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ULB

Solvay Brussels School of Economics and


Management

Politiques économiques et Intégration


Européennes
2022-2023

Fabienne Ilzkovitz 1
I. Cadre conceptuel
2. Objectifs, instruments, motifs, écoles et
limites de la politique économique
1. Définition
2. Objectifs et instruments
3. Motifs de l’intervention publique
4. Distinction entre politique de demande et
d’offre et politiques structurelles
5. Ecoles de pensée économique
6. Politique économique au niveau européen
7. Limites de la politique économique
8. Evaluation de la politique économique
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‒ Compte tenu des limites de l’indicateur du PIB, pouvez-vous citer deux avantages de l’indice de
performances des transitions ? Quel pourrait être un défaut de cet indice ? Pouvez formuler brièvement
votre réponse dans le tableau ci-joint :
Avantages
Limites

‒ Dans certains cas, les décideurs doivent faire des arbitrages en matière d’objectif. Pouvez-vous donner
illustrer l’arbitrage auquel fait face actuellement la BCE dont l’objectif principal est la maîtrise de l’inflation
dans la zone euro ?
‒ Pouvez-vous sur base de l’article de Paul De Grauwe expliquer dans le tableau suivant (i) quelles sont trois
limites des marchés et (ii) quel est le rôle des actions publiques afin de pallier ces limites.
‒ Pouvez-vous définir quelle est la répartition des compétences entre l’Union Européenne et les Etats
membres dans le domaine de la politique de concurrence et, sur base de la théorie du fédéralisme fiscal,
expliquer les raisons de la centralisation plus ou moins forte de cette politiques au niveau de l’Union ?
‒ Pouvez-vous, sur base de l’expérience européenne, illustrer concrètement les 4 limites suivantes de la
politique économique ?
Limites de la connaissance

Limites de l’information

Limites de la confiance (aléas moral)

Limites de la bienveillance

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1. Définition
• Politique économique = Ensemble des actions prises par les
pouvoirs publics afin d’atteindre certains buts au sein d'un
cadre institutionnel déterminé en partie par les pouvoirs
publics .
• Buts = Objectifs
• Instruments = Moyens utilisés
• Politique économique étudie les relations entre objectifs et
instruments
Mais
• La connaissance empirique ne permet pas toujours de
trancher les débats théoriques
• Contraintes légales, liées aux réactions des agents
économiques et nouvelles contraintes (climat, inégalités)
 Nécessité de faire des arbitrages

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1. Définition
Mais l’économiste peut adopter 3 attitudes face à la décision publique:
• Economie positive: Analyse objective des effets des politiques économiques
• Economie normative: Jouer le rôle de conseiller du prince de manière à déterminer le
choix optimal
• Economie politique: Analyse des raisons et des processus qui ont conduit aux choix
observés

Le prince est:
Approche traditionnelle Nouvelle approche
Omnipotent Travaux sur l’optimum de second rang montre
que ce n’est pas le cas

Omniscient Travaux sur l’asymétrie de l’information

Bienveillant Décideurs veulent se faire réélire et procèdent à


des arbitrages

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2. Objectifs et instruments
2.1 Objectifs (i) Carré magique
Traditionnellement, 4 objectifs forment le carré magique :
• Croissance
Dans ce domaine, l'objectif de l'Etat est de favoriser une croissance
élevée, équitable et inscrite dans la durée.
• Plein-emploi (L, K)
L’Etat va aider, directement ou indirectement, à créer des emplois et
à maintenir en vie l’outil de production
• Stabilité des prix
Il s'agit pour l'Etat de garantir le maintien du pouvoir d'achat des
agents économiques en luttant contre l'inflation qui l'érode
Inflation vs déflation
Ces 3 objectifs caractérisent l’équilibre interne
• Equilibre de la balance des paiements
=Equilibre externe : éviter une trop grande dépendance de
l’économie par rapport au reste du monde
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2.1 Objectifs
Apparition d’autres objectifs et contestation des
objectifs traditionnels:
• Amélioration du solde budgétaire
• Assurer la stabilité financière
• Maintien de la concurrence
• Amélioration de la distribution des revenus et
réduction du taux de pauvreté
• Protection des consommateurs
• Protection de l’environnement
• Accroissement du développement technologique
(numérique)
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(ii) Objectifs de développement durable
• Le développement durable est « un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs »,
citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre
norvégien (1987).
• En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l'égide des
Nations unies, officialise la notion de développement
durable et celle des trois piliers
(économie/écologie/social) : un développement
économiquement efficace, socialement équitable et
écologiquement soutenable.

