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Le basculement du SYSCOHADA vers les normes

IAS/IFRS, enjeux et perspectives dans les entités de


l’Afrique Subsaharienne : Un mariage ou un divorce ?
Romuald Temomo Wamba, Anicet Clément Mimche Kouotou, Aurelien Tchoufa Wanda,
Robert Wanda
Dans Recherches en Sciences de Gestion 2023/1 (N° 154), pages 127 à 150
Éditions ISEOR
ISSN 2259-6372
DOI 10.3917/resg.154.0127
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revue Recherche en Sciences de Gestion-Management Sciences-Ciencias de
Gestión, n°154, p. 127 à 150

Le basculement du SYSCOHADA vers les normes


IAS/IFRS, enjeux et perspectives dans les entités de
l’Afrique Subsaharienne : Un mariage ou un divorce ?

Romuald Temomo Wamba


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Docteur en Sciences de Gestion
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG)
Centre d’Etude et de Recherche en Management et Économie
(CERME)
Université de Dschang
(Cameroun)

Anicet Clément Mimche Kouotou


Docteur en Sciences de Gestion
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG)
Centre d’Etude et de Recherche en Management et Économie
(CERME)
Université de Dschang
(Cameroun)

Aurélien Tchoufa Wanda


Doctorant en en Sciences de Gestion
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG)
Centre d’Etude et de Recherche en Management et Économie
(CERME)
Université de Dschang
(Cameroun)

Robert Wanda†
Professeur Titulaire, Chevalier de l’Ordre International des Palmes
Académiques CAMES et Directeur de Thèse
Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG)
Université de Yaoundé 2
(Cameroun)
128 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

La littérature sur l’harmonisation comptable reste un sujet mitigé.


Elle devient de plus en plus sociale, évolutive au détriment de son
prétendu caractère méthodologique. L’objectif est de s’interroger sur
les enjeux du couple OHADA-IAS/IFRS pour les entités de l’Afrique
Subsaharienne. A partir d’une étude qualitative menée auprès de six
entités, les résultats suivants sont obtenus : les normes IAS/IFRS
améliorent la qualité de l’information, stimulent l’activité. Par la
transparence de l’information rendue possible, l’uniformisation du
langage comptable, les marchés financiers connaitront un
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développement conséquent (Mariage/union). Seulement, le coût de
mise en œuvre, la taille des entreprises et la culture constituent des
freins (divorce/répudiation).
Mots-clés : SYSCOHADA-IAS/IFRS – Transparence - Normes
comptables - Harmonisation comptable - Mariage/divorce.

The literature on accounting harmonization remains a mixed subject.


It is becoming more and more social and evolutionary to the detriment
of its alleged methodological character. The objective is to question
the stakes of the OHADA-IAS/IFRS couple for entities in Sub-Saharan
Africa. Based on a qualitative study conducted with six entities, the
following results are obtained: IAS/IFRS improves the quality of
information and stimulates activity. Thanks to the transparency of the
information made possible and the standardization of the accounting
language, the financial markets will experience a significant
development (Marriage/Union). However, the cost of implementation,
the size of the companies and the culture constitute hindrances
(divorce/repudiation).
Keywords: SYSCOHADA-IAS/IFRS – Transparency - Accounting
standards - Accounting harmonization - Marriage/divorce.

La literatura sobre la armonización contable sigue siendo un tema


mixto. Cada vez es más social y evolutiva en detrimento de su
supuesto carácter metodológico. El objetivo es examinar los retos del
par OHADA-NIC/NIIF para las entidades del África subsahariana. A
partir de un estudio cualitativo realizado con seis entidades, se
obtuvieron los siguientes resultados : las NIC/NIIF mejoran la
calidad de la información y estimulan la actividad. Gracias a la
transparencia de la información que se ha hecho posible y a la
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normalización del lenguaje contable, los mercados financieros


experimentarán un importante desarrollo (matrimonio/unión). Sin
embargo, el coste de implantación, el tamaño de las empresas y la
cultura son obstáculos (divorcio/repudio).

Palabras clave : SYSCOHADA-NIC/NIIF – Transparencia - Normas


contables - Armonización contable - Matrimonio/divorcio.

Au cours de ces dernières années, plusieurs auteurs se sont


intéressés à la question de la convergence des firmes des pays
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développés, de leurs normes comptables nationales vers les normes
internationales IAS/IFRS (Kanziani, 2009 ; Escaffre et Sefsal, 2011 ;
Lenormand et Touchais, 2014). Par contre d’autres auteurs à l’instar
de Feudjo (2010) ; Souleymanou (2011) ; Klibi et Salma (2013) ;
Avelé et Degos (2014) se sont appesantis sur l’analyse de l’aptitude
d’arrimage des pays en développement. Tout de même, certains
auteurs soulignent que l’Harmonisation entre le Syscohada et les
normes IAS/IFRS est une exigence (Klutsch et Nguema, 2010 ;
Feudjo, 2010), d’autres voient en lui, un modèle comptable qui
réconcilie les écoles d’Europe-continentale et Anglo-saxonne de la
comptabilité (Gouadain, 2000 ; Colasse, 2009 ; Ngantchou, 2011).
Degos et Souleymanou (2017) soulignent quant à eux que l’adoption
des pratiques comptables OHADA n’a pas changé le modèle ; il reste
un modèle du type européen continental, ou euro-africain, dont les
caractéristiques essentielles sont d’être un système de nature juridique
et que l’information est destinée à tout public, particulièrement à
l’Etat.
Cependant, ces études ayant fait l’objet d’un débat brulant,
n’ont véritablement pas mis en exergue les enjeux et les perspectives
de l’arrimage du Syscohada vers les normes internationales IAS/IFRS
pour les entreprises subsahariennes en général et les entreprises
camerounaises en particulier. Au regard de cette opacité, les enjeux de
la migration vers les normes IAS/IFRS des entreprises de l’espace
OHADA restent d’intérêt et d’actualité. Les pays de l’espace OHADA
en général et le Cameroun en particulier s’intéressent particulièrement
au mariage du Syscohada-IAS/IFRS malgré les enjeux de celle-ci.
Selon l’AFD1, 90 % des personnes actives au Cameroun et au Sénégal,
80 % en Afrique du Sud, 50 % en Ethiopie et moins de 40 % au

