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JUMA TANOTANO

Umwami w’Urundi

EP.0.0.7728

Mwambutsa IV Bangiricenge
Rubangisha Miheto

1911-1977
Inkindi
Peau de léopard; Donation du Mwami,
lors de sa visite au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren.
Le 22 juillet 1950
Réf. EO.1950.27.12
EP.0.0.9160

Collection de lances du Mwami Mwambutsa IV Rubagisha Miheto.

Le mwami Mwambutsa IV Bangiricenge est l’avant dernier roi du Burundi. Il est intronisé en
1915, alors âgé de trois ans, à la suite du décès de son père, le souverain Mutaga Mbikije IV.
Mwambutsa effectue un long règne de cinquante et un ans. Il accompagne le Burundi dans
une partie importante de son évolution politique au XXe siècle : le bref épisode de colonisation
allemand (1903-1916), le mandat puis la tutelle belge (1916-1962) et enfin le Burundi indépen-
dant (1e juillet 1962). Roi très populaire, il est souvent présenté comme un personnage simple
et proche de son peuple. En 1965, il quitte le Burundi pour s’exiler en Suisse. Il ne reviendra
plus jamais dans son pays. En juillet 1966, son fils lui succède sur le trône, en prenant le nom de
règne de Ntare V. Mwambutsa décède en Suisse, en 1977, alors âgé de 66 ans.

La galerie de photographies qui est présentée ci-dessous, a été sélectionnée par


David Banjy lors de sa résidence du 1er juillet 2019 au 31 juillet 2020,
au musée royal d’Afrique central à Tervuren (Belgique).

1
1916 - Mwambutsa à 4 ans portant des amulettes
à son cou pour se prémunir du mauvais sort...

Photographe :
Ernest Gourdinne

-Kitega-
Arrivée du Roi Mwambutsa.
1918

Photographe :
Ernest Gourdinne

AP.0.1.5239

AP.0.1.5243

Photographe :
Ernest Gourdinne

Mwambutsa avec le commissaire royal


Malfeyt et derrière le roi, Pierre Ryckmans
(Résident de l’Urundi).

Le jeune Mwambutsa
EP.0.0.13413

2
Mwambutsa, à l’âge de 15 ans, avait déjà 12 ans de règne derrière lui.
Il tient dans sa main une lance, symbole de la maturité. On remarque
sur la photo l’air grave qui sied à un monarque, malgré son jeune âge.

1926 Urundi. De gauche à


droite : Karabona, oncle du roi;
Kamatari, frère du roi;
Mwambutsa, roi du Burundi;
Bishinga, oncle du roi; Ba-
ranyanka, notable du conseils
des régents; Nduhumwe, oncle
du Roi.
AP.0.1.5930

Photographe :
Carlo Lamote

HP.1961.1.1510
HP.1961.1.1511 HP.1957.2.353

Le Mwami de l’Urundi, La ReineThérèse Kanyonga La Reine Baramparaye


Mwambutsa le 8 août 1936. La femme du Mwami de l’Urundi Seconde épouse du Mwami
le 8 août 1936 à Kitega.

Mwambutsa dans
sa résidence de
Kitega avec la
Reine Baramparaye.
HP.1956.15.5232

HP.1961.1.1514

Mwambutsa (veste noire),


la Reine Thérèse Kanyonga,
la princesse Rosa Paula Iribagiza
et le Prince Louis Rwagasore.

La maison du Mwami Mwambutsa


à Kitega le 8 août 1936.
3
HP.1961.1.1516
Régine Kanyange, Mwambutsa et la
Reine Baramparaye.
Photographe :
Carlo Lamote

HP.1957.2.392

La reine Baramparaye,
le prince Charles Ndizeye
et Mwamutsa.

