Vous êtes sur la page 1sur 8

Contrôle continu n°1

Université Denis SASSOU-N’GUESSO Année Académique 2023-2024


Faculté des Sciences Appliquées

UE : Physique Moderne I
ECUE : RELATIVITE RESTREINTE

Niveau : L2 Physique (S3)


Epreuve : : Contrôle continu n°1 (corrigé)
Durée : 02h00
Date : jeudi, 16 novembre 2023

I. Questions de cours (6 points)


1. Enoncer les deux postulats fondamentaux de la relativité restreinte.
Enoncés de deux postulats fondamentaux de la relativité restreinte :
• Les lois de la physique ont la même forme dans tous les référentiels galiléens ;
(0.5 pt)

• La vitesse de la lumière dans le vide a la même valeur dans tous les référentiels galiléens.
(0.5 pt)
2. Soient R et R′ deux référentiels galiléens dans les conditions de la transformation spéciale de
Lorentz (R′ est en translation par rapport à R à la vitesse constante V le long de l’axe Ox).
a. Rappeler les relations qui permettent d’exprimer les coordonnées ( x ′ , y′ , z′ , ct′ ) d’un événement
dans R′ en fonction des coordonnées ( x, y, z, ct) du même événement dans R.

Les coordonnées d’un événement dans R et R’ sont reliés par la transformation spéciale de
Lorentz. Dans le cas où R’ est en translation par rapport à R suivant l’axe Ox, on a :

 ′
 x =γ ( x − βct)
 ′

y = y
z ′= z


 ′
ct =γ (ct − βx )

(0.5 pt)

1
avec γ = p et V = βc
1 − β2

Ecrire sous forme matricielle.


x′
    
γ 0 0 −γβ x
 y′   0 1 0 0  y
Ce qui s’écrit sous la forme matricielle : 
 z′  =  0
    (0.5 pt)
0 1 0 z
ct′ −γβ 0 0 γ ct

1
Contrôle continu n°1

b. Soient deux événements E1 et E2 se produisant dans R. Montrer que le carré de l’intervalle


entre ces événements est invariant par changement de référentiels galiléens.

Dans le référentiel R, le carré de l’intervalle entre les événements E1 ( x1 , y1 , y1 , ct1 ) et E2 ( x2 , y2 , y2 , ct2 )


s’écrit :
h i
2 = c2 ( t − t )2 −
S12 2 1 ( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2

Dans le référentiel R′ on écrit :


h i
′2 = c 2 ( t ′ − t ′ )2 − ( x ′ − x ′ )2 + ( y ′ − y ′ )2 + ( z ′ − z ′ )2
S12 2 1 2 1 2 1 2 1

En considérant la transformation des coordonnées des événements par application de la TSL,


cette expression devient :
′2 = γ2 c2 ( t − β x + t β x )2 − γ2 ( x − βct − x + βct )2 + ( y − y )2 + ( z − z )2
h i
S12 2 2 1 1 2 2 1 1 2 1 2 1
c c
Il est aisé de montrer que :

β β 2
γ2 c2 ( t2 − x2 + t1 x1 )2 − γ2 ( x2 − βct2 − x1 + βct1 )2 = c2 (t2 − t1 )2 − ( x2′ − x1′ )
c c

Ce qui permet d’écrire :


h i
′2 = c 2 ( t − t )2 − ( x − x )2 + ( y − y )2 + ( z − z )2
S12 2 1 2 1 2 1 2 1

On a : S12
′2 = S2 . Le carré de l’intervalle entre les événements E et E est invariant par
12 1 2
changement de référentiel galiléen. (2.0 pts)

c. Un vaisseau spatial se déplace avec une vitesse propre de 0.8c dans la même direction que V.

Calculer sa vitesse dans R, puis dans R .

La vitesse u du vaisseau dans R, est appelée vitesse ordinaire ou vitesse. Elle peut être calculée
à partir de la vitesse propre η :

u u2
η= r ⇐⇒ η 2 =
u2 u2
1− 1− 2
c2 c

Ce qui aboutit à :
η
u= r
η2
1+
c2

L’application numérique donne : u = 0.625c (0.5 pt)

Dans R′ la vitesse du vaisseau est donnée par :

u−V u−V
u′ = = (0.5 pt)
β V
1− 1− 2
c c

2
Contrôle continu n°1

La valeur de u′ peut être calculée connaissant V.

d. Rappeler l’expression du quadrivecteur-vitesse. Calculer sa pseudo-norme au carré.


