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Charles Piot
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réputés, confortant ainsi l'hypothèse que la dcpends on agrnE costi generated hy îeuerage.
Remerciements
Cet article est issu de ma thèse, râlisée au Centre d'études et de recherches appliquées à la gestion (CERAG,
Grenoble). Je remercie Pascal Dumontier, directeur de cette recherche, pour ses conseils, ainsi que mes collègues
du CERAG et de l'École supérieure des affaires. Je suis également reconnaissant envers deux réviseurs anonymes
pour leurs suggesdons.
Introduction
Les mécanismes de conrôle et de surveillance permettent de gérer les conflits d'agence entre la firme
et ses partenaires, notamment ûnanciers, et contribuent au maintien de I'efficience contractuelle. Cela
suppose une dynamique économique, et par conséquent des réajustements dans le temps en fonction
de l'évolution des coûts d'agence, ou d'autres caractéristiques économiques et opérationnelles de la
firme. Concernant l'audit statutaire, autorité de validation des chiffres comptables visant à renforcer
la crédibilité de I'information financière, ces réajustements peuvent entraîner des changements d'au-
diteur dont les motivations s'apprécient dans la dynamique de la relation auditeur-client.
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- la spécialisation dans les technologies d'audit par I'acquisition de ressources spécifiques (recru-
tement, formation interne, oudls d'aide à la décision, structuration sectorielle des compétences,
expertise, etc.)
teur statutaire, la pratique révèle que la sélecdon de ce dernier s'efiFectue au plus haut niveau hiérar-
chique de la société ou du groupe. Dans la plupart des cas, la nomination s'effedue par un simple vote
de ratification, en assemblée générale, du cabinet d'audit proposé par la direction (Grand, 1996). En
conséquence, il existe une relation marquée entre le dirigeant en place et I'auditeur, de telle sorte
qu un changement de dirigeant a de fones chances de provoquer un changement d'auditeur. En effet,
le changement de diriçant s'accompagne souvent de restructurations, et un changement d'auditeur
peut s'inscrire dans une n nouvelle donne > proposée atrx collaborateurs et aux salariés de l'entreprise,
ou bien être utilisé pour asseoir le pouvoir du nouveau dirigeant.
Parmi les 620 firmes ayant appartenu à la liste Fonune 500 entre 1955 et 1963, Bunon et Roberm
(1967) relèvent 137 changements d'auditeur, dont 54 provoqués par des fusions de cabiners, soir
83 changements volontaires (ce qui représente 13 o/o de l'échantillon et un taux de rotation annuel
moyen inférieur à | o/o). Lenquête auprès de ces 83 cas met en évidence les changemenrs de dirigeanm
comme première explication des changements d'auditeurs (31 cas), suivis des besoins de services addi-
donnels (17 cas) et de l'émission de nouveaux financements (9 cas). Par ailleurs, sur 54 firmes améri-
caines introduites en Bourse en 1969-1970 et ayant changé d'auditeur, Carpenter er Srrawser (1971)
rapportent que la direction esr à I'origine de cette décision dans 57,5 7o des cas er le courtier intro-
ducteur dans 27,8 o/o des cas.
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Francis et'W'ilson (1988) utilisent deux modélisations, prenant en compte les deux substiruts à
l'observation de la qualité de l'audit: un modèle de choix binaire de réputation (changement de non-
Big Eight à Big Eight ou inversement), et un modèle continu de taille de I'auditeur (rapport des
chiffres d'affaires réalisés auprès de sociétés cotées, entre les auditeurs entranrs et sortants). Les
modèles de taille montrent que l'adoption, au cours des trois années qui précèdenr le changement,
d'un système incitatif de rémunération sous forme de bonus, ainsi que la croissance de la firme sur
cette période (variadon en pourcentage du total de I'actifl influencent la sélecdon d'un auditeur plus
important. Cependant, les coefficients ne sont pas significatifs pour les variables d'agence liées au
financement externe (diffi.rsion de l'actionnariar et endemement). En revanche, les modèles de répu-
tation montrent que les firmes qui passent de non-Big Eight à Big Eight se distinguent de celles qui
font le choix inverse sur quatre points:
- la mise en place au cours des trois années précédentes d'un système de bonus ;
- l'augmentation, sur cette même période, de la diffusion de I'actionnariat ;
- le niveau d'endettement à terme (corrélation négative) ;
- une croissance plus importante.
