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Office des Géosciences, de l’Environnement et des

Techniques Appliquées pour le Développement en


Afrique de l’Ouest et au Sahel

au Capital d’un million (1.000.000) FCFA, - Siège : OUAGADOUGOU au Burkina Faso - 06 BP 9021
OUAGA 06 - Tél : 60 16 01 46 / 69 26 80 36 / 75 25 05 36 - E-mail : ogetad.aos@gmail.com / contact@ogetad.aos, - Immatriculation :
RC, BFOUA2018B8796, IFU : 00112067S

EVALUATION DU POTENTIEL
HYDRAULIQUE SOUTERRAIN DANS
TROIS (03) COMMUNES DES REGIONS
DU CENTRE-NORD ET DE L’EST :
TOUGOURI – MANNI - YALGO

RAPPORT FINAL DE LA
COMMUNE DE TOUGOURI

Etude commanditée par l’Activité TerresEauVie, mise en œuvre par Winrock International et son
partenaire Tetra Tech Dans le cadre du projet « Résilience Accrue au Sahel » (RISE II) de l’Agence
Américaine pour le Développement International (USAID).

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Avant-propos

Ce rapport a été rendu possible par le généreux soutien du Peuple


Américain à travers l’Agence Américaine pour le Développement
International, dans le cadre de l’Activité TerresEauVie, mise en œuvre
par Winrock International et Tetra Tech. TerresEauVie fait partie du
Projet « Résilience Accrue au Sahel » (RISE II) de l’USAID qui appuie
les populations chroniquement vulnérables du Burkina Faso et du Niger,
soutenues par des systèmes résilients, à se préparer et gérer efficacement
les crises récurrentes, afin de sortir de la pauvreté par des voies
durables.

Le rapport ne reflète pas nécessairement les points de vue de l'Agence


Américaine pour le Développement International ou du Gouvernement
des États-Unis.

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Résumé
La commune de Tougouri à l’instar de tout le Burkina Faso connait des difficultés liées à la
couverture des besoins en eau au regard du contexte physique défavorable. Ainsi, des études
pour l’amélioration des connaissances de la ressource s’imposent pour une meilleure
mobilisation et gestion de la ressource. C’est dans ce cadre que s’inscrit les actions du présent
projet RISE II (Résilience Accrue au Sahel) de l’Agence Américaine pour le Développement
International (USAID) dont l'objectif principal est d’évaluer et de cartographier les
ressources en eau souterraine de la commune de Tougouri et d’établir une base de données
de référence. La méthodologie adoptée dans cette étude se décline en cinq étapes : la collecte,
le traitement et interprétation des données existantes ; les travaux de géophysique au sol ;
l’évaluation et la cartographie des potentialités en eau souterraine ; l’évaluation de la qualité
des eaux et enfin la phase de l’élaboration d’un programme de gestion des ressources en eau
souterraine.
La commune est marquée par un climat sahélien où les pluies se font rares et les ressources
en eau de surface sont très limitées dans l’espace et dans le temps. Les ressources en eau
souterraine étant intimement liées aux pluies, elles présentent une certaine précarité. La
croissance de la population et le développement des activités socioéconomiques dans la
commune augmentent considérablement les besoins en eau.
Le bilan des ouvrages hydrauliques réalisé dans la commune de Tougouri donne au taux de
85,56% fonctionnels. Il s’agit de puits, de forages, de boulis et des barrages hydrauliques.
Les forages hydrauliques sont équipés de diverses types de pompe avec des tuyauteries en
Galva, Inox ou PVC. Mais la dégradation des ouvrages et le manque d’hygiène autour de
certains ouvrages restent des préoccupations qui cachent les efforts consentis pour
l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable au niveau de la commune.
Au niveau de la connaissance de la ressources, l’étude a permis d’identifier lithologie, les
épaisseurs d’altération, la géomorphologie, la topographie, les épaisseurs fissurées et la
densité de fracturation comme étant les principaux facteurs de productivité. Les approches
de modélisation basées sur ces facteurs de productivité ont permis de proposer la typologie
des systèmes aquifères, la carte d’altération, la carte des domaines hydrogéologiques, la carte
des ressources en eau souterraine, la carte de potentialité, un modèle 3D du niveau du sol,
un modèle 3D du niveau topographique du socle, la carte structurale, la carte
hydrogéologique et la carte de vulnérabilité des aquifères de la commune. Les potentialités
en eau souterraine dans la commune sont classées faibles, bonnes ou très bonnes.
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
L’utilisation des différents outils proposés permettra de réduire considérablement le taux
d’échec de réalisation de forages.
L’analyse de 205 échantillons d’eau a permis de d’évaluer les caractéristiques
hydrogéochimies dans la commune de Tougouri. En effet, les eaux souterraines sont
fortement dominées par le pôle magnésien suivi par le pôle calcique. Par ailleurs on
rencontre des nappes dont les teneurs en nickel, arsenic, fluorure, nitrite, nitrate et
ammonium dépassent très souvent les normes en vigueur (OMS). Les activités anthropiques
seraient la cause des teneurs très élevées des eaux en des éléments comme le nitrate,
l’ammonium, le nitrite et les coliformes totaux.
Au regard des défis à relever et de la vulnérabilité que présentent les ressources en eau
souterraines, un plan de gestion s’impose. Le plan de gestion prend en compte le suivi de la
qualité et de la quantité des eaux, le suivi des ouvrages hydrauliques, la gestion des données.
La mise en œuvre du plan de gestion permettra de disposer des informations diverses pour
une meilleure gestion des ressources en eau afin de répondre efficacement aux besoins des
populations dans la commune.

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Table des matières

Avant-propos ......................................................................................................................... 1
Résumé .................................................................................................................................. 2
Table des matières ................................................................................................................. 4
Liste des figures ................................................................................................................... 12
Liste des tableaux ................................................................................................................ 17
Sigles et Abréviations .......................................................................................................... 19
INTRODUCTION GÉNÉRALE ......................................................................................... 22
Objectifs de l’étude .......................................................................................................... 24
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE ......................................................... 27
I.1 Collecte, traitement et interprétation des données existantes ............................... 27
I.1.1 La collecte et le traitement des données ............................................................ 28
I.1.1.1 La revue bibliographique ........................................................................... 28

I.1.1.2 La collecte des données disponibles. ......................................................... 28

I.1.1.3 Réalisation d’enquête ................................................................................. 29

I.1.1.3.1 Élaboration de la base de données de l’enquête ................................... 29

I.1.1.3.2 Recrutement des enquêteurs ................................................................. 30

I.1.1.3.3 Formation des enquêteurs ..................................................................... 31

I.1.1.3.4 La collecte des données sur le terrain ................................................... 31

I.1.1.3.5 Suivi de l’enquête ................................................................................. 31

I.1.1.3.6 Le traitement des données..................................................................... 31

I.1.1.3.7 Analyse et interprétation des données .................................................. 31

I.1.2 Interprétations des données collectées .............................................................. 32


I.1.2.1 Réalisation de cartes et description du milieu physique ............................ 32

I.1.2.2 Analyse et interprétation des données numériques .................................... 32

I.1.2.2.1 Les caractéristiques hydrodynamiques des nappes d’eau souterraines 33

I.1.2.2.2 Bilan hydrique....................................................................................... 34

I.1 Détermination de la lame d’eau précipitée ............................................. 35


I.1.2.2.2.2 Calcul de l’évapotranspiration........................................................ 35
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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.2.2.2.3 Évaluation de la lame d’eau du sol ................................................. 36
I.1.2.2.2.4 Estimation de la lame d’eau écoulée .............................................. 38
I.1.2.2.2.5 Les données utilisées ...................................................................... 38
I.1.2.3 Interprétation des images satellitaires et des données de géophysique
aéroportée ................................................................................................................. 38

I.1.2.3.1 Processus d’interprétation des Images satellitaires ............................... 39

I.1.2.3.2 Processus d’interprétation des données aéromagnétiques .................... 40

I.2 Travaux de géophysique au sol ............................................................................. 42


I.2.1 Le traîné géoélectrique et Sondages géo-électriques verticaux ........................ 42
I.2.1.1 Le traîné géoélectrique ............................................................................... 42

I.2.1.2 Sondages géo-électriques verticaux ........................................................... 43

I.2.1.3 Appareillages et logiciels ........................................................................... 44

I.2.2 Imagerie géo-électrique ..................................................................................... 45


I.2.2.1 Appareillage ............................................................................................... 46

I.2.2.2 Logiciels utilisés ........................................................................................ 47

I.2.2.2.1 ELECTRE Pro : Logiciel de gestion de séquences............................... 47

I.2.2.2.2 Logiciel PROSYS II pour le traitement de données ............................. 48

I.2.2.2.3 Logiciel d’interprétation des données : RES2DINV ............................ 48

I.3 Évaluation et cartographie des potentialités en eau souterraine ........................... 49


I.3.1 Analyse, interprétation et Intégration des données de terrain ........................... 49
I.3.2 Définition et élaboration de cartes thématiques ................................................ 49
I.3.2.1 Détermination des unités hydrogéologiques .............................................. 50

I.3.2.2 Technique de cartographie des épaisseurs d'altération .............................. 51

I.3.2.3 Modélisation en 3D de la morphologie du socle sous les altérites ............ 52

I.3.2.4 Cartographie des domaines hydrogéologiques et des ressources en eau


souterraine ................................................................................................................ 53

I.3.2.5 Cartographie des potentialités aquifères .................................................... 53

I.3.2.6 Cartographie hydrogéologique .................................................................. 54

Évaluation des risques de pollution des ressources .............................................. 55

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Identification des sources de pollution des eaux souterraines ....................... 55
Analyse de la vulnérabilité des ressources en eau face aux sources de pollution
en présence ................................................................................................................... 55
I.4 Evaluation de la qualité des eaux ............................................................................. 55
I.4.1 Campagne de prélèvement .................................................................................... 57
I.4.2 Analyse in situ ...................................................................................................... 59
I.4.3 Interprétation des données .................................................................................... 62
I.4.3.1 Analyse statistiques descriptive ..................................................................... 62
I.4.3.2 Élaboration des cartes thématiques................................................................ 62
I.5 Elaboration de programme de gestion des ressources en eaux ................................. 63
I.6 Inventaire des logiciels de cartographie utilisés ................................................... 64
CHAPITRE II : ANALYSE DES COMPOSANTES DU MILIEU PHYSIQUE DE LA
ZONE D’ÉTUDE ................................................................................................................ 65
II.1 Description du cadre physique .............................................................................. 65
II.1.1 Situation géographique et administrative ...................................................... 65
II.1.2 Relief et géomorphologie .............................................................................. 66
II.1.3 Climat ............................................................................................................ 68
II.1.3.1 Température ............................................................................................... 70

II.1.3.2 Précipitations et le rythme saisonnier ........................................................ 71

II.1.3.3 Vent ............................................................................................................ 73

II.1.3.4 Humidité relative ....................................................................................... 74

II.1.3.5 Évaporation et Évapotranspiration............................................................. 75

II.1.3.6 Analyse relationnelle annuelle entre Température, pluie et évaporation ... 78

II.1.4 Végétation ...................................................................................................... 79


II.1.5 Sol .................................................................................................................. 80
II.1.6 Hydrographie ................................................................................................. 82
II.1.6.1 Bassins hydrographiques ........................................................................... 82

II.1.6.2 Cours d’eau ................................................................................................ 83

II.1.6.3 Barrage et retenue d’eau naturelles ............................................................ 84

II.1.7 Démographie ................................................................................................. 86


II.1.8 Activités socio-économiques ......................................................................... 87
II.1.8.1 Agriculture ................................................................................................. 87
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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.8.1.1 Production vivrière ................................................................................ 88

II.1.8.1.2 Cultures de rente................................................................................... 89

II.1.8.1.3 Production maraîchère.......................................................................... 90

II.1.8.2 Élevage....................................................................................................... 92

II.1.8.3 Artisanat, tourisme et hôtellerie ................................................................. 92

II.1.8.4 Chasse et pêche .......................................................................................... 93

II.1.8.5 Mines et sites aurifères .............................................................................. 93

II.2 Cadre géologique .................................................................................................. 94


II.2.1 Contexte géologique régional : le Craton Ouest-Africain ............................. 94
II.2.1.1 Domaine archéen .................................................................................... 95

II.2.1.2 Domaines Paléoprotérozoïque................................................................ 96

II.2.1.3 Orogenèse éburnéenne ........................................................................... 96

II.2.1.4 Orogenèses panafricaines et hercynienne .............................................. 97

II.2.2 Géologie du Burkina...................................................................................... 97


II.2.2.1 Socle Paléoprotérozoïque ....................................................................... 97

II.2.2.2 Couverture sédimentaire Néoprotérozoïque........................................... 99

II.2.2.3 Continental terminal ............................................................................. 100

II.2.3 Géologie de la feuille Pissila ....................................................................... 103


II.2.4 Géologie de la commune rurale de Tougouri .............................................. 105
II.3 Hydrogéologique ................................................................................................ 106
II.3.1 Typologie générale des aquifères dans le socle ........................................... 106
II.3.2 Caractéristiques hydrogéologiques de la feuille Pissila .............................. 107
II.3.3 Mode de gisement des eaux ......................................................................... 108
II.3.4 Système aquifère.......................................................................................... 108
II.3.5 Analyse de la typologie des nappes ............................................................. 109
II.3.5.1 Les nappes superficielles ......................................................................... 109

II.3.5.2 Les aquifères de niveaux fissurés ............................................................ 110

II.3.5.3 Les nappes profondes ............................................................................... 110

II.3.6 Système de recharge et de décharge ............................................................ 111

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.3.7 Analyse du bilan hydrique ........................................................................... 114
II.3.7.1 Détermination de la lame d’eau précipitée ........................................... 114

II.3.7.2 Calcul de l’évapotranspiration ................................................................. 116

II.3.7.3 Évaluation de la lame d’eau du sol .......................................................... 117

II.3.7.4 Estimation de la lame d’eau écoulée ........................................................ 119

II.3.7.5 Interprétations .......................................................................................... 119

CHAPITRE III : INVENTAIRE ET ETAT DE FONCTIONNALITE DES OUVRAGES


D’APPROVISIONNEMENT EN EAU ............................................................................ 121
III.1 Inventaire des ouvrages d’approvisionnement en eau et leur état de
fonctionnalité. ................................................................................................................ 121
III.1.1 Type d’ouvrage ............................................................................................ 121
III.1.2 Type de Pompe ............................................................................................ 123
III.1.3 Tuyauterie .................................................................................................... 128
III.1.4 Analyse de l’état des superstructures des ouvrages hydrauliques ............... 129
III.1.5 Analyse de l’hygiène autour des ouvrages hydrauliques............................. 132
III.1.6 Analyse des conflits autour des ouvrages Hydrauliques ............................. 135
III.1.7 Pérennité des eaux au niveau des ouvrages hydrauliques ........................... 136
III.1.8 Disponibilité de la ressource /Zone de forte pression.................................. 138
III.2 Projection des besoins en eau (2030) .................................................................. 139
III.2.1 Estimation de la population 2030 ................................................................ 139
III.2.2 Estimation de la consommation journalière moyenne par habitant en 2030 :
dotation 139
III.2.3 Estimation des besoins en 2030 ................................................................... 139
III.2.4 Synthèse des besoins en eau 2030 ............................................................... 140
CHAPITRE IV : ÉVALUATION DES CARACTÉRISTIQUES AQUIFÈRES ET
CARTOGRAPHIE DES POTENTIALITÉS EN EAU SOUTERRAINE ........................ 141
IV.1 Analyse et Cartographie des facteurs de productivité......................................... 141
IV.2 Détermination des unités hydrogéologiques ....................................................... 142
IV.3 Cartographie des épaisseurs d'altération ............................................................. 145
IV.3.1 Épaisseurs fissurées/ Taille des réservoirs................................................... 150
IV.3.2 Caractérisation de la géomorphologique ..................................................... 151
IV.4 Cartographie des domaines hydrogéologiques ................................................... 156
IV.5 Cartographie des ressources en eau souterraine.................................................. 158

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.6 Cartographie structurale ...................................................................................... 163
IV.6.1 La cartographie des linéaments ................................................................... 163
IV.6.2 Vérification et caractérisation des structures cartographiées ...................... 164
IV.6.2.1 La plateforme de Ouatigué ................................................................... 166

IV.6.2.3 Plateforme de Goundré......................................................................... 168

IV.6.2.3 Plateforme de Pilga .............................................................................. 171

IV.6.2.4 Plateforme de Zomnongo ..................................................................... 172

IV.6.2.5 Plateforme de Namassa ........................................................................ 173

IV.6.3 Carte structurale synthèse ............................................................................ 176


IV.7 Cartographie des potentialités aquifères ............................................................. 178
IV.8 Carte hydrogéologique ........................................................................................ 180
IV.9 Analyse et évaluation des risques de pollution des ressources en eau dans la
commune ........................................................................................................................ 182
IV.9.1 Identification des sources de pollution des eaux souterraines ..................... 182
IV.9.1.1 Sources liées à l’exploitation minière .................................................. 182

IV.9.1.2 Sources de pollution liées aux pratiques agricoles ............................... 186

IV.9.1.3 Sources de pollution d’origines domestiques et sanitaires ................... 187

IV.9.2 Analyse de la vulnérabilité des ressources en eau face aux sources de pollution
en présence ..................................................................................................................... 188
IV.9.2.1 Facteurs de vulnérabilité ...................................................................... 188

IV.1 Évaluation et cartographie des zones vulnérables ....................................... 189

CHAPITRE V : EVALUATION DE LA QUALITE DES EAUX ................................... 192


V.1 Caractéristiques physico-chimiques des eaux ..................................................... 194
V.2 Les caractéristiques chimiques ........................................................................... 198
V.2.1 Les cations ................................................................................................... 198
V.2.2 Les anions .................................................................................................... 202
V.2.3 Notion de facies hydrochimiques des eaux ................................................. 205
V.2.4 Nitrite, fluorure et ammonium ..................................................................... 205
V.3 Les corrélations ................................................................................................... 208
V.3.1 Les relations cations / conductivité ............................................................. 209
V.3.2 Relation entre anion (Cl-, NO3- et NO2-) / conductivité ............................ 211
V.3.3 Relation CL-, Fe (2+, 3+), Mn2+ / NO3- .................................................... 212

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
V.1 La contamination par les métaux lourds ............................................................. 215
V.4.1 Arsenic, Cyanure et Nickel .......................................................................... 215
V.4.2 Fer, Zinc, Manganèse et Cuivre................................................................... 219
V.5 La bactériologie .................................................................................................. 224
CHAPITRES VI : PROGRAMME DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU ........ 227
VI.1 Suivi de la qualité des eaux .................................................................................... 228
VI.1.1 État des lieux sur les risques et la qualité des eaux ......................................... 228
VI.1.2 Définition du réseau de suivi........................................................................... 229
VI.1.3 Description des éléments analytiques du réseau ............................................. 232
VI.1.4 Fonctionnement et gestion du suivi ................................................................. 240
VI.1.4.1 Mode de surveillance de la qualité des eaux souterraines ....................... 240
VI.1.4.2 Cycle de surveillance ou de collecte de données des eaux souterraines .. 241
VI.1.4.3 Implémentation de la Base de Données Suivi Qualité (BD/SQlté) ......... 242
VI.2 Suivi de la recharge et décharge des nappes........................................................... 243
VI.2.1 État des lieux sur la recharge et la décharge des nappes ................................. 244
VI.2.2 Définition du réseau de suivi........................................................................... 244
VI.2.3 Quelques Modes de surveillance de l’utilisation des eaux souterraines ......... 246
VI.3 Gestion de l’approvisionnement en eau des populations ....................................... 247
VI.3.1 Usage des résultats de la présente étude.......................................................... 247
VI.3.2 Protection de la zone vulnérable ..................................................................... 247
VI.3.3 Implémentation d’une base de données exhaustive ........................................ 248
VI.3.4 Redynamisation des structures et cadres de gestion des ressources en eau .... 248
VI.3.5 Approvisionnement en eau potable ................................................................. 249
VI.3.6 Suivi de fonctionnement des ouvrages d’exploitation et de contrôle des eaux
souterraines .................................................................................................................... 251
VI.4 Stockage et le traitement de l’information ............................................................. 251
VI.5 Acteurs de gestion intégrée du réseau (agir) .......................................................... 252
VI.6 Partage et diffusion de l’information ...................................................................... 253
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... 255
RECOMMANDATIONS .................................................................................................. 257
Bibliographie ..................................................................................................................... 259
GLOSSAIRE ..................................................................................................................... 266
Annexes ............................................................................................................................. 270
1. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres température, conductivité, TDS, p H, turbidité ............................................... 270
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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
2. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres calcium, potassium, nitrite et fluorure ............................................................ 271
3. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres manganèse, fer, nitrate et cyanure ................................................................... 272
4. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres zinc, arsenic et coliformes totaux, ................................................................... 273
5. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres magnésium, chlore, cuivre et nickel................................................................ 274
6. Normes de l'OMS sur l'eau potable ............................................................................ 275
7. Comparaison de normes sur l'eau potable UE/OMS .................................................. 280
Tableau comparatif des normes de l'UE et de l'OMS concernant l'eau potable : .............. 280
8. Effets des métaux lourds sur la santé humaine (Source : rapport conseil de l’Europe,
commission des questions sociale de la santé et de la famille) ......................................... 282

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Liste des figures

Figure 1: processus de caractérisation hydrodynamique des nappes souterraines .............. 33


Figure 2 : Organigramme de l'élaboration de la carte structurale ....................................... 39
Figure 3 : Organigramme de l'élaboration de la carte structurale Landsat .......................... 40
Figure 4 : Organigramme du processus de traitement de données aéromagnétique ........... 41
Figure 5 : Principe d’un traîné électrique ............................................................................ 43
Figure 6 : Principe de sondage électrique ............................................................................ 43
Figure 7: Schéma du dispositif sur le terrain ....................................................................... 45
Figure 8: schéma d’Illustration de la technique du ROLL ALONG ................................... 46
Figure 9 : Étape de création de séquence dans ELECTRE PRO ......................................... 47
Figure 10: Profil de résistivités apparentes dans Prosys II .................................................. 48
Figure 11: processus de détermination des unités et ensembles hydrogéologiques ............ 50
Figure 12: processus de cartographie et de validation des épaisseurs d'altération (Kafando.,
2018) .................................................................................................................................... 52
Figure 13 : Photos illustratives du prélèvement des eaux ................................................... 59
Figure 14 : Photos illustratives des différents appareils utilisés pour l’analyse .................. 61
Figure 15 : Photos illustratives de l’analyse des échantillons d’eau ................................... 61
Figure 16 : Carte de localisation de la zone d’étude (source des données : IGB ; 2012) .... 66
Figure 17: Relief de la Commune de Tougouri (source des données : IGB., 2012 ;
NASA/USGS., 2011)........................................................................................................... 68
Figure 18 : Carte des régions climatiques du Burkina Faso de 1981 – 2010. (Source :
http://www.meteoburkina.bf , 2013 modifiée) .................................................................... 69
Figure 19 : Carte de migration des isohyètes de 1951 à 2000 (source : ANAM, 2010) ..... 69
Figure 20 : Températures moyennes maximales annuelles en °C de 1996 à 2018. Source des
données (ANAM., 2019) ..................................................................................................... 70
Figure 21 : Températures moyennes minimales annuelles en °C de 1996 à 2018. Source des
données (ANAM., 2019) ..................................................................................................... 70
Figure 22 : Quantités de pluies annuelles de 1996 à 2019 (sources de données : ANAM) 72
Figure 23 : Variations inter annuelles des pluies mensuelles de 1986 à 2015 à la station de
Bogandé (sources de données : ANAM) ............................................................................. 72
Figure 24 : Rythmes saisonniers des pluies de 1986 à 2015 dans les stations de Bogandé et
de Dori (sources de données : ANAM) ............................................................................... 73
Figure 25: Variation de la vitesse du vent dans les stations de Bogandé, Dori, Ouahigouya
et Ouagadougou (sources de données : ANAM) ................................................................. 73
Figure 26 : Variation de l'humidité relative maximale dans les stations de Bogandé, Dori,
Ouahigouya et Ouagadougou (sources de données : ANAM) ............................................ 74
Figure 27 : Variation de l'humidité relative minimale dans les stations de Bogandé, Dori,
Ouahigouya et Ouagadougou (sources de données : ANAM) ............................................ 75
Figure 28: Variations interannuelles de l'évaporation mensuelle de 1998 à 2015 à la station
de Bogandé (sources de données : ANAM) ........................................................................ 76

12
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 29 : Variations interannuelles de l'évaporation mensuelle de 1986 à 2015 à la station
de Dori (sources de données : ANAM) ............................................................................... 76
Figure 30: Variations intra annuelles de l'évaporation mensuelle de 1998 à 2015 à la station
de Bogandé (sources de données : ANAM) ........................................................................ 77
Figure 31 : Variations intra annuelles de l'évaporation mensuelle de 1986 à 2015 à la station
de Dori (sources de données : ANAM) ............................................................................... 77
Figure 32: Relation fonctionnelle entre les pluies, évaporations, température moyenne
mensuelles de 1998 à 2015 à la station de Bogandé............................................................ 78
Figure 33 : Relation fonctionnelle entre les pluies, évaporations, température moyenne
mensuelles de 1996 à 2015 à la station de Dori .................................................................. 79
Figure 34 : Types de végétation dans la commune de Tougouri ......................................... 80
Figure 35: Types des sols dans la commune de Tougouri ................................................... 82
Figure 36 : carte de situation de la commune de Tougouri par rapport aux cinq bassins
hydrographiques (Source des données : IGB., 2012) .......................................................... 83
Figure 37 : Carte hydrographique (Source des données : IGB., 2012) ............................... 84
Figure 38 : Photo d'illustration de l'action de l'érosion hydrique ........................................ 85
Figure 39 évolution des superficies et des productions agricoles céréalières de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014) .................................................................... 89
Figure 40 évolution des rendements des productions agricoles céréalières de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014) .................................................................... 89
Figure 41 évolution des superficies et des productions agricoles de rente de 2009 à 2014
(Source : ZAT de TOUGOURI, septembre 2014) .............................................................. 90
Figure 42 : évolution des rendements des productions agricoles de rente de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014) .................................................................... 90
Figure 43 : Évolution des superficies et des productions maraîchères de 2012 – 2013 et 2013
– 2014 (Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014) ........................................................ 91
Figure 44 : Évolution des rendements des productions maraîchères de 2012 – 2013 et 2013
– 2014 (Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014) ........................................................ 91
Figure 45 : Évolution du cheptel entre 2010 et 2014 dans la commune ............................. 92
Figure 46 : Potentialité minière de la commune de Tougouri. ............................................ 94
Figure 47 : Carte du craton ouest Africain (Boher et al., 1992) ........................................ 101
Figure 48 : Carte géologique (1/1000 000) simplifiée du Burkina Faso (Castaing et al.,
(2003a). .............................................................................................................................. 102
Figure 49 : Carte structurale au 1/1 000 000 du Burkina Faso (BUMIGEB/Dahl et al., 2018).
........................................................................................................................................... 102
Figure 50 : Géologie de la feuille de Pissila à l'échelle 1/200 000e (source des données :
Castaing et al., (2003c)). .................................................................................................... 105
Figure 51: carte géologique de la commune de Tougouri ................................................. 106
Figure 52 : Mode de gisement des eaux souterraines dans le socle ouest Africain (Savadogo,
1984) .................................................................................................................................. 108
Figure 53 : profondeur des niveaux statiques .................................................................... 110
Figure 54: Analyse piézométrique Tafogo SE2G.............................................................. 113

13
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 55 : Analyse piézométrique Tafogo SE6 ............................................................... 113
Figure 56 : Analyse piézométrique Tafogo SE2P ............................................................. 113
Figure 57 : Zone des Polygones de Thiessen impactant les communes d'étude ............... 115
Figure 58 : Diagramme en bâtons des pluies (2011à 2020) des trois communes d'étude. 116
Figure 59 : Bilan commune de Tougouri : Diagramme en bâtons des paramètres (ETR, Exc
et RU) par année (2011-2020). .......................................................................................... 120
Figure 60: bilan des ouvrages types et l'état de fonctionnalité dans la commune de Tougouri
........................................................................................................................................... 122
Figure 61 : Carte des ouvrages hydrauliques types dans la commune de Tougouri ......... 123
Figure 62 : Photos d’illustration de types de pompe hydrauliques ................................... 125
Figure 63 : bilan sur les types de pompe et l'état de fonctionnalité dans la commune de
Tougouri ............................................................................................................................ 126
Figure 64: Carte des types de pompes hydrauliques dans la Commune de Tougouri ....... 127
Figure 65: Carte de fonctionnalité des ouvrages hydrauliques dans la Commune de Tougouri
........................................................................................................................................... 127
Figure 66: Bilan sur la tuyauterie des forages hydrauliques dans la commune de Tougouri
........................................................................................................................................... 128
Figure 67: Carte de la nature des tuyauteries des forages dans la Commune de Tougouri129
Figure 68 : Photos d’illustration des états des superstructures de quelques ouvrages
hydrauliques ...................................................................................................................... 130
Figure 69 : Bilan sur l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques dans la Commune
de Tougouri ....................................................................................................................... 131
Figure 70: Carte de l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques de Tougouri .... 131
Figure 71 : Photos d’illustration des pratiques et hygiène autour des ouvrages hydrauliques
........................................................................................................................................... 133
Figure 72: Évaluation de l’hygiène autour des ouvrages hydrauliques ............................. 134
Figure 73 : Carte de l'hygiène autour des ouvrages hydrauliques dans la Commune de
Tougouri ............................................................................................................................ 134
Figure 74: carte de la situation des conflits autour des ouvrages hydrauliques dans la
commune de Tougouri ....................................................................................................... 136
Figure 75: Situation de la pérennité des nappes selon les types d'ouvrages ...................... 137
Figure 76 : Bilan sur la pérennité des eaux au niveau des ouvrages hydrauliques dans la
commune de Tougouri ....................................................................................................... 138
Figure 77: Productivité en eau souterraine dans les granitoïdes ....................................... 143
Figure 78 : Productivité en eau souterraine dans les volcanosédimentaires...................... 143
Figure 79 : Productivité en eau souterraine dans les roches métamorphiques .................. 144
Figure 80: Carte des ensembles hydrogéologiques de la commune de Tougouri ............. 144
Figure 81: Distribution des débits des forages en fonction des épaisseurs d'altération suivant
les territoires considérés .................................................................................................... 146
Figure 82: Carte des épaisseurs d'altération dans la commune de Tougouri ..................... 147
Figure 83 : Bilan des forages au niveau des deux unités cartographiées .......................... 148
Figure 84: Évaluation des potentialités en eau des deux unités cartographiées ................ 148

14
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 85 : Carte des épaisseurs d'altération superposés à la topographie dans la commune
de Tougouri ....................................................................................................................... 149
Figure 86: distribution des débits de forage en fonction des épaisseurs fissurées ............ 151
Figure 87: distribution des débits de forage en fonction des altitudes du sol .................... 153
Figure 88: Altitudes des sols et sens de ruissellement des eaux dans la commune de Tougouri
........................................................................................................................................... 153
Figure 89: distribution des débits de forage en fonction des altitudes du socle ................ 155
Figure 90: Altitudes du socle et sens d’écoulements simulés des eaux dans la commune de
Tougouri ............................................................................................................................ 155
Figure 91: Diagramme Ganda d'évaluation des domaines hydrogéologiques................... 157
Figure 92: Carte des domaines hydrogéologiques de la commune de Tougouri............... 157
Figure 93: Diagramme Ganda d'évaluation de ressources en eaux souterraines ............... 160
Figure 94: Carte des potentialités en eaux souterraines de la commune de Tougouri ...... 161
Figure 95 : productivité des forages de l'unité cartographique de très bonne ressource en eau
........................................................................................................................................... 162
Figure 96 : Productivité des forages de l'unité cartographique de bonne ressource en eau
........................................................................................................................................... 162
Figure 97 : productivité des forages de l'unité cartographique de faible ressource en eau 163
Figure 98: Carte des linéaments magnétiques et de télédétection ..................................... 164
Figure 99 : Carte d’investigation géophysique dans la commune de Tougouri ................ 165
Figure 100 : le profil d’investigation sur le site de Ouatigué ............................................ 166
Figure 101: Courbes de trainé et de l'imagerie géoélectrique sur le site de Ouatigué ....... 168
Figure 102: le profil d'investigation sur le site de Goundré ............................................. 169
Figure 103 : Résultats de trainé et de sondage géophysiques de Goundré ........................ 170
Figure 104: le profil d'investigation sur le site de Pilga ................................................... 171
Figure 105 : Profil P1 du site de Pilga ............................................................................... 172
Figure 106: le profil d'investigation sur le site de Zomnongo .......................................... 172
Figure 107 : Profil P1 du site de Zomnongo ..................................................................... 173
Figure 108 : le profil d’investigation sur le site de Namassa ............................................ 173
Figure 109: Courbes de trainé et de l'imagerie géoélectrique sur le site de Namassa ....... 175
Figure 110: Carte structurale de la commune de Tougouri ............................................... 177
Figure 111: Rosace des linéaments ................................................................................... 178
Figure 112: Carte des potentialités aquifères de la commune de Tougouri ...................... 179
Figure 113 : Carte hydrogéologique de la commune de Tougouri .................................... 181
Figure 114 : Photos d’illustration des stériles entassés après cyanuration sur un site
d’orpaillage ........................................................................................................................ 184
Figure 115 : Photo d’illustration des huiles usées déversées sur un site d’orpaillage ....... 185
Figure 116: Carte de risques de pollutions de sources miniers des ressources en eau et des
sols ..................................................................................................................................... 186
Figure 117: Carte de risques de pollutions de sources miniers et agricole des ressources en
eau et des sols .................................................................................................................... 187

15
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 118 : Carte de niveaux de vulnérabilité des ressources en eau souterraine de la
commune de Tougouri ....................................................................................................... 190
Figure 119 : Fréquence des valeurs des paramètres physico-chimiques ........................... 196
Figure 120: Répartition spatiales des valeurs de pH ......................................................... 197
Figure 121: Répartition spatiale de la conductivité électrique .......................................... 197
Figure 122: Fréquence des cations majeurs analysés ........................................................ 199
Figure 123: Répartition spatiales des teneurs des eaux en magnésium ............................. 200
Figure 124: Répartition spatiales des teneurs des eaux en calcium ................................... 201
Figure 125: Répartition spatiales des teneurs des eaux en potassium ............................... 202
Figure 126: Fréquence des teneurs en nitrate .................................................................... 203
Figure 127: Répartition spatiales des teneurs des eaux en chlorures ................................ 204
Figure 128: Répartition spatiales des teneurs des eaux en nitrates.................................... 205
Figure 129: Fréquence des teneurs en nitrite, fluorures et ammonium ............................. 206
Figure 130: Répartition spatiale des teneurs des eaux en nitrite ....................................... 207
Figure 131: Répartition spatiales des teneurs des eaux en fluorures ................................. 207
Figure 132: Répartition spatiales des teneurs des eaux en ammonium ............................. 208
Figure 133: Corrélation entre les teneurs en cation (Ca2+, Mg2+, K+) et la conductivité
électrique ........................................................................................................................... 210
Figure 134: Corrélation entre les teneurs en anion (Cl-, NO3- et NO2-) et la conductivité
électrique ........................................................................................................................... 212
Figure 135: Relation entre les ions chlorures, potassium, fer et manganèse avec les nitrates
........................................................................................................................................... 214
Figure 136: Fréquence des teneurs en arsenic, cyanure et nickel ...................................... 217
Figure 137: Répartition spatiale des teneurs des eaux en arsenic ..................................... 218
Figure 138: Répartition spatiale des teneurs des eaux en nickel ....................................... 218
Figure 139: Répartition spatiale des teneurs des eaux en cyanure .................................... 219
Figure 140: Fréquence des teneurs en fer, zinc, manganèse et cuivre............................... 220
Figure 141: Répartition spatiales des teneurs des eaux en fer ........................................... 221
Figure 142: Répartition spatiale des teneurs des eaux en zinc .......................................... 222
Figure 143: Répartition spatiale des teneurs des eaux en manganèse ............................... 223
Figure 144: Répartition spatiale des teneurs des eaux en cuivre ....................................... 223
Figure 145: Fréquence en nombre des coliformes totaux.................................................. 225
Figure 146: Répartition spatiale en nombre de coliformes totaux dans les eaux .............. 225
Figure 147 : Carte du réseau de suivi qualité des eaux souterraines (teneurs hors norme OMS)
........................................................................................................................................... 230
Figure 148: Carte de hiérarchisation du réseau de suivi qualité des eaux souterraines..... 231
Figure 149 : Carte de suivi de la qualité de l’eau liée à la présence de cyanure (teneurs
inférieures à la norme de l’OMS) ...................................................................................... 238
Figure 150: Carte de suivi de la qualité de l’eau liée à la présence de coliformes totaux . 240

16
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Liste des tableaux

Tableau 1 : synthèse des bases de données numériques ...................................................... 28


Tableau 2 : Table des paramètres de l'enquête et les variantes associées ........................... 29
Tableau 3: Méthodes d'analyse des différents paramètres chimiques ................................. 60
Tableau 4 : Logiciels de cartographie et de statistique utilisés ........................................... 64
Tableau 5:ouvrages de rétention d'eau de surface (source DGRE/DEIE) ........................... 85
Tableau 6 : Evolution démographique de la commune de Tougouri (Source : INSD, RGPH
2006) .................................................................................................................................... 86
Tableau 7 : Estimation de la pluie mensuelle. Exemple de la commune de Mani pour la
période 2020. PT : Polygone de Thiessen. ........................................................................ 115
Tableau 8 : Calcul de l'ETP Thornthwaite des périodes 2019 et 2020. ............................. 116
Tableau 9 : Valeurs des ETPPM (2011 à 2018) calculées à partir de la régression avec les
ETPTh(2020) et des ETPPM mensuelles 2020.................................................................. 117
Tableau 10 : ETPPM 2019 et 2020 calculées .................................................................... 117
Tableau 11 : RU des types de sol de la zone d'étude, calculées par Dembélé et Somé (1991).
........................................................................................................................................... 118
Tableau 12 : Les paramètres de calcul des RUmax pour la commune de Tougouri ......... 118
Tableau 13 : Résultats du bilan pour l'année 2020. ........................................................... 119
Tableau 14: les types d’ouvrage ........................................................................................ 122
Tableau 15 : Inventaire des types de pompe (PMH) et leur bilan de fonctionnalité ......... 125
Tableau 16: bilan de forage en panne ................................................................................ 126
Tableau 17: Bilan sur la tuyauterie des forages ................................................................. 128
Tableau 18: Bilan sur l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques ..................... 130
Tableau 19: Bilan sur l'hygiène autour des ouvrages hydrauliques .................................. 133
Tableau 20: inventaire des zones de présence de conflits liés à la gestion et à l’exploitation
des ouvrages ...................................................................................................................... 135
Tableau 21 : Bilan sur la pérennité des eaux au niveau des ouvrages hydrauliques ......... 136
Tableau 22 : Tableau récapitulatif des estimations des populations et des besoins en eau 2030
........................................................................................................................................... 140
Tableau 23 : Calcul de validité des unités cartographiques............................................... 148
Tableau 24: Synthèse des travaux géophysiques réalisés .................................................. 165
Tableau 25: synthèse des caractéristiques du point de sondage ........................................ 170
Tableau 26 : bilan statistique des principaux paramètres physico-chimiques ................... 195
Tableau 27: Bilan statistique des cations majeurs ............................................................. 198
Tableau 28: Bilan statistique des anions majeurs .............................................................. 202
Tableau 29: Bilan statistique des nitrites, fluorures et ammonium ................................... 205
Tableau 30: matrice de corrélation des différents éléments chimiques ............................. 209
Tableau 31: Bilan statistique des métaux lourds .............................................................. 215
Tableau 32 : Bilan statistique des analyses bactériologiques ............................................ 224
Tableau 33 : Bilan des ouvrages et les paramètres de suivi du réseau .............................. 232

17
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 34: Réseau des points d’eau avec présence de cyanure (teneurs inférieures à la
norme OMS) ...................................................................................................................... 234
Tableau 35 : Réseau de points d’eau avec présence de coliformes totaux ........................ 238
Tableau 36 : Table d'enregistrement des données du réseau de suivi de la qualité des eaux
souterraines ........................................................................................................................ 242
Tableau 37 : Tableau de bord pour le suivi de l'approvisionnement en eau des populations
(NB : Nombre ; TO : type d’ouvrage) ............................................................................... 250
Tableau 38 : Présentation des acteurs et leur rôle dans la gestion des ressources en eau . 253

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Sigles et Abréviations
AEA : Autorisation d'Exploitation Artisanale
AEP : Adduction d’Eau Potable
AEPS : Adduction d’Eau Potable Simplifiés
Al : Aluminium
ANAM : Agence Nationale de la Météorologie
ANEMAS : Agence Nationale des Exploitation Minières Artisanales et Semi-mécanisées
As : Arsenic
AUE : Association des Usagers de l'Eau
BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina
BUNASOL : Bureau National des Sols
Ca : Calcium
CIEH : Comité Interafricain d'Études Hydrauliques
Cl-: Ion Chlorure
CN-: Cyanure
CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale
Cu : Cuivre
CVD : Comité Villageois de Développement
DGRE : Direction Générale des Ressources en Eau
DREA : Direction Régional de l'Eau et de l'Assainissement
EA : Épaisseur d’Altération
Ec : Conductivité électrique en (μS/cm2)
EF : Épaisseur Fissurée
ETP : Evapotranspiration Potentielle
ETR : Evapotranspiration Réelle
Fe : Fer
GPS : Système de Position Géographique
GRMP : Groundwater Resource Management Program
HCl : Acide Chlorhydrique
HCO-3 : Bicarbonate
HR : Humidité Relative
I R : Indice de Ryznar

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IGB : Institut Géographique du Burkina
INOH : Inventaire National des Ouvrages Hydrauliques
INSD : Institut National de la Statistique et du Développement
K : Potassium
MADIS : Matière Dissoute
Mg : Magnésium
Mn : Manganèse
MNT : Modèle Numérique de Terrain
Na: Sodium
NH4+: Ammonium
Ni: Nickel
NO-2: Nitrite
NO-3: Nitrate
NS : Niveau Statique
NTU : Nepholométrique Turbidité Unit
O2: Dioxygène
OGETAD-AOS : Office des Géosciences de l'Environnement et des Techniques Appliquées
pour le Développement en Afrique de l'Ouest et au Sahel
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCD : Plan Communal de Développement
PF : Profondeur forée
PH L : pH déterminé au Laboratoire
PH T : pH déterminé sur le Terrain
PH : Potentiel d’Hydrogène
PMH : Pompe à Motricité Humaine
PO3-4: Phosphate
RC : Rapport Cartographique
RF : Roche Filonienne
RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat
RISE : Résilience Accrue au Sahel
RS : Rapport Statistique
RV : Rapport de Validité
20
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
SE : Sondage Electrique
SO2-4: Sulfate
SPAI : Sous-produits Agro Industriel
SRTM : Shuttle Radar Topography Mission
TE : Trainé Electrique
Turb: Turbidité
TV : Taux de Validité
USAID : Agence Américaine pour le Développement International
USGS: U.S. Geological Survey
UTM: Universal Transverse Mercator
V : Vitesse
VE : Venue d'Eau
VS : Volcano Sédimentaire
WGS 84: World Geodesic System 1984
ZAT: Zone d’Appui Technique
ZATE : Zone d’Appui Technique de l’élevage
Zn : Zinc
ΔH : Pression Hydrostatique

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
INTRODUCTION GÉNÉRALE

Le Burkina Faso tout comme plusieurs pays au subsaharien connait des difficultés liées à la
couverture des besoins en eau. Depuis les effets néfastes de la sécheresse survenue dans les
années 70, la maîtrise de l’eau et la gestion rationnelle des ressources hydrauliques
disponibles constituent une préoccupation majeure. La satisfaction des besoins en eau
constitue l’une des conditions premières pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et
l’accès à un développement durable véritable.
Ainsi, la communauté internationale, depuis longtemps se mobilise aux côtés de l’État
Burkinabè afin que l’eau soit accessible à tous. Le pays bénéficie d’un appui dans la
promotion et la gestion intégrée des ressources en eau sur le plan national et transfrontalier.
Plusieurs actions ont permis à leurs temps de répondre plus ou moins aux besoins en eau à
travers le pays. Cependant, au regard du taux de croissance démographique, du
développement des secteurs socioéconomiques, de l’impact du changement climatique sur
les ressources eau, il est indéniable que la satisfaction des besoins en eau reste un défi à
relever au Burkina Faso.
Le Burkina Faso, vaste de 274200 km2 est constitué de 80% de formation cristalline
(précambrien) contre 20% de formations sédimentaires. Les réserves en eau souterraine les
plus significatives sont constituées par les poches d’eau liées aux fractures qui affectent le
substratum. Cependant, le premier facteur limitant l’utilisation de ces eaux souterraines est
la faiblesse des débits unitaires de ces ouvrages de captage. Seulement environ 25% des
forages exploités présenteraient un débit supérieur à 5 m3/h (Castaing, et al, 2003).
Le déficit, entre la demande en eau et la ressource disponible dans les grands centres
d’habitation du pays reste constamment élevé. Cet état de fait tire ses principales origines
dans les effets conjugués des conditions climatiques, du contexte géologique et
géomorphologique associés à la croissance démographique et à la diversification des
activités socio-économiques.
La population est estimée à plus 20 millions d’habitant (RGPH, 2019). Les principales
activités économiques sont l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière. Ces secteurs
d’activités, leviers de notre développement connaissent un essor depuis quelques années.
L’expansion véritable de ces secteurs ne sera possible qu’avec une bonne connaissance des
ressources en eaux souterraines disponibles.

22
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Le pays bénéficie d’une seule saison de pluie (de Mai à Octobre) alors que le relief est
défavorable à la construction d’ouvrages pour la mobilisation des eaux de surface là où le
besoin se fait sentir. Ainsi, de plus en plus les eaux souterraines sont sollicitées pour
l’agriculture, l’élevage, l’exploitation minière, la construction des infrastructures...
L’agriculture est le domaine le plus investi. Elle absorbe plus de 80 % de la population
(https://agriculture.gouv.fr/burkina-faso). L’agriculture, autrefois familiale, pratiquée à
l’aide d’outils rudimentaires et entièrement dépendante des eaux de pluies est en voie de
modernisation. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui interviennent avec des outils
modernes ; et mieux, quelques agriculteurs expriment une indépendance vis-à-vis de la
pluviométrie au cours de l’année. Ils offrent l’hivernage en pleine saison sèche grâce à
l’utilisation des eaux souterraines.
L’élevage au Burkina Faso est en train de prendre une autre forme. On observe des éleveurs
de plus en plus sédentaires sur des espaces encore plus réduits. Il est organisé dans des
fermes, des ranchs ou à l’intérieur des familles. Cette sédentarisation se fait le plus souvent
autour des points d’eaux souterraines (forages).
Le secteur minier est en pleine expansion, plusieurs mines en exploitation et de nombreux
sites d’orpaillages placent le secteur au premier rang, en termes de produit intérieur brut du
pays. Les eaux souterraines sont une fois de plus, très sollicitées (consommation, traitement
du minerai, construction...) du fait de l’insuffisance d’eau de surface.
Les populations font toujours face à des pénuries d’eau de façon récurrente à travers tout le
pays. Ce phénomène se justifie par l’absence ou l’insuffisance d’ouvrage d’exploitation
d’eau soit par les contextes hydrogéologiques défavorables, soit par un système
d’exploitation et ou de distribution inadéquate.

Depuis 2015 le pays est en proie à une insécurité sans précédente occasionnant des
déplacements de nombreuses populations à l’intérieur du pays. Ainsi plusieurs localités du
pays ont enregistré des milliers de déplacés aggravant ainsi les déficits en eau au niveau de
plusieurs départements du pays. Ainsi, l’eau étant source de vie, les actions en faveur de
l’accès à l’eau potable sont les plus urgentes dans les localités hôtes des populations
déplacées. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les actions du présent projet RISE II
(Résilience Accrue au Sahel) de l’Agence Américaine pour le Développement International
(USAID).

