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L ' industrie automobile traverse aujourd ' hui , comme d ' autres secteurs
industriels en ont connu avant elle , une phase de mutation profonde .
L ' é volution des syst èmes automatis é s de production discontinue , qui est
Tune de ses caract éristiques , est fortement influenc ée par le besoin
grandissant de flexibilit é de l ' appareil de production .
L ’ automatisation de la fabrication de pi è ces diversifi ées avec les m êmes
machines fait surgir des probl èmes techniques nouveaux .
Parmi les nouvelles mé thodes d ' é tudes dé velopp é es pour r é soudre ces
probl èmes , la simulation tient une place de choix .
Elle s ' avère un outil bien adapté pour la conception et l ' amélioration de
syst èmes de production discontinue automatis é s . Elle permet ainsi de
résoudre le difficile probl ème de l ' é valuation des performances .
Revue française de Gestion industrielle 0242 - 9780/88 /01 55 11 /$ 3.10/ © Gauthier - Villars
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56 Revue française de Gestion industrielle
L ' indépendance des opérations , les unes par rapport aux autres , est
recherchée au travers de systèmes de manutention souples tels que les
r é seaux de chariots automoteurs et d ' organisation des machines appel é s
lignes ou ateliers flexibles .
Les premi è res r é alisations ont fait surgir des probl èmes techniques
nouveaux tels que :
- la coordination d ' activité s parall è les et asynchrones
• L ' UTILISATION DES OUTILS D ' AIDE A LA CONCEPTION DES SYSTEMES AUTOMATISES
IIT
Le cycle de vie d ' un atelier automatisé comprend quatre é tapes principales
i - la conception , la r éalisation , la mise en service et l ' exploitation . Ces
j é tapes permettent de passer de l ' expression d ' un besoin " client " à un
système de production en état de fonctionnement . Parmi elles , la conception
et l ' exploitation sont concernées par la simulation qui , dans chaque cas ,
!
.
va devoir r épondre à des objectifs diff érents La nécessit é de disposer
d ' une image , d' un modèle, dynamique du iy&t ème s ' est donc impos é pour
i' é valuer les . performances dans ^diff é rentes hypothè ses et pour choisir les
meilleures â diff érents niveaux de dé tail et de pr é cision .
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-
En effet, la multiplicit é des personnes et des mé tiers intervenant dans la
conception amène 5 rechercher un moyen de communication simple s ' appuyant
sur une repré sentation compr éhensible par tous Le dessin industriel .
classique, s ' il est compr éhensible par la majorit é des personnes , ne
repr é sente que tr è s partiellement le syst ème .
Lors des phases de la conception ( analyse de la demande , pr êé tude du
syst ème , é tude de la mé canique , étude de l automatisation ) , la simulation
'
s ' impose dans la pr êétude et dans l ' é tude de l ' automatisation elle même ,
.
tr è s interdépendante de celle de la mécanique Ainsi , dans le cycle de vie,
-
trois domaines d ' application de la simulation peuvent ê tre envisagés : la
pr êé tude , l ' é tude dé taill ée et l ' exploitation .
L ' objectif d ' une simulation est d ' é valuer, de fa ç on pr é visionnelle, les
performances du syst ème en cours de conception .
La simulation est
actuellement l' outil le plus utilisé et le plus industriel , mais ce n ' est
pas le seul .
Deux types de mé thodes sont envisageables pour dimensionner une
installation :
- la repr é sentativité du modèle ( qui peut ê tre aussi proche que l ' on
veut de la r éalit é )
fi*
11.i . i
La simulation des systèmes de production
59
Dans cette phase de pr éê tude , les probl èmes à r é soudre sont géné ralement
les suivants :
3.2 - Dans l ' é tude dé taill é e , les choix de r éalisation sont en cours et 11
s ' agit de les valider . Le modè le utilisé est tr è s proche de la r é alit é
physique et fait intervenir une grande part de fonctionne ment dé terministe .
Il s ' agit sans doute de la phase la plus importante dans la mesure oü elle
60 Revue française de Gestion industrielle
va permettre de limiter les contours du probl ème à traiter d ' une part , et à
r éunir les spécialistes participant au projet et dé tenteurs de
l ' information d ' autre part .
Ces spécialistes peuvent ê tre les pr éparateurs des Mé thodes , des Services
Techniques Usine , les exploitants ou futurs exploitants de l ' atelier ,
..
etc .
..
Ces langages ( SLAM , SIMAN , ECSL , QNAP , . ) ont fait l ' objet d ' une é tude
comparative financ ée par l ' Agence pour le Dé veloppement de l ' Informatique ,
qui a permis à la Direction des Affaires Scientifiques et Techniques du
Groupe Renault , de faire le choix technique d ' un de ces langages .
Renault / Dast et Seri / Renault Ing éni érie ont maintenant acquis , tant en
interne que vis- à- vis de clients extérieurs > un savoir- faire en
modë lisation/ simulation au travers de nombreux cas industriels trait é s .
La phase de modê lisation / simulation est d ’ autant plus r éduite que le
langage de modélisation est puissant et de haut niveau.
La simulation des systèmes de production 61
... llalaengagement
capacit é de production de T unit é
cadence de production
' ou le rendement des moyens de production, de
manutention et du personnel
. le niveau des stocks -tampons pour amortir les pannes
. les temps de passage des pi èces, etc...