Le besoin de validation des indicateurs comptables résultant de la mise en place d'un bonus plan,
ainsi qu'une plus grande diffirsion de I'actionnariat (repérée par le fait que la participation de I'ac-
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tl
étudiés et les adaptations nécessaires compte tenu de la réglementation française (3.1.). Elle explique
ensuite la constitution des échantillons et la définition des variables (1.2.1.
Lanalyse de Francis et W'ilson suppose donc une décision préalable de changement d'auditeur et
demeure concentrée sur I'impact directionnel du changement, apprécié en termes de réputation ou de
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,.... ..,.,..'.
ÉVÉ,NPUANTS ÉTUDIÉ,S ET CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
FRANÇAISES
Lanalyse proposée, dont I'objectif est de mieux comprendre le processus de changement/sélecdon des
CAC, s'appuie sur l'étude de rois événements:
- le changement de CAC;
- la décision d'augmenter ou non la réputation des CAC ;
- la décision de nommer pour la première fois un grand cabinet anglo-saxon (Big Six). Chaque
événement est étudié sous I'angle statique avec le niveau des indicateurs d'agence observé l'exercice
précédant le changement, et sous I'angle dynamique avec la variation de ces indicateurs sur une
période à détnir.
des rapports annuels, pour les exercices clos entre avril 1997 et mârs 1998, de 288 sociétés . )te
officielle ou du second marché, publiant des comptes consolidés et n'exerçant pas une , de
nature financière, immobilière ou assimilée. Ces critères sont définis pour des raisons d'ho ité
réglementaire. En effet, seules les sociétés astreintes à publier des comptes consolidés doiven ler
au moins deux CAC titula.ires (et autant de suppléants). Les sociétés financières, quant à )nt
soumises à des dispositions spécifiques en matière de contrôle des risques, d'audit int, de
communication avec les CAC. En outre, leurs CAC doivent être agréés par la Commissior ire,
ce qui de toute évidence instaure une barrière à I'entrée significative pour ce rype de client
Lexamen des rapports annuels permet de relever 43 changemenm de CAC, ainsi que 4' vel-
lements (soit un taux de changement de 47 o/o pour l'année 1997).Par ailleurs, c€t €Xilnr mis
sélection du nouveau cabinet résultent très certainement, là encore, d'une décision d'harmonisarion
des vérificateurs émanant du nouvel acdonnaire.
Après la prise en compte de ces critères, il reste un échandllo n de 4l changements et de 44 renou-
vellements. Le tableau I ci-conre récapitule la procédure d'obtention de ces échantillons (panel A) er
la ventilation des changements sur le critère de qualité apparente de I'audit, appréciée selon une clas-
sification tripanite des cabine* en termes de réputation (panel B). Cene classification s'apparente à
celle opérée dans la plupart des études américaines et reflète la hiérarchie du marché français au
moment de l'étude. Les cabinets d'audit sont alors classés en trois groupes, tant sur le plan de la taille
que de la réputation: les grands réseaux internationatx ou Big Six (à l'époque), les réseaux nrrrionaux
ou Majors, et enfin les autres cabinets d'envergure moins importante. Les Big Six réalisent uri chiffre
d'afFaires n audit et conseil ) pour 1996-1997 compris entre 765 et | 152 millions de francs. avec par
ordre décroissant Arthur Andersen/Barbier Frinault, Coopers Ec Lybrand Audit, Ernst ,Y Young
Audit, KPMG Fiduciaire de France, Deloitte Touche Tohmatsu et BEFEC PriceW'aterhouse; les sept
Majors se situent entre 160 et 690 MF avec par ordre décroissant Mazars ,! Guérard, Salustro Reydel,
Amyot Exco, Calan Ramolino, Groupe Constantin, BDO Gendrot er ijidulor; les autres cabinets
réalisent un chiffre d'affaires maximum de 80 MF ''?.
Remarquons une tendance des firmes à faire appel à des auditeurs de plus en plus réputés: 19 socié-
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dans le rapport Le Porrz en 1993, et par la suite interdits par la COB er .{CC. n convie :
de prendre en compte ce facteur réglementaire spécifique dans les traiter, srarisriques.
Panel A: sélection des échantillons de renouvellements et de changements à la suite de l'examen de 288 rapports annuels
1997 de sociétés cotées sur les premiers et seconds marchés, hors secteurs financiers et assimilés.
