Cours de Mécanique des sols

Année 2020-2021

Enseignant : Abdelkrim Bennabi

Chapitre 1 :
Comportement mécanique des sols
(Résistance au cisaillement des sols)
Rappels de MMC
1
1 Notion de contrainte
1.1 Coupure fictive et définition de T
 milieu continu de frontière , coupure fictive S  domaines A et B

 dS aire élémentaire contenant M

 𝑛 vecteur unitaire issu de M, normal à dS

(orientation selon conventions MMC ou MdS)

 dF : résultante des forces appliquées à dS

 dF 
Vecteur contrainte en M relatif à 𝑛 : T  M , n   lim  

dS 0 dS

2
1.2 Décomposition du vecteur contrainte T en un point M et conventions de signe

Propriété:
Etat de contrainte opposé pour 2 facettes
   
T M , n    n  
d’orientations opposées.
Si on considère, au point M, deux facettes de
normales opposées (en fait, les deux faces de
la même facette), on peut écrire :
n      
 T M , n  T M , n    T M , n 
n

dS
S 
Conventions de signe :
S


  0  traction
MMC    0  compression

MdS    0
 0  compression
 traction
A 3
2. Etat de contrainte autour d’un point M - Tenseur de contrainte
Théorème de Cauchy :
En tout point M, la dépendance du vecteur contrainte 𝑇 à la normale 𝑛 est linéaire.
Il existe un champ de tenseur de second ordre noté 𝜎ധ tel que dans une base orthonormée
quelconque B = 𝑒1 , 𝑒2 , 𝑒3 , on puisse écrire : 𝑇 = 𝜎ധ ∙ 𝑛

Les composantes de 𝑛 et 𝑇 dans la base B étant 𝑛1 , 𝑛2 , 𝑛3 et 𝑇1 , 𝑇2 , 𝑇3 , on peut écrire :

𝑇1 𝑛1
𝑇2 = 𝜎ധ ∙ 𝑛2
𝑇3 𝑛3

 11  12  13 
   21  22  23 
 31  32  33 
𝜎ധ est le tenseur des contraintes au point M 5
La représentation graphique de la diapositive précédente est celle, en un point M, des
composantes de 𝜎
ധ dans un volume cubique infinitésimal entourant M, dans une base
orthonormée quelconque 𝐵 = 𝑒1 , 𝑒2 , 𝑒3 .

 11  12  13 
 
M
   21  22  23 
 31  32  33 
Contraintes normales ii
M dans les directions 𝑒1 , 𝑒2 , 𝑒3

Contraintes de cisaillement
Souvent notées ij

6
Contraintes principales :
En tout point, 3 plans privilégiés pour lesquels   0 : plans principaux !
directions normales = directions principales,
contraintes correspondantes = contraintes principales

 
𝜎ധ dans le repère principal :
T   1 ou  2 ou  3 n
 1 0 0 
Plan principal et    0  2 0 
( 1   2   3 )
contrainte principale  0 0  3 

Facette quelconque : Facette principale :

𝑒2

 2

6
3 - Cercle de Mohr
Objectif : représentation graphique plane de l’état de
contrainte autour d’un point M
Méthode :  
représenter T dans un système d’axes  ,  en fonction de n.

 Cercle
C2 de Mohr
P
T Dans le plan 𝜎, 𝜏 , l’extrémité de 𝑇 se trouve dans une
zone comprise entre les cercles de diamètres AB, BC et
0 A B C  CA; A, B et C : points représentatifs des contraintes
principales.

 III I
 II
C’est le cas de toutes les contraintes appliquées sur
toutes les facettes passant par M.
C1 C3

7
 𝜎1
Problèmes à 2 dimensions (la plupart des problèmes de MdS):

- Ouvrages ayant une géométrie constante dans les plans

perpendiculaires à la contrainte principale intermédiaire 𝜎2 et étant suffisamment 𝜎3
longs murs de soutènement, remblais talus, …)
1
𝜎2
- Existence d’une symétrie de révolution
2
(fondations circulaires ou pieux par exemple avec 𝜎2 = 𝜎3 )
3

L’étude se fait alors sur un plan privilégié perpendiculaire à la contrainte principale intermédiaire.

Ce plan contient :

- Les contraintes principales majeure et mineure 𝜎1 et 𝜎3

- La normale 𝑀𝑛 considérée
- Le vecteur contrainte 𝑇 𝑀, 𝑛

Lorsque la facette tourne autour du point M, l’extrémité de 𝑇 décrit le cercle de Mohr de diamètre 𝜎1 − 𝜎3 .
 Problèmes à 2 dimensions
Composantes d’une contraintes s’exerçant sur une facette portée par une direction principale

On suppose connue une des directions principales (ci-contre 𝑧), Ԧ

ainsi que les contraintes appliquées à un cube élémentaire en
un point P. La contrainte 𝐶Ԧ 𝑃, 𝑛 est appliquée sur la facette de
normale 𝑛.

