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PAIX- TRAVAIL- PATRIE PEACE- WORK- FATHERLAND
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UNIVERSITE DES MONTAGNES MOUNTAINS UNIVERSITY
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Faculté des Sciences et de Technologie Department of Sciences and Technologies
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Filière Architecture Et Urbanisme Architecture and Town Planning Faculty
BP: 208 BANGANTE – CAMEROUN P.O BOX: 208 BANGANTE – CAMEROON
TEL: (237) 6 91 14 48 84/ FAX 243 025 141 TEL: 242 06 26 98 / FAX 243 025 141
Encadreur : Co-encadreur:
Pr YIMGAING MOYO Mr NJEMBE SAMUEL
Architecte DPLG, Urbaniste IUP Architecte DPLG
Encadreur : Co-encadreur:
Pr YIMGAING MOYO Mr NJEMBE SAMUEL
Architecte DPLG, Urbaniste IUP Architecte DPLG
DEDICACE ......................................................................................................................................................... II
RESUME .......................................................................................................................................................... IV
ABSTRACT ........................................................................................................................................................ V
CHAPITRE III. S’INSPIRER DE L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE POUR FAIRE REFLÉTER LA CULTURE D’UN
PEUPLE (GRASSFIELD) ..................................................................................................................................... 26
SOURCES ........................................................................................................................................................ 72
I
DEDICACE
A mes parents
II
III
IV
This Bachelor's thesis in Architecture is instituted: taking into account the identity of the
communities in the Architectural design: proposal of the Fotomena cultural center in
Yaoundé-Olembé. Within the framework of this study, faced with the problem posed, which
is that of the buildings of the cultural centers, which do not reflect the identity (the culture)
of the peoples for whom they are built. We ask ourselves the question of knowing How to
allow the communities to be able to identify and recognize oneself through the cultural
center? In order to provide answers, Architectural Solutions the working hypothesis is: To first
target the cultural elements with which the Grassfield people identify, then find a way to
integrate these elements into our design while facilitating the cohesion of our project with
its modernized reception environment. The main objective of our work is: to promote the
practice of cultural activities, to promote local and traditional materials, to contribute to the
safeguarding of the architectural and cultural heritage in Cameroon and in Africa. As for the
specific objectives, it is a question of proposing an Architecture which is inspired by the
cultural identity, the vernacular Architecture of the targeted population while taking into
account the environment of reception of the project; to open the project to other
communities in order to facilitate cohesion between it and its host environment. And
integrate successive complementary activities to increase the potential of our project.
VI
VII
VIII
L’Afrique traverse une période où la réappropriation de son identité serait sans doute un
atout pour sa véritable indépendance et son émergence aux yeux des autres peuples ; et cette
réappropriation passe par la bonne connaissance et la vulgarisation des savoirs et des valeurs
culturelles de chaque Africain.
Aujourd’hui, la colonisation est l’un des facteurs majeurs à l’origine de la perte de culture
de nous autres africains, à travers la falsification de notre histoire, en nous imposant des
langues étrangères et biens d’autres choses. Cheikh Anta Diop <<ainsi l'impérialisme […] tue
d'abord spirituellement et culturellement l'être, avant de chercher à l'éliminer physiquement.
La négation de l'Histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le
meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde>>.
De plus l’exode rural sans cesse grandissant dans notre pays le Cameroun ne semble
qu’empirer les choses, car les villages qui sont la source, l’origine de nos traditions se vident
de jour en jour de sa population au profit des grandes métropoles (Douala, Yaoundé…). Ainsi
pour nous éviter un futur certainement sombre, car comme le dit Bruno Raya :<< Un peuple
sans culture, est comme un arbre sans racine>> des actions sont menées dans le but de
vulgariser, de valoriser afin de conserver notre héritage culturel ; tel est le combat du peuple
grassfield au Cameroun qui malgré leur dispersion dans les grandes villes du Cameroun et à
l’extérieur du pays prenne de grandes dispositions pour toujours maintenir le lien indénouable
qui existe avec leurs villages d’origines, source de leur identité culturelle. Nous parlons ici des
actions tels que la création des associations culturelles, construction d’infrastructures
socioculturelle comme les Foyers culturels.
1
I-1 QU’ES-CE QU’UN FOYER CULTUREL ?
L'histoire du secteur des Centres culturels, depuis ses origines jusqu'à nos jours, peut être
divisée en 3 périodes successives liées à un cadre légal spécifique :
• Aux origines du secteur
• Le Décret du 28 juillet 1992
• Des fondements de la réforme à l'entrée en vigueur du Décret du 21 novembre 2013
Le lancement d’une politique des Centres culturels fut le premier acte du jeune ministère
de la Culture française dans son plan quinquennal de politique culturelle en 1968 (plan Wigny).