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Objectifs de l’étude
L'objectif principal est d’évaluer et de cartographier les ressources en eau souterraine et
d’établir une base de données de référence pour chaque commune, qui aidera à lancer des
"Programmes de gestion des ressources en eaux souterraines" (« Groundwater Resource
Management Program » - GRMP) à long terme pour les communes du projet. De façon
spécifique, il s’agira de :
▪ Interpréter et établir une synthèse de l’ensemble des données géophysiques,
géologiques et hydrogéologiques collectées ;

▪ Dresser une carte des potentialités aquifères ;


✓ Les différents types d’aquifères captées à travers les forages et les puits à
grand diamètre de la zone ;
✓ La nature des formations géologiques, des niveaux des venues d’eau des
aquifères de la zone sur la base des coupes géologiques des ouvrages
existants ;
✓ Faire une caractérisation des différents aquifères en matière de productivité
(plage de débit, réaliser le bilan hydrique jusqu’en 2020,) ;
✓ La qualité de l'eau en fonction des paramètres physico-chimiques de
l’analyse ;

▪ Établir la carte hydrogéologique de la zone, les zones de recharge et de décharge


des aquifères et la carte géospatiale des débits ;

▪ Échantillonner des eaux de forages, puits et éventuellement les eaux de surface


afin d’analyser les ions majeurs et les paramètres afin d’établir le faciès chimique
des eaux ;

▪ Confronter les données géophysiques et les résultats de la foration (y compris les


forages négatifs) en vue de faire ressortir une relation, s’il en existe ;

▪ Réaliser une carte de fracturation sur chaque commune (sur la base d’images
satellitaires) et établir une corrélation avec les forages (positif et négatif) ;

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
▪ Déterminer les zones favorables (forage à gros débit) dans chaque commune ;

▪ Élaborer un inventaire géoréférencé des points d'eau au niveau de la commune pour


un ensemble des principales sources d'eau souterraine existantes (les forages les puits
à grand diamètre, les PEA, les AEPS ; et élaborer leur cartographie
(géoréférencement cartographié) ;

▪ Sur la base de l’inventaire des points d’eau réalisée, faire une estimation du
prélèvement des eaux souterraines - 2019/2020 et une prévision de la demande future
- taux de retrait/abstraction en 2030 ;

▪ Établir un aperçu de l'état et de la fonctionnalité des ouvrages d'approvisionnement


en eau existants ;

▪ Mesurer les caractéristiques des points d’eau (niveau statique ou dynamique,


profondeur totale forée ou creusée, débit etc.) là où c’est accessible. ;

▪ Identifier le réseau de surveillance des nappes d’eau de chaque zone et proposer un


réseau d’optimisation ;

▪ Sur la base d’un maillage de chaque commune proposée, identifier les points d'eau
à inclure dans le réseau de surveillance pour la poursuite du "Programme de
surveillance du niveau des eaux souterraines" ;

▪ Cartographier les différents résultats obtenus des analyses physico-chimiques et


bactériologiques (cartes des points d’eau avec les valeurs) ;

▪ Identifier si possible et caractériser les sources d’eau de la zone d’étude et proposer


un plan d’aménagement des sites ;

▪ Définir les sous bassins hydrogéologiques de l’espace et faire la corrélation avec


les sous bassins topographiques si possible ;

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
▪ Renforcer les capacités des acteurs communaux (point focal, CLE) sur l’utilisation
et l’exploitation des résultats de la présente étude, la gestion, le suivi et la
planification des ressources en eau souterraines ;

▪ Formuler des recommandations adressées à la commune, à TerresEauVie, aux


DREA concernées et au ministère en charge de l’eau visant à faciliter une
exploitation de la ressource en eau dans cette zone qui soit plus efficace et plus
durable ;

▪ Établir un programme de gestion des ressources en eau souterraine par commune.

26
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CHAPITRE I : MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE

La méthodologie déployée pour l’atteinte les objectifs du présent projet se décline en cinq
grandes phases. La première phase a été marquée par la collecte, traitement et interprétation
des données existantes. Elle a permis de réunir le maximum d’informations existantes pour
mettre à jour les connaissances le milieu physique de la commune de Tougouri. La deuxième
phase a concerné les travaux de géophysique au sol qui ont permis la vérification et la
validation des résultats des traitements des images satellitaires et des données de
géophysiques aéroportées. Ensuite, vient la phase de l’évaluation et de cartographie des
potentialités en eau souterraine. Cette partie vise à mettre en évidence les facteurs de
productivité, les potentialités et la vulnérabilité des eaux souterraines. Par la suite nous avons
la phase de l’évaluation de la qualité des eaux qui a permis de mettre en évidence leurs
caractéristiques hydrogéochimiques. Enfin la phase de l’élaboration d’un programme qui
propose des actions et des guides pour améliorer le suivi des ouvrages hydraulique et la
gestion des ressources en eau souterraine.

I.1 Collecte, traitement et interprétation des


données existantes
La première phase des travaux est marquée par la collecte, le traitement et l’interprétation
des données existantes. Cette phase a pour objectif de réunir le maximum de données
diverses, les interpréter afin d’obtenir une synthèse générale des connaissances sur le milieu
physique, les caractéristiques hydrogéologiques ainsi que l’exploitation et la gestion des
eaux souterraines de la zone d’étude. Ainsi, Elle permettra de ressortir les grands traits
caractéristiques hydrogéologiques, et de réunir toutes les informations nécessaires pour faire
l’état des lieux sur le fonctionnement des ouvrages hydrauliques de la zone d’étude et
d’évaluer les besoins en eau. La réalisation de cette phase fait appel à plusieurs opérations
telles que l’interpolation spatiale des données, la synthèse numérique des données
cartographiques, la création de nouvelles bases de données.

27
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.1 La collecte et le traitement des données
La collecte des données se fait à trois niveaux différents : nous avons la synthèse
documentaire ensuite la collecte des données et métadonnées disponibles enfin la collecte
des données par des enquêtes.

I.1.1.1 La revue bibliographique


La synthèse documentaire a concerné les articles scientifiques, les mémoires, les thèses, les
rapports d’études, les cartes. Ces différents supports portent des informations qui nous
permettent de situer par exemple le contexte physique, géologique, hydrogéologique,
géomorphologique de notre milieu d’étude. Les cartes sont numérisées pour extraire les
informations sous le format Shapefile qui est plus utilisable.

I.1.1.2 La collecte des données disponibles.


La collecte à concerner une large gamme de données. Nous avons tout d’abord les données
sur les ouvrages hydrauliques de manière générale. Ce sont les forages, puits, barrages
hydrauliques. Ces données sont collectées dans les bureaux d’étude, les rapports des travaux
de terrain et auprès des structures comme la Direction Générale des Ressources en Eau
(DGRE), les directions régionales en charge de l’eau, les communes concernées par l’étude.
Nous avons aussi l’acquisition des données numériques qui a porté sur plusieurs types de
données numériques (voir le tableau 1).

Tableau 1 : synthèse des bases de données numériques

Base de données Source des données Date de production


Topographie IGB 2012
Géologie et mine BUMIGEB, ANEMAS 2003, 2018
Cadastre MINIER
Sol BUNASOL 2012
Occupation des sols BDOT 2002
Climat ANAM 2019
Géophysiques aéroportée BUMIGEB 2003
Images satellitaires UGEES 2020,2021
SRTM 30 USGES 2011
Démographie ISND 2006 - 2019

28
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.1.3 Réalisation d’enquête
La réalisation de l’enquête répond aux exigences de la première phase des travaux marquée
par la collecte, le traitement et l’interprétation des données existantes. Ce volet de la collecte
avait pour but de réunir le maximum d’informations récentes afin d’établir l’état des lieux
des ouvrages hydrauliques et leur fonctionnalité. Par ailleurs, les résultats de l’enquête
doivent permettre d’évaluer les besoins en eau jusqu’en 2030.
La mise en œuvre de l’enquête a nécessité la conception d’une base de données et la
formulation d’un questionnaire pour orienter la collecte des informations sur le terrain. Après
cette étape on a le recrutement suivi de la formation des enquêteurs. À la suite de la
formation est intervenue la phase collecte des données. Elle s’est faite de manière simultanée
dans les trois communes. Pendant la collecte des équipes sont chargées du suivi des travaux
et du traitement des données recueillies sur la plateforme. Après la validation des données
vient enfin la phase d’analyse et interprétation des données.

I.1.1.3.1 Élaboration de la base de données de l’enquête


La réalisation de l’enquête a nécessité l’implémentation et la validation d’une base de
données. Cette base de données intègre l’ensemble des paramètres retenus pour analyser la
fonctionnalité des ouvrages hydrauliques. On note également les paramètres de localisation
géographique et administrative des ouvrages. La base retenue est représentée comme suit
dans le tableau 2.
Tableau 2 : Table des paramètres de l'enquête et les variantes associées

Paramètres Variantes
ABI
INDIA
VERGNET
Type de Pompe
DIACFA
VOLONTA
AUTRE
Galva
Type de Tuyauterie Inox
PVC
Type d’ouvrage AEPS

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
PEA
PMH
PUITS MODERNE
PUITS TRADITIONNEL
BARRAGE
BOULI
AUTRES
Inexistante
État des superstructures des Non dégradée
ouvrages hydrauliques Dégradée
Très dégradée
Bonne
Hygiène autour des ouvrages Assez Bonne
hydrauliques Mauvaise
Très Mauvaise
Existence de conflits autour de Oui
l’exploitation et la gestion des
Non
ouvrages Hydrauliques
1
Fréquence annuelle des Analyses
2
des eaux des forages
3
Pérennité des eaux au niveau des Oui
ouvrages hydrauliques Non
Quantité d'eau exploitée par jour Nombre de bidon de 20 litres puisé par jour
Niveau statique Mesuré sur le terrain au niveau des puits
Débit du forage Rechercher sur l’ouvrage

I.1.1.3.2 Recrutement des enquêteurs


Les enquêteurs ont été recrutés au sein des mairies des différentes communes. Ce sont
essentiellement les points focaux eau et assainissement des communes des mairies. Ces
derniers ont travaillé sur le terrain en collaboration avec les Associations des Usagers de

30
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
l’Eau (AUE), les conseillers et les membres des Comités Villageoises de Développement
(CVD) au niveau village.

I.1.1.3.3 Formation des enquêteurs


L’enquête a été effectuée par la méthode de collecte mobile. Une séance de formation des
enquêteurs recrutés au niveau des communes était nécessaire pour l’utilisation du logiciel
KoBoCollect. Mais aussi pour une meilleure compréhension des paramètres à collecter sur
le terrain.

I.1.1.3.4 La collecte des données sur le terrain


Le travail sur le terrain a consisté à parcourir les villages dans chaque commune et rechercher
les ouvrages hydrauliques et renseigner les paramètres et les variables retenus. La quasi-
totalité des villages ont été pris en compte malgré la situation d’insécurité. La contribution
des CVD, Conseillers, des personnes ressources dans les villages, les points focaux eau et
assainissement des mairies et les représentants de Winrock dans les communes a été capitale
pour la réalisation de l’enquête. Cette phase de collecte à durée du 12 au 26 Février 2021.

I.1.1.3.5 Suivi de l’enquête


Le suivi a été effectué à trois niveaux : d’abord nous avons la récupération des données en
fin de chaque journée pour des vérifications afin de formuler des recommandations s’il y a
lieu à l’endroit des enquêteurs sur le terrain ; ensuite nous avons la confrontation des données
collectées avec des bases de données existantes ; enfin on a la vérification terrain. Il s’agit
de la base de Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE/DEIE), la base de
l’Inventaire National des Ouvrages Hydrauliques (INOH).

I.1.1.3.6 Le traitement des données


Le traitement des données se déroule en même temps que la collecte et le suivi. Il a permis
de corriger les imperfections et les manquements de l’enquêteur qui est sur le terrain.
Ce traitement s’est fait à partir de l’ordinateur mais aussi à travers le téléphone.

I.1.1.3.7 Analyse et interprétation des données


L’analyse statistique des données s’est faite par la méthode descriptive, à travers des
histogrammes, des cartes et des tableaux de synthèse. Les différents paramètres ont été
analysés.
La réalisation de l’enquête, le suivi, l’interprétation des données ont été possible grâce à
l’utilisation des outils ci-dessous :
31
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
 Un (01) ordinateur portable pour le traitement et la gestion des données,
 Trois sondes électriques pour la prise des niveaux statiques au niveau des ouvrages
accessibles
 Cinq (05) téléphones portables munis de connexion internet
 Arc GIS (version 10.3.1) pour la l’analyse spatiale et l’élaboration des cartes
 Excel (version 2016) pour le traitement des données et l’élaboration des graphiques
 KoBoCollect (v1.29.9) pour la collecte des données

I.1.2 Interprétations des données collectées

I.1.2.1 Réalisation de cartes et description du milieu physique


La réalisation des cartes a permis l’interprétation de plusieurs bases de données
cartographiques. Ces cartes ont permis de mettre en évidence les caractéristiques du milieu
physique. Il s’agit de la situation géographique et administrative, le climat, le relief,
l’hydrographie, le contexte géologique et minier, le climat, les sols et la végétation.
Cette phase a permis la description du milieu physique régional et en particulier de la zone
d’étude. Par ailleurs la cartographie a été le moyen utilisé pour présenter le bilan sur la
distribution spatiale des ouvrages hydrauliques et leur état de fonctionnalité. Arc Gis est le
logiciel qui a été utilisé pour l’interprétation des données cartographiques.

I.1.2.2 Analyse et interprétation des données numériques


Cette partie s’adresse aux données climatiques (pluie, température, évaporation…),
hydrogéologiques (forage, piézométrie) et démographiques. L’interprétation de ces données
permet de comprendre l’évolution du milieu physique d’une part. D’autre part, elle permet
d’établir les liens de fonctionnalité temporelle qui existe entre le milieu physique et les
ressources en eau souterraine.
En outre, nous avons les données numériques portant sur la production des activités
socioéconomiques de la zone d’étude qui ont été soumises à des analyses interprétatives afin
de dégager les besoins en eau, mais aussi donner un aperçu sur les enjeux liés à la qualité
des eaux dans la zone d’étude.

32
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
L’interprétation de ces données a été possible à travers des modèles (graphiques) de la
statistique descriptive.

I.1.2.2.1 Les caractéristiques hydrodynamiques des nappes d’eau


souterraines
Cette partie s’appuie sur une base de données de la piézométrie active, la piézométrie passive
et de la pluviométrie (figure 1). Elle permet de caractériser la typologie des nappes, la
typologie des aquifères, la vulnérabilité des nappes (nappe déficitaire, excédentaire…).
Ensuite, c’est le lieu de vérifier les relations qui existent entre les nappes. Ce volet est très
essentiel car il permet de comprendre et prévoir les modes de pollution et de contamination
des nappes, c’est-à-dire les risques liés à la qualité des eaux.
Enfin cette partie permet d’avoir un aperçu sur la réalimentation des nappes : prévoir la
vidange ou l’assèchement de la nappe, planifier les projets et programmes d’alimentation en
eau potable, définir les usages possibles des ressources en eau disponibles, orienter et
encadrer les activités de développement.
L’interprétation des niveaux statiques (NS) et des venues d’eau (VE) permettra de mettre en
évidence le caractère captif des nappes d’eau souterraines exploitées par les forages.

Figure 1: processus de caractérisation hydrodynamique des nappes souterraines

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.2.2.2 Bilan hydrique
Le bilan hydrologique se situe à l'échelle du bassin versant, considéré comme un système
fermé, dont on peut résoudre l'équation de base : 𝑷 = 𝑬 + 𝑫 + 𝑹 avec 𝑷 : Lame d’eau
précipitée ; 𝑬: Evapotranspiration ; 𝑫 : Lame d’eau écoulée et 𝑹 : Lame d’eau du sol.

L’équation est valable à n'importe quel intervalle de temps, mais qui n'a d'intérêt que
lorsqu’il est utilisé dans un intervalle ayant une signification hydrologique (année
hydrologique, saison hydrologique...).

Les pluies (P), et les débits (D) sont le plus souvent mesurés, le débit étant exprimé en lame
d'eau écoulée en tenant compte de la surface du bassin versant. Les choses sont plus
complexes en ce qui concerne le terme R, variation des réserves en eau, soit positive, soit
négative, qui cumule les variations de stockage de l'eau dans la tranche superficielle du sol
(réserve hydrique, ou réserve "utile", Ru) et dans le sous-sol (réserve hydrologique, Rh). La
réserve hydrologique, en régime non influencé, peut se déduire de l'équation de la loi de
décrue, dans la mesure où celle-ci a pu être établie. La réserve hydrique est encore plus
difficile à connaitre avec précision : elle peut se mesurer (mais en quelques points...) ou
s'estimer à partir de différents modèles de reconstitution ou de décroissance.

Si cette méthode des bilans hydrologiques demeure en tout état de cause la seule méthode
de référence possible, à l'échelle du bassin, pour connaitre l'évapotranspiration réelle, il ne
faut pas pour autant sous-estimer les faiblesses. Celles-ci sont particulièrement graves en cas
de comparaison du fonctionnement hydrologique de bassins versants différents.

Dans le cas de notre étude la période concernée est de 2011 à 2020. Le traitement a concerné
en même temps les communes de Tougouri, Yalgo et Manni pour la détermination de
certains paramètres hydrologiques. La détermination du bilan hydrique s’est faite en quatre
phases essentielles à savoir la détermination de la lame d’eau précipitée, ensuite le calcul de
l’évapotranspiration suivi de l’évaluation de la lame d’eau du sol, enfin l’estimation de la
lame d’eau écoulée.

34
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I.1 Détermination de la lame d’eau précipitée
La méthode de spatialisation des pluies par les polygones de Thiessen a été utilisée pour
estimer les moyennes mensuelles de pluie pour chaque commune. La formulation à
l’estimation de la pluie moyenne des communes est :
𝑛

𝑃(𝑡) = ∑ 𝑊𝑖 . 𝑃𝑖 (𝑡)
𝑖=1

𝑃(𝑡) : Pluie moyenne de la commune (mm/an).


𝑃𝑖 (𝑡) : Pluie à la station pluviométrique i au temps t.
𝑊𝑖 = 𝐴𝑖 /𝐴 est une pondération affectée à la station i où 𝐴𝑖 est la superficie du polygone
de Thiessen correspondant à la station pluviométrique i et où 𝐴 est la superficie totale de
la commune.

Le polygone est formé par les médiatrices des droites joignant des stations pluviométriques
adjacentes. La méthode est couramment utilisée, parce que son application est aisée et qu'elle
donne en général de bons résultats. En effet elle fonctionne aussi bien avec des données
régulièrement et irrégulièrement distribuées. L’hypothèse de base sur la normalité des
données n’est pas exigée comparativement aux autres méthodes (IDW, krigeage …). Elle
convient notamment quand le réseau pluviométrique n'est pas homogène spatialement
(pluviomètres distribués irrégulièrement).

Dans notre cas nous n’avons que 3 trois stations pluviométriques avec une répartition
spatiale non homogène (une station pour 600 à 900 km2 en zone tropicale plane selon
l’OMM). Aussi le pas de temps mensuel de nos données rendait difficiles l’utilisation de
méthodes avec des hypothèses de normalité. Le faible nombre de station aussi est un critère
qui jouer pour le choix de la méthode.

I.1.2.2.2.2 Calcul de l’évapotranspiration


Les données de la station météorologique de Bogandé (évapotranspirations potentielles
(ETP) Penman Monteih mensuelles de 2011 à 2018) ont été utilisées car ladite station est
considérée comme représentative des communes de Manni, Yalgo et Tougouri pour la
détermination de l’évapotranspiration. Pour couvrir les deux années manquantes (2019-
2020), nous avons procédé comme suit :
 Calculer pour les périodes 2011 à 2020 l’ETP par la formule de Thornthwaite
(1948) :

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
𝑻 1.6
𝑬𝑻𝑷 = 𝟏. 𝟔 𝐱 (𝟏𝟎𝐱 )𝒂 𝐱 𝑭(𝒎, 𝝋) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎 = x 𝐼 + 0.5 𝑒𝑡 𝐼 = ∑ 𝑖 𝑒𝑡 𝑖
𝑰 100
𝑇 1.514
= ( )
5

𝑬𝑻𝑷 : Evapotranspiration potentielle ;


𝑻 : Température moyenne mensuelle. Les températures de la station météorologique de
Bogandé (2011-2020) ont été utilisées ;
𝑰 : Somme des indices thermiques 𝑖 ;
𝑭(𝒎, 𝝋) : Correction liée à la latitude correspondant à la durée maximum d’ensoleillement
(lu sur abaque de calcul).

 Faire une régression linéaire année par année entre les ETP Thornthwaite (𝐸𝑇𝑃𝑇ℎ )
mensuels calculés pour les années 2019 et 2020 et les ETP Penman Monteih (𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 )
correspondants aux années 2011 à 2018. Ces régressions ont été déterminées avec un
coefficient de confiance de 97.5 %.

L’équation de régression obtenue entre 𝐸𝑇𝑃𝑇ℎ (année 2020) et 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 (année 2018) est :
𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀/2018 = 0.74 ∗ 𝐸𝑇𝑃𝑇ℎ/2020 + 134.55

 Calculer les ETP Penman Monteih mensuelle (ETPPM ) des années 2019 et 2020
manquantes en faisant la moyenne des ETPPM obtenues respectivement à partir des
régressions ETPPM (2011 à 2018) avec ETPTh(2019) et des régressions ETPPM (2011-
2018) avec ETPTh(2020).

I.1.2.2.2.3 Évaluation de la lame d’eau du sol


L’étude du bilan hydrique d’une région implique la mise en œuvre de différentes mesures
sur des parcelles témoins : les mesures agro-hydrologiques et météorologiques notamment.
Le manque de données sur les mesures agro-hydrologiques (les écoulements et humidité du
sol), nous a amené à adopter une autre méthodologie afin de les estimer. Cette méthode tient
compte de l’impact de l’évolution de la réserve du sol. La réserve utilisée par les végétaux
pour leur développement et pouvant ainsi être évapotranspirée est nommée Réserve Utile
(RU). La méthode est la suivante :

36
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Évaluer la réserve d’eau maximale (RUmax) dans les sols de chaque commune.
Les types de sol répertoriés dans les communes d’étude sont : les sols bruns
eutrophes tropicaux (sols à mulls), les sols fersialitiques, les sols hydromorphes,
les sols minéraux bruts et les sols peu évolués. Pour estimer les RUmax de ces sols
pour chaque commune, nous avons procéder comme suit :
 Rechercher les réserves utiles de ces types sol. Dans l’étude des propriétés
hydrodynamiques des principaux types de sols au Burkina Faso, Y. Dembélé et L.
Somé (1991) ont calculé les RU des profils de sols correspondant aux types de sol de
notre zone d’étude. Les stocks hydriques sont moyennés sur une profondeur de 80
cm. En effet l'enracinement dans ces zones ne dépasse pas 60 cm (A. Ibrahima et A.
Schmitt, 1991).
 Estimer les RUmax pour chaque commune en faisant : 𝑅𝑈𝑚𝑎𝑥 =
∑𝑛𝑖=1 𝑊𝑖 . 𝑆𝑖80 ; 𝑅𝑈𝑚𝑎𝑥 : Reserve Utile maximale de la commune ;
𝑊𝑖 = 𝐴𝑖 /𝐴 , est une pondération affectée au type de sol i où 𝐴𝑖 est la
superficie occupée par le type de sol i et 𝐴 est la superficie totale occupée par
les sols de la commune ;
𝑆𝑖80 : Stock hydrique [0-80] pour le type de sol i.
 Évaluer les RU au niveau de la commune. La méthode de Thornthwaite
(1948) a été utilisée :
 Calculer la différence entre les pluies mensuelles et les 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 mensuelles (P-ETP) ;
 Initialiser la réserve RU en mois de juin 2011 (début des pluies) pour toutes les
communes sur zéro (ceci suppose un sol à réserve nulle) ;
 Calculer l’évapotranspiration réelle (ETR) :
𝑬𝑻𝑹 = 𝑷 si 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 < 0 et 𝑬𝑻𝑹 = 𝑬𝑻𝑷 si 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 > 0
 Calculer les RU mensuelles (𝑅𝑈𝑚 ) par commune.
𝑹𝑼𝒎 = 𝟎 si 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 < 0 et 𝑹𝑼𝒎 = 𝑹𝑼𝒎−𝟏 + 𝑷 − 𝑬𝑻𝑹 si 𝑃 − 𝐸𝑇𝑃 >
0
Avec 𝑹𝑼𝒎−𝟏 : RU du mois précédent.

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.1.2.2.2.4 Estimation de la lame d’eau écoulée

Le calcul des excédents hydriques mensuels (𝐸𝑥𝑐𝑚 ) par commune c’est-à-dire l’écoulement
hors du sol pouvant alimenter les nappes souterraines et/ou les cours d’eau se fait comme
suit :
𝑬𝒙𝒄𝒎 = 𝟎 si 𝑅𝑈𝑚 = 0 et
𝑬𝒙𝒄𝒎 = 𝑷 − 𝑬𝑻𝑹 − (𝑹𝑼𝒎𝒂𝒙 − 𝑹𝑼𝒎−𝟏 ) si 𝑅𝑈𝑚 ≠ 0
Avec 𝑹𝑼𝒎𝒂𝒙 : RU maximale de la commune et 𝑹𝑼𝒎−𝟏 : le RU du mois précédent.

I.1.2.2.2.5 Les données utilisées


Pour la détermination du bilan hydrique, les données des stations pluviométriques de Bani,
Bogandé et Tougouri et la station météorologique de Bogandé ont été utilisées. Ces données
proviennent de l’Agence Nationale de la Météorologie du Burkina (ANAM). Elles sont
constituées :
 De pluies mensuelles (2011 à 2020) des stations pluviométriques de Bani,
Bogandé et Tougouri ;
 De températures mensuelles (2011 à 2020) de la station météorologique de
Bogandé ;
 D’évapotranspirations potentielles (ETP) Penman Monteih mensuelles (2011 à
2018) ;
 Des Shapefiles des types de sol de la zone d’étude

I.1.2.3 Interprétation des images satellitaires et des données de


géophysique aéroportée
La connaissance de l’état de fracturation du socle présente un grand intérêt hydrogéologique
en milieu de socle cristallin. Alors que les produits d’altération des roches d’épaisseurs très
variables recouvrant le socle cristallin en profondeur mettent en mal la localisation des
fractures qui constituent l’essentiel des réservoirs en eau souterrain sous le climat aride. La
mise en évidence et la cartographie de ces réservoirs potentiels en profondeur sont rendues
possible grâce à des données géophysiques et de télédétection. Pour la caractérisation et la
cartographie de ces réservoirs potentiels dans notre zone étude nous ferons une interprétation
couplée des données de géophysiques aéromagnétiques et des images satellitaires

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L’organigramme ci-dessous (figure 2) indique le processus d’interprétation des données
géophysiques aéroportées et des images satellitaires pour l’élaboration de la carte structurale.
Nous avons en entrée des données géophysiques aéromagnétiques filtrées acquises au
Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina et des images brutes Landsat 8. Ces données,
couplées au relief ombré (Topographie) sont traitées pour extraire des structures
linéamentaires. Les structures numérisées sont validées à partir de travaux de terrain et des
résultats de travaux antérieurs.

Figure 2 : Organigramme de l'élaboration de la carte structurale

I.1.2.3.1 Processus d’interprétation des Images satellitaires


Dans les socles affectés par les phénomènes tectoniques, les roches sont marquées par des
structures de déformation cassantes (fracturation) et ou ductiles (plissement, schistosité,
foliation…). Si l’analyse des structures ductiles est préférentiellement basée sur des données
d’observation et de mesure sur le terrain, la cartographie des grandes structures tectoniques
(les contacts lithologiques, failles, les couloirs de cisaillement…) est possible par

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télédétection depuis plusieurs années. Aujourd’hui, grâce aux images satellitaires Landsat 8
de hautes résolutions (10 à 30 m), il est possible d’obtenir des cartes structurales prédictives
très proches des résultats de terrain après application de certaines techniques de traitements
numériques d’images (Savané, 1997 ; Koïta et al., 2010 ; Ouedraogo, 2016 ; Yabré, 2016).

Le traitement numérique d’images est l’ensemble des techniques appliquées aux images
numériques dans le but d’améliorer sa qualité visuelle ou de faciliter la recherche et
l’extraction d’information. Le processus de traitement appliqué aux images Landsat 8 dans
le cadre de nos travaux est représenté par l’organigramme ci-dessous (figure 3).

Figure 3 : Organigramme de l'élaboration de la carte structurale Landsat

I.1.2.3.2 Processus d’interprétation des données aéromagnétiques


Les levés magnétométriques aéroportés ont depuis longtemps été utilisés comme un outil
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efficace pour la cartographie géologique détaillée. De nos jours, des progrès sont réalisés
dans le traitement des données grâce à des logiciels d'inversion 1D, 2D et 3D. L'utilisation
des techniques de filtrage classique et avancé par le biais des transformées de Fourier rapides
fournit une bonne compréhension du cadre structural des terrains étudiés. Le traitement de
ces données permet d’établir une analyse structurale détaillée et identifier les structures
magnétiques et les zones de failles et de contacts (Amar et al., 2012 ; Bouya, et al., 2013 ;
Touré, 2017). Les techniques de traitement appliquées sont le champ magnétique résiduel,
la réduction aux pôles, les dérivées du champ magnétique, la dérivée inclinée et le signal
analytique (figure 4).

Figure 4 : Organigramme du processus de traitement de données aéromagnétique

Les bases de données collectées pour la présente étude sont diversifiées, leurs interprétations
devraient permettre d’avoir une bonne connaissance du milieu physique, de ressortir les
grands traits caractéristiques hydrogéologiques, de faire l’état des lieux sur le fonctionnement
des ouvrages hydrauliques et d’évaluer les besoins en eau de la zone d’étude.

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I.2 Travaux de géophysique au sol

La deuxième phase intervient après avoir identifié, caractérisé et évalué les facteurs de
productivité cartographiables. Il s’agit de la phase des travaux de validation des structures
cartographiées par les méthodes interprétatives. Pour la validation des structures
cartographiées, des plateformes ont été identifiées au niveau de la zone d’étude afin de
vérifier au moyen de la géophysique au sol l’effectivité des linéaments. Trois méthodes
électriques ont été mises en œuvre à savoir le trainé (TE), le sondage et la Tomographie.
Quelques points ont fait objet de sondage électrique pour la caractérisation des aquifères
potentiels mis en évidence. Au niveau de chaque plateforme, la vérification de l’effectivité
des linéaments à travers les indices hydrogéologiques a toujours précédé la mise en œuvre
des méthodes géophysiques. En effet, la présence des indices hydrogéologiques sont vérifiés
dans la direction du linéament cartographié. En outre, lorsque le terrain est marqué par des
affleurements rocheux, le bilan des mesures structurales peut permettre également de
confirmer des structures géologiques tracées sur la base d’interprétation de données.

I.2.1 Le traîné géoélectrique et Sondages géo-


électriques verticaux

I.2.1.1 Le traîné géoélectrique


Cette opération consiste à déplacer un quadripôle généralement symétrique et de dimensions
constantes sur le site à étudier selon un pas de mesure défini à l’avance (voir figure 5).

À chaque station, la lecture de ∆𝑉 et de I permet de calculer la valeur de la résistivité apparente


au centre du dipôle MN.

La profondeur d’investigation étant fonction de l’écartement entre les électrodes A et B, ce


dispositif permet une investigation à une profondeur quasi constante et estimable. La
profondeur d’investigation est de l’ordre de AB/4 cependant cette valeur peut atteindre
AB/10 en fonction de la nature des formations traversées.

Cette méthode, permet de mettre en évidence des anomalies pouvant être assimilées à des
zones de fractures, des contacts géologiques, des formations filoniennes… qui sont entre

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autres des structures d’intérêt hydrogéologique.

Figure 5 : Principe d’un traîné électrique

I.2.1.2 Sondages géo-électriques verticaux


Le sondage électrique est une méthode d’investigation verticale en un point fixe (voir figure
6). Il permet d’étudier la variation de la résistivité des différents horizons situés à la verticale
du point sondé. À l’application de cette méthode, les électrodes de potentiel restent fixes et
l’écartement entre les électrodes de courant croît progressivement. Ainsi, la profondeur
d’investigation est de plus en plus grande, car l’épaisseur du terrain où circule la part
significative du courant dépend de l’écartement des électrodes AB.

La courbe de sondage électrique représente l’évolution de cette résistivité apparente en


fonction de AB/2 ; son interprétation permet de calculer les épaisseurs et les résistivités des
différentes couches traversées par le courant.

Certains logiciels scientifiques comme Winsev, ont été utilisés pour l’interprétation des
courbes de sondages électriques.

Figure 6 : Principe de sondage électrique

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I.2.1.3 Appareillages et logiciels
Le SYSCAL R1 Plus est un appareil compact et puissant ayant deux (2) voies de réception
simultanées. Il mesure la résistivité électrique et de chargeabilité (PP). Il comporte une
source d’alimentation, émetteur et récepteur dans un même boîtier.
Les avantages intrinsèques et qui lui sont propres sont :
 mesure totalement automatique contrôlée par un microprocesseur, correction
automatique de la polarisation spontanée, commutation automatique de V et I,
accumulation digitale, affichage d’erreur en cas de dysfonctionnement ;
 bouton d'arrêt d'urgence ;
 affichage du niveau de bruit avant la mesure ;
 mesure et affichage des résistances de prise, du courant, de la tension, de la
polarisation spontanée et de la déviation standard ;
 calcul de la résistivité apparente pour différentes configurations d’électrodes :
Schlumberger et Wenner (sondage et profil), Dipôle-Dipôle, Gradient… ;
 mesure et affichage de la chargeabilité (PP) grâce à 20 fenêtres prédéfinies ;
 mode multi-électrode pour utilisation avec un système de commutation automatique
 stockage des données en mémoire interne (44 800 points) ;
 possibilité de stocker les données sur un lecteur de carte SD : capacité de 7 000 000
points de données (option) ;
 transfert de données vers un PC par liaison USB ou série.
Les caractéristiques physiques et électriques de l’appareil sont :
 sorties : 600 V - 200 W - 2.5 A ;
 poids total de l’appareil avec la batterie interne : 11 kg ;
 stockage des données dans l’unité (pas besoin de PC sur le terrain) ;
 batteries internes 7 Ah avec plusieurs jours d’autonomie, permettant au moins
l’acquisition de 1000 points en 10 s, sur 200 V et 2 kΩ de résistance ;
 dimensions : 31 x 21 x 31 cm ;
 écran LCD / 4 lignes de 20 caractères.
Le logiciel utilisé pour la réalisation des courbes de sondage et de trainé est Winsev.

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I.2.2 Imagerie géo-électrique
La méthodologie utilisée est basée sur celle de la tomographie géoélectrique qui est une
méthode assez révolutionnaire de la famille des méthodes géophysiques électriques. Cette
méthode assez récente cumule à la fois le trainé électrique et le sondage électrique afin de
caractériser le sol et le sous-sol en fonction de leur résistivité apparente.
C’est un système multi électrodes qui utilise un courant continue généré par une batterie
reliée à un résistivimètre sophistiqué et utilisant un dispositif usuel d’électrodes ou une
combinaison de deux (Schlumberger, Wenner, dipôle-dipôle, pole-dipôle, pole-pole,
Wenner-Schlumberger…). Le dispositif dipôle-dipôle, est celui qui a été utilisé dans le cadre
de la présente étude. Le schéma du dispositif mis en œuvre sur le terrain se présente comme
l’indique la figure 7 ci-dessous.

Figure 7: Schéma du dispositif sur le terrain

Nous avons utilisé une batterie externe 12.5V afin d’avoir une source d’émission de courant.
Pour avoir un bon contact, nous avons, à chaque nœud d’électrode creusé un trou et bien
arrosé. Lorsque la longueur du profil à mesurer est supérieure à la longueur des câbles, nous
avons effectué la technique du ROLL ALONG. Le schéma d’illustration de la technique du
ROLL ALONG est représenté par la figure 8 ci-dessous Après une première acquisition avec
a, b, c, d, le segment, a est placé après le segment d pour une nouvelle acquisition avec b, c,
d, a.

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Figure 8: schéma d’Illustration de la technique du ROLL ALONG

I.2.2.1 Appareillage
L’appareil utilisé pour ce levé est le Syscal Pro Switch 72 de IRIS Instruments.
Le SYSCAL Pro Switch est un résistivimètre polyvalent qui combine une source, un
récepteur et une unité de commutation dans une seule boîte, alimenté par 2 batteries
internes12 V.
 Les mesures peuvent être réalisées automatiquement (tension de sortie, facteur
qualité, nombre d’accumulations) et sont stockées dans la mémoire interne.
 Les spécifications de sortie sont 800V (1600V crête à crête) en mode switch,
1000V (2000V crête à crête) en mode manuel, 2.5A et 250W avec le
convertisseur interne et une batterie 12V.
 Le SYSAL Pro Switch utilise un câble multi-brins pour contrôler un jeu
d’électrodes disposées au sol. Le système gère de manière standard 24, 48,
72, 96 et 120 électrodes. Ce nombre peut être augmenté grâce à des boîtiers
Switch Pro.
 Les 10 voies du système permettent de réaliser 10 mesures simultanées avec
un rendement élevé.
 Le SYCAL Pro Switch peut être utilisé avec des câbles en forage, des câbles
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tractés au sol par un véhicule ou à la surface de la mer par un bateau pour des
acquisitions en continu.

I.2.2.2 Logiciels utilisés


Les logiciels utilisés pour la gestion et le traitement des données sont au nombre de trois.

I.2.2.2.1 ELECTRE Pro : Logiciel de gestion de


séquences
Ce logiciel est utilisé pour la création de séquence de mesures avec plusieurs niveaux,
comme ‘a’, ‘2a’, ‘3a’, ‘5a’, pour accroître le signal en profondeur. Il permet la visualisation
des points et aussi le transfert de la séquence du PC à la mémoire interne du SYSCAL Pro.
Le résumé des étapes de création des séquences est présenté par la figure 9.

Figure 9 : Étape de création de séquence dans ELECTRE PRO

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I.2.2.2.2 Logiciel PROSYS II pour le traitement de données

Le logiciel permet le transfert du SYSCAL à l’ordinateur. Il est utilisé pour la visualisation


des données et pour l’élimination du bruit. À travers le logiciel il est possible d’introduire la
topographie. Enfin les données une fois traitées sont exportées en format .dat
RES2DINV/RES3DINV à travers Prosys II. La figure 10 donne un aperçu des courbes de
résistivité apparente à travers les logiciels Prosys II.

Figure 10: Profil de résistivités apparentes dans Prosys II


I.2.2.2.3 Logiciel d’interprétation des données :
RES2DINV

Le logiciel RES2DINV/RES3DINV permet de déterminer un modèle de subsurface 2D/3D,


c’est-à-dire de retrouver les résistivités vraies des terrains qui correspondraient le mieux aux
résistivités apparentes mesurées. C’est actuellement l’outil d’inversion le plus couramment
utilisé dans les milieux universitaires et privés. Il est entièrement automatisé et l’utilisateur
est guidé sur les paramètres à utiliser jusqu’au modèle final.

Les programmes RES2DINVx64 utilisent la technique d'inversion des moindres carrés de


Gauss-Newton contrainte de lissage (Sasaki 1992) pour produire un modèle 2D du sous-sol
à partir des données de résistivité apparente. Sur un PC moderne, l'inversion d'une seule
pseudo section est généralement effectuée en quelques secondes à quelques minutes. Il prend

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en charge les dispositifs Wenner, Schlumberger, pôle-pôle, pôle-dipôle, dipôle-dipôle,
gradient multiple et non conventionnels.

RES2DINV choisira automatiquement les paramètres d'inversion optimaux pour un


ensemble de données. Cependant, les paramètres d'inversion peuvent être modifiés par
l'utilisateur. Des informations de résistivité provenant d'un forage et d'autres sources peuvent
également être incluses pour contraindre le processus d'inversion. Les limites connues où se
produit un changement brusque de la résistivité peuvent également être incorporées dans le
modèle d'inversion.

I.3 Évaluation et cartographie des potentialités en


eau souterraine

I.3.1 Analyse, interprétation et Intégration des


données de terrain
La troisième phase est marquée par l’intégration des données qui permet d’une part la
validation et/ou la correction des informations déjà obtenues. D’autre part, elle permet de
renforcer les informations cartographiques. C’est le moment de la définition et la conception
des différentes bases de données des cartes thématiques. Une base de données thématique,
peut présenter un ou plusieurs niveaux (champs) d’informations. C’est-à-dire de l’information
générale ou globale au détail. Donc c’est ici que se proposent les modèles conceptuels des
cartes thématiques tout en intégrant les différentes exigences spécifiques (le but poursuivi,
les objectifs fixés, les conditions physiques du milieu, l’usage de la carte, l’échelle de
réalisation de la carte…), (Kafando, 2016 ; 2018 et 2020).

I.3.2 Définition et élaboration de cartes thématiques


La quatrième et dernière phase est consacrée à l’élaboration des cartes thématiques et la carte
hydrogéologique. La réalisation de la carte hydrogéologique a pour objectif principal de
synthétiser les caractéristiques hydrogéologiques et de présenter les potentialités en eaux
souterraines de la zone d’étude. Pour ce faire elle doit prendre en compte le maximum des
facteurs de productivité en eau et mentionner les principaux éléments caractéristiques de
l’hydrogéologie de la région (Kafando, 2016 ; 2018 et 2020).

La carte poursuit deux objectifs spécifiques dont le premier est de constituer un guide de
prospection des eaux souterraines. À ce titre l’utilisation de la carte doit permettre de
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minimiser le taux d’échec dans la réalisation des forages. Le second est de servir comme une
base d’information pour la gestion intégrée des ressources en eau, l’amélioration des
connaissances et la prévention des risques liés à l’eau (Kafando, 2016 ; 2018 et 2020).

I.3.2.1 Détermination des unités hydrogéologiques


Les différentes lithologies présentent des propriétés hydrauliques et géochimiques
différentes. En effet, les lithologies observées ont des propriétés physiques, minéralogiques
et chimiques différentes d’une part. D’autre part, elles sont de différents âges (Castaing et
al, 2003d), ainsi, elles sont affectées par des structures tectoniques de nature et d’ampleur
différentes. Les unités géologiques peuvent être regroupées en des ensembles
hydrogéologiques, vu leurs potentialités aquifères et leurs propriétés hydrauliques. Le
processus de détermination des unités et ensembles hydrogéologique se présente comme suit
d’après Kafando 2020. La figure 11 est une illustration (Kafando, 2020). Ainsi, la base de
données forage est filtrée suivant les formations géologiques. Les différentes bases filtrées
sont soumises à la statistique descriptive afin de constituer les ensembles hydrogéologiques
à partir des unités géologiques en tenant compte de leur potentialité en eau.

Figure 11: processus de détermination des unités et ensembles hydrogéologiques

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I.3.2.2 Technique de cartographie des épaisseurs
d'altération

Les altérites jouent le rôle de collecteur et/ou de réservoir. Par conséquent, elles contrôlent
en partie la productivité des aquifères (Nakolendoussé, 1991 et Kafando, 2014). D’une
manière générale, les débits des forages peuvent présenter, une corrélation avec les
épaisseurs d’altération traversées. Mais il convient de marquer que la corrélation ici n’est
pas une fonction plus ou moins linéaire. Seulement, il existe très souvent, des tranches
d’altération favorables, moins favorables et même très défavorables suivant les profondeurs.
Et ces tranches varient selon les contextes et les plateformes. D’où la nécessité d’élaborer
une carte d’altération à but hydrogéologique. Cependant, la définition et l’établissement
d’une carte d’altération (à but hydrogéologique) pose avant tout un problème de choix. Il
s’agit d’abord de l’échelle (Martin., 1970a et 1970b ; Castany. 1984), ensuite de la
sélection des unités cartographiques à représenter et enfin de la légende. Le but poursuivi et
les conditions particulières de la région à cartographier doivent justifier et guider les choix
à opérer.

La réalisation du modèle de couverture d’altération à but hydrogéologique requiert une


démarche méthodologique séquentielle appropriée. Cinq étapes sont nécessaires pour la
réalisation de la carte d’altération, à savoir : la collecte de données et le traitement des
données, la vérification de l’influence des altérations sur la productivité, la détermination
des classes d’altération à représenter, et enfin, la conception et validation de la carte.

La méthodologie d’élaboration d’une carte d’altération se présente comme l’indique la


figure 12. Une échelle proposée par Kafando (2018) permet d’apprécier la validité de la
carte.

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Figure 12: processus de cartographie et de validation des épaisseurs d'altération (Kafando.,
2018)

I.3.2.3 Modélisation en 3D de la morphologie du socle sous


les altérites
Les terrains présentent généralement une succession de plusieurs éléments tels que les bas-
fonds, les plateaux, des buttes latéritiques, des collines d’affleurement de roches cristallines,
et rigoles et rivières. L’ensemble de ces éléments imposent une distribution spatiale et
temporaire des eaux de surface après les pluies. La réalimentation des nappes souterraines
se fait par infiltration des eaux de surface, et les roches cristallines sous les altérites se
rencontrent à des altitudes différentes et les profils d’altération sont spatialement très
variables. Ainsi, l’architecture externe associée à l’architecture interne du profil d’altération
influence la redistribution des eaux souterraines. L’analyse de la productivité des forages
associée aux différentes altitudes du sol et du socle en profondeur permet de définir les
potentialités en eaux souterraine suivant les altitudes. À l’aide du logiciel ArcGIS, les
données sur la profondeur des altérites associées aux forages permettrons d’établir un
modèle 3D du socle en profondeur (Kafando., 2016).

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I.3.2.4 Cartographie des domaines hydrogéologiques et des
ressources en eau souterraine

La cartographie des domaines hydrogéologiques et des ressources en eau souterraines


apporte une révolution dans le domaine de l’hydrogéologie en milieu de socle cristallin
(Kafando 2020).

Les domaines hydrogéologiques définissent des espaces dont les aquifères présentent des
caractéristiques et des propriétés hydrauliques proches. Ils se distinguent des ensembles
hydrogéologiques par le fait que leurs limites ne dépendent pas forcément de la géologie du
milieu considéré. Ils regroupent donc des aquifères dont les potentialités en eau sont
dépendantes de facteurs identiques. Par conséquent le domaine hydrogéologique représente
un terrain ou un ensemble de terrain dont la productivité des aquifères est généralement
contrôlée de façon régulière par l’un ou les deux paramètres à la fois.

La carte des ressources en eau est un modèle d’interpolation des potentialités en eau définies
sur une superficie donnée. Elle définit des unités cartographiques dont les potentialités en
eau sont plus ou moins différentes. Les aquifères dans une unité cartographique de ressource
en eau sont caractérisés par des facteurs et des conditions de productivité identiques.

La carte des différents domaines constitue un guide de prospection d’eau souterraine, un


outil de choix de points de sondage et d’évaluation du taux de succès des implantations de
forage d’eau pour le géophysicien. La carte des ressources en eau est un outil de décision
pour tous les acteurs du domaine de l’eau ainsi que les décideurs. Elle permet d’estimer la
potentialité en eau de chaque localité. Ces deux cartes sont établies suivant la théorie de
Ganda (Kafando., 2020).

I.3.2.5 Cartographie des potentialités aquifères

La superposition des points de forages à la carte de densité de fracturation met en évidence


une très bonne corrélation entre la productivité (débit) des forages et la densité structurale.
Les zones de forte densité structurale sont celles qui enregistrent les forages de gros débits.
La cartographie de la densité du réseau des structures tectoniques réalisée par Kafando, 2020
met en évidence trois terrains dont les potentialités aquifères sont classées faibles, moyennes
et fortes. Les zones de plus fortes densités cartographiées correspondent généralement à des
terrains ayant enregistré au moins deux phases tectoniques. Ces terrains sont marqués par un
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grand nombre de nœuds de structures linéaires : ce sont donc les zones très affectées par la
tectonique. En revanche, les zones de faibles densités observées sur la carte présentent
naturellement un réseau structural très lâche, mais de manière générale, les structures sont
unidirectionnelles (Kafando., 2020).

