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COÛTS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AUX

COMPTES : UNE APPROCHE EMPIRIQUE

Charles Piot

Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit »

2003/2 Tome 9 | pages 5 à 30


ISSN 1262-2788
ISBN 2711734218
DOI 10.3917/cca.092.0005
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Charles Ptor
COCNS DâGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI-IX COMPTES :
LINE A?PROCHE EMPIRIQUE

Coûts d'rg.nce et changements


de commissaire aux comptes:
une aPPro c/t e emp irique
Charles Ptor

Résumê Abslroct: Agenq costs snil ouditcr- tmges:


soyg evîden1e în Flonce
Ceme étude s'intéresse au rôle des coûts
d'agence du financement dans la décision de This stuày inaestigates the role of agerccy costs
changer d'auditeur et de modifier la réputation concerrcing auàitor changes and rEutatiora
des auditeurs de sociétés cotées. Les principes adjwstmenu dccisions irc French listed compa-
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théoriques sugèrent une relation positive entre nies. Theoretical precepts sugest a positiae rela-
tionship between the leael or euolution of agmcy
le niveau ou l'évolution des coûts d'agence et la
costs anà auditor repuntion. Uniuari.ate and
répuation des vérficateurs. Une analyse univariée
bgistie analysh af 4t auditor change and 44
et logistique de 41 changements et 44 renou-
auditor renewal companies, between 1996 ânà
vellements de commissaires aux compres 1998, dacuments that the auditor change d.eci-
(CAC) entre 1996 et 1998 montre que la déci- sion ixelf is mainly driuen by a regulatoryfactor
sian de changer (vs. renouveler) d'auditeur (i.e. the termination af nan-ffictiue joint-audî
résulte essentiellement d'une contrainte régle- ting ercgagemen*). Elsewbere, the increase in
mentaire (résorber les co-commissariats non buerage swr tbe last six fnandal years is an
effecdfs). Par ailleurs, une augmentadon de irccmtiae for companies to nominate more re?a-
I'endetement tnancier sur les six derniers exer- teà statuto?y auditors, consistent with the hypo-
cices incite les sociétés à nommer des CAC plus tbesis that the credibility of accouating nurnbers

réputés, confortant ainsi l'hypothèse que la dcpends on agrnE costi generated hy îeuerage.

crédibilité requise des chiffres compables est


sensible aux coûts d'agence induits par une
politique d'endeûement.

Remerciements
Cet article est issu de ma thèse, râlisée au Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (CERAG,
Grenoble). Je remercie Pascal Dumontier, directeur de cette recherche, pour ses conseils, ainsi que mes collègues
du CERAG et de l'École supérieure des affaires. Je suis également reconnaissant envers deux réviseurs anonymes
pour leurs suggesdons.

CoMrrastrfiÉ, - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COÛIS DAGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIREALX COMPTES :
L'NE A?PROCHE EMPIRIQUE

Correspondonre : HEC Montrâl


Service de l'enseignement des sciences comptables
3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Monrâ (Québec) - Canada H3T 2N
Charles.piot@hec.ca
Té1.: 614) 340-6526
Fax: (514) 340-5633

Introduction
Les mécanismes de conrôle et de surveillance permettent de gérer les conflits d'agence entre la firme
et ses partenaires, notamment ûnanciers, et contribuent au maintien de I'efficience contractuelle. Cela
suppose une dynamique économique, et par conséquent des réajustements dans le temps en fonction
de l'évolution des coûts d'agence, ou d'autres caractéristiques économiques et opérationnelles de la
firme. Concernant l'audit statutaire, autorité de validation des chiffres comptables visant à renforcer
la crédibilité de I'information financière, ces réajustements peuvent entraîner des changements d'au-
diteur dont les motivations s'apprécient dans la dynamique de la relation auditeur-client.
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PourJohnson et Lys (1990), la décision volontaire de changement d'auditeur n'esr pas un événe-
ment isolé et neutre, mais s'inscrit en conjonction avec un changement dans les caractéristiques du
client. IJidée générale est double. Premièrement, les cabinets d'audit ont intérêt à se diftrencier afin
de développer des avantages concurrentiels, sur un marché de I'audit traditionnel relativement saturé
oir règne une compétition imponante entre les prestataires. Deuxièmement, les clients achètent ces
services au moindre coût, compte tenu de leurs besoins. Johnson et Lys précisent cetre dynamique de
marché dans le champ des rapports auditeur-audité. Du côté de I'offre, deux explications dominent la
littérature sur les différenciations entre cabiners:

- la spécialisation dans les technologies d'audit par I'acquisition de ressources spécifiques (recru-
tement, formation interne, oudls d'aide à la décision, structuration sectorielle des compétences,
expertise, etc.)

- les investissements dans le capital de réputation et les normes de contrôle de la qualité. La


concurrence incite les auditeurs à s'aligner sur une utilisation efficiente des ressources spécifiques et
des investissements en capital de réputation. Cette recherche d'une udlisation efficiente des moyens
explique, notarnment, la fone corrélation positive observée entre tailles de I'auditeur et de la société
auditée'.
D'une manière générale, cette dynamique suggère que des changements dans les caractéristiques
opérationnelles et financières du client peuvent expliquer un changement d'auditeur. Toutefois, les
contraintes restent significatives dans la mesure oir les coûts de uansaction associés à un changement
d'auditeur sont élevés à la fois pour le cabinet congédié (perte de rentes) et pour le client (coût de
démarrage de la mission et temps passé par les dirigeants pour familiariser le nouveau cabinet au
système comptable et de contrôle interne). Ainsi, DeAngelo (1981) qualifie la relation auditeur-client
de u monopole bilatéral r, s'intensifiant avec le temps. Dès lors, la décision de changement sera prise
si les profits marginaux dégagés par I'embauche du nouveau cabinet (baisse des honoraires ou meilleur
service pour un prix équivalent) excèdent les coûts du changement.

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Cetre étude vise à mieux comprendre les motivations des changements de commissaires aux
compres (CAC par la suite) opérés par les sociétés cotées, et à expliquer la direction de ces change-
menrs dans une dynamique économique de la relation auditeur-client. La question posée est la
suivanre: les changemenrs en faveur d'une qualité apparente plus élevée de I'audit sont-ils motivés par
les coûts d'agence supportés par la firme ? Une réponse affirmative appuierait la thèse d'une demande
de qualité de I'audir en fonction des conflits d'agence qui affèctent la firme. En outre, cela conforte-
rait I'existence de critères de diftrenciadon des services d'audit - notatnment selon la taille et/ou la
réputadon du cabinet - dont le contenu de base se trouve uniformément défini par le législateur et les
organes institutionnels chargés d'organiser la profession.
Les travaux concernant les motivations du changement d'auditeur sont assez nombretx aux Étatt-
Unis. Or, les intérêts ne manquent pas dans le contexte français, au regard notamment de la forte
prorecrion légale du mandat de CAC (six exercices comptables). Les motivations liées au changement
de CAC intéressent parriculièrement les organes de tutelle et les normalisateurs (COB, CNCC, erc.)
pour les questions qui touchent à l'indépendance du vérificateur. À travers cette condition fonda-
menrale d'indépendance pour la crédibilité de la profession, c'est toute la pertinence du système régle-
menraire national qui se trouve examinée. La durée (excessive ?) du mandat légal de CAC offre-t-elle
une garanrie d'indépendance? Ou au conffaire, cette protection génère-t-elle des rentes économiques
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trop importanres, susceptibles d'altérer I'objectivité du jugement professionnel dans les périodes qui
précèdent le renouvellemenr du mandat ? La question est plus que jamais d'actualité. Le débat sur Ia
rorarion obligatoire des cabinets, impliquant le non-renouvellement systémâtique des CAC, en est
une illustration.
Le papier comporre cinq sections. La secdon 2 examine la littérature sur les déterminants du chan-
gemenr d'auditeur, en insistant sur le rôle des variables d'agence qui sont au cceur de notre probléma-
tique. La secrion 3 aborde les aspects méthodologiques et les adaptations nécessarres compte tenu du
cadre réglementaire français, ainsi que la collecte des données et les variables. La section 4 présente et
discute les résulrars empiriques. Une cinquième section synthédse ces résultats et conclut.

rcËÆ Les travaux sur les déterminants


des changements dauditeur
La pluparr des travaux empiriques cherchant à mettre en évidence les motivations des changemenrs
d'auditeur ont éré réalisés aux É,tats-Unis dans les années 1980. Le premier enseignement de ces
études tienr à la diversité des causes susceptibles d'expliquer le remplacement de l'auditeur, et au fait
qu il n a pu être établi de véritable théorie des changemenm d'auditeurs (Schwarrz et Menon, 19B5).
Lanalyse de la limérature montre que le changement d'auditeur peut résulter de quatre rypes de
facteurs t: un changement de dirigeant, un conflit auditeur-client, des difficultés financières du client,
une évolution des coûts d'agence conduisant à la recherche d'une qualité différenciée du service d'au-
dit sur le plan de la compétence et/ou de l'indépendance.

ï.1. Les changements de dirigeants


Les investigarions de terrain montrent le rôle clé des dirigeants d'entreprise dans le processus de sélec-
tion de I'auditeur exrerne. Bien que les actionnaires soient en théorie souverains pour nommer I'audi-

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COÛTS D'AGENCE ET CFIANGEMENTS DE COMMISSAIREAI.IX COMPTES :
UNEAPPROCHE EMPIRIQUE

teur statutaire, la pratique révèle que la sélecdon de ce dernier s'efiFectue au plus haut niveau hiérar-
chique de la société ou du groupe. Dans la plupart des cas, la nomination s'effedue par un simple vote
de ratification, en assemblée générale, du cabinet d'audit proposé par la direction (Grand, 1996). En
conséquence, il existe une relation marquée entre le dirigeant en place et I'auditeur, de telle sorte
qu un changement de dirigeant a de fones chances de provoquer un changement d'auditeur. En effet,
le changement de diriçant s'accompagne souvent de restructurations, et un changement d'auditeur
peut s'inscrire dans une n nouvelle donne > proposée atrx collaborateurs et aux salariés de l'entreprise,
ou bien être utilisé pour asseoir le pouvoir du nouveau dirigeant.
Parmi les 620 firmes ayant appartenu à la liste Fonune 500 entre 1955 et 1963, Bunon et Roberm
(1967) relèvent 137 changements d'auditeur, dont 54 provoqués par des fusions de cabiners, soir
83 changements volontaires (ce qui représente 13 o/o de l'échantillon et un taux de rotation annuel
moyen inférieur à | o/o). Lenquête auprès de ces 83 cas met en évidence les changemenrs de dirigeanm
comme première explication des changements d'auditeurs (31 cas), suivis des besoins de services addi-
donnels (17 cas) et de l'émission de nouveaux financements (9 cas). Par ailleurs, sur 54 firmes améri-
caines introduites en Bourse en 1969-1970 et ayant changé d'auditeur, Carpenter er Srrawser (1971)
rapportent que la direction esr à I'origine de cette décision dans 57,5 7o des cas er le courtier intro-
ducteur dans 27,8 o/o des cas.
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- :1rfir....,.r'
Les conflits auditeur-client
La littérature évoque deux types de conflits:
- les conflim liés aux honoraires d'audit et/ou à de mauvaises relations de travail entre auditeur et
société auditée ;