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Agenda 2030 pour le développement durable
adopté par les Nations Unies en 2015

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Agenda 2030 pour le développement durable adopté
par les Nations Unies en 2015
1. Objectifs économiques:
▪ Objectif 7: Energie propre et d’un coût abordable
▪ Objectif 8: Croissance-Emploi
▪ Objectif 9 Innovation-Infrastructures
2. Objectifs sociaux:
▪ Objectif 1 : Pas de pauvreté
▪ Objectif 2: Alimentation
▪ Objectif 3: Santé
▪ Objectif 4 : Education:
▪ Objectifs 5 et 10: Lutte contre les inégalités
3. Objectifs environnementaux:
▪ Objectif 6: Eau propre accessible pour tous
▪ Objectif 13: Lutte contre le changement climatique
▪ Objectif 14 et 15: Biodiversité dans la mer et sur terre:
4. Objectifs transversaux:
• Objectif 11: Villes durables
• Objectif 12: Consommation et production durables
• Objectif 16: Paix , justice et institutions
• Objectif 17: Partenariat
Question: Comment mesurer l’atteinte de ces objectifs?
Nécessité d’un nouvel indicateur 10
(iii) Limites de l’indicateur du PIB
• Indicateur utile pour mesurer l’évolution de
l’activité économique
Mais
• Indicateur incomplet (activités domestiques,
destructions de richesse peuvent avoir un
effet positif)
• Limites sociales (inégalité, qualité de la vie)
• Limites environnementales (pollution)
 Nécessité de compléter cet indicateur par
d’autres indicateurs 11
(iv) Définir de nouveaux indicateurs allant au-delà du PIB

• « Beyond GDP initiative»


https://ec.europa.eu/environment/beyond_gdp/index_en.html
Initiative visant à développer des indicateurs aussi clairs et attractifs que le PIB mais
intégrant les aspects sociaux (inclusion, pauvreté) et environnementaux
(soutenabilité) du bien-être.

Nombreuses initiatives (CE, OCDE, Banque Mondiale)


https://ec.europa.eu/environment/beyond_gdp/news_eu_en.html
https://www.oecdbetterlifeindex.org/
https://www.worldbank.org/en/publication/changing-wealth-of-nations
https://www.youtube.com/watch?v=16OqZeKkCZE
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Cadre d’évaluation du bien-être de l’OCDE

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(v) Indice de Performance des Transitions (IPT)
ou “Transitions Performance Index” (TPI) développé par la CE
• Indicateur composite qui surveille et classe les Etats membres
de l’UE ainsi que 45 autres Etats, représentant 76 % de la
population mondiale sur leur performance dans une transition
à quatre dimensions :
• Transition économique: faire en sorte que l’économie conduise à plus de
prospérité
• Transition sociale: met l’accent sur l’inclusion et l’équité
• Transition environnementale: met l’accent sur la contribution aux
objectifs du Pacte vert
• Gouvernance de la transition: met l’accent sur la défense de la
démocratie
Pour ce faire, l’IPT s’appuie sur les 6 priorités de la CE et sur
les 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

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15
16
17
Compte tenu des limites de l’indicateur du PIB, pouvez-
vous citer deux avantages de l’indice de performances
des transitions ? Quel pourrait être un défaut de cet
indice ?

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Compte tenu des limites de l’indicateur du PIB, pouvez-vous citer deux avantages de
l’indice de performances des transitions ? Quel pourrait être un défaut de cet indice ?
Les avantages de l’IPT sont :
▪ Permet de pallier certaines limites du PIB en intégrant des dimensions
environnementales, sociales et de gouvernance dans la mesure des performances
d’une économie.
▪ Est plus proche de la mesure de création de bien-être, par exemple, en tenant de
certains éléments influençant la qualité de la vie.
▪ Permet de comparer les performances d’un grand nombre de pays et leur évolution au
cours du temps sur base d’un même indicateur
Un défaut de cet indice pourrait être :
▪ Indicateur composite, pas très transparent: « the devil is in the details ».
▪ Difficile de tirer des conclusions en termes de politique économique
▪ Critiques plus techniques:
‒ Analyse de sensitivité (basée sur la pondération accordée aux différents indicateurs
et la méthode d’agrégation) montre une sensibilité des résultats à ces choix pour 7
pays (dont US).
– Spécificité du pilier environnemental par rapport aux autres trois piliers. Nécessité
de présenter une analyse distincte pour cet indicateur
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Pros and cons du TPI
1. Pros:
▪ Permet d’intégrer d’autres dimensions (environnementale, sociale et de
gouvernance) dans la mesure des performances d’une économie.
▪ Est plus proche de la mesure de création de bien-être, par exemple, en
tenant de certains éléments influençant la qualité de la vie (sécurité,
éducation).
▪ Permet de comparer les performances d’un grand nombre de pays et leur
évolution au cours du temps sur base d’un même indicateur
2. Cons:
▪ Indicateur composite, pas très transparent: « the devil is in the
details. »
▪ Difficile de tirer des conclusions en termes de politique économique
▪ Critiques plus techniques:
‒ Analyse de sensitivité (basée sur la pondération accordée aux différents
indicateurs et la méthode d’agrégation) montre une sensibilité des résultats à
ces choix pour 7 pays (dont US).
‒ Spécificité du pilier environnemental par rapport aux autres trois piliers.
Nécessité de présenter une analyse distincte pour cet indicateur 20
2.1 Objectifs (vi) Objectifs de l’UE
Article 3 du TUE fixe les objectifs économiques
suivants à l’UE:
« Elle œuvre pour le développement durable de
l’Europe fondé sur une croissance économique
équilibrée et sur la stabilité des prix, une
économie sociale de marché hautement
compétitive, qui tend au plein emploi et au
progrès social, et un niveau élevé de protection
et d’amélioration de la qualité de
l’environnement. Elle promeut le progrès
scientifique et technique. » 21
2.2 Instruments
Instruments sont des grandeurs ou des
structures que les pouvoirs publics sont en
mesure de déterminer ou d’influencer
directement afin d’atteindre les objectifs.
La mise en œuvre d’un instrument est une
mesure de politique économique

