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Alice Le Flanchec
Professeur
Prism Sorbonne
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
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El presente artículo aborda el tema de la empleabilidad en la
empresa y pone en evidencia su carácter estratégico. Sus autores
ponen de relieve primeramente el papel de la satisfacción en el
trabajo sobre la intención de desarrollar la empleabilidad de los
asalariados. Continúan con el estudio de las estrategias destinadas a
favorecer el desarrollo de nuevas competencias y por consiguiente a
incrementar la empleabilidad que resulta mucho más elevada cuando
estos últimos no se sienten satisfechos con su trabajo. Los autores
analizan por último el papel desempeñado por dos herramientas en el
desarrollo de la empleabilidad: la formación y las redes sociales. La
reflexión se articula de esta manera en torno a un estudio de caso
llevado a cabo en el año 2011 que triangula los resultados de
entrevistas cualitativas y de un cuestionario cuantitativo.
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pérennisation de nouveaux modèles de carrières (nomade, sans
frontière1, protéiforme2…), un certain nombre de variables apparaît
déterminant, à commencer par la formation et les réseaux sociaux. En
effet, d‟une part, la capacité à activer son réseau pour adapter son
travail aux besoins, pour obtenir de l‟information utile à sa
progression de carrière et à son projet professionnel, le networking tel
qu‟identifié par Smith (2010), apparaît clairement comme l‟un des
moyens de construire son capital humain et social et, en conséquence,
comme un mode d‟accroissement de son employabilité. D‟autre part,
afin de mieux « s’investir dans l’acquisition des compétences
nouvelles » (Hategekimana, 2004, p.1696), la formation apparaît
comme un moyen privilégié, voire comme LE moyen de prédilection
utilisé par les salariés et les entreprises au travers de différents outils
mis à leur disposition.
C‟est la raison pour laquelle nous proposons d‟étudier le rôle
joué par les réseaux sociaux et la formation sur l‟employabilité des
salariés. Pour cela, nous avons choisi de retenir le concept
« d’intention de développer son employabilité », introduit par
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Nous définissons tout d‟abord la notion d‟employabilité, avant de
distinguer les notions d‟employabilité initiative et interactive. Puis,
nous montrons le rôle stratégique de l‟employabilité pour l‟entreprise
et enfin nous explorons les relations entre employabilité, satisfaction,
réseaux sociaux et formation.
Laizé (2007, p.7) « ensemble des compétences, des conditions de gestion des
ressources humaines et des modalités organisationnelles et
sociétales nécessaires et suffisantes pour permettre au
salarié de se maintenir en situation d’emploi, dans des
délais et des conditions raisonnables, dans un contexte
dynamique et contraignant de mobilités professionnelles »
Saint-Germes (2006, « aptitude dynamique à l’emploi, c’est-à-dire une aptitude à
p.2) être dans l’emploi, à y rester, à s’adapter et à rebondir le
cas échéant »
Ledrut (1966, p.68) « espérance objective ou probabilité plus ou moins élevée
que peut avoir une personne à la recherche d’un emploi
d’en trouver un »
Gazier (1999, p.39) « le fait pour chaque actif de posséder les compétences
dynamiques et actualisées et de faire preuve d’un
comportement orienté sur le marché du travail »
Tremblay (1998, p.34) « la constitution d’un rapport de congruence maximale
entre l’offre et la demande pour satisfaire aux exigences
d’un emploi »
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psychologiques qui prédisposent un individu à s‟adapter de façon
proactive dans son travail et sa carrière et à saisir les opportunités (de
carrière) qui s‟offrent à lui (Fugate et alii, 2003, 2004, 2008). Les
auteurs mettent ainsi l‟accent sur un certain nombre de déterminants,
de caractéristiques d‟ordre individuel qu‟ils nomment
« prédisposition »3. En d‟autres termes, l‟individu « employable » est
celui qui possède certaines caractéristiques, lesquelles sont organisées
en trois dimensions selon Fugate et Ashforth, (2003) : l‟adaptabilité,
l‟identité professionnelle et de carrière et le capital social et humain ;
et en cinq dimensions selon Fugate et Kinicki (2008) : (1) l‟ouverture
au changement dans le travail, (2) la résilience au travail et dans la
carrière, (3) la pro activité dans le travail et la carrière, (4) la
motivation dans la carrière et (5) l‟identité de travail.
L‟employabilité interactive, axée sur les attributs individuels et
psychologiques, met davantage l‟accent sur les caractéristiques du
marché du travail et le jeu des acteurs institutionnels dans la mesure
où l‟employabilité est envisagée comme « la capacité que possède un
3. Dans des travaux plus anciens, Fugate et al. (2004) définissent l‟employabilité
initiative comme un construit psychosocial qui englobe les caractéristiques
individuelles, favorise l‟adaptation cognitive, le comportement et impacte et améliore
les interactions professionnelles.