Le Mwami prenant un apéritif avec


des amis.
Photographe :
Carlo Lamote

HP.1955.17.320

Régine Kanyange
et Mwambutsa
Photographe :
Carlo Lamote
HP.1956.15.5233

Le Mwami Mwambutsa avec ses deux fils, Louis Rwagasore


et Charles Ndizeye, dans sa résidence de Kitega.
Photographe :
Jan Mulders

HP.1956.15.5238

Mariage de M. Louis
Rwagasore, fils du Mwami
Mwambutsa de l’Urun-
di avec Mlle Marie-Rose
Ntamikevyo, à Usumbura
le 12 sept. 1959.
Photographe :
Pol Laval
HP.1959.28.1016

4
HP.2009.3.963

Le Mwami de l’Urundi Mwambutsa IV Bangiricenge

HP.2017.24.2007

Photographe :
Pol Laval
HP.1957.2.188

1955 - De grandes
HP.1955.96.644

festivités ont eu lieu MA-SHOPS Coins

à Kitega, capitale de
l’Urundi, à l’occasion
de la 40ème année
de règne du Mwami Bruxelles - 13 juillet 1950.
Mwambutsa, en com- Le Mwami de l’Urundi
pagnie de M. Siroux, Mwambutsa sur l’invitation
Résident de l’Urundi. du Ministre des Colonies,
est venu effectuer un
voyage d’études dans la
Métropole. Voici une pho-
tographie prise devant le
tombeau du Soldat
HP.2017.24.2735 Inconnu.

5
Mwambutsa préside
le tribunal coutumier à Kitega.
Photographe :
Carlo Lamote

HP.1956.15.10324

Mwambusta devant sa
collection de lances.

Mwambutsa, alors qu’il se rend en Belgique sur


l’invitation du ministre des colonies fait une escale à
Léopoldville pour visiter la capitale du Congo Belge.
Le voici accueilli à sa descente d’avion, le 8 juillet
1950, par M. Maurice Simon, Secrétaire Général de la
Colonie, et Léon Morel, Gouverneur de la province de
Léopoldville. A droite, M. Frans François,
Administrateur de Territoire, conseiller du Mwami.

HP.1956.15.9849

Photographe :
Carlo Lamote

2017.24.2894

Tirlemont (Province de Brabant) - 27 juillet


1950. Mwambutsa à la Raffinerie Tirlemon-
HP.1955.17.346 toise.

1955 - Mwambutsa
Mwami de l’Urundi
Photographe :
Carlo Lamote

6
Mwambutsa, alors qu’il se rend en Belgique
sur l’invitation du ministre des colonies fait
une escale à Léopoldville pour visiter la capi-
tale du Congo Belge. Le voici, le 8 juillet 1950,
quittant l’avion qui l’avait amené d’Usumbura.

Photographe :
Carlo Lamote

HP.1956.15.9848

Arrivée de Mwambutsa, Mwami de l’Urundi à


Bruxelles le 2 dec.1955.
HP.1955.96.1531

1965 au Sirtaki à Nice.

Source : Par Fritz Cohn —National Photo Collection of Israel, Photography dept.

Mwambutsa devant la mer


Visite de la cimentairie de Galilée, le 20 déc 1962.
HP.1950.70.7 d’Obourg 1950.

Bruxelles - 13 juillet 1950. Le Mwami de l’Urundi


Mwambutsa sur l’invitation du Ministre des Colo-
nies, est venu effectuer un voyage d’études dans
la Métropole. Voici une photographie prise à la
Royale Union Coloniale Belge au cours du déjeû-
ner qui lui fut offert.

HP.2017.24.2741
7
Forest (Bruxelles) - 14 juillet 1950.
Le Mwami de l’Urundi Mwambutsa
à la tannerie Lemaire - Van de Walle.

HP.2017.24.2743

Le Mwami de l’Urundi Mwambutsa au


Plateau de Herve et Aubel (Province de
Liège). HP.2017.24.2873

Mwambutsa, alors qu’il se rend en Belgique sur


l’invitation du ministre des colonies fait une escale
à Léopoldville pour visiter la capitale du Congo
Belge. Le voici, le 11 juillet 1950, à l’école profes-
sionnelle pour indigènes de Léopoldville-Ouest.

