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Adhésion liant granulat

Chapter · January 2005

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Didier Lesueur
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Chapitre 4

Adhésion liant granulat

Table des matières

4.1. Présentation des phénomènes 3

4.2. Mouillage et adhésion 3

4.2.1. Origine des forces 3


4.2.2. Adhésion d'un liquide sur un solide 8
4.2.2.1. Etude de l’équilibre 8
2 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

4.2.2.2. Vitesse de mouillage et hystérèse 12

4.3. Mouillage et démouillage en présence d'eau, adhésivité 13

4.3.1. Etude de l’équilibre 13


4.3.2. Aspect cinétique 14
4.3.2.1. Vitesse d’enrobage ou de désenrobage en présence d'eau. 14
4.3.2.2. Effet de l'hystérèse, adhésivité active et passive 16

4.4. Appréciation de l’affinité du liant pour les granulats 20

4.4.1. Principe l’appréciation de l’affinité 20


4.4.2. Evaluation de l’adhésion mécanique ou globale 21
4.4.3. Evaluation de l’adhésivité active 22
4.4.4. Evaluation de l’adhésivité passive 22
4.4.3.1. Essai d'immersion statique 22
4.4.3.2. Autres essais 22

4.5. Amélioration de l’adhésivité par dopage 23

4.5.1. Dopage 23
4.5.1.1. Nature des dopes 23
4.5.1.2. Mécanisme du dopage adsorption des tensioactifs azotés 23
4.5.1.3. Conséquences pratiques pour le mouillage et l'adhésivité 24
4.5.2. Modes de dopage 25
4.5.2.1. Préenrobage 25
4.5.2.2. Emulsion cationique 26
4.5.2.3. Prétraitement 26
4.5.2.4. Dopage d'interface 26
4.5.2.5. Dopage dans la masse 26
Adhésion liant granulat 3

4.1. Présentation des phénomènes

La pérennité d’un enrobé ou d’un enduit dépend non seulement de celle de ses
constituants minéraux et liant hydrocarboné mais aussi de la solidité de leur liaison,
c’est à dire de l’adhésion. La formation et la pérennité de la liaison peuvent être
contrariées par des interventions extérieures :
- les pollutions de surface créant un phénomène d'écran entre les constituants. Ce
sont, par exemple, les poussières présentes sur les granulats ; chacun sait que tout
collage nécessite un nettoyage préalable de la surface à encoller;
- la présence d'un tiers corps présentant une affinité particulièrement grande pour
l'un des matériaux. C'est malheureusement le cas de l'eau pour les matériaux
minéraux utilisés en technique routière.

Dans ce dernier cas, l’eau peut, éventuellement, chasser le liant de la surface des
granulats annihilant la résistance mécanique de l’enduit ou de l’enrobé considéré.
Toutefois cette action est ralentie par la résistance au mouvement qu’offre la
viscosité du liant.

En se plaçant sur un plan plus général, on peut montrer que l’énergie nécessaire
pour rompre l’assemblage d’un liant et d’un support est bien supérieure aux travaux
réversibles. En effet, outre l'énergie réversible servant à créer de nouvelles surfaces,
la rupture implique une déformation qui, pour tout corps viscoélastique, induit une
dissipation énergétique dépendant de la température et de la vitesse de déformation.

4.2. Mouillage et adhésion

4.2.1. Origine des forces

A l'intérieur des liquides, les molécules sont libres de se mouvoir tout en étant
maintenues proches et solidaires les unes des autres par les attractions
intermoléculaires (voir figure 4.1a). Ces attractions proviennent de l´ensemble des
molécules avoisinantes dans toutes les directions de l´espace et leur moyenne
spatiale est nulle, ce qui implique que la molécule, en moyenne, reste immobile au
milieu de ses consoeurs. En revanche, placée en surface au contact du vide (ou de
manière plus réaliste, de l´air), la molécule ressent toujours une attraction favorable
vers ses voisines de l´intérieur mais une interaction beaucoup moins favorable vers
l´extérieur. Ceci crée un déficit énergétique qui implique que les molécules
« préfèrent » se placer au coeur du volume qu´en surface. En conséquence, un
liquide cherche à minimiser sa quantité de surface pour un volume de matière donné.
Ainsi, une goutte adopte une forme sphérique car la sphère représente la forme
géométrique qui minimise le rapport entre surface externe et volume.
4 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

Les énergies de surface sont présentées ici en mettant l´accent sur les liquides
pour des raisons essentiellement pédagogiques (exemple de la goutte d´eau). En
réalité, les énergies de surface existent aussi pour les solides, mais elles sont
généralement négligeables macroscopiquement vis-à-vis de leur propriétés
massiques et la forme que prend un solide n´est pas gouvernée par son énergie de
surface, bien que son intensité puisse être très supérieure à celle de certains liquides.
Une description plus fine du phénomène consiste à écrire que tout
agrandissement de la surface externe nécessitera un apport d´énergie qui compense
le déficit énergétique des molécules auparavant au milieu de leurs congénères, que
l´on déplace vers la surface. Pour augmenter la surface de la quantité ds, il faut ainsi
un apport d'énergie dW :

dW = σds [4.1]

où σ représente l´énergie superficiel du liquide, dont l’unité est donc le J/m2. Elle
s’exprime aussi de manière équivalente sous la forme d’une force par unité de
longueur (N/m) et on parle alors de tension superficielle, qui est la grandeur
généralement mesurée. Physiquement, la tension superficielle σ représente aussi la
force par unité de longueur qu'il faudrait appliquer pour maintenir les deux parties
d'une coupure de surface.

En toute rigueur, tension et énergie superficielle devraient être différenciées, car


la tension superficielle est orientée selon la direction normale à la ligne de contact
considérée alors que l´énergie superficielle est une grandeur scalaire, c´est-à-dire
sans orientation. Il n´en demeure pas moins qu´elles sont égales en valeur absolue
pour les liquide usuels et que nous ne les différencierons donc pas dans le reste de
cet exposé où tension superficielle est utilisée comme un synonyme d´énergie
superficielle.

Figure 4.1 : Forces superficielles (a) et énergie de cohésion (b)


Adhésion liant granulat 5

Puisque l’énergie superficielle est liée aux interactions intermoléculaires non


compensées en surface, elle peut être calculée grossièrement comme le rapport de
l’énergie de cohésion u entre molécules sur la surface occupée par une molécule de
taille a :
u
σ≈ [4.2]
a2
Des valeurs d’énergie de surface sont données pour quelques liquides dans
le Tableau 4-1.

Les valeurs numériques montrent que les métaux à l’état liquide (le mercure),
dont les atomes sont très cohésifs (u forte) ont des énergies de surface très élevées.
A un moindre niveau, l’eau a une forte tension de surface grâce à sa forte polarité et
sa capacité à créer des liaisons hydrogènes (composante σh élevée, voir ci-après),
qui génèrent aussi une forte cohésion. A l’opposé, des molécules apolaires comme
les n-alcanes présentent de faibles énergies cohésives, et donc de faibles énergies de
surface [De Gennes, 2002].

