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Handicap International
République Centrafricaine
Janvier 2023
SIGLES ET ACRONYMES
2
5) ONU : Organisation des Nations Unies
6) ONG : Organisation Non Gouvernementale
7) GPS : Global Positioning System
I. INTRODUCTION
I.1. Contexte
La République Centrafricaine est à cheval sur deux grandes zones climatiques, sahélienne au nord et
équatoriale au sud. Le pays connaît un climat tropical avec une saison humide de mai à octobre, et une
saison sèche de Novembre à Avril. Au sud, le climat est de type équatorial, intertropical à l'ouest,
subsahélien au nord avec une saison sèche pouvant aller de huit à neuf mois, et intertropical mais frais
et orageux sur les reliefs. L’enclavement extérieur du pays s’explique par l’éloignement des ports
maritimes. L’enclavement intérieur est caractérisé par l’insuffisance et le mauvais état des
infrastructures routières sur un territoire vaste avec une impraticabilité liée à la saison des pluies plus
longue que la saison sèche.
3
La RCA souffre énormément de l'état inadéquat et du manque des infrastructures. En effet, « sur un
total de 25 000 kilomètres de routes en République centrafricaine, seuls 600 kilomètres sont pavés, ce
qui représente environ 2,5% du réseau routier total »1
L’état avancé de dégradation physique des infrastructures de transport dans toute la RCA ralentit voire
empêche l’acheminement de l’aide humanitaire, notamment dans les zones les plus reculées et
vulnérables.
Dans cette optique, HI a lancé une enquête auprès des ONG intervenant en RCA afin d’évaluer les
besoins en génie civil d’accès des acteurs humanitaires afin de proposer des actions pouvant pallier à
la problématique. Les résultats de cette enquête sont présentés dans le présent rapport composé par 4
parties essentielles :
Introduction
Méthodologie
Résultats de l’enquête et
Conclusion et recommandations
- Collecter les données sur l’état des routes et l’accès physique des zones d’intervention
- Analyser l’impact de la dégradation des routes sur la réalisation des activités
- Identifier les axes prioritaires pour le RRM en considérant les interventions qui ont été
annulées/retardées faute d’accès physique et/ou qui ont engendré des détours importants
- Proposer des solutions/ activités pouvant pallier à l’ampleur de la problématique d’accès
physique dans les zones identifiées
1
Plan de réponse humanitaire, UNOCHA, 19 décembre 2022
4
- Organisations non gouvernementales internationales et
- Agences de l’ONU.
80%
71%
70%
60%
50%
40%
30% 24%
20%
10% 6%
0%
ONU ONG Internationale ONG Nationale
5
terrains, les coordinateurs terrains/ Programmes, chefs de bases/ d’antennes et team leaders ont
participé à l’enquête.
III.1.3. Zones d’intervention
Les organisations dont les participants ont fourni les informations à cette enquête interviennent dans
20 sous-préfectures soit 86.9% de toutes les sous-préfectures de la République Centrafricaine. Il s’agit
de : Bamingui-Bangoran, Bangui, Basse-Kotto, Haute-Kotto, Haut-Mbomou, Kémo, Lobaye,
Mambéré, Mbomou, Nana-Gribizi, Nana-Mambéré, Ombella-M'Poko, Ouaka, Ouham, Ouham-Fafa,
Ouham-Pendé et Vakaga
III.1.4. Réalisation des activités de réponse rapide aux urgences
Non; 24%
Sur toutes les organisations
humanitaires ayant participé à cette
Oui; 76%
enquête, 76% mènent des activités
de réponse rapide aux urgences
III.2.1. Type de dégradation de l’état physique de la route pose le plus de difficultés pour la
mise en œuvre de vos interventions
Selon les données présentées sur le graphique ci-dessous, la dégradation de la route (bourbier,
érosion) et la dégradation d’un ouvrage de franchissement (pont, bac) sont deux difficultés les plus
fréquentes dans les zones d’intervention des ONG enquêtées :
1 20% 10 0%
80 % 6 2%
38 % 38 %
40 %
0%
6
Aucune de deux options 27%
« Axe BELE CARRIERE a été coupé pendant 1 mois 1/2 lors de la saison des pluies avec le lit de la
rivière Nana qui a débordé et envahit une grande partie des champs. Comme résultat, la route a été
inondée jusqu'à plus de 2 mètres d'eau et le retard d'un mois dans les activités d'assistance alimentaire.
