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plusieurs mois de travaux, met l’accent sur le renouvellement des générations et l’agro-écologie. Elle
souhaite en effet améliorer la compétitivité de notre pays tout en favorisant la transition écologique.
Dans notre étude, nous nous intéresserons à la refonte totale de la politique d’installation opérée par
la loi d’avenir ainsi qu’à la création, par cette même loi, d’un statut professionnel des agriculteurs.
Tout d’abord, c’est la politique d’installation des agriculteurs que la loi d’avenir réécrit. Initialement
encadrée par les articles L.330-1 et L.330-2 du Code rural et de la pêche maritime, elle est désormais
prévue par les articles L.330-1 à L.330-5 du Code rural et la pêche maritime regroupés au sein de
l’article 31 de la loi. La volonté de renforcer et rénover l’installation des agriculteurs n’est pas
nouvelle : initiée depuis 1995, elle est née de l'observation du vieillissement de la population des
actifs agricoles, de la prévision d’un nombre important de départs programmés sans succession
identifiée, d'une crise de la vocation chez les jeunes dans certains secteurs de production, et de la
poursuite des agrandissements par la reprise d'exploitations viables. L’évolution structurelle de cette
politique s'est poursuivie par la tenue en 2012/2013 des assises de l’installation, qui avaient pour but
de faire émerger de nouvelles idées, en vue de consolider la politique de l’installation en agriculture
et proposer de nouvelles mesures.
La loi d’avenir a donc repris quelques-unes de ces propositions et instaure une nouvelle politique de
l’installation en agriculture. Cette refonte totale a pour objectif non seulement de promouvoir le
renouvellement des générations mais aussi de pouvoir s’appuyer sur une jeunesse innovante capable
d'amorcer un changement dans la manière de concevoir et d’exercer le métier d'agriculteur. A cet
égard, le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a déclaré qu’il avait pour ambition, avec cette loi,
« d’accompagner toutes celles et ceux qui souhaitent s’installer » et il rajoute qu’« il en va de l’avenir
de l’agriculture française dans sa diversité ».
La loi d’avenir vient également apporter un statut professionnel aux agriculteurs par la définition de
«l'agriculteur actif ». Cette création vient répondre à une carence car comme le souligne Xavier
Beulin, leader de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, « c'est le dernier
métier qui ne dispose pas de statut ». Pour certains, cette initiative était donc souhaitable. Ainsi, à
l’heure actuelle, et selon les Jeunes agriculteurs, la définition de l’agriculteur se résumerait ainsi : «
personne physique, qu’il s'inscrive ou non dans un cadre sociétaire. Il exerce une activité agricole en
tant que chef d'exploitation. Il l'exerce à titre exclusif, principal, ou secondaire, la pluriactivité faisant
partie intégrante de certains modèles d'agriculture, ou s'imposant temporairement aux projets
d'installation progressive. Il est de plus tenu de réaliser un volume d’activité minimum et doit être
titulaire d’un diplôme ou d’une expérience professionnelle suffisante. Enfin, en tant qu’actif, il n’a
pas à faire valoir ses droits à la retraite et doit s’inscrire sur un registre professionnel ».
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Section 1 : La politique d’installation d'après la
loi d'avenir
La loi d’avenir opère, dans son article 31, une refonte totale des articles qui concernant l’installation
des agriculteurs. Il nous paraît intéressant de voir, tout d’abord, comment la loi met en avant
l’installation, puis comment elle permet d’anticiper la transmission par l’installation. Il nous paraît
enfin opportun de dire quelques mots sur la régionalisation de cette politique.
La loi d’avenir modifie l’article L. 330-1 du Code rural et de la pêche maritime qui prévoit désormais
que la politique d’installation et de transmission comprend un volet relatif à l’installation des jeunes
ne disposant pas des diplômes requis, mais engagés dans le cadre d’une formation. L’article poursuit
en précisant que « pour bénéficier du dispositif d’aide à l’installation, les candidats doivent justifier
de leur capacité à réaliser un projet viable par la détention d’une capacité professionnelle. Les
candidats élaborent un projet global d’installation couvrant les aspects économiques et
environnementaux ».