Le plan prévoyait la création de 7 Maisons de la Culture et de 20 Centres culturels régionaux.
Le maillage devait être complété, au niveau communal, par des Foyers culturels.
Le 5 août 1970, un arrêté royal fixe les conditions de reconnaissance et de subvention
des Maisons de la culture et des Foyers culturels. À l’intersection du modèle des Maisons de
la culture, lancées par Malraux en France, et de l’expérience qui visait à l’époque à transformer
certaines Maisons de jeunes en lieux ouverts sur toute la population d’une localité, l’arrêté
est imprégné d’une nouvelle conception de la culture, héritée de mai 68, dont l’enjeu est
davantage la participation et l’expression individuelle et collective (la démocratie culturelle)
que l’accès aux œuvres du patrimoine (la démocratisation de la culture).
Sous l’appellation générique de « Centres culturels », l’arrêté distingue Maisons de la
culture et Foyers culturels, attribuant aux premières principalement un rôle de production et
de diffusion culturelle et aux seconds celui d’animation culturelle. Le modèle d’organisation
démocratique proposé, innovant, est celui d’une gestion conjointe et pluraliste par les
représentants des pouvoirs publics et ceux de l’associatif local : la vie associative représente
la société civile et possède la légitimité pour partager la gestion des politiques culturelles avec
les pouvoirs publics. Ce modèle demeure unique, à l'échelle européenne.
Le développement du secteur (stimulé par des personnalités comme Henry
Ingberg et Thérèse Mangot) est rapide. En 1987, on compte 60 Centres culturels reconnus.
L’ambition est alors que chaque Commune ait son foyer culturel.
Parallèlement, la fonction des Centres culturels comme réseau de diffusion des arts
vivants en Communauté française s’intensifie, et la réflexion sur le rôle potentiel des Centres
culturels comme lieux de création artistique (fonction absente de l’arrêté de 1970) s’amorce.
L’intégration des théâtres communaux au sein des Maisons de la culture puis des Centres
culturels régionaux est encouragée par le Ministère.
<<le secteur des Centres culturels a 40 ans >>in La Plume du Coq n°81, septembre 2010, pp.50-
51.
- Éclairer la finalité des Centres culturels, qui reposait sur des notions équivoques telles le «
développement culturel » ;
- Sortir de l’addition des missions et du système de classement en catégories, indifférents à
l’environnement d’implantation des Centres culturels ; relancer les Centres dans leur territoire
;
- Encourager les partenariats et favoriser les complémentarités avec les opérateurs culturels
actifs sur le territoire ;
Le chantier de révision du décret est alors amorcé. Il est mené par un groupe de travail
rassemblant les différents acteurs du secteur (Cabinet, Administration, membres de la
Commission des centres culturels, directeurs de Centres culturels, organisations fédératives
du secteur) qui prend son essor en 2011. Le fruit de ses travaux, bien qu’orienté vers une
action « sectorielle », ouvre des perspectives nouvelles pour l’ensemble des politiques
culturelles.
Le Décret du 21 novembre 2013 et son arrêté d'exécution du 24 avril 2014 préservent les
fondamentaux des Centres culturels :
- Le modèle de cogestion entre l’associatif local et les pouvoirs publics compétents pour la
Culture à différents niveaux : le local et le provincial.
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c- Conception locale
Pour le pr Fodouop Kengné,2003 dans son ouvrage intitule << Associations citadines
et modernisation rurale au Cameroun >>, les foyers culturels consistent presque partout en
une salle rectangulaire de grande capacité, où les populations des arrondissements ou villages
où ils sont implantés, organisent périodiquement des réunions d'intérêt commun, des
spectacles et des réceptions de toutes sortes. Construits en dur ou en planches, ils sont le plus
souvent situés à proximité des résidences des chefs de village, des bâtiments de la mairie, du
district et de la sous-préfecture, de ceux de l'école primaire principale ou du Collège
d'Enseignement secondaire des localités concernées.
À la fin de l'année 2000, il existait dans les campagnes du Cameroun 130 foyers culturels
créés en partie avec les concours financier et matériel des associations citadines et 117 autres
entièrement réalisés par leurs soins.