Aucun autre moyen de passer. 445 ménages ont dû attendre (.......) ». (ONG Internationale)
Pour seulement 13 organisations, 32 fois, l’état physique dégradé de la route a conduit à l’interruption
d’une intervention pour plus de deux semaines ce qui justifie la gravité de la problématique. En
moyenne, 57% organisations ont arrêté complètement les activités tandis que 43% ont envisagé des
solutions intermédiaires rapides pour pouvoir réaliser leurs activités y compris :
- Voyage avec des équipements de déblayage de route et démanteler les barrières et déviation
de ponts cassés.
- Augmentation du nombre de véhicules des convois et renforcement des véhicules de terrain
(Pneus terrain, tirs forts, …)
- Voyage avec des équipements de déblayage de route
- Réhabilitation partielle de route, construction/réhabilitations de ponts,
« A l'entrée de Bazoli, plus de 200 mètres ont été infranchissables pendant un mois après
l'embourbement de plusieurs camions qui ont ravagé la piste. Nous y avons effectué une opération de
réhabilitation avec branches et sacs, qui a permis aux voitures de passer mais difficilement (.......) ».
(ONG Internationale)
Selon les organisations ayant participé à cette enquête, « la dégradation de la route (bourbier,
érosion) » (100% de réponses) est le type de dégradation de l’état physique de la route qui pose plus
de difficultés pour la mise en œuvre des interventions et est suivi de « la dégradation d’un ouvrage
de franchissement (pont, bac) » (62% de réponses) comme le stipule le graphique ci-après :
7
Absence d’un ouvrage de franchissement (ponceau, pont, buse) 38%
Selon les organisations humanitaires ayant participé à cette enquête, au cours de l’année 2022, les
obstacles physiques ont entraîné le report ou l’annulation des activités à cause des difficultés
d’approvisionnement et d’inaccessibilité de la zone d’intervention comme repris et détaillé ci-après :
L’état physique dégradé de la route a conduit au report des activités du fait de difficultés
d’approvisionnement, 98 fois dont 45 fois (soit 45.9%) pour les projets de « life-saving »
L’état physique dégradé de la route a conduit au report des activités du fait de
l’inaccessibilité de la zone d’intervention, 88 fois dont 53 fois (soit 60.2%) pour les projets
de « life-saving »
L’état physique dégradé de la route a conduit à l’annulation des activités du fait de
difficultés d’approvisionnement, 30 fois dont 24 fois (soit 80.0%) pour les projets de « life-
saving »
L’état physique dégradé de la route a conduit à l’annulation des activités du fait de
l’inaccessibilité de la zone d’intervention, 31 fois dont 26 fois (soit 83.8%) pour les projets
de « life-saving »
Les axes auxquels les obstacles physiques ayant entraîné fréquemment le report ou l’annulation des
activités à cause des difficultés d’approvisionnement et d’inaccessibilité se sont observé sont les
suivants :
- Kaga Bandoro /Ndele - Zémio-Djemah - Bambari - Bokolobo-
- Alindao - Gounoumon - - Sibut-Bambari ; Alindao
Bounga Bongolo - Grimari-Kouango; - Bambari-Bakala ;
- Rafai -Zemio et - Bambari-Awatche; - Bambari – Kouango –
- Zemio -Djemah - Bossembele-Bossangoa ; Landja - Kondourou;
- Bambari – Alindao- - Alindao-Bangassou - Bambari-Ouabé ;
Mobaye, - Bangassou-Rafai; - Bakala-Mbré;
- Mobaye - Zagba - Rafai - Zemio; - Bakala-Ndjoubissi;
- Grimari - Bakala - Zemio - Obo; - Ippy-Ndjoubissi;
- Bria - Ouadda - Bema - Ouango; - Ippy-Atongo Bakari-
- Vakaga - Ouango - Bangassou Boyo.