Les expressions en fonction de 𝜃 de la contrainte normale 𝜎𝑛 et de la contrainte tangentielle 𝜏𝑛 , relatives à la facette

de normale 𝑛 , 𝑛 faisant un angle 𝜃 avec l’axe 𝑥,
Ԧ sont :

Ces deux équations constituent l’équation d’un cercle en coordonnées

paramétriques.

Le lieu de l’extrémité du vecteur contrainte 𝐶Ԧ 𝑃, 𝑛 est le cercle centré

𝜎𝑥 +𝜎𝑦 𝜎𝑥 −𝜎𝑦 2
en , 0 de rayon + 𝜏𝑥𝑦 2
2 2

Ces équations se simplifient dans le repère principal 𝑋1 , 𝑋2 , 𝑋3 et deviennent :

𝜎1 + 𝜎3 𝜎1 − 𝜎3
𝜎𝑛 = + 𝑐𝑜𝑠 2𝜃
2 2
𝜎1 − 𝜎3
𝜏𝑛𝑡 = 𝑠𝑖𝑛 2𝜃
2
9
 Convention de signe et propriétés pour le cercle de Mohr

Contrainte normale  

Contrainte de cisaillement  

Plan d’une facette passant par une direction principale :

rotation du plan de  autour de rotation de 2 du point représentatif du vecteur

cette direction contrainte sur le cercle de Mohr


1
2



 T1
2
M 
T2 2 
1 0

Direction principale
10
Tracé du cercle de Mohr connaissant les contraintes agissant sur deux facettes perpendiculaires

3 2  
  
 2  1 A 2

1
B
A
𝝈
-3 -2 -1 0 1 

-1
Convention de signe :
 > 0 en compression
et
-2
  B
>0 <0 11
11
 Exemple 1
a) Tracer le cercle de Mohr de l’élément de la figure ci-dessous.
b) Déterminer la contrainte normale et la contrainte de cisaillement pour un angle  = 35°;
c) Déterminer la contrainte de cisaillement maximale max.
d) Déterminer le plan sur lequel s’applique max.  = 52 kPa
1

3= 12 kPa


Exemple 2
6
2

a) Evaluer  et  pour =30°

2
4 4 b) Evaluer 1 et 3
2 c) Déterminer l’orientation des plans principaux maj. et min.
d) trouver max et l’orientation du plan sur lequel elle agit.
 2
6
12
 Exemple 1
1= 52 kPa

B
A max 20
3= 12 kPa
35°
45° 
10

1- Cercle de Mohr ? 70°

2- 𝜎𝛼 , 𝜏𝛼 pour 𝛼 = 35° ? 𝝈
3- 𝜏𝑚𝑎𝑥 ? 0 10 20 30 40 50
4- Plan où s’applique 𝜏𝑚𝑎𝑥 ? A 3 35° B 1
-10
Convention de signe :
 > 0 en compression
et -20
 

>0 <0 13
11
 Pôle du cercle de Mohr
Pôle = point unique situé sur le cercle de Mohr.
Le point d'intersection du cercle de Mohr et de la ligne tracée à partir du pôle
parallèlement à un plan donné, donne les contraintes sur ce plan.

Construction du pôle :
Tracer une ligne à partir du point (σz,τzx) ou du point (σx,τxz) dans la direction du plan sur lequel
ces contraintes agissent, jusqu'à ce qu'elle coupe le cercle. Le point d'intersection est le pôle.

τxz
σx

 τzx 
σz (σz,τzx)
(σz,τzx)

𝝈

𝝈 

(σx,τxz) (σx,τxz)
14
11
 Exemple 1
1= 52 kPa 
B
A 3= 12 kPa 20
35°


𝜎𝛼 , 𝜏𝛼 pour 𝛼 = 35° ? 10
70°
Entraînement : 𝝈
Montrer que le pôle est confondu 0 10 20 30 40 50
avec le point A.
A 3 35° B 1
Il suffit ensuite de tracer, à partir
du pôle, une droite // à celle -10
indiquée dans l’énoncé !

-20

15
11
 Variante pour la convention de signe du cercle de Mohr
n  0
 
T  0
n  0
M
 

2

Plan d’une facette passant par une direction principale :

rotation du plan de  autour de rotation de (-2) du point représentatif du

cette direction vecteur contrainte sur le cercle de Mohr
1
2  

M

 T1 
T2 2
2


1 0

Direction principale

Voir animation sur : http://www.science-animations.com/support-files/mohrcircle.swf 16

Tracé du cercle de Mohr connaissant les contraintes agissant sur deux facettes perpendiculaires

3 2  
  
 2  1 2 B

1
B
A
𝝈

-3 -2 -1 0 1

Convention de signe : -1

>0
-2

>0
A
17
13