇco a É - PoúÃ.oµal ')"\lµváÇeiv eµa'll-
10 Vi, ÔÉpco aÉ - jioúÃ.oµm ôépeiv Eµa'lli:Óv Tou 15E: ÔEuTÉpou É<JT\
1tÂ.O'll'tW ci1ita~Í~O:<J'tOV, ÉÇ oii ou nàvi:wç É1t1Çl)TIÍ<JEI 'tO l>cn'W>µo:i ltÂ.o'll'tEiv
~. ci'J..J.à 1ea\ xwp\ç i:fiç civTwvuµíaç. TaÜTo 1ea\ in\ wu
l>cn'W>µai mpuiamv ICO:t TWV oµoímv, W<JTE owáyE<Jllo:i TO ÉK µE:v
'tiiç npoTÉpaç ouvtál;Ewç 11ávtwç É1t1ÇT)TEiv i:Tiv Eµaui:óv civTwvuµíav
15 (ioç Év Téi> jioúl..oµai jiÃá1t'tElV, P o'ÚÀ.oµai qnÂ.eiv), ou µi]v in\ wu
mpuiai:Eiv, i:pql!lv m\ 'tii:r.i Oµoíwv.

410 § 163. '1o(l)Ç nç oifymm 1 TO PoúÂ.oµm, npoaipoí>µai, 9éÃ.co, Tà t0Ú'to1ç


Õµmcx É11' ait1at1iciiv ntfuotv µi] q>ÉpEallm, tá ye µi]v <J'llµq>epóµeva pfiµo:Ta.
"Eatw yáp tt jiAáni:co ae, ypáq>co ae, ciq>' oii éiv yévo1t0 9iÃ.co aE
PAántt\V, 9ÉÂ.co at ypCÍq>l!lv, ÓÍ<JtE téõv ánapeµq>átwv d vai tTiv oúv-
to:Çtv, µiJ téõv EylCElµÉvwv op1<Jtt1CWV. Ka\ Etl f.Ç ÉKEÍVO\l 1tlCJt<Íx:JEtCXl,
Emw2 to ci1eoúe1v É11\ yev1Ki]v q>EpÓµevov· 1i1 • o 1ea\ EvEKO: to'Ú'tou náÀ.tv
To 9iÃ.co áKoúeiv .6.iovuaíou yEv11ei]v aúvi:o:Ç1v civeôéÇmo, EVEKO: tou
To áKoúco É7t\ yev11env q>ÉpEollm.
§ 164. "EotlV ô[ to tO\OUtO À.l)pÔ>ÔEÇ.
'Oç yàp npoEÍnoµEv, návtwç tà npompEttKà Én' aitmt1iciiv q>Épno:i,
10 npooÃ.aµl3ávovta E:tépav ntfuotv, iàv 1ea\ to <J'\lvtaooóµevov cinapɵq>atov
EK Pfiµawç <JUVECJi:fiKEl tou q>EpoµÉvou in\ 7tÀ.ayÍav 7tt<ÕOtv· EÍ yàp µTi
tjiôE exo1, µÓY1) aínat1icii 1tapo:À.aµ~áVEtCX\ Ti EIC tOU 1tpOCXlpEtllCOU.
Tou µt:v ouv npotÉpou Ã.óyou 9éÃ.co ae áKOÚElV .6.iovuaíO'll· 7tapEÍ-
À.1)7ttCX\ yàp Ti a É aincxnicii Õtà to 9 ÉÂ.co, fí "fE µi]v yevt!Cfi, À.Éyw Ti tou
411 .6.iovucJÍo'll, 1i1à to áKoúeiv. TIW..1v E<JT1 t1 aoi. xapiÇoµai, 1eai 7távtwç
yevfianm 9ÉÃ.co ae xapiÇeallai .6.iovuaícp, npooyevoµÉY1)ç 11áÃ.1v tfiç
aitta'tlKijÇ 1eall' ov EtnoµEV À.óyov, ICO:l <JUVOÚCJT)Ç Ôoi:1Kijç Ô1à to xapi-
Çmllm3 E:v9ev õf: 1ea\ ôúo ait1at11ea\ àva1eÚ7ttoumv, ei 4 1ea\ to pfiµa
ln' ai'tla'tlKi]v návtwç q>Épono, ioç (xe1 to PAáni:co ae - 9éÃ.co crt
jiÃá1t'tE\V .6.iovúaiov - 9éÃ.co .Ó.lOVÚC1\0V j3Ã.á1ttt\V 'AitoÂ.Â.CÓV\OV,
nep\ ci>v 1ea\ 'tiiç ciµq>1!3ol..íaç ÔIEÃ.EÇáµElla. Tou õE. ÉtÉpou5 ~v to
nÀ.o'lli:iõ àô1al3íl3aatov, to mpinai:iõ, to Çfu, Õ.À.À.a 7tÀ.Eiota· ou ôii iv
têi> jioúÃ.oµai cre Çfiv À.EÍ7te1 hépa 11tfuo1ç 1i1à to ciõ1a~íj3acrtov tou
10 pfiµcnoç, Ti µÉvto1 ait1auicii EyKEl'tCX\ Ti 7tpOayEvoµÉY1)6 ÉK 'tiiç npompet1-
Kijç <J'llvtál;EWç. Kai oütwç CÍ7tEÔEíxlll) Ó>ç tà 7tpompet11eà Pfiµatcx q>ÉpE-
tat m. ainanriJv.

1. TLS' olficr<TaL Bekker: TLS' °'11"" Aªc, TTOLTJ'7<TaL ApcCB, S 'oli'Ja<rnl TLS' Sophianos.
2. l<>Tw TO Lallot Ccf. Uhlig dans l'apparat) : Ws- TO AC. Uhlig (dans le texte). W<rr< B.
3. xaplC<cr&lL Aac: xaplC<cr6m tuovuoli,i ApcCB.
4. <l B : om. AC.
5. S< hlpo" Aªc: Snm'po" ApcCB.
6. i\ rrpooy<voµl"'l Aªc (?) : i\ TTpocrylv<T<ll Apc (sur une rature) CB.
LA CONSTRUCTJON DES VERSES AVEC LES CAS OBLIQUES 260

le pronom emautón [moi-même (réfl. acc.)] si le verbe se porte sur un oblique,


tandis qu' on n' en fera rien dans le cas contraire. Premier cas: gumnázõ se vs
boúlomai gumnázein emautón [je t' (acc.) entraine vs je veux (m') entrainer
moi-même (acc.)], { 10} dérõ se vs boúlomai dérein emautón [je te (acc.) rosse
vs je veux (me) rosser moi-même (acc.)]. Dans le deuxieme cas, le verbe plouto,
étant intransitif, n'admettra pas du tout *boúlomai ploutefn emautón [je veux
être riche moi-même (acc.))393, mais se construira précisément sans le pronom;
il en va de même pour boúlomai peripatein [je veux marcher] et les verbes
similaires. Ainsi les verbes qui relevent de la premiere construction sont-ils
amenés à exiger absolument le pronom emautón (par exemple boúlomai
bláptein [je veux nuire à ... ], boúlomai philefn [je veux aimer ... ]), mais pas du
tout { 15} les verbes comme peripatein [marcher], trékhein [courir].
163. {410} À propos des verbes boúlomai [je veux], proairoifmai [je prérere],
thélõ [je veux] et similaires, on pourrait s'imaginer que ce n'est pas eux qui se
portent sur l'accusatif, mais les verbes qui leur sontjoints394 . Soit en effet bláptõ
se [je te (acc.) nuis], gráphõ se [je te (acc.) dessine], dont on tirera thélõ se
bláptein [je veux te (acc.) nuire], thélõ se gráphein [je veux te (acc.) dessiner],
en sorte que la construction [des accusatifs] dépend des infinitifs (5} et non des
indicatifs présents dans [la phrase]. En voici d' ailleurs une autre preuve: soit le
verbe akoúõ [j'écoute] qui se porte sur le génitif, en vertu de quoi est également
admise la construction avec le génitif thélõ akoúein Dionusíou [je veux écouter
Denys (gén.)], ceei parce que akoúõ se porte sur le génitif.
164. Ce sont là billevesées395. Comme nous l'avons dit plus haut, les verbes de
volonté se portent obligatoiremi:nt sur un accusatif, {1O} et ils prennent en plus
un autre cas si l'infinitif construi! avec eux est celui d'un verbe qui se porte sur
un cas oblique ; dans le cas contraire, en effet, on emploie un seu! accusatif,
celui qui dépend du verbe de volonté. Exemple du premier [type de] phrase:
thélõ se akoúein Dionusíou [je veux toi (acc.) écouter Denys (gén.) = que tu
écoutes D.], ou l'accusatif se est !à à cause de thélõ [je veux] et le génitif, celui
de {411} Dionusíou, à cause de akoúein [écouter]. Autre exemple: comme on
dit soi kharízomai [je te (dat.) fais plaisir], on aura forcément thélõ se
kharízesthai Dionusíõi [je veux toi (acc.) faire plaisir à Denys (dat.) = que tu
fasses plaisir à D.], l'accusatif, ici encore, étant ajouté pour la raison qu'on a
dite et !e datif étant !à aussi, à cause de kharízesthai. Du coup on peut même
voir apparaitre deux accusatifs, si le verbe [à !' infinitif] !ui aussi {5} se porte
obligatoirement sur un accusatif: c'est le cas de bláptõ se [je te (acc.) nuis] /
thélõ se bláptein Dionúsion [je veux toi (acc.) nuire à Denys (acc.) = que tu
nuises à D.], thélõ Dionúsion bláptein Apollonion [je veux Denys (acc.) nuire à
Apollonios (acc.) = que D. nuise à A.] - phrases dont nous avons discuté
l'arnbigui:té396. Exemple du deuxieme [type de] phrase, avec des verbes
intransitifs comme ploutli [je suis riche], peripatli [je marche], zli [je vis] et tant
d'autres: dans boúlomaí se zén [je veux toi (acc.) vivre = que tu vives], il ne
manque pas une seconde forme casuelle, puisque !e verbe est intransitif;
{ 10} quant à !' accusatif qui est là, c 'est celui qui s' ajoute à cause de la
construction [du verbe] de volonté. On a montré ainsi que les verbes de
volonté se portent sur un accusatif.
261 l1EPI :EYNTa.ru: r

§ 165. Ka\ ooa bt' àvaKpÍoEWÇ 1tapaÀ.aµj3àvttat ii É1t' Épw'tÍ)oEOOÇ,


~CO OE, avalCpÍVCO OE,

412 fyWó'ipinwvémá.aaçQ..234).

Kai EvEKa toÚto\l to KEÚ8eo8a1I 1CataÀ.À.Í\Ào\l E:;cttat cptpóµtvov in' ai-


ttatucr)'.2, Katà tiiv '0µ11pud1v ;cpijaiv 011µaivov < tÕ ,;xoúoµev ii >3 to
,;xoúe:ro4 iv t4°J
5

ICtXi
~ yà.p KÚl!pov llÉ (A 21 ),

oU;c OtE5 ICatà TIMEOOÇ TtapaÀ.aµj3ávttat EV típ mwSávoµat ooíi. npólCE\TIX\


yàp ii o\lÇ\lyÍa tÔ>v to\OÚtoov É11' aittanqv cpepoµÉVTI. - 'Oµoíooç
10 Ka\ tà É1t' oiKto\l6 1tapaÃ.aµj3avóµtva, ciJç ÉTti toíi µÚpEo9ai,ôliúpeo9at,
413 yoâv, lCÂ.aÍttv, oiníÇttv, 8p11veiv, ai á ÇEt v · to yàp oiµ<Í>Çetv rni
aÚto1tá0ttav 011µaÍVEl. Ka\ ooa tlfiotv -U1tayopEÚEt, cpcoVÔ> OE, j3ofu OE,
d.nÇco, xaMi>· Ttpocpavfiç ii ytvoµÉVTI ÉvÉpytta ÉK tfuv tú0ttfuv É1ti tiiv
aittatucÍJv.

§ 16 6. Kai tVEKa toíi totoúto\l É1t1atáotooç ií!;ta tà totaíita, t péµ w


at, q>EÚyco oe, toÜtov 1poj3oüµat, ciiç oúótµtâç Õvta
OE, 1ppíocrco
EvEP'YEÍaç ɵcpanxà cpÉpEtat t7t' aittan!CÍ\v· µâÀ.Àov yàp autoTtá0ttav
011µaívt1 to cppíoottv Kai cpEÚ"yttv füà cpój3ov, Kai E:n to tpɵEtv Ka\ tà
1tapa1tÀ.Í\<na, O\lVE1tto;cúovtoç Kai toíi µfi yívto0at e1ti. tÔ>v totoÚtoov
10 O\lvtáÇwv Tta~ttlCàç Õta0ÉoEtÇ. Ei yàp tijç autijç O\lvtá!;tcoç El;(EtO típ7
i>j3píl;m oe, liÉpco oe, to 1ppíaoco OE Kai to tpɵco oe, Kai 1távtooç
d;ctv àvt11tapa1CE͵Eva tO tpɵoµat, tpEÚyoµat, tppÍCJooµat, oµoÍOOÇ típS
i>j3píÇoµa1, liÉpoµa1. Xpi] o\iv votiv ciJç ou µÓvov 1101TJttKii iíótta iv ÉÀ.-
À.EÍ\j/Et "J...Éf.µJv ICtX'tCX)'ÍVEUXt, áJJJJ. ICtXl a\lvi\0EIÇ t.iryot. ÂEÍ1tEtv cpaµEv tO

15 opµfioa ltEÓÍOto (N 64)

414 tfl litá 1tpo0ÉoE1,


Ti:J9 ICtXt oií n it0Ã.Uv ;cpówv (M 9),

J. nrl.6<-o6at A ac(?) : mieto6at A?CC, nr«lno B.


2. tn' al TLQTtlC1\v B : tnl yrvuci)v AC.
3. TO >'iKoÍJOµ<v fi add. Uhlig (qui écnt la forme sans augment Ó.KoÚOµ<v).
4. >'iKOÚ<TO CB : fiKOVEV TO A.
5. ÕT< Ellebode, Uhlig : ÔTt ACB.
6. otKTov Uhlig (cf. 406.5; 411.13): olKTov ACB.
7.T<i> C:Tà AB.
8.T<i> B: TO AC'.
9. TO lliade: Tw A, T<i> CB.
10. fü<à TO> tewr conj. Uhlig (cf. Adv. 200.Sss.) · fül8vo< A(rature d"une lettre entre les deux t lCB
Bekker.
LA CONSTRUCTJON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 261

2.4.2.4. Deuxieme liste de verbes réclamant l'accusatif (§§ 165-168).


165. [L'accusatif s'emploie) encare avec Jes verbes d'enquête ou
d'interrogation: exetázõ se [je te soumets à examen], anakrínõ se [je
t'interroge],
{412} ego d' eréeinon hapásas [Od. 11.234]
[et moi je les interrogeais toutes (acc.)].
C' est pourquoi peúthesthai se portant sur un accusatif satisfait à la congruence
lorsque, dans l'usage homérique, il signifie <êkoúomen [nous avons appris]
ou >397 êkoúeto [il avait appris] - ainsi dans:
(5} peuthómeth' Mikhi hékastos [Od. 3.87]
[(sur Jes autres (acc.)). nous avons appris ou chacun ... ]
et dans:
peútheto gàr Kúpron dé [/l. 11.21)
[il avait appris (la nouvelle (acc.)) venue jusqu'à Chypre].
mais non quand il est employé [avec le génitif] au sens de 'questionner' dans
punthánomai sou [je te (gén.) demande], puisqu'on vient de voir que les verbes
de cette série se rapportent à l' accusatif398. II en va de même {10} pour les
verbes exprimant J'apitoiement, comme múresthai [pleurer]. odúresthai [se
Jamenter sur], ( 413} goân [gémir sur], klaíein [pleurer], oiktízein [s'apitoyer
sur], thrêneín [se Jamenter sur], aiázein [gérnir sur]. Oim0zein [gémir sur], !ui, a
aussi le sens auto-passif399. On a aussi les verbes qui indiquent un appel400:
phõno se [je t' (acc.) appelle], boo se [je t'appelle (au secours)], kteizõ [je
nomme], kalo [j'appelle]; on voit clairement que l'activité part des cas directs
pour se porter sur l' accusatif.
166. ( 5} C' est pourquoi il vaut la peine d' examiner les verbes du genre de
trémõ se [litt.: je te (acc.) tremble =je tremble de peur devant toi], pheúgõ se [je
te fuis], phríssõ se [litt.: je te frissonne = je frissonne de peur devant toi], touton
phoboumai [j'ai peur de !ui (acc.)] - car ces verbes, qui n'expriment aucune
activité, se portent [pourtant] sur un accusatif: c'est plutôt l'auto-passivité que
signifient 'frissonner' ou 'fuir de peur', de même que 'trembler' et verbes de
sens voisin, ce que corrobore l'absence de {10} diathese passive correspondant
à ces constructions. En effet, s'ils relevaient de la même construction que
hubrízõ se [je te maltraite] ou dérõ se [je te rosse], Jes [tours] phríssõ se [litt.: je
te frissonne], trémõ se [litt.: je te tremble] auraient forcément leurs
correspondants passifs *trémomai *pheúgomai *phríssomai [je suis
tremblé/fui/frissonné], tout comme on a hubrízamai [je suis maltraité], déromai
[je suis rossé]. En fait, il faut bien voir que l'ellipse de mots ne releve pas
seulement de la licence poétique, mais se produit aussi dans des phrases
usuelles401. Nous disons que dans:
{15} hormesei pedíoio [ll. 13.64]
[litt.: il s'élancera <... >de la plaine],
il y a ellipse (414} de la préposition diá [au travers (de)); que
tà kai oú ti polun khrónon [li. 12.9)
[litt.: < ... >cela en peu de temps]
a pour forme complete dià tà ... [à cause de cela ... ], et que
262 llEPI IYNrAE:Eru: r
i'.0ooE µáxrJ !IEÔÍOIO (Z 2),
Tf1 &á;l. ''E<m ôiJ o?Jv xat iJ 7tp01CElµÉV!l OÚvtaÇtç ÉV 7tÂ.~pEl ÀÍrff{J xa01-
<JtaµÉV!l O;s'tCll 'tpɵW li\à <JÉ., cptVy(O ~hà <JÉ· O au'tbç ÀÍJ'yoÇ Ka\ É7tt
415 'tOÚ cppíaaw, cpolloiiiim xal 'tWV oµoíoov. Kal Stà 'tOÚ'tO EÜÂ.o")'OÇ Ti Ú7tO-
mxpaÍ"tll<JlÇ úiw itaSrinxiôv crxriµátwv.

§ 16 7. Ka\ éíaa 1tapopµT)'t11Cá Écmv, CÍlç to O'tpÍ>veiv, épe9íÇtiv,


opívav, napopµâv, füeyeipnv. Kal OOa i.lCE"lriav ariµaÍVEI.,

-yom.oiiµaí m: IMaoa (Ç 149),

-cTiv i.tcóµT)v cpEÍJyoov (E 260)


àvtl toú iicêteuoa,

toÜVEKa vúv tà aà yoiiva0' i.xávoo 1t0'JJJ:J. µ~aaç (mixte de y 92 et de


10 T] 147).

Kal Siil..ov ott 'tO liÉoµat ooü ou xatà tiiç tota'ÍrnJç Éwoíaç 1tapa-
Aaµ~r towüto -yáp n ariµaÍVE1· til; ofi; IX>TJ0eíaç ÃEÚtoµcu.
§ 168. Ka\ ciiç 1tpoCÍpT]tm, 1toÂ.uµepeatátT) fotlv Ti Kat ainat1KTiv
aúvtaÇiç, f:v\ <Juµcpoovoooa tcp àvaÔÉ)(E00at ri]v ÉÇ eu0eíaç ÉvEpYTJttKiJv
416 li1á0eaiv, ópidÇo> at, ireí9o> at, 1eadÇro at, arocppovíÇoo at, lilõá-
CJICID, 9)..í~w. 9epµaívw, 111úxro, li1an9m. AutàplCT)ç fü:2 eiç àcpopµiJv
W UnoÂoÚtoov ÍJrlµátwv iJ 7tp01CElµÉvT] CJÚvtaÇlÇ mSámiKEV.

§ 169. "Iaooç SóÇe1 µiJ iÇooµal..ía0m Ti ÉK tiôv aia0~aeoov ÉvÉpye1a,


Élte\ amo tO a{a9ávea9a1 Éltt ")'EvtKiJv <pÉpEtCll, 11'.Clt Etl 'tà µepmfmpov
1tapaÂ.aµ~avóµeva, to à1eoúuv, to óacppaívea9a1,ytúta9ai, lí me-
ª 9 ai· ou µiJv en to ~Ã.bte\v3 (É7tt yàp ait1anxiiv cpÉpetm) xa\ tà
'tOÚtf{J <JUV(l)VUµOUVta, OpÔlµaÍ 4 CJE, 9tcDµaÍ CJE,
417 ÓOOÕµE\OÇ itatÉp' rofJ>..Dv (a 115 ),

Â.tÚCJCJ(O, liép1eoµai, mEÍ>ol. Ka\ 0011'.El µ01 tà tiiç CJUvtáÇeooç 1távu


Sróvtroç Ka0i<Jtaa0a1.
§ 170. Ai µE:v o?iv ÉK trov aia0~aeoov Oia0foetç
1te\a1v àval..aµ~ávouat U,v á1to tiôv i:Çoo0ev, e\ye Kal àKouaiooç É1te1a1oooa
'Ô CtKOf\ iJ cpooviJ 7tpoaÔtatÍ0T]<Jl tO OÂ.oV aroµ a· o'í tE yàp tOOV 7tptÓVCllV

1. Tij füá : selon Uhlig. ou bien glose marginale introduite dans le texte. ou b1en. si ces mots sont d' A..
il faut suppléer tráÀJ.v.
2. ót C : 811 A. yàp B.
3. ~Mrrnv edd. : ~MlTTELv AC!B.
4. àp<ilµai ACB: malgré rexis1ence de ce moyen chez Homhe (cf. li. 1.56, cité S. 297.14). Uhlig
soupçonne 1c1 une anuc1pation de la désinence de &WµaL.
LA CONSTRUCTION DES VERBES A VEC LES CAS OBLIQUES 262

íthuse mákhê pedíoio [Il. 6.2]


[litt.: le combat s'étendit <... >de la plaine]
{5} est elliptique de diá [au travers de) 4º2. La forme pleine de la construction
que nous examinons s'établit donc comme trémõ dià sé [je tremble à cause de
toi], pheúgõ dià sé [je fuis à cause de toi]; même raisonnement pour {415)
phríssõ [je frissonne], phoboumai [j' ai peur] et verbes similaires. Moyennant
quoi l'absence des formes passives se trouve logiquementjustifiée403.
167. [Avec l'accusatif se construisent encore] tous les verbes d'incitation
comme otrúnein [presser], erethízein [exciter], orínein [pousser à], parormân
[inciter], diegeírein [stimuler]. Également ceux qui signifient la supplication:
{5} gounoumaí se ánassa [Od. 6.149]
[je te (acc.) supplie, Reine],
erõtô se [je te demande] 404, maintenant dans le sens de parakalô se [je te prie],
litaneúõ [je prie],
tên hikómên pheúgõn [li. 14.260)
[je la (acc.) suppliai dans ma fuite],
[ou hikómên est] mis pour hikéteusa [je suppliai)405, [conime dans :]
toúneka nun tà sà goúnath' hikánõ pollà mogesas [mixte de Od.
3.92 et 7.147)
[voilà pourquoi maintenantje supplie tes genoux (acc.), apres bien
des souffrances].
{ 11} Et il est clair que déomai sou [je te (gén.) demande] ne s'emploie pas avec
le même sens: il signifie en effet quelque chose comme tes ses boêtheías
leípomai [j'ai besoin de ton aide)406.
168. Comme il a été dit plus haut407, la construction à I 'accusatif est
extrêmement diversifiée, l'unique point commun [à tous ses emplois] étant que
l'accusatif reçoit du cas direct la diathese active {416): horkízõ se [je t' (acc.)
adjure], peíthõ se [je te persuade], kakízõ se [je te traite de lâche], sõphrõnízõ se
[je te corrige], didáskõ [j'enseigne], thlíbõ [j'afflige], thermaínõ [je réchauffe],
psúkhõ [je refroidis), diatithô [je dispose)408. L'exposé qui précede constitue une
base suffisante pour aborder les autres verbes.
2.4.3. J. Accusatif et génitif apres les verbes de perception (§§ 169-171 ).
169. On remarquera sfirement qu'il y a des inégalités dans l'activité
perceptive, {5} puisque le [verbe] aisthánesthai [percevoir) lui-même se porte
sur le génitif409, et de même ceux qui [désignent des perceptions) particulieres:
akoúein [entendre]. osphraínesthai [sentir (odorat)). geúesthai [goíiter],
háptesthai [toucher] - mais qu'il n'en va plus de même pour blépein [voir), qui
se porte, lui et ses synonymes, sur l'accusatif: horomaí4 IO se [je te vois],
theomai se [je te regarde],
{417) ossómenos patér' esthlón [Od. 1.115)
[voyant son noble pere (acc.)],
leússõ, dérkomai, opteúõ [je vais]. Eh bien, ces constructions me paraissent tout
à fait norrnales. ·
170. En effet, les diatheses perceptives se chargent d'une passivité que leur
imposent les [choses] extérieures, tant il est vrai qu'un son qui pénetre {5} par
l'oule affecte en plus notre corps tout entier - et ce aussi biencontre notre gré:
263 llEPI IYNrAEmI r
nxo1 Kai aí ~povtai oux ÍJltE;(OµÉVflV EX0\101 riiv àlCOTJV 'tfl cpwvfl. Toii
µÉvto1 itá6ouç iyyíÇe1 ii ICettà yEVtlCTJV oúvmÇ1ç, Ka6Wç Elitoµev· ou
µÉvto1 µEtà Tijç ulr ó tà Tijç ouvtáÇewç yívetat, Ka6o Kai E:vÉpyEta
oúveonv Ti yevoµÉVfl EK Tijç ôia6Éatwç, iitd to ait-rea6m µe-r' ivepyeíaç
JO Ka\ ávt1ô1a-rí6e-rm Õtà Tijç tÔlV 6epµÔlv i:nacpfiç i\ ljlUXpÔlv i\ ii/.J..wv tÔlV
tOlOÚ'tWV. OÜ'twç EXEl óocppaíveo9m,'º yeúeo9m· ltEp!OOOV 'º
ei'.rt av
ltEpi Tiiç 'tÔlV "tOIOÚtWV ávttÔla6ÉaEWÇ ÔtaÀaµ~ávEtvl, ica6o 7tpÓÔT\Â.ÓV
418 i:at1v <Ílç áE\2 ii ywoµÉvr\ tÔlV 7tt1CpÔlv yeiiatç àvt1ôtatí6rto1 ritv yeiia1v Kai
tÍÍN ÔOO!oôéi'Jv < TJ ÕOq>priatÇ >3 ti,v ÕOq>pT\OIV.
§ 1 7 1. "H ye µiJv ElC toii
Õpâv ô1á6eo1ç i:vepyeotátrt Éat\v Kai bt\ itÀ.Éov Ôla~1~ÇoµÉVT1, <Ílç KáKEivo
µaprupei,

OÜ tÉ to\ ól;úmtov iropa).fi; i:KôÉp!CEtov &roe ('f 4 77)'

ouôf: yàp Eiç to ávtllta6eiv imo tÔlv tl;w6ev euôiá9ewç. EltEl to 7tp00Ôta·
n6Ev Elpyera1 imO til; Kauxµúaewç TÍiN ~Õ1.>.

§ 172. To ávÓJµaÃov Tiiç auvtáÇewç 1Ca'tÍ]1te1Çev riµaç eiç to1aútrtv


i:Ktpoitiiv À.Óyou ouyKata~ftvat. ct>aívetm ô· éít1 Kai to qn).âv toii
10 f:pâv ÔtoÍoe1, 1Ca6ón ii µEv4 EK toii qn>.etv iyywoµÉvr\ Õtá6e01ç i:vepyEÍaç
õvoµa oriµaíve1· oi yoiiv cp11.oiiv-reç 1tmôeúouo1v, 1táÀ.1v Tijç ô1a6foewç
i:it' ait1att1CTJV ouvte1voúariç. Oütwç exe1 Kai
Kotvftç toiç 1tpo1CetµÉv01ç5
419 ti> ôiôáa1te1v 1m\ to 1u:í9uv. Tó ye µiJv tpâv óµoÃ.oyei -ro 1tpooô1atí9ea9m
Úito toii i:pwµÉvou. il.1 • o Keti ôeóvtwç ii I:aitcpcli i:mtetaµÉvip
µâJJ.ov Ó\Úµa'tl [xpfiaato,
qwôhftv'Õttwnçtpatm6 (fr. !OI Ahrens, 13 Bergk4)'
Kai oacpÉç Eattv <Ílç ouvetoii µÉv iott Kai áya9oii to cp1À.Eiv, Ka9áitep
Kai itatÉpeç itaiõaç cp1À.oiiow, o'ÍJ µ iiv auvetoii to E:pâv, áU' ~õri itapE·
ip9opótoç -ro À.oy1ot11CÓv. O\J XPii ii.pa á1topeiv ítveKa tívoç to µE:v
cpWà E:it' ait1at1iciiv cpÉperai, tÕ ôE f;pâ> bel yEVtlCÍJv.

§ 173. Kai -ro ic1Jôeo9ai ôE: Kai n povo d a 9a1 rn\ cppovtíl;nv,
10 i:iti yev11'iJv cpepóµeva, µtt' E:vepyeíaç Tijç 'tOÜ cppovtÍÇEtv EXEt EyKE͵E·
vov ica\ to 1táoxe1v ÍJ1tÉp nvwv, Kai E'ÍJÀ.Óywç tà Tijç yev11Cfjç ouµitapEÍ·
ÂJ]lt'tllt.

§ 17 4. 'Oµoíwç Eltt YEV\ICTJV cpÉpEtal !Cai ºªª E7t11Cpátnáv t\V(l)V


420 oriµaÍVEI Eiç ritv 'tWV ÚltEPEXÓvtWV i\ lCUplE\lÓvtWV ô1á6eo1v 1Catà À.Óyov

1. &aÀaµf3ávHv Ellebode: lrapa}.aµl3ávHv ACB.


2.. ó.<l fi Bekker: liv fLTJ AB, liv <l C.
3. f} ÓOtPPTJoLS' add. Uhlig.
4. f} µov CB : T)µLv A.
5. TciiS' lrpa.<HµÉVOlS' A?C (sur une rarure) :Tfi> lrpo<flµÉVT)S Aac (º) CB.
6. lyw 6l tciiv' ÓTTw TLS' lpa.TaL Bcrgk : <'YW S• ICTJV • oTTWTLS' <pa.Ta• A (TJV' OTTw sur une
rature ?) Uhlig. É'YW SE rnl l\v. OTTW TLS' tpâTaL e'. tyw Kal fi VOTTWTLS' tpãrn, B.
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 263

le bruit des scies ou les coups de tonnerre ne sont pas des sons auxquels l'oreil!e
se prête volontiers ! Or, comme nous l'avons dit, la construction au génitif
confine à la passivité4II; on n'a pas toutefois une construction avec hupó [par],
dans la mesure ou coexiste aussi une activité qui releve de la diathese: toucher
implique une activité et une contre-diathese passive due au contact des [objets]
chauds, froids ou autres. 11 en va de mêrne pour l'odorat et le gofit, et il est
superflu de trai ter des contre-diatheses liées à ces sens : il est trop clair {418)
que, chaque fois, le gofit des [choses] acides impose à notre goíit une contre-
diathese et < l' odeur> des objets malodorants en impose une à notre odorat.
171. Au contraire, la diathese du 'voir' est extrêmement active412 et a une plus
forte transitivité, cornme en témoigne le vers :
{5) oú té toi oxútaton kephalês ekdérketon ósse [Il. 23.477]
[et tes yeux, de ta tête, ne lancent pas un regard tres perçant413).
La vue n'est pas favorablement disposée à recevoir des [objets] extérieurs une
contre-diathese passive, car à cette diathese supplémentaire on fait obstacle en
ferrnant les yeux.
2.4.3.2. Les deux verbes 'aimer', philein et erân (§ 172).
172. C' est l' anomalie de construction qui nous a contraint à concéder
cette digression. Mais il appert [encore] que phileín [airner] { 10) va différer de
erân [être amoureux4I4], dans la mesure ou la diathese ressortissant au philein
révele que ce mot dénomme une activité 4I5: en effet, ceux qui aiment ( hoi
philoúntes) éduquent, ce qui nous ramene à la diathese que ce verbe partage
avec ceux qu'on a vus précédernment, et qui se porte sur l'accusatif (pour la
même construction, {419) voir encore didáskein [enseigner] et peíthein
[persuader]). Au contraire erân atteste qu'on est en plus soumis à une diathese
[exercée] par l'amant. Aussi bien Sappho a-t-elle eu raison de recourir de
préférence à [ce] rnot de valeur intensive:
égõ de kên' óttõ tis ératai [Sappho, I 27 ,3-4 Reinach-Puech = 16,3-
4 Lobel-Page]
[moi (je disque) c'est l'objet dont (gén.) on est amoureux)4I6.
(5) II est clair qu'aimer (philein) est l'affaire d' une [personne] sensée et de
mérite - comme les peres aiment leurs enfants -, tandis qu' être amoureux ( erân)
est l'affaire d'une [personne] qui n'a pas son sens et dont la raison est
dérangée4I7. L'embarras n'est donc pas de mise sur la raison pour laquelle philo
se porte sur !' accusatif et ero sur le génitif.
2.4.4.1. Verbes de vigilance: génitif lié à La composante passive du sémantisme
verbal.(§ 173).
173. De même les [verbes] kedesthai [s'occuper de], pronoefsthai
[pourvoir à], phrontízein [veiller sur], { 10) qui se portent sur le génitif,
associent à l'activité de vigilance une [idée de] passivité à l'égard de
quelqu'un 4'8, et c'est àjuste titre qu'on emploie avec eux le génitif.
2.4.4.2. Verbes de domination: génitif de La possession (§ 174).
174. Se portent également sur le génitif tous les [verbes] qui signifient
une domination sur quelqu'un {420), pour indiquer la diathese des supérieurs
264 TIEPI rYNTA.:l'!ll: r
OUK à1tí0avov. Ilpoq>UVEÇ yáp Écmv CÍlç xwp\ç yev1iáiç icrijµa OUIC Ea'tlV
É1t1voiiom· íità toÜ'to tà IC'tl)'t!Kàl EÍÇ YEVlKàÇ àvaÀ.ÚE'tUl ica\ à1to YEVl-
iciiiv 1tapáyEtm EV n óvóµao1v i:v tE àvtwvuµ ímç, àltávtw~ tiiiv íiuva-
5 µÉvwv icrijo1v àvaíii!;ao0m. 61à tomo to µev Néa itÓÃ.iç ical i:à i:íµoia
OÚO OVÓµata ica0t:atiii'ta ÉV ÍOÍOlÇ 'tOVOlÇ OlÇ KÀ.ÍVE'tUI' OU µ i)v tO
KópaKOÇ ~pa ii ooc; KÚaµoc;, wovou rvá0oc;, 'Axaiii>v Ã.tµfiv
x:l..16EÍOT1Ç yàp rijç yEv1iáiç ouvoÍXEtm ica\ tà rijç Émx:patfioEwç. 'Tut1v
oiiv Ti 1tpox:E1µÉV11 01JÇuyía tiiiv !lTlµátwv to1aÚ'tl)· x:rijµa téilv f3ao1À.Éwv
10 oi ú1tóvuç · íiià i:oúto PaotÃ.tÍ>w toÍltwv, 'Í!reµove;úw, otpaniyii>,
'tllpavvii>. 6W. wúio àltapcí&x:mç Ti &mx:Ti i:v tii>
Mupµ100vromv<MxooE(A 180)'

fi3 yàp toú ãvaoot oúvtaÇ1ç tiiv yt:v1ici)v a1tn't1)0Ev. 0\Ítwç EXEl to4
KupteÍxo, llealtÓÇm, Kpatiii, ãÀ.À.a ICÀ.Eiata tÍjÇ lOT\ÇS Í:VVOÍaÇ ÉXÓµEVa. -
15 § 175. Eiicóç tiva q>Í\OElV CÍlç tà tou À.Óyou àvtÉotpa1ttm. 'Ev yàp toiç
óvóµao1v o Émicpat&v Év yEvutji voEitm 1ttoot1 i:í tE Éit1icpatoÚµEvoç
421 W> Eii0Eiç:, 'AptcmíPXou lloüÃ.oc;, PaaWEwc; oix:é-nic;· EV YE µi)v tf\
itpoict:1µivn cruvtáÇE1 o µev Émicpatéilv voEitm Év Eu0Eíç:, o õ · É1t1icpatoÍ>-
µtv0ç Év ytvix:f\· lltonóÇm yàp trài to&mv "ai E.1 Kupteíxo.
§ 176. Ilpoç ov éiv q>fioa1µtv, to 1tpfutov ou to auto µÉpoç À.Óyou
5 õvoµa icai píjµa, icai EÍ wúto, ou 1távtroç ica\ tà7 rijç ouvtáÇEwç tiç
tamo 01JVEÀ.EOOEtC11, ll Ev µÓvov aÍTIÍOEl ti]v YEVlKÍ\V, ~Ç XWPtÇ ouÕÉICOtE
icrijo1ç ÉmvoEitm. - ÀEÚtEpov 1távu àvayicaíroç tà toú À.Óyou àvE0tpáq>ri8 ·
irrlµátoov yàp ouvtáÇt:1ç ito10ÚµE0a 1tpoç 1ttoonicá, tà Õ[ i>i\µata 1ttfu01v
EXEl óp0i)v 1tapuq>10taµÉV11V n x:a\ ouµq>ÉpEtm, EK õ' aut&v ÍÍP'tT\tC11 Ti
10 õ1á0Emç tiiç ÉIC1icpateíaç, iíi:1ç ouic âv vooito < ii >9 ÉK ytv1iáiç 1ttooeooç,
ica0àic; 7tpOEÍpTj'tC11' áváylCT\ oiiv itâoa 'tO 1tapuq>1otáµEVOV 7tpÓOCll7COV ÉK
tWV pTjµái:rov ÉV lttOOEI óp0fl Katayívto0m, 'tO Õt tOÚtqi 1o 1tpÓ0Cll1tOV
àvfluitayóµevov µi) Év ãUn 1ttOOE1 icatayíveo0m ii tf\ yev1x:fl, ~ç ÜVEu
ou ou\ÍOtam1 K'tl)tlK'Íl OÚvtaÇ1ç, ica0àic; 1tpoEÍitoµev. - 'Tut1 yoúv icàicEivo
422 EK tpÍtou 7tpoo0tivm CÍlç Kat tà ÉÇ aut&v itapuq>lotáµeva óvóµa-ra
itál..1v ytv1icàç àitmtEi· tép tupavvii> ó tÍ>pavvoc; itapáice1tm, ica\ µía
0ÚvtaÇ1ç Ti f.Ç àµq>otÉprov. ·o autoç À.Óyoç É1t\ 'tOÚ PaotÀ.EÍ>Ç ica\

1. KTTJTLKà CB : KÀ.L nKa A.


2. citráVTwv AC : áml TráVTwv B.
3. Ti -ávaaa< om. B (qui écrit aiJvraÇLv Tfiv y<vL<fiv ÓmJTIJC'<V).
4. TÓ KUpLfÚW -bTJÀOÜVTa (422,7) Om. C.
5. lCTl')S" B : OOOl)S' A.
6. tv B :<tr' A.
7. Kal Tà B: teaTa A.
8.aVEaTpá.P,, A (cf 109,12: 161,4 [A]; 179.8: 192,1, 244,7 [Aac]): QVTfaTpálj>TJ B (cf. 161.4 [LCBJ;
244,7 [AJlC]; 420,15).
9. fi add. Dronke: on a aussi songé (Schoemann, Buumann) à corriger E< en áv<u (cf. 1. 13).
10. TOÍIT4J R.Schneider: TOÍITou AB.
LA CONSTRUCilON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 264

ou des maitres - et cela pour une bonne raison. II est évident en effet qu'on ne
saurait concevoir de possession en dehors du génitif: de là vient que les
possessifs se ramenent à des génitifs quand on les analyse et sont eux-mêmes
dérivés surdes génitifs: il peut s'agir de noms ou de pronoms, [désignant] tous
des [êtres] suceptibles {5} de posséder41 9. C'est pourquoi, alors que des
[formations] comme Néa Pólis [litt.: Ville-Neuve, nom grec de Naples],
consútuées de deux noms gardant leur accent propre, ont une double flexion, il
n'en va pas de même pour Kórakf?s Pétra [Rocher-du-Corbeau (gén.)], huos
kúamos [feve-de-cochon (gén.)], Onou Gnáthos [Mâchoire-de-1' Ane (gén.)],
Akhaiôn Limén [Port-des-Achéens (gén.)): si on fléchit le génitif, J'idée de
domination disparait du même coup 420. Cela dit, voici la série des verbes de
domination: leurs sujets étant la possession des rois (basiléõn), { 10} on dit
basileúõ toútõn [je suis roi d'eux/je regne sur eux (gén.)), hegemoneúõ [je suis
chef/je conunande (de/à= gén.)], strategb [je suis généraVje commande en chef
(de/à= gén.)], turannb [je suis tyran/j'exerce la tyrannie (de/sur = gén.)]. C'est
pourquoi le datif est inacceptable dans :
Murmidónessin ánasse [li. 1.180]
[litt.: il était chefaux Myrmidons (dat.)],
car ánasse [il était chef] exigeait une construction au génitif421. II en va de
même pour kurieúõ [je suis maitre], despózõ [je suis maitre], kratb [je
gouveme] et pour une foule d'autres verbes de même sens.
2.4.4.3. Pourquoi [e génitif régi parles verbes de domination est celui de l'objet
possédé (§§ 175-176).
175. { 15} Mais quelqu'un va dire, on peut s'y attendre, que la phrase
[verbale] est sens dessus-dessous. En effet, avec les noms, c'est celui qui
domine qui se conçoit au génitif et celui qui est dominé {421} au cas direct:
Aristárkhou dou/os [esclave (nomin.) d' Aristarque (gén.)], basiléõs oikétes
[serviteur (nomin.) du roi (gén.)]; dans la construction qu'on vient de voir, au
contraire, celui qui domine se conçoit au cas direct et celui qui est dominé au
génitif: despózõ egô toútõn [moi (nomin.) je suis maitre d'eux (gén.)], et de
même avec kurieúõ [je suis maitre].
176. Voici ce que nous pourrons lui répondre. Premierement, que nom et verbe
ne sont pas la même partie de phrase {5} et que, de ce fait, les deux
constructions ne seront absolument pas superposables - la seule et unique
contrainte [commune] étant l'emploi du génitif, sans lequel aucune
interprétation possessive n'est possible. Deuxiemement, que le renversement
dans la phrase était absolument nécessaire. En effet, nous construisons les
verbes avec des casuels; or ces verbes ont comme signifié conjoint un cas droit
auquel ils se rapportent, et c'est de ce cas que dépend la { 10) diathese de
domination quine peut se concevoir, comme il a été dit, <qu'> avec un génitif;
donc, il est tout à fait nécessaire que la personne signifiée conjointement soit au
cas droit, et que la personne qui lui fait pendant422 soit à un cas qui ne peut être
que le génitif, sans lequel ne peut se former aucune construction possessive,
comme nous I' avons dit. {422} Troisiemement, on peut ajouter que les noms
signifiés conjointement par ces verbes exigent eux aussi des génitifs - turamzb
[je suis tyran de] est en rapport de dérivation avec túrannos [tyran] - et qu'il n'y
a qu'une construction pour les deux 423. Même raisonnement pour basileús /
265 l1EPI IYNTAEEru: r
jiacnÂ.E'Úm,atpa1TjyÓÇ - atpat11yôi, ôean:ón1c; - ô&rnÓÇm, ICÚplOi;
5 ICUp\E\Ím.

§ 177. Xmp11tÉov lie Kal. e1ti tà tfl liotttji cruvtaooÓµEva. Kai liii
ÍÍ1tavta tà 1tEpt1toí1101v li11i..oüvta, Ei'.tE Kai tiôv ev Â.Óy<p EltE Kai tiôv
EV awµatt, É1ti lionKliv cpÉpEtat, Íilç EXEl tà totaüta, Ã.éym aoí, <Í>oEl
Â.Óyou 001 µetaliílimµ1· oacpi:ç yàp éítt to Ã.éym aE WK't1JV totoútóv
10 tl a,,µaÍVEl, fü • oli llpoÍEµat "A.úyou opÍÇoµaÍ OE ÓEÓpalCÉval tà "tÍ\Ç lCÂ.oiriíç.
Kai ÓEÓvtmç 1tái..1v tà "tÍ\Ç ÉvEpyEÍaç "tÍ\ç ó1à toü Â.É'yEtv É1tl óorncliv
OUVÉtElVEV· 1Ca6Ú1tEp !Cai É1ti OIÍ>µatoç téµW> OOÍ, <Í>oEl ltEplltOt<Ô OOÍ tl
µÉpoç tou olÍ>µatoç. To yc µTiv dµ vm aé 1tÚÀ.tv, tiiv ÉvÉpyEtav É1tupÉpov
Kau'x ri> ÍJu>KEtµÉ:Ycn.l, awijÀ0Ev óµoímç Eic; Tfiv 1 ainanKiiv mívtaÇw.
15 § 178. 'Eip' .1v liii ouvtáÇEmv XPii voEiv CÍJç ou to ÉK "tÍ\ç liowcfiç 1tpóoro-
11ov vooÚµEVOv ÓµoÂ.oyi\OEl tO 'téµ voµat, EtyE a\iti!> µi:v tà "tÍ\Ç ÉvEpyEÍaç
ou 1tpooliu:tÉ611. tfl µÉvtm ÉyKEtµÉvJl aittatttji, ~ç Kai µÓV11ç iiv Ei'.11 to
11a6,,tt1CÓV, Â.Éyro to 'tɵvoµat. '0 autoç Â.Óyoç É1ti návtrov trov oÍÍtroç
423 voouµÉvrov· q.õm am, Kai lifil..ov <Ílç ou toÚtou 11a611tt1Cov to c'flioµm,
toú fü: t}ôm ae· Kai 1tmµcpôôi aot Kai Kmµcpliôi ac, < i>µvôi aot Kai >2
vµvÔl OE, u9apÍÇro 00\, tpaycpÔÔl 001, avaytvcÓCJICm 00\, cp a Í vm
CIO\, Ktpviô aot, ai:opvóm, &opoüµm, ~µm, ai>Ã.iô 001., vüv
"tÍ\ç ouvtáÇEroç l!Ep111oí11oív ttva toú auÀEiv 011µaivoúo11ç.
§ 179. 'E'CÉpaç
yàp Évvoíaç l:xnat to a'ÚÂ.Ôl i:oiç aÍlÂ.o\ç, toú aÍlÂ.eiv aicouoµÉvou
lCO:tà µE:v tiiv itpotÉpav aúvtaÇ1v Éic auvaµcpotÉpou, Â.É'yro "tÍ\Ç Évcpydaç
toÜ aÍlÂ.Eiv Kai aUtOOv tfuv aÍJÂ.fuV, ÉÇ ~ Éotl tO aÜÂ.Ôl 'tOlÇ 9Eai:aic;·
"tÍ\Ç lie ttÉpaç ouvtáÇEroç, éítc tÕ aui..Eiv a,,µaÍVEt tiiv ci'.li1101v "tÍ\ç auMocroç,
10 ÉÇ ~ç yÍVEtat to i:oic; aui..oiç aÜÂ.eiv Év to<p ti!> füà tfuv auÂ.fuv tà
"tÍ\ç tÉXVTlç ÉmÔEÍlCWo0at, ica0áitcp Ti [litàP tiôv ópyávrov ÉvaMayi\ y1voµÉV11
á1totEÃ.Ei to aupil;et wU; aW.oU; fi aW.ii 'rfl aúp1yyi. « Kiiv aütroç fü: <µi\> 4 Ex!1 to
aiii..iô tji vouµT\v~S, oacpf:ç { 426) éít1 11ái..1v cpÉpEtat Eiti tiiv l!Ep11toí11oiv tfuv
à1C000µÉvrov6· F.v7 µi:v 1 yàp ti!> Kataori\µatt yívctat tà "tÍ\Ç evEpyEÍaç,
l!EPUtOlritaÍ YE µi\v wiç 1ÓJCpomµÉvolÇ. »8

1. n)v al nanKl)v Sophianos. Bekker: n)v airriJv ACB, TOLaímiv Kayser.