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2.2 Instruments
5 familles d’instruments:
1. Finances Publiques  Politique budgétaire et fiscale
2. Monnaie et crédit  Politique monétaire
3. Taux de change  Politique de change
4. Politique salariale et des revenus.
5. Réformes institutionnelles ou structurelles 
Politiques de concurrence, règles prudentielles,
politique industrielle…

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2.2 Instruments
Problèmes liés à l’utilisation de certains
instruments:
1. Délais
2. Manque de popularité
3. Efficacité limitée
Remarques:
• Distinction objectifs/instruments parfois floue
• Pas de recette miracle

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2.3 Liens Objectifs/instruments
Institutions
Instruments Objectifs
(taux d’intérêt) (faible inflation)

• Principe de cohérence de Tinbergen: Nombre


d’objectifs ≤ nombre d’instruments
• Principe d’efficience de Mundell: Instrument est plus
efficace s’il touche de plus près le centre des
distorsions
• Policy-mix décrit la combinaison des politiques
monétaire et budgétaire
• Policy-mix optimal
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2.3 Liens Objectifs/instruments
• Problème de politique économique: Conflits
d’objectifs

Objectifs complémentaires
Y2

Objectifs concurrents

Y1
Politique de relance a un effet positif sur la croissance et l’emploi mais peut
accroître le risque d’inflation et le déficit extérieur

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Dans certains cas, les décideurs doivent faire des arbitrages en matière
d’objectif. Pouvez-vous donner illustrer l’arbitrage auquel fait face
actuellement la BCE dont l’objectif principal est la maîtrise de l’inflation dans
la zone euro ?

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Dans certains cas, les décideurs doivent faire des arbitrages en matière d’objectif.
Pouvez-vous donner illustrer l’arbitrage auquel fait face actuellement la BCE dont
l’objectif principal est la maîtrise de l’inflation dans la zone euro ?

La BCE doit resserrer la politique monétaire étant donné l’augmentation forte de


l’inflation de la zone euro, ceci permettant d’ancrer les anticipations d’inflation et
d’éviter la naissance d’une spirale prix/salaires. Mais en même temps, l’augmentation de
l’inflation entraîne une baisse du pouvoir d’achat des ménages et une hausse des coûts
des entreprises qui a pour effet de réduire la croissance économique. Il faut donc éviter
que la hausse des taux ne pénalise trop la croissance (en réduisant les achats à crédit des
ménages et les investissements des entreprises).

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2.3 Liens Objectifs/instruments
• En cas de conflits d’objectifs, le gouvernement
doit faire des arbitrages
• Arbitrage dépend des préférences des
gouvernements ou de leur vision différente
du fonctionnement de l’économie ainsi que
des contraintes auxquels ils font face
• Les relations entre deux objectifs peuvent
évoluer au cours du temps
• La nature des relations entre deux objectifs
peut dépendre des instruments utilisés
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2.3 Liens Objectifs/instruments

Institutions
Banques centrales, Etat, syndicats,
lobbyistes,…

Instruments Objectifs
( TVA) (relance de C)

Nombre d’objectifs ≤ nombre d’instruments


Choisir l’instrument le plus proche de l’objectif à atteindre
Arbitrage si objectifs concurrents
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2.4 Etapes
Principales étapes dans l’élaboration de toute
politique économique:
1. Diagnostic et diagnostic prévisionnel
2. Objectifs
3. Plans d’action
4. Mise en œuvre via la gouvernance
économique
5. Evaluation ex-ante et ex-post des mesures
prises
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2.5 Liens entre le politique et l’économique
1. Economie  Politique
– Les performances économiques peuvent influencer le
résultat des élections
2. Politique  Economie
La situation politique peut influencer l’évolution de
l’économie et la politique économique:
– Le calendrier électoral peut donner lieu à des cycles
conjoncturels électoraux
– L’alternance des partis au pouvoir peut susciter des cycles
si les politiques économiques sont très différentes avant et
après les élections
Mais: le gouvernement n’est pas le seul preneur de décisions et il
est soumis à un certain nombre de contraintes

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2.5 Liens entre le politique et l’économique
Question:
Comment inciter les hommes politiques à entreprendre des
réformes qui sont optimales d’un point de vue économique? (par
exemple, politique commerciale non protectionniste)

Actions possibles= Politique économique des réformes:


• Informer les votants du coût des mauvaises réformes
• Proposer des paquets de réformes
• Bien choisir le timing des réformes
• Augmenter les incitations à réformer

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3. Motifs de l’intervention publique

Trois fonctions de la politique économique


1. Allocation
2. Stabilisation
3. Distribution
Mais équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto 
Pourquoi intervenir?
1. Conditions de validité très strictes
2. Critère de Pareto muet quant à la répartition du revenu

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Motifs de l’intervention publique

Les politiques d’allocation ont


un impact sur la croissance à
long terme alors que les
politiques de stabilisation ont un
impact sur la croissance à court
terme.
Les politiques d’allocation visent
à accroître le maximum de
production atteignable, la
croissance potentielle, alors que
les politiques de stabilisation
cherchent à réduire l’écart entre
la production effective et son
niveau potentiel, réduire l’output
gap.