Pour les bitumes, les valeurs de tensions superficielles à température ambiante se


situent généralement autour de 30 mN/m, et les extrêmes trouvés dans la littérature
sont présentés dans le Tableau 4-1.

D´une manière générale, les énergies de surface sont de faible intensité, ce qui
fait que leur portée est limitée. Ainsi, une goutte d´eau, de taille inférieure au
millimètre prendra la forme sphérique que lui impose son énergie de surface. Par
contre, dans un verre de cuisine, l´eau remplit son container selon une géométrie
imposée cette fois par la gravité, c´est-à-dire avec une surface libre plane. Une autre
matérialisation de la faible portée des forces de surface est la possibilité pour les
insectes de se maintenir sur l´eau, leur poids n´étant pas suffisant pour passer à
travers la « membrane » que représente la surface de l´eau. Il n´en est pas de même
pour les animaux plus lourds comme les êtres humains, que l´intensité relative des
forces de surface et de gravité empêchent donc de marcher sur l´eau (sauf à invoquer
d´autres forces non prises ici en considération...).

Ces exemples s´expliquent par la différence d´intensité entre les forces de


surfaces (ou forces capillaires) et les forces de pesanteur et il faut retenir que les
effets des énergies superficielles se limitent en général à des dimensions
typiquement inférieures au millimètre et qu´à plus grande échelle, d´autres forces
dominent, comme la gravité.

σ σd σh Référence
mJ/m2 mJ/m2 mJ/m2
6 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

mercure 485 200 285 Sharma, 2002


eau 72,7 21,7 51,0 Ardebrant, 1991
chloroforme 27,5 25,9 1,6 Ardebrant, 1991
glycérol 63,4 33,4 30,0 Fowkes, 1964
benzène 28,2 26,7 1,5 Ardebrant, 1991
bitume California Coastal (AAD) 30,3 27,8 2,5 Lytton, 1998
bitume West Texas Sour (AAF) 27,6 13,5 14,1 Lytton, 1998
hexane 18,4 18,4 0,0 Ardebrant, 1991
hexadécane 27,6 27,6 0,0 Ardebrant, 1991

Tableau 4-1 : Valeur de l’énergie superficielle de quelques liquides à 20°C.

Afin de raffiner l´approche en termes d´interactions moléculaires, la tension


superficielle peut aussi s'exprimer sous forme d'une somme de deux composantes
[Fowkes, 1964] :

σ =σ d +σ h [4.3]

- σd étant la composante due aux forces de dispersion de Van Der Waals.


- σh étant la composante due aux forces de liaison hydrogène ou métallique.

Pour certains corps, par exemple les alcanes comme l´hexane σh est voisin de 0
et σ =σ d
Par contre, pour d’autres corps organiques comme le glycérol [Fowkes, 1964] la
composante σh n’est pas négligeable, en effet σd est voisin de 36 mN/m alors que σ
est de 63 mN/m, σh étant de l’ordre de 27 mN/m (Tableau 4-1). L'eau, qui comporte
de nombreuses liaisons hydrogène, possède une composante σh importante (51
mN/m) ce qui explique sa forte tension superficielle (72 mN/m) et lui confère des
propriétés de surface particulières.

L’énergie réversible de cohésion Wl, correspondant à l´énergie à apporter pour


provoquer une rupture au sein du liquide 1, est donnée par la formule :

Wl = 2σ l [4.4]

car la rupture crée, au sein d’un liquide de tension σ1, la formation de 2 surfaces
libres unitaires (voir figure 4.1b).

Il faut ajouter que la tension superficielle dépend (faiblement) de la température.


Par exemple, la valeur donnée dans le Tableau 2 1 pour l’eau à 20°C est de 72,7
mN/m, mais elle vaut 62,6 mN/m à 80°C. Pour le bitume, Saal a proposé que la
Adhésion liant granulat 7

tension superficielle dépend peu de l’origine du bitume et vaut sensiblement (en


mJ/m2 avec T, température en K) [Pfeiffer, 1950] :

σ = 50 − 0,056T [4.5]

Cette formule donne une valeur de 27,7 mN/m à 20°C, en accord avec les valeurs du
Tableau 2 1.

Jusqu´à maintenant, le raisonnement a été pensé en considérant la surface de


contact, ou interface, entre un matériau et le vide (ou de manière moins rigoureuse
mais quasiment identique, l´air). Il peut être étendu très naturellement au contact
entre deux matériaux.

Figure 4.2: Forces interfaciales (a) et énergie d'adhésion (b)

A l'interface de deux liquides 1 et 2 non miscibles la dissymétrie des attractions


intermoléculaires conduit à une surface de séparation jouissant de propriétés
analogues à celles décrites précédemment (voir figure 4.2a), c´est-à-dire avec des
molécules du liquide 1 ou du liquide 2 préférant se positionner dans leur coeur
respectif qu´à l´interface et l’on peut donc définir une tension interfaciale comme le
coefficient de proportionnalité entre l'augmentation ds12 de surface et l'apport
d'énergie dW12 qu'elle nécessite.

dW12 = σ12 ds12 [4.6]

Il existe une relation entre la tension interfaciale σ12 et les tensions superficielles
σ1 et σ2 des deux liquides non miscibles 1 et 2. Une approche théorique souvent
utilisée consiste à exprimer la tension interfaciale selon la relation de Fowkes
[Fowkes, 1964]

σ12 = σ1 + σ 2 − 2(σ1d σ 2d )1 2 [4.7]


8 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

où σd1 et σd2 représentent les composantes dispersives de l´énergie de surface de


chacun des liquides. Cette relation traduit que deux liquides qui ont des composantes
dispersives intenses, c´est-à-dire des interactions intermoléculaires propres de même
nature, ont tendance à avoir une tension interfaciale beaucoup plus faible que la
somme de leurs tensions superficielles respectives. Il sera donc plus facile (moins
coûteux énergétiquement) de créer une interface avec des liquides présentant des
similarités dans leurs interactions moléculaires qu´avec des liquides très différents.
La relation de Fowkes donne des ordres de grandeur corrects pour les hydrocarbures
saturés sur l´eau mais fonctionne en revanche moins bien en présence
d´hydrocarbures insaturés et il existe d´autres relations plus précises mais plus
complexes qui permettent une description plus fine de ces phénomènes
[Israelachvili, 1992, Sharma, 2002].