120 Dominique BARUEL BENCHERQUI, Mohamed Karim KEFI,
Alice LE FLANCHEC & ASTRID MULLENBACH SERVAYRE
individu d’obtenir un emploi satisfaisant compte tenu de l’interaction
entres ses caractéristiques personnelles et le marché du travail »
(définition du Canadian Labor Force Development Board, Gazier,
1999). Elle intègre ainsi les facteurs individuels, les facteurs
organisationnels et les facteurs collectifs, économiques, sociologiques
et politiques (Saint-Germes, 2006, p. 15). En conséquence, et
contrairement à la vision anglo-saxonne « individuelle »
d‟employabilité initiative, dans le cadre de l‟employabilité interactive,
les entreprises sont parties prenantes dans le développement de
l‟employabilité de leurs salariés. C‟est d‟ailleurs ce que mettent en
exergue différentes études récentes sur des accords de GPEC montrant
que l‟employabilité des salariés est considérée, par bon nombre
d‟entreprises, comme une priorité (Baruel Bencherqui et alii. 2011 ;
Chappert et Martinet, 2008 ; Dietrich et Parlier, 2007).
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« l’emploi à vie » est en voie de disparition » (Buffard et Tagnola,
2005, p.19). L‟entreprise devient donc « partie prenante » dans le
développement de l‟employabilité de ses salariés. Une nouvelle forme
de contrat psychologique émerge : celui d‟une promesse
d‟employabilité de la part de l‟entreprise contre un échange de
performance de la part du salarié (Cadin, 2005 ; Bravo, 2003 ;
Dietrich et Jouvenot, 2006). Ainsi, comme le soulignent Fraisse et
Guerfel-Henda (2005, p.20) « une nouvelle relation de travail
apparaît, fondée sur un contrat moral ne garantissant plus l’emploi à
vie, mais un moyen de développement personnel permettant de
garantir l’employabilité ».
Le déplacement du curseur, de l‟individu vers l‟entreprise, met
donc l‟accent sur une co-responsabilité dans le développement et le
maintien de l‟employabilité des individus (Dietrich et Jouvenot, 2006 ;
Bader, 2005). « L’aptitude à se repositionner et l’employabilité du
salarié deviennent alors des enjeux cruciaux, relevant d’une
responsabilité double, celle du salarié-acteur mais également celle de
l’entreprise » (Littière et Sardas, 2007, p. 9). De même, comme le
souligne Dietrich (2006, p.124) « l’émergence de la RSE plaide en
faveur d’un devoir d’employabilité de la part de l’entreprise envers
ses salariés ». C‟est ainsi que Fraisse et Guerfel-Henda (2005, p. 19)
font état d‟une enquête de la Sofres qui s‟est déroulée en 2001 et qui
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RÉSEAUX SOCIAUX
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d‟autre part. Si l‟on se réfère aux travaux de Savall, Zardet et Bonnet,
il en résulte une amélioration de la performance et de l‟efficacité de
l‟entreprise à moyen et long terme. C‟est en cela que les auteurs
évoquent l‟idée d‟une responsabilité partagée (Dietrich et Jouvenot,
2006 ; Bader, 2005) : bénéfique à l‟entreprise comme aux salariés ou
encore d‟une entreprise durablement supportable (Savall et Zardet,
2005)
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son employabilité.
Les deux visions de l‟employabilité envisagées précédemment
(interactive et initiative) ne sont pas antagonistes et peuvent être
réconciliées par une notion commune : celle de réseau. En effet, chez
Fugate et Ashforth, (2003), par exemple, il est question de réseau au
sein de la dimension capital social et humain. Fugate et Kinicki (2008)
évoquent également la pro-activité dans le travail et la carrière via
notamment la capacité à mobiliser son réseau, Gazier (1999) met
l‟accent sur cet aspect en pointant l‟importance des réseaux sociaux.
En d‟autres termes, un individu employable est notamment capable
d‟utiliser et de mobiliser son réseau pour obtenir de l‟information utile
à sa progression de carrière et à son projet professionnel. C‟est ce que
confirment les travaux de Smith (2010) qui identifient le networking,
soit la gestion de son réseau, comme l‟un des moyens de construire
son capital humain et social et, en conséquence, comme mode
d‟accroissement de l‟employabilité.