1
Agence Française de Développement dans son rapport de 2006.
130 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

Maroc, sont dans le secteur informel où prédominent les organisations


individualisées sans comptabilité formelle.
Dans le même sens après 4 ans, le Cameroun a évolué de
20% soit 70% d’entreprises évoluent sans comptes « formels » au
Cameroun (INS/RGE-1, 2010)2. Même parmi celles qui ont une
comptabilité formelle, seulement 13% déposent une Déclaration
Statistique Fiscale. Cette opacité dans la gestion de l’information,
couplée au non-respect du formalisme comptable, est peut-être l’une
des raisons qui explique la forte mortalité des entreprises dans le
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secteur des PME africaines, ainsi que le timide développement du
marché financier en zone CEMAC3 ; ajoute le MINPMEESA (2005)4.
Au regard de ces observations, la problématique dans la
gestion à un langage unique en matière de tenue des comptes reste
pendante et soulève un débat controversé par deux écoles de pensées :
les tenants de l’approche contingente (Lawrence et Lorsch, 1967) pour
qui, l’environnement de l’entreprise influence ses pratiques
managériales et la norme doit être vue comme un produit d’un ancrage
contextuel. C’est dans ce sens que Colasse et Lesage (2010) lorsqu’ils
s’interrogent : « Qu’est-ce qu’une information comptable de qualité :
une bonne information ? », la réponse ne peut être que contingente
affirment-t-ils. De cela, il ressort que la norme comptable est un projet
du langage qui émane d’un peuple et qui est dirigé vers ce même
peuple.
Cependant, les défenseurs du projet universaliste soutiennent
la mutation vers une norme unique en matière de tenue des comptes.
Ses défenseurs partent du principe de la réalité objective, c’est-à-dire
une abstraction des valeurs contextuelles (Watts et Zimmerman,
1986). Ce gigantesque projet connu sous le nom de normes IAS/IFRS
devient une exigence/urgence au niveau international pour les
entreprises qui, selon notre point de vue souhaitent être compétitives.
Au regard de la norme OHADA qui a déjà cours dans le
contexte et dont l’application souffre de beaucoup de lacunes
(Souleymanou, 2017), nous sommes en droit de nous intéresser aux

2
Institut National de la Statistique / Premier Recensement Général des Entreprises du
Cameroun
3
Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale.
4
Ministère de Petites et Moyennes Entreprises de l’Économie Sociale et de l’Artisanat,
Rapport de 2005 (plus de 40% d’entreprises décèdent dans l’intervalle de deux à cinq
ans après leur création).
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 131

enjeux de la mutation des normes OHADA-IAS/IFRS, ceci dans le


processus de recherche de « l’image fidèle ». Pour répondre aux
préoccupations ci-dessus, ce papier s’inscrit dans la perspective de la
convergence des normes comptables (Colasse, 2009), et se propose
dans la brève littérature, à la prise en compte du clivage sur les écrits
consacrés à l’union ou de la répudiation entre les normes OHADA et
IIFRS, ensuite le deuxième point est consacré à la méthodologie
adaptée à la recherche empirique, puis le troisième point est consacré
à la présentation, la discussion des résultats et leurs implications.
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1. - Le SYSCOHADA et les normes IAS/IFRS : union ou
divorce pour une image fidèle des entités camerounaises ?

Rendu à 17 pays, l’OHADA a pour objectif de moderniser les


normes et pratiques comptables et de créer un climat propice au
développement des économies africaines par la garantie de la sécurité
juridique, judiciaire et managériale. Vingt-deux ans après son
élaboration, « l’OHADA a réellement besoin d’être réajustée par
rapport à la donne économique et sociale qui prévaut actuellement »,
c’est ainsi que le 15 février 2017 (dix-sept ans plus tard) le nouveau
Syscohada révisé est adopté, et entré en vigueur le 1er janvier 2018
pour les comptes personnels et le 1er janvier 2019 pour les comptes
consolidés, les comptes combinés et les états financiers selon les
normes IAS/IFRS. Notons tout de même que le Syscohada révisé, bien
que fidèle aux principes de l’école Europe-continentale, confirme la
démarche de son prédécesseur, à savoir l’ouverture aux principes de
l’école Anglo-saxonne. Vu sous cet angle, le nouveau système adopte
de nouvelles normes comptables d’évaluation et de présentation des
états financiers découlant des normes IAS/IFRS. Ce qui rejoint
l’objectif des états financiers selon lequel, l’objectif est de fournir des
informations sur la situation financière (bilan), la performance
(compte de résultat) et les variations de la situation financière (tableau
de flux de trésorerie) qui soient utiles à un large éventuel d’utilisateurs
pour la prise de décisions économiques. De ce point de vue, la
compréhension du mariage et du divorce du Syscohada avec les
normes IAS/IFRS exige la conjugaison de quelques écrits.
132 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