L’énergie réversible d’adhésion W12, correspondant à une rupture à l'interface


des deux liquides, est donnée par la formule :

W 12 = σ1 + σ 2 − σ12 [4.8]

car la rupture crée une surface unitaire libre pour chaque liquide mais supprime
l’interface (voir figure 4.2b). Si cet énergie est positive, elle exprime le fait que les
surfaces 1 et 2 séparées coûtent plus chères en énergie que de conserver les deux
surfaces collées : l´adhésion entre les deux liquides est alors favorable. A l´inverse,
une énergie réversible d´adhésion négative indique qu´il est plus favorable de garder
les deux surfaces séparées. L´énergie réversible d´adhésion quantifie donc l´affinité
entre deux matériaux et ceci peut être étudié de manière plus fine dans un cas
particulier qui intéresse l´industrie des colles et adhésifs mais aussi le domaine
routier : l´adhésion d´un liquide (le bitume) sur un solide (le granulat).

4.2.2. Adhésion d'un liquide sur un solide

4.2.2.1. Etude de l’équilibre


L´interface entre deux matériaux a été décrit ci-dessus en prenant l´exemple de
deux liquides 1 et 2. Ces éléments s´appliquent de manière identique au cas où le
liquide 2 est remplacé par un solide. La question est alors de savoir si une goutte de
liquide s´étalera spontanément sur une surface solide (mouillage) ou restera sous la
forme d´une goutte. Ceci peut se faire à l´aide d´une estimation de l´énergie
réversible d´adhésion présentée au paragraphe précédent. Toutefois, cette grandeur
ne décrit pas l´étalement complet d´une goutte sur un solide, car un bilan
énergétique complet doit tenir compte du changement de surface entre la géométrie
« goutte » et le film étendu que représente le mouillage total. Aussi, il est plus juste
de décrire cette situation en introduisant un nouveau paramètre, le coefficient
Adhésion liant granulat 9

d´étalement, qui décrit la différence d´énergie entre la surface du solide S en


présence d´air (énergie proportionnelle à σS) et la même surface recouverte d´un
film mince de liquide L, créant ainsi non seulement une interface SL (énergie
proportionnelle à σSL) mais aussi une nouvelle surface de contact entre le liquide et
l´air (énergie proportionnelle à σL).

Dans ce cas, la mouillabilité du solide S par le liquide L est traduite par le


coefficient d'étalement SSL définit comme suit

S SL = σ S − σ L − σ SL [4.9]

σl

σs σsl

Figure 4.3: Mouillage d'un solide par un liquide

On remarque que le coefficient d´étalement qui correspond également à la


différence entre l'énergie d'adhésion, WSL, du liquide sur le solide et l'énergie de
cohésion du liquide WL :

S SL = W SL − W L
[4.10]

Ce qui traduit biensûr la même réalité physique : le liquide préfère s´étaler si


l´énergie d´adhésion est inférieure à celle de cohésion.

Ainsi, lorsque SSL > 0, le mouillage est total et le liquide s´étale spontanément sur
la surface liquide jusqu´à former un film très mince. L´épaisseur du film final
dépend alors du coefficient d´étalement, de la taille des molécules constituant le
liquide et de sa tension superficielle [De Gennes, 2002].
10 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

A l´opposé, lorsque SSL < 0, le mouillage est partiel, le liquide forme une goutte
(figure 4.3) sur la surface solide. La qualité du mouillage dans ces conditions de
mouillage incomplet peut toutefois être quantifiée de manière plus précise que par le
coefficient d´étalement, en observant l´angle de raccordement θSL entre la goutte et
la surface, qui correspond à l´angle entre les composantes σL et σSL sur la figure 4.3.
Cet angle peut prendre des valeurs entre 0 (mouillage total) et 180º (absence de
mouillage). On considère que le liquide est non-mouillant si l´angle est supérieur à
90º.

Ainsi, l'angle de contact θSL peut être déterminé par l'équilibre des forces
interfaciales au point triple de contact entre le solide, le liquide et l'air, par l´équation
de Young :

σ S = σ SL + σ L cos θ SL
[4.11]

Cette équation décrit le fait, qu´à l´équilibre, la somme des forces sur la ligne
triple doit être nulle, et que la projection horizontale des tensions superficielles et
interfaciales doit être nulle. Il faut remarquer que cela doit s´appliquer également
aux composantes verticales, qui ne sont pas compensées sur le schéma de la figure
4.3. En réalité, la composante verticale σL sin θSL introduit une réaction du support
qui déforme localement le solide [De Gennes, 2002]. Ceci se matérialise plus
clairement lorsque le solide est remplacé par un liquide très visqueux, comme par
exemple une goutte d´eau sur un film de bitume à température ambiante [Rodríguez-
Valverde, 2003].

Cette relatiuon entre angle de contact et tensions permet de définir une


tension d'adhésion τL telle que :

τL = σ L cos θ SL
[4.12]

A première vue, il semble que le travail réversible d'adhésion et la tension


d'adhésion dépendent simultanément de la tension superficielle du liant et de l’angle
de contact, mais en réalité, pour un support minéral donné, l'angle et la tension
superficielle du liquide ne sont pas indépendants comme l'ont montré les travaux de
Zisman [Zisman, 1964] et Fowkes [Fowkes, 1964].

Zisman a observé que le mouillage d’un solide par des liquides de tensions
superficielles différentes dépend d’une tension superficielle critique σC. Les liquides
dont la tension surperficielle est inférieure à σC mouillent parfaitement le solide (cos
θ = 1 et θ = 0°). Au-delà de cette tension critique, le liquide mouille partiellement le
Adhésion liant granulat 11

substrat (cos θ < 1 et θ > 0°) selon un angle de contact qui dépend linéairement de la
tension superficielle du liquide σL. Ceci s´écrit :

cos θ L = 1 + b( σ c − σ L ) [4.13]

où b est un coefficient qui dépend principalement du solide envisagé, et vaut


typiquement 0,02-0,05 m2/mJ. En réalité, cette relation n’est pas universelle et b
dépend aussi de la nature des interactions moléculaires liquide/solide. Aussi, les
droites de Zisman sont bien obtenues quand on considère une série de liquides
proches (par exemple, des n-alcanes, des éthers, etc.) mais deviennent plus
dispersées quand tous les liquides sont pris en compte, ce qui se traduit par une
valeur de b qui dépend du couple solide/série de liquides. Il n´en demeure pas moins
que la tendance reste toujours confirmée que les liquides de faible tension de surface
mouille mieux les solides de tension critique faible.

Il faut préciser que la tension critique de mouillage σC n’est pas égale à l’énergie
superficielle du solide σS. Cette tension critique dépend aussi de la série de liqudie
envisagée et n´est donc pas exactement constante pour un solide donné. Le Tableau
4-2 compare des valeurs typiques pour quelques solides : La tension critique de
mouillage σC est systématiquement plus faible que l’énergie superficielle. Toutefois,
l’écart est assez faible pour les solides de faible énergie de surface, mais il devient
élevé pour les fortes énergies de surface. Ceci est lié à la non-prise en compte des
différentes interactions moléculaires, et la séparation des composantes dispersives et
polaires de la tension superficielle permet d’améliorer les résultats [De Gennes,
2002].