I.3.2.6 Cartographie hydrogéologique


L’analyse des facteurs de productivité et des caractéristiques hydrogéologiques montre que
plusieurs paramètres peuvent influencer sur la potentialité en eau souterraine des aquifères
(Kafando 2020). Les paramètres essentiels sont la densité des structures géologiques, la
géomorphologie, les épaisseurs d’altération, les épaisseurs fissurées et la lithologie. Ainsi
ces éléments doivent être pris en compte dans la cartographie hydrogéologique.
La carte hydrogéologique adoptée dans le cadre de ces travaux est le modèle conceptuel
proposé par Kafando en 2020. Ce modèle permet d’intégrer, de synthétiser et de réunir des
informations de thématiques diverses pour des analyses multicritères. Le modèle permet de
prendre en compte la lithologie, la géologie structurale, la géomorphologie, la topographie,
les épaisseurs d’altération, les épaisseurs fissurées ou la taille des réservoirs, les domaines
hydrogéologiques, les potentialités aquifères, les potentialités en eau souterraine…qui sont
des critères essentiels pour la connaissance et la recherche des eaux souterraines en milieux
de socle cristallin.

La carte hydrogéologique en milieu de socle cristallin doit intégrer le maximum


d’informations structurales par rapport à une carte géologique classique. Les linéaments
peuvent être des fractures ouvertes ou fermées, des failles normales souvent sub-verticales,
des failles inverses, des dykes, des filons généralement associés à des fractures, des contacts
géologiques, des plans de foliations… Chacun de ces éléments est susceptible d’avoir un
intérêt hydrogéologique surtout, en milieu cristallin. Leur identification réduit
considérablement le temps de prospection des eaux souterraines sur le terrain. La carte des
linéaments et des fractures constitue donc un guide de recherche des eaux souterraines, elle
permet l’identification des plateformes pour l’implantation des ouvrages hydrauliques par la
méthode géophysique. L’application de méthodes et techniques différentes de traitement des
données aéromagnétiques permet de caractériser les structures géologiques mais aussi
d’évaluer leur intérêt hydrogéologique. Car toutes les signatures magnétiques et
linéamentaires ne sont favorables à des pièges d’eaux souterraines.

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Évaluation des risques de pollution des
ressources
Les ressources en eau souterraines peuvent présenter des risques de pollution. Le niveau des
risques va dépendre de deux paramètres majeurs que sont les sources de pollution en
présence et la vulnérabilité que présentent les aquifères. Ainsi, l’évaluation des risques de
pollution peut être subdivisée en deux étapes.

Identification des sources de pollution des eaux


souterraines
Il s’agit de recenser et cartographier les différentes sources majeures de pollution ou de
contamination éventuelle. Les sources de pollution ou de contamination peuvent être
ponctuelles ou permanentes, récentes ou historiques. Dans tous les cas les polluants doivent
être déterminés.

Analyse de la vulnérabilité des ressources en eau


face aux sources de pollution en présence
L’analyse de la vulnérabilité passe par la détermination des facteurs de vulnérabilité. On
note la prise en compte des facteurs ponctuels tout comme les facteurs permanents. Dans
tous les cas les différents facteurs doivent être liés aux caractéristiques du milieu physique.
Le milieu physique subit très souvent des modifications anthropiques qui peuvent rendre
vulnérable ou accentuer la vulnérabilité d’un aquifère c’est le cas des galeries des orpailleurs
qui sont à prendre en compte dans l’évaluation de la vulnérabilité.
Après identification des facteurs leur cartographie reste très importante pour toutes les
actions et les décisions de protection des nappes. Ainsi on peut avoir plusieurs niveaux de
vulnérabilité en fonction de l’association des différents facteurs énumérés.

I.4 Evaluation de la qualité des eaux

Les analyses qualités des eaux ont concerné les paramètres physico-chimiques qui sont liés
à un certain nombre de facteurs tels que les compositions chimiques et minéralogiques des
terrains traversés et les conditions d’écoulements. Mais les caractéristiques naturelles des
eaux peuvent être modifiées par les actions anthropiques.

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Dans le milieu de socle cristallin marqué par les altérations de roches, la minéralisation des
eaux souterraines est généralement contrôlée par le calcium (Ca2+), le magnésium (Mg2+), le
potassium (K+), le sodium (Na+), le sulfate (SO42-), le nitrate (NO3-), le bicarbonate (HCO3-
) et les chlorures (Cl-) : ce sont les éléments dits majeurs.

À côté de ces éléments majeurs on peut avoir le fer (Fe), le Manganèse (Mn), et l’aluminium
(Al) en faibles teneurs généralement, cependant leur concentration dans les eaux peuvent
connaitre une évolution. En effet dans les eaux oxydées, l’aluminium (Al), le fer (Fe) et le
manganèse (Mn) devraient être présents à faible concentration, mais dans un environnement
réduit ou dans les eaux très acides, ils peuvent avoir des concentrations très élevées. Par
ailleurs, dans les régions agricoles, la teneur en nitrate (NO3-) dans les eaux peut être très
élevée indiquant ainsi une pollution.

Des éléments qualifiés de substances indésirables comme le nitrite (NO2-), l’ammonium


(NH4+), le phosphate (PO43-) se rencontrent dans les eaux souterraines dans notre contexte.
On note les substances toxiques telles que l’Arsenic (As), le plomb (Pb), le cadmium (Cd),
le mercure (Hg), le chrome (Cr), le cyanure (CN-), le nickel (Ni), le cuivre (Cu)… qui
impactent négativement sur la qualité de l’eau. Ce sont des métaux lourds ou des éléments
traces.

La bactériologie est un paramètre très important dans l’appréciation de la qualité des eaux
de consommation. Les nappes profondes sont généralement protégées du fait de leurs
profondeurs. Mais dans certains cas l’analyse bactériologique est demandée à cause de la
présence des nappes karstiques qui favorisent le développement des micro-organismes dû à
la présence d’oxygène. Dans notre contexte, les nappes superficielles sont souvent en
parfaite communication avec les aquifères profonds exploités par les forages. Donc les
nappes profondes ne sont toujours pas à l’abri des contaminations bactériologiques.

Les travaux d’évaluation de la qualité des eaux ont été ponctués de quatre phases majeures.
Nous avons d’abord une campagne de prélèvement suivi de l’analyse des échantillons.
Ensuite nous sommes passés à la phase d’analyse et à l’interprétation des résultats de
laboratoire.

56
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
I.4.1 Campagne de prélèvement

Les prélèvements ont concerné les forages, les puits et les eaux de surface. Dans la commune
de Tougouri un ensemble de 205 ouvrages sur un total de 400 prévus par le projet trois
communes ont été prélevés. L’échantillonnage a commencé avec le choix des points d’eau.
Le choix des échantillons de forage s’est fait de manière à ce que les résultats attendus
reflètent les caractéristiques du milieu physique et l’évolution de l’environnement en place.
Pour se faire, le choix d’un forage parmi tant d’autres sur le terrain est fait en tenant compte
d’un ensemble de paramètres à savoir la géologie, la topographie, l’occupation des sols,
l’hydrographie, la typologie de la nappe exploitée…

Les échantillons d’eau prélevés doivent être représentatifs (qualité) de l’eau de l’aquifère,
donc un long temps de pompage (10 mn) est effectué de sorte à évacuer les eaux stockées
dans la tuyauterie avant le prélèvement. Deux types de prélèvements sont réalisés au niveau
de chaque site (figure 13) :
 Un premier prélèvement destiné à l’analyse physico- chimique. À ce niveau, il
faut rincer les flacons au moins trois fois avec l’eau à prélever afin d’éliminer tout
risque de contamination. La quantité recueillie est de 1 litre ;
 Un second prélèvement destiné à l’analyse bactériologique. À ce niveau, un
chalumeau est utilisé pour stériliser les bouts de pompes afin d’éviter toute souillure
ou contamination. Ainsi, avant de réaliser le prélèvement le bout de la pompe est
nettoyé avec du papier « essuie tout » imprégné d’alcool. Ensuite on allume le
chalumeau et on maintient la flamme jusqu’à la fin du prélèvement. Des précautions
sont prises pour éviter des bulles d’air dans le flacon.
Au niveau de chaque site, l’eau est prélevée dans un bécher et grâce au multi paramètre, des
mesures in situ sont effectuées. Il s’agit du pH, la conductivité et les TDS. Ensuite on
procède au renseignement de la fiche de prélèvement. Au-delà des éléments mesurés sur le
terrain, la fiche technique de prélèvement prend en compte les informations telles que la
localisation du site (Région, province, village et quartier référence, coordonnées GPS),
l’étiquetage des échantillons, l’état de l’ouvrage, la description de son environnement et les
dates et heures du prélèvement.

57
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Les différents flacons sont conservés au frais et par la suite acheminés au laboratoire. Les
échantillons d’eau au niveau de la station de mesures (mini laboratoire) sont conservés dans
un réfrigérateur afin d’éviter une hausse de température qui pourrait entrainer un
déplacement considérable de l’équilibre chimique. Pour des mesures de sécurité des
carboglaces ont été acquis pour conserver les échantillons dans de bonnes conditions de
température en cas de délestage. Il faut noter que le temps qui s’écoule entre le prélèvement
et l’analyse des échantillons d’eau n’excèdent pas 48 heures sauf en cas de forces majeurs.
Un total de 20 échantillons a été prélevé comme des doublons pour des analyses de contre-
expertise. L’analyse de ces échantillons a été confiée au laboratoire Aïna. Des doublons
n’ont pas été introduites que ce soit au niveau des analyses in situ qu’au niveau du laboratoire
Aïna.

58
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 13 : Photos illustratives du prélèvement des eaux

I.4.2 Analyse in situ

Les analyses ont été effectuées à l’aide de kits portatifs (figure 14 et 15). La synthèse des
paramètres analysés, les appareils utilisés, la méthode et le principe déployés sont résumés
dans le tableau 3 ci-dessous.
59
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Tableau 3: Méthodes d'analyse des différents paramètres chimiques

Paramètres Appareil Unités Méthodes Principe


Nitrates, Spectro La concentration de différents
Nitrites, analytes est déterminée en
Ammonium, Photométrique utilisant des réactifs sous
Cuivre, Photomètre formes de comprimés
Chlorures, 7500 (pastilles) ou poudres.
Manganèse, (Palintest) mg/L
Fer, On utilise des réactifs
Magnésium, spécifiques qui forment un
Zinc, complexe coloré avec
Potassium, l’analyte à déterminer en
Nickel, comparant avec la densité
Cyanure, optique du blanc analytique
Calcium
Fluorures,
Température Multi Electro Les valeurs sont abstenues par
paramètres l’utilisation de sonde ou des
micro 800 Chimique électrodes conductrices liés à
(Palintest) °C l’appareil de mesure.

pH
Conductivité µS/cm
Turbidité Turbidimètre NTU Néphélométrie Elle consiste à
(Palintest) mesurer la réflexion de la
lumière dans l’eau
Arsenic Arsenator µg/L Spectro La concentration de différents
(Palintest) analytes est déterminée en
Photométrique utilisant des réactifs sous
formes de comprimés
(pastilles) ou poudres.

On utilise des réactifs


spécifiques qui forment un
complexe coloré avec
l’analyte à déterminer en
comparant avec la densité
optique du blanc analytique
Coliformes CFU/1 Filtration sur Filtration sur membrane des
00ml membrane échantillons d’eau et lecture
des colonies après incubation

60
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Figure 14 : Photos illustratives des différents appareils utilisés pour l’analyse

Figure 15 : Photos illustratives de l’analyse des échantillons d’eau

61
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I.4.3 Interprétation des données

L’interprétation des données a porté sur deux volets que sont l’analyse descriptive et la
cartographie hydrogéochimique.

I.4.3.1Analyse statistiques descriptive


L’interprétation des données s’est faite à partir de trois types d’analyses :

 La première a consisté à des analyses statistiques descriptives notamment la


détermination de la moyenne, la médiane, l’écart type, et le coefficient de
variation… des teneurs de chacun des éléments analysés. Pour des besoins de
calcule et au regard des limites de détection très faibles, les valeurs de teneurs
inférieures aux limites de détections ont été ramenées à zéro.
 Par la suite nous avons analysé les fréquences des teneurs de chaque paramètre au
niveau de la commune. Les intervalles de teneur des paramètres sont déterminés en
tenant compte des normes en vigueur.
 La troisième approche est basée sur l’établissement de corrélation entre des
paramètres chimiques. Elle permet d’établir les origines (naturelles ou
anthropiques) des éléments chimiques.

I.4.3.2 Élaboration des cartes thématiques


La réalisation de la carte hydrogéochimie intervient à la suite de la réalisation de plusieurs
travaux qui ont permis d’établir une synthèse sur les caractéristiques climatiques,
géologiques, géomorphologiques et hydrogéologique. La cartographie des teneurs en eau
des différents éléments chimiques a été faite en tenant compte des normes de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) ou des valeurs limites généralement conseillées pour la
consommation humaine. Elle permet de mettre en relief les zones de fortes teneurs en
éléments chimiques et/ou en métaux lourds.

Quatre classes ont été retenues pour la plupart des éléments analysés : ce sont les eaux de
très faibles, faibles, fortes ou de très fortes teneurs en élément chimiques.

62
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I.5 Elaboration de programme de gestion des
ressources en eaux
La mise en place du système de surveillance au niveau de la commune devrait permettre
d’améliorer la gestion des ressources en eau sur deux plans essentiellement. Dans un premier
temps le suivi des ressources doit permettre d’améliorer la compréhension du système
aquifère dans la commune plus précisément la recharge, la décharge, l’interaction avec les
eaux de surface, les changements dans la qualité et la quantité au fil du temps. Dans un
second temps la surveillance de la nappe permet aussi d’obtenir des informations sur
l’efficacité des mesures de gestion mises en œuvre. Elle peut se faire à partir des mesures
des quantités d’eau souterraines exploitées et la réponse de l’aquifère. Les informations
recueillies sont capitales pour la prise de mesures de gestion liées à la quantité. Par ailleurs,
lorsque le système est axé sur les mesures des paramètres de qualité des nappes d’eau
souterraine captées, les informations recueillies servent pour vérifier le respect des teneurs
maximales prescrites.
La gestion des ressources en eau dans le cadre de notre travail va s’articuler autour des points
suivants.

- Suivi de la qualité des eaux,


- Suivi de la recharge et la décharge des nappes,
- Suivi de l’approvisionnement en eau des populations,
- Stockage et traitement de l’information,
- Acteur de la gestion intégrée des réseaux (AGIR),
- Partage et diffusion de l’information.

63
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I.6 Inventaire des logiciels de cartographie
utilisés
Les interprétations des données et la réalisation des cartes ont été possibles grâce à
l’utilisation de plusieurs logiciels dont les principaux sont indiqués dans le tableau 4 ci-
dessous.

Tableau 4 : Logiciels de cartographie et de statistique utilisés

Logiciels Usage
Le logiciel a permis de réaliser la synthèse des informations
géospatiales, de traiter et gérer les bases de données. C’est
Arc Gis (version 10.3.1)
l’outil principal qui a permis d’élaborer et de réaliser les
cartes.
C’est le principal outil qui a été utilisé pour assurer le
Geosoft (version 9.5) traitement des données de géophysique aéroporté afin de
mettre en évidence les différentes structures magnétiques.
Le logiciel surfer a été utilisé pour la réalisation des
Surfer (version 10) modèles 3D qui mettent en relief le toit du socle sous les
altérites et la topographie à la surface du sol.
C’est le principal outil qui a été utilisé pour assurer le
Envi (version 5.1) traitement des images satellitaires afin de mettre en
évidence les différentes structures linéamentaires.
Nous avons utilisé MapSource pour la conversion et le
MapSource
transfert des coordonnées du GPS vers l’ordinateur.
Le logiciel est utilisé pour assurer le traitement des données
RockWork (version 14) de géologie structurale, plus précisément pour la réalisation
des rosaces.
Les deux logiciels associés ont permis d’assurer le
XLSTAT (version 2016) traitement des données, les analyses statistiques
associé à EXCEL (version (descriptives) des données et la réalisation des modèles
2016) statistiques (graphiques) tels que les courbes, les
histogrammes, les nuages de points.

64
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CHAPITRE II : ANALYSE DES COMPOSANTES DU MILIEU
PHYSIQUE DE LA ZONE D’ÉTUDE

II.1 Description du cadre physique

II.1.1 Situation géographique et administrative

La Commune rurale de Tougouri est située dans la province du Namentenga (avec Boulsa
pour chef-lieu), région du Centre Nord qui a pour chef-lieu Kaya (figure16). La commune
est située au Nord de Boulsa et est accessible :
 par la RN3 qui relie Ouagadougou à Dori (bitumée et en bon état) et
 par Boulsa à partir de la route régionale 1.
La commune est localisée entre les méridiens 00°42’ et 00°18’ de longitude Ouest et les
parallèles 12°59’11’’ et 13°26’58’’ de latitude Nord.
Elle est limitée :
 au Nord par les communes rurales de Bouroum et de Nagbingou ;
 au Nord Est par la commune rurale de Yalgo ;
 à l’Ouest par la commune rurale de Pissila ;
 à l’Est par les communes rurales de Mani et de Thion ;
 au sud par les communes rurales de Boala et Zeguedeguin.
La commune est composée de 42 villages et le chef-lieu est structuré en 5 secteurs.
La gestion politique et administrative de la commune est assurée par le préfet du département

65
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
de Tougouri qui est devenu le président de la délégation spéciale.

Figure 16 : Carte de localisation de la zone d’étude (source des données : IGB ; 2012)

II.1.2 Relief et géomorphologie

Le Burkina Faso est un pays avec un relief relativement plat. Les altitudes moyennes varient
entre 250 et 300 m. Le relief est essentiellement conditionné par le substratum géologique.
Nous avons deux domaines topographiques principaux. D’une part on a une immense
pénéplaine correspondant aux formations du socle paléoprotérozoïque, piquetée à des
endroits de petits reliefs formés par les collines de roches volcano-sédimentaires. Ce
domaine couvre les trois quarts du pays. D’autre part on a un domaine correspondant à une
zone plus élevée (point culminant à 749 m au mont de Ténakourou) et accidentée superposée
à peu près à la couverture sédimentaire gréseuse plus récente du Néoprotérozoïque. Ce
domaine se développe principalement à l’Ouest du pays.

66
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La géomorphologie de la commune de Tougouri s’inscrit dans la géomorphologie générale
décrite sur la feuille Pissila qui est marquée par un ensemble de chaînons volcano-
plutoniques birimiens se marquant par des reliefs relativement forts, atteignant 462 m dans
la région de Bani. Ils sont localisés dans la partie Est de la feuille, sur un axe Dakiri, Yalgo,
Bamga, dans la partie centrale de la feuille au Sud de Bouroum, et plus au Nord, au Nord de
Belogo. D’une manière générale, ces reliefs prennent en écharpe le degré carré, soulignant
la structure en Y formée par l’organisation des terrains birimiens à l’affleurement.
A l’image de l’ensemble de la région du Centre Nord, le relief est essentiellement caractérisé
par la présence de deux (02) unités géomorphologiques : (i) les plateaux latéritiques sur
roches sédimentaires et (ii) les chaînes birimiennes sur roches cristallines (PRDDAI, 2010).
C’est un relief correspondant à l’ensemble du bassin National du Niger.
La commune de Tougouri est marquée en grande partie par un relief relativement plat, avec
une altitude moyenne estimée à 265m (PCD Tougouri, 2008). La carte topographique issue
des données SRTM 30 donne des altitudes comprises en 255m et 413 m (figure 17). Mais il
faut signaler la présence des plateaux latéritiques et les affleurements rocheux isolés,
d’altitudes élevées qui offre des paysages peu accidentés dans certaines parties de la
commune. Les altitudes les plus élevées se rencontrent au nord et au sud de la commune.
Les zones de basses altitudes correspondent aux passages de cours d’eau. On distingue
essentiellement trois sous unités géomorphologiques.
- Les reliefs saillants : ils regroupent les buttes cuirassées, les buttes rocheuses et les
collines. Ils présentent des altitudes qui dépassent les 320 m.
- Les glacis : ce sont des surfaces d’érosion en pente douce et régulière (inférieure à
10°) sur des centaines de mètres. Ils font suite aux reliefs résiduels. Ils sont couverts
de gravillons. Ils correspondent à la surface de raccordement entre le relief et les
dépressions orthoclinales. Ces terrains sont à des altitudes comprises 290 et 320 m.
- Les ensembles fluvio-alluviaux : ils correspondent aux zones de dépression
constituées par des vallées des cours d’eau. Leurs altitudes inférieures à 290 m
favorisent la formation de larges bas-fonds.

67
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 17: Relief de la Commune de Tougouri (source des données : IGB., 2012 ; NASA/USGS.,
2011)

II.1.3 Climat

Le Burkina Faso présente trois zones climatiques que sont du Nord au Sud : la zone
sahélienne, la zone soudano-sahélienne et la zone soudanienne. La situation en latitude et la
continentalité sont les principaux facteurs agissant sur les éléments du climat. La commune
de Tougouri est située dans la zone sahélienne (figure 18) marqué par l’alternance de deux
saisons.

De façon générale les isohyètes évoluent du nord vers le sud, exprimant de ce fait l’avancée
progressive du dessert. De nos jours, la commune est située au-dessus de l’isohyètes 600
mm. Elle reçoit des quantités de pluies annuelles inferieures à 600mm (figure 19).

68
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 18 : Carte des régions climatiques du Burkina Faso de 1981 – 2010. (Source :
http://www.meteoburkina.bf , 2013 modifiée)

Figure 19 : Carte de migration des isohyètes de 1951 à 2000 (source : ANAM, 2010)
69
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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II.1.3.1 Température

L’analyse des températures moyennes au niveau des stations de Ouagadougou, Bogandé,


Ouahigouya et Dori de 1996 à 2018, montre des variations inter annuelles. Nous remarquons
que la variation garde plus ou moins une même tendance allant de station de Ouagadougou
au sud à la station de Dori au nord. De 1996 à 2018 les températures moyennes maximales
ont oscillé entre 34, 5°C et 38°C (figure 20). Pendant ce temps les températures moyennes
minimales enregistrées ont varié entre 22°C et 24°C (figure 21). Les plus fortes valeurs
moyennes de température sont enregistrées à Dori et les plus faibles à Ouagadougou.

Température moyenne maximale


Bogande Dori Ouaga- Ouahigouya
39
38.5
38
Température en °C

37.5
37
36.5
36
35.5
35
34.5
34

Années
Figure 20 : Températures moyennes maximales annuelles en °C de 1996 à 2018. Source des
données (ANAM., 2019)

Température moyenne minimale

Bogande Dori Ouaga- Ouahigouya


24
Température en °C

23.5
23
22.5
22
21.5
21

Années

Figure 21 : Températures moyennes minimales annuelles en °C de 1996 à 2018. Source des

70
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
données (ANAM., 2019)

II.1.3.2 Précipitations et le rythme saisonnier

L’analyse des pluies donne une variation inter annuelle en dents de scie (figure 22). Les
valeurs de pluie mesurées à la station de Ouagadougou au sud de la zone d’étude sont
généralement supérieures à celle de la station de Dori située au nord. De 1996 à 2018, la plus
grande quantité de pluie moyenne annuelle est de 991,5mm. Elle a été obtenue à la station
de Ouagadougou en 2012. La plus faible quantité est de 310,7 mm enregistrés à la station de
Dori. Les pluies enregistrées à la station de Bogandé entre 1996 et 2018 restent quasiment
supérieures à celles données par la station de Dori. Ainsi dans la zone d’étude, les pluies sont
de plus en plus grandes du nord vers le sud. De 1996 à 2018 les quantités de pluie moyennes
annuelles ont varié entre 310,7 mm et 753,2 mm à la station de Dori et de 433,8 mm à 877
mm à la station de Bogandé.
Le rythme annuel de la pluviométrie est marqué par une saison de pluie d’environ quatre
mois (Juin à septembre) contre une saison sèche d’environ huit mois (octobre à mai). Il faut
noter que le mois le plus pluvieux est celui d’Août. Les pluies moyennes mensuelles de la
station de Bogandé au sud de la zone d’étude restent toujours supérieures à celles de la station
de Dori au nord.
Dans la localité les pluies s’installent véritablement au mois de Juin, évoluent pour atteindre
leurs pics au mois d’Août puis rechutent progressivement pour cesser au mois d’octobre
(figure 24). Nous avons deux mois de grande pluie que sont Juillet et Août, mais il convient
de noter que les quantités moyennes mensuelles de pluie sont très variables d’une année à
une autre (figure 23 et 24).

71
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Bogande Dori Ouagadougou Ouahigouya
1000
900
Quantité de pluies

800
700
600
500
400
300

Années

Figure 22 : Quantités de pluies annuelles de 1996 à 2019 (sources de données : ANAM)

Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin


Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,
350
Quantité de pluies en mm

300
250
200
150
100
50
0
1995

2005

2015
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994

1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004

2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Années
Figure 23 : Variations inter annuelles des pluies mensuelles de 1986 à 2015 à la station de
Bogandé (sources de données : ANAM)

72
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Pluies de Dori Pluies de Bogandé

192.2
Quantité de pluies en mm

174.2
160.5
121.2

107.7
97.6

74.3
63.5
35
22.6

15.2
25
8.6
0.01

0.01

0.02
5.6
2.7
1.3
0.3

0.2
0.1
0
0

0
ANNÉE JANV, FÉV, MARS AVR, MAI JUIN JUIL, AOÛT SEPT, OCT, NOV, DÉC,
Mois

Figure 24 : Rythmes saisonniers des pluies de 1986 à 2015 dans les stations de Bogandé et de
Dori (sources de données : ANAM)

II.1.3.3 Vent
La vitesse du vent enregistré au niveau de la station de Dori reste de loin inférieure à celles
des stations de Ouagadougou, Ouahigouya et Bogandé qui présentent des alternances
aléatoires dans le temps. Le vent à Dori à une vitesse qui est généralement inférieure à 1,5
m/s, cependant au niveau des trois autres stations on a des vitesses variantes entre 1,8 m/s et
2,7 m/s (figure 25).

Bogande Dori Ouagadougou Ouahigouya


3

2.5
Vitesse en m/s

1.5

0.5

Années

Figure 25: Variation de la vitesse du vent dans les stations de Bogandé, Dori, Ouahigouya et
Ouagadougou (sources de données : ANAM)

73
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.1.3.4 Humidité relative

Les humidités relatives enregistrées à la station de Ouagadougou sont de loin supérieures à


celles obtenues à la station de Dori (figure 26 et 27). Entre 1996 à 2018 on a une moyenne
49% à Ouagadougou contre une moyenne de 42% à Dori.

Cependant entre les stations de Dori et de Bogandé on note une alternance aléatoire des
humidités relatives maximales dans le temps avec des moyennes de 60% dans chaque cas.
Entre 2000 et 2007 les stations de Ouahigouya et de Bogandé ont enregistré des valeurs
d’humidités relatives maximales sensiblement égales. Les humidités relatives minimales de
la station de Bogandé se trouvent très généralement au-dessus de celles enregistrées à la
station de Dori (figure27).

Humidité relative (UR) maximale


Bogande Dori Ouagadougou Ouahigouya
75
Humidité relative en %

70

65

60

55

50

Années

Figure 26 : Variation de l'humidité relative maximale dans les stations de Bogandé, Dori,
Ouahigouya et Ouagadougou (sources de données : ANAM)

74
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Humidité relative minimale
Bogande Dori Ouagadougou Ouahigouya

34
Humidité relative en %

32
30
28
26
24
22
20

Années

Figure 27 : Variation de l'humidité relative minimale dans les stations de Bogandé, Dori,
Ouahigouya et Ouagadougou (sources de données : ANAM)

II.1.3.5 Évaporation et Évapotranspiration

L’évaporation moyenne mensuelle de 1998 à 2015 à l’instar des autres paramètres


climatiques connait des variations pour un même mois considéré.
Au niveau de la station de Bogandé, les valeurs d’évaporation les plus élevées sont
enregistrées au mois de Mars suivi du mois d’Avril. De 1998 à 2015, l’évaporation au mois
de Mars a oscillé entre 427,3 mm et 530,1 mm et de 375,5 mm à 490,5 mm au mois d’Avril.
Les plus faibles valeurs d’évaporation sont enregistrées aux mois d’Août à Septembre avec
des valeurs moyennes généralement comprises entre 150 mm et 200 mm (figure 28 ; et 30).
En remontant à la station de Dori on peut noter une variation (spatiale) de l’évaporation. Les
valeurs les plus révélées sont enregistrées préférentiellement au mois de Mai, souvent en
Avril et quelques rares fois en Mars avec des valeurs moyennes inférieures à 400 mm. Par
contre, les plus faibles valeurs à l’instar de la station de Bogandé apparaissent pendant le
mois d’Août à Septembre avec également des valeurs moyennes généralement comprises
entre 150 mm et 200 mm. (Figure 29 et 31).

75
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Evaporation Bogandé

Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin


Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,

600
Evaporation en mm

550
500
450
400
350
300
250
200
150
100
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Années
Figure 28: Variations interannuelles de l'évaporation mensuelle de 1998 à 2015 à la station de
Bogandé (sources de données : ANAM)

Evaporation Dori

Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin


Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,
400
Evaporation en mm

350
300
250
200
150
100

Années
Figure 29 : Variations interannuelles de l'évaporation mensuelle de 1986 à 2015 à la station de
Dori (sources de données : ANAM)

76
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Evaporation Bogandé
550

500

450

400

350
Evaporation en mm

300

250

200

150

100
Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,
Mois
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Figure 30: Variations intra annuelles de l'évaporation mensuelle de 1998 à 2015 à la station de
Bogandé (sources de données : ANAM)

Evaporation Dori
400

350

300

250
Evaporation en mm

200

150

100

Mois
1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Figure 31 : Variations intra annuelles de l'évaporation mensuelle de 1986 à 2015 à la station de


Dori (sources de données : ANAM)

77
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.1.3.6 Analyse relationnelle annuelle entre Température, pluie
et évaporation
L’analyse comparée de la température, de la pluviométrie et de l’évaporation met en
évidence la dépendance entre ces trois paramètres climatiques.
En absence des pluies, l’évaporation est de plus en plus croissante suivant la température.
Lorsque les quantités des pluies augmentent, la température baisse et l’évaporation chute
suivant la température jusqu’au mois d’Août. L’évaporation reprend son allure croissante
après le mois d’Août suite à la pluviométrie décroissante (figure 32 et 33).
La relation entre ces trois paramètres reste la même au niveau de la station de Dori et de
Bogandé. Cependant, les relations entre ces paramètres sont plus nettes au nord à Dori qu’à
Bogandé au sud de la zone d’étude.

500 40
450 35
Pluies et évaporation mm

400
30
350

Température en °C
300 25

250 20
200 15
150
10
100
50 5

0 0
Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,
Mois
Evaporation Pluies Température Moyenne annuelle

Figure 32: Relation fonctionnelle entre les pluies, évaporations, température moyenne
mensuelles de 1998 à 2015 à la station de Bogandé

78
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
400 40

350 35

300 30
Pluies et évaporation en mm

Température en °C
250 25

200 20

150 15

100 10

50 5

0 0
Janv, Fév, Mars Avr, Mai Juin Juil, Août Sept, Oct, Nov, Déc,
Mois

Pluie Dori Evaporation Dori Température Dori

Figure 33 : Relation fonctionnelle entre les pluies, évaporations, température moyenne


mensuelles de 1996 à 2015 à la station de Dori

II.1.4 Végétation
La commune rurale de Tougouri appartient au secteur sahélien suivant le découpage
phytogéographique du Burkina Faso. Elle a une végétation de savane arbustive avec cinq
(05) types de steppe.
 La steppe abusive de type 1, 2 et 3 et la steppe arbustive à arborée dont les espèces
dominantes sont : Vitellariaparadoxa, Parkiabiglobosa, Laneamicrocarpa,
Andasoniadigitata, Tamarindusindica, Fiadherbiaalbia, Berlinia grandifora,
Syzygium guineense, Carapa procera, Pentades mabutyracea, Mitraginainermis etc.
 La steppe et savane arborée des vallées rencontrées le long des cours d’eau, ou
dominent essentiellement des forêts galeries.

Par ailleurs, on a une strate herbacée essentiellement composée de : Andropogon gayanus,


Pennisetumpedicelatum, Cenchrusbiflorus, etc. (figure 34).

Depuis un certain temps on assiste à une dégradation accélérée du couvert végétal. Pour
atténuer l’effet de cette dégradation sur l’environnement, des actions sont entreprises pour
la protection des espèces végétales. À ce titre on peut noter l’existence de la forêt classée
régionale de Taonsgho qui s’étend sur une superficie de 100 ha. L’ensemble de ces
formations est sous le contrôle des paysans forestiers.

79
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Malheureusement, ces forêts sont constamment menacées par l’exploitation intensive pour
le bois d’œuvre et le pâturage. À cela, il faut ajouter l’installation de certains ménages dans
ces forêts.

Outre les formations naturelles, des espèces exotiques ont été introduites lors des
reboisements individuels et collectifs. Il s’agit de : Accacianilotica, Eucalyptus. Les
campagnes de reboisement sont limitées par le manque d’eau, l’absence d’une pépinière
communale et l’insuffisance de professionnalisme des pépiniéristes.

Figure 34 : Types de végétation dans la commune de Tougouri

II.1.5 Sol

L’analyse de la carte pédologique ci-dessous met en évidence la présence de trois principaux


types de sols dans la commune rurale de Tougouri (figure 35).

- Les sols peu évolués d'érosion : ce sont lithosols sur cuirasse ferrugineuse ou sur
roches diverses avec une forte vulnérabilité à l'érosion. Une partie de ces sols repose
sur des matériaux gravillonnaires. Ils sont pauvres en matière organique et en

80
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
éléments chimiques. Le potentiel agricole est de moyen à faible. Ces sols sont
exploités pour la culture du voandzou, niébé et arachide.
- Les sols à mull en association avec des sols gravillonnaires ou sur matériau argileux
issu de granites. Les mulls sont généralement riches en éléments nutritifs et
présentent un forte capacité d'échange cationique.
- Les sols hydromorphes en association aux sols bruns eutrophes sur matériau
argileux. Il s'agit de sols saturés en eau, d'une profondeur supérieure à 120 cm. Leur
structure est souvent lourde et compacte (forte teneur en argile) et peut entraîner
l'asphyxie racinaire d'une culture et la mort ou le ralentissement de la vie microbienne
hypogée. De plus, cette situation peut conduire à la formation de substances toxiques
par réaction d'oxydoréduction, notamment dans les rizières où les sols sont souvent
gorgés d'eau. Ces types de sols se caractérisent également par les fortes odeurs qu'ils
dégagent, notamment en milieu marécageux dues à la formation de méthane. Si bien
drainés, ces sols ont une bonne aptitude agricole (en saison sèche ils sont exploités
pour le maraichage).

À côté de ces trois principaux types de sol, on a les sols à minéraux bruns que l’on rencontre
sous forme de débris isolés au nord et dans la moitié sud de la commune. Aussi, faut-il
remarquer la présence des sols fersiallitiques au Nord en bordure du cours d’eau.

81
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 35: Types des sols dans la commune de Tougouri

II.1.6 Hydrographie

II.1.6.1 Bassins hydrographiques

Du point de vue hydrologique, l’espace communal appartient entièrement au bassin versant


de la rivière Faga, un des principaux affluents en rive droite du fleuve Niger. Le fleuve Niger
représente une ressource transfrontalière : son bassin international est subdivisé entre la
Guinée, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Bénin, le Tchad et
le Cameroun. Au Burkina Faso le bassin occupe principalement une superficie qui s’étend
de l’est au nord-est et une plus petite partie de l’ouest du pays (figure 36).

82
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 36 : carte de situation de la commune de Tougouri par rapport aux cinq bassins
hydrographiques (Source des données : IGB., 2012)

II.1.6.2 Cours d’eau


La commune est traversée par de principaux cours d’eau : il s’agit du Gouva et du
Koulimazaren Dans l’ensemble le réseau hydrographique est dense avec des cours d’eau qui
coulent vers l’est (figure 37). Les écoulements sont alimentés par les pluies et les débits sont
fortement tributaires des conditions pluviométriques et des caractéristiques
hydrodynamiques des sols. Le régime hydrique de ces cours d’eau est calqué sur les
précipitations dont les variations influent sur leur volume. Le réseau hydrographique
présente des plans d’eau et des superficies inondables. Cependant ces plans d’eau sont moins
encaissés et peu profonds, par conséquent ils connaissent un tarissement précoce limitant
ainsi leur exploitation pour les activités agro-sylvo-pastorales.

83
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 37 : Carte hydrographique (Source des données : IGB., 2012)

II.1.6.3 Barrage et retenue d’eau naturelles

Comme la plupart des ressources en eau de surface du Burkina Faso, les cours d’eau, les
mares, barrages et boulis de la commune subissent une sédimentation continue. Ce
phénomène est provoqué et accentué par l’érosion que connaissent les cours d’eau et leur
bassins versants. Le décapage des couches superficielles des sols, le transport des matériaux
constitutifs par les eaux de ruissellement (principalement) suivi de leur dépot au fond des
bassins de retention des eaux de surface entraine une reduction progréssive de leur volume
utile ( voir figure d’illustration 38). Le comblement des retenues d’eau dans le temps entraine
le tarrissement précoce de la ressource et même le remplacement du bassin d’eau par un
bassin sédimentaire.

84
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 38 : Photo d'illustration de l'action de l'érosion hydrique

La commune compte deux barrages dont le barrage de Tougouri avec une capacité à
l’aménagement de 5 000 000 m3 et celui de Nioundougou d’une capacité initiale de
1 078 000 m3 (tableau 5). Ces barrages connaissent actuellement un état de sédimentation
très avancé. Celui de Nioundougou n’est plus fonctionnel car sa digue a cédé.
La commune a un barrage souterrain situé entre les villages de Naré et Kombanguimbedo
au Nord-Ouest de la commune. Ce barrage a été aménagé par la coopération japonaise et il
contribue énormément au développement des activités agro-sylvo-pastorales.
Tableau 5:ouvrages de rétention d'eau de surface (source DGRE/DEIE)
Village Nom de l’ouvrage Type d’ouvrage Usage Pérennité
Nioundougo Nioundougou Barrage Agricol Temporair
u e e
Taffogo Taffogo Bouli Pastoral Temporair
e
Nare Silmissi Bouli et barrage souterrain Pastoral Temporair
e

85
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Sagouem Sagouem Bouli Pastoral Temporair
e
Tougouri Tougouri Barrage Agricole Temporair
e

II.1.7 Démographie

Les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2006, montrent


que la commune de Tougouri comptait une population totale de 76 824 habitants avec
52,08% de femmes. Les jeunes (15-64ans) constituaient 45,87% de la population
communale.
Avec un taux d’accroissement moyen annuel estimé à 3,2% pour la province du Namentenga
(INSD, 2008), la population de Tougouri en 2014 est passée de 98 840 habitants pour
atteindre 115 700 habitants en l 2019.
Les villages de Tougouri et de Taffogo constituent les plus gros centres d’habitation de la
commune. Ils comptaient respectivement 8.976 habitants et 8.704 habitants en 2014.

À l’horizon 2020, on aura au moins 10 villages qui auront une population supérieure à 3.500
habitants suivant les prévisions démographiques. Cette croissance démographique aura sans
doute un impact sur les besoins en eau dans la commune. Ainsi la satisfaction des besoins
en eau pour les différents usages reste un défi à relever au regard du contexte climatique,
géologique et géomorphologique. Le tableau 6 donne l’évolution démographique de la
commune.

Tableau 6 : Evolution démographique de la commune de Tougouri (Source : INSD, RGPH


2006)
N° Villages administratifs Année 2006 Année 2014 Année 2019
1. ALFIRE 1 920 2 470 2 892
2. AMBKAONGO 1 317 1 694 1 983
3. BAGADE 2 681 3 449 4 038
4. BAGMASKIERGA 1 059 1 362 1 595
5. BOULHIBA 162 208 244
6. DABOSSOMNORE 2 042 2 627 3 075
7. DAOUIRBA 1 989 2 559 2 996
8. GARGO 3 928 5 054 5 916
9. GOMPELGO 2 691 3 462 4 053
10. KALITAGUIN 2 475 3 184 3 727
11. KOMBANGUIMBEDO 740 952 1 114

86
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
N° Villages administratifs Année 2006 Année 2014 Année 2019
12. KOULPONSGO 1 400 1 801 2 108
13. LONGUINZOU 357 459 538
14. NABELIN 1 944 2 501 2 928
15. NABOX-YIRI 459 591 691
16. NAMASSA 771 992 1 161
17. NAMTENGA 1 491 1 918 2 246
18. NARE 1 606 2 066 2 419
19. NARE-YARCE 1 295 1 666 1 950
20. NASSOBGUE 674 867 1 015
21. NIOUNDOUGOU 1 244 1 601 1 874
22. OUAGAMCE 1 808 2 326 2 723
23. PASPANGA 702 903 1 057
24. PELGA 2 026 2 607 3 051
25. REGTENGA 799 1 028 1 203
26. SAGOUEM 3 154 4 058 4 750
27. SATEMBILA 1 450 1 866 2 184
28. TAFFOGO 6 765 8 704 10 188
29. TAONSGHO 1 575 2 026 2 372
30. TIDIMTOA 1 584 2 038 2 386
31. TILGA 4 091 5 263 6 161
32. TILGA-BANGRE 1 145 1 473 1 724
33. TISSIMI 2 069 2 662 3 116
34. TOUGOURI 6 977 8 976 10 508
35. TOWACE 2 391 3 076 3 601
36. TOYOGODIN 3 348 4 307 5 042
37. WATTINAPAM 858 1 104 1 292
38. WATTIGUE 226 291 340
39. YAGUIN 576 741 867
40. YOADA 857 1 103 1 291
41. ZOMNOGO-BANGRE 1 378 1 773 2 075
42. ZORGO 800 1 029 1 205
TOTAL 76 824 98 840 115 700

II.1.8 Activités socio-économiques

II.1.8.1 Agriculture

L’agriculture est la principale activité économique dans la commune de Tougouri. Les


cultures pluviales demeurent et concernent :
- les productions vivrières ( sorgho, mil, maïs),
- les productions de rentes (Niébé, arachide, sésame, voandzou etc).

87
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La présence de nombreux bas-fonds et du barrage de Tougouri favorise l’agriculture irriguée.
Cette production concerne essentiellement les cultures maraîchères et le riz aquatique.

D’une manière générale, c’est une agriculture rudimentaire, de type traditionnel, fortement
dépendante de la pluviométrie. L’agriculture est pratiquée sur des sols à faibles potentialités
agronomiques, d’où l’usage parfois des produits phytosanitaires et des engrais chimiques qui
présentent des risques pour les ressources en eau.

I.1.8.1.1 Production vivrière

Les cultures vivrières sont constituées par les céréales traditionnelles et le riz. À l’analyse
des figures 39 et 40 on constate que les rendements sont médiocres. Pour le cas des céréales
traditionnelles (sorgho, mil, maïs), les rendements vont de 200 kg / ha à 1000 kg /ha en
fonction des années. Ces rendements sont nettement en deçà des potentiels des différentes
variétés qui peuvent aller jusqu’à 7000 kg/ha pour le Maïs.

Les superficies emblavées en riz ont connu une tendance générale à la hausse à la faveur de
la mise en valeur des agro écosystèmes de bas-fonds. Cette dynamique a été soutenue depuis
2009 grâce à l’appui des principaux partenaires que sont : le Projet Riz Pluvial (PRP), le
programme Families Achieving Sustainable Outcomes (FASO) et l’ONG Alliance
Technique d’Assistance au Développement (ATAD). De nos jours le potentiel en bas-fonds
aménagés est de 132,05 ha exploités pour un total de 891 producteurs dont 306 femmes soit
34% des exploitants. Le riz a le meilleur rendement (entre 700 kg/ha et 2400 kg/ha) mais
ceux-ci restent en dessous des potentiels.

88
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t)
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014

Mil Sorgho Maïs riz Total

Figure 39 évolution des superficies et des productions agricoles céréalières de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014)

3
Production en t/ha

2.5
2
1.5
1
0.5
0
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014
Années
Mil Sorgho Maïs riz

Figure 40 évolution des rendements des productions agricoles céréalières de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014)

II.1.8.1.2 Cultures de rente

Les cultures de rente comprennent les spéculations protéagineuses (arachide, niébé,


voandzou et sésame) et les tubercules (patate douce essentiellement). Les superficies
destinées aux cultures de rente ont connu une tendance à la baisse entre 2010 et 2014 passant
de plus de 10 000 ha en 2009 à 7 875 ha en 2013. Dans ce secteur aussi, les productions sont

89
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
marquées par de très faibles rendements tout comme les rendements des productions
vivrières. Les figures 41 et 42 donnent l’évolution des productions de rente sur 5 ans.

40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t)
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014

Niébé Arachide Sésame Vouandzou Patate Pastèque Total

Figure 41 évolution des superficies et des productions agricoles de rente de 2009 à 2014
(Source : ZAT de TOUGOURI, septembre 2014)

60
50
40
30
20
10
0
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014

Niébé Arachide Sésame Vouandzou Patate Pastèque

Figure 42 : évolution des rendements des productions agricoles de rente de 2009 à 2014
(Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014)

II.1.8.1.3 Production maraîchère

Les superficies emblavées en cultures maraîchères sont passées de 190 ha en 2009 à 260 ha
en 2014. C’est un domaine en plein essor au regard de son importance pour l’augmentation
des revenus des producteurs. Les principales spéculations sont : l’oignon, la tomate,

90
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
l’aubergine, le chou et le piment. Le palmier dattier et la pomme du sahel (obtenu par
greffage du karité et du jujubier) constituent les principales cultures fruitières. Les figures
43 et 44 font état de l’évolution des superficies et des productions maraîchères de la
commune.

4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t) Sup (ha) Prod (t)
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014

Oignon bulbes Oignon graines Tomate Chou


Aubergine violette Aubergine locale Piment Total

Figure 43 : Évolution des superficies et des productions maraîchères de 2012 – 2013 et 2013 –
2014 (Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014)

2500 Oignon bulbes

2000 Oignon graines

Tomate
1500
Chou
1000
Aubergine
violette
500 Aubergine locale

0 Piment
2009 - 2010 2010– 2011 2011 – 2012 2012– 2013 2013-2014

Figure 44 : Évolution des rendements des productions maraîchères de 2012 – 2013 et 2013 –
2014 (Source : ZAT de Tougouri, septembre 2014)

D’une manière générale, c’est une agriculture rudimentaire, de type traditionnel, fortement
tributaire de la pluviométrie, et pratiquée sur des sols à faible potentiel agronomique. Elle

91
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
est également caractérisée par un faible niveau d’équipement des producteurs. Les outils de
production sont essentiellement constitués d’équipements à faible performance (daba,
pioche, machette, etc.). On note également que malgré la faible aptitude agronomique des
sols, il y a une faible utilisation des fertilisants (PCD, 2015).

II.1.8.2 Élevage

L’élevage est la seconde activité économique de la commune après l’agriculture. Dans son
ensemble, l’élevage pratiqué dans la commune est de type extensif. Deux modes de
production se distinguent : d’une part nous avons la production de type agropastoral à
dominance pastorale dont l’alimentation est essentiellement basée sur l’exploitation du
pâturage naturel. D’autre part on remarque la production de Type agro pastoral à dominance
agricole qui est pratiquée par les agro-pasteurs. Ce dernier mode de production concerne
surtout les petits ruminants, les volailles et les bovins et constitue une source de revenus non
négligeable pour les populations. La figure 45 donne l’évolution du cheptel entre 2010 et
2014 dans la commune. Le développement de l’élevage à l’instar des autres activités
agricoles connaitrait un essor avec une bonne maitrise et une meilleure disponibilité des
ressources eaux souterraines.

100 000
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2010 2011 2012 2013 2014

bovins ovins caprins porcins équins volaille

Figure 45 : Évolution du cheptel entre 2010 et 2014 dans la commune

II.1.8.3 Artisanat, tourisme et hôtellerie

92
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Le domaine de l’artisanat concerne la couture, la soudure, la mécanique, le tissage, la
teinture, la forge, la bijouterie, la maçonnerie, la menuiserie, etc. La demande des produits
artisanaux locaux est très faible. Les outils et moyens de travail utilisés par la plupart des
artisans sont de types traditionnels.

Le secteur de l’artisanat est confronté à un certain nombre de contraintes notamment le


manque de formation et le coût de l’impôt qui est très élevé. Cependant, Tougouri dispose
d’un centre de formation dans le domaine de la couture, de la menuiserie, de la mécanique
mais la capacité d’accueil est limitée. Il accueille généralement les enfants en difficulté et
les orphelins. Ce centre a besoin d’un financement pour augmenter sa capacité d’accueil et
de production.

Le secteur du tourisme n’est pas développé dans la commune de Tougouri du fait de


l’absence de sites touristiques ou autres attractions. Il n’existe pas d’infrastructures
hôtelières dans la commune.

