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© ANDESE | Téléchargé le 07/12/2023 sur www.cairn.info via Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (IP: 196.200.146.13)
L
a nécessité d'une activité d’IES dans l'entreprise est aujourd'hui largement
reconnue. Anticiper les menaces et opportunités qui surviennent dans
l'environnement, satisfaire les besoins en information de valeur des dirigeants,
aider la prise de décisions stratégiques sont les objectifs fondamentaux des
départements d'IES. Mais l'objectif général de l'IES est sans nul doute l'amélioration de
la compétitivité et de la performance des organisations.
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Pour une fonction qui mobilise dans l'idéal tous les acteurs de la firme et peut exiger
l'investissement de ressources spécifiques importantes, il est donc nécessaire de savoir
évaluer l’efficacité de l’IES et son impact sur la performance des firmes. Cette mesure
est évidemment très difficile compte tenu du nombre et de l'interdépendance des
déterminants de la performance, dont la qualité des décisions prises. Malgré tout, les
attentes académiques et managériales sur cette problématique restent fortes.
Le but de cet article, basé sur le lien déjà établi dans la littérature entre intelligence et
performance, est de proposer une mesure de l’efficacité de l’IES et son impact sur la
performance de l'organisation. Issu d'un long processus de recherche qualitative,
quantitative et empirique, auprès d'experts de l'IES et de grandes entreprises, il propose
un modèle d'exploration, de description et d'évaluation de l'IES. Cette construction
correspond à un instrument de mesure en deux parties, à destination du producteur et
de l'utilisateur d'IES. Adaptable à toutes les entreprises, à tous les niveaux
d'avancement des pratiques d'IES, il permet d'aboutir à un tableau de bord Intelligence-
Performance pour piloter l'IES et son impact sur la performance de l’organisation.
INTRODUCTION
La pratique de l'activité d'Intelligence économique et Stratégique (IES) est aujourd'hui
largement répandue au sein des entreprises. Son importance et son utilité ne sont plus
à démontrer. Par contre ses retombées, ses résultats, et en particulier son impact sur la
performance, restent des questions récurrentes des managers qui investissement
parfois de grandes ressources dans cette fonction (recrutement de spécialistes,
formation, équipement informatique, achat de sources, d'outils de recherche et
traitement de l'information…).
15
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Pour les rares sceptiques encore, qui pourraient penser qu'il s'agit d'une fonction peu ou
pas utile, voire obsolète ou inadaptée aux courants stratégiques contemporains, il faut
apporter une dernière précision. Bien au contraire, le concept général de Surveillance9 a
évolué en même temps que la pensée stratégique. La surveillance, utilisée dans les
premiers modèles stratégiques (scanning) en qualité d'outil d'analyse de
l'environnement externe de l'entreprise, conforme aux stratégies d'adaptation, s'est
transformée en veille puis en intelligence, sa forme la plus avancée, parfaitement
adaptée aux stratégies d'intention. L'activité d'intelligence suppose évidemment une
connaissance sans faille des ressources et compétences de l'entreprise et participe à
l'élaboration de la vision stratégique10.
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• Dans une première partie, il présente un panorama des recherches antérieures,
la méthodologie de recherche suivie et l’architecture d'un modèle global
d'évaluation de l'IES.
• La deuxième partie se focalise sur l'instrument qui évalue les moyens de l'IES.
• La partie suivante concerne celui qui mesure principalement les résultats de
l'IES, dont son impact sur la performance de l’organisation. Producteurs et
utilisateurs de l’IES sont donc impliqués dans un même processus d'évaluation
et d'amélioration de l'IES.
• Dans une dernière partie, une synthèse de deux tests empiriques réalisés au
sein de Framatome ANP et IBM est présentée.
Deux parties forment le modèle global de mesure de l'IES : l'évaluation des moyens
investis dans l'activité d'une part, et celle des produits, de l'utilisation et des résultats de
l'IES d'autre part.
A ces deux parties correspondent deux instruments de mesure destinés aux
producteurs et aux utilisateurs de l'IES. Avant de les présenter, il convient de dresser un
panorama des travaux antérieurs sur l’IES en général et sur l’évaluation de l’IES en
particulier pour positionner la recherche. Le cadre méthodologique de la recherche qui
a conduit à l’outil proposé sera ensuite rappelé brièvement.
9
Le terme Surveillance désigne ici le concept général de Surveillance qui couvre les nombreux
concepts et vocables utilisés pour décrire les activités de scanning, de veille ou d’intelligence
entre autres dont l’IES. Cette dernière expression (Intelligence Économique et Stratégique)
souvent employée aujourd’hui sera principalement utilisée ici.
10
Se reporter à Mintzberg (1990), "Strategy Formation: School of Thought" in Friederikson, J.:
Perspectives on strategic management, Harper & Row, NY, 1990 pour un état de l’art de
l’évolution de la pensée stratégique rappelant les auteurs majeurs du domaine dont Ansoff,
Porter, Hamel et Prahalad…
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Pour traiter ces différents thèmes, les auteurs ont suivi des méthodologies
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majoritairement qualitatives, exploratoires et/ou descriptives, construites fréquemment à
partir de sources documentaires secondaires, d'études de cas, d'observations et/ou
d'entretiens semi-directifs. Il existe quelques recherches quantitatives à base de
questionnaires (cf. Cohen, 2004).
