Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication V o l(1), No (1) 2022

Titre de l’article :

Dispositions juridiques et stratégies liées au secteur de l’emploi comme

levier de développement : Cas du Nouveau Modèle de Développement

Karima KARROUMY
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales,
Université Chouaib Doukkali
El Jadida
Email : karima.karroumy@hotmail.fr

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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication V o l(1), No (1) 2022

Titre de l’article en français :

Dispositions juridiques et stratégies liées au secteur de l’emploi comme

levier de développement : Cas du Nouveau Modèle de Développement

Résumé :

Le travail et le développement durable sont les facteurs clés pour parvenir à une
mondialisation équitable et réduire la pauvreté. Le gouvernement marocain a adopté une
série de lois fondées sur les normes internationales du travail, ainsi qu’une bonne
gouvernance du marché du travail sont essentielles pour créer un climat propice à la
réalisation des objectifs sociaux.
Dans ce contexte, le gouvernement a élaboré un nouveau Modèle de
Développement, parmi ses axes il propose de nouvelles approches de la politique de
l’emploi qui reposent sur la création d’emplois, les droits au travail, la protection sociale,
l’égalité entre hommes et femmes étant un objectif transversal.
De même, ledit programme vise à mettre l’emploi au centre de l’action publique
et adopte une approche globale intégrant notamment les dimensions économiques,
financières, budgétaires et institutionnelles prenant en compte l’ensemble des déficits
d’emplois et des catégories de la population touchée par ces déficits.
L’objectif de cette étude est d’analyser et de souligner l’ensemble des traits
caractérisant un secteur sensible aux intérêts de différents intervenants sensés de
promouvoir l’employabilité et d’améliorer les conditions du travail de sorte qu’il soit
décent conformément aux dimensions adoptées par le nouveau code du travail marocain
et l’Organisation Internationale du Travail.

Mots clés : Emploi - Dispositions juridiques - Levier - Développement durable.

Titre de l’article en anglais :

Legal provisions and strategies related to the employment sector as a

lever for development : Case of the New Development Model

Abstract :
Labor and sustainable development are the key factors for achieving a fair
globalization and reducing poverty. The Moroccan government has adopted a series of
laws based on international labor standards, and good governance of the labor market
are essential to create an environment conducive to the achievement of social objectives.

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In this context, the government has drawn up a new Development Model, among
its axes it proposes new approaches to employment policy based on job creation, rights
at work, social protection, equality between men and women being a cross-cutting
objective.
Likewise, the said program aims to place employment at the center of public
action and adopts a global approach integrating in particular the economic, financial,
budgetary and institutional dimensions, taking into account all the job deficits and
categories of population affected by these deficits.
The objective of this study is to analyze and underline all the features
characterizing a sector sensitive to the interests of different sensible stakeholders to
promote employability and improve working conditions so that it is decent in
accordance with the dimensions adopted by the new Moroccan labor code and the
International Labor Organization.

Key-words : Use - Legal provisions - The sink - Sustainable development.

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Titre de l’article :

Dispositions juridiques et stratégies liées au secteur de l’emploi comme

levier de développement : Cas du Nouveau Modèle de Développement

Introduction :
Comme toutes les sociétés en voie de développent, l’Etat marocain fait face à des
défis d’emplois multidimensionnels, plus variés et de nature plus complexes. Ces défis
recouvrent des questions quantitatives, tels que le niveau élevé de chômage des jeunes et
le faible taux d’activité des femmes, mais également des déficits persistants tels que le
travail précaire, vulnérable et peu productif avec des conséquences néfastes à moyen
terme aussi bien pour la population elle-même que pour l’économie et la cohésion sociale.
Aux prises avec des problèmes sociaux importants, il a aussi fallu que notre
gouvernement part acte de la réalité du marché de l’emploi et qu’il agit plus
énergiquement pour réduire les inégalités dans l’accès au marché du travail.