2. ~vw ooi <al add. Uhlig (suivant une conjecrure de Bekker dans soo apparat).
3. füà. ACB : je supprime ce mor (cf. Uhlig dans son apparat).
4. µ1\ add. Uhlig.
5. 'MJ VOllµT]VLa Aac (?) : Tii VOllµfVLaLS AJlC (?), Ta1s vouµ<vLaLS CB.
6. á<o1JOµÉvwv Uhlig: a<pooµ<vwv A (avec u biffé entre les deux o). á<powµlvwv C (llTi n)v
lTfpLlTOLTJOLv -ylv<TaL (14 = 426,2 Uhlig) om. B).
7. tv µt:v yàp T@ Bekker: tv T<ji µtv yàp A Uhlig, tv yàp T@ µlv C!.
8. Káv olirws - ii<powµÉvms : Je transfere ici cette phrase. qui se lil. dans les mss. à la fin du § 182
(p. 425.12-426,3 Uhlig [les barres venicales dans mon texte marquem la place des fms de hgne chez
Uhlig]: voir la n. 430).
LA CONSTRUcnON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 265
basileúõ [roi/je suis roi, je regne (sur)], strategós / stratêgo [général/je suis
général, je commande (à)], despótês / despózõ [maitre/je suis maítre (de)],
kúrios / (5} kurieúõ [maí'tre/je suis maitre (de)].
2.4.5.1. Datif vs accusatif: le cas de la prestation à quelqu 'un (§§ 177-178).
177. II faut maintenant passer aux verbes qui se construisent avec le datif.
Voici: se portent sur !e datif tous les verbes qui indiquent une prestation [à
quelqu'un] 424, qu'elle soit verbale ou physique. Exemple: légõ soí [je te (dat.)
parle], comme qui dirait: lógou soi metadídõmi [je te (dat.) fais part de paroles]
- [tour différent], manifestement, de légõ se kléptên [je te (acc.) dis voleur], qui
signifie quelque chose comme { 10} "par les paroles que j' émets, horízomai se
dedrakénai tà tes klopes [litt.: je t' (acc.) 'indique' avoir commis !e vol =
j' 'indique' que tu as commis le vol]"425. C'est donc à bon droit que l'activité
qui passe par la parole se porte sur un datif. C'est la même chose dans le
domaine physique avec témnõ soi [je coupe pour toi (dat.)], comme qui dirait:
peripoio soí ti méros toú somatos (je te (dat.) fais la prestation d' une partie d'un
corps] - mais témnõ se (je te (acc.) coupe], qui fait porter J'activité sur l'objet,
nous ramene pareillement à la construction accusative426.
178. { 15} À propos de ces constructions, il faut bien voir que ce n' est pas la
personne indiquée parle datif qui pourra attester 'témnomai' (je suis coupé],
puisqu'aussi bien ce n'est pas à elle que la diathese aclive a été appliquée, mais
à l'accusatif impliqué, et c'est à !ui seu! que convient !e [verbe au] passif
témnomai. Le même raisonnement vaut pour tous les verbes de sens similaire :
{423) ãídõ soí (je chante pour toi (dat.)] - ce n'est évidemment pas de cette
phrase que ãídomai (je suis chanté] est !e passif, mais bien de ãídõ sé (je te
chante] -, kõmõidO soí I kõmõido sé [je joue la comédie pour toi/je fais de toi un
personnage de comédie (d' ou : je te tourne en ridicule)], < humno soÍ> I humno
sé (je te chante un hymne/je te chante dans un hymne (d'ou: je te célebre)],
kitharízõ soí (je joue de la cithare pour toi], tragõido soí (je joue la tragédie
pour toi)427, anaginoskõ soí (je !is pour toi], phaínõ soí [je te fais voir (qqch)],
kirno soi (je te mélange (une boisson)], stornúõ (j'étale (des couvertures pour
faire un lit)], dõroúmai [je donne en cadeau], kharízomai (je donne
gracieusement], aulo soí [je te joue de la flüte] - {5} cette construction
signifiant que l'air de flílte fait l'objet d' une prestation pour quelqu'un.
2.4.5.2. Autres valeurs du datif (§ 179).
179. C'est à un autre sens que se rattache aulO tois aulois [je joue sur la
flílte (dat.)]. Dans la construction précédente, auleln [jouer de la flílte] s'entend
comme incluant deux [éléments]: l'activité de jouer de la flílte et la fülte elle-
même, ce qui fait qu' on peut dire: aulO tois theatais [je joue de la flílte pour les
spectateurs (dat.)]. Dans la deuxieme construction, aulefn signifie la
connaissance de J'art de la flílte, { 10) d'ou !e [tour] tols aulofs auleln [jouer
(litt.: de la flílte) sur la flílte (dat.)], équivalent à "faire la démonstration de son
art à l'aide de (diá + gén.) la flílte", à telle enseigne qu'en intervertissant les
instruments on abuutit à surízei tofs aulofs [iljoue (litt.: de la syrinx) sur la flílte
(dat.)) 428 ou à aulef th súringi [il joue (litt.: de la flílte) sur la syrinx (dat.))429.
<< (On aura quelque chose du même genre avec aulo tei noumêníãi [je joue de
la flílte à la nouvelle !une (dat.)] ; il est clair {426) qu' il s' agit !à encore d' une
prestation destinée à des auditeurs: c'est dans la situation [indiquée] que prend
place l'activité, mais c'est une prestation pour les auditeurs.) >> 4 30
266 nEPI IYNT A~Eill: r

424 § 180. To 'tOtoU'rOV Ec'ttv É1nvoí\om 1mi e11' iiM.rov pl]µá'tOlV, El)'E
'tÕ én:oÚtl ltO'tE µi:v Ol]µaÍVEI a\rriiv TIJV µE'tCÍÀl]llflV 'tí\ç àKoftç, Õlç ExE\
e1t1 -r&v ~XOlV Ka\ ~óµ~Olv [Kat cpOlvoov] 1 Ka\ ~povt&v, 1tao&v -r&v ouK
iyypaµµá-rOlv < cpOlVÔ1">, il; oi cpaµn-2 Kat OÇurpcÓollç -r1vàç dvm. 'A').),.' E<:rtw
S Omru 'tÕ OUV!Éval WJ i)KOOOµÉvOlV 'tÕ yÕfJ

NÉoulpa ô' oUK E'Ãa0E\r iaxíl r:: 1)

o\ix WtMUV 'tl oriµaÍVEI, Õlç OUK El..a0Ev amov Ti cpOlVÍJ, áXAà. 'tOlOmÓv
'ti, µE-raÀ.a~oov 'tíjç cpOlví\Ç auví\icEv ica1 TI]v ev
-roí:ç 1toMµo1ç 1tpâ!;1v.
cl>aµi:v ÔÉ )'E icai oÜtOlç, oux: ax:oúet o ôeiva tiõv ÀeyoµÉvmv,
10 tou-rÉat\ 'tí\ç µi:v cpOlví\ç µEtaÀ.aµ~ávE1, oú µfiv tfuv ÔI' aú'tíjç ÀEyoµÉvrov.
''Eat1v 1eà1e tpítou, fivíica voEi-rm to Oll)'Ko:tan0Etm -roiç Últ • iµou ÀEyo-
µÉvoiç, ax:oútt µou o ôtiva, i11i)1eoóç µoú Éatlv, 1eai 1táÃ.1v ou K
áx:oúet, EÇ oi yÍvE-rm to ávíix:oóç f.anv o ôtiva.
§ 181. To1oütóv
ianv ml tO
15

í\ yàp ICatà 'tOV 11piirrov À.Óyov, oíov 'tí\ç cpOlví\Ç ou µEtÉÀ.a~EV ô1à 'tOV
É1t1Óvta 0ópu~ov· í\ µnÉMx~Ev, ou µfiv -réf> L11oµi)ôn É1tEía011 àvt10-ra-
'!0Üvtoç 0roíi. Eiç tOüto ydW 't1VEÇ àvacpÉpooo\ 'tb
425 TuÕEÍÔl], µi)-r' iip µEµáÃ.' ahu:µi) 'tÉ'tt VEÍ1CE1 (K249),

Ecp oi Ô'Úvmt' ávt11tapCX1'tl]aáµEVoç to iiyav É1tmvEia0m auµ1tapat'tEia0m


mi wµfi ÓVE1ôíÇro0ar àpµóÇE1 ydW 'tb imcpEpÓµEWV 1tpàç ciµcpémpa,
Eiôócn yáp '!OI mÍJta µt:t' 'ApyEÍOIÇ cXyopEÚEIÇ (K 250).

§ 182. 0\í'tOlÇ ExE\ to ávay1v<Íla'ICCll. "Ea0' OtE yàp álCOUE'tat au'to


µÓvov ix11Ã.í\ áváyvOlO\Ç, i]víica Ka\ itaí:ç cp1101v oux: ávÉyvmv. "H Ka\
'tO auvaµcpótEpov am&v, Â.É)'Ol ôf: < ... >3 'tO EV ô1avoíi;t ICO:'tayÍvEa0m t&v
110111µát0lv· cpaµE:v yàp oúx: ávÉyvro o ôeiva 'Al..x:aiov, oúx: ávÉyvO>
"Oµripov. "Eanv i11' iil..M.iv 'to -ro1ou-rov É1t1ÔEiÇm, 01tEp wv ouK e111-
10 Çl]tEi Ti 1tpo1eE1µÉvl] aúvtaÇ1ç · 1tpou0ɵE0a yàp aita!; -ràç 11Miyíaç ouv-
-ráÇcu -roiç pi)µaotv, ou µfiv tà 1to11CÍÀ.Olç itapucpiotavóµEva ÉK t&v
426 /niµámiv. [[ ... ]]4

§ 18 3. Tov amov ôfi tpÓl!ov, Õlç iicpaµEV, EXEI 1ml tà É1t\ t&v OOlµá-
't(l)V, tpÉpm 001, ãrm aoi, 11áÃ.1v ô1acpopâç oiíoriç teu tpÉpm crt KO:t
ãrm (Jt.5 "!lotE oµoÀ.oyEÍo0Cll Õlç ií110:00: tolO:Ú'tl] ôot1icfi OUVÉXEI EV Éau-tji

l. <a\ ~vwv ACB : suppr. Uhlig, qui insere ~wv<>iv à la ligne suivante.
2. cfiaµ<v <al Apc: ~aµ<v Aac. ul cfiaµ<v <al CB.
3. Uhhg .;uppose une lacune aprCs alJvaµtl>óTEpov, qu'il comblerait par auvLÉ"VQL tcal Tà. Une omission
aprês >Jyw B< me parait plus plausible, les mots ornis pouvant être TO ÓTTÀWS civayLvUÍO<HV Kal.
4. Passage <p. 425.12-426.3 Uhlig) transféré à la fio du §179.
5. Uhlig suppose la disparition de quelques mots avant Wa-r< (cf. n. 437).
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 266

2.4.6.1. Flexibilité sémantique de certains verbes: akoúein - 'entendre ',


'comprendre', 'obéir' (§§ 180-181).
180. {424) Ce phénomêne peut s'observer aussi sur d'autres verbes.
Ainsi akoúei signifie parfois la perception auditive elle-même - c'est le cas à
propos de bruits, de grondements, de cris, de coups de tonnerre, tous [sons] qui
ne peuvent s'écrire -; c'est en référence à ce [sens] qu'on dit de quelqu'un qu'il
a l'oule fine (oxu-ekoos). Mais il y a {5} des cas ou akoúein signifie
'comprendre ce qu'on a entendu'; ainsi:
Néstora d'ouk élathen iakhe [Jl. 14.1]
[la clameur n'échappa pas à Nestor]
ne signifie pas simplement que le son des voix ne !ui échappe pas, mais encore
quelque chose comme ceei: en percevant ce son, il comprit ce qui se passait
dans les combats43I. De même, nous disons bien ouk akoúei ho deína tem
legoménõn [Untei n'entend pas ce qu'on dit], {10) c'est-à-dire: il perçoit bien
!e son de la voix, mais non !e message qu' elle véhicule. II y a encore un
troisiême sens, celui de 'donner son assentiment' à ce que je dis: akoúei mou ho
deína [Untei m'écoute], il m'obéit (ep-ekoos), ou inversement: ouk akoúei [il
n'écoute pas], d'ou on tire an-ekoós estin ho deína [Untei est dés-obéissant].
181. Voici encore un cas analogue :
{ 15} oud' esákouse polútlas díos Odusseús [li. 8.97]
[et le divin Ulysse aux mille épreuves n'entendit / n'écouta pas],
[qui signifie] ou bien, au premier sens: il ne perçut pas la voix à cause du
vacarrne envahissant; ou bien: il la perçut, mais il n' obéit pas à Diomêde parce
qu'un dieu s'y opposait. C'est avec cet incident en tout casque certains mettent
en rapport [ces mots d'Ulysse (li. 10.249)]:
{425} "Fils de Tydée, modere ta louange et aussi tes reproches",
par lesquels, tout en récusant un éloge excessif, Ulysse récuse aussi le blâme. La
suite (li. 10.250) s'accorde avec !'une et l'autre [interprétation]:
"les Argiens devant qui tu parles savent ce qu'il en est"432.
2.4.6.2. Anaginoskein: 'déchiffrer' ou 'comprendre' un texte (§ 182).
182. {5} II en va de même pour le [verbe] anaginôskõ [je !is]. Dans
certains cas, il s'entend comme ne [signifiant] rien de plus que la simple lecture,
par exemple quand un enfant dit ouk anégnõn [je n'ai pas fait ma lecture]. Mais
il peut aussi couvrir les deux sens < celui de simplement '!ire' et >433 celui
d"accéder à la compréhension' des poêmes; c'est ainsi que nous disons: ouk
anégnõ ho deína Alkaion, ouk anégnõ Hómeron [Untei n'a pas bien lu Alcée,
Homêre]434. On peut illustrer cela sur d'autres verbes, mais ce n'est pas l'objet
{ 1O} du présent exposé: ce que nous nous sommes proposé, e' est de décrire une
bonne fois la construction des obliques avec les verbes, et non la variété des
sens que peuvent recouvrir les verbes.[[ ... {426) ... ])435
2.4. 7.1. Constructions au datif: datif incluam l 'accusatif ( § 183 ).
183. Les verbes [qui dénotent une activité] physique présentent !e même
schéma: {5} phérõ soí [j'apporte pour toi (dat.)], ágõ soí [j'amêne pour toi],
avec de nouveau une différence par rapport à phérõ sé [je t' (acc.) apporte436),
ágõ sé [je t' (acc.) amêne]. Aussi 437 s'accorde-t-on à considérer que tout datif de
267 l1EPI IYNTAmll: r
riiv ainanlCÍ}v, fiv icai eÇm0ev npool..aµ~ávet, á:ym oot 'tOv naiôa,
'Épa> 001 i:ov olvov, i;ɵvco 001 i:o icpéaç, àvaytvwoKm 001
'AÂ.Kaiov, IC(l)µcpOO> 00\ toi>ç 'ElntpÉnovtaç· óiv, roç E<paµEv, icai
10 aí na81rmcaí tio1v cruvtáÇE1ç. - Ouic àm9ávmç ôfi µ01 "0µ11poç ÔOKEi
[o\Xi]I iv tji toia\rrn cruvtáÇEt i;&v ntcÍXJEmv npotí0Ea0at < rijv ÔOt1iciiv >2
Ui; aitUXt11CÍ);, Ka0ém m\ taÚtrjç ɵ71EpwmKI). ronv
427 § 184. 'Oµoímç ô!: Kai bti ôonri]v <pÉpna1 Kai to Ú7tT1pEi:ii> oot,
ÔO'llÂ.eÚCD 001, t:11oµai 001, aicoM>118â> 001, dian3 001· t<ÔV yàp EV
aÚ1Diç4 EyKttµivoov ivtpyt1<Ôv 11tputo111t11caí tio1· to yàp ôouÂ.Eúe1v 11áa,,ç
Ú1t1JpEOÍaç ɵ!!EptElmlCÓV (~ç tà Ellill 11ál..1v É!!tµEptÇÓµEVa tji EvEpyiit11cft
5 Õta0ÉaEt riiv ainawcftv W!aitEi, i:pi~m oE, Â.<>'Í><i> OE, VÍittm OE, JCEipco,
Koaµii>, oµ<Ô, àvaliii>, ɵllÂ.élcm, Â.aµnpúvm, qia11ipúvco). Kai to
dmv ÔÉ, 11á011ç àvn9ÉaEOOÇ àvatpEtticov5 õv, Kai i:o imoxoopEiv [11â01]6
téi> m'.mji ~ ciç ôonici]v IClltÍJvtTlOEV.

§ 18 5. Ka\ tà ff; la11ç Õ1a8ÉaEOOÇ àvayÓµEVa, toutÉott tà Év Õuo\


10 !!pOO<.ÍlltOlÇ TIJV a\JTl]v ExOvta tvÉpyEtaV Kat' &JJ..fiJ..mv7, EV ÔOnicji KatayÍVEtUI,
428 roç EXEl to µáxoµai 001, llaÂ.aÍOO oot, y11µváÇoµai 001,
iiarál;oµa1, àv9totàvoµa1, µovoµaxii>, nayKpattáÇm. Ka\ ot1 µt:v
eôe1 tà to1aüta f:11\ 111..ayíav <pÉpEa9ai, 11avt\ 11poü11tov f:yKEtµÉVT\Ç Ô!a-
~1~aot11cr\ç lita0foeooç E!!\ 11póam11ov Ú!!oKt͵evov, Wç Kat • àpxàç elnoµev,
5 ÔuvÚµEVOV ÓµOÂ.Oyf\oat Tfiv EÍÇ a\Jto XOlpJÍoaoav füá8to1v· VOEttU\ yoÜv
E!!\ liúo ɵljlÚxoov to nal..aíe1v, i:o 11ayKpat1áÇE1v. 'AJJ,,' oi'.iv yt ft µcyiot11
EVtpyt1a à11a1níoaaa ainat1ri]v Eiç t:v µóvov KatayivEtm to litati0ea0ai
il; ci0eiaç, µft µftv 11poolitatt8Éva1, Wç exe1 to liêpm oE, tÚlttm ae,
naioo oE· ó yàp oütooç óp1Çóµevoç o\ix óµoÂ.OyEi to O.vi:111aiea0m. Ou
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EvtKa tOÚtO\J oufü: É!!tOÉÇEtat8 aittattJCÍ}v· ftv yàp EyKEtµÉvi, Tt UUTIJ 0tá-
8to1ç f:i: toü E:tépou 11poo<Ílrtou, to àvnnaiea0m tov 11ayKpanáÇovta. -
§ 186. Ti oúv eiç ôonri]v ÉXCÍ!PllOEV; ott i:a\ ft yev1i:ft ɵtpÍÇtto tiç
429 11a0,,nri]v !i1á8tO\V. 'A!!OO't1ÍOEtU1 apa àµ<potÉpmv tIDV !!t<ÍXJEOOV Tt tOl-
aÚ'tTI aúvi:aÇ1ç, Kal oui: Cí.J..J..11v ÉmoÉÇeta1 f\ µÓVT\V riiv lionidiv. f:Ç ~;
Kai ciÉ<ptKtov9 to àvnnep111010úµevov t<Ôv ô1a8ÉoEmv. "Eatt yoüv µovaÔ!ri]
µE:v ô1á8to1ç ft ruµváÇm aÉ, àvt11tEpl7tOIOUµÉVf1 OE Eic toÜ laO\J ft

!. olillt AC 1: suppr. R.Schneider. Uhlig: S' oúS' B (qui écrit o<..: cim9óvws &i,>.o'L"0µ11pos-· Sot<<i ô
· oúS'. .. ).
2. Tl\v ôornc1)v add. Uhlig, R.Schneider.
3. ELKW aot Lallot (suivant Dudith. Buttmann) : ljKw am AC Uhlig, om. B.
4. aimi1s Uhlig : oirro1s ACB.
5. civo<p<Tt<l>v conj. R.Schneider: lµtrrpt«n<óv ACB Uhlig (dans le texte, mais leçon
mcompréhensible à ses yeux: cf. son apparat). citr""7Tl<Óv conj. Bécares Botas.
6. trâat ACB : suppr. Lallot (cf. Lehrs, Egenolff)_
7. KOT' ill1\N.>v edd. : KOT' ciÀÀ'lÀOV A. KOTciÀÀT)hoV c.
TO KaTciÀÀT]ÀOV B.
8. Émlll~<TO.l. CB : Ém&l~rTaL A.
9. <Ul4>LKTOV AP<C : avt4>LKTOV A•C (?). QVTf4>LKTOV B.
LA CONSTRUCDON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 267

ce type contient en lui-même un accusatif qui peut aussi être ajouté


explicitement438: ágõ soi tàn paida [je t' (dat.) amene I'enfant (acc.)], phérõ soi
tim oínon [je t'apporte le vin]. témnõ soi tà kréas [je te coupe la viande],
anaginoskõ soi Alkaíon [je te lis Alcée], kõmõidO soi tous Epitrépontas [je te
joue l'Arbitrage439]; et c'est avec ces [termes ajoutés], nous I'avons dit, { 10}
que se construisent les passifs. C'est fort à propos selon moi qu'Homere place,
dans ce type d~ construction casuelle, < le datif > avant J'accusatif, précisément
parce que !e datif inclut !' accusatif440.
2.4.7.2. Verbes de service(§ 184).
184. {427} Se portent de même sur le datif hupêretó soi [je suis à ton
service], douleúõ soi [je travaille à ton service], hépomaí soi [je te seconde],
akolouthâ soi [je t'accompagne) 44 1, eíkõ soi [je m'efface devant toi] 44 2; il y a
bien en effet prestation de I' activité inscrite dans les [verbes], et de fait travailler
pour quelqu'un (douleúein) inclut toutes les tâches de service. (Quant aux
tâches spécifiques qui en sont les subdivisions, leur diathese active {5} exige
l'accusatif443: tríbõ se [je te frictionne], loúõ se [je te baigne], níptõ se [je te
lave], keírõ [je tonds, je rase], kosmó [je pare], smó [j'oins], anadó [je coiffe],
emplékõ [je tresse], lamprúnõ [je donne du brillant], phaidrúnõ [je donne de
l'éclat].) Eíkein [céder]. qui indique l'annulation de toute résistance, ainsi que
hupokhõreín [faire place], en viennent, pour la même raison, à porter sur un
datif444.
2.4.7.3. Verbes à diathese symétrique ( §§ 185-186).
185. Les verbes qui renvoient à une diathese symétrique445, c'est-à-dire à
une activité identique dans les deux personnes et orientée de chacune vers
l' autre, portent sur le datif. {428} C' est le cas de mákhomaí soi [je combats
avec toi (dat.)], palaíõ soi [je lutte avec toi], gumnázomaí soi [je m'entraine
avec toi], hippázomai [je m'exerce à l'équitation], anthistánomai [je m'oppose],
monomakhó [je livre un combat singulier], pankratiázõ [je boxe]. Que de tels
verbes doivent se porter sur un cas oblique, c'est une évidence pour tout un
chacun, puisqu'ils comportent une diathese transitive orientée vers une
personne-objet qui, comme nous l' avons dit au début, {5} peut attester que la
diathese est passée jusqu'à elle446; de fait, lutter, boxer [ne] se conçoivent [qu']
avec deux animés. Or l'activité maximale, celle qui exige l'accusatif, suppose
[dans la personne-objet) une diathese strictement passive venant du cas direct, et
pas en plus une diathese active447, par exemple dans dérõ se [je te (acc.) rosse],
túptõ se [je te frappe], paíõ se [je te frappe]: déclarer cela, ce n'est en rien
attester qu'on reçoit des coups en retour. { IO} Mais précisément ce n'est pas ce
genre de signification que comportent les verbes dont naus nous occupons, et
c'est bien évidemment pour cela qu'ils n'admettront pas I'accusatif - car se
trouve impliquée la même diathese provenant de l'autre personne: celui qui
boxe reçoit des coups en retour.
186. Pourquoi, maintenant, la diathese passe-t-elle sur un datif? Parce que le
génitif a déjà reçu une affectaticn : {429} la diathese passive. Ainsi, la
construction de ces verbes devra renoncer aux deux cas [évoqués: accusatif et
génitif] et n' admettra que !e seul datif - leque! justement se prête bien à
[exprimer] la contre-prestation des diatheses448. On a ainsi une diathese [à sens]
unique dans gumnázõ se [je t' (ac-::.) entraíne], mais une diathese à contre-
prestation symétrique dans {5} gumnuzamai soí [je m'entraine avec toi (dat.)].
268 l1EPI IYNT~ r
yuµváÇoµai ooí· Ílni:áÇw oÉ, il; ~ç to 7ta&r,mcov imtáÇoµai imO
ooü icai itáÃ.tv to il; loou àvayóµtvov i.mtáÇoµai ooí. IlÃ.Eiota icai
Eiç 'to toto\rtov fott itapa0fo0m, iÍ7tEp itapa7tEJ.LlttÉov. ÜÜ'tWÇ õ' o\µm
txttv icai to :ri:EÍ9oµai -imà ooU, icai ouic iíÀÀo tt OTIJ.LªÍvEt to :ri:d9o-
µai OOÍ i\ 'tiJv fI, óJJJV.mv ltpÕç àM.ÍJÀOuç "'(tVOJ.LÉvrlV ll:ElOJ.LOVÍ]v.
.10 § 187. "Eatt icai E7ti •pÍtou itpoocímou to µÉÂ.Et icai J.LEtaµÉÂ.e1
OO'tticfl O\lVtaooóµtva, ciiç EXEt to J.LÉÂ.el TpÚlpo>Vl icai rn µnaµÉÂ.El,
éÍ:itEp :ri:apà tiiv trov ãUwv />riµátwv oúvtal;tv il;iíM.aictm, ica0o 7távta
µE:v tu0tiq; auvtáaattm µóvn. <Ílç 0émv :ri:eputatei, i\l icai auvteívtt
:ri:J..ayíç:, ittp\ ~ç icai tiiv ailvtal;tv Eltotrioáµt0a. Ou µiiv toiç itpoicttµÉvotç
15 totoÍJtov aúveat1v· µuaµÉÂ.Et yà+, :Eco1Cpá.te1 icai ittt µÉÂ.n, •T\ç
430 óp9Tjç ou auvoÚOTlç. .dt' o ica\ itapaouµJ)áµata aU.à Éicá.Ã.Eoav oi áito
tfiç l:toâç, trov ãJ..Ã.wv />riµá•wv ica'tà 'tàç2 ouµJ3a1voúaaç Õta0Éattç
:ri:ap autoiç ouµJ)aµátwv :ri:poaayopEUOµÉVwv i\ ica\ Ett 1Ca'tTIY0PTIJ.LCÍ.twv·
ica\ to µE:v àltaptíÇov tiiv ô1á.vomv :ri:apaaúµJ)aµa, À.Éyw3 'º µÉÂ.Et l:m-
ICpá'tEt, 'º Õt EÀ.Â.Etlttticov D..at'tov ij4 itapaoúµJ)aµa, À.Éyro ôii 'to µÉÂ.E\ 5.
431 § 18 8. "OitEp Entvoro ica\ au'to àvaÔÉXEa0at VOOUJ.LÉVTIV Eu0tiav tiiv ica'tà
'tOÍJ :ri:apuqno'taµÉvou itpá.yµa-roç Év •éi> µÉÂ.E\. Ilapov Õt tov À.Óyov
oütoo mo•c.Í>aaa0ai. .õíõotm ott to µ& pfiµa tpítou :ri:poocímou fotí,
ica\ oacptç ot1 ÉK 7tp<Í>tou ica\ ÔEU'tÉpou ycyevriµÉvov, À.Éyw 'tOÍJ µÉÂ.w,
5 µÉ.Â.Elç. Ei ÔÍÔO'tat tà tT\ç ouvtá.Çtwç to'ü itp<Í>tou ica\ ÔEutÉpou
Kai
µmÉvat6 ica\ Eit\ 'tO 'tpÍ'tov, À.Éyoo ica'tà 'tàç 7ttc.Í>aEIÇ ica\ 'toi>ç apt0µoÚÇ,
ciiç fiit\ •o'ü !ym cppovtíÇm - ou cppovtÍÇe1ç - ÉKEivoç cppovtíÇei,
õo0iíaua1 icai bc\ to'ü µÉ À.UI. "Eanv yoiJv7 'º iym µÉÂ.a> ooí Év tU0tíq;
1Ca\ Õo'tticfl, icai E'tt aU µ~ !µoí· ÍÍ:ri:Ep Mat't!ÍaEt icmà tiiv aúvtal;tv
10 EV 'tpÍ'tcp, Ev téf> µÉÂ.El l:a>ICpcltEl, OUIC aÀ.À.o tt i\ to ltapucptotáµEVOV
itpâyµa Ev tu0eíq; vooúµevov. Toto'üto yáp Éa'ttv 'to vooúµevov, µ&
tà tptÂ.ooocpeiv ID..átmvi - cppovtiõa ID..átmvi ɵiwai ;, cp\Â.ooocpía,
µile1 8icovi to :ri:Ã.outriv - ó :ri:Â.omoç tppovtiôa ɵ11:01Ei 0icovi [ 'tO
ltÂ.Ouu:iv]S. Xoii oiiv voEiv ott 'º µÉÂ.El :Eco1Cpáte1 Ev •éi> Ú!taicouoµÉvcp
432 itpá.yµa'tt tiiv eú0Eiav iixtt. "Eattv ovv to a!nov 'tOÜ ica\ µóvov 'to
µiÀn 7tapaJ..aµJ)ávto0at 'to ÔE1Ctticov auto dvm itavtóç 'tO\l EntouµJ)aí-
vovtoç itpá.yµatoç. .dt' o 'to µÉÂ.Et 0Écovt ÉÔÓICEt Év auto'tEÂ.EÍç: ica0í-
O'taa0at· itavtoç yáp tou 7tapucptotaµÉvou :ri:páyµatoç KotvWç Ú!taicouoµÉvou

1. fi
ACB : i\ Schoemann. Uhlig.
2. Tàs B: om. AC'.
3. >.tyw - lTapaoVµiJaµa (5) AC : om. B.
4. lÀaTõOV fi A : fiTTOV e.
5. TO µt>.Ec edd.: µÉ>-fc l:wi<pthu A Prisc1en (cf. Maas 1912:8), TO µÉMl Kal µnnµ(>.Ec C, TO
µETaµÉMl B.
6. µETlÉvac edd. : µEnlvm AC'B !_
7. yow AC'B': otv Bekker. Uhlig.
8 TO TTÀoVTHV Aª' : Toü 1TÀoVTfiv AP'C, om. B' Egenolff, Uhhg.
LA CONSTRUCTION DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 268

Hippázõ sé [je t' (acc.) exerce à l'équitation), qui a pour passif hippázomai hupà
sou [je suis exercê à l'équitation par toi (hupà + gén.)), donne égalernent une
expression rà valeurl syrnétrique: hippázomai soí [je m. exerce à !' équitation
avec toi (dat.)) 44 9. On pourrait donner de cela une foule d'exernples, mais
!aissons. On est dans le même cas, à mon sens, avec peíthomai hupà soú [je suis
persuadé par toi] et peíthomai soí [je me fie à toi), ce demier ne signifiant rien
d'autre que la confiance qui va et vient de l'un à I'autre4so.
2.4.7.4. Verbes sans cas direct (§§ 187-188).
187. {10) II y a aussi les [verbes] à la troisieme personne mélei [il y a
souci] et metamélei [il y a regret] qui se construisent avec !e datif; ainsi: mélei
ou encare metamélei Trúphõni [il y a souci/regret pour Tryphon (dat.) = Tr. se
soucie/regrette)4S1. Ces verbes s' écartent des autres pour la construction dans la
mesure ou tous les verbes ou bien se construisent avec le seu! cas direct -
exemple: Théõn peripatel [Théon (nomin.) marche] -, ou bien se rattachent en
plus à un oblique - c' est de ce demier que naus venons de traiter4S2. On n' a pas
la rnême chose, en revanche, avec les verbes dont nous nous occupons
maintenant, { 15) puisqu' on dit: metamélei ou encore mélei Sõkrátei [il y a
regret/souci pour Socrate (dat.)], {430) sans cas droit. C'est pour cela que les
Stoi:ciens ont appelé ces [verbes] 'quasi-accidents' (para-sumbámata), les autres
verbes s'appelant chez eux, du fait [qu'ils expriment] des diatheses accidentes,
des 'accidents' ( sumbámata) ou encore des 'prédicats' (kategoremata). Le
[prédicat) formant une pensée complete est pour eux un quasi-accident,
j'entends mélei Sõkrátei, (5), tandis que le [prédicat] elliptique est un 'rnoins
que quasi-accident', j'entends mélei [il y a souci)4S3.
188. {431) Je pense qu'en fait ce [tour] admet !ui aussi un cas direct implicite,
celui de l'acte dont !e signifié conjoint se trouve dans mélei [fait souci)4S4 . Voici
comment on peut prouver cette these. On accorde que mélei est un verbe à la
troisieme personne, et il est clair qu'il a son origine à la premiere mélõ [je fais
souci] et à la deuxieme méleis [tu fais souci]. Or, si l'on accorde aussi que la
construction des premiere et deuxieme personnes {5) passe aussi à la troisieme,
j'entends pour les cas et les nombres, comme dans: ego phrontízõ - su
phrontízeis - ekeinos phrontízei [moi je (nomin.) me préoccupe - toi tu te
préoccupes - !ui se préoccupe], on J'accordera aussi pour mélõ. II existe en tout
cas ego mélõ soí [rnoi je (nomin.) fais souci à toi (dat.)), avec cas direct et datif,
et de même su méleis emoí [toi tu (nornin.) fais souci à moi (dat.)) - d'ou
l' exigence, dans la construction { 1O) à la troisieme personne mélei Sõkrátei
[fait souci à Socrate], d'un [terme] conçu au cas direct, qui ne peut être que
I'acte signifié conjointement [par mélei]. Ce qu'on a en tête, c'est quelque chose
comme: mélei tà philosopheín Plátõni [le philosopher fait souci à Platon] =
phrontída Plátõni empoieí he philosophia [la philosophie (nomin.) cause de la
préoccupation à Platon]; mélei Théõni tà plouteln [l'être riche fait souci à
Théon] = ho ploutos phrontída empoieí Théõni [la richesse (nomin.) cause de la
préoccupation à Théon]. II faut donc bien voir que mélei Sõkrátei [fait souci à
Socrate) a son cas direct dans l' acte sous-entendu. {432) Et la raison pour
laquelle mélei s'emploie seu!, c'est qu'il admet [comme cas direct] n'impone
que! acte susceptible de se produire; voilà pourquoi mélei Théõni [fait souci à
Théon, Théon se soucie] donne l'impression de constituer [un énoncé) complet:
c'est que, en raison du signifié conjoint valant en général pour tout acte sous-
269
7tEpl 7tavtÕÇ [yàp]l mcruµj}aívovroç, ciiç E<paµEv, to µÉÂ.El Pflµa 7tapa-
Âaµ~1.

§ 189. Ka\ tooaln:a e1xoµEv2 q>ávm 7ttpl ~ç itpoE8ɵt8a ÉK8Éo8m


<ruv-ráÇtwç trov i>riµátwv !tpOÇ tàç 1tÂ.ayÍaç' ÉKEÍVO\l !tpOÕftÃ.O\l Ka8E-
oúiitoç, li>:; oi Õl<Ílpopo1 XPÓvo1 Év 'tfl KÃ.Íot1 Ka\ fo tà Õtáq>opa 1tpóow1ta
10 a'í tE Ú!tól..o1ito1 É"y1CÃ.Íot1ç tiiç a\miç owtáÇtwç qov-rm. To yàp tɵ voiµ i
EUK'tt1COV ôv 1tál..1v É1t' ait1at1Kliv q>Épttat, 1Ciiv 7tpoota1C'tl1COV TI Kiiv
àmxpɵ<patov Kiiv Ú!totaKt1KÓv, Kiiv 1tapcpx11µÉvou xpóvou Kav µÉÃ.Ã.ovtoç,
").kyw 1Catà tàç ÉvEP"YT1t1Kàç õ1a8fot1ç. "Eon 1Cat dç toúto 1táµ1toÃ.Â.a
=pa8roea1. -
§ 190. 'AM.' oooE ai3 µewxal to to1oútov àitoKÂ.Ívouo1v,
15 Kiiv à1toj}áÃ.wo1 tov trov 1tpooómwv µEp1oµov tàç tt 7tapt1toµÉvaç ljl\lJClKàç
Õla8ÉotlÇ tolÇ i>itµaotv. 'Qç yàp 1tpOEÍ1tOµEV, Eltt tCxÇ autàç lttcOOE\Ç
q>Épovtat, Kaitot trov ãUwv 1ttwt1Krov, Ã.Éyw ÕE trov à1to i>itµatoç
433 yeyovótwv, OUK Eiç to auto tiiç ouvtáÇtwç q>tpoµÉvwv. "Eon µev yàp
to 1Cómm toln:ov. ou µ ~v to 1Coireiiç4 toln:ov. 1Cimcl>ç õ E: to'Íltou ·
Ka\ aúi..ei µE:v ioln:ov, aiii..11tiv; õE to'Ílto\l· y\lµváÇEt toln:ov,
'Y\ll'Vaa~ õE: toÚ'tO\l. 61' o-b ÕEÍKV\ltm õn 1távta µE:v Em yEv1KiJv
5 q>Épttm tà 7ttWttKá, ou µ~v tà iv µttoJCii yevóµtva· ouvtáÇEwç yàp
tiiç a\miç qttm to"iç i>itµao1v, 1Cat õ1à toln:o O\JVÉ)(El fiiv5 toú Ett i>itµawç
µEtÉJCEIV io1Ótf1ta· 'Y\lllvál;mv yàp toiitov "ª l aúl..iàv toiitov. Tov
totoútov Â.Óyov á1Cp1j}Éottpov ÉÇE8ɵE8a iv ti!> 7tEpt µEtOJCÍÍÇ ii1tflyo-
pruµÉv!p.

1. lTaVTàs B : rraVTàs yà.p AC.


2. <Lxoµ<v : la fin du livre III à panir de ce mot figure sur le f" 137 ajouté dans le ms L.
3. al LCB : om. A.
4. KOTTEÍ>S CB: KOTTTEÍ>S A (de même dans l'occurrence suivante; L illisible dans Ies deux cas).
5. ovvéxn n)v Lallot (suivant une conjecture de Schoemann): cruvÉxnat A Bekker. Uhhg, ow.!xn
LCB.
LA CONSTRUCTJON DES VERBES AVEC LES CAS OBLIQUES 269
entendu, {5} le verbe mélei, comme nous l' avons dit, peut se dire de tout [acte]
susceptible de se produire.
2.4.8. Les constructions avec les obliques sont les mêmes pour tous les temps,
personnes et modes, et aussi pour le participe(§§ 189-190).
189. Voilà donc achevé ce que nous nous étions proposé d'exposer
touchant la construction des verbes avec les obliques : il est bien clair, en effet,
qu'avec les différents temps de la flexion [verbale], avec les différentes
personnes { 10} et avec les autres modes [que l'indicatif], la construction restera
la même. Ainsi témnoimi [puissé-je couper], qui est un optatif, se porte aussi sur
l' accusatif, et il en serait de même pour un impératif, un infinitif ou un
subjonctif, pour un passé ou un futur - j'entends à la diathese aclive. On
pourrait donner ici des foules d' exemples 4SS.
190. Mais les participes eux-mêmes ne s'écartent pas de cette [rêgle], { 15)
même si par ailleurs ils perdent la distribution [en formes] personnelles ainsi
que les diathêses de l'âme qui sont des accidents des verbes. Comme nous
l'avons dit auparavant4sõ, les participes se portent sur les mêmes cas obliques
que les verbes, alors que les autres casuels, j' entends ceux qui ont une origine
verbale, {433) n' ont pas, eux, la même construction. Ainsi on a kóptõ touton [je
coupe celui-ci (acc.)], et non *kopeus touton [coupeur celui-ci], mais bien
kopeus toútou [coupeur de celui-ci (gén.)]; auleí touton [il joue sur la flOte
celui-ci], mais auletes toútou [flOtiste de celui-ci] 4S7; gumnázei touton [il
entraine celui-ci], mais gumnastes toútou [entraineur de celui-ci]. D'ou il ressort
que tous les casuels se portent sur !e génitif, sauf les participes, qui gardent la
même construction que les verbes - et c'est de là qu'ils tiennent leur propriété
de 'participer' encore du verbe458: gumnázõn touton [entrainant celui-ci (acc.)],
aulon touton [jouant sur la flOte celui-ci]. Nous avons traité cette question en
détail dans nos enseignements sur le participe.
BIBAION!J.

434 § 1. Metà tàç tii>v pT)µátwv auvtál;etç, éiç Êv tif> 1tpo toútov àve-
1tÃ.T)pCÍlaaµev, Õvtt tpÍt<p tfiç ÕÃ.T)ç 1tpayµatEÍaç, µÉttµev Ka\ ên\ tàc; téi>v
1tpo6foewv ovvtál;etç, liEoµÉvaç à1tolidÇewç 1táw àKptj3eotátT)ç, Ka6o
lioKEi tà µÓpta oíç µEv µÉpEO\ toii Ã.Óyov liÓKT)O\V 1tapÉXE\V auv6foewç.
oÍç lif: 1tapa0foewç. fo6' ou ou j3oT)0oúµeva tóvwv ÍÔt<Ílµaot, Ka6á1tep
tà 1tÃ.Eiota téi>v µepéi>v toii Ã.Óyov ôtà tfiç EVIDoE(l)Ç toii tóvov to
µovalitKov tfiç Ã.ÉÇewç ú1tayopeúe1, tovtÉott to iiv µÉpoç Ã.Óyov dvm,
i\ lità tfiç µoví\ç tfiç Ka6' EKaotov µÓpiov tà Ôtooàv ʵq>aÍvet téi>v
Ã.ÉÇEwv. -
§ 2. To yàp Aioi; x6poç 1tap0Çvvóµevov µev tT,v yev11d1v
10 EXEl iliic;t voovµÉVT)v, oµotov ôv tif> AWi; uióc;. 1tpo1tap0Çvvóµevov ÔE
Õµmóv fonv tif> Aióyv111:oç, ~l. tó tE eõ voiõ ôúo exov 1tEp1-
01twµÉvaç àµoÃ.oyei tT,v ÉÇ Êmppiíµatoç Ka\ Piiµatoç 1tapá0eotv, Kai tà
"EÂÂ11Ç nóvtoç Katà tT,v àpxilv ExOV tT,v óÇeiav, Kat tà eµ.oíi m'n:oíi
ô\ç exov tiiv 7tEpt07t(l)µÉVT)v. Ta\ita yàp Ka\ tà tOÚtotç Õµota, cXltEtpa
435 Õvta, auveÃ.0óvta µi:v Katà tàv Ã.Óyov tfiç auv6Éoewç EXEt Ka\ tàv tóvov
OVV!1PT)µÉvov, OlJx oÜtwç lie exovta Kai tà toii tÓvov EXEl àauvÉÃ.Euo-:a,
Ka0ánEp lif: Ei'.itoµev, êv tji Ka6' EKaotov µÓptov µovfi toii •Óvov to
Kmà 7tC1pÓ:6E<nv àµoÀDyEi. -
§ 3. Tà 8[2 Kataypácpco ei'.tt liúo µÉpT)
Ã.Óyou Êotiv EttE Kai i:v, ouK ÉvliEÍKWtat lità tfiç táoewç. Ka\ tà toÚtotç
oµota, tà à1toíxou, xatacpÉpovtoç. éí.1tavta tà totaiim, Tijç
avtT)Ç EXEtCll àµqnj3oÃ.Íaç· à1to'lfÉ, à1toliíç, Kai Ê1ti ovvlifoµwv m8ón,
liión (litliEÍÇetm yàp on CyKEtvtat aí 1tpo6Éoe1ç), c'íÃ.Ã.a 1tÃ.Eiota· úiti:p
fuv tfiç àKp1j3eíaç 1tpoe6êµt0a iK0fo0m3. 'AU' ~liT) Kat in' ivíwv µopíwv
10 ouK iiveonv únep téi>v totoútwv µopíwv imotfiom, téi>v npo0foewv µ1ÍtE
Katà 7tapá0tOlV 7tp00EttKOOV OUOOOV µi)tE Katà oÚv0EOtV, <Ílç E7t àvi:W- 0

vvµ tii>v téõv tfiç eu0eíaç éx1taoéõv, fuv Kai to ai'. nov tfiç àovvi:aÇíaç
1tapa61')0Óµe0a Katà tàv 1tpoolÍKovto: '/..Dyov.

§ 4. npo µÉvtot tfiç Katà µÉpoç autéõv ovvtáÇewç OUK cXKatpov Últ0-
15 Ã.aµj3ávw ÊK0Éo0m 1ttp\ téõv fi11opT)µÉvwv Êv toiç µopímç. Ou yáp,
qmoí, litóvtwç tà toii tóvou àµEÍj3EtCll Eiç j3aptiav táotv, E1tav tà -;iiç
ovvtáÇewç ivaUa'Yfl, i:ovtÉottv Ê1tàv 1tpo0foetç oi'.iom µ~ ávaliÉÇwvmt

!. L>.LÓÓOTOS Hilgard : L>.Lóo!ioTOS ACB.