- qui naissent du reporting de l'auditeur à travers, norarnment, le conservatisme de


les conflits
I'opinion et l'émission de rapports d'audit avec réserves. Ce second rype de conflit donne naissance à
la théorie du shopping d'opinion, qui postule que les firmes ont une plus grande probabilité de
remplacer un auditeur qui se montre [rropJ conseryareur.
BedingfieldetLoeb (1974) examinentlesformulaires8-K3aucoursdelapériode l97l-l973.Sur
250 observations, seuls 14 formulaires indiquent clairement un désaccord de nature comptable. Un
questionnaire auprès de l'ensemble des sociétés concernées montre que les modfs les plus fréquem-
ment invoqués sont, par importance décroissante: des honoraires trop élevés, une pression des
banques d'affaires (expliquant en général le remplacement d'un cabinet local ou régional par un cabi-
net d'envergure nationale) et une insatisfacdon à propos des services proposés.
Eichenseher et Shields (1983) montrent que les honoraires et de < bonnes relations de travail o
(définies par la capacité du cabinet d'audit à répondre aux besoins du client) sonr les deux principaux
facteurs influençant la sélection de I'auditeur. Les conflits sur les honoraires sont préoccupanrs pour
l'indépendance de I'auditeur. Simon et Francis (1988) mettent en évidence une réduction significative
des honoraires facturés au cours des premières années d'une nouvelle mission a (effet de low-ballinp,
confortant ainsi les présompdons d'une pression des clients sur les prix et d'une concurrence sourenue
entre les cabinets.
Chow et Rice (1982) observent que le remplacement de I'auditeur est plus fréquent après l'émis-
sion d'un rapport assorti de réserves pour désaccord sur I'application des principes comptables. Ils
expliquent ce résultat par la volonté des managers d'éviter les réserves d'audit afin de préserver la

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I]NE APPROCHE EMPIRIQUE 9


valeur des dtres corés, les possibilités ultérieures de levées de capitaux, mais aussi leur réputation et
leur rémunération.
Krishnan (1994) compare le degré de conservatisme dans le rapport d'audit entre des Êrmes qui
ont changé d'auditeur er d'autres qui n ont pas changé. Lintensité du conservatisme est mesurée par
une échelle ordinale à trois niveaux: pas de réserve d'audit, réserve sur la réalisation des actifs, réserve
sur la continuité d'exploitation. læs résultats montrent rout d'abord un conseryatisme significâtive-
ment plus élevé pour les firmes qui changent d'auditeur; et après conrrôle de différentes caractéris-
tiques de la firme généralement associées à une réserve d'audit, un traitement plus conservateur de ce
groupe de firmes. Ces observations sont cohérentes avec le shopping d'opinion: un comportement
trop conservateur de I'auditeur peut motiver son remplacement.

'!.$. , , Les difficultés financières de la société auditée


Les résulrats de Schwartz er Menon (1985) montrent que les firmes en situation de faillite ont davan-
tage rendance à changer d'auditeur que les firmes saines. Dans ces firmes en faillite, ni les change-
menrs de dirigeants, ni les réserves d'audit ne sont statistiquement associés au remplacement de I'au-
diteur. Par conséquenr, même si les conflits sur I'application des principes comptables (et donc les
anricipations de rapports avec réserves), les changements de dirigeants, ou les insatisfactions relatives
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au service fourni (par exemple I'incapacité de l'auditeur à détecter certaines faiblesses du contrôle
interne) sont réputés plus fréquents dans les entreprises en difficulté, les résultats de Schwartz et
Menon semblent corroborer un déplacement de la demande d'audit lorsque la situation financière
devient critique.
La théorie de I'assurance délivrée par I'audit peut expliquer le fait que les firmes en difficulté se
rournenr plus facilement vers les grands cabinets d'audit. Cette théorie considère que la demande
d'audit émane, au moins en partie, d'une recherche d'assurance de la part des investisseurs, dans le but
de couvrir les passifs résiduels d'une faillite éventuelle. Les grands cabinets d'audit sont supposés four-
nir plus d'assurance aux investisseurs, car leur surface financière montre une capacité à honorer des
dommages et intérêts importants en cas de poursuite devant les tribunaux.
Néanmoins, les prédicrions de la théorie de I'assurance peuvent être contredites par la simple
volonté des entreprises en diÉficulté de réduire leurs coûts d'audit et donc de remplacer un auditeur
anglo-saxon par un cabinet de plus petite taille'. En résumé, si des difficultés financières peuvent être
à l'origine d'un déplacement de la demande et d'un changement d'auditeur, prédire le sens du chan-
u.
gemenr relève avanr tout d'un puzzle et d'un arbitrage coût/qudité par la société concernée

l$i Les cofrc dagence


Plusieurs études s'intéressent au pouvoir explicatif des variables d'agence dans la décision de change-
menr, mais aussi dans la direction du changement en terme de qualité apparente. Rappelons qu'elles
reposent en général sur le test conjoint de detx hypothèses:
- une augmentation des coûts d'agence incite les firmes à accroître la qualité de I'audit externe ;
- les grands cabinets, et les cabinets les plus réputés, se différencient des auûes par la qualité du
service proposé. Les érudes de Francis et W'ilson ( l9S8) et de DeFon d (1992) sont intéressantes dans
la mesure oir elles considèrent une dimension dynamique des coûts d'agence, c'est-à-dire leur évolu-
tion sur une certaine période avant et/ou après I'année du changement.

CorrrrrmurrÉ - CoNrRôrr - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
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10 IINE APPROCHE EMPIRIQUE

Francis et'W'ilson (1988) utilisent deux modélisations, prenant en compte les deux substiruts à
l'observation de la qualité de l'audit: un modèle de choix binaire de réputation (changement de non-
Big Eight à Big Eight ou inversement), et un modèle continu de taille de I'auditeur (rapport des
chiffres d'affaires réalisés auprès de sociétés cotées, entre les auditeurs entranrs et sortants). Les
modèles de taille montrent que l'adoption, au cours des trois années qui précèdenr le changement,
d'un système incitatif de rémunération sous forme de bonus, ainsi que la croissance de la firme sur
cette période (variadon en pourcentage du total de I'actifl influencent la sélecdon d'un auditeur plus
important. Cependant, les coefficients ne sont pas significatifs pour les variables d'agence liées au
financement externe (diffi.rsion de l'actionnariar et endemement). En revanche, les modèles de répu-
tation montrent que les firmes qui passent de non-Big Eight à Big Eight se distinguent de celles qui
font le choix inverse sur quatre points:
- la mise en place au cours des trois années précédentes d'un système de bonus ;
- l'augmentation, sur cette même période, de la diffusion de I'actionnariat ;
- le niveau d'endettement à terme (corrélation négative) ;
- une croissance plus importante.
Le besoin de validation des indicateurs comptables résultant de la mise en place d'un bonus plan,
ainsi qu'une plus grande diffirsion de I'actionnariat (repérée par le fait que la participation de I'ac-
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tionnaire principal passe en-dessous du seuil de 10 %) incitent les firmes à se doter d'un auditeur de
type Big Eight. En revanche, un endettement élevé semble contribuer à l'effer inverse, ce qui esr
contraire aux implications des coûts d'agence de la dene. Francis et W'ilson expliquenr ceme relation
négative de I'endetement par de possibles transferts de richesses opportunistes dans la relation acrion-
naires-créanciers. En l'espèce, le changement pour un auditeur moins réputé réduirait la valeur de la
deme auprofit de la richesse des actionnaires.
DeFond (1992) conduit une étude comparable en se limitant à une appréciation dynamique de
variation des coûts d'agence, mais mesurée sur une période de deux ans avant et après l'année où est
intervenu le changement, alors que Francis et Wilson mesurent les variations uniquement sur les uois
années qui précèdent le changement. DeFond précise que les dirigeants peuvenr être amenés à chan-
ger d'auditeur en réaction à une intensification des conflits d'agence, mais également en anticipation
de certains conflits. Dans le but de limiter les u bruits n au niveau de la variable dépendante, Defond
construit une mesure combinée de la qualité de I'audit par analyse en composantes principales de
quatre caractéristiques associées au changement d'auditeur:les variations de taille, de renommée
(selon la classification Big Eight, Second Tier, Local), de compétence sectorielle et d'indépendance des
cabinets. Ses résultats corroborent les hypothèses d'agence dans une perspective dynamique autour de
l'année du changement d'auditeur. Une diminution de I'actionnariat des dirigeants et administrareurs
ainsi qu une augmentation de I'endettement à terme entraînent une augmenrarion de I'indice de
variation de la qualité de l'audit. Néanmoins, l'utilisation, comme variable dépendante, d'un simple
indice de variation de la renommée de l'auditeur (selon la classification tripartite sus-citée) donne des
résultats équivalents à ceux obrenus avec la variable combinée.

ffi Les aspects méthodologiques de l'étude


Cette section présente la démarche méthodologique en décomposant le processus de changement
d'auditeur, puis en précisant le rôle des coûts d'agence dans ce processus ainsi que les événeme nts

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COÛTS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIREAI.]X COMPTES
LTNE A?PROCHE EMPIRIQUE
:

tl
étudiés et les adaptations nécessaires compte tenu de la réglementation française (3.1.). Elle explique
ensuite la constitution des échantillons et la définition des variables (1.2.1.

2;\, Le processus décisio..el de changement dauditeur

.IiIIâi;I;- i COÛTS D,AGENCE ET CFIANGEMENT D,AUDITEUR


Pour Francis et'Wilson (19SS), le processus décisionnel de changement d'auditeur comprend deux
énpes: la décision, motivée ou non par les coûrs d'agence, de remplacer l'auditeur en fonction; puis
la sélection de son remplaçant. Si les cotrts d'agence influencent ces deux étapes, alors leur variation
préalable au changement devrait être associée à la qualité du nouvel auditeur. Néanmoins, si la varia-
tion des coûts d'agence est insuffisante pour motiver un changement coûteux du vérificateur, il est
toujours possible que leur niveau influence le choix du cabinet, la décision de remplacement résultant
d'autres facteurs.

