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Mary DELALANDE,
Lory ROSSARD
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Etude géologique de l’Anse Lallemand | Joaquim LUSSEAU,
Mary DELALANDE,
Lory ROSSARD
Introduction
Le but de ce compte rendu est de présenter l’étude géologique d’une Anse si-
tuée à Nouville se nommant Anse Lallemand. Pour se faire la visite à eu lieu le
18/10/2022 avec tout le groupe de TP ainsi que notre professeur Mr Buffet pour enca-
drer la séance et nous guider dans nos recherches. Nous avons pu trouver des élé-
ments présents dans le milieu qui nous informent sur l’origine des roches présentes,
les mouvements des couches, la forme des reliefs. La partie de la Anse la plus étudiée
est celle située à proximité du Foyer Paul Reznik (pointe Est).
Pour procéder à l’étude de la Anse, le groupe a été équipé d’un sac à dos contenant
une boussole, un marteau, un flacon d’acide, un rapporteur, une planchette à pince,
une paire de lunettes de protection contre les projections de pierres et d’un gilet jaune
haute visibilité.
Ce compte rendu se divise en 4 différentes parties qui détaillent et interprètent les
données relevées sur le terrain et qui font l’objet d’une analyse générale présentée en
conclusion.
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I. Géomorphologie
Pour commencer, l’Anse Lallemand est une petite baie dont les deux pointes sont en
reliefs modérés (69 m d’altitude au Mont Ducos à la pointe Est et 33 m pour la pointe
Ouest). Ces deux pointes sont en érosion permanente car elles sont soumises au
brassage des vagues, à l’influence des courants ainsi qu’au phénomène d’infiltration
puis cristallisation du sel à chaque marée ce qui va créer puis élargir des fissures dans
la roche jusqu’à fragmentation de celles-ci. Ce phénomène d’érosion est d’autant plus
visible quand lorsqu’on regarde la façade des reliefs, elles sont ponctuées d’éboulis et
certaines portions sont vraiment creusées au niveau du rivage.
Le fond de baie est beaucoup plus plat et peu élevé (entre 2 et 4m), ceci est dû à
l’écoulement préférentiel d’eau douce dans le fond de baie qui a érodé la roche pen-
dant plusieurs millions d’années creusant le fond de baie par rapport aux pointes. Cet
écoulement d’eau douce dans le fond de baie est aussi mis en évidence par la dispo-
sition des récifs dans la baie, ils sont frangeants (sans lagon) et se trouvent au niveau
des pointes dans la baie. Leur emplacement s’explique par le fait que les coraux les
composants ne s’épanouissent pas dans une eau dont la salinité est basse, ils ne se
développent donc pas dans le fond de baie car ils sont soumis à un apport régulier en
eau douce. De plus les écoulements d’eau douce favorisent les apports terrigènes
rendant l’eau trouble et empêchant donc le phénomène de photosynthèse permettant
aux algues vivant en symbiose avec les polypes de créer de l’énergie. Le fond de baie
est lui aussi soumis à l’érosion expliqué par l’avancée de la mer sur la terre. Cette
progression est rendue visible par la présence de micro-falaises (50-60 cm de hauteur)
se trouvant en bordure de plage, ainsi que par la disposition de certains arbres ayant
leurs racines à nu au-dessus du rivage. Ils ont poussé lorsque le niveau de la mer se
trouvait plus bas mais avec la montée des eaux ils se sont retrouvés peu à peu en
bordure de mer. Ci-dessous les deux pointes de l’Anse Lallemand et en annexe 1 les
photos à l’appui de nos observations.
Image 2 - Pointe Est de l'Anse Lallemand : le Mont Ducros Image 1 - Pointe Ouest de l'Anse Lallemand
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II. Topographie
La topographie s’appuie sur l’étude des dimensions et la forme de la Terre, aussi ap-
pelé géodésie. La Anse visitée dans le cadre de notre rapport présentait des particu-
larités indiquées dans la partie précédente et dans cette partie nous allons nous ap-
puyer sur la technique de la triangulation à l’aide d’une boussole pour situer notre
groupe de TP sur l’Anse Lallemand.
1. Triangulation
Légende
Point N°1
Point N°2
Point N°3
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III. Lithologie
Pour connaitre la nature des roches composant les reliefs délimitant l’Anse Lalle-
mand il existe plusieurs méthodes détaillées ci-dessous.
1. Granulométrie
Pour déterminer la nature des minéraux composants ces rudites il existe de multiples
méthodes mais lors de notre sortie, deux d’entre elles ont été exploitée pour com-
prendre leur minéralogie.