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Le Maroc propose de nouvelles approches de la politique de l’emploi à savoir :

l’adoptions des normes juridiques ainsi que la publication du rapport du Nouveau Modèle
de Développement (NMD).
En premier lieu, le gouvernement a donc renforcé les mesures législatives qui
favorisent l’emploi durable. Cela inclut des mesures innovantes en matière de formation
professionnelle continue, des dispositions plus fermes en faveur de l’équité en emploi
ainsi que des engagements plus soutenus pour le respect des normes du travail.
En deuxième lieu, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a mis en place, en novembre
2019, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD), inaugurant un
chantier de diagnostic et de projection, qu’il convenait de mener avec “audace et
franchise” et un souci constant “des intérêts de la Nation”.
Un modèle de développement1 est une vision de long terme de l'économie et de la
société, déclinée en politiques publiques, visant le progrès économique et le bienêtre de
la population. Il est complexe dans sa conception et multidimensionnel dans son
caractère. La question du modèle de développement ne peut être appréhendée qu'en
fonction des évolutions structurelles. Il est, donc, important de réfléchir aux conditions
de la mise en œuvre du modèle après avoir entrepris un diagnostic précis et réel.
Mais malgré les avancés qu’a connu le Maroc dans son développement, des défis
subsistent et ralentissent, par conséquent, le processus de développement du pays.
Notre but est d’analyser et de souligner l’ensemble des traits caractérisant un
secteur sensible aux intérêts de différents intervenants sensés de promouvoir
l’employabilité et d’améliorer les conditions du travail de sorte qu’il soit décent
conformément aux dimensions adoptées par le nouveau code du travail marocain et
l’Organisation Internationale du Travail.
Pour ce faire, plusieurs questions s’imposent à savoir :
▪ Quelles sont les nouvelles dispositions juridiques prévues dans le domaine des
relations du travail ? ces dispositions contribuent-elles à assurer un développement de
ces relations ?
▪ Les avancées réalisées dans ces nouvelles dispositions juridiques sont-elles
concrétisées sur le terrain ? Correspondent-elles à un rapport entre le droit et le fait ?
▪ Enfin, qu’en est-il de l’apport du Nouveau Modèle de Développement dans le secteur
de l’emploi entant que stratégie développement ?
L’étude des dispositions juridiques et stratégies liées au secteur de l’emploi
comme levier de développent : Cas du Nouveau Modèle de Développement exige
d’exposer les normes législatives avant de mettre en exergue les leviers possibles de
changement prévus par le rapport du Nouveau Modèle de Développement.

1
Ce modèle de développement a pour objet d'apporter un regard croisé sur les enjeux et les défis que le Royaume
se doit de relever et de faire des propositions qui permettraient d'aller de l'avant dans la mise en place d’un modèle
de développement inclusif, compétitif et favorisant une véritable émergence du Maroc.

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I – Les dispositions juridiques permettant le développent du secteur

de l’emploi :
Les législations et réglementations favorisant la création d’emplois repose sur
d’importants dispositions juridiques, parmi lesquelles on cite : l’emploi des travailleurs
et travailleuses domestiques, la protection sociale et la couverture médicale.
A- L’emploi des travailleurs et travailleuses domestique :

Pour la première fois au Maroc, le législateur a instauré la loi n°19-122 qui encadre
l’emploi domestique. Cette loi vise à réglementer les relations entre les travailleurs
domestiques et leurs employeurs, à leur garantir la protection sociale et les droits
économiques et sociaux pour les protéger contre tout abus.
Elle fixe notamment l’âge minimum de ces travailleurs à 18 ans, en incluant
toutefois une période transitoire de cinq ans permettant l’emploi de mineurs âgés entre 16
et 18 ans, et prévoit que leur emploi s’effectue par le biais d’un contrat de travail.
En ce qui concerne les travailleurs domestiques, le nouveau code du travail prévoit
que les conditions de travail et d’emploi des employés de maison seront fixées par une loi
spéciale. Le contrôle de l’application de la législation régissant le travail des enfants est
confié aux inspecteurs du travail qui effectuent leurs missions dans un cadre qui leur est
fixé par la loi.
Toutefois, trois outils juridiques sont mis à leur disposition, en l’occurrence :
l’observation, la mise en demeure et le procès-verbal.
Par ailleurs, le nouveau code du travail a relevé considérablement les amendes en
cas d’inobservation de la loi.
Comme le dispose l’article 4 de cette nouvelle loi, les travailleurs ou travailleuses
domestiques pourront être recrutés par l’intermédiaire d’agences de recrutements privées.
Un contrat de travail, à durée indéterminée ou déterminée, devra être rédigé par
l’employeur. Ce contrat doit obligatoirement mentionner les informations de base relatives
à l’employeur et à son futur employé (prénom, nom, adresse et numéro de CIN). Si le
travailleur domestique ne dispose pas d’une carte nationale, il pourra joindre au contrat une
copie de son livret d’état civil ou de son acte de naissance.
Certes, la loi n° 19.12 relative aux conditions d’emploi du travailleur domestique
constitue un grand pas dans la lutte contre le travail des mineurs qui est harmonisée avec
les dispositions de la loi n° 27.14 sur la traite des êtres humains3 et ayant pour but d’interdire
l’exploitation de tout mineur dans le travail domestique qui est un travail forcé.