Le Dr Georges Madiba,2014 dans son ouvrage nomme << la constitution d’un espace
public tribal en milieu urbain. Esquisse d’une grammaire signifiante de la conflictualité dans
les foyers communautaires au Cameroun>>, utilise indistinctement « foyer communautaire »
et « foyer socioculturel » pour signifier que ces deux appellations, dans le contexte, renvoient
à une même réalité : un lieu de regroupement des ressortissants de la communauté pour
poser et gérer les problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels des populations en
ville et participer au développement du village.
Nous remarquons que cette définition du Dr Georges Madiba est similaire, voire
identique à celle donnée par le pr Kengne Fodouop sur les foyers culturels.
Il nous semble plus judicieux de considérer ces deux définitions, car elles illustrent pour le
mieux la nature des foyers culturels dans notre environnement au Cameroun. Et nous pouvons
ainsi déduire que dans notre contexte, les notions de foyer culturel, foyer socioculturel et
foyer communautaire renvoient à la même chose.
- Par cette pensée du célèbre Artiste, écrivain, Poète, Romancier français (1802 -
- Le centre culturel Tjibaou conçu par l’architecte italien Renzo Piano, qui est un
établissement public destiné à promouvoir la culture « kanake », situé entre les baies de
Tina et de Magenta, sur une presqu'île en périphérie de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Compose de 10 pavillons repartis sur un arc de 230 mètres de long et dont la forme est
directement inspirée de l’habitat vernaculaire kanak.
L’architecture dont s’appuie Renzo Piano dans cette conception est une Architecture qui
s’inspire de la culture, des Kanake, (en occurrence des formes de l’habitat vernaculaire
Kanak et des matériaux traditionnels comme le bois local d’Iroko) et modernes comme
l’acier. (Nous pouvons constater que nous sommes en présence d’une Architecture néo-
traditionnelle).
Tout comme nos prédécesseurs que nous venons de voir, Le travail que nous ferons ici, sera
de faire ressortir à travers l’édifice qu’est le foyer culturel, la culture d’un peuple (dans notre
cas la culture Grassfield). Afin que la destination de notre projet, << se dénonce d’elle-même
au seul aspect de l’édifice.>> comme l’a si bien dit Victor Hugo. Ainsi l’idéale pour nous c’est
de s’inspirer, de puiser dans l’Architecture vernaculaire de ce peuple (grassfield), tout comme
l’a fait l’Architecte Renzo piano, avec le centre Tjibaou, destiné au peuple Kanake.
Les nombreuses descentes sur le terrain dans la ville de Yaoundé ont permis d’identifier
quelques Foyers culturels. Difficiles ont été nos recherches pour trouver le nombre exact de
foyers communautaire dans la ville, car ces foyers ne sont répertoriés nulle part dans les
documents administratifs ; mais grâce à l’intervention du Prof Yimgaing Moyo, qui pour aider
face à cette difficulté rencontrée dans notre quête d’informations, donne cette affirmation :
<< chaque village de l’ouest a un foyer culturel à Yaoundé>>.
Nous avons ainsi pu compter d’après le découpage administratif de l’ouest Cameroun,
150 villages à l’ouest. Ce qui peut nous renvoyer à environ 150 foyers culturels dans la ville
de Yaoundé. Dès lors, nous avons pu visiter :
Nous observons que ces bâtiments qui sont comme des ambassades de nos villages, de nos
cultures en grandes métropoles, qui témoignent certes du dynamisme, de la solidarité, bref
des valeurs de ces peuples ; reflètent malheureusement très peu, voire pas la culture de ces
communautés dans son Architecture (dans sa conception).
a. Problématique :
b. Hypothèse :
Cibler tout d’abord les éléments culturels auxquels s’identifient le peuple grassfield, ensuite
trouver le moyen d’intégrer ces éléments dans notre conception (espace et design) tout en
facilitant la cohésion de notre projet avec son environnement d’accueil.
c. Objectif général :
1- Créer un espace de vie avec une capacité d’accueil suffisante pour la population visée.
2- Promouvoir la pratique des activités culturelles
3- Valorisation des matériaux locaux traditionnels
4- Contribuer à la sauvegarde et à la pérennisation du patrimoine culturel camerounais
5- Valoriser l’architecture au Cameroun et en Afrique
d. Objectifs spécifiques :
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- Définition du sujet
- Recherche documentaire
- Visites de terrain
o Le foyer FOTOMENA
o Le foyer FOMOPEA
o Le foyer BANSOA
- Entretiens
o Les responsables du foyer Fotomena
o Sa Majesté KEMKENG CORANTIN, chef du village Meka
o Achindati ÉTIENNE, chef du groupement Fotomena à Douala (ambassadeur)
- Établissement du programme, intégrant tous les besoins notre foyer
- Études liées au site du projet
- La conception proprement dite du projet
- La mise au point des plans
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Les Bamilékés sont un groupe socioculturel d’Afrique centrale, vivant dans la région
de l’ouest du Cameroun dans ledit « Pays bamiléké », une vaste région de savane des hauts
plateaux volcaniques du Grassland ; raison pour laquelle ils sont également appelés
grassfields.