1.1. Mariage entre normes IAS/IFRS et normes OHADA

Le sens qui nous interpelle au regard de l’étymologie liée à la


syntaxe nominale du syntagme « mariage » entre les deux normes est
de nature behavioriste, syntactique et sémantique. Suivant cette
nomenclature linguistique, nous pouvons définir le mariage comme
étant l’acte par lequel deux normes établissent entre elles une union
dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par les
organismes chargés de l’élaboration de ces normes. Cette
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compréhension est perceptible sur un ensemble de points que nous
avons jugé pertinent suivant le Syscohada révisé et qui sont en lien
avec les normes internationales :
Nombre de référentiels : ici, nous parlerons du mariage parce que le
référentiel est unique pour toutes les normes nationales comme sur le
plan international. Les normes comptables OHADA avant la révision
étaient orientées vers le référentiel unique pour les comptes
individuels et consolidés mais la révision a rendu celles-ci unique pour
tous les acteurs économiques par le fameux article 113, deux
référentiels pour le Modèle Anglo-Saxon (US-GAAP) et le Modèle
Français.
Logique : suivant la logique, les deux normes ont un langage commun
par rapport à la logique d’information et de communication mais deux
référentiels pour le Modèle Anglo-Saxon et le Modèle Français.
Prééminence, Droit/Economie : Parlant de la prééminence, droit et
économie, les pratiques des deux normes sont au rendez-vous ;
Principe de « substance over form » Prééminence du fond sur la forme
et Prééminence de la forme sur le fond « Prééminence du droit, sur
l’économie » (Modèle Français).
Gouvernance : ici, toutes les normes ont une vision commune. Notons
qu’avant la révision de l’OHADA, la comptabilité ne pouvait pas être
faite pour les potentiels investisseurs se trouvant sur le marché, mais
après la révision, cela est devenue possible selon l’article 113 du
Syscohada. Comparé au Modèle Anglo-Saxon, le lien avec la fiscalité
est rompu et au Modèle Français, la comptabilité est orientée vers les
partenaires de l’entreprise : une conception partenariale de la
gouvernance de l’entreprise.
Vision de l’entreprise : le regard d’ensemble par les normes
internationales et africaines n’est plus à démontrer. Les normes
internationales et les normes OHADA tiennent compte de la vision
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 133

économique de l’entité (juste valeur versus coût historique) ; Vision


juridique et patrimoniale pour le modèle Français.
Objectif visé : les deux normes recherchent l’uniformisation du
langage comptable et financier.
Bien plus, il est à souligner que tous les dirigeants d’entités
souhaitent de tout cœur grandir. Avoir une finalité, des objectifs et des
stratégies représentent pour eux une grande partie de la réussite de
leurs entités. Notons tout de même que la réussite de ces entités est
régie par un certain nombre de textes qui jalonnent son parcours. Dans
le cas de cet article, les entités de l’Afrique subsaharienne utilisent les
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normes OHADA révisées depuis le 26 janvier 2017. Mais le climat
des affaires victime des normes africaines souffrent encore des
manquements, les organismes chargés de l’élaboration invitent les
dirigeants à relier leur cordon ombilical aux normes internationales
malgré la réticence de certains d’entre eux qui trouvent que c’est une
mutation prématurée. Rendu ainsi, la question sur les points d’ombre
(divorces) au regard des mutations des normes OHADA vers des
normes IAS/IFRS s’impose.

1.2. Divorces entre normes IAS/IFRS et normes OHADA

Soulignons tout de même que le divorce n’est pas synonyme


de tout ce qui est négatif mais surtout de l’entente pour une éventuelle
séparation entre deux normes sous l’initiative des organismes chargés
de leur élaboration. Nous pouvons nous prononcer en disant que le
divorce entre les deux normes n’est pas exclu si les entités soumises à
cet effet à l’application des nouvelles normes ne sont pas garanties par
un climat des affaires propices. Notons tout de même que le divorce
est perçu ici comme la rupture ou la dissolution d’un mariage liant
précédemment deux normes (OHADA et IAS/IFRS) ou plusieurs. Cette
compréhension est plus perceptible sur un certain nombre de points :
Sources de la normalisation : à la base, les approches des normes sont
privées sauf que les normes internationales sont indépendantes des
pouvoirs publics tandis que le SYSCOHADA est ratifié par les
pouvoirs publics.
Lien avec la fiscalité : ici, le cordon ombilical avec la fiscalité est
rompu ; autrement dit la comptabilité financière est totalement
déconnectée à la fiscalité. Par contre, le lien n’est pas rompu dans le
SYSCOHADA et le modèle français à cause de nombreuses règles
comptables qui résultent des dispositions fiscales.
134 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

Organismes chargés et structure : pour les normes IAS/IFRS, on aura


à faire à la Fondation IASC : IASB (Conseil Central) ; IFRIC (Comité
d’Interprétation) ; SAC (Comité consultatif) et alors que pour les
normes OHADA, on aura à faire à l’OHADA révisé depuis le 26
janvier 2017 ; l’Administration fiscale des États parties. Selon Modèle
Anglo-Saxon, on a le F.A.S.B (même structure que l’I.A.S.C) ;
Securities and Exchange Commission organe de surveillance et du
contrôle du marché qui est « l’avocat « de l’investisseur chargé de la
protection de l’épargne et selon le modèle Français, on a la C.N.C, la
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C.O.B, l’ordre des experts comptables, le Conseil National des
Commissaires aux Comptes, la Commission Européenne.
En définitive, il est à noter que l’union entre les normes n’est
pas chose facile. Les dirigeants des entités sont soucieux de se
développer ou de diversifier leurs activités. Mais le véritable clou dans
le soulier des entités de l’Afrique Sub-saharienne n’est plus a
démontré. Le climat des affaires est alarmant à cause de l’agressivité
de l’administration fiscale. On assiste à une gouvernance piteuse au
travers des personnes interpellées à mettre de l’ordre dans l’activité
économique. On dirait du conspirationnisme ou complotisme des
dirigeants. Conséquence, certains dirigeants sont réticents pour
l’arrimage. Etant donné que les normes internationales ont déjà cours
dans les entités de l’espace, une poignée de dirigeants trouvent en cela
un mariage forcé. De même, on peut tout de même souligner que les
organismes chargés d’élaborer des normes comptables OHADA n’ont
pas économisé leur énergie en intégrant d’au moins 95% des normes
internationales dans le référentiel, explique le Syscohada révisé sur la
base des nouvelles innovations introduites. Plus loin, nous constatons
que le climat des affaires pour les uns et les autres n’étant pas propice,
les dirigeants de ces dernières soulignent plutôt qu’ils sont victime
d’une chirurgie sans anesthésie ou tout du moins d’un mariage forcé.
Aux vues de cela, il ressort que la normalisation comptable
est un projet en pleine expansion dans le monde. Elle doit de ce fait
fonctionner de façon inclusive, avec des personnages techniquement
plus représentatifs ajoute (Bampoky, 2018). La source de la
normalisation souligne que les Normes IAS/IFRS sont indépendantes
des pourvois publics et les normes OHADA ont une approche
commune, privée avec la ratification des pouvoirs publics. Cependant,
quant aux modèles Anglo-Saxon (US-GAAP), on assiste à une
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 135