II.1.8.4 Chasse et pêche

La pêche est une activité qui est menée autour du barrage de Tougouri. Pendant la saison
pluvieuse, elle est également menée dans les cours d’eau et autres retenues de moindre
importance. Certains pêcheurs sont affiliés à des groupements tels que Pelgwendé (barrage
de Tougouri) et Nongtaba (barrage de Nioundougou).

Les espèces péchées sont essentiellement les silures (Clarialazera), tilapia les carpes, les
anguilles, les sardines et les silures à épine dorsale. Le poisson frais est vendu directement
sur place et sur les marchés locaux. Il est souvent transformé par séchage. Cette dernière
activité est assurée par le groupement féminin Tegwendé. Le problème d’écoulement vers
les autres marchés se pose par manque de moyen de transport adéquat. L’une des difficultés
rencontrées au niveau de la pêche est naturellement la sédimentation du barrage qui menace
la pérennisation de l’activité.

II.1.8.5 Mines et sites aurifères

93
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La commune de Tougouri compte plusieurs permis de recherche d’or et des métaux de base.
L’un des permis de recherche a donné lieu à une mine en production dans la commune de
Taparko. On note aussi que plusieurs sites ont fait l’objet d’Autorisation d’Exploitation
Artisanales (AEA). Les sites d’orpaillage sont en nombre réduit dans la commune. La figure
46 donne la situation des zones d’orpaillage (ANEMAS, 2018), les AEA, les permis de
recherche et mines en exploitation (Cadastre minier 2016) dans la commune. En matière de
substances utiles la commune présente deux sites importants de matériaux de base pour la
poterie et la céramique dans la partie ouest de la commune.

Figure 46 : Potentialité minière de la commune de Tougouri.

II.2 Cadre géologique

II.2.1 Contexte géologique régional : le Craton


Ouest-Africain
Le continent africain est occupé par quatre cratons qui sont : le craton Ouest africain (figure
47), le craton du Congo, le craton du Kalahari et le craton Nilotique (Bessoles, 1977). Le
craton ouest-africain est constitué essentiellement de formations archéennes (> 2500 Ma) et

94
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
paléoprotérozoïques (2250-1600 Ma) affectées par l’orogenèse éburnéenne. On distingue
deux grands ensembles qui sont la dorsale de Reguibat au Nord et la dorsale de Léo ou
dorsale de Man au Sud. Des formations sédimentaires d’âge néoprotérozoïque et
paléozoïque séparent ces deux ensembles. Ce dépôt sédimentaire forme le grand bassin de
Taoudéni qui couvre le Mali (au Nord), le Niger (à l’Est), la Mauritanie, le Sénégal (au Sud-
Est), la Guinée (au Nord) et le Burkina Faso (à l’Ouest et au Nord).
Situé au centre Sud du craton Ouest africain, la plus grande partie du Burkina Faso appartient
à la dorsale de Léo, encore appelée le bloc Baoulé Mossi. Ainsi, le pays est essentiellement
constitué d’un ensemble de formations d’âge paléoprotérozoïque, et une petite partie des
formations sédimentaires du bassin de Taoudéni.
La Dorsale de Léo comprend un ensemble archéen (Domaine de Kénéma–Man) à l'Ouest et
un ensemble paléoprotérozoïque (Domaine Baoulé-Mossi) localisé dans le centre et l'Est de
la dorsale. La limite entre ces deux domaines est classiquement identifiée à la faille de
Sassandra.

II.2.1.1 Domaine archéen


Nous avons deux domaines archéens au niveau du craton ouest-africain. Ils sont compris
dans la dorsale de Reguibat au Nord et la dorsale de Léo au Sud, constituée en partie du
craton archéen de Kénéma-Man. Le domaine archéen de Kénéma-Man est composé de
terrains plutoniques et métamorphiques, les plus anciens composants de ce craton archéen
sont des roches de type Tonalites-Trondhjémites-Granodiorites (TTG) de plus de 3 Ga et des
ceintures de roches vertes constituées de métasédiments, roches métavolcaniques, BIF ; de
3 à 2,7 Ga.
La formation et la différenciation de ce craton archéen dans le domaine de Kénéma-Man est
subdivisée en trois phases majeures (Thiéblemont., 2004). Nous avons d’abord le
paléoarchéen (3,5 Ga) correspondant à une accrétion juvénile caractérisée par la mise en
place de granitoïdes potassiques, dont la géochimie est semblable aux magmas produits par
fusion de matériaux basiques lors de la subduction. Ensuite, nous avons la phase léonienne
(3,1 - 2,95 Ga) qui est aussi une période d’accrétion juvénile mais principalement marquée
par la mise en place de roches magmatiques basaltiques (greenstones) à acides (gneiss,
granitoïdes) et de roches sédimentaires détritiques. Enfin, le libérien (2,9 - 2,8 Ga) marqué
par un épaississement tectonique et une différenciation crustale, sans indice d’accrétion

95
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
juvénile significative qui donne principalement des granitoïdes souvent associés de
migmatites.

II.2.1.2 Domaines Paléoprotérozoïque


Le Paléoprotérozoïque de la dorsale de Léo est constitué en grande partie des terrains
volcano-sédimentaires et des intrusions successives de granitoïdes. Le domaine Baoulé-
Mossi est constitué de bassins volcano-sédimentaires et de granitoïdes abondants, mis en
place autour de 2200 - 2100 Ma. Les formations d’âge Paléoprotérozoïque dans cette région
sont appelées formations Birimiennes et sont subdivisées en deux principaux groupes
(Milési et al., 1992).

Nous avons d’une part le Birimien inférieur (B1) principalement sédimentaire, constitué de
roches volcaniques basiques, plutons tholéïtiques, flyshoïdes, carbonates et séries
sédimentaires. D’autre part nous avons le Birimien supérieur (B2) qui est dominé par des
roches volcaniques présentant un volcanisme à la fois tholéiitique et calco-alcalin.

Les formations volcaniques peuvent être différenciées en plusieurs groupes : les ceintures
de roches vertes ayant une composition de basaltes tholéïtiques, les rhyodacites qui
affleurent au sein des ceintures de roches vertes et qui présentent une composition similaire
à celle des TTG et les andésites qui sont des laves de composition calco-alcaline.

II.2.1.3 Orogenèse éburnéenne


Les terrains archéens et Birimiens d’Afrique de l’Ouest ont été affectés par l’orogenèse
éburnéenne. Cette orogenèse s’est déroulée entre 2,13 et 1,98 Ga (Feybesse et al., 2006), lors
du rapprochement des blocs cratoniques d’Amérique du Sud et d’Afrique de l’Ouest qui a
mené à une collision entre les cratons ouest-africain et guyanais (Milési, 2001). L’orogenèse
éburnéenne donne naissance à une croûte continentale paléoprotérozoïque juvénile créée à
partir de roches océaniques archéennes dont seules quelques reliques subsistent,
essentiellement le long de la bordure SE du craton de Man. Une autre caractéristique de cette
période est la mise en place d’importants volumes de magma qui induit des géothermes
élevés pendant toute l’orogenèse. La phase majeure de l’orogenèse éburnéenne est marquée
vers 2150 Ma par des cisaillements suivant deux directions prédominantes NE-SW et NNE-
SSW. Cette phase tectonique se traduit par une granitisation syn à tardi tectonique vers 1900
96
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
à 1800 Ma, et par un métamorphisme régional (Castaing et al., 2003b). Entre 1890-1810 Ma,
on note d’autres manifestations post tectoniques qui vont favoriser la mise en place de
complexes magmatiques faits de syénites et de granites alcalins. Cette période est le
Paléoprotérozoïque Terminal. Après 1810 Ma précisément au Mésoprotérozoïque entre
1300 à 1400 Ma, l’évolution structurale sera marquée par la mise en place successives
d’intrusions de dykes doléritiques (Castaing et al., 2003b). Cette phase correspond à
l’orogenèse Kibarienne. Vers 1000 Ma, la couverture sédimentaire Néoprotérozoïque du
bassin de Taoudéni et du bassin des volta vient reposer directement et en discordance sur le
socle Birimien au Nord-ouest et à l’Est du pays. Des sills discordants se sont développés
dans la couverture sédimentaire ils sont datés du primaire (250 Ma ± 13 Ma) d’après Hottin
et Ouédraogo (1975).

II.2.1.4 Orogenèses panafricaines et hercynienne


Le socle Ouest-Africain porte des traces d’orogenèses plus récentes. Il s’agit des marques
laissées par trois cycles orogéniques successifs que sont : le cycle panafricain I, le cycle
panafricain II et l’orogenèse hercynienne. La bordure orientale du craton Ouest-Africain est
le résultat des trois cycles orogéniques. Les cycles orogéniques sont à l’origine
respectivement de la chaîne des Bassarides, des Rokélides et de la chaîne des Mauritanides
(Villeneuve et al., 2010). Ces phases orogéniques récentes se traduisent sur le terrain par
l’apparition de faciès plissés et métamorphiques.

II.2.2 Géologie du Burkina


Le Burkina Faso appartient au Domaine Baoulé-Mossi du Craton Ouest-africain. Il est
constitué de trois types principaux de formations géologiques : nous avons le socle
Paléoprotérozoïque couvrant la majeure partie du territoire, ensuite une couverture
sédimentaire Néoprotérozoïque recouvrant les parties ouest, nord et sud-est du pays et enfin
on a les terrains Cénozoïques du Continental terminal occupant des surfaces réduites au
nord-ouest et extrême est (figure 48).

II.2.2.1 Socle Paléoprotérozoïque


Le socle paléoprotérozoïque au Burkina Faso comprend des terrains volcano-sédimentaires
et plutoniques birimiens disposés en ceintures à l’intérieur desquelles se sont développés de
vastes batholites de granitoïdes éburnéens. Sur le plan de la déformation, ce socle est marqué

97
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
par les zones de cisaillement senestre orientées NNE-SSW de Houndé-Ouahigouya à l’Ouest
et de Tiébélé-Dori-Markoye à l’Est (Castaing et al., 2003 a et b).

Ces couloirs de cisaillement partagent le pays en trois zones : la zone orientale, marquée par
un réseau de cisaillements orientés NE-SW ; la zone centrale, caractérisée par les structures
arquées de Goren et de Djibo et enfin la zone occidentale, qui porte des structures
d’orientation N-S à NNE-SSW (figure 49).

L’évolution magmatique et géodynamique du socle paléoprotérozoïque s’articule autour de


trois phases majeures.

La première phase intervenue entre 2240 et 2170 Ma correspond à la mise en place des séries
volcaniques basaltiques à intermédiaires et localement acides constituant les ceintures
birimiennes. Ces séries sont synchrones du dépôt de sédiments gréso-pélitiques et de
l’intrusion de massifs gabbroïques. Cette première phase aboutit donc à la mise en place de
systèmes d’arcs andésito-basaltiques représentés par les ceintures volcano-sédimentaires.

La deuxième phase survenue entre 2210 et 2100 Ma correspond à la mise en place du vaste
ensemble tonalitique dont la postériorité par rapport aux laves birimiennes est désormais
bien démontrée. Globalement, ces granitoïdes présentent les caractéristiques géochimiques
des roches calco-alcalines des zones de subduction récentes avec une signature adakitique
largement dominante qui permet d’envisager une origine par fusion partielle de roches
basiques subductées. Cette phase est donc marquée la granitisation de ces arcs andésito-
basaltiques.

La troisième phase située entre 2150 et 2095 Ma, correspond à la mise en place de l’ensemble
granitique et au fonctionnement des grands accidents transcurrents senestres. L’ensemble
granitique, constitué de granites et leucogranites plus acides et plus potassiques que les
granitoïdes de l’ensemble tonalitique, présente certains faciès à caractère adakitique. Le
caractère souvent très potassique requiert un matériau source « non appauvri », distinct d’un
plancher océanique.

L’évolution structurale de l’orogène au Burkina Faso est intimement liée au fonctionnement


des grandes zones de cisaillement décrochant. Les premiers cisaillements, orientés NE-SW,
fonctionnent à partir de 2150 Ma dans la moitié est du pays. Ces cisaillements sont eux-
mêmes recoupés par la zone de cisaillement ductile senestre de Tiébélé-Dori-Markoye, qui
traverse le pays en direction NNE-SSW. À l’Ouest, le cisaillement senestre de Houndé-
98
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Ouahigouya fonctionne pendant l’intrusion de granites syntectoniques datés de 2136 Ma. Il
est à noter que ces grands cisaillements participent au contrôle du dépôt et de la déformation
des sédiments clastiques gréso-conglomératiques « tarkwaïens », qui se déposent dès 2150
Ma, en liaison avec la phase tectonique éburnéenne. C’est également entre 2150 et 2095 Ma
que se déroulent les événements tectoniques et métamorphiques majeurs.

La déformation du socle observée au Burkina Faso résulte du régime de contrainte régional


(raccourcissement NW-SE) et des contraintes locales induites par le fonctionnement des
cisaillements et la mise en place des plutons. La déformation et le métamorphisme ne sont
pas uniformes à travers le pays, ils sont plutôt beaucoup plus observés à la périphérie des
plutons et au voisinage de zones de cisaillement (Castaing et al., 2003b ; Giovenazzo et al.,
2018 ; Dahl et al., 2018).

Dans les ceintures volcano-sédimentaires, la déformation interne se traduit par le


redressement et le plissement de la stratification, notamment en bordure des plutons, ainsi
que par l’acquisition d’une schistosité généralement verticale et d’intensité variable. À
l’intérieur des plutons se développent des rubanements, des fluidalités et des structures
linéaires en construction montrant parfois des plissements en relation avec les mouvements
d’écoulement et de mélange des magmas sous contraintes.

À partir de 2095 Ma, la majorité des plutons granitiques est solidifiée. L’énorme volume de
granites éburnéens a assuré la cratonisation de l’ensemble de la région. Les contraintes dues
à la convergence vont continuer à s’exercer sur le bâti rocheux, induisant un « rejeu » fragile
des cisaillements, favorable à la mise en place de filons de quartz.

Vers 1890 Ma, l’intrusion de massifs localisés de syénites et granites alcalins témoigne de
la transition vers un régime intraplaque localement extensif. À partir de 1810 Ma et jusqu’au
Mésozoïque, le socle a été le siège d’intrusions successives de dykes doléritiques
(Giovenazzo et al., 2018 ; Dahl et al., 2018).

II.2.2.2 Couverture sédimentaire Néoprotérozoïque


La couverture sédimentaire néoprotérozoïque repose en discordance majeure sur le socle
birimien dans les zones occidentale, septentrionale (Bassin de Taoudéni) et sud-orientale
(Bassin des Volta). Elle est principalement constituée de dépôts marins de plate-forme
épicontinentale, avec de rares intercalations de grès fluviatiles et, dans le Bassin des Volta
99
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
seulement, d’un niveau de tillite continentale (Protérozoïque terminal à Cambrien possible)
associée à des niveaux de calcaire dolomitique, de silexite et de phosphate de chaux.

La sédimentation est étalée dans le temps depuis le début du Néoprotérozoïque (~ 1000 Ma)
jusqu’au Cambrien possible. Les formations sédimentaires de couverture, sub-tabulaires
dans la zone occidentale (Banfora - Bobo Dioulasso ; Fô - Djibasso), sont partiellement
impliquées à l’Est dans les chaînes bordières panafricaines du Burkina Faso : Dahomeyides
au Sud-Est et chaîne du Gourma au Nord-Est.

II.2.2.3 Continental terminal


Le Continental terminal (Cénozoïque) est une formation fluvio-lacustre bien représentée
dans le Nord-Ouest du pays où sur plus de quarante mètres alternent argiles et sables
rubéfiés, datés de l’Eocène supérieur-Oligocène. Dans l’extrême Est, le Continental terminal
forme un épandage gréso-conglomératique qui prolonge les vastes zones d’affleurement du
Niger attribuées au Miocène-Pliocène.

100
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 47 : Carte du craton ouest Africain (Boher et al., 1992)

101
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 48 : Carte géologique (1/1000 000) simplifiée du Burkina Faso (Castaing et al., (2003a).

Figure 49 : Carte structurale au 1/1 000 000 du Burkina Faso (BUMIGEB/Dahl et al., 2018).

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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II.2.3 Géologie de la feuille Pissila
Les formations géologiques de la feuille Pissila à l’instar des formations du Burkina Faso se
subdivisent en des formations volcano-sédimentaires et plutoniques métamorphisées à
l’Eburnéen ; des formations plutoniques et des formations post-birimiennes (figure 50).

-Socle birimien.
• Formations volcano-sédimentaires et plutoniques métamorphisées à
l’Eburnéen
Cet ensemble de formations affleure principalement dans la moitié Nord-Est de la feuille et
forment une structure en Y caractéristique de cette région. Ils comportent des corps
volcaniques que sont les basaltes amphibolitisés, les volcanites intermédiaires à acides, les
tufs et pyroclastites, ainsi que des corps gabbroïques et ultramafiques. Ces corps volcano-
plutoniques sont intercalés par des lanières de schiste gréso-pélitique. Des leptynites et
orthoamphibolites affleurent également, particulièrement le long de la zone de cisaillement
orientée NNE passant par Taparko.

• Formations plutoniques
Les formations plutoniques dans leur ensemble correspondent au groupe des roches
cristallines de J. Ducellier (1963). Elles sont surtout représentées par des granodiorites,
tonalites et diorites quartzifères. Ces formations sont recoupées par des massifs plutoniques
circonscrits tels que des massifs de granite et des massifs composites de granite, granodiorite
et diorite quartzifère. Viennent ensuite des granites leucocrates et des filons de pegmatite et
de quartz.

- Formations post-birimiennes

Ces formations sont constituées par des filons et dykes de dolérite qui recoupent le socle
birimien, orientés WNW-ESE et continus sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ces
formations regroupent en grande partie les granodiorites, la tonalité et diorite quartzifère
(rubanées et foliées ; à biotite fréquente et à amphibole) et une grande variété de granite
(rubané à aspect migmatitique, hétérogène porphyroide à biotite et rarement amphibole…).
On y retrouve aussi une variété de filons (filon de quartz, pegmatite, aplite, microgranite)
qui n’ont pas été cartographiés. Des alluvions s’observent également dans la localité et se
rencontrent dans les cours d’eau ou sur les berges. Les latérites (non cartographiées) dérivent
d’une forte altération latéritique des formations paléoprotérozoïques de la feuille Pissila et

103
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
comme ailleurs au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest. Son profil latéritique se
décompose comme suit, avec de bas en haut :

- La saprolite (30 à 50 m d’épaisseur).

- L’argile tachetée (quelques mètres d’épaisseur).

- Un horizon cuirassé (de 1 à 5 m d’épaisseur).

La région est caractérisée par la présence de deux directions de cisaillement ductile senestre
: la direction NNE-SSW et la direction N-NE, soulignant la structure en Y caractéristique de
la zone. Le cisaillement orienté N-NE correspond au passage de la grande zone de
cisaillement de Tiébélé-Dori-Markoye. Cette zone se matérialise, au niveau de la feuille
Pissila, par une série de décrochements en relais senestres qui se développent sur une zone
d’une largeur de 10 km environ. Les cisaillements NW-SE se greffent sur cette zone. Ils ont
une forme courbe et se prolongent en direction NW vers la zone tectonisée de Bélahouro.
Les minéralisations de la feuille Pissila consistent principalement en des gîtes aurifères.
Douze indices et gisements d’or, un de diamant et un de matériaux de construction sont
répertoriés dans la base de données. Les principaux indices correspondent à des
minéralisations aurifères, localisés exclusivement dans les ceintures birimiennes.

104
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 50 : Géologie de la feuille de Pissila à l'échelle 1/200 000e (source des données : Castaing
et al., (2003c)).

II.2.4 Géologie de la commune rurale de Tougouri


Les lithologies de la commune de Tougouri sont regroupées en trois groupes de formation.
Nous avons d’abord les granitoïdes composées essentiellement de granite, de diorite
quartzifère, et de leucogranite. Ensuite la ceinture volcano sédimentaire composée de
schiste, de volcanite basique, du gabbro et du gabbro diorite. Enfin les roches
métamorphiques que sont les amphibolites et les leptynites (figure 51).
Nous avons par ailleurs des formations filoniennes constituées essentiellement de filon de
quartz et des filons et dykes de dolérite. Les dernières orientées NW-SE recoupent le socle
birimien sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Sur le plan structural, la commune est caractérisée par la présence de deux directions de
cisaillement ductile senestre. Nous avons d’une part les directions NNE-SSW et NW-SE,
qui correspondent à la structure en Y caractéristique de la zone. D’autre part nous avons le

105
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
cisaillement orienté N-NE qui correspond au passage de la zone de cisaillement de Tiébélé-
Dori-Markoye
.

Figure 51: carte géologique de la commune de Tougouri

II.3 Hydrogéologique

II.3.1 Typologie générale des aquifères dans le socle

En domaine de socle deux types de réservoir se distinguent. Ils se différencient tant par leurs
caractéristiques physiques que hydrodynamiques. Il s’agit des réservoirs supérieurs
d’altérites, et ceux des fissures et des failles (Savadogo, 1984) ; Ouedraogo, 2016).

La typologie de ces réservoirs est intimement liée au profil géomorphologique type qui est
marqué par deux compartiments essentiellement que sont la frange altérée et la partie
fissurée ou fracturée. Ainsi nous avons des réservoirs supérieurs d’altérites qui sont
constitués par les formations constituées de produits d’altération du socle cristallin et des
réservoirs inférieurs de fissures et ou de fractures se situant sous les altérites. Ils sont
106
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
localisés dans les zones où le socle est affecté par un réseau de fissures ou de fractures
ouvertes à interconnexions variables.

II.3.2 Caractéristiques hydrogéologiques de la feuille


Pissila
Les caractéristiques hydrogéologiques de la feuille de Pissila s’inscrivent dans
l’hydrogéologie générale du socle cristallin. En lien avec les formations géologiques en
présence, on distingue trois grands ensembles hydrogéologiques (Castaing et al. 2003).
 Les granitoïdes
Deux sous-ensembles peuvent être distingués : le granitoïde précoce bien représentés
dans la localité, caractérisés par un faible recouvrement d’altérites et affectés de
nombreuses fractures. Dans ces formations, le taux de succès des forages est relativement
élevé (70%) et des débits significatifs pour le socle sont parfois observés (10 m3 /h ou
plus). On observe également les granitoïdes plus tardifs peu fracturés avec le plus fort
taux d’échec dans les forages d’eau enregistrés.
 Les formations schisteuses ou volcano-sédimentaires birimiennes
On rencontre en général dans ces formations des épaisseurs d’altérations importantes
avec un taux de succès élevé (80 à 90 % pour la mise à jour d’un débit de 0,7 m3 /h). En
revanche, les débits observés sont faibles par rapport à ceux constatés dans les
granitoïdes. Ces formations sont caractérisées par une importante couverture d’altération
saturée. Elles sont bien représentées autour de Tougouri et sont caractérisées par une
importante couverture d'altération saturée.
 Les formations sédimentaires et superficielles
Ce sont des formations peu étendues d'un point de vue géographique. Elles sont en
général constituées d'argilites, d'argiles plus ou moins sableuses et l'exploitation est le
plus souvent faite à l'aide de puisards temporaires. Sur la feuille Pissila, ces formations
alluviales sont présentes en bordure des grands cours d'eau.

107
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.3.3 Mode de gisement des eaux

Le mode de gisement des eaux dans la commune de Tougouri est celui caractéristique du
socle cristallin (figure 42). On a un système aquifère constitué de trois niveaux
essentiellement : les aquifères supérieurs ou de surface, les aquifères inférieurs d’altérite
et/ou fissures, et les aquifères de failles (Sawadogo, 1984 ; Yaméogo, 2008).

Figure 52 : Mode de gisement des eaux souterraines dans le socle ouest Africain (Savadogo,
1984)

II.3.4 Système aquifère

Les coupes techniques des forages montrent que les venues d’eau peuvent être enregistrées
à des niveaux différents du profil d’altération : cuirasses latéritiques, les alluvions, altérites
argileuses, arènes, zones fissurées, failles profondes, les filons broyés. Suivant le profil
géomorphologique, les nappes sont classifiées en trois types : les nappes superficielles, les
nappes des franges fissurées ou broyées et les nappes de fractures encore appelées nappes
108
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
profondes. Il existe parfois des interconnexions entre ces différents aquifères, ce qui entraîne
par conséquent des relations d’alimentation entre les nappes. Le modèle proposé par
Savadogo en 1984 permet de résumer le mode de gisement des eaux en zone de socle
cristallin. Ce modèle conceptuel est donc en harmonie avec le contexte hydrogéologique de
notre zone d’étude. Il présente un système de nappes discontinues rencontrées à différents
niveaux de profondeur.

II.3.5 Analyse de la typologie des nappes

II.3.5.1 Les nappes superficielles

L’existence des nappes superficielles dépend essentiellement de la qualité et de l’épaisseur


du réservoir susceptible de les abriter c'est-à-dire la perméabilité, du volume des alluvions
et dans une moindre mesure de l’alimentation en eau. Des retenues de suralimentation
peuvent être un moyen efficace pour l’amélioration de ces dernières dans des sites
convenables où la perméabilité et le volume des alluvions sont satisfaisants. Le
comportement de façon générale des nappes alluviales est en relation avec : l’alimentation
directe, l’alimentation latérale, une éventuelle alimentation de crue, une éventuelle
alimentation par rivière, la nature des sédiments et leur importance et, la position relative du
fond de la rivière par rapport au substratum imperméable.

Les nappes superficielles dans la commune regroupent les nappes des aquifères de niveaux
altérés que sont la cuirasse latéritique, les arènes, les altérites et les nappes dans les dépôts
alluvionnaires. Ces nappes aquifères dites superficielles sont beaucoup exploitées dans la
commune comme dans tout le pays. L’on rencontre à plusieurs endroits des puits
traditionnels et d’autres à grands diamètres qui exploitent ces nappes libres pour
l’agriculture, le ménage et parfois pour la consommation. Du fait de leurs accès faciles, les
nappes superficielles constituent les premières nappes, sollicitées pour les besoins agricoles :
c’est le moteur des cultures maraîchères et des cultures de contre saison.

Avant l’expansion des forages d’eau, les nappes superficielles ont constitué les ressources
les plus exploitées pour l’alimentation (boisson). Aujourd’hui, ces nappes de plus en plus
vulnérables, du fait de la faiblesse de la recharge et des risques de pollution élevés, sont
toujours sollicitées par endroit par des ménages. La figure 53 présent les niveaux statiques
différents puits rencontrés dans la commune. On peut remarquer dans l’ensemble que les
109
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
nappes superficielles jusqu’en Février- Mars sont quasiment au-delà de 5 mètres de
profondeur sous le sol. On remarque que certains puits sont en phase de tarissement. Il existe
des zones où quelques puits plus profonds tarissent déjà entre février et mars. Les nappes
superficielles dans leur ensemble dans la commune de Tougouri sont très précaires.

numéro de puits

115
103
109

121
127
133
139
145
151
157
163
169
175
181
187
61
13
19
25
31
37
43
49
55

67
73
79
85
91
97
1
7

5
Profondeur en m

10

15

20
Colonne d'eau dans le puits en m
Profondeur de puits en m
25

Figure 53 : profondeur des niveaux statiques

II.3.5.2 Les aquifères de niveaux fissurés

Suivant le profil d’altération du bas vers le haut, les arènes granitiques sont précédées par
une tranche de roches fissurées ou broyées (Savadogo, 1984). Lorsque cette portion est bien
développée, elle peut constituer, en association avec les arènes granitiques au-dessus, un
aquifère important. Les nappes de niveaux fissurés sont localisées dans les terrains dont les
épaisseurs d’altération sont beaucoup plus développées, généralement elles sont situées entre
15 et 40 m de profondeur sous le sol.

Sur le substratum des volcano-sédimentaires, les arènes grenues sont en général absentes et
les altérites argileuses reposent directement sur la saprolite. On y trouve le débit requis dans
la zone fissurée et aux contacts des filons et des roches de nature pétrographique différente.

II.3.5.3 Les nappes profondes


Les nappes dites profondes sont localisées au niveau des fractures profondes subverticales
et des zones broyées d’extension multi kilométrique de largeurs variables. Leur alimentation
est favorisée par les circulations des eaux souterraines drainées par les couloirs tectoniques.

110
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Ce sont donc des fractures et des fissures propres, ouvertes et non colmatées par des produits
argileux. D’après Savadogo, 1984, les fractures profondes sont souvent marquées par des
passages de filons (quartz, pegmatite ou dolérite).

Les roches basiques sont généralement moins colmatées en profondeur, donc plus
perméables que les roches acides comme les granites par exemple. Elles sont en plus celles
constituant de grands massifs au sein des roches granitiques et schisteuses qui forment le
substratum. Elles recoupent sous forme de filon, les autres roches de fond (Jonquet, 1967).

Les filons de dolérite peuvent constituer souvent des drains intéressants. Les amphibolites
affleurant sur plusieurs kilomètres avec des fractures peu développées peuvent aussi servir
de drains et canaliser les aquifères moins perméables (les arènes essentiellement) que
constitue l’environnement en vue d’un réservoir très intéressant en profondeur.

En résumé, nous pouvons retenir trois niveaux aquifères dans la zone d’étude : les réservoirs
superficiels, intermédiaires et profonds. Ces différentes nappes se rencontrent de manière
isolée mais parfois superposées selon les conditions topographiques et géomorphologiques
du milieu.
Les nappes des aquifères profonds et des niveaux fissurés sont exploitées par des forages
marqués par des niveaux piézométriques (sous le sol) moins profonds que les niveaux des
premières venues d’eau. Ainsi, ces nappes exploitées par les forages rencontrés dans la
commune peuvent être classées comme des nappes semi- captives.

II.3.6 Système de recharge et de décharge


Trois types de mécanismes de recharge se distinguent dans la zone de l’étude. D’abord nous
avons une alimentation des nappes assurée par l’infiltration directe. Dans ces conditions, les
eaux de pluie s’infiltrent directement dans le sous- sol et évoluent progressivement vers les
réservoirs sous l’effet de la gravité. Ensuite, on a l’alimentation directe par voie
préférentielle. Dans ce cas de figure, les eaux de pluie s’infiltrent directement et percolent
rapidement vers la nappe par voies préférentielles : zones fracturées, contacts géologiques,
filons de quartz... Enfin il y a l’alimentation indirecte occasionnée par les eaux de
ruissellement qui se concentrent au niveau des zones de dépressions topographiques (bas-
fonds, marigots, vallées alluviales…). Cette alimentation de la nappe peut se faire par front
d’humidité ou par voies préférentielles. Une combinaison des modes directes et indirectes
111
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
peut avoir lieu, et ce type d’alimentation est qualifié d’alimentation mixte.
La vidange des nappes est provoquée essentiellement par les exploitations anthropiques, les
écoulements souterrains et l’évapotranspiration. L’importance des différents mécanismes de
recharge et de décharge des nappes varie à la fois dans le temps et dans l’espace. Cette
variation est fortement influencée par le climat (pluviométriques, température), les
caractéristiques du milieu physique (géologie, géomorphologie, topographie, profondeur des
nappes et taille des réservoirs) ainsi que les modifications de l’état de l’environnement
(aménagements, couvert végétal…).
L’analyse d’un ensemble de trois piézomètres situés dans la commune de Tougouri permet
de mettre en évidence le comportement des nappes dans la zone du projet. Les données
analysées sont de 2011 à 2019 (figure 54à 56).
La recharge des nappes dure environ trois (03) mois (entre mai-juin à août-septembre) et la
décharge intervient sur environ les neuf (09) mois restants de l’année. Cependant, les
caractéristiques physiques du milieu (topographie, géomorphologie, nature du produit
d’altération…) peuvent influencer sur le temps de décharge et de recharge des nappes. C’est
ce qui pourrait expliquer la situation au niveau du piézomètre Tafogo SE6. Nous remarquons
que pour les mêmes pluviosités, la recharge intervient plus tard entre juillet à août et octobre
à novembre. La décharge dure le reste de novembre à juillet.
Si l’effet de la chute des pluies marque presque immédiatement le début de la décharge de
certaines nappes, chez d’autres nappes la décharge peut prendre effet environ deux mois
après la baisse de la pluviométrie. Toutefois, les comportements des nappes d’eau
souterraines dans la région sont intimement liés aux pluviométries annuelles.

112
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tafogo SE2G
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019

0 350
Profondeur sous le sol en m

2
300
250
4 200
6 150
100
8
50
10 0

Niveau Piézométrique (m) hauteur de pluies (mm)

Figure 54: Analyse piézométrique Tafogo SE2G

Tafogo SE6
2011
2011
2011
2011
2011
2011
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre
janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier
juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet
avril

avril

avril

avril

avril

avril

avril

avril

avril
14 350
15 300
250
16 200
17 150
100
18 50
19 0

Mesure(m) Hauteur de pluies (mm)

Figure 55 : Analyse piézométrique Tafogo SE6

Tafogo SE2P
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2012
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2013
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2014
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2015
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2016
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2017
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2018
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
2019
octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre

octobre
janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier

janvier
juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet

juillet
avril

avril

avril

avril

avril

avril

avril

avril

0 350
2 300
250
4 200
6 150
100
8 50
10 0

Niveau piézométrique (m) Hauteur pluies(mm)

Figure 56 : Analyse piézométrique Tafogo SE2P

113
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.3.7 Analyse du bilan hydrique

L’élaboration du bilan hydrique ou hydrologique d’un bassin versant ou d’une entité


hydrologique exige une synthèse de tous les éléments physiques du milieu : Précipitation,
évapotranspiration, humidité du sol et du sous-sol. Il est donc très important de quantifier
les précipitations et l’évapotranspiration sur l’entité considérée afin de reproduire son bilan
hydrique, et aussi d’estimer les réserves de sol.

Le bilan hydrique a pour équation : 𝑷 = 𝑬 + 𝑫 + 𝑹 avec 𝑷 : Lame d’eau précipitée ;𝑬:


Evapotranspiration ; 𝑫 : Lame d’eau écoulée et 𝑹 : Lame d’eau du sol.

II.3.7.1 Détermination de la lame d’eau précipitée

Les polygones de Thiessen ont été construits à partir des stations pluviométriques de Bani,
Bogandé et Tougouri. Cependant seules les stations de Tougouri et Bogandé sont avérées
avoir un impact sur la pluviométrie des communes étudiées (Mani, Tougouri et Yalgo)
(figure 57). La formulation à l’estimation de la pluie moyenne des communes est :
𝑛

𝑃(𝑡) = ∑ 𝑊𝑖 . 𝑃𝑖 (𝑡) (𝑒𝑛 𝑚𝑚/𝑎𝑛)


𝑖=1

𝑃(𝑡) : Pluie moyenne de la commune.

𝑃𝑖 (𝑡) : Pluie à la station pluviométrique i au temps t.

𝑊𝑖 = 𝐴𝑖 /𝐴 est une pondération affectée à la station i où 𝐴𝑖 est la superficie du polygone


de Thiessen correspondant à la station pluviométrique i et où 𝐴 est la superficie totale de
la commune.

114
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 57 : Zone des Polygones de Thiessen impactant les communes d'étude

Nous présentons ici un exemple : l’estimation de la lame d’eau mensuelle précipitée dans la
commune de Mani (tableau 7) pour la période 2020. Selon la technique des polygones de
Thiessen, les stations pluviométriques de Tougouri et Bogandé sont celles qui déterminent
la pluie moyenne de la commune.

Tableau 7 : Estimation de la pluie mensuelle. Exemple de la commune de Mani pour la période


2020. PT : Polygone de Thiessen.

Pluie 2020 [𝑷𝒊 (𝒕)] en mm

𝑾𝒊 J F M A M J J A S O N D
PT Tougouri 0.17 0 0 0 5.3 26.8 60.4 173.3 211.8 99.9 27.1 0 0
PT Bogandé 0.83 0 0 0 3.1 36.9 89.7 359.9 275.3 123.8 22.1 0 0
𝑛
Commune 0 0 0 3.4 35.2 84.8 328.8 264.7 119.8 22.9 0 0
∑ 𝑊𝑖 . 𝑃𝑖 (𝑡)
Mani 6 1 1 1 2 2 3
𝑖=1

115
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Toutes les pluies mensuelles des communes de Mani, Tougouri et Yalgo de 2011 à 2020 ont
été estimées (figure 58). On remarque que les mois de juillet, août et septembre sont les mois
où on enregistre le plus de quantité de pluie dans toutes les communes. L’année 2012 fut
pour toutes les communes une année assez pluvieuse avec de grosses quantités de pluies et
une saison de pluies plus longue (des pluies enregistrées jusqu’en novembre). Les communes
de Yalgo et Tougouri ont des quantités de pluies quasi-similaires sur toutes les années.

Figure 58 : Diagramme en bâtons des pluies (2011à 2020) des trois communes d'étude.

II.3.7.2 Calcul de l’évapotranspiration


Nous présentons dans le tableau 8 les variables qui ont servi à calculer ETP Thornthwaite
(sauf I, qui peut être calculée avec T) pour les périodes 2019 et 2020. En effet, il n’était
disponible que celle de 2011 à 2018. Le facteur correctif 𝐹(𝑚, 𝜑) est lu sur l’abaque de
Thornthwaite à la latitude 12 correspondant à la station de Bogandé. Ce facteur est valable
pour toutes les périodes.

Tableau 8 : Calcul de l'ETP Thornthwaite des périodes 2019 et 2020.

janv. févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
𝑻 [C] : 2019 25.1 27.2 32 34.9 34.3 31.6 28.3 27.7 29.8 30.3 30.4 26.1

116
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
𝑻 [C] : 2020 25 27.2 32.9 35.5 35 31.5 29.1 27.2 27.9 29.8 28.3 27.8
𝑭(𝒎, 𝝋) 0.98 0.91 1.03 1.03 1.09 1.08 1.1 1.07 1.02 1.01 0.96 0.97
ETP : 2019 48.39 58.93 115.47 154.77 154.47 116.04 81.44 73.69 89.91 94.17 90.51 54.65
ETP : 2020 47.92 59.14 127.14 164.31 165.76 115.13 89.76 69.54 72.22 89.30 71.31 67.85

Le tableau 9 présente les 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 mensuels calculés pour les années 2011 à 2018 à partir des
régressions avec 𝐸𝑇𝑃𝑇ℎ (2020). Les 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 (2020) mensuels sont obtenus en faisant les
moyennes mensuelles 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 (2011 à 2018) calculées.

Tableau 9 : Valeurs des 𝐄𝐓𝐏𝐏𝐌 (2011 à 2018) calculées à partir de la régression avec les
𝐄𝐓𝐏𝐓𝐡 (2020) et des 𝐄𝐓𝐏𝐏𝐌 mensuelles 2020.

Année janv. févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
2011 158.43 162.21 185.13 197.66 198.15 181.09 172.54 165.72 166.62 172.38 166.32 165.15
2012 163.36 166.28 183.95 193.61 193.99 180.83 174.24 168.98 169.68 174.11 169.44 168.54
2013 162.57 166.86 192.86 207.07 207.62 188.26 178.57 170.84 171.86 178.39 171.51 170.19
2014 164.37 167.97 189.76 201.67 202.13 185.91 177.78 171.30 172.16 177.63 171.87 170.76
2015 166.98 175.71 228.67 257.61 258.74 219.32 199.56 183.81 185.90 199.20 185.19 182.50
2016 175.91 182.03 219.10 239.37 240.16 212.55 198.72 187.70 189.16 198.47 188.66 186.78
2017 179.76 184.26 211.56 226.48 227.06 206.74 196.55 188.43 189.51 196.37 189.14 187.76
2018 169.91 178.19 228.37 255.80 256.87 219.51 200.79 185.86 187.84 200.45 187.17 184.62
𝑬𝑻𝑷𝑷𝑴 167.66 172.94 204.92 222.41 223.09 199.28 187.34 177.83 179.09 187.12 178.66 177.04
/𝟐𝟎𝟐𝟎

NB : Les 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 des années 2011 à 2018 fournies par l’ANAM ont été complétées à celles
des 𝐸𝑇𝑃𝑃𝑀 moyennes mensuelles calculées (tableau 10) pour les applications du bilan
hydrique.

Tableau 10 : 𝐄𝐓𝐏𝐏𝐌 2019 et 2020 calculées

Année janv. févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
2019 170.1 174.6 198.8 215.6 215.5 199 184.3 180.9 187.9 189.7 188.1 172.8
2020 167.7 172.9 204.9 222.4 223.1 199.3 187.3 177.8 179.1 187.1 178.7 177

II.3.7.3 Évaluation de la lame d’eau du sol

L’étude du bilan hydrique d’une région implique la mise en œuvre de différentes mesures
sur des parcelles témoins : les mesures agro-hydrologiques et météorologiques notamment.

117
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Dans l’étude des propriétés hydrodynamiques des principaux types de sols au Burkina Faso,
Y. Dembélé et L. Somé (1991) ont calculé les Réserves Utiles (RU) des profils de sols
correspondant aux types de sol de notre zone d’étude (tableau 11). Les stocks hydriques sont
moyennés sur une profondeur de 80 cm. En effet l'enracinement dans ces zones ne dépasse
pas 60 cm (A. Ibrahima et A. Schmitt, 1991).

Tableau 11 : RU des types de sol de la zone d'étude, calculées par Dembélé et Somé (1991).

Profondeur RU [mm]
horizon Sol brun Sol Sol Sol Sol peu évolué
[cm] eutrophe fersialitique hydromorphe minéraux (gravillonnaire)
tropical bruts
(sol à
Mull)
Profil de Profil de Profil de - Profil de
Sabouna Sia Sourou Diapangou
0-20 22.2 17.9 23 0 17.8
20-40 53 40.1 42.8 0 41.9
40-60 90 61.5 60.5 0 68.8
60-80 149.8 79.7 77.4 0 98.5
Stock 78.75 49.8 50.93 0 56.75
hydrique
[0-80]

Les RUmax pour la commune sont représentées dans le tabeau11.


𝑅𝑈𝑚𝑎𝑥 = ∑𝑛𝑖=1 𝑊𝑖 . 𝑆𝑖80 ; 𝑅𝑈𝑚𝑎𝑥 : Reserve Utile maximale de la commune ;
𝑊𝑖 = 𝐴𝑖 /𝐴 , est une pondération affectée au type de sol i où 𝐴𝑖 est la
superficie occupée par le type de sol i et 𝐴 est la superficie totale occupée par
les sols de la commune ;
𝑆𝑖80 : Stock hydrique [0-80] pour le type de sol i (voir tableau 12).
Par ce calcul, nous avons estimé RUmax pour chaque commune (tableau 11).

Tableau 12 : Les paramètres de calcul des RUmax pour la commune de Tougouri

Sol brun eutrophe Sol Sol Sol Sol peu évolué RU


tropical (sol à Mull) fersialitiq hydromor minéraux (gravillonnaire) max
ue phe bruts
𝐖𝐢 0.07 0.0190 0.1302 0.0275 0.7532 55.84
𝐖𝐢 . 𝐒𝐢𝟖𝟎 5.51 0.95 6.63 0 42.74

118
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
II.3.7.4 Estimation de la lame d’eau écoulée
Le calcul des excédents hydriques mensuels (𝐸𝑥𝑐𝑚 ) par commune donne le tableau 13
comme exemple qui ne présente que les résultats obtenus pour l’année 2020.
𝑬𝒙𝒄𝒎 = 𝟎 si 𝑅𝑈𝑚 = 0 et
𝑬𝒙𝒄𝒎 = 𝑷 − 𝑬𝑻𝑹 − (𝑹𝑼𝒎𝒂𝒙 − 𝑹𝑼𝒎−𝟏 ) si 𝑅𝑈𝑚 ≠ 0
Avec 𝑹𝑼𝒎𝒂𝒙 : RU maximale de la commune et 𝑹𝑼𝒎−𝟏 : le RU du mois précédent.

Tableau 13 : Résultats du bilan pour l'année 2020.


Année 2020 janv. févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. An

𝑷 − 𝑬𝑻𝑷 -167.7 -172.9 -204.9 -217.2 -196 -138.1 -8.8 35.8 -78.5 -160.1 -178.7 -177
𝑬𝑻𝑹 0 0 0 5.2 27.1 61.2 178.5 177.8 100.6 27 0 0 577.4
𝑹𝑼𝒎 0 0 0 0 0 0 0 35.8 0 0 0 0 35.8
𝑬𝒙𝒄𝒎 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

II.3.7.5 Interprétations

À partir des graphiques de la figure 59 on constate de façon générale que c’est pendant les
mois pluvieux (Juillet et Août parfois septembre) que les réserves RU des sols de la
commune sont constituées. Aussi les ETR sont importantes pendant ces mois pluvieux. Elles
sont faibles ou nulles, pendant la saison sèche (septembre à mai).

D’autre part toute la zone concernée par l’étude enregistre des années sans écoulement (Exc
= 0). Cela pourrait s’expliquer par la méthode Thornthwaite du calcul de la réserve en eau
du sol. Elle surestime les valeurs des ETR et donc sous-estime l’écoulement hors du sol
pouvant alimenter les nappes souterraines et/ou les rivières (l’excédent hydrique). Pour que
cet écoulement puisse être généré, il faut constituer d’abord la réserve du sol jusqu’à sa
valeur maximale (RUmax). Ce qui n’est pas le cas dans la réalité car il y a l’écoulement
superficiel (Ruissellement de surface) lié à l’intensité d’infiltration des sols qui peut se
construire au même temps que la réserve en eau du sol. En tout état de cause, pour ces années,
l’écoulement n’est pas nul mais très faible.

Dans la commune de Tougouri, aucune année n’enregistre plus de deux mois de constitution
des réserves en eau des sols. Les réserves en eau des sols des années 2011, 2015 et 2020 ont

119
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
été constituées pendant le seul mois d’août. Les années 2012, 2013, 2014 et 2016 ont des
réserves qui ont été constituées en fin de saison (septembre). Pendant les années 2012, 2013,
2016, 2017, 2018 et 2019 l’excédent (P-ETP) a été entièrement utilisé pour construire les
RU des sols jusqu’à 55.84 mm. L’excédent hydrique obtenu au cours de chacune de ces
années est atteint pendant le seul mois d’août (mois des grandes quantités de pluies) à
l’exception de l’année 2012 où l’excédent hydrique a été atteint sur deux mois (août et
septembre).

Par ailleurs pendant les années 2012, 2013, 2017, 2018 et 2019, les écoulements alimentant
les nappes souterraines et/ou les rivières ont dépassé les 50 mm, plus de 100 mm d’eau
écoulée pendant les seuls mois d’août 2013 et 2017.

Figure 59 : Bilan commune de Tougouri : Diagramme en bâtons des paramètres (ETR, Exc et
RU) par année (2011-2020).

120
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CHAPITRE III : INVENTAIRE ET ETAT DE
FONCTIONNALITE DES OUVRAGES
D’APPROVISIONNEMENT EN EAU

III.1 Inventaire des ouvrages d’approvisionnement en


eau et leur état de fonctionnalité.

III.1.1 Type d’ouvrage

L’enquête a permis de faire le bilan des huit (08) types d’ouvrages hydrauliques que sont les
Adduction en Eau Potable Simplifiée (AEPS), les Postes d’Eau Autonomes (PEA), les
Pompes à Motricité Humaine (PMH), Puits Modernes, Puits traditionnels, Barrage, Boulis
et autres tels que des puits équipés de pompe. La commune de Tougouri compte 589
ouvrages sur un total de 1343 recensés dans les trois communes. Sur les 589 ouvrages
enregistrés, 504 sont fonctionnels soit un taux de 85,56%. Le bilan de leur fonctionnalité est
donné par le tableau14, et la figure 60 ci-dessous. Les ouvrages les plus représentés sont les
PMH, les puits Modernes et les AEPS. La distribution spatiale des ouvrages est représentée
par la carte de la figures 61.
La commune de Tougouri compte neuf AEPS et sept PEA dont cinq fonctionnels. Elle
enregistre environ 60% des puits modernes rencontrées dans les trois communes. La
présence des 258 puits dans la commune témoigne de l’existence de nappes superficielles.
Ces nappes sont aussi exploitées pour l’agriculture, le ménage et parfois pour la
consommation humaine.
Le nombre élevé de puits observé peut s’expliquer par les difficultés de retentions des eaux
de surface. Il faut noter qu’en termes d’ouvrages de rétention d’eaux de surface, la commune
compte au total un barrage hydraulique et deux boulis. Le barrage est menacé par le
phénomène de sédimentation et la dégradation de la digue, réduisant ainsi sa capacité de
rétention en eau.

