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Josaphat Kountsevitch naît à Volodymyr-Volynsky en Volhynie historique (Ukraine) dans le Grand-duché

de Lituanie vers 1580. Il est encore très jeune lorsque, au concile provincial de Brest-Litovsk, plusieurs
évêques proclament le rétablissement de l'union avec Rome (Union de Brest) en 1595 : une partie de
l'Église de Ruthénie se réconcilie avec l'Église de Rome et constitue l'Église gréco-catholique ou Église
ruthène.

À vingt ans, il entre au monastère basilien de la Sainte-Trinité (ordre basilien) à Vilnius, qui se trouve
dans le royaume polono-lituanien[1]. Ordonné prêtre, il devient l'archimandrite de son monastère à
trente ans[1].

En 1618, il devient archevêque gréco-catholique de Polotsk[2]. Homme de caractère et de grande vertu


il est également reconnu pour sa compétence théologique. Il est à l'origine de la fondation de l'Ordre
basilien de saint Josaphat avec Joseph Routsky.

Comme archevêque de Polotsk, Mgr Kountsevitch réunit des synodes annuels, visite ses prêtres et veille
à ce que la liturgie orientale soit célébrée avec toute la splendeur requise. L'évêque mène une politique
active de « retour à Rome » des populations orthodoxes locales, sans latinisation. C'est la naissance du
gréco-catholicisme[3]. La région de Polotsk ne compte qu'une minorité de personnes ayant rejoint le
gréco-catholicisme, la très grande majorité étant restée dans la tradition chrétienne orthodoxe[4].

Avec l'appui des nobles catholiques et des autorités politiques, Kountsevitch prend le contrôle de
beaucoup d'églises orthodoxes qu'il transforme en églises gréco-catholiques[3],[4]. En 1622, il fait
fermer l'ensemble des églises orthodoxes de la ville de Vitebsk[5]. En outre, désireux d'asseoir son
autorité sur l'ensemble du clergé orthodoxe présent dans son diocèse, il force ceux-ci à reconnaître son
autorité. Il fait emprisonner les récalcitrants[3]. Ses actions suscitent une telle indignation dans le clergé
local qu'en 1622 une première révolte dirigée contre Kountsevitch a lieu à Vitebsk, mais sans
conséquences[5].

Le 12 novembre 1623, Mgr Josaphat se trouve en visite pastorale à Vitebsk. Une campagne de calomnies
et d'incitations à la violence aboutit à une nouvelle révolte contre lui, après qu'il a fait arrêter le prêtre
orthodoxe Ilia Dawidowicz pour l'empêcher de célébrer un office religieux orthodoxe[4],[6]. La foule
prend d'assaut le palais épiscopal, après quoi Kountsevitch est assassiné par les assaillants et son corps
jeté dans la rivière Dvina[4].

À la suite de ce meurtre, le pape Urbain VIII demande au Roi Sigismond III que les responsables soient
sévèrement punis[5]. Au terme d'une enquête, une commission spécialement créée reconnaît comme
collectivement coupables du meurtre tous les habitants de la ville, à quelques exceptions près[6], et 19
d'entre eux sont condamnés à mort et exécutés[5]. Quant à la ville de Vitebsk, elle est déchue de ses
droits magdebourgiens[5]..

Après plusieurs témoignages de miracles, le pape Urbain VIII forme une commission d'enquête sur son
cas en 1628. A l'exhumation de son corps, on s'aperçoit qu'il n'est pas atteint par la corruption, bien que
cinq années se soient écoulées depuis sa mort. En 1637, une autre commission mène une enquête sur sa
vie et Josaphat est béatifié le 16 mai 1643 par Urbain VIII. Il a été canonisé en 1867 par le pape Pie IX.

Saint Josaphat est le premier saint gréco-catholique canonisé par le Saint-Siège. Ses reliques se trouvent
sous l'autel de saint Basile le Grand à la basilique Saint-Pierre de Rome.

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