2
Dahir n°1-16-121 portant promulgation de la loi n°19-12 relative aux conditions de travail et d’emploi des
travailleurs et travailleuses domestiques, Bulletin Officiel n°6610 du 14 moharrem 1439 (5 octobre 2017), p. 6610.
3
Dahir n° 1-16-127 portant promulgation de la loi n° 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains,
Bulletin Officiel n° 6526 du 15 rabii I 1438 (15 décembre 2016), p. 1952.

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La loi en question intervient en harmonie avec les normes internationales du travail

et a donné plus d’importance aux mineurs âgés entre 16 et 18 ans et vise à garantir un niveau
satisfaisant de protection à cette catégorie de travailleurs, et ce en interdisant l’emploi de
travailleurs domestiques âgés de moins de 16 ans.
B - La protection sociale :
Au Maroc le système de couverture médicale est géré dans le cadre du système de
protection sociale qui se caractérise par l'intervention de différentes parties qui en assure.
La couverture médicale de base a pris corps, au niveau législatif, en novembre 2002
avec l'adoption de la loi n° 65-00 portant code de couverture médicale de base4.
Elle a pour objectif d'élargir l'accès des populations défavorisées aux seins de santé
de base et le renforcement de la protection sociale pour la mise en place d'un régime
d'assistance médicale aux économiquement faibles (RAMED) et d'un régime d'assurance
maladie obligatoire (AMO).
C'est dans le respect de ces fondements qu'un comité interministériel composé des
représentants des ministères de la santé, des finances et de l'emploi, du secrétariat général
du gouvernement et des organismes gestionnaires (Caisse Nationale des Organismes de
Prévoyance Sociale (CNOPS) et de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) a
œuvré pour donner enfin naissance à la loi n° 65-00 sur l'assurance maladie obligatoire et
par la suite à la solidarité nationale au profit des plus démunis.
A cet effet, l'art 73 de la loi n° 65-00 stipule que la gestion du régime d'AMO de
base est confiée à la CNSS pour les personnes assujetties au régime de sécurité sociale et
leurs ayants droit ainsi que pour les titulaires de pensions du secteurs privé et à la CNOPS
et les société mutualistes la composant, pour les fonctionnaires et agents de l'État, des
collectivités locales, des établissement publics et des personnes morales de droit public et
leurs ayants droit ainsi que pour les titulaires de pensions du secteur public.
La loi énonce également la mise en place d'un régime d'assistance médicale
(RAMED) sur les principes de l'aide sociale et de la solidarité nationale en faveur de la
population indigente. Le RAMED est un mécanisme public de prise en charge des frais de
soins pour les personnes économiquement faibles.
C - La couverture médicale :
La loi cadre n° 09-21 relative à la protection sociale5 vise la généralisation de
l’assurance maladie obligatoire, des allocations familiales, de l’indemnité pour perte
d’emploi, ainsi que l’élargissement de la base des adhérents aux systèmes de retraites à
l’horizon de 2025.
A cet effet, le Maroc rejoint les pays dont la majorité de la population bénéficie
des avantages de la protection sociale et ce en intégrant les acteurs du secteur informel
et les indépendants.

4
Dahir n°1-02-296 portant promulgation de la loi n° 65-00 portant code de la couverture médicale de base, Bulletin
officiel n° 5058 du 16 ramadan 1423 (21-11-2002), p.1333.
5
Le Dahir n° 1-21-30 du 9 chaabane 1442 (23 mars 2021) portant promulgation de la loi n° 09-21 relative à la
protection sociale, a été publié au BORM n° 6975 du 22 chaabane 1442 (5 avril 2021).