121
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 14: les types d’ouvrage

OUVRAGE Trois communes TOUGOURI


Total recensé Fonctionne Total recensé Fonctionne Taux de
l l fonctionnalité
AEPS 12 12 9 9 100%
PEA 63 54 7 5 71,42%
PMH 769 698 312 284 91,02%
PUITS MODERNE 418 326 250 197 78,8%
PUITS 48 48 8 8 100%
TRADITIONNEL
BARRAGE 12 7 1 0 0%
BOULI 9 6 2 1 50%
AUTRES 12 0 0 0
TOTAL 1343 1151 589 504 85,56%

350
Nombre d'ouvrage

300 Ouvrage recencé


250
200 Ouvrage Fonctionnel
150
100
50
0

Types d'ouvrages
Figure 60: bilan des ouvrages types et l'état de fonctionnalité dans la commune de Tougouri

122
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 61 : Carte des ouvrages hydrauliques types dans la commune de Tougouri

III.1.2 Type de Pompe


91,88% des forages recensés sont équipés de la pompe de marque INDIA. C’est la marque
de pompe la plus utilisée parmi les cinq (05) types rencontrés pour les forages dans la
commune. La figure 62 présente les différents types de pompes couramment rencontrés. Les
pannes sont enregistrées à tous les niveaux (Tableau 15). Dans l’ensemble nous notons
environ 8,53% de PMH en panne dans les trois communes mais de manière spécifique, nous
avons 8,12% représentant le taux des forages hydrauliques en panne la commune de
Tougouri, (tableau 16). La distribution spatiale des PMH en fonction des types de pompe
montre que la marque INDIA est représentée dans toutes les localités de la commune (figure
64).
Le bilan de la fonctionnalité des PMH met en évidence des pannes au niveau de toutes les
marques de pompe (figures 63). Les causes (pannes) qui sont à l’origine du non-
fonctionnement des ouvrages sont divers cependant nous pouvons les regrouper en quatre
grands groupes :

123
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
- La qualité de l’eau est à l’origine de l’abandon de certains ouvrages hydrauliques et
cela s’explique souvent le gout et/ ou des odeurs inappropriées constatés par les
usagés.
- Des Pannes mécaniques généralement liées aux problèmes de chaine, tuyauterie,
tringle, joints, piston…sont les causes de l’arrêt de fonctionnement de plusieurs
forages.
- Des raisons techniques et/ou administratives sont parfois évoquées pour justifier des
arrêts temporaires de l’exploitation de certains ouvrages. Il s’agit de ceux en cours
de réhabilitation par exemple.
- Des phénomènes anthropiques et naturels tels l’assèchement des nappes,
l’ensablement, les effondrements, la construction de termitières, la dégradation de la
superstructure, l’insalubrité…ont eu raison du fonctionnement de plusieurs ouvrages
dans les trois communes.
La réhabilitation des ouvrages en pannes permettra d’améliorer considérablement le taux
d’accès à l’eau dans chacune des trois communes. La distribution spatiale des pompes en
situation de panne sont représentés par la figure 65.

124
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 62 : Photos d’illustration de types de pompe hydrauliques

Tableau 15 : Inventaire des types de pompe (PMH) et leur bilan de fonctionnalité

Dans les trois Communes Tougouri


Taux de
Type de Nombre Nombre Nombre Nombre
fonctionnal
pompe recensé Fonctionnel recensé Fonctionnel
ité
ABI 1 0 1 0 0%
INDIA 686 639 283 265 93,63%
VERGNET 17 8 12 8 66,66%
DIACFA 44 39 9 8 88,88%
VOLONTA 14 11 3 2 66,66%

125
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 16: bilan de forage en panne

Trois Communes Tougouri


Nombre de forage en Panne 65 25
Taux de forage en Panne 8,53% 8,12%

300
250 PMH recensé
Nombre de PMH

200 PMH Fonctionnel

150
100
50
0
ABI INDIA VERGNET DIACFA VOLONTA
Types de pompes

Figure 63 : bilan sur les types de pompe et l'état de fonctionnalité dans la commune de
Tougouri

126
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 64: Carte des types de pompes hydrauliques dans la Commune de Tougouri

Figure 65: Carte de fonctionnalité des ouvrages hydrauliques dans la Commune de Tougouri
127
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
III.1.3 Tuyauterie

Les tuyauteries de type Inox sont les plus utilisées dans l’équipement des forages dans la
zone d’étude. Sur un total 312 PMH renseignés on a 211 qui sont équipés de tuyauterie de
type Inox. (Tableau 17 et figure 66). La distribution spatiale des forages selon les types de
tuyauterie est représentée par la figure 67.

Tableau 17: Bilan sur la tuyauterie des forages

Trois communes TOUGOURI


Types Galva Inox PVC
Ouvrage
Ouvrage Taux Nombr
d’ouvrage Galva Inox PVC Nombr Taux Taux
total Nombre
total e (%) (%) e (%)

AEPS 12 1 10 0 9 1 11,11 8 88,88 0%


0
% %
PEA 63 0 17 0 7 0 0% 7 100% 0 0%
28,84 67,62 2,88
PMH 769 177 573 10 312 90 211 9
% % %

350
300
AEPS PEA PMH
250
Nombre d'ouvrage

200
150
100
50
0
Ouvrage total Galva Inox PVC

Types de tuyauterie

Figure 66: Bilan sur la tuyauterie des forages hydrauliques dans la commune de Tougouri

128
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 67: Carte de la nature des tuyauteries des forages dans la Commune de Tougouri

III.1.4 Analyse de l’état des superstructures des


ouvrages hydrauliques
Nous enregistrons au niveau des trois communes, sur un total de 1187 ouvrages recensés
(PMH et puits modernes), 12,30% d’ouvrages sans superstructures de protection, 18,20%
avec des superstructures dégradées et 8,67% cas jugés très dégradés. La dégradation des
superstructures peut avoir des conséquences sur la qualité des eaux au niveau de l’ouvrage.
Au niveau de la commune de Tougouri on dénombre 16 PMH et 1 puits moderne sans une
superstructure de protection. Nous avons 74 ouvrages dont les superstructures sont
dégradées et 47 ouvrages en situation de superstructure très dégradée. Les ouvrages dont les
superstructures sont dites dégradées ou très dégradées se rencontrent majoritairement dans
la moitié sud de la commune.
Le bilan sur l’état des superstructures des ouvrages dans la commune est présenté par le
tableau 18 et figure 69. La figure 68 présente des exemples types d’états d’ouvrage

129
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
rencontrés. La distribution spatiale des PMH et des puits modernes selon l’état de la
superstructure, est représentée par la figure 70.

Figure 68 : Photos d’illustration des états des superstructures de quelques ouvrages


hydrauliques

Tableau 18: Bilan sur l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques

Trois Communes TOUGOURI


État de la superstructure PMH Puits M
Total (PMH et Puits Moderne)
Nombre Taux (%) Nombre Taux (%)
Inexistante 146 16 5,12% 1 0,4%
Non dégradée 722 229 73,39% 195 78%
Dégradée 216 38 12,17% 36 14,4%
Très dégradée 103 29 9,29% 18 7,20%
Total 1187 312 100% 250 100%

130
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
250
Inexistante

200 Non dégradée


Nombre d'ouvrage

dégradée
150
Très dégradée

100

50

0
PMH Puits M
Etat de la superstructures suivant le Type d'ouvrage

Figure 69 : Bilan sur l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques dans la Commune
de Tougouri

Figure 70: Carte de l'état des superstructures des ouvrages hydrauliques de Tougouri

131
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
III.1.5 Analyse de l’hygiène autour des ouvrages
hydrauliques
L’hygiène autour des ouvrages hydrauliques est très recommandée, elle permet de réduire
ou d’éviter certaines maladies hydriques. En effet, l'eau contaminée et le manque
d'assainissement entraînent la transmission de maladies comme le choléra, la diarrhée, la
dysenterie, l'hépatite A, la typhoïde, la poliomyélite …. Les maladies hydriques sont des
maladies causées par la consommation d'eau contaminée par des fèces animales ou
humaines, qui contiennent des microorganismes pathogènes. Le seul moyen de casser la
transmission continue est d'améliorer les conditions d’hygiène.
Il arrive que les sites de certains forages ou de puits soient transformés en de petites mares
pleines d’ordures de toute sorte où se baignent des animaux et plusieurs sortes d’insectes et
de larves. Il est souvent donné de constater l’absence d’abreuvoir ou de puits perdu
permettant de recueillir des eaux perdues lors du pompage. Ces eaux impropres qui stagnent
au pied de l’ouvrage (puits ou forage) peuvent s’infiltrer et parvenir à la nappe. Lorsque le
site du forage n’est pas régulièrement nettoyé, ils se développent des microorganismes
(champignons microscopiques, microalgues, bactéries) jusqu’au niveau même de l’exhaure.
Ainsi l’assainissement autour des points d’eau constitue un moyen efficace de lutte contre
les maladies hydriques.
Dans les trois communes d’étude on enregistre 232 cas soit 17,27% des points d’eau où
l’hygiène est jugée mauvaise dont Tougouri en lui seul enregistre 129 cas soit 55,6%. Avec
88 ouvrages en situation d’hygiène classée très mauvaise, la commune connait un manque
d’assainissement autour des ouvrages d’exploitation des eaux souterraines (tableau19, figure
72). La distribution de la situation de l’hygiène autour des points d’eau dans la commune est
représentée par la figure 73. Les images de la figure 71 ci-dessous mettent à nu quelques
pratiques et l’hygiène autour des points d’eau.

132
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 71 : Photos d’illustration des pratiques et hygiène autour des ouvrages hydrauliques

Tableau 19: Bilan sur l'hygiène autour des ouvrages hydrauliques

État hygiénique Trois Communes TOUGOURI


Nombre Taux (%)
Bonne 180 97 16,46%
Assez Bonne 825 275 46,68%
Mauvaise 232 129 21,90%
Très Mauvaise 106 88 14,94%
Total 1343 589 100%

133
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
900
Ouvrage total des trois
800
Communes
700
Ouvrages de la commune
600
de Tougouri
Nombre d'ouvrage

500
400
300
200
100
0
Bonne Assez Bonne Mauvaise Très Mauvaise

Qualité de l'hygiène autour de l'ouvrage

Figure 72: Évaluation de l’hygiène autour des ouvrages hydrauliques

Figure 73 : Carte de l'hygiène autour des ouvrages hydrauliques dans la Commune de


Tougouri

134
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
III.1.6 Analyse des conflits autour des ouvrages
Hydrauliques
Les conflits liés à l’exploitation et à gestion des ouvrages hydrauliques restent une réalité
dans les trois communes, on enregistre 111 sites sur les 1343 ouvrages recensés soit un taux
de 8,26%.
Dans la commune de Tougouri sur l’ensemble des ouvrages répertoriés, on note 13 ouvrages
où il a été enregistré au moins un conflit lié à la gestion ou à l’exploitation de la ressource.
Le tableau 20 et la figure 74 font la situation des conflits dans la commune.

Tableau 20: inventaire des zones de présence de conflits liés à la gestion et à l’exploitation des
ouvrages

Trois TOUGOURI
Communes
Nombre d’ouvrage 1343 589
Nombre de site avec présence de Conflits 111 13
Pourcentage 8,26% 2,20%

135
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 74: carte de la situation des conflits autour des ouvrages hydrauliques dans la commune
de Tougouri

III.1.7 Pérennité des eaux au niveau des ouvrages


hydrauliques
Les informations collectées ont permis de faire un état des lieux sur la pérennité des eaux
aux niveaux des puits, des barrages hydrauliques et des boulis. Il s’agit de savoir si les eaux
au niveau des ouvrages tarissent ou pas au cours de l’année.
La pérennité des eaux au niveau des puits Modernes est de 12,4% dans la commune de
Tougouri (Tableau 21 et figure 75). Donc le contexte hydrogéologique dans la commune de
Tougouri semble être peu défavorable au développement de nappes superficielles pérennes.
Cela pourrait être lié aux conditions de recharge conjuguées avec les caractéristiques des
aquifères superficiels en place. La figure 76 représente la cartographie de l’état de pérennité
des ouvrages dans la commune de Tougouri.
Tableau 21 : Bilan sur la pérennité des eaux au niveau des ouvrages hydrauliques

Ouvrage type Trois TOUGOURI MANNI YALGO


Communes
Total Pérenn Total Pérenn Total Pérenn Total Pérenne
e e e
Puits 418 75 250 31 102 18 66 26
Modernes
136
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Puits 48 4 8 0 37 4 3 0
traditionnels
Barrages 12 1 1 0 10 1 1 0
hydrauliques
Bouli 9 3 2 0 3 0 4 3

450
400 Puits Modernes
350 Puits traditionnels
300
250 Barrages hydrauliques
Nombre d'ouvrage

200
Bouli
150
100
50
0
Total Pérenne Total Pérenne Total Pérenne Total Pérenne
Trois Communes TOUGOURI MANNI YALGO

Taux de pérennité des des eaux au niveau des ouvrages

Figure 75: Situation de la pérennité des nappes selon les types d'ouvrages

137
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 76 : Bilan sur la pérennité des eaux au niveau des ouvrages hydrauliques dans la
commune de Tougouri

III.1.8 Disponibilité de la ressource /Zone de forte


pression
L’estimation des quantités d’eau exploitées au niveau des ouvrages et la connaissance des
débits de production obtenus à la réalisation ont permis d’évaluer la disponibilité de la
ressource, d’identifier les zones d’exploitation ou encore les zones à risques d’assèchement
des nappes souterraines. Ces zones d’assèchement sont des sites qui demandent une
intervention rapide pour améliorer la disponibilité de l’eau et son accès, d’une part. D’autre
part l’optimisation des exploitations des eaux souterraines permet d’assurer la durabilité de
la ressource en eau. Au niveau de la commune de Tougouri, les résultats obtenus ne donnent
pas de forages sur exploités pouvant conduire à l’assèchement de la nappe.

138
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
III.2 Projection des besoins en eau (2030)
III.2.1 Estimation de la population 2030
Le Taux d’accroissement démographique : 2,93% (Source : RGPH 2019, INSD, Burkina
Faso), au niveau national. La population en 2030 est déterminée à partir de la formule
suivante : No = N(1+a)n. N, est le nombre d’habitant à une année quelconque ; a est le taux
d’accroissement annuel de la population ; n est le nombre d’année entre N et No.
On a No = N(1+a)n
 N2030 = N2019 (1+0,0293)11
 N2030 = 115068(1+0,0293)11
 N2030 = 115068*1,3739
 N2030 = 158094,3014
De, même N2021 = 121909, 7695

III.2.2 Estimation de la consommation journalière


moyenne par habitant en 2030 : dotation
La consommation journalière est déterminée à partir de la formule suivante : Dn = D + α*n.
Dn = D0 + α*n pour un village plutôt rural ; Dn: Dotation en eau à l’année n de référence
(l/j/hab.), D0 : Dotation en eau à l’année zéro de référence (l/j/hab.) ; α : Accroissement de
la dotation (on admet une valeur de 0.5 à 1 l/j/hab.). α pris pour 0,75 dans notre cas.
On a Dn = D + α*n
 D2030 = D2021 + 0,75*9
 D2030 = 15 + 6,75
 D2030 = 21,75 l/j/hab

III.2.3 Estimation des besoins en 2030


L’estimation des besoins est exprimée par la formule suivante :
Besoin2030 = D2030*N2030
D2030 = consommation journalière moyenne par habitant en 2030 et N2030 = population
communale en 2030
On a : Besoin2030 = D2030 * N2030
 Besoin2030 = D2030* N2030 = 158094,3014 * 21,75

139
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
 Besoin2030 = 3438551,0570 l/j

III.2.4 Synthèse des besoins en eau 2030


La population de Tougouri initialement estimée à 115068 habitants en 2019 est passée à
121910 habitants en 2021 avec une consommation journalière en eau estimée à 1679500
litres pour une dotation de 15 litres par jour et par habitant. La projection de la population
en 2030 donne 158094 habitants, avec une dotation de 22 litres d’eau par jour et par habitant,
les besoins en eau sont estimés à 3438551,0570 litres par jour (Tableau 22).

Tableau 22 : Tableau récapitulatif des estimations des populations et des besoins en eau 2030

Commun Populati Populat Consommat Dotatio Populati Dotation Projection


e on 2019 ion ion 2021 n 2021 on 2030 2030 des
(hab) 2021 (l/j) (l/j/hab (hab) (l/j/hab) besoins en
(hab) ) eau 2030
(l/j)
Tougouri 115068 121910 1679500 15 158094 22 3438551,0
570

Les forages hydrauliques sont équipés de diverses types de pompe avec des tuyauteries en
Galva pour certain et Inox et PVC pour d’autres. La dégradation des ouvrages reste une
réalité et le manque d’hygiène autour de certains ouvrages pourrait avoir des conséquences
sur la qualité de la ressource.
L’insuffisance des ouvrages hydrauliques conjuguée par endroit avec la faible disponibilité
de la ressource entraine des conflits autour de certains sites d’exploitation d’eau. Au regard
de la pression exercée par les populations sur certains PMH, il serait nécessaire
d’approfondir la connaissance des caractéristiques hydrogéologiques autour des localités en
détresse afin de proposer des solutions durables en matière d’approvisionnement en eau
potable pour les populations. Par ailleurs les besoins prévisionnels à l’horizon 2030 semblent
importants. Au regard du contexte climatique défavorable et des conditions hydrogéologies
difficiles la couverture totale et durable des besoins en eau reste un défi.

140
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CHAPITRE IV : ÉVALUATION DES CARACTÉRISTIQUES
AQUIFÈRES ET CARTOGRAPHIE DES POTENTIALITÉS
EN EAU SOUTERRAINE

IV.1 Analyse et Cartographie des facteurs de


productivité
Pour une exploitation optimale des hydrosystèmes, une meilleure connaissance de la nature
lithologique et de leurs caractéristiques hydrogéologiques et hydrodynamiques est
nécessaire. Afin de minimiser le taux d’échec des forages en domaine de socle cristallin,
plusieurs auteurs dont Nakolendoussé (1991) ; Savané (1997) ; Dreuzy (1999) ; Dibi et
al., (2004), N’Go et al., (2005) ; Youan (2008) ; Soro et al., (2010) ; Kafando (2014) et
Mouhouyouddine (2015) ... ont mené des travaux qui ont permis de mettre en évidence
l’influence de certains paramètres sur la productivité. Ces facteurs sont entre autres
l’épaisseur fissurée (EF), l’épaisseur d’altération (EA), la longueur et la largeur de
l’anomalie. Leurs caractéristiques sont les suivants :

Les altérites sont inégalement réparties en termes d’épaisseur au-dessus des roches
cristallines. Elles varient régionalement suivant les zones climatiques. Mais elles sont aussi
marquées par des variations locales dépendant de plusieurs facteurs dont la lithologie, la
tectonique et la géomorphologie.

Au Burkina Faso, l’épaisseur moyenne de ce recouvrement est de l’ordre de 10 à 30 mètres


au-dessus des formations granito-gneissiques, mais elle peut dépasser 60 mètres dans les
schistes birimiens (Kafando, 2014). Les zones de fractures, les shear-zones et les zones de
contacts lithologiques sont marquées par de puissantes épaisseurs d’altérites (Savadogo,
1984 et ; Nakolendoussé, 1991). Ce sont des zones dites anomales repérables au moyen de
la géophysique en mettant en évidence le contraste de résistivité électrique existant entre le
socle et les formations altérées conductrices.

141
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.2 Détermination des unités hydrogéologiques
Les différentes lithologies présentent des propriétés hydrauliques et géochimiques
différentes. En effet, les lithologies observées ont des propriétés physiques, minéralogiques
et chimiques différentes d’une part. D’autre part, elles sont de différents âges (Castaing et
al, 2003d), ainsi, elles sont affectées par des structures tectoniques de nature et d’ampleur
différentes. Les unités géologiques peuvent être regroupées en des ensembles
hydrogéologiques, vu leurs potentialités aquifères et leurs propriétés hydrauliques.

Ainsi nous allons analyser la corrélation entre la productivité des aquifères et la lithologie
dans la zone du projet. Le but est d’identifier et regrouper les lithologies dont les
caractéristiques hydrogéologiques sont plus ou moins similaires puis évaluer leurs
potentialités en eau souterraine afin de définir les unités et les ensembles hydrogéologiques.

Au regard de la géologie nous avons trois grandes unités géologiques dans la zone d’étude :
les granitoïdes et les roches volcano-sédimentaires qui sont les plus représentées puis les
roches métamorphiques que l’on rencontre au centre nord de la commune. L’évaluation de
la productivité des aquifères dans les différentes unités géologiques à l’échelle de la zone du
projet donne les résultats représentés par les figures 77, 78 et 79 ci-dessous. Dans l’ensemble
de la zone du projet les forages sont beaucoup plus représentés dans les granitoïdes et les
roches volcano sédimentaires. Les forages dont les débits sont supérieurs à 5 m3/h sont rares
quelques soit la formation géologique considérée. La figure 80 est la carte des ensembles
hydrogéologiques dans la commune de Tougouri.

142
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 77: Productivité en eau souterraine dans les granitoïdes

Figure 78 : Productivité en eau souterraine dans les volcanosédimentaires

143
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 79 : Productivité en eau souterraine dans les roches métamorphiques

Figure 80: Carte des ensembles hydrogéologiques de la commune de Tougouri

À l’échelle de la commune, la base de données de forages est très peu fournie et les
formations volcanosédimentaires et les roches métamorphiques sont peu représentatives par
rapport aux granitoïdes. Il est donc difficile de se prononcer sur la potentialité en eau de ces
trois formations géologiques dans la commune.
144
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.3 Cartographie des épaisseurs d'altération

Les épaisseurs d’altération (EA) jouent le rôle de collecteur et/ou de réservoir. Elles
contrôlent en partie la productivité des forages (Nakolendoussé, 1991 ; Kafando, 2014).
Cependant, la présence d’affleurements ne constitue toujours pas un facteur défavorable à
une bonne productivité en eau souterraine. Elle favorise souvent l’infiltration et donc la
réalimentation des nappes aquifères (Nakolendoussé, 1991). L’altération des roches
s’accompagne généralement d’une amélioration de la conductivité hydraulique et la porosité
de la roche. En effet, l’évolution de la perméabilité et de la porosité se fait en fonction de la
profondeur et suivant le profil type. Dans le contexte granitique la porosité est généralement
plus importante vers la surface et elle diminue lorsque nous sommes dans les arènes et les
franges fissurées. Cependant, la conductivité hydraulique est plus importante au niveau des
arènes qu’au niveau des altérites. Ainsi, le profil d’altération type peut influencer la
productivité en eau souterraine.

Les épaisseurs d’altération dans les limites de la feuille Pissila sont généralement inférieures
à trente (30) mètre. Cependant elles peuvent atteindre ou dépasser les cinquante (50) mètres
par endroit. Il en est de même dans la zone concernée par le projet (les trois communes). De
manière spécifique, la moyenne des épaisseurs d’altération (16,5 m) dans la commune de
Tougouri reste un peu supérieure à celle de la zone couverte par le projet qui est d’environ
14 m.

Les débits supérieurs à 5 m3/h sont enregistrés dans des contextes dont les épaisseurs
d’altération sont comprises entre 5 m et 30 m. Pour les débits supérieurs à 10 m3/h, les
forages sont concentrés dans des zones d’altération variant autour de 10 m à 15 m. la
commune de Tougouri bien qu’elle enregistre quelques forages dont les épaisseurs
d’altération sont supérieures à 15 m, les débits supérieurs à 5 m3/h restent des cas très rares.
Les quelques rares cas rencontrés se situent dans des contextes où les épaisseurs des altérites
sont comprises entre 10 m et 25 m environ. Au regard de la distribution des débits des forages
en fonction des épaisseurs d’altération il est difficile d’établir une corrélation entre ces deux
paramètres. Ainsi, les variations des épaisseurs d’altération influenceraient très peu sur la
productivité des aquifères. La productivité à l’échelle de la commune au regard de la faible
variation de l’altération pourrait être plus liée à d’autres facteurs (figure 81).

En se basant sur les variations des épaisseurs d’altération à l’échelle de la feuille Pissila et
145
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
aussi plus spécifiquement dans l’espace des trois communes concernées par l’étude, deux
classes d’altération sont éligibles. Ce sont les épaisseurs d’altération inférieures ou égales à
15 m et celles strictement supérieures à 15 m.

Figure 81: Distribution des débits des forages en fonction des épaisseurs d'altération suivant
les territoires considérés

La cartographie des épaisseurs d’altération a permis d’obtenir le résultat représenté par la


figure 82 ci-dessous.

Les unités cartographiques dont les épaisseurs sont inférieures ou égales à 15 m avec une
moyenne de 11,37 m, sont celles qui enregistrent la majorité des forages de débit importants.
Mais c’est aussi l’unité qui a le plus fort taux de forage à débit inférieurs à 0,5 m 3/h. les
débits moyens au niveau des unités cartographiques sont de 2,56 et 2,15 respectivement pour
l’unité inférieure ou égale à 15 m et l’unité supérieure à 15 m. La commune de Tougouri est
bien marquée majoritairement par les unités cartographiques des épaisseurs supérieures à 15
m (figure 82 et 83 et 84). Cet état de fait explique la faiblesse des débits enregistrés au niveau
des différents forages qui restent quasiment inférieurs à 4m3/h.

146
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Les coefficients de validité sont de 1,19 et 1,16 respectivement pour l’unité inférieure ou
égale à 15 m et l’unité supérieure à 15 m (tableau 23).

Figure 82: Carte des épaisseurs d'altération dans la commune de Tougouri

147
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 83 : Bilan des forages au niveau des deux unités cartographiées

90
80
70 EA inférieure ou égale à 15 m EA supérieure à 15 m
60
Nombre de forage

50
40
30
20
10
0
10.5
11.5
12.5
13.5
14.5
15.5
16.5
17.5
18.5
19.5
20.5
21.5
22.5
9.5
0.5
1.5
2.5
3.5
4.5
5.5
6.5
7.5
8.5

Débit en m3/h

Figure 84: Évaluation des potentialités en eau des deux unités cartographiées

Tableau 23 : Calcul de validité des unités cartographiques

classeClasse EA1 Q EA1 AE2 Q EA2 EA1/EA2 |1-R| Appréciation


EA </= 15 9,54 2,48 11,37 2,56 1,19 0,19 Bon
EA > 15 24,22 2,80 20,12 2,15 0,83 0,16 Bon

La commune de Tougouri est marquée par des épaisseurs d’altération supérieures à 15 m

148
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
dans sa quasi-totalité. Les épaisseurs inférieures à 15 m occupent deux petites superficies à
l’est et au sud-est de la commune.

Cette partie de la commune est marquée par les plus faibles altitudes correspondant aux lits
des cours d’eau. C’est la zone des grandes potentialités en eau de surface, ce sont des zones
de grands basfonds. La différence d’épaisseur d’altération observée pourrait être du fait de
l’érosion de plus en plus accentuée dans la zone.

La majorité des forages les plus productifs dans la limite cartographiée de la commune est
localisée dans ce contexte (figure 85). Dans ce contexte de faibles épaisseurs d’altération, la
topographie favorable à la rétention des eaux de surface permettra une bonne alimentation
des nappes souterraines.

Figure 85 : Carte des épaisseurs d'altération superposés à la topographie dans la commune de


Tougouri

149
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.3.1 Épaisseurs fissurées/ Taille des réservoirs
Les épaisseurs fissurées assimilées aux tailles des réservoirs influencent énormément sur la
productivité des aquifères. En effet les quantités d’eau qui parviennent aux réservoirs sont
très réduites ; dans ces conditions lorsque la taille du réservoir est de plus en plus grande, les
eaux qui arrivent au réservoir sont dissimulées dans les fractures sans être stocker pour une
éventuelle exploitation.

Au niveau de la feuille Pissila, les épaisseurs fissurées sont généralement inférieures à 60 m,


mais elle atteint 90 m par endroit. Au niveau des trois communes concernées par la présente
étude et spécifiquement dans la commune de Tougouri, les épaisseurs fissurées varient de 0
m à environ 60 m. Cependant il convient de retenir que les meilleurs débits enregistrés au
niveau de la commune viennent des forages dont l’épaisseur de la frange fissurée est
inférieure à 40 m.

Les réservoirs (épaisseurs fissurées) de productivité en eau souterraine supérieurs à 10 m3/h


sont ceux dont la taille de l’épaisseur) est comprise entre 15 m et 35 m. en dessous et au-
delà de cette taille, la productivité de manière générale connait une baisse progressive (figure
86).

150
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 86: distribution des débits de forage en fonction des épaisseurs fissurées

IV.3.2 Caractérisation de la géomorphologique


Les niveaux d’altitude des sols des sites d’implantation des forages varient essentiellement
entre 250 m et 330 m dans l’ensemble de la zone d’étude et entre 265 et 320 m dans la
commune de Tougouri. Il est possible d’obtenir des débits de plus de 10 m3/h pour des
altitudes comprises entre 260 m et 320 m. Dans la commune de Tougouri, les meilleurs
débits se rencontrent préférentiellement au niveau des altitudes inférieures à 290 m.
Cette altitude serait favorable pour une bonne infiltration des eaux de surface vers les
réservoirs souterrains. Sur ces plateformes il existe des collecteurs d’eau de surface qui
jouent un grand rôle dans l’alimentation des nappes souterraines (infiltration indirecte). Au-
delà la vitesse de ruissèlement, des eaux de surface (pluie) serait de plus en plus importante,
ce qui réduit la capacité d’infiltration des sols en présence (figure 87).

Les niveaux d’altitude du sol et le sens d’écoulement des eaux de surface de la commune
de Tougouri sont mis en évidence par le modèle numérique de terrain représenté par la figure
151
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
88. Le modèle nous donne trois principales plateformes collectrices d’eau de surface. Au
niveau de ces bassins les altérites d’origine volcano-sédimentaire dominante sont
remarquées par des épaisseurs sensiblement faibles. Cette faiblesse des altérites à argiles
dominantes peut dans une moindre mesure faciliter l’infiltration des eaux recueillies en
surface vers des éventuels réservoirs sous les altérites. Ce qui peut expliquer la potentialité
en eau souterraine de ces zones mis en relief par les forages exploités. Autrement, les
épaisseurs d’altérites de plus en plus élevées peuvent constituer un frein pour une bonne
recharge des réservoirs. Dans ce cas de figure, localement et surtout en absence d’un
réservoir sous-jacent, il peut se développer des nappes superficielles d’altérites. Ce sont ces
ressources qui sont exploitées par les puits dans la commune.

Ces terrains de basses altitudes constituent les principales fenêtres de recharge des nappes
dans la commune. Les réservoirs dans les fractures majeures qui passent sous ces
plateformes y tirent leurs ressources en eau. Ainsi des forages situés hors de ces plateformes
privilégiées peuvent donner des débits exceptionnels dépendamment des fenêtres
d’alimentation.

Lorsque les facteurs et les sources de pollution se présentent dans ces localités, ces fenêtres
de recharge deviennent des foyers de pollution des eaux souterraines. Les nappes alimentées
à partir de ces fenêtres présentent une grande vulnérabilité et le risque de pollution devient
élevé. Donc des mesures de protection préventives couplées avec un réseau de suivi-
évaluation sont à mettre en œuvre.

152
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 87: distribution des débits de forage en fonction des altitudes du sol

Figure 88: Altitudes des sols et sens de ruissellement des eaux dans la commune de Tougouri

153
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
A l’instar de la surface du sol, le niveau topographique du socle connait également des
variations d’altitudes (figure 88). Ces variations peuvent également influencer la
productivité des aquifères profondes sous les altérites.
Les forages de débits supérieurs à 5 m3/h se rencontrent généralement au niveau des terrains
d’altitudes comprises entre 240 et 310 m. Les débits supérieurs à 10 m3/h au niveau de la
feuille de Pissila et sur l’ensemble de la zone d’étude sont enregistrés préférentiellement à
des altitudes comprises entre 240 et 300 m.
Les altitudes du socle au niveau de la commune de Tougouri varient de manière générale
entre 230 et 300 m. Donc sur une bonne partie du territoire les altitudes du socle sont
favorables pour des aquifères de débits à 10 m3/h. Alors que les débits des forages enregistrés
dans la commune et ces environs (5 km), sont inférieurs à 5 m3/h à l’exception de 7 ouvrages.
Par ailleurs en considérant le toit du socle comme une surface plus ou moins étanche, où les
infiltrations ne peuvent continuer que dans les fractures, on peut imaginer un écoulement
souterrain dont le sens préférentiel sera guidé par la variation du niveau topographique du
toit de socle cristallin (figure 90). Ainsi le sens d’écoulement théorique des eaux au niveau
de la surface du sol comparés au sens d’écoulement théorique des eaux souterraines, au
contact entre les altérites et le socle cristallin, ils se dégagent deux situations :
- Dans le premier cas, les écoulements de surface se font dans les mêmes sens que les
écoulements souterrains théoriques au toit du socle cristallin. Dans ce cas les fractures
situées sous les collecteurs d’eau enregistrent de très importantes quantités d’eau. La
réalimentation des nappes se fait sur un temps plus long jusqu’à l’épuisement des eaux
stockées en surface.
- Le second cas, les écoulements des eaux de surface et ceux des eaux souterraines au
toit du socle cristallin se font en sens contraires et marqués par une zone de partage des eaux
en profondeur. Ici, la nappe souterraine est peu alimentée. Très souvent la recharge ne dure
que quelques temps après chaque pluie.

Nous retenons que la géomorphologie joue ainsi un rôle important dans la distribution des
eaux de surface et souterraine dans la commune. Cette distribution des eaux contrôlée par la
géomorphologie pourrait aussi s’exprimer à travers la qualité des eaux dans la commune en
fonction des sources de pollution et de contamination.

154
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 89: distribution des débits de forage en fonction des altitudes du socle

Figure 90: Altitudes du socle et sens d’écoulements simulés des eaux dans la commune de
Tougouri
155
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.4 Cartographie des domaines hydrogéologiques

L’application de la théorie de Ganda a permis d’évaluer la potentialité en eau souterrain d’un


terrain à travers son épaisseur d’altération (collecteur potentiel) et son épaisseur fissurée
(réservoir potentiel). L’expression de la théorie de Ganda est établie par la fonction
𝒃 𝒅 +∞
suivante : AE + k*EF = Qm => ∫𝒂 𝑬𝑨 + k∫𝑪 𝑬𝑭 =∫𝟎 𝑸𝒎. L’interprétation du diagramme
Ganda a permis de mettre en évidence des domaines hydrogéologiques et de définir la
typologie des aquifères dans la zone d’étude tout en intégrant la potentialité en eau
souterraine (figure 91).

Cinq domaines hydrogéologiques sont définis sur la feuille Pissila.

- Nous avons un premier domaine (EA+/EF+) caractérisé par une augmentation de la


productivité des forages suivant la croissance des deux paramètres EA et EF.

- Au niveau du deuxième domaine (AE-/EF-), l’accroissement des deux paramètres


militent en défaveur de la bonne productivité des aquifères.

- Le troisième domaine (EA-/EF+) est marqué par des productivités décroissantes


suivant une augmentation des épaisseurs altérées et une croissance des débits des
forages lorsque la frange fissurée est de plus importante.

- Le quatrième domaine (AE+/ EF-) est marqué par des productivités croissantes
suivant une augmentation des épaisseurs altérées et une décroissance des débits des
forages lorsque la frange fissurée est de plus importante.

- Enfin, nous avons un domaine (EA+-/EF+-) où le taux de succès reste aléatoire.

La carte des différents domaines hydrogéologique est représentée par la figure 92.

156
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
100 1,74 1,84 DI EA+ EF+
 90 1,74 1,85 D II EA- EF-
80 1,74 1,85 D III EA- EF+
70 1,79 1,87 2,45 D IV EA+ EF-
60 1,95 1,92 2,48 2,85 DV EA+/- EF+/-
Epaisseur fissurée (m)

50 2,31 2,03 2,54 2,87 1,48


40 2,76 2,36 2,54 3,13 1,39
30 1,63 2,92 3,10 4,35 1,56
20 2,25 2,15 3,43 4,45 1,63 1,51
10 0,58 1,00 1,44 3,00 0,97 0,00
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Epaisseur d'altération (m) 
Figure 91: Diagramme Ganda d'évaluation des domaines hydrogéologiques

Figure 92: Carte des domaines hydrogéologiques de la commune de Tougouri


157
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Sur l’ensemble des cinq domaines hydrogéologiques identifiés dans la feuille de Pissila ;
seul trois sont représentés au niveau de la commune de Tougouri.

Le domaine DI qui est représenté seulement au centre et à l’est. Dans cette partie de la
commune la productivité des aquifères est croissante avec les épaisseurs des altérites et la
taille des réservoirs de plus en plus croissantes.

Le domaine DII est représenté au sud et dans le centre-nord de la commune, les aquifères
situés dans ces zones sont de plus en plus productifs lorsque les épaisseurs d’altération et les
franges fissurées sont de moins en moins développées.

Le domaine DIII occupe le nord et le centre sud de la commune. Il s’agit des zones où les
épaisseurs d’altération croissantes constituent un frein pour la productivité des aquifères
souterraines.

Cette carte est d’une grande utilité pour les géophysiciens. Elle permettra de réduire le taux
d’échec dans la prospection des eaux souterraines au niveau de la commune.

IV.5 Cartographie des ressources en eau souterraine


En termes de potentialité en eau souterraine, l’application du diagramme Ganda donne quatre
classes de ressource en eau souterraine à l’échelle de la feuille Pissila (figure 93). La
potentialité de la ressource en eau souterraine est jugée de très faible à très bonne. Les
aquifères de ressource en eau jugées bonne à très bonnes sont de profondeurs généralement
inférieures à soixante (60) mètres. Nous remarquons que les aquifères profonds présentent
des potentialités en eau allant de faible à très faible. L’analyse du diagramme Ganda donne
lieu à plusieurs types de système d’aquifère.

 Le système aquifère dont l’épaisseur d’altération est inférieure à 20 m.


Les aquifères présentent de faibles débits pour des réservoirs de tailles inférieures à 10 m.
ce sont des contextes où les profondeurs des forages n’excèdent pas 30 m. au regard la faible
couverture d’altération et la profondeur très réduite du réservoir, ce système aquifère est
exposé aux effets néfastes liés aux conditions climatiques de la zone. Nous pouvons citer par
exemple l’évaporation et l’évapotranspiration en premier. Cependant il faut noter que les
158
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
nappes d’eaux souterraines dans ces conditions serait intiment associées aux nappes
superficielles. Ainsi, lorsque les nappes superficielles sont beaucoup sollicitées, on peut
remarquer l’épuisement de la nappe du système aquifère moins profond surtout dans le cas
où elle est alimentée par la nappe superficielle.

Les aquifères fournissent de bons et très bons débits lorsque la taille du réservoir est à une
épaisseur 10 à 40 m. Dans ces conditions la capacité de stockage est élevée mais la
profondeur du réservoir permet plus ou moins une bonne protection de la nappe contre
l’évapotranspiration et l’évaporation. En outre, le réservoir étant situé sous la nappe
superficielle ; l’épuisement de la nappe souterraine à partir de l’exploitation de la nappe
superficielle est négligeable. Ainsi, au-delà des exploitations par les forages, ces systèmes
aquifères conservent une bonne quantité de la recharge annuelle. D’où leur bonne capacité
de productivité en eau.

Lorsque l’épaisseur du réservoir dépasse les 40 m, sa capacité de productivité baisse, car les
taux de recharge annuelle étant très faible au regard du contexte du milieu physique. La taille
du réservoir trop grande, entraine la dispersion des quantités d’eau reçues. Ainsi les forages
dans de tels contextes donnent de faibles débits. Cependant, lorsque la recharge est
exceptionnellement bonne, on a un aquifère de productivité aussi particulière. C’est le cas
des forages à gros débit rencontrés dans ces contextes.

 Le système aquifère dont leurs épaisseurs d’altération sont comprises s entre 20 à 40


m.
Les systèmes aquifères d’altération comprise entre 20 m et 40 m présent des sous-systèmes.
Lorsque le réservoir est autour des premiers 10 m sous les altérites, la productivité est
généralement faible. Mais elle peut s’améliorer lorsque les altérites sont de plus en plus
épaisses. Dans ces zones, généralement les forages n’excèdent pas 50 mètres de profondeur.
Les réservoirs constituent la zone de contact entre les altérites et la roche.

Lorsque le réservoir est épais de 10 à 40 m, l’on rencontre les meilleures aquifères. À ce


niveau le réservoir sera constitué par la zone de contact entre la roche et les altérites mais
aussi de la frange fissurée ou broyées. Les débits dans ce système sont de plus en plus faibles
pour des réservoirs de plus en plus grands. Donc les réservoirs de taille moyenne sont les
159
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
meilleurs en matière de productivité en eau souterraine.

Pour des réservoirs de taille supérieures à 40 m, la productivité des aquifères devient faible,
du fait que la quantité d’eau annuelle reçue est très faible à la capacité du réservoir.

 Le système aquifère dont leurs épaisseurs d’altération sont comprises s entre 40 à 50


m.
Pour ces systèmes aquifères la zone de contact est la plus productive. Mais après 10 m sous
les altérites, la productivité devient de plus en plus faible suivant la profondeur. Au-delà de
50 m les réservoirs exploitables deviennent rares.

 Le système aquifère dont leurs épaisseurs d’altération sont supérieures à 50 m.


Les aquifères sont rares et la productivité est généralement faible.
La figure 94 présente la cartographie des potentialités en eau souterraine de la commune de
Tougouri.

100 RE très faible


 90 RE faible
0,43 80 0,28 0,58 RE Bonne
0,47 70 0,44 0,28 0,70 RE Très bonne
1,28 60 1,00 1,07 1,04 2,00
Epaisseur fissurée (m)

1,37 50 1,63 1,35 0,68 0,88 2,30


1,71 40 3,11 1,81 3,01 0,60 0,00
2,49 30 1,46 3,14 2,65 4,11 1,10
3,07 20 2,25 2,64 3,90 5,61 1,40 2,60
1,17 10 0,58 1,00 1,44 3,00 0,97 0,00
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
m3/h Epaisseur d'altération (m) 

Qm  m3/h 1,45 1,43 1,85 2,44 1,56 1,79 0,00
Figure 93: Diagramme Ganda d'évaluation de ressources en eaux souterraines

160
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 94: Carte des potentialités en eaux souterraines de la commune de Tougouri

Sur un ensemble de quatre unités cartographiques identifiées à l’échelle de la feuille Pissila,


trois sont représentées dans la commune : il s’agit des unités cartographiques jugées bonne,
très bonne et faible

La commune est dominée par l’unité cartographique qualifiée de bonne. L’unité la plus
productive va du cœur à l’est de la commune. À l’échelle de la commune, les deux unités ne
permettent de faire une nette différence en termes de potentialité en eau souterraine. Les
débits moyens sont de 2,38 m3/h et 2,54 m3/h respectivement pour l’unité cartographique
bonne et très bonne.

L’unité cartographique qualifiée de bonne ressource en eau souterraine présente beaucoup


plus d’aquifères de débits faibles (inférieur à 5 m3/h) par rapport à celle de très bonne
ressource en eau souterraine (figure 95 à 97). L’unité cartographique de très bonne ressource
en eau enregistre plus de forage de débit supérieur à 5 m3/h.

161
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 95 : productivité des forages de l'unité cartographique de très bonne ressource en eau

Figure 96 : Productivité des forages de l'unité cartographique de bonne ressource en eau

162
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 97 : productivité des forages de l'unité cartographique de faible ressource en eau

IV.6 Cartographie structurale

La taille des fractures est un paramètre très déterminant dans la productivité en eau
souterraine en milieu de socle cristallin. Selon les résultats des travaux de thèse de
Nakolendoussé (1991), l’une des conditions particulières pour l'obtention d'un forage à
débit élevé est de le situer sur une méga-fracture longue de 3 kilomètres au moins. Une autre
condition révélée par cette étude est que la zone broyée induite par la ou les discontinuités
affectant le substratum doit avoir une extension latérale de cinquante mètres au moins. Cette
dernière est soutenue par Kafando (2014), dans la région du sahel au Burkina Faso. Dans le
même milieu plusieurs auteurs notamment Savadogo (1984), Nakolendoussé (1991), ont
montré que la productivité des forages est accrue lorsqu’ils sont situés à l'intersection de
deux mégastructures. La détermination et de caractérisation des réseaux de fracturation dans
le cadre des présents travaux présentent des résultats intéressants pour l’amélioration des
connaissances des ressources en eau souterraine.

IV.6.1 La cartographie des linéaments

L’interprétation des images satellitaires et des données aéromagnétiques suivie d’une


campagne de vérification au moyen de méthodes géophysiques au sol a permis de renforcer
la carte structurale de la commune. Le résultat des traitements a permis la réalisation de la
carte ci-dessous (figure 98).
163
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La méthode de dérivée inclinée est celle qui a permis de mettre en évidence les structures
magnétiques dans la zone d’étude. Les autres techniques, le signal analytique, les dérivées
premier et second n’ont pas été d’apport important. La nature lithologique des formations et
le contexte structural du terrain pourraient expliquer cet état de fait. Quant à la télédétection
l’application des différentes techniques ont permis de mettre en évidence plusieurs structures
linéamentaires.

Figure 98: Carte des linéaments magnétiques et de télédétection

IV.6.2 Vérification et caractérisation des structures


cartographiées
Le traitement et l’interprétation des images satellitaires et les données de la géophysique
aéromagnétique ont abouti à la détermination d’un ensemble de linéament sur toute la zone
couverte par le projet. En fonction de la densité des structures, plusieurs plateformes ont été
identifiées pour la vérification et la caractérisation des structures cartographiées sur le
terrain. La représentation spatiale des plateformes investiguées est représentée par la figure
99. Dans la commune de Tougouri, cinq plateformes ont fait objet d’investigations
164
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géophysiques au sol. Au total six profils de trainé, un sondage et deux profils d’imagerie
ont été réalisés. Le bilan est présenté dans le tableau 24 ci-dessous.

Tableau 24: Synthèse des travaux géophysiques réalisés

Méthode Longueur Nombre de


Plateforme
géophysiques d’investigation profil
Trainée géoélectrique 950 m 02
Ouatigué Imagerie géoélectrique
680 m 02
2D
Trainée électriques 390 m 01
Goundré, secteur2 Sondage géoélectrique
150 m 01
1D
Pilga Trainée géoélectrique 380 m 01
Zomnongo Trainée électriques 330 m 01
Trainée géoélectrique 340 m 01
Namassa Imagerie géoélectrique
680 m 02
2D

Figure 99 : Carte d’investigation géophysique dans la commune de Tougouri

165
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
IV.6.2.1 La plateforme de Ouatigué

La plateforme d’investigation est marquée par un cours d'eau avec la présence de plusieurs
puits dont les nappes exploitées sont pérennes. Selon la population, l’exploitation en eau de
ce site au moyen des puits date de plus de 50 ans. Les eaux de ces puits contribuent à abréger
le bétail de tous les villages environnants. Selon les habitants, dans tous les 42 villages de la
commune de Tougouri, c'est la zone qui regorge le plus d'eau. L'élevage est l'une des activités
principales de la localité.
Le terrain est marqué par un recouvrement de cuirasse latéritique qui se fait découvrir dans
le domaine hors de l’emprise du cours d’eau. Les indices hydrogéologiques (hydrophiles)
rencontrés au niveau de la plateforme sont le Balanites aegyptica, le Tamarindus indica, et
le Diospyros mespiliformis.
La position des profils P1et P2 par rapport au linéament L9 est représentée par la figure 100
ci-dessous.