Panel B. ventilation des chanqements en termes de réoutation des CAC.
Notes:
Une augmentation du degré global de réputation du collège de CAC peut résulter d'un changement de catégorie à la hausse (5 + 4 + 4
= 13 cas), mais aussi de la nomination d'un second Big Six ou d'un second Major pour des firmes ne détenant, avant le changement,
qu'un Big Six ou Major parmi leurs CAC (soit 19- 13 = 6 cas, inclus dans les < catégories inchangées >).
Des renseignements complémentaires nominatifs pour chacun des changements sont donnés en annexe.
(n) désigne l'exercice précédant celui du changement.
- CHGAUD est une variable binaire (0,1) codée I si la ûrme a décidé un changement d'auditeur
à I'assemblée généraie statuant sur l'exercice (n), et 0 pour un renouvellement ;
- AUGQUAL est une variable binaire (0,1) codée 1 si le changement se raduit par une augmen-
tation du niveau de réputation des CAC selon la classification Big Six, Majors et autres cabinets '4, et
0 dans le cas contraire (changement entraînant stabilité, voire baisse, du niveau de réputation, ou
simple renouvellement que nous assimilons par choix méthodologique à une décision de mainden du
niveau de réputation des CAC). Pour ces tests, les sociétés déjà auditées par deux cabinets Big Six
avant le changement sont éliminées c:r ce type de collège consdnre un plafond. Il convien
pour la pertinence de ce type de comparaison, d'écarter les fumes ne pouvant plus accroîtr
tation de leur collège de CAC, et de ne conseryer que celles qui disposent encore d'une lar'
niveau ;
- CHGBIG6 est une variable binaire (0,1) codée I si le changement entralne le passage
gorie non-Big Six à Big Six appréciée selon le cabinet dominant, et 0 sinon. En d'autres ter;'
variable repère les ûrmes qui ont décidé de nommer, pour la première fois, un cabinet appar:
groupe des Big Six. Pour une analyse pertinente de ceme décision, dont I'impact est suppcr
tant en terme de qualité du processus d'audit, les firmes déjà dans la catégorie Big Six (déi:.
par un cabinet Big Six au moins) avant le changement ou lors du renouvellement sont &arr
Variables d'açnce
Les coûts d'agence actionnaires-dirigeants sont mesurés par la concentration de I'acdonn"
la variable INSIDERS (fraction du capital détenue par les dirigeants, administrateurs er
d'après le rapport annuel) sous I'angle statique. Sous I'angle dynamique, la variation de
d'agence est notéeV-INSIDERS et correspond à la différence de concentration de l'actionn;
(n) et (n-6): V-INSIDERS = INSIDERSn - INSIDERSn-6. I.ihypothèse d'une relation ;
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de l'actionnariat diminue dans le temps pour les firmes qui décident d'accroître cerr i
(AUGQUAL ou CHGBIG6 = 1).
Les coûts d'agence de la dette sont appréciés par deux ratios d'endemement communén
sés: I'endettement à terme (Long-Têrm-Debt-to-Total-Assets noté LIDTA) et l'endeter i
(Total-Debt-to-Total-Assets noté TDTA). Les deux ratios sont issus de la base d. s
changements importants dans la vie de I'enreprise (changement de forme juridique, dedir : ies
paramètres liés à la pression polidque et institutionnelle (marché de cotation, corarion inre r e),
la présence éventuelle d'un comité d'audit, et bien entendu l'existence d'une siruation r: rC
fictif avant le changement.
IJadoption d'une srructure juridique duale à directoire et conseil de surveillance, oPtion prévue par le
droir des sociétés français, peut résulter d'une volonté de renforcer l'indépendance du contrôle mana-
gérial par une séparation plus effective des foncdons de gestion et de surveillance. Ces opérations de
réorganisation sont souvenr propices à un remplacement de I'auditeur externe' bien qu il reste délicat
d'en prédire la direction en terme de qualité apparente. De même, un changement de dirigeant
marque souvenr le début d'une période de réorganisations ou de restructurations, qui constitue aussi
un terrain favorable pour le changement d'auditeur, bien qu aucun présupposé théorique ne Permette'
là encore, d'anticiper ou de privilégier un sens en terme de qualité apparente des auditeurs.