• L’Efficacité de l’IES
Le thème de l'efficacité et, a fortiori, de la mesure de l'efficacité de la
Surveillance, a été peu traité en tant que tel dans la littérature existante. Le
concept même de l'efficacité de la Surveillance n'est pas défini.
• L’importance de la mesure
L'importance de la mesure de la Surveillance est donc reconnue par plusieurs
auteurs. En 1994 déjà, la proposition n° 7 du Rapport Martre indiquait : " La
mise en place d'un système d’Intelligence Économique dans l'entreprise doit
intégrer dès l'origine du projet un dispositif de contrôle de l'efficacité et de la
rentabilité du système " (Rapport Martre, 1994 : 121).
Dans leur étude sur les pratiques en IES des entreprises Bournois & Romani
(2000) soulignent encore la nécessité d'un " tableau de bord pour contrôler et
piloter l'IES ". En effet, six ans après le Rapport Martre, de minces progrès ont
été réalisés sur ce point : 40,9% des services d'IES n'ont pas de système
d'appréciation de la qualité des informations fournies par rapport aux attentes;
54% des services d'IES ne reçoivent pas de retour sur la qualité de leurs
prestations; 90,9% des entreprises qui pratiquent l'IES n'ont pas de tableau de
11
Il faut encore insister sur le fait que les concepts et vocables regroupés sous le concept général
de la Surveillance dans la littérature, tant anglo-saxonne que francophone, sont très nombreux et
les discussions sur la sémantique sont encore d’actualité.
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VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
bord pour piloter cette activité; enfin, les entreprises dont la maison mère est
française ne sont que 8,1% à disposer d'un dispositif de pilotage, alors qu'il est
plus fréquent d'en trouver dans les entreprises d'origine américaine.
Malheureusement, aucun détail n'est révélé quant aux indicateurs de tableaux
de bord utilisés, ni sur la façon dont ces 8,1% d'entreprises mesurent leur
Surveillance. On constate seulement que les firmes les plus avancées dans les
pratiques d'IES ont davantage d'outils de contrôle et représentent une "élite" en
la matière.
• La mesure de l’IES
Le premier ouvrage traitant spécifiquement de la mesure de l'efficacité de
l'intelligence date de 199612. Dans son fascicule Measuring the Effectiveness of
Competitive Intelligence, édité par SCIP USA, J. P. Herring présente une étude
exploratoire menée par interviews en face à face auprès de 18 cadres
supérieurs de 8 entreprises américaines. Son étude révèle que l'évaluation de
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l'intelligence n'est pas réalisée de manière formelle ni systématique dans les
entreprises interrogées. Trois résultats principaux sont obtenus. L'auteur
constate tout d'abord un écart entre les attentes et les croyances des
producteurs et des utilisateurs de l'intelligence. Les premiers sont concentrés
sur le processus de production de l'intelligence (collecte d'information,
conception de bases de données, diffusion d'analyses pertinentes…), alors que
les seconds sont quasi exclusivement intéressés par la contribution de l'activité
d'intelligence à la performance et au succès de leurs organisations et réclament
des "impacts tangibles sur les affaires". Le deuxième résultat suggère de cibler
l'intelligence sur les domaines stratégiques clés pour avoir des impacts
mesurables. Selon le consultant, ces domaines sont souvent les plans et
décisions stratégiques, le développement de produits, les ventes et le
marketing, et les priorités du management. Enfin, il recommande d'aligner les
opérations fondamentales d'intelligence (collectes, analyses…) et de concevoir
des produits d'intelligence correspondant aux attentes du management. À partir
de l'analyse de champs divers, quatre mesures d'efficacité sont proposées :
l'économie de temps, l'économie de coût 13 , la réduction de coût 14 et
l'augmentation des profits. Son étude aboutit à la proposition d'un guide sous
forme de schéma ou de "checklist" pour mesurer et communiquer la valeur de
l'intelligence au management et aux autres utilisateurs de l'organisation.
L'un des points forts de la démarche de J.P. Herring est de souligner qu'il est
aussi important, sinon plus, de mesurer l'impact de l'efficacité de la Surveillance
sur la performance de l'organisation que de mesurer l'efficacité de la
Surveillance elle-même. Il insiste également sur la nécessité d'impliquer dans le
processus d'évaluation, non plus seulement les producteurs de l'intelligence,
12
La deuxième édition, de 1999, contient un article supplémentaire de la Competitive
Intelligence Review sur l'"un des sujets clés de l'intelligence" le " processus d'identification et de
définition des besoins en intelligence".
13
"Cost saving"
14
"Cost avoidance" : grâce à l'activité de Surveillance, le budget – de R&D par exemple – qui
avait été préalablement fixé, peut être réduit.
18
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mais aussi les dirigeants utilisateurs. L'auteur nous dirige sur des pistes
intéressantes pour construire une mesure de l'intelligence et de son impact (le
management de la connaissance, les systèmes d'information, les nouvelles
mesures de performance…). Mais le guide qu'il propose contient davantage de
recommandations que de mesures concrètes d'efficacité et d'impacts de
l'intelligence. D'autre part, il peut paraître abstrait aux professionnels de
l'intelligence qui sont en attente de méthodes plus pragmatiques.