σS σC
mJ/m2 mJ/m2
verre 300 150
cires 25-35 23
polystyrène 42 33
polyéthylène 33-36 31
Polytétrafluoroéthylène 22 18
(Teflon®)
polyméthylméthacrylate 41 39
(Plexiglass®)

Tableau 4-2 : Comparaison entre l’énergie superficielle σS de quelques solides et leur tension
critique de mouillage σC [Good, 1992]

Il n´en demeure pas moins que les solides inorganiques ont généralement des
énergies de surface élevées, ce qui garantit un bon mouillage avec la plupart des
12 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

liquides courants. Par contre, les solides organiques comme les polymères
possèdent des énergies de surface plus faible, du même ordre de grandeur que les
liquides courants (Tableau 4-1). Ceci est poussé à l´extrême dans le cas du
PolyTetraFluoroEthylène (PTFE plus connu sous son nom commercial Teflon®),
qui possède une énergie de surface et par suite, une énergie critique de Zisman
tellement faible (environ 18 mJ/m2) qu´aucun liquide ne le mouille parfaitement. On
comprend donc qu´une des principales applications de ce matériau sont les
revêtements anti-adhésifs pour ustensiles de cuisine.

Une autre remarque intéressante qui découle des observations de Zisman, est que
l´eau, qui possède une tension de surface supérieure à celle du bitume (Tableau 4-1),
ne peut constituer qu´un moins bon liquide mouillant pour les surfaces de faible
énergie (σC < σeau = 72 mJ/m2). Pour les surfaces de plus forte énergie, comme les
minéraux, bitume et eau sont, en théorie, d´aussi bons agents mouillants.

Cependant, le mouillage d’un liquide sur un solide peut être perturbé par
l’adsorption d’une monocouche gazeuse du liquide à la surface du solide : le
mouillage se fait alors sur une monocouche du liquide et non plus sur le solide. Il
faut donc que le liquide puisse s’étaler sur cette monocouche qui a sa propre tension
critique de mouillage σC. Cet effet explique que l’octanol ne mouille pas
parfaitement des surfaces d’acier, verre ou alumine, malgré leurs très fortes énergies
de surface. Ces différences d’énergie entre la surface propre et la surface «
contaminée » sont de l’ordre de 300 mJ/m2 pour l’eau sur les oxydes métalliques et
de l’ordre de 50 mJ/m2 pour le n-heptane sur les mêmes surfaces.

Ceci explique que, dans les techniques d´enrobage à chaud, l´adhésion bitume
granulat n´est obtenue que pour des granulats secs, car sinon le bitume doit mouiller
des surfaces plus proches énergétiquement à de l´eau qu´à des minéraux, cas
nettement moins favorable.

Le mouillage d´un liquide sur un solide peut aussi être anticipé en injectant la loi
de Fowkes reliant les tensions superficielles des deux composants à leur tension
interfaciale [4-7] dans l´équation de Young ci-dessus [4-11]. Cela donne la relation
suivante :

cos θSL = −1 + (2 / σ L)(σ Sd σ Ld )1 2


[4.14]

qui permet d´estimer un angle de contact connaissant les propriétés superficielles


des composants.

4.2.2.2. Vitesse de mouillage et hystérèse


Adhésion liant granulat 13

Pour mouiller le support, le liant doit se déformer. Ceci ne se fait pas de manière
instantanée et la vitesse de déplacement du liquide sur le solideest proportionnelle à
la tension superficielle du liquide et à l’inverse de sa viscosité η [De Gennes, 2002].
Ceci implique que plus le liant est visqueux et plus le mouillage est difficile. Ce fait
est largement connu des formulateurs et l´enrobage par un liant dur est effectué à
une température supérieure à celle d´un liant mou. Au niveau des techniques à
l´émulsion de bitume, où l´enrobage est réalisé à température ambiante, les
formulateurs utilisent également cette réalité physique en fluidifiant les bitumes à
l´aide de fluxant, ce qui permet un enrobage meilleur et plus rapide.
Dans ces conditions dynamiques, c´est-à-dire hors équilibre, l´angle de
mouillage prend par ailleurs une valeur différente de sa valeur d´équilibre, selon que
la ligne de contact avance (mouillage) ou recule (démouillage). Ces effets peuvent
être amplifiés par l´hétérogénéité du support et notamment par sa rugosité [De
Gennes, 2002]. Ce phénomène d’hystérèse n’a, en absence d’eau, qu’un intérêt très
mineur au moment du mouillage des matériaux par le liant étant donné que l’angle
de contact est toujours faible voire nul. Par contre il prend toute son importance en
cas de compétition entre le liant et l’eau ; ceci sera développé dans le paragraphe
traitant de l’adhésivité.

4.3. Mouillage et démouillage en présence d'eau, adhésivité

4.3.1. Etude de l’équilibre

En reprenant l'image d'une goutte de liquide organique en équilibre sur une


surface minérale (voir figure 4.4) mais entourée cette fois d'eau et non plus d´air,
l’angle de raccordement θSLE avec la surface sera donné par la formule :

σ SE =σ SL+ σ LE cos θ SLE [4.16]

Le travail et la tension d'adhésion interfaciale sont alors définis par :

WSLE = σ LE ( 1 + cos θ SLE )


[4.17]

τ SLE = σ LE cos θ SLE


[4.18]

En fonction du système étudié, et notamment la nature du solide et du liquide


organique, l´équilibre peut se trouver défavorable au liquide organique. Ainsi, dans
le cas particulier d´une goutte de bitume sur une surface minérale, les natures de la
roche et du bitume peuvent donner des conditions telle que:
14 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

θ SLE > 90º


ce qui indiquerait un bitume devenu non-mouillant en présence d´eau, alors que
l´angle de contact en présence d´air était voisin de 0º. Avec un angle de
raccordement aussi obtus, l’eau aura alors tendance à se glisser entre le liant et le
granulat pour les séparer.
D´une manière générale, et sans nécessairement atteindre ce cas extrême, il faut
retenir que le mouillage par le bitume en présence d´eau est beaucoup moins
favorable thermodynamiquement qu´en son absence, d´où un risque de désenrobage.

σLE

σSE σSL

Figure 4.4 : Mouillage d'un solide par un liquide en présence d'un autre liquide

4.3.2. Aspect cinétique

L'équilibre en présence d´eau pouvant être défavorable au liant, le mouillage d'un


granulat humide par un liant n'est donc possible que si :
- le granulat est séché préalablement,
- la tension d'adhésion interfaciale est modifiée à l'aide de produits tensioactifs.