Les réseaux sociaux mis en avant dans le cadre de cette étude
concernent, plus particulièrement, les réseaux sociaux virtuels ou « en
ligne », c'est-à-dire la mise en relation des individus entre eux via
Internet, ce qui se justifie notamment par le fait que « la recherche
d’information, de soutien relationnel ou plus simplement de
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RÉSEAUX SOCIAUX
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2. – Problématique et méthodologie
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hypothèses de départ que nous allons chercher à confirmer ou à
infirmer afin d‟obtenir une meilleure compréhension de notre
problématique de départ et de son articulation. Notre travail s‟appuie,
conjointement, sur des méthodologies qualitatives et quantitatives.
Ainsi, quatorze entretiens approfondis ont été réalisés auprès de
salariés de l‟entreprise. Notre échantillon qualitatif est composé de six
femmes et de huit hommes, âgés de 35 à 58 ans, travaillant sur trois
sites différents : en région parisienne et en Province. Les entretiens ont
été enregistrés et retranscrits intégralement à l‟aide d‟un logiciel
d‟analyse des données qualitatives (Modalisa). Ils ont fait l‟objet
d‟une analyse de contenu thématique. A cela s‟ajoute une enquête par
questionnaire, diffusée en interne, par email 6. L‟enquête quantitative a
permis d‟obtenir 101 réponses exploitables de salariés sur lesquels
s‟appuient les résultats statistiques présentés ici. Notons d‟emblée que
la validité externe n‟est pas très élevée, mais cela permet néanmoins
de conduire à un certain nombre d‟enseignements intéressants.
6. Les questionnaires ont été diffusés via un mail envoyé par la direction des relations
sociales à un échantillon de salariés de l‟entreprise. Le mail contenait un lien internet
qui permettait une saisie en ligne. Les auteurs ont recueilli directement sous la forme
d‟un fichier excel l‟ensemble des réponses.
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RÉSEAUX SOCIAUX
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Notre étude met en lumière le lien entre la satisfaction au travail
et l‟intention de développer son employabilité (voir Tableau 2). Il
apparaît que les salariés ont d‟autant plus l‟intention de développer
leur employabilité que leur satisfaction est faible, c‟est à dire que la
situation de leur emploi ne leur donne pas satisfaction. Cela est
d‟ailleurs d‟autant plus vrai que le niveau d‟étude initiale est élevé. Ce
résultat va dans le sens des travaux de Hategekimana et Roger (2000,
p. 7) selon lesquels « l’employé satisfait de son contexte de travail
peut avoir tendance à s’engager dans son organisation, à accepter les
objectifs et les valeurs qu'elle lui propose et à vouloir y rester. Par
contre, la satisfaction au travail n'entraîne pas nécessairement la
recherche par un salarié de nouvelles compétences, car celles-ci
pourraient conduire à une remise en cause de sa situation. Une
7. L‟échelle développée par Hategekimana & Roger (2000) est en 7 points, nous avons
en ce qui nous concerne supprimé le point neutre et ajouté deux questions afin de
développer la dimension relative aux réseaux, que nous souhaitons explorer plus avant
dans notre problématique de recherche :
« En m'inscrivant sur viadeo, linkedln ou sur d'autres réseaux internet du même
type »
« En développant de nouvelles relations professionnelles à l'extérieur de
l'entreprise ».
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Alice LE FLANCHEC & ASTRID MULLENBACH SERVAYRE
certaine dose d'insatisfaction devrait même pousser à faire un effort
pour évoluer vers des conditions de travail meilleures, et donc à se
préparer à changer d'emploi. ».
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* : Coefficient significatif au seuil de 10%.
** : Khi2 de Wald : coefficient significatif au seuil de 1%.
retrouve donc, encore une fois, une approche gagnant / gagnant, même
si deux éléments viennent nuancer le propos : d‟une part, le gel des
dépenses, imposé périodiquement par la stratégie globale qui vient
bien souvent impacter, en premier lieu, les dépenses de formation et,
d‟autre part, le dilemme socio-économique : « est-ce que je libère mes
employés pour qu’ils suivent des formations ou est-ce que je les garde
pour qu’ils soient productifs ? ».
D‟autres outils sont également utilisés, en pratique, comme le
360 degrés, le bilan de compétences, le CIF (congé individuel de
formation), ou encore, une combinaison de ces différents outils8. Il
apparaît nettement que c‟est à chaque salarié de construire son
parcours de formation en fonction de ses souhaits : « C’est moi qui
sollicite le Fongecif ; il vaut mieux se prendre en charge soi même ».
