Les technologies libres et

l’économie sociale et solidaire

Carolina García Cataño

Forum mondial de l’économie sociale et solidaire

Dakar 1-6 mai 2023
blog.nitteknalogik.net
 Les technologies libres et l’économie sociale et solidaire

Le modèle économique prédominant dans le domaine de la

technologie c’est le modèle des BigTech,
●
La fiction de la gratuité de leurs services
●
La vente de données ou partage de donnée aux tiers
●
L’utilisation des données comme activité lucratif (IA)

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Le modèle économique des BigTech, c’est pas seulement dans le

domaine de la technologie mais aussi :
●
L’agroalimentaire : l'achat de vastes étendues de terres
arables sur lesquelles sont utilisées des technologies telles
que les pesticides, les OGM (Organisme génétiquement
modifié) .. pour rendre les monocultures plus « efficace »
●
La santé : Collecte de données médicales, en particulier dans
les pays du Sud global, à des fins de profilage médical, de
vente de médicaments et de suivi médical.

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Pour disposer d'un modèle économique solvable et durable dans le domaine de la

technologie, il faut garantir la souveraineté technologique.
Cela implique un modèle économique basé sur l'économie sociale et solidaire.
On entendant par économie sociale et solidaire (ESS) activités économiques
menées avec une approche centrée sur la personne humaine visant une finalité
sociale ou environnemental et réalisées par de coopératives ou mutuelles, des
associations entreprenants, des entreprises sociales ou par des acteurs de
l’économie populaire (loi 2021-28 d’orientation relative à l’économie sociale et
solidaire, République du Sénégal).

Leur mode de fonctionnement, de ces organismes mettent en avant une gestion

démocratique et participative.
La technologie libre est un cas de réussite.

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Technologies libres
Un ensemble de technologies composées de logiciels et de
hardware/matériels libres, développées dans un cadre éthique,
avec un code de conduite et une responsabilité sociale qui, de
manière décentralisée, multidisciplinaire, coopérative et
collaborative, cherchent à construire un monde meilleur pour
tous et toutes.

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Les technologies libres sont basées sur le modèle du

logiciel libre
Un logiciel libre est un logiciel dont l'utilisation, l'étude, la
modification et la duplication par autrui en vue de sa
diffusion sont permises, techniquement et
juridiquement(GPL), ceci afin de garantir certaines
libertés induites, dont le contrôle du programme par
l'utilisateur et la possibilité de partage entre individus.
https://www.fsf.org/

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Le 4 libertés qui définissent le logiciel libre

●
0. la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
●
1. la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de
l'adapter à ses besoins ;
●
2. la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui
implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ;
●
3. la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces
améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.
L'accès au code source est une condition d'exercice des libertés
1 et 3. Le code source est un texte qui présente les instructions
composant un programme sous une forme lisible, telles qu'elles ont été
écrites dans un langage de programmation.
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Le développement de logiciels
libres implique des processus de
développement complexes,
menés par des milliers de
personnes de manière
décentralisée, multidisciplinaire,
rendus possibles par des
méthodologies de coopération,
de collaboration et une
philosophie de partage.
L’accès au code source permet
acquérir les compétences
nécessaires pour développer des
logiciels basé sur les besoins
locaux.
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DEBIAN
Le projet Debian est une communauté.
Debian est dotée d'une structure
de gouvernance démocratique.
Dans la mesure où tous les développeurs
Debian ont des droits égaux,
elle ne peut pas être contrôlée par une
entreprise unique.
Les développeurs dans plus de 60 pays
et Debian elle-même est traduite
en plus de 80 langues.
La constitution de Debian
Le contrat social et les principes du
logiciel libre
Le code de conduite
Les principes de diversité et d'équité

https://www.debian.org/intro/philosophy

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La communauté

La communauté, la communauté des hackers, est un concept clé lorsqu'on parle de logiciel libre.

Un hacker, c’est quelqu'un qui a un désir extrême d'apprendre et qui peut trouver une solution
élégante à un problème important. Leur leitmotiv c’est apprendre autant que possible à construire
ou à réparer les choses et avoir envie de collaborer. Leur trésor, c'est la connaissance.

La communauté des hackers a une éthique communément acceptée comme, la coopération, la

collaboration, le partage, ou qui dit des choses comme la suivante : "L'accès aux ordinateurs et à
tout ce qui peut vous apprendre quelque chose sur la façon dont le monde fonctionne
devrait être illimité et total. "Toutes les informations doivent être gratuites. "Ne croyez pas
l'autorité, encouragez la décentralisation".