2. 5( CB · 5TJ A.
3. IK0foflm - owflrnLv 11 l l : texte jugé suspect e1 diversemen1 remanié par Jes édiceurs (v. n. 8).
LIVRE IV

1. lntroduction (§§ 1-3)


1. { 434} Apres l' examen des constructions verbales que nous avons mené
à bien au [livre] précédent, le troisieme de notre étude d'ensemble, nous allons
passer aux constructions des prépositions1. Ce sujet appelle une démonstration
tres précise, du fait que ces mots paraissent conférer à certaines parties de
phrase l' apparence2 de la composition {5} et à d' autres celle de la juxtaposition
- et cela, parfois, sans le secours des particularités accentuelles qui font que,
pour les autres parties de phrase, l'unification accentuelle indique qu' on a
affaire à un mot unique, c'est-à-dire à une seule partie de phrase, tandis que le
maintien [de l'accent] sur chacun des mots signale qu'il y a deux mots
distincts3.
2. Ainsi Diàs kóros [enfant de Zeus], quand il est paroxyton, comporte un
génitif { 10} qui asa signification propre, comme Diàs huiós [fils de Zeus];
mais quand il est proparoxyton, il est similaire à Diógnetos [Diognete],
Diódotos [Diodote)4. Eu noô [je pense (du) bien], avec ses deux circonflexes,
atteste lajuxtaposition d'un adverbe et d'un verbe; [juxtaposition] encore dans
Hélles póntos [la mer d'Helle], avec son aigu initial, et dans emou autoíi [de
moi même], avec ses deux circonflexes5. Ces [syntagmes] et similaires, qui sont
innombrables, {435} s'ils se soudent par la composition, voient leur
accentuation contractée; mais si ce n'est pas le cas et que les accents restent
séparés, comme nous l'avons dit, le maintien de l'accent sur chague mot atteste
la juxtaposition.
3. Mais pour ce qui est de savoir si, dans katagráphõ, on a affaire à deux parties
{5} de phrase ou à une seule, l'accentuation n'indique rien6. Des [formes]
similaires comme apoíkou, kataphérontos, etc., présentent la même ambigui'té.
[Même chose pour les adverbes] apopsé, apodís, ou, parmi les conjonctions,
pour kathóti, dióti (on montrera qu'elles contiennent des prépositions7), et pour
une foule d'autres [formes] dont nous nous proposons de traiter avec la
précision reguise. Par ailleurs, { 10} il n'est pas possible de s'arrêter maintenant
au cas de certains mots auxquels les prépositionsB ne se préposent ni en
juxtaposition ni en composition, par exemple tous les pronoms au cas direct: la
raison qui interdit ces constructions, nous l'exposerons quand notre propos s'y
prêtera9.
2.1. Le probleme théorique de l'anastrophe (§ 4).
4. Mais avant d'aborder le détail des constructions, je pense qu'il n'est
pas hors de propos { 15) d'exposer les difficultés que soulevent les
prépositions 10 . II n'est pas normal, dit-on, qu'elles changent leur accent [aigu]
en grave en cas d'inversion de construction, c'est-à-dire quand elles - des
271 llEPl IYNTA.:Eru: /J.

to 1tp0Keio0m Kcxtà tàç ouvi:áÇE1ç. OooE: yàp tà ÜÀ.ÀD. µÉpl] toü /..óyou
436 áµEiwcxvi:cx Tiiv táÇ1v ciµdpe1 KCXt ri]v tácnv, 1tpàç tépl µ 118[ iÇwµaÀ.ío6m
tà tÍÍÇ <ÍvCXOtpoq>ÍjÇ, ElYE OUx altCXOCXI µEtcxtE6EloCXI 'rÍ\Ç tál;EWÇ µEtextÍ-
0evtcxt "ª' tOÜ tóvou. Tí fü: µâU.ov cxmcxí Eiotv ai µETcxtt0ɵEVCXI ií1tep2
tà µópux <éi>3 itpÕç cxUtixç iPnivt0 ; tà yàp
CttooE 1t0À.if1 KcÍ"ta (Callimachi ? 0.Schneider II, p. 752)
n1tCX1tEl tO ICll.1:Éitt1>CJEV Év KCXtCXMl]À.Ótl]tl, KCXt OU µâÀ.À.ov "ÍJ 7tpÓ0EOlÇ
µemn0ttm iíiteP tà PÍ\µcx·
'10á1Cl]v Kám 1C01pcxvÉooow (ex 247),
tà toútoiç oµoux.
10 § 5. Kcx\ 1tpoç µE:v to toioütov éx1tÀ.Í\ Ti \máVT1)01ç, Wç iíõ11 óµól..oyóv
iat1v, Kcx6á1tEp Kcx\ Év toiç 1tpOKEtµÉvmç áiteódÇa.µEv, Wç tà 1tpoKE͵eva
µópicx Õtà tiiç ÉÇmpÉtou ouvi:áÇewç, Ãi:yw Tiiç 1tpollEt11CÍjç, -ciiv óvoµcxoíav
<Íltl]VÉyKcxto. "Ev6ev yàp Kcxl oi á1to Tiiç L.toâç 1tpollEnKouç EK<ÍÀ.ouv
ouvófoµouç tàç 7tpollfoe1ç, ܵEivov "ÍJY1]oáµEvo1 áito Tiiç E.ÇmpÉtou ouv-
437 táÇewç -ciiv óvoµcxoíav 0fo6cx1 ií1tep á1to Tiiç óuváµeroç, Kallá1tEp o'í tE
ouvaTtT1Ko\ Kcx\ ouµTtÀ.EKttKo\ Kcxi oi uTtÓÀ.o1Tto1. Ou óii oi'.iv •à &.'JV..a.
µÉpl] toii À.Óyou ÉÇmpÉtou auvi:áÇewç ETUXEV, 'ívcxS Ttpoç to µe·rcxt10ɵtvov
KCXtrrfOPÚ KCXt tÍj.; µetallWEOJÇ. -
§ 6. (Tà yoiiv 0fo1v dl..11xótcx µovaÓt!C"ÍJv
OUÓE µEtcxtí0etm tiiç táÇtwç, 'ívcx KCXt tiiç áµcp1poÀ.Íaç ÉTtlKOIVWVÍJoU, ÕJç
ÉTtt ouvÔÉoµwv µE:v ó iítoi 7tp01:CX1Ctl1COÇ lCCXt OÜ!tO'tE Ú1tOtcx1Ct\1CÓÇ' ÉTtt ÔE
ii11µátwv tà KcxÀ.oÚµEVcx Ú1totcxKt1Kà p~µcxta oiíitotE xwpiç ÚTtotcxYÍ\ç Éon
Tiíç táÇewç téi>v ETttÇEUKTllCOOV ouvÕÉoµwv. 'A)..!..' ouôi: aí lCCXÀ.oÚµEVCX\
ÉyKÀ.t'tlKcxl ávi:wvuµía1 õíxa µopíwv 'Af:yovi:m téi>v 7tpÓç éi ÉyKEKÀ.1µÉvm
10 E1a1v, tiµ11aóv µE, ôóç µoi. OuôE: yàp TtapaÔEKTÉoç ÉKeivoç ó À.Óyoç,
438 <Ó:>Ó Eip11µÉvoç F.v típ 1tepl &.pllpwv Tp\xpwvoç (p. 2 5 V els e n), Ó>ç tà
Ú7tO'tCX1CtlKá TtOtE &.pllpcx 7tp0tcx1Ctt1Cà yÍVEtCX\ Év típ ôç ãv7 ú.9n µeiváto>
µe· 'tlVOÇ yàp 7t't(J)t\KOV 7tpOE'táy1]; 1téi>ç ÔÉ yf!> (Últo'tCXKttlCÓV) 'tO 'tOlOVtOV
&.pllpov OUK ávcx1toÀ.oiiv9 'tO !tpOÜ!tOKE͵Evov ovoµcx, 'tOUVCXVtÍov ôl: áop1-
0toÚµevov Kat' ápxiJv téi>v À.Óywv; ou µiJv tµÉvovl o < ........................... >11
áll' ouô. iv lt't(J)'t\ Kíp to iícmç. ixpíiv yàp KCX i 'tOOV &.llrov Jt't(J)t\ !COO\'
Kcx\ µiJ áopiotouµÉvwv <1tpo•áooeollm>12, iv olç Ka\ amo ouvaop1otoiitm

1. T~ Ellebode : TO ACB.
2. i'\11<p edd.: <hr<p ACB.
3. d add. Sylburg.
4. 1TDÀii ACB : 1TOUÀii Diodorf er ai.. Uhlig (meoi causa).
5.1va - µ<Tallfo<ws (4) ACB (Kal om. B): estimant ce texte trop mal écrit. Kayser propose dele
remodeler en tva [npàs] TÔ <Toil TÓvou> µ<TanBlµevov KaTTryopij Kai airnis TijS
µ<Ta!lloews.
o
6. add. Sylburg.
7. dv C (cf. P. 8.4). làv A. om. B!.
8. y< ApcC Maas (1912: 11) : om. Aªc Bekker. y< " wornKT<Kov B. y< woTaKTLKàv Uhlig.
9. àvaTTOÀDÍIV Sophianos: avaw>..ovv A. àv Ó.TTÀoÜv e <ãv Tb TTpoKElµEVOV Õvoµa àtrXoUv B).
10. µ<vov A ('unheilbar' Maas 1912:11): µ6vov CB Bekker. Uhhg ('falsche Konjekrur' Maas).
11. Uhlig suppose ici une lacune qu'il comblerait ainsi: TO ôs dv ÉÀ&IJ ouK foTLV /ípllpov. Ne peut-on
admenre une ellipse proche de la langue parlée'
12. TTpoTáooEo6a.l add. Uhlig.
PRÉPOSIDONS: LA QUESTION DE L'ANASTROPHE 271

prépositions - ne reçoivent pas la position initiale dans les constructions. Aussi


bien les autres parties de phrase {436} ne changent-elles pas d' accent en même
temps que de place, à quoi s'ajoute qu'il n'y a même pas de régularité cans
!' anastrophe, puisque toutes les prépositions ne déplacent pas leur accent quand
elles se déplacent elles-mêmes. Et pourquoi d'ailleurs seraient-ce elles qui se
déplacent plutôt que les mots qui se rattachent à elles ?11 En effet, dans:
{5} éptuse polu káta [Callimaque ?121.
[il cracha beaucoup à terre],
la congruence exige katéptusen, et ce n'est pas plus la préposition que le verbe
qui est déplacé. [Pareillement) dans:
Ithâken káta koiranéousin [Od. 1.247)
[ils regnent sur Ithaque (litt.: Ithaque sur)],
et dans les cas similaires.
2.2. Dans l'anastrophe, e 'est la préposition qui est déplacée ( §§ 5-7).
5. { 10) À ce genre d'observations la réponse est simple. C'est un fait
reconnu, comme nous l'avons déjà montré dans ce qui précedel3, que les mots
en question doivent leur appellation à la construction distinctive qui est la leur,
j'entends la prépositive. De là vient que les Stolciens appelaient les prépositions
'conjonctions prépositives', jugeant préférable de tirer leur appellation de leur
construction distinctive {437} plutôt que de leur valeur, comme c' est !e cas
pour les connectives, les copulatives et les autres1 4• Quant aux autres parties de
phrase, elles n'ont reçu pas de construction distinctive qui justifierait qu'en cas
de déplacement, ce soient elles qu'on dise déplacéesis.
6. (II y a bien des mots qui ont une place fixe, {5} mais ils n' en bougent jamais,
ce qui leur évite de donner prise aux mêmes incenitudes [que les prépositions].
Ainsi, parmi les conjonctions, etoi [ou bien] est prépositif et jamais
postpositif16; parmi les formes verbales, celles qu'on appelle subjonctives
n'apparaissent jamais que postposées aux conjonctions adjonctives11. II y a
encare les pronoms dits enclitiques qui ne s •emploient jamais sans les mots qui
leur servent d'appui: {10) tímesón me [honore-moi). dós moi [donne-moi)IB. On
ne saurait en effet admettre Ia these de Tryphon {438} dans son traité Des
anicles, selon Iaquelle Ies articles postpositifs deviennent parfois prépositifs1 9 ,
comme dans: hõs àn élthêi meinátõ me [(celui) qui viendra, qu'il m'attende]. À
quel casuel en effet [hós] est-il préposé? Mais comment, du reste, unte! mot
pourrait-il être un article, quand il ne reprend pas un nom antécédent, mais au
contraire est indéfini {5} au commencement d'un propos? Ce n'est pas [tout:
hós n'est pas un article] non plus dans hóstis [ou il est] avec un casuel - il
faudrait pour cela qu'il < puisse se préposer > aussi aux autres casuels et les
soustraie à l'indéfinition, au lieu que [dans hóstis) il participe lui-même d'une
272
ltAfOV 'tOU 'tÍç, OJtEp ÉvavnCÍl'tatÓV Éonv tÓIV ap0pcllV' tà yàp àoptcm.JÔÔY,
ltOtE voo'ÚµEva Ti toii ap0pou 1tapá0rn1ç UltO optoµàv toii 1tpooCÍlltou
10 ayEI, Ó áv0pwltOÇ !tapf:YÉvt'tO, 'tOV !t0t1'1'tfiv éflavµaoa). -
§7.Ai
ôfi oí'iv 1tpo0ÉoEtÇ ou 1catápÇaoat tfuv t..iÇEWV oµÓÀ.oyov E;(OUOIV Tiiv
439 µrni0EOtv, KWI tà ÓEUtEpEOOvta TI2 µEtatE0EtµÉva Katà tliv cXp;(1ÍV· ltcXÀ.lV
yàp al'itai3 ÓEVtEpat yEvÓµEVat Kai ri\ç ÓEOÚOTIÇ táÇEwç OtEpoÚµEvat
oµoÀ.oyoiiotv µEtatE0Eio0at. rEf..oiov OÚV µot ÓOKEi tO ÇTitEiv 1tÓtEpOV
a&taí Eimv ai µemtt0ɵEYat í\ tà tcx'Útatç ÓEu'tEpEOOVtcx µÓpta.

§ 8. "Eott ÓE ICO.l imEp ri\ç aµEt~oµÉvnç táOEWÇ ICO.t' autaç <Pávat,


CÍlç to 1tpfutov x:ai Év ãÀÀ.otç µÉpE01 [toii)4 '}.iyyou iÇaípEtá ·nva 1tapÉ!tEtat,
â ou 1távtwç cruµ<J)EpÓµEVCX toiç ãÀ.À.otç Ü!topa x:ataotfioEtat, wç yE fot1v
Émvofiom É1tÍ tfuv ÉylCÀ.ttlKÓIV µopíwv Kai Ett É1ti tfuv 1tuoµátwv Katà
~apEiav tácnv Kal tfuv aopíotwv Kat' óÇEiav. Ou ói)5 oí'iv ã1t(/JÓOV to
10 Tiiv 1tpó0Eotv ÕttovEiv, ÍÍ1tEp É1t1x:o1vwvEi x:ai ãvtwvuµÍatç EylCÀ.tvoµÉvmç
Kai óp0otovouµÉvatç' t<ji mç EV ãpxfl tt0EµÉv(/l Kai ÉV µÉc:rn t..iÇEt, x:a0o
440 1tEpl01tâtat < .................. >fl 1tapa1tÀ.T1pCOµattK<ji t<ji Ti ltEptOJtCOµÉV(/l µ(v
x:at' ãpxfiv tíôv '}.iyycov, ou µfiv Katà tàç i.>ltotaKttKàç ouvtáÇnç, cÍJç
Év t<ji
tÍ ii7 Oi cru ~IV àrt' ÍJMJJJV (Ü 244),
Ott i) KáÀ.À.tatoV i) mtà :m6ucwv8 (?)-
Ecm mi ãMi:J. E:mwí\oat µupía. -
§ 9. MiiJtou ó( x:ai ótóvtooç to füooov
toii tóvou 1tapÉ1tEta1. Tà µf:v yàp
ãUa µÉpl"I toii l..óyou µÍav EXEt
oi>vtaÇ1v É<P' í\v x:ai <JlÉpEtat, CÍlç tà É1ttppfiµata rnttot wiç pfiµaot, x:éiv
µttaÇi> µÉpT\ '}.iyyou 1tÀ.EÍova 1tÍ!tT!l, tà fü: ãp0pa CÍlç <1tpàç>9 tà 1ttcottx:á.
10 tá TE ÓvÓµata Éltl tà OUVÓvta tÔJV pnµátCOV, ICUl autÔJV tÔJV iniµátCOV
i>1tootpo<Jlliv 1t01ouµÉvcov c\iç 1tpoç tà àvóµata íl 1tpoç tà àvtcovuµ11Cá,
lí1tEp 1táÀ.tv ávti óvoµátcov 1tapaÀ.aµ~ávEtat. Ai µÉvtm 1tpo0Éot1ç óUo
ouvtáÇt1ç ãvaótÇáµtvm, tTiv tE 1tpoç tà ovoµam Kai tn 1tpoç tà
pnµata, ótóvtcoç 1tapaÓÉÇovtat x:ai to ÉvaÀ.À.aooóµtvov toii tóvou,
441 OJtEP i.>JtootpÉ<J)ovl o ótà tí\ç t<ÍOEWÇ cruoonµaÍVEt Kai to civa~t~aÇÓµEVOV tí\ç
1tpo0ÉoECOÇ, É1ttµÉvovl 1 ÓE Katà tfiv iôiav táotv onµaÍVEt Kal tfiv ÓÉouoav
oúvtaÇ1v tí\ç 1tpo6É.cJECOÇ. -

1. Kllv Uhlig (cf. <av A"'l: <aTà Apc. om. CB.


2. D Dudi!h : ii AªC. l\ Apc:CB.
3. a!rraL CB Bekker: a11TaL A, altTQ\ O.Schne1der, Uhlig.
4. Toü ACB edd.: suppr. Egenolff (1879:693).
5. Si) ApcCB : & Aac.
6. Uhlig, apres Lehrs, suppose ici une lacune: le texte manquant aurait précisé les condirions d· emploi de
hbs acceorué du circonflexe (Cf. o. 23).
7. Tl ii Uhlig (cf. e. 256,2s.): Ti 1\ A: Ti ,, e. Til] B Bekker.
8. ÕTL ii (i) C) KÓ.>.ÀlaTov ii KaTà Zdvl!L'rrnov CB edd. (OTll] Bekker): OTL KClÀÀJ.aTOV (rarure de 4-5
lettres) Ka~avl!LtrTTov Aac, on 11 <ClÀÀJ.OTOV l1 .a€avl!Lmrov Apc.
9. trpbs add. Lehrs. Lange (1852:22) remodele ainsi la phrase d'apres A. 121,7: Tà 6€ àp9pa trpbs ~à
TTTWTlKà Tj Ws TTTWTLIC:d.

10. imOOTpl<Pov Aªc ("): ÍTrrOOTP<4>6µ<vov ApcCB.


11. µtvov - Kal Apc mg: om. AªCCB.
PRÉPOSffiONS : LA QUESTION DE L'ANASTROPHE 272

indéfinition plus grande que celle de tís [quelqu'un], ce qui le place aux
antipodes des articles20, car l'apposition de l'article a pour effet de conférer une
détennination personnelle à des [mots) par ailleurs de sens indéfini: { 10} ho
ánthrõpos paregéneto [l'homme est venu], ton poiêten ethaúmasa [j'ai admiré
le Poete].)
7. Ce sont donc les prépositions qui, lorsqu'elles ne précedent pas les mots [avec
lesquels elles sont construites], attestent {439} le déplacement, même si les
mots qui occupaient la deuxieme place ont été déplacés en tête. Car c'est elles,
encore une fois, parce qu'elles sont privées de leur place normale en recevant la
deuxieme, qui attestent qu'elles ont été déplacées. II me parait donc ridicule de
se demander si c'est elles qui ont été déplacées ou les mots qui les suivent.
2.3. Fonction de la barytonese des prépositions en anastrophe (§§ 8-11 ).
8. (5) Quant au changement d'accentuation des prépositions [déplacées],
voici ce qu'on peut en dire. Tout d'abord, d'autres parties de phrase présentent
également des accidents distinctifs qui, ne se rencontrant pas du tout ailleurs,
feront difficulté: on peut observer cela sur les mots enclitiques et également sur
les inquisitifs barytons et les indéfinis oxytons21. La double accentuation des
prépositions n'a donc rien d'aberrant, { 10) puisqu'elle leur est commune avec
les pronoms [tantôt] enclitiques [tantôt] orthotonés22, avec hõs [différemrnent
accentué] selon qu' il est placé en tête ou en milieu d' expression23 (440} ( dans
ce demier cas il prend le circonflexe), avec ê explétif, qui prend le circonflexe
en tête de phrase mais non en construction postpositive - ainsi dans:
e
tí de su nósphin ap' állõn [ll. 15.244]
[que fais-tu donc là, toi, à l'écart des autres ... ?],
e e
{5} hóti kálliston katà Xánthippon [auteur inconnu)24,
et on peut trouver une foule d'autres exemples.
9. Mais il se pourrait bien même que la double accentuation [des prépositions]
soit justifiée. Prenons en effet les autres parties de phrase: elles n'ont qu'une
seule construction à laquelle elles se tiennent - les adverbes s'appliquant aux
verbes (même si plusieurs parties de phrase les en séparent25), les articles aux
casuels26, { 10} les noms aux verbes qui les accompagnent, les verbes eux-
mêmes faisant retour21 vers les noms ou les pronoms qui remplacent les noms.
Les prépositions en revanche, qui admettent deux constructions, une avec les
noms et une autre avec les verbes, feront place à juste titre à un changement
d'accent: {441} le [tour] inversé28, par son accentuation, consignifie aussi la
remontée de la préposition, tandis que le maintien [de !' ordre normal] avec
l' accentuation propre signale aussi la construction normale de la préposition.
273
§ 10. Tà yol:N
'19á1CllV 1ClÍ'W. lCDlpavÉoucn (a 247)

õu'x toii àp1micoii tÓvou, "A.fyro Tfiç àvmnpocpfiç, auomiµaíve1 icai tà àva-
j31j3aÇóµevov tí;ç 7tpo0Éoeroç, o\Jx oiÍ'troç ÕE Eiov oÚV'taÇiv ri)v É7t\ tà
pfiµa 7tapaÕÉxnat. Kai t'veica toútou eU7tapáÕetetoç icai Ti Õtoofi tàoiç
têali 7tpo0ÉoECJJV. 'O cr&tà; J..áyoç icai i:m toii
EÚpe õE Ilatpó!CÂtp 7tÉp1 KE͵ewv &,. cpWiv uióv (f 4),
442 m\ ~ ÍÍtE 7tp<ÍmertoV ɵoiç Fm. W..mv ESiim
yoúvw:nv (Callimachi? fr. anon. 261, II, p. 752 O.Schneider).
Ka\ en Ev <ôoolv>1 óvóµacn,
µáxn iivt KUÕ1aveÍP!l (Z 124, ai.),
=µ<ii Ertl Õ\VÍ]Evn (8 490),
=µoii furo ú.Miievtoç (B 659, ai.)'
\m(p ciiv Tfiç õ1acpopâç Katà tà ÕÉov ttefuioóµella, Év c!i icai 7tapaoníooµev
wuç tpÓ7touç tÔJv àvaotpecpoµÉvrov Ka\ tÔJv µfi oütroç ÉxouoÔJv. Tà
443 yàp viiv 7tpoice͵Evov iiµiv Éotiv itapao'tí;om, éoç àvayicaíroç oi OT01xe1rotai
E7tEVÓl]Oav ri)v E7t' aútaiç2 yevoµÉVT]V Õtoofiv tácnv, oµoÃ.óyroç teai tÔJV
cprovÔJv 7tpoeu0EttoµÉvrov Eiç tàv itpoKE͵evov À.Óyov, ElYE á7táomç
itapeitóµevóv icmv tà óÇúvEollm, tÔJv iiM.rov µepÔlv toii Ã.óyou 7tOltetÀ.lil-
tÉprov Õvtrov icatà tàç táouç · oU3 yàp tà µ eta1ti11tov 'tí;ç táoEroç dç
tàv airtàv ru8n1oµàv \míipxev. Oç YE teai 7tap1]1COÀ.oú0e1 taiç 11po8foe01v. -
§ 11. A1à toiito icai É7tEtete1vóµeva1 ouvÉÀ.1Couo1 Katà to tÉÀ.oç ri)v óÇeiav,
éoç Eie1 Ti É vi icai Ti 11po'tÍ. - A1à toiito ouõ' oi 7tep\ tov 'Aptoto-
cpáVI] ií1;írooav j3apúve1v tà µÓpta teatà ri)v AioÀ.ÍÕa ÕláAf:ictov, Yva
10 µTi tà iôwv 'tí;ç 7tpo0foeroç à11ooníoroo1v, "A.fyro ri)v àvaotpocp~· d yàp
icai É~púvllrioav, àvllEÃ.KÓµevm áltà4 'tfjç toii ~µatoç ouV'táÇeroç i\ toú
ÓvÓµatOÇ ÉÇÍJTI]OaV to áµeiljllll tOV tÓVOV, tea0' aç ElltOµEV llÍtÍaç. -
444 Atà tà auto Kai Kat' ápxfiv !Cai Katà tÉÀ.oç j3paxEia1· à yàp j3paxiiç
xpóvoç euµetá0noç teatà táo1v (011ou ye Kai fi Aiol..iç µEtat18Eioa toUÇ
tóvouç toiiç Katà tà tÉÀ.oç Eiç j3paxeíaç ouÃ.Ã.aj3àç5 µeta·rí81101 icatà 'tà
rJ..inv'fJ. 11Af:ováoaom oi'Jv XPÓV!fl ÉÀ.Af:Í!tOUO\ Kal tii àvaotpocpji 7 , ci>ç ii
icatai, Úita i Kai ai tmaútat. - 'AI..!..' ou 11âom àvaotpÉcpovtm. Oiiõr
yàp 11âoa àV'twvuµ ía icai ÉyKÀ.ÍvEtat Kai àp8otovei tm, àÀ.À. • foi to 11À.Éov
taÚtatÇ 11apÉ1tEtat· ouõf; 11ávta tà 11Úoµata <EV >1! j3apEÍ<,X Éotl táoet,
áM.' oiiõr ãMD. !tÀriota EÇwµáÃ.1ota1.

1. 8ualv add. Uhlig (cf. Hérodien li 38.22).


2. ClllTliiS CB : ClllTOLS A.
3. oiJ - imTiPx<v (6) : avec Uhlig. on peut hésiter à créditer Apollonius d'une phrase aussi mal tournée,
et soupçonner l'intervention malheureuse d'un copiste qui aurait déformé un modele comme oiJ yàp
Els To µ<Tatrl!rrov Tiis Tcícrews b ain"às eiJS.:ncrµàs inrijpx<v (cf. 65. 6 et n. crit. ad ioc.J.

4. círrà Uhlig : ACB
5. Els ~pax<ias cruÀÀ<l13às ACB : « ~pax<las cruÀ.Àa~ijs Uhlig.
6. Les parentheses enfermam õrrou y< (2J - <aTà TO rr>.lov sont de moi (cf. n. 34).
7. Tij ó.vacrTpo<j>jj ApcCB : TT]S' avaaTpod>T]s (apres rature de 2 lenres: E<ºJ Aªº·
8. <v add. R.Schneider (cf. P. 75, 10; A. 198.3 ).
PRÉPOSITIONS : LA QUESTION DE L' ANASTROPHE 273

10. Ainsi dans :


ltháken káta koiranéousi [Od. 1.247]
[ils regnent sur Ithaque (litt.: Ithaque sur)],
{ 5} l' accent initial, j' entends sur la [préposition en] anastrophe, consigmfie la
remontée de la préposition, à défaut de quoi elle se construit avec le verbe. Voilà
donc pourquoi la double accentuation des prépositions est parfaitement fondée.
Même raisonnement encore pour:
heúre de Patróklõi péri keímenon hàn phílon huión [li. 19 .4]
[elle trouva son cher fils étendu embrassant Patrocle (litt.: Patrocle
autour de)],
{ 442} kai gàr hóte protiston emoís épi délton étheka
goúnasin [Callimaque, Aetia I, fr. 1,21 Pfeiffer]
[en effet, dês que j'eus placé la tablette sur mes genoux (litt. :...
mes sur tablette j'eus-placé genoux)]29.
Ou encore, entre deux noms:
mákhei éni kudianeírei [/l. 6.124, al.]
[dans le combat qui confere la gloire (litt.: combat dans qui-
confêre-la-gloire)]
{5} potamôi épi dineenti [Jl. 8.490)
[pres du fleuve tourbillonnant (litt.: fleuve pres de tourbillonnant)],
potamoú ápo Selleentos [Il. 2.659, al.]
(d'aupres du fleuve Selléis (litt.: fleuve d'aupres-du Selléis)].
De ces différents tours nous parlerons en bonne place, quand naus traiterons
aussi des tours [prépositionnels] avec et sans anastrophe30. {443} Notre présent
propos est de montrer que les premiers grammairiens3I ont obéi à une nécessité
en inventant la double accentuation des prépositions - les formes elles-mêmes
étant notoirement prédisposées à [se conformer à] la regle que j'ai indiquée,
puisqu'elles se trouvent toutes être oxytones, à la différence des autres parties de
phrase qui ont {5} une grande variété accentuelle: on ne trouve pas dans ces
dernieres la même disposition favorable au changement d'accent que celle dont
jouissent les prépositions.
11. Voilà pourquoi, quand elles sont rallongées, l'aigu est attiré sur la finale,
comme dans ení, protf32. C' est pour cela qu' Aristophane et les siens33 ont refusé
la barytonese des prépositions dans le dialecte éolien : pour { 10} é vi ter qu' elles
ne perdent ce qui fait le propre de la préposition, à savoir l' anastrophe. Si en
effet elles étaient barytones, lorsqu' elles se trouvent arrachées à une
construction verbale ou nominale, elles appelleraient [vainement] le changement
d' accent, pour les raisons que j' ai dites. {444} C' est encore pour la même raison
qu'elles ont une breve à l'initiale et à la finale, car la quantité breve favorise le
changement d' accent34 (aussi bien l' éolien qui déplace les accents finaux le fait-
il le plus souvent sur des syllabes breves); de fait, quand elles présentent un
pléonasme de quantité, les prépositions ne connaissent plus l' anastrophe : e' est
le cas pour (5) kataí, hupaí, etc. Toutes les prépositions [objecte-t-on] ne sont
pas sujettes à l' anastrophe. Mais ce n' est pas non plus n' importe que! pronom
qui est sujet à l' enclise et à l' orthotonese, e' est seulement !e cas de la majorité;
et ce ne sont pas non plus tous les inquisitifs qui sont barytons - et il y a une
foule d'autres cas d'anomaJie35.
27 4 l1EP! I:YNTAEEOI ó

§ U. IlponllɵEllCLtl õfi téiiv toii '}Jyyou µtpéiiv fi Kt:xtà oúv0toív Etotv


10 fi x:cnà napá0Emv. 'Ev µev oiiv taiç tu0dmÇ téiiv ntrotix:íiiv x:al iitt
taiç ouvunapxoúomç KÂ.TltlKaiç oux: fon riiv napá0rntv téiiv npo0fotrov
Êittvoiioat. Ilpóônl..ov yàp Õtt to aúvou:oç, éníxoupoç, aíMiouÃ.oç,
445 i>dpóouÃ.oç,11Ópouax;,µÉ'tot1Coç,exóT1Â.oç, àl.QDpoµoç, 1tEpi-
Olt'IDÇ, ~ oúv0EOtV tfiv téiiv µtpéiiv2 UVEÓÉÇavto, OU µÓVOV
Õtà tov àvaópaµóvta tóvov Katà tiiv oúv0Eotv (ÊnEI x:ai ttvá yE ouvt-·
(j)ÚÂ.<XÇE riJv auriJv táotv3 Kt:xl OU <tji> µovft tOÚ tÓVOU UltOÂ.Úttt:xt lÍÍÇ
ou..eroEWÇ' CÍlç E)'.El to lt E p l lC À. ,, 't ó ç ' ciwópoµi\, a,, Vo Xii ' ianxµovÍ\,
ãMa ltÂ.Etota), àJ..Ãà Kt:xt Êic toii ouvuitápxtiv Katà ltávta OXT1µat1oµov
riJv 1tpó0totv, ÍÍ1tEp ou napE1tÓµtvóv Éott taiç ÊK napa0ÉoEroç, CÍlç EXEt
to 1Catà K't1J<ncpÔ>vroç, i>nip 'Aptatápxou, ou ouµ(j)tpóµtva Katà
ltâoav lttÔXHV Ótà lÍÍÇ autíiç OUvt<ÍÇtroç· tá "(E µfiv ltpOEKKE͵EVt:x Kt:xtà
1o tTiv e:i:&iav Kam 1tâoav môxnv OÚVOO'nv. -
§ 13. 'AUà µfiv iin icàic
tíiç toii iíp0pou4 itapa0Éotroç. Ilprottuoúon yàp tj\ 1tpo0Éott Katà 1tapá-
0totv ltapaxropti tíiç 1tpo0Éotroç, µEnov Ê<P' o
ouvfiptntm · ou µ iiv fiv5
446 oúv0EatÇ Tf, Et"(E µÉpOÇ ovÓµatOÇ "(EVOµÉVll El;Et ltpOKE͵EVOV tO Kt:xÀoÚ-
µEVOV 1tpotaK:t\KOV iíp0pov tÔlv ovoµátrov. Toii µE:v 1tpotépou lt E p 1.
'Apiatápxou -upl. toii 'Ap10tápxou,1Catà K't1JatcpÔ>vtoç m'là
toii K't'l<nq>Ô>V'toç , nep\ atElpávo-u - nepl. tov atecpávou, toii ôf.
ÕtutÉpou o 11:ep11CÂ.utóç ,o aúvoouÂ.oç, oµÉtOllCOÇ. "EvtK:a toii
tOlOÚtou Kt:xl tà \llt' aµ(j)t~OÂ.Íav 1tÍ7ttovta EKÂ.ÚEtt:xl toii Ó:µ(j)t~ÓÀoU
1tpook~óvta tà iíp0pa· ôtaiott yàp to napà tov vóµou, iiapà tov
cp F. p o v to ç tíiiv totoútrov tov iiapacpÉpovtoç , tov ltapavóµou,
i.mf.p &.! mi ó:Uaxllh Tiµ iv TJKPÍflanaL -
§ 14. "Ev0ev iiv µ épo; Â.Óyou
10 1t o l Ti o E l to irponponW.v&íµEVOÇ7 (X 2 2 1 ' p 5 2 5 ), inmeimiiinf.ç
(B 312} µÉpoç u ~ &v cln Ti miá t\v 'téfi
Â.Érov Ka'là miipov WriOOx; (P 542)
ÍÍ1ttp '}Jyyou, El"fE tà µÉpll toii Ã.óyou ÊK 1tapa0Éoeroç votitm, oux: EK
ouv0Éotroç ÕnotavÓµEva, x:a0ótt Kt:xl EV aÂ.ÀolÇ OEOEÍÇttm to totoiitov.
15 'A)J,: oU& tÕ
yfJID.oot oc lfÔou ltEf)t x000v (T 362)
1tapáKEttm tj\ tu0tiq: Katà '}Jyyov tov tíiç itpo0Éoeroç, Êittppi]µatoç õf:
447 toii dp1Ç· fi x:a0' imtp~atóv Éon 1tpoç tiiv toii Pfiµatoç oúvoôov, Yva8
ií ~ ltEplOOÔlç ÊÂ.aµ1tpúv011. Tiiv yàp oúv0ttoV oxéo1v Ó:itEÍp"(El

L 11poTlBtµ<val CB : 11pon!kµeva A.
2. µepóiv Ellebode, Lehrs: y<vóiv AC, yEVlKÔlv B.
3. Tácnv -d110À1Í<TaL Bekker: TaOlV KQL ou (rature de 2 lenres) µovri TOU (Tou Aac;, Tij AlX'J
Tovou anoÀUfTQL A, Táou1 Kal oU µ.ÓV'fl Tfj TOÜ Tóvou Tdon dnoÀÚETaL C, oúVTa~tv· o\J
µ6vov Tfl TOÜ Tóvou Táan d11ol..1Í<TaL Tà B.
4. ápElpou B!: àpL8µoii AC'.
5. fiv Ellebode, Bekker: om. A. -li CB.
6. ~ Ellebode. Bekker : 1\ A. li C'B !.
7. rrpo11poKuÀJ.v8óµ<vos mss d'Homêre: 1TpoKVÀl.vBoµ<vos A. rrporru>.i.vBoiiµ<vos C'B'.
8. '(va ~ 11<pl<yil..ao< Uhlig: '(v ' ~ 11eplqil..aa< B Bekker, lVQ '1 11eplf'YEÀaaa AP<. '1
11EPlf'YEMC10f Aac. li tva 11Epl<'Yll..aae e.
PRÉPOSffiONS : JUXT APOSITION ET COMPOSITION 274
3.1.1. Casuel au nominatif ou vocatif: composition seulement ( §§ 12-17).
12. Préposées, donc, aux parties de phrase, [!es prépositions se
construisent] soit en composition, { 10} soit en juxtaposition. Avec les cas
directs des casuels, et aussi avec les vocatifs qui leur sont associés36, la
juxtaposition est inconcevable. II est évident en effet que dans sún-oikos, epí-
kouros, sún-doulos, {445) hupér-doulos, pár-oikos, mét-oikos, ék-delos, aná-
dromos, perí-optos, peri-phóretos, on a affaire à une composition des mots3 7 :
non seulement à cause du recul de J'accent liée à la composition (aussi bien
certains [composés] conservent-ils le même accent [que le simple] et ce
maintien de J' accent ne les empêche pas {5} d' être des composés, par exemple
peri-klutós, ana-drome, sun-okhe, kata-mone, et une foule d'autres38), mais
aussi parce que la préposition y coexiste avec toutes les formes [de la flexion],
ce qui n'est pas le cas avec les prépositions juxtaposées, par exemple dans katà
Ktesiphontos [contre Ctésiphon (gén.)], huper Aristárkhou [pour Aristarque
(gén.)], groupements qui n'admettent pas n'irnporte quel cas s'il y a maintien de
la construction39. Au contraire, dans les exemples avec cas direct cités plus haut,
{ 10) l'association derneure à n'importe que! cas.
13. [Autre critere] encore: celui que fournit J'emploi de l'article. Juxtaposée, la
préposition reste en tête et l'article lui cede la position initiale pour rejoindre [le
casuel] auquel il est articulé; rien de tel au contraire {446} en cas de
composition, car, devenue une partie du nom, la préposition y sera précédée de
J' article qu' on appelle justement 'prépositif par rapport aux norns. Exemples de
juxtaposition: perí Aristárkhou I perí toíi Aristárkhou [à propos d' Aristarque/à
propos de I' A.], katà KtesiphOntos I katà toíi Ktesiphontos [contre
Ctésiphon/contre le C.J, peri stephánou I peri tou stephánou [au sujet d' (une)
couronne/au sujet de la couronne]; exemples de composition: {5} ho peri-
klutós [le super-fameux], ho sún-doulos [le co-esclave], ho mét-oikos [le co-
habitant]. En cas d'ambiguité, on a là un moyen, en ajoutant l'article, de lever
l'arnbiguilé; ainsi on distinguera entre parà toíi nómou [de la part de la loi],
parà toíi phérontos [de la part du portant], etc., et tou para-phérontos [du dé-
portant], toíi para-nómou [de l'il-légal]. Nous avons examiné ailleurs ces
questions en détail40.
14. De là4I suit qu' on aura une seule partie de phrase { 10} dans: pro-pro-
kulindómenos [II. 22.221 ; Od. 17.525], hupo-pepteotes [li. 2.312). Et dans:
léõn katà taúron eded6s [Jl. 17.542],
katá sera une partie de mot plutôt que de phrase, pour autant que l'interprétation
cornrne partie de phrase suppose la juxtaposition, et non la dissociation d'un
cornposé - comrne on le montrera ailleurs 42. { 15} Et dans:
gélasse de pâsa peri khthOn [/l. 19.362]
perí n'est pas juxtaposé au cas direct (khth6n) avec statut de préposition, mais
avec le statut de I' adverbe {447} périx; ou bien il y a hyperbate et perí va avec
le verbe pour former peri-egélase, "resplendit excessivement". En effet, deux
choses empêchent qu'on ait une relation de composition: l'accentuation -
275
1mi ii táatç, on µTIÔE 1 àvE~i~aaE tov tóvov ciiç to ain:óx9Cllv Kai
~. ICQl ii to\J OT1µa1voµÉvou EWO\<X' µÉVEI yàp Ett to 8T1À.UICOV
Õvoµa, 't'fiç auv6ÉaEooç µEm~at\ICOV EXOÚOTIÇ tov J..óyov· ou yàp ôit YE
ev tcp cMúx9o>v IC<Xl ÉvoaíxOoov ii yíi VOEltat, o ô' EIC yíiç yi::vóµi::voç fi
'ti'j:; YÍ!; ÉmKpa'tÍIN.
§ 15. Kai ii µÊv to1aÚ1T1 1tapá0i::a1ç à1tJ..f]ç EXttm 1TIPTtOElllÇ, tó2 YE
µiiv iÇEpyaanJCov to\J J..óyou cpua11CootÉpav ÉvÔEÍ1CVUm1 1Í\PT1a1v. Ai i::U9i::\m
10 Kai ai KÀT1nKai tv 1tpóooo1tov ÔT1À.o\Ja1 µuà t&v auvóvtoov /lT1µátC1Jv,
TpÚq>Cllv ávay1vÓ>a1CE1 - TpÚq>oov civayÍVCll<JKE, Tpúq>oov itapa-
448 ~ - T,,.v itapaÂáµf:Mx\IE, t&v ã.J..J..oov 1ttcOOElllV Év ôuai
1tpoaómo1ç voouµÉvoov, TpÚq>mVI Â.ÉyE'L, TpÚq>Cllva q>tÂ.Ei, TpÍlqKo\cc;
cixoÍJEl, oµo/..óyooç EU9E1ÔlV eÇoo!lEv 1tpoay1voµÉvmv. Toútmv ôii ÔtÔE1yµÉ-
VlllV, JCatà oúvtaÇ1v tiiv 1tpoai\Kouaav ouJC &v ÔuVT18EÍT1 Év 1tapa8ÉaE1 ii
5 1tpó81::01ç 't'fiç Eu0EÍaç 1totl: dvm, 1tp&tov3 ot1 to ÉK t&v 1tpo8ÉaEmv
auvÔTIÀ.oÚµtvav ÉltlÔÉXEtat if iK to\J Pi\µatoç 1tapucp1ataµÉvll axfo1ç. "Eatw
yáp ti mátmv, Eat(J) ÔÉ ti lCQl p aí VE'L, Kat 1tpó0Eaiç ttç ii fy5. ii aÍ'N,
ii !Catá, ii civá fi éiMT1 nç t&v totoútmv· í't ouJC i1t' i!úJ..o vtÚOEt µÉpoç
/..óyou fi to ôuváµi::vov tiiv iÇ aut&v axfotv c:XvaôÉÇaa0m. Kai ôii iµ1tÀá-
10 'tCOV µE:v o\i YEvÍ\OEtQ\, to OE iµpaívn OUÔE to 01ljL!tÀatlllV, to ôl:
CJ'lllllbívn, ôtaPaívn, 11EpljXxíVEl. "EvEKá yE to\J to1oútou Évoç
Õvtoç 1tpoa<Í11t01l to\J oÀ.ou, À.Éyw to\J IIÂ.átCDV Paívtt, to 1tpoay1vó-
µEVOV eÇw0Ev 1tpo8Et11COV Eltl to pfiµa VEÚOEI, OOO!tEpEi !tpOtalCt\lCOV
449 ai:o1xriov 1tp0 iinomlrnKOÚ 1CE1CJÓµEW~. -
§ 16. ("EcpaµEv yàp Kai JCatà
tàç ápxàç 't'fiç ElCOOaElllÇ, ciiç7 tà OtOIXElQ to\J À.óyou tov autov tpÓ!tov
ÉltÉXEI to\ç atOIXEÍOIÇ 't'fiç ÀÉÇEooç· lCQt roç Eatl 1tpota1Ctt1Cà8 atO\)Ct\a OtolJCEÍlllV
Kai oux éí1tavta à1távtoov, oütooç Kai À.ÉÇEtÇ 1tpota1Ct11Cat o?iam oux
i:mó:vrmv9 !tpOtttáÇovtQI, t&v YE µiiv ôuvaµÉvoov tiiv iÇ aut&v aúvtaÇ1v
àvaôÉÇaa9m. <l>ipE yáp 1tou auJ..J..a~iiv dva1 to1aÚ1T1V, tiiv tpa, tiiv
JCÂ.a, Kai É1tE\va110 tà a· ou óii 11 1tpoaxoopE\ 1tpo w\J p Ti 1tpo to\J /..· oú
yàp ôii tOÚt(J)V !tpOtUICtllCOV to a. to\J YE µT,v 1C Kai t. lCQt oÜtmç to
OICÂ.a Kai atpa auvtEtáÇeta1. <l>ÉpE óii Kat dvai t1I 2 Tipiiç, Kat toútcp
10 1tpoatí9Etat to V, À.Éym JCatà to tÉÀ.oç. ou ôii ltpOOKEÍOEtat µEtà to a.
KaÍto1 teÀ1Kov ôv 1t0Uf]ç ÀÉÇEooçI J, Ka00 to a w\i v ou 1tpoT1yótm, ava-
450 1taÀ.1v µÉvto1, wç yE 1tap' 'ApyEÍ01ç 1táµ1toÀ.J..óç Eattv ii tota~ aúvtaÇ1ç.)

1. µ11st Sylburgmf, Bekker : µ1\T< AC, oÚK 8.