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3.1 Allocation
Définition:
Interventions publiques visant à fournir à la collectivité des biens et
services non fournis ou fournis en quantité insuffisante par le
marché ou à modifier la répartition régionale ou sectorielle des
ressources.
Justification:
Remédier les défaillances du marché
Instruments:
Politique visant à fournir des biens publics ou à réguler les marchés
Institutions:
Autorités de concurrence, régulateurs, DG croissance, DG
Concurrence

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3.2 Stabilisation
Définition:
Interventions publiques visant à répondre à des chocs
exogènes qui éloignent l’économie de l’équilibre
Justification:
– Instabilité des comportements privés
– Rigidités nominales (des prix et des salaires) sur les
marchés des biens et du travail
Instruments:
Politique budgétaire et politique monétaire

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3.3 Redistribution

Définition:
Interventions publiques visant à modifier la répartition
des revenus
Justification:
La distribution des revenus issue de l’équilibre des
marchés (optimale au sens de Pareto) n’assure pas
nécessairement la justice sociale
Instruments:
Politique de taxation progressive, transferts sociaux,
politiques régionales
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3.4 Effets secondaires des interventions publiques
Une décision de politique économique a souvent des effets dans deux des
domaines et peut parfois avoir des effets positifs dans un domaine et des
effets pervers dans un autre

Allocation Stabilisation Redistribution


Accroissement des - + +
transferts sociaux
non financée

On suppose que la situation initiale se caractérise par du chômage keynésien (insuffisance de la demande de biens et services par rapport
à l’offre) Non financé signifie que le solde budgétaire se dégrade suite à la mesure

Ouverture aux + -
échanges
internationaux

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4. Distinctions entre politique de demande et
politique de l’offre.
4.1 Politique de l’offre
• Politiques de l’offre visent à ↑ la production potentielle en
agissant sur l’efficacité du système économique
• La production potentielle est définie à partir d’une fonction de
production:
Yt = F(Nt, Kt, Tt)
où à l’instant t, Y est la production, N l’emploi, K le stock de capital
et T le stock de technologie disponible.
• A court terme, stock de capital et technologie sont exogènes. La
production potentielle est atteinte lorsque l’emploi est à son
niveau d’équilibre N*, soit
Y* = F(N*t, K*t, T*t) avec K*t et T*t, le stock de capital et la
technologie disponibles

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4. Distinctions entre politique de demande et
politique de l’offre.
4.1 Politique de l’offre
• Politiques de l’offre = politique de moyen et long terme qui visent à faire
face à des chocs d’offre tels que un choc de productivité ou un choc
pétrolier
• Un choc d’offre est une modification exogène de la relation entre la
production et les prix (par exemple, choc énergétique)
S S’
P

Q
• Instruments : politique industrielle, de concurrence, de recherche

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4.2 Politique de demande
• Politiques de la demande visent à ↓ output gap
• Output gap = écart entre production effective et production
potentielle
Politiques de la demande = politique de stabilisation (CT) qui
visent à réduire les fluctuations de la dem. face à des chocs de
dem.
• Un choc de demande est toute perturbation exogène du lien
entre demande et prix ( par exemple, ↓ de la propension à
consommer des ménages)
• Politiques de demande peuvent avoir des effets à LT
• Instruments : politique budgétaire et monétaire

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Politiques de demande et d’offre

43
4.3. Distinctions entre politique de demande et
politique de l’offre: Synthèse

• En résumé, les politiques d’offre sont susceptibles de modifier le


production potentielle et les politiques de demande vise à
réduire l’output gap.
• Mais difficile de calculer la production potentielle. Or
– Sous-estimer la production potentielle lorsque l’économie risque la
surchauffe revient à surestimer le risque d’inflation et donc peut pousser à
ralentir prématurément la croissance.
– Sous-estimer la production potentielle en situation de sous-emploi
keynésien revient à sous-estimer l’output gap et donc à sous-estimer la
place pour une relance de la demande
• Important d’identifier les chocs d’offre et de demande pour y
répondre de manière appropriée.

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4.4 Politiques structurelles

• Réformes structurelles visent à changer les institutions afin


d’améliorer les arbitrages entre les objectifs de politique
économique (par exemple, arbitrage emploi/productivité à
court terme
• Réformes structurelles conduites à partir des années 80 ont
eu principalement le caractère de politique de l’offre :
– transformation des marchés financiers (élimination du contrôle du
crédit, la libéralisation des mouvements de capitaux)
– transformations des marchés des produits avec les politiques de
libéralisation et l’instauration d’un marché unique
– transformations des marchés du travail avec des mesures visant à
accroître la flexibilité

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4.4 Politiques structurelles
Objectif 2
Arbitrage entre objectifs

Choix Réformes structurelles


économiques

Objectif 1
De la gestion des arbitrages à la réforme des institutions
46
4.4 Politiques structurelles

Productivité
Education/innovation
3

Emploi
De la gestion des arbitrages à la réforme des institutions
47
4.4 Politiques structurelles
Problèmes d’acceptation des réformes structurelles
parce qu’elles donnent souvent lieu à des coûts
d’ajustement à court terme et des bénéfices à
moyen/long terme:
– problème d’arbitrage intertemporel
– de même, si aversion au risque;
– de même si élections.
Rq: Le choix doit se baser sur la valeur actualisée des
bénéfices nets (B) de la réforme:
V= E ( Σ1T [Bt/(1+ρ)t] ≥0

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5. Ecoles de pensée économique
5.1 Aperçu des différentes écoles
Opposition entre les écoles (néo) classiques et (néo) keynésiennes

Néo-classiques Néo-keynésiens

Les marchés s’ajustent rapidement en raison Les marchés s’ajustent lentement et


de la flexibilité des prix et des salaires: le l’économie peut se trouver durablement
marché est autorégulé. dans une situation de déséquilibre.