approche régalienne (organisme professionnels) et aux modèles


Français ; approche régalienne élaborée ici par les pouvoir publics.
Nous pouvons souligner ici que les travaux portant sur les
stratégies des entités en matière de coût de mutation (Brigham et
Waterson, 2003 ; Giuletti et al. (2000) soutiennent l’idée d’analyser
toutes les conséquences potentielles de la décision d’application des
IAS/IFRS par les pays concernés. Ensuite, les conditions d’appliquer
l’article 113 du Syscohada et le repli identitaire ethnique sont
considérés dans ce cadre comme un deuxième facteur de blocage
réconfortant le premier facteur. Aux vues de ce qui précède et dans
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l’optique de déceler les enjeux de l’arrimage du SYSCOHADA aux
normes IAS/IFRS, nous avons esquissé deux propositions majeures en
vue de mettre en application les normes internationales :
Proposition 1 : l’arrimage du référentiel comptable OHADA aux
normes internationales IAS/IFRS constitue un enjeu majeur pour la
crédibilité de l’information financière fournie par les entités
camerounaises.
Proposition 2 : la mutation du référentiel comptable OHADA aux
normes internationales IAS/IFRS permet le développement des entités
camerounaises et des marchés.

2. - Méthodologie adaptée à la recherche empirique :


positionnement de l’étude et morphologie de l’échantillon

Il est question ici de s’intéresser dans un premier temps au


positionnement de la recherche ainsi que ses principaux objectifs ; et
dans un deuxième temps, d’indiquer la démarche de l’étude.

2.1. Positionnement de la recherche

Dans le but de comprendre en profondeur ce que pensent,


observent, partagent, vivent, et perçoivent les acteurs de la
comptabilité par rapport aux enjeux d’une mutation des normes
OHADA en normes IAS/IFRS, cette étude est de nature qualitative
(Van Maanen, 1983) ; de type exploratoire car les recherches
qualitatives permettent de mieux comprendre un phénomène ou une
situation pour mener ensuite une intervention satisfaisante. Elle
s’insère donc dans le postulat de Giordano (2003) qui précisent que :
« les recherches qualitatives visent à étudier les phénomènes dans leur
136 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

cadre naturel ». Charrière et Durieux (2003) ajoutent également que


l’exploration consiste à découvrir ou approfondir une structure ou un
fonctionnement en vue d’atteindre un double objectif : « la recherche
d’une compréhension et la recherche d’explication ».
Comparativement à une recherche quantitative qui recourt à une
démarche de type déductive, la recherche qualitative exploratoire peut
retenir soit une démarche inductive, soit une démarche abductive.

2.2. La démarche de l’étude et la morphologie de l’échantillon


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Selon Royer et al. (2003), l’échantillon est perçu comme un
ensemble d’éléments sur lesquels le chercheur collecte ses données.
Pour cette recherche, l’échantillon est composé d’un ensemble
d’acteurs opérant dans le domaine des pratiques comptables. La
recherche qualitative exploratoire n’étant pas très préoccupée par une
représentation quantitative, l’échantillon se compose d’acteurs
fortement hétérogènes. L’objectif est de s’interroger sur les enjeux de
la mutation OHADA-IAS/IFRS pour les entreprises camerounaises
dans la recherche de l’image fidèle. La méthode qualitative est une
dérivée des épistémologies constructivistes (Le Moigne, 1999)
reposant sur un ensemble de techniques de collectes de données parmi
lesquelles nous retenons l’entretien semi-directif. Ce choix se justifie
par le fait qu’il permet de canaliser l’interviewer à partir des questions
formulées pour la circonstance. Nous aurons donc naturellement à
faire recours aux données primaires sur la base d’un échantillonnage
retenu selon le tableau 1 suivant :

Tableau 1. Paramètre de l’échantillonnage retenu

Secteur
Branches Siège Villes
d’activité
Service Cabinet d’expertise comptable Littoral Douala
Agriculture Culture de poivre Littoral Penja
Industrie Agro-alimentaire Ouest Foumban
Industrie Eau minérale Littoral Douala
Service Cabinet d’expertise comptable Ouest Bafoussam
Service Téléphonie mobile Centre Yaoundé
Source : Auteur, à partir des données d’enquête réalisées
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS

L’échantillon est constitué de (6) entreprises : (1) venant du


« secteur primaire », (2) du « secteur secondaire », (3) du « secteur
tertiaire » ; (5) étant du « régime spécial Privé » et (1) du « régime
spéciale Parapublic » ; (3) venant de la région du Littoral, (2) de la
région l’Ouest et la dernière, la région du Centre Cameroun. Par
ailleurs, l’échantillon prend en compte 6 entreprises camerounaises
établissant régulièrement leurs Déclarations Statistiques et Fiscales
(DSF). L’unité d’analyse est constituée des individus ayant un lien
avec les états financiers (Experts comptables, Chefs comptables,
Directeur administratif et financier, Contrôleur de gestion). Les
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auteurs sont sélectionnés à partir des postes de responsabilité, de leurs
expériences jugées sensibles dans les entités camerounaises. Ce choix
se justifie par le fait que les acteurs représentant la cheville ouvrière
des pôles de responsabilité, sont en relation avec les états financiers et
dont la politique ou la culture de l’entreprise dépend d’eux.
Au total, nous avons retenu 6 acteurs après avoir contacté 20
professionnels à l’aide d’un système d’entretien semi-directif, de
mailing, par courrier et appels téléphoniques. Rendu donc au sixième
entretien, nous avons constaté que certaines réponses revenaient de
manière régulière, raison pour laquelle, nous nous sommes arrêtés aux
six répondants. Cela témoigne d’ailleurs le principe de saturation
empirique dont prônent Glaser et Strauss (1967).
Le tableau 2 ci-dessous donne un aperçu des caractéristiques des
personnes sélectionnées.