- Alindao vers Pouloubou, - Alindao - Mingala; - Bambari-Yppi,
- Zounguiza, Mingala - Alindao - Mobaye- - Balazime, Rafai
- Basse Kotto et Nana Zangba; - Alindao-Bangassou
Gribizi - Kongbo - Kembé; - Zemio-Mboki
- Obo-Bambouti - Mingala - Kembé; - Axe Markounda Boguila
via Bodjomo sido
8
III.2.3. Fréquences - Problèmes d’accessibilité physique des routes et leur impact
Comme présenté sur les graphiques qui suivent, la dégradation de la route (bourbier, érosion) et la
dégradation d’infrastructure de franchissement (pont) se placent en tête du palmarès des probl7mes
d’accessibilité physique des routes.
90% 82%
80%
70%
60%
50%
41%
40% 35%
29% 29% 29% 29% 29%
30% 24% 24%
20%
12% 12% 12% 12%
10% 6%
0%
0%
4 - le plus fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
3
2
Dégradation de la route (bourbier, Dégradation petite infrastructure Dégradation d’infrastructure de Absence d’infrastructure de fran-
érosion) de franchissement (ponceau, franchissement (pont) chissement (ponceau, pont, buse)
buse)
« En plus du temps de trajet fortement rallongé sur tous ces axes, ces embourbements nous ont mis à
risque sécuritairement (…..). De même, nos fournisseurs ont mis plus de temps à arriver jusqu'à nous.
Deux camions partis de Bangui ont respectivement mis un mois et 3 semaines à nous livrer, entrainant
des retards dans nos interventions. Quant aux camions transportant l'assistance alimentaire, ils se sont
embourbés à 7 reprises nous obligeant à des déchargements/ chargements sur des portions d'axe peu
sûrs (….) » (ONG International)
Les résultats présentés ci-dessous, les problèmes d’accessibilité physique des routes se soldent surtout
(76% de réponses) et fréquemment sur la hausse des pannes / entretiens des véhicules, allongement
des délais de circulation et augmentation de coût des opérations de transport
90%
80% 76% 76% 76%
71%
70%
60%
50%
41%
40% 35% 35%
29% 29%
30% 24%
18%
20% 12% 12% 12% 12%
10% 6% 6% 6%
0% 0% 0% 0% 0% 0%
0%
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
4 - le plus fréquent
4 - le plus fréquent
1 - le moins fréquent
3
Hausse des pannes Allongement les Augmentation de Augmentation de Obligation de ré- Inaccessibilité des
/ entretiens des délais de circula- risque sécuritaire coût des opéra- duire le nombre de personnes vul-
véhicules tion tions de transport bénéficiaire nérables
9
Dans de telles conditions d’inaccessibilité physique de routes, les organisations choisissent l’une des
options ci-après selon la gravité de la problématique :
Remonter l’information au Cluster Log / GT Accès (65% de réponses)
Annuler ou reporter l’intervention (59% de réponses)
Utiliser d’autres moyens de transport (avion, baleinière, etc.) (59% de réponses)
Emprunter une autre route (41% de réponses)
Demander l’intervention d’un acteur mettant en œuvre des activités de génie civil (35% de réponses)
Réaliser des travaux de déblaiement (29% de réponses)
Camion; 64%
Voiture de
type 4x4;
93%
10
120% 100%
100%
80% 58% 58%
60%
40% 25%
20%
0%
Les localités citées en lien avec la problématique d’accessibilité dû à l’EPR dans la zone sont :
- Bambari - Alindao - Danga Gboudou et Ngougbia
- Bambari-Kouango - Alindao- Gambo
11
Planifier des activités de renforcement des capacités des acteurs humanitaires, étatiques et
locaux intéressés en génie civil dans le but de les rendre autonomes pour mener eux-mêmes
des réparations rapides
ANNEXE
Questionnaire : Evaluation des besoins en génie civil d’accès des acteurs humanitaires en RCA
12