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Remarque : La loi d’avenir du 13 octobre 2014 rajoute que la capacité à réaliser un projet viable est
conditionnée par la détention d’une capacité professionnelle, ce qui n’était pas explicitement
exprimé dans l’ancien article L.330-1 alinéa 1er du Code rural et de la pêche maritime.
Avant la loi d’avenir, l’article L.330-1 du Code rural et de la pêche maritime prévoyait :
« la politique d’installation favorise la transmission des exploitations dans un cadre
familial et hors cadre familial ainsi que leur adaptation, au bénéfice des candidats à
l’installation justifiant de leur capacité à réaliser un projet viable à titre individuel ou au
sein d’une société mentionnée à l’article L.341-2. »
Depuis la loi d’avenir, l’article L.330-1 du Code rural et de la pêche maritime prévoit :
« Pour bénéficier du dispositif d’aide à l’installation, les candidats doivent justifier de
leur capacité à réaliser un projet viable par la détention d’une capacité
professionnelle. Les candidats élaborent un projet global d’installation couvrant les
aspects économiques et environnementaux ».
Remarque : La loi d’avenir souhaite renforcer l’installation des jeunes qui ne disposent pas encore
des diplômes requis mais qui sont en voie de les acquérir.
Remarque : La loi d’avenir souhaite renforcer l’aspect environnemental en précisant que le projet
d’installation doit protéger l’environnement, ce qui n’était pas précisé auparavant.
A noter : Le volet spécifique à l’installation en société prévu dans l’ancien article L.330-1 alinéa 1er du
Code rural et de la pêche maritime est supprimé.
Le nouvel article L.330-2 du Code rural et de la pêche maritime prévoit la création d’un dispositif
d’installation progressive sur une période maximale de cinq ans afin de faciliter l’accès aux
responsabilités de chef d’exploitation.
Remarque : Ce dispositif d’installation progressive, avant la loi d’avenir, était prévu à l’article L.330-1
alinéa 2 du Code rural et de la pêche maritime, mais sans la restriction de durée.
L’article L.330-3 du Code rural et de la pêche maritime crée le contrat de couverture sociale pour
l’installation en agriculture. Il est ainsi prévu qu’une personne engagée dans une préparation à
l’installation et qui ne relève pas d’un régime de sécurité sociale pourra bénéficier d’un contrat de
couverture sociale conclu avec l’Etat.
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Toutefois, l’alinéa 3 de ce même texte dispose que « ce contrat n’emportera le versement d’aucune
rémunération ou allocation en dehors des périodes durant lesquelles ces personnes percevront une
rémunération au titre d’un emploi ou d’un stage ».
La loi d’avenir modifie l’article 1605 nonies Code général des impôts qui concerne la « taxe sur la
cession à titre onéreux des terrains nus ou des droits relatifs à des terrains nus rendus constructibles
du fait de leur classement ». La loi élargit et précise les missions de cette taxe en lui permettant de
financer des mesures en faveur de l’installation et de la transmission en agriculture.
Objectifs : permettre de soutenir des actions facilitant la transmission et l’accès au foncier, des
actions d’animation, de communication et d’accompagnement, des projets innovants et des
investissements collectifs ou individuels.
Remarque : Cette affectation était déjà effective depuis sa mise en place en 2011. Mais pour l’heure,
il ne servait qu’à financer les aides de projets « J’innovations », qui ne mobilisait qu’environ 5
millions d’euros par an.
La loi redéfinit les missions des chambres départementales d’agriculture concernant la politique
d’installation, puisque désormais l’article L.511-4 4° du Code rural et de la pêche maritime prévoit
qu’elles assurent une mission de service public pour le compte de l'Etat. L’apport de la loi d’avenir
sur ce point est de prévoir que les chambres départementales d’agriculture auront une mission de
service public, alors qu’avant, celles-ci ne faisaient qu’assurer une information collective et
individuelle sur les questions d’installation.
De même, la loi complète l’article L.513-1 du Code rural et de la pêche maritime d’un alinéa relatif au
fait que l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture assurera la gestion d'un observatoire
national de l'installation, pour analyser les données relatives à l'installation et à la transmission.