Les participants à la communauté peuvent être de tout âge, sexe, nationalité, origine, il n'y a
aucune restriction... pour travailler dans l’Internet, il suffit d'être passionné par la connaissance.

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Les logiciels libres plus connus

Office suite : LibreOffice, Scribus

Design : GIMP, Inkscape
Audio : Audacity, VLC, Mixxx
Video : VLC, OBS / Live stream, OpenShot, Cinelerra, Shotcut, Blender
Web : Firefox, Filezilla,Thunderbird, , Wordpress, Drupal, LAMP

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Les utilisateurs de Debian

Sur le site de DEBIAN, sont fournies les descriptions de certaines organisations qui ont déployé Debian et
ont choisi de soumettre une courte description de la façon dont elles utilisent Debian et des raisons de ce
choix. Mais il y a milliers des autres organisation qui utilisent Debian, sans parler de toutes les autres
distributions libres.
Les chiffres sont les suivants

Plus de 60 Institutions éducatives

Plus de 200 entreprises
Plus de 20 ONG
Plus de 20 Organisations gouvernementales

Toute l’information se trouve a https://www.debian.org/users/

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La responsabilité sociale
Le développement et la mise en œuvre de la technologie doivent être encadrés par la
responsabilité sociale afin de s'assurer qu'elle est utilisée pour le bien-être de la communauté.
Les logiciels libres servent à l'unité et à la coopération des uns avec les autres et sont développés
pour garantir le bien commun.
Ubuntu c’est une distribution Debian mais aussi c’est :
Une philosophie africaine dont le sens reflète "l'humanité envers les autres".

Ainsi, une personne Ubuntu recherche la générosité, la solidarité et la compassion pour ceux qui
sont dans le besoin, non pas que les individus eux-mêmes ne s'occupent pas d'eux-mêmes, mais
que leurs actions favorisent le bien-être de la communauté.

Ubuntu - «  le nous produit le je et que le je réinterroge le nous qui réenrichi »

(l’Économie à venir, Felwin Sarr & Gaël Giraud)

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Souveraineté technologique
On peut prendre comme définition de souveraineté technologique celle qui a été formulée
par le Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung den angewandten Forschnung (Institut
Fraunhofer pour les systèmes et la recherche de l’innovation, Karlsruhe)

Aptitude d'un État ou d’une fédération d’États à fournir les technologies

qu’il (elle) juge critiques pour le bien-être des populations, la compétitivité
de l’économie et sa capacité à agir, ainsi que celle de développer ces
technologies ou de se les procurer dans d’autres aires économiques
sans dépendance structurelle unilatérale”

La maîtrise des technologies est l’une des conditions de la souveraineté

économique.

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Le modèle économique des technologies libres

Le développement : décentralisé, global, multilingue, multidisciplinaire, coopératif, collaboratif. Un niveau élevé
d'engagement et de responsabilité sociale. En ligne ou présentiel. Bénévole ou rémunéré.

Promotion de la création des coopératives ou entreprises sociales qui font de développements du logiciel libre

Création de revenus
Par des services
SAAS (Software as a service), développement personnalisé, serveurs, hébergements, entretien des réseaux
ordinateurs, etc.)
Formations
Sensibilisation (TV, Radio, documentation, etc.)
Merchandising
La communauté 
Crowdfunding
Donation

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La philosophie des technologies libres a eu un impact sur des autres domaines, tel est le cas du domaine culturel. Le
cas plus remarquable c’est Creative Commons.
Creative Commons est une association à but non lucratif dont la finalité est de proposer une solution alternative légale
aux personnes souhaitant libérer leurs œuvres des droits de propriété intellectuelle standard de leur pays, jugés trop
restrictifs. L’organisation a créé plusieurs licences, connues sous le nom de licences Creative Commons. Ces licences,
selon leur choix, ne protègent aucun ou seulement quelques droits relatifs aux œuvres. Le droit d'auteur (ou «
copyright » dans les pays du Commonwealth et aux États-Unis) est plus restrictif.

Creative Commons développe, promeut et gère une infrastructure juridique et technique pour optimiser la créativité, le
partage et l’innovation numérique.

Creatives commons, c’est le résultat de l’application du modèle des technologies libres dans le domaine
culturel.
Aujourd’hui, plus de 500 millions de travaux sont disponibles sur Internet sous licence CC, de la musique aux photos
en passant par la recherche et les cours universitaires.