Incertitude et information pénalisent les Incertitude et information imparfaite


pouvoirs publics, qui, en outre sont entraînent des distorsions dans le
influences par des considérations fonctionnement des marchés.
électorales.

Les politiques économiques sont inefficaces L’Etat doit intervenir pour stabiliser et
car pleinement anticipées. réguler l’économie

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5. Ecoles de pensée économique
5.1 Aperçu des différentes écoles

XIX e : Capitalisme Libéral Laisser faire


• Optimum de Pareto
• A. Smith : Main invisible des marchés
• J.B. Say : Loi des débouchés
Années 30 : Keynésianisme Gestion de la demande
• Grande dépression  Equilibre de sous-emploi
• Stabilisation de l’éc. via gestion de la demande agrégée et rôle de
l’Etat
• Politique économique doit ↓les fluctuations économiques et ↓
écart entre PIB potentiel et PIB observé
• A influencé la politique économique jusque dans les années 70

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5.1 Aperçu des différentes écoles
Années 80 et 90 : Renouveau de la pensée classique et remise
en cause du rôle de l’Etat (école de Chicago)
• Postulat de base: La valeur marchande d’une chose ne dépend pas de
la quantité de travail nécessaire pour la produire mais de son utilité ou de
la satisfaction que la dernière unité consommée procure aux individus
• Monétaristes (M. Friedman) : MV = PQ, Règles, effets pervers
des politiques keynésiennes et en particulier budgétaires
• Anticipations rationnelles (R. Luca, R. Barro):
– Agents prennent en compte toute l’information pour formuler leurs
anticipations
– Politiques économiques sans effet car pleinement anticipées
• Economie de l’offre (« Reaganomics)
– Promouvoir la flexibilité de l’offre
– Diminuer les impôts, diminuer les dépenses publiques et
51
dérégulation
5.1 Aperçu des différentes écoles
Années 90-2000: Renouveau de la pensée keynésienne
(Akerlof, Stiglitz)
Justification de l’intervention publique : Echecs des
marchés
1. Concurrence imparfaite:
 Interventions publiques pour rétablir la concurrence
 Instruments: lois de la concurrence
2. Effets externes
 Interventions publiques pour internaliser les externalités
 Instruments: Politique de l’environnement, subvention de la R&D
3. Information imparfaite
 Interventions publiques pour révéler l’information (normes
comptables, rapports publics)
 Instruments: Aide à la création d’entreprise si rationnement du crédit
4. Marchés incomplets
 Financement public de l’enseignement par des bourses car difficile d’emprunter
pour financer ses études faute de collatéral
52
5.1 Aperçu des différentes écoles
Depuis Années 90-2000: Renouveau de la pensée keynésienne
• Restauration du plein-emploi prend du temps 
A CT mener des politiques de la demande
• A LT accroître le potentiel de l’offre
• Intervenir pour pallier les déficiences du marché
Economie sociale de marché : l’Etat doit jouer un rôle de régulateur
dans les économies de marché via des politiques de régulation, des
politiques sociales et de redistribution et plus récemment des
politiques environnementales
Années 2010- 2020
Depuis la crise économique et financière, la crise sanitaire et la
guerre en Ukraine, retour en force du rôle de l’Etat face aux chocs
sévères affectant l’économie mondiale

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5.1 Aperçu des différentes écoles
Réactions des économistes des différentes écoles face à la crise
économique et financière
Reconnaissance généralisée que des dysfonctionnement dans les
marchés se sont produits

1. Néo-keynésiens
• Crise est due à une absence de régulation adéquate
• Réparer le système financier et mener une politique de relance de la
demande

2. Néo-libéraux
• Crise est due à deux erreurs majeures de politique économique aux
Etats-Unis
• Réparer le système financier mais opposition à une politique de relance
de la demande

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Pour alimenter la réflexion…
Théorie du Donut de Kate Raworth

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Théorie du Donut
• Illustration simple et parlante des contraintes (sociale et
environnementale) auxquelles l’économie du XXIème siècle est soumise
• Met l’accent sur l’importance de ne pas se focaliser sur la croissance du
PIB, intègre les idées de Piketti selon lesquelles croissance n’est pas
synonyme de réduction des inégalités et l’importance d’une économie
circulaire.
Mais
• Cette théorie semble cantonner le modèle économique au modèle néo-
classique.
• Importance d’autres dimensions que la croissance est largement
reconnue, ainsi que la nécessité d’avoir d’autres indicateurs que le PIB
• Pas claire sur la position quant à la croissance
• Laisse un nombre de questions en suspens: solutions pour lutter contre le
changement climatique et répartition de la charge entre pays, comment
s’assurer que les limites ne sont pas franchies,…

56
Pouvez-vous sur base de l’article de Paul De Grauwe expliquer dans le
tableau suivant (i) quelles sont trois limites des marchés et (ii) quel est le
rôle des actions publiques afin de pallier ces limites.