Lanalyse de Francis et W'ilson suppose donc une décision préalable de changement d'auditeur et
demeure concentrée sur I'impact directionnel du changement, apprécié en termes de réputation ou de
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taille des cabinets. Toutefois, dans la recherche d'un parallèle entre coûts d'agence et qualité apparente
de I'audit, cette position peut paraître restrictive. En I'absence de conflits auditeur-client, la décision
de reconduire I'auditeur dans ses fonctions (ne pas changer) peut, en effet, résulter d'une volonté de
maintenir le niveau de qualité apparente de I'audit. Inversement, une augmentation des conflits
d'agence est susceptible d'entraîner une demande de qualité apparente supérieure et de provoquer un
changement d'auditeur. Les décisions de changement et de sélection de l'auditeur sont alors marquées
par la contingence inverse: ç'est le choix d'un nouveau cabinet - par exemple sur des critères de répu-
tation - qui est à I'origine de la décision de changement.
Le processus de changement/sélection de l'auditeur apparaît donc relativement complexe et
impose un choix méthodologique au niveau de la prise en compte ou non, dans la phase de sélection,
des sociétés qui renouvellent I'auditeur. Au regard du développement précédent, nous optons pour la
conception élargie en la matière, ce qui revienr à considérer les renouvellements comme des choix
neutres en terme de qualité de l'audit 7.

,.... ..,.,..'.
ÉVÉ,NPUANTS ÉTUDIÉ,S ET CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
FRANÇAISES

Lanalyse proposée, dont I'objectif est de mieux comprendre le processus de changement/sélecdon des
CAC, s'appuie sur l'étude de rois événements:
- le changement de CAC;
- la décision d'augmenter ou non la réputation des CAC ;

- la décision de nommer pour la première fois un grand cabinet anglo-saxon (Big Six). Chaque
événement est étudié sous I'angle statique avec le niveau des indicateurs d'agence observé l'exercice
précédant le changement, et sous I'angle dynamique avec la variation de ces indicateurs sur une
période à détnir.

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COI}IS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AIIX COMPTES :

t2 LINE A?PROCHE EMPIRIQUE

La réglementadon française a deux impacts sur la méthodologie:


- le double commissariat aux comptes obligatoire, notamment pour la définition d'un change-
ment de CAC ;
- la durée légale du mandat (six exercices) pour ce qui est de I'intervalle d'analyse dynamique et
de la collecte des données.
Compte tenu du double commissariat, un changement d'auditeur désigne toute modification du
collège des CAC titulaires ' par une résoludon de I'assemblée générale des actionnaires: remplacement
(non-renouvellement) des deux commissaires en fonction, ou bien d'un seul (qu'il y ait, ou non,
renouvellement de I'autre lors de la même assemblée). Par ailleurs, est considérée comme changement
la nomination éventuelle d'un troisième CAC, alors que le passage de trois tidaires à deux ne I'est pas
(il s'agit uniquemenr d'une décision de non-renouvellement).
Francis et'Wilson considèrent, aux États-Unis, la variation des indicateurs de coûts d'agence sur les
trois années qui précèdent le changement. À cause de la durée du mandat français, la variation des
indicateurs est appréciée sur les six exercices précédant le changement. Une mesure dynamique corres-
pond alors à la différence entre deux mesures statiques: valeur pour I'exercice (n) - valeur (n - 6) '.
Par ailleurs, étant donné l'impossibilité pour les ûrmes de changer d'auditeur au moment oir elles le
désirenr, il convienr de définir un échandllon de contrôle spécifique regroupant uniquemenr des cas
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de renouvellements. En ef[èt, si certaines entreprises ne changent pas d'auditeur lors d'une a 'smblée
générale, c'est peut-être simplement parce que le mandat du (ou des) commissaire(s) en plac :lrrive
pas à échéance. Les décisions de changement ne peuvent donc être raisonnablement comp.. " qu'à
des décisions de renouvellement. Le renouvellement se définit par une résolution d'assemb 4éné-
rale des actionnaires statuant sur la reconduction du mandat d'un CAC ou des deux simult,, ;lent.
Il peur donc y avoir renouvellement total ou partiel du collège des CAC.

ttz- Collecte des données et définition des variables

!,LI., IA CONSTITUTION DES ÉCHANTILLONS DE CHANGEMENTS


ET DE RENOUVELLEMENTS

Collecte des données


Les informations relatives aux changements et renouvellements des CAC proviennent ci \/se

des rapports annuels, pour les exercices clos entre avril 1997 et mârs 1998, de 288 sociétés . )te
officielle ou du second marché, publiant des comptes consolidés et n'exerçant pas une , de
nature financière, immobilière ou assimilée. Ces critères sont définis pour des raisons d'ho ité
réglementaire. En effet, seules les sociétés astreintes à publier des comptes consolidés doiven ler
au moins deux CAC titula.ires (et autant de suppléants). Les sociétés financières, quant à )nt
soumises à des dispositions spécifiques en matière de contrôle des risques, d'audit int, de
communication avec les CAC. En outre, leurs CAC doivent être agréés par la Commissior ire,
ce qui de toute évidence instaure une barrière à I'entrée significative pour ce rype de client

Lexamen des rapports annuels permet de relever 43 changemenm de CAC, ainsi que 4' vel-
lements (soit un taux de changement de 47 o/o pour l'année 1997).Par ailleurs, c€t €Xilnr mis

CoMprABIIxm - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles PIor
COCTTS DAGENCE ET CFIANGEMENTS DE COMMISSAIREATIX COMPTES :

IINE APPROCHE EMPIRIQUE r3


d'identifier (avec l'aide des fiches DAFSA) 14 autres changements intervenus sur des exercices limi-
trophes (1996 ou 1998), ce qui nous permet de poner l'échantillon des changements à 57 observations.

Remarque sur le taux de rotation des cabinets


Sur I'ensemble des rapports annuels examinés, le taux de rotation (pour I'année 1997 et avant
éliminations) s'établit autour de 15 o/o (431288), ce qui signifie, dans l'hypothèse de stabilité de ce
taux dans le temps, une durée moyenne des mandats de près de six ans et huit mois, légèrement supé-
rieure à la durée légale.
Sur un échandllon de 1229 firmes américaines, Danos et Eichenseher (1982) observent 249 chan-
gemenrs d'auditeur enve 1972 et 1979, soit 20 %o sur huit ans (2,5 o/o par an en moyenne), mais ces
249 cas concernenr uniquement des mouvements inter-carégories suivant une classification tripartite
des cabinets: Medium, Second Tiea Big Eight. Avec notre classification ripartite française (voir ci-
après), qualitativement comparable, le taux de rotation annuel s'élève à4,5 o/o (13'ol2BB), soit près du
double de celui de l'étude précitée.
Sur I'ensemble des firmes enregistrées auprès de la SEC (à I'exclusion des sociétés du secteur des
hydrocarbures), DeAngelo (19S2) indique que les taux de changement d'auditeur s'élèvent à 4,56 o/o,
4,13 o/o et 3,17 o/o, pour les années 1977, 1978 et 1979 respectivement. Sur un échantillon total de
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2989 firmes, prélevé sur trois années (1986 à 1988), Krishnan (1994) constate 6,6o/o de change'
ments, soit une moyenne de 2,2 o/o par an.
Globalemenr, et cela semble paradoxal étant donné la plus grande rigidité du système français, les
tatrx de changements observés en 1997 sur notre échantillon dépassent assez neffement les taux rele-
vés sur des échantillons américains. Il convient cependant de considérer cette comparaison avec
précaution en raison des difftrences d'époque, de taille des échandllons, et de la règle du double
commissariat aux comptes.

Elimination de certaines observations


Il convient de procéder à un certain nombre d'éliminations qui correspondent à des situations
particulières er suscepdbles de perturber les tests. Au regard de la linérature (Francis et'W'ilson, 1988 ;
DeFond, 1992), quatre motifs d'élimination sont retenus.
Premièrement, les firmes introduites en Bourse au cours des six derniers exercices sont exclues car
les changements au profit d'un cabinet de plus grande renommée sonr fréquents à l'occasion de telles
opérations ".
Deuxièmement, les sociétés en situation de faillite ou éprouvant des difficultés financières sont
également éliminées (ouverture d'une procédure de redressement judiciaire et/ou capitaux propres
consolidés négatifs), car elles sont réputées changer plus facilement d'auditeur, pour des motifs
souvent étrangers atx coûts d'agence (Schwartz et Menon, 1985).
Troisièmemenr, les changements d'auditeur intervenus au sein de filiales sont supprimés, si un
changement au niveau de la société mère est déjà inclus dans l'échantillon. En effet, il y a de fortes
chances que des changements au niveau de filiales soient influencés par la société mère, afin d'opti-
miser le processus d'audit des états financiers consolidés.
Enfin, et quatrièmemenr, les sociétés rachetées par un groupe sur la période d'étude (entre n- 6 et
I'assemblée sraruant sur les comptes de I'exercice n) sont égdement écanées car le changement et la

Courmnu.rrÉ - CoNrRôLE - Âuprr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COÛTS DâGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIREAI.IX COMPTES :
L4 UNEAPPROCHE EMPIRIQUE

sélection du nouveau cabinet résultent très certainement, là encore, d'une décision d'harmonisarion
des vérificateurs émanant du nouvel acdonnaire.
Après la prise en compte de ces critères, il reste un échandllo n de 4l changements et de 44 renou-
vellements. Le tableau I ci-conre récapitule la procédure d'obtention de ces échantillons (panel A) er
la ventilation des changements sur le critère de qualité apparente de I'audit, appréciée selon une clas-
sification tripanite des cabine* en termes de réputation (panel B). Cene classification s'apparente à
celle opérée dans la plupart des études américaines et reflète la hiérarchie du marché français au
moment de l'étude. Les cabinets d'audit sont alors classés en trois groupes, tant sur le plan de la taille
que de la réputation: les grands réseaux internationatx ou Big Six (à l'époque), les réseaux nrrrionaux
ou Majors, et enfin les autres cabinets d'envergure moins importante. Les Big Six réalisent uri chiffre
d'afFaires n audit et conseil ) pour 1996-1997 compris entre 765 et | 152 millions de francs. avec par
ordre décroissant Arthur Andersen/Barbier Frinault, Coopers Ec Lybrand Audit, Ernst ,Y Young
Audit, KPMG Fiduciaire de France, Deloitte Touche Tohmatsu et BEFEC PriceW'aterhouse; les sept
Majors se situent entre 160 et 690 MF avec par ordre décroissant Mazars ,! Guérard, Salustro Reydel,
Amyot Exco, Calan Ramolino, Groupe Constantin, BDO Gendrot er ijidulor; les autres cabinets
réalisent un chiffre d'affaires maximum de 80 MF ''?.
Remarquons une tendance des firmes à faire appel à des auditeurs de plus en plus réputés: 19 socié-
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tés sur 41 renforcent la réputation globale du collège de CAC, et seulemenr trois décidenr ,le se dorer
de vérificateurs moins réputés. Mais les décisions entraînant un changemenr de catégorie, ., rvanr norre
classification tripartite fondée sur I'auditeur dominant, sont plus rares avec reulement 1 3 ,- sur 41 . En
outre, il est intéressant de noter que, parmi les firmes auditées par les aurrlr cabinets avi le change-
ment, un nombre équivalent (quatre) se tourne vers les Big Six et vers les M,riors. EnÊn, p J'un quart
(9 sur 4t) des firmes qui changent passe d'une catégorie non-Big Six à Bir. -.ix.