La synthèse est faite de concert avec tous les spécialistes qui ont suivi
.
le projet Cette synthè se se traduit par une suite de recommandations et de
conclusions permettant d ' orienter le choix du responsable industriel .
Ce projet pourra d éboucher sur des études compl émentaires, du type gestion
de production, automatisation et flexibilisation des lignes existantes ,
dé finition de nouveaux moyens , fiabilisation des é quipements , modification
d ' organisation, etc ...
5 - EXEMPLE : APPLICATION DE LA SIMULATION A L ' EVALUATION DES PERFORMANCES D UN
'
CIRCUIT DE CHARIOTS AUTOMOTEURS
Le cas présenté ici est extr êmement simple : le circuit est une boucle Les
chariots prennent les pi èces dans les postes de prise pour les déposer dans
.
l ' un des postes de dé pose suivants .
Les chariots doivent :
. ressortir
dè s qu ' un chariot s ' arr ê te dans un poste et qu il ne pourra en
'
situation n ' est pas libre , etc
de suite ( parce que sa
il libère le canton afin de permettre un autre mouvement
... ) ,
. par contre, s ' i l peut ressortir de suite , il le fait sans rendre le
canton au chariot suivant ;
' autre
* dcentral part, remplir les missions qui leur sont affectées par un système
de gestion.
Le concepteur disposait des degr é s de libert é s suivants :
.. choix
choix du nombre de chariots
des r è gles d ' affectation des missions.
à
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. -
5.2 1 Modè le du système physique : Il est constitué par un r é seau SLAM C ' est .
-
un assemblage de sous r é seaux repr é sentant respectivement :
Nous ne nous étendrons pas sur la modélisation détaill ée qui comporte 400
.
instructions en lang'age SLAM La reproduction du' ré seau ne peut , faute de
place, ê tre fournie dans cet article .
. - Modèle des r è gles d ' affectation des missions : Ces rè gles d ' affectation
5.2 2
des missions aux chariots constituent le syst ème de gestion centralisée de
la boucle . Ces règles ont pour but :
. prise
de dé terminer l ' affectation d ' un chariot rendu libre à un poste de
de pi èces
. appels
d ' éviter les conflits entre chariots et entre poste par gestion des
de chariots dans les postes .
Ces r è gles ont é t é implant ées, gr â ce à l ' interface " fonction utilisateurs "
. .
dont dispose SLAM, en langage FORTRAN La taille du programme de gestion
est d ' environ 400 lignes de FORTRAN
.
.
calculateur DEC / VAX 11/ 750 Environ 40 simulations du circuit de chariots
ont é t é effectuées Chaque simulation permet d ' obtenir , en 2 mn de calcul
environ, les r é sultats relatifs à une équipe de production ( 8h) L ' étude .
compl è te comprenant :
.. lala collecte
spécification du probl ème
des donn ées sur le terrain ( il s ' agissait d ' un atelier
existant )
.. la modé lisation et la mise au point
les essais ( é multi paramè tres ) exploitation des r ésultats,
tude et l '
I| est é valué e à 3 ingénieurs x mois .
)| i
1il !'
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La simulation des systèmes de production 63
. dtests
' améliorer substantiellement la mé thode de gestion des chariots par
successifs , de fa ç on à accro î tre la cadence de l ' atelier
( + 33 % en l ' absence de pannes )
. respectivement
de conna î tre les lois donnant cette cadence en fonction
:
* de pannes de chariots
* du
du
nombre de postes de contr ôle en service
taux de retouche de l ' atelier
*
* du nombre de charriots en service
* de voyages " parasites " d ' autres chariots , la bouche n ' é tant pas , en
r éalit é, un syst ème fermé .
Le lecteur trouvera sur la figure n ° 1, entre autres r é sultats , le
diagramme des flux de chariots entre les diff é rents postes de la boucle .
6 - CONCLUSION : LES APPORTS DE LA SIMULATION
. tout d ' abord, la simulation est une aide à la dé cision irr éfutable.
, elle permet
En effet de valider un choix en toute connaissance de
cause ( vue globale d ' un probl ème, synthèse de facteurs complexes aux
imbrications délicates ) ;
. dpermet
' autre part , la simulation est une aide à l ' investissement ; elle
d ' entreprendre audacieusement en minimisant les risques En .
effet, un calcul manuel , même statistique, ne peut dimensionner des
unit é s de production que de faç on tr è s impr écise , seule la
simulation é vite de se lancer dans des investissements
. -
sous - dimensionné s ou sur dimensionné s , l ' un et l ' autre étant
é galement pr é judiciables
Ces deux apports se sont manifest é s lors de chaque projet conduit par
.
simulation Il n est pas rare, par exemple, d ' obtenir une économie de 10 à
’ .
20 % sur les moyens à mettre en place La simulation a permis dans de
nombreux cas , des gains sur les équipements de stockage Enfin, dans .
certains cas , elle a permis de v érifier la maln -d ' oeuvre né cessaire dans
chaque qualification .
Ainsi, l ' évaluation d ' unit é s de production par modélisation et simulation
est largement rentabilis ée par les gains qu ' elle permet d ’ obtenir ( gains de
temps, gains économiques , gains financiers ) .
On acJjji.eJUime.yvt le. iavoln- alne acquit, et la puliiance de& outlli
^
permettent de flatten n ' Imponte quel pnobl ê me d ' évaluation de penfionmancei
poux un coût nelatlvment faible lune étude dune g é nénalment molni de deux
moli ) .
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