La variable binaire CHGDUAL est codée 1 si, entre (n-6) et (n), la ûrme est passée d'une forme
traditionnelle à PDG et conseil d'administration à une forme duale à conseil de surveillance (SA à
directoire ou SCA), et 0 sinon. La variable binaire CHGDIR vaut 1 si un changement de PDG, ou
de président du directoire, est intervenu entre (n-6) et (n), et 0 sinon ". Ces informadons sont rele-
vées d'après les Êches DAFSA des sociétés pour les années concernées.
Eichenseher et Shields (1985) suggèrent une association enrre Big Eight et comirés d'audit aux
É,tats-Unis. Les premiers trouvent dans le comité un moyen de renforcer làur indépendance face aux
pressions managériales; les seconds sont réputés favoriser la nomination de Big Eight pour limiter leur
exposition financière lors d'éventuelles poursuites judiciaires de la part des investisseurs.
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Tableau 2A.
Tests pour échantillons indépendants avec les variables continues
Statistiques descriptives pour les variables continues : moyenne, lmédiane], écart type. Test non paramétrique pour deux
échantillons indépendants de Mann-Whitney:Statistique z de test modalité 1 vs modalité 0 (probabilité critique bilatérale
asymptotrque). Les résultats significatifs (p < 0,10) sont repérés en gras.
conttnueS (N = 43) (N=23) I (p) (N=57) i(N=19) (p) (N=30) (N=9) (n)
0,5907 0,5763
tNSlDERS" [0,s892]
0,238
lo,s947)
0,236
,:it; 'ilj:l, iitii ,B;;lî 'i:l#'
,Y,ffi, ,t:13î
0,0403 -0,0005, _nc,q 0,0417 0,0212 0,0019 - 0,0180
V-INSIDERSd l0,o21sl 10,01 141 ,;;.i
\v' vvJl
[- 0,ooo4] r-"oirirr à0;lXî uq'l:', t-;:;fir ;:::
0,209 0, 45 1 0, 'l gg 0,1 8 1 0,1 56 0,065
0,2247 0,2610 177 0,2260
1 ,9'19:9, 1,086,9'ï91,,2'12t1, o,7oo
TDTAN [0,2383]
0,147
[0,2670]
0,121
toi,zzgl
'Îj;:' 'ôiiin" (0,278) 'il'ri' ';ilii' Q,484,
Mann-Vhitney. Le tableau 28 donne les effectifs croisés enffe les variabl,:'; explicatives binaires et
chacune des variables dépendantes, ainsi que les résultats du test d'indépen,l ;nce du khi-deux.
Les tests de la décision n changer vs. renouveler I'auditeur ,, (CHGAUD i r nt effectués après élimi-
nation des co-CAC âctifs, car dans ces situations le changement résulte tre .:rtainement d'une déci-
sion contrainte par la réglementation, et ne présente donc pas un caractr: volontaire suffisant. En
revanche, les deux autres tesrs - ( augmenrer la qualité de l'audit o (AUG. 'AL) et < nommer pour
la première fois un Big Six , (CHGBIG6) - englobent les co-CAC fictifs, , ,rs la mesure où résorber
un co-CAC fictif n'impose pas forcément d'opter pour des cabinets de i. -utation supérieure. Les
résultats des tests AUGQUAL et CHGBIG6 sont statistiquement identiquc-: après élimination de ces
observations.
Les résultats statistiquement remarquables concernent principalement ,,, variation du ratio d'en-
dettement total, entre les firmes qui décident d'accroître la qualité de l'au..rt et celles qui maintien-
nent un niveau équivalent ou réduisent cette qualité. Les premières se carec::risent par une hausse de
l'endeftement total entre (n-6) et (n) (V-TDTA prend des valeurs moyerr:.es et médianes de 5,1 et
4,0 points respectivement) avec toutefois une diminution très sensible de I'endettement à terme, alors
que les secondes affichent un désendettement global sur la même période (V-TDTA = - 3,1 points
en moyenne et médiane). Le test de Mann-Vhitney ressort significatif au seuil de I o/o pour I'endet-
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Variables 0 , khi2 i 0
1 1 khi2 0 i 1 ', khi2
modales (N=43) (N=28): (p)[] l(N=57) 'i(N=19) (p) tfl (N=30) : (N=9) . lplttt
t5
t,tzl 52]18 0,241
27 x 0,009
39
(0,290) (0,623) (0,923)
CHGDUAL
? 4 5
[0,304]
51 [1,000]
5 1
[0.e68]
)e 1? 2,427 1,949 0,072
0 40i10 22 7
LN\JUIN 1
;: ;; (0,11e)
11 i9 (0,1 63)
6
(0,789)
[0,14s] [0,1 76] [1,000]
CHGCOT' ?