Figure 100 : le profil d’investigation sur le site de Ouatigué

 Trainé électrique
Deux profils P1 et P2 parallèles d’azimut N150 distant de 270m de longueur respective
430m et 520m ont été réalisés. Les anomalies de faible résistivité correspondent à des
166
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
fractures. Ainsi à travers les résultats des deux profils obtenus, plusieurs anomalies sont
identifiées sur les profils. Certaines de ces fractures ont permis de mettre en évidence les
linéaments L1 et L2 (figure 101a).
 Imagerie géoélectrique
Sur le site de Ouatigué nous avons réalisé deux profils parallèles d’azimut N150 dont P1 et
P2 sur les mêmes profils que les trainés mais moins long que ces derniers et centré au niveau
des fractures majeures détectées par cette méthode effectuée en amont.
La pseudo-section de P1 (figure 101b) obtenu par modèle d’inversion 2D des valeurs
mesurées permet de voir les différentes couches du sous-sol jusqu’à une profondeur estimée
de 74 m avec des valeurs de résistivités apparentes variant de 3.16 à 1074 Ohm.m.
Ces valeurs de résistivités apparentes témoignent de la présence de plusieurs terrains. En
effet, on peut situer la limite inférieure des faibles valeurs de résistivités apparentes autour
de 20m dans l’ensemble mais localement autour de 40m entre les stations 130-200 quasiment
au centre du profil de mesure où la fracture a été détectée par la méthode de trainé. À ce
niveau, nous sommes dans l’axe de l’anomalie cartographiée et nous avons une zone
d’altération très bien développée dont l’épaisseur est d’environ 40m.
Les zones de résistivité apparentes de valeurs intermédiaires, pourraient correspondre à la
franche fissurée. Cette zone est particulièrement importante entre les stations 130-200, et
cela confirme la fracture interprétée par les images satellitaires et confirmée par le trainé
électrique au sol en amont réalisé sur le terrain.
Nous avons les niveaux de résistivités apparentes élevés, dont le toit est plus haut au niveau
des cotés externes du profil et se situe autour de 40m. Par contre dans la partie centrale du
profil, le toit des fortes valeurs de résistivités apparentes semble plus bas.
Ces niveaux de résistivités apparentes élevées pourraient correspondre au toit du socle
cristallin qu’on pourrait estimer globalement à 65m. La zone intéressante de fracturation se
situerait selon les mesures entres les stations 160 et 180.
Les résultats obtenus au profil P2 (figure 101c) donnent des valeurs de résistivités apparentes
variant essentiellement entre 4.94 et 330 Ohm.m. Les valeurs de résistivités apparentes
témoignent la présence de plusieurs terrains. En effet on peut estimer les épaisseurs des
altérites à 20m. La couche superficielle de forte résistivité apparente avec une faible
épaisseur environ 5 correspond au recouvrement de la cuirasse latéritique.

167
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La pseudo-section n’a pas permis de voir le toit de roche ce qui veut dire que nous avons
une franche fissurée assez important ce qui témoignent des valeurs de résistivité apparentes
moyennement élevées. Ce profil semble être dans une zone assez broyée.
La zone de la fracture majeure se trouve au niveau de la station 180.

Figure 101: Courbes de trainé et de l'imagerie géoélectrique sur le site de Ouatigué

IV.6.2.3 Plateforme de Goundré

La plateforme est marquée par quelques touffes linéaires avec la présence d’indices
hydrogéologiques (termitière). Le linéament magnétique à mettre en évidence. La position
du profil géoélectrique par rapport au linéament magnétique est représentée par la figure 102
ci-dessous.

168
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 102: le profil d'investigation sur le site de Goundré

 Trainé électrique
Un profil de 390 m de longueur d’azimut N40 réalisé a permis de recouper l’anomalie
magnétique au point attendu (figure 103a). La suite du profil met en évidence un contexte
de plusieurs autres anomalies. La fin du profil semble être le début de l’anomalie repéré par
télédétection (L4).
 Sondage électrique
Le sondage a permis de mettre en évidence trois terrains (figure 103b). Le premier est épais
d’environ 2 m sous le sol avec des valeurs de résistivité de 57 ohm.m. Il peut être assimilé à
un recouvrement de cuirasse latéritique. Ensuite le terrain de résistivité allant de 57 à 16
ohm.m est assimilé à une couche de 15 m d’altérites sous la cuirasse. Par la suite on a un
terrain d’environ 15 m d’épaisseur et de frange fissurée. Enfin pour la roche fracturée, les
fractures profondes sont attendues entre 60 m et 150 m sous le sol. Donc la frange fissurée
peut atteindre ici 110 m. La potentialité aquifère est donc très énorme.
Le tableau 25 résume les caractéristiques du sous-sol au niveau de la zone d’investigation.
L’épaisseur d’altération au niveau de cette plateforme est très faible par rapport celle du
premier.

169
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 25: synthèse des caractéristiques du point de sondage

Résistivité (ohm.m) Epaisseur (m) Nature du terrain


57 2 Cuirasse latérique
57 - 16 15 Altérites
16 - 61 20 Horizon fissuré
61 - 150000 110 Roche fracturée

Figure 103 : Résultats de trainé et de sondage géophysiques de Goundré

170
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IV.6.2.3 Plateforme de Pilga

La plateforme de Pilga est une zone de basfond, traditionnellement aménagée pour la culture
du riz. Le sol est argileux. On rencontre plusieurs indices hydrophiles. Le linéament à vérifier
est le L5. La figure 104 ci-dessous présente le profil et le linéament L5.

Figure 104: le profil d'investigation sur le site de Pilga

 Trainé électrique
Un profil de longueur 380 m et d’azimut N110 a été réalisé afin de confirmer le linéament
de télédétection L5. Les résultats montrent que la zone est bien fracturée. En effet,
plusieurs fractures ont été rencontrées sur le profil dont une (F4) confirme le linéament
recherché L5 (Figure 105).

171
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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P1_Pilga
Résistivité en Ohm.m 1000
L5
A B

100

10
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450
Distance en m

Figure 105 : Profil P1 du site de Pilga

IV.6.2.4 Plateforme de Zomnongo


La zone est bien dégagée (champs) et est à proximité du village Zomnongo. Le terrain est
quasiment plat avec un sol plus ou moins sableux. Le linéament à vérifier est L6 représenté
par la figure 106 ci-dessous.

Figure 106: le profil d'investigation sur le site de Zomnongo

172
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 Trainé électrique
Un profil long de 330 m d’azimut N125 a été réalisé pour vérifier le linéament. Deux
anomalies ont été mises en évidence par le profil géoélectrique. Ces fractures rencontrées
confirment le linéament cartographié (Figures 107).

Zomnongo_P1
1000
Résistivité en Ohm.m

L6
B A
100

10
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Distance en m

Figure 107 : Profil P1 du site de Zomnongo

IV.6.2.5 Plateforme de Namassa


La plateforme est un terrain sableux. Il y a la présence d'espèces hydrophiles. Les linéaments
à mettre en évidence sont représentés sur la figure 108 ci-dessous.

Figure 108 : le profil d’investigation sur le site de Namassa


173
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 Trainé électrique
Le profil réalisé est long de 340 m dans la direction N160. Plusieurs fractures ont été
enregistrées tout au long du profil confirmant ainsi les linéaments L7 et L8 (Figure 109a).

 Imagerie géoélectrique
La profondeur d’investigation est de 74 m avec des valeurs de résistivités apparentes variant
essentiellement de 3.16 à 246 Ohm.m. On note que dans l’ensemble, les résistivités ne sont
pas trop élevées dans la zone de ce profil. Cette imagerie est effectuée sur le même profil
que celui du trainé P1_Namassa mais plus long que celui-ci.
Les valeurs de résistivités apparentes témoignent la présence de plusieurs terrains théoriques
(figure 109b).
La profondeur des altérites est estimée à plus 50 m sous le sol, cette frange d’altération est
recouverte par une mince couche de cuirasse latéritique de 5 m environ. Les zones de
résistivité apparentes de valeurs intermédiaires, pourraient correspondre à la franche fissurée
où broyée qui vient après les altérites.
La pseudo-section n’a pas permis de voir le toit du bed rock ce qui veut dire que nous avons
une franche fissurée assez importante témoignée par des valeurs de résistivités apparente
moyennement élevées. Ce profil semble être dans une zone assez broyée. Cela confirme les
observations faites sur le terrain : une zone d’intersection de deux fractures détectées par les
images satellitaires.
Les résultats du profil P2, parallèle à P1 à environ 100 m vers l’est confirment ordre de
grandeur des valeurs de résistivités apparentes obtenues au P1(figure 109c). Les épaisseurs
d’altération restent très élevées. On peut l’estimer jusqu’à 55m par endroit avec la même
couverture de cuirasse latéritique. A l’instar du premier profil, cette pseudo-section n’a pas
permis de voir le toit de la roche ce qui veut dire que nous avons une franche fissurée assez
important qui témoignent des valeurs de résistivités apparente moyennement élevées.

174
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Figure 109: Courbes de trainé et de l'imagerie géoélectrique sur le site de Namassa

En conclusion, le sous-sol reste complexe, la continuité des structures n’est toujours pas
évidente d’un point à un autre suivant la profondeur et aussi de façon latérale. C’est ce qui
explique la discontinuité des réservoirs partant des nappes d’eau souterraines. A cette
hétérogénéité du sous-sol s’ajoutent les conditions topographiques en surface, les aléas
climatiques (pluie, température, évaporation…), la nature des produits d’altération et la
dégradation de l’environnement qui constituent des facteurs limitants dans la connaissance
et la maitrise des ressources en eau souterraine dans nos régions de manières générale et en
particulier dans la commune.

175
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IV.6.3 Carte structurale synthèse
La carte structurale synthèse prend en compte l’ensemble des structures cartographiées par
la télédétection, la géophysique aéroportée et les structures (faille, filon) cartographiées par
les travaux antérieurs (figure 110).
Structures de forts magnétismes, assimilées aux dykes, marquées par les trois directions
principales NE-SW, NNW-SSE et E-W. Le tracé de ces structures marque de grands couloirs
de cisaillement. Elles sont mises en évidence par la méthode dérivée inclinée. Ces structures
se superposent aux filons doléritiques cartographiées.

Les structures liées au magnétisme faible, elles sont marquées dans deux directions : NE-
SW et E-W. Ces types de structures sont généralement pris en sandwich entre deux corps
linéaires fortement magnétiques (crêtes).

Les structures fortement magnétisées mises en évidence par la méthode de dérivée inclinée
présentent de faibles potentialités hydrogéologiques. Il en est de même que les structures de
plus faibles magnétismes (Kafando, 2020).

Les structures cartographiées par la télédétection sont préférentiellement marquées dans la


direction NE-SW. On note des structures de directions secondaires que sont les WNW-ESE,
NNW-SSE et NNE-SSW.

Dans l’ensemble de la commune les structures géologiques de direction NE-SW sont les plus
dominante. Cependant, la géologie structure de la commune doit compter avec les structures
de directions secondaires WNW-ESE, NNW-SSE et NNE-SSW qui s’expriment mieux à
l’échelle de la feuille de Pissila (figure 111).

176
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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Figure 110: Carte structurale de la commune de Tougouri

Ces résultats sont en conformité avec la description de la structurale de la feuille Pissila et


la commune selon l’histoire tectonique de la zone. En effet, des filons et dykes de dolérite
recoupent le socle birimien, orientés WNW-ESE et continus sur plusieurs dizaines de
kilomètres. De même, la région est caractérisée par la présence de deux directions de
cisaillement ductile senestre : la direction NNE-SSW et la direction NW-SE, soulignant la
structure en Y caractéristique de la zone.
Le cisaillement orienté N-NE correspond au passage de la grande zone de cisaillement de
Tiébélé-Dori-Markoye. Cette zone se matérialise, au niveau de la feuille Pissila, par une
série de décrochements en relais senestres qui se développent sur une zone d’une largeur de
10 km environ. Les cisaillements NW-SE se greffent sur cette zone. Ils ont une forme courbe
et se prolongent en direction NW vers la zone tectonisée de Bélahouro.

177
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 111: Rosace des linéaments

IV.7 Cartographie des potentialités aquifères

Le traitement des images satellitaires et des données géophysiques aéroportées ont permis
de renforcer le réseau structural de la commune. L’application des différentes techniques de
traitement géophysiques a permis de mettre en relief plusieurs structures linéaires
cartographiables.

178
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
L’évaluation des potentialités en eau souterraine a été réalisée sur la base de toutes les
structures linéaires enregistrées sur la commune. Les zones de plus fortes densités
cartographiées correspondent généralement à des terrains ayant enregistré au moins deux
phases tectoniques. Ces terrains sont marqués par un grand nombre de nœud de structures
linéaires : ce sont donc les zones très affectées par la tectonique.
En revanche, les zones de faibles densités observées sur la carte présentent naturellement un
réseau structural très lâche, mais de manière générale, les structures sont unidirectionnelles
(figure 112).
La carte obtenue donne une échelle de quatre classes de densité, allant du faible au plus
dense. Les zones de plus forte densité sont celles qui enregistrent les forages à gros débits.
Il existe donc une dépendance entre la densité du réseau structural et la productivité des
aquifères. Les facteurs déterminant la productivité sont entre autres l’épaisseur fissurée (EF),
l’épaisseur d’altération (EA), la longueur et la largeur de l’anomalie qui sont généralement
bien développées dans zones fortement broyées.

Figure 112: Carte des potentialités aquifères de la commune de Tougouri

179
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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IV.8 Carte hydrogéologique
L’analyse des facteurs de productivité et des caractéristiques hydrogéologiques montre que
plusieurs paramètres peuvent influencer sur la potentialité en eau souterraine des aquifères
au niveau de la commune. Les paramètres essentiels retenus sont la densité des structures
géologiques, la géomorphologie, les épaisseurs d’altération, les épaisseurs fissurées et la
lithologie.
L’analyse de ces facteurs de manière isolée et/ou associée a permis d’élaborer des outils
d’évaluation et des guides de prospection des ressources en eau souterraine. Nous avons le
diagramme Ganda et les cartes thématiques associant l’altération, la structurale, les
ressources en eau, les domaines hydrogéologiques, les unités hydrogéologiques et les
potentialités aquifères. La carte hydrogéologique devrait intégrer l’ensemble de ces outils ;
car leur prise en compte permettra aux usagers de réduire le taux d’échec dans la recherche
des eaux souterraines. Au-delà, la carte permettra aussi d’orienter les aménagements du
territoire et d’évaluer les risques de pollution des eaux souterraines.
La figure 113 représente la carte hydrogéologique qui fait la synthèse de l’ensemble des
facteurs de productivité et des outils de prospection d’eau souterrain.

180
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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Figure 113 : Carte hydrogéologique de la commune de Tougouri
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
La présente carte hydrogéologique offre des informations en relation avec les eaux souterraines.
Elle met en évidence la nature des aquifères, le mode de gisement, la typologie des nappes. Elle
informe sur la quantité et la qualité de la ressource. Elle doit renseigner sur le mode et les
moyens de captage adapter. Comme toute carte, elle permet de localiser les informations. Les
éléments de base cartographique sont d’ordres géologiques, géomorphologiques, géophysiques,
hydrogéologiques et hydrologiques.
Cette carte constitue donc la synthèse de cartes thématiques choisies en fonction du but
poursuivi, de l’échelle cartographique et des conditions physiques du milieu. Les éléments de
la carte hydrogéologique sont : les unités hydrogéologiques, l’altération, la structurale
(fractures, linéaments, filons), les ouvrages d’exploitation et de suivi-évaluation des eaux
souterraines, les courbes de niveau topographique, l’hydrographie (plans et cours d’eau, bassins
versant) et ouvrages d’eau de surface, les localités enfin les voies de communication.

IV.9 Analyse et évaluation des risques de pollution des


ressources en eau dans la commune

IV.9.1 Identification des sources de pollution des eaux


souterraines

IV.9.1.1 Sources liées à l’exploitation minière

L’orpaillage est une exploitation irrationnelle qui conduit à une pollution des ressources
naturelles disponibles et à une grave dégradation de l’environnement. Les principaux problèmes
environnementaux liés à la mine artisanale sont (Keita 2001) :

 Les anciens sites, généralement abandonnés sans aucune protection, sont jalonnés
d’excavations parfois très profondes (jusqu’à 60m) souvent camouflées par les eaux stagnantes.
Ces galeries constituent des chambres de réactions chimiques divers et de contamination des
eaux souterraines.

 La dégradation du couvert végétal entraîne une forte érosion et à terme une stérilisation
des sols par la disparition de l’horizon humifère. Cela entraine l’appauvrissement et la réduction
des terres cultivables. Ainsi on peut assister à des déplacements des populations et des

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport de la commune de Tougouri
surpeuplements dans certaines localités pouvant créer des pressions sur les ressources en eaux.
Par ailleurs la dégradation des sols a pour conséquence l’utilisation des engrais chimiques et
des herbicides qui sont des polluants très dangereux pour les ressources en eaux de manière
générale.

 Les exploitations alluvionnaires, qui s’accompagnent fréquemment d’une destruction


des berges et d’apports massifs en sédiments dans les retenus d’eau naturelles et artificielles.
Lorsque les sédiments sont de nature argileuse ils réduisent considérablement les échanges
éventuels d’eau entre les réservoirs de surface et ceux souterrains.

 Les exploitations des gîtes primaires sous le niveau hydrostatique peuvent entraîner un
rabattement de la nappe phréatique par excès de pompage. Le problème peut être tout à fait
préoccupant dans la commune où les nappes souterraines sont moins profondes
(majoritairement inférieures à 50 m) et les nappes superficielles sont beaucoup exploitées.

 L’usage massif du mercure par les artisans miniers pour concentrer l’or représente sans
aucun doute un problème environnemental majeur. Les techniques d’amalgamation, qui
comprennent une phase finale de distillation, sont en général réalisées en cycles ouverts et
environ 40% de mercure s’évaporent par gramme d’or récupéré pendant l’opération. Le
mercure rejeté est ensuite drainé vers les cours d’eau et se dépose dans les sédiments où il est
transformé par action bactérienne en méthylmercure, composé organique qui rentre facilement
dans la chaîne alimentaire. Les nappes de surface en entrant en relation avec les eaux
souterraines, le transfert des polluants ne dure que le temps de l’infiltration.

 L’utilisation massive du cyanure constitue également un enjeu important pour


l’environnement en général et pour les ressources en eau en particulier. Dans le cas de la
cyanuration, le plastique servant de membrane protectrice peut être perforé permettant ainsi
l’infiltration de la solution de cyanure. Également, le cyanure peut se déverser dans la nature
après une forte pluie. Le cyanure évaporé contribue à la pollution atmosphérique. Les stériles
issus de la cyanuration sont déversés sur le site sans protection et sont alors lessivés par les eaux
de pluies (figure 114). Par ruissellement et infiltration, le cyanure pollue les eaux de surface, la
nappe phréatique et les sols.

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 114 : Photos d’illustration des stériles entassés après cyanuration sur un site d’orpaillage

 L’usage des détergents et des déchets plastiques présente également des risques de
pollution des ressources en eau. Ils sont utilisés lors de la concentration par les orpailleurs pour
débarrasser le minerai des huiles issues du moulin. C’est le cas par exemple de l’OMO. Les
agents tensio-actifs que contiennent ces détergents peuvent être une source de contamination
des eaux de puits non protégés. Les sachets de détergents vidés de leurs contenus sont la plupart
du temps abandonnés sur le site. Les détergents utilisés sur le site contribuent à la pollution des
eaux souterraines.

La manipulation des hydrocarbures sur les sites d’orpaillage n’est pas sans conséquences sur
les ressources en eau. Les hydrocarbures sont utilisés pour le fonctionnement des instruments
de travail comme les motopompes, les moulins de broyage et les engins de déplacement à savoir
les motocyclettes (figure 115). Les hydrocarbures déversés à la surface des sols sont entrainés
par les eaux de ruissellement dans les eaux de surface et par infiltration dans les eaux
souterraines. Leur usage dans les galeries provoque une contamination directe des eaux
souterraines.

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Figure 115 : Photo d’illustration des huiles usées déversées sur un site d’orpaillage

 Les piles des torches utilisées pour l’éclairage des puits et galeries, sont abandonnées
dans les puits et à l’extérieur. Elles contiennent du plomb, du zinc, du lithium, du carbone,
etc. Abandonnées dans les galeries, elles sont sources de pollution directe des nappes
phréatiques.

La carte représentée par la figure 116 donne une idée de l’ampleur de l’activité minière dans la
commune. Nous avons des permis de recherche où des travaux de prospection sont réalisés, des
permis d’exploitation industrielle et plusieurs sites d’exploitation artisanale.

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 116: Carte de risques de pollutions de sources miniers des ressources en eau et des sols

IV.9.1.2 Sources de pollution liées aux pratiques agricoles


Dans la commune de Tougouri l’orpaillage n’est pas la seule source potentielle de pollutions
des ressources en eau. L’agriculture à travers les engrais et les pesticides utilisés, sont également
sources de pollution des eaux des ressources en eau. La carte 117 donne des espaces occupées
par les exploitations agricoles dans la commune de Tougouri. Environ 80 % du territoire est
soumis à l’exploitation agricole.

L’élevage pollue également les eaux. Les emballages des produits médicaux souvent jetés à
l’air libre et les défécations des animaux, peuvent être considérés comme des polluants
potentiels des eaux.

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Figure 117: Carte de risques de pollutions de sources miniers et agricole des ressources en eau et
des sols

IV.9.1.3 Sources de pollution d’origines domestiques et


sanitaires

Au-delà de l’exploitation minière et de l’agriculture, il convient de noter que les ordures


ménagères, les déchets des collectivités locales liés au nettoiement (balayage des rues, des
marchés), les déchets d’assainissement (boues de stations d’épuration, de curage d’égouts,
vidanges) ainsi que les déchets hospitaliers constituent par ailleurs de véritables source de
pollution des ressources en eau de façon générale.

Les installations d’assainissements individuels installés par les particuliers doivent respecter un
certain nombre de normes au regard du contexte hydrogéologique, sinon elles constituent de
véritables foyers de pollution des eaux souterraines. La pollution dans ce cas concerne plus
particulièrement les microorganismes pathogènes présents dans l’eau comme les bactéries et
les virus. Cette pollution bactériologique se caractérise par un taux élevé de coliformes fécaux.

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IV.9.2 Analyse de la vulnérabilité des ressources en eau
face aux sources de pollution en présence

IV.9.2.1 Facteurs de vulnérabilité


Les facteurs de vulnérabilité sont des caractéristiques intrinsèques (chimique ou structurale) du
milieu physique qui exposent les ressources en eau souterraine à des pollutions ou à des
contaminations éventuelles. En présence de polluants ou de contaminants le risque de pollution
ou de contamination est plus élevé au niveau des nappes les plus vulnérables. Ainsi, des mesures
de protection doivent être élaborées et mises en œuvre pour la protection et le suivi afin de
prévenir toute situation désagréable. Les facteurs de vulnérabilité dans la commune de Tougouri
sont divers.
 Les faibles épaisseurs d’altération favorisent une bonne alimentation des réservoirs
souterrains. Les eaux de surface parviennent très rapidement au niveau des nappes
souterraines. De la même façon les éventuels polluants et contaminant parviennent au
réservoir.

 La présence de nappes superficielles peut favoriser la pollution des nappes profondes.


Généralement les nappes intermédiaires et profondes sont étroitement liées aux nappes
superficielles. Alors les nappes superficielles dans la commune se trouvent en bordure
des cours d’eau. Donc elles sont alimentées par des eaux de surface qui sont exposées à
toute sorte de pollution et de contamination.

 Les zones à potentialité aquifère élevée sont généralement caractérisées par une bonne
capacité d’infiltration des eaux de surface et une bonne circulation des eaux
souterraines. Dans ce contexte la pollution ou la contamination se fait de manière rapide.

 Les basfonds sont généralement des collecteurs d’eau de surface. Ce sont les zones
d’assemblage des eaux ruissèlement qui transportent les éléments chimiques et
microbiologiques des terrains traversés. Ainsi les basfonds constituent aussi, les
d’accumulation des polluants ou contaminants. Par ailleurs les basfonds représentent les
fenêtres d’alimentation des réservoirs souterrains. Par conséquent ce sont les lieux

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
privilégiés de transfère des polluants et des contaminants vers les nappes d’eau
souterraines.
 Les zones d’orpaillage sont constituées de galeries dont les profondeurs avoisinent 60
mètres par endroit. Ces ouvertures souterraines constituent des voies privilégiées des
eaux de ruissèlement vers les réservoirs souterrains. Par ailleurs les galeries lorsqu’elles
traversent différents niveaux de nappes souterraines, elles favorisent les mélanges des
eaux. Ainsi, localement il est possible de rencontrer des nappes profondes très polluées
par rapport à des nappes superficielles.

IV.1 Évaluation et cartographie des zones vulnérables


L’évaluation et la cartographie de la vulnérabilité des ressources en eau souterraines
interviennent après l’indentification des facteurs clés. Les principaux facteurs identifiés dans la
commune sont la faible épaisseur d’altération, les niveaux d’altitudes basses et les zone de forte
densité de fracturation.
Les altitudes considérées sont celles inférieures à 280 m. Elles pourraient être considérées
comme des zones de collecte des eaux de surface. Elles intègrent les bassins de rétention des
eaux de ruissèlement, superficies inondables et les zone de faibles vitesses d’écoulement des
eaux de ruissèlement.
Les zones de faibles altérions sont celles dont les épaisseurs sont inférieures ou égales à 15
mètres. La productivité des forages est sensiblement meilleure dans les terrains de faible
altération donc le taux de recharge des nappes serait élevé dans ces contextes.
Ces trois paramètres influencent la recharge ou le renouvellement des nappes d’eau souterraines
dans la commune de Tougouri. L’association de ces paramètres qui permet d’apprécier
théoriquement la recharge, permet aussi d’évaluer les niveaux de vulnérabilité de ces nappes
souterraines.
La vulnérabilité est classée en quatre niveaux d’échelle (niveau 0 à 3) toutefois la présence des
sites d’orpaillages, des nappes superficielles et des plans d’eau de surface donne lieu à un niveau
de vulnérabilité supérieur. La figure 118 ci-dessous fait la situation des niveaux de vulnérabilité
des ressources en eau souterraine de la commune de Tougouri.

189
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 118 : Carte de niveaux de vulnérabilité des ressources en eau souterraine de la commune
de Tougouri

La vulnérabilité de niveau zéro est marquée par une absence des trois facteurs principaux
déterminés. Cependant, il est possible de noter la présence des facteurs ponctuels comme c’est
le cas ici des zones d’orpaillage.
Les niveaux « 1 » sont caractérisés par la présence de l’un des trois facteurs. Les niveaux « 2 »
et « 3 » sont marqués respectivement par la présence associée de deux et des trois principaux
facteurs.
Nous remarquons que le niveau « 3 » se superpose à la zone de très bonnes ressources en
souterraine. C’est la zone où la potentialité aquifère est élevée donc on il y a des réservoirs de
grandes capacités de stockage, ensuite la faible épaisseur d’altération favorise l’infiltration des
eaux de la surface vers les réservoirs, enfin la basse topographie du niveau du sol est favorable
à la collecte avec un temps de stockage important (voir figure 118 ci-dessus). Ainsi cette zone
de la commune est par conséquent très vulnérable à la pollution et à la contamination des nappes
souterraines.

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Il faut noter qu’une ressource en eau souterraine peut présenter une vulnérabilité donnée sans
que l’environnement ne présente des risques de pollution ou de contamination. Cependant, des
mesures de protection préventives doivent être prises afin de garantir durablement la qualité des
eaux.
En cas d’identification de risques de pollution ou de contamination éventuels, comme c’est le
cas à Tougouri, des actions et des mesures de protection et de contrôle doivent être élaborées et
mises en œuvre. Dans tous les cas, un réseau fonctionnel de suivi et d’évaluation de la qualité
des eaux doit être mis en place. Dans ce cas, la présente carte de vulnérabilité constitue la pièce
maitresse ou le schéma directeur de la mise en œuvre, de l’évaluation, de la gestion de ce réseau.

La commune est marquée par un climat sahélien où les pluies se font rares et les ressources en
eau de surface sont très limitées dans l’espace et dans le temps. Les ressources en eau
souterraine étant intimement liées aux pluies, elles présentent une certaine précarité. La
croissance de la population et le développement des activités socioéconomiques dans la
commune augmentent considérablement les besoins en eau. Malgré la réalisation continue des
ouvrages d’exploitation, la satisfaction des besoins reste un défi à relever. La présente étude a
permis de caractériser les aquifères et d’évaluer les potentialités en eau souterraine de la
commune afin de permettre une meilleure gestion de la ressource.

L’analyse des gisements des eaux souterraines à travers les coupes lithologiques des forages
montre trois niveaux aquifères dans la zone d’étude : ce sont les réservoirs superficiels,
intermédiaires et profonds.
D’abord, les aquifères superficiels des niveaux altérés sont représentés par la cuirasse
latéritique, les arènes et les alluvions. Ces aquifères sont beaucoup plus exploités au moyen de
puits pour la production maraîchère, le bétail et souvent pour la consommation humaine. Ce
sont des nappes précaires, les ouvrages qui les exploitent tarissent généralement après les pluies.
Ensuite, les réservoirs intermédiaires représentent les aquifères de niveaux fissurés et sont très
souvent associés à ceux des altérites. Ces différentes nappes se rencontrent de manière isolée
mais parfois superposées selon les conditions topographiques et géomorphologiques du milieu.
Ces aquifères se rencontrent entre 15 m et 40 m dans la plupart des cas. Enfin les aquifères
profonds qui se situent à des niveaux de profondeur supérieure à 40 m. Les nappes au niveau
de ces aquifères sont de types semi-captives. En termes de facteur de productivité nous pouvons
retenir principalement la lithologie, les épaisseurs d’altération, la géomorphologie, la
191
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
topographie, les épaisseurs fissurées et la densité de fracturation.

L’analyse statistique a permis d’établir l’influence de chacun de ces paramètres sur la


productivité des aquifères. Les approches de modélisation ont permis de proposer le
Diagramme Ganda des domaines hydrogéologiques, le Diagramme Ganda des ressources en
eau souterraine et de la typologie des systèmes aquifères, la carte d’altération, la carte des
domaines hydrogéologiques, la carte des ressources en eau souterraine, la carte de potentialité
aquifère, un modèle 3D du niveau du sol, un modèle 3D du niveau topographique du socle, la
carte structurale, la carte hydrogéologique et la carte de vulnérabilité des aquifères de la
commune.

Au regard de la distribution des facteurs de productivité, les potentialités en eau souterraine


dans la commune sont classées faibles, bonnes ou très bonnes. Il convient de noter que parfois
il existe des zones de très forte potentialité aquifère qui cependant présentent une faible
potentialité en eau. Ainsi la faiblesse de la recharge des nappes constitue un réel frein pour la
formation de grandes ressources en eaux souterraines dans la commune. Cette limite s’explique
en partie par le climat de type sahélien caractérisé par la rareté des pluies.

Le faible taux d’accès à l’eau n’est pas du seul fait de l’inégale répartition de la ressource en
eau souterraine. Il pourrait bien s’expliquer aussi par le taux de fonctionnalité des ouvrages
d’exploitation. On rencontre plusieurs ouvrages non fonctionnels pour des raisons de pannes
techniques qui contribuent à réduire considérablement le taux d’accès à l’eau. Ainsi, la
promotion d’une meilleure gestion des ouvrages constituera l’une des solutions la moins
coûteuse pour l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable. Cette gestion doit prendre en
compte la protection des nappes au regard de leur vulnérabilité afin de garantir la potabilité de
la ressource.

L’utilisation des différents outils proposés permettra de réduire considérablement le taux


d’échec dans le domaine des forages particulièrement au niveau de la commune. Mais de
manière générale, l’application de ces méthodes d’évaluation des potentialités en eau
souterraine apporte une révolution au niveau des connaissances hydrogéologiques en milieu de
socle cristallin.

CHAPITRE V : EVALUATION DE LA QUALITE DES EAUX

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Au regard de la croissance démographique et de la multiplication des activités socio-
économiques (domaine agricole, pastorale, industriel, hydro-électrique et minier), les besoins
en eau se sont fortement accrus. En raison de l’insuffisance des eaux de surface, les eaux
souterraines sont exploitées par de nombreuses fermes et dans certains cas pour l’agriculture
irriguée.

La non-satisfaction des besoins en eau n’est pas le seul fait de la disponibilité de la ressource
ou encore de l’insuffisance des ouvrages d’exploitation, mais ce sont aussi les contraintes liées
à la qualité qui limite considérablement le taux d’accès à l’eau. En effet, les pollutions et les
contaminations des nappes souterraines constituent un phénomène qui contribue au Burkina
Faso à réduire considérablement le taux de couverture en eau potable. Nous assistons très
souvent à des fermetures ou à des abandons de points d’eau du fait de concentrations élevées
en Nitrate, arsenic…, du goût ou des odeurs indésirables. Cet état de fait anéantit par
conséquent les efforts en matière d’approvisionnement en eau potable.

En tout état de cause, la question de la qualité de l’eau doit être mise en avant dans la recherche,
la gestion et l’approvisionnement des eaux. La potabilité d’une eau de boisson est déterminée
à partir de différents critères dont les analyses physico-chimiques, les analyses bactériologiques
et celles des substances toxiques (les métaux lourds, polluants organiques, éléments
volatiles…). La commune de Tougouri présente plusieurs sources potentielles de pollutions et
de contamination au regard de son histoire géologique et des activités socioéconomiques
développées par les populations. Aussi, l’étude sur la connaissance des ressources a-t-elle
montré que la vulnérabilité des ressources en eau souterraines reste élevée dans plusieurs zones
de la commune au regard des caractéristiques des aquifères. Ainsi, le risque de pollution ou de
contamination des eaux principalement souterraines reste élevé. Il apparait nécessaire d’évaluer
la qualité des eaux.

La caractérisation hydrogéochimique des eaux dans la commune vise principalement à évaluer


la qualité des eaux de consommation des populations dans la commune. Pour ce faire, deux
objectifs spécifiques sont poursuivis :

 Déterminer les caractéristiques physico-chimiques et les teneurs de certains métaux


lourds dans les eaux de consommation de la commune.
 Élaborer des cartes thématiques sur la qualité des eaux au niveau de la commune.
193
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Les résultats attendus devraient permettre d’élaborer un programme de gestion des ressources
en eau souterraine intégrant le suivi-qualité et la protection des nappes d’eau.

Au total, 205 échantillons d’eaux ont été analysés. Les paramètres physicochimiques analysés
pour l’ensemble des échantillons sont : La température (T), la conductivité (Cond), le potentiel
Hydrogène (pH), les solides totaux dissouts (TDS), et la turbidité (Turb). Seuls quatre (04)
cations et quatre (04) anions ont été dosés. Il s’agit du calcium (Ca2+), du magnésium (Mg2+),
du potassium (K+), de l’ammonium (NH4+), du nitrate (NO3-), des chlorures (Cl-), du fluorure
(F-) et du nitrite (NO2-).

Quelques métaux lourds et métalloïdes ont également été dosés. Ce sont le fer (Fe), le
manganèse (Mn), l’arsenic (As), le nickel (Ni), le cuivre (Cu) et le zinc (Zn). La teneur en
cyanure dans les différentes eaux a été également déterminée. Pour ce qui est de la bactériologie,
seuls les coliformes totaux et les coliformes thermotolérants ont été dénombrés.

Afin d’évaluer la crédibilité des résultats d’analyses, dix échantillons doublons ont été prélevés
et analysés au laboratoire Aïna de Ouagadougou. L’analyse comparative de ses résultats avec
celui des kits portatifs de mesures in-situ montre des similarités pour les paramètres suivants :
température, conductivité, TDS, pH, turbidité, calcium, potassium, nitrite, fluorure, cyanure et
le zinc. Cependant, les résultats diffèrent plus ou moins pour certains points d’eau pour les
paramètres tels que le magnésium, le chlore, le cuivre, le nickel, l’arsenic et le nitrate.

Du fait de l’absence doublons parmi les échantillons envoyés au laboratoire Aïna, et au niveau
des analyses in situ, il est difficile de se prononcer sur les quelques écarts de résultats observés.
Des graphes illustratifs peuvent être observés en annexe.

V.1 Caractéristiques physico-chimiques des


eaux
Les paramètres analysés sont : Température Terrain (TT), Conductivité Labo (Cond L),
Potentiel Hydrogène labo (pH L), Solide Total Dissout labo (TDS L), Turbidité (Turb L). Le
bilan statistique des résultats des analyses est synthétisé dans le tableau 26 ci-dessous.

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Tableau 26 : bilan statistique des principaux paramètres physico-chimiques

Statistique TT Cond L TDS L PH L Turb L


Nb. d'observations 205 205 205 205 205
Minimum 22,500 34,390 17,190 5,280 0,040
Maximum 37,000 1346,000 789,900 8,330 512,000
1er Quartile 30,800 279,900 143,600 6,590 0,390
Médiane 31,600 407,200 211,800 6,820 0,800
3ème Quartile 32,300 548,900 276,100 7,000 2,450
Moyenne 31,337 441,371 226,540 6,748 13,927
Variance (n) 2,879 64520,385 17822,709 0,138 2701,457
Variance (n-1) 2,893 64836,662 17910,075 0,139 2714,700
Ecart-type (n) 1,697 254,009 133,502 0,371 51,976
Ecart-type (n-1) 1,701 254,630 133,829 0,372 52,103
Coefficient de variation 0,054 0,575 0,589 0,055 3,732
Ecart-type de la moyenne 0,119 17,784 9,347 0,026 3,639
Ecart-type de la variance 0,286 6419,786 1773,362 0,014 268,795

Les températures varient entre 22,5 et 37°C (tableau 26) avec une moyenne de 31,337°C. Les
eaux en générale présentent des températures voisines des valeurs atmosphériques moyennes
28 à 34°C (figure 119a).

Les eaux analysées sont en majorité acides avec une moyenne générale de pH égal à 6,748
(tableau 26). 80% des échantillons d’eaux ont des pH compris entre 6,5 et 8,5, intervalle
souhaité par l’OMS (figure 119b). La répartition spatiale de ces échantillons est observée à la
figure 120.

Les conductivités enregistrées présentent une très grande amplitude de variation. Elles oscillent
entre 34,39 et 1346 µS/cm avec une moyenne de 441,371 µS/cm (tableau 26). Il existe donc
différents pôles de minéralisation. Cette thèse pourrait se justifier par la diversité du chimisme
des différentes formations en présence ou éventuellement par des pollutions locales. Elle peut
aussi et surtout s’expliquer par la différence de profondeur des venues d’eau. La variation de la
conductivité induit les taux de minéralisation suivants : minéralisation très faible 5,85% ;
minéralisation faible 11,21% ; minéralisation peu accentuée 17,56% ; minéralisation moyenne
5,85% ; minéralisation importante 54,63% ; minéralisation excessive 4,87% (figure 119c). Les
échantillons d’eaux dont la minéralisation est excessive, se situent au centre sud et au sud-est
de la commune (figure 121).

195
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Figure 119 : Fréquence des valeurs des paramètres physico-chimiques

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Figure 120: Répartition spatiales des valeurs de pH

Figure 121: Répartition spatiale de la conductivité électrique


197
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V.2 Les caractéristiques chimiques
V.2.1Les cations
Les cations majeurs analysés sont le calcium, le magnésium et potassium. Le sodium n’a pas
été associé pour les analyses. Le bilan des cations est représenté par le tableau 27.

Tableau 27: Bilan statistique des cations majeurs

Statistique Ca Mg K
Nb. d'observations 205 205 205
Minimum 0,000 7,000 0,000
Maximum 150,000 650,000 800,000
1er Quartile 18,000 60,000 2,200
Médiane 27,000 160,000 5,100
3ème Quartile 38,000 220,000 9,500
Moyenne 28,980 162,869 11,862
Variance (n) 332,536 13490,370 3336,149
Variance (n-1) 334,166 13556,500 3352,503
Ecart-type (n) 18,236 116,148 57,759
Ecart-type (n-1) 18,280 116,432 57,901
Coefficient de variation 0,629 0,713 4,869
Ecart-type de la moyenne 1,277 8,132 4,044
Ecart-type de la variance 33,087 1342,293 331,947

Le calcul des moyennes donne l’ordre d’abondance suivant : Mg2+ > Ca2+ > k+. Les teneurs en
magnésium varient entre 7 et 650 mg/l. La teneur moyenne est de 162,869 mg/l avec une
médiane de 160 mg/l (tableau 27). Environ 80% des points d’eau (figure 122c) présentent des
teneurs en magnésium supérieur à 50 mg/l (valeur limite OMS). Ces eaux se répartissent dans
toute la commune (figure 123). Ces fortes concentrations en magnésium serait dû à la nature
géologique des formations aquifères en présence (roches volcano-sédimentaires) possédant des
minéraux ferromagnésiens.

Les teneurs en calcium varient entre 0 et 150 mg/l avec une moyenne de 28,98mg/l. La médiane
est de 27 mg/l (tableau 27). La majorité des échantillons (52,68%) ont des teneurs en calcium
moyenne comprise entre 25 et 50 mg/l. 40% des échantillons ont une teneur inférieure à 25 mg/l
et 7,31% supérieur à 50mg/ (figure 122b). Leur situation géographique est représentée par la
figure 124.

198
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Les potassiums ont une concentration moyenne de 11,86 mg/l et varient entre 0 et 800 mg/l
(tableau 27). 84,87% des cas restent inférieurs à 12 mg/l (valeur limite OMS) (figure 122a). Ils
sont majoritairement situés à l’Est de la commune (figure 125).

Figure 122: Fréquence des cations majeurs analysés

199
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 123: Répartition spatiales des teneurs des eaux en magnésium

200
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 124: Répartition spatiales des teneurs des eaux en calcium

201
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 125: Répartition spatiales des teneurs des eaux en potassium

V.2.2Les anions
Les anions majeurs analysés sont le chlorure et le nitrate. Le bilan de de statistique d’descriptive
est enregistré dans le tableau 28 ci-dessous.

Tableau 28: Bilan statistique des anions majeurs

Statistique Cl NO3
Nb. d'observations 205 205
Minimum 0,000 0,000
Maximum 0,520 410,000
1er Quartile 0,020 10,200
Médiane 0,040 19,800
3ème Quartile 0,050 35,000
Moyenne 0,049 38,611
Variance (n) 0,004 4210,309
Variance (n-1) 0,004 4230,947
Ecart-type (n) 0,063 64,887
Ecart-type (n-1) 0,063 65,046
Coefficient de variation 1,294 1,681

202
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Ecart-type de la moyenne 0,004 4,543
Ecart-type de la variance 0,000 418,926

Le calcul des moyennes donne l’ordre d’abondance suivant NO3- > Cl-. Leurs moyennes sont
de 0,049 et 38,611mg/l respectivement pour les chlorures et les nitrates. Elles oscillent entre 0
et 0,52 pour les chlorures et 0 et 410mg/l pour les nitrates (tableau 28). Les valeurs des
concentrations des chlorures sont toutes inférieures aux normes de l’OMS. La figure 127 situe
spatialement l’ensemble de ces points d’eau.

Quant aux nitrates Vingt-cinq (25) échantillons présentent des teneurs largement supérieures à
la norme OMS qui est de 50 mg/l (figure126). Ces points d’eau se répartissent dans toute la
commune (figure 128). Ils sont sur des zones agricoles et la description de l’environnement
autour de ces forages montre un manque d’hygiène et la présence de latrines à proximité. Cela
pourrait être la cause de ces forts teneurs assimilables à une pollution. L’utilisation des engrais
chimiques pour l’agriculture pourrait aussi constituer une source potentielle à cette pollution.

0 - 25
140 123
25 - 50
120 50 - 75
Nombre d'ouvrage

100 75 - 420
80
57
60
40 25

20 0
0
0 - 25 25 - 50 50 - 75 75 - 420
Teneur en nitrate en mg/L

Figure 126: Fréquence des teneurs en nitrate

203
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 127: Répartition spatiales des teneurs des eaux en chlorures

204
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 128: Répartition spatiales des teneurs des eaux en nitrates

V.2.3Notion de facies hydrochimiques des eaux

La détermination des faciès des eaux se fait généralement avec le diagramme de piper qui se
base sur les cations majeurs (Ca2+, Mg2+, K+, Na+) et les anions majeurs (Cl-, NO-3, SO2-4, HCO3-
). Alors que dans le cadre de notre travail, les teneurs des eaux en ions Na+, SO2-4 et HCO3-
n’ont pas été déterminées. Donc il n’est pas possible d’appliquer le diagramme de Piper.
Néanmoins en se basant sur le contexte géologique, l’analyse statistique des différents éléments
nous laisse présager une eau bicarbonatée magnésienne et calcique car la conductivité est
contrôlée par le Mg2+ et suivi du Ca2+.

V.2.4Nitrite, fluorure et ammonium


Les concentrations moyennes en nitrite, fluorure et ammonium sont respectivement 0,059,
7,297 et 0,206mg/l. Leurs teneurs sont comprises entre 0 et 1,05 pour le nitrite ; 0 et 29 pour
l’ammonium et 0 et 1010 mg/l pour les fluorures (tableau 29).

Tableau 29: Bilan statistique des nitrites, fluorures et ammonium

Statistique F NH4 NO2


Nb. d'observations 205 205 205
Minimum 0,000 0,000 0,000
Maximum 1010,000 29,000 1,050
1er Quartile 0,080 0,000 0,010
Médiane 0,290 0,020 0,020
3ème Quartile 0,720 0,060 0,060
Moyenne 7,297 0,206 0,059
Variance (n) 5301,879 4,084 0,010
Variance (n-1) 5327,868 4,104 0,010
Ecart-type (n) 72,814 2,021 0,101
Ecart-type (n-1) 72,992 2,026 0,101
Coefficient de variation 9,979 9,831 1,725
Ecart-type de la moyenne 5,098 0,141 0,007
Ecart-type de la variance 527,538 0,406 0,001

Des ouvrages enregistrent des teneurs pouvant excéder la limite recommandée (norme OMS) :
09 ouvrages pour ammonium, 13 pour le fluorure et 40 pour le nitrite (figure 129). Tous ces
points d’eau à teneur anormale n’ont pas une situation géographique précise mais se répartissent
un peu partout dans toute la commune (figures 130, 131 et 32. Ils sont situés dans des zones
205
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agricoles et manque d’hygiène en général. Cela pourrait constituer la source de la pollution en
ammonium et en nitrite.

Quant aux fluorures, ils seraient liés aux grandes failles géologiques qui correspondent à la
structure en Y caractéristique de la zone et au passage de la zone de cisaillement de Tiébélé-
Dori-Markoye. La minéralisation de la feuille Pissila où est située la majeure partie de la
commune est marquée par des indices en or. La paragenèse est marquée par la présence d'or
libre et de sulfures (pyrite, pyrrhotite, chalcopyrite, sphalérite et galène) associés à une
altération à carbonates, chlorite, séricite et talc (absence de tourmaline) (Kagoné et al.,2003).
Les fluorures étant des éléments accompagnateurs de ce type de minéralisation, leur présence
dans les eaux souterraines de la zone pourrait s’expliquer par une libération de la roche en ces
éléments qui a contribué à contaminer les eaux.

Figure 129: Fréquence des teneurs en nitrite, fluorures et ammonium


206
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Figure 130: Répartition spatiale des teneurs des eaux en nitrite

Figure 131: Répartition spatiales des teneurs des eaux en fluorures


207
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Figure 132: Répartition spatiales des teneurs des eaux en ammonium

V.3 Les corrélations


L’analyse par la méthode de corrélation entre les différents paramètres physiques et/ou
chimiques permet d’établir les relations qui existent entre les différents éléments et d’en tirer
parfois les sources de minéralisation. Le tableau 30 ci-dessous représente la matrice de corrélation
des différents éléments chimiques.