2. TÓ ye - Tl\p1111tv (9) ACB : Uhlig conjecture un original TÓ y< µl)v tecpyoaTLKàv Tii>
Tl1P1Í!1EW5' '""LKOÍT<pov tvS.l<WToL >.óyov déforrné par un copiste (cf. 65,6).
3. trpóiTov ACB : R.Schneider propose de supprimer ce mot.
4.1\ - "XfaL5' Uhhg '. Ti)v ÉK TOU /njµoT05' trapvcj>L!1TOµÉ:V11V axfotv ACB (cf. 65.6).
5.1\ lv B : om. AC.
6. K<Laóµcvov Apc: Kflµcvov Aacce.
7. W, B : om. AC.
8. TTpoTQICTLKà B : Tà rrpoTaKTLKà AC.
9. aTTáVTwv ACB (cf. P. 32.13 Tà awTt0lµcva TWV xtecwv): aTTaawv serait plus correct..
10. ÉTT<lvat Lallot, interprétant <TT<LVf A. ÉTT<l CB Bekker, fTTLÉVoL Uhlig.
l l. Si'j Uhlig : ÓEL A, om. CB Bekker.
12. Tl AflC (cf. Tl m.áTWV 448.7) '. om. Aacce Bekker.
"ª""'
13. TTOÀÀii<' Xi~<"'<' Uhlig (cf. 328.2): Àf~<WS' A. no>J.Wv ÀÉ~<wv CB Bekker
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSffiON 275
puisque peri khthón ne fait même pas reculer I' accent comme autó-khthõn et
enosí-khthõn - et !e contenu signifié - en effet, ici !e nom féminin [khthon
'terre'] demeure, (5} tandis que la composition implique une phrase transitive:
autó-khthõn [autochtone] et enosí-khthõn [ébranleur-de-la-terre] ne désignent
pas la terre, mais celui 'qui est né de la terre' et celui 'qui domine la terre'43.
15. Si Ia simple observation suffit pour traiter ce genre d'exemples, un
raisonnement approfondi fait apparaitre qu' elle rencontre là une donnée
naturelle [de Ia langue)44. Les cas directs ( 10) et les vocatifs désignent la même
personne que les verbes auxquels ils se joignent: Trúphõn anaginoskei /
Trúphõn, anagínõske [Tryphon lit/Tryphon, !is!], Trúphõn { 448) para-
lambánei / Trúphõn, paralámbane [Tr. reçoit/Tr., reçois !]. Au contraire, les
autres cas impliquent qu'il y a deux personnes: Trúphõni légei !Trúphõna
phileí / Trúphõnos akoúei [(X) parle à-Tr. (dat.)/(X) aime Tr. (acc.)/(X) écoute
Tr. (gén.)], des cas directs étant bien entendu tirés du contexte 45. Cela étant46, il
est impossible qu'une construction convenable rattache jamais à un cas direct
une ( 5} préposition juxtaposée - premierement parce que 47 l' apport sémantique
des prépositions, c'est le verbe qui l'accueille en raison du signifié conjoint de
relation qu'il comporte. Soit par exemple Plátõn [Platon (nomin.)], puis baínei
[marche (ind. 3• sg.)], et une préposition én, sún, katá, aná ou une autre: la
pente naturelle de la préposition la portera vers la seule partie de phrase, à
l'exclusion de toute autre, qui peut accueillir la relation qu'expriment les
prépositions4s. { 10) On n'aura donc pas *em-plátõn [em-platon], mais bien em-
baínei [marche-dans, entre]; pas davantage *sum-plátõn [co-platon), mais bien
sumbaínei / diabaínei / peribaínei [marche-avec/à travers/autour). C'est bien
parce qu'on a, en tout et pour tout, dans Plátõn baínei [Platon marche], une
seule personne que l'ajout prépositionnel penchera vers le verbe49, pour trouver
devant !ui une place analogue à celle d'un élément prépositif {449} devant un
postpositif5o.
16. (Nous avons dit en effet au début de cet ouvrage que les éléments de la
phrase se comportent de la même façon que les éléments du mot: de même qu'il
y a des éléments qui se préposent à d' autres, mais pas n' importe lesquels à
n' importe lesquels, de même les mots qui ont un caractere prépositif ne se
préposent pas {5} à n' importe quels mots, mais bien à ceux qui admettent de se
construire avec eux. Mettons que nous ayons une syllabe comme tra, ou kla, et
un s à y ajouter: cet s ne va pas venir se placer devant r ou 1, car ce n' est pas
par rapport à ces éléments-là que s est prépositif, mais bien par rapport à k et t -
aussi verra-t-on se construire51 skla et stra. Prenons encare, par exemple, Tírus,
{ 10) et ajoutons-y un n, j'entends à la fin du mot: il ne viendra pas s'ajouter
apres !e s, bien que nombre de mots aient un n final, parce que ce n'est pas s qui
précede n, ( 450} mais l'inverse - ordre dont on a maint exemple en argien52.)
276 l1EPI rYNl'A.:Eru: /l

- § 17. Oú ôf\ oZiv, 1tpoay1voµÉVT1Ç 1tpo0ÉoEWÇ Év té/> aut<fJ 1tpocr<Ólt<fJ,


'Akyw É1t\ toíi IIÃ.á'twv lhaÂ.É'YE't<Xl, µE0Í)oE1 Í'\ pl]µani<l\' oúvtciÇ1ç · to
1tpO'ta1Ctl1COV aú-ri\ç OtolXElOV 1Ca'tà oúv0E01V, ÀÉyw 'tO npoaÔi.aÂ.ÉyEta\.
Ei yoíiv Ka\ f\ óvoµan!CÍ'\ 8fo1ç oxfo1v ôúval'm tmôÉÇ,aa0m 'tf\v iK -ri\ç
1tpo8roro>ç, to 'tl]V11Caíim2 fonv imvoiiom ouvEvouµÉ\ITlV té/> óvóµan 'tf\v
1tpó0EOIV" o yàp ll:EpÍEpyoç oú !tÓppw0Év Eo'rlV toíi ll:Ep\EpyáÇEa0a1,
oúõ[ ó µÉ'tou:oç toíi µE'to1icEiv, ooo[ ó 11:EpÍ011:'toç toíi 11:Ep1Óll:'tEa0ai,
ooo[ ó i1tíicoupoç toíi i\11:1icoupEiv. (Oú yàp àvriKEl't<Xl, icâv ouµf30À1K<iiç
10 KÉT]tm· f\ yàp -rijç ouv0ÉoEWÇ 1tpcÍm) oúvoôóç Eo'tl Katà 'tf\v Ém0et1i<l\v
1tpocpopáv, ouµf30À11CIÍ>tEpÓv 1twç µEtatE8e1µÉ\ITl. 'AIJ,,à µf\v Kal to àvri-
9roç, àv'tÍna'tpoç Ka\ tà toúto1ç E'tl 0µ01a ôuváµe.1 •f\v ÉK yEv11Ciiç
451 1tapá6eo1v óµoÀOyei· àv'tt yàp 9wíl ft na'tpoç 1tapaÀaµf3ávetm· oacpE:ç
o\iv O'tl Ka\ 'tà ouvte0Évta ouvÉxe.1 1táÀ1v 'to iôíwµa.) Tfuv ÔÍ'\ o\iv
pl]µátrov Katà tov 1tp0Elpl]µÉvov À.Óyov auvt10eµÉvrov µetà 'tÔ>v 1tpo0Éoerov,
oú µf\v 1tapat18eµÉvrov, OOç ôeôeíÇ,etm, áváy!Cl] 1tâoa Ka\ tàç óvoµao't11Càç3
mWoElÇ, EVV01av p11µati1CÍ'\V óµoÀoyoúoaç, to amo toiç /lÍlµao1v àva-
õtxro0at.
§ 18. Ai yoíiv 1tÀáy1m 1t'tÓXJE1ç àltootâom -rijç auvóôou tfuv p11µátrov,
toU'tEo'tlV 'tÓ aÚtÓ 1tpÓoro1tOV OÚ ÔT]ÀoUO<Xl, ica\ 'tOU oxÍ)µatOÇ à1tT1ÀÀO-
tpllÍX)llOaV· to yàp ivavtíov àvaôÉxovtm 1tapá6ea1v àvt\ ouv0ÉaEroç.
10 Ka\ xpóç to f\vroµÉvov µt:v 1tpóoro1tov, OOç 1tpoEÍ1toµEv, Ka\ tà -ri\ç ouv-
0ÉoEroç àµoíroç auvÍ)vrotat, 1tpàç ôi: to àcp1atáµevov tfiç 1tÀayÍaç ouva1tÉo'tl]
Kal •à tiiç ouv0Éoewç4, µep1KrotÉpaç Ào11tov xapa0ÉoEroÇ y1voµÉ\ITIÇ
i'lrrtp5 Ôll]1COÚ011Ç 1Ca0' eva ox11µanoµÓv, ntp\ 'AnoÂ.Â.rovíou, É:v
452 •All:OÂ.À<l>Vicp lCIXl tà 'tOÚlolÇ iíµOl.(X. -
§ 19. EiKóç tiva cpÍ)oe1v6 Ka\ Év
1tÀayímç oúv0eo1v Émvoeiv, PóÂ.ou nepipóÃ.ou, ôpóµou icataôpóµou
lC<Xl EV tOlÇ OµOÍOlÇ · OV Â.Í)OE't<Xl 00ç OÚlC Eo'tl V o:mÓ0EV 0Úv0E01Ç, EÚ6EÍaÇ
ôE: ouvte0eía,,ç lCÀ.Íoiç µ=111µÉVr\, üx; mi Év wiç ÉÇ,ii; ÔEÔEÍgtm.
s § 20. EiKàç ôE: KàKEivo Ú!tovoÍ)oe1v, OOç oú Katà tàç 1tÀayÍaç aí 1tpo8Éoe1ç
1tapa'tí0Evtm, Év ô[ Ú!tEpf31f3aoµéf> 1tpoç 'tà pfiµa'ta àvate1vÓµEvm, 1Ca1à

l. µ<e.\an Ti pT]µClTLKl\ Uhlig interprétant Apc µ<01)an TJPTJµClTLICTJ : µ<01)s Ti pTJµClTL"'l A ac, µ<6' fis
Ti />TJµClTLKl\ CB. µ<6<[TJ Ti pTJµClTLKl\ Sylburg (mg). Bekker.
2. TT]VLKClVTCl AªC(O)CB : TT]VLKCl Apc.
3. 6voµClaTLicàs Apc'CB 1Bekker, Uhhg: 6voµClnicàs Aac.
4. aw6Ea<ws Lehrs: nl.a-ylas AC Bekker (aWClTTfaTTJ - crw6fo<ws om. B).
5. TJTT<p A: fian<p C Bekker, fis n<pl B, fi Uhhg.
6. #)anv Btkker : 4>TJat A, cj>ii<JClt CB.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 276

17. Lors donc qu'une préposition vient s'ajouter à [une construction à) une seule
personne, j 'entends par exemple Plátõn dialégetai [Platon discute], la
construction verbale ne saurait renoncer à l'élément prépositif de composition
qui lui revient, j'entends pros-dialégetai [discute-avec]. {5} Si toutefois le
terme nominal peut accueillir la relation qu'exprime la préposition, dans ce cas
on peut observer que la préposition forme une unité53 avec le nom: ainsi pour
perí-ergos [qui se mêle de trop de choses] qui n'est pas loin de5 4 peri-
ergázesthai [en faire trop], pour mét-oikos [co-habitant, résident étranger]
proche de met-oikeín [être résident étranger1 pour perí-optos [visible à l'entour]
proche de peri-óptesthai [être vu à l'entour], pour epí-kouros [allié] de epi-
kourefn [servir comme allié]. (L'attestation du composé comme [appellation]
conventionnelless ne constitue pas une objection: { 10} en effet, la constitution
du composé a son origine dans Ia forme adjective, qui a ensuite fait l'objet d' une
transposition conventionnelle. Quant à antí-theos [égal d'un dieu], antí-patros
[égal d'un pere] et [composés] similaires, ils attestent par Ieur valeur une
juxtaposition avec un génitif: {451) on dit en effet anti theou, anti patrós [en
place d'un dieu/d'un pere (gén.)], et il est clair que les composés conservent le
sens particulier [du juxtaposé]56.) Or donc, puisque les verbes, comme on vient
de I'exposer, se joignent avec les prépositions pour former une composition, et
non une juxtaposition, comme on le montreras1, il est tout à fait nécessaire que
les nominatifsss, {5} quand ils auestent une signification verbal e, aient le même
comportement que les verbes.
3.1.2.1. Casuel aux cas obliques: raison de la juxtaposition ( §18).
18. En revanche, les cas obliques, en se tenant à l'écart de Ia liaison
étroite des [sujets avec les] verbess9, c'est-à-dire en ne désignant pas la même
personne [que le verbe], se rendent impropres à Ia figure [composée]: au
contraire, i1 admettent Ia juxtaposition au lieu de la composition. { 1O} Ainsi, en
rapport avec l'unification de Ia personne, comme nous l'avons dit60, on a de
même unification dans la composition, tandis que, en rapport avec la
distanciation de I' oblique, on voit aussi se dérober la composition ; du coup, !e
champ [flexionnel] de la juxtaposition est un champ plus restreint que le champ
étendu de la forme soudée: peri Apollõníou [gén.], en (452) Apollõníõi [dat.],
etc.61
3.1.2.2.1. Apparence trompeuse de composition avec les obliques(§ 19).
19. II se trouvera vraisemblablement des gens pour dire que la
composition s'observe aussi avec des obliques: bólou [gén.] / peri-bólou,
drómou [gén.] / kata-drómou, etc. Mais ce serait méconnaitre que la
composition n' a pas son origine dans ces formes: on a affaire à la
transformation flexionnelle d'un cas direct composé, comme on le montrera par
la suite62.
3.1.2.2.2. Prétendu rattachement de la préposition au verbe ( §§ 20-21 ).
20. (5) Vraisemblablement encore on pourra penser qu'il n'est pas exact
que les prépositions soient juxtaposées aux cas obliques, mais qu'en fait elles
sont déplacées et se rattachent aux verbes63:
'A7IOÂ.Âo>vÍ01l ü..áÃ.11aa x:a'tEÂÚÀ.1laa 'Aoollmviou, aUv 'A1t0Â.-
Ào>YÚp i\1111v croviiµ11vl 'AnoÀ.Ào>vicp, KEpl. 'tOV x:aµlC'tfipa i!ôpa-
µov KEpWipaµov 'tOV x:aµlC'tfipa, iipàç Tpúqlwva d1t0v
453 iipoaEÜwv Tpúqlwva, àllÕ 'Ai..eÇavÔpEÍaç i!ôpaµov àiiÉÔpa-
µov 'Ai..eÇavôpEÍaç. Kiiv ô1acpÉpn Ka'tà 'tO ÔTIÂ.o'Ílµevov 'tà TI]ç ouv-
'lál;Emç, Ka0' Ú7tEpl31l3aoµoUç yÍvE'taÍ itwç Ti ô1mpopá, à vw ãv6pm1t0ç
v'1v ô ãv6pm110ç2, 'tÓU b Il'toÂ.eµaioç b 'tÓ'tE Ili:oÂ.eµaioç,
iµàç ô ÔoUÂ.oç - à Eµàç ÔOÜÀ.oç. -
§ 2 1 . "Eon fü: Kat itpoç 'to
'tOIOfuov cpávm, CÍlç i:à 'tOtafua µE:v < i:v>J i:ifl U7tEpl31l3aoµifl i:i]v aui:i]v
EXEI 1Cai:aÂ.Â.T1À.Ó'tl'l'ta, iciiv itooi]v i:xn Õlacpopàv wü OTlµmvoµÉvou· i:à
ôf: 'tÔlv itpo0ÉaErov icai f.v U7tEpl31l3aoµifl Õlácpopov it'téiio1v loXEI, icai
OXEÔov 'tà itÂ.EÍova oux iiitEpl)1l3áÇE-ra1, iipàç 'A7toÂ.ÂÓJvlov i!pxoµm,
10 itpoaipxoµm ôE: 'AMÀ.Ào>vúp, iipàç Tpúqlwva Â.aÂ.Ôl Ka \ iipoo-
Â.aÂ.Ôl Tp'Ílcpmvt, ica\ fon µÉv itou x:a'tacpÉpm olvov, ou µi]v x:a't' olvov
cpépm, icai 7tEPl 'tOU cpÍÂ.ou Â.Éyro, ou µi]v 7tEptÂ.Éym 'tOU cpÍÂ.ou-
7tÂ.EÍO'tT1V Ea'tlV Eiç 1:0 'tOlOU'tOV 7tapá0EOIV 7tOl1ÍOao0m. ~I' oii 7tpOÔT1M-
i:ai:a ÔEÍlCVU'tal CÍlç oi'.ôamv ai itpo0ÉoEIÇ o'Ílvi:aÇ1v i:i]v itpàç i:àç 7tÀ.ayÍouç4,
15 ou ôuváµEvm f.it' ÍÍ.ÂÂo 't1 OUVEVEX9íivm, Ei µi] itpÓ'tEpov ouµ7tEp1Afíl)o1Ev5
i:i]v 7tÂayÍav miOOiv Wp J,.. i:fi:; Ôlcupopâç iccrtà i:iJ ÉÇí); ipoüµEV.
454 § 22. "E't1 tji itpoicE1µévn6 ouvi:áÇE1 oi'ÍjoEi:aí nç i:à i:oiafua àvi:1 KEia0m,
:1tap' ÓÂ.Íyov Tp'Ílcpmv iiíl..ta9EV, µti:' ól..iyov 4Í!Ov :1tapÉa'tat,
:1tapà ri j\µapi:EV 9úov; 'to yàp i:i ica\ i:o ól..íyov ica\ Ei:1 tà titpo-
KE͵f\1117 ôóÇEt i:v EU0Eíc;t ouvi:áÇEl 7tapá0EOIV 'tÔlV 7tpo0ÉoEroV àvaôEôÉx0m,
S ic&J! fo icatà itÀ.ayÍav 7t'tÔlo1v tà TI]ç ouvi:áÇEroç yÉVT1ta1, iiap' ÓÂ.Íyov

1. i\µ'lv C1lllfl\µ'lv CB Uhlig (qui est 1enté de !ire i\µ'lv awfíµ'lv) : 'lµ'lv C1l/VTJµ'lv A.
2. viiv b dv0pwrros CB : om. A.
3. !v add. Uhlig.
4. rr>.aylovs Aªc: rr>.aylas AJlCCB.
5. avµTT<pLÀIÍj3oL<v ACB Uhlig (dans le texte): avµrrapaM~oL<v conj. Sylburg (approuvé par Uhlig.
dans l'apparatJ.
6. TTpOK<LµÉVIJ Ellebode, Lehrs : TTapaK<LµÉVIJ ACB Bekker.
7. rrpoc<lµ•va ACB: rrpoaK<lµ•va conJ. O. Schneider. rrpoaóµOLa conj. Uhlig (dans l'apparat). alii
alia.
8. Káv ACB : làv ou ÕÀÀ.woTc 1cli11 conj. Uhlig (dans l 'apparar).
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 277

prép.+ N (obl.) + verbe < prép.-verbe + N (même obl.)


katà Apollõníou [gén.] elálesa < kat-elálesa Apolloníou
[contre Apollonios j'ai parlé] [j'ai invectivé Apollonios];
sün Apollõníõi [dat.] émen64 < sun-emeri Apollõníõi
[avec Apollonios j'étais] [j' étais-avec Apotlonios] ;
peri rón kamptera [acc.] édramon < peri-édramon tón kamptéra
[autour-de la borne i'ai couru °li· ai contourné la borne];
prós Trúphõna [acc.] eipon < { 453) pros-eipon Trúphõna
[à Tryphon i'ai parlé] [i' ai intelllellé Trvnhon];
apo Alexandreías [gén.] édramon < ap-édramon Alexandreías
[d' Alexandrie j'ai-couru [je-me-suis-enfui d' Alexandrie].
[Tableau l]
Et si !' on observe une différence de sens entre les deux constructions, c' est le
déplacement qui en est responsable, cf. ho nún ánthrõpos vs nún ho ánthrõpos
[l'homme d'aujourd'hui vs aujourd'hui, l'homme], tóte ho Ptolemaíos vs ho tóte
Ptolemaíos [en ce temps-là Ptolémée vs le Pt. de ce temps-là]. {5} emos ho
doúlos vs ho emos doúlos [l'esclave (est) mien vs mon esclave)65.
21. Voici ce qu'on peut répondre à cela. Dans des cas comme ceux-là66, le
déplacement préserve la même congruence, même si le signifié varie
sensiblement. Mais avec les prépositions (a) le déplacement entraíne aussi
[parfois] une variation de cas67, et (b) I' on peut pratiquement dire que, le plus
souvent, le déplacement n'est pas possible. Exemples de (a):
ré . + N (obl.) + verbe ré .-verbe + N (obl.)
prós Apollônion [acc.] {10) pros-érkhomai Apollõníõi [dat.]
[vers A otlonios ·'aborde A llonios]
prós Trúphõna [acc.] pros-lalô Trúphõni [dat.]
[à T hon ·e-m'adresse-à T hon].
[Tableau Ila]
Exemples de (b):
On a bien: mais on n 'a oas:
prép.-verbe + N (obl.) X prép.+ N (mêmeobl.)+ verbe
kata-phérõ oínon [acc.] X •kat' oínon phérõ
fie-descends 1 du vin] [inintelllrétable]
prép. + N (obl.) + verbe X prép.-verbe + N (obl.)
peri tau phílou [gén.]
[de 1 mon amJ
I légõ
je parle]
X •peri-légõ tou phílou
[inintelllrétable]
[T ab leau Ilb]
On peut multiplier de tels exemples. II en ressort de la maniere la plus claire que
les prépositions connaissent la construction avec les cas obliques, {15} car elles
ne peuvent se rattacher à rien d'autre si elles n'ont pas auparavant investi le cas
oblique68. Nous exposerons dans la suite les diverses possibilités.
3.1.2.4. L'analyse correcte de parà tí et semblables (§§ 22-25).
22. {454} Certains croiront encore trouver des contre-exemples à la these
qu'on vient d'exposer dans par' olígún Trúphõn olísthen [pour un peu Tryphon
glissait], met' olígon Díõn paréstai [sous peu Dion sera là], parà tí hemarten
Théõn? [en quoi Dion a-t-il commis une faute ?)69. En effet, des mots comme tí
[quoi? (forme indifférenciée nomin. ou acc.)], olígon [peu (id.)], tetc.,
donneront l'impression qu'une construction du cas direc110 avec préposition
juxtaposée a été admise, {5} [et cela] même quand la construction comporte en
plus un cas oblique7 1 : par' olígon Trúphõni sunébê timêthenai [pour un peu il
278 I1EPl :rYNTA:mI ó

Tp'Úqlo>V\ auvÉ!hl nµ119íiva1, ICU'tà 't'Í e&ova újipíÇEl.Ç;


§ 23. "A1ttp fottv àitoA.úoaa6m oÜtwç, Wç f.v U1ta1CouoµÉvmç ait1att1caiç
tà toÜ A.óyou KatÉeJtTJ. Tà yàp napà 't'Í Tp'Ócp0>v iíµapnv; Év aiticp
t:Çw0ev ÚJtaKouoµÉvcp Kat' ainanidiv Jttéixnv, Wç Ei Kai oÜ'twç nç Â.É'yo1,
10 1tapà noíav a1nav iíµapi:ev Tpúepwv; Oütwç EXEI tà µ E t à
455 µucpóv Kai tà µe't' oA.íyov ü.eúoe'ta\ Tp~O>v· ÚJtUKOÚEtUI yàp
µE'tà µ11Cpàv ô1ácmiµa 'tOU XPÓVOU. '0 autoç Â.Óyoç EJtl CxJtcXVtWV
t&v to10Útwv, Cíatt JtáÃ.IV Katà 1tapá9tcnv ainat11cijç JttÓlatwç vot1a6m 1
tàç Jt po9Écmç · tà yàp 1tapà 't'Í Ã.EÍ1te1 o
Ã.Ó'yoç; f.v i'.acp ioti tép
1tapà 't'Íva UÇw A.túre1 o A.óyoç; 1tapà 't'Íva qipácnv; Kai <Ílç oÚK fonv
É1t1voijcrm f.v tú9dq. cruvtá.ÇEt cpá.va1 tà 1tapà 't'Íç2, Katà fü: ainanidJv
tà 1tapà 't'Íva, oÜtwç XP~ votiv Wç Kai to tÍ rn0tcrtcliç ti\ç µE:v tú9tíaç
oú Jtapaõigux1 'rilv JtapÓ0rotv, aittawcii; "(E µÍ]v, ÕtE cpaµf:v ltUpà 'ti.
§ 24. 'AA.A.' ÉKEivo JtÓ.À.tv ávttKEÍCJEtUI. "E<paµEv Év toiç 1tpOKElµÉv01ç
10 tàç t&v iip9pwv cruvtáÇttÇ Év µE:v 1tapa6fot1 t&v 1tpo0ÉeJtwv µEt · aútàç
ti0ta6m, év ôE: cruv9écrt1 1tpo aúi&v tí9ta6m · cpaµE:v ÔÉ "fE to =pà 't'Í;
toU TO\OÚtO'O oú 1tpOCJ"f\VOµÉvou, ti µ~ JtOÀ.U !tpÓttpov fi 1tpó9tcrtç
ilvono.-
§ 25. Opàç o
fottv 1tát..1v ÚJtavtijcrat. Tà 1tp&tov, oúô' oÀ.wç
to 't'Í ôúvatai 1tapaôÉÇacr9m iip9pov· à1tpoaôttiç yàp t&v iip9pwv ai
15 7tEÍXJEu;, Ka9Wç É1ttôtíx!hi. To ôtúTtpov, fi 1tp0KttµÉVTJ crúvtaÇ1ç oúx cOç
É"(KttµÉvou tou JtÚOµatoç tà ti\ç cruvtáÇtwç tou iip0pou i1to1ficraTo, Â.É'yw
456 iv téf> ti:> 1tapà TÍ, àM · fottv OÀ.T\Ç ti\ç cruvtá.Çtwç Kai teú voouµÉvou
t:Çw9tv 1tpáyµat0ç t03 iip0pov, Cíç yt fonv imvoijcrat Kai EJtl ti\ç tfuv
à1taptµcpá.twv cruvtài;wç, ott cpaµE:v 'tà ypáq>tw, tà 1tep11taniv·
OÚ yàp Ôfj tWV Ôla0ÉoEWV tà /ip0pov EotlV f\ tWV XPÓVWV, tOU ÔE
5 Jtapu<ptcrtaµÉ:vou Jtpáyµatoç. Oapov tov À.Óyov 1t1CJtÓJaacr6a1 Kai Õtà
CJUvtcXÇEWÇ Ã.Óyou· Ecrt(I) yáp t\ to\OÚtOV, (i; oJ" µ1J 1tapà 'tOiJ'tO lt0\11-
aÓJµe6a, iÇ ~ç cruvtá.Çtwç napucpícrtataí tt 1tál..1v 1tpâyµa, oti yívttm
to iip0pov, 'tà µ1J 1tapà 'toi>'to 1te111amµe9a5. Oú ô~ oiiv to 1t a p à
tÍ iv cruv9Écltt tà ti\ç 1tpo9fotwç àvtôÉÇaw Ôtà tà 1tpOCJ"fE"fEVT]µÉvov
10 i'Çw&v iip0pov.
§ 26. Tijç autT\Ç e1t1crtá.crtwç €xttm Ka i to ô1ón6. 1C a 9 ó n.
JtÓttpov Év 7tapa9Écltt tà Tijç cruvtá.Çtwç Ka0Éo'tT\KEv f\ auv9Éat1, Kai
JtÓtEpov f.71\ iintwtov tà on, À.Éyw to cruvôtaµ1Kóv 7 , f\ e1t\ JttWttKÓv, o
ô~ 1tnpá.KEttai oÚÔÉttpov ôv tép Otiç8, iiv µÉpoç Ã.Óyou Ka9tatcóç, 0µ010v
457 tép bltoiov, bltóaov f\ e1t\ to Év ôuaiv µÉptcrt t..óyou vooúµtvov, ôf] o
à1t' àpcrEv1Kijç JtÉlttWKE auvtáÇtwç Katà 1tapaÀ.À.T1À.Ó'tT\ta, /..kyw ti\ç Oç nc;,

l. VOEla0m Uhlig: v0<lv A (v final sur une rature d' 1 ou 2 lettres) CB Bekker.
2. Tl; B : n AC.
3. TO edd.: om. AC!B'.
4. TO ACB : suppr. Uhlig.
5. TTOl l]OWµf9a A?CC : TTOLl]OÓµf9a Aª"B.
6. füón Ka06Tt AC'B' (cf. 458.4 J : fü6Tt Kal Ka86n Bekker, Uhlig.
7. Myw TO owb<oµ<Kóv Lallol : ÀÉyw Tiii cruvôrnµt<lii AB ', ).,óy'!' Tiii cruvôrnµtKlii C Uhlig.
8. Tiii õn; Bekker: TOOTLS' Aac, Tovon; A?C., TO õn CB.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSillON ET COMPOSITION 278
arrivait à Tryphon (dat.) d'être honoré], katà tí Théõna hubrízeis? [pour quoi
insultes-tu Théon (acc.) ?].
23. On peut éliminer ces [contre-exemples en montrant que] la phrase s'établit
avec des accusatifs sous-entendus. Ainsi parà tí Trúphõn hémarten? [en quoi
Tryphon a-t-il commis une faute ?] implique qu'on sous-entend de l'extérieurn
[la mention de] la cause à !' accusatif, comme qui dirait: { 10} parà poían aitían
himarten Trúphõn? [en (vertu de) quelle raison (acc.) Tr. a-t-il commis une
faute ?] . II en va de même pour metà {455} mikrón ou met' olígon eleúsetai
Trúphõn [sous peu (nomin.-acc. indifférenciés) Tr. viendra]: on sous-entend
"metà mikràn diástema toú khrónou" [apres un bref intervalle73 de temps].
Même raisonnement pour tous les cas similaires, et on en reviendra ainsi à voir
que les prépositions sont construites en juxtaposition avec des accusatifs: la
phrase parà tí leípei ho lógos? [de quoi la phrase est-elle elliptique ?] équivaut à
{5} parà tína léxin, ou parà tína phrásin leípei ho lógos [de que! mot (acc. )/de
quelle expression (acc.) la phrase est-elle elliptique?]. Comme il n'est pas
concevable qu' on dise, avec un cas direct, *parà tís, mais bien, avec un
accusatif, parà tína? [chez qui?], de même il faut comprendre que tí, s'il ale
statut de cas direct, n'admettra pas une préposition juxtaposée, ce qu'il fera en
revanche s'il a !e statut d'accusatif, dans l'expression parà tí? [en quoi ?].
24. Mais voici une autre objection. Nous avons dit plus haut74 { 10} que la place
des articles est apres la préposition juxtaposée, et avant la préposition
composée ; or on dit bien to parà tí [litt.: !' en quoi], alors que [!' article] ne
pourrait s'ajouter ainsi dans le cas ou la préposition ne formerait pas d' avance
une unité [avec tzl75.
25. À nouvelle objection nouvelle réponse. Premierement, tí [quoi ?] ne peut pas
du tout prendre l'article: comme on l'a montré, les inquisitifs n'admettent pas
l'article76. { 15} Deuxiemement, ce n'est pas la présence de l'inquisitif qui induit
l'emploi de l'article dans la construction considérée, (456) j'entends dans tà
parà tí, mais l'article porte ici sur l'ensemble de la construction et sur l'acte
suppléé mentalement77; c'est comme dans les constructions avec l'infinitif,
comme to gráphein [l'écrire], to peripateín [le marcher], ou l'article ne porte
pas sur les diatheses ou les temps, mais sur (5) l'acte dénoté7B. On peut encore
en donner une preuve en appliquant cette construction à une phrase. Soit [une
phrase] comme: me parà toúto poiesometha [n'agissons pas contre ce
(principe)], construction qui à son tour dénote un certain acte - eh bien, c'est sur
cet acte que porte l'article dans to me parà toúto poiesometha [faisons le non-
contraire à ce (principe)]79. Donc on ne pourra pas dire que dans tà parà tí la
préposition est composée [avec !'oblique til, cela parce qu'il y a {10) un article
ajouté [en tête].
3.1.2.5. l'analyse correcte de dióti, kathóti (§§ 26-31).
26. C'est le même examen qu'appellent dióti [parce que], kathóti [en ce
que, du fait que]: ont-ils une construction de juxtaposés ou de composés ?SO
Autre alternative: contiennent-ils un hóti indéclinable, j'entends !e hóti
conjonctif [parce que/que (oui)], ou bien déclinable - ce serait alors le neutre de
hótis [leque!, qui (masc.)], qui constitue une partie de phrase unique similaire
{ 457} à hopoíon [te! que (qualité)], hopóson [tel que (quantité)]? à moins
encore qu'il ne faille y voir deux parties de phrase, ce qui nous renverrait à la
construction masculine à deux termes paralleles hós tis [leque!, qui(conque)],
27 9 l1EPl l:YNTAEEru: !::.

~ icai 0riÃ.uicov itapáicmm Év õuoi µÉpEm Ã.&you itáÃ.tv i:o ;) 't!Ç, ~ 1 itávtroç
OÚVEOtl icai ouÕÉupov EV õuoiv µÉpEOl Ã.&you to õ n2. OUIC à:yvooílvtóç
5 µou on icai iv ouvÕÉaµ<iJ ti/>3 Õn iativ EylCEtµÉVr\ ttÉpa aTlµaoia, i\v4
vooíJµev õiaPePatrotticéiiç, otE oüi:ro q>aµÉv, &n vixéi> OE, O'tt 1tÂ.EÍová
001l IÍYlr(tVIÍ>cnao, Õtaq>Epo'ÍxnJç5 cruvtál;Eroç Tf\ç oütro voouµÉVr\ç icat' aitto-
Â.oy11ei)v ÉICq>opáv, õn 11:/..eíová aov áva"(lv<Ílaxm crove'tCÓ'tEpÓç aov
~m. 'Yitf:p ~ç Õtaq>opâç tiicptPooaµEv icai iv ti/l 1tEpi cruvÕÉaµrov,
10 éiM.iJ. to víJv 'YE TÍ'\Ç téiiv itpo9Éotrov avvtá/;troç tO tOlOUtOV altat'tOÚ<rr\Ç
aÚto µóvov to icatix tixç itpo9ÉaEtç étltopoúµtvov xapaoi;tiaoµEV.
§ 27. ·nç µf:v ouv icai icatá i:1vaç6 ãM.aç 11:apa8Éot1ç ai 11:po6ÉaE1ç cruv-
õeaµ ucijç <ruvtál;Eroç yívovtm itapeµq>atticaí, Â.ÉÂ.EICtat iJµiv· iÇ i\iv icai
458 it aq>opµi) Ei'.p11i:m itapà l:troi:icoiç wíJ icaÂ.tia9at aui:àç itpo9etticoiiç
avvÕÉaµouç · to yàp i!vtxa nvoç Ã.Vltft; icai lhà 'ti J..V!tft; iv ia<i> iai:P,
icai i:o Ex 'ti\ç ~9vµíaç iv ia<i> iai:iv •éi> i!vtxa 'ti\ç ~µíaç. Ou
õi) ouv aittµq>aivov icai i:à itpoicE͵Eva µópta, Â.Éyro i:o Õtón, xa9ón,
itapaõeÇáµeva i:àç rtpo6foe1ç auvõeaµ11ei)v rnÉxe1v aúvi:aÇw. -
§ 28.npÓ-
õ11Â.ov yàp icaic Tf\ç auvoÚaT\Ç õaaeiaç <Ílç o\Jx (v àrtÂoílv iai:iv i:o ÔIÓt!,
ica9o ou rtapEµrtÍrttEt Ti iv wí:ç cprovtitm õaaeia iv µÉamç i:aiç Â.ÉÇEatv,
EVEICa toú 'tOtOÚtou OE<JT\µEtroµÉvrov <Evirov>8 ioç áÂ.Óyrov Ovtrov ii arto
Aaicromcijç ÕtaÀ.Énou itapEtaõeõuicótrov Eiç i:àç ÜÂ.Â.aç Õ1aÀ.Éicwuç, úrtf:p
10 i\iv Év ti/i itepi lt\ltuµátrov tiicp1PooaµEV. 'A).)..· ou toútó cp11µ 1 aiítapiceç < ... >9
ÕtÓ't\ O\lVEO'távm EIC Õtacpóprov µepéiiv 'tOU Ã.&you, Értti 1o oufü:v ÉICCÍJÂ.UEV
toiç OE01WElWµÉVO\Ç 0µ01a aui:à ica9íotaa9at, ti/l Euoi'., dé.vl 1 icai E'tl
459 t<P12 xap' 'Ammiç imiiçt3. -
§ 29. 'A'Mà icai tà itapertÓµEva <ruvoµoÃ.oytí:-
ltpéiitov aui:ai ai! 4 q>rovai, ~ tE õiá icai O't\ 15. Kai to i:iiv õiá µ11ÕÉrtOtE
iv cruv9Éat1 ainoÂ.oyticfuç rtapaÂ.aµpávea9m, ciJç iv ti/l õiáõpoµoç ii Õia-
i;péxm, iv õf: rtapa9ÉaEt lttlÍ>aEroç ainat11Cijç, õià Tp'Í>q>cova, õià i;iJv
5 fiµépav. Kai ivuú9Ev oµoÂ.oyEitat ioç ouõf: to O'tt aúvÕEaµÓç ianv,
460 áÂ.Â.à ltt(l)tllCOV µÓpt0v Tf\ç aittatticiiç rttlÍ>aEroÇ, El'YE iõtix611 Otl oufü:

1. <li C: ou A !TTdÀLv (3)-Myou (4) om. B).


2. õ TL ACB sur la ligne, mais lj TLS au-dessus de õ TL.
3. Ti!> edd. : To AC!B 1.
4. t\v edd. :11 A. {i CB'.
5. füacP<polÍaTJS CB (A8 c?): füa4>ou(i\C1T)S (sic) Apc.
6. KaTá nvas Uhlig : KaTà Tàs ACB.
7. tv tal\' tim B : om. AC.
8. tvli.iv add. Uhlig.
9. Lacuoe probable. a~apt<ES füóTL ACB Uhlig (daos le texle, avec une virgule entre les deux mots):
aliTapKES TÔ füóTL Kai Ka96n conj. Sylburg (mgJ. aliTapKES is TO füón R.Schneider.
a~apt<ES TEKµi\ptov Toii TO füón Uhlig (dans l'apparat).
10. tn<L -awoµo>.oyri (459.!Jom. CB.
11. •iio'i Eltv Uhlig : EÚOê El•v Bekker. EUOL ELEV A.
12. Ti!> edd. : TO A.
13. TC1Ws Uhlig : TQlúS A.
14. airrai al edd. : aUTm aL Apc (2< aL au-dessus de la ligne), airrm al CB. m TOLaUTm Aªc.
15. TTpWTov - õn Uhlig soupçonne dans ces mots une glose marginale originellement destinée à
illustrer Kal Tà Trapnróµeva owoµo)cye1 (v. ma note 87).
PRÉPOSITIONS : JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 279
dont dérivent, en deux parties de phrase aussi, le féminin he tis [laquelle,
qui(conque)] et forcément le neutre hó ti [leque!, (quoi que ce soit) qui] ?81 (Je
n'ignore pas (5) que la conjonction hóti comporte encore une autre
signification, que nous entendons comme confirmative dans: hóti nikô se [que
oui je te vaincs]s2, hóti pleíoná sou anaginoskõ [que oui je !is plus que toi],
construction différente de la suivante, qui s'interprete comme toumure causale:
hóti pleíoná sou anaginoskõ sunetoterós sou kathésteka [parce que je !is plus
que toi, je suis plus intelligent que toi]. Ces variétés, nous les avons précisées
dans !e [traité] Des conjonctions; {10) ici, comme c'est la construction des
prépositions qui appelle ce genre de précisions, nous nous contenterons de
présenter les difficultés relatives aux prépositions.)
27. Que, dans d'autres [tours] juxtaposés, les prépositions aient le signifié d'une
construction conjonctive83, nous J'avons déjà dit - et c'est d'ailleurs {458) ce
qui a conduit les Stolciens à appeler les prépositions 'conjonctions
prépositives's4: ainsi héneka [conj.) tínos lupéi? et dià [prép.] tí lupéi? sont
équivalents [pourquoi as-tu du chagrin ?] ; de même ek [prép.) tés rhathumías et
héneka tés rhathumías [par nonchalance]. Rien d'aberrant, donc, à ce que les
mots dont nous parlons, dióti et kathóti, {5} qui comportent des prépositions,
assument une construction conjonctive.
28. II est en effet évident, en raison de J'aspiration, que dióti n'est pas un unique
[mot] simple, puisque J'aspiration des voyelles n'intervient pas au milieu des
motsss - et c'est pour cela qu'on signale comme irréguliers ou comme
laconismes passés dans les autres dialectes <certains mots> { 1O} que nous
avons examinés de pres dans le [traité] Des esprits. Toutefois je ne fais pas de
J'aspiration un [argument] suffisant [pour établir) 86 que dióti est constitué de
différentes parties de phrase, puisque rien n' empêche d' assimiler cette
irrégularité à celle qu'on releve dans euhoí, eihén et encore {459) dans l'attique
tahôs.
29. Mais le comportement [des mots étudiés] plaide dans Je même sens. Tout
d' abord les formes diá et hóti elles mêmes87. Et puis le fait que diá n' est jamais
employé avec Je sens causal en composition - cf. diá-dromos ou dia-trékhõ
[par-cours/par-courir] -, mais bien en juxtaposition avec un accusatif: dià
Trúphõna [à cause de Tryphon (acc.)], dià ten {5} heméran [à cause du jour
(acc.)). Ce qui conduit à admettre que hóti, de son côté, n'est pas une
conjonction, {460} mais un mot casuel à J' accusatif - puisqu' on a montré qu' on
280
Év 7tcxpcx9ÉaEl fotiv ii Eü9E'icx téiiv 7tpo9ÉoErov KO:t <Í>ç Év Eü9EÍ~ ii ôui
auVÕWµuciiv crUK htÉXEl crúvuxl;w. -
§ 30. I AEt7tÓµEvov o-Ov fonv EKEivo
itcxpcxaTI;am, Ei f:voç õvwç toü õn Kcxt' aincxn~v 7ttéii<Jtv ii ô1á 7tpÓ-
KEltCXl, fi2 ôúo Õvtow Kcxtà 7tcxpá9Ea1v wü õ Kcxi 't ~ o
ôii ÉK crovtó:ÇEroç
àpaEvuciiç TI;ç ~ t1Ç µuEÍÀTJ7t'tO Eiç ouÔEtÉpcxv. •n, Kcxi µâUov tà wü
'}Jyyou uJtáyEtm· iôou yàp Kcxi É7tt téiiv hÉprov yEvíi>v, Myro wü tt
àpatvtKoÜ Kai wü 9l]!..uKOÜ, éi ôii Kat' aincxn~v oOOÉ7tO'tE crovtµ7tÍ7t'tEI,
tà TI;ç ô1aat0Àfiç EKÔTIÀcr: qÉvtw· ~ç yàp 7tT<Í>atroç3 iiwxtv to lh' õv
10 nva Ãóyov Kai ô1' i1v nva aitiav, Kai iin É.7ti 7tÀT]6uvt11Coü àp10µoü
ôt' oiíç nvaç Kai ô1' ãç nvaç, Kai to ôt' Õ n Ilpo~vEç yEVÍ]aETm
461 <Í>ç Eil] i.v tp1ai µÉptal ÀÓyou4, 7tpo0fotroç Tiiç ô1á Katà auvôeaµ1~v
aúvto:Çw <1>tpoµÉVT]ç i.n' ait1cxn~v Kai 7tapo:U~!..rov ôúo 7tTro't1KÔlv, wü
õ Kat tOÜ 'CÍ, 1t't00E(l)Ç ÕvtWV OUK éiMT]ç ii ainamciiç. 'H autii 00cÓÔt1Ç1ç
aúvron KCll bti 'tOÜ m8ón. -
§ 31. 'OµoÀÓyroç ÔE!ÍOEl Kai i.v tji 'tOl-
aÚT]l auvtó:Çt1, ô1à to fiµÉpav Elva1, ô1à -i:o q»mç Eiva1, to <1Õ>5
µfi cyEa9CXl éiMT]ç 1tTcOOEWÇ ii TI;ç ltpOEIPT]µÉVT]Ç ait1cxt1Kiiç. - "&m Kai
EK t&v àv0u7tayoµÉvrov ÀÓyrov 7tpoaa7toÕe'iÇm Tov ÀÓyov· iôou yàp
(7tpoo)awmoôíÕOTa16 to ô1' Õv nva ÀiYyov -i:a\mx i:yé:vEto, ô1à to-inov
!Cal ta'Ü'ta cruµIW!aEtai. Kai Etl ô1' 1ív nva aitíav, ô1à7 taÚtl]v
10 7tapaK0Àou0fiat1 Kai tà8 àito wü ouÔEtÉpou, ôión fiµipa fonv, ôià
tomo q>Õlç fonv, 7tÓ:À1v wü àvta7toÔIÕoµÉvou voouµÉvou Kat' aina-
nichv 1ttÔlalV.
§ 32. Kai waaüta µh 7ttpi t&v 7tapan0tµÉvrov9 7tpo0Éatrov 1catà
tàç óvoµcxtucàç auvtÓ:ÇElÇ Kcxi t&v auvtt0EµÉvrov· toiç yE µ iiv /rfiµaa1
crovtáaaovtm ànó:vtotE Katà tiiv oúv0t<Jtv· Év yàp tcji 1Cataypáq1co
462 Kai tcji «ÉÇunavéatTJ» (B 267) 1CC1i tcji «itapa1Catan0ɵe0aIO,, (Aescbin.
contra Timarch. 9) Kai ti Ttvcx ãMa to1aütó: fon. Kcxi i'.amç to to10Üto
ôól;Et ouK ó:ÀT]0túttv ÔtÓµEvov ÀÓyou i:oü Ó:7toÔttKVÚvtoç tliv Év a\Jw'iç
aúv0ta1v. 4>ÉpE yàp cpó:va1 <Í>ç µâMov 7tapÓ:KEtvta1 toiç p~µaa1v ií7ttp
<nJVIÍwMal, OUVT]YOpíaç oiíal]ç UJUXÚtrJÇ.
§ 33. Tà ónroaÔ~7tOtE crovtE0Évta t&v µtp&v toü ÀÓyou, Kcx0' 0
µÉpoç iívrotat, àµrnx0Etá fonv, tá YE µiiv 7tapmcE͵EVCX füá<i>opovl 1 fo0' otE
tiiv napá0tatv 1tOtE'itm. Kai 7tpÓÔT]Àcr: µE:v tà Ó:7to Àtt7tOÚOT]Ç cproviiç
auvtt0t1µÉva, Wç iixt1 to Â.eovtóq»covoç,MTJvÓôcopoç, 1CUVÓÔTJ1Ctoç,

1. Uhlig observe que l'imerversion des §§. 30 et 31 donnerait un enchainement plus satisfaisant de
l'argumentaúon: cf. note 91.
2. fi CB: 1\ Apc, <aTa A"'.
3. TrTÓXJ<ws ACB edd. : aWTÓ~•ws conj. Uhlig (dans l'apparat).
4. >.byov CB (cf. Egenolff 1879:694): Tov ).oyov A.
5. Tà add. UhJig.
6. TrpooaVTaTro8lSoTa• ACB : corr. Bekker, ávTaTro8lSoTal Trpàs conj. Uhlig (dans l'apparat).
7. füà A•c!c: Tà füà Apc'B'.
8. Tà Aac: rayé Apc, om. CB.
9. lTapaT•ilEµtvwv edd.: TTpon9Eµtvwv AC!B '.
10. lTnpaKaTaT•8Óµf8a Aac Eschine : 1To.paKaTaTlilEµal ApcCB.
11. Sui>j>opov Sophianos : cl.S.ó~pov AC, El S.d>j>opov B.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 280
n'a pas de cas direct avec une préposition juxtaposée et que diá avec le cas
direct n'assume pas une construction conjonctivess.
30. II reste maintenant à établir si diá précede l'accusatif du [mot] unique hóti
{5} ou de deux juxtaposés hó et tí, qui seraient Ia transposition au neutre de la
construction masculine hós tis. C'est avec cette deuxiême [interprétation] que la
logique s'accorde le mieux: aux autres genres en effet, j'entends au masculin et
au féminin, dont [la forme de cas direct] ne coincide jamais avec celle de
I' accusatif, la disjonction est manifeste89 ; e' est bien I' accusatif qu · on a dans di'
hón ( lO} tina lógon [litt.: pour la quelle raison (masc., acc.)], di' hen tina aitían
[pour la quelle cause (fém., acc.)], et aussi au pluriel di' hoús tinas I di' hás
tinas [pour les quels/quelles (acc. masc./fém.)] - ce sera donc la même chose
pour di' hó ti. II apparaitra clairement {461} qu' on a affaire là à trois parties de
phrase: la préposition diá qui, en construction conjonctive, se rapporte à
l'accusatif, et deux casuels en parallêle, hó et tí, dont le cas ne peut être que
I' accusatif. La même démonstration vaut également pour kathóti.
31. II faudra également accorder que, dans des constructions comme dià to
heméran eínai, dià to phbs eínai [litt.: à cause de le (art. nt. nomin.-acc.
indifférencié) faire jour/y avoir de Ia lumiêre], l'[article] < tó [le] > { 5} ne peut
pas être à un autre casque l'accusatif déjà mentionné. On peut encore tirer des
phrases ou des mots se répondent une preuve supplémentaire de ce que nous
disons : sur le modele de corrélations comme di' hón tina lógon taúta egéneto,
dià touton kai taúta sumbesetai [litt.: pour le quel motif (masc., acc.) ceei s'est
produit, pour lui (masc., acc.) il arrivera aussi cela], et aussi: di' hên tina
aitían ... , dià taútên ... [pour la quelle cause (fém., acc.) .. ., pour elle (fém.,
acc.) ... ], { 10) on aura au neutre dióti90 hêmera estín, dià touto phbs estin
[parce qu'il fait jour, pour cela (nt., nomin.- acc. indifférencié) il y a de la
lumiêre], l'ensemble corrélatif s'interprétant ici encore comme accusatif9 1•
3.2.1. These: Avec les verbes, les prépositions forment des composés (§ 32).
32. Voilà pour la construction des prépositions avec Ies noms, en
juxtaposition et en composition. A vec les verbes { 15}. leur construction est
toujours la composition: ainsi dans kata-gráphõ U'inscris], (462} ex-up-an-éstê
[(une protubérance) a sailli, Jl. 2.267], para-kata-tithémetha [nous déposons,
Eschine, C. Timarque 9], et toutes autres formes similaires. Mais peut-être ce
que je dis là ne paraitra-t-il pas exact, faute d'une démonstration prouvant que
ces formes sont composées. Exposons en effet la thêse selon laquelle, plutôt
qu'unifiées [par composition], elles sont juxtaposées; voici les arguments qui
vont dans ce sens.
3.2.2. Arguments en faveur de la juxtaposition des prépositions avec les verbes
(§§ 33-39).
33. Dans les parties de phrase composées, quel que soit leur type, [les
premiers termes] sont invariables du fait de l'univerbation92, alors que, dans Ies
juxtaposés, ils donnent dans certains cas lieu à variation. La chose est déjà claire
dans les composés avec une forme incomplête [au premier terme]. comme
leontó-phõnos [à Ia voix de lion], Mênó-dõros [Ménodore (n. pr.)), kunó-dêktos
281 l1EP! IYNT.Gfil ô.