40
3
28
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2,040
(0,1 s3)
10,2731
54 j
30
19
1,041
(0,308)
[0,s69]
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[1,000]
0,861
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(0,088)
3
(0,277)
[0,0001 10,1001 i [0,3ss]
a. Unefirme(Rubis)estpasséeduhors-coteausecondmarché:CHGCOTestcodéelpourcecasparticulietconsidérantquecetteévolutionmarque
une intensification de la pression du marché. Les résultats des tests sont identiques après élimination de cette firme.
b. D'aprèsnossources,aucunesociéténes'esttotalementretiréedesescotationsétrangèresentre(n-6)et(n).
c. Le test croisé FICIF x CHGAUD est effectué sur l'échantillon total (N = 85).
d. Le test exact de Fisher est plus fiable que celui du khi-deux pour les échantillons de petite taille (moins de 20 observations, effectifs théoriques
par cellule inférieurs à 5).
Désignation des variables modales :
CHGDUAL = 1 si la firme est passée, entre (n-6) et (n), d'une forme traditionnelle à conseil d'administration à une forme duale à conseil de
surveillance, et 0 sinon.
CHGDIR = I si le PDG ou le président du directoire a changé entre (n-6) et (n), et 0 sinon.
CHGCOT = 'l si la cotation des titres est passée du second au premier marché entre (n-6) et (n), et 0 sinon.
COINT = 1 si la cotation des titres de la société a pris un caractère international entre (n - 6) et (n), et 0 sinon (première introduction sur une place
boursière étrangère).
CoMl-fÉ = 1 si un comité d'audit a été constitué entre (n - 6) et (n), et 0 sinon (aucun comité n'existait en n-6).
FICIF = 1 si une situation de co-CAC fictif préexistait avant le changement ou le renowellement, et 0 sinon.
(n) désigne l'exercice qui prêcède celui du changement ou du renouvellement de CAC.
tutelle (COB et CNCC) ont pris des positions fermes dès 1993 pour mettre fin à cette pratique. Pour
les 13 changements relevés répondant à cette situation, il ne subsiste plus de doubles commissariats
fictifs après la décision ". Par ailleurs, la préexistence d'un co-CAC fictif semble inciter les sociétés à
accroître la réputation des cabinets, peut-être pour donner plus de crédibilité à la décision de change-
menr. En effet,32 7o des sociétés ayant augmenté la qualité apparente de l'audit étaient en situation de
co-CAC fictif avant cene opéradon, contre seulement 14 o/o parmi les autres sociétés (p < 0,10) 'e.
Le test du khi'deux ressort non significatif concernant l'association entre changemenr de diri-
geanrs et d'audireurs, arrec une probabilité critique légèrement supérieure à 10 o/o. Néanmoins, le test
présenté peut se trouver biaisé par l'élimination de six entreprises rachetées par un autre groupe entre
(n-6) et (n), le plus souvent par voie d'OPA En effet, et cela n est pas surprenanr lors d'un change-
ment de propriétaire, ces six endtés ont également changé de PDG ou de président du directoire
pendant la période étudiée. Après réintégration de ces observations, le test du khi-deux indique une
association significative entre les changements de dirigeant et de CAC (khi-deux = 5,51, p = 0,019 ;
N = 9l). Cela confirme I'idée admise par les praticiens, et corroborée par les études de terrain, selon
laquelle le processus de sélection des auditeurs statutaires reste largement dominé par les détenteurs
du pouvoir exécud{, qui supervisent et influencent également le processus de production de I'infor-
mation comptable et financière. En France, la domination du PDG sur le conseil d'administration,
ainsi que le manque d'intervention des comités d'audit dans la sélection des CAC et la coordination
des plans d'audit 2o sont des éléments à mettre au crédit de cette observation.