Conclusion : Il peut être intéressant de mettre cette réécriture par la loi d’avenir de la politique
d’installation/transmission en relation avec les mesures prises concernant le renforcement des
pouvoirs des SAFER et la modification du contrôle des structures pour favoriser l’installation. La loi
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d’avenir souhaite ainsi favoriser le renouvellement des générations en soutenant une politique
d’installation dynamique.
Outre les mesures que nous venons de voir, la loi d’avenir a prévu d’autres mesures afin de favoriser
l’installation dans le cadre de la transmission.
La loi d’avenir crée tout d’abord l’article L.330-4 du Code rural et de la pêche maritime afin
d’instaurer un contrat de génération adapté aux exploitations agricoles.
Conditions pour bénéficier de cette aide spécifique accordée aux exploitants agricoles :
- Employer à temps plein et maintenir dans l’emploi pendant la durée de l’aide, dans la
perspective de lui transmettre son entreprise, une personne, autre qu’un parent ou allié
jusqu’au troisième degré, qui est soit un salarié âgé de 26 à 30 ans lors de son arrivée
sur l’exploitation, soit un stagiaire de 30 au plus lors de son arrivée.
La loi crée l’article L.330-5 du Code rural et de la pêche maritime qui correspond à l’ancien article
L.330-2, relatif à l’obligation d’information des cédants et au répertoire à l’installation.
Les modalités pour la déclaration de cessation d’exploitation pour l’exploitant agricole qui souhaite
partir à la retraite sont les suivantes :
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De plus, les services et organismes chargés de gérer les retraites doivent informer individuellement
chaque exploitant agricole de cette obligation quatre ans avant qu’il atteigne l’âge requis pour
bénéficier de la retraite.
2. Le répertoire à l’installation
Il est chargé de faciliter les mises en relation entre cédants et repreneurs, particulièrement pour les
installations hors cadre familial.
Remarque : il est intéressant de souligner que ces deux mesures existaient déjà avant la loi d’avenir,
cette dernière ayant uniquement modifié les différents délais. En effet, la déclaration doit désormais
s’effectuer trois ans au moins avant le départ à la retraite et non plus dix-huit mois. En ce qui
concerne l’information des services et organismes chargés de gérer les retraites, celle-ci doit se faire
quatre ans avant que l’exploitant n’atteigne l’âge de la retraite, délai qui était de deux ans avant la loi
d’avenir.
Enfin, la loi d’avenir a décidé de faire de la région l’acteur central de la politique d’installation en lui
conférant de nouvelles prérogatives décisionnaires.
A. La structuration de la régionalisation :
Dans son article 31, la loi d’avenir modifie l’article L.330-1 du Code rural et la pêche maritime pour
indiquer que dorénavant « l’Etat détermine le cadre réglementaire national de la politique
d’installation et de transmission en agriculture, notamment la nature et les critères d’attribution des
aides à l’installation. La mise en œuvre en est assurée à l’échelon régional sous l’autorité conjointe
du préfet de région et du président du conseil régional, ou pour la Corse, sous l’autorité du président
du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse ».
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Organisation des CRIT : adaptés du cadre national, ils seront copilotés par l’Etat et les
Régions pour décliner et animer une politique cohérente à l’échelle de ces territoires
ainsi que pour répondre à leurs réels besoins en matière d’installation.
Cette reconnaissance du rôle des régions est cohérente avec le transfert à leur profit de la gestion
des fonds européens, effective depuis le 1er janvier 2014, dont celle du FEADER (fonds européen
agricole pour le développement rural) ; elle s’accompagne également de la relocalisation à l’échelon
régional des critères et modalités en matière de contrôle des structures (article L.312-1 Code rural et
la pêche maritime modifié par l’article 32, I, 1° de la loi d’avenir).
En tout cas, elle peut poser question en matière de cohésion interrégionale, dès lors que
les collectivités locales disposent de ressources inégales. Ainsi, la Société des
Agriculteurs de France déclare craindre une distorsion de concurrence entre les
agriculteurs en fonction de leur lieu d'installation. En effet, certaines régions disposent
de plus de moyens que d'autres. Or, "les entreprises agricoles évoluent dans plusieurs
territoires économiques, juridiques, administratifs qui guident profondément leurs
stratégies".
