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Cours Hydrologie Générale - CH 09
Cours Hydrologie Générale - CH 09
CHAPITRE 9
LES REGIMES HYDROLOGIQUES
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22/08/2017 Chapitre 9 - Les régimes hydrologiques
Fig. 9.1 – Régimes moyens (en m3/s) de quelques fleuves dans le monde.
On utilise aussi le coefficient mensuel de débits, qui est défini comme le rapport du débit mensuel moyen au module inter-annuel (moyenne inter-
annuelle calculée sur un certain nombre d'années). Celui-ci permet de représenter la répartition, en pourcentage, des débits mensuels au cours de
l'année.
(9.1)
(9.2)
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La courbe des coefficients mensuels de débits de l' année moyenne permet de mettre en évidence le caractère systématique des variations
saisonnières, et de comparer les rivières entre elles. La connaissance de ce coefficient est aussi d'un grand intérêt pour pouvoir estimer les volumes
écoulés au cours d'une saison afin de dimensionner une retenue.
De même, les courbes des fréquences relatives des débits sur une longue série d'années, définissent la variation saisonnière des quantiles de débits
(Fig. 9.2). Les courbes cotées 10, 25,..., 90 % indiquent les valeurs des débits mensuels qui ont respectivement 10, 25,..., 90 chances sur 100 de ne pas
être atteintes ou dépassées.
Fig. 9.2 - Exemple de courbes fréquentielles (fréquence de non-dépassement) des débits mensuels.
Une des classifications des régimes hydrologiques des rivières les plus simples est celle de Pardé (1933), qui distingue trois types de régimes :
Régime simple : caractérisé par une seule alternance annuelle de hautes et de basses eaux (un maximum et un minimum mensuels au cours de
l'année hydrologique) et, en général, par un seul mode d'alimentation
Régime mixte : 2 maxima et 2 minima, par an, correspondant à plusieurs modes d'alimentation.
Cette classification peut être éventuellement rectifiée en fonction des causes hydrologiques provoquant les hautes eaux ; c'est le cas pour les
phénomènes d' embâcle et de débâcle. L'embâcle désigne une accumulation, due à un obstacle (présence d'un pont, d'un barrage, d'un
rétrécissement, d'un coude, etc.), de glaçons ou de bois dans un cours d'eau qui crée un barrage. Lorsque ce barrage cède pour différentes raisons c'est
la débâcle. Lorsqu'il s'agit d'un démantèlement de couche de glace sur les cours d'eau, cela traduit l'effet du dégel. La débâcle produit alors un charriage
de glaçons de tailles plus ou moins grosses, pouvant à leur tour occasionner, lorsqu'ils sont arrêtés par un autre accident hydrographique ou autres, des
barrages provisoires (embâcle) qui provoquent souvent des inondations.
Par ailleurs, la géologie peut modifier sensiblement les écoulements et par delà le régime d'alimentation des cours d'eau. Ceci est particulièrement vrai
dans les régions karstiques (ex. dans le Jura).
Le régime glaciaire se retrouve en général quand 15 à 20% du bassin est occupé par des glaciers. Sous nos climats, le régime glaciaire se caractérise
entre autres par :
Ecoulement assez important (pour les régimes rencontrés en Suisse quelques dizaines l/s/km2 ).
Débits très importants en été, par suite de la fonte de la glace ; en Suisse, le maximum annuel unique et très accentué se place en juillet-août.
Débits très faibles en fin d'automne, hiver, début du printemps (quelques l/s/km2).
Amplitude des variations mensuelles des débits très grande (rapport entre les coefficients mensuels extrêmes), due au rapport crue/étiage très
élevé.
Oscillations du débit entre le jour et la nuit en saison chaude (2 à 3 fois plus important le jour que la nuit)
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Grande régularité d'une année à l'autre du régime car la température est de tous les paramètres météorologiques le moins irrégulier.
Suivant l'altitude moyenne des bassins versants, ces caractéristiques seront plus ou moins prononcées. Par exemple l'amplitude des variations
mensuelles de débits est supérieure à 25 pour les bassins versants de haute altitude (altitude moyenne supérieure à 2500 mètres),et varie de 12 à 35
pour les bassins de 2300 à 2600 mètres d'altitude moyenne.. Le Rhône en amont du lac Léman est caractérisé par un régime de type glaciaire (Fig. 9.1
et Fig. 9.3).
Le régime nival pur présente sous une forme atténuée certaines des caractéristiques du régime glaciaire. Le maximum a lieu cependant plus tôt (juin). Il
se subdivise en régime nival de montagne et nival de plaine.
Le régime nival de montagne, se retrouve dans les zones montagneuses où la majorité des précipitations arrive sous forme de neige. Il est caractérisé
par :
une fonte progressive de la neige, qui commence d'abord aux altitudes les plus basses et provoque une crue en mai-juin (pour l'hémisphère
Nord)
La rivière Fraser à Hope aux Canada (Fig. 9.1) est caractérisée par ce régime.
Le régime nival de plaine intéresse les régions continentales et maritimes à faible altitude du nord de l'Europe. Ses caractéristiques sont les suivantes :
Crue violente et brève de printemps (en avril-mai) à la suite de la fusion massive au printemps des neiges hivernales ; pour une même latitude, la
crue en plaine arrive cependant plus tôt que celle de montagne.
Très grande variabilité au cours de l'année, due à des basses eaux d'été très marquées (températures élevées et forte ET0)
Grande variabilité interannuelle (les quantités de neige reçues peuvent varier fortement d'une année à une autre)
Ecoulement important.
Les fleuves sibériens, comme la Lena (Fig. 9.1) ont un régime nival de plaine.