HP.1956.15.9852

Photographe :
Carlo Lamote

Mwambutsa, alors qu’il se rend en Belgique sur l’in-


vitation du ministre des colonies fait une escale à
Léopoldville pour visiter la capitale du Congo Belge.
Le voici, le 11 juillet 1950, à l’école professionnelle
pour indigènes de Léopoldville-Ouest. A gauche, M.
Brumagne, Commissaire de District du Moyen-Congo.

Photographe :
Carlo Lamote

HP.1956.15.9853

8
Anvers à l’Hôtel de Ville - 22 juillet 1950. Le Mwami de
l’Urundi à l’Hôtel de Ville.

HP.2017.24.2831

HP.2017.24.2904

Bruxelles – 30 juillet 1950. Le Mwami de l’Urundi à


l’atelier du sculpteur Leplae.

Tervuren (Bruxelles) - 22 juillet 1950.


Le Mwami de l’Urundi Mwambutsa
au Musée du Congo Belge (actuel
Musée royal de l’Afrique centrale).

HP.2017.24.2836

9
Malines – 29 juillet 1950. Le
Mwami de l’Urundi Mwambutsa
aux Brasseries Lamot.

HP.2017.24.2902

HP.2010.8.596

A Murumvia, le Roi Baudouin est


accueilli par le Mwami Mwambutsa
de l’Urundi. juin 1955.

Mwambutsa, David Ben-Gu-


rion, Léon Ndenzako, le 20 dec.
1962.

Le 8 octobre 1963
Mwambutsa et le President
Heinrich Lübke.
Mwambutsa et Halié Selassié Ier
Copyright getty images en 1963, 1er sommet de l’OUA.
https://www.iwacu-burundi.org/mwambutsa-iv-africaniste-afrique-oua/Iwacu

1964 - Régine Kanyange


Mwambutsa Mwambutsa avec le Pape
et Lyndon B. Johnson. John XXIII au Vatican,
1962.

Mwambutsa
et le président
français Charles Octobre 1964, Mwam-
De Gaulle le 30 butsa et Abdel Nasser au
novembre 1962. sommet africain tenu au
Caire.
10 Archives photos « Nasser »
http://196.204.161.13/Photos/photosmain.aspx?albumId=5441&lang=fr
HP.2010.8.4192

Le Mwami Mwambusta de l’Urundi, qui avait quitté le pays, le 20 août, pour se rendre en
Belgique est arrivé à Usumbura, le lundi 12 septembre 1960. Durant son séjour en Europe,
le mwami Mwambutsa a notamment assisté les 23 et 31 Août 1960 au séances d’ouverture
et de clôture du colloque Urundi-Belgique dont les travaux se sont tenus à Bruxelles.

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Source : My heritage

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Mwambutsa IV Bangiricenge `
Né le 13 mars 1911 - décès le 26 avril 1977

La Reine Thérèse Kanyonga : Décès le 23 juin 1986


Epouse du Mwami,
Louis Rwagasore : Née le 10 janvier 1932 - décè 13 octobre 1961 marié
à Marie-rose Ntamikevyo La Reine Baramparaye,
-Marie-Thérèse Rwagasore : Née le 3 juin 1960- décès15 nov 1961 Née en 1927 - décès le 11 fév 2007