10 XEl.poypa.m. mnõay(l)"(m · oú yàp õ~ "(E F.11\ 'to{mov Ka'tà 'tàç Ôla-


<p<Ípouçi 1CÀ.Íat1ç 'tà rijç <n>vmpEÍaç téôv U!;tóiv 11o'tE µEtatí0etm. 'A.).)..à
Ka\ E'tl i:à EK 'tEÀ.EÍwv q>(l)véôv auvtE0ElµÉva µttà rijç <n>vo'ÚaT)ç i:áatwç
Kai <µ t>'fiil. riiç µTi µtta11111toúcrriç U!;twç 11pÓÕ1jÀ.ov i'.axe1 Ti]v aúv0ta1v,
463 roç EXE! 'tO icepaacpópoç. É<O<Jcpópoç •• A a 't '\) á Va ç. upa[111picÓ1toç3.
âlÓaicopoç. -
§ 34. Tá "(E µ iiv iv 11apa0fot1 Õvta EXE! i:à Kai µEto.-
i:í0Ea0m, bJç i:à Nfo nÓÂ.tç - Niaç nÓÂ.ewç, ci:ya9o\i ôaíµovoç,
'Apeíou 1táyou, auve111a;i:úovi:oç Kai toü õiç 11apal..aµj3avoµÉvou tÓvou.
'At..t..' en Kai i11º aúi:éôv téôv 11po0fotwv, iivíKa iôiôá;i:0l]µev to 1tapa-
vóµou, to 11:ep11CÂ.utoü4 'tfl toü ãp0pou 11poaól>cp 11apá0ea1v µE:v oµo-
Âoyeiv5 <lcp1ataµÉVl]Ç rijç 11po0foewç 11pà6 toü É1tEV'tl0eµÉvou 7 ãp0pou, olov
11:apà 'tOU VÓµou, aúv0ea1v l>É, ei8, iivwµÉV11Ç rijç 11po0Éaewç, eÇw0Ev
11poa-y1voµÉvou toü ãp0pou oihwç9, EXEl tà rijç auvtáÇEwç , i;o\i itapa-
464 vóµouIO, i;o\i apu:À.ui;ou.-
§ 35. Kai Sii ouvi 1 f;v tí/i icai:aypácpw, Ei
µE:v auvfi11i:m tà rijç 11po8foewç 11ávi:wç 1ta\ àµei:áj3Ã.l]ta 12 Katà tàv
1tpoe1ptjµÉvov À.Ó"(ov· d fü: µii oiíi:wç EXEl, KÀ.Ímv ÔE Ti]v ÔÉouaav àva-
ÔÉ;i:ttm, bJç d K<Xi Ó.1tÃiJ. 1Ca8E1a'tÍ]KE1, aacpf:ç õn 11apá1Ce1i:m µât..l..ov Ti
11pó8ta1ç ií11Ep aÚ"(KEl'tm. Kai ióa11ep 11apal>eÇaµÉVlj -rà ãp0pov F.v -roiç
11twn1Coiç iliil>aÇev Ti]v 11apà8ta1v, oihwç 11apaôeÇaµÉVlj Ti]v -y1voµÉVljv
KÀ.Íaw fow0tv -rau-ràv t\111õeíÇe-rm 13, Õltoul 4 "fE Kai to\iç l>ml..amaaµoilç Eit1-
ÔÉ;i:tta 1, ica1:aypáApw - ica1ayÉ"ypacpa, ica1aÀ.aÂiil - ica1aÂ.EÀ.áÂ.lj1Ca.
§ 36. Ou -yàp EKEivo 1110avóv, Ka0ó cptja1v TpÚcpwv Év -rí/i ittpi
10 11po0ÉaEWv (p. 34 Velsen), ~ fivwµtva1 µÉv EÍatv ai 11po8foe1ç µe-rà 'tÍÔV
pflµá't(l)V, OÚ µi]V Ti]v 1tpO<J"(lVOµÉVljV ICÀ.ÍOlV eÇw0EV Éml>É;(OV'tal, 1Ca0o
11po8éae1ç ouam OUIC ócpeÍÀ.o\l<JlV 1tp0 autioivl 5 n É;i:ElV. - Opioitov" µEv
Õt1 ã11opov tà tà àitwaô~11oi:t <n>vte0Évta en µEta1C1vEia0m, Õnep Kai
á11eôeíx0ti· ti yàp <oii>16 µâM.ov, ~ itcpaµEV, 11apa1CE1µÉvmç aúi:aiç i:à
465 'tOlOÜ'tOV 11apa1COÀ.o\l0Ei iíntp <JUV'tt0damç ; .Ó.EÚ'tEpov, elltEp Ka0à
itpo0ÉaElÇ EÍ<JÍV, Ôtà 'tOU'tO oúÕ' eÇw0Év 'tl 7tpO<J"(ÍVE'tal <XU'talÇ, 'tÍ Ô~

1. S.acj>ópous Bekker: füaÃEKTooocpopous A, füaÀÉKToUS S.acj>ópous CB.


2. )J.fTà TfJs Uhlig: Ta A"". TfJs Apc, om. CB.
3. T<paoKÓTroS O.Schneider: TEpaTOOKÓ1ToS ACB.
4. "' PLKÀVToú edd. : Tr<plKAVTov A (v final sur une rature) CB.
5. bµo;\oy<Lv Sylburg: oµo;\oy<L ACB.
6.trpb -lip6pou (9Jom.B.
7. ETr<VT11lEµÉvou - lip6pou (9) Uhlig d'apres A (cf. n. cr. suiv.): l1T<VT1BcµÉvou áp6pou tewecv
trpooycvoµÉVTJÇ TfJs trpoBÉO<ws C.
8. cl Tivwµ.ÉVT]S Tiis trpoBÉO<WS. lewBcv trpooycvoµtvou Toíi ápBpou Uhlig (cf. n. cr. ad 65.6) : <l
i;v.,µtvou Toíi ápBpou, le"'6cv trpooywO)J.ÉVTJÇ TfJs trpoBfo<ws A.
9. ofTTws - lTpoBfo<ws (464.2) Apc mg CB : om. Aac.
10. 1Tapav6µou ApcB : tr<pl µi:v C.
11.o\iv A: om. CB.
12. àµET~Àl]Ta B : àµ<Ta~Ài'JTou AC.
13. <m&te<Ta1 Sylburgmg. Bekker: tmSl/;<Tat ACB.
14. OlTOU CB : OUTrOU A.
15. aiJTwv edd. : aUTwv A. foUTwv CB.
16. oU add. O.Schne1der. Sk.rzeczka.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 281
[mordu par un chien], { lo} kheiro-grapho [je manu-scris], paid-agõgo ue
conduis un enfant (à I'école)): dans les différentes flexions qui affectent ces
formes, !e point de jonction entre les mots [formant !e composé] ne donne
jamais li eu à variation. Mais il n' est pas jusqu' aux composés formés de mots
complets quine manifestent aussi la composition: par l'accent [unique] qui est
!e leur et par l'invariabilité du mot [initial]; {463} ainsi de keras-phóros [porte-
corne], heõs-phóros [qui apporte !'aurore], Astu-ánax [Astyanax], tera-skópos
[(devin) qui observe les prodiges), Diós-koros [Dioscure]93.
34. Au contraire, les [premiers termes de] juxtaposés sont sujets à variation,
ainsi Néa pólis / Néas póleõs [Naples (nomin./gén.), Agathoü Daímonos [Bon
Génie (fleuve arrosant Alexandrie, gén.)], Areíou págou [Aréopage (gén.)), ou
le double accent corrobore [la juxtaposition]. (5) Autre [critêre de
juxtaposition] concemant les prépositions elles-mêmes: !' ajout de l' article; naus
avons appris94 que, pour para-nómou, peri-klutoú, il y a juxtaposition quand la
préposition s'efface pour permettre l'insertion de l'article - exemple: parà toü
nómou [d'auprês de la loi] -, et qu'il y a composition quand, la préposition étant
unie [au nom], l'article qui s'ajoute reste à l'extérieur, ce qui donne la
construction toü para-nómou [de l'il-légal], { 464) toü peri-klutoú [de l'il-
1ustre (gén.)].
35. Or donc dans kata-gráphõ, s'il y a soudure de la préposition, cela interdira
absolument la variation [au point de soudure), selon ce qui vient d'être dit. Mais
si ce n'est pas !e cas et que la [construction] admet la flexion95 normale comme
si on avait affaire à des formes simples, alors il est clair qu' on a une
juxtaposition {5} plutôt qu'une composition; et de même que, pour les casuels,
la possibilité d'[insérer] l'article indiquait la juxtaposition, de même la
possibilité d'une flexion interne prouvera-t-elle la même chose ici - or notre
forme admet !e redoublemenl: kata-gráphõ / kata-gégrapha, kata-lalo / kata-
lelálêka.
36. On ne peut en effet suivre Tryphon qui dit, dans ·son traité { 1O} Des
prépositions, que les prépositions sont bien unifiées avec les verbes, et que, si
elles n'admettent cependant pas l'ajout d'un [élément) flexionnel externe96,
c'est parce que, en tant que prépositions, il ne doit rien y avoir avant elles.
Premiêrement parce que c'est une position intenable, comme on l'a montré97 ,
[d'admettre] qu'un composé, que! que soit son type, garde une mobilité
[flexionnelle interne]; pourquoi en effet <ne pas> parler, comme nous le
disions98, de [prépositions] juxtaposées plutôt {465} que composées quand ce
phénomêne se présente ? Deuxiêmement, si en tant que prépositions elles ne
peuvent recevoir aucun ajout externe [placé avant elles], comment se fait-il
282
no'tE Ert EV\CllV 1tpoaE"(ÉvE'tO, iívu;t, " ~ 1 » (e f. Demosth. d e
corona § 51), Tivavno-úµ11v; 'íva µiJ 'J..i:yw 1mi Ka'tà 'tTJV ouvfi0Eiav
ICEKÚµµuica, 1eexá&iica. -
§ 37. 'A").).,' El KO:l 'tà 'tO\O:Ü'tá 't\Ç 1tapa-
ltiµ1j1o:1'I02 OOç ou ÓEÓvtCllÇ ICEKÀ.lµÉva, ii óii 1m\ µáÀ.lO'tO: cpuoucíiç El;(E'tO
àKOÃDIJ0íaç, OOç iv É'tÉpmç ióióáÇaµEv, EKEiVÓ yt µfiv fo 3 àvaµÉvE1, <ilç
'tÓ'tE ii 1tpó0EO\Ç riiç ÓEOÚOTJÇ 01Jvtál;,EWÇ ruyxávEl, iiviKa ICO: \ 'tO Õvoµa
OÚVEO't\V a\rrft, 'tO KaÀ.Eio0m 1tpó0EO\Ç. ÓltTIVÍKa µÉvtol 01Jvtt0Eioa µE'tá
10 't1voç µÉpouç ')Jryou ouKÉ'tl o-UÓE 1tpó0Eo1ç KaÀ.Eim1, µÉpoç yEvoµÉV'l 'toÜ
oÃ.ou àvóµawç. 'tO 't'lVlKaü'ta 0-UÓE 'tà ióiCÍlµa'ta rliç npo0Éatwç ~1.
§ 3 8, IlapÓv lt\O't<Í>oao0m ÉK 'tÍÔV rtpOKa'tE\À.EyµÉVCllV. Ü'tO:V yàp ÉV
0

~66 't<!> ávoÍlC't'lÇ µÉpoç óvóµa'tOÇ EyÉVE'tO, foxtv Kal Ótu'tEpEÚOuoav "fiiv
oúv0to1v Év 't<!> 0upavoín11ç, i;:ai1:01 Ka't' c'tpxàç áEI ouvt10EµÉV11· O'tE
01JVE'tÉ0rJ Év 't<!> ICO:'tá!ipoµoç ELÇ Õvoµa XWPJÍOaOa, el;,w0EV ltpOKE͵EVOV
iioxE 'to iip0pov, ouKÉ'tl 't<!> À.Óycp rijç 1tpo0ÉotCllÇ àpKnicii yEvoµÉV11 4 ,
ÕEU'tÉpa ó!: 'tOÜ iip0pou. 'EôdKVU1:0 yoüv Év 1tapa0fot1 µiJ 1tapa;(Cllpoüoa
'tOÜ 'tÓnou "téi> iip0pcp Év 'téi> 1Ca'tà K't1101cpÚlv'toç Kal fo 1Ca'tà 'tOÜ
K't'loiq>Ôlv'toç, Élc AÉa~ou i;:a\ Élc rijç Aéo~ou.
§ 39. El1tEp oúv
i)vw'to Kal Év 'téiJ 1Ca'taypácpm, àlhàcpopov ElXE 'tO el;,Cll0tv 1tpoo1CÀ.10fiva1·
OOç 'YàP ecpaµEv, oui;:É't\ npó6Eo1ç, µÉpoç ó[ pJ͵a1:0ç. Ei ói: ou npooói-
10 ÓWO\ tíl ICÀ.ÍOE\ 'tO EÇ,w0EV ÉyyEvÉo0m, ÓµÓÃ.o'"fov ÍÍ'tl 'tO ióiwµa OuK5 iiMo
'tl C7T1µaivE1 i\ "fiiv 1tapá0Emv6. - 'AM' ooo[ 'tà 'toÜ 'tÓvou ánEµcpaivovtá
Éonv· ióoii yàp E;(El 'to ióiwµa rijç napa0ÉoEWÇ, 'tO OUV't'lPEiv 'tOUÇ
467 'tÓV01JÇ, 1Canixov, ica8íiva.npoí\?Jlov. Kal Eltt 'tWV óµoÍCllV ó au'tOÇ
À.Óyoç.

§ 4 O. ToÚ'to1ç ot.v wiç À.óyoiç nç 1tpo0Éxwv óó!;E1 µE'tà 1táOTJç


aKpilkiaç mo1:0üa0m OOç µiiMov Év 1tapa8ÉoE1 Eiolv ai npo0ÉoElÇ Tí1tEp
Év 01Jv0Éoe1. 'AM' fon 1tpàç EKO:O'tov 'tÍÔV Eip11µÉvCllv iinavtíiom o'ú'twç.
ÜUK Olll'tÉoV KEKÀ.io0a1 'tà áltõ 1tpo0ÉoECllÇ ápxóµtva Ka'tà 'tOUÇ nap<pXTl-
µÉvouç XPÓVOUÇ, 01JvtE0tio0ai 'YE µiJv Ka'tà 'tÍlV ÉKáO't01J Ó\acpopáv· <li yàp
ÂÍYyCf' 1tapà 'to ypácpm qÉVE'to ica'taypácpm, 'tOÚ'tCf' Kai napà 'to eypal!lll
'tO 1Ca'tqpava· EKO:O'tOÇ7 yàp 'tÍÔV 1tpoE1p11µÉvwv xpóvwv, E1tayyEÀ.À.ÓµEVOÇ
10 ml8 "tiiv 'tOÜ npá'"fµa'toç füá0toiv, "fiiv aÚ'tÍlv iK 'tiiiv 1tpo0foErov oxfo1,/J
1tapEÓÉXE'tO EV 'tOiÇ ióioiç µE'taox11µanoµoiç, O'tl KO:t 'tO au'tO 1tpâyµa
EvEKE\'IO. -
§ 41. Toúwu ÓE à1tÓÓE1Ç1ç ÍKavro'tá't'l yÉvoi'to 'tO Ka\ 1tapf{'-
XT1µÉvouç ióiç: ltO'tE ouvtt0tio0m µfi ÕvtCllV ÉVEO'tWtCllV, Ka\ E'tl µÉÀ.À.ovtaç
468 "ª' EVEO't<Íi'tO:Ç OÚK Õvtwv napcpx11µÉvwv· OltEp ti 1tapEÍrtE'tO 'tO eÇ ÉVE-

1. 11apTJVOXÀT)a6< A: -IÓXÀT)a6< Démosthêne, -<JXÀf"LoEku C. ""'XÀfio6al B (voir n. 99).


2. TTapaTTl"µtj>al TO B : TTapaTTɵljlcllTo AC'.
3. lTl B : õn AC.
4. ')'fvoµfVI] e: ')'fVOVfVI] Aac, ')'f')'OVfVI] Apc. ')'lVOµfVT) B.
5. oÚK - LSlwµa (12) ABCpc mg: om. cac.
6. TTapd0rnlv Ponus. Bekker: TTpóe<olv ACB.
7. ~KQOTOS Lehrs: b a!n-bs ACB.
8. Kat Uhlig: KaTà ACB.
9. axÉmv Lehrs. Uhlig (cf. 448,9; 474,4): 0Éolv CB. om. A.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSffiON ET COMPOSITION 282
donc que certaines formes présentent un tel ajout: ênepe, «parenókhlêsthe»
(Démosthene, Sur la couronne 51), enantioúmên, pour ne pas parler des formes
usuelles {5} kekámmuka, kekáthika 99?
37. À supposer même qu'on laisse de côté ces formes pour cause d'anomalie
flexionnelle (alors qu'en fait, comme nous I'avons enseigné ailleurs, elles
présentent une parfaite régularité naturelle), il reste toujours cet [argument] que
la préposition ne reçoit sa construction norrnale que lorsqu'elle peut prétendre à
son nom de 'pré-position'. Mais quand elle est composée avec { 1O} une parti e
de phrase et, pour être devenue partie d'un nom pris comme un toutlOO, cesse
d' être appelée préposition, alors elle cessera d' avoir les propriétés de la
préposition.
38. On peut prouver cela d'apres ce qui a été dit précédemment. Ainsi, une fois
[la préposition] {466) devenue partie d'un nom dans an-oíktês [ouvreur], elle
entre une deuxieme fois en composition [et se trouve postposée] dans thur-
anoíktês [ouvreur de porte, huissier], alors que [nonnalement] elle est toujours
en tête dans Ies composés. Quand elle est entrée en composition dans katá-
dromos, passant ainsi dans le nom, elle prend l'article à l'extérieur, cessant
d'être initiale comme le voudrait la logique pour une préposition, {5} et
occupant la deuxieme position par rapport à l'article. On a montré qu'au
contraire, en juxtaposition, elle ne cede pas sa place à I' article: katà
Ktêsiphontos [contre Ctésiphon], mais aussi katà tou KtêsiphOntos [litt.: contre
le Ctésiphon], ek Lésbou [de Lesbos] et ek tês Lésbou [de la Lesbos].
39. Si donc la préposition formait une unité [avec le verbe] dans kata-gráphõ,
elle admettrait sans difficulté un ajout flexionnel externe, puisque dans ce cas,
comme on l'a dit, elle n'est plus préposition, mais partie du verbe. Si au
contraire elle ne tolere pas {1O} la flexion externe, il faut accorder que cette
particularité signifie bel et bien qu' il y a juxtaposition. Du reste les données
accentuelles sont elles-mêmes concordantes; ce sont les données
caractéristiques de Ia juxtaposition: la conservation des {467} accents - kat-
efkhon, kath-epsa, pro-elthan101. Le même raisonnement vaut pour Ies cas
similaires.
3.2.3.J. Chaque temps est composé pour lui-même (§§ 40-41).
40. Qui prête attention à ces arguments pourra avoir l'impression qu'ils
apportent une preuve rigoureuse de [la these] selon laquelle, avec les verbes, les
prépositions sont juxtaposées plutôt que {5} composées. Mais on peut à chacun
d'eux répondre comme suit. II ne faut pas croire que les temps du passé se
forrnent par flexion des [verbes] à préposition initiale: il y a au contraire
composition à chaque temps différent; de même que kata-gráphõ provient de
gráphõ [présents]. de même kat-égrapsa de égrapsa [aoristes]. En effet, chacun
des temps exprirnant { 10) aussi la diathese de I'acte, il accueille à chacune de
ses différentes formes la même relation exprimée par les prépositions : aussi
bien l'acte qu'il recouvre est-il toujours le même102.
41. La preuve la plus forte qu'on puisse donner de ce point, c'est qu'il y ades
passés qui sont composés pour eux-mêmes en l'absence de présents, ou encore
des futurs {468} et des présents en I' absence de passés : si c' était le cas que la
283
crtiiitoç ãpxeaSai tàç auv6fot1ç 1mi µenÉvm E1t1 touç 1tapq>Xl)µÉvouç,
1tapEÍ1tEto av tol µ~ iÕÍ<t (J1JvtE0Ei0"0at2 1tap<p;(llµÉVOV XWPlÇ 'tÍjÇ K:atà
tov ivEcrtiiita auv6foEroç. Kadq>ayóv ipaµev oúÕEµ iâç oüoriç \J1toµvfiaEroç
5 tou EVEO"tiiitoç, Kai Etl Ka~oíam OÚK OÜ<JT]Ç XPlÍO"E<llÇ 'tfiç Katà tov
ivtcrtiiita, oúõf: µ~v 'tfiç Katà tov 1tap.:px11µÉvov· Kai Et1 Katà tov
ivEatiiita ã1tE\)lÍ ipaµev ouK Õvtrov itpoÕÍ]Ã.wv tiiiv itapq>Xl)µÉvmv. 'lõict
ã.pa oi11tfov EKQO"toV xpóvov tiiv aúv6EO"IV àvaÕEÕÉx0ai, Ka0o EKaO"toç
PlltOÇ IDV OÚK EV CXltQvtl Õlaipóp.:p xpóv.:p aúv6EO"IV iõiav à1tT1VÉ"yKato,
469 ouK àvaµEÍvaç ~v i:I; ivtcrtiiitoç yevoµÉVflv aúv6ea1v. "Ecrtiv Eiç to
tolOÜto míµ1t0ÂÀa Jtapa0ia0aL
§ 42. 'faEÍvo1ç µÉvto1 auy1Catat10dµ11v toiç axiiµacr1, À.Éyro toiç Katà
tàç 1tpo0foe1ç KÀ.10eicn. T~v yàp EK tou EVEatiiitoç yevoµÉVTIV Õiaipopàv
Katà to\iç 1tapq>XT1µÉvouç 1tapEÕÉl;,avto a\ itpo0ÉaElÇ, CÍJç ExEl 1tapà to
i:vÉ1tm to ijvt1tov· 0µ01ov yáp Éat1 té/> ijl..auvov· Kaµµ"Úol - ÉKÓµµoov
oµowv yàp té/> ElCQ)llttOV. Xp~ VOElV Otl ltapà tO ivoxl..éô EYEVEtO to
Tivóxl.ouv 3 , Kai4 µetà tiiv KÀ.Ía1v i:1trtvÉx011 aúv6Ea1ç ~ to\i lUXf'l"l\Ó-
xl.ouv5. -
§ 4 3. Kai cpaívetm ot1 i:1td µ~ 1toÀ.À.~ ~ toiaúti, 1tapá0Eaíç
10 fot1v tiiiv KEKÀ.1µÉvrov, i:v tfl EltlKpatEÍ<t Ka0' EKacrtov XPÓvov cruvtE0El-
µÉvrov <TfiN-;/J 1tpo8fowv, tà toiaiita roÓKEI ã/...oya Ka8iataa8ai. IlpOç o\)ç ye
470 fon ipáva1 Oiç EF to auto àitami o À.Óyoç <E v::-8 taiç oÜtúl (J1JvtE8E1µÉva1ç
1tpo8ÉO"E0"1V, tÍ oúx\ 1tapmtoúµevm tiiv tl;w8ev KÀ.Ía1v i:yy1voµÉVT1V à1to-
Õ!Õoumv, óíatE ipávm icalhÇóµ11v Ka9icra9, Â.É"yw µEtà µaKpo\i to\i \,
Õ7tou YE mi µeml;u ltWÓvtoç toli au..&aµou E:révf:r.o
s Kàõ õ' ía' iv!laAáµ.:p (f 382),
oµOÀ.Óyú!Ç oiJv yEvoµÉVTIÇ Eaúl8Ev tf\ç KÀ.ÍO"Eú!Ç, onl O yevfo8at tl;,ú!8Ev
<àõiMxtov>l I ; à.&úvatov yàp ElCO"'tÍjval tOV 1tapq>X11µÉvov xpóvov 'tfiç fom8EVI 2
1tpooyEVOµÉvflç KÀ.Íawç. 'Oç oiiv 1tpoeí1toµEv, tà tma\ita tiiv i!; ÉvEO"tiiitoç
crúv6Ea1v àvaõE!;áµEva µE-rfiei Ka\ i1t\ touç 1tapq>X11µÉvouç, oÚK iõíct
1o <nJVIE0aµÉvouç, µrnWiipSMaç & il; ivEatiàtoç. -
§ 44. 'Eyw of: \mo-
/...aµ~ávw Kai 13 iít1 iv 1tapo/...tji a\ itpo0foElç oiicrm Katà to itÀ.Éov, Kai Oiç

!. Tb CB: TWA.
2. C7WTE0e1a6at CB : 11WTE6nC7a A.
3.1\VÓ)(ÀOW A (cf. 465,3) : 1\vbÍ)(ÀOW CB.
4. Ka\ - naPT!VÓ)(ÀOW om. C.
5. IT«PT!VÓ)(ÀOW Bekker: naPT1vwx>.ow AB.
6. Twv add. Lallot (suivant Uhlig, appara1 ad loc. ).
7. •l ACB Bekker. (avec virgule apres npo0lC7ECHv, l. 2): oiJ Ellebode, Uhlig (avec poinl apres
npoBlOEOlV ).
8. (v add. R.Schneider (Comm. 244•; le dativus commodi qu'admel Uhlig me parait improbable): om.
ACB Uhlig.
9. Ka0t(Óµl]V Ka0loa Apc: Kafü(oµEVl]V (?) KafüOTa A8 C, KQ0l(Óµl]V Ka6[om C'. Kafü(oµtVl]V
rn0loat B.
10. ÕTL Uhlig : Tb T ACB.
11.áSwaTOV add. Lallot : ó.SwaTEL add. Uhhg. om. ACB.
12. law6ev Uhhg : l~w6Ev ACB.
13. Kal A . om. CB (cf. n. 108).
PRÉPOSITTONS : JUXT APOSITTON ET COMPOSITTON 283
composition ait son point de départ au présent et se propage aux passés, ce serait
aussi le cas qu'on ne puisse avoir un passé composé pour lui-même en l'absence
de composition au présent. [Or] on dit kat-éphagon [j'ai dévoré (aor.)] sans
qu'on puisse mentionner (5) un présent [correspondant], kat-oísõ [je descendrai
(trans.)] sans qu'il y ait un présent en usage, ni d'ailleurs un passé; on dit aussi,
au présent, áp-eimi [je suis absent/je m'en vais) sans qu'on y voie clair dans les
passés [correspondants]. II faut donc se représenter qu'à chaque temps différent
[un verbe] reçoit sa composition propre, puisque, chaque [verbe] ne présentant
pas toute la gamme des temps, [les formes qui existent hors du présent],
{469} ne pouvant se réclamer d' une composition qui aurait son origine au
présent, doivent bien reposer sur une composition propre103. On peut citer ici
des exemples en foule.
3.2.3.2. Cas des verbes composés à 'flexion externe'(§§ 42-44).
42. Je suis toutefois prêt à admettre les formes figurées104, j'entends celles
qui sont fléchies sur la préposition. lei en effet, la différenciation qui s'opere
quand on passe du présent {5} au passé, ce sont les prépositions qui s' en
chargent: ainsi dans én-epon [je disais], de en-épõ [je dis], similaire à élaunon
[je conduisais (un char) vs prés. elaúnõ]; dans kam-múõ / e-kám-muon [je
ferrne/fermais les yeux], similaire à é-kampton [je courbais, vs prés. kámptõ]. II
faut noter que de en-okhló [j'importune], on a tiré ên-ókhloun [j'importunais] et
qu'une nouvelle composition est intervenue apres la flexion, dans par-
ênókhloun [j'excédais].
43. C' est manifestement à cause du petit nombre des [verbes] { 10} fléchis de
cette façon - les cas ou la préposition entre en composition à chaque temps étant
majoritaires - que ces formes ont semblé irrégulieresios. À ceux qui pensent
ainsi {470} on peut répondre que, si la regle impose à ce type de composés
prépositionnels la même [flexion qu'aux autres], on ne voit pas pourquoi ils ne
renoncent pas à Ia flexion externe qui est Ia leur pour donner par suite des
formes comme *kath-izómên [je m'asseyais], *kath-ísa [je m'assis]. (J'entends
avec uni Iong106, celui qu'on a quand une conjonction vient s'insérer [entre la
préposition et le verbe, comme dans] :
kàdd' is' en thalámõi [Il. 3.382)
[elle le déposa dans la chambre],
ou on a incontestablement la flexion interne, parce que la flexion externe <est
impossible> : impossible en effet de forrner ici le passé sans recourir à la flexion
interne.) En fait, comme nous l'avons ditl07, ce genre de verbe reçoit sa
composition du présent et passe [tel quel] aux temps du passé, ceux-ci n'étant
pas composés pour eux-mêmes, { 10) mais transposés du présent.
44. Mon avis là-dessus est le suivant: c'est parce queios [dans ces verbes] les
prépositions sont le plus souvent redondantes et sont comme des syllabes
284 flEPl IYNTAEE.Cll: 6

cruM.a~ai npooiceiµEVatl 'toiç ptlµaotv, ri]v 'tOÚ'twv ànnvÉyicavw icÃ.iotv.


471 Oú yàp Wç 'º
'Y pá• w icai 'to teataypá•w ôuíqiopa, o\Í'twç ica\ "to 'í Çw
icai tea&iÇm, Eiíôm ica \ tea9e:OOw, E1UI> ÉvÉ:lrw, onov ye ica\ eiç EV
ànÃ.ouv µe•aÃ.aµ~ávnat. To ôl: \m:l:p 'twv •otoú•wv amápicwç E.v É"tÉpotç
liµ iv e\pnmt.
s § 45. Ka\ to"tt ica\ àno •wv µewx&v o ')Jyyoç nàvv àicpt~Éamwç.
Ei ÔÉÔo"tat 0n icatay~v2 h- Éo"tt, ica90 icat'3 ruleiav ii m&otç, <1Cab4 ica90 ii
napà0eot~ 'tOU ap0pov npo "tfiç npo9ÉoEWÇ' ÔÍÔO'tat Ott teai 'tO 1C a 't (lr
ypá•m EV EO"ttv· Év yàp tip aÚ'tip axflµatt icatayivetat µei:oxfi ica\ /líiµa.
tuà touto to àlaWíi:; µei:oxfi, O\JV\l!tcXpXOV"tOÇ i:ou avÉ'tÂ.flV, ou µ~
10 to noÂ.ÚtÂ.aç · iôíav yàp oxéoiv àvaôe!;aµÉvn ii µEtoxTi icai µi] µE•É-
472 xovoa "tfiç tou pfiµai:oç oxéoEwç ànÉvEvoe to ica\ dvm µuoxit. Tov
to!CMov 'AJJyov EvttÃÕx; il;E6éµnv iv tip KEpi µE"tDXéõv.
§ 46. "Eonv icai tou'tO npoo0Eivat. Ei'.nEp ai Eu9Eiat ovµq>epóµevai
toiç />iíµaot icatà to aÚ'to npóownov ou napaÔÉXOV"tat ica\ npo9éoEwç
1tapá6eo1v, oúv9Eotv ôl: Ôtà 'ti]v tou />iíµawç oúvoôov, n&ç ou ~imov 'to
ai'.nov •ou µi] cruveivm 'ti]v napá0Ecnv 'twv npo0ÉoEwv amo (n1ôé!;aa0m
'ti]v napá0eotv; náÃ.tv yàp ouô' Ti KÂ.lltticii 11apá6eo1v E!t!ÔÉXEtat ôtà ri]v
wu pfiµatoç oúvoôov, a'í 'YE µi]v \m:óÃ.o1no1 tpEiç nt!ÍlaEtÇ, ica9o EÇÉq>vyov
'ti]v tou pfiµatoç oúvoôov· ÊÔEÍÇaµEv yàp i.v toiç np0EtpllµÉvo1ç <Ílç i.v
10 ô1aq>Ópo1ç 11poolÍ>no1ç tà pfiµata voEt'tat, i]víica q>aµl:v icatà 'Ap1-
atápxov l..éyn.
§ 47. "Ea•w icai oàno i:ou tóvou ')Jyyoç ovváywv 'ti]v f.yyEvoµÉvnv
oúv9EOlV. To µi:v yàp 'tàÇ au'tàÇ 'tÚOElÇ q>UÂ.à't'tE00at i'ôtóv Eo'tl ica\
napa0ÉoEwç icai ovv9ÉoEwç · 1tapà toü ao.oü -l)1..9ev, napà -ràv
IS ao.ov ê:yÉve-ro· àÃ.Ã.à µi]v ica\ f.v ovv9ÉoEt µovi] •ou •Óvov yivE'tat,
473 KEpticÂ.utóç, IlavaxauX;, âvu:pa~· tó yE µi]v àva~1~áÇE1v 'tov
tóvov ifüóv EO"ttv cruv9éoW>ç. C>Uxi ouv Év tip ic a 9 ii 'I' a, E.v tip 1tp0Eixov
µâÂ.Â.ov oúv9Eotç ~ 11apá6eo1ç, icai yàp àµq>Ó'tEpa ôúva'tat dva1· ev
ye
µi]v 'toiç àva~1~aÇoµÉvo1ç to f.Çaípei:ov "tfiç ovv9ÉoECÓÇ Eo't!V. 'AvE~1~áa6n
'º iccí&rita15, 'to ica1áicntat6, ica\7 'to aúvnµt, 'º
aúµqrTJµt, 'º
aúvotôa,
ICIÍ'tEX' o\ipmóv (v 269).
NÉO"twp ô' nú iit' ãp1ÇE (y 411),
~ ato\ÓEvttç ôlatoí (<P 12 et 60),

Ç\Moav µeyáÀ<p <WWi•if> (3 393),

l. TTpooK•lµE"'1L Sylburg, Bekker: TTpotedµ.vaL ACB.


2. KQTaypdqx.iv C : Karnypá~ AB !.
3. KQT. •00.tav ti 1TTÔJOLS e: n&Lav ~ 1TTWCJlS A, tv •00.lq: 1TTWOEL B.
4. <al add. Maas (1912:13).
5. <Ó.0TJTaL A!CB Bekker: <ó.0TiTal <al Uhlig (à cause d'une mélecture de Al.
6. KaTaKELTQL Apc: 1TapaKELTQL Aªc. Ó.VÓKELTQ.l CB.
7. <al AC! : om. B Bekker. Uhlig.
PRÉPOSITIONS; JUXTAPOSmON ET COMPOSITION 284
ajoutéesl09 aux verbes, qu'elles adoptent leur flexion.{471) En effet, la
différence qu'il y a entre gráphõ [j'écris] et kata-gráphõ [j'inscris], on n'en
retrouve pas l'équivalent entre hízõ et kath-ízõ [je m'asseois], entre heúdõ et
kath-eúdõ lje dors], entre épõ et en-épõ lje dis]: ici les composés se ramenent à
des simples. Mais j' ai suffisamment parlé de cela ailleurs 110.
3.2.3.3.1. Arguments supplémentaires: (a) preuve parle participe(§ 45).
45. {5} Les participes fournissent aussi un argument tres rigoureux. Si on
accorde que kata-gráphõn [in-scrivant] est [un mot] unique - à cause du cas
direct <et> parce que l'article s'appose avant la préposition -, on accorde du
même coup que kata-gráphõ [j'in-scris] est [un mot] unique, car le participe et
le verbe relevent toujours de la même figure' 11. C'est pourquoi si.ana-tlás [sup-
portant] est bien un participe, an-étlen lje sup-portai] existant à ses côtés, il n' en
est rien {10) pour polú-tlas [tres-éprouvé]: ici en effet, le participe [tlás], doté
de sa propre configuration et ne participant pas {472} de la configuration qui est
celle du verbe, [polú-tlas] cesse du même coup d'être un participe112. J'ai donné
un exposé cornplet de cette question dans le [traité] Des participes.
3.2.3.3.2. (b) Argument de la composition des cas directs nominaux (§ 46).
46. On peut encore ajouter ceei. Étant donné que les cas directs, qui vont
avec le verbe en désignant la même personne, n' admettent pas la juxtaposition
de la préposition, {5} mais [seulement] la cornposition en raison de !' accord du
verbe, ne serait-il pas choquant que [le mot] qui est responsable de la non-
juxtaposition des prépositionsll3 admette lui-mêrne cette juxtaposition? En
effet, si le vocatif lui non plus n' admet pas la juxtaposition, toujours à cause de
l'accord du verbe, les trois autres cas eux l'admettent du fait qu'ils échappent à
l' accord du verbe: nous avons montré plus haut que {10} les verbes s' entendent
en rapport avec des personnes différentes quand on dit: katà Aristárkhou légei
[il parle contre Aristarque (gén.)].
3.2.3.3.3. (e) Argument de la remontée de l'accent (§ 47).
47. On peut aussi établir qu'il y a composition [des prépositions avec les
verbes] en raisonnant à partir de l'accentuation. La conservation de l'accent est
propre à la fois à la juxtaposition et à la composition ; [pour la juxtaposition:]
parà tou sophou élthen, parà ti'm { 15} sophim egénero114, mais dans la
composition aussi le maintien de !' accent se présente: {473} peri-klutós, Pan-
akhaiós, ant-erastes, tandis que la remontée de l'accent est un trait propre à la
cornposition. Du coup, dans kat-épsa, pro-eíkhon, rien n'[indique] qu'on ait
plutôt composition que juxtaposition: les deux sont possibles115; mais les
[formes verbales] ou l'accent remonte présentent le trait distinctif de la
composition. [Or] il remonte {5} dans kát-hetai, katá-keitai, sún-eimi, súm-
phemi, sún-oidal 16,
kát-ekh' ouranón [Od. 13.269]
[occupait le ciel],
Néstõr d' au tót' ép-hize [Od. 3.411]
[Nestor alors siégeait là à son tour],
én-esan stonóentes oi"stoí [Od. 21.12 et 60]
[des fleches affligeantes s'y trouvaient],
xún-isan megálõi alaletôi [li. 14.393]
[ils s'affrontaient dans une grande clameur],
285 l1EPl IYNTAEF!ll: /J.

10 ãu.a 1tÃ.Eiota, ú1tep fuv tàçl aitíaç iJC011oóµE8a· wç ye 1ca\ Ê1t\ tiõv
óvoµátwv cpaµÉv nva cruvtt0ɵEVa ávaj31j)áÇe1v2 tov tóvov icaí nva riiv
tm.nótJrm tOÜ tó\.O\J t11Priv3. -
§ 48. To oe µEiÇov, iíl..11 ii 1tpootaict1icii
eyic).101ç Katà rijv tiõv ÊVEPYlltticÔ>v i>riµátwv 1tpocpopàv oiioa 4 ÕtoúÀ.Â.aj)oç
ávaj31j)áÇE1 tov tóvov, icáteÃ.9E, icatáÃ.aj)E, upíypacpe5, icai oúoe
474 icat' ÓÀ.Íyov ÕtotáÇm fot1v 1tEpi riiç ouv0ÉoEwç. Kai d óµoÀ.Óywç tà
'tOta'üta oúv0Eta, ltÍÕÇ OÚK iXv ôo0EÍ11 icai tà riiç Óp1ot1iciiç EylCÀ.ÍOEWÇ
oíMlEta; µÍa yàp i) EyKÀ.101Ç6 Kat µÍa cruvopoµi) tf\ç 1tpo8ÉoEWÇ Kal µ Ía
oXÉmç '1 mtà tOÜ PílµatoÇ. -
§ 49. 'Ioou Oi) ica\ ti Últotmmicii fyicl..101ç
Ê1t1ÔÉXEtat touç Ê1t1Çeun1icouç ouvôfoµouç 1tpo tiiiv 1tpo8foEwv, Êàv
ICa'IUl.ájXo, iàv Kataypácpm· O!tEp OÚK av 1tapEÍ1tEtO, tiõv 1tpo8foEwv
UEI tOV ápK'tlKOV tÓltov ÉltEXOUOÍÕV. l:aq>EÇ KáK tiõv À.011tiõv ÊyKÀ.ÍOEúlV,
at !tpO tÍÕV 1tpo8foEIJlV tà 1tpoaytvÓµEVa aÚmÍÇ Elttppriµma eÇro0Ev
1tpool..o.µj)ávoua1v, ei'.Ot 11:ai:aÃ.áj301µ1, ãyE 11:atál..aj)t. Kai tooaiha
10 0v Elll ltEpl t00 ~I tàç 1tpo0~ 'IOÍÇ Pflµamv.
§ 50. Ilpóo11J..ov OOç ica\ ai cruvoüom µEwxa\ µttal..aµj)avóµEvm a1to
tiõv p11µátrov oxfo1v ti)v aúti)v àvaoÉxovrm, <iiç EXEt ii mpaatá.; 1tpoç
to 1tapécn11,lltpllpÚ; 11:tp1Écpuv. Oütwç yàp ica\ to ~
1táÀ.tv ouvu1tápxovroç toü 1tapacpépm icataOtÍlOEtat tiç Êv µÉpoç À.Óyou·
475 ti µÉvto1 E111 1tapà tó cpÉpm, àip' o\i cpépmv icai cpépovloç, ica000ç 1tpo-
EÍ1toµEv, oúo µÉp11 À.Óyou yEvfioetat to 1tapà cpépovi:oç, toü ãp0pou
n&µé:wu µetal;u tTi; <µe:roicft:; mi tfi;>' 1tpollim:.wç. -
§ 51. Ei1toµEV
Év téi> 1tEp\ µetoxiõv OOç ál..118Éç Éot1 µâÀ.À.ov ical..eiv tà oxTiµata autmv
1tapaoúv0em ií1tep oúv0eta, ica0o 1táv µÉpoç À.Óyou ouvte0hí Kai dç
EtEpov axiiµa µEtaltEOOV ExEl to µEtalttlt'tlJllCOÇ OÚKÉtl oúv0ttOV, 1tapa-
oúv0EtOV OÉ. "Ev0Ev o?iv ica\ ai táOElÇ tiiiv 'l:E rucÀ.iiiv icai OOICOÚvtrov
cruv0Étrov dvm tov aútov É1tÉxouo1 tóvov, É1tEi tà à1tl..á icai 1tapa-
oúv8Eta µ 1âç EXEtm ávaÀ.oyíaç, OOç ÔEÍICVUtat Év téi> 1ttpi oXflµátrov.
10 LÚv0EtOV yoÜV cpaµEV to ÉÇ oÇutÓV01J ElÇ j)aptiav tÚOIV µEtEÀ11À.1J0ÓÇ,
É1ti trov tiç o e; návoocpoç, VEXÍD!Ôoçs. 1tapaoúv0Ewv ÔE to µi] àva-
j31j)áoav tov tÓvov, ica0o oúôf: ouvEtÉ0E1w9, ouv0Étq.> ÔE ÍJ1͵at1 1tapÉKE1 to.
téi> bmro<xo tà
àyopiiç i:rtaicooov Eóvm (Hesiod. O. er D. 29),

1. Tàs ACB. Tiis conJ. Sophianos (peut-êtte avec raison: cf. 453.16).
2. àvafl•llá,e•v B : avaj>Lllá(H AC'.
3. T!)pe1v Ponus. Sylburg, Bekker: T!)PfL A. C1WTTJpE'i CB.
4. oooa fücní>J.a~os edd.: oooa füau>J.ajlws Aac. oooa füau>J.ajlwv APC. oooav füaú>J.a~v CB.
5. TTepl "fpa<I>< CB : TTEPL "fpa<ls A (enfio de ligue)
6. f"(KhLC1LS ACB : füci6rn1s Uhlig.
7. 1.eToxfis Kal Tiis add. Uhlig. Kayser.
8. vfciOL!ios edd. : v.am!iós A. om. CB.
9.0WE"Tl6nTo Bekker:auvTt6ELTO Aªc.awcTE'ÜEL TWl Apc.O\.IVE"Ttei, T~ CB (ponctuation entre
les deux mots dans B ).
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITJON ET COMPOSITION 285
{ 1O} et des foules d' autres exemples - nous exposerons les raisons de cette
remontée 117 . [Le comportement des verbes composés est] comparable à celui
des noms composés dont nous disons que les uns font remanter I' accent tandis
que les autres conservent le même accent [que le simple].
3.2.3.3.4. (d) Argument des impératifs composés (§ 48).
48. Voici un argument plus fort. Au mode impératif des verbes actifs,
toutes Jes formes disyllabiques font remonter l'accent [en composition]: kát-
elthe, katá-labe, perí-graphe11s, et il n'y a pas (474) !e moindre doute qu'il
s'agisse Jà de composés. Or si l'on s'accorde à y voir des composés, comment
ne pas accorder que Jes indicatifs eux aussi sont des composés? Aussi bien a+
on affaire à la même enclise, à la même association avec la préposition et à la
même relation [de la préposition] au verbel 19.
3.2.3.3.5. (e) Argument de l'antéposition des conjonctions adjonctives et des
adverbes modaux (§ 49).
49. Notons encore que !e mode subjonctif {5} admet les conjonctions
adjonctives120 avant la préposition: eàn kata-lábõ, eàn kata-gráphõ, ce qui ne
se produirait pas [en cas de juxtaposition], car alors les prépositions occupent
toujours la position initiale121. La chose est claire également aux autres modes,
qui placent à J'extérieur, avant la préposition, J'adverbe qui s'adjoint à eux:
eíthe kata-láboimi, áge katá-labe 122. En voilà assez { 10} sur l'unification des
prépositions avec les verbes.
3.3. Juxtaposition et composition avec les participes(§§ 50-52).
50. II est clair que les participes, associés aux verbes dont ils proviennent
par transpositionl23, reçoivent d'eux une configuration qui reste la même: ainsi
de para-stás [assistant] par rapport à par-ésté [(il) assista], de peri-phús
[s'accrochant] par rapport à peri-éphun [je m'accrochai]. Pareillement para-
phérontos [emportant (gén.)], qui à son tour a à ses côtés para-phérõ
[j' emporte ], aura le statut de partie de phrase unique; {475} si, au contraire, on
avait un dérivé de phérõ [je porte] - qui donne•[au participe] phérõn et
phérontos [portant (nomin./gén.)] -, alors, comme on !'a dit plus haut124, on
aurait deux parties de phrase dans parà phérontos, l'article se plaçant entre la
préposition < et le participe >.
51. Nous avons dit dans le [traité] Des participes qu'il est plus exact d'appeler
ces figures des (5} 'décomposés' que des 'composés', du fait que toujours,
quand une partie de phrase composée donne par transformation une nouvelle
figure, cette demiere est non plus un composé, mais un décomposé. De !à vient
l'identité d'accentuation des simples et de ces apparents composés, car simples
et décomposés obéissent aux mêmes regles, comme on l'a montré dans le
[traité] Des figures12s. { 1O} Nous parlons en effet de composition quand il y a
passage de J'oxyton au baryton, par exemple dans Jes [noms] en -os comme
pán-sophos, ne-áoidosl26, mais de décomposition quand J'accent ne remonte pas
du fait que la forme n'est pas composée, mais dérivée d'un verbe composé;
ainsi c'est de ep-akoúõ [je prête attention] que vient epakouós dans:
agores epakouàn eónta [Hésiode, Trav. 29]
[étant attentif aux discours] ;
476 't!jil Ã.uprplim to Ã.uprplióç2,µearplim-µearpli6ç, t&v oemwnwµÉvrov
to wv Ú!tootEÀÂoµÉvwv· oú yàp Õ~ yE 1tpo11youµÉvwç Ú!tÊp 'ti;ç toÚtrov
àYaÂDyÍa.; 1tpoEIÀÓµála õuV.ajktv. -
§ 52. 'OµóÃ.oyov 15' éín Kai to
f, !; ó v Kai to napóv axfo1v tÔ>v 1tpoe1p11µÉvrov µetox&v àvaÕÉÕeKtm,
s napo:niµE11CX3 ti/> !!;ean Kai ti/> nápeanv· futep Éanv Év oÚÕE'tÉpç: Kam-
t..~Çe1 õeóvtwç, btEi Kal ii i!; ain&v OÚvtaÇ1ç bt\ tà ànapɵ<pata q>Épetm
ÉK OllvtcXÇEWÇ irr1µat11Cijç -rí;ç4 !tpOÇ tà à!tapɵq>ata, mpwn. W tp\Âo-
Â.oyiiv - napov ip\ÂoÃ.oyiiv, !Çean6 Ka9eúliew - f,Çov xa9eúlinv.
§ 53. Taiç àvtwvuµÍmç oÚÕÉ1totE f.v ouv0Éae1 ai 7tpo0Éae1ç oúvmn,
10 Katà µÉvtOI táo1v tiiv óp0iiv EV taiç 7tÂ.ayÍa1ç ltt<ÍlaE<JI, xa'tà aou,
7tEpl oou· õ1' Otl õi: µn' óp0liç táoewç, Év toiç 7tp0EJCÕ00Elow Elp1]tm.
'Oµot.óywç o?:Jv7 ta\ç Katà 'tÍJv eú0ei.av oúõ' ÕÂ.roç auvtetáÇetai Í] 1tpó8eo1ç
oÜ'te Kcxtà 1tapá8eo1v <oÜtE Katà aúv0eo1v>8 Õlà to àvÉq>1Kt0v 'ti;ç auv-
477 0foewç. "HÕ1] µÉvto1 ouK Év àvtwvuµutji auvtáÇe1 tEtÓÂ.µ11tai to f.d1CE1va
(Ka\ Etl Év bt1pp11µanttji to Eneua Katà xpovilCÍ]v Evvo1av, E<p' oii Ka\
tà 'tiiç µemÂ.~ljlEOOÇ eiç to µE'taÃ.aµj3avóµevov 'tiiç àvtwvuµ Íaç µetaq>páÇetai,
µeià mina).
§ 54. To\ç YE µiJv ap0po1ç ou p1]tOÍ.Ç OtJ<JI Kat' iõíav, áÃ.Ã.' oúõi:
auvn&µÉvoiç, áe\ Õt f.v 1tapa8Éae1 o?:io1 tÔlv 7ttl1ltl1CÔ>V Kcxtà 'tÍJv aútiiv
aúvtaÇ1v, toi>to1ç9 ai 7tpo0Éae1ç 7tapàKe1vtai, tou t010\nou f.v wiç 7tpoe1-
pl)µÉvoiç ipcp1~µÉvou.
§ 55. 'Ev airta\çl o ye µÍ]v ai 1tpo8Éae1ç Kcx\ auvtí0evtm Kcxi 1tcxpcxti-
10 0evta1l l. tieÕOµÉvou yàp tou IÍlç f.v eú0eíç: ouvti0evtm cxi 1tpo8foe1ç,
õo~oetm Ka\ ev dvm to 11:cxpaKaia~1C1J· Kcx\ ÕeÕOµÉvou tou õn Év
478 auv0Éae1 ÍX7tclvtOtE µetà tÔlv Priµátwv ai 1tpo8foe1ç, õo0eí11 Õtt Ka\ f.v
auv0foewç t.óyqil2 tà «ÉÇunavÉcm]» (B 267). Ka\ foi 3 Êv to ávayw<Í>aKnv,
ev Kal to ávay1v<Í>aKovi:a. Ka\ Õf\Â.ov õn, ei 1tpoayf.vono ÉtÉpcx 7tpó0eo1ç
ti/> to10Útq> o~µan, ou ouvoÚ01]ç auvtáÇewç 'ti;ç Katà tà p~µcxtcx, Í]
µEv 7tpoayeyovuicx 14 Év 7tCXpa9ÉaEI EÍp~oEtat, ii Õf: ouvoooa ti/> ~µCXtl EV
ouv0Éae1· ávayw<Í>axw - civay1v<Í>aJCovi:a - napà ávaytv<Í>aicovta 15,

l. To!> -füa>.ajklv (3) A: om. CB.


