La rédaction

Daniel Bretonès
Dans Vie & sciences de l'entreprise 2007/3 (N° 176 - 177) , pages 5 à 6
Éditions ANDESE
ISSN 2262-5321
DOI 10.3917/vse.176.0005
© ANDESE | Téléchargé le 16/06/2023 sur www.cairn.info (IP: 109.89.12.148)

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 LA RÉDACTION
Par Daniel BRETONÈS
Président de l’ANDESE

Depuis près de 30 ans la politique économique française s’est

principalement appuyée sur la stimulation de la demande pour relancer
LA REDACTION
l’économie à travers des déficits budgétaires successifs et des aides à
certaines filières industrielles. Cette politique a montré ses limites dès la fin
des années 1980 et a entraîné une augmentation régulière du chômage qui
a dépassé les 10 % de la population active en 2004. Les programmes de
stimulation de l’économie de 2004 à 2007, au moyen de donations entre
générations et le soutien massif à l’emploi, ont stabilisé la consommation et
fait repasser le chômage en dessous de la barrière des 10 %.
La mise en place des pôles de compétitivité est l’occasion d’une nouvelle
organisation des ressources, des compétences et des réseaux.
C’est la première fois depuis le décollage de l’économie française dans les
années 1960 qu’une vague de fond de grande ampleur s’est manifestée à
l’occasion de l’appel à projets de la Datar pour faire émerger à travers plus
de 70 pôles créés une nouvelle offre économique. Cette nouvelle offre porte
sur la capacité à convertir des actifs technologiques innovants en leviers
d’amélioration de la compétitivité et de la productivité industrielle. Les pôles
sont une opportunité unique pour faire évoluer significativement l’offre
existante ou en créer une nouvelle. C’est devenu une nécessité compte tenu
des pertes de marchés de la France sur les principaux marchés mondiaux et
de l’intensification de la concurrence mondiale (Sciences, technologie et
industrie : Perspectives de l’OCDE – 2005). Ce passage d’une économie de
la demande vers une économie de l’offre correspond à une mutation
profonde et indispensable pour renouveler le tissu industriel.

La création de valeur se construit au sein d’un pôle par un apprentissage

progressif et au moyen d’un étalonnage constant par rapport aux pôles
mondiaux les plus performants.
Le déploiement des pôles de compétitivité correspond à un changement de
paradigme. La France prend le train des pôles de compétitivité avec retard
par rapport au Nord de l’Europe, d’une partie de l’Asie et des Amériques.
C’est une opportunité pour bénéficier des enseignements apportés par les
expériences finlandaise, indienne ou américaine et mieux rebondir. Les
chercheurs et les enseignants, les dirigeants d’entreprises, ont une place
centrale à jouer dans ce processus de création des nouveaux territoires. Les
synergies entre les établissements d’enseignement et de recherche et les
industriels restent à renforcer et / ou à créer.
Le rapprochement en cours des pôles sur des thématiques communes et
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leur déploiement à l’international pour certains montrent les axes de
développement à moyen et long terme de ces entités.
En 2008 les résultats de l’audit demandé par les pouvoirs publics
permettront d’orienter les choix quant au financement des projets portés par

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 les pôles pour la période 2009 / 2012. Il apparaît déjà que la participation
des PME aux projets des pôles est directement liée à leur facilité d’accès au
financement. Une augmentation du crédit d’impôt recherche ne peut que leur
être favorable tout comme un financement plus direct de la R&D comme cela
se pratique au Québec. L’implication des pôles de recherche et
d’enseignement supérieur (PRES) au sein des pôles de compétitivité est
encore faible mais la mise en œuvre de la loi sur la gouvernance des
universités, votée durant l’été 2007, devrait renforcer à moyen terme leur
LA REDACTION
participation.

Les articles de ce numéro spécial de « Vie & Sciences Economiques »

réalisés par des chercheurs d’horizons multiples analysent les différents
aspects des politiques de soutien aux PME innovantes.

Les deux articles de la « Tribune libre » de ce numéro soulignent la

nécessité d’un renforcement du financement des PME innovantes françaises
lorsqu’on les compare à des populations européennes équivalentes. Les
conclusions de l’étude entreprise par le Medef quant à la perception des
pôles par les PME et à leurs aspirations, devraient faciliter l’orientation des
politiques à venir sur la période 2009 / 2012.
Le développement des PME permet à la fois de créer de la valeur et de
l’emploi ce qui répond aux objectifs de croissance souhaités par les pouvoirs
publics depuis près de 20 ans.

Les dernières semaines de la vie politique française ont été marquées par le
« Grenelle de l’environnement » qui a associé des acteurs de différents
horizons professionnels avec des résultats positifs. On ne peut que souhaiter
un « Grenelle des PME » qui permettrait de faire le point sur les étapes clés
de la vie des PME en facilitant le passage des points critiques de leur
développement dans un cadre simplifié prenant en compte les aspects
financiers et fiscaux et de la gestion de l’emploi. Les partenaires locaux des
PME, et notamment les conseils généraux et les régions devraient être
associés à ces assises.

L’évolution rapide et à la hausse des coûts des matières premières et de

l’énergie, lesquels affectent directement la rentabilité des entreprises, rend
encore plus urgent ce « Grenelle des PME ».
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