-Marie-Pie Rwagasore : Née le 28 nov 1961- décès le23 fév1962 Epouse du Mwami,

Rosa Paula Iribagiza : Née le 20 mars 1934


Ntare V, Charles Ndizeye
-Remy Muhirwa : Né le 21 oct 1954. Né le 2-12-1947, décède le 29-04-1972
de l’union avec Gabrielle-Pascale Hody
<Sebla Muhirwa : Née le16 sept 1987, Kali Muhirwa : Née le 27 nov 1991 >
et de l’union avec Michelle Gateretse
<Tenzin Muhirwa: Né le 19 février 2003
et Rama Muhirwa : Né le 24 février 2004 >
-Louise Muhirwa : Née le 29 avril 1956, décès 25 dec 2019, mariée à Camille
Ngoga:
<Vanessa Ngoga : Née le 4 juillet1984, Bruno Ngoga : Né le 2 oct 1988 et Ma-
rie Isabelle Ngoga : Née le 16 mars 1996 >
-Charles Muhirwa : Né le 2 août 1957 - Petits enfants
-Michèle Muhirwa : Née le 11 oct 1959 de l’union avec Jean Pierre Mels <> Arrières petits enfants
<Mahoro Mels : Né le 1 fev 1989 > (= =) Arrières arrières petits enfants
-Anita iribagiza : Née le 15 octobre 1969, de l’union avec philippe Léonard
<Nicolas Léonard : Né le 11 mars 2010.>
-Shella Kilisa : Née le 16 juin 1973 - décès le 29 janv 2020 , de l’union avec
Jérôme Bosman
<Elias Bosman : Né le 2 août 1994, Maya Bosman : Née le 3 mai 1996, Blanche
Bosman : Née le 23 mars 1998 (= Pierre Bosman :
Né le 09 nov 2016 =)
et Simon Bosman : Né le 26 mai 1999 >
-David Kilisa : Né le 2 juillet 1974

Régine Kanyange : Née le16 Juin 1935 - décès le 30 sept


1987
-Anne Marie Ndenzako : Née le 21 juin 1957
<Alexandre Ndenzako> : Né le 14 oct 1987
-Aline Ndenzako : Née le 12 avril 1960; Mariée à Richard
Danziger
<Daisy danziger: Née le 21 déc1995 >
-Mireille Ndenzako : Née le12 juillet 1963
-Rosa Paula Ndenzako : Née le 1 mars 1965
-Claudette Ndenzako : Née le 21 avril 1966
< Hayley Haberfield : Née le 31 décembre 2007 et Chloé Haberfield :
Née le 29 sept 2009 >
-Alexandre Bishinga : Né le12 octobre 1967 marié à Carole
Heymans
< Estelle Bishinga : Née le 20 juin 1998, Maeva Bishinga : Née le19 mai
2004 et Sasha Bishinga : Né le 23 mai 2011 >
-David Bangiricenge : Né le 27 mai 1974
< Samuel David Hans> : Né le 6 déc 2007
-Marie Thérèse Kanyonga : Née le 29 avril 1979 - décès13
le 6 juillet 2002
QUERELLE TERRITORIALE : MWAMBUTSA ET LA QUESTION DU BUGUFI

Le Bugufi est un territoire situé au nord-est du Burundi et fait historiquement partie inté-
grante du pays. En 1923, il est rattaché au Tanganyika (actuelle Tanzanie) alors sous domi-
nation britannique, en vue de l’établissement d’un chemin de fer. Très attaché à la question,
le Mwami Mwambutsa adresse en 1949 au Conseil de tutelle une demande d’examen de la
question pour une rétrocession du Bugufi. Sa demande n’aboutit pas. Elle est communiquée
dans les pages qui suivent.

Source : Jean Ghislain, La féodalité au Burundi,


Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, Bruxelles, 1970.

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15
16
Source: Archives du ministère des affaires étrangères.

17
18
Source : CV Mwambutsa Roi de l’Urundi- MRAC

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LIGNE DU TEMPS
Le Burundi pré-colonial, colonial et indépendant

Histoire pré-coloniale

• 1810-1852 : règne du mwami Ntare IV Rugamba (grand conquérant)

• 1852-1908 : Règne du Mwami Mwezi IV Gisabo.

• 1858 : Les explorateurs Burton et Speke accostent à la pointe sud du lac


Tanganyika. Ils sont chassés par les Barundi.

• 1870 : Arrivée des Père Blancs (missionnaires) au Burundi. Cette implantation


ne se fait pas sans heurts, à plusieurs reprises, des missionnaires sont assas-
sinés et/ou des missions sont incendiées sous ordre des chefs locaux.