L’expression du quadrivecteur-vitesse est :

 
⃗u ic
(0.5 pt)
 
η̃α = (γu⃗u, icγu ) = 
r ,r 
u2 u2

1− 2 1− 2
c c

Sa pseudo-norme au carré est :

u2
 
1− 2
u2 c2 c
η̃α2 = − = − c2 = − c2
u2 u2 u2
1− 2 1− 2 1− 2
c c c

η̃α2 = −c2 (0.5 pt)

II. Relativité de l’espace et du temps (8 points)


Une fusée (liée au référentiel R′ ) se déplace avec une vitesse constante v = βc (β = 0.6) par rapport
à la Terre (référentiel R).

Elle fait le voyage, en ligne droite, de la Terre vers Mars, considérée comme fixe et à une distance
L = 78000km par rapport à la terre. Les conditions initiales et les directions des axes sont ceux de
la transformée de Lorentz dont les variables sont (ct, x ).
Nous appelons les événements : E0 «la fusée quitte la Terre », E1 « arrivée de la fusée sur Mars ».

1. Ecrire en fonction de β, γ et L les coordonnées des événements E0 et E1 dans les référentiels


R et R′ .
Les coordonnées des événements dans R, lié à la Terre, sont :

– E0 : La fusée quitte la Terre


C’est l’origine des événements. A t = 0, la queue O′ de la fusée est confondue avec
l’origine O de R. Les coordonées de l’événement E0 sont donc :
E0 (0, 0) (0.25 pt)
– E1 : La fusée arrive sur Mars
La Terre et Mars sont distants de L et la fusée se déplace à la vitesse V = βc par rapport
à la Terre. Les coordonnées de E1 dans R sont donc :

3
Contrôle continu n°1

 
L
E1 L, (0.25 pt)
β
R′ , le référentiel de la fusée, et R sont liés dans les conditions de la transformation spéciale
de Lorentz (TSL). Les coordonées d’un événements dans R′ sont données en fonction des
coordonnées du même événement dans R par les relations suivantes :

x ′ =γ ( x − βct)


ct′ =γ (ct − βx )

En utilisant ces relations, les coordonnées des événements dans R′ , lié à la fusée, sont :
– E0 : La fusée quitte la Terre

E0 (0, 0) (0.5 pt)


– E0 : La fusée arrive sur Mars
 
L
E1 0, (0.5 pt)
γβ

2. En déduire la durée du trajet ∆t pour un observateur terrestre et la durée du trajet ∆t′ pour
un observateur lié à la fusée.

– Durée ∆t du trajet Terre-Mars pour un observateur terrestre :


L L
∆t = t1 − t0 = − 0 =⇒ ∆t = (0.25 pt)
βc βc
– Durée ∆t′ du trajet Terre-Mars pour un observateur lié à la fusée :
L L
∆t′ = t1′ − t0′ = − 0 =⇒ ∆t′ = (0.25 pt)
γβc γβc

Comparer.
∆t
La compariason entre ces deux durée permet de constater que ∆t′ = . Cette relation traduit
γ
le phénomène de la Dilatation des temps. Le temps s’écoule plus lentement pour l’observateur
lié à la fusée que pour l’observateur de la Terre (∆t′ < ∆t). (0.5 pt)
3. Quelle est alors la distance Terre-Mars L′ calculée par un observateur lié à la fusée ?

Pour un observateur lié à la fusée, c’est la planète Mars qui vient à lui avec la vitesse V = βc,
pendant l’intervalle de temps ∆t′ . La distance Terre-Mars, pour lui, est donc :

L L
L′ = ∆t′ × V = × βc =⇒ L′ = (0.5 pt)
γβc γ

Comparer avec L.

Cette relation traduit le phénomène de la contraction des longueurs. Selon l’expression ci-
dessus, l’espace n’est pas absolu. Pour les objets en mouvement, les distances semblent
raccourcir par rapport au objet au repos ( L′ < L). (0.5 pt)

4
Contrôle continu n°1

Quand la fusée se trouve à mi-chemin entre la Terre et Mars elle émet simultanément un signal
lumineux en direction de la Terre et un autre signal lumineux vers Mars. Nous appelons les événe-
ments : E2 « émission des signaux lumineux par la fusée », E3 « réception du signal sur Terre », E4 « réception
du signal sur Mars ».