La vérité brute sur les origines et l’anthropologie du peuple bamiléké a reposé d’abord
sur la tradition orale, résultante de récits étiologiques, de récits historiques, de souvenirs
personnels, de commentaires explicatifs, de témoignages, de notes occasionnelles, de
proverbes, de l’onomastique (noms de lieux et de personnes), de chansons populaires, de
codes et symboles, et d’assertions et autres informations d’ordre généalogique et dynastique.
Une vérité brute qui sera confirmée par la rencontre des Baladis et des écrits les concernant,
ainsi que par le parcours d’une partie de la probable trajectoire des Bamiléké depuis l’Égypte
jusqu’au pays Tikar. Mais avant, les travaux et réflexions de l’égyptologue Moustapha Gadalla,
en particulier, ont permis de corroborer le lien entre Baladis d’Égypte et Bamiléké. En outre,
des rapprochements linguistiques ont étayé la thèse de la littérature orale sur la trajectoire
des Bamiléké au cours de leurs mouvements migratoires depuis les berges du Nil.
Les Bamiléké seraient donc partis de l'Égypte médiévale au IXe siècle de notre ère. Ils
arriveront en région Tikar vers le milieu du XIIe siècle avant de se diviser vers 1360 à la mort
de leur dernier souverain unique, le roi Ndéh. Yende, premier prince, va refuser le trône et
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III-3 SYMBOLES
Les symboles de culte et de prestige dans la tradition bamiléké sont constitués d’un
ensemble de croyances qui rappellent les rites et symbolisent toute l’importance que ce
peuple accorde à la tradition. Parmi ces symboles au nombre inestimable, on distingue au rang
des plus récurrents, le Ndinndim qui a pour pouvoir d’assurer la protection. Le Ndop, véritable
profession de foi. La queue de cheval qui proclame à tout vent le prestige du peuple bamiléké
et le Nkeng, la très aimée et paisible reine des plantes dans le grand Ouest.
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b. La noix de cola
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d. La queue de cheval
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e. Le Ndop
Étoffe de rassemblement
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b. Éléments muraux
c. Éléments de Toiture
Le toit de la case traditionnelle bamiléké est volumétrique et de forme conique. C’est lui
qui confère ce caractère somptueux et si imposant à la case puisqu’il est bien plus haut que la
base de la case. Sa charpente est constituée de fermes en tiges de raphia, et il est recouvert
de couches successives de chaume de couleur grise.
Aujourd’hui les charpentes de toits sont faites en bois, précisément l’eucalyptus, qui est
une essence très cultivée à l’ouest Cameroun. La couverture quant à elle, est en tôle. Les toits
coniques restent d’actualités, mais la couverture avec la tôle a remplacé ceux en chaume. On
note aussi l’arrivée de nouveaux toits à 2 et 4 pentes. [Jean-Pierre Beguin et coll., 1952]
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Les piliers sculptés sont placés tout autour de case et ils sont composés d’images se
superposant. Les figures représentées sont celles des chefs, des serviteurs, des sociétés
secrètes. Il existe aussi des piliers où sont représentés des animaux royaux tels que le
crocodile, la panthère, le lézard… ainsi que des objets divers (cloches, machettes, pipes). Selon
les chefferies, ils ont globalement une triple fonction :
- Une fonction sociale ou religieuse : On retrouve donc des images de sociétés magico-
religieuses telles que les Kun’gang, les Manjong ou les Wala. Autrefois, seuls certains membres
de ces sociétés, ainsi que quelques dignitaires de la royauté, pouvaient avoir de telles images
sur les piliers de leur résidence ou des cases de réunion. Les piliers apparaissent donc comme
un élément de hiérarchisation sociale.
- Une fonction esthétique : La superposition des images définit une ascendance-descendance
: c’est la vibration verticale du rythme africain, associée à l’histoire et aux ancêtres.