Iæs co-commissariats aux comptes non effectiÊ


Lanalyse détaillée des collèges de CAC permet de qualifier 13 co-con ssariats de ls (ci-
désignés par co-CAC Êcdfs) sur les 41 changements, et un seul dans l'.
,dllon de. rnor
ments. Un co-CÂC ficdf résulte du non-respect de la norme déontolog d'indép, ce (' i
CNCC n" 15). Cette dernière, appuyée par la COB pour les sociétés cot, révoit q deu
doivent être distincts et indépendants, c'est-à-dire sans lien ûnancier ni nunauri. rérê
Les situations de co-CAC Êcdfs s'expliquent généralement par le fair r des d. omr
personne physique est associé dans la société de commissaires aux comptc létienr j re m:
Il est plus que probable, dans ces cas particuliers, que la décision de chan, provieri.re d
'r
sion réglementaire plutôt que d'une véritable décision volontaire. En efr doubles co, i
non effectifs, y compris la nominadon de deux cabinets du même réseau !té largemenr ci ;

dans le rapport Le Porrz en 1993, et par la suite interdits par la COB er .{CC. n convie :
de prendre en compte ce facteur réglementaire spécifique dans les traiter, srarisriques.

" uttni,',,"i' l"A' DÉ,FINITION DEs VARIABLES


Caractéristiques étudiées : changements et direction des changements
Tiois variables sont définies pour caractériser les événements étudiés. La première concei ci-
sion de changement proprement dite, et les deux autres ont trait à la sélecdon d'un niveau ra-
tion des CAC:

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Charles Hor
COI}IS D AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AUX COMPTES :
UNEAPPROCHE EMPIRIQUE r5
Tableau 1.
Échantillons de renouvellements et de changements de CAC

Panel A: sélection des échantillons de renouvellements et de changements à la suite de l'examen de 288 rapports annuels
1997 de sociétés cotées sur les premiers et seconds marchés, hors secteurs financiers et assimilés.
Panel B. ventilation des chanqements en termes de réoutation des CAC.

Panel A: sélection des échantillons N


Renouvellements partiels ou globaux du collège de CAC, sans changements 49
Données comptables et financières totalement indisponibles en (n - 6) -5
Échantillon de renouvellements exploitable u
Dont sociétés avec auditeur dominant appartenant aux Big Six: 27
Dont sociétés avec auditeur dominant appartenant aux Majors: 8
Dont sociétés n'ayant ni Big Six ni Majors comme CAC:
9
q7
Changements partiels ou globaux du collège de CAC
À l'assemblée générale statuant sur l'exercice 1997 : 43
À l'assemblée générale statuant sur l'exercice 1996 4 :
À l'assemblée générale statuant sur l'exercice I998 10 :
Sociétés introduites en Bourse entre (n-6) et (n) -4
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Sociétés sous contrôle exclusif d'une société figurant déjà parmi les changements -4
Sociétés en difficultés financières (procédure de R.l ou fonds propres consolidés < 0) -2
Sociétés rachetées par un groupe -6
Échantillon de changements exploitables A1

Panel B: ventilation des chanoements


Suivant l'évolution du degré global de réputation du collège de CAC
Augmentation de la qualité apparente 19
Stabilité de la qualité apparente 19
Diminution de la qualité apparente 3
Par appartenance catégorielle du CAC dominant (Big Six. Majors ou autres)
q
Majors
= Big Six
Autres + Big Six 4
Autres + Majors 4
Catégorie inchangée t6

Notes:
Une augmentation du degré global de réputation du collège de CAC peut résulter d'un changement de catégorie à la hausse (5 + 4 + 4
= 13 cas), mais aussi de la nomination d'un second Big Six ou d'un second Major pour des firmes ne détenant, avant le changement,
qu'un Big Six ou Major parmi leurs CAC (soit 19- 13 = 6 cas, inclus dans les < catégories inchangées >).
Des renseignements complémentaires nominatifs pour chacun des changements sont donnés en annexe.
(n) désigne l'exercice précédant celui du changement.

- CHGAUD est une variable binaire (0,1) codée I si la ûrme a décidé un changement d'auditeur
à I'assemblée généraie statuant sur l'exercice (n), et 0 pour un renouvellement ;

- AUGQUAL est une variable binaire (0,1) codée 1 si le changement se raduit par une augmen-
tation du niveau de réputation des CAC selon la classification Big Six, Majors et autres cabinets '4, et
0 dans le cas contraire (changement entraînant stabilité, voire baisse, du niveau de réputation, ou
simple renouvellement que nous assimilons par choix méthodologique à une décision de mainden du
niveau de réputation des CAC). Pour ces tests, les sociétés déjà auditées par deux cabinets Big Six

CoMPrABurÉ - CoNrRôLE - AuDrr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COCITS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIREAI,X COMPTES :
r6 UNEAPPROCHE EMPIRIQUE

avant le changement sont éliminées c:r ce type de collège consdnre un plafond. Il convien
pour la pertinence de ce type de comparaison, d'écarter les fumes ne pouvant plus accroîtr
tation de leur collège de CAC, et de ne conseryer que celles qui disposent encore d'une lar'
niveau ;

- CHGBIG6 est une variable binaire (0,1) codée I si le changement entralne le passage
gorie non-Big Six à Big Six appréciée selon le cabinet dominant, et 0 sinon. En d'autres ter;'
variable repère les ûrmes qui ont décidé de nommer, pour la première fois, un cabinet appar:
groupe des Big Six. Pour une analyse pertinente de ceme décision, dont I'impact est suppcr
tant en terme de qualité du processus d'audit, les firmes déjà dans la catégorie Big Six (déi:.
par un cabinet Big Six au moins) avant le changement ou lors du renouvellement sont &arr

Variables d'açnce
Les coûts d'agence actionnaires-dirigeants sont mesurés par la concentration de I'acdonn"
la variable INSIDERS (fraction du capital détenue par les dirigeants, administrateurs er
d'après le rapport annuel) sous I'angle statique. Sous I'angle dynamique, la variation de
d'agence est notéeV-INSIDERS et correspond à la différence de concentration de l'actionn;
(n) et (n-6): V-INSIDERS = INSIDERSn - INSIDERSn-6. I.ihypothèse d'une relation ;
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coûts d'agence actionnaires-dirigeants et la qualité de I'audit stanrtaire suppose que la conc L

de l'actionnariat diminue dans le temps pour les firmes qui décident d'accroître cerr i
(AUGQUAL ou CHGBIG6 = 1).
Les coûts d'agence de la dette sont appréciés par deux ratios d'endemement communén
sés: I'endettement à terme (Long-Têrm-Debt-to-Total-Assets noté LIDTA) et l'endeter i
(Total-Debt-to-Total-Assets noté TDTA). Les deux ratios sont issus de la base d. s

DisclosureAùf'oildscope selon le calcul suivant [no d'item dans la base]:


LT debtl32ïIl + ST dzbt ô cunmt portion of LT dzbtl3Ù5ll
TDTA =
total assets 129991
LT dcbtï325r1
LTDA
total assetsï29991
Sous l'angle dynamique, nous avons alors:

v_tIDTA (V_TDTA) = LIDTAn (TDTAJ - LIDTAn_o (TDTA"_6). Selon cerfe ,, e,


les sociétés dont I'endettement financier augmente devraient accroître la qualité apparenrt ' i-
fication externe, c'est-à-dire la réputation du collège de CAC.

Autres variables explicatives


Les études empiriques américaines fondées sur une approche dynamique temporelle ,: nt
généralement la taille et la croissance de la firme comme variables de contrôle (DeFon{ i ns
le contexre français, nous jugeons également pertinent d'inclure des paramètres qui sym -, i.es

changements importants dans la vie de I'enreprise (changement de forme juridique, dedir : ies
paramètres liés à la pression polidque et institutionnelle (marché de cotation, corarion inre r e),
la présence éventuelle d'un comité d'audit, et bien entendu l'existence d'une siruation r: rC
fictif avant le changement.

CoMpTABII-rrÉ- CoNrRôI-E-AuDrr /Tome 9 -Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles PIor
COÛTS DâGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI.IX COMPTES :

IJNE A}PROCHE EMPIRIQUE 17

La taille et lz croissarcce dt k frrne


Schwartz er Menon (1985, p.259) constatent, dans leur échandllon de contrôle composé de firmes
saines, que celles de petite taille affichent une propension significativement plus importante à chan-
ger d'audireur. lGishnan (1994) observe également que les sociétés qui changent d'auditeur sont
d'une taille significativement inftrieure. Ces résultats s'interprètent par le caractère de monopole bila-
téral de la relation auditeur-client (DeAngelo, 1981): le coût d'un changement d'auditeur est alors
vraisemblablement moins élevé pour les petites entités.
Mais la taille constitue également un substitut indirect des coûrs d'agence. Il est donc possible
qu une taille importante soit associée à un changement d'auditeur pour des considérations d'agence,
et/ou qu'une croissance soutenue explique la sélection d'un cabinet de plus grande envergure. Ainsi,
DeFond (1992) rappelle que la taille, appréciée de manière statique, explique significativement la
sélecdon d'un auditeur de plus fone réputation dans les études antérieures (Palmrose, 1984; Simunic
'Wilson
er Srein, 1987 ; Healy et Lys, 1986). Francis et constatent que le tatx de croissance de I'acdf
sur les trois années qui précèdent le changement affecte positivement le passage de non-Big Eight à
Big Eight, et plus générdemenr la sélection d'un cabinet de plus grande taille. Johnson et Lys (1990)
rapporrent un coefficient positif significatif de la croissance de l'actif sur les cinq ans qui précèdent le
changement, mais un coefficient négatif non significatif pour la croissance des quatre années post-
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changemenc. DeFond (1992) observe que la croissance autour de I'année de changement [- 2: +2) a
un impact posirif significadf sur la variation de qualité de l'audit, mais cet impact n est plus significa-
tif s'il est mesuré uniquement sur la période post-changement.
La taille de la firme est mesurée par le chiffre d'affaires consolidé (VENTES) d'après
DisclosureAùiZorldscope. La croissance est mesurée en valeur relative sur les six années qui précèdent le
changement, par le taux de variation de ce chiffre d'affaires:
VARWES = (VENTES. - VENTES n- e)A/ENTESn- 6.