2. ÀUP<!JÔÕJ ... ÀUP'!'Bós Lallot (cf. Uhlig dans l'apparatJ: ÀupamSW ... ÀupaoLBós A Uhlig (dans !e
texte).
3. lTapaK<lµn'l'.l Apc: Kal lTapaK<lµ•va AaccB.
4. Tiis' B Bekker: TIÔv AC.
5. TO ACB : suppr. Bekker, Uhlig.
6. Ef<aTL Ka8<ii&Lv lfliv <a8<i&Lv edd. : lÇrnn <a<aflt:ii&w tÇlw <a8<i&w A, om. CB.
7. bµo>.óyws ow Aªc: bµo>.óyws yow Apc, bµo>.oy.;, Si] olív C, bµóÀOyov Ws B!.
8. oliT• <«Tà avv6EaLv add. Sophiaoos.
9. TOÍrTOlS B : TOÍITWV AC.
10. EV aÚTals Uhlig. interprétant EVQVTQLS A : Ev aÍITa'is CB.
11. lTapaTl8<VTaL Apc: aWlTapan8<VTaL Aªc. auµtrapan8<VTaL CB.
l2. tv auv6Éa<ws ÀÓy41 Uhlig (cf. 435,1: 446.17. el. pour l'interversion de cas, la n. cr. ad 65.6): <v
QU~QEL ÀÓyou ACB.
13. hL Aac: El ApcCB.
14. trpooyqovula B : lTpoy<yovula AC.
l5. lTapà dvayLvwo<ovTa O.Schneider (cf. trapaavaycvwaKoVTa BJ: trapavayLyvwa<ovTa A,
trapayL VWaKOVTQ CB.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSmON ET COMPOSmON 286
{476} c'est de lur-õidô [je chante en m'accompagnant de la lyre] que vient
lurõidós [chanteur qui s'accompagne de la lyre], de mesõidô [exécuter un
interlude (vb. non attesté)] que vient mesõidós [interlude] - pour laisser de côté
présentement les exceptions, puisque ce n'était pas notre propos initial de traiter
ici des regles qui régissent ces [fonnations].
52. On convient aussi que ex-ón et par-ón [part. prés. au nomin.-acc. nt. des vb.
éx-esti 'il est possible' et pár-esti 'il est loisible'] sont dotés de la même
configuration que les participes mentionnés précédemment, {5} puisqu' ils sont
dérivés de éx-esti et de pár-esti. Il est normal qu'ils aient une finale neutre, car
leur construction avec les infinitifs a sa source dans la construction des verbes
avec les infinitifs121: pár-esti tà philologeín [l'étudier (nt.) est loisible] ... par-
àn philologeín [étant (nt.) loisible d'étudier], éx-esti katheúdein [il est possible
de dormir] - ex-àn katheúdein [étant (nt.) possible de dormir].
3.4. Juxtaposition avec les pronoms (§ 53).
53. A vec les pronoms, les prépositions ne formem jamais de composés ;
{ 10} en revanche, elles se construisent [en juxtaposition] avec les cas obliques
orthotonés: katà sou [contre toi], peri sou [à ton sujet] - pourquoi orthotonés,
cela a été dit dans ce qui précede12s. Bien entendu, avec les cas directs des
pronoms, la préposition ne se construira d'aucune façon: ni en juxtaposition,
<ni en composition> puisque la composition est excluel29. {477} Maintenant,
on a tout de même osé, mais dans une 'construction' qui n'a rien de
pronominaJ130, ep-ékeina [au-delà] (on a bien aussi la ['construction'] adverbiale
à valeur temporelle ép-eita [ensuite] qui se laisse transposer en une traduction
pronominale: metà tauta [apres cela]).
3.5. Juxtaposition avec les anicles (§ 54).
54. {5} A vec les articles - qui ne peuvent s' énoncer seuls, mais sont
toujours juxtaposés à des casuels dans une même construction - il y a
juxtaposition des prépositions; la question a été réglée de maniere précise dans
ce qui précedel31.
3.6. Juxtaposition et composirion des prépositions entre elles ( § 55).
55. Avec elles-mêmes1J2 en revanche, les prépositions admettent
composition et juxtaposition. { 1O} Étant admis en effet que les prépositions se
composent avec les cas directs, on admettra aussi que para-kata-théke [dépôt
(prép.+prép.+nom verbal)] est [un mot] unique. Et, étant admis que (478} les
prépositions sont toujours, avec les verbes, en composition, on admettra aussi
que
ex-hup-an-éste [ll. 2.267)
[fit saillie (prép.+prép.+prép.+vb.)]
releve de la composition. Et si on a un mot unique dans ana-ginóskein [!ire
(inf.)], on en a un également dans ana-ginóskonta [lisant (part. acc. masc.))133.
Or il est clair que, si à cette figure vient s'ajouter une autre préposition, placée
hors construction verbale 134 , { 5} elle s 'ajoutera en juxtaposition, tandis que
I'autre, qui va avec !e verbe, sera composée: ana-ginóskõ - ana-ginóskonta -
parà ana-ginóskonta [chez (un) lisant], ou encore, avec l'article: parà tàn ana-
287
1m1 E'tt µEtà tou éip0pou napà tov àvayiv<Í>alCovta· d 01: oÜtw ttç
cpaí11 napavaytv<Í>oxovta, Ka1 Wçl el;,w0Ev tO éip0pov 1tpOCJ'fEV1ÍCJEtat,
tOV mpavaytVÓ>CJlCOVta.2
10 § 56. 'EÇíjç PlltÉov Ka1 1tEpl auvtá:ÇEwç tí\ç téi>v Émpp11µá:twv, Ka1
1tpii>tóv YE ltEpi tii>v ElC auvtá:ÇECllÇ 1tpo0Et11CÍ\Ç 1tpÓÀT11j1tV avaod;aµÉvrov
Wç e\11 Émppiíµata. 'HpaKÀ.EÍÔTIÇ (frag. 1 Cohn) -youv É1ttµEpiÇwv tàç
oú ôuvaµÉvaç UÇE1ç àÇeiav É!t1ÕÉÇaa0at Év tcp 1tEpi 1Ca00À.11CÍjç 1tpoacpôíaç,
cpflCJlV ÓJç CÍ:CJOOtatOV Elll tO doõ3 ÉnÍppflµa Ev ol;,EÍÇL tCÍ:CJEt KatayÍvEa0at,
479 Ka0o tà eiç o Àfryovta téi>v tou À.Óyou µEpii>v ànÉatpantat "tiiv Én1
tÉÀouç àÇeiav, illteÇatpoÚµEVoç tfiv tE à n 6 1tpó0Eatv Kai tiiv únó,
1Ca0o tOÚtCllV Êv iôíroµá Éonv ii É1ti tÉÀouç oÇEia. «l>aÍVE'tat ô' Otl Kai
ii tou a-Ut6ç oooEtÉpa àvtwwµÍa Eiç o Ãi\Çaoa ElXE "tiiv tóvou \nco-
1tapaÍT!JCJlV, Ka0o CJUVEtOVOUtO tfl àpCJEVUCfl táCJEt· oú ôii otiv 'ttÇ àcpopµi)
1tEpi tí\ç eyy1voµÉvriç óÇEÍaç Év tcp Eia o.
Ouô[ yàp ÉKEivo 1tt0avov
OÍfltÉov, CÍlç 1tapà to E(1) ç É1tÍpp11µa Éomµá:notat a1tCÍ:vt(l)V téi>v 1tapE-
1toµÉvwv Év Ú1tEp~atcp yEvoµÉvwv· o yàp XPÓvoç o Eltt tou tÉÃ.ouç4
µEtfiE1 É1ti to éipxov, Kai to É1ti tÉÀouç ç 5 Év µEoÓT!Jtt 1tapEÀaµ~avEto,
10 !Cal Ti Év àpxfi oÇEia µEtà tOU auvóvtoç ltVEÚµatoç µEtEtÍ0Eto6 Eltl to
"IÉÀo.;.-
§ 57. "AµEIVOV ÉKOÉÇao0at CÍlç ÉK ltapa0ÉCJE(l)Ç 1tpo0Et11CÍ\Ç Kal
àp0ptlCÍjÇ CJUvtCÍ:ÇEllJÇ 1tapucpÍCJtato XPOVllCi] CJÚvtaÇtÇ, téi>v ÀÉÇEWV Katà
480 "tiiv ouvoooav 1tapá:0ECJ1v tà 1tapE1tÓµEVa ai>ta\ç7 àvaôeÇaµÉv11Jv· ÉvEKÀÍvuo
yàp Í"\ 1tpà0ECJ1Ç ÉÇ oÇEÍaç tCÍ:CIECllÇ EÍÇ 1tapCÍ:0ECJlV 1tapaÀaµ~avoµÉvrt, OltEp
1tapE1tÓµEvÓv EatlV !tCÍ:CJ]l 1tpo6ÉaE1. . µÓplÓV tE to (j8 <Í>ÇÚVEtO µEtà toü
auvóvtoç ltVEÚµawç, o 1tapE1tÓµEVOv tJv 1tCÍ:CJ]l UÇE1 ouK ixoúan9 1tap' aútf\ 10
5 ÉtÉpav ÀÉÇ1v. Touto ÔÉ cp11µ t, É1tEi 1tâaat ai àl;út0vo1 ÉKcpopai Év 1tapa-
0á:m oi'iaa1 ÉtÉpwv °J..i!/my Eiç ~priav µemti0Mat, Wç Év téi>
Et 11 µTi µfltpulft (E 389)
mi to\ç àµoíoiç.

1. Kal Ws e : ws KCU A. om. B.


2. Le lexte du Peri suntaxeõs s'arrê1e ici dans les mss C e1 B; la suite du texte repose donc sur le seu!
ms A.- mais Uhlig signale dans soo apparal. à panir d"ici, les varian1es de l'édilion aldioe de la
Biblio1Mque Ambrosieooe de Milan (S.Q. !. VII 1. désigoée parle sigle 'm•') dout le 1ex1e imprimé,
s'achevan1 eo 478.9. a élé complété par Sophianos e1 Ellebode d"aprês uo apographe du Paris. gr.
2548 (A). La rallooge manuscri1e de m• dépeodant de A. mes nores criliques ne feront
qu'occasioooellemeot meo1ioo de ce témoio: je oe le ci1erai guêre (d'aprês Uhlig) que dans les cas oü
l'état matériel du ms A reod sa Jecrure problémalique. - Sur la lacune supposée ici par Uhlig, voir les
noies 135 e1 136.
3 . .too (ici el 479.6) Lal101 (seule graphie cohéreote avec le raisonoemem de la fio du § 56: cf. n. 140) :
uoo A, Eloó Uhlig.
4. TOÜ TÉMlUS' R.Schneider: TO TÉÀOS A.
5. s Soptuanos, Bekker : L A.
6. µ<T<Tl9no Sophianos, Bekker : OWETL!l<"To A.
7. ai.rTa.i.s Bekker: aVTa'is Sophianos, aUTms AP'. aUTalS Aac?_
8. õ Lallot : õ A Uhhg.
9. fXOÍlalJ edd.: EX01JC7T1 Aac, <X01JC7T1S Apc.
10. nap' ainij Uhlig : TTpoatmlS Apc (npoav sur une rature d'uoe d12aine de lemes, s ajoulé par une
3e maio), npi> airn)s Bekker.
11. E"i Uhlig ; d A.
PRÉPOSITIONS : JUXT APOSITION ET COMPOSITION 287
ginoskonta [chez le lisant). Mais si on disait [en un seu! mot] par-ana-
gin6skonta [lisant publiquement], l'anicle s'ajouterait à l'extérieur: tõn par-
ana-gin6skontal35.
3. 7.1. Juxtaposés de statut adverbial prép. + art. postpositif: eis hó (§§ 56-57).
56. {10} II faut maintenant parler de la 'construction' des adverbesI36, et
tout d' abord des [formes] qui, reposant sur une construction prépositionnelle,
ont pu donner à penser qu'elles étaient des adverbes. Ainsi Héraclidel37,
classant, dans son Traité général des diacritiques, les mots qui ne peuvent
recevoir l'aigu [final], déclare que l'adverbe eishó [jusqu'à ce que] serait mal
formé avec un aigu [final] {479} du fait que les panies de phrase à finale -o
excluent l'aigu final - à l'exception des prépositions apó et hupó, [ainsi
accentuées] parce que l'aigu final est l'unique tait que les prépositions aient en
propreI3B. Quant au neutre [auto1 du pronom autós, l'accentuation desa finale -ó
trouve évidemment sa justification {5} dans l' alignement sur l' accent du
masculin. II n'y a donc rien sur quoi puisse s'appuyerl39 l'aigu qu'on a dans
eishó. En effet il ne faut pas accorder foi à [l'explication) selon laquelle la
forme eishó reposerait sur héõs [jusqu'à ce que) à la suite d'une hyperbate
généralisée : déplacement de la quantité [longue] de la finale sur l' initiale, de l' s
final au milieu [du mot) {10} et de l'aigu initial, avec l'esprit qui l'accompagne,
sur la finale 140.
57. 11 vaut mieux admettre [dans eis hó] une 'construction' à valeur temporelle
reposant sur la construction d'une préposition et d'un article juxtaposés, ces
mots {480} subissant le traitement qui résulte pour eux de la juxtaposition: la
préposition, juxtaposée, perd son aigu1 41, ce qui est le traitement de toutes les
prépositions; quant au mot hó, il garde son accent aigu avec l'esprit qui
l'accompagne1 42, ce qui est le traitement de tout mot non suivi {5} d'un autre
mot - je dis cela parce que toutes les formes qui ont un aigu final le changent en
grave quand elles sontjuxtaposées à d'autres mots, ainsi dans:
eiI43 mê metruiL. [Il. 5.389)
et dans les cas similaires.
288 l1EPI nm>am ll

§ 58. Oü-rroç E)'.EI Kai -ro iÇ ofi, Év cji, àq>' ofi, 1Ca8ó-r1 Ecmv Éltt-
481 vofiom Kai iv óvóµao1 -ro w10\rtov 7tapE7tÓµEvov, P.v oi'.iccp, b: AiaJk>u,
Ei.ç ol1eov· (wo1a yàp w7ttri\ Ti ÉK wú-trov µ ía, iooõuvaµoúoa É7t1pp11-
µan!Cfl 7tapayroyfi, À.Éyro -tj\ AEojló9ev,oiicalii:,oiico9t. napEo-ritoaµEv
õfI 1eai áÀ.Â.axó0i OOç -ro olicov ÕÉ, Oul..uµirov ÕÉ, -rà wú-to1ç 0µ01a,
õúo µÉp11 ÀÓ'you 1Ca8Eo-riirta EÍÇ oÍ>vmÇ1v µ Íav É7t1ppitµawç 7tapaÀ.aµ~á­
VE'Cat, Kai EICElVO 7tpooõ1aoacpitoav-rEç. <Ílç Ei2 7tpo0ÉoEIÇ av-ri ouvliéoµrov
7tapaÀ.aµ~ávovm1, ou Jlímov Kai 'to aúvliEOµov av-ri 7tpo8éo1:rov áv9u-
1táyroea1. -
§ 59. 'A)J,: ÉKEiVÓ yé nç É7t1Ç11'ritoE1, 7t&ç -ra\n:a w1t11Cfiç
EWOÍaç Ea'Cl 7tapEµq>anKá, )'.pOVIKílç fü: "tà EIC 'rfiç ap8p11Cfiç CJUV'ráÇECllÇ,
10 [xov-roç Kai w\i w1oú-tou ÀÓ'yov, IÍlç ávayKaÍroç µE-.v "to P.v oi1eq> Kai
~ Ol'ICO\l w1t1ri\v axéo1v CJllµaÍVEI, EltEl Kai amà ltOÀ.U 7tpÓupov TÓltOV
Ê01͵atVEV. Tá YE µfiv ãp0pa oiiõE-.v w10\n:ov3 CJ11µaívov-ra ~ µóvov ava-
cpop1Ki]v EWO\aV, ~nç xpov1ri\v tµcpao1v 7tapÍCJ'rTICJIV, ElYE 'CO avacpÉpElV
482 XPÓVO\l Ú7tÓµ VTjOÍÇ fonv EV <!> 7tpOE:yE'"fÓVEI "tO avacptpÓµtvov, UICOÃ.oú0roç
ICa"tà 'ri]v 7tpot1p11µÉVTjV aúv-ra1;1v xpov11Cfiç 7tapEµq>áCJECllÇ YEvTtOE"tat 7taptµ-
qxmlCÓ..-
§ 60. ÜÜK É7tE1ÕTf ÉK 7tapa0éoEcíx; q>aµEv -rà -ro1a\i-ra µóp1a
ouvía-raa0m, JtÚV'rroç Kai Katà -rov µEp1aµov -rii>v µEpii>v w\i J..óyou -rfiç
ouvtál;ECllç WtoCJ'r1Íatm1S, 1Ca8áJttp YE Kal 'Cà ãÃ.À.a µÉpll WU ÀÓ'you <OÜ:J'>
ouv-rál;ECllç áltooTitaEm17 -rij> 7tapa!..óyip8 tii>v Éy1mµÉvrov9 cprovii>v. liúo µÉpll
[toílJ'º ÀÓ'you ÉO'rÍv, -tj\ µÉV'ro1 ~ EKa-rÉpou ouvóliip Ev ti 7tapucpíatatai·
483 ÕI • oKai IÍlç fivroµÉva a-&tà 7tapEÕEÇáµt0a, À.Éyro to eiç õ, Kai i Çev q,
oi>· mi en em w,. 7tpoElpllµÉvwv ÉmpPT1µat11CÔW, ol1eov ÕÉ, á:ypov lii.
§ 61. napa0itaoµat Kai TO 7tpoç wu
'HpaKÀEÍÕou (f r. 2 e oh n)
Eip11µÉvov, Wç Kat to É:n: EÍ xpov11Cov t7tÍpp11µa EK -rfiç 7tpoE1p11µÉVTjç
5 ouv-rál;Eroç ÉyÉvtto· EK W7t11Cou yàp t7t1ppitµatoç -ro\i o fi. cp11aív, altttE-
1..Eito lirop1ri\ µEtMTjljflÇ Í1 et oµoíroç tép ltOV Kai :n: Ei. aU'COÜ - aÜ"tii, <!>
ouvf1E1 11 7tpó0Eo1ç Ti i:n:i, Ti vüv iaoauvaµoooa -tj\ ánó12, 1Ca80 Kat iv' 3 hépoiç
11 a7tÓ àv-ri -rfiç Êní· to yàp uánoµ11víoaç» (H230) fotlv Év \'o<p
'Cij> mµ11víaaç. Eiç Õ[ -rTiv toíl ávõpOç CJ\lVllYOPÍav Kai -rà -rfiç ouvaÀ.1cpfiç
10 oiiK t\µ7toÓIEi tov J..óyov· áltE1pá1C1ç yà.p -rà. lirop11Cà. õ1à lfllÀii>v à:v-r1-
0'tOÍXrov "tà.ç CJ\lvaÃ.tcpàç 110IEÍm1,

1. Bt A!JC: om. A"'.


2. "is- El Uhlig: "is al A Bekker • .:is El a1 Sophianos. Skrzeczka. l:ITL "is al Bumnann. Lehrs.
3. TOlotrrov cdd. : TO TOL011TOV A.
4. bmlll'l A!JC Bekker: rnn& A•c. Etrfl Bt Uhlig.
5. Entre átrocm\OETCll CI Ka8átrtp, on lit dans A KCll KC18atrtp KCll TQ a aÀÀa µE P'l TTlS OWTCl~<w<;
Tov ).o-yov atroaT'laETaL. 111.a1s cene séquence redondante est barrée de plusieurs trai1s obliques.
6. o~ add. Lehrs.
7. OWTQ~EOJS atrOOTT10<TaL A!JC (mg): om. Aªc.
8. TW 11apa>.oyw Apc: Tw yap >..cryw A"'. T<jJ 11apa8h'!' conj. Uhlig (dans l'apparat).
9. E")'K<Lµlvwv conj. Lehrs : ElpT]µÉvwv A Uhlig.
10. TOii A : suppr. Bekker (cf. Egenolff 1879).
11. awij<L Bekker: aw<L'll A!JC. aw<l'l •m.
12. ó.tró Ellebode : trpo A.
13. Ka8ó Kal tv A!JC : Ka8on (?) <v A•c.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSmON ET COMPOSITJON 288

3.7.2. Même analyse de ex hou, en hôi, aph' hou (§§ 58-60).


58. II en va de même pour ex hou [depuís que (iitt.: à partir de ce que)],
en hôi [pendant que (litt.: dans ce que)], aph' hou [depuis que (litt.: à partir de
ce que)] : on observe íci {481} la même chose que dans les constructions
nomínales en oíkõi [dans la maison]. ek Lésbou [de Lesbos], eis olkon [vers la
maison], dont le sens locatif est unifié 144 et équivaut à celui des adverbes dérivés
Lesbóthen [de Lesbos], oíkade [vers Ia maison], oíkothi [à la maison]. Nous
avons montré ailleurs' 45 que oikon dé [vers la maison], Oúlumpon dé [vers
l'Olympe] et [tours] similaires, {5} constitués de deux parties de phrase, ont
l'emploi d'une 'construction' adverbiale unifiée. (Nous avons en plus bien mis
en lumiere que, si l'on emploie des prépositions en place de cenjonctionsI46, íl
n'y a rien de choquant à ce qu'une conjonction tienne lieu de préposition.)
59. Mais on va se demander: comment se fait-il que ces [tours nominaux] ont
un sens locatif et les constructions avec I' article [postpositif] un sens temporel ?
{ 10} II y a aussi une raison à cela; la voici. En oíkõi [dans la maison], ex oíkou
[de la maison] signifient nécessairement une relation locative puisque
d'avanceI 47 les noms eux-mêmes signifiaient un lieu. Au contraire, les articles
ne signifient rien de tel: ils ont seulement le sens anaphorique, leque! comporte
une indication temporelle puisqu' aussi bien I' anaphore {482} consiste à
rappeler le temps ou préexistait ce à quoi elle renvoieI 48; il s'ensuít que, dans
les constructions considérées, Ies articles vont être amenés à connoter un sens1 49
temporei.
60. Ce n' est pas parce que nous disons que ces mots reposent sur une
juxtaposition que forcément, eu égard au classement des parties de phrase [dont
ils sont formés], {5) ils se verront exclus des 'constructions' [adverbiales] -
comme cela se produit aussi pour les autres parties de phrase, qu'on <n'> exclut
<pas> d'une 'construction' par suite d'un défaut de régularité dans Ies
formesiso. Dans eis hó, en hôi, ex hou, il y a deux parties de phrase, mais de Ieur
jonction nalt un sens unífié, {483} et e' est pourquoí nous avons admis ces
[formes] comme unifiées - comme nous I' avons fait aussi pour les
adverbíaux1s1 cités plus haut ofkon dé [vers la maíson], agràn dé [vers la
campagne].
3.7.3. Excursus sur ep-eí (§§ 61-62).
61. Je citeraí aussí ce que dit Héraclide, quí faít reposer l'adverbe de
temps ep-eí [lorsque, apres que] sur une construction analogue: {5} on part, dit-
íl, de l'adverbe de Iieu hou [ou] qui, transposé en dorien, donne hef (cf. pou vs
pef [ou? (dor.)], autou vs autel [là-même (dor.)]); à cet hei se joint Ia
préposítion epí, équivalant ici à apó (comrne ailleurs apó est employé en place
de epí: apo-mênísas [II. 7.230] équivaut à epi-mênísas [courroucé)152). Disons
pour apporter de l'eau au moulin d'Héraclide que la contractionI53 { 10) ne
constitue pas une objection, car on ne compte pas les cas ou !e dorien a des
[consonnes] de la corrélation non-aspirée dans la contraction [avec un mot à h-
initial]:
484 x<i> uX;ómç 'HpalCÀÉrlç ·
KIÍMl.at' únauM:v
xà µeyao&./); 'Aamu.ía-
MrÃáµno&í i;' 'Açrrii>..u-.:.&.1 u:·
iipxo1µtv yàp tiaillpaaiCllvI (Alcmanis, apud Bergkium4
fr. adesp. 34 -37 AB, p. 697). -
§ 62. Cl>aívua1 ôE: iít1 Kai Ei ôoín ttç i:i]v ivaÀ.Àayiiv tf\ç itpo0ÉoECllÇ Kai
i:i]v ouvaÀ.up"Í)v, 1Ca0o OUVT\"YOpfioaµEv, µá)(Etm tà tf\ç táoECllÇ · toiç yàp
1Co1voiç ouµ11Ep101tâtat Kai tà Eiç n À.TÍ"Yovta iit1ppfiµata, t<!> 11ou to
10 z2, tip a ll t OU tO a\itfi, ÕltEp OU ltapEÍ!tEto tip Êlt E{. 'AÀ.À.(x 1Cat to
OT\µatvÓµEVOV" tCx yàp µEtaltÍlttovta 1tapà taÍÇ ÔtaÀ.ÉKtOlÇ i:fiç lpCllvTtÇ
àµo1~fiv OT1µaívE1, ou tou ÔT\À.ouµÉvou. O\J ôii o-Õv to ÊltEÍ tÓltov itapEµ-
<paÍvE1, WO!tEp E)(El to «tt i:à t&v3 xo1payxâv» (Sophron. Mim. 86
Ahrens, 98 Kaibel). ti1' o -.:.ai 1tapafü:ÇaíµE0a 4 âv t-.:.Eivo, Ólç !Cai Élt' õJJ..wv
485 ouvÔÉoµCllv 11apt11Óµtvóv E:ott, to ouvwvuµtiv ouvÔÉoµouç É1t1ppfiµao1v
mi btl i:oU ltP01CElllOOu axi\µai:oç. l:ÚVÔE.oµÓÇ icnv i:O Õlppa
Ocppa ltEltOÍ0n; (A 524, v 344),
àM.à mi XJX>VllCÕv btipPT\µa,
5 &ppa µE:v iiOx; ~ (8 66, 1 56).
·o ôi: a\rrõç À.Óyoç Kai Éiti tou ií it 0> ç JCai i11i wu 'í va t11poç to1111Cov
Ê1rÍpPT\µa5.
§ 63. Mnôe EKt1vo ôf: 11apEÍo0Cll, óiç tà 11po-.:.E͵tva µópw ouvCllvuµti
1mi to1t11tji oxfou, àp0p1-.:.f\ç µâÀ.À.ov Évvoiaç Õvta 1taptµcpat11Cá· íi Kai
10 µáÀ.1ota Ê111ÇntEi i:i]v tou tÓltou EitiÇtuÇ1v, tv q,
'l:Óltq> · lµtivaç, é.!;
ofi 1:Ólto1J áiriiÃ9ov, Eiç ô Éltoptuóµ11v )(O>pÍov, tiiiv itpo0ÉoECllV
11M1V 11apt1À.TJµµÉVCllV EÍÇ toltl~ O)(ÉolV oµoÍCllÇ tOÍÇ lttClltllCOÍÇ· ÓµÓ-
486 À.oyov yàp Ot\ -.:.ai to dç ô ÉltOptuóµ11v xmpíov OUIC ãM.nç 1tt<i>ot<i>ç
E:onv i\ tf\ç aii:1ai:1-.:.f\ç, 1tpoÔEÔE1yµÉvou tou Êv EU0Eíc;t µfi ôúvao0m tàç
11po0Éot1ç 1Catayívto0m, tou tt ápotvtKou ouvoµoÀ.oyouvtoç · ~ y à p ôv
Éitopl!uóµ11v i;Ónov. - Kai tooauta µt:v 1ttpi téi>v ÉK itapa0ÉotCllÇ
"'flvoµÉvCll'-6 XJX>V11CCÍJV bttppnµá:twv.
§ 64. 'EÇiiç PT\tÉov Kal 11tpl i:fiç 11poç tà E:111ppfiµata ouvtáÇECllÇ téôv
11po1Ct1µÉvCllv µopimv. To ôii mavCll, mp11CÚ1CÂ.cp, Uitoxái;0>, áltoôíç,
áitovi. tà toúto1ç 11apaitf..i\01a E)(to0m ouv6ÉotCllÇ tf\ç 11poç tàç 11po-

!. <WBpaalwv Bekker, Ahrens, Bergk (forme douteuse et d'interprétation mcenaine) : <o(lpaa<wv A.


2. Tà TTEi edd. : Tw trl't A.
3. Et Tà TWv edd.: E:LTa TOV A.
4. fü' li Kal 1Tapa5<1;alµE!Ki edd. : füo KaL 1Tap<µ~LVfl (espace) füo KaL 1Tapa&:l;aµ<8a Aªc,
ÔLO KaL nap;µ4>cuvn wairEp EXEL TO ELTa Tov XOLpa.yxav füo KaL Trapdie~aLµE9a (sic) Apc.
5. 1Tp0s T01TLKOV É1TlppT]µa A: 1Tp<OOaT]µalvovnos T01TLKov É1TlpP11µa conj. Uhlig (cf. A. 200.1), alii
alia.
6. yLvoµÉ"vwv Aªc Bekker: yEvoµÉ"vwv APC Uhlig.
PRÉPOSmONS: JUXTAPosmoN ET COMPOSITION 289
{484 }(l) kõ [contr. pour kai ho] toxótas Heraklées,
(2) kállist' hupaulén [élision d'un -a final],
(3) ka [contr. pour kai ha] megasthenes Asanaía,
(4) Melámpodát' Harpólukón te [élision d'un -e final],
(5) {5) árkhoimen gàr tkõthrasíõn [contr. pour kai ho ... ]
=
[Alcman frag. 12+22+27+85+79 Diehl 87 (a-e) Page-Davies =
122+142+112+103+172 Calame].
62. Toutefois, quand bien même on accorderait I' énallage de la préposition et Ia
[forme de la] contraction que nous avons défendue, il y a un obstacle manifeste
dans l'accentuation. En effet, les adverbes [doriens) à finale -ei ont la même
accentuation circonflexe que les formes [correspondantes de la langue]
commune : pef comme pou, { 10) autef comme autou; or ce n' est pas le cas pour
ep-eí. Autre [obstacle): le sens; en effet, [pour un mot,) passer d'un dialecte à
un autre signifie changer de forme, mais pas de sens. Or ep-eí n' exprime pas le
lieu comme [heí] dans:
he'i tà tôn khoirankhân [Sophron, Mimes 86 Ahrens = 98 Kaibel =
106 Oli vi e ri]
[ou (sont) les (boutiques ?) des étrangleurs de cochonsI54).
Aussi admettrons-nous volontiers ceei: {485) notre forme [ep-e11 serait dans le
même casque d'autres conjonctions, qui, sous une forme identiquem, sont à Ia
fois conjonctionsl56 et adverbes. Ainsi óphra est conjonction dans:
óphra pepoítheis [II. 1.524, Od. 13.344)
[pour que tu aies confiance],
mais également adverbe de temps, dans :
óphra men eos en [II. 8.66, Od. 9.56]
[tant que durait J'aube].
On raisonnerait de même pour hópõs [afin que/coipment] et hína, [conjonction]
vs adverbe de lieu [ou]!57.
3.7.4. Sens locatif de eis-hó, en hôi, ex hoQ (§ 63 ).
63. N' omettons pas de signaler que les mots dont nous parlons expriment
aussi, à forme identique, une relation locative, bien que leur sens soit plutôt [en
principe] celui de J'article158 - mais justement {10} ils exigent impérativement
la mention conjointe du lieu: en hôi tópõi émeinas [dans le lieu (dat.) ou tu as
demeuré], ex hou tópou apelthon [le lieu (gén.) d' ou je suis venu], eis hà
eporeuómen khõríon [l'endroit (nomin.-acc.) ou j'allais], les prépositions
s'employant ici, similairement aux casuelsl59, pour [exprimer] une relation
locative; {486} il est indiscutable en effet que dans eis hà eporeuómen khõríon
on ne peut avoir à faire qu'à un accusatif, puisqu'on a montré plus haut que Ies
prépositions ne peuvent se construire [en juxtaposition] avec Ie cas direct - ce
que corrobore le masculin 160: eis /um eporeuómen tópon [le lieu (acc.) ou
j' aliais]. Voilà pour {5} les ad verbes de temps qui proviennent d' une
juxtaposition 161.
3.8.1. Composition des prépositions avec les adverbes: démonstration (§§ 64-
66).
64. II faut maintenant parler de la construction des mots que nous
étudions [= prépositions] avec les adverbes. Dans ep-ánõ [dessus], peri-kúklõi
[en rond, autour], hupo-kátõ [dessous], apo-dís [par deux fois], ap-opsé [tard, au
soir] et formes comparabJes162, nos prédécesseurs se sont contentés d'admettre
290 llEPI .l:YNT~ 11

9ÉaElÇ amo µÓVOV intÉÀa~OV oi !tpO 'ÍlµÔlV, OÚÔEµÍav UKpl~ij WtÓOEll;lV


1ton1aáµEV01, Oi' ~ç to Oia-mÇÓµEvov tiiç auvtáÇECllÇ 1tEPtEYpácpEto. Tí
yàp <oú>1 µã.lliv Éat1 to á1to111i2 ôúo µÉp11 ÀÓyou ií1tEp3 i:v, tá tE
487 toin:cp Õµo1a; XP'Íl ouv avtava1tl..11péôaat tiiv t0íi t01oin:ou a1tÓÕE1Ç1v,
1tótE Ka9' êv µÉpoç ÀÓyou to to1oúto vo110ií0Etm Kai 1tótE oií. -
§ 65. 'Ev ôii taiç 1tpOKEtµÉvmç auvtáÇE01v ÉvtEÀ.Ôlç a1tEÔtÍ1CV\Jto, lÍ>ç ai
1tpo8foEl<; ain:o µÓvov iôíc;t vooíivtm Kai Katà 1tapá8ta\V ávaµEµtptaµÉvm
taiç !tÀayÍmç lttOOEO\V (oú yàp 1tâaat Katà 1taaéôv OtTtlCOUO\V, Ka8á1tEp
lCcXv tft int,,yoptuµÉv!1 4 EiaayCll'Yfl U!tEÔEÍÇaµtv), EV YE µnv toiç a1tt<Ílto1ç
Ka9' i:va a;(liµanaµov 1taptÀaµ~ávovto. ''Ev9tv Katà toíito µttà Ka\
aÂ.À.Cllv &v 1taptati\aaµtv aitÍCllV, oú 1tapttí8tto tji tú9Eíc;t Etl a!ttÓltcp
oÜOJl. 61' o ôii 1tâaa àvá:rKll tain:ov 1tapaÔÉÇaa6m Ka\ É1t\ téôv Émppn-
10 µátCJlV, oÚK ÉXÓvtCllV 1tÀ.ayíaç 1ttoot1ç, Õt' Ó>v É1t1vo116itaovtm 1tapa-
KE͵EVa1 ai 1tpo8ÉaE1ç. - Oú ôóÇt1 to fü' &n <ivt1Ktia6m· ÉÕEÍÇaµEV yàp
488 Õtt aitumicii ÉyKE1µÉV11 Éat\ µuà tijç ôtá 1tpo8ÉatCllÇ, JCa\ oúx ó Õt\
aúvôtaµoç, É!tE\ Kav 1távtCllÇ ev µÉpoç ÀÓyou Ka8t1ati\Kt1, Ka8á1ttp EXEt
Kai b É1tEÍ <itapa><MWmK0ç5 auyKE͵Evoç ÉK toíi E i auvôfoµou JCa\ tijç
mi 1tpo9ÉaECJlÇ, iJx; <jll)m m\ IloooÔCÍMoç. -
§ 66. Eül..oyov ÔE KaKEivo
5 1tpoa9Eivm. Ei'.1tEp auµcpÉpEtat [rn\)6 tà Émppftµata toiç pftµaa1v JCa\
toÚtCllV µÍa OÚvtaÇÍÇ Éat\V CxltavtOtE, ÔijÀoV lÍ>ç tÓ aÚtO avaÔÉÇEtat tép7
1tpbç o cpÉpEtat. Eí ôf: ai 1tpo8ÉaE1ç µEtà téôv i>nµátCJlv EV µÉpoç À.Óyou,
JCai tà É1t1ppftµata taÚtOV avaÔÉXEtat, OUVE!tayÓµEva t'ÍlV 1tpÓ8ta1v É!tl
tà/ivi.ata.
10 § 6 7. EÍKÓÇ nva cpi\aE\V lÍ>ç Ti Éyy1voµÉV11 E1t ÉvÍCllv É1tÉv9Ea1ç wíi
ap9pou tOV !tpOKE͵EVOV À.Õyov Ôla~áÀ.ÀE\· !tÔlÇ yàp to 'ÍlVCllµÉVOV tijç
1tpo8ÉaECllÇ 1tapaÔÉÇEtat t'ÍlV É1tÉv9EOlV toíi ap9pou, Õ1t01lYE Kal t'ÍlV EV
tOÍÇ ÓVÓµaO\V aµcpt~OÀ.Íav 'Íl tOÚ ap9pou É1tÉv9EOlÇ !tEptÉypacpE tíf}l µ 'Íl
489 Tivwa8a1 tTiv 1tpó8rn1v, 1tapà toíi vóµou, 1tapà toü cpÉpovtoi;;
to1oíitov ouv Ka\ to á1to toü vüv, á1to ti\i; afiµtpov, áltO tfiç
~.-
§ 68. ''Eat1 ôf: Kai 1tpoç to to10útov cpávm Wç 1tapucpíatatm
Ev101ç téôv É1t1pp11µátCJlV Ti 1ttCJlt1K'Íl ewma, Écp' ~ç tà tijç auvtáÇECllÇ
tEÍvEt. 'Ev9 yàp tép afiµtpov qKEttat Ti ;,µÉpa, oúJC iixouaa àvaatpocpnv
1tpoç to afiµepov · ou yàp Ei' n iiµÉpa, tomo JCa\ ai\µEpov, É1td auvtEÍVE1
Ka\ É!tl to aiíptOV <m\>1 o mi TO x9Éç, U!tEp 1táÀ.1v ÉyJCElµÉVllv EXE1 iiµÉpav,
óíatE 1tál..1v, d t1 fot1 µf:v aiíp10v f\ ix9Éç, toíiw ÉmÔÉXEtat JCa\ tliv
'ÍlµÉpav, OÚ µftv, lÍ>ç Elp11V, Katà àvaatpocpftv. 'Q aÚtOÇ À.ÓyOÇ Kat É!tl

1. oL add. Ellebode, O.Schneider, Skrzeczka: om. A Bekker (cf. C. 235,2 •).


2. ónoojll Uhlig : anoocjJ< A. óno Ó<jJÉ Bekker.
3. fin<p Sophianos ou Ellebode. Bekker: Elnep A.
4. Ú!!TJyopniµtVT) edd. : imayop<uµ<vri A
5. napcurwa1TTLKÓS Sophianos ou Ellebode. Lersch : cruvmrnKós A Bekker
6. Kal A : suppr. Uhlig.
7. T4i Soph1anos : To A.
8. TrEpLtypaljJE Tiji Bekker: lTEpLEypacjJ<To TO Aª'. lTEPLfYpacjJno TOU Apcm•.
9. <v yàp Tiji CTl\µ<pov Sophianos ou Ellebodc : <v yap TO UlJl'Cltvov A. ~v yàp TO C1ljµcnvóµ<vov
m•.
10. <al add. edd.
PRÉPOSITJONS: JUXTAPOSmON ET COMPOSmON 290
qu'on a affaire à des prépositions en composition, mais ils n'ont fourni aucune
démonstration rigoureuse { 10} qui efit levé le doute sur la construction.
Pourquoi en effet ap-opsé <ne> serait-il <pas> plutôt deux parties de phrase
qu'une seule, et {487} pareillement pour les [mots] similaires? La question de
savoir quand de telles [formules] s'interpretent comme une unique partie de
phrase et quand il n' en est rien demande donc qu' on fournisse une
démonstration.
65. En étudiant les constructions qu'on vient de voir, on a parfaitement montré
que les prépositions ne sont à prendre comme autonomes etjuxtaposées qu'avec
les cas obliques auxquels chacune est affectée 163 {5} (car toutes les prépositions
ne vont pas avec tous les cas, comme nous l'avons montré aussi dans notre
[ouvrage) intitulé lntroductionl64), tandis qu'avec les non-casuels elles sont en
emploi soudél6s. Voilà pourquoi, outre les raisons que nous avons déjà
donnéesl66, on n'a pas de juxtaposition avec le cas direct, qui n'est pas encore
engagé dans la flexion 161. Or la situation est nécessairement la même pour les
adverbes, {10} qui n'ont pas de cas obliques pour indiquer que les prépositions
sont à prendre comme juxtaposées. On ne verra pas un contre-exemple dans di'
hóti: nous avons en effet montré168 {488} qu'il y a dans cette forme, avec la
préposition diá, un accusatif et non la conjonction hóti - car [si c'était le cas] on
aurait forcément une partie de phrase unique169, de même que pour la
conjonction <sub>connective ep-eí [puisque] composée de la conjonction eí et
de la préposition epí (comme le dit aussi Posidoniosl70).
66. Voici encore un argument pertinent. {5} Si les adverbes vont avec Ies
verbes et que ces derniers ne connaissent jamais qu' une construction
[prépositionnelle], il est clair que les adverbes admettront la même construction
que ce [scil. le verbe] à quoi ils se rapportent: les prépositions formant avec les
verbes une partie de phrase unique, il en sera de même pour les adverbes, qui
attireront à eux la préposition pour la rattacher au verbe111.
3.8.2. Réfutation de contre-exemples apparents (§§ 67-72).
67. { 10} On peut s'attendre à voir opposer à la these que nous soutenons
l'objection que constitue l'insertion, dans certains cas, de l'article [entre la
préposition et l'adverbe]. Comment se peut-il [dira-t-on] qu'une préposition
unifiée admette ici l'insertion de l'article, alors qu'avec les noms, c'est
l' insertion de l' article qui levait l' ambigulté en excluant que {489} la
préposition füt composée: parà toü nómou [de la part de la loi], parà toü
phérontos [de Ia part du portant)? Or c'est bien ce qu'on a dans apà toü nun,
apà tês semeron, apà tês aúrion [litt.: à partir dele maintenant / l'aujourdhui I
le demain].
68. À cela on peut répondre que certains adverbes contiennent, comme signifié
conjoint, un casuel auquel se rattache la construction; (5) ainsi dans semeron
[aujourd'hui] il y a hêméra [jour)l72 - l'inverse n'étant pas vrai: qui dit 'jour' ne
dit pour autant 'aujourd'hui', puisque 'jour' s'applique aussi à hier < et > à
demain, ces derniers contenant aussi 'jour', en sorte que, ici encore, qui dit
'demain' ou 'hier' dit aussi 'jour', l'inverse, commeje l'ai dit, n'étant pas vrai.
Même raisonnement {10) pour nun [maintenant]; en effet, nun embrasse, !ui, Ie
10 toÜ vüv· 1táÀ.1v yàp ;i:póvo\l totl toü yev11Cmtáto\l ɵ1tep1e1Ct1KÓV, ou
tɵvov 'CO É!t1µep1Çóµevov 'COÜ XPÓVO\l, Ôlí\KOV µÉvtOI Ô!. oÀ.crn, cixmepel
'"(EV\lcOV Õ\'oµa. -
§ 69. 'Eà.v oiiv <Ílç 1tpoç to ÉyKe͵evov tí\ç 11µepaç tà
tí\ç Ollvtál;Emç ÉyyÍVT]tat, 1tâoa avaylCT] tftv µf:v 1tpó0Eo1v voEiv Katà
napá0rnw, É1tEi Katà nÃ.ayiaç óvóµatoç q>ÉpEtat, Kal nâoa àváylCT] to
490 líp0pov npooti0Eo0m, 'íva to \ntm:o\lÓµevov 1ttWt1KOV voiitm· il;aipetoç
yàp ~ 'CWV ãp0pwv napá0eatç <Ílç npoç tà !t'CWtlKá, ÉltEl n&ç '"(IVOOKEI
to aítµtpov to t~ ãp0pov Kai 011À.\l1COv <ôv:.I 1m\ yevt!Cijç 1ttcÍ>otwç Ka\
EvtKW, 'CWV Én1pp11µátWV ouÔEV 'COIOÚ'COV ɵq>av1Çóvtmv; ''E<m yoíiv3 olç
OÜÔE nap\lq>lO'CCltCIÍ ti tolOÚ"tO lt'CW'CIKÓV, a
Ôft KCll OtÉpE'CQ\ tí\Ç tOICl'ÜtT]Ç
O\lvtál;emç, <Ílç ExEl to á11:olHç, ánotpíç, [i1távm, u11:01Cátm}4. -
§ 70. Kal áváitaÀ.1v ôf: ou yiv&imm tTiv 1tapá0ta1v tí\ç npo0Éaewç Kat' iôiav,
ti µTi npÓttpov npoayÉvmto ~ toü líp0poll 1tapá8ea1ç, (i5 1m\ µóvmç i1tl
to a\lVU!tCIKO\lÓµtvov q>Éptta1, <Ílç EXEI tà tolaÜta, Év tj\ aüp1ov, É v
10 tj\ f:iji,ç· ÍÍ1tEp ouK ãv t1ç i1t1vof,at1EV ôíxa t&v ãp0pmv ànoq>fivaa0m,
Ka0o ai npó0eae1ç µóvov Éni tà ntmt1Kà Éq>Épovto, ou µ Tiv iiôúvavto
1tapaKeia0m toiç i1t1ppfiµaa1v· ou yàp otóv tE q>ávm Ev afiµepov
491 oOOf: éÇ aüp1ov. -
§ 71. '0 a\JtÕÇ À.Óyoç ICCIÍ Év toÍÇ tolOÚ'COlÇ, ÉV tip
im:o1Cái:m, Év i:ip Éltávw· 1tpoç yàp 1táÀ.w to ÉyKE͵evov toü tó1to\l
Ti toü ãp0po\l 1tapá0eaiç totl µetà tí\ç Katap;i:oú011ç 1tpo0Éaewç iv 1tapa-
8fot1. tu' o Kai Év toiç µep1aµoiç XPTt voeiv "tftv µE:v 1tpotÉpav 1tpó-
5 0tat~ É1tl to ÉyKeiµevov tfiç Ôot11Cijç µttà toÜ O\lvÓvtoç ãp0po\l Év
1tapa8Éat1 Ka0iotaa0m, tTiv fü: ÔE\ltÉpav Katà aúv0ta1v oiiaav toíi to7t11Coíi
ÉmpPÍ\µa"tOÇ.-
§ 72. &iKVlltal ãpa Ôlà 'COÚ 'COIOÚtO\l <Ílç to á11:ex6ii;
ou ôúvatm 1tpoaÂ.a~eiv to ãp0pov, ot1 É!ti to ;i:povtKOV É1tipp11µa q>Épttm·
[v yàp µÉpoç [toüP À.Óyo\l. To µÉvto1 á!tO i:i\i; ixSii; iôiaç <11lvtál;emç
10 EXE"tat, tí\ç 11:pOç to i1t1q>epóµevov õvoµa, 0µ01ov Ka0eat<liç tê!> ÉK i:i\i;
afiµepov o ou8 1távtmç Kat' ÉnÉv0ea1v ti-tv toü ãp0po\l É'"(EyÓvt1· ou
yàp ~v ti ÉIC aítµtpov. - Tijç to1aÚtT]ç oiiv à1toôeil;emç, OOç Eq>aµEv,
ÉÔÉEtO o !tpOKE͵EVOÇ ÀÓyoç inci:p 'COÜ nt0av&itepov tOV É1ttµEp1aµov
yíveo6m.
492 § 7 3. 'EÇijç ô1aÀ.T\1t'CÉov Kai ntpl toü t\Ça ícpv111;. 1tÓ•epov tívmtm
Kai ti:i1toç Éat\v É1t1pp11µat1KÓÇ, í\ ÉK 1tpo8tt11Cfiç a\lvtáÇemç in1ppfiµatoç
ltwo1av napiatT]at, Ka0á1tep fot1v Émvoijam ãnt1pa "Cotaüta, o\ç Ka\
avtmapáKEltat É1t1ppfiµata tftV au"tftv o;i:Éa1v a11µaÍvovta, EÍÇ oiKov
CÍ!tÉPXOILCll - <oi'.KaÔE altÉpxoµa1>9, il; oi'.ico\l 1tapE'"(EVÓJ11]V - oi'.iroEltv