- Une fonction constructive : Ces piliers participent à la stabilité de l’ensemble du bâtiment,
particulièrement en supportant une partie du poids de la toiture. [Jean-Pierre Beguin et coll.,
1952]
Les formes d’organisation de la vie en milieu urbain encourageant de plus en plus une
individualisation, les arrivants considèrent le foyer communautaire comme un refuge pour
leur intégration ou simplement pour la construction de leur identité socioculturelle de
villageois et de néo citadin : « Exclu de l’espace géographique du village, un individu bannit
l’est aussi de l’espace social du groupe en campagne, comme dans les milieux associatifs de
sa chefferie en ville. » (Voir tableau1). Dans une société de consommation de masse, le foyer
joue aussi un rôle de relance sociale dans la socialité communautaire. En ce sens qu’avec «
l’organiciste tribale » (Michel Maffesoli, 1988) et la défaillance des réseaux étatiques de prise
en charge sociale, on assiste au déclin du mythe de l’individu, maître de ses choix dans la
société moderne : « (…) Il est tributaire des autres, accepte une donnée sociale et s’inscrit
dans un ensemble organique ». Le foyer communautaire joue donc en soi un rôle de
contrepoids à l’individualisme citadin par une solidarité mécanique. On n’entre pas
nécessairement en relation avec ses voisins [du quartier], mais on connaît les gens de son
village qui se trouvent à l’autre bout de la ville. »
Les motivations à l’adhésion aux foyers communautaires sont pour l’essentiel la
solidarité organique en milieu urbain (62.22%). Selon les interviewés, il s’agit de l’entraide,
l’assistance à toute épreuve et de la « chaleur » des retrouvailles familiales. Se considérant
comme des « Étrangers » sur leur territoire d’accueil, ils se mobilisent pour mieux faire face à
l’adversité et manifester une mutuelle solidarité mécanique.
Les bamilékés étant majoritairement des commerçants, les foyers socioculturels font
aussi office d’institution financière à travers la tontine et l’épargne. La tontine n’est pas
seulement un instrument financier. Elle est surtout un lieu de socialisation et de création
d’une solidarité tribale. Les différentes caisses qui y sont ouvertes (épargne, scolaire,
solidarité, etc.) facilitent l’accès à un crédit direct, rapide et à un faible taux d’intérêt afin
d’aider à démarrer ou à consolider leurs activités économiques. Dans un contexte de précarité
financière, la dimension économique des foyers socioculturels n’est pas à négliger (29% des
motivations à l’adhésion à l’association).
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24
25
Les chefferies bamiléké sont toutes, à quelques exceptions près, conçues sur le même
modèle. Une partie est visitable, le foyer communautaire étant une ambassade avec à sa
tête un chef nommé par le chef du village, dispose des pouvoirs nécessaires pour
représenter valablement la chefferie traditionnelle. Nous pouvons donc nous inspirer de
l’organisation spatiale de la chefferie du village traditionnelle, pour concevoir notre foyer
communautaire qui est la chefferie de la ville.
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Image 17: entre chefferies Fotomena Image 18: Entrée d'une chefferie de l'ouest
Source : Commune de Fokoué - Repères Source : www.google.com – 20/01/2022
historiques (commune-fokoue.com) –
20/01/2022
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Image 20: Poteaux sculptés - chefferie Batoufam Image 19: poteaux sculptés à la chefferie Bamendjou
Source : Piliers sculptés, chefferie Batoufam (Cameroun) Source : Chefferie Bandjoun | Visiter le Cameroun
| Patrimoines africains (e-patrimoinesafricains.org) – (editions2015.com) – 09/01/2022.
09/01/2022
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Les bâtiments sont constitués de plusieurs parois, construites avec des tiges de raphia
superposées verticalement et horizontalement et de chaume, en formant un carré. Ces
dernières sont surmontées de toitures pyramidales (appelées localement toits coniques)
recouvertes de paille. Qu’ils s’agissent des murs ou des parois, celles-ci sont construites
séparément à terre par des architectures spécialisées et des sculpteurs de bois. Les parois
sont ensuite attachées aux pieds d’angle fabriqués en bois. Une seule ouverture
rectangulaire, qui fait office de porte et de fenêtre, est créée à environ 50 cm de hauteur,
elle a un encadrement de bois et est sculptée s’il s’agit de la case d’un personnage
important. C’est le groupement des cases qui forme la chefferie.
Le Chengbundyeh est le lieu de résidence du souverain, mais aussi un lieu où sont rendues
des décisions de justice et où des rites religieux sont pratiqués. Traditionnellement,
l’importance du chef peut être mesurée par la grandeur de l’édifice ainsi que les détails qui
décorent les murs.