Remarque : Quoiqu’il en soit, les régions semblent voir par ce moyen la possibilité de mener une
politique globale de développement des territoires, incluant le développement rural et mobilisant le
FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural). Si la gestion régionalisée des aides
du 1er pilier de la PAC, qui concernent le soutien au revenu des agriculteurs, peut laisser craindre des
risques de distorsion de concurrence entre les agriculteurs de différentes régions, la territorialisation
de la PAC, autrement dit sa mise en œuvre sur un périmètre régional, pourrait également s’analyser
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comme la mise en place d'un mode de gouvernance innovant, pluraliste et représentatif, dans le
cadre d'une instance décisionnaire rassemblant tous les partenaires.
Ce renforcement du rôle des régions en matière économique devrait permettre de mener une
politique agricole ambitieuse et juste, dotée d'un budget à la hauteur des enjeux qui s'annoncent et
dont la mise en œuvre se ferait au plus proche des réalités locales.
Remarque : La mise en place des décrets précisant le fonctionnement de ce nouveau cadre doit avoir
lieu d’ici un an, soit avant mi-octobre 2015 ; mais elle risque de se confronter à la réforme territoriale
actuellement en discussion.
La loi d’avenir a voulu favoriser le statut professionnel de l’agriculteur en lui attribuant le nom
« d’agriculteur actif ». En effet, la loi d’avenir, dans son article 35, I, a modifié l’article L. 311-2 du
Code rural et de la pêche maritime en exigeant que tout chef d’exploitation répondant à certains
critères soient dans des conditions fixées par décret enregistrés sur un registre des actifs agricoles.
Historique :
Depuis la loi n°88-1202 du 30 décembre 1988 est apparue la volonté de créer un registre
professionnel répertoriant les personnes physiques ou morales exerçant à titre habituel des activités
agricoles. Cependant, faute de décret d’application, cette volonté n’a été exécutée qu’en 2010 avec
l’ordonnance n° 2010-461 du 6 mai 2010.
Jusqu’à la loi d’avenir du 15 Octobre 2014, l’inscription sur un registre ne se faisait que sur la base du
volontariat.
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Les conditions tenant à l’inscription au registre des actifs agricoles sont les suivantes :
Exercer des activités réputées agricoles au sens de l’article L. 311-1, à l’exception des cultures
marines et des activités forestières
Etre redevable de la cotisation due au titre de l’assurance contre les accidents du travail et
les maladies professionnelles, mentionnée à l’article L. 752-20 ou relever des 8° ou 9° de
l'article L. 722-20 et tenir directement ou indirectement, la majorité du capital social de la
société.
8° Lorsque les sociétés dont ils sont les dirigeants relèvent des dispositions des 1° à 4° de
l'article L. 722-1, présidents du conseil d'administration, présidents-directeurs généraux,
directeurs généraux et directeurs généraux délégués des sociétés anonymes, ainsi que
gérants de sociétés à responsabilité limitée, à condition que lesdits gérants ne
possèdent pas, ensemble, plus de la moitié du capital social, étant entendu que les parts
appartenant, en toute propriété ou en usufruit, au conjoint, au partenaire lié par un
pacte civil de solidarité et aux enfants mineurs non émancipés d'un gérant sont
considérées comme possédées par ce dernier ;
9° Présidents et dirigeants des sociétés par actions simplifiées lorsque ces sociétés
relèvent des 1° à 4° de l'article L. 722-1
Ainsi, sont tenus de s’inscrire tous les chefs d’exploitation cotisant au régime de l’assurance contre
les accidents du travail et des maladies professionnelles des non-salariés agricoles (ATEXA), ainsi que
ceux qui exercent une activité réputée agricole et qui n’ont pas fait valoir leur droit à la retraite.
Il s’agit notamment des agriculteurs sous statut social de salarié agricole n’ayant pas de lien
de subordination au sein de la société d’exploitation agricole qui les emploie mais qui
détiennent directement ou indirectement la majorité du capital social de la société qui les
emploie. Cela concerne donc des dirigeants de SA , de SAS ou de SARL qui ne possèdent pas
plus de la moitié du capital social avec les membres de leur famille : L.722-20 8° du Code
rural et de la pêche maritime),.
