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INTRODUCTION GENERALE

Au sujet de la femme, le Texte Biblique nous enseigne qu'elle n’est pas

seulement mère et épouse1. Elle est aussi associée à l’histoire du salut dès l’époque

patriarcale. L’alliance avec Dieu passe autant par les patriarches Abraham, Isaac, Jacob et

Joseph que par les matriarches Sarah, Rebecca, Léa et Rachel. De ce qui précède, il convient

alors de noter que l’histoire du salut s’écrit au masculin et au féminin. L’homme et la femme

sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27) ; tous les deux sont des êtres

humains dotés de la même dignité. La lecture de la Parole de Dieu et la contemplation de son

dessein d’amour sur la femme, tel que Jésus l’a révélé, nous permet de découvrir que la

femme y joue un rôle aussi centrale que celui de l’homme. Elle manifeste, comme l’homme,

le mystère de Dieu et est appelée comme l’homme à la suite du Christ et au service du

Royaume. La femme est considérée dans sa dignité propre comme l’égal de l’homme tout en

sauvegardant son originalité féminine. Elle devient participante de l’annonce de l’évangile.

Ainsi, l'Église qui est missionnaire par nature puise ses racines dans la mission

du Fils et la mission de l'Esprit Saint selon le Dessein du Père 2. C’est dans cet élan

missionnaire que le 28 Septembre 1844, arriva en la Terre Gabonaise, les missionnaires Jean-

Rémi BESSIEUX, frères Grégoire et Jean pour porter la bonne nouvelle du Salut. Ils

célèbreront le Dimanche 29 Septembre 1844 la première Messe3. Des ouvriers apostoliques

vont se succéder pour poursuivre l’œuvre de sanctification envers le peuple Gabonais. Ils vont

fonder des Eglises, des Ecoles, des internats 4 et ils porteront l’Evangile avec leurs forces et

faiblesses. Dans cette activité missionnaire se trouve l’inexorable interrogation de la place de

la femme dans ce processus ecclésial. Dans sa lettre du 8 Août 1946, le missionnaire Jean-
1
F. RIVERS, Une lignée de grâce, Paris, Evangel, 2002, P. 254.
2
Vatican II, Décret sur l'activité missionnaire de l'église, Ad Gentes, cité du Vatican, Libreria editrice Vaticana,
1965, n.2.
3
G. MOREL, Jean Rémi BESSIEUX et le Gabon, la fondation de l’Eglise Catholique à travers sa
correspondance, Tome I : 1803-1849 Paris, Karthala, 2007, P.195.
4
G. MOREL, Jean Rémi BESSIEUX et le Gabon, la fondation de l’Eglise Catholique à travers sa
correspondance, Tome I : 1803-1849 Paris, KarthalaP.221.
Rémi BESSIEUX demandera la présence des congrégations Féminines qui pour lui est un

besoin extrême pour le Gabon5.

L’Histoire de l’Eglise Catholique ne manque de souligner l’intervention de la

femme dans son évolution. Le Saint Pape Jean Paul II disait : « Chaque pays a son histoire

particulière, très ancienne ou toute récente, humaine et religieuse qui mérite d’être mieux

connue, respectée et aimée »6. Cette histoire propre de l’Eglise qui est au Gabon ne manque

pas de nombreuses questions qui ont tendance à concentrer les opinions sur les divers acteurs

de l’annonce de la bonne nouvelle en l’occurrence celle du rôle de la femme. Le sujet de la

place et du rôle de la femme dans la vie ecclésiale au Gabon est un sujet de débat important

depuis de nombreux siècles. Plusieurs théoriciens ont débattu de part et d'autre de leur

perception de la position des femmes dans l’Eglise. Le débat jusqu'à présent ne faiblit pas en

raison de la controverse entourant la question. Il prend des tournures différentes en raison des

périodes et des Eglises particulières.

On ne peut ignorer que l'émancipation des Femmes a son origine dans le Christ

lui-même. C'est Jésus qui a opéré une révolution dans les idées concernant la femme et qui en

libérant toute l'humanité par son œuvre de salut a fait apparaître la dignité de chaque personne

humaine, plus particulièrement de la personnalité féminine. En outre, c'est le Christ qui a

indiqué l'orientation authentique de l’émancipation de la femme, dans la perspective du

nouveau principe d'amour qu'il voulait établir dans la vie au monde. La prise de conscience

des dons et des responsabilités particulières de la femme, ainsi que de sa vocation spéciale, a

grandi et s’est approfondie dans cette période de l’après-Concile ; cette prise de conscience

trouve son inspiration la plus originale dans l’Évangile et dans l’histoire de l’Église.7 

5
Ibidem, P.311.
6
Jean Paul II, Discours à l’arrivée au GABON, Cité du Vatican, Libreria editrice Vaticana, 1982.

7
Jean-Paul II, Exhortation Apostolique Post-synodale Christifideles Laici sur la vocation et la mission des laïcs
dans l’Église et dans le monde, cité du vatican, Libreria editrice Vaticana, 1988, n.49.
Notre travail de recherche n'est pas une nouvelle tentative de répondre à la

question de l’ordination des femmes, ou encore aux affirmations des défenseurs du féminisme

ou de soutenir leur point de vue ; au lieu de cela, notre réflexion cherche à explorer avec les

fondements scripturaires et les sources magistérielles le chemin parcouru et à parcourir sur la

place et le rôle des femmes dans l’histoire de l’Eglise-Famille-de DIEU au Gabon.

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