Tableau 2. Profil des répondants

Entités Fonctions Ages


E1 Expert-comptable 37 ans
E2 Chef comptable 20 ans
E3 Chef comptable 23 ans
E4 Directeur administratif et Financier 8 ans
E5 Expert-comptable 28 ans
E6 Contrôleur de Gestion 12 ans
Source : Auteur, à partir des données d’enquêtes empiriques

Les professionnels de l’information comptable et financière


que nous avons interrogés sont regroupés selon différentes fonctions.
L’échantillon est donc constitué de 66,67% préparateurs de comptes
ayant pour mission la préparation les états financiers (experts
138 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

comptables et chefs comptables) et 33,33% de praticiens faisant partir


de la prise de décision sont également interrogés (Directeur
administratif et financier et Contrôleur général). Pour ce qui est du
traitement des données, nous avons opté pour l’analyse factuelle
comme technique d’analyse qualitative, à partir des paroles et des
perceptions des interviewés. Ceci parce-que cette analyse nous
permettra de nous en tenir aux faits, de les présenter sans implications
personnelles (Gonin, 2017).
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3. - Le SYSCOHADA et les normes IAS/IFRS : une union
beaucoup plus harmonieuse que forcée

L’analyse des résultats dans cette étude se rapporte à la


perception des enjeux de la mutation du SYSCOHADA aux IFRS.
Pour cela, nous opérons une classification en tenant compte d’une part
« des connaissances de l’existence des normes IAS/IFRS par les
acteurs-préparateurs des états financiers » (3.1), d’autre part « les
attitudes des acteurs face aux mutations OHADA/IFRS » (3.2) ; et
enfin « les enjeux sur les entités camerounaises, les marchés et
l’économie » (3.3).

3.1. Normes IAS/IFRS : Que pensent les praticiens de la


comptabilité dans des entreprises camerounaises ?

L’objectif ici est de recueillir les avis des différents acteurs


sur la « connaissance des normes IAS/IFRS ». La compréhension de
ces avis découle des différents entretiens perçus auprès des acteurs-
préparateurs de comptes.
En guise de première question : Connaissez-vous l’existence des
normes IAS/IFRS ? Propos venant de E2, E3 et E6 : « Ce sont des
normes internationales comptables établies par l’organisation IASB
pour l’information financière » ; Propos venant de E1, E4 et E5 :
« C’est un ensemble de règles comptables, de présentation de
l’information financière à l’échelle internationale qui permet de
rendre homogène et comparable les états financiers ».
Les entreprises ayant fait l’objet d’une investigation ont une
bonne connaissance des normes IAS/IFRS. Seulement, les acteurs
nous font états des divergences culturelles qui sont un obstacle à la
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 139

bonne compréhension des normes IAS/IFRS. Cette information est


obtenue par le truchement de la question suivante : A votre avis, quels
sont les freins culturels relatifs à l’adoption des normes IAS/IFRS par
des entités camerounaises ? Propos venant de E2 et E6 : « Faible
utilisation de l’anglais au Cameroun malgré le bilinguisme » ; Propos
venant de E1, E3, E4, E5 : « La difficulté au niveau de son
organisation sociale parce que les entités camerounaises étant en
majorité familiales, la migration vers les normes IAS/IFRS cause
d’énormes problèmes, malgré le poids des PME dans le tissu
économique, elle représente 99,8% de l’activité économique.
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L’arrimage du SYSCOHADA aux normes IAS/IFRS ne représente
même pas une urgence pour leur croissance encore moins une
nécessité. Nous pouvons néanmoins nous aligner si nous avons une
bonne croissance et une bonne connaissance des normes IAS/IFRS
comme celles qui ont déjà un développement économique à l’échelle
international ».
Il ressort de ces propos sur la perception des IAS/IFRS par
les acteurs que la normalisation comptable internationale est bien
connue dans l’environnement camerounais, du moins au sein des
entreprises ayant servi à l’étude. Même si les clivages culturels sont
une menace à la mise en œuvre du référentiel IAS/IFRS en contexte
de normalisation OHADA, on peut néanmoins souligner que
l’hybridité des normes OHADA-IFRS est possible.

3.2. Comportement des responsables d’entreprises face à la


mutation OHADA-IAS/IFRS

Pour ce qui relève des attitudes des gestionnaires de comptes


enquêtés face à la bascule OHADA-IAS/IFRS, quatre questions ont
guidé nos analyses.
D’abord : Pensez-vous que les entreprises
camerounaises soient disposées à transiter vers les normes
IAS/IFRS ? Propos venant de E2, E3 et E6 : « D’abord il est à noter
que 5 entreprises seulement sont cotées à la Bourse des Valeurs
Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) et l’une des raisons de
cette réticence est que le plus grand nombre de ces entreprises ne sont
constituées que de PME (99,8%). Cette réticence est dû à plusieurs
obstacles dont les plus cités par les dirigeants (INS, 2009) sont par
ordre d’importance à savoir la fiscalité (58,8%), la corruption
(50,6%), l’accès au crédit (37,6%), les formalités administratives
140 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