208
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Tableau 30: matrice de corrélation des différents éléments chimiques

TT Cond L TDS L PH L Ca Mg K Cl Mn Zn F NH4 Fe Ni NO3 NO2 Cu CN AS

TT 1

Cond L 0,27 1

TDS L 0,259 0,909 1

PH L 0,247 0,42 0,411 1

Ca 0,247 0,608 0,626 0,425 1

Mg 0,29 0,459 0,513 0,421 0,523 1

K 0,058 0,152 0,136 0,041 0,165 -0,06 1

Cl -0,359 -0,216 -0,233 -0,027 -0,225 -0,2 -0,055 1

Mn -0,003 0,072 0,054 0,066 0,1 -0,005 0,094 0,036 1

Zn -0,26 -0,186 -0,192 -0,244 -0,113 -0,141 -0,038 0,179 0,069 1

F -0,171 -0,09 -0,09 -0,025 -0,098 -0,061 -0,014 0,101 -0,015 0,031 1

NH4 -0,05 -0,094 -0,088 -0,274 0,038 -0,069 0,004 0,011 0,034 0,306 -0,008 1

Fe -0,262 -0,259 -0,259 -0,347 -0,14 -0,232 -0,031 0,303 0,01 0,347 0,198 0,824 1

Ni -0,06 -0,112 -0,111 -0,263 0,032 -0,08 0,006 0,001 0,014 0,293 -0,008 0,987 0,81 1

NO3 0,08 0,181 0,186 0,114 0,229 0,231 0,058 -0,115 -0,011 -0,118 -0,044 -0,035 -0,089 -0,047 1

NO2 0,021 0,084 0,074 0,043 0,028 0,103 -0,029 -0,04 0,133 0,209 -0,009 0,092 0,091 0,071 -0,01 1

Cu -0,02 -0,036 -0,047 0,019 0,011 0,001 -0,024 0,104 -0,031 -0,028 0,115 0,004 0,004 0,003 0,242 -0,043 1

CN -0,008 0,144 0,116 -0,101 0,023 -0,056 -0,042 0,075 -0,063 -0,007 0,018 0,124 0,095 0,128 -0,067 0,029 -0,01 1

AS 0,069 0,06 0,031 0,187 -0,001 0,081 -0,038 0,099 -0,047 -0,021 0,047 -0,049 0,012 -0,054 -0,033 0,245 -0,013 -0,088 1

V.3.1Les relations cations / conductivité


Les corrélations entre les cations (Ca2+, Mg2+, K+) et la conductivité (figure 133) sont bien
maquées dans l’ensemble. Nous remarquons une corrélation entre une bonne partie du
magnésium, du calcium et du potassium avec la conductivité électrique. C’est la raison que ces
ions contrôlent principalement la minéralisation de la majeure partie des eaux rencontrées. Nous
pouvons aussi constater que des nappes ou des groupes de nappes s’écartent de la tendance
générale. Nous pouvons dire que ces derniers présentent d’autres sources de minéralisation.
C’est-à-dire que d’autres ions contribuent à la minéralisation ou que les ions magnésium,
potassium et calcium ne présentent pas une source homogène. Ainsi, nous pouvons retenir que
d’autres éléments chimiques influencent la minéralisation des eaux dans la commune de
Tougouri ou qu’il existe plusieurs modes de minéralisation des eaux par ces éléments.
Le fonctionnement entre ces différents ions par rapport à la conductivité laisse présager
quelques cas de pollution et/ou de contamination dans la commune.

209
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Ces résultats corroborent avec ceux de Yaméogo (2008) et de Kafando (2014). En générale
dans notre contexte géologique et hydrogéologique la minéralisation est contrôlée en premier
par les ions dits majeurs dont font partie ces trois éléments.

Figure 133: Corrélation entre les teneurs en cation (Ca2+, Mg2+, K+) et la conductivité électrique

210
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
V.3.2Relation entre anion (Cl-, NO3- et NO2-) /
conductivité
Les eaux souterraines dans la commune de Tougouri sont aussi marquées par des
minéralisations en chlorure, nitrate et nitrite. On ne remarque pas une forte dépendance entre
chlorures, nitrite et la conductivité (figure 134). Cependant, au niveau des nitrates nous avons
deux groupes d’eau qui se signalent.

Un premier groupe de nappes où les nitrates présentent des teneurs supérieures à 50 mg/l
(figure 134c). Le second groupe de nappes est marqué par des minéralisations en nitrate
inférieures à 50 mg/l. La conductivité des eaux au niveau de ces aquifères ne présentent pas une
véritable dépendance vis-à-vis des teneurs en nitrates.

En général les eaux des aquifères superficielles d’altérites et intermédiaires sont les plus
minéralisées dans notre contexte hydrogéologique. De ce point de vue, les nappes de fortes
minéralisations en nitrate sont des nappes moins profondes. Mais dans les régions fortement
agricoles et dans les zones de manque d’assainissement les nappes profondes tout comme celles
superficielles peuvent présenter de fortes teneurs en nitrate. Par ailleurs le mode d’infiltration
et les relations entre les nappes jouent sur la minéralisation des eaux souterraines par les
polluants tels que les nitrates.

Les minéralisations en chlorure sont très faibles dans l’ensemble (figure 134b). Les eaux des
puits présentent une moyenne de 0.116 mg/l contre 0.038 mg/l au niveau des forages. Donc la
minéralisation en chlorure serait plus accentuée dans les nappes superficielles qu’au niveau des
nappes profondes au niveau de la commune de Tougouri.

211
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 134: Corrélation entre les teneurs en anion (Cl-, NO3- et NO2-) et la conductivité électrique

V.3.3Relation CL-, Fe (2+, 3+), Mn2+ / NO3-


L’analyse des nuages de point met en évidence les relations qui existent entre les nitrates et les
autres ions que sont le chlorure, le potassium, le manganèse et le fer. Nous pouvons remarquer
que dans les nappes où les teneurs en nitrate dépassent les 50 mg/l, le fer, le chlorure, le
manganèse et le potassium sont généralement absents ou présentent des teneurs très faibles
(figure 135). Cette différence de minéralisation serait liée à la profondeur des aquifères.
Quand on sait que les teneurs élevées en nitrate sont le fait d’une pollution et que dans ce cas
de figure les nappes superficielles ou les moins profondes sont les plus exposées, on peut
déduire que les teneurs élevées en potassium, chlorure et en fer sont caractéristiques des nappes
212
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
profondes. Leurs teneurs élevées dans les eaux ne sont pas du fait d’une pollution mais l’on
pourrait l’expliquer par le fait d’éventuelles contaminations qui pourraient survenir dans
l’aquifère ou pendant les écoulements souterrains.
Il faut noter que les sources les plus fréquentes de fer et de manganèse dans l'eau souterraine
sont naturelles ; il peut s'agir par exemple de l'altération météorique des minéraux et des roches
qui en contiennent, comme les amphiboles, les micas ferromagnésiens, les sulfures de fer, les
magnétites, les oxydes, les carbonates... Ainsi les eaux peuvent être minéralisées en manganèse
à tous niveaux de profondeur.

Par ailleurs, la commune de Tougouri est une zone de forte concentration d’activités agricoles
comme les cultures céréalières et l’élevage. L’utilisation des engrais chimiques et de la fumure
organique dans ces différentes activités, pourrait constituer des sources principales de pollution
en nitrate. De même, il a été révélé la présence de latrines à proximité de certains points d’eau
et un manque d’hygiène au niveau de la plupart des ouvrages. Ces activités et le manque
d’assainissement seraient des principales causes des valeurs élevées en nitrate dans les eaux
prélevées de la commune.

213
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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Figure 135: Relation entre les ions chlorures, potassium, fer et manganèse avec les nitrates

214
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
V.1 La contamination par les métaux lourds

Le tableau 31 fait le bilan statistique des teneurs des eaux en cyanure et pour l’ensemble des
métaux lourds analysés.

Tableau 31: Bilan statistique des métaux lourds

Statistique Mn Zn Fe Ni Cu CN AS
Nb. d'observations 205 205 205 205 205 205 205
Minimum 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Maximum 0,110 0,780 1,000 29,000 3,500 30,000 21,000
1er Quartile 0,000 0,000 0,010 0,050 0,000 0,000 0,000
Médiane 0,000 0,000 0,020 0,150 0,020 0,000 0,000
3ème Quartile 0,000 0,040 0,040 0,300 0,060 2,000 3,000
Moyenne 0,002 0,042 0,034 0,344 0,102 1,790 2,132
Variance (n) 0,000 0,011 0,007 4,103 0,112 15,366 11,588
Variance (n-1) 0,000 0,011 0,007 4,123 0,113 15,441 11,644
Ecart-type (n) 0,010 0,103 0,082 2,026 0,335 3,920 3,404
Ecart-type (n-1) 0,010 0,104 0,082 2,030 0,336 3,930 3,412
Coefficient de variation 5,492 2,469 2,376 5,896 3,294 2,190 1,597
Ecart-type de la moyenne 0,001 0,007 0,006 0,142 0,023 0,274 0,238
Ecart-type de la variance 0,000 0,001 0,001 0,408 0,011 1,529 1,153

V.4.1Arsenic, Cyanure et Nickel


Les métaux lourds sont des substances dangereuses dont la présence en concentration anormale
dans l’environnement et plus spécifiquement dans les eaux est source de maladies. Les teneurs
moyennes en arsenic, cyanure et nickel sont respectivement 2,132µg/l ; 1,79µg/l et 0,344 mg/l
et les valeurs extrêmes suivant le même ordre sont comprise entre 0 et 21µg/l ; 0 et 30 µg/l et
enfin 0 et 29mg/l (tableau 31).

Pour les eaux analysées, neuf (09) échantillons d’eau ont des teneurs en arsenic supérieures à
la norme OMS qui est de l’ordre de 10µg/l (figure 136a.). Ces points d’eau sont tous situés au
nord, à l’est et au sud-est de la commune (figure 137). La teneur élevée en As observée dans
ces échantillons serait attribuable à la minéralisation aurifère dans la zone. En effet, la source
d’arsenic au Burkina Faso serait les minéraux sulfurés et les oxydes de fer dans les zones
minéralisées (Smedley et al.,2007, cité par Kagambega,2014) alors que le gisement de Taparko
au nord dans la commune voisine de Yalgo regroupe un ensemble de veines de quartz,
215
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
correspondant à des ouvertures de fentes de tension, développées dans une shear zone
polyphasée, orientée NNW-SSE à NW-SE (Bourges et al, 1998). La paragenèse est marquée
par la présence d'or libre et de sulfures (pyrite, pyrrhotite, chalcopyrite, sphalérite et galène)
associés à une altération à carbonates, chlorite, séricite et talc (absence de tourmaline). Par
conséquent, les fortes teneurs en arsenic enregistrées dans ces eaux souterraines seraient l’effet
du contact de ces dernières avec les roches hôtes de la minéralisation aurifère.

Quant au nickel, 81,95% des forages ont des teneurs largement supérieures à la norme OMS (f
(figure 136b). Ils se retrouvent un peu partout dans toute la commune (figure 138). Le nickel
est un élément qui a une affinité pour les roches magmatiques basiques où il peut être associé à
certains sulfures tels que la pentlandite. Selon Smedley et al. (2007), Kagambèga et al. (2014a
et b), à partir des calculs des indices de géo accumulation et de facteurs d’enrichissement des
métaux lourds et de certains éléments potentiellement nocifs, ces teneurs élevées dans les eaux
seraient attribuables aux minéralisations aurifères dans le Birimien dans lesquelles on y
rencontre des quantités importantes de sulfures (pyrite, chalcopyrite, arsénopyrite, pentlandite).
Pour les forages analysés, aucune teneur anormale en cyanure n’a été déterminée (figure 136c)
mais l’alerte peut être déjà sonnée car 102 points d’eau comportent des concentrations non
nulles dont la plus forte est égale à 30µg/l. En effet, si l’activité source de cette présence de
cyanure dans les eaux souterraines (bien qu’elle soit encore majoritairement faible) continue
dans le temps et/ou gagne du terrain, cette teneur peut dans un futur plus ou moins proche
atteindre la barre limite OMS. La répartition spatiale des teneurs en cyanure s’observe à la
figure 139.

216
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 136: Fréquence des teneurs en arsenic, cyanure et nickel

217
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 137: Répartition spatiale des teneurs des eaux en arsenic

Figure 138: Répartition spatiale des teneurs des eaux en nickel


218
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
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Figure 139: Répartition spatiale des teneurs des eaux en cyanure

V.4.2 Fer, Zinc, Manganèse et Cuivre

Le fer, le zinc, le manganèse et le cuivre ont des teneurs moyennes respectivement égale à
0,034mg/l ; 0,042mg/l ; 0,002mg/l et 0,102mg/l. elles varient entre 0 et 1 mg/l pour le fer, 0 et
0,78 pour le zinc ; 0 et 0,11 pour le manganèse, enfin 0 et 3,5 mg/l pour le cuivre (tableau 31).
Les teneurs en manganèse et en zinc restent toutes inférieures aux normes OMS en vigueur s
pour la consommation humaine (figure 140b et c). Ils sont représentés géographiquement par
les figures 142 et 143.

Trois forages en fer et deux forages en cuivre ont des teneurs supérieurs aux normes OMS en
vigueurs (figure 140a et d). Ces forages se localise au nord et à l’est de la commune pour le
fer, et au sud est pour le cuivre (figure 141 et 144). La présence en fer, en zinc et en manganèse
se justifierait par la lithologie de la zone constituée de roches riches en minéraux
ferromagnésiens. Ces dernières peuvent libérer ces éléments et par conséquent contaminer les

219
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
eaux souterraines. La minéralisation dans la zone pourrait être à l’origine de la présence dans
les eaux souterraines des ions cuivre. En effet, la commune de Tougouri est située dans une
zone qui présente des anomalies positives en cuivre et en zinc. Le Cu tout comme beaucoup
d’autres métaux est un élément qui entre dans la composition chimique de certains sulfures
comme la chalcopyrite, qui fait partie des minéraux accompagnateurs de l’or et qui est
caractéristique de notre zone d’étude.

Figure 140: Fréquence des teneurs en fer, zinc, manganèse et cuivre

220
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 141: Répartition spatiales des teneurs des eaux en fer

221
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 142: Répartition spatiale des teneurs des eaux en zinc

222
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 143: Répartition spatiale des teneurs des eaux en manganèse

Figure 144: Répartition spatiale des teneurs des eaux en cuivre


223
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
V.5 La bactériologie
Les germes recherchés dans les eaux étudiées sont les coliformes totaux, et les coliformes
thermotolérants. La méthode exploitée pour la recherche des bactéries dans les eaux étudiées
est basée sur la méthode dite « Filtration sur membrane ». Les résultats sont présentés dans le
tableau 32.

Tableau 32 : Bilan statistique des analyses bactériologiques

Statistique Coli tt Coli Th


Nb. d'observations 205 205
Minimum 0,000 0,000
Maximum 21,000 11,000
1er Quartile 0,000 0,000
Médiane 0,000 0,000
3ème Quartile 1,000 0,000
Moyenne 1,537 0,293
Variance (n) 15,956 1,661
Variance (n-1) 16,034 1,669
Ecart-type (n) 3,994 1,289
Ecart-type (n-1) 4,004 1,292
Coefficient de variation 2,600 4,403
Ecart-type de la moyenne 0,280 0,090
Ecart-type de la variance 1,588 0,165

On note la présence de coliformes totaux dans trente-neuf (39) forages et treize (13) puits (figure
145) dénotant une charge bactérienne laquelle indiquant que ces eaux sont impropres à la
consommation et aux besoins ménagers. Idéalement ces eaux ne doivent en effet contenir aucun
germe pathogène, coliformes ou entérocoques. Ces germes sont autres que des coliformes
thermotolérants car l’analyse ne décèle aucun de ces derniers dans tous les échantillons.

La présence de coliformes totaux dans les eaux montre que la contamination des eaux est causée
par les eaux usées domestiques, par la proximité des ouvrages avec les toilettes et par
l’infiltration d’eau de surface dans les puits. Cela est confirmé dans la description de
l’environnement des ouvrages où il ressort qu’il existe des latrines et des concessions dans
l’environnement immédiat de ces ouvrages. Aussi, la quasi-totalité de ces ouvrages manque
d’hygiène. L’ensemble de ces ouvrages est représenté spatialement par la figure 146. Il est
essentiel de faire remarquer que la majorité des puits étant construits sans margelle ni couvercle,
les eaux de pluies et de ruissellement charriant divers déchets (matières fécales) s’y déversent

224
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
très facilement. Le captage de l’eau à l’aide d’un sceau ou d’un récipient quelconque rouillé et
abandonné à même le sol favorise davantage la contamination de l’eau des puits.

160 Effectif
140
120
Nombre d'ouvrage

100
80
60
40
20
0
0-1 1 -- 4 4 -- 25
coliformes totaux
Figure 145: Fréquence en nombre des coliformes totaux

Figure 146: Répartition spatiale en nombre de coliformes totaux dans les eaux

225
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
L’évaluation de la qualité des eaux de la commune de Tougouri nous a permis de
caractériser cette ressource naturelle. Les eaux présentent en majorité un pH légèrement acide.
Les paramètres de qualité chimiques sont pour la plupart en-dessous de la norme de potabilité
de l’OMS. Cependant, quelques points d’eau enregistrent des teneurs supérieurs à la valeur
limite OMS pour des paramètres comme le nickel, les nitrates, le magnésium, le calcium, le
potassium, les fluorures, l’arsenic, l’ammonium le nitrite, le cuivre et le fer. On note la présence
de coliforme totaux dans 52 des 205 échantillons analysés. Dans cette étude, seule une origine
lithogénique des métaux lourds a été mise en évidence. Un pôle anthropique pourrait être
attribué aux teneurs hors normes de nitrate, ammonium, nitrite et de coliformes totaux dans les
eaux analysées.

Au regard de nos analyses, nous recommandons la réglementation des activités reconnues


comme sources de pollution au niveau des zones sensibles. Il faut par ailleurs définir des
périmètres de protection en fonction de la vulnérabilité des terrains. La mise en place d’un
réseau de suivi qualité et l’organisation de campagnes de sensibilisation seraient donc
indispensables pour l’amélioration de la qualité des eaux dans la commune.

226
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CHAPITRES VI : PROGRAMME DE GESTION DES
RESSOURCES EN EAU

La compréhension des propriétés hydrauliques des couches aquifères et la caractérisation


hydro-chimique de l’eau qu’elles contiennent sont nécessaires pour la planification et la gestion
des ressources en eau souterraine. La chimie des eaux souterraines, dépend de plusieurs
facteurs, tels que la géologie générale, le degré de météorisation chimique de divers types de
roche, la qualité de l’eau de recharge et des diverses sources d’alimentation des formations
aquifères. De tels facteurs et leur interaction est le résultat d’une qualité complexe d'eaux
souterraines. Ainsi seul le suivi de la qualité des eaux souterraines peut permettre d’assurer un
meilleur approvisionnement de l’eau potable aux populations.
Les ressources en eaux souterraines sont inégalement réparties même à l’échelle des communes.
La carte des potentialités aquifères et des ressources en eau en témoigne. Et cette inégale
répartition qui s’exprime dans l’espace et dans le temps limite l’accès à l’eau dans nos régions.
La capacité de mobilisation des eaux pour répondre aux besoins se trouve anéantie sur le terrain
par la potentialité et la qualité de la ressource. Ainsi la gestion de la ressource en eau s’impose
pour la satisfaction des besoins. Cette gestion qui est à la fois collective et individuelle est autant
plus efficace lorsqu’elle s’inscrit et s’applique sur le plan politique, social et économique.

La gestion des ressources en eau demande la mise en place d’un certain nombre d’outils que
nous pouvons classer en deux grands groupes. Nous avons les outils qui constituent les schémas
directeurs ou des guides de prise de décision. Ce sont des produits finis comme les cartes, les
logiciels, les modèles de gestion …. En seconde position nous avons les systèmes de
surveillance et d’alerte précoce qui sont des outils de collecte régulière de données, de
traitement et de diffusion d’information. En réalité le premier groupe est généralement les
produits ou le résultat d’interprétation des informations issues du second groupe.

La mise en place du système de surveillance au niveau de la commune devrait permettre


d’améliorer la gestion des ressources en eau sur deux plans essentiellement. Dans un premier
temps le suivi des ressources doit permettre d’améliorer la compréhension du système aquifère
dans la commune plus précisément la recharge, la décharge, l’interaction avec les eaux de
surface, les changements dans la qualité et la quantité au fil du temps. Dans un second temps la

227
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
surveillance de la nappe permet aussi d’obtenir des informations sur l’efficacité des mesures de
gestion mises en œuvre. Elle peut se faire à partir des mesures des quantités d’eau souterraines
exploitées et la réponse de l’aquifère. Les informations recueillies sont capitales pour la prise
de mesures de gestion liées à la quantité. Par ailleurs, lorsque le système est axé sur les mesures
des paramètres de qualité des nappes d’eau souterraine captées, les informations recueillies
servent pour vérifier le respect des teneurs maximales prescrites.
La gestion des ressources en eau dans le cadre de notre travail va s’articuler autour des points
suivants.

- Suivi de la qualité des eaux,


- Suivi de la recharge et la décharge des nappes,
- Suivi de l’approvisionnement en eau des populations,
- Stockage et traitement de l’information,
- Acteur de la gestion intégrée des réseaux (AGIR),
- Partage et diffusion de l’information.

VI.1 Suivi de la qualité des eaux

VI.1.1 État des lieux sur les risques et la qualité


des eaux
La nécessité de la surveillance de la qualité des ressources en eau souterraine dans la commune
tire ses origines dans trois situations majeures :

D’abord, la carte de vulnérabilité qui a été élaborée dans le cadre de la présente étude. Cette
carte met en évidence plusieurs zones à risque de niveaux différents. Au regard des
caractéristiques des aquifères et des sources potentielles de pollution et de contamination la
mise en place d’un système de surveillance s’impose.

Ensuite, les résultats des analyses révèlent plusieurs ouvrages dont des teneurs des eaux en
élément chimiques indésirables ou toxiques sont au-delà des normes conseillées pour la
consommation définie par l’OMS. L’ensemble de ces ouvrages doivent être soumis à une
surveillance afin de prendre des mesures de protection et de correction de la qualité de ces eaux.

Enfin, les activités économiques dans la localité constituent des sources potentielles de
pollution ou de contamination des ressources en eau. Les principales sont l’agriculture,
l’élevage, la recherche et l’exploitation minière. Au regard du développement de ces activités

228
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
dans la commune le risque de pollution et de contamination des nappes d’eau devient de plus
en plus élevé. Ainsi la mise en place et la bonne gestion d’un réseau de suivi permettra de
prévenir toute évolution de la qualité des eaux.

VI.1.2 Définition du réseau de suivi

En matière de suivi de la qualité des eaux, toute ressource exploitée pour la consommation doit
faire objet de contrôle régulier. Le présent réseau de suivi concerne les ouvrages hydrauliques
dont les analyses ont révélé des teneurs en métaux lourds et en polluants supérieures aux
réglementations en vigueur (norme OMS). Les éléments ainsi mis en évidence dans la commune
de Tougouri sont essentiellement le nickel, le fluorure, l’arsenic, l’ammonium, le nitrite, le
cuivre et le nitrate.

Les ouvrages du réseau sont représentés par la figure 147. Nous pouvons remarquer que pour
un même ouvrage les éléments dont les teneurs sont supérieures aux normes en vigueur peuvent
atteindre trois par endroit. Ainsi nous avons hiérarchisé les réseaux des ouvrages de suivi à trois
niveaux : les niveaux 1, 2, 3 et 4 indiquent des ouvrages où on dénombre respectivement 1, 2,
3 et 4 éléments de teneurs supérieures à la norme (figure 148).

Le réseau est dominé par le niveau 2 et l’on remarque que la plupart de ces ouvrages présentent
des teneurs élevées en nickel. Le fluorure, ammonium, et le cuivre présentent rarement des
teneurs élevées en même temps dans un même ouvrage. Un suivi plus poussé permettrait de
donner une explication à ce constat. Nous enregistrons neuf ouvrages dont les teneurs en arsenic
des eaux sont élevées. Au regard de la position de ces ouvrages par apport aux sites d’orpaillage,
le mode de contamination reste à déterminer

Nous pouvons constater que la plupart des ouvrages qui présentent les teneurs supérieures aux
normes en vigueur sont situés dans les zones de vulnérabilité de niveau 3, 2 et 1. Le niveau zéro
présente très rarement de cas de teneurs élevées pour ce qui est des éléments contrôlés. Cet état
de fait confirme la vulnérabilité de ces zones et permet de valider cette carte. Ainsi ces zones
doivent être protégées.

229
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 147 : Carte du réseau de suivi qualité des eaux souterraines (teneurs hors norme OMS)
230
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 148: Carte de hiérarchisation du réseau de suivi qualité des eaux souterraines
231
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
VI.1.3 Description des éléments analytiques du
réseau
Les teneurs en nickel sont régulièrement élevées au niveau des ouvrages retenus ensuite le nitrite et le
nitrate. En revanche on rencontre le fluorure, l’ammonium et le cuivre très rarement. Nous remarquons
aussi que lorsque la teneur en nitrate est élevée au niveau d’une nappe, sa teneur en nitrite excède
rarement les normes et vice-versa. Le tableau 33 fait le bilan des ouvrages du réseau et les éléments
imposant le suivi.

Les eaux des ouvrages ont des teneurs en cyanure très inférieure à la norme OMS recommandée
pour la consommation humaine. Néanmoins, un suivi est recommandé pour les ouvrages qui en
contiennent déjà car le cyanure constitue un produit très dangereux à action rapide pour
l’écosystème. Le tableau 34 et la figure 149 présente l’ensemble des ouvrages dont les teneurs
en cyanure sont supérieures à 0.

La présence de coliformes totaux dans les eaux est source de nombreuses maladies surtout
répandues en Afrique. Un suivi est donc nécessaire. L’ensemble des points d’eau présentant des
coliformes totaux est représenté par le tableau 35 et la figure 150.

Tableau 33 : Bilan des ouvrages et les paramètres de suivi du réseau

Localités administratives Identifiant Coordonnées Éléments suivis


ID
Niveau du réseau
Village Quartier Ouvrages Code X(UTM) Y(UTM) F NH4 Ni NO3 NO2 Cu As
1 Ouattigou Ouattigou Forage TG-02 772374 1469276 2 Ni NO3
2 Paspanga Yapanin Puits TG-09 775599 1467776 2 NH4 NO2
3 Naré Gonssé Puits TG-23 757446 1469816 1 NO2
4 Tougouri Secteur n°4 Forage TG-26 769603 1474894 3 NH4 Ni NO2
5 Daouirba Natenga Forage TG-35 757501 1453076 2 Ni NO3
6 Daouirba Zanna Puits TG-36 756808 1452436 3 NH4 Ni NO2
7 Zorgho Ouidi Forage TG-43 754553 1443884 2 Ni NO3
8 Zorgho Signogin Forage TG-44 752888 1440678 2 Ni NO2
9 Bagadé Natenga Forage TG-47 767566 1442463 2 Ni NO3
10 Bagadé Tamporé Forage TG-48 767740 1443421 2 Ni NO3
11 Tilga Bangouré Forage TG-55 757864 1447361 1 NO3
12 Tilga Koibkouka Forage TG-57 756407 1444371 2 Ni NO2
13 Tilga-Bagré Bissiga Forage TG-60 758834 1444280 2 Ni NO2
14 Sagouem Gaoundi Forage TG-61 767746 1465398 2 Ni NO2
15 Sagouem Sagouem Forage TG-62 765644 1467077 2 Ni NO3
16 Sagouem Nadin Forage TG-63 767774 1469252 3 Ni NO3 NO2

232
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
17 Dabossomnoré Baongpor Forage TG-64 772700 1454450 2 Ni NO2
18 Dabossomnoré Rabonga Forage TG-70 774109 1452543 2 Ni NO2
19 Ambkaongo Kokgnouni Forage TG-71 771391 1452528 2 NH4 Ni
20 Ambkaongo Narodin Forage TG-73 770268 1451665 2 Ni NO2
21 Kalitaghin Narodin Forage TG-77 769224 1457750 2 Ni NO2
22 Nagsoghin Ouidi Forage TG-78 769911 1457719 2 Ni NO2
23 Kalitaghin Binnassighi Forage TG-86 765776 1453120 1 NO2
24 Gargo Wetigué Forage TG-91 774158 1442517 2 Ni NO2
25 Tissimi Tissimi-Nayia Forage TG-97 779161 1442019 2 Ni AS
26 Tissimi Namtenga Forage TG-102 781039 1442219 1 NO2
27 Nioundougo Marinsin Forage TG-103 774735 1458069 2 Ni NO2
28 Ouatinapam Natenga Forage TG-110 778713 1448785 3 Ni NO3 AS
29 Nioundougo Natenga Forage TG-112 774915 1457119 1 NO2
30 Namassa Woobdo Forage TG-114 780312 1462534 2 Ni AS
31 Ouangacé Bakroré Forage TG-118 780752 1456571 2 Ni NO2
32 Ouangacé Moinmé Forage TG-119 782148 1456285 2 Ni NO2
33 Namtenga Sagtomgodé Forage TG-125 784154 1450383 2 NH4 Ni
34 Regtenga Regtenga Forage TG-132 778974 1455551 2 Ni NO3
35 Regtenga Sanbin Forage TG-133 778820 1456818 2 NH4 Ni
36 Yaguin Natenga Forage TG-135 784033 1455298 2 Ni NO3
37 Tiditou Boila Forage TG-139 785930 1454742 2 Ni NO2
38 Tiditou Gonsin Forage TG-140 785626 1453738 2 Ni AS
39 Tiditou Tamasko Forage TG-141 785291 1456285 3 Ni NO3 NO2
40 Nabelin Natenga école Forage TG-143 783444 1465209 2 Ni AS
41 Nabelin Forage TG-147 783046 1464642 4 NH4 Ni NO3 NO2
42 Toyodin Kologkoue Forage TG-149 787649 1468336 2 Ni AS
43 Toyodin Dasbossmnoré Forage TG-150 787049 1466711 2 Ni NO2
44 Toyodin Ouidi Forage TG-152 786481 1464353 2 Ni NO3
45 Toyodin Natenga Forage TG-154 785531 1464854 3 Ni NO3 Cu
46 Towacé Dapoya Forage TG-155 790209 1460106 2 Ni NO2
47 Towacé Natenga Forage TG-157 790213 1457258 2 Ni NO3
48 Towacé Bissighin Forage TG-158 789553 1456874 2 Ni NO3
49 Towacé Towacé bila Forage TG-159 788950 1455386 2 Ni NO2
50 Gabouandi Gabouandi Forage TG-160 792639 1459505 2 Ni NO2
51 Towacé Dapoya2 Forage TG-163 790770 1458269 2 Ni NO3
52 Tougouri Secteur3 Forage TG-166 767765 1472778 2 Ni NO3
53 Satembila Natenga Forage TG-171 784506 1467649 2 F Ni
54 Satembila Kario Forage TG-173 783128 1465969 3 Ni NO2 AS
55 Gompelogo Gompelogo Forage TG-175 787579 1469876 3 NH4 NO3 NO2
56 Gompelogo Bissiri Forage TG-176 788644 1470696 1 F
57 Gompelogo Gompelogo Forage TG-177 788191 1470059 2 NO2 AS
58 Taffogo Moembin Puits TG-178 766297 1481532 2 Ni AS
233
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
59 Taffogo Tampelga-Louri Puits TG-184 765816 1486073 2 Ni NO2
60 Taffogo Yangrin Forage TG-188 765276 1479459 2 Ni NO3
61 Yoada Yoada Forage TG-189 764676 1476103 2 Ni NO3
62 Taonsgo More-Yiri Forage TG-191 771078 1474102 2 Ni NO2
63 Taonsgo Taonsgo Forage TG-196 774923 1470616 1 NO3
64 Tougouri Secteur4 Barrage TG-200 767662 1474024 1 F
65 Gompelogo Lelbré Forage TG-204 789780 1475096 2 Ni NO3

Tableau 34: Réseau des points d’eau avec présence de cyanure (teneurs inférieures à la norme
OMS)

Localités administratives Identifiant Coordonnées


Code
ID Village Quartier Types d'ouvrages échantillon X Y

TG-05 776939 1466845


1 Paspanga Paspanga Forage
TG-06 778643 1465823
2 Paspanga Ouidi Forage
TG-07 786098 1465097
3 Paspanga Mowibin Forage
TG-08 777389 1466476
4 Paspanga Kidpaogho Forage
TG-15 758671 1473452
5 Kombangbeido Narodin Forage
TG-18 754816 1469524
6 Nare Nare(école) Forage
TG-21 751771 1476362
7 Nare Ouidi Forage
TG-25 767264 1473371
8 Tougoui Secteur n°1 Forage
TG-31 758092 1462973
9 Alfire Yikoutin Puits
TG-35 757501 1453076
10 Douirba Natenga Forage
TG-36 756808 1452436
11 Douirba Zanna Puits
TG-38 755829 1451528
12 Douirba Téoguilsin Forage
TG-39 754572 1454087
13 Douirba Kiffo Forage
TG-40 752831 1451850
14 Douirba Rasamnatenga Forage
TG-41 753637 1445464
15 Zorgho Yarghin Puits
TG-42 754214 1444587
16 Zorgho Natenga Forage
TG-44 752888 1440678
17 Zorgho Signogin Forage
TG-45 767298 1441220
18 Bagadé Kokgkoon Puits
TG-46 767036 1441970
19 Bagadé Ouidi Forage
TG-47 767566 1442463
20 Bagadé Natenga Forage
TG-48 767740 1443421
21 Bagadé Tamporé Forage

234
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
TG-49 767147 1443732
22 Bagadé Bisighin Forage
TG-50 761953 1455561
23 Tilga Hangha Forage
TG-51 762599 1453367
24 Tilga Baodega Forage
TG-52 762961 1452792
25 Tilga Sanrogho Forage
TG-53 761186 1452425
26 Tilga Gnagnadin Puits
TG-54 760416 1450576
27 Tilga Natenga Forage
TG-55 757864 1447361
28 Tilga Bangouré Forage
TG-57 756407 1444371
29 Tilga Koibkouka Forage
TG-58 758197 1444548
30 Tilga-Bagré Natenga Forage
TG-59 760650 1443794
31 Tilga-Bagré Kasseba Forage
TG-60 758834 1444280
32 Tilga-Bagré Bissiga Forage
TG-61 767746 1465398
33 Sagouem Gaoundi Forage
TG-63 767774 1469252
34 Sagouem Nadin Forage
TG-64 772700 1454450
35 Dabossomnoré Baongpor Forage
TG-65 773072 1454311
36 Dabossomnoré Yarcin Forage
TG-69 773868 1450755
37 Dabossomnoré Warinongho Forage
TG-71 771391 1452528
38 Ambkaongo Kokgnouni Forage
TG-72 770697 1451755
39 Ambkaongo Yarcin Forage
TG-73 770268 1451665
40 Ambkaongo Narodin Forage
TG-74 770326 1450780
41 Ambkaongo Liounoghin Forage
TG-75 776790 1465188
42 Boulhiba Silimissi Forage
TG-76 776897 1464580
43 Boulhiba Konsoporé Forage
TG-77 769224 1457750
44 Kalitanghin Narodin Forage
TG-78 769911 1457719
45 Nagsoghin Ouidi Forage
TG-84 764199 1454336
46 Kalitanghin Zimnoghin Forage
TG-85 765916 1453713
47 Kalitanghin Konsoporé Puits
TG-86 765776 1453120
48 Kalitanghin Binnassighi Forage
TG-87 767411 1453959
49 Kalitanghin Biskantoeghin Forage
TG-88 771042 1456496
50 Kalitanghin Signonghin Forage
TG-89 776900 1442616
51 Gargo Signoghin Forage
TG-90 776275 1443013
52 Gargo Natenga Forage
TG-91 774158 1442517
53 Gargo Wetigué Forage

235
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
TG-92 774701 1444099
54 Gargo Kindsé Forage
TG-93 771691 1445410
55 Bagadé Koodré Forage
TG-94 780571 1445921
56 Gargo Soubridi Forage
TG-95 779765 1445457
57 Gargo Tanghin Forage
TG-96 776744 1441870
58 Gargo Rimkilga Forage
TG-97 779161 1442019
59 Tissimi Tissimi-Nayia Forage
TG-98 779329 1440378
60 Tissimi Tissimi Forage
TG-99 779341 1439775
61 Tissimi Pellogo Forage
TG-100 778787 1438250
62 Tissimi Bissighin Forage
TG-101 780040 1439130
63 Tissimi Douré Puits
TG-102 781039 1442219
64 Tissimi Namtenga Forage
TG-103 774735 1458069
65 Nioundougo Marinsin Forage
TG-108 774908 1456515
66 Nioundougo Baonporé Puits
TG-109 777875 1448650
67 Ouatinapam Kindpalogo Forage
TG-111 778832 1448415
68 Ouatinapam Baonporé Forage
TG-113 778238 1464891
69 Namassa Yargo Forage
TG-114 780312 1462534
70 Namassa Woobdo Forage
TG-118 780752 1456571
71 Ouangacé Bakroré Forage
TG-119 782148 1456285
72 Ouangacé Moinmé Forage
TG-120 783645 1454609
73 Ouangacé Yili Forage
TG-121 782377 1454770
74 Ouangacé Timkaraga Forage
TG-122 783738 1451540
75 Namtenga Namtenga Forage
TG-130 778693 1456143
76 Regtenga Baonséga Forage
TG-136 785086 1455896
77 Yaguin Tangaporé Forage
TG-138 787103 1454306
78 Tiditou Wapassin Forage
TG-141 785291 1456285
79 Tiditou Tamasko Forage
TG-143 783444 1465209
80 Nabelin Natenga école Forage
TG-144 784046 1465838
81 Nabelin Toesin Forage
TG-145 784563 1466437
82 Nabelin Napaoboubou Forage
TG-146 784579 1465593
83 Nabelin Natenga Forage
TG-147 783046 1464642
84 Nabelin Forage
TG-156 787306 1460878
85 Towacé Tombiné Forage

236
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
TG-157 790213 1457258
86 Towacé Natenga Forage
TG-158 789553 1456874
87 Towacé Bissighin Forage
TG-159 788950 1455386
88 Towacé Towacé bila Forage
TG-160 792639 1459505
89 Gabouandi Gabouandi Forage
TG-165 769627 1473274
90 Tougouri Secteur1 Forage
TG-173 783128 1465969
91 Satembila Kario Forage
TG-180 766114 1483405
92 Toffogo Natenga Forage
TG-185 766252 1484629
93 Toffogo Marinsin Forage
TG-186 765359 1480836
94 Toffogo Dafukumdouko-Kossog-poré Forage
TG-191 771078 1474102
95 Taonsgo More-Yiri Forage
TG-194 773083 1472061
96 Taonsgo Taonsgo-école Forage
TG-196 774923 1470616
97 Taonsgo Taonsgo Forage
TG-197 773838 1473114
98 Taonsgo Takoulga-Tangasgo Forage
TG-198 775439 1475263
99 Taonsgo Koulzouloumsin Forage
TG-199 774947 1476036
100 Taonsgo Bokzouloumssignogin Forage
TG-200 767662 1474024
101 Tougouri Secteur4 Barrage
TG-204 789780 1475096
102 Gompelgo Lelbré Forage

237
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 149 : Carte de suivi de la qualité de l’eau liée à la présence de cyanure (teneurs
inférieures à la norme de l’OMS)

Tableau 35 : Réseau de points d’eau avec présence de coliformes totaux

ID Localités administratives Identifiant Coordonnées


Village Quartier Types d'ouvrages Code échantillon X Y
1 Tougouri Secteur n°2 Forage TG-01 768384 1472776
2 Ouattigou Pesgo Puits TG-04 771595 1468958
3 Paspanga Yapanin Puits TG-09 775599 1467776
4 Kombangbeido Tensbdogo Puits TG-16 757632 1472971
5 Alfire Vox boulti Puits TG-29 757988 1465387
6 Alfire Yikoutin Puits TG-31 758092 1462973
7 Douirba Zanna Puits TG-36 756808 1452436
8 Tilga Natenga Forage TG-54 760416 1450576
9 Tilga Bangouré Forage TG-55 757864 1447361
10 Tilga Koibkouka Forage TG-57 756407 1444371
11 Tilga-Bagré Kasseba Forage TG-59 760650 1443794
12 Tilga-Bagré Bissiga Forage TG-60 758834 1444280
13 Dabossomnoré Baongpor Forage TG-64 772700 1454450

238
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
14 Dabossomnoré Yarcin Forage TG-65 773072 1454311
15 Dabossomnoré Warinongho Forage TG-69 773868 1450755
16 Dabossomnoré Rabonga Forage TG-70 774109 1452543
17 Ambkaongo Kokgnouni Forage TG-71 771391 1452528
18 Ambkaongo Yarcin Forage TG-72 770697 1451755
19 Ambkaongo Narodin Forage TG-73 770268 1451665
20 Ambkaongo Liounoghin Forage TG-74 770326 1450780
21 Boulhiba Silimissi Forage TG-75 776790 1465188
22 Boulhiba Konsoporé Forage TG-76 776897 1464580
23 Kalitanghin Narodin Forage TG-77 769224 1457750
24 Nagsoghin Ouidi Forage TG-78 769911 1457719
25 Nagsoghin Kidpaogho Puits TG-80 768968 1458581
26 Kalitanghin Konsoporé Puits TG-85 765916 1453713
27 Tissimi Douré Puits TG-101 780040 1439130
28 Nioundougo Tousitou Forage TG-106 771925 1457319
29 Nioundougo Sambtoghin Puits TG-107 774036 1456604
30 Nioundougo Baonporé Puits TG-108 774908 1456515
31 Namassa Woobdo Forage TG-114 780312 1462534
32 Tougouri Secteur n°3 Forage TG-116 768455 1472394
33 Ouangacé Ouidi Forage TG-117 780087 1456874
34 Ouangacé Moinmé Forage TG-119 782148 1456285
35 Regtenga Baonséga Forage TG-130 778693 1456143
36 Regtenga Narodin Forage TG-131 776258 1455632
37 Tiditou Tamasko Forage TG-141 785291 1456285
38 Nabelin Toesin Forage TG-144 784046 1465838
39 Nabelin Forage TG-147 783046 1464642
40 Toyodin Ouidi Forage TG-152 786481 1464353
41 Towacé Natenga Forage TG-157 790213 1457258
42 Gabouandi Ripayangdé yiri Forage TG-161 793368 1459329
43 Gabouandi Gabouandi école Forage TG-162 792729 1460049
44 Towacé Dapoya2 Forage TG-163 790770 1458269
45 Tougouri Secteur3 Forage TG-166 767765 1472778
46 Satembila Kognere Forage TG-167 781607 1472639
47 Satembila Marinsin Forage TG-169 784556 1468474
48 Gompelogo Gompelogo Forage TG-177 788191 1470059
49 Toffogo Moembin Puits TG-178 766297 1481532
50 Toffogo Tampelga Forage TG-182 763973 1486638
51 Toffogo Tampelga-Louri Puits TG-184 765816 1486073
52 Gompelgo Ouidi Forage TG-203 789019 1475335

239
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Figure 150: Carte de suivi de la qualité de l’eau liée à la présence de coliformes totaux

VI.1.4 Fonctionnement et gestion du suivi

VI.1.4.1 Mode de surveillance de la qualité des eaux


souterraines
Pour le suivi de la qualité des eaux souterraines, un intérêt particulier est généralement accordé
aux ouvrages tels que les AEPS et les PEA qui exploitent les eaux souterraines. Deux
composants principaux marquent le contrôle de la qualité des eaux : ce sont l’échantillonnage
de l’eau et l’analyse chimique en laboratoire.

L’échantillonnage de l’eau des forages est essentiel, elle doit se faire dans les meilleures
conditions, car celles-ci peuvent provoquer une modification majeure de l’échantillon, comme

240
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
l’entrée d’air, le dégazage, les pertes volatiles…. La connaissance des procédures
d’échantillonnage appropriées sont nécessaires.

Le processus de pompage des forages et la manipulation des échantillons peuvent fournir un


échantillon mixte avec de l’eau souterraine obtenue à partir de toutes les couches de l’aquifère
recoupées par le forage. La profondeur spécifique d’échantillonnage peut être utilisée pour
échantillonner des couches / profondeurs spécifiques ; cela est nécessaire pour déterminer les
différentes qualités de l’eau (et la charge) dans les diverses unités des systèmes aquifères
superposées.

Les mesures in situ de la CE, du pH et de la température sont nécessaires pour valider l’état de
l’échantillon lors de l’analyse en laboratoire.

Une analyse « complète » de la qualité de l’eau est d’abord nécessaire, suivie d’une analyse
plus limitée de paramètres soigneusement sélectionnés avec des contrôles périodiques sur
d’autres paramètres importants qui pourraient être plus complexes ou coûteux à analyser.

VI.1.4.2 Cycle de surveillance ou de collecte de données


des eaux souterraines
L’approche de surveillance des eaux souterraines doit être axée sur la cible. Ainsi elle doit
refléter le cycle de surveillance qui comprend en réalité le processus complet de définition du
problème, les objectifs de gestion, les besoins en information, l’acquisition de données, leur
stockage, l’interprétation et la diffusion, donnant lieu à des informations précises pertinentes
pour la compréhension de l’aquifère et pour des mesures de gestion qui en découlent.

L’essence de la surveillance comprend la conception du système de suivi, la collecte, le


stockage, le traitement et l’interprétation des données afin de répondre à une série de besoins
d’informations bien définies, à des fins de gestion. Toutes les étapes du processus de
surveillance doivent être soigneusement définies et conçues dans le but spécifique de la
surveillance.

Notre zone d’étude se situe dans un climat de type sahélien marqué par une alternance
annuelle d’une saison humide de juin à aout et d’une saison sèche couvrant l’autre partie de
l’année. Les eaux souterraines sont intimement liées à la pluviométrie. Les infiltrations
indirectes sont les voies principales de recharge des nappes souterraines.

241
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Les nappes sont généralement discontinues mais parfois on assiste à des échanges d’eau entre
réservoirs différents qui se font à travers des drains souterrains.

Dans un tel contexte, le suivi de la qualité des eaux à travers les prélèvements d’échantillons
d’eau suivi d’analyse et d’interprétation des résultats devrait se faire de façon régulière en
fonction de la recharge. Quatre prélèvements au cours d’une même année permettraient
d’obtenir une très bonne base de données qui permettrait de comprendre la minéralisation des
eaux souterraines. Cependant le cycle sera fermé avec la première mesure de l’année suivante.
Les différents prélèvements pourront se faire aux périodes suivantes :

1- Juste avant le début de phase de recharge de la nappe


2- En mi période de la phase de recharge
3- Juste avant le début de la période de décharge
4- En mi période de la phase de décharge

VI.1.4.3 Implémentation de la Base de Données Suivi


Qualité (BD/SQlté)
La base de données sera constituée de trois groupes d’information que sont :

 Les identifiants de l’ouvrage : il s’agit du village, du quartier, du type et du code de


l’ouvrage, des coordonnées géographiques et des paramètres suivis. C’est le lieu de faire
une brève description du milieu physique.
 Ensuite nous avons les variables constituées des dates, des paramètres mesurés et des
observations particulières faites sur l’évolution du milieu ou sur le fonctionnement de
l’ouvrage.
 Enfin les résultats des analyses in situ et au laboratoire sont enregistrés. Il faut veiller
sur les unités de mesure et faire des conversions si nécessaires avant de renseigner la
base. Le tableau 36 ci-dessous présente la table d'enregistrement des données du réseau
de suivi de la qualité des eaux souterraines.
Tableau 36 : Table d'enregistrement des données du réseau de suivi de la qualité des eaux
souterraines

Identification Variables Résultats


Village Date /Prélèvement
Quartier Niveau Statique
Type - Ouvrage Date/analyse
Code - Ouvrage TT

242
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
X (UTM) TL
Y (UTM) Cond T
Cond L
TDS T
TDS L
PH T
PH L
Turb L
Description
du milieu Ca2+
/environnement Mg2+
K+
Cl-
Na+
SO2-4
HCO3-
Mn 2+
Zn
F
NH4
Fe
Ni
Les principaux
paramètres NO-3
suivis NO2-
Cu
CN
As
Bactériologie
Observations
Les principaux éléments du suivi sont mentionnés, cependant leur évolution doit être contrôlé
et analyser avec la variation des teneurs des autres éléments en présence.

VI.2 Suivi de la recharge et décharge des nappes


Tout réseau de suivi des nappes doit être conçu pour atteindre des objectifs spécifiques tels que
déterminés par un certain nombre de questions de gestion en ce qui concerne un ou plusieurs
aspects de la ressource en eau souterraine. Ceci détermine la fréquence des mesures, la
localisation et la répartition des ouvrages du réseau de surveillance.

Déterminer l’étendue des zones de décharge peut être complexe, car elles sont généralement
de vastes. Ce sont des zones diffuses avec différentes lithologies, sols et occupation des sols.

243
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Quant aux zones de recharge, elles ont tendance à être plus localisées et sont souvent marquées
par les zones humides, les zones d’infiltration...

Les mesures du niveau des eaux souterraines peuvent être faites automatiquement ou
manuellement, soit dans les forages d’observation ou de production, et doivent toujours être
soumises à des contrôles de qualité. Les changements de niveau des eaux souterraines observés
grâce à la surveillance peuvent avoir des causes très différentes et doivent être soigneusement
évalués pour déterminer l’action correcte nécessaire.

Par ailleurs l’ensemble des eaux souterraines exploitées contribuent à la décharge des nappes
quand bien même le mode d’usage peut contribuer quelque part à la recharge. Ainsi la
quantification des eaux souterraines prélevées est indispensable à l’estimation de la décharge.