Les réorganisations et les changements de dirigeanx

IJadoption d'une srructure juridique duale à directoire et conseil de surveillance, oPtion prévue par le
droir des sociétés français, peut résulter d'une volonté de renforcer l'indépendance du contrôle mana-
gérial par une séparation plus effective des foncdons de gestion et de surveillance. Ces opérations de
réorganisation sont souvenr propices à un remplacement de I'auditeur externe' bien qu il reste délicat
d'en prédire la direction en terme de qualité apparente. De même, un changement de dirigeant
marque souvenr le début d'une période de réorganisations ou de restructurations, qui constitue aussi
un terrain favorable pour le changement d'auditeur, bien qu aucun présupposé théorique ne Permette'
là encore, d'anticiper ou de privilégier un sens en terme de qualité apparente des auditeurs.
La variable binaire CHGDUAL est codée 1 si, entre (n-6) et (n), la ûrme est passée d'une forme
traditionnelle à PDG et conseil d'administration à une forme duale à conseil de surveillance (SA à
directoire ou SCA), et 0 sinon. La variable binaire CHGDIR vaut 1 si un changement de PDG, ou
de président du directoire, est intervenu entre (n-6) et (n), et 0 sinon ". Ces informadons sont rele-
vées d'après les Êches DAFSA des sociétés pour les années concernées.

La pression politique et institutiorcnelle


Les firmes de la cote officielle subissent une pression plus imponante des instances de régulation et
des investisseurs institutionnels. Ces derniers, notamment les éuangers, sont suscePtibles d'apprécier

CoMI'[ABurÉ - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COCTfS D'AGENCE ET CFIANGEMENTS DE COMMISSAIRE ALX COMPTES :
l8 UNEAPPROCHE EMPIRIQUE

les états financiers revêtant la signature de grands cabinets anglo-saxons.


Un changemenr du srarur de
cotation, en particulier un transfert du second au premier marché, ou l'introduction des ritres sur une
place étrangère, peut donc inciter les firmes concernées à changer pour un auditeur de plus grande
réputation.
La variable CHGCOT indique un changement du statut de cotation au çours des six dernières
années. Elle est codée I si la firme est passée du second au premier marché, et 0 si aucun changement
n'est intervenu à ce sujet (aucune société n'a fait le changement inverse). Linformation provienr des
fiches DAFSA. La variable COTINT (cotation inrernationale) indique, par le code 1, l'introduction
des dtres de la société sur le marché action d'une place étrangère entre (n-6) et (n), alors que ces rirres
ne faisaient I'objet d'aucune cotation internationale six ans auparavanr. Linformarion provient du
rapport annuel et de DisclosurefW'orldscope.

La présence d un comité d'audit

Eichenseher et Shields (1985) suggèrent une association enrre Big Eight et comirés d'audit aux
É,tats-Unis. Les premiers trouvent dans le comité un moyen de renforcer làur indépendance face aux
pressions managériales; les seconds sont réputés favoriser la nomination de Big Eight pour limiter leur
exposition financière lors d'éventuelles poursuites judiciaires de la part des investisseurs.
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En France, les actions en justice à I'initiative des investisseurs sonr plus rares qu'aux Étars-Unis, et
le risque de mise en cause des administrateurs pour diffusion de comptes frauduleux est moindre. En
outre, la quasi-totalité des comités d'audit sont de création récente, à la suite du premier rapporr
Viénot (juillet 1995). Toutefois, il se peut que I'existence préalable d'un comité d'audit ait influencé
certains changements de CAC dans les sociétés cotées, en suscitant une prise de conscience er la néces-
sité d'accroître la qualité du processus d'audit. La variable COMITÉ est codée I s'il exisre un comiré
d'audit au moment du changement, et 0 sinon. Linformation est puisée dans le rapporr annuel
(aucun comité d'audit n'existait en (n-6) pour les firmes de l'échandllon).

Une siruaûon de co-commissariat fctif


Linterdicdon, par la COB et par la CNCC, des doubles commissariars non effecdfs date de 1993.
À l'époque de nos tests, il est donc fort probable que les firmes encore en situarion de co-CAC fictif
décident un changement pour se conformer à la réglementarion. La variable binaire FICTIE codée I
si une telle situation existe avant le changement et 0 sinon, prend en compre ce paramètre.

Ë@ffiGi Les résultats empiriques


Les traitements statistiques comprennent des tests univariés pour échantillons indépendanrs (4. 1.)
suivis d'une analyse logistique multivariée (4.2.), pour les approches stariques et dynamiques.

*:G'; Les tests pour échant:llons indépendants


Les tableatrx 2A et 28 présentent les résultats des tests pour échantillons indépendants, partagés selon
les modalités des variables dépendantes CHGAUD, AUGQUAL et CHGBIG6. Le tableau 2A
proPose, pour les variables continues, des statistiques descriptives er des tesrs non paramétriques de

CoIvIPTABûJTÉ - CoNrRôLE -AuDrr / Tome 9 -Volume 2 -novembre 2003 6,5 ù30)


Charles PIor
COCTTS D'AGENCE ET CFTANGEMENTS DE COMMISSAIRE AIIX COMPTES ;
LTNE APPROCHE EMPIRIQUE 19

Tableau 2A.
Tests pour échantillons indépendants avec les variables continues

Statistiques descriptives pour les variables continues : moyenne, lmédiane], écart type. Test non paramétrique pour deux
échantillons indépendants de Mann-Whitney:Statistique z de test modalité 1 vs modalité 0 (probabilité critique bilatérale
asymptotrque). Les résultats significatifs (p < 0,10) sont repérés en gras.

CHGAUD' AUGQUALO CHGBIG6'

Variables n 1 I z-stat 0i1 z-stat 01 Z')Ld L

conttnueS (N = 43) (N=23) I (p) (N=57) i(N=19) (p) (N=30) (N=9) (n)

0,5907 0,5763
tNSlDERS" [0,s892]
0,238
lo,s947)
0,236
,:it; 'ilj:l, iitii ,B;;lî 'i:l#'
,Y,ffi, ,t:13î
0,0403 -0,0005, _nc,q 0,0417 0,0212 0,0019 - 0,0180
V-INSIDERSd l0,o21sl 10,01 141 ,;;.i
\v' vvJl
[- 0,ooo4] r-"oirirr à0;lXî uq'l:', t-;:;fir ;:::
0,209 0, 45 1 0, 'l gg 0,1 8 1 0,1 56 0,065
0,2247 0,2610 177 0,2260
1 ,9'19:9, 1,086,9'ï91,,2'12t1, o,7oo
TDTAN [0,2383]
0,147
[0,2670]
0,121
toi,zzgl
'Îj;:' 'ôiiin" (0,278) 'il'ri' ';ilii' Q,484,

- 0,0123 ', 0,0273 1.033


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- 0,0216 0,0120 - 0,0314 l 0,0513
2,609
V TDTA - 0,000s1 : [- 0,0012] (0,M4) [- 0,03101 : [0,04041 (0,009) [0,0001] [0,0346] \v';'
ro ror I
0,153 0,148 0,147 l 0,137 0,1 65 0,084
0,1264 0,1457 i 1.330
0,1299 , 0,1329. 0.690 0;1229 0,1399 0767
LTDTAN [0,10601 [0,152_3]
\v' r a+l
rô.
lo. 106_1 I [0,1 r-2] rô,qsol
\v'
lo,|M7l (0'443)
';,;;;''i,ooï'
f0,10s31 ,x'
0,109 0,067 0,1 15 0,072
-0,0288, -0,0093 - 0,0330 - 0'01 19
V-LTDTA [- 0,0109] i [- 0,0106] ^
,n'iÂr, ^11
[- 0,0276] : [- o,0060]
,3;3i3, -e%xF'-iljji,3;??î
0,09s 0,09s 0,101 : 0,089
14,131 28,930 I Â, 19.491
' i
17,226 11,987 10,458 o c00
vENïESn,1 0-6
i,:riit l,iii. ,l:i3i 11,7641 ;
11,6421 ,.i1..,
\vtJJJt
-ltfyr+
11,2441 t3,41ol ,x'ioo,
\v'Jvvl
27,642 53,697 37.860 , 42,746 25,033 13,194
1,2674 0,6054 1,1 582 0,3967
- 1,731
VARWES' [0,67581
3,362
[0,45531
1,171
(0,083) [0,47031
3,027
[0,33441
0,400
ôl,"fi '{iii3, ,i,f#i, ô,l}1i
a. Décision de changer vs, renouveler l'auditeur, Les co-CAC fictifs sont éliminés de ces tes$, soit 13 observalions parmi les changements
(41 - 13 = 28) et une parmi les renouvellements (44- 1 = 3).
b. Décision d'augmenter la qualité apparente de l'audit, Les sociétés dé.jà auditées par deux 8rg srx avant le changement sont écartées de ces tes8,
ce type de collège étant un maximum en terme de réputation. Les cas de renouvellements pour les firmes n'ayant pas atteint ce plafond de réputa-
tion sont assimilés à une décision de maintien de la qualité de l'audit, et à ce titre codés AUGQUAL = 0. Ainsi, le groupe AUGQUAL = 0 compte 19
observations de l'échantillon des changements et 38 de celui des renouvellements, soil un total de 57.
c. Décision de nommer pour la première fois un 8E Six. Les firmes dé.ià audilées par un (au moins) de ces cabinets avânt le changement, ou lors du
renowellement, sont écartées. Le groupe CHGBIG6 = 0 compte 1 4 observations de l'échanlillon des changements et '1 6 de celui des renouvellements.
d. Des données manquantes pour VENTES et INSIDERS en (n 6) portent la taille des khantillons de contrôle à 42, 56 et 29 observations pour les
-
tests CHGAUD, AUGQUAL et CHGBIG6 concernant les variables dynamiques VARWES et V_INSIDERS.
Désignation des variables continues:
INSIDERS = fraction du capital détenu par les dirigeants, administrateurs et elariés.
V-lNSlDER5 = INSIDERSn - lN5lDERSn,6.
TDTA = IotalDebt-to-Iofa/-Asse8, endettement f inancier total.
V-IDTA=TDTA -TDTA.-6.
JDTA = Long-Term-Debt-to-Total-Assets, endettement financier à terme (plus d'un an).
V-LTDTA = LïDTA. - LïDTA.-6.
I-VENTES = transformation logarithmique naturelle du chiffre d'affaires consolidé.
VARWES = (VENIES" - VENTESn -dly'ENTESn -6.
(n) désigne l'exercice qui précède celui du changement ou du renouvellement de CAC.