Il s’agit encore de tout exploitant qui exerce son activité à titre principal, exclusif ou
secondaire, tels que les exploitants agricoles pluriactifs : L.722-12 du Code rural et de la
pêche maritime ou encore les exploitants bénéficiant d’un avantage retraite auprès d’un
autre organisme.
Enfin, sont tenus de s’y inscrire les personnes qui bénéficient du dispositif d’installation
progressive : L.330-2 modifié par l’article 31 de la loi d’avenir, sous réserve d’atteindre
l’activité minimale d’assujettissement et de demander à être affilié au régime de protection
sociale des personnes non-salariées des professions agricoles
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Les conditions pour atteindre l’activité minimale d’assujettissement sont les suivantes:
Remarque : Seuls les agriculteurs et les chefs d’exploitations « personnes physiques » devront être
enregistré au registre. Par conséquent, aucune société ou association ne pourra être inscrite dans ce
même registre et donc définie comme « actif agricole ».
Ainsi, désormais l’inscription au registre des personnes remplissant les critères mentionnés au
premier alinéa de l’article L.311-2 du Code rural et de la pêche maritime est automatique et ne sont
pas assorties de sanctions. De plus, la loi ne prend en considération que l’affiliation à la MSA qui est
le régime de protection sociale propre aux agriculteurs.
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B. La gestion du registre des actifs agricoles :
Le nouvel article L.311-2 du Code rural et de la pêche maritime énumère les différents acteurs qui
gèrent la tenue du registre.
Deuxièmement, ce sont « les caisses de mutualité sociale agricole mentionnées à l’article L. 723-
1 ainsi que les centres de formalités des entreprises des chambres d’agriculture qui fournissent les
informations requises qu’ils possèdent ou qu’ils traitent en raison de leur compétence ».
Ces deux organismes sont soumis à des obligations. En effet, « les caisses de mutualité sociale
agricole restent propriétaires et responsables des informations qu’elles transmettent et sont
chargées de les mettre à jour et de les corriger si nécessaire. Les centres de formalités des
entreprises des chambres d’agriculture sont responsables de l’envoi conforme des données qui leur
sont communiquées par les exploitants agricoles. »
D’une part, il permettra aux agriculteurs de se voir attribuer une reconnaissance avec un véritable
statut d’agriculteur professionnel. Grâce notamment à la délivrance gratuite d’une attestation
d’inscription à ce registre, pour « toute personne inscrite au registre des actifs agricoles qui en ferait
la demande auprès du centre de formalités des entreprises de la chambre d’agriculture ».
D’autre part, il facilitera les échanges avec les organismes ou administrations tels que les banques ou
les organismes d’aides publiques comme la PAC.
Remarque : Le règlement n° 1307/2013 du 17 décembre 2013 considère dans son article 9, que
seules les surfaces de l’exploitation d’un « agriculteur actif » pourront recevoir les aides agricoles de
la PAC. Il était donc nécessaire que la France définisse cette notion d’ «agriculteur actif » afin que
ceux-ci puissent bénéficier des aides.
Remarque : Grâce à ce registre la notion d’ « actif agricole » qui en découle marque la volonté du
législateur de donner aux agriculteurs un statut d’agriculteur professionnel.
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II. Les conséquences de la création du statut
d’agriculteur actif :
Ce statut restreindra peut-être l’accès à certaines personnes qui souhaitaient auparavant devenir
exploitant agricole afin d’obtenir des aides économiques de la PAC.
Remarque :
On doit considérer comme n’étant pas qualifié d’« agriculteur actif », des gérants d’exploitations
investisseurs et non exploitants ou encore des notables locaux, propriétaires de terres sans jamais les
travailler personnellement.
Critique : La pratique pourrait donner lieu à des fraudes pour être recensé comme agriculteur actif.
L’article 311-2 du Code rural et de la pêche maritime dispose qu’ « un décret, pris après avis de la
Commission nationale de l’informatique et des libertés, précisera les conditions d’application du
présent article ».
Par conséquent, l’application concrète de ce registre n’est pas encore définie Elle devra, très
certainement, tendre vers une reconnaissance européenne du répertoire français.
Hypothèses qui pourraient être prises en compte pour les conditions d’application :
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