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Romani, 2000. Pour ces derniers, "les services d'IES ont un sentiment assez
flou de la qualité de leurs prestations par rapport aux attentes de leur "client" et
seulement 22% des entreprises qui pratiquent l'IES se donnent une note
supérieure à la moyenne".
D'ailleurs, les études sur les résultats (et les bénéfices) de la Surveillance, qui
évoquent directement son efficacité, sont rares. Lorsque le sujet est abordé, il
prend davantage la forme de narrations de "success stories", fréquemment
reprises dans plusieurs publications.
15
On retrouve alors la logique de l'approche de Lesca (1991) sur l"état des lieux" de la veille de
son outil Fennec.
16
Enquête par questionnaires sur l'état des pratiques de veille stratégique de 105 entreprises
françaises et européennes examinées du point de vue des directeurs d'achat.
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plusieurs cas, des problèmes de performance entraînent un changement vers
une Surveillance irrégulière. Trois raisons peuvent expliquer cette évolution
probable. Tout d'abord, les contre-performances conduisent souvent à des
réductions de coût et les activités de Surveillance n'ayant pas encore démontré
leur rentabilité, sont une cible vulnérable. Ensuite les mauvais résultats d'une
firme précèdent bien souvent un changement de direction et la chance pour que
les directeurs successifs aient des points de vue similaires sur l'utilité et
l'organisation de la Surveillance est mince. Enfin, une baisse soudaine de
performance peut survenir en raison d'événements imprévus importants. Les
directeurs sont alors tentés d'interrompre la Surveillance en cours afin de mettre
toutes les ressources du dispositif de Surveillance au service du problème en
question. Ainsi la combinaison de ces trois facteurs peut avoir un effet "ironique"
: c'est au moment où la Surveillance de l'environnement pourrait être la plus
utile qu'elle risque de ne pas être pratiquée.
Un autre effet surprenant est indiqué plus tard par Kaish & Gilad (1991). Les
auteurs constatent une baisse d'activité de la Surveillance lorsque les PME
atteignent une expérience et une profitabilité suffisantes. Selon eux, les
dirigeants se focaliseraient sur la gestion interne et abandonneraient la
recherche de nouvelles opportunités dès qu'ils auraient atteint un niveau de
performance satisfaisant.
17
Les auteurs ont mené des entretiens de managers dans 50 entreprises industrielles de taille
moyenne du Texas (USA).
18
Stubbart a mené des entretiens semi-directifs dans les 12 entreprises étudiées par Fahey &
King en 77.
20
ANDESE
Une analyse statistique simple par test du Chi2 19 a montré que "la variable
"pratique de l'intelligence économique" et la variable "résultats financiers"
(pertes ou bénéfices en 1998) n'étaient pas indépendantes".
D'après les auteurs, "ce premier résultat statistique souligne que le fait de
pratiquer ou de ne pas pratiquer l'intelligence économique est lié directement ou
indirectement à la performance économique". Mais ils notent que "certains
préféreront inverser la proposition et suggérer que le fait de dégager des
bénéfices offre le loisir d'investir en intelligence économique" (…). Ils précisent :
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"la statistique ne résout pas la question de la causalité".
En effet, une entreprise peut très bien pratiquer une IES sans qu'il y ait d'effet
sur la performance si son dispositif d’IES est inefficace. Plus le niveau
d'efficacité de l’IES pratiquée par l'entreprise est élevé, meilleure devrait être la
performance.
19
Au seuil de 10%.
21
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
En quelque sorte, le décideur peut fort bien prendre une mauvaise décision à
partir de très bonnes informations car une multitude de variables peuvent influer
sur la qualité de la décision (enjeux de pouvoirs, propre rationalité du
décideur…).
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idée (Peters & Waterman, 1983, 1999). Elle dépend de la qualité de la décision
qui elle-même dépend de nombreux paramètres dont la qualité de
l’intelligence…. On entre ici dans un chaînage de causes à effets complexe
(Facteurs explicatifs => Intelligence efficace => Décision stratégique (puis
tactique et opérationnelles => Performance).
Dans l'ensemble des études (Stubbart, 1982; Dollinger,1984; Daft & al., 1988;
Kaish & Gilad, 1991; Vergnaud-Schaeffer, 1992; Subramanian & al., 1993;
Subramanian & al., 1994; Bournois & Romani, 2001; Audet, 2001…), une
relation est établie entre la performance et certaines caractéristiques de
l’intelligence : sa régularité, son intensité, sa fréquence, son avancement, la
variété des sources utilisées, son étendue, son adéquation avec l'incertitude
perçue, son intégration dans le processus de décision stratégique... Ces
spécificités représentent, en quelque sorte, des variables d'efficacité de l’IES
dans la mesure où elles contribuent à l'atteinte d'une performance meilleure. Le
lien intelligence-performance est donc souvent étudié à partir d'un nombre limité
de variables d'efficacité supposées être les plus liées à la performance. Mais il
s'agit d'hypothèses ou de propositions issues de recherches dont les résultats
ne sont pas généralisables en raison, notamment, de la taille des échantillons.
