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Deuxième partie 

: La préservation de l’environnement, une affaire d’institutions et de confiance

1. Sur quelles ressources extérieures les communautés autochtones peuvent-elles s’appuyer dans leurs actions de
préservation de l’environnement ? (Documents 4, 5 et 6)
Les communautés autochtones sont impliquées dans de multiples partenariats avec des institutions publiques (FUNAI,
IBAMA, FEMA, État du Mato Grosso) (Cf. doc. 4) et des organisations non gouvernementales (Instituto Socioambiental, Cf.
doc. 4, Amazon Conservation Team, Cf. doc. 6). Ces organisations apportent des savoir-faire qui ne sont pas nécessairement
présents dans les petites communautés isolées, ayant peu accès à l’éducation (par exemple, le projet de cartographie
ethnographique du document 6 nécessite l’intervention d’ethnologues, de géographes, de techniciens pour former la
population locale à l’usage des GPS et des logiciels de cartographie…)
On peut ajouter à cela les nombreux soutiens financiers d’entreprises, fondations ou gouvernements. Par exemple, le projet
d’encyclopédie « Povos indígenas no Brasil », mené par l’Instituto Socioambiental, est soutenu financièrement par
l’ambassade de Norvège et l’agence catholique d’aide au développement d’Angleterre et du Pays de Galles.
Enfin, la mobilisation des opinions publiques internationales en faveur de la cause autochtone est obtenue à travers le
soutien de personnalités médiatiques (Cf. doc. 5 : le chanteur Sting, mais aussi l’actrice Sigourney Weaver ou le réalisateur
James Cameron ont ainsi pris fait et cause contre la construction du barrage géant de Belo Monte, dans l’État voisin du Pará).
(Le barrage de Belo Monte se situe à environ 750 km à vol d’oiseau de la frontière nord du PIX, mais les communautés
autochtones sont fortement impliquées dans la contestation).
2. La création d’associations est-elle toujours un moyen de renforcer la cohésion au sein des communautés
autochtones ? (Document 6)
Un réseau associatif dense est un bon moyen d’impliquer les citoyens dans des actions communes, et donc de créer du
capital social au sens de Putnam, c’est-à-dire des règles et des arrangements institutionnels destinés à créer et renforcer des
relations de coopération et de la confiance entre les membres d’une collectivité (par exemple, une municipalité, un État…).
Toutefois, le doc. 6 met l’accent sur un effet pervers des associations dans le cadre de sociétés traditionnelles  : elles peuvent
conduire à remettre en question les structures de pouvoir et l’organisation sociale du groupe, en valorisant des ressources
individuelles (connaissance du portugais, capacités de gestion de base…) qui ne sont détenues que par quelques-uns.
Le mérite de l’approche institutionnaliste est de nous rappeler qu’il n’y a pas un seul type de solution à chaque problème,
mais une multitude de contextes institutionnels, qui entrent en interaction à des niveaux d’analyse différents (local,
général…).
3. Comment la cartographie ethnologique du territoire ancestral permet-elle de créer des relations de réciprocité au
sein et entre les groupes ethniques ? (Document 6)
Le projet de cartographie ethnographique permet de faire travailler ensemble les membres du groupe  : les personnes âgées
se sentent valorisées par leurs savoirs vernaculaires, et les plus jeunes peuvent se réapproprier leur culture traditionnelle
(l’usage de moyens technologiques contribue à véhiculer l’idée que la tradition ne s’oppose pas au progrès).
Ce projet est aussi un moyen de créer du lien entre les différentes communautés autochtones, dans un contexte de relative
hétérogénéité culturelle (Cf. la dernière phrase du document).
4. Quel est l’intérêt économique, social et environnemental du Réseau de semences du Xingu ? (Document 7)
Le Réseau de semences du Xingu a d’abord un intérêt économique, en fournissant une source de revenus à 300 familles
(autochtones et petits agriculteurs paupérisés).
Il a aussi un intérêt social, en construisant des relations d’échange et de réciprocité entre les collecteurs de semences