VI.2.1 État des lieux sur la recharge et la décharge


des nappes
La recharge et la décharge des nappes dans la commune comme dans tout le pays sont
intimement liées à la pluviométrie. Mais localement en fonction de la complexité des aquifères
en milieu de socle et du mode d’alimentation, des variations peuvent être constatées dans les
réponses des nappes. Dans les trois communes concernées par le projet, seul Tougouri
enregistre deux piézomètres localisés dans le village de Taffogo. Les résultats ont permis de
déterminer environ trois mois de recharge contre huit mois environ de décharge.

L’absence de données fiables sur la consommation en eau des populations rend difficile
l’estimation de la décharge due à l’exploitation.

VI.2.2 Définition du réseau de suivi

Deux objectifs sont à poursuivre dans la conception du réseau de suivi :

 Dans un premier temps il s’agit de recueillir des données afin de comprendre ou de


contrôler le comportement des nappes dans le temps en relation avec la pluviométrie.
Dans ce cas précis il serait primordial de s’adresser à des aquifères non exploitées pour
éviter de faire des réajustements en rapport avec les quantités d’eau prélevées.

244
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
 Dans un second temps les piézomètres doivent servir de suivi contrôle de la recharge et
la décharge d’une nappe soumise à une exploitation afin d’éviter ou de prévenir la
vidange par exemple. Dans ce cas de figure, le piézomètre s’adresse à la nappe en
exploitation.
Dans les deux cas il est souhaitable de prendre en compte le système aquifère. C’est-à-dire en
cas de nappes superposées, l’idéal serait de suivre aussi les variations individuelles des
différentes nappes, dont les données pourraient permettre d’obtenir une meilleure connaissance
sur le fonctionnement de la nappe exploitée.

L’ensemble des AEPS et des PEA devaient être minus de piézomètres pour le contrôle des
nappes afin d’éviter les surexploitations des nappes ou surprise d’asséchements. Un tel
fonctionnement permet de réajuster les débits d’exploitation, et de réadapter au besoin
l’équipement du système d’exploitation. En outre dans la gestion du taux d’accès, le suivi
permet de faire une bonne planification de son programme d’approvisionnement en eau potable.

Les basfonds exploités pour les cultures de contre saison basées sur l’usage des eaux
souterraines doivent bénéficier d’un système de suivi piézométrique afin de recueillir des
informations sur le fonctionnement des nappes au profit des exploitants. Ces informations
pourront servir à la régulation des activités et des productions.

Par ailleurs, pour une meilleure connaissance des ressources en eau, les mesures de niveaux des
eaux souterraines devraient s’accompagner de prélèvement d’échantillons d’eau pour des
analyses qualité.

En complément à la piézométrie les quantités d’eau souterraines exploitées sont à évaluer à


l’échelle de la zone d’étude. Cela permet de déduire la part de la décharge liée aux conditions
du milieu physique et/ou du contexte hydrogéologique (climat, écoulements souterrains…). De
ce fait le réseau de suivi ne peut plus se limiter aux systèmes piézométriques, il doit s’étendre
à d’autres outils. L’usage de compteur d’eau et la réalisation d’enquêtes sur l’exploitation des
ouvrages d’eau sont des moyens d’acquisition de données exploitables pour le suivi et la gestion
des ressources en eau souterraine.

De nos jours il convient de prendre en compte des moyens plus modernes appliqués pour
l’évaluation des paramètres climatiques tels que la télédétection et les données aéroportées.

245
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
VI.2.3 Quelques Modes de surveillance de
l’utilisation des eaux souterraines
Le suivi direct des prélèvements des eaux de la nappe par des compteurs d’eau est précis mais
coûteux, puisque tous les points de pompage doivent être équipés de compteurs ; cela exige la
pleine coopération des usagers de l’eau, ce qui n’est pas toujours facile à réaliser.

Le contrôle indirect de captage des eaux souterraines est toujours moins précis, mais au moins
une estimation est obtenue. Un suivi indirect peut être effectué par :

 La collecte de données indicatives, par exemple l’usage des eaux souterraines par
l’irrigation peut être estimé indirectement en utilisant des heures de fonctionnement de
la pompe (à partir de la consommation d’énergie) multipliées par le débit moyen de
pompage.
 L’utilisation de la télédétection : les satellites ou les capteurs aéroportés peuvent fournir
des mesures objectives potentiellement à grandes échelles, avec la couverture quasi-
continue, à faible coût par km2. Les informations sur la superficie des terres irriguées,
ou l’évaporation réelle journalière et cumulative peuvent être estimées. Ces techniques
sont en pleine expansion tout le temps, avec de différents capteurs et approches.
 Les estimations des changements dans le prélèvement régional des eaux souterraines
pour l’approvisionnement domestique peuvent également être obtenues par
l’information sur les changements démographiques et des contrôles aléatoires sur
l’utilisation de l’eau par habitant.
Les approches ci-dessus se réfèrent principalement à des eaux souterraines dans les zones
rurales, où l’usage pour l’irrigation est le plus grand consommateur. L’utilisation intensive des
eaux souterraines pour l’approvisionnement en eau domestique se rencontre dans les villes à
croissance rapide, où la fourniture des services d’eau est insuffisante. C’est le cas dans de
nombreuses villes du pays, et cela a conduit à un captage massif des eaux souterraines par des
privés. Le suivi de cet usage de l’eau peut être fait en utilisant des données démographiques en
combinaison avec des images satellitaires montrant l’expansion urbaine et l’estimation de la
consommation d’eau par ménage à travers des échantillons (ex. par des enquêtes aléatoires).

246
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
VI.3 Gestion de l’approvisionnement en eau des
populations
La gestion de l’approvisionnement en eau potable pour la population dans notre contexte
hydrogéologique et climatique intègre obligatoirement le suivi de la qualité et de la recharge
des nappes. Les deux aspects étant déjà traités, nous allons nous intéresser dans ce chapitre à la
gestion de la demande afin de répondre de manière efficace aux besoins des populations.

Les résultats sur la caractérisation des ressources en eau souterraines montrent que les
potentialités en eau sont faibles dans l’ensemble au niveau de la commune. Cependant quelques
forages donnent des débits satisfaisants

VI.3.1 Usage des résultats de la présente étude

La présente étude a permis de définir d’avantage les caractéristiques hydrogéologiques de la


commune. Les facteurs de productivité, les potentialités en eau souterraines, les potentialités
aquifères, les systèmes aquifères, les ensembles hydrogéologiques, le fonctionnement des
nappes et les nappes vulnérables dans la commune sont plus ou moins connus. La prise en
compte de l’ensemble de ces résultats dans le cadre de la recherche des eaux permettra de
réduire considérablement le taux d’échec.

Les outils (cartes) conçus dans le cadre de cette étude doivent constituer des schémas directeurs
du développent et de l’aménagement de la commune. Il faut s’appuyer sur ces résultats pour
définir et aménager des territoires pour les éleveurs ou l’agro-Sylvio-pastorale et les zones
d’habitation par exemple. La conception et l’implantation des ouvrages d’assainissement doit
se faire en fonction des caractéristiques hydrogéologiques du milieu, car les ouvrages
d’assainissement peuvent dans certaines conditions constituer une source de pollution très
dangereuse.

VI.3.2 Protection de la zone vulnérable

La protection des nappes d’eau souterraines qui constituent la source primaire


d’approvisionnement en eau des populations de la zone d’étude doit être une priorité dans la
gestion des ressources en eau. Elle permet d’assurer la distribution de l’eau potable aux
247
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
populations. Ainsi, il est nécessaire de réglementer et de suivre les activités pratiquées dans ces
zones. Des campagnes de sensibilisation des populations à cet effet restent un moyen efficace
pour la réussite de la protection des nappes souterraines dans ces zones vulnérables.

VI.3.3 Implémentation d’une base de données


exhaustive
La connaissance et la gestion des ressources en eau souterraine ne peuvent être possibles sans
les données. La qualité des informations sur la ressource dépend de la qualité et de la quantité
des données interprétées. La commune doit disposer d’une base de données exhaustives et à
jours pour permettre de prendre des mesures fiables et efficaces pour la gestion de la ressource.
Actuellement la commune ne disposerait pas d’une base de données techniques des ouvrages
de la commune. Et ceci est un facteur limitant des études et la gestion des eaux.

VI.3.4 Redynamisation des structures et cadres de


gestion des ressources en eau
La gestion des ressources en eau souterraine est un travail qui doit se faire à tous les niveaux.
Depuis l’administration centrale jusqu’au niveau du consommateur, la ressource doit être gérer.
Tous les acteurs intervenant dans le domaine à savoir les partenaires techniques et financiers,
l’état, les administrations déconcentrées, les chercheurs, les entreprises d’exécution, les cellules
de gestion et de veille, les usagers brefs, chaque individu doit jouer sa partition. La gestion de
l’eau est une affaire collective et à la fois individuelle. C’est pour quoi pour réussir le pari au
niveau communal il est nécessaire de redynamiser les structures locales en charge de la gestion
de l’eau. Ces structures doivent être dotées d’un programme d’activité et des moyens
conséquents pour sa mise en œuvre. Au niveau communal, il faut renforcer et équiper le service
eau et assainissement. Le personnel de la mairie doit bénéficier de renforcement de capacité sur
les enjeux liés à l’eau dans la commune. Il en est de même pour toutes les structures ou les
maillons de la chaine de gestion (comités locaux de l’eau, artisans réparateurs, les associations
des usagers de l’eau, les usagers…).

248
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
VI.3.5 Approvisionnement en eau potable
Pour la gestion de l’approvisionnement en eau potable, il est impératif qu’un tableau de bord
ou une plateforme de suivi contrôle soit élaboré. Ce tableau doit prendre en compte l’évolution
de la population, les besoins en eau réels, la ressource desservie, la fonctionnalité des ouvrages.
Le tableau 37 ci-dessous représente un exemple de tableau de bord pour le suivi au niveau
communal de l’approvisionnement en eau potable. Ce tableau permet de faire à la fois le point
des ouvrages et leur fonctionnalité, des quantités d’eau produites et des déficits.

249
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 37 : Tableau de bord pour le suivi de l'approvisionnement en eau des populations (NB : Nombre ; TO : type d’ouvrage)
Localités Sources d’eau Année 2006 2 014 2 019 2 019
Villages Type NB. NB. O. NB. NB. NB. O. NB. NB. NB. O. NB. NB. NB. O. NB.

administratifs d’ouvrage Population T. O Panne Demande Population T. O Panne Demande Population T. O Panne Demande Population T. O Panne Demande
PMH

AEPS
1 Village 1 1 920 2 470 2 892 2 892
PEA

PM

PMH

AEPS
2 Village 2 1 317 1 694 1 983 1 983
PEA

PM

TOTAL 76 824 98 840 115 700 115 700

250
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
VI.3.6 Suivi de fonctionnement des ouvrages
d’exploitation et de contrôle des eaux
souterraines

Les ressources en eau étant très rares et la réalisation des ouvrages d’exploitation très coûteuse,
le suivi de la fonctionnalité doit être mis en avant au niveau local. Les ouvrages en panne
mécanique contribuent à réduire de manière significative le taux d’accès à l’eau potable. Et
évidement la réparation reste moins couteuse que la réalisation d’un nouvel ouvrage. Le suivi
permet d’identifier la panne en vue d’assurer une récupération rapide des ouvrages au profit des
exploitants.

Le comité de suivi et de veille doit prendre en compte le contrôle de l’hygiène autour des
ouvrages, il doit être imprégné des textes qui encadre la protection des ressources en eau et
veiller à son strict respect sur le terrain. À cet effet il doit être doté d’un programme d’activité
annuel et des moyens nécessaires.

VI.4 Stockage et le traitement de l’information


Les données de suivi doivent être stockées dans une base de données et traitées pour fournir les
informations désirées. Ainsi, il est nécessaire de décider du niveau de traitement et le contrôle
de la qualité requise pour produire l’information désirée, et aussi pour définir les modes de
traitement à utiliser.

Il y a lieu d’adopter dans les détails le type de traitement et les méthodes de traitement pour
atteindre les différents objectifs fixés. Le contrôle de la qualité des données est un élément très
important pour une base de données de suivi. Le contrôle qualité permet d’éviter que des
données erronées entrent dans le système, car très souvent il a été difficile d’apporter des
corrections à un stade ultérieur alors que cela peut conduire à des informations erronées.

Pour la mise en place d’une base de données fiable sur les ressources en eau souterraine
certaines lignes directrices clés pour un système de contrôle de la qualité (CQ) et d’assurance
de la qualité (AQ) sont à mettre en œuvre :

 Former l’observateur : contrôles croisés sur le terrain, « garder les yeux ouverts »

251
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
 Directives : suivre les procédures pour l’échantillonnage des eaux, les mesures des
niveaux piézométrique par exemple ;
 Conserver une copie des relevés de terrain ;
 AQ sur l’analyse chimique ;
 Procédures CQ pour la saisie, la mise à jour et l’enregistrement des données dans la
base de données ;
 Contrôle qualité du traitement des données.

VI.5 Acteurs de gestion intégrée du réseau (agir)


La surveillance des eaux souterraines et l’acquisition de données sur les eaux souterraines sont
des préalables pour toute gestion efficace des ressources en eaux souterraines, tant en termes
de qualité qu’en terme de disponibilité de la ressource elle-même. En raison de la complexité
des systèmes d’eau souterraine, la conception et le fonctionnement d’un contrôle efficace des
eaux souterraines est loin d’être simple.

La surveillance des eaux souterraines doit toujours être axée sur la cible. Cela signifie que la
question de gestion doit être définie d’abord et la surveillance doit être conçue en conséquence.
De cette façon, le but de la surveillance et ses résultats sont autant mieux reconnus par les
gestionnaires ainsi que les usagers de l’eau. La gestion et le suivi des ressources en eau
demandent des contributions à plusieurs niveaux. Le tableau 38 propose des acteurs et leur rôle
dans la gestion des ressources en eau dans la commune.

252
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Tableau 38 : Présentation des acteurs et leur rôle dans la gestion des ressources en eau

Acteurs Rôles
La mairie - Suivi des réseaux
- Collecte des données
Agences de l’eau - Prélèvement des échantillons d’eau
CLE - Suivi de la protection des nappes
Direction Provinciale de
l’Eau et de l’Assainissement - Assurer le traitement et l’interprétation des données
Direction Régionale de - Contrôle et suivi des activités de la commune
l’Eau et de l’Assainissement - Analyse des résultats et Orientations des activités
DGRE/DEIE
La DGRE (labo) Analyse en laboratoire des échantillons d’eau
Veiller à l’application des mesures et décisions de
AUE
protection et de gestion des ressources en eau
- Participer à l’interprétation et à la réorientation des
suivis et gestions
Les instituts de recherche
- Formation des acteurs
- Participer à la vulgarisation des résultats
- Financement du programme de suivi et de gestion
PTF - Dotation de matériels adaptés
- Formation des acteurs

VI.6 Partage et diffusion de l’information


Il existe une large gamme d’informations qui peuvent être sélectionnées et utilisées à des fins
différentes. On note les informations statiques qui n’évoluent pas dans le temps, les
informations dynamiques qui sont des variables liées au temps, les informations traitées et les
données brutes, les informations de type document (rapports, cartes).

Il est nécessaire de décider des informations à partager, comment diffuser l’information et sous
quelle forme, pour appuyer la prise de décisions et informer les parties intéressées. Le choix
des méthodes dépendra des ressources disponibles et du public cible. Il faut aussi décider des
méthodes de transmission de ces informations pour les utilisateurs et les gestionnaires en
fonction des objectifs fixés, mais également comment répondre aux requêtes sur les
informations publiées.

253
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Toutes les parties prenantes devraient être en mesure d’accéder à un rapport annuel sur l’état
des ressources en eau dans la commune. Elles pourraient aussi avoir besoin d’avoir accès à un
système pour faire des réclamations ou des requêtes sur la gestion de l’eau dans la commune.
Il peut s’agir d’une forme de formulaires de plainte ou requête. Cette possibilité peut contribuer
à la réduction des conflits liés à l’exploitation des ressources en eau et le non-respect des
mesures de protection des eaux.

Les caractéristiques hydrogéologiques sont marquées par des aquifères de faibles


productivités avec des nappes dépendantes de la pluviométrie. Les aquifères sont de types
discontinus avec parfois un système marqué par des nappes superficielles, des nappes
intermédiaires et des nappes profondes. Ces différentes nappes connaissent souvent des
échanges d’eau. L’hydrogéochimie dans la commune de Tougouri est marquée par des eaux
fortement dominées par le pôle magnésien suivi par le pôle calcique. Cependant on rencontre
des nappes dont les teneurs en nickel, arsenic, fluorure, nitrite, nitrate et ammonium dépassent
très souvent les normes en vigueur prescrites pour la consommation humaine définies par
l’organisation mondiale de la santé (OMS). Ainsi à l’image de tout le pays, la commune connait
des difficultés pour la couverture des besoins en eau potable. Au regard des défis à relever et
de la vulnérabilité des ressources en eau, le présent programme de gestion des ressources en
eau à travers les différents plans de suivi permettra d’obtenir des informations diverses pour
une meilleure gestion des ressources en eau afin de répondre efficacement aux besoins des
populations dans la commune.

254
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CONCLUSION GENERALE
La commune est marquée par un climat sahélien où les pluies se font rares et les ressources en
eau de surface sont très limitées dans l’espace et dans le temps. Les ressources en eau
souterraine étant intimement liées aux pluies, elles présentent une certaine précarité. La
croissance de la population et le développement des activités socioéconomiques dans la
commune augmentent considérablement les besoins en eau. Malgré la réalisation continue des
ouvrages d’exploitation, la satisfaction des besoins reste un défi à relever. La présente étude a
permis de caractériser les aquifères et d’évaluer les potentialités en eau souterraine de la
commune afin de permettre une meilleure gestion de la ressource.

La commune de Tougouri est marquée par les trois types d’aquifères caractéristiques du milieu
cristallin. Ce sont les aquifères superficiel, intermédiaire et profond. L’analyse multicritère a
permis de mettre en évidence plusieurs paramètres pouvant influencer la productivité des
aquifères : il s’agit pour l’essentiel de la lithologie, les épaisseurs d’altération, la
géomorphologie, la topographie, les épaisseurs fissurées et la densité de fracturation.
L’application du diagramme Ganda, a permis de définir dans la commune de Tougouri, trois
principaux domaines hydrogéologiques et deux unités cartographiques de ressources en eau
souterraine.
Plusieurs outils ont été élaborés pour améliorer la connaissance de la ressource au niveau de la
commune. Nous avons les diagrammes Ganda des ressources en eau souterraine et des
domaines hydrogéologiques qui associent la typologie des systèmes aquifères. Ensuite on a les
cartes d’altération, des domaines hydrogéologiques, des ressources en eau souterraine, des
potentialités aquifère, structurale, hydrogéologique et de vulnérabilité des aquifères. Enfin la
commune dispose d’un modèle 3D du niveau du sol, et un autre du niveau topographique du
socle.

Les potentialités en eau souterraine dans la commune sont classées faibles, bonnes ou très
bonnes. Il existe des terrains de très forte potentialité aquifère mais qui présentent une faible
potentialité en eau. Cela peut s’expliquer par, la faible recharge des nappes qui constitue un réel
frein pour la formation de grande ressource en eau souterraine dans la commune.

Le bilan sur la fonctionnalité des ouvrages montre que le faible taux d’accès à l’eau n’est pas
255
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
dû au seul fait de l’inégale répartition de la ressource en eau souterraine, il peut bien s’expliquer
aussi par le faible taux de fonctionnalité des ouvrages d’exploitation. Plusieurs ouvrages sont
non fonctionnels pour des raisons de pannes techniques. Aussi, l’hygiène autour de ses ouvrages
reste toujours un défi à relever. Tout cela contribue à réduire considérablement le taux d’accès
à l’eau potable au niveau de la commune. Par conséquent, la gestion efficiente des ouvrages
hydrauliques conjuguée à la protection des nappes au regard de leur vulnérabilité doivent être
un impératif.

L’évaluation de la qualité des eaux de la commune de Tougouri nous a permis de caractériser


cette ressource naturelle. Les eaux présentent en majorité un pH légèrement acide. Les
paramètres de qualité chimique pris en compte dans cette étude sont pour la plupart en-dessous
de la norme de potabilité de l’OMS. Cependant, quelques points d’eau enregistrent des teneurs
supérieures à la valeur limite OMS pour des paramètres comme le nickel, les nitrates, le
magnésium, le calcium, le potassium, les fluorures, l’arsenic, l’ammonium le nitrite, le cuivre
et le fer. On note la présence des coliformes totaux dans 52 des 205 échantillons analysés. Au
regard des défis à relever et de la vulnérabilité des ressources en eau, le programme de gestion
des ressources en eau proposé permettra d’obtenir des informations diverses pour une meilleure
gestion des ressources en eau afin de répondre efficacement aux besoins des populations et
d’améliorer la connaissance des ressources en eau souterraines dans la commune.

256
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
RECOMMANDATIONS
L’une des difficultés rencontrées dans la réalisation de cette étude est le manque de données
techniques sur les ouvrages hydrauliques. Le problème se pose au niveau communale, régionale
et aussi au niveau des structures déconcentrées du ministère en charge de l’eau. Dans le but de
parvenir à une bonne connaissance des ressources en eau souterraines, les communes de
manière générale devraient capitaliser les données des ouvrages hydrauliques réalisés dans leurs
localités en collaboration avec les Directions Provinciales du Ministère en Charge de l’Eau.

Au regard des résultats sur le fonctionnement des ouvrages hydrauliques, l’intégration de


campagnes d’information et de sensibilisation sur la gestion des ouvrages dans les programmes
d’activité communale serait nécessaire pour une exploitation durable des ouvrages.

L’enquête réalisée dans le cadre de cette étude a permis de mettre en évidence un grand nombre
de PMH dont les superstructures sont dégradées ou très dégradées. La superstructure contribue
à la protection des eaux souterraines. Sa dégradation avancée peut parfois influencer la qualité
des eaux souterraines. Par ailleurs de PMH en panne technique reste élevé. La réalisation de
campagnes de réhabilitation de ces ouvrages pourrait permettre d’améliorer le taux d’accès à
l’eau potable au niveau des villages.

La présente étude a permis de connaitre davantage les caractéristiques hydrogéologiques dans


la commune. La prise en compte de l’ensemble de ces résultats dans le cadre de la recherche
des eaux permettra de réduire considérablement le taux d’échec dans la réalisation des forages.
Les cartes élaborées constituent des schémas directeurs des aménagements et la gestion des
ressources en eau de la commune. Ainsi, la commune devrait rendre disponibles et accessibles
les résultats de la présente étude aux partenaires, consultants et aux entreprises intervenant dans
la localité.

Au regard des défis à relever dans la gestion des ressources en eaux, il serait important de
renforcer les capacités techniques et opérationnelles des agents au niveau des Directions
Régionales, Directions Provinciales, et des communes afin d’assurer la collecte des données, le
suivi des ouvrages hydrauliques et la gestion des ressources en eau. Aussi, est-il nécessaire
d’équiper les communes et les agences de l’eau, de kites d’analyse qualité et de prise de niveaux
piézométriques pour assurer le suivi permanent des ressources en eaux.

Au regard des défis à relever au niveau communal il serait nécessaire de doter les communes
d’un personnel qualifié (hydrogéologues) pour l’élaboration et la mise en œuvre des plans de
gestion des eaux souterraines et des ouvrages hydrauliques.

Les résultats montrent que la commune enregistre des nappes d’eaux souterraines dont les
teneurs en nickel, nitrates, fluorures, arsenic, ammonium, nitrite, cuivre sont supérieures aux
valeurs limites de l’OMS. Également des traces de cyanure sont signalées au niveau de certains
forages d’eaux. Par ailleurs, plusieurs ouvrages hydrauliques avec la présence de coliformes
totaux ont été enregistré. Ainsi, pour la préservation de la qualité des ressources en eaux au
niveau de la commune, convient-il de procéder à une réglementation des activités reconnues

257
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
comme sources de pollution au niveau des zones sensibles définies et cartographiées dans le
cadre de ces présents travaux. Également, la mise en place du réseau de suivi qualité définie
dans le programme de gestion de la présente étude et l’organisation de campagnes de
sensibilisation seraient indispensables pour l’amélioration de la qualité des eaux dans la
commune.

La commune est principalement une zone agricole où l’usage des pesticides pourrait constituer
avec le temps une source de dégradation de la qualité des eaux de manière générale. Dans le
but de prévenir l’impact de l’usage des pesticides sur les ressources en eau, il convient de
prendre en compte l’analyse des pesticides dans l’évaluation de la qualité des eaux.

L’interprétation des résultats des analyses sur la qualité des eaux dans ce présent travail a été
limitée du fait de l’absence des teneurs en bicarbonates, sodium, le phosphate... En effet, la
balance ionique n’a pas pu être réalisée pour la validation des résultats des analyses, mais aussi
il n’a pas été possible de déterminer les faciès des eaux et d’évaluer leur dureté par exemple.
La limite s’explique par le fait que les kites d’analyse ne prennent pas en compte ces paramètres
ci-dessus cités. Ainsi les prochaines phases d’analyse devraient être réalisées au laboratoire afin
de prendre en compte le maximum de paramètre tout en intégrant un système de contrôle
qualité.

L’interprétation des données piézométriques permet une bonne connaissance des eaux
souterraines, alors que la commune compte zéro piézomètre. C’est pourquoi, nous
recommandons la réalisation d’au moins une dizaine de piézomètres à l’échelle de la commune.
De moyens matériels et techniques sont à mettre à la disposition de la commune pour le suivi
régulier des niveaux de nappes. Par ailleurs, les basfonds exploités pour les cultures de contre
saison devraient bénéficier d’un système de suivi piézométrique afin de recueillir des
informations sur le fonctionnement des nappes au profit des exploitants. Ces informations
pourront servir à la régulation des activités et des productions.

Dans le cadre de la gestion et le suivi quantitatif des nappes exploitées la réalisation des PEA
et des AEPS devrait s’accompagner de piézomètres (deux s’il y a lieu) dans le but de prévenir
un éventuel assèchement de la nappe ou d’éviter une surexploitation de celle-ci.

La présente étude a mis en évidence des zones potentiellement aquifères à la suite des
investigations géophysiques. Il serait donc utile de procéder à la foration de quelques points
jugés favorables au profit des populations.

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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
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Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
GLOSSAIRE
Aquifère (s), n. f. (aquifère). Entité hydrogéologique correspondant à une formation perméable
permettant l’écoulement d’une nappe qui draine des volumes importants d’eaux souterraines.
Elle est constituée de couches imperméables, constituant le plancher du réservoir et aussi
souvent le toit, qui renferment des roches poreuses accumulant les eaux et qui représente la
nappe aquifère

Affleurement n. m. - Partie d’un terrain visible à la surface de la Terre. Sur les cartes
géologiques, les affleurements sont généralement limités par des traits fins qui sont les contours
géologiques. À noter que pour ces cartes, on emploie souvent et abusivement le mot
affleurement pour désigner des terrains qui sont on réalité cachés par quelques décimètres de
formations superficielles (sol, alluvions).
Alluvion n. f. [du lat, alluvio, débordement] - Sédiment des cours d’eau, à granulométrie liée
au débit, et composé de galets, de gravier et de sable en dépôts souvent lenticulaires, la fraction
fine correspondant à des argiles et limons (c’est elle qui domine dans les zones inondables).
Altération n. f. - Modification des propriétés physco-chimiques des minéraux, et donc des
roches, par les agents atmosphériques, par les eaux souterraines et les eaux thermales (altération
hydrothermale).

Altérite n. f. - Formation superficielle résiduelle résultant de l’altération et de la fragmentation


sur place de roches antérieures sans transformation pédologiques. Ex. une arène granitique est
une altérite. cf. régolite.

Altitude n. f. - Élévation verticale d’un point au-dessus du niveau moyen de la mer. L’altitude
(ou cote) utilisée pour les points cotés ou certaines courbes de niveau, est définie pour un pays
par rapport à un point fondamental matérialisé : en France, c’est le niveau moyen de la
Méditerranée mesuré par le marégraphe de Marseille

« bedrock » n. m. (ou « bed-rock ») [mot anglais] - Substratum résistant de sédiments meubles


ou peu consolidés. On parle de bedrock, p. ex., dans le cas du lit rocheux d’une rivière
recouverte par des alluvions exploitées en placers. (V. aussi mur, socle).

266
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Bilan hydraulique - Calcul des quantités d’eau reçues et débitées par une nappe d’eau
souterraine pendant une certaine période.

Eaux souterraines - V. nappe d’eau souterraine.


Échantillon n. m. [du lat. scandere, monter, ayant donné échelle de mesure, puis étalon] -
Portion de minéral, de roche, de fluide prélevé, pour être étudiée. v. échantillonner ; adj.
échantillonné, e.

Échantillonnage n. m. - Prélèvement d’un échantillon. Un échantillonnage est dit aléatoire


lorsqu’il n’obéit qu’aux lois du hasard, sans privilégier une portion particulière de la formation
étudiée. Cette condition est nécessaire pour l’étude statistique de cette dernière ; il est pourtant
rarement possible de la respecter en géologie, notamment du fait que les roches ne sont
accessibles généralement qu’en affleurement, donc sur une petite partie de leur volume, et que
la position de ces affleurements ne résulte pas du hasard

Environnement n. m. - caractères d’un milieu considérés par rapport à un organisme ou un


groupe d’organismes déterminés. En géologie, ce terme est souvent pris absolument dans le
sens de milieu. Ex. l’environnement marin. adj. environnemental.
Forage n. m. [du lat. forare, percer] - Puits de petit diamètre creusé mécaniquement et destiné
à l’exploitation d’une nappe d’eau souterraine, d’un gisement de pétrole, ... Lorsque le puits est
destiné à la reconnaissance du sous-sol, p. ex. pour déterminer la constitution d’un gisement
minier, on parle plutôt de sondage, bien que les deux mots soient souvent employés
indistinctement. v.

Fracture n. f. [du lat. frangere, briser] - Terme général désignant toute cassure avec ou sans
rejet, de terrains, de roches, voire de minéraux. V. aussi joint, lithoclase. v. fracturer ; n. f.
fracturation ; adj. fracturé, e.

Nappe (d’eau souterraine) - Eaux souterraines remplissant entièrement les interstices d’un
terrain poreux et perméable (l’aquifère) de telle sorte qu’il y ait toujours liaison par l’eau entre
les pores. Une nappe se forme par accumulation des eaux d’infiltration au-dessus d’un terrain
imperméable qui interdit leur progression vers le bas. L’eau remplit par gravité toutes les cavités
accessibles du terrain jusqu’à un niveau dit surface libre, qui est la surface à laquelle l’eau se

267
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
stabilise dans les puits atteignant cette nappe. Par un phénomène de capillarité, l’eau remplit
encore un peu plus haut, les pores des roches jusqu’à un niveau appelé surface de la nappe

Nappe phréatique [A. Daubrée, 1887 ; du gr. phreas, phreatos, puits] - Nappe d’eau
souterraine libre, peu profonde et accessible aux puits habituels. Le niveau phréatique est la
surface libre de cette nappe, correspondant au niveau de l’eau dans les puits.

Niveau phréatique - Niveau d’équilibre de l’eau dans les puits. V. nappe phréatique.

Niveau piézométrique [du gr. piezein, presser, et metron, mesure] - Niveau auquel peut monter
l’eau d’une nappe souterraine dans un tube (piézomètre) qui y est enfoncé. Pour une nappe
libre, ce niveau se confond avec celui de la surface libre de la nappe : pour une nappe phréatique,
c’est le niveau de l’eau dans les puits. Cette surface suit, avec une certaine atténuation, les
irrégularités topographiques. Pour une nappe captive (parfois syn. de nappe artésienne), le
niveau piézométrique est plus élevé que la surface de la nappe qui est limitée vers le haut par
une formation imperméable ; l’eau est alors sous pression. Dans un forage, l’eau va monter dans
ce dernier (puits artésien au sens large), et va même jaillir à l’extérieur (puits artésien au sens
strict) si le niveau piézométrique est plus élevé que la surface topographique.

Perméabilité n. f. [du lat. per, à travers, et meare, passer] - Aptitude d’un milieu à se laisser
traverser par un fluide (liquide ou gaz). En ce qui concerne les terrains, on distingue
généralement : -1. La perméabilité en petit qui est celle des terrains ne présentant comme vides
que des pores de petite taille c’est particulièrement le cas des sables et des grés ; -2. La
perméabilité en grand qui est celle des terrains fissurés ou diaclases, ou même creusés de cavités
(V. modelé karstique). Les hydrogéologues mesurent souvent la perméabilité en darcys.

Substratum n. m. [mot lat. signifiant étendu sous] - Terme très général désignant ce sur quoi
repose une formation géologique prise comme référence (V. aussi socle).

268
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
269
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Annexes

1. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres température, conductivité, TDS, p H, turbidité

270
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
2. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres calcium, potassium, nitrite et fluorure

271
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
3. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres manganèse, fer, nitrate et cyanure

272
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
4. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres zinc, arsenic et coliformes totaux,

NB : Il faut noter que l’As (sauf 2 échantillons), le Cu, le Ni, le CN (sauf 2 échantillons) n’ont
pas été détectés dans les échantillons d’eau par le laboratoire Aïna car leurs teneurs étaient
inférieures aux limites de détections qui sont de 1μg/l pour l’arsenic, 2 μg/l pour le cuivre et le
nickel et de 10μg/l pour le cyanure.

273
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
5. Comparaison des résultats de Aïna et ceux des Kits de mesures in situ pour les
paramètres magnésium, chlore, cuivre et nickel

274
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
6. Normes de l'OMS sur l'eau potable

Tableau comparatif des normes de l'OMS concernant l'eau potable

Elément/ Symbole/ Concentration normalement Lignes directrices fixées par


substance formule trouvée dans l'eau de surface l'OMS
Aluminium Al 0,2 mg/l
< 0,2 mg/l (peut aller jusqu'à
+
Ammonium NH4 0,3mg/l dans une eau Pas de contraintes
anaérobique)
Antimoine Sb < 4 μg/l 0.02 mg/l
Arsenic As 0,01 mg/l
Amiante Pas de valeur guide
Baryum Ba 0,7 mg/l
Béryllium Be < 1 μg/l Pas de valeur guide
Bore B < 1 mg/l 0.5mg/l
Cadmium Cd < 1 μg/l 0,003 mg/l
Pas de valeur mais on peut
Chlore Cl noter un goût à partir de 250
mg/l
Chrome Cr+3, Cr+6 < 2 μg/l Chrome total : 0,05 mg/l
Couleur Pas de valeur guide
Cuivre Cu2+ 2 mg/l
Cyanure CN- 0,07 mg/l
Oxygène
O2 Pas de valeur guide
dissous
Fluorure F- < 1,5 mg/l (up to 10) 1,5 mg/l
mg/l
Dureté 200 ppm
CaCO3
Sulfure
H2S 0.05 à 1 mg/L
d'hydrogène
Fer Fe 0,5 - 50 mg/l Pas de valeur guide
Plomb Pb 0,01 mg/l
Manganèse Mn 0,4 mg/l
Mercure Hg < 0,5 μg/l Inorganique : 0,006 mg/l
Molybdène Mb < 0,01 mg/l 0,07 mg/l

275
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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Nickel Ni < 0,02 mg/l 0,07 mg/l
50 et 3 mg/l (exposition à
court terme)
Nitrate et
NO3, NO2
nitrite
0.2 mg/l (exposition à long
terme)
Turbidité Non mentionnée
Pas de valeur guide mais un
pH
optimum entre 6.5 et 9.5
Sélénium Se < < 0,01 mg/l 0,01 mg/l
Argent Ag 5 – 50 μg/l Pas de valeur guide
Sodium Na < 20 mg/l Pas de valeur guide
Sulfate SO4 500 mg/l
Etain Pas de valeur guide : peu
Sn
inorganique toxique
Pas de valeur guide mais
TDS optimum en dessous de 1000
mg/l
Uranium U 0.015 mg/l
Zinc Zn 3 mg/l

Composés organiques

Lignes
directrices
Groupe Substance Formule
fixées par
l'OMS
Tétrachlorométhane C Cl4 4 μg/l
Dichlorométhane C H2 Cl2 20 μg/l
Pas de valeur
1,1-Dichloroéthane C2 H4 Cl2
Alcanes chlorés guide
1,2-Dichloroéthane Cl CH2 Cl 30 μg/l
Pas de valeur
1,1,1-Trichloroéthane CH3 C Cl3
guide
Pas de valeur
1,1-Dichloroéthène C2 H2 Cl2
guide
Alcènes chlorés 1,2-Dichloroéthène C2 H2 Cl2 50 μg/l
Trichloroéthène C2 H Cl3 20 μg/l
Tétrachloroéthène C2 Cl4 40 μg/l
Hydrocarbures Benzène C6 H6 10 μg/l
aromatiques Toluène C7 H8 700 μg/l

276
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Xylènes C8 H10 500 μg/l
Ethylbenzène C8 H10 300 μg/l
Styrène C8 H8 20 μg/l
Hydrocarbures aromatiques C2 H3 N1 O5 P1
Non mentionné
polynucléaires 3

Pas de valeur
Monochlorobenzène (MCB) C6 H5 Cl
guide
1,2-
Dichlorobenzène C6 H4 Cl2 1000 μg/l
(1,2-DCB)
1,3-
Dichlorobenzènes Pas de valeur
Benzènes chlorés Dichlorobenzène C6 H4 Cl2
(DCBs) guide
(1,3-DCB)
1,4-
Dichlorobenzène C6 H4 Cl2 300 μg/l
(1,4-DCB)
Pas de valeur
Trichlorobenzènes C6 H3 Cl3
guide
Pas de valeur
Adipate de dioctyle C22 H42 O4
guide
Phthalate de Di(2-ethylhexyle) C24 H38 O4 8 μg/l
Acrylamide C3 H5 N O 0.5 μg/l
Epichlorhydrine C3 H5 Cl O 0.4 μg/l
Hexachlorobutadiène C4 Cl6 0.6 μg/l
Constituants
organiques Acide éthylènediaminetétraacétique
C10 H12 N2 O8 600 μg/l
micellaires (EDTA)
Nitriloacétate (NTA) N(CH2COOH)3 200 μg/l
Pas de valeur
Dialkylétains R2 Sn X2
guide
Organoétains Oxyde de
Pas de valeur
tributhylétains C24 H54 O Sn2
guide
(TBTO)

Pesticides

Lignes directrices
Substance Formule
fixées par l'OMS
Alachlore C14 H20 Cl N O2 20 μg/l
Aldicarbe C7 H14 N2 O4 S 10 μg/l
C12 H8 Cl6/
Aldrine and dièldrine 0.03 μg/l

277
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
C12 H8 Cl6 O
Atrazine C8 H14 Cl N5 2 μg/l
Bentazone C10 H12 N2 O3 S Pas de valeur guide
Carbofuran C12 H15 N O3 7 μg/l
Chlordane C10 H6 Cl8 0.2 μg/l
Chlorotoluron C10 H13 Cl N2 O 30 μg/l
DDT C14 H9 Cl5 1 μg/l
1,2-Dibromo-3-chloropropane C3 H5 Br2 Cl 1 μg/l
Acide 2,4-Dichlorophenoxyacetique (2,4-D) C8 H6 Cl2 O3 30 μg/l
1,2-Dichloropropane C3 H6 Cl2 40 μg/l
1,3-Dichloropropane C3 H6 Cl2 Pas de valeur guide
1,3-Dichloropropène CH3 CHClCH2 Cl 20 μg/l
Dibromure d'éthylène (EDB) Br CH2 Br Non mentionné
Heptachlore and epoxide d'heptachlore C10 H5 Cl7
Hexachlorobenzène (HCB) C10 H5 Cl7 O
Isoproturon C12 H18 N2 O 9 μg/l
Lindane C6 H6 Cl6 2 μg/l
MCPA C9 H9 Cl O3 2 μg/l
Methoxychlore (C6H4OCH3)2CHCCl3 20 μg/l
Metolachlor C15 H22 Cl N O2 10 μg/l
Molinate C9 H17 N O S 6 μg/l
Pendimethalin C13 H19 O4 N3 20 μg/l
Pentachlorophenol (PCP) C6 H Cl5 O 9 μg/l
Perméthrine C21 H20 Cl2 O3 300 μg/l
Propanil C9 H9 Cl2 N O Pas de valeur guide
Pyridate C19H23ClN2O2S Pas de valeur guide
Simazine C7 H12 Cl N5 2 μg/l
Trifluraline C13 H16 F3 N3 O4 20 μg/l
2,4-DB C10 H10 Cl2 O3 90 μg/l
Dichlorprop C9 H8 Cl2 03 100 μg/l
Chlorophenoxy herbicides Fenoprop C9H7Cl3O3 9 μg/l
(excluding 2,4-D and MCPA) MCPB C11 H13 Cl O3 Pas de valeur guide
Mecoprop C10H11ClO3 10 μg/l
2,4,5-T C8 H5 Cl3 O3 9 μg/l

Désinfectants et désinfectant par produits

Lignes
Groupe Substance Formule
directrices
278
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
fixées par
l'OMS
NHnCl(3-n),
where
Chloramines Non mentionné
n = 0,
1 or 2
Désinfectants Dichlore Cl2 5 mg/l
Pas de valeur
Dioxyde de chlore ClO2
guide
Pas de valeur
Diode I2
guide
Bromate Br O3- 10 μg/l
Chlorate Cl O3 -
70 μg/l
Chlorite Cl O2 -
70 μg/l
C6 H5 Cl Pas de valeur
2-Chlorophenol (2-CP)
O guide
2,4-Dichlorophenol (2,4- C6 H4 Cl2 Pas de valeur
Chlorophenols
DCP) O guide
2,4,6-Trichlorophenol (2,4,6- C6 H3 Cl3
200 μg/l
TCP) O
Pas de valeur
Formaldéhyde HCHO
guide
MX (3-Chloro-4-dichlorométhyl-5-hydroxy- C5 H3 Cl3 Pas de valeur
2(5H)-furanone) O3 guide
Bromoforme C H Br3 100 μg/l
Dibromochlorométhane CH Br2 Cl 100 μg/l
Désinfectant Trihalométhanes
par produits Bromodichlorométhane CH Br Cl2 60 μg/l
Chloroforme CH Cl3 300 μg/l
C H Cl Pas de valeur
Acide Monochloroacétique 2 3
O2 guide
Acides acétiques C2 H2 Cl2
Acide Dichloroacétique 50 μg/l
chlorés O2
C2 H Cl3
Acide Trichloroacétique 20 μg/l
O2
C Cl3 Pas de valeur
Hydrate de chloral (trichloroacétaldéhyde)
CH(OH)2 guide
C3 H5 O Pas de valeur
Chloroacétones
Cl guide
C2 H Cl2
Dichloroacétonitrile 20 μg/l
Halogènés N
acétonitriles C2 H Br2
Dibromoacétonitrile 70 μg/l
N

279
Evaluation du potentiel hydraulique souterrain dans trois (03) communes des régions du Centre-Nord et de l’Est :
Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
CH Cl2 Pas de
Bromochloroacétonitrile
CN contraintes
Pas de valeur
Trichloroacétonitrile C2 Cl3 N
guide
Chlorure de cyanogène Cl CN 70 μg/l
Pas de valeur
Trichloronitrométhane C Cl3 NO2
guide

7. Comparaison de normes sur l'eau potable UE/OMS

Tableau comparatif des normes de l'UE et de l'OMS concernant l'eau potable :

Eléments Norme de l'OMS 1993 Normes de l'UE 1998


Matières en suspension Pas de lignes directrices Non mentionnées
Turbidité Pas de lignes directrices (1) Non mentionnées
pH Pas de lignes directrices(2) Non mentionnées
Conductivité 250 microS/cm 250 microS/cm
Couleur Pas de lignes directrices (3) Non mentionnées
Oxygène dissous Pas de lignes directrices (4) Non mentionnées
Dureté Pas de lignes directrices (5) Non mentionnées
Conductivité électrique Pas de lignes directrices Non mentionnées

Cations
(Ions positifs)
Aluminium (Al) 0.2 mg/l 0.2 mg/l
Ammoniac (NH4) Pas de lignes directrices 0.50 mg/l
Antimoine (Sb) 0.005 mg/l 0.005 mg/l
Arsenic (As) 0.01 mg/l 0.01 mg/l
Baryum (Ba) 0.3 mg/l Non mentionnées
Béryllium (Be) Pas de lignes directrices Non mentionnées
Bore (B) 0.3 mg/l 0.001 mg/l
Brome (Br) Pas de lignes directrices 0.01 mg/l
Cadmium (Cd) 0.003 mg/l 0.005 mg/l
Chrome (Cr) 0.05 mg/l 0.05 mg/l
Cuivre (Cu) 2 mg/l 2.0 mg/l
Fer (Fe) Pas de lignes directrices (6) 0.2mg/l
Plomb (Pb) 0.01 mg/l 0.01 mg/l
Manganèse (Mn) 0.5 mg/l 0.05 mg/l

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Tougouri – Manni – Yalgo : Rapport final de la commune de Tougouri
Mercure (Hg) 0.001 mg/l 0.001 mg/l
Molybdène (Mo) 0.07 mg/l Non mentionnées
Nickel (Ni) 0.02 mg/l 0.02 mg/l
Azote (total N) 50 mg/l Non mentionnées
Sélénium (Se) 0.01 mg/l 0.01 mg/l
Argent (Ag) Pas de lignes directrices Non mentionnées
Sodium (Na) 200 mg/l 200 mg/l
Etain (Sn) inorganique Pas de lignes directrices Non mentionnées
Uranium (U) 1.4 mg/l Non mentionnées
Zinc (Zn) 3 mg/l Non mentionnées

Anions
(Ions négatifs)
Chlore (Cl) 250 mg/l 250 mg/l
Cyanure (CN) 0.07 mg/l 0.05 mg/l
Fluor (F) 1.5 mg/l 1.5 mg/l
Sulfate (SO4) 500 mg/l 250 mg/l
Nitrate (NO3) (Voir azote) 50 mg/l
Nitrite (NO2) (Voir azote) 0.50 mg/l

Paramètres
Microbiologiques
Escherichia coli Non mentionnées 0 in 250 ml
Enterococci Non mentionnées 0 in 250 ml
Pseudomonas
Aeruginosa Non mentionnées 0 in 250 ml
Clostridium
Perfringens Non mentionnées 0 in 100 ml
Bactérie coliforme Non mentionnées 0 in 100 ml
Nombre de colonie à 22oC Non mentionnées 100/ml
Nombre de colonie à 37oC Non mentionnées 20/ml

Autres paramètres
Acrylamide Non mentionnées 0.0001 mg/l
Benzène (C6H6) Non mentionnées 0.001 mg/l
Benzo(a)pyrène Non mentionnées 0.00001 mg/l
Dioxyde de chlore (ClO2) 0.4 mg/l
1,2-dichloroéthane Non mentionnées 0.003 mg/l
Epichlorhydrine Non mentionnées 0.0001 mg/l
Pesticides Non mentionnées 0.0001 mg/l
Pesticides - Totaux Non mentionnées 0.0005 mg/l
PAHs Non mentionnées 0.0001 mg/l
Tetrachloroéthène Non mentionnées 0.01 mg/l
Trichloroéthène Non mentionnées 0.01 mg/l
Trihalométhanes Non mentionnées 0.1 mg/l
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Tritium (H3) Non mentionnées 100 Bq/l
Chlorure de vinyle Non mentionnées 0.0005 mg/l

(1) Désirée: Moins de 5 NTU


(2) Désirée : 6.5-8.5
(3) Désirée: 15 mg/l Pt-Co
(4) Désirée: Moins de 75% de la concentration de saturation
(5) Désirée: 150-500 mg/l
(6) Désirée: 0.3 mg/l

8. Effets des métaux lourds sur la santé humaine (Source : rapport conseil de l’Europe,
commission des questions sociale de la santé et de la famille)

Eléments Toxicité
Plomb Trouble du système nerveux, affection du foie et des reins
Cadmium Affection respiratoire, troubles rénaux
Arsenic Troubles hépatiques et rénaux, manifestation cardio-vasculaire, syndrome
mélano-dermique
Nickel Maladies respiratoires, asthme, malformation congénitale, cancers
Chrome Cancers, troubles dermatologue, anémie
Mercure Trouble du système nerveux (mémoire, fonctions sensorielles de
coordination
Cyanure Apnée, convulsions, coma, arrêt cardio-circulatoire et la mort en quelques
dizaines de secondes

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