22
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Pour atteindre ces objectifs, une approche exploratoire a été choisie, justifiée par les
quatre traits principaux qui caractérisent les connaissances actuelles sur le thème de
l’intelligence en général et de son efficacité en particulier : le nombre relativement faible
de recherches, leur caractère instable et partiel, la confidentialité (sensibilité du thème),
la complexité du processus associé à l'activité d’intelligence.
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L’approche adoptée pour construire le modèle conceptuel de la recherche est issue du
domaine du contrôle de gestion, déjà appliquée aux systèmes d’information (Reix,
1998) et adaptée ici au cas particulier des systèmes d’intelligence. Ce modèle préconise
d’évaluer les moyens mis en œuvre, les produits et services fournis, l’utilisation et les
résultats de l’IES.
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VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Figure : 1
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• Deuxième partie du modèle : L’évaluation des produits, utilisations
et résultats de l’IES
PRODUITS (informations) ET
SERVICES D ’INTELLIGENCE CONTRÔLE DE QUALITÉ DU PRODUIT MESURE DE
(fonctions de collecte, traitement, ET DES SERVICES D’INTELLIGENCE QUALITÉ ET DE
communication...) (Qualité de l’information et des fonctions SATISFACTION
fournies…)
MESURE
CONTRÔLE D’EFFICIENCE D’EFFICIENCE
RÉSULTATS (résultats/moyens)
D’EFFICACITÉ
A POSTERIORI
dont l’impact sur la performance ET D’IMPACTS
CONTRÔLE D’EFFICACITÉ SUR LA
(résultats/objectifs) PERFORMANCE
A POSTERIORI
Le modèle général se compose donc de quatre objets de mesure : les moyens mis en
œuvre pour assurer l'activité d'IES, les produits et services qu'elle fournit, son utilisation
et ses résultats. Il utilise notamment des mesures de qualité, de satisfaction, d'efficacité
et d'efficience.
Les moyens mobilisés dans l'activité d'IES sont aussi bien financiers que techniques,
humains, organisationnels ou "processuels" (attachés au processus d'intelligence). Le
module "produits (informations) et services offerts" renvoie à la qualité de l'information
et des fonctions assumées par les systèmes d'IES : fonctions informative, prospective,
analytique… En ce qui concerne l'utilisation, il s'agit de s'interroger sur ce qui est utilisé
et dans quelles conditions. Enfin, l'activité d'IES s'est-elle traduite par une amélioration
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Aux moyens correspond un outil d'évaluation destiné aux producteurs d’IES. Aux
produits, services, utilisation et résultats coïncidera l'instrument des utilisateurs de l'IES.
Un lien commun se situe au niveau de l'utilisation de l’IES comme le montre le schéma
suivant:
Figure : 2
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LES MOYENS LES MOYENS
ORGANISATIONN PROCESSUELS LE PRODUIT ET LES SERVICES
PHASE 1
LES MOYENS
HUMAINS
L'UTILISATION
PHASE
LES MOYENS D'UTILISATION
FINANCIERS
LES RÉSULTATS
LES MOYENS
TECHNIQUES
La première partie du modèle concerne donc les moyens mobilisés dans l'activité d'IES
dont l'importance justifie la conceptualisation d'un instrument à part entière,
prioritairement destiné aux producteurs de l'IES.
25
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Figure : 3
CONTEXTE
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Intelligence
Économique &
Stratégique
1. 4. LE CONTEXTE
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Au moins cinq traits caractéristiques de l'entreprise semblent avoir une influence sur le
type d'IES pratiquée : Sa taille, sa structure, sa position concurrentielle, son ouverture
internationale et sa performance financière. Il existerait un seuil de coûts fixes que
seules les grandes entreprises peuvent assumer. Les structures divisionnelles par
produit, matricielles ou par projets seraient plus propices à la pratique de l'IES. Les
entreprises qui exportent pratiqueraient davantage l'IES. Enfin un lien de causalité a été
maintes fois constaté entre la pratique de l'IES et la performance financière de
l'entreprise.
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2.1. LES MOYENS ORGANISATIONNELS
Une activité d'IES peut être qualifiée de formalisée lorsqu'il existe des règles et
procédures écrites régissant son fonctionnement et le comportement des acteurs
impliqués. Les formulaires que les salariés remplissent lorsqu'ils sont en mission à
l'étranger en sont un exemple. Parmi les avantages d'une IES formalisée, on peut
souligner un meilleur ciblage des informations selon les besoins de la direction et de la
stratégie ou une plus forte mobilisation des salariés.
Concernant l'organisation, l'entreprise doit disposer de réseaux divers et actifs. Plus les
connexions sont nombreuses, variées, spontanées, plus le système est réactif et
capable d'inventer des conduites adaptées à un environnement inattendu et complexe.
27
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Le processus d'IES est un maillon essentiel entre l'information et la décision, qui, pour
être efficace, doit comprendre les huit phases suivantes :
Figure : 4
Le processus d’IES
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ANDESE
Au niveau des moyens humains, six éléments, au moins, jouent un rôle important dans
l'efficacité de l'IES : L'importance et l'utilité perçues de l'IES, le soutien et
l'implication de la Direction Générale, la "qualité" du responsable de l'IES, la
"qualité" des participants à l'activité d'IES, et l'existence d'une culture collective de
partage de l'information.