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a- Historique
Historiquement, le nom de Yaoundé est dû, selon toute vraisemblance, aux explorateurs
allemands qui, interrogeant les populations locales, auraient mal noté leur nom Ewondo en
Yaoundé, à la fois Site et Habitants. L’erreur des Allemands est restée. Et avec la colonisation
française, Yaoundé est devenu Yaoundé. Les principales étapes de l’histoire de la ville sont :
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b- Géographie
Yaoundé est la capitale du Cameroun et chef-lieu de la région du centre. Elle est située à 200
km de la côte Atlantique, entre le 4° de latitude Nord et le 11°35 de longitude Est. Elle est
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Sur le plan démographique, la population de la Ville de Yaoundé est passée de 5 865 habitants
en 1962 à 89 969 habitants en 199.Le deuxième recensement général de la population et de
37
3° 52′ nord, 11° 31′ est Yaoundé, souvent appelé Ongola en beti, langue de l'ethnie
autochtone, la « ville aux sept collines », est la capitale politique du Cameroun. Peuplée de 4
100 000 d'habitants en 2019, elle est, avec Douala, la ville la plus peuplée de cet État et de la
zone CEMAC.
La délimitation géographique de la Ville de Yaoundé est représentée comme suit (voir figure
1 ci-dessous) :
38
2 00
3e recensement de la
Population 0 2005
Population (BUCREP)
000
13 5
Densité de la 58 h
2011 Données Wikipédia
population (km²) ab/k
m2
Croissance annuelle de
6.8% 2011 Données Wikipédia
la population
Pourcentage de 49.7
2005 Données BUCREP[1]
femmes 4%
Ratio hommes-femmes
101.
(% d’hommes pour 100 2005 Données BUCREP
03
femmes)
40
Pourcentage de jeunes
(15-59 ans) dans la 60% 2005 Données BUCREP
population
Pourcentage d’adultes
2.4
(+60 ans) dans la 2005 Données BUCREP
%
population
738
Coût de la vie FCFA 2007 ECAM3
/jour
23.4
PIB du pays (US$) 2010 DGTPE[3]
Md$
41
Cent
Région
re
Équa
Type de climat toria
l
Pourcentage de la 126.
superficie non 8 2010
résidentielle (km²) km²
1747
Précipitation annuelle
mm
145.
Précipitation moyenne 5
mm
42
43
c- Climat et végétation
Le climat qui règne dans la ville de Yaoundé est de type équatorial (Yaoundéen), caractérisé
par l’alternance de deux saisons sèches et deux saisons de pluies. On enregistre une
température moyenne de 23,5°C contrastée entre 16 et 31°C selon les saisons et 1650 mm de
précipitation en moyenne par an. L’hygrométrie moyenne est de 80% et varie dans la journée
entre 35 et 98%. Les vents fréquents sont humides et soufflent en direction du Sud-ouest ; les
vents violents sont orientés vers le nord-ouest. La végétation est du type intertropical avec
prédominance de la forêt humide méridionale (Wéthé.J. 1999 ; 2001).
44
Sur le plan morphologique, la ville est située en grande partie dans le bassin versant du cours
d’eau Mfoundi (soit 1373.47 ha). On y trouve quatre types de terrains qui sont :
e- Tissu urbain
Yaoundé se distingue par trois types de tissus urbains dont les niveaux d’équipements sont
variables :
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a- Situation géographique
b- Population
D’après les rapports de recensement de 2010, la population du quartier Olembé est estimée
à 20235 habitants environ. Elle est constituée d’autochtone (Ewondo) et d’allogènes
(Bamilékés, Bassa, Yambassa, Eton…). On rencontre aussi quelques étrangers originaires de
l’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Nigeria, Mali).
Sur le plan administratif, le quartier Olembé est situé dans la commune de Yaoundé I er. Il est
placé sous l’autorité d’un chef de 3e degré assisté de trois chefs de bloc qui interviennent en
tant qu’auxiliaire de l’administration dans le règlement des litiges foncier et sociaux et la
mobilisation des populations en faveur des actions de développement et l’exploitation des
ressources naturelles.
46
La zone du projet n’est pas dotée d’un centre hospitalier public. On note néanmoins la
présence d’un dispensaire et quelques centres de santé privés. Les maladies les plus
fréquentes sont le paludisme, la dysenterie amibienne et les infections respiratoires.
d- Éducation
Le quartier Olembé est doté d’une école primaire publique (École publique d’Olembé) et de
quelques écoles privées comme :
• Goodwill English nursery and primary school »
• Ile des anges”.