(35,5%), la concurrence déloyale (25,8%), les infrastructures (18,4%)


et enfin le coût de financement du crédit (18%). De ce point de vue,
parler de normes IFRS est un peu embryonnaire voir même
prématuré » ; Propos venant de E1, E4 et E5 : « Oui ! certaines sont
disposées à transiter parce qu’elles ont un capital aussi ouvert aux
investisseurs internationaux. Ainsi, le souci d’avoir un langage unique
devient indispensable ».
Les acteurs de E2, E3 et E6 sont pessimistes quant au
basculement vers les normes IAS/IFRS. Ils justifient ces positions par
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l’absence d’un marché financier véritable. Ainsi, ils concluent en
considérant qu’il est même prématuré de parler de normes IAS/IFRS
dans le contexte camerounais. Par contre, les acteurs de E1, E4 et E5
sont plutôt optimistes. Pour eux, l’adoption d’une norme unique est un
atout de compétition internationale ; la norme IAS/IFRS est une
aubaine pour toute entreprise qui voudrait s’internationaliser. Partant
de cette analyse, on constate que les praticiens ont un comportement
plus latent5 que manifeste6 (Temomo, 2021).
Ensuite : A votre avis, quels sont les obstacles à l’adoption
des normes IAS/IFRS par des entreprises camerounaises actuelles ?
Propos venant de E1, E2, E3, E4, E5 et E6 : « […] Connaissances
insuffisantes des normes IAS/IFRS parce que les entreprises au
Cameroun ne sont pas visibles en bourse pour la plupart ; la taille de
ces entreprises, la politique économique des pays dû à l’insuffisance
du dialogue entre le secteur privé et les pouvoirs publics et la fiscalité
sont également des obstacles considérables […] ».
Les interviewés trouvent que même s’ils ont connaissance
des normes IAS/IFRS, du fait de la petite taille des entités, la majorité
des préparateurs de comptes dans leur environnement ont une piètre
connaissance des IAS/IFRS. Aussi, le poids important de la fiscalité
est de nature à encourager les entreprises à manipuler les données
comptables. De ce fait, tout projet de nature à favoriser la transparence
est perçu comme une épine dans le pied dont il faut tout faire pour
s’en débarrasser, ajoute (Ndjanyou, 2001).

5
Un « comportement latent » révèle toute autre réalité ou logique, ou l’ingénierie
comptable est plutôt une nécessité de gestion qui dépend du contexte.
6
Un « comportement manifeste » est celui qui dénote d’une approche normative
(respect des normes comptables, de l’ingénierie comptable en termes d’objectivité des
choix comptables).
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 141

Puis : À votre avis, l’adoption des normes IAS/IFRS est-elle


une priorité pour les entreprises camerounaises ou un sujet
prématuré ? Propos venant de E1, E3, E4, E5 et E6 : « Elle est une
priorité pour l’évolution des échanges à l’échelle internationale […]
» ; Propos venant de E2 : « C’est un sujet prématuré voir
embryonnaire au Cameroun compte tenu du contexte actuel marqué
par la crise de liquidité, les entreprises ne sont presque pas cotées en
bourse sur les marchés financiers comparativement aux autres de la
sous-région ».
Pendant que les partisans de E1, E3, E4, E5 et E6 trouvent que
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c’est une priorité pour les entreprises si l’on veut participer aux
échanges de flux financiers et physiques à l’échelle internationale. Ce
qui rejoint les travaux de (Klutsch et Nguéma, 2010 ; Feudjo, 2010).
Les protagonistes en l’occurrence E2 recommandent de régler en
priorité les déficits de liquidité des entreprises et la question du
développement du marché financier. Ce qui corrobore aux travaux de
Brown (1990).
En définitive, le projet d’une migration partielle ou totale
vers les normes IAS/IFRS est un projet difficile mais réalisable pour
les entités camerounaises du fait de leur taille (99,8% de PME) malgré
leur faible capacité financière. Seulement, c’est aussi une opportunité
de compétitivité des entreprises si ces dernières s’y investissent. Bien
plus, s’intéresser à la culture des IAS/IFRS sera un atout indéniable
pour toute entité qui souhaite être compétitive.

3.3. Mutation du SYSCOHADA vers les normes IAS/IFRS : Quels


enjeux pour les entreprises camerounaises, les marchés et
l’économie ?

Nous présenterons les résultats en deux phases : sur les


entreprises, l’économie et les marchés. Les enjeux du basculement aux
normes IAS/IFRS seront appréciés sur le système d’information et de
communication financière d’une part, sur l’activité de l’entreprise
d’autre part et enfin l’interprétation des résultats. La réponse à ces
enjeux est structurée autour de 2 questions :
Premièrement : A votre avis, quelles sont les incidences
majeures de l’adoption des normes IAS/IFRS par les entreprises
camerounaises ? Propos venant de E1, E2, E3, E4, E5 et E6 ; « Il y
aura une incidence positive à cause de la fiabilité, crédibilité et
transparence et aussi la comparabilité des comptes, la disparition de
142 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

certaines informations inutiles, richesse en information utile […]


publication des états financiers selon deux référentiels, les notes
annexes deviennent de plus en plus riches en information,
actualisation des systèmes d’information et renouvellement du parc
logiciel des entreprises […] ».
La conclusion principale qui ressort en scrutant les
entreprises est l’impact positif sur la communication. Ainsi, les
normes IAS/IFRS pourraient réduire l’opacité dans la gestion des
données comptables. Ce qui rejoint les travaux de Stolowy et Breton
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(2003).
Deuxièmement : A votre avis, quels sont les impacts de
l’adoption des normes IAS/IFRS ? Les entreprises
camerounaises pourraient avoir plusieurs fonctions clés à savoir :
organisation interne, stratégie comptable et financière,
communication financière et prise de décisions stratégiques. Propos
venant de E2, E3 et E6 : « Ce changement de référentiel va se
répercuter sur toute l’activité des entreprises camerounaises, il y aura
un bouleversement de l’organisation interne et alourdissement de
l’activité des entreprises […], une compréhension de l’activité des
entreprises, une prise de décision stratégique et une information
financière de qualité » ; Propos venant de E1, E4 et E5 : « Un
alourdissement de l’activité due à l’application du nouveau référentiel
[…], une modification de la communication financière et une
modification des organigrammes, des stratégies comptables et
financières ».
Toute la structure organisationnelle se trouvera impactée par
la mise en œuvre des normes IAS/IFRS. Puisque l’objectif des
IAS/IFRS est de fournir une image réelle et fidèle de l’activité de
l’entreprise, la qualité de celle-ci sera au rendez-vous et la
conséquence est la satisfaction des parties prenantes. La réponse à ces
enjeux sur l’activité de l’entreprise est structurée autour de 2
questions :
Dans un premier temps : Le processus d’adoption des normes
IAS/IFRS par les entreprises camerounaises est-il coûteux ? Propos
venant de E1, E2, E3, E4, E5 et E6 : « Couteux ! Oui car la fiscalité et
les normes IAS/IFRS impliquent des coûts élevés. Il est vrai qu’il n’y a
pas encore de véritables outils pour adopter les IAS/IFRS dans notre
contexte. La prise en compte des normes IAS/IFRS n’est encore au
rendez-vous à cause du climat des affaires timides […]. Bien sûr que
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 143