Les acteurs de l'entreprise qui auront une perception forte de l'importance et de l'utilité
de l'IES s'impliqueront naturellement davantage dans l'activité collective d'IES. Une
position hiérarchique élevée de la fonction IES, l'importance des ressources qui lui sont
consacrées, l'implication de la DG sont incontestablement des facteurs d'efficacité de
l'IES en contribuant à l'importance et l'utilité perçues de l'IES.
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Concernant les ressources humaines, pour être pertinent, le choix du responsable IES
semble devoir s'opérer selon plusieurs critères : sa formation, son origine et son
parcours professionnel, son expérience et ses réalisations antérieures, son pouvoir
dans l'organisation, la richesse de ses réseaux personnels… Par ailleurs, de nombreux
auteurs insistent sur les capacités intellectuelles et les qualités humaines requises du
responsable IES mais aussi de tous les participants à l'activité. Ils doivent posséder un
esprit ouvert, curieux, critique, des capacités d'analyse et de synthèse, des aptitudes
pour la communication, du charisme, la maîtrise des nouvelles technologies de
l'information, une connaissance parfaite des ressources et compétences de
l'entreprise…
Enfin, l'IES est "un état d'esprit" et "l'affaire de tous" selon les formules maintes fois
reprises de F. Lainée (1989) ; une vraie culture collective de partage de l'information
favorise son efficacité.
La palette des outils utiles à l'IES n'a cessé de s'élargir, essentiellement en raison de
l'accélération vertigineuse de l'évolution des technologies de l'information et de la
communication dont, évidemment, Internet. Leurs contributions à l'efficacité des phases
de recherche, de collecte et de diffusion de l'information n'est plus à démontrer, et les
produits attendus pour les phases de traitement de l'information sont extrêmement
prometteurs. La quantité, la diversité, la qualité des outils techniques ainsi que leur
utilisation et leur maîtrise sont incontestablement des facteurs d'efficacité puissants de
l'IES.
29
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Il s'agit d'un sujet sensible à propos duquel on dispose de quelques chiffres seulement.
L'importance du montant dédié ne semble pas être un facteur d'efficacité de l'IES. En
revanche, disposer d'un budget minimum, adéquat aux besoins d'IES de la firme et
surtout d'un budget propre à l'IES est un facteur d'efficacité confirmé.
Le questionnaire évaluant la qualité des moyens mis en œuvre dans l'activité d'IES
permettra de remplir une grille récapitulative présentée en fin d’article.
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Se demander pourquoi les entreprises organisent l'IES revient surtout à identifier les
objectifs assignés par le management à l'Intelligence. Et le cœur du dispositif
d'évaluation de l'IES consiste à mesurer l'efficacité au sens strict, c'est-à-dire à
comparer, a posteriori, les résultats obtenus par le système d'IES (paragraphe 4) avec
les objectifs qui lui ont été initialement assignés. La première étape est donc de
renseigner précisément la variable "objectifs" du modèle de mesure (paragraphe 1). Il
s'agira ensuite d'analyser deux autres variables du modèle : le produit et les services
(paragraphe 2) ainsi que les processus d'utilisation d'IES (paragraphe 3).
Les fonctions de l’IES permettent d’avancer vers les objectifs fixés par la direction à
l’IES. C'est à partir de ce niveau que les différences entre les deux formes de
Surveillance - veille ou intelligence - ont leur importance. D'ailleurs, la critique principale
que l'on peut faire sur les nombreuses définitions de la Surveillance est qu'elles ne
distinguent pas suffisamment la veille de l'intelligence. La confusion générée se retrouve
dans la pratique des entreprises, qui ont parfois du mal à déterminer si elles pratiquent
ou non la veille et/ou l'intelligence. Alors que la veille est passive (elle subit le
changement), au mieux réactive (elle attend le changement pour réagir) ou préactive
(elle se prépare à un changement anticipé), l'intelligence est proactive (elle agit, ou
recommande d'agir, pour provoquer le changement).
30
ANDESE
Figure : 5
FONCTIONS
ANTICIPATIVE
INFORMATIVE
ANALYTIQUE, SYNTHÉTIQUE, DE MISE EN
INTELLIGENCE
VEILLE
FORME
D'ANIMATION ET DE COMMUNICATION
D'IDENTIFICATION DES BESOINS
D'INFORMATION
PROTECTRICE
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PROTECTRICE ("SÉCURITAIRE")
COORDINATRICE
PROACTIVE (1 & 2)
Figure : 6
OBJECTIFS
FONCTIONS
(RÉSULTATS ATTENDUS)
VEILLE
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VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Exemples de retombées :
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• Animer &
Exemples de retombées :
Communiquer
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OBJECTIFS
FONCTIONS
(RÉSULTATS ATTENDUS)
aux utilisateurs de
la VIS • Meilleure maîtrise de
l'environnement
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…
Pour R. Reix (1998) "la discussion de la notion de pertinence des représentations est en
fait, une interrogation sur la valeur que l'information représente pour son utilisateur". Il
précise les principaux déterminants de la pertinence des représentations : l'exhaustivité,
l'absence de bruit, la précision, le respect des contraintes de temps, la fiabilité, la forme
de la représentation, l'accessibilité de l'information.