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Ce projet sociétal, lancé par le Roi Mohammed VI vise, en effet, à plus de justice
sociale et d’équilibre économique bénéficie d’un suivi et d’une attention particulière de
la part de Sa Majesté, constitue une véritable révolution sociale, car il aura des effets
directs et tangibles sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la préservation
de la dignité de tous les Marocains ainsi que sa participation à l’intégration du secteur
informel.
Ainsi, la loi cadre vient définir les principaux objectifs du travail de l’Etat dans
le domaine de la protection sociale, les principes fondateurs et les mécanismes
nécessaires pour l’atteinte de ses objectifs.
Dans son article 2, la loi cadre apporte une définition de la protection sociale,
celle-ci englobe :
- La protection des dangers de la maladie :
- La protection des dangers relatifs à l’enfance et permettre aux familles
qui n’ont pas cette protection de bénéficier d’indemnités ;
- La protection des dangers en relation avec la vieillesse ;
- La protection des dangers de la perte d’emploi.
En ce qui concerne les principes de la généralisation de la protection sociale, ils
sont détaillés au niveau de l’article 3 de ladite loi :
- Le principe de non-discrimination dans l’accès aux services de la protection
sociale ;
- Le principe de l’anticipation qui repose sur une évaluation périodique des
impacts des interventions des différentes parties prenantes ;
- Le principe de l’implication, dans le sens de l’engagement de l’ensemble
des intervenants au niveau des politiques, stratégies et programmes relatifs
à la protection sociale.
Après avoir traité dans une première partie les dispositions juridiques permettant le
développent du secteur de l’emploi, on va réserver la deuxième partie à l’analyse du secteur
de l’emploi à la lumière du Nouveau Modèle de Développement.

II - Le secteur de l’emploi à la lumière du Nouveau Modèle de

Développement :
Nouveau Modèle de Développement de vise à accélérer la construction d’un
socle élargi de protection sociale, efficace, reposant sur un contrat social qui
responsabilise les citoyens et l’État et qui consacre la solidarité sociale. La protection
sociale complète les services publics comme investissement dans le capital humain et
comme pilier de l’inclusion. Le socle de protection sociale consiste en une protection de
base commune à tous les citoyens qui permet d’assurer leur résilience, ainsi qu’une
protection spécifique ciblée pour les plus vulnérables (personnes pauvres, personnes en
situation de handicap, etc.).
Cet engagement de l’État protecteur nécessite un engagement réciproque de la
part des citoyens à formaliser leurs activités professionnelles, et à participer
équitablement, par l’impôt et les cotisations, au financement des services publics et de
la protection sociale. Le socle élargi de protection sociale prôné par la Commission

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s’inscrit en ligne avec les Orientations Royales contenues dans le Discours du Trône de
juillet 2020, appelant à la « généralisation de la couverture sociale au profit de tous les
Marocains ».
Afin d’atteindre cette ambition tout en assurant la qualité des services de
protection sociale fournis aux citoyens, dans son rapport remis au Roi Mohammed VI,
la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a listé les principaux
axes de transformation suivants :
A - Accélérer les efforts de formalisation du travail et lutter contre la fraude
sociale :

En vue d’élargir la couverture sociale. L’insertion par le travail formel est un

levier majeur de l’inclusion et une condition nécessaire pour un système pérenne et
durable de la protection sociale. Le nouveau modèle vise à assurer que tout travail et
toute activité professionnelle sont déclarés et qu’ils donnent droit à une protection
sociale financée par la cotisation. Cela implique de lutter vigoureusement contre la
fraude sociale, qui recouvre l’emploi non déclaré autant par les entreprises que par les
particuliers et d’intégrer progressivement le petit informel (artisans, commerçants,
agriculteurs) à travers des statuts professionnels spécifiques et la mise en place d’une
cotisation professionnelle unifiée par laquelle ces travailleurs seront acquittés de l’impôt
et auront accès à des prestations de protection sociale. Cela appelle également à
encourager le statut d’autoentrepreneur et à revaloriser le statut d’employés domestiques
notamment à travers la contractualisation et la déclaration avec des procédures
simplifiées et digitalisées.
Ce chantier ne peut se faire sans un dialogue social dynamique et efficace,
capable de faire évoluer les droits sociaux et le droit du travail en lien avec les
changements de la société et de l’économie, notamment dans le cadre de conventions
collectives.
B - Mettre en place un socle de protection sociale de base incluant la
couverture sanitaire universelle :

La Couverture Sanitaire Universelle vise à assurer que tous les citoyens ont accès
à un panier de soins de base, couvrant les maladies les plus prévalentes et les plus
coûteuses6.
En alignement avec les Orientations Royales, la commission propose de
généraliser les allocations familiales, en les conditionnant à la scolarisation des enfants,
en tant qu’appui financier à leurs familles, et en les versant aux mères. Dans la mesure
où les parents affiliés à une assurance sociale bénéficient déjà des allocations familiales,
il est proposé d’étendre cette prestation aux familles vulnérables à travers un
financement solidaire.