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Pouvez-vous sur base de l’article de Paul De Grauwe expliquer dans le
tableau suivant (i) quelles sont trois limites des marchés et (ii) quel est le
rôle des actions publiques afin de pallier ces limites.
i. Limites des marchés:
▪ Externalités (positives ou négatives) des actions individuelles pour la société
dans son ensemble non prise en compte ;
▪ Non prise en compte de la distribution des revenus et des richesses ;
▪ Paradoxe de la concurrence: le libre jeu de la concurrence peut conduire à des
structures de marché non concurrentielles ;
ii. Rôle de l’action publique:
▪ Internaliser le coût des externalités (taxer les émissions de CO2)
▪ Lutter contre les inégalités via un filet de sécurité résultant d’un système de
protection sociale et via un système fiscal progressif
▪ Aller à l’encontre des comportements anti-concurrentiels et éviter la
formation de monopole
En outre, les marchés sont dans l’incapacité de faire face à des chocs importants et le
gouvernement doit intervenir pour éviter une spirale déflationniste.
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5.2 Politique de stabilisation keynésienne
Objectifs:
Réduire l’amplitude des fluctuations cycliques
Comment:
– Mener une politique budgétaire contracyclique
– Relancer l’économie en agissant sur les postes de la
demande intérieure, une politique d’investissements
publics et une politique monétaire expansionniste
Rq: Une politique de relance keynésienne est
inadaptée si:
– inflation par les coûts
– chômage classique (rigidité des salaires)
– stagflation

59
Politique de stabilisation keynésienne
La politique de relance keynésienne doit tenir compte
de 4 contraintes:
1. Contrainte extérieure
2. Contrainte prix
3. Contrainte budgétaire
4. Politique monétaire
Notion d’espace fiscal: moins de marge de manœuvre
pour une politique budgétaire expansionniste si:
• Déséquilibre du solde courant
• Déséquilibre du solde budgétaire

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Que vaut le multiplicateur Keynésien?
• Erreur d’appréciation peut être lourde de conséquence:
– Grèce: hausse des impôts pour rétablir les finances publiques sur base
d’un multiplicateur estimé à 0,5 alors qu’il était trois fois supérieur
• Travaux récents:
– Multiplicateur budgétaire associé à une Δ des dépenses publiques
compris entre 0,6 et 1
– Multiplicateur budgétaire associé à une Δ des impôts est compris
entre 2 et 3
– Pas d’effet robuste concernant l’effet de la position cyclique de
l’économie sur le niveau du multiplicateur budgétaire
• Ceci implique que:
– Pour soutenir l’activité en récession, il est préférable de baisser les
impôts
– Pour réduire le déficit public en situation de reprise, il est préférable
de réduire les dépenses

61
62
5.3 Politique néo-classique
Principe:
1. Réduire les interventions de l’état, ce qui
permet de réduire la pression fiscale
2. Stimuler l’offre en réduisant les coûts et les
rigidités
3. Politique macro-économique de stabilisation
inefficace: politique de discipline budgétaire
et politique monétaire visant à stabiliser les
prix
63
5.3 Politique néo-classique

Réduire les interventions de l’état, ce qui permet


de réduire la pression fiscale :
Une pression fiscale trop élevée tue la
croissance
Courbe de Laffer
RF
A Trop d’impôts tue l’impôt
Si on se trouve à droite de A, il faut diminuer t

t
t optimal 64
5.3 Politique néo-classique
Stimuler l’offre en réduisant les coûts et les rigidités
« Les bénéfices d’aujourd’hui sont les
investissements de demain et la résorption du
chômage d’après-demain »
Comment?
1. Réduire les rigidités sur les marchés des biens et
services
2. Accroître la flexibilité et la mobilité sur le marché
du travail

65
Comment se fait-il qu’il existe des désaccords sur les politiques
économiques à mettre en œuvre face à un problème
économique donné ?

1. Désaccord sur les objectifs à privilégier et arbitrages à faire


(différences de préférences).
2. Désaccord sur le fonctionnement des marchés et sur nécessité des
interventions
3. Contraintes différentes
4. Désaccord sur les effets des mesures à mettre en œuvre
5. Horizon temporel à considérer

66
6. La politique économique au niveau européen

6.1 Analyse de la répartition des compétences entre l’UE et les EM


Théorie du fédéralisme fiscal permet d’éclairer la répartition des compétences
Allocation optimale des compétences dépend d’arbitrages:
1. Diversité et avantages à l’information locale
2. Economies d’échelle: la centralisation permet de réduire le coût des
politiques
3. Externalités (positives ou négatives) plaident en faveur d’une centralisation
4. Contrôle démocratique: peut mieux s’exercer à un niveau local
5. Concurrence entre les juridictions: la décentralisation des décisions au niveau
permet de mieux respecter les souhaits des électeurs parce que ceux-ci
peuvent se déplacer (changer de communes, de régions)