2.1. Acide chlorhydrique
Cette méthode consiste à utiliser un marteau ayant une dureté égale à 5,5. Lorsqu’on
frappe ce dernier sur des morceaux de calcaire il est aisé de les briser et lorsqu’on le
frotte il n’apparait pas de rayures sur le métal. Néanmoins, sur les débris qui ne réa-
gissent pas à l’acide, le frottement du marteau créé des rayures sur le métal et les
fragmenter est impossible. Ces fragments ne sont pas composés de calcaire mais de
silice (SiO4) bien plus dur que le calcaire.
Grâce à ces trois méthodes on sait donc que les roches composant les reliefs de l’Anse
Lallemand sont des roches sédimentaires détritiques de type rudites composées prin-
cipalement de calcaire et silice. Les photos sont présentées en annexe 4.
1
Roches détritiques formées par agrégation de débris de roches de plus de 2mm d’épaisseur dans
une matrice beaucoup plus fine.
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IV. Orientation de la géologie dans l’espace et déformations
1. Quelques déformations observées sur le terrain
Des mesures de plongement (α) compris entre 0° et 90° et de direction (δ) de la couche
(entre 0° et 180°) ont été réalisées. Les valeurs correspondantes à la couche choisie
(image ci-dessous) sont :
• 𝛼 = 35° 𝑁𝑜𝑟𝑑
• 𝛿 = 42° 𝑁𝑜𝑟𝑑 𝐸𝑠𝑡
Image 5 - Relève de l’angle delta à l'aide d'une bous- Image 6 - Relève de l’angle alpha à l'aide d'une
sole boussole
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Conclusion
Pour conclure, grâce aux différentes méthodes utilisées dans le cadre de l’étude géo-
logique de l’Anse Lallemand on peut affirmer dans un premier temps la présence d’une
rivière il y a des millions d’années, lorsque le niveau de la mer était plus bas et que la
Nouvelle-Calédonie plus émergée également. La présence d’une passe au centre des
deux pointes et l’absence de corail également dans cette zone se traduit par l’ancienne
présence d’un écoulement d’eau douce et donc plus précisément de l’embouchure
d’une rivière (cours d’eau).
L’hypothèse de la rivière se confirme également d’un point de vue lithologique avec
l’étude des roches présente sur le terrain ayant fait l’objet de plusieurs tests. Le type
de roche que l’on y a trouvé sont des conglomérats polygéniques hétérométriques,
c’est-à-dire que les fragments emprisonnés dans la matrice ont une taille inférieure à
2 mm (rudites) et ont plusieurs origines. En effet, cet élément nous permet de connaitre
le milieu de dépôt et dans notre cas il s’agit d’un cours d’eau.
Deuxièmement, on peut aussi noter que la présence de roches sédimentaires favorise
l’hypothèse du dépôt de sédiment, on peut observer des stratifications le long du relief.
De plus, de multiples déformations fragiles et ductiles comme des failles, des plis et
des diaclases ont été observés. L’origine de ces déformations sont dû aux mouve-
ments horizontaux de la lithosphère. Le plongement des couches également permet-
tent de démontrer cela.
Actuellement l’Anse Lallemand est la proie de phénomènes d’érosion provenant de la
mer (augmentation du niveau de la mer dû au réchauffement climatique) mais égale-
ment des conditions météorologiques. Ces deux dernières années l’influence de la
Nina a favorisé l’érosion des reliefs et dans le cas de l’Anse Lallemand, de nombreux
éboulements s’y sont produit (accentués sur la façade est du Mont Ducros).
Pour conclure, l’Anse Lallemand était autrefois une zone de dépôt de sédiments à forte
affluence du fait de son emplacement (embouchure), l’écoulement préférentiel de l’eau
douce est encore visible. Les roches présentes également nous ont permis de de con-
solider cette hypothèse.
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Annexes
Annexe 1 – Micro-falaises et recristallisation du sel à marée basse
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Annexe 2 - Photo satellite de l'Anse Lallemand
69 m
Récif frangeant
est
Récif frangeant
ouest
33 m
Pointe Est
Pointe Ouest
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Annexe 3 – Triangulation de l’Anse Lallemand
Légende
Bulle d’indication
Position du point
repère
Zone de conver-
gence des traits
de construction
117° Trait de construc-
tion
121°
5°
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Annexe 4 – Test de dureté et composition chimique
Image 9 - Absence d'effervescence Image 8 - Rayures laissées par le frottement du marteau Image 7 - Effervescence d'un fragment calcaire composant
d'un fragment siliceux contre un débris de silice une rudite au contact de l'acide chlorhydrique
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Annexe 5 - Interprétation d'une déformation observée
σ1 Légende
Ligne de faille
Toit
Strate repère
Mouvement d’extension
σ1 Mouvement relatif
Contrainte 𝜎1
Mur
Blocs
On peut donc conclure que le régime tectonique illustré par cet af-
fleurement relève d’une extension.
Conclusion
Le contexte géodynamique de la NC est qu’elle fait partie d’une
mince croûte continentale.
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