Uw add. Uhlig.
2. (v1K6v edd. : EVLKWV A.
3. lcrn yoüv edd.: fO"TL yow A!JC, <anvow (?) A•c.
4. hdvw imo«iTw A Bekker: suppr. Uhlig (suivant Schneider, Comm. 193 .. : cf. déjà Buttmann ad
loc.).
5. a A (pour la syllepse de nombre. cf. Schneider. Comm. 14) : 3 conj. m• mg_
6. TTpó8Ecnv Ellebode, Lehrs, O.Schneider : 1Tapa9EOLV A.
7. Toü A Bekker, R.Schneider, Maas (1912:12): suppr. Uhlig (cf. Egenolff 1879).
8. ou A Bekker : suppr. Uhlig, STj m•.
9. otKa& dtrtpxoµaL add. Ponus.
PRÉPOSITIONS. JUXTAPOSmON ET COMPOSmON 291
'temps' dans sa plus grande généralité, sans y pratiquer de subdivision, mais Ie
couvrant tout entier à la maniere d'un nom génériquel73.
69. Si donc la construction se fait avec le 'jour' contenu [dans l'adverbe], de
toute nécessité on prendra la préposition comme juxtaposée puisqu'elle va avec
un oblique nominal, et de toute nécessité il faut {490} ajouter I' article pour
signaler le casuel sous-entendu, car c'est un trait distinctif de l'article que de
s'apposer à de~ casue)st14 • Aussi bien, qu'est-ce que semeron [aujourd'hui (adv.
invar.)) a à voir avec I'article tês, féminin, génitif et singulier - toutes [notions)
que n' expriment pas les adverbes? Mais il y a [des adverbes) qui {5} n' ont pas
un tel casuel comme signifié conjoínt: ceux-là sont privés de la construction
dont nous traitons, c'est Ie cas de apo-dís [par deux fois], apo-trís [par trois
fois)175.
70. Inversement, [les adverbes comme semeron] ignorent la juxtaposition de Ia
préposition seule, sans juxtaposition préalable de I' article, qui, luí, se rapporte
exclusivement au [casuel] sous-entendu - par exemple dans en têi aúrion, en
{10} têi ekhthés [litt.: dans le demain / l'hier]. Ces [expressions], il ne viendrait
à l'idée de personne de les énoncer sans article, du fait que les prépositions se
rapportent exclusivement aux casuels et ne peuvent être juxtaposées aux
adverbes: impossible, en effet, de dire *en semeron {491} ou *en aúrion.
71. Même raisonnement pour des [tours] comme en tôi hupo-kátõ, en tôi ep-ánõ
[litt.: dans le dessous/dessus]: ici à nouveau l'article est apposé au 'lieu'
contenu [dans I'adverbe] et la préposition qui est en tête estjuxtaposée. Aussi,
quand on fait J'analyse grammaticale [de ces tours], il faut prendre la premiêre
préposition comme juxtaposée au datif contenu, avec son article, tandis que la
deuxieme, composée, appartient à l'adverbe de lieul76.
72. On montre donc par ce genre [de raisonnement] que ap-ekhthés ne peut
admettre [l'insertion de] l'article parce que [la préposition] s'y rapporte à
l'adverbe de temps avec leque! elle forme une partie de phrase unique. En
revanche, dans apõ tês ekhthés [litt.: depuis l'híer], elle a sa constructíon
propre, avec Ie nom ajouté, comme dans ek rês { 1O} semeron [litt.: depuis
l'aujourd'huí]l77 - leque) n'a pas du toutt 78 son origine dans une insertion de
l'article, puisqu'il n'existe pas de *ek semeron. Notre propos, nous l'avons
ditt79, exigeait une telle démonstration pour que I'analyse grammaticale
acquiêre une meilleure crédibilité.
3.8.3. Les adverbes ex-aíphnes et áphnõ (§§ 73-78).
73. {492} Poursuivons en traitant Ie problême de ex-aíphnês [soudain,
inopinément] : est-ce une forme unifiée appartenant à un type adverbial, ou bien
une construction prépositionnelle présentant Ie sens d'un adverbe, comme on
peut en observer d'innombrables qui ont en regard d'elles des adverbes
signifiant la même relation: eis oikon {5} apérkhomai < = oíkade apérkhomai >
[je rentre à la maison]. ex oíkou paregenómên = oíkothen paregenómên [j'arrive
292
11:apEyEvóµ11v. !v oh:cp CJE µ!vw - oÍKo9í aE µÉvw. TmÍtT]Ç i:fiç
mivráÇEmç fipaµev Kal t&
otKOV ô' roEÂEÍJooµm (l 365)
<Ílç 1tpÕÇ to oi'.uÕE, mcoÕEÍÇavtEÇ <Ílç ÕÚO µÉpTJ '}Jyyou Éai:\v to oiKov ÕÉ.
10 Ka\ õii to 7tpoKE͵evov µóp1ov Õtà to É1taKo!..ou9Tiaav Ttá9oç tji qiwvfl
ou npoqiaví\ tà i:ííç auvtáÇewç KatÉa'tT]ae, téiiv ovtw y1voµÉvwv ánávtwv
Kat' ouÕÉva tpÓ1tOV E1t\<Jtáaewç 1 wxóvtwv, Ka9áitEp 1tpÓKE\'ta\. -
§ 74. Ilapà õiJ to acpavfiç Õvoµa cX1tEtEÃ.e\i:Ó 't\ 9T]Ã.1JKOV Katà itapCÍ>vu-
µov CJXflµa'tlaµÓV, ácpavÍaç Ka\ acpáVE\aÇ. â1aaà yàp tà TOtaÚ'tCL, EÍ>-
15 ~ - ~ llip' OÚ itál..1v tO
t93 E\xrel3iTJ 'tÉ9v11KEV (fort. Callimachi, fr. 519 Schn.),
~ WJJi µfiv mi~
EUµa9iT]v 1'Jtrito ôi&ru; ÉµÉ (Callimachi Epigr. 49 Schn.,
Anth. Pai. VI 310, 1 p. 397, 12 Stadttnüller).
oÜtwç ExEl iax\ tO
àõpavÍTJ 'tÓÕt: 1t0")..)...áv (fort. Ca!limachi, frag. 520 Schn.).
Ilapà õii to npoKE͵evov õvoµa napEÍ7tetó nç aúvtaÇ1ç ÉK yevuciiç
1t't00EWÇ to ÉÇ licpavíw;. <Ílç Ka\ napà 'tO aVrfx,2 nál..1v t\ E'YEVE'tO
9T]Ã.uKov ÉÇ aim\c; Km' É1tlpp11µanKiJv aúvi:aÇw· ÉÇ aim\ç i'.wµev
10 npoc; .õ.ioV'Í>aiov. Ilapà õii oí'.iv i:iiv npoKetµÉVTJV OÚv'taÇ1v auyK01tlJ
µEv [õià)3 'tOÚ a ica'tà µÉOTJV aul..l..aj3iJv E-yive'to, µe9' Ú!tepj31j3aaµoú Kmà
'tO cipxov µÉpoç 'tOÚ napal..fi'YoV'toç \, o õii Ka\ ainov ~v i:oü Eiç a
Ka'taÃ.fi'Yew 'ºµóp10v. Ka\ qiaivetm on ã:vayicaiwç icai to l..fiyov a
µnal..aµj3áve1 eíç 'tO 11 , i:oü ahiou i:ííç l..fiÇewç4 àcp1a•aµÉvou Ka'tà to
15 imep~w m\ OÜtlll t& ~ç àTtoi:eJ..cimi. -
§ 75. Oií'te õe i:o a
494 01J'YKÓ1t'tEa9m Çévov, ÉTrei omwç El(E\ 'tO anápyavov, 'tO i!õvov, to
'tÉKVOV, 'tO ôáKvco5, m 'Epi:x9ovíõai, Ci.1..1..a µupia· OU'tE µiJv Ú1tEp-
j31imçea6m tà 01:01xeia· 'tà yàp cmEtpÉma cmEpEÍma. '1aooç6 õe Kai napà
'º õópu Ti õópuoç yev1Kfi, o'te qiaµev lioupó;· ~ - ~- E<PTJV
õE Év füamyµíp. µTi Cipa 'tOÜ yoí:Nawç7 mi ÕOÍlpa'tÓ; eim O\J'(IC01tCXÍ.
495 § 76. Ilapov õe Káic 'toÜ ávtutapaKElµÉvou e7t1ppfiµa'toç ná9oç 'º
E1t\ÕeiÇm. 'Iõou yàp Trapà to ácpavfic;S õvoµa ~v mco'teÀoÚµEVov ETrippT]µa
napaicE͵evov oµói:ovov yEV11cfl 7tÀTJ9uvt1Kfl tji ácpavmv, to ácpavó'lç (<Ílç
icai EUCJEj3iôv - ~- a
õii Eq>aµev (J1JV1J1tÚpl(E\V Kai auvrovooo9m
taiç •01aÚtmç yeviicaiç). 'E<p • oi> õii 7táÃ.1v to 7tpoicE͵evov 1tá9oç E1ta-

l. !niOTáaEws Sophianus : '"' TáaEws A.


2. To ain"ós Uhlig : To ªVTlJS.
3. füà A : suppr. R.Schneider
4. Ài)~EWS Sophianos : ÀE~EWS A.
5. SáKVw Lobeck : SáKVov A.
6. laws Ellebode. Lehrs (cf. lct>11v tv füOTayµQ 1. 4s.) : Ws- A.
7. yoiJvaTos edd.: yovaTOs A.
8. á<j>avi)s Uhlig : á<j>avEs (') A.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITION ET COMPOSITION 292
de la maison], en oíkiJi se ménõ = oílwthí se ménõ [je t'attends à la maison].
Nous avons aussi rattachéISO à cette construction:
oikon d' eseleúsomai [Il. 6.365]
[j'irai à la maison],
en face de oíkade, tout en montrant qu'il y a deux parties de phrase dans ofkon
dé. { 10) Si, comme on !'a vu, ces formations dans leur ensemble n'exigent
nullement qu'on s'y attarde, Je mot dont nous nous occupons maintenant, en
raison des altérations formelles qui J' ont affecté, ne laisse pas voir clairement
comment il est construit.
74. Du nom aphanes [invisible, obscur] on a tiré un féminin, par formation
dénominale: aphanía ou apháneia [invisibilité, obscurité]. (Ces formations, en
effet, sont doubles1s1: {15} eusebes - eusébeia [pieux --piété], d'ou vient à son
tour:
{493} eusebíé téthneken [Callimaque (?), fr. 519 Schneider = 729
Pfeiffer]
[la piété est morte];
[De même] eumátheia [intelligence], mais aussi eumatfúa:
eumathíén eitefto didous emé [Callimaque, Epigr. 49 Schn.= 48, 1
Pf.= Anth. Pai. 1165 Gow-Page]
[(Semos) demandait l'intelligence en m'offrant (aux Muses)];
{5} même chose pour :
adraníé tóde pollón [Callimaque (?), fr. 520 Schn. = 730 Pf.]
[faiblesse ceia, beaucoup (mot-à-mot d' un fragment sans
contexte)]) 1s2.
Donc, du nom indiqué on a tiré une construction au génitif: ex aphanías [de
J'obscurité], comme de autós on a aussi tiré un féminin ex autes [sur-le-champ,
litt.: depuis/à partir d'elle-mêmeI~3] avec construction adverbiale: ex autes
íõmen { 10} pràs Dionúsion [allons sur-le-champ trouver Denys]. Or ia
construction en question subit la syncope de l' a de la syllabe médiane, avec
hyperbate de l' i pénultieme sur la partie initiale - [altérations] responsables de
la [voyelle] finale a dans ce mot, d'ou la nécessité, comrne on voit, qu'il fasse
passer l 'a final à e, la cause [du vocalisme a] de la final e disparaissant avec
{ 15} l'hyperbate [dei]: on aboutit ainsi à ex-aíphnes184.
75. II n'y a rien {494) d'étrange dans la syncope de l'a, qui est attestée dans
spárganon, hédnon, téknon, dáknõ, Erikhthonídail85 entre mille autres. Rien
d'étrange non plus dans l'hyperbate des éléments: apeirésia donne bien
apereísia; c' est peut-être le cas aussi pour dou rós qui viendrait de dó ruas,
génitif de dóru, et pour gounós qui reposerait sur gónuos. (Je ne suis pas
catégorique, caril se peut qu'on ait affaire à des formes syncopées de goúnatos
et de doúratos.)
76. {495} On peut aussi mettre en évidence ces altérations [formelles] sur
J'adverbe [áphnõ 'soudain'] qui existe en regard [de exaíphnes]. Voici: à partir
du nom aphanes [obscur], on a fait l'adverbe aphanôs [obscurément], dérivé du
génitif pluriel aphanôn dont il garde l'accent. (Cf. encore eusebôn [gén. pi. de
eusebes 'pieux'] - eusebôs [adv. 'pieusement']: nous avons dit que ces
adverbes se rattachaient aux génitifs [pluriels], dont ils gardent l'accent 186.)
{5} Là-dessus survient J'altération indiquée [sei/. la syncope de J'a], et, comme
293
1COÂ.ou6fr Kai EltEI oulCÉ'n OUVEÍXE'tO \nco 'tf\ç OUVOÚOTlÇ yEvtlCf;Ç Õtà tO
E1ta1CoÂ.ou6fioav itá:6oç, oiiõt: t/iv ta\miç tá:atv ÓVEÔÉXEtO (<iiç yàp Elpaµev,
OUVU1tapxouoÔ>v tÔ>V YEVl1CÔ>V O\lVU1tCÍPXEI 1Cai tà toü tÓVO\l ). Mnfle1
ouv eíç j3apEiav tá:o1v, õeóvtwç Kai to ç áitoj3á/J..ov· fo6' otel yàp
10 itáÃ.tv Ti toiaÍm] 1Catál..11Ç1ç µEtà toü itpoKEtµÉvou tóvou Kai to e; áva-
ÕÉxno.t· áitootávtoç ôe toü tóvoll ~v evÔEKtov auvaitoo'tf\vo.t Kai to ç,
Ka6ón Kai tÔ>v EÍç m À.l]yÓvtwv Elttppl]µCÍ:twv ti]v táo1v µetEÀ.áµj3avev,
496 CX1tEp ou1CÉtt2 tp1yevÉa1v óvóµaotv av6um'yyeto, <iiç E;(El to E a m, ICIÍlm,
JCÚKMp, tÓV!jl.-
§ 77. ''Eq>aµev ÕE Kai Év EtEpo1ç <iiç áite1pá:ic1ç ai l.i!;Etç
itpoç tàç áitoj3ol..àç t&v oto1xdwv icai toi.iç tóvollç µe6totâ01v. l:llVeixe
ti)v óÇeiav to ~ iv toiç to1oúto1ç imppiiµao1v, óliá~. intoôpáÇ, ÓKÂ.áÇ ·
àJ..Ã' Ei.ki1Vav3 Év tip iJ 1t Ó li p a µEtÉatl]OE 1Ca\ ti)v óÇeiav, oµOtOV auto
icataotfioav tip p{µcpa, µIÍÀ.a, a t 1jl a, toiç o'útw j3apuvoµÉvo1ç. 'Oµoíwç
Kai to e; iv TOiç eiç ic; l..mouo1 µetà µaKpâç 'tf;ç ouvoúcniç rntà to
1tapeÕpe00v, xmp{ç, aµcp{ç' aµ.01!311 li{ç4· ál..I..' EltEl, EV j30.putóvo1ç ii
aitoj3oÃ.ij tOÜ t; EyÉvE'tO, <iiç Év tip !tOÀ.À.áJCt KO.l &xáia, KCXl to XWpÍÇ
10 an:oj3á.À.Â.ov to ç EyÍVEtO X Ô> p \ iíµotov ica0eot<iiç tip5 a 1>61 1CO.l toiç
497 itapa1Ce1µÉvo1ç. 'ElieíÇaµev Kai ilt\ i:oü lieanoaTÍJç,ÉpyaatTiç. éoç tTi
aitoj3ol..ft toü ç iíµota EyÍVEtO tip ÉÂ.á't'llÇ.apÓ't'llÇ' lCCXl Õtà toÜto
lieanót11c; mi Épyátl]c; Kcxtà j3apeiav tá.otv· 1tÀ.EÍotl]v tÔ>v to10Útwv

5
1tapá&cnv rno111aá:µ11v Év hipotç. T:-11ÕE oi>v icrx1wana01] 1CO.l
§ 78. w&paµev iv toiç 1tp01CEtµÉvo1ç taiç EK 1tpo6Éaewv y1voµÉvo.tç 1tapa-
ãcpvm. - '°
6foeo1v Kai cniµo.tvoúao.tç Eittppl]µatt!Ci]v oxfo1v ávtmapaiceia6a1 f:ittpp!Í-
µata. Kai tip ouv ~ aiin;i; 1tapCÍ1CE1taí tt aútó6ev, i'.mµ.ev ai>tó6ev -
émü..&mµev ÉÇ aiJ.t% [àné.l..9mµev ] 6 . O'útwç exe1 Ka \ to
crinóõtov o' ãpa µ1v (0 449),
10 ávti toÜ iÇ aiin;c; ouic i:í.U.ooe 1tapaicÀ.Ívavta'. IlapÓ.1CEtto.t ouv Kai t4i
iÇaícpV'llÇ ãcpvm napeyÉvEto ó liriva Év i'.oljl tip iÇaícpVl]ç MpeyivEto.

1. lae ' ÕTE A. edd. - mais Uhlig note avec raison dans son appara1 qu ·on attendrall plu1ô1 ici un adv.
comme &ÀÀoT<. li es1 impossible, en tout cas, de donner à la6' líTE son sens habituei de 'parfois'.
2. OÍJKÉTL Uhlig : OUK ETIL A.
3. O,Miljiav lv T.;i inróSpa Bekker (d'aprês Sophianos l~lljiav µev lv ... ): '~'"'" µ<v TO
woSpa A.
4. à.µOLi3TJSls edd.: aµvikiBLs (?) Aªc, aµllj1r]füs Apc
5. T.;i edd.: TO A.
6. aTTÜ6wµ<v A : suppr. edd.
7. TrapaKÀl.VaVTa (?) Aªc: TTa.p<lKQLVOVTQ AJX.
PRÉPOSITIONS: JUXTAPOSITJON ET COMPOSITION 293
par suite de I'altération survenue la forme a rompu ses attaches avec le génitif,
elle en rejette aussi l'accent (comme on a dit, c'est le rattachement au génitif qui
fonde la communauté d'accent). Le mot devient donc baryton et perd alors
normalement son s (en effet, dans les cas ou { 10) ce type àe finale
[scil. adverbiale en -õ-] a l'accent du génitif, elle prend aussi l's; on peut donc
admettre que la disparition de l' accent du génitif entraíne la disparition de I' s);
la forme passe alors au type accentuel des adverbes à finale õ, { 496} qui eux ne
correspondent pasl87 à des noms présentant les trois genres, ainsi ésõ [dedans],
kátõ [en bas], kúklõi [autour], tónõi [intensément].
77. D'autre part, nous avons dit ailleurs que les exemples sont innombrables de
mots qui changent d'accent quand ils perdent des éléments. Dans les adverbes
comme odáx [avec les dents], hupodráx [en regardant en-dessous], okláx [en
position accroupie], c' est I' x qui entraine I' aigu [final] ; mais que cet x vienne à
manquer dans hupódra, {5} cette ellipse fait changer I' aigu de placei 88,
conformant ainsi l'adverbe au [type] baryton de rhímpha [vite]. mála
[beaucoup], aipsa [aussitôt]. Même accentuation sur la finale liée à I'-sdans les
adverbes en -ís à pénultieme longue: khõrís [séparément], amphís [tout autour],
amoibêdís [à tour de rôle]; mais étant donné la perte de J'-s dans les barytons
comme polláki [souvent], dekáki [dix fois]. khõris, {10) perdant !ui aussi son -s,
est devenu khôri, se conformam au [type] authi, etc. (497) Nous avons montré
aussi que despostês [maítre (mot fictif)], ergasres [travailleur (mot rare)], en
perdant leur -s-, se sont conformés au [type] elátês [conducteur], arótês
[laboureur], d'ou despótês, ergátés [maítre, travaílleur (mots courants)] avec
accentuation barytonel89: j'ai donné ailleurs une foule d' exemples semblables.
La formation de áphnõ, donc, s'explique de cette façon.
78. {5} Nous avons dit plus haut que les [tours] à préposition juxtaposée et
signifiant une relation adverbiaJe19o ont en regard d'eux des adverbes. Ainsi en
face de ex autês [sur !e champ], on a un autóthen: íõmen autóthen ==
apelthõmen ex autês [allons nous en sur-le-champ]. C'est encore !e cas de:
autódion d' ára min [Od. 8.449] •
[aussitôt donc elle !e (prie)],
ou autódion est mis pour 'sur-le champ' (ex autês), 'sans s'écarter ailleurs' 191.
C'est donc ainsi qu'en regard de ex-aíphnés on a áphnõ: áphnõ paregéneto ho
deina [soudain, Untei s'est présenté], équivalent de ex-aíphnés paregéneto.
[llEPI EIIIPPHM.ATON]I

201 § 1. Tà to1ttKà tiõv bnpp!]µátwv tptiç EXEt ÔtaotCÍ<mç, 'tliv F:v tÓ1t1p,
'tliv Eiç tÓ!tov, 'tiiv ÉK tó1tov. Ka\ Õí\À.ov &t1 àpK'tlKCÍ>'ttpá É<m tà Év
tÓ1tcp· tà yàp ÉK tó1tov noÀ.u npÓtEpov óµoÀ.oyEi to Év tÓ1tcp dvm,
Kal €tt to dç tÓ!tov to ÉK tÓ!tov Tiiv µttá~ao1v 1tottio0m. '11õ11 õE: Kal
ôià tiõv <PWviõv oa<Pf:ç to'üto YEV1Íattm· to yàp 1t o ü2 011µaívEt to iv
tÓ!tcp, à<P. oli yÍVEtat tOltlKOV Eiç tÓltOV napaywyov ltÓCJ E Kat Etl to
nó9i, Kal ÉK tÓ!tov to nó9tv· napá tE to Ü1jloc; Ü1j1o'ü yívEtm, àlp' oli
to u1fló9ev Ka \ Ü1j169i.

§ 2. "Ov tpÓ!tov F:v tip 11apE1toµÉvcp yÉvEI toiç óvóµaoív Eot1 µovaÔtKà
10 icatà àpptviidiv 1tpoqiopáv, ica\ Etl ica-tà 6rJ/,.vicfiv ical oÚÕEtÉpav, µovo-
YEVÍ\ KaÀ.oÚµEva, ica\ Wç fott nvà tptyEví\, F:v ÉKáatn q>wvfi À.EyÓµtva,
~ 1taÂ.f1 ltaMv, Émicotvwvo'üvtá tE tip àppEVtKip yÉvEt ical 011Ã.vicip,
o '!IE'l&íii; Kat ti 1f1Eu&ftc; Ka\ to 1flEUÕÉc;. Eviá tE3 Ev Õua\ yÉVEOl VOEÍtat
(yàp] 4 àpotvucà 1m\ 01]Ã.vKá, wç iiaroç ical tà napaMtícna, -
§ 3. toiJrov tàv
15 tpÓ7tOV Ea'tlV EUpÉa0at Kal 'tiiv tiõv t01tlKWV Émpp!]µátwv oxfoiv i\5
µÓvov µovaõiidiv o1ioav, watt µT\ Kal i!; àKoÀ.ou9iaç ÉyyÍvEo0at tàç
u110À.oÍ1tovç OXÉaElÇ tiõv tÓ1twv, wanEp Én\ to'ü !ti\ Émppt͵ato.;6 Kat
iJXJ..wv rov napt0ɵrlla 7, i\ il; à1coÃ.oú0ov npoq>opâç 'tliv tp1aoi]v Õláotao1v
1101iio9a18 iÍJO!tEp tà tpiyEVí\, OOç napà 'tliv oi 1to "ll ánotEÀ.Eitat to oilto9t9
20 oi1to9ev oimÕE, Kal to'ü Émppfiµatoç icatà to ÕÉov 'tliv àKÓÀ.ov0ov

1. Notre seule source manuscrile pour le lrailé Des adverbes esl le Parisinus gr. 2548 (A). La
numérotalion marginale du présent texte renvoic aus pages et lignes de J'édilion de R. Schneider (GG
n 1); la division en paragraphes est de moi.
2. Tà yàp rroíi Bckker : TO yap TO rroíi A.
3. lvLó n Bekker: EVLDT< A.
4. yap A: suppr. Skneczka. Sul. µLâS" rr~pâs- ou <fiwvíis" conj. Egenolff.
5. l\ Uhlig: oL A Bekkcr, Skrzeczk.a, Schoemann.
6. tmppl\µan>S" Kal d>.>.wv A Uhlig, Skrzeczka : tmppl\µaTos <, cilli Toíi rroíi ETTLppl\µaTOS> Kal
<TWv> d.Ã)w)v Schoemann.
7. rrap<6tµ<6a. li té Ó.KoÀ01í6ov rrpoljlopãs Uhlig : rrap<6tµe6a. l\ té Ó.<oÀoú6ov rrpoljlopâs A
Bekker. llap<6tµ<6a l\ t~ Ó.KoÀoú6ov llpoljlopà Schoemann. TT<lp!6tµ<6a <Ó.ili Kal> li té
Ó.<oÀoú6ov llpoljlopâs Skrzeczka.
8. lTD<Eia6aL A Bekker, Uhhg: lTOLriTa• Schoemann, Skrzeczka.
9. OLKo6L Aªc: oucol Apc si.
ADVERBES DE LIBU'
([Adverbes] p. 201-210 Schneider)

1. Les trois dimensions locatives (§§ 1-5).


1. {201} Les adverbes de Iieu ont trois dimensions2: dans le lieu, vers !e
Iieu, hors du lieu3. II est manifeste que les adverbes inessifs sont primitifs; en
effet, les adverbes élatifs attestent la présence préalable dans un lieu, et les
allatifs impliquent qu'il y a transfert en provenance d'un lieu. {5} À en juger
aussi d'apres les formes, la chose sera claire d'emblée: poú [ou] signifie
l'inessif, et c'est de !ui que sont tirés !e dérivé allatif póse, ainsi que póthi, et
l'élatifpóthen; [de même] de húpsos [hauteur] est tiré hupsoú [en haut], d'ou
viennent hupsóthen [d'en haut) ethupsóthi [vers !e haut]4 .
2. [On sait que,] pour l'accident du genre, les noms peuvent avoir (1) une forme
fixe { 10} de masculin, ou encore de féminin, ou de neutre - on les appelle 'de
genre unique'; il y ena aussi (2) qui ont trois genres et prennent une forme pour
chacun: kalós, kate, kalón [adj. 'beau', masc./fém./nt.); il y ena (3a) qui ont une
forme communes au masculin et au féminin: ho pseud~s. hê pseudis [faux
(masc./fém.)], tà pseudés [faux (nt.)}6; quelques-uns (3b) [ne] s'entendent [qu')
au masculin et au féminin, comme híppos [cheval] et consorts 7 •
3. [Eh bien,] de la même {15} façon pour les adverbes de lieus, on peut en
trouver qui expriment une relation ou bien ( 1) unique et qui ne donnent pas lieu
à la formation d'une série réguliere d'adverbes exprimant les autres relations
locatives - c'est !e cas pour pei [vers ou)9 et d'autres que nous avons citéslO -,
ou bien (2) présentent, commc les [noms] à trois genres, la tripie dimension dans
une série réguliere de formes - ainsi, dérivés de oikos [maison], oíkothi -
(20} oíkothen - oíkade [chez soi - de chez soi - vers chez soi], l'adverbe prenant
normalement la forme réguliere qui !ui revient. II y a aussi (3b) des adverbes
295 [nEPl En!PPHMATON]

cpwviJv à1tEVE"(KaµÉvoul. "EattV Ü Kal ÉlttKOlVWVE\, Katà tOV aUtOV


xapmc:tijpa aT]µaaíav EXOvta tiiv Eiç 'tÓ!tOV Kal Év tómp, ou µfiv tiiv
h: tÓ!tou, <1x; to ávw Kai tà toiaúta, \mE:p wv EipfioE'tat. L!távia µfr?-
ian tà Ôtà µiáç cpwvíjç tiiv tptaafiv téiiv tolttKéiiv ÉittÔEXÓµEVa ôiáatacnv,
25 ooç EXEt to itpóa6EV Kai Ei ti toioutov.
§ 4. Kai Ea't13 to 1tpoE1p11µÉvov toltl-
202 KOv ÉltÍpp11µa auvEic:Ôpoµft4 téiiv cpwvéiiv ic:atá nva 1tpoo1tá0E1av -réiiv i.v
tó1t1p f.1t1ppnµátwv ic:ai Eiç -rÓ!tov (ic:a0o to wiouwv ic:ai f.1t' ãA.A.wv
µEpéiiv A.óyou ÔEÍKW<at, i.v 1ttcÍlaE01 µE:v Eu0daç 1tpoç ainanKfiv ic:ai
ic:l.nnic:iív, yEvuc:i\ç tE 1tpoç ôonKiív, Kai ôià -rou-ro 1táµ1toÃ.Ã.oç Ti
5 auµµovfi téiiv 1t'tcÍlaEwv ic:ai ouvɵ1ttwo1ç, ôui:ic:éiiv émávtotE auµ1t11ttÓvtwv 5 ,
ouÔEtÉpwv tE Kat' EU0Eiav ic:ai aina-r11Cfiv ic:ai KÀ.'f1nic:iív, ic:ai Eltl -réiiv
1tÀEÍotwv àppEvtic:Ôlv Kat' EU0Eiav ic:al KÀTJt1ic:iív, óíatE ic:al µÉXpt OX'f1µá-
twv àváyro0a1 'tftv auµitá0Euxv, <Íl;
IÍÉÃ.ioç &; itávt' àpopÇç (cf. r 277)
10 ic:al tà toÚtOlÇ oµota, Kal Eltl 1tÃ.110uvttlCOOV é11távtwv· EV tE pfiµamv
ÉvEat<Írtwv 1tpoç 1tapatat1ic:ouç ic:al 1tapaKEtµÉvwv 1tpoç Ú1tEpauvtEÀÍic:ouç,
Kai 1tEptoaov to vw toútwv àitávtwv 1tapá0Ea1v 1to1Eio0m).
§ s. 'Evtri&v
oi'.iv ic:al tà 1tpoic:E͵Eva i1t1ppfiµata ôtà tfiv 1tpOKE1µÉV'f1V auµ1tá0Etav
auvtpÉXEt, ic:a0' Eva aX'f1µat1aµov 1tapaÃ.aµj3avÓµEva, Tiiç XPlÍaEwç fo0'
15 otE ic:al tiiv iv aútoiç Ôtaa-roÃ.fiv Ôtaaurxuvo\Ía'f1ç. To yàp ltOU à.iri\Ã.9EV;
i\ mrii µÉve1; Ev EµEtVE ic:a-rà tàç ôúo ÔtaatáaEtÇ -réiiv6 -rÓ!twv, -rou 1to1n-
nw\J tBouç ti> ltÀÉ.av ôuxcrtEWxvtoç,
1tOU vüv &upo nclJv Ã.Ílm; "ElC'tOpa; (K 406)
KtXiix 'titv iv tÓltl!l aximv, KtX'tà ôE 'titv EÍÇ '!Ónov
20 !tf1 Ei3Tl ºA"5poµáxrl; (Z 377)

!tf1 ôii XPI͵am 1t0IJ..à. cpÉpw iú&; !tf1 ôE ic:al aUtó; ... {v 203)
àvrl to\J Eii; tÍva tÓ!tov ;

§ 6. Tà Eiç ÔE 1.fiyovta É1t1ppfiµma tiiv dç tó1tov axfoiv ariµaívEt,


25 oiicalit, áypalit, ãl..alit {ic:ai iic: auvtál;Ewç aitiattic:i\ç 1ttcÍlaEwç ic:ai tou
liÉ ouvÔÉoµou àitotEÃ.Eitm, oxEôov µíµnµa ic:a0rntoç tijç 1tpoKEtµÉVTJÇ
~, oh:ov ÔÉ, Oül..uµ1t0v ÔÉ). tllà taÚt'f1v tiiv àcpopµfiv ic:ai
to Ji li E à1tTJVÉy1Ca'tO tfiv dç 'tÓltOV OXÉolV, JiôE lil-8EV ó Ôt\va, ic:al

1. dtr<VE-yKaµtvov Bekker: <TT<v<-yKaµ<vov A.


2. µl]v Bekker : µ<v A.
3. lan Schneider, Uhlig : hL A.
4. Owt"KBpoµij A Schneider: tv owBpoµij conj. Uhlig.
5. ovµmtrróvrwv A Schneider: ow<µTTLTTTóvrwv 'Schneider (dans l'apparat).
6. T~v Bekker: EK Twv A.
7. Texte corrompu et/ou lacunaire: cf. nore 15.
ADVERBES DE LIEU 295
'communs', signifiant par la même forme l'allatif et l'inessif, mais non l'élatif -
c'est le cas de ánõ [en haut] et semblables dont nous allons parler. Rares sont les
adverbes (3a) qui expriment par une forme unique la tripie dimension locative -
[25} e' est le cas de prósthen [devant] et semblables 11.
4. L'adverbe de lieu dont nous venons de parler, {202) s'explique par un
entrainement formei du au penchant qui rapproche adverbes inessifs et allatifsI2.
(On met en évidence ce phénomene également sur d'autres parties de phrase:
pour les cas, [affinité] du cas direct avec l'accusatif et !e vocatif, du génitif avec
le datif, d'ou résulte une três vaste [zone de] (5) communautéI3 et de
coYncidence entre ces cas - coYncidence généralisée dans les duels et entre les
cas direct, accusatif et vocatif dans les neutres, tres fréquente dans les masculins
entre cas direct et vocatif - c'est au point que l'affinité donne même Iieu à des
figures, comme dans:
êélios hos pánt' ephorâis [cf. li. 3.277]
[solei! (nom.) qui vois toutes choses]
{ 10) et [tours] similaires -, elle est généralisée dans les pluriels. Dans les
verbes, les présents [sont en affinité] avec les irnparfaits et les adjacents avec les
plus-que-parfaits - mais ce n' est pas ici le lieu de faire la liste exhaustive de ces
exemplesl4.)
5. Voilà donc pourquoi les adverbes dont j'ai parlé, en raison de l'affinité qui
les Iie, sont entrainés vers une forme unique - quand ce n 'est pas l' usage
{ 15} qui confond des formes [normalement] opposées. Ainsi, dans pou
apelthen? [ou s'en est-il allé ?] et pou ménei? [ou demeure-t-il ?], on garde une
unique forme pour les deux dimensions locatives, tandis que l'usage poétique,
en regle générale, fait droit aux oppositions:
poú nun deuro kibn lípes Héktora? [li. 10.406]
[ou as-tu laissé Hector en venant ici ?]
pour exprimer la relation inessive; mais pour la relation allative:
{20} pêi ébê Andromákhê ? [II. 6.377]
[ou est allée Andromaque ?].
tpour cette signification-là (?):tis
peide khremata pollà phérõ táde? ph de kai autos ... [Od. 13.203]
[ou apporté-je toutes ces richesses? ou moi-même (suis-je venu
m'égarer)?].
équivalant à 'en que! lieu ?' [syntagme allatif].
2. Adverbes en -de et -ze (§§ 6-13).
6. Les adverbes à finale -de signifient la relation allative: {25} ofkade
[vers chez soi], ágrade [vers la campagne]. hálade [vers la mer] (on obtient
aussi [ce sens] en partant d'une construction de l'accusatif avec la conjonction
dé, sorte de calque de la dérivation ci-dessus: oíkon dé [vers chez soi],
Oúlumpon dé [vers l'Olympe)16). De là vient que hôde [ainsi] lui aussi s'est
chargé de la relation allative: hôde elthen ho deína [Untei est venu ici]. ainsi
296 (nEPI EnlPPHMATON]

'tiiv E.v tÓ1tCfl icmà 'tliv 1tpo1mµÉVT1v auµ1tá0E1av téõv1 Eiç tó1tov ica\ EV
30 'tÓ!tcp, cbÔÉ OE µÉ\10>. -
§ 7. '1awç ôóÇE1 to '0µ11p1icõv E0oç ávt1ict:ia6a1
tji itpoE1p1iµÉv]l auvtá!;Et toí! toitiicou t7ttpp1͵atoç, Wç itap a-imp ou
toit1icóv fon, itmóniwç ôE: itapaatanicóv, ica\ iaoôuvaµouv téji OÜ!mc;·
7tEpl oii E.Ç tit1icpÍat:wç EvtEÀÔ>ç t:litoµEV tv téji 7tEpl É1t1ppTJµátwv, wç
ElTj µt:v Ti ÔÉouaa amou 7tpo<p0pà OTJµaívouaa 1:0 OV1:(1) ç, Ti ÔE 7tpOICEtµÉVTI
35 7tol..A.fi 1tapá0rn1ç Éit\ tÔ>v t07t11Céõv2 É1t1pp11µátwv á1t11vÉyicato ica\
tO itpoicciµE\{)V µópwv Eiç tÍ1I' =icfiv <Tf,,fmV.
203 § 8. '1fô11 µÉvtot Evia, éíitEp ical 01tavuínm:á fot1v, ávtôÉÇato 'tiiv Eiç
ÔE 7tapayroyfiv ouic oí'.>aav toit11C1Ív, icoivfiv ôE: ica\ ã'AJ..mv µEpÔ>v À.Óyou,
ouôE:v 11:À.Éov oriµaÍvouaav tOU áq>' oii itapiix0ri, ElYE to\ç oiÍ'twç
E7l:E1CtEtaµÉvo1ç 1tapt11:ÓµEvÓv fot1v E.v ávta7t0Ôot1icéji µopícp icmayívea0m
ô1à wu t, ,;ooóoôe, 1:01óofü:, 1:TJÂ.11CÓOÔe · otç 0µ01ov itapà to iJyíxa ical
1:TJVÍ1Ca to 1:TJV11COOE, iiµoç -rilµoç- 1:lJµÓOÔE. -
§ 9. (Ilpóa1mtm ôE: to 1:010í!tov.P
Xpi\ µÉvto1 voeiv, Ólç tà EltEIC'tEtaµÉva E!;El 'tiiv ÚVta7tÓÔOOlV toí! t, ou
µfiv tà ávta11:oôo0Évta 'tiiv i11:Éictaa1v E)(El. 'Iôoi> yàp itapà to Õq>pa
1Ca\ tÓq>pa tà -rfiç É1tE1Ctáat:wç OÚIC EytvEto' 1ml to ewç ical et1 tÉO> ç·
10 iawç on ica\ EV iiM.o1ç E.ll1itfi Éatl tà to1aí!ta oxiíµata· 7tnpEÍ7tE'tO
yàp to 1:0\0UtOV tolÇ E7tEIC'tEtaµÉvo1ç, ical EV 7tÚaµaa1 icatayÍvEa6a1· a
& üJ..uríi 1t00µanicfiç iJv 7tp<Jq)Opâç. -
§ 1 o. Ka\ EIC TI]ç àvaotpoq>fiç ôE: tOU
Â.Óyou itCÍÀ1V fod nva ámicE͵EVa, Wç itapà to ÜY;" to ©li e ouic ápÇá-
µtvov aito tOU 1:, ica\ itapà to iv8a to cv9áôe. "Ot1 yàp OUIC Eatl tfiç
15 to11:1 icfiç 11:apaywyfiç, aaq>EÇ ÉvtEí!0t:v· tà to1t1icà 7tapax0évta µttà toí!
011µmvoµÉvou ical tpíniv áxo tÉÀ.ouç E)(El 'tiiv óÇEi.av, ãypaÔE, oh:aôt:·
toúto Õ( oUx OÜtwç ExEl. -
§ 11. Tà tomicà 7tapax0ivta Ú7to~oA.íi toí! ô e
OÚIC ÚJtoÀ.1µ7távE1 UÇ1v OlJµaívouaáv ti, xwp\ç ti µfi EIC 7tapaywyfiç µE:v
µfi ElT\, Éic ôE: ouvtá!;twç toí! ô É auvÔÉaµou ica\ 7ttcÍlaewç ainat1icfiç, Wç
20 to OÜÂ.uµitov ÕÉ ica\ tà oµoia. (Kal ô1à toí!to áµq>Í~oÀ.ov to w.a&,
07tEp 7tCÍÀ1v téji tv0áôe oú itapaicol..ou0e1). El7ttp otiv to h6a5 icata-
À1µ7távttai UitoatEÂ.À.oµÉvou toí! ô E, i'.ô1ov ô· Éatl toí!to tÔ>v ô1à toí! ô E
El'l:EICtEtaµÉvwv, to !tCÍÀ\V áito~oÀ.ft toU ô E tO amo OTJµaÍVEIV, ffiç YE
E)(El to tTJVtlCCÍÔE "ª \6 1:TJVÍ1Ca, 't'TlµÓOÔE "ª \ tíiµoç' cbÔE - m. ô &ii &.Jp1icóv

1. Twv Skrzeczka 1cf. 202, l) : Til" A.


2. T011'LKWv Bekker: TWVTTLKLLJV Amg, om. Aac.
3. TTpo<IKELTaL & TO TOLOUTOV AI'< (Tm au-dessus de la ligne. & TO TOLOUTOV dans la marge). TTpooK
ou TTpooT) A"' : suppr. Skrzeczka.
4 . .:is Schneider (cf. A. 179,14ss.J: Ws' A, W, Bekker.
5. TO lvBa Bekker: TO n>tia& A'.
6. Kal Belcker : TO A si.
ADVERBES DE LIEU 296
que de la relation inessive en vertu de l'affinité mentionnée précédemment entre
ces deux relations {30} : hôdé se ménõ [je t' attends ici].
7. li pourra sembler que l'usage homérique contrevienne à la construction
indiquée [de hode] comme adverbe de lieu, puisque chez Homere c'est un
adverbe non de lieu mais de qualité, équivalant à houtõs [ainsi]. Apres avoir
soumis ce point à un examen critique complet dans le traité Des adverbesl?,
nous avons dit que 'ainsi' est la signification normale de cette forme, et que
{ 35} c' est en raison de 1' abondance des exemples [de formes en -de] parmi les
adverbes de lieu que !e mot hbde a été !ui aussi entrainé à [signifier] la relation
locative.
8. {203} Maintenant il y a quelques adverbes, à vrai dire fort rares, qui
admettent une dérivation en -de sans valeur locative. Ces dérivés, qui ne
signifient rien de plus que leur base, se rencontrent aussi pour d'autres parties de
phrase: on trouve de telles formes à rallonge pour les mots corrélatifs {5} en r-,
tosósde, toiósde, telikósdeIB; ce sont des formes similaires qu'on tire de
heníka ... teníka [quand ... alors]: tenikáde [alors], ou de hêmos ... têmas
[quand ... alors]: temósde [alors].
9. [ ... )19. Mais il faut bien voir que si rallonge implique corrélatif en t-,
corrélation n'implique pas rallonge: sur óphra, tóphra, il n'y a pas de forme
allongée, et de même sur héõs, téõs. { 10) C'est peut-être parce que ces
dernieres formes sont défectives aussi d'une autre façon: en effet, aux formes
qui admettent la rallonge correspondent aussi des inquisitifs20; or la forme
inquisitive fait défaut en face de tóphra et téõs.
10. Mais à la proposition inverse21 il y a aussi des contre-exemples: ainsi de hôs
on tire hbde sans t- initial, et de même entháde de éntha22. Qu'on n'ait pas
affaire [dans entháde] { 15} à un dérivé locatif, cela ressort clairement du fait
que les dérivés locatifs, en plus de leur sens, ont l'aigu sur la troisieme [syllabe]
à partir de la fin: ágrade [vers la campagne], aíkade [vers chez soi] - ce qui
n' est pas le cas dans entháde.
11. Si un dérivé locatif perd son -de, ce qui reste n'est pas un mot doué de sens
- sauf dans le cas ou il repose non sur une dérivation, mais sur une construction
de la conjonction dé avec l'accusatif, comme dans {20) Oúlumpan dé [vers
l'Olympe] et semblables (d'ou, là encare, l'ambigui"té qui est celle de há/ade
[vers la mer)23, mais à laquelle échappe entháde). Donc, puisque, apres
soustraction du -de, il reste éntha [là], et que c'est le propre des mots rallongés
en -de de garder le même sens quand ils perdent leur -de - cf. tenikáde =têníka
[alors], têmósde = têmas [alors], hode = h6 [ainsi], (cette derniere forme étant
dorienne24 :
297 [nEPl EnlPPHMATnN]

25 rot1v, «;;, tE XEpvânç yuvá» 1 (lyr. gr. I113 , p. 1359 Bergk) Ka.\ bt\
óvoµátmv wlÓCJ& - toioc;, 'toaÓ<JÔE - 'tÓaoc;· TI;ç npoKElµÉvrlç na.pa.ymrflç
m\ to év9cíôt. EinEp o-Õv \ô1ov to tiiv npo tÉÀ.ouç ól;úvE1v, ~pa.xEia.v
o-Õaav, 'tWV ô1à 'tOU ÔE na.pt]yµÉvmv, 't1111ÓOÔE, n1v11cáôt, 'tOIOUtOV iipa.
m\ tÕ ev9áôt. -
§ 12. IlpÓÔt]Âov &ri Ka.\ to iv9évôe 'riiç a.\rrílç na.pol..Jciiç
30 Éanv· O!tEp éíl..mc; OOOE tiiv Eic; tÓltov axfo1v Gl]µa.ÍvEl. "Etl OV tpónov
ôia.cpÉpE1 tà to1auta., Ka.9o o µÉv fot1 nap11yµÉvov ôià to\> ô t , o fü: ÉV
Ooo1 µÉproi ').J:,you, tÕv ifüov exov tóvov m\ tÕv 'tOÜ &,
oôE npoaÉEutl!v c'Xw:K'!Xl (Ç 36),
204 to\itov 'tOV tpÓnov Ka.\ to ev9áôe Ô10Íat:1 'tOU
Ma ô' ivt l:KÍlMT! vaÍE1 (µ 85)-

to µ[v yàp napoÇuvÓµEvÓv Éat1, to ÔE nponapol;uvÓµt:vov f.v napa9Éat:t


tOii auµ!tÀ.Elmico\i OUVÔÉaµou,
Ma ô' 00\EV
A\oJ..cx:, 'l!ctotáôriç (K 1-2).

§ 13. Móvwc; tà ôtà to\> Çt tiiv Eiç tónov axfotv Gl]µaivet, Epa.Çe, 9úpa.Çt,
'AcpíôvaÇe, e~a.Çt, OUK am9ávmç, 'toU ç Ka.\ 'tOU ô iaoôuva.µo\ivwç
axt:ôóv2, d.úÇm - d.úômv, ICVÍÇm - 1CVÍÔ1]3, eÇm - i::ôoc;.

