Vous êtes sur la page 1sur 4

Les cours de Claude Gimenès

Optique ondulatoire
Rayons X ≡
II. Rayons X. Production et détection
Historique : le tube de Coolidge. Diffusion : effet Compton. Techniques de détection : chambre de Wilson,
chambre d'ionisation, compteur Geiger-Müller, compteur à scintillations, plaques nucléaires, chambre à bulles.

1. Historique. Tube de Coolidge


Les rayons X ont été découverts par Roentgen en 1895 mais on doit la connaissance de leur nature aux
expériences de Laue en 1912. On sait maintenant que tout corps, frappé par des électrons devient source de
rayons X.
La cible anticathode AC est bombardée avec des électrons
rapides. La cathode C est concave pour concentrer le faisceau
d’électrons.

Lorsque l’électron frappe l’anticathode, il perd de l’énergie, ce qui


donne naissance à un photon X. Le rayonnement X est constitué
par l’ensemble de ces photons.
On sait que l’énergie du photon est :

W = hν  ≤  e V
L’intérieur du tube est obscur, car les rayons X sont invisibles
pour l’œil, mais on observe une fluorescence verte du tube due à
des négatons qui rebondissent sur l’anticathode. Les rayons X se propagent dans toutes les directions à partir
du point d’impact des électrons.

Ce point d’impact est porté à incandescence (à cause de l’énergie cinétique des électrons). Aussi l’anticathode
est-elle grosse pour assurer un meilleur refroidissement (renforcé par la présence d’ailettes extérieures).
Dans le tube règne un vide aussi parfait que possible. Le rhéostat Rh permet de régler le chauffage du
filament, donc le nombre d’électrons émis par la cathode, donc l’intensité du rayonnement X et sa longueur
λ
d’onde (qui dépend de la nature du métal frappé par les électrons).

2. Diffusion. Effet Compton


Le photon X est une particule dont la masse au repos est nulle : m0 = 0 .
On sait que le photon ne se manifeste que lorsque sa vitesse est celle de la lumière et qu’il atteint une énergie
finiemc 2
.

Un photon vient frapper un électron au repos en O. Après le choc, le photon est diffusé suivant une certaine
direction et son énergie devient hν

. L’électron est diffusé suivant une autre direction.

v c
Si la vitesse de l’électron est bien plus petite que celle de la lumière ( << ), il prend une énergie cinétique :

1
ΔE = m v2
[1]
2
D’après le principe de conservation de l’énergie :

1
hν = hν ′
+
2
mv 2
[2]

v
Si n’est plus négligeable devant , alors le principe de lac
relativité s’applique :

hν = hν ′
+( m − m ) c 0
2

Pour un photon, la quantité de mouvement est :

p = mc /c = mc 2

Le principe de conservation de la quantité de mouvement en projection sur les axes Ox et Oy donne :


hν cos(φ) + mv  cos(θ) /Ox ′

c c =

hν sin(φ) − mv  sin(θ) /Oy ′


0 =
c
On élimine ν en écrivant que : sin ( θ) + cos ( θ) = 1 . On obtient ainsi :
2 2

m  v = h  ν + h  ν + 2  h  ν ν   cos(φ)
2 2 2 ′2 2 ′
2 2

c c c 2 2 2

En exploitant la relation (relativité) :

m= m m  v m  c m  c

0 2 2 2 2 2 2
ou = −
−−−−−
v c
−−−
1 − 2/ 2
0

Et, en ayant tiré m 2


de la relation [2] ci-dessus :

h( ν − ν ) ′ 2

m  v
2
c  { 2
=
2

c + m } − m  c
2
0
2
0
2

m  v = h  ν h  ν − 2 h  ν ν + 2h (ν − ν ) m


2 2 2 ′2 2 ′
2 2 ′
+ [3]
c 2
c c 2 2
0

Enfin, en identifiant [1] et [3], puis en simplifiant, il vient (relation de la longueur d’onde λ à la fréquence ν et la
vitesse de propagation ) : c
c
c = λ − λ = h  (1 − cos φ) ′
ν ν
m  c′

0

Ainsi la connaissance de ν entraîne celle de ν ( λ). Il suffit de déterminer l’angle f avec un compteur Geiger

recevant le photon diffusé. Il en est de même pour ν ( λ). ′

3. Détection
L’effet Compton représente déjà le moyen de détection essentiel, mais nous allons examiner d’autres
procédés.

3.1. Chambre de Wilson


Une chambre de Wilson est constituée par un cylindre rempli d’air saturé de vapeur d’eau. La face inférieure
est constituée par un piston. Un brusque affaissement de ce piston produit dans la chambre une détente qui
permet de rendre visible la trajectoire d’une particule électrisée la traversant à cet instant.