67
6.1 Analyse de la répartition des compétences entre l’UE et les EM
Compétences Etats Union Commentaire
Allocation
Politique commerciale extérieure XXX Economies d’échelle/externalités
Marché intérieur des biens X XX Economies d’échelle/externalités
Marché intérieur des services XX X Préférences fortes malgré EOS et extern.
Politique de concurrence XXX Externalités
Politique sociale ou concernant le XX X Préférences fortes
marché du travail
Infrastructures, R&D, éducation XX X Préférences malgré E0S élevées
Climat X XX Externalités
Stabilisation
Politique monétaire et de change (zone XXX Externalités
euro)
Politique budgétaire XX X Préférences fortes
Stabilité financière X XX Externalités
Redistribution
Entre individus XXX Préférences fortes
Entre régions XX X Avantages en termes d’information
Entre pays XXX Externalités
68
Pouvez-vous définir quelle est la répartition des compétences entre l’Union
Européenne et les Etats membres dans le domaine de la politique de concurrence et,
sur base de la théorie du fédéralisme fiscal, expliquer les raisons de la centralisation
plus ou moins forte de cette politique au niveau de l’Union ?

69
Pouvez-vous définir quelle est la répartition des compétences entre l’Union
Européenne et les Etats membres dans le domaine de la politique de concurrence et,
sur base de la théorie du fédéralisme fiscal, expliquer les raisons de la centralisation
plus ou moins forte de cette politique au niveau de l’Union ?
• La politique de concurrence est une politique pour laquelle l’Union Européenne a
des compétences exclusives en raison des externalités négatives fortes pour le bon
fonctionnement du marché intérieur en cas de non-respect de ces règles au niveau
des Etats membres.

70
6.2 Pourquoi coordonner la politique économique
au niveau européen?
• Avoir un policy-mix approprié.
• Interdépendance forte des économies européennes.
• Appartenance à un ensemble européen permet
d’avoir une influence plus forte au niveau mondial

71
6.2 Pourquoi coordonner la politique économique
au niveau européen?
La coordination des politiques économiques repose sur:
1. Politique monétaire commune au sein du SEBC
2. Mais moyens d'action budgétaire au niveau européen très limités
3. La gouvernance économique européenne s'appuie sur 4 piliers:
▪ Surveillance des déséquilibres budgétaires (Pacte de Stabilité et de
Croissance, mais non appliqué depuis la crise sanitaire)
▪ Préventions des déséquilibres macro-économiques dans le cadre du
Rapport sur le Mécanisme d’Alerte (RMA) et la Procédure de Déséquilibres
Macro-économiques (PDM)
▪ Coordination des réformes structurelles dans le cadre du semestre
européen
▪ Réglementation et supervision bancaire et financière (Union bancaire)
En outre, il existe des instruments de gestion de crise en cas de mise en péril de la
stabilité financière dans la zone euro (Mécanisme Européen de Stabilité)

72
6.2 Pourquoi coordonner la politique
économique au niveau européen?

Surveillance des déséquilibres budgétaires


Pacte de Stabilité et de Croissance vise à coordonner les politiques
budgétaires et porte sur:
▪ Déficit budgétaire
▪ Dette publique
Procédure de déséquilibre macroéconomique (PDM)
La PDM a pour but de prévenir les déséquilibres macroéconomiques dans
les États membres et de les corriger, en prêtant une attention particulière à
ceux qui pourraient avoir des retombées sur d'autres États membres.

73
Procédure de déséquilibre macroéconomique (PDM)
La PDM se fonde:
• sur le rapport sur le mécanisme d'alerte (RMA), préparé par la Commission à partir d'un
tableau de bord d'indicateurs et de seuils.
• Un tableau de bord comprenant 14 indicateurs est établi pour identifier si un pays franchit
plusieurs seuils d’alerte. Si tel est le cas, le pays fera l'objet d'un examen approfondi.
• La surveillance porte sur :
– Endettement public et privé
– Le risque de bulles immobilières
– Le déséquilibre de la balance courante et l’endettement extérieur
– La compétitivité coût et prix
– La stabilité su système financier
– Le taux de chômage
• On distingue 2 phases:
– Phase préventive
– Phase corrective: recommandations correctives relevant de la procédure pour
déséquilibre excessif (PDE).
– Evaluation des mesures correctives mises en place et éventuelles sanctions
financières en cas de non respect des recommandations (amende annuelle de 0,1%
du PIB) .

74
7. Limites de la politique économique
Décideurs ne sont pas omnipotents, omniscients et bienveillants:
5 limites de la politique économique:
1. Limites de la connaissance: Connaissance imparfaite de la
structure de l’économie et des préférences des agents
2. Limites de la modélisation: les agents économiques
anticipent les mesures de politique économique et adaptent
leur comportement
3. Limites de la confiance: les décideurs ne convainquent pas
toujours les acteurs privés qu’ils feront ce qu’ils ont annoncé
et cela affecte le comportement de ces derniers
4. Limites de l’information: les décideurs n’ont pas accès à
toutes les informations dont ils ont besoin pour prendre des
décisions éclairées.
5. Limites de la bienveillance: les décideurs ne défendent pas
toujours l’intérêt général mais des intérêts particuliers, le
leur ou celui de groupes de pression