Variables explicatves :
Notes:
1. Les modèles de changement vs. renouvellement (CHGAUD) sont également estimés en incluant les 14 CGCAC fictifs et la variable de contrÔle FICllF Les
résultats sont, comme on pouvait l'anticiper, plus robustes avec des khideux globaux de 25,547*** et 23,003*** pour les versions statiques et dynamiques
respectivement. b variable FICI]F alfiche un coefficient positif très significatiT dans les deux modèles (p < 0,01), et aucun changement n'est à signêler parmi
les autres coefficients en termes de significativité et de sens.
2. Les modèles AUGQUAT limitg aux changements de CAC (après élimination des renouvellements) sont globalement non significatifs, avec des khiieux de
7,064 (N = 37) et 8,939 (N = 36) pour les versions statiques et dynamiques respectivement. En termes de coefficients, le modèle AUGQUAL statique diffère en
deux points: 1) une conêlatjon négative signiicative de LnVEtûfS (p < 0,05), et 2) un coefficient négatif non significatif pour FICIF. Le modèle dynamique ressort
qualitativement identique mis à part le coefficient positif non significatif de FICTF.
La taille de la société affecte positivement la probabilité de changer d'auditeur (p < 0,05), contrai-
rement à la relation négative anticipée, et fondée sur la théorie du monopole bilatéral de la reladon
auditeur-client. Dans la mesure où les paramètres de taille et de croissance ont un coefHcient négatif
dans les modèles directionnels AUGQUAL (généralement non significatif, sauf pour la taille dans le
modèle limité aux changements), on pourrait suggérer que les grands groupes trouvent un intérêt
économique direct dans le changement d'auditeur, possiblement sous la forme d'une réduction d'ho-
noraires. Une interprétation plus pragmatique s'appuie sur le fait que ces grands groupes, sans avoir
atteint le maximum de deux Big Six, disposent déjà d'un niveau de réputation des CAC satisfaisant,
et ont par conséquent plutôt tendance à maintenir ce niveau lors des changements opérés.
La préexistence d'une situation de co-CAC fictif (FICTIF) reste l'unique facteur modal doté d'un
impact statistiquement significadf; que ce soit sur la décision de changer vs. renouveler le CAC
(p < 0,01, modèles discutés en note du tableau 3), ou sur celle d'accroître la réputation des CAC en
place (p < 0,05). Cet impact n'est toutefois plus significatif lorsqu'on analyse les facteurs d'augmenta-
tion de la réputation en prenant pour acquise une décision de changement (voir note du tableau 3).
Conclusion
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Cene étude vise à apprécier le poids des coûts d'agence dans la décision de changer de CAC dans
un premier temps, puis sur la direction de ces changements en terme de réputation des vérificateurs
dans un deuxième temps. Elle suppose que nous admettons, au préalable, I'existence d'une différen-
ciation de la qualiré des services d'audit suivant la taille et/ou la répuration des cabinets.
seront également évoqués dans le cadre d'une 14. 19 cas parmi les 41 changements sont consi-
comparaison arrec ceux présentés ici. dérés comme donnant lieu à une augmenta-
tion de la réputation globale des CAC (codés
8. Nous nous attachons uniquement aux CAC
AUGQUAL = l), ycompris certains co-CAC
titulaires, qui sont ceux officiellement en
fictifs dont le traitement est un peu particu-
fonction. La nominarion d'un CAC suppléant
lier au regard de ce critère. En effet, le chan-
pour chaque titulaire est obligatoire, mais ria
gement met fin aux 13 co-CAC fictifs de cet
aucune incidence sur le déroulement pradque
échantillon, par la nomination de deux
de la mission. C'est uniquement en cas de
commissaires réellement distincts. Sur le
défaillance du commissaire titulaire (décès,
principe, I'opération se traduit alors systéma-
démission) que son suppléant entrera en
tiquement par un accroissement de la qualité
fonction.
de I'audit. Toutefois, la variable AUGQUAL
9. Bien entendu, cette approche n'est pas da éré codée 1 que si la réputation du
parfaite. Il se peut, par exemple, que le nouveau CAC (qui en général vient rempla-
remplacement de l'autre commissaire aux cer le commissaire o fictif o) est supérieure,
comptes ait eu lieu en (n-4), sans que cette selon la classification tripardte, à celle du
décision soit prise en compte dans les mesures CAC remplacé. D'un point de vue pratique,
dynamiques (les mandats des deux co-
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