On assiste, en conséquence, à une sorte de séparation de la formation
professionnelle continue en deux volets. Le premier volet regroupe
l‟ensemble des actions de formation voulues par le salarié dans une
optique individuelle de développement de carrière, de projet
professionnel et d‟employabilité pour lesquels il existe, d‟ailleurs, des
outils de formation dédiés comme le DIF ou le CIF. Le second volet
est constitué des actions de formation nécessitées par l‟activité et la
stratégie de développement des compétences de l‟entreprise : « notre
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objectif, c’est que nos compétences internes permettent d’assurer la
croissance recherchée. La priorité, elle est sur mettre OMEGA dans
une position par rapport aux compétiteurs et par rapport au marché
qui doit être la sienne. Ce qui suppose forcément que vous ayez les
compétences en face, sinon vous ne vendez pas ». Mais, ce n‟est,
finalement, là que la traduction des dernières lois en la matière (lois
du 04 mai 2004 et du 24 novembre 2009) qui encouragent le salarié à
devenir le véritable acteur de son parcours professionnel.
Par conséquent, il apparaît que la formation est un outil
privilégié du développement de l‟employabilité des salariés, ce qui
confirme notamment les résultats antérieurs de Baruel Bencherqui et
alii (2011).
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métiers, et sur l‟emploi en général en terme d‟évolution à venir et de
l‟impact que ces évolutions peuvent avoir sur leur métier en
particulier, le but étant bien, pour eux, de pouvoir continuer à
développer leurs compétences afin de rester « employables ».
Ces résultats sont également confirmés par les entretiens
qualitatifs. Ainsi, la GPEC et donc le développement des compétences
apparaissent-ils, dans l‟esprit des répondants, extrêmement liés à la
problématique de l‟employabilité. En effet, d‟une part, tous les
répondants reconnaissent la nécessité absolue de développer leur
employabilité en raison de l‟internationalisation des marchés, de
l‟exigence croissante des clients, de la concurrence, de la « valeur
marché plus élevée que dans les pays émergents » etc. : « aujourd’hui,
on est obligés parce que tout évolue tellement vite ! ». Et c‟est à cela
que doit servir la démarche. Pour ce faire, différents moyens sont mis
en avant et privilégiés dont les réseaux sociaux et la formation,
unanimement plebiscités. Le réseau social concerne les relations
professionnelles et personnelles qu‟elles soient physiques (anciens
collègues de travail) ou électroniques (réseaux sociaux « en ligne » ou
virtuels) ; les deux étant, par ailleurs, souvent difficiles à dissocier.
Quant à la formation, elle est envisagée sous de multiples aspects dont
les plus récurrents sont les processus d‟accréditation et de certification
propres à l‟entreprise (reconnaisance interne des qualifications) et le
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RÉSEAUX SOCIAUX
Conclusion
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constituent bien l‟une des clés de l‟employabilité, pour les salariés.
Ces résultats concernant le rôle des réseaux vont dans le sens de
l‟étude menée par Mercier (2011) auprès d‟un grand groupe français.
En ce sens, les résultats de notre étude sont utiles parce qu‟ils
permettent de confirmer l‟importance pour l‟entreprise d‟outils tels
que la formation et les réseaux dans l‟accompagnement du parcours
professionnel des salariés.
Nous pouvons ajouter qu‟étudier l‟employabilité au sein de
l‟organisation conduit à aborder le glissement qui s‟est opéré, ces
dernières années, dans le cadre du contrat psychologique (Rousseau,
1995) liant le salarié à son employeur. « Selon plusieurs chercheurs,
l’employabilité représente l’élément clé du nouveau contrat
psychologique, le principe en vertu duquel une saine réciprocité sera
établie dans la relation entre employeurs et employés » (Pascale,
1995, cité par Lemire, 2005, p. 15). Toutefois, l‟entreprise ne peut
plus garantir l‟emploi à vie à ses salariés et, « le contrat
psychologique échangeant la loyauté contre la sécurité fait place à de
nouveaux contrats basés sur l’échange d’une performance contre une
promesse d’employabilité accrue » (Cadin, 2005, p. 45). Avec
l‟employabilité, le salarié devient l‟acteur, voire « l’entrepreneur »
(Pihel, 2010, p. 204) de sa carrière professionnelle. Il lui incombe
« d’assurer sa propre compétitivité sur le marché de l’emploi interne
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Alice LE FLANCHEC & ASTRID MULLENBACH SERVAYRE
ou externe, s’investir dans l’acquisition des compétences nouvelles »
(Hategekimana, 2004, p. 1696). Sa carrière n‟est donc plus
traditionnelle mais devient nomade comme le souligne Guerrero
(2001, p. 12) : « la carrière nomade, par opposition à la carrière
traditionnelle, suppose que le salarié est responsable de sa carrière,et
donc de son parcours professionnel et du développement de ses
compétences ».
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