• 1892 : Oscar Baumann explore l’intérieur du Burundi.

• 1899 : Les allemands créent la station militaire d’Usumbura, Burundi. Selon


l’historien burundais Joseph Gahama, la station militaire d’Usumbura aurait été
fondée en 1897.

• 6 juin 1903 : Traité de Kiganda entre Mwezi Gisabo et les Allemands. Après
une longue, le roi Mwezi Gisabo accepte le traité de Kiganda et reconnait le
protectorat allemand. Les Pères Blancs jouent les intermédiaires entre les Alle-
mands et les Burundais.

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Histoire coloniale

• 1908-1915 : règne de Mutaga IV Mbikije, père de Bangiricenge, qui deviendra


Mwambutsa IV. Son règne est très court : il décède dans une rixe à l’âge de 19 ans et
laisse derrière lui deux fils, Kamatari et Bangiricenge.

• 1912 : Naissance de Bangiricenge.

• 1915-1965 : Règne de Mwambutsa IV Bangiricenge.

• 1916-1962 : le Burundi passe désormais sous administration belge. Cette administration


est officiellement consacrée en 1922 par les Nation-Unies, puis approuvée par le Parle-
ment belge en 1924. Le Burundi reste jusqu’en 1962 sous la colonisation belge.

• 1922 : Les britanniques obtiennent une rectification de frontière, et englobent le Bugufi


(territoire situé à l’est de l’Urundi), en vue de construire le chemin de fer reliant Le Cap
au Caire. Il fait actuellement partie de la Tanzanie.

• 10 janvier 1932 : Naissance de Rwagasore, fils de Mwambutsa et de Thérèse Kanyonga.

• 20 mars 1934 : Naissance de Rosa Paula Iribagiza, fille de Mwambutsa et de Thérèse


Kanyonga.

• 1935 : Naissance de Régina Kanyange, fille de Mwambutsa et de Kanyonga

• 2 février 1944 : Entrée en fonction à Kitega du résident de l’Urundi, Robert Schmidt, qui
ne cesse, jusqu’en 1955, d’essayer vainement de susciter le remplacement de Mwam-
butsa par son cousin, Pierre Baranyanka.

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Suite Burundi colonial

• 1945 : Divorce de Mwambutsa et de Thérèse Kanyonga.


• 13 juillet 1946 : remariage de Mwambutsa avec Baramparaye du clan des Bakundo.
• 2 décembre 1947 : Naissance de Charles Ndizeye, fils de Mwambutsa et de Baramparaye.
• 1949 : Mwambutsa, très attaché à la question du Bugufi, adresse une demande de rattache-
ment aux autorités coloniales, qui est classée sans suite.
• 1950 : Première visite du mwami Mwambutsa en Belgique. Il est accompagné de quatre chefs
Baganwa : Kamatari, Bihumugani, Bigayimpunzi et Ntidendereza. D’autres voyages suivent.
• 10 novembre 1959 : Déclaration du Gouvernement belge sur la politique de la Belgique au
Ruanda-Urundi. Il s’agit d’amorcer des transformations de la vie politique pour « engager les
pays du Ruanda-Urundi dans la voie de l’autonomie ».
• 25 décembre 1959 : décret intérimaire, il prévoit de manière concrète la transition proclamée
le 10 novembre 1959, en procédant à la création de nouvelles entités administratives (com-
munes), et de conseils, qui doivent être élus au suffrage universel.
• 27 octobre au 9 décembre 1960 : assignation à résidence à Louis Rwagasore, leader du parti
Union pour le Progrès National (UPRONA), aux velléités indépendantistes affirmées. L’ob-
jectif est d’handicaper les scores du parti alors que les premières élections communales se
tiennent.
• Décembre 1960 : déroulement des premières élections communales. L’UPRONA ne remporte
pas en majorité ces élections, elle est supplantée par le Parti Démocrate-Chrétien (PDC) qui
est partisan d’une transition longue vers l’indépendance, main dans la main avec la tutelle.
• 18 septembre 1961 : élections législatives, à l’issu desquelles triomphe le parti UPRONA.
Louis Rwagasore est fait Premier Ministre.
• 13 octobre 1961 : assassinat du Premier Ministre, et fils du mwami, Louis Rwagasore, qui
dînait en compagnie de ses ministres.