33
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Martinet & Marti (1995) dépassent l'analyse classique de la valeur de l'information pour
adopter un angle plus large, inscrit dans le contexte global de l'activité d'intelligence. La
valeur de l'information dépend de la qualité de l'analyse des besoins en information, de
la pertinence et de la qualité des sources, de la qualité de l'analyse, de la diffusion, du
feed-back et du respect de la sécurité.
Figure : 7
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l’information qualité des l’analyse feed back
des besoins sources
3. 3. L'UTILISATION DE L'IES
"L'utilisation" est l'étape ultime du dispositif d'IES puisqu'elle consiste à utiliser le produit
de l'IES (l'information ou la décision) pour prendre (notamment mais pas seulement)
des décisions stratégiques (Rapport Martre, 1994). En effet, la littérature recense
34
ANDESE
plusieurs types d'utilisation des produits de l'IES mais pour l'ensemble des auteurs,
l'objectif premier de l'IES est d'aider la prise de décision stratégique.
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système sur l'effectif concerné), et l'intensité d'utilisation (le nombre et la durée des
utilisations).
Il faut ici faire le parallèle avec le paragraphe 1 précédent consacrés aux objectifs de
l'IES et rappeler que la mesure de l'efficacité de l'IES consiste, entre autre, à rapprocher
les objectifs de l'IES de ses résultats obtenus; il s'agit donc d'une mesure a posteriori.
Les dirigeants ont la possibilité de connaître le degré d'atteinte des objectifs de leur
système d'IES : anticipation des menaces et opportunités, besoin en information, aide à
la décision. Ils peuvent également indiquer les autres résultats, apports et bénéfices de
l'activité d'IES : une meilleure réactivité, une meilleure gestion des crises, une meilleure
connaissance de l'environnement global de l'entreprise…L'indication d'exemples
concrets doit également faire partie de l'évaluation.
35
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Dans l'objectif d'étudier en particulier l'impact de l'activité d'IES sur la performance, il est
alors essentiel d'utiliser des indicateurs susceptibles d'être fortement liés aux résultats
de l'activité d'IES (innovation, croissance des ventes, des parts de marché…). En effet,
pour pouvoir mesurer un impact tangible de l'activité d'IES sur la performance, il faut
aligner les objectifs d'IES sur les objectifs de l'organisation qu'elle est censée servir. Par
exemple, si une organisation choisit de suivre une stratégie d'innovation, son système
d'IES doit servir cet objectif et contribuer à une augmentation des innovations, du
succès de lancement de produits nouveaux … Si la stratégie d'une organisation est de
renforcer sa position commerciale, son système d'IES commercial et concurrentiel doit
également servir cet objectif. Les indicateurs retenus seraient alors la croissance des
ventes, l'augmentation des nouveaux clients …
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Il existe un frein majeur à l'efficacité de l'IES : l'absence d'un lien permanent entre
Intelligence et Stratégie. De ce dysfonctionnement central, découlent de multiples
difficultés qui sont autant de freins à l'efficacité de l'IES.
Difficultés :
Mais la conséquence la plus grave sans doute est l'absence d'utilisation de l'IES.
Une solution est de calquer les objectifs de l'IES sur ceux de la Stratégie au moyen d'un
double Tableau de Bord Intelligence-Performance. Ce tableau permettrait de pallier ces
difficultés en obligeant dirigeants et spécialistes de l'IES à œuvrer dans la même
direction. Cette démarche a donc l'avantage majeur de permettre le partage de la vision
et des objectifs stratégiques de la firme. Elle donne des axes de recherche aux
spécialistes de l'IES, permet de fournir davantage d'informations utiles aux décideurs, et
de mieux évaluer l'impact de l'IES sur la performance.
Sur l'axe financier, les objectifs et les mesures restent les mêmes. Le fait de les
reprendre dans le TB de l'IES permet de fixer les grands buts de l'entreprise dans
l'esprit des acteurs de l'IES et aide à mieux les concrétiser. Sur l'axe client, l'IES peut
s'orienter vers la veille et l'intelligence des clients, des fournisseurs, des brevets…, et
36
ANDESE
Il donnera également les indicateurs de performance qui reflèteront le mieux selon lui,
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l'impact de l'activité d'IES selon les quatre axes mentionnés plus haut :
L'objectif est ici de synthétiser les résultats des deux tests empiriques.
20
Cette présentation simultanée n'est ici que pour faciliter la visualisation des résultats
37
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
Enfin, Il faut souligner que les réponses obtenues ne doivent pas être considérées
comme étant celles de l’entreprise dans son ensemble c’est à dire de la totalité des
producteurs et utilisateurs d’IES. Les résultats rapportés ici découlent des réponses de
seulement deux producteurs et utilisateurs d’IES. Pour avoir une évaluation plus
représentative, chaque entreprise devra procéder à plusieurs évaluations et recouper
les résultats obtenus.
Il convient tout d’abord de mentionner les données relatives au contexte de la
surveillance dans les deux cas étudiés.