CoMI'rABnrrÉ - CoNrRôLE - Auprr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles hor
COCrTS D AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRT AUX C('I \IPTES :

20 tINE APPROCHE EMPIRIQUE

Mann-Vhitney. Le tableau 28 donne les effectifs croisés enffe les variabl,:'; explicatives binaires et
chacune des variables dépendantes, ainsi que les résultats du test d'indépen,l ;nce du khi-deux.
Les tests de la décision n changer vs. renouveler I'auditeur ,, (CHGAUD i r nt effectués après élimi-
nation des co-CAC âctifs, car dans ces situations le changement résulte tre .:rtainement d'une déci-
sion contrainte par la réglementation, et ne présente donc pas un caractr: volontaire suffisant. En
revanche, les deux autres tesrs - ( augmenrer la qualité de l'audit o (AUG. 'AL) et < nommer pour
la première fois un Big Six , (CHGBIG6) - englobent les co-CAC fictifs, , ,rs la mesure où résorber
un co-CAC fictif n'impose pas forcément d'opter pour des cabinets de i. -utation supérieure. Les
résultats des tests AUGQUAL et CHGBIG6 sont statistiquement identiquc-: après élimination de ces
observations.
Les résultats statistiquement remarquables concernent principalement ,,, variation du ratio d'en-
dettement total, entre les firmes qui décident d'accroître la qualité de l'au..rt et celles qui maintien-
nent un niveau équivalent ou réduisent cette qualité. Les premières se carec::risent par une hausse de
l'endeftement total entre (n-6) et (n) (V-TDTA prend des valeurs moyerr:.es et médianes de 5,1 et
4,0 points respectivement) avec toutefois une diminution très sensible de I'endettement à terme, alors
que les secondes affichent un désendettement global sur la même période (V-TDTA = - 3,1 points
en moyenne et médiane). Le test de Mann-Vhitney ressort significatif au seuil de I o/o pour I'endet-
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tement total (V-TDTA), et non significatif pour I'endettement à terme (V-LTDTA) 16.
Ce résultat est conforme à l'hypothèse d'une influence positive des coûts d'agence de la deme sur
la demande de qualité de I'audit, si I'on retient:
1) I'ensemble des créanciers financiers quelque soit leur horizon de placement ;
2) une approche dynamique de la variation du niveau d'endettement.
Cependant, les résultats proviendraient essentiellement des variations de I'endettement à court
terme des entreprises (remboursable à moins d'un an), ce qui peut donner lieu à des interprétations
concurrenres aux coûts d'agence, et notarnment celle de l'assurance liée à la réputation de l'auditeur. Si
le risque de faillite augmente avec le niveau d'endemement, alors la nomination d'un auditeur de plus
fone réputation peut venir d'une opération de séduction des futurs créanciers dans le but de minimi-
ser la rémunérarion requise ex ante par ces derniers. Il se peut également que des créanciers potentiels
conditionnent implicitement I'octroi d'un financement à la nomination de CAC plus réputés.
Par ailleurs, les firmes qui changent d'auditeur ont un chiffre d'affaires plus élevé que celles qui
renouvellent (difftrences toutefois non significatives), ainsi qu'un taux de croissance moindre
(p < 0,10 pour la croissance du chiffre d'affaires VARWES). Ces chiffres ne confortent pas la
présomption que la taille de la ûrme représente un frein au changement d'auditeur, ni celle d'une
croissance instigatrice de changement. On peut observer, en outre, que la croissance est plus faible
chez les sociétés qui augmentent la réputation des CAC (p < 0,10), ce qui est contraire au cadre des
coûts d'agence appréciés au sens large par la taille de I'organisation 't.
Les tests d'indépendance sur les variables modales sont peu significadfs, à l'exception du test croisé
entre ( décision de changer d'auditeup et u co-CAC fictif ,. Le faible nombre d'observations, notaln-
ment pour les réorganisations internes (CHGDUAL, COMITÉ) et les événemenrs institutionnels
(CHGCOT COTINT), peut expliquer le manque de significativité des résultats.
Logiquement, la contrainte réglementaire du double commissariat apparaît comme la motivation
essendelle d'une décision de changement face au renouvellement (p < 0,00t). De fait, nos observarions
soulignent encore une forte tendance à résorber les co-CAC ficdfs en 1997 , ilors que les organes de

CoMSTABILITÉ- CoNrRôI-E-Auorr /Tome 9 -Volume 2 -novembre 2003 (p.5 à 30)


Charles Ptor
COÛIS D AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI.IX COMPTES :

LINE APPROCHE EMPIRIQUE 2l


Tableau 28.
Tests d'indépendance du khi-deux pour les variables modales
Effectifs croisés variables dépendantes x variables exogènes modales, et test d'indépendance du khi-deux à un degré de
liberté. Sont reportées : statistique du khi-deux, probabilité critique (p), probabilité critique bilatérale associée de Fishe/ lfl.
Les résultats significatifs (p < 0,10) sont repérés en gras.

CHGAUD AUGQUAL CHGBIG6

Variables 0 , khi2 i 0
1 1 khi2 0 i 1 ', khi2
modales (N=43) (N=28): (p)[] l(N=57) 'i(N=19) (p) tfl (N=30) : (N=9) . lplttt
t5
t,tzl 52]18 0,241
27 x 0,009
39
(0,290) (0,623) (0,923)
CHGDUAL
? 4 5
[0,304]
51 [1,000]
5 1
[0.e68]
)e 1? 2,427 1,949 0,072
0 40i10 22 7
LN\JUIN 1
;: ;; (0,11e)
11 i9 (0,1 63)
6
(0,789)
[0,14s] [0,1 76] [1,000]

CHGCOT' ?
40
3
28
o
2,040
(0,1 s3)

10,2731
54 j
30
19
1,041
(0,308)
[0,s69]
0,000
'\ 7
"
q
,3;2trt,
[1,000]
0,861
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IJ
COTINTb ?
(1,000)
[1,ooo]
1 i' to,:s+)
t0,4131

.AN,,ITE O

1 î; ",
?? ')? ' 0'297

13;lÉg
13.364
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(0.860)
11,0001
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'7 | $;\i1l
1,179
43,28 AQ

i 'i
13 6
FICTIF. ? 'l ,13 (0,000)
ô 6
(0,088)
3
(0,277)
[0,0001 10,1001 i [0,3ss]
a. Unefirme(Rubis)estpasséeduhors-coteausecondmarché:CHGCOTestcodéelpourcecasparticulietconsidérantquecetteévolutionmarque
une intensification de la pression du marché. Les résultats des tests sont identiques après élimination de cette firme.
b. D'aprèsnossources,aucunesociéténes'esttotalementretiréedesescotationsétrangèresentre(n-6)et(n).
c. Le test croisé FICIF x CHGAUD est effectué sur l'échantillon total (N = 85).
d. Le test exact de Fisher est plus fiable que celui du khi-deux pour les échantillons de petite taille (moins de 20 observations, effectifs théoriques
par cellule inférieurs à 5).
Désignation des variables modales :
CHGDUAL = 1 si la firme est passée, entre (n-6) et (n), d'une forme traditionnelle à conseil d'administration à une forme duale à conseil de
surveillance, et 0 sinon.
CHGDIR = I si le PDG ou le président du directoire a changé entre (n-6) et (n), et 0 sinon.
CHGCOT = 'l si la cotation des titres est passée du second au premier marché entre (n-6) et (n), et 0 sinon.
COINT = 1 si la cotation des titres de la société a pris un caractère international entre (n - 6) et (n), et 0 sinon (première introduction sur une place
boursière étrangère).
CoMl-fÉ = 1 si un comité d'audit a été constitué entre (n - 6) et (n), et 0 sinon (aucun comité n'existait en n-6).
FICIF = 1 si une situation de co-CAC fictif préexistait avant le changement ou le renowellement, et 0 sinon.
(n) désigne l'exercice qui prêcède celui du changement ou du renouvellement de CAC.

tutelle (COB et CNCC) ont pris des positions fermes dès 1993 pour mettre fin à cette pratique. Pour
les 13 changements relevés répondant à cette situation, il ne subsiste plus de doubles commissariats
fictifs après la décision ". Par ailleurs, la préexistence d'un co-CAC fictif semble inciter les sociétés à
accroître la réputation des cabinets, peut-être pour donner plus de crédibilité à la décision de change-
menr. En effet,32 7o des sociétés ayant augmenté la qualité apparente de l'audit étaient en situation de
co-CAC fictif avant cene opéradon, contre seulement 14 o/o parmi les autres sociétés (p < 0,10) 'e.
Le test du khi'deux ressort non significatif concernant l'association entre changemenr de diri-
geanrs et d'audireurs, arrec une probabilité critique légèrement supérieure à 10 o/o. Néanmoins, le test

CoMI'rÀBu-rrÉ - CoNrRôLE - AuDrr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles PIor
COÛTS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI.X COMPTES :
22 UNE APPROCHE EMPIRIQUE

présenté peut se trouver biaisé par l'élimination de six entreprises rachetées par un autre groupe entre
(n-6) et (n), le plus souvent par voie d'OPA En effet, et cela n est pas surprenanr lors d'un change-
ment de propriétaire, ces six endtés ont également changé de PDG ou de président du directoire
pendant la période étudiée. Après réintégration de ces observations, le test du khi-deux indique une
association significative entre les changements de dirigeant et de CAC (khi-deux = 5,51, p = 0,019 ;
N = 9l). Cela confirme I'idée admise par les praticiens, et corroborée par les études de terrain, selon
laquelle le processus de sélection des auditeurs statutaires reste largement dominé par les détenteurs
du pouvoir exécud{, qui supervisent et influencent également le processus de production de I'infor-
mation comptable et financière. En France, la domination du PDG sur le conseil d'administration,
ainsi que le manque d'intervention des comités d'audit dans la sélection des CAC et la coordination
des plans d'audit 2o sont des éléments à mettre au crédit de cette observation.

ei#,iË# IJanalyse logistique multivariée


La modélisation logistique pèrmet d'apprécier, en coupe instantanée, la validiré des prédictions rela-
tives au changement et à la sélection de l'auditeut en prenant en compte les interactions entre
variables explicatives. Lestimation LOGIT e$ udlisée dans la mesure otr les variables dépendantes
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sont binaires; elle revient à modéliser la probabilité de changer d'auditeur ou d'augmenrer leur répu-
tation. En raison, probablement, du faible nombre d'observations, les modèles avec CHGBIG6 sont
non significatifs globalement, et ne sont donc pas présentés ici. Le tableau 3 propose les résultats pour
les modèles statiques et dynamiques suivants:

LOGIT (CHGAUD ou AUGQUAL) = b0 + bl. INSIDERS + b2. TDTA + b3. LnVENTES


CHGDUAL t b5. COMITÉ + b6. CHGCOT + b7. COTINT + b8. CHGDIR + (b9. FICTF
+ b4.
dans modèles AUGQUAL) + e
LOGIT (CHGAUD ou AUGQUAL) = b0 + b1. V-INSIDERS + b2. V-TDTA + b3. VARWES
+ b4.CHGDUAL + b5. COMITÉ + b6. CHGCOT + b7. COTINT + b8. CHGDIR + (b9. FICTF
dans modèles AUGQUAL) + e
Les statistiques khi-deux permeftent de rejeter la nullité simultanée de tous les coefficients pour les
modèles CHGAUD statique (p = 0,087) et AUGQUAL dynamique (p = 0,057). Les coefficients des
régressions montrent une ceftaine cohérence avec les tests univariés, saufpour la croissance de la firme
(VARVTES) dont I'impact reste non significatif,
La (variation de la) concentration de I'actionnariat affiche le coefficient négatif attendu dans le
modèle AUGQUAL statique (dynamique), mais non significativement différent de zéro. Le lien entre
coûts d'agence actionnaires-dirigeants et qualité apparente de l'audit n'est donc pas corroboré. Il se
peut que la variable INSIDERS capte mal la véritable intensité des conflits entre actionnaires exté-
rieurs et dirigeants, ou bien, plus vraisemblablement, que ce type de conflit d'intérêt concerne davan-
tage les relations entre actionnaires dominants et minoritaires dans le contexte français (la variable
INSIDERS est alors mal spécifiée pour cette configuration).
En revanche, le parallèle entre politique d'endettement et sélection de CAC plus répurés se rrouve
confirmé par le coefficient positif de V-TDTA dans le modèle AUGQUAL dynamique (p < 0,05),
que I'estimation recouvre l'ensemble des observations (changements et renouvellements) ou unique-
ment les firmes ayant décidé un changement de CAC (voir nore du tableau 3).

CoMI'rAB[-rrÉ - CoNrRôIÀ - Auorr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles PIor
COÛTS D'AGENCE ET CFANGEMENTS DE COMMISSAIRE AIJX COMPTES :

LTNE APPROCHE EMPIRIQUE 23


Tableau 3.
Régressions logistiques
Résultat des modèles LOG|I de prédiction des changements d'auditeurs (CHGAUD) et d'augmentation de la qualité appa-
rente de l'audit (AUGQUAL). Éléments reportés : coefficient de régression et statistique de Wald entre parenthèses.
*, ** et
*** indiquent une significativité aux seuils de 10%, 5% et 1 % respectivement (tests bilatéraux).
CHGAUD (a) AUGQUAL (b)
VÆnsus ExPUCATTvES Srcre amcpÉ MooÈu MooÈu MooÈu MooÈu
STAÎOUES/DYNAMIOUES (aVft) STAÏQUE DYNAMIQUE sTAÏQUE DYNAMIQUE

Constante - 7 ,178* - 0,s63 0,120 - 1 1q?*


(s,1 1 6) (1,8s6) (0,002) (3,433)
INSIDERS/ 0,020 -1,951 -1,530 . -1,099
V-INSIDERS
?t- (0.000) .582)
(1 (0,90s) r (0,291)
TDTA / ,I ,),, 1,6U 1,863 1,252 7,423**
V TDTA '11 0.624) (0,81 1) (0,389) (6,464)
LnVENTE I I 0,427** i -0,076 , -0,071 - 0,852
VARWES : ''t, (5,473)'(0,206)'(0,200)
0,522 0,775 - 0,283
CHGDUAL +17 (0.452) (0,926) (0.0s6) (0,289)
0,551i0,653l0,755 0,373
CHGDIR +l? (0.917) i (1.378) , (,457) (0,294)
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CHGCOT +l+ -7,259 -Âqeq - 6,664 - 6,463
(0.0s0) (0,100) (0,036) (0,049)
- |,'tt - 1,068 0,033 | -0,124
COTINT Ît1 (0,973) (0,s76) (0,001) : (0,008)
- 1,435 -0,295 i -0,319 j 0,195
COM|TÉ +l+ (2,433) (0.165) (0.111) I (0.053)
' 1 ?q?** 1 A'70**
FICTIF na/+ tlo I ro (3.939) (3,837)
Khi-deux du modèle 13,817* 9,336 , 8,304 16,496*
Pseudo R2 Nagelkerke 0,239 0,170 , 0,155 0,294
o/o
de bons classements 73,2 68.6 73,3 81,1
Nombre d'observations 71 70 75

Variables explicatves :

INSIDERS = fraction du capital détenu par les dirigean6, administrateurs et elariés.


V-INSIDERS = lNSlDERSn - INSIDERS"-s.
mI A = Total-Debt-ro-Iolal-A5re8. endettement financier total.
V-IDTA=IDTAn-TDï4"-o
hVENTES = transformation logarithmique naturelle du chiffre d'affaires consolidé.
VARWES = (VENIES' - VÊNTIS. - e)|r'ENïlSn - e.
CHGDUAL = 1 si la firme est passée, entre (n- 6) et (n), d'une forme traditionnelle à consejl d'administration à une forme duale à conæil de surveillance,
et 0 sinon.
CHGDIR = 1 si le PDG ou le président du directoire a changé entre (n - 6) et (n), et 0 sinon.
CHGCOT = 1 si la cotation des titres est passée du æcond au premier marché entre (n - 6) et (n), et 0 sinon.
CoINT = 1 si la cotation des titres de la société a pris un câractère international entre (n - 6) et (n), et 0 sinon (première inlroduction sur une place boursière
étran9ère).
CoMffÉ = 1 si un comité d'audit a été constitué entre (n- 6) et (n), et 0 sinon (aucun comité n'existait en n - 6).
FICT]F = 1 si une situation de ccCAC fictif prêexistait avant le changement ou le renouvellement, et 0 sinon.
(n) désigne l'exercrce qui précède celui du changemenl ou du renouvellement de CAC.

Notes:
1. Les modèles de changement vs. renouvellement (CHGAUD) sont également estimés en incluant les 14 CGCAC fictifs et la variable de contrÔle FICllF Les
résultats sont, comme on pouvait l'anticiper, plus robustes avec des khideux globaux de 25,547*** et 23,003*** pour les versions statiques et dynamiques
respectivement. b variable FICI]F alfiche un coefficient positif très significatiT dans les deux modèles (p < 0,01), et aucun changement n'est à signêler parmi
les autres coefficients en termes de significativité et de sens.
2. Les modèles AUGQUAT limitg aux changements de CAC (après élimination des renouvellements) sont globalement non significatifs, avec des khiieux de
7,064 (N = 37) et 8,939 (N = 36) pour les versions statiques et dynamiques respectivement. En termes de coefficients, le modèle AUGQUAL statique diffère en
deux points: 1) une conêlatjon négative signiicative de LnVEtûfS (p < 0,05), et 2) un coefficient négatif non significatif pour FICIF. Le modèle dynamique ressort
qualitativement identique mis à part le coefficient positif non significatif de FICTF.

CorvrsrernrrÉ - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COCTTS D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIREAI.IX COMPTES :
24 UNEA?PROCHE EMPIRIQUE

La taille de la société affecte positivement la probabilité de changer d'auditeur (p < 0,05), contrai-
rement à la relation négative anticipée, et fondée sur la théorie du monopole bilatéral de la reladon
auditeur-client. Dans la mesure où les paramètres de taille et de croissance ont un coefHcient négatif
dans les modèles directionnels AUGQUAL (généralement non significatif, sauf pour la taille dans le
modèle limité aux changements), on pourrait suggérer que les grands groupes trouvent un intérêt
économique direct dans le changement d'auditeur, possiblement sous la forme d'une réduction d'ho-
noraires. Une interprétation plus pragmatique s'appuie sur le fait que ces grands groupes, sans avoir
atteint le maximum de deux Big Six, disposent déjà d'un niveau de réputation des CAC satisfaisant,
et ont par conséquent plutôt tendance à maintenir ce niveau lors des changements opérés.

La préexistence d'une situation de co-CAC fictif (FICTIF) reste l'unique facteur modal doté d'un
impact statistiquement significadf; que ce soit sur la décision de changer vs. renouveler le CAC
(p < 0,01, modèles discutés en note du tableau 3), ou sur celle d'accroître la réputation des CAC en
place (p < 0,05). Cet impact n'est toutefois plus significatif lorsqu'on analyse les facteurs d'augmenta-
tion de la réputation en prenant pour acquise une décision de changement (voir note du tableau 3).

Conclusion
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Les principes théoriques suggèrent une dynamique entre caractéristiques opérationnelles et financières
de la firme et demande de services d'audir, à l'origine de réalignements entre auditeur et société audi-
tée. En l'espèce, une augmentation des coûts d'agence doit entraîner un déplacement de la demande
en faveur d'une plus grande qualité [apparente au moins] de I'audit financier.

Cene étude vise à apprécier le poids des coûts d'agence dans la décision de changer de CAC dans
un premier temps, puis sur la direction de ces changements en terme de réputation des vérificateurs
dans un deuxième temps. Elle suppose que nous admettons, au préalable, I'existence d'une différen-
ciation de la qualiré des services d'audit suivant la taille et/ou la répuration des cabinets.

Une analyse univariée et multivariée de 4l changements et 44 renouvellements de CAC sur la


période 1996-1998 permet d'observer, tout d'abord, eue la décision de changer (vs. renouveler) d'au-
diteur résulte principalement d'un facteur réglementaire, à savoir la nécessité de mettre fin aux situa-
tions de co-commissariats aux comptes fictifs pour se conformer aux dispositions déontologiques et
réglementaires en matière de vérification légale conjointe. Outre cet état de fait, la probabilité d'un
changement d'auditeur ressort posirivement corrélée à la taille de la firme, suggérant une tendance des
grands groupes à instaurer une polidque de rotation des cabinets. Par ailleurs, les tests sur la direction
des changements révèlent une relation positive significative entre la volonté de nommer des CAC plus
réputés (donc de renforcer la crédibilité de I'audit) et la variation de l'endettement total.
Lendemement financier augmente sur les six derniers exercices dans les firmes qui optent pour une
réputadon plus élevée des CAC, alors qu il diminue sur la même période pour celles dont le change-
ment se traduit par une stagnadon ou une diminution de cette réputation. Ce résultat confone I'hy-
pothèse selon laquelle la crédibilité requise des chiffres comptables est sensible à la variation des coûts
d'agence induits par une polidque d'endemement. En revanche, la concentration de l'acdonnariat
(substitut inverse des coûts d'agence actionnaires-dirigeants) n a pas I'incidence escomptée, ni sur la
décision de changer d'auditeur, ni sur celle de sélectionner des cabinets plus réputés.