le langage commun en affaire est une très bonne chose mais nos
responsables ne sont pas encore bien outillés à pratiquer, il les faut
par exemple une formation adéquate ce qui est couteuse. Coûts
supplémentaires liés à la manipulation du nouveau référentiel par la
préparation et la publication de l’information financière […].
Complexité des normes, de comparaison, manipulation des comptes,
organisation interne autour des IAS/IFRS ».
De ce point de vue, Jermakowies et Tomaszewski, (2006)
soulignent que le processus d’adoption des IAS/IFRS parait donc
couteux, complexe et onéreux presque partout. De même, la recherche
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effrénée de la performance demande une certaine transparence des
entités, ceci passe par la prise en compte des obstacles et des
avantages économiques de l’adoption des normes IAS/IFRS.
Autrement dit, toute entité désirant bénéficier des avantages de cette
norme devrait s’attendre à supporter des coûts liés à son adoption.
Dans un second temps : D’après vous, quels sont les
bénéfices attendus de l’adoption des normes IAS/IFRS par les des
entreprises camerounaises ? Propos venant de E1, E2, E3, E4, E5 et
E6 : « Transparence dans la publication des comptes pour des
utilisateurs et investisseurs internationaux, protection des
investisseurs et préservation de la confiance, amélioration de
l’organisation comptable, accès facile aux marchés des capitaux […].
Les entreprises peuvent facilement s’introduire en bourse car leurs
comptes seront publiés selon un référentiel international […] ».
Par la bonne information sur ses activités, l’entreprise a plus
d’opportunité que de coûts. L’attraction des financements externes par
l’introduction aisée en bourse au regard de la lisibilité de ses
informations financières à l’échelle mondiale, la délocalisation des
activités dans d’autres contextes, sont autant d’atouts susceptibles de
renforcer les activités des entreprises camerounaises.
Premièrement, les deux enjeux stratégiques les plus
importants du passage du SYSCOHADA aux IAS/IFRS sont les
systèmes d’information et la communication financière. Le
changement du référentiel comptable est en effet un vrai défi
stratégique et opérationnel pour les entreprises. Il n’est pas un simple
retraitement de données financières. De la communication financière
traditionnelle aux politiques de financement plus complexes et aux
orientations stratégiques de développement les plus importantes, les
entreprises de l’espace OHADA doivent dès aujourd’hui décider de
144 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

migrer vers les normes IAS/IFRS comptes tenu de ses multiples


avantages nonobstant quelques obstacles qui, y sont liés.
Outre l’aspect purement comptable, l’adoption des IAS/IFRS
repose sur la qualité des systèmes d’information des entreprises. De
nombreuses adaptations, voire changements, de logiciels sont
nécessaires du fait de la plus grande complexité et technicité des
règles d’amortissement et de dépréciation d’actifs, du traitement des
instruments financiers et de reconnaissance des immobilisations
incorporelles, dont la définition est élargie en IAS/IFRS. Pour réussir
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le passage aux nouvelles normes afin de bénéficier des avantages
qu’elles offrent, les entreprises doivent repenser l’information
financière en fonction des nouvelles exigences introduites par les
normes IAS/IFRS.
Deuxièmement, Au-delà des aspects organisationnels que ce
passage du Syscohada aux normes IAS/IFRS va induire, le projet
IAS/IFRS touche chacun des sous-projets que sont : l’unification
consolidation-gestion-trésorerie, la réduction des délais de production
des comptes, les restructurations et les cessions, l’amélioration du
cours de bourse, la cotation, les acquisitions entre autres. Les sociétés
cotées vont devoir préparer les marchés aux impacts majeurs que le
passage du Syscohada aux normes IAS/IFRS va engendrer sur leurs
comptes et leurs ratios financiers. Et les sociétés non côtées quant à
elles devront préparer leurs modalités d’introduction en bourse.
Les déclarations issues des interviews montrent que la
proposition « l’arrimage du référentiel comptable OHADA aux
normes internationales IAS/IFRS constitue un enjeu majeur pour la
crédibilité de l’information financière fournie par les entreprises
camerounaises » est bien partie pour permettre aux entreprises de
l’espace OHADA d’améliorer les informations financières dont
l’importance est indéniable pour le développement de ses activités.
Elle rejoint ainsi les travaux de Feudjo (2010) sur la nécessité de
converger vers les normes IAS/IFRS.
Cette partie est consacrée à l’influence des normes IAS/IFRS
sur l’économie et les marchés financiers. Il est question d’apprécier
ces influences à l’aune des entreprises au Cameroun. Pour cela, à
partir de la question « Face à l’internationalisation des échanges et
l’émergence des marchés financiers, quel est selon vous l’avenir du
droit comptable OHADA ? » Propos venant de E1, E2, E3, E4, E5 et
E6 « convergence, il est en évolution, s’arrimer aux autres référentiels
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 145