LE CONTEXTE DE LA SURVEILLANCE
FRAMATOME
IBM
ANP
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L'Environnement
1. Secteur d'activité Nucléaire Informatique
2. Position concurrentielle Leader Leader
3. Instabilité Moyenne Moyenne
4. Complexité Complexe Complexe
5. Intensité concurrentielle Moyenne Très forte
6. Agressivité concurrentielle Forte Forte
L'Entreprise
2,5MdE (Fram)
1. Chiffre d'affaires 2001 85 Md $
10 MdE (Areva)
13 000 (Fram)
2. Effectifs 315000
50 000 (Areva)
3. Structure organisationnelle Matricielle Matricielle
4. Ouverture internationale (% CA à l'international) 40-60% 100%
5. Résultats financiers Bénéfices Bénéfices
38
ANDESE
Notes
Framatome
LES MOYENS ORGANISATIONNELS IBM
ANP
1. Un certain degré de formalisation de l'activité 3 3
2. Un certain niveau d'ancienneté de l'activité 4 4
3. Un rattachement hiérarchique élevé ou assez élevé
4 3
de la fonction
4. Une structure organisationnelle en réseaux 4 4
5. La diversité des réseaux de surveillance 3 3
6. L'activité des réseaux 3 4
7. L'entretien des réseaux 3 4
8. L'existence de groupes d'experts internes 4 4
Total 24 29
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Notes
FRAMATOME
LES MOYENS PROCESSUELS IBM
ANP
1. L'existence d'une phase de détermination des
4 4
besoins en informations
2. L'existence d'une surveillance suffisamment large
3 3
et ciblée à la fois
3. La hiérarchisation des axes de surveillance 4 0
4. L'actualisation des besoins en information 2 4
5. L'existence d'une phase de recherche et de
4 4
collecte de l'information
6. La quantité des sources d'information 2 4
7. La diversité des sources d'information 2 4
8. La qualité des sources d'information 3 3
9. L'existence d'une évaluation des sources
0 4
d'information
10. La quantité des informations 2 4
11. La diversité des informations 2 3
12. La qualité des informations 3 3
13. L'existence d'une évaluation des informations 0 4
14. L'existence d'une phase d'analyse et de synthèse
4 4
de l'information
15. L'existence d'une phase de mise en forme de
4 4
l'information
16. L'existence d'une phase de stockage de
4 4
l'information collectée et traitée
17. L'accessibilité aux informations stockées 3 2
21
Les notations sont données à titre indicatif. Par ailleurs, elles ne peuvent tenir compte du poids
de chaque critère d'efficacité à ce stade de la recherche.
39
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
FRAMATOME
LES MOYENS PROCESSUELS IBM
ANP
18. L'existence d'une phase de diffusion de
4 4
l'information
19. L'adéquation aux destinataires 3 4
20. L'opportunité de la diffusion 3 4
21. L'utilisation des produits de la surveillance dans la Ne Sait Pas
NSP
décision stratégique (NSP)
22. L'existence d'un lien entre les fonctions
NSP 4
surveillance et stratégie (utilisateur)
23. L'existence d'une phase de "feed back" sur
4 3
l'information diffusée
24. L'existence d'une phase de contrôle et
0 1
d'évaluation de la VIS
Total 60 78
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FRAMATOME
LES MOYENS HUMAINS IBM
ANP
1. L'importance et l'utilité perçues de la
0 NSP
surveillance par le personnel
2. L'importance et l'utilité perçues de la
2 4
surveillance par la direction
3. Le soutien et l'implication de la Direction
3 3
Générale
4. L'existence d'un responsable surveillance 4 4
5. Les qualités du responsable surveillance, liées à
son parcours (formation, compétence, 3 3
expérience…)
6. Les qualités "humaines" du responsable NR
3
surveillance (curiosité, capacité à convaincre …) (Non Réponse)
7. Les qualités des chargés de surveillance, liées à
leurs parcours (formation, compétence, NR 3
expérience…)
8. Les qualités "humaines" des chargés de
NR 3
surveillance (curiosité, motivation…)
9. L'existence d'une culture collective de partage
1 3
de l'information
Total 13 26
FRAMATOME
LES MOYENS TECHNIQUES IBM
ANP
1. La diversité des outils techniques utilisés dans la
NR 3
surveillance
2. La qualité des outils techniques utilisés dans la
NR 3
surveillance
Total 6
40
ANDESE
FRAMATOME
LES MOYENS FINANCIERS IBM
ANP
1. L’existence d'un budget propre à la surveillance 4 4
2. L'existence d'un budget approprié aux objectifs
NR 4
de surveillance de l'entreprise
Total 4 8
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SATISFACTION SUR LA QUALITÉ DE L'INFORMATION FOURNIE
FRAMATOME
IBM
ANP
1. Exhaustivité 3 2
2. Degré d'information utile 2 2
3. Précision 1 2
4. Délai de fourniture 3 3
5. Degré d'actualité 3 3
6. Fiabilité 3 3
7. Forme 3 3
8. Accessibilité 3 2
Total 21 20
Dans le cas de Framatome ANP, l'utilisateur est satisfait sur la majorité des critères de
qualité des informations fournies. Son insatisfaction porte uniquement sur la précision
de l'information. Enfin, il est moyennement satisfait sur le degré d'information utile.
L'utilisateur interrogé dans le cas d'IBM est satisfait sur les critères liés aux contraintes
de temps (délai de mise à disposition et fraîcheur de l'information), à la fiabilité et à la
forme de l'information fournie. Sa satisfaction est moyenne concernant les autres
critères de qualité.