75
7.1 Limites de connaissance
Connaissance imparfaite de la structure de l’économie et des
préférences des agents
▪ Incertitude sur le modèle
▪ Incertitude sur l’estimation des comportements
▪ Décideurs prennent des décisions qui ne sont pas fondées sur
l’appréciation du risque
▪ Difficulté de la décision dans des situations extrêmes (cf., crise
des sub-primes, crise sanitaire,…)
 Bien des erreurs de politique économique naissent d’erreurs
sur des paramètres clés de l’économie et sur une mauvaise
gestion des risques

76
7.2 Limites de la modélisation
▪ Anticipations rationnelles : pour évaluer l’impact de leurs
décisions, les gouvernements doivent intégrer la réaction
attendue des agents économiques à ces décisions
▪ Critique de Lucas: Il n’est pas possible d’utiliser un modèle
macro-économique estimé sur le passé pour évaluer les effets
d’un changement important dans la politique économique (
régime)
▪ Validité des modèles pour prédire les effets de politique
économique est discutable en cas de non-linéarité de ces
effets

Mais pas de condamnation sans appel des modèles qui aident à


structurer et discipliner l’analyse.

77
7.3 Limites de la confiance
Capacité des gouvernements à servir le bien public et mettre en œuvre la politique
économique est rendue plus difficile en raison des anticipations des agents économiques
qui réduit l’efficacité des décisions publiques si les gouvernements ne convainquent pas les
acteurs privés qu’ils feront ce qu’ils ont annoncé
▪ Défaut de crédibilité
‒ Le gouvernement ne parvient pas à convaincre les agents du fait qu’il se comportera
effectivement de la manière qu’il annonce.
▪ Aléas moral (moral hazard):
‒ Effet pervers de mesures de politique économique en réduisant le risque associé à certaines
actions car incitent agents économiques à se comporter de manière plus risquée que s’ils
étaient totalement exposés au risque.
▪ Problème d’incohérence temporelle:
‒ Séquence de politiques optimales ex ante ne l’est pas ex post
‒ Le gouvernement mène une politique d’expansion des dépenses publiques pour relancer
l’économie mais les agents privés n’augmentent pas leur dépense parce qu’ils anticipent que le
gouvernement va augmenter des impôts dans le futur pour combler le déficit (Barro-Gordon)
 Débat entre ceux qui voient la politique économique comme des mesures
discrétionnaires et ceux qui veulent qu’elles obéissent à des règles

78
7.4 Limites de l’information
Les décideurs n’ont pas accès à toutes les informations dont ils
ont besoin pour prendre des décisions éclairées:
▪ Asymétrie d’information entre les gouvernements et les
agents publics ou privés.
▪ Contrats incitatifs: définir des contrats qui incitent les
agents privés à révéler l’information dont ils disposent et
qui leur donnent un avantage stratégique
▪ Création de partenariats public-privés pour mener à bien
certains projets

79
7.5 Limites de la bienveillance
Volonté, des gouvernements à servir le bien public:
▪ Capture du régulateur par les intérêts qu’il est chargé de
surveiller
 définir la mission du régulateur ou ses caractéristiques
institutionnelles pour qu’il veille à l’intérêt public
 règles flexibles pour contraindre la capacité discrétionnaire
du décideur
▪ Responsables politiques préparent leur réélection et ne
poursuivent pas toujours l’intérêt général  délégation de
certaines missions à des institutions indépendantes (pour
remédier au court-termisme et à la politisation des décisions)

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Pouvez-vous, sur base de l’expérience européenne, illustrer concrètement les 4
limites suivantes de la politique économique ?

Limites de la connaissance

Limites de l’information

Limites de la confiance (aléas moral)

Limites de la bienveillance

81
Pouvez-vous, sur base de l’expérience européenne, illustrer concrètement les 4
limites suivantes de la politique économique ?

Limites de la connaissance Sous-estimation du multiplicateur keynésien a


entraîné une forte récession en Grèce à la sortie
de la crise de 2009-2010. et difficulté
d’appréciation des risques (crise sanitaire, crise
énergétique)
Limites de l’information Crise sanitaire : difficile de prévoir son intensité
et sa durée : quand arrêter le confinement ?

Limites de la confiance (aléas moral) Aide aux banques pour les risques excessifs pris
peut avoir des effets pervers dans le futur
Limites de la bienveillance Difficultés d’arriver à un accord sur mesures de
lutte contre le réchauffement climatique suite à
l’opposition de lobbys (automobiles) ou même
des citoyens (gel de la taxe carbone suite à
l’opposition des gilets jaunes en France).

82
8. Evaluation des politiques économiques
• En principe, critère devrait être la satisfaction des ménages basée
sur leur utilité
• En pratique, difficile:
– Utilité instantanée ou intertemporelle (taux d’actualisation?)
– Comment agréger les utilités individuelles?
• En pratique, utilisation de modèles et impact sur le PIB (mais
indicateur pas optimal
• Plus récemment, évaluation ex-post essayant de reconstruire ce
qui se serait passé en l’absence de l’intervention (par exemple,
évaluation basée sur des expériences naturelles reposant sur des
analyses en double différence mesurant l’impact d’une
intervention sur base de la définition d’un groupe de traitement
et d’un groupe de contrôle, cf. les travaux d’Esther Duflo)

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