4. Ecrire en fonction de β, γ et L les coordonnées des événements E2 , E3 , E4 dans les référentiels


R et R′ .
Coordonnées des événements dans le référentiel R, lié à la Terre :

– E2 : « émission des signaux lumineux par la fusée »


Les signaux sont émis à mis parcours entre la Terre et Mars
 
L L
E2 , (0.25 pt)
2 2β
– E3 : « réception du signal sur Terre »
L L
Le signal est émis à l’instant t2 = et voyage pendant le temps ∆t = . Il arrive donc
2βc 2c
L L L (1 + β )
sur terre à l’instant t3 = + = . Les coordonnées de l’événement sont donc :
2βc 2c 2βc
 
L (1 + β )
E3 0, (0.25 pt)

• E4 « réception du signal sur Mars »
L
Comme dans le cas précédent, le signal est émis à l’instant t2 = et voyage pendant le
2βc
L L L L (1 + β )
temps ∆t = . Il arrive donc sur terre à l’instant t3 = + = . Les coordonnées
2c 2βc 2c 2βc
de E4 dans R sont :
 
L (1 + β )
E4 L, (0.5 pt)

Pour obtenir les coordonnées de E2 , E3 et E4 dans le référentiel R′ , il suffit d’appliquer la TSL


au coordonnées de ces événements dans R :

– E2 : « émission des signaux lumineux par la fusée »


 
L
E2 0, (0.5 pt)
2γβ
– E3 : « réception du signal sur Terre »
 
L L
E3 −γ (1 + β) , γ (1 + β ) (0.5 pt)
2 2β
– E4 « réception du signal sur Mars »
"  #
L 1 + β − 2β2 L
E4 γ (1 − β) , γ (0.5 pt)
2 2β

5. Que peut-on dire sur la simultanéité des événements E3 et E4 ?

Les événements E3 et E4 sont simultanés dans R, mais ne le sont pas dans R′ . Cela confirme
le fait que le temps ne soit pas absolu en relativé restreinte. (1.0 pt)

5
Contrôle continu n°1

6. Calculer le carré des intervalles espace-temps S23


2 , S2 puis S2 . Commenter.
24 34

Carré des intervalles espaces-temps


Le carré de l’intervalle entre deux événements est donné par :
2
Sij2 = c2 (t j − ti )2 − x j − xi (0.25 pt)

– Entre les événements 2 et 3 :


L 2 L 2 L2 L2
   
2 2 L
S23 = c (1 + β ) − − 0− = − =0
2βc 2βc 2 4 4
2 = 0 : L’intervalle est du genre lumière
S23 (0.25 pt)

– Entre les événements 2 et 4 :


2 
L 2 L2 L2
 
2 = c2 L (1 + β ) L
S24 − − L− = − =0
2βc 2βc 2 4 4
2 = 0 : L’intervalle est du genre lumière
S24 (0.25 pt)

– Entre les événements 3 et 4 :


 2
L (1 + β ) L
2
S34 = c 2 − (1 + β ) − ( L − 0)2 = − L2
2βc 2βc
2 = − L2 ̸ = 0 : L’intervalle est du genre espace
S34 (0.25 pt)

III. Invariance de la vitesse de la lumière. Limitation des vitesses (6 points)


1. On considère deux référentiels galiléens R et R′ dans les conditions de la tranformation spéciale
de Lorentz. R’ est en translation par rapport à R à la vitesse V.
⃗ Les vitesses d’un point matériel
dans R sont reliées à celles dans R par les expressions :

v′∥ + V v′⊥
v∥ = et v⊥ =
v′∥ V v′∥ V
!
1+ γ 1+ 2
c2 c

Montrer que si dans R′ les composantes de la vitesse vérifient la relation v′∥2 + v′⊥2 = c2 , alors il en
va de même dans R où v2∥ + v2⊥ = c2 .

 2
 2  2
v′∥ + V + 1 − β2 v′⊥2

 v′∥ + V  v′⊥
 
2 2
 
v∥ + v⊥ = 


 +


! = !2
v∥ V  v∥ V  v′∥ V
1+ 2 γ 1+ 2
 
c c 1+ 2
c

Si dans R′ les composantes de la vitesse vérifient la relation v′∥2 + v′⊥2 = c2 , sachant que V = βc, on a
:
 2  
v′∥ + βc + 1 − β2 c2 − v′∥2 v′∥2 + 2βcv′∥ + β2 c2 + c2 − β2 c2 − v′∥2 + β2 v′∥2
2 2
v∥ + v⊥ = =
!2 !2
v′∥ β v′∥ β
1+ 1+
c c

6
Contrôle continu n°1

Ce qui conduit à :
!2
v′∥ β
c2 1+
2βc + c2 + β2 v′∥2 c
2 2
v∥ + v⊥ = 2
!2 = !2 = c
v′∥ β v′∥ β
1+ 1+
c c