Du point de vue thermodynamique, la situation à l'équilibre est la même que l'on


considère l'enrobage en présence d'eau (déplacement de l'eau par le liant) ou le
désenrobage (déplacement du liant par l'eau) mais les deux phénomènes ont des
cinétiques différentes car :
- l'enrobage en présence d'eau s'effectue, en technique routière, avec un liant
rendu fluide, par élévation de température ou par adjonction de solvants, alors que le
désenrobage s'effectue sur le liant devenu visqueux,
- le premier "occupant" bénéficie de l’hystérèse.

4.3.2.1. Vitesse d’enrobage ou de désenrobage en présence d'eau.


Adhésion liant granulat 15

Les aspects ci-dessus considèrent uniquement le cas final à l´équilibre.


Cependant, la cinétique peut être parfois tellement lente que les situations hors
équilibres se maintiennent.
Aussi de nombreux liants incapables de mouiller un solide en présence d'eau,
résistent bien au démouillage. Il est donc nécessaire d'apprécier la vitesse de
démouillage. Dans le cas d’une surface solide en contact avec un liquide non-
mouillant (faisant un angle de contact q0), cette vitesse U, qui représente la vitesse à
laquelle la ligne de contact se déplace sur la surface, est directement proportionnelle
à la tension superficielle du liquide sL et inversement proportionnelle à sa viscosité
: σ
U = 2 − 3 / 2θ 0 3 L
[4.19] η
En supposant que les dissipations visqueuses dans l’eau sont négligeables par
rapport à celles dans le bitume, cette formule s’applique alors directement au cas du
bitume (liquide 2) sur une surface minérale (solide 1), immergé dans l’eau (liquide
3) : σ
U = 2 − 3 / 2 θ SLE 3 LE [4.20]
Ceci montre clairementηque trois possibilités existent pour diminuer la vitesse de
désenrobage et donc favoriser le maintien du bitume sur le granulat :
• augmenter la viscosité du bitume diminue nettement la vitesse de
désenronbage,
• diminuer la tension interfaciale bitume/eau (σLE)
• diminuer l’angle de contact à l’équilibre et en présence d´eau, entre le
bitume et la surface minérale.
La première solution est connue des formulateurs et les essais de désenrobage
réalisés après un temps d´immersion donné sont effectivement plus favorables au
bitume plus durs. Par ailleurs, la vitesse de désenrobage augmente rapidement avec
la température puisque la viscosité diminue exponentiellement avec cette dernière.
En pratique, ce sont surtout les deux dernières méthodes qui sont employées
technologiquement pour améliorer l´adhésion bitume/granulat, puisqu’elles
correspondent à l’action d’un dope d’adhésivité, qui joue à la fois sur les deux
paramètres en améliorant le mouillage du bitume sur le granulat (diminution de
l´angle de contact) et diminuant la tension interfaciale bitume/eau.

Cependant, le désenrobage ne se produit à sa vitesse théorique que lorsque la


surface est parfaitement homogène, c’est-à-dire en l’absence d’hétérogénéités de
composition et de rugosités, ce qui est rarement le cas en application routière. En
présence de tels défauts, les lignes de contacts tendent à rester ancrées sur les
défauts ce qui limite voire empêche le démouillage.

En conséquence :
16 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

- les liants destinés à des granulats humides, par exemple lorsque l'on pratique le
prétraitement, seront dopés et fluides (ou rendus fluides).
- les bitumes durs résisteront mieux au désenrobage que les liants peu rigides.
- les essais d'adhésivité passive seront pratiqués à température élevée pour
accélérer le phénomène.

4.3.2.2. Effet de l'hystérèse, adhésivité active et passive


Dans le cas d’un déplacement relatif du liquide et du solide le mouvement
affecte l’angle de contact sous l’influence de divers facteurs [Dron, 1964 ; Ramond,
1977], dont le plus important est la rugosité de surface [Ramond, 1977], qui créent
une inertie, l'hystérèse, privilégiant le premier occupant. Ceci peut être mis en
évidence en effectuant des cycles de mouillage du matériau par le liant en présence
d'eau (cycle interfacial).

Le phénomène d'hystérèse introduit les notions d'adhésivité active et d'adhésivité


passive. La première caractérise l'aptitude du liant à déplacer l'eau du support
minéral, la seconde celle du liant à résister au déplacement par l'eau.
Adhésion liant granulat 17

Figure 4.5 : Mesure directe des phénomènes de mouillage à l´aide d´un tensiomètre équipé
d´une lame de Wilhelmy : cycle de mouillage [Ramond, 1977].

Une manière expérimentale de mettre en évidence ces phénomènes consiste à


utiliser un tensiomètre, appareil dédié à la mesure de tension d´adhésion.
Concrètement, cet appareil se compose d´un dispositif de mesure, par exemple une
lame mince dite de Wilhelmy ou un anneau dit de (Lecomte) Du Nouÿ, accroché à
une balance très sensible. Le principe consiste à mesurer directement la force qui
s´exerce sur la lame ou l´anneau du fait des forces de mouillage. La formation d´une
courbe tension déplacement lors du franchissement dans un sens puis dans l´autre,
d´une interface eau-huile est décrite dans la figure 4.5 (cycle de mouillage).

Le cycle de mouillage se décompose en 4 parties (figure 4.5) :


- début du mouillage et formation de l'angle de contact,
- descente à angle de contact constant, mesure de la tension interfaciale "sortie"
qui correspond à un recul de la phase hydrocarbonée sur la lamelle et donc à
l'adhésivité passive. La partie linéaire de la courbe tension-déplacement obtenue
alors provient de la différence de densité entre les deux liquides qui se matérialise
par une poussée d´Archimède qui varie linéairement avec le déplacement. En
extrapolant cette partie à déplacement nul, on obtient la tension de sortie.
- inversion de l'angle de contact au début de la montée,
18 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

- montée à angle de contact constant, mesure de la tension interfaciale "entrée"


qui correspond à une avance de la phase hydrocarbonée sur la lamelle et donc à
l'adhésivité active. Similairement à la descente, la tension d´entrée se mesure par
extrapolation de la partie linéaire à déplacement nul.

Figure 4.6 : Hystérèse du benzène (a) et de l'octane (b) sur silex poli

La figure 4.6 nous montre un exemple appliqué de la mesure d´un cycle de


mouillage en présence d'eau, d'une lamelle polie de silex de Nemours par le benzène
(a) et l'octane (b) qui ont, respectivement, des tensions superficielles de 29 et 23
mN/m. On constate que :
- les tensions "entrée" et "sortie" sont très différentes entre elles, il existe donc
une forte inertie de démouillage.
- les tensions "sortie" sont nettement plus faibles que les tensions "entrée", elles
sont même négatives (avec les conventions que nous avons prises, le mouillage par
l'eau est d'autant plus important que la tension d'adhésion est grande
algébriquement). Le passage du mouillage du solide par la phase organique à celui
du mouillage par la phase aqueuse favorise donc la phase organique, et inversement
le passage du mouillage par l'eau à celui par la phase organique favorise l'eau.
L'inertie de démouillage favorise donc systématiquement le premier occupant.
- la tension "sortie" du benzène est algébriquement inférieure à celle de l'octane,
son adhésivité passive sera donc meilleure.

