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I.

Introduction

 Contexte général de l'inclusion financière au Maroc

Bien qu'il s'agisse d'un droit fondamental, plus de 1,7 milliard de personnes n'ont pas accès
aux services financiers selon la « Global Findex Database 2017 » de la Banque mondiale.
Soit ils ne possèdent pas de comptes auprès d'institutions financières traditionnelles ou de
fournisseurs de paiement mobile, soit une partie importante de la population mondiale entre
dans cette catégorie.

Le Maroc, pays en voie de développement, ne fait pas l’exception à cette règle et selon une
étude de la Banque Mondiale publiée en 2018 "Maroc: Diagnostic de l'inclusion
financière". Le nombre des adultes au Maroc possédant un compte bancaire formel ne
dépasse pas les 36%. Soit 14% de moins de la moyenne de la région MENA (Moyen Orient et
Afrique du Nord).

Cet accès se montre particulièrement limité dans les zones rurales. S’exprime en termes
numériques par : 26%, seulement, des adultes en milieu rural dispose un compte bancaire
formel, contre 47% en milieu urbain.

Pour les femmes, le taux d’inclusion financière est encore plus faible, avec seulement 22%
qui disposent un compte bancaire formel. Ce qui met le pays face à un enjeu crucial,
dénommé « l’inclusion financière ».

Au Maroc, BANK AL MAGHRIB, comme institution tuteure de l’activité monétaire au pays,


pour pallier au problème susvisé, a lancé en 2019 le programme SNIF, élément acronyme de
la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, où elle plaide faire face aux sommes
faramineuses circulants en cash qui dépasse les 34 milliards de dollars et qui demeure source
de risque en termes de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme, mais aussi en
termes de coût pour alimenter en cash…

Ce SNIF, reposait essentiellement sur l’implantation et l’encouragement des fintechs

 Problématique et objectifs de l'étude


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II. État de l'art

1. Présentation de l'importance de l'inclusion financière pour le développement


économique et social :

L'inclusion financière fait fraction intégrante du développement économique et social. Elle se


réfère à L'égalité d'accès et l'accès effectif aux services financiers de base tels que les comptes
d'épargne, le crédit, les transferts d'argent et l'assurance pour tous, quel que soit le niveau de
revenu et le statut de la personne. Une inclusion financière réussie permet de réduire la
pauvreté, stimuler les économies et améliorer le bien-être en offrant des possibilités de
développement personnel et économique.

Les avantages de l'inclusion financière sont nombreux. Les personnes bénéficiant de


l'inclusion financière ont accès à des services financiers de qualité qui leur permettent
d'économiser de l'argent, d'obtenir des prêts pour des projets professionnels ou personnels,
de transférer de l'argent à la famille et aux amis ou de souscrire une assurance pour se
protéger contre les risques financiers. Les entreprises bénéficient également de l'inclusion
financière en accédant à des prêts et en élargissant leur clientèle. Les gouvernements peuvent
également améliorer l'efficacité de leurs politiques sociales et économiques en utilisant des
moyens de paiement numériques pour atteindre les populations les plus vulnérables.

Cependant, de nombreux obstacles limitent l'inclusion financière. Les populations rurales, les
femmes, les jeunes et les minorités ont souvent un accès limité aux services financiers en
raison du lieu de résidence, du sexe, de l'âge ou du statut socio-économique. Les coûts
élevés, la faible densité de population, le manque d'infrastructures et l'analphabétisme
financier sont également des obstacles.

En répercussion, de nombreux pays ont pris des mesures pour utiliser les technologies de
l'information et de la communication (TIC) afin d'améliorer l'inclusion financière. Les
technologies financières, les services bancaires mobiles, les portefeuilles électroniques et les
solutions de paiement numériques sont des exemples de technologies qui modifient la façon
dont les services financiers sont accessibles dans le monde. Ces technologies ont élargi
l'accès aux services financiers pour de nombreuses personnes auparavant exclues et ont
apporté une contribution significative à l'inclusion financière.

Sources :

 The Global Findex Database 2017, Banque mondiale :


https://globalfindex.worldbank.org/

 The Business Case for Financial Inclusion, Institute of International Finance :


https://www.iif.com/Portals/0/Files/content/2018_IIF_Business_Case_for_Financial_I
nclusion.pdf

 Making Finance Work for Africa, Commission économique pour l'Afrique :


https://www.uneca.org/publications/making-finance-work-africa

 The Mobile Economy 2019, GSMA : https://www.gsma.com/mobileeconomy/

 Rapport sur l'inclusion financière, Banque mondiale :


https://www.banquemondiale.org/fr/topic/financialinclusion

 Rapport sur l'inclusion financière en Afrique, Fonds monétaire international :


https://www.imf.org/fr/Topics/imf-and-africa/Inclusive-Financial-Sector-
Development-in-Africa

2. Revue de la littérature sur les fintechs en évaluation des crédits et


l'inclusion financière

La revue de littérature sur les fintechs en évaluation des crédits et l'inclusion financière
montre que les fintechs ont le potentiel de réduire les obstacles à l'inclusion financière en
offrant des services financiers à des populations qui ont traditionnellement été exclues des
services financiers traditionnels.