10 § 14. Tà t:iç m 1..frrovra. bttpp!͵ata, iiviKa µev WcO npo9fo=ç na.pfinat,


itávtmç Éan 'tO!tlKa, <Íx; 'tO iÍVO> Ka.\ tà oµota· t]VtKa fü: an' Óvoµátmv,
tiiv tou óvóµa.toç axfo1v napaÀ.aµ~ávEt Émpp11µat1Kíiiç voouµÉvrlv· na.pà
to 'tt:Íveiv ó tóvoc; t:lpt]tat, ~ç Ext:tat nál..tv f.woiaç to _tów.p· bthaaw
yàp EVEP'Y!͵atoç4 Gl]µaivt:t. 'Oµoimç to ãvemç5 011µa.ivt:t tov ãcpmvov,
15 À.Éyoo ovoµa'tlKWÇ, acp' oiJ !táÀ.tv E!tÍppt]µa. !tlntEt tf\ç U.V'tl\Ç ÉvvoÍaç
f.xóµEvov to ãvt:rp m\ 'tÕ àva'IÍÔ<coç>6. Ka\ ôfil..ov éítt to 1CÚ1CÂ.rp o\i ôtà
tf\ç napaymrflç tiiv EÍÇ tÓltov <JXÉalv Gl]µaÍvEl, áÀ.À.à Ka9o Ka\ 'tO 'ICÍ:JKÂDt;1
Ka'tljyOpE'i oXÉaEWÇ 'tO!tt!Cfiç. 'Oµoimç Ka\ to ltÓ p p (1), 'A't'ttKCÓ'tEpov t\na9év,
lt!XpaKE͵rn>v Ui> l!Ópoç, !ICÍÀ.lv 'tO!tliciiç E:vvoiaç oiíarJç. -
§ 15. Tá 'YE µJiv
20 ano 7tp09ÉaEWÇ 7ta.pax9évta 7taV'tOtE t07t1JCiiv GXÉalV E7ta.y-yÉÀ.À.E'tat, fomç
éín Ka\ a.um\ a.\ npo9ÉaEtç, µEtà Ka\ ãUmv a11µawoµÉvmv, ton1Kàç
axfot1ç napEµcpaivouatv, civa.~a.ÍVI!\, ~ Ka.\ µáÀ.tatá 'YE f.n\ tfiç
téõv Pr!µcitmv auv9Éatmç, otE Ka\ a\ità tiiv f.v tóncp KÍYl'!Glv 011µaÍvE1·

1. w TE x•pvâTL> ywá Lallot (cf. S. 214,5): WTf x<pVlTTJS" 'YVVTl A, WTE x<pVÍjTlS" ywlj
Schneider.
2. ox<Sóv edd. : ox<ôo A
3. icvl(w KvlS'l edd. ; icvi(wv ICVLST)S' A.
4. ~v<P'Y'\µaTO> Aªc Bekker; P'lµaTOS" Apc.
5. áv<WS" edd. : aVEWlS" A.
6. àvaiJS..,, Schneider: avavS (rature de 2 ou 3 leures) AªC. avavôol Apc.
7. KÍJKÀOS edd. : KllKi.ws' A.
ADVERBES DE LIEU 297
{25} hô te khernâtis guná [frag. lyr. adesp. III, p. 742 Bergk4]
[ainsi une joumaliere]),
et, pour les nom5, toiósde = tolos [de telle qualité], tosósde = tósos [de telle
quantité] - entháde releve de la même dérivation. Et si e' est le propre des
dérivés en -de de prendre l'aigu sur la pénultieme breve - têmósde, tênikáde -,
eh bien entháde est aussi de ce type.
12. II est manifeste que enthénde [de là] présente la même redondance: {30) il
ne signifie absolument pas la relation allative. Et la différence qu'il y a entre les
mots qui sont les uns des dérivés en -de, les autres formés de deux parties de
phrase dont chacune garde son accent propre25 :
hõ de proséeipen ánakta [Od. 14.36]
[et lui s'adressa au maitre],
{ 204} on la retrouve entre entháde et:
éntha d' eni Skúllê naíei [Od. 12.85]
[ et là habite Scylla];
en effet, le premier est paroxyton, et l' autre proparoxyton en juxtaposition avec
la conjonction copulative:
{5 } éntha d' énaien
Aíolos Hippotádês [Od. 10.1-2]
[et là habitait Éole, fils d'Hippotês].
13. Les adverbes en -ze signifient exclusivement la relation allative: éraze [vers
la terre], thúraze [vers le dehors], Aphídnaze [vers Aphidna], Thebaze [vers
Thebes], et il n 'y a rien là de surprenant, car le z est presque l' équivalent du d:
cf. klúzõ [inonder] et klúdõn [flot], knízõ [piquer] et knídê [ortie], héz.õ [faire
asseoir26] et hédos [siege].
3. Adverbes en -ô; la concurrence éndon - eísõ (§§ 14-18).
14. { 10} Les adverbes à finale -õ, lorsqu'ils sont dérivés d'une
préposition, sont toujours locatifs - ainsi de iínõ [en haut] et similaires.
Lorsqu'ils sont dérivés de noms, ils retiennent la relation27 qu'exprime le nom,
avec une interprétation adverbiale: de teínein [tendre] dérive tónos [tension], et
c'est à ce sens que se rattache à son tour tónõi [avec tension, intensément], qui
signifie en effet l'intensité d'une action. De même áneõs signifie 'sans voix'
(áphõnon), { 15} j'entends sur !e mode nominal, et de là vient l'adverbe áneõi
qui a le même sens que anaúd<õs> [silencieusement]. Quant à kúklõi [en
cercle], il clair qu'il doit sa relation locative2s non à la dérivation, mais à kúklos
[cercle] qui l'exprime29 déjà. C'est la même chose pour pórrõ [en avant], qui
présente un allongement attique: il est dérivé de póros [passage, chemin], qui a
lui aussi un sens locatif3º.
15. {20} Les adverbes dérivés d'une préposition indiquent toujours une relation
locative, assurément parce que les prépositions elles-mêmes, entre autres
significations, connotent31 des relations locatives - ana-baínei / kata-baínei [il
monte/il descend] -, et cela spécialement quand la préposition se compose avec
des verbes qui signifient eux-mêmes un mouvement spatialisé32. En effet, avec
298 [nEPI EnIPPHMA rnN]

Éit\ yàp tÔ>v lttronKÔ>V Kai ãM.a 1táµ1tol..l..a 011µaívEt, icatà K'tllat-
25 qléiwlo;, ôtà Tpúpmva, lttpl. eµou. "Eatt 1iii tà ultÓÀ.otlta müta,
ává- ãvm, lCa"Çá- icá"'m,ltpÓç- npóam, Eç - Eam, ll;- ll;m. Kai EKaatov
tÔ>V !tpOKEtµÉvrov 011µaÍVE\ Kai TIJV ElÇ tÓltOV OXÉatv Kai TIJV ÉV tÓltljl,
ãvm Épxoµa i, ávm µÉve·
ima, ltj)Óa(J) cpÉpE TÍXp. (cp 369)'
30 mi Eirl TiiN ãJJ.J,Jv 'li> a\rró.
§ 16. n&ç aW Õ).nyov mi ti>
ElO(J) OOpnoV ÉIC<ÍaµE\ (TJ J3),
KtlµÉVO\l tOÜ ElOOl oµoÍroç toiç iíÂ.Â.olÇ Katà TIJV 1\toofivl O;(ÉolV, Kal TIJV
Év tÔIUfJ Kat tiiv Eiç 'tÓl!ov,
205 fü' ~íaç "ÇE\;(~V ttOCll µol..civ (Eur. Phoen. 262).

'Al..l..á cpao1v ci>ç ÉXPÍÍV cpávm év6ov· éí1ttp ÉK téi>v Évavtirov i'.aroç
ãl..oyov, Ka0o 1tâ.v Eiç 1\ov l..fryov bt(ppT]µa ltOl~tóç Éott ltaptµcpan-
KÓV, OU tÓltO\l, ~O"CpU1\ÓV, OÍCI1CT]1ióV, áyt/..T]1\Óv, 1iOVCI 1CTJ 1\ÓV. néi>ç oi>v
ou yÉÀ.01ov to µE:v E:xov /..óyov 1tapmttio6m, to 31: ãl..oyov Kai Katà
cprovrív, éít1 µfi óÇúvttm, Kai. Katà to linl..oúµtvov, éín µfi to auto wiç
futaat OT]µaÍVEt, CÍ\aÀD'yCÍJ!l:pov EÚtiiv;
§ 17. "Eottv U!tep tí;ç xpi\oEroç Éictiva
1tapa0fo0m, ci>ç tà µev ãM.a téi>v ÉlttppT]µátrov, l..i;yro tà 1tapà tàç
ltpo0Éae1ç foxnµanoµÉva, ouic EXOvta E'ttpov to 1tapaicE͵tvov, linl..oüv
10 TIJV ÉV tÓltcp OXÉOIV, ávɵEVE TIJV Õtoofiv XPfiOlV tÔ>V tOltlKWV' tO ÕE
eiam, E;cov to Ev õ o v ávnitapaicE͵tvov, ÉÕÓict1 ál..óyroç ti0to6m OT]µaivov
tfiv toü evôov oxfo1v. "01ttp 1tavti. µÉpt1 À.Óyo\l 1tapaicol..ou0ti to Õttl..-
iyxto6at ElÇ áicataMT]À.Ónlta, éítav ÉtÉpa 't\Ç xpfio1ç 1Cat" iliiav µÓvov n
011µaoíav. To ypáq>E\ oúic ãv 1tott Éiti 1tpCÓ'to\l 1tpoocímou i\ ÕtutÉpo\l
15 tt0Ein, É1tti á1toµtµÉp1otm to ypáq>m Kal ypáq>nç EÍç tà 1tpóoro1ta· to
ypáq>eiç õe oütt bt\ 1tpeótou oütt É1ti tpíwu, Ka0o ávtµtpío6n tà tot-
aüta. <Tá>2 yE µfiv áitapɵcpata, Eiç 1tpóoro1ta ou µtp1o6Évta <ou1i' >3 tiç
áp10µoúç, ouicÉn áicatáMT]Âa 1tapà ri]v wútrov ávroµal..íav Éativ· fonv
tiç to to1oütov 1táµ1toM.a ltapa0fo0at. 'EÇmpÉtroç o\iv ávaµtp100ev to
20 lvõov cMryicairoç ÕIEÀ.ÉyxEI tTiv füaaiiv XPfiotv 'tOÜ Eiam. -
§ 18. '/W.i:J. cpCIµEV
auto ii!..oríio0m, OltEP dxtv blttÇaíptOIV tOÜ µfi éíµo1ov dvm wiç EÍÇ
õov 1tEpat0\lµÉvo1ç, 1tpéi>wv éín li1oúUa~ov, eittlta µóvov áito 1tpo-
0fot(J)Ç ioxnµánom1, téi>v ã/../..(J)v ou 'tjiliE ÉXÓVt(J)V, úl..I..' ti; óvóµawç
i\ irilµCitOÇ 1tap11yµÉV(J)V. npÓlCEl'tCil Õe O'tt ai 7tpo0ÉaElÇ, 1tapayÓµEVat
25 EÍÇ Élttpp11µat11CTJV ltpocpopáv, tÓltO\l oxÉcnv É1tayyÉÀ.À.OV'tat. Ei oZ>v

l. T!]v füaaiiv O.Schneider (cf. 205,10 el 20): Tl\v& ri)v A Bekker. R.Schneider.
2. Tá add. Bekker.
3. oUS' add. Bekker (dans son apparal).
ADVERBES DE LIEU 298
les casuels, les prépositions ont une foule d'autres significations: katà
Ktesiphôntos [contre Ctésiphon], {25} dià Trúphõna [à cause de Tryphon],
peri emou [à propos de moi]. Vaiei donc quels sont ces autres [adverbes en -õ]:
[tiré de] aná, ánõ [en haut], de katá, kátõ [en bas], de prós,prósõ [en avant,
devantL de és, ésõ [dedans), de éx, éxõ [dehors]; chacun de ces adverbes
signifie à la fois la relation allative et la relation inessive: ánõ érkhomai [je
viens en haut], ánõ méne [reste en haut],
átta, prósõ phére tóxa [Od. 21.369)
[petit pere, apporte l'arc devant],
{30} et ainsi des autres.
16. Qu'y a+il des lors d'irrégulier dans:
eísõ dórpon ekósmei [Od. 7.13)
[elle préparait le diner à l'intérieur],
puisque eísõ [à l'intérieur], comme les autres [adverbes en -õ]. s'applique aussi
à la double relation, inessive comme allative:
{205} di' eupeteías teikhéõn eísõ molefn [Euripide, Phén. 262]
[pénétrer facilement à l'intérieur du rempart]?
On prétend qu'il fallait dire éndonll; mais il se pourrait bien au contraire que ce
soit là [une forme] irréguliere, dans la mesure ou tout adverbe en -don est un
adverbe de qualité et non de lieu: botrudón [en grappe], oiakedón [comme un
gouvemail], ageledón [en troupeau], donakedón [comme un roseau)3 4 • N'est-il
{5} pas ridicule de répudier l' adverbe régulier, et de déclarer plus régulier celui
qui est irrégulier du point de vue de la forme (il n'est pas oxyton) et du sens (il
n'a pas Ie même sens que tous les autres [adverbes en -dón])?
17. En faveur de l'emploi [de éndon inessif au lieu de eísõ], on peut invoquer Ies
arguments que voici. Alors que les autres adverbes (j'entends formés sur les
prépositions), n'ayant pas à côté d'eux un autre dérivé { 10) indiquant Ia relation
inessive, assument la double relation locative, eísõ, qui a pour pendant éndon,
donne l'impression d'un emploi irrégulier quand il signifie la même relation que
éndon. C'est là une chose qui peut arriver à n'importe quelle partie de phrase, de
se voir dénoncée comme incongruente quand il existe une autre forme en usage
qui est réservée à ce sens particulierls. Ainsi gráphei [il écrit] ne saurait en
aucun cas s'appliquer à la premiere ou à Ia deuxieme personne, { 15) parce que
Je paradigme comporte pour ces personnes gráphõ et grápheis; et grápheis [tu
écris] ne peut s'appliquer ni à la premiere ni à la troisieme, parce que le
paradigme comporte des formes pour ces personnes. L'infinitif en revanche, qui
n'entre pas dans un paradigme pour la personne, <ni non plus> pour le nombre,
ne présente pas d'incongruence du fait qu'il ne s'accorde pas selon ces
[accidents]. On pourrait ici multiplier les exemples. Dans ces conditions, éndon,
qui occupe une position spécifique dans le paradigme, {20} dénonce
nécessairement [comme incongruent) le double usage de eísõ.
18. Je prétends cependant que éndon est irrégulier: il fait exception par sa
dissemblance avec les adverbes à finale -don, d'abord parce qu'il est
disyllabique, ensuite parce qu'il est le seu! à être formé sur une préposition, à la
différence des autres, qui sont dérivés de noms ou de verbes. Or on a vu plus
haut que les prépositions, quand elles donnent par dérivation {25} une forme
adverbiale, expriment une relation locative. Si donc éndon est seu! [adverbe en
299 (nEPI En!PPHMA TnN)

µóvov ànà 1tpo9ÉaEWÇ, µÓvov ical 't01tnci1v oxfow <T11µaÍVEl, OUIC oE;uvó-
µEVOV, ica0à 'to 1tÂ.Éov 1táÀtv ai 1tpo0ÉoEtÇ Év papeíq. 'tÓ.OEt exouoi 'tà
Emppt͵aw. ltllp<ryӵEVCL

§ 19. 'Oµoíwç ôt: ical 'tà Õtà 'tOU (JEI ÉKcpEpÓµeva Tiiv aUtfiv oXÉO!V 'tO'iç
30 dç Õe2 /...fryouo1 <T11µaÍVEl, 'tOV autàv tÓvov á.vaotxóµeva Kat 1tapá.0eo1v
'tiiv téàv Eiç 0tv,ãU.00ev- iÍÂÂooE, 1tó0ev - 1IÓoE, 1távfo6ev- Kávfocre· oi>
tou'to µou à1tocpmvoµÉvou, cOc; 1tá.vtwç 'tà dç 0ev f...irYovta àvn1tapá.-
KEttai 'tOiÇ EÍÇ CJ E, all' ciiç 'tà Eiç CJ E 'tOiÇ EtÇ 9ev 7tapÓ.ICEl'tat, Jiv Kat
tijV lmluJniw. <'tÍ); '1Óarolç>3 mooéxoVW.L -
§ 20. Otç ltáÀlV aWEO'tlV ii õià
35 'tOÚ 6t 7tapaywyi\, 'tiiv EV 'tÓlt!p OXÉalV a1tÓ.vtO'tE OflÀ.oOOa, ltÓ.À.lV 'tÍ')Ç
206 au'fiiç 'tÓ.OEWÇ ouvoi>OT1ç, ypacpíjç 'tE 'tiiç otà 'tOÜ 9, Ei auvEin4 ica'tà tà
1tÀ.Éov icai ii Õtà 'tou o ypacpT, 1tapEOpEÚOuoa· EÍ OE µft yE ii Õtà 'tOÚ
o; ypacpii ÉyyÍvEtat, ciiç EXEl 'tà 'tOtaúta, ouic f.v µovft µEv toú <0>-'i
'/'8frtri6 - '.A9ítvri&v- 'A&ftVTtatv, 9ftP1\ - 9TiP119ev- 9TiP1\at, auVÓV'tOç OE toú o
oiipavó9ev - oupav66i, ·~ - 'APuõó8i, oi'.!CD&v - oi 1Co9i. - IlpóalCmm
OE Ka'tà tà 1tÀ.Éov Õtà tà 1Cei9ev Kai KEi9i, Õlttp i'.awç toú ExEtv69i
õWami CJUyKoltT, tiva1· á)J.iJ. ical. ltáÀ1v Õtà tà Éyyv9ev ical éyy{:Bi.
§ 21. Kal. aacpEc; cm OEÓV't(l)Ç [iv] to'iç 1tÀ.EÍO'tOlÇ7 ii tOlaÚtrl yÍvEtm ànapáOEIC'tOÇ
ypa.cpÍ\, À.Éyw tijV

10 OÚpaW9i ltpO (f 3}
ou yàp vúv 'tiiv Év 'tÓlt<p OJCÉcnv ó À.Óyoç à1tami, áÀÀ.à 'tiiv Év yEvucfl
CJ'Í>vtaÇ1v, 1tpo oupavoii, Eiyt OUIC Év oupav<!> Ti 7t'tÍ'lCJlÇ ~V. <Xp::>fivS ot>v
OÜpavóqJlv i\ oupavÓ9EV, ou 'tOÚ'tÓ µou à1tocpcuvoµÉvou, ÓJ<; tà Õtà 'tOU
9ev EICcpEpÓµEva 'tiiv EK tÓltou axfoiv onµaÍVEl, i\ Év yeviicfl 0ÉÀ.El ltapa-
15 f...aµpávea9m, i\ Ka9ó/...ou Õtt fotiv Év 'tfl auvtáE;ei É.7tÍppf1µa· ôeôdé;etai9
yàp <µii> 1 o 'tiiv EIC tÓltou CJXÉalV ônf...oüv, tà <OE> l l amà toiç àcp' iiiv
EaxTiµatío0r\. -
§ 22. Tá YE µT,v Eiç cpt /...fryovta amo µÓvov 1tapaywyfiç
ôóE;av EoXEV É.7t1ppnµa'tllcfiçl 2, ou µT,v fotiv É.7t1ppfiµata 'tfl cpvcm, ica0cí1tep
tOUVavtÍOV OVÓµata ltOÀ.f...á.IClÇ 'tf\ <pVOEl Õvta, OVVtaÇ1v EltlppflµanicT,v
20 ávaôeÇcíµeva, À.Éyttm É1t1ppfiµma. "Exti fü: tà toü À.Óyou oiítwç. Ilâoa

1. a• O.Schoeider : a A.
2. & Bekker : &v A.
3. Tiis Tcia<ws add. Schoemann.
4. awElT] edd. : ownT]v A.
5. e add. Bekker.
6. 'Ae.\VI') Bekker, Schneider (cf. 191.22): afhiva A.
7. TÔLS- n>.ElcrrOLs- Egeoolff (cf. A. 195,3): tv To1s- nXElcrrots A. Schneider.
8. Xi>iiv Bekker : 1JV A.
9. &&l~naL A: plutôt Sl&ucTaL ? Egeoolff.
10. µfi add. Schoemann.
11. Sl)).oüv. TO st Schoemann : 511Àoüv TO A Bekker.
12. f'TT1.ppruJ.aTLKfts Bek.ker: fTTLPPTlµanKTjv A.
ADVERBES DE LIEU 299
-don] à être tiré d'une préposition, il est aussi !e seu! à signifier une relation
Jocative, et s'il n'est pas oxyton, c'est que la majorité des adverbes dérivés de
prépositions sont barytonsJ6.
4. Le paradigme -se, -then, -thi (§§ 19-20).
19. De même, les adverbes en -se signifient la même relation que ceux
{30) à finale -de. Ils reçoivent la même accentuation et entrent dans !e même
paradigme que ceux en -then: állothen / állose [d'ailleurs/vers ailleurs],
póthen/ póse [d'ou?/vers ou?]. pántothen/ pántose [de partout/en toutes
directions]. Je ne dispas qu'il y a forcément un adverbe en -then en face d'un
adverbe en -se, mais que ceux en -se sont !e pendant de ceux en -then, dont ils
partagent aussi < l'accentuation >.
20. Va encore avec ces demiers {35} la dérivation en -thi qui indique toujours la
relation inessive et partage encore la (206) même accentuation; elle partage
aussi la graphie th, en regle générale, s'il y a aussi uno à la pénultieme. Si au
contraire [la base] n'est pas en -os, comme dans les formes qui suivent, le th ne
se maintient pas: Athene / Athénethen I Athénesin [Athênes/d' Athenes/à
Athenes], Thébe I Thébethen I Thébesin [Thebes/de Thebes/à Thebes]; mais [il
se maintient] s'il y a un o: (5) ouranóthen/ ouranóthi [du ciel/au ciel],
Abudóthen / Abudót h i [d' Abydos/à Abydos], oíkothen / oíkothi [de chez
soi/chez soi]. J'ajoute 'en regle générale' à cause de keíthen et keíthi [de là-
bas/là-bas] ou on peut sfirement voir une syncope de ekeinóthi, mais aussi à
cause de énguthen et énguthi [de pres/pres]37.
5. Le probleme de ouranóthi pró et l'interprétation casuelle des formes en -phi
(§§ 21-24).
21. C'est à bon droit, manifestement, que la plupart tiennent pour
irrecevable la leçon :
{ 10} ouranóthi pró [ll. 3.3]
[devant le ciel].
En effet, !e propos n' appelle pas la relation inessive, mais la construction au
génitif pro ouranou [devant le ciel], puisque le vol [de grues] n'avait pas lieu
dans le cieJ38. II fallait donc ouranóphin ou ouranóthen ; je ne veux pas dire par
là que les formes en -then signifient la relation élative, qui demande l'emploi
d'un génitif, { 15) ni du tout qu'on ait affaire à un adverbe dans cette
construction39: on montrera qu'une telle formation <n'>indique <pas> la
relation élative, <mais> a !e même sens que sa base40.
22. Les formes à finale -phi n' ont de dérivés adverbiaux que l' apparence: par
Jeur nature, ce ne sont pas des adverbes4I. C'est comme, à l'inverse, [des
formes] qui souvent sont par leur nature des noms, mais qui, recevant une
construction adverbiale, {20) sont appelées adverbes42. Voici la logique de la
300 [TIEPI EnIPPHMATON)

ltapaywyii E7tlpp11µan1oí. 'r07t\1Cnv oxÉcnv ávaoeÇaµÉVTJ, µ1â immco\Íet


móxm Katà Tiiv ouÍÀ.uoiv, oi1Co8t - é:v oi'.Kcp, oh:o9ev - iÇ oi'.x:ov, oix:a3e-
ríç oimv. Xpn oúv Kai tà Jtapóvuxl toü À.Óyou i;xoo9m. -
§ 23. fev1Kl) oi
ron w mooal..Õqlt, mi &midi
25 Õl; CWÍltPll <PPTrrPTl<!>lV (B 363).
i\ ai'tUlnicfi, cil;
bti &;1óqnv (N 308).
Kai d toUtO, ôo8iíoetat <Í>ç to t Ú\alttµ!rÓµEWVI Év ltt<ÍXJEO\V ovóµatoç
µâÀ.À.ov a1ÍvtaÇ1v àvaoÉÇttai ÍÍ7ttp ÉmppÍ]µatoc;, i.íote Kai KÀ.1voµÉvwv
30 tii>v 7tt<Íxlewv Tliv 7tapayw~v yíveo9ai. "07tEp o1ÍK i'.lhov É7tlPPT1µátwv·
o\ÍOE yàp to toióol>t Kai tooóal>t, to toü ÉmppÍ]µatoc; ávaoeÇáµeva
1Catà to tÉÀ.oc;, rnippÍ]µa.ta ElCaÀ.ÉoaµEv lhà to ouµµÉvov3 ti\ç ltt<ÍXlEWÇ
mi Ôlà tO amo OriÀD\͵EVOv. -
§ 24. ''Eat1 OE Kai EK 7tapa9foewc; 7tpo9etiri\ç
207 fo9' O'tE t01t1~v axfoiv 011µaívovta4, EltlppÍ]µata OE Oià 'tiic; 7tapaywyfiç
µóvov 'tiiv to7tiidiv oxfoiv 011Ã.o\JvtaS. luo Kai eiç ta\ita ávtiµetaÀ.aµ~ávnai,
oix:o9t - é:v oiKcp· ou yàp l>tí ye !v oix:o9{ tic; cpaí11· oi'.Kal>t - ~ olmv,
o1ÍK Eii; oi'.KaOt. Aio x:ai tà toiauta!Ç oix:o9ev, 7tapoÀ.Kai
KaKia,
OE ltOlllt\Kai eÇ o1Ípavó9ev· imEp wv Katà to i:Çiiç EipÍ]oEtal. Ei on
toüto, o\ÍK impp11µanicli a1ÍvtaÇ1ç toü6 ÉK naaaaÂ.Óqnv, x:at' Õpea1pw,
tii>v 7tapa7tÀ.T10Íwv. "09ev 7tpoKpÍvEtEv ãv ttç Kai Tliv toü 1p t ypa1pnv Év
tí!> oi>pavó9t npó, ÉlcEi ioíaç ~ Exetal n füà toÜ &v.
§ 25. Tà Eiç ou À.Í]yovta riiv Év tÓltcp axfoiv 011µaÍVE1 Kai µÓV(J)Ç 7tEpt01tâta1,
10 cil; i;xa waim:ro. Kai Eicriw bttpPT1µaniaív ronv,
a1ÍtoÜ i::ai Kpioio (Arat. Phaen. 225),
Uivoü o. Év \O'tÍcp (ô 785).
àyxoü. t11l..oíi. - Kai evteOOev oeíx:wtai, on to noíi Tiiv iv tónqi
O)'.ÉolV 011µaÍVEI, Ka80t1 Kai ~ 'Qµ11p1Kl)7 ouvÍ]9Ela oµoÀ.oyEi, Kai Katà
15 tnv 7tpOEtpl]µÉVTJv ouµJtá8e1av tí9etai x:ai ÉJti oxfoewç tíjç dç tÓJtov,
ll:OÍl mpxn; (npÓoKEltat Acópia µEv tà toiaüta µEtaltOl01͵Eva,
« EÍ tà tii>v xo1panâv» (Sophron fr. 86 Ahrens)' « Jtti -yàp à éíocpaÀ.-

1. rrapóvrn A"": rrapaSnyµaTa Af'C.


2. civarr<µrróµ<vov A Schneider: KaTaÀ!.TTavóµ<vov ou KaTaytvóµ<vov conj. Lehrs (voir n. 45).
3. ot.µµlvov conj. Egcnolff (cf. S. 385,5): ouvriµtvov A Schneider.
4. cniµalvoVTa Af'C :cniµatv ... Aai:.
5. ST)ÀOÜVTa Lallor : 8lJÀOW A, ÔlJÀOL Skrzeczka, Schneider.
6. Toü Skrzeczka. Schneider : TO A.
7. Ti 'OµTJPlKlÍ Bekker: T]µ<pt.KT) A.
ADVERBES DE LIEU 300
chose. Tout dérivé adverbial exprirnant une relation locative se range sous un
seu[ cas lorsqu'on l'analyse: oíkoihi- en oíkõi [chez sai (inessif)- dans la
rnaison (dat.)], oíkothen - ex oíkou [de chez sai (élatif)- hors de la rnaison
(gén.)], oíkade - eis oíkon [vers chez sai (allatif)- vers la rnaison (ace.)]. C'est
dane de eette logique que doivent relever les formes dont naus naus oceupons
présenternent.
23. Or [la forme en -phi] est un génitif dans passalóphi [cheville]43, un datif
dans:
{25) hõs phrerre phrhrephin [ll. 2.363]
[afinque la phratrie (prête appui) à la phratrie],
ou un accusatif44, cornrne dans:
epi dexióphin [Il. 13.308]
[sur la droite].
Cela étant, on aceordera qu'une forme érnise (?) sous forme easuelle a plutôt
une eonstruction norninale qu'adverbiale, en sorte que e'est sur les eas de la
flexion {30) que se fait la dérivation4s. Ce [procédé dérivationnel] n'a pas pour
propriété de fournir des adverbes; prenons en effet toiósde [de telle qualité] et
tosósde [de telle quantité], qui ont reçu la finale adverbiale [-de]: en raison tant
de la permanenee du casque de l'identité du sens, nous naus sornrnes abstenus
deles appeler adverbes46.
24. II existe aussi parfois des [tours norninaux] qui grâee à une préposition
juxtaposée {207) signifient une relation loeative, et des adverbes qui indiquent
la relation locative uniquernent par leur dérivation47. C'est pourquoi ees derniers
se convertissent4 & en [tours prépositionnels norninaux]: oíkothi - en oíkõi
(personne en effet ne dirait *en oíkothi [dans chez sai]), oíkade - eis oíkon (et
non *eis oíkade [vers vers-ehez sai]). II y a dane un vice [d'expression] dans ex
oíkothen [litt. de de-chez sai], et une redondance {5) poétique dans ex
ouranóthen [litt. de du-ciel] - on en parlera plus loin49. Cela étant, ce ne sont pas
des constructions adverbiales que ek passalóphin, kat' óresphin [du haut de la
rnontagnePº et [tours] voisins. On préférera dane la leçon en -phi à ouranóthi
pró, ear la leçon avee -then releve d'une dérivation [adverbiale] propres1.
6. Adverbes en -ou: inessifs (§ 25 ).
25. Les adverbes à finale -ou signifient la relation inessive et ont toujours
le eirconflexe, { 10) par exemple autou [iei même, là]. On a des formes
adverbiales dans :
autou kai Krioio [Aratos, Phénomenes 225]
[là aussi (sont les ehemins) du Bélier]
hupsou d' en notíõi [Od. 4.785]
[(ils mouillerent le vaisseau) haut (= vers le Jarge) dans la rade],
ankhou [pres], telou [loin]. II ressort de là que pou [ou?] signifie la relation
inessive, ee qui s'aceorde avec l'usage homérique, mais, en vertu de
{ 15) l' affinité rnentionnée plus hau1s2, il s' applique aussi à la relation allative:
pou apérkhei ? [ou t' en vas-tu ?]. (II faut ajouter les transpositions doriennes [en
-ef] auxquelles donnent lieu ces adverbes53:
hei tà tôn khoirankhân [Sophron, Mimes 98 Kaibel = J06 Olivieri]
[ou (sont) les (échopes ?) des étrangleurs de eochons],
301 [nEPI EnIPPHMAmN]

'IOÇ~ (Sophron fr. 35 Ahrens)" ainoU - o:iiui) To õnmi 1mtà táotv o\Jx
ÍjµáptT]tat· a1tavta yàp tà àoptotWOT\ Últo tomov tov tÓvov 1tÍ1ttEt.
20 § 26. Ilapáicmat [yàp]l tà Õtoi toü 9ev ito:payÓµEV<X, OT\µaívovta ri\v ElC
tómru QXÉo\V, a-rxo1> - auó9ev, ~ - ~. T11Ãó8ev,o:iiú&v. iíBEv·
to 1tó8ev 1tapà to 1toü. Aüt11 ÕÉ fottv ii 1tapaywyii icai i1t' ovo-
µátwv 1tapayoµÉVTJ, 'A&íJVT18Ev, 0iif'1118ev, apxij9ev, ayopii9ev, oh:o9ev.
Iltpi tí\ç toi'.nwv táoewç ical. ypacpfiç ElpT\tat iliíi;x EV téii 1tEpi Elt\PPT\-
25 µátwv. Kai cpaÍvEtm ou oú 1tapà to t:icátEpoç to ÉKatÉpw0Ev, 1tapà
fü: to i1típp11µa to EmaípmCJE2, ho:tÉpco9ev, ~- Kai 1tál..tv 1tapà
ti> ávm - ávco9ev, foco - foco9ev, 1táw - 1tái:m8ev. -
§ 27. "Ean ical. 1tapà àvtw-
vuµ íav 1tap11yµÉva 1tapà t.mpttoot, i:oui:ó6t:v, ô ôii cruvtí0mç àitoicÓlttovtEÇ
ri\v "-o1itiiv ouMa.f'liiv t\ictEÍvouotv tiç to m, « tout& 0áµE0a» (Sophron
208 fr. 42 Ahrens), ica0o icai 1tapà i:o a:i:rrl:&N « aútfu ópf\ç, Cl>úoica»
(Sophron fr. 45 Ahrens). Oütmç EXEt icai to « 1t & nç ovov ciivaoEÍtm ;»
(Sopbron fr. 89 Ahrens). "Ot1 yàp tà teta.ma t.ciipta bttppÍ\µata, oacpEç
E:ic toü 1táµ1t0Ma. µh dvm É1ttppÍ\µata f:ic tÓltou Eiç 6 EV, µTi µÉvrot
"(E3 tà Eiç m l..fryovra.4 -rfiv t\ic tÓltou o;cÉotv õ11"-oúv· EKEÍvou tE5 1tpo-
ÔÍ\Ã.ou ica0EOtfutoç, <Ílç tà fyy1vÓµEVa 1táS,, icatà tàç i:ttpotciioEtÇ tfuv
ÔtaÂiictmv tfuv cpmvfuv EotlV, OU;(\ tfuv ÔT\ÀouµÉvmv· o0Ev 1tpoç to
OT\µmvóµEvov 1:01J6 1tó8ev EµE1vE i:o ó11/..oúµEvov t\v téii 1t éii ical tou
ainó6ev tv u;i o:\nm.

10 § 28. 11 1tpoict1µÉVTJ 1tapaymyii icatà toü aiitoü ÓT\À.ouµÉvou 1tapa/..aµf'lá-


VEta1, Í]vtlCa M' avrmvuµ tfuv µÉv <paµEv f:µe\> - ɵÍ&v, a E1J - oé6ev· to
1tÂiov yàp ai àvrmvuµ ía1 icatà 1tpóow1ta i6ÉÃ.ouo1 1tapáyt:a0m. 'AU..à.7
cpftoE1 ttç · « tí ÕÉ, ti É1t1pp11µanicá fot1 o;cftµata, à1t' àvtwvuµtóiv
"YE)'OVÓ!a; » Ilpoç ôv fott cpávm, <Ílç o;cÉo1v tiiv tóiv É1t1pp11µátwv
15 à1tottÀ.oÜotv, o\ixi oúvtaÇ,1v tí\ç yt:v1icfiç E1t1pp11µaniciiv. [<Ílc;]8 Ei'.yt tu
Óltwoôi\itott yEVÓµEVa9 É1t1ppÍ\µata µ 1âç EVVOÍaç ioti 1taptµcpanicá, oú
ÕtÓµEva 1tapa6Éot:wç 1tpo6tt1icfiç, a\ µÉvtot yEvticaí, É;cÓµEvat ouvtáÇtwç
tftç 1tpoç tàç 1tpo6ÉoEtÇ, taÚtaç icai à1to/..aµf'lávouo1v, a:n:o 'Apt-
otá pxou, eÇ 'Apiotápxou,ÉÇ, oi'.1tou,á.1t'oi'.1tou· ó aútoç /..óyoç
20 E1ti 1távrmv. Oú µiiv fott cpávm à:n:o 411Ãó8i:v, oúô'l o à :n:' oi'.1to8ev.

1. yàp A : suppr. Schneider, Uhlig.


2. tKaTtpwo< A, Schneider (dans le te•te): tKaTtpws Egenolff, approuvé par Schneider, Comm. 214.
3. µtVToL "'fE Schneider: µtv To( y< Bekker, µ<VT01.y< A.
4. Tà Els w 1.1\yoVTa Skrzeczka: To1s Els w >-1\yooo•v A Bekker.
5. TE A: y< Bekker, Schneider (conjecrure refusée par Maas 1903:66).
6. TOD Bekker : Tw A.
7. à>.N:I Bekker : al.l.EL A.
8. ws A : suppr. Schneider.
9. y<v6µ<va Bekker: yLvoµ<va A.
IO. ov8' Bekker: oiiK A.
ADVERBES DE LIEU 301
pei gàr ha ásphaltos [Sophron, Mimes 5 Kaibel = 14 Olivieri]
[ou l' asphalte ... ?]
et auteí en face de autou.) L'accentuation de hópou [!à ou] n' est pas fautive:
tous les indéfinis sont accentués ainsi54.
7. Problemes relatifs au.x adverbes élatifs en -then (§§ 26-30).
26. {20) À côté [des adverbes en -ou], on a leurs dérivés en -then, qui
signifient la relation élative: ánkhou - ankhóthen [preside pres), hupsou -
hupsóthen [haut/de haut], telóthen [de loin), autóthen [d'ici même], hóthen
[d'ou]; póthen [d'ou ?] est dérivé de pou. Cette dérivation fournit aussi des
dérivés de noms: Athénethen [d'Athenes], TMbethen [de Thebes], arkhhhen
[du début], agorêthen [de !'agora], oíkothen [de chez soi). On a parlé dans !e
traité Des adverbes de l' accentuation et de la graphie de chacune ces formes en
particulierss. {25} II apparait que hekatérõthen [de part et d' autre (élatif)] est
dérivé non du [nom) hekáteros [J'un et l'autre), mais de l'adverbe hekatérõse
[des deux côtés (allatif))56, [et de même) hetérõthen [de J'autre côté (élatif)] [de
hetérõse 'vers J'autre côté'). Et puis de ánõ [en haut), ánõthen [d'en haut), de
ésõ [dedans], ésõthen [de dedans), de kátõ [en bas), kátõthen [d'en bas].
27. II y a aussi en dorien des [adverbes] dérivés de pronoms: toutóthen, qui dans
l' usage subit l' apocope de la derniere syllabe et J' allongement de l' õ:
toutô thámetha [Sophron, Mimes 85 Kaibel = 93 Olivieri]
[d'ici nous observons),
{208}, comme de autóthen on a:
autô horeis, Phúska [Sophron, Mimes 23 Kaibel = 31 Olivieri]
[d'ici même tu vois, Physka).
II en va de même pour:
pô tis ónon õnaseítai [Sophron, MimeJ 125 Kaibel = 131 Olivieri]
[ou (litt.: d'ou) pourrait-on acheter un âne ?]
Qu'il s'agisse là d'adverbes doriens, cela ressort clairement du fait que [dans la
Koine) il y a une foule d'adverbes élatifs en -then et que {5} les adverbes à
finale -õ n'[y] indiquent pas la relation élatives1. II est par ailleurs clairement
établi que les altérations associées aux différenciations dialectales affectent les
formes et non les signifiésss - d' ou vient que le signifié de [Koine] póthen s' est
maintenu dans [dorien) pb et celui de autóthen dans autb.
28. { 10) La dérivation en -then s'emploie avec maintien du sens quand, sur la
base de pronoms comme emeu, seu [de moi, de toi (gén.)], nous disons eméthen,
séthen [id.)59 (en regle générale les pronoms se prêtent à la dérivation personne
par personne60). Mais on va dire: "Si ce sont des formes adverbiales, comment
peuvent-elles être issues de pronoms ?"À cela on peut répondre que, s'ils réa-
lisent bien une configuration d'adverbes, { 15) leur construction de génitifs n'a
rien d' adverbial: aussi bien les adverbes, quelle que soit leur origine, sont-ils
porteurs d'un sens qui a son unité61 et n'ont-ils pas besoin d'une préposition
juxtaposée, tandis que les génitifs, attachés à une construction prépositionnelle,
s' adjoignent aussi les prépositions: apõ Aristárkhou, .ex Aristárkhou [d' Aris-
tarque (gén.)], ex oíkou, apõ oíkou [de la maison (gén.)), et ainsi de suite.
{20) Mais on ne peut pas dire *apõ Delóthen [de de-Delos), ni *ap'
302 [nEPI EnIPPHMA TON]

"En yE µi\v bti tÔ>v 7tpo1mµÉv(l)V àvfhmáyovtm ai ytva:ai TÔlv óvoµá-


uov, lírttp \ô10v àvuowµ 1.ÔN. -
§ 2 9. 'ANJJ. icai É1t' óvoµát(l)V' àvti yàp

'10r,0t:v µEÕÉcov (r 276).


25 Oiíuoç fxEi mi 'tÕ
EtOOµai o' ÊÇ iJJ..i:fID.,l (cf. cl> 335)-
oacpEÇ ÉK ouvtáÇt(l)Ç tf\ç EÇ· aímJ yàp Ti 7tapaywyfi EXEl Éyictíµtvov TO
EÇ. Oiíuoç Ext:1 mi tÕ
ÊÇ oUpavó0t:v (8 19).
30 Kai iÇ Eiccivwv OE: ouµ<p<IVÉJ;,
Ai'.aç ô' f:ryí-&; (H 219)-
ou yàp vüv ti\v Éic tÓ7Cou oxfo1v ~oÚÀ€Tm 0111.c>uv, ti\v oE: Eiç tÓ7tov.
Oiíuoç ExEl mi 'tÕ
209 axrIXJJr:v ÔÉ oi ;v.&v 'A9íivll (j3 267)-
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[cpaµtv YE"fEviio9ai· 7tpÓ1CElTa1 yàp OTl tÔlv cpwvÔlv Tà 7táBll Ka\ ou
tÜJv OrJÀmlµÉvOlv.

1. à.ÀÓ6€v mss de I' l/iade : aÀÀD0EV A.


2. l€aÀµa A Schneider (dans le texte): t€á>J.ayµa ou füáoTT]µa conj. Wachsmuth, Uapµa conj.
Schneider. Comm. 214.
3. f<.t9L con;. Schneider. Comm. 214: <e16L (º)A.
4. E')'ÉVETo àno «16L A : suppr. Skrzeczka.
5. Toú tv T<ii TÉÀEL 4>wvi'i<vros Schneider (cf. A J88.61 : To A. TD<ÍI ii> Uhlig.
6. Tà f<E1 add. Lehrs, Schoemann.
7. ot µtv mss de l'Od,..uie: oíoc liv A edd.
ADVERSES DE LIEU 302
oíkothen [de de-chez soi]: il faut ici encare remplacer [les adverbes] par les
génitifs des noms, construction qui est proprement celle des pronoms [en
-then] 62.
29. Mais elle se rencontre aussi avec les noms. On dit en effet que [Ídethen] est
mis pour le génitif Ídes dans:
Ídethen medéõn [/l. 3.276)
[maitre de !'Ida).
{ 25 } II en va de même [pour halóthen) dans :
eísomai d' ex halóthen [cf. /l. 21.335)
[je m'élancerai de la mer]:
cela ressort clairement de la construction avec ex (en effet, le [sens de ) ex est
contenu dans cette dérivation63). II en va de même pour:
ex ouranóthen [/l. 8.19)
[du ciel]64.
{30} [L' emploi vide de -then] est manifeste dans:
Aías d'engúthen [li. 7.219)
[Ajax (vint) pres, sei/. s'approcha];
il n'est pas question d'indiquer ici la relation élative, mais bíen allative. II en va
de même pour:
{209) skhedóthen dé hoi élthenAthine [Od. 2.267)
[Athene vint à côté de luí];
elle ne vient pas d'un Jíeu tout proche, ce serait rídícule: que! bond ímmense
entre le ciel et Ia terre ! Skhedóthen équívaut à skhedón [à côté)65. Nous avons
montré cela dans Ie [traíté] Sur l'ionien66.
30. {5} II faut écarter l'ídée que ekeithen [de là-bas] ou <e>keithi
províendraient de l'adverbe ekei [là-bas]. D'abord parce que Ia díphtongue s'est
maintenue: on a dit plus haut que ce genre de dérivation provoque la disparition
de Ia <voyelle finale>, telóthen, ankhóthen67. Deuxiemement parce que <ekei>
résulte plutôt d' une apocope de ekeinóthi: il ne peut venir de ekeithen, car alors
il sígnifierait Ia { 10} relation élative. En faít, les [formes] completes sont
ekeinóthen, de ekeinos [celui-Ià], - d'ou par syncope ekeithen -, ekeinóthi -
d'ou ekeithi -, ekeinóse comme kuklóse - d'ou encare ekeise, cf.
keise d'àn oú min ... eôimi [Od. 16.85]
[je ne Ie Iaisserais pas (aller) là-bas].
Et c'est de ekeithi et ekeise qu'il faut faire venir la forme apocopée ekei par
apocope, { 15} puisqu'elle signifie l'inessif, ekei méne [reste Ià-bas], et l'allatif,
ekei apérkhomai [je m'en vais Ià-bas]. Mais elle ne signifie pas l'élatif, et c'est
pour cela que nous avons refusé d'y voir une apocope de ekeithen: on a vu plus
haut en effet que Ies altérations affectent les formes, mais non les signifiés68,
303 [nEPI En!PPHMA TClN]

§ 31. To fw to1t1Kov ou Oià tiiv Én\ tÉMiuç napaywyiiv tiiv Eiç tÓ!tov
20 <JXÉalV 011µaÍvE1· Eatl yàp 1tapoÀ.Kf\ oµoÍa téi> VaÍX\, OÚ Kal OÚXÍ. úup[ç
OE Kai ÉÇ a\rriiç rijç <flCJlVÍ!Ç. Ti yàp <flUOlri\ 7tpói:aÇ1ç tou 11 OUIC av
ÉÕaaiJvEto, Ka0o oooÉnotE tà <PCJlVTÍEV'ta npo wu x õaaiJvEtm. "Ov oÍ)v
'tpÓ7tOV ÍÓÍC(l PTltÓV Eatl to Vu ~ ou 1táV'tCJlÇ É1t1Ç11wüv tà X \, oµoíwç
wl o ií, 'tOÜtov tàv tpÓ!tOV Kai to TI. 0T1µaivov Ti)v Eiç tÓ!tov oXÉatv,
25 ivtEÀ.Éç fot1. l:aqiEç h tiiiv áv-ranoÕ!óoµÉvwv, otç ouKÉ'tl napa-
KOMJU6Ei to É7tEKtEÍvEa6at, n
À.Éyw to 'cii Kat 7tEUOtl Kiiiç to 1t "ª\ Etl
to áoptatwõiiiç õiqi, npoon0EµÉvou wu t, Ka0<iiç Ka\ Ti 1tapáóoo1ç
óµoMiyEi, Kai Wç µéiM.ov tà to1auta ouµqiÉpEtai q1wvft ltfll2 npoç tàç
óotucá.;, W:; ExEt m\ 'tÕ ta.Úf!l iropeu9éôµEV.
§ 32. To µÉvtm 11:Ei "ª\ e!
30 7tapà AWplEOO\ XPii voEiv, Otl ou 1tapá1CE\tal téi> 7t n
Ka\ Etl to/ 'cii
áV'ta11oóot1Kéi>, Ka0o tiiv Év tÓ!tCfl axfo1v ÓTlÀ.oUV'ta téi> 'lllifl+ µâl..Miv Ka\
210 i:éi> Õll:O\l ávt17tapáKEITm· tà yàp « EÍ tà t<Ôv xo1parxâv » (Sophron
fr. 86 Ahrens) Év i'.ocp fotl téi> õ11:ov, Ka\ to « 1tEi yàp á iia<r>aÀ.toç»
(Sophron fr. 35 Ahrens) Év i'.ocp téi> 11:0\>. "AÀ.À.CJlç tE tà Õlà toü n5
EK(j)EpÓµeva tpmti\v µâÀ.Àov tiiv ótà toü a napaÓÉ)(E"ta\ fi Ti)v Õtà toü
5 n. ltávtn - Kavt~6 • áÃ.l..n - ál..~.

1. To cro Aªc: Tw cro AJlC.


2. Tl) A : suppr. Uhlig.
3. TIÍJ Tij edd. : Tw Tll A, avec signe de renvoi, au-dessus de Tw, à un ajout marginal" Ka• ET• Tw.
4. noü µã>.>.ov Kal TO õnov Bekker: 1flil µaÀÀOv Kal Tw nov A.
5. 1j Ahrens : 11 A.
6. TTaVTé; ... â.ÀÀQ. Ahrens : TTaVTal ... a.ÀÀal A!.
ADVERBES DE LIEU 303
8. Hêi(khi) et sa série: allatifs ( § 31 ).
31. L'adverbe de iieu hêikhi [là ou], ce n'est pas par Ia. dérivation qui Iui
donne sa finaie qu'il signifie l'allatif; (20) c'est Ia même [finaie -khi]
redondante que dans naikhí [oui, à côté de naí 'oui'], ou dans oukhí [non] à côté
de oú [non]. La chose est claire d'apres la forme même: si on avait une forme
naturelle, l' é qui précêde [khi] ne serait pas aspiré, car Ies voyelles placées
devant kh ne sont jamais aspirées. Donc, de même que naí est une forme
autonome, qui n'exige absolument pas -khi, et pareillement oú, de même hêi,
qui signifie I' inessif, {25) est [une forme] complete69. La chose est claire
d'apres les corrélatifs, qui ne sont pas, eux, sujets à recevoir une rallonge -
j'entends têi [vers ici], l'inquisitif pêi [versou?], et encore l'indéfini hópéi [en
queique lieu que (allatif)], avec un -i ajouté, comme l'atteste aussi la tradition,
ce qui rapproche formellement ces [mots] des datifs, comme dans taútéi
poreuthomen [passons ici]7°.
9. Formes doriennes en -el (§ 32).
32. Quant aux [formes] doriennes pef [ou?] et hef [!à ou], {30) iI faut
écarter l'idée qu'elles correspondent à pêi ou encore au corréiatif têi [de la
Koine]: du fait qu'elles indiquent la reiation inessive, c'est plutôt à pou et
(210) à hópou qu'elles correspondent. Ainsi dans:
hei tà ton khoirankhân [Sophron, Mimes = 98 Kaibel = 106
Olivieri]
[ou (sont) les (échopes ?) des étrangieurs de cochons],
hef équivaut à hópou; et dans:
=
pei gàr ha ásphaltos [Sophron, Mimes 5 Kaibel 14 Olivieri]
[ou ... l'asphalte ... ?]
pei équivaut à pou. Du reste, les formes [communes] en -éi se convertissent [en
dorien] plutôt en a qu' en {5} ei: pántéi - pantâi [partout], álléi - allâi
[ailleurs p 1.

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