La figure 4.6 qui présente le mouillage, en présence d'eau, d'une lamelle polie (a)
et d'une lamelle non polie (b) de silex de Nemours par l'octane nous montre que
l'inertie de démouillage croît avec la rugosité. L'adhésivité passive représentée par la
tension "sortie" médiocre ou nulle sur un matériau poli devient bonne avec un
matériau non poli.
Adhésion liant granulat 19

En réalité, le matériau non poli entraîne par sa rugosité un peu de phase huileuse
qui fait que le mouillage par l´eau correspond par endroit plutôt au mouillage de
l´eau sur l´huile que de l´eau sur le silex, ce qui est beaucoup moins favorable.

Figure 4.6 : Hystérèse de l'octane sur silex poli (a) et non poli (b)

Figure 4.7 : Hystérèse de l'octane sur matériau poreux 1er cycle (a) et au 2ieme cycle (b)

Toutefois, il ne faudrait pas conclure hâtivement que, les tensions d'adhésion


"sortie" étant pratiquement toujours négatives, le désenrobage n'est jamais possible
cinétiquement, même s'il l'est thermodynamiquement. En effet, dans cette
expérience, la vitesse de déplacement est très grande par rapport à celles qui sont
possibles sur route ; l'adhésivité passive s'est donc artificiellement trouvée
20 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

améliorée. Elle montre cependant la nécessité de tester séparément les adhésivités


passive et active.

La figure 4.7 illustre l’effet de la porosité d’un matériau minéral. Lors du


premier cycle (a), dès que le matériau sort de la phase hydrocarbonée et touche
l’eau, cette dernière monte par capillarité dans les pores. Lors du second cycle
(b) l’eau n’a pas évacué les pores lors du passage dans la phase hydrocarbonée,
et l’on obtient un cycle plat et favorable à l’eau. Cela montre une des difficultés
de mise en œuvre des matériaux poreux comme certains coraux.4.4.
Appréciation de l’affinité du liant pour les granulats

Théoriquement, la meilleure approche de l'affinité pouvant exister entre le


granulat et le liant passe par :
- des mesures de tensions d'adhésion pour juger du mouillage et du démouillage
indépendamment de la rhéologie du liant,
- des mesures directes d'arrachement, en présence et en absence d'eau, comme le
pelage par exemple, pour prendre en compte la rhéologie.

Malheureusement, en pratique, de telles mesures sont extrêmement délicates :


- la viscosité du liant et la forme des granulats ne permettent pas d'évaluer, dans
de bonnes conditions, les tensions d'adhésion,
- la forme et l'état de surface des granulats affectent la précision des mesures
d'arrachement.

Faute de mieux, on utilise donc des essais technologiques simples et rapides mais
dont les résultats sont difficiles à interpréter sur le plan scientifique. Ils seront donc
essentiellement comparatifs et qualitatifs ou au mieux semi-quantitatifs. Pour
répondre à notre attente ils devront prendre en compte :
- la formation de l'interface liant granulat,
- la résistance de la liaison aux sollicitations mécaniques couplées ou non à
l'action de l'eau.

On testera donc la cohésion du liant, celle du granulat étant supposée acceptable,


le mouillage, l'adhésion et l'adhésivité. Dans l'absolu, deux cas se présentent selon
que l'on redoute ou non la présence d'eau.

4.4.1. Principe d’appréciation de l’affinité


Adhésion liant granulat 21

Pour les enduits, il faut vérifier, en absence d'eau, qu'une éventuelle présence de
fines ne crée pas d'écran susceptible d'empêcher le mouillage du granulat par le
liant. On utilisera un test d'adhésion globale qui permet en outre de vérifier que la
cohésion du liant est suffisante.

Vis à vis de l’eau, il faut vérifier :


- l'adhésivité passive si le matériau minéral est sec avant enrobage,
- l'adhésivité active si l'on veut enrober des matériaux humides.

Pour les enrobés confectionnés à chaud, seule l'adhésivité passive est à examiner.

4.4.2. Evaluation de l’adhésion mécanique ou globale

L'appréciation de cette adhésion mécanique se fait à l'aide de méthodes dites


"globales" car elles intègrent diverses propriétés.

L'essai effectué avec la plaque Vialit [NF P 98 274-1] en est un bon exemple. Il
consiste à enduire une plaque métallique de liant, puis à y disposer un nombre
déterminé de granulats calibrés, secs et non lavés fabriquant en somme un enduit
modèle. Après conservation dans des conditions d'ambiance définies, la plaque est
posée en appui sur 3 points, face enduite tournée vers le bas, puis soumise à un choc
normal à sa surface, ce choc étant créé par la chute d'une bille d'acier. On compte
alors les gravillons restants sur la plaque et ceux tombés en distinguant les
"gravillons tachés". Les gravillons tombés sont considérés comme ayant été décollés
par :
- désadhésion, s'ils ne sont pas tachés,
- décohésion, s'ils sont tachés.

L'adhésion globale est considérée comme acceptable si le pourcentage de


granulats restants, additionné des gravillons tombés mais tachés est supérieur ou
égal à 80.

Cet essai empirique permet de repérer et de refuser des granulats trop pollués par
des fines. Il présente deux inconvénients vis à vis de l’interprétation mécanique :
- une mauvaise définition de l'interface liant granulat,
- une possibilité d'enchâssement des gravillons dans le liant sans collage
véritable.

Il existe à l'étranger un certain nombre de variantes de cet essai.


22 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

4.4.3. Evaluation de l’adhésivité active

L'adhésivité active peut être évaluée avec le même essai à la plaque Vialit en
utilisant cette fois des granulats lavés et humides.

L'adhésivité active est considérée comme acceptable si le pourcentage de


granulats restants est supérieur ou égal à 90.

4.4.4. Evaluation de l’adhésivité passive

4.4.3.1. Essai d'immersion statique


Le principe général de tous les essais destinés à évaluer l'adhésivité passive,
consiste à enrober à chaud des gravillons calibrés, propres et secs, puis à apprécier la
résistance de l'enrobé ainsi formé à l'action de l'eau par immersion statique [EN
12697-11]. Il existe de nombreuses variantes qui différent par :
- le calibre des granulats,
- la température de l'essai : 20, 60 ou 100°C,
- la durée d'immersion,
- l'addition éventuelle de produits destinés à rendre l'essai plus sévère,
- la manière d'apprécier le désenrobage

Cette approche a deux points faibles :


- l'appréciation est peu précise, la plupart du temps elle est même exclusivement
visuelle,
- la vitesse de désenrobage dépend de la viscosité du liant. La méthode privilégie
invariablement les fortes consistances si l'on travaille à température donnée.