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STORIES Creatives Commons (extrait du livre « The power of Open »)
Libre de Diffuser des Idéest (New York- USA)
Cinq ans après la publication en ligne de tous les entretiens TED sous licences
Creative Commons, plus de 200 millions de visiteurs ont pu profiter des idées et
réflexions innovantes des intervenants TED.
« La première année où nous avons diffusé les vidéos des entretiens, nous
avons augmenté le coût d’une conférence de 50%, mais nous avons vendu
toutes les places en une semaine et enregistré une liste d’attente de 1 000
personnes, » rappelle Mme Cohen.
« Non seulement les intervenants souhaitaient que les entretiens soient postés
dès que possible, mais les participants payants aux conférences sont inquiets à
l’idée de partager les discussions qu’ils ont pu avoir avec leur famille, leurs amis
et leurs collègues. »

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STORIES Creatives Commons (extrait du livre « The power of Open »)
Un Petit Editeur qui fait la Différence (BANGALORE & NEW DELHI, INDE)
Pratham Books, un petit éditeur à but non-lucratif basé en Inde, a une mission
simple mais ambitieuse : « mettre un livre dans les mains de chaque enfant. »
« En tant que petit éditeur, nous n’avons pas la capacité de personnaliser les licences
à chaque fois ... Les licences Creative Commons nous ont permis de conclure des
accords avec de nombreux partenaires en nous libérant du poids des négociations
juridiques et des pertes de temps et d’argent que nécessitent ces négociations. »
Grâce à CC, les romans sont plus largement diffusés et l’engagement communautaire
s’est développé.
« Nos communautés ont réalisé de nombreux travaux dérivés, des applications iPad
et iPhone aux applications pour ordinateurs OLPC, pour développer entièrement de
nouveaux livres à partir des illustrations existantes, » déclare John.

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STORIES Creatives Commons (extrait du livre « The power of Open »)

Ouvrir les portes à une Nouvelle Conception de la Voiture (SÃO PAULO, BRESIL)
Plutôt que laisser les concepteurs décider ce que sera le prochain concept, le constructeur
automobile Fia a décidé de demander son avis au grand public.
En à peine plus d’un an, plus de deux millions de personnes de 160 pays différents ont visité le
site Mio design et ont apporté plus de 10 000 idées uniques dans des domaines variés comme la
propulsion, la sécurité, le design, les matériaux et les gadgets.
Toutes les idées ont été publiées et mises à disposition du reste du monde dans le cadre d’une
licence Creative Commons.

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STORIES Creatives Commons (extrait du livre « The power of Open »)

La Distribution d’abord, les Bénéfices ensuite (Madrid, Espagne)
Lorsque la société de films espagnole indépendante Riot Cinema Collective a commencé à travailler
sur un film de science fiction appelé Cosmonaut, elle souhaitait donner la priorité à une distribution
large plutôt qu’aux bénéfices. Le groupe a donc tous licencié toutes les parties de la bande-annonce
du film sous licence Creative Commons BY-SA.
Un fan a même envoyé une œuvre qui est devenue le poster officiel du film. Un autre fan a remixé
une partie du script qui a été intégrée au scénario final. Un concours de remixes de la bande-
annonce a enregistré plus de 90 entrées en provenant du monde entier. Riot Cinema Collective
utilise ces créations de fans pour présenter Cosmonaut à des conférences.
Alcalá a compris qu’une licence CC pouvait également offrir d’autres avantages. « Le directeur d’une
maison de disques de Berlin nous a dit qu’il allait demander à un de ses groupes de créer une
chanson inspirée du film The Cosmonaut, le licencier sous CC, et éditer un disque sur support USB
dans le cadre de la promotion du film. Cette possibilité est payante, mais il partage les bénéfices
avec nous. »

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STORIES Creatives Commons (extrait du livre « The power of Open »)

Soutenir la Vente des Œuvres Musicales (LUXEMBOURG)
Lorsque le musicien luxembourgeois Sylvain Zimmer a réalisé qu’il n’existait aucun bon modèle
juridique pour partager de la musique en ligne avec ses amis, il a décidé d’en créer un lui-même.
En 2004, ses deux partenaires et lui ont fondé Jamendo, une plateforme web unique qui permet
aux musiciens de mettre à disposition leur musique sous licence Creative Commons de tous ceux
qui voulaient l’écouter. La société utilise un modèle freemium, proposant tous les contenus
gratuitement au public, puis en facturant l’accès aux droits qui ne sont pas déjà permis par les
licences CC. Jamendo partage ses revenus avec ses musiciens à 50/50.
Aujourd’hui, plus de 40 000 albums sont disponibles sur Jamendo sous forme de morceaux
gratuits, légaux et téléchargeables sous licence Creative Commons.

Le livre The power of Open est disponible sur : https://thepowerofopen.org/

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Merci et à bientôt !!

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