Burundi indépendant
• 1e juillet 1962 : indépendance du Burundi.
• 15 janvier 1965 : Assassinat de Pierre Ngendandumwe, Premier Ministre.
• 13 octobre 1965 : Tentative de coup d’Etat par un groupe d’officiers Hutu. Elle est contrecar-
rée par des loyalistes, qui sont entre autres, menés par le général Michel Micombero.
• Novembre 1965 : à la suite de la tentative de coup d’Etat, départ de Mwambutsa IV. Il ne
reviendra plus au Burundi.
• 8 juillet 1966 : intronisation et coup d’Etat de Charles Ndizeye, qui devient Ntare V.
• 28 novembre 1966 : coup d’Etat de Michel Micombero.

22
Discours de sa majesté
le Mwami Mwambutsa IV
Roi du Burundi
lors d’un sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements africains indépendant
qui a eu lieu en 1963 à Addis Abeba, la capitale d’Ethiopie,

Le 25 mai 1963

l’Africain doit s’attaquer sans cesse aux appétits de domina-


tion étrangère, qu’ils se nomment « colonialisme », « néoco-
lonialisme » ou « impérialisme ». A cette heure, il est de notre
devoir de démasquer et de stigmatiser impitoyablement toutes
les velléités coloniales visant à saper l’indépendance des
états africains, que ce soit sous le déguisement économique
ou culturel. Pourquoi devons-nous nous attaquer au système
colonial ? Parce que le système colonial sous toutes ses
formes sert principalement les intérêts nationaux.

l’état de sous-développement des états africains qui contraint


ceux-ci à l’aide et à l’assistance des états développés. Ces
derniers en profitent et cherchent à éterniser cet état de su-
bordination de l’Afrique, notamment en sabotant les efforts
d’unification de l’Afrique, suivant le principe impérialiste «Divi-
de et Impera ». Nos ennemis se félicitent de voir l’Afrique balk-
anisée. Ce qui est certain, une Afrique divisée sera toujours
une Afrique dominée.Encore une fois, il ne faut pas se baser
sur ces considérations pour se méfier de toute aide et de toute
assistance étrangère. Simplement, ces considérations nous in-
vitent à rester vigilants.

23
Juma
Au pays des mille collines, le Roi Juma possède le plus grand troupeau de vaches de tout le
royaume.
On surnomme sa majesté « Rubagisha Miheto ». Ce qui veut dire : « Celui qui fabrique les arcs
de guerre ».
Au lever du soleil, les Intore, sa garde rapprochée, vêtue de peaux de léopard et armée de
lances, emmène son bétail au pâturage.

Le monarque veille à la bonne gouvernance de son état, toutes les communautés cohabitent en
paix.
Mais dans la région, un dangereux léopard sème la terreur. Cet animal féroce, aux taches
noires sur son pelage et aux dents acérées, s’attaque aux cheptels des environs.

Le peuple, extrêmement effrayé lorsqu’il l’entend rugir, demande au Sire d’intervenir.


Vaillant guerrier qu’il est, il prend les choses en mains. Il faut dire que même les Intore ont es-
sayé de le combattre ; ils n’ont jamais réussi à le capturer, ni à l’abattre.

Le Roi silionne les vallées, et longe les abords du lac des jours durant, sans l’apercevoir.
Puis un beau matin, au réveil, au moment où il ouvre les yeux, la grande gueule du léopard lui
apparaît soudainement au-dessus sa tête. Il n’a aucune chance de s’extraire de ses griffes bien
agrippées.
Juma a tout de même le temps de lui poser sa dernière question : « Pourquoi terrorisez-vous
mon peuple ? » Le félin répond, que ces terres lui appartiennent et que quiconque foulera son
territoire sera dévoré.