• Groupe scolaire bilingue la victoire
• Groupe scolaire bilingue la fontaine des savoirs
Le quartier Olembé est connecté au réseau d’adduction d’eau de la CDE (Camerounaise des
eaux) qui alimente un certain nombre de ménages. À cause des coupures régulières de la
CDE, les populations s’approvisionnent en eau à partir de la rivière Kama, des forages (cinq au
total), des puits et sources aménagées.
Le quartier est connecté au réseau électrique même si les populations déplorent des
délestages et baisses de tension fréquente.
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Les ressortissants de ce village dans la ville de Yaoundé sont autour de 3000habitants et les
activités communautaires principales ici sont les réunions et tontines. Et nous pouvons ici
citer :
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49
50
51
SITE DU PROJET
SITE DU PROJET
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VUE NORD-OUEST
N.
VU EST
VU OUEST
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Contraintes :
Potentialités :
- Le site est facilement accessible. Il est desservi par deux voies d’accès situe sur
ses côtés nord et est du terrain.
- Aucune usine de transformation dans la zone, ce qui nous permet d’être à l’abri
une certaine pollution de l’environnement (sol et air) par les déchets et/ou
d’une pollution sonore due au bruit des machines.
- L’approvisionnement en électricité par le réseau Eneo est effectif.
- La position du terrain nous offre une magnifique vue sur le grand stade
d’Olembé.
- Le relief du terrain est accidenté (pente relativement régulière avec 1.5m de
dénivelé). Mais cela pourrait être un atout pour nous faciliter l’écoulement des eaux
de pluie.
Image 37 : Présence du réseau électrique éon Image 38: magnifique vue du stade depuis le site
Source : Fouelefack Landry -10/12/2021 Source : Fouelefack Landry -10/12/2021
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STOCKAGE DU
MATÉRIEL DE
CUISINE POUR
LOCATION
SERVICE
TRAITEUR
SALLE DE
RÉUNION /
SALLE DE FÊTE
BUREAUX
DU FOYER
RESTAURANT
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Le principe de conception sur lequel nous nous appuyons pour travailler est celui qui allie :
La fonctionnalité (la relation entre les espaces)
La constructibilité (la structure ; la technique de construction)
Le dimensionnement (le confort, l’ergonomie)
Le caractère (capacité à impressionner)
Durant notre travail nous nous sommes inspirés des canons de l’Architecture établie par nos
prédécesseurs. Il ne s’agit entre autres que des courants architecturaux suivants.
57
a. Plan de masse
b. Plan de distribution
c. Coupes
d. Façades
e. Images de synthèse
58
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CONCLUSION GÉNÉRALE
Le but de cette recherche a été de proposer une solution architecturale à la question
suivante : comment permettre aux communautés de pouvoir s’identifier, se reconnaitre à
travers le foyer culturel ?
En utilisant les méthodes appliquées, à travers ce mémoire nous avons commencé par une
cueillette d’informations faites à travers des documents, des entretiens et des descentes sur
le terrain puis nous sommes passés à l’analyse de ces informations afin de pouvoir proposer
théoriquement des solutions au problème qui se pose depuis le départ à savoir (des bâtiments
des foyers culturels qui ne reflètent pas l’identité (la culture) des peuples pour lesquels ils
sont construits). Puis nous sommes passée à la phase conceptuelle, ou nous devons résoudre
de manière pratique, à travers un projet d’architecture le problème posé. Démarche
conceptuelle en suivant des approches bien définit tels que : L’approche programmation,
l’approche théorique et l’approche conceptuelle.
Suite à tous les paramètres que nous venons d’évoquer, nous proposons pour résoudre le
problème : la conception du foyer Fotomena à Yaoundé olembe.
Cet équipement culturel est composé des éléments suivants :
Une salle de réunion, qui sert aussi de salle de spectacle ;
Des bureaux ;
Un espace pour service traiteur ;
Un restaurant ;
Les objectifs spécifiques de notre étude ont été :
- De proposer une Architecture qui s’inspire de l’identité culturelle, de l’Architecture
vernaculaire de la population ciblée tout en tenant compte de l’environnement
d’accueil du projet.
- D’ouvrir le projet a d’autres communautés afin de faciliter la cohésion entre celui-ci et
son environnement d’accueil.
- D’intégrer des activités complémentaires successibles d’augmenter le potentiel de
notre projet.
Afin d’atteindre nos objectifs, nous avons émi comme hypothèse de
cibler tout d’abord les éléments culturels auxquels s’identifient le peuple grassfield, ensuite
trouver le moyen d’intégrer ces éléments dans notre conception (esp
ace et design) tout en facilitant la cohésion de notre projet avec son environnement
d’accueil.