41
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
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11. Proactive n°1 NA 2
12. Proactive n°2 NA NA
Total 17 19
Dans le cas de Framatome ANP, il s'agit d'une activité de Veille, alors que dans celui
d'IBM, il est question d'Intelligence (la fonction proactive 1 est attribuée).
Deux variables ont été croisées : l'importance accordée par le dirigeant utilisateur aux
différentes missions de la Surveillance et son niveau de satisfaction sur chacune d'elles.
Le graphique qui en résulte permet de visualiser les efforts à faire sur telle ou telle
fonction:
4
3
Importance
2
1
Degré de satisfaction
0
n
ti ve ti on ti ve que que forme ica tio
t ici pa nt ific a forma na ly ti nthéti en un
An Ide In A Sy e m
Mi s om
n et c
t i o
ma
Ani
L'importance des fonctions de la VIS
Dans le cas de Framatome ANP, les objectifs de satisfaction sont dépassés en ce qui
concerne la fonction informative de la veille. Par contre, des efforts importants sont à
réaliser sur les fonctions anticipatives, d'animation et de communication.
42
ANDESE
4
3
Importance
2
Degré de satisfaction
1
0
e n e e e e n trice ve 1
ativ atio ativ tiqu tiqu orm atio i
nt icip entific nform Analy ynthé e en f unic ordina roact
A Id I S Mis
c omm Co P
et
tion
nima
A
L'importance des fonctions de la VIS
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Le même résultat se retrouve pour IBM sur la fonction anticipative. Les efforts à faire se
situent au niveau de la fonction coordinatrice pour le répondant interrogé.
FRAMATOME
UTILISATION DE LA SURVEILLANCE IBM
ANP
1. Lien Surveillance – Stratégie 3 3
2. Degré d'intégration de la surveillance dans la 3 3
décision
3. Taux d'utilisation 1 4
4. Fréquence de sollicitation NR 1
5. Satisfaction générale de la VIS 3 3
Total 4 8
43
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
RÉSULTATS DE LA SURVEILLANCE
FRAMATOME
UTILISATION DE LA SURVEILLANCE IBM
ANP
1. Satisfaction sur l'atteinte de l'objectif
1 2
d'anticipation des menaces et opportunités
2. Satisfaction sur les besoins en information 2 2
3. Satisfaction sur l'atteinte de l'objectif d'aide à la
2 2
décision
Total 5 6
Autres résultats qualitatifs
Une meilleure réactivité Oui Oui
Une meilleure capacité d'adaptation Oui
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Une meilleure connaissance de l'environnement
Oui Oui
global de l'entreprise
Une meilleure compréhension des plans et
Oui
actions des concurrents
Une meilleure communication dans l'entreprise Oui
De meilleurs choix stratégiques (moins de risques
Oui
de se tromper dans la décision)
Des décisions stratégiques plus opportunes Oui Oui
De meilleures stratégies (réussites des
Oui
innovations, des diversifications, des alliances…)
Une meilleure protection de l'entreprise Oui
Une meilleure coordination dans les décisions et
Oui
opérations
Une meilleure maîtrise de l'environnement de
Oui
l'entreprise
Exemples concrets
Décision (bonne Détection
a posteriori) de d'opportunités
ne pas évoluer : "Wireless"
vers un secteur et marchés
de l'Est
Mesure de l'efficience NR NR
Les utilisateurs interrogés semblent assez sévères sur la satisfaction du degré d'atteinte
des objectifs puisque le niveau indiqué est, au mieux, moyen. Les autres résultats
qualitatifs identifiés par l'utilisateur sont plus nombreux dans le cas d'IBM. Les deux
répondants ont indiqué des exemples concrets de résultats directement liés à l'activité
44
ANDESE
CONCLUSION
En rapprochant les deux instruments de mesure (celui consacré aux Moyens de l'IES, à
destination des Responsables IES, et celui consacré aux Produits, à l'Utilisation et aux
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Résultats de l'IES, en direction des utilisateurs dirigeants), on dispose d'un outil global
pour évaluer la performance de l'IES. Les résultats des questionnaires permettent de
construire un Tableau de Bord spécifique à l'IES à base d'un nombre limité
d'indicateurs. Ce tableau de bord est schématisé dans la figure ci-dessous.
Figure : 8
CONTEXTE
(Caractéristiques de l'environnement et de l'entreprise)
MOYENS UTILISATION
Indicateurs retenus (à choisir à partir du Indicateurs retenus (à choisir à partir du
questionnaire d'évaluation) concernant questionnaire d'évaluation).
les : Exemples :
Moyens organisationnels La fréquence des échanges entre Intelligence
Moyens Processuels & Stratégie
Moyens Humains Le degré d'intégration de l'IES dans la
Moyens Techniques décision
Moyens Financiers La satisfaction générale
Le taux d'utilisation
45
VIE ET SCIENCES ÉCONOMIQUES
ABSTRACT
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SI experts and large companies, this article proposes a way to improve SI and its impact
on the performance of the organization.
From a model of exploration, description and evaluation of SI, a measurement tool in
two parts, for the producer and the user of SI, has been built. For all kinds of firms and
all advancement levels of SI, it allows the construction of a control panel which can be
used to pilot SI and its impact on the performance of the organization.
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© ANDESE | Téléchargé le 07/12/2023 sur www.cairn.info via Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (IP: 196.200.146.13)
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