Les restes de la dépouille du défunt furent découverts quelques jours plus tard, éparpillés un
peu partout autour du campement où il avait passé la nuit. Ce jour-là, le chagrin envahissait
tous ses sujets, très affectés par sa disparition.

L’aîné des enfants du Roi, encore très jeune, premier sur la liste des héritiers de la couronne,
accède au trône sous le nom dynastique de « Ntare », qui se traduit en français par : Le lion.
Pour annoncer la nouvelle, le tambour raisonna longtemps, très longtemps sur toutes les col-
lines.

Le jeune souverain, vu la gravité de la situation, ordonne à son peuple de s’exiler, aussi loin
qu’il le peut pour échapper à la voracité du Léopard.

Le jour du départ, C’est avec tristesse qu’il jette un dernier regard, sur ses terres qui l’ont vu
naitre, mais aussi grandir, et jure de revenir quand il sera grand
.
Il lui faudra bien du courage, pour braver l’impitoyable Carnassier, s’il espère un jour revoir son
royaume, afin que son peuple puisse y vivre en harmonie comme jadis.

Conte musical
L’ÉTERNEL EXODE de David Banjy

https://linktr.ee/TANOTANO_Caravane

24
© TGZ

À travers son projet « L’éternel exode », David Bangiricenge (alias Banjy), artiste-interprète
originaire du Burundi, propose au public un récit de vie en trois actes, conjuguant une pré-
sentation biographique sous forme de conte, dans laquelle il retrace son histoire, son enfance
africaine et sa trajectoire d’homme déraciné ; l’occasion d’une performance musicale et d’un
moment d’échange avec le public.

Chanteur et bassiste de formation, David s’inspire des rythmes africains auxquels il ajoute des
chants et des mélodies harmoniques infusées de jazz. Né au Kenya en 1974, il passe une
grande partie de sa jeunesse au Burundi où il apprend à jouer de la batterie, du kembe et du
nanga. C’est sur les rives du lac Tanganyika qu’il découvre la musique moderne.

Il quitte le Burundi à l’âge de 12 ans pour rejoindre la Belgique, juste après la mort de sa mère
Regina Kanyange Mwambutsa (1935-1987), matriarche d’une fratrie de neuf enfants et fille du
roi Mwambutsa Bangiricenge (1911-1977), avant-dernier roi de la dynastie ganwa.

Chaque parcours de vie d’une personne est une synthèse de multiples déterminations, d’inte-
ractions et des actions de la personne elle-même. Ainsi, chaque récit contient, sous forme nar-
rative, des informations et des significations concernant des niveaux très divers de sa réalité.

La musique est un long voyage initiatique d’apprentissage continu qui lui a permis de donner
un sens à son existence et de faire de belles rencontres.

Prendre soin de soi, trouver ses repères, acquérir et développer un esprit critique, vivre
ensemble avec discernement et humanité, éviter les dérives dogmatiques et xénophobes,
respecter les autres dans leur différence, faire preuve d’empathie sont ses principes conduc-
teurs.

Nous venons tous de cultures différentes, pas pour se battre, mais pour travailler ensemble
pour le bien-être commun.
[Citation inspirée par Sir George-Étienne Cartier]

Remerciements :

Pour votre générosité et votre gentillesse :


Christine Bluard, Patricia Hermand, Gilles Bogarts, à la famille
au sens large : Aline Ndenzako, Anne Marie Ndenzako, etc.
Merci à mon fils Samuel David Hans pour toute l’inspiration que www.davidbanjy.com
tu m’apportes..
David Banjy
Contributrice aux recherches : Agnès Beziz-Cordova
Editeur responsable : David Bangiricenge
© Kristijian kuzel
Quelques objets issus de la donation du
Mwami Mwambutsa IV Bangiricenge,
offerts au musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren,
lors de sa visite le 22 juillet 1950.

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