CoMI'[ABILrrÉ - CorvrRôr.e - AuDrr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles PIor
COÛTS D'AGENCE ET CFIANGEMENTS DE COMMISSA]RE ALIX COMPTES :

LTNE APPROCHE EMPIRIQUE 25


En résumé, le pouvoir de la théorie de l'agence à expliquer la demande de qualité de l'audit -
qualité appréciée par trois niveaux de réputation des cabinets - apparaît limité en ce qui concerne I'as-
pect actionnarial de cefte théorie, c'est-à-dire le modèle âctionnaires-dirigeants de la firme managé-
riale anglo-américaine. Il se peut qu une simple mesure d'actionnariat interne capte mal les coûts
d'agence dans le contexte français, oir la séparation propriété-gestion reste limitée, et oir les conflits
d'intérêt émergent davantage des relations entre actionnaires dominants et minoritaires. En outre, il
est fort probable que la sélection d'un CAC obéisse à d'autres critères non observables, comme par
exemple les réseaux informels de relations.
En revanche, le choix de réputation de l'auditeur semble répondre arx considérations d'agence du
financement par derre, même si le recours au marché obligataire reste limité en France. Ce résultat est
intéressant de par son quactère dynamique. Il semble, en effet, qu'une analyse portant sur la variation
de I'endettement soit mieux adaptée pour capter les coûts générés par ce type de financement. Il est
vrai que d'un point de vue purement statique, les différences d'endettement d'une firme à I'autre ne
sont pas forcément associées à des diftrences de coûts d'agence, en raison notalnment des biais liés au
secteur d'activité (l'endettement est structurellement plus important dans certains secteurs), ou à la
raille de la firme (les grandes entités supportent mieux I'endettement que les petites).
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Noles qui ne changent pas d'auditeur), de 15 o/o

pour les deuxièmes et troisièmes années. Ce


l. Les auditeurs habitués à intervenir sur de
n'est que la quatrième année que I'auditeur
petites endtés peuvent êre incapables d'offrir
retrouve le niveau moyen d'honoraires des
leurs services à un prix concurrentiel aux firmes de l'échantillon de contrôle.
grandes firmes, géographiquement dispersées,
car ils ne sont pas en mesure de dégager des 5. La plupart des études empiriques mettent en
économies d'échelle suffisantes par rapport évidence une prime sur les honoraires prati-
aux grands cabinets. Inversement, les grands quée par les Big Eight (à l'époque), assimi-
cabinets ne chercheront pas à allouer des lable à une prime de renom. Simon et Francis
ressources productives sur de petites entités, à (1988, p. 263) estiment cette prime dans une
moins de parvenir à contracter leurs coûts fourchette de 76,5 % à 18,8 %o d'après les
fixes pour proposer un prix compétitif travaux antérieurs et leurs résultats.
2. Sans tenir compte des changements inévi-
tables provoqués par la disparition du cabinet 6. Sur 35 changements d'auditeur relevés parmi
d'audit : fusion avec un autre cabinet, faillite, des firmes en faillite, Schwanz et Menon
arrêt d'activité.
(1985) constatent une tendance significative
au changement de catégorie (passage de non-
3. Ces formulaires doivent être transmis à la
Big Eight à Big Eight ou inversement), mais
SEC en cas de changement d'auditeur en
rfobtiennent pas de résultats concluants sur la
précisant, le cas échéant, la nature des désac-
direction des changements. Sur 21 firmes
cords sur I'application des principes comp-
auditées par un Big Eigltt, 10 changent pour un
tables entre la société et l'auditeur non recon-
non-Big Eighr; sur 14 firmes auditées par un
duit dans ses fonctions.
non-Big Eight,12 changent pour un Big Eight.
4. Leurs résultats indiquent une réduction
moyenne des honoraires de 24 o/o la première 7. Les résultats concernant I'approche restrictive
année (par rapport aux honoraires des Êrmes limitée aux cas de changements d'auditeur

CoMr'rÆrI.rrÉ, - CoNrRôrc - Auon / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Ptor
COÛ:TS D'AGENCE ET CFIANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI.IX COMPTES :
26 UNE A-PPROCHE EMPIRIQUE

seront également évoqués dans le cadre d'une 14. 19 cas parmi les 41 changements sont consi-
comparaison arrec ceux présentés ici. dérés comme donnant lieu à une augmenta-
tion de la réputation globale des CAC (codés
8. Nous nous attachons uniquement aux CAC
AUGQUAL = l), ycompris certains co-CAC
titulaires, qui sont ceux officiellement en
fictifs dont le traitement est un peu particu-
fonction. La nominarion d'un CAC suppléant
lier au regard de ce critère. En effet, le chan-
pour chaque titulaire est obligatoire, mais ria
gement met fin aux 13 co-CAC fictifs de cet
aucune incidence sur le déroulement pradque
échantillon, par la nomination de deux
de la mission. C'est uniquement en cas de
commissaires réellement distincts. Sur le
défaillance du commissaire titulaire (décès,
principe, I'opération se traduit alors systéma-
démission) que son suppléant entrera en
tiquement par un accroissement de la qualité
fonction.
de I'audit. Toutefois, la variable AUGQUAL
9. Bien entendu, cette approche n'est pas da éré codée 1 que si la réputation du
parfaite. Il se peut, par exemple, que le nouveau CAC (qui en général vient rempla-
remplacement de l'autre commissaire aux cer le commissaire o fictif o) est supérieure,
comptes ait eu lieu en (n-4), sans que cette selon la classification tripardte, à celle du
décision soit prise en compte dans les mesures CAC remplacé. D'un point de vue pratique,
dynamiques (les mandats des deux co-
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ce traitement permet de mieux repérer les
commissaires ne sont pas nécessairement firmes qui, après avoir vécu un certain temps
calqués sur des périodes idendques). en situation de co-CAC fictif; ont décidé de
10. l3 correspond au nombre de changemenrs fournir un véritable effon en terme de qualité
de I'audit statutaire.
inter-catégories dénombrés pour I'année
1997. 15. Aucune des sociétés de l'échantillon n'a fa,it le
changement inverse, à savoir passer d'une
1 1. Carpenter et Strawser (1971) expliquent que
forme duale à une forme traditionnelle avec
les cabinets locaux ou régionaux sont souvent
conseil d'administration.
remplacés par un cabinet national (typ, n;g
Eight à l'échelle des États-Unis) avant une 16. En limitant l'échantillon de contrôle
introduction en bourse. Les grands cabinets
(AUGQUAL = 0) aux sociétés opérant un
développent, en effet, davantage de presdge, changement, soit 19 observations au lieu de
de réputation, ainsi qu une meilleure apdtude 57, Ies résultats sont identiques en ce qui
technique dans les formalités propres à la concerne le test de Mann-Vhitney. Le désen-
réglementation de la SEC. Par conséquent, le dettement observé avec V-TDTA est même
rapport d'audit peut être utilisé comme outil plus marqué, avec des valeurs moyennes/
de marketing lors d'un premier appel public. médianes de -4,31- 5,9 points.
17. En écartant les sociétés qui renouvellent de la
12. D'après La Profession Cornptable n"l82 (mars
comparaison suivant AUGQUAL, on observe
1998). Pour des compléments sur le marché
que les firmes qui optent pour davantage de
de I'audit en France, voir notamment
réputation sont de taille inférieure aux autres
Béthoux (2000) et Scheid (2000).
(p<0.05), sans afficher une croissance
13. Situations identifiées avec I'annuaire 1998 de moindre. Cela peut s'expliquer par la défini-
la CNCC, qui regroupe l'ensemble des CAC, tion de AUGQUAL, et le fait que de petites
personnes physiques et mordes, par compa- firmes n'ayant pas encore eu recours aux
gnie régionale d'inscription. services de grands cabinets disposent de plus

Col{r'rnstlrrÉ - CoNrRôrr - Al.rDrr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Hor
COÛ|S D'AGENCE ET CHANGEMENTS DE COMMISSAIRE AI-IX COMPTES :
UNEAPPROCHE EMPIRIQUE 27
de latitudes pour accroître la réputation des Compagnie nationale des commissaires aux
CAC, notamment aYec I'embauche de compres (1998), Annuaire, CNCC Éditions,
Majors. Paris.

18. Il reste néanmoins une firme en situation de DeNos (1982), n Audit


P. et EIcUTNSEHERJ.\f.
co-CAC fictif dans les 44 renouvellements. Industry Dynamics: Factors Affecting
Changes in Client-Industry Market Sharesr,
19. Toutefois, en écartant les renouvellements
Joumal ofAccourcting Research,20(2), p. 604-
du test AUGQUAL, il ne ressort pas de 616.
contingence significative entre un co-CAC
ficdf et la sélection d'un auditeur de réputa- DTANcEI-o L.E. (1981), o Auditor Size and
don plus élevée, ou encore un changement de
Audit Quality,, Journal of Accounting and
non-BigSixà BigSix.
p. 183-199.
Econornics 3(2),
DeANcslo L.E. (1982), o Mandared Successfrrl
20. D'ailleurs, les résultats du tableau 28 confir-
Efforts and Auditor Choicer, Journal of
ment l'absence d'association entre la forma-
Accounting & Economics, p. l7l-203.
tion d'un comité d'audit, ou encore l'adop-
tion d'une organisation à conseil de DsFoNo M.L. (1992), o The Association
between Changes in Client Firm Agency
surveillance, et les décisions de changement
Costs and Auditor Switchingr, Auditircg: A
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d'auditeur ou d'augmentation de la qualité de
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CoMSTABII-nÉ - CoNTRôII - AuDrr / Tome 9 - Volume 2 - novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles ftor
COÛTS D'AGENCE ET CHÂNGEMENTS DE COMMISSAIRI, AUX COMPTES :

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CoMr'lABurE - CoNrr'ôr^e - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)


Charles Plor
COf-rTS DAGENCE ET CT{ANGEMENTS DE COMMISSAIREALIX COMPTES
30 UNE APPROCHE EMPIzuQUE

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CoMPrÆIUTÉ - CoNrRôLE - Auorr / Tome 9 - Volume 2 -novembre 2003 (p. 5 à 30)

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