indigènes et les agriculteurs qui utiliseront ces graines pour replanter en espèces locales les parcelles épuisées après leur
exploitation.
Enfin, il y a un intérêt pour l’environnement, car les collecteurs sont incités à prendre soin de leur environnement immédiat,
qui est aussi leur source de revenus. (Et cela permet aussi de conserver une plus grande diversité génétique dans la forêt
secondaire, c’est-à-dire celle qui a été replantée).
5. Comment l’action du programme Y Ikatu Xingu dans les écoles publiques peut-il contribuer à impliquer les
populations vivant à l’extérieur du PIX dans la préservation de l’environnement ? (Document 7)
La mobilisation des enfants est un bon moyen de faire pression sur leurs parents pour les inciter à modifier leur
comportement.
6. Pourquoi une intervention de la puissance publique n’est-elle pas souhaitable pour résoudre les problèmes
environnementaux dans le PIX ? (Document 8)
Certes, une extension de limites du parc pour inclure le cours des affluents du Xingu serait un moyen de distribuer les droits
de propriété de façon à éviter les problèmes d’externalités vus dans la première partie.
Mais il n’est pas certain que l’État ait les moyens de faire respecter les règles qu’il édicte  : les agriculteurs accepteront-ils
facilement d’être expropriés ? Ne vont-ils pas tenter de revenir exploiter illégalement les terres (avec les risques d’assassinats
liées aux conflits d’usage, particulièrement fréquents en Amazonie) ?
De plus, les règles édictées par le gouvernement risquent de ne pas être suivies par les communautés locales, faute de
légitimité ou parce qu’elles ne sont pas comprises.
Enfin, l’État peut prendre de mauvaises décisions parce qu’il n’a pas accès aux informations pertinentes ( Cf. l’exemple
célèbre du gouvernement Canadien face à la pêche à la morue, développé par Orstrom – pp. 4 et 5 de ce document)
Au contraire de l’analyse néoclassique, qui est en général assez confiante dans la capacité de la puissance publique à venir à
bout des défaillances du marché, l’analyse institutionnaliste considère que l’action de l’État peut souvent être contre-
productive, faute d’avoir pris en compte les différents niveaux d’analyse (le problème perçu par l’État n’est pas forcément le
même que celui qui est perçu par les municipalités, qui peut lui-même diverger sensiblement du problème perçu par les
différents groupes d’habitants…)
7. Synthèse : remplissez le texte avec les expressions suivantes :
Éducation populaire – diversité ethnique – puissance publique – capital social – tragédie des communs –
organisations non gouvernementales – confiance.

La « tragédie des communs » peut être évitée en


favorisant l’émergence de normes et d’arrangements
institutionnels destinés à créer et à renforcer la
coopération et la confiance entre les membres des
groupes concernés, c’est-à-dire en accumulant du
capital social.
Les institutions sont très diverses, car elles doivent
prendre en compte les intérêts de tous les groupes en
présence et leurs relations. Dans le parc autochtone
du Xingu, marqué par une relative diversité ethnique,
il a d’abord fallu créer des liens au sein des
communautés Indiennes, en faisant coopérer
différentes générations et différentes tribus dans des
projets de mobilisation sociale. Mais il fallait aussi
trouver un moyen d’intéresser les petits, moyens et
grands agriculteurs des alentours à la protection du
milieu ambiant, par des actions d’éducation populaire
et la création de réseaux d’échanges économiques.
Les programmes d’action mis en œuvre par les
communautés autochtones du Parc, avec le soutien
d’institutions publiques, d’organisations non
gouvernementales et de financeurs divers, nationaux
comme internationaux, ont abouti à des résultats
encore modestes et fragiles. Ils mettent toutefois en
évidence le fait que l’intervention de la puissance
publique ne peut être la solution unique aux
problèmes posés par les ressources exploitées en commun.

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