qui respirent au rythme de l’internationalisation des échanges […],


OHADA doit suivre et tenir en compte l’évolution des marchés
financiers sinon elle va disparaitre » ; « Améliorer son contenu tout
en prenant en compte certaines préoccupations des normes
internationales ».
La principale contribution des acteurs soumis à l’enquête est
la disparition du Syscohada si jamais elle refusait de suivre le
mouvement international (divorce). Les économies et les marchés
financiers sous-régionaux recevraient un coût du fait de leur exclusion
du système financier, garantie par une forme admise de présentation
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des états financiers. Au regard de l’avenir et même des avancées sur
l’évolution de l’OHADA, nous sommes en droit de souligner que le
Syscohada révisé est devenu non seulement obèse mais son évolution
a été transposé par datation.
C’est dans ce sens que la question suivante surgie : A votre
avis, quels sont les impacts économiques, financiers, politiques et
sociaux de l’adoption des normes IAS/IFRS par l’entreprise
camerounaise ? Propos venant de E1, E2, E3, E4, E5 et E6 :
« Amélioration de la situation financière de l’entreprise et de sa
performance, amélioration de l’économie camerounaise à travers
l’ouverture des capitaux s’il y a introduction en bourse, stimuler
l’économie camerounaise de manière générale […]. Amélioration de
la qualité d’information financière, instauration d’un climat de
confiance chez les investisseurs à l’égard des chiffres comptables,
aide les investisseurs à choisir les opportunités avantageuses […].
Accès à l’information financière par tout acteur international,
facilitation de l’ouverture des capitaux, restructuration des capitaux,
développement économique du pays […], réduction des scandales
financiers, impact en termes de coûts mais aussi de transparence de
l’harmonisation de l’information fournie, allocation des capitaux de
façon efficiente, réduction de coût du capital des entreprises,
renforcement de la croissance, de la stabilité et de la compétitive
économique d’un pays, amélioration de la compétitivité internationale
d’entreprises et de pays ».
Il ressort de ce qui précède que les bénéfices économiques
passent d’abord par l’élargissement de la surface financière des
entreprises, qui par effet induit, créeront la performance pour toute
l’économie. Les entreprises connaitront sans doute un rayonnement
international car il y aura une amélioration de l’organisation
comptable, un accès facile aux marchés des capitaux.
146 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

En conclusion, le passage aux normes internationales


reconnues a également pour but de renforcer la compétitivité des
marchés communautaires des capitaux et de développer les opérations
transfrontalières et les cotations sur d’autres bourses que la place
locale. Grâce à une plus grande homogénéité, il devrait également
permettre une plus grande efficacité de la surveillance prudentielle et
du contrôle de l’application des obligations des sociétés en matière
d’information financière.
Concrètement, le passage du Syscohada aux normes
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IAS/IFRS est un nouveau langage. Certes, le travail des analystes
financiers, des agences de notation et des investisseurs ne changera
pas fondamentalement, dans la mesure où ils effectuent déjà bon
nombre de retraitements adéquats. Dans le même registre, les
entreprises de l’espace OHADA pourront consacrer plus de temps à
l’analyse plus approfondie du marché en utilisant la masse
d’informations qui sera disponible sur chaque valeur concurrente.
Grâce à une meilleure comparabilité, les allocations sectorielles des
investisseurs vont également se renforcer. Enfin, les marchés vont
davantage s’intéresser à l’analyse des performances et aux aspects
stratégiques.
Les déclarations issues des interviews montrent que la
deuxième proposition « La mutation du référentiel comptable OHADA
aux normes internationales IAS/IFRS permet le développement des
entités et des marchés » est bien partie pour permettre aux entreprises
de l’espace OHADA d’investir dans d’autres pays en termes de
délocalisation, d’accroître leur surface financière par l’attraction des
financements externes, par leur introduction en bourse.

4. - Conclusion

L’objet de cet article était de s’interroger sur les enjeux de la


convergence des normes IAS/IFRS pour les entités de l’Afrique
subsaharienne en général et les entités camerounaises en particulier. Il
s’agissait de mettre en exergue les effets de cette mutation au sein des
entités notamment sur la qualité de l’information produite, sur
l’activité de l’entreprise, l’économie sous régionale et les marchés
financiers. A partir d’une analyse factuelle des données issues de
l’entretien semi-directif auprès des experts comptables, les
BASCULEMENT DU SYSCOHADA VERS LES NORMES IAS/IFRS 147

comptables, le Directeur administratif et financier et le contrôleur de


gestion, nous sommes parvenus aux tendances suivantes :
Les normes IAS/IFRS améliorent la qualité de l’information
financière et des systèmes de communication des entreprises à travers
la prise en compte des nouvelles innovations introduites dans le droit
comptable OHADA. Ce premier résultat est suivi du second qui relate
la prise en compte du comportement des responsables d’entités face à
la mutation et à l’influence positive des normes IAS/IFRS sur les
activités (à travers la réorganisation interne des activités) de
l’entreprise elle-même si les coûts de mise en œuvre sont élevés. Le
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troisième résultat est relatif aux enjeux des normes IAS/IFRS sur
l’économie et les marchés nonobstant la réticence de certaines entités
pour ne pas parler du marché financier camerounais qui est encore
embryonnaire. Il ressort de l’analyse que le lien est prometteur entre
les normes, le développement économique et des marchés ; ce qui
entraine de ce fait un climat bénéfique des affaires au sein des entités.
De ce point de vue, parler du mariage des normes OHADA-IAS/IFRS
devient une exigence voire même une urgence pour les dirigeants
d’entités. De même, il serait légitime d’inclure toutes les parties
prenantes à la vie de l’entité afin d’accroitre la légitimité de la
Commission de Normalisation Comptable ajoute Kouamé et Ouattara
(2018).
Comme implications managériales, l’étude permet
d’interpeller les décideurs sur la façon dont sont gérées les
informations financières dans les entités camerounaises. Elle permet
également aux dirigeants, en tenant compte de l’environnement
socioéconomique, de mettre l’accent sur la culture des normes, le
volet organisationnel et la formation des acteurs. Les résultats de cette
recherche aideront les décideurs à réorienter leur opinion sur les
pratiques de la normalisation comptable.
Il serait également important de faire une analyse quantitative
de généralisation ou encore une hybridité méthodologique, de
s’intéresser également aux comportements de certains dirigeants
sociaux qui trouvent la convergence comme un « mariage forcé » ou
tout du moins les praticiens qui trouvent le couple (union) comme une
« chirurgie sans anesthésie » (divorce).
148 ROMUALD TEMOMO WAMBA, ANICET CLÉMENT MIMCHE
KOUOTOU, AURÉLIEN TCHOUFA WANDA, ROBERT WANDA

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