Review

Author(s): G.T.
Review by: G.T.
Source: La Revue administrative, 26e Année, No. 153 (MAI JUIN 1973), p. 351
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40767093
Accessed: 19-12-2015 08:58 UTC

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 BIBLIOGRAPHIE
ET
DISCOGRAPHIE
Livres
Le système administratif,par Alain Darbe! et Dominique
Schnapper (Pans 1973, Mouton et Cie, 248 p.).
Spécialistes de la « morphologie » de la haute admi-
nistration, sociologues et statisticiens de vocation, Alain
Darbel et Mme Dominique Schnapper, après avoir étudié
dans un précédent travail les caractéristiques socio-cultu-
relles des agents du système administratif,nous donnent
avec ce second volume le résultat de leurs investigations
sur le système lui-même. Les auteurs présentent d'abord
une anlyse formelle des conditions de l'équilibre et du
fonctionnementd une organisation pour aboutir à un mo-
dèle propre à l'administrationcentrale. Ils examinent en-
suite successivement les caractéristiques et conséquences
de la situation monopolistique de l'administrationet celles
des monopoles internes, le contrôle - informel - du
recrutement et des comportements et enfin les attitudes
de la haute fonctionpublique (les variables et leur logique,
distance au rôle et comportements quotidiens). Dans un
système qui a toujours « répondu » à la demande sociale,
la question posée en conclusion est de savoir dans quelle
mesure la transformationdu type des agents recrutés et
l'introductiondes innovations techniques ne vont pas re-
mettre en cause cet équilibre traditionnel. En annexe, des
tableaux statistiques historiques mesurent l'évolution des
effectifsministérielsde 1870 à 1940 et *8 tableaux résu-
ment les résultats numériques de l'enquête lancée en 1967
auprès des hauts fonctionnaires. Il y a là une recherche
documentaire et sociologique de grand intérêt propre à
appeler point par point la réflexion, voire la discussion,
ec nous ne pouvons ici qu'inciter les lecteurs à se re-
porter à cette fort intéressante tentative d'approche posi-
tiviste qui s'inscrit au crédit de notre science administra-
tive. - R.A.
L'ère des technocrates. Le cas des Ponts et Chaussées,
par Jean-Claude Thoenig (Paris, 1973, Les Editions d'or-
ganisation, 279 p.).
Excellente monographiesur le Corps des Ponts et Chaus-
sées (que nous avons déjà louée ici même dans une pre-
mière version en 1970) : c'est probablement le meilleur
exemple dont nous disposions en France d'une enquête de
sociologie administrativevalable. I! est vrai que les condi-
tions étaient favorables : il y avait un problème de struc-
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ture administrative,le Corps des Ponts a une très grande
unité, une logique particulière de raisonnement, une tra-
dition intellectuelle, une certaine indépendance d'esprit, il
est vrai aussi que l'étude est prudente,et ne cherche pas
à « conseiller » (il serait dangereux d ailleurs de généra-
liser de ce corps aux autres corps, de l'administrationdes
ponts à l'Administrationdans son ensemble - et l'auteur
n'a pas échappé à la tentation à la fin du livre). Il y a
beaucoup à méditer sur ce livre - et notamment pour le
corps préfectoral (qui pourra mieux comprendre les ré-
flexes de ses ingénieurs). Et peut-être même est-ce un
excellent livre pour les ingénieurs des Ponts, qui peuvent
y apprendre beaucoup sur eux-mêmes. - G.T.
Les préfets du Second Empire, par Bernard Le Clère et
Vincent Wright (Paris, 1973, Colin, 411 p.).
Nous avons déjà dit tout le bien que nous pensions du
- Conseil d'Etat sous le Second Empire » du professeur
Vincent Wright (Revue Administrative,nu 148, p. 455) et
nous devons faire le même éloge du livre qu'il vient de
publier avec Θ. Le Clère, directeur du Cabinet du préfet
du Pas-de-Calais (excellent exemple de collaboration in-
ternationale), sur les préfets de Napoléon III. On retrou-
vera ici la même sûreté de méthode, la même finesse d'ana-
lyse psychologique, la même érudition, le même don de
malice et de lucidité. Il n'est, certes, pas facile d étudier
un corps comme le corps préfectoral, fait d'individualités,
de gens à carriers personnelle, de gens de caractère (son-
geons à un Janvierde la Motte, à un Piétri, à un Verbigier
de Saint Paul). Et pourtant les auteurs ont réussi à donner
une vision très vivante de ce corps, à dresser un por-
trait d'ensemble, à nous montrer les individus avec leurs
défauts, leurs talents (et ceux de leurs épouses), leurs
principes, ils ont même esquissé une déontologie de la
carrière (p. 255-268) et ce sont là des pages qu'on peut,
qu'on doit lire aujourd'hui : il est certain que les tradi-
tions de l'administration préfectorale de l'Empire pèsent
encore sur la vie quotidienne des préfets d'aujourd'hui, sur
la façon de juger les personnes, de craiterles événements.
De cette étude exemplaire (et qui devrait être imitée pour
d'autres corps administratifs),il faut tirer la conséquence :
il serait fort utile d'avoir une grande histoire du corps
préfectoral depuis 1800. et c'est au Ministère de l'Intérieur
et à I Association du corps préfectoral qu'il appartient de
lancer une telle entreprise : MM. Le Clère et Wright ont
montré que c'était possible et démontré son intérêt per-
manent. - G.T.