Dans le domaine de l'évaluation du crédit, la fintech peut fournir une alternative et un


dilemme aux méthodes traditionnelles d'évaluation du crédit, qui se concentrent
généralement sur les antécédents de crédit et les garanties d'un emprunteur. Les entreprises
Fintech peuvent utiliser des algorithmes d'apprentissage automatique pour évaluer la
solvabilité d'un emprunteur sur la base de données alternatives telles que l'historique des
transactions bancaires, les données sociales, les données de géolocalisation, etc. Ces
méthodes peuvent fournir des prêts à des personnes qui n'ont pas de garantie traditionnelle
mais qui ont de bons antécédents bancaires ou un réseau social solide. (Source : EY,
"Fintech et inclusion financière", 2020
Néanmoins, il existe des problèmes de confidentialité et de sécurité des données, ainsi que
des problèmes de discrimination et de transparence concernant les algorithmes utilisés par
les entreprises fintech. Il est donc important que ces technologies soient réglementées pour
garantir la protection des consommateurs et que les avantages de l'inclusion financière
profitent à tous. (Source : Banque mondiale, base de données de l'indice financier
mondial 2017, 2018)

La recherche montre que la fintech peut également contribuer à améliorer l'inclusion


financière en fournissant des services financiers adaptés aux besoins des populations
marginalisées, tels que des prêts à court terme pour les travailleurs indépendants et les micro-
entreprises, des services de transfert d'argent peu couteux pour les immigrants et l'épargne
mobile pour les populations non bancarisées. Ces services peuvent aider à réduire les coûts et
les obstacles à l'accaparer aux services financiers traditionnels, permettant ainsi une meilleure
inclusion financière. (Source : Banque africaine de développement, « Fintech et inclusion
financière en Afrique : une étude sectorielle », 2018)

En conclusion, la fintech a le potentiel de jouer un rôle important dans l'inclusion financière


en fournissant des services financiers innovants adaptés aux besoins des populations
marginalisées, mais cela doit s'accompagner d'une réglementation appropriée et adéquate
pour garantir une utilisation responsable et éthique de ces technologies. (Source : OCDE,
"Innovation and Inclusion in Financial Services", 2021)

3. Analyse des avantages et des limites de l'utilisation de fintechs pour l'inclusion


financière :

L'utilisation de fintechs dans l'inclusion financière présente plusieurs avantages, mais


également des limites.

D'abord, en termes d'avantages, les fintechs peuvent aider à réduire les coûts de transaction
pour les personnes à faible revenu, en particulier celles qui n'ont pas accès aux services
bancaires traditionnels. Les fintechs peuvent également offrir des services financiers plus
simples, plus rapides et plus pratiques que les banques traditionnelles, ce qui peut encourager
davantage de personnes à utiliser ces services.

En outre, les fintechs peuvent également utiliser des modèles d'évaluation de crédit alternatifs
pour accorder des prêts à des personnes qui ne sont pas éligibles pour des prêts traditionnels.
Ces modèles sont souvent basés sur des données non conventionnelles, telles que les
antécédents de paiement des factures de services publics, l'historique des achats en ligne ou
encore l'utilisation de réseaux sociaux, ce qui permet aux fintechs d'atteindre un public plus
large et de prendre en compte des critères plus pertinents que les banques traditionnelles.

Cependant, l'utilisation de fintechs pour l'inclusion financière présente également des limites.
Tout d'abord, les fintechs peuvent manquer de l'expertise et des ressources nécessaires pour
évaluer correctement le risque de crédit, ce qui peut entraîner une augmentation du taux de
défaut de paiement. De plus, les fintechs peuvent également être confrontées à des problèmes
de sécurité des données et de protection de la vie privée, en particulier si elles collectent des
données sensibles telles que l'historique des achats en ligne ou les antécédents de paiement
des factures de services publics.

Enfin, les fintechs peuvent être confrontées à des défis réglementaires et juridiques. Les
régulateurs financiers peuvent considérer que les fintechs représentent une menace pour la
stabilité financière et peuvent chercher à les réglementer plus strictement. Les fintechs
peuvent également être confrontées à des obstacles juridiques lorsqu'elles cherchent à élargir
leur offre de produits et de services, ce qui peut limiter leur capacité à étendre leur portée.

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