On peut aussi distinguer le régime nival de transition que l'on rencontre sur les bassins versants d'altitude moyenne comprise entre 1200 et 1600 mètres.
Il se rapproche davantage d'un type complexe dans ce sens qu'il présente quatre saisons hydrologiques. Ses caractéristiques sont les suivantes :
Courbe des coefficients mensuels des débits montrant deux maxima (fort en mai-juin, et plus modéré en novembre-décembre) et deux minima.
Après un étiage relatif en octobre, on observe en novembre, une légère hausse due à la pluie, induisant un maximum secondaire de coefficient
inférieur à 1.
Bien que le régime pluvial appartienne aux régimes simples, il présente des caractéristiques différentes de celles des régimes précédents. Il se distingue
par :
Des Hautes eaux (avec un maximum plus ou moins marqué) en hiver et des basses eaux en été. Bien qu'il soit fréquent que les pluies de la
saison de basses eaux soient égales ou supérieures à celles de la saison des hautes eaux, les températures étant élevées, l'évaporation est
importante).
Une certaine irrégularité interannuelle ; l'époque du maximum de hautes eaux se déplace sensiblement d'une année à l'autre suivant le " caprice "
des pluies.
Ecoulement généralement assez faible (exemple la. Seine : 6 l/s/km2, cf. Fig 9.1)).
C'est le régime des cours d'eau de faible à moyenne altitude (500 - 1000 mètres). Il se retrouve dans les régions tempérées sans neige.
On distingue le régime pluvial tropical dont l'allure des courbes de variation de Cm ressemble au régime glaciaire. Il présente les caractéristiques
suivantes :
Sécheresse de la saison froide et abondance des pluies de la saison chaude (de juin à septembre) ; le maximum se place en fin d'été.
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Une grande variabilité des débits au cours de l'année avec des minima pouvant atteindre des valeurs très faibles. Par exemple à Koulikoro (fleuve
Niger), le débit instantané peut excéder 8000 m3/s en septembre mais rester inférieur à 100 m3/s à la fin du printemps (voir aussi Fig. 9.1).
Une relative régularité d'une année à l'autre ; on observe cependant des années marquées par un net déficit des pluies (cas des années 1971 et
1973) en région subsaharienne.
Le fleuve Sénégal (Fig. 9.1) et le Niger amont (Fig. 9.1 et Fig. 9.4) sont des rivières caractéristiques du régime tropical.
Un seul vrai maximum annuel assez précoce (en mai-juin-juillet), correspondant à la fonte nivale suivie de la fonte glaciaire.
Grandes variations d'une année à l'autre, mais cependant moindres que pour le régime nival.
Ecoulement important.
Il se caractérise par :
Deux maxima nets, l'un assez prononcé vers avril-mai à la fonte des neiges, et l'autre en automne (vers novembre) plus modéré. Ce second
maximum, dépendant des pluies tombées en automne, peut être faible (de coefficient inférieur à 1).
Un étiage principal en octobre et un étiage secondaire en janvier, tous deux de l'ordre de 0,6 à 0,8.
L'amplitude (rapport entre les coefficients mensuels extrêmes) est comprise entre 2 et 5.
Le haut-Mississippi (avant sa confluence avec le Missouri) présente ce maximum de printemps correspondant à la fonte des neiges (Fig. 9.1). En Suisse,
l'Emme à Emmenmat (Fig. 9.1 et Fig. 9.5) est un exemple typique de ce régime. Selon l'Atlas hydrologiques de la suisse, on classe ce régime suivant
l'altitude moyenne, en nivo-pluvial supérieur (altitude moyenne entre 1000 et 1200 mètres, Préalpes suisses) et nivo-pluvial inférieur (altitude moyenne
entre 750 et 1000 mètres, Jura).
Fig. 9.5 - Exemple de courbe des coefficients mensuels de débit pour le régime nivo-pluvial préalpin
(Emme à Emmenmat)
La tendance pluviale est d'autant plus marquée que le bassin se situe à basse altitude (650 à 750 mètres). Le régime pluvio-nival est caractérisé par :
Deux maximums nets, mais c'est généralement le maximum pluvial en automne-hiver qui domine. La fonte des neiges ne fait que prolonger la
crue hivernale en lui donnant un sursaut au printemps.
Fig. 9.6 - Coefficient mensuel de débits pour le régime pluvio-nival (Orbe à Orbe).
La rivière Po en Italie présentent un régime pluvio-nival (Fig. 9.1). En Suisse, l'Orbe à Orbe est caractérisé par un régime de ce type même si le
maximum pluvial est du même ordre de grandeur que le maximum hivernal (Fig. 9.6).
Pour le régime alpin les régimes : a-glaciaire, a-glacio-nival, b-glaciaire, b-glacio-nival, nivo-glaciaire, nival-alpin
Pour le régime du Plateau et du Jura les régimes : nival de transition, pluvial supérieur, nivo-pluvial jurassien, nivo-pluvial préalpin, pluvial
inférieur, pluvial jurassien ;
Pour le régime du sud des Alpes les régimes : nival méridional, pluvio-nival méridional, nivo-pluvial méridional, pluvial méridional.
L'"Atlas hydrologique de la Suisse" rend accessible à un vaste public ces connaissances sous forme de cartes, (http://www.hydrologischeratlas.ch/fr/a-
propos ).
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Fig. 9.7 - Variations des coefficients mensuels de débits pour les 16 types de régimes déterminés en Suisse suite à l'étude de 95 bassins représentatifs (d'après les
données de l'"Atlas hydrologique de la Suisse")
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