Si dans R′ les composantes de la vitesse vérifient la relation v′∥2 + v′⊥2 = c2 , il en va effictivement de


même dans R où v2∥ + v2⊥ = c2 . (2.0 pt)

2. Dans le référentiel R′ , un objet possède une vitesse ⃗v′ = ⃗


u′ c (v′ < c). Nous avons vu en cours que
l’un des deux principes fondamentaux de la relativité restreinte impose que V < c (V étant dirigée
suivant l’axe Ox). La vitesse de l’objet dans le référentiel R est notée ⃗v = ⃗uc.

a. Montrer que :

1 + β2 1 − u ′2
 
u2 = 1− 2
1 + u′x′ β

La vitesse de l’objet dans R est v(v x , vy , vz ), son carré est :

v2 = v2x + v2y + v2z

D’après les relations de transformation des vitesses au passage de R′ vers R, on a :

v′ ′ + βc v′y′ v′z′
vx = x , vy =   , vz =  
β β ′ β ′
1 + v′x′ γ 1+ v ′ γ 1 + v x′
c c x c

On a alors :
 2  2  2

 v ′ + βc  v′y′ ′
v2 =  x  +   v z′
   
 +   
β  β   β 
1 + v′x′ γ 1 + v′x′ γ 1 + v′x′
c c c

Or ⃗v = ⃗uc et ⃗v′ = ⃗
u′ c(u′x′ c, u′y′ c, u′z′ c), on peut donc écrire :

 2  2  2

 u ′+β  2  u′y′ u′z′
u2 c2 =  x
 2   2
 c +     c +    c

β ′  β ′   β ′
1 + u x′ c γ 1 + u x′ c γ 1 + u x′ c
c c c

Ce qui conduit à :
2    
u′x′ + β + 1 − β2 u′y2′ + u′z2′ u′x2′ + 2βu′x′ + β2 + 1 − β2 u′y2′ + u′z2′
u2 = 2 = 2
1 + βu′x′ 1 + βu′x′

En ajoutant est retranchant le terme 1 − β2 u′x2′ au numérateur, on a :




7
Contrôle continu n°1

 
u′x2′ + 2βu′x′ + β2 − u′x2′ + β2 u′x2′ + 1 − β2 u′x2′ + u′y2′ + u′z2′ 2βu′x′ + β2 + β2 u′x2′ + 1 − β2 u′2

2
u = =
2 2
1 + βu′x′ 1 + βu′x′

Ajoutons et retranchons le terme 1 − β2 au numérateur :




2βu′x′ + β2 + β2 u′x2′ + 1 − β2 u′2 − 1 − β2 + 1 − β2 β2 u′x2′ + 2βu′x′ + 1 − 1 − β2 1 − u′2


   
u2 = 2 = 2
1 + βu′x′ 1 + βu′x′

On en arrive à :
2
1 + βu′x′ − 1 − β 2 1 − u ′2 1 − β 2 1 − u ′2
   
u2 == 2
2
=⇒ u = 1 − 2 (2.5 pts)
1 + βu′x′ 1 + βu′x′

b. En déduire que la vitesse de l’objet est inférieure ou égale à la vitesse de la lumière dans
n’importe quel référentiel.

La vitesse de l’objet dans R′ est v′ = u′ c < c =⇒ u′ < 1 =⇒ u′2 < 1 =⇒ 0 < 1 − u′2 < 1.

On sait aussi que :

β < 1 =⇒ β2 =⇒ 1 − β2 < 1

On a donc :

0 < 1 − β2 1 − u ′2 < 1
 

Or :
2
1 + βu′x′ >1

Ce qui signifie que :

1 − β2 1 − u ′2 1 − β 2 1 − u ′2
   
0< 2 < 1 =⇒ 1 − 2 < 1 =⇒ u2 < 1 =⇒ u < 1

1 + βu x′ ′
1 + βu x′

On a finalement v = uc < c. La vitesse de l’objet est inférieure ou égale à la vitesse de la


lumière dans n’importe quel référentiel. (0.75 pt)

c. Vérifier l’invariance de la vitesse de la lumière.

Pour u′ = 1, l’objet se déplace à la vitesse de la lumière dans R′ , v′ = c.

En remplaçant u′ = 1 dans le résultat de la question 2.a, on a :

1 − β2 (1 − 1)

u2 = 1− 2 = 1 − 0 =⇒ u = 1
1 + βu′x′

On a finalement, pour u = 1, v = c. La vitesse de la lumière est bel et bien invariante par


changement de référentiels galiléens. (0.75 pt)

Vous aimerez peut-être aussi