Les ions qui se forment autour de la particule deviennent en effet des centres de condensation pour la vapeur
d’eau sursaturée.
Il se forme alors une ligne de brouillard que l’on photographie par la face supérieure
de la chambre. On obtient en quelque sorte une matérialisation de la trajectoire par
effet Compton.
Les branches A, B, C, D sont des trajectoires d’électrons. En C, C’, C", il y a eu
choc d’électrons.

On imagine en pointillé la trajectoire des photons diffusés successifs.

3.2. Chambre d’ionisation


Une chambre d’ionisation est une enceinte contenant un gaz et deux plateaux entre
lesquels existe une différence de potentiel V .
Lorsqu’un faisceau de rayons X passe entre les plateaux, il apparaît dans le circuit
extérieur un courant d’ionisation I .

Celui-ci est d’abord proportionnel à V , puis tend vers une limite IS , appelée
courant de saturation.
Ce courant s’annule en quelques secondes lorsque le rayonnement est supprimé.

3.3. Compteur Geiger-Müller


Un compteur Geiger-Müller est basé sur le même principe que la chambre
d’ionisation, une électrode étant cylindrique, l’autre étant constituée par un fil F. Le
cylindre est en aluminium, d’une épaisseur de 0,1 mm environ ; il est négatif et relié
à la masse. L’axe F est porté à un potentiel de 1 000 volts.

Quand la particule ionisante pénètre dans le compteur, elle produit un certain


nombre de paires d’ions positifs et négatifs qui se déplacent entre les électrodes.
Au voisinage de F, les électrons sont accélérés et acquièrent de l’énergie suffisante pour engendrer de
nouvelles ionisations.
Dans un temps très court, F collecte une certaine charge ce qui provoque une subite variation de potentiel
donc une impulsion. Celle-ci, convenablement amplifiée est enregistrée par un compteur.

3.4. Compteur à scintillations


Un compteur à scintillations comprend deux parties :

1. une substance transparente (cristal à iodure de sodium avec trace de thallium) dans laquelle se
produisent des phénomènes d’ionisation dus à l’absorption d’une particule du rayonnement ;
2. un détecteur qui est généralement un photo-multiplicateur et qui transforme l’émission lumineuse du
cristal en courant électrique.

Le passage des rayons X dans un cristal perturbe ses couches électroniques ; leur retour à la configuration
stable s’accompagne d’émission de lumière. Il en résulte une suite de scintillations le long de la trajectoire des
rayons dans le cristal. Cette lumière vient frapper le photo-multiplicateur dont elle arrache les électrons par
effet photoélectrique.
En plus du caractère détecteur, le compteur à scintillations présente l’avantage de renseigner sur l’énergie du
phénomène ionisant puisque après amplification, on recueille à la sortie du photo multiplicateur une certaine
charge électrique proportionnelle à l’énergie absorbée par le cristal.

3.5. Plaques nucléaires


Une émulsion photographique comprend un mélange de monocristaux de bromure d’argent (AgBr) et de
gélatine déposée sur une plaque de verre. Quand le photon traverse l’émulsion, il cède une certaine quantité
d’énergie, laquelle altère les monocristaux situés sur la trajectoire.
Quand un photon frappe un des ces grains, on obtient un atome d’argent neutre :

Ag +
e
 + 

→ Ag
Les grains d’argent (Ag ) qui se forment à l’intérieur du cristal sont rendus visibles par le développement de
l’impulsion. Si ces grains sont suffisamment rapprochés (cela dépend de l’énergie dissipée par unité de
longueur), ils forment une ligne plus ou moins continue qui matérialise la trajectoire du photon dans l’émulsion.
La connaissance de la longueur des trajectoires permet de connaître l’énergie des particules. Le comptage des
grains par unité de longueur permet de connaître la valeur de la masse de la particule ionisante.

3.6. Chambre à bulles


La chambre de Wilson était peu sensible aux particules à hautes énergies. Aussi a-t-on pensé à remplacer le
milieu gazeux par un milieu liquide présentant un plus grand pouvoir d’arrêt. En 1952, Glaser a imaginé le
dispositif suivant :

H
Un liquide ( 2 ) est maintenu dans une enceinte à une température supérieure à la température d’ébullition
par application d’une pression convenable. Un abaissement de cette pression favorise l’ébullition.
Quand une particule chargée traverse le liquide, l’ionisation produite le long de la trajectoire entraîne
l’apparition de charges électriques qui trouvent comme support des bulles microscopiques de gaz toujours
présentes dans le liquide.
Une brusque détente de la pression entraîne un développement des bulles chargées, celles-ci servant de
germes à l’ébullition. Une rapide compression arrête la croissance des bulles et restaure la chambre dans son
état initial.

La trajectoire de la particule est ainsi parsemée d’un chapelet de petites bulles qui sont éclairées et
photographiées à travers un hublot.

Actualisé le 2014-02-28

© 2013 - 2022 Claude Gimenès Contact AIO

Vous aimerez peut-être aussi