Problème rencontré :
Les difficultés rencontrées pendant notre étude sont liées à l’accessibilité aux informations.
Nous avons eu de la peine à retrouver et à recenser le nombre de foyers présent dans la ville
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Suggestion :
Nous proposons au MINHDUB de revoir le statut des foyers culturels, afin de leur accorder
une place particulière dans l’habitat au Cameroun, étant donné l’importance de ceux-ci pour
notre population.
La population citadine d’aujourd’hui est en partie une population rurale partie des villages
pour la ville afin d’avoir plus d’opportunités de réussir leur vie ; les foyers communautaires
étant un moyen pour ces personnes de garder un attachement avec leurs villages et contribuer
au développement de ceux-ci. Et pour ceux nés en ville, les foyers leur permettent de
retrouver et renforcer les liens avec leurs origines, leurs cultures, bref leurs identités.
Du point d’Architectural, ces bâtiments situés en ville, sont le reflet de notre façon de
construire, de notre identité architecturale, au milieu de tant de constructions dites modernes
et dont l’Architecture nous est étrangère, avec des matériaux importés pour la plupart.
Notre volonté est que le MINHDUB, et toutes les autorités compétentes, mettent sur pieds
certificats d’urbanisme spéciaux. Ainsi lors de la construction d’un ouvrage comme les foyers
culturels. Ceux-ci auront pour but, non pas de nous imposer de A à Z notre façon de construire,
mais plutôt nous laisser le choix par exemple de l’Architecture vernaculaire ciblée, des
techniques de construction, des matériaux locaux traditionnel, tout en s’assurant de réguler
l’utilisation de ces techniques et des matériaux. Afin que le projet d’une certaine manière
s’insérer dans le milieu urbain.
C’est cette réflexion que nous voulons appliquer dans les projets avenir. Afin que nous
puissions faire évoluer l’Architecture dans notre contexte.
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Source écrite
Dongmo 1. L., 1981, le dynamisme bamiléké, CEPER, Yaoundé.
Dongmo 1. L., 1981, le dynamisme bamiléké ? CEPER, Yaoundé (2 vol.).
Engelbert Mveng,1963, histoire du Cameroun, Paris, p.237.
Fodouop Kengné, janvier 2003, << Associations citadines et modernisation rurale au
Cameroun >>, les cahiers d’outre-mer, Revue de géographie de Bordeaux, P39-66.
Georges Madiba,2014, << la constitution d’un espace public tribal en milieu urbain. Esquisse
d’une grammaire signifiante de la conflictualité dans les foyers communautaires au
Cameroun>>.
Jean-Pierre Beguin et coll., 1952, l’habitat au Cameroun, publication de l’office de la
recherche scientifique outre-mer, Éditions de l’union française.
Maffesoli, Michel, 1988, le temps des tribus, le déclin de l’individualisme dans les sociétés de
masse, Paris, Grasset/Kincksieck
ministère des Arts et de la Culture,2018, La Grande Case dans la Chefferie traditionnelle des
Grassfields.
Nkamgang, Martin, Sop Nkamgang, Martin et Kayo, Patrice,1970, les proverbes bamilékés,
Édition des auteurs, 63 p.
Tematio Maurice, juin 2012, << le peuple Bamiléké : Origines, traditions, culture, religion
et symboles >>, Visions, Espace d’analyse et d’expression socio-économiques et
politique sur l’environnement mondial. 24
Toukam Dieudonné, 2010, Histoire et anthropologie du peuple bamiléké. Page 9. Éd.
L’harmattan, 5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris.
PERROIS Louis, NOTUÉ JP (1997), Rois et sculpteur de l’ouest Cameroun : la panthère et la
mygale,Ostrom.
Source orale
NOMS ET PRÉNOMS AGE PROFESSION LIEU DE L’ENTRETIEN DATE
1 Pr Theophile Yimgaing Moyo 72 Ans Architecte DPLG; Urbaniste Campus udm-Tsinga 20/07/2021
IUP ; enseignant
2 SM KEMKEM CORANTIN 50 Ans Informaticien ; A son domicile 15/10/2021
Chef traditionnel de 2 du (Douala-
village Meka Bonamoussadi)
3 SM ACHINDATI ETIENE 73 Ans Entrepreneur immobilier ; A son domicile 14/10/2021
chef Fotomena de Douala (Douala- Boadibo)
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DEDICACE ......................................................................................................................................................... II
RESUME .......................................................................................................................................................... IV
ABSTRACT ........................................................................................................................................................ V
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SOURCES ........................................................................................................................................................ 72
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