Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Aujourd’hui ces PFB sont très importants pour les FTN : il est très difficile de suivre l’origine des IDE (prêt,
achat de plus de 10% du capital de l’entreprise, création d’une filiale ou succursale). Environ 30% des IDE
des FTN transitent par des PFB => les flux d’IDE entrants et sortants pour un pays sont parfois surprenants.
Exemple : Chine 20% Îles Vierges, Îles Caïman et Îles Samoa. Le principal investisseur en Russie est l’île de
Chypre (les capitaux sortent de Russie en euros puis sont investis en Russie au nom de Russes. Permet
d’éviter la taxation en roubles et la dépréciation de la monnaie).
Pendant longtemps les grands pays développés ont longtemps toléré un paradis fiscal à leur porte car ils
peuvent le contrôler de jure ou de facto. Aux USA certains États jouent ce rôle : Delaware ou des micro-
États des Caraïbes (Îles Vierges ou Îles Caïman). En France : Monaco dont le PM est nommé par le gou-
vernement français. Au Royaume-Uni les îles anglo-normandes (Jersey). Allemagne et Autriche ont le
Liechtenstein. Ces paradis fiscaux ont parfois des spécialisations : Suisse est un paradis bancaire mais non
fiscal. Monaco est un paradis fiscale pour les personnes physiques étrangères mais pas pour les entreprises.
1/3
Il n’y a pas de définition officielle ou communément acceptée d’un PFB. Certaines institutions interna-
tionales ont mis en place des listes :
- OCDE. 4 critères de définition d’un paradis fiscal :
• impôt extrêmement faible,
• application des lois fiscales n’est pas transparente,
• refuse de coopérer avec les autres États pour lutter contre la fraude fiscale,
• absence sur place d’activité économique substantielle qui justifierait les sommes placées.
- G7 publie deux listes différentes : les États participant au blanchiment d’argent sale et les États qui re-
fusent de participer à la coordination de leur système bancaire (qui refusent de partager les données
bancaires).
- UE 3 critères pour un paradis fiscal : refus de partager les données bancaires, mesures fiscales préféren-
tielles (accords individuels avec une entreprise par exemple), permet de transférer sur place des béné-
fices réalisés ailleurs.
Services juridiques
Législation mise en place pour permettre d’éviter l’identification des propriétaires des fonds : société-
écran = entreprise du droit local du PFB dont la gestion est confiée à un mandataire local qui est souvent
un avocat d’affaires servant de prête nom. Officiellement le propriétaire des avoirs n’est qu’un actionnaire
et le nom de l’actionnaire est doublement protégé : par le secret bancaire et par le secret professionnel de
l’avocat. Souvent les sociétés écrans ne sont pas imposées sur leurs avoirs mais paient un impôt forfaitaire.
Elles sont interdites de toute activité commerciale dans le PFB.
Pourtant, chaque État reste souverain => les autres États ne peuvent pas contraindre un autre à coopérer.
Quels sont les outils ? Les listes noires établies par l’OCDE, le G7 et l’UE. Ces listes ne sont pas un recense-
ment des PFB mais un outil de politiques publiques au service des grands pays développés. On peut noter
qu’aucun État fédéré des USA n’a jamais été sur une liste de PFB, aucun État européen sauf le Lichtenstein
pendant une période assez courte. Ces listes sont en fait beaucoup plus courtes que celles des économistes
et des fiscalistes.
Lorsqu’un pays est étiqueté comme PFB par l’UE, les flux de capitaux en sa provenance sont vus comme
suspect et sont même interdits d’entrée dans l’UE.
2001 mesures de rétorsion envers les Îles Nauru. La publicité autour de ces mesures de rétorsion a fait que
les capitaux des Îles Nauru ont été vus comme suspects. 2006 les Îles Nauru ont annoncé leur volonté de
coopérer. Lorsqu’un pays s’engage à coopérer, il est retiré de la liste.
2/3
OCDE 2000 35 PFB, ajd un seul
G7 liste noire sur le blanchiment d’argent. 2000 15 pays, ajd seulement la Birmanie.
UE 2017 17 pays. Certains pays se sont engagés à coopérer juste avant ou juste après la publication. ajd 9
pays.
On peut jouer sur la spécialisation des paradis fiscaux. Les capitaux des Îles Nauru peuvent passer par un
compte masqué en Suisse. En fait, 2017 la Suisse a renoncé au secret bancaire pour les étrangers sous la
pression de l’UE.
Depuis 2017 s’est mis en place l’échange automatique de données bancaires. 2018 100 pays y participent,
on espère 150 pays d’ici 2020. Permet de savoir qui est le titulaire du compte à l’étranger => supprime de
fait le secret bancaire. Permet de lutter plus efficacement contre la fraude fiscale même s’il faut parfois
remonter une cascade de sociétés écran pour retrouver la personne physique bénéficiaire résiduelle —>
enjeu des Panama Papers et des Paradise Papers.
Conclusion
Au sein de l’UE se pose la question de l’optimisation fiscale pour les FTN. L’optimum collectif est la
coopération, c’est-à-dire qu’il y ait une harmonisation fiscale entre les pays mais la fiscalité est une
prérogative des États membres et non de la Commission => l’harmonisation fiscale nécessite une unanimité
des États membres. Les projets ont systématiquement été bloqués par le Conseil européen (organe
représentant les États) => stratégie fiscale non coopérative.
=> Plusieurs États européens ont mis en place une taxe Google : taxer les FTN en fonction du CA réalisé sur
place et non des bénéfices. En France cette taxe a été votée mais censurée par le Conseil constitutionnelle
: il y a une rupture d’égalité entre les entreprises (en effet, dans la loi c’était l’administration fiscale qui
décidait au cas par cas)
En 2016, Apple a été condamné par la Commission européenne à verser 14G€ à l’Irlande, dette arriérée
d’impôts et acquittée en 2018.
En 1991 Apple avait signé un accord avec le gouvernement lui permettant de fortement réduire ses impôts.
En 2014 la Commission européenne a calculé que le taux d’imposition sur les bénéfices d’Apple était de
0,0005% (en Irlande l’impôt sur les sociétés est de 12,5%). La commission n’a pas remis en cause l’impôt sur
les sociétés en Irlande, en effet elle n’a pas de compétences fiscales mais ici a fait avancer le dossier grâce
au droit de la concurrence : a considéré qu’il s’agissait d’une aide d’État déguisée.
L’Irlande a eu des problèmes financiers. Ces 14G€ représentent un quart du budget de l’État. 2011 nation-
alise sa banque, du jour au lendemain l’Irlande est devenu un pays très endetté (31% de déficit fiscal).
Pourtant il y a un consensus politique sur le fait de conserver ce modèle fiscal car il est au fondement du
“miracle irlandais” : 1974 entre dans la CEE. Ajd PIB/tête 2e plus grand dans l’UE, presque niveau des USA.
En effet, l’Irlande est intéressante pour les FTN des USA : langue, fiscalité, fuseau horaire.
Ajd les accords fiscaux avec une entre entreprise sont interdits dans l’UE
3/3