L'adhésivité passive est considérée comme acceptable si le pourcentage de


surface recouverte après essai est supérieur ou égal à 90 à 20°C et 75 à 60°C.

4.4.3.2. Autres essais


Certains essais mécaniques effectués sur enrobés permettent une évaluation
indirecte de l'adhésivité passive par comparaison des résultats obtenus avec et sans
immersion dans des conditions déterminées. C'est le cas par exemple de l'essai
Duriez [NF P 98 251-1] et de l’essai ITSR de détermination de la sensibilité à l’eau
d’éprouvettes bitumineuses [Pr EN 12697-12].

L'avantage de ce type d'essai est de mesurer quantitativement la performance


mécanique intéressante en dernière analyse. Malheureusement la valeur de cette
Adhésion liant granulat 23

performance ne dépend pas uniquement de la nature des granulats et des liants mais
aussi d’autres paramètres tels que la compacité du mélange.

4.5. Amélioration de l’adhésivité par dopage

En supposant l'enrobage effectué dans des conditions cinétiques favorables, nous


avons vu que la liaison entre le liant et le granulat, dans un enduit, avait deux
principaux ennemis, l'eau et la poussière. L'amélioration de l'affinité réciproque
passe donc par l'élimination de la poussière et l'adjonction éventuelle de produits
chimiques destinés à contrer l'action de l'eau, on parle alors de dopage.

Pour les enrobés, le mode de fabrication permet d’omettre l’étape du


dépoussiérage mais le dopage reste souvent nécessaire dès que l’eau est susceptible
de pénétrer dans l’enrobé. Naturellement la sensibilité de l’enrobé à l’action de l’eau
sera d’autant plus grande que sa teneur en vide sera élevée et son liant de faible
viscosité.

4.5.1. Dopage

4.5.1.1. Nature des dopes


On fait généralement appel à des composés tensioactifs azotés dérivés des acides
gras, ce sont essentiellement des amines et des polyamines, des amidoamines ou des
imidazolines dont le groupement azoté peut s'ioniser en ammonium basique pour
s'accrocher sur les sites silanols acides des granulats siliceux.

Avec des matériaux calcaires, on utilise aussi des acides gras, naphténiques ou
abiétiques. En effet les calcaires ont des sites négatifs et positifs qui permettent
l'accrochage des composés acides ou basiques.

Enfin, il faut aussi citer la chaux qui fût souvent utilisée comme agent promoteur
de l´adhésion dans les enrobés à chaud en France pendant les années 1950 [Duriez,
1962], avant d´être finalement remplacée par des fines calcaires pour éviter de
manipuler un produit pulvérulent et fortement réactif. La chaux est à ce titre toujours
utilisée comme dope d´adhésivité aux Etats-Unis par exemple.

4.5.1.2. Mécanisme du dopage adsorption des tensioactifs azotés


Lorsqu’un dope dissout dans le bitume est mis au contact d'un matériau minéral,
le tensioactif se fixe par adsorption. Dans le cas des dopes azotés sur des granulats
siliceux, cela peut même générer des liens chimiques entre les espèces, par réaction
entre les groupements amine du dope et les liaisons silanol de la surface [Ter-
24 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

Minassian-Saraga, 1964] (voir figure 4.8). Ce cas extrême, qui correspond à la


formation d´un liaison chimique entre le minéral et le tensioactif, est parfois appelé
chimisorption. Dans le cas général, l´adsorption physique, c´est-à-dire sans
formation de liaison chimique, est de toute manière très favorable pour un
tensioactif sur un support minéral ce qui fait que ce schéma reste valable y compris
en l´absence de réaction chimique.

Cette adsorption, si la concentration est judicieusement choisie, aboutit à la


formation d’une monocouche de molécules adsorbées, leurs têtes polaires restant
fixées sur la surface du matériau.

Les différentes étapes de l’adsorption peuvent s’étudier en mesurant les


évolutions des tensions d'adhésion interfaciales ou, plus simplement mais plus
empiriquement, en observant l’hydrophobation de fines siliceuses.

Si OH Si O -N H 2 -R

O O

Si O N a + N H 3 + -R Si O -N H 2 -R

O O

Si OH Si OH

Figure 4.8 : Chimisorption d'un dope aminé sur un matériau siliceux

4.5.1.3. Conséquences pratiques pour le mouillage et l'adhésivité

Lorsque la monocouche est formée à la surface du matériau, les sites minéraux


hydrophiles susceptibles d’attirer et de retenir l’eau sont saturés par les molécules
d’amine dont la chaîne hydrocarbonée est tournée vers l’extérieur. Tout se passe
comme si le matériau avait une tension critique très basse ne permettant pas le
mouillage par l’eau, du point de vue physique de surface il se comporte alors comme
un solide hydrocarboné analogue à une paraffine.
Adhésion liant granulat 25

Figure 4.9 : Mouillage, en présence d'eau, d'un sable par un


liant fluide dopé

La figure 4.9 illustre cet effet en montrant le mouillage d’un sable par un liant
fluide dopé à diverses concentrations. Dans le premier tube le dosage en dope actif
est nettement insuffisant et le liant se sépare franchement du sable. A concentration
un peu plus forte, pour le tube 2, le liant commence à mouiller le sable mais ce
mouillage partiel n’assure pas la cohésion du sable enrobé. Par contre à
concentration un peu plus forte, pour les tubes 3 et 4, la cohésion du sable enrobé est
acquise.

4.5.2. Modes de dopage

Les principaux modes de dopage sont le prétraitement, le dopage d'interface et le


dopage dans la masse du liant. II est usuel de leur ajouter le préenrobage et
l'utilisation d'émulsion.

Chaque méthode présente des avantages et des inconvénients que nous allons
traiter en quelques mots. Les essais destinés à évaluer l'adhésivité passive et active et
l'adhésion globale (tenue d'un film de liant et essai de plaque Vialit) permettront de
juger la validité du mode de traitement choisi.

4.5.2.1. Préenrobage
Il consiste à rendre hydrophobe la surface d'un matériau en l'enrobant avec un
liant hydrocarboné dopé ou non, à froid ou à tiède, le laquage étant un préenrobage
effectué à chaud. Cette méthode est très efficace, les inconvénients sont le coût, la
nécessité d'enrober en centrale et l'impossibilité d'utiliser des granulats préenrobés
avec des émulsions pour confectionner des enduits
26 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

4.5.2.2. Emulsion cationique


L'émulsion cationique est un cas très particulier parmi les liants dopés car
l'émulsifiant servant à sa fabrication est aussi un dope d'adhésivité [RAMOND,
1974]. Au moment de la rupture, une partie de l'émulsifiant présent dans la phase
aqueuse ainsi que des particules de liant à la surface desquelles se trouve également
de l'émulsifiant migrent vers la surface du granulat réalisant simultanément un
prétraitement et un préenrobage du matériau minéral. Sauf erreur grossière de
formulation, l'adhésivité est toujours assurée si la rupture est correcte.