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La mise en place d’un socle de protection sociale de base inclue aussi les allocations familiales universelles et un
revenu minimum de dignité.

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Enfin, la commission propose de déployer un revenu minimum de dignité ciblé

pour les ménages pauvres ou vulnérables et les personnes à besoins spécifiques
(personnes âgées ne disposant pas de revenus, personnes en situation de handicap), qui
remplacerait l’ensemble des transferts monétaires et les mécanismes de subventions et
compensation actuels.
C - Assurer un financement pérenne de la protection sociale :

Assurer un financement pérenne de la protection sociale, autant pour la

composante assurance que pour la composante solidarité. Concernant l’assurance
sociale, le nouveau modèle vise à élargir le champ de la couverture à travers l’intégration
des professions libérales, des autoentrepreneurs, des travailleurs domestiques, et du petit
informel (commerçants, artisans, agriculteurs) dans des régimes de cotisation, et en
luttant contre la fraude sociale. Le modèle appelle également à réformer la gouvernance
des caisses d’assurance sociale dans le sens d’une caisse unifiée pour la couverture
médicale de base, et une caisse unifiée pour les retraites.
Cette convergence des caisses devra s’accompagner d’une harmonisation des
niveaux de cotisations et des prestations à même d’assurer l’équité entre assurés et les
équilibres financiers de ces caisses. La caisse unique de couverture médicale de base et
la caisse unifiée des retraites pourront être complétées par des complémentaires
souscrites à titre privé.
Concernant les filets sociaux qui reposent sur la solidarité, il est proposé de
mobiliser des recettes fiscales dédiées à leur financement, notamment, l’allocation d’une
partie des recettes de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, la mise en place d’un impôt de
solidarité sur le patrimoine non-productif, la reconduction des contributions sociales sur
les hauts bénéfices et les hauts revenus, la revalorisation de taxes intérieures de
consommation sur les produits nocifs (alcools, tabac) et l’allocation de leurs recettes
pour le financement de la composante solidaire de la CSU.
On peut déduire que le Nouveau Modèle de développent comporte plusieurs
solutions et ambitions pour aboutir un développement durable surtout qu’il est axé sur
des bases solide à savoir : le fait de renforcer le capital social, promouvoir la flexibilité
et assurer les qualifications sur le marché de l'emploi.

Conclusion :
Au terme de cette étude intitulée « Dispositions juridiques et stratégies liées au
secteur de l’emploi comme levier de développent : Cas du Nouveau Modèle de
Développement », on peut déduire que développement et emploi supposent de les rendre
effectivement complémentaires.
Certes, il nous parait nécessaire de :
- Renforcer et d’actualiser les normes juridiques en matière d’accès aux
emplois et d’élaborer de nouveaux textes pour régir les secteurs
d'activités non encore couverts ;
- Prévoir une politique d’emploi qui peut constituer un levier d’action
important pour le développement de l’emploi durable ;

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- Mettre en place un comité de suivi chargé d’élaborer un bilan

d’avancement et des résultats d’évaluation des programmes liés à la
stratégie de l’emploi ;
- Constituer un espace de rencontres et d’échanges pour favoriser des
réflexions de fond, des partages d’expériences et la formulation de
propositions.

Bibliographie :

➢ Textes de loi :
- Dahir n°1-02-296 portant promulgation de la loi n° 65-00 portant code de la
couverture médicale de base, Bulletin officiel n° 5058 du 16 ramadan 1423 (21-
11-2002).
- Dahir n° 1-16-127 portant promulgation de la loi n° 27-14 relative à la lutte
contre la traite des êtres humains, Bulletin Officiel n° 6526 du 15 rabii I 1438
(15 décembre 2016).
- Dahir n° 1-16-121 portant promulgation de la loi n°19-12 relative aux conditions
de travail et d’emploi des travailleurs et travailleuses domestiques, Bulletin
Officiel n°6610 du 14 moharrem 1439 (5 octobre 2017).
- Dahir n° 1-21-30 du 9 chaabane 1442 (23 mars 2021) portant promulgation de
la loi n° 09-21 relative à la protection sociale, a été publié au Bulletin Officiel
n° 6975 du 22 chaabane 1442 (5 avril 2021).

➢ Rapport :
- Rapport général sur le Nouveau Modèle de Développement élaboré par la
Commission Spéciale (CSMD) en avril 2021.

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