Du point de vue adhésivité il n'y a que des avantages à utiliser des émulsions
cationiques.

4.5.2.3. Prétraitement
Le prétraitement est un mouillage uniforme du granulat par une solution aqueuse
ou hydrocarbonée de dope, suivie ou non d'un séchage. Le dope étant directement
placé sur les sites d'adsorption, cette méthode assure un dosage optimal et permet
donc une économie de tensioactif. En revanche le matériau ainsi traité à l’avance ne
peut être stocké longtemps sans être bâché et il est impossible de l'utiliser avec des
émulsions pour confectionner des enduits, la présence du dope, en surface,
allongeant dangereusement le délai de rupture des émulsions.

4.5.2.4. Dopage d'interface


Utilisé essentiellement pour les enduits superficiels, il consiste à pulvériser le
tensioactif, sous forme de solution très diluée afin d'obtenir une bonne répartition de
l'élément actif, sur le liant répandu avant gravillonnage. Cette technique est efficace
et très souple d'emploi, elle permet d'économiser au maximum le dope mais
nécessite une opération supplémentaire et un matériel adapté (réserve et rampe).

4.5.2.5. Dopage dans la masse


Le tensioactif est introduit dans la masse du liant, et son action interviendra au
moment du contact liant granulat. Cette méthode est particulièrement commode car
elle ne demande aucun matériel supplémentaire et peut s'effectuer en fonction des
conditions locales mais elle présente, en échange, trois inconvénients :
- le dope ne se place pas directement à l'interface mais l'atteindra par migration,
cette migration n'étant pas instantanée un léger surdosage est nécessaire,
- un risque d'hétérogénéité,
- un risque de dégradation.
Adhésion liant granulat 27

Figure 4.10 : Evolution relative de la tension interfaciale de 3


bitumes en fonction du pH de l'eau

Les liants anhydres étant soumis à des températures élevées, jusqu’à 80°C durant
le stockage et même de 100 à 150°C lors du répandage, et les bitumes purs étant
portés en centrale à des températures encore supérieures, les dopes employés à cet
usage devront donc être stables au sein du liant, à ces températures.

Les risques de dégradation sont


- la dégradation thermique proprement dite, certains produits aminés se
décomposant au-delà d'une certaine température variable selon les produits,
- des réactions d'amidation avec les acides du bitume [Lamathe, 1976]. Ici le
risque est beaucoup plus difficile à évaluer car la réaction et ses conséquences
dépendent de la nature du dope, de la nature et de la quantité des acides présents
dans le bitume, du temps et de la température de séjour du dope dans le liant
[Zumer, 1977].

On notera, à ce propos, que les bitumes ne sont pas neutres, ni du point de vue
chimique, ni du point de vue tensioactif. La figure 4.10 montre, par exemple, les
variations relatives des tensions interfaciales de 3 liants fluidifiés en fonction du pH
de la phase aqueuse, la tension vis à vis de l’eau distillée étant prise pour unité
[Durrieu, 1977 ; Ramond, 1998]. Les acides et les bases responsables de ces
variations de tension peuvent jouer un rôle non négligeable dans tous les
phénomènes de surface, donc, en particulier sur l’adhésivité et la mise en émulsion
[Zumer, 1977 ; Ramond, 1998].

4.6. Conclusion

La bonne tenue des enrobés bitumineux nécessitent avant tout un bon collage
entre le bitume et les granulats. Nombres de spécifications, bien qu´indirectement
reliées à l´adhésion bitume-granulat permettent de garantir la pérennité de ce lien.
28 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

Ainsi, la propreté des granulats et leurs séchage dans les applications à chaud
sont des mesures nécessaires pour permettre l´établissement d´un lien durable entre
le liant et le granulat. La viscosité du liant, donc sa température, au moment de
l´enrobage est également un facteur déterminant. Au niveau de la formulation, la
présence de filler calcaire d´apport permet également d´améliorer le contact bitume-
granulat.

Si ces mesures s´avèrent insuffisantes pour garantir la création et surtout, le


maintien en présence d´eau d´une bonne adhésion bitume-granulat, il est possible
d´ajouter des dopes au liant qui permettront d´améliorer un collage déficient.
Adhésion liant granulat 29

Bibliographie

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Adhésion liant granulat 31

Index

acide gras ....................................... 15 énergie réversible d’adhésion........... 5


adhésion..................................... 3, 12 énergie réversible de cohésion ......... 4
adhésion globale ............................ 13 enrobage........................................... 9
adhésivité....................... 7, 12, 16, 17 essai Duriez.................................... 14
adhésivité active .................. 9, 13, 14 essai ITSR ...................................... 14
adhésivité passive ................ 9, 13, 14 forces de dispersion.......................... 4
adsorption ...................................... 15 forces de liaison hydrogène.............. 4
affinité ........................................... 12 hydrophile ...................................... 16
amidation ....................................... 19 hydrophobation .............................. 16
amidoamine ................................... 15 hystérese....................................... 8, 9
amine ............................................. 15 hystérése de mouillage ..................... 7
angle de contact ............................... 6 imidazoline..................................... 15
capillarité ....................................... 12 immersion statique ......................... 14
coefficient d'étalement..................... 6 inertie de démouillage.................... 10
cohésion......................................... 13 migration........................................ 18
cycle de mouillage ..................... 9, 10 monocouche ................................... 15
décohésion ..................................... 13 mouillage ..................... 6, 7, 8, 12, 16
dégradation .................................... 18 plaque Vialit............................. 13, 14
dégradation thermique ................... 19 pollution ........................................... 3
démouillage ............................... 7, 12 polyamine....................................... 15
dépoussiérage ................................ 15 pore ................................................ 12
désadhésion.................................... 13 porosité........................................... 12
désenrobage ................................. 8, 9 préenrobage.................................... 17
dopage ..................................... 15, 17 prétraitement .............................. 9, 17
dopage dans la masse............... 17, 18 rugosité........................................... 11
dopage d'interface.................... 17, 18 tensioactif............................. 8, 15, 18
dope ......................................... 15, 17 tension............................................ 10
enchâssement................................. 13 tension critique........................... 7, 16
32 Mécanique des matériaux routiers bitumineux

tension d'adhésion............ 6, 7, 12, 16 tension superficielle ..................... 4, 6


tension d'adhésion interfaciale..... 7, 8 travail d'adhésion interfaciale........... 7
tension d'adhésion superficielle ....... 9 travail réversible d'adhésion............. 6
tension interfaciale........................... 5 vitesse de désenrobage ................... 14

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